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Photographie
Sciences
Corporation
23 WEST MAIN STREET
WEBSTER, N.Y. 14S80
(716) 872-4503
C/j
CIHM/ICMH
Microfiche
Séries.
CIHM/ICIVIH
Collection de
microfiches.
Canadian Institute for Historical Microreproductions / Institut canadien de microreproductions historiques
Technical and Bibliographie Notes/Notes techniques et bibliographiques
The Institute has attempted to obtain the best
original copy available for filming. Features of this
copy which may be bibliographically unique,
which may aiter sny of the images in the
reproduction, or which may significantly change
the usuel method of filming, are checked below.
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Coloured covers/
Couverture de couleur
Covers damaged/
Couverture endommagée
Covers restored and/or laminated/
Couverture restaurée et/ou pelliculée
Cover titie missing/
Le titre de couverture manque
Coloured maps/
Cartes géographiques en couleur
Coloured ink (l.e. other than blue or black)/
Encre de couleur (i.e. autre que bleue ou noire)
Coloured plates and/or illustrations/
Planches et/ou illustrations en couleur
Bound with other matériel/
Relié avec d'autres documents
Tight binding may cause shadows or distortion
along interior margin/
La reliure serrée peut causer de l'ombre ou de la
distortion le long de la marge intérieure
Blank leaves added during restoration may
appear within the text. Whenever possible, thèse
hâve been omitted from filming/
Il se peut que certaines pages blanches ajoutées
lors d'une restauration apparaissent dans le texte,
mais, lorsque cela était possible, ces pages n'ont
pas été filmées.
Additional comments:/
Commentaires supplémentaires:
L'Institut a microfilmé le meilleur exemplaire
qi 'i| lui a été possible de se procurer. Les détails
de cet exempieire qui sont peut-être uniques du
point de vue bibliographique, qui peuvent modifier
une image reproduite, ou qui peuvent exiger une
modification dans la méthode normale de filmage
sont indiqués ci-dessous.
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Coloured peges/
Pages de couleur
Pages damaged/
Pages endommagées
Pages restored and/or laminated/
Pages restaurées et/ou pelliculées
Pages discoloured, stained or foxed/
Pages décolorées, tachetées ou piquées
Pages detached/
Pages détachées
Showthrough/
Transparence
I I Quality of print varies/
Qualité inégale de l'impression
Includes supplementary matériel/
Comprend du matériel supplémentaire
Only édition available/
Seule édition disponible
Pages wholly or partially obscured by errata
slips, tissues, etc., hâve been refilmed to
ensure the best possible image/
Les pages totalement ou partiellement
obscurcies par un feuillet d'errata, une pelure,
etc., ont été filmées à nouveau de façon à
obtenir la meilleure image possible.
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This item is filmed at the réduction ratio checked below/
Ce document est filmé au taux de réduction indiqué ci-dessous.
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The copy filmed hère has been reproduced thanks
to the generosity of:
National Library of Canada
L'exemplaire filnr^é fut reproduit grâce à la
générosité de:
Bibliothèque nationale du Canada
The images appearing hère are the best quality
possible considering the condition and legibility
of the original copy and in keeping with the
filming contract spécifications.
Les images suivantes ont été reproduites avec le
plus grand soin, compte tenu de la condition et
de la netteté de l'exemplaire filmé, et en
conformité avec les conditions du contrat de
filmage.
Original copies in printed paper covers are filmed
beginning with the front cover and ending on
the tast page with a printed or illustrated impres-
sion, or the back cover when appropriate. AH
other original copies are filmed beginning on the
first page with a printed or illustrated impres-
sion, and ending on the last page with a printed
or illustrated impression.
Les exemplaires originaux dont la couverture en
papier est imprimée sont filmés en commençant
par le premier plat et en terminant soit par la
dernière page qui comporte une empreinte
d'impression ou d'illustration, soit par le second
plat, selon le cas. Tous les autres exemplaires
originaux sont filmés en commençant par la
première page qui comporte une empreinte
d'impression ou d'illustration et en terminant par
la dernière page qui comporte une telle
empreinte.
The last recorded frame on each microfiche
shall contain the symbol -^(meaning "CON-
TINUED "), or the symbol Y (meaning "END ").
whichever applies.
Un des symboles suivants apparaîtra sur la
dernière image de chaque microfiche, selon le
cas: le symbole -^ signifie "A SUIVRE", le
symbole V signifie "FIN".
Maps, plates, charts, etc., may be filmed at
différent réduction ratios. Those too large to be
entirely included in one exposure are filmed
beginning in the upper left hand corner, left to
right and top to bottom, as many f rames as
required. The following diagrams illustrate the
method:
Les cartes, planches, tableaux, etc., peuvent être
filmés à des taux de réduction différents.
Lorsque le document est trop grand pour être
reproduit en un seul cliché, il est filmé à partir
de l'angle supérieur gauche, de gauche à droite,
et de haut en bas, en prenant le nombre
d'images nécessaire. Les diagrammes suivants
illustrent la méthode.
1
2
3
32X
1
2
3
4
5
6
G
J. B.
•. t .. ,
NOUVEL ABRJÉGÉ
DB
GÉOGRAPHIE
MODERNE
A L'USAGE DE LA JEUNESSE
rAK
L'ABBÉ HOLMES
REVU, CORRIGÉ ET CONSIDÉRABLEMENT AUGMENTÉ
Par l^abbé li. O. OAVTfilEK
Ancien professeur d'histoire au séminaire de Québec
NEUVIÈME EDITION
MME AU COURANT DES CONNAISSANCES QEOQRAPHIQUit AOTINiUM
[,
MONTRÉAL
J. B. ROLLAND ô- FILS, LIBRAIRES-ÉDITEURS
Rue Saint- Vincent, Nos. 6, 8, lo^ la et 14
N^
' f-
BufMM du Protonotairtf \
22 Mai 1832. /
District di Qnino.
Qu'il soit notoire qu« le yingt-troisième jonr de Mai, dans l'annôe
mil-huit-cenl-trente-deux, Samuel Neilson et William Oowan, de
Québec, Imprimeurs, Papetiers et Associés, fiiisaut cummorce soua
les nom et raison de Neilson et Cowau, résidant ca la citô de Québec,
ont déposé dans ce bureau le titre d'un lirre, le titre duquel est dans
les mots suivants, savoir : " Nouvel abrégé de Géographie Moderne,
suivi d'un Appendice et d'un abrégé de Géographie Saciée, à l'usage
de la Jeunesse , " au sujet duquel ils réclament le droit de propriété
comme propriétaires.
Enregistré en conformité à l'Acte Provincial, intitulé :
" Acte pour protéger 1.' propriété littéraire."
PERRAULT & BDRROUGBS,
Proikonotary of his Majesti/s Court oj King'ê
Benchfor the District of Québec.
Les soussignés ont acquis la propriété de l'ouvrage désigné dans
le certificat ci-dessus par acte authentique des représentants et ayant
cause de Nbilbom it Cowan, mentionnés dans le susdit certificat.
J. & 0. CRÉMAZIË.
Enbigibtbê conformcMiBt à l'acte de la législature provinciale,
en l'année 1864, par G. et G. E. Dbsbarats, imprimeurs-éditeurs,
dans le bureau du régistraire de la province du Canada.
Les Bonssignês ont acquis, par acte authentique, do G. E. Disba-
RATB| la propriété de Fonvrage décrit dans le privilège ci-dessus.
J. B ROLLAND & FILS,
Libraires-Éditeurs.
Gette nouvelle édition a été enregistrée, conformément à l'acte du
Parlement du Canada, en l'année mil huit cent soixante diz-sept par
J. B. RoLLAMO BT FiLB, au Borcau du Ministre de TAgriculture à
Ottawa.
AVERTISSEMENT.
Les instituteurs qui voudront adopter cet abrégé de géo-
graphie, soit dans les classes de collèges, soit dans les écoles
communes, sont priés^ d'observer que les élèves, lorsqu'ils
étudient ou qu'ils récitent leurs leçons, doivent avoir sous
les yeux les cartes des différents pays de la terre, au moins
les cartes générales de l'Amérique, de l'Europe, de l'Asie,
de l'Afrique et de l'Océanie. Un planétaire ou des globes y
au moins un globe terrestre^ faciliteraient beaucoup l'intelli-
gence des Notions Préliminaires.
Les parties du livre imprimées en caractères plus petits,
indiquent des notes historiques, statistiques, et jiutres, que
IcR élèves devront lire avec attention, mais qu'ils peuvent
ordinairement ne pas apprendre par cœur.
il--^
. V A^ir^-S'
PRÉFACE DE LA NEUVIÈME ÉDITION.
i. -.5
L'éclatant succès que toutes les éditions de la Géographie
de l'abbé Holmes ont obte;,'' jusqu'à ce jour, me fait
espérer un accueil sympathique ^ lédition nouvelle que j'ose
offrir à la jeunesse studieuse de notre pays.
Il est inutile ici de faire ressortir le mérite d'un livre
bien connu le tous, et qui a traversé l'épreuve périlleuse de
l'enseignement avec une réputation toujours croissante.
Le public instruit a toujours admiré avec quel rare bonheur
l'abbé Holmes a rendu attrayante l'étude de matières rem-
plies d'aridités ; avec quel heureux talent il a su jeter dans
le cadre restreint d'une géographie élémentaire les notions
les plus instructives et les plus intéressantes, non-seulement
sur la géographie physique, historique, politique et adminis-
trative, mais encore sur la géographie agricole, botanique,
Ecologique, industrielle et commerciale ; sur Tcthnographie,
les langues et les religions ; sur le caractère, les mœurs, les
usages, les habitudes et l'état de civilisation d'une foule de
peuples; sur l'état politique, financier et militaire desprin-
[eipaux pays. etc.
Cependant, depuis plusieurs années, on constatait avec
>eine que cet excellent ouvrage n'était plus en rapport avec
)s progrès de la science géographique. L'élève studieux
cherchait en vain la connaissance des transformations
Scentes que l'Amérique et l'Europe ont subies, la présence
le notions précises sur des pays naguère encore enveloppés
t^ombre, et Tinfluence de la civilisation européenne sur l'état
)litique, social, commercial et industriel des continents
['.Afrique et d'Asie.
À ces lacunes regrettables s'en joignait une autre, pure-
ment accidentelle, il est vrai, mais qu'il était fort utile de
lire disparaître : labsenoe de détails nécessaires aux élèves
Tl
PRÉFAOl
de nos maisons d'dduoation classique, qui bo prëparcDt à
Bubir les épreuves du Baccalauréat es lettres.
Corriger avec soin l'œuvre de l'abbé Holmes, en mutilant
le moins possible un texte devenu cher à la jeunesse ; repla-
cer cette cxoeilento géographie au niveau de la science
actuelle, par un travail sérieux de révision et do refonte ; la
mettre en harmonie avec lo programme officiel de l'univer-
sité Laval, sans en altért^r ni Tordre ni le plan ; tel a été le
but de mes efforts.
J'ai fait cette nouvelle édition avec l'aide des ouvrages et
des documents les plus récents. Il serait trop long d'indi-
quer ici toutes les sources auxquelles j'ai puisé ; je citerai
seulement : le Tour du Mondc^ nouveau journal de voyan-
ces \ le Bulletin de la Société de Géographie; V Année
géographique ; le Journal des Economistes^ revue de la
science économique et de la statistique ; la Géographie gêné"
raie de L. Dussieux, etc.
Afin d'assurer davantage la précision des détails rela-
tife aux pays qui fixent le plus l'attention du monde civi-
lisé, j'ai mis à contribution des ouvrages de géographie
élémentaire en usage dans ces pays-là môme. Ainsi j'ai
consulté : pour les États-Unis, MitchelVs School Geography
(Géographie des Écoles par Mitohell) ; pour l'empire Bri-
tannique et ses colonies, School Geography by James Clyde^
L. L. D. (Géographie des Écoles par J. Ciyde) ; pour la
France, Géographie générale de L. Dussieux ; pour l'Es-
pagne et ses anciennes colonies d'Amérique, Compendio de
Geografia univcrsal por cl Doctor Don Juan B. Guim
(Abrégé de géographie universelle par le Docteur Don Juan
B. Guim) ; pour l'Allemagne, fr. Cannabich's Schulgeogra-
phie (Géographie des Écoles par Fr. Cannabich).
Ai-je évité toute erreur do faits ou d'indications dans la
révision et la refonte d'un ouvrage qui renferme une prodi-
gieuse multiplicité do notions diverses? Je n'ose m'en flat-
ter. Mais les sources d'informations auxquelles j'ai puisé, et
le travail consciencieux que je me suis imposé, me permettent
d'espérer l'absence de ces inexactitudes qui déparent un
ouvrage, quand elles ne lui enlèvent pas toute confiance.
et
l'ÔfX
du
d'un
de
NOUVEL ABRÉGÉ
01
GÉOGRAPHIE MODERNE.
-•rt»-
NOTIONS PRÉLIMINAIRES, (a)
i
1. La Géoghaphie est une science qui a pour objet la
description de la terre.
2. La forme de la terre est h peu près colle d'une sphère ou d'une
boule, {h)
3. Les anciens croyaient la terre immobile ; mais un astronome
moderne, nommé Copernic, a découvert que le mouvement du soleil
et des autres astres autour de la terre n'étaient qu'apparent, et qu'en
réalité, c'est la toire qui exécute un double mouvement: l'un sur
elle-raOrae, dans l'espace d'un peu moins de vingt-quatre heures, ou
d'un jour ; l'autre autour du soleil, dans l'espace de 3G5 jours «t près
de six heures, ou d'une année, (c)
4. On appelle axe de la terre une ligne imaginaire, autour de
laquelle la terre fait sa révolution de chaque jour.
6. Les pôles di! la terre sont les deux points où l'axe de la terre
perce la surface du globe terrestre ; on les distingue par les noms
de pôle arctique et de pôl'i antarctique.
6. Les quatre points cardinaux sont : le nor^.appelé aussi septentrion,
qni se place ordinairement au haut de la carte géographique; le
midi on sud, qui se place ou bas; V orient, est, ou levant, qui Biplace
à la droite de lapcrsonae qui regarde la carte ; et Voccidentf oudst,
ou couchant, q«i se place à sa gauche.
(o) Ces notions prélirainairos, les notes exceptées sont Mrées presque
[littéralement de l'Abrégé de Géographie par M. Ansart, sixième édition,
[Paris ISoO.
(h) La terre est légèrement aplalio à?os pôles; l'aplatissement est d'à
l»eu prè.s cinq lieues ou d'un trois centième du plus grand rayon terrestre.
(c) L'axe de la terre est toujours dirigé vers les deux mômes points du
[ciel, et incliné au plan du cercle (éeliptiquo) qu'elle parcourt. C'est co
[qui cause la succeasiou des saisons et l'inégalité des jours et des nuits.
y^.
'•'*.',
\
II NOTIONS PRiLIMIWAlRBS; j/^^ / ,
7. Les pointa cardinaux servent à indiquer U position des lieux
entre eux ; ainsi, pour exprimer que l'Afrique, par exemple, est
située au-dessous de l'Europe, on dit qu'elle ostau sud de l'Europe;
pour dire que l'Asie est, sur la carte, i\ la droite de l'Europe, on dit
qu'elle est à l'e*^. do l'Europe.
8. Véqualeur est une ligne circulaire qui fait le tour do la terre
i\ égftltî distance des deux pôles, l.i coupant en deux parties égales
nppelécs h^mispfière.t, ou moitiés de sphère. Celle de ces moitiés qui
se trouve du côté du pôle arctique prend le nom d'hémisphère
boréal, et celle qui est du côté du pôle antarctique, celui d'hémis-
phère austral. Ou appelle eucore l'équateur llyne équinoxiale, parce
que, quand le soleil semble décrire cette ligne sur la terre par Bon
mou\ emcnt diurne, co qui arrive vers le 20 Mars et le 23 Septembre,
c'est le moment des^^y'^Z/j'^x^'s, c'est-à-dire, le moment où les jours
sont égcux aux nuits' par toute la terre.
9. Le tnéridien est une ligne circulaire qui fait, le tour de la terre
en passant parles deux pôles, et qui la partage en deux hémisphè-
res : l'un vers l'orient, appelé A(îwKs;>//èrfi oriental^ ai l'autre vers
l'occident, appelé hémisphère occidental On appelle cette ligne
méridien, parce que quand le soleil arrive au-dessus dans sa révo-
lution journalière, il est midi pour tous les p nipltis qui s'y trouvent
dana la partie du monde éclairée par le soleil. Il est alors minuit
pour tous les peuples qui se trouvent sur la môme ligne dans la
partie du monde non éclairée. Il 7 a trois principaux méridiens.
1"* — Le méridien américain qui passe à Washington (B. U.) ;
2° — Le méridien anglais qui passe à Greenwich (Angleterre) ;
3» — Le méridien français qui passe à Paris (France). Les sa-
vants sont actuel^tment à étudier l'adoption d'un méridien unique
el universel.
^ 10. On apipeWe degrés de latitude on parallèles (a) ces lignes que
i(^ l'on voit, sur les cartes, tracées dans le môme sens que l'équateur.
Ils servent à marquer t\ quelle distance les divers lieux du globe
se trouvent de l'équateur.
11. Il y a deux sortes de degrés de latitude, savoir: les degrés
\ de latitude septentrionale, qui se comptent depuis 0 jusqu'ù, 90 au-
dessus de l'équateur, et les degrés de latitude méridionale, qui se
comptent aussi depuis 0 jusqu'à 90 au-dessous de l'équateur.
12. On appelle degrés de longitude ces lignes que Ion voit, enr
les carte?, tracées dans le même sens que le ra< ridien, etquipaaseut
comme lui, par les pôles du inonde. Ils servent à marquer ù quelle
distance les divers lieux du globe se trouvent du méridien convenu
qu'on nomme aussi le jyremier méridien.
jy^f*" 13. Il y a deux BortiS de degrés de longitude, savoir : les degrés
\ de longïinàe orieyitale, qui se comptent depuis 0 jusqu'à 180 à la
droite du méridien convenu, et les degrés do longitude occidentale^
(a( Le monde connu de.s anciens s'étendait deux fois plus en longwur,
ou de r«st à l'ouest, qu'en largeur, ou du nord au sud. Do là lo noto do
ton^tfude donné à la première dimension, et celui dQïa<»*Md« donné à la
seconde.
-'■•\^-
NOTIONS PRÉLIMINAIRKB.
III
qui 80 comptent aussi dcpui3 0 jusqu'à 180 i» la gaucho du môme
m^Tiditu. (a)
^ 14. Les tropiques sont doux petits cercles parallèles i\ l'équateur
âj^ommo ceux qui marquent loa degn's Je latitude ; ils sont (''loignôs
rjTdo l'cquateur lie 23 degré» 27 minutes. L'un 8itu6 dans l'hémia-
phore boréal, s'appelle tmpiqtie du Cancer; l'autre situé dans Thé-
misphèro austral, se nomme tropique diL Capricorne.
16. Ces cercles Bont appelés tropiques, d'un mot grec qui signifie
"tourner, parce que le soleil, y étant arrivé, no les dépasse pas, mais
PV semble s'y arrêter, pour retourner ensuite vers l'équateur. Lorsqu'il
^ se trouve au tropique du Cancer, ce qui arrive vers le 22 juin, c'est
nions ])our nous le solstice d'été et le plus long jour de l'année ;
lorsqu'il se trouve au tropique du Capricorne, vers le 22 décembre,
c'est alors pour nous le solstice d'iiiver, et nous avons le jour le
plus court do l'année.
16. Les cerc/ es polaires sont deux petits cercles placés, dans cha-
^^qiie hémisphère, à la même distance des pûles que les tropiques le
'''^Bont de l'équateur. On les distingue par les noms do cercle polaire
arciique et de cercle polaire antarctique, qu'ils tirent do leur posi-
tion.
17. Les deux tropiques et les deux ce^sles polaires divisent la
■ surface du globe en cinq parties, qu'on appelle zones ; celle qui est
située entre les deux tropiques porto le nom de zone iorride ; on
appelle zones tempérées celles qui sont entre les tropiques et les
cercles polaires ; et enfin, zones glaciales celles qui sont comprises
entre les cercles polaires et les pôles.
18. Un continent est une tréa-grande étendue de terre non inter-
rompue par des mers.
19. Une île est une portion de terre beaucoup plus petite qu'un
continent, entourée d'eau de toutes parts,
20. Lorsque plusieurs îles se trouvent placées fort près les unes
des autres, elles se désignent sous le nom de groupe ; et lorsqu'elles
couvrent un espace de mer assez considérable, sous celui d'arcAi/>«/.
21. Une presqu'île ou pêninsitle est une portion de terre environ-
née d'eau de tous les côtés à l'exception d'un seul, par lequel elle
tient nu coplinent.
2 2. Un isthme est la langue de terre qui joint une presqu'île au
srContinent.
23. On appelle bas-fonds des endroits où la mer offre peu de pro-
fondeur.
24. On appelle icueils ou vigies^ des rocher à fleur d'eau, contre
lesquels les vaisseaux courent risque d'échouer ; si les écueils s'élè-
vent au-dessus de l'eau, et que la mer s'y brise avec violence, ils
prennent lo nom de resc/fs ou brisayits.
25. Un cap ou promontoire est une pointe de terre élevée qui s'a-
vance dans la mer. iC^ j%A,-wl-^.A—
Une montagne ou un mont est une masse considérable de terre
(«) Tous les deerrés se divisent on 60 minute*, q{ celle-ci en 60 s<?con</e« ,
les degrés se désignent par [°], les minutes par l'], les secondes par ("].
\
*Tf"
:-^\:
TV
NOTIONS PRf LIMINAIRES.
ou de rochers, qui s'élève sur la surface du globe. Lorsqu'il s'en
trouve un grand nonabre les unc3 à la suite des autres, elles pren-
nent le nom de chaîne; lorsqu'une montagne est isolée, et qu'elle
s'élève en forme de cône, on lui donne le nom de pie: ainsi Ton dit
le pic de Ténériflfe, dans l'île de ce nom.
27. Un volcan est une montagne qui lance du feu; l'ouverture
par Inquelle sortent les laves, ou matières enflammée*?, Vappelle
cratère.
28. Un défilé, appelé aussi pas ou col, est un passage étroit entre
deux montagnes escarpées, ou entre une montagne escarpée et la
mer.
29. Un désert est une vaste étendue de terres stériles et inhabi-
tées ; lorsqu'elles offrent des plaines fori élevées, comme dans le
centre de l'Asie, on les appelle steppes; et «avan^j, lorsqu'elles pe
composent (I(! plaines basses et humides, comme le long de quelques
grands fleuves de l'Amérique (a).
30. Une côte est une partie do la terre qui est baignée par la mer;
lorsque les côtes se composent de rochers> élevés, elles prennent le
nom de falaises : et lorsqu'elles ne sont formées que par des collines
de sable, celui de dunes; enfin, les côtes plates et découvertes s'ap-
pellent plages.
31. Ou donne le nom de mer ou océan à l'immense étendue d'eau
salée qui couvre près destrois quarts du globe (6).
32. Un ffolfe ou une baie est une étendue d'eau qui s'avance dans
les terres. Une baie est ordinairement moins grande qu'un golfe ;
«^lle prend le nom à^an.^e, lorsqu'elle est peu considérable.
33. Un port est ordinairement une petite baie que le travail des
hommes a rendu propre ù offrir un asile sûr aux vaisseaux; un
port s'appelle havre, s il est spacieux, et crique, s'il ne peut recevoir
que de très-petits b'iiments (c). fO^^^ ^
34. Une rade est un endroit le long des cjtes où les vaisseaux
peuvent jeter l'ancre et se (rouvcnt i\ 1 abri des vents.-
35. Un détroit est une portion de la mer resserrée entre deux
terres, et qui fait coraratwiiquef-cnsen^li» deux mers ou deux parties
(le l'océan. 11 prend da^s cériains ca3*i)arlijiiliers les noms de Pas,
Passe, Canal, Phare, Pertuis, Bosphore et Sund ; ainsi l'on dit le
Pas-de-Calais, le Canal Saint-George, le Phare do Messine, le Per-
(a) Les steppes ne sont pas tout-à-fait ddp urvi es do véf-'dtation— en
Europe, on les appelle landes et briujâreH. Lls immenses i rairics du
Nouveau-Miaide sont urdiuaiicnient couvcrtet d'horVies hautes et ubon-
dii ntes. Certains déserts de i'Au«ériqiie portent les noms do ïlanos de pam-
jHis, do paru "'oa
(6) Strictement parUnt, une »n«r est une partie de l'océan presque en-
tourée par dos terres.
I<'eau de la mui contient une onoo de sel par pinte d*eaa»
(c) Los anglait dtîsipnent par le mot cove, les criques et le» petites
nnses ; ils appelles rreehs ces mrte.s de canaux naturol.'?, plus ou moins
navigabkg, au mcyeii de.-qnels les eaux de la mer, (les lacs ou des fleuves
pénètrent a.^KCZ loin (i ans l'intérieur. Pro.-<{!ie toujours il s'y jette des ri-
vières ou dos luisseaiix qui p(>rtpnt le nom de.- cre«ks.
NOTIONS PHÉLIMINAIBE8.
vaisseaux
tuis d'Antioche, le Bosphore de Thracu, le Sund (en anglais Sound)
de Lonfif-Island (a).
36. Un lac est une grande étendue d'eau, ordinairement douce,
qui ne communique avec la mer que f)ar des rivières qui lo traver-
sent ou qui en découlent ; quelques-uns n'ont aucune communication
apparente avec la mer. Lorsqu'un lac est très-petit, on l'appelle
étang.
37. Une rivière est une masse d'eau qui coule sans cesse, jusqu'à
ce qu'elle se réunisse à une autre rivière ou ù la mer. Lorsqu'elle
est peu considérable, on lui donne le nom de ruisseau ; si elle est
très-considérable, et qu'elle se rende directement à la mer, on Vaç-
^eWe fleuve
38. La source d'une rivière 'St l'endroit où elle commence à cou-
ler ; son embouchure est l'endroit où elle entre dans un fleuve ou
dans la mer.
39. On appelle confluent l'endroit où deux rivières so réunissent.
40. La rive droite d'uno rivière est le bord situé à la droite d'une
personne qui, placée au milieu de cette rivière, suivrait le cours de
l'eau ; la rive gauche est le bord qui se trouverait à sa gauche.
41. Quand on se sert de ces expressions, le haut, le bas d'une ri-
vière, le haut signifie toujours l'eudroit le plu3 rapproché de sa
source, et le baslendroit le plus voisin de son emboachure.
42. Un canal est une sorte de rivière artificielle, qui sert ordinai-
rement à faire communiquer deux rivières entre elles, ou deux lacs,
ou une îivière avec l'océan, ou même deux mers entre elles.
Souvent aussi l'on construit des canaux pour éviter des rapides, des
chutes ou d'autres obstacles que présente le cours d'un fleuve d'ail-
leurs navigable (c).
43. hea chemins de fer (en anglais railroad, raihvay), sont des
roules pratiquées dans une direction presque horizontale, et garnies
de lisses ordinairement en fer, sur lesquelles de longues suites de
voitures, mues par la vapeur, transportent, avec une étonnante
vitesse les voyageurs en foule et les marchandises par centaines de
tonneaux Le coût de ces cbemius est généralement moindre que
celui des canaux (d). ,^^ ^Cf^J^y^^^
(a) Un Sund est un détroit qu'on peut sonder.
le) Onploiues-uns lIc ces canaux ?oni assez vastes pour recevoir des na-
viï^s qu'?n Peiit^f^^^^^ uiontcr à des hai^tcurs considérables au moyen
des écluses (tn arR! '. t.- Ircks)
t(C\ n V a une f 'ulo de définitions qui ont des rapports éfroits avexîla
Kéoiaphieetïio les bornes de cet abrégé nous forcent d'omettre ; nature
eteSe des coV«..., écheVes {ré.iRraphiques. cMmafs astronomiques et phy-
Simio^T mar7e.9 «enês et couranU, région physique, bassin fun Jieuve. cas.
S rV^xLrac(c,cr<>.e,or^'e. fjeraant d'uno mcntasno, état, pays, contrée,
fnfL^LmS reVenm et dettes ptibliqxtes, force de terre et de mer^ fort et
PrrïïsTarienaurdivers genres de commerce, banque et b<n^s., cara^
r /.;.-
vt
NOTIONS PRÉLIMINAIRES.
Division de la Terre,
M
:.<■
44. Le monde est aujoi.Td*hui divisé par les géographes
en cinq parties, savoir : l'Europe, l'Asie et l'Afrique, ren-
fermées dans l'ancien continent, ainsi appelé, parce qu'il
fut le seul connu jusque vers la fm du quinzième siècle ;
l'Amérique ou le nouveau continent, découvert en 1492 ;
enfin rOcéanie, qui se compose d'une multitude d'îles ré-
pandues dans le Grand Océan Pacifique, et dont la princi-
pale, nommée Nouvelle-Hollande, est assez étendue pour
mériter le nom de continent : elle fut découverte par les
Hollandais au commencement du dix-septième siècle, (a)
DIVISION NOUVELLE DU GLOiîB. — La surface du globe terrestre est
de plus do 25 millions et demi de lieues carrées. Celte immense
étendue se divise naturellement en deux parties distinctes, savoir:
46 Races d'hommes. — La terre est occupée par environ 1,452
millions d'habitants, appartenant h trois races principales, savoir :
La blanche, originaire du Caucase, la plus belle, comme la plus
active et la plus intelligente de toutes. Elle a peuplé l'Europe i'O.
de l'Asie et le N. de l'Afrique, et a envoyé des colonies dans toutes
les autres parties do l'uni\ ers.
ha jaune ou mongolique, caractérisée par une peau jaunâtre, une
face large, carrée, ou en losange et aplatie, le nez gros 'et écrasé,
avec des narines très- ou vertes, des cheveux noirs et rudes com-
me du crin. Elle se partage en trois variétés, savoir : la tartare
qui occupe le centre et l'S. de l'Asie ; la malaie, qui en occupe le
S. E , et qui est répandue dans toute l'Océanie ; la cuivrée, qui a
peuplé l'Amérique.
La race nègre, qui a pour caractères généraux une peau noire,
huileuse ei veloutée, des cheveux laineux et crépus, un front com-
primé et arrondi, un nez large, épaté, et des lèvres très-grosses.
Elle se subdivise en deux races secondaires, dont l'une occupe le
centre et le S. de l'Afrique, et dont l'autre a peuplé la Çfouvelle-
Hollaude et une partie dea autres îles de l'Océanie
t'an«, comptoir et factorerie, cité, ville et bourg, oajAtale et chef-lieu, degrés
do civilisation des peuples, leurs occupatwna, inanufaetures, fabriques,
usines, etc., etc., etc- Nous ne pouvons que laisser aux instituteurs le
^oiii du suppléer à ces nombreux détails, en s'aidantdei meilleurs diction-
naire.'? géographiques et autreî*.
(a) On a découvert en 1840, un va-to continent situé ou-d^îd du ceroJ*
polaire antarctique (Voir la note du N* " 192).
MOTIONS PRÉLIMINAIEES.
VII
46. BELieiOMS. — On compte sur la terre 4 religions principales,
■avoir : le christianisme, le judaïsme, le mahomélisme et le
vaganisme.
47. Le christianisme, fondé eviT l'aDcienet le nouveau testament
et qui enseigne une religion révélée aux hommes par le Christ, fils
de Dieu . Il comprend trois branches principales, savoir :
48. lo La religion catholique, qui reconnaît pour chef le Pape,
comme Buccessenr visible «le J.-C. Elle domine dans le centre et
dans le S. de l'Europe, et dans l'Amérique méridionale. '2o. La
religion grecque^ qui no reconnaît pas la suprématie du Pape ; celle-
ci domine en Russie, dans une partie de la Turquie d'Europe et dans
la Grèco (a). 3o. La teWgxoxï protestante dite réformée, divisée en
plusieurs branches, et qui s'est séparée de léglise catholique au 16e
srVîle. Elle domine dans le N. de l'Europe et de l'Amérique. — Les
différents cultes chrétiens se composent de 406/250,000 habitants,
divisées comme suit : — Catholiques; 220 368,000: Protestants:
108,630,000; Grecs: 70,482,000; Arméniens: 3,000,000; Abys-
siniens: 3,000.000; Jacobites : 250,000; Coptes: 200,000; Nes-
toriens' 170,000; Maronites* 150,000.
49 II . Le judaïsme ou id religion juive, fondée sur T A ncien Tes-
tament, mais qui n'a point reconnu Jésus-Christ comme le Sauveur
promis au monde. Il compte environ 7 millions de sectateurs, dis-
persés dans toutes les contrées de l'univers, mais surtout en Russie
en Asie et en Afrique.
60. III. Le mahomHisme on islamisme, mélange de pratiques
chrétiennes, juives et superstitieuses, prêché au septième siècle en
Arabie, pa» Mahomet, que ses sectateurs, appelés musulmans,
regardent comme le dernier et le plus grand des prophètes, et dont la
doctrine, renfermée dans le Gorau (mot qui signifie livre), est pro-
fessée par 123,354,000 habitants, repartis comme suit; — en Afri-
que : 66,000,000 ; en Asie : 50,000,000 ; en Turquie : 4,000,000 ;
en Russie : 2,350,000 ; en France : 3,000 ; le reste en Grèoeen Au-
triche et en Allemagne.
ôl. IV. Le paganisme on polgthéisme, qui reconnaît plnsîeurs
dieux. Il se divise en un grand nombre de cultes divers, parmi les-
quels on distingue : Le brahînisîneou brahmanisme, suivi danalBln-
doustan ; le boudhisme, e^èce de Brahmisme réformé, répandu
dans llnde {iu-deh\ du Gange et admis dans la Chine sous le nom
de religion de Fô ; le lamisnie, ayant pour chef leDalaï-i.ama, dorai-
aant dans l'Asie centrale et dans une portion de la Sibérie; enfin
le/éiichisme, ou culte des créatures terrestres, soit animées, soit
inanimées, qui domine chez tous les peuples sauvages, particulière-
ment dans l'intérieur de l'Afrique et dans l'Océanie. On suppose que
ces diflPcrents cultes comptent environ 880 millions de sectateurs.
62. SUPKRFIOIE ET POPULATION DES CINQ PARTIES DU MONDE. — ^LOS
,*) A l'expcrtion de quelques courte: intervalles, l'église grecque est
demeurée dans mn schisme depuis le milieu du 9e siècle.
vin
NOTIONS PRULIMINAIRES.
terres et la population du globe peuvent se répartir de la manière
suirante :
Superficie en milles anglais carrés. Population. Partie du globe.
Asie 17.806.146 766,1 'i6,000 3 (e)
Amérique »... 13,542,400 104,8{7 000 14 (e)
Afrique 11.647,428 202,763,000 7 (e)
Europe 3,807,195 341,757,000 4 (e)
Ôcéanie ^ 3,347,840 37,065.000 39 (e)
Total 60,150 009 1,451,558,000
En admettant que la population .lu globe soit au moins de 1,200
millions dhabitants, le nombre annuel des naissances est de 36
millions. Pendant le mcme temps la mort fait 32 millions de vic-
times ; à ce taux la moyenne des décès est d'environ 88 mille par
jour, c'est-à-dire 3,500 par heure, ou 60 par minute.
Principales Mers du Globe.
53. Les Mers se divisent en i ors extérieures, qui entou-
rent les continents ; et en mers intérieures, situées au
milieu des terres.
54. Les mers extérieures sont au nombre de cinq, savoir :
l'Océan Al lan tique, le Grand Océan, la mer des Indes,
l'Océan Glacial Arctique, et l'Océan Glacial Antarctique.
Le second et le dernier étaient inconnus aux anciens.
56. I. L'Océan Atlantique est situé entre l'Europe et l'Afrique à
l'est, et l'Amérique à rO.. On lui donuo les noms d'Océan Atlantique
Éqiiinoxial, entre les tropiques ; Boréal, entie le tropjpe du Cancer
et le cercle polaire arctique ; Austral, entre le troque du Capri-
corne et le cercle polaire antarctique.
66. L'Océan Atlantique formt^ cinq mers principales, savoir :
La mer du Nord, entre la Grande-Bretagne, h l'O., la Norvège
et le Danemark, à llil., les Pays-Bas et l'Allemagne, au S.. On lui
donuo môme, sur les cotes de ce dernier pays, le nom de mer
d'Allemagne ;
La mer d'Ecosse, au N. de l'Ecosse ;
La mer d'Irlande, entre l'Irlande, à l'O., et l'Angleterre, à l'E. ;
La mer des Esquimaui, entre le Groenland, au N,-E., et le
Labrador, au vS.-O,. Elle forme la mer de Ba£Bu, qui la fait commu-
niquer avec la aaor Polaire ou l'Océan Glacial Arctique ;
La mer des Antilles, oa des (Caraïbes, à l'E. do l'isthme qui réunit
les deux Amériques.
57. IL Le Grand Ocian, appelé aussi Océan Pacifique, placé
entre l'Amérique, à l'E., et l'Asie, à l'O., s'étend encore au 3. de
ces deux parties du monde. Oet Océan, le plus grand du globe,
, ' j£
'"'' V i
NOTIONS PRiLIMINAIBES.
IX
reçoit, comme l'Atlantique, les noms de Grand Océan Équinoxial,
Boi'éal, et Austral, soua lea diflFôrentea latitudes.
Le Grand Océan forme sept mers principales, savoir :
La mer de Behring, entre la presqu'île de Kamtchatka, i\ 10., et
l'Amérique à l'E. ;
La mer d'Okhotsk, entre la Sibérie, MO., et la presqu'île de
Kamtchatka, au N.-E. ;
La mer du Japon, entre la Mantchourie, à l'0.,et les îles du
Japon, à l'E. ;
La mer Jaune, entre la Chine, à l'O , ot la Corée, i\ l'E. ;
La mer Bleue, au IS. de la précédente ;
La mer de la Chine, entre cet empire, au N., le royaume d'An-
nam, à l'O et les Philippines, h. l'E ;
La mer Vermeille, entre la vieille Californie, à l'O., et le Nou-
reau-Mexique, à l'E .
68. in. La mer des Indes est renfermée entre l'Asie, au N.,
l'Afrique, à l'O., et les grandes îles de l'Océanie, i\ l'E. ; elle pour-
rait être regardée coinme faisant partie du Grand Océan Austral.
59. IV. L'(.)céan Glacial Arctique, situé au N. de l'Europe, de
l'Asie et de l'Amérique, occupe toute la partie septentrionale du
globe. Les anciens, qui ne le connaissaient que d'une manière fort
vague, lui donaaient le nom de mevparesseiise, parce qu'ils croyaient
que ses eaux étaient toujours glacées.
L'Océan Glacial Arctique forme la mer Blanche, entre la Laponie
à l'O., et la partie nord-est de la lîussie d'Eurojie, à l'E, et au S..
60. V. L'Océan Glacial Antarctique, situé au S. du Grand Océan
Austral, occupe la partie la plus méridionale du globe, et ne forme
aucune mer piirticulière. •
61. Les principales mers intérieures sont au nombre de
quatre, savoir : la mer Baltique, la'mer Méditerranée ; la
mer Rouge et la mer Caspienne. Elles étaient toutes plus
ou moins oonnues des anciens.
62. La mer Baltique (ancien 0 céau Sarmatique), formée parla
mer du Nord, avec laquelle elle communique par le Skagcr-Rack,
le Cattégat, le Sund, le Grand et le Petit-Belt, est située en Europe,
entre la Suède, au N. et à l'Ouest., la Russie i\ l'E., et la Prusse au S..
63. La mer Méditerranée, qui tire son nom de sa position au
milieu des terres, est formée par l'Océan Atlantique, avec lequ> i
elle communique par le détroit de Gibraltar. Elle est située entre
l'Europe, au N. o^ i\ l'O., l'Afrique au H., et l'Asie à l'E..
64. La mer Méditerranée se divise en six mers principales,
•avoir : la mer Méditerranée proprement dite, la mer Adriatique,
i'Arcbipel, la mer do Marmara, la mer Noire et la mer d'/Vxof.
X NOTIONS PRÉLIMINAIRES. .^
66. La mer Méditerranée proprenenl dite prend encore les noms
de mer Tliyrrônienuo entre l'ilo do Sardaiguo, i\ l'O , l'Italie, à l'E ,
et la Sicile, nu S. ; de mer Ionienne, entre l'Italie et la Sicile, à
l'O., et l'ancienne Grèce, h l'E. ; enfin, de mer de Candie ou de
Crète, au N. do l'île de ce nom.
Les anciens lui donnaient encore les noms do mer de Sardaigne,
Il 10. de l'ilo do Sardaigne ; de mer do Libye ou dA.frique, le long
de la côte de Barbarie, et do Grande-Mer. sur la côte de la Syrio.
Les l 'héniciens et les Hébreux lui avaient donné ce dernier nom, par
opposition au lao Asphaltite (mer Morte), ailué à l'E. de leur pays.
66. La mer Adriatique, communiquant avec la Méditerranée par
le Canal d'Otrante, est placée entre l'Italie, au N., à l'O. et au S.-O.,
rem])ire d'Autriche et la Tui-qule d'Europe, à l'E. ; on l'appelle
quelquefois aussi le golfe de Venise, Les Romains lui donnaient le
nom de mer supérieure, par opposition à la mer inférieure, située à
l'O de leur pays.
67. L'Archipel (ancienne mer Egée), situé entre la Turquie
d'Europe, au N. et à 10., la mer do Candie, au S , et l'Anatolie à
l'E., tirait son nom ancien d'Egée, roi d'Athènes, qui s'y précipita,
croyant que son fils Thésée avait péri dans son expédition contre
le Minotaure.
Les Grecs lui donnaient encore les noms particuliers de mer de
Myrtos, entre la Grèce et les Cyclades ; de mer Icarienne, autour
de l'île Nicaria ; elle est célèbre chez les poètes par la chute d'I-
care ; enfi:i, de mer de Scarpanto, nom qu'elle conserve encore
aujourd'hui autour de l'île qui lo lui donne.
68. La mer de Marmara (ancienne Propontide), est placée entre
la Roumclie, au N. et à l'O., et l'Anatolie, au S. et à l'E.; elle
communique, au S. 0.,avec l'Archipel, parle Oaual des Dardanelles.
69. La mer Noire, ^ancien Pont-Euxin), est placée enire la Tur-
quie d'Europe, à l'O , l'Anatolie, au S,, et la Russie d'Europe à l'E.
et au N.. Elle communique, au S. O., avec la mer de Marmara, par
le Canal de Gonstaulinople. On n'est pas plus d'accord sur l'ori-
gine de son nom ancien que sur celle de son nom moderne.
De fréquentes tempêtes rendent la navigation de cette mer fort
dangereuse.
70. La mer d'Azof ou de Zabache (ancien Palus-Méotide) est
entourée de toutes parts par les provinces méridionales de la Russie
d'Europe. Elle prend sur les côtes de la Crimée (ancienne Gher-
sonèse Tanrique), au S.-O., le nom de mer Putride; elle communi-
que, au S., avec la mer Noire, par le détroit d'iénikalé ou de Caflfa.
71. La mer Rouge, formée par la mer des Indes, avec laquelle
elle communique, au S.-E , par le détroit de Bab-el-Mandeb et le
golfe d'Aden, est renfermée entre l'Egypte, la Nubie et l'Abyssinie,
à l'O. "t au S.-O., et l'Arabie, à l'E. et au N..
72. La mer Caspienne, qui n'a aucune communication apparente
fivec les autres mers du globe, est placée entre la Russie, au N., à
TE. et à l'O., et la Perso au S.. Les anciens l'ont prise longtemps
#*
-^ ^>-v
NOTIONS PHÉLIMINAIREB.
XI
pour un golfe de TOcôan Hyperborécn, et la croyaient beaucoup
plus étendue de l'O. à l'E. que du N. au S.. La partie S.-E., qui bai-
gnait la c6te du pays nommé autrefois Ilyrcanie, prenait quelquefois
le nom de mer d'Hyrcanie.
Nous dirons ici quelques mots de la poche i\ la baleine, qui, dans
" le moyen-âge, a valu tant de richesses h la France, et qui, pendant
" les XVIle etXVIIle siècles, a ra]»portô d'immenses trésors aux
* Hollandais et à d'autres peuples maritimes. C'est t\ présent dans
" les mers du Spitzberg, sur les côtes du Brésil, dans les paragesdu
•* cap florn, dans ceux du Nouveau-Shetland et jusque dans les
" mers dn .lapon et de Déhring que les pêcheurs anglais et anglc-
'• américains vont les poursuivre. Ces deux nations sont, avec les
•< marins des villes Hanséatiques et ceux du Ilolstein, les seules qui
" aujourd'hui fassent en grand cette pèche." — Balbi.
Ces périlleuses entreprises sont devenues dans les États-Unis
d'une imi'ortance nationale.
La pêrhe à la baleine que font les navires américains, produit
chaque année plusieurs centaines de mille barils d'huile, valant dix
ou douze millions de piastres, outre l'hsile de loup-raarin, et les
fourrures de mer abondantes rapportées des contrées antarctiques.
11 y a plusieurs espèces de baleines, mais celles dont la poche est
la plus profitable sont; lo. la ba,leine //««c/ze, ou noire, ou du
Groenland, longue de GO à 70 pieds, et en mesurant 30 à 40 autour du
ventre, elltj fournit jusqu'à 30 tonnes ou la moitié de son poids
d'huile, et plus d'un tonneau de cette substance élastique conmie
sous le nom de haleine — sa gueule ouverte peut rocevoir une cha-
loupe toute montée d'hommes, mais son gosier n'est pas plus grand
que celui d'un bœuf ordinaire — elle habite surtout les mers du nord
et l'Ailanlique 2o. Le cachalot, ou baleine au sperînacéti, \ongne
de ÏO à 80 pieds, sans baleine8, qui fréquente surtout les mers tropi-
caleset australes — c'est de sa tôte énorme qu'on retire le spermacéfi ;
le reste du corps fournit l'huile dite de spcrmacéti- elle se nourrit de
grands poissons, et peut avaler un homme
Les vaisseaux baleiniers sont de 300 h 400 tonneaux, fortement
bâtis, pour résister aux glaces leurs équipages sont de 40 à 50
hommes, leurs chaloupes, au nombre de 6 ou 7, se meuvent avec
facilité et une grande vitesse
'* La plus grande marque du pouvoir de Ihomme est sans doute
" celui qu il obtient sur la baleine. Quand on considère que les
" plus puissants des animaux viennent expirer aux pieds d'un
•* pécheur basque ou hollandais ; quunc poignée de misérables ma-
zn
NOTIONS PRELIMINAIRES.
** telota met eu fuite des milliers do cétacés; que ni leur force pro-
*' digieuse, et leur natation rapide, ni le froid, ni les lem: lûtes de
•* l'Océan et les glaces des pôles ne peuvent les soustraire à la main
" de l'homme, il est, sans contredit, le roi do la terre et l'empire lui
*' a été donné sur tout ce qui existe
(Dommare piscibtts^maris, etc.^
" Le redoutable harpon lancé [aujourd'hui le plus souvent à l'aide
'* d'un mousquet], la baleine plonge jusqu'à une profondeur do 700
'• ù 800 brasses et avec une telle rapidité que si on n'd pas soin
" de larguer la ligne, on chavire en un instant. Elle remonte au
•* bout d'une demi-heure, pour respirer et rendre du sang, Alors on
'' retire le cAble ; les autres chaloupes s'approchent de l'animal,
" pour harponner de nouveau ; on 1 entoure, la lauce en maia, on la
" perco de coups. La baleine entre en fureur, se roule, nage en
•' divers sens, fait rejaillir l'eau en épais brouillard ; lea coups de sa
'* queue font uu fracas horrible, brisent quelquefois les nacelles en
" mille éclats ; des hommes sont souvent noyés, écrasés; la baleine
" pousse ries mugissements effroyables, elle rejette l'ondo salée et
" sanglante. Les hourras des assaillants, le bruit de la mer, la rage
" de la baleine, le sang qu'elle vomit par gros torrents .... l'écume
*' dont l'air est rempli, les clameurs aes oiseaux marins, qui viennent
" disputer aux pécheurs leur proie, font une scène d'horreur et de
'* mort digne de ces climats couverts de glaces éternelles. Bientôt
" l'animal s'épuise, il languit, il pousse son dernier soupir en inon-
*' dant les chaloupes et ".es pêcheurs do flots ensanglantés et
'* fumants "
z'
n
w.
1(
Il >i
X v^I-V^
AMÉRIQUE.
v<;e'
<
1. L'Amérique est un yaste continent bornd, au nord,
par l'Océan Glacial Arctique ; à l'est, par la baie de Baffin
et l'Atlantique; au sud, par ' détroit de Magellan; à
l'ouest par l'Océan Pacifique. Sa plus grande longueur est
d'environ 3,200 lieues, et sa plus grande largeur de 1,300 ;
sa superficie embrasse à peu près les trois dixièmes des
terres connues (a),
2. Il paraît certain quo dès le 6me siècle de notre ère, l'Améri-
que était connue des Chinois sous le nom de Fou-Sang. Quatre
siècles, plus tard, les Scandinavea, en errant sur les mers d'Islande,
touchèrent pour la première fois au Oro'ènland (ou terre verte). Des
Islandais, portant au sud-ouest du Groenland leurs courses aventu-
reuses, découvrirent des terres nouvelles, auxquelles ils donnèrent les
noms de Helluland, do Markland, de Vinland, c-à-d. terre de pierre,
terre à bois, terre à vin, et qui sont très-probablement Terreneuve. la
Nouvelle-Ecosse et le Massachussets ou le Rhode Island. Des colons
vinrent s'établir dans le Vinland ; mais ils périrent par suite des
divisions intestines, ou des guerres avec les Skrelings ou aborigènes.
Dès l'an 982 de l'ère chrétienne, quelques Norvégiens, natifs
d'Islande (t), allèrent se tixer dans la partie Orientale du Groenland,
appelée le Vieux- Groenland, pour la distinguer de la partie occiden-
tale, établie plus tard par les Danois, et nommée le Ifouveau Gro-
enland. Mais, dans le quatorzième siècle, les hostilités des Skrelings,
l'augmentai ion des glacc-s et les ravages de la mort noire 6rent
interrompre toute communication entre eux et leur patrie : ce ne
fut que cinq siècles après, eu 1831, qu'une expédition, partie de
Copeuhague, et traversant le Groenland de l'ouest à l'est, pénétra
jusqu'au lieu de l'ancienne colonie. L'expédition y trouva les descen-
dants des premiers colons ; leur religion était le christianisme que
leurs ancêtres y avaient porté avec eux ; leurjangue était celle des
Norvégiens du 10e. siècle. *»lil X^J/-^ W'^'^'^^t
Malgré les découvertes des peuples scanainaves, on peut dire
que l'existence du Nouveau-Monde était inconnue aux habitants de
(«) En supposant à l'Araériquo une part dans la population du globe
proportionnée à son étendue, elle aurait 400 millions d'habitants.
{b). Cette île, inconnue aux anciens, fut découverte par des Norvégiens
en 861.
AMteiqux.
w-
Il i
I : 'U;
m
l'Europe, lorsque le c61ôbro navigateur génois, Christophe Colomb,
y aborda on 1492. Ce ^raud homme s'était convaincu que, la terre
étant un globe, s'il dirigoait sa route constararaent vers l'ouest, on
partant do l'Europe, il doviiit ou ronc )ntrer de nouvelles terres.qu'il
îir signait d avanciï sous le nom A' [ndes-Occi'kntiUes^ ou arriver uux
côtes orientales de l'Asie, comprises alors sous le non: assez vnguo
yVliidei<'Orientaleti. Colomb proposa successivement son projet .-mx
Génois, ses concitoyens, i\ Ilenri VII, roi d'Angleterre, à Jean il,
roi de Portugal, à Ferdinand II, roi d'Esj.aguo et d'Aragon ; mais
awcunc de ces ])ui3sance3 ne voulut hii accorder les secours néces-
saires pour faire le voyage. Il allait donc y renoncer, lorsque la
reine Isabelle, épouse de Ferdinand II, lui i)rocura trois raécliants
vaisseaux et une partie de l'argent qu'il demandait. 11 s'embarqua
au port de Palos en Andalousie, le 3 aoAt 1492,avecle3 titres d'rt//u-
ral et de vice-roi de tous les pays qu'il pourrait découvrir. Ai)rè8
deux mois do navigation, son équipage se mutina, et résolut de le
précipiter dans la mer, à moins qu'il ne consentit à revenir sur ses
pas. Colomb leur promit d'abandonner son entrepris^ si dans trois
jours ils n'apercevaient point de terre. Heureusement, la même nuit
ils arrivèrent devant l'île S in-Salvador, ou Saint-Sauveur, ainsi
nommée par Colomb, parcequo cette découverte lui avait sauvé la
vie. Quelques jours plus tard, ils virent les îles de Cuba et d'Haïti,
ou Saint-Domingue ; ensuite Colomb si; hâta do retourner à la cour
d'Espagne et de rendre compte de ses succès. Il fit trois autres
voyages, dans lesquels il découvrit beaucoup d'autres îles, et enfin
une partie du continent, qu'il appela- Terre-Ferme, maintenaut la
Colombie. ^
Ce fut néanmoins un marchand de Florence, nommé Américo
Vespucci, qui cul l'honneur de donner son nom au Nouveau-Monde,
l'ayant visité plusieurs années après que le navigateur gjnois l'eut
déijouvert, et en ayant public les premières cartes géograjjhiques. (a)
3 On ne sait pas en quel temps l'Amérique fut d'abord peuplée.
Il parait|jpy:4ttin|n%Jiatf premiers habitants vinrent du nord-est de
l'AsiéTije détroit ae Behring, qui gèle chaque hiver, la chaîne dea
îles Aléoutiennes, qui forment entre les deux mondes un pont presque
continu, ont dû rournir la première route aux émigrations de l'aa-
eien continent vers le nouveau. C'est ce que prouve la tradition à
peu près commune des peuples du Nouveau-Monde. Les études
ethnographiques apportent le mémo témoignage. En effet, les
tiibus américaines présentent dans leur aspect physique, dans
leurs connaissances, leurs mœurs et leurs usages, des similitudea
frappantes avec les Mongols ou Tartares d'Asie, {b) , -K^vW^"
(cr) Américo Vespucci fit partie du premier voyage do Colomb en Amé-
rique. (il'j2) Cin(i iins plus t.ird, en 14'.)7, il reçut du roi d'Espaguo la
mission de poursuivie les décinivcrlea du Nouveau-Monde. Lo navig.iteur
florentin eut la gloire do connaître et d'explorer, une année avant Colomb,
le contuient américain.
(i) " Il ost constant quo toutes les nations américaines, à l'exception doa
Esquimaux .so ie«.-emblent parla conformité du crâno. par la couleur de
la peau, par l'extrémo rareté de la barbe, et par des ohoveux rares, forts
"N
ià
l
U^^'^^J^ AMÉRTQTTE.
iomb,
terre
at, en
3,qu'U
ir aux
vnguo
>t :'>nx
lan II,
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jqiie la
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Colomb,
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)ulour de
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4. L'Am<5rîquc s'étend prcaquo d'un pôle à Vautre : elle
doit dono offrir une varit^t(^ infinie d'nspcots, do climats et
de productions. Au nord, on voit un ocdan toujours couvert
déglaces, deux baies immenses, et plusieurs lacs qui mdri*
tcraicnt le nom de mers ; à Touest est une chaîne do mon-
tajrnes qui traversent le continent depuis la Tcrio de F( u
jusque sous le cercle polaire arctique ; au milieu, cstristhmo
(le Panama, qui joint l'Anidrique Srpfr?}!7ionn(p h l'Ann^vi-
que Mcr'ullonole ; près do cet istlini'i est rarchipcl des
Antilles compos<^ d'une multitude d"iles très-importantes
.par leur commerce avec toutes les nations civilisées ; au sud
T?e présentent des montap;nes d'une hauteur étonnante, une
longue suite de volcans toujours en activité, des contrées
toujours inondées do pluies ou brûlées par les ardeurs d'un
soleil vertical, riches d'ailleurs en métaux, en pierres pré-
cieuses, ot en productions végétales de toutes les espèces.
Quatre fleuves superbes, sortis delà même région, arrosent
a grande péninsule du nord, en coulant vers les quatre
points cardinaux ; trois autres, dont l'un est le plus grand
de la terre, situé dans la péninsule du sud, portent leurs
eaux vers l'Océan Atlantique.
On trouve en Amérique la plupart des productions de
l'Ancien-Monde, et de plus un grand nombre de plantes,
de quadrupèdes, d'oiseaux et de reptiles indigènes ; des
mines (3'or et d'argent inépuisables ; le mercure, le cuivre,
le plomb, le fer, le charbon, le sel-gemme, les pierres pré-
cieuses, le marbre,et beaucoup d'autres ubstancesminérales
: et médicinales t-P U^^"-^ y«^' ''^*l(i^ </, V
/^Jl^^^ richesses inôtalliques et minérales de l'Amérique sont sans
rifles. Les pays actuellement réputés les plus riches sont les
suivants : En diamants, le Brésil ; en d'autres pierres précieuses, le
Brésil, la Colombie, le Chili, le Pérou, la Bolivie, les États-Unis,
l'Amérique Centrale ; en or, les États-Unis et la Colombie anglaise ;
en argent, le Mexique, le Pérou, le Chili, les États-Unis, l'Amérique
I^Jfiissea. La race américaine a donc des rnpports très-sensibles avec la
\ race mongole, qui occupo lo plateau ccntr < l do l'Asie
" A l'égard de la souche do la civilisation, M. do Hiimboldt a démontré
plus complètement et plus solidement que personne avant lui, quo l'Amé-
rique a reçu do l'Asie, du moins en tiès-grando partie, sa civilisation, ses
lois, ses croyances religiousos, ses arts d ses notions astronomiques.
" Les institutions monastiques dos Américains, lo choix des symboles
religieux, les trnditîons relatives h ia cosmogonie ou à l'origine du monde,
jles figures qui dans lo ciilendricr mexicain marquaient les divisions de
[l'année, tout nous rnppello l'Asie et spécialement le Thibet — "—Malte-
"?ruM, Annales des Voyages.
AMiRIQUl.
%i *
Centrale ; enétainei en mereure, le Pérou, le Mexique, en p^emli,
les Ktats-Uuia, lo Mexique; en/tr. les KtatsUniH, le Mexique, le
Brésil, le Canada, la Colombie, lAméiique Centrale, etc.
Au commencement du l9o sii^cle, l'Amérique fournlflsalt chaque
année 58,000 marcs d or et 3,250,000 marcs d'argent (le marc vaui
8 onces) Kn 1839, on n'estimait plus ce produitqu'à 34,000 marcs
d'or, et i\ 830,000 marcs d argent. Les colonies esiiagnoles et portu-
gaisos (d'Amériquei.eu 311 années ont fourni 3,625,000 marcs d'or
et 612,700,000 marcs d'argent: ce dernier chiffre équivaut à une
spUîre d argent do 85 pieds de diamètre! Depuis 1848,1a Californie
donne chaque année une quantité considérable d'or.
La. production annuelle de l'argent, en Amérique, s'élÔYcrait à
42,000,000 piastres.
5. Population. — La population totale de l*Ani<$r{qii«
et des îles qui en dépendent peut être estimée à 105 uiiilious j
dont 75 millions do blancs, 6 millions d'indiens, 9 millions
de nègres et 15 millions de races mixtes. Il y a environ
55 millions de catholiques, 47 millions de protestants, et à
peu près 3 millions de fétichistes, juifs et autna.
•. Races amérioainks. — Les peuplej indigènes de l'Amérique
appartiennent au type jaune. Ils peuvent se partager en Bept
groupes principaux :
I. Les Esquimanx, les TcLouktchia, IcsGoloutchs, les Alécutes,
etc , qui habitent les parties septentrionales de l'Amérique Ils
ressemblent beaucoup aux Samoyèdes, aux Yakoutes et aux Kant-
cbadales de la Sibérie.
II. Les peaux-rouges, seuls indiens dont la peau soît rougo ou
plus exactement cuivrée, autrefois répandus dans la plus grande
partie doi Amérique du Nord, maintenant resserrés de toutes parts
par linvusion des races européennes, et destinés à 's'éteindre. Les
principales subdivisions de ce groupe sont: lo. Les Ir^uoisot les
Hurdus. débris de deux nutiond autrefois célèbres. IlsliUbitent la
province de Québec, à 1 exception d une fraetion iroquoise qu'où
trouve dans 1 État de New-York. 2o. Les Algonquins, les Monta-
gnais, les Micmacs, les Abénaquis, etc., dans la Puissance du Ca-
nada Voir Nos. 49 et Cl). 3o. Les Chippeways ou Ojibbeways
((lhip])aonais), les Assiniboincs, les M.iudanes, les Dacot.is ou
Sioux, les Pieds Noirs, les Tôles Plates, les Pends-d'Oreilles, les
Nez-Percés, etc., dans le N.-O. des Etats-Unis, entre les grands lact^
e-t le haut Mississippi et le Pacifique; les (jhérokis, les Creek3((Jri.S|
les Choctas, dans le territoire Indien ; les Kioways et les Coman-
ches dans le Texas.
III. Les Californiens (Californie et Orégon) peuples presque noirs,
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j-d" Oreilles, les
les grands lact?
;sCreek9(0ri8)
et les Ooman-
qul semblent proTenh da mélange de tribus mongolee l't de nègres
océaniens.
IV. Los Mexicains, de cotilenr jaune olivâtre, remarquables par
la Dation des Aztèques, les anciens maître.^ du Mexique, aujourdhui
chrétiens et j\ demi-civilisés. Les autres tribus sont lea Apaches,
féroces et pillards, les Pinias, les Yaqui?, les Moquis, les doras, ks
Tarascas, etc.
V. Les Ando' Péruviens, q»ii habitent les jmrties occidentales de
jrAmérique du Kud, et comprennent : lea Ineas ou Quichuas, lea
[Aymaras, les Aucaa ou Araucanos, etc.
VI. Les Bréailio Ouarunieni*, qui peuplent tout le triangle coni-
ipiis entre le lac Aiaracaibo, l'embouchure de la Plata, el le Cap
léaint-Roque. Ils se divisent en trois grandes fractions : les Gua-
Iranis, les Botocoudos, lea Caraïbes.
VU. Le rameau Pampéen. 11 habite les pliiuea ou pampas qui
rétendent au pied des terrasses oi ientalos des Andes, et dans Us
[parties orientales de la Bolivie, de la République Argentine, de la
K*atagonie. Les principales tribus sont : les Patagons, les Puelches,
les Abipones, les Topas.
7 Races étrangères .-—"hei nations étrangères au continent, les
)lu8 nombreuses sont : les Anglais, les Espagnols, les Africains
RNègres importés d'Afrique), les Portugais, les Irlandais, les Écossais,
fes Allemands et les Français ; viennent ensuite les Belges, les Hul-
mdais, Danois, les Suédois.
Les Anglais d( minent dans l'Amérique du Nord; les Espagnols
)i les Portugais dans l'Amérique du Sud.
8. Races métisses. — Le mélange des races européennes et des
ifricains avec les Indiens ont produit des sous-races, ou races
métisses variées.
Les métis issus des Espagnols et des portugais portent les noms
ile Mestizos, de Cholostt de Mamelukos. Les mulâtres sont nés de
parents dont 1 un est blanc, et l'autre nègre. Les métis issus des
«^ègres et des Indiens portent les noms de Zambas, Lovos, Aii-
bocos, etc. L^
' AMÉRIQUE SEPTENTRIONALE.
9. L'Amérique septentrionale est bornée au nord par la
ler Glaciale ; à l'est, par la baie de Bafl&n et l'océan
lAtlantique ; au sud, par l'isthme de Panama; à l'ouest,
)ar l'oséan Pacifique.
Sa plus grande longueur est de 3,000 milles et sa super-
Scie est de 900,000 carrés.
.■ >*jai.--*'--.> -.--ï.-^.'
\'U '
AMiRIQUB SBPTENTEIONALl.
10. Baies et golfes : Au nord et au nord-est lea p^olfes du
Couronnement, de Boothia, de Welcome ; à l'est, les baios de
Baffin, d'Hudson, James, de Mosquito, Ungava, le Golfe
Saint-Laurent, la Baie des Chaleurs, de Fundy, de Dela-
waro, de Chesapeake, le golfe du Mexique, la baie de Cam-
pèchc, de Honduras, de Guatemala ; à l'ouest, le golfe de
Tdhuantépec, de Californie, (ou mer VermeiHe]^ la baie
San Francisco, le golfe de Géorgie, la baie de Bristol.
11. Détroits: Celui de Behring, entre l'Asie et l'Amé-
rique ; ceux de Banks, de Melville, du Prince de Galles, de
Borrow, de Lanoasler, de Jones, entre la Baie de Baffin et
l'Océan Arctique ; celui de Davis, entre la baie de Baffin
et l'Atlantique; les détroits do Cumberland, de Frobisher
de d'Hudson, entre la même baie et celle d'Hudson ; le
détroit de Belle-Ile, entre la côte du Labrador et l'île do
Terre-Neuve; le nouveau canal de Bahama, entre les îles et
les bancs de sable de ce nom et la côte orientale de la Flo-
^de, etc. -., * ^^
* lies et presqu'îles : Nous donnerons au No. 156 et suivants la
description des principales lies. Il y n plusieurs grandes presqu'îles :
ce sont la péninsule de Melville, le Labrador, la Nouvelle-Ecosse,
la Floride, le Yucatau, la Californie, péninsule d'Alaska, etc. (a)
^rl2. Les principales montagnes de l'Amérique septen-
^ trionale appartiennent à deux grandes chaînes : lo. celle de
l'ouest; ou Mlssouri-.)frxicabie, qui est la continuation des
Andes, et dont le prolongement vers le nord forme les Mon-
tagnes Rocheuses {llocky Mountains) ; 2o. celle de l'est, ou
les monts Apalaches (Altrganys), qui, sous divers noms,
s'étendent depuis la Floride jusqu'au golfe Saint-Laurent;
à la première chaiao se rattachent les montagnes de la Cali-
fornie et celles dos Cascades, situées le long d(i la côte du
Pacifique; la seconde se partage en plusieurs groupes paral-
lèles, dont les plus remarquables sont les montagnes Bleues
et les montagnes Vertes : on pourrait y rapporter les points
les plus élevés des Antilles, de Terre-Neuve, du Labrador,
et les hauteurs qui séparent le bwisin du Saint-Laurent de
celui de la baie d'Hudson.
Volcans : Ils sont en grand nombre ; les plus terribles
sont ceux du Guatemala, du Mexique, et le volcan de
Ce
(a) Nous C(>ntinuon8 d'omcttro lea cap.<f, qui sont en nombre infini, et
qu'on peut facilement reconnaîiio si^r to'UOH les bonnes cartee.
AMÉRIQUE SEPTENTRIONALE.
^.'7
es p^olfes (îu
les baios de
^a, le Golfe
y, de Dela-
aie de Cam-
, le golfe de
lc)y la baie
ristol.
e ctrAmé-
e Galles, do
le Baffin et
e de Baffin
î Frobisher
ïudson ; le
et l'île do
re les îles et
3 do la Flo-
t suîrants la
3 presqu'îles:
velle-Ecosse,
a, etc. (a)
|ue septen-
lo. colle de
mation des
le les Mo7i'
de Test, ou
ivers noms,
t-Laurent;
de la Cali-
la côte du
apes paral-
los Bleues
les points
Labrador,
auront do
I terribles
volcan de
ire infini, et
îaint- Vincent dans les Antilles. Leurs éruptionss sont sou-
rent accompagnées de tremblements de terre.
Le terriloîro dWlaskaon renfei'mo [tlusîours :1e moiit Fairweathcr,
le raoQt Siiiîit-Élio, les deux volcans de l;i pônirisiile d'Alaska, ceux
des îlc3 Alôoutiennea, etc. L'Eak, dans l'ile do Jea>i Mayen est la
montagne igiûvomo connue ia plus rapprochée du pôle boréal. Le
mont Saiul-Élie est la plus haute élévation de cette moitié du con-
tinent (13,000 pieds)
A l'est des Montagnes Rocheu3''3 et, au sud de la rivière Platte,
' affluent du Missouri, est u» désert d'environ 18,000 lieuos carrées.
- On y trouve beaucoup de sel, surtout dans la vallée do la rivière
Canadienne qui so jette dans l'Arkansas, A l'ouest de la môme
chaîne, un désert semblable s'étend jusque vers le golfe de Cali-
fornie.
La vaste région située entre les montagnes Rocheuses et la b. lie
d'Hudsou, est occupée en bonne partie par des savanes ou prairies
entrecoupées do rivières et de lacs quelquefois salés. Le boit» y
est rare.
Li'3 savanes sont aussi très-fréquentes partout entre les Monta-
^gnes Rocheuses eUes AUéganys (a).
• TI3. LrtC^V*Ûeux du Grand-OurSi des Esclaves, et d'A-"
tbabaska, qui se ddchargent dans )i mer Glaciale par le
„ fleuve MoKenzie ; b Grand et le Petit Winnipcir, les lacs
, Abitibi. Mistassini, qui communiquent avec ja Baie d'Hud-
son; le.s lacs Supérieur, .dichigan, Huron, Eric et Ontario,
dont les e:iux sont portées dans l'Atlantique par le fleuve
Saint- Laurent ; les lies Saint-Jean et Cliamplain, qui so
déchargent dans le Saint -Laurent, le premier par la rivière
Saguenay, I3 second par la rivière Richelieu ; le Grand-Lac-
^«,^alé (Great SaU Lake), dans le territoire de l'Utah ; le lac
'Nicaragua qui se décharge dans la mer dos Antilles, etc.
Le lac Supérieur est le plus grand amas d'eau douce, qu'il y ait
sur la surface du globe ; il a 80 à 150 brasses de profondeur, et plus
de 500 lieues de circuit (V^oy. No. 53). \;, . \ ', -n^u-.^
14, Fleuves : Le McKenzie, qui a ses sources dans les
ontagnes Rocheuses, traverse le lac des Esclaves, et se
jette dans Tocéan Arcti(iue; le Saint-Laurent, qui sort
du lac Ontario, grossi des eaux de tous les grands lacs de
cette partie du continent, arrose ensuite toute la province de
(«) L'espaou iminonse comprib entre lo golfo du Mexique, la mer Ql:i-
^Hftle ot los doux syi-tôines do m ontasno.s dont on viout do parler, tonne
plus vaste plaino du glol)o, peu inférieuro en (îtonduo à rEuropocniiôre,
, telloiuenl rorapUo de lacs et do cours d'eau navigables, que dana la
eaifion do l'ét6 on lo pourrait parcourir, san.s presque mettre pied à terre,
d'u(ie extréuiité à l'autre.
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AMÉRIQUE SEPTENTRIONALE.
Québec, reçoit dans Bon cours rOutaouais, le Saint-Maurice,
le Saguenay, et plusieurs autres rivières très-considérables,
et SG jette dans le golfe dont il porte le nom par une embou-
chure large de 30 lieues; le Mississippi, qui a ses sources
près du lac Supérieur, traverse les États-Unis en faisant
mille détours, reçoit une foule de tributaires, dont les plus
remarquables sont le Missouri, l'Illinois, l'Obîo, l'Arkansas
ot la rivière Rouge, et se jette par plusieurs bouches dans
le golfe du Mexique ; le Columbia, qui descend des mon-
tagnes Rocheuses vers l'océan Pacifique; le Rio Bravo del
Norte et le Colorado, qui coulent l'un vers le golfe du
Mexique, l'autre vers celui de Californie ; les Amazones et
la Plata qui se jettent dans l'océan Atlantique, etc.
Le cours de la rivière McKi nzie ressemble à celiii des fl'^uves de
l'Asie seplentriouale ; vaste, profonde, mais obstruée par leg glaces
pendant les trois quarts de Tannée, elle arrose de froides régions, où
vivent Tours blanc, le renne (a), le bœuf musqué, le caribou, le re-
nard, ic lièvre, et beaucoup d'autres animaux à fourrure; vers &on
embouchure s'attroupent les loiipg-iuarins, les marsouins et les ba-
leines. Sea bords sont fréquentés par les canards, les oies, les cy-
gnes, les outardes et les autres grands oiseaux de passage. Sa lar-
geur depuis le lac des esclaves jusqu'à l'océan est de 2 à 4 milles.
La source du f^aint-l aurei.t doit être placte au delà du lac Supé-
rieur, i\ 40 lieues de celles du Mississippi, et à environ 740 lieues de
l'entrée du golfe. Un-' seule chute, celle de Niagara, justement
célèlre comme une des plus étonnart-s merveilles de la natuue,
interrompt totalement la navigation de ce grand fleuve, que des
bâtiments de 2.000 tonneaux parcourent jusqu'à Montréal, tandis
que les plus énormes vaisseaux de guerre peuvent voguer en sûreté
depuis Toci an jusqu'à Québec, et sur presque toute Tétendue de ces
grands lacs qui forment ce qu'où appelle quelquefois la mer du
Canada. La largeur du fleuve à Montréal est de 2 milles ; à Québec,
vis-à-vis la citadelle, de 520 toises seulement (6) ; entre ces deux
villes, de 1 mille et demi à 3 milles (fi) ; au-dessous de Québec
(o) Ondirnit mieux le caribou, dont il y a deux variétés.
(6) Au pointdela ba^se raaréo 'les nouvelle.^ et [»iciiu's lunes; profon-
deur aloi»w»60 à K^6 pieds ; vitesse alors du montant, H milles par heur
dii baissant, 4 milles.
On a calculé que la niasse d'eau qui 8e précipite en une seconde da
temps parla chuio do Ningar<a était de 701,250 tonnes, et que la force
mécanique du tieuvo y serait égale à celle de 4 millions et demi de
chevaux • • • % « •
(c) Quel est le Canadien qui n'aimerait pas sa patrie après ravoir oon-
emplée pondant quelques heures du bord d'une do nos barques à vapou
tem
«pour
sur iaVoutc dTQuébco à Montréal ? Qu cj J'Pef tj\(']o^ench Jmt^cun^ /ÎRf,!®
Poil
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AMÉRIQUE SEPTENTRIONALE.
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ur I que de
> paisibles,
î que l'œil
|)Ius varié,
B jusqu'au
jusqu'au Saguenay, de 8 railleg et demi i\ 15 milles; il s'élargit
ensuite graduellement jusqu'il son embouchure ; à la pointe occi-
dentale de l'Ile d'Anticosti, on compte 70 milles d'un rivage à
l'autre. Le Saint- Laureiil couvre une superficie de 189,000 lieues
CHirées. La marée se fait sentir depuis le golfe jusqu'à 30 lieues
les nouvelles et dans le > pleines lunes. Depuis la fin de décembre
jusqu'en avril, le fleuve couvre une partie de son cours de glaces
assez profondes pour porter les voitures les plus pes mtes. Il en est
do même de ses tributaires.
Les eaux du Saint-Laurent, sont limpides, agréables i\ boire,
salubres dans toutes les saisons : elles sont jieuplées d'une grande
abondance de poissons excellents, saumons, étnrgeons, poissons
blancs, brochets, dorés, perches, achigans, barres, carpes, truites,
maskinongés, aloses, anguilles, petites morues, éperlans, etc. [a)
Vers le golfe, on trouve la grande morue, le hareng, le maquereau,
lo marsouin, leloup-msirin, le homard, les huitres, etc.
La pêche i\ l'anguille, qui se fait en automne, est abondante. On
en prend aussi beaucoup dans les rivières tributaires, h une époque
moins avancée de 16 jours que dans le fleuve. Les plus gros ctur-
geons pèsent 100 à 150 livres. L'embouchure du Saint-Maurice est
fréquentée en hiver par la petite morue qu'on pêcho à la seine en
très-grande quantité. Le poisson blanc de la meilleure espèce
fourmille dans les grands lacs , il y pèse ordinairement 4 à 8 livres,
quelquefois jusqu'i\ 22 livres
Le Mississippi propremi^nt dit [Mecha sipi, grande-rivière), naît à
2,440 railles du golfe où il se jette ; mais si l'on transporte ce nom
au Missouri, qui le surpasse de beaucoup en grandeur, son cours
entier sera de 4,490 milles. Le courant du .Mississippi est de 3J milles
par heure, et celui du Missouri de 4^ milles. Ce grand fleuve (Mis-
sissippi-Missouri) est d'une navigation toujours diflBcile et souvent
dangereuse, tant à cause de la rapidité des courants que des bancs
de terre qui s'y accumulent par les inondations, des arbres cachés
sous la surface de l'eau {snags), des amas de bois flottants, etc. Tous
les tributaires du Missouri se bouchent par le sable lors de la crue
périodique de juillet, et ne s'ouvrent qu'au printemps suivant. Le
Missouri, depuis août jusqu'en février, n'offre aux bateaux qu'une
profondeur de 2 pieds à 2J. Ln largeur moyenae du Mississippi
après sa jonction avec l'Ohio est de 770 toises à 1,230 ; il coule au
milieu d'immenses savanes et de riches vallées jusqu'il 20 lieues du
golfe mexicain, pendant lesquelles il traverse des marécages stériles ;
ses bords s'enfoncent souvent, n'étant que de faibles digues hautes
de 5 à 6 pieds, et formées par ses propres alluvions. Le passage
sur le Missouri est fermé pendant quelque temps en hiver par les
glaces, (b)
(a) C'est vers la Grosse-Ile et loCap-Tourmento que l'eau commence à
devenir saumâtre.
(b) fias.'^in do ce douhlo fleuve 1,3CO,000 milles carrés. Des bateaux à
vapeur remontent lo Missouri jusqu'aux Grfindfs- Chutes- distance do
2,6/5 unlles au-delà do sa jonction avec lo Mississippi. Co dernier est
navigable Jusqu'aux Ohutei de Saint-Antotne (Etat de Minnesota.)
10
ABfÉRIQUfi SlPTENTRIONÀLl.
4 *'■
En général, les yalléea du Mississippi, du Missouri et de leurs
innombrables affluents, sont basses, souvent marécageuses, remplies
de moustiques et de serpents» à sonnettes.
Le fleuve Columbia reçoit les eaux de presque tout le territoire
d'Orégon ; ses deux principaux affluents sont les rivières Lewis ou
ûes Nez-Fercé,% Clarkeoudes Tcies Plates, et Wallamelte ;' il est
navigable, pour des bâtiments qui ne tirent pas plus do 12 pieds,
jusqu'à Vancouver. Plus haut, sont ces fréquents et dangereux
rapides auxquels les voyageurs ont cîonno le nom de dalles. Le
cours inférieur, parsemé d'ilôts bion boisés, traversé eu beaucoup
d'endroits par des bancs de s.ible. bordé quelquefois de colonnes
basaltiques, a une largeur de 1 mille à 3 milles , en dehors do l'em-
bouchure est une barre, sur laquelle il y a de fréquents naufrages ;
souvent des vaisseaux y sont retenus pendant 5 ou 6 semaines. Les
eaux du fleuve sont douces, limpileset nourrissent une quantité
prodigieuse de saumons et d'éturgeons.
15. Climats et Productions : La tciupératurc de l'Amé-
riquo septentrionale varie, comme celle des autres parties du
monde, suivant la latitude des lieux, leur élévation, leur po-
sition par rapport à la mer, aux lacs et aux montagnes,
Nous dirons dans la suite que l'air y est communément plus
froid qu'en Europe sous les mêmes parallèles {a). Nos cli-
mats sont encore caractérisés par le passage trop brusque
d'une chaleur extrême à un froid de glace, ce qui cause
beaucoup de maladies violentes et quelquefois mortelles.
ï. Au-delà du 52e. parallèle de latitude N., la culture
des grains est à peu n;^s^ imp/'aticijd)le ; vers la baie d'Hud-
son, les terres toujours geléeS^seflrw^SGn^rmême à )a récolte
des légumes. Des brouillards presque continuels couvent
sur le Labrador, et sur les côtes situées encore plus près du
pôle arctique. Le territoire d'Alaska a de belles forêts de
pins, de sapins, de chênes, de bouleaux,d"érables, de cèdres,
etc. ; ailleurs ces arbres sont clair-semés et d'une taille peu
<4^^^ élevée. Les baies, telles que fraises, framboises, mûres
^^^6^^fs, bourdaines, airelles [atocas]^ etc., le raisin sauvage,
'^'*^'*''**leS^ommettes, les cerises, les glands, les noisettes, etc., sont
les principaux fruits de toute cette division du continent (/>).
(fl) Nous touchons ici à une loi clinmtologique que l'(»bRcrvation semble
Avoir rendue certaine. Ainsi la temix^vaturo des contrées asiatiqueâ est
beaucoup moins élevée que celle do rEuropepous les iiUimes latitudes ; et
o'e.=t nn l'ait constant quo les côtes orie>it;ilc?, tant de l'Ancien Monde que
du Nouveau, eont plus froides, en pénéial, quo les côtos occidentalo?,
(6) Les derniers reste» do la végétalion aux Terres Arctiques, comme
aunorddola Laponioct aux II:iutos-Alyes, sont des saules rabougris,
dos pins, des papins, des bouleaux, quol<iuea ai bn^a à fleura irôs-grandes
et de courte durée, dos fougères, des locuseen, dos lichens, oto.
Sur les montagne?, les limites des plantes et des neiges perpétuelles Ta-
rient euivant leur distance do l'éQuatour.
/ *
>
AHiRIQUl 8EPTENTRI0NAL1.
li
Les quadrupèdes qu*on j voit sont Vours blanc, le renne,
le bœuf musqué, le caribou, l'orignal, le chevreuil, le castor,
la loutre, la martre, l'hermine, l'ours noir, l'ours brmn, le
loup-cervier (lynx), le chat-sauvage, (fovdne)j le carcajou,
le porc-épic, le renard, le lièvre et les autres animaux à four-
rure, etc. Les volatiles sont surtout le cygne, la cigogne,
l'oie, le canard, l'outarde, la perdrix, le hibou, l'aigle, le
faucon, le huard, le cormoran et une foule d'autres oiseaux
de proie. Les Ioups-marins,les marsouins,les vaches marines,
les chevaux-marins, les licornes de mer, les baleines, et les
autres grands poissons abondent sur les côtes de l'océan.
La truite, le poisson blanc, le doré, etc., habitent les lacs et
les rivières.
Sur le lac du Grand-Ours, lat. 65o N., le capitaine Franklin, qui
y passa l'hiver, en 1825 et en 1826, trouva que le plus grand froid
était de — 52 [Fahrenheit= — 37J Rcaumur] La plus grande cha-
leur observée était de + 74o Fahrenheit. La neige commençait
avec le mois d'octobro et durait 8 mois. Le jour le plus court fut
de 2 h. 38 m. Dès la fin d'août les terres étaient gelées à 21 pou-
ces de profondeur. Le capitaine Parry trouva des saisons encore
plus constamment rigoureuses à l'île Winter (située au sud de la
péninsule de Mel ville, lat 66o i N ), où il hiverna en 1822, et à
l'île d'Igloolik, située au nord-est de le môme péninsule,lat. 69 i N.,
oîi il passa l'hiver suivant. Ces parages sont toujours encombrés
de glaces, sur lesquelles les Esquimaux noursuivent les nombreux
habitants des mers s^J^'^^ftM^^'*!^^^ \^
II. A iManitoba, versTeaOe. parallèle,le blé parvient à sa
maturité, et par conséquent l'orge, Tavoine, lespoia et les au-
tres légumes ordinaires y peuvent également bien réussir.
Sur les bords des lacs Erié et Ontario, l'on a des pêches,
(les coings. des abricots et une grande abondance de pommes.
Les poires viennent bien à Montréal, ainsi que les abricots
et 1? raisin muscat : on est pourtant obligé de cueillir ce
dernier avant qu'il soit bien mûr.
Les plus grands froids à Qaébec sont de — 31 i Tabrenheits — 2(^
Réaumur (a) ; à Montréal, de 22 Fahrenheit= — 24 Rcaumur ; au
Détroit, entre le lac Huron et le lac Ériô, de — 0 Fahrenheit— i — 14
2 -9 Réaumur. Les chaleurs extrêmes dans ces trois villes sont
d'environ -t- 95 Fahrenheit=ai + 2S Réiumur. Dans la provinoe de
Québec l'hiver commence vers la fin de uoTcmbre, et le printemps
vers la fin d'avril.
(a) Sur le 0«p DiamMi.
12
AMÉRIQUE SEPTENTRIONALE.
ï
U v'
li m
Le Canada possède de superbes forêts de pins, de sapins,
de prucheSj de tndlèzes, do cèdres, d'érables, de planes^ de
chênes, d'ormes, de frênes,do merisiers, do noyers, de hêtres
do cerisiers, de tilleuls, de peupliers, de bouleaux, etc. (a)
— Oiseaux et quadrupèdes des pays froids.
III. Les États-Unis iufeigQefl^» d'un côté le golfe du
Mexique dans presque toute sa longueur, et de l'autre le
49e parallèle. Ils possèdent aussi les plus beaux climats
tempérés, toutes les céréales, une riche variété de fruits, le
tabac dans sa perfection, le coton, le riz, la canne à sucre,
etc. Leurs forêts, encore nombreuses, 7'cnferment une grande
variété d'arbres utiles, surtout de chênes, dont on entretient
de vastes plantation- destinées aux usages de la marine. (6)
Les tulipiers et les plantaniers (y,</«/if5) des bords de l'Ohio
mesurent jusqu'à 40 et 50 pieds de tour. L'acajou croît dans
la Floride. Aux animaux sauvages du Canada, il faut ici
en ajouter plusieurs des genres cerf, panthère, sarigue
(opozsum)^ etc., des animaux remarquables, de? reptiles
malfaisants, serpents, alligators, caïmans, etc. Le dindon
sauvage, aux brillantes plumes noirâtres, se retrouve dans
toute la vallée du Missouri — Mississippi. (c) L'ours féroce
(grizzlybcar) (d) le plus terrible do tous les quadrupèdes
de l'Amérique septentrionale, le mouton et la chèvre sauva-
ges, habitent les deux versants des Montagnes Rocheuses.
Les prairies de l'ouest sont peuplées de bœufs {bisons buf-
falos)^ de chevreuils, d'orignaux, de caribous, de loups, de
chevaux et d'animaux à fourrure de toute espèce.
(a) Nos bois les plus remarquables par leur beauté et leur icnp
sommerciale sont le pin rouge, le pin blanc, Vépinette rouge, lo
l'orme, l'érable, le noyer noir, le mérisùr^ etc.
portance
ohône,
(6) Il serait à souhaiter que nous fissions plus d'efforts pour planter et
cultiver toutes les espèces d'arbre 'i rtiles. Nos forêts s'en vont avec une
efl'rayanto rap cité, et déjà, mémo dans les cantons récemment défrichés,
r»n commence à manquer, non seulement dos bois nécessaires à l'industrie
mais même de bois combustibles.
(c) C'est surtout danfi cette vallée qu'on découvre les ossements du
«laswrfwj^, quadrupède énorme du genre éléphant, et dont l'espèce est
aujourd'hui éteinte. .
(d) Il pèse jusqu'à 806 livres et peut traîner us bœut de 1000 livres-
ï%
wammaÊÊÊÊÊmm^fS^
AMÉRIQUE SEPTENTRIONALE.
13
La côto atlantique et les bords du golfe mexicain ne sont
généralement qu'une plaine basse et continue, qui reçoit,
vers le nord, de première main, ces vents perçauts que
nous appelons du nord-est, ot qui, vers le sud, est exposée aux
ouragans, aux chaleurs extrêmes et aux maladies pestilen-
tielles. ^W^atA^
IV. Le vaste espace du continent situé au-delà des
Montagnes-Rocheuses peut se diviser en trois régions de
moins en moins élevées, que séparent, parallèlement à la
côte pacifique, les montngnes Bleues et celles des Cascades.
La 1ère région est stérile, remplie de pics sourcilleux
et d'abîmes à travers lesquels se précipitent les torrents de
la grande chaîne, ou y voit rarement de la pluie, jamais de
roséo, La 2de, avec un climat assez doux, sec et sain, u'a
que peu de bois et n'est fertile que dans les vallées. La3me
de compose de plaines boisées, de riches prairies, de maré-
cages qu'entretiennent les pluies continuelles qui tombent
depuis octobre jusqu'en février et les inondations du mois
de juin. Le printenips et l'été y peuvent être comparés aux
mômes saisons des Etats-Unis sous des latitudes plus méri-
dionales de 10 à 12 degrés, (a) C'est le pays aux arbres
gigantesiqueH, au saumon et à l'éturgcon, au castor et à la
loutre de mer, la plus présieuse des fourrures. On y trouve
plusieurs racines alimentaires, point d'érable, do hêtre, de
merisier, d'orme, ni de bois blanc. Jl^
V. Le Mexique, le Guatemala et les Antilles réunissent
les productions des pays tempérés à celles de la zone torride
(Nos. 135, 168, 169). On y souflfre tous les inconvénients
des climats tropicale chaleurs insupportables, longues
sécheresses, pluies incessantes en hiver, maladies épidémi-
ques, animaux nuisibles, etc. En revanche, on y trouve les
plus abondantes ressources alimentaires, une grande variété
de fruits, d'arbres précieux, de bois do teinture, de plantes
médicinales, d'oiseaux magnifiques, etc. La Californie est
très-richo en fleurs et en plantes d'ornement, et surtout en
mines d'or.
(f/) Loclhnatdo l'Amérique Septentrionale à l'ouest dos Moutagne-s-
nuchcuscsest assez somblablo à celui de l'Europe sous les mômes latitud es
(Voir note (a) p. iG./
m
14
OANADA.
i
l-V*'
A
K
Productions spéciales : Le r^gne T^'gétal offre dans ses productions
des variétés cariictériatiqties ])arini lesquelles il faut compter l'érable
à sucre, l'orme, réi)inctie rouge, le cèdre, la ])ruche, le pin dont
quelques-uns atteignent ime hauteur de deux cents pieds, le sapin
remarquable par sa gomme odorante, appelée baume du Ganaday
etc. Le coton, le tabac sont indigènes.
/l. L'Amérique dw Nord, possède des espèces d'animaux qu'on ne
l /trouve p;is aillours. Tels sont l'ours gris et Tours brun (tlu' grizzly
'^ and barrou ground bears), le renne (elk), lorignnl, le caribou, le
bœuf niusqui'', le buffle (bison, buffilo), le mouton et la chèvre dos
Moiitngnos-Rocuouses. Parmi les reptiles, le serpent à sonnettes et
lalligator; parmi los oiseaux, le geai bleu, le Loi ^ pourri (Wip-
poorwill), le dindon sauvage, l'oiseau moqueur, l'oiseau mouche, etc.
sont des espèces particulièns au Nouveau-Monde.
L'Amérique du nord n'est pas surpassé pour l'étendue et la variété
de ses ressources minérales. Le clinrhoa et le f r, ces deux grandes
sources de la riche-se et de la civilisation modernes, y sont répandus
en grande quantité, et se trouve t souvent l'un à côté de l'autre.
La superficie de toutes les mines de cbarb(Hî dans les Etats-Unis
seulement est v'îstimce à 190 000 milles carrés
L'or abonde sur les deux versants des Montagnes-Rocheuses
Les mines d'argent du Mt xiq lo et des Ktats-Uuis sont lenommées
pour leur richesse.
Sur les bords du lac Supérieur on trouve du cuivre presqu'ù
l'état pur.
Le pétrole, qui se trouye surtout aux Etats-Unis et au Canada,
est devenu un grand article d'exportation.
16. Divisions : L'Amoiiquc Septentrionale comprend
au nord, les possessions Briiauniijues, ou Amérique Anglais^.
et les T< rrcs arctiques ; au nord-onest et au nord-est, la ci-
devant Amérique Russe, maintentmt territoire d'Alaska, et
l'Amérique Danoise (Groenland et Islîiude) ; au centre, les
états et.les ierTitQN;es .de TUnion Américaine; au sud, le
Mexique et les États-Onis de IMinérique centrale.
17. Les possessions Britanniques de l'Amérique du Nord
sont : le Canada et l'île de Terroneuve.
*
CANADA
(DOMINION OF OANADA.)
^
18. Le Canada est borné au Nord par l'océan Arctique ;
à l'est, pa." l'ooéan Atlantique; au sud, parles Etats-Unis ;
^%:-:
OANADA.
15
à l'ouest, par l'océan Pacifique et le territoire d'Alaska.
Le Canada dans sa plus grande longueur dépasse 1,150
lieues; sa plus grande largeur est d'environ 350 lieues;
ce qui lui donne une étendue presque aussi grande que
celle de rEuropc. Sa superficie est de 3,470,392 milles
carrés (1881). Le Canada comprend, depuis 1880, toutes
les possessions britanniques dans l'Amérique du Nord, à
l'exception do l île do Terreneuve et ses dépendances.
Lp8 provinces dont se compose le Canada, formaient autrefois
partie de la Nouvelle-Friuico. Les Frjiii(;ai3 y fondèrent les premiers
établissements ; mais ils partagent avec les Anglais l'honneur des
premières découvertes.
lie Caniida fut découvert jiaiMiu navigaleur do Saînt-Malo, Jacques
Cartier qui avait reçu du roi de France, François 1er, la mission de
faire des découvertes dans lAmériqucdu Nord 11 explora le golfe
Saint-Laureni rn 1534, découvrit la baio des ('haleursprit solennel-
lement possession du pays à la baie de Gaspé, et remonta une partii
du fleure iSaint-Laurent avant de retourner en France. L'année sui-
vante, Cartier revint avec la mission do compléter les découvertes
déjà faites, et pénétra dans le fleuve jusque Stadaconé, (Quél)cc),ct
ensuite jusqu'à //or/ic^^/^a (Montréal) Des colons furent transportés
au Canada, en 1541. Ce fut à quelques lieues au-dessus de Québec,
à la rivière du (Jap llouge, qu'on jeta les fondements de la petite
colonie, œuvre prématurée, dont la durée devait être éphémère. Le
premier établissement durable que les Européens aient fait en Canada
est celui de Champlain, qui fonda Québec, en 1608. Ce grand homme
poursuivit avec une ardeur infatigable les découvertes de Cartier,
et laissa sur les vallées qu'arrosent le Saint- Laurent et l'Uutaouais
des cartes et des mémoires précieux. Les lîécoUets et les Jésuites
firent connaître la bassin des grands lacs. L'ensemble de ces décou-
vertes, ainsi que de toutes les possessions franc.'aises dans l' Amérique
Septentrionale, reçut le nom de Nouvelle-France, et lo conserva
jusqu'à la conquête anglaise. //^ ^■/■lA^'ljf. -^
19. Le Canada, que les Français partageaient en trois
gouvernements, (Québec, Montréal et Trois-Riviôrcs), fut i
divisé en 1791, par un acte du parlement de la Grande-Bre- '^^
tagne, en deux provinces séparées, colle du Haut-Canada et
celle du Bas-Canada. Chacune de ces deux provinces reçut
en même tem[)S une constitution, par laquelle il fut réglé
que dans l'une et dans l'autre, il y aurait un gouverneur (<:/)
ou un iieutenant-gouverneur, un conseil exécutif, un conseil
législatif de cept membres au moins pour lo Ilaut-Canada,
et de quinze au moins pour le Bas-Canada, et enfin une
(fl) Le Bas-Canada seul avait un go^^verncur ; les autres provinces
étaient adiiHnistréea par dos limtenanti-gonvrrncuya.
IG
OANADA,
^f
■M-
<f'i
nssembldo de représentants dlus par les citoyens de chaque
province. Lcsi <j;ouvcrnours, les lioutcnants-goavemeurs, et
les membres dos deux conseils devaient ôtro à la nomination
de Sa Majesté, ainsi que le.'^ ju.u^cs des cours f/u banc du Roi
et fous les principaux fonctionnaires publics. Les conseillers
législatifs étaient inamovibles. L'élection des représentants
devait se fain^ tous les quatre ans, à moins que le parlement
ne fut dis.sous par le gouverneur. Aucune loi provinciale ne
pouvait se passer sans le concours des trois branches de la
législature, le chef do 1 administration pouvant toujours, et
devant quelquefois, réserver les bllls à la sanction du souve-
rain en Angleteire.
Le 10 février 1S3^^, le niem ■ Parlement Impérial suspen-
dit pour le Bas-Canada l'acfe de 17 •!, ety étab it provisoi-
leuicnt un ConsrH S/iiciaL a s» z semb ableàcelui qui exit^-
•a't avant la con< itution. Enfin le 5 lévrier 1841, fut
proclamé dai s le pays 'a réunion des deux provinces sous no
'louvfrneur-général et une seu'e législature [a). Le nombre
(les comtés du B is-C -nala fut rcdiit de 40 à 30, et celui
des représef tants de 88 à 42. Le Haut-Canad x reçut un
éi-'alité de voix Hans la cliambr»; législative (42 au Hou de
50 \ Cet acte do réun on introduisit degravts changements
poli'i'jues, qu'il ^e^ it ici trop long d'énnmérer. Par le fait,
les deux grandes divisions se conservèrent, même dans le
langige ofSc el, et dans toutes h s mesures administratives
Qus les titres de Canada-Est et de Canada Ouest,
Le 1er Juillet 1867, l'union des deux Canada disparut
devant l'organisation plus vaste dune CoiifàUration. Cédant
aux vœux des législatures du Canida Uni, do la Nouvelle-
Ecosse et du Nouvcau-Brunswick, le Parlement Anglais
avait adopté, )e 29 Mars de cette môme année, IWctc de
IWmcriqne britannique dit Nord,q\n proclamait,sous le nom
de Canada {Dominion of Canada)^ l'union politique des
provinces ci-dessus mentionnées. Les dispositions de cet
.acte n'ont apporté aucun changement aux limites respecti-
ves de ces quatre provinces. Mais le Haut et le Bas-Canada
ont reçu les noms iï Ontario et de Québec.
Manitobaest entré dans I» confédération, en 1869; les Territoi-
res du Nord-Ouest, en juillet 1870 ; La Colombie-anglaise en 1871 ;
l'île du Prince-Edouard, en 1873 L'île de Terreneuve est la seule
colonie anglaise de l'Amérique du Nord qui soit en debors de o«
système politique.
(a) L'acte Impérial e?t du 22 iuillet '840.
/
,^1T
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[^'^
OANADA«
It
20. Divisions: liC Canada comprend huit provinces:
Québec, Ontario, la Nouvt lie- Ecosse, le Nouveau-Bruns
wiek, l'île du Prinoe-l5dou;ird, MiHiitobu, la (jolouibie-Au-
glaise et le Territoire du Nord-Ouest.
Les provinces du Nouveuu Brunswick et de la Noiivelle-Kcoase
sont souvent designées sous le nom de provinces tnarilitues
21 Capitule: Ottawa, îigrduhlomentfiituéc sur rOttnwîi,
dans la province d'Ontario, (voir No. 59 ) Population. 27,
4-12 hiibitantvS C'est le j-iègc du gouvernement.
22. Populalloni 1 ) < t Heligiun. — La population du Cana-
da est d.' 4,:J24,810 habitimtH, (1881,) dont 1,8(10,000 de
Catholiques. Les rdiirions pro'.estantcs les plus piopulaires
sont: les Méthodi>tcs : 700 mille; les Presbytériens:
600 mille ; les Anglicans : 500 mille. Les autres se
ramifient en mille scefos différentes et tombent d'un total de
40 mille à quelques centaines, respectivement.
23. Gouvernement. — Le gouvernement est fédéral cons-
titutionnel. Il a la direction et le contrôle dos intérêts gé-
raux des provinces confédérées. Il comprend trois pou-
voirs : un Gouverneur-général, nommé par la Couronne ;
une Chambre Haute, appelée Sénat; une Chambre Basse
ou Chambre d'a.ssembléo, appelée Chambre des Communes.
Le sénat compte 81 membres, nommés à vie par la Couronne.
Québec a 24 sénateurs, Ontario 24 aussi, les provinces du
Nouveau-Brunswiek et de la Nouvelle-Ecosse chacune 10;
l'île du Prince-Edouard 4, Manitoba 5, et la Colombie
anglaise 3. La chambre des eommunesse compose de 213
députés élus par le peuple pour cinq ans. Sur ce nombre
65 représentent la province du Québec, 93 celle d'Ootario,
21 )a Nouvelle Ecosse, 16 le Nouveau-Brunswiek, 6 1 île du
Prince- Edouard, 5 Manitoba et 6 la Colombie- Anglaise.
Chacune des provinces confédérées possède un gouver-
nement constitutionnel, et règle à son gré toutes les affaires
locales. Les pouvoirs locaux se composent d'un Lieutenant-
Gouverneur et d'une ou deux chambres. A^
Les provinces d'Ontario et de Manitoba n'ont pas de Conseil Lé-
gislatif; les législatures des autres provinces sont composées d'un
Lieutenant-Gouverneur, d'une Chambre d Assemblée et d'un Oon-
seil Législatif.
Slatisliqtte : Le commerce extérieur du Canada est actuel-
lement de |l 70,000,000.00, dont $60,000,000 00 à l'exportation.
Les produits forestiers et agi icoles, et parmi les proiiuctions indus-
(1) La population probable pour 1884, en se basant sur In dernière
^écadÇ) est de ^ un liions d'babitaDtiS-
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' 18 / PROVINCE DE QIIÉBRO.
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(, . ^iHelleg, les eonstructlons maritimes rournissent le plus à Texporti».
|V lion. Les revenus du CaiiiKltt, le 30 juin 1881, étaient do: $29,-
f 636/297 . les dépciises de $25. 002, f)54.— Dette publique au 1" juillet
<^ 1882: $206,365,201 (/;).
li'armée comprend la milice active et la réserve. La milice ac-
tive, qui 8ert durant 3 an»i<rd, compte 45,000 hommes et la "rô-
. serve, 6 5,000.
^ ' i Le Canada poaaède aotuellemeut 8370 milles de chemius de fer|
plus 2000 milles en construction.
Il a un réseau télégraphique de 24,000 milles.
- yJ^'
]^ / PROVINCE DE QUÉBEC.
V
2-U Bornes : Au nord, la cliuîno do hauteurs qui forme
la lii>ne do partage d'eaux entre la baie dlludson et le
Saint-Laurent ; à 1 est, le Lubrador et le golfe Saint-Lau-
rent ; au Rud-est, la baie des Chaleurs, le Nouveau- Bruns-
wick, le Maine, le Ncw-llamp^hiro ; au sud, les États du
Vermont et de New-York ; au sud-ouest et à l'ouest, le
Sîiint-Laurcnt, les deux comtds de Glengary et de Prescott,
dans la province d'Ontario, la riTiôrc des Outaouais, le lac
Témiscaming.
Détermination plus précise (^s frontières : Au nord, l'arrôt hydro-
graphique qui partage les eanx ent-e le Saint- Laurent et la baie
d'iludson, ce qui forme une ligne irn'gulière, coraraenrant au sud
du lac AbiiibLi, et g'élevaut jusqu'aux soaroog de la rivière S '«^ t-Jean
l^iiis se confondanl avec le 52 o do latitudo ; au nord-esf, le méri-
dien de Blauo-Sablon jusqu'à son point d'intersection avec le 52 o
de latitude ; à l'est, le golfe Saint- Laurent ; au sud-est, Ica côtes sep-
tentrionales de la baivi des Obuleurs.le Rlaiigouche.los banteura qui
séparent les eaux du fleuve Saint-Lauronl des rivières qui se jetteut
dans l'Atlantique. Nod limiios oriontaloj présentent une ligue lort
irrègulièrc jusqu'au lac l'ehenagamouc ; en s'ôchappant de ce lac,
la ligue court droit vers lo sud-ouest, et forme les limites orientales
lies comté'; de Kamounislta, de l'Islct et d'uae partie de Moutmagnj ;
alcis elle se détourne vers le sud, tombe dand une des branches
priuc! pale ' du fiouve Saint-Jean, la remonte jusqu'à sa source, franchit
le portage de iMetjarmette et atteint la hauteur des terres {Ffighlands),
qu'elle parcourt et n'abandenne que pour so jeter dans le JTaWi
IStream^ une des branches de la rivière Connecticut ; elle desceud
cette brauche et s'arrête au 45 o delutitude, sur les limites du Ver-
mont et du Ncw-Hampshire. Lo 46e parallèle (a) forme les bornes
(b) Le recensement de 1881 montre qu'un capital de 82 mlllioua sterlinff
avait 6\.(t appliqué à diverse.» industries manufacturières qui rapportaient
un revenu annuel de 02 mlllii'na. ^ ^ ^^ ^ ^
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PROVINCE DE QUiBEO.
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)ornea
orlinff
baient
H'rîdlonates Au Bud-oneat, ot. i\ l'ouost, la Province de Qu^bcr est
lépan'o deeoUo d'Ontîirio pur une lijjno qui commence li\ où lo 45o
parallèle se jette dann le fleuve, suit j;^ milieu du fleuve jusquTi la
■ î*ointe-à-I]enudet, d'où elle se proloimo d'ubord au nord-ouest
Jusqu'il l'anp^lo occidental do lu aci^iieurie de Kigiuid, puis mu nord-
quiirt-nord-est jusqu'à la rivière de3 Outaouala qu'elle remonte
jusqu'au lac 'l'imiacamin}? ; delà celte ligne court droit vers le
nord jusqu'au territoire du Nord-Ouest. Aj
25. l)LVt.^'0}is : Jji province (le Qndbcc comprend viiip;t
rnnds districts savoir : Ceux de Qu(*!b('e, de Montrerai, -le
roiH-lliviôre^,de Ousp(5,do Haint François, de K'imouraska,
d'Ottawa (''0, de Terrobonno. do Joliette. de; l^iebelieii,
de Sag;uenay, de Ciiicoutiini, de Rinionski, do Motitmapjny,
^ de Bt'auce, d'Artbabai^ka, de Bedfbrd, Saint-Hyncintbe,
fd'Iberville et d(^ BoiiuliarnoiH ayant cbaetm l(>urrt cours ci-
viles et criminelles Ces districts comprennent GOcomtds (b)
Voici le tableau de cette double division :
npr
Diatricta.
Québec.
Montréal.
Troia-Rivières.
Gttspô.
Saînt-Prançois.
Kamouraska.
Comtés.
Portneuf, Québec, Li'vis, Mont-
morency, Lotbiniôre.
nochelipfa,Jacques-Cart er, La-
val, \ iiudreuil, Soulanges.La-
prairle Cliambly, Vercbùre.s.
Vlaskiuongé, St. Maurice,
Cbamplain, Nicolet
Qaspé, lionaventure.
Richmond, Wolfe, (lompton,
Slaustead.
Kamouraska, Témiscouata
Chefs-lieux.
(]ité (le Québec.
Citéd • Montréal
Cité des Trois-
Rivières.
Xow-Carli3le et
Percé
Ville do Sher-
brooke.
Fr.iserville.
^
^;
(") Ces sept premién diatricta sont quelquefois dé.signés sou.s lo nom
d'anciens Ui^triuLs
(6) Les districts ?o rapportent à la division judieiairo do la province,
les comt/53 à la division politique, y y ^ y/Z.t^^
20
PROVINCE DE QUÉBEC.
1
i
—
H un
Districts
Comtés.
Chefs-lieux.
■ Bie
'^r ■ ■
, Ottawa.
j
Ottawa, Pontiac.
Village d'Aly mer
I ^
i.
: V"':
1
Terrebonne.
Argenteuil, Deux - Montagnes,
Terrebonne.
Village Sainte-
Scholastique.
■ I
H
1 It^
Juliette. » ■
Joiîie;tt{5^ Montcalm,l'As3omption
Ville de Joliette
9|
wk ^^^^'^--^
Richelieu,
Richelieu, Yamaska, Berthier.
Ville de Sorel.
H
1 P'-
Sug uena'" .
Charlevoix, Saguenay.
Paroisse de la
Malbaie.
1
1 M
Chicoutimi.
Chicoutimi.
Chicoutimi.
JH
i
Rimouski.
Montmagny.
Rimojiski.
I/Islet,Montmaguy, Bellechasse.
Ville de Saint-
Germain de
Rimouski.
Village de Mont-
magny.
M
Beauce.
Beauce, Dorchester.
Paroisse de Saint
Josei)li de la
Beauce.
H
Arthabaska.
Mégantic, Arthabaska, Drum-
mond.
Paroisse de Saint
Christophe d' Ar-
thabaska.
^B
H
Bedford.
Shefiford, Missicoui, Brome.
Nelsonville
(townshij) de
Dunham.)
»
Il -';.
St. Hyacinthe.
St. Hyacinthe, Bagot, Rouville.
Villede St. Hya-
cinthe.
iberville.
St. Jean^ Napierville, Iberville.
Ville de St. Jean
Beauharnois.
Chriteauguay, Beauharnois, Hun-
tmgdon.
Ville de Beau-
harnois.
-
» ^m
26. Les cotntés se divisent eu paroisses et en town-
ships. Les paroisses sont formées quelquefois d'une
PROVINCE DE QUÉBEC.
21
nncîenne seignenrie , quelquefois, au contraire, elles renferment plu-
sieurs seigneurieg ou plusieurs townships, soit en entier, soit en
parti:).
27. Division ecclésiastiqite : Il y a dans la province de
Quëbco huit diocèses, savoir : \ archevêché de Québec, et
les èvêchés de Montréal, Suint- Hyacinthe, Trois- Rivières,
Rimouski, Sherbrooke, Ottawa (a) et Chiooutinii ; un
vicariat apostolique, celui de l-'ontiao (partie dans Québec
et partie dans Ontario) ; et une pïéfectuDe apostolique,
celle du golfe Saint-Laurent. ^^'J^'t^^VX^ X
28. Montagnes : Au cap Rosier sur le golfe Saint-Laurent,
commence une chaîne de hauteurs, qui s'étendent au sud-
ouest jusqu'à lÉtat du Vermont ; elles séparent les eaux qui
coulent vers le fleuve Saint-Ltiurcnt, de celles qui se jettent
dans le golfe, dans la baie de Fundy, ou dans l'Atlantique ;
leur plus grande élévation est de 4 à 5 mille pieds. Ces
montagnes ou hauteurs font partie de la grande chaîne des
Alléganys (No. 12). La rive nord du fleuve est bornée par
une autre chaîne do montagnes qui s'en éloignent depuis le
Cap Tourmente, situé à dix lieues au-dessous de Québec,
jusqu'à rOutaouais, qu'elle traverse et dont elle sépare le
bassin de celui des grands lacs. Un leur donne le nom de
Laurentides. D'autres montagnes, ou hauteurs encore peu
connues, séparent le Canada du territoire du Nord-Ouest.
Les points les plus élevés qu'on ait jusqu'à présent mesurés arec
quelque exactitude, sont les montagnes de Sainte Anne au-dessoue
du cap Cbat, dans le district de Ga^é ; on leur donne une hauteur
de 3,973 pieds.
Dans le district de Montréal on voit plusieurs monts détachés,
tels que celui de Belœil, ou mieux de Rouville, haut d'environ 1,100
pieds, vers le milieu duquel est uu lac très-pittoresque où la truite
abonde ; et ceux dTamaska, de Rougemont, de ISainte-Tliôrèse, ou
mont Johnson, et le Mont- Royal, etc.
29. Fleuves et Rivières, — Nous avons déjà décrit (No.
1 4) , le cours de la Rivière du Canada^ du majestueux Saint-
Laurent. Nous ajouterons que c'est sans contredit l'un det:
plms beaux fleuves du mondo, le second par la masse de ses
eaux, et le premier par las facilités qu'il ofiFro aux grandes
navigations. Ses principaux affluents sont ; au nord, TOu-
taouais, ou rivière des Outaouais, le Saint-Maurice, le Sague-
nay, le Bctsiamis, la rivière aux Outardes, le Mamcouagan,
le Moïsio, dont l'ombouchure est près des Sept-Ilcs, le
{a) Le diocèse d'Ottawa se trouve situé partie dans la province
de Québec, partie dans celle d'Ontarij
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22
PROVINCE DE QUÉBEC.
Manitou, à acrai-distance entre les Sept-Iles et Mingan, te
^ Saint-Jean, et le Nitigamiou vers le détroit de Belle-Isla •
V au sud, le Ghambly, le Saint^François et la rivière de la
Chaudière.
L'Outaouais a un cours de 200 lieues ; il arrose une section du
Canada très-fertile et très- riche en bois, mais jusqu'à pr/'sent faible-
ment peuplée ; il communique avec les grands lacs par le moyen du
canal lîidean (No 56), dont l'entrée est \x 123 milles de Montréal.
Le lac des Deux- Montagnes sert d'embouchure à «ette grande
rivière, qui malheureusement est remplie d'îles et d'îlots, de lacs,
de chutes et de rapides. Un peu phu haut que le lac des Deux-
Montagnes, vis-à-vis le Long-Saut de l'Outaouais, est le canal de
Grenville. Il y a des bateaux à vapeur jusque sur le lac des (^hats.
La plus belle chute est eelle des Chaudières, traversée par un pont
suspendu, vis-à-vis d'(Jttawa.
Le Saint-Maurice, dont le cours est d'environ 300 milles, roule
un courant rapide à travers des terres assez stériles ; il prend sa
■ource dans plusieurs lacs, situés vers les hauteurs qui séparent le
Canada du territoire du Nord-Ouest — 170 à 180 de ces sauvages
qu'on nomme Têtes-de-Boule, y vivent de chasse et de pêche. Sur la
double embouchure de cette rivière, on a construit deux vastes
ponts, aux frais de la province. À trois lieues plus haut est lanti-
que établissement des forges de Saint- Maurice, situées dans un canton
où le fer abonde. Des rapides, «t les chutes de Shaouénigane arrê-
tent 1a navigation du Saint-Maurice sur une longueur de 40 railles,
depuis son embouchure jusquaux (îrandes Piles. Un bateau à vapeur
voyage des Piles à la Tuque. Là commence une succession de
rapides, et ce n'est fjuau grand Détour que la rivière redevient na-
vigable. Des Piles aux sources du Saint-Maurice, la navigation
offre un parcours de 196 milles.
Le Saguenay, depuis son entrée dans le Saint-Laurent jusqu'aux
premières chutes, distance d'environ 70 milles, présente l'aspect
d'un grand fleuve, étant large d'environ 2 milles, et profond de 90 à
150 brasses. À GO milles de son embouchure est la grande baie de
Ha-lla, fort visitée des touristes. La source du Saguenay est aussi
lans les hauteurs qui forment la limite septentrionale du pays. À
la distance d'environ 120 milles dans les terres, au milieu dune
grande savane, il forme le lac Saint-Jean, long de 30 milles et de 25
de large. Le territoire qui avoit^ine le Saguenay est maintenant en
pleine colonisation avec une population d au moins 15,000 habi-
tants, et est divisé en deux comtés, Chicoutimi et Tadousac, (>hi-
coutimi est le chef-lieu du territoire. Il a un évêque et un juge
résidents, une cour de justice, un bureau d'enregistrement, un
collège et un couvent.
L«3 autres rivières situées vers le détroit de Belle-Tsle sont toutes
remarquables ])îvr des chutes sti[ierbcs, placées vers leurs embouchu-
res, excepté le Betsiamis, qui, pendant 46 mil es avant d'arriver au
^
» y
: : "^ .."'■
PROVINCE DE QUÉBEC.
23
fleuve remplît un bassin large d'un quart de mille et profond de 10
i\ 12 pieds. La plus belle de ces chutes est celle du Manitou, laquelle
a 113 pieds de Iiauteur.
Avant 1825, la rivière Saint-Jean formait la limite orientale de la
Province.
Le Chambly ou Richelieu, autrefois rivière des Iroquois, dont le
cours est d'environ 80 milles, est navigable pour des goélettes et
des bateaux à vnpeur, depuis son embouchure à Sorel jusqu'au
bassin de Chambly, distance de 1 5 lieues ; le superbe canal de
Chumbly, long do 4 lieues, fournit une communication par eau
entre le Saint-Laurent et le lac Champlain, source de cette rivière
Un pont sur le Chambly fait communiquer la petite ville de Saint-
Jean avec la paroisse opposée de Saint-Athanase ou Ibervillc. La
vallée de cette rivière forme la plus riche et la plus fertile section
dn pays. Les comtés que le Chambly arrose sont c»ux d'iberville,
de Saint-Jean, de Chambly, de Kouville, de Saint-Hyacinthe, de
Verchères et de l{i«helieu.
lo Saint-François a deux sources principales, savoir: le lac
Saint-François, situé entre le comté de Méganiic et le comté de
Sherbrooke, et le lac Memphrémagog, sur la frontière du Vermout.
Deux ou trois canaux peu dispendieux rendraient la rivière naviga-
ble pour de gros chalands, depuis le lac Saint-Pierre, où elle se jette,
jusqu'au centre des cantons de l'est. Il parcourt les comtés de Wolfe,
de Sherbrooke, de Druramond et d Yamaska. Sa longueur est d'en-
viron 130 milles.
La Chaudière a sa source dans le lac Mégantic. vers la frontière
^ du Maine. Elle traverse les comtes de Beauce, de Dorchester, do
Lcvis, et se jette dans le Saint-Laurent après un cours d'à peu près
110 milles. Cette ririèro est remarquable par le saut qu'elle forme
à 2 lieues et demie de Québec ; ses eaux en tombant dune hauteur
de 80 pieds, ont creusé, au bas de la chute, des cavités qui ressem-
blent à, des chaudières ; de là,dit-on, vient le nom qu on lui donne.
Depuis quelque? années, la vallée de la chaudière est devenue célè-
bre par les gisements dor qu'on y a découverts.
30. Parmi les rivières les moins impcJrtantes du Bas-Canada on
peut citer, au nord du fleuve Saint-Laurent : la riv. Gatineau, riche
en bois, et la riv. aux Lièvres, dont les sources communiquent avec
celles du Saint-Maurice,et qui se jettent toutes deux dans rOutaouais;
la riv. du Nord, autre affluent de l'Oataouais, sur les bords duquel se
forment beaucoup de nouveaux établissements ; la riv. de l'Assomp-
tion, qui arrose le village de ce nom, et se jette dans le fleuve vis-
à-vis le bout do l'île de Montréal ; la riv. de Batiscan, connue par ses
for/'f-g, aujourd'hui abandonnées, et par le fer qu'on trouve sur ses
t^i'Us ; la riv. Sainte-Anne de la Pérade, qui, comme la suivante,
descend des montagnes situées au nord de Québec ; la riv. Jacques-
Cartier, qui prend sa source au lac du mOme nom ; la riv, Saint-
Charles, qui coule sous les remparts de Québec, etque traversent le
pont Scott et le pont Dorchester ; la riv. ie Montmorency, célèbre
par sa chute de 240 pieds qu'on ne se lasse jamais d admirer; au
pied de la chute sont de ^ astes moulius à scies ; la rivière Saint»-
r-t
^
:^\/.
24
PROVINCE DE QUlBEC.
Anne de la côte Beaupré, qui présente une des chutes les plua
intéressantea qu'on puisse voir celle qu'on nomme le Petit-Saut,
dans la paroisse de Saiat-Joachim ; la riv. du Gouffre, dont l'embou-
cliuro forme la baie Saint-Paul, où il y a des masses énormes de fer
magnétique ; la riv. de la Malbaio, à 30 lieues do Québec, et celle
de Portneuf, à 16 lieues au-dessous de Tadousac, etc. Au sud du
fleuve , la riv. Ch;Ueauguay, mémorable par la victoire que 300 Oana-
diensy remportèrent, le 26 octobre 1813, sur une armée anglo-améri-
caine de 7,000 hommes ; la riv. Yamaska, qui a sa source prés de la
trontière du sud-est, passe «levant la ville de Saint-Hyiicinthe, etse
jette dans le lac Saint-Pierre ; la riv. Nicolct, qui arrose le village de
Nicolet, et se rend dans le lleuvo à la sortie du mémo lac Saint- Pierre ;
la riv, Bécancour, sur les bords do laquelle demeurent quelques sau-
vages Abt'nakis ; la riv. Beanrivago, affluent de la Chaudière, su-
jette h des inondations désastreuses ; la riv. Etcherain, dont les
eaux font mouvoir de magnifiques scieries ; la riv. du Sud, qui tra-
verse plusieurs paroisses fertiles et se jette dans le fleuve au village
de Saint-Thomas, aujourd'hui appelé Montmagny ; la riv. Quelle, i\
l'entrée de laquelle on prenait autrefois beaucoup de marsouins ; la
riv. du Loup, d'où l'ou tire beaucoup d'excellent bois ; la riv. des
Trois-Pistoles, qui communique au moyen dun portage avec le lac
Témiscouata.
Vers la frontière orientale on trouve encore : le Saint-Jean, d' jà
considérable avant d'çntrer sur le territoire du Nouveau-Brunswick,
où il porte les eaux d'une foule de lacs et de petites rivières qui
abondent en poisson et en gibier, une partie de son cours se trouve
depuis 1842, entre le Canada et l'État d» Maine; le Madawaska,
qui sort du lac Témiscouata et se jette dans le Saint-Jean ; le Risti-
gouche qui sépare le Bas-Canada du Nouveau-Bruuswick, et dont
l'embouchure, large d'environ 4 milles, est nommée la baie de Ilisti-
gôuche ; le Matapôdiac, affluent du Ristigouche, &c.
31. Lacs : Le lao Témiscaming, traversé par l'Ou-
taouais; le lao Saiat-Jean, traversé par le Saguenay ; le lao
Champliiin, situé presqu'entièrement entre 1 État de New-
York et le Vermout, et dont la partie comprise dans la pro-
vince de Québec s'appelle la baie de Missiskoui ; le lac
Mcmphrémagog et le lao Méganlio, sur la frontière du sud-
nst; les laça Long (Long Lake)^ Témiscouata, Métis et
Matapédiac, dans les comtés de Témiscouata et Rimouski ;
le lao des Deux-Montagnes, embouchure de l'Outaouais ; lo
lac Saint-François, le lao Saint-Louis et lo lao Saint-Pierre,
qui sont autant d élargissements du fleuve Saint- Laurent,
ût une foule d'autres.
32. Iles : Les principales sont : l'île de Montréal, située,
au confluent du fleuve Saint-Laurent et de l'Outaouais, longue
^■A'A\,^\ijiJ3kik^\:
<j. r'-'A'i^-i/rt^S L^'iïJii.^>,tVd
i^rcP O ' /Tf^ jJ^^/^A
PROVINOE DE QUlBIO.
25
U^
de 34 milles et large de 11 , riche en commerce, en cérdales,
en fruits et en pierre à bâtir de la plus belle espèce ; l'Isle
Jésus, séparée de celle de Montréal par un chenal qu'on
nomme la rivière des Prairies, longue de 22 milles et large
de 6, fertile en grains ; 1 île d'Orléans, située dans le fleuve, à
4 milles et demi de Québec, longue de 19 milles et un quart,
large de 5 et deux tiers, qui renferme cinq petites paioisses ;
elle est remarquable par la qualité excellente de son lard,
de ses pois, de j-es prunes, et de son fromage rafiSné ; enfin,
fîle d'Anticosti située à l'embouchure du fleuve, longue de
140 milles et large de 35, couverte de rochers et de sapins
rabougris, fréquentée pour la pêohe du saumon, qui abonde
dans ses rivières, et de la morue qu'on prend sur ses côtes.
Les plus consîdcrablea ensuite sont: l'Ile de la Rivière-Noire et
celle du Grand Calumet, vers le milieu du cours de l'Outaouais ; ^
l'ile Pcrrot, paroisse, située près de l'ile de Montréal ; l'ile du Pads,
paroisse; l'île Saint-Ignace, et un labyrinthe dautres îles situées ii
l'extrémité supérieure du lac Saint-Pierre; l'île aux Grues, petite
paroisse ; Tîle aux Oies et quelques autres situées au-dessousde celle
d'Orléans, ent-re lesquelles on remarque la Grosse-Ile, auj ourd'hui
Heu de quarantaine pour les vaisseaux d'outre-mer; l'ile aux
Coudres, paroisse de 700 habitants, sur les cotes de laquelle on
prend des marsouins ; l'île aux Lièvres, sans habitants; l'île Verte,
où s'élève un phare de 40 pieds, etc.
