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Full text of "Nouvel abrégé de géographie moderne à l'usage de la jeunese [microforme]"

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TEST  TARGET  (MT-3) 


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Photographie 

Sciences 
Corporation 


23  WEST  MAIN  STREET 

WEBSTER,  N.Y.  14S80 

(716)  872-4503 


C/j 


CIHM/ICMH 

Microfiche 

Séries. 


CIHM/ICIVIH 
Collection  de 
microfiches. 


Canadian  Institute  for  Historical  Microreproductions  /  Institut  canadien  de  microreproductions  historiques 


Technical  and  Bibliographie  Notes/Notes  techniques  et  bibliographiques 


The  Institute  has  attempted  to  obtain  the  best 
original  copy  available  for  filming.  Features  of  this 
copy  which  may  be  bibliographically  unique, 
which  may  aiter  sny  of  the  images  in  the 
reproduction,  or  which  may  significantly  change 
the  usuel  method  of  filming,  are  checked  below. 


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n 


Coloured  covers/ 
Couverture  de  couleur 

Covers  damaged/ 
Couverture  endommagée 

Covers  restored  and/or  laminated/ 
Couverture  restaurée  et/ou  pelliculée 

Cover  titie  missing/ 

Le  titre  de  couverture  manque 

Coloured  maps/ 

Cartes  géographiques  en  couleur 

Coloured  ink  (l.e.  other  than  blue  or  black)/ 
Encre  de  couleur  (i.e.  autre  que  bleue  ou  noire) 

Coloured  plates  and/or  illustrations/ 
Planches  et/ou  illustrations  en  couleur 

Bound  with  other  matériel/ 
Relié  avec  d'autres  documents 

Tight  binding  may  cause  shadows  or  distortion 
along  interior  margin/ 

La  reliure  serrée  peut  causer  de  l'ombre  ou  de  la 
distortion  le  long  de  la  marge  intérieure 

Blank  leaves  added  during  restoration  may 
appear  within  the  text.  Whenever  possible,  thèse 
hâve  been  omitted  from  filming/ 
Il  se  peut  que  certaines  pages  blanches  ajoutées 
lors  d'une  restauration  apparaissent  dans  le  texte, 
mais,  lorsque  cela  était  possible,  ces  pages  n'ont 
pas  été  filmées. 

Additional  comments:/ 
Commentaires  supplémentaires: 


L'Institut  a  microfilmé  le  meilleur  exemplaire 
qi  'i|  lui  a  été  possible  de  se  procurer.  Les  détails 
de  cet  exempieire  qui  sont  peut-être  uniques  du 
point  de  vue  bibliographique,  qui  peuvent  modifier 
une  image  reproduite,  ou  qui  peuvent  exiger  une 
modification  dans  la  méthode  normale  de  filmage 
sont  indiqués  ci-dessous. 


n 
□ 

n 


n 


Coloured  peges/ 
Pages  de  couleur 

Pages  damaged/ 
Pages  endommagées 

Pages  restored  and/or  laminated/ 
Pages  restaurées  et/ou  pelliculées 

Pages  discoloured,  stained  or  foxed/ 
Pages  décolorées,  tachetées  ou  piquées 

Pages  detached/ 
Pages  détachées 

Showthrough/ 
Transparence 


I      I    Quality  of  print  varies/ 


Qualité  inégale  de  l'impression 

Includes  supplementary  matériel/ 
Comprend  du  matériel  supplémentaire 

Only  édition  available/ 
Seule  édition  disponible 


Pages  wholly  or  partially  obscured  by  errata 
slips,  tissues,  etc.,  hâve  been  refilmed  to 
ensure  the  best  possible  image/ 
Les  pages  totalement  ou  partiellement 
obscurcies  par  un  feuillet  d'errata,  une  pelure, 
etc.,  ont  été  filmées  à  nouveau  de  façon  à 
obtenir  la  meilleure  image  possible. 


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This  item  is  filmed  at  the  réduction  ratio  checked  below/ 

Ce  document  est  filmé  au  taux  de  réduction  indiqué  ci-dessous. 


10X 

14X 

18X 

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32X 


The  copy  filmed  hère  has  been  reproduced  thanks 
to  the  generosity  of: 

National  Library  of  Canada 


L'exemplaire  filnr^é  fut  reproduit  grâce  à  la 
générosité  de: 

Bibliothèque  nationale  du  Canada 


The  images  appearing  hère  are  the  best  quality 
possible  considering  the  condition  and  legibility 
of  the  original  copy  and  in  keeping  with  the 
filming  contract  spécifications. 


Les  images  suivantes  ont  été  reproduites  avec  le 
plus  grand  soin,  compte  tenu  de  la  condition  et 
de  la  netteté  de  l'exemplaire  filmé,  et  en 
conformité  avec  les  conditions  du  contrat  de 
filmage. 


Original  copies  in  printed  paper  covers  are  filmed 
beginning  with  the  front  cover  and  ending  on 
the  tast  page  with  a  printed  or  illustrated  impres- 
sion, or  the  back  cover  when  appropriate.  AH 
other  original  copies  are  filmed  beginning  on  the 
first  page  with  a  printed  or  illustrated  impres- 
sion, and  ending  on  the  last  page  with  a  printed 
or  illustrated  impression. 


Les  exemplaires  originaux  dont  la  couverture  en 
papier  est  imprimée  sont  filmés  en  commençant 
par  le  premier  plat  et  en  terminant  soit  par  la 
dernière  page  qui  comporte  une  empreinte 
d'impression  ou  d'illustration,  soit  par  le  second 
plat,  selon  le  cas.  Tous  les  autres  exemplaires 
originaux  sont  filmés  en  commençant  par  la 
première  page  qui  comporte  une  empreinte 
d'impression  ou  d'illustration  et  en  terminant  par 
la  dernière  page  qui  comporte  une  telle 
empreinte. 


The  last  recorded  frame  on  each  microfiche 
shall  contain  the  symbol  -^(meaning  "CON- 
TINUED  "),  or  the  symbol  Y  (meaning  "END  "). 
whichever  applies. 


Un  des  symboles  suivants  apparaîtra  sur  la 
dernière  image  de  chaque  microfiche,  selon  le 
cas:  le  symbole  -^  signifie  "A  SUIVRE",  le 
symbole  V  signifie  "FIN". 


Maps,  plates,  charts,  etc.,  may  be  filmed  at 
différent  réduction  ratios.  Those  too  large  to  be 
entirely  included  in  one  exposure  are  filmed 
beginning  in  the  upper  left  hand  corner,  left  to 
right  and  top  to  bottom,  as  many  f rames  as 
required.  The  following  diagrams  illustrate  the 
method: 


Les  cartes,  planches,  tableaux,  etc.,  peuvent  être 
filmés  à  des  taux  de  réduction  différents. 
Lorsque  le  document  est  trop  grand  pour  être 
reproduit  en  un  seul  cliché,  il  est  filmé  à  partir 
de  l'angle  supérieur  gauche,  de  gauche  à  droite, 
et  de  haut  en  bas,  en  prenant  le  nombre 
d'images  nécessaire.  Les  diagrammes  suivants 
illustrent  la  méthode. 


1 

2 

3 

32X 


1 

2 

3 

4 

5 

6 

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J.  B. 


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NOUVEL    ABRJÉGÉ 


DB 


GÉOGRAPHIE 

MODERNE 

A  L'USAGE  DE  LA  JEUNESSE 


rAK 


L'ABBÉ    HOLMES 

REVU,  CORRIGÉ  ET  CONSIDÉRABLEMENT  AUGMENTÉ 
Par  l^abbé  li.  O.  OAVTfilEK 

Ancien  professeur  d'histoire  au  séminaire  de  Québec 


NEUVIÈME  EDITION 


MME  AU  COURANT  DES  CONNAISSANCES  QEOQRAPHIQUit  AOTINiUM 


[, 


MONTRÉAL 

J.  B.  ROLLAND  ô-  FILS,  LIBRAIRES-ÉDITEURS 

Rue  Saint- Vincent,  Nos.  6,  8,  lo^  la  et  14 


N^ 


'    f- 


BufMM  du  Protonotairtf  \ 
22  Mai  1832.  / 


District  di  Qnino. 


Qu'il  soit  notoire  qu«  le  yingt-troisième  jonr  de  Mai,  dans  l'annôe 
mil-huit-cenl-trente-deux,  Samuel  Neilson  et  William  Oowan,  de 
Québec,  Imprimeurs,  Papetiers  et  Associés,  fiiisaut  cummorce  soua 
les  nom  et  raison  de  Neilson  et  Cowau,  résidant ca  la  citô  de  Québec, 
ont  déposé  dans  ce  bureau  le  titre  d'un  lirre,  le  titre  duquel  est  dans 
les  mots  suivants,  savoir  :  "  Nouvel  abrégé  de  Géographie  Moderne, 
suivi  d'un  Appendice  et  d'un  abrégé  de  Géographie  Saciée,  à  l'usage 
de  la  Jeunesse  ,  "  au  sujet  duquel  ils  réclament  le  droit  de  propriété 
comme  propriétaires. 

Enregistré  en  conformité  à  l'Acte  Provincial,  intitulé  : 
"  Acte  pour  protéger  1.'  propriété  littéraire." 

PERRAULT  &  BDRROUGBS, 

Proikonotary  of  his  Majesti/s  Court  oj  King'ê 
Benchfor  the  District  of  Québec. 


Les  soussignés  ont  acquis  la  propriété  de  l'ouvrage  désigné  dans 
le  certificat  ci-dessus  par  acte  authentique  des  représentants  et  ayant 
cause  de  Nbilbom  it  Cowan,  mentionnés  dans  le  susdit  certificat. 

J.  &  0.  CRÉMAZIË. 

Enbigibtbê  conformcMiBt  à  l'acte  de  la  législature  provinciale, 
en  l'année  1864,  par  G.  et  G.  E.  Dbsbarats,  imprimeurs-éditeurs, 
dans  le  bureau  du  régistraire  de  la  province  du  Canada. 


Les  Bonssignês  ont  acquis,  par  acte  authentique,  do  G.  E.  Disba- 
RATB|  la  propriété  de  Fonvrage  décrit  dans  le  privilège  ci-dessus. 

J.  B  ROLLAND  &  FILS, 
Libraires-Éditeurs. 

Gette  nouvelle  édition  a  été  enregistrée,  conformément  à  l'acte  du 
Parlement  du  Canada,  en  l'année  mil  huit  cent  soixante  diz-sept  par 
J.  B.  RoLLAMO  BT  FiLB,  au  Borcau  du  Ministre  de  TAgriculture  à 
Ottawa. 


AVERTISSEMENT. 


Les  instituteurs  qui  voudront  adopter  cet  abrégé  de  géo- 
graphie, soit  dans  les  classes  de  collèges,  soit  dans  les  écoles 
communes,  sont  priés^  d'observer  que  les  élèves,  lorsqu'ils 
étudient  ou  qu'ils  récitent  leurs  leçons,  doivent  avoir  sous 
les  yeux  les  cartes  des  différents  pays  de  la  terre,  au  moins 
les  cartes  générales  de  l'Amérique,  de  l'Europe,  de  l'Asie, 
de  l'Afrique  et  de  l'Océanie.  Un  planétaire  ou  des  globes  y 
au  moins  un  globe  terrestre^  faciliteraient  beaucoup  l'intelli- 
gence des  Notions  Préliminaires. 

Les  parties  du  livre  imprimées  en  caractères  plus  petits, 
indiquent  des  notes  historiques,  statistiques,  et  jiutres,  que 
IcR  élèves  devront  lire  avec  attention,  mais  qu'ils  peuvent 
ordinairement  ne  pas  apprendre  par  cœur. 


il--^ 


.  V  A^ir^-S' 


PRÉFACE  DE  LA  NEUVIÈME  ÉDITION. 


i.  -.5 


L'éclatant  succès  que  toutes  les  éditions  de  la  Géographie 
de  l'abbé  Holmes  ont  obte;,''  jusqu'à  ce  jour,  me  fait 
espérer  un  accueil  sympathique  ^  lédition  nouvelle  que  j'ose 
offrir  à  la  jeunesse  studieuse  de  notre  pays. 

Il  est  inutile  ici  de  faire  ressortir  le  mérite  d'un  livre 
bien  connu  le  tous,  et  qui  a  traversé  l'épreuve  périlleuse  de 
l'enseignement  avec  une  réputation  toujours  croissante. 
Le  public  instruit  a  toujours  admiré  avec  quel  rare  bonheur 
l'abbé  Holmes  a  rendu  attrayante  l'étude  de  matières  rem- 
plies d'aridités  ;  avec  quel  heureux  talent  il  a  su  jeter  dans 
le  cadre  restreint  d'une  géographie  élémentaire  les  notions 
les  plus  instructives  et  les  plus  intéressantes,  non-seulement 
sur  la  géographie  physique,  historique,  politique  et  adminis- 
trative, mais  encore  sur  la  géographie  agricole,  botanique, 
Ecologique,  industrielle  et  commerciale  ;  sur  Tcthnographie, 
les  langues  et  les  religions  ;  sur  le  caractère,  les  mœurs,  les 
usages,  les  habitudes  et  l'état  de  civilisation  d'une  foule  de 
peuples;  sur  l'état  politique,  financier  et  militaire  desprin- 
[eipaux  pays.  etc. 

Cependant,  depuis  plusieurs  années,  on  constatait  avec 
>eine  que  cet  excellent  ouvrage  n'était  plus  en  rapport  avec 
)s  progrès  de  la  science  géographique.     L'élève  studieux 

cherchait  en  vain  la  connaissance  des  transformations 
Scentes  que  l'Amérique  et  l'Europe  ont  subies,  la  présence 
le  notions  précises  sur  des  pays  naguère  encore  enveloppés 
t^ombre,  et  Tinfluence  de  la  civilisation  européenne  sur  l'état 

)litique,  social,  commercial  et  industriel  des  continents 
['.Afrique  et  d'Asie. 

À  ces  lacunes  regrettables  s'en  joignait  une  autre,  pure- 
ment accidentelle,  il  est  vrai,  mais  qu'il  était  fort  utile  de 
lire  disparaître  :  labsenoe  de  détails  nécessaires  aux  élèves 


Tl 


PRÉFAOl 


de  nos  maisons  d'dduoation  classique,  qui  bo  prëparcDt  à 
Bubir  les  épreuves  du  Baccalauréat  es  lettres. 

Corriger  avec  soin  l'œuvre  de  l'abbé  Holmes,  en  mutilant 
le  moins  possible  un  texte  devenu  cher  à  la  jeunesse  ;  repla- 
cer cette  cxoeilento  géographie  au  niveau  de  la  science 
actuelle,  par  un  travail  sérieux  de  révision  et  do  refonte  ;  la 
mettre  en  harmonie  avec  lo  programme  officiel  de  l'univer- 
sité Laval,  sans  en  altért^r  ni  Tordre  ni  le  plan  ;  tel  a  été  le 
but  de  mes  efforts. 

J'ai  fait  cette  nouvelle  édition  avec  l'aide  des  ouvrages  et 
des  documents  les  plus  récents.  Il  serait  trop  long  d'indi- 
quer ici  toutes  les  sources  auxquelles  j'ai  puisé  ;  je  citerai 
seulement  :  le  Tour  du  Mondc^  nouveau  journal  de  voyan- 
ces \  le  Bulletin  de  la  Société  de  Géographie;  V Année 
géographique  ;  le  Journal  des  Economistes^  revue  de  la 
science  économique  et  de  la  statistique  ;  la  Géographie  gêné" 
raie  de  L.  Dussieux,  etc. 

Afin  d'assurer  davantage  la  précision  des  détails  rela- 
tife  aux  pays  qui  fixent  le  plus  l'attention  du  monde  civi- 
lisé, j'ai  mis  à  contribution  des  ouvrages  de  géographie 
élémentaire  en  usage  dans  ces  pays-là  môme.  Ainsi  j'ai 
consulté  :  pour  les  États-Unis,  MitchelVs  School  Geography 
(Géographie  des  Écoles  par  Mitohell)  ;  pour  l'empire  Bri- 
tannique et  ses  colonies,  School  Geography  by  James  Clyde^ 
L.  L.  D.  (Géographie  des  Écoles  par  J.  Ciyde)  ;  pour  la 
France,  Géographie  générale  de  L.  Dussieux  ;  pour  l'Es- 
pagne et  ses  anciennes  colonies  d'Amérique,  Compendio  de 
Geografia  univcrsal  por  cl  Doctor  Don  Juan  B.  Guim 
(Abrégé  de  géographie  universelle  par  le  Docteur  Don  Juan 
B.  Guim)  ;  pour  l'Allemagne,  fr.  Cannabich's  Schulgeogra- 
phie  (Géographie  des  Écoles  par  Fr.  Cannabich). 

Ai-je  évité  toute  erreur  do  faits  ou  d'indications  dans  la 
révision  et  la  refonte  d'un  ouvrage  qui  renferme  une  prodi- 
gieuse multiplicité  do  notions  diverses?  Je  n'ose  m'en  flat- 
ter. Mais  les  sources  d'informations  auxquelles  j'ai  puisé,  et 
le  travail  consciencieux  que  je  me  suis  imposé,  me  permettent 
d'espérer  l'absence  de  ces  inexactitudes  qui  déparent  un 
ouvrage,  quand  elles  ne  lui  enlèvent  pas  toute  confiance. 


et 

l'ÔfX 

du 

d'un 

de 


NOUVEL  ABRÉGÉ 


01 


GÉOGRAPHIE  MODERNE. 


-•rt»- 


NOTIONS  PRÉLIMINAIRES,  (a) 

i 

1.  La  Géoghaphie  est  une  science  qui  a  pour  objet  la 
description  de  la  terre. 

2.  La  forme  de  la  terre  est  h  peu  près  colle  d'une  sphère  ou  d'une 
boule,  {h) 

3.  Les  anciens  croyaient  la  terre  immobile  ;  mais  un  astronome 
moderne,  nommé  Copernic,  a  découvert  que  le  mouvement  du  soleil 
et  des  autres  astres  autour  de  la  terre  n'étaient  qu'apparent,  et  qu'en 
réalité,  c'est  la  toire  qui  exécute  un  double  mouvement:  l'un  sur 
elle-raOrae,  dans  l'espace  d'un  peu  moins  de  vingt-quatre  heures,  ou 
d'un  jour  ;  l'autre  autour  du  soleil,  dans  l'espace  de  3G5  jours  «t  près 
de  six  heures,  ou  d'une  année,  (c) 

4.  On  appelle  axe  de  la  terre  une  ligne  imaginaire,  autour  de 
laquelle  la  terre  fait  sa  révolution  de  chaque  jour. 

6.  Les  pôles  di!  la  terre  sont  les  deux  points  où  l'axe  de  la  terre 
perce  la  surface  du  globe  terrestre  ;  on  les  distingue  par  les  noms 
de  pôle  arctique  et  de  pôl'i  antarctique. 

6.  Les  quatre  points  cardinaux  sont  :  le  nor^.appelé  aussi  septentrion, 
qni  se  place  ordinairement  au  haut  de  la  carte  géographique;  le 
midi  on  sud,  qui  se  place  ou  bas;  V  orient,  est,  ou  levant,  qui  Biplace 
à  la  droite  de  lapcrsonae  qui  regarde  la  carte  ;  et  Voccidentf  oudst, 
ou  couchant,  q«i  se  place  à  sa  gauche. 


(o)  Ces  notions  prélirainairos,  les  notes  exceptées  sont  Mrées  presque 
[littéralement  de  l'Abrégé  de  Géographie  par  M.  Ansart,  sixième  édition, 
[Paris  ISoO. 

(h)  La  terre  est  légèrement  aplalio  à?os  pôles;  l'aplatissement  est  d'à 
l»eu  prè.s  cinq  lieues  ou  d'un  trois  centième  du  plus  grand  rayon  terrestre. 

(c)  L'axe  de  la  terre  est  toujours  dirigé  vers  les  deux  mômes  points  du 
[ciel,  et  incliné  au  plan  du  cercle  (éeliptiquo)  qu'elle  parcourt.  C'est  co 
[qui  cause  la  succeasiou  des  saisons  et  l'inégalité  des  jours  et  des  nuits. 


y^. 


'•'*.', 


\ 


II  NOTIONS   PRiLIMIWAlRBS;         j/^^         /   , 

7.  Les  pointa  cardinaux  servent  à  indiquer  U  position  des  lieux 
entre  eux  ;  ainsi,  pour  exprimer  que  l'Afrique,  par  exemple,  est 
située  au-dessous  de  l'Europe,  on  dit  qu'elle  ostau  sud  de  l'Europe; 
pour  dire  que  l'Asie  est,  sur  la  carte,  i\  la  droite  de  l'Europe,  on  dit 
qu'elle  est  à  l'e*^.  do  l'Europe. 

8.  Véqualeur  est  une  ligne  circulaire  qui  fait  le  tour  do  la  terre 
i\  égftltî  distance  des  deux  pôles,  l.i  coupant  en  deux  parties  égales 
nppelécs  h^mispfière.t,  ou  moitiés  de  sphère.  Celle  de  ces  moitiés  qui 
se  trouve  du  côté  du  pôle  arctique  prend  le  nom  d'hémisphère 
boréal,  et  celle  qui  est  du  côté  du  pôle  antarctique,  celui  d'hémis- 
phère austral.  Ou  appelle  eucore  l'équateur  llyne  équinoxiale,  parce 
que,  quand  le  soleil  semble  décrire  cette  ligne  sur  la  terre  par  Bon 
mou\  emcnt  diurne,  co  qui  arrive  vers  le  20  Mars  et  le  23  Septembre, 
c'est  le  moment  des^^y'^Z/j'^x^'s,  c'est-à-dire,  le  moment  où  les  jours 
sont  égcux  aux  nuits' par  toute  la  terre. 

9.  Le  tnéridien  est  une  ligne  circulaire  qui  fait,  le  tour  de  la  terre 
en  passant  parles  deux  pôles,  et  qui  la  partage  en  deux  hémisphè- 
res :  l'un   vers  l'orient,  appelé  A(îwKs;>//èrfi  oriental^  ai  l'autre  vers 
l'occident,    appelé  hémisphère   occidental     On  appelle  cette  ligne 
méridien,  parce  que  quand  le  soleil  arrive  au-dessus  dans  sa  révo- 
lution journalière,  il  est  midi  pour  tous  les  p  nipltis  qui  s'y  trouvent 
dana  la  partie  du  monde  éclairée  par  le  soleil.     Il  est  alors  minuit 
pour  tous  les  peuples  qui  se  trouvent  sur  la  môme  ligne  dans  la 
partie  du  monde  non  éclairée.     Il  7  a  trois  principaux  méridiens. 
1"* — Le   méridien   américain  qui  passe  à  Washington   (B.    U.)  ; 
2° — Le    méridien    anglais  qui  passe  à   Greenwich  (Angleterre)  ; 
3» — Le   méridien  français  qui  passe  à  Paris  (France).     Les  sa- 
vants sont  actuel^tment  à  étudier  l'adoption  d'un  méridien  unique 
el  universel. 

^     10.  On  apipeWe  degrés  de  latitude  on  parallèles  (a)   ces  lignes  que 
i(^  l'on  voit,  sur  les  cartes,  tracées  dans  le  môme  sens  que  l'équateur. 
Ils  servent  à  marquer  t\  quelle  distance    les  divers  lieux  du  globe 
se  trouvent  de  l'équateur. 

11.  Il  y  a  deux  sortes  de  degrés  de  latitude,  savoir:  les  degrés 
\      de  latitude  septentrionale,  qui  se  comptent  depuis  0  jusqu'ù,  90  au- 
dessus  de  l'équateur,  et  les  degrés  de  latitude  méridionale,  qui  se 
comptent  aussi  depuis  0  jusqu'à  90  au-dessous  de  l'équateur. 

12.  On  appelle  degrés  de  longitude  ces  lignes  que  Ion  voit,  enr 
les  carte?,  tracées  dans  le  même  sens  que  le  ra<  ridien,  etquipaaseut 
comme  lui,  par  les  pôles  du  inonde.  Ils  servent  à  marquer  ù  quelle 
distance  les  divers  lieux  du  globe  se  trouvent  du  méridien  convenu 
qu'on  nomme  aussi  le  jyremier  méridien. 

jy^f*"  13.  Il  y  a  deux  BortiS  de  degrés  de  longitude,  savoir  :  les  degrés 

\      de  longïinàe  orieyitale,  qui  se   comptent  depuis  0  jusqu'à  180  à  la 

droite  du  méridien  convenu,  et  les  degrés  do  longitude  occidentale^ 


(a(  Le  monde  connu  de.s  anciens  s'étendait  deux  fois  plus  en  longwur, 
ou  de  r«st  à  l'ouest,  qu'en  largeur,  ou  du  nord  au  sud.  Do  là  lo  noto  do 
ton^tfude  donné  à  la  première  dimension,  et  celui  dQïa<»*Md«  donné  à  la 
seconde. 


-'■•\^- 


NOTIONS   PRÉLIMINAIRKB. 


III 


qui  80  comptent  aussi  dcpui3  0  jusqu'à  180  i»  la  gaucho  du  môme 

m^Tiditu.  (a) 

^  14.  Les  tropiques  sont  doux  petits  cercles  parallèles  i\  l'équateur 
âj^ommo  ceux  qui  marquent  loa  degn's  Je  latitude  ;  ils  sont  (''loignôs 
rjTdo  l'cquateur  lie  23  degré»   27  minutes.    L'un  8itu6  dans  l'hémia- 

phore  boréal,  s'appelle  tmpiqtie  du  Cancer;  l'autre  situé  dans  Thé- 

misphèro  austral,  se  nomme  tropique  diL  Capricorne. 

16.  Ces  cercles  Bont  appelés  tropiques,  d'un  mot  grec  qui  signifie 

"tourner,  parce  que  le  soleil,  y  étant  arrivé,  no  les  dépasse  pas,  mais 
PV  semble  s'y  arrêter,  pour  retourner  ensuite  vers  l'équateur.  Lorsqu'il 
^  se  trouve  au  tropique  du  Cancer,  ce  qui  arrive  vers  le  22  juin,  c'est 

nions  ])our  nous  le  solstice  d'été  et  le  plus  long  jour  de  l'année  ; 

lorsqu'il  se  trouve  au  tropique  du  Capricorne,  vers  le  22  décembre, 

c'est  alors  pour  nous  le  solstice  d'iiiver,  et  nous  avons  le  jour  le 

plus  court  do  l'année. 

16.  Les  cerc/ es  polaires  sont  deux  petits  cercles  placés,  dans  cha- 
^^qiie  hémisphère,  à  la  même  distance  des  pûles  que  les  tropiques  le 
'''^Bont  de  l'équateur.    On  les  distingue  par  les  noms  do  cercle  polaire 

arciique  et  de  cercle  polaire  antarctique,  qu'ils  tirent  do  leur  posi- 
tion. 

17.  Les  deux  tropiques  et  les  deux  ce^sles  polaires  divisent  la 
■  surface  du  globe  en  cinq  parties,  qu'on  appelle  zones  ;  celle  qui  est 

située  entre  les  deux  tropiques  porto  le  nom  de  zone  iorride ;  on 
appelle  zones  tempérées  celles  qui  sont  entre  les  tropiques  et  les 
cercles  polaires  ;  et  enfin,  zones  glaciales  celles  qui  sont  comprises 
entre  les  cercles  polaires  et  les  pôles. 

18.  Un  continent  est  une  tréa-grande  étendue  de  terre  non  inter- 
rompue par  des  mers. 

19.  Une  île  est  une  portion  de  terre  beaucoup  plus  petite  qu'un 
continent,  entourée  d'eau  de  toutes  parts, 

20.  Lorsque  plusieurs  îles  se  trouvent  placées  fort  près  les  unes 
des  autres,  elles  se  désignent  sous  le  nom  de  groupe  ;  et  lorsqu'elles 
couvrent  un  espace  de  mer  assez  considérable,  sous  celui  d'arcAi/>«/. 

21.  Une  presqu'île  ou  pêninsitle  est  une  portion  de  terre  environ- 
née d'eau  de  tous  les  côtés  à  l'exception  d'un  seul,  par  lequel  elle 
tient  nu  coplinent. 

2  2.   Un  isthme  est  la  langue  de  terre  qui  joint  une  presqu'île  au 
srContinent. 

23.  On  appelle  bas-fonds  des  endroits  où  la  mer  offre  peu  de  pro- 
fondeur. 

24.  On  appelle  icueils  ou  vigies^  des  rocher  à  fleur  d'eau,  contre 
lesquels  les  vaisseaux  courent  risque  d'échouer  ;  si  les  écueils  s'élè- 
vent au-dessus  de  l'eau,  et  que  la  mer  s'y  brise  avec  violence,  ils 
prennent  lo  nom  de  resc/fs  ou  brisayits. 

25.  Un  cap  ou  promontoire  est  une  pointe  de  terre  élevée  qui  s'a- 
vance dans  la  mer.      iC^    j%A,-wl-^.A— 

Une  montagne  ou  un  mont  est  une  masse  considérable  de  terre 


(«)  Tous  les  deerrés  se  divisent  on  60  minute*,  q{  celle-ci  en  60  s<?con</e« , 
les  degrés  se  désignent  par  [°],  les  minutes  par  l'],  les  secondes  par  ("]. 


\ 


*Tf" 


:-^\: 


TV 


NOTIONS  PRf LIMINAIRES. 


ou  de  rochers,  qui  s'élève  sur  la  surface  du  globe.    Lorsqu'il  s'en 

trouve  un  grand  nonabre  les  unc3  à  la  suite  des  autres,  elles  pren- 
nent le  nom  de  chaîne;  lorsqu'une  montagne  est  isolée,  et  qu'elle 
s'élève  en  forme  de  cône,  on  lui  donne  le  nom  de  pie:  ainsi  Ton  dit 
le  pic  de  Ténériflfe,  dans  l'île  de  ce  nom. 

27.  Un  volcan  est  une  montagne  qui  lance  du  feu;  l'ouverture 
par  Inquelle  sortent  les  laves,  ou  matières  enflammée*?,  Vappelle 
cratère. 

28.  Un  défilé,  appelé  aussi  pas  ou  col,  est  un  passage  étroit  entre 
deux  montagnes  escarpées,  ou  entre  une  montagne  escarpée  et  la 
mer. 

29.  Un  désert  est  une  vaste  étendue  de  terres  stériles  et  inhabi- 
tées ;  lorsqu'elles  offrent  des  plaines  fori  élevées,  comme  dans  le 
centre  de  l'Asie,  on  les  appelle  steppes;  et  «avan^j,  lorsqu'elles  pe 
composent  (I(!  plaines  basses  et  humides,  comme  le  long  de  quelques 
grands  fleuves  de  l'Amérique  (a). 

30.  Une  côte  est  une  partie  do  la  terre  qui  est  baignée  par  la  mer; 
lorsque  les  côtes  se  composent  de  rochers>  élevés,  elles  prennent  le 
nom  de  falaises  :  et  lorsqu'elles  ne  sont  formées  que  par  des  collines 
de  sable,  celui  de  dunes;  enfin,  les  côtes  plates  et  découvertes  s'ap- 
pellent  plages. 

31.  Ou  donne  le  nom  de  mer  ou  océan  à  l'immense  étendue  d'eau 
salée  qui  couvre  près  destrois  quarts  du  globe  (6). 

32.  Un  ffolfe  ou  une  baie  est  une  étendue  d'eau  qui  s'avance  dans 
les  terres.  Une  baie  est  ordinairement  moins  grande  qu'un  golfe  ; 
«^lle  prend  le  nom  à^an.^e,  lorsqu'elle  est  peu  considérable. 

33.  Un  port  est  ordinairement  une  petite  baie  que  le  travail  des 
hommes  a  rendu  propre  ù  offrir  un  asile  sûr  aux  vaisseaux;  un 
port  s'appelle  havre,  s  il  est  spacieux,  et  crique,  s'il  ne  peut  recevoir 
que  de  très-petits  b'iiments  (c).  fO^^^  ^ 

34.  Une  rade  est  un  endroit  le  long  des  cjtes  où  les  vaisseaux 
peuvent  jeter  l'ancre  et  se  (rouvcnt  i\  1  abri  des  vents.- 

35.  Un  détroit  est  une  portion  de  la  mer  resserrée  entre  deux 
terres,  et  qui  fait  coraratwiiquef-cnsen^li»  deux  mers  ou  deux  parties 
(le  l'océan.  11  prend  da^s  cériains  ca3*i)arlijiiliers  les  noms  de  Pas, 
Passe,  Canal,  Phare,  Pertuis,  Bosphore  et  Sund  ;  ainsi  l'on  dit  le 
Pas-de-Calais,  le  Canal  Saint-George,  le  Phare  do  Messine,  le  Per- 

(a)  Les  steppes  ne  sont  pas  tout-à-fait  ddp  urvi  es  do  véf-'dtation— en 
Europe,  on  les  appelle  landes  et  briujâreH.  Lls  immenses  i  rairics  du 
Nouveau-Miaide  sont  urdiuaiicnient  couvcrtet  d'horVies  hautes  et  ubon- 
dii  ntes.  Certains  déserts  de  i'Au«ériqiie  portent  les  noms  do  ïlanos  de  pam- 
jHis,  do  paru  "'oa 

(6)  Strictement  parUnt,  une  »n«r  est  une  partie  de  l'océan  presque  en- 
tourée par  dos  terres. 

I<'eau  de  la  mui  contient  une  onoo  de  sel  par  pinte  d*eaa» 

(c)  Los  anglait  dtîsipnent  par  le  mot  cove,  les  criques  et  le»  petites 
nnses  ;  ils  appelles  rreehs  ces  mrte.s  de  canaux  naturol.'?,  plus  ou  moins 
navigabkg,  au  mcyeii  de.-qnels  les  eaux  de  la  mer,  (les  lacs  ou  des  fleuves 
pénètrent  a.^KCZ  loin  (i ans  l'intérieur.  Pro.-<{!ie  toujours  il  s'y  jette  des  ri- 
vières ou  dos  luisseaiix  qui  p(>rtpnt  le  nom  de.-  cre«ks. 


NOTIONS    PHÉLIMINAIBE8. 


vaisseaux 


tuis  d'Antioche,  le  Bosphore  de  Thracu,  le  Sund  (en  anglais  Sound) 
de  Lonfif-Island  (a). 

36.  Un  lac  est  une  grande  étendue  d'eau,  ordinairement  douce, 
qui  ne  communique  avec  la  mer  que  f)ar  des  rivières  qui  lo  traver- 
sent ou  qui  en  découlent  ;  quelques-uns  n'ont  aucune  communication 
apparente  avec  la  mer.  Lorsqu'un  lac  est  très-petit,  on  l'appelle 
étang. 

37.  Une  rivière  est  une  masse  d'eau  qui  coule  sans  cesse,  jusqu'à 
ce  qu'elle  se  réunisse  à  une  autre  rivière  ou  ù  la  mer.  Lorsqu'elle 
est  peu  considérable,  on  lui  donne  le  nom  de  ruisseau  ;  si  elle  est 
très-considérable,  et  qu'elle  se  rende  directement  à  la  mer,  on  Vaç- 
^eWe  fleuve 

38.  La  source  d'une  rivière  'St  l'endroit  où  elle  commence  à  cou- 
ler ;  son  embouchure  est  l'endroit  où  elle  entre  dans  un  fleuve  ou 
dans  la  mer. 

39.  On  appelle  confluent  l'endroit  où  deux  rivières  so  réunissent. 

40.  La  rive  droite  d'uno  rivière  est  le  bord  situé  à  la  droite  d'une 
personne  qui,  placée  au  milieu  de  cette  rivière,  suivrait  le  cours  de 
l'eau  ;  la  rive  gauche  est  le  bord  qui  se  trouverait  à  sa  gauche. 

41.  Quand  on  se  sert  de  ces  expressions,  le  haut,  le  bas  d'une  ri- 
vière, le  haut  signifie  toujours  l'eudroit  le  plu3  rapproché  de  sa 
source,  et  le  baslendroit  le  plus  voisin  de  son  emboachure. 

42.  Un  canal  est  une  sorte  de  rivière  artificielle,  qui  sert  ordinai- 
rement à  faire  communiquer  deux  rivières  entre  elles,  ou  deux  lacs, 
ou  une  îivière  avec  l'océan,  ou  même  deux  mers  entre  elles. 
Souvent  aussi  l'on  construit  des  canaux  pour  éviter  des  rapides,  des 
chutes  ou  d'autres  obstacles  que  présente  le  cours  d'un  fleuve  d'ail- 
leurs navigable  (c). 

43.  hea  chemins  de  fer  (en  anglais  railroad,  raihvay),  sont  des 
roules  pratiquées  dans  une  direction  presque  horizontale,  et  garnies 
de  lisses  ordinairement  en  fer,  sur  lesquelles  de  longues  suites  de 
voitures,  mues  par  la  vapeur,  transportent,  avec  une  étonnante 
vitesse  les  voyageurs  en  foule  et  les  marchandises  par  centaines  de 
tonneaux  Le  coût  de  ces  cbemius  est  généralement  moindre  que 
celui  des  canaux  (d).  ,^^   ^Cf^J^y^^^ 

(a)  Un  Sund  est  un  détroit  qu'on  peut  sonder. 

le)  Onploiues-uns  lIc  ces  canaux  ?oni  assez  vastes  pour  recevoir  des  na- 
viï^s  qu'?n  Peiit^f^^^^^  uiontcr  à  des  hai^tcurs  considérables  au  moyen 
des  écluses  (tn  arR! '. t.-  Ircks) 

t(C\  n  V  a  une  f 'ulo  de  définitions  qui  ont  des  rapports  éfroits  avexîla 
Kéoiaphieetïio  les  bornes  de  cet  abrégé  nous  forcent  d'omettre  ;  nature 
eteSe  des  coV«...,  écheVes  {ré.iRraphiques.  cMmafs  astronomiques  et  phy- 
Simio^T  mar7e.9  «enês  et  couranU,  région  physique,  bassin  fun  Jieuve.  cas. 
S  rV^xLrac(c,cr<>.e,or^'e.  fjeraant  d'uno  mcntasno,  état,  pays,  contrée, 
fnfL^LmS  reVenm  et  dettes  ptibliqxtes,  force  de  terre  et  de  mer^  fort  et 
PrrïïsTarienaurdivers  genres  de   commerce,   banque  et  b<n^s.,  cara^ 


r   /.;.- 


vt 


NOTIONS   PRÉLIMINAIRES. 

Division  de  la  Terre, 


M 


:.<■ 


44.  Le  monde  est  aujoi.Td*hui  divisé  par  les  géographes 
en  cinq  parties,  savoir  :  l'Europe,  l'Asie  et  l'Afrique,  ren- 
fermées dans  l'ancien  continent,  ainsi  appelé,  parce  qu'il 
fut  le  seul  connu  jusque  vers  la  fm  du  quinzième  siècle  ; 
l'Amérique  ou  le  nouveau  continent,  découvert  en  1492  ; 
enfin  rOcéanie,  qui  se  compose  d'une  multitude  d'îles  ré- 
pandues dans  le  Grand  Océan  Pacifique,  et  dont  la  princi- 
pale, nommée  Nouvelle-Hollande,  est  assez  étendue  pour 
mériter  le  nom  de  continent  :  elle  fut  découverte  par  les 
Hollandais  au  commencement  du  dix-septième  siècle,  (a) 

DIVISION  NOUVELLE  DU  GLOiîB. — La  surface  du  globe  terrestre  est 
de  plus  do  25  millions  et  demi  de  lieues  carrées.  Celte  immense 
étendue  se  divise  naturellement  en  deux   parties  distinctes,  savoir: 


46    Races  d'hommes. — La  terre  est  occupée  par  environ  1,452 
millions  d'habitants,  appartenant  h  trois  races  principales,  savoir  : 

La  blanche,  originaire  du  Caucase,  la  plus  belle,  comme  la  plus 
active  et  la  plus  intelligente  de  toutes.  Elle  a  peuplé  l'Europe  i'O. 
de  l'Asie  et  le  N.  de  l'Afrique,  et  a  envoyé  des  colonies  dans  toutes 
les  autres  parties  do  l'uni\  ers. 

ha  jaune  ou  mongolique,  caractérisée  par  une  peau  jaunâtre,  une 
face  large,  carrée,  ou  en  losange  et  aplatie,  le  nez  gros  'et  écrasé, 
avec  des  narines  très- ou  vertes,  des  cheveux  noirs  et  rudes  com- 
me du  crin.  Elle  se  partage  en  trois  variétés,  savoir  :  la  tartare 
qui  occupe  le  centre  et  l'S.  de  l'Asie  ;  la  malaie,  qui  en  occupe  le 
S.  E  ,  et  qui  est  répandue  dans  toute  l'Océanie  ;  la  cuivrée,  qui  a 
peuplé  l'Amérique. 

La  race  nègre,  qui  a  pour  caractères  généraux  une  peau  noire, 
huileuse  ei  veloutée,  des  cheveux  laineux  et  crépus,  un  front  com- 
primé et  arrondi,  un  nez  large,  épaté,  et  des  lèvres  très-grosses. 
Elle  se  subdivise  en  deux  races  secondaires,  dont  l'une  occupe  le 
centre  et  le  S.  de  l'Afrique,  et  dont  l'autre  a  peuplé  la  Çfouvelle- 
Hollaude  et  une  partie  dea  autres  îles  de  l'Océanie 


t'an«,  comptoir  et  factorerie,  cité,  ville  et  bourg,  oajAtale  et  chef-lieu,  degrés 
do  civilisation  des  peuples,  leurs  occupatwna,  inanufaetures,  fabriques, 
usines,  etc.,  etc.,  etc-  Nous  ne  pouvons  que  laisser  aux  instituteurs  le 
^oiii  du  suppléer  à  ces  nombreux  détails,  en  s'aidantdei  meilleurs  diction- 
naire.'? géographiques  et  autreî*. 

(a)  On  a  découvert  en  1840,  un  va-to  continent  situé  ou-d^îd  du  ceroJ* 
polaire  antarctique  (Voir  la  note  du  N*  "  192). 


MOTIONS  PRÉLIMINAIEES. 


VII 


46.  BELieiOMS. — On  compte  sur  la  terre  4  religions  principales, 
■avoir  :  le  christianisme,  le  judaïsme,  le  mahomélisme  et  le 
vaganisme. 

47.  Le  christianisme,  fondé  eviT  l'aDcienet  le  nouveau  testament 
et  qui  enseigne  une  religion  révélée  aux  hommes  par  le  Christ,  fils 
de  Dieu .     Il  comprend  trois  branches  principales,  savoir  : 

48.  lo    La  religion  catholique,  qui  reconnaît  pour  chef  le  Pape, 
comme  Buccessenr  visible  «le  J.-C.     Elle  domine  dans  le  centre  et 
dans  le  S.  de  l'Europe,  et  dans  l'Amérique  méridionale.     '2o.     La 
religion  grecque^  qui  no  reconnaît  pas  la  suprématie  du  Pape  ;  celle- 
ci  domine  en  Russie,  dans  une  partie  de  la  Turquie  d'Europe  et  dans 
la  Grèco  (a).     3o.     La  teWgxoxï  protestante  dite  réformée,  divisée  en 
plusieurs  branches,  et  qui  s'est  séparée  de  léglise  catholique  au  16e 
srVîle.     Elle  domine  dans  le  N.  de  l'Europe  et  de  l'Amérique. — Les 
différents  cultes  chrétiens  se  composent  de  406/250,000  habitants, 
divisées  comme  suit  : — Catholiques;    220  368,000:    Protestants: 
108,630,000;  Grecs:  70,482,000;  Arméniens:  3,000,000;  Abys- 
siniens: 3,000.000;  Jacobites  :  250,000;  Coptes:  200,000;  Nes- 
toriens'  170,000;  Maronites*  150,000. 

49  II .  Le  judaïsme  ou  id  religion  juive,  fondée  sur  T  A  ncien  Tes- 
tament, mais  qui  n'a  point  reconnu  Jésus-Christ  comme  le  Sauveur 
promis  au  monde.  Il  compte  environ  7  millions  de  sectateurs,  dis- 
persés dans  toutes  les  contrées  de  l'univers,  mais  surtout  en  Russie 
en  Asie  et  en  Afrique. 

60.  III.  Le  mahomHisme  on  islamisme,  mélange  de  pratiques 
chrétiennes,  juives  et  superstitieuses,  prêché  au  septième  siècle  en 
Arabie,  pa»  Mahomet,  que  ses  sectateurs,  appelés  musulmans, 
regardent  comme  le  dernier  et  le  plus  grand  des  prophètes,  et  dont  la 
doctrine,  renfermée  dans  le  Gorau  (mot  qui  signifie  livre),  est  pro- 
fessée par  123,354,000  habitants,  repartis  comme  suit;  —  en  Afri- 
que :  66,000,000  ;  en  Asie  :  50,000,000  ;  en  Turquie  :  4,000,000  ; 
en  Russie  :  2,350,000  ;  en  France  :  3,000  ;  le  reste  en  Grèoeen  Au- 
triche et  en  Allemagne. 

ôl.  IV.  Le  paganisme  on  polgthéisme,  qui  reconnaît  plnsîeurs 
dieux.  Il  se  divise  en  un  grand  nombre  de  cultes  divers,  parmi  les- 
quels on  distingue  :  Le  brahînisîneou  brahmanisme,  suivi  danalBln- 
doustan  ;  le  boudhisme,  e^èce  de  Brahmisme  réformé,  répandu 
dans  llnde  {iu-deh\  du  Gange  et  admis  dans  la  Chine  sous  le  nom 
de  religion  de  Fô  ;  le  lamisnie,  ayant  pour  chef  leDalaï-i.ama,  dorai- 
aant  dans  l'Asie  centrale  et  dans  une  portion  de  la  Sibérie;  enfin 
le/éiichisme,  ou  culte  des  créatures  terrestres,  soit  animées,  soit 
inanimées,  qui  domine  chez  tous  les  peuples  sauvages,  particulière- 
ment dans  l'intérieur  de  l'Afrique  et  dans  l'Océanie.  On  suppose  que 
ces  diflPcrents  cultes  comptent  environ  880  millions  de  sectateurs. 

62.   SUPKRFIOIE   ET  POPULATION  DES  CINQ  PARTIES  DU  MONDE. — ^LOS 

,*)  A  l'expcrtion  de  quelques  courte:  intervalles,  l'église  grecque  est 
demeurée  dans  mn  schisme  depuis  le  milieu  du  9e  siècle. 


vin 


NOTIONS  PRULIMINAIRES. 


terres  et  la  population  du  globe  peuvent  se  répartir  de  la  manière 
suirante  : 

Superficie  en  milles  anglais  carrés.  Population.  Partie  du  globe. 

Asie 17.806.146  766,1 'i6,000             3  (e) 

Amérique  »...   13,542,400  104,8{7  000           14  (e) 

Afrique 11.647,428  202,763,000             7  (e) 

Europe 3,807,195  341,757,000             4  (e) 

Ôcéanie ^     3,347,840  37,065.000           39  (e) 

Total 60,150  009    1,451,558,000 

En  admettant  que  la  population  .lu  globe  soit  au  moins  de  1,200 
millions  dhabitants,  le  nombre  annuel  des  naissances  est  de  36 
millions.  Pendant  le  mcme  temps  la  mort  fait  32  millions  de  vic- 
times ;  à  ce  taux  la  moyenne  des  décès  est  d'environ  88  mille  par 
jour,  c'est-à-dire  3,500  par  heure,  ou  60  par  minute. 

Principales  Mers  du  Globe. 

53.  Les  Mers  se  divisent  en  i  ors  extérieures,  qui  entou- 
rent les  continents  ;  et  en  mers  intérieures,  situées  au 
milieu  des  terres. 

54.  Les  mers  extérieures  sont  au  nombre  de  cinq,  savoir  : 
l'Océan  Al lan tique,  le  Grand  Océan,  la  mer  des  Indes, 
l'Océan  Glacial  Arctique,  et  l'Océan  Glacial  Antarctique. 
Le  second  et  le  dernier  étaient  inconnus  aux  anciens. 

56.  I.  L'Océan  Atlantique  est  situé  entre  l'Europe  et  l'Afrique  à 
l'est,  et  l'Amérique  à  rO..  On  lui  donuo  les  noms  d'Océan  Atlantique 
Éqiiinoxial,  entre  les  tropiques  ;  Boréal,  entie le  tropjpe  du  Cancer 
et  le  cercle  polaire  arctique  ;  Austral,  entre  le  troque  du  Capri- 
corne et  le  cercle  polaire  antarctique. 

66.  L'Océan  Atlantique  formt^  cinq  mers  principales,  savoir  : 

La  mer  du  Nord,  entre  la  Grande-Bretagne,  h  l'O.,  la  Norvège 
et  le  Danemark,  à  llil.,  les  Pays-Bas  et  l'Allemagne,  au  S..  On  lui 
donuo  môme,  sur  les  cotes  de  ce  dernier  pays,  le  nom  de  mer 
d'Allemagne  ; 

La  mer  d'Ecosse,  au  N.  de  l'Ecosse  ; 

La  mer  d'Irlande,  entre  l'Irlande,  à  l'O.,  et  l'Angleterre,  à  l'E.  ; 

La  mer  des  Esquimaui,  entre  le  Groenland,  au  N,-E.,  et  le 
Labrador,  au  vS.-O,.  Elle  forme  la  mer  de  Ba£Bu,  qui  la  fait  commu- 
niquer avec  la  aaor  Polaire  ou  l'Océan  Glacial  Arctique  ; 

La  mer  des  Antilles,  oa  des  (Caraïbes,  à  l'E.  do  l'isthme  qui  réunit 
les  deux  Amériques. 

57.  IL  Le  Grand  Ocian,  appelé  aussi  Océan  Pacifique,  placé 
entre  l'Amérique,  à  l'E.,  et  l'Asie,  à  l'O.,  s'étend  encore  au  3.  de 
ces  deux  parties  du  monde.   Oet  Océan,  le  plus  grand  du  globe, 


,  '  j£ 


'"'' V  i 


NOTIONS    PRiLIMINAIBES. 


IX 


reçoit,  comme  l'Atlantique,  les  noms  de   Grand  Océan  Équinoxial, 
Boi'éal,  et  Austral,  soua  lea  diflFôrentea  latitudes. 
Le  Grand  Océan  forme  sept  mers  principales,  savoir  : 

La  mer  de  Behring,  entre  la  presqu'île  de  Kamtchatka,  i\  10.,  et 
l'Amérique  à  l'E.  ; 

La  mer  d'Okhotsk,  entre  la  Sibérie,  MO.,  et  la  presqu'île  de 
Kamtchatka,  au  N.-E.  ; 

La  mer  du  Japon,  entre  la  Mantchourie,  à  l'0.,et  les  îles  du 
Japon,  à  l'E.  ; 

La  mer  Jaune,  entre  la  Chine,  à  l'O  ,  ot  la  Corée,  i\  l'E.  ; 

La  mer  Bleue,  au  IS.  de  la  précédente  ; 

La  mer  de  la  Chine,  entre  cet  empire,  au  N.,  le  royaume  d'An- 
nam,  à  l'O    et  les  Philippines,  h.  l'E   ; 

La  mer  Vermeille,  entre  la  vieille  Californie,  à  l'O.,  et  le  Nou- 
reau-Mexique,  à  l'E . 

68.  in.  La  mer  des  Indes  est  renfermée  entre  l'Asie,  au  N., 
l'Afrique,  à  l'O.,  et  les  grandes  îles  de  l'Océanie,  i\  l'E.  ;  elle  pour- 
rait être  regardée  coinme  faisant  partie  du  Grand  Océan  Austral. 

59.  IV.  L'(.)céan  Glacial  Arctique,  situé  au  N.  de  l'Europe,  de 
l'Asie  et  de  l'Amérique,  occupe  toute  la  partie  septentrionale  du 
globe.  Les  anciens,  qui  ne  le  connaissaient  que  d'une  manière  fort 
vague,  lui  donaaient  le  nom  de  mevparesseiise,  parce  qu'ils  croyaient 
que  ses  eaux  étaient  toujours  glacées. 

L'Océan  Glacial  Arctique  forme  la  mer  Blanche,  entre  la  Laponie 
à  l'O.,  et  la  partie  nord-est  de  la  lîussie  d'Eurojie,  à  l'E,  et  au  S.. 

60.  V.  L'Océan  Glacial  Antarctique,  situé  au  S.  du  Grand  Océan 
Austral,  occupe  la  partie  la  plus  méridionale  du  globe,  et  ne  forme 
aucune  mer  piirticulière.  • 

61.  Les  principales  mers  intérieures  sont  au  nombre  de 
quatre,  savoir  :  la  mer  Baltique,  la'mer  Méditerranée  ;  la 
mer  Rouge  et  la  mer  Caspienne.  Elles  étaient  toutes  plus 
ou  moins  oonnues  des  anciens. 

62.  La  mer  Baltique  (ancien  0  céau  Sarmatique),  formée  parla 
mer  du  Nord,  avec  laquelle  elle  communique  par  le  Skagcr-Rack, 
le  Cattégat,  le  Sund,  le  Grand  et  le  Petit-Belt,  est  située  en  Europe, 
entre  la  Suède,  au  N.  et  à  l'Ouest.,  la  Russie  i\  l'E.,  et  la  Prusse  au  S.. 

63.  La  mer  Méditerranée,  qui  tire  son  nom  de  sa  position  au 
milieu  des  terres,  est  formée  par  l'Océan  Atlantique,  avec  lequ>  i 
elle  communique  par  le  détroit  de  Gibraltar.  Elle  est  située  entre 
l'Europe,  au  N.  o^  i\  l'O.,  l'Afrique  au  H.,  et  l'Asie  à  l'E.. 

64.  La  mer  Méditerranée  se  divise  en  six  mers  principales, 
•avoir  :  la  mer  Méditerranée  proprement  dite,  la  mer  Adriatique, 
i'Arcbipel,  la  mer  do  Marmara,  la  mer  Noire  et  la  mer  d'/Vxof. 


X  NOTIONS  PRÉLIMINAIRES.  .^ 

66.  La  mer  Méditerranée  proprenenl  dite  prend  encore  les  noms 
de  mer  Tliyrrônienuo  entre  l'ilo  do  Sardaiguo,  i\  l'O  ,  l'Italie,  à  l'E  , 
et  la  Sicile,  nu  S.  ;  de  mer  Ionienne,  entre  l'Italie  et  la  Sicile,  à 
l'O.,  et  l'ancienne  Grèce,  h  l'E.  ;  enfin,  de  mer  de  Candie  ou  de 
Crète,  au  N.  do  l'île  de  ce  nom. 

Les  anciens  lui  donnaient  encore  les  noms  do  mer  de  Sardaigne, 
Il  10.  de  l'ilo  do  Sardaigne  ;  de  mer  do  Libye  ou  dA.frique,  le  long 
de  la  côte  de  Barbarie,  et  do  Grande-Mer.  sur  la  côte  de  la  Syrio. 
Les  l 'héniciens  et  les  Hébreux  lui  avaient  donné  ce  dernier  nom,  par 
opposition  au  lao  Asphaltite  (mer  Morte),  ailué  à  l'E.  de  leur  pays. 

66.  La  mer  Adriatique,  communiquant  avec  la  Méditerranée  par 
le  Canal  d'Otrante,  est  placée  entre  l'Italie,  au  N.,  à  l'O.  et  au  S.-O., 
rem])ire  d'Autriche  et  la  Tui-qule  d'Europe,  à  l'E.  ;  on  l'appelle 
quelquefois  aussi  le  golfe  de  Venise,  Les  Romains  lui  donnaient  le 
nom  de  mer  supérieure,  par  opposition  à  la  mer  inférieure,  située  à 
l'O  de  leur  pays. 

67.  L'Archipel  (ancienne  mer  Egée),  situé  entre  la  Turquie 
d'Europe,  au  N.  et  à  10.,  la  mer  do  Candie,  au  S  ,  et  l'Anatolie  à 
l'E.,  tirait  son  nom  ancien  d'Egée,  roi  d'Athènes,  qui  s'y  précipita, 
croyant  que  son  fils  Thésée  avait  péri  dans  son  expédition  contre 
le  Minotaure. 

Les  Grecs  lui  donnaient  encore  les  noms  particuliers  de  mer  de 
Myrtos,  entre  la  Grèce  et  les  Cyclades  ;  de  mer  Icarienne,  autour 
de  l'île  Nicaria  ;  elle  est  célèbre  chez  les  poètes  par  la  chute  d'I- 
care ;  enfi:i,  de  mer  de  Scarpanto,  nom  qu'elle  conserve  encore 
aujourd'hui  autour  de  l'île  qui  lo  lui  donne. 

68.  La  mer  de  Marmara  (ancienne  Propontide),  est  placée  entre 
la  Roumclie,  au  N.  et  à  l'O.,  et  l'Anatolie,  au  S.  et  à  l'E.;  elle 
communique,  au  S.  0.,avec  l'Archipel,  parle  Oaual  des  Dardanelles. 

69.  La  mer  Noire,  ^ancien  Pont-Euxin),  est  placée  enire  la  Tur- 
quie d'Europe,  à  l'O  ,  l'Anatolie,  au  S,,  et  la  Russie  d'Europe  à  l'E. 
et  au  N..  Elle  communique,  au  S.  O.,  avec  la  mer  de  Marmara,  par 
le  Canal  de  Gonstaulinople.  On  n'est  pas  plus  d'accord  sur  l'ori- 
gine de  son  nom  ancien  que  sur  celle  de  son  nom  moderne. 

De  fréquentes  tempêtes  rendent  la  navigation  de  cette  mer  fort 
dangereuse. 

70.  La  mer  d'Azof  ou  de  Zabache  (ancien  Palus-Méotide)  est 
entourée  de  toutes  parts  par  les  provinces  méridionales  de  la  Russie 
d'Europe.  Elle  prend  sur  les  côtes  de  la  Crimée  (ancienne  Gher- 
sonèse  Tanrique),  au  S.-O.,  le  nom  de  mer  Putride;  elle  communi- 
que, au  S.,  avec  la  mer  Noire,  par  le  détroit  d'iénikalé  ou  de  Caflfa. 

71.  La  mer  Rouge,  formée  par  la  mer  des  Indes,  avec  laquelle 
elle  communique,  au  S.-E  ,  par  le  détroit  de  Bab-el-Mandeb  et  le 
golfe  d'Aden,  est  renfermée  entre  l'Egypte,  la  Nubie  et  l'Abyssinie, 
à  l'O.  "t  au  S.-O.,  et  l'Arabie,  à  l'E.  et  au  N.. 

72.  La  mer  Caspienne,  qui  n'a  aucune  communication  apparente 
fivec  les  autres  mers  du  globe,  est  placée  entre  la  Russie,  au  N.,  à 
TE.  et  à  l'O.,  et  la  Perso  au  S..     Les  anciens  l'ont  prise  longtemps 


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NOTIONS  PHÉLIMINAIREB. 


XI 


pour  un  golfe  de  TOcôan  Hyperborécn,  et  la  croyaient  beaucoup 
plus  étendue  de  l'O.  à  l'E.  que  du  N.  au  S..  La  partie  S.-E.,  qui  bai- 
gnait la  c6te  du  pays  nommé  autrefois  Ilyrcanie,  prenait  quelquefois 
le  nom  de  mer  d'Hyrcanie. 


Nous  dirons  ici  quelques  mots  de  la  poche  i\  la  baleine,  qui,  dans 
"  le  moyen-âge,  a  valu  tant  de  richesses  h  la  France,  et  qui,  pendant 
"  les  XVIle  etXVIIle  siècles,  a  ra]»portô  d'immenses  trésors  aux 
*  Hollandais  et  à  d'autres  peuples  maritimes.  C'est  t\  présent  dans 
"  les  mers  du  Spitzberg,  sur  les  côtes  du  Brésil,  dans  les  paragesdu 
•*  cap  florn,  dans  ceux  du  Nouveau-Shetland  et  jusque  dans  les 
"  mers  dn  .lapon  et  de  Déhring  que  les  pêcheurs  anglais  et  anglc- 
'•  américains  vont  les  poursuivre.  Ces  deux  nations  sont,  avec  les 
•<  marins  des  villes  Hanséatiques  et  ceux  du  Ilolstein,  les  seules  qui 
"  aujourd'hui  fassent  en  grand  cette  pèche." — Balbi. 

Ces  périlleuses  entreprises  sont  devenues  dans  les  États-Unis 
d'une  imi'ortance  nationale. 

La  pêrhe  à  la  baleine  que  font  les  navires  américains,  produit 
chaque  année  plusieurs  centaines  de  mille  barils  d'huile,  valant  dix 
ou  douze  millions  de  piastres,  outre  l'hsile  de  loup-raarin,  et  les 
fourrures  de  mer  abondantes  rapportées  des  contrées  antarctiques. 

11  y  a  plusieurs  espèces  de  baleines,  mais  celles  dont  la  poche  est 
la  plus  profitable  sont;  lo.  la  ba,leine //««c/ze,  ou  noire,  ou  du 
Groenland,  longue  de  GO  à  70  pieds,  et  en  mesurant  30  à  40  autour  du 
ventre,  elltj  fournit  jusqu'à  30  tonnes  ou  la  moitié  de  son  poids 
d'huile,  et  plus  d'un  tonneau  de  cette  substance  élastique  conmie 
sous  le  nom  de  haleine — sa  gueule  ouverte  peut  rocevoir  une  cha- 
loupe toute  montée  d'hommes,  mais  son  gosier  n'est  pas  plus  grand 
que  celui  d'un  bœuf  ordinaire — elle  habite  surtout  les  mers  du  nord 
et  l'Ailanlique  2o.  Le  cachalot,  ou  baleine  au  sperînacéti,  \ongne 
de  ÏO  à  80  pieds,  sans  baleine8,  qui  fréquente  surtout  les  mers  tropi- 
caleset  australes — c'est  de  sa  tôte  énorme  qu'on  retire  le  spermacéfi  ; 
le  reste  du  corps  fournit  l'huile  dite  de  spcrmacéti-  elle  se  nourrit  de 
grands  poissons,  et  peut  avaler  un  homme 

Les  vaisseaux  baleiniers  sont  de  300  h  400  tonneaux,  fortement 

bâtis,  pour  résister  aux  glaces leurs  équipages  sont  de  40  à  50 

hommes,  leurs  chaloupes,  au  nombre  de  6  ou  7,  se  meuvent  avec 
facilité  et  une  grande  vitesse 

'*  La  plus  grande  marque  du  pouvoir  de  Ihomme  est  sans  doute 
"  celui  qu  il  obtient  sur  la  baleine.  Quand  on  considère  que  les 
"  plus  puissants  des  animaux  viennent  expirer  aux  pieds  d'un 
•*  pécheur  basque  ou  hollandais  ;  quunc  poignée  de  misérables  ma- 


zn 


NOTIONS    PRELIMINAIRES. 


**  telota  met  eu  fuite  des  milliers  do  cétacés;  que  ni  leur  force  pro- 
*'  digieuse,  et  leur  natation  rapide,  ni  le  froid,  ni  les  lem: lûtes  de 
•*  l'Océan  et  les  glaces  des  pôles  ne  peuvent  les  soustraire  à  la  main 
"  de  l'homme,  il  est,  sans  contredit,  le  roi  do  la  terre  et  l'empire  lui 
*'  a  été  donné  sur  tout  ce  qui  existe 

(Dommare  piscibtts^maris,  etc.^ 

"  Le  redoutable  harpon  lancé  [aujourd'hui  le  plus  souvent  à  l'aide 
'*  d'un  mousquet],  la  baleine  plonge  jusqu'à  une  profondeur  do  700 
'•  ù  800  brasses  et  avec  une  telle  rapidité  que  si  on  n'd  pas  soin 
"  de  larguer  la  ligne,  on  chavire  en  un  instant.  Elle  remonte  au 
•*  bout  d'une  demi-heure,  pour  respirer  et  rendre  du  sang,  Alors  on 
''  retire  le  cAble  ;  les  autres  chaloupes  s'approchent  de  l'animal, 
"  pour  harponner  de  nouveau  ;  on  1  entoure,  la  lauce  en  maia,  on  la 
"  perco  de  coups.  La  baleine  entre  en  fureur,  se  roule,  nage  en 
•'  divers  sens,  fait  rejaillir  l'eau  en  épais  brouillard  ;  lea  coups  de  sa 
'*  queue  font  uu  fracas  horrible,  brisent  quelquefois  les  nacelles  en 
"  mille  éclats  ;  des  hommes  sont  souvent  noyés,  écrasés;  la  baleine 
"  pousse  ries  mugissements  effroyables,  elle  rejette  l'ondo  salée  et 
"  sanglante.  Les  hourras  des  assaillants,  le  bruit  de  la  mer,  la  rage 
"  de  la  baleine,  le  sang  qu'elle  vomit  par  gros  torrents ....  l'écume 
*'  dont  l'air  est  rempli,  les  clameurs  aes  oiseaux  marins,  qui  viennent 
"  disputer  aux  pécheurs  leur  proie,  font  une  scène  d'horreur  et  de 
'*  mort  digne  de  ces  climats  couverts  de  glaces  éternelles.  Bientôt 
"  l'animal  s'épuise,  il  languit,  il  pousse  son  dernier  soupir  en  inon- 
*'  dant  les  chaloupes  et  ".es  pêcheurs  do  flots  ensanglantés  et 
'*  fumants " 


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AMÉRIQUE. 


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1.  L'Amérique  est  un  yaste  continent  bornd,  au  nord, 
par  l'Océan  Glacial  Arctique  ;  à  l'est,  par  la  baie  de  Baffin 
et  l'Atlantique;  au  sud,  par  '  détroit  de  Magellan;  à 
l'ouest  par  l'Océan  Pacifique.  Sa  plus  grande  longueur  est 
d'environ  3,200  lieues,  et  sa  plus  grande  largeur  de  1,300  ; 
sa  superficie  embrasse  à  peu  près  les  trois  dixièmes  des 
terres  connues  (a), 

2.  Il  paraît  certain  quo  dès  le  6me  siècle  de  notre  ère,  l'Améri- 
que était  connue  des  Chinois  sous  le  nom  de  Fou-Sang.  Quatre 
siècles,  plus  tard,  les  Scandinavea,  en  errant  sur  les  mers  d'Islande, 
touchèrent  pour  la  première  fois  au  Oro'ènland  (ou  terre  verte).  Des 
Islandais,  portant  au  sud-ouest  du  Groenland  leurs  courses  aventu- 
reuses, découvrirent  des  terres  nouvelles,  auxquelles  ils  donnèrent  les 
noms  de  Helluland,  do  Markland,  de  Vinland,  c-à-d.  terre  de  pierre, 
terre  à  bois,  terre  à  vin,  et  qui  sont  très-probablement  Terreneuve.  la 
Nouvelle-Ecosse  et  le  Massachussets  ou  le  Rhode  Island.  Des  colons 
vinrent  s'établir  dans  le  Vinland  ;  mais  ils  périrent  par  suite  des 
divisions  intestines,  ou  des  guerres  avec  les  Skrelings  ou  aborigènes. 

Dès  l'an  982  de  l'ère  chrétienne,  quelques  Norvégiens,  natifs 
d'Islande  (t),  allèrent  se  tixer  dans  la  partie  Orientale  du  Groenland, 
appelée  le  Vieux- Groenland,  pour  la  distinguer  de  la  partie  occiden- 
tale, établie  plus  tard  par  les  Danois,  et  nommée  le  Ifouveau  Gro- 
enland. Mais,  dans  le  quatorzième  siècle,  les  hostilités  des  Skrelings, 
l'augmentai  ion  des  glacc-s  et  les  ravages  de  la  mort  noire  6rent 
interrompre  toute  communication  entre  eux  et  leur  patrie  :  ce  ne 
fut  que  cinq  siècles  après,  eu  1831,  qu'une  expédition,  partie  de 
Copeuhague,  et  traversant  le  Groenland  de  l'ouest  à  l'est,  pénétra 
jusqu'au  lieu  de  l'ancienne  colonie.  L'expédition  y  trouva  les  descen- 
dants des  premiers  colons  ;  leur  religion  était  le  christianisme  que 
leurs  ancêtres  y  avaient  porté  avec  eux  ;  leurjangue  était  celle  des 
Norvégiens  du  10e.  siècle.       *»lil   X^J/-^  W'^'^'^^t 

Malgré  les  découvertes  des  peuples  scanainaves,  on  peut  dire 
que  l'existence  du  Nouveau-Monde  était  inconnue  aux  habitants  de 

(«)  En  supposant  à  l'Araériquo  une  part  dans  la  population  du  globe 
proportionnée  à  son  étendue,  elle  aurait  400  millions  d'habitants. 

{b).  Cette  île,  inconnue  aux  anciens,  fut  découverte  par  des  Norvégiens 
en  861. 


AMteiqux. 


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I  :  'U; 


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l'Europe,  lorsque  le  c61ôbro  navigateur  génois,  Christophe  Colomb, 
y  aborda  on  1492.  Ce  ^raud  homme  s'était  convaincu  que,  la  terre 
étant  un  globe,  s'il  dirigoait  sa  route  constararaent  vers  l'ouest,  on 
partant  do  l'Europe,  il  doviiit  ou  ronc  )ntrer  de  nouvelles  terres.qu'il 
îir signait  d  avanciï  sous  le  nom  A' [ndes-Occi'kntiUes^  ou  arriver  uux 
côtes  orientales  de  l'Asie,  comprises  alors  sous  le  non:  assez  vnguo 
yVliidei<'Orientaleti.  Colomb  proposa  successivement  son  projet  .-mx 
Génois,  ses  concitoyens,  i\  Ilenri  VII,  roi  d'Angleterre,  à  Jean  il, 
roi  de  Portugal,  à  Ferdinand  II,  roi  d'Esj.aguo  et  d'Aragon  ;  mais 
awcunc  de  ces  ])ui3sance3  ne  voulut  hii  accorder  les  secours  néces- 
saires pour  faire  le  voyage.  Il  allait  donc  y  renoncer,  lorsque  la 
reine  Isabelle,  épouse  de  Ferdinand  II,  lui  i)rocura  trois  raécliants 
vaisseaux  et  une  partie  de  l'argent  qu'il  demandait.  11  s'embarqua 
au  port  de  Palos  en  Andalousie,  le  3  aoAt  1492,avecle3  titres  d'rt//u- 
ral  et  de  vice-roi  de  tous  les  pays  qu'il  pourrait  découvrir.  Ai)rè8 
deux  mois  do  navigation,  son  équipage  se  mutina,  et  résolut  de  le 
précipiter  dans  la  mer,  à  moins  qu'il  ne  consentit  à  revenir  sur  ses 
pas.  Colomb  leur  promit  d'abandonner  son  entrepris^  si  dans  trois 
jours  ils  n'apercevaient  point  de  terre.  Heureusement,  la  même  nuit 
ils  arrivèrent  devant  l'île  S  in-Salvador,  ou  Saint-Sauveur,  ainsi 
nommée  par  Colomb,  parcequo  cette  découverte  lui  avait  sauvé  la 
vie.  Quelques  jours  plus  tard,  ils  virent  les  îles  de  Cuba  et  d'Haïti, 
ou  Saint-Domingue  ;  ensuite  Colomb  si;  hâta  do  retourner  à  la  cour 
d'Espagne  et  de  rendre  compte  de  ses  succès.  Il  fit  trois  autres 
voyages,  dans  lesquels  il  découvrit  beaucoup  d'autres  îles,  et  enfin 
une  partie  du  continent,  qu'il  appela-  Terre-Ferme,  maintenaut  la 
Colombie.  ^ 

Ce  fut  néanmoins  un  marchand  de  Florence,  nommé  Américo 
Vespucci,  qui  cul  l'honneur  de  donner  son  nom  au  Nouveau-Monde, 
l'ayant  visité  plusieurs  années  après  que  le  navigateur  gjnois  l'eut 
déijouvert,  et  en  ayant  public  les  premières  cartes  géograjjhiques.  (a) 

3  On  ne  sait  pas  en  quel  temps  l'Amérique  fut  d'abord  peuplée. 
Il  parait|jpy:4ttin|n%Jiatf  premiers  habitants  vinrent  du  nord-est  de 
l'AsiéTije  détroit  ae  Behring,  qui  gèle  chaque  hiver,  la  chaîne  dea 
îles  Aléoutiennes,  qui  forment  entre  les  deux  mondes  un  pont  presque 
continu,  ont  dû  rournir  la  première  route  aux  émigrations  de  l'aa- 
eien  continent  vers  le  nouveau.  C'est  ce  que  prouve  la  tradition  à 
peu  près  commune  des  peuples  du  Nouveau-Monde.  Les  études 
ethnographiques  apportent  le  mémo  témoignage.  En  effet,  les 
tiibus  américaines  présentent  dans  leur  aspect  physique,  dans 
leurs  connaissances,  leurs  mœurs  et  leurs  usages,  des  similitudea 
frappantes  avec  les  Mongols  ou  Tartares  d'Asie,  {b)  ,  -K^vW^" 

(cr)  Américo  Vespucci  fit  partie  du  premier  voyage  do  Colomb  en  Amé- 
rique. (il'j2)  Cin(i  iins  plus  t.ird,  en  14'.)7,  il  reçut  du  roi  d'Espaguo  la 
mission  de  poursuivie  les  décinivcrlea  du  Nouveau-Monde.  Lo  navig.iteur 
florentin  eut  la  gloire  do  connaître  et  d'explorer,  une  année  avant  Colomb, 
le  contuient  américain. 

(i)  "  Il  ost  constant  quo  toutes  les  nations  américaines,  à  l'exception  doa 
Esquimaux  .so  ie«.-emblent  parla  conformité  du  crâno.  par  la  couleur  de 
la  peau,  par  l'extrémo  rareté  de  la  barbe,  et  par  des  ohoveux  rares,  forts 


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U^^'^^J^  AMÉRTQTTE. 


iomb, 
terre 
at,  en 
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ir  aux 
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ncces- 
jqiie  la 
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t);vrqua 

it  de  le 
sur  ses 
lis  trois 
Qe  nuit 
r,  ainsi 
lauvc  la 
d'Haïti, 

la  cour 

3  autres 

et  enfin 

naut la 

Américo 
-Monde, 
ois  l'eut 
ues.  («) 
euplce. 
d-est  de 
aine  des 
presque 
do  l'att- 
dition  à 
études 
pot,    les 
lie,  dans 
ilitudes 

I  en  Araé- 

Ipagtio  la 

ivig'itonr 

Colomb, 

[ption  dOT 
)ulour  de 
ires,  forts 


4.  L'Am<5rîquc  s'étend  prcaquo  d'un  pôle  à  Vautre  :  elle 
doit  dono  offrir  une  varit^t(^  infinie  d'nspcots,  do  climats  et 
de  productions.  Au  nord,  on  voit  un  ocdan  toujours  couvert 
déglaces,  deux  baies  immenses,  et  plusieurs  lacs  qui  mdri* 
tcraicnt  le  nom  de  mers  ;  à  Touest  est  une  chaîne  do  mon- 
tajrnes  qui  traversent  le  continent  depuis  la  Tcrio  de  F( u 
jusque  sous  le  cercle  polaire  arctique  ;  au  milieu,  cstristhmo 
(le  Panama,  qui  joint  l'Anidrique  Srpfr?}!7ionn(p  h  l'Ann^vi- 
que  Mcr'ullonole  ;  près  do  cet  istlini'i  est  rarchipcl  des 
Antilles  compos<^  d'une  multitude  d"iles  très-importantes 
.par  leur  commerce  avec  toutes  les  nations  civilisées  ;  au  sud 
T?e  présentent  des  montap;nes  d'une  hauteur  étonnante,  une 
longue  suite  de  volcans  toujours  en  activité,  des  contrées 
toujours  inondées  do  pluies  ou  brûlées  par  les  ardeurs  d'un 
soleil  vertical,  riches  d'ailleurs  en  métaux,  en  pierres  pré- 
cieuses, ot  en  productions  végétales  de  toutes  les  espèces. 

Quatre  fleuves  superbes, sortis  delà  même  région, arrosent 
a  grande  péninsule  du  nord,  en  coulant  vers  les  quatre 
points  cardinaux  ;  trois  autres,  dont  l'un  est  le  plus  grand 
de  la  terre,  situé  dans  la  péninsule  du  sud,  portent  leurs 
eaux  vers  l'Océan  Atlantique. 

On  trouve  en  Amérique  la  plupart  des  productions  de 
l'Ancien-Monde,  et  de  plus  un  grand  nombre  de  plantes, 
de  quadrupèdes,  d'oiseaux  et  de  reptiles  indigènes  ;  des 
mines  (3'or  et  d'argent  inépuisables  ;  le  mercure,  le  cuivre, 
le  plomb,  le  fer,  le  charbon,  le  sel-gemme,  les  pierres  pré- 
cieuses, le  marbre,et  beaucoup  d'autres  ubstancesminérales 
:   et  médicinales  t-P  U^^"-^  y«^' ''^*l(i^  </, V 

/^Jl^^^  richesses  inôtalliques  et  minérales  de  l'Amérique  sont  sans 
rifles.  Les  pays  actuellement  réputés  les  plus  riches  sont  les 
suivants  :  En  diamants,  le  Brésil  ;  en  d'autres  pierres  précieuses,  le 
Brésil,  la  Colombie,  le  Chili,  le  Pérou,  la  Bolivie,  les  États-Unis, 
l'Amérique  Centrale  ;  en  or,  les  États-Unis  et  la  Colombie  anglaise  ; 
en  argent,  le  Mexique,  le  Pérou,  le  Chili,  les  États-Unis,   l'Amérique 

I^Jfiissea.  La  race  américaine  a  donc  des  rnpports  très-sensibles  avec  la 

\  race  mongole,  qui  occupo  lo  plateau  ccntr  < l  do  l'Asie 

"  A  l'égard  de  la  souche  do  la  civilisation,  M.  do  Hiimboldt  a  démontré 
plus  complètement  et  plus  solidement  que  personne  avant  lui,  quo  l'Amé- 
rique a  reçu  do  l'Asie,  du  moins  en  tiès-grando  partie,  sa  civilisation,  ses 
lois,  ses  croyances  religiousos,  ses  arts  d  ses  notions  astronomiques. 

"  Les  institutions  monastiques  dos  Américains,  lo  choix  des  symboles 

religieux,  les  trnditîons  relatives  h  ia  cosmogonie  ou  à  l'origine  du  monde, 

jles  figures  qui  dans  lo  ciilendricr  mexicain  marquaient  les  divisions  de 

[l'année,  tout  nous  rnppello  l'Asie  et  spécialement  le  Thibet — "—Malte- 

"?ruM,  Annales  des  Voyages. 


AMiRIQUl. 


%i  * 


Centrale  ;  enétainei  en  mereure,  le  Pérou,  le  Mexique,  en  p^emli, 
les  Ktats-Uuia,  lo  Mexique;  en/tr.  les  KtatsUniH,  le  Mexique,  le 
Brésil,  le  Canada,  la  Colombie,  lAméiique  Centrale,  etc. 

Au  commencement  du  l9o  sii^cle,  l'Amérique  fournlflsalt  chaque 
année  58,000  marcs  d  or  et  3,250,000  marcs  d'argent  (le  marc  vaui 
8  onces)  Kn  1839,  on  n'estimait  plus  ce  produitqu'à  34,000  marcs 
d'or,  et  i\  830,000  marcs  d  argent.  Les  colonies  esiiagnoles  et  portu- 
gaisos  (d'Amériquei.eu  311  années  ont  fourni  3,625,000  marcs  d'or 
et  612,700,000  marcs  d'argent:  ce  dernier  chiffre  équivaut  à  une 
spUîre  d  argent  do  85  pieds  de  diamètre!  Depuis  1848,1a  Californie 
donne  chaque  année  une  quantité  considérable  d'or. 

La.  production  annuelle  de  l'argent,  en  Amérique,  s'élÔYcrait  à 
42,000,000  piastres. 

5.  Population. — La  population  totale  de  l*Ani<$r{qii« 
et  des  îles  qui  en  dépendent  peut  être  estimée  à  105  uiiilious  j 
dont  75  millions  do  blancs,  6  millions  d'indiens,  9  millions 
de  nègres  et  15  millions  de  races  mixtes.  Il  y  a  environ 
55  millions  de  catholiques,  47  millions  de  protestants,  et  à 
peu  près  3  millions  de  fétichistes,  juifs  et  autna. 

•.  Races  amérioainks. — Les   peuplej  indigènes  de  l'Amérique 
appartiennent  au  type  jaune.     Ils  peuvent  se   partager  en   Bept 
groupes  principaux  : 

I.  Les  Esquimanx,  les  TcLouktchia,  IcsGoloutchs,  les  Alécutes, 
etc  ,  qui  habitent  les  parties  septentrionales  de  l'Amérique  Ils 
ressemblent  beaucoup  aux  Samoyèdes,  aux  Yakoutes  et  aux  Kant- 
cbadales  de  la  Sibérie. 

II.  Les  peaux-rouges,  seuls  indiens  dont  la  peau  soît  rougo  ou 
plus  exactement  cuivrée,  autrefois  répandus  dans  la  plus  grande 
partie  doi  Amérique  du  Nord,  maintenant  resserrés  de  toutes  parts 
par  linvusion  des  races  européennes,  et  destinés  à  's'éteindre.  Les 
principales  subdivisions  de  ce  groupe  sont:  lo.  Les  Ir^uoisot  les 
Hurdus.  débris  de  deux  nutiond  autrefois  célèbres.  IlsliUbitent  la 
province  de  Québec,  à  1  exception  d  une  fraetion  iroquoise  qu'où 
trouve  dans  1  État  de  New-York.  2o.  Les  Algonquins,  les  Monta- 
gnais,  les  Micmacs,  les  Abénaquis,  etc.,  dans  la  Puissance  du  Ca- 
nada Voir  Nos.  49  et  Cl).  3o.  Les  Chippeways  ou  Ojibbeways 
((lhip])aonais),  les  Assiniboincs,  les  M.iudanes,  les  Dacot.is  ou 
Sioux,  les  Pieds  Noirs,  les  Tôles  Plates,  les  Pends-d'Oreilles,  les 
Nez-Percés,  etc.,  dans  le  N.-O.  des  Etats-Unis,  entre  les  grands  lact^ 
e-t  le  haut  Mississippi  et  le  Pacifique;  les  (jhérokis,  les  Creek3((Jri.S| 
les  Choctas,  dans  le  territoire  Indien  ;  les  Kioways  et  les  Coman- 
ches  dans  le  Texas. 

III.  Les  Californiens  (Californie  et  Orégon)  peuples  presque  noirs, 


lOi 

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AMtElQUË   BEPTKNTKIONALE. 


l  chaque 
»arc  vaui 
lOO  marcs 
et  portu- 
aarca  d'or 
aut  à  une 
(Californie 

lôTcralt  à 


luiliious  ; 
)  millions 
a  environ 
tants,  et  à 

rAmérlqu» 
er  en  eepi 


9  A16cuteB, 
aérique  Us 
L  aux  Kant- 


oit  rouge  ou 
,  plus  grande 
3  toutes  paris 
[oindre.     I^es 
[v^uûisotleB 
Islitibitcnt  la 
•oquoise  qu'on 
ns,  lea  Montft- 
issance  du  Ca- 
)u  Ojibbeways 
3    Dacot.18  ovi 
j-d" Oreilles,  les 
les  grands  lact? 
;sCreek9(0ri8) 
et  les  Ooman- 


qul  semblent  proTenh  da  mélange  de  tribus  mongolee  l't  de  nègres 
océaniens. 

IV.  Los  Mexicains,  de  cotilenr  jaune  olivâtre,  remarquables  par 
la  Dation  des  Aztèques,  les  anciens  maître.^  du  Mexique,  aujourdhui 
chrétiens  et  j\  demi-civilisés.  Les  autres  tribus  sont  lea  Apaches, 
féroces  et  pillards,  les  Pinias,  les  Yaqui?,  les  Moquis,  les  doras,  ks 
Tarascas,  etc. 

V.  Les  Ando' Péruviens,  q»ii  habitent  les  jmrties  occidentales  de 
jrAmérique  du  Kud,  et  comprennent  :  lea  Ineas  ou  Quichuas,  lea 
[Aymaras,  les  Aucaa  ou  Araucanos,  etc. 

VI.  Les  Bréailio  Ouarunieni*,  qui  peuplent  tout  le  triangle  coni- 
ipiis  entre  le  lac  Aiaracaibo,  l'embouchure  de  la  Plata,  el  le  Cap 
léaint-Roque.  Ils  se  divisent  en  trois  grandes  fractions  :  les  Gua- 
Iranis,  les  Botocoudos,  lea  Caraïbes. 

VU.   Le  rameau  Pampéen.     11  habite  les  pliiuea  ou  pampas   qui 

rétendent  au  pied  des  terrasses  oi ientalos  des  Andes,  et  dans  Us 

[parties  orientales  de  la  Bolivie,  de  la  République  Argentine,  de  la 

K*atagonie.  Les  principales  tribus  sont  :  les  Patagons,    les  Puelches, 

les  Abipones,  les  Topas. 

7     Races  étrangères .-—"hei  nations  étrangères  au  continent,   les 
)lu8  nombreuses  sont  :  les  Anglais,  les   Espagnols,   les  Africains 
RNègres  importés  d'Afrique),  les  Portugais,  les  Irlandais, les  Écossais, 
fes  Allemands  et  les  Français  ;  viennent  ensuite  les  Belges,  les  Hul- 
mdais,  Danois,    les  Suédois. 

Les  Anglais  d(  minent  dans  l'Amérique  du  Nord;  les  Espagnols 
)i  les  Portugais  dans  l'Amérique  du  Sud. 

8.   Races  métisses. — Le  mélange  des  races    européennes  et  des 
ifricains  avec  les  Indiens  ont   produit    des  sous-races,  ou   races 
métisses  variées. 

Les  métis  issus  des  Espagnols  et  des  portugais  portent  les  noms 
ile  Mestizos,  de  Cholostt  de  Mamelukos.  Les  mulâtres  sont  nés  de 
parents  dont  1  un  est  blanc,  et  l'autre  nègre.  Les  métis  issus  des 
«^ègres  et  des  Indiens  portent  les  noms  de  Zambas,  Lovos,  Aii- 
bocos,  etc.         L^ 

'    AMÉRIQUE  SEPTENTRIONALE. 


9.  L'Amérique  septentrionale  est  bornée  au  nord  par  la 
ler  Glaciale  ;    à  l'est,  par   la   baie  de  Bafl&n  et  l'océan 
lAtlantique  ;  au  sud,  par  l'isthme   de   Panama;  à   l'ouest, 
)ar  l'oséan  Pacifique. 

Sa  plus  grande  longueur  est  de  3,000  milles  et  sa  super- 
Scie  est  de  900,000  carrés. 


.■  >*jai.--*'--.>   -.--ï.-^.' 


\'U  ' 


AMiRIQUB   SBPTENTEIONALl. 

10.  Baies  et  golfes  :  Au  nord  et  au  nord-est  lea  p^olfes  du 
Couronnement,  de  Boothia,  de  Welcome  ;  à  l'est,  les  baios  de 
Baffin,  d'Hudson,  James,  de  Mosquito,  Ungava,  le  Golfe 
Saint-Laurent,  la  Baie  des  Chaleurs,  de  Fundy,  de  Dela- 
waro,  de  Chesapeake,  le  golfe  du  Mexique,  la  baie  de  Cam- 
pèchc,  de  Honduras,  de  Guatemala  ;  à  l'ouest,  le  golfe  de 
Tdhuantépec,  de  Californie,  (ou  mer  VermeiHe]^  la  baie 
San  Francisco,  le  golfe  de  Géorgie,  la  baie  de  Bristol. 

11.  Détroits:  Celui  de  Behring,  entre  l'Asie  et  l'Amé- 
rique ;  ceux  de  Banks,  de  Melville,  du  Prince  de  Galles,  de 
Borrow,  de  Lanoasler,  de  Jones,  entre  la  Baie  de  Baffin  et 
l'Océan  Arctique  ;  celui  de  Davis,  entre  la  baie  de  Baffin 
et  l'Atlantique;  les  détroits  do  Cumberland,  de  Frobisher 
de  d'Hudson,  entre  la  même  baie  et  celle  d'Hudson  ;  le 
détroit  de  Belle-Ile,  entre  la  côte  du  Labrador  et  l'île  do 
Terre-Neuve;  le  nouveau  canal  de  Bahama,  entre  les  îles  et 
les  bancs  de   sable  de  ce  nom  et  la  côte  orientale  de  la  Flo- 

^de,  etc.  -.,  *  ^^ 

*  lies  et  presqu'îles  :  Nous  donnerons  au  No.  156  et  suivants  la 
description  des  principales  lies.  Il  y  n  plusieurs  grandes  presqu'îles  : 
ce  sont  la  péninsule  de  Melville,  le  Labrador,  la  Nouvelle-Ecosse, 
la  Floride,  le  Yucatau,  la  Californie,  péninsule  d'Alaska,  etc.  (a) 

^rl2.  Les  principales  montagnes  de  l'Amérique  septen- 
^  trionale  appartiennent  à  deux  grandes  chaînes  :  lo.  celle  de 
l'ouest;  ou  Mlssouri-.)frxicabie,  qui  est  la  continuation  des 
Andes,  et  dont  le  prolongement  vers  le  nord  forme  les  Mon- 
tagnes Rocheuses  {llocky  Mountains)  ;  2o.  celle  de  l'est,  ou 
les  monts  Apalaches  (Altrganys),  qui,  sous  divers  noms, 
s'étendent  depuis  la  Floride  jusqu'au  golfe  Saint-Laurent; 
à  la  première  chaiao  se  rattachent  les  montagnes  de  la  Cali- 
fornie et  celles  dos  Cascades,  situées  le  long  d(i  la  côte  du 
Pacifique;  la  seconde  se  partage  en  plusieurs  groupes  paral- 
lèles, dont  les  plus  remarquables  sont  les  montagnes  Bleues 
et  les  montagnes  Vertes  :  on  pourrait  y  rapporter  les  points 
les  plus  élevés  des  Antilles,  de  Terre-Neuve,  du  Labrador, 
et  les  hauteurs  qui  séparent  le  bwisin  du  Saint-Laurent  de 
celui  de  la  baie  d'Hudson. 

Volcans  :  Ils  sont  en  grand  nombre  ;  les  plus  terribles 
sont  ceux  du  Guatemala,  du   Mexique,  et   le   volcan   de 


Ce 


(a)  Nous  C(>ntinuon8  d'omcttro  lea  cap.<f,  qui  sont  en  nombre  infini,  et 
qu'on  peut  facilement  reconnaîiio  si^r  to'UOH  les  bonnes  cartee. 


AMÉRIQUE  SEPTENTRIONALE. 


^.'7 


es  p^olfes  (îu 
les  baios  de 
^a,  le  Golfe 
y,  de  Dela- 
aie  de  Cam- 
,  le  golfe  de 
lc)y  la  baie 
ristol. 

e  ctrAmé- 
e  Galles,  do 
le  Baffin  et 
e  de  Baffin 
î  Frobisher 
ïudson  ;  le 
et  l'île  do 
re  les  îles  et 
3  do  la  Flo- 

t  suîrants  la 
3  presqu'îles: 
velle-Ecosse, 
a,  etc.  (a) 

|ue  septen- 

lo.  colle  de 

mation  des 

le  les  Mo7i' 

de  Test,  ou 

ivers  noms, 

t-Laurent; 

de  la  Cali- 

la  côte  du 

apes  paral- 

los  Bleues 

les  points 

Labrador, 

auront  do 

I  terribles 
volcan  de 

ire  infini,  et 


îaint- Vincent  dans  les  Antilles.     Leurs  éruptionss  sont  sou- 
rent  accompagnées  de  tremblements  de  terre. 

Le  terriloîro  dWlaskaon  renfei'mo  [tlusîours  :1e  moiit  Fairweathcr, 
le  raoQt  Siiiîit-Élio,  les  deux  volcans  de  l;i  pônirisiile  d'Alaska,  ceux 
des  îlc3  Alôoutiennea,  etc.  L'Eak,  dans  l'ile  do  Jea>i  Mayen  est  la 
montagne  igiûvomo  connue  ia  plus  rapprochée  du  pôle  boréal.  Le 
mont  Saiul-Élie  est  la  plus  haute  élévation  de  cette  moitié  du  con- 
tinent (13,000  pieds) 

A  l'est  des  Montagnes  Rocheu3''3  et,  au  sud  de  la  rivière  Platte, 
'  affluent  du  Missouri,  est  u»  désert  d'environ  18,000  lieuos  carrées. 
-  On  y  trouve  beaucoup  de  sel,  surtout  dans  la  vallée  do  la  rivière 
Canadienne  qui  so  jette  dans  l'Arkansas,  A  l'ouest  de  la  môme 
chaîne,  un  désert  semblable  s'étend  jusque  vers  le  golfe  de  Cali- 
fornie. 

La  vaste  région  située  entre  les  montagnes  Rocheuses  et  la  b. lie 
d'Hudsou,  est  occupée  en  bonne  partie  par  des  savanes  ou  prairies 
entrecoupées  do  rivières  et  de  lacs  quelquefois  salés.  Le  boit»  y 
est  rare. 

Li'3  savanes  sont  aussi  très-fréquentes  partout  entre  les  Monta- 
^gnes  Rocheuses  eUes  AUéganys  (a). 

•  TI3.  LrtC^V*Ûeux  du    Grand-OurSi  des  Esclaves,  et  d'A-" 
tbabaska,  qui   se   ddchargent  dans  )i  mer  Glaciale  par  le 

„  fleuve  MoKenzie  ;  b  Grand  et  le  Petit  Winnipcir,  les  lacs 
,  Abitibi.  Mistassini,  qui  communiquent  avec  ja  Baie  d'Hud- 
son;  le.s  lacs  Supérieur,  .dichigan,  Huron,  Eric  et  Ontario, 
dont  les  e:iux  sont  portées  dans  l'Atlantique  par  le  fleuve 
Saint- Laurent  ;  les  lies  Saint-Jean  et  Cliamplain,  qui  so 
déchargent  dans  le  Saint -Laurent,  le  premier  par  la  rivière 
Saguenay,  I3  second  par  la  rivière  Richelieu  ;   le  Grand-Lac- 

^«,^alé  (Great  SaU  Lake),  dans  le  territoire  de  l'Utah  ;  le  lac 
'Nicaragua  qui  se  décharge  dans  la  mer  dos  Antilles,  etc. 

Le  lac  Supérieur  est  le  plus  grand  amas  d'eau  douce,  qu'il  y  ait 
sur  la  surface  du  globe  ;  il  a  80  à  150  brasses  de  profondeur,  et  plus 
de  500  lieues  de  circuit  (V^oy.  No.  53).  \;,  .  \  ',  -n^u-.^ 

14,  Fleuves  :     Le  McKenzie,  qui  a  ses  sources  dans  les 

ontagnes  Rocheuses,  traverse  le  lac  des  Esclaves,  et  se 

jette  dans  Tocéan   Arcti(iue;  le  Saint-Laurent,  qui  sort 

du  lac  Ontario,  grossi  des  eaux  de  tous  les  grands   lacs  de 

cette  partie  du  continent,  arrose  ensuite  toute  la  province  de 

(«)  L'espaou  iminonse  comprib  entre  lo  golfo  du  Mexique,  la  mer  Ql:i- 
^Hftle  ot  los  doux  syi-tôines  do  m ontasno.s  dont  on  viout  do  parler,  tonne 

plus  vaste  plaino  du  glol)o,  peu  inférieuro  en  (îtonduo  à  rEuropocniiôre, 
,  telloiuenl  rorapUo  de  lacs  et  do  cours  d'eau  navigables,  que  dana  la 
eaifion  do  l'ét6  on  lo  pourrait  parcourir,  san.s  presque  mettre  pied  à  terre, 
d'u(ie  extréuiité  à  l'autre. 


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8 


AMÉRIQUE  SEPTENTRIONALE. 


Québec,  reçoit  dans  Bon  cours  rOutaouais,  le  Saint-Maurice, 
le  Saguenay,  et  plusieurs  autres  rivières  très-considérables, 
et  SG  jette  dans  le  golfe  dont  il  porte  le  nom  par  une  embou- 
chure large  de  30  lieues;  le  Mississippi,  qui  a  ses  sources 
près  du  lac  Supérieur,  traverse  les  États-Unis  en  faisant 
mille  détours,  reçoit  une  foule  de  tributaires,  dont  les  plus 
remarquables  sont  le  Missouri,  l'Illinois,  l'Obîo,  l'Arkansas 
ot  la  rivière  Rouge,  et  se  jette  par  plusieurs  bouches  dans 
le  golfe  du  Mexique  ;  le  Columbia,  qui  descend  des  mon- 
tagnes Rocheuses  vers  l'océan  Pacifique;  le  Rio  Bravo  del 
Norte  et  le  Colorado,  qui  coulent  l'un  vers  le  golfe  du 
Mexique,  l'autre  vers  celui  de  Californie  ;  les  Amazones  et 
la  Plata  qui  se  jettent  dans  l'océan  Atlantique,  etc. 

Le  cours  de  la  rivière  McKi  nzie  ressemble  à  celiii  des  fl'^uves  de 
l'Asie  seplentriouale  ;  vaste,  profonde,  mais  obstruée  par  leg  glaces 
pendant  les  trois  quarts  de  Tannée,  elle  arrose  de  froides  régions,  où 
vivent  Tours  blanc,  le  renne  (a),  le  bœuf  musqué,  le  caribou,  le  re- 
nard, ic  lièvre,  et  beaucoup  d'autres  animaux  à  fourrure;  vers  &on 
embouchure  s'attroupent  les  loiipg-iuarins,  les  marsouins  et  les  ba- 
leines. Sea  bords  sont  fréquentés  par  les  canards,  les  oies,  les  cy- 
gnes, les  outardes  et  les  autres  grands  oiseaux  de  passage.  Sa  lar- 
geur depuis  le  lac  des  esclaves  jusqu'à  l'océan  est  de  2  à  4  milles. 

La  source  du  f^aint-l  aurei.t  doit  être  placte  au  delà  du  lac  Supé- 
rieur, i\  40  lieues  de  celles  du  Mississippi,  et  à  environ  740  lieues  de 
l'entrée  du  golfe.  Un-'  seule  chute,  celle  de  Niagara,  justement 
célèlre  comme  une  des  plus  étonnart-s  merveilles  de  la  natuue, 
interrompt  totalement  la  navigation  de  ce  grand  fleuve,  que  des 
bâtiments  de  2.000  tonneaux  parcourent  jusqu'à  Montréal,  tandis 
que  les  plus  énormes  vaisseaux  de  guerre  peuvent  voguer  en  sûreté 
depuis  Toci  an  jusqu'à  Québec,  et  sur  presque  toute  Tétendue  de  ces 
grands  lacs  qui  forment  ce  qu'où  appelle  quelquefois  la  mer  du 
Canada.  La  largeur  du  fleuve  à  Montréal  est  de  2  milles  ;  à  Québec, 
vis-à-vis  la  citadelle,  de  520  toises  seulement  (6)  ;  entre  ces  deux 
villes,  de  1  mille  et  demi  à  3  milles  (fi)  ;  au-dessous  de  Québec 

(o)  Ondirnit  mieux  le  caribou,  dont  il  y  a  deux  variétés. 
(6)  Au  pointdela  ba^se  raaréo  'les  nouvelle.^  et  [»iciiu's  lunes;  profon- 
deur aloi»w»60  à  K^6  pieds  ;  vitesse  alors  du  montant,  H  milles  par  heur 
dii  baissant,  4  milles. 

On  a  calculé  que  la  niasse  d'eau  qui  8e  précipite  en  une  seconde  da 
temps  parla  chuio  do  Ningar<a  était  de  701,250  tonnes,  et  que  la  force 
mécanique  du  tieuvo  y  serait  égale  à  celle  de  4  millions  et  demi  de 
chevaux •  •  •  %    «       • 

(c)  Quel  est  le  Canadien  qui  n'aimerait  pas  sa  patrie  après  ravoir  oon- 
emplée  pondant  quelques  heures  du  bord  d'une  do  nos  barques  à  vapou 


tem 


«pour 
sur  iaVoutc  dTQuébco  à  Montréal  ?    Qu cj J'Pef  tj\(']o^ench Jmt^cun^ /ÎRf,!® 

Poil 

hei 

pei 

do 
Sagucmy. 


aint-Maurice, 
considérables, 
•  une  embou- 
a  ses  sources 
s  en  faisant 
(^ont  les  plus 
S  l'Arkansas 
'oiiches  dans 
[id  des  mon- 
io  Bravo  del 
le  golfe  du 
amazones  et 
etc. 

îes  fleuves  de 
>ar  les  glaces 
îs  régions,  où 
aribou,  le  re- 
re  ;  vers  ton 
is  et  les  ba- 

oies,  les  cy- 
'ge.     Sa  lar- 
^  4  milles. 
^u  Jac  Supc- 
40  lieues  de 
a,  justement 
>  Ja  natun?, 
^ve,  que  des 
tréal,  tandis 
îren  sûreté 
"due  de  ces 

ia  mer  du 
î  à  Québec, 

ces   deux 
le  Québec 


AMÉRIQUE   SEPTENTRIONALE. 


d 


voir  oon- 

■  à  vapeur 
ur  I  que  de 
>  paisibles, 
î  que  l'œil 
|)Ius  varié, 
B  jusqu'au 


jusqu'au  Saguenay,  de  8  railleg  et  demi  i\  15  milles;  il  s'élargit 
ensuite  graduellement  jusqu'il  son  embouchure  ;  à  la  pointe  occi- 
dentale de  l'Ile  d'Anticosti,  on  compte  70  milles  d'un  rivage  à 
l'autre.  Le  Saint- Laureiil  couvre  une  superficie  de  189,000  lieues 
CHirées.  La  marée  se  fait  sentir  depuis  le  golfe  jusqu'à  30  lieues 
les  nouvelles  et  dans  le >  pleines  lunes.  Depuis  la  fin  de  décembre 
jusqu'en  avril,  le  fleuve  couvre  une  partie  de  son  cours  de  glaces 
assez  profondes  pour  porter  les  voitures  les  plus  pes mtes.  Il  en  est 
do  même  de  ses  tributaires. 