L'ile aux Noix, au haut de la rivière T^hambly, et l'île Sainte-Hélène
devant Montréal, quoique dune petite étendue, sont très importantes
comme forts, étant destinées, 1 une h. fermer au besoin la route du
lac Champlain, l'autre à défendre la ville et le port de Montréal. Vy^j^y\^J-^
33. Canaux : Le Canal Beauharnois, entre le lac Saint-
François et le lac 8aint-Louis, vis-à-vis le Côteau-du-Lac, les
Cèdres et les Cascades ^ long de llj- milles, remarquable
par le nombre et la beauté de ses écluses ; le Canal Lnchine,
sur l'île de Montréal, vis-à-vis le rapide Saint Louis, sa
longueur e.st de 8J milles. Le canal Chambly et les autres
travaux exécutés sur le Richelieu font communiquer le
fleuve et le lac Champlain et, par suite. Montréal. Québec,
et New York ; le canal Grenville, commun aux deux pro-
vinces r-nd rOutaouais navigable jusqu'à la rencontre du
canal Rideau à Ottawa (54).
34. Chemins de fer: La plus grande voie ferrée do
l'Amérique britannique est celle du Pacifique-Canadien^
elle commence à Montréal et traverse tout le Canada
jusqu'à Port Moody MJo uuibiàanguiae),,en f îoo do l'île
â
26
PROVINCE DP. QUÉBEC.
Vancouver, sur l'ooéan Pacifique. Cet immense rdseaa
comprendra lorsqu'il sera terminé, (et les trois quarts du
ehemin sont actuellement construits) un parcours de 2,906
milles, pour la ligne principale, sans compter les embran-
chements qui sont très importants et dont les principaux
dans la province sont ceux de Saint-Lin et Saint-Jdrome.
Vient ensuite la voie du Grand- Tronc qui commence à la
Pointe-Lévis et se rend à Montréal, Kingston et Toronto
jusqu'à Sarnia, à l'extrémité occidentale de la province
d Ontario. I a distance qu'elle parcourt entre ces doux
points extrêmes est de 1,374 milles. Ses principaux em-
branchements, dans la province de Québec, sont le ehemin
de Richmond à Portland, et le chemin d'Arthabaska à
Bécancour vis-à-vis les Tiois-Rivières.
Le Grand Tronc traverse le Saint-Laurent à Montréal, sur
le magnifique Pont Victoria qu'on place au nombre des
merveilles de l'industrie modernOr
Le pont Victoria est uri magnifique pont tubulairo soutenu, i\ 60
pieds au-dessus du fleuve, par d'énormes piliers en pierre de taille.
Sa longueur est de 9,184 pieds; il a 24 arches de 242 pieds de
diamètre chacune, et une, celle du centre, de 330 pieds. Il a été
inauguré par le Prince de Galles en 1860.
là^Iniercolonialf construit par le gouvernement du Canada, com-
mence à Lévis (Québec), et suit le fleuve jusqu'à Himouski; de là,
il traverse les comtés de Rimouski et de Botiaventure, la province
du Nouveau-Brunswick, celle de la Nouvelle-Ecosse, et va aboutir
à Halifax, donnant ainsi en toute saison, libre accès à l'Atlantique.
Ses embranchements relient la ville de Saint-Jean à Sbcdiac, dans
le Nouveau-Brunswick, et Pictou à Halifax, iJans la Nouvelle-
Ecosse. Sa longueur, de Québec à Halifax est de 637 milles, et
avec les deux embrancheraonts, 838 milles.
D'autres voies ferrées moins considérables sont : le Chemin
de fer du Nord, de Montréal à Québec, avec plusieurs
Qinhrànohcmenia \\e Canada- AUantii^ue, du Coteau à Ot-
tawa ; le Missisquoif de Kichmond à Mansonville ; la ligne
du Sud- Est [South-Eastern] ; celle des Trois -Rivières aux
Grandes- Piles, etc., plusieurs compagnies américaines Ont
une partie de leur ligne et leur terminus dans cette pro-
vir 0, telles sont les lignes du Pa.ssumpsic, le Vcrmont-
Central^ le Québec-Cenlral^ (de Québec à Sherbrooke, 139
Dullos.') elx
lac
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;,v>^•T« V'.'"'
PROVINCE DE QUÉBEO.
27
Ckf.mins de fer commencés ou projetés : Celui de Québec au
lac Saiui- Jean : celui de l'Intercolonial de la Rivière-du-Loup. à
Edm'iudijton daua le Nonveau-Brunswick, et un grand nomtre
d'eiubmncheraents se raitachaut aux grandes routes principales.
De norabreuseg lipfnes télégraphiques sillonnent la Province, et la
mettent en communication avec les principales villos dea provinces,
des états voisins et de l'Europe,
35. Climat j sot et productions : La province de Québec
est exposée à un long hiver, et pendant quelques jours seu-
lement, à des chaleurs extrêmes. Personne n'ignore com-
bien il est commun au Canada de voir arriver les» change-
ments de temps après trois jours consécutifs de pluie, de
froid, de chaleur, etc. Malgré ces brusques variations de
la température, on peut dire qu'il n'y a guère en Amérique
de pays dont les saisons vsoient plus salubres ou plus agré-
ables. Lo sol est généralement fertile en froment, en seigle,
en avoine, en sarrasin, en toutes bortes do légumes. Parmi
les arbres fruitiers, les plus communs sont les pommiers, les
pruniers, les cerisiers, les noyers, etc. A Montréal, on a d'ex-
cellentes poires, Tabricot et le raisin-franc. Les melons, les
courges, les concombres, le tabac, se voient dans la plupart
des jardins. Les arbustes à baies (No. 15) remplissent les
bois et les savanes. Nos forêts (No. 15) renferment encore
d'immenses richesses, nos lacs et nos rivières ne manquent
pas de poissons d'eau douce ; vers le golfe, on a la morue, le
hareng, le maquereau, etc.
Nous avons un grand nombre de plantes médicinales réputées
très-efficaces. DefS animaux sauvages, le loup, le loup-cervier, (lynx),
le renard et l'ours sont à peu près les seuls qui nuisent aux culti-
vateurs. L'orignal (a) et le chevreuil se voient fréquemment; lo
castor et la loutre deviennent rares. Point de reptiles dangereux.
Parmi :.ios oiseaux les plus remarquables, on peut nommer l'aigle, le
faucon, l'orfraie, le huard, lo ptamirgau (gibier blanc), le martiu-
pôcheur, la bécasse, la perdrix, la tourtre, lo rossignol, lo rouc/e-
3orge^ lo chardonneret, les linottes, les fauveltes, les passerines,
(a) L'élan (elk) ne remonte guère au-delà du \'oo. parullèlo.
M» ■i*"*t, . -w.. ^
SIS
PllOYINOB Dit QUÉBUO.
(t^ape, grand-montau, ortoltm de neigo, etc.), le goglu^ le merle, le
bec- croisé, lo gobe-mouche, le gros-bec, la pic, l'alouette, l'oiseau-
mouche, etc. et tous les oiseaux do {tassago dea climats septentrio-
naux, cygnes, grues, oies, canarda, outardes, etc. (No. 16).
No3 chevaux, d'une vigueur proverbiale, sont recherchés aux
Étatd-Ijnis et jueqa'uux Antilles ; nos vaches, sont d'excellentes
laitiéxes : nos moutons ont une assez belle laine. Les volailles sont
abondantes.
À Montréal, hvs dernières gelées du printemps sont celles do la fin
d'avril ; les p-remiértv-î de l'automne sont celles de la fin de septembre.
Les pommiers liourissent depuis le 1") jusqu au 31 de mai. Les
pommes d'été se cueillent en août; celles d'hiver, en septembre et
octobre. Onsùmo lo blé depuis lo 15 jusqu'au ,30 d'avril ; le blé-
d'indô, en mai. La récolte du foin se fait en juillet ; celle du blé, on
août ; cello du blé-d'inde et celle des patates, en octobre. Les prunes
rouges mûrissent vers la mi-août ; les damas et les prunes blanches,
en septembre. Les meions scaiés en pleine terri* commencent à
mûrir vers la fin d'août; les raisins, vers la fin d'octobre. La
récolte du sucre d'érable se fait depuis la fin de mars jusqu'à la fin
d'avril.
Sur la rivière Ghambly et dans les cantons du sud-est, lo prin-
temps commence environ 8 jours plus tôt qu'à Montréal ; ii Québec,
cette saison est moins avancée qu'à Montréal d'environ 15 jours. La
navigation du fleuve entre ces deux villes se ferme au milieu de
décembre, et ne s'ouvre qu'à la fin d'avril.
Entouré des eaux salées du fleuve, du golfe et do la baie
des Chaleurs, lo district de Gaspé éprouve un hiver moins
rigoureux que cilui do Québec ; mais le printemps y est tm-
dif. l'été froid et pluvieux. Les habitants, dont l'attention
est diri<j;éo principalement ver» les pêcheries, cultivent moins
les grains que les patfites et les autres légumes.
36. Mines : La vallée de la Chaudière renferme de l'or
en asst'i grande abondance ; on rencontre le cuivre dans les
cantons de TEst, surtout à Acton ; lo fer de meilleure qua-
lité abonde dans les montngiR-s du nord, dans les vallées du
Saint- "Vlaurice et de la rivière Batiscan. à la baie Saint-Paul,
dans les cantons du sud est ; les sables abondants de la
rivière Moisie, de Betsinmis, des Sept-Des, de Porneuf,
de Mingan, ne sont que du fer magnétique presque entière-
ment pur. Il existe du marbre, du plâtre, des terres
colorantes (ocre jaune, rouge, etc ), une grande quantité des
plus belles variétés de pierres à bâtir, plusieurs sources miné-
lulos, dont les plus estimées aont celles de Saint-Léon et de
Vurennes.
fl
■■\. x-^
FROVINOB DE QUÉBEC.
29
La rivière Moiaie, (ou Moïsic, voir No. 29), possède les plus vastes
or, les plus riches gisements do fer magnétique que l'on counviisse.
ils sont exploités depuis des années, et le fer qu'ils fournissent vaut
le meilleur fer de la Suède.
37. Commerce : Travcri^é d'une extrémifd à l'autre par
le Saint-Laurent, que plusieurs vastes cmuux rendent désor-
mais navigable (No. 50) jusqu'au fond du lac Michigau,
et jusqu'à la tête du lac Supérieur, riche en productions
naturelles; partie intégrante d'un empire dont les flottes
sillonnent toutes les mers et visitent toutes les terres du
globe, la province de Québec, de même que celle d'Ontario,
offre d'immenses facilités ;'ux échanges avec les autres
pays. .Les principaux articles d'importation sont : Mar-
chandises sèches (tissus de coton, de laine, de soie, de lin,
articles de modes, eto ), épiceries, sucre, thés, spiritueux
et vins, café, riz, fruits secs, épiées, etc. ; fer, acier, quin-
caillerie, cuivre, plomb, etc , tabac, faïences, verreries et
poteries ; chapelleries et fourrures ; cuirs bruts et fabriqués ;
sel, cha''bon ; livres et papeteries ; drogues, teintures et
parfumeries; cordages,voilcset autres provisions navales, etc.
Les expori citions ne Gomi)Osont des articles suivants .• bois
de construction (No. 1 5) ; madriers, douves, etc.; blé, pois,
orge, avoine, et farines ; vaisseaux neufs ; potasse ; lard et
bœuf salé ; poisson et huile ; pelleteries ; animaux, beurre,
saindoux, biscuit, etc.
Plus de la moitié du pin blanc, la presque totalité du chCne, du
pin rouge, da blé, de la farine, viennent actuellement do la province
d Ontario.
Québec et Montréal sont los deux principaux ports d'entrée, e( les
deux grands centres conmierciaux de la province. En 1882, la va-
leur des exportations du Canada s'est élevée à 1^102,137,203, celle
des importations à $1 19,419,500.
Industrie : L'attention du pays paialt se tourner sérieusement
vers les moyens de développer ses ressou.'ces industrielles. Parmi
nos manufactures en grand, :;ou3 pouvors citer avec éloge les
superbes fonderies des trois villes de Québec, des Trois-] iivicres et de
Montréal; les filatures de Charably et de Sherbrooke ; ies moulins
àpainer de Portneuf, de Vallcyliold, de Sherbrooke et de Kingsey;
les manufactures de coton de Iludon, à ïlochelag i, près de Montréal :
les tanneries de Montréal et de (iuéb(>c ; les machines à clous, à
cardes ; les manufactures de chaussures, etc.
L'industrie domestique ne saurait être trop encouragée par la po-
pnlation française de nos campagnes.
Agriculture : Cette grande et noble occupation, seule base de la
80
pnoviNOi; ru qu*beo.
prospérité dea peuples, est suivie par la très-jrande majorité des
habitants de la province. \U n'ont oeasô d'y trouver, non-seuleraent
une honnête subsistance, mais encore les moyens d'entretenir les im-
portantes relations commerciales aont nous venons de parler. La
fertilité du sol et l'iramouso litenduo do nos forêts promettent à (a
génération naissante le mémo bien-ôtro matériel et moral, pourvu
qucn améliorant la culture des «erres anciennes, elle se hâte de
saisir et do faire valoir le riche h'Titagoqui lui est légué par la
Providence ou détruisant les forôta vierges.
H8. Villes: Québec, plioo militaire do premier rang,
principal centre du commerce raaritimo, siège du gouverne
ment local, d'un archcvOchô et d'une université catholique,
est situé au confluent du fleuve Saint-Laurent et de la rivière
Sain; -Charles, sur le penchant d'un promontoire appelé le Cap
Diamant. La Haute-Ville s'élève majestnousement en forme
d'amphithéâtre au-dessus du fleuve et des campagnes voi
sines, présentant de tous côtés les plus beaux points de vue
qu'il soit possible d'imaginer. La Basse-Ville est construite
presqn 'entièrement sur un terrain que baignaient autrefois
les eaux du fleuve. C'est i\ sa situation exceptionnelle et
aux sites pittoresques des lieux d'alentour, que Québec doit
cet ensemble de beauté qui la place au rang des plus agré-
ables villes du monde, et ne lui laisse peut-être d'autre
rivale que la ville de Naples. Sa vieille enceinte bastionnée,
ses maisons générvilement mal bâties, ses rues mal pavées,
courtes, étroites, qui courent irrégulières et sans ordre, la
distinguent enlre toutes les villes d'Amérique, et lui don-
nent ce cachet d'antiquité qui rappelle les vieilles cités
européennes. Puissamment défendu par la nature, Québec
ne l'est pas moins par ses murailles hautes et massives, par
ses tours, et surtout par sa citadelle, dont les ouvrages
immenses excitent l'admiration de tous les étrangers. Po-
pulation (en 1881) : 62.446 habitants.
La rade de Québec est s\re, commode, et assez vaste poui
contenir les flottes les plus nombreuses.
Le faubourg Saint-Roch forme lui seul une grande paroisse ;il en
est de même du faubourg Saint-Sauveur ; les faubourgs Saint-Louis
et Saint-Jean s'étendent au loin dans li campagne, où l'on voit une
foule de sites pittoresques habités durant la belle saison par la
classe aisée des citoyens.
Les principaux édifices publics de Québec sont : la cathédrale
catholique et k «rotestante, les églises de Saint-Roch, de Saint-
i
PROVINCE DE QTTIbV
31
Saureur, de Saint-Joun.de Saint-Patrice, de la Basse-Ville, fa) de
Siint-Andrô, et plusieurs autres ; le nouvel archevôchô, devenu
l'un des principaux ornements de la ville ; l'ancien ch.ltcan Suint-
Louis (6); le bureau de poste; l'hôtel du parlement: la prison :
l'arsenal ; le grand et le petit séminaire de Quôbeo, réunis en un
neul vaste corps de bâtiments ; lUniversité-Laval, l'école de méde-
cine et le pensionnat de cette institution ; les iOttvents des Dames
Ursulincs, de l'Hôtel-Dieu, do l'Hôpital-Gétiéral et dcd Sœurs de
la Congrégation ; l'Hôpital de la marine ; les banques de Québec et
de Montréal ; la banque de l'Union ; la BitDqab NWtibtale ; la banque
d'Épargne ; la douane ; la bourse ; lo IIi(/h School ; l Tcole nationale ;
l'école des Frères des Écoles Chrétiennes ; Iflospico des Sanirs de
la Chnrité ; le Bon-Pasteur; l'église Wesleyenne ; 1 Hôtel-de-Ville ; la
ITallo du marché Ghamplnin et celle du marché Jaoques-Cartier ;
l'asile Sainte-Brigitte ; lo vaste asile des aliénés à Beauport,
etc. (c) Québec possède plusieurs institutions scientifiques et litté-
raires, des chambres de lecture, des musées d'histoire naturelle et
la bibliothèque publique de l'Université Laval, do nombreuses écoles
élémentaires, diverses compagnies commerciales, des institutions
financières, etc.
La chapelle du Séminaire renferme la collection la plus pré-
cieuse de peintures sacrées qu'il y ait dans le pays.
Les maisons delà ville sont généralement bâties en pierre ; celles
des faubourgs, en pierre, en brique et en bois.
39. Montréal (autrefois Ville-Marie), fondé en 1642,sur
la côte méridionale de l'Ile de Montréal,au pied d'une petite
montagne qui lui a valu son nom (c^), est la ville la plus
riche et la plus peuplée de l'Amérique-Anglaise, le princi-
pal dépôt des marchandises importées de la Grande-Breta-
gne, le centre du commerce intérieur des deux provinces
d'Ontario et de Québec. Ces avantages, elle les doit à sa
position, à la tête de la navio'ation transatlantique, à la
facilité des communications avec le lac Ontario, les boi'ds
de rOutaouais, le lac Ghamplain et toutes les parties d'un
grand et fertile district agricole, pi us encore, peut être, au
zèle et à l'activité de ses citoyens, et aux progrès toujours
croissants de son industrie. Il y a une foule de puissantes
compagnies commerciales et de fondations charitables, des
(a) Au lieu môme oîi Champl.iin bâtit la 1ère demeure des Français on
Canada.
{h) Le Nmtveau-Château SaAnt-Lo^ùs fut consumé par lo feu en 1834 ; un
peu plus haut, vers la citadelle, est le monument Wolfe et Montcalm.
(c) Voir l'ouvrage quia pour titre llowhim^ Pictvre qf Québec.
{(l) Cartier l'appela le Mont-Royal.
.:i:...«.!':ï.-.f:
32
BROVINOR DE QUÉDEO.
Bociëtds do littérature, d'histoire naturelle, d'agriculture,
d'arts mécaniques, d'éducntion, eto Les édifices publics,
les quais, l'entrée du canal Lachine et la plupart des mai-
sons, sont en pierre de taille tirée des supcM'bes carrières de
la montagne. La population était de 107,225 habitants en
1871 ; Le rocenscm<nt do 1881 lui donne uno population
de 140,747. Montréal est le siège d'un évCché.
Les principaux cdificea publics et les principales ciirlositôs de
Montrciil sont : IM-^gliso Notre-Dame, la plus grande qui existe
en (loçii an Mexique*, la vasta et belle rglise de Saint-Pal rico, la
nouvelle calhédralo do Haiut-Jacques, la plus grande de l'Amérique,
l'église St. Pierre, l'église du Gésu el ses maguifiiucs peintures,
l'église at4i;licane, celle des raélhodistes, et plusioHrs autres ; le
Marrhé Uonaecours ((/), lo marché Sainte-Anne, le Palais de Justice,
le bureau de poste, l;i prison,la banque do Montréal, celle de l'Améri-
quc-Hritanniqio d'. Nord celle delà Cité, do Molson, des Marchands,
etc ; l'Université McGill, l'école de Médecine, le grand et le petit
vSéminiiirc de Saint-Suliûce, l'hôpital général ou couvent des Sœurs-
Grises,le nouvel hôpital, les asiles de la Providenci',du Bon-Pasteur et
deNazareih le couvent des Srimrs do la congrégation, l institution des
Frères des Kcoles Obréticnnes, rinstitution de St Vincent de Paul,
les Écoles et Académies des (lomraissaires catholiques, lo Couvent
à Ilochelaga, ctc , etc. ; le (iollégn de Sainte-Marie, le Iligh Schoof^
le National School, lo British and Canadian School, etc ; les magnifi-
ques quais de Montréal,fréquentés par une foule de navires, parmi les-
quels on remarque les splendides bateaux-à-vapeur de la Compagnie
(lu Richelieu et les vapeurs océaniques de Montréal, la rue Notre-Dame,
presque entièrement rebâtie ; les carrés (squares) Viger, Victoria et de
la Pui'^sance . le cimetière catholique, le [Mount Royal Cemelery) ; le
réservoir de l'Aquedic, les avenues du Mont-Royal su.r lequel on a
établi un }/raud parc et des boulevards uniques par leur élévation
et le nouvel Hùtel-de-Ville, bâti sui l'emplacement di' l'ancien jardin
du gouvernement ; le nouvel hôtel Windsor ; leTélégraphe d Alarme
du feu couistruit en 1 862, coût $25,000, etc. La plupart des hôtels et
une foule de demeurt^s privées sontdune construction magnifique.
I .es marchés abondent en viandes, en légumes et en fruits, pommée,
poires, prunes, melons, etc. Les environs de la ville, particulièrement
du côté de la montagne, sont embellis de maisons de plaisance, d«
vergers, de jardins, etc.
40. La vme des Trois-Rivières, après Québec la plus
ancienne du pays, est agréablement située sur la rive nord
du fleuve, à l'embouchure du Saint-Maurice, qui se jette
1
(a) La placo Jacaucs-Cartier au haut de laquelle est un monument A la
gloire du vainqueur d'Aboukir et de Trafalgar.
PROVINOB DB QuiBBO.
33
dans lo Saint-Laurent par trois bouches diflfdrentes, oir-
ronst.'mco qui a valu à la ville lo nom qu'elle porto. La
position des Trois-Riyiôres, peu ttV!inta«çcuso pour lo oorn-
merce intérieur, fait qu'cllo aun;iuonto beaucoup moins
rapidement que les autr.s villes. Elle possède un dvCclid,
et un colldgo pour les études classiques. Il y a une fonderie^
où Ton emploie lo fer des célèbres mines et dos l'ori^es de
Saint- Maurice, situées à 3 lieues do la ville ; ces forges
existent depuis environ doux siècles. Les moulins à scies du
Hîiint-Maurioo fcoat très importants. Populaiion, lun IbSi)
8,G70 habitants.
Les principaux édifices des Trois-Riyiftres flont la catlindrali- ca-
tholique, le couvent des Dames Ursuliiie?, qui renferme un hôpital,
l'école dos Frères des Écoles Chrétiennes, le cdUoî^'c, le marché, le
Palais de Justice et la prison,
Kntre les Trois-Rivières et Montréal, à l'embouchure de la rivière
Clmiiibly, est la ville do Sorel, qui fut noraraoo William Henry en
l'honneur du roi Guillaume IV, lorsqu'on 1787, il visita ce paya.
Population, environ, 5,600 habitants.
lia ville dt' Saint-Hyacinthe, siéfçe d'un évCchô, population, envi-
ron, 4,000 hahitanis.
Sh«'rbrooke, siège d'un évéché, population, environ, 6,000 haln-
tants.
La ville de Lévis vis-à-vis de Québec.
Rimouski, siège d'un cvôchè, population, environ, 2,000 habitants.
La petite ville de Dorchester, communément appelée Saint-Jean, est
située sur la rivière Charably, à l'endroit où se termine le trajet des
bateaux ù vapeur du lac Champlain. Un chemin do fer conduit de
cette ville i\ Montréal et de là aux Etats-Unis. Population, environ
6,600 habitant).
41. Il y a un bon nombre de villes qui mériteraient une descrip-
tion particulière, si les bornes de cet abrégé lo pouvaient permet-
tre La plupart sont siUiôes sur les boi'ds du lleiive on des rivières,
qui s'y jettent ; telles sont les villes de Laprairie, de l'Assomption
de Jolietle, de Sainte-Thérèse, de Saint-Jérôme, de Saint- [<]nstache,
de Terrebonne, do Napierreville, do Charably, de Sainte-Marie do
Monnoir, de Nicolet, de Boucherville, de Longueuil, de Montmagny,
de Rimouski, etc ; Aylmer et Hull, surTOutaouais ; dans les cantons
du sud-est, Stanstead, Waterloo, Richmond, etc. ; du côté du golfo,
Gas}»c, Carlisle, Percé, Bonaveuture, Carletou, etc. Jkyti ^ -^^^
42. Education : Les principaux établissements d'éduca-
tion supérieure dans la Province de Québec sont les sémi-
naires ou collèges de Québec, de Montréal, des Trois-
lliviôres, deNioolet, de Saint- Hyacinthe, de Sainte-Thérèse,
de rAssomption, de Sainte-Anne, de Saint-Germain de
■A,
34
PROTINOE DE QUÉBEO.
fe f
Rimouski ; l'université Laval à Québec, créée par lettres-
patentes do Si Mf^jesté, en 1852 ; l'université McGill, le
séminaire de Saint-Sulpice et le collège de Sainte Marie, à
Montréal, etc.
Nos études classiques compreunent le français, l'anglais, le latin,
le grec, lîi géographie, l'histoire ancienne et la moderne, tant sacrée
que profane», les belles-lettres, la rhétorique, la philosophie, les ma-
thématiques, la physique, l'astronomie, la chimie, l'histoire naturelle,
le dessin, la musique, etc. La jeunesse du pays reçoit ainsi, moyen-
nant un prix très-modique, souvent même gratuitement, une éduca-
tion qui la met en écat de remplir avec succès tous les emplois ecclé-
siastiques ou civils du pays.
D'autres institutions respectables sont l' Académie com-
merciale catholique de Montréal, les //ig/i Scllool Ue
Québec et de Montréal, le collège de Rigaud, le collège de
liévis, de Chicoutimi, de Sherbrooke, de Sainte-Marie de-
Monnoir, de Saint-Laurent, do Saint-François (tiichm id),
de Saint-Gbristopho d'Arthuba^ka; le séminaire anglican
de Lennoxviile (près de Sherbrooke), les académies de Lham-
bly, de Stanstead, de Shilford, de Berthier, de Saint-Joan-
Baptiste de Montréal, n'oublions pas d ajouter l'Institution
des Sourds-Muets, au Mile-Eud, sous la direction des clercs
de Saint-Viateur, l'Institution des Sourdes- Muettes, rue
Saint-Denis, et Taisile des aveugles, rue Sainte-dathciine.
Les écoies d'agriculture de Sainte- Anne et de l'Assomption.
Les collèges classiques sont au nombre de dix-huit, dont quinze
catholiques et trois protestants. On compte 22 collèges iudus-
iriels. Il y a trois universités, dont doux protestantes ; 1 université
Laval, fondée en 1854, le séminaire anglican de Leunoxvillo, fondé
en 1843 ; l'université McGill, fondée en 1827,
43. Écoles Normales : elles sont au nombre de trois :
l'école Normale Laval à Québec, celles do Jacques Cartier
et de McGill à Montréal. Un Surintendant de l'Education
les régit. Le but principal de ces institutions est de former
des instituteurs et des institutrices, destinés à répandre
l'éducation primaire parmi le peuple des villes et des cam-
pagnes.
La prorince de Québec compte aujourd'hui 4,310 écoles primaires,
245 écoles secondaires et spéciales, fréquentées par 246,778 élèves.
Ces écoles cofitent annuellement à la Province $150,000.00 et absor-
bent ,îa, 2 75,000 de contributions locales.
44 Au nombre de nos meilleures maisons d'éduoatioQ
doivent être comptés les couvents des Ursulinea à (^uébeo
mmmmm
PEOVINOE DE QUÉBEC.
35
fréal et à Q-^t^'rftoSS Noms de Jé.us-Mavie, à Hoche-
ksa du Bon-P'.steur, i ^^""iït é Saiutllyaomthe ; des
Sœurs de Saint -0 0.x a ^^^^^^^^ ^^^^
Jésus-Marie, à b.ilery, pi ^^ j.^^„,^i
Le3 ieunes demoiaeVles y,/!',l«"^"„ ,"„' « dessin, le. musique 1"
rarithSque, ;» .g«°fJ^P t:;rtoufre'rie,ons de toutes -J-u
couture, '«"/f^^-^^e'ïes Dames do la <^°f -f;*™'eut o'dTnaire-
morales et c^o^'^ nombre de pensionnats qu. potteiu
camiJagnes un granu u
„ent le nom de cou..™». . ^ ^^, F,,è„3 dos Écoles
45 Les admirables '"f ^"';;'I, ^jtlUersd'etifaats pau-
cfréùennes sont ftéciucj.^os par dos „ulU ^^^^^^^
^res dans nos trois ''"•;' ','!'",„,„3 de charité. L'wstruo-
ILsi plusieurs autres fi andeséoo^o^^ ^^^^^^^ ^^^ e.^pagnes.
tion élémentaire se répmd au». ^^ ,,„„,.
réal seulement, est de 6,bu o,,i„„„t le recensement de
49 Popuia<^-on e« iîeitgion. =" J^^ogg o27 liabitants
mi laToviuoe de Q-^^^- -"^^S Irlandais:
classés comme ?%= ^'/^^"Cois': 54,923; Allemands:
123,749 i Anglais: 81'°^,^,', J'" „es, (v. No. 41.)
8,943; "ya«"'":»"^'truopuTtfon'est divisée oomme
• D'après les -^«^''S^-^ '^^i^g Ls''"'"'^ • ^'^'''^^ " .''"^
auii: Oaihol.ques: 1,170 71»^ I ë. 21; Bapt.stes:
' ; : PonstitutiouneUNo 23).
,5»cr:.?oUuo';:^i3s,eoo,ooo.
'"(i)
I ',
Z Abinakis '.';!, "'V—r,.6uuis en '•';>''?*"',"ligo7qnmsaveo
".TSR6g£ .^frontière des Éta'..irms^ es Wg_^^ç^^^^^ ._
V
36
PROYINOS DE QUÉBEO.
I-
les Hnrong, à Lorette prÔ8 de Québec ; lea Micmacs arec qnelquef
familles de iMalécitea et dAbcnakis, à Ristigouche, vers l'entrée de
la riviùre de ce nom, à Casciipédiac, etc. Il y a aussi une centaine
d' Algonquins dans le voisinage des Trois-Rivières. Les Montagnaia
n'ont point de séjour fixe ; ils tirent au loin dans les montagnes du
nord, vivant uniquement de chasse et de poche. Ils viennent traiter
avec les blancs aux postes situés i!i l'embouchure des principales
rivières de la cote nord-est ; tels sont les lelets-de-Jcrcmie, la rivière
Godbout, les Sept-Iles, Ming.in, Mnscouaro {a), etc. D'autres tribus
ou restes de tribus, sont les Petits-!']squimaux, les Naskapis (Monta-
gnais), les Totes-de- Boule (No. 29), lea Warmontashings, etc.
(ieuxqui sont réunis en villages ont des champs de blé-d'indo,
d'avoine, de froment, de légumes, etc , et quelques animaux ; mais
une grande jnirtie de leur temps est employée à la chasse et à la
pêche. 11« ont des éorlises et dea missionnaires qui demeurent avec
eux ou qni lea ^ isitent régulièrement.
48. Les îles de la ]\lagdeleine, situées dans le golfe Saint-Laurent,
à 50 milles au nord de l'île du Prince-Edouarl, doivent leur im-
poriance i\ la pêche de la morue et du hareng qui s'y fait en été, et
à celle du loup-marin, que l'on prend sur lea glaces du golfe au
mois duvril. Lea habitants presque tous Acadieus et Canadiens,
étaient, en 1881 au nombre d'environ 4,300. Ceg îles font partie
du comté de Gaspô,
(a) Ils y rencontrent les missionnaires.
m^m*'-- -V— -! -
PROVINCE D'ONTABIO.
PROVINCE D'ONTARIO
48. La province d'Ontarîo est boroée, au f^ord^ par le
Territoire du Nord-Ouest; au nord-est, et à Ve.ftj parla
province de Québec j au sud-est par le Saint-Laurent, les
lacs Ontario et Erié ; à Vouest par la rivière du Détroit,
les lacs Saint-Clair et Huron, et le Territoire du Nord-
Ouest Superficie. — 100,733 milles carrés.
49. Division : Cette province se divise en 22 districts,
qui se nomment ainsi : Eastern, Ottawa, Johnstown,
Bathurst, Dalhousic, Prince-Edward, Midland, Victoria,
Newcastle, Colborne, Homo, Simcoe, Niao^ara, Gore, Wel-
lington, Brock, Talbot, London, Huron, Western, Algoma
et Nippissing [O). Ces districts se divisent
les comtés se subdivisent en 88 districts électoraux.
en 47 comtés,
Noms des comtés : Addington, Algoma, Bothwell, Brant, Bruce,
Oiirdwell, CarietoD, Dundas, Durham, Elgin, Kssex, Fiontenac,
Glengarrj, Grenvillo, Grey, Haldim:ind, Halton, Hastiogs, Huron,
Kent, Lambton, Lanatk, Leeds, Lennox, Lincoln, Middlesex, Monk,
Muskoka, Norfolk, Northumberland, Ontario, Oxford, Perth, Poter-
boro, Prescott, Prince- Edward, Renfrew, Russell, Simcoe, Stor-
mont, Victoria, Waterloo, Welland, Wellington, Wentworth,
York.
50. Montagnes : La province d'Ontario est traversée du
sud- est au nord-ouest par une chaîne de hauteurs, qui com-
mence au bord del Outaouais (No. 28), et s'étend jusqu'au-
delà du lac Supéri ur. Dans le voisinage du lac Ontario
est une autre chaîne beaucoup ricins élevée, qui s'étend
depuis la baie de Quinte jusqu'à la chute du Niagara. Les
côtes septentrionales du lac Supérieur, et d'une partie du
lac Huron, sont des montagnes de granit. Ailleurs, le sol
est ab.-ez faiblement ondulé ; près des lacs, il est souvent
marécageux.
(rt) Ces districts ont une ou doux cours (dont la jurisprudence
ière civile est linMtéij à des causes de $-00 au plus), ils ont de plus
-.1. /:_:!.' .. lE >_^ ,_ __^:»>_..l.^.. .. —^ .. ,t^a «-.^..-nn .4n In /%r\t,
I en ma*
^_ . _ . lus prisoui
ishérit, grellier, trésor lûf, registrateur, agout dos terres de laoourunnei
iDspecteur des écolosi eto.
; r'
II
1^ 'i*!
■■. I I.
38
VROVINOB D'ONTARIO
)
51. Lac$ : H y en a 4 prinoipauz qu^on pourrait ]u8te<
ment appeler des mers intérieures à cause de leur grande
étendue. En voici le tableau :
Lacs.
Longueur
en milles.
Largeur
en milles.
ProtonUeur
en brasses.
Circonfér.
on milles.
i\ iv. au-des-
sus de la mer
Supérieur..
Huron ....
Erié
Ontario —
360
252
246
210
114
240
63
60
80 à -160
GO à !■ 0
I3ftl7
6')à9f)
1500
lOSO
540
800
600 pieds.
574 "
232 "
Une portion considérable des eaux du lac Huron s'en
détache presque entièrement, au nord-est, sous le nom de
baie Géorgienne,
L*aire des 4 grands lacs canadiens, y compris le lac Mi-
ohigan est de 132,000 milles.
A eux seuls, ces ô laos contiennent à peu près la moitié
des eaux douces du globe.
Chute Niagara : Les lacs Erié et Ontario sont relîôa par la
rivière Niagara qui coule du sud au nord et dont la longueur est
d'environ 36 milles (la longueur de l'ile de Montréal). C'est à 24
milles du lac Erié et à 12 milles du lac Ontario que se trouve la
plus belle cataracte du monde entier, ajipelée Ohulc Niayara.
Près d'un mille avant d'arriver à la chute la rivière se rétrécit
subitement et descend une pente de 26 pieds à travers les rochers
contre lesquels les flots viennent se briser avec un fracas terrible ;
tout-à-coup cette masse immense d'eau se resserre autour d'une île
qu'elle semble vouloir entraîner avec elle, et se précipite dune
hauteur moyenne de 160 pieds, dans un abîme dont il est presque im-
possible de sonder la profondeur. Le bruit formidable de cotte
chute se fait entendre à la distance de 16 milles; la vapeur qui
s'en élève, et dans laquelle on voit briller les couleurs de l'arc-en-ciel,
est quelquefois visible h la distance de 70 railles. On a calculé
que la masse d'eau qui se précipite par la chute Niagara est de
701,250 tonnes par minute, et que la force mécanique du fleuve
est égale à 4 millions ei. demi de chevaux. La chute canadienne,
en forme de fer à ch'Val, à 3400 pieds de largeur et 158 de hau-
* teur; l'américaine a 1200 pieds de largeur et 164 de hauteur;
largeur totale: J de mille. L île du milieu s'appelle Vlle-aux-
Chèvres; on y arrive du côté américain, au moyen d un pont et
d'un îlot sur lequel il est appuyé. Quelquefois, mais rarement, en
hiver, les glaces s'amoucclent au dessus de l'abîme, au point qu'un
homme y peut traverser à pied.
On pense que la cataracte a reculé de T milles, c'est-à-dire,
^^depuis le site de Queenstuwn, où l'on traverse en bateau-À-vapeur.
A^çj^Qu'en sera t-il dans mille ans d'ici f
vVà^V^52. Iles : Les lacs de la province d'Ontario renferment
^ an grand nombres d îles, assez souvent infestées de serpents
à sonnettes ; la plus considérable est l'île Grand-Manilouiin,
daas le lao Huroo.
MSrimm
vti'ii<'ii'"iii
PROVINOi: D'ONTARIO
39
!ii
La presqu'île de Prince- Edward renferme un district-coratô riche
et ferti.'e [a).
53. Rivières: Le fleuve Saint-Laurent; TOutaouais ; la
rivière Espagnole et celle de la Lune (Muskoka), qui se
jettent dans le lac Huron ; la rivière des Français et le Sevcrn,
qui font communiquer les lies Nipissiug et Simcoe avec le
l;ic Huron; la Tamise (Thamcs), qui se jette dans le lac
Sainte-Ci lire ; la Grande-Rivière, qui se jette dans le lac
Érié ; le Trent, qui se jette dans la baie de Quintd, à l'ex-
trémité orientale du ho Ontario ; le Madawaska, le Missis-
sippi et le Rideau, qui se jettent dans l'Outaouuis, et plu-
sieurs autres.
Le Saint-Laurent prend le nom de ririère Sainte-Claire, entre le
lac Huron et le lac Sainte-Claire ; de rivière du Détroit entre les lai;3
Sainte-Glaire et
Ontario.
;}
Ériô; de rivière Niagara entre les lacs Ériô et
54. Canaux : Le canal Welland, entre les lacs Érié et
Ontario, long de 28 milles, assez large et assez profond pour
donner passage à la plupart des bâtiments en usage sur les
lacs mêmes; le canal Rideau, entre l'Outaouais et le lac
Ontario, long de 133 milles, ouvrage militaire d'une haute
importance ; les canaux dits du Saint-Laurent (de Williims-
burg, de Cornwall, etc., entre Presoott et le lac Saint-
François; le canal Burlington, entre la baie de ce nom
(lac Ontario) et la ville de Hamilton ; le canal Desjardins,
etitre la même baie et la ville de Dundas ; les canaux,
écluses, plans inclinés, etc.. de l'Outaouais, de la Grande-
Rivière, de la rivière Trent, &o.
La canalisation du Saint-Laurent a un développement de 70
milles en longueur, et compte 64 écluses avec une ascmsion totale
de 536^ pieds. Ces travaux exécuté.^ par les provinces de Qucbe ; et
d'Oulario, durant la période de l'Union, ont coûté $7,G59 886 Le
canal du 8aut Sainte-Marie, long de 1 1/17 mille, construit sur la
rive américaine, et reliant le lac Huron au lac Supérieur, cami)lète
la navigation du Saint-Laurent, depuis le détroit de Belle-Isle, jus-
qu'à Foud-du-Lac, à la tête du lac Supérieur, distance de 2,H81
railles.
(a) Tout le pays à l'Ouest tlu lac Simcoe, forme une presqulle oiitourée
de massée ImiiK'nses d'eaux douces ei presque toujours froides: position
qui jointe aux savanes et aux marôcaffei, ferait craindre pour la salubrlt»? du
climat.
r^ ;'?f
i ''V
ï ''1 !
^
III
§H'<*
40
PROVINCE D*ONTARIO.
I
55. Clhnal : Ontario offre des températares très-variées
suivant la latitude et la position des lieux (a). À Test de
Kin,2;ston, c'est le climat de nos cantons voisins de l'Etat
du Vcrmont ; au-delà, en s'avançant au sud-ouest, le long
des lacs, on trouve l'hiver de moins en moins rude, jusqu'à
Ddtroit, où la neige a rarement plus d'un pied de profon-
deur et ne demeure qu'environ deux mois et demi, tandis
qu'au nord du lac Iluron, on a des froids intenses et des
neiges de 4 à 5 ])\o(h. Les grands lacs ne se couvrent
jamais cntiôrciucnt de glaces. Il s'y élève de furieuses
tempêtes qui .-oni d autant plus à craindre que les bâtuiieuts
ne peuvent que difficilement s'abriter le long de^i côtes.
5t>. truaucUons: Le froment est la principale richesse
agricole ; joignez-y beaucoup do blé d'indc, d'orge, d'avoine,
de pois, de seigle, de sarras^iii et de patates. Les pommes,
les melons et les courges abondent partout ; les poires, les
abricots, les prunes, les cerises, les noix douces, le tabac
viennent |mrfaiteraeut bien du côté du sud-ouest où l'on
fait aussi mûrir le raisin-franc. Une partie de cette fertile
province est encore couverte de magnifiques forêts de ché-
ries, de noyers, d'érables, de pins, de sapins, &c. Les ani-
maux sont presque les mêmes que dans la province de
Qu'ébe'w < Entre les oiseaux, on admire le dindon sauvage
(No. 15). Il y a des serpents à sonnettes, et des serpents à
écailles, longs de 7 à 8 pieds, qui ne sont point dangereux.
Les lacs sont remplis de poissons et de gibier (No. 15). Les
mines les plus importantes qu'on ait exploitées, sont celles
de fer, situées sur le lac Erié; celles de cuivre, près du lac
Supérieur. Il y a de très-beaux marbres, beaucoup de plâtre
le long de la Grande-Rivière, des sources minérales etc. (h)
67. Cornmo'cc : Les principaux articles d'exportation
sont les bois de construction et autres, les grains et les fari-
nes, les viandes salées, la potasse et la perlasse, lea pellete-
ries, etc. ; ceux d importation, sont les mêmes que dans la
province de Québec (No. 37.) Ses exportations se sont
luoutérs, en 1882, à S I0,7o5,921, et ses importations, à
041,690,760.
Outano po>bède 3,478 milles de chemins de fer.
(a) A VobBervatoire météorologique ae T010...0. xcm^^eiutuie moyeune
de C aub 46, 2 deg. JB, (2 degrés do plus qu'à Montréal) ; le plus gra;;d froid
7| degré, do l'alirenheit; la pius gr:.iide chaleur, 89^ degréB; jours dé
pluie, 92; -^e noigo, TiB,
(b) Les plus '^etimoéa des BOtirr^f minérale* sonl cellei de Caledouia
aon loin de* boidb de l'Outaousi?
-■_i^_* J. ,.* ■
PROVINCE D ONTARIO.
41
68. Uuîle de pétrole : Ihuile de prtrole est devenue l'objet d'iQ ^
commerce important ; Ontario peut rivalisera cet égard avec la Peu- çé^ iP
rylvanie. Les plus abondantes sources d'huiles sont celles d'Ennis- !)■? '
killen. CO puits en activité, donnaient un rendement moyen de 800
à 900 barils par jour. Depuis quelques années, la production du
pétrole a beaucoup diminué.
69. Villes : Toronto, capitule. longtempï3 coimuc sous !ô
nom do Lilllc ÏO) k. située sur une baie du hic Outario, est
la ville la plus grande et la plus commerçante de cette pro-
vince; siège des principales cours de justice, d'un arche-
vêque, d'un évêque anglican, d'une université, d'une école
Normale, bel édifice renfermaut de riches musées de sculp-
tures, de peintures et d'antiquités, et de plusieurs autres
grands établissements d'éducation {Univrrsily Collège, Uni-
vrrsity of Trinily Collège Uppcr Canada Collège, and Royal
Grammar School. etc.) Les plus beaux édifices de To- onto
sont la salle des tribunaux \Osgoode IlaH]i, la cathédrale
catholique, Téglise de Saint-Georges les nouvelles bâtisses
de rUniversité, les banques, et Ihospice des aliénés,
Population, (en 1881} : 86,415. jsï
Toronto possède un grand nombre d'églises, un séminaire catlio- r^
lique, un séminaire presbytérien, une bibliothèque publique, plu-
sieurs communautés religieuses, plusieurs hôpitaux, un dispensaire,
de nombreuses sociétés, etc., etc. ^^ O ^^ /) C*
Kingston, célèbre dans l'histoire du pays sous le nom de
Fort Calarakoui situé à l'extrémité nord-est du lac Ontario,
bâti en belle pierre au centre d'un district assez peu fertile,
possède un marché spacieux, une belle cour de justice, le
pénitentiaire de la Province d'Ontario, une belle église ca-
tholique, un évêque catholique, un Hôtel-Dieu, un couvent
d'éducation catholique ; un collège presbytérien (University
of Queen's Collège) j plusieurs ibnderies, imurimeries, etc.
PopulatioD, (en 1881) : 14 01)1.
Cette ville fut pendant trois ans (1841-1844) la capitale des deux
Canada,
Haniilton, situé à l'extrémité du canal deBurlinj^ton, sur
le lac Ontario, .^iég' d'un éveché cath liqu-^, possèie une
b lie eaihétliale, b lle< carrières au Med de ia montagûe
voisine. Populition, (en 1881) : 35,9bl.
Londrn, population, 19.7 il),
Ottawa, sur ia rivièie d»- ce nom, site très pittoresque,
entre le saut des Chau'liè'es et l'entrée du canal Rideau,
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42
PROVINOB D'ONTARIO.
'«ïV
V. AA
flidgo d'un (5vôch<5 catholique capitale fédérale du Canada,
(voir No 21), centre d'une va?<te exploitation dn boia Elle
communique par un pont de fer avec le village de Hull.
Parmi ses édifices, on admire surtout les magnifiques bâ-
tisses du Parlement fédéral. Cette ville poss^ôdc cinq églises,
plusieurs couvents el hôpitaux, un collège et un séminaire
eitholiqnes, 5 b;mques, de beaux moulins à farine et à soies,
dos fonderies, d(S tanneries, etc. Population, en 1881, de
27.412.
II y a un grand nombre de petites Tilles de 500 à 2,000, et qnel-
Hiif.s-unojde 3 :\ 4 mille âmes, et aii-dcîsus, lu piuparl chefs-lie"
(le district.
■ îi^ns noile bc-rneroD-i oiix suivantes : Corn«r»l], qxifi l^s^Oi/ageiirs
. âi^hiSiaiit à^^elrient lo Point-MaUn, bien bâti sur le^rand cun^l
auquel il a do'nnc scn uom, fabrique des iirapset du coton; Presc^tt*
vis-t\-vi3 Ojïdensburp. T)oint de le part d'une ligne de chemin de ferj
qui relie le Grand-Tronc à la capitale ^d 'Taie ; Brookville, c\ 19 libuos
eu dei:a ûo Kingston ; Belleville, sur la baip de Quinte ; (^obourg,
qui possède nu collège» raél^odiste { \ îctoria Collège) (-t une grande
fabrique do draps ; Port Hope, qui communique p;ir une voie ferrée
avec les districts de l'intérieur ; Dundas, près de Hamilton, sur ie
canal Desjardins • Niagara, l'un des plus anciens cl.iblisscmeuts,
près do3 ruines du Fo:t-Geor;/e, k des chantiers imporl.mts, vend
ber.uroup de pommes, de pêches, de cilr'^ ; London, sur le Tliames,
dan» un charmant pays ; An-herstberg (et Fort Madden), sur la
rivière Détroit, exporte beaucoup de tabac. Il y a an bon nombre
de canadiens établis dans son voisinage ; Paris, charmant village
sur la Grande-llivicre, exporte une grande quantité de Plâtre de
Paris ] "Windsor, vis-à-vis Détroit, petite ville florissante, etc.
t)0. Population: La population d'Ontario s'accroît très
rapidement par l'immigration j le rcceusement de 1881
lui donne 1,923.228 habitants, ainsi classés: Irlandais:
627,262; Amjiais : 535,835;' Ecossais: 378,536; Aile-
inands : 188,394; Français: 102, 'i43. Le rcb^c appar-
tient à liverses nationalités.
6i. lidigiofii ; Mi'lhodUlcs: 591,503; Presbylérietis : 417,-
149, Anylicans: 366,539; Caihoiiques: 820,639; Baptiste*:
l«ti,680.
Ou compte environ 15,300 aauvageei ; ce suut les é^ix-NfUwru (•),
(a)— C'ei*t-à-dire, les fameuses tribns des Jrogiwts, appelés vPar les
Aug'.a'.-;) lo8 Mahawh$, let, Onekla^. k>s Sénécua, los Ono*ulmgas, «t les
Oïyuifa.<î. avec les Tuscaroias, gui fu;ont adoptés il y» longtemps parla
coni'édérat'on.
/
MS
NOUTBAU-BRUNSWIOK.
48
tl, do
«tablies principalement le long de la grande-RÎTière, et subsistant
par l'agriculture ; les Chijypewaa^ à l'ile Manitoulin, à Vile Walpole
(lac Sainte-Glaire), i\ In rivière Thames, etc.; les Munsees, les Ottawas^
les Mississagas, les l'vUawaiamies, etc., etc. La plupart habitent une
foule de Tillages, bâtis généralement en pièces de bois rond on
équarri. Ils possédaient avant 1818 près de 11 millions d'acres dea
plus belles terres du Haut-Canada, dont ils conservent à peine ac-
tuellement an demi million ; le reste a été vendu au gouvernement
ou i\ des particuliers ou a des sociétés de capitalistes, pcar dos rentes
nnnuelles qui ne dépassent gaère 10 piastres par individu (a), et
doivent s'éteindre avec la tribu venderesse. Leur genre de vie
dififère peu de celui des sauvages du Bas-Canada. Plus de la moitié
sont réputés chrétiens anglicans ou méthodistes, outre deux à trois
mille catholiques, dont la principale mission est à Wekomakong dans
l'ile Manitoulin. j
H>
NOUVEAU-BRUNSWICK.
^^
62. Le Nouveau-Brun swick est borné au nord par la pro-
vince de Québec et la Baie dis Chaleurs; à l'est, par le
golfe Saint-Laurent et la Nouvelle-Ecosse ; au sud, par la
b lie de Fimdy et lu Nouvelle-Ecosse ; à l'ouest par l'état du
Maine, (b)
Sa longueur est de 75 lieues, et sa largeur de 60.
Le Nouveau-Bru jswick fut séparé, en 1785, de la Nouvelle-Ecosse
:i laquelle il avait été uni après la conquête de la Nous^elle-Prauce.
Kn 1791, il re';ut une constitution semblable h celle des deux
Canada. 11 est entré dans la Confédération en 1867.
63. Divisions: Cette province est divisée ett r4 comtés,
q<ii envoient 10 sénateurs et 16 députés à la législature
fédérale d'Ottawa.
Noms des comtés : St. John's, comté et ville, Westmoreland,
KiugS; Queen's, Albert, Charlotte, York, Sunbury, Northumberland,
Carleton, Kent, Gloucester, lUstigouche et Victoria.
(a) Une des plus fortes ventes a été accomplie sur le pied de 4,273 acres
pour un louis de rente, sujette encore à diminution; une autre de 2;000
acrea par louis, etc.
contre de la rivière Saint-Jean, un ne il au-dessus des grandes ehuUs ; cett»
rivière fn^cc p<^n nfflnent,la rivière toaint-François, comiàèto la délimitation
occidentale de eette province.
44
NOUVEAUiBRUNSWlOK
«
t>6^'
Aspect ginéral : Le Nouveau- Mninswick est sillonné au nord par
les ramifications peu élevées des Alléganys ; ailleurs, il est plat, uni
couvert de riches forêt?, et présente des eûtes fortement découpées.
64. Boics : Le Nouvcau-Brunswick est entouré de plu-
sieurs baies remarquables : la baie des Chaleurs, qui le
s(?parc du district de Gaspé, dans la Trovince de Québec ; la
baie de Miramiehi, au sud de la précédente , la baie de
Fuudy, do ChJuuuecto et de Baie VertC: qui réparent le
Nouveau-Brunswick do la Nouvolle-Écosse ; la baie do Pas-
samaquoddy. qui lo sépare du Maine.
65. lUvièrea : Le Saint- Jean, qui se jette dans la baie de
Fundy; la rivière Sainte-Croix, qui se jette dans la baie do
Passamaquoddy ; lo Miramiehi, qui se jette dans la baie du
même nom ; le Ristigouehe et lo Nepisignit, qui se jettent
dans la baie des Chaleurs ; le Richibouctou, qui se jette
dans le détroit de Northumborland ; le Pctitcoudiac, qui se
jette dans la baie de Chignectou, à l'extrémité nord-est de
la baie de Fundy. ^ fj9 ^\H^^^
Le Saint-Jean a sa source dans le comtt' de Dorchester ;soa cours
supérieur forme la, limite entre l'étiit du Maine et la province de
Québec ; il traverse le Maine en prenant une direction nord-est, et
sc|iare ce dernier état du Nouveau-Brunswick, depuis l'embouchuro
de la rivière Saint-François, ju.^sqiio près des Grandes- Chutes. Il
entre ensuite dans le Nouveau Brr.nswick, et va se jeter dans la
baie de Fundy, aprùs un cours d'environ 500 milles.
Le Saint- Jean est navigable pour des bateaux à vapeur depuis la
mer jusqu à Frédcricton, distance d'environ 85 railles: son cours
inierieur comprend un bon nombre de baies et de lacs formés par
ses affluents. Vers son embouchure, il :« rétrécit à la largeur de
400 pieds, et se précipite à travers d'énormes rochers, qi'je les vais-
seaux franfihissent à l'aide de la marée.
66. Climats de. : Le climat du Nouveau-Brunswick est
!! peu près celui de la Province de Québec^ mais le froid de
l'hiver est moins intense dans les parties maritimes; les
brouillards sont fréquents, surtout du côté de la baie de
Fundy ; les plus grandes chutes de neige arrivent en février
et en mars ; le printemps est tardif. Le sol est fertile ; le
froment, le blé-d'indc, et les autres grains réussissent très-
bien, mais les habitants s'occupent surtout de l'exploi-
tation de leurs belles forêts de pins, de sapins de chôncs, etc.
(a), et de la pêche de la morue, du saumon, du hareng, etc.
(a) L'rtgricnliure faii des proj^rès iliin* cette bel.'e province, qui, espéroiis-le,
cfîssf ra hiemrtl loiue imp'irtaiiou de ceréaits.
n y a
meules,
«■A.
iMMi
W _d U \> Ul %jf-it.
NOUVEAU-BRDN8WI0K.
45
<M^
Il y a beaucoup do plâtre, de pierre à chaux, do pierre à , f
meules, et de charbon, outre le fer, le luanganèso, etc.
On croit que la couche houillière du Nouveau-Brunswick a une
étendue do 5,000 raille: oarrés
G8 Commerce : Bois de construction et autres; morue,
hareng, saumon, maquereau, alose, huile de poisson; vais-
soiiux neufs; plâtre, meules, briques, charbon, etc. Les
articles importés sont à peu près les mômes qu'en Canada. , "^ j.
En 1882 : importjilions du N -B , $6,700,000 ; exportations, $7,- ^^K*'^
474,047. Les pêcheries, qui sont un dt-s principaux revenus de
cette province, donnent au-delà de $3,000,000, par année, elle
requièrent un personnel de 9,000 personnes et 4,500 vaisseaux.
69. Villes : Frédéricton, agréablement située sur le Saint- i
Jean, est la capitale ; il y a plusieurs églises ou chapelles,
un collège, une académie^ une bibliothèque publique, plu-
.«ieur.s Irapriraorios et une population d environ 6,000 âmes.
La ville très commerçâ.'htë^e'SjSnt-irean, à l'entr(5ii de la
môme rivière, (St peuplée d'environ 26,127 habitants (a) ;
il y a plus de 15 églises ou chapelles, un palais de justice, un
hôpitil do marine, plusieurs banques, une bourse, etc. Saint-
André, à l'embouchure de l:i rivière Sainte-Cro'.x, retifermc
10,000 habitants, qui subsisi'^nt orinci paiement par le
commerce des bois de construction des vaisseaux ; Chatham ;
dans le comté de Northumberland est le siège d un évêché
catholique.
Parmi les petites villes ou bourgs, les plus remarquables sont :
Saint-Stiphen et Middleton, dans le comté de Charlotte ; Hichi- ('
bouctoujdans le comté de Kent : Newcastle et Douglastown, dans >
le comté de Northumberland ; Bathursi, Woodstock, etc.
70. Population. 3JI,233 suivant le recensement do 1881
Elle se compose des descendants des premiers colons anglais,'^
lies loyalistes américains et de» troupes allemandes qui s'y
?on^t retirés, lors de la guerre de 1775 ; d'émigrés d'îrlimde,
d L cosse et d Angleterre; d'Acadiens, qui sont d'origine
française ; de sauvages Micmacs et Maldcites, de nègres et
mulâtres, etc. Il y a 109,091 catholiques : les autres sont
anglicans, baptistes, méthodistes et presbytériens.
liiî
^
È
li
;-
^H^
y;i
^
(a) Le 19 juin 1877, un incendie a détruit les troîp q< "irts de cette vlUe.
N0UVELLK-É00S81.
NOUVELLIil-ECOSSB.
\.
'H
>ï,
71. La Nouvello-Écossc est bornée au nord par le détroit
do Northmnborland, qui lu sépare do l'île du Prince-
Edouard; au nord-est, p;ir lo détroit de Canso («), qui la
sépare do lîlo du Cap-Breton; à l'est et au sud, par
10oé:ui ; à l'ouest, pur la baie de Fundy ; au nord-ouest,
par 1(5 Nouvoau-Brunswick. Cette péninsule u une superficie
de 20,907 milles, y coihpiis le Cap Breton qui lui est annexé.
^ La Nouvelle-Ecosse, autrefoia connue boqs le nom à'Acadie, est U
^prerhlcre colonie européenne après celle des Norvôglens (No. 2) qui
ait élô fondée dans l'Améiique septoutrion.ale. Elle fut découverte,
^ainsi que lu Tcrre-N'euvo, en 1497, par Sébastien Cabot, avantmerae
que Colomb eut vu le continent que noua habitons. Aiais l'Acadie
ue fut occupée par des Européens qu'où 1G04, époque où M M. De
Monts et Pontricourt, sous l'autoritô du roi Henri IV, commen-
cèrent, sur la cOte orientale de la baie de Fundy, un ctablis.sement
fran(;ai8 qu'ils nommèrent Porl-Royal, ci que lea Anglais retar-
dèrent ', as à nommer Annapoois [b]^ en l'honneur de la reine Anne.
Cet établissement, qui n'est plus aujourd'hui qu'un village, fut le
chef-lieu du pays jusqu'à la fondation d'Halifax, en 1750, L'Acadie
devint le théâtre d'une longue suite do guerres désastreuses entre
les Anglais et les Franc,ai3, guerres dont les Acadiens et les sauvages
furent constamment les malheureuses victimei', jns:qu'J!i la prise de
Louisbourg par les Anglais, en 1758. Cette anuée-là même, la
Nouvi lie-Ecosse reçut uno constitution modelée sur celle du
Royaume-Uui. I.q ap-Bieton, qui, depuis 1783, avait formé seul
une province, fut réaunexé, en 1820, i\ la Nouvelle-Écosso.
KjwJp Aspect (/énéral : La presqu ile de la Nouvelle-Ecosse a la forme
y' «d'un triangle îittacbô au continent par un de ses sommets. L'océan
kV/^qui la presse a découpé ses côtes en baies et en ports nombreux ;
côtes orientales très-ôlevées ; h l'intérieur, surface ondulée, etc.
72. Divisions: La Nouvello-Éoosse se divise en 18
comtés, y compris l'île du Cap-Breton, qui en forme quatre :
ie>i comtés se subdivisent en arrondissements et eu cantons.
(a) Ce détroit est la routoquo suivent les navigateurs des États-Unis et
des provinces intérieures dans leurs voyages au golfe Saint-Laurent, à
Québec, etc.
(6) Annapolis es^t situé un peu au-dessus de l'ancien Per<-.£o2/a2.
quclqi
N0UVSLL£-l008gB,
47
t
Comtés delà NouvelIe-l^coBSe : Halifax, comté et ville, GolcWe^ter,
PIctou, Antigonish, Qiiysborough, Cuinberlaiid, FIant'8, King's, L\C'
Denburg, Qucen's, Annapolia, Di^by, Hhelbi.rno, Yarmoiith.
Comtôa du Cap-Breton; Cup-Breton, Richmoud, Invurnosa et
Victoria.
73. Baiei etc, : Cette presqu'île est entourée de. baicH, do
havres cl de rades, où les vaisseaux peuvent voguer en
parfaite sûreté. Los principales baies sont, celles do Saint-
George, do Chedabouctou, Marguerite, Mahone, Town-
scnd, Sainte-Mario, d'Anuapolis, des Mines do Chignectou.
La principale rivière est celle d'Annapolis; lo plus grand
lac est celui qu'on nomme Rossignol.
</^
La marée se précipite avec une grande violence dans lo détroit do J.^^
Canso et dans la baie do Fundy ; au bassin des Mines, elle monte '*^
^ 1
-/
quelquefois jusqu'à la hauteur de 60 pieds. â^
74. Climat et productions : Ceux, à peu près, du Nou-
veau-Brunswick (No GQ)j avec cette dififérence, que le bois
est plus rare, et l'agriculture plus florissante. Lis parties
les plus fertiles sont celles qui sont situées le long des
rivières et de la baio de Fundy; la c6tt> atlantique est
presque stérile ; dans l'intérieur, le sol est, souvent pierreux
et d'une qualité médiocre. 11 y a beaucoup de pommes, des
poires, des prunes, etc. Deux substances minérales, le char-
bon et le fer, ofiFrent d'immenses profits à la Nouvdle
Ecosse. Le charbon est bitumineux et d'excellente qua-
lité ; depuis l'imposition d'un droit sur le charbon, il y a
eu dans la production annuelle une augmentation de 417,-
24^ tonnes. En 1881, les mines ont produit 1,116,248
tonnes. Ou y trouve aussi en abondance le plâtre, la pierre
75. Commerce : Poissons peaux de loup-marin, huile,
etc.; bois de construction et autres ; charbon, plâtre et
meules ; lard et bœuf salé, beurre et fromage, bêtes à cornes ;
orge et avoine en grain et en farine; légumes pelleteries,
pommes, etc.
Importar'.nsen 1882, $8,701,000. Exportations, $9,217,295.
76 Capitale, Halifax,sur les côtes de l'Atlantique, l'un des
plus beaux et des plus vastes ports de l'Amérique ; centre du
commerce des provinces inférieures avec les Antilles, Québec
et les États-Unis. Lo chemin de fer Intercolonial lie ses desti-
nées à celles de Montréal regardée avec raison comme le chet
/^.JL^^
m
48
NOUVELLE IBOOSSE.
des possessions britanniques nord-ani($ricaines. La population
d'Halifax est d'environ 35,000 âmes (a)
Parmi \eà édifices publics de c'^tte ville, on admire celui où se
tiennent les séances de la législature, et l'église catholique, bâtie
dans le genre gotbique. Il y a un archevêché catholique, un
évCquc anglican, 10 à 12 églises, un collège et plusieurs lycées, une
institution pour les sourds-muets Le port d'Halifax: n'est plus la
station ordinaiie de la marine anglaise dans cette partie du monde ;
le chantier royal y subsiste, mais les arsenaux ont été transportés
aux Bermudes.
Cette ville est auss» la métropole de la province ecclésiastique
d'Halifax, formée des diocèses catholiques d'Halifax, d'Aricbat, de
Charloltetown et de Chathara.
Les Autres villes sont: Liv3rpool, Lunenburg, Yarmouth, Clare
et Gijysboroui^h, postes maritimes fli irissants; Truro, joli bourg sur
le bassin des mines ; Pictou, pr^-s des mines de charbon, habité en
^r;inde yiartie, ainsi que le district qui l'entoure, par des Monta-
gnards-Écossais très-industrieux. Il ya4 églises et un collège;
Windsor, qui possède un autre collège, etc.
77. La population est d'environ 440,000 divisée par
rapport à l'origine, comme celle du Nouveau-Brunswick
(No. 69).
78 Religion : Catholiques: 117 4S7; Presbytériens :
112,488; Baptistes: 83,76'; Méthodistes: 50,811.
79. Le Cap Breton est séparé de la Nouvel Ic-Écosse,
dont il fait partie, par le détroit de Cunso. Il a "» JO milles,
du nord au sud et 85 dans sa plus grande largeur. Les
côtes sont élevées, montagncusen, sans aucun ronfonoemenl
considérable dans la partie voisine Ju golfe Saint- Laurent,
mais bien entrecoupées de baies et de havres sur l'Atlanti-
que. Un vaste lac, le Bias-d'Or, qui communique avec
1 Océan, s'étend dans l'intérieur de l'île, sur une étendue
», (") " Nous rappellerons au lecteur que la Nouvelle- Ecosse, le Bas
^'^ Canady lo ^'onreau-Brunaioick, les îles do Terre-Neme, du Cap-Breton
^ «t du i*r»*«ce-i:df>«art/, possèdent à eux seiiL« une marine marchande qui
. surpasse des do;:xtier^ (Ins l) toute la inarim* marcande de laFranee /
j^viuiia fournissent iinnuellemont auz coninicrçantp du Royaume-Uni
^^ un pran 1 nombre de vaipifeaux construits daus leurs ports; que les
chantiens de la marine inilitîure et marchande de la Gran e-Brotigne
^^(■1 d Irlande tirent, de ces n.fiities colonies d'énormes quantités de bois
ae çonstvuçtinn d'excellente qualité; qu'enfin, les riches mines de
Mouille exploites dans l'île du Cap-Breton, à Pictou dans la Nouvelle-
^aaosse (et celles du Nouveau-Brunswiek), ajoutent à rimport.ance que
^^ leur donnent les pêcheries des p.)rts superbes et une position admirable
^ pour le commerce et pour la domination des mers de cette partie du
s>
NOUVELLE ECOSSE.
49
di! 55 milles do long et de 20 milles de large, et la divise pres-
que d'un (.'Xtrémité à 1 autre Le climat est le même que celui
de Gaspé, mais plus humide Le sol est bien nrepre à la cultu-
re de I orge, de l'avoine et des légumes. Les brouillards nuisent
à la culture du blé, qui ne prospère que du côté occidental.
Los pâturages abondent. Le charbon, le gypse (plâtre de
Paris), le fer et l'ocre rouge, sont les principales richesses
minérales. Les forêts ont perdu leur ancienne importance,
en partie par les incendies fréquents auxquels elles ont été
exposées. Les animaux sauvages sont Tours noir, le loup-
eervier, le renard, la loutre, etc. L'agriculture, la pêche, et
l'exploitation des mines de charbon, sont les occupations des
habitants du Cap-Breton.
Commerce : Poisson, charbon, plâtre, bêtes à cornes, viandes
salées, beurre, bols, vaisseaux neufs, avoine, patates, elc. Le char-
bon et le plâtre sont exportés aux États-Unis et au Canada ; les
bêtes à cornes et le beurre, à Terre-Neuve , les viandes et le beurre
à Halifax.
Villes principclcs : Arichat, dans l'île Madame, peuplé
de quelques milliers d'Acadiens pêcheurs; Sidney, petite
ville fameuse par ses mines de charbon.
Le Cap- Breton fut découvert d'abord, suivant les uns, par des
prcheurs Bretons au commencement du 16me siècle ; suivant d'au.
tics, par (^abot lui môme en 1497. en 1523 par Verazzanni, qui îe
nomma île duCap Quoiqu'il en soit, les Français lui donnèrent le
rom 6!ile Royale, et ils y bûtireni, sur la côte orientale, le puissant
fort (le Lotiisbourg, que les Anglais détruisirent en 17.58, Os for-
tifications avaient coûté 30,000,000 de francs. On n'y voit plus
qu'un très-petit village de pichciu-s. Le Cap-Breton a été annexé à
la Nouvelle- Kcosse en I8'2().
Près du
Saint-Paul,
d'un mille et ciomi, ot large
mcntcél'bre en naufrages. On y trouve partout des ossements hu-
nunns. des ancres, des c'.bles et d'autres débris.
À l'est du Cap-Breton, sous la lat 44^. 58\ et la long. 60°. 0. de
Greenwicb, est l'île au Sable, autre écueil funeste, sur lequel un
grand nombre de vaisseaux ont péri. Il existe depuis plusieurs
années sur cette îlo un établissement destiné à secourir les nau-
fragés.
La batture du nord-est de l'île au Sable s'étend à 22 milles, et
celle du nord-ouest à 8 milles.
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1'^
Cap-Breton, h. l'entrée du Golfe Saint-Laurent, est l'île Â-tLf. '^
l,qui nest guère qu'un rocher élevé de 300 pieds, long ^^,
et demi, et large d'un demi-mille. Cet endroit est triste- -^«-"^ïi/t-
Me
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ILE DU PRINCE-EDOUARD.
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80. 1/île du Prince-Édouurd est située dans le golfe
Saint-Laurent, à l'est du Nouveau-Brunswiok et au nord
de la NDuvclle-Écosse, dont elle n'est séparée que par le
^ détroit de Northumberland. Sa plus grande longueur du
"^rn%P(^ouest au sud-est est de 105 milles ; et sa largeur de
2 à' ào ii(i^lcs. C'est la plus petite province du Canada, sa
superficie n'étant que de 2,133 milles carrés.
L'île du Prince-Édou.ird, autrefois appelée île Sainl-Jean, fut
colonisée par les Français eu 1719, et prise par les Anglais eu
même temps que le Oap-Breton, en 1758. Son nom actuel lui a étô
donné en 1799, en l'honneur du père de la reine Victoria (Edouard,
duc de Kent). Annexée à la Nouvelle-Ecosse, en 1763, elle devint
province séparée en 1773, et reçut un gouvernement colonial sem-
blable à celui des colonies voisines. Elle fait partie de la confédé-
ration depuis 1873.
81. Aspect général, clc : surface ondulée, côtes tellement
découpées qu'aucune partie de l'île ne se trouve m plus de 8
milles de la mer. Climat tempéré et salubre. Le sol,
arrosé par une foule de petites livières, est très-fertile en
grains et en légumes. L'exploitation des forêts et la cons-
truction des vaisseaux, se font sur une assez grande échelle.
^ Le blé, le bois et le poisson s'exportent en Angleterre ; l'avoine,
l'orge et les patates, à Halifax; les tjestiaux, les vian les, le beurre, à
Terreneuve,
Baies: Les principales sont celles d'Egmont, de Hillsborough,
de Cardigan, de Hiclimond.
82. Divisions : L'île du Prince-Edouard se divise en
trois comtés, qui sont ceux de Kiug's de Queen^s et de
i 'rince' s,
83. Capitale : Charlottetown, située sur le côté nord de
la baie de Hillsboroo^h ; son port est un des meilleurs du
golfe Saint-Laurent. Elle ronfei-mc 5 églises et un hôtel
(lu Parlrrnent, très-bol édifice, oij se tient aus.si la cour du
banc de la Reine. Il y a un évêque catholique et un joli
.i.-»j-«.jit:&
MANITOBA.
51
collège. Population, environ 11, 4h^5 habitants. Les prin-
cipales villes sont Georgetown, Suuimerbide et Priucetown.
Un chemin de fer de 198i railles de longueur, unit Gharlottetown
à Snmmerside, Cascumpec et Tignish, du côté de l'ouest ; h George-
town et à Souris, du côté de l'est. L'île est liée au Nouveau-
Brunswick par un câble sous-marin, qui traverse le détroit de
Northumberland entre les caps Tormentin et de la Traverse,
84. Population ei religion: en 1881, la population
était de 108,891 habitants, Anglais, Écossais, Irlandais,
Acadicns. La religion douiinante est le catholicisme. (47, 115)
11 y a 33,000 Presbytériens, 13,000 Méthodistes et 6,000
Baptistes.
Exportations en 1882 ; $1,887, 116 ; ioiportatioQS, $737,32
MANITOBA. A ^
(Mot indien qui veut dirt VEspril parlant, la Parole de Dieu.)
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85. Manitoba est borné an nord et à V ouest par lo
territoire du Nord-Oncst; an sud^ par les EiatH-Unis
(une petite partie du territoire de Dakota, et une j)lu8
petite partie de l'état do Minrio>ota) ; à Vest, par Ontario,
oa forme est un carré long dont la superficie est do
123,2i5 milles, c'est-à-dire une longueur de 465 milles,
ot une largeur de 265 milles.
Historique — Manitoba se compose de laucienne colonie de la
ilivicre-Rouge et de celle du Portiige. L'établisseuient de la
Riviéie-Rouge eut lieu on 1812. "Un noble Ecossais auquel ea LZ''}^
" position dans l'honorable compagnie de la baie d Huds n assura l pr^ '""
" une grande influence, conçut le projet de fonder nne petite
•• colunie au milieu de la terre de Hupert. Il obtint, à cet effl't, di;
•• la compagnie de la baie d'Hndson, la cession d'une certaine
" étendue de terre sur les bords de la Riviôre-Roufie et de 1 Assini-
'' boi e, et commença là 1 établissemeni qui porte encore son notn :
" .S<7/i/' k SdiUmeni. Cette oasis du déteit,où devait venir se re^joser
'* le voyageur et !(:■ traiteur au déclin de leur vie, est jdus connu
" sous le nom de Mivièi e-lioit/jc (Red River Settlement) ou d'As-i-
' niboia La compngnie d>' la baie d'IIuJson racheta de>
' héritiers de Lord beikirk les Icrres qu'elle avait vendues à tSa
1^
.1
19,
COLOMBIE ANGTAIBIL
** Seigneurie " (a).
86. Aspect généra), eto.: Pays plat, presque partout
couvert do pruirieft^j||Uoyant à 80 pieds au-dessus du niveau
du lac Winnipeg, les arbres ne se rencoutrent guère que
sur le bord des rivières. Sol fertile, produisant bien le
blé et les autres grains. Le climat est froid, mais salubre.
87. Rivières : La Rivière- Rouge, dont les sources, tou-
chent à celle du Mississipi ; elle traverse la province du
sud au nord, et se jette dans le lac Winnipeg, après un
cours de 700 milles ; l'AsHiniboine, qui coule de 1 ouest à
l'est, et se verse dans la Rivière-Rouge.
Lacs : — Le Manitoba, d'après lequel la province à été ainsi ap-
pelée. Son étendue est à peu-près celle du lac Outario. Il a une
altitude de 752 pieds.
Le Winnipeg, à 60 milles de la capitale ; il a 264 milles de lon-
gueur, et, en moyenne, 35 milles de largeur. Altitude, 700 pieds.
(l reçoit la Rivière-Rouge ^t l'Assiniboine. Il se décharge dans
n baie d'Hudson à Fort-York.
Le WinnipegouSf (petit Winnipeg), situé à Touest du précédent,
Son étendue ep* à peu-près celle du lac Brié. Oes deux derniers
!>nt leur partie nord en dehors de Manitoba.
88. Capitale : Winnipeg {Fort-Garry) petite ville située
au confluent de l'Assiniboine et de la Rivière-Rouge; vis-
à-vis Winnipeg est Saint-Boniface, siège d'un archevêché.
Les Sœurs de la ""harité y ont un couvent pour l'instruction
des filles; il y a aussi des éeoles pour les garçons.
89. Population de Manitobaen 1881, 65.954 habitants,
parlant le français, l'anglais, le celtique, le saufeux, le cris,
etc. La population s'accroit très rapidement par l'immigra-
tion. Religion: Anglicans: 14 297; Presbytériens:
14,292; Catholiques: 12,246; Méthodistes: 9,470;
Boptistes: 9,44^.
Exportations eo 1882, $666,119 Importations, $5,144,493.
Le Pacifique-Canadien a 532 milles de chemins de fer dans Ma*-
nitoba
COLOMBIE ANGLAISE
90. La Colombie anglaise est bornée au nord, par le
60 ® de latitude ; à l'est, par le 120 ° de longitude et les
Montagnes-Rocheuses ; au sud, par le 49 ® de latitude, qu..
la sépare des Etats-Unis, par le golfe de Géorgie et le
détroit de Juan de Fuca ; à l'ouest, par le Grand Océan.
(a) Esquisse sur le Nord-Ouest, par Mfw. TMhé«
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Sa plus grande longueur, du nord au sud, est de 760 milles,
et sa plus grande largeur, en y comprenant l'île de Van-
couver, est de 570 milles. , ^^
La Colombie Anglaise fut détachée du territoire de la baie
fl'Iîudson, et érigée en province en 1858. En 1866, eut lieu son
union législative avec rile do Vancouver. Depuis 1871, elle fait
litirtîe de la Puissance du Canada, (o)
91. Aspect général, montagnes^ fleuves^ etc. : Cette région
a la forme d'un carré irrégulier coupé par deux chaînes
do montagnes parallèles, entre lesquelles s'étendent dim-
menses et fertiles prairies. Les côtes présentent de nom-
breux golfes (appelés inlets) longs, étroits et bordés de
liantes montagnes couvertes de sapins.
Les Montagnes Rocheuses, à l'est, et cellt.i des Cascades,
à l'ouest, traversent la Colombie du nord au sud.
Les principales rivières sont le Fmser,qui a 1,000 milles
de longueur, et se jette dans l'Océan Pacifique ; le cours
supérieur de la Colombiaou. On'goh; le Simpson, etc. Au
sud-ouef;t du Simpson se trouve la grande île de la Reine-
Charlotte, dépendance de la Colombie. Lacs nombreux,
pittoresques, dont les principaux sont le lac du Caribou et
celui d'Okmakane. Climat, (b) assez doux. L'or abonde
dans les vallées du Fraser, du lac du Caribou, et dans l'île
de la Reine Charlotte.
92. Villes: Victoria, capitale, située au sud de l'île
Vancouver, siège d'un évêché, possède un excellent port ;
New- Westminster, ancienne capitale, agréablement située
sur les bords de la rivière Fraser, il y a un évêque catholique ;
Fort-Langley, sur le Fraser, au-dessus de New- Westminster.
93. Population (y compris Vancouver), 49,459 habi-
tants, dont 25,661 indiens.
Exportations en 1882, $3, 15 i, 194. Importation?, S2,899,186
La production de l'or, en 1875, a été de ^2,474,904. L'oi
fourni par la Colombie, de 1858 ù 1875, est de $38,166,970.
f^O En 1870, la Colombie anglaise envoya à Ottawa trois députés
d'.arséd de négocier son admission darig la Confédération. D'<ii)rôs
i'iirrangenscntcinclu avec le gouvernement féuérnl etquin'eut plus besoin
nr.odo lapiinctiondu suffrage populaire, en Colombie, cette colonie a
à! ilégiâlaturo d'Ottawa gixrepiéKentnntsdnns la Chambro des Comrau-
n <et trois eénnteurs. Lo gouvernement fédéral garantit la construction
ti an «'' cmin do fer git^antescnje- qui reliera lo Pacirquo au Canada par le
. "id-Oucî-t, etdontlo coût probable sera do $100,000,000. (Voir No. 19.;
iO Lo climat de la Colombie es^ilo même que celui de l'Angleterre, mAiJ
ulus Bee.
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54
TERRITOIIIRS DU NORD-OfTEST.
94. Ile Vancouver.— GaiiQ belle lie est renommée par ses riches
dépôts do houille. Elle a 278 railles de longueur sur 50 à 60 milles
de largeur. Le sol en est monta?aeux, entremêlé de vastes plaines,
Climat sain ; la végétation commence en février. L'île de Vancouver
est séparée du confinent par le golfe de Géorgie, qui a 30 milles de
largeur. La Colombie et 1 île de Vancouver ont été érigées en
1858, par un acte du gouve.'-nement impérial, en deux colonies dis-
tinctes, mais soumises à un seul gouvernement. En 1866, les deux
colonies ont été réunies sous un gouvernemetit fédéral constitu-
tionnel. Elles sont entrées dans la confédération en 1871.
La population de Vancouver esl de 10,000 habitants.
TERRITOIRES DU NORD-OUEST, (a)
95. On désiiîne sous ce nom toute la partie do l'Am^
rique septentrionale, comprise entre rOcéaa Glacial et
l'Atlantique, le Canada, les États-Unis, les Montagnes-
Rocheuses et le Pacifiaue. Cet immense territoire égale en
étendue environ ia moitié de l'Europe, (2,650,000 milles
carrés). Toutes ces Castes possessions ont été cédées au
gouvernement du Canada, en 1869, par la Compagnie de
la baie d'Hadson, moyennant une somme de 300,000 louis
sterling ou $1,500.000.
96. Aspect général, etc. : Cette vaste région, en grande
partie composée de plaines glacées, stériles et sauvages, est
une Sib''rie américaine. Les côtes, battues par deux océans
ont été découpées en grandes presqu'îles, en golfes profonds,
en baies nombreuses, dont l'une celle d'Hudson, est un3
véritable mei-. A l'intérieur, on rencontre une succession
de plaines humides, marécageuses, entrecoupées de lacs, de
rivières, et tellement unies que les eaux piraissent, comme
en Hollande, hésiter et ne savoir vers quel côté couler. La
partie septontrionalo, à partir du lac Arthabaska et du
Mont Traffic (Montagnes Rocheuses) jusqu'à l'océan po-
laire, est tout à fait impropre à la culture ; c'est un pays
désolé, couvert de glaces, de brouillards et de frimas, dans
lequel les trappeurs de la Compagnie de la baie d'Hudson,,
et quelques rares tribus indiennes chassent les animaux à
fourrures. La partie méridionale se divise en trois sections
distinctes : le désert, la prairie et la forêt. Ces deux der-
nières divisions, les seules qui promettent à l'agriculture des
avantages réels, occupent un espace d'environ 60,000 lieue?
de superficie.
(«) Parmi los sources auxquelles nous avons puisé pour la rédaction d'i
co chapitre, nous devon? citer l'ouvrage si plein de renseignetnentsd© Mgr.
Taobd.
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TERRITOIRES DU NORD-OUEST.
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Mgr.
Divisions Commerciales : Pour faciliter les opérations commer-
ciales, la Compagnie a divisé ces immenses possessions en 4 dépar.
tpraents, qui se subdivisent en districts.
Divisions Ecclésiastiques : On compte trois circonscriptions ecclé-
siastiques : le diocèse de Saint-Boniface, le Vicariat apostolique au
(louve Mackenzie, et celui de la rivière Siskatchewan. *
97. Principaux Golfes^ baies ^ de, : au nord, le golfe
du Couronnement, les détroits de Victoria, de Simpson,
de Franklin, de Bellot, le golfe de Boothia, la presqu'île
de Boothia, sur laquelle se trouve le pôle magnétique nord,
ot celle de MelvlUe, réunie au continent par l'isthme de
llae ; à l'est, le détroit de Fury et d'Hécla, le canal de
Fox, qui communique avec le détroit d'Hudson formé par
l'atlantique ; le golfe Welcome, la baie d'fîudson, etc.
98. Montagnes : Les Montagnes Rocheuses, à l'ouest ;
un réseau de collines peu élevées, qui semblent se rattacher
à la chaîne des Laurentides, et qui, à partir du lac Supé-
rieur, se dirigent vers l'CÎ-jéan Glacial,en suivant une direc-
tion nord-ouest.
99. Lacs : Le Winnipeg, ayant à ses côtés les lacs des
Bois, de la Famille, Bourbon (Cedar Lake), Saint-Martin,
Manitoba et Winnipigous ou petit Winnipeg ; les lacs Ab-
bitibbi, Mistassini etc., qui se déchargent dans la baie
d'Hudson ; ceux d'ArthaDaska et des Esclaves, traversés
par le fleuve Mackenzie ; le grand lac d'Ours, couvert de
glaces pendant onze mois de l'année, etc.
Plusieurs de ces lacs mériteraient le nom de mers intérieures. Le
lac Arlhabaska a plus de 200 milles de long, le lac Winnipeg a une
superficie de 8,505 milles ; il a 280 milles do long ; sa largeur varie
de 6 à 60 milles.
100. Fleuves etc. : Le Mackenzie qui prend sa source au
pied de.^ monts Hooker et Brown, traverse les lacs Artha-
baska et des Esclaves, reçoit de nombreux tributaires,
dont les principaux sont la rivière de la Paix, et celle du
^rand lac d'Ours, et se jette dans la mer Glaciale après un
cours de 831 lioues ; la ejrande rivière Saskatchew;<n,
qui prend aussi sa source aux montagnes Kocheuses, divise
son cours supérieur en deux grandes branches, et porte vers
le lac Winnipeg ses eaux grossies d'une foule de petits
tributaires; l'Assiniboine, grand tributaire de la Rivière-
Rouge : la rivière Qu'Appelle, affluent de l'Assiniboine ; la
rivière Dauphin, qui décharge dans le lac Winnipeg, \qs lacs
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66
TERRITOIRES DU NORD-OUEST.
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Saint-Martin, Manitoba et Winnipigous; la rivière Win-
nipeg, qui porte les eaux du lac des Bois dans celles du
Winnipeg ; le Nelson, qui décharge le lac Winnipeg dans
la baie d'Eudson ; les rivières Churchill ou MissisHpi^
Severn, Albany, Moaes, Rupert, Whale, etc., qui se jettent
dans la baie d'IIudson.
Depuis sa Kource jiisqu'jip lac de i E-daves, le MacKenzie porte
su >ssiveraent les noms de : i i^' rtl-baska, rivicre 'e la Liche,
riviire de It'oche e rivicro .; ;■ Havc3. Ce fleuve, un des plus
beaux fleuves du mouilo I tit i ' ^ ongueur que pour le volume
de sca eaux, est navigable dcpu, ie 1 '• Jasper jusqu'à son embou-
chure, distance d'eiiviron 2,000 milles, \ v • ir no. 15).
Climat, productions, otc , voir No. 15.
101. Forts: La Compagnie de la baie d'Hudson a élevé
dans ses contrées, plus de 50 forts, postes ou factoreries,
qui sont les entrepôts de son commerce de fourrures Le
plus important de ses forts, est celui d'York, autrefois fort
Bourbon, situé près de l'embouchure de la rivière Nelson.
La plupart de ces factoreries ont la forme d'un qundrllatère
entouré d'une palissade de pieux très-serrôs, haut^de 15 & JO pieds,
et suffisante pour repousser une attaque d'Indien^.
102. Gouvernement : Depuis 1875, les Territoires du
Nord-Ouest sont soumis à l'autorité d'un lieutenant-gou-
verneur, nommé par le gouverneur-général du Canada, et
assisté de trois magistrats stipendiaires et d'un conseil légis-
latif.
Le lieutenant-gonverneur est autorisé a c'riger en district élec-
toral toute partie des Territoires dont la superficie est de 1000 milles,
et la population de 1000 habitants civili.sés Chacun de ces districts
auront droit de nommer un membre pour le conseil législatif. — La
vente des boissons enivrantes est prohibée dans tous les Territoires
du Nord-Oaest. ^ j^ Ut/»X^
103. Population : Environ 56.000 habitants, dont 4,000
étrangers venus d'Europe et des autres parties de l'Améri-
que, et de 12 à 15 milles métis. Cette population, si faible
par rapport à l'étendue du pays, offre un singulier rappro-
chement de races diverses ; les éléaients qui la composent
appartiennent à quatorze nations civilisées et à vingt-deux
tribus sauvages. L\ plupart des métis français ou cana-
diens, et une grande partie des sauvages indigènes sont
catholiques.
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104 IHslncI de Kèwalin — C'est wn poition détachée des
Terri loireë du Nord-ouest. Voici ses bornes : au nord y 1" Océan
arctique ; au iidy Manitoba; à l>.v/ ()ntarioetla baied'Hudson;
biïouesl, l territoires du Nori Qu'est.
105. ?..rm! les nations sa yages de l'Amérique Britannique, les
Esquimaux mt les pli ' remarquiblos par h r caractère, li.'urs
mœurs et \< r fig.^re. Ils sont d'une stature au-dessous do la
n oyenne ; »C3 hommes ont ordinaireratrt ij pieds 3 pouces anglais,
ol ies femmes 5 pio-ls. IN c une couleur brune foncée, les mains
et les pieds petits, le visage rond et plein, les yeux petits, noirs, et
inclinés en dedans; le nez petit et peu saillant; les dents, courtes,
serrées, régulières, blanches chez les jeunes gens, usées chez les
femmes avancées en âge, peut-être par l'habitude de mâcher la peau
de loup-marin pour en faire des bottes ; les cheveux noirs, longs,
roides, luisants, toujours remplis de vermine. Ils ont universellement
l'usage de tatouer le visag*^ les bras, les mains et les jambes, au
moyen d'une aiguille et d'un fil enduit de noir de fumée mêlé à
l'huile de loup-marin. Chez plusieurs tribus, les hommes ont le car-
tillage du nez traversé d'un os ou d'une pièce de coquillage, et la
lèvre inférieure percée de chaque côté de la bouche, pour y recevoir
un os ar ondi, au centre duquel est un grain de verre.
Leurs demeures, sont, en été, des tentes de peaux ; en hiver, dv
cabanes sphériques de glace. L'huile de loup-marin leur tient lieu
de combustible. Leurs ustensiles sont de pierre, de baleine, de bois,
de corne, d'ivoire, etc.
Tout le monde connaît la forme de leurs canots. Leurs bêtes de
charge sont des chiens qu'ils attellent à des traîneaux de bois arec
des lisses de baleine. Les chiens ressemblent beaucoup au loup de
ces réglons ; ils ont ordinairement 2 pieds de haut ; ils hurlent au
lieu d'aboyer.
Le i)ois3on, surtout le loup-marin, la chair de renne, et le gibier,
constituent la nourriture des Esquimaux ; ils mangent et boivent
presque continuellement tant que durent leurs provisions. Faute
de pr'voyance, ils périssent souvent de faim en hiver.
Leurs amusements consistent à danser, à chanter, à jouer d'un
pauvre tambotwiav?àf tiiM do "iKfefc, à sauter une corde, à faire des
grimaces, etc. Leur cuite est un fétichisme assez grossier ; ils
pratiquent la polygamie, les iiommes ayant ordinairement deux
femmes ; celles-ci sont mieux traitées que chez les autres sauvages.
Les Esquimaux n'enterrent leurs morts qu'à demi, parce qu'ili
croient que le défunt en souffrirait si on lui chargeait le corps d'un
poids trop considérable. À côté du mort, on dépose queJques-uns
des articles qui lui appartenaient, canots, filets, haches, micoines,
bottes, etc.
Le nombre total des Esquimaux qui demeurent à l'est des Mon-
À^r^
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Ils de terre-neuve.
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tajçnes Rocheuses, y compris ceux du Labrador, n'excède guère 1 h f
mille.
La population résidente du Labrador est d'environ 1,200 Esqui
lux, 3,000 Anglais, Irlandais, natifs de l'île Jersey, Canadiens,
maux
etc. ; mais la saison des pêches amène dans ces parages 40,000 &
50.000 sujets américains, français, anglais, etc. Quelques goolettei
de Qu6bec, font chaque année uo voyage au Labrador; elle»
reviennent chargées d'huile, de saumon, do pelleteries, etc.
ILES DO GOLFE SAliNT-LAlJRENl
TEllKK-NEUVE (a).
106. Terre-Neuve fut dëoou verte par Sébastien Cabot
en 1497. Cette île, séparée du Labrador par le détroit de
Belle-Isle est b;iigaée par les eaux de l'Atlantique, et par
celles du golfe Saint-Laurent, dont elle commande l'entrée.
Elle est longue de 125 lieues et large de 100. C'est une
île triangulaire dont lu base est au sud, et dont les angles
sont ; au nord, le cap Bauld ; au sud-est, le cap de Raze
(cap Race) ; au sud-ouest, le cap Ray. Les côtes sont des
falaises élevées, qui forment une multitude de baies et de
havres, où les vaisseaux sont à l'abri des tempêtes. Le
ulîkïiat eet froid et trèa-désagré ible par les brouillards dont
l'air est continuellement chargé. Le sol est rempli de lacs,
de rivières, et de marécages, au point qu'un tiers de
l'île est couvert d'eau. Les forêts se composent de
sapins, de bouleaux, de peupliers, de cerisiers, etc. Les
arbustes à baies et le foin naturel croissent partout.
Les animaux sauvages, encore assez nombreux, sont le»
caribous, les renards, les ours, les castors, etc. li y a du
charbon excellent, du plâtre, de la chaux, de l'ocre rouge
et des salines. Les habitants ne cultivent qu'un peu de
patates et d'autres légumes, se livrant tous à la pêche de
la morue, du loup-marin, de la baleine, etc. »■
Les côtes orientales du Labrador sont une dépendance de
Terre-Neuve. Elles sont accidentées, nues, stériles, et
bordées d'îles et de rochers innombrables. On trouve dans
cette région désolée environ 1,200 Esquimaux (voir No. 105).
(o) Les îles du golfe Saint-L.auront sont Terre-Neuve, le Csip-6r«K)n
l'ilo du Prince-Edouard, les îles de la Mugdeleine et l'Ile d'Anticosti.
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59
Lo Labrador oriental est célèbre par la pêche du
hareng qui se fait sur ses côtes, et par celle du veau marin.
Fies côtes méridionales du Labrador appartiennent au Canada i
la partie occidentale de cette presqu'île, appelée Maine de VEst
est compris dans le territoire de la baie d'Hudson.
107. Commerce: Poisson, huile, peaux do loup-marin,
pelleteries, charbon, etc.
108. Terre-Neuve a été toujours célèbre depuis sa décou-
verte, par la pêche de la morue qui se fait sur ses rivages,
et sur les Bancs , situés au sud-est de l'île.
Le premier, que l'on apptlle le Orand Banc, est i\ 33 lieues de
Terre-Neuve, il a 100 lieuea de long et 26 de large ; la profondeur
de la mer en est endroit est de 15 à 60 brasses. Le second, nommô
le Banc-Vert, a 80 lieues de long et 40 do large.
Ces pêches occupent chaque année près de 50,000 personnes et
3,000 bâtiments des États-Unis, de France et d'/Vngle terre. Le
profil annuel en peut êtr«^ estimé à 5 millions de piastres. La
pOche uoHîmence vers le 10 mai, et se continue jusqu'à la fin de
septembre. O'est entre le 42 o et le 46e parallèle que la morue
abonde le plus. Les Anglais et les Français la font sécher sur les
îles voisines ; les Américains l'emportent à l'état de morue salée, et
la préparent dans leurs propres ports, surtout à, Marblehead, à
Gloucester et à Beverly, dans le Massachusetts.
La poche au loup-marin, qui se fait surtout en ra.irs et en avril,
est très-importante. Les glaces polaires s'avancent alors vers le
sud, accompagnées de troupes nombreuses de loups-marins que l'on
y trouve couchés et engourdis, et que l'on tue par milliers avec
des massues ou des armes h feu. Il faut tout le courage et toute
l'expérience des hardis marins de Terre-Neuve, pour s'embarquer
dans une telle entreprise. Les goélettes que l'on fait sortir du port
en sciant à travers la glace, sont ensuite exposées sans cesse à être
brisées entre ces immenses champs flottants, appelés prairies aux
loups-marins. Les accidents ne sont pas rares. On estime la
vîilpiir flH pêc^hi^riea canfidiennes h i?50 raillions par année.
Parmi les animaux do Terre-Neuve, l'on distinguo une race parti-
culière de chiens, remarquables par leur grande taille, leur poil long
et soyeux, et surtout pour la plus grande dimension de la peau entre
les doigts du pied, qui les rend propres à nager.
109. Capitale, Saint-Jean, ville maritime d'environ
30,000 âmes. Elle possède un bon port, dont l'entrée est
protégée par des fortifications inexpugnables. Construite
en bois, cette ville a été plusieurs fois ravagée par des
incendies. Il y a un évêque catholique, et plusieurs sociétés
de bienfaisance, etc.
Les bourgs ou villages les plus remarquables sont Harbour
Grâce, un des plus célèbres rendez-vous de pêche ; Ferryland, qui
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TlBEiTOIRS D ALASKA.
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fut lo chof-lieu do la colonie catholique qu'y planta lord Baltimore
cti 1622 ; Plaisance, autrefois chef-liou des Français à Terre-Neuve ;
Bonaviata, ainsi nommé put Oaboi ; lleart'rt (.'otitcnt, sur la côte
orientale, où aboutit le câble soua-miirin (d'une longueur de 18G4
milles;, qui nnit l'Europe à l' Amérique.
110. Gouvernement : Lo «jjouvomcmoiit est coiiKtitution-
nol. Il 80 coniposo d'un gouvcrnour, d'un Conseil JOxdoutif
do six mouibros, d'un Conseil Ldpjislatif do treize membres,
et d'une Chambre d'Assemblée do trente-ct-un ucmbres
élus par lo peuple. Depuis 1855, lo gouvernement est
responsable.
111. Population: environ 146,000 habitants, la plupart
Irlandais catholiques ; les autres sont Ecossais, Jersais,
Quernesais, Anglais, Amdrioains, etc. Il y a environ
62,000 catholiques.
À quelque distance au .sud de Teiro-Neuve, dans l'Océan Atlan-
tique, sont les lies de Saint-Pierre et de iMiquelon, qui appartiennent
à la France. C est le grand r«ndez-vou3 de 8 \ 10 mille pêcheurs
bretons et normands, l^opulation fixe, environ 2,200 habitants,
dont 1,600 dans l'île do Saint-Pierre, où est la résidence du gouver-
neur fiançais.
TERRITOIRE D'ALASKA.
112. Le territoire d'Alaska (ci-devant Amérique Russe)
est borné, au nord, par la mer Glaciale ; à Test, par les Ter-
ritoires du Nord-Ouest ; au sud, par le parallèle do 50°40
N. ; à l'ouest, par l'Océan Pacifique et le détroit do Behring.
Le territoire d'Alaska a été acquis aux États-Unis en 1807,
moyennant $7,200,000, payes à la Russie. Il corainend aussi les
îles AKoutiennes et plusieurs archipels situés le long des côtes du
nord-ouest. C'est la plui grande et la moins connue des pos*
sessione américaines.
113. Productions^ etc. : Nous avons parlé (No. 15) des
forêts qui couvrent les déclivités des montagnes do cette
partie du continent, que les neiges et les glaces ne quitten/
jamais entièrement. Il s'y fait souvient en été des avalan-
ches plus terribles encore que celles des Alpes. Le climat
est un pou motns froid que celui de l'Amérique anglaise
sous les mêmes parallèles. Le poisson et le gibier abondent
partout. Divers comptoirs y ont été fondés pour lo com-
merce des fourrures. Lo chef-lieu est^Si/Aa (autrefois Nouvel-
ipart
V
OBOINLAND OU AMÉRIQUl DANOIBl. M
Arkangel) petit fort Hitué sur la oôtu oooidentale, dans lile
et Hur le détroit de Sitka T.l y u coviron 1,200 habitants,
une fortcrcsHc, un pulais du gouvorncmcnt, une église
greoquo, un hôpital, et un ohuntier do construction pour
les vaisseaux. La population totale du territoire d'Alaska,
en 1880, ëtuit de 30,178 habitants; elle se compose d'In-
diens (8,655), d^Esquimaux, de créoles, et d'un petit
nombre de blancs (480), La plus grande partie des habi-
tants de l'Alank." sont païens; les Indiens Hont dégradés; il
y a environ 1000 catholiques.
114. Les peuplades qui habitent cette région sont divisées en
tribua qui se distinguent par les noms de certains animaux ; il y a
par exemple, la tribu de l'Aigle, celle du Loup, celle du Corbeau,
collo de rUurs, etc. 1^63 voyageurs leur donnent souvent le nom
t;('n('ral do Koulioujla. KUes sont dans un état presque continuel
d'hostilité les unes i\ l'égard des autres. La vanité des chefs
et le pillage sont les principales causes des guerres, qu'ils font
avec beaucoup d'acharnement. Les guerriers se peignent en noir,
afin d inspirer jilus de terreur, et se placent sur la tète des crunes
ornés du symbole de la tribu. Ils sont grands amateurs des céré-
monies. En temps de paix, ils s'envoient réciproquement des
ambassadeurs. À la mort d'un chef, ils immolent des esclaves sur
son bûcher.
Toute la partie qui hoWe-la mer et le détroit de Behring est peu-
plée de Tchouktchis ; ils se'^^ivisèiiÉl^n deux tribus, \qb stationnairea
et les errants on rennes. Les premiers vivent de pûcho ; les rennes
sont les seules richesses des seconds. ^ j fOs,,^^^
GIiOËNLA.ND OU AMÉRIQUE DANOISE.
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116. A l'est de la baie de Baffin, est le Groenland ia), séparé du
continent d'Amérique p:n- la baie de BaflBu, et la mer Glaciale. Ce
pays ne renferme que d. montagnes escarpées, couvertes de neiges
et de glaces. On ne sait ^as encore jusqu'où il s'étend vers le nord :
on croit que c'est une lie on une série d'iles, liées ensemble par des
glaces éternelles. Les sommets des montagnes sont couverts do
glaciers ; ses fleuves d'eau gelée, qui dans leur cours lent, mais con-
tinuel, jettent sans cesse à la mer dimmenses blocs de glace
qui forme les banquises, [iceberg, montagne de glace) de la baie
de Baffin, Le Groenland présente des côtes irréguliôres et de
nombreux ;îorii5 ou golfes longs, étroits, bordés de montagnes ou d©
falaises élevées.
(a) Dès le 2e siècle, les Danois connaissaient le Groenland. Loars éta»
bli-^someûts en ce paya datent du lOo siècle; ceux qu'ils liieut sur lo con-
tinent (dans les ei^vironâ du Massachusetts) eurent lieu au commencement
du \Io, o'o l-à-auo cmq sieoioîi av. nu que Coloiub eut truuvé la route
desIndes Occidentales. (Voir No. 2 )
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Hï,^
62
GROENLAND OU AMÉRIQUE DANOISE.
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Le climat est très-rigoureux ; il parait s'être considcrablei-ieiit
refroidi depuis quelques siècles. Pendant l'été, qui est trôb-court et
quelquefois très-chaud, le sol se couvre de mousses, de bruyères, de
licbens, qui, avec quelques saules et quelques bouleaux rabougris
forment la végétation du pays.
La faune se compose d'ours blancs, de renards blancs et bleus,
do lièvres, de perdrix, de rennes, de poissons, de baleines, de veaux-
marins (pLoques). etc. " Dn tous ces animaux, les veaux-marins
sont les plus utiles aux Esquimaux, qui se nourrissent de leur chair,
de leur graisse et de leur sang; la lampe qui les rclaire pendant les
longues nuits d'hiver, et dont la flamme chauffe les huttes et cuit
les aliments, est entretenue h l'aide de la graisse des phoques ; leurs
boyaux servent à faire du (il ; leurs os à faire des pointes de har-
\)ons ; leur peau est employée h faire des vêtements, des chaussures
ef des courroies. . .'' Les animaux domestiques des Esquimaux sont
les rennes et les chiens, qui leur tiennent lieu de chevaux et de
bœufs. Le lait de la renne est leur boisson oirdiuaire.
I^e c^urnerce du Groenland avec le Danemark consiste en huile
de phoque, l^le^t fanons de baleine, peaux de phoque, d'oyrs, do
renardj etc. **
^ ' .^ . ^ ■
116. F(^ùla<,ion: Environ 10,000 hab., dont uamiUier de Danois ;
les autres sont des Esquimaux, en général, chrétiens èt.à denH civi-
lisés. On compte quatre missions dirigées par les Frères :lS(loraves,
dont le communisme et l'austérité abrutissent les Esquimaux?
La côte occidentale du Groenland, la seule qui soit peuplée,
appartient au Danemark, qui y a fondé plusieurs établissements
commerciaux ; les principaux sont: Julianshaab, Godthaab, God-
haven, Upernavick.
"^j 'Y^ Aurores boréales dans leur plus sublime majesté. — Jours et.
K/V/^uits qui durent des semaines et des mois entiers (a). Dans le Haut-
f ^ Pays-Arctique [Arctic-IIighlands), le capitaine lîoss trouva une
peuplade de sauvages qui se croyaient les seuls habitants de
l'univers! (/>)
117. là Islande { Iceland ou terre de glace] est une grands île située
vers la zone glaciale, à 140 railles ù l'est du Groenland. Elle est célè-
bre pour ses volcans, dont le principal est le mont Hécla qui lance
des pierres et des torrents de lave h une distance prodigieuse ic,. Du
foyer des autres volcans jaillissent des masses d'eau bouillant©
dites geTjscrs, quelquefois jusqu'à la hauteur de 200pieds. — Amas de
colonnes bas';ltiques. — Aurores boréales éblouissantes. — Les patates
II'
(o) Depuis leccvclo polaire, oîi le plus long jour est de 24 heures, jus-
qu'au polo où il est do 3 mois. Mais la lu'jo demeure jusqu'à 15 jours
sur l'horizon, et 8on absence, jusquo très-prèa du pôle, est toujours rem-
placée par l'aurore ou le crépuscule.
(6) Î4es terres arctiques fonnont cot immonso groupe d'îles glacées et
déserte?; jetées entre le pôle et le continent américain.
ic) Les dernières éruptions de PHécla eurent lieu en 1760 el 1845.
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ÉTATS-UNIS.
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goût !a principale culture. Il y a quelques animaux domestiques,
et des troupeaux nombreux de rennes sauvages. Les oiseaux de
merde toute espèce, aigles, cygnes, canards, etc., abonient sur les
côtes de la mer, des lacs et des marais. Commerce : poisson,
huile, édredou, peaux, suif, bas de iaiue, etc. Fopulaiion, en 1882,
72,438 babitauU.
Ija langue islandaise est renommée par ses sagas, mémoires
historiques du moyen-âge, en prose mêlée de vers. t*etite ré-
publique, cette île alors présentait au milieu des glaces polaires,
un des points du globe où les lettres étaient cultivées avec le plus
de succès. La langue islandaise est le dialecte le plus pur de
l'ancienne langue gothique, d'où dérivent le Norvégien, le Suédois,
le Danois, l'Allemand et l'Anglais.
L'éducation est très-répandue ; presque tous les Islandais
Bavent lire et écrire.
Reikiavik, sur la côte sud-ouest, est la principale ville ; elle
contient environ 1500 habitants. L'Islande appartient au Danemark.
ETATS-UNIS. ''
0
118. Les Etats-Unis son*^ bornés, au nord, parles possf^s-
sions britanniques ; à l'est, par l'Océan Atlantique ; au sud?
par le golfe du Mexique et le Mexique ; à l'ouost, par
"l'Océan Pacifique.
119. Le premier établissement des Anglais dans l'Amérique fut
celui de la rivière James, en !607 ', la nouvelle colonie reçut le nom
de Virginie, en l'honneur de la reine Elisabeth, nom qui s'appliqua
longtemps dans la suite à toute l'Amérique anglaise. Sept années
après^ dei Hollandais se fixèrent h. New- York. Le Massachusetts
fut colonisc,en 1620, par des puritains de Plyraouth, en Angleterre,
que le fanatisme religieux avait forcés d'abandonner leur patrie.
Des Suédois «t des Finnois s'établirent, en 1627, sur les bords du
Delaware Le Connecticut commença à être peuplé par les puri-
tains du ^lassachusett? en 16:^3, et le Marjland, à la même époque,
par des catholiques anglais sous la conduite de lord Baltimore.
Des puritains persécutés par leurs frères dans le Massachusetts,
gagnèreut le Rhode-Island en 1635, et le New-Hampshire en 1337.
Des Virginiens se répandirent en 1663 dans la Caroline du Nord, et
en 1670 dans celle du Sud. I.o New-Jersey, fondé vers le commen-
cement du I7e siècle par des Hollandais et des Suédois, devint
colonie anglaise en 1670. La Pensylvanie avait été d'abord occu-
pée par quelques Suédois ; mais celte colonie ne devint florissante
que sous le célèbre William Penn ; il y vint, en 1681, avec un grand
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64
ÉTATS-UNIS.
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nombre de Quakers anglais, et fit un traîtô solennel avec les abori-
gènes, qui lui ven<^irenL des terres. La plus récente des 13 colo-
nies primitires fut la Géorgie, établie en 1732, par 160 colons
anglais sous la conduite du général Oglethorpe,
La Floride fut découverte par Juan Ponce de Léon, en 1512, le
dimanche des Rameaux (Prîg'i^es-i'*Veme5, d'où est venu le nom de
Florida). Longtemps on a dit les Deux FLorides^ c'est-à-dire, tout
le territoire i\ i'est du Mississipi et au sud du 31e parallèle, séparé
par la rivière Appalchicola en Floride orientale et occidentale. Là
vivaient les fameuses nations des Natchez, des Cricks, des Chicasas,
des Chactas, etc. Thcâtre de bien de guerres, la Floride orientale
est presque toujours restée aux Espagnols jusqu'en 1821, époque où
ils la ccdère:it aux États-Unis, comme indemnit'' pour ses spoliations
commerciales.
La Louisiane, comprise d'abord dans la J\^ouvelle-Frano3, dut ses
premiers établissements aux Français, qui découvrirent en 1682 le
Mississipi, et fondèrent en 1717 la Nouvelle-Orléans. Sous ce nom
%wde Louisiane, ils réclamaient une immense région, qui avant un
^siècle, renfermera peut-étro 100 raillions d'habitants. En 1763, la
^ partie située à l'est du fleuve fut codée aux Anglais, et celle de
l'ouest à l'Espagne, qui l'appelèrent Floride Occidentale. (Jette
dernière fut rendue à la France en 1801, et achetée, deux ans après
par le gouvernement ées États-Unis, pour la somme de 60,000,000
,e francs.
' iLe Texas, où Al. de la Salle tenta sans succès un établissement en
t684, fut oocupc, vers 1690, par les Espagnols, qui y fondèrent des
missions pour la conversion des Indiens. Malgré les avantages du
sol et du climat, peu de colons s'y portèrent jiisqu 'après la cession
de la Louisiane, dont on vient de parler. En 1817, le général fran-
çais Lallemand sy réfugia; sa colonie, quil appela le Champ
d'Asile, ne fit point de progri''. De bonne heure, les États-Unis
eurent le projet d'acquérir cet important territoire, soit par la force,
soit à prix d'argent, l'émigration leur fournit un mo}'en plus facile.
En 1821, iMoses Aiistin, citoyen du Missouri, obtint du gouverne-
ment de la Nouvelle-Espagne la permission d'ouvrir sur la rivière
Brazos un setilement de 300 familles, — d'autres concessions de terres
firent monter en peu d'années à plus de 20,000 le nombre des colons,
originaires, la plupart, des États-Unis, fortement attachés à leurs
institutions, et prêts à saisir la première occasion favorable pour les
implanter sur le sol texien. Des difficultés politiques, religieuses,
douanières, amenèrent bientôt une colli-?ion sc-xieuse. En 1335, les
Texieus organisèrent une armée Le président mexicain Hanta-
Anna marcha contre eux ; et les battit on plusieurs rencontres ;
mais, le 21 avril 1836, il fut vaincu et fa.t prisonnier par le général
Houston. Le premier congrus texien a'asserabla au moia d'octobre
suivatit. Les États-Unis et quelques autres puissances reconnurent
la nouvelle république ; mais le gouvernement mexicain conserva
l'espoir delà faire rentrer dans les limites de sa juridiction. Au
bout de 9 ans, en 1845, le Texas fut admis dans l'Union Américaine.
ÉTATS-UNIS.
65
Cette annexion provoqua de la part du Mexique une déclaration
de guerre, dont les suites lui ont été malheureuses. En 1848, lu
Californie et le Nouveau-Mexique devinrent territoires de l'Union.
En 1867, les États-Unis ont acheté l'Araériquo russe, qui a reçu le
nom de territoire d'Alaska. (Voir No. 112 )
En 1861, la question de l'esclavage a opéré une scission politique
au sein de l'Union. Dix États puissants^ la Caroline du Nord,
une partie de la Virginie, la Caroline du Sud, la Georgie,la Floride,
l'Alabama, le -Mississipi, la Louisiane, le Texas et le Tenessee se
constituèrent en f ^nfédération pour repousser les prétentions des
Etats du Nord, qui voulaient leur imposer la suppression de Pescla-
vage. La guerre civile, a éclaté le 14 avril, avec toutes ses fureurs
et ses désastres. Elle a sévi pendunt quîitre années, ruiné des
états florissants, immolé un million d'hommes, et créé une dette
nationale de $2,760,000,000, qui a fait craindre la banqueroute.
Le Nord a triomphé et rétabli l'Union en 1866
La superficie des Etats-Unis est de 3,602,998 milles carrés. -i
120. Divisions : Les Etats-Unis, lors de leur séparations^
de la Grande-Bretagne, en 1776, étaient au nombre de "X
treize seulement : aujourd'hdi on en compte 38, outre le ^
■r
district fédéral (a) de Columbia, sur la rivière Potomac,
droit de se
Voici les noms des Etats
et 9 Territoires qui ne jouissent pas encore du droit_de se jf*
gouverner par eux-mêmes.
avec ceux de leurs capitr'Ies :
(Les dates après chaque état sont celio.'< de leur entrée dans l'Union.
Ceux qui n'ont pas de dates sont les 13 états iDrimitifs des Etats-Unis.) ~.
1
États ob l'Est.
Etats,
Oonnecticut
Maine (1820),
Massachusetts
New-Hampshire
Rhode-Island
Vermont, (1791)
Capitales.
, Hai tford.
AuguBla.
. Boston.
, Concord,
Providence et Newport,
. Montpelier.
États du Milieu.
Dover.
» Trenton.
, Albany.
, 4 Harnsbiirg.
Etati du Sud.
Alahama (18 J 9) Montgoraerj.
Caroline du Nord Rileigh.
(a) O'est-à-dire gouverné directement par le Cungids*
Delaware . . . ,
New- Jersey . .
New- York . . .
Pennsylvanie.
s.ii
î'i
■r
% :
h :.
n
66
ÉTATS UNIS.
Elats. Capitales.
Caroline du Sud , . . . . Columbîa.
Floride (1846) Tallahassee.
Géorgie Atlanta.
Louisiane (ISI'Î) Nouvelle-Orléans.
Maryland Annapolis.
Mississipi , .. (1817) Jackson.
Texas ,. (1845) AusLin.
Virginie Hiclimond,
Virginie Occidentale... .(1863). Wheeling.
États de l'Ouest.
Arkansas (1836) Little Rock.
Californie (1850) Sacranaenlo Citj.
Colorado (187(î) Denver.
Illinois (1818) Springfield.
Indiana (1816; Indianapolîs.
lowa (1845) Des Moines.
Kansas (1861) Topeka.
Kentucky ( 1 792) .... Franckfort.
Michigan (1837) Lansing.
Minnesota (1857) Saint-Paul.
Missouri (1821) Jeflferson City,
Nebraska , . ( 1 867) Lincoln.
Nevada (1864) Carson City.
Ohio (1802) Oolurabus.
Orô.<rox\ (1859) Salem.
Tennessee (1796) Nashville.
Wisconsin (1838) Madison,
Tebritoire3.
Arizona
Dakota ...
District de Colurabia . ,
Idaho
Montana
Nouveau-Mexique . .•••
U iHU .i^).. .•«, . •«.,
WHSl'.i.p.tOQ ,
Wyomiug.„ ,, , ..,,,.
Territoire Iiidieii. ") ..
Alaska ,..,., .. f^""
encore organisé.
Tucson.
. , . .. .Yankton.
Washington.
Boisée City.
Helena.
Santa-Fé.
Cité du Lac-Salé.
Olympia.
Cheyeune.
Tabiequab.
Sitka.
Les K ri j 1( ' ,t';pt ^oni appelés la Nouvelle- Anglel erre ^ ayant été
presque : n*'*^i, 'nenl peuples d'dlord par des émigrés de la Grande-
Bretag'ie,
ÉTATS-UNIS,
67
été
ie-
La Caroline du Sud se divise en districts^ et la Louisiane en
paroisses; ailleurs ce sont des comtés. Les subdivisions portent
ordinairement le nom de townskips ou de towns.
121. Monlagnes : Les monts Apalaches ou Alléganys,
à l'est, et les Montagnes Rocheuses, à l'ouest; toute l'im-
mense vallée comprise entre cps deux chaînes de montagnes
est arrosée par le fleuve Mississipi et par ses nombreux
tributaires. (V^ojez le No. 12.)
Plusieurs chaînes secondaires se rattachent aux AUéganys ; telles
sont les montagnes Vertes et les montagnes Blanches, séparées par
le bassin de la rivière Connecticat ; les montagnes Bleues de la
Caroline du Nord et de la Virginie ; les monts Cumberland, du Ten-
nessee et du Kentucky. etc. Les monts Ozarks s'étendent depuis la
rivière Rouge, affluent du Mississipi, jusqu'à l'embouchure du Mis-
souri, et de là par des collines jusque vers le lac Supérieur ; on les
croit riches en plomb et en cuivre.
122. Lacs : Les principaux lacs des Etals-Unis sont les
mêmes que ceux du Canada, et, de plus, le lac Michigan,
qui se décharge dans le lac Huron. (Voir No. 13 et 50).
Le lac Michigan a 117 lieues de long, 27 de large, et 333 de cir-
cuit ; il est assez profond pour recevoir des vaisseaux de toutes
grandeurs.
123. Baies : Celles de Passamaquoddy, de Penobscot,
de Massachusetts, de New- York, de Delaware, de Chesa-
peake, d'Apalachie, de Mobile, etc.
Les golfes, ou plutôt Sounds^ sont ceux de Long-Island.^
d'Albemarle et de Pamlieo.
124. Fleuves et Rivières : Le Mississipi et ses affluer <,
rillinois, rOhio, le Missouri, TArkansas et la Rivi e-
Rouge ; le Wabash, affluent de TOhio; le Connecticut ,ui
prend sa source dans la province de Québec et se jette ms
le Sound de Long-Island ; l Hudson, qui prend s,n irce
près du lac Champlain et se jette dans la baie dcNev» i )rk;
le Delaware. qui prend sa source dans l'Etat de New-York
et se jette dans la baie de Delaware; le Susqucha mah,
qui prend sa source dans le même état, et se jette dans la
baie de Chesapeakc ; le .^^otomac et la rivière James, qui
descendent des monts AHéganys vers la même ba;'^; le
fleuve Columbia, à Fouest des Montagnes Rocheuses, etc., etc.
Le Columbia ou Orcgon sort des Montagnes Rocheuses traverse
la Colombie, et arrose les t-^rritoires de Washington etd'Orégon, en
1
'îiJ;i i..j
■ê
68
tTATS-HNIB.
^■'tions intérieures se
\cF*^"^uie rapidité sans
/.• ;f*.^i(léi"ible, ne fut a
passant pnr Pinlnoy Ctry, Walla-WftUa, Vancouver et Astoria, Son
coiifd est de 1200 milles,
\illui1sim arroso l'elat de Now-York. passp à L insiiip^btirg, Troy,
Albîitiy, Iliidson, Culskill, Poughkeepsie, N'ewburg, (;t New- York.
V^,»- 125. Canaux, chemins de fer^ etc. : Les communica-
..iJ'-'tions intérieures se sont multipliées aux Ltats-Unis aveo
exemple. Leur premier canal, peu con-
ichevé qu'en 1802; aujourd'hui^ la lon-
U^ Loueur totale de ci3ux qu'on a construits est d'environ 4,500
* milles; parmi les plus importants sont le canal Évié^ de
3G4 milles ; le canal Ei'lê et Ohlo^ de 309 milles, et le canal
do Pciisylvanie^ de 276 milles y compris 36 milles de
rait'VOaa. Leur premier chemin do for ne fut ouvert
qu'en 1827, par la compagnie Delaware and Hudson
Coal Companij, depuis leurs mines ju.squà Homesdale,
distance do 4 milles. Au l«r janvier 188l\ le réseau des
chemins de fer de l'Union comptait 104,813 milles, plus
10 97t) en construction.
Les i)lus longues voies feircessont: celle de Buffulo à Boston
longue do 530 railles. <.-t celle da pacifique (Pacific [{ailroad) qui a
plus de oOOO milles en lorirueur, îraver.~e l'Union de lest à l'ouest,
Rt relie New-York à Saii Francisco, le New- York du Pacifique.
1 eur marine à vapeur était en 1880, de 4,169,584 tonneaux. Leurs
routes publiqui^s, passables sans êtres belles, sont extrêmement
nombreuses Ils ont 46,231 bureaux de poste, sur une route de
343,618 milles de longueur. L r service postal coûte $22,8i6,ll2.
Le montant du capita". dépensé dans la construction des chemins
de fer était estimé, eu 1882, i\ $5,577,996,950.
Le réseau des lignes télégraphiques est immense (131,060 milles.)
î' y a 12,068 bureaux.
126. Climats, Sol et Productions: Nous avons déjà donné
(No. 15) UwO idée générale des vastes et ft>rtiles contrées
qui composent lUnion .Américaine. La culture des céréales
et des légumes, et l'éducation des animaux domestiques n'y
sont nulle part négligées. IjCs bêtes à cornes, moutons, porcs,
chevaux, beurre, fromage, pommes et cidre constituent la
grande richesse des états du nord ; le froment et le maïs, celle
des états du milieu et de l'ouest ; les céréales, et le tabac,
celle du Marylaud ; les céréales, le tabac, le coton et le sucre
(de la canne), eello de la Virginie ; le coton, celle des autres
états du Sud et du sud-ouest. Le riz est aussi l'un des
principaux produits des Caroiines et des bords inférieurs
du Mississipi. La Louisiane récolte jusqu'à 120 miliioûs
ÉTATS-UNIS.
69
;l:
de livres de sucre. Dans les parties les plus méridionales
(Géorgie, Floride, Louisiane), on a des figues, des orangées,
des citrons, den olives, la vigne et le mûrier à soie réussis-
Bent dans plusieurs endroits.
127. Les mines sont : celles d'or, dans la Californie, le
Nevada, le Colorado, l'Idaho, l'Arizona, le Nouveau-Mcxi- .
que, etc. ; celles de cuivre, près du lac Supérieur ; celles do
plomb dans le Missouri, Tlllinois, le Wisconsin, l'Iowa,
etc. ; celles de charbon, dans la Ponsylvanie, l'Illinois, l'In-
diana, le Kentucky, l'Tpwa^ i" Arkansas, etc. ; celles de fer,
dans presque tous les Etats-Unis, etc. Le marbre et l'ar-
doise abonuont, surtout dans la Pensylvanie, le Vermont,
et le New- York. 11 y a beaucoup de sources nnnérales ;
les plus célèbres sont celles de Saratoga et de Ballstown
(New-York). Les plus importantes salines sont celles de
Saliaa, près du canal Erié, et de la rivière Grand-Kenhawa,
dans la Virginie.
La production des métaux précieux a été, en 1875, do $80,889,-
037. (Jest lo Nevada qui en a fourni le plus ($40,478,369). .\irôs
lui vient la Californie qui a. produit, $16,326,211. Le pi c:''^ du
Missouri couvro un espace de 3,000 milles carrés, prés do là sort
deux monts de fer presque pur, couvrant une superficie de 6 milles,
La production des métaux précieux a été, en 1880, de $80,167,000,
dont $33 522,182 dor, et $40,005,364 d'argent. C'est le Nevada
et la Californie qui en fournissent le plus. Le plomb du Missouri
couvre un espace de 3,000 milles carrés, près de là sont deux
monîs de fer presque pur, couvraat une superficie de 6 milles,
On trouve enccwo dans les Etatg-Ubis, le gypse ou plâtre, la cou-
])prose, lalun, lo cobalt, le zinc, le manganèse, etc. Les aourcea
d lîuilo de pétrole les plus productives sont en Pcnsylvanie.
128. Commerce: Il n'est aucun pays après la Grande-
l'retagne, dont le commerce soit aussi étendu que celui des
Etats-Unis. Les principaux articles d'exportation sont le
coton, le blé, lo maïs et les autres grains, les farines et le
biscuit, les produits des manufactures, le tabac, le bois, la
potasse et la perlasse, l'or et l'argent monnayés, le poisson,
le riz, io bœuf et le lard salés, etc., etc.
Exportai iOuâ ou I8a2,;ii7i'6, 720,000. Importations, $743,772,000.
129. Manufactures : Pans toutes les parties do l'Union,
mais particulièrement dans le llhode-Islund, lo Connecticut,
lo Massachusetts, lo Maine, lo New- York, le New-Jei*sey,
la Pensylvauie, le Delawaro ot l'Ohio, il y a des manufao-
t lires do coton, de draps, do toiles, de fer et de cuivre, de
verre, de faïence, 6to., etc., ^*^
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% Il
70
iSTATS-imiS.
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En 1880, il y avait dans tons les États-Unis, 253,841 mnnufflc-
tures, ayant un ca]»ital de $2,790,223,510, employant 2,738,930
personnet., et produisant pour $5,30!) 007,706.
130. \illc$, : Washington agréablement situé sur le
Potomac, dans le district do Columbia, est la capitale fédé-
rale de l'Union depuis 1800. Elle est la résidence du Pré-
sident et le siège du Coni2;rùs. La grandeur et la régularité
de Sf>n plan en foraient à li fois une des plus populeuses et
des plus belles villes du inonde, si sa |)osition lui assurait
les relatio'^'^ commerciales que possèdent Now-York, Phi-
ladelphie, ijaltimoi., etc. SapoDulayon, en 1880. était
de y»m^ liabitants. '^^ ^, 0 ^ ^ ^
J,e Capitole est le plus bel édifice do Washington et de tous les
Élats-LJnia. Il est bâti en marbre blanc et placé sur une éminence
de 90 pieils au-dessus du niveau du fleuve ; sa longueur est de 754
pieds, et sa largeur de 324 Son dôme, qui s'élévc à 300 pieds au-
dessus du sol, est couronné par une statue de la Liberté. C'est au
Oapitolc que se tiennent les sessions annuelles du Congrès et de la
Oour Suprême Fédérale.
WasLii gton renferme une belle bibliothèque, plusieurs établisse-
ments d'instruction, un observatoire et un grand arsenal de marine.
Le port de Wasliin<^ton est excellent et accessible aux plus grands
bâtiments
Les villes principales sont J^ew York, la plus peuplée
de l'Amérique et il plus commerçante de Tunivers après
Tjondres, — population, en 1880, 1,206,000; Philadelphie^
autrefois la capitale, grande, bâtie avec une régularité ex-
trême, très industrieuse, remplie d'établissements scienti-
fiques, de bienfaisance, et autres, — population, 847 170 ;
Brooklyn^ séparé par un chenal étroit de New- York, dont
il partage l'immense activité, possède un bel arsenal de
marine, relié à New- York, par un pont suspendu gigantes-
que, de 2,000 verges de longueur, et dont la construction a
duré 16 ans, — population, 566,663 ; Baltimore, centre de la
catholicité dans les Etats-Unis et siège d'un archevêché, -po-
pulation, 332,313 ; Boston^ une des plus intéressantes villes
delUniou et la seconde en commerce,-population, 362,839 ;
Chicago^ sur le lac Miohigan, gra de ville commerçante de
503,185 habitants, vaste entrepôt s produits agricoles des
états de l'Ouest, à destination de xSicw-York, de Boston et
de l'Europe ; la Nouvelle-Orléans, eentre commercial des
états du sud-ouestj—population, 2 190; Cincinnati^ \&
*' reine de FOuest^ " ville savante ei xtraordinairement in-
dustrieuse, vaste entrepô ' ^ blés. ^arines, des viandes
Il
lapon rOcéaoïc," etc-pu^-y; ' ,y,,o.
gène-carbonô , U P uB iB.g^^^^^^ pieds ^^^^/^^^^^^^
.;,.;/. longue duno lie ^^^ ^^ ^^ 3^,. ,„ ^^ f ^^'^^ ?.i,Uade\pbic, le
édificea sont l ^^^^''^^^^Yovk est avec «f ^o^;;^„\,, ^e mode, et
et en 1'^^^^^^"^ 'commerce <le librairie, ^^^^'''^'y^ a^uu nombre
centre prmapal du corn ^^^ constamment ^«^P^^ ^^ .^trées
des beaux-arts etc^i^^l ^^ y compte paian^> ^^
i,nmcnse à^;^^''f:^^ ^L plus riches c^toy^^^.rlue l'^n nomme
et sorties de f J\;^ ^Ji^Sbattan et dans f ^/^ j^J^^^ement d'un
plaisance dans 1 ûe ûe i ^^^ ^^,^^1 large seuie
Long-ïsland, Boparee de la ^^ ^^^., ^,^
quart de lieue ...^ ville des ^♦«:^^-^"f/piu9 beau de
^ Pliilade'phie ^^t ^ ?4 ^^ ses raa^^^^^^^^T-v.m*^nt construit en
la richesse et la super 0^^^^^ ^^,, ^^\^^Sb Ses machines
^«rS.:^r H— - S^I^r r&aire am.
vUle qu-eul lien on 1» - ^^^ ^,. ^^.^^ _^, ^^„.
sont accdDianu,s "<* . ■. i^ „\us d eti
brisseLnentslittcraires,a«^ entretenus. Le f^^JJ^^^^J^ ^^^Ine et de
d'écoles, eid hôpitaux bien ^^^ ^^^^^ ^/''''^;, les Parmi les
nombreux «haniiers j ^^^ d'ctre cii^s d ^^irons est
i,
r
72
ÉTATfl-UNIS.
'
Toutes les grandes villes dea Étata-Unia sont des centres d'une
industrie et d'une activité eana bornes. Les édifices sont générale-
ment bruî3 en brique, quelques-uns en pierre de taille, d'autres avec
un frontispice en raaibre, et beaucoup avec des b.ilcons ou des
galeries do fer, Los églises sont en très-grand nombre, à cause de
la diversité des cultes , elles sont d'une architecture élégante, quoi-
que souvent irrégulière. Les rues sont larges, propres, bien pavées,
bien éclairées, pourvues d'aqueducs et do pompes t\ feu ; des jar-
dins publics, des places et des promenades, plantées de beaux
arbres, contribuent à les assainir.
On trouve dans presque toutes les villes un ay^wd nombre déco-
l.s, des hôpitaux, des maisons pour les pauvres et les orphelins,
des sociétés do cora'nercc, des banques, des associations religieuses
rt savantes, dea musées superbes d'histoire naturelle, de» galeries de
luiuuire, etc. Plusiears des asiles pour les orphelins et des hôpitaux
sont cotjfiés aux Sœuva do (!!haiiié,
NoBS ne fiiiirions point do nommer les villes qui se sont élevées
dans toutes les parties do 1" Union, et que les besoins d'un immense
commerce iuléi-ieur multiplient chaque année comme par enchante-
ment, Burtoutjl-ins h'i états de l'Ouest.
D'aj)réb le^censement de 1880, il / a vingt villes dont la
population dépasse 100,000 habitants. Parmi elles, et celles dont
la ])opulation est moindre, on remarque encore: Buff.ilo, ' près
(lu lac trié, sur le grand canal do \omst^ uni t\ Boston par uu
chemin de fer de 530 railles ; Providence, capitale du iîhode-lsland,
tri's-manufactinière ; LouisvUle, près des chutes de l'Ohio, rendez-
vous de milliers do chaland.^ et d'une foule do vapeurs ; Pittsburg,
au coufluuut de l'AlUgany et de la Monongahéla, qui forment
rOhio, ville qui a des fabriques de toutes sortes, ceutro d'un vaste
commerce, unie à la Nouvelle-Orléans par TOhio et le Mississipi, h.
Philadelphie par le Peiisylvania Canal and Rail-Road, et qui com-
munique par le moyen d'uin canal avec le lac Érié, la houille
abonde dans cette contrée. Lowell, dans 1© Massachusetts,
rern[)lio do manufactures do coton, de laine, etc. Richmond,
capitale do la Virginie, fabriques de clous, d'armes, de voitures,
do selles, de soulie s, ctc , il y a aussi une fonderie de canons;
Troy, sur IMIudson, à G milles d'Alhany, connu par ses fabriques
d'arnie?, ses toileries et ses fonderies.
\'oici les noms de quel3[ue3 autres : Portlaud, dans le Maine,
ville de commerce pour le bois et le poisson, son port, l'un des plus
beaux de l'Amérique, est cclairô par uu pharo haut de 85 pieds ;
Portsmouth, seul port de mer do Now-Hampshire, et Concord, jolio
ville, capitale du mômo état ; Salem, à 5 lieues de Boston, riche pui-
ses fabriques, ses pôcherie'î, et son commerce avec les Indes-Orien-
tales; Newburyport, Nantuckctet Now-I3edford, villes fameuses par
leurs entreprises baleinières i New-llaven, sur le golfe do Long-
Island, possède l'an des plus anciens et des plus fioris&ants collèges
des États-Unis ; Hartford, ville charmante, sur le Conuecticut, ayant
un collège et une institution célèbre de sourds-muets ; Utica et yche-
nectady, sur le grand canal Érié, auquel, comme beaucoup d'autres
^W-^SJ^^if;'
. *-..-V ':a»r .
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(des
de
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peg,
tar-
ins
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ina,
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litu
ÉTATS-UNIS.
73
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▼illee, elles doivent leur prospérité toujours cronsante ; Ncwark,
principale ville du New-Jersey, rcpommô par ses fabriques do sou-
liers, ses carosf^es et son cidro ; Wilinintçlon principale ville du
Delaware, entourée do 100 fabriques de farine, do papier, do fer, do
poudre, etc ; Georgetown et Alexandria, près do la ville fédérale,
connus par leurs ctabliascmcnts d'éducation catholique; Norfolk,
poit excellent, vers l'embouchure de la rivière .lames, principal
ren(kz-vous de la marine nationale ; Havannah, en Géorgie, niarehn
célèbre de riz et de coton ; Mobile, dans TAlabama, principal d^' bou-
ché du coton de cette état, sujette aux maladies pestilentielles,
enfin, Rochester (N. Y.) justement surnommée la vilks des fleurs,
et célèbre par son excellente bière allemande (Jaiji'T béer). On
trouve dans cette ville la plus grande monufacture de voitures et
de tabac de tous les Btats-Unis, un riche musée et un observatoire.
131. Population: La population des Etutn Unis était,
en 1880^ de 50,155,783 habitants, compo^éo de blancs, do
nègres et d'indiens. Les blancs appartiennent principa-
lement aux races anglaise, germanique, irlandaise, écossaise,
française. Les nègres et les indiens sont au nombre de
6,580,793. Ces derniers habitent principalement les oon- \
trées voisines du Mlssissipi et toutes celle? qui sont situées \ji
à l'ouest de ce fleuve jusqu'à l'Océan. Les Chinois sont ^
principalement en Californie; il y en a 105,613.
L'immigration porte annuellement aux Etats-Unis environ 200,
000 âmes. On a calculé que de 1820 à 1882, le nombre des immi-
grants a été de 11,597,181. Sur ce nombre l'Irlande figure pour
3,065,76 1 ; TAllemagne pour 3,002,027, et l'Angleterre pour 894,444.
Ce mouvement d'émigration vers la République américaine devint
au Canada une plaie sociale, mais il s'est ralenti. Il j avait en 1880,
aux Etats-Unis, 717,157 Canadiens ou descendants de Canadiens.
132. Religion: Il n'y a point dans les Etats-Unis de
religion établie par l'Etat; tous les cultes laissés au libre
choix du peuple, ont une égale protection devant la loi. Il
n'y a d'exception que dans le New Hampshire, où les catho-
liques romains sont exclus des charges politiques. Les sec-
tes les plus nombreuses sont les Méthodistes, et les Presbyté-
riens. Le catholicisme, par ses rapides progrès, surpasse
déjà toutes les sectes protestantes, prises isolément, ^6,370,-
858, c'est-à-dire -J de la population totale.)
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74
ÉTATS-UNIS.
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133. L'Éducation n'est nulle part plus universellement
répandue qu'aux États-Unis. Les écoles sont très-multi-
pliées dans toutes les campagnes, ainsi que les Académies,
espèce d'écoles classiques, dans les villes et dans les bourgs
considérables. Il y a environ 200 universités et collèges,
et 70 séminaires de théologie, y compris une trentaine de
scminaircs cl collèges catholiques Les plus célèbres institu-
tions littéraires sont l'université de Harvard à Cambridge,
près de Boston, et le collège do Yale i\ New-Haven, dans le
Connecticut.
On pourrait encore nommer j)lusieur3 grands établissements pour
réduoation des demoiselles: les maisons d'instruction pour les
sourds-muets ; l'école nationale militaire à Wcst-Point, sur la
rivière lludson; les écoles de droit, de médecine, etc., etc.
Lii pre.sse périodique est la grande institutrice des masses aux
États-Unis. On y comptait, en 1880, ll,'i03 journaux, dont 980
quotidiens, avec une circulation de 3,637,42-1
134. Gouvernement : Les Etats-Unis sont une républi-
que fédérative. Chaque État particulier est indépendant
des autres, et se donne à lui-même des lois dans tout ce qui
ne regarde que ses intérêts locaux ; le gouvernement géné-
ral, ou le Congrès, est chargé de défendre le p:iys en cas de
guerre, de régler le commerce, de traiter avec les puissan-
ces étrangères, etc. Il est composé d'un président, d'un
vice-président, d'un sénat et d'un corps de représentants. Le
président et le vice-président sont nommés tous les quatre
ans, par de?» électeurs qui S3nt eux-mômes choisis par le
peuple. Le sénat est composé de membres élus pour six ans
par les législateurs des différents états, dont chacun en
envoie deux au Congrès. Les représentants sont élus tous
les deux ans par le peuple ; leur nombre est réglé sur la
population de chaque état.
Les législatures particulières sont composées d'un gouverneur,
d'un sénat ou conseil législatif et d'une assemblée de représentants
Plusieurs états ont aussi un lieutenant-gouverneur.
135. Voici quelques-unes des curiosités naturelles des États-Uuis»
les plus dignes d'attention : 1 <=> Dans le New-Hampsbire, la ^orge
(the Notch), ou le défilé des montagnes Blanches. 2 '^ Dans l'état do
New-Yoïk, la chute de Niagara , la chute de la rivière Mohawk, près
d'Albany ; les eaux minérales de Saratoga et de Ballstown. 3 ® Dans
la Virginie, le pont naturel sur la rivière Cedar, dans le comté de
Hockbridge. Ce pont a 90 })ieas de long et 60 de large, sur une
épaisseur de 40 ti 60. Il est élevé de 200 pieds au-dessus de la
\
MAINE.
75
rMère qu'A traverse ; sa fonne est celle d'une arcade régulière, élé-
gamment appuyée sur les deux piliers qui la terminent. Il 7 a an
autre pont de cette espèce dans le comté de Scott. On voit encore
en Virginie des cavernes profondes de 300, de 400, et même de 900
ii.eds,ornée8 de stalactites. 4® Dans la Caroline du Nord, comté de
Stoke, le mont Ararat ou Pilot. C'est une vaste pyramide tronquée,
de la hauteur de plusieurs mille pieds ; au-dessus, ou en voit une
autre qui ressemble à un clocher de la hauteur de 300 pieds, et dont
la base n'a que 200 pieds de diamètre. 6® Dans le Kentucky, le
Tennessee et la Géorgie, des cavités souterraines longues de plu-
.sieurs milles, où les aborigènes, t\ ce qu'il paraît, déposaient autre-
fois leurs morts, et d'où l'on a tiré des momki [a] et une assez
grande quantité de nitre ou salpêtre.
MAINE, {h)
136. Le Maine a pour bornes la province de Québec, le Nou-
veau-Bruûswick, l'Atlantique et le New-Hampshire. C'est l'état Is
plus septentrional de l'Union, il égale en étendue la moitié environ
de la Nouvelle- Angleterre. Jusqu'en 1820, il a formé partie da
Massachusetts sous le nom de District du Maine.
Le Maine est un pays accidenté, sillonné de nombreux cours d'eau,
parsemé de lacs, et dans sa partie septentrionale, couvert d'épaisses
forêts. Ses cotes, singulièrement découpées, assurent au commerce
maritime de belles et profondes baies et des ports nombreux. À
l'intérieur, sol fertile ; en général, il promet plus aux pâturages
qu'à la culture. Les habitants du Maine s'occupent beaucoup de
construction navale et de navigation.
Baies: Celles de Penobscot et de Gasco, etc.
Principales rivières : Les rivières Sainte-Croix, Penobscot, Kéné-
bec, Androscoggin et Saco ; le cours supérieur de la rivière Sainte
Jean.
Lacs : Shoodi, Sebago, Grand Lake, Molechunkamunk et Moose-
head, le plus grand de la Nouvelle-Angleterre x,^
Commerce : Grandes exportations de bois, de poisson, de bœuf,
porc, etc. On exporte de la glace dans les états du Sud et de l'Ouest
et jusque dans les Indes-Occidentales.
(o) Depuis lo lac Erlé jusqu'au golfe du Mexique et le long du Missouri
jusqu'aux Montagnes Roohouse.s. on rencontre dos restes d'où vracies con-
sidérables : fortitications, tumuli ou monticules de torro remplis de (Sque-
lettes, murailles parallèles en pierres ou en terre, ouvertures soutoTaines,
rochers avec des inscriptions hiéroglyphiques, idole.', coquilles, mnnieS)
etc. On attribue ces monuments à un peuple très-différent des indijîènes
actuels.
(6) Nous ajoutons ici quelques chapitres en faveur des jeunes gens qui
Be préparent aux épreuves du baccalauréat, à l'Université Laval.
i! Il
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76
NEW-HAMP8HIRK.
137. Villes : Augusla^ capital©, située sur la rivière Kéuébec, à
60 milles de son embouchure, possède un grand arsenal et une
Bupcrbe maison d'état (State-House), population 8,866 habitants,
l'ortltind, h l'entrée de la, baie de Lasco, lu plus grande; et la plus
commerçante ville du Maine, reliée parla voie ferrée d« Grand Tronc,
à Qiubec, Montréal, Toronto, Détroit, etc., durant les mois d'hiver,
les vapeurs océaniques canadiens viennent dans ce port l'un des
principaux débouchés commerciaux des grands lacs, dont cette ville
exj)()rle le bois, les farines et les grains et l'un des porta les plus
actifs i)Oiir la j>ôclie < le la morue et de la baleine; la population,
33,810 liîibiiauts BlUkj rr, sur la rivière Penobacot, un des
plus grands luiirciiis do bois de conslru<Mion qu'il y ait au
monde. Balh, remarq^iable par ses chantiers de constr'ictious. Saco,
Bid(hfortl, (iai'dîicr ci Hollowi'l, villes florissantes. WallervUle^
siège d'un collège de ce nom ; Brunswick, où est le collège
Bowdoin.
Population du Maine, en 18S0, 648,936 habitants, dont 50,500
catholiques.
>' -
NEW-HAMPSHIRK
138. Le New-Hampshire, situé entre le Vermout et le Maine, est
un pays montueux. Il est traversé i)ar les montagnes Blanches,
dont les pics élevés, quelquefois couverts de neige j)eudant une
grande partie de l'année, ont reçu les noms brillants de Washington,
d'Adams, de Jefferson, de Franklin, etc. Les grands dépôts grani-
tiques qu'on trouve sur ses frontières l'ont fait appeler \ Etat de
Granité. Les scènes pittoresques qu'offrent ses montagnes, ses
rivières, ses cascades, lui ont aussi valu le nom de Suisse Améri-
caine.
Le New-Hampshire est gêné dans son commerce maritime par Ifl
peu d'étendue de ses côtes, qui n'ont que 18 milles de longueur;
mais il se distingue par ses productions agricoles, et l'état floris-
sant de ses manufactures. Il est arrosé par le Merrimac et le
Conuecticut, ses i)rincipa!e3 rivières. Lo lac Winnipiseogee est le
plus grand et le plus beau de ses lacs.
139. Villes : Concord, capitale, agréable et florissante, située sur
la rive droite du Merrimac, population, 13,843; PorlsmouLh^ ex-
cellent port de refuge, acquiert une grande importance par ses fa-
briques de cotonnades, de mousselines, de bonneteries, etc; Mati-
cliesieTy la plus importante ville de l'Etat, remarquable par l'activité
de ses manufactures ; Hanovcr où se trouve le collège Dartmoutb,eto.
PopulaliuQ du N^w-Hampâhire . en 1880, 346,991.
m
YIRMONT.— MASSACHUSETTS.
77
îc, À
>00
VERMONT. -^
140, Le Vermnnt, entre le New-Hainpshire et Tctat de New-York
est séparé presqu'en deux parties égales par les Montagnes Vertes,
{Green Mountains, verts monln) qui le traversent dans toute sa lon-
gueur, et lui ont donné son nom. Il est arrosé, à l'est, par le Gon-
nsrtiCM^, qui lo sépare du NowHampshire, et \ l'ouest, par le lac
Champlain.
(let état, montueux, sans côtes maritimes, doit ses richesses à la
grande fertilité de son sol. Tous les grains y viennent en abon-
dance ; les troupeaux y sont nombreux ; il s'y produit plus de
beurre et de laine qae dans les autres états de la Nouvelle Angle-
terre. Le lac et le canal Champlain, différentes lignes de chemins
de fer, mettent le Vermont en communication rapide avec les grands
centres commerciaux de 1" Union et du Canada.
14t Villes: La capitale est Montpeliei% située sur la rivière
Winoodki, — population, 6,000 h. ; Durlinglon, la ville la plus com-
merçante du lac Champlain, siège de l Université de Vermont,
population, 11,365; Bcnninglon, célèbre par la victoire que le gé-
néral Stark y remporta sur un détachement de l'armée de Burgoyue,
le 16 août 1777 ; Norwich et Middlebury y possèdent, la première,
une université, et la seconde, un collège ; Rutlaud, Windsor, etc.,
villes florissantes.
Population du Vermont, en 1880, 332,286 habitants.
MASSACHUSETTS.
142. Le Massachusetts est le plus ancien et le plus important dos
états de l'Est. C'est aussi un des ôtats les plus distingués par la
densité de sa population et l'esprit d'entreprise de ses habitants. Il
est borné, au nord, par le Vermont et le New-Hampshire, à l'est, par
l'Océan : au sud, par le Rhode-lslandet le Connecticut ; à l'ouest,
par l'état de New- York.
À l'est, le Massachusetts présente un sol généralement uni ; au
milieu, vers la rivière Connecticut qui le traverse, surface ondulée ;
à l'ouest, des montagnes dont quelques-unes ont une hauteur de
plus de 3000 pieds. L'océan Atlantique a creusé les belles et grandes
baies de Massachusetts, du cap Cod, de Buzzard, et découpé cette
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NEW-YORK.
presqu'île hardie que termine le cap Cod, le Kiarlane (Cap dei
Quilles) des ancieng Scandinaves (a).
L'attention donnée à l'agriculture est caractéristique au Massa-
chusetts ; les manufactures y sont tri'S-actives, les pêcheries très-
étendues. Le Massachusetts tient le sccoud rang dans l'Union par
son comnierc • ; il est au premier par ses ' manufactures de cuir, de
coton, de hiiuc, de papier. Il revendique lea Lrois cinquièmes du ton-
nnge des vaisseaux employés aux p'cherics.
Aucun état de l'Union n'a plus de voies ferrées que le Massachu-
setts, in tenant compte de sa superficie. Le réseau de ses chemins
de fer rayonne dans tous les ï^ens, et ne laisse aucune ville de quelque
importance isolée de Boston, la capitale
M3. Villes: Boston, qui compte aujourd'hui environ 365,000
Ames, en y compren:int Charlestown, Cambridge et Roxbury, la
ca|utale littéraire de l'Union, centre de comin<^rce entre le Canada,
les Antilles et les Indes-Orientale.-!, et rivalise avec New- York pour
la multiplicité de ses relations avec les grands centres commerciaux
de l'Amérique et de l'Europe ; Cambridge, ville de 63,000 habitants,
siège de l'Université d'Harvard, la plus ancienne des institutions
littéraires aux Etais Unis; Amhtr l, WilUamsUiivrij qui possèdent
descollèg'S florissants; LoioeU, grande ville manufacturière de
60,000 habitants remarquable par son industrie cotonniôre, par
ec:? toiles imprimées, ses lapis, etc ; Springfield, ville de 33,000
habitants; c'est le grand arsenal des Etats-Unis; on y fabrique
beaucoup d'armes à feu ; Wc/;t?,s/c?', ville industrielle de 68,000
habitai» ts, importante par ses forges et ses fonderies, etc.
Population du Massachusetts, en 1880, 1,783,000 liabitants.
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NEW- YORK.
144. L'état de New-York que ses richesses et son importance
font appelor quelquefois i^État Impémal (Empire State), est borné au
nord par le fleuve Saint-Laurent et la province de Québec ; à l'est,
par le Vermont, le Massachusetts et le Connecticut ; au sud-ouest,
par le Ne w-,1 ersey et la Pensylvanie; à, l'ouest parle lac Érié, la
rivière Niagara et le lac r)ntario. C'est l'état le plus populeux de
l'Union ; il compte 5.082 871 habitants.
(a) Le Massachusetts, le Rhode-Island, etc.,étaieot connus gous les
noragdo'Srinlan'Utcrrcûum) et do Hvitramannaland {terre des hommes
blancs) par les Islandais et les Scandinaves, qui y fondèrent des établisse -
neots en 1003, et y entretinrent des relations suivies jusqu'à la fin du
XlYmc e\èr-\e. (Tri\r Antiquitateg Amerimna,)
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ILLINOIS.
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Va dans son ensemble, l'état de New-York est un triangle, doni
Il base s'appuie sur les lacs et le taint-Laurent, et dont le sommet
touche à l'Atlantique. Sol accidenté, fertile, arrosé par THudson, le
Niagara, le Saint-Laurent et par de nombreux lacs, dont les princi-
paux sont les lacs Érié, Ontario, Oneida, Seneca, Cayuga. Cbam-
pliin et George. Les principales montagnes sont les monts Castkill,
au sud-est, les monts Seward, Marcy, etc , non loin du lac Cham-
plain. L'état de New-York esl à la fois un état agricole, manufac-
turier et commer^nt.
145. Villts : Alhat^y, capitale, ville commerçante de 90,000 Ames,
sur l'iludson, au point de jonction des canaux Ëriô et Charaplain.
Elle est le centre d'un grand commerce intérieur. Ncic-York, bâtie
sur l'île de Manhattan, à la jonction de l'Hudson et de VEast river.
Cest " la reine de l'Union, le c ntie de ses canaux, de ses chemins de
f(*r, de ses lignes de navigation, l'entrepôt el le débouché do son
commerce, le grand marché financier, le foyer des affaires et des
iilces. la rivale de Londres et la première ville de l'Aniirique
Sa population, qui n'était pas de 62,000 Ames en 1800, dépasse
aujourd hui 1,700,000, en y comprenant Brooklyn, Williamsburg,
fersey, grandes villes qui ne sont que ses faubourgs. Des services
réguliers de iteamers la rattachent à tous les ports des États-Unis
et de l'Amérique Anglaise," à l'Ar-iérique du Sud, à l'Europe, à
l'Asie orientale, à l'Australie. En 1860, le mouvement de son com-
merce dépassait $400 millions, et celui de sa navigation avec l'étran-
ger s'élevait à 8,000 navires et à 3,500.000 tonneaux. West Point,
au-dessus de New-York, sur l'HudRo;», oîi se trouve l'école militaire
des États-Unis; Newbjjfg, Pougjkeepsie, Catskill, Hïïdson, Troy
et Lansingburg, sur l'Hudson, villes florissantes; Schenectady , Utica,
Syracuse, Rochester, Lo'ctport efBuffâlo, villes très-importantes sur
le canal Érie; Rome, Aubiirn, Geneva, Ithaca, OswegKî; Elmira,
Plattsburg, villes prospères, etc.
ILLINOIS .A
146. L'IUinois est borné, au nord, par le Wisconpin ; à l'est, par
le lac Michigan, l'Indiana ; au sud-est et au sud, par la rivière Ohio ;
à l'ouest, par le fleuve Mississipi, qui le sépare du Missouri et de
l'Iowa.
L'IUinnois est un pays plat, «ouvert de forêts et de prairies, arrose
par la rivière Illinois, le Wabash, TOhio, le Mississipi, la rivière
Rock, etc , traversé par le canal Illinois, qui unit les lacs au Missis-
Bi\ii. L'agriculture y a pris de très-grands développements ; on y
élève de beaux bestiaux. La houille et le plomb y sont abondants.
Parmi les états de l'Onest, l'Illinois a le premier rang après TOhio ;
on le compté parmi les plus fiertiles états de l'Union.
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147. Villes : S]mngfieli1y rille de 19,743 habitante, capitale, si-
tuée presque au centre de l'état. ChicdijO; Bur le lac Michignn, avec
un bon port, et une population de 603,186 habitants, remarquable
par raccroissement rapide de soQ commerce intérieur et de ses ri-
cheases. La valeur <ie la propriété immobilière était éyaluéf>, en
1 854, ^ 1 8 niillions. Le montant d'affaires fait par Ch'icago en 1 880
était de 961 millions et demi do dollars, $3,875,279 pour les ex-
portations au Canada \ Guli')ia, près du Missi-sipi, au centra d'un
district riche en mines de plomb. Peoria, florissante, ngréable-
nient située sur la riviire Illinois. Cairo, au confluent de l'Ohio et
du Mississipi, grand ontiepot de céréales des états de l'Ouest à des-
tination de Niw-York, de Boston et de l'Europe. Jacksonville, où
est le collège des Illinois. Ulooinin{/lon, oh eo trouve une Ecole
Normale (Slate Normal School,) etc.
Population, en 1880, 3,077,871 habitants.
MEXIQUE.
148. Le Mexique est borné, au nord et au nord-est, par
les États-Unis, dont il est séparé en partie par le Rio gran-
de del NortG ; à l'est, par le golfe du Mexique ; au sud-est,
par lu république de Guatimala ; au sud et à l'ouest, par
rUcéan Pacifique. Sa superficie est de 744,000 milles.
Le Mexique fut découvert et soumis aux Espagnols par une troupe
d'aventuriers sotis la eonduite de Fernand Cortez, qui en fit la con-
quête, en 1521 (a). L'Espagne devait le posséder pendant 300 ans.
(a) " Velasquez. goiiverneur de Cuba, dans le dessoin d'illustrer son ad-
ministration par quelques découvertes, entreprit une petite expédition,
qu'il confia à Fernand Cortez. Celui-ci partit, en 1519, à la tôte do 600
hommes, 18 chevaux et quelques pièces d'artillerie, côtoya la presqu'île de
Yucatan, descendit à Tabasco, où il prit connaissance du riche et puissant
empire du Mexique, et fut fonder plus loin la colonie do Vera-Cruz : là il
secoua l'autorité de Vola^quez, et so déterminant à la plus hardie des en-
treprises, il brûla sa flotte ot marcha droit à Mexico. Il accompagne
néanmoins .«a témérité de toutes le? ressources de la sagesse ; sur sa route
il séduit, par sa politique autant qu'il subjugue par ses armes ; enlin il ar-
rive à Mexico, où l'empereur Montezuma croit ne pouvoir mieux faire que
do le recevoir comm'i ami. Au milieu des fêtes que lui prodigue ce prince,
Corfcz apprend qu'il a conspiré contre lui, et que les Espagnols ont péri à
la Vera-Cruz. Il marche au palais, se saisit audacieuseraent de Monte -
ziuna dans i-a capitale môme, et l'amène dans son quartier pour lui servir
d'otage. Cependant un d:ingor plus grand le menaçait Velasquez, outré
de ce qu'il appelait la révoltn do son lioutenant, envoyait Narvaôs à la tôte
de près de 1 000 fantassins et cavaliers pour remplacer CorteiB ou lo com-
battre ; c'était au moins lo double des forces de celui-ci. Cortez n'hésite pas
un moment» laissant la moitié do son monde à la garde do Mexi«oetde
Montezuma, il vole avec l'autre à la rencontre de Narvaès, le défait, et se
renforce de toute son armée. 11 revient aussitôt aux Espagnols qu'il a laii-
séa dans Moxioo, et que les Indiens serraient de près depuis son absence .
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Km 1821, une révolution brisa la domination espagnole. lie Mexique
fie constitua en empire, en 1822, et en république, en 1824. Des
lors, ce beau paya s'est vu livré à Innarchio Les Étuts-Uni.s lui
ont enlevé le Nouveau- Mexique et la Haute-Californie, en 1848
RJ)r(^s une guerre de 2 ans. Il a en à lutter, eu 1861, contre une
coalition de la France, de l'Angleterre cl de l'I^spagne. Après des
combats et des sièges meurtriers, les Français restés seuls dans la
lutte, entrèrent à Mexico, en 1863. L'empire fut proclamé, et Maxi«
milieu d'Autriche élu souverain du Mexique. En 1867, la révo-
!on a renversé l'empire, mis à mort Maximilieu et prociiuaC- lu
république.
149. Divisions : La république môxicaino se divise en 27
(itîits, un territoire et un district fédéral.
150. Las Montagnes du Mexique sont principalement les
(hrdiUères, qui le traversent sous le nom de Sierra Madré
et de Cordillère d'Anahuac. Leurs sommets offrent le spec-
ncle singulier d une suite de vastes plaines élevées de six à
huit mille pieds au-dessus du niveau de la mer. De ces
plaines on voit s'élancer dans les nues plusieurs pics qui
sont toujours couverts de neige, et qui cependant vomissent
sans cesse des tourbillons de flammes. Le plus remarquable
est le Popocatepetl, ou la montagne fumante, près de la
ville de Mexico.
Les terres s'élèvent en pentes rapides à partir des deux océans,
plis sétendent en ces vastes plaines, dont nous venons de parler.
Le plateau d'Anahuac est travers^; de l'est à l'ouest par une ligne
de volcans, dont les principaux sont le Popocatepetl, haut de 17,720
alors la guerre éclate avec fureur entre les deux peuples. Montezuma
voulant haranguer ses sujets du haut des remparts espagnols, en est tue,
et les Castillans sont lioureux d'évacuer la ville au prix de lour artillerie,
de leur butin, et d'un grand nombre des leurs. Lo reste allait périr dans
la fameuse vallée d'Otumba, sans la bravoure personnelle et la présence
d'esprit do Cortez, qui, dans la chaleur du combat, fond sur lo drapeau im-
périal, et saisit ce gage assuré de la victoire, qui devient son salut et celui
de ses compngnons. Ferme dans ses revers et toujours grand dans ses
projets, l'inébranlable général médite dans sa retraite la conquête nou-
velle du pays qu'il vient de perdre. Il reparaît bientôt assisté do la plu-
part dos nations voisines qu'il a gagnées par l.i. force ou par l'adresse; il
marche vers Mexico, l'attaque, et l'emporte en dépit do la défense désespérée
de ses habitants et des actions héroïques du jeune Guatimozin, leur nouvel
empereur. Ce prince tombe dans les mains des Espagnols, et devient mar-
tyr de l'avarice et de la cruauté de ses forcenés vainqueurs - ils retendent
sur des charbons ardents pour le forcer à dire oîi étaient cachés les trésors
do l'empire. Un do ses favoris partageait son supplice et so plaignait ; et
fnoi, lui dit tranquillement son princo, auia-ja donc sur un Ut cU roa^a f
lia chute de Mexico entraîna la soumission de tout l'ompire, et Cortez
après trois ans de campagne, au comble de la gloire et de la fortune, n'eut
olus à combattre que la défianco et l'envie, contre lesquelles il fut moins
neureux que contre les Mexicains. Il mourut en Espagne, tronte-deux
nus après, en 1556, privé de ses emplois- abreuvé do dégoûta, disputant ses
biens contre le fisc, et sa gloire contre la calomnio."— Lesaob, Atlaa HiHo»
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MEXIQUE.
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Mexique possède deux grandes presqu'îles, la vieille-(Jalifornit>,
couverte do montagnes rocheuses, et le Yucatan,
151. Climats et Productions. (Voir le No. 15): Les
côtes inuritimcs éprouvent une chaleur excessive et conti-
nuelle, qui les rend très-miilsainep ; on y cultive avec succès
la canne à sucre, le café, le coton, l'indigo, le cacao («) et
les autres productions des tropiques. Sur les terrains élevés
des Gordillôres, ou sur le fjrand plateau mexicain, l'on jouit
d'un air pur, d'une température constamment douce et agréa-
ablc ; le sol y produit avec profusion les grains, les pommes,
les pêches, les figues, les raisins, etc. Le maïs, qui se récolte
jusqu'à deux et même trois fois par année, forme, avec le
manioc (Jb) et les bananes (c), la principale nourriture des
habitants.
Le blé mexieaia/«stQ^rè34)eau et très-abondant. T<a moucht tein-
turière nommée cochenille, que nourrit une espèce de cactus, est un
grand objet de commerce ainsi que la vanille, plante dont le fruit
entre dans li composition du chocolat. L'agave fournit une boisson,
qu'on appelle pulgue, généralement en usage chez le peuple du
pays, un seul pied rapporte jusqu'à 160 pintes de jus par année
Parmi les animaux sont le jaguar (tigre), le couguar (lion^ l'ours,
le loup, le chevreuil, le bœuf \ bison) et le cheval sauvage, le
caïman, diverses espèces de serpents, l'agami {d) et une foule d'oi-
(a) Base du chocolat.
(6) Appelé aussi cas.^ave, arbrisseau do la hauteur de 5 à 6 pietfs, qui
porte deux ou trois racines semblables au panais, et grosses coin nio la
cuisse d'un homme. Il est très -fécond; un nrpent de terre planté do ma-
nioc nourrira 6 fois plus do personnes qu'un arpent du meilleur froment.
On le propngo par rameaux. La racine préparée tient Hou de pain ; on en
tiro aussi une boisson qui vaut la bière.
(c) Le bananier est avec les cocos et les dattes la nourriture d'une im-
raenso portion du gcnro humain. Cette plante précieuse se propage par
rejetons qui portent des fruits au bout do 10 ou 11 mois. Do la figo que l'on
coupe alors, sort un rejeton nouveau qui donne des fruits au bout de trois
niois. Tout le travail do la culture oorsisto ào^iper les tiges chargées de
fruits mûrs, et à creuser une ou deux fdis par année autour do la racine I
uro grappe de bannnes sur un seul trono principal en o mtient souvent 160
à 180, et pèse 70 à 80 livres. D'après M. de Huraboldt, le produit du bana-
nier est à celui du blé coramo 133 : 1. et à celui de la patate comme 44 : 1
On fait sécher les bananes au fcoloil comme les ligues. Pour en tirer d'*
la, farine, on les divise en tranches que l'on fait sécher au soleil etqu'op
l'ile ensuite dans un mortier.
(d) Oiseau échasu^^^ui ressemble un peu au faisan, long de 22 poucn»
courte queue, plu mage' soyeux, noir, excepté sur le bas du cou et la poi •
trino, une plaque do près do 4 p&ucos d'étendue, ornée des plus éclab.nt.«n
couleurs du paon, pieds et bec verdâtres. etc. L'agami est doué des qu4/-
lités sociales du ehien, intelligent, fidèle, sensible aux caresses, courageu.t
Pour défendre son maître, il se distinguo encore par un son de ventriloque
qu'il fnit quelquefois entendre, «n musique ordinaire est à peu près le «li
d'un dindon, il court trèg-vite, mais no vole que diQicilei»ent.
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nohwx r<»marquable8, etc. Du cf)t6 de la mer des Antillea sont des
forôta remplies d'acajou, de bois de Campêche \log toood), etc. Vers
)(< nord, il y a beaucoup de plaines entièrement stériles.
162. fMCS : Le lac Chapala, qui so décharge dan.s l'Ooéua
P.'icifique; le lac Tozcuco, devant lu ville de Mexico, etc.
153. nivières : Le Rio Grande del Norte ou le Rioi Bra-
vo del Norte, qui sépare le Mexique d(?s Etats Unis; le
(Colorado, qui se jette dans le golfe do Californie, et dont le
Mexique ne possède guère que l'c inbouchure ; le Rio Gran-
de de Santiago, qui porte le nom de Lerma jusqu'au lue
C.liapnla, et qui en sort sous le nom de Santiago, etc.
154. Mhifs: Le Mexique contient beaucoup de riches
uiines d'or et d'argent, outre celles do cuivre, d'étain, de
plomb, de fer, etc. Les plus célèbres aujourd'hui sont
colle de Real del Monte et Pachuca,Ji GOnijUcs de Mexico.
Les Mines du Mexique ont fourni plus des neuf dixièmes de tout
l'argent monnayé qui a cours dans le monde entier. L'exporlation
•le largeut a été, en ]874, de $15,000,000.
Exporiatioiis .t2G 000 000 I tui.oruitions, $29,000,000.
155. Commerce: Or ef argent, cochenille, sucre, farine,
salsepareille, indigo, vanille, jalap, bois de campêche, acajou,
peaux de bœufs, suif, etc.
156. Capitale, Mexico, une des plus belles villes du
monde. Elle est e^ituée sur un plateaij, près du lac Tczcuco
et de plusieurs autres petits lacs salés (a), dans une vallée
charmante qu'entourent de tous côtés des montagnes de por-
phyre. Elle est le siège de l'archevêché métropo
litain du Mexique, et d'une université. Les églises,
au nombre d'environ 60, les couvents, les hôpitaux,
les palais et les maisons, sont bâtis de porphyre et
d'amigdaloïde ; les rues sont spacieuses, bien pavées, bien
nettes et bien éclairées. Les campagnes voisines abondent
en vergers, en chîmips fertiles de maïs, en jardins remplis de
végétaux et embellis de riches parterres ; ces derniers étaient
autrefois construits sur des radeaux qui flottaient sur les lacs
qu'on vient de nommer. Cette capitale esta 7,400 pieds au-
dessus du niveau de la mer. Population, 28^)00 habitants.
Mexico est le centre où vient aboutir le double chemin de fer de
l'Océan Pacifique par Guanajuato et San-Blas, et de l'AUuntique
(a) Ces lacs feont plus éleTés que la ville, et malgré des travaux hydrau-
liques irainen.res, fout craindre qu'un jour elle ne soit gubmeiKee
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par Pueblft et Vem-Orua La lonfçiwiir totale des chemins de fer,
Malt, en 1876, do 'M2 milles
La cathmlralo «le Moxlco siirpaase en richesse lotîtes celles des
trjdeux hômisphôres , la biilustrade qui entoure le raaîtroautol est
^'urgent massif; on y voit nno lampe du môme métal, si vaste
^ que trois hommes entrent dedans pour la nettoyer ; les statues
de la Vierge et des Saints sont ou d'argent pur ou recouvertes
d'or et do piorros jiréciouses.
\ * . Mijxlc^» renferme encore un superbe hc'itel des monnaies, une
(j Vcole des mînbs, unoWadémio des bemix-atts, un jardin botanique,
- une ('c le de médecine, diverses nianufaclures, surtout d orfèvrerie
y;^' et de bijoiitcrie, de'carosses, etc. De semblables établissements S(»
N/ retrouvent i\ Guatimala kt dans les grandes villes do l'Amérique
^ méridionale. i
157. Villes principalesl'^u peut citer entre une foule d'autres,
Giiiulalaxara, ville (le 71,000 liitutants, qui po.s.^cle un évt;ché,
et une université florissante ; Pnebla, ville de 75,000 habitants, doDt
la grande place est ornée sur trois faces, de portiques, tandis que la
quatrième est occupée par une cathédrale qui rivalise en magnifi-
cence avec celle de Mexico ; Ouanaxuata, entouré de mines d'argent
les plus productives du Mexique ; Zacatecas, célèbre aussi ])ar ses
mines i'Oaxaca, dans une vallée délicieuse couverte de jardina et
de cactus ; Quérétaro, où Maximilien a été trahi par liOpcz; (lliolus
la le centre religieux des anciens Mexicains, on y remarque une
pyramide aztèque ; San Louis de Potosi, ville de 33,600 babitanti,
importante par sou commerce d<i bestiaux, etc., etc.
158. Le Mexique, avec des côtes maritimes très-étendues, est privé
de i)resque tous les avantages du commerce par le défaut de ports
et de havres. Ses côtes sont ordinairement d's bancs do terre sa-
blonneuse qui s'avancent au loin dans la mer, et qui no laissent aux
navigateurs aucun chenal pour gagner ces rivages. Les meilleurs
ports sont Vera-Cruz, swr le golfe du Mexique, pour les vaisseaux
d Europe et des Antilles, et Acapulco, sur l'Océan Pacifique, pour
ceux qui vont aux Indes-Orientales. La population européenne de
ces villes est souvent moi.<^sonnéeparle3 ravages de h\ fièvre Jaune.
159. Gouvernement: DeptHs la chute de l'empire en
1807, le gouvernement est républicain.
Le gouvernement comprend trois pouvoirs : un Président, choisi
par le Congrès des états ; «ne chambre de Représentants élus par
le peuple, et un Sénat do 54 membres, nommés par le Congrès des
états. La durée de chaque présidence doit être de 4 ans.
160. Population, cnvironlH) millions, composée de orôoles,
d'indiens, de métis, de zamboSj de mulâtres et do nègres ;
il n y a que fort peu d'Espagnols.
KJl. HcUfjion : Les Mexicains, ainsi que les habitants de
l' Amérique Centrale et do toute l'Américjue Méridionale,
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■ -rf^-n. JL ^^ilja»;^
AMÉaiQUE OENTRALE.
85
foit profession de la foi oatholiquo, dont le culte y est ao-
compagné d'une grande splendeur.
162. Dalize : Sur la côte de la baie de Honduras, au sud-est du
Yiicatan, est la petite colonie anglaise de Ualize, appelée aussi le
Honduras anglais. L'6tenduo do son territoire le long do la cOte,
tisl d'environ 200 milles. Elle est importante par le bois de cam-
poche et l'acajou qu'elle fournit ou commerce. — Population, environ
30,000 habitants, la plupart nègres, mulûtres et indiens. Balize
forme une dépendance de la Jamaïque. ^ r . ,i j ^ .
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AMÉRIQUE CENTRALE.
1 63. On comprend sous le nom d* Amérique Centrale,
une grande partie de l'isthme étroit qui unit les deux Amé-
riques, et qui est baigné, à l'est, par la mer des Antilles, et,
à l'ouest, par le Grand Océan. Ce pays touche, au nord-
ouest, au Mexique, et, au Eud-est, à la Nouvelle-Grenade. Sa
superficie est d'environ 20,000 lieues.
Cette région, montueuse, boisée, remplie de volcans, formait
autrefois In capitainerie générale de Guatimala, et faisait partie de
la vice-royauté du Mexique. En 1821, elle suivit le mouvement
insurrectionnel de ce dernier pays et s'attacha à sa fortune jusqu'en
1824. À la chute d'Iturbide, elle se sépara du Mexique, se constilua
en république fédôrative indépendante, et prit le titre de République
Fédérale de P Amérique Centrale. Le 19 avril 1839, ù la suiro dune
entente paciOque, la confédération fut déclarée dissoute Lt3 états
séparés, indépendants,dÔ3 lors en guerre presque continuelle les uns
contre les autres, n'ont cessé de vivre dans un état voisin de l'anar-
chie.
164. Divisions : L'Amérique centrale comprend cinq
républiques indépendantes, savoir : Guatimala, Honduras,
San Salvador, Nicaragua et Costa Rica.
1G5. Montagnes : La continuation des Cordillères, qui
dans cette partie du continent, renferment un grand nombre
de volcans ; près de l'isthme, elles s'abaissent au point de
n'oflFrir plus qu'une digue de séparation entre les deux
Océans.
L'Amérique centrale a plus de 60 volcans actifs ou éteints, qui
sont disposés en ligne le long de la côte du Pacifique. Le plus
remarquable de tous est le Mapsaya qui lance vers le ciel une colonne
de matières incandescentes et tellement lumineuse, qu'elle permet
de lire pendant la nuit à la distance de 6 à 6 milles.
Baies : La baie de Honduras, célèbre par le commerce
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86
AMiRIQUe CENTRALE.
que les Anglais y font dos bois do teinture et de l'acajou ;
la baie do Fonseca, sur l'Ocôîin Pacifique
166 Lacs: Le Lac Nicaragua, qui communique parla
rivière Saint-Jean avec la mer des Antilles et au milieu du-
quel est un volcan toujours enflammé ; le lac Ldon, qui so dé-
charge dar.s celui de Nicaragua (a) ; sur ces deux lacs sont
situées deux belles villes qui portent les mômes noms.
Rivières: Le Saint-Jean, navigable sur un espace de 30 lieues
pour des barques d'un faible tirant d'eau ; le Rio Dulce, le Rio Mon-
tagua, lo Rio Ulua, lo Rio fiempa, etc
167. Climat, etc : Cet|^ contrée, Tune des plus agréables
du Nouveau- Monde, si ellp/n'était exposée aux tremblements
de terre, produit en abondance les grains, les raisins, le miel,
le coton, la vanille, l'indigo, la cochenille, etc. Il y a des
mines très-riches, d'or, d'argent, de mercure, de fer, de
/suivre, etc. ; mais on n'en tire aucun parti, i argent excepté^
dont on exporte une certaine quantité.
168. Commerce: Indigo, cochenille bois de teinture,
acjjou, vanille, sucre, coton, peaux de bœufs, de tigres, de
chevreuils, etc.
169. Villes: Guatimala (Guatimala la Nueva) oapitaie
de la république do ce nom C'est la plus grande ville de
l'Ajud^^îquo . gyr^ti-aljv .^ Elln possède un archevêché, une
>v*ùi*mrsité, pfiiflieurH~imflR0Tis d'éducation, une bibliothèque
\ puMiquo, etc. Population, environ 45,000 âmes,
"^ L^anciennc ville fut détruite, le 7 juin 1777, par un tremblement
de terre des plus effroyables. Dès le 3 juin, la mer agitée sortait
de son lit : les deux volcans, voisins de la ville, semblaient bouil-
lonner; l'un lançait des tor-'onts d'eau, l'autre des courants do lave
enflammée ; la terre montrait partout des crevasses aprèa cinq
jours d:ingois3e,=!, l'abîme s'ouvrit, et la ville, avec ses richesses et
huit mille fhrailles, senfonça dans la terre ; des courants de boue et
de soufre, en se jn-éci[titant par-dessus les ruines, les cachèrent à
jamais aux regards des humains
La nouvelle vile est ù quatre lieues de l'emplacement de l'a.i-
eienne, qui a été partiellement rebâlie.
Comayagua, capitale de Honduras, siège d'un évôché,
i'un collège et d'une université. Population, environ l^Q^OO
habitants.
(a) C'est pnr lo lue do Nicaragua qu'on veut construire un canal pour
joindre l'Océan Pacifique à la mer des Antilles; la plus grande ha.uteurao
la /i^n« (/c por<«jy« de ^ euua: n'est que do 21 toises et demie.
sa^
ÎLES DE L* AMERIQUE SEPTENTRIONALE.
87
San Snlvador, capitale de la république de ce nom, sçrande
et belle ville, situde aux environs d'un volcan, au milieu de
superbes plantations do tabac ; beaux édifices, manufactures
variées, un oommeroe actif et une population de 16,000
habitants.
Managua, capitale de Nicaragua, petite ville d'environ
7,000 babitants. Léon, ancienne capitale, belle ville de
25,000 habitants, siège d'un évêché, d'une université ; célè
bre par sa magnifique cathédrale, dont la construction a
coûté 5 millions do piastres.
San José, capitale de Costa R^a, population 26,000 hab.
170. Population: Environ li,500,000 habitants, dont
peut-être un cinquième créoles et une moitié indiens, en
fjfénéral chrétiens, cultivateurs et \ demi-civilisés. Il y a
quelques milliers de nègres. La langue espagnole est la
langue dominante.
171. Le Royaume des Mosquitos occupe le littoral oriental de Hon-
duras et de Nicaragua. Les Mosquitos ont toujours été ennemis
des Espagnols, qui n'ont pu les réduire. La chasse, la pêche, l'a-
griculture et le soin de leurs troupeaux sont leurs principales
occupationa. Ils ont été longtemps les alliés des Anglais. Depuis
1856, l'Angleterre a côdô le protectorat de leur territoire aux deux
républiques de Honduras et de Nicaragua. Population env? on 6,000
habitants. j — «^fT À m j
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ILES SITUÉES DANS LE GOLFE DU MEXIQUE.
172. Ces îles, nommées Antilles et Indes-Occidentales,
étaient autrefois habitée9,en partie,par les Caraïbes ou Can-
nibales, qui ont été presque entièrement exterminés par Us
Européens, depuis la découverte de l'Amérique. Elles sont
au nombre de près de 1000 îles, et ont une superficie d'en-
viron 95,000 milles.
173. Les Antilles peuvent se diviser en quatre classes,
savoir : les îles Lucayes ou Bahamas, et les Grandes-
Antilles, au nord ; les îles Caraïbes, à l'est ; et les Petites-
Antilles, au sud, c'est-à-dire, le long de la côte de la Co-
lombie.
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88 ÎLES SITUÉES DANS LE GOLFE DU MEXIQUE.
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Glimat : L'année des Antilles se partage entre les saisons de
sécheresse et d'humidité. Les premières pluies périodiques, qui
viennent du sud, commencent au mois de mai ; elles tombent chaque
jour vers mi.M, et se terminent le soir par des orages accompagnés
de tonnerre. Au bout de deux semaines, la terre et les arbres sont
couverts d'une riche et charmante verdure. Le temps alors devient
sec et beau, pas un seul nuage ne parait. Le soleil répand une
chaleur brûlante jusque vers dix heures du matin, ou jusqu'à ce que
la brise de la mer s élève ; c'est un vent frais et assez fort qui
souffle d» sud-est jusqu'à la nuit; tant qu'il dure, la température
est supportable, du moins à l'ombre. Aux ardeurs du jour succèdent
des nuits extraordinaircmeat claires et belles, et par-là môme sou-
vent très-dangereuses à la santé deeeux flui veulent en goûter la
fraîcheur et les agréments. La sais^^^^WieS&nôops et des ouragans
qui renversent et détruisent tout sur ieiii* "pacage, comprend les
mois d'aoCit, do septembre et d'octobre. Les pluies d automne inon-
dent la terre depuis le commencement d'octobre jusqu'à la fin de
novembre. Le vent du nord ensuite, et le bruit des Ilots qui viennent
battre les côtes septentrionales, annoncent une nouvelle saison.
Après quelques orages, mêlés souvent de grêle, les pluies se dissi-
pent, le temps s'éclaircit, et demeure constamment beau, frais et
agréable jusqu'au mois de mai.
1 74. Le sol des Antilles est excellent ; les productions sont
toutes celles des pays des tropiques, le sucre, le rhum, la
mêlasse, le coton, l'indigo, le cacao, le gingembre, le poivre,
l'aloès, le clou de girofle, la oanelle, le tabac, le maïs, les
ignames (a), l'acajou, le bois decampêche, les oranges, les
citrons, les ananas, diverses plantes médicinales, etc., etc.
1 75. Commerce : Tous les articles qu'on vient de nommer,
mais principalement le sucre, le café, le rhum, la mêlasse,
le tabac, le coton, l'indigo, les épices, les bois précieux et
les fruits, sont exportés des Antilles dans presque toutes
les autres parties du monde.
Le commerce extcrienr des Antilles s'élève annuellement à environ
$200,000,000. Celai des Antilles anglaises est do $54,000,000.
Les Antilles espagnoles, avant la révolution cubaine, comptaient
pour $100,000,000.
176. Population^ Religioiijeic. : La population totale est
d'environ 4,500.000 habitanta,composée de blancs,de nègres,
de mulâtres, d'indiens et de chinois. La population blanche
(o) Espèce do patatei dont los raoines sont grcsses, fonguesj couvertes
d'une petite pea de eouleur cendrée obscure, garnies de petites libres ;
elles ont une chair blanche, succulente et farineuse, quelquefois vineuse.
On les Uiange au lieu de puiu quand elles sont cuices.
ÎLES LUCATE8.
6d
compte pour un sixième. Les nègres, autrefois esclaves,
sont libres actuellement, excepté dans les possessions espa-
gnoles. Le catholicisme est la religion des Antilles espa-
gnoles et françaises, de la république d'Haïti, de la
république Dominicaine, etc. ; les Antilles anglaises,
danoises, hollandaises, suédoises sont protestantes.
177. Les Antilles appartiennent à différentes puissances
de l'Europe, la plupart à l'Angleterre, excepté les îles sous
le Vent que possède presque toutes, la république de Vene-
zuela, et l'île d'Haïti qui forme deux républiques indépen-
dantes. ^ ^.J^^!:!^
178. Antilles anaLtrSes : Leailes Lucayes ou Bahamas, la Jamaï-
que, le» CaymanSj'Tortola, Virgin-Gorda et Anegada, Anguilla, la
Barbouda, Antigua, Saint-Christophe, Nevis, Montserrat, la Domini-
que, Sainte-Lucie, Saint- Vincent, la Barbade, les Grenadines, la
Grenade, Tabago, la Trinité. — Population: 943,000 habitants.
Antilles espagnoles: Cuba (voir No. 183), Porto-Rico, l'île des
Pins, (Piuos).— Population : 1,900,000 habitants.
Antilles françaises : La Martinique, la Guadeloupe, la Dcsirade,
Marie-Galante, les Saintes, la partie nord de Saint-Martin, l'îlot Tin-
tamare. — Population : 274,000 habitants.
Antilles danoises : Sainte-Croix, Saini-Thomas et Saint-Jean. —
Population, 41,000 habitants.
Antilles hollandaises : La partie sud de Saint-Martin, Saint-Eus-
tache, Saba, Curaçao, Oruba, Buen-Ayre.-^Population, 32,009 hab.
Antille suédoise ; Saint-Barthélémy. — Population, 9,000 habitants.
Antilles vénézuéliennes : La Marguerite, Blanquilla, Tartuga, Ur-
chilla, les Roques, Aves, (les Oiseaux,) los Siete Ilermanos (les Sept
Frères).— Population : 27,000 habitants
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ILES LUCAYES.
179. Les îles Lucayes, ou Bahamas, situées au nord des
grandes Antilles, sont séparées de Cuba par le vieux canal
de Bahamas, et do la Floride par le golfe de la Floride.
180. Ces îles sont au nombre d'environ 500 ; la plus re-
marquable est celle de San-Salvador (No. 2). Biles ne sont
que des amas de pierres cale lires et de coquillages couverts
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ORANDE8>ANTILLB8.
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d'une faiblo couche de terre vésjétabîe, qui p'épuise après
quelques années do culture. Une partie des habitants des
îles Luoayea sont constamment occupés à retirer de la mer
los équipages et les cargaisons des vaisseaux qui vont se
briser sur ces côtes orageuses et remplies d'écueils. — Chef-
lieu, Nassau, dans l'île de New-Providence. Population
totale, 39,600 habitants.
181. Iles Bermudes. — Dans l'Océan Atlantique, sur la route de
Terre-Neuve aux Antilles, sont les Bermudes, au nombre d'environ
400, la plupart stériles, sans nom, sans habitants, et toutes d'un
abord trcs-diflBcile. La plus grande est Bermuda ou Long-Tsland.
Ces îles furent (lécou vertes, en 1522. ^mr Juan Bermudas, navigateur
espagnol. Elles appartiennent à l'Angleterre depuis 1612. Les
habitants au nombre de 13 000, Anglais, nègres et mulâtres, culti-
vent le tabac, des plantations de cèdres, des légumes et diverses
espèces de fruits propres au climat de l'Europe méridionale. Les
Bermudes sont un rendt -vous de la marine anglaise. Elles forment
une colonie particulière, administrée par un gouverneur et une lé-
gislature locale. Capitale, Saint-Georges, dans l'Ile du même nom.
Cette ville, de 3,000 habitants, est bien fortifiée, possède un bon
port, et est une station navale importante.
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GRANDES-ANTILLES.
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182. Les Grandes- Antilles sont Cuba^ Haiti, la Jamaï-
que et Porto- Rico.
183. Cuba, la plus considérable, et burnommée la Reine
des Antilles^ est traversée dans toute sa longueur par une
chaîne de montagnes au pieds desquelles s'étendent de vastes
prairies et des plantations sans nombre de sucre, de oufé,
de tabac, etc ; ce dernier produit est de la meilleure qualité.
Cuba exporte plus de 225 millions de cigares par année.
La cire, le miel, les peaux de bœufs sauvages, le coton et
les fruits sont aussi d'importants articles de commerce.
Elle est située à 130 milles au sud de la Floride, et à 85
milles au nord de la Jamaïque. Longueur: 761 milles;
largeur : de 80 à 135 milles. Cette île se divise en trois
,proviaoe8 ou intendances, [a) — S uperfioie 43,319 milles.
(o) Depuis 1868, Cuba. sonlev<?e contre l'Espagne, lutte arec des ohancei
diverses pour son indépeii'lun(^o
^. v:,.
GRANDES-ANTILLES.
91
Capitale : La Havane, grande ville de 205,676 habitants,
avec un port vaste, excellent et bien fortifié. C'est un cen-
tre immense d'aflfaires pour toutes les nations civilisées.
Elle possède un évêché, une université, plusieurs belles
institutions scientifiques et littéraires, une cathédrale, qui
renferme le tombeau de Christophe Colomb, un arsenal ma-
ritime et une grande manufacture de tabacs et de cigares.
Villes principales : Matanzaa, Santiago, Port-au-Prince, etc.
Population de Cuba, 1,414 000 habitants.
Avant la révolution qui la bouleverse en ce moment, Cuba comp-
tait 1,600 plantations de cannes h sucre, donnant un produit de
$50,000,000, et 9,600 plantations de tabacs, dont le produit annuel
atteignait $35,000,000.
184. Haïti, autrefois Saint-Domingue, a plusieurs chaînes
de montagnes, qui, vers le centre de l'île, atteignent la hau-
teur de 8 à 9 mille pieds, et toutes sont couvertes de forêts
magnifiques. Quatre Fleuves et une foule de rivières arro-
sent la région inférieure, dont rien n'égale la fertilité. Mais
on accuse les nègres d'indolence; on dit qu'ils aiment
mieux abattre l'acnjou, les bois de teinture et mille autres
arbres précieux que de cultiver les belles plantations de
leurs anciens maîtres (a). Ils exportent encore cependant.
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(a) La reine des AntUies, découverte par Colomb en 1492 (No. 2), fut ex-
ploitée par los Espagnols seuls pendant deux siècles. En 1697, par le
traité do Ryswick. ils en cédèrent la moitié aux Français, qui dans le
cours d'un autre eiècle, avaient rendu leur colonie plus riche que toutes les
autres Antilles réunies. Vint la terrible Révolution, l'AssoTriblée Natio-
nale, on 1790, fit proclamer que tous lea hommes sont égaux et libres, débats
violents dans l'île entre les bommes de couleur libres et les blancs, qui s'é-
taient jusque-là réservé lea droits politiques. Biais voilà que les esdaves,
au nombre do .500,000, croient que l'affaire les regarde, il se soulèvent,
massacrent ou chapsient les Français, créoles et mulâtres. Sous la conduite
de Toussaint Louverturo, ils achèvent de ?e saisir des places fortes,
repoussent une armée anglaise envoyée nar la Jamaïque, et se rendent
maîtres même de la partie espagnole. Le général Leclcrc avec 20.0CD
Français débarqua dnna l'île en 1801, s'empara de la personne de Louvcr-
ture, et le lit transporter en France- Les hostilité?, un instant suspendues,
rcconimoncèrent en 1803, sous le général noir Dessalines, qui refoula les
Français jusqu'au Cap, oïl les attendait une flotte anglaise. Leur liberté
oonq'.iise. les nègres eurent la tâche plus difficile encore île se gouverner.
Dossalines prit le titre de Jacques /, empereur d^Hàiti. Il fut assassiné
en 1806 et remplacé aussitôt r'ar hu autre chef militaire, Christophe, qui
se fît couronner on 1811, sous lo nom do Henri 1. Il eut pour rival le répu-
blicain Pétion, mort en 1818. Christophe périt dans une révtlutiim mili-
taire, en 1820. Le président Boyer lui succéda sans résistance, on 1822.
Enfin l'indépendance d'Haïti fut admise par la France, en 1825- moyennant
la promesse d'une indemnité aux anciens colons de 150,000,000 de fr.ancs.
Cette somme a été une nouvelle source de difficultés, il a fallu la réduire
de beaucoup; un traité en 1833 prolongea les termes du paiement jisqu'en
1863. De 1849 à 1859, Haïti fut gouverné despotiquement par un nègre du
nom de Soulouque, qui se aonstitua empereur sous lo titre do Paustin I.
Une révolution a renversé Soulouque et amené la république.
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aBANDES-ANTiLLBB.
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outre leurs bois (a) et les peaux de bœufs «auvages, beaucoup
de café, et la plupart dos autres productions de l'archipel
quoique en bien moindre quantité que sous la domination
française et espagnole.
185. L'île d'Haïti se divise en deux parties : la répu-
blique (THaUiy à l'ouest, et la république Dominicaine à
1 est, "*
La république d^Hditi, ancienne colonie française de Saint-Domin-
gue, est peuplée de 670,000 habitants, nègres et mulâtres issus de
trançais ou de nègres. On y parle un français corrompu par le
mélange de nombreuses expressions empruntées aux idiomes afri
cains. La religion ) professée est le catholicisme. Capitale Port
au Prince^ ville maritime de 20,000 habitants, sur le gol'fe de
Gonave. ^ "
La république Dominicaine fut fondée à la suite d'une révolte qui
éclata, en 1843, contre les nègres d'Haïti. Elle se compose d'Esp.a-
gnols, de nègres ou mulâtres issus d'Espagnols et de nègres, do
métis proveuîint du mélange d'Espagnols et de Caraïbes. On y parle
un dialecte espagnol très-corroœpu. La religion est le catholicisme
Population, environ 142,500 habitants. Capitale, Saint- Dnmipqup.
(San-Domingo) fondée par Barthélémy Colomb en 1496, ville ma-
ritirae de 12,000 habitants. La baie de Samana, sur la côte nord,
offre une des stations maritimes les plus importantes du globe.
186. La Jamaïque est aussi traversée par des moiatagnes,
qui sont remplies de bois rares et donnent naissance à près
Lie 100 rivières. Sol cultivé avec le plus grand soin beau-
coup de bestiaux, riches plantations de poivre. Le rhum
de la Jamaïque est réputé la meilleure des boissons tirées
de la canne à sucre (h). Climat fort dangereux. Capitale,
Spanishtown (6 000 h.), liée par un chemin de fer à Tan-
cienne capitale Kingstown{S^^3\4h.) Législature coloniale.
Population de l'île, 506,000 habitants.
187. L'île de Porto-Rico, est agréablement parsemée de
coteaux ot de vallons ; elle est sujette aux ouragans.
Capitale, Saiut-Juan-de-Porto-Rico, bon port, ville très-
loitc. Population totale, 646,000 habitants. ^
(a) C'est d'Haïti que vient la plus belle espèced*aoajou.
(h) Depuis l'émancipation des Noire, la proomction du suôre a diminué
des deux tiers à la Jamaïque. y
Iles sous le vent.
ILES CARAÏBES.
93
188. Ces îles s'étendent du nord au sud, depuis* Porto-
Rico jusqu'au continent de l'Amérique. On les divise tn
Iles sous le ven'j au nord ; et en Iles du venty au sud.
*- I y
ILES SOUS LE VENT.
189. Les îles Vierges, h, l'est de Porto-Rico, sont en grnnd nombre;
lo3 principales se nomment Saint-ThomaSjSnint Jenn, Sainte-Croix,
ïorlole, Virgin-Gorda et Anégada. Population, 7,000 habitants.
Anguille^ — ainsi nommée h cause de sa forme tortueuse
Saint-Martin, — s^ principa'e richesse consiste en mines de sel.
Population, 65,000 habitants.
Saiot-Bartkélemj, — Il n'y a ni puits ni fontaines ; si l'eau de pluie
vient à yTnanqucr, les habitants vont en chercher à Saint-Christo-
phe. Population, 9,000 habitants.
La Barboude, — terrain bas et fertile ; c'est de là que \iennent les
meilleurSPvecos.
Saba^—ipeihe lie qui dépend de Saiat-Eustache ; pour pénétrer
dans l'intérieur do cette île, il faut suivre un chemin creusé dans le
roc, si étroit qu'il n'y peut passer qu'une seule personne à la fois.
Saint- Eustache, — est une énorm'> pyramide qui s'élève du sein do
la mer, et quî jusqu'au sommet est couverte de plantations de tabac.
Saint-Christophe, — montagneuse , dans l'intérieur de l'Ile est le
Mont-Misère, do la hauteur de 3,700 pieds. C'est l'endroit le plus
favorable à la culture de la canna à sucre: on y retire annuellement
jusqu'à 90 quintaux de sucre sur un seul acie de terre. Capitale,
Basse-Terre. Population, 25,000 habitants.
Nevis^ — autre montagne isolée qui sort de la mer en forme de
cùne ; c'est un volcan éteint. Population, 11,000 habitants.
Antigue, — fertile, mais sujette à de grandes sécheresses. Capitale,
John's-Town, résiden-e du gouverneur anglais de toutes les îles
sous le veÂt {Leeward Island). Population, 36,000 habitants.
#on^Scmf/,-— lea$]eu|ktiers de cette île sont un pays montagneux
et stérile. Population, 7^00lîîlbitants.
La Gûqddoitve est composée de deux îles séparées par un petit
détroit qu'on nomme la ïlioière-salêe — la p irtie de l'est se nomme
Grande-Terre ; celle de l'ouest, Basse-Terre [Uj ; on y voit un vol-
(a) Grande-Terre et Baaae-Terre sont de? termes de marine ; lo premier
dé.^igne l'ilo ou la partie d'île qui est au vent, ou à l'est ; l'autre, cello qui
est 80U3 le vent, ou à l'ouest. La Basse-Terre de la Guadeloupe est préci-
sément la partie mootaKDeuse.
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fLX8 DU VENT.
can, qu'on appelle la Soufrière, d'où s'exhale une fumée noire et
cpaîssej TOvlôe de flammes. Population, 118,000 habitants. Capi-
tale, Raase-Terre.
La D Jrade etMarie-Oalante dépendent de la Guadeloupe ; la
seconde ( 3t très-fertU? Ces deux îles ont une population de 14,800.
^a ^ijBJûi?'"^' c® "^0™ 1^'j fut donné par Christophe Colomb,
parce qu il la découvrit un jour do Dimanche ; ce fut le 3 novembre,
1492. Il .y a plusieurs volcans. Cotte île produit annuellement
jusqu'à trois millions de livres de café. Population, 25,000 ha-
bitants. Capitale, Roseau.
ILES DU VENT.
190. La Afêtj^i^ti^^^a. cyhyîinale des Antilles françaises ; elle
est couverte darpetîtscô teaux qui ont la forme d'un pain de sucre.
Capitale, le Fort-Royal ; Saint-Pierre, dans cette île, est la princi-
pale place commerçante des Français en Amérique. Population
totale, 139,000 habitants.
Sainlf-laicie^ — sol inégal, mais fertile. Population, 27,000 hab.
Le Petit-('arénage, au nord-ouest de lîle, est le meilleur port des
îles Caraïbes.
SaintxJ^ncent, — très-fertile ; on y voit le i)lus terrible volcan des
Antilles Population, 31,000 habitants Des Caraïbes occupent
une partie de l'île. Capitale, Kingstown.
La Barbade^ — produit annuellement une grande quantité de sucre,
de rhunâTae mêlasse et de coton ; ouragans désastreux. Capitale,
Bridgetown, jolie viile très-forte, rendez-vous ordinaire des vais-
seaux d'Europe. Population, 153,000 habitants.
Grei^de, — très-fertile ; l'intérieur est montagneux. Près de cette
île sont les Grenadines, dont une seule nommée Cariacou, produit
annuellement un million de livres de coton, outre plusieurs autres
urtieles, sur une superficie de 6,913 acres. Population, en 1869,
36,000 habitants.
Tabagc, — sol très^riche : cette île est à l'abri des ouragans, aux-
quels toutes les autres îles Caraïbes sont exposées. Population,
environ 15,000 habitants.
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amAbiqub méridionale.
PETITES-ANTILLES.
95
191. Les Petites- An tilles sont situées le long do la côte
(le la Colombie ; on en compte un grand nombre ; celles de
Trinidad ou de la Trinité^ de Margaritu et do Curaçao,
sont les plus importantes.
L'ile de Trinidad, découverte par Colomb en 1 'i98, est la princi-
pale possession des Anpiais aux Petites-Antlllea. Forôts impo-
garltos, végétation du coatinent voisin, arbre à pain et autres,
originaires de ITnde, lac d'asphalte qui a trois milles de tour. Deux
(véques, l'un catholique, l'autre protestant. Population. 109,600
habitants. On trouve ici et à Margarita un bon nombre d indigènes.
192. Les autres îles remarquables de l'Amérique septentrionale
sont: les îles de Southarapton, de Mansfield, etc., dans la baie
d'Hudson ; les îles de Nactucket et de Martha's Vineyard, et celle
qu'on nomme Long-Island^ sur la côte dis États-Unis; les lies de
(>nadra-et- Vancouver, de la Reine-Charlotte, l'archipel du lioi
George, etc., au nord-ouest du conjtineBt ; les îles Aléoutiennes, etc.
AMÉRIQUE MÉRIDIONALE.
193. L'Amérique méridionale, est bornée au nord par
l'isthme de Panama et la mei des Antilles ; au nord-est, et
à l'est, par l'Océan Atlantique ; au sud, par le détroit de
Magellan ; à l'ouest, par l'Océan Pacifique,
Sa pins grande étendue, du nord au sud, est de 4,600 railles; et
sa plus grande largeur, de l'est i\ l'ouest, est de 3,200 railles.
Superficie, 7,160,000 milles.
194. Montagnes: L'Amérique méridionale, ainsi que
l'autre moitié du continent, est traversée par deux chaînes
de montagnes, qui sont les Andes ou Cordillères à l'ouest,
et les Monts Drésilicm à l'est. Les Andes sont remplies
d'immenses richesses minérales et d'innombrables volcans ;
vers le nord, elles se divisent en deux chaînes distinctes ;
l'une se détourne à l'ouest, en passant l'isthme de Panama
s'unit aux Cordillères du Mexique ; l'autre forme la chaîne
de Venezuela, qui suit les côtes de la mer des Antilles et se
termine au golfe du Paria, devant l'île de la Trinité.
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96
AMiaiQUE MÉRIDIONALE.
Nous dunnerons dans les descriptions particulières plusieurs
détails sur ces vastes chaînes de montagnes.
195. Golfes : Ceux de Daricn, do Maracaïbo, de Paria,
de Guyaquil et do Panama.
Les baies sont en très-grand nombre.
Détroits : Ceux do Maj^ellan et do Lcmaire.
196. Lacs : Ceux de Maracaïbo, dans le Venezuela, de Los
Patos, sur la côte du Brésil, do Titi^aca, dans la république
de Bolivie, etc. Les saisons pluvieuses en forment beaucoup
d'autres très-étendus, que la sécheresse fait disparaître.
197. Fleuves et Rivières : Le fleuve des Amazones ou le
Maranon (a), le plus grand de la terre, prend sa source
dans les Andes du Pérou, à une petite distance de l'Océan
Pacifique; il traverse tout le continent, reçoit les eaux de
10 à 12 grandes rivières, et se jette dans l'Océan Atlanti-
que, sous l'équateur, par une embouchure large de 60 lieues.
Sa longueur est do plus do 1 ,000 iieues ; il est navigable
jusqu'au pied des Andes même ; son cours inférieur, assez
profond, mais trop rapide pour des vaisseaux do mer, est
exposé à des tempêtes furieuses. La riche et fertile vallée
de ce fleuve des fleuves embrasse une superficie de près de
350,000 lieues carrées.
Le Kio de la Plat a ou Rivière cV Argent est formé par la
jonction du Paraguay avec le Parana et l'Uruguay ; il se
jette dans l'Océan Atlantique, à Buenos-Ayres, par une
embouchure large do 50 lieues. L'Orénoquo prend sa
source dans la Colombie, qu'il traverse, et se jette dans
TAtlaotique par 50 embouchures difi'érentes. Ce fleuve
communique, par le Cassiquiare, avec celui des Amazones.
Le fleuve des Amazones, le plus grand de la terre, est inférieur
en longueur au Mississipi. 11 est formé par deux rivières, le ï'un-
guragua etlUcaj'ale, qui prennent leurs sources dans les Andes do
Pérou, et se réunissent à Nauta. Sa largeur ordinaire est do 3 à 4
milles ; mais vers ses embouchures, elle est de 60 à 70 milles (6). Sa
(a) Pronoiioez lf«ra(/fwm.
(&) Un phénomène singulier, que les Indiens appellent ^jornroco se pro-
duit à l'embouchure de l'Amazone, entre \p> cap du Nord et Macapa. '• La
mer, au lieu d'employer près do six heures à monter, parvient ea une ou
deux minutes à sa plus prande hauteur, et forme une »nite de trois ou qua-
tre lames do 15 à 18 pîcda de hauteur, qui remontent le fleuve dans toute
salai'gftnruvoo une rapidité prodigieuse et un bruit terrible, brisant tout
ce qui luî résiste et arrachant les arbres du rivage." (Duftsieuz, Géogra-
phie Générale.)
K
«sieurs
Paria.
AMÉRIQUE MiaiDIONÀLI.
97
profondeur à Nauta est de 16 rerges, au-dessous elle est de 61 à 110
L'Amazone arrose le Pérou et lo Brésil, et reçoit dans son cours
|)Iu9 de 200 affluents, dont quelques-uns ont une longueur dépas-
sant 400 lieues. Les principaux affluents de droite sont : leYuvary,
lo Yutahy, le Jurua, leTeffe, le Coary, le Punis, le Madeira, le Ta-
|)ayos, le Xingu et lo Tocantins. Les affluents de gSïîcIie soBTT
le Rio Napô^lo Rio Putujnâyb, lo Rio Negro ou Parana, le Jary, etc.
Les vlTTès et villages établis sur les bords de l'Amazonè^sonl :
Para et Macapa, Gurupa, Santarem, Obidos, Serpa et Nauta
Les eaux vertes de l'Orénoque, qui pénètrent au loin dans l'At-
lantique sans mélange sensible, persuadî-rent ù, Colomb qu'elles
devaient venir d'un continent. " L'odeur embaumée do la brise et la
" vue de mille oiseaux admirables lui faisaient dire qu'il avait ren-
" contré l'un des quatro fleuves du Paradis Terrestre. "
Ce fleuve a un cours de 600 lieues. Il arrose la république de
Venezuela et prend sa source dans la Parime. Depuis ses sources
jusqu'à Bolivar, il décrit une grande courbe qui a presque la forme
d'une demi circonférence, et présente une suite de cascades ou de
rapides dont les plus célèbres sont celles de Maypures et d'Atures.
^ 126 milles de l'Océan, il se partage en deux bras, qui forment un
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vaste delta, au milieu duquel le fleuve se
nombre de bouches.
subdivise en un ^'rand
Les affluents de l'Ot énoque sont : à droite, le Caura, le Paragua
et le Caroni ; à gauche, le Guaviare, la Meta, l'Arauca, l'Apure.
Le Rio de la Plata et le Paraguay offrent un cours de 750 lieues.
Les villes ou ports remarquables situés sur leurs rives sont : l'As-
somption, Corrientes, Parana, Rosario, Buenos-Ayres, Golonia, Mon;
lévldéo, Klaldouato, à lembouchure.
Les autres fleuves sont la Magdalena, le San-Francisco, les deux ' |
Parnaiba, etc.
Il n'y a aucun cours d'eau considérable qui se jette dans l'Océan
Pacifique, parce que les Andes n'en sont éloignées que de la dis-
tance de 60 à 200 milles.
198. Les Il<s sont : Celle de Marajo, à rembouchure du
fleuve des Amazones ; les ties Malouines ou Falkland, à
l'est de la Patagonie ; la Tcrrc-de-Feu, nom qui lui vient
des éruptions volcaniques de ses montagnes ; la terre des
Éfats, à l'est de la précédente ; l'archipel de la Mère de-
Dieu, à l'ouest de la Patagonie, et celui de Chiloé, à Tex-
tréraité sud du Chili ; l'île de Juan-Fernandez, à 140
lieues de la côte du Chili, où fut laissé Selkirk, marin écos-
sais, dont les aventures ont donné l'idée au roman si connu
de Robinson Crusoé ; l'archipel de Gallapagos, sous la
ligne équinoxiale, à l'ouest de li Colombie, etc.
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AMiRIQUB MiRIBIONALl.
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Au-delà des terrcB Majçpllannlqaes, dernlftrn limite australe de la
demeure de l'homme, sont ces lloa ou groupes qu'on nommo Géor-
gie-Australe, Terre-(le-Sandwlch, Orcadca-Australes, Shetland-
Auatrale, Terre-de-la-Trinitô, Terre-de-Graham, etc., et enfin le con-
tinent antarctique dûeouvert par Wilkcs on 1840. En 1841, le
capitaine anglais Ros», dôcourrit la terre Victoria, et atteignit deux
volcans auxquels il donqa les noms do ses deux vaisseunx {^réhm
et Terror) ; le premier, en pleine nctivitô, était 61ev6 de 12,400
pieds au-ilessus du niveau do la mer, l'autre, éteint, de 12,000 pieds,
leur distança du pôle austral n'est que de 830 milles.
Toutes ces iles ou terres sont couvertes de glaces et de neiges, et
riéquentées ])ar des milliards de loups-marins d'une très-belle
fourrure, par des baleines et d'autres côtacis, et par une foule d'6- ^
normes oiseaux, entre lesquels on remarque le pingouin et l'albatros.
199. Climat, etc. : L'Amérique méridionale par sa
forme extérieure et sa position ressemble à la grande pénin-
sule africaine, située comme elle presque totalemci.t sous la
zone torrlde. IMais tondis que la seconde est couverte de
sables arides et brûlantn, que les rivières y manquent, que
les montagnes qui bordent ses côtes concentrent dans l'inté-
rieur les rayons d'un soleil toujours vertical ; la première
est remplie de montagnes dont les plateaux et les déclivités
offrent tous les climats divers, de fleuves et de rivières, de
forêts majestueuses et de plaines ou de savanes éternelle-
ment verdoyantes. Aux bords de l'Océan et dans les plaines
de l'intérieur qui avoisinent l'équateur, l'air est malsain et
les obaleurs sont excessives. Ailleurs, la température, plus
salubre, varie suivant la latitude et surtoutr suivant l'éléva-
tion des lieux. Au nord do la ligne équinoxiale, l'hiver,
ou mieux, la saison des pluies, dure depuis avril jusqu'en
septembre ; au sud, elle commence en octobre et finit en
mars; mais vers l'extrémité du continent elle dure depuis
mars ou avril jusqu'en août. Les nuits dans cette dernière
région sont beaucoup plus froides l'été que l'hiver. Le
phénomène redoutable des tremblements de terre, commun
dans toute l'Amérique méridionale, se fait sentir le plus
fréquemment près de l'équateur.
200. Productions : L'Amérique méridionale réunit les
plantes ^t les fruits du Mexique (No. 152), des Antilles
(No. 174), et de l'Europe (214), outre beaueoup d'autres
qui lui sont indigènes, particulièrement une foule de plantes
médicinales et teinturières. Le règne minéral y est très-
■ Va5"
AMiRIQUl mIrIDIONALI.
richo en or, en arçent, en cuivre, etc. ; en diamants, en
t()puïC8, en émeruuaes et en d'autres pierres précieuses ; en
st'l, en HOude, en soufre, en antimoine, en Rources thermales
ot niinérales, etc. Parmi les animaux sauvasses se trouvent
plusieurs races communes à l'Afrique, quoique inférieures on
taille ot, en beautd, tels que lo jaji;uar ou tigre, le cougiiar
ou lion, l'iiutruche, lo singe, lo caïman ou crocodile, K; boa
et d autres serpents, etc. Lo tapir a des ressemblances avec
rdiéphaut et le rhinocéros. Des espèces intermédiaires entre
l(; chameau et le mouton sont le lama, la vigogne et l'alpaea,
très-utiles pour leurs laines et môme comme bêles do charge.
JiO bœuf et lo cheval, devenus sauvages, parcourent en
troupes immenses les prairies. Pampas^ ou savanes. Entre
les oiseaux, toujours admirables dans les climats tropicaux
on peut citer les perroquets, le colibri, l'oiseau du paradis,
lo camichi à tête de serpent, l'agami, t'yacou, le condor, lo
toucan, d<ès cygnes superbes, etc. (a).
201. Population, langues, religion : La population dépft?se 30
milllonfl, composée à peu prôs comme celle du Mexique (voir No. 160).
Les laugues parlôea eotit lo françaid, l'anglaia et le hollandais dans
les Gnyanea ; l'espagnol dana l'nneienno Amérique espagnole ; le
ptrtugaifl au Brésil ; lo guarani dans le Paraguay, etc. La grande
majorité des populations de l'Amérique méridionale professe le
oatboliciame : le protestantisme n'existe que dans la Guyane anglaise
et dans la hollandaise.
202. Divisions : Les divisions actuelles de l'Amérique
du sud, sont : au nord, les Stats-Unis do la Colombie ou i
Nouvelle-Grenade, les républiques indépendantes de Vene-
zuela et de l'Equateur ; à l'est, lo Brésil et la Guyane qui .
se subdivisent en trois parties, la Guyane anglaise, la
Guyane hollandaise, la Guyane française ; à l'ouest, le Pérou
et lu Bolivie ou Haut-Pérou; au sud, la république Argen-
tine ou de la Plata, le Paraguay, lUruguay, le Chili et la
Patagonie.
Jusqu'à la fin du dernier siècle, l'Espagne possédait la Terre-
Ferme, le Pérou, le Chili et le Paraguay , le Brésil était une colonie
portugaise ; la Guyane était partagée entre l'Iîlspagne, le Portugal, , ;
la France, la Hollande et l'Angleterre ; le pays des Amazones, et '
celui des Patagons étaient habités par «les sauvage.^ idolâtres. Au-
jourd'hui, ni 1 Espagne ni le Portugal nont plus un seul pouce de
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(•) Nous nommerons plusieurs autres quadrupèdes et oiseaux dans iea
descriptions particulières.
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100
COLOMBIE.
terre sur ce continent, une partie de la Oujane est demeurée aux
Anglais, aux Hollandais et aux Fran^^ais ; le pays des Amazones est
compris dans l'empire du Brésil ; enfin, la i^atagonie esl. encore
dans le même état.
COLOMBIE.
VENEZUELA, NOUVELLE-GRENTADE, ET EQUATEUR.
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203. La Colombie fut formée des possessions espagnoles connues
sous les noms de Nouvelle-Grenade, de Caracas, et de Guyane
I espagnole. Elle est bornée au nord par la mer des Antilles ; à l'est,
W/V par la Guyane ; au sud, par le Brésil et le Pérou ; ù. Vouest, par le
KjV ^Grand Océan.
vJ . Depuis 1831, la Colombie forme trois républiques indépendantes,
I J^^elle de Venezuela, des États-Unis delà Colombie ou Nouvelle-
«Jr 'Grenade et de l'Equateur ou Ecuador (a).
^ 204. États-Unis de la Colombie ou Nouvelle-Grenade :
La Nouvelle-Greaude est bornét, au nord-ouest, par la répu-
blique de Costa-Rioa; au nord, par la mer des Antilles; à
l'est, par la république de Venezuela ; au sud-est, par le
Brésil ; au sud, parla république de l'Equateur ; à l'ouestpar
l'Océan Pacifique. — Superficie, environ 504,000 milles.
La Nouvelle-Grenade est une république fédérative com-
posée de 9 états et d'un district fédéral. En voici les noms:
État». Capitales.
Antioquia Antioquia.
^ Bolivar Cartbagène.
Boyaca Tunja.
Cauca Popayao.
Cundinamarca Funza.
/ Magdaleua Santa-Martba.
"^-Panama ou Isthme , Panama.
V Santander Pampehme.
~^ "^ ■ Tolima Purification.
-- District fédéral , Santa-Pé de Bogota.
^ L'Isthme est traversé par un chemin de fer qui unit Pa-
(o) Le nom de Colombie, conservé dans ce chapitre, est derenu impropre
depuis le démembrement do 1831. Les troÏ!» états indépendants formés do
ce démembrement sont quelquefois désignés sous le nom de BépuMiquei
Cotombiennts.
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COLOMBIE.
101
nama à Aspinwall ou Colon, les deux grands débouchés
commerciaux entre les deux mers.
Population, environ 3 millions d'habitants.
205. Venezuela : Bornes : nu nord, la mer des Antilles ;
à l'est, l'Atlantique et la Guyane anglaise ; au sud, le Brésil ;
à l'ouest, les États-Unis de la Colombie. Cette république
se divise actuellement en 21 provinces subdivisées en 101
cantons. ^Elle possède 70 îles répandues le long de ses
côtes. Education, peu répandue. — Population environ
1,785,000 habitants. Capitale, Caracas, (48,900 h )
206. Equateur OM Ecuador : Cette république est bornée,
au nord, par la Nouvelle-Grenade ; ù l'est, par le Brésil ;
au Bud, par le Pérou ; à l'ouest, p.-^r le Pacifique. Elle
comprend 10 provinces^i;^l|dy^éf's en 30 cantons. La capî-
Quito, (#^J#h.) -Population,
totale
le
m-
environ
ipren(
talc est
1,783,000 habitants: i^.
207. Montagnes et Rivî^jss : Les Andes delà Colombie
80 divisent en deux chaînes principales, celle de l'est et celle
de l'ouest, outre quelques autres chaînes intermédiaires.
Tout le pays au-delà de ces montagnes, à l'est et au sud, est
composé de plaines immenses qu'arro.sent l'Orénoque, le
Maranon, et leurs affluents. Les hautes vallées des Andes
sont arrosées par la Magdalena, le Cauca, TAtrato. etc.
208. Climat : La Colombie offre une très-grande variété
de climats, produite par la différence du niveau entre les
divers sols. Tempéré, froid, et même glacé, sur les i^lateaux,
et sur les déclivités des Andes, l'air est brûlant, étouffé,
pesti'.entiel sur les bords de la mer et dans quelques vallées
profondes de l'intérieur.
209. Les Productions, très-riches et très-abondantes
partout ou le sol est suffisamment arrosé, sont le sucre, le
c;ifé, le cacao, le coton, le tabac, les bois de construction, les
bois de teinture, i indigo, le quinquina et d'autres plantes
médicinales, etc. Le cacao de Caracas est le meilleur qu'on
connaisse ; le tabac et le café sont aussi d'une excellente
qualité. Sur les plateaux, on cultive le blé, le maïs et les
autres céréales.
Les plaines de l'Oréncque sont peuplées de bœufs, de clievaux et
de mulets
La principa'e nourriture des habitants de la Colombie, et de
touto rAmcriiiue laéridioaale eat 1q manioc^ dont la racine pré-
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OOLOMBIS.
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parée tient lieu de nain. Les plus importantes ressources alimentai-
res sont ensuite les ignames, les patates, les bananes, le riz et le raaïp.
210. Mines : On trouve dans la Colombie des mines d'or,
d.^ai]|œnL d^ p^^e, de cuivre, d'émeraudes, etc.
211. ^^mer ce : Cacao, indigo, tabac, café, animaux
vivants, peaux, quinquina, etc.
212. Villes : Bogota ou Santa- Fé-de-Bogota capitale de
la Colombie, avec une population de 50,000 âmes. Caracas,
située dann les moutagnea de la côte septentrionale, fut
ruinée en 1812, par un tremblement de terre qui causa la
mort de 12.000 de ses habitants. Population, 50,000 ha-
bitants. A quatre lieues do la capitale la rivière Bogota
se précipite en deux bonds d'une hauteur de 600 pieds ;
non loin de là, dans une autre direction, sont les ponts
nalwrls d'Icononzo. La célèbre ville de Quito, située à la
hauteur de 9,500 pieds, est exposée à d'affreux tremblements
de terre ; celui de 1797 fit périr en un seul instant plus de
40,000 personnes.
Ces trois villes sont chacune le siège d'une université célèbre. La
fréquence des tremblements de terre, a beaucoup influé sur la cons-
truction des édifices. Les maisons sont peu élevées, à murailles
épaisses, bâties en briques scchées au soleil, et couvertes en tuiles;
les colonnes des églises sont hors de proportion, afin de mieux
résister aux secoussvj. Les rues sont souvent percées de crevasses,
bien propres à réveiller d'effrayants souvenirs.
La plaine aérienne de Quito présente un assemblage des plus
sublimes beautés naturelles. Un cliraii.t printanier et toujours déli-
cieux, un ciel rayonnant de lumière, même duraut les quatre mois
pluvicu.'c, l'air est sans nuage dmix fois le jour, le ?oir et le matin.
Une végétation riche, variée, incessante Mais comment dépein-
dre ces colosses majestueux dont les sommets vont se perdre dans
la rrgion des neiges et des glaces ? Le Pichincha, remarqu.able par
son actif cratère et par la fameuse croix plantée sur une de ses cimes ;
le Chimhoraço, siiué tout près de l'équateur, et dont M. De Humboldt
di ait: '' c'est un de ces monuments éternels dont la Nature s'est
servie pour marquer les grandes divisions du globe ; " Y Austisana^ le
plus élevé, et le Cotopazi, le plus terrible des volcans.
Les ports de mer sont : Garthagène, sur la mer des Antilles ;
Porto-Bello et Panama, sur l'isthme de Panama dans la Nouvelle-
Grenade ; Guayaquil, dans l'Equateur, et Maraca'ibo, dans le
Venezuela. La position de tous ces ports est très-insalubre.
213. Population des trois républiques, 6,500 000 habi-
tants, répartie comnio suit : Colombie, 2,880,63o ; Equa-
teur 1.783,000; Vê.nêzurla, 1,784 194.
It.
QUTAini.
103
Parmi les indigènes, on compte 40,000 de ces fameux Caraïbes,
jadis maîtres des Antilles et d'une immense étendue du continent
Ils sont peut-être après les Patagons, les hommes les plus robustes
et les plus grands du globe. '^ M^ Â>-\JL>nÂ.
GUYANE. t^
214. La Ghiyane, qui comprenait autrefois tout le paya
nntre l'Orénoque et le fleuve des Amazones, n'occupe plus
qu'une dtendue d'environ 200 lieues de côtes sur une pro-
fondeur de 100 à 120. Ses côtes s'otendent depuis FOrdno-
quc jusqu'à la rivière Oyapok, entrn Venezuela et \^ Brésil.
La Guyane se divise en trois parties, savoir : lo, la
Guyane anglaise^ traversée par la rivière Essc^quibo, Dénaé-
rara et Berbicc ; capitale, Georgetown, autrefois Slabroeck^
ville commerçante de 36,567 hfibitants, située à l'embouchure
de la Déraérara. 2o, la Guyane hollandaise, ou Surinam
arrosée par la Saramaca et le Surinam, séparée de la
Guyane anglaise par le Corentyne, et de la française par le
Maroni ; capitale, Paramaribo^ (22,000 habitants) dont
les rues sont bordées d'orangers, de citronniers, et de tama-
rins ; cette ville est bâtie sur la rivière Surinam, remar-
quable par une espèce d'anguille qui a la vertu de commu-
niquer un choc électrique. 3o, la Guyane française, à
Test et au sud de la précédente; c'est une colonie péniten-
tiaire. Capitale, Cayenne^ 10,000 habitants, dans l'île du
même nom, siège d'une cour et d'un préfet apostolique.
Voici l'étendue et la population des trois Guyanes : Guyane
anglaise, 76,000 milles carrés ; population, 225,365 habi-
tants. Guyane hollandaise^ 59,041 milles carrés; popula-
tion, 69,329 habitants. Guyane française, 56,783 milles
carrés; population, 27,000 habitants.
Dans la Guyane, la grande masse des habitants sont nè^d, ac-
tuellement libres, mulâtres et indiens.
Les côtes de la Guyane sont basses et marécageuses, couvertes
de forôts impénétrables. La partie intérieure est entrecoupée de
groupes irréguliers de montagnes, de plaines et de savanes. Le
climat est chaud et assez salubre. La maison des pluies dure huit
mois ; pendant le reste de l'année, la sécheresse est si grande
qo'une partie des troHpeaux meurt de faim et de soif. La chaleur et
l'humidité donnent ù. la végétation une vigueur surprenante. Le so)
produit en abondance le sucre, le café, le cacao, l'indigo, le coton,
te poivre, le clou de girofle, l'alor-s, les oranges, les figues, etc., etc.
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BRÉSIL.
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BRESIL.
215. Le Brésil est borné au nord par la Nouvelle-
Grenade, le Venezuela, la Guyane et l'océan Atlantique ; à
l'est, par le même océan ; au sud, par l'Uruguay ; au sud-
ouest et à l'ouest par la république Argentine, le Paraguay,
la Bolivie, le Pérou, l'Equateur. Le Brésil occupe plus des
I de l'Amérique du Sud; il égale en étendue presque les J
de l'Europe. 8a superficit est de 3,217,645 milles, soit
385,345 milles carrés de moins que les État-^-Unis.
\fi^i^>2lià. Divisions: Le Brésil se divise en 20 grandes pro-
vinces, qui se subdivisent en Comarcas ou districts (a).
217. Montagnes : Les Monts Brésiliens ou les Andes du
Brésil, s'étendent parallèlement aux côtes de la mer depuis
le 10e jusqu'au 32e degré de latitude méridionale. Divisés
en trois grandes chaînes, d un aspect assez semblable à celui
des Alléganys, riches en or et en pierres précieuses, ces
monts n'atteignent qu'une hauteur de 8,000 pieds, et pour
l'ordinaire seulement de 2 à 3,000. Dans l'intérieur sont des
plaines élevées, sablonneuses, stériles, qui occupent le centre
de la péninsule.
218. Rivières . Le fleuve des Amazones, et ses nombreux
affluents arrosent ce vaste pays, le plus beau de l'Amérique
méridionale ; il y a encore les deux Paniaïba, le San
Francisci^ le Parana, lo Paraguay, etc. Beaucoup de ces
rivières sont fertiles en or, particulièrement celles qui cou
lent vers l'équateur et se jettent dans le fleuve des Amazo-
nes. \
219. Le Clih^ varie suivant la latitude: au sud, la
température est douce et agréable; au nord, il y a de
(a) Ce pnys, dont Ica immenses ressources naturelles justifient bien le
nom à'e7npire qu'il s'est donné, offre une singulière anomalie dans l'his-
toire des révolutions du nouveau-monde. Découvert en 1500 par le célèbre
navigateur Cabrjil; colonisé par les Portugais en 1531 ; occupé passagère-
ment par les Hollandais, que les indigènes chassèrent en 1654, le Brésil
iormait le plus riche joyau de la maison do Bragance, dont les souverains
prenaient le titre de roi du Portugal et du Brésil. En 1807, Jean VI, cé-
dant aux armes victorieuses de Napoléon, s'enfuit à Rio-Janeiro, qui
d«vint sa capitale. En 1821, il put retourner à Lisbonne, mais les Brési-
liens se déclarèrent indépendants et se choisirent pour empewur son fila
Don Pedro I. Celui-ci, à la mort de Jean, en 1826,8e vit héritier de la
couronne de Portugal, qu'il se hâta d'abdiquer, en faveur de sa lillo dona
Maria, laissant la régence à son frère Don Miguel. Le rég«nt crut avoir
droit de monter sur le trône, et cependant los Brésiliens, mécontents de
leur empereur, le forcèrent d'abdiquer, en 1831. L'empereur déchu, que
son fils Don Pedro II remplace, reprend le chemin de l'Europe, lève des
troupes en France et en Angleterre, rétablit sa fille sur le trône, et meurt
l'année suivante (1834). Don Pedro II demeura souverain du 9ré9i|.
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BRÉSIL.
105
p-andes chaleurs: elles sont néanmoins modérées par la
fraîcheur des montagnes et des superbes forêts qui couvrent
une grande partie du Brésil. X^ yK^^--^^ iX
220. Le Sol est généralement très-fertile; les produc-
tions sont, au nord, le coton, le sucre, le café, le tabac, le
cacao, l'indigo, l'ipécacuanha et quantité de plantes médi-
cinales ; au sud, le blé, et les autres grains, les fruits, etc.
Il y a des troupeaux innombrables de bœufs sauvages. Les
forêts sont remplies du bois de Brésil (logwooiO^ qui est le
meilleur bois de teinture, et d'une infinité d'autres espèces
de bois rares et précieux.
Parmi les animaux indigènes, on i-eraarque le jaguar ou tigre, le
singe, le chinchilla, l'armadillo, le fourmillier,le paresseux, le croco-
dile, le serpent à sonnettes, l'autruche, les toucans, les colibris, les
perroquets et mille autres oiseaux charmants, de magnifiques papil-
lons, etc.
221. Mines : L'or et les diamants abondent, surtout dans
la province de Minas-Géraes, vers les sources du Rio-
Francisco et du Rio-Grande. Il y a aussi des mines d'ar-
gent, de fer, d'étain, de plomb, etc.
222. Commerce : Les parties septentrionales fournissent
le coton, le café, le sucre, le tabac, le bois de Brésil, etc. ;
celles du milieu, l'or et les pierres précieuses ; celles du sud
le blé et les peaux, los cornes, le poil, le suif des bœufs sau-
vages, etc.
La production de Toi s'élèra tuiauelleraent à !3)4,000,000 ; celle
de l'argent à $2,000,000. Chaque année, le Brésil livre au com-
merce 30,000 carats de diamants bruts, c'est ce pays qui a produit
le plus gros diamant connu (183| carats). Le commerce extérieur
sôlève à $200,000,000. ^
223. Capitale: Kio-Janeiro, ou 5am^5e6as;/m, bâtie
en amphithéâtre sur le bord occidental de la baie de Janeiro
qui forme un des ports les plus beaux et les plus sûrs du
monde. C'est la ville la plus commerçante et la plus popu-
leuse de l'Amérique du 83^. Elfe possède un évôché, une
université, une école des bo.iux-urts, une école de médecine,
un musée d'histoire naturelle et de peinture, un jardin bo-
tanique, une bibliothèque, un arsenal do marine, etc. Sa
population est de 274,972 habitants. Villes principales :
Bahia^ 129,109habitants, Pernambuco^ 116,671 habitants,
Maranham^ Para^ ^tc.
22-1. Population, religion: La population du Brésil
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est de 11,108,291 habitants; dont 3,787,289 blancs ; 3,801, -
787 métis; 1,954,452 nègres ; 386,955 indiens. L'esclavage,
encore maintenu au Brésil, tend à disparaître. En 1883,
il y avait 1,200,000 esclaves. La religion est le catholi-
cisme.
225. Gouvernement : Le Brésil, ancienne colonie du
Portugal, s'est déclaré indépendant en 1822, et forme
aujourd'hui une monarchie constitutionnelle. Le souverain
prend le titre d'empereur.
Le Brésil ne forme qu'une province ecclésiastique, avec un arche-
vêque, qui réside à Bahia, 11 évêques suffragants, 12 vicaires-
généraux, 1331 curés. L'instruction du clergé se donne dans 11
séminaires, la plupart subventionnés par le gouvernement.
Education : Le système de l'éducation publique se partage en
trois branches : l'instruction primaire ; la secondaire ou la prépara-
toire ; la scientifique ou supérieure. En 1881 le Brésil avait 6T86
écoles primaires et secondaires, fréquentées par 188,843 élèves,
nous ne parlons pas ici de l'éducation supérieure.
Revenu: $60,000,000; Délie publique : $400,000,000, soil $36
par tâte ; Armée : de 13,000 à 32,000 hommes ; Marine : 41 bâti-
ments a voiles et à vapeur, armés de 193 canons et montés par
6,000 hommes; coût, $5,898,132 par année.
PÉROU. ^'^
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226. Le Pérou est borné au nord par la république de
l'Equateur ; à l'est et au sud, par le Brésil et la Bolivie ; à
l'ouest, par le Q-rand-Ooéan. Son étendue est d'environ
603,000 milles carrés.
227. Montagnes^ Rivières ^ etc. : Les Andes, qui trave^
eent le Pérou du sud au nord, forment deux chaînes princi-
pales, éloignées l'une de l'autre de 30 à 60 lieues. Celle
de l'est, qui est beaucoup plus haute, s'appelle la Grande
CJordillère ; celle de l'ouest est la Cordillère de la Côte.
Entre la dernière et le Grand-Océan est le pays de Vallès,
ou la Costa y composé de déserts arides et sablonneux, dé-
pourvus de végétation et d'habitants, si Ton excepte les
bords des torrents qui descendent des montagnes. La par-
tie du Pérou comprise entre les deux Cordillères est une
suite de plateaux élevés de 8 ù 10 mille pieds au-dessus du
niveau de la mer. À l'est des Audes 80Dt des plaines im-
V,-'
PÉROU.
107
11
menses, entrecoupées de forêts, et arrosées par quelques-
unes des branches tributaires du Maranon. Le Pdrou est
sujet aux tremblements de terre. Ses montagnes sont rem-
plies do volcans qui brûlent au dedans, tandis^ qu'elles sont
couvertes au dehors de neiges et do glaces éternelKis. Le lac
Titicaoa, sur la frontière du sud-est, est le plus corsidérable ^
de l'Amérique méridionale (Voir le No. 237) .
228. Divisions : Le Pérou fc divise en 21 départements
et 2 provinces littorales,
229. Le climat, le sol et los productions sont à peu près
les mêmes que dans la Colombie.
Sur la côte du Pérou ou voit quelquefois des éclahs, mais on /)o^ ^
u'entend jamais le tonnerre, les pluies y sont très rares. Seulement/^
l'hiver, ou depuis le mois de juillet jusqu'au mois de novembre, la
terre durant lo jour est couverte d'une espèce de brouillard qui, le ^tl*^
Roir, se résout en une forte rosée. Ailleurs, l'année se partage entre
la saison des pluies et celle de la sécheresse.
Parmi les quadrupèdes indigènes, on remarque le lama, la vigo- J)i>^
gne et i'alpaca ; parmi les oiseaux, le condor, espèce de vautour, /
qui n. 3 ou 4 pieds de haut, et 14 pieds d'envergure, on dit qu'il
enlève des veaux, des brebis, etc.
Dana^ji^ pB^i^es de l'e&t, on trouve d'énormes serpents, d'innom-
brables insectes, etC.> V N
230. Mines : Les mines du Pérou ont toujours été
célèbres, depuis la découverte du Nouveau-Monde. Il y en
a un très-grand nombre d'or et d'argent, sans compter celles
de mercure, de cuivre, de plomb, d'émcraudes, etc. La plu-
part sont situées dans la région des neiges perpétuelles, ce
qui fait qu'on les exploite avec moins d'avantage que celles
du Mexique.
231. Commerce : Or, argent, cuivre, étain, vin, eau-de-
vie, coton, sucre, piment, quinquina, sel, nitre, guano, (a)
laine de vigogne, etc .
Le commerce exti ri('ur du Pérou s'élève en moyenne à!î;55,000,
000, dont $23,000,000 ù l'importation. La vente du guano qui avant
1^79 fournissait annuellement environ $16,000,000, a considérable-
moni diminuée depuis que le Chili s'est emparé des îles Lobos et
autres sources de production.
232. Capitale : Lima, sur la rivière Rimao, à deux iieuea
de la mer. Depuis trois siècles, cette ville a été le grand
dépôt de richesses métalliques de l'Amérique méridionale.
Elle a été plusieurs fois détruite par des tremblements de
(a) It^-guano est un engrais puissant, formé d'excréments de guttnae»^ ou
oiaeaux de mer, amoncelés depuis (les Bièclea. Les couohes du Kuano Bont
quelquefois de 100 à 150 pieds d'épaisseur. Le Pérou on possède les plus
riches dépôts qui soient au monde, et en exporte de grandes quantités en
Europe. Le gouvernement péruvien s'en est réservé le monopole.
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terre. Elle est reliée ù^ Callao par un clierain do fer. Elle
possède un archevêché, des églises remarquables par leura
immenses r'icuesses, une université, plusieurs collèges ei
couvents, une bibliothèque nationale, etc. Sa population est
de 101,000 dmoR. — Villes principiiles: ('nzco, ancienne
capitale des Incas ; Truxillo, bâtie par Pizarrc ; Callao,
ville niaritimo, très-fortifiée, etc.
238. Population et Religion : La population est d'envi-
ron 3,000,000 d'habitants, dont 250,000 blancs, descen
dants d'Espagnols ; les autres sont Indiens, Cholos, nègres,
métis. La religion est le catholicisme.
234. Gouvernement : Le Pérou, avant qu'il fut conquis
par les Espagnols sous la conduite^de Pizarre (a), formait
(a) L'Amérique méridionale avait son empire, aussi bien que l'Amérique
soptcntrionalo ; c'était le Pérou, dont los souverains, plus magniliques et
plus grands que les empereurs du Mexique^ commandaient à des peuples
encore plus riches et plus civilisés que les Mexicains. Ces deux grands
états, Féparés par des tribus sauvages et inconquises, ne eo connaissaient
pas, et tandis que le général Fornand Cortès conquérait avec tant d'éclat
celui du nord, do simples particuliers travaillaient obscurément à déaou-
vrir celui du midi. François Pizarre, Diego Ahuagro et le prêtre Fornand
Lacques, s'unirent tous les trois à Panama pour cotte entreprise. Leurs
cJBForta furent cinq ans malheureux. Enlin, à forco d'une constance admi-
rable et vraiment héroïque, Pizarre vint à bout de prendre pied dans lo
pays en 1631, et il ne balança pas à s'y enfoncer, suivi seulement de 2t30
fantassins, (30 cavaliers, et quelques pièces d'artillerie- Des circonstances
très-heureuses combattaient pour lui ; une guerre civile désolait le Pérou
depuis quoique temps ; deux frères se disputaient le trône, et se battaient
pour l'obtenir. Pizarre marcha droit à Ataliba, qui était le vainqueur et
qui se trouvait campé assez près do la côte, à Caxaraalca, avec une nom-
breuse année. Les Péruviens plus doux encore, moins bien armés que les
Mexicains, furent aussi étonnés qu'eux des chevaux et des armes à feu,
dont ils n'avaient pas la moindre connaissance : ils furent aussitôt vaincus
qu'attaqués. Dn vain une multitude généreuse se dévoua à la mnrt pour
.sauver son monarque ; l'incas fut fait prisonnier par les mains mêmes de
Pizarre, qui l'attaqua traîtausement dans une conférence, suivant les uns,
ou lo défit loyalement, suivant d'autres. Quoiqu'il en soit, Ataliba captif
otFritpour sa rançon autant d'or qu'il en pourrait tenir dans une vaste
sallo oîi il ea trouvait ôt à la hauteur de sa main, qu'il éleva de toute la
longueur de son brod au-de.^sus de sa tête. Non content do ces immenses
monceaux d'or que l'imagination a peine à concevoir, et qui procurèrent
près de 50000 livres à chaque soldat, ces féroces, ces avides, ces abomina-
bles brigands, ne furent satisfaits qu'après avoir trempé leurs mains âans
le sang de cet innocent et malheureux monarque ; par la plus outrageante
et la plus indigne des barbaries, ils le firent expirer sous les coups du
bourreau. Aveo lui périt la dynastie bienfaisante des Incas et l'âge d'or
des Péruviens. Ce florissant empire s'écroula de tous côtés : et les tigres
s'entre-déchirèrent sur ses débris. Ce dut être du moins une consolation
pour les malheureux Péruviens de se voir vengés de leurs tyrans par leur
propre race. En effet, Almagro ajjant pris les armes contre Pizarre, fut
vaincu et décapité. Le8|)artisans d'Almagro dans leur fureur assa^isinè-
ront Pizarro,et se donneront pour chef lo fils do ce même Almagro, qui
à peu de temps de là, fut défait par un gouverneur verni d'Espagne, qui
lui lit trancher la tête. Cependant un autre Pizarre, fréro du premier,
continue l-a guerre civile ; il bat un vice-roi et le tue ; il est lui-même dé-
fait, pris et pendu. Enfin, ce n'est qu'après dix-sept ans do pareils trou-
bles, en 1548, que ce malheureux pays obtint une espèce de repos, après
la mort violente de presque tous ceux qui l'avaient découTtrt ou eonauis.
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BOLIVIE.
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un empire puissant et civilisé, dont les souverains, nommés
Incas^ se disaient /ils du soleil. Depuis 1821, ce pays est
parvenu à se soustraire à la domination espagnole, et s'est
constitué en république.
Délie publi(iiie, !^275, 1)00,000 ; armée, 40,000 hommes.
BOLIVIE.
235, La république de Bolivie, ou le Haut-Pérou, est
bornée au nord et à l'est, par le Brésil ; au sud, par la ré-
publique Argentine et le Chili ; à l'ouest, par le Grand-
Océan et ie^étou. bon étendue est d'environ 677,288
milles carrés.
236, Ce pays, qui d'abord avait fait partie du T^érou, et qui depuis
fut compris dans lo Buénos-Ayres, suivit le sort de ce gouverne-
ment, qui en 1810 secoua le joug espagnol. PJn 1828, le Haut-
Pérou se déclara république et prit le nom de Bolivie, en l'honneur
de Bolivar, auteur de son indépendance.
237, L'aspect^ le climat^ elc.^ de la république de Bolivie,
sont les mômes que ceux du Pérou. Ses montagnes renfer-
ment d'abondantes mines d'or et d'argent, et beaucoup
d'autres substances minérales, telles que les sulphates de
fer, de soude, de magnésie, etc. Sur la frontière du Pérou
on remarque le lac Titioaca, parsemé d'îles, dans lune des-
quelles naquit Manco Capac, fondateur de l'empire des Incas,
L'élévation de la vallée du Titioaca et des cimes qui l'environ-
nent est prodigieuse. Il y a des villes qui dopassent la hauteur des
nuages ordinaires, des habitations qui couronneraient le sommet du
mont Blanc. Le Sorato, lo géant des montagnes du Nouveau-
Monde, a 25,260 pieds, et le piclllimani 24,350 au-dessus du niveau
de la mer. Cette vallée (ou plateau^ ^ si intéressante par les souvenirs
historiques et par de beaux restes de la civilisation indienne, donne
naissance aux deux principaux fleuves de l'Amérique méridionale.
On frissonnai d'horreur à la vue des forfaits qu'on vient de lire, et pour-
tant nous n'avons fait qu'en indiquer seulement quelques-uns à la vue d»
tout ce qMe présente l'histoire dôtaillée de l'arrivée des Espagnols, on
est tenté de «e dire que très-certainement tous les crimes, tous les vices
qui peuvent rendre les hommes odieux étaient partis ensemble de l'ancien
monde poi^r venir désoler le nouveau, et l'on iijouterait qu'ils avaient ban-
ni toutes les vertus du voyiige. s'il ne e'était trouvé parmi eux un être
bienfaisant et sensible, charitable et religieux, qui s'opposa partout à ses
compagnons, combattit sans cesse les bourreaux, et s'exposa souvent pour
les victimes; oet homme fut Barthélemi de Las-Casaa.'-(LR»AGB. Adoê
Hiêtorique,)
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110
RÉPUBLIQUE AROENTINB.
Les productions sont à peu près les mêmes qu'au Brésil et au
Pérou.
Principales rivière» : Le Purus, le Mamore, le Guapore, le Ma-
deira, le Pilcomayo, etc.
238. Capitale : Sucre, appelée aussi la Plata^ ChuquU
snca ou Charcas^ sièi^o d'un arohovôohé et d uuc université.
Villes principales : La Paz et Potosiy toutes deux situées
près des célèbres mines du même nom (a). La Paz est la
plus grande ville. Elle renferme une cathédrale, 14 églises,
une université, un collôge, etc. Population totale de U
Bolivie, 2,325,000 habitants, dont 1,000,000 d'indiens.
Cette république ne divise en 9 départements.
La religion est le oatholiciumo.
RÉPUBLIQUE ARGENTINE. (6)
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lit-
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239. Bornée au nord par la Bolivie ; à l'est, par le
Paraguay, le Brésil, l'Uruguay et lAtlnntique ; au sud.
par la Patagonie ; à l'ouest, par le Chili. Elle a 14 États
ou Provinces, et un territoire sauvage, et occupe 840,000
milles carrés.
240. Montagnes^ elc : Les Andes séparent cette répu-
blique du Chili ; le pays à l'est des Andes est niontagticux
jusqu'à la distance de 100 ou 150 lieues; plus loin sont Ips
Llanos ou Prairies^ qui, au nord, sont exposées aux inon-
dations du Paraguay et de ses affluents, et qui au sud, sont
appelées Pawpas^ du nom d'une espèce d'herbe salée
fort haute qu'elles produisent. À Test du fleuve Paraguay
et du Parana, le sol est plus inégal, plus fertile, et bien ar-
rosé ; on y trouve, comme au Brésil, de superbes forêts de
bois de construction, de bois de teinture, etc.
241. Rivières: Le Paraguay, le Parana, etc., dont les
eaux s'unissent pour former le Rio de la Plata ou la rivière
d'argent, parce qu'il servait autrefois de véhicule aux
richesses minérales de Potosi, de La Paz, et de plusieurs
provinces maintenant comprises dans la république de
Bolivie ; le Colorado, le Rio-Negro, etc.
(a) On prétend que les mines de Fotosi) dans l'espace de 255 ans out pro-
duit 1,648 millionB de piastres.
(b) Appelée aussi république du Rio de la Plata, ou de Buenos- A>rea>
ci-deVant Provincea- Unies.
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RIPTTBLIQUS ARGINTINl.
111
242. Climat : Dans les prairies et sur les côtes marîti-
mes, la chaleur est excessive en été ; dans les parties mon-
tagneuses, le climat est tempéré et salubre.
Lu principale richesse des habitants do ces contrées sont les pâ-
turages ; quoique le soi soit très-fertile, surtout à l'est du Paraguay
la culture des terres est presque entièrement abandonnée, si ce n'est
autour des rillcs.
Les Pampas sont peuplées d'une multitude incroyable do bœufs,
de chevaux, de mulets, de moutons, de chevreuils, etc.
243. Les productions végétales sont à peu près toutes
celles du Brésil méridional et du Pérou.
244. Commrrce ; Peaux, suif et viandes de bœufs ;
laines do vigognes, do moutons, etc., chevaux, mulets,
vigognes vivantes ; peaux de lions, de tigres, de chiens sau-
vages, etc., etc.
Le commerce extérieur est annuellement d'environ $90,000,000,
dont $40,000,000 à l'exportation.
245. Capitale : Buénos-Ayres, ainsi nommée à cause du
bon air qu'on y respire. C'est la ville la plus riche et la
plus commerçante de la république. Elle est située &ur la
rive droite du Rio de la Plata, à GO lieues de son embou-
chure. La largeur du fleuve est ici de 10 lieues, mais les
vaisseaux de mer ne peuvent approcher qu'à la distance de
3 lieues du rivage, faute d'une profondeur d'eau suffisante.
Buénos-Ayres possède un grand nombre d'institutions
littéraires et une université célèbre. Sa population est d'en-
viron 295,000 habitants, un oneram de fer unit cette ville
à Rosario et à Cordoba. Villes principales, Rosario^ Cor»
doba^ CornenteSj Mendoxa^ Santa-Fé^ Parana^ etc.
Gouvei^neiuent : Le gouvernement est une république fédérative.
246. Population J^angue ^religion : Lapopulation,en 1876,
était de 2.400,000 habit;intd, dont la moitié sont métis et
indigènes ; ceux-ci habitent prinoipalemeul les Pampas, où
ils font la guerre aux Gauchos, peuple d'origine espagnole,
qui a quitté presque toutes les habitudes de Ja vie civilibée
pour celle de la vie sauvage, La langue et la religion domi-
nantes sont l'espagnol et le catholicisme.
247. La cabane du Gauchos construite de terre et couverte de
chaume, est située le plus souvent au pied d'un emôut/o, qui est
presque le seul arbre des Pampas. Son estancùt, ou terre de pâtura-j^^,''
ge, a quelquefois quatre ou cinq lieuea de superficie La garde de }
ses bœufs, la course el la chasse à cheval, fout sa principale occu-
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pation ; il y est accoutum6 dès l'enfaiico, et l'on peut assurer qu'il
n'y a poiui aa monde do cavalier plus adroit et plus vigoureux. 9on
vêteraenl est une espèce d'étoffe qwi n'a qu'une ouverture pour lais-
ser entrer la tite ; le reste lui ponl nôglijçeinment autour du cor|)-?
Elle lui sert d habit, de sac, de selle et de lit II porte à sa cein-
ture un grand couteau de boucherie, et son lasso on filet, qui est une
corde de cuir de la longueur de 15 brasses, arinôe au bout d'un an-
neau, afin do faire prompteraent au besoin un nœud coulant ; l'autre
extrôniitô s'attache i\ la sangle du cheval qu'il monte. Pendant que
le cheval court à toute bride, il lance avec une dextôritô ôtoimante
ce filet, do manière à saisir au col l'animal qu'il poursuit : rarement
il le lance on vain. À la cabane, le jeu de cartes est son éternel
amusement. /^ /. l/" r<
PARAGUAY.
248. Le Paraguay, compris entre h; Brésil, la république
Argeitine et lu Bolivie, a une longueur d'environ 440
milles et une largeur do 180. C'est un pays formé do pla-
teaux ondulés et peu élovés, rempli de forêts et do pâtu-
rages. Il 80 divise en 23 districts électoraux. Il est arrosé
par le Paraguay et le Panama, qui forment la plus grande
partie de ses frontières et en f r*^ une véritable prcsqu île.
Le sol produit en abondance les grains, le coton, le sucre,
le tabac, les fruits tels que les raisins, les figues, les olives,
les oranges, etc. Le Paraguay fournit cette herbe précieuse
qu'on appelle maté ou thé du Paraguay^ boisson favorite
des habitants de l'Amérique méridionale. Climat ch «ud
et humide. Capitale: Assomption {Assuncion) sur la
rive gauche du Paraguay.
Villes principales : Villa-Rica, reliée à TAssomption par
un chemin de fer. Population totale, 346,000 habitants,
composée d'indiens, de métis, et de blancs d'origine espa-
gnole. La religion est le catholicisme. Les langues parlées
sont l'espagnol et le guarioi. Gouvernement républicain.
249 Sur les bords du Paraguay et de l'Uruguay étaient autretoib
,63 missions côlùbre.» des Jésuites, qui, sans employer la ibr«e,
avaient civilisé et réuni en republique les Gutirinis, peuplade indi-
, V^^4^ WÙA-ilUâ.^.ir^j
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gnoli. Le Paraguay forme un état iudépetidant la), depuis 1811
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URUGUAY.
250. L'Uruguay, compris entre le Brésil et le Rio de la
Plata, la rivière Uruguay et l'Atlantique, a 250 milles do
long et à peu près autant de large. C'est le plus petit dtat
do l'Amérique du sud. Aspect, climat, productions, etc.,
des contrées voisines. Ce pays est sillonné par plusieurs
chaînes de hautes collines, appelées Cuc/ùUas, et arrosé par
de nombreux cours d'eaux, dont le principal est le Rio-
Negro, nfflucr.t de TUruguay, Il se divise en 13 départe-
ments. Capitale : MONTEVIDEO sur la rive gauche du Rio-
de la Plata; sa population est d'environ 116,000 âmes.
Villes principales: Colonia et Maldonado. Population
totale, en 1880, 438,245 habitants, métis ou blancs, d'origine
espngnole. La religion est le catholicisme. La langue
dominante est l'espagnol. — Gouvernement républicain.