Les  eaux  du  Saint-Laurent,  sont  limpides,  agréables  i\  boire, 
salubres  dans  toutes  les  saisons  :  elles  sont  jieuplées  d'une  grande 
abondance  de  poissons  excellents,  saumons,  étnrgeons,  poissons 
blancs,  brochets,  dorés,  perches,  achigans,  barres,  carpes,  truites, 
maskinongés,  aloses,  anguilles,  petites  morues,  éperlans,  etc.  [a) 
Vers  le  golfe,  on  trouve  la  grande  morue,  le  hareng,  le  maquereau, 
lo  marsouin,  leloup-msirin,  le  homard,  les  huitres,  etc. 

La  pêche  i\  l'anguille,  qui  se  fait  en  automne,  est  abondante.  On 
en  prend  aussi  beaucoup  dans  les  rivières  tributaires,  h  une  époque 
moins  avancée  de  16  jours  que  dans  le  fleuve.  Les  plus  gros  ctur- 
geons  pèsent  100  à  150  livres.  L'embouchure  du  Saint-Maurice  est 
fréquentée  en  hiver  par  la  petite  morue  qu'on  pêcho  à  la  seine  en 
très-grande  quantité.  Le  poisson  blanc  de  la  meilleure  espèce 
fourmille  dans  les  grands  lacs ,  il  y  pèse  ordinairement  4  à  8  livres, 
quelquefois  jusqu'i\  22  livres 

Le  Mississippi  propremi^nt  dit  [Mecha  sipi,  grande-rivière),  naît  à 
2,440  railles  du  golfe  où  il  se  jette  ;  mais  si  l'on  transporte  ce  nom 
au  Missouri,  qui  le  surpasse  de  beaucoup  en  grandeur,  son  cours 
entier  sera  de  4,490  milles.  Le  courant  du  .Mississippi  est  de  3J  milles 
par  heure,  et  celui  du  Missouri  de  4^  milles.  Ce  grand  fleuve  (Mis- 
sissippi-Missouri) est  d'une  navigation  toujours  diflBcile  et  souvent 
dangereuse,  tant  à  cause  de  la  rapidité  des  courants  que  des  bancs 
de  terre  qui  s'y  accumulent  par  les  inondations,  des  arbres  cachés 
sous  la  surface  de  l'eau  {snags),  des  amas  de  bois  flottants,  etc.  Tous 
les  tributaires  du  Missouri  se  bouchent  par  le  sable  lors  de  la  crue 
périodique  de  juillet,  et  ne  s'ouvrent  qu'au  printemps  suivant.  Le 
Missouri,  depuis  août  jusqu'en  février,  n'offre  aux  bateaux  qu'une 
profondeur  de  2  pieds  à  2J.  Ln  largeur  moyenae  du  Mississippi 
après  sa  jonction  avec  l'Ohio  est  de  770  toises  à  1,230  ;  il  coule  au 
milieu  d'immenses  savanes  et  de  riches  vallées  jusqu'il  20  lieues  du 
golfe  mexicain,  pendant  lesquelles  il  traverse  des  marécages  stériles  ; 
ses  bords  s'enfoncent  souvent,  n'étant  que  de  faibles  digues  hautes 
de  5  à  6  pieds,  et  formées  par  ses  propres  alluvions.  Le  passage 
sur  le  Missouri  est  fermé  pendant  quelque  temps  en  hiver  par  les 
glaces,  (b) 

(a)  C'est  vers  la  Grosse-Ile  et  loCap-Tourmento  que  l'eau  commence  à 
devenir  saumâtre. 

(b)  fias.'^in  do  ce  douhlo  fleuve  1,3CO,000  milles  carrés.  Des  bateaux  à 
vapeur  remontent  lo  Missouri  jusqu'aux  Grfindfs- Chutes-  distance  do 
2,6/5  unlles  au-delà  do  sa  jonction  avec  lo  Mississippi.  Co  dernier  est 
navigable  Jusqu'aux  Ohutei  de   Saint-Antotne  (Etat  de  Minnesota.) 


10 


ABfÉRIQUfi  SlPTENTRIONÀLl. 


4  *'■ 


En  général,  les  yalléea  du  Mississippi,  du  Missouri  et  de  leurs 
innombrables  affluents,  sont  basses,  souvent  marécageuses,  remplies 
de  moustiques  et  de  serpents»  à  sonnettes. 

Le  fleuve  Columbia  reçoit  les  eaux  de  presque  tout  le  territoire 
d'Orégon  ;  ses  deux  principaux  affluents  sont  les  rivières  Lewis  ou 
ûes  Nez-Fercé,%  Clarkeoudes  Tcies  Plates,  et  Wallamelte  ;' il  est 
navigable,  pour  des  bâtiments  qui  ne  tirent  pas  plus  do  12  pieds, 
jusqu'à  Vancouver.  Plus  haut,  sont  ces  fréquents  et  dangereux 
rapides  auxquels  les  voyageurs  ont  cîonno  le  nom  de  dalles.  Le 
cours  inférieur,  parsemé  d'ilôts  bion  boisés,  traversé  eu  beaucoup 
d'endroits  par  des  bancs  de  s.ible.  bordé  quelquefois  de  colonnes 
basaltiques,  a  une  largeur  de  1  mille  à  3  milles  ,  en  dehors  do  l'em- 
bouchure est  une  barre,  sur  laquelle  il  y  a  de  fréquents  naufrages  ; 
souvent  des  vaisseaux  y  sont  retenus  pendant  5  ou  6  semaines.  Les 
eaux  du  fleuve  sont  douces,  limpileset  nourrissent  une  quantité 
prodigieuse  de  saumons  et  d'éturgeons. 

15.  Climats  et  Productions  :  La  tciupératurc  de  l'Amé- 
riquo  septentrionale  varie,  comme  celle  des  autres  parties  du 
monde,  suivant  la  latitude  des  lieux,  leur  élévation,  leur  po- 
sition par  rapport  à  la  mer,  aux  lacs  et  aux  montagnes, 
Nous  dirons  dans  la  suite  que  l'air  y  est  communément  plus 
froid  qu'en  Europe  sous  les  mêmes  parallèles  {a).  Nos  cli- 
mats sont  encore  caractérisés  par  le  passage  trop  brusque 
d'une  chaleur  extrême  à  un  froid  de  glace,  ce  qui  cause 
beaucoup  de  maladies  violentes  et  quelquefois  mortelles. 

ï.  Au-delà  du   52e.  parallèle  de   latitude  N.,   la  culture 

des  grains  est  à  peu  n;^s^  imp/'aticijd)le  ;  vers  la  baie  d'Hud- 

son,  les  terres  toujours  geléeS^seflrw^SGn^rmême  à  )a  récolte 

des  légumes.  Des  brouillards    presque  continuels  couvent 

sur  le  Labrador,  et  sur  les  côtes  situées  encore  plus  près  du 

pôle  arctique.  Le  territoire  d'Alaska  a  de  belles   forêts  de 

pins,  de  sapins,  de  chênes,  de  bouleaux,d"érables,  de  cèdres, 

etc.  ;  ailleurs  ces  arbres  sont  clair-semés  et  d'une  taille  peu 

<4^^^  élevée.  Les  baies,   telles  que  fraises,  framboises,   mûres 

^^^6^^fs,  bourdaines,  airelles  [atocas]^  etc.,  le  raisin  sauvage, 

'^'*^'*''**leS^ommettes,  les  cerises,  les  glands,  les  noisettes,  etc.,  sont 

les  principaux  fruits  de  toute  cette  division  du  continent  (/>). 

(fl)  Nous  touchons  ici  à  une  loi  clinmtologique  que  l'(»bRcrvation  semble 
Avoir  rendue  certaine.  Ainsi  la  temix^vaturo  des  contrées  asiatiqueâ  est 
beaucoup  moins  élevée  que  celle  do  rEuropepous  les  iiUimes  latitudes  ;  et 
o'e.=t  nn  l'ait  constant  quo  les  côtes  orie>it;ilc?,  tant  de  l'Ancien  Monde  que 
du  Nouveau,  eont  plus  froides,  en  pénéial,  quo  les  côtos  occidentalo?, 

(6)  Les  derniers  reste»  do  la  végétalion  aux  Terres  Arctiques,  comme 
aunorddola  Laponioct  aux  II:iutos-Alyes,  sont  des  saules  rabougris, 
dos  pins,  des  papins,  des  bouleaux,  quol<iuea  ai  bn^a  à  fleura  irôs-grandes 
et  de  courte  durée,  dos  fougères,  des  locuseen,  dos  lichens,  oto. 

Sur  les  montagne?,  les  limites  des  plantes  et  des  neiges  perpétuelles  Ta- 
rient  euivant  leur  distance  do  l'éQuatour. 


/       * 


> 


AHiRIQUl  8EPTENTRI0NAL1. 


li 


Les  quadrupèdes  qu*on  j  voit  sont  Vours  blanc,  le  renne, 
le  bœuf  musqué,  le  caribou,  l'orignal,  le  chevreuil,  le  castor, 
la  loutre,  la  martre,  l'hermine,  l'ours  noir,  l'ours  brmn,  le 
loup-cervier  (lynx),  le  chat-sauvage,  (fovdne)j  le  carcajou, 
le  porc-épic,  le  renard,  le  lièvre  et  les  autres  animaux  à  four- 
rure, etc.  Les  volatiles  sont  surtout  le  cygne,  la  cigogne, 
l'oie,  le  canard,  l'outarde,  la  perdrix,  le  hibou,  l'aigle,  le 
faucon,  le  huard,  le  cormoran  et  une  foule  d'autres  oiseaux 
de  proie.  Les  Ioups-marins,les  marsouins,les  vaches  marines, 
les  chevaux-marins,  les  licornes  de  mer,  les  baleines,  et  les 
autres  grands  poissons  abondent  sur  les  côtes  de  l'océan. 
La  truite,  le  poisson  blanc,  le  doré,  etc.,  habitent  les  lacs  et 
les  rivières. 

Sur  le  lac  du  Grand-Ours,  lat.  65o  N.,  le  capitaine  Franklin,  qui 
y  passa  l'hiver,  en  1825  et  en  1826,  trouva  que  le  plus  grand  froid 
était  de — 52  [Fahrenheit= — 37J  Rcaumur]  La  plus  grande  cha- 
leur observée  était  de  +  74o  Fahrenheit.  La  neige  commençait 
avec  le  mois  d'octobro  et  durait  8  mois.  Le  jour  le  plus  court  fut 
de  2  h.  38  m.  Dès  la  fin  d'août  les  terres  étaient  gelées  à  21  pou- 
ces de  profondeur.  Le  capitaine  Parry  trouva  des  saisons  encore 
plus  constamment  rigoureuses  à  l'île  Winter  (située  au  sud  de  la 
péninsule  de  Mel  ville,  lat  66o  i  N  ),  où  il  hiverna  en  1822,  et  à 
l'île  d'Igloolik,  située  au  nord-est  de  le  môme  péninsule,lat.  69  i  N., 
oîi  il  passa  l'hiver  suivant.  Ces  parages  sont  toujours  encombrés 
de  glaces,  sur  lesquelles  les  Esquimaux  noursuivent  les  nombreux 
habitants  des  mers  s^J^'^^ftM^^'*!^^^       \^ 

II.  A  iManitoba,  versTeaOe.  parallèle,le  blé  parvient  à  sa 
maturité, et  par  conséquent  l'orge,  Tavoine,  lespoia  et  les  au- 
tres légumes  ordinaires  y  peuvent  également  bien  réussir. 
Sur  les  bords  des  lacs  Erié  et  Ontario,  l'on  a  des  pêches, 
(les  coings. des  abricots  et  une  grande  abondance  de  pommes. 
Les  poires  viennent  bien  à  Montréal,  ainsi  que  les  abricots 
et  1?  raisin  muscat  :  on  est  pourtant  obligé  de  cueillir  ce 
dernier  avant  qu'il  soit  bien  mûr. 

Les  plus  grands  froids  à  Qaébec  sont  de — 31  i  Tabrenheits — 2(^ 
Réaumur  (a)  ;  à  Montréal,  de  22  Fahrenheit= — 24  Rcaumur  ;  au 
Détroit,  entre  le  lac  Huron  et  le  lac  Ériô,  de — 0  Fahrenheit— i — 14 
2  -9  Réaumur.  Les  chaleurs  extrêmes  dans  ces  trois  villes  sont 
d'environ  -t-  95  Fahrenheit=ai  +  2S  Réiumur.  Dans  la  provinoe  de 
Québec  l'hiver  commence  vers  la  fin  de  uoTcmbre,  et  le  printemps 
vers  la  fin  d'avril. 


(a)  Sur  le  0«p  DiamMi. 


12 


AMÉRIQUE   SEPTENTRIONALE. 


ï 


U       v' 


li  m 


Le  Canada  possède  de  superbes  forêts  de  pins,  de  sapins, 
de  prucheSj  de  tndlèzes,  do  cèdres,  d'érables,  de  planes^  de 
chênes,  d'ormes,  de  frênes,do  merisiers,  do  noyers,  de  hêtres 
do  cerisiers,  de  tilleuls,  de  peupliers,  de  bouleaux,  etc.  (a) 
— Oiseaux  et  quadrupèdes  des  pays  froids. 

III.  Les  États-Unis  iufeigQefl^»  d'un  côté  le  golfe  du 
Mexique  dans  presque  toute  sa  longueur,  et  de  l'autre  le 
49e  parallèle.  Ils  possèdent  aussi  les  plus  beaux  climats 
tempérés,  toutes  les  céréales,  une  riche  variété  de  fruits,  le 
tabac  dans  sa  perfection,  le  coton,  le  riz,  la  canne  à  sucre, 
etc.  Leurs  forêts,  encore  nombreuses,  7'cnferment  une  grande 
variété  d'arbres  utiles,  surtout  de  chênes,  dont  on  entretient 
de  vastes  plantation-  destinées  aux  usages  de  la  marine.  (6) 
Les  tulipiers  et  les  plantaniers  (y,</«/if5)  des  bords  de  l'Ohio 
mesurent  jusqu'à  40  et  50  pieds  de  tour.  L'acajou  croît  dans 
la  Floride.  Aux  animaux  sauvages  du  Canada,  il  faut  ici 
en  ajouter  plusieurs  des  genres  cerf,  panthère,  sarigue 
(opozsum)^  etc.,  des  animaux  remarquables,  de?  reptiles 
malfaisants,  serpents,  alligators,  caïmans,  etc.  Le  dindon 
sauvage,  aux  brillantes  plumes  noirâtres,  se  retrouve  dans 
toute  la  vallée  du  Missouri — Mississippi. (c)  L'ours  féroce 
(grizzlybcar)  (d)  le  plus  terrible  do  tous  les  quadrupèdes 
de  l'Amérique  septentrionale,  le  mouton  et  la  chèvre  sauva- 
ges, habitent  les  deux  versants  des  Montagnes  Rocheuses. 
Les  prairies  de  l'ouest  sont  peuplées  de  bœufs  {bisons  buf- 
falos)^  de  chevreuils,  d'orignaux,  de  caribous,  de  loups,  de 
chevaux  et  d'animaux  à  fourrure  de  toute  espèce. 


(a)  Nos  bois  les  plus  remarquables  par  leur  beauté  et  leur  icnp 
sommerciale  sont  le  pin  rouge,  le  pin  blanc,  Vépinette  rouge, lo 
l'orme,  l'érable,  le  noyer  noir,  le  mérisùr^  etc. 


portance 
ohône, 


(6)  Il  serait  à  souhaiter  que  nous  fissions  plus  d'efforts  pour  planter  et 
cultiver  toutes  les  espèces  d'arbre 'i  rtiles.  Nos  forêts  s'en  vont  avec  une 
efl'rayanto  rap  cité,  et  déjà,  mémo  dans  les  cantons  récemment  défrichés, 
r»n  commence  à  manquer,  non  seulement  dos  bois  nécessaires  à  l'industrie 
mais  même  de  bois  combustibles. 


(c)  C'est  surtout  danfi  cette  vallée  qu'on  découvre  les  ossements  du 
«laswrfwj^,  quadrupède  énorme  du  genre  éléphant,  et  dont  l'espèce  est 
aujourd'hui  éteinte.  . 

(d)  Il  pèse  jusqu'à  806  livres  et  peut  traîner  us  bœut  de  1000  livres- 


ï% 


wammaÊÊÊÊÊmm^fS^ 


AMÉRIQUE  SEPTENTRIONALE. 


13 


La  côto  atlantique  et  les  bords  du  golfe  mexicain  ne  sont 
généralement  qu'une  plaine  basse  et  continue,  qui  reçoit, 
vers  le  nord,  de  première  main,  ces  vents  perçauts  que 
nous  appelons  du  nord-est,  ot  qui,  vers  le  sud,  est  exposée  aux 
ouragans,  aux  chaleurs  extrêmes  et  aux  maladies  pestilen- 
tielles. ^W^atA^ 


IV.  Le  vaste  espace  du  continent  situé  au-delà  des 
Montagnes-Rocheuses  peut  se  diviser  en  trois  régions  de 
moins  en  moins  élevées,  que  séparent,  parallèlement  à  la 
côte  pacifique,  les  montngnes  Bleues  et  celles  des  Cascades. 
La  1ère  région  est  stérile,  remplie  de  pics  sourcilleux 
et  d'abîmes  à  travers  lesquels  se  précipitent  les  torrents  de 
la  grande  chaîne,  ou  y  voit  rarement  de  la  pluie,  jamais  de 
roséo,  La  2de,  avec  un  climat  assez  doux,  sec  et  sain,  u'a 
que  peu  de  bois  et  n'est  fertile  que  dans  les  vallées.  La3me 
de  compose  de  plaines  boisées,  de  riches  prairies,  de  maré- 
cages qu'entretiennent  les  pluies  continuelles  qui  tombent 
depuis  octobre  jusqu'en  février  et  les  inondations  du  mois 
de  juin.  Le  printenips  et  l'été  y  peuvent  être  comparés  aux 
mômes  saisons  des  Etats-Unis  sous  des  latitudes  plus  méri- 
dionales de  10  à  12  degrés,  (a)  C'est  le  pays  aux  arbres 
gigantesiqueH,  au  saumon  et  à  l'éturgcon,  au  castor  et  à  la 
loutre  de  mer,  la  plus  présieuse  des  fourrures.  On  y  trouve 
plusieurs  racines  alimentaires,  point  d'érable,  do  hêtre,  de 
merisier,  d'orme,  ni  de  bois  blanc.       Jl^ 

V.  Le  Mexique,  le  Guatemala  et  les  Antilles  réunissent 
les  productions  des  pays  tempérés  à  celles  de  la  zone  torride 
(Nos.  135,  168,  169).  On  y  souflfre  tous  les  inconvénients 
des  climats  tropicale  chaleurs  insupportables,  longues 
sécheresses,  pluies  incessantes  en  hiver,  maladies  épidémi- 
ques,  animaux  nuisibles,  etc.  En  revanche,  on  y  trouve  les 
plus  abondantes  ressources  alimentaires,  une  grande  variété 
de  fruits,  d'arbres  précieux,  de  bois  do  teinture,  de  plantes 
médicinales,  d'oiseaux  magnifiques,  etc.  La  Californie  est 
très-richo  en  fleurs  et  en  plantes  d'ornement,  et  surtout  en 
mines  d'or. 


(f/)  Loclhnatdo  l'Amérique  Septentrionale  à  l'ouest  dos  Moutagne-s- 
nuchcuscsest  assez  somblablo  à  celui  de  l'Europe  sous  les  mômes  latitud  es 
(Voir  note  (a)  p.  iG./ 


m 


14 


OANADA. 


i 


l-V*' 


A 


K 


Productions  spéciales  :  Le  r^gne  T^'gétal  offre  dans  ses  productions 
des  variétés  cariictériatiqties  ])arini  lesquelles  il  faut  compter  l'érable 
à  sucre,  l'orme,  réi)inctie  rouge,  le  cèdre,  la  ])ruche,  le  pin  dont 
quelques-uns  atteignent  ime  hauteur  de  deux  cents  pieds,  le  sapin 
remarquable  par  sa  gomme  odorante,  appelée  baume  du  Ganaday 
etc.     Le  coton,  le  tabac  sont  indigènes. 

/l.  L'Amérique   dw  Nord,  possède  des  espèces  d'animaux  qu'on  ne 

l  /trouve  p;is  aillours.  Tels  sont  l'ours  gris  et  Tours  brun  (tlu'  grizzly 
'^  and  barrou  ground  bears),  le  renne  (elk),  lorignnl,  le  caribou,  le 
bœuf  niusqui'',  le  buffle  (bison,  buffilo),  le  mouton  et  la  chèvre  dos 
Moiitngnos-Rocuouses.  Parmi  les  reptiles,  le  serpent  à  sonnettes  et 
lalligator;  parmi  los  oiseaux,  le  geai  bleu,  le  Loi ^  pourri  (Wip- 
poorwill),  le  dindon  sauvage,  l'oiseau  moqueur,  l'oiseau  mouche,  etc. 
sont  des  espèces  particulièns  au  Nouveau-Monde. 

L'Amérique  du  nord  n'est  pas  surpassé  pour  l'étendue  et  la  variété 
de  ses  ressources  minérales.  Le  clinrhoa  et  le  f  r,  ces  deux  grandes 
sources  de  la  riche-se  et  de  la  civilisation  modernes,  y  sont  répandus 
en  grande  quantité,  et  se  trouve  t  souvent  l'un  à  côté  de  l'autre. 
La  superficie  de  toutes  les  mines  de  cbarb(Hî  dans  les  Etats-Unis 
seulement  est  v'îstimce  à  190  000  milles  carrés 

L'or  abonde  sur  les  deux  versants  des  Montagnes-Rocheuses 
Les  mines  d'argent  du  Mt  xiq  lo  et  des  Ktats-Uuis  sont  lenommées 
pour  leur  richesse. 

Sur  les  bords  du  lac  Supérieur  on  trouve  du  cuivre  presqu'ù 
l'état  pur. 

Le  pétrole,  qui  se  trouye  surtout  aux  Etats-Unis  et  au  Canada, 
est  devenu  un  grand  article  d'exportation. 

16.  Divisions  :  L'Amoiiquc  Septentrionale  comprend 
au  nord, les  possessions  Briiauniijues,  ou  Amérique  Anglais^. 
et  les  T<  rrcs  arctiques  ;  au  nord-onest  et  au  nord-est,  la  ci- 
devant  Amérique  Russe,  maintentmt  territoire  d'Alaska,  et 
l'Amérique  Danoise  (Groenland  et  Islîiude)  ;  au  centre,  les 
états  et.les  ierTitQN;es  .de  TUnion  Américaine;  au  sud,  le 
Mexique  et  les  États-Onis  de  IMinérique  centrale. 

17.  Les  possessions  Britanniques  de  l'Amérique  du  Nord 
sont  :  le  Canada  et  l'île  de  Terroneuve. 


* 


CANADA 

(DOMINION    OF   OANADA.) 


^ 


18.  Le  Canada  est  borné  au  Nord  par  l'océan  Arctique  ; 
à  l'est,  pa."  l'ooéan  Atlantique;  au  sud,  parles  Etats-Unis  ; 


^%:-: 


OANADA. 


15 


à  l'ouest,  par  l'océan  Pacifique  et  le  territoire  d'Alaska. 

Le  Canada  dans  sa  plus  grande  longueur  dépasse  1,150 
lieues;  sa  plus  grande  largeur  est  d'environ  350  lieues; 
ce  qui  lui  donne  une  étendue  presque  aussi  grande  que 
celle  de  rEuropc.  Sa  superficie  est  de  3,470,392  milles 
carrés  (1881).  Le  Canada  comprend,  depuis  1880,  toutes 
les  possessions  britanniques  dans  l'Amérique  du  Nord,  à 
l'exception  do  l  île  do  Terreneuve  et  ses  dépendances. 

Lp8  provinces  dont  se  compose  le  Canada,  formaient  autrefois 
partie  de  la  Nouvelle-Friuico.  Les  Frjiii(;ai3  y  fondèrent  les  premiers 
établissements  ;  mais  ils  partagent  avec  les  Anglais  l'honneur  des 
premières  découvertes. 

lie  Caniida  fut  découvert  jiaiMiu  navigaleur  do  Saînt-Malo,  Jacques 
Cartier  qui  avait  reçu  du  roi  de  France,  François  1er,  la  mission  de 
faire  des  découvertes  dans  lAmériqucdu  Nord  11  explora  le  golfe 
Saint-Laureni  rn  1534,  découvrit  la  baio  des  ('haleursprit  solennel- 
lement possession  du  pays  à  la  baie  de  Gaspé,  et  remonta  une  partii 
du  fleure  iSaint-Laurent  avant  de  retourner  en  France.  L'année  sui- 
vante, Cartier  revint  avec  la  mission  do  compléter  les  découvertes 
déjà  faites,  et  pénétra  dans  le  fleuve  jusque  Stadaconé,  (Quél)cc),ct 
ensuite  jusqu'à  //or/ic^^/^a  (Montréal)  Des  colons  furent  transportés 
au  Canada,  en  1541.  Ce  fut  à  quelques  lieues  au-dessus  de  Québec, 
à  la  rivière  du  (Jap  llouge,  qu'on  jeta  les  fondements  de  la  petite 
colonie,  œuvre  prématurée,  dont  la  durée  devait  être  éphémère.  Le 
premier  établissement  durable  que  les  Européens  aient  fait  en  Canada 
est  celui  de  Champlain,  qui  fonda  Québec,  en  1608.  Ce  grand  homme 
poursuivit  avec  une  ardeur  infatigable  les  découvertes  de  Cartier, 
et  laissa  sur  les  vallées  qu'arrosent  le  Saint- Laurent  et  l'Uutaouais 
des  cartes  et  des  mémoires  précieux.  Les  lîécoUets  et  les  Jésuites 
firent  connaître  la  bassin  des  grands  lacs.  L'ensemble  de  ces  décou- 
vertes, ainsi  que  de  toutes  les  possessions  franc.'aises  dans  l' Amérique 
Septentrionale,  reçut  le  nom  de  Nouvelle-France,  et  lo  conserva 
jusqu'à  la  conquête  anglaise.  //^  ^■/■lA^'ljf.  -^ 

19.  Le  Canada,  que  les  Français  partageaient  en  trois 

gouvernements,  (Québec,  Montréal  et  Trois-Riviôrcs),  fut       i 

divisé  en  1791,  par  un  acte  du  parlement  de  la  Grande-Bre-  '^^ 

tagne,  en  deux  provinces  séparées,  colle  du  Haut-Canada  et 

celle  du  Bas-Canada.     Chacune  de  ces  deux  provinces  reçut 

en  même  tem[)S  une  constitution,  par  laquelle  il  fut  réglé 

que  dans  l'une  et  dans  l'autre,  il  y  aurait  un  gouverneur  (<:/) 

ou  un  iieutenant-gouverneur,  un  conseil  exécutif,  un  conseil 

législatif  de  cept  membres  au  moins  pour  lo  Ilaut-Canada, 

et  de  quinze  au  moins  pour  le  Bas-Canada,  et  enfin  une 

(fl)  Le  Bas-Canada  seul  avait  un  go^^verncur  ;     les  autres  provinces 
étaient  adiiHnistréea  par  dos  limtenanti-gonvrrncuya. 


IG 


OANADA, 


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nssembldo  de  représentants  dlus  par  les  citoyens  de  chaque 
province.  Lcsi  <j;ouvcrnours,  les  lioutcnants-goavemeurs,  et 
les  membres  dos  deux  conseils  devaient  ôtro  à  la  nomination 
de  Sa  Majesté,  ainsi  que  le.'^  ju.u^cs  des  cours  f/u  banc  du  Roi 
et  fous  les  principaux  fonctionnaires  publics.  Les  conseillers 
législatifs  étaient  inamovibles.  L'élection  des  représentants 
devait  se  fain^  tous  les  quatre  ans,  à  moins  que  le  parlement 
ne  fut  dis.sous  par  le  gouverneur.  Aucune  loi  provinciale  ne 
pouvait  se  passer  sans  le  concours  des  trois  branches  de  la 
législature,  le  chef  do  1  administration  pouvant  toujours,  et 
devant  quelquefois,  réserver  les  bllls  à  la  sanction  du  souve- 
rain en  Angleteire. 

Le  10  février  1S3^^,  le  niem  ■  Parlement  Impérial  suspen- 
dit pour  le  Bas-Canada  l'acfe  de  17  •!,  ety  étab  it  provisoi- 
leuicnt  un  ConsrH  S/iiciaL  a  s»  z  semb  ableàcelui  qui  exit^- 
•a't  avant  la  con<  itution.  Enfin  le  5  lévrier  1841,  fut 
proclamé  dai  s  le  pays  'a  réunion  des  deux  provinces  sous  no 
'louvfrneur-général  et  une  seu'e  législature  [a).  Le  nombre 
(les  comtés  du  B  is-C  -nala  fut  rcdiit  de  40  à  30,  et  celui 
des  représef  tants  de  88  à  42.  Le  Haut-Canad  x  reçut  un 
éi-'alité  de  voix  Hans  la  cliambr»;  législative  (42  au  Hou  de 
50 \  Cet  acte  do  réun  on  introduisit  degravts  changements 
poli'i'jues,  qu'il  ^e^  it  ici  trop  long  d'énnmérer.  Par  le  fait, 
les  deux  grandes  divisions  se  conservèrent,  même  dans  le 
langige  ofSc  el,  et  dans  toutes  h  s  mesures  administratives 
Qus  les  titres  de  Canada-Est  et  de  Canada  Ouest, 

Le  1er  Juillet  1867,  l'union  des  deux  Canada  disparut 
devant  l'organisation  plus  vaste  dune  CoiifàUration.  Cédant 
aux  vœux  des  législatures  du  Canida  Uni,  do  la  Nouvelle- 
Ecosse  et  du  Nouvcau-Brunswick,  le  Parlement  Anglais 
avait  adopté,  )e  29  Mars  de  cette  môme  année,  IWctc  de 
IWmcriqne  britannique  dit  Nord,q\n  proclamait,sous  le  nom 
de  Canada  {Dominion  of  Canada)^  l'union  politique  des 
provinces  ci-dessus  mentionnées.  Les  dispositions  de  cet 
.acte  n'ont  apporté  aucun  changement  aux  limites  respecti- 
ves de  ces  quatre  provinces.  Mais  le  Haut  et  le  Bas-Canada 
ont  reçu  les  noms  iï Ontario  et  de  Québec. 

Manitobaest  entré  dans  I»  confédération,  en  1869;  les  Territoi- 
res du  Nord-Ouest,  en  juillet  1870  ;  La  Colombie-anglaise  en  1871  ; 
l'île  du  Prince-Edouard,  en  1873  L'île  de  Terreneuve  est  la  seule 
colonie  anglaise  de  l'Amérique  du  Nord  qui  soit  en  debors  de  o« 
système  politique. 

(a)  L'acte  Impérial  e?t  du  22  iuillet  '840. 


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OANADA« 


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20.  Divisions:    liC  Canada  comprend  huit  provinces: 

Québec,  Ontario,  la  Nouvt  lie- Ecosse,    le  Nouveau-Bruns 

wiek,  l'île  du  Prinoe-l5dou;ird,  MiHiitobu,  la  (jolouibie-Au- 

glaise  et  le  Territoire  du  Nord-Ouest. 

Les  provinces  du  Nouveuu  Brunswick  et  de  la  Noiivelle-Kcoase 
sont  souvent  designées  sous  le  nom  de  provinces  tnarilitues 

21  Capitule:  Ottawa,  îigrduhlomentfiituéc  sur  rOttnwîi, 
dans  la  province  d'Ontario,  (voir  No.  59  )  Population.  27, 
4-12  hiibitantvS      C'est  le  j-iègc  du  gouvernement. 

22.  Populalloni  1  )  <  t  Heligiun. — La  population  du  Cana- 
da est  d.'  4,:J24,810  habitimtH,  (1881,)  dont  1,8(10,000  de 
Catholiques.  Les  rdiirions  pro'.estantcs  les  plus  piopulaires 
sont:  les  Méthodi>tcs  :  700  mille;  les  Presbytériens: 
600  mille  ;  les  Anglicans  :  500  mille.  Les  autres  se 
ramifient  en  mille  scefos  différentes  et  tombent  d'un  total  de 
40  mille  à  quelques  centaines,  respectivement. 

23.  Gouvernement. — Le  gouvernement  est  fédéral  cons- 
titutionnel. Il  a  la  direction  et  le  contrôle  dos  intérêts  gé- 
raux  des  provinces  confédérées.  Il  comprend  trois  pou- 
voirs :  un  Gouverneur-général,  nommé  par  la  Couronne  ; 
une  Chambre  Haute,  appelée  Sénat;  une  Chambre  Basse 
ou  Chambre  d'a.ssembléo,  appelée  Chambre  des  Communes. 
Le  sénat  compte  81  membres,  nommés  à  vie  par  la  Couronne. 
Québec  a  24  sénateurs,  Ontario  24  aussi,  les  provinces  du 

Nouveau-Brunswiek  et  de  la  Nouvelle-Ecosse  chacune  10; 
l'île  du  Prince-Edouard  4,  Manitoba  5,  et  la  Colombie 
anglaise  3.  La  chambre  des  eommunesse  compose  de  213 
députés  élus  par  le  peuple  pour  cinq  ans.  Sur  ce  nombre 
65  représentent  la  province  du  Québec,  93  celle  d'Ootario, 
21  )a  Nouvelle  Ecosse,  16  le  Nouveau-Brunswiek,  6  1  île  du 
Prince- Edouard,  5  Manitoba  et  6  la  Colombie- Anglaise. 

Chacune  des  provinces  confédérées  possède  un  gouver- 
nement constitutionnel,  et  règle  à  son  gré  toutes  les  affaires 
locales.  Les  pouvoirs  locaux  se  composent  d'un  Lieutenant- 
Gouverneur  et  d'une  ou  deux  chambres.  A^ 

Les  provinces  d'Ontario  et  de  Manitoba  n'ont  pas  de  Conseil  Lé- 
gislatif; les  législatures  des  autres  provinces  sont  composées  d'un 
Lieutenant-Gouverneur,  d'une  Chambre  d  Assemblée  et  d'un  Oon- 
seil  Législatif. 

Slatisliqtte  :  Le  commerce  extérieur  du  Canada  est  actuel- 
lement de  |l  70,000,000.00,  dont  $60,000,000  00  à  l'exportation. 
Les  produits  forestiers  et  agi  icoles,  et  parmi  les  proiiuctions  indus- 

(1)  La  population  probable  pour  1884,  en  se  basant  sur  In  dernière 
^écadÇ)  est  de  ^  un  liions  d'babitaDtiS- 


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'     18      /  PROVINCE    DE    QIIÉBRO. 

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(, .     ^iHelleg,  les  eonstructlons  maritimes  rournissent  le  plus  à  Texporti». 
|V  lion.     Les  revenus  du  CaiiiKltt,  le  30  juin  1881,  étaient  do:  $29,- 
f     636/297  .  les  dépciises  de  $25. 002, f)54.— Dette  publique  au  1"  juillet 
<^        1882:  $206,365,201  (/;). 

li'armée  comprend  la  milice  active  et  la  réserve.     La  milice  ac- 
tive, qui  8ert  durant  3  an»i<rd,  compte  45,000    hommes  et  la  "rô- 
.    serve,  6  5,000. 
^  '    i         Le  Canada  poaaède  aotuellemeut  8370  milles  de  chemius  de  fer| 
plus  2000  milles  en  construction. 
Il  a  un  réseau  télégraphique  de  24,000  milles. 

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]^      /     PROVINCE  DE  QUÉBEC. 


V 


2-U  Bornes  :  Au  nord,  la  cliuîno  do  hauteurs  qui  forme 
la  lii>ne  do  partage  d'eaux  entre  la  baie  dlludson  et  le 
Saint-Laurent  ;  à  1  est,  le  Lubrador  et  le  golfe  Saint-Lau- 
rent ;  au  Rud-est,  la  baie  des  Chaleurs,  le  Nouveau- Bruns- 
wick, le  Maine,  le  Ncw-llamp^hiro  ;  au  sud,  les  États  du 
Vermont  et  de  New-York  ;  au  sud-ouest  et  à  l'ouest,  le 
Sîiint-Laurcnt,  les  deux  comtds  de  Glengary  et  de  Prescott, 
dans  la  province  d'Ontario,  la  riTiôrc  des  Outaouais,  le  lac 
Témiscaming. 

Détermination  plus  précise  (^s frontières  :  Au  nord,  l'arrôt  hydro- 
graphique qui  partage  les  eanx  ent-e  le  Saint- Laurent  et  la  baie 
d'iludson,  ce  qui  forme  une  ligne  irn'gulière,  coraraenrant  au  sud 
du  lac  AbiiibLi,  et  g'élevaut  jusqu'aux  soaroog  de  la  rivière  S  '«^  t-Jean 
l^iiis  se  confondanl  avec  le  52  o  do  latitudo  ;  au  nord-esf,  le  méri- 
dien de  Blauo-Sablon  jusqu'à  son  point  d'intersection  avec  le  52  o 
de  latitude  ;  à  l'est,  le  golfe  Saint- Laurent  ;  au  sud-est,  Ica  côtes  sep- 
tentrionales de  la  baivi  des  Obuleurs.le  Rlaiigouche.los  banteura  qui 
séparent  les  eaux  du  fleuve  Saint-Lauronl  des  rivières  qui  se  jetteut 
dans  l'Atlantique.  Nod  limiios  oriontaloj  présentent  une  ligue  lort 
irrègulièrc  jusqu'au  lac  l'ehenagamouc  ;  en  s'ôchappant  de  ce  lac, 
la  ligue  court  droit  vers  lo  sud-ouest,  et  forme  les  limites  orientales 
lies  comté';  de  Kamounislta,  de  l'Islct  et  d'uae  partie  de  Moutmagnj  ; 
alcis  elle  se  détourne  vers  le  sud,  tombe  dand  une  des  branches 
priuc!  pale  '  du  fiouve  Saint-Jean, la  remonte  jusqu'à  sa  source, franchit 
le  portage  de  iMetjarmette  et  atteint  la  hauteur  des  terres  {Ffighlands), 
qu'elle  parcourt  et  n'abandenne  que  pour  so  jeter  dans  le  JTaWi 
IStream^  une  des  branches  de  la  rivière  Connecticut  ;  elle  desceud 
cette  brauche  et  s'arrête  au  45  o  delutitude,  sur  les  limites  du  Ver- 
mont  et  du  Ncw-Hampshire.  Lo  46e  parallèle   (a)  forme  les  bornes 

(b)  Le  recensement  de  1881  montre  qu'un  capital  de  82  mlllioua  sterlinff 

avait  6\.(t  appliqué  à  diverse.»  industries  manufacturières  qui  rapportaient 
un  revenu  annuel  de  02  mlllii'na.        ^  ^    ^^    ^  ^ 


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PROVINCE   DE     QUiBEO. 


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i  milieu  ûc- 
8  et  la  ;ré- 

uiu8  de  fer, 


ui  forme 
hon  et    lo 
int-Lau- 
i-Bruns- 
lifcats  du 
ouesf ,  Jo 
î*roscotf, 
is,  Je  lac 

■t  hjdro- 
t  la  baie 
t  au  sud 
'"t-Jean 
10  môri- 

0  62  o 
•tes  sep- 
^ur3  qui 
jetteut 
:ne  lort 

'  ce  lac, 
intalea 
agnj  ; 
mcheg 
anchit 

HuU'a 
tsceiid 

1  Ver- 
)ornea 

orlinff 
baient 


H'rîdlonates  Au  Bud-oneat,  ot.  i\  l'ouost,  la  Province  de  Qu^bcr  est 
lépan'o  deeoUo  d'Ontîirio  pur  une  lijjno  qui  commence  li\  où  lo  45o 
parallèle  se  jette  dann  le  fleuve,  suit  j;^  milieu  du  fleuve  jusquTi  la 
■  î*ointe-à-I]enudet,  d'où  elle  se  proloimo  d'ubord  au  nord-ouest 
Jusqu'il  l'anp^lo  occidental  do  lu  aci^iieurie  de  Kigiuid,  puis  mu  nord- 
quiirt-nord-est  jusqu'à  la  rivière  de3  Outaouala  qu'elle  remonte 
jusqu'au  lac  'l'imiacamin}? ;  delà  celte  ligne  court  droit  vers  le 
nord  jusqu'au  territoire  du  Nord-Ouest.  Aj 

25.  l)LVt.^'0}is  :  Jji  province  (le  Qndbcc  comprend  viiip;t 
rnnds  districts  savoir  :  Ceux  de  Qu(*!b('e,  de  Montrerai,  -le 
roiH-lliviôre^,de  Ousp(5,do  Haint  François, de  K'imouraska, 
d'Ottawa  (''0,  de  Terrobonno.  do  Joliette.  de;  l^iebelieii, 
de  Sag;uenay,  de  Ciiicoutiini,  de  Rinionski,  do  Motitmapjny, 
^  de  Bt'auce,  d'Artbabai^ka,  de  Bedfbrd,  Saint-Hyncintbe, 
fd'Iberville  et  d(^  BoiiuliarnoiH  ayant  cbaetm  l(>urrt  cours  ci- 
viles et  criminelles  Ces  districts  comprennent  GOcomtds  (b) 
Voici  le  tableau  de  cette  double  division  : 


npr 


Diatricta. 


Québec. 
Montréal. 

Troia-Rivières. 
Gttspô. 

Saînt-Prançois. 
Kamouraska. 


Comtés. 


Portneuf,  Québec,  Li'vis,  Mont- 
morency,  Lotbiniôre. 

nochelipfa,Jacques-Cart  er,  La- 
val, \  iiudreuil,  Soulanges.La- 
prairle  Cliambly,  Vercbùre.s. 

Vlaskiuongé,  St.  Maurice, 
Cbamplain,  Nicolet 

Qaspé,  lionaventure. 


Richmond,    Wolfe,     (lompton, 
Slaustead. 

Kamouraska,  Témiscouata 


Chefs-lieux. 


(]ité  (le  Québec. 
Citéd  •  Montréal 


Cité   des   Trois- 
Rivières. 

Xow-Carli3le    et 
Percé 

Ville    do    Sher- 
brooke. 

Fr.iserville. 


^ 


^; 


(")  Ces  sept  premién  diatricta  sont  quelquefois  dé.signés  sou.s  lo  nom 
d'anciens  Ui^triuLs 

(6)  Les  districts  ?o  rapportent  à  la  division  judieiairo  do  la  province, 
les  comt/53  à  la  division  politique,  y  y  ^  y/Z.t^^ 


20 


PROVINCE   DE  QUÉBEC. 


1 

i 

— 

H    un 

Districts 

Comtés. 

Chefs-lieux. 

■     Bie 

'^r    ■         ■ 

, Ottawa. 

j 

Ottawa,  Pontiac. 

Village  d'Aly  mer 

I      ^ 

i. 

:   V"': 

1 
Terrebonne. 

Argenteuil,     Deux  -  Montagnes, 
Terrebonne. 

Village   Sainte- 
Scholastique. 

■       I 

H 

1   It^ 

Juliette.    »  ■ 

Joiîie;tt{5^  Montcalm,l'As3omption 

Ville  de  Joliette 

9| 

wk       ^^^^'^--^ 

Richelieu, 

Richelieu,  Yamaska,  Berthier. 

Ville  de  Sorel. 

H 

1  P'- 

Sug  uena'" . 

Charlevoix,  Saguenay. 

Paroisse    de    la 
Malbaie. 

1 

1  M 

Chicoutimi. 

Chicoutimi. 

Chicoutimi. 

JH 

i 

Rimouski. 
Montmagny. 

Rimojiski. 

I/Islet,Montmaguy,  Bellechasse. 

Ville    de   Saint- 
Germain    de 
Rimouski. 

Village  de  Mont- 
magny. 

M 

Beauce. 

Beauce,  Dorchester. 

Paroisse  de  Saint 
Josei)li  de    la 
Beauce. 

H 

Arthabaska. 

Mégantic,    Arthabaska,    Drum- 
mond. 

Paroisse  de  Saint 
Christophe  d' Ar- 
thabaska. 

^B 

H 

Bedford. 

Shefiford,  Missicoui,  Brome. 

Nelsonville 
(townshij)    de 
Dunham.) 

» 

Il    -';. 

St.   Hyacinthe. 

St.  Hyacinthe,  Bagot,   Rouville. 

Villede  St.  Hya- 
cinthe. 

iberville. 

St.  Jean^  Napierville,  Iberville. 

Ville  de  St.  Jean 

Beauharnois. 

Chriteauguay, Beauharnois,  Hun- 
tmgdon. 

Ville    de   Beau- 
harnois. 

- 

»  ^m 

26.  Les   cotntés   se   divisent  eu    paroisses  et   en    town- 
ships.     Les  paroisses    sont    formées    quelquefois    d'une 


PROVINCE   DE   QUÉBEC. 


21 


nncîenne  seignenrie  ,  quelquefois,  au  contraire,  elles  renferment  plu- 
sieurs seigneurieg  ou  plusieurs  townships,  soit  en  entier,  soit  en 
parti:). 

27.  Division  ecclésiastiqite  :  Il  y  a  dans  la  province  de 
Quëbco  huit  diocèses,  savoir  :  \ archevêché  de  Québec,  et 
les  èvêchés  de  Montréal,  Suint- Hyacinthe,  Trois- Rivières, 
Rimouski,  Sherbrooke,  Ottawa  (a)  et  Chiooutinii  ;  un 
vicariat  apostolique,  celui  de  l-'ontiao  (partie  dans  Québec 
et  partie  dans  Ontario)  ;  et  une  pïéfectuDe  apostolique, 
celle  du  golfe  Saint-Laurent.  ^^'J^'t^^VX^ X 

28.  Montagnes  :  Au  cap  Rosier  sur  le  golfe  Saint-Laurent, 
commence  une  chaîne  de  hauteurs,  qui  s'étendent  au  sud- 
ouest  jusqu'à  lÉtat  du  Vermont  ;  elles  séparent  les  eaux  qui 
coulent  vers  le  fleuve  Saint-Ltiurcnt,  de  celles  qui  se  jettent 
dans  le  golfe,  dans  la  baie  de  Fundy,  ou  dans  l'Atlantique  ; 
leur  plus  grande  élévation  est  de  4  à  5  mille  pieds.  Ces 
montagnes  ou  hauteurs  font  partie  de  la  grande  chaîne  des 
Alléganys  (No.  12).  La  rive  nord  du  fleuve  est  bornée  par 
une  autre  chaîne  do  montagnes  qui  s'en  éloignent  depuis  le 
Cap  Tourmente,  situé  à  dix  lieues  au-dessous  de  Québec, 
jusqu'à  rOutaouais,  qu'elle  traverse  et  dont  elle  sépare  le 
bassin  de  celui  des  grands  lacs.  Un  leur  donne  le  nom  de 
Laurentides.  D'autres  montagnes,  ou  hauteurs  encore  peu 
connues,  séparent  le  Canada  du  territoire  du  Nord-Ouest. 

Les  points  les  plus  élevés  qu'on  ait  jusqu'à  présent  mesurés  arec 
quelque  exactitude,  sont  les  montagnes  de  Sainte  Anne  au-dessoue 
du  cap  Cbat,  dans  le  district  de  Ga^é  ;  on  leur  donne  une  hauteur 
de  3,973  pieds. 

Dans  le  district  de  Montréal  on  voit  plusieurs  monts  détachés, 
tels  que  celui  de  Belœil,  ou  mieux  de  Rouville,  haut  d'environ  1,100 
pieds,  vers  le  milieu  duquel  est  uu  lac  très-pittoresque  où  la  truite 
abonde  ;  et  ceux  dTamaska,  de  Rougemont,  de  ISainte-Tliôrèse,  ou 
mont  Johnson,  et  le  Mont- Royal,  etc. 

29.  Fleuves  et  Rivières, — Nous  avons  déjà  décrit  (No. 
1 4) ,  le  cours  de  la  Rivière  du  Canada^  du  majestueux  Saint- 
Laurent.  Nous  ajouterons  que  c'est  sans  contredit  l'un  det: 
plms  beaux  fleuves  du  mondo,  le  second  par  la  masse  de  ses 
eaux,  et  le  premier  par  las  facilités  qu'il  ofiFro  aux  grandes 
navigations.  Ses  principaux  affluents  sont  ;  au  nord,  TOu- 
taouais,  ou  rivière  des  Outaouais,  le  Saint-Maurice,  le  Sague- 
nay,  le  Bctsiamis,  la  rivière  aux  Outardes,  le  Mamcouagan, 
le  Moïsio,  dont   l'ombouchure    est  près  des  Sept-Ilcs,  le 

{a)  Le  diocèse  d'Ottawa  se  trouve  situé  partie  dans  la  province 
de  Québec,  partie  dans  celle  d'Ontarij 


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22 


PROVINCE    DE    QUÉBEC. 


Manitou,  à  acrai-distance  entre  les  Sept-Iles  et  Mingan,  te 
^  Saint-Jean,  et  le  Nitigamiou  vers  le  détroit  de  Belle-Isla  • 
V     au  sud,  le  Ghambly,  le  Saint^François  et  la  rivière  de  la 

Chaudière. 

L'Outaouais  a  un  cours  de  200  lieues  ;  il  arrose  une  section  du 
Canada  très-fertile  et  très- riche  en  bois,  mais  jusqu'à  pr/'sent  faible- 
ment peuplée  ;  il  communique  avec  les  grands  lacs  par  le  moyen  du 
canal  lîidean  (No  56),  dont  l'entrée  est  \x  123  milles  de  Montréal. 
Le  lac  des  Deux- Montagnes  sert  d'embouchure  à  «ette  grande 
rivière,  qui  malheureusement  est  remplie  d'îles  et  d'îlots,  de  lacs, 
de  chutes  et  de  rapides.  Un  peu  phu  haut  que  le  lac  des  Deux- 
Montagnes,  vis-à-vis  le  Long-Saut  de  l'Outaouais,  est  le  canal  de 
Grenville.  Il  y  a  des  bateaux  à  vapeur  jusque  sur  le  lac  des  (^hats. 
La  plus  belle  chute  est  eelle  des  Chaudières,  traversée  par  un  pont 
suspendu,  vis-à-vis  d'(Jttawa. 

Le  Saint-Maurice,  dont  le  cours  est  d'environ  300  milles,  roule 
un  courant  rapide  à  travers  des  terres  assez  stériles  ;  il  prend  sa 
■ource  dans  plusieurs  lacs,  situés  vers  les  hauteurs  qui  séparent  le 
Canada  du  territoire  du  Nord-Ouest — 170  à  180  de  ces  sauvages 
qu'on  nomme  Têtes-de-Boule,  y  vivent  de  chasse  et  de  pêche.  Sur  la 
double  embouchure  de  cette  rivière,  on  a  construit  deux  vastes 
ponts,  aux  frais  de  la  province.  À  trois  lieues  plus  haut  est  lanti- 
que  établissement  des  forges  de  Saint- Maurice,  situées  dans  un  canton 
où  le  fer  abonde.  Des  rapides,  «t  les  chutes  de  Shaouénigane  arrê- 
tent 1a  navigation  du  Saint-Maurice  sur  une  longueur  de  40  railles, 
depuis  son  embouchure  jusquaux  (îrandes  Piles.  Un  bateau  à  vapeur 
voyage  des  Piles  à  la  Tuque.  Là  commence  une  succession  de 
rapides,  et  ce  n'est  fjuau  grand  Détour  que  la  rivière  redevient  na- 
vigable. Des  Piles  aux  sources  du  Saint-Maurice,  la  navigation 
offre  un  parcours  de  196  milles. 

Le  Saguenay,  depuis  son  entrée  dans  le  Saint-Laurent  jusqu'aux 
premières  chutes,  distance  d'environ  70  milles,  présente  l'aspect 
d'un  grand  fleuve,  étant  large  d'environ  2  milles,  et  profond  de  90  à 
150  brasses.  À  GO  milles  de  son  embouchure  est  la  grande  baie  de 
Ha-lla,  fort  visitée  des  touristes.     La  source  du  Saguenay  est  aussi 
lans  les  hauteurs  qui  forment  la  limite  septentrionale  du  pays.     À 
la  distance  d'environ  120  milles  dans  les  terres,  au  milieu  dune 
grande  savane,  il  forme  le  lac  Saint-Jean,  long  de  30  milles  et  de  25 
de  large.     Le  territoire  qui  avoit^ine  le  Saguenay  est  maintenant  en 
pleine  colonisation  avec  une  population  d  au  moins  15,000  habi- 
tants, et  est  divisé  en  deux  comtés,  Chicoutimi  et  Tadousac,     (>hi- 
coutimi  est  le  chef-lieu  du  territoire.    Il  a  un  évêque  et  un  juge 
résidents,  une  cour  de  justice,    un   bureau  d'enregistrement,  un 
collège  et  un  couvent. 

L«3  autres  rivières  situées  vers  le  détroit  de  Belle-Tsle  sont  toutes 
remarquables  ])îvr  des  chutes  sti[ierbcs,  placées  vers  leurs  embouchu- 
res, excepté  le  Betsiamis,  qui,  pendant  46  mil  es  avant  d'arriver  au 


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PROVINCE    DE    QUÉBEC. 


23 


fleuve  remplît  un  bassin  large  d'un  quart  de  mille  et  profond  de  10 
i\  12  pieds.  La  plus  belle  de  ces  chutes  est  celle  du  Manitou,  laquelle 
a  113  pieds  de  Iiauteur. 

Avant  1825,  la  rivière  Saint-Jean  formait  la  limite  orientale  de  la 
Province. 

Le  Chambly  ou  Richelieu,  autrefois  rivière  des  Iroquois,  dont  le 
cours  est  d'environ  80  milles,  est  navigable  pour  des  goélettes  et 
des  bateaux  à  vnpeur,  depuis  son  embouchure  à  Sorel  jusqu'au 
bassin  de  Chambly,  distance  de  1 5  lieues  ;  le  superbe  canal  de 
Chumbly,  long  do  4  lieues,  fournit  une  communication  par  eau 
entre  le  Saint-Laurent  et  le  lac  Champlain,  source  de  cette  rivière 
Un  pont  sur  le  Chambly  fait  communiquer  la  petite  ville  de  Saint- 
Jean  avec  la  paroisse  opposée  de  Saint-Athanase  ou  Ibervillc.  La 
vallée  de  cette  rivière  forme  la  plus  riche  et  la  plus  fertile  section 
dn  pays.  Les  comtés  que  le  Chambly  arrose  sont  c»ux  d'iberville, 
de  Saint-Jean,  de  Chambly,  de  Kouville,  de  Saint-Hyacinthe,  de 
Verchères  et  de  l{i«helieu. 

lo  Saint-François  a  deux  sources  principales,  savoir:  le  lac 
Saint-François,  situé  entre  le  comté  de  Méganiic  et  le  comté  de 
Sherbrooke,  et  le  lac  Memphrémagog,  sur  la  frontière  du  Vermout. 
Deux  ou  trois  canaux  peu  dispendieux  rendraient  la  rivière  naviga- 
ble pour  de  gros  chalands,  depuis  le  lac  Saint-Pierre,  où  elle  se  jette, 
jusqu'au  centre  des  cantons  de  l'est.  Il  parcourt  les  comtés  de  Wolfe, 
de  Sherbrooke,  de  Druramond  et  d  Yamaska.  Sa  longueur  est  d'en- 
viron  130  milles. 

La  Chaudière  a  sa  source  dans  le  lac  Mégantic.  vers  la  frontière 
^  du  Maine.  Elle  traverse  les  comtes  de  Beauce,  de  Dorchester,  do 
Lcvis,  et  se  jette  dans  le  Saint-Laurent  après  un  cours  d'à  peu  près 
110  milles.  Cette  ririèro  est  remarquable  par  le  saut  qu'elle  forme 
à  2  lieues  et  demie  de  Québec  ;  ses  eaux  en  tombant  dune  hauteur 
de  80  pieds,  ont  creusé,  au  bas  de  la  chute,  des  cavités  qui  ressem- 
blent à,  des  chaudières  ;  de  là,dit-on,  vient  le  nom  qu  on  lui  donne. 
Depuis  quelque?  années,  la  vallée  de  la  chaudière  est  devenue  célè- 
bre par  les  gisements  dor  qu'on  y  a  découverts. 

30.  Parmi  les  rivières  les  moins  impcJrtantes  du  Bas-Canada  on 
peut  citer,  au  nord  du  fleuve  Saint-Laurent  :  la  riv.  Gatineau,  riche 
en  bois,  et  la  riv.  aux  Lièvres,  dont  les  sources  communiquent  avec 
celles  du  Saint-Maurice,et  qui  se  jettent  toutes  deux  dans  rOutaouais; 
la  riv.  du  Nord,  autre  affluent  de  l'Oataouais,  sur  les  bords  duquel  se 
forment  beaucoup  de  nouveaux  établissements  ;  la  riv.  de  l'Assomp- 
tion, qui  arrose  le  village  de  ce  nom,  et  se  jette  dans  le  fleuve  vis- 
à-vis  le  bout  do  l'île  de  Montréal  ;  la  riv.  de  Batiscan,  connue  par  ses 
for/'f-g,  aujourd'hui  abandonnées,  et  par  le  fer  qu'on  trouve  sur  ses 
t^i'Us  ;  la  riv.  Sainte-Anne  de  la  Pérade,  qui,  comme  la  suivante, 
descend  des  montagnes  situées  au  nord  de  Québec  ;  la  riv.  Jacques- 
Cartier,  qui  prend  sa  source  au  lac  du  mOme  nom  ;  la  riv,  Saint- 
Charles,  qui  coule  sous  les  remparts  de  Québec,  etque  traversent  le 
pont  Scott  et  le  pont  Dorchester  ;  la  riv.  ie  Montmorency,  célèbre 
par  sa  chute  de  240  pieds  qu'on  ne  se  lasse  jamais  d  admirer;  au 
pied  de  la  chute  sont  de  ^  astes  moulius  à  scies  ;  la  rivière  Saint»- 


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24 


PROVINCE  DE   QUlBEC. 


Anne  de  la  côte  Beaupré,  qui  présente  une  des  chutes  les  plua 
intéressantea  qu'on  puisse  voir  celle  qu'on  nomme  le  Petit-Saut, 
dans  la  paroisse  de  Saiat-Joachim  ;  la  riv.  du  Gouffre,  dont  l'embou- 
cliuro  forme  la  baie  Saint-Paul,  où  il  y  a  des  masses  énormes  de  fer 
magnétique  ;  la  riv.  de  la  Malbaio,  à  30  lieues  do  Québec,  et  celle 
de  Portneuf,  à  16  lieues  au-dessous  de  Tadousac,  etc.  Au  sud  du 
fleuve  ,  la  riv.  Ch;Ueauguay,  mémorable  par  la  victoire  que  300  Oana- 
diensy  remportèrent,  le  26  octobre  1813,  sur  une  armée  anglo-améri- 
caine de  7,000  hommes  ;  la  riv.  Yamaska,  qui  a  sa  source  prés  de  la 
trontière  du  sud-est,  passe  «levant  la  ville  de  Saint-Hyiicinthe,  etse 
jette  dans  le  lac  Saint-Pierre  ;  la  riv.  Nicolct,  qui  arrose  le  village  de 
Nicolet,  et  se  rend  dans  le  lleuvo  à  la  sortie  du  mémo  lac  Saint-  Pierre  ; 
la  riv,  Bécancour,  sur  les  bords  do  laquelle  demeurent  quelques  sau- 
vages Abt'nakis  ;  la  riv.  Beanrivago,  affluent  de  la  Chaudière,  su- 
jette h  des  inondations  désastreuses  ;  la  riv.  Etcherain,  dont  les 
eaux  font  mouvoir  de  magnifiques  scieries  ;  la  riv.  du  Sud,  qui  tra- 
verse plusieurs  paroisses  fertiles  et  se  jette  dans  le  fleuve  au  village 
de  Saint-Thomas,  aujourd'hui  appelé  Montmagny  ;  la  riv.  Quelle,  i\ 
l'entrée  de  laquelle  on  prenait  autrefois  beaucoup  de  marsouins  ;  la 
riv.  du  Loup,  d'où  l'ou  tire  beaucoup  d'excellent  bois  ;  la  riv.  des 
Trois-Pistoles,  qui  communique  au  moyen  dun  portage  avec  le  lac 
Témiscouata. 

Vers  la  frontière  orientale  on  trouve  encore  :  le  Saint-Jean,  d' jà 
considérable  avant  d'çntrer  sur  le  territoire  du  Nouveau-Brunswick, 
où  il  porte  les  eaux  d'une  foule  de  lacs  et  de  petites  rivières  qui 
abondent  en  poisson  et  en  gibier,  une  partie  de  son  cours  se  trouve 
depuis  1842,  entre  le  Canada  et  l'État  d»  Maine;  le  Madawaska, 
qui  sort  du  lac  Témiscouata  et  se  jette  dans  le  Saint-Jean  ;  le  Risti- 
gouche  qui  sépare  le  Bas-Canada  du  Nouveau-Bruuswick,  et  dont 
l'embouchure,  large  d'environ  4  milles,  est  nommée  la  baie  de  Ilisti- 
gôuche  ;  le  Matapôdiac,  affluent  du  Ristigouche,  &c. 

31.  Lacs  :  Le  lao  Témiscaming,  traversé  par  l'Ou- 
taouais;  le  lao  Saiat-Jean,  traversé  par  le  Saguenay  ;  le  lao 
Champliiin,  situé  presqu'entièrement  entre  1  État  de  New- 
York  et  le  Vermout,  et  dont  la  partie  comprise  dans  la  pro- 
vince de  Québec  s'appelle  la  baie  de  Missiskoui  ;  le  lac 
Mcmphrémagog  et  le  lao  Méganlio,  sur  la  frontière  du  sud- 
nst;  les  laça  Long  (Long  Lake)^  Témiscouata,  Métis  et 
Matapédiac,  dans  les  comtés  de  Témiscouata  et  Rimouski  ; 
le  lao  des  Deux-Montagnes,  embouchure  de  l'Outaouais  ;  lo 
lac  Saint-François,  le  lao  Saint-Louis  et  lo  lao  Saint-Pierre, 
qui  sont  autant  d  élargissements  du  fleuve  Saint- Laurent, 
ût  une  foule  d'autres. 

32.  Iles  :  Les  principales  sont  :  l'île  de  Montréal,  située, 
au  confluent  du  fleuve  Saint-Laurent  et  de  l'Outaouais,  longue 


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PROVINOE    DE   QUlBIO. 


25 


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de  34  milles  et  large  de  11 ,  riche  en  commerce,  en  cérdales, 
en  fruits  et  en  pierre  à  bâtir  de  la  plus  belle  espèce  ;  l'Isle 
Jésus,  séparée  de  celle  de  Montréal  par  un  chenal  qu'on 
nomme  la  rivière  des  Prairies,  longue  de  22  milles  et  large 
de  6,  fertile  en  grains  ;  1  île  d'Orléans,  située  dans  le  fleuve,  à 
4  milles  et  demi  de  Québec,  longue  de  19  milles  et  un  quart, 
large  de  5  et  deux  tiers,  qui  renferme  cinq  petites  paioisses ; 
elle  est  remarquable  par  la  qualité  excellente  de  son  lard, 
de  ses  pois,  de  j-es  prunes,  et  de  son  fromage  rafiSné  ;  enfin, 
fîle  d'Anticosti  située  à  l'embouchure  du  fleuve,  longue  de 
140  milles  et  large  de  35,  couverte  de  rochers  et  de  sapins 
rabougris,  fréquentée  pour  la  pêohe  du  saumon,  qui  abonde 
dans  ses  rivières,  et  de  la  morue  qu'on  prend  sur  ses  côtes. 

Les  plus  consîdcrablea  ensuite  sont:  l'Ile  de  la  Rivière-Noire  et 
celle  du  Grand  Calumet,  vers  le  milieu  du  cours  de  l'Outaouais  ;  ^ 
l'ile  Pcrrot,  paroisse,  située  près  de  l'ile  de  Montréal  ;  l'ile  du  Pads, 
paroisse;  l'île  Saint-Ignace,  et  un  labyrinthe  dautres  îles  situées  ii 
l'extrémité  supérieure  du  lac  Saint-Pierre;  l'île  aux  Grues,  petite 
paroisse  ;  Tîle  aux  Oies  et  quelques  autres  situées  au-dessousde  celle 
d'Orléans,  ent-re  lesquelles  on  remarque  la  Grosse-Ile,  auj  ourd'hui 
Heu  de  quarantaine  pour  les  vaisseaux  d'outre-mer;  l'ile  aux 
Coudres,  paroisse  de  700  habitants,  sur  les  cotes  de  laquelle  on 
prend  des  marsouins  ;  l'île  aux  Lièvres,  sans  habitants;  l'île  Verte, 
où  s'élève     un  phare  de  40  pieds,  etc. 

L'ile  aux  Noix,  au  haut  de  la  rivière  T^hambly,  et  l'île  Sainte-Hélène 
devant  Montréal,  quoique  dune  petite  étendue,  sont  très  importantes 
comme  forts,  étant  destinées,  1  une  h.  fermer  au  besoin  la  route  du 
lac  Champlain,  l'autre  à  défendre  la  ville  et  le  port  de  Montréal.  Vy^j^y\^J-^ 

33.  Canaux  :  Le  Canal  Beauharnois,  entre  le  lac  Saint- 
François  et  le  lac  8aint-Louis,  vis-à-vis  le  Côteau-du-Lac,  les 
Cèdres  et  les  Cascades ^  long  de  llj-  milles,  remarquable 
par  le  nombre  et  la  beauté  de  ses  écluses  ;  le  Canal  Lnchine, 
sur  l'île  de  Montréal,  vis-à-vis  le  rapide  Saint  Louis,  sa 
longueur  e.st  de  8J  milles.  Le  canal  Chambly  et  les  autres 
travaux  exécutés  sur  le  Richelieu  font  communiquer  le 
fleuve  et  le  lac  Champlain  et,  par  suite.  Montréal.  Québec, 
et  New  York  ;  le  canal  Grenville,  commun  aux  deux  pro- 
vinces r-nd  rOutaouais  navigable  jusqu'à  la  rencontre  du 
canal  Rideau  à  Ottawa  (54). 

34.  Chemins  de  fer:  La  plus  grande  voie  ferrée  do 
l'Amérique  britannique  est  celle  du  Pacifique-Canadien^ 
elle  commence  à  Montréal  et  traverse  tout  le  Canada 
jusqu'à  Port  Moody   MJo  uuibiàanguiae),,en  f  îoo  do  l'île 


â 


26 


PROVINCE    DP.    QUÉBEC. 


Vancouver,  sur  l'ooéan  Pacifique.  Cet  immense  rdseaa 
comprendra  lorsqu'il  sera  terminé,  (et  les  trois  quarts  du 
ehemin  sont  actuellement  construits)  un  parcours  de  2,906 
milles,  pour  la  ligne  principale,  sans  compter  les  embran- 
chements qui  sont  très  importants  et  dont  les  principaux 
dans  la  province  sont  ceux  de  Saint-Lin  et  Saint-Jdrome. 
Vient  ensuite  la  voie  du  Grand- Tronc  qui  commence  à  la 
Pointe-Lévis  et  se  rend  à  Montréal,  Kingston  et  Toronto 
jusqu'à  Sarnia,  à  l'extrémité  occidentale  de  la  province 
d  Ontario.  I  a  distance  qu'elle  parcourt  entre  ces  doux 
points  extrêmes  est  de  1,374  milles.  Ses  principaux  em- 
branchements, dans  la  province  de  Québec,  sont  le  ehemin 
de  Richmond  à  Portland,  et  le  chemin  d'Arthabaska  à 
Bécancour  vis-à-vis  les  Tiois-Rivières. 
Le  Grand  Tronc  traverse  le  Saint-Laurent  à  Montréal,  sur 

le   magnifique   Pont   Victoria  qu'on  place  au  nombre  des 

merveilles  de  l'industrie  modernOr 

Le  pont  Victoria  est  uri  magnifique  pont  tubulairo  soutenu,  i\  60 
pieds  au-dessus  du  fleuve,  par  d'énormes  piliers  en  pierre  de  taille. 
Sa  longueur  est  de  9,184  pieds;  il  a  24  arches  de  242  pieds  de 
diamètre  chacune,  et  une,  celle  du  centre,  de  330  pieds.  Il  a  été 
inauguré  par  le  Prince  de  Galles  en  1860. 

là^Iniercolonialf  construit  par  le  gouvernement  du  Canada,  com- 
mence à  Lévis  (Québec),  et  suit  le  fleuve  jusqu'à  Himouski;  de  là, 
il  traverse  les  comtés  de  Rimouski  et  de  Botiaventure,  la  province 
du  Nouveau-Brunswick,  celle  de  la  Nouvelle-Ecosse,  et  va  aboutir 
à  Halifax,  donnant  ainsi  en  toute  saison,  libre  accès  à  l'Atlantique. 
Ses  embranchements  relient  la  ville  de  Saint-Jean  à  Sbcdiac,  dans 
le  Nouveau-Brunswick,  et  Pictou  à  Halifax,  iJans  la  Nouvelle- 
Ecosse.  Sa  longueur,  de  Québec  à  Halifax  est  de  637  milles,  et 
avec  les  deux  embrancheraonts,  838  milles. 

D'autres  voies  ferrées  moins  considérables  sont  :  le  Chemin 
de  fer  du  Nord,  de  Montréal  à  Québec,  avec  plusieurs 
Qinhrànohcmenia  \\e  Canada- AUantii^ue,  du  Coteau  à  Ot- 
tawa ;  le  Missisquoif  de  Kichmond  à  Mansonville  ;  la  ligne 
du  Sud- Est  [South-Eastern]  ;  celle  des  Trois -Rivières  aux 
Grandes- Piles,  etc.,  plusieurs  compagnies  américaines  Ont 
une  partie  de  leur  ligne  et  leur  terminus  dans  cette  pro- 
vir  0,  telles  sont  les  lignes  du  Pa.ssumpsic,  le  Vcrmont- 
Central^  le  Québec-Cenlral^  (de  Québec  à  Sherbrooke,  139 
Dullos.')  elx 


lac 

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de 


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-„ï*^-''^-'>*.-'î/' 


;,v>^•T«  V'.'"' 


PROVINCE  DE  QUÉBEO. 


27 


Ckf.mins  de  fer  commencés  ou  projetés  :  Celui  de  Québec  au 
lac  Saiui- Jean  :  celui  de  l'Intercolonial  de  la  Rivière-du-Loup.  à 
Edm'iudijton  daua  le  Nonveau-Brunswick,  et  un  grand  nomtre 
d'eiubmncheraents  se  raitachaut  aux  grandes  routes  principales. 


De  norabreuseg  lipfnes  télégraphiques  sillonnent  la  Province,  et  la 
mettent  en  communication  avec  les  principales  villos  dea  provinces, 
des  états  voisins  et  de  l'Europe, 

35.  Climat j  sot  et  productions  :  La  province  de  Québec 
est  exposée  à  un  long  hiver,  et  pendant  quelques  jours  seu- 
lement, à  des  chaleurs  extrêmes.  Personne  n'ignore  com- 
bien il  est  commun  au  Canada  de  voir  arriver  les»  change- 
ments de  temps  après  trois  jours  consécutifs  de  pluie,  de 
froid,  de  chaleur,  etc.  Malgré  ces  brusques  variations  de 
la  température,  on  peut  dire  qu'il  n'y  a  guère  en  Amérique 
de  pays  dont  les  saisons  vsoient  plus  salubres  ou  plus  agré- 
ables. Lo  sol  est  généralement  fertile  en  froment,  en  seigle, 
en  avoine,  en  sarrasin,  en  toutes  bortes  do  légumes.  Parmi 
les  arbres  fruitiers,  les  plus  communs  sont  les  pommiers,  les 
pruniers,  les  cerisiers,  les  noyers,  etc.  A  Montréal,  on  a  d'ex- 
cellentes  poires,  Tabricot  et  le  raisin-franc.  Les  melons,  les 
courges,  les  concombres,  le  tabac,  se  voient  dans  la  plupart 
des  jardins.  Les  arbustes  à  baies  (No.  15)  remplissent  les 
bois  et  les  savanes.  Nos  forêts  (No.  15)  renferment  encore 
d'immenses  richesses,  nos  lacs  et  nos  rivières  ne  manquent 
pas  de  poissons  d'eau  douce  ;  vers  le  golfe,  on  a  la  morue,  le 
hareng,  le  maquereau,  etc. 

Nous  avons  un  grand  nombre  de  plantes  médicinales  réputées 
très-efficaces.  DefS  animaux  sauvages,  le  loup,  le  loup-cervier,  (lynx), 
le  renard  et  l'ours  sont  à  peu  près  les  seuls  qui  nuisent  aux  culti- 
vateurs. L'orignal  (a)  et  le  chevreuil  se  voient  fréquemment;  lo 
castor  et  la  loutre  deviennent  rares.  Point  de  reptiles  dangereux. 
Parmi  :.ios  oiseaux  les  plus  remarquables,  on  peut  nommer  l'aigle,  le 
faucon,  l'orfraie,  le  huard,  lo  ptamirgau  (gibier  blanc),  le  martiu- 
pôcheur,  la  bécasse,  la  perdrix,  la  tourtre,  lo  rossignol,  lo  rouc/e- 
3orge^  lo  chardonneret,  les    linottes,   les   fauveltes,  les  passerines, 


(a)  L'élan  (elk)  ne  remonte  guère  au-delà  du  \'oo.  parullèlo. 


M»  ■i*"*t,  .     -w..    ^ 


SIS 


PllOYINOB    Dit    QUÉBUO. 


(t^ape,  grand-montau,  ortoltm  de  neigo,  etc.),  le  goglu^  le  merle,  le 
bec- croisé,  lo  gobe-mouche,  le  gros-bec,  la  pic,  l'alouette,  l'oiseau- 
mouche,  etc.  et  tous  les  oiseaux  do  {tassago  dea  climats  septentrio- 
naux, cygnes,  grues,  oies,  canarda,  outardes,  etc.  (No.  16). 

No3  chevaux,  d'une  vigueur  proverbiale,  sont  recherchés  aux 
Étatd-Ijnis  et  jueqa'uux  Antilles  ;  nos  vaches,  sont  d'excellentes 
laitiéxes  :  nos  moutons  ont  une  assez  belle  laine.  Les  volailles  sont 
abondantes. 

À  Montréal,  hvs  dernières  gelées  du  printemps  sont  celles  do  la  fin 
d'avril  ;  les  p-remiértv-î  de  l'automne  sont  celles  de  la  fin  de  septembre. 
Les  pommiers  liourissent  depuis  le  1")  jusqu  au  31  de  mai.  Les 
pommes  d'été  se  cueillent  en  août;  celles  d'hiver,  en  septembre  et 
octobre.  Onsùmo  lo  blé  depuis  lo  15  jusqu'au  ,30  d'avril  ;  le  blé- 
d'indô,  en  mai.  La  récolte  du  foin  se  fait  en  juillet  ;  celle  du  blé,  on 
août  ;  cello  du  blé-d'inde  et  celle  des  patates,  en  octobre.  Les  prunes 
rouges  mûrissent  vers  la  mi-août  ;  les  damas  et  les  prunes  blanches, 
en  septembre.  Les  meions  scaiés  en  pleine  terri*  commencent  à 
mûrir  vers  la  fin  d'août;  les  raisins,  vers  la  fin  d'octobre.  La 
récolte  du  sucre  d'érable  se  fait  depuis  la  fin  de  mars  jusqu'à  la  fin 
d'avril. 

Sur  la  rivière  Ghambly  et  dans  les  cantons  du  sud-est,  lo  prin- 
temps commence  environ  8  jours  plus  tôt  qu'à  Montréal  ;  ii  Québec, 
cette  saison  est  moins  avancée  qu'à  Montréal  d'environ  15  jours.  La 
navigation  du  fleuve  entre  ces  deux  villes  se  ferme  au  milieu  de 
décembre,  et  ne  s'ouvre  qu'à  la  fin  d'avril. 

Entouré  des  eaux  salées  du  fleuve,  du  golfe  et  do  la  baie 
des  Chaleurs,  lo  district  de  Gaspé  éprouve  un  hiver  moins 
rigoureux  que cilui  do  Québec  ;  mais  le  printemps  y  est  tm- 
dif.  l'été  froid  et  pluvieux.  Les  habitants,  dont  l'attention 
est  diri<j;éo  principalement  ver»  les  pêcheries,  cultivent  moins 
les  grains  que  les  patfites  et  les  autres  légumes. 

36.  Mines  :  La  vallée  de  la  Chaudière  renferme  de  l'or 
en  asst'i  grande  abondance  ;  on  rencontre  le  cuivre  dans  les 
cantons  de  TEst,  surtout  à  Acton  ;  lo  fer  de  meilleure  qua- 
lité abonde  dans  les  montngiR-s  du  nord,  dans  les  vallées  du 
Saint- "Vlaurice  et  de  la  rivière  Batiscan.  à  la  baie  Saint-Paul, 
dans  les  cantons  du  sud  est  ;  les  sables  abondants  de  la 
rivière  Moisie,  de  Betsinmis,  des  Sept-Des,  de  Porneuf, 
de  Mingan,  ne  sont  que  du  fer  magnétique  presque  entière- 
ment pur.  Il  existe  du  marbre,  du  plâtre,  des  terres 
colorantes  (ocre  jaune,  rouge,  etc  ),  une  grande  quantité  des 
plus  belles  variétés  de  pierres  à  bâtir,  plusieurs  sources  miné- 
lulos,  dont  les  plus  estimées  aont  celles  de  Saint-Léon  et  de 
Vurennes. 


fl 


■■\.  x-^ 


FROVINOB  DE    QUÉBEC. 


29 


La  rivière  Moiaie,  (ou  Moïsic,  voir  No.  29),  possède  les  plus  vastes 
or,  les  plus  riches  gisements  do  fer  magnétique  que  l'on  counviisse. 
ils  sont  exploités  depuis  des  années,  et  le  fer  qu'ils  fournissent  vaut 
le  meilleur  fer  de  la  Suède. 

37.  Commerce  :  Travcri^é  d'une  extrémifd  à  l'autre  par 
le  Saint-Laurent,  que  plusieurs  vastes  cmuux  rendent  désor- 
mais navigable  (No.  50)  jusqu'au  fond  du  lac  Michigau, 
et  jusqu'à  la  tête  du  lac  Supérieur,  riche  en  productions 
naturelles;  partie  intégrante  d'un  empire  dont  les  flottes 
sillonnent  toutes  les  mers  et  visitent  toutes  les  terres  du 
globe,  la  province  de  Québec,  de  même  que  celle  d'Ontario, 
offre  d'immenses  facilités  ;'ux  échanges  avec  les  autres 
pays.  .Les  principaux  articles  d'importation  sont  :  Mar- 
chandises sèches  (tissus  de  coton,  de  laine,  de  soie,  de  lin, 
articles  de  modes,  eto  ),  épiceries,  sucre,  thés,  spiritueux 
et  vins,  café,  riz,  fruits  secs,  épiées,  etc.  ;  fer,  acier,  quin- 
caillerie, cuivre,  plomb,  etc  ,  tabac,  faïences,  verreries  et 
poteries  ;  chapelleries  et  fourrures  ;  cuirs  bruts  et  fabriqués  ; 
sel,  cha''bon  ;  livres  et  papeteries  ;  drogues,  teintures  et 
parfumeries;  cordages,voilcset  autres  provisions  navales,  etc. 

Les  expori citions  ne  Gomi)Osont  des  articles  suivants  .•  bois 
de  construction  (No.  1 5)  ;  madriers,  douves,  etc.;  blé,  pois, 
orge,  avoine,  et  farines  ;  vaisseaux  neufs  ;  potasse  ;  lard  et 
bœuf  salé  ;  poisson  et  huile  ;  pelleteries  ;  animaux,  beurre, 
saindoux,  biscuit,  etc. 

Plus  de  la  moitié  du  pin  blanc,  la  presque  totalité  du  chCne,  du 
pin  rouge,  da  blé,  de  la  farine,  viennent  actuellement  do  la  province 
d  Ontario. 

Québec  et  Montréal  sont  los  deux  principaux  ports  d'entrée,  e(  les 
deux  grands  centres  conmierciaux  de  la  province.  En  1882,  la  va- 
leur des  exportations  du  Canada  s'est  élevée  à  1^102,137,203,  celle 
des  importations  à  $1 19,419,500. 

Industrie  :  L'attention  du  pays  paialt  se  tourner  sérieusement 
vers  les  moyens  de  développer  ses  ressou.'ces  industrielles.  Parmi 
nos  manufactures  en  grand,  :;ou3  pouvors  citer  avec  éloge  les 
superbes  fonderies  des  trois  villes  de  Québec,  des  Trois-]  iivicres  et  de 
Montréal;  les  filatures  de  Charably  et  de  Sherbrooke  ;  ies  moulins 
àpainer  de  Portneuf,  de  Vallcyliold,  de  Sherbrooke  et  de  Kingsey; 
les  manufactures  de  coton  de  Iludon,  à  ïlochelag  i,  près  de  Montréal  : 
les  tanneries  de  Montréal  et  de  (iuéb(>c  ;  les  machines  à  clous,  à 
cardes  ;  les  manufactures  de  chaussures,  etc. 

L'industrie  domestique  ne  saurait  être  trop  encouragée  par  la  po- 
pnlation  française  de  nos  campagnes. 

Agriculture  :     Cette  grande  et  noble  occupation,  seule  base  de  la 


80 


pnoviNOi;  ru  qu*beo. 


prospérité  dea  peuples,  est  suivie  par  la  très-jrande  majorité  des 
habitants  de  la  province.  \U  n'ont  oeasô  d'y  trouver,  non-seuleraent 
une  honnête  subsistance,  mais  encore  les  moyens  d'entretenir  les  im- 
portantes relations  commerciales  aont  nous  venons  de  parler.  La 
fertilité  du  sol  et  l'iramouso  litenduo  do  nos  forêts  promettent  à  (a 
génération  naissante  le  mémo  bien-ôtro  matériel  et  moral,  pourvu 
qucn  améliorant  la  culture  des  «erres  anciennes,  elle  se  hâte  de 
saisir  et  do  faire  valoir  le  riche  h'Titagoqui  lui  est  légué  par  la 
Providence  ou  détruisant  les  forôta  vierges. 

H8.  Villes:  Québec,  plioo  militaire  do  premier  rang, 
principal  centre  du  commerce  raaritimo,  siège  du  gouverne 
ment  local,  d'un  archcvOchô  et  d'une  université  catholique, 
est  situé  au  confluent  du  fleuve  Saint-Laurent  et  de  la  rivière 
Sain; -Charles,  sur  le  penchant  d'un  promontoire  appelé  le  Cap 
Diamant.  La  Haute-Ville  s'élève  majestnousement  en  forme 
d'amphithéâtre  au-dessus  du  fleuve  et  des  campagnes  voi 
sines,  présentant  de  tous  côtés  les  plus  beaux  points  de  vue 
qu'il  soit  possible  d'imaginer.  La  Basse-Ville  est  construite 
presqn 'entièrement  sur  un  terrain  que  baignaient  autrefois 
les  eaux  du  fleuve.  C'est  i\  sa  situation  exceptionnelle  et 
aux  sites  pittoresques  des  lieux  d'alentour,  que  Québec  doit 
cet  ensemble  de  beauté  qui  la  place  au  rang  des  plus  agré- 
ables villes  du  monde,  et  ne  lui  laisse  peut-être  d'autre 
rivale  que  la  ville  de  Naples.  Sa  vieille  enceinte  bastionnée, 
ses  maisons  générvilement  mal  bâties,  ses  rues  mal  pavées, 
courtes,  étroites,  qui  courent  irrégulières  et  sans  ordre,  la 
distinguent  enlre  toutes  les  villes  d'Amérique,  et  lui  don- 
nent ce  cachet  d'antiquité  qui  rappelle  les  vieilles  cités 
européennes.  Puissamment  défendu  par  la  nature,  Québec 
ne  l'est  pas  moins  par  ses  murailles  hautes  et  massives,  par 
ses  tours,  et  surtout  par  sa  citadelle,  dont  les  ouvrages 
immenses  excitent  l'admiration  de  tous  les  étrangers.  Po- 
pulation (en  1881)  :  62.446  habitants. 

La  rade  de  Québec  est  s\re,  commode,  et  assez  vaste  poui 
contenir  les  flottes  les  plus  nombreuses. 

Le  faubourg  Saint-Roch  forme  lui  seul  une  grande  paroisse  ;il  en 
est  de  même  du  faubourg  Saint-Sauveur  ;  les  faubourgs  Saint-Louis 
et  Saint-Jean  s'étendent  au  loin  dans  li  campagne,  où  l'on  voit  une 
foule  de  sites  pittoresques  habités  durant  la  belle  saison  par  la 
classe  aisée  des  citoyens. 

Les  principaux  édifices  publics  de  Québec  sont  :  la  cathédrale 
catholique  et  k  «rotestante,  les  églises  de  Saint-Roch,  de  Saint- 


i 


PROVINCE  DE   QTTIbV 


31 


Saureur,  de  Saint-Joun.de  Saint-Patrice,  de  la  Basse-Ville,  fa)  de 
Siint-Andrô,  et  plusieurs  autres  ;  le  nouvel  archevôchô,  devenu 
l'un  des  principaux  ornements  de  la  ville  ;  l'ancien  ch.ltcan  Suint- 
Louis  (6);  le  bureau  de  poste;  l'hôtel  du  parlement:  la  prison  : 
l'arsenal  ;  le  grand  et  le  petit  séminaire  de  Quôbeo,  réunis  en  un 
neul  vaste  corps  de  bâtiments  ;  lUniversité-Laval,  l'école  de  méde- 
cine et  le  pensionnat  de  cette  institution  ;  les  iOttvents  des  Dames 
Ursulincs,  de  l'Hôtel-Dieu,  do  l'Hôpital-Gétiéral  et  dcd  Sœurs  de 
la  Congrégation  ;  l'Hôpital  de  la  marine  ;  les  banques  de  Québec  et 
de  Montréal  ;  la  banque  de  l'Union  ;  la  BitDqab  NWtibtale  ;  la  banque 
d'Épargne  ;  la  douane  ;  la  bourse  ;  lo  IIi(/h  School  ;  l  Tcole  nationale  ; 
l'école  des  Frères  des  Écoles  Chrétiennes  ;  Iflospico  des  Sanirs  de 
la  Chnrité  ;  le  Bon-Pasteur;  l'église  Wesleyenne  ;  1  Hôtel-de-Ville  ;  la 
ITallo  du  marché  Ghamplnin  et  celle  du  marché  Jaoques-Cartier  ; 
l'asile  Sainte-Brigitte  ;  lo  vaste  asile  des  aliénés  à  Beauport, 
etc.  (c)  Québec  possède  plusieurs  institutions  scientifiques  et  litté- 
raires, des  chambres  de  lecture,  des  musées  d'histoire  naturelle  et 
la  bibliothèque  publique  de  l'Université  Laval,  do  nombreuses  écoles 
élémentaires,  diverses  compagnies  commerciales,  des  institutions 
financières,  etc. 

La  chapelle  du  Séminaire  renferme  la  collection  la  plus  pré- 
cieuse de  peintures  sacrées  qu'il  y  ait  dans  le  pays. 

Les  maisons  delà  ville  sont  généralement  bâties  en  pierre  ;  celles 
des  faubourgs,  en  pierre,  en  brique  et  en  bois. 

39.  Montréal  (autrefois  Ville-Marie),  fondé  en  1642,sur 
la  côte  méridionale  de  l'Ile  de  Montréal,au  pied  d'une  petite 
montagne  qui  lui  a  valu  son  nom  (c^),  est  la  ville  la  plus 
riche  et  la  plus  peuplée  de  l'Amérique-Anglaise,  le  princi- 
pal dépôt  des  marchandises  importées  de  la  Grande-Breta- 
gne, le  centre  du  commerce  intérieur  des  deux  provinces 
d'Ontario  et  de  Québec.  Ces  avantages,  elle  les  doit  à  sa 
position,  à  la  tête  de  la  navio'ation  transatlantique,  à  la 
facilité  des  communications  avec  le  lac  Ontario,  les  boi'ds 
de  rOutaouais,  le  lac  Ghamplain  et  toutes  les  parties  d'un 
grand  et  fertile  district  agricole,  pi  us  encore,  peut  être,  au 
zèle  et  à  l'activité  de  ses  citoyens,  et  aux  progrès  toujours 
croissants  de  son  industrie.  Il  y  a  une  foule  de  puissantes 
compagnies  commerciales   et  de  fondations   charitables,  des 

(a)  Au  lieu  môme  oîi  Champl.iin  bâtit  la  1ère  demeure  des  Français  on 
Canada. 

{h)  Le  Nmtveau-Château  SaAnt-Lo^ùs  fut  consumé  par  lo  feu  en  1834  ;  un 
peu  plus  haut,  vers  la  citadelle,  est  le  monument  Wolfe  et  Montcalm. 

(c)  Voir  l'ouvrage  quia  pour  titre  llowhim^  Pictvre qf  Québec. 
{(l)  Cartier  l'appela  le  Mont-Royal. 


.:i:...«.!':ï.-.f: 


32 


BROVINOR     DE    QUÉDEO. 


Bociëtds  do  littérature,  d'histoire  naturelle,  d'agriculture, 
d'arts  mécaniques,  d'éducntion,  eto  Les  édifices  publics, 
les  quais,  l'entrée  du  canal  Lachine  et  la  plupart  des  mai- 
sons, sont  en  pierre  de  taille  tirée  des  supcM'bes  carrières  de 
la  montagne.  La  population  était  de  107,225  habitants  en 
1871  ;  Le  rocenscm<nt  do  1881  lui  donne  uno  population 
de  140,747.   Montréal  est  le  siège  d'un  évCché. 

Les  principaux  cdificea  publics  et  les  principales  ciirlositôs  de 
Montrciil  sont  :  IM-^gliso  Notre-Dame,  la  plus  grande  qui  existe 
en  (loçii  an  Mexique*,  la  vasta  et  belle  rglise  de  Saint-Pal rico,  la 
nouvelle  calhédralo  do  Haiut-Jacques,  la  plus  grande  de  l'Amérique, 
l'église  St.  Pierre,  l'église  du  Gésu  el  ses  maguifiiucs  peintures, 
l'église  at4i;licane,  celle  des  raélhodistes,  et  plusioHrs  autres  ;  le 
Marrhé  Uonaecours  ((/),  lo  marché  Sainte-Anne,  le  Palais  de  Justice, 
le  bureau  de  poste,  l;i  prison,la  banque  do  Montréal,  celle  de  l'Améri- 
quc-Hritanniqio  d'.  Nord  celle  delà  Cité,  do  Molson,  des  Marchands, 
etc  ;  l'Université  McGill,  l'école  de  Médecine,  le  grand  et  le  petit 
vSéminiiirc  de  Saint-Suliûce,  l'hôpital  général  ou  couvent  des  Sœurs- 
Grises,le  nouvel  hôpital,  les  asiles  de  la  Providenci',du  Bon-Pasteur  et 
deNazareih  le  couvent  des  Srimrs  do  la  congrégation,  l  institution  des 
Frères  des  Kcoles  Obréticnnes,  rinstitution  de  St  Vincent  de  Paul, 
les  Écoles  et  Académies  des  (lomraissaires  catholiques,  lo  Couvent 
à  Ilochelaga,  ctc  ,  etc.  ;  le  (iollégn  de  Sainte-Marie,  le  Iligh  Schoof^ 
le  National  School,  lo  British  and  Canadian  School,  etc  ;  les  magnifi- 
ques quais  de  Montréal,fréquentés  par  une  foule  de  navires,  parmi  les- 
quels on  remarque  les  splendides  bateaux-à-vapeur  de  la  Compagnie 
(lu  Richelieu  et  les  vapeurs  océaniques  de  Montréal, la  rue  Notre-Dame, 
presque  entièrement  rebâtie  ;  les  carrés  (squares)  Viger, Victoria  et  de 
la  Pui'^sance  .  le  cimetière  catholique,  le  [Mount  Royal  Cemelery)  ;  le 
réservoir  de  l'Aquedic,  les  avenues  du  Mont-Royal  su.r  lequel  on  a 
établi  un  }/raud  parc  et  des  boulevards  uniques  par  leur  élévation 
et  le  nouvel  Hùtel-de-Ville,  bâti  sui  l'emplacement  di'  l'ancien  jardin 
du  gouvernement  ;  le  nouvel  hôtel  Windsor  ;  leTélégraphe  d  Alarme 
du  feu  couistruit  en  1 862,  coût  $25,000,  etc.  La  plupart  des  hôtels  et 
une  foule  de  demeurt^s  privées  sontdune  construction    magnifique. 

I  .es  marchés  abondent  en  viandes,  en  légumes  et  en  fruits,  pommée, 
poires,  prunes,  melons,  etc.  Les  environs  de  la  ville,  particulièrement 
du  côté  de  la  montagne,  sont  embellis  de  maisons  de  plaisance,  d« 
vergers,  de  jardins,  etc. 

40.  La  vme  des  Trois-Rivières,  après  Québec  la  plus 
ancienne  du  pays,  est  agréablement  située  sur  la  rive  nord 
du  fleuve,  à   l'embouchure  du   Saint-Maurice,  qui    se  jette 


1 


(a)  La  placo  Jacaucs-Cartier  au  haut  de  laquelle  est  un  monument  A  la 
gloire  du  vainqueur  d'Aboukir  et  de  Trafalgar. 


PROVINOB   DB    QuiBBO. 


33 


dans  lo  Saint-Laurent  par  trois  bouches  diflfdrentes,  oir- 
ronst.'mco  qui  a  valu  à  la  ville  lo  nom  qu'elle  porto.  La 
position  des  Trois-Riyiôres,  peu  ttV!inta«çcuso  pour  lo  oorn- 
merce  intérieur,  fait  qu'cllo  aun;iuonto  beaucoup  moins 
rapidement  que  les  autr.s  villes.  Elle  possède  un  dvCclid, 
et  un  colldgo  pour  les  études  classiques.  Il  y  a  une  fonderie^ 
où  Ton  emploie  lo  fer  des  célèbres  mines  et  dos  l'ori^es  de 
Saint- Maurice,  situées  à  3  lieues  do  la  ville  ;  ces  forges 
existent  depuis  environ  doux  siècles.  Les  moulins  à  scies  du 
Hîiint-Maurioo  fcoat  très  importants.  Populaiion,  lun  IbSi) 
8,G70  habitants. 

Les  principaux  édifices  des  Trois-Riyiftres  flont  la  catlindrali-  ca- 
tholique, le  couvent  des  Dames  Ursuliiie?,  qui  renferme  un  hôpital, 
l'école  dos  Frères  des  Écoles  Chrétiennes,  le  cdUoî^'c,  le  marché,  le 
Palais  de  Justice  et  la  prison, 

Kntre  les  Trois-Rivières  et  Montréal,  à  l'embouchure  de  la  rivière 
Clmiiibly,  est  la  ville  do  Sorel,  qui  fut  noraraoo  William  Henry  en 
l'honneur  du  roi  Guillaume  IV,  lorsqu'on  1787,  il  visita  ce  paya. 
Population,  environ,  5,600  habitants. 

lia  ville  dt'  Saint-Hyacinthe,  siéfçe  d'un  évCchô,  population,  envi- 
ron, 4,000  hahitanis. 

Sh«'rbrooke,  siège  d'un  évéché,  population,  environ,  6,000  haln- 
tants. 

La  ville  de  Lévis  vis-à-vis  de  Québec. 

Rimouski, siège  d'un  cvôchè,  population,  environ,  2,000  habitants. 

La  petite  ville  de  Dorchester,  communément  appelée  Saint-Jean,  est 
située  sur  la  rivière  Charably,  à  l'endroit  où  se  termine  le  trajet  des 
bateaux  ù  vapeur  du  lac  Champlain.  Un  chemin  do  fer  conduit  de 
cette  ville  i\  Montréal  et  de  là  aux  Etats-Unis.  Population,  environ 
6,600  habitant). 

41.  Il  y  a  un  bon  nombre  de  villes  qui  mériteraient  une  descrip- 
tion particulière,  si  les  bornes  de  cet  abrégé  lo  pouvaient  permet- 
tre La  plupart  sont  siUiôes  sur  les  boi'ds  du  lleiive  on  des  rivières, 
qui  s'y  jettent  ;  telles  sont  les  villes  de  Laprairie,  de  l'Assomption 
de  Jolietle,  de  Sainte-Thérèse,  de  Saint-Jérôme,  de  Saint- [<]nstache, 
de  Terrebonne,  do  Napierreville,  do  Charably,  de  Sainte-Marie  do 
Monnoir,  de  Nicolet,  de  Boucherville,  de  Longueuil,  de  Montmagny, 
de  Rimouski,  etc  ;  Aylmer  et  Hull,  surTOutaouais  ;  dans  les  cantons 
du  sud-est,  Stanstead,  Waterloo,  Richmond,  etc.  ;  du  côté  du  golfo, 
Gas}»c,  Carlisle,  Percé,  Bonaveuture,  Carletou,  etc.      Jkyti  ^  -^^^ 

42.  Education  :  Les  principaux  établissements  d'éduca- 
tion supérieure  dans  la  Province  de  Québec  sont  les  sémi- 
naires ou  collèges  de  Québec,  de  Montréal,  des  Trois- 
lliviôres,  deNioolet,  de  Saint- Hyacinthe,  de  Sainte-Thérèse, 
de  rAssomption,   de   Sainte-Anne,   de  Saint-Germain   de 


■A, 


34 


PROTINOE   DE   QUÉBEO. 


fe   f 


Rimouski  ;  l'université  Laval  à  Québec,  créée  par  lettres- 
patentes  do  Si  Mf^jesté,  en  1852  ;  l'université  McGill,  le 
séminaire  de  Saint-Sulpice  et  le  collège  de  Sainte  Marie,  à 
Montréal,  etc. 

Nos  études  classiques  compreunent  le  français,  l'anglais,  le  latin, 
le  grec,  lîi  géographie,  l'histoire  ancienne  et  la  moderne,  tant  sacrée 
que  profane»,  les  belles-lettres,  la  rhétorique,  la  philosophie,  les  ma- 
thématiques, la  physique,  l'astronomie,  la  chimie,  l'histoire  naturelle, 
le  dessin,  la  musique,  etc.  La  jeunesse  du  pays  reçoit  ainsi,  moyen- 
nant un  prix  très-modique,  souvent  même  gratuitement,  une  éduca- 
tion qui  la  met  en  écat  de  remplir  avec  succès  tous  les  emplois  ecclé- 
siastiques ou  civils  du  pays. 

D'autres  institutions  respectables  sont  l' Académie  com- 
merciale   catholique  de   Montréal,    les    //ig/i   Scllool   Ue 
Québec  et  de  Montréal,  le  collège  de  Rigaud,  le  collège  de 
liévis,  de  Chicoutimi,  de  Sherbrooke,  de  Sainte-Marie  de- 
Monnoir,  de  Saint-Laurent,  do  Saint-François  (tiichm  id), 
de  Saint-Gbristopho  d'Arthuba^ka;  le  séminaire  anglican 
de  Lennoxviile  (près  de  Sherbrooke),  les  académies  de  Lham- 
bly,  de  Stanstead,  de  Shilford,  de  Berthier,  de  Saint-Joan- 
Baptiste  de  Montréal,  n'oublions  pas  d  ajouter  l'Institution 
des  Sourds-Muets,  au  Mile-Eud,  sous  la  direction  des  clercs 
de  Saint-Viateur,   l'Institution  des  Sourdes- Muettes,  rue 
Saint-Denis,  et  Taisile  des  aveugles,  rue  Sainte-dathciine. 
Les  écoies  d'agriculture  de  Sainte- Anne  et  de  l'Assomption. 
Les  collèges  classiques  sont  au  nombre  de  dix-huit,  dont  quinze 
catholiques  et   trois   protestants.     On  compte  22  collèges  iudus- 
iriels.  Il  y  a  trois  universités,  dont  doux   protestantes  ;  1  université 
Laval,  fondée  en  1854,  le  séminaire  anglican  de  Leunoxvillo,  fondé 
en  1843  ;  l'université  McGill,  fondée  en  1827, 

43.  Écoles  Normales  :  elles  sont  au  nombre  de  trois  : 
l'école  Normale  Laval  à  Québec,  celles  do  Jacques  Cartier 
et  de  McGill  à  Montréal.  Un  Surintendant  de  l'Education 
les  régit.  Le  but  principal  de  ces  institutions  est  de  former 
des  instituteurs  et  des  institutrices,  destinés  à  répandre 
l'éducation  primaire  parmi  le  peuple  des  villes  et  des  cam- 
pagnes. 

La  prorince  de  Québec  compte  aujourd'hui  4,310  écoles  primaires, 
245  écoles  secondaires  et  spéciales,  fréquentées  par  246,778  élèves. 
Ces  écoles  cofitent  annuellement  à  la  Province  $150,000.00  et  absor- 
bent ,îa, 2 75,000  de  contributions  locales. 

44  Au  nombre  de  nos  meilleures  maisons  d'éduoatioQ 
doivent  être  comptés  les  couvents  des  Ursulinea  à  (^uébeo 


mmmmm 


PEOVINOE  DE  QUÉBEC. 