L'Uruguay, appelé Hande-Orientale, fut depuis 1814 jusqu'en
1826, le sujet de contestations sérieuses entre la Confédération Ar-
frentine et le Brésil. Enfin, par un traité de paix du 27 août 1828,
la Bande-Orientale fut déclarée indépendante. Elle scst depuis
constituée en république, 80U9 le nom d'Uruguay ou République Ck-
Platine.
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251. Le Chili est une étroite lisière de pays, compris
entre les Cordillères, qui le séparent de la répubiuiuc
Argentine, et le Grand-Océan. Il est borne au nord par le
désert d'Atacama, qui le sépare de la république Je Boli-
(«) Ce fut en 1815 que le célèbre docteur Frnncia (n<Ç à Assomption en
1758, d'un père français et d'uno créole) s'empara du poiivuir, d';rbord pous
lo titre- do con«w^ puis sous celui de dictateur., qyCW conserva jusqu'à sa
mort, «rrivéo en 1810. Cruel, soupçonneux, semblable en plus d'un point,
dit-ou, à Louis XI, il ferma son état à tous les étrangers sous poiuo d'être
retenus prisonniers. Du reste, il lit tourner son despotisme au profit de
l'éducation et de l'iniustrie.
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vie ; au sud, par la Patagonie et le golfe Ancud {a). H
est divisé en 19 provinces. Son étendue est de 128,000
milles carrés.
Le Chili possède, au sud, l'archipel de Chiloé, composé de 82 îles,
dont 32 sont habitées, la plus considérable de ces îles est celle de
Chiloé, et à 360 milles de la côte, l'île de Juaa FernandeZj
montagneuse, remplie de chèvres, et sur les rivages de laquelle on
chasse le veau marin.
252. Montagnes^ etc» : L*aspect du Chili est extraordi-
nairement pittoresque. Les sommets des Andes sont partout
remplis de volcans et partout couverts de neiges éternelles.
Au-dessous, vers l'ouest, sont plusieurs rangs de montagnes
beaucoup moins élevées, qui entourent des plateaux fertiles
et bien arrosés. Le passage d'un plateau à l'autre est diflS-
cile : il faut franchir des chemins escarpés, des précipices,
des torrents sans nombre qui descendent des Andes v^ s la
mer. Enfin, la côte maritime n'offre guère que des plaines
arides et stériles.
Le désert d'Atacama est une mer de sable où il ne paraît ni herbe
ni plante, ni rien de vivant. Le voyageur qui a l'imprudence do s'y
engager, n'a pour guide que les os desséchés et blanchis des muleta
qui ont péri en voulant traverser cette afifreuse solitude.
253. Fleuves et Rivières : Ils sont nombreux, mais peu
considérables. Les principaux sont le Biobio, le Rio-Maypu,
le Maule, etc.
254. Climat : Dans la partie située au nord de la rivière
Maule, qui se jette dans l'Océan vers le 35e parallèle de
latitude méridionale, il n'y a point de pluies pendant (es
deux tiers de Tannée, et dans les provinces voisines du
désert d'Atacama, il ne pleut jamais. Le ciel, depuis le
mois de novembre jusqu'au mois de mai, esù constamment
serein et sans nuage. La chaleur n'y est point excessive,
étant modérée par la proximité des Andcd. Au sud de la
rivière Maule, la température est plus variable et les pluies
sont assez fréquentes. En général, le climat du Chili est
très-salubre.
255. Productions : La partie du nord est dépourvue de
productions végétales, particulièrement en-deça du 32e
parallèle ; mais elle est très-riche en mines d'or, d'argent,
. (a) Le Chili prétend posséder toute la cOto occidentale de la Patagonie
jusqu'au détroit de Magellan. Cette partie est désignée par oertaini géo*
l^raphes sous le nom de Nouveau- Ohiîi»
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115
de mercure, de cuivre, d'étain. de plomb, de sel, d'anti-
moine, de charbon, etc. Les mines de cuivre du Chili sont
rdputées les meilleures qu'il y ait au monde. Dans la partie
du sud, on trouve en abondance le blé, le maïs, le sucre, le
ûoton, le vin, les figues, et toutes les productions des plus
belles contrées de l'Europe.
La vigne et l'olive roussissent mieux au Chili que dans aucune
autre partie de l'Amérique.
Les forets du Chili nourrissent des arbres énormes, les uns pré-
cieux h cause do leur bois incorruptible, les autres utiles par leurs
résines et leurs gommes.
Les animaux sont les mêmes qu'au Pérou. On y voit beaucoup
de vigognes, de lamas, de cygnes à tête noire, etc, etc.
256. Commerce : Or, argent, cuivre, étain, blé, farine,
chanvre, peaux, viandes, laines, figues, raisins.
Le commerce extérieur s'élève en moyenne à $76,000,000, dont
$38,000,000 à l'exportation.
257. Capitale : Santiago, sur un plateau qui païaît s'é-
tendre au pied des Andes jusqu'à l'isthme de Panama, au
ijord, et jusqu'au détroit de Magellan, au sud. Cette ville
exposée à do violents tremblements de terre, qui l'ont dé-
truite 4 fois dans l'espace de 14 ans, est riche et prospère,
elle renferme une population de 130,000 âmes et possède
un archevêché, une université, de beaux édifices, plusieurs
collèges et autres institutions littéraires, une bibliothèque
natiouble, etc.
Villes pîincipales : Valparaîso, ville maritime importante par
son excellent port et par l'extension de son commerce j elle est
reliée à Santiago par une voie ferrée ; Chillan, Conception, Talka
et Coquimbo.
258. Population^ langue^ religion: La population est
environ 2,075,000 habitants, y compris les sauvages
indépendants, ou Araucanos^ nation farouche et belliqueuse
(jue les espagnols n'ont jamais pu soumettre. Ils 03cupent
la partie située au sud de la rivière Biobio, et plusieurs
des îles de l'archipel de Chiloé. La langue et la religion
dominantes sont l'espagnol et le catholicisme.
269. Le gouvernement du Chili est républicain,
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PAT AGONIE.
Le Chili, ancienne colouie espagnole,se rérolta en 1810, et assura
définitivement son indépendance, en 1818. Ce pays est un des plus
tranquilles, des plus prospères et des mieux gouvernés des états de
l'Amérique du Sud.
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PATAGONIE.
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2G0. La Patagonie est un pays peu connu, qui comprend
toute la pointe méridionale du continent. Elle fut décou-
verte on 1519 par Magellan, d'où vient qu'on l'appelle quel-
quefois Terre-Magellanique. Cette région est couverte de
montagnes et de plaines salines où vivent des troupes de
chevaux, de vigognes, de guanaqucs, espèce de lamas,
d'autruches, etc. Les habitants, au nombre fort incertain
de 200,000, y compris ceux de la Terre-de-Feu et des îles
voisines, appartiennent à diflférentes tribus sauvages, parmi
lesquelles on remarque les Patagons, race d'homme d'une
taille fort élevée, très-robuste, mais d'un caractère doux et
paisible.
Les Patagons ont la face large, le nez écrasé, la bouche grande,
les lèvres épaisses, les dents blanches, les cheveux noirs, le teint
cuivré, les jambes très-courtes comparativement à leur stature. Ils
sont vêtus de peaux de guanaque, de vigogne, et autres, cousues
ensemble eu manière de manteaux carrés : le côté de la laine est
tourné en dedans ; lo côté opposé est peint en figures bleues et rou-
ges. Leur coiffure est une toque ornée de plumes. Lorsqu'ils vont
h la guerre, ils portent une cuirasse de peau et un casque de cuir.
Les premiers voyageurs avaient représenté les Patagons comme des
géants ; mais après des rapports plus fidèles, U parait que leur hau-
teur commune n'est que de 6 à 7 pieds.
Les Patagons sont pasteurs et nomades. Ils adorent un dieu ter-
rible qui parait être le génie du mal, et qu'ils appellent Guatechu.
Les Patagons échangent des peaux contrôles divers artic'es de
commerce qui leur sont vendus par les autres nations.
2G1. Iles Falkland, Ces îles, situées k 300 milles des côtes orien-
tales de la Patagonie, appartiennent à l'Angleterre, qui les érigea
en colonie, en 1833. Elles se composent de deux grandes îles,
entourées de 200 cutres petites. On n'y trouve point d'arbres D im-
menses troupeaux de bœufs et de. chevaux sauvages errent dans les
prairies. Population, 16,000 habitant^.
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117
EUROPE.
262. L'Europe est bornée au nord par la mer Glaciale ;
à l'est, par le petit fleuve Kara, les monts Curais, la rivière
Oural, et la mer Caspienne ; au sud, par le mont Caucase,
Il mer d'Azof, la mor Noire, la mer de Marmara, et le.
Méditerranée; à l'ouest, par l'Océan Atlantique. Sa plus
mande longueur est d'environ 1,250 lieues, et sa plus gran-
de largeur de 900.
263. L'Europe est la moins étendue des trois grandes
divisions de l'ancien continent. Elle ne renferme ni les
hautes montagnes, ni les vastes fleuves, ni les immenses
forêts de notre Amérique ; ses productions, en général, sont
peu variées et peu remarquables. Mais elle surpasse de
beaucoup toutes les autres parties du globe, en puissance,
en commerce, et en civilisation. Elle est la maîtresse pres-
que absolue de l'océan ; elle possède un territoire égal au
sien dans le Nouveau-Monde, près de la moitié de l'Asie,
plusieurs des côtes de l'Afrique, et la plupart des îles con-
'jues. De sorte qu'elle peut s'attribuer, non-seulement tous
les beaux monuments de l'antiquité, tous les chefs-d'œuvre
des sciences, des arts, de la littérature ; mais encore toutes
les richesses animales, végétales, minérales, de tous les sols
et do tous les climats.
On croit que les premiers habitants de l'Europe furent lea Qomé-
rites ou Celtes, descendus de Gomer, fils aîné de Japhet et petit-
iils de Noé, vers l'an 2,000 avant l'ère chrétienne. De lAsie-Mineu-
le, ils s'étendirent le long de la mer Caspienne et du Pont-Euxin
(mer Noire) ; de là dans la Grèce et dans toutes lea régions au nord
et à l'ouest de cette fameuse contrée. L'Europe elàt donc habitée
généralement depuis environ trqnte-huit Siècles.
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118
EUROPE.
DIVISION POLITIQUE DE L'EUROPE.
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264. L'Europe se divise aujourd'hui en seize parties
principales, dont quatre au nord, sept au centre, et cinq au
sud
Los quatre au nord sont :
le Danemark ; 3° la Suède
d'Europe.
Les sept au centre sont :
1^ les îles Britanniques ; 2°
avec la Norvège ; la Russie
1° la France; 2° la Confé-
dération Suisse ; 3° ia Belgique ; 4^ la Hollande ; 5^ les
États de la Confédération Germanique ; 6® la Prusse ; 7^
l'Autriche.
Les cinq au sud sont : 1^ l'Espagne ; 2® le Portugal ; ^^
l'Italie ; 4^^ la Turquie d'Europe ] 5^ lu Grèce.
265. Mers extérieures : L'océan Atlantique, oui baigne
les côtes occidentales de l'Europe et la sépare de l'Améri-
que ; il prend différents noms que nous avons déjà indiqués
dans les notions Préliminaires ; l'Océan Glacial Arctique,
appelé par les anciens mer paresseuse.
266. Mers intérieures : La mer Blanche, la mer Balti-
que, la Méditerranée, la mer de Marmara, la mer Noire, la
mer d'Azof, la mer Caspienne.
La Méditerranée est lapins grande de toutes les mers intérieures ;
elle a 700 lieues de long et près de 3,000 de circuit. La profondeur
de ses eaux au sud de la France et de l'Italie est souvent de 1,000
à 1,500 brasses.
La mer Caspienne est la seule de toutes les mers intérieures qui
n'ait aucune communication visible avec l'océan.
La mer d'Azof est plutôt une réunion de vastes marais qu'une mer
véritable ; ses eaux limoneuses ont si peu de profondeur qne dans
la plupart des endroits elles ne sont navigables qu-j pour des bar-
ques ordinaires.
267 Golfes : Ceux de Bothnie, de Finlande et de Livo-
nic, que forme la mer Baltique ; le golfe de Zuyderzéc
dans les Pays-Bus ; celui de Gascogne ou la baie de Biscaye,
entre la France et l'Espagne : ceux de Lyon, de Gênes, df
Venise (mer Adriatique), de Tarante, etc., dans la Médi-
terranée, etc.
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119
268. Détroits : Celui deWaygatz,au nord de la Russie ;
le Skager-Rack et le Cattdgat, entre le Danemark, au sud,
la Norvège et la Suède, au nord, ce canal forme, à l'entrée
(le la Baltique, trois détroits qu'on appelle le Sund, le
Grand-Belt et le Petit-Belt ; le canal Saint-George et le
canal du Nord, entre l'Irl.mde et l'Angleterre ; la Manche
et le Pas-de-Calais, entre TAngleterre et la France ; le
Détroit de Gibraltar, qui fait communiquer l'Océan Atlan-
tique avec la Méditerranée ; le détroit do Bonifticio, entre
la Corse et la Siirdaigne ; le Phare de Messine, entre l'Italie
et la Sicile ; le détroit des Dardanelles, entre l'Archipel et
la mer de Marmara ; celui de Constantinople (ancien
Bosphore de Thrace), qui joint la mer do Marmara à la
mer Noire ; le détroit de Caflfa ou d'Iénikalé, qui joint la
mer Noire à celle d'Azof, etc.
269. Lacs : En Suède, les lacs Wener, Weteret Mêler,
qui se déchargent, le premier dans le Cattégat, et les deux
autres dans la Baltique ; en Russie, les lacs Ladoga, Onega,
Saïma et Peypus, tous situés autour de Saint-Pétersbourg,
et communiquant avec le golfe de Finlande ; en Hongrie, le
lac Balaton, qui se décharge dans le Danube ; en Suisse,
le îac Constance, traversé par le Rhin, et celui de Genève,
traversé par le Rhône ; en Italie, le lac Majeur, ceux de
Côme, de Garde, etc., qui tous se déchargent dans le Pô, etc.
270. Iles : Les grandes îles de l'Europe sont : dans
Tocéan Atlantique, la Grande-Bretagne, et l'Irlande ; dans
la mer Glaciale, le Spitzberg et la Nouvelle Zemble ; dans
la Baltique, le Zéeland ; dans la Méditerranée, les Iles de
Corso, de Sardaigne, de Sicile et de Candie.
Les îles ou groupes d'îles les plus remarquables ensuite sont :
celle de Kalgouef et de Waygatz, dans la mer Glaciale, au sud do
la Nouvelle-Zemble ; les îles Loffenden,sur les côtes de la Norvège ;
celles d'Aland, de Dago, d'Oesel, de Gothland, d'Oland, de Born-
bolm, de liugen, de Funen (Pionie), etc., dans la Baltique ; les îles
<le Sylt, d'Hcligoland, de Texol, etc., dans la mer du Nord ; celles
de la province de Zélandc dans les Pays-Bas ; les îles Féroé, les
iles Shetland, les Orcades au nord, et les îles Hébrides à l'ouest de
rÉcosse ; celles de Man et d'Anglésea, dans la mer d'Irlande ; les
îles Scilly ou Sorlingues, à l'exlrémitô sud-ouest de l'Angleterre;
celles d'Aurigny,de Guernesey, de Jersey, et de Wight dans la Man-
che ; celles d Oue&sant, de Grouaix, Belle-île, de Noirraoutier, de
Ré, d'Oléron, etc., sur les côtes de la France ; les îles Baléares, dont
la principale est Majorque, au sud de l'I^spagne, dans la Méditerra-
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née ; les îles d'Hyôres, près de Toulon en France ; l'île d'Elbe, an
nord-est de la Corse ; les îles Lipari, au nord, et l'île de Malte au
sud de la Sicile ; les îles Illyriennes, dans le golfe de Venise ; les
îles Ioniennes, à l'ouest de la Grèce ; l'île de Nùgrepont, dans l'Ar-
chipel, à l'est du mùmo pays ; les lies Cyclades, au sud de la précé-
dente ; les lies de Lemmos, de Samothraki, etc., au noiid de rÀrchi-
pel, etc.
La description des diflferentes contrées de l'Europe, nous fournira
l'occasion de donner quelques particularités sar la plupart de ces lies.
271. Les îles d'Aurigny, de Guernésey, et de Jersey, l'île de Héli-
goland, et l'île de Malte, apjmrtiennent aux Anglais ; les îles Péroô,
et l'ile de Bornholm, aux Danois ; la Spitzberg et l'île d'Aland aux
Uusses ; l'île de Candie, celle de Lemmos, et plusieurs autres situées
dans l'iVrchipel, aux Turcs; l'île de Corse, aux Français; les îles
lonit^nnes, ù, la Grèce ; les autres appartiennent aux puissances con-
tinentales ou insulaires qu'elles avoisiuent de plus près.
272. Presqu'îles : On compte en Europe trois grandes
presqu'îles et trois petites. Les grandes sont la Suède avec
la Norvège, renfermées entre l'Océan Atlantique et la mer
Baltique ; l'Espagne avec le Portugal, communément appe-
lés la Péninsule^ entre l'Océan Atlantique et la Méditerra-
née; l'Italie, entourée des eaux de la Méditerranée; les
trois petites sont le Jutland, entre la mer du Nord et la
mer Baltique ; le Péloponèse, ou la Morée, en Grèce, qui
tient au continent par l'isthme de Corinthe ; la Crimée,
entre la mer Noire et la mer d'Azof, jointe à la Russie par
l'isthme de Pérécop.
273. Montagnes : li^a \)vmc\pa\cs chaînes de montagnes
sont les monts Kœlen ou Scandinaves, entre la Suède et la
Norvège ; les mon-ts Ourals ou Poyas et le Caucaso, entre
l'Europe et lAsie; les Pyrénées, entre la France et l'Espa-
gne; les Alpes, entre la France et 1 Italie; les Apennins,
qui parcourent toute la longueur de l'Italie; les monts Car-
pathcs, qui séparent la Hongrie de la Gallicie, et traversent
sous différents noms, le centre de l'Allemagne; les monts
Balkans, ou la ckaîne de l'Hémus, en Turquie, etc.
Le mont Blanc, dans les Alpes, est la plus haute élévation de
l'Eiuope, 16,7(30 pieds, au-dessus du niveau de la mer.
Les monts Scandmaves, sont couverts de neiges perpétuelles
depuis la hauteur de 3,000 pieds jusqu'à leur sommet , dans les
Alpes, les Pyrénées et les Apennins; cette région ne commence qu'à
(a> Mesure irançalse=16,165 pieds anglais, d'après M. Saussure.
IVROPE.
121
la hauteur de 7 à 8 mille pieds, Lea monta Ourals, et euauite les
monts Carpathes, forment les chaînes européennes les plus riches
en or, en argent, en pierres précieuses, et en sel-gemme.
Les montagnes les plus remarquables ensuite, sont : les monts
Grampian ou Calédoniens, en Ecosse ; les monts Chévîots. entre
l'Angleterre et l'Ecosse ; le Jura entre la France et la Saisse ; les
Vosges à l'est, et les Ccvennes au raidi de la Franco ; les Asturies,
la Sierra-Nevada, etc., en Espagne ; l'Olympe, le mont Athos, le
Pinde le Parnasse, etc., en Grèce, etc.
La hauteur do la Sierra-Nevada surpasse môme celle des Pyré-
nées : elle est en quelques endroits d'environ 11, 000 pieds.
Volcans : Les deux célèbres volcans de l'Europe, sont :
le mont Etna, en Sicile ; le Vésuve, en Italie, près de
Naples.
274*. Fleuves et rivières : Le Volga, le plua grand des
fleuves de l'Europe, prend sa source aux monts Waldaï,
dans le gouvernement de Tuer, en Russie, et après un
cours très-irrégulier d'environ 650 lieues, il se jette dans la
mer Caspienne par 72 embouchures. Il communique par
un canal avec le lac Ladoga, ce qui forme une route com-
merciale par eau depuis la mer Baltique jusqu'à la mer
Caspienne.
La profondeur du chenal de navigation sur le Volga n'est ordi-
nairement, que de 6 à 15 pieds ; ses eaux, qui sont d'une qualité mé-
diocre nourrissent une immense quantité de poissons.
Le Don, autrefois appelé Tanaïs, et le Dnieper prennent
aussi leurs sources dans les monts Waldaï ; le Don se jette
dans la mer d'Azof, grossi do plus de 500 petites rivières,
ses eaux sont mauvaises à boire ; le Dnieper se jette
dans la mer Noire, toutes les îles de ce fleuve que les eaux
ne couvrent pas, fourmillent de serpents. Cours de 875
milles.
Le Danube est le second fleuve de l'Europe ; il a sa
source au pied des montagnes de la Forêt-Noire, au nord
de la Suisse ; il traverse l'Allemagne, l'Autriche, et une
partie de ia Turqr.ie, et se jette dans la mer Noire, par une
double embouchure. Cours de 1750 milles.
Le Rhin a sa source au mont Saint-Gothard, dans les
Alpes de la Suisse ; il traverse le lac de Constance, une
partie de l'Allemagne, les Pays-Bus, et se pe-d dans la mer
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du Nord, après s'être séparé en quatre branches. Cours de
950 milles. (Voir No. 381.)
2'"». î.ea plus remarquables ensuite, sont la Petchora, qui se
jette dans la mer Glaciale; la Dwina, qui se jette dans la mer
Blanche; la Duna, le Niémen, la Vistule et l'Odet, qui se jettent
dans la Baltique ; l'Elbe et le Wéser, qui se jettent dans la mer du
Nord ; la Seine, qui se jette dans la Manche ; la Loire et la Garonne,
qui 60 jettent dans la baie de Biscaye; le Duôro, le Tage, la Gua-
diana, etle Guadalquivir, qui so jettent dans l'Océan Atlantique;
l'Ébre et le Rhône, qui se jettent dans la Méditerranée ; lo Pô, qui
se jette dîins le golfe de Venise ; le Marîzza, qui se jette dans
l'Archipel ; le Dniester, qui se jette dans la mer Noire ; l'Oural, qui
Be jette dans la mer Caspienne, etc.
276. Climat * L'Europe étant située presqu'entièrement
sous la zone tempérée septentrionale, doit jouir, en général,
d'une température douce, qui favorise le développement de
toutes les facultés de l'homme et la production de toutes les
richesses agricoles.
Il y a cependant m Europe une grande diversité de climats, cau-
sée par la différence de latitude et par d'autres circonstances locales.
Les vents d'est et de nord-est, qui viennent de la Sib rie, apportent
beaucou;) de froid ; les pays que les montagnes défendent de cette
invasion aérienne, tels que l'Italie, la Bohême et la Hongrie, ont un
climat plus doux et plus égal. Les vents du sud et du sud-est, qui
viennent des déserts de l'Afrique, amènent au contraire des chaleurs
lesquelles néanmoins sont modérées por la Méditerranée, et par des
montagnes qui bordent la partie méridionale de l'Europe aussi bien
que lo nord de l'Afrique. Plus voisine de celle-ci, l'Espagne est
exposée i\ des vents brûlants et malsains.
277. Quelques-uns des plus beaux pays de l'Europe, de ceux
mémos qui cultivent la vigne, les tigncs, les oranges, etc., se trouvent
placés sous des parallèles de latitude, qui en Amérique sont la région
des grands froids. Par exemple, la latitude de la France est à peu
près celle de la province de Québec. Paris est njême doux degrés
(50 lieues), plus au nord que la ville de Québec : et les belles cam-
pagnes de la Lombardie, presque toujours verdoyantes, sont situées
par rapport au soleil, comme celles de Montréal. I^a culture des
grains cesse en Amérique vers le 25 ' degré de latitude septentrionale,
tandis qu'en Norvège, l'orge et l'avoine s'élèvent jusqu'au 70*. On
attribue cette diflférence de température à la proximité où nous
sommes de cette immense étendue de terre et de mers glacées qui
occupent tout le nord du continent américain, (a)
(a) Les voyageurs ont observa? que lo climat de PAmérique septentrio-
nale à l'ouest des Montaenes-Rocheuses est assez semblable à celui de
l'Europ*» 30US IsK mêmes latitudes.
l'i*.*
EUBOPB.
123
278. Sol et productions : Lo sol do l'Europe, générale-
ment assez fertile, produit en abondance le blé et les autres
céréales, le vin et tous les fruits des climats tempérés, les
légumes, la soie, le lin, le coton, etc. L'ngrioulture y est
i)ortéc au plus haut point de perfection, surtout en Angle-
terre, aux Pays-Bas, en Suisse et dans l'Italie septentrionale.
La Norvège, la Suède et la Russie renferment de vastes
forêts, qui fournissent la plupart des bois de construction
aux autres contrées do cette division du globe.
Les animaux nuisibles y sont assez rares. Les chevaux,
les bœufs, les moutons et les autres animaux domestiques
de l'Europe sont supérieurs à ceux même do l'Asie.
L'Europe a peu de mines d'or, d'argent et de pierres pré-
cieuses, mais beaucoup de fer, de plomb, de cuivre, d'étain,
de charbon, de sel-gemme, de mercure, etc. (6f.).
2Ï9. Langues : Les principalea langues de l'Europe sont : l'italien,
l'espagnol, le portugais et le français qui so sont formés du latin ;
l'allemand, le hollandais, le flamand, le danois, le suédois, et le nor-
végien, qui sont formés du teutonique ; l'anglais, qui participe de
ces deux grandes sources ; le russe, le hongrois, le polonais, ^t le
bohémien, qui se sont formés du slavon ; Terse ou gallique (écos-
sais), 1 irlandais, le breton, le laponais, qui dérivent du celte ; le
grec moderne, qui s'est formé de l'ancien grec appelé maintenant
grec littéraire enfin le turc, qui sest formé de l'oïghour ou tartare.
280. Population et Religion: La population actuelle de
l'Europe est d'environ 288,000,000 d'habitants, dont 150
millions catholiques, 70 millions grecs schismatiques, 58
millions protestants de toutes croyances, 8 millions maho-
métans, 2 millions juifs.
Les catholiques sont répandus principalement en France, en
Autriche et en Italie; les protestants, dans la Grande-Bretagne et
on Allemagne ; les grecs en Russie, en Turquie et en Grèce ; les
juifs en Russie, en Autriche, en Alltm;igne et en France ; les ma-
humétans en Turquie et en Russie.
(a) La Russie produit les 67 de l'or; TAuglotorre lî3 du fer et les 5i5
dea articles en fonto, ses mines tlo fer égalent on valeur les 3)4 do tous Ic.^
ludtciux do l'Europe. La moitié du plomb consommé on Liiropo vient
d'E, p!i;;uO, et los Sf? d'Angleterre. Ce dernier pays produit au moms les
f)/7 du charbon, la moitié du cuivre et les I2tl3 do Tétam. Les fers russes
et suédois sont préférés pour la fabrication de racier.
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124
tliSS BBIT AN NIQUES.
ILES BRITANNIQUES.
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281. Les îles Britanniques se composent de Li Grande-
Bretagne (Angleterre proprement dite, prineipauté de
Galles et Ecohso) ; do l'Irlande, à l'Ouest do lîi précédente ;
des îles IlébrideB, à l'ouest, des Orcades et des îles Shetland,
au nord de l'Ecosse; enfin de quelques autres, répandues
autour des deux grandes îles et dans la Manclie, qui les
sépare du continent.
L'Irlande, la principauté de Galles, et l'Ecosse autrefois
indépendantes, ont été successivement réunies à la couronne
d'Angleterre ; elles ne forment plus aujourd'hui qu'un seul
gouvernement, appelé le Royaume-Uni de la Grande-Breta-
gne et d'Irlande, (a).
282. Le Gouvernement des îles Britanniques est une
monarchie constitutionnelle contenant trois branches dis-
tinctes; le roi, la chambre des lords, et la chambre des com-
munes. Le roi est le chef, non seulement de l'état, mais
encore de l'église anglicane. Il a le droit de faire la paix
et la guerre, de conclure des alliances et des traités, de lever
des troupes, d'accorder des titres de noblesse, d'assembler,
de proroger, d'ajourner et de dissoudre le parlement, de
nommer à tous les emplois civils et militaires, et aux princi-
pales dignités ecclésiastiques, de faire grâce aux criminels
ou de commuer leur peine, de convoquer les synodes na-
tionaux et les provinciaux, qui, de son consentement,
règlent le dogme et la discipline, etc. Il atteint sa majorité
à dix-huit ans, el à son avènement il doit approuver toutes
les lois rendues pendant sa minorité. Les femmes, comme
les hommes, participent à l'hérédité de la couronne. Le fils
aîné du roi se nomme le Prince de Galles.
283. La chambre des lords est compoece de tous les lords spiri-
tuels et temporels du Royaume-Uni. Les lords spirituels sont les
(a) Nous aimerions à placer une notice historique en tôto do la deserip-
tion parti«ulière des r-ays européens, comœo nous l'avons fait ordinaire-
ment pour les autres divisions du globe. Mais ces notices no sauraient
être un peu complètes sans occuper beaucoup d'espace, d'ailleurs nos
études supérieures comprennent toujours un cours d'histoire, où celle
d'Europe figure au premier rang, et, qupnt aux écoles non classiques, les
instituteurs pourront facilement se procurer des ouvrages de oe genre.
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tLSB BAI ÏAiN NIQUES.
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X archerôqucs do Cantorbery et d'York, vingt-quatre ôvéqucg
ugleterre et quatre d'Irlande. Les lords teraporela comi)r(nnent
loua les patra d'Angleterre, doatlo iinnabre est indéOui, pouvant être
Hiijpnentô à la volonté du souverain ; seize pairs élus par la noblesse
«l'Ecosse ; et vingt-huit élus par celle d'Irluude (a).
jA^*\ ^''* cliuuil)ie des comajiiues se composuii eu 1883, de G52
députés, élus parle peuple du Royffume-Uui, do-it 489 représentant
Angleterre el 1» Principauté de Galles, GO l'Ecosse, et 103
rirlande.
I , es principales fonctions dn la chambre des communes sont de
l)roposer des lois, d'accorder la levcc des impôts et les subsides, et
de s'informer des griefs tant particuliers que nationaux.
Le roi a deux conseils, qui compicnueut ordinairement les per-
sonnes les plus influentes du royaume: le Conseil J'rivc, dont les
fonctions se rapportent h l'exécution des lois et à l'administration
(le la justice dans tont l'empire, et le Conseil du Calinvi on des
Ministres^ qui dirigent toutes les afl'aires politiques, et qui font partie
du Conseil privé. Les ministres sont ordinairement pris parmi les
membres de l'une ou de 1 autre chambre, au choix libre du souverain,
excepté que le Lord-chancelier doit être pair, et que le Chancelier de
C Échiquier doit appartenir à la chambre des communes La respon-
sabilité des ministres du roi fait que sa personne est inviolable.
Dans les grandas circonstances nationales le roi peut appeler auprès
do lui tous les pairs du Royaume-Uni.
285 Population ; La population des îles britanniques
d'après le recensement de 1881 était de 35,242,000 âmes,
dont 25,975,000 en Angleterre et dans le pays do Galles;
3,736,000 en Ecosse et 5,175,000 en Irlande. l!:nviron
un tiers de la population profeisse le catholicisme; les deux
autres tiers suivent les diverses croyances protestantes; les
anglicans dominent en Angleterre, les presbytériens en
Ecosse, et les catholiques en Irlande.
Les colonies et les paya dépendants de l'empire Britannique era"
brassent environ un septième de la surface territoriale du glol)e ;
leur étendue est d'environ 8 raillious de milles carrés, dont 3 mil-
lions et demi en Amérique, i «.'e million en Afrique, plus de 1
million en Asie et 3 millions en Australie.
La population totale de l'empire Britannique, en y comprenant
ses vastes colonies dans les cinq parties du monde et les royaumes
tributaires de l'Inde, s'élève à environ 310,000,000 d'habitants.
L'armée régulière, en garnison dans le Royaume-Uni, s'élève ac-
tuellement à 137,632 hommes ; l'effectif des réserves est de 354,347.
Le budjet de l'armée est de £15,607,000.
Les forces navales comptent 246 bâtiments, dont 63 bâtiments à
vapeur cuirassés, montés par 60,000 marins. Le budjet de la ma-
rine est d'environ £11,000,000
L'effectif de la marine marchande, en 1875, était de 26,460 bâti-
{a) La chambre des Lords, à la .session do 1883i se composait de 518
taeiubres.
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126 ANGLETERRE ET PRINCIPAUTÉ DE QALLE8.
menta i\ voiles, dont 4,170 \ vapeur. jauRoant on tout 6 raillîcna de
tonneaux Lo ra luremonl total do la navigation dans tius les porta
flii Royaume TTnl, ôtait h la raC-mo ^îpoqnr», de 46,276,838 tonneaux.
Iinporlationtt en 1882, £413,020,000,
Evporlalinns, en 1882, £ 06,500,000.
nerenu, en 1883 £89,000,000.
Ddle, en nmra 1883, £766,37(5,000.
ANGLETERRE ET Î>RIN0IPAUT1^ DE OA.LLES.
286 T/An«2jlctorre, à laquelle îipparticnfc \o pays de
Gullos, est borndo au nord par l'Écosso ; à l'est, par la mer
(lu Nord ; au sud, par la Manche; à l'ouest, par le canal
Saint-Georî^e et la mer d'Irlande. Sa plus jurande lonp;ucur
est de 365 milles, et sa plus grande largeur de 280 ; sa
Bupeificic est de 58,310 milles carrés»
287. Divisions : L'Angleterre est divisée en 40 comtés,
et le pays de Galles en 12, savoir :
Six au nord : Northnmberland, Cumberland, Durham, Wcstmore-
land, York et Tjancaster.
Seize au milieu : Oheshire, Dorby. Nottingham, Shropahire, Staf-
ford, Leicester. Rutland, Hercford, Worcestor, Warwick, Northamp-
ton, Monmouth, Gloucester, Berksbire, Oxford et Buckingham.
Neuf à l'est: Lincoln, Norfolk, Huntîngdon, (Cambridge, Suffolk,
Bcdford, Ilertford, Essex et Middlesex.
Neuf au sud : Somerset, Wiltshire, Surrey, Kent, Devonshire,
Dorsetshire, Hamsphire, Susaex et Cornwall.
Douze j\ l'ouest, ou dans le pays de Galles: Anglesea, Denbîgh,
Flintsh, Caernaervon, Merioneth, Monfgomery, dans la partie sep-
tentrionale; et Cardigan, Radnor, Pembroke, Caermaorthen, Breck-
nock, Glaraorgan, dans la partie méridionale.
Les subdivisions sont les districts (hundreds)^ les villes,
les bourgs, et les paroisses.
288. Aspect, sol, etc, : Le sol, en général est très-fertile,
présente partout une agréable diversité de collines, de vallées,
de plaines bien arrosées, et cultivées avec le plus grand soin.
Il y a quelques montagnes, particulièrement du côté de
l'Ecosse, dans le pays de Galles, et dans le comté de Corn-
wall. Les parties les moins fertiles sont les comtés qui avoi-
sinent les monts Chéviots, au nord, et quelques-unes des
côtes maritimes de l'est.
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ANQLETERRB ET PRINCIPAUTÉ DE UALLEB. 127
289. Rivières : La T;imiso, la plus f^ratulc rivière do
l'Anglotcrro, a sa source dans le comté do Glouccster, elle
traverse la ville do Londres ot se jotto dans la mer du Nord ;
la Sevorn a sa sourco dans la Galles soptcntrionalc, et se
jette dans le canal do Bristol ; le Humbcr, formé pur la jonc-
tion du Trent, do TAire, de l'Ousc, etc., se jette dans la
mer du Nord ; il y en a beaucoup d' autres, dont les embou-
chures forment des baies ou des ports vastes, sûrs et com-
modûs.
liE Tamise a un cours do 126 railles, et pour principaux affluents;
i\ droite, la Wey et la.Medway ; ii gaucho, la Lf^a. Elle passe i\
Oreenwich, Woolwich, l-ondres. Windsor, Oxford, etc.
Fift Severn arrose le pays de Galles et les villes do Gloucester, de
Shewsbiirff, etc Son cours est de 156 railles, Affluents principaux :
h droite, la Wyo ; h gaucho, l'Avoii.
290. Lacê . Les lacs de l'Angleterre ont peu d'étendue ; les plus
considérables sont le Derwent, l'Ullswater, et le Wiudermere.
291. Canaux: L'Angleterre possède actuellement le
systènie de canalisati( a le plus parfait et le plus complet do
l'Europe. Ses nombreux canaux se ramifient autour des
quatre grands centres de commerce, Liverpool, Manchester,
Birmingham et Londres ; les deux plus étendus sont lo
GrdJii T7'U7ik, long de 140 milles qui fait communiquer la
rivière Mcrsey avec le Trcnt, ou la mer d'Irlande avec la
mer du Nord ; et celui qui joint Liverpool à Leeds, dont la
lontrueur est de 130 milles.
Chemins de Fer : Les nombreuses voies ferrées du Royaume-Uni
ont une longueur totale de 18 467 railles, et relient entre elles toutes
les villes commerciales do quelque importance. Parmi les princi-
paux chemins do fer, on doit citer surtout celui de Liverpool h, Man-
chester dont l'entrée est un vaste tunnel sous la ville do Liverpool,
long d'nn mille et un quart, large de 22 pieds, haut do 16, et à la
profondeur de 123 pieds au-dessous du sol.
292. Climat : L'Angleterre n'éprouve ni les grands
froids ni les chaleurs excessives des pajH continentaux
situés sous les mêmes parallèles de latitude. Le ciel y est
généralement humide, nébuleux et changeant. L'abon-
dance des pluies entretient une verdure perpétuelle, mais
souvent elle empêche les grains et les fruits de mûrir, sur-
tout dans les parties septentrionales.
293. Productions : Les productions végétales sont le blé,
l'orge, l'avoine, le seigle, le houblon, le chanvre, le lia, etc.
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128 ANGLETERRE ET PRINCIPAUTÉ DE GALLES.
Il y a p'îu d'animaux sauvages : les plus remarquables sont le cerf,
le chevreuil, le renard, le chat sauvage, la loutre, le porc-cpic, le
litvre, le I:M»in, etc., la plupart sont réservés dans les parcs pour les
plaisirs des riches. Le gibier est commun ; les rivières et les mers
fourmillent de poissons.
Les animaux domestiques, le cheval surtout, le bœuf, le chien et
le coq, sont supérieurs, peut-être, à ceux d'aucun autre pays.
294. Mines : Une source intarissable de richesses pour
l'Andt terre sont ses mines de cuivre, d'étain, de plomb, de
fer, dt charbon, de sel-gemme, etc.
L'Angleterre possède les plus riches mines de houille de l'Ancien-
Monde Elle doit à l'abondance et à Icxploitation de ses mines do
fer et de charbon le premier rang qu'elle occupe parmi les puissances
industrielles et commerciales du monde entier.
Les houillères du Royaume-Uni ont fourni, en 1875, 131,867,105
tonnes représentant une valeur de £46,163,486. " es mines de fer
ont donné à l'industrie 6 millions de tonnes de minerai brut,
295. Manufactures : Aucun pays ne peut rivaliser avec
l'Angleterre ni pour le nombre ni pour l'importance des
manufactures de presque tous les genres. Les principales
sont celles de coton, do laine, de fer, de quincailleries,
d'étain, de plomb, de cuivre, de poterie, de soie, de lin, de
chanvre, de verre, de papier, de cuir, de bière, etc., etc., etc.
Les principales industries du pays de Galles sont l'exploitation
des mines et les fabriques de flanelle.
29G. Commerce : Une position maritime singulièrement
avaut:!geuse, une marino supérieure à celles de toutes les
autres nations, et plus encore, l'industrie et l'activité de ses
habitants, ont étendu le commerce de l'Angleterre à toutes
les parties du monde. Vingt-six à vingt-iiuit mille vaisseaux
transportent dans ses colonies ou chez l'étranger, le produit
de ses manufactures, et en rapportent l'or, Targent, le coton,
le lin, la laine, la soie, le sucre, le oale, le thé, les céréales,
les farines, les bois, l'indigo, les vins, l'cau-de-vie, les peaux,
l'huile, le riz, le piment, le poivre, le clou de giroflie, la ca-
nelle, lu raisin, etc., etc., en un mot, toutes les plus riches
productions de l'Europe, des Indes et de l'Amérique.
297. Capitale: Londres, la ville la plus peuplée, la
plus commerçante et la plus riche do l'univers. Elle est
située dans les comté» de Middlesex et de Surrcy, à 60 milles
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ANaLlTBBRE BT PRINOIPAUTi DB GALLES. 129
de la mer, sur la Tamise, qui la traverse, et qui jusque-là
est navigable pour de gros navires. Cette vaste métropole
est divisée en plusieurs parties : la Cité (City), qui est la
partie la plus ancienne et le centre des affaires ; Westmins-
ter et West-End, habités par la noblesse et les gens aisés ;
Marylebone, Finsbury, Chelsea, Kensington, Easl-End
ou quartier de Vest^ consacrés au commerce et aux cons-
tructions maritimes ; Southivark ou quartier du sud^ siège
de beaucoup de manufactures.
298- On admire dans Londres : son abbaye de West
minster, chef-d'œuvre d'architecture gothique, qui renferme
les tombeaux de la famille royale et des grands hommes ; sa
cathédrale de Saint-Paul, le plus beau des temples protes-
tants ; ses nouveHes Chambres du Parlement ; ses parcs, ses
Squares ornés d'arbres, de statues, etc. ; ses jardins publics,
ses palais de la noblesse, ses rues du quartier ouest ; ses six
ponts magnifiques, son Tunnel, Passage sous la Tamise,
^es Docks ; ses marchés ec ses boutiques ; la régularité de
sa police ; ses systèmes hydrauliques et d'éclairage ; ses
innombrables associations de science, de bienfaisance et
autres ; Bcs collections en tout genre, et plus que tout le
reste, l'étendue et l'activité de ses relations commerciales,
qui surpassent en importance, non-seulement celles des
autres villes, mais même celles des états les plus florissants
du globô. L'esprit se perd à contempler cette réunion de
fortunes colossales que possèdent les roi-marchands de
Londres, dont les importations et les exportations, par terre
et par mer, de 1 intérieur et de l'étranger, s'élèvent peut-
être annuellement à la somme énorme de 200 millions
îsterling (a). La population de Londres on 1833, était de
3,955,000 habitants.
299. On compte dans Londres plus de 500 églises ^o , 147 parois-
ses (prêtes tantes), 6 BynagGgue3,41 cours de justice, 18 bibliothèques
publiques, environ 60 écoles savantes (langues, théologie, droit,
(a) " L'Angleterre proprement dite présente l'accumulation ia plus
considérable de grandes fortunes, puisqu'on y trouve sept mille personnes
ayant de 5,0n0 à 50,0U0 livres sterlins? de revenu, et réunissant une masse
de 113 millions sterling do rentes. Quarante mille habitants ont do 1,000
à 5,000 livres de rentes, et plus de deux millions jouissent d'un revenu de
eept à mille livres. La moyenne des chiffres qui précèdent donne un revenu
de G2 livres sterling par tête pour ks vingt et un millions d'habitants.
{Année G éographtqiie de 1869).
{h) Pie IX a rétabli la hiérarchie catholicue en Angleterre par une
bulle du 24 septembre 1850.
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13U ANGLETERRE ET PRINCIPAUTÉ DE GALLES.
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médecine, etc), et un grand nombre d'établissements d'imtraction
publique.
Nous avons nommé (No. 298) trois des édifices publics les plus
remarquables de Londres. En voici quelques autres : lo palais de St.
James, résidence actuelle et le palais de Whitehall, ancienne rési-
dence do la cour ; le palais de Westminster, ou siège le Parlement
Impérial ; l'hôtel de ville (G'wïV^AnfZ^) i'hôtel du lord-mîure, l'hôtel
de la Compagnie des Indes, l'hôtel des mers australes {Sotith-Sôa-
JTot(se), la Bourse, la Banque d'Angleterre, lo London Institute, le
musée britannique, TUniversito, King's Collège, le Royal Institute,
etc. ; l'ancienne forteresse ou Tour-de-Londres, qui fut pondant 9
siècles la demeure des rois, incendiée eu 1841, etc.
Les palais des plus grands seigneurs à Londres et leurs magni-
fiques'châteaux situés dans les diflFôrents comtés, renferment aujour-
d'hui une foule des plus précieux trésors de la peinture, de la
gravure, de la sculpture, et de la typographie
Dans le voisinage de Londres sont : Greenwich, connu par son
observatoire et son magnifique hôpital de la marine anglaise ;
Woolwich, célèbre par son parc d'artilleri >, son arsenal et son écolo
du génie. À 22 milles de la capitale, est le château de Windsor,
séjour de camp'igne ordinaire du souverain, etc.
Londres a plusieurs fois été dévasté par les incendies, et dépeuplé
par les maladies épidémiques : l'incendie de 1666 consuma 13,200
maisons, la cathédrale de Saint-Paul, 92 autres églisQS, 4 ponts, et
plusieurs des plus beaux édifices publics (a) ; la peste de la môme
année fit périr en cinq mois plus de 68,000 personnes.
300 Villes principalet : Lîverpool, seconde ville du royaume par
son commerce ; sa population est de 566,753 habitants ; Man-
chester, la plus manufacturière de tov tes et la plus peuplée après
Londres ; Birmingham, dont les fabriques d'armes, de plaqué, de
quincaillerie, etc., surpassent en importance tout ce qu'on peut
imaginer ; Leeds, centre d une immense fabrication de draps, de
llanelles et de châles ; Bristol, port très-commerçant ; Bath, une
des plus belles villes de l'Europe, célèbre par ses eaux minérales ;
Portsmouth, port imprenable par terre et par mer, séparé de lîle de
Wight par une rade spacieuse qui peut contenir 1,000 vaisseaux de
ligne, ses magasins de provisions navales et ses ateliers pour
l'équipement des navires sont les plus beaux et les plus complets
qui soient au monde ; Plymouth, autre arsenal de marine très-
important, où l'on a construit une vaste digue pour préserver la
rade de la fureur des flots, et un phare superbe qui s'avance au
loin dans la mer ; Norwich, connu par ses manufactures de crêpes,
de stuffs, de bombasius et d'autres étoifes mélangées de laine et de
soie ; HuU, dont les habitants font la pGchc de la baleine et un
grand comm ?rce avec la Baltique; York, archerêchc, qui tient le
second rang parmi les villes du royaume, sa cathédrale, d'architec-
ture gothique, a 530 pieds de long, 107 de large et 99 depuis le
pavé jusqu'à la voûte, l'une des dix cloches pèse 57 quintaux ;
(a) Un monument haut de 202 pieds rappelle cette conflagration.
ÎLES QUI DÉPENDENT DE l' ANGLETERRE. 131
Cantorbery, dont l'Archevêque aie titre de primat d'Angleterre;
Oxford, très-belle ville,qui possède uno fameuse université fréquentée
par 4,500 étudiants ; Cambridge, où il y a une autre université
célèbre, etc.
Parmi les principales villes du pays de Galles sont : Mertbyr-
Tydvil la plus populeuse, et Swansea, ton las deux situées dans le
comté de Glamorgan au milieu des plus riches mines de fer et de
charbon ; Caermathen, chef-fieu de la Galles septentrionale ; Oaer-
narvon, on naquit Edouard FI, le premier prince de Galles, etc.
301. Education : Outre les trois grandes universités
d'Oxford, de Cambridge et de Londies, et plusieurs col-
lèges, il y a partout en Angleterre des établissements pour
l'éducation commune des enfiints de toutes les classes de la
société. Les deux plus célèbres lycées catholiques sont ceux
de Stonyhurst, dans le comté de Lancaster, et d'Oscott,
près de Birmingham. Il y a maintenant un bon nombre de
couvents pour les demoiselles.
312. La population, en y comprenant le pays de Galles,
est d'environ 25.975,000 habitants. — Il y a environ 2
millions de catholiques.
Parmi les antiquités romaines que l'on découvre en Angleterre»
une des plus remarquables est la grande miuaille construite par
l'empereur Sévère pour arrêter las Pietés, habitants de la Calédonie
(Ecosse). KUe s'étend depuis lembouchure de la Tyne jusqu'au golfe
deSolway.
ILES QUI DÉPENDENT DE L'ANGLETERRE.
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Wight : Les rochers nombreux qui en défondent les abor.ls sont
fréquentés par des volière^ immenses d'oiseaux de mer ; cette île
produit beaucoup de blé ; ses habitants font la pêche du hareng et
(lu maquereau ; population, environ 46,000 habitants.
Jersey : Les églises, dune construction gothique, y sont les seuls
monuments remarquables ; cette île jouit d'une parfaHe liberté de
commerce ; le centre de l'île est occupé par des montagnes ; le sol
ast couvert de forets de pommiers, qui fournissent par an 26,000
pipes de cidre ; population eu 1881, 52,445 babitant».
Ouernésey : fertile, le bois y est rare ; le varec, plaute marine, y
sert d'engrais et de combustible ; population, environ 34,000 habi-
tants.
Aurigny : Ses grains -îonl un objet d'échange important ; popu-
lation, 1,500 habitants
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Iles-Seilly : Il y en a 146, dont 6 sentoment sont habitées: !« so^
produit de l'orge, des pois, de l'avoine et un peu deblô ; population
environ 3,500 habitants.
Anglesea : Ile et comté, séparé de la Grantle-Bretagne par un
petit détroit sur lequel ou a jeté un pont soutenu par des chaînes
de fer {Menai bridge) j autrefoiti la résidence du chef suprême des
Druides, ou y trouve des monceaux de pierres qui rappellent les
cérémonies sanguinaires de leur culte ; mines de cuivre immenses;
population environ, 56,000 habitants.
Man : Cette île a formé jadis un royaume ; population 63,500
habitmts, dont la moitié s'occupe au commerce et aux manufac-
tures.
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ECOSSE.
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303. L'Ecosse est bornée, au nord, à l'est et à l'oruestjpar
rOcéan ; au sud, par les monts Chéviots et la rivière Tweed,
qui la sépare de TAngleterrc. Sa plus grande longueur est
d'environ 93 lieues et sa plus grande largeur de 50 ; sa
superficie est d'environ 3,090 lieues carrées.
304. Divisions : Les parties montagneuses sont appelées
la Haute-Écosse (Highlands) ; les autres portent le nom de
Basse-Ecosse (Lowlands). La division civile est en 33 com-
tés, qui se subdivisent en bailliages, et ceux-ci en paroisses.
Les noms des comtés sont : au nord, Shetland, Orkney, Oaithness,
Sutherland, Ross, Cromartyet Inverness ; au centre, Nairn, Murray
ou lîilgin.Banflf, Aberdeeu, Kiucardine, Angus ou Forfar, Perth, Fife,
Kinross, (Jackmannan, Stirling, Duubarton, Argyle, ; au sud, llen-
frevr, Linlithgow, Edimbourg, Haddington, Berwick, Ayr, Lanark,
Peebles, Selkirk, lioxburgh, Dumfries, Kircudbright, Wiglown,
Bute.
305. Aspect, etc, : La Haute Ecosse se compose de
sombres rochers entassés les uns sur les autres jusqu'aux
nues, et dont les plus (élevés se couronnent de neiges éter-
nelles. De leurs déclivités jaillissent des torrents, qui se
précipitent avec fracas dans des vallons remplis de marécages
et quelquefois impénétrables aux rayons du soleil. 11 y a ce-
pendant des montagnes dont la pente plus douce fournit de
bons pâturagôs, et au pied desquelles s'étendent des vallées
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ECOSSE.
133
très-fertiles. Cette description convient particulièrement aux
comtés de Perth et d'Argyle, à la chaîne des monts Gram-
pian, et aux comtés du nord. La Basse-Ecosse ne laisse pas
d'avoir un sol très-inégal et moins favorable à la culture
des grains que celui de l'Angleterre.
Il y a beaucoup de montagnes détachées qui ont la forme d'un cône.
Le Pic de Beu-Nevis, dans le comté de Perth, est le point le plus
élevé de la Guande-Bretagne, sa hauteur est de 4,406 pieds.
306. Lacs : Il y en a plusieurs, surtout au nord et à
Touest de l'Ecosse. Les principaux sont : le lac Lomond, qui
80 décharge dans la Clyde ; le lac Awe, le lac Tay, etc.
Les côtes sont entrecoupées de golfes ou bras de mer appelés
firths ù l'est, et lochs à l'ouest, ces golfes favorisent singulièrement
la navigation et le commerce.
307. Rivières : Le Forth est la principale rivière de VÉ-
cosse, il se jette dans le golfe du môme nom ; la Tweed, la
Tay, la Dec, la Spey, qui se jettent dans la mer du nord ;
h Clyde, à l'ouest, oélèore par une belle chute de 74 pieds,
etc.
Le Forth prend sa source au Ben Lomo.id, baigne Stirling, Leith,
etc., et se jette dans le fîrth du Forth après un cours de 60 milles.
La Clyde (autrefois Glota) sort des montagnes de l'Ecosse méri-
dionale, baigne Lauark, Glasgow, Pienfrew, DanLarton et verse eea
^ iuix dans lo firth qui porte Bon nom. Son cours est de 76 milles.
D'immenses travaux de draguage, de creusement, d'endiguage, en ont
fait un fleuve aussi navigable que la Tamise. La Clyde, est la pre-
luièro rivière do l'Ecosse par Bon utilité, ses manufactures et le mou-
vement commercial qu'elle détermine.
308. Canaux: L'Ecosse est traversée par deux vastes
canaux; celui que l'on nomme le Grand-Canal, qui fait
communiquer le golfe du Forth avec la Clyde ; et le canal
(JalédoniGn, qui joint le golfe de Murray à celui de Linnhe.
309. Le Climat est très-froid sur les montagnes; les
comtés de l'ouest sont exposés à des changements de tem-
pérature fréquents et à des pluies excessives; les côtes
maritimes de l'est et le sud de TEcosso éprouvent à peu
près lo climat du nord do l'Angleterre. Eu général, l'air
est très-salubre, et les habitants parviennent à une grande
vieillesse.
310. Productions : La récolte du blé est fort précaire ;
l'orge, l'avoine, le lin, le chanvre, les légumes, sont les seuls
fruits de la terre qui viennent sûrement et en abondance.
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iOOSSE.
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On élève un grand nombre do bêtes à cornes et de mon-
tons dans les parties montagneuses.
Le bois de chauffage est rare en Ecosse ; les habitants lo rempla-
cent par la houille (charbon de terre) et par la tourbe {peaf) qu'ils
retirent des savanes. En creusant celles-ci, on découvre des troncs
d'arbros et d'autres restes d'anciennes forêts, qui paraissent avoir
été submergées. Il en existe encore quelques-unes composées de
sapins et do chênes,
311. Mines: Celles de charbon et de fer sont très com-
munes ; on en trouve aussi de plomb, d'alun, de strontiane,
de cristal de roche, etc.
312. Commerce: Avoine, étoffes de coton, toiles, fer,
plomb, mousselines, batistes, bas, papier, verre, tapisseries,
poisson, etc.
L'industrie textile seule comptait, en 1874, 680 manufactures,
employant 154,919 personnes.
313. Capitale: Edimbourg, grande et belle ville do
236,000 habitants, à deux milles du Forth, bâtie sur trois
collines et divisée en deux parties, la vieille et la nouvelle ville.
Les édifices, tous construits en pierre de taille, les rues, les
places (Squares), et les promenades do la nouvelle Edim-
bourg, sont d'une élégance et d'une régularité compara-
bles à, celles des plus belles de lEurope. Cette capitale
possède une université et plusieurs e^ociétés savantes ; ses
écoles de médecine et de philosophie sont très-célèbres. Ses
brasseries sont renommées. On doit citer, parmi ses monu-
ments, le château de Iloly-rood^ célèbre dans l'histoire. La
ville de Leith, à l'embouchure du Forth, peut être regardée
comme le faubourg et le port d'Edimbourg.
Villes principales : Glasgow, la plus peuplée de l'Ecosse, dans
une plaine sur la rive droite de la Clyde. t a population est de
674,095 habitants. C'est un des plus grands centres industriels et
( ommerciaux du Royaume-Uni. Aberdeen, à l'embouchure de lu
Dee, une des plus industrieuses villes du pays, son port csL gran.l
et sûr. C'est surtout un port d'expédition à la pêche do la baleine
Paisley, autre ville sur la Clyde, célèbre par ses manufactures de fils,
de soierie-, de coton, etc.
314. Population, en 1881, 3,735 573 habitants, la plu-
part presbytériens de croyance. Les catholiques se trouvent
principalement parmi )es Montagnards (No. 316), et dans
les villes manufacturières ; ceux-ci sont presque tous venus
d'Irlande.
315. Education .* Il y a quatre universités en Ecosse,
. i. .
l'.Ai-. ;.:.-^^
ÎLES QUI DÉPENDENT DE L'ÉOOaSB.
135
plusieurs séminaires ou écoles do haute grammaire, et dans
toutes les paroisses de bonnes écoles élémentaires.
316. Les Montagnards ou habitants de la Haute-Écosse se dis-
tinguent de leurs compatriotes par leur langue, leurs mœura, et leur
costume. Celui-ci consiste en nu juste-au-corp?;, en une espèce de
jupe courte a.{)\)é\(iophilfh;ff ou kilt, et eu un longet large manteau,
h' plaid, qu'ilf rv-jettent sur Icparile, comme la togo chez les Romains.
Leur jamuc est couverte d'nn bas à carreaux rouges et blancs. Les
autres parties de Ihabillemeiit sont faites d'une étoffe de laine à car-
reaux de diverses couleurs noramôQ tartan. Leurs bas sont retenus
lepuis la chaussure jusqu'aux genoux avec des jarretières de laine
bigarrée. Leur coiffure est un petit bonnet qu'ils ornent d'ime plume
d'aigle.
ILES QUI DÉPENDENT DE L'}^iCOSSE.
nm
m
317. Iles Shetland: Elles sont au nombre de 86, parmi lesquelles
on en compte 40 habitées ; les autres sont entièrement stériles ou
no servent qu'aux pûturages. Pendant cinq à six mois, les habitants
sont privés, par les brouillards, les ])luie3 continuelles et les tem-
1 lûtes, de toute communication avec les étrangers. Les plus longs
jours sont de 19 heures et un quart. Le crépuscule en été dure toute
la nuit. La lumière de l'aurore boréale y est égale à celle de la
pleine lune. Ces îles produisent une espèce do petits chevaux qui
sont un objet de luxe en Angleterre. Les habitants s'occupent prin-
cipalement à la pêche. Commerce: morues et autres poissons, bas
de laine, caillotis (a), grosses étoffes, etc. Population, environ 32,000.
318. Les Orcades sont séparées de l'Ecosse par le détroit de Pent-
land, où la mer est tellement impétueuse que les vagues qui se
brisent sur les rochers se répandent en une pluie fine à plus d'une
lieue dans les terres. Elles sont au nombre do 30, la plupart habi-
tées. Le climat est lo même qu'aux îles Shetland. Les habitants ex-
portent du bœaf, du Inrd, du beurre, des étoffes et du poisson.
Mainland, est la principale des Orcades. Population totale, environ
32,000 habitants.
319. Iles Hébrides: Il y en a plus de 300, dont 86 sont habitées.
Elles éprouvent un air froid et des brumes continuelles. La plupart
Iburnissent de bons pâturages, mais à peine y voit-on wn arbre ou
même un buissou. Commerce: bêtes à cornes, moutons, poissons.
Population, environ 90,000 habitants, de la race des Montagnards-
MeossaÎB.
320. Dans la petite î)e de Staffa, l'une des Hébrides, se trouve la
grotte harmonieuse de Fingal, la plus grande curiosité naturelle des
(a) Espèce do soudo que l'on retire do la cendre du varec et d'autros
Plantes maritimes ; elle entro dans la composition du verre.
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186
IBLANDB.
lies Britanniques. Les côtés de la grotte sont composés de colonnes
basaltiques, au pied desquelles régnent de nombreux degrés, restes
des colonnes que les flots ont brisées, La voûte est divisée en com-
partiments, et ornée de belles stalactites. La longueur d(( la grotte
est do 371 pieds, la largeur de §3, et la hauteur do 117. La mer
est le pavé d(; ce temple auguste bâti par les mains de la nature.
Tout l'art et tout leffort des hommes n^ sauraient en ôlerer d'aussi
majestueux ni d'aussi durables.
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IRLANDE.
321 . L'Irlande est située à l'ouest de la Grande-Bretagne ;
dont elle est Si^purde par la mer d'Irlande et le canal Saint
George. Sa plus grande longueur est d'environ 92 lieues ;
et sa plus grande laretur de 60 ; sa superficie est de 3,000
lieues carrées.
322. L'Irlande formait autrefois cinq royaumes ; aujour-
d'hui elle se divise en quatre pro\iDces,qui portent les noms
de quatre de ses royaumes, Ulster, Connaught, Leinster,
Munster. Ces provinces se divisent en 32 comtés, savoir :
Dans la province d Ulster, Donégal, Londond«rry, Antrira, Tjrone
Fermanagh, Monaghan, Armagh, Down, Cavan ; dans celle d<'
Connaught, Leilrim, Slîgo, Mayo, Rosscommon, Galway ; dans
celle de Leinster, Louth, Longtcrr', Meatb, Westnieath, Dublin,
King's Countj, Kildare, Wîcklow, Queeu's County, Kilkenay,
Carlow, Wexford ; enfin dans celle de Munster, Clare, Tipperary,
Limerick, Kerry, Cork, Waterford.
323. Montu'jncs: Les plus élevées sont les monts Morne, daua le
comlé do Down, et les mo'Us Nephin e* Ooagh Patri^^:, dans le
comté de Mayo; il y en :; plusieurs autres oui renferment diversed
richesses minérales.
324. Les lacs sont en grand nombre ; le plus considéra-
ble est le lac Neagh dans la province d'Ulster, long de 6
lieues et large do 3 ; le plus beau est le lac Kiilarney, dans
le comté de Kerry, il est entouré de ji^-écipioes, de cascades,
de bois touffus, et rempli dtles charmantes, dans l'une des-
quelles on voit les ruines d'une abbaye fondée au 6e siècle.
325. Savanes: Un trait particulier danp la géographie phjsique
(le l Irlande sont les savanes {ùoffs) qui déligureut iaspect de cette
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les; aujour*
leat divergea
IRLANDB.
137
Ile intéressanle. Elles sont couyertes d'une tourbe épaisse, qui sert
do rombusiibîe à ceux qui manquent de charbon ou de bois. Leurs
oiuix ont une vertu anti-putride. Kn les exploitant, on rencontre des
tr icea d'anciennes forôts, de l'or, des perles, des monnaies, des amies,
des fngments d'instruments de musique, des symboles de cultes
païens, des animaux fossiles, etc. Quelques-unes de ces savanes sont
tr^3-étendues : le bo^ d'Allen, dans la proviaoe de Leinstor a 70
milles de long. Il y en a que l'on a rendu cultivables en les dessé-
chant.
326. Bnics : Les côtes do T Irlande sont parsemées
(le baies, de ports, de havres et de rades, qui offrent les
plus grandes facilités à la navigation et au connneree.
On peut citer, entre auti-es, les baies de Belfast, de Dundalk, do
Dublin, à l'est ; celles de Bantry, de Dingle, de Galway, de Donegal
♦Il l'embouchure du Shaiman, h l'ouest ; les ports de Wexford, de
Waterford, de Cork, etc.
327. Rivières : La principale est le Shannon (autrefois
Scenus)) qui prend sa source dans le comté de Loitrim, tra-
verse le lac Allen, sépare la province de Connaught de celle
de Leinster, arrose celle de Munster, formant plusieurs
lacs dans son cours, et se jette dans l'Atlantique par une em-
bouchure large de 3 lieues.
Le cours du Shannoîi est d'environ 260 milles. 11 est navigable
jusqu'au lac Allen, dîdtance de 240 milles. Los principales villes
qu'il baigne sont Carrick-sur-Shannon, Athlone et Limerick.
Les aiit'-es rivières sont la Lee, qui se jette dans la baie de Cork ;
le Barro\f , la Nore et le Suir, qui s'unissent dans le port de Water-
ford ; la LiflTey, la Boyne, le Baun, etc.
328. Canaux : Un grand canal a été construit depuis le
port de Dublin jusqu'au Shannon, pour faire communiquer
l'océan Atlantique avec le canal Saint-George; d'autres
font communiquer le lac Neagh avec la baie de Belfast et
avec celle de Carlingford, etc.
329. Climat^ sol et Productions : Le climat est moins
froid et plus humide que celui de l'Angleterre. Le io\ est
«xtrêmement fertile. Les productions végétales sont les
céréales, le chanvre, le lin, les légumes, surtout les patates,
qui foat la principale nourriture des habitants.
ii€3 pâturages sont les plus beaux que Ton puisse voir. Ils nour-
rissent 4,000,000 de bûtes à cornes, 600,000 chevaux et 3,300,00o
moatons.
11 parait qu'il n'existe en Irlande ni serpents, ni vipères, ni taupe»*
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IRLANDE.
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ni crapauda, et que les grenouilles 7 ont 6t6 importées de l'Angle
terré.
303. Commerce: Grains, toiles, porcs, lard salé, jambon,
beurre, chevaux, betes à cornes, moutons, étoffes de l.iino,
suif, peaux, harengs, whi.skey, etc.
331, CapUnlf". Dublin, au fond de la baie du mÔmo nom,
sur la Liffcy, à deux milles do l;i inor. Elle est la résidence
du vice-roi d'Irlande. Il y a une université, deux arche
vêques, l'un catlioli(|ue et l'autre protestmt, dcnombrcusis
manufactures, clo. Les cdifioca sont bâtis généralement à
rimitatiou do ceux de Londres, auxquels ils ne le côdcni
iïuére ni en beauté ni en maynitiocnoe. l^opulation, en 1881
340,(')4.8 habitants.
Villei Principales : Cork, ù reniboucbure de la liCe, fournit une
imraonso quantité de viandes, do beurre, de suif, nécessaires pour
raf)provisionnement de l'armée et de la marine d'Angleterre ; Wa-
terford, qui envoie annuellement un grand nombre do vaisseaux
pour In pêche de Terre-Neuve ; Belfast, qui est la ville la plus
manufacturière de l'Irlande. Sa population est do 175,000 habitants.
Limerick, sur le Shannon, est une ville forte et bien peuplée, etc.
332. h2^ Population de l'Irlande est d'environ 5,175,000
habitants, dont les quatre cinquièmes font profession do la
Religion catholique.
La population de l'Irlande diminue au lieu d'augmenter Ce fait
est dû à rémigration. Depuis 1841, l'Irlande a perdu par l'émi-
P'ration 3,000,000 d'habitant?
333. Curiosités naturelles : La fameuse Chaucaee des Géante
dans le comté d'Antrim, sur la côte septentrionale ; c'est un amaa
étonnant do colonnes basaltiques, dont les sommets forment un
Buperbe pavé qui j'abaisse régulièrement par degrés et se perd dans
"océan. La caverne de Dunmore, dans lo comté de Kilkenny ; on
y a pénétré jusqu'à la distance d'un quart de mille, où l'on rencon-
tre une . ivière souterraine qui coule i\ la profondeur de 100 pieds :
fine partie do la caverne ressemble 11 un vaste bâtiment gothique
tombé en ruines, l'autre, à un temple magnifique, de la voûte
/luquel pendent des milliers de stalactites qui font le plus bel eff l
lorsqu'on y introduit la lumière (a).
(u) On voit plusieurs de ces cavernes en Angleterre» particulièreuieut
dans lo Derbj'shiro.
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DANEMARK
139
DANEMARK.
îulièremeut
334. Lo Danemark est borné au nord par le Skager
Rack, qui lo sépare de la Norvège ; à l'est par le Cattégat,
lo Sund et la Baltique ; au sud, par le Slcswig ; i\ l'ouest,
par la mer du Nord.
335. Division : Le Danemark comprend : lo. le Jutland ;
2o. les îles de Seeland, de Fionie (Funen), de Langcland,
de Laaland, de Falster (a).
La division ndmiuistrative comprend cinq provinces : Seeland et
Moen, Bornholm, Funen et Langeland, Lollaod-Falater, Jntland.
À ces possessions il fanl ajouter les îles Pcroô, l'Islande et le
Groenland, qui Be rattachent au continent américain (Nos. 342,
1 15, 117), les Antilles danoises, qui sont les îles de Saint-Thomas,
de Sainte-Croix et do Saint-Jean.
336. Aspect etc. : Le Danemark n'est que le prolonge-
ment dcB vastes, plaines qui bornent la mer Baltique, à l'est
et au sud. C'est un pays bas et plat ; les montagnes de la
Fionie et celle de Zeeland ne sont que des collines. Il y a
un grand nombre da baies longues et étroites, qui don-
nent un asile commode aux vaisseaux, mais les courants
rapides et les bas-fonds rendent la navigation des îles dan-
gereuse. Le Jutland est couvert de lacs, de marais et do
bruyères.
337. Rivières : Le Danemark n'a que de petites rivières, dont les
principales sont : le Konge-aa, le Varde-aa, le Stor-aa.
338. Climat et Productions : Le climat du Danemark est
moins froid que ne l'annonce sa latitude ; le thermomètre
varie en hiver depuis 3 degrés jusqu'à 18 au-dessous, et en
dté depuis 12 jusqu'à 18 au-dessus du zéro de Réaumur.
Lo pays est souvent couvert de vapeuw et de brouillards
humides. Les céréales réussissent bien, ainsi que les légu-
mes, le lin et le chanvre. Les fruits, à peu près les mêmes
qu'en Canada, sont un objet d'exportation as-sez considé-
rable ; on les expédie en Suède et en Russie.
Les riches pâturages sont peuplés de chevaux, de bêtes à cornes
(o) En 18G4, après une lutte inégale contre la Prusse et l'Autriche coali-
i^éos, le Danemark a i)ordr. les duchés de Lancnbourg, do Holstein ot de
yioywiK ; co qui arédutt lY'tunduo do son territoire à 14,553 milles carrés,
et Ha population à l,y0O}OO0 habitants.
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DANEMARK.
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et de montons. Les chevaux sont trôs-renomméa. Les mers fonr-
nissRnt une rhondanco d'huUreg, de homards, do marsouins, do
harengs, de saumons, etc.
339. Commerce : Poisson, bois, céréales, (surtout orge,
Rciglo et aToino), chevaux, botes à cornes, porcs, bourre,
fromage, cuire, Buifs, viandes salées, laines, huiles, goudron,
pelleteries, édredon, pommes, etc.
On appelle édredon le dtivel do certains oiseaux du nord, en par-
ticulier du caiiiird do mer, nommô eidnr, dont les plumes sont très-
douces et HO renflent beuucoup. L'cdredon vient surtout du Dane-
mark, de la Norvrge, et des ilea septentrionalea. Ou l'obtient par
lâchasse do oes oiseaux, et phn souvent eu dôpouillaut lourd nid:*
placés dans les fontes et les cavités dea précipices qui bordent,
l'océan, Uien n'est plus pi-rilleux que l'entreprise du chasseur qui
va recueillir ce duvet tant rochorchô par la mollesse. Suspendu
au-dessus des flots, il se hisse au moyen d'une corde jusqu'à une
hauteur eflfrajante Si la corde casse, si le bâton sur lequel il est
assis vient à se briser, il tombe et trouve au milieu des ôcueils une
mort affreuse.
Les Danois ont une belle marine marchande, et le commerce de
commission leur vaut des profits considérables.
S^O. Capitale : Copenhague, une des plus fameuses
villes de l'Europe et un des plus beaux ports du monde.
Elle est située sur le Sund, partie dans l'Ile de Seeland, partie
dans l'île d'Amack. La citadelle de Prédérickshavn commande
l'entrée du port. Le fort des Trois-Couronnes et d'immenses tra-
vaux défendent les approches de la ville, et la mettent i\ l'abri d'un
bombarbement Copenhague possède une université, un grand
nombre do sociétés savantes, entre autres, une société royale des
antiquités du Nord (Europe et Amérique) une bibliothèque royale
de 400,000 volumes, un bel observatoire, ,une académie des sciences,
une académie des beaux-arts, des musses de peintures, de sculptures,
d'histoire naturelle, des antiquités du Nord Scandinave, des anti-
quités romaines et étrusques, etc. ; des manufactures de toiles, de
coton, de cuir, d'eau-de-vie, de faïence, etc. Deux grands incen-
dies, en 1795 et en 1807, ont contribué à rendre cette capitale
l'une des plus belles de l'Europe, par le soin qu'a pris le gouver-
nement d'établir des règles d'après lesquelles se sont faites les
nouvelles couotructions. Population, 235,254 hubilauts.
Villes principales : Elseneur ou Helsingœr, sur le Sund, à 8 lieues
Je la capitale, elle n'a qu'une petite rade, où tous les navires qui
passent lo Sund jettent l'ancre pour s'approvisionner, et pour payer
le droit auquel ils sont assujettis avant d'entrer dans la Baltique ;
Roskilde, ancienne capitale du Danemark, aujourd'hui le lieu de Ift
Bépultore de ses rois, etc.
liAPONIB.
141
341. La Population des Etats du Danemark est de
1,909,000 habitunts, la plupart luth^ricoH. Lu gouvoruu-
mciit C8t uue monarohie limitée.
La population don «olonieg danoises (No. 335) est d'enTiron 128*
000 habitunts.
342. HeaFéroé : Les tlea P6ro6 sitUôes entre I09 tles Shetland et
V Islande furent découvertes dans le 9e. siècle par des Norvégiens
qui s'j tix^rent. Ils leur donnèrent le nom do Parœcr, da mot faar,
qui signifie mouton, parce que cet animal y était l'n nique maître du
sol. Ou en compto 35, dont 17 sont habitées. liO climat n'j est pas
rigoureux ; les gelées do Ihiver ne durent qu'un moi3, mais l'été ne
dure que les deux mois do juillet et d'août. Les productionH sont
l'orge, le seigle et les léguined. On y clùve des chevaux, des bœufs
et des moutons liOS habitants s'occupent i\ la poche do la baleine,
du hareng, etc. Population, 11,000 hnbitanta.
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LAPONIE.
343. Les extrémités septentrionales de la Norvège, de la Suède
et de la Russie, composent lo pays des Lapons^ qui s'étend de l'est h
l'ouest depuis la mer Blanche jusqu'i\ Tocéan Atlantique, et du nord
au sud depuis la mer Glaciale jusqu'au 64e parallèle de latitude,
si l'on excepte les bords du golfe do Bothnie qui sont habités par
des Snédois ou des Russes. La partie située vers le golfe de
lîothnie est une grand© plaine couverte de pins, de sapins, et de
bouleaux ; l'intérieur est un plateau sillonné par des ravins et des
vallées, plutôt rocheux que raonlagnoux, qui s'élève au nord et à
l'ouest jusqu'à la hauteur des monts Scandinaves, et s'abaisse à
l'est jusqu'au niveau de la mer Blanche. Il y a beaucoup de rivières,
do lacs et de marais. Le climat est excessivement froid ; en hiver,
le ooleil disparait pendant deux mois dans la Finmark ou Laponio
norvégienne. L'orge, le seigle, les patates, les choux et les raves,
viennent assez bien au fond des golfes^ et dans les parties les plus
méridionales. Les rochers et les plaines élevées sont tapissés de
moisses et de lichens, qui servent à nourrir certains animaux, parti-
culièrement le renne. Les montagnes recèlent de vastes rainerais de
fer; on y trouve aussi le cuivre, le plomb, le zinc, l'arsenic, le
cristal de roche, etc. Les animaux sauvages sont l'élan, l'ours, le
loup, le renard, le castor, la loutre, la martre, lo glouton, etc., etc.
On y remarque entre autres le rat-leiiiniinj^ qui voyage, dit-on, par
milliers du sud au nord, et se noi» dans
plutôt que d'abandonner sa direotiou.
les rivièr'^s et lut laoa
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142
SUiDE ET NORVlOE.
344. L'animal le plus utile h ces peuplades })olaires, celui qui
constitue leur principale, et pour l'ordinaire, leur unique richesse,
est le renne. C'est à la fois le cerf, le cheval, et la vache de ces
tristes contrées. On l'attèle i\ des traîneaux légers, construits en
forme de barque, qu'il emporte avec une vitesse incroyable.
345. Les lapons ont une petite taille, communément de quatre
pieds t'L demi, un visage large, les joues creuses, un menton pointu,
la biirbe pou épaisse et en touflfes cparses, les cheveux roides et
noirs, la peau naturellement jaunâtre, rembrunie par la fumée. Ils
sont vêtus de peaux de renne. Ils acquièrent une extrômo agilité et
une ftrandc force passive; ils devancent à la course sur leurs patins
î^ neige, les loups, 1rs renards, les lièvres, etc. Ils font aujourd'hui,
dn moins la plupart, jirofession du Christianisme, auquel ils ne
laissent pas de mêler diverses superstitions païennes, la magie, les
jovglerics, etc.
346. On distingue les Lapons en deux classes, celle des pasteurs
ou montagnards, qui vivent du produit de leurs troupeaux de rennes ;
et celle des pécheurs, qui i)assent l'été sur le bord des rivières, des
golfes, et des lacs, occupés i\ la pêche.
La Laponie appartient nominalement à la Suède et à la Russie.
Sa population est d'environ 60,000 habitants.
SUEDE ET NORVEGE.
347. La Suède et la Norvège (ancienne Scandinavie)
forment une grande presqu'île, bornée au nord, par ia mer
Glaciale ; à l'est, par la Russie et la mer Baltique ; au sud,
par la Baltique, le Cattégat et le Skager-Rack ; à l'ouest,
par Tocdan Atlantique. Superficie, 290,300 milles.
La Norvège était un royaume indépendant jusqu'à ce qu'en 1387
el'.e fut unie au Danemark ; elle continua de l'être jusqu'au traité
de Kiel eu 1814; à cette époque, la Norvège fut définitivement
annexée î\ la couronne de Suède.
348. Divisions ; la Suède se divise en 3 grandes régions ; la mé-
ridionale ou Gothie, la centmle ou Suède propre, et la septentrionale
ou le Nordland, qui comprend la Laponie euédoise.
La Norvtge est aussi partagée on trois régions: celle du sud ou
SœdenCeld, celle du centre ou Nordenfield, et celle du nord ou
Nofilland, qui comprend la Laponie norvégienne.
Au point do vue administratif, la Suéde se divise eu 25 gouver-
ments {Layi)^ et la Norvège en 20 provinces [AmU).
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SXri^DE ET NORVEGE.
143
349. Aspect général^ montagnes, etc. : Les côtes sont
découpées par des golfes nombreux, et par une infinité do
petites baies. La Norvège est hérissée de montagnes. La
Suède est couverte de forêts, de lacs et de rivières. La vaste
chaîne des monts Kœlen ou Dofrines, appelés aussi Alpes
Scandinaves^ s'étend 'depuis le Skager-Rack jusqu'à la mer
Glaciale, et sépare la Norvège de la Suède ; ses diverses
branches occupent toute la Norvège et une partie considé-
rable de la Laponie. Ces montagnes renferment beaucoup
do richesses minérales, tels que cuivre, fer, plomb, cobalt,
alun, plombagine, etc. Il y a des mines d'or et d'argent,
mais celles de fer et de cuivre sont les plus importantes.
La Suède contient dea montagnes entièrement composées de rai-
nerais de fer, souvent très-riches. Les mines de Dannemora dans
l'ancienne province de JSmaland fournissent le meilleur fer qu'il y
ait au monde.
350. Lacs : Le plus grand de la Suède est le lac Wener,
long de 35 lieues et large de 20 ; les autres sont les lacs
Wcter, Maelar, Hielmer, etc.
Le plus grand lac de la Norvège est le lac Miœsen, long
de 20 lieues et large de 2, traversé par la rivière Worm,
qui se jette dans le Glommen.
La côte atlantique est parsemée d'îles. On remarque à l'extrémité
Bud-ouest des lies Loffoden le gouffre Mae/Hrom, dont on a exagéré
les dangers, en disant qu'il attirait les plus gros vaisseaux à la dis-
tance de plusieurs lieues et les engloutissait.
351. Rivières : Parmi les nombreuses rivières qui des-
cendent des monts Scandinaves vers le golfe de Bothnie, on
remarque la Tornèa, qui sépare la Suède de la Russie, la
Luièa, rUméa, la Dal ou Dahl, etc.
La principale rivière de la Norvège eit le Glommen, qui
se jetto dims le Sknger-Rack après un cours de 150 lieuep,
862. Canaux : Le sol do la Suède offre les plus grandes facilité.s
pour la coiistruction dea canaux ; aussi y en a-t-il un bon nombre ;
le plus digne d'attention est le canal do Gœta, qui, à l'aide de plu.
sieurs petits lacs, ouvie un passage depuis (îœteborg, sur le Catté-
gat, jusqu'à Sœderkœping, sur la 13altique.
353. Climat : Le froid est cztrêrac en hiver dans toute
cette péninsule, dès qu'on s'éloigne des bords de la mer.
Les rivières, les lacH, et le golfe de Bothnie, gèlent jusqu'à
la profondeur de 4 îl 5 pied \ À un long hiver succède un
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SUÈDE IT NO&yiOA.
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printemps ou plutôt une débâcle de quelques jours, Buîrîe
d'un été si seo et si chaud, que la moisson se fait souvent
au bout de 8 semaines après la semence.
Les plus longs jours sont de 18 heures et demie à Stockholm, de
19 heures à Bergen et ù Christiania, et de deux mois au aord de la
Finmark.
Le climat de la Norvège est en général plus rigoureux
que celui de la Suède ; cependant on fait quelquefois jus-
qu'à deux récoltes dans une même année sur les côtes mé-
ridionales. Les bords de l'océan Atlantique éprouvent des
exhalaisons salines, dos brouillards, des tempêtes, qui nui-
sent à la végétation et rendent le pays malsain.
354. En Suède et en Norvège, ainsi que dans le nord de la Rus-
sie, l'hiver est la saison du commerce, des plaisirs et des fûtes.
L'habitant des campagnes porte ses produits aux marchés des villes
et aux foires qu'on tient en certains endroits sur la glace ; assea
souvent ces voyages se font par caravanes joyeuses de trois ou quatre
cents traîneaux. Les promenades en carioles légère?, les courses
sur la glace, les glissades sur des montagnes artificielles, les danses,
les festins, les spectacles, sont les amusements de l'habitant des
villes.
Les principa/es occupations de l'été sont la pèche, la navigation,
l'exploitation des bois et la culturo des terres.
355. Sol et productions : Le sol de la Suède n*est que
médiocrement fertile ; les provinces du sud cultivent le
seigle, l'orge, l'avoine, les légumes, et un peu de blé ; celles
du milieu, le lin, le chanvre, le houblon, les patates; celles
du nord n'ont que des récoltes précaires, qui obligent quel-
quefois les pauvres de mêler avec leurs aliments l'écorce de
pin, pour se procurer une nourriture suffisante.
Le nord de la Suède est couvert d'immenses forêts, d'où
l'on tire une grande quantité de bois de construction, de
planches, de douclles, etc.
356. La Norvège est encore moins fertile que la Suède.
Les productions végétales y sont à peu près les mêmes.
Les vallées de la Norvège nourrissent de nombreux trou-
peaux de bêtes à cornes, de chevaux et de moutons.
Les animaux sauvages sont tous ceux q^'on a nommés en parlant
de la Laponie ; l'ours de ces contrées est très-féroce et très-rusé,
mais le Norvégien, armé d'un couteau, l'attaque et le tue dans les
plaines et sur la glace où il se retire quelquefois en hiver.
Le.3 T;ois, surtout le pin, le sapin, et le cbône constituent la prin-
cipale richesse de la Norvège. Le sapin, qui croit jusqu'à la hao-
vais
El
SUÈDE ET NORViOB.
145
tenr de ISO pieds, eit recherché pour la mâture et comme boia de
charpente.
357. Commerce de la Suède : Fer, acier, cuivre, bois,
vaisseaux neufs, alun, potasse, térébenthine, etc.
Bxportationa, en 1883, $60,000,000. Importations, $76,000,000.
Commerce de la Norvège : Bois, fer, morue, hareng,
potasse, huile de poisson, goudron, bêtes à cornes, etc.
Commerce de oommission trèg-florissant. Les Suédois et les
Norvégiens fréquentent surtout les porta de l'Europe méridionale.
358. Capitale du royaume, Stockholm, bâtie sur deux
presqu'îles et sur sept îles, que baigne le lac Maelar près do
Bon embouchure. Population, 176 4H3 linbitants.
Cette ville a un port vaste et très-sûr ; les approches en sont dé-
fendues par un archipel de 4,000 îlots.
On remarque à Stockholm, comme dans les autres grandes capi-
tales, de beaux édifices publics, des sociétés savantes, une acadé-
mie des sciences, d'autres de beaux-arts, d'histoire, d'antiquités,
une école forestière, une belle bibliothèque, un musée de peinture,
un arsenal, une fonderie de canons, etc. ; des sociétés do bienfai-
sance, d'agriculture, de commer'je ; des manufactures de fer, do
enivre, de verre, de fliïence, de soie, de laine, de coton, de tabac,
des raflSineriPS do sucre, etc.
Les manufactures les plus importantes de la Suède, et il en faut
dire autant de la Norvège, sont celles de fer, de cuivre, de verre, et
de potasse.
359. Villes principales de la Suède : Gœtbeborg, à l'embouchure
de la rivière Gœta dans le Cattégat ; Malmae, sur le Sund, où il y a
des fabriques de laine et de gants; Cirlscrona, sur la Baltique, prin-
cipal port militaire du royaume ; Calmar, au nord de Carlscrona,
ville forte, où fut conclu en 1387 l'acto d'union qui mit la couronne
de Danemark en possession de la Suède et de la Norvège ; Upsal,
à 16 lieues au nord de Stockholm, célèbre par son université, sa
cathédrale, de constructio» gothique, couverte de lames de cuivre,
est la plus grande et la plus belle église du royaume ; Falun, au
nord-ouest dUpsal, ville manufacturière, c'est dans les environs
«le celle-ci qu'on trouve les mines de cuivre les plus considérables
de la Suède, outre quelques mines d'or et d'argent, etc.
Villes de la Norvège : Christiania, la capitale, s'i^r le golfe du
mémo nom, ville commerçante et la plus industrieuse, les séances
de l'assemblée constilutionnelle appelée le Storting, s'y tiennent an-
nuellement dans le réfectoire du grand collège j Bergen, ancienne
capilale, et la plus peuplée, au milieu d'une baie de la côte atlan-
tique, elle fait un grand commerce de bois, de vergupg, de cuira, et
surtout de poisson sec et salé dont elle fournit l'Espagne et l'Italie ;
DroatbeJai, L 100 lieues envûron au nord do Bergen, fut aussi lon^p-
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ÎLES SUÉDOISSB.
temps la demeure royale, près do là sont les meilleures mines do
cuivre de la Norvège ; Kougsberg, à l'ouest de Christiania, sur la
rivière Laaven, connu pur ses mines d'argent et ses fabriques de
jouets d'enfants, etc
ILES SUEDOISES.
360. Aland : Longue de 30 lieues et large de 3 à 4, riche en pâ-
turages et en prairies, nourrit un grand nombre de bestiaux. — Popu-
lation, environ 35,000 habitants.
Gothland : Riche en forêts et en gibier, en terres arables et en bes-
tiaux, les chèvres y atteignent une très-haute taille, on y voit une
rivière qui coule pendant quelque temps dans un eanal souterrain,
et reparaît par une ouverture large de 12 pieds pour se jeter dans
la mer. — Population, environ 47,000 babilants.
Parmi les autres, on remarque la petite tle d'Huen, j\ l'entrée du
Sund, elle fut habitée par Tycho-Brahé, qui y fit construire un ob-
servatoire.
L'ile do Saint-Barthélemî dans les Antilles appartient à la Suède
Population,. 10,000 habitants.
Les îles norvégiennes ne sont guère importantes que comme
lieux de pâturage, de chasse et de pèche.
361. Population do la Suède, en 1883, 4,578,900 habi-
tants ; de la Norvège, 1,806,900 habitants; total, 6,3b5,
800. La religion dominante est le luthéranisme. Le
"■ouvernemcnt est une monarchie constitutionnelle.
La Suède et la Norvège sont réunies sous un mémo sceptre, mais
en réalité, l'union n'est qu'une alliance fédérale ; ces deux pays ont
chacun une administration tout-à-fait distincte.
RUSSIE.
362. La "Russie d'Europe, appelée autrefois Moscovie^ est
bornée au nord par la mer Glaciale ; à Test, par la rivière
Kara, et les monts Ourals ; au sud-est et au sud, par la mer
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lieues et sa largeur de 540 ; sa superJBcic dépasse la moitié
de celle de l'Europe entière.
Cet immense territoire n'est cependant que le quart environ des
possessions russes, qui comprennent un liera de l'Asie ; elles forment
ainsi près dun 7ème de toutes les terres habitables et le plus vaste
empire qu'il y ait au monde.
363. La Russie n'est véritablement sortie de l'état barbare que
vers le commencement du 18e siècle, sous le règne de Pierre-le-
Grand, qui y introduisit les sciences et les arts, créa une marine, et
établit quelques manufactures, il augmenta ses domaines do l'iis-
thonie, de la Livonie et de la Couiîande, provinces maritimes do la
Baltique. Catherine II éleva la Russie au rang des premières puis-
sances de l'Europe; elle y bâtit près de deux cents villes ; elle s'em-
para d'une grande partie de la Pologne, et, enlevant de vastes pro-
vinces aux Turcs, elle donna pour limites à son empire, au sud, le
Dniester, la mer Noire, la mer d'Azof et le mont Caucase. î/empe-
reur Alexandre, en 1808, dépouilla les Suédois de ce qui leur restait
do la Finlande, et les Turcs do la Bessarabie. Le pouvoir des Jiusses
s'étend sans cesse dans l'intérieur de l'Asie,
364. Divisions : La Kussie d'Europe est divisée en 72
gouvernements, y compris ceux de la Pologne russe ; en
voici les noms :
lo. Pays baltiques : Saint-Pétersbourg, Esthonie, Livonie, Cour-
laude ; 4 gouvernements.
2o. Finlande : Abo-Bjorneborg, Kuopio, Nyland, Saint-Michel,
Tévastéhus, Uléaborg, Viborg, Wasa ; 8 gouvernements.
3o Grande-Russie : Moskwa, Smoiensk, Pskow, Twer, Novgorod,
Ulonetz, Arkharigel, Wologda, Jaroslaw,Kostroma, "Wladimir, Nijni-
Xovgorod,Tambow,Riazan, Toula, Kalouga,Orel, Koursk,Worouesh ;
19 gouvernements.
4o. Petite-Russie : Kiew, Tschernigow, Pultawa, Kharkow ; 4
gouvernemeits.
ho. Russie méridionale : Bessarabie, Kherson, Tauride, (Crimée,
etc. ) Ékaterinoslaw, Pays des Cosaques du Don, mer d'Azof; 6
gouvernements.
6o. Russie Occidentale : Wilna, Grodno, Kovno, Witepsk, Mo-
hilew, Minsk, Wolhynie, Podolie ; 8 gouvernements.
7o. Russie Orientale : Kasan, Wiatka, Perm, Ufa, Simbirsk,
Pensa, Orenbourg, Saratcw, Astrakan, Samara ; 10 gouvernements.
8o. Cis-Caucasie : Ruban, Stavropol, Ter ; 3 gouvernements.
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9o. Pologne russe : Kalis, Kielce, Lomsha, Lnblin, Piotrkow,
PlotEk, Radom, Siedlce, Sawalki, VarsoTie ; 1 9 goarennments.
365. Montagnes : La Russie d'Europe est composée
presque entièrement do plaines. Les monts Ourals et le
Caucase renferment de riches mines d'or, de platine, de
cuivre de fer, etc.
Entre Saint-Pétersbourg et Moscou, on remarque le plateau
Waldaï, dont la plus haute élévation n'est que de 940 pieds ; ce
plateau abonde en fer excellent. Au sud-est, du côté de la mer Cas-
pienne, sont d'immenses plaines sablonneuses, imprégnées de sel.
366. Lacs : Le plus grand de la Russie, et même de
l'Europe, est le lac Ladoga, qui a environ 40 lieues de ?ong
et 25 de large ; ses rivages, au nord, contiennent des car-
rières do beau marbre ; ses eaux sont claireci et poisson-
neuses j dans quelques-unes de ses îles il y a des monastères
solitaires. Ce lac se décharge dans le golfe de Finlande
par la Neva, rivière navigable pour des bâtiments qui no
tirent que deux brasses d'eau, et sujette aux inondations
causées par les vents d ouest.
Les lacs les plus considérables ensuite sont ceux d'Onega,
do Peypus, de Saïma, d'Ilmen, etc. ; tous communiquant
entre eux ou avec le golfe finlandais ; au nord de ce golfe,
il y en a un grand nombre d'autres ; ailleurs, il y a peu do
lacs, mais beaucoup de marécages.
367. Rivières : Le Volga, le Don ou Tanaïs, l'Oural, le
Dnieper, le Dniester, le Kama, la Petchora, la Dwina, la
Duna ou Dwina du sud, le Niémen, etc., toutes ces rivières
ont beaucoup d'affluents ; en général, leur cours est paisible
et propre à la navigation partout où leur chenal est assez
profond.
Le Volga coule de l'ouest à l'est jusqu'à Kasan, oîi il change de
direction et coule au sud. Il passe par Tver, Mologa, Kostroma,
Kijni-Novgorod, Hazan, Simbîrsk, Saratov, Astrakan. Affluents,
à droitpi, la Sura et l'Oka, grossi de la Moscowa ; h gauche, l:i
TwerziT, la Mologa, la Kostroma, la Kama, etc. voir (No, 266).
Le Don (autrefois Tanaïs), prend sa source dans les collines entre
lo Don et le Volga. Il sort du lao Tvanof et coule du nord au sud, eu
traversant les gouvernements de Toula, Orel, Tambov, Voronej et
le pays des Cosaques du Don. Ses tributaires sont : h droite la
Soana, le Donetz ; à gauche, la Voronej, le Ohoper, la Medviditza et
la Manitch (Voir No. 274).
Le Dnieper (Borysthène des anciens), fleuve large et profond,
coule du nord-est au sud-ouest jusqu h Orcba, oh il se dclourne et
se dirige vers lo sud. Il arrose la Grande-Russie, la Lithuanie, la
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Petite-Russie et la Nou\relle-Rns3Îe, ou Russie méridionale. Les
villes principales où il passe sont : Smolensk, Orcha, Mohilev,Kiev,
Ékatérinoslav, Kerson. Au-dessous d'Ékatôrinoslav, il franchit 13
rapides ou cataractes. Afflients : i\ droite, la Bôrcsina, lo Priapet,
le Bug ; h gauche, le Soj et la Desaa. Le cours du Dnieper est d'en-
viron 1000 milles. (Voir lo No. 276).
Canaux: Un vaste système de canaux combiner avec le
cours des rivières et les bassins des lacs, fait communiquer
entre elles la Baltique, la mer Blanche, la mer Noire et la
mer Caspienne. Chemins de fer nombreux en progrès.
En 1876, la longueur totale des chemins de fer était de 11,676
milles.
368. Climat et productions : Les contrées au nord et à
l'est du golfe finlandais, et plus encore celles situées près
des monts Ourals, éprouvent un climat très-rigoureux ; on
y cultive, dans les positions favorables, l'orge, le seigle,
l'avoine, et les légumes. Les arbustes à baies y tiennent
lieu d'arbres fruitiers. Au sud du golfe de Finlande jus-
qu'au 50e parallèle, la température plus douce permet la
culture des grains et do quelques fruits, tels que les pom-
mes, les poires, les cerises, etc. En deçà de cette dernière
latitude, le climat et les productions sont à peu près ceux
des autres pays tempérés.
La fertile Crimée produit en abondance le blé, le vin,
l'huile, le miel, etc.
Une grande partie de la Russie d'Europe est couverte
de forêts de pins, de sapins, do chênes, etc.
Les provinces du sud-ouest, en particulier l'Ukraine,
sont extrêmement riches en blé, en arbres fruitiers, en
miel, en cire, en tabac, en cochenille, en bêtes à cornes, en
chevaux ) etc.
Les pâturages de la Russie nourrissent 16,000,000 de chevaux,
22,000,000 de bêtes à coraes et 44,000,000 de botes à laine.
Les animaux sauvages sont tous ceux que nous avons déjà nom-
més dans la description de la Laponie, de la Norvège et de la Suède.
369. Commerce : Chanvre, suif, pelleteries, bois, fer,
cuivre, lin, graines d« lin et de chanvre, blés et farines,
cuirs, toiles à voiles, fils et cordages, goudron, cire, miel,
colle de poisson, huiles de poisson et de lin, savon, duvet,
musc, rhubarbe, etc.
Le commerce extérieur de la Russie est très-considérable et se
fait particulièrement avec la Grande-Bretagne. Le commerce avec
la Chine se fait par terre, au moyeu surtout de caravanes.
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L'élévation des droits d'importation i\ donné l'essor auir maiii,
factures russes. Les plus beaux cuirs quo l'on connaisse sont exporte,
do la Russie. Ils doivent t\ l'emploi dune essence extraite du
bouleau, la couleur et l'odeur qui les c;iractérisent. Le secret do
leur préparation est si bien gardé, qu'en dehors des manufacture-
russes, tous les détails des procédés de tannage uo tout pas encor»
connus.
370. Capitale : Saint-Péterèbourg, à l'embouchuie de
1m Ndva ! de t/ui^s les viilos d'Europe c'est c- lie qui, au
]»remier ]}0f' i'aj'^ole p'us pai la longueur de ses rues,
la beautc -'-i- ;^ ruais eu granit et de ses canaux, la mulil
tude et lu ' ! '»^i Ifîcence de ses <5difioes publics. Oa j
admire surtout le i lus impérial, rdglisede Notre-Dame» de
Kîisau, et la statue dqucstro de Pierre-le-Gr.md, ouvrage en
bronze dont le piédestal est un rocher de granit du poids
de 1,700,000 livres. Saint-Pétersbourg est la quatrièni(>
ville de l'Europe en population, et Tune des plus commer-
çantes. Population, 871,575 habitants.
Saint-Pétersbourg renferme une fonderie de canons, un arsenal,
une manufacture imp'riale de porcelaine, une université, des écoles
nombreuses, des bibLjthèqucs ci des misées, entre autres la belh^
galerie de peinture de l'Ermitrgt Cette ville est le principal port
d'importation de la lîussie
371. Villes principales : MooCou, ancienne capitale, au centre du
pays, sur la iMoskovra ; elle est la plus grande viUe de l'Europe après
Londres, sa circonférence étant de 8 lieues et demie ; les empereuis
viennent toujours s'y faire couronner ; il y a plus de 300 églises, et
une populai'ion do 751,000 âmes; elle possède une université, plu-
sieurs sociétés académiques, et beaucoup de manutiictures. Cette
vilie esi com|toséc de quatre enceintes ; celle du centre, ou la forte-
resse, se nomme le Kremlin. On y voit une cloche du poids de
400,000 livres, enfoncée dans la terre depuis 1737. Moscou jouit
d'un commerce intérieur immense; ses marchands expî'^i^ent tout
Verapire, et leurs opérations directes atteignent en m'V^.; temps
Pékin et Londres, Samarcande et Hambourg.
Cette fameuse cité fut J)rrilce jiar les Russes eu 1812, h l'arrivée
de l'armée victorieuse de Napoléon ; elle s'est relevée de ses ruines,
plus belle et plus régulière qu'avant ce terrible incendie..
Varsovie, place forte surli Vistule, capitule de l'ancien royaume
de Pologne. CetLe ville renferme une université, une école de.>
boaux-arts, et une population de 250,000 habitants. A un quart do
lieue de la ville sont les plaines, où jadis le clergé et la noblesse
faisaient à cheval l'élection de leur roi.
Kusau, sur le Volga, ;inciennc capitale d'un royaume tartare,
université, grand entrepôt do commerce ; Kiew, sur la rive droite
du Dnieper ; on y voit une université et la première église chri-
tîenne de la Russie ; Astrakan, sur la mer Caspienne, dans une des
RiTssng.
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Iles que forme le Voiga rers son embouchure ; Odessa, sur la mer
Noire, exporto le? blés, les bois, les cires, les peaux de l'Ukraine et
des gouvernomer»3 du sud-ouest, etc. ; Toula, dans le gouverne-
menUlu raCmn nom; Kronst»lt, dan? une île au fond du golfe
de Finlanlo, forteresse, prîn'*'pal rendez-vous de la marine militaire,
les f-ros vaisseaux s'arréVut ici et envoient leur cargaison à
Saint-Pétersbourg par des allèges ; JUga, sur la Duna, ville forte,
Fécond port do la Russie; Arkhangel, sur la Dwina, principal port
de comme'^ j des Anglais et des Américains avec la Russie septen-
triouaie, etc., etc.
37'4. Population et rclfnion : La population ^^toutoa
les Russies est de 100,373,000 habitants, dont 89ff)58,415
habitiints, pour la Russie d'Europe.
Ileligion : La religion schismatique, qui coir „». '^3,832,-
000 adhérents ; il y a 8,300,000 catholiques ; \.a &^ es sont
protestants, mahométuns, juifs, idolâtres, h^. ùioa, tous
les cultes sont tolérés et protégés ; mais et u\t. ies catho-
liques sont victimes de la plus odieuse intoléra.. 2c.
La population de la Russie comprend une mu' 'ud-^ de peupl«a
qui diflFèrent de mœurs et de langage, la plupar. a iemi-civilisés ;
les Russes forment la grande masse des habitants ; les Cosaques du
Don et ceux de la mer Noire, sont d'origine esclavonne ; les Finnois
occupent la Finlande ; la Courlande, la Livonie et l'Estbonio, sont
peuplées principalement d'Allemands ; les Tartares sont répandus
dans les gouvernements du sud et do l'est ; les Lapons habitent le
nord-ouest, et les Samoiôdes, qui lenr ressemblent par la taille et
par leur g(3nre do vie, le nord-est. Ou parle en Russie plus de c*:nt
iaugues.
Les Lapons, les Finnois et les Russes, font un grand usage des
bains d'eau chaude et des bains à vapeur. On les voit au sortir de
ces bains se jeter dans la rivière voisine ou se rouler dans la neige,
sans en éprouver aucune suite fâcheuse.
373. Armée, marine : l'armée russe était, en 1876, de
765,000, hommes, et pouvait être portée à 1,400,000. La
marine de guerre comprend environ 316 bâtiments, dont 29
cuirassés.
Finances : Le revenu de l'État est de £80,000,000 ; la dette pu-
blique s'élève à £250j962,000.
374. Le gouvernement russe est despotique ; le souverain,
qui est en même temps le chef de l'église grecque, porte le
titre d'empereur autocrate et de czar de toutes les Russîes,
Il est assisté par trois conseils qui sont sans pouvoir.
Il y a dans la société russe deux grandes classes ; les nobles et
les paysans. Ces derniers, naguère encore serfs, attachés à la glè-
be, et appartenant h la couronne ou à des seigneurs, ont été rendes
à 11 liberté par l'abob'tion du servage. On leur donne des terres à
Utr« de fief.
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376. Spiizberff : Ile ou groupe d'iles qui s'étondent jusqu'à neuf de-
grc'fl ot domi du pôle. Lo soleil y reste quatre mois sous 1 horizon
eu hiver, l.e pays est toujours couvert de glaces. On y trouve des
ours blancs, des renards, des rennes, des vaches marines, des oi
eeanx de mer, etc; mais la baleine, qui abonde dans ces raera, est
ce qui attire tant do navigateurs vers cette dure région, où ils hi-
vernent quelquefois.
Nouvelle-Zemble : Grande île inhabitable, séparée du continent
par le détroit de Waygatz.
Soloioestkoi, dans la mer Blanche, renferme une botirgade avec un
couvent et fournit du talc en larges tablettes.
Les îles cTAlandt k l'entrée du golfe de Bothnie. Population,
15,000 habitants.
J)ago: Uicho en bois, champs fertiles, des prairies, des vergers,
etc., à l'est. Population, 20,000 habitants.
Oesel, ou île aux grues : La plus grande de la Baltique, après le
Zeeland, il y a de belles forôts. Population, 60,000 habitants.
POLOGNE.
376. La Pologne était autrefois un des plus grands états de l'Eu-
rope ; elle avait pour bornes : au nord, la Prusse, la Baltique, lu
Duna et la lîussîe ; à l'est, les gouvernements de Smolensk et de la
Petite-Russie; au sud, la Turquie et les monts Carpathos; ù
l'ouest, l'Allemagne.
Vers la fin du dernier siècle, la Russie, la Prusse, et l'Autriche
profitèrent des troubles qui agitaient la Pologne pour s'en emparer ;
elles 90 la partagèrent, et ce royauroe, peuplé de 15,000,000 d'ha-
bitants, cessa d'être compté parmi les puissances de l'Europe.
En 1807, Napoléon fit de la partie prussienne le grand-duché de
Varsovie, et en donna la souveraineté au roi de Saxe. A la chute do
1 empire, la majeure partie de ce duché fut érigée en royaume sou-
mis à l'empereur de Russie, qui prit alors le titre de roi de Pologîu,
L'empereur Alexandre donna, cette môme année, aux Polonais uno
eonstitulion, dont ni lui ni sou successeur ne voulurent observer
les articles; ce qui joint i\ la conduite tyrannique du grand duo
Constantin, causa une insurrection générale en novembre 1830. Uno
■^■'':/W.:\
POLOGNE. — HOLLANDE.
153
jçnerre d/''aa3treu3e s'ensuivit, dans laquelle les malheiireux polonais,
après plusieurs batailles sanglantes et des prodiges de valeur, furent
foreés do mettre bas les armes et de subir la loi du vainqueur.
En 1863, les Polonais essayèrent encore do secouer le joug de la
Russie ; mais ils durent succomber sous le nombre, et cette lutta
généreuse ne servit qu'à appesantir leur oppression. Aujourd'hui les
plus nobles Polonais expient sur lo sol glacé do la Sibérie, la défensi»
héroïque de leur foi et de leur indépendance.
flOLLANDE
(Anciennement Pays-Bas.) (1)
377. La Hollande est borndo, au nord et à Touost, par
la mer du Nord; à l'est, par rAllemafi^no ; au sud, par la
B.^l^ique. Sa superficie est de 12,648 milles ourrén.
378, Les Pays-Bas furent conquis dans, le 5e siècle par les Francs,
et firent partie de la monarchie fran<;ai3e jusqu'aux derniers descen-
dants de (Jharlemagne. Il s'y forma ensuite dix petits états, dont la
plupart furent réunis successivement au domaine de la maison do
Bourgogne. De cette maison ils passèrent dans celle d'Autriche, on
1477, sous l'archiduc Maximilien. Charles-Quint, petit-fils de l'archi-
duc, ayant acquis lo reste des Pays-Bas, se trouva souverain de
dix-sept provinces. Philippe II, son fils, perdit les sept provinces
soptcntrionales, qui en 1679, prirent pour chef Guillaume de Nassau,
Prince d'Orango, sous le titre do stathouder, c'est-à-dire, gardien du
pays, et formèrent une république fcdcrative, qu'on appela les I^ro-
vinceS'Unies oa la République de Hollande. Les provinces méridio-
nales ou la Belgique, se soulevèrent dans la mCrae occasion, mais
elles furent remises sous la domination du roi d'Espagne, et appelées
Pays-Bas Espagnols. En 1714, elles furent cédées î\ l'empereur
d'Allemagne, et prirent le nom de Pays-Bas Autrichiens. La Hollande,
conquise par les armées françaises eu 1795, devint la, Eépublique-
Batave. En 1806, elle fut érigée en royaume par Napoléon, en fa-
veur de son frère Louis, et peu do temps après, elle fut incorporée à
l'empire français, avec la Belgique, qui avait été cédée h, la L'rance
par le traité de Campo Formio, en 1797. En 1814, le congrès do
Vienne réunit la Hollande, la Belgique et le grand-duché de Luxem-
bourg sous la domination de Guillaume, prince d'Orange, qui reçut
lo titre de roi des Pays-Bas. Enfin en 1830, les provinces belges se
révoltèrent, se di'clarèrent indépendantes, et offrkent la couronna
de la Belgique au prince de Saxe-Gobourg.
379. Aspectj etc. : Les provinces maritimes sont des
plaines sablonneuses ou marécageuses, et si basses que les
habitants sont obligés d'entretenir de vastes digues, pour
(1) Le nom de Pays-Bas, ou Néerlande (Ncthorhinds), commun à la ITol-
liinde et à la Belgique, Jo 181 4 à 1S80, n'est actuelleaient donné qu'à la
11.. I lande.
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154
HOLLANDl.
empêcher les inondations do la mer ; une partie oonsidd-
rublo du Kol est luônio aiHlcssous du niveau do l'ocdan l.os
provinces intérieures offrent do temps en temps une agré-
able variété de coteaux, de vallons, do plaines fertiles et
dans le meilleur état do culture possible.
380. Golfes : Le Dollart, entre la province de Gronincçue
et le Hanovre ; le Zuydcrzéo, ou mer du sud, entre la l lol-
lando septentrionale et la Frise ; tous deux résultats d'inon-
dations maritimes qui, au 13e et lu 15e siècle, cnglou-
tireat un grand nombre do villages.
Lacs: Lo Bies-Boscli. {boi.i-de-joncs), tr&reradipAr \a. Meuse, dans
le Bfftbant septentrional ; il fut causé par la rupture de plusieurs
dipruea en Ih'il ; 72 villages, ayant une population de 100,000 ûraes,
furent submeigfés. li'Opweerdeer-Meer, le Zuidlaarder-Mecr, le Shild-
Meer, etc., petits lacs do la Friae.
Le plus grand lac de la Hollande, la mer de Harlem, causé par
les inondations de la mer du Nord, a ctô dosscchô et forme aujour-
d'hui une " prairie veloutée, sombre, et s'étendant à perte do
vue." (a)
381. Rivières: Les plus remarquables sont lo Rhin, la
Meuse et l'Escaut, qui descendent de l'Allemagne et do la
France vers Tooéan.
Lo Mbin prend Sii source au Saiut-Gothard (No. 274). Sa direction
est au nord, à l'ouest, puis au nord-ouest. Il passe à Bâlc, à Kebl, i\
Mnyence, h (Joblenlz, ù Cologne et i\ Nimcgue. Près de cette der-
nière ville, il se divise en quatre branches : le Wahal et le Leck, qui
s'unissent à la Meuse ; l'Yssel, qui se jette dans le Zuyderzée, et
le Vieux-Rhin, qui passe à Lcyde, et tombe dons li mer du Nort, ù
Katwylk. Principaux afiSuonts : à droite, l'IU tyrolien, le Necker,
le Mein, la Lahn, la Sicg, la Ruhr et la Lippe ; à gauche, l'Aar,
grossi de la Limmat et de la Reuss^ qui arrosent la Suisse, l'IU
Alsacien, la Nahe, la Moselle et l'Erft.
La Meuse, source en France (Haute-Marne), direction au nord
et au nord-ouest, plusieurs embouchures dans la mer du Norfl ;
cours, 560 milles. La Meuse arrose Verdun, Sedan, Givet, Dinant,
Namur, Liège, Maëstricht. Affluents : le Mouzon, le Seraoy, l'Our-
thc, la Sambre et le Geer.
L'Escaut, source eu France (Aisne) ; direction, au nord et au
nord-ouest, deux embouchures dans la mer du Nord. Cours, 212
milles. L'Escaut arrose : en France, Cambrai, Denain, Valencien-
(a) Lo desséeheuicnt do co lac, r<5solu on 1S38, fut couimoncé, en 1840,
aux frais do l'Etat. Un canal de dérivation, d'une longueur de 2 lieues,
jeta dans la mer du Nord 9 milliards do piods cubes d*eau. En 18.03; la
vente des terres conquises sur les eaux couvrait les frais d'opératioiii
^ui s'étaient élevés à environ $4;000,0{)0.
HOLLANDl.
165
n«a, Oondé ; en Belgique, Tournaj, Audenerde, Gand, Auvcra, etc.
Les principaux aflSuonts sont : à droite, la Solle, lo Haine, le
Dender et le Rupel; ù gauche, la Scarpc et la Lys.
382. ries • Il 7 a deux principaux groupea d'îles ; celles qui com-
posent la province de Zôlande, »\ l'embouchure de llilsciiut, et celles
qui sont aitucea à l'entréo du Zuyderzée, parmi lesquelles on remar-
que lo Texol, qui produit beaucoup de tabac, et nourrit des brebia
dont le lait fait un excellent fromage vert, cette llo est encore
célèbre par pluaiours batailles navales qui se sont livr6ea près de
ses côtes.
383. Les canaux sont innombrables ; \h facilitent l'é-
conlement des eaux, et font communiquer lu plupart des
villes entre elles et avec la mer.
En été, Ton vojage sur les canaux de ville en ville, dans des
bateaux couverts, tratnéa chacun par un cheval au petit trot. Vjik
hiver, c'est un spectacle amusant que de voir les hommes, les femmes,
les enfants, montés sur des patina, portant quelquefois sur la tôte
do lourda fardeaux, parcourir ces routes glacées avec uno vitesse si
grande que l'œil peut à peine les suivre.
384. Climat et Productions : Lo climat est humide,
brumeux et peu salubre pour les étrangers, quoique les
habitants du pays paraissent jouir d'une sant«5 forte et robus-
te. L'hiver dure quatre mois. Les provinces intérieures ont
une température plus égale et plus agréable. Les productions
sont le blé et les autres céréales, le lin, le chanvre, la garance,
lo tabac, lo genièvre, les légumes, quelques fruits, etc.
Les vastes prairies marécageuses de la Hollande sont
remplies do bêtes à cornes d'une taille très-élcvée. La laine
des moutons est belle.
Le beurre et le fromage de la Hollande sont fort estimés. Les
chevaux qu'on y élève sont lourds, mais excellents pour le trait.
C'est en Hollande que l'art du jardinier a fait le plus de progrès ;
la culture d' mille plantes d'a^rrément, et surtout des jacinthes et
<ie3 tulipes fc ';tô portée si loin que le prix d'une Heur y dépasse sou-
vent ce que coûterait l'entretien annuel de vingt familles.
385. Divh 'ons politiques : La Hollande se divise en 11
provinces, savoir : Brabant septentrional, Gucldre, Hollnuie
méridionale, Hollande septentrionale, Zélande, TTlncht,
Frise, Over-Yssel, Groninguc, Drenthe, Limbourg liollan-
dais (a).
386. Commerce : Beurre, fromage, eaux-de-vie, genièvre^
^oiles, laines, draps, soieries, étoffes de coton, peaux, cuirs,
(d) Le grand duché de Luxemiourg, sur la frontière sud-est de ia Bel-
irique, adinini.^tro ses propres afTaïrep, tout on 6t;int soug la domination
lia roi do Iloliande qiui porte lo titre de j^ran/^Juc^. Luxemâûure*
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156
HOLLANDE.
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graines, huiles de lin et de navette, garance, poteries, fleurs,
vins français, huiie de poisson, morue hareng, outre une
multitude d'articles tirds des Antilies/ de TOcéanie et do
l'Afrique, tels que lesépices, le thé, le café, le sacre, l'in-
digo, la cochenille, la porcelaine, le tabac, le riz, le sel,
etc., etc.
Le commerce extérieur de la Hollande 8'clève h $520,000,000,
dont $300,000,000 à riraportalion. Jusqu'à la fin du siècle dernier,
la Hollande jouissait d'nn eommer^e sans bornes ; on l'appelait lo
magasin de U Europe. La guerre lui a fait perdre le monopole com-
mercial qu'elle exerçait depuis deux siècles.
387. La plus importante ville de la Hollande est Amster-
dam, riche, industrieuse, longtemps regardée comme la plus
commerçante du globe après Londres '. située sur le golfe
de TY, entourée d'immenses prairies, de villages et d'habita-
tions élégantes, et divisée en deux parties par la petite
rivière Amstel. C'est actuellement la plus importante ville
de l'univers pour la taille et le commerce des diamants.
Elle renferme un musée et une université Amsterdam,
ceinte de fossés et de remparts, n'a point à redouter l'appro-
che de l'ennemi; elle peut, au moyen de ses écluses, inonder
tout le pays qui l'environne. Une foule de canaux bor Jé.s
d'arbres la traversent, en formant d'innombrables îles quu
font commnniquer près de 300 ponts. Population, 326,196
iiabitants.
lly a, à Amsterdam, 10 000 ouvriers lapidaires, presque tous Juifs
Le commerce des diamants dépasse annuellement $20,000,000,
La Haye, à 2 railles de la mer et à 30 milles d'Amster-
dam, est la capitale du royaume, très-jolie ville, renfermant
118,000 habitants, un musée et une fonderie de canons.
Les autres villes principales de la Hollande, sont: Rotterdam
ville induptrieuse et très-comrawçante, patrie d'Érasme; IJtrech!,
célèbre par son université et ses sociétés savantes, renommée par
SCS velours et ses draps; Leyde, où se trouve une université Ires-
forte, ville con'iue dans le commerce par ses manufactures do draps .
G roningue, université ; Harlem, ville très-forto, renommée par sed
manufactures et surtout par ses jardins de tulipes.
888. Population^ religion et gouvernement. I a popu-
lation était de 4,173,000* habitants, en 1883. La religion
dominante est le calvinisme. Les catholiques sont au
BELGIQUE.
157
nombre de 1,439,000 habitants. Le gouvernement est une
monarchie constitutionnelle.
Les colonies de la Hollande embrassent une superficie de 682,792
milles carrés et renferment une population 6 fois plus grande que
celle de la Hollande même : 26,841,577, (en 1881). Ces colonies
sont dans les Indes orientîiles, dans les Indes occidentales et dans
l'Amérique du Sud, (Surinam).
390. FAucaiion, langues : L'instruction élémentaire est univer-
BcUe en Hollande. Les langues parlées sont le hollandais, le frison,
le fliunaud, et l'allemand.
391. Slatisliques : Armée, 65,000 hommes, ce nombre peut être
porté, en temps de guerre à 163,000. Marine, 139 bâtiments dont
49 h vapeur.
Revenu, eu 1883, $45,000,000.— /^c/Ze, $413,000,000.
BELGIQUE.
iX:
392. La Belgique est bornée, au nord, par la Holl;inde ;
à Test, par l'empire d'Allemagne; au sud, par la Fr;ince;
à l'ouest, par la mer du Nord. Sa superficie est de 11,373
milles carrés.
393. DivisioitS politiques : La Belgique se divise en 9
provinces, savoir : Anvers, Brabant, Flandre occidentale,
Flandre orientale, Hainaut, Liège, Limbourg belge, Luxem-
bourg belge et Namur.
394. Aspect^ elc : Le sol est uni comme celui de la Hol-
lande, du côté de la mer. La partie orientale est s^illonnée
par les ramifications des A i donnes, et oifre une agréable
succession do collines et de plaines légèrement ondulées. La
Belgique avec ses nombreux canaux, et son réseau de che-
mins de fer, donne les plus grandes facilités aux communi-
cations.
Iiivi>.res : Les deux principales rivières sont la Meuse et l'Escaut.
(No. 381.)
395. Climat et productions : Le climat est à peu près
le mémo que celui de la Hollande, mais plus tempéré. Le
sol produit en abondance le blé et les autres céréales, le lin,
le chanvre et le tabac. L'agriculture est portée au plus haut
point do perfection. Les riches houillères, que possède la
Belgique, ses mines de fer, ses carrières de marbre et de
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BELGIQUE.
grmit, lui ont créé une industrie qui le dispute à celle de
rA.nLïleterre.
396. Commerce : Blés et autres céréales, graines de lin
et de navette, garance, beurre, fer, quincaillerie, armes à feu,
sabres, draps, cuirs, bière, savon, chandelles, eaux miné-
rales, essences, toiles fines, dentelles, tapis, etc., etc.
Les dentelles et les tapis de Bruxelles, les soieries d'Anvers, la
toile et les damas de Liège, sont universellement estimes.
Le <?omrai'rce général s'est élevé, d'après les dernières statistiques,
à $870 millions, dont $'iOO millions à l'exportation.
L'exploitation des houilles occupe 110.000 ouvriers, et produit
annuellement, 15 millions de tonnes.
397. Capitale, Bruxelles, située en partie sur une émi-
nence, en partie sur une plaine acréable et fertile, dans le
Brabant méridional ; superbes édifices publics ; université,
observatoire, musée, bibliothèque, écoles de peinture et de
ravure, établissements de bienfaisance, manufactures, etc.
Population, en 1882. 388.781 habitants.
On y admire l'église gothique de Sainte-Gudule,et Thôtel-de- ville,
biltiment flanqué de cinq tourelles hexagones, et surmonté par un
beffroi haut de 366 pieds que couronne une statue de Saint-Michel en
cuivra doré, de 17 pieds de proportion, tournant sur un pivot au
moindro vent, lia ville est arrosée par plusieurs fontaines embellies
de sculptures. Ses promenades sont délicieuses.
A quatre lieues de Bruxelles sont ces plaines où toutes les armées
de l'Europe se donnèrent rendez-vous pour renverser un conquérant
fameux. "Voici les Quatre-Bras, la Belles Alliance, Mont-St.-Jean,
Waterloo, lieux qui rappellent une lutte sanglante, que les soldats
" soutinrent avec un courage héroïque, malgré les fautes des deux
" chefs, et dans laquelle la victoire, infidèle h. celui qui croyait la
" tenir, se tourna vers celui qui ne l'attendait plus. ' Le voyageur
aperçoit aujourd'hui sur ce mémorable champ de bataille une colline
élevée do main d'homme, haute de 200 pieds, et surmontée du lion
belge, figure gigantesque en fer coulé.
398. Villes principales de la Belgique i Gand, au confluent de
l'Escaut, de la Lys et de deux autres petites rivières qui y forment
25 Iles, réunies par plus de 300 ponts, célèbre par ses nombreuses
filatures de coton qui occupent environ 60,000 ouvriers. Population,
128,400 habitants ; Anvers, sur l'Escaut, grande place forte, le
principal port de commerce de la Belgique, autrefois la plus
commerçante ville de l'Europe ; sa cathédrale, la merveille de la
Belgique, a 600 pieds de long, 230 de large, 360 de haut, et
môme 451 jusqu'à» sommet delà flèche ; les voûtes sont 80utenue<4
par 125 pilliers, qui fjrment 230 arcades, plusieurs tableaux do
Rubens et d'autres grands maîtres de l'école flamande décorent l'in-
térieur, dea colonnes de marbre de diverses couleurs ornent lo por
dcni
clr
VRANOB.
159
tîjil, le cliœur, et les chapelles ; le carillon de cette église est uu des
[)liis beaux de la Belgique; population, 175,000 habitauta Lièf/e^
giir la Meuse, université, entrepôt des marchandises des Payis Bas,
do la France et de l'Allemagne, célèbre par ses manufactures
d'-irmcs, ses fonderies de canons, ses horloges, ses draps, etc. ; po-
pulation, 114,000 hribitants. Brugps, Touinaij bmvain, etc. Cette
(ifruière est renommée par son université, par sa bière, la meilleure
do l'Kurope, etc., etc.
399. ropulation: En 1880, 5,520,000. C'est le pays
d( VE'irope ou la population est la plus dense, (moyenne
do 185 personnes par mille carré). Les Belges parlant le
iVaii^ais sont au nombre do 2,250.000 ; environ 2,600,000
parlent le flamand, et 38,000 l'allemand.
Religion: Le catholicisme.
Gouvernement : Monarchie constitutionnelle.
400. Edltcalion : L'instruction élémentaire est assez répandue.
Presque tous les établissements d'éducation sont placés sous le con-
trôle et la direction du clergé. Il y a 4 universités: Louvain,
Bruxelles, Liège et Gand. Louvain et Bruxelles sont des univer-
sités indépendantes, les deux autres apparlienneut ù l'Etat.
401. Langues : On parle trois langues en Belgique : le flamand,
le Wrtllon et le français. Le français, qui est la langue officielle et
savante, efiface peu à peu les deux autres dialectes
402. Stali'ilique : Année, 47,084 hommes en temps de paix ; en
cas de guerre, son effectif peut être porté à 100,000 hommes de
troupe, et à 100,000 hommes de garde nationale mobilisée Marine
militaire, peu importante. — Revenu, environ $50,000,000. — iJelle
publique, en 1879, $308.269,490.
FRANCE,
403. La France est bornée, au nord, par la Manche, la
Belgique et l'Allemagne ; à l'est, par l'Allemagne, hi Suisse
et l'Italie ; au sud, par la Méditerranée et l'Espagne ; à
1 ouest, par l'océan Atlantique. Son étendue est de 201,200
milles carrés.
404. Divisions : Avant 1789, la France était divisée en
32 provinces ou gouvernements^ dont 8 au nord, 17 au mi-
lieu, et 7 au sud {a) ; aujourd'hui elle comprend 87 dépar-
tements, qui ont pris leurs noms des rivières qui les traver-
(o) Des ocquisit'ons plus récentes avaient porté co nombre à 35; mais
la perte de l'Alsace et d'une partie do la Lorraine, en 1871, l'a réduit à 34.
:\ïmi
i-iS
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>-Tk-v-:i yt.J- •-; -T.ï 'r •■ri~iW, :.
1.1 . *
^^^ FaANOB.
sent, des fontaines, des montagnes ou des rochers qui s'y
trouvent, et des mers qui en baignent les côtes (a) Voici
les noms des anciennes provinces avec ceux des départe-
ments qu elles renferment :
AU NORD.
Provinces. Départements,
l FJandre fmnçaise Nord
l '^r*"'^.(^) *. Pas-de-Calais.
3. Picardie Somme.
4 Normandie. Seine-Inférieure, Euro, Oalvadoa,
K 1} j T> Orne, Manche,
6. Ile-de-France Oise, Aisne, Seine-ct-Oise, Seine,
c ,,, ?eine-et-Marne.
6 Champagne Ardennes, Marne, Aube, Haute-
^ , . Marne.
7. Lorraine Meuse, Moselle, Meurthe, Vosgey.
AU MILIEU.
8. Bretagne Piiiislèro, Gôtes-du-Nord, Morbi-
han, Ile-et-Vilaine, Loire-Iufc.
rieure.
9. Maine et Perche Mayenne, Sarthe.
}?• ;^^Jo^' Maine-et-Loire.
J- i"'^"" • •. Vendée, Deux-Sèvres, Vienne.
12 Angouraoïs .Charente.
13 A.inis et Saintonge Charente-Inférieure.
14 Touraine Indre-et-Loire.
6 R.'rrv''^'' E^^r-e^t-Loir, Loir-et-Cher, Loiret.
!^ tr'y •. Indre. Cher.
« Ii™T'"' Haute- Vienne, Corrèze.
^- îi^rche Creuse.
19. Nivernais Nièvre
20. Bourbonnais Allier
21. Auvergne .'.']:; IPuy-de-Dôme, Cantal.
22. Bourgogne Yonne, Côte-d'Or, Saône-et-Loirc,
Ain
23 Franche-Comté Haute^Saône, Doubs, Jura
24, Lyonnais Loire, lîhône.
AU SUD.
25. Guyenne et Gascogne Gironde, Laudes, Dordogne, Lot-
et-Garonne, Gers, Hautes-Py-
rénées, Lot, Tarn-el-Garonne,
Aveyron.
f ^- L'Avijis et la Picardie ne formaient qu'un gouvernement
'i'.ti:
FRANCE.
161
26. Béarn , Basses-Pyrénées.
27. Comté de Foix Aricge.
28. Roussillon Pyrénées-Orientales.
29. Languedoc Haute-Garonne, Tarn, Aude,
Hérault, Gard, Lozère, Haute*
Loire, Ardèche.
30. Dauphinô ... .Isère, Dr&me, Hantas- Alpes.
3\. Provence Bouches-du-Rhône, Basses-Alpes,
Var.
32 Corse Corse
33 Savoie Savoie, Haute-Savoie.
34. Comté de Nice Alpes-Maritimes.
Les départements se subdivisent en arrondissements ou
sous-préfectures : celles-ci en cantons, et les cantons en
communes.
404. Montagnes: Après les chaînes majestueuses des
Alpes et des Pyrénées, les plus remarquables sont le Jura,
qui sépare la France de la Suisse ; les Vosges, qui s'éten-
dent au nord du Jura jusqu'en Allemagne, et au nord-ouest,
sous le nom à'^Ardcnncs, jusqu'en Belgique ; les Cévennes,
qui s'unissent d'un côté aux Vosges et do l'autre aux Pyré-
nées, et dont deux branches inférieures traversent le
pays de l'est à l'ouest, de manière à former les bassins
des quatre principales rivières qui l'arrosent ; ardeurs le
sol de la France offre peu d'inégalités.
405. Rivières : La Loire et la Garonne, qiii se jettciit
dans lAtlantique ; le Rhône, qui se jette dans \ Méditer-
ranée ; la Seine, qui se jette dans la Manch la Meuse,
qui coule vers la Belgique ; la Somme, qui se tte dans la
Manche; la Dordogne, principal affluent de la Garon-
ne, celle-ci prend, apiô.s leur jonction, le non de Gironde;
la Saône, affluent du Rhône ; l'Allier, le Chc et la Vienne,
qui se jettent dans la Loire; la Marne et iOise, qui se
jettent dans la Seine, etc.
La plus longue de ces rivières est la Loire ; son c >urs est d'envi-
ron 625 milles. Elle naît dans l'Ardcclie, au mont Gerbier-de-Jonc,
et coule au nord-ouest, par le Puy, Saint-l^amherl, 'îoanne, où elle
devient navigable, Digoin, Nevers, la Charité, Briare. Jargau, Or-
léans ; au sud-ouest, par Blois, Amboiso et Tours \ l'onest, par
Saumur, les Pontsde-Gé, Nantes, Paimbœufet Saiiit-NaKaire. Ses
principaux affluents sont : sur la rive droite, l'Arroujc, la Nièvre
et la Maine ; sur la rive gauche, l'Allier, le Loiret, le Cher, l'Indre,
l'v Vienne, grossie de la Creuse.
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162
VRANOE.
La Garonne prend sa sonrce aux Pyrénées, dans le val d'Aran
Elle coule, au nord-est, jusqu'à Toulouoo, où elle change de
direction en s'inclinant fortement vers le N. 0., prend le nom do
Gironde h son «onfl lient avec la Dordogne, et se jette dans l'océan
par une large cmboucLure au miliau do laquelle s'élève la tour dn
Cordotian. La Gironde est embarrassée de bancs do sable et de non!
breuses iles. Le marée y est d'une extrême violence et produit, au
Bec d'Arabez, le phénomène du mascaret, sorte de barre d'eau de 16
à 20 pieds do liauteur, qui remonte le fleuve avec une grande vitesse
(!t renverse tout sur son passage. Les principales villes arrosées par
la Garonne sont: ëaint-Gaudens, Muret, Toulouse, Verdun, Agen,
Bordeaux, lioy.iu. Affluents: à droite, l'Ariègc, lo Tarn, le Lot et
la Dordogne ; i\ gauche, le (Jers, la Bayse et le Gimone. Le cours
de la Garonne est d'environ 350 milles.
lie Rhône naît au mont de la Fourche, dans le massif du Saint-
Gothard. 11 arrose le Valais en Suisse, traverse le lac de Genève,
évile lo Jura méridional, on s'inclinant vc^rs le sud, reprend son
cours vers 1 ouest, tourne brusquement vers le sud, h Lyon, et garde
cette dircctiou jusqu'il la Méditerranée, où il se jette par plusieurs
embouchures. Ce fleuve, le plus rapide de l'Europe, a un cours
d'environ 530 milles. 11 baigne Sion, Genève, Lyon, Givors, Vienne.
Tourpcn, Valence, Avignon, Beaucaire et Arles. Ses principau.x
affluents sont : à droite, l'Ain, la Saône, l'Ardèche ; à gauche, l'Isère,
la Drôme et )a Durance.
La 8ein^ prend sa source dans le département de la Côte-d'Or,
près du moût Tasselot. Elle coule du S,-E. au N,-0., par Bar-sur
Seine, Troyes, Montereau, Melun, Paris, Saint-Denis, Saint-Germain.
Poissy, Nantes, P.ouen, Honfleur et le Havre. La longueur de son
cours est de 500 milles Elle a pour affluents : ^ droite, l'Aube, la
Marne et l'Oise, grossie de l'Aisne et du Thôrain ; à gauche, l'Yonne,
l'Eure et la Riiie.
406. Canaux : L'un des plus vastes et des plus beaux
de ri<]urope est le canal du Languedoc ou du midty qui
fuit communiquer l'océan avec la Méditerranée, par le moyen
de lu Garonne; sa longueur est d'environ 50 lieues.
Les autres sont : le canal du Cenlrcy entre la Loire et la Saône ;
le canal du Rhô7ie ou Rhin ; les canaux d^Orléans et de Briare, entre
la Seine it la Loire, le canal de Bourgogne, qui réunit la Seine avec
la Saône et avec lo Doubs, affluent de la Saône ; le canal de Saint-
Quenltn, entre l'Escaut et la Somme ; le canal de VOurq, qui amèiio
à Paris les eaux de la rivière Ourq, etc.
Chemins de fer: Un vaste réseau de voies ferrées, dont Fans est
lo centre, relie presque toutes les villes de quelque importance. La
longueur totale des chemins de ter exploités était, au 1" janvier
1883, de 16,415 milles.
407. Lacs : Le plus considérable «st celui de Grand-Lieu, vers
l'embouchure de la Loire, long de 2 lieues et demie, et large de 2.
FRANOE.
163
408. Le climat de la France varie suivant la latitude
et la position des lieux. A Paris, l'hiver dure trois mois ;
les plus grands froids y sont de 12 à 13 degrés au-dessous,
vt les plus grandes chaleurs de 20 environ au-dessus du zéro
(le Réauniur. Les pluies sont fréquentes dans les provinces
(lu nord et Rur les côtes de l'océan. Dans la paitic méridio-
iiule, les ^^elécs fortes sont rares ; lorsqu'elles arrivent, elles
y causent beaucoup de dommages aux arbres fruitiers. Le
eiel y est généralement plus serein, et la température de Tété
j.lus élevée. Les provinces du centre ont un climat doux,
agréable et très-salubre.
409. JSol cl 'productions : Le sol do la France est assez
fertile. Les productions sont : au nord, les blés, le lin, le
chanvre, les pommes, les cerises et les autres fruits communs ;
nu centre, les vins, les blés, les châtaignes, les marrons, les
truffes, les noix, k-s amandes, les poires, les prunes, etc. ; au
sud, les vins, les olives, les vers à soie, le maïs, les figues,
les oranges, les grenades, les citrons, les r a; ;^des, la garance,
le tabac, etc. ; partout le seigle, le sarrabiii, l'orge l'avoine,
les légumes, les pâturages, les pommes, le miel, la cire, etc.
Les vins les plus estimés sont «eux de la Champagne, de la Bour-
gogne, du Lyonnais, du Dauphiné, du Bordelais et du Languedoc.
La Normandie fournit les meilleures pommes et le meilleur cidre
qu il y ait peut-être au monde.
Le tabac est cultivé surtout dans le sud et le sud-ouest, le nord et
le nord-est.
L'agriculture nourrit environ 3,000,000 de bêtes à cornes, 34 mil-
lions de bétes à laine, 3,000,000 de chevaux et 800,000 unes ou
mulets.
Les animaux sauvages sont peu remarquables : ce sont l'ours, le
lynx, le chamois, le bouquetin, la marmotte, le loup, le renard, le
putois, la fouine, le hérisson, le rat-d'eau, quelques loutres, etc.
410. Les mines sont celles de fer, de charbon, de plomb,
do cuivre, de sulfate de fer ou couperose^ de manganèse,
d'antimoine, d'ar.senic, de sel-gemme, etc. On compte en
France environ 240 sources minérales, la plupart très-fré-
quentées.
Beaucoup de provincf^a renferment de riches carrières de marbre,
d albâtre, de granit, d ardoise), de craie, etc. Le gypse de Paris,
eonuu soiis le nom de plaire de Paris, est exporté dans toutes les
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FRANCS.
autres parties de l'Europe, et jusqu'en Am riqne, ainsi que la pierre
meulière de la Ferté-sous-Jouarro (dép. de Seine-et-Marne).
411. Commerce: Soieries, dtofTcs de laine et de coton,
vins, caux-dc-vie, liquours ; articles de mode, tissus de lin et
de chanvre, garance, meubles, livres, papiers, caractères d'ini
prinicrie, bijoux, orfèvrerie, horlopjerie, porcelaines, glaces,
huile d'olive, vinaigre, grains, fruits, sel, chapeaux, parfu-
meries, etc ,
En 1882, lo commerce général de la France a produit $1,710,-
000,000, dont $722,050,000 îi rexporiation. Les pays dont les rela-
lioii.s commerciales avec la France ont le plus d'importance, sont
l'Angleterre, la Suisse, la. Belgique, le royaume d'Italie, T Associa-
tion commerciale allemande, les États-Unis, etc.
412. Capitale, Paris, sur la Seine, la ville la plus peuplée
de l'Europe après Londres, et après Rome celle qui renferme
le plus grand nombre d'édifices magnifiques.
I.es plus admirables sont: dans le genre sacré, l'hôtel des Inva
lides, Sainte-Geneviùve ou le Panthéon, Notre-Dame do Paris,
l'église de Saint-Sulpice, la Sainte Chapelle, l'église de la Made-
leine, etc.; dans le genre profane, le Louvre, le palais des Tuileries,
la Bourse, le Palais-Royal, celui de Luxembourg, le Palais Bour-
bon, etc.
Les musées du Louvre qui offrent une superbe collection
de tableaux, de statues et d'antiquités ; le musée d'histoire
natitrclle ; la bibliothèque impériale, l'une des plus riches
du monde, l'observatoire, par où passe le premier méridien
adopté en France ; les jardins, surtout celui des Tuilewes
et lo jardin des plantes, les places publiques, la colonne
Vendôme, l'Arc de l'Étoile, l'obélisque do Louqsor, les
portos, les promenades, les ponts, les quais de Paris, fixent
encore l'attention de tous ceax qui visitent cetle fameusi
métropole des sciences, des lettres et des arts. L'imprimerie
et la librairie constituent doux des plus importantes bran
chcs de son commerce. Population, 2,269,000 habitants.
413. Parmi les nombreuses manufactures de Paris, on distingue
celle des Gobelins, celle des draps ccarlates de Julienne, celle des
tapis do la Savonne in, celles du poli do glaces, de bijouterie, d'or-
fèvrerie, d'borlogeri* .l'instrumenta de mathématiques et d'astrono-
mie, etc., etc.
Dans les environs de Paris on remarque le palais de Versailles,
bûti par Louis XIV ; ra chapelle, ses jardins, ses fontaines, sont don
chefi-d'œuvre ; Saint ' ud, qui était la résidence d'été d^ l'empereu i"
FRANOB.
165
Napoléon IIT, et en partie dctruîto par les Prussiena en 1871 ; Saînt-
Denis, célèbre par sou ancienne abbaye, tombeau des rois de France ;
Vînconnes, dont le château a servi longtemps de prison d'État;
FonUiinehleau, i\ 15 lieues au sud-est de la capitale, où les j)rinc( s
lit: la famille royale allaient prendre le plaisir do la chasse, l*ie VII
y fut détenu prisonnier pendant 18 mois, Napoléon 1er y .ibdiqua
1 ompire, etc , etc.
414, Villes principales : Lyon, au confluent d(î la Saône et du
Rhône, seconde ville do la France par son étendue, sa population
et son commerce, peuplée de 324,000 habitants, célèbre par ses
itoffc? de soie, d'or et d'argent, et par sa chapellerie, possède une
faculté de théologie, une faculté des arts et des lettres, un musèo
*lo peinture et d'antiquités et deux bibliothèques, on y admire l'hô-
tcl-do-ville, la place Bellecour, le palais do Suint-Pierre, 1.". cathé-
liiale de Saint-Jc;in, l'une des plus belles de la Franco, etc. ; Mar-
cille, sur la Méditerranée, le foyer le plas ancien de la civilisation
in France, ayant été fondée par une colonie grecque 600 ans avant
J.-O , la troisième ville de France par sa population et la première
par son commerce, renferme une faculté dos sciences, un observa-
toire, une bibliotht;que et un musée de tableaux et d'antiquités,
population, 313.000 habitants; Bordeaux, sur la Garonne, dont le
port peut contenir 1,000 vaisseaux, fait un grand commerce de vin,
population, 194,000 habitants; Ilouen, sur la Seine, connu par
;-('S toiles et ses étoffes de coton appelées rouenneries ; Nantes, sur
la Loiie, où l'on construit beaucoup de vaisseaux ; Lille, dans le
département du Nord, très-forte, sa citadelle est l'ouvrage du cé-
K'bre Vaiiban ; Toulouse, bur la Gavonnc, à l'extrémité du canal du
Languedoc, fait un grand commerce avec l'Espagne; Amiens, sur
la Somme, sa cathédrale est un chef-d'œuvre d'architecture gothi-
que; Orléans, sur une plaino élevée, au bord de la Loire, magni-
fique cathédrale, commerce de grains, de vins, d'eaux-de-vie, etc. .
41.'). Les i)ort3 les plus importants sont Marseille et Bordeaux.
pour le commerce , Brest et Toulon, pour la marine militaire. Les
autres sont Dunkerque, sur la mer du Nord ; Calais, Bonlogno,
Dit'Ppf. le Havre, Cherbourg, Saint-Mtllo, sur la Manche ; Nantes,
Saint-Nazaire, la Roclielle, Rochefort, Bayonne, sur l'Atlantique,
etc.
416. Population^ religion^ gouvernement : La popula-
tion étîut, en 1881, de 37,672,000 habitants, dont 29,202.-
000 catholiques; 692,80»^ protestants, et environ 87,000
juifs et de diverses croyances.
Le gouvernement est une république constitutionnelle
représentative.
'il 7. Armée. L'effectif de l'armée sur pied de paix est de 518,462
hommes. L'nrmée active compte 3,750,000 hommes et doit se
diviser en quatre armées subdivisées elles-mêmes en 18 corps,
formés d'infanterie, de cavalerie et d'artillerie.
Marine : La marine militaire se compose de 302 bâtiments, dont
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166
Iles qui dépendent de la franoe.
66 naTlres cnitassôa, La marine marchande est de 1 6,600 bAtimenta.
lirvenu del'Ktat, environ $713,000,000.
Délie publique, en 1882, $4,68'i,000,000.
418. Inslruclinn ]mblique: f/iustruction pnmaire, est donnée
dans 79,311 écoles, qui comptent ensemble 6,670,990 él<Wes,
L'instruction sêcofidaire compte environ 162,000 éièvos, rô{>arli9
dans 1132 établissement! (lycéea, coUègea communaux, aùmi-
nairea, e»to.)
L'instruction supérieure est donnée dans les Facultés des lettres,
et des sciences, de droit, de médecine et de théologie.
ILES QUI DÉPENDENT DE LA FRANCE.
419. le. Dans lu-'Méditerranée, la Gorse, au nord de la Sar-
daigne, superficie de 600 lieues carrées. Cette île eat traversée eu
tous sens par des montagnes. Le sol, quoique peu cultive, est
fertile en vins excellents, en vers à soie, en olives, en châtaignes,
en oranges, en citrons, en figues, etc. Il y a des mines d'argent, de
cuivre, de plomb, d'alun, etc. Sur Icd côtes, on fait la pèche du co-
rail. Capitale, Ajaccio, ville forte avec un port spacieux et com-
mode, patrie de Napoléon Bonaparte. La (Jorse forme \m de.s 87
départements de la France, pi»pulation, 273,000 biibitants.
La Camargue, île ou groupe d'îles, h l'embouchure du nhône,
remplies de chevaux, de bêtes à cornes et de moutons.
Les îles ûHIyères, au sud-est de la ville de Toulon, leur sol est
riche en oranges, en fraisiers, et en plantes aromatiques.
2o. Sur la côte atlantique: (9MefiS(^/^^ entourée d'autres petites îles,
bordée de rochers, assez fertile, population, 3,500 habitants.
Oroaxx, renferme une population de 5,600 habitants, occupés à la
puche et à la culture des terres.
Belle-île, couverte do gras pâturages, population 10,000 habitants.
Noirmoutiers, renferme une population industrieuse de 9,000 hab
Ile-d'Yeu ou Ile-Dieu, rocher granitique qui porte une faible cou-
che de terre végétale, peuplée de pêcheurs. Population, 3,000 hab.
Ile de Ré, peu fertile en blé, riche en vignes, n'a ni bois, ni foin,
ni eau douce, dit-on, population, 8,300 habitants.
Olérorif riche en vins ot en salines, population, 10,000 habitants.
BUISSl.
SUISSE.
167
420. La Suisse est bornée au nord et à l'est par TAllc-
nia}];ne; au sud, par l'Italie; à l'ouest, par la France.
421. Division: La conféddration Suisse se compose do
22 cantons, dont 9 au nord, 4 au centre, autour du lao d*
Lucernc; 2 à l'est, 5 à l'ouest et 2 au sud.
Les 9 au nord sont: Bûle, Solcure, A rgovio, Schaffouso, Zurich»
Ziig, Thurgovio, Appenzcl, Saint-Gall.
Les 4 cantons, autour du lac do Luccrne, sou» ; Schwitz, Uuter-
wald, Uri et Lucerne.
Les 2 cantons, h l'est, sont : Glaris, Grisons.
Les 5 cantons, à rouest, sont : Berne, Fribourg, Neufchûtel, Vaud,
Genève,
Les 2 cantons, au sud, sont : le Valais et le Tessin.
422. Montagnes : La Suisse est le pays le plus monta-
gneux de l'Europe, dont elle est le point culminant; le Jura
la traverse du sud-ouest au nord-est, depuis le lao de Genève
jusqu'à celui de Constance ; les Alpes forment, au sud et
au sud-est, deux chaînes principales, dont les diverses rami-
fications occupent une étendue de 800 lieues carrées.
On divise les Alpes en hautes, moyennes et basses Alpes. Les
riautes Alpes s'élèvent au-dessus de la ligne des neiges {a) de
8,000 pieds environ ; on no voit dans toute cette région que des
sommités couvertes de neige ou de glace, des parois de rocs déchar-
nés; dans les endroits abrites, végètent des lichens et uu petit nom-
bre de plantes qui aiment le climat de la Sibérie ; les pics les plus
(levés dépassent 14,000 pieds ; tels sont le mont Blanc, qui domine
toutes les montagnes de l'Europe; le Cerrin, qui s'élance dans lea
nuées en forme d'obélisque triangulaire ; le mont Rose, assemblage
de pics gigantesques qui composent un vaste cirque de 3,000 toises
fie diamètre, etc. Les Alpes moyennes sont comprises entre la li-
poe des neiges et la limite des arbres, dont l'élévation est d'environ
6,000 pieds ; c'est là que les plus belles et les plus rares des plantes
alpinea se font remarquer. Les Basses Alpes comprennent laréc;ion
eimée au-dessous de la ligne des arbres jusqu'au niveau des plaines ;
elles sont couvertes de rochers, de lacs, de ruisseaux, de cascades
de bois et d'excellents pâturages.
(a) C'est-à-dire que les nuages de neijre ne 80 forment point au-JeiJ^uf
'J« c«tte limite.
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On appelle colsj les Toutes qui traversent les Alpes ; t«l est, entr*
autres le passage du mont Sain'-Gothard, et la magnifique route
du Simplon, construite avec des frais immenses par Bonaparte, pour
faciliter ses expéditions militaires en Italie.
Le couvent hospitalier au Grand-Saint-Bernard, entre le Valais et
le Val d'Aoste, est l'habitation la plus élevée de l'Europe.
Dans les montagnes du Valais, on voit beaucoup de crétins, ôtres
malheureux, défigurés par des goîtres énormes, sourds-muets, et
dans un état d'imbécilité qui ferait douter s'ils font partie do l'espace
humaine.
423. Avalanches : Les chutes de neige connues sous ce nom sont
un des j)hcnomènes les plus terribles de la npture dans les Alpe^^.
Tant que les neiges tendres et poudreuses qui couvrent les sapins no
sont point tombées, il faut s "attendre à des avalanches ; mais elles
sont plus dangereuses par un dégel. Elles s'annoncent par un bruit
sourd et effrayant, semblable à celui du tonnerre, de sorte qu'elles
laissent souvent au voyageur le temps de chercher son salut dans la
fuite. Ces redoutables chutes de neige et de glace ont occasionné
des malheurs sans nombre aux habitants de tonte la chaîne des
Alpes.
424. Glaciers : Des avalanches de Leige tombent incessamment du
sommet des montagnes dans les plus hauls vallons ; elles s'y entas-
sent, Tonime dans un bassin, en couchei très- compactes, au travers
desquelles l'eau pénètre, durant l'été, sans les fondre entièrement
L'hiver les transforme en glaces solides de l'épaisseur de plusienr's
centaines de pieds. On compte dans la Suisse 008 glaciers, don»
plusieurs ont une longueur de 4 à 6 lieues sur une largeur d'un»-
demi-lieue ou davantage. Ce sont là les intarissables réservoirs qui
entretiennent les principaux fleuves de l'i'^urope.
425. Lacs : Les plus grands sont ceux de i/éman ou
Genève et de Constance : le premier à 44 lieues carrées, et
le second 38. Les autres sont ceux de Neufchâtel, do
Zurich, de Lucerne, de Lugano, etc. Leurs belles eaux,
claires comme du cristal, nourrissent des brochets, des
truites, des saumons, des lotes, etc.
426. Rivières : Le Rhin, le Rhône, l'Aar, affluent du
Rhin ; le Limmat, la Reuss, la Suren, affluents de l'Aar ;
le Tésin, qui va traverser le lac Majeur en Italie ; et beau-
coup d'autres.
Le Rhin sort du lac de Constance à Stein, et forme an-dessoua de
Schaffouse la belle cataracte de Laufen, oii ses eaux se précipitent
d'une hauleur de 60 pieds (Voir No. 381).
427. Aspect etc. : Il est peu de contrées qui offrent au-
tant de sites pittoresques et de sublimes horreurs que la
Suisse. Les champs bien cultivés, et les riches pdturages
qu on voit à la base des montagnes, contrastent avec leurs
SUISSE.
169
affreux précipices et leurs sommets toujours couronnés de
neige et de glace. La partie la plus fertile et la mieux
peuplée se trouve située entre les Alpes et le Jura, depuis
les rives du lac Léman jusqu'à celles du Rhin et du lac
de Constance. Elle présente des collines et des monts peu
élevés, de larges et riantes vallées, des prairies arrosées par
mille ruisseaux, des vignes sur des coteaux voisins de beaux
lacs, etc.
428. Climat el productions : Le climat de la Suisse est
froid, dès qu on s'élève au-dessus de la plaine ou de la ré-
gion des vignes, laquelle jouit d'une température douce,
mais sujette aux changements subits du chaud au froid,
aux grêles, aux gelées, aux brouillards, qui détruisent sou-
vent les espérances de l'agriculteur et du vigneron. Les
productions végétales sont les bois, les grains, les vins, le
chanvre, le lin, les pommes, les poires, les châtaignes, etc.
La récolte la plus assurée est celle des patates et des autres
légumes.
Les bêtes à cornes constituent une des principales riches-
ses du pays On élève dans les montagnes beaucoup do
mulets.
Le beurre et le fromage de la Suisse sont de la meilleure qualité ;
tout le monde connaît le fromage de Gruyères, petite ville du can-
ton de Fribourg.
Les animaux sauvages sont, en général, les mêmes qu'en France ,
le grand aigle des Alpes a 16 pieds d'envergure; il enlève des
ebevreuils, de gros chiens, etc.
429. Mines : Les montagnes de la Suisse, riches en porphyre, en
marbre, en albâtre, etc., le sont assez en métaux de toute espèce, en
cristal de roche, en soufre, en eaux minérales, etc. Plusieurs vallées
renferment des bancs de liguites, et de la tourbe, qui servent de
combustible dans les lieux où le bois manque.
430. Commerce : Bêtes à cornes, fromage, beurre, suif,
peaux, chanvre, lin, montres, bijouteries, ouvrages en bois,
étofifes de coton, mousselines, bas, tissus de paille, esprit do
cerises {Kirchwasser') ^ bois de construction, charbon, etc.
431 . Villes : Genève, sur le lac du même nom, chef-lieu du canton,
grande et belle ville de 47,000 habitants ; centre d'un grand commerce
de transit avec Lyon et Marseille, on y voit plusieurs établissements
scientifiques, entre autres, un riche musée d histoire naturelle et une
bibliothèque, l'horlogerio fin(\ la bijouterie et l'émuillerie sont des
industries très-dèveloppées à Genève, ainsi que la gravure et la
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ALLEMAQNE.
ciselure ; Berne, chef-lieu du canton et capitale fcdcralc do la Suisso ;
Bille, une des plus commerçantes viMea de la Suisse, trarorsçepar le
Khin, elle a été plusieurs fois bouleversée par des tremblements d*»
terre ; Zurich, remarquable par les beaux points de vue qu'offrent s(s
promenades et ses remparts, fabriques de coton, de cnapeaux d'
paille, et de savon ; Lausanne, où les étrangers se rendent en foulo,
attirés par les beautés du lac Lénaan ; Saint Gall, ville commeiçant"
et industrieuse ; Schaffouse, sur le l^Uin, à une lieue de la fameuse
cataracte où ce fleuve se précipite de la hauteur de 60 pieds, etc., etc.
432. Population et religion: La population est d'en-
viron 2,792.264 habitants, "dont 1,161, 000 catholique.^ ; les
autres sont luthériens, calvinistes, etc. Il y a 7000 Israélites.
433. Gouvernement: La confédération Suisso ou //e/t;r
tiqucy se compose de petites républiques appelées cantons,
qui se sont unies pour défendre leur liberté. Indépen-
dantes le? unes des auties pour ce qui regarde leurs affaires
intérieures, elles laissent à un gouvernement fédéral l'admi-
nistration des affaires d'un intérêt général, et des affaires
extérieures.
Quelques cantons forment jjlasîeurs états séparés ; en tout, la
Suisse compte 22 républiques indépendantes.
433 A. Armée : En Suisse, tout citoyen qui a atteint l'âge de 20
ans est soldat ; il doit s'armer, se vôtir selon l'uniforme de son cautou,
et se faire incorporer dans une compagnie. En cas de guerre, chaque
canton fournit un contingent, dont le total est de 205,000 hommes.
Langues: D'après le recensement de 1880, environ 2,030,000
parlent l'allemand ; 608,000 le français, et 16'2,000 l'italien.
ALLEMAGNE.
4S4. L'Allemagne est un vaste pays borné au nord par
la mer du Nord, le Danemark et la Baltique ; à l'est, par la
Ruosio et la Gallicie ; au sud-est et au sud, par la Hongrie,
l'Adriatique, .l'Italie et la Suisse ; à 1 ouest, par la France,
la Belgique et la Hollande (a).
(a) Dans un sens moins vngne et plus restreint, on entend aussi sous lo
nom d'Allemagne l'ensemble des états secondaires de l'Europe centrale,
?iui existent en dehors de la Prusse et de Terapire autrichien. Ces états ne
brment pas un territoire continu.
ALLIMAONl.
171
435. L'Mlemague, au XVTIIo siècle, était divisée en neuf cercles ;
rAutriche, le Bas-Rhin, la Bavière, la Haute- Saxe, la Franoonio, la
Souabe, le Ilaut-Rhia, la Westphalio et la Basse-Saxe. Cette division
ne comprenait point la Prusse proprement dite, devenue royaume
depuis 1701. Les neuf cercles qu'on vient de nommer, se subdivi-
saient en plus de 300 petits états, gouvernés par des princes séculiers
ou ec lésiastiques, indépendants chacun dans les limites de son ter-
ritoire, mais soumis en certaines circonstances aux ordres de l'empe-
reur. Le gouveri i ement général, ou la diète, était composé de trois col-
liges: celui des électeurs, qui s'arrogeait le droit de nommer le
chef de l'empire, celui des princes et celui des villes impériales. A par-
tir de 1334, 1 empereur fut toujours choisi dans la maison d'Autriche.
K<î 1 806, par l'influence de Napoléon, l'ancienne constitution fut abolie
etramplacéeparla confédération du Rhin. L'empereur d'Allemagne
renonça à ce titre, et prit celui d'empereur d'Autriche ; les duchés
de Bavière, de Wurtemberg et de Saxe, furent érigés en royaumes.
Le Congrès de Vienne, en 1815, établit la confédération Germani-
que, telle qu'elle a existé jusqu'en 1866. F.lle était formée de 39 états
do forces inégales, réunis pour leur défense et leurs intérêts com-
muns. Les affaires étaient réglées dans une diète permanente de 17
membres, qui se tenait i\ Francfort-sur-le-Mein, et à laquelle prési-
dait le représentant de l'Autriche.
Les victoires de la Prusse sur l'Autriche, en 1866, détruisirent
l'influence politique de l'empire autrichien dans l'Allemagne propre,
iNo. 434, note a) eflfectu*/out la dissolution de la Confédération
germanique, et placèrent sous la haute direction de la Prusse la con-
fédération nouvelle dite de l'Allemagne du Nord, qui se composa de
22 états situés au nord du Mein (No. 445). Les États indépendants
au sud du Mein, furent rattaches à la Prusse par des alliances mili-
taires et par le Zollverein (union douanière), dont l'organisation, due
à linitiave de Frédéric-Guillaume III, date de 1833.
Ces états formèrent un groupe séparé de 1866 à 1870, et furent
désignés sous le nom à' Allemagne méridionale^ ou di* Allemagne du
Sud. Ils étaient compris entre la Confédération du Nord, l'Au-
triche, la Suisse et la France, et se composaient des royaumes de
Bavière et de Wurtemberg, des Grands-Duchés de Bade et de Hesse
el de la principauté de Lichtenstein, Depuis 1871, toute l'Alle-
magne, moins l'Autriche, forme un empire unique sous la souve-
raineté du roi de Prusse, qui porte en môme temps le titre d'em-
pereur.
436. Montagnes (a) ; Les principales chaînes sont les
Alpes, qui, sous différents noms, s'étendent à l'est jusqu'en
IIoDgrie, et au sud-est jusqu'en Turquie; et les monts Oar-
pathes, ou le système Hercynio-Carpathien, qui se prolonge
de l'ouest à l'est, depuis le Rhin jusqu'au Dniester j les
(a) Afin d'éviter des répétition a trop fréquentes, nous rassemblons ici
quelques détailâ de géographie physique non seulement sur l'AIlemagnei
mais aussi sur les contrées qui en dépendent-
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diverses branches de ce système entourent la Hongrie, la
Moravie, la Bohême, et se rattachent à la grande chaîne
alpine.
Les pays situés au sud des Carpathes sont montagneux ou com-
poses de plateaux élevés ; ceux qui sont situés au nord, sont, en géné-
ral, des plaines qui s'unissent à celles de la Pologne, du Danemark
et des Pays-Bas. Toutes les eaux qui coulent au suil des Carpathes
se jettent dans le Danube ou dans le golfe de Venise ; toutes celles du
nord se jettent dans la mer d'Allemagne ou dans la Baltique. La
plus haute élévation des Carpathes est estimée à 9,300 pieds.
La Hongrie renferme deux plaines immenses, lune i\ l'ouest,
voisine de larchiduchô d'Autriche ; l'autre, au sud, qui se termine
vers le Danube et le Theiss par de vastes marais.
437. Lacs: Ceux de Constance, entre l'Allemagne et la
Suisse; ceux de Balaton et de Neusiedel, en Hongrie; les
lagunes (haflf) de Térish et d« (lurish, en Prusse, etc.
438. Rivières: Le Danube et ses affluents; le Rhin,
l'Ems, le Weser, et l'Elbe, qui se jettent dans la mer du
Nord ; l'Oder, la Vistule, le Niémen, qui se jettent dans lu
Baltique ; la Wartha, affluent de l'Oder ; la Moselle et le
Mein, affluents du Ehin, etc.
L'Elbe nait aux monts de Bohême, coule d'abord avec une .grande
rapidité dans une étroite vallée, oîi il forme plusieurs cascades,
arrose Kœniggratz, Kollin, et s'échappe de la Bohême par lo roi de
Winterberg. Il traverse ensuite la Saxe, la Prusse, l'Allemagne pro-
prement dite (No. 434, Note a), et se jette dans la mer du Nord, h.
Cuxhaven, après avoir baigné les villes de Pilnitz, Dresde, Mûlberg,
Torgau, Wittenberg, Dessau, Magdebourg, Lauenbourg, Hambourg,
Altona et Glûckstadt L'Elbe a 688 milles de cours dans une direc^
tion générale du ead-est au nord-ouest. 11 est navigable depnis son
embouchure jusqu'à Schandau. Ses principaux affluents sont: ù
droite, l'Iser, le Havel, l'Elde et le Stor ; à gauche, la Moldau, l'Éger,
la Mulde, la Saale, l'Illmenau, la Schwinge, etc.
L'Oder, source dans les Geisenker-Gebirge {montagnes abamée,%
direction du sud-est au nord-ouest, embouchure dans la lagune de
Slettin (Baltique), cours de 593 milles. Pays parcourus : la Silésie
autrichienne, la Silésie prussienne, le Brandebourg et la Poméranie ;
Villes arrosées : en Silésie, liatibor, où la fleuve devient naviga-
ble, Kosel, Oppeln, Brieg, Breslau, Glogau ; dans le Brandebourg,
Crossen, Francfort, Cûstrin etSchwedt; Stcttin, dans la Poméranie.
Affluents de gauche : l'Oppa, la Neisse de Silésie, la Weistretz,
la Eatzbach, le Baber, et la Yeisse de Lusace. Affluents de droite :
rOlsa et la Wartha.
La Vistule (Weichsel ou Tisla) nait aux monts Beskides (Carpa-
thes). Elle arrose la Gallicie qui appartient à l'Autriche, parcourt
la Pologne russe, oii elle baigne Gracovie et Varsovie, traverse la
ALLEMAONB .
173
Prusse, en passant par Thora, Cuira, Graudenz, et se partage, au«
dessous de Mewe, en deux bras, qui vont se jeter dans la Baltique,
l'un par Mari«nbourg, l'antre par Dirschau et Donlzick. Cea deux
bras forment un delta appelé l'ile do Nogat Tributaires : sur la
{çauche, la Pilika ; sur la droite, le Dunajec, le San, le Bug, grossi
du Pettew et de la Narew, la Drewenï l^a longueur do la Vistule
est de 688 railles.
Le Danube (N"o. 274) coule en g'nôrnl de l'ouest ii l'est. Il for-
me en Hongrie, entre Presbourg et Komorn. la gran le île de Schût,
toiirni» brusquement au sud, h Waitzen, et forme les iles de Saint-
André, do Csepel ot de Margitt i. À Vukovar, il commence à couler
îi lest, et conserve à peu prôs constararaeni cette direction.
les principales vill a que le Danube arrose sont : dans lo Wiir-
tomberg. Tuttliugen et Ùlm, où il devient navigable ; en Bavière,
Klchingen, Donauwcrth, Ingolstadt, Ratisbonne, Staubigot Pajsau :
on Autriche, Linz, Mauthausen, Ips, Moelk, Durrenstein, Krems,
.\Iautern, Kornneuburg et Vianne ; en Hongrie, Presbourg, Komorn,
Gran, Waitzen, Bude, Pesth, Mohacs, Peterwardein, Salankelcm et
Semlin ; en Turquie, Belgrade, Widdin, Nicopolis, Roustschouk et
Qalatz.
Parmi les nombreux affluents du Danube, les plus importants
sont: b, droite, la Riss, Piller, la Mindel,la Suzam, le Lech, le Paar,
rilm, risaar, l'Inn, la Traun, PEnns, PIps, la Traisen, la Leytba, Je
Uaab, la Drave, la Save, la Morava serbe, etc. ; j\ gauche, la Wer-
uitz, l'.MtmÛhl, la Naab, la Regen, le Kamp, la March, le Waag, le
Gran, la Theiss, l'Aluta, le Sereth, le Pruth, etc.
La navigation qui existait h peine sur le Danube, avant 1830, est
maintenant très-active, grâce aux immenses travaux accomplia par
la société impériale de navigation, fondée h Vienne, en 1829. Les
nombreux vapeurs de cette Compagnie parcourent actuellement le
Danube depuis la mer Noire jusqu'à Ulm, dans le Wurtemberg.
439. Climat cl productions : Le climat de toutes ces con-
trées, peut se diviser en trois grandes zones, qui elles-raôaies
sont susceptibles de quelques subdivisions : la première est
celle des plaines septentrionales dont la température est
liumide, assez froide, et variable au gré de tous les vents ;
on y cultive les blés, les légumes, le lin, le cbanvre, le hou-
blon, les pommes, les cerises, etc. La seconde zone embrasse
tout le milieu de l'Allemagne, depuis le 51e jusqu'au 48e
parallèle, avec la Gallicio et le nord de la Hongrie ; l'air y
est salubre, et la température plus égale ; mais l'élévation
du sol diminue la chaleur qui serait naturelle à la latitude ,
Bi on se trouvait au niveau de l'océan. On y cultive dans les
expositions favorables, la vigne, et assez généralement les
pommiers, les poiriers, les abricotiers, les pêchers, les châ-
Vftigaiers et lea amandiers. La troisième zone comprend les
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174
ALLEMAQNIS.
Alpes, dont les «ommots et les vallées éprouvent des chaleurs
et des froids extrêmes, et la Hongrie méridionale, dont le
climat est chaud et très-insalubre. Cette troisième zone
njoutc aux productions déjà citées, le maï.^, beaucoup do vius,
la garance, le safran, la gaude, etc., le tabac, le riz, les vers
à soie, et, ne. sud des Alpes, les olives, les oranges, les figues,
les citrons, etc.
Les légumes alimentaires abondent en Allemagne, et quelques,,
uns ])arviennent à une excellence inconnue dans d'outrés pays ; lo
chou, par cxempl»', qu'on exporte au loin bous le nom de saurkraut
(choucroute), diverses espèces de navets, de carottes, de pois et de
fèves. L'orge et lo houblon y sont un objet de culture trùs-impor-
îaut, étant destinés j\ la confection de la bière, dont lès Allemands
font un grand usage. Environ un tiers de la surface de ces contrées
est occupé par des forêts composées de chênes, de hêtres, de frênes,
de pins, de sapins, etc. La plus considérable qui existe maintenant
en Allemagne est la Forêt-Noire, située en partie dans 'q grand
duché de Bade et en partie dans le Wurtemberg.
Les bêtes à cornes, les chevaux, les moutons, les volailles, sont
partout élevés en grand nombre ; les porcs fourmillent en West-
phalîe, en Bavière, en Poméranie, etc.
Les animaux sauvages sont les mêmes qu'en France.
440. Mines : Les montagnes de la Moravie, de la Silési^^
et de la Bohême orientale, renferment quelques mines de
fer, de plomb, d'arsenic, de pierres fines, des carrières de
marbre, etc.; la Styrie est riche en mines du meilleur fer ; lu
Carinthie, province illyrienne, a de vastes mines de plomb ;
la ville d'Idria, dans l'archiduché d'Autriche, possède uni
des plus importantes mines de mercure ; la Hongrie a des
mines d'or, d'argent, de cuivre, de fer, etc. Mais la chaîne
qui mérite particulièrement le surnom de métallique^ la plu>
abondamment pourvue de minerais d'argent, de cuivre,
d'étain, de fer, est cette partie des monts Carpathes qui
sépare la Bohême des plaines de la Saxe.
Les bouillèrea et les tourbières sont assez communes en Alle-
magne. On y trouve une plus grande abondance d'eaux minérales,
•oit chaudes, soit acidulées, que dans tout le reste de l'Europe.
441. Commerce de l^ Allemagne: Céréales, graines et
huile de lin, tabac, chevaux, bêtes à cornes, beurre, fromage,
miel, cire, vins, toiles, draps, soieries, cotons, bijoux, usten
siles en bois tourné, métaux, ivoire, peaux de chèvre, laines,
bois, canons, boulets, bombes, poêles, quincaillerie, cuivre,
porcelaines, poterie, glaces, bière, sel de tartre, teinture, etc.
EMPIRE D'ALLEMAGNE.
175
Les bœufs, les grains et les farines, les vins, les laines, et les
métaux, fcont les principales exportations de la Hongrie.
Celles de la Gallicic sont le sel. les blés, lesbêLes à cornes,
les chevaux, les cuirs, la laine, la cire, le miel, l'hydromel, etc.
442. Population; races, ctc : La population do l'Alle-
niîigne et des contrées qui s'y rattachent est d'environ
78,600,000 habitîints. Les principales races qui la compo-
stent Bont : les Allemands, les Skves, (Polounis, Tchèques,
Illyriens, Serbes, Croates, etc.), les Magyars ou Hongrois,
les Rouuiîiins ou Valaqucs, les Cumnns ou Turcs. Les
langues parli^es par ces peuples se subdivisent en une infi-
nité de dialectes (a).
Le Protestantisme domine dans le nord de l'Allemagne,
et le Catholicisme dans le sud.
443. L'Allemagne, avec les pays qui en dépendent,
end l'empire d'Allemagne et l'empire d'Autriche ou
prt
tro-Hongrois
com*
Aus-
EMPIRE D ALLEMAGNE.
444. L'empire d'Allemagne est borné au nord, par la mer
du Nord, le Danemark et la Baltique ; à l'est, par l'empire
de Russie ; au sud-est et au sud, par l'empire d'Autriche
et la Suisse ; à l'ouest, par la France, la Belgique et la
Hollande. Sa superficie est d'environ 212 000 milles.
L'ancienne Confédération germanique (No 436), affaiblie pnr K
séparation de la Prusse et de plusieurs petits États, vaincue et écra-
sée par les armées prussiennes, en juillet 1866, se déclara elle-môme
dissoute h Augsbourg. La Prusse lui avait proposé des projets de
ri'forme, le 10 juin de la même année : elle les fit suivre, le 16 juil-
let, d'une invitation adressée aux États de l'Allemagne septentrio-
nale de former une nouvelle organisation politique ; et, le 21 août,
un pacte fédératif, conclu entre 17 États, créait la Confédération
dite de V Allemagne du Nord, et la plaçait sous la hante direction de
la Prusse. En 1871, l'Allemagne du Sud (voir No. 435) entra dans
cette confédération, et acheva do former l'empire d'Alleamgne, tel
qu'il existe aujourd'hui. Le roi de Prusse, en sa qualité de chef mili-
taire des états confédérés, dispose de l'armée et de la marine fédc»-
(«) L'allemand, la plus importante de ces langues, se divise en trois dia-
lectes : le haut, le moyen et le bas allotiiand. Le haut allemand, que
Luther a fixé dans ses écrits, est devenu la langue littéraire et polie de
l'Allemagne.
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KMPTRB d'aLLBMAQNI.
raies. Il a le droit de faire, au nom des États, des traités et des
alliances, de déclarer la guerre, de conclure la paix, etc.
445. Divisions : L'erapiro d'Allenuigno se compose do 26
états, dont 23 sont monarchiques et 3 républicains. Il y u
4 royaumes, 6 grands-duchés, 5 duchés, 7 principauté.'^, 3
villes libres, et une province impériale, celle d'Alsace-Lor-
raine, enlevée à la France, en 1871 (a); en voici les noms,
avec celui de leur capitales et le chiffre de leur population :
Royaumes, Capilates. Populalinn.
1.
2.
3
4.
Prusse Berlin 27 279.f)00
Saxe Dresde 2,973,000
Bavière Munich 6,285,000
Wurtemberg Stuttgard 1,971,000
Grands-duchés.
1. Bade ,....
2. Mecklembourg-Schwérin
3. Oldenburg
4. 8axe-Weimar
6. Hesse
6. Mecklembourg-Strélitz .
Duchés.
1. Brunswick
2 Anhalt
3. Saxe-Meinigen
4. Saxe-Oobourg-Gotha
6. Saxe-Altenburg
Principautés.
1. Lippe
2. Waldeck
3. Schwartzburg-Rudolstadt . . .
4. Schwartzburg-Sondershausen.
5. Rouss, (br. ainée)
6. Reuss, (br. cadette)
7. Schaumburg-Lippe
Villes libres.
Oarlsruho 1,570,000
Schwcrin 577 000
Oldenburg 337,000
Weimar .... 310,000
Diirmsladt 936,000
Strélilz 100,000
Brunswick 349.000
Dessau 233,000
Meinigen 207,000
Cobourg 195,000
Altenburg 165,000
Dermold 120.000
Arolsen 67,0 0
Rudolstadt 80 000
Sonflershauseu 71 .000
Greitï..., 61,000
Géra lOl.OOO
Buckburg 35,000
1. Hambourg ..
2. Brème
3. Lubeck ,
Alsace-Lorraine
454,000
157 000
64,000
1,567,000
(a) L'AlBace-Lorraine n'a pas été in(K»rpor<?e à la Prusse; elle est oon-
fiidérëe offîoiellement oomme défiendanoe de la couronne impériale. Y- p.
212.
?,ir.»A'&;
EMPTRF D'ATJ.FMAGNK.
177
446. Population et religion: Ija population totale de
l'empire était, en 1880, de 45 234,000 habitants, dont
28,318,502 prot.staots; 10,229,290 catholi(juos ; 561,012
juifs. La proportion de la population catho]i(jU(' î\ iti popu-
lation totale est deSOpour 100, et celle don protchtunts, 02
pour 100.
447. Éducation : L'éducation est gcnôralo et obligaiulre. Kn
Prusse, rinstruction publique absorbe 2| p;ir cent dos revenus do
l'Etat ; la loi punit lit négligence des pa.'eats qui n'envoient point
leurs enfants aux écoles ; aussi est-il assez rare de rencontrer quel-
<iu'un qiii ne saclio ni lire ni écrire. Dans les autres états de l'em-
liire, les mêmes lois existent à peu de modifications près.
L'empire possède 21 universités, dont 14 protestantes, et 4 catho-
liques : (Frihourg, Munich, Mûiidev e\. Wûrzburg), et trois catho-
liques et protestantes : Bonn, Brenlau et Tdlnnge Ces universités
comptaient, en 1883, 2025 professeurs et 25,080 étudiants.
448. Gouvernement : D'après la constitution du 16 avril
1871, le gouvernement comprend deux chambres: un con-
seil fédéral [Bundesrath)^ composé de 62 membres, les-
quels représentent les gouvernements des Etats, et une
dicte (^Ihichstng), dont les membres, au nombre do 397,
8ont les représentants du peuple. Toutes les affaires d'intérêt
commun sont rdglv?es par les chambres fédérales, qui nié-
gent à Berlin, eous la présidence de la Prusse. Le roi de
Prusse, qui porte le titre d'empereur d'Allemagne, a la
direction des forces militaires, et des aflfairos politiques do
l'empire.
Les états confédérés sont souverains chez eux. et se gou
verncnt par eux-mêmes. Ils sont généralement monarchi-
ques constitutionnels. Les institutions républicaines n'exis-
tent que dans les 3 villes de Brème, de Lubeek et de
Ilambourir.
Revenu, en 1882 : £29,540,967, (a).
Dépenses, en 1883 . £18.500,000.
449. Armée : L'armée se compose des troupes de ligne, dt la
Landvirehr et de la Landsturm. En 1888-84, l'efifectif de I armée sur
pied de paix, était de 445,000 hommes, et sur pied de guerre, de
trois fois ce nombre. Cette statistique ne comprend pns les troupes
de la Landsturm, telle qu'elle a été organisée par la loi de 1875.
On croit que l'addition de ces nouvelles forces i»ei'met à l'ÂUema-
, (a) L'indemnité de guerre, que l'Allemagne imposa à la France, n'est
jainuia entrée dans le budget do l'empire; elle forme un compte eénaré.
Cette indemnité, fixée à 5 milliards de francs (^£200,000,000), par le traité du
^t> février 1871 , était complètement payée à la fin do eeptembre 1873. De
plue, l'Allemagne a reçu JE226,000,000 de contributions levées dans quel-
Sfues oépartemeuts de la France.
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lOTAUMI DK 8AX1.
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fBe d« mettre en eampAgne 2,000,000 hommes et cela snno faire
Appel aaz dernières réserves.
Marine : L<h marine compte 66 steamers, dont 16 eiiirAssûs, et 4
bâtiments à voiles. La marine mnrchandu, qui n'a de Bupérieiins
que celles d'Angleterre et des Etats-Unis, est de 6,000 b&timenta.
Nous croyons devoir ajouter quelques détails sur le» li
républiques et les 4 royaumes do l'enipiro d'Allumagno.
VILLES LIBRKS.
(AUemngne.)
Les 3 villefl libres on républiques de Hambourg, do Brème et de
Lubeck, sont les seuls restes de cette fameuse ligue Hanséatiqiic,
qui compta, au Moyen-Ago, jusqu'à 86 villes, et exerça par ses
richesses et la force de ses armes une influence toute-puissante
dans le nord de l'Europe.
460. Hambourg : La république do Hambourg, sur l'Elbe, occupe
une superficie d'environ 1 7 lieues carrées. La ville est le principal
fort comM croial do l'Allemagne du Nord ; il s'y fait annuelle-
mont pour $500,000,000 d'affaires, et 6000 vaisseaux entrent chaque
année dans son port. Population, en 1875, 388.000 habitants, i a
▼111e oompte 290,000 habitants.
451. £réme : Le territoire de Brème, situé sur le Weser, est de
11 lieues carrées. La ville est le principal centre de commerce entre
l'Allemagne et les États-Unis, et lo principal port d'embarquement
des cmigrants alleiDands, dont le nombre s'élève, chaque année,
de 50,000 à 60 000. Population, 112,000 habitants.
462. Luheck. La républiquede Lubeck, enclavée dans le Holstein,
a une superficie denvirou 15 lieues. La ville estsiluéesur la Gravo
Hu confluent do la Wackenitz, à quelques lieues de la Baltique. Kllu
u conservé toute la physionomie d'une cité du Moyen-Age. Popu-
lation 61,000 habitants.
Depuis 1867, ces trois villes républicaines oçt chacune une gar-
nison prussienne.
SAXE.
(Allemagne.)
463. il est borné par la Prusse, l'Autriche (Bohême), la Bavière,
la principauté de Reuss, le Grand-duché de Saxe-Weimar et le
duché de Saxe-Altenburg.
La saxe royale est arrosée par l'Elbe et par ses affluents, la Sprôe,
i >:?«.«;
PBUSSl.
179
Ia Muldo et la Plciise. L«3 montngnos do co paya sont uae i- lie
*lo3 monts de la Lugace et lo versant nord de l'Erz-Q6bip(ife,
TiO rojaumo do Saxe so divise en 4 cercles qui sont ceux de Dresde
(11' Lcipsick, do Zwiokau et do Rautzon.
lift Hnxo est un d'S pays h s pUia riches eu mines do toutes les
eflpîces. On y trouve aussi bcaucotip de pierres fines qui imitent en
beauté lo diamant, la topaze, etc. Clommerco: laines, miiiôruux et
métaux, toilca, draps, etc. Popululioii, lu 1«8U, '2,y72,b05 liabitauta.
454. Villes : (JapiUile, Drosiio, sur l'Elbe, où il y a un pont maj»nl-
(i(]iif) bfiti en gi'i'S et formô d) IG aro.lios ; o'e.st une des plus belles
villes de l'Etiropo et des plus industrieuses. Elle pos.<!i\de uno
mafiiniliquo blbliothèquo royale, nno célèbre galerie de tulioaux, do
l)(ll('3 collectiona d'antiquités, d'estampis et do porcelaines. C'est j\
1 )resde quo Ton parlo lo dialecte ullcmaud le plus pur. Population,
220,000 haoitants : Filnitz, oh eut lieu Ift fameuse conventirfn ffê
IHInilz, le 27 août 1791 ; Leip.sick (Leipziffi, grande ville de 189,000
limes, célèbre par son université, sca fuirea et surtout ses impri-
meries, etc. (Jliemtiitz, Zwickau. Fpiberg. Meissen, Bautzen, etc.
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PRUSSE.
455. La Prusse a pour limîtcg, au nord, la mer du Nord,
le grand-duché d'Oldenburg, territoire do Lubcok, lo
Mccklcmbourg, la mer Baltique et la Jlussie ; à l'est, la
Pologne russe ; au sud, rempiro d'Autriolio, lo royaume do
S;ixc,lc8 ducbds do S:ixc-WeiinaretdeSaxc-Oobouri'-Gutlia.
la Bavière, lo grand-duché do liesse et la France ; à l'oaest,
la Belgique et la Hollande.
La Bupcrfîcio du royaume de Prusse est actuellement de
137,000 milles carrés ; l'étendue do ses côtes, baignées par
deux mers est do 1006 milles.
Avant la guerre de 1866, la Prusse se composait de deux grands
territoires séparés l'un de l'autre par différents états allemands ; ses
conquêtes et ses annexions violentes en ont fait nu territoire continu,
et ont accru sa population do 5J raillions d'hommes. Les paya an-
nexés sont les duchés de Schlcsvrig, le Holsteinet lo Lauenbourg,lo
royaume de Hanovre, la H esse-électorale, le duché de Nassau et
UHO fraction détachée de Hesse-Darmstadt et de la Bavière (Voir
No. 444).
456. L'aspect, le climat et les productions de la Prusse ont déjà
été expliqués en parlant de l'Allemagne en général (N"o. 436 et
Buiv). On peut encore observer ici qu'elle est très-ricbe en blé, fç
lili^fi
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B4
180
PRUSSE.
seigle, en orge etc., et que ses vastes pâturages, où l'on élèrebeau-
coup de bestiaux, sont une grande source de richesses.
Les seules montagnes qu'il j ait en Prusse sont, au S. E., les
monts des Géants et les Sudètes ; t\ l'ouest, la chaîne du lîarti et les
dernières ramifications des Vosges.
457. Divisions : La Prusse est uctuellement divisée en
11 provinces, dont voici les noms: Brandebourg, Saxe,Sild-
eie, Posen, 'Prusse proprement dilc,Vom6vimiQ, Schleswig et
Holstein, Hanovre, Hesse, Westphalic et Province-Rhénane,
La province de Hesse comprend la Hesse-Électoralc, agrandie du
d.nchc de Nassau, de Francfort-sur-le-Mein et d'une fraction détachîe
de Hesse- Darmslatlt et do la Bavière (No. 455).
458. Brandebourg : Borné par la Poméranie, le Mecklemboiirg, le
Grand-duché de Posen, la Silcsie, le royaume et la province do
Saxe et le duché d'.A.nhalt. Grand nombre de lacs et do marais ;
soi sablonneux ; produit les grain?, le tabac, le houblon, etc ; beau-
coup de moutons et dabeilles; on y élève des vers à soie.
Cette province est riche en mr^aufiictures de toutes les espèces :
Capitale, Berlin (No. 461». Villes principales: Brandebourg, qui
donna successivement son nom nu margraviat et t\ Iclectorat de
Brandebourg, transformé, en 1701, en royaume de Prusse ; Postdara,
la jilns belle ville do la Prusse après Berlin. A côté de Postdam
est le fjmeux palais de Sans-Souci. Francfort-sur-l'Odcr, ville
coninier(,ante, qui a des foires célèbres, elc Population du Dninde-
bouig, 3,389,000 habitants.
459. Saxe: Située ù l'ouest du Brandebourg, divisée en 3 arron-
dissements, qui sont ceux de Magdebourg, de Alcrsebourg et d'Erfiirt,
beaucoup de métaux, de charbon, de sel-gemme; sol fort riche en
grains, en fruits, etc. Villes piincipales : Magdebourg, capitale de la
province ; elle fut prise et détruite par Tilly, le 10 Mai 1C31 ; Lut-
zen, célèbre parles deux grandes batailles dont elle a été le théâtre
dans les temps modernes ; Eisltben, où naquit Luther; Rosbacli,
village célèbre par la victoire de Frédéric H sur les Français, en
1757 ; Mùhlberg, Erfurt, Wittenberg, etc. Population de la Saxe
2,312,000 habiiMtii.-;
460. Silésie: Bornée par le Grand-duché de Posen, la Pologne, la
Silésie Autrichienne, la Bohème, le royaume de Saxe et le Brande-
bourg. Le fol de cette province, à l'est do l'Oder, est une plaine
légèrement ondulée ; à l'ouest do cette rivière, il devient plus inégal
et se termine enfin par de hautes montagnes, dont la plus élevée est
le Riésbirge ou la Montagne des Ccants\ riches miues de char-
bon, de cuivre, de plomb, de fer, etc., vastes manufactures de toiles,
d'étofifes de laine, etc. Capitale, Breslau, sur l'Oder, )a eecondo ville
de Prusse par son commerce et ses manufactures ; célèbre par ses
foires pour la vente des laines Population de la Silésie, 4,008,000
habitants
4G1. Westphalic: Située au sud du Hano^^re; la partie de l'est et
celle du sud sont sillonnées par des montagnes, d"où descendent
''.i: ..
PRUSSl.
181
TEms et plnsieurs autres rivières qui se jettent dans le Rhin.
Siilines et houillères trôs-richeg, bois, diverses mines, etc. Capitale,
Munster, où fut conclu en 1648 le fameux traité de Westphalie qui
mit 6a à la guerre de trente aus ; Dortmund, au milieu d'un riche
bcoseiu houillier; Minden, Paderborn, Aiensberg, Iserlohn, villes
lioiissaïUes. Population, '2,04;^,U0U liiibitam.-,.
4R2. Province Rhénane : Située ent-re la Westpûalie et la flesse, la
Belgique et la Hollande ; plusieurs montagnes et de vastes landes
couvertes de bruyères ; les vins et les bois sont les principales pro-
ductions du sol ; mines de fer, houillùreg, etc. CatiUale, Cologne
{Kfilnou Colonia Agrippina), sur le Rhîn, grande ville commerciale
de 145,000 habitants ; grand commerce d'eau de Cologne, de vins
clu lihin et do la Moselle ; Aix-la-Chapelle {Aguis Granum en latin,
Aachen en allemand), qui fut la capitale de l'empire de Charle-
itiagne ; on y admire sa superbe cathédrale, bâtie par Charlemagne,
qui y fut enterré; Cobltutz [Conûuentes en latin), ville très-forte,
flituéo au confluent de la Moselle et du Rhin ; Trêves {Augusta Tre-
virorum en latin, en allemand Trier), renferme de bellc3 ruines
romaines ; capitale de la Gaule pendant la domination romaine.-Po-
pulation, 3,804,000 habitants,
4G3. Commerce de la Prusse : Céréales, laines, toiles,
dtofFcs de laine, chevaux, bœufs, porcs, viandes salées, tabac,
cire, vins, etc.
4G4. Villes: Berlin, capitale de la monarchie prus-
sienne et de l'empire allemand, grande et belle ville de
1,122,000 habitants, située sur la Sprée, dans la province
do Brandebourg.
Cette ville doit un grand nombre de ses embellissements à Frôdé-
rie II. On y voit une académie royale des sciences fondée par le
même prince, et dirigée d'abord dans ses travaux par Leibnitz et
ImiIt, une université célèbre, des musées, des bibliothèques, un
observatoire, un arsenal, une fonderie de canons.
Parmi les 1212 villes de la Prusse, 220 ont entre 10,000 et 20,000
habitants ; 12 entre 20,000 et 30,000 ; 8 entre 30,000 et 50,000 ;
10 entre 50,000 et 75,000; 6 entre 76,000 et 100,000, ce sont
Dantzig, Barmen et Stettin ; 8 entre 100,000 à 1,000,000, ce sont
Cologne, Kœnigsberg, Magdebourg, Hanovre, et ^Francfort-sur-le-
Main ; Breslau a 273,000. ' ^
lies principales villes maritimes sont Mémel, Kœnigsberg, Pillau,
Dantzig, Stettin, Stralsund, Kiel, Flensbourg, Alloua, Emdera.
465. Places viilitaires : La Prusse est défendue, du côté delà
Russie, par Kœnigsberg, Dantzig, Graudenz, Thora, Lobsenz'et
l'osen sur la Wartha ; du côté de l'Autriche, par Kosel, Schweidnitz
Wittenberg, Torgau et Munich, Magdebourg sur l'Elbe, et Erfurt,
dans la Saxe, couvrent Berlin. Mais c'est surtout sur le Rhin, du
côté d(i la France, que la Prusse a accumulé ses principales défen-
«es , bs lignes de places fortes qu'elle y possède comprennent
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182
ROYAUME DE BAVliRB.
Majence, Coblentz, Érenbreitstein, Cologne, Wescl, Sarrelouia,
Minden, Mets, etc.
Chemins de fer : Un réseau de chemins de fer relie les principales
Tilles de la Prusse. En 1883, les lignes en activité avaient une
longueur totale de 13,603 milles anglais.
466. Population : En 1880, 27,279,000 habitants, dont
22 millions d'Allemands, 2^ millions de Slaves, 315.000
Juifs, 150,000 Lithuaniens, 140,000 Danois, etc.
467. Religion : La religion officielle est le culte évangê-
ligue, qui est la fusion du luthéranisme et du calvinisme.
La liberté des cultes existe en Prusse. On compte environ
9 millions de catholiques.
L'Église évangélique doit son organisation à Frédéric-Guillaume
III, en 1817.
Langues : Les langues parlées en Prusse sont : l'allemand, les
idiomes slaves, le lithuanien, le danois, le wallon, etc.
468. Gouvernement : Le gouvernement est une monar-
chie constitutionnelle héréditaire. Le roi partage le pou-
voir législatif avec deux chambres.
Dette : En 1882, $600 millions.
ROYAUME DE BAVIERE.
■ !
469. La Bavière est bornée au nord par le royaume de Saxe et 1«
Prusse ; à l'est et au sud, par l'empire d'Autriche ; h louest, par le
Wurtemberg, le Grand-duché de Bade et la Hesse-Darrastadt. Lu
Bavière rhénane, territoire séparé du reste du royaume, est
comprise entre la Hesse-Darmstadl, la Prusse rhénane, la France et
le Grand-duché de Bade.
Les montagnes de la Bavière sont les ramifications des Alpes, le
versant ouest du Bœhraerwald. le Frankenwald et lo Jura Franco-
nien. Fleuves et rivières : le Danube et ses affluents, llller, l'Isar,
1 Inn, le Mein, le Rhin, etc. La partie méridionale, ou la haute-
Bavière, est remplie de lacs, de forôta et de terrains sablonneux ;
celle qui ae trouve à l'est de Munich jusqu'au Danube est très-feitilo
en blé, en houblon, etc. On y cultive la vigne avec succès. Car-
rières, houillères, mines de plomb, de cuivre, surtout de fer.
La Bavière se divise en 8 cercles, qui sont ceux de Franc<*iit>
(supérieure, inférieure, centrale), de Haut Palatinat, de Haute e> ^«
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ROYAUME DE WURTEMBERG.
183
Basse-Bavière, de Souabe, Neubourg, du Palatinat du Rhin.
Caidtale: Munich (Mmc/iiçrz, en allemand,) sur l'Isar, une des
plus belles villes de l'Europe, remarquable par ses palais, ses monu-
ments, ses musées de peinture et de sculpture, ses fabriques d'ins-
tninicnts de mathématiques, de faïence, de poterie, etc. Bile est le
siège d'une université, et possède une magnifique bibliothèque. Sa
population est de 247,000 habitants.
Villes principales : Nuremberg, Augsbourg, (Augusla Vindeli-
corwii), Wurtzbourg, Barabeig, Ingolstadt, Hochstett, etc. Spire et
Liiiidau, dans le Palatinat du Rhin.
La population de la B ivière est de 5,285 000 habitants. La
religion est le catholicisme — Gouvernement monarchique consti-
tutionnel.
La guerre d'Allemagne de 1866 a enlevé à la Bavière, au nord
tlu Mein, un territoire de 210 milles carrés et une populati(Mi de
32,000 habitants.
Chemins de fer, en 1883, 3,073 milles, dont 2,680 appartiennent
a l'état.
KOYAUME DE WURTEMBERG.
470. Le royaume de Wurtemberg, entre la Bavière et le grand
duché do Bade, est entouré do montagnes, ou plutôt couvert de
montagnes, et sillonné par de larges vallées. Les montagnes sont,
ù rO.,la Forêt Noire; au S., le Rauhe Alp. Les fleuves ou rivières
sont ; le Danube et ses nifluents, la Riss et l'Iller ; le Necker et ses
tributaires, le Taxt et le Kocher. Climat tempéré dans les parties
basses, froid dans les forêts et sur les montagnes. 11 y a beaucoup
do mines et de sources d'eaux minérales. Sur les bords du Necker,
affluent du Ubin, on a ♦'•ouvé des ossements fossiles d'éléphants et
d'autres animaux antédiluviens. Le pays est fertile, et, de plus,
riche en chevaux, en porcs, en botes i\ cornes, et en brebis de la
race des mérinos ; quantité de gibier, de lièvres, de lapins, etc.
Commerce : bois, grains, fruits secs, cuirs, toiles, kirschen-wasser
liquour do cerises) .
Le Wurtemberg est divisé «n 4 cercles, qui sont ceux du Necker,
de la Forél-Noire, du Danube et du JaxL Capitale, Stdttoard,
ville de 117,000 habitants, dans une petite vallée entourée de
coteaux et de vignobles, importante par son commerce de librairie
et par ses fabriques de meubles, etc., elle possède une belle bibli-
othèque royale. Villes principales : Tubingue, siège d'une univer-
sité; /7///i, etc. Population, environ 1,971,000 habitants, dont les
5 sont luthériens II y a 590,000 catholiques. — Gouvernement,
monarchie constitutionnelle. — Revenu, £2,700,000 ;— Dette, £21,-
196,000.
Voir pour T Alsace-Lorraine, qui fait maintenant parti© de l'em-
pire d'Allemagne, l'appendice placé à la page 212.
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184
AUTBIOHB — HONQRIl.
AUTRICHE— HONGRIE.
471. L'Autriche-Hongrie est bornée, au nord, par la SaXfi
royale, la Prusse et la Russie ; à l'est, par la Russie et l.i
Turquie (Moldavie) ; au sud, par la Turquie, la mer Adria
tiqun et le royaume d'Italie ; à l'ouest, par la Suisse et la
Bavière. Sa superficie est de 240,942 milles carrés
472. Depuis quelques années l'Autriche a éprouvé de grnndH
revers. Elle a perdu la Lombardie, en 1859, et la guerre de 1866
lui a enlevé la Vénctie, et a Bupprimô son influence politique dans les
états de la Confédération allemande. Aux désastres de la gaerro cru
succédé les embarras intérieurs. Pour échapper i\ la révolution,
IVmpereur s'est jeté dans la voie des concessions libérales, si dange-
reuses quand elles sont commandées. La constitution du 21 dcc
1867, assure le plus possible l'extension des libertés civiles, sans
rompre les liens do l'Empire, dont elle forme une sorte d'état fédé-
ratif. Elle proclame l'unité monarchique do toutes les possessions
autrichiennes, et établit en même temps deux grandes divisions poli-
tiques bien tranchées : les pays en deçà de la Leitha (a), appeKs
pour cette raison pays cisleithana, forment l'Autriche proproment
dite ; et les pays au delà de la Leitha, désigné sous le nom de
transi eilhans composent le royaume de Hongrie. Chacun de ces
deux groupes posséae un gouvernement particulier, entouré de ga-
ranties constitutionnelles. Usent chacun une chamlDro représentati-
ve,dont l'une s'appelle Reichsrath,\\onT les provinces cislcithaniennc9j
et l'autre Reickstag, pour lesi province;^ trarsleithanlennes. Des délé-
gués choisis au sein du Iieichsrath ot du Rcichstag, forment le Par-
lement ou représentation centrale de l'Kmpire.
473. Divisions: L'Autriche- Hon^rrie se divise en 18
provinces, dont 14 appartiennent à l'Autriche ou pays en
deçà de la Leitha^ et 4 à la Hongrie ou pays au-delà de
la Leitha (No. 472) ; en voici le tableau:
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PAYS ALLEMANDS OD PROViNORS OISLEITHANSS*
1. Basse- Autriche Capitale, Vienne, sur le Danube.
2. Haute-Autriche — Linz, sur le Daimbe.
3. Salzbourg — Salzbourg, sur la Salia.
4. Styrie , — Grata, sur le Muhr,
6. Carinthie — Klagenfurt, sur le Glan.
la) La riTière LeitJia est un afBuent du Danube et sépftre 1» Honfri* d«
l'Autriche.
EMPIRE D'AUTRICHE.
185
6. Carniole Oapit. Laibasb, sur le Laibach.
7. La Littorale (Garitz et Gradis-
ca, Trieate et Isti'ie). — Trieste, sur l'Adriatique.
8. Tyrol et Voralberg. — Inspruck, sur l'Inn.
9. Bohême — Prague, sur la Moldau.
10. Moravie — Brûrm, sur la Schwarza,
1 1 . Silésio — Troppau, sur 1 Oppa.
12. Galicie -^ Lemborg, sur le I^eltew.
13. Bukowine — Czeruowitz, prèsduPruth,
14 Dalmatie — Zara, sur l'Addaiiquo.
PAYS II0N0U013 ou PU0V1NCK3 TRANSLEITIIANB3,
1 Hongrie , , . . .... Capit. Bude-Pesth, sur le Danube.
2 'rran.-^ylvanie — Kiuusenbourg, sur le Sza-
3 Croatie et Esclavonie — Agram, sur la Save. [inoa.
4. Confins militaires < .. , — chef-lieu Caris lad t.
l/oa confins militaires comprennent les parties méridionales de la
Croatie, de l'Esclavonie et de la Hongrie : c'est une longue lisière
de pays, dont l'organisation militaire fait une espèce de camp perpé-
tuel. Tous les habitants sont laboureurs et soldats.
474. Aspect général: Les pays allemands, qu'arrose le
Danube, avec ses nombreux ajBiuents, et que de hautes
chaînes do montagnes oouptut et sillonnent en sens divers,
offrent une singulière variété de sites pittoresques et sauva-
ges, d'épaisses forêts et de plaines riantes. D'immenses
plaines, généralement très-fertiles, entrecoupées de lacs, do
forêts et de marécages, caractérisent les pays hongrois.
475. Commerce : Les principaux articles d'exportation
de l'empire d'Autriche sont: grains, vins, bêtes à cornes,
chevaux, or, mercure, cuivre, fer, acier, plomb, sel, toiles,
draps, soieries, verrerie, tabac, miel, etc.
Exportations, (1882), £75,190,000 ; Importations, £67,000,000.
476. Capitale, Vienne, dans un site magnifique, sur la
rive droite du Danube. Population, en 1880, 1,105,000
habitants.
Vienne {Vindebona chez les Romains) est la première ville manu-
fiicturicre de l'empire. Elle est le siège d'une université et d'impor-
tants établissements d'instruction civile et militaire. Elle renferme
un arsenal, une fonderie de canons, un institut polytechnique, un
observatoire, des musées, d'importantes collections, une bibliothèque
et une grande imprimerie impériale.
Parmi les édifices de Vienne, on remarque le palais impérial, où
se voit une des plus riches collecl ions qui existent de minéralogie,
d'objets d'art , de curiosités, de médailles, etc. ; la bibliothèque
impériale, qui contient 300,000 volumes, 16,000 manuscrits et 12,000
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EMPIRE D' AUTRICHE.
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incunable» {livres \mfT\mè3 avant l'année 1600), parmi lescraela si»
trouve lo Psautier de 1457 imprimé par Shneffer et Pust, et la ping
ancienne Bibliapauperum, de 1430 ; la Cathédrale de Saint-Etienne
dont la tour, reconstruite de 1860 à 1864, a 420 pieds de hauteur.
C'est le plus haut édifice de l'Europe. La plus belle promenade
est le PrateTf forêt naturelle de chênes et de hêtres dans une ile du
Danube.
477. Villes principales : Prap^ue, capitale de la Bohême, ville de
16i,000 habitants, célèbre par son université, patrie de Jean Hiiss et
de Jérôme de Prague; Kœniggratz, àl'ouest de Prague, place forte sur
l'Elbe, et dans ses environs, le village de Sadowa, qu'a rendu célibru
la victoire remportée par les Prussiens sur les Autrichiens, le 3 juil-
let 1866 ; Brûnn, capitale do la Moravie, la première ville do
l'empire pour l'industrie des lainages ; h quelques lieues au S.-E. de
Briinn, sont les plaines fameuses d'Austerlitz, où se livra, le 2 dcc.
1805, la bataille d s trois empereurs ; Salzbourg (ancienne Juvavia),
patrie de Gharlemagne ; Trieste, sur l'Adriatique, le premier port de
mer ; Lemberg, capitale de la Galicie, qui fait un commerce étendu
avec les Russes et les Turcs ; Ozernowitz, capitale de la Bukowine ;
Bnde ou Ofen, capitale de la Hongrie, et, sur la riv^e opposée du
Danube ; Pcath, ville la plus commerçante et la plus peuplée de ce
royaume ; Kronstadt, ville la plus importante de la Transylvanie ;
Petervraradin, place forte dans les Limites-Militaires, elle est célèbre
par la victoire qu'y remporta sur les Turcs le prince Eugène, en
1716 ; enfin dans laDalmatie, Zara, capitale: Spolatro, qui renferme
les ruines d'un beau palais de Dioclétien ; Raguse, autrefois capital}
d'une petite république, etc., etc.
478 Population^ religion^ gouvernement: L'empire
d'Autriche comprend 37,786.000 habitants dont 22,144,-
000 pour l'Autriche, et 15,642,000 pour la Hongrie,' Plus
des deux tiers de la population sont catholiques ; le
reste se partage entre le schisme grec et le protestantisme.
Le gouvernement est une monarchie constitutionnelle dont
lo chef porte le titre d'empereur d'Autriche, et de roi de
Hongrie, (voir No. 472.)
Varmée sur pied de paix est de 271,000 hommes ; et sur pied
de guerre, de 1,026,000.
La marine comprend 50 bâtiments à vapeur dont 13 cuirassés,
6 vaisseaux à voiles.
Les principales langues parlées sont l'allemand, le slave, le hon-
grois et le valaque.
" On prétend qu'on trouve en Autriche vingt nationalités diffé-
rentes et dix-huit idiomes En visitant l'empire-royaume, on
rencontre, sans pousser les distinctions à l'extrême, des AHemands,
des Italiens, des Hongrois, des Tchèques, des Polonais, des Ruthè-
nes, des Slovaques, des Slovènes, di38 Croates, dos Serbes, des Bul-
gares, des Cumans, des lazlgues, des Szeklers, des Uscoques, des
v--ï,};-v
•>.;..''--<^" v-«7'
ESPAQNB.
187
Skipôtars .... ,de8 Wendes, des Grecs, des Tchîganes, des Juifa, des
Mot laques. .. .11 y a de quoi ravir le philolog^ue et désespérer la
politique. ... Il n'est guère possible que le souverain s'entretienne
jamais avec tous ses sujetsen leur dialecte national. Les officiers
autrichiens doivent être polyglottes, cnr, lorsque l'avancement les
fait entrer dans un régiment de nationalité différente, il faut qu'ils
en apprennent l'idiome, et une partie de leur existence se passe «
étudier des grammaires toujours nouvelles pour eux ... Il y a pas
jusqu'aux billets de banque qui ne portent témoignage de la multi-
plicité des dialectes en usage dans l'empire. Sur ces chiffons qui
valant un kreutzer (1 centin) remplacent la petite monnaie, on
s est donné la peine de graver une inscription en huit langues diffé-
rentes accompagnée de cette divise. : Viribus unitis, par l'union deg
forces, laquelle semble une cruelle ironie en présence des discordes
actuelles.
" L'Autriche forme un assemblage bariolé de groupes ethnogra-
phiques qui ne sont pas mélos, comme en France, de façon i\ consti-
tuer une seule nation ayant le sentiment d'une patrie commune.
Chacun est attaché à sa province, nul ne l'est à l'empire." (Rerue
des Deux-Mondes, 1er août 1868.)
ILES QUI DÉPENDENT DE L'AUTRICHE
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479. Ces îles, situées dans le golfe de Venise, s'étendent depuis la
presqu'île de Trieste, en Illyrie, jusqu'à l'extrémité méridionale de la
Dalmatie, distance d'environ 120 lieues. Les plus considérables sont :
Veglia, Cherso, Pago, Grossa, Brazza, Lézina, Curzola et Melida.
La plupart abondent en vins, en oranges, en citrons, en amandes,
en vers à soie, et en d'autres productions des pays chauds ; on y
trouvt^ des sources minérales, df'S carrières de marbre, des salines,
etc. Dans quelques-unes, la pêche de la sardine, du thon et du ma-
quereau, est très-productive ; d'autres fournissent de beaux bois de
construction ; plusieurs manquent entièrement d'eau douce. Popu-
lation, 100,000 habitants.
Il a été décidé au congrès de Berlin (1878), que l'Antriohe-Hon-
grie occuperait et administrerait les provinces turques de la Bosnie,
de l'Herzégovine, et le district ou sanjak de Novi-Bazar, mais ce
territoire cependant n'a pas été, jusqu'à présent, annexé formelle-
ment à l'empire austro-bonirrois.
ESPAGNE.
480. L'Espagne est bornée au nord par la Baie de Biscaye
ou le golfe de Gascogne, et par les Pyrénées, qui la séparent
de la France ; à l'est et au sud, par la Méditerranée, le détroit
de Gibraltar, et Tocéan Atlantique ; à l'ouest, par le même
océan et le Portugal.
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481. Montagnes et rivière» : Les principales montagnes sont : lei
Pyrénées, qui Boua le nom de chaîne eaniabrique, de monts des Asturieé,
etc , se prolongent de l'est à l'ouest, depuis la Mcditerrftnéejusquuu
cap Finistère dans l'Atlantique ; la clmîno Ibérique, qui s'étend du
nord-ouest au sud-es*, depuis la Biscaye jusqu'à î'eraboucliuro do li
Guadalaviar, à cette dernière chaîne se rattachent trois auU'cB qui
se prolongeât, au sud-ouest, jusqu'en Portugal, ou mieux, jusqu ù
l'océan, savoir : les montagnes de la Castille, les monts de Tolède,
et la {Sierra-Morreua^ la Siei'ra-Névada, la plus élevée de toutea,
s'étend le long de la Méditerranée, depuis Carihagôno jusqu'à l'em-
bouchure du Guadalquivir, etc.
En général, toute cette péninsule est entrecoupée de mon-
tagnes : les plus hautes sommités sont couvertes de neiges
éternelles. 11 y a beaucoup do rivières, que le caractère
montagneux du pays rond peu propres à la navigation ; le^s
principales sont le Tage, le Duéro ou Douro, l'Èbre, laGua-
diana, et le Guadalquivir.
Le Tage, dont le cours est de 687 railles, prend sa source au
mont San-Felippe. Il coule du noid-estau sud-ouest, et traverse les
provinces de Nouvelle-Castilbctde l'Estiamadure espagnole et por-
tugaise. Depuis sa source jusqu'à Punhete, où il devient navigable,
il baigne des campagnes sauvages, arides, dépouillées, ou roule ses
flots précipités dans de nombreux rapides ou dans des gorges pro-
fondes et encaissées. L'élargissement de son lit, en avant de Lisbonne
forme une espèce de lac magnifique, À partir de cette ville, il se ré-
trécit et se jette dans l'océan par un goulot étroit. Les principales
villes que le Tage arrose sont : Almonacid, Aranjuez, Tolède, Tala-
vera de la Reyna et Alcautara, en Espagne ; Abrantès, Punhete,
Sautarem et Lisbonne, en Portugal. Affluents : en Espagne, le
Tajuna, grossi du Xarama et de la Manzanarès, l'Alberche ; eu Por-
tugal, le Zézérô, etc.
482. Canaux : Le canal d'Olmédo et celui de Castille, qui s'éten-
dent de Ségovie à Alar-del-Hey par Valladolid, sur une longueur de
97 milles ; le Guadalquivir canalisé entre Séviile et la mer. La ca-
nalisation del'Èbre permet aux gros navires de le remonter jusqu'au-
delà do Tortose, et le canal impérial^ de Trudela c\ Saragosse, pro-
longe la navigation jusqu'aux Pyrénées.
483. Divisions : L'Espagne avec les îles adjacentes est
divisée en 5 capitaineries générales^ sous le rapport mili-
taire, et en 49 circonscriptions ou districts, sous le rapport
administratif.
L'antique division de TEspagne en 15 provinces est bien
plus importante au point de vue géographique et historique.
484. Climat^ sol et productions : Le climat de la pénin-
■6PA0NB.
189
Bule (a) Tarie suivant la latitude et la position physique des
provinces.
On peut y distinguer six régions : lo. la centrale, qui comprend
les deux plateaux de la Vieille et de la Nouvellc-Castille. Il y a do
vHBtes plaines interrompues quelquefois par des sommets isolés et
par des forôtri où croit lo chêne i\ glands doux, lo pommier n'y
réussit point, mais on y cultive partout la vigne, et dans quelques
endroits l'olive ; 2o. la région méridionale, au sud de la Sierra-
Morréna, la chaleur est extrême en été, les productions sont les
vins, les olives, le maïs, lo riz, les bananes, les citrons, les oranges,
ha figues, etc. ; 3o. la région orientale, qui comprend l'Aragon, la
('atalo^ 13 et le royaume de Valence, elle possède toutes les plantes
(lo la Sicile, de l'Archipel et du Levant ; \o. myrte, le laurier, le gre-
nadier, le mûrier, etc. ;4o. la région du Tage infôrieur.qui comprend
l.'i côte atlantique depuis le cap Saint-Vincent jusqu'à Lisbonne, et
qui offre une végét-ation assez semblable à celle des Antilles, les
orangers et les oliviers y viennent en grande perfection ; 5o. la
région du Duéro, qui s'étend depuis Lisbonne jusqu'au cap Finis-
tère, est un pays de vignes^ de châtaignes et de chênes ; 60. enfin,
la région septentrionale, qui comprend toute la partie située au nord
(les Pyrénées, des Asturies, etc, elle produit de belles forêts, do
gras pâturages, d'abondantes céréales, des vergers mais peu do
vignes, moins encore d'oliviers et d'orangers, cette contrée humide
est la Normandie de l'Espagne.
£n général, le sol de la Péninsule est riche en céréales,
en vignobles et en fruits de toutes les espèces ; on dit que
l'agriculture y est trop négligée.
La Galice^ les Asturies, et surtout l'Andalousie, nourris-
sent des troupeaux nombreux de bœufs d'une superbe race ;
les chevaux andalous, d'origine arabe, passent pour être les
plus beaux do l'Europe ; cette dernière grande province et
les Asturies élèvent des mulets excellents.
Les moutons espagnols, nommés mérinos^ sont supérieurs
à ceux de tous les autres pays du monde.
On distingue les troupeaux de mérinos en deux principales classes:
les sédentaires et les voyageurs. Oeux-ci vont par bandes do 1 ,000 à
1 ,206, Boug la conduite de deux bergers ; ils quittent au mois d'oc-
tobre les montagnes de la Vieille-Oastille, et vont ravager les plaines
de l'Estramadure et de l'Andalousie jusqu'au mois do mai, alois ils
! etourneut au lieu de départ. C'est lorsquo les bergers sont revenus
de leurs cantonnements d'été qu'on fait la tonte, opération qui s'ex-
écute BOUS de vastes hangars disposés pour recevoir 40 i\ 60 mille
mérinos.
486. Miftës : les montagnes renferment des mines de €uivro,de fer,
(•)Qui oomprend aussi le Portugal.
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190
E8PA0NB.
do plomb, de mercure, fie cristal, etc. liCa mines d'or et d'argent, a
célèbres du temps des Carthaginois et des Romains, sontaujourd'hu
abandonnées.
Les mines de mercure d'Almaden, petit bourg dans la Manche,
province do la Nouvelle-Castille, sont les plus importantes d«
l'Europe.
486. Commerce : Eaux-dc-vio, vins, laines, raisins, figues^
oranges, citrons, huilo d'olive, soie, sel, denrées coloniales»
etc., etc.
Le commerce extérieur de l'Espagne s'6l(^ve environ j\ $150 mil-
lions.
487. Capitale, Madrid, dans la Nouvelle-Castille, sur lu
petite rivière Manzanarèi, au milieu d'une plaine sablon-
neuse élevée de 1,800 pieds et entourée do montagnes.
Cette ville, aont la population est a environ 3yd,U00 habitants,
possède de nombreux ctablîssemontg tant littéraires que charitables;
une bibliothèque royale de 160,000 volumes, riche d'ailleurs eu nm-
nuscrits, en médailles et en objets d'antiquités ; un cabinet royal
d'histoire naturelle . des cellectious de tableaux précieux, etc.
On y admire le palais royal, de riches églises, et la superbe pro
monade du Prado. Des 42 places de Madrid, les plus dignes d'at-
tention sont celles du palais-royal, du Soleil, et la grande placr
(Plaza-Mavor) au centre de la vill' ; la plus intéressante, dit-on,
pour le peuple de cette capiiale, et celle qui est destinée aux com-
bats de taureaux.
A huit lieues au nord de Madrid se trouve V Escurial^ monastère
et résidence royale, construit par Philippe II, en mémoire de la
bataille de Saint-Quentin, qu'il ga^na sur les Français le jour de la
Saint-Laurent, en 1567. Le bâtiment a la forme d'uu gril dont le9
quatre tours, élevées aux quatre angles, représentent les pieds ;
l'appartement destiné au roi en est le manche ; les onze cours
carrées qui divisent l'intérieur, en sont les barreaux. Le corps de
l'édifice à 740 pieds do long, 680 de large, et 60 de hautjusqu'i\
la corniche seulement. La chapelle sert de sépulture à la famille
royale.
488. Ville» principales : Barcelone, sur la Méditerranée, la plus
commerçante et la plus industrieuse après Madrid ; population,
2'i9,000 habitants-, ^éville, grande ville de 134,000 ûines, située sur
le Guadalquivir, qui serpente au pied de ses murailles garnies de
166 tours ; c'est la plus belle ville de l'Espagne et l'une des plus
industrieuses ; on y remarque la bourse, et la cathédrale qui
renferme le tombeau de Saint-Ferdinand, celui d'Alphonse le Sage
ou l'Astronome, et celui de Christophe Colomb avec cette inscrip*
tion. A Castilla y Aragon, oiro mundo (Ho Colomb. (A la
C^stille, à l'Aragon, Colomb donna un autre monde.)
■* .fc.-.' .■ *ï'i-
-..■-rt^
E8PA0NB.
191
Grenade, de 76 000 habitanta, très célèbre aoua les Muaulmang,
oïl y voit un palais magnifique «Ica rois maurea; Valence, ville de
l 'i3,000 habitants, siège d'une université, etc., sa cathcdrale est une
nnricnne inosqure ; Saragosse, célèbre p.ir la résistance quelle fil
on 180Î nnx Fran(;ais, qui la prirent d'assaut, et qui, maîtres do ses
murs, furent encore obligés de faire le siège de ses mai'^ons ; Cadix,
^ur l'Atlantique, î>laco forte de premier rang, et une des plus com-
merçantes villes de 1 Europe; Malaga. nu fond dun golfe de la
Méditerranée, exporte dts vins et do-? raisins oxccllcntg ; Cordoue,
cai)italo do l'Andalousie, on y voit le ])\ua beau temple de lisla-
mismo après celui do la Mecque, et un beau pont de marbre cons-
truit par les Romains et les Maures, ctc , etc.
La ville et la forteresse de Gibraltar, situées sur un promontoire
qui s'avance dans la Méditerranée près de l'endroit où elle commu-
nique avec l'océan, appartiennent à l'Angleterre. La forteresse est
entièrement imprenable ; elle commande une vaste baie qui sert do
station navale i\ la marine anglaise. La ville est un grand entre-
pôt do toutes les manufactures de l'Angleterre et de ses denrées
coloniales. PopulatioD, enviroa 18,000 habitants.
489. Population^ religion^ (jouvcrnemcnt: jja popula-
tion de l'Espagne est d'environ 16,6!i4,000 habitants. La
religion est le catholicisme. Le gouvernement est une mo-
narchie constitutionnelle
Instruction publique '. 12 universités, celles do Madrid, Barcelone,
Grenade, Oviédo.Salamanque, S'iville, Santiago, Valence, etc L'Es-
pagne passe pour trèa-arriérée sous le rapport do l'instruction, des
sciences et des arts.
Armée cl marine: En 1883, l'armée comptait officiellement
1 14,000 hommes ; à la môme époque, la flotte se composait d'environ
124 bâtiments, dont 6 cuirassés.
HevvnUy en 1882, £31,320 000.
Delle^ en 1882, ^1,168,000,000.
490. Curioiilés naturelles : lo. un rocher d'ossrments de quadru-
pèdes, près de Gibraltar ; 2o. la perte de la Guadiana, qui, h douze
lieues de sa source, disparaît, et après un cours souterrain do trois
lieues, reparaît par deux ouvertures appelées les yeux de la Gua-
diana ; 3o, une montagne de sel-gemme de différentes couleurs, près
de Cardona en Catalogne ; 4o. près de Barcelone, le mont Serrât,
dont les pica qui s'élancent dans les airs lui ont valu son nom, qui
signifie mont dentelé, et dont les côtes offrent plusieurs cavernes
curieuses par l'albâtre jaunâtre qui s'y dépose en élégantes stalac-
tites; depuis sa base jusqu'à son sommet, on compte 14 ermitages;
vers la moitié de sa hauteur, on voit un magnifique couvent de
Bénédictins.
491. Ilea Baléares: Elles sont au nombre de cinq: Majorque,
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iMi
p' '^'" 'fi
192
RÉPUBLIQUE D'aNDORUE — PORlJùAL.
Minorqoe, Cabrera, Iriza et Pormentera. L'union ndrainlBlratire de
ces Uea forme une prorince, dont Palmaest la capitale. Population
lotttlti, environ 290,000 liabitiinta.
Los colonies de l'Espagne, qui jadis coraprenaîont presque toute
rAmtriquo, sont aujourd'liui rôduiled aux sui vantes : Ku Ainùrique,
Cuba (1,621,000 h i et PorloliiOi, ^731,000 h.| ; «u Océanie. les
îles Pli iUf>pinc-s (6,000,000 h.), les (J a ro Unes ai lea Mariannes;
en Africpie, Fernando- Pu^ etc.
RÉPUBLIQUE D'ANDORRE.
492. Ce petit état occupe la vallée d'Andorre en Catalogne, sur
le versant méridional des Pyrénées, entre Foix en France et Urgol
en Espagne. 11 est sous la siizcraineto Ue la If nuu-o et ue ruispagut,
et est gouverné i)ar un syndic, qui préside le conseil do la
vallée, et par deux viguiers, qui administrt'Ut la justice Lf-s
Andorrans paiiut avec le bois do leurs forets et le fer de leurs
forges, lo blé et les autres articles dont ils ont besoin. Capitale,
Andorre; population totale, environ 18,000 habitants.
PORTUGAL.
vmtf
h) .;
493. Le Portugal est borné, au nord et à l'est, par rEs-
pagne ; au sud et à l'ouest, par l'océan Atlantique.
494. Divisions : Lo Portugal se divise en 6 provinces,
qui se subdivisent en 44 cornarcas ou districts.
fiCs noms des provinces sont : Estramaduro. Béira, Entre-Douro-
et-Minho, Tras-os- Montés, Alemtejo, Algarves.
406. Lo sol, le climat et les productions du Portugal
diffôrent peu do ceux do l'Espagne.
IjCS parties basses ont un hiver très-court et un double printemps
Lo premier commence en février ; la moisson so fait au mois do juin ;
dès la fin de juillet, les chaleurs dessèchentles plaines, l'herbe jaunit,
les arbres languissent, et l'on ne conserve que diflBcilement les
liantes potagères. L'hiver dura depuis novembre jusqu'en février ;
c'est la saison des grandes pluies et des ouragans, mais le froid n'est
jamais rigoureux.
Le climat du Portugal est réputé trés-salubre, quoiqu'il y ait des
lieux marécageux dont lo séjour est funeste t\ la santé.
Les sources d'eaux minérales y sont très-communes ; il y a des
mines d'or, d'argent, de fer, de plomb, d'étain, etc., des houillèrei,
de vastes marais salants, etc.
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PORTUGAL.
193
Les huiles, les vins, les fruits du Portuj^al, sont exocl
•Iciitâ, loH oranfies et les citrons do TEstramaduro sont rcnom-
aiés dans tout l'univcrH, ainsi quo les vins do Porto, le mus-
cat do Caroa^olos et do Sdtubal, et les vins blancs de )'A1-
garvc.
496. Commerce : Vins, sol, laines, oranges, citrons,
amandes, figues, raisins.
497. Capitale, Lisbonne, b&tio en amphithéâtre sur la
rive droite du Tago, près de son cmbouehuro.
Fille est diviaôe on deux villo3 : l'ancienne, échappée nu déaastro
de 1755, et U nonvclle, construite depuis. fiOa trois qn.utg du
commerce do. tout lo royaume se concentrent dans cette capitale,
qui est en mtme temps l'entrcpAt de toutes les maichandises colo-
niales des Portugais. Il j u beaucoup d'ûtublissements littéraires,
d'hôpitaux et d'hospices, etc.
La grand<jur imposante do quelques-uns des édifices do Lisbonne,
tels que le palais royal, l'arsenal, l'église patriarcale, etc., n'osi
rien en conriparaison de l'aqueduc de Bcmfica, construit on mai bro
blanc, qui fournit l'eau t\la ville; sa longueur, est do 66,000 pieds ; la
1)1 B3 grande de ses arches a 206 pieds de haut et 100 d'ourorture.
1.03 qniiis de Lisbonne 8ur])assent en magniflccnce ceux de Londres
et de Paris ; tons les marins s'accoident à dire que son port est un
dos plus beaux mouillages du monde. Population, environ 265 000
Imbitants.
498. Villes principales : Oporto, à l'embouchure du Ducro, la plus
commerçAnte et lu pUs riche après la capitale, exporto les vins do
fion territoire ; Coimbre, ville importante, dus le temps des Homaius
agréablement située sur lo Mondégo, il y a une nnirersitô célébré
et un observatoire ; Sôtubal, qui fait un bon commerce do sel et do
vins; Braga, ©ii l'on voit plusieurs antiquitéa romaines; Évora, qui
possède uu aqueduc coustruit, dit-on, par Sertorius, et un temple
do Diane ; Elvas, la plus forte villo du Portugal, ollo a soutenu
plusieurs sièges mémorables ; Viseu, célèbre par ses riches raines
d'étain, c'est dans les envîrona de cette ville, qu'on a cultivé les
premiers orangers apportés de la Ghiue en Europe, etc., etc.
499. Population, religion, gouvernement : La popula-
tion est d'environ 4,745,000 habitants, tous catholiques;
celle des colonies portugaises s'élève à 3,300,000. Le gou-
vernement est une monarchie limitée.
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194
ITALIE.
ITALIE.
500. L'Italie est une grande presqu'île de TEuropo, bor-
néi) nu nord par la France, la Suisse et l'A^utriehe; à l'est,
p:jr la mer Adriatique; au sud, par le détroit de Messine,
qui la sépare de la Sicile ; à l'ouest, par la Méditerranée.
^ 501. Divisions: L'Italie renferme actuellement deux
Etats: le royaume d'Italie et la petite république de Saint
Marin.
L'Italie a subi de graves changements politiques, depuis quel-
ques années. Divisée naguère en huit élnts principaux, elle se
trouve maintenant presque toute entière soumise au roi d'Italie. La
guerre de 1859 et de i866 ont valu au Piémont l'annexion du
royaume Louibardo-Vcnitien. A la faveur des troubles révolution-
naires de 1859 et de 1860, le Piémont s'est annexé, ou plutôt a
usurpe les duchés de Parme et de Modène, le grand-duché de
Toscane, les deux tiers au moins des États de l'Église et le royaume
de Naples ou des Deux-Siciles. Victor-Emmanuel, roi de Piémont
et de Sardaigne, prit dès lors le titre de roi d'Italie. En 1870, il
profita des embarras de la France pour s'emparer du reste des États
du Pape, et compléter ainsi l'unité politique de l'Italie A sa m!)rt
(1878), son fils Humbert I", succéda au trône. (Voir No. 526).
502. Montagnes: Les Alpes qui s'étendent en arc de
cercle sur sa frontière .septentrionale, depuis le golfe de
Gênes jusqu'à celui de Venise ; les Apennins, qui, au nord-
ouest, se rattachent aux Alpes, et se prolongent nu sud-est
jusqu'au détroit de Messine; les montagnes qui séparent la
Terre de Bari de la ïorro d'Otrante, vers l'entrée du golfe
de Venise, et celles de la Sicile, n'en sont que des ramifica-
tions.
C'est dans la chaîne des Apennins que se trouvent les deux
célèbres volcans de l'Etna et du Vésuve. Ce dernier est élevé de
3,800 pieds au-dessus du niveau de la Méditerranée ; la circonférenae
de sa base n'excède pas 7 lieues ; celle de son cratère est de 1,700
pieds; ses éruptions ordinaires s'étendent à deux lieues. Depui.i
l'an 79, époque oîi plusieurs villes, entr autres, celles d'Herculanima
et de Porapéïa, furent ensevelies sons des torrents de lave enflani
mée, ii y ii eu huit i\ dix grandes éruptions dont les ravages se soni
fait sentir jusqu'à la distance de 10 ou 12 lieues. Le mont Etn;t
s'élève à la hauteur de 10,478 pieds ; sa base a 40 lieues de tour, et
son cratère 2 ; les torrents de lave coulent à la distance de 8 lieues.
Quatorze villes et villages furent détruits dans l'éruption de 1069 ;
celle qui engloutit la ville de Oatauc, en 1693, fit périr 18,000
personnes
î 1
ITALIE.
195
^ ■ Il •
Le Strombolî, dans les îles Lipari, est un volcan escarpé dont le
cratère, ssr l'up de ses flancs, est toujours en feu; dans ses moments
do calme, ses Oruptions se renouvellent deux fois dans un q«art
d'heure.
Plaines : Une des plus belles et des plu^ fiches de l'Europe, et
peut-être du monde, est celle de la Lombardie. Celle qui s'étend
entre le golfe de Naples, le Vésuve et les Apennins, quoique moins
('■tendue, est admirable par sa fécondité. D'autres moins étendues
encore, mais aussi fertiles, se prolongent sur les bords de l'Adria-
tique.
503. Lacs : Le lao Majeur, ceux d(3 Côme, d'Iséo, de
Pdrouse(ancien lac de ïrasimène),de Bolzéaa,de C(3lano,etc.
Marais : On remarque ceux de Commacchio, les Lagunes de
Venise, et les Maraia-Pontins^ qui occupent 300,000 arpents de
terre dans la campigne de Rome, où ils causent quelquefois des
maladies pestilentielles.
504. Rivières : La plus considérable est le Pô, qui a sa
source au mont Viso, entre le Piémont et la Franco, il se
jette dans le golfe de Venise, grossi des eaux de plusieurs
autres rivières qui descendent des Alpes et des Apennins ;
l'Adige, a sa source dans le Tyrol, et se jette dans le même
p;olfe ; les autres sont l'Adda et le Tésin, affluents du Pô ;
l'Arno et le Tibre, qui se jettent dans la Méditerranée, etc.
Le Pô se jette dans l'Adriatique, après un cours de 312 milles.
Ses principaux affluents sont : t\ droite, le Tauaro et la Trébie ; à
ga'iche, la Sésia, le Tésin, l'Adda, l'Oglio et le Mincie. Villes
arrosées : Turin, Casai, Plaisance, Crémone, Guastella, etc. Les
alluvions déposées par le Pu, i\ son embouchure, font sans cesse
reculer le rivage de l'Adriatique ; Adria, qui était une ville maritime
il y a 14 ou 1500 ans, est actuellement h 8 lieues de la mer.
L'Adige est formé par la réunion de trois cours d'eau, descen-
dant des montagnes dn Tyrol. Il coule d'abord du N au S, et
passe b. Botzen,à Trente, à Boverdo et au pied du plateau de Rivoli ;
il tourne t\ l'Est, au-dessous de Rivoli, et court :\ la mer Adriatique
par Vérone, Legnano et Rovigo. La longueur de ce Meuve est d'cn-
vi'-on 225 milles. Ses affluents sont : dans le Tyrol, la Nos ; dans
la Vénctie, le Tartaro, qui prend aussi le aom de canal blanc.
Le Tibre (Tévéra) nait au mont Coméro, dans les Apennins. Il
coule du N. au S. et arrose : la Toscane, où il baigne Borgo, Han-
Sépolcro ; TOmbrie, où il passe près do Pérous.i ; les anciens Etats
de l'Église, où il traverse Romi> ; au-dessous de cetto ville, id so
])artage en deux bras qui forment l'ile Sacrée. Le cours du Tibre est
de 187 milles. Ses principaux affluents sont laPagUa leTopino, la
Nora et le Tévéronc (autrefois Anio]
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196
ITALIB.
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505. Climat : Du nord au sud de l'Italie, on compte
quatre zones et quatre climats différents. La zone septen-
trionale, qui règne depuis les Alpes jusqu'aux Apennins,
est exposée quelquefois à des froids de 10 degrés (therm. de
Réauraur) ; elle ne produit guère ni l'olivier, ni le citron-
nier, ni les autres espèces de genre. Dans la seconde, qui
s'étend jusque Te rs le 42e parallèle, l'hiver est sans ôpreté;
l'oranger sauvage lui résiste, mais l'arbre qui porte les oran-
ges douces n y prospère point en pleine terre ; il en est do
même de l'olivier. L'un et l'autre réussit presque snn^^
culture dans la trosième zone qui s'étend jusqu'au delà du
40e parallèle, où les gelées sont rares. Knfin la dernière
zone, qui comprend la Sicile, éprouve un climat brûlant ;
le palmier, l'aloèa et îo figuier d'Inde y croissent, surtout
dans les plaines et sur les rivages do la Méditerranée.
506. Sol et Productions : Rien n'égale la fertilité de la
première région, qui occtpe toute la vallée du Pô ; elle pro-
duit une grande quantité de froment, devins, de soie, do
riz, de maïs, do cire, de miel, de châtaignes, etc. ; elle
abonde aussi en pâturages excellents. Dans la Lombardio,
on fait jusqu'à six fois dans une seule année la récolte du
fx^in. La seconde région a peu de prairies et peu de champs
de blé ; ses productions consistent en vins, en soie, en huilo,
et en fruits ; ses terres cultivées s'élèvent sur les pentes des
montagnes, en terrasses soutenues par des murs de gazon,
dont la verdure, sur laquelle se détachent les arbres chargi%
de fruits et le pâle olivier, donne aux coteaux l'aspect io
plus riant et le plus richo, La troisième région, que plu
sieurs parties malsaines ont fait appeler pays de mauvais
air, est couvert do vastes pâturages, de coteaux et de ver
gers. Dan» la dernière, outre les productions déjà nommées,
on cultive les oranges, les citrons, les figues, les amandes, l
coton, la canne à sucre, les bananes, etc.
507. Los richesses minérales de l'Italie consistent moin'
en substances métalliques qu'en dépôts de marbre, d'albâtre
do porphyre, en pierres fines, etc. La petite ville do Oarran,
dans la province do Massa et Carrare, possède des carrière^
de marbre qu'on exploite depuis 2,000 ans ; plus de 1,200
ouvriers y travaillent continuellement.
Phisienrs des sources minérales de l'Italie jouissent d'une grande
eélébrité.
ROTAUM* d'iTALIE,
197
''[*'> ':.;/
Le sol de la Lombardie et celui du Piémont abondent en coquilles,
fossiles, en ossements d'élans, de mastodontes, d'éléphants, de rhino-
C(T03 et d'autres grands quadrupèdes ; dans les collines des environs
(le Plaisance, on a découvert des os de cétacés (baleines et autres
fîrandg poissons).
Entre la Savoie et la Pranee, près du bourg des Échelles, on
tfi iive la montée de la Grotte: ce passage, anciennement très-diflS-
vpile, avait été pratiqué au travers dune montagne et sous une
(,'ivorne qu'on y voit enooro. La route actuelle, construite en 1670
(iMr <'hnrîes-Emmanncl, duc de Savoie, et embellie par Napoléon, est
pouf-étre le pins étonnant ouvrage de ce genre; l'imagination
'Veffraio à la vue des rochers qu'il a fallu percer ou faire sauter pen-
(iiiDt prés d'une derai-lioue, pour vaincre les obstacles quo la nature
opposait aux eflforts de l'industrie humaine.
1.03 animaux sauvages sont à peu près les mêmes qu'en France
et (Il Espagne. Le buffle est commun dans les parties méridionales,
où Ton trouve aussi des vipères et des aspics.
La race des moutons est très-belle ; les mulets sont les mieux
faits do l'Europe ; les chevaux napolitains sont estimés par leurs
formes et leur vigueur.
508. Commerce : Soie, grains, riz, vins, eaux-de-vie,
fruits, huile, fromage, cire, chanvre, peaux de moutons,
ih ips, toiles, tissus de laine et de soie, velours, étoffes d'or
tt d'argent, parfums, verrerie, quincaillerie, porcelaines,
savons, etc.
Le commerce extérieur est de £90,888,000, dont £48,600,000 à
1 exportation.
509. Population et religion : La population de Tltalio
et dos îles qui en dépendent était, en 1879, de 28,210,000
liîibitants. La religion est le catholicisme.
(■I
m
Plfiii
ROYAUME D'ITALIE.
510. Le royaume d'Italie embrasse toute la péninsule
italienne, moins la république de Saint-Marin, le plus petit
Hiit de l'Europe. Ce royaume comprend aussi la Sicile avec
les petites îles qui Tavoisinent, l'île d'Elbe et celle de Sar-
diigne. Son étendue est de 114,000 milles carrés.
511. Division : Au point de vue administratif, le
II
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s-.?r--
4WÊ
198 SARDAIGNB CONTINENTALE.
royaume d'Italie est divisé en 69 provinces, qui se subdi-
visent en 274 districts {circondari).
Les anciennes provinces, dont se compose la grande monarchie
italienne, forment pour nous la divisionla plus importante ; en Toici
le tableau.
Provinces. Ville». ■
Sardaigne continentale, ou Picmont.Turin, sur le Pô.
Ile de Sardaigne Oagliari, sur le golfe de Cagliari,
Lombardie , Milan, sur l'Olona.
Vcnétie Venise, sur l'Adriatique.
Duché de Parme Parme, sur la Parma
Duché d« Modcne <, Modène, sur la Voie Émilienne,
Grand-duché de Toscane Florence, sur l'Arno.
Romagne Ravenne, sur le Montone.
Les Marches Ancône, sur l'Adriali:iue,
Ij'Ombrie Pérouse, près du lac de Pcrouse,
ProTinces Napolitaines Naples, sur la baie de Naplcg.
La Sicile Palerme, sur la Méditerranée.
512. Capitale : Rome, depuis 1870 (No. 526.).
513. Gouvernement : Monarchie constitutionnelle.
Revenu, en 1882, £54,433,000. Dépenses, en 1882. £52,556,000,
Delte publique, en 1883, £44§,380,000,
Armée : L'armée sur pied de paix est de 200,000 hommes, et sur
pied de guerre 750,000.
Marine :La, marine comprend 89 bâtiments, dont 19 cuirassés,
Chemins de fer : La. longueur totale des voies ferrées^était en 1882,
de 5,484 millea Le réseau italien des chemins de fer se joint
au réseau français : lo. par la Corniche, entre Nice et Gênes ; 2o.
parlement Cénis, dont le percement commencé en 1860, s'est
terminé en 1871.
Comme les noms des anciennes divisions du royaume
d'Italie ne se sont pas eftacés, nous donnerons quelques
détails relatifs aux plus importantes d'entre elles.
SARDAIGNE CONTINENTALE.
614. La Sardaigne continentale renferme le Piémont et le terri-
toire de Gènes.
Villes principales : Turin, ancienne capitale du royaume de Sar-
daigne, puis d'Italie, située dAUfi une belle plaine sur le Pô, siège
Vr
LOMBARDIE.
199
d'une université, de plusieurs académies et de nombreuses sociétés
Bavantes, population, 207,000 habitants. Alexandrie, au confluent
du Tanaro et de la Bormida, une des plus fories places de l'Europe.
Prts de celte ville se trouve le village de Marengo, célèbre par la
grande victoire qae les Français y remportèrent sur les Autrichiens
eu 1800. Cônes, surnommée la Superbe, à cause de la magnificence
de ses palais, — autrefois république, — sa cathédrale, de structure
potbique, est entièrement revêtue et pavée de marbre blanc et noir;
patrie de Christophe Colomb. Pignerol, Suze, Novi, Tortono, Uoni,
Âlondovi, bavone, Montcnotte, Dcgo, Millesino, Novare, etc, célèbres
par les souvenirs historiques qui s y rattachent.
515. Ile de Sardaigne : Située au sud de la Corse; longue do
81 lieues, et large de 33 ; traversée du uord aa sud par des monta-
gnes ; climat tempéré, mais insalubre ; sol très-fertile en grains, eu
riz, en vins, en huile, eu oranges, en grenades, en coton, etc. ; vas-
tes forêts de châtaigniers, de lièges, etc. ; salines, mines de plomb,
do fer, d'argent, etc. Capitale, Cagliari, ville marithne avec un bon
port sur le golfe de 'Jagliari, siège d'un archevêché et d'une uni-
versité
(.1
LOMBARDIE.
fîmes, et sur
516. Milan (Mediolanum), capitale de la Lorabardie, ville manu-
facturière et tros-commer(;antG. Elle possède la plus magnifique
église de l'Italie après celle do Saint-Pierre de Rome, une université,
un observatoire, la bibliothèque Ambrosieune, des musées fort riches,
une école de beaux-arts, et un grand nombre de palais. Population,
262,000 habitants. Pavie ( Ticinum), sur le Tésin, ancienne capi-
tale des rois lombards, siège d'une université importante. Au
N.-O. de Pavie, est la petite ville de Magenta (Maxentia) où les
Autrichiens ont été vaincus par les Français et les Piémontais, le
4 juin 1859. — Bergame, Brescia, Côme, Crémone, villes commer-
çantes. Bergame est renommée par ses soieries, Brescia par ses
pistolets, Crémone par ses violons et autres instrumeuts i\ cordes.
I^a Bicoque, Cassano, Lcgnano, Lodi, Marignan, Castiglione, Lonato,
Agnadel, etc., rjlèbres dans l'histoire. La population de la Lom-
bardie est d'environ 3,200,000 habitants.
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200
VÉNÉTIE — ORAND-DUOHÉ DE TOSCANE.
VÉNÉTIE.
« s , TÏÏTT*!'
517. Villes : Vetrîse, autrefois république et la première puîgsancfi
maritime et commerçante du monde, bâtie sur pilotis au milieu de
la mer, et composée de plus de quatre-vingts petites îles, qui com-
muniquent entre elles au moyen do 360 ponts. Les canaux rem-
placent les rues, et les gondoles tiennent lieu de voitures. On
ndmire à, Venise la place Saint-Marc, le palais ducal, ancienne rési-
dence des doges, et surtout la basilique do vSaint-Marc, suporbc
temple, soutenu par 550 colonnes des marbres les plus précieux, et
pavé de jaspe et de porphyre. Lo portail de Saint-Marc supporto
les quatre fîimeux cbevaux de bronze, qui ont fait euecessivemcnt
l'ornement do (^orinthe, d'Athènes, de Roue, de Constantinople, de
Venise et de Paris. — Vérone, patrie de Pline l'ancien et de Cornélius
Kepos ; on y voit un amphithéâtre romain, bien conservé qui ])eut
contenir 22,000 personnes. Padone, qui existait 12 siècles avant
l'ère chrétienne ; patrie do Tite-Live et siège d'une grande univc r-
eitô. Bassano, Arcole, et Rivoli, consacrés par les victoires de
Bonaparte.
Les forteresses de Peschîera et de Mantoue sur le Mincio,celle3 de
Vérone et de Legnago, sur l'Adige, forment ce fameux quadrilatère
en dedans duquel les positions militaires autrichiennes étaient répu-
tées imprenables.
La population de la Vénétie est d'environ 3 milliona d'habitants.
618. Duché de Parme^ au sud du Pô, entre le duché de Modène :\
l'est et le royaume de Sardaigne à l'ouest ; capitale, Parme, ville
manufacturière, on y remarque 1© palais Parnèse, construit en
briques, qui renferme l'académie des beaux-arts, la bibliothèque, et
le plus my^z théâtre de l'Italie ; ville principale, Plaisance, qui tire
son nom de sa situation agréable- et dî la salubrité de son climat .
au-dessus de cette ville est le bourg df Campre-Moldo, près duquel
Annibal défît les Romains à la bataill ic la Trébie.
GRAND-DUCHÉ DE TOSCANE.
519. Capitale, Florence, surnommée V Athènes de l'Italie, capitale
du royaume d'Italie, depuis 1865 jusqu'à 1870, grande et belle vilK^
de 167,000 habitants, située an milieu do la riante vallée do l'Arno,
Elle est lo siège dVin archevêché et d'une université importante.
Elle renferme un observatoire, une école des beaux-arts, l'académie
de la Crusca, des bibliothèques, de riches musées de peinture et de
KOTAUMB DE NAPLES.
201
flculptnre, et des collections iaestimables d'antiquités grecqnes,
romaines, étrusques et égyptiennes. Parmi les nombreux monuments
que possède Florence, on admire la cathédrale dont Michel-Ange
disait qu'il no croyait pas qu'il fut possiblo d'en faire une plus belle ;
lo tombeau des Mcdicis ; le palais ducal, où l'on voit une superbe
collection do statues, de bas-reliefs, de tuble'xux, de pierres pré-
cieuses, connue dans toute l'Europe sous lo nom de galerie de
Florence. Florence est la patrie de Léon X, de Dante, de Bocace,
do Machiavel, d'Amcric Vc^puce et do Michel- Ange.
520. Villes principales : Livourne, grande ville maritime et com-
merciale ; ses savons, ses chapeaux de paille, ses ouvrages en
albûlre et en corail sont fort estimés. Pise, une des plus anciennes
villes de l'Italie ; on y remarque la tour penchée, haute de 190 pieds
et iaclinée de 15* h Thorizon, et le Campo-Santo, cimetière dont la
terre fut apportée de Jérusalem sur 60 galères par dos marins de
Pise, à l'époque de la 3me croisade. Pise est 1» patrie de QalKée.
Sienne, autrefois république, qui a plusieurs académies, uno uni-
Tersité, etc.
La population de la Toscane est d'environ 1,851,000 habitarts.
A trois lieues des côtes de la Toscane est l'île d'Elbe, célèbre par
ses mines de fer et d'aimant, ses carrières de marbre, et plus encore
par le séjour qu'y fit Napoléon en 1814.
ROYAUME DE NAPLES.
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■■, I
521. L'ancien royaume de Naples ou des Deux-Siciles
comprend toute la partie méridionale de l'Italie, la Sicile, les
îles Lipari et quelques autres îles peu considérables situées,
soit dans la Méditerranée, soit dans l'Adriatique. Il se
divisait en 15 provinces pour le royaume de Naples propre-
ment dit, et en 7 intendances pour la Sicile.
Capitale, Naples, dans une position admirable, sur une
baie de la Méditerranée. Population, 450,000 habitants.
II y a 200 églises, une académie des seienceo, une université et
liliisieurs collèges, une école des sourds-muets, de nombreux hôpi-
taux, des collections magnifiques de peintures, de sculptures et
d'antiquités, des manufactures de soieries, d'étoffes d'or et d'argent,
etc.
On vénère, dans la cathédrale, le sang de St. Janvier, qui, lors-
qu'on le place devant la tête du saint martyr, se liquéfie et bouil
loQue comme s'il venait d'être répandu.
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202
ROYAUME DE NAPLE8.
i ;
622. Dana les environs de Naples on remarque le mont Véaute;
les ruines d'Herculanum et de Pompeïa, englouties, l'an 79, par unu
éruption du Vésuve, et d'où l'on a retiré une infinité de monuments
précieux, de chefs-d'œuvre do peinture et de sculpture parfaitement
bien conservés, depuis dix-sept eictlos, si us des masses énormes de
lave ; la Solfatare, vallée qui vomit d'épaisses vapnurs imprégnées
de soufre et d'alun ; la grotte du Chien, doîi s'exhale le gaz acide
carbonique, qui asphyxie sur-'e-champ les animaux qu'on y ploi ge;
la grotte du Pouzzoles, longue de 363 toiises, creusée h travers lu
montagne du mCme nom ; le lac Averne, si connu des poètes ; le lac
Agnano, dont l'eau bouillonne toujours, sans chaleur ; l'Achcron,
qu'on peut traverser impunément depuis que Caron n'en est jihig
le batelier ; les bains de Néron ou de Baies, qui ont la chaleur de
l'eau bouillante, etc., etc.
On remarque encore: à l'ouest de Naples, lo tombeau de Virgile]
au nord, les ruines de Cumes, ou l'on voit le fameux antre de la
Sibylle.
623. Villes principales : Celles de la partie continentale sont :
Foggia, qui fait un bon commerce do grains ; Tarente, qui possùdo
de vastes salines ; Reggio, dont les environs produisent des figues
et des ananas excellents, et qui vend beaucoup d'essence de citrons,
d'oranges et de bergamottes ; Gaëte, ville forte et port de commerce.
Cette dernière ville, en 1848 et 1849, a servi de retraite à Pio IX,
forcé par la révolution de s'éloigner de Rome. En 1861, elle est
tombée au pouvoir des Picmontais, après un siège terrible, qui a
couvert de gloire le jeune roi de Naples François 1 1 .
524. Villes de la Sicile : Païenne, capitale, avec une population
de 220,000 habitants ; il y a un observatoire, d'où l'abbé Piazzi dé-
couvrit en 1801 la planète Cérès, une université, un vaste janliii
botanique, une belle cathédrale, etc. ; Messine, sur le détroit dont
elle porte le nom ; on y trouve les écueils autrefois tant redoutés
de Scylla et de Charybde ; c^tte ville fut bouleversée par un tremble-
inent de terre en 1783; Catane, au pied du mont Etna, souvent
ruinée par des éruptions et des secousses volcaniques ; il y a une
université et un couvent des chevaliers de Malte ; Trapani, port de
mer, qui exporte du sel, de la soude, du corail et de l'albâtre ; Syra-
cuse, bien déchue de ce qu'elle était autrefois ; presque tous ses édi-
fices et le quart de ses habitants périrent en 4 minutes de temps
par la secousse de tremblement de terre de 1693 ; on y voit la fa-
meuse prison appelée 1" Oreille do Denys, creusée dans le roc, et
tellement sonore que ce tyran pouvait entendre par une petite ouver-
ture tout ce que disaient les prisonniers, etc.
Population totale, environ 9,500,000 habitants.
525. Entre la Sicile et l'Afrique est l'île de Malte, puissamment
fortifiée de toutes parts, et cultivée avec le plus grand soin ; il y ;i
cependant si peu de terre végétale qu'on est obligé d'en apporter de
la Sicile, lorsqu'on veut y créer des jardins. Cette ile produit de?
oranges, des citroua, et d'autres fruits exqfuis, du coton, de 1 indigo,
ÉTATS DU PAPB.
203
du safran, du miel délicieux, etc. Le Tent du sud-est ou sirocco nuit
quelquefois à la végétation, mais lo climat est salubre. Population
de Malte et des deux petites îl s qui ravoisiuent, 149,000 habitants.
Malte fut cédée, en 1530. par Charles-Quint aux redoutables cho-
valiors do SaînI-Jcan do Jérusalem, que les Turcs venaient de chasser
dfl rile de Rhodes. Les Français s'en emparèrent en 1798, et les
Aiiglnis on 1800 ; elle est restée h c«tte dernière puissance.
ETATS DU PAPE.
.' (1
\M M
: antre de la
526. Les Etats de l'Église étaient bornés, au nord, ^
l'est et au bud. par le royaume d'Italie ; à l'ouest par la
Méditerranée.