35 


fréal  et  à  Q-^t^'rftoSS  Noms  de  Jé.us-Mavie,  à  Hoche- 
ksa  du  Bon-P'.steur,  i  ^^""iït  é  Saiutllyaomthe  ;  des 

Sœurs  de  Saint  -0  0.x   a  ^^^^^^^^  ^^^^ 

Jésus-Marie,  à  b.ilery,  pi  ^^  j.^^„,^i 

Le3  ieunes   demoiaeVles  y,/!',l«"^"„  ,"„'    «  dessin,  le.  musique  1" 
rarithSque, ;» .g«°fJ^P t:;rtoufre'rie,ons  de  toutes  -J-u 
couture,  '«"/f^^-^^e'ïes  Dames  do  la  <^°f -f;*™'eut  o'dTnaire- 
morales  et  c^o^'^  nombre  de  pensionnats  qu.  potteiu 
camiJagnes  un  granu  u 
„ent  le  nom  de  cou..™».  .       ^         ^^,  F,,è„3   dos  Écoles 

45    Les  admirables  '"f  ^"';;'I,  ^jtlUersd'etifaats  pau- 
cfréùennes  sont  ftéciucj.^os  par  dos  „ulU  ^^^^^^^ 

^res  dans  nos  trois  ''"•;' ','!'",„,„3  de  charité.  L'wstruo- 
ILsi  plusieurs  autres  fi  andeséoo^o^^  ^^^^^^^  ^^^  e.^pagnes. 
tion  élémentaire  se  répmd  au».  ^^  ,,„„,. 

réal  seulement,  est  de  6,bu  o,,i„„„t  le  recensement  de 

49   Popuia<^-on  e«  iîeitgion.   ="  J^^ogg  o27  liabitants 
mi  laToviuoe  de  Q-^^^-  -"^^S     Irlandais: 
classés   comme   ?%=     ^'/^^"Cois':  54,923;  Allemands: 
123,749 i  Anglais:  81'°^,^,',  J'"      „es,  (v.  No.  41.) 
8,943;  "ya«"'":»"^'truopuTtfon'est  divisée  oomme 

•  D'après  les  -^«^''S^-^ '^^i^g     Ls''"'"'^  •  ^'^'''^^  "     .''"^ 
auii:  Oaihol.ques:  1,170  71»^  I    ë.  21;    Bapt.stes: 

'  ;  :   PonstitutiouneUNo  23). 

,5»cr:.?oUuo';:^i3s,eoo,ooo. 


'"(i) 


I  ', 


Z  Abinakis      '.';!,  "'V—r,.6uuis en  '•';>''?*"',"ligo7qnmsaveo 
".TSR6g£    .^frontière  des  Éta'..irms^  es  Wg_^^ç^^^^^ ._ 


V 


36 


PROYINOS    DE  QUÉBEO. 


I- 


les  Hnrong,  à  Lorette  prÔ8  de  Québec  ;  lea  Micmacs  arec  qnelquef 
familles  de  iMalécitea  et  dAbcnakis,  à  Ristigouche,  vers  l'entrée  de 
la  riviùre  de  ce  nom,  à  Casciipédiac,  etc.  Il  y  a  aussi  une  centaine 
d' Algonquins  dans  le  voisinage  des  Trois-Rivières.  Les  Montagnaia 
n'ont  point  de  séjour  fixe  ;  ils  tirent  au  loin  dans  les  montagnes  du 
nord,  vivant  uniquement  de  chasse  et  de  poche.  Ils  viennent  traiter 
avec  les  blancs  aux  postes  situés  i!i  l'embouchure  des  principales 
rivières  de  la  cote  nord-est  ;  tels  sont  les  lelets-de-Jcrcmie,  la  rivière 
Godbout,  les  Sept-Iles,  Ming.in,  Mnscouaro  {a),  etc.  D'autres  tribus 
ou  restes  de  tribus,  sont  les  Petits-!']squimaux,  les  Naskapis  (Monta- 
gnais),  les  Totes-de- Boule  (No.  29),  lea  Warmontashings,  etc. 

(ieuxqui  sont  réunis  en  villages  ont  des  champs  de  blé-d'indo, 
d'avoine,  de  froment,  de  légumes,  etc  ,  et  quelques  animaux  ;  mais 
une  grande  jnirtie  de  leur  temps  est  employée  à  la  chasse  et  à  la 
pêche.  11«  ont  des  éorlises  et  dea  missionnaires  qui  demeurent  avec 
eux  ou  qni  lea  ^  isitent  régulièrement. 

48.  Les  îles  de  la  ]\lagdeleine,  situées  dans  le  golfe  Saint-Laurent, 
à  50  milles  au  nord  de  l'île  du  Prince-Edouarl,  doivent  leur  im- 
poriance  i\  la  pêche  de  la  morue  et  du  hareng  qui  s'y  fait  en  été,  et 
à  celle  du  loup-marin,  que  l'on  prend  sur  lea  glaces  du  golfe  au 
mois  duvril.  Lea  habitants  presque  tous  Acadieus  et  Canadiens, 
étaient,  en  1881  au  nombre  d'environ  4,300.  Ceg  îles  font  partie 
du  comté  de  Gaspô, 


(a)  Ils  y  rencontrent  les  missionnaires. 


m^m*'--    -V—       -!    - 


PROVINCE  D'ONTABIO. 


PROVINCE  D'ONTARIO 


48.  La  province  d'Ontarîo  est  boroée,  au  f^ord^  par  le 
Territoire  du  Nord-Ouest;  au  nord-est,  et  à  Ve.ftj  parla 
province  de  Québec  j  au  sud-est  par  le  Saint-Laurent,  les 
lacs  Ontario  et  Erié  ;  à  Vouest  par  la  rivière  du  Détroit, 
les  lacs  Saint-Clair  et  Huron,  et  le  Territoire  du  Nord- 
Ouest     Superficie. — 100,733  milles  carrés. 

49.  Division  :  Cette  province  se  divise  en  22  districts, 
qui  se  nomment  ainsi  :  Eastern,  Ottawa,  Johnstown, 
Bathurst,  Dalhousic,  Prince-Edward,  Midland,  Victoria, 
Newcastle,  Colborne,  Homo,  Simcoe,  Niao^ara,  Gore,  Wel- 
lington, Brock,  Talbot,  London,  Huron,  Western,  Algoma 
et  Nippissing  [O).  Ces  districts  se  divisent 
les  comtés  se  subdivisent  en  88  districts  électoraux. 


en  47  comtés, 


Noms  des  comtés  :  Addington,  Algoma,  Bothwell,  Brant,  Bruce, 
Oiirdwell,  CarietoD,  Dundas,  Durham,  Elgin,  Kssex,  Fiontenac, 
Glengarrj,  Grenvillo,  Grey,  Haldim:ind,  Halton,  Hastiogs,  Huron, 
Kent,  Lambton,  Lanatk,  Leeds,  Lennox,  Lincoln,  Middlesex,  Monk, 
Muskoka,  Norfolk,  Northumberland,  Ontario,  Oxford,  Perth,  Poter- 
boro,  Prescott,  Prince- Edward,  Renfrew,  Russell,  Simcoe,  Stor- 
mont,  Victoria,  Waterloo,  Welland,  Wellington,  Wentworth, 
York. 

50.  Montagnes  :  La  province  d'Ontario  est  traversée  du 
sud- est  au  nord-ouest  par  une  chaîne  de  hauteurs,  qui  com- 
mence au  bord  del  Outaouais  (No.  28),  et  s'étend  jusqu'au- 
delà  du  lac  Supéri  ur.  Dans  le  voisinage  du  lac  Ontario 
est  une  autre  chaîne  beaucoup  ricins  élevée,  qui  s'étend 
depuis  la  baie  de  Quinte  jusqu'à  la  chute  du  Niagara.  Les 
côtes  septentrionales  du  lac  Supérieur,  et  d'une  partie  du 
lac  Huron,  sont  des  montagnes  de  granit.  Ailleurs,  le  sol 
est  ab.-ez  faiblement  ondulé  ;  près  des  lacs,  il  est  souvent 
marécageux. 


(rt)  Ces  districts  ont  une  ou  doux  cours  (dont  la  jurisprudence 

ière  civile  est  linMtéij  à  des  causes  de  $-00  au  plus),  ils  ont  de  plus 

-.1.  /:_:!.'        .. lE >_^ ,_  __^:»>_..l.^..  ..  —^ ..    ,t^a    «-.^..-nn    .4n     In     /%r\t, 


I  en  ma* 

^_  . _  .  lus  prisoui 

ishérit,  grellier,  trésor lûf,  registrateur,   agout  dos  terres  de  laoourunnei 
iDspecteur  des  écolosi  eto. 


;  r' 


II 

1^  'i*! 


■■.  I  I. 


38 


VROVINOB  D'ONTARIO 


) 


51.  Lac$  :  H  y  en  a  4  prinoipauz  qu^on  pourrait  ]u8te< 
ment  appeler  des  mers  intérieures  à  cause  de  leur  grande 
étendue.     En  voici  le  tableau  : 


Lacs. 

Longueur 
en  milles. 

Largeur 
en  milles. 

ProtonUeur 
en  brasses. 

Circonfér. 
on  milles. 

i\  iv.  au-des- 
sus de  la  mer 

Supérieur.. 
Huron  .... 

Erié 

Ontario — 

360 
252 
246 
210 

114 

240 

63 

60 

80  à -160 
GO  à  !■  0 
I3ftl7 
6')à9f) 

1500 

lOSO 

540 

800 

600  pieds. 
574     " 

232     " 

Une  portion  considérable  des  eaux  du  lac  Huron  s'en 
détache  presque  entièrement,  au  nord-est,  sous  le  nom  de 
baie  Géorgienne, 

L*aire  des  4  grands  lacs  canadiens,  y  compris  le  lac  Mi- 
ohigan  est  de  132,000  milles. 

A  eux  seuls,  ces  ô  laos  contiennent  à  peu  près  la  moitié 
des  eaux  douces  du  globe. 

Chute  Niagara  :  Les  lacs  Erié  et  Ontario  sont  relîôa  par  la 
rivière  Niagara  qui  coule  du  sud  au  nord  et  dont  la  longueur  est 
d'environ  36  milles  (la  longueur  de  l'ile  de  Montréal).  C'est  à  24 
milles  du  lac  Erié  et  à  12  milles  du  lac  Ontario  que  se  trouve  la 
plus  belle  cataracte  du  monde  entier,  ajipelée  Ohulc  Niayara. 

Près  d'un  mille  avant  d'arriver  à  la  chute  la  rivière  se  rétrécit 
subitement  et  descend  une  pente  de  26  pieds  à  travers  les  rochers 
contre  lesquels  les  flots  viennent  se  briser  avec  un  fracas  terrible  ; 
tout-à-coup  cette  masse  immense  d'eau  se  resserre  autour  d'une  île 
qu'elle  semble  vouloir  entraîner  avec  elle,  et  se  précipite  dune 
hauteur  moyenne  de  160  pieds,  dans  un  abîme  dont  il  est  presque  im- 
possible de  sonder  la  profondeur.  Le  bruit  formidable  de  cotte 
chute  se  fait  entendre  à  la  distance  de  16  milles;  la  vapeur  qui 
s'en  élève,  et  dans  laquelle  on  voit  briller  les  couleurs  de  l'arc-en-ciel, 
est  quelquefois  visible  h  la  distance  de  70  railles.  On  a  calculé 
que  la  masse  d'eau  qui  se  précipite  par  la  chute  Niagara  est  de 
701,250  tonnes  par  minute,  et  que  la  force  mécanique  du  fleuve 
est  égale  à  4  millions  ei.  demi  de  chevaux.  La  chute  canadienne, 
en  forme  de  fer  à  ch'Val,  à  3400  pieds  de  largeur  et  158  de  hau- 
*  teur;  l'américaine  a  1200  pieds  de  largeur  et  164   de  hauteur; 

largeur  totale:  J  de  mille.  L  île  du  milieu  s'appelle  Vlle-aux- 
Chèvres;  on  y  arrive  du  côté  américain,  au  moyen  d  un  pont  et 
d'un  îlot  sur  lequel  il  est  appuyé.  Quelquefois,  mais  rarement,  en 
hiver,  les  glaces  s'amoucclent  au  dessus  de  l'abîme,  au  point  qu'un 
homme  y  peut  traverser  à  pied. 

On  pense  que  la  cataracte  a  reculé  de  T  milles,    c'est-à-dire, 
^^depuis  le  site  de  Queenstuwn,  où  l'on  traverse  en  bateau-À-vapeur. 
A^çj^Qu'en  sera  t-il  dans  mille  ans  d'ici  f 

vVà^V^52.  Iles  :  Les  lacs  de  la  province  d'Ontario  renferment 
^    an  grand  nombres  d  îles,  assez  souvent  infestées  de  serpents 
à  sonnettes  ;  la  plus  considérable  est  l'île  Grand-Manilouiin, 
daas  le  lao  Huroo. 


MSrimm 


vti'ii<'ii'"iii 


PROVINOi:    D'ONTARIO 


39 


!ii 


La  presqu'île  de  Prince- Edward  renferme  un  district-coratô  riche 
et  ferti.'e  [a). 

53.  Rivières:  Le  fleuve  Saint-Laurent;  TOutaouais  ;  la 
rivière  Espagnole  et  celle  de  la  Lune  (Muskoka),  qui  se 
jettent  dans  le  lac  Huron  ;  la  rivière  des  Français  et  le  Sevcrn, 
qui  font  communiquer  les  lies  Nipissiug  et  Simcoe  avec  le 
l;ic  Huron;  la  Tamise  (Thamcs),  qui  se  jette  dans  le  lac 
Sainte-Ci  lire  ;  la  Grande-Rivière,  qui  se  jette  dans  le  lac 
Érié  ;  le  Trent,  qui  se  jette  dans  la  baie  de  Quintd,  à  l'ex- 
trémité orientale  du  ho  Ontario  ;  le  Madawaska,  le  Missis- 
sippi et  le  Rideau,  qui  se  jettent  dans  l'Outaouuis,  et  plu- 
sieurs autres. 

Le  Saint-Laurent  prend  le  nom  de  ririère  Sainte-Claire,  entre  le 
lac  Huron  et  le  lac  Sainte-Claire  ;  de  rivière  du  Détroit  entre  les  lai;3 
Sainte-Glaire  et 
Ontario. 


;} 


Ériô;  de  rivière   Niagara  entre  les   lacs  Ériô   et 


54.  Canaux  :  Le  canal  Welland,  entre  les  lacs  Érié  et 
Ontario,  long  de  28  milles,  assez  large  et  assez  profond  pour 
donner  passage  à  la  plupart  des  bâtiments  en  usage  sur  les 
lacs  mêmes;  le  canal  Rideau,  entre  l'Outaouais  et  le  lac 
Ontario,  long  de  133  milles,  ouvrage  militaire  d'une  haute 
importance  ;  les  canaux  dits  du  Saint-Laurent  (de  Williims- 
burg,  de  Cornwall,  etc.,  entre  Presoott  et  le  lac  Saint- 
François;  le  canal  Burlington,  entre  la  baie  de  ce  nom 
(lac  Ontario)  et  la  ville  de  Hamilton  ;  le  canal  Desjardins, 
etitre  la  même  baie  et  la  ville  de  Dundas  ;  les  canaux, 
écluses,  plans  inclinés,  etc..  de  l'Outaouais,  de  la  Grande- 
Rivière,  de  la  rivière  Trent,  &o. 

La  canalisation  du  Saint-Laurent  a  un  développement  de  70 
milles  en  longueur,  et  compte  64  écluses  avec  une  ascmsion  totale 
de  536^  pieds.  Ces  travaux  exécuté.^  par  les  provinces  de  Qucbe  ;  et 
d'Oulario,  durant  la  période  de  l'Union,  ont  coûté  $7,G59  886  Le 
canal  du  8aut  Sainte-Marie,  long  de  1  1/17  mille,  construit  sur  la 
rive  américaine,  et  reliant  le  lac  Huron  au  lac  Supérieur,  cami)lète 
la  navigation  du  Saint-Laurent,  depuis  le  détroit  de  Belle-Isle,  jus- 
qu'à Foud-du-Lac,  à  la  tête  du  lac  Supérieur,  distance  de  2,H81 
railles. 


(a)  Tout  le  pays  à  l'Ouest  tlu  lac  Simcoe,  forme  une  presqulle  oiitourée 
de  massée ImiiK'nses  d'eaux  douces  ei  presque  toujours  froides:  position 
qui  jointe  aux  savanes  et  aux  marôcaffei,  ferait  craindre  pour  la  salubrlt»?  du 
climat. 


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^ 

III 


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40 


PROVINCE   D*ONTARIO. 


I 


55.  Clhnal  :  Ontario  offre  des  températares  très-variées 
suivant  la  latitude  et  la  position  des  lieux  (a).  À  Test  de 
Kin,2;ston,  c'est  le  climat  de  nos  cantons  voisins  de  l'Etat 
du  Vcrmont  ;  au-delà,  en  s'avançant  au  sud-ouest,  le  long 
des  lacs,  on  trouve  l'hiver  de  moins  en  moins  rude,  jusqu'à 
Ddtroit,  où  la  neige  a  rarement  plus  d'un  pied  de  profon- 
deur et  ne  demeure  qu'environ  deux  mois  et  demi,  tandis 
qu'au  nord  du  lac  Iluron,  on  a  des  froids  intenses  et  des 
neiges  de  4  à  5  ])\o(h.  Les  grands  lacs  ne  se  couvrent 
jamais  cntiôrciucnt  de  glaces.  Il  s'y  élève  de  furieuses 
tempêtes  qui  .-oni  d  autant  plus  à  craindre  que  les  bâtuiieuts 
ne  peuvent  que  difficilement  s'abriter  le  long  de^i  côtes. 

5t>.  truaucUons:  Le  froment  est  la  principale  richesse 
agricole  ;  joignez-y  beaucoup  do  blé  d'indc,  d'orge,  d'avoine, 
de  pois,  de  seigle,  de  sarras^iii  et  de  patates.  Les  pommes, 
les  melons  et  les  courges  abondent  partout  ;  les  poires,  les 
abricots,  les  prunes,  les  cerises,  les  noix  douces,  le  tabac 
viennent  |mrfaiteraeut  bien  du  côté  du  sud-ouest  où  l'on 
fait  aussi  mûrir  le  raisin-franc.  Une  partie  de  cette  fertile 
province  est  encore  couverte  de  magnifiques  forêts  de  ché- 
ries, de  noyers,  d'érables,  de  pins,  de  sapins,  &c.  Les  ani- 
maux sont  presque  les  mêmes  que  dans  la  province  de 
Qu'ébe'w  < Entre  les  oiseaux,  on  admire  le  dindon  sauvage 
(No.  15).  Il  y  a  des  serpents  à  sonnettes,  et  des  serpents  à 
écailles,  longs  de  7  à  8  pieds,  qui  ne  sont  point  dangereux. 
Les  lacs  sont  remplis  de  poissons  et  de  gibier  (No.  15).  Les 
mines  les  plus  importantes  qu'on  ait  exploitées,  sont  celles 
de  fer,  situées  sur  le  lac  Erié;  celles  de  cuivre,  près  du  lac 
Supérieur.  Il  y  a  de  très-beaux  marbres,  beaucoup  de  plâtre 
le  long  de  la  Grande-Rivière,  des  sources  minérales  etc.  (h) 

67.  Cornmo'cc  :  Les  principaux  articles  d'exportation 
sont  les  bois  de  construction  et  autres,  les  grains  et  les  fari- 
nes, les  viandes  salées,  la  potasse  et  la  perlasse,  lea  pellete- 
ries, etc.  ;  ceux  d  importation,  sont  les  mêmes  que  dans  la 
province  de  Québec  (No.  37.)  Ses  exportations  se  sont 
luoutérs,  en  1882,  à  S  I0,7o5,921,  et  ses  importations,  à 
041,690,760. 

Outano  po>bède  3,478  milles  de  chemins  de  fer. 

(a)  A  VobBervatoire  météorologique  ae  T010...0.  xcm^^eiutuie  moyeune 
de  C  aub  46,  2  deg.  JB,  (2  degrés  do  plus  qu'à  Montréal)  ;  le  plus  gra;;d  froid 
7|  degré,  do  l'alirenheit;  la  pius  gr:.iide  chaleur,  89^  degréB;  jours  dé 
pluie,  92;   -^e  noigo,  TiB, 

(b)  Les  plus  '^etimoéa  des  BOtirr^f  minérale*  sonl  cellei  de  Caledouia 
aon  loin  de*  boidb  de  l'Outaousi? 


-■_i^_*  J.  ,.*  ■ 


PROVINCE   D  ONTARIO. 


41 


68.  Uuîle  de  pétrole  :  Ihuile  de  prtrole  est  devenue  l'objet  d'iQ  ^ 
commerce  important  ;  Ontario  peut  rivalisera  cet  égard  avec  la  Peu-    çé^  iP 
rylvanie.    Les  plus  abondantes  sources  d'huiles  sont  celles  d'Ennis-    !)■?  ' 
killen.    CO  puits  en  activité,  donnaient  un  rendement  moyen  de  800 
à  900  barils  par  jour.     Depuis  quelques  années,  la  production  du 
pétrole  a  beaucoup  diminué. 

69.  Villes  :  Toronto,  capitule.  longtempï3  coimuc  sous  !ô 
nom  do  Lilllc  ÏO)  k.  située  sur  une  baie  du  hic  Outario,  est 
la  ville  la  plus  grande  et  la  plus  commerçante  de  cette  pro- 
vince; siège  des  principales  cours  de  justice,  d'un  arche- 
vêque, d'un  évêque  anglican,  d'une  université,  d'une  école 
Normale,  bel  édifice  renfermaut  de  riches  musées  de  sculp- 
tures, de  peintures  et  d'antiquités,  et  de  plusieurs  autres 
grands  établissements  d'éducation  {Univrrsily  Collège,  Uni- 
vrrsity  of  Trinily  Collège  Uppcr  Canada  Collège,  and  Royal 
Grammar  School.  etc.)  Les  plus  beaux  édifices  de  To-  onto 
sont  la  salle  des  tribunaux  \Osgoode  IlaH]i,  la  cathédrale 
catholique,  Téglise  de  Saint-Georges  les  nouvelles  bâtisses 
de    rUniversité,  les    banques,  et    Ihospice   des     aliénés, 

Population,  (en  1881}  :  86,415.  jsï 

Toronto  possède  un  grand  nombre  d'églises,  un  séminaire  catlio-  r^ 
lique,  un  séminaire  presbytérien,   une  bibliothèque  publique,  plu- 
sieurs communautés  religieuses,  plusieurs  hôpitaux,  un  dispensaire, 
de  nombreuses  sociétés,  etc.,  etc.  ^^  O  ^^  /)  C* 

Kingston,  célèbre  dans  l'histoire  du  pays  sous  le  nom  de 
Fort  Calarakoui  situé  à  l'extrémité  nord-est  du  lac  Ontario, 
bâti  en  belle  pierre  au  centre  d'un  district  assez  peu  fertile, 
possède  un  marché  spacieux,  une  belle  cour  de  justice,  le 
pénitentiaire  de  la  Province  d'Ontario,  une  belle  église  ca- 
tholique, un  évêque  catholique,  un  Hôtel-Dieu,  un  couvent 
d'éducation  catholique  ;  un  collège  presbytérien  (University 
of  Queen's  Collège)  j  plusieurs  ibnderies,  imurimeries,  etc. 

PopulatioD,  (en  1881)  :  14  01)1. 

Cette  ville  fut  pendant  trois  ans  (1841-1844)  la  capitale  des  deux 
Canada, 

Haniilton,  situé  à  l'extrémité  du  canal  deBurlinj^ton,  sur 
le  lac  Ontario,  .^iég'  d'un  éveché  cath  liqu-^,  possèie  une 
b  lie  eaihétliale,  b  lle<  carrières  au  Med  de  ia  montagûe 
voisine.     Populition,  (en  1881)  :  35,9bl. 

Londrn,  population,  19.7 il), 

Ottawa,  sur  ia  rivièie  d»-  ce  nom,  site  très  pittoresque, 
entre  le  saut  des  Chau'liè'es  et  l'entrée  du  canal  Rideau, 


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42 


PROVINOB    D'ONTARIO. 


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V.  AA 


flidgo  d'un  (5vôch<5  catholique  capitale  fédérale  du  Canada, 
(voir  No  21),  centre  d'une  va?<te  exploitation  dn  boia  Elle 
communique  par  un  pont  de  fer  avec  le  village  de  Hull. 
Parmi  ses  édifices,  on  admire  surtout  les  magnifiques  bâ- 
tisses du  Parlement  fédéral.  Cette  ville  poss^ôdc  cinq  églises, 
plusieurs  couvents  el  hôpitaux,  un  collège  et  un  séminaire 
eitholiqnes,  5  b;mques,  de  beaux  moulins  à  farine  et  à  soies, 
dos  fonderies,  d(S  tanneries,  etc.  Population,  en  1881,  de 
27.412. 

II  y  a  un  grand  nombre  de  petites  Tilles  de  500  à  2,000,  et  qnel- 
Hiif.s-unojde  3  :\  4  mille  âmes,  et  aii-dcîsus,  lu  piuparl   chefs-lie" 
(le  district. 
■  îi^ns  noile  bc-rneroD-i  oiix  suivantes  :  Corn«r»l],  qxifi  l^s^Oi/ageiirs 
.  âi^hiSiaiit  à^^elrient  lo    Point-MaUn,  bien  bâti   sur  le^rand   cun^l 
auquel  il  a  do'nnc  scn  uom,  fabrique  des  iirapset  du  coton;  Presc^tt* 
vis-t\-vi3  Ojïdensburp.  T)oint  de  le  part  d'une  ligne  de  chemin  de  ferj 
qui  relie  le  Grand-Tronc  à  la  capitale  ^d 'Taie  ;  Brookville,  c\  19  libuos 
eu  dei:a  ûo  Kingston  ;  Belleville,  sur  la  baip   de  Quinte  ;    (^obourg, 
qui  possède  nu  collège»  raél^odiste  { \  îctoria  Collège)    (-t  une  grande 
fabrique  do  draps  ;  Port  Hope,  qui  communique  p;ir  une  voie  ferrée 
avec  les  districts  de  l'intérieur  ;  Dundas,   près  de  Hamilton,  sur  ie 
canal  Desjardins  •    Niagara,  l'un  des  plus  anciens   cl.iblisscmeuts, 
près  do3  ruines  du   Fo:t-Geor;/e,  k   des    chantiers  imporl.mts,  vend 
ber.uroup  de  pommes,  de  pêches,  de  cilr'^  ;  London,  sur  le  Tliames, 
dan»  un  charmant  pays  ;    An-herstberg  (et  Fort  Madden),  sur  la 
rivière  Détroit,  exporte  beaucoup  de  tabac.     Il  y  a  an  bon   nombre 
de  canadiens  établis  dans  son  voisinage  ;  Paris,  charmant  village 
sur  la  Grande-llivicre,  exporte   une  grande    quantité  de   Plâtre  de 
Paris  ]  "Windsor,  vis-à-vis  Détroit,  petite  ville  florissante,  etc. 

t)0.  Population:  La  population  d'Ontario  s'accroît  très 
rapidement  par  l'immigration  j  le  rcceusement  de  1881 
lui  donne  1,923.228  habitants,  ainsi  classés:  Irlandais: 
627,262;  Amjiais  :  535,835;'  Ecossais:  378,536;  Aile- 
inands  :  188,394;  Français:  102, 'i43.  Le  rcb^c  appar- 
tient à  liverses  nationalités. 

6i.  lidigiofii  ;  Mi'lhodUlcs:  591,503;  Presbylérietis  :  417,- 
149,  Anylicans:  366,539;  Caihoiiques:  820,639;  Baptiste*: 
l«ti,680. 

Ou  compte  environ  15,300  aauvageei  ;  ce  suut  les  é^ix-NfUwru  (•), 

(a)— C'ei*t-à-dire,  les  fameuses  tribns  des  Jrogiwts,  appelés  vPar  les 
Aug'.a'.-;)  lo8  Mahawh$,  let,  Onekla^.  k>s  Sénécua,  los  Ono*ulmgas,  «t  les 
Oïyuifa.<î.  avec  les  Tuscaroias,  gui  fu;ont  adoptés  il  y»  longtemps  parla 
coni'édérat'on. 


/ 


MS 


NOUTBAU-BRUNSWIOK. 


48 


tl,  do 


«tablies  principalement  le  long  de  la  grande-RÎTière,  et  subsistant 
par  l'agriculture  ;  les  Chijypewaa^  à  l'ile  Manitoulin,  à  Vile  Walpole 
(lac  Sainte-Glaire),  i\  In  rivière  Thames,  etc.;  les  Munsees,  les  Ottawas^ 
les  Mississagas,  les  l'vUawaiamies,  etc.,  etc.  La  plupart  habitent  une 
foule  de  Tillages,  bâtis  généralement  en  pièces  de  bois  rond  on 
équarri.  Ils  possédaient  avant  1818  près  de  11  millions  d'acres  dea 
plus  belles  terres  du  Haut-Canada,  dont  ils  conservent  à  peine  ac- 
tuellement an  demi  million  ;  le  reste  a  été  vendu  au  gouvernement 
ou  i\  des  particuliers  ou  a  des  sociétés  de  capitalistes,  pcar  dos  rentes 
nnnuelles  qui  ne  dépassent  gaère  10  piastres  par  individu  (a),  et 
doivent  s'éteindre  avec  la  tribu  venderesse.  Leur  genre  de  vie 
dififère  peu  de  celui  des  sauvages  du  Bas-Canada.  Plus  de  la  moitié 
sont  réputés  chrétiens  anglicans  ou  méthodistes,  outre  deux  à  trois 
mille  catholiques,  dont  la  principale  mission  est  à  Wekomakong  dans 
l'ile  Manitoulin.  j 


H> 


NOUVEAU-BRUNSWICK. 


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62.  Le  Nouveau-Brun swick  est  borné  au  nord  par  la  pro- 
vince de  Québec  et  la  Baie  dis  Chaleurs;  à  l'est,  par  le 
golfe  Saint-Laurent  et  la  Nouvelle-Ecosse  ;  au  sud,  par  la 
b  lie  de  Fimdy  et  lu  Nouvelle-Ecosse  ;  à  l'ouest  par  l'état  du 
Maine,  (b) 

Sa  longueur  est  de  75  lieues,  et  sa  largeur  de  60. 

Le  Nouveau-Bru jswick  fut  séparé,  en  1785,  de  la  Nouvelle-Ecosse 
:i  laquelle  il  avait  été  uni  après  la  conquête  de  la  Nous^elle-Prauce. 
Kn  1791,  il  re';ut  une  constitution  semblable  h  celle  des  deux 
Canada.  11  est  entré  dans  la  Confédération  en  1867. 

63.  Divisions:  Cette  province  est  divisée  ett  r4  comtés, 
q<ii  envoient  10  sénateurs  et  16  députés  à  la  législature 
fédérale  d'Ottawa. 

Noms  des  comtés  :  St.  John's,  comté  et  ville,  Westmoreland, 
KiugS;  Queen's,  Albert,  Charlotte,  York,  Sunbury,  Northumberland, 
Carleton,  Kent,  Gloucester,  lUstigouche  et  Victoria. 

(a)  Une  des  plus  fortes  ventes  a  été  accomplie  sur  le  pied  de  4,273  acres 
pour  un  louis  de  rente,  sujette  encore  à  diminution;  une  autre  de  2;000 
acrea  par  louis,  etc. 


contre  de  la  rivière  Saint-Jean,  un  ne  il  au-dessus  des  grandes  ehuUs  ;  cett» 
rivière  fn^cc  p<^n  nfflnent,la  rivière  toaint-François,  comiàèto  la  délimitation 
occidentale  de  eette  province. 


44 


NOUVEAUiBRUNSWlOK 


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Aspect  ginéral  :  Le  Nouveau- Mninswick  est  sillonné  au  nord  par 
les  ramifications  peu  élevées  des  Alléganys  ;  ailleurs,  il  est  plat,  uni 
couvert  de  riches  forêt?,  et  présente  des  eûtes  fortement  découpées. 

64.  Boics  :  Le  Nouvcau-Brunswick  est  entouré  de  plu- 
sieurs baies  remarquables  :  la  baie  des  Chaleurs,  qui  le 
s(?parc  du  district  de  Gaspé,  dans  la  Trovince  de  Québec  ;  la 
baie  de  Miramiehi,  au  sud  de  la  précédente ,  la  baie  de 
Fuudy,  do  ChJuuuecto  et  de  Baie  VertC:  qui  réparent  le 
Nouveau-Brunswick  do  la  Nouvolle-Écosse  ;  la  baie  do  Pas- 
samaquoddy.  qui  lo  sépare  du  Maine. 

65.  lUvièrea  :  Le  Saint- Jean,  qui  se  jette  dans  la  baie  de 
Fundy;  la  rivière  Sainte-Croix,  qui  se  jette  dans  la  baie  do 
Passamaquoddy  ;  lo  Miramiehi,  qui  se  jette  dans  la  baie  du 
même  nom  ;  le  Ristigouehe  et  lo  Nepisignit,  qui  se  jettent 
dans  la  baie  des  Chaleurs  ;  le  Richibouctou,  qui  se  jette 
dans  le  détroit  de  Northumborland  ;  le  Pctitcoudiac,  qui  se 
jette  dans  la  baie  de  Chignectou,  à  l'extrémité  nord-est  de 
la  baie  de  Fundy.        ^    fj9    ^\H^^^ 

Le  Saint-Jean  a  sa  source  dans  le  comtt'  de  Dorchester  ;soa  cours 
supérieur  forme  la,  limite  entre  l'étiit  du  Maine  et  la  province  de 
Québec  ;  il  traverse  le  Maine  en  prenant  une  direction  nord-est,  et 
sc|iare  ce  dernier  état  du  Nouveau-Brunswick,  depuis  l'embouchuro 
de  la  rivière  Saint-François,  ju.^sqiio  près  des  Grandes- Chutes.  Il 
entre  ensuite  dans  le  Nouveau  Brr.nswick,  et  va  se  jeter  dans  la 
baie  de  Fundy,  aprùs  un  cours  d'environ  500  milles. 

Le  Saint- Jean  est  navigable  pour  des  bateaux  à  vapeur  depuis  la 
mer  jusqu  à  Frédcricton,  distance  d'environ  85  railles:  son  cours 
inierieur  comprend  un  bon  nombre  de  baies  et  de  lacs  formés  par 
ses  affluents.  Vers  son  embouchure,  il  :«  rétrécit  à  la  largeur  de 
400  pieds,  et  se  précipite  à  travers  d'énormes  rochers,  qi'je  les  vais- 
seaux franfihissent  à  l'aide  de  la  marée. 

66.  Climats  de.  :  Le  climat  du  Nouveau-Brunswick  est 
!!  peu  près  celui  de  la  Province  de  Québec^  mais  le  froid  de 
l'hiver  est  moins  intense  dans  les  parties  maritimes;  les 
brouillards  sont  fréquents,  surtout  du  côté  de  la  baie  de 
Fundy  ;  les  plus  grandes  chutes  de  neige  arrivent  en  février 
et  en  mars  ;  le  printemps  est  tardif.  Le  sol  est  fertile  ;  le 
froment,  le  blé-d'indc,  et  les  autres  grains  réussissent  très- 
bien,  mais  les  habitants  s'occupent  surtout  de  l'exploi- 
tation de  leurs  belles  forêts  de  pins,  de  sapins  de  chôncs,  etc. 
(a),  et  de  la  pêche  de  la  morue,  du  saumon,  du  hareng,  etc. 

(a)  L'rtgricnliure  faii  des  proj^rès  iliin*  cette  bel.'e  province,  qui,  espéroiis-le, 
cfîssf ra  hiemrtl  loiue  imp'irtaiiou  de  ceréaits. 


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meules, 


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NOUVEAU-BRDN8WI0K. 


45 


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Il  y  a  beaucoup  do  plâtre,  de  pierre  à  chaux,  do  pierre  à         ,  f 

meules,  et  de  charbon,  outre  le  fer,  le  luanganèso,  etc. 

On  croit  que  la  couche  houillière  du  Nouveau-Brunswick  a  une 
étendue  do  5,000  raille:  oarrés 

G8  Commerce  :  Bois  de  construction  et  autres;  morue, 
hareng,  saumon,  maquereau,  alose,  huile  de  poisson;  vais- 
soiiux  neufs;  plâtre,  meules,  briques,  charbon,  etc.  Les 
articles  importés  sont  à  peu  près  les  mômes  qu'en  Canada.       ,  "^ j. 

En  1882  :  importjilions  du  N  -B  ,  $6,700,000  ;  exportations,  $7,-  ^^K*'^ 
474,047.     Les  pêcheries,  qui   sont  un  dt-s  principaux  revenus  de 
cette  province,  donnent  au-delà  de  $3,000,000,   par  année,  elle 
requièrent  un  personnel  de  9,000  personnes  et  4,500  vaisseaux. 

69.   Villes  :  Frédéricton,  agréablement  située  sur  le  Saint-  i 

Jean,  est  la  capitale  ;  il  y  a  plusieurs  églises  ou  chapelles, 
un  collège,  une  académie^  une  bibliothèque  publique,  plu- 
.«ieur.s  Irapriraorios  et  une  population  d  environ  6,000  âmes. 
La  ville  très  commerçâ.'htë^e'SjSnt-irean,  à  l'entr(5ii  de  la 
môme  rivière,  (St  peuplée  d'environ  26,127  habitants  (a)  ; 
il  y  a  plus  de  15  églises  ou  chapelles,  un  palais  de  justice,  un 
hôpitil  do  marine,  plusieurs  banques,  une  bourse,  etc.  Saint- 
André,  à  l'embouchure  de  l:i  rivière  Sainte-Cro'.x,  retifermc 
10,000  habitants,  qui  subsisi'^nt  orinci paiement  par  le 
commerce  des  bois  de  construction  des  vaisseaux  ;  Chatham  ; 

dans  le  comté  de  Northumberland  est  le  siège  d  un  évêché 
catholique. 

Parmi  les  petites  villes  ou  bourgs,  les  plus  remarquables  sont  : 
Saint-Stiphen  et  Middleton,  dans    le  comté  de  Charlotte  ;  Hichi-  (' 

bouctoujdans  le  comté  de  Kent  :  Newcastle  et  Douglastown,  dans  > 

le  comté  de  Northumberland  ;  Bathursi,  Woodstock,  etc. 

70.   Population.  3JI,233  suivant  le  recensement  do  1881 

Elle  se  compose  des  descendants  des  premiers  colons  anglais,'^ 
lies  loyalistes  américains  et  de»  troupes  allemandes  qui  s'y 
?on^t  retirés,  lors  de  la  guerre  de  1775  ;  d'émigrés  d'îrlimde, 
d  L cosse  et  d  Angleterre;  d'Acadiens,  qui  sont  d'origine 
française  ;  de  sauvages  Micmacs  et  Maldcites,  de  nègres  et 
mulâtres,  etc.  Il  y  a  109,091  catholiques  :  les  autres  sont 
anglicans,  baptistes,  méthodistes  et  presbytériens. 


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(a)  Le  19  juin  1877,  un  incendie  a  détruit  les  troîp  q<  "irts  de  cette  vlUe. 


N0UVELLK-É00S81. 


NOUVELLIil-ECOSSB. 


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71.  La  Nouvello-Écossc  est  bornée  au  nord  par  le  détroit 
do  Northmnborland,  qui  lu  sépare  do  l'île  du  Prince- 
Edouard;  au  nord-est,  p;ir  lo  détroit  de  Canso  («),  qui  la 
sépare  do  lîlo  du  Cap-Breton;  à  l'est  et  au  sud,  par 
10oé:ui  ;  à  l'ouest,  pur  la  baie  de  Fundy  ;  au  nord-ouest, 
par  1(5  Nouvoau-Brunswick.  Cette  péninsule  u  une  superficie 

de  20,907  milles,  y  coihpiis  le  Cap  Breton  qui  lui  est  annexé. 

^  La  Nouvelle-Ecosse,  autrefoia  connue  boqs  le  nom  à'Acadie,  est  U 
^prerhlcre  colonie  européenne  après  celle  des  Norvôglens  (No.  2)  qui 
ait  élô  fondée  dans  l'Améiique  septoutrion.ale.  Elle  fut  découverte, 
^ainsi  que  lu  Tcrre-N'euvo,  en  1497,  par  Sébastien  Cabot,  avantmerae 
que  Colomb  eut  vu  le  continent  que  noua  habitons.  Aiais  l'Acadie 
ue  fut  occupée  par  des  Européens  qu'où  1G04,  époque  où  M  M.  De 
Monts  et  Pontricourt,  sous  l'autoritô  du  roi  Henri  IV,  commen- 
cèrent, sur  la  cOte  orientale  de  la  baie  de  Fundy,  un  ctablis.sement 
fran(;ai8  qu'ils  nommèrent  Porl-Royal,  ci  que  lea  Anglais  retar- 
dèrent ',  as  à  nommer  Annapoois  [b]^  en  l'honneur  de  la  reine  Anne. 
Cet  établissement,  qui  n'est  plus  aujourd'hui  qu'un  village,  fut  le 
chef-lieu  du  pays  jusqu'à  la  fondation  d'Halifax,  en  1750,  L'Acadie 
devint  le  théâtre  d'une  longue  suite  do  guerres  désastreuses  entre 
les  Anglais  et  les  Franc,ai3,  guerres  dont  les  Acadiens  et  les  sauvages 
furent  constamment  les  malheureuses  victimei',  jns:qu'J!i  la  prise  de 
Louisbourg  par  les  Anglais,  en  1758.  Cette  anuée-là  même,  la 
Nouvi  lie-Ecosse  reçut  uno  constitution  modelée  sur  celle  du 
Royaume-Uui.  I.q  ap-Bieton,  qui,  depuis  1783,  avait  formé  seul 
une  province,  fut  réaunexé,  en  1820,  i\  la  Nouvelle-Écosso. 
KjwJp  Aspect  (/énéral  :  La  presqu  ile  de  la  Nouvelle-Ecosse  a  la  forme 
y'  «d'un  triangle  îittacbô  au  continent  par  un  de  ses  sommets.  L'océan 
kV/^qui  la  presse  a  découpé  ses  côtes  en  baies  et  en  ports  nombreux  ; 
côtes  orientales  très-ôlevées  ;  h  l'intérieur,  surface  ondulée,  etc. 

72.  Divisions:  La  Nouvello-Éoosse  se  divise  en  18 
comtés,  y  compris  l'île  du  Cap-Breton,  qui  en  forme  quatre  : 
ie>i  comtés  se  subdivisent  en  arrondissements  et  eu  cantons. 

(a)  Ce  détroit  est  la  routoquo  suivent  les  navigateurs  des  États-Unis  et 
des  provinces  intérieures  dans  leurs  voyages  au  golfe  Saint-Laurent,  à 
Québec,  etc. 

(6)  Annapolis  es^t  situé  un  peu  au-dessus  de  l'ancien  Per<-.£o2/a2. 


quclqi 


N0UVSLL£-l008gB, 


47 


t 


Comtés  delà  NouvelIe-l^coBSe  :  Halifax,  comté  et  ville,  GolcWe^ter, 
PIctou,  Antigonish,  Qiiysborough,  Cuinberlaiid,  FIant'8,  King's,  L\C' 
Denburg,  Qucen's,  Annapolia,  Di^by,  Hhelbi.rno,  Yarmoiith. 

Comtôa  du  Cap-Breton;  Cup-Breton,  Richmoud,  Invurnosa  et 
Victoria. 

73.  Baiei  etc,  :  Cette  presqu'île  est  entourée  de.  baicH,  do 
havres  cl  de  rades,  où  les  vaisseaux  peuvent  voguer  en 
parfaite  sûreté.  Los  principales  baies  sont,  celles  do  Saint- 
George,  do  Chedabouctou,  Marguerite,  Mahone,  Town- 
scnd,  Sainte-Mario,  d'Anuapolis,  des  Mines  do  Chignectou. 

La  principale  rivière  est  celle  d'Annapolis;  lo  plus  grand 
lac  est  celui  qu'on  nomme  Rossignol. 

</^ 
La  marée  se  précipite  avec  une  grande  violence  dans  lo  détroit  do   J.^^ 

Canso  et  dans  la  baie  do  Fundy  ;  au  bassin  des  Mines,  elle  monte '*^ 


^  1 


-/ 


quelquefois  jusqu'à  la  hauteur  de  60  pieds.  â^ 

74.  Climat  et  productions  :  Ceux,  à  peu  près,  du  Nou- 
veau-Brunswick  (No  GQ)j  avec  cette  dififérence,  que  le  bois 
est  plus  rare,  et  l'agriculture  plus  florissante.  Lis  parties 
les  plus  fertiles  sont  celles  qui  sont  situées  le  long  des 
rivières  et  de  la  baio  de  Fundy;  la  c6tt>  atlantique  est 
presque  stérile  ;  dans  l'intérieur,  le  sol  est,  souvent  pierreux 
et  d'une  qualité  médiocre.  11  y  a  beaucoup  de  pommes,  des 
poires,  des  prunes,  etc.  Deux  substances  minérales,  le  char- 
bon et  le  fer,  ofiFrent  d'immenses    profits  à   la    Nouvdle 

Ecosse.  Le  charbon  est  bitumineux  et  d'excellente  qua- 
lité ;  depuis  l'imposition  d'un  droit  sur  le  charbon,  il  y  a 
eu  dans  la  production  annuelle  une  augmentation  de  417,- 
24^  tonnes.  En  1881,  les  mines  ont  produit  1,116,248 
tonnes.     Ou  y  trouve  aussi  en  abondance  le  plâtre,  la  pierre 

75.  Commerce  :  Poissons  peaux  de  loup-marin,  huile, 
etc.;  bois  de  construction  et  autres  ;  charbon,  plâtre  et 
meules  ;  lard  et  bœuf  salé,  beurre  et  fromage,  bêtes  à  cornes  ; 
orge  et  avoine  en  grain  et  en  farine;  légumes  pelleteries, 
pommes,  etc. 

Importar'.nsen  1882,  $8,701,000.     Exportations,  $9,217,295. 

76  Capitale,  Halifax,sur  les  côtes  de  l'Atlantique,  l'un  des 
plus  beaux  et  des  plus  vastes  ports  de  l'Amérique  ;  centre  du 
commerce  des  provinces  inférieures  avec  les  Antilles,  Québec 
et  les  États-Unis.  Lo  chemin  de  fer  Intercolonial  lie  ses  desti- 
nées à  celles  de  Montréal  regardée  avec  raison  comme  le  chet 


/^.JL^^ 


m 


48 


NOUVELLE  IBOOSSE. 


des  possessions  britanniques  nord-ani($ricaines.  La  population 
d'Halifax  est  d'environ  35,000  âmes  (a) 

Parmi  \eà  édifices  publics  de  c'^tte  ville,  on  admire  celui  où  se 
tiennent  les  séances  de  la  législature,  et  l'église  catholique,  bâtie 
dans  le  genre  gotbique.  Il  y  a  un  archevêché  catholique,  un 
évCquc  anglican,  10  à  12  églises,  un  collège  et  plusieurs  lycées,  une 
institution  pour  les  sourds-muets  Le  port  d'Halifax:  n'est  plus  la 
station  ordinaiie  de  la  marine  anglaise  dans  cette  partie  du  monde  ; 
le  chantier  royal  y  subsiste,  mais  les  arsenaux  ont  été  transportés 
aux  Bermudes. 

Cette  ville  est  auss»  la  métropole  de  la  province  ecclésiastique 
d'Halifax,  formée  des  diocèses  catholiques  d'Halifax,  d'Aricbat,  de 
Charloltetown  et  de  Chathara. 

Les  Autres  villes  sont:  Liv3rpool,  Lunenburg,  Yarmouth,  Clare 
et  Gijysboroui^h,  postes  maritimes  fli  irissants;  Truro,  joli  bourg  sur 
le  bassin  des  mines  ;  Pictou,  pr^-s  des  mines  de  charbon,  habité  en 
^r;inde  yiartie,  ainsi  que  le  district  qui  l'entoure,  par  des  Monta- 
gnards-Écossais très-industrieux.  Il  ya4  églises  et  un  collège; 
Windsor,  qui  possède  un  autre  collège,  etc. 

77.  La  population  est  d'environ  440,000  divisée  par 
rapport  à  l'origine,  comme  celle  du  Nouveau-Brunswick 
(No.  69). 

78  Religion  :  Catholiques:  117  4S7;  Presbytériens  : 
112,488;  Baptistes:  83,76';  Méthodistes:  50,811. 

79.  Le  Cap  Breton  est  séparé  de  la  Nouvel Ic-Écosse, 
dont  il  fait  partie,  par  le  détroit  de  Cunso.  Il  a  "»  JO  milles, 
du  nord  au  sud  et  85  dans  sa  plus  grande  largeur.  Les 
côtes  sont  élevées,  montagncusen,  sans  aucun  ronfonoemenl 
considérable  dans  la  partie  voisine  Ju  golfe  Saint- Laurent, 
mais  bien  entrecoupées  de  baies  et  de  havres  sur  l'Atlanti- 
que. Un  vaste  lac,  le  Bias-d'Or,  qui  communique  avec 
1  Océan,  s'étend  dans  l'intérieur   de   l'île,  sur  une  étendue 

»,  (")  "  Nous  rappellerons    au  lecteur    que  la  Nouvelle- Ecosse,  le    Bas 

^'^  Canady  lo  ^'onreau-Brunaioick,  les  îles  do    Terre-Neme,  du  Cap-Breton 

^  «t  du  i*r»*«ce-i:df>«art/,  possèdent  à  eux  seiiL«  une  marine  marchande  qui 

.   surpasse  des  do;:xtier^  (Ins  l)  toute     la  inarim*  marcande  de  laFranee  / 

j^viuiia  fournissent  iinnuellemont    auz  coninicrçantp   du  Royaume-Uni 

^^  un  pran  1  nombre  de  vaipifeaux  construits  daus   leurs    ports;  que  les 

chantiens  de  la  marine  inilitîure  et  marchande  de  la  Gran  e-Brotigne 

^^(■1  d  Irlande  tirent,  de  ces  n.fiities  colonies  d'énormes  quantités  de  bois 

ae  çonstvuçtinn   d'excellente    qualité;    qu'enfin,   les  riches    mines  de 

Mouille  exploites  dans  l'île  du  Cap-Breton,  à  Pictou  dans  la  Nouvelle- 

^aaosse  (et  celles  du  Nouveau-Brunswiek),  ajoutent  à  rimport.ance  que 

^^  leur  donnent  les  pêcheries  des  p.)rts  superbes  et  une  position  admirable 

^   pour  le  commerce  et  pour  la  domination   des  mers  de  cette  partie  du 


s> 


NOUVELLE   ECOSSE. 


49 


di!  55  milles  do  long  et  de  20  milles  de  large,  et  la  divise  pres- 
que d'un  (.'Xtrémité  à  1  autre  Le  climat  est  le  même  que  celui 
de  Gaspé,  mais  plus  humide  Le  sol  est  bien  nrepre  à  la  cultu- 
re de  I  orge,  de  l'avoine  et  des  légumes.  Les  brouillards  nuisent 
à  la  culture  du  blé,  qui  ne  prospère  que  du  côté  occidental. 
Los  pâturages  abondent.     Le  charbon,  le  gypse  (plâtre  de 
Paris),  le  fer  et  l'ocre  rouge,  sont  les  principales  richesses 
minérales.     Les  forêts  ont  perdu  leur  ancienne  importance, 
en  partie  par  les  incendies    fréquents  auxquels  elles  ont  été 
exposées.     Les  animaux  sauvages  sont  Tours  noir,  le  loup- 
eervier,  le  renard,  la  loutre,  etc.    L'agriculture,  la  pêche,  et 
l'exploitation  des  mines  de  charbon,  sont  les  occupations  des 
habitants  du  Cap-Breton. 

Commerce  :  Poisson,  charbon,  plâtre,  bêtes  à  cornes,  viandes 
salées,  beurre,  bols,  vaisseaux  neufs,  avoine,  patates,  elc.  Le  char- 
bon et  le  plâtre  sont  exportés  aux  États-Unis  et  au  Canada  ;  les 
bêtes  à  cornes  et  le  beurre,  à  Terre-Neuve  ,  les  viandes  et  le  beurre 
à  Halifax. 

Villes  principclcs  :  Arichat,  dans  l'île  Madame,  peuplé 
de  quelques  milliers  d'Acadiens  pêcheurs;  Sidney,  petite 
ville  fameuse  par  ses  mines  de  charbon. 

Le  Cap- Breton  fut  découvert  d'abord,  suivant  les  uns,  par  des 
prcheurs  Bretons  au  commencement  du  16me  siècle  ;  suivant  d'au. 
tics,  par  (^abot  lui  môme  en  1497.  en  1523  par  Verazzanni,  qui  îe 
nomma  île  duCap  Quoiqu'il  en  soit,  les  Français  lui  donnèrent  le 
rom  6!ile  Royale,  et  ils  y  bûtireni,  sur  la  côte  orientale,  le  puissant 
fort  (le  Lotiisbourg,  que  les  Anglais  détruisirent  en  17.58,  Os  for- 
tifications avaient  coûté  30,000,000  de  francs.  On  n'y  voit  plus 
qu'un  très-petit  village  de  pichciu-s.  Le  Cap-Breton  a  été  annexé  à 
la  Nouvelle- Kcosse  en  I8'2(). 

Près  du 
Saint-Paul, 

d'un  mille  et  ciomi,  ot  large 
mcntcél'bre  en  naufrages.    On  y  trouve  partout  des  ossements  hu- 
nunns.  des  ancres,  des  c'.bles  et  d'autres  débris. 

À  l'est  du  Cap-Breton,  sous  la  lat  44^.  58\  et  la  long.  60°.  0.  de 
Greenwicb,  est  l'île  au  Sable,  autre  écueil  funeste,  sur  lequel  un 
grand  nombre  de  vaisseaux  ont  péri.  Il  existe  depuis  plusieurs 
années  sur  cette  îlo  un  établissement  destiné  à  secourir  les  nau- 
fragés. 

La  batture  du  nord-est  de  l'île  au  Sable  s'étend  à  22  milles,  et 
celle  du  nord-ouest  à  8  milles. 


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Cap-Breton,  h.  l'entrée  du  Golfe  Saint-Laurent,  est  l'île    Â-tLf.  '^ 
l,qui   nest  guère  qu'un  rocher  élevé  de  300  pieds,  long        ^^, 
et  demi,  et  large  d'un  demi-mille.     Cet  endroit  est  triste-    -^«-"^ïi/t- 


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ILE  DU  PRINCE-EDOUARD. 


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80.  1/île  du  Prince-Édouurd  est  située  dans  le  golfe 
Saint-Laurent,  à  l'est  du  Nouveau-Brunswiok  et  au  nord 
de  la  NDuvclle-Écosse,  dont  elle  n'est   séparée  que  par  le 

^    détroit  de  Northumberland.  Sa  plus  grande  longueur  du 
"^rn%P(^ouest  au  sud-est  est  de  105  milles  ;    et  sa  largeur  de 
2  à'  ào  ii(i^lcs.    C'est  la  plus  petite  province  du  Canada,  sa 
superficie  n'étant  que  de  2,133  milles  carrés. 

L'île  du  Prince-Édou.ird,  autrefois  appelée  île  Sainl-Jean,  fut 
colonisée  par  les  Français  eu  1719,  et  prise  par  les  Anglais  eu 
même  temps  que  le  Oap-Breton,  en  1758.  Son  nom  actuel  lui  a  étô 
donné  en  1799,  en  l'honneur  du  père  de  la  reine  Victoria  (Edouard, 
duc  de  Kent).  Annexée  à  la  Nouvelle-Ecosse,  en  1763,  elle  devint 
province  séparée  en  1773,  et  reçut  un  gouvernement  colonial  sem- 
blable à  celui  des  colonies  voisines.  Elle  fait  partie  de  la  confédé- 
ration depuis  1873. 

81.  Aspect  général,  clc  :  surface  ondulée,  côtes  tellement 
découpées  qu'aucune  partie  de  l'île  ne  se  trouve  m  plus  de  8 
milles  de  la  mer.  Climat  tempéré  et  salubre.  Le  sol, 
arrosé  par  une  foule  de  petites  livières,  est  très-fertile  en 
grains  et  en  légumes.  L'exploitation  des  forêts  et  la  cons- 
truction des  vaisseaux,  se  font  sur  une  assez  grande  échelle. 

^  Le  blé,  le  bois  et  le  poisson  s'exportent  en  Angleterre  ;  l'avoine, 
l'orge  et  les  patates,  à  Halifax;  les  tjestiaux,  les  vian  les,  le  beurre,  à 
Terreneuve, 

Baies:  Les  principales  sont  celles  d'Egmont,  de  Hillsborough, 
de  Cardigan,  de  Hiclimond. 

82.  Divisions  :  L'île  du  Prince-Edouard  se  divise  en 
trois  comtés,  qui  sont  ceux  de  Kiug's  de  Queen^s  et  de 
i 'rince' s, 

83.  Capitale  :  Charlottetown,  située  sur  le  côté  nord  de 
la  baie  de  Hillsboroo^h  ;  son  port  est  un  des  meilleurs  du 
golfe  Saint-Laurent.  Elle  ronfei-mc  5  églises  et  un  hôtel 
(lu  Parlrrnent,  très-bol  édifice,  oij  se  tient  aus.si  la  cour  du 
banc  de  la  Reine.     Il  y  a  un  évêque  catholique  et  un  joli 


.i.-»j-«.jit:& 


MANITOBA. 


51 


collège.    Population,  environ  11, 4h^5  habitants.    Les  prin- 
cipales villes  sont  Georgetown,  Suuimerbide  et  Priucetown. 

Un  chemin  de  fer  de  198i  railles  de  longueur,  unit  Gharlottetown 
à  Snmmerside,  Cascumpec  et  Tignish,  du  côté  de  l'ouest  ;  h  George- 
town et  à  Souris,  du  côté  de  l'est.  L'île  est  liée  au  Nouveau- 
Brunswick  par  un  câble  sous-marin,  qui  traverse  le  détroit  de 
Northumberland  entre  les  caps  Tormentin  et  de  la  Traverse, 

84.  Population  ei  religion:  en  1881,  la  population 
était  de  108,891  habitants,  Anglais,  Écossais,  Irlandais, 
Acadicns.  La  religion  douiinante  est  le  catholicisme. (47, 115) 
11  y  a  33,000  Presbytériens,  13,000  Méthodistes  et  6,000 
Baptistes. 

Exportations  en  1882  ;  $1,887, 116  ;   ioiportatioQS,  $737,32 

MANITOBA.      A  ^ 

(Mot  indien  qui  veut  dirt  VEspril  parlant,  la  Parole  de  Dieu.) 


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85.  Manitoba  est  borné  an  nord  et  à  V ouest  par  lo 
territoire  du  Nord-Oncst;  an  sud^  par  les  EiatH-Unis 
(une  petite  partie  du  territoire  de  Dakota,  et  une  j)lu8 
petite  partie  de  l'état  do  Minrio>ota)  ;  à  Vest,  par  Ontario, 
oa  forme  est  un  carré  long  dont  la  superficie  est  do 
123,2i5  milles,  c'est-à-dire  une  longueur  de  465  milles, 
ot  une  largeur  de  265  milles. 

Historique — Manitoba  se  compose  de  laucienne  colonie  de  la 
ilivicre-Rouge  et  de  celle  du  Portiige.  L'établisseuient  de  la 
Riviéie-Rouge  eut  lieu  on  1812.  "Un  noble  Ecossais  auquel  ea  LZ''}^ 
"  position  dans  l'honorable  compagnie  de  la  baie  d  Huds  n  assura  l  pr^ '"" 
"  une  grande  influence,  conçut  le  projet  de  fonder  nne  petite 
••  colunie  au  milieu  de  la  terre  de  Hupert.  Il  obtint,  à  cet  effl't,  di; 
••  la  compagnie  de  la  baie  d'Hndson,  la  cession  d'une  certaine 
"  étendue  de  terre  sur  les  bords  de  la  Riviôre-Roufie  et  de  1  Assini- 
''  boi  e,  et  commença  là  1  établissemeni  qui  porte  encore  son  notn  : 
"  .S<7/i/'  k  SdiUmeni.  Cette  oasis  du  déteit,où  devait  venir  se  re^joser 
'*  le  voyageur  et  !(:■  traiteur  au  déclin  de  leur  vie,  est  jdus  connu 
"  sous  le  nom  de  Mivièi  e-lioit/jc  (Red  River  Settlement)  ou  d'As-i- 

'   niboia La    compngnie  d>'    la   baie   d'IIuJson    racheta   de> 

'  héritiers  de  Lord  beikirk  les  Icrres   qu'elle  avait  vendues  à  tSa 


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19, 


COLOMBIE    ANGTAIBIL 


**  Seigneurie  " (a). 

86.  Aspect  généra),  eto.:  Pays  plat,  presque  partout 
couvert  do  pruirieft^j||Uoyant  à  80  pieds  au-dessus  du  niveau 
du  lac  Winnipeg,  les  arbres  ne  se  rencoutrent  guère  que 
sur  le  bord  des  rivières.  Sol  fertile,  produisant  bien  le 
blé  et  les  autres  grains.     Le  climat  est  froid,  mais  salubre. 

87.  Rivières  :  La  Rivière- Rouge,  dont  les  sources,  tou- 
chent à  celle  du  Mississipi  ;  elle  traverse  la  province  du 
sud  au  nord,  et  se  jette  dans  le  lac  Winnipeg,  après  un 
cours  de  700  milles  ;  l'AsHiniboine,  qui  coule  de  1  ouest  à 
l'est,  et  se  verse  dans  la  Rivière-Rouge. 

Lacs  : — Le  Manitoba,  d'après  lequel  la  province  à  été  ainsi  ap- 
pelée. Son  étendue  est  à  peu-près  celle  du  lac  Outario.  Il  a  une 
altitude  de  752  pieds. 

Le  Winnipeg,  à  60  milles  de  la  capitale  ;  il  a  264  milles  de  lon- 
gueur, et,  en  moyenne,  35  milles  de  largeur.  Altitude,  700  pieds. 
(l  reçoit  la  Rivière-Rouge  ^t  l'Assiniboine.  Il  se  décharge  dans 
n  baie  d'Hudson  à  Fort-York. 

Le  WinnipegouSf  (petit  Winnipeg),  situé  à  Touest  du  précédent, 
Son  étendue  ep*  à  peu-près  celle  du  lac  Brié.  Oes  deux  derniers 
!>nt  leur  partie  nord  en  dehors  de  Manitoba. 

88.  Capitale  :  Winnipeg  {Fort-Garry)  petite  ville  située 
au  confluent  de  l'Assiniboine  et  de  la  Rivière-Rouge;  vis- 
à-vis  Winnipeg  est  Saint-Boniface,  siège  d'un  archevêché. 
Les  Sœurs  de  la  ""harité  y  ont  un  couvent  pour  l'instruction 
des  filles;  il  y  a  aussi  des  éeoles  pour  les  garçons. 

89.  Population  de  Manitobaen  1881,  65.954  habitants, 
parlant  le  français,  l'anglais,  le  celtique,  le  saufeux,  le  cris, 
etc.  La  population  s'accroit  très  rapidement  par  l'immigra- 
tion. Religion:  Anglicans:  14  297;  Presbytériens: 
14,292;  Catholiques:  12,246;  Méthodistes:  9,470; 
Boptistes:  9,44^. 

Exportations  eo  1882,  $666,119     Importations,  $5,144,493. 

Le  Pacifique-Canadien  a  532  milles  de  chemins  de  fer  dans  Ma*- 
nitoba 

COLOMBIE  ANGLAISE 

90.  La  Colombie  anglaise  est  bornée  au  nord,  par  le 
60  ®  de  latitude  ;  à  l'est,  par  le  120  °  de  longitude  et  les 
Montagnes-Rocheuses  ;  au  sud,  par  le  49  ®  de  latitude,  qu.. 
la  sépare  des  Etats-Unis,  par  le  golfe  de  Géorgie  et  le 
détroit  de  Juan   de  Fuca  ;  à  l'ouest,  par  le  Grand  Océan. 

(a)  Esquisse  sur  le  Nord-Ouest,  par  Mfw.  TMhé« 


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Sa  plus  grande  longueur,  du  nord  au  sud,  est  de  760  milles, 
et  sa  plus  grande  largeur,  en  y  comprenant  l'île  de  Van- 
couver, est  de  570  milles.  ,  ^^ 

La  Colombie  Anglaise  fut  détachée  du  territoire  de  la  baie 
fl'Iîudson,  et  érigée  en  province  en  1858.  En  1866,  eut  lieu  son 
union  législative  avec  rile  do  Vancouver.  Depuis  1871,  elle  fait 
litirtîe  de  la  Puissance  du  Canada,  (o) 

91.  Aspect  général,  montagnes^  fleuves^  etc.  :  Cette  région 
a  la  forme  d'un  carré  irrégulier  coupé  par  deux  chaînes 
do  montagnes  parallèles,  entre  lesquelles  s'étendent  dim- 
menses  et  fertiles  prairies.  Les  côtes  présentent  de  nom- 
breux golfes  (appelés  inlets)  longs,  étroits  et  bordés  de 
liantes  montagnes  couvertes  de  sapins. 

Les  Montagnes  Rocheuses,  à  l'est,  et  cellt.i  des  Cascades, 
à  l'ouest,  traversent  la  Colombie  du  nord  au  sud. 

Les  principales  rivières  sont  le  Fmser,qui  a  1,000  milles 
de  longueur,  et  se  jette  dans  l'Océan  Pacifique  ;  le  cours 
supérieur  de  la  Colombiaou.  On'goh;  le  Simpson,  etc.  Au 
sud-ouef;t  du  Simpson  se  trouve  la  grande  île  de  la  Reine- 
Charlotte,  dépendance  de  la  Colombie.  Lacs  nombreux, 
pittoresques,  dont  les  principaux  sont  le  lac  du  Caribou  et 
celui  d'Okmakane.  Climat,  (b)  assez  doux.  L'or  abonde 
dans  les  vallées  du  Fraser,  du  lac  du  Caribou,  et  dans  l'île 
de  la  Reine  Charlotte. 

92.  Villes:  Victoria,  capitale,  située  au  sud  de  l'île 
Vancouver,  siège  d'un  évêché,  possède  un  excellent  port  ; 
New- Westminster,  ancienne  capitale,  agréablement  située 
sur  les  bords  de  la  rivière  Fraser,  il  y  a  un  évêque  catholique  ; 
Fort-Langley,  sur  le  Fraser,  au-dessus  de  New- Westminster. 

93.  Population   (y  compris  Vancouver),  49,459  habi- 
tants, dont  25,661  indiens. 

Exportations  en  1882,  $3, 15 i,  194.    Importation?,  S2,899,186 
La    production   de  l'or,  en    1875,   a  été  de  ^2,474,904.      L'oi 
fourni  par  la  Colombie,  de  1858  ù  1875,  est  de  $38,166,970. 

f^O  En  1870,  la  Colombie  anglaise  envoya  à  Ottawa  trois  députés 
d'.arséd  de  négocier  son  admission  darig  la  Confédération.  D'<ii)rôs 
i'iirrangenscntcinclu  avec  le  gouvernement  féuérnl  etquin'eut  plus  besoin 
nr.odo  lapiinctiondu  suffrage  populaire,  en  Colombie,  cette  colonie  a 
à!  ilégiâlaturo  d'Ottawa gixrepiéKentnntsdnns  la  Chambro  des  Comrau- 
n  <et  trois  eénnteurs.  Lo  gouvernement  fédéral  garantit  la  construction 
ti  an  «'' cmin  do  fer  git^antescnje-  qui  reliera  lo  Pacirquo  au  Canada  par  le 
.  "id-Oucî-t,  etdontlo  coût  probable  sera  do  $100,000,000.    (Voir  No.  19.; 

iO  Lo  climat  de  la  Colombie  es^ilo  même  que  celui  de  l'Angleterre,  mAiJ 
ulus  Bee. 


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54 


TERRITOIIIRS  DU    NORD-OfTEST. 


94.  Ile  Vancouver.— GaiiQ  belle  lie   est  renommée  par  ses  riches 
dépôts  do  houille.  Elle  a  278  railles  de  longueur  sur  50  à  60  milles 
de  largeur.  Le  sol  en  est  monta?aeux,  entremêlé  de  vastes  plaines, 
Climat  sain  ;  la  végétation  commence  en  février.  L'île  de  Vancouver 
est  séparée  du  confinent  par  le  golfe  de  Géorgie,  qui  a  30  milles  de 
largeur.     La  Colombie  et  1  île  de  Vancouver  ont  été  érigées  en 
1858,  par  un  acte  du  gouve.'-nement  impérial,  en  deux  colonies  dis- 
tinctes, mais  soumises  à  un  seul  gouvernement.  En  1866,  les  deux 
colonies  ont  été  réunies  sous  un  gouvernemetit  fédéral  constitu- 
tionnel.    Elles  sont  entrées  dans  la  confédération  en  1871. 
La  population  de  Vancouver  esl  de  10,000  habitants. 

TERRITOIRES  DU  NORD-OUEST,  (a) 

95.  On  désiiîne  sous  ce  nom  toute  la  partie  do  l'Am^ 
rique  septentrionale,  comprise  entre  rOcéaa  Glacial  et 
l'Atlantique,  le  Canada,  les  États-Unis,  les  Montagnes- 
Rocheuses  et  le  Pacifiaue.     Cet  immense  territoire  égale  en 

étendue  environ  ia  moitié  de  l'Europe,  (2,650,000  milles 
carrés).  Toutes  ces  Castes  possessions  ont  été  cédées  au 
gouvernement  du  Canada,  en  1869,  par  la  Compagnie  de 
la  baie  d'Hadson,  moyennant  une  somme  de  300,000  louis 
sterling  ou  $1,500.000. 

96.  Aspect  général,  etc.  :  Cette  vaste  région,  en  grande 
partie  composée  de  plaines  glacées,  stériles  et  sauvages,  est 
une  Sib''rie  américaine.  Les  côtes,  battues  par  deux  océans 
ont  été  découpées  en  grandes  presqu'îles,  en  golfes  profonds, 
en  baies  nombreuses,  dont  l'une  celle  d'Hudson,  est  un3 
véritable  mei-.  A  l'intérieur,  on  rencontre  une  succession 
de  plaines  humides,  marécageuses,  entrecoupées  de  lacs,  de 
rivières,  et  tellement  unies  que  les  eaux  piraissent,  comme 
en  Hollande,  hésiter  et  ne  savoir  vers  quel  côté  couler.  La 
partie  septontrionalo,  à  partir  du  lac  Arthabaska  et  du 
Mont  Traffic  (Montagnes  Rocheuses)  jusqu'à  l'océan  po- 
laire, est  tout  à  fait  impropre  à  la  culture  ;  c'est  un  pays 
désolé,  couvert  de  glaces,  de  brouillards  et  de  frimas,  dans 
lequel  les  trappeurs  de  la  Compagnie  de  la  baie  d'Hudson,, 
et  quelques  rares  tribus  indiennes  chassent  les  animaux  à 
fourrures.  La  partie  méridionale  se  divise  en  trois  sections 
distinctes  :  le  désert,  la  prairie  et  la  forêt.  Ces  deux  der- 
nières divisions,  les  seules  qui  promettent  à  l'agriculture  des 
avantages  réels,  occupent  un  espace  d'environ  60,000  lieue? 
de  superficie. 

(«)  Parmi  los  sources  auxquelles  nous  avons  puisé  pour  la  rédaction  d'i 
co  chapitre,  nous  devon?  citer  l'ouvrage  si  plein  de  renseignetnentsd©  Mgr. 
Taobd. 


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TERRITOIRES   DU   NORD-OUEST. 


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Divisions  Commerciales  :  Pour  faciliter  les  opérations  commer- 
ciales, la  Compagnie  a  divisé  ces  immenses  possessions  en  4  dépar. 
tpraents,  qui  se  subdivisent  en  districts. 

Divisions  Ecclésiastiques  :  On  compte  trois  circonscriptions  ecclé- 
siastiques :  le  diocèse  de  Saint-Boniface,  le  Vicariat  apostolique  au 
(louve   Mackenzie,  et  celui  de  la  rivière  Siskatchewan.  * 

97.  Principaux  Golfes^  baies ^  de,  :  au  nord,  le  golfe 
du  Couronnement,  les  détroits  de  Victoria,  de  Simpson, 
de  Franklin,  de  Bellot,  le  golfe  de  Boothia,  la  presqu'île 
de  Boothia,  sur  laquelle  se  trouve  le  pôle  magnétique  nord, 
ot  celle  de  MelvlUe,  réunie  au  continent  par  l'isthme  de 
llae  ;  à  l'est,  le  détroit  de  Fury  et  d'Hécla,  le  canal  de 
Fox,  qui  communique  avec  le  détroit  d'Hudson  formé  par 
l'atlantique  ;  le  golfe  Welcome,  la  baie  d'fîudson,  etc. 

98.  Montagnes  :  Les  Montagnes  Rocheuses,  à  l'ouest  ; 
un  réseau  de  collines  peu  élevées,  qui  semblent  se  rattacher 
à  la  chaîne  des  Laurentides,  et  qui,  à  partir  du  lac  Supé- 
rieur, se  dirigent  vers  l'CÎ-jéan  Glacial,en  suivant  une  direc- 
tion nord-ouest. 

99.  Lacs  :  Le   Winnipeg,  ayant  à  ses  côtés   les  lacs  des 

Bois,  de  la  Famille,  Bourbon  (Cedar  Lake),  Saint-Martin, 

Manitoba  et  Winnipigous  ou  petit  Winnipeg  ;  les  lacs  Ab- 

bitibbi,   Mistassini  etc.,  qui    se  déchargent    dans  la  baie 

d'Hudson  ;   ceux  d'ArthaDaska  et  des   Esclaves,  traversés 

par  le  fleuve  Mackenzie  ;  le  grand   lac  d'Ours,  couvert  de 

glaces  pendant  onze  mois  de  l'année,  etc. 

Plusieurs  de  ces  lacs  mériteraient  le  nom  de  mers  intérieures.  Le 
lac  Arlhabaska  a  plus  de  200  milles  de  long,  le  lac  Winnipeg  a  une 
superficie  de  8,505  milles  ;  il  a  280  milles  do  long  ;  sa  largeur  varie 
de  6  à  60  milles. 

100.  Fleuves  etc.  :  Le  Mackenzie  qui  prend  sa  source  au 
pied  de.^  monts  Hooker  et  Brown,  traverse  les  lacs  Artha- 
baska  et  des  Esclaves,  reçoit  de  nombreux  tributaires, 
dont  les  principaux  sont  la  rivière  de  la  Paix,  et  celle  du 
^rand  lac  d'Ours,  et  se  jette  dans  la  mer  Glaciale  après  un 
cours   de   831    lioues  ;    la   ejrande  rivière  Saskatchew;<n, 

qui  prend  aussi  sa  source  aux  montagnes  Kocheuses,  divise 
son  cours  supérieur  en  deux  grandes  branches,  et  porte  vers 
le  lac  Winnipeg  ses  eaux  grossies  d'une  foule  de  petits 
tributaires;  l'Assiniboine,  grand  tributaire  de  la  Rivière- 
Rouge  :  la  rivière  Qu'Appelle,  affluent  de  l'Assiniboine  ;  la 
rivière  Dauphin,  qui  décharge  dans  le  lac  Winnipeg,  \qs  lacs 


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66 


TERRITOIRES    DU    NORD-OUEST. 


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Saint-Martin,  Manitoba  et  Winnipigous;  la  rivière  Win- 

nipeg,  qui  porte  les  eaux  du  lac  des  Bois  dans  celles  du 
Winnipeg  ;  le  Nelson,  qui  décharge  le  lac  Winnipeg  dans 
la  baie  d'Eudson  ;  les  rivières  Churchill  ou  MissisHpi^ 
Severn,  Albany,  Moaes,  Rupert,  Whale,  etc.,  qui  se  jettent 
dans  la  baie  d'IIudson. 

Depuis  sa  Kource  jiisqu'jip  lac  de  i  E-daves,  le  MacKenzie  porte 
su  >ssiveraent  les  noms  de  :  i  i^'  rtl-baska,  rivicre  'e  la  Liche, 
riviire  de  It'oche  e  rivicro  .;  ;■  Havc3.  Ce  fleuve,  un  des  plus 
beaux  fleuves  du  mouilo  I  tit  i  '  ^  ongueur  que  pour  le  volume 
de  sca  eaux,  est  navigable  dcpu,  ie  1  '•  Jasper  jusqu'à  son  embou- 
chure, distance  d'eiiviron  2,000  milles,  \  v  •  ir  no.  15). 

Climat,  productions,  otc  ,  voir  No.  15. 

101.  Forts:  La  Compagnie  de  la  baie  d'Hudson  a  élevé 
dans  ses  contrées,  plus  de  50  forts,  postes  ou  factoreries, 
qui  sont  les  entrepôts  de  son  commerce  de  fourrures  Le 
plus  important  de  ses  forts,  est  celui  d'York,  autrefois  fort 
Bourbon,  situé  près  de  l'embouchure  de  la  rivière  Nelson. 

La  plupart  de  ces  factoreries  ont  la  forme  d'un  qundrllatère 
entouré  d'une  palissade  de  pieux  très-serrôs,  haut^de  15  &  JO  pieds, 
et  suffisante  pour  repousser  une  attaque  d'Indien^. 

102.  Gouvernement  :  Depuis  1875,  les  Territoires  du 
Nord-Ouest  sont  soumis  à  l'autorité  d'un  lieutenant-gou- 
verneur, nommé  par  le  gouverneur-général  du  Canada,  et 
assisté  de  trois  magistrats  stipendiaires  et  d'un  conseil  légis- 
latif. 

Le  lieutenant-gonverneur  est  autorisé  a  c'riger  en  district  élec- 
toral toute  partie  des  Territoires  dont  la  superficie  est  de  1000  milles, 
et  la  population  de  1000  habitants  civili.sés  Chacun  de  ces  districts 
auront  droit  de  nommer  un  membre  pour  le  conseil  législatif. — La 
vente  des  boissons  enivrantes  est  prohibée  dans  tous  les  Territoires 
du  Nord-Oaest.  ^      j^     Ut/»X^ 

103.  Population  :  Environ  56.000  habitants,  dont  4,000 
étrangers  venus  d'Europe  et  des  autres  parties  de  l'Améri- 
que, et  de  12  à  15  milles  métis.  Cette  population,  si  faible 
par  rapport  à  l'étendue  du  pays,  offre  un  singulier  rappro- 
chement de  races  diverses  ;  les  éléaients  qui  la  composent 
appartiennent  à  quatorze  nations  civilisées  et  à  vingt-deux 
tribus  sauvages.  L\  plupart  des  métis  français  ou  cana- 
diens, et  une  grande  partie  des  sauvages  indigènes  sont 
catholiques. 


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T£RRIT0IRES   DU   NORD-OUEST. 


57 


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104  IHslncI  de  Kèwalin — C'est  wn  poition  détachée  des 
Terri  loireë  du  Nord-ouest.  Voici  ses  bornes  :  au  nord  y  1"  Océan 
arctique  ;  au  iidy  Manitoba;  à  l>.v/  ()ntarioetla  baied'Hudson; 
biïouesl,    l      territoires  du  Nori  Qu'est. 

105.  ?..rm!  les  nations  sa  yages  de  l'Amérique  Britannique,  les 
Esquimaux  mt  les  pli  '  remarquiblos  par  h  r  caractère,  li.'urs 
mœurs  et  \<  r  fig.^re.  Ils  sont  d'une  stature  au-dessous  do  la 
n  oyenne  ;  »C3  hommes  ont  ordinaireratrt  ij  pieds  3  pouces  anglais, 
ol  ies  femmes  5  pio-ls.  IN  c  une  couleur  brune  foncée,  les  mains 
et  les  pieds  petits,  le  visage  rond  et  plein,  les  yeux  petits,  noirs,  et 
inclinés  en  dedans;  le  nez  petit  et  peu  saillant;  les  dents,  courtes, 
serrées,  régulières,  blanches  chez  les  jeunes  gens,  usées  chez  les 
femmes  avancées  en  âge,  peut-être  par  l'habitude  de  mâcher  la  peau 
de  loup-marin  pour  en  faire  des  bottes  ;  les  cheveux  noirs,  longs, 
roides,  luisants,  toujours  remplis  de  vermine.  Ils  ont  universellement 
l'usage  de  tatouer  le  visag*^  les  bras,  les  mains  et  les  jambes,  au 
moyen  d'une  aiguille  et  d'un  fil  enduit  de  noir  de  fumée  mêlé  à 
l'huile  de  loup-marin.  Chez  plusieurs  tribus,  les  hommes  ont  le  car- 
tillage  du  nez  traversé  d'un  os  ou  d'une  pièce  de  coquillage,  et  la 
lèvre  inférieure  percée  de  chaque  côté  de  la  bouche,  pour  y  recevoir 
un  os  ar  ondi,  au  centre  duquel  est  un  grain  de  verre. 

Leurs  demeures,  sont,  en  été,  des  tentes  de  peaux  ;    en  hiver,  dv 
cabanes  sphériques  de  glace.     L'huile  de  loup-marin  leur  tient  lieu 
de  combustible.     Leurs  ustensiles  sont  de  pierre,  de  baleine,  de  bois, 
de  corne,  d'ivoire,  etc. 

Tout  le  monde  connaît  la  forme  de  leurs  canots.  Leurs  bêtes  de 
charge  sont  des  chiens  qu'ils  attellent  à  des  traîneaux  de  bois  arec 
des  lisses  de  baleine.  Les  chiens  ressemblent  beaucoup  au  loup  de 
ces  réglons  ;  ils  ont  ordinairement  2  pieds  de  haut  ;  ils  hurlent  au 
lieu  d'aboyer. 

Le  i)ois3on,  surtout  le  loup-marin,  la  chair  de  renne,  et  le  gibier, 
constituent  la  nourriture  des  Esquimaux  ;  ils  mangent  et  boivent 
presque  continuellement  tant  que  durent  leurs  provisions.  Faute 
de  pr'voyance,  ils  périssent  souvent  de  faim  en  hiver. 

Leurs  amusements  consistent  à  danser,  à  chanter,  à  jouer  d'un 
pauvre  tambotwiav?àf  tiiM  do  "iKfefc,  à  sauter  une  corde,  à  faire  des 
grimaces,  etc.  Leur  cuite  est  un  fétichisme  assez  grossier  ;  ils 
pratiquent  la  polygamie,  les  iiommes  ayant  ordinairement  deux 
femmes  ;  celles-ci  sont  mieux  traitées  que  chez  les  autres  sauvages. 

Les  Esquimaux  n'enterrent  leurs  morts  qu'à  demi,  parce  qu'ili 
croient  que  le  défunt  en  souffrirait  si  on  lui  chargeait  le  corps  d'un 
poids  trop  considérable.  À  côté  du  mort,  on  dépose  queJques-uns 
des  articles  qui  lui  appartenaient,  canots,  filets,  haches,  micoines, 
bottes,  etc. 

Le  nombre  total  des  Esquimaux  qui  demeurent  à  l'est  des  Mon- 


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68 


Ils  de  terre-neuve. 


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tajçnes  Rocheuses,  y  compris  ceux  du  Labrador,  n'excède  guère  1  h  f 

mille. 

La  population  résidente  du  Labrador  est  d'environ  1,200  Esqui 
lux,  3,000  Anglais,    Irlandais,   natifs  de  l'île  Jersey,  Canadiens, 


maux 


etc.  ;  mais  la  saison  des  pêches  amène  dans  ces  parages  40,000  & 
50.000  sujets  américains,  français,  anglais,  etc.  Quelques  goolettei 
de  Qu6bec,  font  chaque  année  uo  voyage  au  Labrador;  elle» 
reviennent  chargées  d'huile,  de  saumon,  do  pelleteries,  etc. 

ILES  DO  GOLFE  SAliNT-LAlJRENl 

TEllKK-NEUVE  (a). 


106.  Terre-Neuve  fut  dëoou verte  par  Sébastien  Cabot 
en  1497.     Cette  île,  séparée  du  Labrador  par  le  détroit  de 
Belle-Isle  est  b;iigaée  par  les  eaux  de  l'Atlantique,  et  par 
celles  du  golfe  Saint-Laurent,  dont  elle  commande  l'entrée. 
Elle  est  longue  de  125  lieues  et  large  de  100.     C'est  une 
île  triangulaire  dont  lu  base  est  au  sud,  et  dont  les  angles 
sont  ;  au  nord,  le  cap  Bauld  ;  au  sud-est,  le  cap  de  Raze 
(cap  Race)  ;  au  sud-ouest,  le  cap  Ray.      Les  côtes  sont  des 
falaises  élevées,  qui  forment  une  multitude  de  baies  et  de 
havres,  où  les  vaisseaux  sont  à  l'abri  des  tempêtes.     Le 
ulîkïiat  eet  froid  et  trèa-désagré  ible  par  les  brouillards  dont 
l'air  est  continuellement  chargé.    Le  sol  est  rempli  de  lacs, 
de   rivières,    et   de  marécages,  au   point  qu'un  tiers   de 
l'île    est    couvert    d'eau.     Les    forêts  se  composent   de 
sapins,  de  bouleaux,  de  peupliers,  de  cerisiers,   etc.     Les 
arbustes   à   baies   et   le     foin  naturel   croissent  partout. 
Les  animaux  sauvages,  encore   assez  nombreux,  sont  le» 
caribous,  les  renards,  les  ours,  les  castors,  etc.     li  y  a  du 
charbon  excellent,   du  plâtre,  de  la  chaux,  de  l'ocre  rouge 
et  des  salines.     Les  habitants  ne  cultivent  qu'un   peu  de 
patates  et  d'autres  légumes,  se  livrant  tous  à  la  pêche  de 
la  morue,  du  loup-marin,  de  la  baleine,  etc.    »■ 

Les  côtes  orientales  du  Labrador  sont  une  dépendance  de 
Terre-Neuve.  Elles  sont  accidentées,  nues,  stériles,  et 
bordées  d'îles  et  de  rochers  innombrables.  On  trouve  dans 
cette  région  désolée  environ  1,200  Esquimaux  (voir  No.  105). 

(o)  Les  îles  du  golfe  Saint-L.auront  sont  Terre-Neuve,  le  Csip-6r«K)n 
l'ilo  du  Prince-Edouard,  les  îles  de  la  Mugdeleine  et  l'Ile  d'Anticosti. 


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59 


Lo  Labrador  oriental  est  célèbre  par  la  pêche  du 
hareng  qui  se  fait  sur  ses  côtes,  et  par  celle  du  veau  marin. 

Fies  côtes  méridionales  du  Labrador  appartiennent  au  Canada  i 
la  partie  occidentale  de  cette  presqu'île,  appelée  Maine  de  VEst 
est  compris  dans  le  territoire  de  la  baie  d'Hudson. 

107.  Commerce:  Poisson,  huile,  peaux  do  loup-marin, 
pelleteries,  charbon,  etc. 

108.  Terre-Neuve  a  été  toujours  célèbre  depuis  sa  décou- 
verte, par  la  pêche  de  la  morue  qui  se  fait  sur  ses  rivages, 
et  sur  les  Bancs  ,  situés  au  sud-est  de  l'île. 

Le  premier,  que  l'on  apptlle  le  Orand  Banc,  est  i\  33  lieues  de 
Terre-Neuve,  il  a  100  lieuea  de  long  et  26  de  large  ;  la  profondeur 
de  la  mer  en  est  endroit  est  de  15  à  60  brasses.  Le  second,  nommô 
le  Banc-Vert,  a  80  lieues  de  long  et  40  do  large. 

Ces  pêches  occupent  chaque  année  près  de  50,000  personnes  et 
3,000  bâtiments  des  États-Unis,  de  France  et  d'/Vngle terre.  Le 
profil  annuel  en  peut  êtr«^  estimé  à  5  millions  de  piastres.  La 
pOche  uoHîmence  vers  le  10  mai,  et  se  continue  jusqu'à  la  fin  de 
septembre.  O'est  entre  le  42 o  et  le  46e  parallèle  que  la  morue 
abonde  le  plus.  Les  Anglais  et  les  Français  la  font  sécher  sur  les 
îles  voisines  ;  les  Américains  l'emportent  à  l'état  de  morue  salée,  et 
la  préparent  dans  leurs  propres  ports,  surtout  à,  Marblehead,  à 
Gloucester  et  à  Beverly,  dans  le  Massachusetts. 

La  poche  au  loup-marin,  qui  se  fait  surtout  en  ra.irs  et  en  avril, 
est  très-importante.     Les  glaces  polaires  s'avancent  alors  vers  le 
sud,  accompagnées  de  troupes  nombreuses  de  loups-marins  que  l'on 
y  trouve  couchés  et  engourdis,  et  que  l'on  tue  par  milliers  avec 
des  massues  ou  des  armes  h  feu.     Il  faut  tout  le  courage  et  toute 
l'expérience  des   hardis  marins  de   Terre-Neuve,  pour  s'embarquer 
dans  une  telle  entreprise.     Les  goélettes  que  l'on  fait  sortir  du  port 
en  sciant  à  travers  la  glace,  sont  ensuite  exposées  sans  cesse  à  être 
brisées  entre  ces  immenses  champs  flottants,  appelés  prairies  aux 
loups-marins.     Les  accidents  ne  sont  pas  rares.     On  estime  la 
vîilpiir  flH  pêc^hi^riea  canfidiennes  h  i?50  raillions  par  année. 
Parmi  les  animaux  do  Terre-Neuve,  l'on  distinguo  une  race  parti- 
culière de  chiens,  remarquables  par  leur  grande  taille,  leur  poil  long 
et  soyeux,  et  surtout  pour  la  plus  grande  dimension  de  la  peau  entre 
les  doigts  du  pied,  qui  les  rend  propres  à  nager. 

109.  Capitale,  Saint-Jean,  ville  maritime  d'environ 
30,000  âmes.  Elle  possède  un  bon  port,  dont  l'entrée  est 
protégée  par  des  fortifications  inexpugnables.  Construite 
en  bois,  cette  ville  a  été  plusieurs  fois  ravagée  par  des 
incendies.  Il  y  a  un  évêque  catholique,  et  plusieurs  sociétés 
de  bienfaisance,  etc. 

Les  bourgs  ou  villages  les  plus  remarquables  sont  Harbour 
Grâce,  un  des  plus  célèbres  rendez-vous  de  pêche  ;  Ferryland,  qui 


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TlBEiTOIRS    D  ALASKA. 


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fut  lo  chof-lieu  do  la  colonie  catholique  qu'y  planta  lord  Baltimore 
cti  1622  ;  Plaisance,  autrefois  chef-liou  des  Français  à  Terre-Neuve  ; 
Bonaviata,  ainsi  nommé  put  Oaboi  ;  lleart'rt  (.'otitcnt,  sur  la  côte 
orientale,  où  aboutit  le  câble  soua-miirin  (d'une  longueur  de  18G4 
milles;,  qui  nnit  l'Europe  à  l' Amérique. 

110.  Gouvernement  :  Lo  «jjouvomcmoiit  est  coiiKtitution- 
nol.  Il  80  coniposo  d'un  gouvcrnour,  d'un  Conseil  JOxdoutif 
do  six  mouibros,  d'un  Conseil  Ldpjislatif  do  treize  membres, 
et  d'une  Chambre  d'Assemblée  do  trente-ct-un  ucmbres 
élus  par  lo  peuple.  Depuis  1855,  lo  gouvernement  est 
responsable. 

111.  Population:  environ  146,000  habitants, la  plupart 
Irlandais  catholiques  ;  les  autres  sont  Ecossais,  Jersais, 
Quernesais,  Anglais,  Amdrioains,  etc.  Il  y  a  environ 
62,000  catholiques. 

À  quelque  distance  au  .sud  de  Teiro-Neuve,  dans  l'Océan  Atlan- 
tique, sont  les  lies  de  Saint-Pierre  et  de  iMiquelon,  qui  appartiennent 
à  la  France.  C  est  le  grand  r«ndez-vou3  de  8  \  10  mille  pêcheurs 
bretons  et  normands,  l^opulation  fixe,  environ  2,200  habitants, 
dont  1,600  dans  l'île  do  Saint-Pierre,  où  est  la  résidence  du  gouver- 
neur fiançais. 


TERRITOIRE  D'ALASKA. 


112.  Le  territoire  d'Alaska  (ci-devant  Amérique  Russe) 
est  borné,  au  nord,  par  la  mer  Glaciale  ;  à  Test,  par  les  Ter- 
ritoires du  Nord-Ouest  ;  au  sud,  par  le  parallèle  do  50°40 
N.  ;  à  l'ouest,  par  l'Océan  Pacifique  et  le  détroit  do  Behring. 

Le  territoire  d'Alaska  a  été  acquis  aux  États-Unis  en  1807, 
moyennant  $7,200,000,  payes  à  la  Russie.  Il  corainend  aussi  les 
îles  AKoutiennes  et  plusieurs  archipels  situés  le  long  des  côtes  du 
nord-ouest.  C'est  la  plui  grande  et  la  moins  connue  des  pos* 
sessione  américaines. 

113.  Productions^  etc.  :  Nous  avons  parlé  (No.  15)  des 
forêts  qui  couvrent  les  déclivités  des  montagnes  do  cette 
partie  du  continent,  que  les  neiges  et  les  glaces  ne  quitten/ 
jamais  entièrement.  Il  s'y  fait  souvient  en  été  des  avalan- 
ches plus  terribles  encore  que  celles  des  Alpes.  Le  climat 
est  un  pou  motns  froid  que  celui  de  l'Amérique  anglaise 
sous  les  mêmes  parallèles.  Le  poisson  et  le  gibier  abondent 
partout.  Divers  comptoirs  y  ont  été  fondés  pour  lo  com- 
merce des  fourrures.  Lo  chef-lieu  est^Si/Aa  (autrefois  Nouvel- 


ipart 


V 


OBOINLAND   OU   AMÉRIQUl   DANOIBl.  M 

Arkangel)  petit  fort  Hitué  sur  la  oôtu  oooidentale,  dans  lile 
et  Hur  le  détroit  de  Sitka  T.l  y  u  coviron  1,200  habitants, 
une  fortcrcsHc,  un  pulais  du  gouvorncmcnt,  une  église 
greoquo,  un  hôpital,  et  un  ohuntier  do  construction  pour 
les  vaisseaux.  La  population  totale  du  territoire  d'Alaska, 
en  1880,  ëtuit  de  30,178  habitants;  elle  se  compose  d'In- 
diens (8,655),  d^Esquimaux,  de  créoles,  et  d'un  petit 
nombre  de  blancs  (480),  La  plus  grande  partie  des  habi- 
tants de  l'Alank."  sont  païens;  les  Indiens  Hont  dégradés;  il 
y  a  environ  1000  catholiques. 

114.  Les  peuplades  qui  habitent  cette  région  sont  divisées  en 
tribua  qui  se  distinguent  par  les  noms  de  certains  animaux  ;  il  y  a 
par  exemple,  la  tribu  de  l'Aigle,  celle  du  Loup,  celle  du  Corbeau, 
collo  de  rUurs,  etc.  1^63  voyageurs  leur  donnent  souvent  le  nom 
t;('n('ral  do  Koulioujla.  KUes  sont  dans  un  état  presque  continuel 
d'hostilité  les  unes  i\  l'égard  des  autres.  La  vanité  des  chefs 
et  le  pillage  sont  les  principales  causes  des  guerres,  qu'ils  font 
avec  beaucoup  d'acharnement.  Les  guerriers  se  peignent  en  noir, 
afin  d  inspirer  jilus  de  terreur,  et  se  placent  sur  la  tète  des  crunes 
ornés  du  symbole  de  la  tribu.  Ils  sont  grands  amateurs  des  céré- 
monies. En  temps  de  paix,  ils  s'envoient  réciproquement  des 
ambassadeurs.  À  la  mort  d'un  chef,  ils  immolent  des  esclaves  sur 
son  bûcher. 

Toute  la  partie  qui  hoWe-la  mer  et  le  détroit  de  Behring  est  peu- 
plée de  Tchouktchis  ;  ils  se'^^ivisèiiÉl^n  deux  tribus,  \qb  stationnairea 
et  les  errants  on  rennes.  Les  premiers  vivent  de  pûcho  ;  les  rennes 
sont  les  seules  richesses  des  seconds.  ^      j      fOs,,^^^ 

GIiOËNLA.ND  OU  AMÉRIQUE  DANOISE. 


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116.  A  l'est  de  la  baie  de  Baffin,  est  le  Groenland  ia),  séparé  du 
continent  d'Amérique  p:n-  la  baie  de  BaflBu,  et  la  mer  Glaciale.     Ce 
pays  ne  renferme  que  d.    montagnes  escarpées,  couvertes  de  neiges 
et  de  glaces.     On  ne  sait  ^as  encore  jusqu'où  il  s'étend  vers  le  nord  : 
on  croit  que  c'est  une  lie  on  une  série  d'iles,  liées  ensemble  par  des 
glaces  éternelles.     Les  sommets  des  montagnes  sont  couverts  do 
glaciers  ;  ses  fleuves  d'eau  gelée,  qui  dans  leur  cours  lent,  mais  con- 
tinuel, jettent  sans   cesse   à  la  mer  dimmenses  blocs  de  glace 
qui  forme  les  banquises,  [iceberg,   montagne  de  glace)  de  la  baie 
de  Baffin,     Le   Groenland  présente   des  côtes   irréguliôres  et  de 
nombreux ;îorii5  ou  golfes  longs,  étroits,  bordés  de  montagnes  ou  d© 
falaises  élevées. 

(a)  Dès  le  2e  siècle,  les  Danois  connaissaient  le  Groenland.  Loars  éta» 
bli-^someûts  en  ce  paya  datent  du  lOo  siècle;  ceux  qu'ils  liieut  sur  lo  con- 
tinent (dans  les  ei^vironâ  du  Massachusetts)  eurent  lieu  au  commencement 

du  \Io,  o'o  l-à-auo  cmq  sieoioîi  av. nu  que   Coloiub   eut  truuvé  la  route 

desIndes  Occidentales.    (Voir  No.  2  ) 


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62 


GROENLAND  OU  AMÉRIQUE  DANOISE. 


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Le  climat  est  très-rigoureux  ;  il  parait  s'être  considcrablei-ieiit 
refroidi  depuis  quelques  siècles.  Pendant  l'été,  qui  est  trôb-court  et 
quelquefois  très-chaud,  le  sol  se  couvre  de  mousses,  de  bruyères,  de 
licbens,  qui,  avec  quelques  saules  et  quelques  bouleaux  rabougris 
forment  la  végétation  du  pays. 

La  faune  se  compose  d'ours  blancs,  de  renards  blancs  et  bleus, 
do  lièvres,  de  perdrix,  de  rennes,  de  poissons,  de  baleines,  de  veaux- 
marins  (pLoques).  etc.  "  Dn  tous  ces  animaux,  les  veaux-marins 
sont  les  plus  utiles  aux  Esquimaux,  qui  se  nourrissent  de  leur  chair, 
de  leur  graisse  et  de  leur  sang;  la  lampe  qui  les  rclaire  pendant  les 
longues  nuits  d'hiver,  et  dont  la  flamme  chauffe  les  huttes  et  cuit 
les  aliments,  est  entretenue  h  l'aide  de  la  graisse  des  phoques  ;  leurs 
boyaux  servent  à  faire  du  (il  ;  leurs  os  à  faire  des  pointes  de  har- 
\)ons  ;  leur  peau  est  employée  h  faire  des  vêtements,  des  chaussures 
ef  des  courroies. . .''  Les  animaux  domestiques  des  Esquimaux  sont 
les  rennes  et  les  chiens,  qui  leur  tiennent  lieu  de  chevaux  et  de 
bœufs.     Le  lait  de  la  renne  est  leur  boisson  oirdiuaire. 

I^e  c^urnerce  du  Groenland  avec  le  Danemark  consiste  en  huile 
de  phoque,  l^le^t  fanons  de  baleine,  peaux  de  phoque,  d'oyrs,  do 
renardj  etc.  ** 

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116.  F(^ùla<,ion:  Environ  10,000 hab.,  dont uamiUier  de  Danois  ; 
les  autres  sont  des  Esquimaux,  en  général,  chrétiens  èt.à  denH  civi- 
lisés. On  compte  quatre  missions  dirigées  par  les  Frères  :lS(loraves, 
dont  le  communisme  et  l'austérité  abrutissent  les  Esquimaux? 

La  côte  occidentale  du  Groenland,  la  seule  qui  soit  peuplée, 
appartient  au  Danemark,  qui  y  a  fondé  plusieurs  établissements 
commerciaux  ;  les  principaux  sont:  Julianshaab,  Godthaab,  God- 
haven,  Upernavick. 

"^j  'Y^  Aurores  boréales   dans  leur  plus   sublime  majesté. — Jours    et. 

K/V/^uits  qui  durent  des  semaines  et  des  mois  entiers  (a).  Dans  le  Haut- 

f  ^  Pays-Arctique   [Arctic-IIighlands),   le   capitaine    lîoss  trouva  une 

peuplade  de   sauvages  qui   se  croyaient   les   seuls    habitants   de 

l'univers!  (/>) 

117.  là  Islande  { Iceland  ou  terre  de  glace]  est  une  grands  île  située 
vers  la  zone  glaciale,  à  140  railles  ù  l'est  du  Groenland.  Elle  est  célè- 
bre pour  ses  volcans,  dont  le  principal  est  le  mont  Hécla  qui  lance 
des  pierres  et  des  torrents  de  lave  h  une  distance  prodigieuse  ic,.  Du 
foyer  des  autres  volcans  jaillissent   des  masses  d'eau  bouillant© 
dites  geTjscrs,  quelquefois  jusqu'à  la  hauteur  de  200pieds. — Amas  de 
colonnes  bas';ltiques. — Aurores  boréales  éblouissantes. — Les  patates 


II' 


(o)  Depuis  leccvclo  polaire,  oîi  le  plus  long  jour  est  de  24  heures,  jus- 
qu'au polo  où  il  est  do  3  mois.  Mais  la  lu'jo  demeure  jusqu'à  15  jours 
sur  l'horizon,  et  8on  absence,  jusquo  très-prèa  du  pôle,  est  toujours  rem- 
placée par  l'aurore  ou  le  crépuscule. 

(6)  Î4es  terres  arctiques  fonnont  cot  immonso  groupe  d'îles  glacées  et 
déserte?;  jetées  entre  le  pôle  et  le  continent  américain. 

ic)  Les  dernières  éruptions  de  PHécla  eurent  lieu  en  1760  el  1845. 


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ÉTATS-UNIS. 


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goût  !a  principale  culture.  Il  y  a  quelques  animaux  domestiques, 
et  des  troupeaux  nombreux  de  rennes  sauvages.  Les  oiseaux  de 
merde  toute  espèce,  aigles,  cygnes,  canards,  etc.,  abonient  sur  les 
côtes  de  la  mer,  des  lacs  et  des  marais.    Commerce  :  poisson, 

huile,  édredou,  peaux,  suif,  bas  de  iaiue,  etc.   Fopulaiion,  en  1882, 

72,438  babitauU. 

Ija  langue  islandaise  est  renommée  par  ses  sagas,  mémoires 
historiques  du  moyen-âge,  en  prose  mêlée  de  vers.  t*etite  ré- 
publique, cette  île  alors  présentait  au  milieu  des  glaces  polaires, 
un  des  points  du  globe  où  les  lettres  étaient  cultivées  avec  le  plus 
de  succès.  La  langue  islandaise  est  le  dialecte  le  plus  pur  de 
l'ancienne  langue  gothique,  d'où  dérivent  le  Norvégien,  le  Suédois, 
le  Danois,  l'Allemand  et  l'Anglais. 

L'éducation  est  très-répandue  ;  presque  tous  les  Islandais 
Bavent  lire  et  écrire. 

Reikiavik,   sur   la   côte  sud-ouest,  est   la  principale  ville  ;  elle 


contient  environ  1500  habitants.  L'Islande  appartient  au  Danemark. 

ETATS-UNIS.     '' 


0 

118.  Les  Etats-Unis  son*^  bornés,  au  nord,  parles  possf^s- 
sions  britanniques  ;  à  l'est,  par  l'Océan  Atlantique  ;  au  sud? 
par  le  golfe  du  Mexique  et  le  Mexique  ;  à  l'ouost,  par 
"l'Océan  Pacifique. 

119.  Le  premier  établissement  des  Anglais  dans  l'Amérique  fut 
celui  de  la  rivière  James,  en  !607  ',  la  nouvelle  colonie  reçut  le  nom 
de  Virginie,  en  l'honneur  de  la  reine  Elisabeth,  nom  qui  s'appliqua 
longtemps  dans  la  suite  à  toute  l'Amérique  anglaise.  Sept  années 
après^  dei  Hollandais  se  fixèrent  h.  New- York.  Le  Massachusetts 
fut  colonisc,en  1620,  par  des  puritains  de  Plyraouth,  en  Angleterre, 
que  le  fanatisme  religieux  avait  forcés  d'abandonner  leur  patrie. 
Des  Suédois  «t  des  Finnois  s'établirent,  en  1627,  sur  les  bords  du 
Delaware  Le  Connecticut  commença  à  être  peuplé  par  les  puri- 
tains du  ^lassachusett?  en  16:^3,  et  le  Marjland,  à  la  même  époque, 
par  des  catholiques  anglais  sous  la  conduite  de  lord  Baltimore. 
Des  puritains  persécutés  par  leurs  frères  dans  le  Massachusetts, 
gagnèreut  le  Rhode-Island  en  1635,  et  le  New-Hampshire  en  1337. 
Des  Virginiens  se  répandirent  en  1663  dans  la  Caroline  du  Nord,  et 
en  1670  dans  celle  du  Sud.  I.o  New-Jersey,  fondé  vers  le  commen- 
cement du  I7e  siècle  par  des  Hollandais  et  des  Suédois,  devint 
colonie  anglaise  en  1670.  La  Pensylvanie  avait  été  d'abord  occu- 
pée par  quelques  Suédois  ;  mais  celte  colonie  ne  devint  florissante 
que  sous  le  célèbre  William  Penn  ;  il  y  vint,  en  1681,  avec  un  grand 


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ÉTATS-UNIS. 


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nombre  de  Quakers  anglais,  et  fit  un  traîtô  solennel  avec  les  abori- 
gènes, qui  lui  ven<^irenL  des  terres.  La  plus  récente  des  13  colo- 
nies primitires  fut  la  Géorgie,  établie  en  1732,  par  160  colons 
anglais  sous  la  conduite  du  général  Oglethorpe, 

La  Floride  fut  découverte  par  Juan  Ponce  de  Léon,  en  1512,  le 
dimanche  des  Rameaux  (Prîg'i^es-i'*Veme5,  d'où  est  venu  le  nom  de 
Florida).  Longtemps  on  a  dit  les  Deux  FLorides^  c'est-à-dire,  tout 
le  territoire  i\  i'est  du  Mississipi  et  au  sud  du  31e  parallèle,  séparé 
par  la  rivière  Appalchicola  en  Floride  orientale  et  occidentale.  Là 
vivaient  les  fameuses  nations  des  Natchez,  des  Cricks,  des  Chicasas, 
des  Chactas,  etc.  Thcâtre  de  bien  de  guerres,  la  Floride  orientale 
est  presque  toujours  restée  aux  Espagnols  jusqu'en  1821,  époque  où 
ils  la  ccdère:it  aux  États-Unis,  comme  indemnit''  pour  ses  spoliations 
commerciales. 

La  Louisiane,  comprise  d'abord  dans  la  J\^ouvelle-Frano3,  dut  ses 

premiers  établissements  aux  Français,  qui  découvrirent  en  1682  le 

Mississipi,  et  fondèrent    en  1717  la  Nouvelle-Orléans.  Sous  ce  nom 

%wde  Louisiane,  ils  réclamaient  une  immense  région,  qui  avant  un 

^siècle,  renfermera  peut-étro   100  raillions  d'habitants.     En  1763,  la 

^  partie  située  à  l'est  du  fleuve  fut  codée  aux  Anglais,  et  celle  de 

l'ouest  à  l'Espagne,   qui   l'appelèrent   Floride    Occidentale.     (Jette 

dernière  fut  rendue  à  la  France  en  1801,  et  achetée,  deux  ans  après 

par  le  gouvernement  ées  États-Unis,  pour  la  somme  de  60,000,000 

,e  francs. 

'  iLe  Texas,  où  Al.  de  la  Salle  tenta  sans  succès  un  établissement  en 
t684,  fut  oocupc,  vers  1690,  par  les  Espagnols,  qui  y  fondèrent  des 
missions  pour  la  conversion  des  Indiens.  Malgré  les  avantages  du 
sol  et  du  climat,  peu  de  colons  s'y  portèrent  jiisqu  'après  la  cession 
de  la  Louisiane,  dont  on  vient  de  parler.  En  1817,  le  général  fran- 
çais Lallemand  sy  réfugia;  sa  colonie,  quil  appela  le  Champ 
d'Asile,  ne  fit  point  de  progri''.  De  bonne  heure,  les  États-Unis 
eurent  le  projet  d'acquérir  cet  important  territoire,  soit  par  la  force, 
soit  à  prix  d'argent,  l'émigration  leur  fournit  un  mo}'en  plus  facile. 
En  1821,  iMoses  Aiistin,  citoyen  du  Missouri,  obtint  du  gouverne- 
ment de  la  Nouvelle-Espagne  la  permission  d'ouvrir  sur  la  rivière 
Brazos  un  setilement  de  300  familles, — d'autres  concessions  de  terres 
firent  monter  en  peu  d'années  à  plus  de  20,000  le  nombre  des  colons, 
originaires,  la  plupart,  des  États-Unis,  fortement  attachés  à  leurs 
institutions,  et  prêts  à  saisir  la  première  occasion  favorable  pour  les 
implanter  sur  le  sol  texien.  Des  difficultés  politiques,  religieuses, 
douanières,  amenèrent  bientôt  une  colli-?ion  sc-xieuse.  En  1335,  les 
Texieus  organisèrent  une  armée  Le  président  mexicain  Hanta- 
Anna  marcha  contre  eux  ;  et  les  battit  on  plusieurs  rencontres  ; 
mais,  le  21  avril  1836,  il  fut  vaincu  et  fa.t  prisonnier  par  le  général 
Houston.  Le  premier  congrus  texien  a'asserabla  au  moia  d'octobre 
suivatit.  Les  États-Unis  et  quelques  autres  puissances  reconnurent 
la  nouvelle  république  ;  mais  le  gouvernement  mexicain  conserva 
l'espoir  delà  faire  rentrer  dans  les  limites  de  sa  juridiction.  Au 
bout  de  9  ans,  en  1845,  le  Texas  fut  admis  dans  l'Union  Américaine. 


ÉTATS-UNIS. 


65 


Cette  annexion  provoqua  de  la  part  du  Mexique  une  déclaration 
de  guerre,  dont  les  suites  lui  ont  été  malheureuses.  En  1848,  lu 
Californie  et  le  Nouveau-Mexique  devinrent  territoires  de  l'Union. 
En  1867,  les  États-Unis  ont  acheté  l'Araériquo  russe,  qui  a  reçu  le 
nom  de  territoire  d'Alaska.  (Voir  No.  112  ) 

En  1861,  la  question  de  l'esclavage  a  opéré  une  scission  politique 
au  sein  de   l'Union.      Dix  États  puissants^  la  Caroline   du  Nord, 
une  partie  de  la  Virginie,  la  Caroline  du  Sud,  la  Georgie,la  Floride, 
l'Alabama,    le  -Mississipi,  la  Louisiane,  le  Texas  et  le  Tenessee  se 
constituèrent  en    f  ^nfédération  pour  repousser  les  prétentions  des 
Etats  du  Nord,  qui  voulaient  leur  imposer  la  suppression  de  Pescla- 
vage.    La  guerre  civile,  a  éclaté  le  14  avril,  avec  toutes  ses  fureurs 
et  ses  désastres.       Elle  a  sévi  pendunt  quîitre  années,   ruiné  des 
états  florissants,  immolé  un  million  d'hommes,  et  créé  une  dette 
nationale  de  $2,760,000,000,  qui  a  fait  craindre  la  banqueroute. 
Le  Nord  a  triomphé  et  rétabli  l'Union  en  1866 

La  superficie  des  Etats-Unis  est  de  3,602,998  milles  carrés.  -i 

120.  Divisions  :  Les  Etats-Unis,  lors  de  leur  séparations^ 
de  la  Grande-Bretagne,  en  1776,  étaient  au  nombre  de  "X 
treize  seulement  :    aujourd'hdi  on  en  compte  38,  outre    le    ^ 


■r 


district  fédéral  (a)  de  Columbia,  sur  la  rivière   Potomac, 

droit  de  se 
Voici   les   noms    des  Etats 


et  9  Territoires  qui  ne  jouissent  pas  encore  du  droit_de  se    jf* 


gouverner    par   eux-mêmes. 

avec  ceux  de  leurs  capitr'Ies  : 

(Les  dates  après  chaque  état  sont  celio.'<  de  leur  entrée  dans  l'Union. 
Ceux  qui  n'ont  pas  de  dates  sont  les  13  états  iDrimitifs  des  Etats-Unis.)      ~. 


1 


États  ob  l'Est. 


Etats, 

Oonnecticut 

Maine (1820), 

Massachusetts 

New-Hampshire 

Rhode-Island 

Vermont, (1791) 


Capitales. 

,  Hai  tford. 

AuguBla. 
.  Boston. 
,  Concord, 

Providence  et  Newport, 
.  Montpelier. 


États  du  Milieu. 

Dover. 

»  Trenton. 

,    Albany. 

, 4 Harnsbiirg. 

Etati  du  Sud. 

Alahama (18  J  9) Montgoraerj. 

Caroline  du  Nord Rileigh. 

(a)  O'est-à-dire  gouverné  directement  par  le  Cungids* 


Delaware  . . . , 
New- Jersey  . . 
New- York  . . . 
Pennsylvanie. 


s.ii 


î'i 


■r 


%    : 


h    :. 


n 


66 


ÉTATS  UNIS. 


Elats.  Capitales. 

Caroline  du  Sud ,  . . . .  Columbîa. 

Floride (1846) Tallahassee. 

Géorgie Atlanta. 

Louisiane (ISI'Î) Nouvelle-Orléans. 

Maryland Annapolis. 

Mississipi , ..  (1817) Jackson. 

Texas ,.  (1845) AusLin. 

Virginie Hiclimond, 

Virginie  Occidentale...  .(1863). Wheeling. 

États  de  l'Ouest. 

Arkansas (1836) Little  Rock. 

Californie (1850) Sacranaenlo  Citj. 

Colorado (187(î) Denver. 

Illinois (1818) Springfield. 

Indiana (1816; Indianapolîs. 

lowa (1845) Des  Moines. 

Kansas (1861)   Topeka. 

Kentucky (  1 792) ....  Franckfort. 

Michigan (1837) Lansing. 

Minnesota (1857) Saint-Paul. 

Missouri (1821) Jeflferson  City, 

Nebraska , .  (  1 867) Lincoln. 

Nevada (1864) Carson  City. 

Ohio (1802) Oolurabus. 

Orô.<rox\ (1859) Salem. 

Tennessee (1796) Nashville. 

Wisconsin (1838) Madison, 


Tebritoire3. 


Arizona 

Dakota ... 

District  de  Colurabia  . , 

Idaho  

Montana 

Nouveau-Mexique  .  .••• 

U  iHU  .i^)..    .•«,      .    •«., 
WHSl'.i.p.tOQ  , 

Wyomiug.„    ,,  ,  ..,,,. 
Territoire  Iiidieii.  ")  .. 
Alaska  ,..,.,  ..   f^"" 


encore  organisé. 


Tucson. 

. ,  . ..  .Yankton. 

Washington. 

Boisée  City. 

Helena. 

Santa-Fé. 

Cité  du  Lac-Salé. 

Olympia. 

Cheyeune. 

Tabiequab. 

Sitka. 


Les  K  ri  j  1(  '  ,t';pt  ^oni  appelés  la  Nouvelle- Anglel erre ^  ayant  été 
presque  :  n*'*^i, 'nenl  peuples  d'dlord  par  des  émigrés  de  la  Grande- 
Bretag'ie, 


ÉTATS-UNIS, 


67 


été 
ie- 


La  Caroline  du  Sud  se  divise  en  districts^  et  la  Louisiane  en 
paroisses;  ailleurs  ce  sont  des  comtés.  Les  subdivisions  portent 
ordinairement  le  nom  de  townskips  ou  de  towns. 

121.  Monlagnes  :  Les  monts  Apalaches  ou  Alléganys, 
à  l'est,  et  les  Montagnes  Rocheuses,  à  l'ouest;  toute  l'im- 
mense vallée  comprise  entre  cps  deux  chaînes  de  montagnes 
est  arrosée  par  le  fleuve  Mississipi  et  par  ses  nombreux 
tributaires.  (V^ojez  le  No.  12.) 

Plusieurs  chaînes  secondaires  se  rattachent  aux  AUéganys  ;  telles 
sont  les  montagnes  Vertes  et  les  montagnes  Blanches,  séparées  par 
le  bassin  de  la  rivière  Connecticat  ;  les  montagnes  Bleues  de  la 
Caroline  du  Nord  et  de  la  Virginie  ;  les  monts  Cumberland,  du  Ten- 
nessee et  du  Kentucky.  etc.  Les  monts  Ozarks  s'étendent  depuis  la 
rivière  Rouge,  affluent  du  Mississipi,  jusqu'à  l'embouchure  du  Mis- 
souri, et  de  là  par  des  collines  jusque  vers  le  lac  Supérieur  ;  on  les 
croit  riches  en  plomb  et  en  cuivre. 

122.  Lacs  :  Les  principaux  lacs  des  Etals-Unis  sont  les 
mêmes  que  ceux  du  Canada,  et,  de  plus,  le  lac  Michigan, 
qui  se  décharge  dans  le  lac  Huron.    (Voir  No.  13  et  50). 

Le  lac  Michigan  a  117  lieues  de  long,  27  de  large,  et  333  de  cir- 
cuit ;  il  est  assez  profond  pour  recevoir  des  vaisseaux  de  toutes 
grandeurs. 

123.  Baies  :  Celles  de  Passamaquoddy,  de  Penobscot, 
de  Massachusetts,  de  New- York,  de  Delaware,  de  Chesa- 
peake,  d'Apalachie,  de  Mobile,  etc. 

Les  golfes,  ou  plutôt  Sounds^  sont  ceux  de  Long-Island.^ 
d'Albemarle  et  de  Pamlieo. 

124.  Fleuves  et  Rivières  :  Le  Mississipi  et  ses  affluer   <, 

rillinois,   rOhio,   le    Missouri,    TArkansas  et   la  Rivi    e- 

Rouge  ;  le  Wabash,  affluent  de  TOhio;  le  Connecticut    ,ui 

prend  sa  source  dans  la  province  de  Québec  et  se  jette    ms 

le  Sound  de  Long-Island  ;  l  Hudson,  qui  prend  s,n       irce 

près  du  lac  Champlain  et  se  jette  dans  la  baie  dcNev»  i  )rk; 

le  Delaware.  qui  prend  sa  source  dans  l'Etat  de  New-York 

et  se  jette  dans  la  baie  de  Delaware;  le  Susqucha mah, 

qui  prend  sa  source  dans  le  même  état,  et  se  jette  dans  la 

baie  de  Chesapeakc  ;   le   .^^otomac  et  la  rivière  James,  qui 

descendent   des   monts   AHéganys  vers  la  même  ba;'^;   le 

fleuve  Columbia,  à  Fouest  des  Montagnes  Rocheuses,  etc.,  etc. 

Le  Columbia  ou  Orcgon  sort  des  Montagnes  Rocheuses  traverse 
la  Colombie,  et  arrose  les  t-^rritoires  de  Washington  etd'Orégon,  en 


1 


'îiJ;i  i..j 


■ê 


68 


tTATS-HNIB. 


^■'tions  intérieures  se 
\cF*^"^uie  rapidité  sans 
/.•     ;f*.^i(léi"ible,  ne  fut  a 


passant  pnr  Pinlnoy  Ctry,  Walla-WftUa,  Vancouver  et  Astoria,  Son 
coiifd  est  de  1200  milles, 

\illui1sim  arroso  l'elat  de  Now-York.  passp  à  L  insiiip^btirg,  Troy, 
Albîitiy,  Iliidson,  Culskill,  Poughkeepsie,  N'ewburg,  (;t  New- York. 

V^,»-  125.  Canaux,  chemins  de  fer^  etc.  :    Les  communica- 
..iJ'-'tions  intérieures  se  sont   multipliées  aux   Ltats-Unis  aveo 

exemple.     Leur  premier  canal,  peu  con- 
ichevé   qu'en    1802;  aujourd'hui^  la  lon- 
U^  Loueur  totale  de  ci3ux  qu'on  a  construits  est  d'environ  4,500 
*      milles;   parmi  les  plus   importants  sont  le  canal  Évié^  de 
3G4  milles  ;  le  canal  Ei'lê  et  Ohlo^  de  309  milles,  et  le  canal 
do    Pciisylvanie^  de  276  milles  y  compris  36   milles  de 
rait'VOaa.     Leur  premier  chemin  do  for  ne  fut  ouvert 
qu'en    1827,   par  la  compagnie   Delaware   and  Hudson 
Coal   Companij,  depuis   leurs  mines  ju.squà  Homesdale, 
distance  do  4  milles.     Au  l«r  janvier    188l\   le  réseau  des 
chemins  de  fer  de  l'Union  comptait   104,813  milles,   plus 
10  97t)  en  construction. 

Les  i)lus  longues  voies  feircessont:  celle  de  Buffulo  à  Boston 
longue  do  530  railles.  <.-t  celle  da pacifique  (Pacific  [{ailroad)  qui   a 
plus  de  oOOO  milles  en  lorirueur,  îraver.~e  l'Union  de  lest  à  l'ouest, 
Rt  relie   New-York  à  Saii   Francisco,  le  New- York  du   Pacifique. 
1  eur  marine  à  vapeur  était  en  1880,  de  4,169,584  tonneaux.  Leurs 
routes  publiqui^s,   passables  sans   êtres  belles,  sont  extrêmement 
nombreuses      Ils  ont  46,231  bureaux  de  poste,  sur  une    route  de 
343,618  milles  de  longueur.  L     r  service  postal  coûte  $22,8i6,ll2. 

Le  montant  du  capita".  dépensé  dans  la  construction  des  chemins 
de  fer  était  estimé,  eu  1882,  i\  $5,577,996,950. 

Le  réseau  des  lignes  télégraphiques  est  immense  (131,060  milles.) 
î'  y  a  12,068  bureaux. 

126.  Climats,  Sol  et  Productions:  Nous  avons  déjà  donné 

(No.  15)  UwO  idée  générale  des  vastes  et  ft>rtiles  contrées 

qui  composent  lUnion  .Américaine.    La  culture  des  céréales 

et  des  légumes,  et  l'éducation  des  animaux  domestiques  n'y 

sont  nulle  part  négligées.  IjCs  bêtes  à  cornes,  moutons,  porcs, 

chevaux,  beurre,  fromage,  pommes  et   cidre  constituent  la 

grande  richesse  des  états  du  nord  ;  le  froment  et  le  maïs,  celle 

des  états  du  milieu  et  de  l'ouest  ;  les  céréales,  et  le  tabac, 

celle  du  Marylaud  ;  les  céréales,  le  tabac,  le  coton  et  le  sucre 

(de  la  canne),  eello  de  la  Virginie  ;  le  coton,  celle  des  autres 

états  du  Sud  et  du  sud-ouest.     Le  riz  est  aussi  l'un  des 

principaux  produits  des  Caroiines  et  des  bords  inférieurs 

du  Mississipi.     La  Louisiane   récolte  jusqu'à  120  miliioûs 


ÉTATS-UNIS. 


69 


;l: 


de  livres  de  sucre.  Dans  les  parties  les  plus  méridionales 
(Géorgie,  Floride,  Louisiane),  on  a  des  figues,  des  orangées, 
des  citrons,  den  olives,  la  vigne  et  le  mûrier  à  soie  réussis- 
Bent  dans  plusieurs  endroits. 

127.  Les  mines  sont  :  celles  d'or,  dans  la  Californie,  le 
Nevada,  le  Colorado,  l'Idaho,  l'Arizona,  le  Nouveau-Mcxi-  . 
que,  etc.  ;  celles  de  cuivre,  près  du  lac  Supérieur  ;  celles  do 
plomb  dans  le  Missouri,  Tlllinois,  le  Wisconsin,  l'Iowa, 
etc.  ;  celles  de  charbon,  dans  la  Ponsylvanie,  l'Illinois,  l'In- 
diana,  le  Kentucky,  l'Tpwa^  i" Arkansas,  etc.  ;  celles  de  fer, 
dans  presque  tous  les  Etats-Unis,  etc.  Le  marbre  et  l'ar- 
doise abonuont,  surtout  dans  la  Pensylvanie,  le  Vermont, 
et  le  New- York.  11  y  a  beaucoup  de  sources  nnnérales  ; 
les  plus  célèbres  sont  celles  de  Saratoga  et  de  Ballstown 
(New-York).  Les  plus  importantes  salines  sont  celles  de 
Saliaa,  près  du  canal  Erié,  et  de  la  rivière  Grand-Kenhawa, 
dans  la  Virginie. 

La  production  des  métaux  précieux  a  été,  en  1875,  do  $80,889,- 
037.  (Jest  lo  Nevada  qui  en  a  fourni  le  plus  ($40,478,369).  .\irôs 
lui  vient  la  Californie  qui  a.  produit,  $16,326,211.  Le  pi  c:''^  du 
Missouri  couvro  un  espace  de  3,000  milles  carrés,  prés  do  là  sort 
deux  monts  de  fer  presque  pur,  couvrant  une  superficie  de  6  milles, 

La  production  des  métaux  précieux  a  été,  en  1880,  de  $80,167,000, 
dont  $33  522,182  dor,  et  $40,005,364  d'argent.  C'est  le  Nevada 
et  la  Californie  qui  en  fournissent  le  plus.  Le  plomb  du  Missouri 
couvre  un  espace  de  3,000  milles  carrés,  près  de  là  sont  deux 
monîs   de   fer  presque  pur,   couvraat  une  superficie  de  6  milles, 

On  trouve  enccwo  dans  les  Etatg-Ubis,  le  gypse  ou  plâtre,  la  cou- 
])prose,  lalun,  lo  cobalt,  le  zinc,  le  manganèse,  etc.  Les  aourcea 
d  lîuilo  de  pétrole  les  plus  productives  sont  en  Pcnsylvanie. 

128.  Commerce:  Il  n'est  aucun  pays  après  la  Grande- 
l'retagne,  dont  le  commerce  soit  aussi  étendu  que  celui  des 
Etats-Unis.  Les  principaux  articles  d'exportation  sont  le 
coton,  le  blé,  lo  maïs  et  les  autres  grains,  les  farines  et  le 
biscuit,  les  produits  des  manufactures,  le  tabac,  le  bois,  la 
potasse  et  la  perlasse,  l'or  et  l'argent  monnayés,  le  poisson, 
le  riz,  io  bœuf  et  le  lard  salés,  etc.,  etc. 

Exportai iOuâ ou  I8a2,;ii7i'6, 720,000.  Importations,  $743,772,000. 

129.  Manufactures  :  Pans  toutes  les  parties  do  l'Union, 
mais  particulièrement  dans  le  llhode-Islund,  lo  Connecticut, 
lo  Massachusetts,  lo  Maine,  lo  New- York,  le  New-Jei*sey, 
la  Pensylvauie,  le  Delawaro  ot  l'Ohio,  il  y  a  des  manufao- 
t lires  do  coton,  de  draps,  do  toiles,  de  fer  et  de  cuivre,  de 
verre,  de  faïence,  6to.,  etc.,  ^*^ 


♦v^ 


%  Il 


70 


iSTATS-imiS. 


:^ 


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♦ 


i.  ■ 


En  1880,  il  y  avait  dans  tons  les  États-Unis,  253,841  mnnufflc- 
tures,  ayant  un  ca]»ital  de  $2,790,223,510,  employant  2,738,930 
personnet.,  et  produisant  pour  $5,30!)  007,706. 

130.  \illc$,  :  Washington  agréablement  situé  sur  le 
Potomac,  dans  le  district  do  Columbia,  est  la  capitale  fédé- 
rale de  l'Union  depuis  1800.  Elle  est  la  résidence  du  Pré- 
sident et  le  siège  du  Coni2;rùs.  La  grandeur  et  la  régularité 
de  Sf>n  plan  en  foraient  à  li  fois  une  des  plus  populeuses  et 
des  plus  belles  villes  du  inonde,  si  sa  |)osition  lui  assurait 
les  relatio'^'^  commerciales  que  possèdent  Now-York,  Phi- 
ladelphie, ijaltimoi.,  etc.  SapoDulayon,  en  1880.  était 
de  y»m^  liabitants.    '^^  ^,  0  ^  ^  ^ 

J,e  Capitole  est  le  plus  bel  édifice  do  Washington  et  de  tous  les 
Élats-LJnia.  Il  est  bâti  en  marbre  blanc  et  placé  sur  une  éminence 
de  90  pieils  au-dessus  du  niveau  du  fleuve  ;  sa  longueur  est  de  754 
pieds,  et  sa  largeur  de  324  Son  dôme,  qui  s'élévc  à  300  pieds  au- 
dessus  du  sol,  est  couronné  par  une  statue  de  la  Liberté.  C'est  au 
Oapitolc  que  se  tiennent  les  sessions  annuelles  du  Congrès  et  de  la 
Oour  Suprême  Fédérale. 

WasLii  gton  renferme  une  belle  bibliothèque,  plusieurs  établisse- 
ments d'instruction,  un  observatoire  et  un  grand  arsenal  de  marine. 
Le  port  de  Wasliin<^ton  est  excellent  et  accessible  aux  plus  grands 
bâtiments 

Les  villes  principales  sont  J^ew  York,  la  plus  peuplée 
de  l'Amérique  et  il  plus  commerçante  de  Tunivers  après 
Tjondres, — population,  en  1880,  1,206,000;  Philadelphie^ 
autrefois  la  capitale,  grande,  bâtie  avec  une  régularité  ex- 
trême, très  industrieuse,  remplie  d'établissements  scienti- 
fiques, de  bienfaisance,  et  autres, — population,  847  170  ; 
Brooklyn^  séparé  par  un  chenal  étroit  de  New- York,  dont 
il  partage  l'immense  activité,  possède  un  bel  arsenal  de 
marine,  relié  à  New- York,  par  un  pont  suspendu  gigantes- 
que, de  2,000  verges  de  longueur,  et  dont  la  construction  a 
duré  16  ans, — population,  566,663  ;  Baltimore,  centre  de  la 
catholicité  dans  les  Etats-Unis  et  siège  d'un  archevêché, -po- 
pulation, 332,313  ;  Boston^  une  des  plus  intéressantes  villes 
delUniou  et  la  seconde  en  commerce,-population,  362,839  ; 
Chicago^  sur  le  lac  Miohigan,  gra  de  ville  commerçante  de 
503,185  habitants,  vaste  entrepôt  s  produits  agricoles  des 
états  de  l'Ouest,  à  destination  de  xSicw-York,  de  Boston  et 
de  l'Europe  ;  la  Nouvelle-Orléans,  eentre  commercial  des 
états  du  sud-ouestj—population,  2  190;  Cincinnati^  \& 
*'  reine  de  FOuest^  "  ville  savante  ei  xtraordinairement  in- 
dustrieuse, vaste  entrepô    '  ^  blés.        ^arines,  des  viandes 


Il 


lapon   rOcéaoïc,"  etc-pu^-y;  '  ,y,,o. 

gène-carbonô ,  U  P  uB    iB.g^^^^^^         pieds     ^^^^/^^^^^^^ 
.;,.;/.  longue  duno  lie       ^^^    ^^  ^^  3^,.  ,„  ^^  f  ^^'^^  ?.i,Uade\pbic,  le 
édificea  sont  l  ^^^^''^^^^Yovk  est  avec  «f  ^o^;;^„\,,  ^e  mode,  et 
et  en  1'^^^^^^"^  'commerce  <le  librairie,  ^^^^'''^'y^  a^uu  nombre 
centre  prmapal  du  corn  ^^^  constamment  ^«^P^^      ^^  .^trées 

des  beaux-arts   etc^i^^l  ^^  y  compte  paian^>  ^^ 

i,nmcnse  à^;^^''f:^^  ^L  plus  riches  c^toy^^^.rlue  l'^n  nomme 
et  sorties  de  f  J\;^ ^Ji^Sbattan  et  dans  f  ^/^  j^J^^^ement  d'un 
plaisance  dans  1  ûe  ûe  i  ^^^  ^^,^^1  large  seuie 

Long-ïsland,  Boparee  de  la  ^^  ^^^., ^,^ 

quart  de  lieue  ...^  ville  des  ^♦«:^^-^"f/piu9  beau  de 

^     Pliilade'phie  ^^t  ^  ?4  ^^  ses  raa^^^^^^^^T-v.m*^nt  construit  en 
la  richesse  et  la  super  0^^^^^  ^^,,  ^^\^^Sb    Ses  machines 

^«rS.:^r  H— -  S^I^r r&aire  am. 
vUle  qu-eul  lien  on  1» -  ^^^  ^,. ^^.^^  _^,  ^^„. 

sont  accdDianu,s  "<*  .  ■.    i^  „\us  d  eti 

brisseLnentslittcraires,a«^     entretenus.  Le  f^^JJ^^^^J^  ^^^Ine  et  de 
d'écoles,  eid  hôpitaux  bien  ^^^    ^^^^^  ^/''''^;, les     Parmi  les 

nombreux  «haniiers   j  ^^^  d'ctre  cii^s  d  ^^irons  est 


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72 


ÉTATfl-UNIS. 


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Toutes  les  grandes  villes  dea  Étata-Unia  sont  des  centres  d'une 
industrie  et  d'une  activité  eana  bornes.  Les  édifices  sont  générale- 
ment bruî3  en  brique,  quelques-uns  en  pierre  de  taille,  d'autres  avec 
un  frontispice  en  raaibre,  et  beaucoup  avec  des  b.ilcons  ou  des 
galeries  do  fer,  Los  églises  sont  en  très-grand  nombre,  à  cause  de 
la  diversité  des  cultes  ,  elles  sont  d'une  architecture  élégante,  quoi- 
que souvent  irrégulière.  Les  rues  sont  larges,  propres,  bien  pavées, 
bien  éclairées,  pourvues  d'aqueducs  et  do  pompes  t\  feu  ;  des  jar- 
dins publics,  des  places  et  des  promenades,  plantées  de  beaux 
arbres,  contribuent  à  les  assainir. 

On  trouve  dans  presque  toutes  les  villes  un  ay^wd  nombre  déco- 
l.s,  des  hôpitaux,  des  maisons  pour  les  pauvres  et  les  orphelins, 
des  sociétés  do  cora'nercc,  des  banques,  des  associations  religieuses 
rt  savantes,  dea  musées  superbes  d'histoire  naturelle,  de»  galeries  de 
luiuuire,  etc.  Plusiears  des  asiles  pour  les  orphelins  et  des  hôpitaux 
sont  cotjfiés  aux  Sœuva  do  (!!haiiié, 

NoBS  ne  fiiiirions  point  do  nommer  les  villes  qui  se  sont  élevées 
dans  toutes  les  parties  do  1" Union,  et  que  les  besoins  d'un  immense 
commerce  iuléi-ieur  multiplient  chaque  année  comme  par  enchante- 
ment, Burtoutjl-ins  h'i  états  de  l'Ouest. 

D'aj)réb  le^censement  de  1880,  il  /  a  vingt  villes  dont  la 
population  dépasse  100,000  habitants.  Parmi  elles,  et  celles  dont 
la  ])opulation  est  moindre,  on  remarque  encore:  Buff.ilo, '  près 
(lu  lac  trié,  sur  le  grand  canal  do  \omst^  uni  t\  Boston  par  uu 
chemin  de  fer  de  530  railles  ;  Providence,  capitale  du  iîhode-lsland, 
tri's-manufactinière  ;  LouisvUle,  près  des  chutes  de  l'Ohio,  rendez- 
vous  de  milliers  do  chaland.^  et  d'une  foule  do  vapeurs  ;  Pittsburg, 
au  coufluuut  de  l'AlUgany  et  de  la  Monongahéla,  qui  forment 
rOhio,  ville  qui  a  des  fabriques  de  toutes  sortes,  ceutro  d'un  vaste 
commerce,  unie  à  la  Nouvelle-Orléans  par  TOhio  et  le  Mississipi,  h. 
Philadelphie  par  le  Peiisylvania  Canal  and  Rail-Road,  et  qui  com- 
munique par  le  moyen  d'uin  canal  avec  le  lac  Érié,  la  houille 
abonde  dans  cette  contrée.  Lowell,  dans  1©  Massachusetts, 
rern[)lio  do  manufactures  do  coton,  de  laine,  etc.  Richmond, 
capitale  do  la  Virginie,  fabriques  de  clous,  d'armes,  de  voitures, 
do  selles,  de  soulie  s,  ctc  ,  il  y  a  aussi  une  fonderie  de  canons; 
Troy,  sur  IMIudson,  à  G  milles  d'Alhany,  connu  par  ses  fabriques 
d'arnie?,  ses  toileries  et  ses  fonderies. 

\'oici  les  noms  de  quel3[ue3  autres  :  Portlaud,  dans  le  Maine, 
ville  de  commerce  pour  le  bois  et  le  poisson,  son  port,  l'un  des  plus 
beaux  de  l'Amérique,  est  cclairô  par  uu  pharo  haut  de  85  pieds  ; 
Portsmouth,  seul  port  de  mer  do  Now-Hampshire,  et  Concord,  jolio 
ville,  capitale  du  mômo  état  ;  Salem,  à  5  lieues  de  Boston,  riche  pui- 
ses fabriques,  ses  pôcherie'î,  et  son  commerce  avec  les  Indes-Orien- 
tales; Newburyport,  Nantuckctet  Now-I3edford,  villes  fameuses  par 
leurs  entreprises  baleinières  i  New-llaven,  sur  le  golfe  do  Long- 
Island,  possède  l'an  des  plus  anciens  et  des  plus  fioris&ants  collèges 
des  États-Unis  ;  Hartford,  ville  charmante,  sur  le  Conuecticut,  ayant 
un  collège  et  une  institution  célèbre  de  sourds-muets  ;  Utica  et  yche- 
nectady,  sur  le  grand  canal  Érié,  auquel,  comme  beaucoup  d'autres 


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ÉTATS-UNIS. 


73 


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▼illee,  elles  doivent  leur  prospérité  toujours  cronsante  ;  Ncwark, 
principale  ville  du  New-Jersey,  rcpommô  par  ses  fabriques  do  sou- 
liers, ses  carosf^es  et  son  cidro  ;    Wilinintçlon   principale  ville   du 
Delaware,  entourée  do  100  fabriques  de  farine,  do  papier,  do  fer,  do 
poudre,  etc  ;  Georgetown  et  Alexandria,  près  do  la  ville  fédérale, 
connus  par  leurs  ctabliascmcnts  d'éducation  catholique;  Norfolk, 
poit  excellent,  vers   l'embouchure  de  la  rivière  .lames,  principal 
ren(kz-vous  de  la  marine  nationale  ;  Havannah,  en  Géorgie,  niarehn 
célèbre  de  riz  et  de  coton  ;  Mobile, dans  TAlabama,  principal   d^' bou- 
ché du  coton  de  cette  état,  sujette  aux  maladies  pestilentielles, 
enfin,  Rochester  (N.  Y.)  justement  surnommée  la  vilks  des  fleurs, 
et  célèbre  par  son  excellente  bière  allemande  (Jaiji'T  béer).     On 
trouve  dans  cette  ville  la  plus  grande  monufacture  de  voitures  et 
de  tabac  de  tous  les  Btats-Unis,  un  riche  musée  et  un  observatoire. 

131.  Population:    La  population  des  Etutn Unis  était, 
en  1880^  de  50,155,783  habitants,  compo^éo  de  blancs,  do 
nègres  et   d'indiens.     Les  blancs  appartiennent  principa- 
lement aux  races  anglaise,  germanique,  irlandaise,  écossaise, 
française.     Les  nègres  et  les  indiens  sont  au  nombre  de 
6,580,793.     Ces  derniers  habitent  principalement  les  oon-     \ 
trées  voisines  du  Mlssissipi  et  toutes  celle?  qui  sont  situées \ji 
à  l'ouest  de  ce  fleuve  jusqu'à  l'Océan.     Les  Chinois  sont  ^ 
principalement  en  Californie;  il  y  en  a  105,613. 

L'immigration  porte  annuellement  aux  Etats-Unis  environ  200, 
000  âmes.  On  a  calculé  que  de  1820  à  1882,  le  nombre  des  immi- 
grants a  été  de  11,597,181.  Sur  ce  nombre  l'Irlande  figure  pour 
3,065,76 1  ;  TAllemagne  pour  3,002,027,  et  l'Angleterre  pour  894,444. 
Ce  mouvement  d'émigration  vers  la  République  américaine  devint 
au  Canada  une  plaie  sociale,  mais  il  s'est  ralenti.  Il  j  avait  en  1880, 
aux  Etats-Unis,  717,157  Canadiens  ou  descendants  de  Canadiens. 

132.  Religion:  Il  n'y  a  point  dans  les  Etats-Unis  de 
religion  établie  par  l'Etat;  tous  les  cultes  laissés  au  libre 
choix  du  peuple,  ont  une  égale  protection  devant  la  loi.  Il 
n'y  a  d'exception  que  dans  le  New  Hampshire,  où  les  catho- 
liques romains  sont  exclus  des  charges  politiques.  Les  sec- 
tes les  plus  nombreuses  sont  les  Méthodistes,  et  les  Presbyté- 
riens. Le  catholicisme,  par  ses  rapides  progrès,  surpasse 
déjà  toutes  les  sectes  protestantes,  prises  isolément,  ^6,370,- 
858,  c'est-à-dire  -J  de  la  population  totale.) 


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74 


ÉTATS-UNIS. 


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133.  L'Éducation  n'est  nulle  part  plus  universellement 
répandue  qu'aux  États-Unis.  Les  écoles  sont  très-multi- 
pliées  dans  toutes  les  campagnes,  ainsi  que  les  Académies, 
espèce  d'écoles  classiques,  dans  les  villes  et  dans  les  bourgs 
considérables.  Il  y  a  environ  200  universités  et  collèges, 
et  70  séminaires  de  théologie,  y  compris  une  trentaine  de 
scminaircs  cl  collèges  catholiques  Les  plus  célèbres  institu- 
tions littéraires  sont  l'université  de  Harvard  à  Cambridge, 
près  de  Boston,  et  le  collège  do  Yale  i\  New-Haven,  dans  le 
Connecticut. 

On  pourrait  encore  nommer  j)lusieur3  grands  établissements  pour 
réduoation  des  demoiselles:  les  maisons  d'instruction  pour  les 
sourds-muets  ;  l'école  nationale  militaire  à  Wcst-Point,  sur  la 
rivière  lludson;  les  écoles  de  droit,  de  médecine,  etc.,  etc. 

Lii  pre.sse  périodique  est  la  grande  institutrice  des  masses  aux 
États-Unis.  On  y  comptait,  en  1880,  ll,'i03  journaux,  dont  980 
quotidiens,  avec  une  circulation  de  3,637,42-1 

134.  Gouvernement  :  Les  Etats-Unis  sont  une  républi- 
que fédérative.  Chaque  État  particulier  est  indépendant 
des  autres,  et  se  donne  à  lui-même  des  lois  dans  tout  ce  qui 
ne  regarde  que  ses  intérêts  locaux  ;  le  gouvernement  géné- 
ral, ou  le  Congrès,  est  chargé  de  défendre  le  p:iys  en  cas  de 
guerre,  de  régler  le  commerce,  de  traiter  avec  les  puissan- 
ces étrangères,  etc.  Il  est  composé  d'un  président,  d'un 
vice-président,  d'un  sénat  et  d'un  corps  de  représentants.  Le 
président  et  le  vice-président  sont  nommés  tous  les  quatre 
ans,  par  de?»  électeurs  qui  S3nt  eux-mômes  choisis  par  le 
peuple.  Le  sénat  est  composé  de  membres  élus  pour  six  ans 
par  les  législateurs  des  différents  états,  dont  chacun  en 
envoie  deux  au  Congrès.  Les  représentants  sont  élus  tous 
les  deux  ans  par  le  peuple  ;  leur  nombre  est  réglé  sur  la 
population  de  chaque  état. 

Les  législatures  particulières  sont  composées  d'un  gouverneur, 
d'un  sénat  ou  conseil  législatif  et  d'une  assemblée  de  représentants 
Plusieurs  états  ont  aussi  un  lieutenant-gouverneur. 

135.  Voici  quelques-unes  des  curiosités  naturelles  des  États-Uuis» 
les  plus  dignes  d'attention  :  1  <=>  Dans  le  New-Hampsbire,  la  ^orge 
(the  Notch),  ou  le  défilé  des  montagnes  Blanches.  2  '^  Dans  l'état  do 
New-Yoïk,  la  chute  de  Niagara  ,  la  chute  de  la  rivière  Mohawk,  près 
d'Albany  ;  les  eaux  minérales  de  Saratoga  et  de  Ballstown.  3  ®  Dans 
la  Virginie,  le  pont  naturel  sur  la  rivière  Cedar,  dans  le  comté  de 
Hockbridge.  Ce  pont  a  90  })ieas  de  long  et  60  de  large,  sur  une 
épaisseur  de  40  ti  60.    Il  est  élevé  de  200  pieds  au-dessus  de  la 


\ 


MAINE. 


75 


rMère  qu'A  traverse  ;  sa  fonne  est  celle  d'une  arcade  régulière,  élé- 
gamment appuyée  sur  les  deux  piliers  qui  la  terminent.  Il  7  a  an 
autre  pont  de  cette  espèce  dans  le  comté  de  Scott.  On  voit  encore 
en  Virginie  des  cavernes  profondes  de  300,  de  400,  et  même  de  900 
ii.eds,ornée8  de  stalactites.  4®  Dans  la  Caroline  du  Nord,  comté  de 
Stoke,  le  mont  Ararat  ou  Pilot.  C'est  une  vaste  pyramide  tronquée, 
de  la  hauteur  de  plusieurs  mille  pieds  ;  au-dessus,  ou  en  voit  une 
autre  qui  ressemble  à  un  clocher  de  la  hauteur  de  300  pieds,  et  dont 
la  base  n'a  que  200  pieds  de  diamètre.  6®  Dans  le  Kentucky,  le 
Tennessee  et  la  Géorgie,  des  cavités  souterraines  longues  de  plu- 
.sieurs  milles,  où  les  aborigènes,  t\  ce  qu'il  paraît,  déposaient  autre- 
fois leurs  morts,  et  d'où  l'on  a  tiré  des  momki  [a]  et  une  assez 
grande  quantité  de  nitre  ou  salpêtre. 


MAINE,  {h) 


136.  Le  Maine  a  pour  bornes  la  province  de  Québec,  le  Nou- 
veau-Bruûswick,  l'Atlantique  et  le  New-Hampshire.  C'est  l'état  Is 
plus  septentrional  de  l'Union,  il  égale  en  étendue  la  moitié  environ 
de  la  Nouvelle- Angleterre.  Jusqu'en  1820,  il  a  formé  partie  da 
Massachusetts  sous  le  nom  de  District  du  Maine. 

Le  Maine  est  un  pays  accidenté,  sillonné  de  nombreux  cours  d'eau, 
parsemé  de  lacs,  et  dans  sa  partie  septentrionale,  couvert  d'épaisses 
forêts.  Ses  cotes,  singulièrement  découpées,  assurent  au  commerce 
maritime  de  belles  et  profondes  baies  et  des  ports  nombreux.  À 
l'intérieur,  sol  fertile  ;  en  général,  il  promet  plus  aux  pâturages 
qu'à  la  culture.  Les  habitants  du  Maine  s'occupent  beaucoup  de 
construction  navale  et  de  navigation. 

Baies:  Celles  de  Penobscot  et  de  Gasco,  etc. 

Principales  rivières  :  Les  rivières  Sainte-Croix,  Penobscot,  Kéné- 
bec,  Androscoggin  et  Saco  ;  le  cours  supérieur  de  la  rivière  Sainte 
Jean. 

Lacs  :  Shoodi,  Sebago,  Grand  Lake,  Molechunkamunk  et  Moose- 
head,  le  plus  grand  de  la  Nouvelle-Angleterre     x,^ 

Commerce  :  Grandes  exportations  de  bois,  de  poisson,  de  bœuf, 
porc,  etc.  On  exporte  de  la  glace  dans  les  états  du  Sud  et  de  l'Ouest 
et  jusque  dans  les  Indes-Occidentales. 

(o)  Depuis  lo  lac  Erlé  jusqu'au  golfe  du  Mexique  et  le  long  du  Missouri 
jusqu'aux  Montagnes  Roohouse.s.  on  rencontre  dos  restes  d'où vracies  con- 
sidérables :  fortitications,  tumuli  ou  monticules  de  torro  remplis  de  (Sque- 
lettes, murailles  parallèles  en  pierres  ou  en  terre,  ouvertures  soutoTaines, 
rochers  avec  des  inscriptions  hiéroglyphiques,  idole.',  coquilles,  mnnieS) 
etc.  On  attribue  ces  monuments  à  un  peuple  très-différent  des  indijîènes 
actuels. 

(6)  Nous  ajoutons  ici  quelques  chapitres  en  faveur  des  jeunes  gens  qui 
Be préparent  aux  épreuves  du  baccalauréat,  à  l'Université  Laval. 


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NEW-HAMP8HIRK. 


137.    Villes  :  Augusla^  capital©,  située  sur  la  rivière  Kéuébec,  à 

60  milles  de  son  embouchure,  possède  un  grand  arsenal  et  une 

Bupcrbe  maison  d'état  (State-House),  population  8,866  habitants, 

l'ortltind,  h  l'entrée  de  la,  baie  de  Lasco,  lu  plus  grande;  et  la   plus 

commerçante  ville  du  Maine, reliée  parla  voie  ferrée  d«  Grand  Tronc, 

à  Qiubec,  Montréal,  Toronto,  Détroit,  etc.,  durant  les  mois  d'hiver, 

les  vapeurs  océaniques  canadiens  viennent  dans  ce   port    l'un  des 

principaux  débouchés  commerciaux  des  grands  lacs,  dont  cette  ville 

exj)()rle  le  bois,  les  farines  et  les  grains  et  l'un  des  porta  les   plus 

actifs  i)Oiir  la  j>ôclie  <  le  la  morue  et  de  la  baleine;  la   population, 

33,810    liîibiiauts       BlUkj  rr,   sur  la   rivière   Penobacot,    un    des 

plus   grands   luiirciiis   do   bois   de   conslru<Mion   qu'il    y    ait    au 

monde.  Balh,  remarq^iable  par  ses  chantiers  de  constr'ictious.  Saco, 

Bid(hfortl,  (iai'dîicr  ci  Hollowi'l,  villes  florissantes.     WallervUle^ 

siège  d'un  collège  de  ce  nom  ;  Brunswick,   où  est  le   collège 

Bowdoin. 

Population  du  Maine,  en  18S0,  648,936  habitants,  dont  50,500 
catholiques. 


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NEW-HAMPSHIRK 


138.  Le  New-Hampshire,  situé  entre  le  Vermout  et  le  Maine,  est 
un  pays  montueux.  Il  est  traversé  i)ar  les  montagnes  Blanches, 
dont  les  pics  élevés,  quelquefois  couverts  de  neige  j)eudant  une 
grande  partie  de  l'année,  ont  reçu  les  noms  brillants  de  Washington, 
d'Adams,  de  Jefferson,  de  Franklin,  etc.  Les  grands  dépôts  grani- 
tiques qu'on  trouve  sur  ses  frontières  l'ont  fait  appeler  \  Etat  de 
Granité.  Les  scènes  pittoresques  qu'offrent  ses  montagnes,  ses 
rivières,  ses  cascades,  lui  ont  aussi  valu  le  nom  de  Suisse  Améri- 
caine. 

Le  New-Hampshire  est  gêné  dans  son  commerce  maritime  par  Ifl 
peu  d'étendue  de  ses  côtes,  qui  n'ont  que  18  milles  de  longueur; 
mais  il  se  distingue  par  ses  productions  agricoles,  et  l'état  floris- 
sant de  ses  manufactures.  Il  est  arrosé  par  le  Merrimac  et  le 
Conuecticut,  ses  i)rincipa!e3  rivières.  Lo  lac  Winnipiseogee  est  le 
plus  grand  et  le  plus  beau  de  ses  lacs. 

139.  Villes  :  Concord,  capitale,  agréable  et  florissante,  située  sur 
la  rive  droite  du  Merrimac,  population,  13,843;  PorlsmouLh^  ex- 
cellent port  de  refuge,  acquiert  une  grande  importance  par  ses  fa- 
briques de  cotonnades,  de  mousselines,  de  bonneteries,  etc;  Mati- 
cliesieTy  la  plus  importante  ville  de  l'Etat,  remarquable  par  l'activité 
de  ses  manufactures  ;  Hanovcr  où  se  trouve  le  collège  Dartmoutb,eto. 

PopulaliuQ  du  N^w-Hampâhire  .   en  1880,  346,991. 


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YIRMONT.— MASSACHUSETTS. 


77 


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VERMONT.  -^ 


140,  Le  Vermnnt,  entre  le  New-Hainpshire  et  Tctat  de  New-York 
est  séparé  presqu'en  deux  parties  égales  par  les  Montagnes  Vertes, 
{Green  Mountains,  verts  monln)  qui  le  traversent  dans  toute  sa  lon- 
gueur, et  lui  ont  donné  son  nom.  Il  est  arrosé,  à  l'est,  par  le  Gon- 
nsrtiCM^,  qui  lo  sépare  du  NowHampshire,  et  \  l'ouest,  par  le  lac 
Champlain. 

(let  état,  montueux,  sans  côtes  maritimes,  doit  ses  richesses  à  la 
grande  fertilité  de  son  sol.  Tous  les  grains  y  viennent  en  abon- 
dance ;  les  troupeaux  y  sont  nombreux  ;  il  s'y  produit  plus  de 
beurre  et  de  laine  qae  dans  les  autres  états  de  la  Nouvelle  Angle- 
terre. Le  lac  et  le  canal  Champlain,  différentes  lignes  de  chemins 
de  fer,  mettent  le  Vermont  en  communication  rapide  avec  les  grands 
centres  commerciaux  de  1" Union  et  du  Canada. 

14t  Villes:  La  capitale  est  Montpeliei%  située  sur  la  rivière 
Winoodki, — population,  6,000  h.  ;  Durlinglon,  la  ville  la  plus  com- 
merçante du  lac  Champlain,  siège  de  l  Université  de  Vermont, 
population,  11,365;  Bcnninglon,  célèbre  par  la  victoire  que  le  gé- 
néral Stark  y  remporta  sur  un  détachement  de  l'armée  de  Burgoyue, 
le  16  août  1777  ;  Norwich  et  Middlebury  y  possèdent,  la  première, 
une  université,  et  la  seconde,  un  collège  ;  Rutlaud,  Windsor,  etc., 
villes  florissantes. 

Population  du  Vermont,  en  1880,  332,286  habitants. 


MASSACHUSETTS. 


142.  Le  Massachusetts  est  le  plus  ancien  et  le  plus  important  dos 
états  de  l'Est.  C'est  aussi  un  des  ôtats  les  plus  distingués  par  la 
densité  de  sa  population  et  l'esprit  d'entreprise  de  ses  habitants.  Il 
est  borné,  au  nord,  par  le  Vermont  et  le  New-Hampshire,  à  l'est,  par 
l'Océan  :  au  sud,  par  le  Rhode-lslandet  le  Connecticut  ;  à  l'ouest, 
par  l'état  de  New- York. 

À  l'est,  le  Massachusetts  présente  un  sol  généralement  uni  ;  au 
milieu,  vers  la  rivière  Connecticut  qui  le  traverse,  surface  ondulée  ; 
à  l'ouest,  des  montagnes  dont  quelques-unes  ont  une  hauteur  de 
plus  de  3000  pieds.  L'océan  Atlantique  a  creusé  les  belles  et  grandes 
baies  de  Massachusetts,  du  cap  Cod,  de  Buzzard,  et  découpé  cette 


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NEW-YORK. 


presqu'île   hardie  que   termine  le    cap  Cod,  le  Kiarlane  (Cap  dei 

Quilles)  des  ancieng  Scandinaves  (a). 

L'attention  donnée  à  l'agriculture  est  caractéristique  au  Massa- 
chusetts ;  les  manufactures  y  sont  tri'S-actives,  les  pêcheries  très- 
étendues.  Le  Massachusetts  tient  le  sccoud  rang  dans  l'Union  par 
son  comnierc  •  ;  il  est  au  premier  par  ses  '  manufactures  de  cuir,  de 
coton,  de  hiiuc,  de  papier.  Il  revendique  lea  Lrois  cinquièmes  du  ton- 
nnge  des  vaisseaux  employés  aux  p'cherics. 

Aucun  état  de  l'Union  n'a  plus  de  voies  ferrées  que  le  Massachu- 
setts, in  tenant  compte  de  sa  superficie.  Le  réseau  de  ses  chemins 
de  fer  rayonne  dans  tous  les  ï^ens,  et  ne  laisse  aucune  ville  de  quelque 
importance  isolée  de  Boston,  la  capitale 

M3.  Villes:  Boston,  qui  compte  aujourd'hui  environ  365,000 
Ames,  en  y  compren:int  Charlestown,  Cambridge  et  Roxbury,  la 
ca|utale  littéraire  de  l'Union,  centre  de  comin<^rce  entre  le  Canada, 
les  Antilles  et  les  Indes-Orientale.-!,  et  rivalise  avec  New- York  pour 
la  multiplicité  de  ses  relations  avec  les  grands  centres  commerciaux 
de  l'Amérique  et  de  l'Europe  ;  Cambridge,  ville  de  63,000  habitants, 
siège  de  l'Université  d'Harvard,  la  plus  ancienne  des  institutions 
littéraires  aux  Etais  Unis;  Amhtr  l,  WilUamsUiivrij  qui  possèdent 
descollèg'S  florissants;  LoioeU,  grande  ville  manufacturière  de 
60,000  habitants  remarquable  par  son  industrie  cotonniôre,  par 
ec:?  toiles  imprimées,  ses  lapis,  etc  ;  Springfield,  ville  de  33,000 
habitants;  c'est  le  grand  arsenal  des  Etats-Unis;  on  y  fabrique 
beaucoup  d'armes  à  feu  ;  Wc/;t?,s/c?',  ville  industrielle  de  68,000 
habitai» ts,  importante  par  ses  forges  et  ses  fonderies,  etc. 

Population  du  Massachusetts,  en  1880,  1,783,000  liabitants. 


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Niagara, 
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au  sud-es 
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NEW- YORK. 


144.  L'état  de  New-York  que  ses  richesses  et  son  importance 
font  appelor  quelquefois  i^État  Impémal  (Empire  State),  est  borné  au 
nord  par  le  fleuve  Saint-Laurent  et  la  province  de  Québec  ;  à  l'est, 
par  le  Vermont,  le  Massachusetts  et  le  Connecticut  ;  au  sud-ouest, 
par  le  Ne  w-,1  ersey  et  la  Pensylvanie;  à,  l'ouest  parle  lac  Érié,  la 
rivière  Niagara  et  le  lac  r)ntario.  C'est  l'état  le  plus  populeux  de 
l'Union  ;  il  compte  5.082  871  habitants. 

(a)  Le  Massachusetts,  le  Rhode-Island,  etc.,étaieot  connus  gous  les 
noragdo'Srinlan'Utcrrcûum)  et  do  Hvitramannaland  {terre  des  hommes 
blancs)  par  les  Islandais  et  les  Scandinaves,  qui  y  fondèrent  des  établisse - 
neots  en  1003,  et  y  entretinrent  des  relations  suivies  jusqu'à  la  fin  du 
XlYmc  e\èr-\e.  (Tri\r  Antiquitateg  Amerimna,) 


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ILLINOIS. 


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Va  dans  son  ensemble,  l'état  de  New-York  est  un  triangle,  doni 
Il  base  s'appuie  sur  les  lacs  et  le  taint-Laurent,  et  dont  le  sommet 
touche  à  l'Atlantique.  Sol  accidenté,  fertile,  arrosé  par  THudson,  le 
Niagara,  le  Saint-Laurent  et  par  de  nombreux  lacs,  dont  les  princi- 
paux sont  les  lacs  Érié,  Ontario,  Oneida,  Seneca,  Cayuga.  Cbam- 
pliin  et  George.  Les  principales  montagnes  sont  les  monts  Castkill, 
au  sud-est,  les  monts  Seward,  Marcy,  etc  ,  non  loin  du  lac  Cham- 
plain.  L'état  de  New-York  esl  à  la  fois  un  état  agricole,  manufac- 
turier et  commer^nt. 

145.  Villts  :  Alhat^y,  capitale,  ville  commerçante  de  90,000  Ames, 
sur  l'iludson,  au  point  de  jonction  des  canaux  Ëriô  et  Charaplain. 
Elle  est  le  centre  d'un  grand  commerce  intérieur.  Ncic-York,  bâtie 
sur  l'île  de  Manhattan,  à  la  jonction  de  l'Hudson  et  de  VEast  river. 
Cest  "  la  reine  de  l'Union,  le  c  ntie  de  ses  canaux,  de  ses  chemins  de 
f(*r,  de  ses  lignes  de  navigation,  l'entrepôt  el  le  débouché  do  son 
commerce,  le  grand  marché  financier,  le  foyer  des  affaires  et  des 

iilces.  la  rivale  de  Londres  et  la  première  ville  de  l'Aniirique 

Sa  population,  qui  n'était  pas  de  62,000  Ames  en  1800,  dépasse 
aujourd  hui  1,700,000,  en  y  comprenant  Brooklyn,  Williamsburg, 
fersey,  grandes  villes  qui  ne  sont  que  ses  faubourgs.  Des  services 
réguliers  de  iteamers  la  rattachent  à  tous  les  ports  des  États-Unis 
et  de  l'Amérique  Anglaise,"  à  l'Ar-iérique  du  Sud,  à  l'Europe,  à 
l'Asie  orientale,  à  l'Australie.  En  1860,  le  mouvement  de  son  com- 
merce dépassait  $400  millions,  et  celui  de  sa  navigation  avec  l'étran- 
ger s'élevait  à  8,000  navires  et  à  3,500.000  tonneaux.  West  Point, 
au-dessus  de  New-York,  sur  l'HudRo;»,  oîi  se  trouve  l'école  militaire 
des  États-Unis;  Newbjjfg,  Pougjkeepsie,  Catskill,  Hïïdson,  Troy 
et  Lansingburg,  sur  l'Hudson,  villes  florissantes;  Schenectady ,  Utica, 
Syracuse,  Rochester,  Lo'ctport  efBuffâlo,  villes  très-importantes  sur 
le  canal  Érie;  Rome,  Aubiirn,  Geneva,  Ithaca,  OswegKî;  Elmira, 
Plattsburg,  villes  prospères,  etc. 


ILLINOIS  .A 


146.  L'IUinois  est  borné,  au  nord,  par  le  Wisconpin  ;  à  l'est,  par 
le  lac  Michigan,  l'Indiana  ;  au  sud-est  et  au  sud,  par  la  rivière  Ohio  ; 
à  l'ouest,  par  le  fleuve  Mississipi,  qui  le  sépare  du  Missouri  et  de 
l'Iowa. 

L'IUinnois  est  un  pays  plat,  «ouvert  de  forêts  et  de  prairies,  arrose 
par  la  rivière  Illinois,  le  Wabash,  TOhio,  le  Mississipi,  la  rivière 
Rock,  etc  ,  traversé  par  le  canal  Illinois,  qui  unit  les  lacs  au  Missis- 
Bi\ii.  L'agriculture  y  a  pris  de  très-grands  développements  ;  on  y 
élève  de  beaux  bestiaux.  La  houille  et  le  plomb  y  sont  abondants. 
Parmi  les  états  de  l'Onest,  l'Illinois  a  le  premier  rang  après  TOhio  ; 
on  le  compté  parmi  les  plus  fiertiles  états  de  l'Union. 


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147.  Villes  :  S]mngfieli1y  rille  de  19,743  habitante,  capitale,  si- 
tuée presque  au  centre  de  l'état.  ChicdijO;  Bur  le  lac  Michignn,  avec 
un  bon  port,  et  une  population  de  603,186  habitants,  remarquable 
par  raccroissement  rapide  de  soQ  commerce  intérieur  et  de  ses  ri- 
cheases.  La  valeur  <ie  la  propriété  immobilière  était  éyaluéf>,  en 
1 854,  ^  1 8  niillions.  Le  montant  d'affaires  fait  par  Ch'icago  en  1 880 
était  de  961  millions  et  demi  do  dollars,  $3,875,279  pour  les  ex- 
portations au  Canada  \  Guli')ia,  près  du  Missi-sipi,  au  centra  d'un 
district  riche  en  mines  de  plomb.  Peoria,  florissante,  ngréable- 
nient  située  sur  la  riviire  Illinois.  Cairo,  au  confluent  de  l'Ohio  et 
du  Mississipi,  grand  ontiepot  de  céréales  des  états  de  l'Ouest  à  des- 
tination de  Niw-York,  de  Boston  et  de  l'Europe.  Jacksonville,  où 
est  le  collège  des  Illinois.  Ulooinin{/lon,  oh  eo  trouve  une  Ecole 
Normale  (Slate  Normal  School,)  etc. 

Population,  en  1880,  3,077,871  habitants. 

MEXIQUE. 


148.  Le  Mexique  est  borné,  au  nord  et  au  nord-est,  par 
les  États-Unis,  dont  il  est  séparé  en  partie  par  le  Rio  gran- 
de del  NortG  ;  à  l'est,  par  le  golfe  du  Mexique  ;  au  sud-est, 
par  lu  république  de  Guatimala  ;  au  sud  et  à  l'ouest,  par 
rUcéan  Pacifique.     Sa  superficie  est  de  744,000  milles. 

Le  Mexique  fut  découvert  et  soumis  aux  Espagnols  par  une  troupe 
d'aventuriers  sotis  la  eonduite  de  Fernand  Cortez,  qui  en  fit  la  con- 
quête, en  1521  (a).    L'Espagne  devait  le  posséder  pendant  300  ans. 

(a)  "  Velasquez.  goiiverneur  de  Cuba,  dans  le  dessoin  d'illustrer  son  ad- 
ministration par  quelques  découvertes,  entreprit  une  petite  expédition, 
qu'il  confia  à  Fernand  Cortez.  Celui-ci  partit,  en  1519,  à  la  tôte  do  600 
hommes,  18  chevaux  et  quelques  pièces  d'artillerie,  côtoya  la  presqu'île  de 
Yucatan,  descendit  à  Tabasco,  où  il  prit  connaissance  du  riche  et  puissant 
empire  du  Mexique,  et  fut  fonder  plus  loin  la  colonie  do  Vera-Cruz  :  là  il 
secoua  l'autorité  de  Vola^quez,  et  so  déterminant  à  la  plus  hardie  des  en- 
treprises, il  brûla  sa  flotte  ot  marcha  droit  à  Mexico.  Il  accompagne 
néanmoins  .«a  témérité  de  toutes  le?  ressources  de  la  sagesse  ;  sur  sa  route 
il  séduit,  par  sa  politique  autant  qu'il  subjugue  par  ses  armes  ;  enlin  il  ar- 
rive à  Mexico,  où  l'empereur  Montezuma  croit  ne  pouvoir  mieux  faire  que 
do  le  recevoir  comm'i  ami.  Au  milieu  des  fêtes  que  lui  prodigue  ce  prince, 
Corfcz  apprend  qu'il  a  conspiré  contre  lui,  et  que  les  Espagnols  ont  péri  à 
la  Vera-Cruz.  Il  marche  au  palais,  se  saisit  audacieuseraent  de  Monte - 
ziuna  dans  i-a  capitale  môme,  et  l'amène  dans  son  quartier  pour  lui  servir 
d'otage.  Cependant  un  d:ingor  plus  grand  le  menaçait  Velasquez,  outré 
de  ce  qu'il  appelait  la  révoltn  do  son  lioutenant,  envoyait  Narvaôs  à  la  tôte 
de  près  de  1 000  fantassins  et  cavaliers  pour  remplacer  CorteiB  ou  lo  com- 
battre ;  c'était  au  moins  lo  double  des  forces  de  celui-ci.  Cortez  n'hésite  pas 
un  moment»  laissant  la  moitié  do  son  monde  à  la  garde  do  Mexi«oetde 
Montezuma,  il  vole  avec  l'autre  à  la  rencontre  de  Narvaès,  le  défait,  et  se 
renforce  de  toute  son  armée.  11  revient  aussitôt  aux  Espagnols  qu'il  a  laii- 
séa  dans  Moxioo,  et  que  les  Indiens  serraient  de  près  depuis  son  absence . 


T?^n  1821,  Ul 
Be  constitua 
lors,  ce  bea 
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Km  1821,  une  révolution  brisa  la  domination  espagnole.  lie  Mexique 
fie  constitua  en  empire,  en  1822,  et  en  république,  en  1824.  Des 
lors,  ce  beau  paya  s'est  vu  livré  à  Innarchio  Les  Étuts-Uni.s  lui 
ont  enlevé  le  Nouveau- Mexique  et  la  Haute-Californie,  en  1848 
RJ)r(^s  une  guerre  de  2  ans.  Il  a  en  à  lutter,  eu  1861,  contre  une 
coalition  de  la  France,  de  l'Angleterre  cl  de  l'I^spagne.  Après  des 
combats  et  des  sièges  meurtriers,  les  Français  restés  seuls  dans  la 
lutte,  entrèrent  à  Mexico,  en  1863.  L'empire  fut  proclamé,  et  Maxi« 
milieu  d'Autriche  élu  souverain  du  Mexique.  En  1867,  la  révo- 
!on  a  renversé  l'empire,  mis  à  mort  Maximilieu  et  prociiuaC-  lu 
république. 

149.  Divisions  :  La  république  môxicaino  se  divise  en  27 
(itîits,  un  territoire  et  un  district  fédéral. 

150.  Las  Montagnes  du  Mexique  sont  principalement  les 
(hrdiUères,  qui  le  traversent  sous  le  nom  de  Sierra  Madré 
et  de  Cordillère  d'Anahuac.  Leurs  sommets  offrent  le  spec- 
ncle  singulier  d  une  suite  de  vastes  plaines  élevées  de  six  à 
huit  mille  pieds  au-dessus  du  niveau  de  la  mer.  De  ces 
plaines  on  voit  s'élancer  dans  les  nues  plusieurs  pics  qui 
sont  toujours  couverts  de  neige,  et  qui  cependant  vomissent 
sans  cesse  des  tourbillons  de  flammes.  Le  plus  remarquable 
est  le  Popocatepetl,  ou  la  montagne  fumante,  près  de  la 
ville  de  Mexico. 

Les  terres  s'élèvent  en  pentes  rapides  à  partir  des  deux  océans, 
plis  sétendent  en  ces  vastes  plaines,  dont  nous  venons  de  parler. 
Le  plateau  d'Anahuac  est  travers^;  de  l'est  à  l'ouest  par  une  ligne 
de  volcans,  dont  les  principaux  sont  le  Popocatepetl,  haut  de  17,720 

alors  la  guerre  éclate  avec  fureur  entre  les  deux  peuples.  Montezuma 
voulant  haranguer  ses  sujets  du  haut  des  remparts  espagnols,  en  est  tue, 
et  les  Castillans  sont  lioureux  d'évacuer  la  ville  au  prix  de  lour  artillerie, 
de  leur  butin,  et  d'un  grand  nombre  des  leurs.  Lo  reste  allait  périr  dans 
la  fameuse  vallée  d'Otumba,  sans  la  bravoure  personnelle  et  la  présence 
d'esprit  do  Cortez,  qui,  dans  la  chaleur  du  combat,  fond  sur  lo  drapeau  im- 
périal, et  saisit  ce  gage  assuré  de  la  victoire,  qui  devient  son  salut  et  celui 
de  ses  compngnons.  Ferme  dans  ses  revers  et  toujours  grand  dans  ses 
projets,  l'inébranlable  général  médite  dans  sa  retraite  la  conquête  nou- 
velle du  pays  qu'il  vient  de  perdre.  Il  reparaît  bientôt  assisté  do  la  plu- 
part dos  nations  voisines  qu'il  a  gagnées  par  l.i.  force  ou  par  l'adresse;  il 
marche  vers  Mexico,  l'attaque,  et  l'emporte  en  dépit  do  la  défense  désespérée 
de  ses  habitants  et  des  actions  héroïques  du  jeune  Guatimozin,  leur  nouvel 
empereur.  Ce  prince  tombe  dans  les  mains  des  Espagnols,  et  devient  mar- 
tyr de  l'avarice  et  de  la  cruauté  de  ses  forcenés  vainqueurs  -  ils  retendent 
sur  des  charbons  ardents  pour  le  forcer  à  dire  oîi  étaient  cachés  les  trésors 
do  l'empire.   Un  do  ses  favoris  partageait  son  supplice  et  so  plaignait  ;  et 

fnoi,  lui  dit  tranquillement  son  princo,  auia-ja  donc  sur  un  Ut  cU  roa^a f 

lia  chute  de  Mexico  entraîna  la  soumission  de  tout  l'ompire,  et  Cortez 
après  trois  ans  de  campagne,  au  comble  de  la  gloire  et  de  la  fortune,  n'eut 
olus  à  combattre  que  la  défianco  et  l'envie,  contre  lesquelles  il  fut  moins 
neureux  que  contre  les  Mexicains.  Il  mourut  en  Espagne,  tronte-deux 
nus  après,  en  1556,  privé  de  ses  emplois-  abreuvé  do  dégoûta,  disputant  ses 
biens  contre  le  fisc,  et  sa  gloire  contre  la  calomnio."— Lesaob,  Atlaa  HiHo» 


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MEXIQUE. 


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pieds,  et  le  CUlatepetl,  ou  pic  d'Orizaba,   haut  de  17,380»pled8.  L«| 
Mexique   possède    deux   grandes   presqu'îles,  la   vieille-(Jalifornit>, 
couverte  do  montagnes  rocheuses,  et  le  Yucatan, 

151.  Climats  et  Productions.  (Voir  le  No.  15):  Les 
côtes  inuritimcs  éprouvent  une  chaleur  excessive  et  conti- 
nuelle, qui  les  rend  très-miilsainep  ;  on  y  cultive  avec  succès 
la  canne  à  sucre,  le  café,  le  coton,  l'indigo,  le  cacao  («)  et 
les  autres  productions  des  tropiques.  Sur  les  terrains  élevés 
des  Gordillôres,  ou  sur  le  fjrand  plateau  mexicain,  l'on  jouit 
d'un  air  pur,  d'une  température  constamment  douce  et  agréa- 
ablc  ;  le  sol  y  produit  avec  profusion  les  grains,  les  pommes, 
les  pêches,  les  figues,  les  raisins,  etc.  Le  maïs,  qui  se  récolte 
jusqu'à  deux  et  même  trois  fois  par  année,  forme,  avec  le 
manioc  (Jb)  et  les  bananes  (c),  la  principale  nourriture  des 
habitants. 

Le  blé  mexieaia/«stQ^rè34)eau  et  très-abondant.  T<a  moucht  tein- 
turière nommée  cochenille,  que  nourrit  une  espèce  de  cactus,  est  un 
grand  objet  de  commerce  ainsi  que  la  vanille,  plante  dont  le  fruit 
entre  dans  li  composition  du  chocolat.  L'agave  fournit  une  boisson, 
qu'on  appelle  pulgue,  généralement  en  usage  chez  le  peuple  du 
pays,  un  seul  pied  rapporte  jusqu'à  160  pintes  de  jus  par  année 
Parmi  les  animaux  sont  le  jaguar  (tigre),  le  couguar  (lion^  l'ours, 
le  loup,  le  chevreuil,  le  bœuf  \ bison)  et  le  cheval  sauvage,  le 
caïman,   diverses  espèces  de  serpents,  l'agami  {d)  et  une  foule  d'oi- 

(a)  Base  du  chocolat. 

(6)  Appelé  aussi  cas.^ave,  arbrisseau  do  la  hauteur  de  5  à  6  pietfs,  qui 
porte  deux  ou  trois  racines  semblables  au  panais,  et  grosses  coin nio  la 
cuisse  d'un  homme.  Il  est  très -fécond;  un  nrpent  de  terre  planté  do  ma- 
nioc nourrira  6  fois  plus  do  personnes  qu'un  arpent  du  meilleur  froment. 
On  le  propngo  par  rameaux.  La  racine  préparée  tient  Hou  de  pain  ;  on  en 
tiro  aussi  une  boisson  qui  vaut  la  bière. 

(c)  Le  bananier  est  avec  les  cocos  et  les  dattes  la  nourriture  d'une  im- 
raenso  portion  du  gcnro  humain.  Cette  plante  précieuse  se  propage  par 
rejetons  qui  portent  des  fruits  au  bout  do  10  ou  11  mois.  Do  la  figo  que  l'on 
coupe  alors,  sort  un  rejeton  nouveau  qui  donne  des  fruits  au  bout  de  trois 
niois.  Tout  le  travail  do  la  culture  oorsisto  ào^iper  les  tiges  chargées  de 
fruits  mûrs,  et  à  creuser  une  ou  deux  fdis  par  année  autour  do  la  racine  I 
uro  grappe  de  bannnes  sur  un  seul  trono  principal  en  o  mtient  souvent  160 
à  180,  et  pèse  70  à  80  livres.  D'après  M.  de  Huraboldt,  le  produit  du  bana- 
nier est  à  celui  du  blé  coramo  133  :  1.  et  à  celui  de  la  patate  comme  44  :  1 

On  fait  sécher  les  bananes  au  fcoloil  comme  les  ligues.  Pour  en  tirer  d'* 
la,  farine,  on  les  divise  en  tranches  que  l'on  fait  sécher  au  soleil  etqu'op 
l'ile  ensuite  dans  un  mortier. 

(d)  Oiseau  échasu^^^ui  ressemble  un  peu  au  faisan,  long  de  22  poucn» 
courte  queue,  plu  mage' soyeux,  noir,  excepté  sur  le  bas  du  cou  et  la  poi  • 
trino,  une  plaque  do  près  do  4  p&ucos  d'étendue,  ornée  des  plus  éclab.nt.«n 
couleurs  du  paon,  pieds  et  bec  verdâtres.  etc.  L'agami  est  doué  des  qu4/- 
lités  sociales  du  ehien,  intelligent,  fidèle,  sensible  aux  caresses,  courageu.t 
Pour  défendre  son  maître,  il  se  distinguo  encore  par  un  son  de  ventriloque 
qu'il  fnit  quelquefois  entendre,  «n  musique  ordinaire  est  à  peu  près  le  «li 
d'un  dindon,  il  court  trèg-vite,  mais  no  vole  que  diQicilei»ent. 


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MEXIQUE. 


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nohwx  r<»marquable8,  etc.  Du  cf)t6  de  la  mer  des  Antillea  sont  des 
forôta  remplies  d'acajou,  de  bois  de  Campêche  \log  toood),  etc.  Vers 
)(<  nord,  il  y  a  beaucoup  de  plaines  entièrement  stériles. 

162.  fMCS  :  Le  lac  Chapala,  qui  so  décharge  dan.s  l'Ooéua 
P.'icifique;  le  lac  Tozcuco,  devant  lu  ville  de  Mexico,  etc. 

153.  nivières  :  Le  Rio  Grande  del  Norte  ou  le  Rioi  Bra- 
vo del  Norte,  qui  sépare  le  Mexique  d(?s  Etats  Unis;  le 
(Colorado,  qui  se  jette  dans  le  golfe  do  Californie,  et  dont  le 
Mexique  ne  possède  guère  que  l'c  inbouchure  ;  le  Rio  Gran- 
de de  Santiago,  qui  porte  le  nom  de  Lerma  jusqu'au  lue 
C.liapnla,  et  qui  en  sort  sous  le  nom  de  Santiago,  etc. 

154.  Mhifs:   Le  Mexique  contient  beaucoup  de   riches 
uiines  d'or  et  d'argent,  outre  celles  do  cuivre,  d'étain,  de 
plomb,  de  fer,  etc.     Les  plus  célèbres  aujourd'hui  sont 
colle  de  Real  del  Monte  et  Pachuca,Ji  GOnijUcs  de  Mexico. 

Les  Mines  du  Mexique  ont  fourni  plus  des  neuf  dixièmes  de  tout 
l'argent  monnayé  qui  a  cours  dans  le  monde  entier.  L'exporlation 
•le  largeut  a  été,  en  ]874,  de  $15,000,000. 

Exporiatioiis  .t2G  000  000      I  tui.oruitions,  $29,000,000. 

155.  Commerce:  Or  ef  argent,  cochenille,  sucre,  farine, 
salsepareille,  indigo,  vanille,  jalap,  bois  de  campêche,  acajou, 
peaux  de  bœufs,  suif,  etc. 

156.  Capitale,  Mexico,  une  des  plus  belles  villes  du 
monde.  Elle  est  e^ituée  sur  un  plateaij,  près  du  lac  Tczcuco 
et  de  plusieurs  autres  petits  lacs  salés  (a),  dans  une  vallée 
charmante  qu'entourent  de  tous  côtés  des  montagnes  de  por- 
phyre. Elle  est  le  siège  de  l'archevêché  métropo 
litain  du  Mexique,  et  d'une  université.  Les  églises, 
au  nombre  d'environ  60,  les  couvents,  les  hôpitaux, 
les  palais  et  les  maisons,  sont  bâtis  de  porphyre  et 
d'amigdaloïde  ;  les  rues  sont  spacieuses,  bien  pavées,  bien 
nettes  et  bien  éclairées.  Les  campagnes  voisines  abondent 
en  vergers,  en  chîmips  fertiles  de  maïs,  en  jardins  remplis  de 
végétaux  et  embellis  de  riches  parterres  ;  ces  derniers  étaient 
autrefois  construits  sur  des  radeaux  qui  flottaient  sur  les  lacs 
qu'on  vient  de  nommer.  Cette  capitale  esta  7,400  pieds  au- 
dessus  du  niveau  de  la  mer.   Population,  28^)00  habitants. 

Mexico  est  le  centre  où  vient  aboutir  le  double  chemin  de  fer  de 
l'Océan  Pacifique  par  Guanajuato  et  San-Blas,  et  de   l'AUuntique 

(a)  Ces  lacs  feont  plus  éleTés  que  la  ville,  et  malgré  des  travaux  hydrau- 
liques irainen.res,  fout  craindre  qu'un  jour  elle  ne  soit  gubmeiKee 


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M1XIQU1S. 


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II. 


par  Pueblft  et  Vem-Orua     La  lonfçiwiir  totale  des  chemins  de  fer, 
Malt,  en  1876,  do  'M2  milles 

La  cathmlralo  «le  Moxlco  siirpaase  en  richesse  lotîtes  celles  des 

trjdeux  hômisphôres ,   la  biilustrade  qui   entoure   le   raaîtroautol   est 

^'urgent  massif;  on  y    voit   nno   lampe  du  môme  métal,  si  vaste 

^  que   trois  hommes  entrent   dedans  pour    la  nettoyer  ;  les  statues 

de  la  Vierge  et  des  Saints  sont  ou  d'argent  pur  ou  recouvertes 

d'or  et  do  piorros  jiréciouses. 

\  *    .  Mijxlc^»  renferme  encore   un   superbe   hc'itel   des  monnaies,    une 

(j     Vcole  des  mînbs,  unoWadémio  des  bemix-atts,  un  jardin  botanique, 

-  une  ('c  le  de  médecine,  diverses   nianufaclures,  surtout  d  orfèvrerie 

y;^'    et  de  bijoiitcrie,  de'carosses,  etc.     De  semblables  établissements  S(» 

N/     retrouvent  i\  Guatimala  kt  dans  les  grandes  villes  do  l'Amérique 

^     méridionale.  i 

157.  Villes  principalesl'^u  peut  citer  entre  une  foule  d'autres, 
Giiiulalaxara,  ville  (le    71,000   liitutants,  qui   po.s.^cle    un   évt;ché, 
et  une  université  florissante  ;  Pnebla,  ville  de  75,000  habitants,  doDt 
la  grande  place  est  ornée  sur  trois  faces,  de  portiques,  tandis  que  la 
quatrième  est  occupée  par  une  cathédrale  qui  rivalise  en  magnifi- 
cence avec  celle  de  Mexico  ;  Ouanaxuata,  entouré  de  mines  d'argent 
les  plus  productives  du  Mexique  ;  Zacatecas,  célèbre  aussi  ])ar  ses 
mines  i'Oaxaca,  dans  une  vallée  délicieuse  couverte  de  jardina  et 
de  cactus  ;  Quérétaro,  où  Maximilien  a  été  trahi  par  liOpcz;  (lliolus 
la  le  centre  religieux  des  anciens    Mexicains,  on  y  remarque  une 
pyramide  aztèque  ;  San  Louis  de  Potosi,  ville  de  33,600  babitanti, 
importante  par  sou  commerce  d<i  bestiaux,  etc.,  etc. 

158.  Le  Mexique,  avec  des  côtes  maritimes  très-étendues,  est  privé 
de  i)resque  tous  les  avantages  du  commerce  par  le  défaut  de  ports 
et  de  havres.  Ses  côtes  sont  ordinairement  d's  bancs  do  terre  sa- 
blonneuse qui  s'avancent  au  loin  dans  la  mer,  et  qui  no  laissent  aux 
navigateurs  aucun  chenal  pour  gagner  ces  rivages.  Les  meilleurs 
ports  sont  Vera-Cruz,  swr  le  golfe  du  Mexique,  pour  les  vaisseaux 
d  Europe  et  des  Antilles,  et  Acapulco,  sur  l'Océan  Pacifique,  pour 
ceux  qui  vont  aux  Indes-Orientales.  La  population  européenne  de 
ces  villes  est  souvent  moi.<^sonnéeparle3  ravages  de  h\  fièvre  Jaune. 

159.  Gouvernement:  DeptHs  la  chute  de  l'empire  en 
1807,  le  gouvernement  est  républicain. 

Le  gouvernement  comprend  trois  pouvoirs  :  un  Président,  choisi 
par  le  Congrès  des  états  ;  «ne  chambre  de  Représentants  élus  par 
le  peuple,  et  un  Sénat  do  54  membres,  nommés  par  le  Congrès  des 
états.  La  durée  de  chaque  présidence  doit  être  de  4  ans. 

160.  Population,  cnvironlH)  millions,  composée  de  orôoles, 
d'indiens,  de  métis,  de  zamboSj  de  mulâtres  et  do  nègres  ; 
il  n  y  a  que  fort  peu  d'Espagnols. 

KJl.  HcUfjion  :  Les  Mexicains,  ainsi  que  les  habitants  de 
l' Amérique  Centrale  et  do  toute  l'Américjue  Méridionale, 


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AMÉaiQUE   OENTRALE. 


85 


foit  profession  de  la  foi  oatholiquo,  dont  le  culte  y  est  ao- 

compagné  d'une  grande  splendeur. 

162.  Dalize  :  Sur  la  côte  de  la  baie  de  Honduras,  au  sud-est  du 
Yiicatan,  est  la  petite  colonie  anglaise  de  Ualize,  appelée  aussi  le 
Honduras  anglais.  L'6tenduo  do  son  territoire  le  long  do  la  cOte, 
tisl  d'environ  200  milles.  Elle  est  importante  par  le  bois  de  cam- 
poche  et  l'acajou  qu'elle  fournit  ou  commerce. — Population,  environ 
30,000  habitants,  la  plupart  nègres,  mulûtres  et  indiens.  Balize 
forme  une  dépendance  de  la  Jamaïque.  ^         r  .     ,i  j  ^    . 


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AMÉRIQUE    CENTRALE. 


1 63.  On  comprend  sous  le  nom  d* Amérique  Centrale, 
une  grande  partie  de  l'isthme  étroit  qui  unit  les  deux  Amé- 
riques, et  qui  est  baigné,  à  l'est,  par  la  mer  des  Antilles,  et, 
à  l'ouest,  par  le  Grand  Océan.  Ce  pays  touche,  au  nord- 
ouest,  au  Mexique,  et,  au  Eud-est,  à  la  Nouvelle-Grenade.  Sa 
superficie  est  d'environ  20,000  lieues. 

Cette  région,  montueuse,  boisée,  remplie  de  volcans,  formait 
autrefois  In  capitainerie  générale  de  Guatimala,  et  faisait  partie  de 
la  vice-royauté  du  Mexique.  En  1821,  elle  suivit  le  mouvement 
insurrectionnel  de  ce  dernier  pays  et  s'attacha  à  sa  fortune  jusqu'en 
1824.  À  la  chute  d'Iturbide,  elle  se  sépara  du  Mexique,  se  constilua 
en  république  fédôrative  indépendante,  et  prit  le  titre  de  République 
Fédérale  de  P Amérique  Centrale.  Le  19  avril  1839,  ù  la suiro  dune 
entente  paciOque,  la  confédération  fut  déclarée  dissoute  Lt3  états 
séparés,  indépendants,dÔ3  lors  en  guerre  presque  continuelle  les  uns 
contre  les  autres,  n'ont  cessé  de  vivre  dans  un  état  voisin  de  l'anar- 
chie. 

164.  Divisions  :  L'Amérique  centrale  comprend  cinq 
républiques  indépendantes,  savoir  :  Guatimala,  Honduras, 
San  Salvador,  Nicaragua  et  Costa  Rica. 

1G5.  Montagnes  :  La  continuation  des  Cordillères,  qui 
dans  cette  partie  du  continent,  renferment  un  grand  nombre 
de  volcans  ;  près  de  l'isthme,  elles  s'abaissent  au  point  de 
n'oflFrir  plus  qu'une  digue  de  séparation  entre  les  deux 
Océans. 

L'Amérique  centrale  a  plus  de  60  volcans  actifs  ou  éteints,  qui 
sont  disposés  en  ligne  le  long  de  la  côte  du  Pacifique.  Le  plus 
remarquable  de  tous  est  le  Mapsaya  qui  lance  vers  le  ciel  une  colonne 
de  matières  incandescentes  et  tellement  lumineuse,  qu'elle  permet 
de  lire  pendant  la  nuit  à  la  distance  de  6  à  6  milles. 

Baies  :  La  baie  de  Honduras,    célèbre  par  le  commerce 


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86 


AMiRIQUe    CENTRALE. 


que  les  Anglais  y  font  dos  bois  do  teinture  et  de  l'acajou  ; 
la  baie  do  Fonseca,  sur  l'Ocôîin  Pacifique 

166  Lacs:  Le  Lac  Nicaragua,  qui  communique  parla 
rivière  Saint-Jean  avec  la  mer  des  Antilles  et  au  milieu  du- 
quel est  un  volcan  toujours  enflammé  ;  le  lac  Ldon,  qui  so  dé- 
charge dar.s  celui  de  Nicaragua  (a)  ;  sur  ces  deux  lacs  sont 
situées  deux  belles  villes  qui  portent  les  mômes  noms. 

Rivières:  Le  Saint-Jean,  navigable  sur  un  espace  de  30  lieues 
pour  des  barques  d'un  faible  tirant  d'eau  ;  le  Rio  Dulce,  le  Rio  Mon- 
tagua,  lo  Rio  Ulua,  lo  Rio  fiempa,  etc 

167.  Climat,  etc  :  Cet|^  contrée,  Tune  des  plus  agréables 
du  Nouveau- Monde,  si  ellp/n'était  exposée  aux  tremblements 
de  terre,  produit  en  abondance  les  grains,  les  raisins,  le  miel, 
le  coton,  la  vanille,  l'indigo,  la  cochenille,  etc.  Il  y  a  des 
mines  très-riches,  d'or,  d'argent,  de  mercure,  de  fer,  de 
/suivre,  etc.  ;  mais  on  n'en  tire  aucun  parti,  i  argent  excepté^ 
dont  on  exporte  une  certaine  quantité. 

168.  Commerce:  Indigo,  cochenille  bois  de  teinture, 
acjjou,  vanille,  sucre,  coton,  peaux  de  bœufs,  de  tigres,  de 
chevreuils,  etc. 

169.  Villes:  Guatimala  (Guatimala  la  Nueva)  oapitaie 
de  la  république  do  ce  nom  C'est  la  plus  grande  ville  de 
l'Ajud^^îquo .  gyr^ti-aljv    .^ Elln    possède  un  archevêché,    une 

>v*ùi*mrsité,  pfiiflieurH~imflR0Tis  d'éducation,  une  bibliothèque 
\  puMiquo,  etc.  Population,  environ  45,000  âmes, 

"^  L^anciennc  ville  fut  détruite,  le  7  juin  1777,  par  un  tremblement 
de  terre  des  plus  effroyables.  Dès  le  3  juin,  la  mer  agitée  sortait 
de  son  lit  :  les  deux  volcans,  voisins  de  la  ville,  semblaient  bouil- 
lonner; l'un  lançait  des  tor-'onts  d'eau,  l'autre  des  courants  do  lave 
enflammée  ;  la  terre  montrait  partout  des  crevasses  aprèa  cinq 
jours  d:ingois3e,=!,  l'abîme  s'ouvrit,  et  la  ville,  avec  ses  richesses  et 
huit  mille  fhrailles,  senfonça  dans  la  terre  ;  des  courants  de  boue  et 
de  soufre,  en  se  jn-éci[titant  par-dessus  les  ruines,  les  cachèrent  à 
jamais  aux  regards  des  humains 

La  nouvelle  vile  est  ù  quatre  lieues  de  l'emplacement  de  l'a.i- 
eienne,  qui  a  été  partiellement  rebâlie. 

Comayagua,  capitale  de  Honduras,  siège  d'un  évôché, 
i'un  collège  et  d'une  université.  Population,  environ  l^Q^OO 
habitants. 

(a)  C'est  pnr  lo  lue  do  Nicaragua  qu'on  veut  construire  un  canal  pour 
joindre  l'Océan  Pacifique  à  la  mer  des  Antilles;  la  plus  grande  ha.uteurao 
la /i^n«  (/c  por<«jy«  de ^  euua:  n'est  que  do  21  toises  et  demie. 


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ÎLES  DE    L* AMERIQUE    SEPTENTRIONALE. 


87 


San  Snlvador,  capitale  de  la  république  de  ce  nom,  sçrande 

et  belle  ville,  situde  aux  environs  d'un  volcan,  au  milieu  de 

superbes  plantations  do  tabac  ;  beaux  édifices,  manufactures 

variées,  un  oommeroe  actif  et  une  population  de  16,000 

habitants. 

Managua,  capitale  de  Nicaragua,   petite  ville  d'environ 
7,000  babitants.     Léon,  ancienne  capitale,  belle  ville  de 
25,000  habitants,  siège  d'un  évêché,  d'une  université  ;  célè 
bre  par  sa  magnifique  cathédrale,   dont  la  construction  a 
coûté  5  millions  do  piastres. 

San  José,  capitale  de  Costa  R^a,  population  26,000  hab. 

170.  Population:  Environ  li,500,000  habitants,  dont 
peut-être  un  cinquième  créoles  et  une  moitié  indiens,  en 
fjfénéral  chrétiens,  cultivateurs  et  \  demi-civilisés.  Il  y  a 
quelques  milliers  de  nègres.  La  langue  espagnole  est  la 
langue  dominante. 

171.  Le  Royaume  des  Mosquitos  occupe  le  littoral  oriental  de  Hon- 
duras et  de  Nicaragua.  Les  Mosquitos  ont  toujours  été  ennemis 
des  Espagnols,  qui  n'ont  pu  les  réduire.  La  chasse,  la  pêche,  l'a- 
griculture et  le  soin  de  leurs  troupeaux  sont  leurs  principales 
occupationa.  Ils  ont  été  longtemps  les  alliés  des  Anglais.  Depuis 
1856,  l'Angleterre  a  côdô  le  protectorat  de  leur  territoire  aux  deux 
républiques  de  Honduras  et  de  Nicaragua.  Population  env?  on  6,000 
habitants.  j         —  «^fT       À    m         j 


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ILES  SITUÉES  DANS  LE  GOLFE  DU  MEXIQUE. 


172.  Ces  îles,  nommées  Antilles  et  Indes-Occidentales, 
étaient  autrefois  habitée9,en  partie,par  les  Caraïbes  ou  Can- 
nibales, qui  ont  été  presque  entièrement  exterminés  par  Us 
Européens,  depuis  la  découverte  de  l'Amérique.  Elles  sont 
au  nombre  de  près  de  1000  îles,  et  ont  une  superficie  d'en- 
viron 95,000  milles. 

173.  Les  Antilles  peuvent  se  diviser  en  quatre  classes, 
savoir  :  les  îles  Lucayes  ou  Bahamas,  et  les  Grandes- 
Antilles,  au  nord  ;  les  îles  Caraïbes,  à  l'est  ;  et  les  Petites- 
Antilles,  au  sud,  c'est-à-dire,  le  long  de  la  côte  de  la  Co- 
lombie. 


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88         ÎLES  SITUÉES  DANS  LE  GOLFE  DU  MEXIQUE. 


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Glimat  :  L'année  des  Antilles  se  partage  entre  les  saisons  de 
sécheresse  et  d'humidité.   Les   premières  pluies  périodiques,   qui 
viennent  du  sud,  commencent  au  mois  de  mai  ;  elles  tombent  chaque 
jour  vers  mi.M,  et  se  terminent  le  soir  par  des  orages  accompagnés 
de  tonnerre.    Au  bout  de  deux  semaines,  la  terre  et  les  arbres  sont 
couverts  d'une  riche  et  charmante  verdure.     Le  temps  alors  devient 
sec  et  beau,  pas  un  seul  nuage  ne  parait.     Le  soleil  répand  une 
chaleur  brûlante  jusque  vers  dix  heures  du  matin,  ou  jusqu'à  ce  que 
la  brise  de  la  mer  s  élève  ;   c'est  un  vent  frais  et  assez  fort  qui 
souffle  d»  sud-est  jusqu'à  la  nuit;  tant  qu'il  dure,  la  température 
est  supportable,  du  moins  à  l'ombre.     Aux  ardeurs  du  jour  succèdent 
des  nuits  extraordinaircmeat  claires  et  belles,  et  par-là  môme  sou- 
vent très-dangereuses  à  la  santé  deeeux  flui  veulent  en  goûter  la 
fraîcheur  et  les  agréments.    La  sais^^^^WieS&nôops  et  des  ouragans 
qui  renversent  et  détruisent  tout  sur  ieiii* "pacage,  comprend  les 
mois  d'aoCit,  do  septembre  et  d'octobre.     Les  pluies  d  automne  inon- 
dent la  terre  depuis  le  commencement  d'octobre  jusqu'à  la  fin  de 
novembre.  Le  vent  du  nord  ensuite,  et  le  bruit  des  Ilots  qui  viennent 
battre  les  côtes  septentrionales,  annoncent  une    nouvelle   saison. 
Après  quelques  orages,  mêlés  souvent  de  grêle,  les  pluies  se  dissi- 
pent, le  temps  s'éclaircit,  et  demeure  constamment  beau,  frais  et 
agréable  jusqu'au  mois  de  mai. 

1 74.  Le  sol  des  Antilles  est  excellent  ;  les  productions  sont 
toutes  celles  des  pays  des  tropiques,  le  sucre,  le  rhum,  la 
mêlasse,  le  coton,  l'indigo,  le  cacao,  le  gingembre,  le  poivre, 
l'aloès,  le  clou  de  girofle,  la  oanelle,  le  tabac,  le  maïs,  les 
ignames  (a),  l'acajou,  le  bois  decampêche,  les  oranges,  les 
citrons,  les  ananas,  diverses  plantes  médicinales,  etc.,  etc. 

1 75.  Commerce  :  Tous  les  articles  qu'on  vient  de  nommer, 
mais  principalement  le  sucre,  le  café,  le  rhum,  la  mêlasse, 
le  tabac,  le  coton,  l'indigo,  les  épices,  les  bois  précieux  et 
les  fruits,  sont  exportés  des  Antilles  dans  presque  toutes 
les  autres  parties  du  monde. 

Le  commerce  extcrienr  des  Antilles  s'élève  annuellement  à  environ 
$200,000,000.  Celai  des  Antilles  anglaises  est  do  $54,000,000. 
Les  Antilles  espagnoles,  avant  la  révolution  cubaine,  comptaient 
pour  $100,000,000. 

176.  Population^  Religioiijeic.  :  La  population  totale  est 
d'environ  4,500.000  habitanta,composée  de  blancs,de  nègres, 
de  mulâtres,  d'indiens  et  de  chinois.    La  population  blanche 

(o)  Espèce  do  patatei  dont  los  raoines  sont  grcsses,  fonguesj  couvertes 
d'une  petite  pea  de  eouleur  cendrée  obscure,  garnies  de  petites  libres  ; 
elles  ont  une  chair  blanche,  succulente  et  farineuse,  quelquefois  vineuse. 
On  les  Uiange  au  lieu  de  puiu  quand  elles  sont  cuices. 


ÎLES   LUCATE8. 


6d 


compte  pour  un  sixième.  Les  nègres,  autrefois  esclaves, 
sont  libres  actuellement,  excepté  dans  les  possessions  espa- 
gnoles. Le  catholicisme  est  la  religion  des  Antilles  espa- 
gnoles et  françaises,  de  la  république  d'Haïti,  de  la 
république  Dominicaine,  etc.  ;  les  Antilles  anglaises, 
danoises,  hollandaises,  suédoises  sont  protestantes. 

177.  Les  Antilles  appartiennent  à  différentes  puissances 
de  l'Europe,  la  plupart  à  l'Angleterre,  excepté  les  îles  sous 
le  Vent  que  possède  presque  toutes,  la  république  de  Vene- 
zuela, et  l'île  d'Haïti  qui  forme  deux  républiques  indépen- 
dantes.       ^  ^.J^^!:!^ 

178.  Antilles  anaLtrSes  :  Leailes  Lucayes  ou  Bahamas,  la  Jamaï- 
que, le»  CaymanSj'Tortola,  Virgin-Gorda  et  Anegada,  Anguilla,  la 
Barbouda,  Antigua,  Saint-Christophe,  Nevis,  Montserrat,  la  Domini- 
que, Sainte-Lucie,  Saint- Vincent,  la  Barbade,  les  Grenadines,  la 
Grenade,  Tabago,  la  Trinité. — Population:  943,000  habitants. 

Antilles  espagnoles:  Cuba  (voir  No.  183),  Porto-Rico,  l'île  des 
Pins,  (Piuos).— Population  :   1,900,000  habitants. 

Antilles  françaises  :  La  Martinique,  la  Guadeloupe,  la  Dcsirade, 
Marie-Galante,  les  Saintes, la  partie  nord  de  Saint-Martin,  l'îlot  Tin- 
tamare. — Population  :  274,000  habitants. 

Antilles  danoises  :  Sainte-Croix,  Saini-Thomas  et  Saint-Jean. — 
Population,  41,000  habitants. 

Antilles  hollandaises  :  La  partie  sud  de  Saint-Martin,  Saint-Eus- 
tache,  Saba,  Curaçao,  Oruba,  Buen-Ayre.-^Population,  32,009  hab. 

Antille  suédoise  ;  Saint-Barthélémy. — Population,  9,000  habitants. 

Antilles  vénézuéliennes  :  La  Marguerite,  Blanquilla,  Tartuga,  Ur- 
chilla,  les  Roques,  Aves,  (les  Oiseaux,)  los  Siete  Ilermanos  (les  Sept 
Frères).— Population  :  27,000  habitants 


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ILES  LUCAYES. 


179.  Les  îles  Lucayes,  ou  Bahamas,  situées  au  nord  des 
grandes  Antilles,  sont  séparées  de  Cuba  par  le  vieux  canal 
de  Bahamas,  et  do  la  Floride  par  le  golfe  de  la  Floride. 

180.  Ces  îles  sont  au  nombre  d'environ  500  ;  la  plus  re- 
marquable est  celle  de  San-Salvador  (No.  2).  Biles  ne  sont 
que  des  amas  de  pierres  cale  lires  et  de  coquillages  couverts 


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ORANDE8>ANTILLB8. 


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d'une  faiblo  couche  de  terre  vésjétabîe,  qui  p'épuise  après 
quelques  années  do  culture.  Une  partie  des  habitants  des 
îles  Luoayea  sont  constamment  occupés  à  retirer  de  la  mer 
los  équipages  et  les  cargaisons  des  vaisseaux  qui  vont  se 
briser  sur  ces  côtes  orageuses  et  remplies  d'écueils. — Chef- 
lieu,  Nassau,  dans  l'île  de  New-Providence.  Population 
totale,  39,600  habitants. 