En 1870, les États de l'Église ne se composaient plus que du
patrimoine de St. Pierre. La révolution de 1860 en avait détaché la
[{omagno, les Marches et lOmbrie, pour les annexer au royaume
d Ilalie, et avait ainsi fait perdre au Pape les 5;7 do ses États, et
les 4^5 de ses sujets. Les possessions du Saint-Siège n'avaient i)lu3
que 500 lieues carrées. La France envoya alors des troupes h Rome,
pour garder les États de l'Église contre les agressions ultérieures do
la révolution. Mais lorsque, à l'occasion de la guerre franco-prus-
sienne en 1870, la garnison française quitta I^ome, Victor-Emmanuel
envahit les États pontificaux, s'en empara, et fit de Rome la capi-
tale de son royaume. Depuis cette cpoquv'^, le Pape a cessé d'être
souverain temporel. (Voir No. 601).
627. Les États du Pape comprenaient cinq provinces ou
légations : Rome, Viterbe, Civitta-Vecchia, Velletrie, Prosinone.
528. Capitale, Rome, sur le Tibre, la plus célèbre ville
de l'univers, dont elle fut autrefois maîtresse, la plus riche
<3ncore en monuments antiques, en chefs-d'œuvre d'architec-
ture, de peinture, de sculpture, etc. ; ié.sidcnce du souverain
Pontife, et capitale du royaume d'Italie. Elle fut fondée par
llomuîus, l'an 753 avant J.C. On assure que sous lo règne
de Néron, elle contenait 4,000,000 d'habitants. Depuis
cette époque, elle a été saccagée jusqu'à 5 fois, par les Goths,
les Vandales, les Hérules, Totila, et enfin par le connétable
de Bourbon, en 1526. Sa population est d'rnviron 300,000
habitciats.
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204
ÉTAT8 DU PAPE.
I
Panni les monuments antiqriea de Rome, on peat citer le Pan-
théon; le (lolisôe ou amphithéâtre Flavien, qui pouvait conlonir
100,000 personnes; le tombeau d'Adrien (aujourd'hui le Cluttiu
St.-Ange) ; les arcs do triomphe de Titus, de Dioclétien, et do Car-
racalla ; la colonne Trajane et l'Antonine ; loa aqueducs, les obô.
lisqucs, etc.
Parmi les édifices modernes, il faut placer au premier rang h
basilique de vSt. Pierre, la plus vaste et la plus magnifique èglisodu
monde ; la fa<;ado a 370 pieds de large et 149 do haut ; les colonnes
qui la décoiont ont 8 pieds et un quart do diamètre et 86 do \nu-
tour ; la longueur do la basilique est do 575 pieds, sa largeur, dins
la croisée, do 417 ; la nef d» milieu a 82 pieds do large et 142 do
haut, y compris la voûte ; !o superbe baldaquin qui couronne lu
maître-autel, est élevé de 86 pieds; il est appuyé sur quatre colon-
nes de bronze doré ; quatre piliers dont la circonférence est do 208
pieds, et dont l'élévation est do 166, supportent le dômo, qui lui-
même a 155 pieds de hauteur jusqu'à la lanterne et 130 do diamù-
Iro ; la hauteur totale du dôme au-dessus du pav6 de l'église, est i
l'intérieur de 321 pieds, à l'extérieur, jusqu'au sommet do la croii,
de 424.
A la suite de ce temple auguste, regardé comme le chef-d'œuvre
de l'architecture tant ancienne que moderne, ou peut citer les b isili-
quea de Saint-Jean-de-Latr .n, de Ste.-Marie-Majeure, de Saint-Lim.
rent, etc. ; le palais du Vatican, qui contient une riche bibliothèque,
une collection prodigieuse do manuscrits, de tableaux, de statues, et
d'antiquités ; il est la résidence du Souverain-Pontife ; le palais
Quirinal ou de Monle-Cavallo; le Capitole, le palais Parnôso et
beaucoup d'autres ; les places publiques, les fontaines, les porteSjCtc.
Rome possède une université, un observatoire, plusieurs écoles des
beaux-arts, un grand nombre do sociétés savantes, de bibliothèques
publiques, de musées, de galeries de tableaux, d'ateliers de peinture
et de sculpture ; des manufactures de soieries, do velours, do drapa,
do chapeaux, de gants, de liqueurs spiritueuses, de parfums, de
fieurs artificielles, de bijouteries, do cuir, de parchemin, etc,
629. Villes principales : Oivitta-Vecchia {CeniumCellse), place
forte, port important, sur la Méditerranée ; Viterbe, commerce eu
blés, vins excellents, manufacture de verroterie ; "Velletrio, patrie
d'Auguste ; beaux édifices, antiquités ; Tivoli [Tibur), dans mio
situation délicieuse sur le Tévérone [Anio)^ qui y forme do pittor 's-
ques cascades ; Krascati iTusculum)^ remarquable par ses villa.^ et
les ruines de la maison do Gicéron ; Ostio, à l'embouchure du Tibre,
ville fameuse du temps des Romains.
530. Popuïntion: Avant leur annexion au royaume d'Itnlie
(1870), les Etats de l'Eglise avaient une population d'environ 700,-
000 habitants.
Avant la spoliation de la plus grande partie des Etats de l'Eglise
par le roi de Sardaigne, le Pape avait plus de 3 millions de sujets,
(No 626.)
531. Gouvernement: Monarchie élective. Le Pape est élu par
les cardinaux.
TURQUIE D*EUR0P1.
RÉPUBLIQUE DE SAINT-MATITN.
205
532. La république do Saint-Marin, cnclavdc dans \o
royaume d'Italie, occupe un tcriitoiro d'environ 4 lieuea
carrdcs, près du p;ol(e do Venise. Ses produits consistent en
vins, principal aliment do son commerce. Ce petit dtnt, l'un
des plus anciens de rKurope, existe depuis 14 siècles.
Population, 8,000 habitants.
M,
TURQUIE D'EUROPE.
533. D'après les délimitations fixées par le traité de
Bc^rlin et en comprenant les provinces cédées virtuellement
à rAutriche-Hongrie, la Turquie d'Europe est maintenant
bornée au nord-ouest et au nord par le Monténéii;ro, rAu-
triche-Hongrie, la Serbie, la Roumanie et la Russie ; à
l'est, par la mer Noire et le détroit de Constantinople ; au
sud, par la mer de Marmara, le détroit des Dardanelles,
l'Archipel et la Grèce ; à l'ouest par la Méditerranée et
l'Adriatique. Son étendue se trouve ainsi de 115.289
milles carrés, avec une population totale de 8,631,000
habitants.
Le traité de Berlin stipule que la Bulgarie et la noumélie Orien-
takf tout en étant sous la suzeraineté du sultan auront chacune un
gouvernement distinct, ces provinces sont érigées en principautés
semi-indépendantes ; la Bosnie, Vllerzégocine et Novi-Bazar pas-
sent virtuellement ù rAutriche-Hongrie, qui les occupe et les ad-
ministre ; la Roumanie^ la Serbie et le Monlénégro, sont reconnus
états indépendants.
534. Les divisions civiles de la Turquie comprennent au-
jourd'hui deui: provinces, V Albanie, qui répond à l'ancienne
Illyrie et à l'Epire, la Roumélie^ qui comprend les anciens
pays de la Thrace, la Macédoine, la Thessalie et une partie
de la Grèce.
Divisions civiles : La Turquie est divisée civilement en 4 èyalels
ou gouvernements généraux, lesquels se sublivisent en Lii^as ou
provinces Les éyalets sont administrés chacun par un vali ou
gouverneur, et les llvas par mi Kaïmakau ou lieutenant-gouver-
neur.
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TURQUiE d'bDROPB.
La^Bulgarie et la Rouinëlio orientale sont des provinocH
triliutuircsgouver'ido» pur dcspriuocs fcudataires du Sultan.
535. MontagneSj eto : La ohaîiic do rHémus ou des
monts Btlkans, quicst une oontinuation doH Alpes, traverse
la Turquie depuis la ('roatie jusqu'aux bords de la mer
Noire ; elle se rattache aux montagnes de la Transylvanie;
vers le milieu do cette chaîne s'en élève une seconde, qui,
ti'dtoudant au sud, donne naissance à toutes les montagnes
de la Qrèce propre et de l'Archipel, telles que l'Olympe, le
Pinde, le Parnasse, TAthos, etc. En général, si Ton excepte
la partie du nord, qui renferme de vastes plaines, le sol do
la Turquie d'Europe est très montagneux. Les rivières sont
le Danube et ses affluents; la Maritza et le Vardar, qui ao
jettent dans l'Archipel ; le Drin, qui se jette dans l'Adria-
tique, etc.
Les cètea sont entrecoupées de baies, de fçolfes et de détroits of-
frant raille facilités à la navigation et au comtaerce, et que les Turcs
négligent de mettre à profit.
Lacs : Le lac Rassein, près des bouches du Danube, le plus grand
lac de la Turquie ; le lac Scutari, au sud du Monténégro ; le lac
Takbinos, qui se décharge par le Strouma ou le Grand-Karasou,
dans le golfe d'Orfano.
536. Climat et productions : Le climat est doux, quoi-
qu'il y ait quelquefois en Moldavie des froids de 20 degrés.
Les productions de la Turquie d'Europe, aussi riche qu'elle
est mal cultivée, . "^t toutes celles de l'Italie sous les mêmes
latitudes, mais l'olivier et l'oranger ne prospèrent, au nord
du 40e parallèle, que dans les parties basses et sur les côtes
maritimes.
Le tabac et le coton sont les principales productions de la Macé-
doine et du nord de la Grèce. La vigne est cultivée partout; les
arbres fruitiers abondent dans la vallée du Danube. Il y a d'impor-
tantes salines, des mines de fer et de cuivre ; celles d'or et d'argent
ne sont point exploitées. On élève en Turquie beaucoup de chevaux,
de bœufs, de moutons, de chèvres et d'abeilles. Les unes et les
mulets ne sont guère moins beaux ici qu'en Italie.
La Valachie produit une cire verte, ouvrage d'une espèce d'abeil-
les ordinaires ; les bougies qu on fait de cette cire exhalent, ea
brûlant, un parfum des plus agréables.
537. Commerce : Soie, céréales, vins, laines, coton ; or,
argent, pierres précieuses, qui viennent de l'Asie ; cire, miel,
maroquins, tapis, mousselines, crêpes, gazes, étoffes de soie
et de coton, armes blanches, armes à feu, cuivre, pelleteries,
crin de chameau, drogues, épiceries, etc., eto.
k ^ ''
TUUQUIB D EUROPE.
207
L'industrie et le cotnmiTce intôrieiir (]e lu Turquie sont presque
excliiMivement entre le^ rnitina des Grecs, des Arméniens et des Juifs.
Le commerce extérieur 3e fait l«i plut) souvent sur des vaidseuux
étrangers.
538. Capitale, CoNSTANTiNOPLE, que les Turcs appellent
Stamboul^ éltvde Hur remplaoemout de raDoicnno Byzauoe,
par Constantin, qui lui donna son nom et y transporta, vers
l'un 330, le siègo do 1 onipiro romain. Cette ville, dont on
ne peut se lasser d'admirer le site et les environs, occupe
un promontoire trianj^ulaire part:i<j;ë en 7 collines; sa circon-
férence est d(î 9,800 toises ; son vaste et magnifique port
offre un asile sûr à plus de 1,200 vaisseaux. Population,
environ 700,000 habitants.
Ceux qui ne sont point niumlinam, ou maliomôliris, ne peuvent
habiter la ville. Les Francs (Kuroptens) résident dans le faubourg
de Péra. Celui de Oulatii est le quartier des commerçants. Les
édifict's les plus remarquables soni l'église de Sdinlf-Snphie, bâtie
par Justinien, et qui fut convertie en mosquée par Maliotnet II ; le
Serait ou palais du Grand-Seigneur. Couslantinople renfertuo 344
mosquées, près de 40 bibliothèques, plusieurs imprimeries, beaucoup
de mc/Uebs, (écoles primaires) et de niédresse/is (collèges).
" Il est difficile d'exprimer les sensations diverses rju'on éprouve
à la première vue de cette grande ville. Ha position élevée, le mé-
lange d'arbres, de maisons, de dômes et de minarets qu'elle présente,
l'entrée majestueuse du Bosphore couvert de caïks (petites chaloupes),
le magnifique port, environné des faubourgs de Galéta, de Péra,
d'Éyoub ; la grande ville de Scutari, qui s'élève vis-à-vis ; les collines
verdoyantes qui se succèdent en arrière ; la Propontide avec ses îles
riantes ; plus loin, le mont Olympe, couvert de neige; paitout les
champs variés et fertiles de l'Asie et de l'Europe : tout cet ensemble
présente dans le môme instant une foule de tableaux ravissants. Mais
aussitôt que l'on est entré dans l'intérieur de la capitale, on passe
rapidement de la première impression d'admiration à une seconde de
surprise et de désenchantement, dette grande ville n'est qu'un amas
de baraques turques ; les rues étroites, irréguliôres, mal pavées, sont
bordées de petites maisons basses, mesquines, construites eu terre
et en bois. " (Mal le- Brun.)
639. Villes principales : Andrinople, sur la Maritza, seconde ville
de la Turquie, elle fut la résidence des sultans jusqu'à la prise de
Constantinople, son commerce consiste surtout en vins et en laines ;
•Salonique, dont le port est le meilleur et le plus fréquenté après
celui de Constantinople ; Sophia, ville principale de laBiilgari',
sur la route de Belgrade à Constantinople ; Schoiunla, et Wid liu,
forteresses importantes dans la môme province; Scutari ou Scodra,
ville forte de 35,000 habitants ; évôchô grec, fabriques d'armes ;
Prisrend, autre ville forte de 46,000 habitants ; Monastir, (40,000
habitants) dans la lioumélie ; Larisse, ville riche et florissante ;
archevêché grec.
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208
TURQUIE B'BUROPl.
640. Population, 7,305,000 âmes, composée de Turcs, de
Grecs, d'Albanais, de Serbes, de Bosniens, de Bulgares, de
Valaques, de Moldaves, de Juifs, de Tziganes ou Bohémiens,
etc. Sur ce nombre, 1,000,000 appartiennent à la raoe ot-
tomane.
La population totale de l'empire ottoman, y compris les provinces
asiatiques, les îles turques de l'Egypte, s'élève à 42,000,000 d'habi-
tants, dont Ti millions en Europe, 16 millions en Asie et 17 millions
en Afrique.
Religions : Les religions de la Turquie sont : l'islamisme ou le
mahométisme, qui est la religion de l'état ; le catholicisme, le chris-
tianisme grec ou schismatique et le judaïsme. Les deux dixièmes
de la population appartiennent au schisme grec.
Année et Marine: L'armée comptait en 1882 : 350,000 hominos,
en y comprenant les réserves, les troupes auz'lîaires et les troupes
irrégulières. La marine militaire comptait à la même époque 78
bâtiments à vapeur, dont 16 cuirassés.
541. Gouvernement: Les Turcs sont gouvernés par un
empereur qu'on appelle Sultan ou Grand-Seigneur. Le gou-
vernement est une monarchie absolue. Le conseil d'état du
Souverain se nomme Divan j sa cour, la Sublime Porte j
son palais, le Sérail ; le Harem est l'habitation de ses fem-
mes. Ses deux principaux ministres sont le Grand- Vizir, qui
le représente partout, et le Muphti, qui est le chef de la re-
ligion et l'interprète suprême de la loi. Le Reis-Eifendi
dirige les relations extérieures ; le Capitan-Paoha est le
commandant en chef des forces navales. Les gouverneurs
des provinces se nomment Pachas, Ils font porter pour
insignes de leur pouvoir des queues de cheval attachées à
un gonfalon. Le nombre des queues indique l'étendue de
leur autorité.
Revenu, an 1883, £16,100,000. Dépenses, £12,000,000.
Depuis 1839, époque où le Sultan Mahmoud est monté sur le trône,
la Turquie est entrée dans les voies de la civilisation. L'administra-
tion a été formée sur d'autres bases et ressemble à celle des états de
l'Europe. L'instruction publique y a été organisée sur un pied qui
peut faire honte i\ certains pays qui se targuent de leurs progrès et
de leur civilisation Elle est divisée en primaire, secondaire et supé-
rieuie. L'instruction est obligatoire pour tous les enfants ugôs de
six ans. Gonstactinople, à lui seul, possède 400 écoles. Il y a des
écoles normales, de méde«^.ine, de navigation, de génie, d'agri-
culture ; des écoles militaires, d'artillerie, et de médecine vété-
rinaire. La Turquie a aussi une presse périodique qui publie plus de
80 journani;.
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TURQUIE D'BUROPK.
209
BOSNIE ET HERZÉGOVINE.
543. La Bosnie, l'Herzégovine et le district ou sanjak de Novi-
Bazar, formaient des provinces de la Turquie d'Europe; en vertu
du traité de Berlin (1878) elles sont maintenant occupées et admi-
nistrées par l'Autriche-Hongrie, qui n'en a pas cependant la posses-
sion formelle. Capila/e, Sbrajrvo ou iiosna-Séraî (22,000 h.),
dans la Bosnie, il y a des fabriques très étendues d'armes ù feu et
d'orfèvrerie. Populalion el étendue: La Bosnie et l'Herzégovine,
comptaient en 1879, 1,158,000 habitants, sur nne superficie deitviron
2'/,000 uiilles carrés ; Novi-Bazar, à la môme date, avait 168,000
habitants, sur une étendue de 3,552 milles cr^rés.
' ROUMANIE.
543. La Roumanie, ou Principautés- Unies de Valachie et de
Moldavie, est bornée au nord et au nord-ouest, par les Oarpathes,
qui la séparent de l'Autriche ; à l'est par le Pruth, qui la sépare de la
Russie ; au sud et à l'ouest, par le Danube, qui la sépare de la
Tirrquie et de la Serbie. Superficie, 48,307 milles carrés. La Rou-
manie est un pays de plaines légèrement ondulées et s'abaissant
graduellement depuis les Garpathes jusqu'au Danube. Elle est ar-
rosée par le Danube et ses affluents gauche,}, le Schyl, l'Aluta, la
Jalomitza, le Séreth et le Pruth Villes principales : Bukharest,
capitale, (221,000 h.), dans la Valachie, ville forte et très com-
merçante ; Jassi, ancienne capitale de la Moldavie, Ismaët, Galalz,
Braëlaf etc.
Population^ 6,376,000 habitants, professant la religion grecque,
et parlant une langue dérivée du latin.
Gouvernement monarchique constitutionnel,
SERBIE ET MONTÉNÉGRO.
644. La Serbik est située sur la rive droite du Danube, entre la
Bulgarie et la Bosnie. Sillonnée par les ramifications des Balkans,
arrosée par le Danube et ses affluents, la Drina, et la Morava. Riche
en bestiaux, on mines et en forêts.
Capitale^ Bblqrade (30,000 h.), célèbre dans les annales de la
guerre, principal entrepôt pour l'Allemagne et la Hongrie d'un
côté, pour Constantinople et Salonîque de l'autre.
Population, en 1883. 1,820,000 habitants, sur une superficie de
18,800 milles carrés. La religion est le schisme grec.
Gouvernement monarchique constitutionnel.
644 bis. Le Monténégro (mont noir), est située entre Ja Bosnie
et la Roumélie. C'est un plateau accidenté couvert en partie de
tbrôta. L'indépendance du Monténégro a été récemment reconnue
par la Turquie. Capitale. CaTTiONè (1,400 h.)
Population, 245,000 habitants, professant le schisme grec, à
l'eiception de 16,000 catholiques et 10,000 mahométans.
Gouvernement, monarebie limité«.
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ORÊOB.
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GRECE.
(Royaume des Hellônea.)
545. Le royaume de Grèce, situé au sud de la Turquie,
comprend la^Livadie, ou les pays anciennement connus soua
les noms d Etolie, de Phocidc, de Béotie et d'Attique ; la
pref'qu'ile de Morée ; (ancienne Péloponèse) ; l'île de Ndgre-
pont, (ancif^no Enbée) ; enfin les îlos Oyclades et les îles
lonieunes. Sa superficie est de 19,941 milles carrés.
Les Grecs secouèrent le joug des Turcs en 1820. La laite
opiniâtre et sanglante qu'ils eurent à soutenir, ne s'est terminée
qu'en 1829, par l'intervention de 1" Angleterre, de la France et do la
Russie. A cette époque, leur indépendance fut admise par la Porte
et par les autres états europ ens. Ils élurent pour roi, en 1832,
Othon 1er, fils du roi do Bavière. En 1862, une révolution a ren-
versé du trône Othon 1er, etamis à sa place en 1863 un prince danois,
Georges I, qui règne aujourd'hui.
646. Divisions : Le royaume de Grèce se divise civilement en 13
Nomes (Nomoi) ou nomarchies (départements), subdivisés en 59
Eparchies ; les lies Ioniennes non-comprises. En voici les noms :
Acamanie et Étolie, Phocide et Locride, Attique et Bèotie, Argolide
et Corinthie, Achaïe et Élide, Arcadie, Messénio, Laconie, Eubce et
Sporades, Cyclades, Carfou, Zante, Céphalonie.
547. Montagnes, etc. : La Grèce est généralement mon-
tagneuse. On y trouve, comme en Italie, toutes les yariétés
des climats et des productions (Nos. 508 et 509), suivant
la diversité des niveaux.
Quelques sommités conservent la neige durant toute l'année,
tandis que les parties basses et les îles voient mûrir le riz, le maïs, le
coton, les olives, les oranges, les ananas, en un mot toutes les pro-
ductions do la Sicile et de la péninsule espagnole. La température
des îles est plus égale que celle du continent. Plusieurs localités
sont exposées au sirocco, dont le souffle est quelquefois pestilentiel.
Après les céréale^, les plus importants objets de culture sont la
vigne, l'olivier, le mûrier et le cotonnier. Il y a des mines d'or,
d'argent, de fer, de plomb, d'étain, etc. ; de riches pât'^^ .ges ; des
troupeaux nombreux de moutons d'une très-belle laine, et une
grande abondance de gibier et de poisson.
Le miel de l' Attique a été de tout temps renommé, ainsi que le
raisin de Corinthe et de quelques autres endroits.
Les marbres de l'ile de Paros sont célèbres par leur éclat et leur
extrême blancheur. Les anciens sculpteurs les ont employés de
préférence i\ tous les autres.
548. Commerce : Vins, huile d'olive, coton, soie, oéréales,
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ORiOE.
211
raisin de Corinthe, figues, oranges, citrons, laines, miel,
fromage, etc.
Le commerce extérieur est d'environ £6,500,000, dont 3 millions
s\ l'exportation.
549. Capitale : Athènes, située près de la mer, entre les deux ruis-
seaux de rilissua et du Céphise, au-dessous du rocher do l'Acropole,
qui formait autrefois sa citadelle. Elle est do toutes les villes de la
(îrùce celle qui fut jadis la plus célèbre par la culture des sciences
et des letties, par ses arts, ses moDuments et les grands hommes qui
l'illustrèrent. D'est la patrie de Solon, do Miltiade, do Théraistocle,
d'Aristide, de Périclès, d'Alcibiade, etc. Il ne reste plus do son
antique grandeur quo des souvenirs, et de belles ruines ; or> "dmire
le pôristylo du Parthcnon, le temple de Thésée, converti eu musée
dautiquités, les Propylées, vaste portique par lequel on entrait
dans l'Acropole, les restes imposants du temple de Jupiter Olympien,
(lu temple de la Victoire sans ailes, etc. Athènes possède une
université, e* une école française créée e i 184<i l'ooulation, 63,000
habitiint?,
Villea vrincipales : Lépante qui donne son nom au golfe dans
lequel Don Juan d'Autriche remporta sur la flotte turque une vic-
toire fameuse, en 1571 {a); Missoloughi, célèbre par la défense
héroïque des Grecs en 1826 ; Napoli-de-Ilomanie, l'une des places,
les plus importantes de la Morée, le comte Capo d Istria, premier
président de la Grèce, y fut assassiné le 9 octobre 1831 ; Mistra,
près de l'ancienne Sparte j Napoli-de-Malvoisie, connue par ses vins ;
Navarin, où les flottes combinées de l'Angleterre, de 1". France et
<lo la Russie, défirent, en 1327, la flotte lurco-égyptienne ; Fatras,
ville très-commergante ; C'orinthe, autrefois si célèbre, et encore le
boulevard du Péloponèse, etc.
550. Population, 1,680,000 habitants, composée do grocs,
fichismatiques, de catholiques, d'arméniens et de juifs ; les
premiers sont eu beaucoup plus grand nombre.
551. Gouvernement : Monarchie constitutionnelle.
Année, environ 30,000 hommes, il/armf^, environ 18 bâtiments,
dont 2 cuirassés. Marine marchande, environ 6,790 bâtiments.
Revenu, environ $8,000,000. Défenses, $11,000 000. Ddte,^1Q,'
^00,000
652. Curiosités naturelles : lo. Le labyrinthe de Gortyne dans
l'île de Candie (Crête). C'est un vaste antre, qui, par mille détours
semblables à des rues souterraines, s'étend sous une colline située
au pied du mont Ida. Parmi une infinité de routes qui so mènent
qu'à des recoins, il se trouve une allée principale, longue d'environ
1,200 pas ; elle est haute de 7 à 8 pieds, lambriHsée d'une couche
de rochers horizontale et toute plate. Le pavé est uni. Les murailles
sont taillées à plomb ou construites de pierres qu'on a entassées les
{a) C'est de ce momiûitque date la décadente de l'empire ottoman, qui
••ra probablement avant peu englobé dans la Russi».
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unes sur les antres. Vers le milieu de l'ftllôe, il j a mi endroit où il
faut marcher h quatre pattes pendant l'espace de 100 pas. Enflu on
arrive à une grande et belle salle située au fond du labyrinthe. 2o.
La grotte d'Antiparos, dans l'île de ce nom. On n'aperçoit en y
entrant qu'une caverne rustique ordinaire : mais bientôt dea préci-
pices horribles se présentent, on s'y glisse au moyen d'un câble, on
sy coule sur le dos le long des rochers, on franchit sur des échelles
leurs soml)rcs ouvertures. Il y a 300 brasses de profondeur depuis
la surface de la terre jusqu'à la grotte, qui paraît avoir 40 brasses
do hauteur sur 50 de largeur ; elle est remplie des plus belles stalag-
mites 4u monde.
^si.
ILESIONKiNNES.
563. Ces îles situées srrr la côte occidentale de la Grèce, après
avoir été successivement soumises aux Vénitiens, aux Russes et aux
Français, ont été réunies, en 1816, en confédération, sous le nom
do République Septinsulaire ou des Sept-IleSy et placées sous le pro-
tectorat politique et militaire de la Grande-Bretagne. En 1864,
l'Angleterre les a cédées à la Grèce, à laquelle elles sont réunies
Leurs noms modernes sont Corfou, Paxo, Sainte-Maure, Céphalonie,
Téachî (ancienne Ithaque), Zau te et Cérigo. Placées sous l'influence
des zéphyrs doux et pluvieux, elles jouissent d'un long printemps et
d'un été modéré ; les vents y amènent des changements subits do
température. Le sol est généralement rocailleux et aride ; aais oîi
il se trouve un peu de terre, les oliviers, les citronniers, les orangers,
les figuiers, étalent sans interruption leurs fruits, leurs fleurs et leurs
feuillages. On fait dans plusieurs endroits la vendange quatre fois
l'année, et l'on cueille des roses et des giroflées en abondance fl.u
cœur de l'hiver. Les articles de commerce sont h peu près les mcmoa
ici qu'en Grèce. Corfou, ville très-bien fortifiée, siège d'un métro-
politain grec et d'un archevêque catholique. La ville de Zante, dans
l'île de ce nom, est la plus grande et la mieux bâtie. Les Ionien:^
sont partagés en noblesse, en bourgeoisie, et en cultivateurs. La reli-
gion grecque domine. Population, environ 220,000 habitants.
APPENDICE
ALSACE LORRAINE. (Allemagne.)
(Reichsland ou Province impériale.)
Cetto provtnoe. qui appartenait autrefois à la France, a 6\A c^dée à
l'AIleiuaBno en 1871. La constitution allemande y a été introduite le
1er juin 1874. , ^ .
L'Alsace-Lorraine est administrée par un gouverneur général, appelé
Statthalter,
Population, {Qn 1880,) 1,566,670 habitants.
Lorraine : 1,218,4(38 catholiques, 305,167 prot,estant8,èt39,278 juifs. D'après
un estimé officiel, 300,000 sont d'origine française et 1,350,000 d'origine
allemande. . ^ . .- .
Les trois principales villes do l'Alsaco-Lorrame eont: Stranttxmrg
104.471 h. ). Met» (53 131 h .). Mulhouse (68,140 h . ).
Cf-st un pays vignoble. Il a produit, en 1880, pour Xl,598,730. ^
Chtmins cU/tr^ en 1883, 801 milleB. Revtnu : JE1,95U,690. DOU: iSl,84S,a6(L,
-■■^.X
ASIE.
213
ASIE.
) ; nais ou
554. L'Asie, la plus grande des cinq parties du monde,
nst bornée au nord, par la mer Glaciale ; à l'est, par l'océan
Pacifique ; au sud, p:ir la mer des Indes ; à l'ouest, par la
mer Rouge, le Canal de Suez, la Méditerranée, l'Archipel,
la mer de Marmara, la mer Noire, le Caucase, la mer Cas-
pienne, le fleuve Oural, les monts Ourals et le fleuve Krira.
Sa longueur depuis le détroit de Bab-el-Mandeb, à l'entrée
de la mer Rouga, jusqu'à celui de Behring, est de 2,500
lieues ; sa largeur, depuis le détroit de Malacca, à l'extrémité
de rindo-Chine, jusqu'au cap Sévéro-Tostotchnoï, dans la
mer Glaciale, est de 1,900 lieues.
555. De toutes les parties du monde, l'Asie est la plus
intéressante par les souvenirs historiques. C'est là que
l'homme fut créé ; c'est là que vécurent les patriarches et
que la loi fut donnée à Moïse ; c'est là que se formèrent
les premiers et les plus vastes empires ; c'est là que les arts
et les sciences furent d'abord cultivés ; c'est de là que sorti-
rent les colonies qui ont successivement peuplé l'Afrique,
l'Europe, l'Amérique et l'Océanie. Enfin, c'est en Asie que
le divin fondateur du Christianisme est né, qu'il a prêché
fion évangile, et qu'il est mort pour le salut de l'univers.
556. On trouve en Asie les productions les plus admira-
bles et les plus précieuses qu'offrent les trois règnes de la
nature ; de vastes régions d'une beauté et d'une fertilité
vraiment incomparables ; des fleuves qui rivalisent presque
avec ceux de notre Amérique ; les montagnes et les plaines
les plus élevées du globe.
Malheureusement cette terre fortunée qu'habite une moitiû de la
race humtUnc, est plongée depuis bien des siècles dans une iguorance
profonde des vraies principes religieux, moraux et politiques. Le
polythéisme sous div3rse3 formes est la croyance la plus commune ;
les mœurs sont dissolues, Iqh lois civiles eu petit nombre et souvent
absurdes, bizarres, ou cruelles ; la forme imparfaite des gouverne-
ments eat le monarchique absolu, ou plutôt le despotique, qui ne
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214
ASIE.
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connaît d'antro frcîn quo la force, excepté lea peuples nomades dn
centre et de l'occident, qui suivent une espèce de régime féodal (a).
On peut dire des nattions asiatiques, surtout des habitants de la
Chine et de l'Inde, que 1 immutabilité est devenue leur caractère.
DIVISIONS PRINCIPALES DE L'ASIE.
557. L'Asio pont ro diviser en douze parties principales ;
savoir : au nord, la Sibérie ; au contre et à l'est, reinpiro
Chinois et celui du Japon; au sud, l'Indo Chine ou la
presquHle au-delà du Gange, et l'Hindoustan ou l'Inde, ou
presqu'île en-deça du Gange ; à l'ouest, le Béloutchistan, lo
Caboul ou Afghanistan, la Tartarie Indépendante ou Tur
kestan, la Perse, l'Arabie, les pays Caucasiens et la Tur-
quie d'Asie.
558. Mers extérieures : L'océan Glacial arctique ; le
Grand océan ou la mer Pacifique, qui forme à l'est de
l'Asie plusieurs mers déjà indiquées (page IX) ; la mer des
Indes. La mer do la Chine et le détroit do Malacca sépa-
rent l'Asie de TOcéanie.
Mers inlcrieures : La mer Caspienne, la mer Noire, la
mer de Marmara, la Méditerranée y compris l'Archipel, et
la mer Ilouge appelée aussi golfe Arabique.
559. Golfes: Ceux de Karact d'Obi à rembouchure des
fleuves du même nom; celui d'Anadyr, formé parla mer
de Behring; celui de Pe-tchi-li, formé parla mer Jaune;
ceux de Tonquin et de Siam, formés par la mer de la
Chine ; ceux de Bengale et d'Oman, formés par la mer des
Indes ; lo golfe Persique, ou la mer Verte, et Iq golfe
Arabique, ou la mer Rouge, formés par le golfe d'Oman,
etc.
560. Détroits : Celui de Behring, entre l'Asie et l'Amé-
rique ; la Manche de Tartarie et le détroit de la Pérouse,
qui joignent la mer d'Okhotsk à celle du Japon; le détroit
de Corée, entre la Chine et le Japon ; celui de Malacca,
entre l'Indo-Chine et l'Océanie ; celui dOrmus, entre le
golfe d'Omiuz et le golfî Persique ; celui de Bab-el-Mandcb,
(a) Voir, pour le gouvornoment chinois, No. 603.
X
Ain.
215
entre la mer d'Oman et la mer Rouge ; ceux des Darda-
nelles, de CoDBtantinople, etc.
561. Iles: Les îles Liakov, ou la Nouvelle-Sibérie, dans
la mer Glaciale ; les Kouriles, entre la mer d'OK'iotsk et
le Grand océan ; l'île de Seghalien ou Tarrakaï, séparée du
continent, par la Manobe de Tartario ; les îles du Japon,
entre le Grand océan et la mor du Japon ; les îles Lidou-
Kiéou, au sud des précédentes; Tîlo Formoae, sépîiréo de
la Cbine par le canal Formoso ; l'île Haïnan, à l'entrée du
f.'olfe de Tonquin ; les îles Mcrghiï, Andaman et Nicobar,
dans le golfe de Bengale ; l'île do Ceylan, séparée de l'Inde
par le golfe do Manaar; les Maldives et les Laqucdives, à
l'ouest de la précédente ; l'île de Chypre, dans la Médi-
terranée ; les îles de Rhodes, de Cos, de Samos, de Scio,
de Mételin (ancienne Lesbos), etc., dans l'Archipel, etc., etc.
562. Presqu'îles : Il y en a quatre grandes : l'Indo-Chine,
l'Hindoustan, l'Arabie, l'Anatolie (ancienne Asie-Mineure) :
et quatre petites : le Kamtchatka, à l'est de la Sibérie ; la
Corée, au nord-est de la Chine ; la presqu'île de Malacca,
entre le détroit de ce nom et le golfe de Siam j le Guzurate,
à l'ouest de l'Hindoustan.
563. Lacs: La mer Caspienne; les lacs d'Aral et de
Balkash ou Balkachi, dans le pays des Kirghiz (Russie
<rAsie ) ; le lac Baïkal (ou lac bleu)y en Sibérie; les lacs
iSaïsan, Kokonor, Terkiri, Palté, etc., dans l'empire Chi-
nois ; le lac Zéreh, dans le Caboul ; le lac Ourmia, en
Perse ; le lao Van, en Turquie ; le lac Asphaltite, ou la mer
Morte, entre la Turquie et l'Arabie, etc. Il y a une infinité
d'autres lacs d'une moindre étendue. En général, les
lacs de l'Asie se distinguent pas leurs eaux salées, saumâtrca
ou sulfureuses. Excepté ceux de la Sibérie, de la Chine et
des Indes, la plupart sont sans écoulement.
564. La mer Caspienne couvre une surface do près de 17,000
lieues carrées : c'est le plus grand lac connu. Le soperflu des eaux
du Volga, de l'Oural et des nonabreuses rivières qu'elle reçoit, se
perd par l'évaporation, comme celui do l'océan. Cette mer est peu
profonde, si co n'est vers l'extrémité méridionale. Les cotes n'offrent
que peu do bons ports. Les eaux, qui à l'embouchure des rivières
Bont douces, derieuBent salées au large. Beaucoup de poissons s'y
propagent ; l'cturgeon est le principal objet de la pCche. Le husson
•ievient d'une grosseur énorme : il y en a que trois chevaux peuvent
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ASIK
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h peine traîner. On retrouve ce poisson dans le lac d'Aral, la mer
Noire, le Danube, et dans lea prands fleuves de la Sibérie. La mer
Caspienne, ainsi que l'Aral et le Baikal, nourrit beaucoup do pho-
ques (a).
Le lac d'Aral a 1,280 lieues carrées. Il est sans écoulement, quoi-
qu'il rei;oivo les eaux do deux fleuves, le Sir-Daria (Taxartre) vX
l'Amou-Daria [Oxus), qui arrosent le Turkestan. Le lac Baikal a 130
lieues do long sur 13 M 8 fie largo ; sa profondeur varie de 23 h 2:-0
brasses ; les eaux sont doMces et d'wne transparenee extraordinairo ,
elles bouillonnent quelquefois intérieurement, et alors les vaisseaux
éprouvent des secousses krès-incoramodes, quoique la surface du lac
reste unie comme «ne glace.
Le lac Asphaltite, ou la mer morte, a une étendue do 60 h. 70
lieues en superficie. Les eaux sont imprégnées de sel, de soufre, de
chaux, de magnésie et ie soude. L'asphalte ou bitume de Judée,
s'élève, de temps à antre, du fond du lac et flotte sur sa surface ; on
le recueille sur ses rivages. Il ne vit dans ce lac ni poissons ni
coquillages ; une vapeur malsaine s'en exhale ; ses bords affreuse-
ment stériles ne retentissent des chants d'aucun oiseau. La géolo-
gie, comme l'Écriture-Sainte, prouve que le bassin de la Mer-Morte
était autrefois une vallée fertile.
565. Montagnes : Les principales sont les monts Ourals,
qui séparent l'Asie de l'Europe ; la chaîne des monts Altaï,
Sayaniens, Yablonnoï ou Stanovoï, etc., qui, sous divers
noms, s'étendent de l'ouest à lest depuis le gouvernement
d'Orenbourg (en Russie) jusqu'à la mer d'Okhotsk, et
de là, jusqu'au détroit d(! Behring ; l'Hindou-Kouch ou
Caucase indien, au sud du Turkestan ; les monts Elbourz,
qui s'étendent depuis l'Hindou-Kouch jusqu'à l'extrémité
méridionale de la '*!er Caspienne ; les monts Kara-Koruni
ou Montagnes-NoireSj entre le Thibet et le Turkestan ; les
moûts Himalaya, les plus élevés du globe, qui séparent le
Thibet du Caboul, de l'Hindoustan et de la Chine propre ;
diverses ramifications de ceux-ci se prolongent dans l'Hin-
doustan et dans l'Indo-Chine jusqu'à la mer ; les mont-
Célestes et les monts Kouen-loun ou monts Neigeux, dans
l'empire Chinois ; le Caucase, entre la mer Noire et la mer
Caspienne ; le Taurus, qui traverse la Turquie asiatique de
l'ouest à l'est ; il se joint vers le nord au Caucase, et vers
l'est aux montagnes de la Perse, etc., etc.
Les monts Ourals ont une élévation de 6,000 îi 6,500 pieds ; il y
(a) Animaux amphibies, dont il y a plusieurs espèces, qu'on appelh'
Umpê'tnarina^ ehieitiMtiarins, veaux-mariiis, etc.
»-v.:..: *^
se. et vers
ASIE.
■v'<r,<
217
a dos mines d'or et d'argent, simoat n'iinmensea dépôts de fer et de
cuivre. Les monts Altaï, dont la hauteur est quelquefois do 10,000
pieds, renferment des richesses métalliques encore plus abondimtes
et plus variées, l.ea monts Kara-Korura sont couverts de neigea
(ternclles, comme toutes les h.'uucs montagnes do l'Asie centrale
et septentrionale. Dans la vaste chaîne de l'IIinialaya, on connaît
'25 pies, qui surpassent en hauteur le Chimboraço ; le plus élevé de
tous, le Mont Everest a 29,000 picd'^. c'est-à-dire, près de 2
lienea au-dessus du niveau de hi mer. Qtjolquf^s sommets du Caucase
conservent toute l'année des neiges et dca glaces. (Jn y remarque
Icnx passages ou défilés fameux, connus chez les anciens sous le
nom de Portes Caucasiennes et Alhanienncs. Il y a des mines d'or,
(le platine, d'argent fet do fer. Le Taurus a des sommets de 9 à 10
raille pieds d'élévation ; entre les nombreuses cbaînea qui le compo-
sent, on trouve beaucoup de lacs salés et de rivières sans écoule-
ment, le lac Tazla, qui a 10 ou 12 lieues de long, présente une
vaste plaine couverte do cristaux de sel ; c'est aux monts Taurus
qu'appartient lo mont Ararat, en Arménie, sur lequel l'Arche se
reposa lors du déluge universel.
566. Parmi les autres montagnes de l'Asie, on peut signaler: lo.
la chaîne du Liban, qui traverse une partie do la Syrie et de la Pales-
tine. On y voit lo Thabor, couvert d'oliviers et de sycomores ; du
sommet, la vue plonge sur le Jourdain, le lac Tibérias, et la Méditer-
ranée ; c'est \h. que l'Évangile place la scène d^- la Transfiguration de
N. S. Jésus-Christ. Plua loin est lo moût Carmel, où lo prophète
Élio opéra plusieurs miracles, et où des milliers de religieux habi-
taient autrefois des grottes taillées dans le roc. 2o. Le mont Sinaï,
dans l'Arabie, où Dieu donna sa loi t\ Moïse. Au pied est le couvent
grec de Sainte-Catherine, très-bien fortifié contre les incursions des
Arabes do ce vaste désert. Le mont Horeb fait partie de la même
chaîne ; on y voit, ainsi que sur le mont Sinaï, plusieurs vallées éle-
vées, fertiles en vignes, en dattiers, eu poiriers et en d'autres fruits
excellents. 3o. Le pic d Adam, dans l'ilo de Ceylan, montagne de
forme conique, visible à 30 et quelques lieues. On y monte au
moyen d'escaliers taillés dans le roc, ou, seloi- d'autres, par des
( chelles suspendues dans des chaînes de fer. Au sommet, une plaine
(lo 150 pied,': sur 110 entoure un étang d'eau limpide, source d'une
rivière qui, de cascade eu cascade, précipite ^e3 eaux, réputées sa-
crros î>ar les indiT^ènes. On voit encore sur le sommet une pierre qui
porte Icmpreinto d'un pied gigantesque; c'est, selon, quelques-uns,
celui d'Adam ; selon d'antres, celui de St. Thomas ; les bouddhistes
croient que c'est un vestige de leur divinité Bouddha, qui après 999
métamorphoses, s'élança do ce lieu vers les demeures célestes !
567. Volcans : Les plus remarquables sont ceux du
Kamtchatka, des Kouriles et des îles du Japon, On trouve
encore quelques traces volcaniques 3ur les côtes méridionales
do l'Asie, et près de la mer Caspienne. Les tremblements
'■Hîi
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II
(a) Le Tchamoulari, dans le Boutiia, a 4,400 toises.
Ifll
218
ABIS.
do tcrro se font sentir fréquemment dans les lieux qu'on
vient do nommer, dans l'île Formoso et dans h Turquie
usiatiquo.
Chinois), et se jette dans la mer d'Okhotsk ; le Houang-ho
OM rivière Jaune, et lo Yang-Tsd-Kiang ou rivière Bleue,
qui arrosent la Chine et se jettent, lo premier dans la mer
Jaune, et le second dans la mer Bleue ; lo Md-kong, ou
rivière de Cambodje, qui arrose l'Annam, le Cambodje, l:v
Cochinchinc, et sojcttedausla mer de la Chine ; lo Md-nam,
qui arrose lo royaume de Siam et so jetto dans le golfe de
Siam ; l'Iraouaddy, qui arrose l'empire Birman et so jette
dans lo golfe de Bengale ; lo Bramapoutrar, qui arrose lu
Thibct, l'Hiudoustan, et se jetto dans lo même golfo ; le
Gange et l' Indus ou Sind, qui arrosent l'Hindoustan, l'un
so jetto dans lo golfe de Bengale, l'autre dans celui d'Oman ;
l'Euphratc et lo Tigre, qui arrosent la Turquie orientale ci
se rendent dans lo golfo Peraiquo après s'être rdunis près de
la ville do Bassorah, etc. À l'exception des deux derniers,
qui prennent leurs sources dans les montagnes de l'Armé-
nie, tous ces fleuves naissent sur le plateau de l'Asie centrale
ou dans les montagnes qui le couronnent. Le plus long de
tous est le Yang-Tsd-Kiang ; l' Ienisseï est le plus grand de
l'ancien monde.
569. L'Obi reçoit par l'Irtych, sou principal affluent, lc3 eaux du
lac Saïsau ; et riénisscï celles du lac Baikal, par l'Angara, qui lo
surpasse en longueur et eu importance. Lo lit de la Lena est trùs-
largo et embrasse beaucoup d Ues. Ces fleuves du nord de l'Asie,
navigables pendant la courte durée de l'été sibérien, sont peu con«
nus et peu fréquentés. " Une vaste nappe d'eau que bordo tantôt
" une sombre forêt, tantôt un triste marécage; quelques osseraentrf
" de mammouth (a) mis i\ découvert par les hautes eaux ; quelques
" canots de pécheurs, errants i\ coté d'innombrables oiseaux aqua-
'' tiques; ou lo paisible castor, élevant sa bâtisse industrieuse Ban.s
" craiadre les poursuites de l'homme : voilà tout ce qu'un fleuve de
" Sibérie peut offrir de remarquable.'* La marée no se fait point
sentir vers leur embouchure, puisqu'elle est à peu près nulle soua la
zone glaciale.
Le Séghalien ou Amour est un fleuve vast«, profond et tranquille
(a)
Or&iitu& animaux antédiluTlens.
'.«'■>■
A8».
919
K«'a rires sont bordées d'arbres magnifiques. Des herbes mariii(.'8
cachent en quelque sorte son embouchure.
liCS fleuves do la Chine et des Indes embrassent dans leurs cours
majestueux, les pays los plus beaux, les plus fertiles et les mieux
«ivilisis do l'Asie. Ils sont constamment couverts d'une multitude
lie barques chargées do tontes sorles do proviaioiis ; on pourrait
croire, surtout eu Chine, quo l'eau porto autant d habitants que la
terre. Des «anaux sans nombre font «omrauniqucr ces fleuves entre
eux et avec leurs prinoipaux affluents.
Le Gango est révéré «ommo une divinité par les Hindous, qui
jurent par ses eaux et s'y baignent dévotement. Sa source n'est
pfdntau ciel, quoiqu'on disent les Brahmincs, mais au mont Kantaisse,
(1.UI3 le Grand Thibct. En passant les monta Himalaya, il se jette
entre deux rochers d'uno h-iuteur do G pieds dans un grand bassiu
([u'il n creusé, et qu'on appelle la bouche de la Vache. Cet endroit est
visité par beaucoup do pèlerins. Les inondations du Gange, sembla-
I)l(>s i\ celles du Nil, portent la fécondité et l'abondance dans les
ciimpagnes qu'il arrose, jusqu'à la distance de 100 milles ; elles durent
• '( puis la fm d'avril jusqu'au mois d'octobre. Lo Gange, l'Indus et
iraouaddy se divisent vers leur embouchure eu plusieurs branches
irès-Iarges, mais peu navigables. Tous les fleuves do l'Asie méridio-
nalo éprouvent des crues périodiques, mais i\ des époques qui varient
t^uivant la longueur do leurs cours et la position des pays par rap-
l'ort aux montagnes. Des contrées eatiôres sont menacées do famine,
M l'inondation est trop faiblo ou si les eaux séjournent trop long-
temps.
670. Longueur des principaux fleuves de VAsie : Le Yang-Tsé-
Kiaiig a 3,000 milles de longueur ; lo Hoang-ho, 2,700 ; l'Obi, 2,600
la Lena, 2,300; riéuîsseï, 2,300; l'Amour, 2,200; l'Indus, 1,700
le, Gange, 1,600; l'Euphrate, 1,400 ; lo Tigre, 800.
571. Climats et producllons : Situéo en grande partie
sous la zone tempérée boréale, mais s'étcndant au nord bien
au-delà du corolo polaire, et au sud jusqu'à une petite
distance de i'équatcur, l'Asie renferme toutes les variétés
possibles des climats, et toutes les productions de l'Europe,
do l'Afrique et de l'Océanie, à l'exception d'un certain
nombre d'animaux et de plantes indigènes dans chaque
partie du monde. Près de la moitié du soi est impropre à
l'agriculture, soit par sa nature sablonneuse et stérile, soit
pur la rigueur excessive des «limats de l'Asie centrale et
septentrionale.
Les Indes méridionales et l'Arabie éprouvent dos chaleurs souvent
insupportables ; parce qu'étant situées sous un ciel brûlant, celles-
U\ sont garanties des vents froids par les montagnes du Tiiibet etdo
Il (ihine, taudis quo eelle-ci, sécho ello-méme etsablonuneuso, reçoit
locore des exhaldi30M.«Jiûamméeâ qui lui viejmon.t de l'Afrique.
i '' I' *
II
; <l
220
rtb£rie.
673. Langue» : Les principalrs sont l'arabe, lo syriaqiio, le turcjo
persan, lo rnsse, lo tarlaro, lo mongol, lo mantchon, lo japonais, lo
thibctain, l'hindou, lo malais, le birman ou braman, lo siamois, etc
573. Populdlion. Lu population totale de l'Asie peut
être évaluée à 765,000,000 d'habitants.
Les peuples do l'Asie appartiennent, pour un quart, j\ la race
blanche qui habite la Turquie, listhrao Caucasien et les autres puy.^
do rOceident ; et, pour les trois quarts environ, à la raco jaune, qn!
occupe lo roste do cetto grande division du globo ; il se trouve qui I.
ques nègres indigènes dans l'ilo de Ceylan, los Iles Andeman et les
îles Nicobnr.
574. Religions : Les différentes religions de l'Aî^ie Pont :
le boudhismo et la religion de Confucius, à l'est ; le brahma-
nisme, au sud ; le lamaïsme, au centre ; l'islamisme, à l'ouest
et au sud-ouestj la religion de sinto ou culte des dieux, au
Japon ; le christianisme, répandu partout, mais surtout
dans lo nord et l'ouest. Le catholicisme, qui est la religion
des Maronites et d'une partie des Grecs et des Arméniens,
compte de nombreuses missions en Chine, dans la Cochiu-
chine et le Tonquin, dans Tlnde et la Turquie d'Asie.
L'Asie a vu naître les quatre plus grandes religions qui so par-
tagent le monde : le judaïsme, le christianisme, le mahomélisme et le
brahmanisme.
Noie. — Plus dun tiers de l'Asie est sous la doiuinatiou i^.e la
Grande-Bretagne et de la Russie, et un autre tiers est sujet de la
Chine.
SIBÉRIE (rt) .
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575. Bornes : au nord, la racr Glaciale ; à l'est, le détroit
de Behring et le Grand océan qu'on nomme ici lOcéan-
Oriental ; au sud, l'empire Chinois et le Turkestan ou Tar-
tarie-Indépendantc ; à l'ouest, la mer Caspienne, le fleuve
et les monts Ourals (Jb).
Cetto vaste région, qui comprend plus d'un quart do l'Asie, était
presque aussi peu connue des anciens, que l'Amérique. En 1241i,
(a) La Russie d'Asie cr,niprend deux parties principales : la Sibérie et ]à
Transcaucasio ou paya Caucasiens (No. 078).
(h) Par les traités do 1Ô5S ce do 1860, tout lo pays situé à la gaucho du
fleuvo Amour a été abandonné à la Rupsio, ainsi qii'uno banda maiitinia
considérable, à l'est et au sud do l'Amciur. Ces parties détachées do \x
Mantchourio chinoise ont formé les deux provinces russes de V Amour et
du Littoral (No. 576).
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1" V
BIBÉRIB.
221
(Ipg TnrtWTS fondèrent, aux borda de l'Obi ct.do iTrttych, -un Khnnat
oii royuurae, qui prit lo nom do Siftir. Dana Uj Ï.Ooaiùclo, I03 lluases,
iittirôs pîir Ic3 riclica fouirurcg qu'il prodifHait, ou fir. nt la coiiqncto,
(>t 6londirent successivomcnt leur domiDation jusqu'à l'extr* mitû
(orientale de l'Asie ; mtua lo Kamtcbntkii no fut soumis qu'en 1711 .
576. Divisions : La SiWrio et kcs annexes bo divisent en
17 proriiiccs ou torritoîrcH, dont voici les noms : Amours-
Knyji, Primorsk ou province du littoral, Irkout.sk, Tobolsk-
TomsK, Triinsbaïkaiio, Yakoutsk, Jdnisséisk, Akuiolinsk,
Ziirafshan, 8<?inipalatinsk, Sémirctchinsk, Sir-Daria, Ural,
Tur^uï, Kuldja, Amou-Daria.
L»5 paya des Kirghiz s'étend do la raor Caspienne h l'crapiro Ohi*
nois. Il no so coraposo guère que de stoppes génôraleraont stérilcd,
piuaeraéesdelticsBalés, et arrosées par ri4ek,lo Djoin, la IscUim su-
j»c;rfuur, l'Irgbiz, lo Sir-Daria, lo Sari-Sou et lo Tchou. Les Rirghiz
sont nomados et pasteurs ; ils so divisent en 3 hordes : la Potitc-
tlurdo, la Moyenne- Horde et la Grande-flordo ou Hosde-d or. Le
t(^moîre des KiMghia d'Orenbourpf comprend la Potite-Hordo et
rOust-C^urt. haute plaine Btérilo entrolamcr d'Aral et la (Caspienne ;
le territoire des Kirghiz do la Sibérie renferme la Moycnno-Horde ;
la province de Sémipalatinsk comprend la Hordc-d'or. Le Turkestan
russe est formô do la partie eeptentrioiialo du Khanat de Khokand,
annexé à la Russie en 1864 ; c'est un pays beau et fertile, où le fer
et la houille abondent.
577. Climat^ productions, etc. : Séparée par do hautes
montagnes de tous les pays tempérés, et s'inclinant dans
toute 8a largeur vers la mer Glaciale, la Sibérie présente la
région la plus froide de la terre. Les parties du midi et de
l'ouest eont assez fertiles en orge, en sarrasin, en lin et en
légumes j quelquefois, mais difficilement, le blé parvient à sa
maturité. Ailleurs, ce sont do vastes plaines ou Steppes,
tantôt sablonneuses, tantôt couvertes de pâturages abondants
et élevés ou do forêts do bouleaux, partout sillonnées p;ir des
fleuves ou des rivières, et entrecoupées de lacs la plupapt
salés. En approchant de la îucr Glaciale, co no sont plus
quo des marécages, où lo sol est une boue presque toujours
j^eléo sur laquelle croissent quelques plantes languissantes ou
des tapis de mousse. Les trois-cinquièmes au moins de la
Sibérie sont impropres à toute espèce de culture. L'hiver
dure 9 ou 10 mois ; les chaleurs de l'été sont très-fortes et
très-subites. Près de la mer Glaciale, les végétaux ne vivent
que peu do jours, pendant lesquels ils fleurissent et forment
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222
siBims.
graine. La neige couvre souvent les moissons avant qu'on
ait pu les récolter.
Les arbres sont: le bouleau, le saule, l'orme, l'éreble, le peuplier»
etc., surtout lo sapin, qui remplit des forêts immenses : Tospèco qu on
non-Tie cèdre do Sibtrio s'élève t\ 120 pieds et vit 150 à 200 ans. Id
comme dans les autres pays très-froids, les arbrisseaux t\ baies, fram-
boisiers, mnrîei'S, groscillers, cerisiers i\ grappes, etc., abondent diuis
les bois et les plaines. Leurs fruits procurent aux Sibériens diverses
liqueurs agréables.
Les animaux domestiques sont le renne, le cliien, qui sert de bote
de trait, lo clieval, ordinairement blanc, lo bœuf, lo mouton j\ larj^'c
queue, la chèvre, lo porc, etc. ; le chameau n'y vit que dans la l'io-
vince de Nerschinsk. Les animaux sauvages sont, i\ peu près, tous
ceux do l'Europe, auxquels on peut ajouter le cheval et l'uno sauva-
ges, le dijggctaï, ou l'hémione, espèce intermédiaire entre lo cheval
et ITine, qu'on dit être l'animal le plus léger i\ la course ; l'ar<?ali ou
brebis sauvage, etc. Lo plus redoutable de toiis est l'ours blanc ; lo
chasseur l'attaquo pourtant, uncuico h la main, et l'animal stupide,
assis sur ses pattes de derrière, laisse approcher le fer meurtrier.
578. Fourrures : Après les mines, dont on va parler, la
principale richesse de la Sibérie sont ses magnifiques four-
rures, entre autres, ses peaux do zibeline, d'hermine, do
marmotte, de glouton, de niartre, de renard noir et de
renard blanc.
579. Mines : La Sibérie est appelée le Pérou des Rus-
ses. Les mines d'or de Bérézof, à l'est des monts Ourals
(a), celles d'argent de Kolyban vers les sources de l'Obi, et
de Nerschinsk, dans la Daouric russe ou Transbaïkalie, ont
produit des sommes immenses; mais elles no sont plus à
comparer aujourd'hui aveo les riches dépôts métalliques do
SclilaDgenberg dans lo Petit Altaï, d'où l'on tire en abon
dance l'or, l'argent, le cuivre, le zinc, lo plomb, la plomba-
gine, l'arsenic, le soufre, etc. Les mines de fer sont très-
communes dans toute cette région, particulièrement dans la
chaîne ouralienne, qui fournit aussi beaucoup de cuivre et
de platine.
(a) *' Les alluvions aurifères dos monts Qurals et do l'Altaï renferraent
les dôhna do l'ancienne faune do la Sibérie, aujourd'hui et depuis long-
temps détruite, et composéo de mammouths, do rhinocéros-tiohorinus,
d'élasmotlicTium, do bos primîgenius, do boa urus, do bo3 prisous, do corfs
et d'élans. Ontrouvodana ces alluvions et aussi dans les toundras, non-
seulement 'les ossements et des défenses, mais oucoro dos cadavres d'élé-
phants et do rliinocÂros, ensevelis dans la vase par un cataclypnio pubit,
et 81 bien consoi'Vés pur la gelée, quo les ours et les chiens dus Tongouscs
niangout leurs chairs. C'est do cetto raco perdue d'éléphants ou do
mammouths quo provient l'ivoiro fossile, si abondant dans la Nouvelle-
Sibérie et dans les toundras. " (Dussiouz, Géographie Générale).
PI
filBiRlS.
223
On a décourert près d'Abakansk, lieu le pins chaud de la Sibérie,
XVV3 les sources de l'Icnisse, une masse do fer natif du poids de
1 ,680 livres» qui selon les Tartares, est tombée du ciel. Dans le»
monts Ourals on trouve de l'asbeste, (ou amiante), matière miiiéralo
dont on fait des toiles, des bonnets, des bourses, du papier incom-
l)iiytible3. Il y a une grande variété de pierres précieuses, topazes,
béryls; onyx, calcédoines, lapîs-lazuli, etc. ; et quantité do sources
chaudes, parliculiôrement au Kamtchatka.
580. Le commerce do la Sibérie so fait principalement
par des marchands voyageurs qui s'y rendent de la Chine,
du Thibet, do la Tartarie et de l'Europe. Il consiste à
c^changer le produit des manufactures européennes et chi-
noises, l'oau-de-vie, le thé, le tabac, le coton, la soie, la rhu-
barbe, etc., pour des fourrures, des peaux, des étoffes, des
bestiaux, des métaux, de la verrerie, etc. Les mines s'ex-
ploitent au profit du gouvernement, qui retire encore un
tribut pour toutes les pelleteries exportées.
681. Villes : Toboîsk, au confluent du Tobol et de
l'Irtyche, est la capitale de la Sibérie occidentale, résidence
d'un archevêque, habitée en grande (a) partie par des
descendants d'exilés, surtout des officiers suédois faits pri-
sonniers par Pierre-le-Grand à la bataille de Pultawa ; prin-
cipal entrepôt de commerce entre la E.ussie,lii Chine et la
Tartarie.
Les Tartares y apportent de belles peaux d'agr.eaux frisées, des
otoffes de coton, des soieries indiennes, des pierres précieuses, etc.
li y a plusieurs églises, un couvent grec, une école de liuutc-gram-
m.'iire, etc. Les rues sont planchéiées en poutres. Population,
25.000 Ames.
Los autres villes sont, Irkoutsk, sur le lac Baïkal, capitale de la
Sibérie orientale, première villo de commerce ; Tousk, sur le Torn,
qni 60 jette dans l'Obi, demeure ou rendez-vous d'un grand nombre
do marchands russes, tartares, bukariens et kalmouks ; Ncrscliiusk,
villefiontière, avec un fort du côté do l'empire Chinois, célèbre par
Hcs mines, auxquelles travaillent 1,000 i\ 2,000 exilés; Kiachta, sur
l.i ^nCme frontière, formée do deux villes, l'une russe, l'autre chi-
noise, très-commerçante ; Iakoutsk, sur la Lena, vend beaucoup de
zililines ; Okhotsk, port sur la mer d'Okhotsk, centre du commerce
des fourrures entre Irkoutsh et le Kamtchatka, etc.
582. Population: Environ 3,948,000 habitants, com-
posés de Sibériakesou descendants d'ilJuropéens,do Russes,do
Tartares, do Kirghiz, de Tongouses, d'Ostiaks, de Wogoules,
(a) La Sibérie comprend t'oux prauds gouveruements : la Sibérie orien-
tale, ot la Sibéritt occident! lo administrées par doux gouvemoiurs'géQé-
raux, dont l'un réside à Tobolsk, et l'autre à Irkoutsh.
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224
ILES QUI DÉPENDENT DE LA SIBÉRIE.
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de Cosaques, de Monojols, de Kalmouks, de Samoiëdes, de
Kamtchadales, etc. Les Sibdriakes, les Russes et les exilés
'(«) sont chrétiens ; les Tartares Bont musulmans; les autres
sont fétichistes, chamanistes, bouddhistes, etc.
Les Samoiëdes, par leur taille et leur geare de vie, ressemblent
aux Lapons (Nos. 348 et suiv.). Les Karatch-uiales, dont le iiombre
diminue rapidement par les ravages des boissons enivrantes, do In
petite vérole et du scoibut, sont aussi d'une taille très-courte: ils
ont les épaules fortes, la tête grosse, le visage long et plat, de petits
yeux, les lèvres minces, et peu de cheveux. Ils so servent de cliieus
pour traîner leurs légers chariots. Dans la i)artie peptentrionale de
la presqu'île, leura cabanes sont creusées sous ierre ; les hommes se
font un point d'honneur d'y entrer par la cheminée. Les Tartares
sont propres et tempérants ; mais la plupart des autres tribus nonui-
des do la Sibérie bp» laissent dominer par l'ivrognerie ; et sont d'une
paresse etd'une malpropreté extrême,
683. Télégraphe Sibérien'. Une ligne télégraphique, d'envirot!
3,700 milles, traverse la Sibérie, et unit actuellement Saint-Péters-
bourg à Kiachta (dans la Transbaïkalie), en passant par Moscou,
Nijni-Novgorod, Kasan, Pcrm, Ickatérinbourg, qui la Jette en
Sibérie, Tioumen, Omsk, Kolyvan, Tomsk, Krasnoiarsk, etlrkontsk.
Elle doit aboutir à Pékin et à Shang-Haï, et à Nicolaïcf, Bur la
Manche de Terrakaï ou de Tartarie. Une compagnie russe-amé-
ricaine doit la poui^suivrc jusqu'au détroit de Behring, et la relier
aux États-Unis, par un câble Bous-marin, complétant ainsi l'union
intime des réseaux télégraphiques répandus sur les deux mondes.
Depuis 1863, un cnemin de fer a été établi en Sibérie, allant de
Tinmen h, Nicolaé\rik.
ILES QUI DÉPENDENT DE LA SIBÉRIE.
584. Iles Liahw on Nouvelle-Sibérie : Habitées par des ours et
des rennes, remplies de bois pétrifié, d ossements et de squelettes
entiers do buflBes, do rhinocéros, d'éléphants, etc., l'ivoire y est aussi
blaiio que celui d'Afrique. (No. 579, noto à).
Iles Aléoutiennes : Voisines du continent de l'Amérique, auquel
elles appartiennent, au nombre do 60, montagnes, volcans, Bour-
ces bouillantes, les renards et les souris sont les seuls quadrupède:?,
beaucoup d'oiseaux et d'animaux marins à fourrure. Population,
environ 6,000 indigènes, sauvages idolâtres. Ils bo percent lo cju-
tilage des narines, ainsi que la lèvre inférieure, et y portent de petilo
(a) Les exilés comprennent les criminels rupsos condamnés aux mincf,
et les russes, polonais, cireassiens, déporté.s en Sibérie pour leurs opinions
politiques ou religieuses. Le gouvernement russe oxilej chaque année, en
Sibérie < S à 4,000 criminelâ.
PATS CAUCASIENS.
225
03 façonnés et de la rerroterie. Les femmes portent des robe d*
peaux d'ours.
Ile JBéhrinjf à l'est du Kamtchatka, où périt le célèbre navigateur
danois Behring ; et VJle du cuivre, h l'est de la précédente, ce nom
lui vient du cuivre natif qu'on y trouve. Ces deux îles sont habitées
piir r.n nombre immense dHsatis ou renards polaires.
Iles Kouriles, au nombre do 21 ou selon d'autres de 26, les trois
du midi, qui appartiennent aux Japonais, sont appelées les Grandes-
Kouriles ; colles du nord sont habitées par des Kamtchadûles émi-
préa de leur pays h lapf/rocho des Russes, à qui ils sont obligés do
payer un tribut en fourrures. Volcans, sources chaudes, tremble-
ments de terre fréquents ; belles forêts, chasse et pèche abondantes.
Habitants lAches, dit-on, et portés au suicide.
PAYS CAUCASIENS.
r
!.!(:
585. La Russie du Caucase ou Caucasie |No 575, Note a)
s'étend de la mer Noire à la mer Caspienne, et renferme les
deux versants du mont Caucase. Elle est comprise entre le
38^^ 50' et le 45<> de latitude nord.
Le mont Caucase partage la C ucasie en deux parties distinctes •
la Ciscaucasie, au nord, elle appartient à l'Europe, et au sud, la
Transcaucasie, qui appartient à l'Asie.
586. La Transcaucasie est située entre la mer Noire et la mer
riaspienne, le Caucase, la Perse et la Turquie d'Asie. Sa superficie
(àt de 85,700 milles carrés. C'est une région accidentée, sillonnée
par les ramifications du Caucase, et arrosée par deux fleuves navi-
gables, le Kour, tribulaire do la mer Caspienne, et le Rion, qui se
verse dans la mer Noire. Les pays qu'elle comprend, sont : T Abasie,
la Mingrélie, le Gouriel, llméréthie, la Géorgie, l" Arménie, le
Schirvan, le Karabagh et le Talish. {a)
587. Divisions administratives : La Giscaucasîe est
divisée en 3 gouvernements : Kouban, Stavropol et Ter.
La Transcaucasie comprend 9 gouvernements : Bakou,
Daghestan, Élizabetpol, Érivan, Kutaïs, Soukhouu^ Tcber-
noièmore, Tiflis et Sakhutalie.
(a) La situation de la Transcaucasie est J'uno haute importance etraté-
piquo pour la R 'ssio ; ello met en son pouvoir les rlétllés do Dariel et de
Oerbent, qui sont les routes du Caucase, et qui luldonneut les plus grandes
facilités d'envahir la Perse ou \.i Turquie d'Asie.
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226
PATS OAUOASIBNS.
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588. Climat et productions : Les pays Caucasiens ren
ferment tous les climats de l'Europe et toutes sortes do ter-
rains ; au centre, dosglaces éternelles et des rocîiers stériles;
au nord, des collines fertiles en blé et de riches pâturages,
où errent les superbes chevaux ciroassiens ; plus loin encore,
des steppes sablonneuses mêlées de bas-fonds ; au midi, de
magnifiques vallées et plaines, où sous un ciel salubro so
déploie la végétation la plus belle et la plus vigoureuse. Les
flancs des montagnes se revêtent do cèdres, de cyprès, de
chênes et d autres arbres forestiers. Dans les vallées chaudes
et abritées par les rochers, on trouva l'amandior, lo pêcher,
le figuier ; ailleurs co sont le dattier, l'olivier, la vigne, l'abri
cotier et les autres fruits de ritalio. On cultivo générale-
ment le riz, le froment, le millet, le maïs et le coton. Lea
animaux et les oiseaux sont tous ceux de l'Europs, auxquels
il faut ajouter l'argali, le chacal, et quelques autres. H y
a des mines d'or, d'argent, de cuivre, de platine, da fer, etc.
689. Villes : Tiflis (ancien Cyrus)^ sur le Kour, en Géorgie, capi-
tale de la Transcaueasie, ville commerçante de 104,000 habitama.
Éri/an, place forte, dans rArménie russe, BÎége d'un archevCque
arménien ; pliisieura eavauta placent ici le berceau du Ê:enre humain
et lo Paradis terresltfc, les habitants du pays disent que Noô y cultiva
la vigno ; Bukon, sur la mer Caspienne, entrepôt des marchandises
do Perseetdo Russie, fameuses eources do naphte; co territoire ex Jifile
des vapeurs inflammables ; des guobres ou adorateurs du feu y ont
bâti plusieurs petits temples, dans lun desquels ou a fixé en tone
un largo tuyau d'oîi sort une flamme bleuo plus puro que ceNe do
l'alcool ; Kutaïg, Bur lo Rion (Phase des Anciens), prés do laqueili^
est lo fameux couvent do Génath ; Gownib, placo forto, où fut pris,
en 1859, lo célèbro Scbamyl, qui, i\ la tôto des tribus indépendantes,
résistait depuis trente ans à la domination do la Russie, etc.
590. Population: Environ 5,641,000 habitants, dont
3,472,000 en Transcaueasie, et 2,169,000 en Cisoaucasie.
Cette population se compose de musulmans, de grecs sohis-
matiques, d'arméniens, de juifs, etc.
Les pays Caucasien» sont habités par une foule de nations indi-
gènes ; les ])lu3 nombreuses sont les Abazes, les Crrcassiens, les
Ussètes, les Kistes, les Losghiens, les Tcherkesses les Tchetchens,
les Arméniens.
Les Circassîens et les Géorgiens se distinguent de tous les peuple
de l'Asie et peut-être du mondo par la beauté du sang. Les traits
de leur visage sont remplis d'expression ; ils ont la peau d'une
cowUur rousse. Les hommes sont d'une taille d'HercuIo ; ils ont le
EMPIRE CHINOIS.
227
pfed pe^it et lo poignet fort ; leur démarche airamrce le conra^e ot
une noble fierté. Les femmes ont soin do relercr par une i)aruro
(lôpran^ Modeste et propre, les charmes que la nature leur a prodl-
gïïOS.
EMPIRE cnmoia
r)9{. Bornefr: Au nord, la Sibérie; à Test, la mer du
Japon, la mer Jaune et la mer Bleue ; au sud, la mer de la
Chine et les deux Indes ; à l'ouest, le Turkestan oriental et
la Russie d'Asie.
La superficie de l'empire chinois est de 4,419,000 milles
carrés, c'est à-dire presque les deux tiers de la superficie
entière de l'Asie et la 10^-' partie du «lobe.
Population, en 1882, environ 371,180,000 habitants.
592. Divisions : Voici les principales divisions de cet
empire, le plus étendu qu'il y ait au monde, après l'empire
liusse; lo au nord, la Kalmoukie ou Dzoungarie (a), la
Mongolie et la Mantchourie, qui renferment une grande par-
tie do la Daourio {b) ; cea contrées forment ce qu'on appelle
.souvent, quoique très-improprement, la Tartaric Chinoise.
2o à l'est, la Corée. 3o au sud-est, lu Chine propre. 4o au
sud-ouest, le Grand et le Petit Thibet.
La Chine et la Mantchourie sont soumises directement à l'empe-
reur de Chine ; la Corée, la Mongolie, le Turkestan chinois et le
Thibet sont des pays tributaires.
1. KALMOUKIE, MONGOLIE, MANTCHOtTRIE.
593. Climat, etc. : La Kalmoukie et la Mongolie for-
ment avec le Tbibet l'immense plateau de l'Asie centrale,
(a) La. Dzoungario -on Kalmoukie est un» des grandes divisions de la
Mongolio. . , —
(&> La Daourie russe est située dans la pronnce de TransbakaiKeCKo.
676.)
(i '
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228
EMPIRE CHINOIS.
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fjii
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^ue terminent au nord les monts Altaï, Sayaniens, etc. ; à
l'est, les monts Khing-gan, Young-ling, Pé-ling, Nan linget
Tbin-îing ; au sud, la chaîne de l'Himalaya ; et à l'ouest, les
monts Kara-Koroum et les cimes du Panir. C'est un
assemblage de montagnes nues, de rochers énormes, de
plaines les plus vastes et peut-être les plus élevées du globe.
Au milieu est le vaste désert de Kohi ou de Schamo, long
de 500 lieues ; on n'y voit que des lacs salés, do petites
rivières qui se perdent souvent dans les sables, et par ci,
par là, quelques chétifs buissons et quelques pâturages. La
partie méridionale est arrosée par plusieurs fleuves qui des
cendent vers la Chine et les Indes. Le climat de l'Asie
centrale est très-rigoureux ; des voyageurs ont trouvé dans
la Kalmoukie la terre gelée à deux pouces de profondeur,
au solstice d'été. Cependant il y a des endroits plus tem-
pérés, où la vigne et le cotonnier mûrissent; on trouve
même dans les vallées abritées du Thibet, les pêchers, les
abricotiers, les orangers, les grenadiers tant sauvages que
cultivés, les bambous, les bananiers, etc. En général, cette
région ne présente que des productions analogues à celles du
nord de l'Europe, mêlées à quelques espèces de la Sibérie.
La rhubarbe et le ginseng croissent sur les montagnes. Il
y a, surtout au Thibet, des mines d'or et beaucoup tle
poussière d'or, du cuivre, du cinabre, du plomb, du mer-
cure, de l'étain, du tinkal ou borax, du sel-gemme, etc. Le
borax se retire d'un lac du Thibet qui a 7 lieues de tour et
qui paraît inépuisable. Les troupeaux sont la grande
richesse de ces contrées.
Le bœuf, le eheval, l'âne, le mouton, la chèvre, le chameau à deux
bosses, y vivent i\ rétat sauvage. Les autres quadrupèdes sont h.
renne, vers les pays russes seulement, l'élan, le cerf lo diggetai,
l'yak ou bœuf grognant, le porte-musc, le sanglier, l'ours, le lynx
blane, l'once et quelques autres espèces voisines du tigre, les uni
maux à fourrure, et, dans les parties les plus méridionales, les singes,
La Mantchourie, qui s'incline vers la mer d'Okhotsk et
la mer du Japon, partage le climat et les productions de
l'Asie centrale et de la Sibérie.
594. Commerce : Le betuil, les peaux, les fourrures, la
rhubaibe et le ginseng, paraissent être les principaux article?
d'exportation de la Tar tarie chinoise. Nous parlerons plus
bas (No. 615) du commerce des Thibétains.
KiLLMOUKIE, MONGOLIE, MANTCHOUBIE.
229
is, etc.; à
îinlinget
[rouest, le,s
C'est un
lormes, de
du globe.
amo, Ion*,'
ào petites
et par ci,
rages. La
s qui des
de l'Asie
'ouvd daus
)rolbndeur,
plus tem-
on trouve
)êohers, les
ivages que
léral, cette
ià, celles du
' la Sibérie,
tagnes. Il
3aucoup de
b, du mer-
le, etc. Le
de tour et
la grande
tneau à deux
ides sont h
lo diggetai,
urs, le lyux
gre, les ani
î, les singes,
)khotsk et
lotions d(^
irrures, la
IX article?
3X009 plui
595. Villes: Il u'j a guère, dans toute cette région, de villes,
excepté celles de la Mantchourie, dont la priuclpale est Mwikjden,
ancienne résidence des princes mantchou:^.
596. Hahilanls : Toute l'Asie centrale est habitée par
une foule de peuples nomades qui vivent du produit de leurs
nombreux troupeaux, de chasse et de pêche. Ils appartien-
nent à trois ruces principalec, celle des Mongols, celle des
Éieuths ou Kalmouks, et celle des Mantchoux. Ils sont
caractérisés généralement par une espèce de passion pour
les exercices de la cavalerie et pour certains amusements,
tels que l'arc, la lutte, la pantomine, la danse, les chansons,
etc. ; et par l'usage de manger la chair du cheval et de boire
le lait de jument,
Ils font avec ce lait une boisson faiblement spiritueuse dont ils se
régalent ; mais ils aîra*;nt encore mieux le thé, 1 hydromel, et surtout
1 eau-de-vie. Ils deme irent sous des tentes ou plutôt des demi-ca-
baues, formées d'une claie d'osier circulaire que recouvre un toit en
feutre capable de résister à la pluie et aux neiges. Quand les pâtu-
rages commencent à manquer, toutes les tribus lovent leurs tentes,
co qui arrive d3 dix ù quinze fois par au. Dans l'été ils se dirigent
au nord, et dans l'hiver au midi. Les troupeaux, les hommes, les
enfiints, forment une procession régulière, et sont suivis par les
jeunes filles, qui chantent gaiement en cadence
Les Mantchoux ressemblent par leuis traits physiques et par leurs
mœurs aux Kalmouks et aux Àlongols, mais leurs liaisons avec les
Chinois leur ont fait contracter davantage le goût de l'agriculture.
Les Mongols ont la taille moyenne, la télé grande et ronde, le
visage extrêmement plat, le nez écrasé et presque de niveau avec le
reste du visage, de grandes narines, de grosses lèvres, un menton
court et peu de barbe, les oreilles larges et saillantes, les genoux
arqués, le teint jaunâtre ou rougeâtre. Leurs cheveux sont noirs et
aussi forts que les crins de leurs chevaux ; ils les rasent entièrement,
à 1 exception d'une touffe au sommet do la t^te, qu'ils laissent croître
dans toute sa longueur naturelle. Du reste ils ont une jolie iDouche,
assez petite, avec des dents blanches commede l'ivoire, et des mem-
bres bien proportionnés. »•
597. Population cl gouvernement {a) : Il y a probable-
ment 2 millions d'habitants dans la Kalmoukie, y compris
le Tangout ou pays du Kokonor, 2 millions dans le Mon-
(6) et 12 millions dans la Mantchourie. Total,
golie,
(a) Ou ne sait rien do certain sur le chiffre des populations indigènes de
l'Âsio, excepté dans les établissements ou colonies que los Européens y
ont établis
{b) Le pays de Kokonor) ainsi que la Kalmoukie) font partie de la Mon*
golie.
16
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230
ooaÉB.
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16,000,000, partages en khanats on prinoîpautéa, qni ao
subdivisent en oluss^ et ceux-ci en imalîs de 150 à 300
familles. Les khans ou chefs sont obligés de payer tribut i\
l'empereur de la Chine. Le régime de ces peuples est féodal,
excepté dans la Mantchourie, qui forme un gouvernement
chinois divisé en provinces.
598. La Religion de toute la Tartario est le lamisme ou
culte du Dalaï-Lama. Ce pontife suprême, qui reçoit des
honneurs divins, est choisi parmi les Sifana ou habitants du
Kokon^r. Ses prêtres ou (7r'//07Z(;s sont fort adonnés aux
jongleries et aux sortilèges. Los corps des principaux khan*^
et prêtres sont brûlés avec de grandes solennités. Leurs
tombes 6ont entourées do murailles élevées et oroées do très-
hriutcs perches, d'où flottent des draperies bizarres.
Des nîiasionnaires ont rapporté qu'vrao partie au moins des Mant-
choux n'tivaient ni temples ni idoles, et qio'ila n'adoraient qw'un seal
être suprême ; ils lo BHrnomment empereur du Ciel,
C'est de la Mongolie que sortit lo faraeux Gcngîs-khan, né en 1163
et mort en 1227. Il étendit sa domiutitiop. pur l'Asie presque tonte
entière, et sur l'Europe continentale, jasqu^i la Pologno et la Hon.
erie. Le siège do cet empire, lo plus Ctendu qni so soit jamais élevé,
fut Karakarum o» Kanvkuni ou lîolin, dans le désert de Sehamo ; il
n*ea reste aucm vestige aMJourd Imi.
ÎLes Manlchonx envahirent, en. 1 115, le nord de Ui Oliîiîe,oîi leurs
mncea fondèrent nae dynastie. Dipo».tllès, ui* siède plus tard, par
ea Mongolie, tls retournèrent, dms Icnrs monts sauvages, maîi an
commencenient du 17o si, de. ils rcyinrent et s'emparèrent de tout':
cett^ contrée. Leurs princas y règinont encore. Lo peuple conquA-
rant a psia les mœurs et les usages du peuple conquis. Une Tasio
insurrection des Taïpang?, conduit par un prince descendant de in
dynastie détrônée, n éclaté, vers 1853, et tenu en échec, pendant
10 nus, h puissance des usurpateurs étrangers. Grâce au concour3
ïVuneprmé;^ anglo-frai ■ ^aiso. 1» gouverneni'^nt chinois a étouflfô la
révolte, ea juillet 1864, pur la prise de l'imnortante ville de Nan-
Kîng, siégp de la rébellion.
ot)ii::îB
599. Ce royaume, antrefdTs tributaire de la Cm ne, est
aujourd'hui indépendant malgré 'e semblant de suzeraineté
qu'y exerce la Chine, il est divit-é en 8 provinces et
est situé entre la Mantchourie, la mer du Japon et la
■#-4'
OHINE PROPRE.
231
mer Jaune. Climat, froid, quoique sous la latitude de Tltalie,
'\ cause des montagnes quo renferme cette presqu'île. Sol
trùs-fortile et très-bien cultivé. On y trouve un arbre sem-
blable au palmier, dont la gomme donne au vernis un air de
dorure. Diverses mines précieuses, topazes, sel fossile, ani-
maux à fourrures, beaucoup de pêche, eto. Il a une popu-
lation d'environ 10 millions d'habitants, la plupart boud-
dhistes. Capitale. Séoul, (250,000 h.). Le gouvernement
oHt très despotique. Superficie : 82,000 milles carrés.
1/6 cntholicîgme, întpodaît en Corôe, t\ la fin dn siftclo dernier, i»
('tô presque constamment 1 objet do eruellea persécutions.
COO. J.ea principaux produits de la Corée sont lo riz, le coton, le
sorgho, l'orge, lo gin-seng, le tabac, lo clmnvre, la Boio et le th6.
Les Corôens s nt bien faits, polis, induatrieux, mais très-lûchea,
gnuids mentenrs et si accoutumes à tromper que les Chinois mômes
en Bont les dupes.
Depuis 1856, les ports de la Corée sont ouverts au commerce d«
toutes les natioDa.
)S, maii ail
CHINE PROPEEMENT DITE.
601. BorncB : Au nord, la Grandc-Muraillo, qui la sépare
Je la Mongolie ; à Test, la mer J aune et la mer Bleue ; au
sud, la mer do la Chine et 1 Indo-Chine j à loucst, le Thibet
et lo Tangout ou pays des Sifaos (Nos. COT et 598). Cette
vaste contrée, qui nd renferme en étendue qu un tiers envi-
ron de l'empire Chinois, et que ses habituants désignent sou-
vent sous le nomde Shih-pa-shêng (les 18 proviûoes) se
divise en effet, en 18 grandes provinces subdivisées en dé-
partements (/bw,) en arrondissements {tchéou) et en cantons
{hian).
La superficie de la Chine proprement dite est de 1,537,-
500 milles carrés.
Quelques ennemis de la religion chrétienne, au dernier siècle, ont
cm donner un démenti i\ nos livres saints en publiant, d'nprés de
prétendues annales chinoises, que cet empire remontait a 10 ou 20
milloans. Aujourdliui que les monuments de son histoiro ont été
discutés âv^c soin, il est reconnu qu'elle ne date que de 7 i\ 8 cents
, iï-
B
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l!
'VI
I
232
OHINE PROPRE.
É
m . 1
ans avant J. 0. On De doute point cependant quo cette monarchie
ne soit la plus ancienne do toutes celles qui existent ; elle fut fondée
par lao, descendant do Fohi (No6), vers lo temps de Josuô ou peut-
être aussitôt après la dispersion des peuples. À l'époque où flori.-;.
sait le célèbre philosophe chinois Cont'ucius (551 avant J. G ), toute
la Chine, au raidi du fleuve Bleu, était encore déserte ; même au 13'.'
siècle do l'ère actuelle, les habitants do la Chine méridionale man-
geaient la chair hnmnir.o, buvaient le sang des prisonniers de guerre,
et 80 tatouaient, c'est-à-dire, se faisaient des marques ou ligures sur
la peau avec \m for chaud, à la manière des nations les plus sauva-
ges.
La Chine a éprouvé beaucoup de révolutions politiques. On
compte 22 dynasties qui y ont régné depuis Ino ; la 20e commeui;;i
l'an 1280 de J. C, par un petit-fils de (Jengis-khan ; et la 22e ot
dernière en 16:9, par un prince mautchou, noiumé (Jhun-ai, dont
la famille occupe encore le trône, (a).
602. Climat : La Chine s'étend du nord au sud depui.s
le 40g jusqu'au 20o parallèle. Elle doit donc renfermer une
grande variété de climats ; mais, en généra^ la température
y est beaucoup moins élevée que celle de l'Asie occidcntalo
et même de l'Europe sous les mêmes latitudes. Les pluios
y sont très-fréquentes en été, et rares en hiver ; durant cette
dernière saison, il gèle constamment, mais il ne tombe quo
peu do neige. Dans les parties méridionales, l'année fic
partage en deux saisons, celle des pluies, et celle de la
sécheresse. La chaleur moyenne de l'été à Canton est do
-f- 19°. Les ouragans et les trombes exercent souvent leurs
ravages dans les parties voisines de la mer.
603. Les productions végétales de cette contrée fertile
qu'arrosent deux grands fleuves (No. 574), et une multi-
tude de rivières, de lacs et do canaux, sont toutes celles do
l'Europe et un grand nombre d'autres indigènes, telles que
le camphrier, lo mûrier à papier, l'arbre d'aloès, dont le bois
du cœur nommé Calambac est un excellent cordial et so
vend aussi cher dans l'Inde que l'or même ; larbre à cire,
qui fournit une cire blanche supérieure à celle des abeilles ;
l'arbre à THÉ, devenu une source de profits immenses à
la Chine, le ginseng, la salsepareille et diverses drogues
médicinales ; le sésame, d'où l'on tire une huile de la meil-
leure qualité ; diverses espèces de citronniers et d'orangers,
(a) Divers groupes insurrectionnels s'agitent, depuis plusieurs années,
au scindes provinces chinolsâs, et menacent lo trôno dujeune empereur
Tong-tche.
"^1..
CHINE PROPRX.
233
lo bananier, le tamarinier, le cannellîer, lo giroflier, le mus-
cadier, eto^eto.
Lo principal objet do l'exccncntc agrîcnltnro des Cbmola csrt le
riz, qui, dan3 les parties trop froides ou trop sèches, est remplaça
par le froment ; viennent ensuite les pommes do terre, les chouxjles
iiavctg, 1 3 oî{^on9 et les fèves. Oea légumes font la baso do la
nourri tnro des hommes et des animaux. Il y aquo fort peu do
pûtarftges ; lef montagnes raùrao les plus escarpées se cultivent
avec Foin. L'on n> commit point l'usage des jachères ; pour con-
server la fortilitô do3 champs qu'on enscmenco toujours, on fait
servir toutes les sortes d'engrais imaginables,
Entro les unimaux sauvages, on remarque l'éléphant, le rhinocéros
nnîcorno, et plusieurs cspjcea do singes et do gibbons ; entro les
insectes, les papillons, qui y sont d'une beaulô rare, etlesversà
poie, qui paraissent originaires do la Chine ; entro les poissons, la
dorade, qui, en Chine comme chez nous, sert d'ornement aux bas-
sins ; entre les oiseaux, lo faisan dorJ et argenté, la sarcelle, connue
par ses deux belles crêtes orangées, lo pélican chinoi;j, qu'on droaso
i\ la poche, etc.
604. Mines : Il y a des mines d'argent ; on rccaeille de
la poussière d'or parmi les sables des rivières do l'ouest ; on
exploite aussi beaucoup de cuivre, do mercure, de zinc,
d'arsenic, do fer et de cbarbon de terre. Deux substances
mctalliques propres à la Chine sont la toutcnague et le
pétuiij;;-i!-<5 ou cuivre blanc, qui servent à faire des vases et
des chandeliers,
G05. Commerce : Thés, nankins et autres cotons, soie-
ries, toiles, draps, sucre, riz, cannelle ; toutenague, cuivre,
borax, alun, mercure ; porcelaine, verrerie ; bois de sandal,
drogues, tapisseries, papier, encro de Chine, etc., etc. Le
commerce extérieur se fait principalement avec la Grande-
Bretagne et les États-Unis.
Le thô et la soie forment la plus grande partie des exporta-
tions chinoises. Les importations commencent à égaler les expor-
tations, grâce aa commerce de l'opium ; elles consistent en coton-
nades américaines et anglaises, métaux ouvrés, quincaillerie, horlo-
gerie, lainages, et».
L'ensemble des échanges entre la Chine, l'Europe et les Etats-Unis,
s'élève h $600,000,§00. L'importation de l'opium est de $50,000,000
l'exportation du thô est de $70,000,000.
L'Angleterre qui tient le premier rangdansle traficavec la Chine
compte flans lo chiffre des exportations pour $70,000,000, dont
51^45,000,000 pour l'exportation du thé (a).
(a) Le commerce extéiieur do la Chine s'accroît rapidement, depuis
que ses principaux ports eont ourerti^ aux uuttons étruigèr^fl.
il
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i l
234
OniNE PROPRB.
606. Capitale : Pékin, dans la province do Pe-tohi-li, à
20 Hcues do la Grando-Muraillc. Elle formo un carre lonj^'
et 80 diviso on deux villes, la tartarc ou raantcbouc et l;i
chinoise. L'ensemble a G lieues do circuit. Les murs ont
50 couddcs do haut ; les arcades dos portes sont en marbre,
le reste est en larges briques. Les plus belles rues ont 120
pieds do largo et une lieuo do long ; elles sont occupées p;ir
des boutiques où se vendent les soieries et toutes les mar-
chandises do la Chine. Lo palais impérial, avec ses dépen-
dances, a plus do 2 lieues do circuit ; la façade brille du
peintures, do dorures et de vernis ; les ornements do l'inté-
rieur et les jardins sont do toute beauté .Population,
environ 1,300,000 habitants.
Oa admiro la police exacte qui règne dans Pôkin. Il y a un
observatoire cclôbro, une univcrsitô, des académies, diverses écoles,
un collège russe, des imprimeries, une bibliothèque, etc.
607. Villes Principales .• Nankin, autrefois la capitalo. Ses porter
sont magnifiques, aussi bien que plusieurs de sus temples, entro
autres celui qui couronne la fameuse tour de porcelaine. Cetto tour
a neuf otages ; "1 faut monter 884 degrôs pour arriver au Boramct,
orné, à ce qu'on prétend, d'une pomrao d'or massif. C'est la ville Li
plus savante do la Chine. 11 y a plusieurs bibliothèques, une acadé-
mie do médecine, des fabriques de satins rembrunis et d'étoffes con-
nues sous le nom do nankins. L'arbuste qui fournit cetto espèce du
coton jaune rougeûtre, croit dans la môme province. Population,
400,000 habitants. Shang-Hat, actuellement le principal centre
du commerce de l'Kurope et des États-Unis avec la Chine. Canton,
une des plus peuplées et des plus opulentes villes de la Chine.
Exportation immense de thés, outre les soieries, la porcelaine, etc.
Population, 1,300,000 habitants.
Au end de
ment portugai
commerce de thé et d'opuim.
émîneuces de la ville, forme un antre appela la grotte du Camoens^
où ce poèto composa, dit-oD, boq poème de la Lussiadu.
608. Population et religion : La population de la Chine,
qui jusqu'ici a toujours été exagérée, varie entre 250 à 300
millions, dont 2 millions vivent sur Teau dans des jonques
et autres bateaux. Les empereurs et les lettrés o>'
Bavants Chinois suivent la religion de Gonfuciua, qui est une
espèce de déisme ; le peuple suit généralement le culte do
Bouddha ou Fohi. Il y a environ un million de catholiques
:!^'î* ! 1
OHINE PROPRI.
235
Dopuis les traitôa do Oimton n844-1846) et do Tlen-tsln (1858,
conclus BOUS l'influence do la Franco et do l'Anclcterro, le chris-
tiiinisme estautorlsô dans toute Tûtcndue do l'cmplro.
009. Le gouvernement est despotique. L'empereur s'iu-
titulo fils sacré du Clcl^ unique gouverneur ie la terre^
(jvnnd père de son peuple ; on adore sa personne ; on porto
dos offrandes à son imago et à Bon troue ; bcs états compo-
hcnt lo Céleste-Empire, Les seigneurs do su cour reçoivent
>scH ordres à genoux ; quand il sort, il est prdcddé do 2000
licteurs, .qui portent des chaînes, des haches, et divers autres
instrumenta do supplice ; les Chinois alors so renferment
dans leurs maisons ; ceux qui se trouvent sur son passage
tournent lo dos ou se prosternent la faco contre terro. Tous
les pouvoirs, religieux, civils et militaires so concentrent
dans les mains de l'empereur, dont les principaux officiers,
divisés en neuf classes, portent lo nom do mandarins ;
ceux-ci sont rcv(îtua d'une autorité très grande, et gouver-
nent despotiqucment les villes et les provinces ; mais il leur
arrive souvent d'être destitués ou mis àjnort sans focmodo
procès.
Cependant, à côté d'un régime aussi absolu, il existe pour
les sujets une foulo do garanties. Le monarque est obligé
do choisir ses agents dans lo corps des lettrés^ et d'après
dos règles fixes. Ces lettrés, au nombre do 600,000, sont la
noblesse do l'état, qui so recrute perpétuellcm.at far des
examens et des concours, ouverts aux jeunes gens do toutes
les conditions. Il y a d'a;lleurs des lois, des usages et des
préjugés qu'on no pourrait enfreindre sans s'exposer aux
dont les extraits se réimpriment dans toutes les provinces.
Un fait remarquable est qu'il se croit responsable envers ses
peuples do toutes les calamités, famines, épidémies, trein-
blements de terr3, etc. ; il s'accuse alors publiquement d'avoir
irrité lo ciel en négligeant ses devoirs, et s'imposo des péni-
tences qui consistent çn retraites, en jeûnes, en pjutoa
ex traoroin aires, etc. [a).
(a) On attache la plus grande iinportanco àsoa actes les plus inaisnUiants
La Gazette de Pékln,qui paraît chaquo jour, rjiconto avec iiuo gravité risi-
blo comment rempeieur audormUall ajnansé aveoacpitu, qoewont^te
;
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S'wijw'-, Vv-'n''"
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236
CHINE PROPRE.
L'armée chinoise est d'environ 250,000 homme'i, dont une faible
partie est organisée et exercée à l'européenne. Elle se compose de
troupes mandchoues et mongoles, et do milices chinoises ou troupes
de l'Étendard vert. On assure qu'elle est mal disciplinée, dépourvue
de courage, et qu'elle ignore l'art des évolutions militaires (a). La
moriue est composée d'un grand nombre de vaisseaux, mais îea Chi-
nois n'ont fait que peu do progrès dans la science de la navigation,
quoiqu'ils aient connu longtemps avant nous l'usage do la boussole.
610. La laivgue chinoise est peut-être la plus inaparfaitc «t
la plus difficile à apprendre qu'il y ait au monde- La languo
parlée ne contient que 350 monosyllabes, q^ue les Chinois
accompagnent d'une infinité do gestes, en panant. L'écriture
se compose de 80,000 signes hiéroglyphiques, qiii expriment
non des mots, mais des pensées entières.
611. Arts et Sciences: Les Chinois imitent très-bien la mituredang
leur peinture, dans la construction de leurs jardins et de leurs mai-
sons de plaisance. Ils sont sans rivaux dans les fabriques de jonjoua,
éventaiïs, corbeilles, fleurs artiOcielles, ouvrages en ivoire, en fili-
grane, etc. Ils font avec une ■■ itesso surprenante les calculs arithmé-
tiques. Ils ont inventé limprimerio, du moins celle qui se fait avec
des planches massives, plusieurs siècles avant les Européens, et la
poudre à canon, qu'ils employèrent lors mcme de l'invasion do Goii-
giskhan (en 1209). Ils font de très-beaux feux d'artifice, quila
tirent ordmairement en plein jour. Ils ont des tragédies, des cora^ (lies
et d'autres représentations dramatiques , raaisen général, ils ignorent
ce qui constitue la vraie poésie et la véritable éloquence. Leur archi-
tecture et leor peinture se bornent à copier servilement les objets que
la nature leur met devant les yeux. Leurs connaissances en fait de
mathématiques ne s'étendent pas même jusqu'au calcul des éclipses.
Ce sont les Européens qui leur ont appris à se servir do caractères
d'imprimerie mobiles et de mousqueterie.
612. Ouvrages publics : On doit admirer les grandes routes des
Chinois ; leurs ponts d'une seule arche, et d'une solidité remarquable ;
la hardiesse prodigieuse de leurs galeriea suspendaes le long des mon-
tagnes, et qui sont si effrayantes pour les Européens ; leurs tours
pyramidales, qui distinguent pour l'ordinaire 1 ^urs temples ou pago-
des j leurs canaux, vastes, profonds, bordés de quais en pierre, sur-
tout le canal Impérial entre Pékin et Canton, qui n'est interrompu
que par une journée de marche pour traverser une montagne.
Mais l'ouvrage le plus étonnant qu'offre la Chine, et peut-être le
mondo entier, est la Grande Muraille, qui s'étend sur toute la fron-
tière septentrionale, et qui fut construite pour arrêter les incursions
des Tarlares (Mongols et Mantchoux). Sa longueur est de 500 lieues,
(.() Les Ruon-cs vé(*o rites avco les Européens ont prouvé combieuyeu le?
fioldatij chiuuiy sont redoutables-
THIBET.
237
8a hauteur, de 30 pieda dans les plaînes, et do 16 i\ 20 dans lea par-
ties montagneuses ; sa largeur est telle, que le plus souvent six cava-
liers y peuvent parader de front.
La Chine est sillonnée par 20,000 routes impériales, qui courent
dans tontes les directions. Mais les chemins do fer y sont encore i^i
peu près inconnus. La seule ligne qu'on ait commence; ;\ construire,
est celle de Shanghaï h Woo-Sung, distance de 40 railles. La moitié
de eette ligne a été livrée au trafic, le 3 juin 1876.
613. Mœurs, etc. : Lea Chinois sont n censés d'un manque extrême
do probité, d'indolence dans les classes riches et do malpropreté dans
hs classes pauvres, qui dévorent, dit-on, tout ce qu'elles trouviiut
SUIS la main. L'usage crnel d'exposer les enfants dans les rues ou
sur l'eau, est fort ancien, quoique assez rare aujourd'hui. Le sexe est
tenu dans une espèce d'esclavage; le paysan chinois attelle, en
mêrae temps, dit-on, à sa charrue, sa femme et son Ane.
Une Chinoise ne se croit belle qu'autant qu'elle a les yeux bridés,
les lèvres un peu gonflées, les cheveux lissés et d'un noir d'ébèue et
led pieds d'une petitesse extrême : ce deruier trait achève l'idée de
sa beauté. Pour lui donner cette perfection, on a soin de lui emm'iil-
lotter étroitement les pieds dans sa jeunesse ; aussi, dans un ûge
plus avancé, elle semble chanceler plutôt que marcher. Chez lea
hommes, l'embonpoint, signe d'une vie oisive, est un titre à la con-
sidération. Les hommes "maigres passent pour avoir peu do talent.
Les gens ccmme il faut laissent croître les ongles des doigts. On
teint en noir les cheveux et la barbe. Les innombrables céréraoniea
que pratique partout le Chinois, rendent sa compagnie fort ennu
yeuse aux autres nations.
Rarement le Chinois laisse apercevoir la plus légère trace de pas-
sion ; rarement il quitte l'air humble et soumis d'un esclave qui veut
plaire. Ces qualités sont fortifiées, tant par le caractère dn gouver-
nement, que par l'absence totale de mets échaufifauta et de liqueurs
Bpiritueuses. Le thé est la boisson universelle.
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ils.
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THIBET.
614. Le Grand et le Petit Thibet se subdivisent en peti-
tes .«ouveraioet^s tributaires ou provinces.
615. Climats et productions : (Voyez No. 592.) En
général, c'est une contrée remplie do hai-Ucfi njorjt;jgri<;H, do
glaciers, de flouve.?. de rivières, de lacs, do ricljCH.-.e.s unué-
ïii'.-:< et d animaux sauvages. Lea chaleur-j de \'6Ui mut
courtes et fortes ; la v^éution c-st rapide et brillaiito dana
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THIBET.
les vallées qui séparent les montagnes, ^t dans-tîelles qu'arro-
sent les fleuves.
616. Commerce : Poudre d'or, pierres précieuses, borax,
rhubarbe, fourrures, peaux d'agncuux, musc, poil de chèvre,
châles, étoffes do laine, etc. Le superbe po^l de chèvre, dont
on fait les châles, est en grande partie transporté brut à
Cachemire, ville limitrophe de l'Hindoustan, qui leur a
donné son nom.
617. Villes : Le Thibet a peu de villes ; Lahsa est lu
capitale ; à 7 milles de là est le palais ou temple du Balai-
Lama, couronné d'un dôme qui a 62 brasses de hauteur.
L'extérieur est désoré d'une infinité de pyramides d'or et
d'argent, dit-on ; et les 10,000 appartements de l'intérieur
sont pleins d'idoles des mêmes matières.
618. Population, religion^ etc. : Le Thibet renferme
environ 6 millions d'habitants robustes, doux, simples, mais
très-superstitieux. Ils adorent le Dalaï-Luma, qui prétend
être la divinité visible, c'est-à-dire, Fohi ou Bouddha lui-
même revêtu d'une forme humaine (a).
Quand il meurt, l'esprit divin passe dans un corps nouveau et
entretient ainsi la merveille de sa perpétuelle existence. Les Lamis-
tes croient qu'une odeur d'ambroisie s'exbale de sa personne ; que
les fleurs naissent sous ses pas ; et que dans le plus aride désert do.-!
sources jaillissent à sa voix. On pousse le fanatisme jusqu'à recueil-
lir ses excréments, dont ou fuit des reliques. Le Dalaï-Lama est
aussi le souverain du Thibet ; mais il délègue sou autorité tempo-
relle à un Nomekhan ou roi.
Le Boutan est une dépendance du Thibet.
619. Iles appartenant à Vempire Chinois : L'île Formose ou Tiii
ouan est partagée en deux par une chaîne de montagnes volca-
niques. La partie orientale est habitée par les sauvages indépen-
dants, qui ressemblent aux Malais et aux insulaires de l'Océanie,
Quantité de cerfs et de singes, métaux précieux, sucre, poivre, caïu-
(a) Il y a deux lamaïsmes ou culte do Dalaï-Lama, l'ancien lamaïsmo
et le réformé. '* Pour peu qu'on examine, dit lo P. IIuc, les réformes ( t
les innoTations introduites par Tsong-Kabi. dans le culto iaumïquo, on ic
peut s'empêcher d'être frappé do leur rapport avec lo catholicisme. Li
crosse, lanjîtie. I.'i d;iimjt tique, la oliapo que les Orands-lam.aa portent ■ ii
voyage ou lorsqu'ils font quel<|iio cérémonie hors du temple, l'oiTico îl <l< n.x
chœurs, la psalmodie, les cxurcisnies, l'encensoir soutenu par cinq chaîix s
et pouvant s'ouvrir et se former à volonté; les bénédictions données pil-
les lamas en étendant la main droite isiir la tête des lidôlcs, lo chapelet, lo
célibat ecclésiastique, les retraites spirituelles, le culte des samtsi k
jeûaies, les processions, les litanies- l'eau-bcnite, voilà autant de rapports
que les bouddhistes outavec nous."
EMPIRE DU JAPON.
239
ses, lorax,
Ide chèvre,
Vre, dont
[•té brut à
|ui leur a
|ahsa est la
du Dalaï-
hautcur.
des d'or et
l'intérieur
renferme
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ui prétend
uddha lui-
} nouveau et
Les Laœid-
Tsonne ; que
ie désert des
iu'i\ recueil-
tii-Lama est
arité tempo-
ose ou Thï
jnes volcu-
is indcpen-
• rOcéanio.
oivre, cuui-
n lamaïsme
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îiïQuo, on III!
icismc. Iai
3 Portent < Il
'flico h,«l(ii.\
■inq chaluts
lounécs i);ir
Jhapcict, lo
saintd, k
de rapporta
phre, tabac, grains, fruits excellents. Fabriques chinoises. Capitale,
THï-ouaI^fou, dont la forteresse fut bâtie par les Hollandais. Cette
ville est ouverte aux Européens.
L'île JTatnan a des mines d'or et de bois colorés, elle fournit le
meilleur bois, soit pour i'odeur, soit pour la-sculpture ; les plus pré-
cieux sont le bois d'aigle et le bois do rose. Pêche de perles. Capi-
tale, Kioung-tcheou, grande et belle ville maritime de 100,000
habitats, ouverte au commerce européen,
EMPIEE DU JAPON.
020. Cet empire situé entre le Grand océan à lest, et la
mer du Japon à l'ouest, se compose de 4 grandes îles, et de
plus de 3000 petites. La principale HondOy improprement
appelée Nippon^ a 87,000 milles en superficie ; Yeso^ super-
tiuie 3000 milles; Slkokf^ superficie 10,000 milles; Kiou-
Siou, superficie 15,000 milles. Entre les autres petites
îles on remarque surtout les trois KourHles méridionales,
(No. 584).
La superficie totale du Japon est estimée à 160,474
milles carrés.
Les îles du Japon furent découvertes en 154J par Meudez Pinto,
navigateur portugais. Ceux do sa nation y formèrent un ctablisse-
nictit à la faveur duquel beaucoup de missionnaires, entre autres le
giuud St. François-Xavier, prêchèrent lo christianisme aux indi-
gùues et fondèrent un boa nombre d'églises. Deux grandes persé-
cutions, en 1590 et en 1638, aiiéantjrent presque cette chrétienté
naissante. Les marchands portugais furent supplantés par des
Hollandais, qui seuls avec les Chinois ont eu permission d'aborder
au Japon jusqu'en 1853, Toutes les barrières créées par la méfiance
du gouvernement conU*e les étrangers sont tombées, en 1859
Aujourd'hui les ports de Hakodadi, Fiogo, Nadgasaki, Yeno, Osaka,
Yokohama, Eauagava, etc., sont ouverts au commerce des nations
civilisées.
Les Japonais font remonter la succession de leurs empereurs ou
Mikados à 660 ans avant J. C. Les Mantchoux envahirent le pays
eu 679 et les Mongols en 1281 ; les vas et les autres furent repous-
sés, et leurs flottes et leurs armées entièrement détruites. En 1585,
le chef militaire de l'empire, qu'on nomme Taïkoun (ou Koubo, ou
Cbogoun), enleva au Mikado son autorité politique, lui laissant
U)ut son prétendu pouvoir spirituel avec des revenus immenses. Au
mois de janvier 1868, le taikounat a été supprime daus une cham-
bre fédérale composée de dix-huit daimios ou princes de l'empire ;
♦^t, le 8 février de la même année, le Mikado, redevenu à la fois
roi et pouLife, annonçait aux agents des puiâsances européeuaes
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240
EMPIRE DU JAPON.
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la grande révolution politique qui venait de s'opérer, et son dôair
d'assurer l'exécution de tous les traités.
621. Ciimaty productions, etc. : Ces îles éprouvent tour-
à-tour les chaleurs et les froids du Canada. Leur position
entre des mers orageuses les expose à des variations do tem-
pérature continuelles, aux tempôtes, aux ouragans, aux pluies
abondantes. Presque toutes les nuits d'été le tonnerre se fait
entendre. La neige reste quelques jours sur la terre, mémo
dans les parties méridionales, he sol, montagneux, volcani-
que, agité fréquemment par des tremblements do terre, est
peu fertile ; mais une agriculture industrieuse lui fait pro-
duire toutes les richesses de la Chine, auxquelles il faut
ajouter l'arbre à gomme-résine qui fournit l'inimitable ver-
nis noir du Japon ; diverses espèces d'orangers, de figuiers,
de lauriers, de mûriers, de bois précieux, etc. ; et beaucoup
de plantes utiles dans la médecine.
Il y a des mines abondantes d'or, durgeut et de cuivre.
Les sources d'eaux chaudes minérales sont assez communes,
Le gingembre, le poivre noir, le sucre, la coton et l'indigo y sont
cultivés en grande quantité. I.e riz est le grain principal ; on le sème
en avril et on le récolte en novembre.
On a banni de tout lempire du Japon les boucs, les moutons et
les cochons. Il y a peu de chevaux et de bétail. Pour les travaux
des champs, on emploie des buffles qui ont une bosse sur le dod et
des vaches très-petites.
La principale nourriture des Japonais consiste en poisson, en rii
et en légumes. Ils font une espèce d'eau-de-vie de riz, nommée sakki,
boisson très-enivrante.
622. Commerce : Cuivre excellent, camphre, vernis, ou-
vrages en laque, porcelaine, tapisseries, papier, thés, soieries,
etc., etc.
En 1882, le commerce extérieur était de $40,000,000.
623. Capitale : Tokio, (anc, Yedo ou Jeddo,) capitale
religieuse et politique, depuis 1869 (No. 620), grande et
belle ville de 823 000 habitants, située dans l'île de Hondo.
sur la baie Yedo. Elle est le foyer littéraire, scientifique et
artistique de l'empire. C'est aussi le centre des fabriques de
soieries et de porcelaines, du commerce et de l'imprimerie
japonaise. On y admire le célèbre temple de Bouddha, ap
pelé le Fo-Ko.si, et le Daïri ou palais du Mikado, qui vaut
à lui seul une ville.
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K^t^ *■ t
EMPIRE DU JAPON-
241
624. Villes principales : Osaka, ouvert au commerce étranger
depuis 1863. C'est une des plus florissantes ville-; de rerapire. Sa
population est de 293,000 habitants. Led cnnanx, dont elle est
coupée, et qu'on passe sur des ponts de cèdre, nippellent Venise
Kinio, (238 000 h ) ; Yokohama, port (6;?,000 h.) : Nngasaki, port
(39/)00 h.), grand centre de poterie, etc.
lievenu: En 1878, $51,000,000.
Chemtis de fer : La pr(!mièrH ligne de chemin de fer fut cons-
truite, m 1872, de Yokohama à Tokio, (18 milles); 200 milles ont
été construits depuis, et 455 sont en construction.
Télégraphes: 1,900 milles.
625 Populalion: En 1883, 36,700.000 habitants,
partagés en deux principales sectes, celle des bouddhistes et
celles des sinloïslrfi (No. 576), qui croient que l'être suprême
est trop élevé pour s'occuper des humains, mais qui adorent
une multitude de divinités d'un ordre inférieur. Les
Européens ont seuls le droit de célébrer le culte chrétien.
La population du Japon appartient à deux races : les Japonais et
les Aïnos ; ces derniers sont à demi- sauvages. Les langues parlées
âont : le japonais, l'aïnos et la langue mandarine
626. Le gouvernement est une monarchie absolue. Le
système féodal des daïmos ou princes héréditaires dont le
pouvoir était ab.^olu dans leurs domaines, mais qui rend lient
obéissance et homtnapjo à l'empereur, est entièrement sup-
piimé depuis 1871. L'empereur ou mikado réunit en sa
personne le pouvoir temporel et le pouvoir spiritui;). On
l'entoure d'hommages de toutes sortes, parce qu'il person-
nifie le culte religieux, et qu'on le regarde comme l'expres-
sion vivante de la divinité sur la terre. Il est aidé pur un
grand conseil dont il est le président, par un sénal et un
conseil d'état.
Les Japonais ont des écoles ou collèges qui paraissent supérieurs
h ceux de la Chine. Depuis 1871, il existe un bureau d'Instruction
Publique. Le Mikado parait faire de grands eflForls pour faire
entrer le Japon dans la voie de la civilisation européenne.
Un Japonais prête sans doute souvent à rire ; sa tête rasée h moi-
tié, le reste de ses cheveux relevés sur le sommet ; lénorme couver-
ture de papier huilé dont il s'enveloppe en voyageant ; ses saluta-
tions, qui consistent h s'incliner plusieurs fois jusqu il terre ; l'éven-
tail quH porte constamment à la main ; tout cela est un coup d'oeil
extraordinaire. Mais le Japonais, fier do sa propreté minutieuse,
traite les Européens de peuple sale ; il ne conçoit pas leur vivacité
dans les disputes ; accablé d'injures, il n'y répond par aucune parole
véhémente ; son arme inséparable, le poignard, lui sert à se venger
au moment qu'on n y pense plus, ou j\ se donner la mort, si la ven-
p;eance est impossible.
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242
INDE OU HINDOÏÏSTAN.
INDE OU HINDOUSTAN.
027. Bornes : Au nord, le Thibot ; \ l'est, rtndo-Chine
et le golfe do Bencçnle ; au and, la mer des Indes ; à l'ouest,
le golfe d'Oman, le Bdloutchistin et le Caboul. Sa super-
ficie est d'environ 1,622,000 milles carrds.
L'Inde est une des contrcoa k-g plus anciennement peuplées du
monde. Les livre? de Moïse parlent déjà des bois d'aloÔ3 et d'cbène,
de la cannella et de3 pierres précieuses qu'elle produisait. Le livre
de Job fait mention des toiles indiennes (Job, ch. 26, v. 16). Sôsog-
tris y pénétra vers lan du monde 2700, et Alexandre-le-Grand, 327
ans avant l'ère chrétienne. Cette dernière invasion fut suivie do
treiae siècles de tranquillité. L'an de J. 0. 1,000, les Afghans con-
quirent le nord de l'Inde et y fondèrent une dynastie. Geugis-Khan,
en 1221, chassa l'empereur de sa capitale Delhi, et donna, dit-on, le
nom de Moffol au pays. Le fameux conquérant tartare, Tamerlan,
détrnisit, en 1389, la pussance des successeurs de Qengis-Khan ot
ravagea tout l'Hindoustan, où il commit partout les plus grandes
cruautés. En 1526, son petit-fils Baber éleva sur les débris de l'empire
Afghan, celui des Mongols ou Mogols ; il fut le premier prince connu
en Europe sous le nom de Orand-Mogol. Pendant ces deux invasions,
plusieurs tribus indiennes se retirèrent dans les montagnes ; c'est !;\
l'origine des Seiks, des Mahrattes, et d'autres peuples indépendants,
fj'empîre des Mogols, au plus haut point de splendeur sous Aureng-
Zeyb, ne fit que décroître après sa murt, arrivée en 1707. Le féroce
N"adir-Schah, ou Thamasp-Koulî-Khan, usurpateur du trûne de Per^e,
fît la conquôte des états Mogols en 1739, et emporta les iramensog
trésors de Delhi. Les Afghans et les Mahrattes se disputèrent ensuite
l'empire do l'Inde, où les Européens avaient déjà fondé beaucoup
d'établissements.
La compagnie! des Indes, qui n'avait d'abord qu'un petit nombre
de factoreries, devint bientôt très-puissante, et donna à ses posses-
sions un accroissement prodigieux. Elle profita des divisions intes-
tines qui déchiraient l'Hindoustan ; acheva de détruire l'empire
Mongol en 1803 ; soumit les Mahrattes en 1812 ; et par ruse ou par
force, étendit sa puissance sur presque toute cette contrée. Les
rois ou rajahs, à qui elle laissa quelque orabre d'autorité, ne furent
que ses vassaux.
Le 1er septembre 1358, j\ la suite d'une révolution générale ot
d'une lutte acharnée, li Compagnie des Indes cessa d'exister, et
l'Hindoustan passa sous l'autorité directe du gouvernement anglais.
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INDE OTT HINDOUSTAN.
243
628. Divisions : L'Hindoustan se divise en quatre parties :
to l'Hindoustan anglais ; 2o les dtats indépendants ; 3o les
possessions portugaises ; 4o les possessions françaises.
L'Hindoustan anglais, qui comprend presque toute la pé-
ninsule, se compose des pays qui appartiennent directement
;\ l'Ang'leterrc, et des états tributaires. Il se divise en trois
irrandes Présidences : celle de Calcutta, à l'est ; celle do
Madras, au sud ; celle de Bombay, à l'ouest.
Les états indépendants sont le Népaul, situé dans l'Hima-
laya, et le Boutan, à Test du Népaul.
Les principaux états vassaux ou tributaires de la Grande-Bretagne
sont : dans la présidence de Calcutta, les royaumes de Nizam ou de
Dckan, de Holkar, de Scîndiah, de Bhopaul, de Bahawalpour, de
Kachemir et de Sikkim, les états du Bunderkund et les états radje-
pontes ; dans la présidence de Madras, les royaumes de Mysore, de
Cochin et de Travancore ; dans la présidence de Bombay, les royau-
mes de Kalapour, de Sawant-warri, de Guykowar, de Cambaye et
(le Kotch. La population totale de ces états est de 45,000,000 d'ha-
bitants.
On donne le nom de Dêcan à la partie de l'Inde située au sud du
fleuve Nerbuddah ; celle qui se trouve au nord de cette limite est ap-
pelée nindoustan propre.
029. Climat et productions des deux Indes (a) : L'Asie
méridionale, qui comprend les deux Indes, est située pres-
que entièrement sous la zone torridc ; son climat sera donc
celui des autres régions tropicales, avec quelques diffé-
rences causées par le voisinage des glaciers éternels du Thi-
het ou des nombreuses chaînes de montagnes qui la traver-
sent du nord au sud. L'année se partage en deux saisons,
la sèche et la pluvieuse, produite par les moussons du sud-
ouest et du nord-ouest ; durant la première, les fleuves sont
>sujets aux inondations périodiques (No. 571). Dans la plus
grande partie des Indes, on ne connaît point la neige ni
la gelée ; l'hiver ne s'annonce que par des pluies froides et par
un vent de nord ou de nord-ouest. Nul pays ne présente des
spectacles plus terribles de tempêtes, d'ouragans, de grêles
pesantes, d'éclairs et de tonnerre. Des sécheresses trop
prolongées ou des déluges de pluies ruinent quelquefois
l'espérance du cultivateur. Diverses maladies épidémiques,
entre autres le redoutable choléra enlèvent subitement
beaucoup de victimes. Il y a des déserts de sable, des
(a) Afin d'éviter des répétitions inutiles, on a rassemblé ici quelques
détails sur la géographie physique de toute l'Asie uiéridionalo.
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INDE OU niNDOUSTAN
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chaînes stériles, des savanes dans les parties septentrio-
nales, de vastes marécapjes à rcmbonchuro de fleuves, et
quelques-uns dans Tintérieur. Mais, en gén^ 1, le cllin it
•sst délicieux, l'air pur, le sol couvert 'le bel)» plaines, de
f^ras pfitu rages, de moissont» qui se renouvel lorjt deux f; s g
p:ir an, de vallées superbes où se déploie la .«^gét; Jon ia I
plus riche et la plus brillante. ■
>30. Toutes les plantes alimentaires et tous les f.aitL uc
1 Eiirope ei des Antilles prospèrent aux Indes,outre le t'inna,
rsxin qui fournit beaucoup et dont la culture n'exige pros-
q aucune peine ; l'arbre à pois, le palmier, Tarbrc à pain ;
quandté de légumes farineux inconnus en Europe ; l'arbre
à suif, le bétel, le sésame ; le jalap, la salsepareille, l'opium,
le gingembre, le cardomone, la cassie, l'aloès, le camphre ;
une foule d'autres fruits et plantes médicinales ou teintu
rières ; une grande variété de bois précieux, tels que le bois
de teck, le bois de fer, le bois d'aigle, le bois de sandnl ; le
dragonnier, les gommiers à laque et i\ gomme-guttc,
6 3.. etc.
Le riz, (? mi il y a vingt-cinq variétés, est la principale nourriture
du frugal Hindou ; l'habitant de rindo-Chinc y ajoute desfruits du
bananier, ilu cocotier et du palmier sagou. Les diverses espèces de
palmier fournisseni de lafirino, des légumes, des fruits, de l'huile,
des cordes, des toiles, du papier, etc. Le bananier forme à lui s ni
un bosquet par l'abondance de ses larges feuilles. Le sandal bkmc
et d'autres bois odoriférants parfument tous les palais de r(3rient.
Des forêts de bambous couvrent une bonne partie du sol ; cette
espèce de roseau, qui parvient quelquefois h la hauteur de 60 pieds,
sert i\ construire les demeures légères des Indiens. Les meilleures
oranges connues viennent du Torquinoù l'on trouve communémi'iit
aussi l'arbre i\ thé. La meilleure canelle se tire de l'île de Ceylan
631 Parmi les animaux propres ^ cette région, il faut placer
d'abord les éléphnnls, dont les plus beaux viennent de l'île de f leylan
et du royaume da Siam, Les autres sont les rhinocéros, le tigre, U
panthère, le léopard, etc ; une multitude de singes et d'orangs-
outangs, qui, dans certains endroits, s'attroupent par milliers, dévas-
tent les champs, pilleni les vergers, i-avagent môme les villes ;
beaucoup de chameaux et de dromadaires ; des brebis et des chèvres
dont la belle laine est employée dans la fabrication des châles
indiens, ceux de Cachemire sont les plus renommés (G16) etc., etc
Les chiens de 1 Inde ont été de tout temps célèbres ; mais les meil-
leurs viennent de Caboul. Le bœuf et la vache jouissent d'une
vénération religieuse dans l'Hindous^an. Les serpents fourmillent
dans les forets, les champs, les jardins, quelquefois dans les appar-
tements ; le serpent royal, ou le boa, est adoré dans plusieurs can-
INDE OU HINDOUSTAN.
245
îr:
Hfiî!
[soptentrio-
fleuves, et
•, lo clim it,
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Jeux fi s
fc:<$t; Jon ia
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ie, l'opium,
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33 espèces de
t3, de l'huile,
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de rOrient.
u sol ; cette
de 60 pieds,
3 meillt'ures
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f-mt placer
î de Cejlan
le tigre, U
ît d'orangs-
iers, dé vas-
les villes ;
des chèvres
de3 châlcj
) etc., etc
iia les meil-
îent d'une
rourmilleiit
les appar-
lieurs can-
tons. PaDS les fleured, les lacs et les marais, on trouva des
(illi/yators et des crocodilea énormes. Le poisson abonde dans les
m^rA, lo.i fleuves et les lacs. On rcraiirque, entre autres, le poisson
(' -rô, lo poisson volant et la torpille, qui donnent un choc électri ••lo
»ii baigneur impradent.
Les insectes ont d'une beauté merveilleuse, mais ils caub t ,io
pfnmds dommages ; il y a beaucoup d'abeilles et de vers à Me.
liC^ oi.^-aux Bont admirables par leur taille et par leur plumage,
iirtout l'aigle, lo vautour, lo faisan, lo perroquet, dont il y a 60
( pièces, et lo paon, qui est originaire des Indes. Plusieurs croient
(\nQ lo coq-d'inde, si connu' dans tout lo monde, est indigène do
l Am6rîquo. On peut citer encore lo mango, qui se nourrit du fruit
(il lioieux dont il porto le nom ; le petit oiseau du paradis; l'ibis
blanc, dont les plumes servent de parures aux Indiennes, etc.