181.  Iles  Bermudes. — Dans  l'Océan  Atlantique,  sur  la  route  de 
Terre-Neuve  aux  Antilles,  sont  les  Bermudes,  au  nombre  d'environ 
400,  la  plupart  stériles,  sans  nom,  sans  habitants,  et  toutes  d'un 
abord  trcs-diflBcile.     La  plus  grande  est  Bermuda  ou  Long-Tsland. 
Ces  îles  furent  (lécou vertes, en  1522.  ^mr  Juan  Bermudas,  navigateur 
espagnol.     Elles  appartiennent  à  l'Angleterre  depuis    1612.     Les 
habitants  au  nombre  de  13  000,  Anglais,  nègres  et  mulâtres,  culti- 
vent le  tabac,  des  plantations  de  cèdres,  des  légumes  et  diverses 
espèces  de  fruits  propres  au  climat  de  l'Europe  méridionale.     Les 
Bermudes  sont  un  rendt  -vous  de  la  marine  anglaise.     Elles  forment 
une  colonie  particulière,  administrée  par  un  gouverneur  et  une  lé- 
gislature locale.     Capitale,  Saint-Georges,  dans  l'Ile  du  même  nom. 
Cette  ville,  de  3,000  habitants,  est  bien   fortifiée,   possède   un  bon 
port,  et  est  une  station  navale  importante. 


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GRANDES-ANTILLES. 


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182.  Les  Grandes- Antilles  sont  Cuba^  Haiti,  la  Jamaï- 
que et  Porto- Rico. 

183.  Cuba,  la  plus  considérable,  et  burnommée  la  Reine 
des  Antilles^  est  traversée  dans  toute  sa  longueur  par  une 
chaîne  de  montagnes  au  pieds  desquelles  s'étendent  de  vastes 
prairies  et  des  plantations  sans  nombre  de  sucre,  de  oufé, 
de  tabac,  etc  ;  ce  dernier  produit  est  de  la  meilleure  qualité. 
Cuba  exporte  plus  de  225  millions  de  cigares  par  année. 
La  cire,  le  miel,  les  peaux  de  bœufs  sauvages,  le  coton  et 
les  fruits  sont  aussi  d'importants  articles  de  commerce. 
Elle  est  située  à  130  milles  au  sud  de  la  Floride,  et  à  85 
milles  au  nord  de  la  Jamaïque.  Longueur:  761  milles; 
largeur  :  de  80  à  135  milles.   Cette  île  se  divise  en  trois 

,proviaoe8  ou  intendances,  [a) — S uperfioie  43,319  milles. 

(o)  Depuis  1868,  Cuba.  sonlev<?e  contre  l'Espagne,  lutte  arec  des  ohancei 

diverses  pour  son  indépeii'lun(^o 


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GRANDES-ANTILLES. 


91 


Capitale  :  La  Havane, grande  ville  de  205,676  habitants, 
avec  un  port  vaste,  excellent  et  bien  fortifié.  C'est  un  cen- 
tre immense  d'aflfaires  pour  toutes  les  nations  civilisées. 
Elle  possède  un  évêché,  une  université,  plusieurs  belles 
institutions  scientifiques  et  littéraires,  une  cathédrale,  qui 
renferme  le  tombeau  de  Christophe  Colomb,  un  arsenal  ma- 
ritime et  une  grande  manufacture  de  tabacs  et  de  cigares. 
Villes  principales  :  Matanzaa,  Santiago,  Port-au-Prince,  etc. 
Population  de  Cuba,  1,414  000  habitants. 

Avant  la  révolution  qui  la  bouleverse  en  ce  moment,  Cuba  comp- 
tait 1,600  plantations  de  cannes  h  sucre,  donnant  un  produit  de 
$50,000,000,  et  9,600  plantations  de  tabacs,  dont  le  produit  annuel 
atteignait  $35,000,000. 

184.  Haïti,  autrefois  Saint-Domingue,  a  plusieurs  chaînes 
de  montagnes,  qui,  vers  le  centre  de  l'île,  atteignent  la  hau- 
teur de  8  à  9  mille  pieds,  et  toutes  sont  couvertes  de  forêts 
magnifiques.  Quatre  Fleuves  et  une  foule  de  rivières  arro- 
sent la  région  inférieure,  dont  rien  n'égale  la  fertilité.  Mais 
on  accuse  les  nègres  d'indolence;  on  dit  qu'ils  aiment 
mieux  abattre  l'acnjou,  les  bois  de  teinture  et  mille  autres 
arbres  précieux  que  de  cultiver  les  belles  plantations  de 
leurs  anciens  maîtres  (a).  Ils  exportent  encore  cependant. 


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(a)  La  reine  des  AntUies,  découverte  par  Colomb  en  1492  (No.  2),  fut  ex- 
ploitée par  los  Espagnols  seuls  pendant  deux  siècles.  En  1697,  par  le 
traité  do  Ryswick.  ils  en  cédèrent  la  moitié  aux  Français,  qui  dans  le 
cours  d'un  autre  eiècle,  avaient  rendu  leur  colonie  plus  riche  que  toutes  les 
autres  Antilles  réunies.  Vint  la  terrible  Révolution,  l'AssoTriblée  Natio- 
nale, on  1790,  fit  proclamer  que  tous  lea  hommes  sont  égaux  et  libres,  débats 
violents  dans  l'île  entre  les  bommes  de  couleur  libres  et  les  blancs,  qui  s'é- 
taient jusque-là  réservé  lea  droits  politiques.  Biais  voilà  que  les  esdaves, 
au  nombre  do  .500,000,  croient  que  l'affaire  les  regarde,  il  se  soulèvent, 
massacrent  ou  chapsient  les  Français,  créoles  et  mulâtres.  Sous  la  conduite 
de  Toussaint  Louverturo,  ils  achèvent  de  ?e  saisir  des  places  fortes, 
repoussent  une  armée  anglaise  envoyée  nar  la  Jamaïque,  et  se  rendent 
maîtres  même  de  la  partie  espagnole.  Le  général  Leclcrc  avec  20.0CD 
Français  débarqua  dnna  l'île  en  1801,  s'empara  de  la  personne  de  Louvcr- 
ture,  et  le  lit  transporter  en  France-  Les  hostilité?,  un  instant  suspendues, 
rcconimoncèrent  en  1803,  sous  le  général  noir  Dessalines,  qui  refoula  les 
Français  jusqu'au  Cap,  oïl  les  attendait  une  flotte  anglaise.  Leur  liberté 
oonq'.iise.  les  nègres  eurent  la  tâche  plus  difficile  encore  île  se  gouverner. 
Dossalines  prit  le  titre  de  Jacques  /,  empereur  d^Hàiti.  Il  fut  assassiné 
en  1806  et  remplacé  aussitôt  r'ar  hu  autre  chef  militaire,  Christophe,  qui 
se  fît  couronner  on  1811,  sous  lo  nom  do  Henri  1.  Il  eut  pour  rival  le  répu- 
blicain Pétion,  mort  en  1818.  Christophe  périt  dans  une  révtlutiim  mili- 
taire, en  1820.  Le  président  Boyer  lui  succéda  sans  résistance,  on  1822. 
Enfin  l'indépendance  d'Haïti  fut  admise  par  la  France,  en  1825-  moyennant 
la  promesse  d'une  indemnité  aux  anciens  colons  de  150,000,000  de  fr.ancs. 
Cette  somme  a  été  une  nouvelle  source  de  difficultés,  il  a  fallu  la  réduire 
de  beaucoup;  un  traité  en  1833  prolongea  les  termes  du  paiement  jisqu'en 
1863.  De  1849  à  1859,  Haïti  fut  gouverné  despotiquement  par  un  nègre  du 
nom  de  Soulouque,  qui  se  aonstitua  empereur  sous  lo  titre  do  Paustin  I. 
Une  révolution  a  renversé  Soulouque  et  amené  la  république. 


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outre  leurs  bois  (a)  et  les  peaux  de  bœufs  «auvages,  beaucoup 
de  café,  et  la  plupart  dos  autres  productions  de  l'archipel 
quoique  en  bien  moindre  quantité  que  sous  la  domination 
française  et  espagnole. 

185.  L'île  d'Haïti  se  divise  en  deux  parties  :  la  répu- 
blique (THaUiy  à  l'ouest,  et  la  république  Dominicaine  à 
1  est,  "* 

La  république  d^Hditi,  ancienne  colonie  française  de  Saint-Domin- 
gue,  est   peuplée  de  670,000  habitants,  nègres  et  mulâtres  issus  de 
trançais  ou  de  nègres.     On  y  parle  un  français  corrompu  par  le 
mélange  de  nombreuses  expressions  empruntées  aux   idiomes  afri 
cains.     La  religion  ) professée  est  le  catholicisme.     Capitale   Port 
au  Prince^  ville  maritime  de   20,000   habitants,  sur  le  gol'fe  de 
Gonave.  ^     " 

La  république  Dominicaine  fut  fondée  à  la  suite  d'une  révolte  qui 
éclata,  en  1843,  contre  les  nègres  d'Haïti.  Elle  se  compose  d'Esp.a- 
gnols,  de  nègres  ou   mulâtres  issus    d'Espagnols   et  de  nègres,  do 
métis  proveuîint  du  mélange  d'Espagnols  et  de  Caraïbes.  On  y  parle 
un  dialecte  espagnol  très-corroœpu.   La  religion  est  le  catholicisme 
Population,  environ  142,500  habitants.   Capitale,  Saint- Dnmipqup. 
(San-Domingo)  fondée  par  Barthélémy  Colomb  en  1496,  ville  ma- 
ritirae  de  12,000  habitants.     La  baie  de  Samana,  sur  la  côte  nord, 
offre  une  des  stations  maritimes  les  plus  importantes  du  globe. 

186.  La  Jamaïque  est  aussi  traversée  par  des  moiatagnes, 
qui  sont  remplies  de  bois  rares  et  donnent  naissance  à  près 
Lie  100  rivières.  Sol  cultivé  avec  le  plus  grand  soin  beau- 
coup de  bestiaux,  riches  plantations  de  poivre.  Le  rhum 
de  la  Jamaïque  est  réputé  la  meilleure  des  boissons  tirées 
de  la  canne  à  sucre  (h).  Climat  fort  dangereux.  Capitale, 
Spanishtown  (6  000  h.),  liée  par  un  chemin  de  fer  à  Tan- 
cienne  capitale  Kingstown{S^^3\4h.)  Législature  coloniale. 
Population  de  l'île,  506,000  habitants. 

187.  L'île  de  Porto-Rico,  est  agréablement  parsemée  de 
coteaux  ot  de  vallons  ;  elle  est  sujette  aux  ouragans. 
Capitale,  Saiut-Juan-de-Porto-Rico,  bon  port,  ville  très- 
loitc.  Population  totale,  646,000  habitants.  ^ 

(a)  C'est  d'Haïti  que  vient  la  plus  belle  espèced*aoajou. 

(h)  Depuis  l'émancipation  des  Noire,  la  proomction  du  suôre  a  diminué 
des  deux  tiers  à  la  Jamaïque.  y 


Iles  sous  le  vent. 
ILES  CARAÏBES. 


93 


188.  Ces  îles  s'étendent  du  nord  au  sud,  depuis*  Porto- 
Rico  jusqu'au  continent  de  l'Amérique.  On  les  divise  tn 
Iles  sous  le  ven'j  au  nord  ;  et  en  Iles  du  venty  au  sud. 


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ILES  SOUS  LE    VENT. 


189.  Les  îles  Vierges,  h,  l'est  de  Porto-Rico,  sont  en  grnnd  nombre; 
lo3  principales  se  nomment  Saint-ThomaSjSnint  Jenn,  Sainte-Croix, 
ïorlole,  Virgin-Gorda  et  Anégada.  Population,   7,000  habitants. 

Anguille^ — ainsi  nommée  h  cause  de  sa  forme  tortueuse 

Saint-Martin, — s^  principa'e  richesse  consiste  en  mines  de  sel. 
Population,  65,000  habitants. 

Saiot-Bartkélemj, — Il  n'y  a  ni  puits  ni  fontaines  ;  si  l'eau  de  pluie 
vient  à  yTnanqucr,  les  habitants  vont  en  chercher  à  Saint-Christo- 
phe. Population,  9,000  habitants. 

La  Barboude, — terrain  bas  et  fertile  ;  c'est  de  là  que  \iennent  les 
meilleurSPvecos. 

Saba^—ipeihe  lie  qui  dépend  de  Saiat-Eustache  ;  pour  pénétrer 
dans  l'intérieur  do  cette  île,  il  faut  suivre  un  chemin  creusé  dans  le 
roc,  si  étroit  qu'il  n'y  peut  passer  qu'une  seule  personne  à  la  fois. 

Saint- Eustache, — est  une  énorm'>  pyramide  qui  s'élève  du  sein  do 
la  mer,  et  quî  jusqu'au  sommet  est  couverte  de  plantations  de  tabac. 
Saint-Christophe, — montagneuse  ,  dans  l'intérieur  de  l'Ile  est  le 
Mont-Misère,  do  la  hauteur  de  3,700  pieds.  C'est  l'endroit  le  plus 
favorable  à  la  culture  de  la  canna  à  sucre:  on  y  retire  annuellement 
jusqu'à  90  quintaux  de  sucre  sur  un  seul  acie  de  terre.  Capitale, 
Basse-Terre.  Population,  25,000  habitants. 

Nevis^ — autre  montagne  isolée  qui  sort  de  la  mer  en  forme  de 
cùne  ;  c'est  un  volcan  éteint.  Population,  11,000  habitants. 

Antigue, — fertile,  mais  sujette  à  de  grandes  sécheresses.  Capitale, 
John's-Town,  résiden-e  du  gouverneur  anglais  de  toutes  les  îles 
sous  le  veÂt  {Leeward  Island).  Population,  36,000  habitants. 

#on^Scmf/,-— lea$]eu|ktiers  de  cette  île  sont  un  pays  montagneux 
et  stérile.  Population,  7^00lîîlbitants. 

La  Gûqddoitve  est  composée  de  deux  îles  séparées  par  un  petit 
détroit  qu'on  nomme  la  ïlioière-salêe — la  p  irtie  de  l'est  se  nomme 
Grande-Terre  ;  celle  de  l'ouest,  Basse-Terre  [Uj  ;     on  y  voit  un  vol- 

(a)  Grande-Terre  et  Baaae-Terre  sont  de?  termes  de  marine  ;  lo  premier 
dé.^igne  l'ilo  ou  la  partie  d'île  qui  est  au  vent,  ou  à  l'est  ;  l'autre,  cello  qui 
est  80U3  le  vent,  ou  à  l'ouest.  La  Basse-Terre  de  la  Guadeloupe  est  préci- 
sément la  partie  mootaKDeuse. 


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fLX8  DU  VENT. 


can,  qu'on  appelle  la  Soufrière,  d'où  s'exhale  une  fumée  noire  et 
cpaîssej  TOvlôe  de  flammes.  Population,  118,000  habitants.  Capi- 
tale, Raase-Terre. 

La  D  Jrade  etMarie-Oalante  dépendent  de  la  Guadeloupe  ;  la 
seconde  (  3t  très-fertU?  Ces  deux  îles  ont  une  population  de  14,800. 

^a  ^ijBJûi?'"^'  c®  "^0™  1^'j  fut  donné  par  Christophe  Colomb, 
parce  qu  il  la  découvrit  un  jour  do  Dimanche  ;  ce  fut  le  3  novembre, 
1492.  Il  .y  a  plusieurs  volcans.  Cotte  île  produit  annuellement 
jusqu'à  trois  millions  de  livres  de  café.  Population,  25,000  ha- 
bitants.   Capitale,  Roseau. 


ILES  DU  VENT. 


190.  La  Afêtj^i^ti^^^a.  cyhyîinale  des  Antilles  françaises  ;  elle 
est  couverte  darpetîtscô  teaux  qui  ont  la  forme  d'un  pain  de  sucre. 
Capitale,  le  Fort-Royal  ;  Saint-Pierre,  dans  cette  île,  est  la  princi- 
pale place  commerçante  des  Français  en  Amérique.  Population 
totale,  139,000  habitants. 

Sainlf-laicie^ — sol  inégal,  mais  fertile.  Population,  27,000  hab. 
Le  Petit-('arénage,  au  nord-ouest  de  lîle,  est  le  meilleur  port  des 
îles  Caraïbes. 

SaintxJ^ncent, — très-fertile  ;  on  y  voit  le  i)lus  terrible  volcan  des 
Antilles  Population,  31,000  habitants  Des  Caraïbes  occupent 
une  partie  de  l'île.     Capitale,  Kingstown. 

La  Barbade^ — produit  annuellement  une  grande  quantité  de  sucre, 
de  rhunâTae  mêlasse  et  de  coton  ;  ouragans  désastreux.  Capitale, 
Bridgetown,  jolie  viile  très-forte,  rendez-vous  ordinaire  des  vais- 
seaux d'Europe.     Population,  153,000  habitants. 

Grei^de, — très-fertile  ;  l'intérieur  est  montagneux.  Près  de  cette 
île  sont  les  Grenadines,  dont  une  seule  nommée  Cariacou,  produit 
annuellement  un  million  de  livres  de  coton,  outre  plusieurs  autres 
urtieles,  sur  une  superficie  de  6,913  acres.  Population,  en  1869, 
36,000  habitants. 

Tabagc, — sol  très^riche  :  cette  île  est  à  l'abri  des  ouragans,  aux- 
quels toutes  les  autres  îles  Caraïbes  sont  exposées.  Population, 
environ  15,000  habitants. 


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amAbiqub  méridionale. 


PETITES-ANTILLES. 


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191.  Les  Petites- An  tilles  sont  situées  le  long  do  la  côte 
(le  la  Colombie  ;  on  en  compte  un  grand  nombre  ;  celles  de 
Trinidad  ou  de  la  Trinité^  de  Margaritu  et  do  Curaçao, 
sont  les  plus  importantes. 

L'ile  de  Trinidad,  découverte  par  Colomb  en  1  'i98,  est  la  princi- 
pale possession  des  Anpiais  aux  Petites-Antlllea.  Forôts  impo- 
garltos,  végétation  du  coatinent  voisin,  arbre  à  pain  et  autres, 
originaires  de  ITnde,  lac  d'asphalte  qui  a  trois  milles  de  tour.  Deux 
(véques,  l'un  catholique,  l'autre  protestant.  Population.  109,600 
habitants.  On  trouve  ici  et  à  Margarita  un  bon  nombre  d  indigènes. 

192.  Les  autres  îles  remarquables  de  l'Amérique  septentrionale 
sont:  les  îles  de  Southarapton,  de  Mansfield,  etc.,  dans  la  baie 
d'Hudson  ;  les  îles  de  Nactucket  et  de  Martha's  Vineyard,  et  celle 
qu'on  nomme  Long-Island^  sur  la  côte  dis  États-Unis;  les  lies  de 
(>nadra-et- Vancouver,  de  la  Reine-Charlotte,  l'archipel  du  lioi 
George,  etc.,  au  nord-ouest  du  conjtineBt  ;  les  îles  Aléoutiennes,  etc. 

AMÉRIQUE  MÉRIDIONALE. 


193.  L'Amérique  méridionale,  est  bornée  au  nord  par 
l'isthme  de  Panama  et  la  mei  des  Antilles  ;  au  nord-est,  et 
à  l'est,  par  l'Océan  Atlantique  ;  au  sud,  par  le  détroit  de 
Magellan  ;  à  l'ouest,  par  l'Océan  Pacifique, 

Sa  pins  grande  étendue,  du  nord  au  sud,  est  de  4,600  railles;  et 
sa  plus  grande  largeur,  de  l'est  i\  l'ouest,  est  de  3,200  railles. 
Superficie,  7,160,000  milles. 

194.  Montagnes:  L'Amérique  méridionale,  ainsi  que 
l'autre  moitié  du  continent,  est  traversée  par  deux  chaînes 
de  montagnes,  qui  sont  les  Andes  ou  Cordillères  à  l'ouest, 
et  les  Monts  Drésilicm  à  l'est.  Les  Andes  sont  remplies 
d'immenses  richesses  minérales  et  d'innombrables  volcans  ; 
vers  le  nord,  elles  se  divisent  en  deux  chaînes  distinctes  ; 
l'une  se  détourne  à  l'ouest,  en  passant  l'isthme  de  Panama 
s'unit  aux  Cordillères  du  Mexique  ;  l'autre  forme  la  chaîne 
de  Venezuela,  qui  suit  les  côtes  de  la  mer  des  Antilles  et  se 
termine  au  golfe  du  Paria,  devant  l'île  de  la  Trinité. 


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AMiaiQUE   MÉRIDIONALE. 


Nous  dunnerons  dans  les  descriptions  particulières  plusieurs 
détails  sur  ces  vastes  chaînes  de  montagnes. 

195.  Golfes  :  Ceux  de  Daricn,  do  Maracaïbo,  de  Paria, 
de  Guyaquil  et  do  Panama. 

Les  baies  sont  en  très-grand  nombre. 

Détroits  :  Ceux  do  Maj^ellan  et  do  Lcmaire. 

196.  Lacs  :  Ceux  de  Maracaïbo,  dans  le  Venezuela,  de  Los 
Patos,  sur  la  côte  du  Brésil,  do  Titi^aca,  dans  la  république 
de  Bolivie,  etc.  Les  saisons  pluvieuses  en  forment  beaucoup 
d'autres  très-étendus,  que  la  sécheresse  fait  disparaître. 

197.  Fleuves  et  Rivières  :  Le  fleuve  des  Amazones  ou  le 
Maranon  (a),  le  plus  grand  de  la  terre,  prend  sa  source 
dans  les  Andes  du  Pérou,  à  une  petite  distance  de  l'Océan 
Pacifique;  il  traverse  tout  le  continent,  reçoit  les  eaux  de 
10  à  12  grandes  rivières,  et  se  jette  dans  l'Océan  Atlanti- 
que, sous  l'équateur,  par  une  embouchure  large  de  60  lieues. 
Sa  longueur  est  do  plus  do  1 ,000  iieues  ;  il  est  navigable 
jusqu'au  pied  des  Andes  même  ;  son  cours  inférieur,  assez 
profond,  mais  trop  rapide  pour  des  vaisseaux  do  mer,  est 
exposé  à  des  tempêtes  furieuses.  La  riche  et  fertile  vallée 
de  ce  fleuve  des  fleuves  embrasse  une  superficie  de  près  de 
350,000  lieues  carrées. 

Le  Kio  de  la  Plat  a  ou  Rivière  cV  Argent  est  formé  par  la 
jonction  du  Paraguay  avec  le  Parana  et  l'Uruguay  ;  il  se 
jette  dans  l'Océan  Atlantique,  à  Buenos-Ayres,  par  une 
embouchure  large  do  50  lieues.  L'Orénoquo  prend  sa 
source  dans  la  Colombie,  qu'il  traverse,  et  se  jette  dans 
TAtlaotique  par  50  embouchures  difi'érentes.  Ce  fleuve 
communique,  par  le  Cassiquiare,  avec  celui   des  Amazones. 

Le  fleuve  des  Amazones,  le  plus  grand  de  la  terre,  est  inférieur 
en  longueur  au  Mississipi.  11  est  formé  par  deux  rivières,  le  ï'un- 
guragua  etlUcaj'ale,  qui  prennent  leurs  sources  dans  les  Andes  do 
Pérou,  et  se  réunissent  à  Nauta.  Sa  largeur  ordinaire  est  do  3  à  4 
milles  ;  mais  vers  ses  embouchures,  elle  est  de  60  à  70  milles  (6).  Sa 


(a)  Pronoiioez  lf«ra(/fwm. 

(&)  Un  phénomène  singulier,  que  les  Indiens  appellent  ^jornroco  se  pro- 
duit à  l'embouchure  de  l'Amazone,  entre  \p>  cap  du  Nord  et  Macapa.  '•  La 
mer,  au  lieu  d'employer  près  do  six  heures  à  monter,  parvient  ea  une  ou 
deux  minutes  à  sa  plus  prande  hauteur,  et  forme  une  »nite  de  trois  ou  qua- 
tre lames  do  15  à  18  pîcda  de  hauteur,  qui  remontent  le  fleuve  dans  toute 
salai'gftnruvoo  une  rapidité  prodigieuse  et  un  bruit  terrible,  brisant  tout 
ce  qui  luî  résiste  et  arrachant  les  arbres  du  rivage."  (Duftsieuz,  Géogra- 
phie Générale.) 


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«sieurs 
Paria. 


AMÉRIQUE   MiaiDIONÀLI. 


97 


profondeur  à  Nauta  est  de  16  rerges,  au-dessous  elle  est  de  61  à  110 

L'Amazone  arrose  le  Pérou  et  lo  Brésil,  et  reçoit  dans  son  cours 
|)Iu9  de  200  affluents,  dont  quelques-uns  ont  une  longueur  dépas- 
sant 400  lieues.  Les  principaux  affluents  de  droite  sont  :  leYuvary, 
lo  Yutahy,  le  Jurua,  leTeffe,  le  Coary,  le  Punis,  le  Madeira,  le  Ta- 
|)ayos,  le  Xingu  et  lo  Tocantins.  Les  affluents  de  gSïîcIie  soBTT 
le  Rio  Napô^lo  Rio  Putujnâyb,  lo  Rio  Negro  ou  Parana,  le  Jary,  etc. 

Les  vlTTès  et  villages  établis  sur  les  bords  de  l'Amazonè^sonl  : 
Para  et  Macapa,  Gurupa,  Santarem,  Obidos,  Serpa  et  Nauta 

Les  eaux  vertes  de  l'Orénoque,  qui  pénètrent  au  loin  dans  l'At- 
lantique sans  mélange  sensible,  persuadî-rent  ù,  Colomb  qu'elles 
devaient  venir  d'un  continent.  "  L'odeur  embaumée  do  la  brise  et  la 
"  vue  de  mille  oiseaux  admirables  lui  faisaient  dire  qu'il  avait  ren- 
"  contré  l'un  des  quatro  fleuves  du  Paradis  Terrestre.  " 

Ce  fleuve  a  un  cours  de  600  lieues.  Il  arrose  la  république  de 
Venezuela  et  prend  sa  source  dans  la  Parime.  Depuis  ses  sources 
jusqu'à  Bolivar,  il  décrit  une  grande  courbe  qui  a  presque  la  forme 
d'une  demi  circonférence,  et  présente  une  suite  de  cascades  ou  de 
rapides  dont  les  plus  célèbres  sont  celles  de  Maypures  et  d'Atures. 
^  126  milles  de  l'Océan,  il  se  partage  en  deux  bras,  qui  forment  un 


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vaste  delta,  au  milieu  duquel  le  fleuve  se 
nombre  de  bouches. 


subdivise  en   un  ^'rand 


Les  affluents  de  l'Ot  énoque  sont  :  à  droite,  le  Caura,  le  Paragua 
et  le  Caroni  ;  à  gauche,  le  Guaviare,  la  Meta,  l'Arauca,  l'Apure. 

Le  Rio  de  la  Plata  et  le  Paraguay  offrent  un  cours  de  750  lieues. 
Les  villes  ou  ports  remarquables  situés  sur  leurs  rives  sont  :  l'As- 
somption, Corrientes,  Parana,  Rosario,  Buenos-Ayres,  Golonia,  Mon; 
lévldéo,  Klaldouato,  à  lembouchure. 

Les  autres  fleuves  sont  la  Magdalena,  le  San-Francisco,  les  deux       '        | 
Parnaiba,  etc. 

Il  n'y  a  aucun  cours  d'eau  considérable  qui  se  jette  dans  l'Océan 
Pacifique,  parce  que  les  Andes  n'en  sont  éloignées  que  de  la  dis- 
tance de  60  à  200  milles. 

198.  Les  Il<s  sont  :  Celle  de  Marajo,  à  rembouchure  du 
fleuve  des  Amazones  ;  les  ties  Malouines  ou  Falkland,  à 
l'est  de  la  Patagonie  ;  la  Tcrrc-de-Feu,  nom  qui  lui  vient 
des  éruptions  volcaniques  de  ses  montagnes  ;  la  terre  des 
Éfats,  à  l'est  de  la  précédente  ;  l'archipel  de  la  Mère  de- 
Dieu,  à  l'ouest  de  la  Patagonie,  et  celui  de  Chiloé,  à  Tex- 
tréraité  sud  du  Chili  ;  l'île  de  Juan-Fernandez,  à  140 
lieues  de  la  côte  du  Chili,  où  fut  laissé  Selkirk,  marin  écos- 
sais, dont  les  aventures  ont  donné  l'idée  au  roman  si  connu 
de  Robinson  Crusoé  ;  l'archipel  de  Gallapagos,  sous  la 
ligne  équinoxiale,  à  l'ouest  de  li  Colombie,  etc. 


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Au-delà  des  terrcB  Majçpllannlqaes,  dernlftrn  limite  australe  de  la 
demeure  de  l'homme,  sont  ces  lloa  ou  groupes  qu'on  nommo  Géor- 
gie-Australe, Terre-(le-Sandwlch,  Orcadca-Australes,  Shetland- 
Auatrale,  Terre-de-la-Trinitô,  Terre-de-Graham,  etc.,  et  enfin  le  con- 
tinent antarctique  dûeouvert  par  Wilkcs  on  1840.  En  1841,  le 
capitaine  anglais  Ros»,  dôcourrit  la  terre  Victoria,  et  atteignit  deux 
volcans  auxquels  il  donqa  les  noms  do  ses  deux  vaisseunx  {^réhm 
et  Terror)  ;  le  premier,  en  pleine  nctivitô,  était  61ev6  de  12,400 
pieds  au-ilessus  du  niveau  do  la  mer,  l'autre,  éteint,  de  12,000  pieds, 
leur  distança  du  pôle  austral  n'est  que  de  830  milles. 

Toutes  ces  iles  ou  terres  sont  couvertes  de  glaces  et  de  neiges,  et 
riéquentées    ])ar    des    milliards  de   loups-marins  d'une  très-belle 
fourrure,  par  des  baleines  et  d'autres  côtacis,  et  par  une  foule  d'6-  ^ 
normes  oiseaux,  entre  lesquels  on  remarque  le  pingouin  et  l'albatros. 

199.  Climat,  etc.  :  L'Amérique  méridionale  par  sa 
forme  extérieure  et  sa  position  ressemble  à  la  grande  pénin- 
sule africaine,  située  comme  elle  presque  totalemci.t  sous  la 
zone  torrlde.  IMais  tondis  que  la  seconde  est  couverte  de 
sables  arides  et  brûlantn,  que  les  rivières  y  manquent,  que 
les  montagnes  qui  bordent  ses  côtes  concentrent  dans  l'inté- 
rieur les  rayons  d'un  soleil  toujours  vertical  ;  la  première 
est  remplie  de  montagnes  dont  les  plateaux  et  les  déclivités 
offrent  tous  les  climats  divers,  de  fleuves  et  de  rivières,  de 
forêts  majestueuses  et  de  plaines  ou  de  savanes  éternelle- 
ment verdoyantes.  Aux  bords  de  l'Océan  et  dans  les  plaines 
de  l'intérieur  qui  avoisinent  l'équateur,  l'air  est  malsain  et 
les  obaleurs  sont  excessives.  Ailleurs,  la  température,  plus 
salubre,  varie  suivant  la  latitude  et  surtoutr  suivant  l'éléva- 
tion des  lieux.  Au  nord  do  la  ligne  équinoxiale,  l'hiver, 
ou  mieux,  la  saison  des  pluies,  dure  depuis  avril  jusqu'en 
septembre  ;  au  sud,  elle  commence  en  octobre  et  finit  en 
mars;  mais  vers  l'extrémité  du  continent  elle  dure  depuis 
mars  ou  avril  jusqu'en  août.  Les  nuits  dans  cette  dernière 
région  sont  beaucoup  plus  froides  l'été  que  l'hiver.  Le 
phénomène  redoutable  des  tremblements  de  terre,  commun 
dans  toute  l'Amérique  méridionale,  se  fait  sentir  le  plus 
fréquemment  près  de  l'équateur. 

200.  Productions  :  L'Amérique  méridionale  réunit  les 
plantes  ^t  les  fruits  du  Mexique  (No.  152),  des  Antilles 
(No.  174),  et  de  l'Europe  (214),  outre  beaueoup  d'autres 
qui  lui  sont  indigènes,  particulièrement  une  foule  de  plantes 
médicinales  et  teinturières.     Le  règne  minéral  y  est  très- 


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AMiRIQUl  mIrIDIONALI. 


richo  en  or,  en  arçent,  en  cuivre,  etc.  ;  en  diamants,  en 
t()puïC8,  en  émeruuaes  et  en  d'autres  pierres  précieuses  ;  en 
st'l,  en  HOude,  en  soufre,  en  antimoine,  en  Rources  thermales 
ot  niinérales,  etc.  Parmi  les  animaux  sauvasses  se  trouvent 
plusieurs  races  communes  à  l'Afrique,  quoique  inférieures  on 
taille  ot,  en  beautd,  tels  que  lo  jaji;uar  ou  tigre,  le  cougiiar 
ou  lion,  l'iiutruche,  lo  singe,  lo  caïman  ou  crocodile,  K;  boa 
et  d  autres  serpents,  etc.  Lo  tapir  a  des  ressemblances  avec 
rdiéphaut  et  le  rhinocéros.  Des  espèces  intermédiaires  entre 
l(;  chameau  et  le  mouton  sont  le  lama,  la  vigogne  et  l'alpaea, 
très-utiles  pour  leurs  laines  et  môme  comme  bêles  do  charge. 
JiO  bœuf  et  lo  cheval,  devenus  sauvages,  parcourent  en 
troupes  immenses  les  prairies.  Pampas^  ou  savanes.  Entre 
les  oiseaux,  toujours  admirables  dans  les  climats  tropicaux 
on  peut  citer  les  perroquets,  le  colibri,  l'oiseau  du  paradis, 
lo  camichi  à  tête  de  serpent,  l'agami,  t'yacou,  le  condor,  lo 
toucan,  d<ès  cygnes  superbes,  etc.  (a). 

201.  Population,  langues,  religion  :  La  population  dépft?se  30 
milllonfl,  composée  à  peu  prôs  comme  celle  du  Mexique  (voir  No.  160). 
Les  laugues  parlôea  eotit  lo  françaid,  l'anglaia  et  le  hollandais  dans 
les  Gnyanea  ;  l'espagnol  dana  l'nneienno  Amérique  espagnole  ;  le 
ptrtugaifl  au  Brésil  ;  lo  guarani  dans  le  Paraguay,  etc.  La  grande 
majorité  des  populations  de  l'Amérique  méridionale  professe  le 
oatboliciame  :  le  protestantisme  n'existe  que  dans  la  Guyane  anglaise 
et  dans  la  hollandaise. 

202.  Divisions  :  Les  divisions  actuelles  de  l'Amérique 
du  sud,  sont  :  au  nord,  les  Stats-Unis  do  la  Colombie  ou  i 
Nouvelle-Grenade,  les  républiques  indépendantes  de  Vene- 
zuela et  de  l'Equateur  ;  à  l'est,  lo  Brésil  et  la  Guyane  qui  . 
se  subdivisent  en  trois  parties,  la  Guyane  anglaise,  la 
Guyane  hollandaise,  la  Guyane  française  ;  à  l'ouest,  le  Pérou 
et  lu  Bolivie  ou  Haut-Pérou;  au  sud,  la  république  Argen- 
tine ou  de  la  Plata,  le  Paraguay,  lUruguay,  le  Chili  et  la 
Patagonie. 

Jusqu'à  la  fin  du  dernier  siècle,  l'Espagne  possédait  la  Terre- 
Ferme,  le  Pérou,  le  Chili  et  le  Paraguay  ,  le  Brésil  était  une  colonie 
portugaise  ;  la  Guyane  était  partagée  entre  l'Iîlspagne,  le  Portugal,  ,  ; 
la  France,  la  Hollande  et  l'Angleterre  ;  le  pays  des  Amazones,  et   ' 
celui  des  Patagons  étaient  habités  par  «les  sauvage.^  idolâtres.    Au- 
jourd'hui, ni  1  Espagne  ni  le  Portugal  nont  plus  un  seul  pouce  de 


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(•)  Nous  nommerons  plusieurs  autres  quadrupèdes  et  oiseaux  dans  iea 
descriptions  particulières. 


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100 


COLOMBIE. 


terre  sur  ce  continent,  une  partie  de  la  Oujane  est  demeurée  aux 
Anglais,  aux  Hollandais  et  aux  Fran^^ais  ;  le  pays  des  Amazones  est 
compris  dans  l'empire  du  Brésil  ;  enfin,  la  i^atagonie  esl.  encore 
dans  le  même  état. 


COLOMBIE. 

VENEZUELA,   NOUVELLE-GRENTADE,  ET  EQUATEUR. 


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203.  La  Colombie  fut  formée  des  possessions  espagnoles  connues 

sous  les   noms  de    Nouvelle-Grenade,  de  Caracas,  et  de  Guyane 

I  espagnole.    Elle  est  bornée  au  nord  par  la  mer  des  Antilles  ;  à  l'est, 

W/V  par  la  Guyane  ;  au  sud,  par  le  Brésil  et  le  Pérou  ;  ù.  Vouest,  par  le 

KjV    ^Grand  Océan. 

vJ    .        Depuis  1831,  la  Colombie  forme  trois  républiques  indépendantes, 
I  J^^elle  de  Venezuela,  des  États-Unis  delà  Colombie  ou  Nouvelle- 
«Jr    'Grenade  et  de  l'Equateur  ou  Ecuador  (a). 

^  204.  États-Unis  de  la  Colombie  ou  Nouvelle-Grenade  : 

La  Nouvelle-Greaude  est  bornét,  au  nord-ouest,  par  la  répu- 
blique de  Costa-Rioa;  au  nord, par  la  mer  des  Antilles;  à 
l'est,  par  la  république  de  Venezuela  ;  au  sud-est,  par  le 
Brésil  ;  au  sud,  parla  république  de  l'Equateur  ;  à  l'ouestpar 
l'Océan  Pacifique. — Superficie,  environ  504,000  milles. 

La  Nouvelle-Grenade  est  une  république  fédérative  com- 
posée de  9  états  et  d'un  district  fédéral.   En  voici  les  noms: 

État».  Capitales. 

Antioquia Antioquia. 

^  Bolivar Cartbagène. 

Boyaca  Tunja. 

Cauca   Popayao. 

Cundinamarca Funza. 

/    Magdaleua    Santa-Martba. 

"^-Panama  ou  Isthme , Panama. 

V   Santander Pampehme. 

~^  "^  ■  Tolima Purification. 

--        District  fédéral , Santa-Pé  de  Bogota. 

^     L'Isthme  est  traversé  par  un  chemin  de  fer  qui  unit  Pa- 

(o)  Le  nom  de  Colombie,  conservé  dans  ce  chapitre,  est  derenu  impropre 
depuis  le  démembrement  do  1831.  Les  troÏ!»  états  indépendants  formés  do 
ce  démembrement  sont  quelquefois  désignés  sous  le  nom  de  BépuMiquei 
Cotombiennts. 

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COLOMBIE. 


101 


nama  à   Aspinwall  ou  Colon,  les  deux  grands  débouchés 
commerciaux  entre  les  deux  mers. 
Population,  environ  3  millions  d'habitants. 

205.  Venezuela  :  Bornes  :  nu  nord,  la  mer  des  Antilles  ; 
à  l'est,  l'Atlantique  et  la  Guyane  anglaise  ;  au  sud,  le  Brésil  ; 
à  l'ouest,  les  États-Unis  de  la  Colombie.  Cette  république 
se  divise  actuellement  en  21  provinces  subdivisées  en  101 
cantons.  ^Elle  possède  70  îles  répandues  le  long  de  ses 
côtes.      Education,  peu    répandue. —  Population    environ 

1,785,000  habitants.     Capitale,  Caracas,  (48,900  h  ) 

206.  Equateur  OM  Ecuador  :  Cette  république  est  bornée, 
au  nord,  par  la  Nouvelle-Grenade  ;  ù  l'est,  par  le  Brésil  ; 
au  Bud,  par  le  Pérou  ;  à  l'ouest,  p.-^r  le  Pacifique.  Elle 
comprend  10  provinces^i;^l|dy^éf's  en  30  cantons.   La  capî- 

Quito,  (#^J#h.)  -Population, 


totale 
le 


m- 
environ 


ipren( 
talc  est 
1,783,000  habitants:  i^. 

207.  Montagnes  et  Rivî^jss  :  Les  Andes  delà  Colombie 
80  divisent  en  deux  chaînes  principales,  celle  de  l'est  et  celle 
de  l'ouest,  outre  quelques  autres  chaînes  intermédiaires. 
Tout  le  pays  au-delà  de  ces  montagnes,  à  l'est  et  au  sud,  est 
composé  de  plaines  immenses  qu'arro.sent  l'Orénoque,  le 
Maranon,  et  leurs  affluents.  Les  hautes  vallées  des  Andes 
sont  arrosées  par  la  Magdalena,  le  Cauca,  TAtrato.  etc. 

208.  Climat  :  La  Colombie  offre  une  très-grande  variété 
de  climats,  produite  par  la  différence  du  niveau  entre  les 
divers  sols.  Tempéré,  froid,  et  même  glacé,  sur  les  i^lateaux, 
et  sur  les  déclivités  des  Andes,  l'air  est  brûlant,  étouffé, 
pesti'.entiel  sur  les  bords  de  la  mer  et  dans  quelques  vallées 
profondes  de  l'intérieur. 

209.  Les  Productions,  très-riches  et  très-abondantes 
partout  ou  le  sol  est  suffisamment  arrosé,  sont  le  sucre,  le 
c;ifé,  le  cacao,  le  coton,  le  tabac,  les  bois  de  construction,  les 
bois  de  teinture,  i  indigo,  le  quinquina  et  d'autres  plantes 
médicinales,  etc.  Le  cacao  de  Caracas  est  le  meilleur  qu'on 
connaisse  ;  le  tabac  et  le  café  sont  aussi  d'une  excellente 
qualité.  Sur  les  plateaux,  on  cultive  le  blé,  le  maïs  et  les 
autres  céréales. 

Les  plaines  de  l'Oréncque  sont  peuplées  de  bœufs,  de  clievaux  et 
de  mulets 

La  principa'e  nourriture  des  habitants  de  la  Colombie,  et  de 
touto  rAmcriiiue  laéridioaale  eat   1q  manioc^  dont   la  racine   pré- 


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parée  tient  lieu  de  nain.    Les  plus  importantes  ressources  alimentai- 
res sont  ensuite  les  ignames,  les  patates,  les  bananes,  le  riz  et  le  raaïp. 
210.  Mines  :  On  trouve  dans  la  Colombie  des  mines  d'or, 
d.^ai]|œnL  d^  p^^e,  de  cuivre,  d'émeraudes,  etc. 

211. ^^mer ce  :  Cacao,  indigo,  tabac,  café,   animaux 
vivants,  peaux,  quinquina,  etc. 

212.  Villes  :  Bogota  ou  Santa- Fé-de-Bogota  capitale  de 
la  Colombie,  avec  une  population  de  50,000  âmes.  Caracas, 
située  dann  les  moutagnea  de  la  côte  septentrionale,  fut 
ruinée  en  1812,  par  un  tremblement  de  terre  qui  causa  la 
mort  de  12.000  de  ses  habitants.  Population,  50,000  ha- 
bitants. A  quatre  lieues  do  la  capitale  la  rivière  Bogota 
se  précipite  en  deux  bonds  d'une  hauteur  de  600  pieds  ; 
non  loin  de  là,  dans  une  autre  direction,  sont  les  ponts 
nalwrls  d'Icononzo.  La  célèbre  ville  de  Quito,  située  à  la 
hauteur  de  9,500  pieds,  est  exposée  à  d'affreux  tremblements 
de  terre  ;  celui  de  1797  fit  périr  en  un  seul  instant  plus  de 
40,000  personnes. 

Ces  trois  villes  sont  chacune  le  siège  d'une  université  célèbre.  La 
fréquence  des  tremblements  de  terre,  a  beaucoup  influé  sur  la  cons- 
truction des  édifices.  Les  maisons  sont  peu  élevées,  à  murailles 
épaisses,  bâties  en  briques  scchées  au  soleil,  et  couvertes  en  tuiles; 
les  colonnes  des  églises  sont  hors  de  proportion,  afin  de  mieux 
résister  aux  secoussvj.  Les  rues  sont  souvent  percées  de  crevasses, 
bien  propres  à  réveiller  d'effrayants  souvenirs. 

La  plaine  aérienne  de  Quito  présente  un  assemblage  des  plus 
sublimes  beautés  naturelles.  Un  cliraii.t  printanier  et  toujours  déli- 
cieux, un  ciel  rayonnant  de  lumière,  même  duraut  les  quatre  mois 
pluvicu.'c,  l'air  est  sans  nuage  dmix  fois  le  jour,  le  ?oir  et  le  matin. 
Une  végétation  riche,  variée,  incessante Mais  comment  dépein- 
dre ces  colosses  majestueux  dont  les  sommets  vont  se  perdre  dans 
la  rrgion  des  neiges  et  des  glaces  ?  Le  Pichincha,  remarqu.able  par 
son  actif  cratère  et  par  la  fameuse  croix  plantée  sur  une  de  ses  cimes  ; 
le  Chimhoraço,  siiué  tout  près  de  l'équateur,  et  dont  M.  De  Humboldt 
di  ait:  ''  c'est  un  de  ces  monuments  éternels  dont  la  Nature  s'est 
servie  pour  marquer  les  grandes  divisions  du  globe  ;  "  Y Austisana^  le 
plus  élevé,  et  le  Cotopazi,  le  plus  terrible  des  volcans. 

Les  ports  de  mer  sont  :  Garthagène,  sur  la  mer  des  Antilles  ; 
Porto-Bello  et  Panama,  sur  l'isthme  de  Panama  dans  la  Nouvelle- 
Grenade  ;  Guayaquil,  dans  l'Equateur,  et  Maraca'ibo,  dans  le 
Venezuela.  La  position  de  tous  ces  ports  est  très-insalubre. 

213.  Population  des  trois  républiques,  6,500  000  habi- 
tants, répartie  comnio  suit  :  Colombie,  2,880,63o  ;  Equa- 
teur   1.783,000;     Vê.nêzurla,  1,784  194. 


It. 


QUTAini. 


103 


Parmi  les  indigènes,  on  compte  40,000  de  ces  fameux  Caraïbes, 
jadis  maîtres  des  Antilles  et  d'une  immense  étendue  du  continent 
Ils  sont  peut-être  après  les  Patagons,  les  hommes  les  plus  robustes 
et  les  plus  grands  du  globe.  '^ M^  Â>-\JL>nÂ. 

GUYANE.         t^ 

214.  La  Ghiyane,  qui  comprenait  autrefois  tout  le  paya 
nntre  l'Orénoque  et  le  fleuve  des  Amazones,  n'occupe  plus 
qu'une  dtendue  d'environ  200  lieues  de  côtes  sur  une  pro- 
fondeur de  100  à  120.  Ses  côtes  s'otendent  depuis  FOrdno- 
quc  jusqu'à  la  rivière  Oyapok,  entrn  Venezuela  et  \^  Brésil. 

La  Guyane  se  divise  en  trois  parties,  savoir  :  lo,  la 
Guyane  anglaise^  traversée  par  la  rivière  Essc^quibo,  Dénaé- 
rara  et  Berbicc  ;  capitale,  Georgetown,  autrefois  Slabroeck^ 
ville  commerçante  de  36,567  hfibitants,  située  à  l'embouchure 
de  la  Déraérara.  2o,  la  Guyane  hollandaise,  ou  Surinam 
arrosée  par  la  Saramaca  et  le  Surinam,  séparée  de  la 
Guyane  anglaise  par  le  Corentyne,  et  de  la  française  par  le 
Maroni  ;  capitale,  Paramaribo^  (22,000  habitants)  dont 
les  rues  sont  bordées  d'orangers,  de  citronniers,  et  de  tama- 
rins ;  cette  ville  est  bâtie  sur  la  rivière  Surinam,  remar- 
quable par  une  espèce  d'anguille  qui  a  la  vertu  de  commu- 
niquer un  choc  électrique.  3o,  la  Guyane  française,  à 
Test  et  au  sud  de  la  précédente;  c'est  une  colonie  péniten- 
tiaire. Capitale,  Cayenne^  10,000  habitants,  dans  l'île  du 
même  nom,  siège  d'une  cour  et  d'un  préfet  apostolique. 
Voici  l'étendue  et  la  population  des  trois  Guyanes  :  Guyane 
anglaise,  76,000  milles  carrés  ;  population,  225,365  habi- 
tants. Guyane  hollandaise^  59,041  milles  carrés;  popula- 
tion, 69,329  habitants.  Guyane  française,  56,783  milles 
carrés;  population,  27,000  habitants. 

Dans  la  Guyane,  la  grande  masse  des  habitants  sont  nè^d,  ac- 
tuellement libres,  mulâtres  et  indiens. 

Les  côtes  de  la  Guyane  sont  basses  et  marécageuses,  couvertes 
de  forôts  impénétrables.  La  partie  intérieure  est  entrecoupée  de 
groupes  irréguliers  de  montagnes,  de  plaines  et  de  savanes.  Le 
climat  est  chaud  et  assez  salubre.  La  maison  des  pluies  dure  huit 
mois  ;  pendant  le  reste  de  l'année,  la  sécheresse  est  si  grande 
qo'une  partie  des  troHpeaux  meurt  de  faim  et  de  soif.  La  chaleur  et 
l'humidité  donnent  ù.  la  végétation  une  vigueur  surprenante.  Le  so) 
produit  en  abondance  le  sucre,  le  café,  le  cacao,  l'indigo,  le  coton, 
te  poivre,  le  clou  de  girofle,  l'alor-s,  les  oranges,  les  figues,  etc.,  etc. 


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215.  Le  Brésil   est  borné    au   nord   par  la  Nouvelle- 
Grenade,  le  Venezuela,  la  Guyane  et  l'océan  Atlantique  ;  à 
l'est,  par  le  même  océan  ;   au  sud,  par  l'Uruguay  ;  au  sud- 
ouest  et  à  l'ouest  par  la  république  Argentine,  le  Paraguay, 
la  Bolivie,  le  Pérou,  l'Equateur.  Le  Brésil  occupe  plus  des 
I  de  l'Amérique  du  Sud;  il  égale  en  étendue  presque  les  J 
de  l'Europe.     8a  superficit  est  de  3,217,645   milles,  soit 
385,345  milles  carrés  de  moins  que  les  État-^-Unis. 
\fi^i^>2lià.  Divisions:    Le  Brésil  se  divise  en  20  grandes  pro- 
vinces, qui  se  subdivisent  en  Comarcas  ou  districts  (a). 

217.  Montagnes  :  Les  Monts  Brésiliens  ou  les  Andes  du 
Brésil,  s'étendent  parallèlement  aux  côtes  de  la  mer  depuis 
le  10e  jusqu'au  32e  degré  de  latitude  méridionale.  Divisés 
en  trois  grandes  chaînes,  d  un  aspect  assez  semblable  à  celui 
des  Alléganys,  riches  en  or  et  en  pierres  précieuses,  ces 
monts  n'atteignent  qu'une  hauteur  de  8,000  pieds,  et  pour 
l'ordinaire  seulement  de  2  à  3,000.  Dans  l'intérieur  sont  des 
plaines  élevées,  sablonneuses,  stériles,  qui  occupent  le  centre 
de  la  péninsule. 

218.  Rivières .  Le  fleuve  des  Amazones,  et  ses  nombreux 
affluents  arrosent  ce  vaste  pays,  le  plus  beau  de  l'Amérique 
méridionale  ;  il  y  a  encore  les  deux  Paniaïba,  le  San 
Francisci^  le  Parana,  lo  Paraguay,  etc.  Beaucoup  de  ces 
rivières  sont  fertiles  en  or,  particulièrement  celles  qui  cou 
lent  vers  l'équateur  et  se  jettent  dans  le  fleuve  des  Amazo- 
nes. \ 

219.  Le  Clih^  varie  suivant  la  latitude:  au  sud,  la 
température  est  douce  et  agréable;  au  nord,  il  y  a  de 

(a)  Ce  pnys,  dont  Ica  immenses  ressources  naturelles  justifient  bien  le 
nom  à'e7npire  qu'il  s'est  donné,  offre  une  singulière  anomalie  dans  l'his- 
toire des  révolutions  du  nouveau-monde.  Découvert  en  1500  par  le  célèbre 
navigateur  Cabrjil;  colonisé  par  les  Portugais  en  1531  ;  occupé  passagère- 
ment par  les  Hollandais,  que  les  indigènes  chassèrent  en  1654,  le  Brésil 
iormait  le  plus  riche  joyau  de  la  maison  do  Bragance,  dont  les  souverains 
prenaient  le  titre  de  roi  du  Portugal  et  du  Brésil.  En  1807,  Jean  VI,  cé- 
dant aux  armes  victorieuses  de  Napoléon,  s'enfuit  à  Rio-Janeiro,  qui 
d«vint  sa  capitale.  En  1821,  il  put  retourner  à  Lisbonne,  mais  les  Brési- 
liens se  déclarèrent  indépendants  et  se  choisirent  pour  empewur  son  fila 
Don  Pedro  I.  Celui-ci,  à  la  mort  de  Jean,  en  1826,8e  vit  héritier  de  la 
couronne  de  Portugal,  qu'il  se  hâta  d'abdiquer,  en  faveur  de  sa  lillo  dona 
Maria,  laissant  la  régence  à  son  frère  Don  Miguel.  Le  rég«nt  crut  avoir 
droit  de  monter  sur  le  trône,  et  cependant  los  Brésiliens,  mécontents  de 
leur  empereur,  le  forcèrent  d'abdiquer,  en  1831.  L'empereur  déchu,  que 
son  fils  Don  Pedro  II  remplace,  reprend  le  chemin  de  l'Europe,  lève  des 
troupes  en  France  et  en  Angleterre,  rétablit  sa  fille  sur  le  trône,  et  meurt 
l'année  suivante  (1834). Don  Pedro  II  demeura  souverain  du  9ré9i|. 


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BRÉSIL. 


105 


p-andes  chaleurs:  elles  sont  néanmoins  modérées  par  la 
fraîcheur  des  montagnes  et  des  superbes  forêts  qui  couvrent 
une  grande  partie  du  Brésil.        X^  yK^^--^^  iX 

220.  Le  Sol  est  généralement  très-fertile;  les  produc- 
tions sont,  au  nord,  le  coton,  le  sucre,  le  café,  le  tabac,  le 
cacao,  l'indigo,  l'ipécacuanha  et  quantité  de  plantes  médi- 
cinales ;  au  sud,  le  blé,  et  les  autres  grains,  les  fruits,  etc. 
Il  y  a  des  troupeaux  innombrables  de  bœufs  sauvages.  Les 
forêts  sont  remplies  du  bois  de  Brésil  (logwooiO^  qui  est  le 
meilleur  bois  de  teinture,  et  d'une  infinité  d'autres  espèces 
de  bois  rares  et  précieux. 

Parmi  les  animaux  indigènes,  on  i-eraarque  le  jaguar  ou  tigre,  le 
singe,  le  chinchilla,  l'armadillo,  le  fourmillier,le  paresseux,  le  croco- 
dile, le  serpent  à  sonnettes,  l'autruche,  les  toucans,  les  colibris,  les 
perroquets  et  mille  autres  oiseaux  charmants,  de  magnifiques  papil- 
lons, etc. 

221.  Mines  :  L'or  et  les  diamants  abondent,  surtout  dans 
la  province  de  Minas-Géraes,  vers  les  sources  du  Rio- 
Francisco  et  du  Rio-Grande.  Il  y  a  aussi  des  mines  d'ar- 
gent, de  fer,  d'étain,  de  plomb,  etc. 

222.  Commerce  :  Les  parties  septentrionales  fournissent 
le  coton,  le  café,  le  sucre,  le  tabac,  le  bois  de  Brésil,  etc.  ; 
celles  du  milieu,  l'or  et  les  pierres  précieuses  ;  celles  du  sud 
le  blé  et  les  peaux,  los  cornes,  le  poil,  le  suif  des  bœufs  sau- 
vages, etc. 

La  production  de  Toi  s'élèra  tuiauelleraent  à  !3)4,000,000  ;  celle 
de  l'argent  à  $2,000,000.  Chaque  année,  le  Brésil  livre  au  com- 
merce 30,000  carats  de  diamants  bruts,  c'est  ce  pays  qui  a  produit 
le  plus  gros  diamant  connu  (183|  carats).  Le  commerce  extérieur 
sôlève  à  $200,000,000.  ^ 

223.  Capitale:  Kio-Janeiro, ou  5am^5e6as;/m,  bâtie 
en  amphithéâtre  sur  le  bord  occidental  de  la  baie  de  Janeiro 
qui  forme  un  des  ports  les  plus  beaux  et  les  plus  sûrs  du 
monde.  C'est  la  ville  la  plus  commerçante  et  la  plus  popu- 
leuse de  l'Amérique  du  83^.  Elfe  possède  un  évôché,  une 
université,  une  école  des  bo.iux-urts,  une  école  de  médecine, 
un  musée  d'histoire  naturelle  et  de  peinture,  un  jardin  bo- 
tanique, une  bibliothèque,  un  arsenal  do  marine,  etc.  Sa 
population  est  de  274,972  habitants.  Villes  principales  : 
Bahia^  129,109habitants,  Pernambuco^  116,671  habitants, 
Maranham^  Para^  ^tc. 

22-1.  Population,  religion:    La  population  du  Brésil 


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est  de  11,108,291  habitants;  dont  3,787,289  blancs  ;  3,801, - 
787  métis;  1,954,452  nègres  ;  386,955  indiens.  L'esclavage, 
encore  maintenu  au  Brésil,  tend  à  disparaître.  En  1883, 
il  y  avait  1,200,000  esclaves.  La  religion  est  le  catholi- 
cisme. 

225.  Gouvernement  :  Le  Brésil,  ancienne  colonie  du 
Portugal,  s'est  déclaré  indépendant  en  1822,  et  forme 
aujourd'hui  une  monarchie  constitutionnelle.  Le  souverain 
prend  le  titre  d'empereur. 

Le  Brésil  ne  forme  qu'une  province  ecclésiastique,  avec  un  arche- 
vêque, qui  réside  à  Bahia,  11  évêques  suffragants,  12  vicaires- 
généraux,  1331  curés.  L'instruction  du  clergé  se  donne  dans  11 
séminaires,  la  plupart  subventionnés  par  le  gouvernement. 

Education  :  Le  système  de  l'éducation  publique  se  partage  en 
trois  branches  :  l'instruction  primaire  ;  la  secondaire  ou  la  prépara- 
toire ;  la  scientifique  ou  supérieure.  En  1881  le  Brésil  avait  6T86 
écoles  primaires  et  secondaires,  fréquentées  par  188,843  élèves, 
nous  ne  parlons  pas  ici  de  l'éducation  supérieure. 

Revenu:  $60,000,000;  Délie  publique  :  $400,000,000,  soil  $36 
par  tâte  ;  Armée  :  de  13,000  à  32,000  hommes  ;  Marine  :  41  bâti- 
ments a  voiles  et  à  vapeur,  armés  de  193  canons  et  montés  par 
6,000  hommes;  coût,  $5,898,132  par  année. 

PÉROU.  ^'^ 


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226.  Le  Pérou  est  borné  au  nord  par  la  république  de 
l'Equateur  ;  à  l'est  et  au  sud,  par  le  Brésil  et  la  Bolivie  ;  à 
l'ouest,   par  le   Q-rand-Ooéan.    Son  étendue   est   d'environ 

603,000  milles  carrés. 

227.  Montagnes^  Rivières ^  etc.  :  Les  Andes,  qui  trave^ 
eent  le  Pérou  du  sud  au  nord,  forment  deux  chaînes  princi- 
pales, éloignées  l'une  de  l'autre  de  30  à  60  lieues.  Celle 
de  l'est,  qui  est  beaucoup  plus  haute,  s'appelle  la  Grande 
CJordillère  ;  celle  de  l'ouest  est  la  Cordillère  de  la  Côte. 
Entre  la  dernière  et  le  Grand-Océan  est  le  pays  de  Vallès, 
ou  la  Costa  y  composé  de  déserts  arides  et  sablonneux,  dé- 
pourvus de  végétation  et  d'habitants,  si  Ton  excepte  les 
bords  des  torrents  qui  descendent  des  montagnes.  La  par- 
tie du  Pérou  comprise  entre  les  deux  Cordillères  est  une 
suite  de  plateaux  élevés  de  8  ù  10  mille  pieds  au-dessus  du 
niveau  de  la  mer.   À  l'est   des  Audes  80Dt  des  plaines  im- 


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PÉROU. 


107 


11 


menses,  entrecoupées  de  forêts,  et  arrosées  par  quelques- 
unes  des  branches  tributaires  du  Maranon.  Le  Pdrou  est 
sujet  aux  tremblements  de  terre.  Ses  montagnes  sont  rem- 
plies do  volcans  qui  brûlent  au  dedans,  tandis^  qu'elles  sont 
couvertes  au  dehors  de  neiges  et  do  glaces  éternelKis.  Le  lac 
Titicaoa,  sur  la  frontière  du  sud-est,  est  le  plus  corsidérable  ^ 
de  l'Amérique  méridionale  (Voir  le  No.  237) . 

228.  Divisions  :   Le  Pérou  fc  divise  en  21  départements 
et  2  provinces  littorales, 

229.  Le  climat,  le  sol  et  los  productions  sont  à  peu  près 
les  mêmes  que  dans  la  Colombie. 

Sur  la  côte  du  Pérou  ou  voit  quelquefois  des  éclahs,  mais  on  /)o^  ^ 
u'entend  jamais  le  tonnerre,  les  pluies  y  sont  très  rares.   Seulement/^ 
l'hiver,  ou  depuis  le  mois  de  juillet  jusqu'au  mois  de  novembre,  la 
terre  durant  lo  jour  est  couverte  d'une  espèce  de  brouillard  qui,  le    ^tl*^ 
Roir,  se  résout  en  une  forte  rosée.  Ailleurs,  l'année  se  partage  entre 
la  saison  des  pluies  et  celle  de  la  sécheresse. 

Parmi  les  quadrupèdes  indigènes,  on  remarque  le  lama,  la  vigo-     J)i>^ 
gne  et  i'alpaca  ;   parmi  les  oiseaux,  le  condor,  espèce  de  vautour,   / 
qui  n.  3  ou  4  pieds  de  haut,  et   14  pieds  d'envergure,  on  dit  qu'il 
enlève  des  veaux,  des  brebis,  etc. 

Dana^ji^  pB^i^es  de  l'e&t,  on  trouve  d'énormes  serpents,  d'innom- 
brables insectes,  etC.>  V    N 

230.  Mines  :  Les  mines  du  Pérou  ont  toujours  été 
célèbres,  depuis  la  découverte  du  Nouveau-Monde.  Il  y  en 
a  un  très-grand  nombre  d'or  et  d'argent,  sans  compter  celles 
de  mercure,  de  cuivre,  de  plomb,  d'émcraudes,  etc.  La  plu- 
part sont  situées  dans  la  région  des  neiges  perpétuelles,  ce 
qui  fait  qu'on  les  exploite  avec  moins  d'avantage  que  celles 
du  Mexique. 

231.  Commerce  :  Or,  argent,  cuivre,  étain,  vin,  eau-de- 
vie,  coton,  sucre,  piment,  quinquina,  sel,  nitre,  guano,  (a) 

laine  de  vigogne,  etc . 

Le  commerce  exti  ri('ur  du  Pérou  s'élève  en  moyenne  à!î;55,000, 
000,  dont  $23,000,000  ù  l'importation.  La  vente  du  guano  qui  avant 
1^79  fournissait  annuellement  environ  $16,000,000,  a  considérable- 
moni  diminuée  depuis  que  le  Chili  s'est  emparé  des  îles  Lobos  et 
autres  sources  de  production. 

232.  Capitale  :  Lima,  sur  la  rivière  Rimao,  à  deux  iieuea 
de  la  mer.  Depuis  trois  siècles,  cette  ville  a  été  le  grand 
dépôt  de  richesses  métalliques  de  l'Amérique  méridionale. 
Elle  a  été  plusieurs  fois  détruite  par  des  tremblements  de 

(a)  It^-guano  est  un  engrais  puissant,  formé  d'excréments  de  guttnae»^  ou 
oiaeaux  de  mer,  amoncelés  depuis  (les  Bièclea.  Les  couohes  du  Kuano  Bont 
quelquefois  de  100  à  150  pieds  d'épaisseur.  Le  Pérou  on  possède  les  plus 
riches  dépôts  qui  soient  au  monde,  et  en  exporte  de  grandes  quantités  en 
Europe.  Le  gouvernement  péruvien  s'en  est  réservé  le  monopole. 


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PÉROU. 


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terre.  Elle  est  reliée  ù^  Callao  par  un  clierain  do  fer.  Elle 
possède  un  archevêché,  des  églises  remarquables  par  leura 
immenses  r'icuesses,  une  université,  plusieurs  collèges  ei 
couvents,  une  bibliothèque  nationale, etc.  Sa  population  est 
de  101,000  dmoR. — Villes  principiiles:  ('nzco,  ancienne 
capitale  des  Incas  ;  Truxillo,  bâtie  par  Pizarrc  ;  Callao, 
ville  niaritimo,  très-fortifiée,  etc. 

238.  Population  et  Religion  :  La  population  est  d'envi- 
ron 3,000,000  d'habitants,    dont  250,000    blancs,    descen 
dants  d'Espagnols  ;  les  autres  sont  Indiens,  Cholos,  nègres, 
métis.  La  religion  est  le  catholicisme. 

234.  Gouvernement  :  Le  Pérou,  avant  qu'il  fut  conquis 
par  les  Espagnols  sous  la  conduite^de  Pizarre  (a),  formait 

(a)  L'Amérique  méridionale  avait  son  empire,  aussi  bien  que  l'Amérique 
soptcntrionalo  ;  c'était  le  Pérou,  dont  los  souverains,  plus  magniliques  et 
plus  grands  que  les  empereurs  du  Mexique^  commandaient  à  des  peuples 
encore  plus  riches  et  plus  civilisés  que  les  Mexicains.    Ces  deux  grands 
états,  Féparés  par  des  tribus  sauvages  et  inconquises,  ne  eo  connaissaient 
pas,  et  tandis  que  le  général  Fornand  Cortès  conquérait  avec  tant  d'éclat 
celui  du  nord,  do  simples  particuliers  travaillaient  obscurément  à  déaou- 
vrir  celui  du  midi.    François  Pizarre,  Diego  Ahuagro  et  le  prêtre  Fornand 
Lacques,  s'unirent  tous  les  trois  à  Panama  pour  cotte  entreprise.    Leurs 
cJBForta  furent  cinq  ans  malheureux.    Enlin,  à  forco  d'une  constance  admi- 
rable et  vraiment  héroïque,  Pizarre  vint  à  bout  de  prendre  pied  dans  lo 
pays  en  1631,  et  il  ne  balança  pas  à  s'y  enfoncer,  suivi  seulement  de  2t30 
fantassins,  (30  cavaliers,  et  quelques  pièces  d'artillerie-    Des  circonstances 
très-heureuses  combattaient  pour  lui  ;  une  guerre  civile  désolait  le  Pérou 
depuis  quoique  temps  ;  deux  frères  se  disputaient  le  trône,  et  se  battaient 
pour  l'obtenir.    Pizarre  marcha  droit  à  Ataliba,  qui  était  le  vainqueur  et 
qui  se  trouvait  campé  assez  près  do  la  côte,  à  Caxaraalca,  avec  une  nom- 
breuse année.  Les  Péruviens  plus  doux  encore,  moins  bien  armés  que  les 
Mexicains,  furent  aussi  étonnés  qu'eux  des  chevaux  et  des  armes  à  feu, 
dont  ils  n'avaient  pas  la  moindre  connaissance  :  ils  furent  aussitôt  vaincus 
qu'attaqués.    Dn  vain  une  multitude  généreuse  se  dévoua  à  la  mnrt  pour 
.sauver  son  monarque  ;  l'incas  fut  fait  prisonnier  par  les  mains  mêmes  de 
Pizarre,  qui  l'attaqua  traîtausement  dans  une  conférence,  suivant  les  uns, 
ou  lo  défit  loyalement,  suivant  d'autres.  Quoiqu'il  en  soit,  Ataliba  captif 
otFritpour  sa  rançon  autant  d'or  qu'il  en  pourrait  tenir  dans  une  vaste 
sallo  oîi  il  ea  trouvait  ôt  à  la  hauteur  de  sa  main,  qu'il  éleva  de  toute  la 
longueur  de  son  brod  au-de.^sus  de  sa  tête.    Non  content  do  ces  immenses 
monceaux  d'or  que  l'imagination  a  peine  à  concevoir,  et  qui  procurèrent 
près  de  50000  livres  à  chaque  soldat,  ces  féroces,  ces  avides,  ces  abomina- 
bles brigands,  ne  furent  satisfaits  qu'après  avoir  trempé  leurs  mains  âans 
le  sang  de  cet  innocent  et  malheureux  monarque  ;  par  la  plus  outrageante 
et  la  plus  indigne  des  barbaries,  ils  le  firent  expirer  sous  les  coups  du 
bourreau.    Aveo  lui  périt  la  dynastie  bienfaisante  des  Incas  et  l'âge  d'or 
des  Péruviens.    Ce  florissant  empire  s'écroula  de  tous  côtés  :  et  les  tigres 
s'entre-déchirèrent  sur  ses  débris.    Ce  dut  être  du  moins  une  consolation 
pour  les  malheureux  Péruviens  de  se  voir  vengés  de  leurs  tyrans  par  leur 
propre  race.    En  effet,  Almagro  ajjant  pris  les  armes  contre  Pizarre,  fut 
vaincu  et  décapité.  Le8|)artisans  d'Almagro  dans  leur  fureur  assa^isinè- 
ront  Pizarro,et  se  donneront  pour  chef  lo  fils  do  ce  même  Almagro,  qui 
à  peu  de  temps  de  là,  fut  défait  par  un  gouverneur  verni  d'Espagne,  qui 
lui  lit  trancher  la  tête.    Cependant  un  autre  Pizarre,  fréro  du  premier, 
continue  l-a  guerre  civile  ;  il  bat  un  vice-roi  et  le  tue  ;  il  est  lui-même  dé- 
fait, pris  et  pendu.    Enfin,  ce  n'est  qu'après  dix-sept  ans  do  pareils  trou- 
bles, en  1548,  que  ce  malheureux  pays  obtint  une  espèce  de  repos,  après 
la  mort  violente  de  presque  tous  ceux  qui  l'avaient  découTtrt  ou  eonauis. 


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BOLIVIE. 


109 


Elle 
ir  leurs 
Fges  ei 
lion  est 
M*(^nne 
'allao, 

[d'envi - 
lesocn 
lôgres, 

ionquis 
brmait 

mérique 
tiques  et 
peuples 
I  grands 
lissaient 
;  d'éclat 
tdéoou- 
Fernand 
Leurs 
e  aUmi- 
dans  lo 
3t  de  260 
Qstances 

0  Pérou 
afctaient 
luouret 
ao  nom- 

queles 
s  à  feu, 
î^aincus 
'rt  pour 
Smes  do 
tes  uns, 
a  captif 
e  ras  te 
oute la 
menses 
wôrent 
omina- 
is  dans 
ffeante 
upsdu 
So  d'or 

1  tigres 
)Iation 
ir  leur 
ro,  fut 
^sinô- 
•o.  qui 
0,  qui 
iinier, 
le  dé- 
trou- 
après 
lauis. 


un  empire  puissant  et  civilisé,  dont  les  souverains,  nommés 
Incas^  se  disaient  /ils  du  soleil.  Depuis  1821,  ce  pays  est 
parvenu  à  se  soustraire  à  la  domination  espagnole,  et  s'est 
constitué  en  république. 

Délie  publi(iiie,  !^275, 1)00,000  ;  armée,  40,000  hommes. 


BOLIVIE. 


235,  La  république  de  Bolivie,  ou  le    Haut-Pérou,  est 
bornée  au  nord  et  à  l'est,  par  le  Brésil  ;  au  sud,  par   la  ré- 
publique Argentine  et  le  Chili  ;  à  l'ouest,   par   le  Grand- 
Océan  et  ie^étou.     bon  étendue  est  d'environ   677,288 

milles  carrés. 

236,  Ce  pays,  qui  d'abord  avait  fait  partie  du  T^érou,  et  qui  depuis 
fut  compris  dans  lo  Buénos-Ayres,  suivit  le  sort  de  ce  gouverne- 
ment, qui  en  1810  secoua  le  joug  espagnol.  PJn  1828,  le  Haut- 
Pérou  se  déclara  république  et  prit  le  nom  de  Bolivie,  en  l'honneur 
de  Bolivar,  auteur  de  son  indépendance. 

237,  L'aspect^  le  climat^  elc.^  de  la  république  de  Bolivie, 
sont  les  mômes  que  ceux  du  Pérou.  Ses  montagnes  renfer- 
ment d'abondantes  mines  d'or  et  d'argent,  et  beaucoup 
d'autres  substances  minérales,  telles  que  les  sulphates  de 
fer,  de  soude,  de  magnésie,  etc.  Sur  la  frontière  du  Pérou 
on  remarque  le  lac  Titioaca,  parsemé  d'îles,  dans  lune  des- 
quelles naquit  Manco  Capac,  fondateur  de  l'empire  des  Incas, 

L'élévation  de  la  vallée  du  Titioaca  et  des  cimes  qui  l'environ- 
nent est  prodigieuse.  Il  y  a  des  villes  qui  dopassent  la  hauteur  des 
nuages  ordinaires,  des  habitations  qui  couronneraient  le  sommet  du 
mont  Blanc.  Le  Sorato,  lo  géant  des  montagnes  du  Nouveau- 
Monde,  a  25,260  pieds,  et  le  piclllimani  24,350  au-dessus  du  niveau 
de  la  mer.  Cette  vallée  (ou  plateau^ ^  si  intéressante  par  les  souvenirs 
historiques  et  par  de  beaux  restes  de  la  civilisation  indienne,  donne 
naissance  aux  deux  principaux  fleuves  de  l'Amérique  méridionale. 

On  frissonnai  d'horreur  à  la  vue  des  forfaits  qu'on  vient  de  lire,  et  pour- 
tant nous  n'avons  fait  qu'en  indiquer  seulement  quelques-uns  à  la  vue  d» 
tout  ce  qMe  présente  l'histoire  dôtaillée  de  l'arrivée  des  Espagnols,  on 
est  tenté  de  «e  dire  que  très-certainement  tous  les  crimes,  tous  les  vices 
qui  peuvent  rendre  les  hommes  odieux  étaient  partis  ensemble  de  l'ancien 
monde  poi^r  venir  désoler  le  nouveau,  et  l'on  iijouterait  qu'ils  avaient  ban- 
ni toutes  les  vertus  du  voyiige.  s'il  ne  e'était  trouvé  parmi  eux  un  être 
bienfaisant  et  sensible,  charitable  et  religieux,  qui  s'opposa  partout  à  ses 
compagnons,  combattit  sans  cesse  les  bourreaux,  et  s'exposa  souvent  pour 
les  victimes;  oet  homme  fut  Barthélemi  de  Las-Casaa.'-(LR»AGB.  Adoê 
Hiêtorique,) 


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RÉPUBLIQUE  AROENTINB. 


Les  productions  sont  à  peu  près  les  mêmes  qu'au  Brésil  et  au 
Pérou. 

Principales  rivière»  :  Le  Purus,  le  Mamore,  le  Guapore,  le  Ma- 
deira,  le  Pilcomayo,  etc. 

238.  Capitale  :  Sucre,  appelée  aussi  la  Plata^  ChuquU 
snca  ou  Charcas^  sièi^o  d'un  arohovôohé  et  d  uuc  université. 
Villes  principales  :  La  Paz  et  Potosiy  toutes  deux  situées 
près  des  célèbres  mines  du  même  nom  (a).  La  Paz  est  la 
plus  grande  ville.  Elle  renferme  une  cathédrale,  14  églises, 
une  université,  un  collôge,  etc.  Population  totale  de  U 
Bolivie,  2,325,000  habitants,  dont  1,000,000  d'indiens. 
Cette  république  ne  divise  en  9  départements. 

La  religion  est  le  oatholiciumo. 


RÉPUBLIQUE  ARGENTINE.  (6) 


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239.  Bornée  au  nord  par  la  Bolivie  ;  à  l'est,  par  le 
Paraguay,  le  Brésil,  l'Uruguay  et  lAtlnntique  ;  au  sud. 
par  la  Patagonie  ;  à  l'ouest,  par  le  Chili.     Elle  a  14  États 

ou  Provinces,  et  un  territoire  sauvage,  et  occupe  840,000 
milles  carrés. 

240.  Montagnes^  elc  :  Les  Andes  séparent  cette  répu- 
blique du  Chili  ;  le  pays  à  l'est  des  Andes  est  niontagticux 
jusqu'à  la  distance  de  100  ou  150  lieues;  plus  loin  sont  Ips 
Llanos  ou  Prairies^  qui,  au  nord,  sont  exposées  aux  inon- 
dations du  Paraguay  et  de  ses  affluents,  et  qui  au  sud,  sont 
appelées  Pawpas^  du  nom  d'une  espèce  d'herbe  salée 
fort  haute  qu'elles  produisent.  À  Test  du  fleuve  Paraguay 
et  du  Parana,  le  sol  est  plus  inégal,  plus  fertile,  et  bien  ar- 
rosé ;  on  y  trouve,  comme  au  Brésil,  de  superbes  forêts  de 
bois  de  construction,  de  bois  de  teinture,  etc. 

241.  Rivières:  Le  Paraguay,  le  Parana,  etc.,  dont  les 
eaux  s'unissent  pour  former  le  Rio  de  la  Plata  ou  la  rivière 
d'argent,  parce  qu'il  servait  autrefois  de  véhicule  aux 
richesses  minérales  de  Potosi,  de  La  Paz,  et  de  plusieurs 
provinces  maintenant  comprises  dans  la  république  de 
Bolivie  ;  le  Colorado,  le  Rio-Negro,  etc. 

(a)  On  prétend  que  les  mines  de  Fotosi)  dans  l'espace  de  255  ans  out  pro- 
duit 1,648  millionB  de  piastres. 

(b)  Appelée  aussi  république  du  Rio  de  la  Plata,  ou  de  Buenos- A>rea> 
ci-deVant  Provincea-  Unies. 


-  i^'.'Â:ii^*i.ilj  b*5'^*.*i\iLlAi- . 


RIPTTBLIQUS    ARGINTINl. 


111 


242.  Climat  :  Dans  les  prairies  et  sur  les  côtes  marîti- 
mes,  la  chaleur  est  excessive  en  été  ;  dans  les  parties  mon- 
tagneuses, le  climat  est  tempéré  et  salubre. 

Lu  principale  richesse  des  habitants  do  ces  contrées  sont  les  pâ- 
turages ;  quoique  le  soi  soit  très-fertile,  surtout  à  l'est  du  Paraguay 
la  culture  des  terres  est  presque  entièrement  abandonnée,  si  ce  n'est 
autour  des  rillcs. 

Les  Pampas  sont  peuplées  d'une  multitude  incroyable  do  bœufs, 
de  chevaux,  de  mulets,  de  moutons,  de  chevreuils,  etc. 

243.  Les  productions  végétales  sont  à  peu  près  toutes 
celles  du  Brésil  méridional  et  du  Pérou. 

244.  Commrrce  ;  Peaux,  suif  et  viandes  de  bœufs  ; 
laines  do  vigognes,  do  moutons,  etc.,  chevaux,  mulets, 
vigognes  vivantes  ;  peaux  de  lions,  de  tigres,  de  chiens  sau- 
vages, etc.,  etc. 

Le  commerce  extérieur  est  annuellement  d'environ  $90,000,000, 
dont  $40,000,000  à  l'exportation. 

245.  Capitale  :  Buénos-Ayres,  ainsi  nommée  à  cause  du 
bon  air  qu'on  y  respire.   C'est  la  ville   la  plus  riche  et  la 
plus  commerçante  de  la  république.   Elle  est   située  &ur  la 
rive  droite  du  Rio  de  la  Plata,  à  GO  lieues  de  son  embou- 
chure. La  largeur  du    fleuve  est  ici  de  10   lieues,  mais  les 
vaisseaux  de  mer  ne  peuvent  approcher  qu'à  la  distance  de 
3  lieues  du  rivage,  faute  d'une  profondeur  d'eau  suffisante. 
Buénos-Ayres    possède    un   grand    nombre    d'institutions 
littéraires  et  une  université  célèbre.  Sa  population  est  d'en- 
viron 295,000  habitants,  un  oneram  de  fer  unit  cette  ville 
à  Rosario  et  à  Cordoba.     Villes  principales,  Rosario^  Cor» 
doba^  CornenteSj  Mendoxa^  Santa-Fé^  Parana^  etc. 

Gouvei^neiuent  :  Le  gouvernement  est  une  république  fédérative. 

246.  Population J^angue ^religion  :  Lapopulation,en  1876, 
était  de  2.400,000  habit;intd,  dont  la  moitié  sont  métis  et 
indigènes  ;  ceux-ci  habitent  prinoipalemeul  les  Pampas,  où 
ils  font  la  guerre  aux  Gauchos,  peuple  d'origine  espagnole, 
qui  a  quitté  presque  toutes  les  habitudes  de  Ja  vie  civilibée 
pour  celle  de  la  vie  sauvage,  La  langue  et  la  religion  domi- 
nantes sont  l'espagnol  et  le  catholicisme. 

247.  La  cabane  du  Gauchos  construite   de  terre  et  couverte  de 
chaume,  est  située   le  plus  souvent  au  pied   d'un  emôut/o,   qui  est 
presque  le  seul  arbre  des  Pampas.  Son  estancùt,  ou  terre  de  pâtura-j^^,'' 
ge,  a  quelquefois  quatre  ou   cinq  lieuea   de  superficie     La  garde  de  } 
ses  bœufs,  la  course  el  la  chasse  à  cheval,  fout  sa  principale  occu- 


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?ARAOUAT. 


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pation  ;  il  y  est  accoutum6  dès  l'enfaiico,  et  l'on  peut  assurer  qu'il 
n'y  a  poiui  aa  monde  do  cavalier  plus  adroit  et  plus  vigoureux.  9on 
vêteraenl  est  une  espèce  d'étoffe  qwi  n'a  qu'une  ouverture  pour  lais- 
ser entrer  la  tite  ;  le  reste  lui  ponl  nôglijçeinment  autour  du  cor|)-? 
Elle  lui  sert  d  habit,  de  sac,  de  selle  et  de  lit  II  porte  à  sa  cein- 
ture un  grand  couteau  de  boucherie,  et  son  lasso  on  filet,  qui  est  une 
corde  de  cuir  de  la  longueur  de  15  brasses,  arinôe  au  bout  d'un  an- 
neau, afin  do  faire  prompteraent  au  besoin  un  nœud  coulant  ;  l'autre 
extrôniitô  s'attache  i\  la  sangle  du  cheval  qu'il  monte.  Pendant  que 
le  cheval  court  à  toute  bride,  il  lance  avec  une  dextôritô  ôtoimante 
ce  filet,  do  manière  à  saisir  au  col  l'animal  qu'il  poursuit  :  rarement 
il  le  lance  on  vain.  À  la  cabane,  le  jeu  de  cartes  est  son  éternel 
amusement.  /^    /.  l/"  r< 


PARAGUAY. 


248.  Le  Paraguay,  compris  entre  h;  Brésil,  la  république 
Argeitine  et  lu    Bolivie,   a  une    longueur  d'environ   440 
milles  et  une  largeur  do  180.     C'est  un  pays  formé  do  pla- 
teaux ondulés  et  peu  élovés,  rempli  de  forêts  et  do  pâtu- 
rages.   Il  80  divise  en  23  districts  électoraux.    Il  est  arrosé 
par  le  Paraguay  et  le  Panama,  qui  forment  la  plus  grande 
partie  de  ses  frontières  et  en  f  r*^  une  véritable  prcsqu  île. 
Le  sol  produit  en  abondance  les   grains,  le  coton,  le  sucre, 
le  tabac,  les  fruits  tels  que  les  raisins,  les  figues,  les  olives, 
les  oranges,  etc.  Le  Paraguay  fournit  cette  herbe  précieuse 
qu'on  appelle  maté  ou  thé  du  Paraguay^  boisson  favorite 
des  habitants  de   l'Amérique  méridionale.     Climat  ch  «ud 
et  humide.     Capitale:  Assomption  {Assuncion)  sur   la 
rive  gauche  du  Paraguay. 

Villes  principales  :  Villa-Rica,  reliée  à  TAssomption  par 
un  chemin  de  fer.  Population  totale,  346,000  habitants, 
composée  d'indiens,  de  métis,  et  de  blancs  d'origine  espa- 
gnole. La  religion  est  le  catholicisme.  Les  langues  parlées 
sont  l'espagnol  et  le  guarioi.     Gouvernement  républicain. 

249  Sur  les  bords  du  Paraguay  et  de  l'Uruguay  étaient  autretoib 
,63  missions  côlùbre.»  des  Jésuites,  qui,  sans  employer  la  ibr«e, 
avaient  civilisé  et  réuni  en  republique  les  Gutirinis,  peuplade  indi- 


,  V^^4^  WÙA-ilUâ.^.ir^j 


URUGUAY.— OH  lU, 


113 


surer  qu'|] 
roux,  «oa 
pour  lais- 
rf'i  corps 
à  sa  coi  fi- 
ni est  uno 
(l'un  ftn- 
ït;  l'autre 
dunt  qu« 
îtotinante 
raromont 
éternel 


gône,  composée  d  environ  100,000  Amea.  Api^s»  l'eipulslon  des  J&- 
Buites,  led  Qunrinis  ph.-*86mm»1  bous  le  joug  dfd  gourernourd  o^i»a- 
gnoli.  Le  Paraguay  forme  un  état  iudépetidant  la),  depuis  1811 


I  >*i 


URUGUAY. 


250.  L'Uruguay,  compris  entre  le  Brésil  et  le  Rio  de  la 
Plata,  la  rivière   Uruguay  et  l'Atlantique,  a  250   milles  do 
long  et  à  peu  près  autant  de  large.     C'est  le  plus  petit  dtat 
do  l'Amérique  du  sud.     Aspect,  climat,  productions,  etc., 
des  contrées  voisines.     Ce  pays  est  sillonné  par  plusieurs 
chaînes  de  hautes  collines,  appelées  Cuc/ùUas,  et  arrosé  par 
de  nombreux  cours  d'eaux,  dont  le  principal  est  le  Rio- 
Negro,  nfflucr.t  de   TUruguay,     Il  se  divise  en  13  départe- 
ments. Capitale  :  MONTEVIDEO  sur  la  rive  gauche  du  Rio- 
de  la  Plata;    sa  population  est  d'environ   116,000  âmes. 
Villes   principales:    Colonia  et  Maldonado.     Population 
totale,  en  1880, 438,245  habitants,  métis  ou  blancs,  d'origine 
espngnole.     La   religion   est   le   catholicisme.     La  langue 
dominante  est  l'espagnol. — Gouvernement  républicain. 

L'Uruguay,  appelé  Hande-Orientale,  fut  depuis  1814  jusqu'en 
1826,  le  sujet  de  contestations  sérieuses  entre  la  Confédération  Ar- 
frentine  et  le  Brésil.  Enfin,  par  un  traité  de  paix  du  27  août  1828, 
la  Bande-Orientale  fut  déclarée  indépendante.  Elle  scst  depuis 
constituée  en  république,  80U9  le  nom  d'Uruguay  ou  République  Ck- 
Platine. 


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251.  Le  Chili  est  une  étroite  lisière  de  pays,  compris 
entre  les  Cordillères,  qui  le  séparent  de  la  répubiuiuc 
Argentine,  et  le  Grand-Océan.  Il  est  borne  au  nord  par  le 
désert  d'Atacama,  qui  le  sépare  de  la  république  Je  Boli- 

(«)  Ce  fut  en  1815  que  le  célèbre  docteur  Frnncia  (n<Ç  à  Assomption  en 
1758,  d'un  père  français  et  d'uno  créole)  s'empara  du  poiivuir,  d';rbord  pous 
lo  titre- do  con«w^  puis  sous  celui  de  dictateur.,  qyCW  conserva  jusqu'à  sa 
mort,  «rrivéo  en  1810.  Cruel,  soupçonneux,  semblable  en  plus  d'un  point, 
dit-ou,  à  Louis  XI,  il  ferma  son  état  à  tous  les  étrangers  sous  poiuo  d'être 
retenus  prisonniers.  Du  reste,  il  lit  tourner  son  despotisme  au  profit  de 
l'éducation  et  de  l'iniustrie. 


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vie  ;  au  sud,  par  la  Patagonie  et  le  golfe  Ancud  {a).  H 
est  divisé  en  19  provinces.  Son  étendue  est  de  128,000 
milles  carrés. 

Le  Chili  possède,  au  sud,  l'archipel  de  Chiloé,  composé  de  82  îles, 
dont  32  sont  habitées,  la  plus  considérable  de  ces  îles  est  celle  de 
Chiloé,  et  à  360  milles  de  la  côte,  l'île  de  Juaa  FernandeZj 
montagneuse,  remplie  de  chèvres,  et  sur  les  rivages  de  laquelle  on 
chasse  le  veau  marin. 

252.  Montagnes^  etc»  :  L*aspect  du  Chili  est  extraordi- 
nairement  pittoresque.  Les  sommets  des  Andes  sont  partout 
remplis  de  volcans  et  partout  couverts  de  neiges  éternelles. 
Au-dessous,  vers  l'ouest,  sont  plusieurs  rangs  de  montagnes 
beaucoup  moins  élevées,  qui  entourent  des  plateaux  fertiles 
et  bien  arrosés.  Le  passage  d'un  plateau  à  l'autre  est  diflS- 
cile  :  il  faut  franchir  des  chemins  escarpés,  des  précipices, 
des  torrents  sans  nombre  qui  descendent  des  Andes  v^  s  la 
mer.  Enfin,  la  côte  maritime  n'offre  guère  que  des  plaines 
arides  et  stériles. 

Le  désert  d'Atacama  est  une  mer  de  sable  où  il  ne  paraît  ni  herbe 
ni  plante,  ni  rien  de  vivant.  Le  voyageur  qui  a  l'imprudence  do  s'y 
engager,  n'a  pour  guide  que  les  os  desséchés  et  blanchis  des  muleta 
qui  ont  péri  en  voulant  traverser  cette  afifreuse  solitude. 

253.  Fleuves  et  Rivières  :  Ils  sont  nombreux,  mais  peu 
considérables.  Les  principaux  sont  le  Biobio,  le  Rio-Maypu, 
le  Maule,  etc. 

254.  Climat  :  Dans  la  partie  située  au  nord  de  la  rivière 
Maule,  qui  se  jette  dans  l'Océan  vers  le  35e  parallèle  de 
latitude  méridionale,  il  n'y  a  point  de  pluies  pendant  (es 
deux  tiers  de  Tannée,  et  dans  les  provinces  voisines  du 
désert  d'Atacama,  il  ne  pleut  jamais.  Le  ciel,  depuis  le 
mois  de  novembre  jusqu'au  mois  de  mai,  esù  constamment 
serein  et  sans  nuage.  La  chaleur  n'y  est  point  excessive, 
étant  modérée  par  la  proximité  des  Andcd.  Au  sud  de  la 
rivière  Maule,  la  température  est  plus  variable  et  les  pluies 
sont  assez  fréquentes.  En  général,  le  climat  du  Chili  est 
très-salubre. 

255.  Productions  :  La  partie  du  nord  est  dépourvue  de 
productions  végétales,  particulièrement  en-deça  du  32e 
parallèle  ;  mais  elle  est  très-riche  en  mines  d'or,  d'argent, 

.  (a)  Le  Chili  prétend  posséder  toute  la  cOto  occidentale  de  la  Patagonie 
jusqu'au  détroit  de  Magellan.  Cette  partie  est  désignée  par  oertaini  géo* 
l^raphes  sous  le  nom  de  Nouveau- Ohiîi» 


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de  mercure,  de  cuivre,  d'étain.  de  plomb,  de  sel,  d'anti- 
moine, de  charbon,  etc.  Les  mines  de  cuivre  du  Chili  sont 
rdputées  les  meilleures  qu'il  y  ait  au  monde.  Dans  la  partie 
du  sud,  on  trouve  en  abondance  le  blé,  le  maïs,  le  sucre,  le 
ûoton,  le  vin,  les  figues,  et  toutes  les  productions  des  plus 
belles  contrées  de  l'Europe. 

La  vigne  et  l'olive  roussissent  mieux  au  Chili  que  dans  aucune 
autre  partie  de  l'Amérique. 

Les  forets  du  Chili  nourrissent  des  arbres  énormes,  les  uns  pré- 
cieux h  cause  do  leur  bois  incorruptible,  les  autres  utiles  par  leurs 
résines  et  leurs  gommes. 

Les  animaux  sont  les  mêmes  qu'au  Pérou.  On  y  voit  beaucoup 
de  vigognes,  de  lamas,  de  cygnes  à  tête  noire,  etc,  etc. 

256.  Commerce  :  Or,  argent,  cuivre,  étain,  blé,  farine, 
chanvre,  peaux,  viandes,  laines,  figues,  raisins. 

Le  commerce  extérieur  s'élève  en  moyenne  à  $76,000,000,  dont 
$38,000,000  à  l'exportation. 

257.  Capitale  :  Santiago,  sur  un  plateau  qui  païaît  s'é- 
tendre au  pied  des  Andes  jusqu'à  l'isthme  de  Panama,  au 
ijord,  et  jusqu'au  détroit  de  Magellan,  au  sud.  Cette  ville 
exposée  à  do  violents  tremblements  de  terre,  qui  l'ont  dé- 
truite 4  fois  dans  l'espace  de  14  ans,  est  riche  et  prospère, 
elle  renferme  une  population  de  130,000  âmes  et  possède 
un  archevêché,  une  université,  de  beaux  édifices,  plusieurs 
collèges  et  autres  institutions  littéraires,  une  bibliothèque 
natiouble,  etc. 

Villes  pîincipales  :  Valparaîso,  ville  maritime  importante  par 
son  excellent  port  et  par  l'extension  de  son  commerce  j  elle  est 
reliée  à  Santiago  par  une  voie  ferrée  ;  Chillan,  Conception,  Talka 
et  Coquimbo. 

258.  Population^  langue^  religion:  La  population  est 
environ  2,075,000  habitants,  y  compris  les  sauvages 
indépendants,  ou  Araucanos^  nation  farouche  et  belliqueuse 
(jue  les  espagnols  n'ont  jamais  pu  soumettre.  Ils  03cupent 
la  partie  située  au  sud  de  la  rivière  Biobio,  et  plusieurs 
des  îles  de  l'archipel  de  Chiloé.  La  langue  et  la  religion 
dominantes  sont  l'espagnol  et  le  catholicisme. 

269.  Le  gouvernement  du  Chili  est  républicain, 


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PAT AGONIE. 


Le  Chili,  ancienne  colouie  espagnole,se  rérolta  en  1810,  et  assura 
définitivement  son  indépendance,  en  1818.  Ce  pays  est  un  des  plus 
tranquilles,  des  plus  prospères  et  des  mieux  gouvernés  des  états  de 
l'Amérique  du  Sud. 


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PATAGONIE. 


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2G0.  La  Patagonie  est  un  pays  peu  connu,  qui  comprend 
toute  la  pointe  méridionale  du  continent.  Elle  fut  décou- 
verte on  1519  par  Magellan,  d'où  vient  qu'on  l'appelle  quel- 
quefois Terre-Magellanique.  Cette  région  est  couverte  de 
montagnes  et  de  plaines  salines  où  vivent  des  troupes  de 
chevaux,  de  vigognes,  de  guanaqucs,  espèce  de  lamas, 
d'autruches,  etc.  Les  habitants,  au  nombre  fort  incertain 
de  200,000,  y  compris  ceux  de  la  Terre-de-Feu  et  des  îles 
voisines,  appartiennent  à  diflférentes  tribus  sauvages,  parmi 
lesquelles  on  remarque  les  Patagons,  race  d'homme  d'une 
taille  fort  élevée,  très-robuste,  mais  d'un  caractère  doux  et 
paisible. 

Les  Patagons  ont  la  face  large,  le  nez  écrasé,  la  bouche  grande, 
les  lèvres  épaisses,  les  dents  blanches,  les  cheveux  noirs,  le  teint 
cuivré,  les  jambes  très-courtes  comparativement  à  leur  stature.  Ils 
sont  vêtus  de  peaux  de  guanaque,  de  vigogne,  et  autres,  cousues 
ensemble  eu  manière  de  manteaux  carrés  :  le  côté  de  la  laine  est 
tourné  en  dedans  ;  lo  côté  opposé  est  peint  en  figures  bleues  et  rou- 
ges. Leur  coiffure  est  une  toque  ornée  de  plumes.  Lorsqu'ils  vont 
h  la  guerre,  ils  portent  une  cuirasse  de  peau  et  un  casque  de  cuir. 
Les  premiers  voyageurs  avaient  représenté  les  Patagons  comme  des 
géants  ;  mais  après  des  rapports  plus  fidèles,  U  parait  que  leur  hau- 
teur commune  n'est  que  de  6  à  7  pieds. 

Les  Patagons  sont  pasteurs  et  nomades.  Ils  adorent  un  dieu  ter- 
rible qui  parait  être  le  génie  du  mal,  et  qu'ils  appellent  Guatechu. 

Les  Patagons  échangent  des  peaux  contrôles  divers  artic'es  de 
commerce  qui  leur  sont  vendus  par  les  autres  nations. 

2G1.  Iles  Falkland,  Ces  îles,  situées  k  300  milles  des  côtes  orien- 
tales de  la  Patagonie,  appartiennent  à  l'Angleterre,  qui  les  érigea 
en  colonie,  en  1833.  Elles  se  composent  de  deux  grandes  îles, 
entourées  de  200  cutres  petites.  On  n'y  trouve  point  d'arbres  D  im- 
menses troupeaux  de  bœufs  et  de.  chevaux  sauvages  errent  dans  les 


prairies.     Population,  16,000  habitant^. 


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EUROPE. 


262.  L'Europe  est  bornée  au  nord  par  la  mer  Glaciale  ; 
à  l'est,  par  le  petit  fleuve  Kara,  les  monts  Curais,  la  rivière 
Oural,  et  la  mer  Caspienne  ;  au  sud,  par  le  mont  Caucase, 
Il  mer  d'Azof,  la  mor  Noire,  la  mer  de  Marmara,  et  le. 
Méditerranée;  à  l'ouest,  par  l'Océan  Atlantique.  Sa  plus 
mande  longueur  est  d'environ  1,250  lieues,  et  sa  plus  gran- 
de largeur  de  900. 

263.  L'Europe  est  la  moins  étendue  des  trois  grandes 
divisions  de  l'ancien  continent.  Elle  ne  renferme  ni  les 
hautes  montagnes,  ni  les  vastes  fleuves,  ni  les  immenses 
forêts  de  notre  Amérique  ;  ses  productions,  en  général,  sont 
peu  variées  et  peu  remarquables.  Mais  elle  surpasse  de 
beaucoup  toutes  les  autres  parties  du  globe,  en  puissance, 
en  commerce,  et  en  civilisation.  Elle  est  la  maîtresse  pres- 
que absolue  de  l'océan  ;  elle  possède  un  territoire  égal  au 
sien  dans  le  Nouveau-Monde,  près  de  la  moitié  de  l'Asie, 
plusieurs  des  côtes  de  l'Afrique,  et  la  plupart  des  îles  con- 
'jues.  De  sorte  qu'elle  peut  s'attribuer,  non-seulement  tous 
les  beaux  monuments  de  l'antiquité,  tous  les  chefs-d'œuvre 
des  sciences,  des  arts,  de  la  littérature  ;  mais  encore  toutes 
les  richesses  animales,  végétales,  minérales,  de  tous  les  sols 
et  do  tous  les  climats. 

On  croit  que  les  premiers  habitants  de  l'Europe  furent  lea  Qomé- 
rites  ou  Celtes,  descendus  de  Gomer,  fils  aîné  de  Japhet  et  petit- 
iils  de  Noé,  vers  l'an  2,000  avant  l'ère  chrétienne.  De  lAsie-Mineu- 
le,  ils  s'étendirent  le  long  de  la  mer  Caspienne  et  du  Pont-Euxin 
(mer  Noire)  ;  de  là  dans  la  Grèce  et  dans  toutes  lea  régions  au  nord 
et  à  l'ouest  de  cette  fameuse  contrée.  L'Europe  elàt  donc  habitée 
généralement  depuis  environ  trqnte-huit  Siècles. 


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EUROPE. 


DIVISION   POLITIQUE    DE   L'EUROPE. 


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264.  L'Europe  se  divise  aujourd'hui  en  seize  parties 
principales,  dont  quatre  au  nord,  sept  au  centre,  et  cinq  au 
sud 


Los  quatre  au  nord  sont  : 
le  Danemark  ;  3°  la  Suède 
d'Europe. 

Les  sept   au   centre  sont  : 


1^  les  îles   Britanniques  ;  2° 
avec  la  Norvège  ;    la  Russie 

1°  la  France;  2°  la  Confé- 
dération Suisse  ;  3°  ia  Belgique  ;  4^  la  Hollande  ;  5^  les 
États  de  la  Confédération  Germanique  ;  6®  la  Prusse  ;  7^ 
l'Autriche. 

Les  cinq  au  sud  sont  :  1^  l'Espagne  ;  2®  le  Portugal  ;  ^^ 
l'Italie  ;  4^^  la  Turquie  d'Europe  ]  5^  lu  Grèce. 

265.  Mers  extérieures  :  L'océan  Atlantique,  oui  baigne 
les  côtes  occidentales  de  l'Europe  et  la  sépare  de  l'Améri- 
que ;  il  prend  différents  noms  que  nous  avons  déjà  indiqués 
dans  les  notions  Préliminaires  ;  l'Océan  Glacial  Arctique, 
appelé  par  les  anciens  mer  paresseuse. 

266.  Mers  intérieures  :  La  mer  Blanche,  la  mer  Balti- 
que, la  Méditerranée,  la  mer  de  Marmara,  la  mer  Noire,  la 
mer  d'Azof,  la  mer  Caspienne. 

La  Méditerranée  est  lapins  grande  de  toutes  les  mers  intérieures  ; 
elle  a  700  lieues  de  long  et  près  de  3,000  de  circuit.  La  profondeur 
de  ses  eaux  au  sud  de  la  France  et  de  l'Italie  est  souvent  de  1,000 
à  1,500  brasses. 

La  mer  Caspienne  est  la  seule  de  toutes  les  mers  intérieures  qui 
n'ait  aucune  communication  visible  avec  l'océan. 
La  mer  d'Azof  est  plutôt  une  réunion  de  vastes  marais  qu'une  mer 
véritable  ;  ses  eaux  limoneuses  ont  si  peu  de  profondeur  qne  dans 
la  plupart  des  endroits  elles  ne  sont  navigables  qu-j  pour  des  bar- 
ques ordinaires. 

267  Golfes  :  Ceux  de  Bothnie,  de  Finlande  et  de  Livo- 
nic,  que  forme  la  mer  Baltique  ;  le  golfe  de  Zuyderzéc 
dans  les  Pays-Bus  ;  celui  de  Gascogne  ou  la  baie  de  Biscaye, 
entre  la  France  et  l'Espagne  :  ceux  de  Lyon,  de  Gênes,  df 
Venise  (mer  Adriatique),  de  Tarante,  etc.,  dans  la  Médi- 
terranée, etc. 


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268.  Détroits  :  Celui  deWaygatz,au  nord  de  la  Russie  ; 
le  Skager-Rack  et  le  Cattdgat,  entre  le  Danemark,  au  sud, 
la  Norvège  et  la  Suède,  au  nord,  ce  canal  forme,  à  l'entrée 
(le  la  Baltique,  trois  détroits  qu'on  appelle  le  Sund,  le 
Grand-Belt  et  le  Petit-Belt  ;  le  canal  Saint-George  et  le 
canal  du  Nord,  entre  l'Irl.mde  et  l'Angleterre  ;  la  Manche 
et  le  Pas-de-Calais,  entre  TAngleterre  et  la  France  ;  le 
Détroit  de  Gibraltar,  qui  fait  communiquer  l'Océan  Atlan- 
tique avec  la  Méditerranée  ;  le  détroit  do  Bonifticio,  entre 
la  Corse  et  la  Siirdaigne  ;  le  Phare  de  Messine,  entre  l'Italie 
et  la  Sicile  ;  le  détroit  des  Dardanelles,  entre  l'Archipel  et 
la  mer  de  Marmara  ;  celui  de  Constantinople  (ancien 
Bosphore  de  Thrace),  qui  joint  la  mer  do  Marmara  à  la 
mer  Noire  ;  le  détroit  de  Caflfa  ou  d'Iénikalé,  qui  joint  la 
mer  Noire  à  celle  d'Azof,  etc. 

269.  Lacs  :  En  Suède,  les  lacs  Wener,  Weteret  Mêler, 
qui  se  déchargent,  le  premier  dans  le  Cattégat,  et  les  deux 
autres  dans  la  Baltique  ;  en  Russie,  les  lacs  Ladoga,  Onega, 
Saïma  et  Peypus,  tous  situés  autour  de  Saint-Pétersbourg, 
et  communiquant  avec  le  golfe  de  Finlande  ;  en  Hongrie,  le 
lac  Balaton,  qui  se  décharge  dans  le  Danube  ;  en  Suisse, 
le  îac  Constance,  traversé  par  le  Rhin,  et  celui  de  Genève, 
traversé  par  le  Rhône  ;  en  Italie,  le  lac  Majeur,  ceux  de 
Côme,  de  Garde,  etc.,  qui  tous  se  déchargent  dans  le  Pô,  etc. 

270.  Iles  :  Les  grandes  îles  de  l'Europe  sont  :  dans 
Tocéan  Atlantique,  la  Grande-Bretagne,  et  l'Irlande  ;  dans 
la  mer  Glaciale,  le  Spitzberg  et  la  Nouvelle  Zemble  ;  dans 
la  Baltique,  le  Zéeland  ;  dans  la  Méditerranée,  les  Iles  de 
Corso,  de  Sardaigne,  de  Sicile  et  de  Candie. 

Les  îles  ou  groupes  d'îles  les  plus  remarquables  ensuite  sont  : 
celle  de  Kalgouef  et  de  Waygatz,  dans  la  mer  Glaciale,  au  sud  do 
la  Nouvelle-Zemble  ;  les  îles  Loffenden,sur  les  côtes  de  la  Norvège  ; 
celles  d'Aland,  de  Dago,  d'Oesel,  de  Gothland,  d'Oland,  de  Born- 
bolm,  de  liugen,  de  Funen  (Pionie),  etc.,  dans  la  Baltique  ;  les  îles 
<le  Sylt,  d'Hcligoland,  de  Texol,  etc.,  dans  la  mer  du  Nord  ;  celles 
de  la  province  de  Zélandc  dans  les  Pays-Bas  ;  les  îles  Féroé,  les 
iles  Shetland,  les  Orcades  au  nord,  et  les  îles  Hébrides  à  l'ouest  de 
rÉcosse  ;  celles  de  Man  et  d'Anglésea,  dans  la  mer  d'Irlande  ;  les 
îles  Scilly  ou  Sorlingues,  à  l'exlrémitô  sud-ouest  de  l'Angleterre; 
celles  d'Aurigny,de  Guernesey,  de  Jersey,  et  de  Wight  dans  la  Man- 
che ;  celles  d  Oue&sant,  de  Grouaix,  Belle-île,  de  Noirraoutier,  de 
Ré,  d'Oléron,  etc.,  sur  les  côtes  de  la  France  ;  les  îles  Baléares,  dont 
la  principale  est  Majorque,  au  sud  de  l'I^spagne,  dans  la  Méditerra- 


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née  ;  les  îles  d'Hyôres,  près  de  Toulon  en  France  ;  l'île  d'Elbe,  an 
nord-est  de  la  Corse  ;  les  îles  Lipari,  au  nord,  et  l'île  de  Malte  au 
sud  de  la  Sicile  ;  les  îles  Illyriennes,  dans  le  golfe  de  Venise  ;  les 
îles  Ioniennes,  à  l'ouest  de  la  Grèce  ;  l'île  de  Nùgrepont,  dans  l'Ar- 
chipel, à  l'est  du  mùmo  pays  ;  les  lies  Cyclades,  au  sud  de  la  précé- 
dente ;  les  lies  de  Lemmos,  de  Samothraki,  etc.,  au  noiid  de  rÀrchi- 
pel,  etc. 

La  description  des  diflferentes  contrées  de  l'Europe,  nous  fournira 
l'occasion  de  donner  quelques  particularités  sar  la  plupart  de  ces  lies. 

271.  Les  îles  d'Aurigny,  de  Guernésey,  et  de  Jersey,  l'île  de  Héli- 
goland,  et  l'île  de  Malte,  apjmrtiennent  aux  Anglais  ;  les  îles  Péroô, 
et  l'ile  de  Bornholm,  aux  Danois  ;  la  Spitzberg  et  l'île  d'Aland  aux 
Uusses  ;  l'île  de  Candie,  celle  de  Lemmos,  et  plusieurs  autres  situées 
dans  l'iVrchipel,  aux  Turcs;  l'île  de  Corse,  aux  Français;  les  îles 
lonit^nnes,  ù,  la  Grèce  ;  les  autres  appartiennent  aux  puissances  con- 
tinentales ou  insulaires  qu'elles  avoisiuent  de  plus  près. 

272.  Presqu'îles  :  On  compte  en  Europe  trois  grandes 
presqu'îles  et  trois  petites.  Les  grandes  sont  la  Suède  avec 
la  Norvège,  renfermées  entre  l'Océan  Atlantique  et  la  mer 
Baltique  ;  l'Espagne  avec  le  Portugal,  communément  appe- 
lés la  Péninsule^  entre  l'Océan  Atlantique  et  la  Méditerra- 
née; l'Italie,  entourée  des  eaux  de  la  Méditerranée;  les 
trois  petites  sont  le  Jutland,  entre  la  mer  du  Nord  et  la 
mer  Baltique  ;  le  Péloponèse,  ou  la  Morée,  en  Grèce,  qui 
tient  au  continent  par  l'isthme  de  Corinthe  ;  la  Crimée, 
entre  la  mer  Noire  et  la  mer  d'Azof,  jointe  à  la  Russie  par 
l'isthme  de  Pérécop. 

273.  Montagnes  :  li^a  \)vmc\pa\cs  chaînes  de  montagnes 
sont  les  monts  Kœlen  ou  Scandinaves,  entre  la  Suède  et  la 
Norvège  ;  les  mon-ts  Ourals  ou  Poyas  et  le  Caucaso,  entre 
l'Europe  et  lAsie;  les  Pyrénées,  entre  la  France  et  l'Espa- 
gne; les  Alpes,  entre  la  France  et  1  Italie;  les  Apennins, 
qui  parcourent  toute  la  longueur  de  l'Italie;  les  monts  Car- 
pathcs,  qui  séparent  la  Hongrie  de  la  Gallicie,  et  traversent 
sous  différents  noms,  le  centre  de  l'Allemagne;  les  monts 
Balkans,  ou  la  ckaîne  de  l'Hémus,  en  Turquie,  etc. 

Le  mont  Blanc,  dans  les  Alpes,  est  la  plus  haute  élévation  de 
l'Eiuope,  16,7(30  pieds,  au-dessus  du  niveau  de  la  mer. 

Les  monts  Scandmaves,  sont  couverts  de  neiges  perpétuelles 
depuis  la  hauteur  de  3,000  pieds  jusqu'à  leur  sommet  ,  dans  les 
Alpes,  les  Pyrénées  et  les  Apennins;  cette  région  ne  commence  qu'à 

(a>  Mesure  irançalse=16,165  pieds  anglais,  d'après  M.  Saussure. 


IVROPE. 


121 


la  hauteur  de  7  à  8  mille  pieds,  Lea  monta  Ourals,  et  euauite  les 
monts  Carpathes,  forment  les  chaînes  européennes  les  plus  riches 
en  or,  en  argent,  en  pierres  précieuses,  et  en  sel-gemme. 

Les  montagnes  les  plus  remarquables  ensuite,  sont  :  les  monts 
Grampian  ou  Calédoniens,  en  Ecosse  ;  les  monts  Chévîots.  entre 
l'Angleterre  et  l'Ecosse  ;  le  Jura  entre  la  France  et  la  Saisse  ;  les 
Vosges  à  l'est,  et  les  Ccvennes  au  raidi  de  la  Franco  ;  les  Asturies, 
la  Sierra-Nevada,  etc.,  en  Espagne  ;  l'Olympe,  le  mont  Athos,  le 
Pinde  le  Parnasse,  etc.,  en  Grèce,  etc. 

La  hauteur  do  la  Sierra-Nevada  surpasse  môme  celle  des  Pyré- 
nées :  elle  est  en  quelques  endroits  d'environ  11,  000  pieds. 

Volcans  :  Les  deux  célèbres  volcans  de  l'Europe,  sont  : 
le  mont  Etna,  en  Sicile  ;  le  Vésuve,  en  Italie,  près  de 
Naples. 

274*.  Fleuves  et  rivières  :  Le  Volga,  le  plua  grand  des 
fleuves  de  l'Europe,  prend  sa  source  aux  monts  Waldaï, 
dans  le  gouvernement  de  Tuer,  en  Russie,  et  après  un 
cours  très-irrégulier  d'environ  650  lieues,  il  se  jette  dans  la 
mer  Caspienne  par  72  embouchures.  Il  communique  par 
un  canal  avec  le  lac  Ladoga,  ce  qui  forme  une  route  com- 
merciale par  eau  depuis  la  mer  Baltique  jusqu'à  la  mer 
Caspienne. 

La  profondeur  du  chenal  de  navigation  sur  le  Volga  n'est  ordi- 
nairement, que  de  6  à  15  pieds  ;  ses  eaux,  qui  sont  d'une  qualité  mé- 
diocre nourrissent  une  immense  quantité  de  poissons. 

Le  Don,  autrefois  appelé  Tanaïs,  et  le  Dnieper  prennent 
aussi  leurs  sources  dans  les  monts  Waldaï  ;  le  Don  se  jette 
dans  la  mer  d'Azof,  grossi  do  plus  de  500  petites  rivières, 
ses  eaux  sont  mauvaises  à  boire  ;  le  Dnieper  se  jette 
dans  la  mer  Noire,  toutes  les  îles  de  ce  fleuve  que  les  eaux 
ne  couvrent  pas,  fourmillent  de  serpents.  Cours  de  875 
milles. 

Le  Danube  est  le  second  fleuve  de  l'Europe  ;  il  a  sa 
source  au  pied  des  montagnes  de  la  Forêt-Noire,  au  nord 
de  la  Suisse  ;  il  traverse  l'Allemagne,  l'Autriche,  et  une 
partie  de  ia  Turqr.ie,  et  se  jette  dans  la  mer  Noire,  par  une 
double  embouchure.  Cours  de  1750  milles. 

Le  Rhin  a  sa  source  au  mont  Saint-Gothard,  dans  les 
Alpes  de  la  Suisse  ;  il  traverse  le  lac  de  Constance,  une 
partie  de  l'Allemagne,  les  Pays-Bus,  et  se  pe-d  dans  la  mer 


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du  Nord,  après  s'être  séparé  en  quatre  branches.    Cours  de 
950  milles.  (Voir  No.  381.) 

2'"».  î.ea  plus  remarquables  ensuite,  sont  la  Petchora,  qui  se 
jette  dans  la  mer  Glaciale;  la  Dwina,  qui  se  jette  dans  la  mer 
Blanche;  la  Duna,  le  Niémen,  la  Vistule  et  l'Odet,  qui  se  jettent 
dans  la  Baltique  ;  l'Elbe  et  le  Wéser,  qui  se  jettent  dans  la  mer  du 
Nord  ;  la  Seine,  qui  se  jette  dans  la  Manche  ;  la  Loire  et  la  Garonne, 
qui  60  jettent  dans  la  baie  de  Biscaye;  le  Duôro,  le  Tage,  la  Gua- 
diana,  etle  Guadalquivir,  qui  so  jettent  dans  l'Océan  Atlantique; 
l'Ébre  et  le  Rhône,  qui  se  jettent  dans  la  Méditerranée  ;  lo  Pô,  qui 
se  jette  dîins  le  golfe  de  Venise  ;  le  Marîzza,  qui  se  jette  dans 
l'Archipel  ;  le  Dniester,  qui  se  jette  dans  la  mer  Noire  ;  l'Oural,  qui 
Be  jette  dans  la  mer  Caspienne,  etc. 

276.  Climat  *  L'Europe  étant  située  presqu'entièrement 
sous  la  zone  tempérée  septentrionale,  doit  jouir,  en  général, 
d'une  température  douce,  qui  favorise  le  développement  de 
toutes  les  facultés  de  l'homme  et  la  production  de  toutes  les 
richesses  agricoles. 

Il  y  a  cependant  m  Europe  une  grande  diversité  de  climats,  cau- 
sée par  la  différence  de  latitude  et  par  d'autres  circonstances  locales. 
Les  vents  d'est  et  de  nord-est,  qui  viennent  de  la  Sib  rie,  apportent 
beaucou;)  de  froid  ;  les  pays  que  les  montagnes  défendent  de  cette 
invasion  aérienne,  tels  que  l'Italie,  la  Bohême  et  la  Hongrie,  ont  un 
climat  plus  doux  et  plus  égal.  Les  vents  du  sud  et  du  sud-est,  qui 
viennent  des  déserts  de  l'Afrique,  amènent  au  contraire  des  chaleurs 
lesquelles  néanmoins  sont  modérées  por  la  Méditerranée,  et  par  des 
montagnes  qui  bordent  la  partie  méridionale  de  l'Europe  aussi  bien 
que  lo  nord  de  l'Afrique.  Plus  voisine  de  celle-ci,  l'Espagne  est 
exposée  i\  des  vents  brûlants  et  malsains. 

277.  Quelques-uns  des  plus  beaux    pays  de  l'Europe,   de  ceux 
mémos  qui  cultivent  la  vigne,  les  tigncs,  les  oranges,  etc.,  se  trouvent 
placés  sous  des  parallèles  de  latitude,  qui  en  Amérique  sont  la  région 
des  grands  froids.     Par  exemple,  la  latitude  de  la  France  est  à  peu 
près  celle  de  la  province  de  Québec.     Paris  est  njême  doux  degrés 
(50  lieues),  plus  au  nord  que  la  ville  de  Québec  :  et  les  belles  cam- 
pagnes de  la  Lombardie,  presque  toujours  verdoyantes,  sont  situées 
par  rapport  au  soleil,  comme  celles  de   Montréal.   I^a  culture  des 
grains  cesse  en  Amérique  vers  le  25  '  degré  de  latitude  septentrionale, 
tandis  qu'en  Norvège,  l'orge  et  l'avoine  s'élèvent  jusqu'au  70*.    On 
attribue  cette  diflférence  de  température  à  la  proximité  où  nous 
sommes  de  cette  immense  étendue  de  terre  et  de  mers  glacées  qui 
occupent  tout  le  nord  du  continent  américain,  (a) 

(a)  Les  voyageurs  ont  observa?  que  lo  climat  de  PAmérique  septentrio- 
nale à  l'ouest  des  Montaenes-Rocheuses  est  assez  semblable  à  celui  de 
l'Europ*»  30US  IsK  mêmes  latitudes. 


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EUBOPB. 


123 


278.  Sol  et  productions  :  Lo  sol  do  l'Europe,  générale- 
ment assez  fertile,  produit  en  abondance  le  blé  et  les  autres 
céréales,  le  vin  et  tous  les  fruits  des  climats  tempérés,  les 
légumes,  la  soie,  le  lin,  le  coton,  etc.  L'ngrioulture  y  est 
i)ortéc  au  plus  haut  point  de  perfection,  surtout  en  Angle- 
terre, aux  Pays-Bas,  en  Suisse  et  dans  l'Italie  septentrionale. 

La  Norvège,  la  Suède  et  la  Russie  renferment  de  vastes 
forêts,  qui  fournissent  la  plupart  des  bois  de  construction 
aux  autres  contrées  do  cette  division  du  globe. 

Les  animaux  nuisibles  y  sont  assez  rares.  Les  chevaux, 
les  bœufs,  les  moutons  et  les  autres  animaux  domestiques 
de  l'Europe  sont  supérieurs  à  ceux  même  do  l'Asie. 

L'Europe  a  peu  de  mines  d'or,  d'argent  et  de  pierres  pré- 
cieuses, mais  beaucoup  de  fer,  de  plomb,  de  cuivre,  d'étain, 
de  charbon,  de  sel-gemme,  de  mercure,  etc.  (6f.). 

2Ï9.  Langues  :  Les  principalea  langues  de  l'Europe  sont  :  l'italien, 
l'espagnol,  le  portugais  et  le  français  qui  so  sont  formés  du  latin  ; 
l'allemand,  le  hollandais,  le  flamand,  le  danois,  le  suédois,  et  le  nor- 
végien, qui  sont  formés  du  teutonique  ;  l'anglais,  qui  participe  de 
ces  deux  grandes  sources  ;  le  russe,  le  hongrois,  le  polonais,  ^t  le 
bohémien,  qui  se  sont  formés  du  slavon  ;  Terse  ou  gallique  (écos- 
sais), 1  irlandais,  le  breton,  le  laponais,  qui  dérivent  du  celte  ;  le 
grec  moderne,  qui  s'est  formé  de  l'ancien  grec  appelé  maintenant 
grec  littéraire  enfin  le  turc,  qui  sest  formé  de  l'oïghour  ou  tartare. 

280.  Population  et  Religion:  La  population  actuelle  de 
l'Europe  est  d'environ  288,000,000  d'habitants,  dont  150 
millions  catholiques,  70  millions  grecs  schismatiques,  58 
millions  protestants  de  toutes  croyances,  8  millions  maho- 
métans,  2  millions  juifs. 

Les  catholiques  sont  répandus  principalement  en  France,  en 
Autriche  et  en  Italie;  les  protestants,  dans  la  Grande-Bretagne  et 
on  Allemagne  ;  les  grecs  en  Russie,  en  Turquie  et  en  Grèce  ;  les 
juifs  en  Russie,  en  Autriche,  en  Alltm;igne  et  en  France  ;  les  ma- 
humétans  en  Turquie  et  en  Russie. 

(a)  La  Russie  produit  les  67  de  l'or;  TAuglotorre  lî3  du  fer  et  les  5i5 
dea  articles  en  fonto,  ses  mines  tlo  fer  égalent  on  valeur  les  3)4  do  tous  Ic.^ 
ludtciux  do  l'Europe.  La  moitié  du  plomb  consommé  on  Liiropo  vient 
d'E,  p!i;;uO,  et  los  Sf?  d'Angleterre.  Ce  dernier  pays  produit  au  moms  les 
f)/7  du  charbon,  la  moitié  du  cuivre  et  les  I2tl3  do  Tétam.  Les  fers  russes 
et  suédois  sont  préférés  pour  la  fabrication  de  racier. 


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281.  Les  îles  Britanniques  se  composent  de  Li  Grande- 
Bretagne  (Angleterre  proprement  dite,  prineipauté  de 
Galles  et  Ecohso)  ;  do  l'Irlande,  à  l'Ouest  do  lîi  précédente  ; 
des  îles  IlébrideB,  à  l'ouest,  des  Orcades  et  des  îles  Shetland, 
au  nord  de  l'Ecosse;  enfin  de  quelques  autres,  répandues 
autour  des  deux  grandes  îles  et  dans  la  Manclie,  qui  les 
sépare  du  continent. 

L'Irlande,  la  principauté  de  Galles,  et  l'Ecosse  autrefois 
indépendantes, ont  été  successivement  réunies  à  la  couronne 
d'Angleterre  ;  elles  ne  forment  plus  aujourd'hui  qu'un  seul 
gouvernement,  appelé  le  Royaume-Uni  de  la  Grande-Breta- 
gne et  d'Irlande,  (a). 

282.  Le  Gouvernement  des  îles  Britanniques  est  une 
monarchie  constitutionnelle  contenant  trois  branches  dis- 
tinctes; le  roi,  la  chambre  des  lords,  et  la  chambre  des  com- 
munes. Le  roi  est  le  chef,  non  seulement  de  l'état,  mais 
encore  de  l'église  anglicane.  Il  a  le  droit  de  faire  la  paix 
et  la  guerre,  de  conclure  des  alliances  et  des  traités,  de  lever 
des  troupes,  d'accorder  des  titres  de  noblesse,  d'assembler, 
de  proroger,  d'ajourner  et  de  dissoudre  le  parlement,  de 
nommer  à  tous  les  emplois  civils  et  militaires,  et  aux  princi- 
pales dignités  ecclésiastiques,  de  faire  grâce  aux  criminels 
ou  de  commuer  leur  peine,  de  convoquer  les  synodes  na- 
tionaux et  les  provinciaux,  qui,  de  son  consentement, 
règlent  le  dogme  et  la  discipline,  etc.  Il  atteint  sa  majorité 
à  dix-huit  ans,  el  à  son  avènement  il  doit  approuver  toutes 
les  lois  rendues  pendant  sa  minorité.  Les  femmes,  comme 
les  hommes,  participent  à  l'hérédité  de  la  couronne.  Le  fils 
aîné  du  roi  se  nomme  le  Prince  de  Galles. 

283.  La  chambre  des  lords  est  compoece  de  tous  les  lords  spiri- 
tuels et  temporels  du  Royaume-Uni.     Les  lords  spirituels  sont  les 

(a)  Nous  aimerions  à  placer  une  notice  historique  en  tôto  do  la  deserip- 
tion  parti«ulière  des  r-ays  européens,  comœo  nous  l'avons  fait  ordinaire- 
ment pour  les  autres  divisions  du  globe.  Mais  ces  notices  no  sauraient 
être  un  peu  complètes  sans  occuper  beaucoup  d'espace,  d'ailleurs  nos 
études  supérieures  comprennent  toujours  un  cours  d'histoire,  où  celle 
d'Europe  figure  au  premier  rang,  et,  qupnt  aux  écoles  non  classiques,  les 
instituteurs  pourront  facilement  se  procurer  des  ouvrages  de  oe  genre. 


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126 


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X  archerôqucs  do  Cantorbery  et  d'York,  vingt-quatre  ôvéqucg 
ugleterre et  quatre  d'Irlande.    Les  lords  teraporela  comi)r(nnent 
loua  les  patra  d'Angleterre,  doatlo  iinnabre  est  indéOui,  pouvant  être 
Hiijpnentô  à  la  volonté  du  souverain  ;  seize  pairs  élus  par  la  noblesse 
«l'Ecosse  ;  et  vingt-huit  élus  par  celle  d'Irluude  (a). 
jA^*\  ^''*  cliuuil)ie  des  comajiiues  se  composuii  eu    1883,  de  G52 
députés,  élus  parle  peuple  du  Royffume-Uui,  do-it  489  représentant 
Angleterre  el  1»    Principauté  de  Galles,   GO   l'Ecosse,    et  103 
rirlande. 

I , es  principales  fonctions  dn  la  chambre  des  communes  sont  de 
l)roposer  des  lois,  d'accorder  la  levcc  des  impôts  et  les  subsides,  et 
de  s'informer  des  griefs  tant  particuliers  que  nationaux. 

Le  roi  a  deux  conseils,  qui  compicnueut  ordinairement  les  per- 
sonnes les  plus  influentes  du  royaume:  le  Conseil  J'rivc,  dont  les 
fonctions  se  rapportent  h  l'exécution  des  lois  et  à  l'administration 
(le  la  justice  dans  tont  l'empire,  et  le  Conseil  du  Calinvi  on  des 
Ministres^  qui  dirigent  toutes  les  afl'aires  politiques,  et  qui  font  partie 
du  Conseil  privé.  Les  ministres  sont  ordinairement  pris  parmi  les 
membres  de  l'une  ou  de  1  autre  chambre,  au  choix  libre  du  souverain, 
excepté  que  le  Lord-chancelier  doit  être  pair,  et  que  le  Chancelier  de 
C Échiquier  doit  appartenir  à  la  chambre  des  communes  La  respon- 
sabilité des  ministres  du  roi  fait  que  sa  personne  est  inviolable. 
Dans  les  grandas  circonstances  nationales  le  roi  peut  appeler  auprès 
do  lui  tous  les  pairs  du  Royaume-Uni. 

285  Population  ;  La  population  des  îles  britanniques 
d'après  le  recensement  de  1881  était  de  35,242,000  âmes, 
dont  25,975,000  en  Angleterre  et  dans  le  pays  do  Galles; 
3,736,000  en  Ecosse  et  5,175,000  en  Irlande.  l!:nviron 
un  tiers  de  la  population  profeisse  le  catholicisme;  les  deux 
autres  tiers  suivent  les  diverses  croyances  protestantes;  les 
anglicans  dominent  en  Angleterre,  les  presbytériens  en 
Ecosse,  et  les  catholiques  en  Irlande. 

Les  colonies  et  les  paya  dépendants  de  l'empire  Britannique  era" 
brassent  environ  un  septième  de  la  surface  territoriale  du  glol)e  ; 
leur  étendue  est  d'environ  8  raillious  de  milles  carrés,  dont  3  mil- 
lions et  demi  en  Amérique,  i  «.'e  million  en  Afrique,  plus  de  1 
million  en  Asie  et  3  millions  en  Australie. 

La  population  totale  de  l'empire  Britannique,  en  y  comprenant 
ses  vastes  colonies  dans  les  cinq  parties  du  monde  et  les  royaumes 
tributaires  de  l'Inde,  s'élève  à  environ  310,000,000  d'habitants. 

L'armée  régulière,  en  garnison  dans  le  Royaume-Uni,  s'élève  ac- 
tuellement à  137,632  hommes  ;  l'effectif  des  réserves  est  de  354,347. 
Le  budjet  de  l'armée  est  de  £15,607,000. 

Les  forces  navales  comptent  246  bâtiments,  dont  63  bâtiments  à 
vapeur  cuirassés,  montés  par  60,000  marins.  Le  budjet  de  la  ma- 
rine est  d'environ  £11,000,000 

L'effectif  de  la  marine  marchande,  en  1875,  était  de  26,460  bâti- 

{a)  La  chambre  des  Lords,  à  la  .session  do  1883i  se  composait  de  518 
taeiubres. 


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126         ANGLETERRE  ET  PRINCIPAUTÉ  DE  QALLE8. 

menta  i\  voiles,  dont  4,170  \  vapeur.  jauRoant  on  tout  6  raillîcna  de 
tonneaux  Lo  ra  luremonl  total  do  la  navigation  dans  tius  les  porta 
flii  Royaume  TTnl,  ôtait  h  la  raC-mo  ^îpoqnr»,  de  46,276,838  tonneaux. 

Iinporlationtt  en  1882,  £413,020,000, 

Evporlalinns,  en  1882,  £  06,500,000. 

nerenu,  en  1883  £89,000,000. 

Ddle,  en  nmra  1883,  £766,37(5,000. 


ANGLETERRE  ET  Î>RIN0IPAUT1^  DE  OA.LLES. 


286  T/An«2jlctorre,  à  laquelle  îipparticnfc  \o  pays  de 
Gullos,  est  borndo  au  nord  par  l'Écosso  ;  à  l'est,  par  la  mer 
(lu  Nord  ;  au  sud,  par  la  Manche;  à  l'ouest,  par  le  canal 
Saint-Georî^e  et  la  mer  d'Irlande.  Sa  plus  jurande  lonp;ucur 
est  de  365  milles,  et  sa  plus  grande  largeur  de  280  ;  sa 
Bupeificic  est  de  58,310  milles  carrés» 

287.  Divisions  :  L'Angleterre  est  divisée  en  40  comtés, 
et  le  pays  de  Galles  en  12,  savoir  : 

Six  au  nord  :  Northnmberland,  Cumberland,  Durham,  Wcstmore- 
land,  York  et  Tjancaster. 

Seize  au  milieu  :  Oheshire,  Dorby.  Nottingham,  Shropahire,  Staf- 
ford,  Leicester.  Rutland,  Hercford,  Worcestor,  Warwick,  Northamp- 
ton,  Monmouth,  Gloucester,  Berksbire,  Oxford  et  Buckingham. 

Neuf  à  l'est:  Lincoln,  Norfolk,  Huntîngdon,  (Cambridge,  Suffolk, 
Bcdford,  Ilertford,  Essex  et  Middlesex. 

Neuf  au  sud  :  Somerset,  Wiltshire,  Surrey,  Kent,  Devonshire, 
Dorsetshire,  Hamsphire,  Susaex  et  Cornwall. 

Douze  j\  l'ouest,  ou  dans  le  pays  de  Galles:  Anglesea,  Denbîgh, 
Flintsh,  Caernaervon,  Merioneth,  Monfgomery,  dans  la  partie  sep- 
tentrionale; et  Cardigan,  Radnor,  Pembroke,  Caermaorthen,  Breck- 
nock,  Glaraorgan,  dans  la  partie  méridionale. 

Les  subdivisions  sont  les  districts  (hundreds)^  les  villes, 
les  bourgs,  et  les  paroisses. 

288.  Aspect,  sol,  etc,  :  Le  sol,  en  général  est  très-fertile, 
présente  partout  une  agréable  diversité  de  collines,  de  vallées, 
de  plaines  bien  arrosées,  et  cultivées  avec  le  plus  grand  soin. 
Il  y  a  quelques  montagnes,  particulièrement  du  côté  de 
l'Ecosse,  dans  le  pays  de  Galles,  et  dans  le  comté  de  Corn- 
wall. Les  parties  les  moins  fertiles  sont  les  comtés  qui  avoi- 
sinent  les  monts  Chéviots,  au  nord,  et  quelques-unes  des 
côtes  maritimes  de  l'est. 


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ANQLETERRB  ET  PRINCIPAUTÉ  DE  UALLEB.         127 

289.  Rivières  :  La  T;imiso,  la  plus  f^ratulc  rivière  do 
l'Anglotcrro,  a  sa  source  dans  le  comté  do  Glouccster,  elle 
traverse  la  ville  do  Londres  ot  se  jotto  dans  la  mer  du  Nord  ; 
la  Sevorn  a  sa  sourco  dans  la  Galles  soptcntrionalc,  et  se 
jette  dans  le  canal  do  Bristol  ;  le  Humbcr,  formé  pur  la  jonc- 
tion du  Trent,  do  TAire,  de  l'Ousc,  etc.,  se  jette  dans  la 
mer  du  Nord  ;  il  y  en  a  beaucoup  d' autres,  dont  les  embou- 
chures forment  des  baies  ou  des  ports  vastes,  sûrs  et  com- 
modûs. 

liE Tamise  a  un  cours  do  126  railles,  et  pour  principaux  affluents; 
i\  droite,  la  Wey  et  la.Medway  ;  ii  gaucho,  la  Lf^a.  Elle  passe  i\ 
Oreenwich,  Woolwich,  l-ondres.  Windsor,  Oxford,  etc. 

Fift  Severn  arrose  le  pays  de  Galles  et  les  villes  do  Gloucester,  de 
Shewsbiirff,  etc  Son  cours  est  de  156  railles,  Affluents  principaux  : 
h  droite,  la  Wyo  ;  h  gaucho,  l'Avoii. 

290.  Lacê  .  Les  lacs  de  l'Angleterre  ont  peu  d'étendue  ;  les  plus 
considérables  sont  le  Derwent,  l'Ullswater,  et  le  Wiudermere. 

291.  Canaux:  L'Angleterre  possède  actuellement  le 
systènie  de  canalisati(  a  le  plus  parfait  et  le  plus  complet  do 
l'Europe.  Ses  nombreux  canaux  se  ramifient  autour  des 
quatre  grands  centres  de  commerce,  Liverpool,  Manchester, 
Birmingham  et  Londres  ;  les  deux  plus  étendus  sont  lo 
GrdJii  T7'U7ik,  long  de  140  milles  qui  fait  communiquer  la 
rivière  Mcrsey  avec  le  Trcnt,  ou  la  mer  d'Irlande  avec  la 
mer  du  Nord  ;  et  celui  qui  joint  Liverpool  à  Leeds,  dont  la 
lontrueur  est  de  130  milles. 

Chemins  de  Fer  :  Les  nombreuses  voies  ferrées  du  Royaume-Uni 
ont  une  longueur  totale  de  18  467  railles,  et  relient  entre  elles  toutes 
les  villes  commerciales  do  quelque  importance.  Parmi  les  princi- 
paux chemins  do  fer,  on  doit  citer  surtout  celui  de  Liverpool  h,  Man- 
chester dont  l'entrée  est  un  vaste  tunnel  sous  la  ville  do  Liverpool, 
long  d'nn  mille  et  un  quart,  large  de  22  pieds,  haut  do  16,  et  à  la 
profondeur  de  123  pieds  au-dessous  du  sol. 

292.  Climat  :  L'Angleterre  n'éprouve  ni  les  grands 
froids  ni  les  chaleurs  excessives  des  pajH  continentaux 
situés  sous  les  mêmes  parallèles  de  latitude.  Le  ciel  y  est 
généralement  humide,  nébuleux  et  changeant.  L'abon- 
dance des  pluies  entretient  une  verdure  perpétuelle,  mais 
souvent  elle  empêche  les  grains  et  les  fruits  de  mûrir,  sur- 
tout dans  les  parties  septentrionales. 

293.  Productions  :  Les  productions  végétales  sont  le  blé, 
l'orge,  l'avoine,  le  seigle,  le  houblon,  le  chanvre,  le  lia,  etc. 


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128         ANGLETERRE  ET  PRINCIPAUTÉ  DE  GALLES. 

Il  y  a  p'îu  d'animaux  sauvages  :  les  plus  remarquables  sont  le  cerf, 
le  chevreuil,  le  renard,  le  chat  sauvage,  la  loutre,  le  porc-cpic,  le 
litvre,  le  I:M»in,  etc.,  la  plupart  sont  réservés  dans  les  parcs  pour  les 
plaisirs  des  riches.  Le  gibier  est  commun  ;  les  rivières  et  les  mers 
fourmillent  de  poissons. 

Les  animaux  domestiques,  le  cheval  surtout,  le  bœuf,  le  chien  et 
le  coq,  sont  supérieurs,  peut-être,  à  ceux  d'aucun  autre  pays. 

294.  Mines  :  Une  source  intarissable  de  richesses  pour 
l'Andt terre  sont  ses  mines  de  cuivre,  d'étain,  de  plomb,  de 
fer,  dt  charbon,  de  sel-gemme,  etc. 

L'Angleterre  possède  les  plus  riches  mines  de  houille  de  l'Ancien- 
Monde  Elle  doit  à  l'abondance  et  à  Icxploitation  de  ses  mines  do 
fer  et  de  charbon  le  premier  rang  qu'elle  occupe  parmi  les  puissances 
industrielles  et  commerciales  du  monde  entier. 

Les  houillères  du  Royaume-Uni  ont  fourni,  en  1875,  131,867,105 
tonnes  représentant  une  valeur  de  £46,163,486.  "  es  mines  de  fer 
ont  donné  à  l'industrie  6  millions  de  tonnes  de  minerai  brut, 

295.  Manufactures  :  Aucun  pays  ne  peut  rivaliser  avec 
l'Angleterre  ni  pour  le  nombre  ni  pour  l'importance  des 
manufactures  de  presque  tous  les  genres.  Les  principales 
sont  celles  de  coton,  do  laine,  de  fer,  de  quincailleries, 
d'étain,  de  plomb,  de  cuivre,  de  poterie,  de  soie,  de  lin,  de 
chanvre,  de  verre,  de  papier,  de  cuir,  de  bière,  etc.,  etc.,  etc. 

Les  principales  industries  du  pays  de  Galles  sont  l'exploitation 
des  mines  et  les  fabriques  de  flanelle. 

29G.  Commerce  :  Une  position  maritime  singulièrement 
avaut:!geuse,  une  marino  supérieure  à  celles  de  toutes  les 
autres  nations,  et  plus  encore,  l'industrie  et  l'activité  de  ses 
habitants,  ont  étendu  le  commerce  de  l'Angleterre  à  toutes 
les  parties  du  monde.  Vingt-six  à  vingt-iiuit  mille  vaisseaux 
transportent  dans  ses  colonies  ou  chez  l'étranger,  le  produit 
de  ses  manufactures,  et  en  rapportent  l'or,  Targent,  le  coton, 
le  lin,  la  laine,  la  soie,  le  sucre,  le  oale,  le  thé,  les  céréales, 
les  farines,  les  bois,  l'indigo,  les  vins,  l'cau-de-vie,  les  peaux, 
l'huile,  le  riz,  le  piment,  le  poivre,  le  clou  de  giroflie,  la  ca- 
nelle,  lu  raisin,  etc.,  etc.,  en  un  mot,  toutes  les  plus  riches 
productions  de  l'Europe,  des  Indes  et  de  l'Amérique. 

297.  Capitale:  Londres,  la  ville  la  plus  peuplée,  la 
plus  commerçante  et  la  plus  riche  do  l'univers.  Elle  est 
située  dans  les  comté»  de  Middlesex  et  de  Surrcy,  à  60  milles 


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ANaLlTBBRE   BT   PRINOIPAUTi  DB  GALLES.        129 

de  la  mer,  sur  la  Tamise,  qui  la  traverse,  et  qui  jusque-là 
est  navigable  pour  de  gros  navires.  Cette  vaste  métropole 
est  divisée  en  plusieurs  parties  :  la  Cité  (City),  qui  est  la 
partie  la  plus  ancienne  et  le  centre  des  affaires  ;  Westmins- 
ter et  West-End,  habités  par  la  noblesse  et  les  gens  aisés  ; 
Marylebone,  Finsbury,  Chelsea,  Kensington,  Easl-End 
ou  quartier  de  Vest^  consacrés  au  commerce  et  aux  cons- 
tructions maritimes  ;  Southivark  ou  quartier  du  sud^  siège 
de  beaucoup  de  manufactures. 

298-  On  admire  dans  Londres  :  son  abbaye  de  West 
minster,  chef-d'œuvre  d'architecture  gothique,  qui  renferme 
les  tombeaux  de  la  famille  royale  et  des  grands  hommes  ;  sa 
cathédrale  de  Saint-Paul,  le  plus  beau  des  temples  protes- 
tants ;  ses  nouveHes  Chambres  du  Parlement  ;  ses  parcs,  ses 
Squares  ornés  d'arbres,  de  statues,  etc.  ;  ses  jardins  publics, 
ses  palais  de  la  noblesse,  ses  rues  du  quartier  ouest  ;  ses  six 
ponts  magnifiques,  son  Tunnel,  Passage  sous  la  Tamise, 
^es  Docks  ;  ses  marchés  ec  ses  boutiques  ;  la  régularité  de 
sa  police  ;  ses  systèmes  hydrauliques  et  d'éclairage  ;  ses 
innombrables  associations  de  science,  de  bienfaisance  et 
autres  ;  Bcs  collections  en  tout  genre,  et  plus  que  tout  le 
reste,  l'étendue  et  l'activité  de  ses  relations  commerciales, 
qui  surpassent  en  importance,  non-seulement  celles  des 
autres  villes,  mais  même  celles  des  états  les  plus  florissants 
du  globô.  L'esprit  se  perd  à  contempler  cette  réunion  de 
fortunes  colossales  que  possèdent  les  roi-marchands  de 
Londres,  dont  les  importations  et  les  exportations,  par  terre 
et  par  mer,  de  1  intérieur  et  de  l'étranger,  s'élèvent  peut- 
être  annuellement  à  la  somme  énorme  de  200  millions 
îsterling  (a).  La  population  de  Londres  on  1833,  était  de 
3,955,000  habitants. 

299.  On  compte  dans  Londres  plus  de  500  églises  ^o  ,  147  parois- 
ses (prêtes tantes), 6  BynagGgue3,41  cours  de  justice,  18  bibliothèques 
publiques,  environ  60  écoles  savantes   (langues,   théologie,    droit, 

(a)  "  L'Angleterre  proprement  dite  présente  l'accumulation  ia  plus 
considérable  de  grandes  fortunes,  puisqu'on  y  trouve  sept  mille  personnes 
ayant  de  5,0n0  à  50,0U0  livres  sterlins?  de  revenu,  et  réunissant  une  masse 
de  113  millions  sterling  do  rentes.  Quarante  mille  habitants  ont  do  1,000 
à  5,000  livres  de  rentes,  et  plus  de  deux  millions  jouissent  d'un  revenu  de 
eept  à  mille  livres.  La  moyenne  des  chiffres  qui  précèdent  donne  un  revenu 
de  G2  livres  sterling  par  tête  pour  ks  vingt  et  un  millions  d'habitants. 

{Année  G éographtqiie  de  1869). 

{h)  Pie  IX  a  rétabli  la  hiérarchie  catholicue  en  Angleterre  par  une 
bulle  du  24  septembre  1850. 


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13U  ANGLETERRE   ET  PRINCIPAUTÉ  DE  GALLES. 


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médecine,  etc),  et  un  grand   nombre   d'établissements  d'imtraction 
publique. 

Nous  avons  nommé  (No.  298)  trois  des  édifices  publics  les  plus 
remarquables  de  Londres.  En  voici  quelques  autres  :  lo  palais  de  St. 
James,  résidence  actuelle  et  le  palais  de  Whitehall,  ancienne  rési- 
dence do  la  cour  ;  le  palais  de  Westminster,  ou  siège  le  Parlement 
Impérial  ;  l'hôtel  de  ville  (G'wïV^AnfZ^)  i'hôtel  du  lord-mîure,  l'hôtel 
de  la  Compagnie  des  Indes,  l'hôtel  des  mers  australes  {Sotith-Sôa- 
JTot(se),  la  Bourse,  la  Banque  d'Angleterre,  lo  London  Institute,  le 
musée  britannique,  TUniversito,  King's  Collège,  le  Royal  Institute, 
etc.  ;  l'ancienne  forteresse  ou  Tour-de-Londres,  qui  fut  pondant  9 
siècles  la  demeure  des  rois,  incendiée  eu  1841,  etc. 

Les  palais  des  plus  grands  seigneurs  à  Londres  et  leurs  magni- 
fiques'châteaux  situés  dans  les  diflFôrents  comtés,  renferment  aujour- 
d'hui une  foule  des  plus  précieux  trésors  de  la  peinture,  de  la 
gravure,  de  la  sculpture,  et  de  la  typographie 

Dans  le  voisinage  de  Londres  sont  :  Greenwich,  connu  par  son 
observatoire  et  son  magnifique  hôpital  de  la  marine  anglaise  ; 
Woolwich,  célèbre  par  son  parc  d'artilleri  >,  son  arsenal  et  son  écolo 
du  génie.  À  22  milles  de  la  capitale,  est  le  château  de  Windsor, 
séjour  de  camp'igne  ordinaire  du  souverain,  etc. 

Londres  a  plusieurs  fois  été  dévasté  par  les  incendies,  et  dépeuplé 
par  les  maladies  épidémiques  :  l'incendie  de  1666  consuma  13,200 
maisons,  la  cathédrale  de  Saint-Paul,  92  autres  églisQS,  4  ponts,  et 
plusieurs  des  plus  beaux  édifices  publics  (a)  ;  la  peste  de  la  môme 
année  fit  périr  en  cinq  mois  plus  de  68,000  personnes. 

300    Villes  principalet  :  Lîverpool,  seconde  ville  du  royaume  par 
son  commerce  ;     sa  population  est  de  566,753  habitants  ;     Man- 
chester, la  plus  manufacturière   de  tov  tes  et   la  plus  peuplée  après 
Londres  ;   Birmingham,  dont  les  fabriques  d'armes,  de  plaqué,  de 
quincaillerie,  etc.,   surpassent  en   importance  tout  ce   qu'on    peut 
imaginer  ;  Leeds,  centre   d  une  immense   fabrication  de  draps,  de 
llanelles  et  de  châles  ;    Bristol,  port   très-commerçant  ;    Bath,  une 
des  plus  belles  villes  de  l'Europe,   célèbre  par  ses  eaux  minérales  ; 
Portsmouth,  port  imprenable  par  terre  et  par  mer,  séparé  de  lîle  de 
Wight  par  une  rade  spacieuse  qui  peut  contenir  1,000  vaisseaux  de 
ligne,  ses   magasins   de  provisions   navales  et   ses   ateliers   pour 
l'équipement  des  navires   sont  les  plus    beaux  et  les    plus  complets 
qui  soient  au   monde  ;  Plymouth,   autre  arsenal  de  marine   très- 
important,  où  l'on   a  construit   une  vaste  digue  pour   préserver  la 
rade  de  la  fureur  des   flots,  et  un   phare  superbe   qui  s'avance   au 
loin  dans  la  mer  ;  Norwich,  connu  par  ses  manufactures  de  crêpes, 
de  stuffs,  de  bombasius  et  d'autres  étoifes  mélangées  de  laine  et  de 
soie  ;  HuU,  dont   les  habitants   font  la  pGchc  de  la  baleine   et  un 
grand  comm  ?rce  avec  la   Baltique;  York,  archerêchc,  qui  tient  le 
second  rang  parmi  les  villes  du  royaume,  sa  cathédrale,  d'architec- 
ture gothique,  a  530  pieds  de  long,    107  de   large  et   99  depuis   le 
pavé  jusqu'à  la   voûte,    l'une  des   dix  cloches  pèse  57   quintaux  ; 


(a)  Un  monument  haut  de  202  pieds  rappelle  cette  conflagration. 


ÎLES  QUI  DÉPENDENT  DE  l' ANGLETERRE.  131 

Cantorbery,  dont  l'Archevêque  aie  titre  de  primat  d'Angleterre; 
Oxford,  très-belle  ville,qui  possède  uno  fameuse  université  fréquentée 
par  4,500  étudiants  ;  Cambridge,  où  il  y  a  une  autre  université 
célèbre,  etc. 

Parmi  les  principales  villes  du  pays  de  Galles  sont  :  Mertbyr- 
Tydvil  la  plus  populeuse,  et  Swansea,  ton  las  deux  situées  dans  le 
comté  de  Glamorgan  au  milieu  des  plus  riches  mines  de  fer  et  de 
charbon  ;  Caermathen,  chef-fieu  de  la  Galles  septentrionale  ;  Oaer- 
narvon,  on  naquit  Edouard  FI,  le  premier  prince  de  Galles,  etc. 

301.  Education  :  Outre  les  trois  grandes  universités 
d'Oxford,  de  Cambridge  et  de  Londies,  et  plusieurs  col- 
lèges, il  y  a  partout  en  Angleterre  des  établissements  pour 
l'éducation  commune  des  enfiints  de  toutes  les  classes  de  la 
société.  Les  deux  plus  célèbres  lycées  catholiques  sont  ceux 
de  Stonyhurst,  dans  le  comté  de  Lancaster,  et  d'Oscott, 
près  de  Birmingham.  Il  y  a  maintenant  un  bon  nombre  de 
couvents  pour  les  demoiselles. 

312.  La  population,  en  y  comprenant  le  pays  de  Galles, 
est  d'environ  25.975,000  habitants. — Il  y  a  environ  2 
millions  de  catholiques. 

Parmi  les  antiquités  romaines  que  l'on  découvre  en  Angleterre» 
une  des  plus  remarquables  est  la  grande  miuaille  construite  par 
l'empereur  Sévère  pour  arrêter  las  Pietés,  habitants  de  la  Calédonie 
(Ecosse).  KUe  s'étend  depuis  lembouchure  de  la  Tyne  jusqu'au  golfe 
deSolway. 


ILES    QUI   DÉPENDENT  DE    L'ANGLETERRE. 


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Wight  :  Les  rochers  nombreux  qui  en  défondent  les  abor.ls  sont 
fréquentés  par  des  volière^  immenses  d'oiseaux  de  mer  ;  cette  île 
produit  beaucoup  de  blé  ;  ses  habitants  font  la  pêche  du  hareng  et 
(lu  maquereau  ;  population,  environ  46,000  habitants. 

Jersey  :  Les  églises,  dune  construction  gothique,  y  sont  les  seuls 

monuments  remarquables  ;  cette  île  jouit   d'une   parfaHe  liberté  de 

commerce  ;  le  centre  de  l'île  est  occupé  par  des  montagnes  ;  le  sol 

ast  couvert  de  forets  de  pommiers,  qui  fournissent   par  an  26,000 

pipes  de  cidre  ;  population  eu  1881,  52,445  babitant». 

Ouernésey  :  fertile,  le  bois  y  est  rare  ;  le  varec,  plaute  marine,  y 
sert  d'engrais  et  de  combustible  ;  population,  environ  34,000  habi- 
tants. 

Aurigny  :  Ses  grains  -îonl  un  objet  d'échange  important  ;  popu- 
lation, 1,500  habitants 


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Iles-Seilly  :  Il  y  en  a  146,  dont  6  sentoment  sont  habitées:  !«  so^ 
produit  de  l'orge,  des  pois,  de  l'avoine  et  un  peu  deblô  ;  population 
environ  3,500  habitants. 

Anglesea  :  Ile  et  comté,  séparé  de  la  Grantle-Bretagne  par  un 
petit  détroit  sur  lequel  ou  a  jeté  un  pont  soutenu  par  des  chaînes 
de  fer  {Menai  bridge) j  autrefoiti  la  résidence  du  chef  suprême  des 
Druides,  ou  y  trouve  des  monceaux  de  pierres  qui  rappellent  les 
cérémonies  sanguinaires  de  leur  culte  ;  mines  de  cuivre  immenses; 
population  environ,  56,000  habitants. 

Man  :  Cette  île  a  formé  jadis  un  royaume  ;  population  63,500 
habitmts,  dont  la  moitié  s'occupe  au  commerce  et  aux  manufac- 
tures. 


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303.  L'Ecosse  est  bornée,  au  nord,  à  l'est  et  à  l'oruestjpar 
rOcéan  ;  au  sud,  par  les  monts  Chéviots  et  la  rivière  Tweed, 
qui  la  sépare  de  TAngleterrc.  Sa  plus  grande  longueur  est 
d'environ  93  lieues  et  sa  plus  grande  largeur  de  50  ;  sa 
superficie  est  d'environ  3,090  lieues  carrées. 

304.  Divisions  :  Les  parties  montagneuses  sont  appelées 
la  Haute-Écosse  (Highlands)  ;  les  autres  portent  le  nom  de 
Basse-Ecosse  (Lowlands).  La  division  civile  est  en  33  com- 
tés, qui  se  subdivisent  en  bailliages,  et  ceux-ci  en  paroisses. 

Les  noms  des  comtés  sont  :  au  nord,  Shetland,  Orkney,  Oaithness, 
Sutherland,  Ross,  Cromartyet  Inverness  ;  au  centre,  Nairn,  Murray 
ou  lîilgin.Banflf,  Aberdeeu,  Kiucardine,  Angus  ou  Forfar,  Perth,  Fife, 
Kinross,  (Jackmannan,  Stirling,  Duubarton,  Argyle,  ;  au  sud,  llen- 
frevr,  Linlithgow,  Edimbourg,  Haddington,  Berwick,  Ayr,  Lanark, 
Peebles,  Selkirk,  lioxburgh,  Dumfries,  Kircudbright,  Wiglown, 
Bute. 

305.  Aspect,  etc,  :  La  Haute  Ecosse  se  compose  de 
sombres  rochers  entassés  les  uns  sur  les  autres  jusqu'aux 
nues,  et  dont  les  plus  (élevés  se  couronnent  de  neiges  éter- 
nelles. De  leurs  déclivités  jaillissent  des  torrents,  qui  se 
précipitent  avec  fracas  dans  des  vallons  remplis  de  marécages 
et  quelquefois  impénétrables  aux  rayons  du  soleil.  11  y  a  ce- 
pendant des  montagnes  dont  la  pente  plus  douce  fournit  de 
bons  pâturagôs,  et  au  pied  desquelles  s'étendent  des  vallées 


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ECOSSE. 


133 


très-fertiles.  Cette  description  convient  particulièrement  aux 

comtés  de  Perth  et  d'Argyle,  à  la  chaîne  des  monts  Gram- 

pian,  et  aux  comtés  du  nord.  La  Basse-Ecosse  ne  laisse  pas 

d'avoir  un  sol  très-inégal  et  moins  favorable  à  la  culture 

des  grains  que  celui  de  l'Angleterre. 

Il  y  a  beaucoup  de  montagnes  détachées  qui  ont  la  forme  d'un  cône. 
Le  Pic  de  Beu-Nevis,  dans  le  comté  de  Perth,  est  le  point  le  plus 
élevé  de  la  Guande-Bretagne,  sa  hauteur  est  de  4,406  pieds. 

306.  Lacs  :  Il  y  en  a  plusieurs,  surtout  au  nord  et  à 
Touest  de  l'Ecosse.  Les  principaux  sont  :  le  lac  Lomond,  qui 
80  décharge  dans  la  Clyde  ;  le  lac  Awe,  le  lac  Tay,  etc. 

Les  côtes  sont  entrecoupées  de  golfes  ou  bras  de  mer  appelés 
firths  ù  l'est,  et  lochs  à  l'ouest,  ces  golfes  favorisent  singulièrement 
la  navigation  et  le  commerce. 

307.  Rivières  :  Le  Forth  est  la  principale  rivière  de  VÉ- 
cosse,  il  se  jette  dans  le  golfe  du  môme  nom  ;  la  Tweed,  la 
Tay,  la  Dec,  la  Spey,  qui  se  jettent  dans  la  mer  du  nord  ; 
h  Clyde,  à  l'ouest,  oélèore  par  une  belle  chute  de  74  pieds, 
etc. 

Le  Forth  prend  sa  source  au  Ben  Lomo.id,  baigne  Stirling,  Leith, 
etc.,  et  se  jette  dans  le  fîrth  du  Forth  après  un  cours  de  60  milles. 

La  Clyde  (autrefois  Glota)  sort  des  montagnes  de  l'Ecosse  méri- 
dionale, baigne  Lauark,  Glasgow,  Pienfrew,  DanLarton  et  verse  eea 
^  iuix  dans  lo  firth  qui  porte  Bon  nom.  Son  cours  est  de  76  milles. 
D'immenses  travaux  de  draguage,  de  creusement,  d'endiguage,  en  ont 
fait  un  fleuve  aussi  navigable  que  la  Tamise.  La  Clyde,  est  la  pre- 
luièro  rivière  do  l'Ecosse  par  Bon  utilité,  ses  manufactures  et  le  mou- 
vement commercial  qu'elle  détermine. 

308.  Canaux:  L'Ecosse  est  traversée  par  deux  vastes 
canaux;  celui  que  l'on  nomme  le  Grand-Canal,  qui  fait 
communiquer  le  golfe  du  Forth  avec  la  Clyde  ;  et  le  canal 
(JalédoniGn,  qui  joint  le  golfe  de  Murray  à  celui  de  Linnhe. 

309.  Le  Climat  est  très-froid  sur  les  montagnes;  les 
comtés  de  l'ouest  sont  exposés  à  des  changements  de  tem- 
pérature fréquents  et  à  des  pluies  excessives;  les  côtes 
maritimes  de  l'est  et  le  sud  de  TEcosso  éprouvent  à  peu 
près  lo  climat  du  nord  do  l'Angleterre.  Eu  général,  l'air 
est  très-salubre,  et  les  habitants  parviennent  à  une  grande 
vieillesse. 

310.  Productions  :  La  récolte  du  blé  est  fort  précaire  ; 
l'orge,  l'avoine,  le  lin,  le  chanvre,  les  légumes,  sont  les  seuls 
fruits  de  la  terre  qui  viennent  sûrement  et  en  abondance. 

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On  élève  un  grand  nombre  do  bêtes  à  cornes  et  de  mon- 
tons dans  les  parties  montagneuses. 

Le  bois  de  chauffage  est  rare  en  Ecosse  ;  les  habitants  lo  rempla- 
cent par  la  houille  (charbon  de  terre)  et  par  la  tourbe  {peaf)  qu'ils 
retirent  des  savanes.  En  creusant  celles-ci,  on  découvre  des  troncs 
d'arbros  et  d'autres  restes  d'anciennes  forêts,  qui  paraissent  avoir 
été  submergées.  Il  en  existe  encore  quelques-unes  composées  de 
sapins  et  do  chênes, 

311.  Mines:  Celles  de  charbon  et  de  fer  sont  très  com- 
munes ;  on  en  trouve  aussi  de  plomb,  d'alun,  de  strontiane, 
de  cristal  de  roche,  etc. 

312.  Commerce:  Avoine,  étoffes  de  coton,  toiles,  fer, 
plomb,  mousselines,  batistes,  bas,  papier,  verre,  tapisseries, 
poisson,  etc. 

L'industrie  textile  seule  comptait,  en  1874,  680  manufactures, 
employant  154,919  personnes. 

313.  Capitale:  Edimbourg,  grande  et  belle  ville  do 
236,000  habitants,  à  deux  milles  du  Forth,  bâtie  sur  trois 
collines  et  divisée  en  deux  parties,  la  vieille  et  la  nouvelle  ville. 
Les  édifices,  tous  construits  en  pierre  de  taille,  les  rues,  les 
places  (Squares),  et  les  promenades  do  la  nouvelle  Edim- 
bourg, sont  d'une  élégance  et  d'une  régularité  compara- 
bles à,  celles  des  plus  belles  de  lEurope.  Cette  capitale 
possède  une  université  et  plusieurs  e^ociétés  savantes  ;  ses 
écoles  de  médecine  et  de  philosophie  sont  très-célèbres.  Ses 
brasseries  sont  renommées.  On  doit  citer,  parmi  ses  monu- 
ments, le  château  de  Iloly-rood^  célèbre  dans  l'histoire.  La 
ville  de  Leith,  à  l'embouchure  du  Forth,  peut  être  regardée 
comme  le  faubourg  et  le  port  d'Edimbourg. 

Villes  principales  :    Glasgow,  la  plus  peuplée  de  l'Ecosse,  dans 
une  plaine  sur  la  rive  droite  de  la  Clyde.     t  a  population  est  de 
674,095  habitants.     C'est  un  des  plus  grands  centres  industriels  et 
(  ommerciaux  du  Royaume-Uni.   Aberdeen,  à  l'embouchure  de  lu 
Dee,  une  des  plus  industrieuses  villes  du  pays,  son  port  csL  gran.l 
et  sûr.  C'est  surtout  un  port  d'expédition  à  la  pêche  do  la  baleine 
Paisley,  autre  ville  sur  la  Clyde,  célèbre  par  ses  manufactures  de  fils, 
de  soierie-,  de  coton,  etc. 

314.  Population,  en  1881,  3,735  573  habitants,  la  plu- 
part presbytériens  de  croyance.  Les  catholiques  se  trouvent 
principalement  parmi  )es  Montagnards  (No.  316),  et  dans 
les  villes  manufacturières  ;  ceux-ci  sont  presque  tous  venus 
d'Irlande. 

315.  Education  .*  Il  y  a  quatre  universités  en  Ecosse, 


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ÎLES  QUI  DÉPENDENT  DE   L'ÉOOaSB. 


135 


plusieurs  séminaires  ou  écoles  do  haute  grammaire,  et  dans 
toutes  les  paroisses  de  bonnes  écoles  élémentaires. 

316.  Les  Montagnards  ou  habitants  de  la  Haute-Écosse  se  dis- 
tinguent de  leurs  compatriotes  par  leur  langue,  leurs  mœura,  et  leur 
costume.  Celui-ci  consiste  en  nu  juste-au-corp?;,  en  une  espèce  de 
jupe  courte  a.{)\)é\(iophilfh;ff  ou  kilt,  et  eu  un  longet  large  manteau, 
h' plaid,  qu'ilf  rv-jettent  sur  Icparile,  comme  la  togo  chez  les  Romains. 
Leur  jamuc  est  couverte  d'nn  bas  à  carreaux  rouges  et  blancs.  Les 
autres  parties  de  Ihabillemeiit  sont  faites  d'une  étoffe  de  laine  à  car- 
reaux de  diverses  couleurs  noramôQ  tartan.  Leurs  bas  sont  retenus 
lepuis  la  chaussure  jusqu'aux  genoux  avec  des  jarretières  de  laine 
bigarrée.  Leur  coiffure  est  un  petit  bonnet  qu'ils  ornent  d'ime  plume 
d'aigle. 


ILES  QUI  DÉPENDENT  DE  L'}^iCOSSE. 


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317.  Iles  Shetland:  Elles  sont  au  nombre  de  86,  parmi  lesquelles 
on  en  compte  40  habitées  ;  les  autres  sont  entièrement  stériles  ou 
no  servent  qu'aux  pûturages.  Pendant  cinq  à  six  mois,  les  habitants 
sont  privés,  par  les  brouillards,  les  ])luie3  continuelles  et  les  tem- 
1  lûtes,  de  toute  communication  avec  les  étrangers.  Les  plus  longs 
jours  sont  de  19  heures  et  un  quart.  Le  crépuscule  en  été  dure  toute 
la  nuit.  La  lumière  de  l'aurore  boréale  y  est  égale  à  celle  de  la 
pleine  lune.  Ces  îles  produisent  une  espèce  do  petits  chevaux  qui 
sont  un  objet  de  luxe  en  Angleterre.  Les  habitants  s'occupent  prin- 
cipalement à  la  pêche.  Commerce:  morues  et  autres  poissons,  bas 
de  laine,  caillotis  (a),  grosses  étoffes,  etc.  Population,  environ  32,000. 

318.  Les  Orcades  sont  séparées  de  l'Ecosse  par  le  détroit  de  Pent- 
land,  où  la  mer  est  tellement  impétueuse  que  les  vagues  qui  se 
brisent  sur  les  rochers  se  répandent  en  une  pluie  fine  à  plus  d'une 
lieue  dans  les  terres.  Elles  sont  au  nombre  do  30,  la  plupart  habi- 
tées. Le  climat  est  lo  même  qu'aux  îles  Shetland.  Les  habitants  ex- 
portent du  bœaf,  du  Inrd,  du  beurre,  des  étoffes  et  du  poisson. 
Mainland,  est  la  principale  des  Orcades.  Population  totale,  environ 
32,000  habitants. 

319.  Iles  Hébrides:  Il  y  en  a  plus  de  300,  dont  86  sont  habitées. 
Elles  éprouvent  un  air  froid  et  des  brumes  continuelles.  La  plupart 
Iburnissent  de  bons  pâturages,  mais  à  peine  y  voit-on  wn  arbre  ou 
même  un  buissou.  Commerce:  bêtes  à  cornes,  moutons,  poissons. 
Population,  environ  90,000  habitants,  de  la  race  des  Montagnards- 
MeossaÎB. 

320.  Dans  la  petite  î)e  de  Staffa,  l'une  des  Hébrides,  se  trouve  la 
grotte  harmonieuse  de  Fingal,  la  plus  grande  curiosité  naturelle  des 

(a)  Espèce  do  soudo  que  l'on  retire  do  la  cendre  du  varec  et  d'autros 
Plantes  maritimes  ;  elle  entro  dans  la  composition  du  verre. 


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lies  Britanniques.  Les  côtés  de  la  grotte  sont  composés  de  colonnes 
basaltiques,  au  pied  desquelles  régnent  de  nombreux  degrés,  restes 
des  colonnes  que  les  flots  ont  brisées,  La  voûte  est  divisée  en  com- 
partiments, et  ornée  de  belles  stalactites.  La  longueur  d((  la  grotte 
est  do  371  pieds,  la  largeur  de  §3,  et  la  hauteur  do  117.  La  mer 
est  le  pavé  d(;  ce  temple  auguste  bâti  par  les  mains  de  la  nature. 
Tout  l'art  et  tout  leffort  des  hommes  n^ sauraient  en  ôlerer  d'aussi 
majestueux  ni  d'aussi  durables. 


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IRLANDE. 


321 .  L'Irlande  est  située  à  l'ouest  de  la  Grande-Bretagne  ; 
dont  elle  est  Si^purde  par  la  mer  d'Irlande  et  le  canal  Saint 
George.    Sa  plus  grande  longueur  est  d'environ  92  lieues  ; 
et  sa  plus  grande  laretur  de  60  ;  sa  superficie  est  de  3,000 
lieues  carrées. 

322.  L'Irlande  formait  autrefois  cinq  royaumes  ;  aujour- 
d'hui elle  se  divise  en  quatre  pro\iDces,qui  portent  les  noms 
de  quatre  de  ses  royaumes,  Ulster,  Connaught,  Leinster, 
Munster.  Ces  provinces  se  divisent  en  32  comtés,  savoir  : 

Dans  la  province  d  Ulster,  Donégal,  Londond«rry,  Antrira,  Tjrone 
Fermanagh,  Monaghan,  Armagh,  Down,  Cavan  ;  dans  celle  d<' 
Connaught,  Leilrim,  Slîgo,  Mayo,  Rosscommon,  Galway  ;  dans 
celle  de  Leinster,  Louth,  Longtcrr',  Meatb,  Westnieath,  Dublin, 
King's  Countj,  Kildare,  Wîcklow,  Queeu's  County,  Kilkenay, 
Carlow,  Wexford  ;  enfin  dans  celle  de  Munster,  Clare,  Tipperary, 
Limerick,  Kerry,  Cork,  Waterford. 

323.  Montu'jncs:  Les  plus  élevées  sont  les  monts  Morne,  daua  le 
comlé  do  Down,  et  les  mo'Us  Nephin  e*  Ooagh  Patri^^:,  dans  le 
comté  de  Mayo;  il  y  en  :;  plusieurs  autres  oui  renferment  diversed 
richesses  minérales. 

324.  Les  lacs  sont  en  grand  nombre  ;  le  plus  considéra- 
ble est  le  lac  Neagh  dans  la  province  d'Ulster,  long  de  6 
lieues  et  large  do  3  ;  le  plus  beau  est  le  lac  Kiilarney,  dans 
le  comté  de  Kerry,  il  est  entouré  de  ji^-écipioes,  de  cascades, 
de  bois  touffus,  et  rempli  dtles  charmantes,  dans  l'une  des- 
quelles on  voit  les  ruines  d'une  abbaye  fondée  au  6e  siècle. 

325.  Savanes:  Un  trait  particulier  danp  la  géographie  phjsique 
(le  l  Irlande  sont  les  savanes  {ùoffs)  qui  déligureut  iaspect  de  cette 


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IRLANDB. 


137 


Ile  intéressanle.  Elles  sont  couyertes  d'une  tourbe  épaisse,  qui  sert 
do  rombusiibîe  à  ceux  qui  manquent  de  charbon  ou  de  bois.  Leurs 
oiuix  ont  une  vertu  anti-putride.  Kn  les  exploitant,  on  rencontre  des 
tr  icea  d'anciennes  forôts,  de  l'or,  des  perles,  des  monnaies,  des  amies, 
des  fngments  d'instruments  de  musique,  des  symboles  de  cultes 
païens,  des  animaux  fossiles,  etc.  Quelques-unes  de  ces  savanes  sont 
tr^3-étendues  :  le  bo^  d'Allen,  dans  la  proviaoe  de  Leinstor  a  70 
milles  de  long.  Il  y  en  a  que  l'on  a  rendu  cultivables  en  les  dessé- 
chant. 

326.  Bnics  :  Les  côtes  do  T Irlande  sont  parsemées 
(le  baies,  de  ports,  de  havres  et  de  rades,  qui  offrent  les 
plus  grandes  facilités  à  la  navigation  et  au  connneree. 

On  peut  citer,  entre  auti-es,  les  baies  de  Belfast,  de  Dundalk,  do 
Dublin,  à  l'est  ;  celles  de  Bantry,  de  Dingle,  de  Galway,  de  Donegal 
♦Il  l'embouchure  du  Shaiman,  h  l'ouest  ;  les  ports  de  Wexford,  de 
Waterford,  de  Cork,  etc. 

327.  Rivières  :  La  principale  est  le  Shannon  (autrefois 
Scenus))  qui  prend  sa  source  dans  le  comté  de  Loitrim,  tra- 
verse le  lac  Allen,  sépare  la  province  de  Connaught  de  celle 
de  Leinster,  arrose  celle  de  Munster,  formant  plusieurs 
lacs  dans  son  cours,  et  se  jette  dans  l'Atlantique  par  une  em- 
bouchure large  de  3  lieues. 

Le  cours  du  Shannoîi  est  d'environ  260  milles.  11  est  navigable 
jusqu'au  lac  Allen,  dîdtance  de  240  milles.  Los  principales  villes 
qu'il  baigne  sont  Carrick-sur-Shannon,  Athlone  et  Limerick. 

Les  aiit'-es  rivières  sont  la  Lee,  qui  se  jette  dans  la  baie  de  Cork  ; 
le  Barro\f ,  la  Nore  et  le  Suir,  qui  s'unissent  dans  le  port  de  Water- 
ford ;  la  LiflTey,  la  Boyne,  le  Baun,  etc. 

328.  Canaux  :  Un  grand  canal  a  été  construit  depuis  le 
port  de  Dublin  jusqu'au  Shannon,  pour  faire  communiquer 
l'océan  Atlantique  avec  le  canal  Saint-George;  d'autres 
font  communiquer  le  lac  Neagh  avec  la  baie  de  Belfast  et 
avec  celle  de  Carlingford,  etc. 

329.  Climat^  sol  et  Productions  :  Le  climat  est  moins 
froid  et  plus  humide  que  celui  de  l'Angleterre.  Le  io\  est 
«xtrêmement  fertile.  Les  productions  végétales  sont  les 
céréales,  le  chanvre,  le  lin,  les  légumes,  surtout  les  patates, 
qui  foat  la  principale  nourriture  des  habitants. 

ii€3  pâturages  sont  les  plus  beaux  que  Ton  puisse  voir.  Ils  nour- 
rissent 4,000,000  de  bûtes  à  cornes,  600,000  chevaux  et  3,300,00o 
moatons. 

11  parait  qu'il  n'existe  en  Irlande  ni  serpents,  ni  vipères,  ni  taupe»* 


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ni  crapauda,  et  que  les  grenouilles  7   ont  6t6  importées   de  l'Angle 
terré. 

303.  Commerce:  Grains,  toiles,  porcs,  lard  salé,  jambon, 
beurre,  chevaux,  betes  à  cornes,  moutons,  étoffes  de  l.iino, 
suif,  peaux,  harengs,  whi.skey,  etc. 

331,  CapUnlf".  Dublin,  au  fond  de  la  baie  du  mÔmo  nom, 
sur  la  Liffcy,  à  deux  milles  do  l;i  inor.  Elle  est  la  résidence 
du  vice-roi  d'Irlande.  Il  y  a  une  université,  deux  arche 
vêques,  l'un  catlioli(|ue  et  l'autre  protestmt,  dcnombrcusis 
manufactures,  clo.  Les  cdifioca  sont  bâtis  généralement  à 
rimitatiou  do  ceux  de  Londres,  auxquels  ils  ne  le  côdcni 
iïuére  ni  en  beauté  ni  en  maynitiocnoe.  l^opulation,  en  1881 
340,(')4.8  habitants. 

Villei  Principales  :  Cork,  ù  reniboucbure  de  la  liCe,  fournit  une 
imraonso  quantité  de  viandes,  do  beurre,  de  suif,  nécessaires  pour 
raf)provisionnement  de  l'armée  et  de  la  marine  d'Angleterre  ;  Wa- 
terford,  qui  envoie  annuellement  un  grand  nombre  do  vaisseaux 
pour  In  pêche  de  Terre-Neuve  ;  Belfast,  qui  est  la  ville  la  plus 
manufacturière  de  l'Irlande.  Sa  population  est  do  175,000  habitants. 
Limerick,  sur  le  Shannon,  est  une  ville  forte  et  bien  peuplée,  etc. 

332.  h2^  Population  de  l'Irlande  est  d'environ  5,175,000 
habitants,  dont  les  quatre  cinquièmes  font  profession  do  la 
Religion  catholique. 

La  population  de  l'Irlande  diminue  au  lieu  d'augmenter  Ce  fait 
est  dû  à  rémigration.  Depuis  1841,  l'Irlande  a  perdu  par  l'émi- 
P'ration  3,000,000  d'habitant? 

333.  Curiosités  naturelles  :  La  fameuse  Chaucaee  des  Géante 
dans  le  comté  d'Antrim,  sur  la  côte  septentrionale  ;  c'est  un  amaa 
étonnant  do  colonnes  basaltiques,  dont  les  sommets  forment  un 
Buperbe  pavé  qui  j'abaisse  régulièrement  par  degrés  et  se  perd  dans 
"océan.  La  caverne  de  Dunmore,  dans  lo  comté  de  Kilkenny  ;  on 
y  a  pénétré  jusqu'à  la  distance  d'un  quart  de  mille,  où  l'on  rencon- 
tre une  .  ivière  souterraine  qui  coule  i\  la  profondeur  de  100  pieds  : 
fine  partie  do  la  caverne  ressemble  11  un  vaste  bâtiment  gothique 
tombé  en  ruines,  l'autre,  à  un  temple  magnifique,  de  la  voûte 
/luquel  pendent  des  milliers  de  stalactites  qui  font  le  plus  bel  eff  l 
lorsqu'on  y  introduit  la  lumière  (a). 

(u)  On  voit  plusieurs  de  ces  cavernes  en  Angleterre»  particulièreuieut 
dans  lo  Derbj'shiro. 


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DANEMARK 


139 


DANEMARK. 


îulièremeut 


334.  Lo  Danemark  est  borné   au  nord  par  le  Skager 
Rack,  qui  lo  sépare  de  la  Norvège  ;  à  l'est  par  le  Cattégat, 
lo  Sund  et  la  Baltique  ;  au  sud,  par  le  Slcswig  ;  i\  l'ouest, 
par  la  mer  du  Nord. 

335.  Division  :  Le  Danemark  comprend  :  lo.  le  Jutland  ; 
2o.  les  îles  de  Seeland,  de  Fionie  (Funen),  de  Langcland, 
de  Laaland,  de  Falster  (a). 

La  division  ndmiuistrative  comprend  cinq  provinces  :  Seeland  et 
Moen,  Bornholm,  Funen  et  Langeland,  Lollaod-Falater,  Jntland. 

À  ces  possessions  il  fanl  ajouter  les  îles  Pcroô,  l'Islande  et  le 
Groenland,  qui  Be  rattachent  au  continent  américain  (Nos.  342, 
1 15,  117),  les  Antilles  danoises,  qui  sont  les  îles  de  Saint-Thomas, 
de  Sainte-Croix  et  do  Saint-Jean. 

336.  Aspect  etc.  :  Le  Danemark  n'est  que  le  prolonge- 
ment dcB  vastes, plaines  qui  bornent  la  mer  Baltique,  à  l'est 
et  au  sud.  C'est  un  pays  bas  et  plat  ;  les  montagnes  de  la 
Fionie  et  celle  de  Zeeland  ne  sont  que  des  collines.  Il  y  a 
un  grand  nombre  da  baies  longues  et  étroites,  qui  don- 
nent un  asile  commode  aux  vaisseaux,  mais  les  courants 
rapides  et  les  bas-fonds  rendent  la  navigation  des  îles  dan- 
gereuse. Le  Jutland  est  couvert  de  lacs,  de  marais  et  do 
bruyères. 

337.  Rivières  :  Le  Danemark  n'a  que  de  petites  rivières,  dont  les 
principales  sont  :  le  Konge-aa,  le  Varde-aa,  le  Stor-aa. 

338.  Climat  et  Productions  :  Le  climat  du  Danemark  est 
moins  froid  que  ne  l'annonce  sa  latitude  ;  le  thermomètre 
varie  en  hiver  depuis  3  degrés  jusqu'à  18  au-dessous,  et  en 
dté  depuis  12  jusqu'à  18  au-dessus  du  zéro  de  Réaumur. 
Lo  pays  est  souvent  couvert  de  vapeuw  et  de  brouillards 
humides.  Les  céréales  réussissent  bien,  ainsi  que  les  légu- 
mes, le  lin  et  le  chanvre.  Les  fruits,  à  peu  près  les  mêmes 
qu'en  Canada,  sont  un  objet  d'exportation  as-sez  considé- 
rable ;  on  les  expédie  en  Suède  et  en  Russie. 

Les  riches  pâturages  sont  peuplés   de  chevaux,  de  bêtes  à  cornes 

(o)  En  18G4,  après  une  lutte  inégale  contre  la  Prusse  et  l'Autriche  coali- 
i^éos,  le  Danemark  a  i)ordr.  les  duchés  de  Lancnbourg,  do  Holstein  ot  de 
yioywiK  ;  co  qui  arédutt  lY'tunduo  do  son  territoire  à  14,553  milles  carrés, 
et  Ha  population  à  l,y0O}OO0  habitants. 


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DANEMARK. 


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et  de  montons.  Les  chevaux  sont  trôs-renomméa.  Les  mers  fonr- 
nissRnt  une  rhondanco  d'huUreg,  de  homards,  do  marsouins,  do 
harengs,  de  saumons,  etc. 

339.  Commerce  :  Poisson,  bois,  céréales,  (surtout  orge, 
Rciglo  et  aToino),  chevaux,  botes  à  cornes,  porcs,  bourre, 
fromage,  cuire,  Buifs,  viandes  salées,  laines,  huiles,  goudron, 
pelleteries,  édredon,  pommes,  etc. 

On  appelle  édredon  le  dtivel  do  certains  oiseaux  du  nord,  en  par- 
ticulier du  caiiiird  do  mer,  nommô  eidnr,  dont  les  plumes  sont  très- 
douces  et  HO  renflent  beuucoup.  L'cdredon  vient  surtout  du  Dane- 
mark, de  la  Norvrge,  et  des  ilea  septentrionalea.  Ou  l'obtient  par 
lâchasse  do  oes  oiseaux,  et  phn  souvent  eu  dôpouillaut  lourd  nid:* 
placés  dans  les  fontes  et  les  cavités  dea  précipices  qui  bordent, 
l'océan,  Uien  n'est  plus  pi-rilleux  que  l'entreprise  du  chasseur  qui 
va  recueillir  ce  duvet  tant  rochorchô  par  la  mollesse.  Suspendu 
au-dessus  des  flots,  il  se  hisse  au  moyen  d'une  corde  jusqu'à  une 
hauteur  eflfrajante  Si  la  corde  casse,  si  le  bâton  sur  lequel  il  est 
assis  vient  à  se  briser,  il  tombe  et  trouve  au  milieu  des  ôcueils  une 
mort  affreuse. 

Les  Danois  ont  une  belle  marine  marchande,  et  le  commerce  de 
commission  leur  vaut  des  profits  considérables. 

S^O.  Capitale  :  Copenhague,  une  des  plus  fameuses 
villes  de  l'Europe  et  un  des  plus  beaux  ports  du  monde. 

Elle  est  située  sur  le  Sund,  partie  dans  l'Ile  de  Seeland,  partie 
dans  l'île  d'Amack.  La  citadelle  de  Prédérickshavn  commande 
l'entrée  du  port.  Le  fort  des  Trois-Couronnes  et  d'immenses  tra- 
vaux défendent  les  approches  de  la  ville,  et  la  mettent  i\  l'abri  d'un 
bombarbement  Copenhague  possède  une  université,  un  grand 
nombre  do  sociétés  savantes,  entre  autres,  une  société  royale  des 
antiquités  du  Nord  (Europe  et  Amérique)  une  bibliothèque  royale 
de  400,000  volumes,  un  bel  observatoire,  ,une  académie  des  sciences, 
une  académie  des  beaux-arts,  des  musses  de  peintures,  de  sculptures, 
d'histoire  naturelle,  des  antiquités  du  Nord  Scandinave,  des  anti- 
quités romaines  et  étrusques,  etc.  ;  des  manufactures  de  toiles,  de 
coton,  de  cuir,  d'eau-de-vie,  de  faïence,  etc.  Deux  grands  incen- 
dies, en  1795  et  en  1807,  ont  contribué  à  rendre  cette  capitale 
l'une  des  plus  belles  de  l'Europe,  par  le  soin  qu'a  pris  le  gouver- 
nement d'établir  des  règles  d'après  lesquelles  se  sont  faites  les 
nouvelles  couotructions.     Population,  235,254  hubilauts. 

Villes  principales  :  Elseneur  ou  Helsingœr,  sur  le  Sund,  à  8  lieues 
Je  la  capitale,  elle  n'a  qu'une  petite  rade,  où  tous  les  navires  qui 
passent  lo  Sund  jettent  l'ancre  pour  s'approvisionner,  et  pour  payer 
le  droit  auquel  ils  sont  assujettis  avant  d'entrer  dans  la  Baltique  ; 
Roskilde,  ancienne  capitale  du  Danemark,  aujourd'hui  le  lieu  de  Ift 
Bépultore  de  ses  rois,  etc. 


liAPONIB. 


141 


341.  La  Population  des  Etats  du  Danemark  est  de 
1,909,000  habitunts,  la  plupart  luth^ricoH.  Lu  gouvoruu- 
mciit  C8t  uue  monarohie  limitée. 

La  population  don  «olonieg  danoises  (No.  335)  est  d'enTiron  128* 
000  habitunts. 

342.  HeaFéroé  :  Les  tlea  P6ro6  sitUôes  entre  I09  tles  Shetland  et 
V Islande  furent  découvertes  dans  le  9e.  siècle  par  des  Norvégiens 
qui  s'j  tix^rent.  Ils  leur  donnèrent  le  nom  do  Parœcr,  da  mot  faar, 
qui  signifie  mouton,  parce  que  cet  animal  y  était  l'n nique  maître  du 
sol.  Ou  en  compto  35,  dont  17  sont  habitées.  liO  climat  n'j  est  pas 
rigoureux  ;  les  gelées  do  Ihiver  ne  durent  qu'un  moi3,  mais  l'été  ne 
dure  que  les  deux  mois  do  juillet  et  d'août.  Les  productionH  sont 
l'orge,  le  seigle  et  les  léguined.  On  y  clùve  des  chevaux,  des  bœufs 
et  des  moutons  liOS  habitants  s'occupent  i\  la  poche  do  la  baleine, 
du  hareng,  etc.     Population,  11,000  hnbitanta. 


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LAPONIE. 


343.  Les  extrémités  septentrionales  de  la  Norvège,  de  la  Suède 
et  de  la  Russie,  composent  lo  pays  des  Lapons^  qui  s'étend  de  l'est  h 
l'ouest  depuis  la  mer  Blanche  jusqu'i\  Tocéan  Atlantique,  et  du  nord 
au  sud  depuis  la  mer  Glaciale  jusqu'au  64e  parallèle  de  latitude, 
si  l'on  excepte  les  bords  du  golfe  do  Bothnie  qui  sont  habités  par 
des  Snédois  ou  des  Russes.  La  partie  située  vers  le  golfe  de 
lîothnie  est  une  grand©  plaine  couverte  de  pins,  de  sapins,  et  de 
bouleaux  ;  l'intérieur  est  un  plateau  sillonné  par  des  ravins  et  des 
vallées,  plutôt  rocheux  que  raonlagnoux,  qui  s'élève  au  nord  et  à 
l'ouest  jusqu'à  la  hauteur  des  monts  Scandinaves,  et  s'abaisse  à 
l'est  jusqu'au  niveau  de  la  mer  Blanche.  Il  y  a  beaucoup  de  rivières, 
do  lacs  et  de  marais.  Le  climat  est  excessivement  froid  ;  en  hiver, 
le  ooleil  disparait  pendant  deux  mois  dans  la  Finmark  ou  Laponio 
norvégienne.  L'orge,  le  seigle,  les  patates,  les  choux  et  les  raves, 
viennent  assez  bien  au  fond  des  golfes^  et  dans  les  parties  les  plus 
méridionales.  Les  rochers  et  les  plaines  élevées  sont  tapissés  de 
moisses  et  de  lichens,  qui  servent  à  nourrir  certains  animaux,  parti- 
culièrement le  renne.  Les  montagnes  recèlent  de  vastes  rainerais  de 
fer;  on  y  trouve  aussi  le  cuivre,  le  plomb,  le  zinc,  l'arsenic,  le 
cristal  de  roche,  etc.  Les  animaux  sauvages  sont  l'élan,  l'ours,  le 
loup,  le  renard,  le  castor,  la  loutre,  la  martre,  lo  glouton,  etc.,  etc. 
On  y  remarque  entre  autres  le  rat-leiiiniinj^  qui  voyage,  dit-on,  par 


milliers  du  sud  au  nord,  et  se  noi»  dans 
plutôt  que  d'abandonner  sa  direotiou. 


les  rivièr'^s  et  lut  laoa 


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SUiDE    ET    NORVlOE. 


344.  L'animal  le  plus  utile  h  ces  peuplades  })olaires,  celui  qui 
constitue  leur  principale,  et  pour  l'ordinaire,  leur  unique  richesse, 
est  le  renne.  C'est  à  la  fois  le  cerf,  le  cheval,  et  la  vache  de  ces 
tristes  contrées.  On  l'attèle  i\  des  traîneaux  légers,  construits  en 
forme  de  barque,  qu'il  emporte  avec  une  vitesse  incroyable. 

345.  Les  lapons  ont  une  petite  taille,  communément  de  quatre 
pieds  t'L  demi,  un  visage  large,  les  joues  creuses,  un  menton  pointu, 
la  biirbe  pou  épaisse  et  en  touflfes  cparses,  les  cheveux  roides  et 
noirs,  la  peau  naturellement  jaunâtre,  rembrunie  par  la  fumée.  Ils 
sont  vêtus  de  peaux  de  renne.  Ils  acquièrent  une  extrômo  agilité  et 
une  ftrandc  force  passive;  ils  devancent  à  la  course  sur  leurs  patins 
î^  neige,  les  loups,  1rs  renards,  les  lièvres,  etc.  Ils  font  aujourd'hui, 
dn  moins  la  plupart,  jirofession  du  Christianisme,  auquel  ils  ne 
laissent  pas  de  mêler  diverses  superstitions  païennes,  la  magie,  les 
jovglerics,  etc. 

346.  On  distingue  les  Lapons  en  deux  classes,  celle  des  pasteurs 
ou  montagnards,  qui  vivent  du  produit  de  leurs  troupeaux  de  rennes  ; 
et  celle  des  pécheurs,  qui  i)assent  l'été  sur  le  bord  des  rivières,  des 
golfes,  et  des  lacs,  occupés  i\  la  pêche. 

La  Laponie  appartient  nominalement  à  la  Suède  et  à  la  Russie. 
Sa  population  est  d'environ  60,000  habitants. 


SUEDE  ET  NORVEGE. 


347.  La  Suède  et  la  Norvège  (ancienne  Scandinavie) 
forment  une  grande  presqu'île,  bornée  au  nord,  par  ia  mer 
Glaciale  ;  à  l'est,  par  la  Russie  et  la  mer  Baltique  ;  au  sud, 
par  la  Baltique,  le  Cattégat  et  le  Skager-Rack  ;  à  l'ouest, 
par  Tocdan  Atlantique.     Superficie,  290,300  milles. 

La  Norvège  était  un  royaume  indépendant  jusqu'à  ce  qu'en  1387 
el'.e  fut  unie  au  Danemark  ;  elle  continua  de  l'être  jusqu'au  traité 
de  Kiel  eu  1814;  à  cette  époque,  la  Norvège  fut  définitivement 
annexée  î\  la  couronne  de  Suède. 

348.  Divisions  ;  la  Suède  se  divise  en  3  grandes  régions  ;  la  mé- 
ridionale ou  Gothie,  la  centmle  ou  Suède  propre,  et  la  septentrionale 
ou  le  Nordland,  qui  comprend  la  Laponie  euédoise. 

La  Norvtge  est  aussi  partagée  on  trois  régions:  celle  du  sud  ou 
SœdenCeld,  celle  du  centre  ou  Nordenfield,  et  celle  du  nord  ou 
Nofilland,  qui  comprend  la  Laponie  norvégienne. 

Au  point  do  vue  administratif,  la  Suéde  se  divise  eu  25  gouver- 
ments  {Layi)^  et  la  Norvège  en  20  provinces  [AmU). 


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SXri^DE   ET   NORVEGE. 


143 


349.  Aspect  général^  montagnes,  etc.  :  Les  côtes  sont 
découpées  par  des  golfes  nombreux,  et  par  une  infinité  do 
petites  baies.  La  Norvège  est  hérissée  de  montagnes.  La 
Suède  est  couverte  de  forêts,  de  lacs  et  de  rivières.  La  vaste 
chaîne  des  monts  Kœlen  ou  Dofrines,  appelés  aussi  Alpes 
Scandinaves^  s'étend 'depuis  le  Skager-Rack  jusqu'à  la  mer 
Glaciale,  et  sépare  la  Norvège  de  la  Suède  ;  ses  diverses 
branches  occupent  toute  la  Norvège  et  une  partie  considé- 
rable de  la  Laponie.  Ces  montagnes  renferment  beaucoup 
do  richesses  minérales,  tels  que  cuivre,  fer,  plomb,  cobalt, 
alun,  plombagine,  etc.  Il  y  a  des  mines  d'or  et  d'argent, 
mais  celles  de  fer  et  de  cuivre  sont  les  plus  importantes. 

La  Suède  contient  dea  montagnes  entièrement  composées  de  rai- 
nerais de  fer,  souvent  très-riches.  Les  mines  de  Dannemora  dans 
l'ancienne  province  de  JSmaland  fournissent  le  meilleur  fer  qu'il  y 
ait  au  monde. 

350.  Lacs  :  Le  plus  grand  de  la  Suède  est  le  lac  Wener, 
long  de  35  lieues  et  large  de  20  ;  les  autres  sont  les  lacs 
Wcter,  Maelar,  Hielmer,  etc. 

Le  plus  grand  lac  de  la  Norvège  est  le  lac  Miœsen,  long 
de  20  lieues  et  large  de  2,  traversé  par  la  rivière  Worm, 
qui  se  jette  dans  le  Glommen. 

La  côte  atlantique  est  parsemée  d'îles.  On  remarque  à  l'extrémité 
Bud-ouest  des  lies  Loffoden  le  gouffre  Mae/Hrom,  dont  on  a  exagéré 
les  dangers,  en  disant  qu'il  attirait  les  plus  gros  vaisseaux  à  la  dis- 
tance de  plusieurs  lieues  et  les  engloutissait. 

351.  Rivières  :  Parmi  les  nombreuses  rivières  qui  des- 
cendent des  monts  Scandinaves  vers  le  golfe  de  Bothnie,  on 
remarque  la  Tornèa,  qui  sépare  la  Suède  de  la  Russie,  la 
Luièa,  rUméa,  la  Dal  ou  Dahl,  etc. 

La  principale  rivière  de  la  Norvège  eit  le  Glommen,  qui 
se  jetto  dims  le   Sknger-Rack  après  un  cours  de  150  lieuep, 

862.  Canaux  :  Le  sol  do  la  Suède  offre  les  plus  grandes  facilité.s 
pour  la  coiistruction  dea  canaux  ;  aussi  y  en  a-t-il  un  bon  nombre  ; 
le  plus  digne  d'attention  est  le  canal  do  Gœta,  qui,  à  l'aide  de  plu. 
sieurs  petits  lacs,  ouvie  un  passage  depuis  (îœteborg,  sur  le  Catté- 
gat,  jusqu'à  Sœderkœping,  sur  la  13altique. 

353.  Climat  :  Le  froid  est  cztrêrac  en  hiver  dans  toute 
cette  péninsule,  dès  qu'on  s'éloigne  des  bords  de  la  mer. 
Les  rivières,  les  lacH,  et  le  golfe  de  Bothnie,  gèlent  jusqu'à 
la  profondeur  de  4  îl  5  pied  \    À   un  long  hiver  succède  un 


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SUÈDE  IT   NO&yiOA. 


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printemps  ou  plutôt  une  débâcle  de  quelques  jours,  Buîrîe 
d'un  été  si  seo  et  si  chaud,  que  la  moisson  se  fait  souvent 
au  bout  de  8  semaines  après  la  semence. 

Les  plus  longs  jours  sont  de  18  heures  et  demie  à  Stockholm,  de 
19  heures  à  Bergen  et  ù  Christiania,  et  de  deux  mois  au  aord  de  la 
Finmark. 

Le  climat  de  la  Norvège  est  en  général  plus  rigoureux 
que  celui  de  la  Suède  ;  cependant  on  fait  quelquefois  jus- 
qu'à deux  récoltes  dans  une  même  année  sur  les  côtes  mé- 
ridionales. Les  bords  de  l'océan  Atlantique  éprouvent  des 
exhalaisons  salines,  dos  brouillards,  des  tempêtes,  qui  nui- 
sent à  la  végétation  et  rendent  le  pays  malsain. 

354.  En  Suède  et  en  Norvège,  ainsi  que  dans  le  nord  de  la  Rus- 
sie, l'hiver  est  la  saison  du  commerce,  des  plaisirs  et  des  fûtes. 
L'habitant  des  campagnes  porte  ses  produits  aux  marchés  des  villes 
et  aux  foires  qu'on  tient  en  certains  endroits  sur  la  glace  ;  assea 
souvent  ces  voyages  se  font  par  caravanes  joyeuses  de  trois  ou  quatre 
cents  traîneaux.  Les  promenades  en  carioles  légère?,  les  courses 
sur  la  glace,  les  glissades  sur  des  montagnes  artificielles,  les  danses, 
les  festins,  les  spectacles,  sont  les  amusements  de  l'habitant  des 
villes. 

Les  principa/es  occupations  de  l'été  sont  la  pèche,  la  navigation, 
l'exploitation  des  bois  et  la  culturo  des  terres. 

355.  Sol  et  productions  :  Le  sol  de  la  Suède  n*est  que 
médiocrement  fertile  ;  les  provinces  du  sud  cultivent  le 
seigle,  l'orge,  l'avoine,  les  légumes,  et  un  peu  de  blé  ;  celles 
du  milieu,  le  lin,  le  chanvre,  le  houblon,  les  patates;  celles 
du  nord  n'ont  que  des  récoltes  précaires,  qui  obligent  quel- 
quefois les  pauvres  de  mêler  avec  leurs  aliments  l'écorce  de 
pin,  pour  se  procurer  une  nourriture  suffisante. 

Le  nord  de  la  Suède  est  couvert  d'immenses  forêts,  d'où 
l'on  tire  une  grande  quantité  de  bois  de  construction,  de 
planches,  de  douclles,  etc. 

356.  La  Norvège  est  encore  moins  fertile  que  la  Suède. 
Les  productions  végétales  y  sont  à  peu  près  les  mêmes. 

Les  vallées  de  la  Norvège  nourrissent  de  nombreux  trou- 
peaux de  bêtes  à  cornes,  de  chevaux  et  de  moutons. 

Les  animaux  sauvages  sont  tous  ceux  q^'on  a  nommés  en  parlant 
de  la  Laponie  ;  l'ours  de  ces  contrées  est  très-féroce  et  très-rusé, 
mais  le  Norvégien,  armé  d'un  couteau,  l'attaque  et  le  tue  dans  les 
plaines  et  sur  la  glace  où  il  se  retire  quelquefois  en  hiver. 

Le.3  T;ois,  surtout  le  pin,  le  sapin,  et  le  cbône  constituent  la  prin- 
cipale richesse  de  la  Norvège.     Le  sapin,  qui  croit  jusqu'à  la  hao- 


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SUÈDE  ET  NORViOB. 


145 


tenr  de  ISO  pieds,  eit  recherché  pour  la  mâture  et  comme  boia  de 
charpente. 

357.  Commerce  de  la  Suède  :  Fer,  acier,  cuivre,  bois, 
vaisseaux  neufs,  alun,  potasse,  térébenthine,  etc. 

Bxportationa,  en  1883,  $60,000,000.   Importations,  $76,000,000. 

Commerce  de  la  Norvège  :  Bois,  fer,  morue,  hareng, 
potasse,  huile  de  poisson,  goudron,  bêtes  à  cornes,  etc. 

Commerce  de  oommission  trèg-florissant.  Les  Suédois  et  les 
Norvégiens  fréquentent  surtout  les  porta  de  l'Europe  méridionale. 

358.  Capitale  du  royaume,  Stockholm,  bâtie  sur  deux 
presqu'îles  et  sur  sept  îles,  que  baigne  le  lac  Maelar  près  do 
Bon  embouchure.     Population,  176  4H3  linbitants. 

Cette  ville  a  un  port  vaste  et  très-sûr  ;  les  approches  en  sont  dé- 
fendues par  un  archipel  de  4,000  îlots. 

On  remarque  à  Stockholm,  comme  dans  les  autres  grandes  capi- 
tales, de  beaux  édifices  publics,  des  sociétés  savantes,  une  acadé- 
mie des  sciences,  d'autres  de  beaux-arts,  d'histoire,  d'antiquités, 
une  école  forestière,  une  belle  bibliothèque,  un  musée  de  peinture, 
un  arsenal,  une  fonderie  de  canons,  etc.  ;  des  sociétés  do  bienfai- 
sance, d'agriculture,  de  commer'je  ;  des  manufactures  de  fer,  do 
enivre,  de  verre,  de  fliïence,  de  soie,  de  laine,  de  coton,  de  tabac, 
des  raflSineriPS  do  sucre,  etc. 

Les  manufactures  les  plus  importantes  de  la  Suède,  et  il  en  faut 
dire  autant  de  la  Norvège,  sont  celles  de  fer,  de  cuivre,  de  verre,  et 
de  potasse. 

359.  Villes  principales  de  la  Suède  :  Gœtbeborg,  à  l'embouchure 
de  la  rivière  Gœta  dans  le  Cattégat  ;  Malmae,  sur  le  Sund,  où  il  y  a 
des  fabriques  de  laine  et  de  gants;  Cirlscrona,  sur  la  Baltique,  prin- 
cipal port  militaire  du  royaume  ;  Calmar,  au  nord  de  Carlscrona, 
ville  forte,  où  fut  conclu  en  1387  l'acto  d'union  qui  mit  la  couronne 
de  Danemark  en  possession  de  la  Suède  et  de  la  Norvège  ;  Upsal, 
à  16  lieues  au  nord  de  Stockholm,  célèbre  par  son  université,  sa 
cathédrale,  de  constructio»  gothique,  couverte  de  lames  de  cuivre, 
est  la  plus  grande  et  la  plus  belle  église  du  royaume  ;  Falun,  au 
nord-ouest  dUpsal,  ville  manufacturière,  c'est  dans  les  environs 
«le  celle-ci  qu'on  trouve  les  mines  de  cuivre  les  plus  considérables 
de  la  Suède,  outre  quelques  mines  d'or  et  d'argent,  etc. 

Villes  de  la  Norvège  :  Christiania,  la  capitale,  s'i^r  le  golfe  du 
mémo  nom,  ville  commerçante  et  la  plus  industrieuse,  les  séances 
de  l'assemblée  constilutionnelle  appelée  le  Storting,  s'y  tiennent  an- 
nuellement dans  le  réfectoire  du  grand  collège  j  Bergen,  ancienne 
capilale,  et  la  plus  peuplée,  au  milieu  d'une  baie  de  la  côte  atlan- 
tique, elle  fait  un  grand  commerce  de  bois,  de  vergupg,  de  cuira,  et 
surtout  de  poisson  sec  et  salé  dont  elle  fournit  l'Espagne  et  l'Italie  ; 
DroatbeJai,  L  100  lieues  envûron  au  nord  do  Bergen,  fut  aussi  lon^p- 


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ÎLES  SUÉDOISSB. 


temps  la  demeure  royale,  près  do  là  sont  les  meilleures  mines  do 
cuivre  de  la  Norvège  ;  Kougsberg,  à  l'ouest  de  Christiania,  sur  la 
rivière  Laaven,  connu  pur  ses  mines  d'argent  et  ses  fabriques  de 
jouets  d'enfants,  etc 


ILES  SUEDOISES. 


360.  Aland  :  Longue  de  30  lieues  et  large  de  3  à  4,  riche  en  pâ- 
turages et  en  prairies,  nourrit  un  grand  nombre  de  bestiaux. — Popu- 
lation, environ  35,000  habitants. 

Gothland  :  Riche  en  forêts  et  en  gibier,  en  terres  arables  et  en  bes- 
tiaux, les  chèvres  y  atteignent  une  très-haute  taille,  on  y  voit  une 
rivière  qui  coule  pendant  quelque  temps  dans  un  eanal  souterrain, 
et  reparaît  par  une  ouverture  large  de  12  pieds  pour  se  jeter  dans 
la  mer. — Population,  environ  47,000  babilants. 

Parmi  les  autres,  on  remarque  la  petite  tle  d'Huen,  j\  l'entrée  du 
Sund,  elle  fut  habitée  par  Tycho-Brahé,  qui  y  fit  construire  un  ob- 
servatoire. 

L'ile  do  Saint-Barthélemî  dans  les  Antilles  appartient  à  la  Suède 
Population,.  10,000  habitants. 

Les  îles  norvégiennes  ne  sont  guère  importantes  que  comme 
lieux  de  pâturage,  de  chasse  et  de  pèche. 