082. Lo règno minéral est t- \s-riche. Beaucoup de
fleuves charrient de l'or, ce qui ^ oi o qu'il en existe des
dépôts dans les montagnes où 'j i, ment leurs sources.
On vante les mines d'or et d'-'r 'e> >> ûe Golcondc, du Car-
natio, d'Achem du Bengale, et c'''>ramérapoura dans l'em-
pire Birman. Ailleurs ce sot 'des mines de mercure, de
zinc, d'étain, d'acier, de fer, v' mtimoîne, etc. Il y a du
marbre, de l'albâtre, du sel-gemme, du charbon, du soufre,
(lu naphte et d'autres matières inflammables ; une grande
quantité de sel et de salpêtre, etc., oto.
Nulle part les diamants ne sont aussi beaux ni aussi
nombreux que dans cette région, surtout dans l'Hindoustan ;
outre les rubis, les saphirs, les améthyfjs, les onyx, les
topazes, le lapis-lazuli, le cristal de roche, etc.
633. Commence de niindouslan : Les articles d'expor-
tation sont les indiennes et les autres cotons, les soieries,
châles, tapis, etc., le sucre, le riz, kn pierres précieuses,
l'opium, le camphre et autres drogues, les épioes, surtout ie
poivre et la cannelle, les bois précieux et aromatiques, lo
zinc, le salpêtre, etc. ; ceux d'importation sont les vins,
Teau-do-vio, le thé, le caf^, les draps, les velours, le fer, lo
cuivre, le plomb, la coutellerie, les articles de verrerie, les
dentelles, les fils d'or et d'argent, les galons, les provi-^ions
navales et militaires, etc., etc.
Le commerce des Indes augmente chaque année dans une propor-
tion extraordinaire, et peut-être exceptionnelle. Les exportations,
e!i 1883, ont atteint le chiffre de ^420,000.000, et le,s importations
îj!>315,000,000. Les pays qui prennent 1;.. part la plus active dans le
coiumiTce des Indes sont : l'Angleterre, la Chine, la France et les
Kiats Unis.
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246
INDE OU HINP0U8TAN.
-^Ï^E
634. Capitale de l'Indo anglaise, Calcutta, dans une posi.
tion malsaine sur l'Hougly, Tune des branches occidentulea
du Gange à 100 milles do la mer. Elle est divisée en doux
quartiers, la ville Noire, habitée par dos Indiens et d'autres
nations asiatiques, et le quartier du gouvernement, habité
par les Anglais et d'autres Européens ; la première est très
basse et mal construite en maisons de bambous ; la secondo
est magnifique.
Parmi les cdificea do Calcutta, on remarque le palais du gouver-
nement, une cathédrale anglicane, une église catholique et une ar-
ménienne, plusieurs mosquées et une foule de pagodes ; il y p. une
"aniversité, une société savante très-célèbre, un superbe jardin bi tu-
nique, un grand nombre de manufactures et do maisons do commorci',
etc Population, 871,000 habitants, dont un qunrt environ profeg-
sent le christianisme. Le port ne peut receroir que des vaisseaux do
500 tonneaux ; les autres sont obligés de jeter l'ancre à 50 millea
plus btts. à Port-Diamant.
635. Villes principales : Bénarès, la ville savante des Hindous, sur
le Gange, à plus de 200 lieues de son embouchure, au"ien observa-
toire où l'on voit une sphère tracée daprès lo système de Copernic,
connu des Indiens longtemps avant cet astronome, pagodes m i-
gnifiques, dans l'une desquelles est un taureau laillé do pierre qui
renferme un taureau vivant, les Hindous sont obligés do visiter
cette pagode une fois dans leur vie, giando nflBuence do pèlerins
dans les fêtes religieusog. Principal marché do diamants et do
bijoux. Population, 200,000 habitant!.
tiurato, âant lo Guzurate, giando ville de commerce, ce fut
ici que la Compagnie des Indes établit sa première factorerie, on
1612, avec la permission du Grand Mogol, etc.
Madras, siège de la 2e présidence, sur la côte de Coromandol,
très-riche et très-florissante, églises, couvents, missions, observa
toire, fabriques nombreuses, etc. Poimljition, 40f> ono hnhitnntfl.
Patna, sur lo Gange, à 1C6 lieues de Calcutta, fabriques tri s-
importantes, commerce de salpêtre et d'opium.
Bombay, sur la côte de Concan, siège do la 3e présidence, très-
grande, très-forte, son port est un des meilleurs de l'Inde, entrepôt
des marchandises arabiques, persiques et indiennes. Population,
773,000 habitante.
Delhi, ancienne capitale du Grand-Mogol. Population, 173,000 (a).
Agra, ancienne capitale des Grands-Mogols ; on y admire le
palais et la mosquée do l'empereur Akbar, deux des jîlus beaux édi-
fices de l'Asie. Lahore, autrefois résidence des Grands-Mogols, on
y voit un des plus beaux palais du monde. Jaggernaut ou Jagrcnal,
terre sacrée des Hindous, fameuse pur les pèlerinages qu'y attirent
trois grandes pagodes; l'une d'elles renferme une idole dont les yeux
(a) Delhi a été le centre de la révolte den Cipayes, en 18S7.
V 1
INDE OU niNDOUSTAN.
247
Ront dfi grog dîanoanls. Golcondo, yillo forte conmio par lea mines
(1 or et de diamants qui so trouvent dans lea environs. Brringapatam,
(•il périt, en 1799, le dernier roi de Mysore, le bravo Tippoo-Saib, en
Bo défendant contre lea Anglais. Maaulipatam, célèbre par sea toiles
peintes et ses manufactures, etc., ete,
C35. Le chef-lieu des posseysions françaises est Pondi-
chdry, .sur lu côto do Coromandel, ville înanufacturiôro, mais
située dans un pays Ftdrile ; celui dos possessions portu-
gaises est Goa, sur la côte de Concan, grande ville trôs-com-
niorçante, archevêché catholique, etc. ; on y voit le tombeau
de St. François-Xavier.
Les autres villea ou ports françaia sont Chandernagor dans le
Bengale ; Yannon, sur la côto d Orisso ; Karikal.surlacôtede Coro-
maiidel, et Mahô, sur la côte do Malabar. Les Portugaia ont encore
1 île Diu, sur la côto do Concan, Les ports hollandais étaient Jag.
pjornaut et Palicole, sur la côto d'Orissa ; Paliacate, Madras, ei Porto-
Novo, sur la côte de Coromandel, et Tulicorin, dans lo golfo de
Manar. Jusqu'en 1795, Cocbin, sur la côte do Malabar, était le
Itrincipal établissement que les Hollandais eussent dans les Indes
Calicut, sur la môme côte, est lo premier poi t des Indes qui ait été
visité par les Européens ; le portugais Vasco do Gama y aborda en
1498
636. Population: En 1881, 203,730.000 habitants,
dont 198,755,000 pour l'Hindoustan anglais, 4 millions pour
les états indépendants, 750,000 pour les possessions portu-
gaises, et 235,000 pour les possessions françaises.
La population de IHindoustan anglais est répartie sur
234 provinces, mesurant 874,220 milles carrés, et renfermant
544,885 villes ou villages. La division par races esta peu près
comme suit : 1 40 millions d' Hindous, 40 millions de Mongols,
et les autres Afghans, Béloutches, Guèbres, Perses, Arabes,
Juifs, Portugais, Anglais, Français, métis, etc.
Les habitants do l'Inde, ainsi que ceux de l'Europe, appartiennent
ù la raco caucasique ; mais ils se i)artagentcn une grande variété de
types. Ou compte au moiua 30 nations distinctes, ayant chacune
un langage propre, qui se Bubdivise lui-même en une série iudéfluio
de dialectes. Les principales langues parlées sont : 1 hindoustani {a)
ou ourdou-zaban (issu du mélange du Prakrit, du persan et de
l'arabe), le bengali, le mahratte, le ihibétain, le tamoul, le tolougou,
lo malais, etc.
Lea Hindous sont divisés en quatre castes principales, chacune
desquelles en renferme beaucoup dautrea ; la première est celle dea
Btahmes ou Brahminea ou prêtres ; la seconde, celle des £ erriers ; la
troisième, celle des agriculteurs ; la quatrième, celle des artisans.
(a) L'hindoustani est la lanf?ue lapins r<^pandue dans l'Hindoustan, c'est
eelle que le gouyernement anglais eniploit} dans ses rapports uâiciels.
-^.■1*1
*
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11
■-- M U
248
INDl OTT nWDOUSTAN.
.,«.'
Bif '..
Oea cftflteg ne peuvent manjçor ensemble ni n'allier entre elles Ello»
exercent lo droit do mort ou d'eiil sur leurs membres. Les deacfm
dunts do ceux qui, par dea mariages illicites, ont dûrog6 aux privi
16gca do CCS quatre castes nobles, sont compris dans les divisions
ignobles et méprisées. Au-deesous do ces dernières, on voit lus /*«-
fiV/aquoles Hindous ont rejetés do leur société et qui no peuvent
habiter dans les villes ; ils sont obligés, dit-on, do fuir t\ l'aspect
d'un Hindou noble, do marquer leurs fontaines par un eutoura^k
d'os d'animaux, et do se livrer aux occupations les pUi dégoûtantes
Cependant l'influence les mœurs anglaises a dé}h beaucoup affaibli
les préjugés des Hindous au sujet dos castes et mitigô lo sort de ces
malheureux proscrits, qui s'engagent volontiers au service do leurs
maîtres Duropéens.
Il arrivait souvent autrefois, surtout dans le Bengale, que loa
femmes des deux premières castes se brûlaient à la mort do leurs
maris; cette coutume barbare a été détraite par les Anglais depuis
1829. Le meurtre des enfants du sexe féminin est à peu près
géuéral.
637. MœurSf nourriture, vêtements, etc. : On accuse les Hindous
d'une extrcmo indolence, qu'il faudrait peut-être attribuer à la dou-
ceur du climat ot à la facilité avec laquelle ils se pourvoient de tout
ce qui est nécessaire h la vie. Leur nourriture commune est com-
posée de riz, de quelques légumes, d'épiccs et de poisson ; les ])au
vres 80 contentent de riz et de sel. Lo vêtement des Hindous du
nord est un turban, une simple étoffe do coton qui leur couvre U)
haut du corps avec une seconde étroitement serrée autour des rcin^,
qui leur tombe jusqu'aux genoux. Aineurs, ils vont tête nue, et in
pièce d'étoflfe inférieure descend jusque vers les talons ; mais 1m
pauvres ne portent qu'une largo ceinture qui leur cache le milieu du
corps.
Toutes les classes de la société ont l'uisage do fumer du tabac ot
de mâcher du bétel ; c'esl pour elles une alTiirc aussi importantn
que lo boire et le manger.
638. La religion dominante est le brahmisme, profess*''
par les neuf-dixièmes de la population de l Inde ; les maho-
métans sont au nombre d'environ 40 millions ; la secto
guerrière des Seiks, qui s'est fait une religion composée do
bouddhisme et de mahométisme, comprend 1 million d'indi-
vidus ; il y a un million de chrétiens ; les autces suivent lo
culte de Bouddha.
Les Hindous admettent l'existence d'un être suprême, étemel,
immense, première cause de tout ce qui existe ; de trois divinités
Brahma, Vichnou et Siva, qui sont autant d'émanations du premier
être et des principaux objela de leur cuke ; d'une foule de divinités
inférieures préposées au gouvernement du monde, ainsi que d'esprits
bons et méchants ; 1 immortalité de Tâme, la métempsycose et la
purification des ûmes par les pénitences et les expiations volontai-
«il
INDE OU HIND0U8TAN.
249
S ; mais kn
res. La mcho est pour les Hindous nti aniaal sacré ; la tuer est
un crime punissable do mort.
Lca livres qui contiennent la religion et la philosophie des Hin-
(1(1119 sont appelés liédas ou Vcdaa ; ils sont ixr'iU dans une langue
morte très-unoienno et trùs-puro, qu'on norarao le sanscrit, et qui est
U\ Iiuiguo religieuse de l'Ind'?.
L'Indoest remplie do temples on pagodes ; quelques-uns sont
il'uno belle arclritecturo ; tous sont d'une riclie>se extraordinaire.
\.('A idoles présentent raille formes bizarres, horribles, impudiques ;
(les visages monstrueux, des figures à quatre tctes et huit bras
o'i inoitiô hommes, moitiôbtMes, etc. Les cén'monies du culte brah-
mauiqtio donnent lieu quelquefois à des scènes nffi-enses, telles que lu
luoocssiondu dieu Krichma, dont le char énorme, haut de 80 pieds,
( crasd BOUS ses roues les fanatiques qni, en s'y [irceipltani, croient
trouver à la fois et la mort la plus glorieuse et une fclicitô éternelle.
Il y a d'autres fêtes où règne la licence la plus effrénée.
G39. Gouvernement : Depuis la «upprcssion do la compa-
gnie des Indes, en 1858, lllindoustan est sous l'autorité
d'un Gouverncur-Gdndral, nomrad pai la couronne d' A.iiglc-
terrc, et assistd d'un conseil légialutif do cinq membres, {a)
Les états protégés ou tributaires Bont des monarchies abso-
lues ; mais ils sont bous la dépendance complète des Anglais
ijui ont l'administration do leurs linanccs, le commandement
<io leurs armées et la possession do leurs places militaires.
Pour mieux s'assurer do la eonfianeo des Indiens, lo gouvernement
un fi^lais leur laisse lo libre exercice do leur culte religieux, et leur
lulininistro la justice suivant \ci\ta propres lois. Les Européens
obéissent aux lois do leurs nations respectives. Dans les trois villes
do Calcutta, do Madras et do Bombay, tous les procès criminels su
tiùcidont d'après lo code do l'Angleterre.
/îei'mit, $300,000,000, montant qui n'égale pas les dépenses.
Délie publique, en 1879, $754,000,000.
640. Les états indépendants sont gouvcraés comme les
peuples tributaires par des chefs ou rajahs ou nababs, qui
exercent pour l'ordinaire sur leurs sujets un pouvoir trôs-
despotique.
641. Voies de communications. Les principaux canaux sont: lo
canal du Gange, entre Hardouar et Caounpour, et lo canal de la
Djemma. Ces canaux ont un double but : l'irrij^ation du sol et lefl
communications commerciales. , „t i
Les chemins de fer rayonnent déjà {m: tons les poîuis do l .ndo
anglaise. Les lignes principales sont : Iv. celle do Ca'c';ita à Delht
el à Umritzir( Zi'asi India Railway), p.ir Bardwaii, Fataa, Bénarc.«3,
Mirzapour, Allahabad ; 2o. Celle de Calcutta II Bombay, et do Bombay
1 '?! il
») La reine d'Angleterre porte lo titro d'Impératrice de l'Inde.
m fii
* ,-1
250 ÎLES QUI DÉPENDENT DE L'HINDOUSTAN
à Madras ( Great Peninsulani Railway] ; celle de Galcutla h Ma-
dras, par le littoral oriental de le péiiinsulo. En 1883, la longueur
totale des cheminb de fer était do 10,000 milles, et celles des lélô-
graphes : 20,000 milles.
Londres est unie i\ Calcutta par une immense ligue tclcgraphique,
qui passo par Douvres, Paris, Strasbourg, Vienne, Pesth, ConstaiUl-
uople, le câble du Bosphore, Diarbokir, Bagdad. Bassorah, le câblo
sous-marin de Bassorah h. Gwadel (Béioutchiîil.aii), Kouratchi, Bom-
bay et Mirzapour.
ILES QUI DÉPENDENT DE L'ÏÏINDOUSTAN.
64«2. Ceylan : Séparée de la côte de Coromandel par le
détroit de Manaar. Elle présente la forme d'une poire.
Sa superficie est de 25,364 milles carrés. (Jolonic de
l'Angleterre depuis 1796. Olimut doux, sol très riche en
cannelle, en sagou, en riz, en tabac, etc. Quantité de beaux
éléphants, de singes, de buffles et d'oiseaux admirables.
Mines, pierres précieuses en abondance. Vis à-vis le con-
tinent est la célèbre Côle de la Pêckciie, où se faisait
autrefoip la plus vaste pêche de perles qu'il y eût au monde.
Capitah, CoLUMBO; population 112,000 habitants, dont
13,000 sont chrétiens; les autres sont pour la plupart
bouddliistes. Population de l'île, eu 1881, 2,761,000 h.
UoL, plongeurs vont chercher au fond de la mor cotte espèce
d'huître qui fournit les perles. Lorsque tout esc prêt pour son
expédition, le plongeur se bouche fortement les narines d" me maia
et, tandis que do l'autre il (icnt un panici', ii descend rapidement au
moyen d'une pierre attachée à l'un de ses pieds. Dès qu'il arrive
au fond, on retire cotte pteye pour servir au plongeur suivant. Il
se hâte de remplir le panier d'huîtres, et aussitôt il donne un signal
pour qu'on le retire de l'eau. Chaque descente dure depuis un'
minute jusqu'jîi deux ; le plongeur ramasse quelquefois 150 huîlrcs
et quelquefois seulement 5 ou 6 ; chaque huître contient plusieurs
perles.
Iles Maldives : À l'ouest de l'île de Ceylan ; au nombre de 12,000
divisées en 19 groupes qu'on nomme Attolons. Climat très-chaud et
malsain. On y rccncillc beaucoup d'ambre gris, do corail noir, et
de cauris, espèce de coquillage qui sert de momiaie dans l'Inde.
.■^'-!;-Ti:i.i
■ ^■^ ^^'if' ■-'*-"
1 1-
INDO-OHINE.
251
Ula h Ma-
|a longueur
des lélô-
[ôgrHphique,
Constat! li-
|iili, le câblo
itchi, Boin«
rSÏAN.
ùel par le
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sé fiiisait
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i plupart
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tte espôci,
t pour son
1 me main
idemcnt au
[u'il arrive
iii'vant. Il
I un signîil
epiiis UD''
50 LuUrcs
: plusieurs
de 12,000
-chaud et
il noir, et
13 l'Inde.
Les habitants professent le mahoraétisme ; ils ont le corps très-velu
et la barbe épaisse.
Iles Laquedives. Au nord des précédentes ; il y en a 32 : on les
distingue en deux groupes séparés par un canal qu'on appcile, à
cause de sa latitude, le canal des neuf degrés. Ces îles, peu élevées,
ceintes do rochers de corail, entourées de bas-fonds et de bancs de
sable, sont couvertes de rizières et de cocotieis superbes. Les habi-
tants sont des Malabares.
INDO-CHINE
643. Bornes : Au nord, le Thibet et la Chine ; à l'est, la
mer de Chine ; au sud, le détroit de Maîaoca ; à l'ouest, le
golfe de Bengale et l'Hindoustan,
644. Divisions : A l'ouest, l'empire Birman et les pos-
sessions anglaises ; au centre, le royaume do Siam et le
Cambodge ; à l'est, l'empire d'Annam : au sud, la Coohin-
chine française et la presqu'île de Malacoa.
645. Climats et Productions, etc. Voyez les Nos. 628
et suivants. L'Indo-Ghine est singulièrement riche en
plantes aromatiques, médicinales et utiles dans les arts.
Le commerce, à peu près le même que celui de l'Hin-
doustan, quoique bien moins considérable, se fait principa-
lement avec les Hindous, les Anglais, les Chinois et les
Français. La population totale est estimée à 30 mil-
lions d'habitants, la plupart bouddhistes, excepté les Malais,
qui professent le mahométisme. Ces derniers forment une
race particulière, répandue surtout dans TOcéanie. Les
autres se rapprochent des Mongols et des Chinois. Il existe
dans les montagnes, spécialement dans celles de la Cochin-
chinc et de Laos, une nation sauvage, noire, semblable aux
Gafres, et dont les individus s'appellent Kemoys ou Moys :
ceux-ci paraissent avoir du rapport avec les nègres de
l'Océanie.
L'usage trùs-général de l'opium produit chez les habitants de
l'Indo-Uhino des effets plus funestes encore que celui de boire des
liqueurs enivrantes.
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252
INBO-OHINE
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646. K L'Empiue BniMAN, qui s'était élevé depuis le
16o eiècle Bur les débris du royaume do Pégu, renfermait 11
grandes provinces jusqu'en 1826. À cette époque, les An-
glais 8'emparôrent do lu partie méridionale de cet empire
pendant quo plusieurs provinces se rendaient indépendantes.
Climat moins chaud que celui de l'Inde. Sol trôs-fertile,
les plaines et les vallées du nord produisent du beau blé, le
bois de teck croît partout. Quantité de troupeaux, (\>'.
tigres et d'éléphants. Les villes principales sont : Mandulè,
capitale, située près de l'iraouaddy; Ava, Amarapoura,
Sagaïn, etc. Population, 4,000,000 d'habitants, la plupart
bouddhistes. Gouvernement très despotique.
L'empereur ou roi d'Ava est presque adorô de ses sujets. Ou w
peut rien nommer de ce qui lui appartient qu'en y ajoutant répithctu
d'or sa bouche d'or sespieds d'or, etc.
Le second personnage do l'empire est un éléphant blanc. Cet ani
mal a sa cour, ses ministres, et une garde do 1 ,000 hommes. Il ri','
dort qno sur des matelas couverts do soie ; il no mango que diin j
des vases d'or pur ; ses housses ma^iifiques sont d'or garni do graiicl,j
diamants et d'auttes [lierres précieuses. Les Birmans croient quo cei
éléphant est la demeure d'une ûme humaine, qui, après des trau,^
migrations sans nombre, va bientôt passer au sein de la divinité
pour se confondre i\ jamais avec elle.
647. IP. IndO'Chinc anglaise. — L'Angleterre possède
presque tout le littoral occidental de l'Indo-Chine. Ses pos-
sessions comprennent : lo la Birmanie anglaise^ qui appar-
tient à la présidence do Calcutta, et qui se compose des
provinces d'Aracan, de Pégu et do Ténassarim; 2o le
gouvernement des Détroits ou Etablissements de CEsi
(JUastcrn Settlements), situés dans la prcsqu île do Malacca
et renfermant l'île du Prinec-do-Gallcs ou Poulo-Pinang, la
province de Wellcsley, Malacca et Singapour. Villes prin-
cipales : Aracan, sur le fleuve de ce nom ; Pégu, chef lieu
de la province du môme nom; Ramgoun, sur l'un des bra.s
de l'iraouaddy, centre du commerce do Pégu; Georgetown,
dans l'île de Poulo-Pinang, siège du gouvernement,
Malacca, petite ville déchue de son impoï tance ; Singapour
dans l'île du même nom, grande ville maritime de 85,000
habitants, dont 50,000 Chinois, centre d'un commerce
immense entre rAngleterro, les Indes, la Chine et l'Océa
nie. Population totale, environ 3 millions d'habitants.
l\ '
INDO-OHINI.
253
648. III*^. Le Royaume de Siam est arrosé par lo
M Cl Nam, tjur le bord duquel la plupart des villes sont
bâties. Climat très-chaud. L'indigo, le café, lo coton, le
thé, les fruits les plus délicieux abondent partout. Beau-
coup d'aniiuaux sauvages. Les éléphants de Siam sont
cirlèbrcs par leur beauté et par leur intelligence ; les blancs
y nçoivent une espèce de culte. Les oiseaux et les insectes
M»nt d'une grandeur démesurée. Les crocodiles ont qucl-
(|H(jf()is jusqu'à 50 pieds de long. Ancienne capitale, 8iani
ou Jutliia ou Isoudia, traversée par de vastes canaux et
(utourée d'un mur de briques haut de 25 pieds, avec de
botmes tours ; les vaisseaux qui remontent le Meï-Nam,
viennent se décharger aux portes des maisons de commerce ;
il y a beaucoup de Chinois et de Maures. Résidence actu-
elle des rois de Siam. Bankok, grande ville de 500,000
il ibitants, près de l'embouchure du Mcï Nam. Population
du royaume, environ 6,000,000 de bouddhistes. Gouvtr-
iicinent très despotique.
649. IV°. Le Cambodge est une partie détachée do
l'iinpire d'Annam. Il s'est donné un roi, et s'est placé sous
le protectorat de la France, en 1863. Pays plî>t, fertile,
arrosé par le Mé-kiang. L'intérieur du royaume est couvert
de forêts impénétrables. La population, qui ne compte qu'un
million d'habitants, n'est établie que sur les rives des cours
d'eau. Capitale, Oudang, sur le Mé-Sap, affluent du Mé-
Kiang. Kampôt, sur le golfe de Siam, est le centre du com-
merce maritime.
650. Vo. L'Empire d'Annam est divisé en trois par-
ties : au nord, le royaume de Tonquin, tributaire de l' Annam ;
au centre, la Cochinchine ; au sud, le Tsiampa. Grande
variété de productions: arbre à thé, oranges excellentes,
lK)is précieux, bois et plantes le teinture, etc. Quantité
d éléphants et de buffles. Capitale, Hué, la plus forte place
d'armea de l'Asie : ses défenses ont été construites par des
ingénieurs français. Population, environ 12,000,000 d'ha-
bitants, d'origine chinoise. Langue, x-eligion, sciences, arts,
mœurs, tirés de la Chine. Le souverain de la Cochinchine
qui règne sur toutes ces contrées s'appelle le roi des cicux„
Le Tonq^ïin et la (.'ochinchine renferment un bon nombre de chré-
tiens catholiques; Mgr. Retord écrivait, en 1860,qu'il y arait 1,300,000
^tàoliques ; on en compte 300,000 dans lu seul Tonqulu occidcn-
i ■ ■ - ^ » .1 ,
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^
254 ÎLES QUI DÉPENDENT DE l'iNI>0-CHINE.
tal, Oe3 deux pays ont fourni au ciel depuis un siècle un très-grand
nombre de martyrs.
Les sanglantes persécutions exercées contre les chrétiens ont mo-
tivé (1858-1862) l'expédition franco-espagnole, qui a enlevé à l'em-
pereur Tu-Duc les trois riches provinces de Gia-dinh, Bien-boa il
Ginh-thuong. Le traité de Saigon (15 juin 1862), qui a mis fin à la
guerre, a ouvert plusieurs ports de l'euapire au commerce des puis-
sances TÎctorieHses, et accordé le libre exercice du culte religieux
aux Français, aux Espagnols et aux Anamites cb.étiers.
G51. VI". La Coc/imc/ime /^ranpa^se, conquise en 1860,
aux dépens de l'Annam (No. 650), agrandie, en 1867, par
l'annexion de trois autres provinces Anamites, a pour bornoa
actuelles : au nord, le Cambodge ; à l'est, l'Annam ; au sud
et à l'ouest, la mer. Ses principaux cours d'eau sont ; la
Mé-. Ciang. le Dong-naï et son ajQBiuent, la rivière de Saïgon.
Climut cliaud, humide, débilitant, sol très-fertile ; on cul-
tive principalement le riz, le maïs, le coton, le tabac, la
canne à, sucre, etc. Les principales villes sont ; Saïgon,
capitalf. , Cho-len, My-tho, Bicn-hoa, etc. Population,
environ 1,200,000 habitants.
652. Presqu'île de Malacoa : Elle est soumise aux
Siamois et aux Anglais (No. 648), à l'exception de la partie
méridionale, qui renferme quatre petits états indépendants
et mal gouvernés. Quantité d'épices, de bois précieux
et de bois de teinture. Diamants, mines précieuses, kaolin
ou terre à porcelaine. Animaux féroces, éléphants, paons,
perroquets, tourterelles particulières, oiseau de Junon,
espèce de poule qui étale uci plumage orné d'aussi bellcti
taches que celles du paon. Population totale, environ 2,000,-
000 d'habitants.
On représente les Malais comme traîtres, cruels, sanguinaires»
Leurs brigandages et leurs pirateries les ont vendus la terreur derf
autres i)cuples orientaux. Ils sont forts et nerveux ; ils ont le teint
brun foncé, les cheveux longs, lisses, noirs, le nez gros et plat, lej
yeux grands et étincelants.
-É^f'
ILES QUI DÉPENDENT DE L'INDO-CHINB.
653. Iles Andaman : Au sud de la côte de Pégu, dans V-, golfe dn
Bengale : baies profondes, bons ports, sol moatuoux, bois de teck.
yi^r^in
BÊLOUTCHISTAN.
255
boiti de fer, arbre à pain, etc. Habitants sauvages de race nègre,
petits de taille, chasseurs, pôchears, ennemis des Enropéeni, pF;ut
être cannibales, langue particulière. Population, 3,500 environ.
Ces îles appartiennent aux Anglais.
fies Nicobnr : Au sud des précédentes, fertiles en cocos, en arec,
en sucre, en cassia, etc., bois précieux. Quantité do bœufs, de co-
chons, et de volailles Habitants d'une couleur cuivrée ; dans leur
linbilk'Dient, une petite bande de drap pend derrière eux, ce qui
Il fiiit croire au navigateur suédois Kœping, que cette espèce
(i hommes avait des queiies.
Hors de la chaîne de ces groupes, est le pittoresque volcan de l'île
Barren, qui vomit des laves rougeâtres.
fies Merghi : Situées îe long de l'isthme do Kraw, qui joint la
presqu'île de Malacca à l'empire Birman ; toutes les productions do la
presqu'île ; on y trouve partout de bons mouillagos.
Poulo-I^énang ou île du I^rince-de-Gallea : Située en 'ice de la
province de Wellesley (No. 647), établissement anglais, habité par
toutes les nations commerçantes, excellent mouillage pour les plus
gros vaisseaux. Grande variété de productions
Singapour : Sur le détroit de ce nom, à l'extrémité de la î)res-
qu'ile de Malacca : autre entrepôt important de commerce. (No. 647),
BELOUTCHTSÏAN.
654. Bornes : Au nord, le Caboul ; à Test, l'Hia'iousfcLui ;
au sud, lo golfe d'Oman ; à Tou" la Perse. Cetio contrée
HO divise en 7 parties principal* u provinces. Suj^^rîicie
165,000 milles.
655. Climat, 'productions. abitatUs, etc.: Chaleurs
insupportables dans les plaino- l dans le désert, qui est une
continuation de celui du Ca .m\ ; froid extrême sur quel-
ques-unes des montagnes ; manque d'eau général. Produc-
tions de l'Inde septentrionale ; grande variété de fruits
excellents ; du côté du nord ca trouve le coton la garance
et le meilleur indigo ; l'assa-feetida, mets favori des Bélout-
chiy, croît dans les lieux élevés. Quantité d'animaux
domestiques et sauvages. Co .raerce : soie, coton, châles,
ctoffes de laine, peaux, poil de chèvre, etc. Capitale,
Kélat, qui renferme 10,000 habitants. Villes principales :
Gondava, aussi industrieuse et aussi commerçante que
'f,"--
;'fi
266
CABOUL OU AFGHANISTAN.
le'
H"
Kélat ; Gwadel, sur la côte, où aboutit le câble sous-mari»
do Bassorah (No. 641). Population, environ 500,000
habitants, musulmans sunitea ; elle se divitse en deux
races principales, les Béloulchis et les Brahoui«, qui w
subdivisent en un grand nombre de tribus toutes soumises
au Khan de Kélat, monarque absolu. La monarchie
béloutchistc est actuellement sous la suzeraineté Anglaise.
CABOUL OU AFGHANISTAN.
656. Bornes : Au nord, le Turkostan ; à, l'est, l'Hin-
doustan ; au sud, le Bdloutchistan ; à l'ouest, la Perse.
Cette monarchie a rem{)lacô l'empire des Afghans, qui, eu 1722,
avait soumij la Perse ])re8que entière, i^lleae com{)Ose des provinces
enlevées à cette dernière i)ui8sance, à la Tartarie-Indcpeudaute tt
à riiule. Les armées anglaises de l'Hindoustan ont plusieurs fois
l'énétrc dans TAfghanistan ; elles ont été obligées de l'évacuer eu
1842.
657. Ciimatf clc. : La température et les productions du
(jaboui sont celles de THindoustan septentrional. Hautes
montagnes, vastes déserts, valides extrêmement fertiles.
Quantité de chameaux, de dromadaires, de buffles, de che-
vaux, de moutons, de chèvres, et d'animaux sauvages.
Mines précieuses, beaucoup de salpêtre. L'industrie des
habitants consiste en tissus de coton, en fabriques de
châles, de tapis, de cuirs, en préparation des pelleteries, etc.
Capitale, Caboul, située sur la rivière de ce nom, entre deux
montagnes, environnée de jardins, et arrosée d'eaux vives ;
les maisons y sont construites en pierres brutes, ou bien eu
bois, en argile. Cette ville est l'entrepôt d'un grand com-
merce entre la Perse, la Bukarie et llnde.
668. Vil^s principales : Candahar, grande ville commerçante, dans
le bassin do l'Argandab ; ancienne capitale des Afghans. Hérat, ci-
devant capitale du [)etit royaume de ce nom récemment conquis par
les Afghans. Ceito ville est une position militaire de premier ordre.
659. Population, environ r>, 000, 000 d habitants, qui pour
lu plupart sont de la religioa de Mahomet. Gouvernement
in.'
i ; i
TUEKESTAN 0RIENTAL-TURKÏ8TAN OCCIDENTAL. 257
)us-marin
1500,0(10
Pn deux
> qui He
«ouuiiscs
iionarcliio
Anglaise.
ft^odal ; les tribns sont gouvernées par des khans que nomme
ordinairement le roi ou khan suprême ; cllos ont do plus
chacune une espèce d'aseembléc législative.
La population de l'Afghanistan se compose d'Oiizbeks, do Tur-
comans, de Béloutchis, do Tadjicks ou Persans et d'Hindous.
TURKESTAN ORIENTAL.
Ht, l'Hin-
crse.
', en 1722,
' provinces
endaute vt
isiours foig
évacuer eu
ictions du
Hautea
fertiles.
3, de che-
jauvaj^os,
istrie deH
iqucs de
iries, eic.
trc deux
X vivca ;
i bien eu
tnd com-
pte, dans
icrat, ci-
nquis [>ar
icr ordre.
|ui pour
neuient
G60. Le Turkestan oriental (TaîHarie-Chinoise on Petit c^
Boukarié), est compris entre les monts Kucn-lun ot Thian-
flhan, les monts Kara-Korum et le désert de Gobi. Il a fait
partie de l'empire Chinois jusqu'en 1864, époque où il
s'est rendu indépendant. C'est un des pays les plus élevés
du plateau de l'Asie central^ Il est arrosé par le Tarim ot
fies affluents. Climat froid lu.u propre à )a culture, mais
les pâturages abondent. Capitale, Yarkand, ville de 150,000
habitants, située dans une plaine fertile, centre du com-
merce des caravanes entre la Chine et l'Asie occidentale.
Ville principale, Cashgar, ancienne capitale. Gouvernement
despotique. Population, environ 3,000,000 d'habitants.
TURKESTAN OCCIDENTAL.
661. Bornes : Au nord et à l'ouest, la Russie d'Asie ;
à Test, le plateau du Pamir, qui le sépare du Turkestan
oriental ; au sud, l'Afghanistan et la Perse (a).
Les Tartares, appelés Scythes par les anciets, étaient autrefois
mattresen Sibérie (No. 575), j\ Astrakan, et en Crimée. Le fameux
Tamerlan, né dans la Grande-Bukarie et mort en 1406, soumit la
(a) Ce pays ept destiné à ôtro ab.iorbé par la Russie. cj<iii. non contente de
' 'étro erapar»^ des Stoppes do Kirghiz, a fiani'hi ie Sir-Davia, et fioiimig
Kukarid, Tns^ihkond etSamarcand. Ellodoinino mémo dans la vallée inft?»
rieure de l'Amou-Daria;, où eI!o a dit la conquête de KUiva.
^i
I ii
li ,,
'^>ê'
258
TURKESTAN OCCIDENTAL.
Perse, l'Hîndoustan, l'Egypte, ruina pour quelque temps la puis-
sance des Turcs en Asie, et s'empara de la Russie entière. Ses des-
cendants, sous le nom de Grands-Mogols, régnèrent dans l'Inde
depuis 1526 jusqu'en 1803 (No. 626). Aujourd'hui la puissance dos
Tartiires est peu considérable.
662. Diviaious : le Turkestan se divise en huit parties^
dont voici les noms :
r.eg Khîvnats do Boukhara ou Bonkharie, de Foundouz, de Chéri
Sobz, de Hissnr, do Dorvaz, les steppes des Turkoraans, le plati au
de Pamir et le pays des Bouroutes.
Les principaux cours deau du Turkestan sont : le Sir-Daria ou
Sihoun, l'Amou-Daria (Oxus des anciens) et le Mourgah.
663. Climatf etc. : L'élévation du sol et la proximité des
montagnes qui bornent cette contrée au nord et à l'est, ren-
dent le climat généralement froid. Une bonne moitié du sol
consiste en immenses steppes couvertes de plantes salines ou
de sables arides, et entrecoupées de lacs ou do mares sau-
mâtres. Los bords des rivières sont très-fertiles. Mines,
pierres précieuses, entre lesquelles on remarque le rubis-
balais, qui est un cristal de couleur rose pâle. Animaux ot
oiseaux de l'Europe, chameaux, dromadaires, moutons à
large queue, agalis, yaks ou bœufs grognants, chacals, ânes
et chevaux sauvages, animaux à fourrures, etc.
Il y a des serpents blancs de la longueur d'une aune, qui ne font
aucun mal, et des araignées très-venimeuses, noires, velues, à huit
yeux, de la grosseur d'une noix. Les sources de naphte et de pétrole
abondent vers la mer Caspienne.
Les trouj)eaux font la plus grande richesse des TartAres, surtout
des Kiighiz. On prétend qu'un riche Cosaque possède quelquefois
jusquù 10,000 chevaux, 4,000 bestiaux et 20,000 moutons, sans
compter les chameaux, les chèvres, etc.
664. Commerce : Les Elrghiz (a) conduisent à Oren-
bourg, ville russe située sur l'Oural, ou à Tobolsk, des brebis,
des agneaux, des chevaux, du bétail ; ils y portent encore
une grande quantité de pclleteri'.'s, de poil de chameau et
de camelots. Les caravanes de Khiva et de la Grande-Bouk-
hario portent à Orenbourg du blé, du coton écru, des étoffes
d» soie et de coton, des peaux d'agneaux ; mais elles trafi-
quent davantage avec les Kalmouks, les Persans et les
Indiens.
(«» ' Kirghiz sont actuellement soumia à la Russie.
.i*J-~t ik . ~a-ÂA^ ^
fVfTTIp^
PERSE OU IRAN.
259
En 1864, Boukhara a envoyé en Russie plu8 de 10 millions de
livres de coton, qui formaient la charge de 20,000 chameaux.
065. Villes : Boukhara, sur le Sogd, affluent du Djioun
ou Amou-Daria, dans une vallée riche en vergers, en rai-
sins, en melons, et en cérdalea; centre d'un grand commerce.
Haniarcande, autrefois entrepôt d'un commerce immense,
si(5ge de l'empire do Tamerlan en 1400 ; célèbre université
musulmane ; on attribue à cette ville l'invention du papier
(1(3 soie. Balk, autrefois Bacires^ capitale de la Baotriane,
rivale en commerce de Ninivo et de Babylone, etc.
666. Population : environ 7,000,000 d'habitants musul-
mans. Gouvernement despotique.
Les KirghizetlesTurcomans vivent du produit do leurs troupeaux,
de chasse, de poche et de brigiuidago ; leurs nombreux prisonniers
Ront vendus comme esclaves au plus haut enchérisseur. Ils enlèvent
leurs femmes, ordinairement chez les Kalmouks. Ils se. nourrissent
le plus souvent de la chair do leurs moutons et du lait de leurs
jum( nts. Les Ousbecks, qui passent pour être les plus industrieux
des Tartares, se fixent de préférence dans les villes ; on assure que
leurs femmes les suivent i\ la guerre et combattent b leurs côtés.
Les Bukares parcourent toute l'Asie pour le commerce.
PERSE OU IRAN.
667. Bornes : Au nord, la Russie d'Asie, la mer Cas-
pienne et le Turkestan ; à l'est, le Caboul et le Bélout-
cbistan ; au sud, le détroit d'Ormus et le golfe Persique ;
à l'ouest, la Turquie d'Asie. Sa superficie est d'environ
648,000 milles carrés.
Divisions. — Ce pays se divise en 20 provinces, gouvernées chii-
cune, par un Beglerbcrg, ou gouverneur civil et militaire.
La Perse, anciennement resserrée dans le petit pays de Perside,
(Farsist'^n actuel) sur le golfe Persique, s'était d" abord accrue do la
Mé<lie (Iraq-Adjemi), et bientôt après, sous le règne de Cyrus (538
avant J. 0.), de l'Arménie, de la Mésopotamie et de la liabylonio
(Algézireh et Iraq-Arabi), et de tous Is pays qui composent la Tur-
quie asiatique. Cambyse, fils de ( -yrus, se rendit maître de l'Egypte.
Darius, fils dHystasj.e, entreprit vainement la conquête de la
Scythie {'fartarie) et de la Grèce (514-500 avant J. C). Ce vaste
empire fut ruiné par Alexandre-le-Graad et partagé, après sa
I
h
260
PSEtE OU IRAN
^■t
\\
mort, ontro i«i ^/^nAraux. J<n, r<*r8<^ fut doiin/»e & SAlencnn. ftn
dateur du royaume do Syrie (305 avant J 0.). L'empire doa ParthfH
(Khoraçan actuel), a'ôlova un demi-aiùcle plus tord, et s'ôtendit, vit»
le temps do Pompée, depuia l'Euphratc jusqu'à l'Inde I/an 22(j de
l'ère chrétienne, la Perso regagna son indépendanco et devint im
royaume florissant, qui subsista bous 36 rois nommés Sasaanidr <
jusqu'en 637, époque où elle tomba au pouvoir du calife Omn.
deuxième successeur de Mahomet. Au neuvième siècle, elle ets divi-
sa en plusieurs petites monarchies, qui furent envahies en 1231 piii
GeilgiB-khan, en 1372 pur Tamerlan, et en 1405 par les Turcs. Le
troisième empire des Perses ou celui desSophis, commença en 1600
il succorr.ba en 1722 sous la puissance des Afghans (No. 692). «'et
événement fut suivi de l'élévation au trf)ne du féroce Nudir-Rluili
né dans le Khorassan, qui soumit les Afghans et fit la conquête de
l'Inde (No. 626). Ses successeurs ont été supplantés par la famille Je
Peth-Ali-Shah, laquelle règne aujourd'hui en Perse.
La Perse se rapproche des institutions do l'Occident. Le Shah
ou roi do Perse a plusieurs oflSciers français ou prussiens, pour
introduire dans son armée la tactique européenne. Nombi-e do
jeunes persans viennent en France pour y faire leur éducation,
668. Climat j etc. : Les bords do la mer Caspienne
éprouvent des chaleurs très-fortes en été et un hiver très-
doux ; l'une et l'autre saison est excessivement humide. Jje
climat et les productions des parties montagneuses sont
assez semblables à ceux de l'Europe, mais il faut observer
qu'ici le sésame remplace souvent, l'olivier et qu'on y trouve
peu de richesses minérales, quoiqu'il y nit dos mines d'or,
d'argent, de fer, do turquoises et des sources abondantes de
naphte. Sur les côtes du golfe Persique, ce sont des cha-
leurs brûlantes, des pluies tropicales, des sécheresses pro-
longées et les autres inconvénients du climat indien. L'in-
térieur est occupé par des déserts remplis de plantes salines.
Le grain le plus commun est le froment ; viennent ensuite
le riz, l'orge, le millet, le maïs, etc. Les fruits les plus
estimés de l'Europe y ont été apportés de Perse t€ls que
la figue, la grenade, la mûre, la pêche, l'amande, la pistache
et l'abricot. Oranges énormes ; le sol est singulièrement
favorable à la culture du citron ; dattiers, bois odoriférants j
melons de 20 espèce», quelques-uns si gros qu'un honimti
en peut à peine porter deux ou trois ; vins délicieux ;
quantité immense de soie excellente ; cochenille, séné, assa
fœtida, sumac, opium, rhubarbe, etc.
Les chevaux persans passent pour être les mieux faits de l'Orient,
bien qu'ils le «èdent en vitesse aux chevaux arabes. Le chameau eyt
PSRSB OU inAN.
261
commun ; ce bôtnîl ressemble à celui de l'Europe, eiceptô que du
cr)tô de l'Inde, il a une boase sur le dos. Les moutons y traînent une
queue do trente lîrres, dit-on, qui s'élargit vers le bas en forme de
rœur. Entre les animaux eauvageson remarque lo, lion sans crinière,
le ligre, le léopard, la panthère, l'once, l hyène, le chacal, l'Ane sau-
vage, etc.
669. Rivières : La Perse n'a pas de cours d'eau navigable. Lm
pt incipales rivières sont : le Kerhhah et le Kouren, qui traversent le
Kliouzistnn ; V Atrek et V Aran, qui se jettent danfllamer Caspienne ;
il Ikndemir, dans le Parsistan ; le Zayendeh-Poud, qui arrose Ispa-
han.
l 'reaquo toute la Perse est un plateau élevé, parsemé de plaines
m (le déserta sablonneux, et dont les talus sont montueux et trèg-
(iccidcntés.
670. Commerce / Soie bru*o, étoflFcs do soie et de coton»
tapis appelés tapis de Turquie^ parce qu'ils se vendent or-
dinairement aux Turcs, opium, tabac, noix de galles, vins,
tîhevaux et chameaux, etd.
671. Capitale : Téhéran y dans l'Iraq-Adjemi ; do ses
100,000 habitants, à peine 50,000 y demeurent en dtti :
toute la cour, pendant cette saison, va camper dans la
plaine de Sultanieh, au sud des monta Elbrous.
Des lignos télégraphiques unissent Téhéran à l'Europe par Trébi-
r.oiido, et au télégraphe anglo-indien par Bushir et par Bagdad.
672. Villes principales : Ispahan, autrefois résidence des souve-
rains de Perse ; elle est encore une des villes les plus peuplées du
royaume ; mosquée royale revêtue au-dehors de marbre et dont le
(îôme et les minarets sont couverts de porcelaines peintes en mo-
fl.iïque ; place magnifique, superbes promenades ; Tauris, autre capi-
tale ancienne, qui fait un grand commerce de soie, de cuirs dits
chagrinSf ^.ic. \ un grand tremblement do terre en 1724 y fit périr
100,000 personnes ; Casbin, grand© ville, très-commerçante en soie-
ries, en tapis et en armes blanches ; Hamadan (ancienne Ecbatane)
connue par ses fabriques de cuir ; Shiraz, au sud-est d Ispahan, dnns
une vallée délicieuse, renommée par son vin et son essence do rose,
♦ lie a produit les meilleurs poètes de l Asie ; h douze lieues de cette
ville sont les ruines de Persépolis.
Les lieux destinés au commerce dans les villes de l'Orient, parfi-
culièremont dans celles de la Perse, portent lo nom de bazars. Quel-
ques-uns sont découverts comme les marchés d'Europe et servent
aux raèmes usages , d'autres sont surmontés de voûtes percées par
ilea espèces de dermes qui en éclairent l'intérieur ; c'est dans ces der-
niers que les marchands ùti pierreries, d'orfùvrerieSjde riches étoffes,
etc., ont leurs boutiques. Il y a des bazars où l'on ne vend que dei
esclaves.
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262
VCRSI on IRAN.
Un autre genre d'édifice qui doit son origine à l'hospitalité, vertu
sacrée chez les sectaires du Koran, sont les caravansérailif espèce
d'hôtelleries très- vastes, où les caravanes et les simples voyagenrg
sont reçus pour un prix modique, souvent môme gratuitement. On
en rencontre sur toutes les principales routes et dans la plupart des
grandes yiUes depuis Oonstantinople juçiqu'au Qange.
673. .'Population: En 1881; 7.653,000, dont 3 million'^
Tatîjicks ou Perses, et les autres, Turcs, Arabes, KourdcH,
Guôbres, Béloutohis, Juifs, etc. Tous ces peuples parlent
différentes langues. Il y a beaucoup de tribus nomades,
surtout d'Arabes, qui aiment à subsister par la guerre, le
vol et le pillage. L'islamisme est la croyance commune. Les
chrétiens sont pour la plupart arméniens et nestoriens. Le
gouvernement est le militaire despotique ; le roi porte le
titre de shah, qui répond à celui de khan^ kingy etc.
L'armée du roi est de 100,000 hommes disciplinés à reuropéenno.
Le sultan actuel, à l'exemple de la Turquie, travaille à faire entrer
la Perse dans la voie de la civilisation (No. 667).
Ce pays possède un bon nombre de collèges, où l'on enseigno la
langue arabe, la turque et la persane ; l'éloquence, la poésie, la thùo-
logie, la médecine, et l'astrologie. Tous les Perses portent le turbaa
vert ; ils se rasent la tête, mais ils entretiennent la barbe avec le plus
grand soin. Le mets favori des gens riches est le liis bouilli, préparé do
différentes façons ; le blé est la nourriture ordinaire du peuple. Dans
les festins, les melons, les fruits, les confitures, jouent un grand rôle.
Les Perses, qu'on appelle souvent les Français de l'Asie, se sont
de tout temps distingués par la gaité de leur caractère, par leur
industrie et par leur littérature. Ils excellent dans l'art de broder sur
le drap, la soie et le cuir, dans les fabriques de tapis, de poterie, d»
cuir, de maroquin, do chagrin, d'arcs, de sabres, de chaudronnerie,
etc. Gomme les Turcs, ils battent tous les métaux à froid, et jusqu'aux
fers des chevaux, ce qui leur donne, dit-on, plus de solidité.
ILES QUI DÉPENDENT DE LA PERSE.
674. La plus grande et la plus fertile est celle de Kischmis, vers
l'entrée du golfe Persique, ombragée de cocotiers, et de bananiers.
L'île d^OrmuZf autrefois emplacement d'une ville superbe et centre
d'un vaste commerce avec l'Europe, ne renferme que des ruines de
0on ancienne richesse.
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263
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ARABIE.
675. Bornes : Au nord, la Turquie d'Asie ; à Test, au
»ud et à l'ouest, le golfe Persique, le golfe d Oman et la
mer Rouge.
676. Divisions : Les anciens géographes distinguaient
dans cette contrée trois parties principales, savoir : l'Arabie
Pétrée, à l'ouest ; l'Arabie Déserte, au nord et au centre ;
et l'Arabie Heureuse, au sud. La division suivante est
mieux connue dans le pays ; lo l'Hedjaz, le long de la côte
de la mer Rouge, et qui appartient à l'erapire turc ; 2o le
Nedjed, ù. l'est de l'Hedjaz ; 3o le Lahsa, entre le Nedjed et
le golfe Persique ; 4o l'Oman, au sud de ce même golfe ; 5o
l'Hadramaout, au sud-est ; 6o l'Yémen, qui occupe la partie
méridionale.
L'Arabie fut habitée et civilisée dès le temps de Moïse et de Job
(1500 av. J. G.). Elle ne fut jamais assujettie qu'à ses propres
princes jusqu'à 622, que parut Mahomet. En établissant une religion,
cet imposteur fonda un nouvel empire qui 8'éten4it depuis l'Inde
jusqu'à l'extrémité occidentale de l'Afrique et même jusqu'en Espagne,
C'est ce qu'on appelle l'empire des Califes, des Arabes, ou des Sar-
rasins. Les sciences et les lettres florissaient à la cour des Califes,
pendant que l'Europe était plongée dans la barbarie. Les Arabes
brillèrent dans la poésie, la médecine,rastronomie, les mathématiques.
C'est d'eux que nous viennent les chiffres usités dans tous nos
calculs. La vaste puissance des califes, affaiblie par les divisions
intestines, fut renversée par les Mongols, et l'Arabie se divisa comme
de toute antiquité, en petits états, dont la plupart au l6e siècle
Bubirentlejoug ottoman (No. 676), et furent absorbés vers 1800
dans l'empire éphémère des Wahabites ^No. 682).
677. Climat : L'Arabie partage le climat de l'Atrique
septentrionale. 11 y a régulièrement une saison des pluies
qui dure 3 ou 4 mois ; le reste de Tannée, à peine aperçoit-
on un nuage ; môme dans qutlques cantons, l'année toute
entière so passe sans pluie. Il ne gèle que sur les montagnes.
À Moka, sur le golfe Arabique, io thermomètre s'élève en
été jusqu'à 29J® do Réaumur. Depuis la mi-octobre jusqu'à
la mi-avril, il règne un vent du nord-est ; pendant les six
autres mois, ce sont des vents du sud-est et du sud-ouest.
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264
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Dans le désert qui s'étend depuis THedjaz jusqu'à, l'Euphrate, les
Tojageurs sont exposés, en été, au vent mortel nommé aamiel ou
simoun : dti côté qu'il vient, l'air prend une couleur rougeûtre el l'on
sent une odeur do soufre. Les Arabes se couchent alors par terre
et les animaux s'enfoncent les narines dans le sable. Celui qui oserait
respirer cette vapeur pestilentielle, serait suffoqué à l'instant.
678. Sol, Productions f etc. : L'Arabie n'est en général
qu'une vaste mer de sable interrompue par de nombreuses
oasis ou élévations montagneuses, qui sont assez fertilcR
surtout en dattiers et en palmiers. La végétation du désert
consiste en quelques plantes salines et grasses, le vareo,
l'ortie, l'aloès, l'acacia, les ronces, etc. Sur les côtes on
trouve le tamarinier, le cotonnier, le bananier, la canne i\
sucre, l'indigo, le muscadier, le bétel, et toutes sortes do
melons et de courges. L'Arabie Heureuse fournit le caféier,
qui donne le meilleur café de l'univers, et le baumier, d'où
l'on tire le baume de ta Mecque^ la plus odorante et la plus
chère de toutes les gommes-résines; parmi les autres pro-
ductions, on remarque la gomme arabique, qu'on tire de
Tacacia, le ricin, le séné, et plusieurs autres plantes médi-
cinales. De tout temps l'Arabie a été célèbre comme le pays
de l'encens ; mais il est reconnu que le meilleur vient de
l'Abyssinie, du Siam et des îles de l'Océanie. Quelques
campagnes, surtout celles de l'Yémen, produisent en abon-
dance le blé, le riz, le maïs, le sésame, etc.
Le dourra, espèce de millet, fait la principale nourriture des habi-
tants, qui mangent encore le poro-épic, la belette, le rat, les lésards,
les sauterelles, et quelquefois par friandise, la chair du chameau. Ou
nourrit les chevaux avec de l'orge et les data avec des fèves. Il 7 a
peu de richesses minérales.
Parmi les animaux, il faut placer an premier rang le chameau h
une bosse, justement appelé un navire vivant sans lequel on ne sau-
rait traverser ces flots de sable qui couvrent le sol de l'Arabie. Oet
animal n'est pas moins précieux à l'Arabe que le renne au Lapon.
Il peut marcher plusieurs jours à travers des sables brûlants sans
boire ni manger ; le fardeau qu'il porte est de 600 à 1,000 livres. Le
lait du chameau nourrit son conducteur ; sa chair est succulente et
d'un assez bon goût ; ses nerfs font de bonnes cordes ; son poil, qu'on
tond annuellement, procure aux Arabes des vûtements et des tentes.
Les bœufs ont une bosse sur le dos, comme ceux de la Syrie. On
dit que les moutons traînent leur queue épaisse sur une petite cha-
rette.
N'oublions point le cheval, la gloire de l'Arabie ; il y en a de deux
olasses, l'espèce commune et les chevaux nobles qu'on prétend issof
ARABH.
265
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dei haras de Salomon , la généalogie de ceux-oi se congerre depuis
2,000 ans. On s le plus grand soin d*en tenir la raoo pure. Ils sup-
portent les plus grandes fatigues, passent des jours entiers sans
manger, et se jettent sur l'ennemi avec impétuosité. Les meilleurs
sont élevés par les Bédouins dans les déserts du nord : Ils demeurent
sous la mCme tente que leurs maîtres et sont traités avec la mémo
tendresse que les enfants ; on les accoutume h donner des marques
d'affection h tous ceux d« la famille. Ils ne vont que le pas ou le
galop ; au moindre signe do la main ou du talon, ils partent avec le
vitesse du vent. Si le cavalier se démonte, son fidèle coursier s'ar-
rête jusqu'à c« qu'il ait repris sonr siège ; s'il tombe diins la mêlée,
le coursier reste auprès do lui et par ses hennissements demande du
secours.
Les ânes sont d'une force et d'une agilité extraordinaires.
Animaux sauvages de la Perse, auxquels on peut ajouter le
singe, le rat de Pharaon, l'antilope, et quelques autres, qui se trou-
vent plus communément ici qu'au-delà du Tigre, Les animaux les
plus nuisibles sont les sauterelles, fléau de toutes les cultures. On
remarque entre les oiseaux la stupide autruche, qui abandonne quel-
quefois ses œufs dans le désert, le faisan, la poule-pintade, la perdrix,
la grive, qui vient chaque année do la Perse et détruit les sauterelles,
eto. Le poisson abonde sur toutes les oôtes ; celle du snd-est nourrit
la piune-marine, et d'immenses quantités de tortues de mer, ressource
de tribus entières d'Arabes. Ou trouve encore en Arabie beaucoup
de tortues de terre ; c'est la nourriture des chrétiens les jours d'absti-
nence. Il j a des serpenta tachetés do blanc, dont la morsure cause
une mort soudaine, et des lézards de la force d'un crocodile.
679. Commerce : Café, au montant de 12 à 14 millions
de livres annuellement ; tabac, aloès, gommes, drogues, che-
vaux, perles, dattes, benjoin, encens, myrrhe, etc.
680. Villes : La Mecque, patrie de Mahomet, capitale
du Grand-Chéri fat et du monde mahométan. Cette ville et
son territoire sont regardés comme saints. On y voit la plus
belle mosquée du monde. Cette mosquée renferme un petit
bâtiment carré, haut de 12 verges et nommé la /Caaôa, que
les Arabes prétendent avoir été construit par Abraham et
son fils Ismaël, leur père. Mahomet a ordonné à. tous ses
sectateurs d'y faire un pèlerinage au moins une fois dans
leur vie. Tous les ans, il se tient à. la Mecque une foire où
se rassemblent, dit-on, près de 100,000 marchands.
Médine, qui renferme le tombeau de Mahomet ; cet imposteur,
chassé de la Mecque, lan 622, se réfugia dans cette ville; de sa
fuite, appelée Héffire,\ca musulmans comptcntleurs années ; Médino
fut prise et pillée pur les Wahabites eu 1804 ; Moku, port sur la mer
Kouge, entrepôt de commerce do l'Yémen, elle a donné son nom i\
l'excellent café qui vient de celte province ; Adeu, à leutrée du
(■)
i '
ïr.VC,. -
266
ARABIE.
détroit de Bab-el-Mandeb, possession anglaise depuis 1838, impur-
tante station maritime et l'un des premiers entrepôts du commerce
de l'Orient ; Mascate, la yille la plus commerçante de l'Arabie ;
Lahsa, vis-à-vis des îles Babarein, etc.
681. Population: environ 6,000,000 d'habitants, musul-
mans et wahabites. Ceux-ci croient que le Koran est un
livre divin, et q[uc Mahomet avait été envoyé do Dieu ; mais
ils défendent d'invoquer le prétendu prophète ; ils exemptent
leurs sectateurs des pèlerinages et des prières fréquentes
que pratiquent les musulmans.
682. Gouvernement : L'Arabie se divise en plusieurs
états, gouvernés par des chefs qui portent les noms d'imans^
de chéiifSf d'émirs et de scheiks. L'intérieur est habité par
des peuples errants, qu'on appelle Bédouins ; ils forment
une foule de tribus soumises à des scheiks particuliers. Les
états plus considérables ont une espèce do régime monar-
chique ; chez les Bédouins on suit la forme patriarcale.
Toutes les affaires civiles se décident d'après les lois du
Koran.
Au eommencemcnt du siècle actuel, lesWababites étaient maîtres
de la Mecque et d'nne grande partie de cette péninsule, d'où iUi ont
été depuis presque entièrement expulsés par le célèbre pacha
d'Egypte, Mahomet-Ali qui n'a pu y consolider sa domination.
Les Arabes sont de moyenne taille, maigres et comme desséchés
par la chaleur. Ils ont le teint basané, les yeux et les cheveux noirs ;
légers à la course et excellents cavaliers, ils passent pour braves,
pour habiles à manier Tare et la lance, et pour très-bons tireurs,
depuis qu'ils sont fomiliarisés avec les armes à feu. Ils sont hospita-
liers, mais trompeurs, dit-on, et saperstitieux. Leur boisson favorite
est le café. Les liqueurs spiritueuses leur sont interdites par la loi
de Mahomet.
Les Arabes comme les Turcs et les Persans aiment les habits longs.
On les voit porter aussi de larges culottes avec une ceinture brodée
de cuir, sons laquelle brille un poignard ou une dague. Tons les
Arabes portent le manteau, qu'ils appellent habba : leur tête est sur-
chargée d'un grand nombre de bonnetrs, qu'ils entourent encore d'une
écharpe. Gommuuémeut ils ne portent point de chaussure, mais dans
les montagnes, ils se garantissent les pieds avec de la peau de cha-
meau ou de mouton. Quelques-uns se rasent la tête , d'autres por-
tent leurs cheveux.
;\>=_^'r^T;
1838, impur.
du commerce
de l'Arabie:
TURQUIC D'aSII.
fLBS QUI DÉPENDENT DK L'ARABIE.
267
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•es por-
683. Les plus remarquables sont : le les îles Baharein, dans le
golfe Persique, fameuses par la riche pêche de perles qui s'y fait eu
été, et fertiles surtout eu dattiers ; 2o. Perim, Hot volcanique, nu,
stérile, situô dans le détroit do Bab-el-Mandeb, et appartenant aux
Anglais depuis 1867; 3o. l'île de Socotora, yera l'eutrôe du détroit
de 13ab-el-Mandeb, célèbre par son aloès, fertile eu dattes, en iudîgo,
en ambre, «te, elle est habitée par 100,000 individus sous uu chef
arubo.
TURQUIE D'ASIE.
684. Bornes : Au nord, la mer Noire et les provinces
russes ; à l'est, la Perse ; au sud, le golfe Persique et l'Ara-
bio ; à Touest, la mer Rouge, le canal de Suez, la Méditer-
ranée et l'Archipel. Sa superficie est d'cnTiron 660,000
milles carrés.
685. Divisions : On peut diviser la Turquie d'Asie en
sept parties principales, savoir : l' Asie-Mineure ou Anatolie,
l'Arménie, le Kourdistan, la Mésopotamie ou Al-Djezireh,
la Babylonie ou Irak Arabi, la Syrie et le Iledjaz (No.
676.)
Los dirisions turques en paekalicks ou provinces, sangiakats ou
districts, etc.; sout peu connues des Européens.
(a) <- Nous allons fouler ua sol fertHe en grands so avenirs ; mais
ces souvenirs même n'existent point pour les habitants actuels,
abrutis par l'ignorance tt l'esclavage. Une obscurité profonde enve-
loppe la gloire de vingt peuples qui jadis florissaient dans l'Asie oc-
cidentale ; les troupeaux bondissent également sur le tombeau
d'Achille et sur celui d'Hector; les trônes des Mithridate et des
Antiochus ont disparu comme les palais de Priaraet do Crésus ; les
marchands de Smyrne ne se demandent guôrj si ce lut dans leurs
(a) (Malte-Brun, Qéog. Univ.)
Il ' ' i
kl
'■ i ;
■.•i-'îi.J.ii'ïr.
268
TURQUIS D ABII.
"1 iï.'. ■^■
murs quo naquit Homère; le beau ciel de I'IodIo n'inspire plus m
peintres ni poètes ; la mûme nuit couvre do ses ombres les rivca du
Jourdain et les bords do ri!)u[»hi aie ; la république de Moïse a din-
paru ; les harpes de David et d'Isîiïe sont muettes i\ jamais ; un y-M-
leiir arabe vient avec indifférence appujer sa tente ftuz colonnes
brisces do Palmyre (a) ; Babylone {b) aussi a succombé sous lea
coups d'un destin vengeur, et cette cité qui régnait sur l'Aîi •
opprimée, laisse à peine après elle une trace qui puisse indiquer ou
s'élevaient les rempiirts de Sémiramis." *• J'ai vu sur les lisnx, dit
" encore un voyageur, l'accomplissement de celte prophétie : Tyr
" (c), la reino des nations, ne serait plus qu'un roc où les pôcheura
" feraient sécher leurs filets, (Ézachiul, ch. 26 i"
Les peuples les plus célèbres do rautiquité, les Assyriens, k*
Perses, Is Grecs et les Romains, dominèrent, sur les contrées qui
composent la Turquie d'Asie actuelle. Au 7e siècle, les califes
s'en rendirent maîtres ; leur capitale fut d'abord la Mecque,
puis Damiis, et enfin Bagdad. Houlagou, petit-fils de Geugis-kbaii,
dékuisit en 1258 le califat d'Orient, que remplaça l'empire des Turcs,
venus de la Tartarie. Leur pre:aier sultan fut Othm.>n ou Osman, dit
le briseur d'osy ^ui s'établit vers 1300 h Kurahissar en Oaramatiie.
Ses successeurs ne tardèrent pas à soumettre le reste de l'Asie-
Mineure et le sud-est de Tl^luropo. Mahomet II, prit Constantinoplc
et anéantit l'empire grec en 1453 ; Sélim I, réduisit en provinces otto-
manes la Syrie, la ralef:tiue lÉgypto (1517) une grande partie de
l'Arabie, Alger, etc. Soliman II, dont le règne fut l'apogée delà
grandeur turque, étendit beaucoup ses états dti côté do l'Orient ] y
ajouta une partie de la Hongrie; enleva Rhodes aux Chevaliers do
Malte, et vint camper devant Vienne en 1529 Sélim H, conquit lîlc
de Chypre, Tripoli et Tunis ; mais à la même époque, la bataille na-
vale de Lépante mit un terme h ses envahissements. Au bout d'un
siècle, la puissance ottomane marehait rapidement vers sa décadence.
Les régences d'Afrique et l'Egypte deviennent presque libres de fait ;
la Hongrie passe définitivement i\ la maison d'Autriche (1686) ; en
même temps s'éleva la redoutable rivalité de la Russie, qui menace
toujours de plus en plus près Constantinople. En 1829, perle de
la Grèce \No. 645) ; d'une partie de l'Arménie cédée aux Russes ; de
la Valachie, de la Moldavie et de la Servie, déclarées libres sous
tribut (No. 534). En 1833, révolte de Mahomet-Ali, pacha d'Egypte
(No. 711), dont les conquêtes ne firent arrêtées que par l'inter-
vention armée dea puissances européennes.
(a) Cette ville était connue dès le. temps de Satomon, sous le nom de
Tadmor, elle fut, au 3e eiècle, la capitale do l'immortel lo reino Z^nobio,
QUO l'omporeur Aurélien fit prisonniôre ; parmi uno foulo d'autros ruines,
Palmyre renferme les restes magniiiques d'un temple du Soleil,
(6) Les décombres do Bitbyloue occupent un grand espace aux environs
de Ilella, sur l'Jiluphrato. Tout le territoire au-dessus do Bagdad est
jonché do débris do villes grecques, romaines, persanes et arabes; confon-
dues dans un mdmo néant.
(r) Aujourd'hui Sour, villag« couvert de ruiueo, eitué au nord d'Acre i>uf
la Méditerraaéo.
i-;..vi.T(.-.:,.,
TURQUIE d'ASII.
269
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Liad est
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irejsuj'
686. Climaty etc. : L'Arménie, lo Kourdistan, et les pays
que traverse la largo chaîne du Tnurufl, partagent le climat
et les productions des pays Caucasiens (No. 688). En géné-
ral, il règne dans l'Asie-Mincurc un air salubre, une tempé-
rature douce et pure qu'on no trouve point sur les côtt^s
opposées de l'Europe. Cependant les bords de la Méditer-
ranée éprouvent des chaleurs accablantes, tandis (|uc colles
do la nier Noire soufFrent d'une trop grande humidité.
Dans l'intérieur de la presqu'île sont tic vastes plaines, où
croissent l'absynthe, la sauge, et diverses plantes salines.
Au Bud et au sud-est, on retrouve les sables brûlants, lo
vent do simoun^ les gazelles et les sauterelles de l'Arabie.
Les bords do l'I']uphrate et du Tigre présentent quelquefois des
lisières fertiles en grains et en fruits de toutes sortes/ et des jardius
magnifiques entretenus pur des irrigations artificielles.
Les richesses végétales des côtes do la Méditerranée et
de l'Archipel sont toutes celles de l'Italie et de la Grèce,
auxquelles il faut joindre plusieurs gommes précieuses, le
laudanum, la noix de galles, lea dattes, le sésame, etc.
La Syrie en deçà du désert est exposée à trois climats dif-
férents ; une température douce dans les parties montagneu-
ses, des chaleurs humides sur les bords de la Méditerranée,
des chaleurs sèches du côté de l'Arabie. Du reste, c'est un
pays extrêmement fertile.
Les productions les plus communes do la Turquie d'Asie
sont : les blés, le maïs, la soie, le coton, le vin, les olives, les
figues, les dattes et divers autres fruits. Les mines sont
principalement celles do cuivre et de fer. Les Turcs élèvent
un grand nombre de troupeaux.
687. Commerce : Laine, soie, coton, toiles, tapis, came-
lots, cuirs, maroquins, tabac, vins, huiles, figues, dattes, cire,
garance, noix de galles, alun, rhubarbe et autres drogues,
marchandises de la Perse, des Indes et de l'Arabie, armes
blanches, cuivre, etc. (Voyez le No. 679).
Le commerce et l'industrie no sont bien florissants quo dans quel-
ques villes lo long de la mer qu'on nominc Échelles du Levant ; la plu-
part des nations européennes et les États-Unis y ont des consuls
pour leurs affaires mercantiles.
Capitale, Constantinople (voyez lo No. 541).
688. Villes : lo. Dana TAnatolie, Trébiauude, place forte sur la
mer Noire, elU fut, depuis 1204 jusqu'en U61, la capitale d'un
I ^
T7T
ri a
270
TURQUIE D'ASII.
- ^4-*
empire grec fonde par mie branche de Coranènea, empereur do
Constantinople ; Ka3taraouni, où il y a des fabriques do vaisselle do
cuirrc et autres ; Koutaïeb, belle ville, riche en vins, en fruits, en
noix de galles ; Angora, comm(T(;anto en superbes camelots laitd
avec lo poil dune chèvre cpii no se trouve point ailleurs ; près d'ici
Tamcrlau, on l'i02, vainquit Bajazet, empereur dos Turcs, le prit ot
l'enferma dans une cngc dofer où il termina ses jours ; cette victoire
coûta la vie à 400,000 hommes ; Burse ou Brousse, ancienne capitale
de rcm]),ro ottoman, ello vend beaucoup de tjipisctdo soie ; Sinyrnc,
la ville la plus commerçante de toutes les Echelles du Levant, la
poste et les tremblements de terre lont souvent dévastée, célèlim
marché de figues, 1' ji ne des sept villes qui prétendent avoir donné niiis-
sanco à IIoraÎTc : Scutari, vis-ii-vis do Constantinople, donl il n'(st
qu'un vaste faubourg, etc. Amasie, patrie du géographe Strabon,
mosquées magnifiques, fruits excellents ; Tokat, eniourô de vcrgiMs
et de vignobles, riches mines do cuivre dans les environs ; Konioli,
[Iconiiim], d'où les sultans somanlis étendirent leur domination en
Asie et en Europe ; Kaisarieii, ancienne Oésurée, grande ville, com-
merçante en maroquins, etc.
2o. Dans lArménie, Erzeroura, forteresse, entrepôt pour les cani-
vanes de la Perse et des Indes, etc.
3o. Dans le Kourdistan, Moussoul, prés de l'emplacement de Ni-
nive, elle a des fabriques do draps d'or, détoflfes de soie, et de coton
qui, de son nom, ont été appelées mousselines.
4o. Dans l'Algézireh, Diabékir, mosquées et bazars magnifiques,
les environs produisent des melons et des pastèques qui pèsent 30
livres.
6o. Dans l'Iraq- Arabi, Bassorah, lieu célèbre do commerce entre
Viîîurope, l'Asie occidentale et les Indes; les Arabes de cette ville
ne conservent pas seulement la généologie do leurs chevaux, mais
mémo celle de leurs pigeons et de leurs béliers, ceux-ci ont tous,
disent-ils, un anneau blanc au bout de ioreille, c'est la marque que
les doigts du prophète imprimèrent à l'auteur de leur race ; Bagdad,
ancien séjour des califes (No. 685), et célèbre lieu de pèlerinage pour
les Persans qui croient que leur prophète Ali y a demeuré ; la peste
y fît périr, dit-on, 400,000 habitants en 1772, et 100,000 en 1832; un
affreux tremblement déterre et une inondation du Tigre ont presque
achevé de ruiner cette grande ville.
6o. Dans la Syrie, Alep, bâti en pierres de taille et pavé de même
a été presque détruit en 1822 par un tremblement do terre ; Damas,
la plus industrieuse de toutes les villes de la Turquie d'Asie, il y a
500 édifices qui méritent le nom de palais, grand nombre de mos-
quées, vastes fabriques de savon, commerce très-considérable avec
l'Inde, l'Europe et l Egypte, cette ville est renommée par ses tissus
de soie et les sabres auxquels elle a donné son nom ; 8aint-Jeuu
à' Ai'VG [Ak/ca et y7o/('m«?5), très- forte place, célèbre par plusieurs
sièges ; les Français, commandés par Bonaparto en l79l), firent vai-
nement des prodiges de valeur pour s'en rendre maître, le brave
■*• . - M
TUROUIE d'aSIE.
271
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ent vai-
5 bravo
cberalier Sydney Smith la défendait ; Jèuosalem (a) où se sont
accomplis la plupart des mystères du chrisiianis.ae, cette ville pos-
BÔde le Saint-Sépulcre, dans une église bâtie sur le calvaire ; elle a
changé 17 fois do maîtres, les chevaliers de l'Europe chrétienne la
délivrèrent dos mains des infidèles eu 1099, et y formèrent un
royaume qui succomba 80 ans après, sous les armes do Saludiu,
fameux sultan dÉgypto ; Bethléem, sur une montagne couverte de
(a)" Jérusalem, fiitudo au luillou do montagnes arides et désortos, est
tolalcnioiitent«»ur6o Uo hiiutoj murailles. L'unoionno villo était fiituC'o
pur lo niônie torr.iin, excepté quo la niontaRno du calviiiro uo so trouviiit
pas dans 8()n enjointe, ooinnio ollo y est aujourd'hui, hca mura pouvout
jivoir 120 pieds de hauti leur épaisseur no soiublo pas proi)ortionnéo àlour
élévation. On y voit des pierres qui app:i itonaicnt éviUotuniont à l'aïK^ion
(oniplo ; elles eontd'uno grandeur itnmcnse. L'ancienuo Jérusalem avait
(lou'/o portes, la nouvollo n'en a que sept.
Vu» du haut des montagnes, Jérusaloni a une certaino apparence do
grandeur qui vous frappo ; l'aspect impoi«ant dos mosquées, dos dômes et
des minarets, qui dominent le» autios édilicoa, produit cotto illusion;
mais, quand on est uuo fois dans l'intérieur do la villo, tout s'évanouit :
Jérusaloni )io pnrait plus quo oo qu'ollo est en réalité, une villo do décom-
bres et ilo ruines. Ses maisons carrées, en général petites, busses, sans
fenêtres, couvertes d'un toit plat en terrasse, au-dessus duquel s'élève
quelquefois une petite rotonde, rcssoinblent h une niasao do pierres
entassées pour une contruction, plutôt qu'à une habitation véritable, et
sont do l'elletlo plus triste. Los ruoano sont quo des percées étroites,
sales et do l'irrégularité la plus choquante. Lo quartier lo moins mal bât»
est celui des Arméniens : il y règno un pou do propreté ot mémo iino cer-
taine aisance, quj no sert qu'à faire ressortir co que los autres p.artios de
la villo ont de hideux.
Jérusalem a. trois rues principales :
lo. Laruodola porto do la Colonne, qui traverse irrégulièrement la
villo du nord au midi.
2o. La voie douloureuse, plus irrégulière encore que la précédente ;
c'es-t colle que parcourut Notro-Soignour en allant au supplice. Elle passe
devant la miù^on de Pilatu et aboutit au Calvaire.
3o. La rue ou Grand-Bazar.
Doux monuments magnifiques brillent au milieu de cette triste cité : co
sont l'église du Saint-Sépulcre et la mosquée d'Omar. La première a été
construite par l'impératrice Hélène, mère de Constantin, sur un emplace-
ment qui fut lo théâtre du crueitieuient, do la sépulture etdo la résurrec-
tion do Jésus-Christ. Lo rocher dans lequel était creusé lo tombeau a été
entièrement détaché de la montagne, et la partie qui renferme lo fépnlcro
s'élève maintenant au-dossus du sol, sous la forme d'une grotte, rovôtuo
de lames do beau vort antique.
La mosquée que construisit le calife Omar, sur l'emplaceinont du temple
de Salomon, offre un aspect bien autrement grandioso que l'é^liso du
Saint-Sépubre. Coït un vaste temple octogone, surmonté d'une lanterno
de mémo forme. Extérieurement, les murs sont revêtus do tuiles vernis-
sées, couvertes d'arabesqnes et de versets du Koran en lettres d'or. A
l'intérieur: lo sol ot les murs sont rovôtus de marbre, ot le sanctuaire ost
enrichi dos matériaux les plus précieux.
Pour arriver au jardin des Oliviers, il faut traverser le torrent de
Cédron. Co jardin appartient aux Pères do Terre-Shinto. Il n'est clos quo
par uno mauvaise muraille do 3 i)ieds do haut construite à pierres sèches.
Son étendue est do cent pas en carré. On y remarque huit oliviers d'uuo
grosseur extraordinaire, ot d'une antiquité si visible, quo l'ou peut croire
avec la tradition qu'ils existaient du temps do Jésus-Clirist.
Vers l'extrémité du jardin, ost l'endroit où les apôtios s'endormaient
sur une espèce do roc, tandis quo Notie-Seignour priait. Un peu plus
loin se trou re la grotto de l'Agonio ; elle est absolument dans lo même état
q,ue du fcava de Jésus-Christ. Elle forme une sorte de voûte, qui s'appuie
m
M
' '' i
272
TURQUIE D'aSIR.
Tignes ot d'oliyiera cette yillo a vu naltro le Sauveur du monde ;
Ste. Hélône, mcNrede Tomperour Oonstnntin, y 6'. construire une n)u<
gnifiquo ('glise, qui subsiâte encore, oto.
689. Potmlnlion: Environ 14,0(»0,0()0 habitants, cjui
parlent un grand nombre do langues diff($rentes. La religion
dominante est lo mahoniéti»me {(i) \ mais il y a bcaucouii
do grecs scbismatiques, d'arméniens, do catholiques, do
Juifs, etc. (Voyez le No. 543). Pour lo gouvernement,
voyez le No. 644.
On trouve dans les provinces orientales dos hordes nombreuses de
Kourdcs et de Turcomans, qui vivent dans une aorte d'indépeu-
duuce.
liOS Turcs sont grands, bien faits, robustes, d'une physionomie rudo
mais souvent noble, ayant le teint légèrement basané, et les che.
veux plus bruns que noirs. La gravité naturelle do leur maintien est
augmentée par l'ampleur des habits, par la coiffure imposante des
turbans, et par la grandeur des moustaches ; ce dernier ornement
leur est sacré comme àtoutes les nations asiatiques. Leur nourriture
frngulo est composée surtout do végétaux ; lo tabac, lo café, l'opium,
remplacent le vin, qui leur est défendu par la lui de Mahomet. Ha
-* il, •
eur trois pilastres de la indme ruche, et reçoit le jour par une ouvert uro
pratiquée dans le haut. Ce fut oauB co liou,i'un dos phis augustes del'uni-
vorH, que lo Sauveur ressentit les horreura du trépas} que dettes yeux
R'échn|)|)ôreut des hirines brûlantes, qui se mdhintauno sueur de sang,
inondùrent son corps Fiicré 1... A l'endroit oîi l'innocent Agneau se résigna
pour nous à subir toutes les rigueurs du Ciel outragéi a'élèvo un autel sur-
monté d'un tableau repréuentant Notre Seigneur soutenu par un ange. On
y lit cette inscription :
Ilicfactus est sudor ejus sicut guUœ sanguinia dorurrentis in terram.
(Ici la sueur devint comme des gouttes de sang coulant jusqu'à ierre).
Un lieu qu'on ne peut regarder sans éprouver un frémissement secret,
c'est celui où Judiis livra eon luattre ; il a quinze à vingt pas do longueur
sur deux do largeur, et se trouve entre deux petits murs. On lo nomme
Oëculo^ à cause du baiser que le periide apôtre donna au Sauveur."
(a) L'islamisme, dès sa naissance) se sépara en doctrine de Mahomet ot
en doctrine d'Alii gendre du prophète. Les sectateurs do la première
croient que la prédestination est aosulue, que Dieu et le Koransontoo-
éternels ; que le bien otle mal ont également Dieu pour cause; que la
divinité so rendra visible dans sa propre esscnoo { que Mahomet a été en-
levé au ciel en corps ot en âme ; enfin, qu'il est nécessaire de prier cinq
fois par jour. Les partisans d'Ali, au contraire, tiennent que Dieu n'est la
cause que du bion ; que luiseul est éternel ot incréé, etuonloKor.in; quo
les esprits bienheureux no voient Dieu que par ses œuvres ; que l'Ame do
Mahomet fut reçue dans lo ciel séparée de son corps ; entin, qu'il sutBt do
prier trois fois par jour. La doctrine d'Ali domino en Perse et chez les
liouplos orientaux qui leur furent autrefois soumis. Les Turcs, les Arabes,
et lo idus grand nombre des autres musulmans admettent la religion de
Mahomettello qu'enseignée par lui-même.
La première do ces deux sectes, «)U les Sunnitesy occupe l'empire ottoman,
plusieurs parties de l'Afrique. l'Arabie, les lies de la mer des Indes, et
couipto beauctmp d'individus do race turque établis en Russie et en Perde;
la seconde domine dans les autres pays musulmans.
-.,:iJ^1i~^-.^'^.~i^i..--■s^ î^^*™.
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uo ^îeayeiu
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9 ; que Ja
a été on-
Priercinq
u n'est itt
ran ; que
1 ame do
suffit do
; chez lo3
! Arabes,
ligion de
îttoman,
nile«, et
i Perde;
sont hofpitaliera enyors loa roja^urs, obsritable» en^ ys les ani-
nanz. Gomme chea la plupart des peuples infidèles, loa fouiroofl
inrqnei Bont condamnôea t\ une sorto d'esclavaRo ; olloa ne paraiasont
jamais qie couYcrte» d'habit<i et do roilea qui dérobent aux jeux
leur taille et leurs traita ; elles n'asul^tent point aux priôrea pu-
bliques.
[LES QUI DÉPENDENT DE LA TURQUIE D'ASIE.
090. Ténédos^ qui produit d'excellenta vins muacat^ . population
9,000 ; Mételin, ancienne TiBsbos, célèbre encore par aea vina et aea
ligues, qui sont lea meilleurs de l'Archipel ; population 30,200 ; Scio^
riche en limona, en oranges et en côdrats, loa roses sont plus com-
munes ici que ne le sont ailleurs les chardons, lea Turcs, en 1822,
massacrèrent ou dispcrarrent tous loa habitants, au nombre do
100,000 ; Samos, très-fertile en vina, en oranges, en huile et en soie,
il y a de superbes restes d'un temple do Junon, population 25,000 ;
CoSy patrie d'Hypocrate, belles plantations do limonlera mêlés j\ do
grands érables, cette îlo a donné son nom h une espèce do pierres à
aiguiser, populatioi 10,000 ; Rhodes, qui a une capitale du même
nom avec un port à l'enlréo duquel était le fameux coloase, elle a
longtemps appartenu aux chevaliers do Malte, Soliman II s'en rendit
maîire en 1623, population 30,000 ; Chypre, grande, riche en coton,
en soie, en laine, en boia, en fruita, surtout en vina, minea de cuivre,
fabriquea nombreuses, jaJia elle rcnf( rmait neuf royaumta et un
million d'habitants, population 200,000 ; Patmoa, rocher atcVile, où
Saint-Jean écrivit l'Apocalypae, etc.
AFRIQUE.
691. L'Afrique, troisième partie du globe en étendue et
en population, est bornée au nord par la Méditerranée ;
à l'est, par le canal de Suez, la mer Rouge et la mer des
Indes ; au sud, par le Grand océan austral ; à l'ouest, par
l'océan Atlantique. Sa plus grande longueur est d'environ
1,700 lieues, et sa plus grande largeur de 1,500.
692. L'aspect de cette vaste péninsule ou plutôt
de ce continent insulaire, puisqu'il a été, on 1869,
séparé do l'Asie par le canal de Suez, est bien différent
é
i
274
AfRIQUl.
. *
H' 1
%^ ;
de celui des autres régions de la terre, qu'on vient de par-
courir. Une longueur de près de 6,000 lieues de côtes triste-
ment uniformes, n'offre que rarement des baies profondes ou
de bons ports. Les fleuves, sujets à des inondations an-
nuelles, s'y précipitent avec trop d'impétuosité dans la mer,
ou charrient des amas de sable, qui, en s'accumulant vers
leurs emboucliurcs, les rendent inaccessibles aux grands
vaisseaux. Encore ces fleuves sont-ils en petit nombre, et
deux seuls méritent d'être comparés à ceux du nouveau
continent. Deux chaînes de montagnes traversent l'Afrique
de l'orient au couchant : les montagnes de la Lune, qui la
partagent en deux régions à peu près égales; et l'Atlas, dont
les sommets glacés forment ces colonnes du monde, si célè-
bres chez les poètes, La plupart des autres n ? sont que des
barrières destinées à préserver les côtes des envahissements
de l'océan. Un dernier trait qui caractérise singulièrement
la géographie physique de la péninsule africaine sont ces
mers de sable toujours agitées par les vents et toujours en-
flammées, qui couvrent l'intérieur ; mers que sillonnent,
dans toutes les directions, des flottes animées j des caravanes
d'infatigables chameaux ; mers que remplissent, non plus des
cétacés, des requins, ou d'autres habitants des eaux, mais le
lion, Pautruche, la gazelle et la sauterelle ; mers d'où s'élè-
vent tantôt des pics isolés et stériles, tantôt des oasis qui
récréent le voyageur par la vue d'une belle et riante végé-
tation.
693. C'est en Afrique qu*on trouve l'or le plus pur et le
plus bel ivoire ; les arbres et les plantes les plus gigantes-
ques ; le plus grand nombre d'animaux nuisibles ; les plus
énormes reptiles ; les contrées les plus chaudes et les plus
malsaines ; enfin, Tune des portions du genre humain les
plus éloignées des vraies idées d'ordre, de justice, d'huma
nité, de religion et d'organisation sociale.
L'Afrique fut peuplée par les descendants de Cham, troisième fild
de Noc. Dès la plus haute antiquité il s'y forma do puissantes monar-
chies, où fleurissaient les sciences, les arts et le commerce Mais
V Afrique des ^anciens était toute située au nord d'une ligne qu'on
pourrait tirer do l'île de Fer jusqu'aux sources du Nil dans les monts
Kong ou montagnes de la Lune. Vers l'an 600 avant J.-C, des Phé-
niciens, par l'oi dre do Néchao, roi d'Egypte, sortirent dun des porti
de la mer Rouge et revinrent après uno navigation do trois années,
par le détroit de Gibraltar. Les hommes d'alors regardèrent
comme fabuleuse une expédition où l'on prétendait avoir été au'delà
voient de par-
G Côtes triste.
profondes ou
idatious un-
dans h mer
mulant vers
•1UX grands
t nombre, et
tiu nouveau
«* l'Afrique
^»nc, qui la
'Atîas, dont
"tîe, si cdJô-
ont que des
ihissemeuts
niliôrement
JG^ sont ces
>ujours en-
siilonnenf,
caravanes
5n plus des
JX, mais le
d'où s'éJù-
oasis qui
an te végé-
pur et le
gigantes-
' les plus
t les plus
Qiain les
d'huma
siôine ûU
îs monar-
e Mais
ne qu'on
63 monts
des Phc-
es portf
années,
rdôrent
au-delà
ArRTQUM.
275
iu soleil, parce qn'en passant l'éqnatear ces voyageurs avaient laissé
lo soleil derrière eux. Deux mille ans s'écoulèrent ensuite, sans que
les diverses révolutions politiques arrivées dans la péninsule afri-
caine, en eussent mieux fait connaître les eôtes aux habitants de
l'Europe. En 1412, des navigateurs portugais s'avancèrent jusqu'au
cap Bojador,qu ils n'osèrent point passer ; huit ans après, en voulant
encore essayer cette route, ils découvrirent les lies Madères, en 1433
ils atteignirent le Cap- Vert et les îles voisines ; en 1449, ils aper-
çurent les îles Açores ; en 1488, Barthclemi de Diaz vit le cap de
]5onne-Espéranee ; et enfin neuf ans plus tard, Vasco de Gama doubla
ce fameux cap, et pénétra dans la mer des Indes. La forme extérieure
do l'Afrique est maintenant déterminée, depuis trois siècles que les
vaisseaux européens en font le tour ; mais sa situation intérieure,
ses richesses naturelles, ses habitants, ne nous sont qu'imparfaite-
ment connus. Les importantes découvertes, qu'on y fait depuis quel-
ques années, promettent de nous révéler bientôt la physionomie
entière de ce continent.
694. Divisions : L'Afrique peut se diviser en 20 parties
principales, savoir : au nord-est, l'Egypte, la Nubie et l'A-
byssinie ; au nord, la Barbarie et le Sahara ou Grand-
Désert ; à l'ouest, la Sénégambie, la Guinée et le Congo ou
Guinée inférieure ; au centre, la Nigritie ou Soudan ; au
sud, la Oafrérie, la colonie du Cap, le pays des Hottcntots
ou Hottentotie, la Cimbébasie, la colonie de Natal, la répu-
blique de la rivière Orange, 1? république de Transvaal et
le pays desZoulous ; à l'est, les côtes d'Ajan (y compris lo
royaume d'Adel), de Zanguébar, de Mozambique et de
Sofa la.
695. Golfes : Bans la Méditerranée, ceux de Tunis, de
Gabès (ancienne Petitc-Syrtc), et de Sidra (Grande-Syrte) ;
vers l'entrée de la mer Rouge, le golfe d' Aden ; eur la côte
sud-est, la baie de Loranzo-Marquez ou Délagoa ; â Touest
de l'Afrique, le golfe de Guinée, qui forme ceux de Bénin
et de Biafra.
696. Détroits : Celui de Gibraltar, entre le Maroc et
l'Espagne ; celui de Bab-el-Mandeb, entre le golfe d'Adcn
et la mer Rouge ; et le canal de Mozambique, entre la côte
de ce nom et l île de Madagascar.
697. Lacs : Le lac Tchad (No. 744), dans la Nigritie ;
le lac Dembéa, en Abyssinie, traversé par l'une des sources
du Nil ; le lac Nyanaa ou Maravi, derrière la côte Mozam-
bique, lo lac Tanganika, le lac Albert-Nyanza, le lac
Victoria Nyanza, d'oîi sort le Nil Blanc, etc.
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■Vt.
■i_uJ--:ir-,
■
276
ÀWBWnL
698. Fleutes : Le Wi]^ le plus grand fleaye àt FâMîen
inonde, du moins dans ses hantes eanz, a probablement sa
source dans les montagnes de la Lune ou au lao Nyansa (a).
Il traverse TAbyssinie, la Nubie et l'Egypte, et, après un
cours d'environ 1000 lieues, se jette dans la Méditerranée
par plusieurs bouches, dont les principales sont celles do
Dumicttc et de Rosette.
En entrant dans l'Egypte, ce fleure forme deux cataiActes célè-
bres ; la hauteur de la plus grande n'est pourtant que de 4 à 6 pieda.
Dans la Haute et la Mojenne-tfTpte, son cours est resserré entre
des montagnes qui ne laissent entre elles qu'une vallée large de
quelques licuea ; au-delà l'on ne voit que des sables arides. Au des^
BOUS du Caire, les montagnes s'éloignent do chaque côté et forment
cette plaine magnifique de la Basse-Egypte, qui doit sa fertilitu
étonnante uniquement aux inondations du Nil : car il ne plont
presque jamais dans cette contrée. Ces inondations, causées par les
pluies tropicales qui tombent dans les pays où le Nil prend sa sourco
commencent vers le 13 juin et ne décroissent que vers le 18 do
septembre. Toute la Basse-Egypte présente alors l'apparence d'une
mer aa-dessus de laquelle s'élèvent, de distance en distance, des
villes, des viHages, des chaussées, des touffes d'arbres et des collines.
Les eaux en se retirant, déposent un limon qui féconde les terres.
Les semences se font vers la fin de décembre.
Le Nil, dans son état ordinaire ne porte que des bateaux de 60
tonneaux depuis la Méditerranée jusqu'aux cataractes ; mais dan^
les crues périodiques, des caravelles de 24 canons peuvent remonter
jusqu'au Caire. Ce fleuve nourrit beaucoup de crocodiles et d'hippo-
potames, principalement vers le haut de son cours.
Le Niger, ou Djoliba, ou Quorra (6), dont le eours a
été longtemps un mystère impénétrable aux voyageurs et
aux géographes,preiid sa source dans les monts Kong, à envi-
ron 80 lieues do SierriuLéone sur TAtlantique ; se dirigeant
ensuite au nord-nord-est, il traverse les états de Sangara, do
Kankan, de Wassoulo, et les belles plaines de Bambara où
il égale la Tamise à Londres; de là s' avançant au nord-est,
il forme le lao Dibbie et passe à Tombouetou ; après avoir
longtemps continué son cours, tantôt à Test, tantôt au sud-
(a) Le Nil est formé du Nil Blano ot du Nil Bleu. Les sources de celui-
ci sont en Abyssinie; quant à celles du Nil Blanc; elles sont encore
problématiques. D'après les voyages ot les conclusions du célèbre Dr.
nnglais Livingstono, elles dovraient ôtro placées au-dolà du lao Victorîa-
Nyanza, ont ro lo 10e et le 12e degré do latitudo Bud. Cotto dornièro asser-
tion a du moins lo mérite do ccnlirmer l'opinion de Ptoléméo, qui avait
avancé, d'après los commerçants grecs, que le Nil sortait do plusieurs
laqs situés très au sud dans lo continent africain*
iu) Djdliba au-dessus, Quorra au^lesseus de la ville de Tombouctoq.
■^•■jr-.-j.'r ^-Tc'<:
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Nyanza(a).
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'fo osger-
qni avait
plusieurs
lotoiî.
AFRIQTTE.
277
«st, il se détourne graduellement vers le sud, et passe par
les états de Boussa, de Yaourie, de Niffé, de Yaribba, etc.;
il s'éloigne alors de 60 à 70 lieues vers Test, jusqu'au pays
de Funda ; enfin, ayant traversé les monts Kong et le
royaume de Bénin, il se jette dans le golfe de Bénin par un
grand nombre d'embouchures.
La branche yisitée en 1830 par U. Lander, se rend au cap
Formose et se nomme Brass Riyer {Rivière de Cuivre) ; la plue
septentrionale est la rivière de Bénin.
Le Quorra reçoit beaucoup d'affluents, entre autres la Tcbadda (a)
ou Binoué, qui passe par la vUIe de Funda, et qui, à son embou-
chure, parait avoir une largeur de 2 ou 3 milles ; à 30 lieues plus
haut, il reçoit le Goudounia, autre rivière importante. La longueur
du Quorra est de plus de 800 lieues ; sa largeur commune pendant
200 lieues avant d'arriver au delta paraît ôtre de 2 à 4 milles. Le
lit de ce fleuve est encombré d'îles. Ses bords fertiles, ombragés de
palmiers, de plantains, de figuiers, de cocotiers, de mangoustiers, et
d'autres grands arbres de la sone torride, sont infestes de moustiques
et de fourmis noires ; ses eaux nourrissent des crocodiles et une
grande abondance de poissons.
Les fleuves les plus considérables ensuite sont: le Zam
i>èze, qui arrose le plateau de la Haute Afrique, traverse la
Mozambique, et ,se jette dans le canal de Mozambique ; la
rivière Orange, qui arrose l'état libre de la rivière Orange,
la colonie du Cap, la Hottentotie, et se jette dan . l'Atlan-
tique; le Coanza et le Congo, qui arrosent la Guinée
inférieure ; le Sénégal et la Gambie, qui arrosent la Séné-
gambic, à laquelle ils ont donné leurs noms, etc. On a cru
longtemps que ces deux derniers fleuves étaient les bouches
du Niger.
699. Iles orientales : Socotorà, les Seychelles ou îlea
Mahées, les Amirantes, les Mascareignes (ou île Mauritius^
île de Bourbon et île de Rodriscuc), les îles Comores, la
grande île de Madagascar, etc.
Iles occidentales : Les Açores, les îles Madères, les Cana-
ries, les îles du Cap-Vert, Saint-Mathieu, Fernando-Po, l'île
du Prince, Saint-Thomas, Annobon, l'Ascension, Sainte-
Hélène, etc.
700. Montagnes : Les monts Atlas, divisés en plusieurs
chaînes parallèles qui traversent le nord de l'Afrique, et
(•) Il y a une autre rividro du même nom qui ^o jettedan? la liMTohad.
\iV
M
. -i-S. -J j. -- *
mmsmfmm
278
AFRIQTTS.
lï il
dont les plus hautes sommités, situées dans le Maroo, ont
environ 11,400 pieds d'élévation ; les monts Kong, qui
paraissent bo rattaobcr aux montagnes do la Lune et s'étcn
dent depuis la Sénégambio jusqu'au détroit de Bab-el-
Mandeb ; les monts Lupata, ou Vrpine du monde qui
bordent les côtes orientales depuis la côte d'Ajan jusqu'au
Gap do Bonne-Espérance, une pareille chaîne semble exister
sur les côtes du sud-ouest ; les monts de Cuivre dans lo
pays des Hottentots, etc.
Les monts Cameroun, à Test du Qolfede Biaf(ii,ont une èlération
de 13,000 pieds.
701. Volcans : Lepic de File Fogo^ dans les îles du Cap-
Vert ; le Mongo-MorLobah, dans le massif du mont Oamc-
roun, en Guinée ; le piton de la Fournaise, dans l'île Bour-
bon, à l'ouest de Madagascar, etc. Il y a un bon nombre de
volcans éteints.
702. Climat : Les trois quarts au moins de l'Afrique
sont situés sous la zone torride^ qu'elle ne dépasse que de 9
degrés au sud et de 9 J du côté septentrional. Elle doit donc
être exposée aux chaleurs brûlantes, aux pluies annuelles,
aux vents réguliers de l'Inde et des autres régions tropicales.
Mais on ne rencontre point communément en Afrique plu-
sieurs oauses qui rendent tempérés et même froids certaim
pays placés sous les mêmes latitudes. Les montagnes no
paraissent avoir en général qu'une hauteur médiocre ; lo
manque d'eau se fait sentir presque partout ; au lieu de nos
forêts immenses et de nos grands lacs, ce sont des sables
continuellement échauffés par les rayons d'un soleil vertical ;
le vent froid du pôle antarctique ne rafraîchit que le cap d»!
Bonne-Espérance et les côtes les plus méridionales, tandis
que les venta du nord sont interceptés par la chaîne de
l'Atlas. Il ne reste donc pour diminuer la chaleur du climat
africain que les pluies périodiques, les vents de mer, et en
quelques e^ndroits, l'élévation du sol.
Les pays les plus chauds et les plus insalubres sont la Scné^ambV
et les antres côtes occidentales. Snr la côte d'Or, ou a vu le thermo-
mètre s'élever, en plein air, jusqu'à 46i'' de Réaumur (134 de Fah-
renheit) I Les plus grandes chaleurs au Cap sont do 30« ; la tempé-
rature varie de -[- 17* à [-26", sur les côtes mientales ; rarement
elle s'élève à 30J« ^100 de Fahrenheit). Les chaleurs de létépont
excessives en Égjptc ot on Biirbnrîe. Les fièvres, la diarrhée, 1»
AFRIQUE.
279
Maroc, ont
Kong, qui
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de Bab-eK
monde qui
an jusqu'au
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vre dans le
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3 l'île Bout-
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annuelles,
tropieales.
frique plu
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liocre j lo
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oer, et en
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H de Fah-
la tempé-
rarement
l'été pont
irrhée, ]»
petite Tcrole, la lèpre et Fophthalmie, ôout les maladies les plus com-
munes. La poste, indigène en Egypte, règne souvent nu nord (ks
monts Atlas, ou elle exerce des rarages épouvantables. La Nigritio
est réputée salubre.
L'hiver, ou plutôt la saison des pluies, dure depuis mars
jusqu'en septembre au Cap ; depuis juillet jusqu'en octobre
dans le ddsert do Sahara ; depuis juin jusqu'en septcmbro
en Abyssinio ; et depuis juin jusqu'en octobre sur les côtes
oceidcniales. Il ne pleut que tn^s-raremcnt en Égypto et
dan.s le royaume d'Adel. L'hiver de la Barbarie ressemble
à celui do l'Europe méridionale.
703. Prcductions : La plupart de celles de l'ancien et du
nouveau monde se retrouvent en Afrique, mais avco des di-
mensions colossales, causées par la chaleur et par l'humidité,
qui se réunissent dans tous les endroits fertiles, particuliè-
rement aux bords des fleuves ou dans les deltas que forment
leurs embouchures et dans les lieux marécageux ou sujets
aux inondations annuelles.
Les productions alimentaires les plus communes sont les
diverses espèces de millet, qui atteignent la hauteur de 10
à 12 pieds et dont les épis pèsent quelquefois 2 ou 3 livres ;
les dattes, les fruits du palmier et du plantain, les cocos, les
bananes, les ignames, le manioc et quantité d'autres légumes ;
le riz, le maïs, le sarrasin, les melons et les courges,lcs fruits
de l'arbre à beurre ou à suif ou à l'huile, de l'arbre à pois,
le» patates, etc. L'Egypte et la Barbarie fournissent une
grande abondance de blé et d'autres céréales. La canne à
sucre, le coton, l'indigo, le tabac, viennent presque partout.
Il n'est guère besoin do dire que l'on trouve en Afrique
la vigne, le figuier, l'olivier, l'oranger, le citronnier, etc. ;
outre le tamarinier, l'ananas, le mûrier, le caféier, le poi-
vrier, une foule de bois précieux, d'arbrod aromatiques, do
gommiers et de plantes médicinales.
Il y a une grande variété de palmiers, qui donnent des fruits, du
vin, de I huile, des toiles, des cordages, etc. Le vin se fait avec le
Buc de l'arbre, que l'on tire par Incision comme celui de lérable en
Canada. Une espèce de palmier porte des feuilles prodigieusement
Inrges, qui servent i\ faira les toits des maisons ; une qeiilo feuille
peut abriter 10 ou 12 personnes. Le superbe palm?*r du Congo em-
bellit do ses louflFes les champs et les forets ; ses fruits sont très-
abondants et d un bon goût ; son vin est doux, piquant, agréablo.
Lorsqu'on ne le prive pas do s» fève, il produit à la racine de ses
«>
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3! Knpi
280
AFRIQUE.
Jn
feuilles un fruit qu'un seul homme peut à peine porter ; les graines
ont la couleur et le goût des chûtaignes ; rôties au feu, elles donnent
une huile épaisse employée par les nègres pour l'assaisonnement de
leurs mets, et par les Européens pour l'éclairage.
Le vin de palmier et la bière de millet sont la boisson ordinaire
des nègres.
L'énorme baobab ne s'élève qu'i\ la hauteur d'environ 30 pieds,
tandis qvi'il a quelquefois 100 pieds de tour. Le marc des fruits de ce
colosse du règne végétal, assez gros pour meurtrir en tombant les
hommes et les animaux, offre un aliment grossier aux nègres, qui,
dans le besoin, mangent jusqu'aux feuilles de l'arbre ; la coque donne
des vases solider , de la cendre du bois l'on extrait da savon ;
l'écorce sert h /«/o des cordes, do grosses toiles et des mèches
d'éclairage. L'arbre étant sujet à pourrir facilement, les nègres se
gardent do construire leurs cabanes à son ombre, pour n'être pus
écrasés par sa chute.
Le fruit du théobrome sort au travers de l'écorce du tronc
L'Egypte, crtre une foule de plantes particulières, produit le papyrus,
udnl la tige composée de plusieurs feuillets superposés, et qu'on
détachait les uns des autres, servait de papier aux Anciens. Aucun
pays n'offre dans ses végétaux des traits aussi caractéristiques que
le cap de Bonne-Espérance.
Le mont Atlas, les côtes occidentales et orientales, le Gap et la
Nigritie, présentent des forêts vastes, épaisses, remplies d'arbres gi-
gantesques, comme les forêts du Brésil.
L'herbe des prairies atteint la hauteur de 20 et même de 30 pieds :
c'est là que se réfugient une multitude d'éléphants, de buffles, de
sangliers, de tign?s, de serpents monstrueux, etc.
La végétation des déserts consiste en touffes de plantes salines,
acacias, aloès, ronces, bruyères, etc. ; quelques-unes parviennent à
la hauteur des herbes. Les oasis, qui s'élèvent de temps en temps,
comme des îles au milieu de l'océan, sont couvertes do palmiers et
de dattiers.
704. Animaux : L'Afrique renferme à peu près toutes
les espèces do l'Asie ; le lion africain est seul digne de son
nom, sa proie la plus ordinaire, ainsi que de la panthère,
du chacal, de l'hyène, etc., sont les timides gazelles et les
antilopes ; l'éléphant, que les nègres ne savent point appri-
voiser, est moins grand, mais il a plus d'agilité qu'aux Indes,
et son ivoire est plus beau ; ses défenses, longues quelque-
fois de 6 pieds, pèsent jusqu'à 200 livres ; le chameau, si
nAîessaire dans cette partie du monde, offre des espèces ex-
cellentes, ainsi que le cheval et l'âne, dont les types sauvages
sont les girafes et les zèbres ; le buffle est souvent en guerre
avec le lion, et le rhinocéros avec l'éléphant ; le caméléon est
très-venimeux j les guenons, les babouins et d'autres singes,
fourmillent partout ; les moutons sont de l'espèce à. queue
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AFRIQUS.
281
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large et à laine grossière ; les chiens, comme dans tous les
pays chauds, ont le poil court, rude et roux, et n'aboient pag.
L'hippopotame, qu'on pourrait appeler un énorme coohoc»
d'eau, habite les fleuves et les rivières.
Parmi les volatilles, on ])eut remarquer l'autruche, qui est la plus
parfaite de son genre, lo faisan, le flamiiut, le vautour le perroquet,
l'aigrette, l'oiseau du paradis, libis qui déiruit les serpents, la péli-
can, de grog canards, etc. Les oiseaux de rapine sont innombrables.
La chasse aux autruches que fout les Arabes, oflfro nn spectacle
enrieux. Une vingtaine dhommes armés de fusils et montes sur des
chevaux du désert, vont, contre le veut, chercher la trace do l'au-
truche, et, quand ils l'ont trouvée, la suivent avec la plus grande
rapidité possible, en se tenant éloignes d'un demi-mille les uns des
autres. L'oiseau, fatigué de courir contre le vent qui s'engouflpre dans
ses ailes, se retourne et cherche h passer à, travers la ligne des chas-
seurs : cenx-ci l'entourent et tirent tous à la fois sur lui jusqu'à ce
qu'il tombe mort. Sans cette ruse, ou ne pourrait jamais prendre
l'autruche, qui, bien que dépourvue de la faculté de voler, dépasse
sar terre les animaux les plus rapidss.
Parmi les reptiles, on distinguo le crocodile, qui saisit un bœuf et
le dévore; le lézard, dont quelques espèces égalent le crocodile en
grandeur ; une foule de scorpions et de serpents venimeux ; io boa,
long de 26 à 30 pieds et gros de 6, qui s'élance des arbres sur les
hommes et sur les animaux, il les dévore d'un coup, et devient à
Bon tour la proie des nùgres, qui l'attaquent au moment de la diges-
tion, ou le rôtissent en mettant le feu aux savanes à la fin des pluies.
L'ichneumon pénètre dans le corps du crocodile pendant qu'il
tient sa gueule ouverte, et lui ronge lo ventre.
Il y a une multitude effruvanlo do termites, espèce de fourmis, qui
construisent des pyramides hautes de 16 pieds, sur une base d(3 plus
de 100 piedscarrés ; d'autres, très-redoutables, attaquent les hommes
et les animaux, des malfaiteurs qu'on leur livre sont rongés jus-
qu'aux os eu un jour ; le^inaowiientrentdaus la trompe des éléphants,
et les font mourir avec des accès do fureur terribles ; d'autres termi-
tes pénètrent partout et réduisent en poudre les bardes, les marchan-
dises, les meubles et jusqu'à la charpente des maisons.
Les voyageurs sont assaillis continuellement d'une nuée de cou-
shis, de moustiques et d'autres insectes incommodes. Il y en a dont
la piqûre passe pour mortelle. Les papillons founmillent dans les
champs et dans lea forêts, ainsi que les abeilles ; pour s'emparer des
trésors que ces dernières ont amassés, on met le feu aux arbres qui
portent les ruches, et les abeilles s'enfuient,
705. Minéraux: On tire de l'or très-pur de plusieurs
contrées de l'Afrique, en particulier de î'Abyssinie, de la
Sénégambie, de la Nigritie, et des côtes do Mozambique et
)e Sofala (selon quelques-uns, VOphir de l'Écriture). Les
principales mitteo d'argent connues sont celles de la Nigritie
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282
AFRIQUE.
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et du Cooïç>. liO Congo fournit beaucoup do for ; le même
pays et ceiu.i des Hottentota abondent en cuivre ; l'Egypte,
est riche en sel, en salpôtrc, en natron (a) ; il y a de vastca
idpôts de scl-gcmmo dans lo ddsert do Sahara ; la côte d'A-
bcsch, sur la mer Rouge, possède, dit-on, des mines d'dmc-
raudes et d'autres pierres précieuses, (b)
706. Commerce: Esol/Ves, or, ivoire, bois précieux,
épiées, gommes, ambre gri»^ substances teinturières et médi-
cinales, coton, sucre, hu^o do palmier, blé, riz, dattes et
autres fruits, encens, ra/rrhe, cuivre, sel, salpêtre, cuirs,
plumes d'autruche, peaux de buffles, de tigres, eto , ; vins
(des îles et du Cap), etc., etc.
Oa trouve presque partout en, Afrique une vaste quantité du plug
bel iToire, et sur les rivages de la mer, l'ambre, U corail, les perles,
ete., etc.
Des malheureux nc^^f^res, arrachés à leur sol natal, enchaînés
comme des botes de somme dont on les destine à faire les travaux,
condamnés à souffrir tout ce que l'avarico et une cruelle brutalité
peuvent inventer de tourments, voilà di^puis trois siècles l'objet du
commerce des Africains, soit entre eux, soit avec les peuples
étrangers. Ce trafic barbare a remplacé chez eux, du moins en
beaucoup d'endroits, les sacrifices humains et l'anthropophagie.
La plupart des nations chrétiennes ont aujourd'hui aboli la traite
des nègres ; mais, par lo fait, toutes celles qui tolèrent 1 esclavage
no laissent pas do l'exercer encore. On a estimé que vers l'année
1822, dans l'espace de 18 mois, 400 vaisseaux négriers avaient
emmené 100,000 esclaves des côtes occidentales; on sait qu'à la
mCmo époque, il en fat acheté un grand nombre sur les côtes
orientales.
Des vaisseaux de guerre anglais et américains sont stationnés sur
quelques points des côtes d' Afrique, avec ordre de saisir et de con-
fisquer tous les bâtiments négriers qu'ils rencontreront, quelqu»» Foil
le pays d'où ils viennent.
Il se fait un grand commerce intérieur, par lo moyen des
caravanes qui partent des états Barbaresques et du Caire
pour aller à Ségoii, à Tombouctou, à Skatou, à Yaourie, à
Funda, à Bornou, et aux autres grandes villes situées sur le
(a) Soude carbonatée, alcali qui entre dans la fabrication du savon.
(6) Paya d'Afrique réputés lc8 plus riches : on pierr«ê précietues] Nigri-
tie, Egypte, Madagascar; en or^ Sénégambie, Deux-Quinées, Nigritie,
Mocaranga, région Bupéricuro du Nil (Abyssînie et paya voisins), etc.; en
uraen*, Mocaranga, Nigritie ; en cuivre, Doux Gainées, SénégambiOf Nigri-
tie, Mocaranga, pays des Hottentots, région Bupérioure du Nil, Maroc, etc.;
en j^otnhf Barbarie } en /«r, Deux-Quinées, Kénégambie , Nigritie, Moca-
ranga, Madagascar, etc. ; en ««^ l^arbarie, Sahara, région duNil,Deuz-
QuinéeSi llea du Gap- Vert, Madagascar, eto.
AfKIQUI.
d8Si
^• le lûênie
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înes d'diue.
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dattcs et
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j i
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tité du ])lu3
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3 l'objet du
63 peuples
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bagie.
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iclqui» soii
oyen des
!u Caire
lourie, à
îes sur le
aron.
'«»} Nigri-
Wigritie,
>eto.; en
lei Nigri-
troceto.;
10» Mooa-
il; Deux-
Niger on Bur les rivières qui B*y jettent ; d'autres «rayanea
vont en Abysflinio, aux royaumes de 8«anaar et de Darfour,
etc. (a)
Langues: Colles de l'Afrique sont trô»-inultip liées, et n'offrent
forment beaucoup de sons bizarres, de hurlements, de sifflements
inventes t\ l'imitation des animaux ou pour se distinguer dos peuples
ennemis.
peuples
707. Population totale : 202,753,000 h. divisés en trois
races principales ; lo. Los Maures répandus dans la Barbarie ;
principales ; lo. Les Maures répandus dans la Barbarie ^
les Poulahs, peuple doux et cultivateur de la Sénégambie,
et les Fallatahs, nation puissante et guerrière de la Nigritie,
appartiennent à cette race. 2o. Les N^res, qui occupent
tout le centre et tout l'occident, depuis le Sénégal jusqu'au
cap Négro : parmi ceux-ci on remarque les Yolofa, les plus
beaux nègres de la côte occidentale, les Féloupes, les Man-
dîngues, les Ashantées ou Assientes, les Dahomiens, les
Ëboés ou Ibbous, eto. 3o. Les Cafrcs, mieux faits et plus
grands que les nègres ; cette race paraît bien différente de
celle des Hottentots, qui ont les joues très proéminentes et
le menton très-pointu, do sorte que leur visage à la forme
d'un triangle : les plus difformes et les plus barbares des
Hottentots, peut-être même do tous les hommes, sont les
Boschmans. Les Coptes en Egypte, les Nubiens et lefl
Abyssins, sont probablement issus d'un très-anoien mélange
de nations asiatiques et africaines.
Les Berbères sont d'une origine entièrement distincte de celle
des Maures. Les arabes sont répandus dans toute la partie sep-
tentrionale de l'Afrique et jusqu'au centre de la Nigritie. Les Fran-
çais sont dans l'Algérie. Il y a beaucoup de Juif^, de Turcs, etn.
708. Religion : Lo msdiométisme domine dans l'Afrique
septentrionale, et le fétichisme partout ailleurs : cependant
beaucoup de Nègres et de Cafres se sont fait un mélange do
ces deux religions. Les Coptes sont chrétiens, ainsi que la
plupart des Abyssins, qui .mêlent à leurs croyances diverses
(a) Ces caravanes achètent ou font acheter chaque annéb une vingtains
de i^«Ue esulaves ati'ilg vendent en Perse et dans l'empire ottoman.
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284
AFRIQUB.
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pratiques juives et superstitieuses. Il / a des missions obrë-
tiennes établies au Congo, au Cap, à If Mozambique, en
Abyssinie et dans quelques autres endro fi fréquentés par
les Européens. Les catboliques se trouvent prîooîpalcmcnt
dans les possessiooi^ /Vnnçaises, espagnoles et portugaises. Lo
protestantisme rèj^e dans les colonies anglaises et dans les
républiques do Libéria, de la rivière Orange et do Trans-
vaal. Il y a beaucoup de juifs dans la B irbarie, en Egypte et
en Abyssinie,
La croyance & la magie et h la sorcellerie est gcncrale en Afrique,
ainsi que la circoncision, prepcrito par la loi do Mahomet, et prati-
quée comme usage purement civil par les nôgres fôtichistea.
La religion chrétienne, dus ses commencements, fat plantée dans
touU) l'Afrique septentrionale, oii elle fut arrosée du sang d'une
multitude infinie de martyrs ; elle continua d'y fleurir jusqu'au tempa
do l'invasion des Vandales en 427. Les peuples qui habitent aujour-
d'hui ces mêmes contrées, sont les ennemis les plus acharnes du
nom de J.-O.
709. Gouvernement : Presque tous les souverains de cette
partie du monde sont des despotes cruels, qui disposent selon
leurs caprices de la vie et de la liberté de leurs sujets. Lo
Koran est la base de toutes les lois civiles chez les mahomé-
tans ; les nègres, qui ne connaissent point récriture, n'ont
d'autre règle de justice pour terminer leurs diflférends que
l'usage attesté par les plus anciens d'entre cuz.
710. Mœurs, etc. : Le caractère général (a) du nègre est l'indo*
lence, l'insouciance, la légèreté, ot un penchant furieux vers tous les
excès sensuels. Vingt jours de travail par an lui suffisent pour
assurer sa récolte. Il mange de tout, la chair do l'éléphant, raCme
lorsqu'elle est remplie de vermine, les œufs do crocodile, les singes,
les chiens morts, les poissons gûtôs, les serpents, les sauterelles, etc.
Le soin de shabiller le tourmente peu ; le coton vient sans culturo ù
ses pieds ; ses femmes en tirent la petite quantité d'étoffes nécossuircs
à la famille, et les teignent dans le suc de l'indigo, production égale-
ment indigène. Sa cabane ne lui coûite guère plus d 3 soin ; quelques
troncs d'arbres à peine dégrossis, ou quelques pieux revêtus do boue,
quelques branches dépouillées de leur éeorce, un peu de paille ou
quelques feuilles de palmier, voilà ses matériaux ; les arranger en
forme de quille {b), voilà son art. Il fabrique des poteries, des pipes
à fumer, des ustensiles en bois, des ouvrages en fer et en or. Fumer
(a) Il y a des peuplades fort induetrieuges, ot plusieurs qui se lirceit
entièrement au commeroe.
{b) Le corps de l'édiilo« est de foime circulaire ; le toit est en cône.
V'>»'i i^.'. *''.
'■:'*X., -i-^..-
tQTPTl.
285
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paillo ou
anger en
ies pipes
Fuiaer
J« lirrcat
De.
du tivbac, boiro do l'eau-de-rle ou du via de valmle/ |a), durmir,
danser, voilà les éternels amasemonts des nègros. Leurs instrumenta
de musique sont une raaquo trompette d ivoire, des tambours, doa
fifres, des espèces de guitares et do lyres,otc. ; leur harmonie vocale
ne le cède en rien i\ Tinstrumentale.
Il y nhcauconp do nations qui se rendent les dents pointues en
les limant. La plapart se font des incisions sur la peau du visage,
du dos, du ventre, ou môme sur tout lo corps. Quelques tribus vers
Sierra-L6ono savent produire dans la peau des enflures qui imitent
les bas reliefs Lusago do s'endaire de quelque matière grasse qui
adhère fortement à la peau, est assex commun.
À l'enterrement des princes, les nègres purement fétichistes immo-
lent des victimes humaines : lo sang do tes infortunes coule dans la
tombe royale. Il '^st probable que ces mèmed sacriûces ont lieu daM
toutes les calaDCL.ls pressantes.
Les peuples d'origine européenne et asiatique, partagent le carac
tèro et les mœurs de leurs ancûtres.
Après les détails où l'on vient d'entrer, il suffira de parcourir très-
rapidement les diverses contrées do l'Afrique: excepté cependant
inSgTpte et la B.'irbarie, qui uétitent une description plus étendue.
EGYPTE.
711. Bornes : Au nord, la Méditerranée ; à l'est, le oatjal
do Suez et la mer Bouge ; nu sud, la Nubie ; à Touest, les
ddscrts de Barca et de Lybie. Cette contrée se divise en
trois régions, la Ilaute-Égypto, nommé Saïcl ; la Moyenne
ou Ouestanich et la Basse ou Bahary ; celle-ci comprend
tout le Delta du Nil (voyez le No. 698). Sa superficio est
d'environ 175,000 milles carrés. (Ji)
L'Egypte, ce berceau des arts et des sciences, qui sous les Pha-
raons fut une puissante monarchie, est depuis 23 siècles soumise i\
une domination étrangère. Elle fut subjuguée par Cambyse, roi des
Perses (No. 667), et par Alexandrc-le-Graud À la mort do celui-ci,
ello échut à PtolJmée, l'an do ses généraux, dont les descendants
régnèrent jusqu'au temps d'Auguste.
Conquise par les Arabes (636 de J.-C), elle obéit aux califes jus-
(a) C'était au moment de l'ivresso que l'infortuné nègre était souvent
chargé do chaînes et transporté à bard de quelano vaisseau européen.
(6) Ces limites et cette étendue no convionnont au'à l'égypto propremeat
dite. En y comprenant lo3 contrées récemuient cou(iulses, et qui Font la
Nubie, Darfour et la vt 11<^e du Nil Blanc, retendue du royaume dliSgypt*
«et d'environ 1, 100,000 oàlle carrés .
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ioTPin.
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qne ren l'an 887. Les Turconuina, B*emparôrout ensuite de Faatoritf
et l'cxercèreat sous plusieurs djnasties, jusqu'en 1250. A cette épo-
que, les Mamelouks, miUco qui so recrutait d'cselaves, et qu'avaient
établie les Turcurouns, rniiasAcrèrent lonrs miiUrea Ces esclavea-
Boldnts dominôrcnt en Égjpto Jusqu'an luomout oh les FrAU(;ais eu
firent la conquôto en 1708. Les Turcs, aidés dea Anglais, chassôreut
les Franniis, et cette contrée dorint lo thûAtro do combats sanglantB
eutro les paebas du Grand-Seigneur et les Mamelouks. Oouxci
furent enfin massacrés en 1811, par lo célèbre Mcbcmut-Ali, qui,
n'ayant (juo lo titre de pacha, no laissa pas do jouer lo rôle d'uu sou-
verain indépendant. Co princo avait joint par conquête à son gou
verncmcnt touto la région supérioure du Nil, la Mecque, Médino et
TTémen en Arabie, la iSyrie, Ohjpro et Candie; l'intervention des
pnissances européennes et les armes anglaises lo contraignirent
(1840-1841) d(> 80 renfermer dans ses états d'Afrique (No. 686).
L'I^gjpto, depuis Jdéhémet-Ali, est entrée dans la voie des réformes
et do la civilisation.
712. Climat^ etc.: Climat chaud et peu salubre ; poste,
ophthLilmie, vent de Bimoun. Sol riche en productions do
toutes sortes dans la valide du Nil, o'ost à-dire,dans h partie
arrosée par ce beau fleuve, ou par les canaux sans nombre
qu'il remplit ; blé, riz, millet, orge, coton, indigo, sucre,
huile, dattes, ornnt^es, plantes médicinales, etc. Beaucoup
do bétail, de brebis à grosso queue, et de chameaux. Cro-
codiles, hippopotames, hyènes, autruches, ibis, etc. Cire,
salpêtre, sol ammoniac, natron, marbre, porphyre, etc. Lo
coiiimercc so fait principalement par des caravanes qui vont
en Barbarie, eu Syrie, en Arabie, en Nigritie, etc. ; elles y
portent les productions du pays, et des toiles, qu'elles
échangent poui- do l'or, de l'ivoire, des épiées, etc.