361.  Population  do  la  Suède,  en  1883,  4,578,900  habi- 
tants ;  de  la  Norvège,  1,806,900  habitants;  total,  6,3b5, 
800.  La  religion  dominante  est  le  luthéranisme.  Le 
"■ouvernemcnt  est  une  monarchie  constitutionnelle. 


La  Suède  et  la  Norvège  sont  réunies  sous  un  mémo  sceptre,  mais 
en  réalité,  l'union  n'est  qu'une  alliance  fédérale  ;  ces  deux  pays  ont 
chacun  une  administration  tout-à-fait  distincte. 


RUSSIE. 


362.  La  "Russie  d'Europe,  appelée  autrefois  Moscovie^  est 
bornée  au  nord  par  la  mer  Glaciale  ;  à  Test,  par  la  rivière 
Kara,  et  les  monts  Ourals  ;  au  sud-est  et  au  sud,  par  la  mer 


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lieues  et  sa  largeur  de  540  ;  sa  superJBcic  dépasse  la  moitié 
de  celle  de  l'Europe  entière. 

Cet  immense  territoire  n'est  cependant  que  le  quart  environ  des 
possessions  russes,  qui  comprennent  un  liera  de  l'Asie  ;  elles  forment 
ainsi  près  dun  7ème  de  toutes  les  terres  habitables  et  le  plus  vaste 
empire  qu'il  y  ait  au  monde. 

363.  La  Russie  n'est  véritablement  sortie  de  l'état  barbare  que 
vers  le  commencement  du  18e  siècle,  sous  le  règne  de  Pierre-le- 
Grand,  qui  y  introduisit  les  sciences  et  les  arts,  créa  une  marine,  et 
établit  quelques  manufactures,  il  augmenta  ses  domaines  do  l'iis- 
thonie,  de  la  Livonie  et  de  la  Couiîande,  provinces  maritimes  do  la 
Baltique.  Catherine  II  éleva  la  Russie  au  rang  des  premières  puis- 
sances de  l'Europe;  elle  y  bâtit  près  de  deux  cents  villes  ;  elle  s'em- 
para d'une  grande  partie  de  la  Pologne,  et,  enlevant  de  vastes  pro- 
vinces aux  Turcs,  elle  donna  pour  limites  à  son  empire,  au  sud,  le 
Dniester,  la  mer  Noire,  la  mer  d'Azof  et  le  mont  Caucase.  î/empe- 
reur  Alexandre,  en  1808,  dépouilla  les  Suédois  de  ce  qui  leur  restait 
do  la  Finlande,  et  les  Turcs  do  la  Bessarabie.  Le  pouvoir  des  Jiusses 
s'étend  sans  cesse  dans  l'intérieur  de  l'Asie, 

364.  Divisions  :  La  Kussie  d'Europe  est  divisée  en  72 
gouvernements,  y  compris  ceux  de  la  Pologne  russe  ;  en 
voici  les  noms  : 

lo.  Pays  baltiques  :  Saint-Pétersbourg,  Esthonie,  Livonie,  Cour- 
laude  ;  4  gouvernements. 

2o.  Finlande  :  Abo-Bjorneborg,  Kuopio,  Nyland,  Saint-Michel, 
Tévastéhus,  Uléaborg,  Viborg,  Wasa  ;  8  gouvernements. 

3o  Grande-Russie  :  Moskwa,  Smoiensk,  Pskow,  Twer,  Novgorod, 
Ulonetz,  Arkharigel,  Wologda,  Jaroslaw,Kostroma,  "Wladimir,  Nijni- 
Xovgorod,Tambow,Riazan,  Toula,  Kalouga,Orel,  Koursk,Worouesh  ; 
19  gouvernements. 

4o.  Petite-Russie  :  Kiew,  Tschernigow,  Pultawa,  Kharkow  ;  4 
gouvernemeits. 

ho.  Russie  méridionale  :  Bessarabie,  Kherson,  Tauride,  (Crimée, 
etc.  )  Ékaterinoslaw,  Pays  des  Cosaques  du  Don,  mer  d'Azof;  6 
gouvernements. 

6o.  Russie  Occidentale  :  Wilna,  Grodno,  Kovno,  Witepsk,  Mo- 
hilew,  Minsk,  Wolhynie,  Podolie  ;  8  gouvernements. 

7o.  Russie  Orientale  :  Kasan,  Wiatka,  Perm,  Ufa,  Simbirsk, 
Pensa,  Orenbourg,  Saratcw,  Astrakan,  Samara  ;  10  gouvernements. 

8o.  Cis-Caucasie  :  Ruban,  Stavropol,  Ter  ;  3  gouvernements. 


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9o.  Pologne  russe  :  Kalis,  Kielce,  Lomsha,  Lnblin,  Piotrkow, 
PlotEk,  Radom,  Siedlce,  Sawalki,  VarsoTie  ;  1 9  goarennments. 

365.  Montagnes  :  La  Russie  d'Europe  est  composée 
presque  entièrement  do  plaines.  Les  monts  Ourals  et  le 
Caucase  renferment  de  riches  mines  d'or,  de  platine,  de 
cuivre   de  fer,  etc. 

Entre  Saint-Pétersbourg  et  Moscou,  on  remarque  le  plateau 
Waldaï,  dont  la  plus  haute  élévation  n'est  que  de  940  pieds  ;  ce 
plateau  abonde  en  fer  excellent.  Au  sud-est,  du  côté  de  la  mer  Cas- 
pienne, sont  d'immenses  plaines  sablonneuses,  imprégnées  de  sel. 

366.  Lacs  :  Le  plus  grand  de  la  Russie,  et  même  de 
l'Europe,  est  le  lac  Ladoga,  qui  a  environ  40  lieues  de  ?ong 
et  25  de  large  ;  ses  rivages,  au  nord,  contiennent  des  car- 
rières do  beau  marbre  ;  ses  eaux  sont  claireci  et  poisson- 
neuses  j  dans  quelques-unes  de  ses  îles  il  y  a  des  monastères 
solitaires.  Ce  lac  se  décharge  dans  le  golfe  de  Finlande 
par  la  Neva,  rivière  navigable  pour  des  bâtiments  qui  no 
tirent  que  deux  brasses  d'eau,  et  sujette  aux  inondations 
causées  par  les  vents  d  ouest. 

Les  lacs  les  plus  considérables  ensuite  sont  ceux  d'Onega, 
do  Peypus,  de  Saïma,  d'Ilmen,  etc.  ;  tous  communiquant 
entre  eux  ou  avec  le  golfe  finlandais  ;  au  nord  de  ce  golfe, 
il  y  en  a  un  grand  nombre  d'autres  ;  ailleurs,  il  y  a  peu  do 
lacs,  mais  beaucoup  de  marécages. 

367.  Rivières  :  Le  Volga,  le  Don  ou  Tanaïs,  l'Oural,  le 
Dnieper,  le  Dniester,  le  Kama,  la  Petchora,  la  Dwina,  la 
Duna  ou  Dwina  du  sud,  le  Niémen,  etc.,  toutes  ces  rivières 
ont  beaucoup  d'affluents  ;  en  général,  leur  cours  est  paisible 
et  propre  à  la  navigation  partout  où  leur  chenal  est  assez 
profond. 

Le  Volga  coule  de  l'ouest  à  l'est  jusqu'à  Kasan,  oîi  il  change  de 
direction  et  coule  au  sud.  Il  passe  par  Tver,  Mologa,  Kostroma, 
Kijni-Novgorod,  Hazan,  Simbîrsk,  Saratov,  Astrakan.  Affluents, 
à  droitpi,  la  Sura  et  l'Oka,  grossi  de  la  Moscowa  ;  h  gauche,  l:i 
TwerziT,  la  Mologa,  la  Kostroma,  la  Kama,  etc.  voir  (No,  266). 

Le  Don  (autrefois  Tanaïs),  prend  sa  source  dans  les  collines  entre 
lo  Don  et  le  Volga.  Il  sort  du  lao  Tvanof  et  coule  du  nord  au  sud,  eu 
traversant  les  gouvernements  de  Toula,  Orel,  Tambov,  Voronej  et 
le  pays  des  Cosaques  du  Don.  Ses  tributaires  sont  :  h  droite  la 
Soana,  le  Donetz  ;  à  gauche,  la  Voronej,  le  Ohoper,  la  Medviditza  et 
la  Manitch  (Voir  No.  274). 

Le  Dnieper  (Borysthène  des  anciens),  fleuve  large  et  profond, 
coule  du  nord-est  au  sud-ouest  jusqu  h  Orcba,  oh  il  se  dclourne  et 
se  dirige  vers  lo  sud.    Il  arrose  la  Grande-Russie,  la  Lithuanie,  la 


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Petite-Russie  et  la  Nou\relle-Rns3Îe,  ou  Russie  méridionale.  Les 
villes  principales  où  il  passe  sont  :  Smolensk,  Orcha,  Mohilev,Kiev, 
Ékatérinoslav,  Kerson.  Au-dessous  d'Ékatôrinoslav,  il  franchit  13 
rapides  ou  cataractes.  Afflients  :  i\  droite,  la  Bôrcsina,  lo  Priapet, 
le  Bug  ;  h  gauche,  le  Soj  et  la  Desaa.  Le  cours  du  Dnieper  est  d'en- 
viron 1000  milles.  (Voir  lo  No.  276). 

Canaux:  Un  vaste  système  de  canaux  combiner  avec  le 
cours  des  rivières  et  les  bassins  des  lacs,  fait  communiquer 
entre  elles  la  Baltique,  la  mer  Blanche,  la  mer  Noire  et  la 
mer  Caspienne.     Chemins  de  fer  nombreux  en  progrès. 

En  1876,  la  longueur  totale  des  chemins  de  fer  était  de  11,676 
milles. 

368.  Climat  et  productions  :  Les  contrées  au  nord  et  à 
l'est  du  golfe  finlandais,  et  plus  encore  celles  situées  près 
des  monts  Ourals,  éprouvent  un  climat  très-rigoureux  ;  on 
y  cultive,  dans  les  positions  favorables,  l'orge,  le  seigle, 
l'avoine,  et  les  légumes.  Les  arbustes  à  baies  y  tiennent 
lieu  d'arbres  fruitiers.  Au  sud  du  golfe  de  Finlande  jus- 
qu'au 50e  parallèle,  la  température  plus  douce  permet  la 
culture  des  grains  et  do  quelques  fruits,  tels  que  les  pom- 
mes, les  poires,  les  cerises,  etc.  En  deçà  de  cette  dernière 
latitude,  le  climat  et  les  productions  sont  à  peu  près  ceux 
des  autres  pays  tempérés. 

La  fertile  Crimée  produit  en  abondance  le  blé,  le  vin, 
l'huile,  le  miel,  etc. 

Une  grande  partie  de  la  Russie  d'Europe  est  couverte 
de  forêts  de  pins,  de  sapins,  do  chênes,  etc. 

Les  provinces  du  sud-ouest,  en  particulier  l'Ukraine, 
sont  extrêmement  riches  en  blé,  en  arbres  fruitiers,  en 
miel,  en  cire,  en  tabac,  en  cochenille,  en  bêtes  à  cornes,  en 
chevaux )  etc. 

Les  pâturages  de  la  Russie  nourrissent  16,000,000  de  chevaux, 
22,000,000  de  bêtes  à  coraes  et  44,000,000  de  botes  à  laine. 

Les  animaux  sauvages  sont  tous  ceux  que  nous  avons  déjà  nom- 
més dans  la  description  de  la  Laponie,  de  la  Norvège  et  de  la  Suède. 

369.  Commerce  :  Chanvre,   suif,    pelleteries,   bois,    fer, 

cuivre,  lin,  graines   d«  lin  et   de   chanvre,  blés  et   farines, 

cuirs,  toiles  à  voiles,  fils  et  cordages,   goudron,   cire,  miel, 

colle  de  poisson,  huiles   de  poisson  et  de  lin,  savon,  duvet, 

musc,  rhubarbe,  etc. 

Le  commerce  extérieur  de  la  Russie  est  très-considérable  et  se 
fait  particulièrement  avec  la  Grande-Bretagne.  Le  commerce  avec 
la  Chine  se  fait  par  terre,  au  moyeu  surtout  de  caravanes. 

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L'élévation  des  droits  d'importation  i\  donné  l'essor  auir  maiii, 
factures  russes.  Les  plus  beaux  cuirs  quo  l'on  connaisse  sont  exporte, 
do  la  Russie.  Ils  doivent  t\  l'emploi  dune  essence  extraite  du 
bouleau,  la  couleur  et  l'odeur  qui  les  c;iractérisent.  Le  secret  do 
leur  préparation  est  si  bien  gardé,  qu'en  dehors  des  manufacture- 
russes,  tous  les  détails  des  procédés  de  tannage  uo  tout  pas  encor» 
connus. 

370.  Capitale  :  Saint-Péterèbourg,  à  l'embouchuie  de 
1m  Ndva  !  de  t/ui^s  les  viilos  d'Europe  c'est  c-  lie  qui,  au 
]»remier  ]}0f'  i'aj'^ole  p'us  pai  la  longueur  de  ses  rues, 
la  beautc  -'-i- ;^  ruais  eu  granit  et  de  ses  canaux,  la  mulil 
tude  et  lu  '  ! '»^i  Ifîcence  de  ses  <5difioes  publics.  Oa  j 
admire  surtout  le  i  lus  impérial,  rdglisede  Notre-Dame»  de 
Kîisau,  et  la  statue  dqucstro  de  Pierre-le-Gr.md,  ouvrage  en 
bronze  dont  le  piédestal  est  un  rocher  de  granit  du  poids 
de  1,700,000  livres.  Saint-Pétersbourg  est  la  quatrièni(> 
ville  de  l'Europe  en  population,  et  Tune  des  plus  commer- 
çantes.    Population,  871,575  habitants. 

Saint-Pétersbourg  renferme  une  fonderie  de  canons,  un  arsenal, 
une  manufacture  imp'riale  de  porcelaine,  une  université,  des  écoles 
nombreuses,  des  bibLjthèqucs  ci  des  misées,  entre  autres  la  belh^ 
galerie  de  peinture  de  l'Ermitrgt  Cette  ville  est  le  principal  port 
d'importation  de  la  lîussie 

371.  Villes  principales  :  MooCou,  ancienne  capitale,  au  centre  du 
pays,  sur  la  iMoskovra  ;  elle  est  la  plus  grande  viUe  de  l'Europe  après 
Londres,  sa  circonférence  étant  de  8  lieues  et  demie  ;  les  empereuis 
viennent  toujours  s'y  faire  couronner  ;   il  y  a  plus  de  300  églises,  et 

une  populai'ion  do  751,000  âmes;  elle  possède  une  université,  plu- 
sieurs sociétés  académiques,  et  beaucoup  de  manutiictures.  Cette 
vilie  esi  com|toséc  de  quatre  enceintes  ;  celle  du  centre,  ou  la  forte- 
resse, se  nomme  le  Kremlin.  On  y  voit  une  cloche  du  poids  de 
400,000  livres,  enfoncée  dans  la  terre  depuis  1737.  Moscou  jouit 
d'un  commerce  intérieur  immense;  ses  marchands  expî'^i^ent  tout 
Verapire,  et  leurs  opérations  directes  atteignent  en  m'V^.;  temps 
Pékin  et  Londres,  Samarcande  et  Hambourg. 

Cette  fameuse  cité  fut  J)rrilce  jiar  les  Russes  eu  1812,  h  l'arrivée 
de  l'armée  victorieuse  de  Napoléon  ;  elle  s'est  relevée  de  ses  ruines, 
plus  belle  et  plus  régulière  qu'avant  ce  terrible  incendie.. 

Varsovie,  place  forte  surli  Vistule,  capitule  de  l'ancien  royaume 
de  Pologne.  CetLe  ville  renferme  une  université,  une  école  de.> 
boaux-arts,  et  une  population  de  250,000  habitants.  A  un  quart  do 
lieue  de  la  ville  sont  les  plaines,  où  jadis  le  clergé  et  la  noblesse 
faisaient  à  cheval  l'élection  de  leur  roi. 

Kusau,  sur  le  Volga,  ;inciennc  capitale  d'un  royaume  tartare, 
université,  grand  entrepôt  do  commerce  ;  Kiew,  sur  la  rive  droite 
du  Dnieper  ;  on  y  voit  une  université  et  la  première  église  chri- 
tîenne  de  la  Russie  ;  Astrakan,  sur  la  mer  Caspienne,  dans  une  des 


RiTssng. 


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Iles  que  forme  le  Voiga  rers  son  embouchure  ;  Odessa,  sur  la  mer 
Noire,  exporto  le?  blés,  les  bois,  les  cires,  les  peaux  de  l'Ukraine  et 
des  gouvernomer»3  du  sud-ouest,  etc.  ;  Toula,  dans  le  gouverne- 
menUlu  raCmn  nom;  Kronst»lt,  dan?  une  île  au  fond  du  golfe 
de  Finlanlo,  forteresse,  prîn'*'pal  rendez-vous  de  la  marine  militaire, 
les  f-ros  vaisseaux  s'arréVut  ici  et  envoient  leur  cargaison  à 
Saint-Pétersbourg  par  des  allèges  ;  JUga,  sur  la  Duna,  ville  forte, 
Fécond  port  do  la  Russie;  Arkhangel,  sur  la  Dwina,  principal  port 
de  comme'^  j  des  Anglais  et  des  Américains  avec  la  Russie  septen- 
triouaie,  etc.,  etc. 

37'4.  Population  et  rclfnion  :  La  population  ^^toutoa 
les  Russies  est  de  100,373,000  habitants,  dont  89ff)58,415 
habitiints,  pour  la  Russie  d'Europe. 

Ileligion  :  La  religion  schismatique,  qui  coir  „».  '^3,832,- 
000  adhérents  ;  il  y  a  8,300,000  catholiques  ;  \.a  &^  es  sont 
protestants,  mahométuns,  juifs,  idolâtres,  h^.  ùioa,  tous 
les  cultes  sont  tolérés  et  protégés  ;  mais  et  u\t.  ies  catho- 
liques sont  victimes  de  la  plus  odieuse  intoléra.. 2c. 

La  population  de  la  Russie  comprend  une  mu'  'ud-^  de  peupl«a 
qui  diflFèrent  de  mœurs  et  de  langage,  la  plupar.  a  iemi-civilisés  ; 
les  Russes  forment  la  grande  masse  des  habitants  ;  les  Cosaques  du 
Don  et  ceux  de  la  mer  Noire,  sont  d'origine  esclavonne  ;  les  Finnois 
occupent  la  Finlande  ;  la  Courlande,  la  Livonie  et  l'Estbonio,  sont 
peuplées  principalement  d'Allemands  ;  les  Tartares  sont  répandus 
dans  les  gouvernements  du  sud  et  do  l'est  ;  les  Lapons  habitent  le 
nord-ouest,  et  les  Samoiôdes,  qui  lenr  ressemblent  par  la  taille  et 
par  leur  g(3nre  do  vie,  le  nord-est.  Ou  parle  en  Russie  plus  de  c*:nt 
iaugues. 

Les  Lapons,  les  Finnois  et  les  Russes,  font  un  grand  usage  des 
bains  d'eau  chaude  et  des  bains  à  vapeur.  On  les  voit  au  sortir  de 
ces  bains  se  jeter  dans  la  rivière  voisine  ou  se  rouler  dans  la  neige, 
sans  en  éprouver  aucune  suite  fâcheuse. 

373.  Armée,  marine  :  l'armée  russe  était,  en  1876,  de 
765,000,  hommes,  et  pouvait  être  portée  à  1,400,000.  La 
marine  de  guerre  comprend  environ  316  bâtiments,  dont  29 
cuirassés. 

Finances  :  Le  revenu  de  l'État  est  de  £80,000,000  ;  la  dette  pu- 
blique s'élève  à  £250j962,000. 

374.  Le  gouvernement  russe  est  despotique  ;  le  souverain, 
qui  est  en  même  temps  le  chef  de  l'église  grecque,  porte  le 
titre  d'empereur  autocrate  et  de  czar  de  toutes  les  Russîes, 
Il  est  assisté  par  trois  conseils  qui  sont  sans  pouvoir. 

Il  y  a  dans  la  société  russe  deux  grandes  classes  ;  les  nobles  et 
les  paysans.  Ces  derniers,  naguère  encore  serfs,  attachés  à  la  glè- 
be, et  appartenant  h  la  couronne  ou  à  des  seigneurs,  ont  été  rendes 
à  11  liberté  par  l'abob'tion  du  servage.  On  leur  donne  des  terres  à 
Utr«  de  fief. 


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376.  Spiizberff  :  Ile  ou  groupe  d'iles  qui  s'étondent  jusqu'à  neuf  de- 
grc'fl  ot  domi  du  pôle.  Lo  soleil  y  reste  quatre  mois  sous  1  horizon 
eu  hiver,  l.e  pays  est  toujours  couvert  de  glaces.  On  y  trouve  des 
ours  blancs,  des  renards,  des  rennes,  des  vaches  marines,  des  oi 
eeanx  de  mer,  etc;  mais  la  baleine,  qui  abonde  dans  ces  raera,  est 
ce  qui  attire  tant  do  navigateurs  vers  cette  dure  région,  où  ils  hi- 
vernent quelquefois. 

Nouvelle-Zemble  :  Grande  île  inhabitable,  séparée  du   continent 
par  le  détroit  de  Waygatz. 

Soloioestkoi,  dans  la  mer  Blanche,  renferme  une  botirgade  avec  un 
couvent  et  fournit  du  talc  en  larges  tablettes. 

Les  îles  cTAlandt  k  l'entrée  du  golfe   de  Bothnie.    Population, 
15,000  habitants. 

J)ago:  Uicho  en  bois,  champs  fertiles,  des  prairies,   des  vergers, 
etc.,  à  l'est.     Population,  20,000  habitants. 

Oesel,  ou  île  aux  grues  :   La  plus  grande  de  la  Baltique,  après  le 
Zeeland,  il  y  a  de  belles  forôts.  Population,  60,000  habitants. 


POLOGNE. 


376.  La  Pologne  était  autrefois  un  des  plus  grands  états  de  l'Eu- 
rope ;  elle  avait  pour  bornes  :  au  nord,  la  Prusse,  la  Baltique,  lu 
Duna  et  la  lîussîe  ;  à  l'est,  les  gouvernements  de  Smolensk  et  de  la 
Petite-Russie;  au  sud,  la  Turquie  et  les  monts  Carpathos;  ù 
l'ouest,  l'Allemagne. 

Vers  la  fin  du  dernier  siècle,  la  Russie,  la  Prusse,  et  l'Autriche 
profitèrent  des  troubles  qui  agitaient  la  Pologne  pour  s'en  emparer  ; 
elles  90  la  partagèrent,  et  ce  royauroe,  peuplé  de  15,000,000  d'ha- 
bitants, cessa  d'être  compté  parmi  les  puissances  de  l'Europe. 

En  1807,  Napoléon  fit  de  la  partie  prussienne  le  grand-duché  de 
Varsovie,  et  en  donna  la  souveraineté  au  roi  de  Saxe.  A  la  chute  do 
1  empire,  la  majeure  partie  de  ce  duché  fut  érigée  en  royaume  sou- 
mis à  l'empereur  de  Russie,  qui  prit  alors  le  titre  de  roi  de  Pologîu, 
L'empereur  Alexandre  donna,  cette  môme  année,  aux  Polonais  uno 
eonstitulion,  dont  ni  lui  ni  sou  successeur  ne  voulurent  observer 
les  articles;  ce  qui  joint  i\  la  conduite  tyrannique  du  grand  duo 
Constantin,  causa  une  insurrection  générale  en  novembre  1830.  Uno 


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POLOGNE. — HOLLANDE. 


153 


jçnerre  d/''aa3treu3e  s'ensuivit,  dans  laquelle  les  malheiireux  polonais, 
après  plusieurs  batailles  sanglantes  et  des  prodiges  de  valeur,  furent 
foreés  do  mettre  bas  les  armes  et  de  subir  la  loi  du  vainqueur. 

En  1863,  les  Polonais  essayèrent  encore  do  secouer  le  joug  de  la 
Russie  ;  mais  ils  durent  succomber  sous  le  nombre,  et  cette  lutta 
généreuse  ne  servit  qu'à  appesantir  leur  oppression.  Aujourd'hui  les 
plus  nobles  Polonais  expient  sur  lo  sol  glacé  do  la  Sibérie,  la  défensi» 
héroïque  de  leur  foi  et  de  leur  indépendance. 

flOLLANDE 

(Anciennement  Pays-Bas.)  (1) 


377.  La  Hollande  est  borndo,  au  nord  et  à  Touost,  par 
la  mer  du  Nord;  à  l'est,  par  rAllemafi^no  ;  au  sud,  par  la 
B.^l^ique.     Sa  superficie  est  de  12,648  milles  ourrén. 

378,  Les  Pays-Bas  furent  conquis  dans,  le  5e  siècle  par  les  Francs, 
et  firent  partie  de  la  monarchie  fran<;ai3e  jusqu'aux  derniers  descen- 
dants de  (Jharlemagne.  Il  s'y  forma  ensuite  dix  petits  états,  dont  la 
plupart  furent  réunis  successivement  au  domaine  de  la  maison  do 
Bourgogne.  De  cette  maison  ils  passèrent  dans  celle  d'Autriche,  on 
1477,  sous  l'archiduc  Maximilien.  Charles-Quint,  petit-fils  de  l'archi- 
duc, ayant  acquis  lo  reste  des  Pays-Bas,  se  trouva  souverain  de 
dix-sept  provinces.  Philippe  II,  son  fils,  perdit  les  sept  provinces 
soptcntrionales,  qui  en  1679,  prirent  pour  chef  Guillaume  de  Nassau, 
Prince  d'Orango,  sous  le  titre  do  stathouder,  c'est-à-dire,  gardien  du 
pays,  et  formèrent  une  république  fcdcrative,  qu'on  appela  les  I^ro- 
vinceS'Unies  oa  la  République  de  Hollande.  Les  provinces  méridio- 
nales ou  la  Belgique,  se  soulevèrent  dans  la  mCrae  occasion,  mais 
elles  furent  remises  sous  la  domination  du  roi  d'Espagne,  et  appelées 
Pays-Bas  Espagnols.  En  1714,  elles  furent  cédées  î\  l'empereur 
d'Allemagne,  et  prirent  le  nom  de  Pays-Bas  Autrichiens.  La  Hollande, 
conquise  par  les  armées  françaises  eu  1795,  devint  la,  Eépublique- 
Batave.  En  1806,  elle  fut  érigée  en  royaume  par  Napoléon,  en  fa- 
veur de  son  frère  Louis,  et  peu  do  temps  après,  elle  fut  incorporée  à 
l'empire  français,  avec  la  Belgique,  qui  avait  été  cédée  h,  la  L'rance 
par  le  traité  de  Campo  Formio,  en  1797.  En  1814,  le  congrès  do 
Vienne  réunit  la  Hollande,  la  Belgique  et  le  grand-duché  de  Luxem- 
bourg sous  la  domination  de  Guillaume,  prince  d'Orange,  qui  reçut 
lo  titre  de  roi  des  Pays-Bas.  Enfin  en  1830,  les  provinces  belges  se 
révoltèrent,  se  di'clarèrent  indépendantes,  et  offrkent  la  couronna 
de  la  Belgique  au  prince  de  Saxe-Gobourg. 

379.  Aspectj  etc.  :  Les  provinces  maritimes  sont  des 
plaines  sablonneuses  ou  marécageuses,  et  si  basses  que  les 
habitants  sont  obligés  d'entretenir  de  vastes  digues,  pour 

(1)  Le  nom  de  Pays-Bas,  ou  Néerlande  (Ncthorhinds),  commun  à  la  ITol- 
liinde  et  à  la  Belgique,  Jo  181 4  à  1S80,  n'est  actuelleaient  donné  qu'à  la 
11.. I  lande. 


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154 


HOLLANDl. 


empêcher  les  inondations  do  la  mer  ;  une  partie  oonsidd- 
rublo  du  Kol  est  luônio  aiHlcssous  du  niveau  do  l'ocdan  l.os 
provinces  intérieures  offrent  do  temps  en  temps  une  agré- 
able variété  de  coteaux,  de  vallons,  do  plaines  fertiles  et 
dans  le  meilleur  état  do  culture  possible. 

380.  Golfes  :  Le  Dollart,  entre  la  province  de  Gronincçue 
et  le  Hanovre  ;  le  Zuydcrzéo,  ou  mer  du  sud,  entre  la  l  lol- 
lando  septentrionale  et  la  Frise  ;  tous  deux  résultats  d'inon- 
dations maritimes  qui,  au  13e  et  lu  15e  siècle,  cnglou- 
tireat  un  grand  nombre  do  villages. 

Lacs:  Lo  Bies-Boscli.  {boi.i-de-joncs),  tr&reradipAr  \a.  Meuse,  dans 
le  Bfftbant  septentrional  ;  il  fut  causé  par  la  rupture  de  plusieurs 
dipruea  en  Ih'il  ;  72  villages,  ayant  une  population  de  100,000  ûraes, 
furent  submeigfés.  li'Opweerdeer-Meer,  le  Zuidlaarder-Mecr,  le  Shild- 
Meer,  etc.,  petits  lacs  do  la  Friae. 

Le  plus  grand  lac  de  la  Hollande,  la  mer  de  Harlem,  causé  par 
les  inondations  de  la  mer  du  Nord,  a  ctô  dosscchô  et  forme  aujour- 
d'hui une  "  prairie  veloutée,  sombre,  et  s'étendant  à  perte  do 
vue."  (a) 

381.  Rivières:  Les  plus  remarquables  sont  lo  Rhin,  la 
Meuse  et  l'Escaut,  qui  descendent  de  l'Allemagne  et  do  la 
France  vers  Tooéan. 

Lo  Mbin  prend  Sii  source  au  Saiut-Gothard  (No.  274).  Sa  direction 
est  au  nord,  à  l'ouest,  puis  au  nord-ouest.  Il  passe  à  Bâlc,  à  Kebl,  i\ 
Mnyence,  h  (Joblenlz,  ù  Cologne  et  i\  Nimcgue.  Près  de  cette  der- 
nière ville,  il  se  divise  en  quatre  branches  :  le  Wahal  et  le  Leck,  qui 
s'unissent  à  la  Meuse  ;  l'Yssel,  qui  se  jette  dans  le  Zuyderzée,  et 
le  Vieux-Rhin,  qui  passe  à  Lcyde,  et  tombe  dons  li  mer  du  Nort,  ù 
Katwylk.  Principaux  afiSuonts  :  à  droite,  l'IU  tyrolien,  le  Necker, 
le  Mein,  la  Lahn,  la  Sicg,  la  Ruhr  et  la  Lippe  ;  à  gauche,  l'Aar, 
grossi  de  la  Limmat  et  de  la  Reuss^  qui  arrosent  la  Suisse,  l'IU 
Alsacien,  la  Nahe,  la  Moselle  et  l'Erft. 

La  Meuse,  source  en  France  (Haute-Marne),  direction  au  nord 
et  au  nord-ouest,  plusieurs  embouchures  dans  la  mer  du  Norfl  ; 
cours,  560  milles.  La  Meuse  arrose  Verdun,  Sedan,  Givet,  Dinant, 
Namur,  Liège,  Maëstricht.  Affluents  :  le  Mouzon,  le  Seraoy,  l'Our- 
thc,  la  Sambre  et  le  Geer. 

L'Escaut,  source  eu  France  (Aisne)  ;  direction,  au  nord  et  au 
nord-ouest,  deux  embouchures  dans  la  mer  du  Nord.  Cours,  212 
milles.     L'Escaut  arrose  :  en  France,  Cambrai,  Denain,  Valencien- 

(a)  Lo  desséeheuicnt  do  co  lac,  r<5solu  on  1S38,  fut  couimoncé,  en  1840, 
aux  frais  do  l'Etat.  Un  canal  de  dérivation,  d'une  longueur  de  2  lieues, 
jeta  dans  la  mer  du  Nord  9  milliards  do  piods  cubes  d*eau.  En  18.03;  la 
vente  des  terres  conquises  sur  les  eaux  couvrait  les  frais  d'opératioiii 
^ui  s'étaient  élevés  à  environ  $4;000,0{)0. 


HOLLANDl. 


165 


n«a,  Oondé  ;  en  Belgique,  Tournaj,  Audenerde,  Gand,  Auvcra,  etc. 
Les  principaux  aflSuonts  sont  :  à  droite,  la  Solle,  lo  Haine,  le 
Dender  et  le  Rupel;  ù  gauche,  la  Scarpc  et  la  Lys. 

382.  ries  •  Il  7  a  deux  principaux  groupea  d'îles  ;  celles  qui  com- 
posent la  province  de  Zôlande,  »\  l'embouchure  de  llilsciiut,  et  celles 
qui  sont  aitucea  à  l'entréo  du  Zuyderzée,  parmi  lesquelles  on  remar- 
que lo  Texol,  qui  produit  beaucoup  de  tabac,  et  nourrit  des  brebia 
dont  le  lait  fait  un  excellent  fromage  vert,  cette  llo  est  encore 
célèbre  par  pluaiours  batailles  navales  qui  se  sont  livr6ea  près  de 
ses  côtes. 

383.  Les  canaux  sont  innombrables  ;  \h  facilitent  l'é- 
conlement  des  eaux,  et  font  communiquer  lu  plupart  des 
villes  entre  elles  et  avec  la  mer. 

En  été,  Ton  vojage  sur  les  canaux  de  ville  en  ville,  dans  des 
bateaux  couverts,  tratnéa  chacun  par  un  cheval  au  petit  trot.  Vjik 
hiver,  c'est  un  spectacle  amusant  que  de  voir  les  hommes,  les  femmes, 
les  enfants,  montés  sur  des  patina,  portant  quelquefois  sur  la  tôte 
do  lourda  fardeaux,  parcourir  ces  routes  glacées  avec  uno  vitesse  si 
grande  que  l'œil  peut  à  peine  les  suivre. 

384.  Climat  et  Productions  :  Lo  climat  est  humide, 
brumeux  et  peu  salubre  pour  les  étrangers,  quoique  les 
habitants  du  pays  paraissent  jouir  d'une  sant«5  forte  et  robus- 
te. L'hiver  dure  quatre  mois.  Les  provinces  intérieures  ont 
une  température  plus  égale  et  plus  agréable.  Les  productions 
sont  le  blé  et  les  autres  céréales,  le  lin,  le  chanvre,  la  garance, 
lo  tabac,  lo  genièvre,  les  légumes,  quelques  fruits,  etc. 

Les  vastes  prairies  marécageuses  de  la  Hollande  sont 
remplies  do  bêtes  à  cornes  d'une  taille  très-élcvée.  La  laine 
des  moutons  est  belle. 

Le  beurre  et  le  fromage  de  la  Hollande  sont  fort  estimés.  Les 
chevaux  qu'on  y  élève  sont  lourds,  mais  excellents  pour  le  trait. 

C'est  en  Hollande  que  l'art  du  jardinier  a  fait  le  plus  de  progrès  ; 
la  culture  d'  mille  plantes  d'a^rrément,  et  surtout  des  jacinthes  et 
<ie3  tulipes  fc  ';tô  portée  si  loin  que  le  prix  d'une  Heur  y  dépasse  sou- 
vent ce  que  coûterait  l'entretien  annuel  de  vingt  familles. 

385.  Divh  'ons  politiques  :  La  Hollande  se  divise  en  11 
provinces,  savoir  :  Brabant  septentrional,  Gucldre,  Hollnuie 
méridionale,  Hollande  septentrionale,  Zélande,  TTlncht, 
Frise,  Over-Yssel,  Groninguc,  Drenthe,  Limbourg  liollan- 
dais  (a). 

386.  Commerce  :  Beurre,  fromage,  eaux-de-vie,  genièvre^ 
^oiles,  laines,  draps,  soieries,  étoffes  de  coton,  peaux,  cuirs, 

(d)  Le  grand  duché  de  Luxemiourg,  sur  la  frontière  sud-est  de  ia  Bel- 
irique,  adinini.^tro  ses  propres  afTaïrep,  tout  on  6t;int  soug  la  domination 
lia  roi  do  Iloliande  qiui  porte  lo  titre  de  j^ran/^Juc^.  Luxemâûure* 


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156 


HOLLANDE. 


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graines,  huiles  de  lin  et  de  navette,  garance,  poteries,  fleurs, 
vins  français,  huiie  de  poisson,  morue  hareng,  outre  une 
multitude  d'articles  tirds  des  Antilies/  de  TOcéanie  et  do 
l'Afrique,  tels  que  lesépices,  le  thé,  le  café,  le  sacre,  l'in- 
digo, la  cochenille,  la  porcelaine,  le  tabac,  le  riz,  le  sel, 
etc.,  etc. 

Le  commerce  extérieur  de  la  Hollande  8'clève   h   $520,000,000, 
dont  $300,000,000  à  riraportalion.  Jusqu'à  la  fin  du  siècle  dernier, 
la  Hollande  jouissait  d'nn  eommer^e  sans  bornes  ;    on  l'appelait  lo 
magasin  de  U Europe.     La  guerre  lui  a  fait  perdre  le  monopole  com- 
mercial qu'elle  exerçait  depuis  deux  siècles. 

387.  La  plus  importante  ville  de  la  Hollande  est  Amster- 
dam, riche,  industrieuse,  longtemps  regardée  comme  la  plus 
commerçante  du  globe  après  Londres  '.  située  sur  le  golfe 
de  TY,  entourée  d'immenses  prairies,  de  villages  et  d'habita- 
tions élégantes,  et  divisée  en  deux  parties  par  la  petite 
rivière  Amstel.  C'est  actuellement  la  plus  importante  ville 
de  l'univers  pour  la  taille  et  le  commerce  des  diamants. 
Elle  renferme  un  musée  et  une  université  Amsterdam, 
ceinte  de  fossés  et  de  remparts,  n'a  point  à  redouter  l'appro- 
che de  l'ennemi;  elle  peut,  au  moyen  de  ses  écluses,  inonder 
tout  le  pays  qui  l'environne.  Une  foule  de  canaux  bor  Jé.s 
d'arbres  la  traversent,  en  formant  d'innombrables  îles  quu 

font  commnniquer  près  de  300  ponts.  Population,  326,196 

iiabitants. 

lly  a,  à  Amsterdam,  10  000  ouvriers  lapidaires,  presque  tous  Juifs 
Le  commerce  des  diamants  dépasse  annuellement  $20,000,000, 

La  Haye,  à  2  railles  de  la  mer  et  à  30  milles  d'Amster- 
dam, est  la  capitale  du  royaume,  très-jolie  ville,  renfermant 
118,000  habitants,  un  musée  et  une  fonderie  de  canons. 

Les  autres  villes  principales  de  la  Hollande,  sont:  Rotterdam 
ville  induptrieuse  et  très-comrawçante,  patrie  d'Érasme;  IJtrech!, 
célèbre  par  son  université  et  ses  sociétés  savantes,  renommée  par 
SCS  velours  et  ses  draps;  Leyde,  où  se  trouve  une  université  Ires- 
forte,  ville  con'iue  dans  le  commerce  par  ses  manufactures  do  draps  . 
G roningue,  université  ;  Harlem,  ville  très-forto,  renommée  par  sed 
manufactures  et  surtout  par  ses  jardins  de  tulipes. 

888.  Population^  religion  et  gouvernement.  I  a  popu- 
lation était  de  4,173,000*  habitants,  en  1883.  La  religion 
dominante   est   le   calvinisme.     Les   catholiques   sont  au 


BELGIQUE. 


157 


nombre  de  1,439,000  habitants.    Le  gouvernement  est  une 
monarchie  constitutionnelle. 

Les  colonies  de  la  Hollande  embrassent  une  superficie  de  682,792 
milles  carrés  et  renferment  une  population  6  fois  plus  grande  que 
celle  de  la  Hollande  même  :  26,841,577,  (en  1881).  Ces  colonies 
sont  dans  les  Indes  orientîiles,  dans  les  Indes  occidentales  et  dans 
l'Amérique  du  Sud,  (Surinam). 

390.  FAucaiion,  langues  :  L'instruction  élémentaire  est  univer- 
BcUe  en  Hollande.  Les  langues  parlées  sont  le  hollandais,  le  frison, 
le  fliunaud,  et   l'allemand. 

391.  Slatisliques  :  Armée,  65,000  hommes,  ce  nombre  peut  être 
porté,  en  temps  de  guerre  à  163,000.  Marine,  139  bâtiments  dont 
49  h  vapeur. 

Revenu,  eu  1883,  $45,000,000.— /^c/Ze,  $413,000,000. 

BELGIQUE. 


iX: 


392.  La  Belgique  est  bornée,  au  nord,  par  la  Holl;inde  ; 
à  Test,  par  l'empire  d'Allemagne;  au  sud,  par  la  Fr;ince; 
à  l'ouest,  par  la  mer  du  Nord.  Sa  superficie  est  de  11,373 
milles  carrés. 

393.  DivisioitS  politiques  :  La  Belgique  se  divise  en  9 
provinces,  savoir  :  Anvers,  Brabant,  Flandre  occidentale, 
Flandre  orientale,  Hainaut,  Liège,  Limbourg  belge,  Luxem- 
bourg belge  et  Namur. 

394.  Aspect^  elc  :  Le  sol  est  uni  comme  celui  de  la  Hol- 
lande, du  côté  de  la  mer.  La  partie  orientale  est  s^illonnée 
par  les  ramifications  des  A  i  donnes,  et  oifre  une  agréable 
succession  do  collines  et  de  plaines  légèrement  ondulées.  La 
Belgique  avec  ses  nombreux  canaux,  et  son  réseau  de  che- 
mins de  fer,  donne  les  plus  grandes  facilités  aux  communi- 
cations. 

Iiivi>.res  :  Les  deux  principales  rivières  sont  la  Meuse  et  l'Escaut. 
(No.  381.) 

395.  Climat  et  productions  :  Le  climat  est  à  peu  près 
le  mémo  que  celui  de  la  Hollande,  mais  plus  tempéré.  Le 
sol  produit  en  abondance  le  blé  et  les  autres  céréales,  le  lin, 
le  chanvre  et  le  tabac.  L'agriculture  est  portée  au  plus  haut 
point  do  perfection.  Les  riches  houillères,  que  possède  la 
Belgique,    ses  mines  de  fer,  ses  carrières  de  marbre  et  de 


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BELGIQUE. 

grmit,  lui  ont  créé  une  industrie  qui  le  dispute  à  celle  de 
rA.nLïleterre. 

396.  Commerce  :  Blés  et  autres  céréales,  graines  de  lin 
et  de  navette,  garance,  beurre,  fer,  quincaillerie,  armes  à  feu, 
sabres,  draps,  cuirs,  bière,  savon,  chandelles,  eaux  miné- 
rales, essences,  toiles  fines,  dentelles,  tapis,  etc.,  etc. 

Les  dentelles  et  les  tapis  de  Bruxelles,  les  soieries  d'Anvers,  la 
toile  et  les  damas  de  Liège,  sont  universellement  estimes. 

Le  <?omrai'rce  général  s'est  élevé,  d'après  les  dernières  statistiques, 
à  $870  millions,  dont  $'iOO  millions  à  l'exportation. 

L'exploitation  des  houilles  occupe  110.000  ouvriers,  et  produit 
annuellement,  15  millions  de  tonnes. 

397.  Capitale,  Bruxelles,  située  en  partie  sur  une  émi- 
nence,  en  partie  sur  une  plaine  acréable  et  fertile,  dans  le 
Brabant  méridional  ;  superbes  édifices  publics  ;  université, 
observatoire,  musée,  bibliothèque,  écoles  de  peinture  et  de 

ravure,  établissements  de  bienfaisance,  manufactures,  etc. 
Population,  en  1882.  388.781  habitants. 

On  y  admire  l'église  gothique  de  Sainte-Gudule,et  Thôtel-de- ville, 
biltiment  flanqué  de  cinq  tourelles  hexagones,  et  surmonté  par  un 
beffroi  haut  de  366  pieds  que  couronne  une  statue  de  Saint-Michel  en 
cuivra  doré,  de  17  pieds  de  proportion,  tournant  sur  un  pivot  au 
moindro  vent,  lia  ville  est  arrosée  par  plusieurs  fontaines  embellies 
de  sculptures.  Ses  promenades  sont  délicieuses. 

A  quatre  lieues  de  Bruxelles  sont  ces  plaines  où  toutes  les  armées 
de  l'Europe  se  donnèrent  rendez-vous  pour  renverser  un  conquérant 
fameux.    "Voici  les  Quatre-Bras,  la  Belles  Alliance,  Mont-St.-Jean, 

Waterloo,  lieux  qui  rappellent  une  lutte  sanglante,  que  les  soldats 
"  soutinrent  avec  un  courage  héroïque,  malgré  les  fautes  des  deux 
"  chefs,  et  dans  laquelle  la  victoire,  infidèle  h.  celui  qui  croyait  la 
"  tenir,  se  tourna  vers  celui  qui  ne  l'attendait  plus.  '  Le  voyageur 
aperçoit  aujourd'hui  sur  ce  mémorable  champ  de  bataille  une  colline 
élevée  do  main  d'homme,  haute  de  200  pieds,  et  surmontée  du  lion 
belge,  figure  gigantesque  en  fer  coulé. 

398.  Villes  principales  de  la  Belgique  i  Gand,  au  confluent  de 
l'Escaut,  de  la  Lys  et  de  deux  autres  petites  rivières  qui  y  forment 
25  Iles,  réunies  par  plus  de  300  ponts,  célèbre  par  ses  nombreuses 
filatures  de  coton  qui  occupent  environ  60,000  ouvriers.  Population, 
128,400  habitants  ;  Anvers,  sur  l'Escaut,  grande  place  forte,  le 
principal  port  de  commerce  de  la  Belgique,  autrefois  la  plus 
commerçante  ville  de  l'Europe  ;  sa  cathédrale,  la  merveille  de  la 
Belgique,  a  600  pieds  de  long,  230  de  large,  360  de  haut,  et 
môme  451  jusqu'à»  sommet  delà  flèche  ;  les  voûtes  sont  80utenue<4 
par  125  pilliers,  qui  fjrment  230  arcades,  plusieurs  tableaux  do 
Rubens  et  d'autres  grands  maîtres  de  l'école  flamande  décorent  l'in- 
térieur, dea  colonnes  de  marbre  de  diverses  couleurs  ornent  lo  por 


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clr 


VRANOB. 


159 


tîjil,  le  cliœur,  et  les  chapelles  ;  le  carillon  de  cette  église  est  uu  des 
[)liis  beaux  de  la  Belgique;  population,  175,000  habitauta  Lièf/e^ 
giir  la  Meuse,  université,  entrepôt  des  marchandises  des  Payis  Bas, 
do  la  France  et  de  l'Allemagne,  célèbre  par  ses  manufactures 
d'-irmcs,  ses  fonderies  de  canons,  ses  horloges,  ses  draps,  etc.  ;  po- 
pulation, 114,000  hribitants.  Brugps,  Touinaij  bmvain, etc.  Cette 
(ifruière  est  renommée  par  son  université,  par  sa  bière,  la  meilleure 
do  l'Kurope,  etc.,  etc. 

399.  ropulation:  En  1880,  5,520,000.  C'est  le  pays 
d(  VE'irope  ou  la  population  est  la  plus  dense,  (moyenne 
do  185  personnes  par  mille  carré).  Les  Belges  parlant  le 
iVaii^ais  sont  au  nombre  do  2,250.000  ;  environ  2,600,000 
parlent  le  flamand,  et  38,000  l'allemand. 

Religion:  Le  catholicisme. 

Gouvernement  :  Monarchie  constitutionnelle. 

400.  Edltcalion  :  L'instruction  élémentaire  est  assez  répandue. 
Presque  tous  les  établissements  d'éducation  sont  placés  sous  le  con- 
trôle et  la  direction  du  clergé.  Il  y  a  4  universités:  Louvain, 
Bruxelles,  Liège  et  Gand.  Louvain  et  Bruxelles  sont  des  univer- 
sités indépendantes, les  deux  autres  apparlienneut  ù  l'Etat. 

401.  Langues  :  On  parle  trois  langues  en  Belgique  :  le  flamand, 
le  Wrtllon  et  le  français.  Le  français,  qui  est  la  langue  officielle  et 
savante,  efiface  peu  à  peu  les  deux  autres  dialectes 

402.  Stali'ilique  :  Année,  47,084  hommes  en  temps  de  paix  ;  en 
cas  de  guerre,  son  effectif  peut  être  porté  à   100,000  hommes  de 

troupe,  et  à  100,000  hommes  de  garde  nationale  mobilisée Marine 

militaire,  peu  importante. — Revenu,  environ  $50,000,000. — iJelle 
publique,  en  1879,  $308.269,490. 

FRANCE, 

403.  La  France  est  bornée,  au  nord,  par  la  Manche,  la 
Belgique  et  l'Allemagne  ;  à  l'est,  par  l'Allemagne,  hi  Suisse 
et  l'Italie  ;  au  sud,  par  la  Méditerranée  et  l'Espagne  ;  à 
1  ouest,  par  l'océan  Atlantique.  Son  étendue  est  de  201,200 
milles  carrés. 

404.  Divisions  :  Avant  1789,  la  France  était  divisée  en 
32  provinces  ou  gouvernements^  dont  8  au  nord,  17  au  mi- 
lieu, et  7  au  sud  {a)  ;  aujourd'hui  elle  comprend  87  dépar- 
tements, qui  ont  pris  leurs  noms  des  rivières  qui  les  traver- 

(o)  Des  ocquisit'ons  plus  récentes  avaient  porté  co  nombre  à  35;  mais 
la  perte  de  l'Alsace  et  d'une  partie  do  la  Lorraine,  en  1871,  l'a  réduit  à  34. 


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sent,  des  fontaines,  des  montagnes  ou  des  rochers  qui  s'y 
trouvent,  et  des  mers  qui  en  baignent  les  côtes  (a)  Voici 
les  noms  des  anciennes  provinces  avec  ceux  des  départe- 
ments qu  elles  renferment  : 

AU   NORD. 

Provinces.  Départements, 

l      FJandre  fmnçaise Nord 

l     '^r*"'^.(^) *.  Pas-de-Calais. 

3.     Picardie Somme. 

4  Normandie. Seine-Inférieure,  Euro,  Oalvadoa, 

K  1}    j    T>  Orne,  Manche, 

6.  Ile-de-France Oise,  Aisne,  Seine-ct-Oise,  Seine, 

c  ,,,  ?eine-et-Marne. 

6      Champagne Ardennes,    Marne,  Aube,   Haute- 

^      ,         .  Marne. 

7.  Lorraine Meuse,  Moselle,  Meurthe,  Vosgey. 

AU  MILIEU. 

8.  Bretagne Piiiislèro,   Gôtes-du-Nord,   Morbi- 

han,  Ile-et-Vilaine,  Loire-Iufc. 
rieure. 

9.  Maine  et  Perche Mayenne,  Sarthe. 

}?•     ;^^Jo^' Maine-et-Loire. 

J-     i"'^""  •  •. Vendée,  Deux-Sèvres,  Vienne. 

12  Angouraoïs .Charente. 

13  A.inis    et  Saintonge Charente-Inférieure. 

14  Touraine Indre-et-Loire. 

6      R.'rrv''^'' E^^r-e^t-Loir,  Loir-et-Cher,  Loiret. 

!^      tr'y  •. Indre.  Cher. 

«      Ii™T'"' Haute- Vienne,  Corrèze. 

^-     îi^rche Creuse. 

19.  Nivernais Nièvre 

20.  Bourbonnais Allier 

21.  Auvergne .'.']:; IPuy-de-Dôme,  Cantal. 

22.  Bourgogne Yonne,  Côte-d'Or,  Saône-et-Loirc, 

Ain 

23     Franche-Comté Haute^Saône,  Doubs,  Jura 

24,  Lyonnais Loire,  lîhône. 

AU    SUD. 

25.  Guyenne  et  Gascogne Gironde,  Laudes,  Dordogne,  Lot- 

et-Garonne,  Gers,  Hautes-Py- 
rénées, Lot,  Tarn-el-Garonne, 
Aveyron. 

f ^-  L'Avijis  et  la  Picardie  ne  formaient  qu'un  gouvernement 


'i'.ti: 


FRANCE. 


161 


26.  Béarn , Basses-Pyrénées. 

27.  Comté  de  Foix Aricge. 

28.  Roussillon Pyrénées-Orientales. 

29.  Languedoc Haute-Garonne,      Tarn,      Aude, 

Hérault,  Gard,  Lozère,  Haute* 
Loire,  Ardèche. 

30.  Dauphinô ...  .Isère,  Dr&me,  Hantas- Alpes. 

3\.     Provence Bouches-du-Rhône,  Basses-Alpes, 

Var. 

32  Corse Corse 

33  Savoie Savoie,  Haute-Savoie. 

34.     Comté  de  Nice Alpes-Maritimes. 

Les  départements  se  subdivisent  en  arrondissements  ou 
sous-préfectures  :  celles-ci  en  cantons,  et  les  cantons  en 
communes. 

404.  Montagnes:  Après  les  chaînes  majestueuses  des 
Alpes  et  des  Pyrénées,  les  plus  remarquables  sont  le  Jura, 
qui  sépare  la  France  de  la  Suisse  ;  les  Vosges,  qui  s'éten- 
dent au  nord  du  Jura  jusqu'en  Allemagne,  et  au  nord-ouest, 
sous  le  nom  à'^Ardcnncs,  jusqu'en  Belgique  ;  les  Cévennes, 
qui  s'unissent  d'un  côté  aux  Vosges  et  do  l'autre  aux  Pyré- 
nées, et  dont  deux  branches  inférieures  traversent  le 
pays  de  l'est  à  l'ouest,  de  manière  à  former  les  bassins 
des  quatre  principales  rivières  qui  l'arrosent  ;  ardeurs  le 
sol  de  la  France  offre  peu  d'inégalités. 

405.  Rivières  :  La  Loire  et  la  Garonne,  qiii  se  jettciit 
dans  lAtlantique  ;  le  Rhône,  qui  se  jette  dans  \  Méditer- 
ranée ;  la  Seine,  qui  se  jette  dans  la  Manch  la  Meuse, 
qui  coule  vers  la  Belgique  ;  la  Somme,  qui  se  tte  dans  la 
Manche;  la  Dordogne,  principal  affluent  de  la  Garon- 
ne, celle-ci  prend,  apiô.s  leur  jonction,  le  non  de  Gironde; 
la  Saône,  affluent  du  Rhône  ;  l'Allier,  le  Chc  et  la  Vienne, 
qui  se  jettent  dans  la  Loire;  la  Marne  et  iOise,  qui  se 
jettent  dans  la  Seine,  etc. 

La  plus  longue  de  ces  rivières  est  la  Loire  ;  son  c  >urs  est  d'envi- 
ron 625  milles.  Elle  naît  dans  l'Ardcclie,  au  mont  Gerbier-de-Jonc, 
et  coule  au  nord-ouest,  par  le  Puy,  Saint-l^amherl,  'îoanne,  où  elle 
devient  navigable,  Digoin,  Nevers,  la  Charité,  Briare.  Jargau,  Or- 
léans ;  au  sud-ouest,  par  Blois,  Amboiso  et  Tours  \  l'onest,  par 
Saumur,  les  Pontsde-Gé,  Nantes,  Paimbœufet  Saiiit-NaKaire.  Ses 
principaux  affluents  sont  :  sur  la  rive  droite,  l'Arroujc,  la  Nièvre 
et  la  Maine  ;  sur  la  rive  gauche,  l'Allier,  le  Loiret,  le  Cher,  l'Indre, 
l'v  Vienne,  grossie  de  la  Creuse. 


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162 


VRANOE. 


La  Garonne  prend  sa  sonrce  aux  Pyrénées,  dans  le  val  d'Aran 
Elle  coule,  au  nord-est,  jusqu'à  Toulouoo,  où  elle  change  de 
direction  en  s'inclinant  fortement  vers  le  N.  0.,  prend  le  nom  do 
Gironde  h  son  «onfl lient  avec  la  Dordogne,  et  se  jette  dans  l'océan 
par  une  large  cmboucLure  au  miliau  do  laquelle  s'élève  la  tour  dn 
Cordotian.  La  Gironde  est  embarrassée  de  bancs  do  sable  et  de  non! 
breuses  iles.  Le  marée  y  est  d'une  extrême  violence  et  produit,  au 
Bec  d'Arabez,  le  phénomène  du  mascaret,  sorte  de  barre  d'eau  de  16 
à  20  pieds  do  liauteur,  qui  remonte  le  fleuve  avec  une  grande  vitesse 
(!t  renverse  tout  sur  son  passage.  Les  principales  villes  arrosées  par 
la  Garonne  sont:  ëaint-Gaudens,  Muret,  Toulouse,  Verdun,  Agen, 
Bordeaux,  lioy.iu.  Affluents:  à  droite,  l'Ariègc,  lo  Tarn,  le  Lot  et 
la  Dordogne  ;  i\  gauche,  le  (Jers,  la  Bayse  et  le  Gimone.  Le  cours 
de  la  Garonne  est  d'environ  350  milles. 

lie  Rhône  naît  au  mont  de  la  Fourche,  dans  le  massif  du  Saint- 
Gothard.  11  arrose  le  Valais  en  Suisse,  traverse  le  lac  de  Genève, 
évile  lo  Jura  méridional,  on  s'inclinant  vc^rs  le  sud,  reprend  son 
cours  vers  1  ouest,  tourne  brusquement  vers  le  sud,  h  Lyon,  et  garde 
cette  dircctiou  jusqu'il  la  Méditerranée,  où  il  se  jette  par  plusieurs 
embouchures.  Ce  fleuve,  le  plus  rapide  de  l'Europe,  a  un  cours 
d'environ  530  milles.  11  baigne  Sion,  Genève,  Lyon,  Givors,  Vienne. 
Tourpcn,  Valence,  Avignon,  Beaucaire  et  Arles.  Ses  principau.x 
affluents  sont  :  à  droite,  l'Ain,  la  Saône,  l'Ardèche  ;  à  gauche,  l'Isère, 
la  Drôme  et  )a  Durance. 

La  8ein^  prend  sa  source  dans  le  département  de  la  Côte-d'Or, 
près  du  moût  Tasselot.  Elle  coule  du  S,-E.  au  N,-0.,  par  Bar-sur 
Seine,  Troyes,  Montereau,  Melun,  Paris,  Saint-Denis,  Saint-Germain. 
Poissy,  Nantes,  P.ouen,  Honfleur  et  le  Havre.  La  longueur  de  son 
cours  est  de  500  milles  Elle  a  pour  affluents  :  ^  droite,  l'Aube,  la 
Marne  et  l'Oise,  grossie  de  l'Aisne  et  du  Thôrain  ;  à  gauche,  l'Yonne, 
l'Eure  et  la  Riiie. 

406.  Canaux  :  L'un  des  plus  vastes  et  des  plus  beaux 
de  ri<]urope  est  le  canal  du  Languedoc  ou  du  midty  qui 
fuit  communiquer  l'océan  avec  la  Méditerranée,  par  le  moyen 
de  lu  Garonne;   sa  longueur  est  d'environ  50  lieues. 

Les  autres  sont  :  le  canal  du  Cenlrcy  entre  la  Loire  et  la  Saône  ; 
le  canal  du  Rhô7ie  ou  Rhin  ;  les  canaux  d^Orléans  et  de  Briare,  entre 
la  Seine  it  la  Loire,  le  canal  de  Bourgogne,  qui  réunit  la  Seine  avec 
la  Saône  et  avec  lo  Doubs,  affluent  de  la  Saône  ;  le  canal  de  Saint- 
Quenltn,  entre  l'Escaut  et  la  Somme  ;  le  canal  de  VOurq,  qui  amèiio 
à  Paris  les  eaux  de  la  rivière  Ourq,  etc. 

Chemins  de  fer:  Un  vaste  réseau  de  voies  ferrées,  dont  Fans  est 
lo  centre,  relie  presque  toutes  les  villes  de  quelque  importance.     La 
longueur  totale  des  chemins  de  ter  exploités  était,  au  1"  janvier 
1883,  de  16,415  milles. 

407.  Lacs  :  Le  plus  considérable  «st  celui  de  Grand-Lieu,  vers 
l'embouchure  de  la  Loire,  long  de  2  lieues  et  demie,  et  large  de  2. 


FRANOE. 


163 


408.  Le  climat  de  la  France  varie  suivant  la  latitude 
et  la  position  des  lieux.  A  Paris,  l'hiver  dure  trois  mois  ; 
les  plus  grands  froids  y  sont  de  12  à  13  degrés  au-dessous, 
vt  les  plus  grandes  chaleurs  de  20  environ  au-dessus  du  zéro 
(le  Réauniur.  Les  pluies  sont  fréquentes  dans  les  provinces 
(lu  nord  et  Rur  les  côtes  de  l'océan.  Dans  la  paitic  méridio- 
iiule,  les  ^^elécs  fortes  sont  rares  ;  lorsqu'elles  arrivent,  elles 
y  causent  beaucoup  de  dommages  aux  arbres  fruitiers.  Le 
eiel  y  est  généralement  plus  serein,  et  la  température  de  Tété 
j.lus  élevée.  Les  provinces  du  centre  ont  un  climat  doux, 
agréable  et  très-salubre. 

409.  JSol  cl  'productions  :  Le  sol  do  la  France  est  assez 
fertile.  Les  productions  sont  :  au  nord,  les  blés,  le  lin,  le 
chanvre,  les  pommes,  les  cerises  et  les  autres  fruits  communs  ; 
nu  centre,  les  vins,  les  blés,  les  châtaignes,  les  marrons,  les 
truffes,  les  noix,  k-s  amandes,  les  poires,  les  prunes,  etc.  ;  au 
sud,  les  vins,  les  olives,  les  vers  à  soie,  le  maïs,  les  figues, 
les  oranges,  les  grenades,  les  citrons,  les  r  a;  ;^des,  la  garance, 
le  tabac,  etc.  ;  partout  le  seigle,  le  sarrabiii,  l'orge  l'avoine, 
les  légumes,  les  pâturages,  les  pommes,  le  miel,  la  cire,  etc. 

Les  vins  les  plus  estimés  sont  «eux  de  la  Champagne,  de  la  Bour- 
gogne, du  Lyonnais,  du  Dauphiné,  du  Bordelais  et  du  Languedoc. 
La  Normandie  fournit  les  meilleures  pommes  et  le  meilleur  cidre 
qu  il  y  ait  peut-être  au  monde. 

Le  tabac  est  cultivé  surtout  dans  le  sud  et  le  sud-ouest,  le  nord  et 
le  nord-est. 

L'agriculture  nourrit  environ  3,000,000  de  bêtes  à  cornes,  34  mil- 
lions de  bétes  à  laine,  3,000,000  de  chevaux  et  800,000  unes  ou 
mulets. 

Les  animaux  sauvages  sont  peu  remarquables  :  ce  sont  l'ours,  le 
lynx,  le  chamois,  le  bouquetin,  la  marmotte,  le  loup,  le  renard,  le 
putois,  la  fouine,  le  hérisson,  le  rat-d'eau,  quelques  loutres,  etc. 

410.  Les  mines  sont  celles  de  fer,  de  charbon,  de  plomb, 
do  cuivre,  de  sulfate  de  fer  ou  couperose^  de  manganèse, 
d'antimoine,  d'ar.senic,  de  sel-gemme,  etc.  On  compte  en 
France  environ  240  sources  minérales,  la  plupart  très-fré- 
quentées. 

Beaucoup  de  provincf^a  renferment  de  riches  carrières  de  marbre, 
d  albâtre,  de  granit,  d  ardoise),  de  craie,  etc.  Le  gypse  de  Paris, 
eonuu  soiis  le  nom  de  plaire  de  Paris,  est  exporté  dans   toutes  les 


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FRANCS. 

autres  parties  de  l'Europe,  et  jusqu'en  Am  riqne,  ainsi  que  la  pierre 
meulière  de  la  Ferté-sous-Jouarro  (dép.  de  Seine-et-Marne). 

411.  Commerce:  Soieries,  dtofTcs  de  laine  et  de  coton, 
vins,  caux-dc-vie,  liquours  ;  articles  de  mode,  tissus  de  lin  et 
de  chanvre,  garance,  meubles,  livres,  papiers,  caractères  d'ini 
prinicrie,  bijoux,  orfèvrerie,  horlopjerie,  porcelaines,  glaces, 
huile  d'olive,  vinaigre,  grains,  fruits,  sel,  chapeaux,  parfu- 
meries, etc  , 

En  1882,  lo  commerce  général  de  la  France  a  produit  $1,710,- 
000,000,  dont  $722,050,000  îi  rexporiation.  Les  pays  dont  les  rela- 
lioii.s  commerciales  avec  la  France  ont  le  plus  d'importance,  sont 
l'Angleterre,  la  Suisse,  la. Belgique,  le  royaume  d'Italie,  T Associa- 
tion commerciale  allemande,  les  États-Unis,  etc. 

412.  Capitale,  Paris,  sur  la  Seine,  la  ville  la  plus  peuplée 
de  l'Europe  après  Londres,  et  après  Rome  celle  qui  renferme 
le  plus  grand  nombre  d'édifices  magnifiques. 

I.es  plus  admirables  sont:  dans  le  genre  sacré,  l'hôtel  des  Inva 
lides,  Sainte-Geneviùve  ou  le  Panthéon,  Notre-Dame  do  Paris, 
l'église  de  Saint-Sulpice,  la  Sainte  Chapelle,  l'église  de  la  Made- 
leine, etc.;  dans  le  genre  profane,  le  Louvre,  le  palais  des  Tuileries, 
la  Bourse,  le  Palais-Royal,  celui  de  Luxembourg,  le  Palais  Bour- 
bon, etc. 

Les  musées  du  Louvre  qui  offrent  une  superbe  collection 
de  tableaux,  de  statues  et  d'antiquités  ;  le  musée  d'histoire 
natitrclle  ;  la  bibliothèque  impériale,  l'une  des  plus  riches 
du  monde,  l'observatoire,  par  où  passe  le  premier  méridien 
adopté  en  France  ;  les  jardins,  surtout  celui  des  Tuilewes 
et  lo  jardin  des  plantes,  les  places  publiques,  la  colonne 
Vendôme,  l'Arc  de  l'Étoile,  l'obélisque  do  Louqsor,  les 
portos,  les  promenades,  les  ponts,  les  quais  de  Paris,  fixent 
encore  l'attention  de  tous  ceax  qui  visitent  cetle  fameusi 
métropole  des  sciences,  des  lettres  et  des  arts.  L'imprimerie 
et  la  librairie  constituent  doux  des  plus  importantes  bran 
chcs  de  son  commerce.  Population,  2,269,000  habitants. 

413.  Parmi  les  nombreuses  manufactures  de  Paris,  on  distingue 
celle  des  Gobelins,  celle  des  draps  ccarlates  de  Julienne,  celle  des 
tapis  do  la  Savonne  in,  celles  du  poli  do  glaces,  de  bijouterie,  d'or- 
fèvrerie, d'borlogeri*  .l'instrumenta  de  mathématiques  et  d'astrono- 
mie, etc.,  etc. 

Dans  les  environs  de  Paris  on  remarque  le  palais  de  Versailles, 
bûti  par  Louis  XIV  ;  ra  chapelle,  ses  jardins,  ses  fontaines,  sont  don 
chefi-d'œuvre  ;  Saint  '      ud,  qui  était  la  résidence  d'été  d^  l'empereu  i" 


FRANOB. 


165 


Napoléon  IIT,  et  en  partie  dctruîto  par  les  Prussiena  en  1871  ;  Saînt- 
Denis,  célèbre  par  sou  ancienne  abbaye,  tombeau  des  rois  de  France  ; 
Vînconnes,  dont  le  château  a  servi  longtemps  de  prison  d'État; 
FonUiinehleau,  i\  15  lieues  au  sud-est  de  la  capitale,  où  les  j)rinc(  s 
lit:  la  famille  royale  allaient  prendre  le  plaisir  do  la  chasse,  l*ie  VII 
y  fut  détenu  prisonnier  pendant  18  mois,  Napoléon  1er  y  .ibdiqua 
1  ompire,  etc  ,  etc. 

414,  Villes  principales  :  Lyon,  au  confluent  d(î  la  Saône  et  du 
Rhône,  seconde  ville  do  la  France  par  son  étendue,  sa  population 
et  son  commerce,  peuplée  de  324,000  habitants,  célèbre  par  ses 
itoffc?  de  soie,  d'or  et  d'argent,  et  par  sa  chapellerie,  possède  une 
faculté  de  théologie,  une  faculté  des  arts  et  des  lettres,  un  musèo 
*lo  peinture  et  d'antiquités  et  deux  bibliothèques,  on  y  admire  l'hô- 
tcl-do-ville,  la  place  Bellecour,  le  palais  do  Suint-Pierre,  1.".  cathé- 
liiale  de  Saint-Jc;in,  l'une  des  plus  belles  de  la  Franco,  etc.  ;  Mar- 
cille,  sur  la  Méditerranée,  le  foyer  le  plas  ancien  de  la  civilisation 
in  France,  ayant  été  fondée  par  une  colonie  grecque  600  ans  avant 
J.-O  ,  la  troisième  ville  de  France  par  sa  population  et  la  première 
par  son  commerce,  renferme  une  faculté  dos  sciences,  un  observa- 
toire, une  bibliotht;que  et  un  musée  de  tableaux  et  d'antiquités, 
population,  313.000  habitants;  Bordeaux,  sur  la  Garonne,  dont  le 
port  peut  contenir  1,000  vaisseaux,  fait  un  grand  commerce  de  vin, 
population,  194,000  habitants;  Ilouen,  sur  la  Seine,  connu  par 
;-('S  toiles  et  ses  étoffes  de  coton  appelées  rouenneries  ;  Nantes,  sur 
la  Loiie,  où  l'on  construit  beaucoup  de  vaisseaux  ;  Lille,  dans  le 
département  du  Nord,  très-forte,  sa  citadelle  est  l'ouvrage  du  cé- 
K'bre  Vaiiban  ;  Toulouse,  bur  la  Gavonnc,  à  l'extrémité  du  canal  du 
Languedoc,  fait  un  grand  commerce  avec  l'Espagne;  Amiens,  sur 
la  Somme,  sa  cathédrale  est  un  chef-d'œuvre  d'architecture  gothi- 
que; Orléans,  sur  une  plaino  élevée,  au  bord  de  la  Loire,  magni- 
fique cathédrale,  commerce  de  grains,  de  vins,  d'eaux-de-vie,  etc.    . 

41.').  Les  i)ort3  les  plus  importants  sont  Marseille  et  Bordeaux. 
pour  le  commerce  ,    Brest  et  Toulon,  pour  la  marine  militaire.     Les 
autres   sont  Dunkerque,  sur  la  mer  du  Nord  ;    Calais,   Bonlogno, 
Dit'Ppf.  le  Havre,  Cherbourg,  Saint-Mtllo,  sur  la  Manche  ;  Nantes, 
Saint-Nazaire,  la  Roclielle,  Rochefort,  Bayonne,  sur  l'Atlantique, 
etc. 

416.  Population^  religion^  gouvernement  :  La  popula- 
tion étîut,  en  1881,  de  37,672,000  habitants,  dont  29,202.- 
000  catholiques;  692,80»^  protestants,  et  environ  87,000 
juifs  et  de  diverses  croyances. 

Le  gouvernement  est  une  république  constitutionnelle 
représentative. 

'il  7.  Armée.  L'effectif  de  l'armée  sur  pied  de  paix  est  de  518,462 
hommes.  L'nrmée  active  compte  3,750,000  hommes  et  doit  se 
diviser  en  quatre  armées  subdivisées  elles-mêmes  en  18  corps, 
formés  d'infanterie,  de  cavalerie  et  d'artillerie. 

Marine  :  La  marine  militaire  se  compose  de  302  bâtiments,  dont 


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II 


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166 


Iles  qui  dépendent  de  la  franoe. 


66  naTlres  cnitassôa,  La  marine  marchande  est  de  1 6,600  bAtimenta. 
lirvenu  del'Ktat,  environ  $713,000,000. 
Délie  publique,  en  1882,  $4,68'i,000,000. 

418.  Inslruclinn  ]mblique:  f/iustruction  pnmaire,  est  donnée 
dans  79,311  écoles,  qui  comptent  ensemble  6,670,990  él<Wes, 

L'instruction  sêcofidaire  compte  environ  162,000  éièvos,  rô{>arli9 
dans  1132  établissement!  (lycéea,  coUègea  communaux,  aùmi- 
nairea,  e»to.) 

L'instruction  supérieure  est  donnée  dans  les  Facultés  des  lettres, 
et  des  sciences,  de  droit,  de  médecine  et  de  théologie. 


ILES  QUI  DÉPENDENT  DE  LA  FRANCE. 


419.  le.  Dans  lu-'Méditerranée,  la  Gorse,  au  nord  de  la  Sar- 
daigne,  superficie  de  600  lieues  carrées.  Cette  île  eat  traversée  eu 
tous  sens  par  des  montagnes.  Le  sol,  quoique  peu  cultive,  est 
fertile  en  vins  excellents,  en  vers  à  soie,  en  olives,  en  châtaignes, 
en  oranges,  en  citrons,  en  figues,  etc.  Il  y  a  des  mines  d'argent,  de 
cuivre,  de  plomb,  d'alun,  etc.  Sur  Icd  côtes,  on  fait  la  pèche  du  co- 
rail. Capitale,  Ajaccio,  ville  forte  avec  un  port  spacieux  et  com- 
mode, patrie  de  Napoléon  Bonaparte.  La  (Jorse  forme  \m  de.s  87 
départements  de  la  France,  pi»pulation,  273,000  biibitants. 

La  Camargue,  île  ou  groupe  d'îles,  h  l'embouchure  du   nhône, 
remplies  de  chevaux,  de  bêtes  à  cornes  et  de  moutons. 

Les  îles  ûHIyères,  au  sud-est  de  la  ville  de  Toulon,    leur  sol  est 
riche  en  oranges,  en  fraisiers,  et  en  plantes  aromatiques. 

2o.  Sur  la  côte  atlantique:  (9MefiS(^/^^  entourée  d'autres  petites  îles, 
bordée  de  rochers,  assez  fertile,  population,  3,500  habitants. 

Oroaxx,  renferme  une  population  de  5,600  habitants,  occupés  à  la 
puche  et  à  la  culture  des  terres. 

Belle-île,  couverte  do  gras  pâturages,  population  10,000  habitants. 

Noirmoutiers,  renferme  une  population  industrieuse  de  9,000  hab 

Ile-d'Yeu  ou  Ile-Dieu,  rocher  granitique  qui  porte  une  faible  cou- 
che de  terre  végétale,  peuplée  de  pêcheurs.  Population,  3,000  hab. 

Ile  de  Ré,  peu  fertile  en  blé,  riche  en  vignes,  n'a  ni  bois,  ni  foin, 
ni  eau  douce,  dit-on,  population,  8,300  habitants. 

Olérorif  riche  en  vins  ot  en  salines,  population,  10,000  habitants. 


BUISSl. 


SUISSE. 


167 


420.  La  Suisse  est  bornée  au  nord  et  à  l'est  par  TAllc- 
nia}];ne;  au  sud,  par  l'Italie;  à  l'ouest,  par  la  France. 

421.  Division:  La  conféddration  Suisse  se  compose  do 
22  cantons,  dont  9  au  nord,  4  au  centre,  autour  du  lao  d* 
Lucernc;  2  à  l'est,  5  à  l'ouest  et  2  au  sud. 

Les  9  au  nord  sont:  Bûle,  Solcure,  A  rgovio,  Schaffouso,  Zurich» 
Ziig,  Thurgovio,  Appenzcl,  Saint-Gall. 

Les  4  cantons,  autour  du  lac  do  Luccrne,  sou»  ;  Schwitz,  Uuter- 
wald,  Uri  et  Lucerne. 

Les  2  cantons,  h  l'est,  sont  :  Glaris,  Grisons. 

Les  5  cantons,  à  rouest,  sont  :  Berne,  Fribourg,  Neufchûtel,  Vaud, 
Genève, 

Les  2  cantons,  au  sud,  sont  :  le  Valais  et  le  Tessin. 

422.  Montagnes  :  La  Suisse  est  le  pays  le  plus  monta- 
gneux de  l'Europe,  dont  elle  est  le  point  culminant;  le  Jura 
la  traverse  du  sud-ouest  au  nord-est,  depuis  le  lao  de  Genève 
jusqu'à  celui  de  Constance  ;  les  Alpes  forment,  au  sud  et 
au  sud-est,  deux  chaînes  principales,  dont  les  diverses  rami- 
fications occupent  une  étendue  de  800  lieues  carrées. 

On  divise  les  Alpes  en  hautes,  moyennes  et  basses  Alpes.  Les 
riautes  Alpes  s'élèvent  au-dessus  de  la  ligne  des  neiges  {a)  de 
8,000  pieds  environ  ;  on  no  voit  dans  toute  cette  région  que  des 
sommités  couvertes  de  neige  ou  de  glace,  des  parois  de  rocs  déchar- 
nés; dans  les  endroits  abrites,  végètent  des  lichens  et  uu  petit  nom- 
bre de  plantes  qui  aiment  le  climat  de  la  Sibérie  ;  les  pics  les  plus 
(levés  dépassent  14,000  pieds  ;  tels  sont  le  mont  Blanc,  qui  domine 
toutes  les  montagnes  de  l'Europe;  le  Cerrin,  qui  s'élance  dans  lea 
nuées  en  forme  d'obélisque  triangulaire  ;  le  mont  Rose,  assemblage 
de  pics  gigantesques  qui  composent  un  vaste  cirque  de  3,000  toises 
fie  diamètre,  etc.  Les  Alpes  moyennes  sont  comprises  entre  la  li- 
poe  des  neiges  et  la  limite  des  arbres,  dont  l'élévation  est  d'environ 
6,000  pieds  ;  c'est  là  que  les  plus  belles  et  les  plus  rares  des  plantes 
alpinea  se  font  remarquer.  Les  Basses  Alpes  comprennent  laréc;ion 
eimée  au-dessous  de  la  ligne  des  arbres  jusqu'au  niveau  des  plaines  ; 
elles  sont  couvertes  de  rochers,  de  lacs,  de  ruisseaux,  de  cascades 
de  bois  et  d'excellents  pâturages. 

(a)  C'est-à-dire  que  les  nuages  de  neijre  ne  80  forment  point  au-JeiJ^uf 
'J«  c«tte  limite. 


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168 


fiinssK. 


On  appelle  colsj  les  Toutes  qui  traversent  les  Alpes  ;  t«l  est,  entr* 
autres  le  passage  du  mont  Sain'-Gothard,  et  la  magnifique  route 
du  Simplon,  construite  avec  des  frais  immenses  par  Bonaparte,  pour 
faciliter  ses  expéditions  militaires  en  Italie. 

Le  couvent  hospitalier  au  Grand-Saint-Bernard,  entre  le  Valais  et 
le  Val  d'Aoste,  est  l'habitation  la  plus  élevée  de  l'Europe. 

Dans  les  montagnes  du  Valais,  on  voit  beaucoup  de  crétins,  ôtres 
malheureux,  défigurés  par  des  goîtres  énormes,  sourds-muets,  et 
dans  un  état  d'imbécilité  qui  ferait  douter  s'ils  font  partie  do  l'espace 
humaine. 

423.  Avalanches  :  Les  chutes  de  neige  connues  sous  ce  nom  sont 
un  des  j)hcnomènes  les  plus  terribles  de  la  npture  dans  les  Alpe^^. 
Tant  que  les  neiges  tendres  et  poudreuses  qui  couvrent  les  sapins  no 
sont  point  tombées,  il  faut  s  "attendre  à  des  avalanches  ;  mais  elles 
sont  plus  dangereuses  par  un  dégel.  Elles  s'annoncent  par  un  bruit 
sourd  et  effrayant,  semblable  à  celui  du  tonnerre,  de  sorte  qu'elles 
laissent  souvent  au  voyageur  le  temps  de  chercher  son  salut  dans  la 
fuite.  Ces  redoutables  chutes  de  neige  et  de  glace  ont  occasionné 
des  malheurs  sans  nombre  aux  habitants  de  tonte  la  chaîne  des 
Alpes. 

424.  Glaciers  :  Des  avalanches  de  Leige  tombent  incessamment  du 
sommet  des  montagnes  dans  les  plus  hauls  vallons  ;  elles  s'y  entas- 
sent, Tonime  dans  un  bassin,  en  couchei  très- compactes,  au  travers 
desquelles  l'eau  pénètre,  durant  l'été,  sans  les  fondre  entièrement 
L'hiver  les  transforme  en  glaces  solides  de  l'épaisseur  de  plusienr's 
centaines  de  pieds.  On  compte  dans  la  Suisse  008  glaciers,  don» 
plusieurs  ont  une  longueur  de  4  à  6  lieues  sur  une  largeur  d'un»- 
demi-lieue  ou  davantage.  Ce  sont  là  les  intarissables  réservoirs  qui 
entretiennent  les  principaux  fleuves  de  l'i'^urope. 

425.  Lacs  :  Les  plus  grands  sont  ceux  de  i/éman  ou 
Genève  et  de  Constance  :  le  premier  à  44  lieues  carrées,  et 
le  second  38.  Les  autres  sont  ceux  de  Neufchâtel,  do 
Zurich,  de  Lucerne,  de  Lugano,  etc.  Leurs  belles  eaux, 
claires  comme  du  cristal,  nourrissent  des  brochets,  des 
truites,  des  saumons,  des  lotes,  etc. 

426.  Rivières  :  Le  Rhin,  le  Rhône,  l'Aar,  affluent  du 
Rhin  ;  le  Limmat,  la  Reuss,  la  Suren,  affluents  de  l'Aar  ; 
le  Tésin,  qui  va  traverser  le  lac  Majeur  en  Italie  ;  et  beau- 
coup d'autres. 

Le  Rhin  sort  du  lac  de  Constance  à  Stein,  et  forme  an-dessoua  de 
Schaffouse  la  belle  cataracte  de  Laufen,  oii  ses  eaux  se  précipitent 
d'une  hauleur  de  60  pieds  (Voir  No.  381). 

427.  Aspect  etc.  :  Il  est  peu  de  contrées  qui  offrent  au- 
tant de  sites  pittoresques  et  de  sublimes  horreurs  que  la 
Suisse.  Les  champs  bien  cultivés,  et  les  riches  pdturages 
qu  on  voit  à  la  base  des   montagnes,  contrastent   avec  leurs 


SUISSE. 


169 


affreux  précipices  et  leurs  sommets  toujours  couronnés  de 
neige  et  de  glace.  La  partie  la  plus  fertile  et  la  mieux 
peuplée  se  trouve  située  entre  les  Alpes  et  le  Jura,  depuis 
les  rives  du  lac  Léman  jusqu'à  celles  du  Rhin  et  du  lac 
de  Constance.  Elle  présente  des  collines  et  des  monts  peu 
élevés,  de  larges  et  riantes  vallées,  des  prairies  arrosées  par 
mille  ruisseaux,  des  vignes  sur  des  coteaux  voisins  de  beaux 
lacs,  etc. 

428.  Climat  el  productions  :  Le  climat  de  la  Suisse  est 
froid,  dès  qu  on  s'élève  au-dessus  de  la  plaine  ou  de  la  ré- 
gion des  vignes,  laquelle  jouit  d'une  température  douce, 
mais  sujette  aux  changements  subits  du  chaud  au  froid, 
aux  grêles,  aux  gelées,  aux  brouillards,  qui  détruisent  sou- 
vent les  espérances  de  l'agriculteur  et  du  vigneron.  Les 
productions  végétales  sont  les  bois,  les  grains,  les  vins,  le 
chanvre,  le  lin,  les  pommes,  les  poires,  les  châtaignes,  etc. 
La  récolte  la  plus  assurée  est  celle  des  patates  et  des  autres 
légumes. 

Les  bêtes  à  cornes  constituent  une  des  principales  riches- 
ses du  pays  On  élève  dans  les  montagnes  beaucoup  do 
mulets. 

Le  beurre  et  le  fromage  de  la  Suisse  sont  de  la  meilleure  qualité  ; 
tout  le  monde  connaît  le  fromage  de  Gruyères,  petite  ville  du  can- 
ton de  Fribourg. 

Les  animaux  sauvages  sont,  en  général,  les  mêmes  qu'en  France , 
le  grand  aigle  des  Alpes  a  16  pieds  d'envergure;  il  enlève  des 
ebevreuils,  de  gros  chiens,  etc. 

429.  Mines  :  Les  montagnes  de  la  Suisse,  riches  en  porphyre,  en 
marbre,  en  albâtre,  etc.,  le  sont  assez  en  métaux  de  toute  espèce,  en 
cristal  de  roche,  en  soufre,  en  eaux  minérales,  etc.  Plusieurs  vallées 
renferment  des  bancs  de  liguites,  et  de  la  tourbe,  qui  servent  de 
combustible  dans  les  lieux  où  le  bois  manque. 

430.  Commerce  :  Bêtes  à  cornes,  fromage,  beurre,  suif, 
peaux,  chanvre,  lin,  montres,  bijouteries,  ouvrages  en  bois, 
étofifes  de  coton,  mousselines,  bas,  tissus  de  paille,  esprit  do 
cerises  {Kirchwasser') ^  bois  de  construction,  charbon,  etc. 

431 .  Villes  :  Genève,  sur  le  lac  du  même  nom,  chef-lieu  du  canton, 
grande  et  belle  ville  de  47,000  habitants  ;  centre  d'un  grand  commerce 
de  transit  avec  Lyon  et  Marseille,  on  y  voit  plusieurs  établissements 
scientifiques,  entre  autres,  un  riche  musée  d  histoire  naturelle  et  une 
bibliothèque,  l'horlogerio  fin(\  la  bijouterie  et  l'émuillerie  sont  des 
industries  très-dèveloppées  à  Genève,  ainsi  que  la  gravure  et  la 


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170 


ALLEMAQNE. 


ciselure  ;  Berne,  chef-lieu  du  canton  et  capitale  fcdcralc  do  la  Suisso  ; 
Bille,  une  des  plus  commerçantes  viMea  de  la  Suisse,  trarorsçepar  le 
Khin,  elle  a  été  plusieurs  fois  bouleversée  par  des  tremblements  d*» 
terre  ;  Zurich,  remarquable  par  les  beaux  points  de  vue  qu'offrent  s(s 
promenades  et  ses  remparts,  fabriques  de  coton,  de  cnapeaux  d' 
paille,  et  de  savon  ;  Lausanne,  où  les  étrangers  se  rendent  en  foulo, 
attirés  par  les  beautés  du  lac  Lénaan  ;  Saint  Gall,  ville  commeiçant" 
et  industrieuse  ;  Schaffouse,  sur  le  l^Uin,  à  une  lieue  de  la  fameuse 
cataracte  où  ce  fleuve  se  précipite  de  la  hauteur  de  60  pieds,  etc.,  etc. 

432.  Population  et  religion:  La  population  est  d'en- 
viron 2,792.264  habitants, "dont  1,161, 000  catholique.^  ;  les 
autres  sont  luthériens,  calvinistes,  etc.  Il  y  a  7000  Israélites. 

433.  Gouvernement:  La  confédération  Suisso  ou //e/t;r 
tiqucy  se  compose  de  petites  républiques  appelées  cantons, 
qui  se  sont  unies  pour  défendre  leur  liberté.  Indépen- 
dantes le?  unes  des  auties  pour  ce  qui  regarde  leurs  affaires 
intérieures,  elles  laissent  à  un  gouvernement  fédéral  l'admi- 
nistration des  affaires  d'un  intérêt  général,  et  des  affaires 
extérieures. 

Quelques  cantons  forment  jjlasîeurs  états  séparés  ;  en  tout,  la 
Suisse  compte  22  républiques  indépendantes. 

433  A.  Armée  :  En  Suisse,  tout  citoyen  qui  a  atteint  l'âge  de  20 
ans  est  soldat  ;  il  doit  s'armer,  se  vôtir  selon  l'uniforme  de  son  cautou, 
et  se  faire  incorporer  dans  une  compagnie.  En  cas  de  guerre,  chaque 
canton  fournit  un  contingent,  dont  le  total  est  de  205,000  hommes. 

Langues:  D'après  le  recensement  de  1880,  environ  2,030,000 
parlent  l'allemand  ;  608,000  le  français,  et  16'2,000  l'italien. 


ALLEMAGNE. 


4S4.  L'Allemagne  est  un  vaste  pays  borné  au  nord  par 
la  mer  du  Nord,  le  Danemark  et  la  Baltique  ;  à  l'est,  par  la 
Ruosio  et  la  Gallicie  ;  au  sud-est  et  au  sud,  par  la  Hongrie, 
l'Adriatique,  .l'Italie  et  la  Suisse  ;  à  1  ouest,  par  la  France, 
la  Belgique  et  la  Hollande  (a). 

(a)  Dans  un  sens  moins  vngne  et  plus  restreint,  on  entend  aussi  sous  lo 
nom  d'Allemagne  l'ensemble  des  états  secondaires  de  l'Europe  centrale, 

?iui  existent  en  dehors  de  la  Prusse  et  de  Terapire  autrichien.  Ces  états  ne 
brment  pas  un  territoire  continu. 


ALLIMAONl. 


171 


435.  L'Mlemague,  au  XVTIIo  siècle,  était  divisée  en  neuf  cercles  ; 
rAutriche,  le  Bas-Rhin,  la  Bavière,  la  Haute- Saxe,  la  Franoonio,  la 
Souabe,  le  Ilaut-Rhia,  la  Westphalio  et  la  Basse-Saxe.  Cette  division 
ne  comprenait  point  la  Prusse  proprement  dite,  devenue  royaume 
depuis  1701.  Les  neuf  cercles  qu'on  vient  de  nommer,  se  subdivi- 
saient en  plus  de  300  petits  états,  gouvernés  par  des  princes  séculiers 
ou  ec  lésiastiques,  indépendants  chacun  dans  les  limites  de  son  ter- 
ritoire, mais  soumis  en  certaines  circonstances  aux  ordres  de  l'empe- 
reur. Le  gouveri  i  ement  général,  ou  la  diète,  était  composé  de  trois  col- 
liges:  celui  des  électeurs,  qui  s'arrogeait  le  droit  de  nommer  le 
chef  de  l'empire,  celui  des  princes  et  celui  des  villes  impériales.  A  par- 
tir de  1334, 1  empereur  fut  toujours  choisi  dans  la  maison  d'Autriche. 
K<î  1 806,  par  l'influence  de  Napoléon,  l'ancienne  constitution  fut  abolie 
etramplacéeparla  confédération  du  Rhin.  L'empereur  d'Allemagne 
renonça  à  ce  titre,  et  prit  celui  d'empereur  d'Autriche  ;  les  duchés 
de  Bavière,  de  Wurtemberg  et  de  Saxe,  furent  érigés  en  royaumes. 
Le  Congrès  de  Vienne,  en  1815,  établit  la  confédération  Germani- 
que, telle  qu'elle  a  existé  jusqu'en  1866.  F.lle  était  formée  de  39  états 
do  forces  inégales,  réunis  pour  leur  défense  et  leurs  intérêts  com- 
muns. Les  affaires  étaient  réglées  dans  une  diète  permanente  de  17 
membres,  qui  se  tenait  i\  Francfort-sur-le-Mein,  et  à  laquelle  prési- 
dait le  représentant  de  l'Autriche. 

Les  victoires  de  la  Prusse  sur  l'Autriche,  en  1866,  détruisirent 
l'influence  politique  de  l'empire  autrichien  dans  l'Allemagne  propre, 
iNo.  434,  note  a)  eflfectu*/out  la  dissolution  de  la  Confédération 
germanique,  et  placèrent  sous  la  haute  direction  de  la  Prusse  la  con- 
fédération nouvelle  dite  de  l'Allemagne  du  Nord,  qui  se  composa  de 
22  états  situés  au  nord  du  Mein  (No.  445).  Les  États  indépendants 
au  sud  du  Mein,  furent  rattaches  à  la  Prusse  par  des  alliances  mili- 
taires et  par  le  Zollverein  (union  douanière),  dont  l'organisation,  due 
à  linitiave  de  Frédéric-Guillaume  III,  date  de  1833. 

Ces  états  formèrent  un  groupe  séparé  de  1866  à  1870,  et  furent 
désignés  sous  le  nom  à' Allemagne  méridionale^  ou  di* Allemagne  du 
Sud.  Ils  étaient  compris  entre  la  Confédération  du  Nord,  l'Au- 
triche, la  Suisse  et  la  France,  et  se  composaient  des  royaumes  de 
Bavière  et  de  Wurtemberg,  des  Grands-Duchés  de  Bade  et  de  Hesse 
el  de  la  principauté  de  Lichtenstein,  Depuis  1871,  toute  l'Alle- 
magne, moins  l'Autriche,  forme  un  empire  unique  sous  la  souve- 
raineté du  roi  de  Prusse,  qui  porte  en  môme  temps  le  titre  d'em- 
pereur. 

436.  Montagnes  (a)  ;  Les  principales  chaînes  sont  les 
Alpes,  qui,  sous  différents  noms,  s'étendent  à  l'est  jusqu'en 
IIoDgrie,  et  au  sud-est  jusqu'en  Turquie;  et  les  monts  Oar- 
pathes,  ou  le  système  Hercynio-Carpathien,  qui  se  prolonge 
de  l'ouest  à  l'est,   depuis  le  Rhin  jusqu'au  Dniester  j  les 

(a)  Afin  d'éviter  des  répétition  a  trop  fréquentes,  nous  rassemblons  ici 
quelques  détailâ  de  géographie  physique  non  seulement  sur  l'AIlemagnei 
mais  aussi  sur  les  contrées  qui  en  dépendent- 


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diverses  branches  de  ce  système  entourent  la  Hongrie,  la 
Moravie,  la  Bohême,  et  se  rattachent  à  la  grande  chaîne 
alpine. 

Les  pays  situés  au  sud  des  Carpathes  sont  montagneux  ou  com- 
poses de  plateaux  élevés  ;  ceux  qui  sont  situés  au  nord,  sont,  en  géné- 
ral, des  plaines  qui  s'unissent  à  celles  de  la  Pologne,  du  Danemark 
et  des  Pays-Bas.  Toutes  les  eaux  qui  coulent  au  suil  des  Carpathes 
se  jettent  dans  le  Danube  ou  dans  le  golfe  de  Venise  ;  toutes  celles  du 
nord  se  jettent  dans  la  mer  d'Allemagne  ou  dans  la  Baltique.  La 
plus  haute  élévation  des  Carpathes  est  estimée  à  9,300  pieds. 

La  Hongrie  renferme  deux  plaines  immenses,  lune  i\  l'ouest, 
voisine  de  larchiduchô  d'Autriche  ;  l'autre,  au  sud,  qui  se  termine 
vers  le  Danube  et  le  Theiss  par  de  vastes  marais. 

437.  Lacs:  Ceux  de  Constance,  entre  l'Allemagne  et  la 
Suisse;  ceux  de  Balaton  et  de  Neusiedel,  en  Hongrie;  les 
lagunes  (haflf)  de  Térish  et  d«  (lurish,  en  Prusse,  etc. 

438.  Rivières:  Le  Danube  et  ses  affluents;  le  Rhin, 
l'Ems,  le  Weser,  et  l'Elbe,  qui  se  jettent  dans  la  mer  du 
Nord  ;  l'Oder,  la  Vistule,  le  Niémen,  qui  se  jettent  dans  lu 
Baltique  ;  la  Wartha,  affluent  de  l'Oder  ;  la  Moselle  et  le 
Mein,  affluents  du  Ehin,  etc. 

L'Elbe  nait  aux  monts  de  Bohême,  coule  d'abord  avec  une  .grande 
rapidité  dans  une  étroite  vallée,  oîi  il  forme  plusieurs  cascades, 
arrose  Kœniggratz,  Kollin,  et  s'échappe  de  la  Bohême  par  lo  roi  de 
Winterberg.  Il  traverse  ensuite  la  Saxe,  la  Prusse,  l'Allemagne  pro- 
prement dite  (No.  434,  Note  a),  et  se  jette  dans  la  mer  du  Nord,  h. 
Cuxhaven,  après  avoir  baigné  les  villes  de  Pilnitz,  Dresde,  Mûlberg, 
Torgau,  Wittenberg,  Dessau,  Magdebourg,  Lauenbourg,  Hambourg, 
Altona  et  Glûckstadt  L'Elbe  a  688  milles  de  cours  dans  une  direc^ 
tion  générale  du  ead-est  au  nord-ouest.  11  est  navigable  depnis  son 
embouchure  jusqu'à  Schandau.  Ses  principaux  affluents  sont:  ù 
droite,  l'Iser,  le  Havel,  l'Elde  et  le  Stor  ;  à  gauche,  la  Moldau,  l'Éger, 
la  Mulde,  la  Saale,  l'Illmenau,  la  Schwinge,  etc. 

L'Oder,  source  dans  les  Geisenker-Gebirge  {montagnes  abamée,% 
direction  du  sud-est  au  nord-ouest,  embouchure  dans  la  lagune  de 
Slettin  (Baltique),  cours  de  593  milles.  Pays  parcourus  :  la  Silésie 
autrichienne,  la  Silésie  prussienne,  le  Brandebourg  et  la  Poméranie  ; 
Villes  arrosées  :  en  Silésie,  liatibor,  où  la  fleuve  devient  naviga- 
ble, Kosel,  Oppeln,  Brieg,  Breslau,  Glogau  ;  dans  le  Brandebourg, 
Crossen,  Francfort,  Cûstrin  etSchwedt;  Stcttin,  dans  la  Poméranie. 
Affluents  de  gauche  :  l'Oppa,  la  Neisse  de  Silésie,  la  Weistretz, 
la  Eatzbach,  le  Baber,  et  la  Yeisse  de  Lusace.  Affluents  de  droite  : 
rOlsa  et  la  Wartha. 

La  Vistule  (Weichsel  ou  Tisla)  nait  aux  monts  Beskides  (Carpa- 
thes). Elle  arrose  la  Gallicie  qui  appartient  à  l'Autriche,  parcourt 
la  Pologne  russe,  oii  elle  baigne  Gracovie  et  Varsovie,  traverse  la 


ALLEMAONB . 


173 


Prusse,  en  passant  par  Thora,  Cuira,  Graudenz,  et  se  partage,  au« 
dessous  de  Mewe,  en  deux  bras,  qui  vont  se  jeter  dans  la  Baltique, 
l'un  par  Mari«nbourg,  l'antre  par  Dirschau  et  Donlzick.  Cea  deux 
bras  forment  un  delta  appelé  l'ile  do  Nogat  Tributaires  :  sur  la 
{çauche,  la  Pilika  ;  sur  la  droite,  le  Dunajec,  le  San,  le  Bug,  grossi 
du  Pettew  et  de  la  Narew,  la  Drewenï  l^a  longueur  do  la  Vistule 
est  de  688  railles. 

Le  Danube  (N"o.  274)  coule  en  g'nôrnl  de  l'ouest  ii  l'est.  Il  for- 
me en  Hongrie,  entre  Presbourg  et  Komorn.  la  gran  le  île  de  Schût, 
toiirni»  brusquement  au  sud,  h  Waitzen,  et  forme  les  iles  de  Saint- 
André,  do  Csepel  ot  de  Margitt  i.  À  Vukovar,  il  commence  à  couler 
îi  lest, et  conserve  à  peu  prôs constararaeni  cette  direction. 

les  principales  vill  a  que  le  Danube  arrose  sont  :  dans  lo  Wiir- 
tomberg.  Tuttliugen  et  Ùlm,  où  il  devient  navigable  ;  en  Bavière, 
Klchingen,  Donauwcrth,  Ingolstadt,  Ratisbonne,  Staubigot  Pajsau  : 
on  Autriche,  Linz,  Mauthausen,  Ips,  Moelk,  Durrenstein,  Krems, 
.\Iautern,  Kornneuburg  et  Vianne  ;  en  Hongrie,  Presbourg,  Komorn, 
Gran,  Waitzen,  Bude,  Pesth,  Mohacs,  Peterwardein,  Salankelcm  et 
Semlin  ;  en  Turquie,  Belgrade,  Widdin,  Nicopolis,  Roustschouk  et 
Qalatz. 

Parmi  les  nombreux  affluents  du  Danube,  les  plus  importants 
sont:  b,  droite,  la  Riss,  Piller,  la  Mindel,la  Suzam,  le  Lech,  le  Paar, 
rilm,  risaar,  l'Inn,  la  Traun,  PEnns,  PIps,  la  Traisen,  la  Leytba,  Je 
Uaab,  la  Drave,  la  Save,  la  Morava  serbe,  etc.  ;  j\  gauche,  la  Wer- 
uitz,  l'.MtmÛhl,  la  Naab,  la  Regen,  le  Kamp,  la  March,  le  Waag,  le 
Gran,  la  Theiss,  l'Aluta,  le  Sereth,  le  Pruth,  etc. 

La  navigation  qui  existait  h  peine  sur  le  Danube,  avant  1830,  est 
maintenant  très-active,  grâce  aux  immenses  travaux  accomplia  par 
la  société  impériale  de  navigation,  fondée  h  Vienne,  en  1829.  Les 
nombreux  vapeurs  de  cette  Compagnie  parcourent  actuellement  le 
Danube  depuis  la  mer  Noire  jusqu'à  Ulm,  dans  le  Wurtemberg. 

439.  Climat  cl  productions  :  Le  climat  de  toutes  ces  con- 
trées, peut  se  diviser  en  trois  grandes  zones,  qui  elles-raôaies 
sont  susceptibles  de  quelques  subdivisions  :  la  première  est 
celle  des  plaines  septentrionales  dont  la  température  est 
liumide,  assez  froide,  et  variable  au  gré  de  tous  les  vents  ; 
on  y  cultive  les  blés,  les  légumes,  le  lin,  le  cbanvre,  le  hou- 
blon, les  pommes,  les  cerises,  etc.  La  seconde  zone  embrasse 
tout  le  milieu  de  l'Allemagne,  depuis  le  51e  jusqu'au  48e 
parallèle,  avec  la  Gallicio  et  le  nord  de  la  Hongrie  ;  l'air  y 
est  salubre,  et  la  température  plus  égale  ;  mais  l'élévation 
du  sol  diminue  la  chaleur  qui  serait  naturelle  à  la  latitude , 
Bi  on  se  trouvait  au  niveau  de  l'océan.  On  y  cultive  dans  les 
expositions  favorables,  la  vigne,  et  assez  généralement  les 
pommiers,  les  poiriers,  les  abricotiers,  les  pêchers,  les  châ- 
Vftigaiers  et  lea  amandiers.    La  troisième  zone  comprend  les 


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174 


ALLEMAQNIS. 