713. Capitale : Le Caire, près du Nil et de remplace-
ment de l'ancienne Memphis. C'est la ville la plus peuplée
de l'Afrique et une des plus commerçantes. Hues étroites,
maisons mal bâties en mauvaises briques comme le sont
généralement toutes celles de l'Egypte. Lo palais du pacha
ou citadelle est le principal édifice de la ville. Grand nom
bre de mosquées, de bains, de canaux, de citernes, et de
marchés publics. Cimetières remarquables. Puits fameux,
nommé puits de Joseph^ creusé dans le roc à la profondeur
de 270 pieds, ou selon d'autres de 360, c'est un ouvrage du
grand Saladin. Population, 368.000 habitants, Arabes,
Turcs, Coptes, Fellahs, Juifs et Européens.
Le Caire possède la plus belle et la plus riche collection d'antv
quités Égyptiennes. Cette ville est mi centre commercial d'une haute
Acettdépo.
;t qii'aTttJont
'J» esclarea-
*^ni»';ai3 en
. cliaaaôrent
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mute
^TFTl.
28T
Importitiice ; ellA est le rondes-TOus dai onrayanea do hx Turquie
d'Asie, do l'Arabie, do la Barbarie, du Sônôgal et du Houdau.
De l'autre cfttô du Nil sont les trois pyramides qui, par Icurgnin-
deur et leur c61ébrit6, surpassent toutes celles deut l'Égypto est par-
Bcmôe. La prioclpalo, quo les musulinaud avaient vninoiuont cssiyù
d'abattre, a cncoro A74 pieds d'ôlôvation ; le c6tô do sa baso est do
716 pieds. Monumcuts éternels do l'orgueil et do la tyrannie des rois
^sgyptiens, qui les destinaient i\ leur servir do niau-!ol6es, ces pynv.
midos subsistent, quoique los noms do ceux qui lo3 (irenl construire
soient effacôs à jamais du souvenir des hommes. On voit auprès
d'elles la grande lête du Sphinx, taillée, suivant les apparences, à
mdme un énorme rocher.
 trois lieues plus loin, eu remontant lo fleure, est le bourg do
Sakkarab, dont les habitants font lo commcrcti des momies ou corps
embaumés d'hommes et d'animaux sacrés, qu'on tire des caveaux
taillés dans les rochers voisins. H y en a do parfaitement bien con-
servés qui n'ont pas moins de 3,000 ana
X l'ouest du Caire, dans le désert, est une -vallée remplie-de lacs
do natron, d'où l'on tire aussi beaucoup de sel commun.
714. Villei principales : Alexandrie, sur un isthme étroit entre la
Méditerranée^^ lo lac Maréotis, réunie à Suez par un chemin do for,
et au Nil par le canal Mamoudieh, fondée par Alexaudro-le-Grand ;
capitale do l'Egypte sous les Ptolémées et les Romuius, on y voit
encore beaucoup de colonnes, d'obélisques, et d'antres restes de son
ancienne magnificence. C'est dans cette ville que se trouvait la plus
riche bibliothèque do l'antiquité, contenant 700.000 rouleaux ou
▼olnmes, qui furent brûlés par l'ordre du calife Umar. À l'entrée du
plus oriental des deux ports d'Alexandrie, est le fameux phare biiti
dans l'Ile, ou mieux, la presqu'île ^e ce nom, et qui a passé pour
l'une Uei sept merveilles du monde, l'opu'aiion, 208,000 habitants.
A 4 lieues au nord est d'Alexandrio sont la forteresse et la baie
d Aboukir, célèbres par trois grandes victoires remportées, la pre-
mière sur les Français par l'amiral Nelson, en 1708; la deuxiùm(3
Bur les Turcs par Napoléon, en 1799 ; la troisiènio ou la bataille du
Nil sur la flotte française par celle des Anglais, encore commandée
par le même lord Nelson, en 1801.
Buez, où finit lo canal de co nom, sur la mer Rouge, ville de
11,000 habitants, grand entrepôt de commerce de l'illgypie avec la
/oer Houge, l'une des principales étapes do la grande route do tran-
sit entre l'Europe et lextrcmo Orient. Isma'ilia, ville nouvelle, au
centre de l'isthme do Suez, sur lo lac Timsab. Port-Saïd, ville mari-
time, nouvellement fondéo sur la Méditerranée, à l'entrée du canal
de Suez Population, 16,000 habitants.
Damiette, située entre le Nil et le lac Menraleh, dans la partie
la plus fertile de l'Egypte, h deux lieues de l'aucienne Damiette que
prit St. Louis et qu'il rendit aux Turcs pour sa propre rançon,
grand commerce de riz et d'autres denrées. Population, 34,000 h.
Roiette, à l'embouchure do la principale brauche occidentale
ni'V,
288
ÉOTPTB,
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du Nil, ombragée de dattiers, de baiivnîers et de figuiers d'Inde ;
exporte du riz, de l'huile, du coton, des toiles, etc.
Siout, l'une des plus grandes villes du Saïd, d'où partent les cara-
Tanes pour la Nubie et pour l'intérieur de l'Afrique, ses environs
produisent le meilleur opium.
Au-dessous de Siout commencent les grottes de la Thébaïde, qui
s'étendent à vingt lieues en remontant le fleuve. Elles furent habitées
par les anachorètes, dans les premiers siècles du christianisme. 11
paraît qu'elles avaient été creusées très- anciennement par les Égyp-
tients, qui en ont tiré leur marbre,
Les ruines de l'ancienne Thôbes et les tombeaux do ses rois, à 60
lieues au sud-est de Siout, étonnent encore le voyageur.
Au milieu du désert de l'Egypte occidentale sont la Grande et la
Petite-Oasis ; la Grande est formée de plusieurs terrains fertiles,
arrosés par des ruisseaux et séparés les uns des autres par des plai-
nes de sable ; c'est un lieu de rafraîchissement pour les caravanes ;
il y a quelques villes et des ruines d'architecture romaine. La Petite
produit les meilleures dattes de l'Egypte ; elle est le chef-lieu de plu-
sieurs tribus arabes.
715. Canal de Suez. Ce canal ouvert à la navigation
le 17 novembre 1869, réunit directement la mer Rouge à la
Méditerranée, en coupant l'isthme de Suez, et abrège ainbi
de 2 à 3 mille lieues la route maritime qui relie l'Europe à
l'extrême Orient (a). Il est sans écluses, parrcc que le niveau
des deux mers est à peu près le même. Il part de Port-Syïd,
sur la Méditerranée, trawrsc le lac Mcnzaleh, le lac Timsah,
où a surgi la nouvelle ville d'Ismaïlia, puis franchit les lacs
Amers et aboutit à Suez, sur la mer Rouge. Il déroule entre
Pert-Saïd et Suez, au milieu de poteaux d'amarrages et de fils
télégraphiques, un fleuve de 100 milles (150 kil). de long,
de 328 pieds (110 verges) de large, et d'une profondeur
moyenne de 26 pieds (9 verges). À côté de ceite grande
artère s'étend, entre Suez et Zagazig, un canal d'eau douce
dérivé du Nil ; ce canal arrose et fertilise non -seulement la
vallée de l'Ouady, qu'il transforme et vivifie, mais encore
les rives du canal maritime, sur lesquelles on verra s'établir
une nombreuse population ^ comme il arrive déjà à Port-
Saïd, à lâmaïlia et à Suez.
(a) La communication des ports d'Angleterre avec l'Inde Orientale
se trouve raccourcie de 49 p. 100» les porta d« Franco gont rapprochés de
rinde de 50, 61, 52 p. 100 ; ceux d'Italie, d'Autriche, do Turquie et de
Russie, de 53 à 60 p. 100. Cette statistique noua donne pi'oba^^ïement lo
secret motif qui souleva, en Angleterre, des oppositions foimidables au
percement de l'isthme, et fit du gouvernement britanuiquo l'antagoniste
inflexible de cotte entreprise bienfaisante.
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ÉGTPTB.
289
Cesj gigantesques travaux, les plus utiles et les plus étonnants
peut-être de notre siècle, sont l'œuvre d'une compagnie puissante, à
la tête le laquelle est l'illustre français M. de Lesseps. Commencés
le 25 Avril 1869, et poursuivis sans reîûche malgré les difficultés
locales et les chicanes diplomatiques, ils ont été heureusement ter-
minés au mois de novembre 1869 la). Des fêtes splendides ont célé-
bré l'achèvement du canal maritinie, qui, suivant l'expression orien-
taie, " a marié les flots de la mer des perles à ceux de la mer des
coraux.''
^ En 1882, 3,198 vaisseaux sont passés par le canal de Suez ; leur
tonnage était de 7,122,125 dont 5,795,584 appartenant à l'Angle-
terre. Les recettes, qui ont toujours suivi une progression croissante,
ont atteint, cette même année, £2,536,343. Les profits nets de
1882 ont été de £1,266 972, et le dividende payé aux actionnaires,
déduction faite de 5 pour 100 au fonds de réserve, a été de 16.24
pour cent.
716, Population et religion : La population, d'enviroa
5,577,627 habitants, se compose de Coptes et de Fellahs
(6), descendants des anciens Egyptiens, d'Arabes, de Turcs,
de Mamelouks, de Grecs, do Juifs, etc. Les Coptes sont de
l'église grecque ; la plupart des autres sont musulmans (c).
Les Égyptiens excellent dans l'art de nager ; à la fête de l'ouver-
ture des canaux, au temps de l'inondation annuelle, des nageurs
descendent la rivière couchés sur le dos, une tasse de café dans une
main, une pipe dans Tautre, les pieds liés par une chaîne de fer. Ils
savent encore très-bien dresser les animanx : on voit des chèvres
sellées qui portent sur lenr dos des singes, et des ânes aussi dociles
que le meilleur cheval anglais. La poste aux pigeons a été com-
mune en Egypte; le gouverneur de Damiette correspondait autrefois
avec le pacha du Caire par le moyen do ees messagers ailés. Des
hommes, qu'on appelle enchanteurs^ manient et gouvernent les ser-
pents les plus venimeux ; ils laissent les vipères s'entortiller autour
de leur corps, ils les gardent dans les plis de leurs diemises, ils les
font entrer dans des bouteilles et en sortir : quelquefois ils les déchi-
rent avec les dents et en avalent la chair.
Les Égyptiens nourrissent une grande quantité d'abeilles, et les
font voyager sur le Nil pour les faire jouir des différentes produc-
tions de la Haute et de la Basse-Egypte. Les abeilles se répandent
sur les deox rivages, et retournent exactement le soir à leur bateau
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(a) Pour creuser le canal de Suei, on a dû enlever 75 millioDs de mètres
cubep. Les frais d'opération eo Pont élevée à 430 millions de frano^ ou
$90,000,000.
(h) Une partie des Fellahs se compose d' Arabes eédentaire.s et oaltiva-
teurs.
(c) En comprenant les paya Fournis à l'Egypte (No. 711, note (f>) la popula-
tion est d'environ 17^)00,000 d'babitants.
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■:à-K-J::.
290
NUBIE ET SOUDAN ÉGYPTIEW.
717. Gouvernement : L'Egypte appartient 4 1 empire de
Turquie ; elle est gouvernée par un pacha héréditaire^, qui a
le titre de vice-roi, khédive ou de roi (a).
La création d'une chambre de représentants a modifié, depuis
1866, le despotisme du gouvernement ; mais cette chambre, privée
du droit d'initiative, ne peut que délibérer sur les questions qui lui
sont soumises.
Lo pacha héréditah'e, en sa qualité de vassal de la Turquie, doit
payer annuellement i\ la Porte X720,O0O, et lui fournir, en tempa
de guerre, un contingent de 20,000 hommes.
Ai^mèe et JUarine : L armée compte, sur le pied de paix 10,900
hommes. La marine est de 13 bâtiments à vapeur.
Iieve)iu,en 1883, £8,804,627
Dépenses, £8 581,918.
Délie, $410,000,000.
NUBIE ET SOUDAN.
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718. La Nubie (partie septeiitrionale de rancienna
Ethiopie) et lo Soudan égyptien sont situés au sud de
l'Egypte et forment avec elle une étroite vallée fertile, en-
tourée de déserts. On distinguo en Nubie trois parties
principales, savoir : la Nubie turque, peuplée par des tribus
nomades qui vivent presque indépendantes ; le royaume de
Dongolah, dont la capitale porte le même nom, habité par
un peuple féroce et rusé : et le royaume de Sennaar, qui a
pour capitale Sennaar, située sur le Nil Bleu, cette ville
ui n'a aetucllemcnt que 3,500 habitants, renfermait dit-
on, 100,000 âmes, avant les conquêtes récentes du pacha
d'Egypte, à qîu toute la Nubie est à peu près soumise.
Khartoura. situé au confluent du Nil Bleu et du Nil Blanc,
est la capitale du Soudan égyptien, ganiison égyptienne
centre commercial d'une haute importance. Population :
20,000 habitants.
719. Rivières: Le NilBlaiio {Bahr-el-Ahiad) et lo Jîil Bleu (7?aAr-
el-Azrek), qui se réunissent un peu au-dessous de Khartoum (No.
698, note a) ; VAtbara, qui prend le nom de Tacazzô eu Abyssinie,
etc.
(o) Le titre héréditaire de vioe-roi e^ dana la famille do Méhémet-Ali
depuÎH 1841. Le vice-roi actuel est Isiuaïl.
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^empire do
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^bro, privée
'lions qui i,„
J^rquie, doit
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ABTSSINIB.
291
720. Climat salubro quoique trôs-oliaud. Le dourah,
eapôcc de millet, est le principal grain ; il y a peu de fruits,
excepté ceux du palmier. Commerce : esclaves, poudre d'or,
plumes d'autruches, bois do sandal, ébène, etc. Population
incertaine, peut-être 2 millions d'individus, musulmans {a) :
les Ababdèfl, qui habitent les déserts de l'est, s'enduisent lo
corps et surtout la tête de graisse de mouton. Ils enterrent
leurs morts en les couvrant de pierres.
ABYSSINIE.
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721. L'Abyssinie (partie méridionale de ranoienn«
Ethiopie) est un pays de montagnes et de rivières, situé au
sud-est de la Nubie. Elle comprend cinq grandes parties :
le Tigré, l'Amhara, lo Choa, les contrées habitées par les
Gallas et la province turque de Massouah. Climat plus
tempéré que celui de la Nubie ; cependant les chaleurs sont
étouffantes et les maladies en grand nombre dans les basses
vallées. Sol extraordinairemcnt fertile là où il peut être
cultivé ; on fait jusqu'à 2 ou 3 récoltes par année. Produc-
tions très- variées : café, myrrhe, gommes, encens, papyrus,
etc. Quantité d'hyènes, d'éléphants, de bœufs qui ont des
cornes longues de 4 pieds et grosses de 2 1 pouces vers leUrs
racines, j^rands aigles dorés, plaines couvertes do sel-
gemme. Commerce : or, ivoire, esclaves. Population, 4 ou
5 millions, qui pour la plupart professent un christianisme
mêlé do beaucoup d'erreurs (b). 11 y a aussi plusieurs
nations nèij^res, que les Abyssins nomment Changallahs, et
qu'ils ohubsient comme dos bêtes fauves. Une colonie de
(a) Los habitants doa villes ressemblent aux Berberg (No. 667) ; ceux des
déserts sont de race arabe.
(6) Les Abyssins suivent lo rito copte. Le chef do !our Eglise est un
archovôquo oopto, nommé par lo patriarche du Caire; il porto le titre
d'Abouna. Il y a une mission catlioliquo en Abyssinie et un vicaire-
apostolique, résidant à Massouah. On voit dans cette contrée plusieurs
grandes égliiies entièrement creusées dans le roo.
il
I
292
ABT8SINIE.
Juifs s'y maintient depuis la conquête de la Judée par
Nabuchodonosor ; dès le temps d'Alexandre-le-Grand on les
appelait les exilés. Gouvernement : anarchie et guerres
civiles depuis un siècle (a).
722. Kivières: Les principales sont lo Nil Bleu, appelée aussi
AhiiifPère des eaux (No. 719); le TacazBÔ, grand affluent du Nil,
le Mareb, l'Aouach, etc.
723. Villcis: Gondar, ville commerçante de 6,000 habi-
tants ; point de ddpart des caravanes pour la Nubie, l'Egypte,
le pays des Gaîlas, eto ; résidence de l'Abouna ou chef reli-
gieux de l'Abyssinie (No. 721, note b) ; Axouni, ville très-
ancienne, bien déchue de ce qu'elle était autrefois ; Ankobcr
et Angolola, dans le Choa ; Magdala, célèbre par la catas-
trophe de Théodoros, dernier négus ou souverain d'Abys-
sinie.
Les Abyssins ont la taille bien prise, les cheveux longs, et les
sraits du visage assez semblables à ceux des Europceus ; mais ils se
distinguent de tous les peuples connus par une teinte particulière que
les uns comparent à l'encre pâle, les autres au bronze. On leur
donne une réputation de férocité, dïudolence et do débauche. Ils
aiment les viandes crues avec une sauce da sang frais. L'hjdromel,
renforcé d'opium, anime la sauvage giietô de leurs festins. Les grands
seigneurs se font mettre dans la bouche les aliments grossièrement
anprûtôs qui couvrent leur table \b).
Les habitants de la côte d'Abesch sont appelés Troglodytes
^habitants des cavernes), parce qu'ils demeurent dans le creux des
rochers. lis vivent de pêche et du produit de leurs troupeaux de
chèvres. Leur pays renferme, dit-on, des mines d'or, d'argent et de
pierres précieuses.
(a) Pendant plusieurs siècles l'Abyssinio ne formait qu'un seul empire
et combattit avec suocôs pour la religion contre les efforts de l'islamisme
et do l'idolfttrio : le prince portait le nom de Grand Nigvs. Le dernier
Négu3 a été Ttiéodoros, soldat de forcune, qui par son audace et la
rapidité de ses coups avait soumis tous les chefâ indépendants du pays, et
fait {succéder à l'anarchie et au morcellement p^ litique l'ordre, l'unité et
la force. Il régna do 18^ à 1868, et fit plusieurs fois la guerre aux popula-
tious musuliaunes, qu'il avait juré d'oxterminer ou do convertir au
christianisme- L'expédition anelnise abyssinienne, entreprise dans le but
do venger des griefs nationaux, à fait perdre aThéodoro.s le trdno et la vie ;
l'Abyssinie est retombée dans l'anarchie et les guerres civiles.
(b) Usage que l'on trouve ailleurs en Afrique et en Asie, particulière-
ment chez les Chinois.
BARBART1B.
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BARBARIE.
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724. Bornes : Au nord, la Méditerranée ; à l'est, l'Egypte ;
lU sud, le grand désert de Sahara, dont celui de Lybic est
une continuation ; à l'ouest, l'Atlantique.
La Barbarie fut occupée, dès une haute antiquité, par les Berbers ,
les Numides et d'autres peuples, que les Carthaginois, venus de la
Phônicio 888 ans avant J.-C, soumirent ou rendirent tributaires.
Après la chute de Carthage (146 ans avant J.-C), cette contrée fut
réduite en province romaine. Aux Romains succédèrent les Vandales
en 427, et à ceux-ci les Sarrasins ou Arabes en 697. À l.i dissolu-
tion de l'empire des califes en 936, les états barbaresques regagnè-
rent leur indépendance, et la conservèrent, du moins i\ l'égard den
puissances asiatiques, jusqu'au commencement f^!' 1 6e siècle. Ayant,
à cette époque, appelé les Turcs à leur secour,: contre les chrétiens
d'Espagne, ils furent obligés de reconnaître la souveraineté de la
Porte Ottomane.
725. Divisions : La Barbarie se divise en quatre parties
principales, l'empire de Maroc, l'Algérie, et les royaumes ou
régences de Tunis et de Tripoli : ce dernier com-
prend le désert de Barca et le Fezzau. Les capitales de tous
ces états portent les mêmes noms.
L'empire de Maroc (ancienne Mauritanie Zeugitane), se compose
de 4 provinces ou royaumes : Maroc et Fez, au nord de l'Atlas ; Ta-
filet et Sedjelmessa, au sud. Au sud du royaume de Tunis (ancienne
Bizacène et Zeugitane/, est situé le pays des dattes ou le Bélâd-el-
Djéryd proprement dit.
726. Rivières : Les principaux cours d'eau sont : l'Ouad-Chibica,
ou Drâa, l'Ouad-Noun, l'Ouad-Sous, le Tensift, dans le Maroc ; la
Tafna, l'Habrah, le Chélif, l'Hamise, le Sahel, lOuad-el-kébir, dans
l'Algérie ; le Medjerdah (Bagradas), l'Ouad-Séroud, dans la Régence
de Tunis.
727. Climat, etc. : Voyei le numéro 702. L'Atlas, dont
les déclivités sont arrosées par une multitude de rivières et
de torrents, partage la Barbarie en deux régions distinctes ;
dans celle du nord, la chaleur du climat et les pluies de l'hi-
ver donnent une vigueur prodigieuse à la végétation ; on y
voit les productions dn l'Europe et de l'Afrique réunies; les
plus abondantes sont : le blé, le millet, le maïs, l'orge, le âuore,
le coton, le raisin, et quantité de fruits délicieux. La partie
20
294
BARBARTU.
au sud du mont Atlas ne présente que des plaines sablon-
neuses et salées où les rivières se perdent, et qui ne tiont fer-
tiles qu'en dattes, nourriture commune des habitants. Les
montagnes sont couvertes de forêts et recèlent des raines
d'argent, de cuivre, de fer et de plomb. Animaux, oiseaux,
serpents, etc., do presque toute l'Afrique.
Les chevaux, qni sont de race arabe, jouissent d'une grande renom-
mée, ainsi que l«a dromadaires de l'espèce qu'on nomme heiries. Il j
a beaucoup de brebis et de chèvres.
On prétend qu'un b^ric ou chameau du désert a franchi, en 7
jours, un espace de l,10t) milles. Voici comme l'Arabe dépeint la
vitesse de cet animal infatigable : "quand tu rencontres un heirie, et
" que tu dis au cavalier qui lo monte, salem alik (l.i paix soit avec
'* vous), lui, avant d'avoir pu te répondre alik êalem, est déjà presque
" hors de ta vue, car il marche comme le vent."
728. Commerce : Blé, cuirs, maroquins, coton, laine.
cire, huile, savon, fruits, étain, cuivre, corail, chevaux, mu-
lets, sel, esclaves, poudre d'or, ivoire, plumes d'autruches,
gommes, etc. Le commerce le plus considérable est celui qui
se fait avec l'intérieur de l'Afrique, au moyen des caravanes.
729. Population: Environ 10 à 12 millions, composée
de Maures, d'Arabes, de Berbers ou Kabyles, de Turcs, de
Juifs et de quelques Européens, L'islamisme domine ici
avec un caractère de férocité et d'intolérance qu'il n*a point
ailleurs. Tout le monde connaît les pirateries et les persécu-
tions que ces peuples ont exercées longtemps contre toutes
les nations chrétiennes. Gouvernement très-despotique : le
souverain de Maroc prend le ti^re d^em,pereur ; Tunis et
Tripoli étaient gouvernés par des deys héréditaires, mais,
depuis 1835, cette dernière régence est devenue simple pro-
vince ottomane.
La population du Maroc est d'environ 8,000,000 d'habitants ; celle
de la régence de Tunis, de 2,000,000 ; celle do la régence de Tripoli,
de 1,600,000.
Le dey de Tunis est presque indépendant ; ils ne reçoit de la Porte
que l'investiture de ses états, et n'est obligé de lui fournir qu'un
contingent de troupes, en temps de guerre.
Ï30. VUles : lo. Dans le Maroc, Méquinez, devenu, à cause de son
climat salubre, le séjour le plus ordinaire des empereurs ; Maroc,
capitale, célèbre par ses cuirs nommés maroquins] Tanger, résidence
de plusieurs consuls européens ; Mogador, sur l'Atlantique, prin-
cipale ville de commerce avec létranger ; Fez, une des plus impor<
tantes villes du pays, peuplée de 90,000 habitants, la cité sainte de
Maghreb, autrefois le centre des lettres, des sciences, des arts et du
BARBARIE.
295
mes sablon.
ne tiont fer-
tantsi. 1,08
t dea^ mines
IX, oiseaux,
ande renom-
• àeirieê. H ^
ranchi, en 7
e «îépeint I.i
mheirie, et
i^ soit avec
éjà presque
^n, laine,
vaux, mu-
^ïïtruches,
' celui qui
aravanes.
composée
Pures, de
omino ici
n'a point
persécu-
re toutes
iqne; le
t^unis et
>s, mais,
pie prê-
ts ; colle
Tripoli,
1h Porte
îr qu'un
' de son
AJaroc,
sidence
', prin-
impor-
inte de
ïet du
fanatisme musulman. I<ca Espagnols possèdent dans le Maroc plu-
flieura places fortes ou îles désignées sous le nom de Présides (a).
2o. Dans l'état de Tunis, la capitale, Tunis, siluce près des ruines
de l'ancienne Carthage, beau palais du Dey, nombreuses fabriques
de velours, de soieries, de toiles, de bonnets rouges, etc.
3o, Dans l'état de Tripoli, la capitale, Tripoli, ville ancienne^ où
Ton voit un arc de triomphe dédié i\ Marc-Aurèle et à son collègue
Luciua Verus, commerce étendu avec l'Egypte, l'intérieur de l'Afri-
que et le Levant, etc.
iSur les confins du désert de Barca est l'oasis do Syouah (paya
d'Ammon des Anciens), petit étut indépendant, qui peut fournir 1,500
hommes de guerre. On y voit les restes du temple célèbre de Jupiter-
Ammon.
731. Moeurs, etc. .-Les Maures, qui habitent les villes et les plaines
cultivées, ont la peau plus blanche que les Arabes, le visage plus
plein, le nez moins saillant. Leur caractère selon les voyageurs est
un composé de tous lea vicea. Leur science se borne ordinairement à
savoir lire l'Alkoran. Leurs maisons, carrées et à\oit plat, suntquel-
quefois ornées dans l'intérieur de riches tupis et de fontaines jaillis-
santes. Les exercices h eheval el le tir d'armes à feu, forment avec
les tours d'équilibre leurs passe-temps favoris. À leurs funérailles,
une longue suite de femmes, payées pour pleurer et hurler, accom-
pagnent le murt jusqu'à sa dernière demeure.
Les Berbers, qui habitent les montagnLS et les déserts, ont le teint
rouge et noirâtre, la taille haute et svelte, le corps grêle et maigie.
Leur fanatisme religieux surpasse celui des Maures ; ils l'assouvissent,
lorsque Toccasion s'en présente, dans le sang de^ juifs et des chré-
tiens. Leurs marabouts ou prêtres prétendent faire des mhttcles et
distribuent des amulettes.
Lea Berbers fabriquent eux-mêmes la poudre à feu dont ils ont
besoin ; ils sont laborieux et intelligents ; ils fournissent au Maure
paresseux àv. blé, des olives et tontes sortes de denrées. Leur nour-
riture consiste en pain bis et en olives ; leurs Tôtemeuts sont pau-
vres et malpropres ; leurs villages sont munis de tours de garde,
d'oi!i ils découvrent l'approche de tout ennemi. Dès le moindre signal,
tous les hommes courent aux armes ; ils manient supérieurement le
fusil, le lancent dans l'air, le raltrappent et le déchargent avec une
adresse et une rapidité étonnante.
(a) Les possessions espagnoles dans le Maroo sont
Vêlez, Alhucemas, Méiiila et les tles Za^Eurinea.
CeuU) Penon-de-
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296
ALOlaiB.
ALGÉRIE.
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732. L'Algérie, autrefois connne soua le nom de régence
d^ Alger, était gouvernée par un chef appelé dey. En 1830,
les Français s'emparèrent de cette régence, qui, depuis cette
époque, et une colonie française, (a) Elle a pour bornes :
au nord, la Méditerranée ; à l'est, la Tunisie ; au sud, le
désert de Sahara ; à l'ouest, le Maroc. Sa superficie est de
198,900 milles carrés.
Les ramifications de l'Atlas partagent rAlgêrifren quatre régions
parallèles : le Tell on région montuease, an nord ; un plateau cen-
tral, formé par les deux principales chaînes de l'Atlas , au snd, une
Eone sillonnée de montagnes, bien arrosée et fertile; enfin, le Sahara
algérien^ composé de plaines basses, de steppes et d'oasis.
733. Divisions : L'Algérie se divise en trois provinces,
qui sont celles d'Alger, de Constantine et d'Oran. Chaque
province comprend: lo un territoire civil, qui forme un
département, subdivisé en arrondissements et en communes ;
2o un territoire militaire, qui se partage en subdivisions et
en cercles.
734. Villes principales : Alger (Icosium des Romains, Al-Djezaîr
chez les Arabes), ville maritime, fortifiée et munie d'un bon port,
résidence du gouverneur général de l'Algérie, siège d'un archevêché,
d'une cour d'appel et d'une neadéraie, population 65,000 habitants ;
Constanline (Cirlha des Numides), ville très-forte, patrie de Mas-
sinissa et de Jugurtha ; évêché. Oran, place forte avec un double
port sur la Méditerranée : évèché. Tlenicen {Pomèria des Romains),
un des grands centres commerciaux de l'Algérie ; Bône^ sur la Mé-
diterranée, non loin des ruines de l'ancienne Hippone, dont saint
Augustin fut évêque, etc.
235. Population et religion: La population, est d'environ
3,800,000 habitants, dont 156,000 Français; 164,000
autres Européens et 2,500,000 appartenant à diverses tribus
nomades. L'islamisme est la religion dominante. Il y a
environ 250,000 catholiques.
(a) C'est la plus grande et la plus importante colonie de la France. On
dit qu'elle lui a coûté $600 millions, et 150,000 bommea.
Vf^
SAHARA.
897
le régence
fin 1830,
puis cette
bornes ;
u sud, le
5ie est de
^re régions
ateau cen-
« sud, une
le Sahara
>î'ovînces,
Chaque
orme un
nmunes ;
isions et
l'Djezaîr
bon port,
ibevêcbé,
ibitants ;
> de Mas-
1 double
smaina),
r la M6-
>t saint
inviron
54,000
tribus
Il y a
oe. Oa
7W. Qouvememmi : L'Algérie est administrée par un gonTer-
nenr-général militaire, assisté d'un conseil de gouTemement et d'un
conseil^ supérieur. L'adininistrat-on de chaque province est entra
les mains d'un général de division. Chaque département est admi.
nistrô par un préfet,soumis à l'autorité du général de division cooi.
mandant la province.
La France retire un revenu annuel de $10,000,000 mais elle dé<
pense beaucoup plus que cela pour le maintien de son armée de
63,000 hommes, et pour les travaux publics.
En 1882, le commerce de l'Algérie a été de £7,091,498
Chemins de fer, le t" janvier 1883, 1,077 milles.
Télégraphes, en 1882, 3,646 milles.
SAHARA.
737. Le désert de Sahara (anoieniM Lybie intérieure),
couvert de sables mouvants, parsemé d'oasis que Strabon
comparait aux taches qui se voient sur la peau d'une pan-
thère, occupe presque toute la largeur de l'Afrique, entre
le 31e parallèle de latitude septentrionale et le 18e.
Aucune rivière ne traverse le Sahara ; on y trouve MoltMeiit
des cours d'eau peu considérables, qui arrosent de petitei valléef
fertiles où s'élèvent quelques villages solitaires. Les coUinei de
sable souvent transportées par le vent, sont rangées en lignes,
semblables aux flots de l'océan. Elles ensevelissent quelquefois des
caravanes entières. On ne connaît d'autre minéral du désert que le
sel-gemme, doat il y a de vastes couches aussi blanches que le plus
beaa marbre.
738. Population : Environ 2 millions d'habitants,
Maures et Berbers, Arabes, Touaregs, Tibbous, qui pro-
fessent le mahométisme et sont gouvernés par une foule de
chefs indépendants. La plupart vivent sous des tentes, et
vont d'oasis en oasis, faire pattre leurs troupeaux de cha-
meaux, de chèvres et de moutons. Souvent ils sont obligés
de disputer l'approche des sources d'eau qu'ils y cherchent,
aux serpents, aux lions et aux panthères.
Partagés en un grand nombre de tribus, dont quelques-unes très-
féroees, les Touaregs sont encore depuis les Carthaginois et les
Romains les oonductours des caravanes, les «onrtiers, et en partie les
marchands qui font le commerce régulier entre le nord et le oentre
de l'Afrique.
Les peuples voisins de la côte Atlantique, passent pour très-
féroces ; ils font souffrir d'horribles traitements aux malheureux nau-
frages, lorsque les tempêtes et les courants rejettent les vaisseaux sur
ces parages couverts de récifs et de rochers.
• i
I m
298
SÉNiOAMBll.
Des carftTADes ou akkabahs parcourent contiDnellement le Sahara.
La principale est celle qui se rend de Fes à Tombouctou, sur le
Niger, voyage qui est do 129 jours, dont 64 de marche et 75 derepoa
dans les diffôrcntos oasis ; elle est accompagnée de soldats pour la
défendre contre les tribus errantes qui vivent de pillage, l.a violence
du vent do simoun est telle que souvent sa chaleur desséchante ab-
sorbe l'eau renfermée dans les outres des voyageurs, qui se trou-
vent par là dans une situation affreuse. En 1805, une akkabah
composée de 2,000 personnes et de 1,800 chameaux, n'ayant point
rencontré d'eau aux places ordinaires, hommes et animaux, tous pé-
rirent de soif Les Arabes préfèrent marcher pendant les nuits
brillantes de ces climats, et alors ils se dirigent au moyen de Tétoile
polaire. ^
Les marchands do caravanes se nourrissent de dattes, de farine
d'orge et d'eau. Us chantent pour abréger les longues heures du
voyage, pour ranimer le courage des chameaux. C'est surtout lors-
qu'ils approchent de quelques habitations, ou lorsque les chameaux
semblent prôts h succomber de lassitude que leurs concerts offrent
plus de mélodie et de douceur. À quatre heures du soir on dresse les
tentes, on récite en commun les prières ; et après le souper, qui suc-
cède à cet acte de dévotion, tous s'assient en cercle, causent ou
content des hiâtoires, jusqu'à ce que le lommeil Tienne fermer les
yeux.
SENEGAMBIE.
739. La Sénégambie est située entre le Sahara, la
Nigritie, la GuiDéo et l'Atlantique, arrosée par le Sénégal,
le Bio-G-rande et la Gambie. Plages basses, inondées, maréca-
geuses, sur les bords de l'Atlantique, à l'intérieur, agréable
sucoessioD de montagnes, de plaines, de collines et de yallées,
où se dételoppe, la plus riche végétation. Climat chaud et
malsain, ouragans désastreux sur les côtes. Productions, ani-
maux, etc., de toutes espèces. Commerce : esclaves, or,
ivoire, ambre, poivre, gommes, cuirs, peaux brutes, plumes
d'autruche, huile de palmier, etc. Population, 1 2 millions,
composée de Foulahs,de Man dingues, d'Yolofs, de Féloupes;
de Maures, etc., qui habitent une foule do petits royaumes,
gouvernés par des rois absolus. La religion est^ en général|
un mAhométisme mêlé de fétichisme.
«niNii.
299
»t le Sahara,
«ctoii, Bur le
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740. Colêniea européennes. — Les Portugais, Its Anglais et les
Français ont des établissements do commerce sur les principales
rivières do la Scn6pambie. (îclui des AxifrMa h Sierra-LéoTie ] chef-
lieu, Free-town, (ville libre)^ a pour but de travailler à la supprea-
sion de la traite et à la civilisation des nègres. Il fut fondu en
1787 par la ti^ociôtô Britannique Africaine do Londres. Climat mor-
tel; population, 40,000 habitants la plupart nègres émmcipéa, oti
dit que cette colonie a coûté à l'Angleterre plus de 16 millione
sterling.
Oolonie française du Sénégal. — Le Sénégal fhinçais compiend : lo.
la côte africaine entre le cap Blanc et la riviùre do Saloura, vers le
14" lat. N. ; 2o. la vallée du Sénégal jusqu'aux cataractes du Pélou,
Bituées h 625 milles de Saint-Louis; 3o. la valléo do la Falémô.
La population soumise h, la France est d'environ 607,000 habitants ;
chef-lieai Saint-Louis, situé, sur uuo île, à l'embouchuro du Sénégal.
Colonie anglaise de Ôambie. — Elle a pour chef-lieu Sainte^Marie-de-
Batkurst, population, environ 16,000 habitants.
Colonie porlugaise.—l.ea Portugais ont des comptoirs à Zinghichor^
à ChUbat hCachéo ou Caeheu. Population, environ 16,000 habitants.
741. République de Libéria. — Elle embrasse la côte africaine sur
une longueur d'environ 600 milles, depuis la rivière Qallinas jusqu'à
celle de San-l^édro. Sa superhcie est de 16,800 milles carrés. Po-
pulalion '. 1,068,000, la plupart indigènes. Elle se divis(; en trois
parties: Libèr^ia propre, Ohio et Maryland. Capitale, Monrovia,
(13,000 habitants).
Libéria, fondée, en 1822, par une société philantropique des États-
Unis, ne fut d'abord qu'un établissement de refuge pou ries nègres
libres et pour les esclaves émancipés do l'Union amcricuiue. On
7 transplanta avec Buçccs les institutions républicalnes,tellc3 qu'elles
existent aux États-Unis. En 1847, la société put retirer de la non*
velle colonie son action bienfaisante, et laisser i\ eux-mêmes les
nègres initiés aux secrets et aux habitudes do la vie civilisée.
iara, la
îénégal,
uaréoa-
gréable
▼allées,
taud et
is, ani-
mes, or,
3lunies
illions,
oupes;
Lumes,
tuerai^
GUINÉE.
742. La Guinée est une vaste contrée qui B*ét«Dd au
Bud de la Sénégambic, le bng do la mor, jusqu'au Congo,
et se proiODgo, dans l'intérieur, jusqu'aux montd Kong, qui
la séparent de la Nigritie ou Soudan. Elle est arrosée par
le Niger, l'Assinie, la Vol ta, le Gabon, etc. Plat, humide,
bordé de lagunes du côté de la mer, le sol s'élève à mesure
qu'on s'avance dans l'intérieur vers les montagnes de Kong.
vÉ
300
OUINÉI.
i! !î
Les particfl prinoipales qne la Quinde oomprend sont:
lo. La oôto des Graines, ainsi nommée à cause du poivre
Îu'cllo produit en abondance ; 2o. La côte d' Ivoire ou des
>cnts,où l'on achète beaucoup d'ivoire ; 3o. La côte d'Or,qui
tire son nom do la poudre d'or qu'elle fournit au comnierco ;
il y avait autrefois environ 40 établissenieuts européens, lu
plupart abandonnés aujourd'hui ; 4o. La côte des Esclaves,
où se faisait particulièrement, et où se fait môme encore lo
trafic honteux des esclaves ; 5o. Dans l'intérieur, les roy-
aumes d'Ashantée, do Dahomey, do Bénin, de Waree, etc.,
et les paya des Biafras et des Oalbongas. Productions, etc.,
do la Sénégambie. Climat moins brûlant, excepté sur la
côte d'Ivoiro. Population environ 10,000,000 de Nègres,
païens, sauvages, soumis à des despotes cruels et barbares.
Colonies européennes : France, CôCe d! Ivoire ot Côte des Esclaves ;
Angleterre, les établissements de la Côte d' Or et ùq» Esclaves ; Hol-
lande, cette puissance possède les forts AntoniuSf Hollandia, Orange^
Saint-Sébastien , Nassau et quelques autres.
Les Ashantées ou Assientes, au nombre d'environ 1 million, parais-
sent étro la nation la plus brare, la plus civilisée et la plus com-
merçante de l'Afrique occidentale. Dans la guerre qu'ils soutiu-
reiit contre les Anglais en 180(J, ils s'avançaient jusqu î\ la bouche
des canons du fort, et tiraient avec tant de précision que quiconque
B"? montrait à une embrasure, y trouvait une mort certaine
Le roi de Dahomey est lo despote le plus absolu qu'il y ait au
monde. Ses palais sont des espèces do chaumières distinguées, et
enfermées, par un mur de terre, dans un enclos d'un quart de lieue.
Huit cents a -^îMe femmes, logées dans cet enclos, sont orra^'cs de
fusils et de flèches ; elles forment sa garde, ses aides-do-camp et les
messagers de ses ordres. Les ministres déposent à la porte du pa.
lais leurs vôtoments de soie ; ils n'approchent du trône qu'en ram-
pant ventre à terre, et en roulant leur tôte dans la poussière (a).
La cabane du roi est pavée de crânes humains ; les murs sont ornés
do mâchoires. Le roi laarche en cérémonie sur les têtes sanglantes
des princes vaincus ou des ministres disgraciés. À la fôte des tribus,
oîi tous ses sujets apportent leurs dons, il arrose de sang humain le
tombeau de ses ancêtres ; cinquante cadavres sont jetés autour,
et autant de têtes plantées sur des pieux. Le sang de ces victimes
est présenté au roi, qui y trempe le bout d'un doigt et le lèche en-
suite On roôle le ssug humain h l'argile pour construire des tem-
ples en l'honneur des monarques défunts. Les veuves royales ee
tuent les unes les autres, jasqu'à ce que le nouveau souverain mette
fin au massacre. Le peuple, au milieu d'une fête joyeuse, applaudit,
dit-on, à ces scènes d'horreur, déchire avec joie les malheureuses
victimes, mais s'abstient de manger leur chair.
(a) Traits confirmés par MM. Landers à l'égard de quelques stuverainB
de la Nigrity»^
\
OÔNQO.
fond sont:
du poivre
firo ou des
301
d'Or.
qui
lomnierco,
jopécns, Ja
] Esclaves,
lenooro la
les
rojr.
10, 6t0.,
poos, etc.,
Nègres,
arbares.
^^«/ Uol'
Orange^
n, parais
'lus coin-
3 soatiu.
a bouche
Qiconqtie
7 ai! au
ruées, et
de liouc.
m'es de
>p et lea
' du pa,
'Q ram.
ère («).
; ornéa
riantes
tribus,
lainle
utour,
'times
iioeu-
iem-
les se
nette
udit,
iusea
aijur
Les habitants de Bônin eut lc«i mômes lois et les mCmcs usagoi
que ceux de Dabomoy. Sur le marché do la ville do Bénin on étala
de la chair de chien, que les nègres aiment beaucoup, des singes
rôtis, des chauve-souris, des rats et dos Irzards ; mais on y vend
aussi des fruits dclioioux et toutes sortes de marchandises.
CONGO.
743 Lo Congo, qu'on nomme souvent Guinéo-Inférieure,
est une région inontueuse, s'dlevant graduellement, à mesure
qu'on s'avance do la mer vers l'intérieur, et arrosée par lo
Congo ou Zaïre, lo Coanza, lo Nourse, etc. Il so divise
en 6 parties, qui sont : le Loango, le Caeongo, lo N'goyo,
le Congo propre, l'Angola et le Benguéla. Climat très-
insalubre pour les Européens. Variété infinie de produc-
tions admirables. Commerce de la Guinée et de la Séné-
gambie. Population, environ 5 millions d^habitants, nègres
fétichistes, soumis à l'autorité de chefs absolus, qui sont
sans cesse en guerre les uns contre les autres. Les tenta-
tives des missionnaires portugais, pour répandre la religion
parmi ces peuples, les ont seulement amenés à mêler quel-
ques pratiques du christianisme à leurs crn vannes supersti-
tiiuses. Le royaume de Loango renferme des Juifs noirs,
originaires peut-être du Portugal.
Les chefé du Congo propre sont soumis aux Portugais, qui pos-
sèdent l'Angola et le Benguéla, peuplés de 2 millions d habitants.
La capitale du royaume d'Angola et de tous les établissements
portugais dans l'Afrique occidentale est la ville de Saint-Paul-de
Loanda ; il y a un évoque, plusieurs églises et couvents, et une
population de 3,000 blancs, outre un bien plus grand nombre
d'esclaves, un riche marchand portugais en ayant quelquefois 100
à son service (a). Il parait que cette ville communique par terre
avec la Mozambique au moyen de caravanes qui côtoient le fleuve
Zambèse.
Les habitants du Congo paraissent inférieurs eu intelligence à
beaucoup d'autres nations africaines ; ils sont maladroits, même à
la chasse et à la pêche. Leurs mœurs sont très-dépravées. Un usage
(a) La traite des nègres et l'esclavage ont été abolis dans les eolonies,
portugaises, en 1856.
fi ' '
302
SOUDAN OU NIORITIB.
bisarre veut qu'à la naissance d'un enfant le père sornette au Ut, pour
leccvoîr les félicitations du voisinage (a). Leurs rois sont fiers de
pouvoir chausser des bottes ou de se couvrir de quelques débris d'uni-
formes européens. Ils sont les juges suprômes de tous les proc'-s.
L'audionce est publique ; les spectateurs, sans armes si l'affaire n'est
point criminellej se rangent en cercle autour d'un tapis sur lequel «d
dépose, aux frais des parties, une quantité de flacons d'ean-de-vie,
proportionnée au nombre des assistants : car, point d'eau-de-vie,point
d'affaires. Tout le monde a droit de pérorer, et chaque plaidoyer
est accompagné de libations et de chansons. Lorsque la sentence
est prononcée, on achève de vider les flacons. Le vin de palmier
remplace souvent l'eau-de-vie dans ces circonstances.
Quelques habitants du Benguéla s'habillent de peaux d'animaux
et de serpents, percées d'un trou pour y passer la tête.
SOUDAN OU ISIGEITIE.
ffili.:''^
'■'ii '
u' u
.,U-iV'**
744. La Nigritie, appelée aussi Soudan ou Tahrour^ dé-
signe cette partie de l'Afrique centrale qu*arrose le Quorra
ou ses nombreux affluents et tout le bassin du lac Tchad.
Elle a pour bornes : au nord, le Sahara ; à Test, la Nubie et
l'Abyssinie ; au sud, des pays encore inconnus, et la Guinée ;
à l'ouest, la Sénégambie. Cette région comprend une foule
d'états indépendants dont les principaux sont, de l'ouest à
l'est, le Bambarra, le Tombouctou, le Borgou, le Bornou,
le Haoussa, le royaume des Tellatahs, le Kanem, l'Ada-
maoua, et le Ouaday.
745. Le climat est salubre, le sol fertile, bien arrosé,
liche en productions végétales de toutes sortes. Tous les
animaux de l'Afrique y sont rassemblés (6). L'or, le
cuivre, et le fer, sont les minéraux les plus communs.
(a) On a observé une coutume semblable dans la Tartarie, dans les
Inde.c, et parmi les sauvages de l'Amérique. La femme n'étant qu'une
esclave chez ces peuples, les compliments doivent s'adresser à son mari
qui sa couclio dans son haraao ou sur son lit, afin de les recevoir avec plus
de solennité. Pendant ce temps-là, sa femme le nourrit et le soigne.
(5) Les forêts voisines du Quorra sont peuplées d'éléphants. Les Nègres
ont coutume do planter une espèce de harpon au milieu du sentier oiie
suivent ces animaux, lorsqu'ils descendent au fleure pour boire. La
pointe de l'instrument, haute do 1 à5 pieds, est entourée de paille on do
chaume. L'éiéphant en voulant passer, se l'enfonce dans le poitrail ou dans
le ventre : les efforts «lull fait ensuite pour s'eu débarrasser ne tout que
hâter sa mort.
Jaw lit, pour
Ipnt fier3 de
lébria d'uni-
rea proc-s.
paire n'est
[rleqaeUD
Çau-de-rie,
p"Vie,point
Iplaidojer
J- sentence
h palmier
'animaux
SOUDAN OU NIQRITIB.
303
Je
Le commerce consiste en esclaves, en coton, en peaux
brutes et tannées, en or, en huile de paiuiier, etc. Ici,
comme ailleurs en Afrique, les Européens vendent surtout
Teau-de-vie, les armes à feu, les indiennes, le velours, la
soie, les fils d'or et d'argent, les joujous, oto.
746. Villes : Le Quorra et ses branches tributaires sont
bordées de grandes villes, c'est-à-dire, de grands amas de
huttes entourées d'un mur de boue qui a quelquefois 20 ou
30 milles de circuit. Les palais des souverains, environ-
nés de cours spacieuses, ne £^nt remarquables que par la
bizarrerie des ornements qu'on y trouve réunis, crânes et
ossements humains, harnais de chevaux, colliers de perlas,
pistolet s,quincaillerie, lambeaux de tapis, etc. L'ensemble
pourrait figurer à côté de ces b&timents où un riche culti-
vateur européen loge ses chevaux et ses bestiaux.
La célèbre ville de Tombouctou est fréquentée par toutes les na-
tions nègres, qui viennent y échanger les productions de leur pays
contrôles marchandises d'Eure pe et de Barbarie. Le roi possède
trois palais, qui, à ce qu'on prciend, renferment une immense quan-
tit'î d'or. On vante le bon ordre qui règne dans cette ville. Le roi
est ignoré parmi ses habitants industriecx, dont la plups;rt sont
nègres, qui se piquent d'imiter Thospitalité, l'élégance et la politeâso
des arabes.
Les mines d'or qu'on trouve au sud de la rivière appartiennent au
roi ; on dit qu'elles sont d'une richesse si extraordinaire que le sel,
le tabac, et le cuivre travaillé, y ont été souvent échangés pour une
quantité d'or égale en poids.
747. La population de tous les pays qui composent le
Soudan est estimée à 25 millions d'hommes, dont peut-être
une moitié pratique, du moins imparfaitement, la loi de
Mahomet ; les autres sont fétichistes.
Nous avons déjà donné (No. 710) le caractère des nègres. Leurs
plus gmndi princes se font remarquer par un despotisme capricieox,
par un orgueil extravagant, par une estime puérile des objets les
plus rïdiculos et les plus méprisables, tels qu'un miroir, une paire de
bracelets, quelques fils de faux or, un méchant collier, des boutons
de verre ou de métal, etc. Les MM. Landers ont constamment
remarqué que ces potentats de la zone torride navaient point honte
d'employer les moyens les plus vils pour s'attirer des présents ; de
demander tout ce qu ils voyaient ; de dérober mCme, si loocasion le
leur permettait. Le roi de Boussa se querella longtemps avec son
Auguste épou8e,pour savoir qui des deux garderait quelques méchants
boutons de fer. Le roi de Yaourie, afin de recevoir d'une manière
imposante les sujets de sa majesté britannique, s'assit en plein air
fi
Lit
I i
I
d04
OAVRÉRIE.
f-f-'
Bur un bout de tapis,ayant un oreiller de chaque côté et un plat neuf
de cuivre devant lui. Une autre fois, pour mieux exciter leur ad-
miration, il dansa longtemps en leur présence ; il se retira, parmi
les applaudissements de ses sujets, en sautant h l'imitation d'un
cheval qui va le (çalop.
Les peuples qui habitent les pajs situés sur le golfe de Bénin se
distinguent par les mœurs les plus cruelles ; iiS doivent ees qualités
h leur commerce avec les Européens. Les guerres continuelles
qu'ils font aux peuples voisins ont pour but de lenr enlever des
e&elaves. 4-
L'asage des armures en fer battu on en mailles de fer est commun
danii le Beghermebi le Bornou, etc.
CAPRERIE.
M- f i
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IIIÎ!-. ■"■
748. On désigne généralement sous le nom de Cafrérie
une vaste contrée, encore imparfaitement connue, qui occupe
toute la partie méridionale de l'Afrique intérieure; elle
s'étend même, au sud-est, jusqu'à la mer, qui la baigne
depuis la colonie du Cap jusqu'à la baie Délagoa (a). On
dit qu'elle est composée en grande partie de hautes mon-
tagnes, de plateaux élevés, de déserts arides et sablonneux ;
que les mines de fer et de cuivre y sont al /^ndantes ; que les
habitants du côté du nord et au centre, sont des tribus
nomades et barbares,entre lesquelles on distingue les Jagas,
qui sont extrêmement féroces. Du côté méridional sont les
Cafres (6) remarquables, surtout la nation des Betjouanas,
par leur taille avantageuse et leurs traits agréables, par la
douceur de leurs mœurs, et par leur industrie. Les hommes
gardent les troupeaux et font la chasse ; les femmes sont
chargées des soins de l'agriculture. Des missionnaires tra-
vaillent à convertir les Cafres au christianisme.
La Cafrérie maritime comprend : le payf« des Zoulous,
la terre de Natal, la Cafrérie proprement dite et la Cafrérie
anglaise.
(o) Plusieurs géographes ne désignent sous le nom de Cafrériei que oette
zone maritime dont il est ici question.
(6) le nom de Cafrea vient du mot arabe Kafirf qai veut dire infidèle.
Les Arabe.<^ l'appliquèrent d'abord à toutes les tribus indigènes de l'inté-
rieur de l'Afrique, qu'ils ne purent soumettre à l'islamisme.
ÉTAT LIBRE DE LA EIVIÈRE ORANOB.
305
ïn plat neuf
îr leur ad-
[tira, parmi
Itation d'an
Bénin se
îs qualités
ïntinuelles
plerer des
3t commun
Cafrérie
1 occupe
ire; eJle
baigne
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749. Zouloulie ou Pays des Zouîous.— La. Zouloulie s'étend le
long de l'océan Indien, depuis la baie Delagoa jusqu'à la colouie de
Natal ; elle est arrosée par le fleuve Pongolo. Les Anglais, qui
avaient depuis longtemps des établissements dans ce pays, j ont
récemment établi lenr domination.
7Ô0. Colonie de Natal (a) : Possession anglaise, unie à la colonie
du cap en 1840, et colonie séparée depuis 1856. Sol bien arrosé,
fertile, s' élevant en terrasses successives depuis la mer jusqu'aux
monts Draken-Berg. Riches mines de fer el de bouille. Capitale,
Piéiermarizhurg ou Maritzhurg D'Urhan, ville maritime, est le cen-
tre commercial de la colonie. Population, environ 20,000 Européens
(Anglais et Boers) et 294,000 indigènes.
761. Co/rérie propre : Située entre Natal et la Gafrérie anglaise,
l'océan et l'état d'Orange. Pays montueux, b'<»" arrosé, fertile,
élévation graduelle du sol, depuis la mer jusqu'aux montagnes de
l'intérieur. Population, environ 100,000 Gafres, divisés en un grand
nombre de tribus, pillardes, féroces et barbares.
752. Gafrérie anglaiêe : Elle est bornée parla Gafrérie propre,
l'océan Indien, la Colonie du Gap et l'État libre de la riviez
Orange. Elle a été conquise en 1847, et annexée à la colonie du
cap en 1864. L'aspect du pays est le môme que celui de la Gafrérie
propre. Sol bien arrosé et très-fertile. Population 10,000 Européens
(Anglais et Allemands) et 75,000 Gafres.
ÉTAT LIBRE DE LA RIVIÈRE ORANGE.^
753 La république hollandaise de la rivière Orange ( Oranje wij
'^taaL dans la langue nationale), est bornée : au nord, par la repu-
pays des Betjouanas (No. 748). La partie orientale de TEtat d'Orange
est couverte par des ramifications du Draken-Berg ; ailleurs se
déploient d'immenses plaines ondulées, très-riches en pâturages.
L'agriculture et l'élevage des moutons sont les seules occupations
des Boers, ou fermiers de souche hollandaise. Capitale, Bloemfonlein
(2,567 habitants, en 1880). Superficie totale de l'état, 70,000 milleg
carrés. Population totale, en 1880, 133,518, dont 61,000 blancs.
(a) Le pays de Natal a fi.té ainsi nommé par Ta8co de Gama, parce qu'il
en fit la découverte le jour de No«l (1497).
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CAP D£ B0NN£-£SPÉaAN01.
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TRANSVAAL.
7 A4. La république de Trans?aal est comprise entre le fleuve Lim-
popo et l'État d'Orauge, le pays des Betjouanas et celui des Zoulous,
dont elle est séparée par le Drakea-Berg. (Jette région présente une
succession de plateaux élevés, boisés, bien arrosés, fertiles, et d'im-
menses plaines ondoyantes, couvertes de hautes herbes, où erre
l'éléphant, dont l'ivoire est un des pr'Ticipaux articles du commerce.
Les Boers sont, comme dans l'État d'Orange, presque exclusivement
livrés à l'agriculture et à l'élevage des bêtes à cornes et des bétes h
laine. Capitale, Potche/strom on Vrijburg, petite ville de 1500 habi-
tants Population, 40,000 Boers, et 100,000 Cafres Betjouawas.
Les deux républiques dont nous venons déparier, ont été fondées,
vers 1836, par les Boers ou fermiers d'origine hollandaise, lesquels,
par haine ou par fatigue de la domination anglaise (No. 755), quit-
tèrent la colonie du Cap avec leurs esclaves et leurs troupeaux, et
s'enfoncèrent dans l'intérieur du continent africain jusqu'au nord de
la rivière Orange. Les troupes anglaises vinrent bientôt les troubler
dans leur retraite profonde, et les for«èrent à se soumettre. En
1852 et 1854, le gouvernement britannique reconnut l'indépendahce
des deux républiques du Transvaal et de la rivière Orange, à condi-
tion qu'elles supprimeraient l'esclavage et accorderaient la liberté
du commerce. Mais le 12 avril 1877, l'Angleterre s'annexa de nou-
veau le Transvaal, et y plaça un s'^ministrateur avec un conseil
exécutif et une assemblée législative. En décembre 1880, les Boers
s'insurgèrent de nouveau et réussirent à obtenir le maniement de
leurs propres affaires, l'extérieur étant réservé à Sa Majesté comme
suzeraine. Un conseil général anglais fut en conséquence établi
dans le Transvaal. En 1883, une nouvelle députation fut envoyée
en Angleterre pour obtenir l'indépendance complète du Transvaal
comme en 1852.
CAP DE BONNE-ESPÉRANCE.
(Cape Golony.)
755. La colonie du Cap, très-îiii portante par sa position,
avant le percement de l'isthme de Suez, puisqu'elle com-
mandait la route aux Indes, fut fondée par les Hollandais
en 1652, et conquise par les Anglais en 1795. À la paix
d'Amiens, eu 1802, le cap fut rendu à ses premiers maîtres,
mais les Anglais le reprirent en 1806, et s'y fixèrent d'une
manière permanente.
756. La colonie du Cap, occupe toute la pointe méridio-
nale de l'Afrique, et s'étend dans l'intérieur jusqu'à la
rivière Orange. Elle est traversée par trois chaînes de mon-
tagnes, qui forment autant de terrasses de plus en plus
élevées, à mesure qu'on s'éloigne du Gap, et de moins en
moins fertiles ; la 3e est inhabitable. Pour le climat, (voyez
le numéro 702;. Productions de l'Europe mêlées à plusieurs
HOTTENTOTIB.
307
^ fondées,
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de cellea qui sont propres à la zdne torride, vins excellents,
grande variété de beautés végétales, forêts, bois précieux.
Buffles à petite tête et à cornes énormes, très-redoutables.
Mines do cuivre et de fer, sources de pétrole, salines, eaux
minérales. Commerce : vins, eau-de-vio, savon, chan-
delles, peaux de buffles, etc.
La colonie se divise en deux provinces : celle de l'ouest,
qui a pour capitale le Cap ; et celle de l'Est, dont la capi-
tale est Graham's Town.
757. Villes : Le Cap (Cape Town)^ capitale de toute la
colonie, viHe maritime très-forte, située au fond de la baie
de la Table, et renfermant une population de 33,000 habi-
bitants. Elle possède plusieurs églises, un collège, une
bibliothèque, un observatoire, un jardin botanique et un
grand hôpital. Simon's Town et Port-Elizabeth, villes
maritimes d'une grande importance commerciale, etc.
Gouvernement ; Il ae compose d'ua gouverneur anglais, nommé
par la Coaronne, de deux conseils éleclifs et de ministres responsa-
bles.
758. Population : La population de la colonie était, en
1883, de 1,155,000 habitants, dont 236,000 Européens, le
reste se compose de Cafres, de Hottentots, etc.
Les colons d'origine européenne se divisent en trois clfissesjaavoîr :
les vignerons, qui demeurent près du Cap ; les cultivateurs, qui en
Bont éloignés de 2 ou 3 journées de chemin, et les pasteurs, qri
mjànent une vie nomade.
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HOTTENTOTIE.
759. La Hottentotie ou pays des Hottentots indépen-
dants est comprise entre l'Atlantique, la Cimbébasie, la
Cafrérie et la colonie du Cap, dont elle est séparée par la
rivière Orange. C'est un pays de plaines parsemées de
déserts et de forêts, où errent l'éléphant, le lion, le rhino-
céros, Tantilope, la panthère et l'hyène.
Les Hottentots, encore païens et barbares, ôe-divisent en
plusieurs peuplades, dont les principales sont : les Nama^
quas^ les Coranas^ les Griquois^ les Boschmans^ etc.
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HOTTENTOTIE-CTMBÉBASIE,
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Les Hottentots paraissent une race distincte des Nègres et des
Cafres ; leur couleur est le jaune brun ; leur tête est petite, leur
▼isage fort large d'en haut, finit en pointe ; ils ont les pommettes
des Joues très-saillantes, les yeux en dedans, le nés plat, les lèvres
épaisses, les dents très-blanches, la main et le pied petits en com-
paraison du reste du corps : ils Bont droits, bien faits et d'une grande
taille ; leurs cheveux de couleur noire, sont ou frisés ou laineux :
ils n'ont presque point de barbe. Ciou verts d'une peau de mouton,de
gazelle, ou de lion, inondés dégraisse mêlée à une couleur noire ou
rouge, armés d'une courte massue, les Hottentots sauvages errent
en chantant et en dansant au milieu des troupeaux qui font toutes
leurs richesses. Ils se divisent en un grand nombre de tribus. Leur
culte est une espèce de fétichisme grossier.
La branche des Hottentots que l'on nomme Boschmans ou Saabs
se trouve réduite à un état de dégradation au-dessous duquel on ae
conçoit guère que la nature humaine puisse descendre : leurs femmes
surtout font horreur. Munis la plupart du temps d'un carquois rem-
pli de flèches, d un bonnet et d'un ceinturon, de sandales de cuir,
d'une toison de brebis, d'une calebasse ou d'un œuf d'autruche pour
porter l'eau, de deux ou trois nattes d'herbe qui étendues sur des
bâtons, forment leurs tentes, et quelquefois suivis de chiens barbets,
les Boschmans trainent l'existence la plus déplorable : tantôt ils
sont mendiants, tantôt voleurs et brigands, tantôt on les voit rôder
seuls ou en petites bandes dans les déserts arides qui bornent au
nord la colonie du Gap, vivant de racines,de baies,d'œufa de fourmis,
de chenilles, de sauterelles, de souris, de crapauds, de lézards et de
rebuts de la chasse des colons. On dit que la vue du sang et Todeur
des cadavres leur procurent des sensations agréables. Dans les com-
bats, il se servent de flèches empoisonnées. Les autres tribus, sur-
tout les Cafres, leur font une guerre à mort ; la vue seule d'un Saab
les met en fureur.
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CIMBÉBASIîL
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760. La Gimbébasîe comprend le littoral oocîdentâl de
l'Afrique, depuis la Guinée inférieure jusqu'au pays des
Hottentots (a). C'est une côte sablonneuse, aride et mal-
saine. Parmi les peuplades noires et sauvages qui l'habi-
tent on remarque les DamaraSf les Ovampos et lès
Cimbébas.
ta) On désigne quelquefois sous le nom de Oimbébasie toute la oAte oom-
pnse entre le Congo et la colonie du Cap.
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oAtES orientales de L'AFRIQUE.
CÔTES ORIENTALES DE L'AFRIQUE.
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761. Ces côtes furent visitées d'abord par les Portugaifi
;ers la fin du 15e siècle, et no sont guAre connues, à d'au-
tres nations européennes. Nous ne dirons qu'un mot dd
prin«*'paux états qu'elles renferment (No. 694).
762. lo. Lo royaume d'Adelja'u Fud du détroit de Bab-cl-
Mandeb et du golfe d'Adeo, est célèbre par la myrrhe et
l'encens qu'il fournit au commerce. Il n'y pleut presque
jamais. Ancienne capitale, Zeilah, port du golfe Aden.
Les babiiaiits, toujours en guerre arec les Abyssins, ont le teint
olivâtre, les cbeveux longg, et no ressemblent point aux Oafres. lis
suivent la loi de Mahomet. Les vaches ont ici des cornes aussi
larges que les bois do cerf Les brebis sont blanches avec une tôte
noire ; leur laine est une espèce de poil très-rude, comme celle des
moutons de Guinée et de Barbarie.
763. IIo. La côte d'Ajan (rt) entre le royaume d'Adel et
la côte de Zangnébar, est généralement stérile, mais riche en
ivoire, en marbre gris et en or. Il y a plusieurs petits états
indépendants, entre lesquels on remarque le royaume de
Brava, sous la protection des Portugais, et le royaume do
Magadoxo, qui commerce beaucoup avec les Arabes. On
donne à cette côte, y compris le royaume d'Adel^ une popu-
lation de 400,000 mahométans.
764. IIIo. La côte de Zanguébar. située au sud de la
précédente, entre le fleuve Djoub ou Juba et le cap Dclga-
do, est composée de plusieurs royaumes, dont quelques-uns
sont tributaires des Portugais. Pays marécageux et mal-
sain, couvert de forêts remplies d'éléphants. L'ivoire est le
plus important article do commerce. Population, 2,000,000
d'arabes et de nègres fétichistes.
La ville de Zanzibar, sur la côte occidentale de l'île de ce nom
îst le principal port de commerce de l'Afrique orientale.
765. IVo. La côte de Mozambique s'étend le long du ca-
(a) La côto d'Ajan (en arabo, Dar Ajam^ pays des étrangers) fait partie
./u pays peu connu des Samaulis, lequel comprend toute la partie do
l'Afrique orientfile située entre le Djoub, au sud, et le golfe d'AdeQ> au
nord. _,
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310
ÎLES AtBIOAINES ORIENTALES.
nal de ce nom, depuis le lac Delgado jusqu'à la baie Delagoa.
Elle se divise en peuplades gouvernées par des chefs qui no
rendent qu'une obéissance équivoque aux Portugais, maî-
tres de la partie maritime. Sol fertile, eurtout en riz et en
fruits de toutes sortes. Grand nombre de rivières qui char-
rient de l'or. Commerce: or, ivoire, épiées, pierres pré-
cieuses, fruits, etc. Capitale du pays et do toutes les posscR-
sions portugaises dans l'Afrique orientale, Mozambique, ex-
cellent port, ville commerçante, surtout en or et en morfil.
(a) Les vaisseaux portugais qui vont aux Indes, séjour-
nent ici pendant environ un mois. Population de la capital-
nerio générale do Mozambique, y compris la côte de Sofala,
4,000,000 d'habitants, la plupart nègres fétichistes.
La Capitainerie gôncrale do Mozambique Be divise en 6 districts,
qui sont oeux de Mozambique, do Quilioiaué, de Tetô, de Sana (b) et
de Sofala.
ILES AFRICAINES ORIENTALES.
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766. Socotora Voyez le No. 683, . . .
lUa Mahêes ou S< ychcUe» : Fertiles en muscadiers et en girofliers,
la petite île des Palmiors produit la noix maldive ou le coco de mer,
dont on a ignoré longtemps l'origine. L'arbre croît au bord de la
mer, oîi les noix tombent et sont entraînées par les courants jusqu'aux
îles Maldives, l-c groupe, ainsi que le suivant, appartient aux An-
glais. Population environ 10,000 habitants.
Iles Amirantes : Fournies d'eau douce, abondantes en cocotiers,
peuplées de tourtereaux, fréquentées pour la poche des tortues.
Iles Comores : Climat très-salubre, montagnes, forêts, vallées
riantes et bien arrosées, quantité de fruits. La chèvre et le zèbre
sont les principaux animaux domestiques, point d'insectes incom-
modes, mais les champs fourmillent de souris. Habitants demi-civi-
lisés, raahométans, gouvernés par nn sultan qui a do grandes que-
relles avec les pirates de Madagascar. Les nobles font le commerce,
et sont les pourvoyeurs des vai9seaux européens. Le vol est ici puni
par la perte d'un poignet, et la récidive par celle du second.
Les Français ont des colonies dans l'île Mayotte et de NossUbé^
(a) Dents d'éléphants qui n'ont point oncoro été travaillées.
(h) La vallée du Louenja affluent du Zambèzc» ot une partie du distriot
de Séna forment le pays désigné quelquefois sous le nom de Monomotapok,
Iles atbioaines oruntales.
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deux des lies Oomorea. PopaUtioa totale de ees deux colonies,
36,000 habitants.
767. Madagascar : Longue do 375 lieues et large do
115. Trayerséo par une double chaîne do montagnes, qui
donnent naissance à uno muUitudc do rivières. Variiî-td in-
finie do productions belles et utiles : bois de construction,
bois précieux et aromatiques, épiocs, tabac trôs-estimé, Tins,
etc. Gros bœufs à bosso do graisse, qui ont dos cornes
adhérentes seulement à la peau, mobiles et pendantes : ânes
sauvages avec des oreilles énormes; eanglicra munis, dit-on,
do cornes ; brebis à grosso queue ; crocodiles, etc. Baleines,
requins, etc., sur les côtes. Grande quantité de beau cris-
tal de roche, raines d'or, d'argent, do cuivre «t de fer,
pierres précieuses, sel-gemme, etc. Le commerce consiste
ea productions du pays et en esclaves. Population, 3 à 4
millions, d origine malaise et cafre. Cette île est divisée on
10 ou 12 états qui se font perpétuellement la guerre, le
royaume des Seclaves, situé sur la côte occidentale, est lo
plus important.
liCa Madôcasses ont la croyance d'un Être Suprême, môlôe h quel-
ques pratiquer raahomôtanes, et >\ une foule de superstilions gros-
Bières ou atroces, entre autres le jugement par lo poison ou tanguin.
L'arbre qui fournit le tanguin est très-répandu dans l'ile ; les oiseaux
en évitent le feuillage, loa reptiles on redoutent l'ombre ; uno espèce
do crabo seule en approche. C est le fruit, en forme do noix, qui,
pris en certaino quantité, donno la mort dans uno heure, à raoin«î
qu'une évacuation prompte n'en débarrasse l'infortunée victime, qui
mémo alors conserve ordinairement pour lo reste do ses jours des
douleurs cruelles. Cette terrible épreuve décido de l'innocence do
celui qu'on accuse de meurtre. Sur la côte orientale de Madagascar,
la France possède l'île Saintp.'Mnrîc
Ï68. Ile de la Réunion : (a)Oomposce de deux montagnes volcani-
ques, dont l'une est encore sujette a des éruptions peu dangereuses ;
très fertile en sucre, en blé, en girofle et en café ; la récolte de celui-ci
est quelquefois de 1,500,000 livres. Population, 172,000 habitants,
dont 66,000 créoles. Elle appartient aux Français.
Ile Maurice^ (autrefois Hede France). De forme presque circulaire ,
le sol s'élève partout depuis la côte jusqu'à une montagno conique
nommée lo Piton du milieu de Vile, l^lxporte sucre, café, coton,
indigo, girofle, bois d'ébène (lo plus beau du monde), etc. Peu de
provisions alimentaires ; pour le blé et la farine, cette îlo dépend do
la précédente, dont elle est le port. Population, environ 320,000
habitants, dont 32,000 créoles fran(;ai3. Oolonio angUiaô ; chef-
lien ; Port-Louis
(a) Appelée autrefois fie Bourbon en l'honneur de Louis XI\. Soua la
féi)ubliquo on lui a donné le nom do Iltdt- la Ràmion.
312
ÎLES AFRICAINES O00IDKNTALB8.
Rodrigue : A 110 lieues de l'île Maurice, dn cfttô de l'oet, peu-
plée do tortues, de crnbes, et de quelque?! colons anglais. Cédée,
comme la précédente, j\ l'Angleterre par la France, en 1814.
ILES AFRICAINES OCCIDENTALES.
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769. Açores : Situées à l'ouest du Portugal, auquel elles appar-
tiennent, ainsi nommées du mot portugais azor, qui signifie ôpervier
parco qu'on les trouva peuplccà de celte espèce d oiseau. Elles
comprennent 10 îles, dont la dernière, Sobrina^fnt produite en 1811,
par l'éruption d'uu volcan sous-marin, la plus grande est Tercôre.
qui a IG lieues de tour et une capitale nommée Angra, rôsidenco du
gouverneur portugais. Climat délicieux. Beaucoup do montagnes,
tremblements de terre fréquents, le pic des Açores, dans l'île Pico,
liaut do 1,250 toises, jette coutinuellement de la fumée. Sol très-
fertile ; productions de l'Espagne, quantité de vins excelleuta,
de bois, d'animaux domestiques. Commerce : grains, fruits, miel
légumes, farinCjViandes ealces, orseille (a), grosses toiles, eau-de-rie
vins, vinaigre, etc. Population 260,000 habitants d'origine portu-
gaise.
770. Iles Madères: Petit groupe, dont Madeira est la seule impor-
tante. Climat doux et tempéré ; le thermomètre clo Fahrenheit s'y
tient ordinairement entre 60" et 66» en hiver, et entre 66" et 70» en
été. Sol montueux, tremblements de terre, rivières, cascades, sour-
ces abondantes. Les vignobles constituent la principale richesse de
Madeira, qui exporte 15,000 à 17,000 pipes devin. Forets de
châtaigniers et do noyers, miel délicieux. Les serins gtis y sont
indigènes. Capitale, Funchal, où il y a beaucoup déglises et de
couvents. Population, 116,000 habitants, presque tous Portugais.
Ces îles appartiennent au Portugal.
771. Iles Canaries on iles Fortunées : Au nombre de 13, dont 7
grandes et habitées ; Laucérote, Fortaventura, Ténéiiffe, laGrande-
Canarie, Palma, Gomère, île de Fer. Climat doux, sol f jrtile,exceptô
dans les deux premières îles. Beaucoup de montagnes, entre autres
le célèbre Fie de Ténériffe, dans l'île de ce nom, couronné de neiges
et foyer d'un volcan perpétuel, hauteur de 12,500 pieds. Paysages
charmants, plantes et fruits de toutes les zones, vins exquis ; Tôné-
riffc, la plus riche et la plus peuplée des Canaries, en produit 20 à
24,000 pipes par an. Lanccrote nourrit beaucoup de chameaux.
Ces îles sont la patrie des serins. Commerce : vins, eau de-vie,
orseille, soude, fruits, etc. Capitale, Sania-Crux, danslVi» Ténériffe
(a) Mousse employée dans la teinture.
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Population, 270,000, natifs ou originaires d'Espagne Ces tles furent
conquises parles Mspagnols, nu commencement du 16e siècle. Il no
reste des anciens Imbitants, nommés Ouanches, quo leurs momies
enfouies dans des carornes sépulcrales, qui so voient au pied du
mont Tcnériffe.
( 0 fut à Saint-Sébastien, chef-lieu de Gomère. que r;hri3tO])he
Colomb fit radouber ses vaisseaux, on 1492, avant d'aller chercher
an nouveau monde.
772. Iles du Cap-Vert : Au nombre de 10, outre les îlots et les
rochers, 1 s trois principales sont San-Iugo, San Antonio et Sniat-
Nicolns. Celle de Fuégo est un volcau très-actif. Climat mnlsain.
Montagnes nues, sol peu fertile, sujet h des sécheresses qui causent
souvent une famine horrible, quantité do fruits, oranges et citrons
de toute beauté, le riz et lo maïs sont les principales ressonrces
alimentaires. Le sel est lo plus grand article do commerce ; vien-
nent ensuite lo coton, l'indigo, les fruits, les peaux do chèvre, et
l'huîlo de tortue. Population, environ 76,000 habitants, nègres et
mulâtres, avec un petit nombre de Portugais, maîtres de ces iles.
Lo gouverneur-général rc.sido dans celle de Sun-Iago...Kn 1832, il
mourut do faim dans les trois iles do ytin-Iago, de Sau-Antouioet
de Saint-Nicolas, 30,500 personnes.
Au nord de co groupe, les eaux do la mer disparaissent aous une
couche épaisse do varec, qui, semblable à une plante flottante,
couvre un espace de 60,000 lieues carrées. Ou en voit d'autrea, plus
au nord-ouest, vers le méridien dea Açorea.
773. Saint-Mathieu : Cette île peu connue, est placée Tera l'entrée
du golfe do Guinée, justement appelé mer de tonnerre, où do longs
calmes tiennent lea vaisseaux enchalués soua un ciel peatilentiel,
chargé de nuages électriques, versant tour i\ tour des torrents do
pluie et de feu (a) Les marins l'évitent, autant que possible, soit
en serrant les côtca d'Afrique, soit en cherchant celles d'Amérique.
Fernando-Po : Possession espagnole. Climat peu salubre. Pro-
ductions voisines des eûtes dAfrir;ue. Les fruits du palmier, le
poisson, et les ignames sont la nourriture des indigènes Population
environ 5,000 habitants.
J'ie du Prince et Saint- Thoman : Très-fertik'S et très-malsaines, oa
y trouve une grande variété de fruits délicieux. Saint-Thomas
fournit jusqu'à 3,000,000 de livres de Bucio par an. Ces îles appar-
tiennent aux Portugais. La population se compose presque totale-
ment de nègres et do mulâtres. Population de la Ire, environ 5,000
et do la 2de 20,000 habitants,
Annobon : Salubre, fertile, beaucoup de frnit.s, oranges trôi-
grosses et d'un goût exquis. Population 1,200 habitants, deacen-
(a) Los éclats de lafoudrj n'arrêteront-ils jamais lo.s fureurs do l'ava-
rice qui brave ainsi la mort «oua toutes les formes, pour aller ohorchor dee
esclaves sur coa côt(ïs malhourou.sesf '
Quid tion mortalia pectora cogw.
Âuri sacra famei »
314
OCÉANII.
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dants d'oaolii703 jutôâ sur culte ilo pur los Portugais, dans uu
voyage tiu Ih-ésil. IDIlu tippartiuut aux Kâpiigiiols.
L'Ascension : l'oiit ôiiiblissoraoul angliiis, ao8 rivages sont peu-
pléoa d'une immense quantité do toilues exc(;llented nt d'une gran-
deur énorme, l'allé est quelquefois visitée par les v.iisseiiux augUii
qui vout aux ludea. Il y a uq fort et une source d'eau douce.
774. iSaiiUc-lltliue : Découverte par les Portugais en 1603, «ît
devenue possession .inglaiso. Rocher solitaire, situé au milieu do
l'océan, i\ 450 lieues des côtes d Afrique. L'ile u 0 lieues do circon-
férence, ses rivages lui forment un rempart naturel que l'art a ren-
du ineipugna))lo. Climat sain, mais pluvieux monta couverts de
bois, vallées fertiles, ruisseaux abondants. La plupart dos fruits do
TEuropo et do l'Asie y viennent parfaitement. On y trouve une
multitude de bœufs, de moutons et de chèvres, ressource chérie du
navigateur. Capitale, James -Town. Population, 7,000 dont 4,600
uégres, non compris la garnison, qui est do deux régiments, l'un
d'infanterie, l'autre d'artillerie.
Cette ile étroite servit pendant 6 ans et demi do prison à ceUn
dont le génie ébranla le monde civilisé. Napoléon y mourut le 6
mai 1821 ; ses restes mortels furent rendus à la France au bout de
19 années, et déposés sous le dôme des Invalides le 16 déctm-
bre 1840.
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OCÉANIE.
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775. L'Ooéanie est cette immense étendue d'îles situées
dans le Grand océan, au sud-est de l'Asie, à l'est de l'Afri-
que, et à l'ouest de l'Amérique. Elle se prolonge depuia le
30e parallèle de latitude septentrionale jusqu'au 65e de
latitude méridionale, distance de 2,125 lieues ; et depuis le
95e degré environ de longitude orientale (méridien de Lon-
dres) jusqu'au 110e de longitude occidentale, distance de
5,000 lieues.
776. L'Océanie présente l'aspect d'un vaste oontii>ont
submergé, dont il ne resterait, au-dessus du niveau de la
mer, que les montagnes et les plateaux les plus élevés. P;rea-
que toutes ces chaînes d'îles, aujourd'hui entourées de
récifs et de bancs de corail, sont soumises à cette polarité
qu'on remarque dans la plupart des autres montagnes du
globe, surtout dans celles de l'Amérique ; elles se dirigent
du nord au sud, du nord-ouest au sud-est, et quelques-unes
du nord-est au sud-ouest. Les îles hautes ont une formu
OOtANIl.
815
ordinairement conîquo : lo oontro est (luelquofbÎB un grand
entonnoir compofld do colonnes baHultlques, où un luo Bcuiblo
occuper la place d'un ancien cratère ; plus souvent les som-
nniCs vomissent des flamniOH, dcH tourbillonH do fumdc ou
des torrents de lave ; il y a plus do vo'cans dans rOcdauie
qu'en aucune autre partie du mondo Plusieurs dos Iles
basses sont appuyées sur dos rochers d'^ corail, et paraissent,
du moins à certains géologues, ôtro l'ouvrage dos madré-
pores, des millcporcs, et d'autres zoophytes.
La navigation autour do ce3 terres occ'aniques est oxtrôraemeiit
dangereuse Au moraoïit qu'ils s'y attendent lo iiioiua, lea vaisseaux
80 brisent sur quelque ccueil invisible. Lo capitaine Cook uo s'en
rôtira quo parce que la pointe du rocher qui aruit pônûtrô dans son
navire, so cassa, et y resta comme Boudée, co qui cmpùcha les flota
d'y entrer.
On no sait ])as bien à quello époque^ les iles do l'Ooôanie commen-
cèrent à ôicQ peuplées. Celle de Java et do Sumatra doivent ûtro
regardées coinrao lo berceau de toutes les uutions do raco rauliiic.
La chronolo^o des Javanais remonte à l'an 71 do l'ôro chrctienue.
Les nègres océaniens sont i)robablcment originaires d'Afrique.
Les arabes du mojcn-ûgo connaissaient les îles do la Sonde, d'où
ils tiraient dos épicps, do l'or, da l'encona et des gummos.
Les premières découvertes dos Europîens dans l'Océanio, furent
celles des Portugais, au commencement du IGo Btéclo. Parmi une
foulo do navigatenrs intrépides qui ont exploré ces parages, on peut
citer Magellan et Mendana, dans lo 16o siècle; Tasman, Lcmaire, et
Darapier, dans le 17e ; Bougainville, Anson, Cook et Vancouver,
dans lo 18e.
777. Divisions : L'Océanîe comprend trois parties prin-
cipales : lo. à l'ouest, la Malaislc ou Archipel indien; 2o.
au gud, V Australie ; 3o. au nord et à l'esté, la Polynésie
(septentrionale et méridionale).
L'Australie est aussi appelée Mélanésie {Maa des Noirs). La Poly-
nésie (ou îles nombreuses) septentrionale porte aussi lo nom de
MierorUsie 'petites îles).
Subdivisions : 1 o. de larchipel Indien : Les îles de la
Sonde (Java et Sumatra, etc.), Bornéo, les Philippines,
Célôbcs, les Moluquca et les îles Timoricnnes.
2o. de l'Australie : Le continent do l'Australie ou Nou-
velle-Hollande avcQ .la Tasmanie ou Terre de Van Diémen,
la Nouvelle-Guinée ou Terres des Papous, et la Nouvelle-
Zélande. Ou y rattache les archipels de la Nouvelle-
Irlande, de la Nouvelle#BreUgue, de la Louisiade, de Salo-
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316
OOÉANIE.
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mou, de Sainte-Croix, du Saint-Esprit on Nourolles-Hé-
brides, et do la Nouvelle-Calédonie.
3o. de la Polynésie : Celle du nord renierme les îles Sonin-
Sima ou de Magellan, les îles des Larrons ou îles Mariannes,
les îles Pelcw, les Carolines, les îles Mulgraves, les îles Sand-
wich, etc. ; celle du sud comprend les lies Fidji ou Viti (a)
l'Archipel Tonga ou dei. Amis, les îles Hamoa ou des Navi-
gateurs, les îles de la Société ou Taïti, rArchipcl-Daagc-
reux ou Poumoutou, les îles Marquises ou Nouka-Hiva, etc.
778. Possessions européennes : Les plus importantes
^ont la Nouvelle-Hollande, La Terre do Van Diémen, la
Nouvelle Zélande, et l'île de Norfolk, aux Anglais j les Mo-
luques, Macassar, dans l'île de Célèbcs, Java, une partie de
Sumatra et de Bornéo, ios îles de Banoa et do Diliton, près
de Sumatra, une partie de l'île de Timor, aux Hollandais j
les Philippines, les Carolines et les îles Mariannes, aux
Espagnols ; enfin, un établissement à Timor, aux Portu-
gais, etc.
779. Détroits : Ceux de Malacca, entre l'Océanie et la
presqu'île de Malacca ; de la Sonde, entre Sumatra et Java ;
de M aeassar, entre Bornéo et Célèbcs ; le passage des îles
Moluqucs ; les détroits de Torrès entre la Nouvelle- Guinée
et la Nouvelle-Hollande ; de Bass, entre cette dernière et la
Terre Vau Dièmen j de Cook, entre les deux parties de la
do la Nouvelle-Zélande, etc.
780. Climat : Plus d'une moitié de la Nouvelle-Hol-
lande, la Terre de Van Diémen et la Nouvelle-Zélande, sont
situées au-delà du tropique de Capricorne, ou sous la zone
tempérée méridionale : les saisons s'y succèd 'nt dans un ordre
inverse aux nôtres. Le roste de l'Océanie appartient en
grande partie à. la zone torride dont ii partnge le climat et les
productions (voyez les numéros 168, 169, 628, etc.). Comme
dans k'j autres pays tropicauxles côtes basses sont malsaines,
Êouvcnt même pestilentielles ; les parties éfevées, surtout
dans la Polynésie, jouissent d'un air salubre et d'une tem-
pérature délicieuse. Chaque île considérable a ses brises
(a) Certains géographes rangent le& lies Viti dans la Mélanésie.
\
OCÉANIE.
317
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de terre et de mer («), qui soufflent, l'une de jour, l'autre
de nuit, et modèrent beaucoup les ardeurs du soleil. L'inté-
rieur de la Nouvelle-Hollande est peut-être un désert sem-
blable à ceux de l'Afrique.
781. Les productions do l' Archipel-Indien sont toutes
cellc3 de l'Inde ; mais les îles qui le composent sont parti-
culièrement rie jes en poivre, en d'autres épiccs, en camphre,
en tabac, en café, en coton, en sucre, en indigo, etc. Le
benjoin et d'autres gommes, les bois précieux, et les lois de
teinture y abondent partout. Les animaux terrestres et les
oiseaux y sont les mêmes que dans l'Asie méridionale. Le
riz constitue la principale nourriture des habitants de cette
région de l'Océanie.
782. L'Australie et la Polynésie produisent la plupart
les arbres à fruits de l'Inde et une foule de végétaux qui
leur sont propres, entre autres, l'arbre à pain (6), que l'on
(a) Il rigne constamment, entre les tropiques, des vents et des courants
qmi se dirigent do l'est h l'ouest, pondant tout le cours do l'année : ils ont
pcoT cauoe lemouvement do ro^ation du globe terrestre. Ces vents portent
le nom d'étésie ou de venta étisiens, en anglais, traie winda {ventt d« com-
mwce), parce qu'ils facilitent beaucoup les voyages sur nier. Par exemple,
les vaisseaux espagnols qui partent d'Acapulco, port dii Mexique, se ren-
dent aux lies Philippines, souvent dans l'espaco do GO jours et sans chan-
ger do voile?, quoique ce passnge soit de la moitié de la circonférence de
la terre. Bien entendu qu'il leur est imposaible de revenir par la mémo
route.
Dans l'Océanie, les vents étésiens régnent entre le tropique du Capricorne
et la 10e dcgr6 de latitude méridionale; mais au nord do cette limite, oe
sont les mott««on*, qui soufflent du sud-ouest depuis avril jusqu'en octobrct
amenant des pluies et des tempêtes fréquentes ; pendant le reste de l'année,
ils viennent du nord-est, et sont accompapnés d'un temps sec et agréable.
Les orages furieux et les ouragans se font sentir vers l'époque ''u chanj^e-
ment des moussons.
Les courants de la mer sont souvent détournés de leur direction géné-
rale par lo,^ côtes do<i doox continents ou par les grandes îles. C'est ainsi
que le principal courant do l'Atlantique m précipite entre l'Amérique
méridionale et les Antilles dans le golfe du Mexique, d'où il sort avec vio-
lence entre Cuba et la Floride, passn le loni? des côtes des Etats-Unis jus-
qu'aux bîincs de Terre-Neuve, et s'éloigne ensuite au nord-est jusqu'aux
côtes d'Islande.
Il y a encore des courants généraux qni ce dirigent des pôles vers l'équa-
teur. Celui du pôle arctique, outre des montagnes de glace, charrie quel-
quefois des forêts do pins et do supins, qu'il onlôve aux côtes de l'Asie et
qu'il jette sur celles de l'Islando et du Groenland.
Les vents des lones tempérées et glaciales n'ont aucune direction régu-
lière.
(&)L*arbro à pain s'élève à la hauteur de 40 pieds ; il a 12 ou 15 poucejde
diamètre. Le fruit a 9 pouces de long; f a forme est à peu près romle ;
son écoroe est épaisse et de couleur verdâtro. La chair du fruit, d'abord
blanche, devient jauno et sueculouto lorsqu'elle ost mûre; rôtie au fou,ello
prend la cous, stauco du pain do l'rotueiit. dont elle a lo goût mêlé b celui
de{i ch&taignes rôties- L'arbre À pttiu étale ses richesses pendant U mois da
l'anaée*
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318
OCÊANIi:.
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trouve dans toutes les îles do l'Ooéanie, la Nouvelle-Hollande,
la terre de Van Diémcn et la Nouvelle-Zélande exceptées.
Le fruit de cet arbre précieux, la moelle du palmîer-sagou,
lo coco, l'igname, la patata et la banane, sont les ressources
alimentaires les plus communes. Il n'y a point de grands
quadrupèdes ; les seules espèces indigènes qui ressemblent à
colles d'Europe sont lo cochon, lo chien, le chat et lo rat
Les plus remarquables d'entre les autres sont : le kan-
gourou, qui a quelquefois 6 pieds de long et qui tue un
chien de chasse d un coup de sa queue ; le wombat, espèce
d'opossum, qui tient de l'ours ; la souris à bourse, Técureuil
volant ; l'ornithorynque, qui tient à la fois du quadrupède,
du poisson et du volatile, etc.
783. Minéraux ; Il y a des mines d'or, de cuivre, de for
et d'étain, à Sumatra ; d'or et de fer, aux îles Philippines
et dans l'île de Célèbcs ; d'or et surtout de diamants, à> Bor-
néo ; d'étain dans la petite île do Banca, séparée par un
détroit de colle de Sumatra ; do for et de cuivre, dans la
terre de Van Diémen ; de charbon, dans la Nouvelle Hol-
lande, à Bornéo, o. (a).
784 Population: On peut évaluer à .'Î7 niillir^n.s lo
nombre des habitante de l'Océanie, divisés en deux grandes
races, celle des malais et celle des nègres océaniens. Les pre-
miers sont répandus dans l'archipel Indien, et dans toute
la Polynésie (No. 777). Leur teint est olivâtre ou basané.
Les nègres ont peuplé l'Australie, à l'exception de la Nou-
velle-Zélande, et beaucoup d'îles de la Polynésie ; il y en a
même des tribus éparses dans l'intérieur do quelques îles de
l'archipel Indien. Ils se distinguent par une couleur noire,
brune ou noirâtre, par l'angle facial très-obtus, le nez épaté,
les lèvres épaisses, les cheveux crépus sans être laineux,et par
une longueur démesurée des bras, des jambes et des cuisses,
qui sont en même temps excessivement grêles. Leur état
moral est celui de la plus grande dégradation possible.
Population des colonies européennes : Les colonies hollandaises ont
environ 24,000,000 d'habitants ; les espagnoles, 4,300.000 ; les an-
glaises, 2,000,000 ; les francj'aises, 54,000 ; les portugaises, 250,000.
785. UeUgiony etc. : Lo nombre des chrétiens peut être
estimé à 6 millions, qui, pour la plupart, habitent les posses-
(a) Les riohosaes uiinéralos de TOcéanle ne sont bnoore qu tmpanait**
ui«DtQunx)ue8.
AROHIPEL INDIEN.
319
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sîona européennes et les îles de la Société. Le catholicisme
compte environ 5 millions de fidèles. Le mahométisme do-
mine dans Tarohipel Indien, et lo fétichisme ailleurs. La
croyance aux esprits bons et mauvais, à la magie, aux sor-
ciers, aux spectres, est commune à tous ces peuples. Les
sacrifices humains, ne sont pas rares ; l'anthropophagie est
presque générale chcE les Papous et les Polynésiens encore
sauvages. Les voyageurs ont remarque les mêmes coutumes
dans les îles les plus éloignées les unes des autres, par
exemple, de se tatouer, de se toucher le nez en forme de
salut, d'honorer les chefs et les étrangers par des danses noc-
turnes accompagnées de chants et de musique, de faire sécher
à l'air les cadavres des morts, etc. (a).
Une des auperstitions de la Polynésie est le tabon^ espèce d'ana-
thcme ou d'interdit, auquel la crainte des dieux, la politique, la ven-
geance ou d'autres motifs eoumettent les personnes et loa biens de
ces insulaires. L'homme du peuple atteint du tabou ne peut se servir
de 809 propres mains pour manger.
786. Langues : Celle de Java est la source des dialectes que
parlent les peuples d'origine malaie. Le Malai, grâce à sa grande
simplicité, est devenu la langue du commerce dans les ports do
l'Indo-Ohine, de la mer de la Chine, de la mer du Japon, etc. Les
nègres ont une variété flans lin d'idiomes peu connus et probable-
ment très-imparfaits.
787. Le Gouv^ neme^it des peuples de 1 Océanie offre une
infinité de nuances, difficiles à définir. Ou peut dire, en
général, que les peuples, qui ne sont pas soumis aux puis-
sances européennes, sont gouvernés par une foule de petits
tyrans ou chefs très-despotiques.
ARCHIPEL INDIEN.
788. Sumatra: Traversée dans toute sa longueur par
une chaîne de montagnes (6), la partie occidentale est ap-
(a) Dans toute l'Océanie, la civilisation «t le obrlstlanisme ont lort a
fairo ; la plupart des nègres qui l'iiabitent no valent pas les Hottentots, et
les Malais sont plus méchants que loa Berbers et los Maures.
(b) Lu mont Ophir, comme lu Chiuiboraco est situé eoui l'6<iuatour mémo.
320
ARCHIPEL INDIEN.
H:'
pelée la côte de la peste, riche en or, en camphre, en ben-
join, en cassia, surtout en poivre ; ellr exporte encore beau-
coup de rotins ou ratangs (a). Cette île renferme plusieurs
royaumes indépendants. Les Hollandais possèdent plus de
la moitié de l'île (l'ouest et le sud). La ville maritime de
Padang. sur la côte occidentale, est la capitale de leurs pos-
sessions. Population, environ 4,500,000 habitants
Les Battag, qui demeurent au nord-ouest de l'île, mangtût virants
lc3 criminels convainc«3 de certains crimes, et les prisonniers de
guerre trop viTcment blessés pour pouvoir ctre vendus. Au o^.d de
Palcmbang virent des nègres couverts de longs poils, qui ont la tùte
extraordinaircmont grosse, une taille, des jambes et des bras de pyg-
mées (b).
789 Java: Traversée, comme la précédente, par doi
montagnes. Côtes septentrionales trcs-m Isuines. Immen-
ses forêts de bois de teck. Fuit une grande exportation de
riz, de sucre, de café, de poivre, etc. Un autre article de
commerce sont des nids d'oiseaux, bons à manger, mets que
recherchent les Orientaux, surtout les Chinois, Divisée en
plusieurs royaumes autrefois soumis au souverain de Mata-
ram, qui prenait le titre à'cmpcvcur de Java. Capitale de
rîlc et de toutes les possessions Hollandaises dans rOcéanie ;
* Batavia, grande ville maritime de 160,000 habitants,"^
située dans un des lieux les plus insalubres du monde (c),
munie d'un port très sûr et très vaste. Population de Java,
y compris lîle de Madura, 24,464,000 habitants.
Cette lie appartient presque entiôreraenl aux Hollandais ; ils la
divisent eo vingt-trois provinces, qui sont celles de Batavia, de
Sourabava, do Samarang, etc.
Les Javanais ont des spectacles ; ils aiment la danse, et surtout
les combats do coqs, où ils passent des journées entiùres. Ils ne se
querellent point, mais se battent par pur amusement Ce jeu con-
siste i\ s'appliquer des coîips de baguette en cadence jusqu ù ce que
l'uu d'eux s'avouo vaincu et se retire. Le reste du temps de ces
peuples, se passe i\ cultiver leurs champs, à fumer lopîum et ù mâ-
cher le siri. Les femmes filent du coton, et fabriquent la toile qui
sert i\ habiller la famille ; mais ici, comme en y\frique, on ne s'ha-
bille que par déoeoce. Les grands font combattre des tigres contre
des buffles ou contre des hommes.
(a) l)ans cette llo so trouve la plus grande fleur connue, lo lafflésia, Qui
a 3 pied' de diaiiiôbro,
ih) Ils sont /'ommes, et comino le dit Pa.-ical, " l 'boni me n'est nuilo part
" ni ango ni bruto."
(e) Depuis 1Y30 jusqu'en 1752, il y a été enterré plus do l,100iO(X) personnea I
ARCHIPEL INDIEN.
321
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790. Bornéo : La plus considérable des îles connues après
la Nouvcllo-Hollande. vSouvcnt. bouleversée i);ir des volcans
et des tremblements de terre, lichc en diamants, en or et
en charbon, camphre de la meilleure espèce, bétel, benjoin,
épices, etc., ourang-outangs, qui se rapprochent beaucoup
de riiorame par h taille et l'allure, bœufs de grandeur
énorme, hirondelles dont on mange les nids. Commerce
avec la Chine et les Hollandais. Population, environ
5,000,000 d'habitants, composée de Malais, de Dayaks, de
Chinois et de Papous ou nègres. Plusieurs des états de
Bornéo reconnaissent la suprématie des Hollandais.
Les habitants de Bornéo se peignent le co;*o9 de diverses figurCi',
leurs demeures sont de vastes huttes en planches S'^ns cloisons, qui
peuvent contenir quelquefois 100 personnes, ils suspendent h. l'entrée
les crânes do leurs ennemis; les principaux dcntro ces insulaires
s'arrachent une ou deux dents de devant pour en substituer d'or.
791. Iles Philippines: Découvertes par Magellan en
1521, et nommées ainsi en l'honneur de Philippe II, roi
d'Espagne, sous le règne duquel les Espagnols s'y fixèrent.
Tremblements de terre, ouragans effroyables. Mines, eaux
thermales. Commerce : nids d'oiseaux, cassia, poussière d'or,
poivre, rutangs, sagou, écailles de tortues, biches de mer
(espèce de poisson), etc. Capitale, Manille, grande ville ma-
ritime de 130.000 habitants, située dans l'île Luçon ou Lu-
çonia, chef-lieu de ton les les possessions espagnoles dans
cette partie du monde. Population, 7,486.000 habitants
dont 6,000 Espagnols ou Européens. La religion catholicjue
domine dans ces îles.
Tt2. Célèbea : GranâQ île formée de 4,pénmsuîe3 liées par un
isthme étroit. Volcans, riches mines d'or. On dit que cette île et les
petites îles voisines abondent en plantes vénéneuses. Commerce :
or, cpiccs et bois précieux ; il se fait principalement avec les Chi-
nois. Habitants très-braves; leur arme favorite est un poignard
dont la lame, qui s'allonge en serpentant, n'a que 10 i>oucc3 de
long. Population, environ 360,000 habitants. La Hollande pos-
sède les îles Célùbes, dont tous les chefs sont ses tributaires ou ses
va^au.x.
793. Iles Motuqiies ou îles aux Epices : ainsi nommées
de la grande quantité de muscades et de doux de girofle
qu'elles produisent. Les plus fameuses plantations de girofle
sont dans l'île d'Amboine, dont la capitale, qui porte lo
liiême nom. est li résidence du gouverneur hollandais ; on a
322
AUSTRALIl
tiré de cette île jusqu*à 1,000,000 de livres de oloua de girofle
par année. Los muscadiers se trouvent principalement dans
l'île de Banda. Population, environ 200,000 habitants,
elle appartient aux Holla-ndais.
Iles Timorimnes . A l'est de Java, habitées par dei peuplades
indôpendantcg, exportent : bois desandal, «ire, miel, esclaves, bichp»
de mer, écailles de tortnes, etc. On peut donner & toute cette chaîne,
jusqu'au détroit do Raly, près do .lava, une poi)ulation de 1,100,00^
habitants. Ces îles appartiennent aux Portugais et aux Hollandais
AUSTRALIE.
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794. Nouvelle-Hollande : Cette île, appelée plus commu-
nément Australie ^ qui mériterait plutôt le nom de continent,
s'étend à plus do 900 lieues de Touest à l'est, et à
plus de 700 lieues du nord au sud. Sa superficie n'est que
de 470,392 milles de moins que celle du Canada, (en
y comprenant le Nord-Ouest). Elle fut découverte par
les Hollandais, en 1605, et visitée depuis par les autres
nations de l'Europe, particulièrement par les Anglais. Par
le fait, tout ce continent est une dépendance de l'empire
Britannique.
Le littoral de l'Australie est peu découpé. Les prîn«îpaux golfes
sont ceux de Carpentarie et de Cambridge, au nord ; de Spencer et
de Saint-Vincent, au sud. Sillonnée dans sa partie orientale, par des
chaînes de montagnes élevées, le continent Australien, no parait
offrir, au centre et à l'ouest, qu'un plateau peu accidenté, arrosé par
de faibles cours d'eau, et coupé ça et là de landes sablonneuses et do
plaines stériles.
La chaîne des montagnes Bleues sépare la NoUTelle-
Galles du reste de la Nouvelle-Hollande. Les autres côtes
portent les noms des navigateurs qui les ont visitées pour
la première fols ; elles sont habitées par des nègres féroces.
L'intérieur du continent n'est encore qu'imparfaitement
connu. Riches mines d'or, dans toutes les montagnes
Bleues, do for, de cuivre, do houille, etc. Climat des pays
tropicaux, mais, af^réablc etsalubre. Animaux et végétaux
propres à l'Océanie, excepté le palmier et l'arbre à pain,
qu'on n'y a point encore vus. Les Anglais y ont transporté
les animaux domestiques, les plantes alipoentaires et les
\
bichf
AUSTRALIE. 323
fruits de l'Europe. Les baleines et d'autres poissons à
huile abondent près des côtes méridionales. Exportation
do la Nouvelle-Galles: laine, huile et barbes de baleine,
viandes saldcf?, peaux de bœufs, etc.
Les principales riyiôrcs sont : le Murray, lo Bardekin, T Ashburton,
la Victoria, etc.
795. L'Australie est divisée en 6 colonies ou provinces,
ayant chacune un gouvernement local. En voici les noms,
ia superficie, la population en 18f-!2, et les capitales:
Oolonieg. Suporlicio. p^ 1^^^-,^^ Capitale.
on m. c. ' '
Nonvelle-Giillps du Sud 310,320 .. 817 000 .. Sydney.
Victoria 87,884 . . 906,000 . . Melbourne.
Queensland 6(î8;>24 .. 248,000 .. Brisbane.
Australie, méridionale 903,690 . . 293,000 . . Adélaïde.
Australie occidentale 1.057,250 .. 30,000 .. l'erth.
An commencement de 1851, la population de l'Austfîtlie (non
compris les indigône8)6tait d'environ 200,000 habitants. Depuis, les
mines d'or qui y ont été découvertes y attirent do tous les pays du
monde, une immigration considérable qui portera en peu d'années, si
elle se continue, la population de cette île à plusieurs millions.
L'étendue du territoire occupé par les mines est d'environ 5 à 600
lieues carrées.
Les exportations de l'Australie avant 1851, consistaient principa-
lement en laine ; mais la découverte de l'or en a diminué considéra-
blement le montant, «t l'exportation de ce métal a remplacé presque
entièrement celle des autres produits.
Sydneij compte 220,000 habitants ; Melkiurne 291,000. Ces deux
villes entretiennent de grandes relations commerciales avec lo
Royaumo-Uni, llnde, la Chine, le Cap, les deux Araérique.»^, et tous
les points du Monde-maritime (Occanie). On y trouve déjà lo luxe
des grandes villes de l'Europe, et un mélange bien difficile à décrire
do toutes les races humaines.
Les indigènes de la Nouvelle-Oalles-Méridionale se frottent
d'huile de poisson pour se défendre contre les injures de lair et les
moustiques. Ils se colorent la figure en blanc ou en rouge. Les
femmes sont distinguées par la perte de deux phalanges du petit
doigt de la main gauche. On arrache une dent aux jeunes garçons.
Les huttes de c»'S nègres sont construites en forme de four ; le feu
est placé à l'ouverture, tandis que la fumée et les ordures restent
dans l'intérieur. Leurs armes soat des javelots, qu'ils lancent avec
beaucoup d'adresse, un sabro de bois recourbé, lo cassc-tcto et le
bouclier. Ils tuent les poi. sons avec une espèce de fourche, ou les
prennentavec un hameçon fait d'écaillé d huîtres i\ perles. Quelques-
uns tendent des filets aux kangourous. Leurs canots sont faits
d'ccorces darbres attachées à un châssis de »K)is. Ils n'ont (j|.u'uno
324
AUSTRALIE,
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il- '.
«I -, ; ■« *
/
faible idée dune vie future ils pensent qu'ti leur mort ils reioi ^uent
aux nuages d'où ils so croiont descendus. Les jeunes gens font *••
sevelis après leur mort ; les guerriers avancés en ûge sont orôk'g ;
l'enfant à la mamelle est enterré vivant dans la tombe do sa mère,
796. Nouvelle-Ouinée Q\x Terre des Papou» : Séparée de la Nouvelle-
Hollanile par lo détroit de Terrés. Côtes élevées, hautes montagnes,
vastes forêts de palmiers et d'autres arbres à fruits précieux. On
dit que les seuls quadrupèdes iont les chiens, les chats sauvages et
les cochons. Oiseaux du paradis magnifiques : les Papous les
tuent avec des flèches émoussées ; d'autres fois ils les prennent avec
de la glu ou des filets, ils les dessèehent ensuite avec une grande
adresse. Ces nègres sont d'un aspect hideux et effrayant ; leur peau
es! souvent défignrée do mi ^>.es semblables i\ celles do In lèpre. Us
ramassent les cheveux sur leur tète en touffes qui ont jusqu'à, 3 pieds
de tour ; quelquefois ils portent ave.j cela des colliers do défenses
do sanglier. Leur principal commerce so fait avec les Chinois.
Population, 600,000 habiîanls. Les Hollandais ont pris possession
de toute la partie occidentale de la Nouvelle-Guinée.
71^7. Tasmanie^ ancienne Terre de Van Diémen, au sud
de la Nouvelle-Hollande : Climat salubre, productions du
nord de IBurope, beaucoup d'animaux domestiques, raines
de fer et de cuivre. Cette île est dc\^enue une colonie anglaise
importante. S;; population e.nt d'environ 115,000 habitants
(a). Capitale, HoBART-TowN. (21,000 h.) résidence du
gouverneur anglais. Cette île a sa léuishiture particulière;
elle est divisée en 18 districts, subdivisés en 15 collèges
éiect.oriuy.
798. Nouvelle-Zélande : Elle se compose de deux îles séparées par
le détroit de Gook. Climat froid ; 1"3 blés, les patates, les ignames,
les citrouilles réussissent. Habitants d'une belle taille, d'une couleur
basanée, intelligents, traîtres, cruels, portés au suicide, anthropo-
phages. Ils ont des prêtresses qui prétendent ensorceler les gens et
les faire mourir quand cela leur plaît. Ils aâœettent un Êtra
Saprêriept une fouh de divinités i.a/érienres. Ils eroient que le pre-
mier liomrao a été Cieé par Maounirauganinga, le plus grand des
dieux, et par deux autres divinités, et que la première femme a été
formée d'aue côto de l'homme. Dans leur l.mguo, ITévi signifie un os.
Des missionraires chrétiens se sont établis dans cette ile. Dopuia
1850, les Anglais y ont forn'i une colonie qui progresse rapide-
n^cnt. S'iieriicie: 105,342 mill s carrés. Population, en 1883:
532,000 habitants, sais* compter lea Maoris ou indigènes, qui sont
a.i nombre de 44,000. Capitale, A[;cklani>, (40,000 h.) bes princi-
pales rillet, dont Dunedin, Widliwjion et Clirislchurcli. Une de
ces Iles renferme des gii^meut-! aiirifères très riches.
iia petite île de Norfolk, au noru-ouesf de la Nouvelle-Zélande,
(o) Il n'y a plus d'indigènes .
e^uauté des colons aDglaiU'
L'extinotion des Tasmani^ns est due à la
POLYNÉSIE 8ÏPTENTRI0NAL1.
825
est une colonie pénale pour les crimeB commis dans «elle de la
Nonvelle-Gallea du Sud, (No. 796).
799 Nouvelle-Calédonie : Groupe d'Iles qui produisent l'arbro à
pain, le bananier, le cocotier, etc. Su^. 7«83 m.c. Les oiaenux les
plua communs sont les pies, les corbeaux, et de gros pigeons • habi-
tant» anthropophages par goftt. Ils mangent une espèce d'araignée
Leurs maiBoaS ont la forme d'une rueho avec nae porte à deux bat^
tan ts sculptés. Population, environ 10,000 européens et 40,000 indi-
gènes. Ces îles sont h l'est de l'Australie ; la principale a 86 lieues
de longueur et 2't de largeur. Elle contient à œ qu'il parait de
riches mines d*or. Les Français s'en sont emparées en 1854 et en
ont fait une colonie pénitentiaire.
Archipel du Saint- Esprit : Dé«ouTert par les Espagnols en 1606,
et nommé Nourelles-Hcbrides par Cook. Un volcan y vomit du feu
et de l'eau. Les habitants sont des nègres remarquables par leur
laideur, ils se fardent le visage, un petit b^' n de 4 à 6 pouces leur
traverse ie bout du née, ce qu'on remarque aussi de plusieurs peu-
plades de la Nouveile-Hoilande. Population, 145,000 habitants.
Jles Salomon : Très-fertiles en girofle, café, gingembre, etc Les
habitants ont une figure hideuse, ils portent des bracelets de coquil-
lages et des ceintures de dents d'homme, ilg se suspendent au nez
des bouquets de fleurs. Lenra bateau de guerre sont très-élégam-
ment ornés. Leur gouvernement est très-despotique ; le sujet qui
marche dans l'ombre du roi est puni de mort, dit-on. Population
98,000 habitants.
lUê de SaifUê-Croix ou de la reine Charlotte : Elles diffèrent peu
des précédentes. Habitants braves et robustes ; ils se rendent les
cheveux blonds au moyen de la chaux. Population, 60,000.
Iles de la Louisiade : Les habitants s'entourent les cheveux de
touffes de plumes ; à la guerre, ils portent un bouclier au bras gau-
che. Leurs haches sont de serpentine. Ils aiment beaucoup les par-
fams. Population, 10,000.
Ilea de la Nouvelle' Bretagne : Volcaniques. Fertiles surtout en
cocotiers. Les poissons fourmillent sur les côtes. Les habitants
ressemblent aux Papous (No. 796). Leurs canots sont faits avec une
extrême élégance.
Archipel de la Nouvelle- Irlande : Beaucoup de scorpions, énormes
chauve-souris. Habitants très-braves ; ils ont des lances armées de
cailloux pointus. Ces nègres se barboaillent le visage de blanc et
se pondrent avec la même couleur. Ils ont des canots de 90 pieds,
fikiti d'un seul arbre.
POLYNÉSIE SEPTENTRIONALE.
dOO. ArcMpel de MageUan, au sud-est du Japon : Oompoeé d'Iles
volcaniques. Un énorme rocher situé dans ses merSi s'élève en
forme de pvranûde à une haattor de 350 pieds» on l'appelic U
Femnu de IM.
^'
S26
POLTNtSIB SEFTSNTRIONALl.
li
Mi
If;
Het Marianne» : Dôeourertes en 1521 par MAgellan, qui leur
donna le nom A'ileê des Larrontj à cause da penchant des insulaires
pour le vol et leur adresse à Texôciiter. Les Espagnols, qui s'j
établirent sons le règne de Marie-Anne d'Autriche, donnèrent & ces
lies le nom qu'elle? portent encore. Air pur, ciel tonjouni beau. Les
habitants font de petits navires formés de deux canots réunis,
d'une structure admirable, on dit que sur ces navires ils peuvent
faire 20 milles M'heure avec un vent de côté. Population, 10,000
habitants.
Ile» Pelew : Habitées par des peuples gais, aimables et innoceati,
ils se teignent les dents en noir. Leurs meilleurs couteaux sont
faits de nacre de perle. Leurs armes sont des piques, des dards et
la fronde. Le poisson est leur principale nourriture.
Ile» Carolines : Elles furent ainsi nommées par les espagnols en
l'honneur de leur roi, Oharles II. Climat très-agréable, sol très-
fertile. Ouragans terribles. Les insulaires ressemblent h ceux des
Philippines. Ils aiment la danse, mais a'ont point de musique. Leurs
seules armes sont un arc aveo une lance dont la pointe est en os. Ils
surpassent les autres Polynésiens dans l'art de naviguer, dans la
construction des pirogues, et dans la connaissance des astres.
Population, environ 30,000 habitants.
Iles Mulgraves : La plupart sont basses. Habitants hospitaliers
et habiles dans la navigation. Oette chaîne se rattache à celle des
Garolines.
801. Royaume des iles Sandwich. Les lies Sandwich
ou Havaï furent déoouvertes par Gook en 1778. La
principale est Howahii, où ce navigateur célèbre fut massar
cré par les naturels, le 14 février 1779. Climat des Antil-
les, mais un peu plus tempéré. Beaucoup do volcans.
l\?ontagnes couvertes de neiges perpétuelles ; la plus haute
a 15,600 pieds. Le commerce qui s'est développé aveo une
prodigieuse rapidité, se fait principalement aveo l'Angle-
terre, la France et les États-Unis. Capitale, Honolulu,
(/OOO n.) ville maritime, aveo un port très sûr. Les habitants
appelés Kanacks, sont doués de beaucoup d'intelligence, et
déjà parvenus à un degré assez élevé de civilisation. Popu-
lation, en 1882, 66,895, dont 12,804 Chinois.
Langues^ religion. — Les langues parlées sont le kanack et l'an-
glais. Les Kanacks sont chrétiens; on compte 30,000 protestants
et 20,000 catholiques. Il y a, à Honolulu, un évdque catholique.
6fout;erw«menLLe gouvernement est monarchique constitutionnel;
le roi gouverne avec quatre ministres et deux chambres. Sn vertu
du suffrage universel, les femmes votent comme les hommes, et plu-
sieurs font partie de la législature. Les missionnaires américains
exercent sur les affaires politiques un influence toute-puissante.
POLYNÉSIE MiaiDIONALl.
327
avec une
POLYNÉSIE MÉRIDIONALE.
802. Iles Fidji: Habitées par des Malaia anthropophMges. Il y a
200 îles, dont 80 sont inhiibitéea. Kllea furent découvertes en 1643
par un navigateur hollandais. En 1874, le pavillon brilanniquoy fut
hissé pour la première fois. Population, 120,000 habitants.
Ilet Tonga ou des Amis : Trôs-fertiles, sujettes aux secousses volca-
niques. Les habitants méritent le nom d'amis que Cook leur a donné.
Ils font avec beaucoup d'art des nattes, des paniers, des peignes, des
hameçons de nacre, etc. Leur culte est une espèce de paganisme
accompagné do sacrifices humains. ÀTongatabou, l'on croit que les
tremblements de terre arrivent lorsque le dieu Mouwi, ennuyé do
porter l'île sur son dos, cheroho à s'en débarrasser. Population,
environ 50,000 habitants, actuellement convertis en grande partie,
au protestantisme. Le catholicisme a conquis plusieurs de ces lies.
Iles des navigateurs : Découvertes par Bougainville, qui leur donna
ce nom parce que les habitants avaient un grand nombre de piro-
gues. Volcans, vues pittoresques, sol d'une fertilité étonnante.
Habitants d'une très-belle race. Population, environ 40,000 habi-
tants, païens, protestants et «athuliques.
803. Iles de la Société : Déooavertcs par Cook, qui les
appela ainsi à oause du oaraotère doux et hospitalier des
naturels. La principale et la plus charmante de ces lies est
Taïti, nommée ajuste titre la reine de l* océan Pacifique.
Sol fertile, l'arhre à pain vient ici dans sa plus grande
perfection, la canne à sucre est supérieure à celle des
autres pays. Habitants bien faits, d'une belle taille, d'une
couleur olivâtre tirant sur celle du cuivre, indolents, volup-
tueux. Un tablier fait de plumes rouges, est la marque de
la dignité royale. La plupart des habitants de ces îles ont
embrassé le christianisme. Population, environ 100,000
habitants. Ces îles sont sous le protectorat do la France de-
puis 1847.
Les Taltiens infidèles croient fortsment à l'immortalité de l'ume,
et pense qu'elle jouira d'un degré de grandeur et de félicité propor-
tionné à sa vertu et à sa piété. À leurs yeux, toute la nature est
animée ; les airs, les montagnes, les rivières, la mer, sont peuplés
d'esprits. Dans leurs sacrifices, il font couler le sang humain ; mais
le choix des victimes ne tombe que sur des criminels, et on ne les
immole qne dans les bras du sommeil. Leurs funérailles se font
aveo beaucoup de solennité ; leurs morais ou tombeaux de famille
sont magnifiques.
804. Archipel Dangereux : Semé de petites tles basses, sablonneuses,
entourées de récifs, les cocotiers y abondent. Les chiens s'y nour-
ràssent de poissons.
828
POLTNiBIK MIrIDIONALB.
rUê Marquiut : Dôcourertes en partio par le narigatear espagniol
Bfendana, «n 1696. Il leur donna le nom de Mendoça, tnarqaig de
Oanôte, alore rico-rol du Pérou. Les habitants l'emportent sur tous
les Poljnôsiens par la belle proportion de leur taille et la ré^ularitô
de leurs traits. Les oôrômonieB religienses sont les mômes qu'à TaUi.
Population, 6,770 babiuuu. Eilu a])pdrueut à Itt Frauoti, depuis
184L
806. Terres antarctiques ou Oeéanie Circumpolaire : On appelle
ainsi toutes les terres comprises entre le pôle Antarctique et le 60»
de latitudn australe. Ces terres sont dépourvues d'arbres et d'ar-
bustes. L'hiver y est perpétuel et les nuits de plusieurs mois, j sont
éclairées par les feux de quelques volcans. Ces terres sont celles
àiEnderry, do Kemp, de Clari^y CCAdéliey les tlea Ballen, la Terre de
Victoria, les tles do Pierre I et Ôl^ Alexandre I, les Terres de Paîmer,
de Orakam, les tles Biseœ et Adélaïde, le Shetland Austral (groupe
d'iles), la Terre Louis» Philippe, les lies Joinville, de V Astrolabe j
Daussy, Rosamel^ Vincendon, Dumonlin, Powell, la Terre Sandwich,
l'île Bristol, de la Chandeleur, led tles du Marquis de Traveran.
" Telles sont ces terres antarctiques, enveloppées perpétuellement
d'un brouillard épais et glacial. Ces ûpres et silencieuses solitudes
repoussent toute idée de séjour ; là cesse l'empire de l'homme, là
Biiee TempirQ de U morU"
TABLE DES MATIÈRES.
PAOIS. 1
PAOKS
Notions préliminaires.
I
Guyane.
103
AMÉRIQUE
1
Brésil.
104
Am£riqub Skptkntrionali.
5
Pérou.
106
Canada.
14
Bolivie.
109
Province de Québec.
18
République Argentine.
110
Province d'Ontario.
37
Paraguay.
112
Noureau-Brinswick.
43
Uruguay.
113
Nouvelle-Écosie.
46
r,hili.
113
Iles du Golfe St. Laurent.
49
Patagouie.
116
Ile du Prince-Edouard.
60
EUROPE.
117
Maoitoba.
61
Division politique de l'Eu-
Oolombie Anglaise.
62
rope.
118
Territoires du Nord-Ouest.
64
Iles Biitanniques.
124
Ile de Terre-Neuve.
68
Iles qui ' 'pensent do l'An-
Territoire d'Alaska.
60
gleterre.
131
Groenland ou Amérique Da-
Ecosse.
13S
noise.
61
Iles qui dépendent de l'Ecosse
.135
Etats-Unis.
€8
Irlande.
136
Maine.
76
Danemark.
139
New-Hampshire.
76
Laponie.
14a
Vermont.
77
Suède et Norvège.
142
Massachusetts.
77
Iles Suédoises.
146
New-York.
78
Russie.
146
Illinois.
79
Iles Rasses.
162
Mexique.
80
Pologne.
152
Amérique centrale.
86
Pays-Bas ou Hollande.
153
Iles situées dans le golfe du
Belgique.
167
Mexique.
87
France.
169
Iles Lucajes.
80
Iles qui dépendent de la
Grandes-Antilles .
90
France.
166
Iles Caraïbes.
98
Suisse.
167
Iles sous le Vent.
93
Allemagne.
170
Iles du Vent.
94
Empire d'Allemagne
176
Petites-Antilles.
96
YUles libres.
178
AiiiRiQui MiRinioaAu.
96
Royaume de Saxe,
178
Colombie.
100
Prusse.
179
■ r^JK'
,.
;ik
il' ■':
i
830
TABLE DES MATIERES.
rAGBB.
182
183
184
Royaume de Barière.
Royaume de Wurtemberg.
Empire d'Autriche.
Iles qui dépendent de l'Au-
triche. 187
Espagne. 187
République d'Andorre. 192
Portugal. 192
Italie. 194
Royaume d'Italie. 197
Sardaigne continentale. 198
Lombsjrdie. 199
Vénétie. 200
Qrand Duché de Toscane. 200
Royaume de Naples. 201
États du Pape. 203
République de St. Marin. 205
Turquie d'Europe. 205
Grèce. 210
Iles Ioniennes. 212
ASIB. 213
Divisions principales de l'Asie.214
Sibérie. 220
Iles qui dépendent de la
Sibérie. 224
Pays Caucasiens. 225
Empire Chinois. 227
Kalmoukie, Mongol e, Mant-
chonrie. 227
Corée. 230
Chine propre. 231
Thibet. 237
Empire du Japon. 239
Inde ou Hindoustan. 242
Iles qui dépendent de l'Hin-
doustan. 250
Indo-Chine. 261
Iles qui dépendent de l'indo-
Chine. IM
PAttJIS.
S6S
256
257
257
259
Béloulchistan.
Caboul on Afghanistan.
Turkestan Oriental.
Tqrkestan Occidental.
Perse ou Iran.
Iles qui dépendent de la Perse.262
Arabie. 263
Iles qui dépendent de l'Arabie.267
Turquie d'Asie. 267
Iles qui dépendent de la Tur-
quie d'Aeie. 273
AFRIQUE. 273
Egypte. 286
Nubie et Soudan Ëgyptieii. 290
Abyssinie. 291
Barbarie ou Maghreb. 293
Algérie. 296
Sahara. 297
Sénégambie. 298
Guinée. 299
Congo. 301
Soudan ou Nigritie. 302
Gafrérie. 304
État libre de U Rivière
Orange. 306
État libre de Transvaal. 306
Cap de Bonne-Bspéranee. 306
Hottentotie. 307
Cimbcbasie. 308
Côtes Orientales de l'Afrique. 309
lies Africaines Orientales. 310
Iles Africaines Occidentales. 312
OCÉANIB. 314
Arehipel Indien. 3 1 9
Australie. 322
Polynésie Septentrionale. 325
Polynésie méridionale. 327
F»
#^
856
266
257
267
259
Perse.262
263
.rabie.267
267
Tur-
273
273
285
en. 290
291
293
296
297
208
299
301
302
304
re
306
306
306
307
308
ïue. 309
I. 310
Aea. 312
314
319
322
325
327