Alpes,  dont  les  «ommots  et  les  vallées  éprouvent  des  chaleurs 
et  des  froids  extrêmes,  et  la  Hongrie  méridionale,  dont  le 
climat  est  chaud  et  très-insalubre.  Cette  troisième  zone 
njoutc  aux  productions  déjà  citées,  le  maï.^,  beaucoup  do  vius, 
la  garance,  le  safran,  la  gaude,  etc.,  le  tabac,  le  riz,  les  vers 
à  soie,  et,  ne.  sud  des  Alpes,  les  olives,  les  oranges,  les  figues, 
les  citrons,  etc. 

Les  légumes  alimentaires  abondent  en  Allemagne,  et  quelques,, 
uns  ])arviennent  à  une  excellence  inconnue  dans  d'outrés  pays  ;  lo 
chou,  par  cxempl»',  qu'on  exporte  au  loin  bous  le  nom  de  saurkraut 
(choucroute),  diverses  espèces  de  navets,  de  carottes,  de  pois  et  de 
fèves.  L'orge  et  lo  houblon  y  sont  un  objet  de  culture  trùs-impor- 
îaut,  étant  destinés  j\  la  confection  de  la  bière,  dont  lès  Allemands 
font  un  grand  usage.  Environ  un  tiers  de  la  surface  de  ces  contrées 
est  occupé  par  des  forêts  composées  de  chênes,  de  hêtres,  de  frênes, 
de  pins,  de  sapins,  etc.  La  plus  considérable  qui  existe  maintenant 
en  Allemagne  est  la  Forêt-Noire,  située  en  partie  dans  'q  grand 
duché  de  Bade  et  en  partie  dans  le  Wurtemberg. 

Les  bêtes  à  cornes,  les  chevaux,  les  moutons,  les  volailles,  sont 
partout  élevés  en  grand  nombre  ;  les  porcs  fourmillent  en  West- 
phalîe,  en  Bavière,  en  Poméranie,  etc. 

Les  animaux  sauvages  sont  les  mêmes  qu'en  France. 

440.  Mines  :  Les  montagnes  de  la  Moravie,  de  la  Silési^^ 
et  de  la  Bohême  orientale,  renferment  quelques  mines  de 
fer,  de  plomb,  d'arsenic,  de  pierres  fines,  des  carrières  de 
marbre,  etc.;  la  Styrie  est  riche  en  mines  du  meilleur  fer  ;  lu 
Carinthie,  province  illyrienne,  a  de  vastes  mines  de  plomb  ; 
la  ville  d'Idria,  dans  l'archiduché  d'Autriche,  possède  uni 
des  plus  importantes  mines  de  mercure  ;  la  Hongrie  a  des 
mines  d'or,  d'argent,  de  cuivre,  de  fer,  etc.  Mais  la  chaîne 
qui  mérite  particulièrement  le  surnom  de  métallique^  la  plu> 
abondamment  pourvue  de  minerais  d'argent,  de  cuivre, 
d'étain,  de  fer,  est  cette  partie  des  monts  Carpathes  qui 
sépare  la  Bohême  des  plaines  de  la  Saxe. 

Les  bouillèrea  et  les  tourbières  sont  assez  communes  en  Alle- 
magne. On  y  trouve  une  plus  grande  abondance  d'eaux  minérales, 
•oit  chaudes,  soit  acidulées,  que  dans  tout  le  reste  de  l'Europe. 

441.  Commerce  de  l^ Allemagne:  Céréales,  graines  et 
huile  de  lin,  tabac,  chevaux,  bêtes  à  cornes,  beurre,  fromage, 
miel,  cire,  vins,  toiles,  draps,  soieries,  cotons,  bijoux,  usten 
siles  en  bois  tourné,  métaux,  ivoire,  peaux  de  chèvre,  laines, 
bois,  canons,  boulets,  bombes,  poêles,  quincaillerie,  cuivre, 
porcelaines,  poterie,  glaces,  bière,  sel  de  tartre,  teinture,  etc. 


EMPIRE   D'ALLEMAGNE. 


175 


Les  bœufs,  les  grains  et  les  farines,  les  vins,  les  laines,  et  les 
métaux,  fcont  les  principales  exportations  de  la  Hongrie. 
Celles  de  la  Gallicic  sont  le  sel.  les  blés,  lesbêLes  à  cornes, 
les  chevaux,  les  cuirs,  la  laine,  la  cire,  le  miel,  l'hydromel,  etc. 

442.  Population;  races,  ctc  :  La  population  do  l'Alle- 
niîigne  et  des  contrées  qui  s'y  rattachent  est  d'environ 
78,600,000  habitîints.  Les  principales  races  qui  la  compo- 
stent Bont  :  les  Allemands,  les  Skves,  (Polounis,  Tchèques, 
Illyriens,  Serbes,  Croates,  etc.),  les  Magyars  ou  Hongrois, 
les  Rouuiîiins  ou  Valaqucs,  les  Cumnns  ou  Turcs.  Les 
langues  parli^es  par  ces  peuples  se  subdivisent  en  une  infi- 
nité de  dialectes  (a). 

Le  Protestantisme  domine  dans  le  nord  de  l'Allemagne, 
et  le  Catholicisme  dans  le  sud. 


443.  L'Allemagne,  avec  les  pays  qui  en  dépendent, 
end  l'empire  d'Allemagne  et  l'empire  d'Autriche  ou 


prt 
tro-Hongrois 


com* 
Aus- 


EMPIRE  D  ALLEMAGNE. 


444.  L'empire  d'Allemagne  est  borné  au  nord,  par  la  mer 

du  Nord,  le  Danemark  et  la  Baltique  ;  à  l'est,  par  l'empire 

de  Russie  ;   au  sud-est  et  au  sud,  par  l'empire  d'Autriche 

et  la  Suisse  ;  à  l'ouest,  par  la  France,  la  Belgique  et  la 

Hollande.     Sa  superficie  est  d'environ  212  000  milles. 

L'ancienne  Confédération  germanique  (No  436),  affaiblie  pnr  K 
séparation  de  la  Prusse  et  de  plusieurs  petits  États,  vaincue  et  écra- 
sée par  les  armées  prussiennes,  en  juillet  1866,  se  déclara  elle-môme 
dissoute  h  Augsbourg.  La  Prusse  lui  avait  proposé  des  projets  de 
ri'forme,  le  10  juin  de  la  même  année  :  elle  les  fit  suivre,  le  16  juil- 
let, d'une  invitation  adressée  aux  États  de  l'Allemagne  septentrio- 
nale de  former  une  nouvelle  organisation  politique  ;  et,  le  21  août, 
un  pacte  fédératif,  conclu  entre  17  États,  créait  la  Confédération 
dite  de  V Allemagne  du  Nord,  et  la  plaçait  sous  la  hante  direction  de 
la  Prusse.  En  1871,  l'Allemagne  du  Sud  (voir  No.  435)  entra  dans 
cette  confédération,  et  acheva  do  former  l'empire  d'Alleamgne,  tel 
qu'il  existe  aujourd'hui.  Le  roi  de  Prusse,  en  sa  qualité  de  chef  mili- 
taire des  états  confédérés,  dispose  de  l'armée  et  de  la  marine  fédc»- 

(«)  L'allemand,  la  plus  importante  de  ces  langues,  se  divise  en  trois  dia- 
lectes :  le  haut,  le  moyen  et  le  bas  allotiiand.  Le  haut  allemand,  que 
Luther  a  fixé  dans  ses  écrits,  est  devenu  la  langue  littéraire  et  polie  de 
l'Allemagne. 


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KMPTRB  d'aLLBMAQNI. 


raies.     Il  a  le  droit  de  faire,  au  nom  des  États,  des  traités  et  des 
alliances,  de  déclarer  la  guerre,  de  conclure  la  paix,  etc. 

445.  Divisions  :  L'erapiro  d'Allenuigno  se  compose  do  26 
états,  dont  23  sont  monarchiques  et  3  républicains.  Il  y  u 
4  royaumes,  6  grands-duchés,  5  duchés,  7  principauté.'^,  3 
villes  libres,  et  une  province  impériale,  celle  d'Alsace-Lor- 
raine, enlevée  à  la  France,  en  1871  (a);  en  voici  les  noms, 
avec  celui  de  leur  capitales  et  le  chiffre  de  leur  population  : 

Royaumes,  Capilates.  Populalinn. 


1. 
2. 
3 

4. 


Prusse Berlin 27  279.f)00 

Saxe Dresde 2,973,000 

Bavière Munich 6,285,000 

Wurtemberg Stuttgard 1,971,000 


Grands-duchés. 


1.  Bade ,.... 

2.  Mecklembourg-Schwérin 

3.  Oldenburg 

4.  8axe-Weimar 

6.  Hesse 

6.  Mecklembourg-Strélitz  . 

Duchés. 


1.  Brunswick 

2    Anhalt 

3.  Saxe-Meinigen 

4.  Saxe-Oobourg-Gotha 
6.  Saxe-Altenburg 


Principautés. 

1.  Lippe  

2.  Waldeck 

3.  Schwartzburg-Rudolstadt  . . . 

4.  Schwartzburg-Sondershausen. 

5.  Rouss,  (br.  ainée) 

6.  Reuss,  (br.  cadette) 

7.  Schaumburg-Lippe 

Villes  libres. 


Oarlsruho 1,570,000 

Schwcrin 577  000 

Oldenburg 337,000 

Weimar ....  310,000 

Diirmsladt 936,000 

Strélilz 100,000 


Brunswick 349.000 

Dessau 233,000 

Meinigen 207,000 

Cobourg 195,000 

Altenburg 165,000 


Dermold 120.000 

Arolsen 67,0  0 

Rudolstadt 80  000 

Sonflershauseu 71 .000 

Greitï..., 61,000 

Géra lOl.OOO 

Buckburg 35,000 


1.  Hambourg  .. 

2.  Brème 

3.  Lubeck , 

Alsace-Lorraine 


454,000 

157  000 

64,000 

1,567,000 


(a)  L'AlBace-Lorraine  n'a  pas  été  in(K»rpor<?e  à  la  Prusse;  elle  est  oon- 
fiidérëe  offîoiellement  oomme  défiendanoe  de  la  couronne  impériale.  Y-  p. 
212. 


?,ir.»A'&; 


EMPTRF  D'ATJ.FMAGNK. 


177 


446.  Population  et  religion:  Ija  population  totale  de 
l'empire  était,  en  1880,  de  45  234,000  habitants,  dont 
28,318,502  prot.staots;  10,229,290  catholi(juos  ;  561,012 
juifs.  La  proportion  de  la  population  catho]i(jU('  î\  iti  popu- 
lation totale  est  deSOpour  100,  et  celle  don  protchtunts,  02 
pour  100. 

447.  Éducation  :  L'éducation  est  gcnôralo  et  obligaiulre.  Kn 
Prusse,  rinstruction  publique  absorbe  2|  p;ir  cent  dos  revenus  do 
l'Etat  ;  la  loi  punit  lit  négligence  des  pa.'eats  qui  n'envoient  point 
leurs  enfants  aux  écoles  ;  aussi  est-il  assez  rare  de  rencontrer  quel- 
<iu'un  qiii  ne  saclio  ni  lire  ni  écrire.  Dans  les  autres  états  de  l'em- 
liire,  les  mêmes  lois  existent  à  peu  de  modifications  près. 

L'empire  possède  21  universités,  dont  14  protestantes,  et  4  catho- 
liques :  (Frihourg,  Munich,  Mûiidev  e\.  Wûrzburg),  et  trois  catho- 
liques et  protestantes  :  Bonn,  Brenlau  et  Tdlnnge  Ces  universités 
comptaient,  en  1883,  2025  professeurs  et  25,080  étudiants. 

448.  Gouvernement  :  D'après  la  constitution  du  16  avril 
1871,  le  gouvernement  comprend  deux  chambres:  un  con- 
seil fédéral  [Bundesrath)^  composé  de  62  membres,  les- 
quels représentent  les  gouvernements  des  Etats,  et  une 
dicte  (^Ihichstng),  dont  les  membres,  au  nombre  do  397, 
8ont  les  représentants  du  peuple.  Toutes  les  affaires  d'intérêt 
commun  sont  rdglv?es  par  les  chambres  fédérales,  qui  nié- 
gent  à  Berlin,  eous  la  présidence  de  la  Prusse.  Le  roi  de 
Prusse,  qui  porte  le  titre  d'empereur  d'Allemagne,  a  la 
direction  des  forces  militaires,  et  des  aflfairos  politiques  do 
l'empire. 

Les  états  confédérés  sont  souverains  chez  eux.  et  se  gou 
verncnt  par  eux-mêmes.  Ils  sont   généralement    monarchi- 
ques constitutionnels.  Les  institutions  républicaines  n'exis- 
tent que  dans  les  3  villes   de   Brème,   de   Lubeek   et   de 
Ilambourir. 

Revenu,  en  1882  :  £29,540,967,  (a). 

Dépenses,  en  1883  .  £18.500,000. 

449.  Armée  :  L'armée  se  compose  des  troupes  de  ligne,  dt  la 
Landvirehr  et  de  la  Landsturm.  En  1888-84,  l'efifectif  de  I  armée  sur 
pied  de  paix,  était  de  445,000  hommes,  et  sur  pied  de  guerre,  de 
trois  fois  ce  nombre.  Cette  statistique  ne  comprend  pns  les  troupes 
de  la  Landsturm,  telle  qu'elle  a  été  organisée  par  la  loi  de  1875. 
On  croit  que  l'addition  de  ces  nouvelles  forces  i»ei'met  à  l'ÂUema- 

,  (a)  L'indemnité  de  guerre,  que  l'Allemagne  imposa  à  la  France,  n'est 
jainuia  entrée  dans  le  budget  do  l'empire;  elle  forme  un  compte  eénaré. 
Cette  indemnité,  fixée  à  5  milliards  de  francs  (^£200,000,000),  par  le  traité  du 
^t>  février  1871 ,  était  complètement  payée  à  la  fin  do  eeptembre  1873.  De 
plue,  l'Allemagne  a  reçu  JE226,000,000  de  contributions  levées  dans  quel- 
Sfues  oépartemeuts  de  la  France. 


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fBe  d«  mettre  en  eampAgne  2,000,000  hommes  et  cela  snno  faire 
Appel  aaz  dernières  réserves. 

Marine  :  L<h  marine  compte  66  steamers,  dont  16  eiiirAssûs,  et  4 
bâtiments  à  voiles.  La  marine  mnrchandu,  qui  n'a  de  Bupérieiins 
que  celles  d'Angleterre  et  des  Etats-Unis,  est  de  6,000  b&timenta. 

Nous  croyons  devoir  ajouter  quelques  détails  sur  le»  li 
républiques  et  les  4  royaumes  do  l'enipiro  d'Allumagno. 


VILLES  LIBRKS. 

(AUemngne.) 


Les  3  villefl  libres  on  républiques  de  Hambourg,  do  Brème  et  de 
Lubeck,  sont  les  seuls  restes  de  cette  fameuse  ligue  Hanséatiqiic, 
qui  compta,  au  Moyen-Ago,  jusqu'à  86  villes,  et  exerça  par  ses 
richesses  et  la  force  de  ses  armes  une  influence  toute-puissante 
dans  le  nord  de  l'Europe. 

460.  Hambourg  :  La  république  do  Hambourg,  sur  l'Elbe,  occupe 
une  superficie  d'environ  1 7  lieues  carrées.  La  ville  est  le  principal 
fort  comM  croial  do  l'Allemagne  du  Nord  ;  il  s'y  fait  annuelle- 
mont  pour  $500,000,000  d'affaires,  et  6000  vaisseaux  entrent  chaque 
année  dans  son  port.  Population,  en  1875,  388.000  habitants,  i  a 
▼111e  oompte  290,000  habitants. 

451.  £réme  :  Le  territoire  de  Brème,  situé  sur  le  Weser,  est  de 
11  lieues  carrées.  La  ville  est  le  principal  centre  de  commerce  entre 
l'Allemagne  et  les  États-Unis,  et  lo  principal  port  d'embarquement 
des  cmigrants  alleiDands,  dont  le  nombre  s'élève,  chaque  année, 
de  50,000  à  60  000.  Population,  112,000  habitants. 

462.  Luheck.  La  républiquede  Lubeck,  enclavée  dans  le  Holstein, 
a  une  superficie  denvirou  15  lieues.  La  ville estsiluéesur  la  Gravo 
Hu  confluent  do  la  Wackenitz,  à  quelques  lieues  de  la  Baltique.  Kllu 
u  conservé  toute  la  physionomie  d'une  cité  du  Moyen-Age.   Popu- 
lation 61,000  habitants. 

Depuis  1867,  ces  trois  villes  républicaines  oçt  chacune  une  gar- 
nison prussienne. 


SAXE. 

(Allemagne.) 


463.  il  est  borné  par  la  Prusse,  l'Autriche  (Bohême),  la  Bavière, 
la  principauté  de  Reuss,  le  Grand-duché  de  Saxe-Weimar  et  le 
duché  de  Saxe-Altenburg. 

La  saxe  royale  est  arrosée  par  l'Elbe  et  par  ses  affluents,  la  Sprôe, 


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PBUSSl. 


179 


Ia  Muldo  et  la  Plciise.  L«3  montngnos  do  co  paya  sont  uae  i-  lie 
*lo3  monts  de  la  Lugace  et  lo  versant  nord  de  l'Erz-Q6bip(ife, 

TiO  rojaumo  do  Saxe  so  divise  en  4  cercles  qui  sont  ceux  de  Dresde 
(11'  Lcipsick,  do  Zwiokau  et  do  Rautzon. 

lift  Hnxo  est  un  d'S  pays  h  s  pUia  riches  eu  mines  do  toutes  les 
eflpîces.  On  y  trouve  aussi  bcaucotip  de  pierres  fines  qui  imitent  en 
beauté  lo  diamant,  la  topaze,  etc.  Clommerco:  laines,  miiiôruux  et 
métaux,  toilca,  draps,  etc.  Popululioii,  lu  1«8U, '2,y72,b05  liabitauta. 

454.  Villes  :  (JapiUile,  Drosiio,  sur  l'Elbe,  où  il  y  a  un  pont  maj»nl- 
(i(]iif)  bfiti  en  gi'i'S  et  formô  d)  IG  aro.lios  ;  o'e.st  une  des  plus  belles 
villes  de  l'Etiropo  et  des  plus  industrieuses.  Elle  pos.<!i\de  uno 
mafiiniliquo  blbliothèquo  royale,  nno  célèbre  galerie  de  tulioaux,  do 
l)(ll('3  collectiona  d'antiquités,  d'estampis  et  do  porcelaines.  C'est  j\ 
1  )resde  quo  Ton  parlo  lo  dialecte  ullcmaud  le  plus  pur.  Population, 
220,000  haoitants  :  Filnitz,  oh  eut  lieu  Ift  fameuse  conventirfn  ffê 
IHInilz,  le  27  août  1791  ;  Leip.sick  (Leipziffi,  grande  ville  de  189,000 
limes,  célèbre  par  son  université,  sca  fuirea  et  surtout  ses  impri- 
meries, etc.  (Jliemtiitz,  Zwickau.  Fpiberg.  Meissen,  Bautzen,  etc. 


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PRUSSE. 


455.  La  Prusse  a  pour  limîtcg,  au  nord,  la  mer  du  Nord, 
le  grand-duché  d'Oldenburg,  territoire  do  Lubcok,  lo 
Mccklcmbourg,  la  mer  Baltique  et  la  Jlussie  ;  à  l'est,  la 
Pologne  russe  ;  au  sud,  rempiro  d'Autriolio,  lo  royaume  do 
S;ixc,lc8  ducbds  do  S:ixc-WeiinaretdeSaxc-Oobouri'-Gutlia. 
la  Bavière,  lo  grand-duché  do  liesse  et  la  France  ;  à  l'oaest, 
la  Belgique  et  la  Hollande. 

La  Bupcrfîcio  du  royaume  de  Prusse  est  actuellement  de 
137,000  milles  carrés  ;  l'étendue  do  ses  côtes,  baignées  par 
deux  mers  est  do  1006  milles. 

Avant  la  guerre  de  1866,  la  Prusse  se  composait  de  deux  grands 
territoires  séparés  l'un  de  l'autre  par  différents  états  allemands  ;  ses 
conquêtes  et  ses  annexions  violentes  en  ont  fait  nu  territoire  continu, 
et  ont  accru  sa  population  do  5J  raillions  d'hommes.  Les  paya  an- 
nexés sont  les  duchés  de  Schlcsvrig,  le  Holsteinet  lo  Lauenbourg,lo 
royaume  de  Hanovre,  la  H  esse-électorale,  le  duché  de  Nassau  et 
UHO  fraction  détachée  de  Hesse-Darmstadt  et  de  la  Bavière  (Voir 
No.  444). 

456.  L'aspect,  le  climat  et  les  productions  de  la  Prusse  ont  déjà 
été  expliqués  en  parlant  de  l'Allemagne  en  général  (N"o.  436  et 
Buiv).  On  peut  encore   observer  ici  qu'elle  est  très-ricbe  en  blé,  fç 


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180 


PRUSSE. 


seigle,  en  orge  etc.,  et  que  ses  vastes  pâturages,  où  l'on  élèrebeau- 
coup  de  bestiaux,  sont  une  grande  source  de  richesses. 

Les  seules  montagnes  qu'il  j  ait  en  Prusse  sont,  au  S.  E.,  les 
monts  des  Géants  et  les  Sudètes  ;  t\  l'ouest,  la  chaîne  du  lîarti  et  les 
dernières  ramifications  des  Vosges. 

457.  Divisions  :  La  Prusse  est  uctuellement  divisée  en 
11  provinces,  dont  voici  les  noms:  Brandebourg,  Saxe,Sild- 
eie,  Posen,  'Prusse proprement  dilc,Vom6vimiQ,  Schleswig  et 
Holstein,  Hanovre,  Hesse,  Westphalic  et  Province-Rhénane, 

La  province  de  Hesse  comprend  la  Hesse-Électoralc,  agrandie  du 
d.nchc  de  Nassau,  de  Francfort-sur-le-Mein  et  d'une  fraction  détachîe 
de  Hesse- Darmslatlt  et  do  la  Bavière  (No.  455). 

458.  Brandebourg  :  Borné  par  la  Poméranie,  le  Mecklemboiirg,  le 
Grand-duché  de  Posen,  la  Silcsie,  le  royaume  et  la  province  do 
Saxe  et  le  duché  d'.A.nhalt.  Grand  nombre  de  lacs  et  do  marais  ; 
soi  sablonneux  ;  produit  les  grain?,  le  tabac,  le  houblon,  etc  ;  beau- 
coup de  moutons  et  dabeilles;  on  y  élève  des  vers  à  soie. 
Cette  province  est  riche  en  mr^aufiictures  de  toutes  les  espèces  : 
Capitale,  Berlin  (No.  461».  Villes  principales:  Brandebourg,  qui 
donna  successivement  son  nom  nu  margraviat  et  t\  Iclectorat  de 
Brandebourg,  transformé,  en  1701,  en  royaume  de  Prusse  ;  Postdara, 
la  jilns  belle  ville  do  la  Prusse  après  Berlin.  A  côté  de  Postdam 
est  le  fjmeux  palais  de  Sans-Souci.  Francfort-sur-l'Odcr,  ville 
coninier(,ante,  qui  a  des  foires  célèbres,  elc  Population  du  Dninde- 
bouig,  3,389,000  habitants. 

459.  Saxe:  Située  ù  l'ouest  du  Brandebourg,  divisée  en  3  arron- 
dissements, qui  sont  ceux  de  Magdebourg,  de  Alcrsebourg  et  d'Erfiirt, 
beaucoup  de  métaux,  de  charbon,  de  sel-gemme;  sol  fort  riche  en 
grains,  en  fruits,  etc.  Villes  piincipales  :  Magdebourg,  capitale  de  la 
province  ;  elle  fut  prise  et  détruite  par  Tilly,  le  10  Mai  1C31  ;  Lut- 
zen,  célèbre  parles  deux  grandes  batailles  dont  elle  a  été  le  théâtre 
dans  les  temps  modernes  ;  Eisltben,  où  naquit  Luther;  Rosbacli, 
village  célèbre  par  la  victoire  de  Frédéric  H  sur  les  Français,  en 
1757  ;  Mùhlberg,  Erfurt,  Wittenberg,  etc.  Population  de  la  Saxe 
2,312,000  habiiMtii.-; 

460.  Silésie:  Bornée  par  le  Grand-duché  de  Posen,  la  Pologne,  la 
Silésie  Autrichienne,  la  Bohème,  le  royaume  de  Saxe  et  le  Brande- 
bourg. Le  fol  de  cette  province,  à  l'est  do  l'Oder,  est  une  plaine 
légèrement  ondulée  ;  à  l'ouest  do  cette  rivière,  il  devient  plus  inégal 
et  se  termine  enfin  par  de  hautes  montagnes,  dont  la  plus  élevée  est 
le  Riésbirge  ou  la  Montagne  des  Ccants\  riches  miues  de  char- 
bon, de  cuivre,  de  plomb,  de  fer,  etc.,  vastes  manufactures  de  toiles, 
d'étofifes  de  laine,  etc.  Capitale,  Breslau,  sur  l'Oder,  )a  eecondo  ville 
de  Prusse  par  son  commerce  et  ses  manufactures  ;  célèbre  par  ses 
foires  pour  la  vente  des  laines  Population  de  la  Silésie,  4,008,000 
habitants 

4G1.  Westphalic:  Située  au  sud  du  Hano^^re;  la  partie  de  l'est  et 
celle  du  sud  sont  sillonnées  par  des  montagnes,  d"où  descendent 


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PRUSSl. 


181 


TEms  et  plnsieurs  autres  rivières  qui  se  jettent  dans  le  Rhin. 
Siilines  et  houillères  trôs-richeg,  bois,  diverses  mines,  etc.  Capitale, 
Munster,  où  fut  conclu  en  1648  le  fameux  traité  de  Westphalie  qui 
mit  6a  à  la  guerre  de  trente  aus  ;  Dortmund,  au  milieu  d'un  riche 
bcoseiu  houillier;  Minden,  Paderborn,  Aiensberg,  Iserlohn,  villes 
lioiissaïUes.   Population,  '2,04;^,U0U  liiibitam.-,. 

4R2.  Province  Rhénane  :  Située  ent-re  la  Westpûalie  et  la  flesse,  la 
Belgique  et  la  Hollande  ;  plusieurs  montagnes  et  de  vastes  landes 
couvertes  de  bruyères  ;  les  vins  et  les  bois  sont  les  principales  pro- 
ductions du  sol  ;  mines  de  fer,  houillùreg,  etc.     CatiUale,  Cologne 
{Kfilnou  Colonia  Agrippina),  sur  le  Rhîn,  grande  ville  commerciale 
de  145,000  habitants  ;  grand  commerce  d'eau  de  Cologne,  de  vins 
clu  lihin  et  do  la  Moselle  ;  Aix-la-Chapelle  {Aguis  Granum  en  latin, 
Aachen  en  allemand),  qui  fut  la  capitale  de  l'empire  de  Charle- 
itiagne  ;  on  y  admire  sa  superbe  cathédrale,  bâtie  par  Charlemagne, 
qui  y  fut  enterré;  Cobltutz  [Conûuentes  en  latin),  ville  très-forte, 
flituéo  au  confluent  de  la  Moselle  et  du  Rhin  ;  Trêves  {Augusta  Tre- 
virorum  en  latin,  en  allemand    Trier),  renferme  de  bellc3  ruines 
romaines  ;  capitale  de  la  Gaule  pendant  la  domination  romaine.-Po- 
pulation,  3,804,000  habitants, 

4G3.  Commerce  de  la  Prusse  :  Céréales,  laines,  toiles, 
dtofFcs  de  laine,  chevaux,  bœufs,  porcs,  viandes  salées,  tabac, 
cire,  vins,  etc. 

4G4.  Villes:  Berlin,  capitale  de  la  monarchie  prus- 
sienne et  de  l'empire  allemand,  grande  et  belle  ville  de 
1,122,000  habitants,  située  sur  la  Sprée,  dans  la  province 
do  Brandebourg. 

Cette  ville  doit  un  grand  nombre  de  ses  embellissements  à  Frôdé- 
rie  II.  On  y  voit  une  académie  royale  des  sciences  fondée  par  le 
même  prince,  et  dirigée  d'abord  dans  ses  travaux  par  Leibnitz  et 
ImiIt,  une  université  célèbre,  des  musées,  des  bibliothèques,  un 
observatoire,  un  arsenal,  une  fonderie  de  canons. 

Parmi  les  1212  villes  de  la  Prusse,  220  ont  entre  10,000  et  20,000 
habitants  ;  12  entre  20,000  et  30,000  ;  8  entre  30,000  et  50,000  ; 
10  entre  50,000  et  75,000;  6  entre  76,000  et  100,000,  ce  sont 
Dantzig,  Barmen  et  Stettin  ;  8  entre  100,000  à  1,000,000,  ce  sont 
Cologne,  Kœnigsberg,  Magdebourg,  Hanovre,  et  ^Francfort-sur-le- 
Main  ;  Breslau  a  273,000.  '  ^ 

lies  principales  villes  maritimes  sont  Mémel,  Kœnigsberg,  Pillau, 
Dantzig,  Stettin,  Stralsund,  Kiel,  Flensbourg,  Alloua,  Emdera. 

465.  Places  viilitaires  :  La  Prusse  est  défendue,  du  côté  delà 
Russie,  par  Kœnigsberg,  Dantzig,  Graudenz,  Thora,  Lobsenz'et 
l'osen  sur  la  Wartha  ;  du  côté  de  l'Autriche,  par  Kosel,  Schweidnitz 
Wittenberg,  Torgau  et  Munich,  Magdebourg  sur  l'Elbe,  et  Erfurt, 
dans  la  Saxe,  couvrent  Berlin.  Mais  c'est  surtout  sur  le  Rhin,  du 
côté  d(i  la  France,  que  la  Prusse  a  accumulé  ses  principales  défen- 
«es  ,  bs  lignes  de  places  fortes  qu'elle  y  possède  comprennent 

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ROYAUME  DE  BAVliRB. 


Majence,   Coblentz,   Érenbreitstein,   Cologne,  Wescl,  Sarrelouia, 
Minden,  Mets,  etc. 

Chemins  de  fer  :  Un  réseau  de  chemins  de  fer  relie  les  principales 
Tilles  de  la  Prusse.  En  1883,  les  lignes  en  activité  avaient  une 
longueur  totale  de  13,603  milles  anglais. 

466.  Population  :  En  1880,  27,279,000  habitants,  dont 
22  millions  d'Allemands,  2^  millions  de  Slaves,  315.000 
Juifs,  150,000  Lithuaniens,  140,000  Danois,  etc. 

467.  Religion  :  La  religion  officielle  est  le  culte  évangê- 
ligue,  qui  est  la  fusion  du  luthéranisme  et  du  calvinisme. 
La  liberté  des  cultes  existe  en  Prusse.  On  compte  environ 
9  millions  de  catholiques. 

L'Église  évangélique  doit  son  organisation  à  Frédéric-Guillaume 
III,  en  1817. 

Langues  :  Les  langues  parlées  en  Prusse  sont  :  l'allemand,  les 
idiomes  slaves,  le  lithuanien,  le  danois,  le  wallon,  etc. 

468.  Gouvernement  :  Le  gouvernement  est  une  monar- 
chie constitutionnelle  héréditaire.  Le  roi  partage  le  pou- 
voir législatif  avec  deux  chambres. 

Dette  :  En  1882,  $600  millions. 


ROYAUME  DE  BAVIERE. 


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469.  La  Bavière  est  bornée  au  nord  par  le  royaume  de  Saxe  et  1« 
Prusse  ;  à  l'est  et  au  sud,  par  l'empire  d'Autriche  ;  h  louest,  par  le 
Wurtemberg,  le  Grand-duché  de  Bade  et  la  Hesse-Darrastadt.  Lu 
Bavière  rhénane,  territoire  séparé  du  reste  du  royaume,  est 
comprise  entre  la  Hesse-Darmstadl,  la  Prusse  rhénane,  la  France  et 
le  Grand-duché  de  Bade. 

Les  montagnes  de  la  Bavière  sont  les  ramifications  des  Alpes,  le 
versant  ouest  du  Bœhraerwald.  le  Frankenwald  et  lo  Jura  Franco- 
nien. Fleuves  et  rivières  :  le  Danube  et  ses  affluents,  llller,  l'Isar, 
1  Inn,  le  Mein,  le  Rhin,  etc.  La  partie  méridionale,  ou  la  haute- 
Bavière,  est  remplie  de  lacs,  de  forôta  et  de  terrains  sablonneux  ; 
celle  qui  ae  trouve  à  l'est  de  Munich  jusqu'au  Danube  est  très-feitilo 
en  blé,  en  houblon,  etc.  On  y  cultive  la  vigne  avec  succès.  Car- 
rières, houillères,  mines  de  plomb,  de  cuivre,  surtout  de  fer. 

La  Bavière  se  divise  en  8  cercles,  qui  sont  ceux  de  Franc<*iit> 
(supérieure,  inférieure,  centrale),  de  Haut  Palatinat,  de  Haute  e>  ^« 


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ROYAUME  DE  WURTEMBERG. 


183 


Basse-Bavière,  de  Souabe,  Neubourg,  du  Palatinat  du  Rhin. 

Caidtale:  Munich  (Mmc/iiçrz,  en  allemand,)  sur  l'Isar,  une  des 
plus  belles  villes  de  l'Europe,  remarquable  par  ses  palais,  ses  monu- 
ments, ses  musées  de  peinture  et  de  sculpture,  ses  fabriques  d'ins- 
tninicnts  de  mathématiques,  de  faïence,  de  poterie,  etc.  Bile  est  le 
siège  d'une  université,  et  possède  une  magnifique  bibliothèque.  Sa 
population  est  de  247,000  habitants. 

Villes  principales  :  Nuremberg,  Augsbourg,  (Augusla  Vindeli- 
corwii),  Wurtzbourg,  Barabeig,  Ingolstadt,  Hochstett,  etc.  Spire  et 
Liiiidau,  dans  le  Palatinat  du  Rhin. 

La  population  de  la  B  ivière  est  de  5,285  000  habitants. La 

religion  est  le  catholicisme — Gouvernement  monarchique  consti- 
tutionnel. 

La  guerre  d'Allemagne  de  1866  a  enlevé  à  la  Bavière,  au  nord 
tlu  Mein,  un  territoire  de  210  milles  carrés  et  une  populati(Mi  de 
32,000  habitants. 

Chemins  de  fer,  en  1883,  3,073  milles,  dont  2,680  appartiennent 
a  l'état. 

KOYAUME  DE  WURTEMBERG. 


470.  Le  royaume  de  Wurtemberg,  entre  la  Bavière  et  le  grand 
duché  do  Bade,  est  entouré  do  montagnes,  ou  plutôt  couvert  de 
montagnes,  et  sillonné  par  de  larges  vallées.  Les  montagnes  sont, 
ù  rO.,la  Forêt  Noire;  au  S.,  le  Rauhe  Alp.  Les  fleuves  ou  rivières 
sont  ;  le  Danube  et  ses  nifluents,  la  Riss  et  l'Iller  ;  le  Necker  et  ses 
tributaires,  le  Taxt  et  le  Kocher.  Climat  tempéré  dans  les  parties 
basses,  froid  dans  les  forêts  et  sur  les  montagnes.  11  y  a  beaucoup 
do  mines  et  de  sources  d'eaux  minérales.  Sur  les  bords  du  Necker, 
affluent  du  Ubin,  on  a  ♦'•ouvé  des  ossements  fossiles  d'éléphants  et 
d'autres  animaux  antédiluviens.  Le  pays  est  fertile,  et,  de  plus, 
riche  en  chevaux,  en  porcs,  en  botes  i\  cornes,  et  en  brebis  de  la 
race  des  mérinos  ;  quantité  de  gibier,  de  lièvres,  de  lapins,  etc. 
Commerce  :  bois,  grains,  fruits  secs,  cuirs,  toiles,  kirschen-wasser 
liquour  do  cerises) . 

Le  Wurtemberg  est  divisé  «n  4  cercles,  qui  sont  ceux  du  Necker, 
de  la  Forél-Noire,  du  Danube  et  du  JaxL  Capitale,  Stdttoard, 
ville  de  117,000  habitants,  dans  une  petite  vallée  entourée  de 
coteaux  et  de  vignobles,  importante  par  son  commerce  de  librairie 
et  par  ses  fabriques  de  meubles,  etc.,  elle  possède  une  belle  bibli- 
othèque royale.  Villes  principales  :  Tubingue,  siège  d'une  univer- 
sité; /7///i,  etc.  Population,  environ  1,971,000  habitants,  dont  les 
5  sont  luthériens  II  y  a  590,000  catholiques. — Gouvernement, 
monarchie  constitutionnelle. — Revenu,  £2,700,000  ;— Dette,  £21,- 
196,000. 


Voir  pour  T  Alsace-Lorraine,  qui  fait  maintenant  parti©  de  l'em- 
pire d'Allemagne,  l'appendice  placé  à  la  page  212. 


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AUTBIOHB — HONQRIl. 


AUTRICHE— HONGRIE. 


471.  L'Autriche-Hongrie  est  bornée,  au  nord,  par  la  SaXfi 
royale,  la  Prusse  et  la  Russie  ;  à  l'est,  par  la  Russie  et  l.i 
Turquie  (Moldavie)  ;  au  sud,  par  la  Turquie,  la  mer  Adria 
tiqun  et  le  royaume  d'Italie  ;  à  l'ouest,  par  la  Suisse  et  la 
Bavière.     Sa  superficie  est  de  240,942  milles  carrés 

472.  Depuis  quelques  années  l'Autriche   a  éprouvé  de  grnndH 
revers.     Elle  a  perdu  la  Lombardie,  en  1859,  et  la  guerre  de  1866 
lui  a  enlevé  la  Vénctie,  et  a  Bupprimô  son  influence  politique  dans  les 
états  de  la  Confédération  allemande.  Aux  désastres  de  la  gaerro  cru 
succédé  les  embarras  intérieurs.     Pour  échapper  i\  la  révolution, 
IVmpereur  s'est  jeté  dans  la  voie  des  concessions  libérales,  si  dange- 
reuses quand  elles  sont  commandées.  La  constitution  du  21  dcc 
1867,  assure  le  plus  possible  l'extension  des  libertés  civiles,  sans 
rompre  les  liens  do  l'Empire,  dont  elle  forme  une  sorte  d'état  fédé- 
ratif.     Elle  proclame  l'unité  monarchique  do  toutes  les  possessions 
autrichiennes,  et  établit  en  même  temps  deux  grandes  divisions  poli- 
tiques bien  tranchées  :  les  pays  en  deçà  de  la  Leitha  (a),  appeKs 
pour  cette  raison  pays  cisleithana,  forment  l'Autriche  proproment 
dite  ;  et  les  pays  au  delà  de  la  Leitha,  désigné  sous  le  nom  de 
transi eilhans  composent  le  royaume  de  Hongrie.     Chacun  de  ces 
deux  groupes  posséae  un  gouvernement  particulier,  entouré  de  ga- 
ranties constitutionnelles.  Usent  chacun  une  chamlDro  représentati- 
ve,dont  l'une  s'appelle  Reichsrath,\\onT  les  provinces  cislcithaniennc9j 
et  l'autre  Reickstag,  pour  lesi  province;^  trarsleithanlennes.  Des  délé- 
gués  choisis  au  sein  du  Iieichsrath  ot  du  Rcichstag,  forment  le  Par- 
lement ou  représentation  centrale  de  l'Kmpire. 

473.  Divisions:  L'Autriche- Hon^rrie  se  divise  en  18 
provinces,  dont  14  appartiennent  à  l'Autriche  ou  pays  en 
deçà  de  la  Leitha^  et  4  à  la  Hongrie  ou  pays  au-delà  de 
la  Leitha  (No.  472)  ;  en  voici  le  tableau: 


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PAYS    ALLEMANDS   OD   PROViNORS    OISLEITHANSS* 

1.  Basse- Autriche Capitale,  Vienne,  sur  le  Danube. 

2.  Haute-Autriche —      Linz,  sur  le  Daimbe. 

3.  Salzbourg —      Salzbourg,  sur  la  Salia. 

4.  Styrie    , —      Grata,  sur  le  Muhr, 

6.  Carinthie —      Klagenfurt,  sur  le  Glan. 

la)  La  riTière  LeitJia  est  un  afBuent  du  Danube  et  sépftre  1»  Honfri*  d« 

l'Autriche. 


EMPIRE  D'AUTRICHE. 


185 


6.  Carniole Oapit.  Laibasb,  sur  le  Laibach. 

7.  La  Littorale  (Garitz  et  Gradis- 

ca,  Trieate  et  Isti'ie).  —  Trieste,  sur  l'Adriatique. 

8.  Tyrol  et  Voralberg. —  Inspruck,  sur  l'Inn. 

9.  Bohême —  Prague,  sur  la  Moldau. 

10.  Moravie —  Brûrm,  sur  la  Schwarza, 

1 1 .  Silésio —  Troppau,  sur  1  Oppa. 

12.  Galicie -^  Lemborg,  sur  le  I^eltew. 

13.  Bukowine —  Czeruowitz,  prèsduPruth, 

14    Dalmatie —  Zara,  sur  l'Addaiiquo. 

PAYS    II0N0U013    ou    PU0V1NCK3    TRANSLEITIIANB3, 

1  Hongrie , , . .  ....  Capit.  Bude-Pesth,  sur  le  Danube. 

2  'rran.-^ylvanie —     Kiuusenbourg,  sur  le  Sza- 

3  Croatie  et  Esclavonie —     Agram,  sur  la  Save.  [inoa. 

4.  Confins  militaires < .. ,     —     chef-lieu  Caris  lad  t. 

l/oa  confins  militaires  comprennent  les  parties  méridionales  de  la 
Croatie,  de  l'Esclavonie  et  de  la  Hongrie  :  c'est  une  longue  lisière 
de  pays,  dont  l'organisation  militaire  fait  une  espèce  de  camp  perpé- 
tuel.    Tous  les  habitants  sont  laboureurs  et  soldats. 

474.  Aspect  général:  Les  pays  allemands,  qu'arrose  le 
Danube,  avec  ses  nombreux  ajBiuents,  et  que  de  hautes 
chaînes  do  montagnes  oouptut  et  sillonnent  en  sens  divers, 
offrent  une  singulière  variété  de  sites  pittoresques  et  sauva- 
ges, d'épaisses  forêts  et  de  plaines  riantes.  D'immenses 
plaines,  généralement  très-fertiles,  entrecoupées  de  lacs,  do 
forêts  et  de  marécages,  caractérisent  les  pays  hongrois. 

475.  Commerce  :  Les  principaux  articles  d'exportation 
de  l'empire  d'Autriche  sont:  grains,  vins,  bêtes  à  cornes, 
chevaux,  or,  mercure,  cuivre,  fer,  acier,  plomb,  sel,  toiles, 
draps,  soieries,  verrerie,  tabac,  miel,  etc. 

Exportations,  (1882),  £75,190,000  ;    Importations,  £67,000,000. 

476.  Capitale,  Vienne,  dans  un  site  magnifique,  sur  la 
rive  droite  du  Danube.  Population,  en  1880,  1,105,000 
habitants. 

Vienne  {Vindebona  chez  les  Romains)  est  la  première  ville  manu- 
fiicturicre  de  l'empire.  Elle  est  le  siège  d'une  université  et  d'impor- 
tants établissements  d'instruction  civile  et  militaire.  Elle  renferme 
un  arsenal,  une  fonderie  de  canons,  un  institut  polytechnique,  un 
observatoire,  des  musées,  d'importantes  collections,  une  bibliothèque 
et  une  grande  imprimerie  impériale. 

Parmi  les  édifices  de  Vienne,  on  remarque  le  palais  impérial,  où 
se  voit  une  des  plus  riches  collecl ions  qui  existent  de  minéralogie, 
d'objets  d'art  ,  de  curiosités,  de  médailles,  etc.  ;  la  bibliothèque 
impériale,  qui  contient  300,000  volumes,  16,000  manuscrits  et  12,000 


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186 


EMPIRE  D' AUTRICHE. 


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incunable»  {livres  \mfT\mè3  avant  l'année  1600),  parmi  lescraela  si» 
trouve  lo  Psautier  de  1457  imprimé  par  Shneffer  et  Pust,  et  la  ping 
ancienne  Bibliapauperum,  de  1430  ;  la  Cathédrale  de  Saint-Etienne 
dont  la  tour,  reconstruite  de  1860  à  1864,  a  420  pieds  de  hauteur. 
C'est  le  plus  haut  édifice  de  l'Europe.  La  plus  belle  promenade 
est  le  PrateTf  forêt  naturelle  de  chênes  et  de  hêtres  dans  une  ile  du 
Danube. 

477.  Villes  principales  :  Prap^ue,    capitale  de  la  Bohême,  ville  de 
16i,000  habitants,  célèbre  par  son  université,  patrie  de  Jean  Hiiss  et 
de  Jérôme  de  Prague;  Kœniggratz,  àl'ouest  de  Prague,  place  forte  sur 
l'Elbe,  et  dans  ses  environs,  le  village  de  Sadowa,  qu'a  rendu  célibru 
la  victoire  remportée  par  les  Prussiens  sur  les  Autrichiens,  le  3  juil- 
let 1866  ;  Brûnn,   capitale  do  la   Moravie,  la   première  ville   do 
l'empire  pour  l'industrie  des  lainages  ;  h  quelques  lieues  au  S.-E.  de 
Briinn,  sont  les  plaines  fameuses  d'Austerlitz,   où  se  livra,   le  2  dcc. 
1805,  la  bataille  d  s  trois  empereurs  ;  Salzbourg  (ancienne   Juvavia), 
patrie  de  Gharlemagne  ;  Trieste,  sur  l'Adriatique,  le  premier  port  de 
mer  ;  Lemberg,  capitale  de  la  Galicie,  qui  fait  un  commerce  étendu 
avec  les  Russes  et  les  Turcs  ;  Ozernowitz,  capitale  de  la  Bukowine  ; 
Bnde  ou  Ofen,  capitale  de  la  Hongrie,    et,  sur  la  riv^e   opposée  du 
Danube  ;  Pcath,  ville  la  plus  commerçante  et  la  plus  peuplée  de  ce 
royaume  ;  Kronstadt,  ville  la  plus  importante  de  la  Transylvanie  ; 
Petervraradin,  place  forte  dans  les  Limites-Militaires,  elle  est  célèbre 
par  la  victoire  qu'y  remporta  sur   les  Turcs  le  prince  Eugène,  en 
1716  ;  enfin  dans  laDalmatie,  Zara,  capitale:  Spolatro,  qui  renferme 
les  ruines  d'un  beau  palais  de  Dioclétien  ;  Raguse,  autrefois  capital} 
d'une  petite  république,  etc.,  etc. 

478  Population^  religion^  gouvernement:  L'empire 
d'Autriche  comprend  37,786.000  habitants  dont  22,144,- 
000  pour  l'Autriche,  et  15,642,000  pour  la  Hongrie,'  Plus 
des  deux  tiers  de  la  population  sont  catholiques  ;  le 
reste  se  partage  entre  le  schisme  grec  et  le  protestantisme. 
Le  gouvernement  est  une  monarchie  constitutionnelle  dont 
lo  chef  porte  le  titre  d'empereur  d'Autriche,  et  de  roi  de 
Hongrie,  (voir  No.  472.) 

Varmée  sur  pied  de  paix  est  de  271,000  hommes  ;  et  sur  pied 
de  guerre,  de  1,026,000. 

La  marine  comprend  50  bâtiments  à  vapeur  dont  13  cuirassés, 
6  vaisseaux  à  voiles. 

Les  principales  langues  parlées  sont  l'allemand,  le  slave,  le  hon- 
grois et  le  valaque. 

"  On  prétend  qu'on  trouve  en  Autriche  vingt  nationalités  diffé- 
rentes et  dix-huit  idiomes En   visitant  l'empire-royaume,  on 

rencontre,  sans  pousser  les  distinctions  à  l'extrême,  des  AHemands, 
des  Italiens,  des  Hongrois,  des  Tchèques,  des  Polonais,  des  Ruthè- 
nes,  des  Slovaques,  des  Slovènes,  di38  Croates,  dos  Serbes,  des  Bul- 
gares, des  Cumans,  des  lazlgues,  des  Szeklers,  des  Uscoques,  des 


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ESPAQNB. 


187 


Skipôtars ....  ,de8  Wendes,  des  Grecs,  des  Tchîganes,  des  Juifa,  des 
Mot  laques. ..  .11  y  a  de  quoi  ravir  le  philolog^ue  et  désespérer  la 
politique. ...  Il  n'est  guère  possible  que  le  souverain  s'entretienne 
jamais  avec  tous  ses  sujetsen  leur  dialecte  national.  Les  officiers 
autrichiens  doivent  être  polyglottes,  cnr,  lorsque  l'avancement  les 
fait  entrer  dans  un  régiment  de  nationalité  différente,  il  faut  qu'ils 
en  apprennent  l'idiome,  et  une  partie  de  leur  existence  se  passe  « 
étudier  des  grammaires  toujours  nouvelles  pour  eux ...  Il  y  a  pas 
jusqu'aux  billets  de  banque  qui  ne  portent  témoignage  de  la  multi- 
plicité des  dialectes  en  usage  dans  l'empire.  Sur  ces  chiffons  qui 
valant  un  kreutzer  (1  centin)  remplacent  la  petite  monnaie,  on 
s  est  donné  la  peine  de  graver  une  inscription  en  huit  langues  diffé- 
rentes accompagnée  de  cette  divise.  :  Viribus  unitis,  par  l'union  deg 
forces,  laquelle  semble  une  cruelle  ironie  en  présence  des  discordes 
actuelles. 

"  L'Autriche  forme  un  assemblage  bariolé  de  groupes  ethnogra- 
phiques qui  ne  sont  pas  mélos,  comme  en  France,  de  façon  i\  consti- 
tuer une  seule  nation  ayant  le  sentiment  d'une  patrie  commune. 
Chacun  est  attaché  à  sa  province,  nul  ne  l'est  à  l'empire."  (Rerue 
des  Deux-Mondes,  1er  août  1868.) 

ILES  QUI  DÉPENDENT  DE  L'AUTRICHE 


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479.  Ces  îles,  situées  dans  le  golfe  de  Venise,  s'étendent  depuis  la 
presqu'île  de  Trieste,  en  Illyrie,  jusqu'à  l'extrémité  méridionale  de  la 
Dalmatie,  distance  d'environ  120  lieues.  Les  plus  considérables  sont  : 
Veglia,  Cherso,  Pago,  Grossa,  Brazza,  Lézina,  Curzola  et  Melida. 
La  plupart  abondent  en  vins,  en  oranges,  en  citrons,  en  amandes, 
en  vers  à  soie,  et  en  d'autres  productions  des  pays  chauds  ;  on  y 
trouvt^  des  sources  minérales,  df'S  carrières  de  marbre,  des  salines, 
etc.  Dans  quelques-unes,  la  pêche  de  la  sardine,  du  thon  et  du  ma- 
quereau, est  très-productive  ;  d'autres  fournissent  de  beaux  bois  de 
construction  ;  plusieurs  manquent  entièrement  d'eau  douce.  Popu- 
lation, 100,000  habitants. 

Il  a  été  décidé  au  congrès  de  Berlin  (1878),  que  l'Antriohe-Hon- 
grie  occuperait  et  administrerait  les  provinces  turques  de  la  Bosnie, 
de  l'Herzégovine,  et  le  district  ou  sanjak  de  Novi-Bazar,  mais  ce 
territoire  cependant  n'a  pas  été,  jusqu'à  présent,  annexé  formelle- 
ment à  l'empire  austro-bonirrois. 

ESPAGNE. 


480.  L'Espagne  est  bornée  au  nord  par  la  Baie  de  Biscaye 
ou  le  golfe  de  Gascogne,  et  par  les  Pyrénées,  qui  la  séparent 
de  la  France  ;  à  l'est  et  au  sud,  par  la  Méditerranée,  le  détroit 
de  Gibraltar,  et  Tocéan  Atlantique  ;  à  l'ouest,  par  le  même 
océan  et  le  Portugal. 


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481.  Montagnes  et  rivière»  :  Les  principales  montagnes  sont  :  lei 
Pyrénées,  qui  Boua  le  nom  de  chaîne  eaniabrique,  de  monts  des  Asturieé, 
etc  ,  se  prolongent  de  l'est  à  l'ouest,  depuis  la  Mcditerrftnéejusquuu 
cap  Finistère  dans  l'Atlantique  ;  la  clmîno  Ibérique,  qui  s'étend  du 
nord-ouest  au  sud-es*,  depuis  la  Biscaye  jusqu'à  î'eraboucliuro  do  li 
Guadalaviar,  à  cette  dernière  chaîne  se  rattachent  trois  auU'cB  qui 
se  prolongeât,  au  sud-ouest,  jusqu'en  Portugal,  ou  mieux,  jusqu  ù 
l'océan,  savoir  :  les  montagnes  de  la  Castille,  les  monts  de  Tolède, 
et  la  {Sierra-Morreua^  la  Siei'ra-Névada,  la  plus  élevée  de  toutea, 
s'étend  le  long  de  la  Méditerranée,  depuis  Carihagôno  jusqu'à  l'em- 
bouchure du  Guadalquivir,  etc. 

En  général,  toute  cette  péninsule  est  entrecoupée  de  mon- 
tagnes :  les  plus  hautes  sommités  sont  couvertes  de  neiges 
éternelles.  11  y  a  beaucoup  do  rivières,  que  le  caractère 
montagneux  du  pays  rond  peu  propres  à  la  navigation  ;  le^s 
principales  sont  le  Tage,  le  Duéro  ou  Douro,  l'Èbre,  laGua- 
diana,  et  le  Guadalquivir. 

Le  Tage,  dont  le  cours  est  de  687  railles,  prend  sa  source  au 
mont  San-Felippe.  Il  coule  du  noid-estau  sud-ouest,  et  traverse  les 
provinces  de  Nouvelle-Castilbctde  l'Estiamadure  espagnole  et  por- 
tugaise. Depuis  sa  source  jusqu'à  Punhete,  où  il  devient  navigable, 
il  baigne  des  campagnes  sauvages,  arides,  dépouillées,  ou  roule  ses 
flots  précipités  dans  de  nombreux  rapides  ou  dans  des  gorges  pro- 
fondes et  encaissées.  L'élargissement  de  son  lit,  en  avant  de  Lisbonne 
forme  une  espèce  de  lac  magnifique,  À  partir  de  cette  ville,  il  se  ré- 
trécit et  se  jette  dans  l'océan  par  un  goulot  étroit.  Les  principales 
villes  que  le  Tage  arrose  sont  :  Almonacid,  Aranjuez,  Tolède,  Tala- 
vera  de  la  Reyna  et  Alcautara,  en  Espagne  ;  Abrantès,  Punhete, 
Sautarem  et  Lisbonne,  en  Portugal.  Affluents  :  en  Espagne,  le 
Tajuna,  grossi  du  Xarama  et  de  la  Manzanarès,  l'Alberche  ;  eu  Por- 
tugal, le  Zézérô,  etc. 

482.  Canaux  :  Le  canal  d'Olmédo  et  celui  de  Castille,  qui  s'éten- 
dent de  Ségovie  à  Alar-del-Hey  par  Valladolid,  sur  une  longueur  de 
97  milles  ;  le  Guadalquivir  canalisé  entre  Séviile  et  la  mer.  La  ca- 
nalisation del'Èbre  permet  aux  gros  navires  de  le  remonter  jusqu'au- 
delà  do  Tortose,  et  le  canal  impérial^  de  Trudela  c\  Saragosse,  pro- 
longe la  navigation  jusqu'aux  Pyrénées. 

483.  Divisions  :  L'Espagne  avec  les  îles  adjacentes  est 
divisée  en  5  capitaineries  générales^  sous  le  rapport  mili- 
taire, et  en  49  circonscriptions  ou  districts,  sous  le  rapport 
administratif. 

L'antique  division  de  TEspagne  en  15  provinces  est  bien 
plus  importante  au  point  de  vue  géographique  et  historique. 

484.  Climat^  sol  et  productions  :  Le  climat  de  la  pénin- 


■6PA0NB. 


189 


Bule  (a)  Tarie  suivant  la  latitude  et  la  position  physique  des 
provinces. 

On  peut  y  distinguer  six  régions  :  lo.  la  centrale,  qui  comprend 
les  deux  plateaux  de  la  Vieille  et  de  la  Nouvellc-Castille.  Il  y  a  do 
vHBtes  plaines  interrompues  quelquefois  par  des  sommets  isolés  et 
par  des  forôtri  où  croit  lo  chêne  i\  glands  doux,  lo  pommier  n'y 
réussit  point,  mais  on  y  cultive  partout  la  vigne,  et  dans  quelques 
endroits  l'olive  ;  2o.  la  région  méridionale,  au  sud  de  la  Sierra- 
Morréna,  la  chaleur  est  extrême  en  été,  les  productions  sont  les 
vins,  les  olives,  le  maïs,  lo  riz,  les  bananes,  les  citrons,  les  oranges, 
ha  figues,  etc.  ;  3o.  la  région  orientale,  qui  comprend  l'Aragon,  la 
('atalo^  13  et  le  royaume  de  Valence,  elle  possède  toutes  les  plantes 
(lo  la  Sicile,  de  l'Archipel  et  du  Levant  ;  \o.  myrte,  le  laurier,  le  gre- 
nadier, le  mûrier,  etc.  ;4o.  la  région  du  Tage  infôrieur.qui  comprend 
l.'i  côte  atlantique  depuis  le  cap  Saint-Vincent  jusqu'à  Lisbonne,  et 
qui  offre  une  végét-ation  assez  semblable  à  celle  des  Antilles,  les 
orangers  et  les  oliviers  y  viennent  en  grande  perfection  ;  5o.  la 
région  du  Duéro,  qui  s'étend  depuis  Lisbonne  jusqu'au  cap  Finis- 
tère, est  un  pays  de  vignes^  de  châtaignes  et  de  chênes  ;  60.  enfin, 
la  région  septentrionale,  qui  comprend  toute  la  partie  située  au  nord 
(les  Pyrénées,  des  Asturies,  etc,  elle  produit  de  belles  forêts,  do 
gras  pâturages,  d'abondantes  céréales,  des  vergers  mais  peu  do 
vignes,  moins  encore  d'oliviers  et  d'orangers,  cette  contrée  humide 
est  la  Normandie  de  l'Espagne. 

£n  général,  le  sol  de  la  Péninsule  est  riche  en  céréales, 
en  vignobles  et  en  fruits  de  toutes  les  espèces  ;  on  dit  que 
l'agriculture  y  est  trop  négligée. 

La  Galice^  les  Asturies,  et  surtout  l'Andalousie,  nourris- 
sent des  troupeaux  nombreux  de  bœufs  d'une  superbe  race  ; 
les  chevaux  andalous,  d'origine  arabe,  passent  pour  être  les 
plus  beaux  do  l'Europe  ;  cette  dernière  grande  province  et 
les  Asturies  élèvent  des  mulets  excellents. 

Les  moutons  espagnols,  nommés  mérinos^  sont  supérieurs 
à  ceux  de  tous  les  autres  pays  du  monde. 

On  distingue  les  troupeaux  de  mérinos  en  deux  principales  classes: 
les  sédentaires  et  les  voyageurs.  Oeux-ci  vont  par  bandes  do  1 ,000  à 
1 ,206,  Boug  la  conduite  de  deux  bergers  ;  ils  quittent  au  mois  d'oc- 
tobre les  montagnes  de  la  Vieille-Oastille,  et  vont  ravager  les  plaines 
de  l'Estramadure  et  de  l'Andalousie  jusqu'au  mois  do  mai,  alois  ils 
!  etourneut  au  lieu  de  départ.  C'est  lorsquo  les  bergers  sont  revenus 
de  leurs  cantonnements  d'été  qu'on  fait  la  tonte,  opération  qui  s'ex- 
écute BOUS  de  vastes  hangars  disposés  pour  recevoir  40  i\  60  mille 
mérinos. 

486.  Miftës  :  les  montagnes  renferment  des  mines  de  €uivro,de  fer, 
(•)Qui  oomprend  aussi  le  Portugal. 


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190 


E8PA0NB. 


do  plomb,  de  mercure,  fie  cristal,  etc.  liCa  mines  d'or  et  d'argent,  a 
célèbres  du  temps  des  Carthaginois  et  des  Romains,  sontaujourd'hu 
abandonnées. 

Les  mines  de  mercure  d'Almaden,  petit  bourg  dans  la  Manche, 
province  do  la  Nouvelle-Castille,  sont  les  plus  importantes  d« 
l'Europe. 

486.  Commerce  :  Eaux-dc-vio,  vins,  laines,  raisins,  figues^ 

oranges,  citrons,  huilo  d'olive,  soie,  sel,  denrées  coloniales» 

etc.,  etc. 

Le  commerce  extérieur  de  l'Espagne  s'6l(^ve  environ  j\  $150  mil- 
lions. 

487.  Capitale,  Madrid,  dans  la  Nouvelle-Castille,  sur  lu 
petite  rivière  Manzanarèi,  au  milieu  d'une  plaine  sablon- 
neuse élevée  de  1,800  pieds  et  entourée  do  montagnes. 

Cette  ville,  aont  la  population  est  a  environ   3yd,U00  habitants, 
possède  de  nombreux  ctablîssemontg  tant  littéraires  que  charitables; 
une  bibliothèque  royale  de  160,000  volumes,  riche  d'ailleurs  eu  nm- 
nuscrits,  en  médailles  et  en  objets   d'antiquités  ;    un   cabinet  royal 
d'histoire  naturelle  .  des  cellectious  de  tableaux  précieux,  etc. 

On  y  admire  le  palais  royal,  de  riches  églises,  et  la  superbe  pro 
monade  du  Prado.  Des  42  places  de  Madrid,  les  plus  dignes  d'at- 
tention sont  celles  du  palais-royal,  du  Soleil,  et  la  grande  placr 
(Plaza-Mavor)  au  centre  de  la  vill'  ;  la  plus  intéressante,  dit-on, 
pour  le  peuple  de  cette  capiiale,  et  celle  qui  est  destinée  aux  com- 
bats de  taureaux. 

A  huit  lieues  au  nord  de  Madrid  se  trouve  V Escurial^  monastère 
et  résidence  royale,  construit  par  Philippe  II,  en  mémoire  de  la 
bataille  de  Saint-Quentin,  qu'il  ga^na  sur  les  Français  le  jour  de  la 
Saint-Laurent,  en  1567.  Le  bâtiment  a  la  forme  d'uu  gril  dont  le9 
quatre  tours,  élevées  aux  quatre  angles,  représentent  les  pieds  ; 
l'appartement  destiné  au  roi  en  est  le  manche  ;  les  onze  cours 
carrées  qui  divisent  l'intérieur,  en  sont  les  barreaux.  Le  corps  de 
l'édifice  à  740  pieds  do  long,  680  de  large,  et  60  de  hautjusqu'i\ 
la  corniche  seulement.  La  chapelle  sert  de  sépulture  à  la  famille 
royale. 

488.  Ville»  principales  :  Barcelone,  sur  la  Méditerranée,  la  plus 
commerçante  et  la   plus   industrieuse  après  Madrid  ;   population, 

2'i9,000  habitants-,  ^éville,  grande  ville  de  134,000  ûines,  située  sur 
le  Guadalquivir,  qui  serpente  au  pied  de  ses  murailles  garnies  de 
166  tours  ;  c'est  la  plus  belle  ville  de  l'Espagne  et  l'une  des  plus 
industrieuses  ;  on  y  remarque  la  bourse,  et  la  cathédrale  qui 
renferme  le  tombeau  de  Saint-Ferdinand,  celui  d'Alphonse  le  Sage 
ou  l'Astronome,  et  celui  de  Christophe  Colomb  avec  cette  inscrip* 
tion.  A  Castilla  y  Aragon,  oiro  mundo  (Ho  Colomb.  (A  la 
C^stille,  à  l'Aragon,  Colomb  donna  un  autre  monde.) 


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E8PA0NB. 


191 


Grenade,  de  76  000  habitanta,  très  célèbre  aoua  les  Muaulmang, 
oïl  y  voit  un  palais  magnifique  «Ica  rois  maurea;  Valence,  ville  de 
l  'i3,000  habitants,  siège  d'une  université,  etc.,  sa  cathcdrale  est  une 
nnricnne  inosqure  ;  Saragosse,  célèbre  p.ir  la  résistance  quelle  fil 
on  180Î  nnx  Fran(;ais,  qui  la  prirent  d'assaut,  et  qui,  maîtres  do  ses 
murs,  furent  encore  obligés  de  faire  le  siège  de  ses  mai'^ons  ;  Cadix, 
^ur  l'Atlantique,  î>laco  forte  de  premier  rang,  et  une  des  plus  com- 
merçantes villes  de  1  Europe;  Malaga.  nu  fond  dun   golfe  de  la 
Méditerranée,  exporte  dts  vins  et  do-?  raisins  oxccllcntg  ;    Cordoue, 
cai)italo  do  l'Andalousie,  on  y  voit  le  ])\ua  beau  temple  de  lisla- 
mismo  après  celui  do  la  Mecque,  et  un  beau  pont  de  marbre  cons- 
truit par  les  Romains  et  les  Maures,  ctc  ,  etc. 

La  ville  et  la  forteresse  de  Gibraltar,  situées  sur  un  promontoire 
qui  s'avance  dans  la  Méditerranée  près  de  l'endroit  où  elle  commu- 
nique avec  l'océan,  appartiennent  à  l'Angleterre.  La  forteresse  est 
entièrement  imprenable  ;  elle  commande  une  vaste  baie  qui  sert  do 
station  navale  i\  la  marine  anglaise.  La  ville  est  un  grand  entre- 
pôt do  toutes  les  manufactures  de  l'Angleterre  et  de  ses  denrées 
coloniales.  PopulatioD,  enviroa  18,000  habitants. 

489.  Population^  religion^  (jouvcrnemcnt:  jja  popula- 
tion de  l'Espagne  est  d'environ  16,6!i4,000  habitants.  La 
religion  est  le  catholicisme.  Le  gouvernement  est  une  mo- 
narchie constitutionnelle 

Instruction  publique '.  12  universités,  celles  do  Madrid,  Barcelone, 
Grenade,  Oviédo.Salamanque,  S'iville,  Santiago,  Valence,  etc  L'Es- 
pagne passe  pour  trèa-arriérée  sous  le  rapport  do  l'instruction,  des 
sciences  et  des  arts. 

Armée  cl  marine:  En  1883,  l'armée  comptait  officiellement 
1 14,000  hommes  ;  à  la  môme  époque,  la  flotte  se  composait  d'environ 
124  bâtiments,  dont  6  cuirassés. 

HevvnUy  en  1882,  £31,320  000. 
Delle^  en  1882,  ^1,168,000,000. 

490.  Curioiilés  naturelles  :  lo.  un  rocher  d'ossrments  de  quadru- 
pèdes, près  de  Gibraltar  ;  2o.  la  perte  de  la  Guadiana,  qui,  h  douze 
lieues  de  sa  source,  disparaît,  et  après  un  cours  souterrain  do  trois 
lieues,  reparaît  par  deux  ouvertures  appelées  les  yeux  de  la  Gua- 
diana ;  3o,  une  montagne  de  sel-gemme  de  différentes  couleurs,  près 
de  Cardona  en  Catalogne  ;  4o.  près  de  Barcelone,  le  mont  Serrât, 
dont  les  pica  qui  s'élancent  dans  les  airs  lui  ont  valu  son  nom,  qui 
signifie  mont  dentelé,  et  dont  les  côtes  offrent  plusieurs  cavernes 
curieuses  par  l'albâtre  jaunâtre  qui  s'y  dépose  en  élégantes  stalac- 
tites; depuis  sa  base  jusqu'à  son  sommet,  on  compte  14  ermitages; 
vers  la  moitié  de  sa  hauteur,  on  voit  un  magnifique  couvent  de 
Bénédictins. 

491.  Ilea    Baléares:  Elles  sont  au  nombre  de  cinq:  Majorque, 


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192 


RÉPUBLIQUE   D'aNDORUE — PORlJùAL. 


Minorqoe,  Cabrera,  Iriza  et  Pormentera.    L'union  ndrainlBlratire  de 
ces  Uea  forme  une  prorince,  dont  Palmaest  la  capitale.  Population 
lotttlti,  environ  290,000  liabitiinta. 

Los  colonies  de  l'Espagne,  qui  jadis  coraprenaîont  presque  toute 
rAmtriquo,  sont  aujourd'liui  rôduiled  aux  sui vantes  :  Ku  Ainùrique, 
Cuba  (1,621,000  h  i  et  PorloliiOi,  ^731,000  h.|  ;  «u  Océanie.  les 
îles  Pli iUf>pinc-s  (6,000,000  h.),  les  (J a ro Unes  ai  lea  Mariannes; 
en  Africpie,  Fernando- Pu^  etc. 

RÉPUBLIQUE    D'ANDORRE. 


492.  Ce  petit  état  occupe  la  vallée  d'Andorre  en  Catalogne,  sur 
le  versant  méridional  des  Pyrénées,  entre  Foix  en  France  et  Urgol 
en  Espagne.  11  est  sous  la  siizcraineto  Ue  la  If  nuu-o  et  ue  ruispagut, 
et  est   gouverné  i)ar   un   syndic,    qui   préside  le    conseil    do    la 
vallée,    et  par   deux   viguiers,   qui  administrt'Ut  la  justice      Lf-s 
Andorrans  paiiut  avec  le  bois  do  leurs  forets  et  le  fer  de  leurs 
forges,  lo  blé  et  les  autres  articles  dont  ils  ont  besoin.     Capitale, 
Andorre;  population  totale,  environ  18,000  habitants. 

PORTUGAL. 


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493.  Le  Portugal  est  borné,  au  nord  et  à  l'est,  par  rEs- 
pagne  ;  au  sud  et  à  l'ouest,  par  l'océan  Atlantique. 

494.  Divisions  :  Lo  Portugal  se  divise  en  6  provinces, 
qui  se  subdivisent  en  44  cornarcas  ou  districts. 

fiCs  noms  des  provinces  sont  :  Estramaduro.  Béira,  Entre-Douro- 
et-Minho,  Tras-os- Montés,  Alemtejo,  Algarves. 

406.  Lo  sol,  le  climat  et  les  productions  du  Portugal 
diffôrent  peu  do  ceux  do  l'Espagne. 

IjCS  parties  basses  ont  un  hiver  très-court  et  un  double  printemps 
Lo  premier  commence  en  février  ;  la  moisson  so  fait  au  mois  do  juin  ; 
dès  la  fin  de  juillet,  les  chaleurs  dessèchentles  plaines,  l'herbe  jaunit, 
les  arbres  languissent,  et  l'on  ne  conserve  que  diflBcilement  les 
liantes  potagères.  L'hiver  dura  depuis  novembre  jusqu'en  février  ; 
c'est  la  saison  des  grandes  pluies  et  des  ouragans,  mais  le  froid  n'est 
jamais  rigoureux. 

Le  climat  du  Portugal  est  réputé  trés-salubre,  quoiqu'il  y  ait  des 
lieux  marécageux  dont  lo  séjour  est  funeste  t\  la  santé. 

Les  sources  d'eaux  minérales  y  sont  très-communes  ;  il  y  a  des 
mines  d'or,  d'argent,  de  fer,  de  plomb,  d'étain,  etc.,  des  houillèrei, 
de  vastes  marais  salants,  etc. 


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PORTUGAL. 


193 


Les  huiles,  les  vins,  les  fruits  du  Portuj^al,  sont   exocl 
•Iciitâ,  loH  oranfies  et  les  citrons  do  TEstramaduro  sont  rcnom- 
aiés  dans  tout  l'univcrH,  ainsi  quo  les  vins  do  Porto,  le  mus- 
cat do  Caroa^olos  et  do  Sdtubal,  et  les  vins  blancs  de  )'A1- 
garvc. 

496.  Commerce  :  Vins,  sol,  laines,  oranges,  citrons, 
amandes,  figues,  raisins. 

497.  Capitale,  Lisbonne,  b&tio  en  amphithéâtre  sur  la 
rive  droite  du  Tago,  près  de  son  cmbouehuro. 

Fille  est  diviaôe  on  deux  villo3  :  l'ancienne,  échappée  nu  déaastro 
de  1755,  et  U  nonvclle,  construite  depuis.  fiOa  trois  qn.utg  du 
commerce  do.  tout  lo  royaume  se  concentrent  dans  cette  capitale, 
qui  est  en  mtme  temps  l'entrcpAt  de  toutes  les  maichandises  colo- 
niales des  Portugais.  Il  j  u  beaucoup  d'ûtublissements  littéraires, 
d'hôpitaux  et  d'hospices,  etc. 

La  grand<jur  imposante  do  quelques-uns  des  édifices  do  Lisbonne, 
tels  que  le  palais  royal,  l'arsenal,  l'église  patriarcale,  etc.,  n'osi 
rien  en  conriparaison  de  l'aqueduc  de  Bcmfica,  construit  on  mai  bro 
blanc,  qui  fournit  l'eau  t\la  ville;  sa  longueur,  est  do  66,000  pieds  ;  la 
1)1  B3  grande  de  ses  arches  a  206  pieds  de  haut  et  100  d'ourorture. 
1.03  qniiis  de  Lisbonne  8ur])assent  en  magniflccnce  ceux  de  Londres 
et  de  Paris  ;  tons  les  marins  s'accoident  à  dire  que  son  port  est  un 
dos  plus  beaux  mouillages  du  monde.  Population,  environ  265  000 
Imbitants. 

498.  Villes  principales  :  Oporto,  à  l'embouchure  du  Ducro,  la  plus 
commerçAnte  et  lu  pUs  riche  après  la  capitale,  exporto  les  vins  do 
fion  territoire  ;  Coimbre,  ville  importante,  dus  le  temps  des  Homaius 
agréablement  située  sur  lo  Mondégo,  il  y  a  une  nnirersitô  célébré 
et  un  observatoire  ;  Sôtubal,  qui  fait  un  bon  commerce  do  sel  et  do 
vins;  Braga,  ©ii  l'on  voit  plusieurs  antiquitéa  romaines;  Évora, qui 
possède  uu  aqueduc  coustruit,  dit-on,  par  Sertorius,  et  un  temple 
do  Diane  ;  Elvas,  la  plus  forte  villo  du  Portugal,  ollo  a  soutenu 
plusieurs  sièges  mémorables  ;  Viseu,  célèbre  par  ses  riches  raines 
d'étain,  c'est  dans  les  envîrona  de  cette  ville,  qu'on  a  cultivé  les 
premiers  orangers  apportés  de  la  Ghiue  en  Europe,  etc.,  etc. 

499.  Population,  religion,  gouvernement  :  La  popula- 
tion  est  d'environ  4,745,000  habitants,  tous  catholiques; 
celle  des  colonies  portugaises  s'élève  à  3,300,000.  Le  gou- 
vernement est  une  monarchie  limitée. 


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194 


ITALIE. 


ITALIE. 


500.  L'Italie  est  une  grande  presqu'île  de  TEuropo,  bor- 
néi)  nu  nord  par  la  France,  la  Suisse  et  l'A^utriehe;  à  l'est, 
p:jr  la  mer  Adriatique;  au  sud,  par  le  détroit  de  Messine, 
qui  la  sépare  de  la  Sicile  ;  à  l'ouest,  par  la  Méditerranée. 
^  501.  Divisions:  L'Italie  renferme  actuellement  deux 
Etats:  le  royaume  d'Italie  et  la  petite  république  de  Saint 
Marin. 

L'Italie  a  subi  de  graves  changements  politiques,  depuis  quel- 
ques années.  Divisée  naguère  en  huit  élnts  principaux,  elle  se 
trouve  maintenant  presque  toute  entière  soumise  au  roi  d'Italie.  La 
guerre  de  1859  et  de  i866  ont  valu  au  Piémont  l'annexion  du 
royaume  Louibardo-Vcnitien.  A  la  faveur  des  troubles  révolution- 
naires de  1859  et  de  1860,  le  Piémont  s'est  annexé,  ou  plutôt  a 
usurpe  les  duchés  de  Parme  et  de  Modène,  le  grand-duché  de 
Toscane,  les  deux  tiers  au  moins  des  États  de  l'Église  et  le  royaume 
de  Naples  ou  des  Deux-Siciles.  Victor-Emmanuel,  roi  de  Piémont 
et  de  Sardaigne,  prit  dès  lors  le  titre  de  roi  d'Italie.  En  1870,  il 
profita  des  embarras  de  la  France  pour  s'emparer  du  reste  des  États 
du  Pape,  et  compléter  ainsi  l'unité  politique  de  l'Italie  A  sa  m!)rt 
(1878),  son  fils  Humbert  I",  succéda  au  trône.  (Voir  No.  526). 

502.  Montagnes:  Les  Alpes  qui  s'étendent  en  arc  de 
cercle  sur  sa  frontière  .septentrionale,  depuis  le  golfe  de 
Gênes  jusqu'à  celui  de  Venise  ;  les  Apennins,  qui,  au  nord- 
ouest,  se  rattachent  aux  Alpes,  et  se  prolongent  nu  sud-est 
jusqu'au  détroit  de  Messine;  les  montagnes  qui  séparent  la 
Terre  de  Bari  de  la  ïorro  d'Otrante,  vers  l'entrée  du  golfe 
de  Venise,  et  celles  de  la  Sicile,  n'en  sont  que  des  ramifica- 
tions. 

C'est  dans  la  chaîne  des  Apennins  que  se  trouvent  les  deux 
célèbres  volcans  de  l'Etna  et  du  Vésuve.  Ce  dernier  est  élevé  de 
3,800  pieds  au-dessus  du  niveau  de  la  Méditerranée  ;  la  circonférenae 
de  sa  base  n'excède  pas  7  lieues  ;  celle  de  son  cratère  est  de  1,700 
pieds;  ses  éruptions  ordinaires  s'étendent  à  deux  lieues.  Depui.i 
l'an  79,  époque  oîi  plusieurs  villes,  entr  autres,  celles  d'Herculanima 
et  de  Porapéïa,  furent  ensevelies  sons  des  torrents  de  lave  enflani 
mée,  ii  y  ii  eu  huit  i\  dix  grandes  éruptions  dont  les  ravages  se  soni 
fait  sentir  jusqu'à  la  distance  de  10  ou  12  lieues.  Le  mont  Etn;t 
s'élève  à  la  hauteur  de  10,478  pieds  ;  sa  base  a  40  lieues  de  tour,  et 
son  cratère  2  ;  les  torrents  de  lave  coulent  à  la  distance  de  8  lieues. 
Quatorze  villes  et  villages  furent  détruits  dans  l'éruption  de  1069  ; 
celle  qui  engloutit  la  ville  de  Oatauc,  en  1693,  fit  périr  18,000 
personnes 


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ITALIE. 


195 


^  ■  Il  • 


Le  Strombolî,  dans  les  îles  Lipari,  est  un  volcan  escarpé  dont  le 
cratère,  ssr  l'up  de  ses  flancs,  est  toujours  en  feu;  dans  ses  moments 
do  calme,  ses  Oruptions  se  renouvellent  deux  fois  dans  un  q«art 
d'heure. 

Plaines  :  Une  des  plus  belles  et  des  plu^  fiches  de  l'Europe,  et 
peut-être  du  monde,  est  celle  de  la  Lombardie.  Celle  qui  s'étend 
entre  le  golfe  de  Naples,  le  Vésuve  et  les  Apennins,  quoique  moins 
('■tendue,  est  admirable  par  sa  fécondité.  D'autres  moins  étendues 
encore,  mais  aussi  fertiles,  se  prolongent  sur  les  bords  de  l'Adria- 
tique. 

503.  Lacs  :  Le  lao  Majeur,  ceux  d(3  Côme,  d'Iséo,  de 
Pdrouse(ancien  lac  de  ïrasimène),de  Bolzéaa,de  C(3lano,etc. 

Marais  :  On  remarque  ceux  de  Commacchio,  les  Lagunes  de 
Venise,  et  les  Maraia-Pontins^  qui  occupent  300,000  arpents  de 
terre  dans  la  campigne  de  Rome,  où  ils  causent  quelquefois  des 
maladies  pestilentielles. 

504.  Rivières  :  La  plus  considérable  est  le  Pô,  qui  a  sa 
source  au  mont  Viso,  entre  le  Piémont  et  la  Franco,  il  se 
jette  dans  le  golfe  de  Venise,  grossi  des  eaux  de  plusieurs 
autres  rivières  qui  descendent  des  Alpes  et  des  Apennins  ; 
l'Adige,  a  sa  source  dans  le  Tyrol,  et  se  jette  dans  le  même 
p;olfe  ;  les  autres  sont  l'Adda  et  le  Tésin,  affluents  du  Pô  ; 
l'Arno  et  le  Tibre,  qui  se  jettent  dans  la  Méditerranée,  etc. 

Le  Pô  se  jette  dans  l'Adriatique,  après  un  cours  de  312  milles. 
Ses  principaux  affluents  sont  :  t\  droite,  le  Tauaro  et  la  Trébie  ;  à 
ga'iche,  la  Sésia,  le  Tésin,  l'Adda,  l'Oglio  et  le  Mincie.  Villes 
arrosées  :  Turin,  Casai,  Plaisance,  Crémone,  Guastella,  etc.  Les 
alluvions  déposées  par  le  Pu,  i\  son  embouchure,  font  sans  cesse 
reculer  le  rivage  de  l'Adriatique  ;  Adria,  qui  était  une  ville  maritime 
il  y  a  14  ou  1500  ans,  est  actuellement  h  8  lieues  de  la  mer. 

L'Adige  est  formé  par  la  réunion  de  trois  cours  d'eau,  descen- 
dant des  montagnes  dn  Tyrol.  Il  coule  d'abord  du  N  au  S,  et 
passe  b.  Botzen,à  Trente,  à  Boverdo  et  au  pied  du  plateau  de  Rivoli  ; 
il  tourne  t\  l'Est,  au-dessous  de  Rivoli,  et  court  :\  la  mer  Adriatique 
par  Vérone,  Legnano  et  Rovigo.  La  longueur  de  ce  Meuve  est  d'cn- 
vi'-on  225  milles.  Ses  affluents  sont  :  dans  le  Tyrol,  la  Nos  ;  dans 
la  Vénctie,  le  Tartaro,  qui  prend  aussi  le  aom  de  canal  blanc. 

Le  Tibre  (Tévéra)  nait  au  mont  Coméro,  dans  les  Apennins.  Il 
coule  du  N.  au  S.  et  arrose  :  la  Toscane,  où  il  baigne  Borgo,  Han- 
Sépolcro  ;  TOmbrie, où  il  passe  près  do  Pérous.i  ;  les  anciens  Etats 
de  l'Église,  où  il  traverse  Romi>  ;  au-dessous  de  cetto  ville,  id  so 
])artage  en  deux  bras  qui  forment  l'ile  Sacrée.  Le  cours  du  Tibre  est 
de  187  milles.  Ses  principaux  affluents  sont  laPagUa  leTopino,  la 
Nora  et  le  Tévéronc  (autrefois  Anio] 


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ITALIB. 


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505.  Climat  :  Du  nord  au  sud  de  l'Italie,  on  compte 
quatre  zones  et  quatre  climats  différents.  La  zone  septen- 
trionale, qui  règne  depuis  les  Alpes  jusqu'aux  Apennins, 
est  exposée  quelquefois  à  des  froids  de  10  degrés  (therm.  de 
Réauraur)  ;  elle  ne  produit  guère  ni  l'olivier,  ni  le  citron- 
nier, ni  les  autres  espèces  de  genre.  Dans  la  seconde,  qui 
s'étend  jusque  Te rs  le  42e  parallèle,  l'hiver  est  sans  ôpreté; 
l'oranger  sauvage  lui  résiste,  mais  l'arbre  qui  porte  les  oran- 
ges douces  n  y  prospère  point  en  pleine  terre  ;  il  en  est  do 
même  de  l'olivier.  L'un  et  l'autre  réussit  presque  snn^^ 
culture  dans  la  trosième  zone  qui  s'étend  jusqu'au  delà  du 
40e  parallèle,  où  les  gelées  sont  rares.  Knfin  la  dernière 
zone,  qui  comprend  la  Sicile,  éprouve  un  climat  brûlant  ; 
le  palmier,  l'aloèa  et  îo  figuier  d'Inde  y  croissent,  surtout 
dans  les  plaines  et  sur  les  rivages  do  la  Méditerranée. 

506.  Sol  et  Productions  :  Rien  n'égale  la  fertilité  de  la 
première  région,  qui  occtpe  toute  la  vallée  du  Pô  ;  elle  pro- 
duit une  grande  quantité  de  froment,  devins,  de  soie,  do 
riz,  de  maïs,  do  cire,  de  miel,  de  châtaignes,  etc.  ;  elle 
abonde  aussi  en  pâturages  excellents.  Dans  la  Lombardio, 
on  fait  jusqu'à  six  fois  dans  une  seule  année  la  récolte  du 
fx^in.  La  seconde  région  a  peu  de  prairies  et  peu  de  champs 
de  blé  ;  ses  productions  consistent  en  vins,  en  soie,  en  huilo, 
et  en  fruits  ;  ses  terres  cultivées  s'élèvent  sur  les  pentes  des 
montagnes,  en  terrasses  soutenues  par  des  murs  de  gazon, 
dont  la  verdure,  sur  laquelle  se  détachent  les  arbres  chargi% 
de  fruits  et  le  pâle  olivier,  donne  aux  coteaux  l'aspect  io 
plus  riant  et  le  plus  richo,  La  troisième  région,  que  plu 
sieurs  parties  malsaines  ont  fait  appeler  pays  de  mauvais 
air,  est  couvert  do  vastes  pâturages,  de  coteaux  et  de  ver 
gers.  Dan»  la  dernière,  outre  les  productions  déjà  nommées, 
on  cultive  les  oranges,  les  citrons,  les  figues,  les  amandes,  l 
coton,  la  canne  à  sucre,  les  bananes,  etc. 

507.  Los  richesses  minérales  de  l'Italie  consistent  moin' 
en  substances  métalliques  qu'en  dépôts  de  marbre,  d'albâtre 
do  porphyre,  en  pierres  fines,  etc.  La  petite  ville  do  Oarran, 
dans  la  province  do  Massa  et  Carrare,  possède  des  carrière^ 
de  marbre  qu'on  exploite  depuis  2,000  ans  ;  plus  de  1,200 
ouvriers  y  travaillent  continuellement. 

Phisienrs  des  sources  minérales  de  l'Italie  jouissent  d'une  grande 
eélébrité. 


ROTAUM*  d'iTALIE, 


197 


''[*'>  ':.;/ 


Le  sol  de  la  Lombardie  et  celui  du  Piémont  abondent  en  coquilles, 
fossiles,  en  ossements  d'élans,  de  mastodontes,  d'éléphants,  de  rhino- 
C(T03  et  d'autres  grands  quadrupèdes  ;  dans  les  collines  des  environs 
(le  Plaisance,  on  a  découvert  des  os  de  cétacés  (baleines  et  autres 
fîrandg  poissons). 

Entre  la  Savoie  et  la  Pranee,  près  du  bourg  des  Échelles,  on 
tfi  iive  la  montée  de  la  Grotte:  ce  passage,  anciennement  très-diflS- 
vpile,  avait  été  pratiqué  au  travers  dune  montagne  et  sous  une 
(,'ivorne  qu'on  y  voit  enooro.  La  route  actuelle,  construite  en  1670 
(iMr  <'hnrîes-Emmanncl,  duc  de  Savoie,  et  embellie  par  Napoléon,  est 
pouf-étre  le  pins  étonnant  ouvrage  de  ce  genre;  l'imagination 
'Veffraio  à  la  vue  des  rochers  qu'il  a  fallu  percer  ou  faire  sauter  pen- 
(iiiDt  prés  d'une  derai-lioue,  pour  vaincre  les  obstacles  quo  la  nature 
opposait  aux  eflforts  de  l'industrie  humaine. 

1.03  animaux  sauvages  sont  à  peu  près  les  mêmes  qu'en  France 
et  (Il  Espagne.  Le  buffle  est  commun  dans  les  parties  méridionales, 
où  Ton  trouve  aussi  des  vipères  et  des  aspics. 

La  race  des  moutons  est  très-belle  ;  les  mulets  sont  les  mieux 
faits  do  l'Europe  ;  les  chevaux  napolitains  sont  estimés  par  leurs 
formes  et  leur  vigueur. 

508.  Commerce  :  Soie,  grains,  riz,  vins,  eaux-de-vie, 
fruits,  huile,  fromage,  cire,  chanvre,  peaux  de  moutons, 
ih  ips,  toiles,  tissus  de  laine  et  de  soie,  velours,  étoffes  d'or 
tt  d'argent,  parfums,  verrerie,    quincaillerie,   porcelaines, 

savons,  etc. 

Le  commerce  extérieur  est  de  £90,888,000,  dont  £48,600,000  à 

1  exportation. 

509.  Population  et  religion  :  La  population  de  Tltalio 
et  dos  îles  qui  en  dépendent  était,  en  1879,  de  28,210,000 
liîibitants.     La  religion  est  le  catholicisme. 


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ROYAUME  D'ITALIE. 


510.  Le  royaume  d'Italie  embrasse  toute  la  péninsule 
italienne,  moins  la  république  de  Saint-Marin,  le  plus  petit 
Hiit  de  l'Europe.  Ce  royaume  comprend  aussi  la  Sicile  avec 
les  petites  îles  qui  Tavoisinent,  l'île  d'Elbe  et  celle  de  Sar- 
diigne.  Son  étendue  est  de  114,000  milles  carrés. 

511.  Division  :    Au    point    de   vue    administratif,  le 


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198  SARDAIGNB  CONTINENTALE. 

royaume  d'Italie  est  divisé  en  69  provinces,  qui  se  subdi- 
visent  en  274  districts  {circondari). 

Les  anciennes  provinces,  dont  se  compose  la  grande  monarchie 
italienne,  forment  pour  nous  la  divisionla  plus  importante  ;  en  Toici 
le  tableau. 

Provinces.  Ville».  ■ 

Sardaigne  continentale,  ou  Picmont.Turin,  sur  le  Pô. 

Ile  de  Sardaigne Oagliari,  sur  le  golfe  de  Cagliari, 

Lombardie  , Milan,  sur  l'Olona. 

Vcnétie Venise,  sur  l'Adriatique. 

Duché  de  Parme Parme,  sur  la  Parma 

Duché  d«  Modcne <, Modène,  sur  la  Voie  Émilienne, 

Grand-duché  de  Toscane Florence,  sur  l'Arno. 

Romagne Ravenne,  sur  le  Montone. 

Les  Marches Ancône,  sur  l'Adriali:iue, 

Ij'Ombrie Pérouse,  près  du  lac  de  Pcrouse, 

ProTinces  Napolitaines Naples,  sur  la  baie  de  Naplcg. 

La  Sicile Palerme,  sur  la  Méditerranée. 

512.  Capitale  :  Rome,  depuis  1870  (No.  526.). 

513.  Gouvernement  :  Monarchie  constitutionnelle. 

Revenu,  en  1882,  £54,433,000.    Dépenses,  en  1882.  £52,556,000, 

Delte  publique,  en  1883,  £44§,380,000, 

Armée  :  L'armée  sur  pied  de  paix  est  de  200,000  hommes,  et  sur 
pied  de  guerre  750,000. 

Marine  :La,  marine  comprend  89  bâtiments,  dont  19  cuirassés, 

Chemins  de  fer  :  La.  longueur  totale  des  voies  ferrées^était  en  1882, 
de  5,484  millea     Le  réseau   italien  des  chemins  de  fer  se  joint 
au  réseau  français  :  lo.  par  la  Corniche,  entre  Nice  et  Gênes  ;  2o. 
parlement  Cénis,  dont    le  percement    commencé  en  1860,   s'est 
terminé  en  1871. 

Comme  les  noms  des  anciennes  divisions  du  royaume 
d'Italie  ne  se  sont  pas  eftacés,  nous  donnerons  quelques 
détails  relatifs  aux  plus  importantes  d'entre  elles. 


SARDAIGNE  CONTINENTALE. 


614.  La  Sardaigne  continentale  renferme  le  Piémont  et  le  terri- 
toire de  Gènes. 

Villes  principales  :  Turin,  ancienne  capitale  du  royaume  de  Sar- 
daigne, puis  d'Italie,  située   dAUfi  une   belle  plaine  sur  le  Pô,  siège 


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LOMBARDIE. 


199 


d'une  université,  de  plusieurs  académies  et  de  nombreuses  sociétés 
Bavantes,  population,  207,000  habitants.  Alexandrie,  au  confluent 
du  Tanaro  et  de  la  Bormida,  une  des  plus  fories  places  de  l'Europe. 
Prts  de  celte  ville  se  trouve  le  village  de  Marengo,  célèbre  par  la 
grande  victoire  qae  les  Français  y  remportèrent  sur  les  Autrichiens 
eu  1800.  Cônes,  surnommée  la  Superbe,  à  cause  de  la  magnificence 
de  ses  palais, — autrefois  république, — sa  cathédrale,  de  structure 
potbique,  est  entièrement  revêtue  et  pavée  de  marbre  blanc  et  noir; 
patrie  de  Christophe  Colomb.  Pignerol,  Suze,  Novi,  Tortono,  Uoni, 
Âlondovi,  bavone,  Montcnotte,  Dcgo,  Millesino,  Novare,  etc, célèbres 
par  les  souvenirs  historiques  qui  s  y  rattachent. 

515.  Ile  de  Sardaigne :  Située  au  sud  de  la  Corse;  longue  do 
81  lieues,  et  large  de  33  ;  traversée  du  uord  aa  sud  par  des  monta- 
gnes ;  climat  tempéré,  mais  insalubre  ;  sol  très-fertile  en  grains,  eu 
riz,  en  vins,  en  huile,  eu  oranges,  en  grenades,  en  coton,  etc.  ;  vas- 
tes forêts  de  châtaigniers,  de  lièges,  etc.  ;  salines,  mines  de  plomb, 
do  fer,  d'argent,  etc.  Capitale,  Cagliari,  ville  marithne  avec  un  bon 
port  sur  le  golfe  de  'Jagliari,  siège  d'un  archevêché  et  d'une  uni- 
versité 


(.1 


LOMBARDIE. 


fîmes,  et  sur 


516.  Milan  (Mediolanum),  capitale  de  la  Lorabardie,  ville  manu- 
facturière et  tros-commer(;antG.  Elle  possède  la  plus  magnifique 
église  de  l'Italie  après  celle  do  Saint-Pierre  de  Rome,  une  université, 
un  observatoire,  la  bibliothèque  Ambrosieune,  des  musées  fort  riches, 
une  école  de  beaux-arts,  et  un  grand  nombre  de  palais.  Population, 
262,000  habitants.  Pavie  (  Ticinum),  sur  le  Tésin,  ancienne  capi- 
tale des  rois  lombards,  siège  d'une  université  importante.  Au 
N.-O.  de  Pavie,  est  la  petite  ville  de  Magenta  (Maxentia)  où  les 
Autrichiens  ont  été  vaincus  par  les  Français  et  les  Piémontais,  le 
4  juin  1859. — Bergame,  Brescia,  Côme,  Crémone,  villes  commer- 
çantes. Bergame  est  renommée  par  ses  soieries,  Brescia  par  ses 
pistolets,  Crémone  par  ses  violons  et  autres  instrumeuts  i\  cordes. 
I^a  Bicoque,  Cassano,  Lcgnano,  Lodi,  Marignan,  Castiglione,  Lonato, 
Agnadel,  etc.,  rjlèbres  dans  l'histoire.  La  population  de  la  Lom- 
bardie  est  d'environ  3,200,000  habitants. 


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200 


VÉNÉTIE — ORAND-DUOHÉ  DE  TOSCANE. 


VÉNÉTIE. 


«     s       ,  TÏÏTT*!' 


517.  Villes  :  Vetrîse,  autrefois  république  et  la  première  puîgsancfi 
maritime  et  commerçante  du  monde,  bâtie  sur  pilotis  au  milieu  de 
la  mer,  et  composée  de  plus  de  quatre-vingts  petites  îles,  qui  com- 
muniquent entre  elles  au  moyen  do  360  ponts.  Les  canaux  rem- 
placent  les  rues,  et  les  gondoles  tiennent  lieu  de  voitures.  On 
ndmire  à,  Venise  la  place  Saint-Marc,  le  palais  ducal,  ancienne  rési- 
dence des  doges,  et  surtout  la  basilique  do  vSaint-Marc,  suporbc 
temple,  soutenu  par  550  colonnes  des  marbres  les  plus  précieux,  et 
pavé  de  jaspe  et  de  porphyre.  Lo  portail  de  Saint-Marc  supporto 
les  quatre  fîimeux  cbevaux  de  bronze,  qui  ont  fait  euecessivemcnt 
l'ornement  do  (^orinthe,  d'Athènes,  de  Roue,  de  Constantinople,  de 
Venise  et  de  Paris. — Vérone,  patrie  de  Pline  l'ancien  et  de  Cornélius 
Kepos  ;  on  y  voit  un  amphithéâtre  romain,  bien  conservé  qui  ])eut 
contenir  22,000  personnes.  Padone,  qui  existait  12  siècles  avant 
l'ère  chrétienne  ;  patrie  do  Tite-Live  et  siège  d'une  grande  univc  r- 
eitô.  Bassano,  Arcole,  et  Rivoli,  consacrés  par  les  victoires  de 
Bonaparte. 

Les  forteresses  de  Peschîera  et  de  Mantoue  sur  le  Mincio,celle3  de 
Vérone  et  de  Legnago,  sur  l'Adige,  forment  ce  fameux  quadrilatère 
en  dedans  duquel  les  positions  militaires  autrichiennes  étaient  répu- 
tées imprenables. 

La  population  de  la  Vénétie  est  d'environ  3  milliona  d'habitants. 

618.  Duché  de  Parme^  au  sud  du  Pô,  entre  le  duché  de  Modène  :\ 
l'est  et  le  royaume  de  Sardaigne  à  l'ouest  ;  capitale,  Parme,  ville 
manufacturière,  on  y  remarque  1©  palais  Parnèse,  construit  en 
briques,  qui  renferme  l'académie  des  beaux-arts,  la  bibliothèque,  et 
le  plus  my^z  théâtre  de  l'Italie  ;  ville  principale,  Plaisance,  qui  tire 
son  nom  de  sa  situation  agréable- et  dî  la  salubrité  de  son  climat . 
au-dessus  de  cette  ville  est  le  bourg  df  Campre-Moldo,  près  duquel 
Annibal  défît  les  Romains  à  la  bataill   ic  la  Trébie. 


GRAND-DUCHÉ  DE  TOSCANE. 


519.  Capitale,  Florence,  surnommée  V Athènes  de  l'Italie,  capitale 
du  royaume  d'Italie,  depuis  1865  jusqu'à  1870,  grande  et  belle  vilK^ 
de  167,000  habitants,  située  an  milieu  do  la  riante  vallée  do  l'Arno, 
Elle  est  lo  siège  dVin  archevêché  et  d'une  université  importante. 
Elle  renferme  un  observatoire,  une  école  des  beaux-arts,  l'académie 
de  la  Crusca,  des  bibliothèques,  de  riches  musées  de  peinture  et  de 


KOTAUMB  DE  NAPLES. 


201 


flculptnre,  et  des  collections  iaestimables  d'antiquités  grecqnes, 
romaines,  étrusques  et  égyptiennes.  Parmi  les  nombreux  monuments 
que  possède  Florence,  on  admire  la  cathédrale  dont  Michel-Ange 
disait  qu'il  no  croyait  pas  qu'il  fut  possiblo  d'en  faire  une  plus  belle  ; 
lo  tombeau  des  Mcdicis  ;  le  palais  ducal,  où  l'on  voit  une  superbe 
collection  do  statues,  de  bas-reliefs,  de  tuble'xux,  de  pierres  pré- 
cieuses, connue  dans  toute  l'Europe  sous  lo  nom  de  galerie  de 
Florence.  Florence  est  la  patrie  de  Léon  X,  de  Dante,  de  Bocace, 
do  Machiavel,  d'Amcric  Vc^puce  et  do  Michel- Ange. 

520.  Villes  principales  :  Livourne,  grande  ville  maritime  et  com- 
merciale ;  ses  savons,  ses  chapeaux  de  paille,  ses  ouvrages  en 
albûlre  et  en  corail  sont  fort  estimés.  Pise,  une  des  plus  anciennes 
villes  de  l'Italie  ;  on  y  remarque  la  tour  penchée,  haute  de  190  pieds 
et  iaclinée  de  15*  h  Thorizon,  et  le  Campo-Santo,  cimetière  dont  la 
terre  fut  apportée  de  Jérusalem  sur  60  galères  par  dos  marins  de 
Pise,  à  l'époque  de  la  3me  croisade.  Pise  est  1»  patrie  de  QalKée. 
Sienne,  autrefois  république,  qui  a  plusieurs  académies,  uno  uni- 
Tersité,  etc. 

La  population  de  la  Toscane  est  d'environ  1,851,000  habitarts. 

A  trois  lieues  des  côtes  de  la  Toscane  est  l'île  d'Elbe,  célèbre  par 
ses  mines  de  fer  et  d'aimant,  ses  carrières  de  marbre,  et  plus  encore 
par  le  séjour  qu'y  fit  Napoléon  en  1814. 


ROYAUME  DE  NAPLES. 


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521.  L'ancien  royaume  de  Naples  ou  des  Deux-Siciles 
comprend  toute  la  partie  méridionale  de  l'Italie,  la  Sicile,  les 
îles  Lipari  et  quelques  autres  îles  peu  considérables  situées, 
soit  dans  la  Méditerranée,  soit  dans  l'Adriatique.  Il  se 
divisait  en  15  provinces  pour  le  royaume  de  Naples  propre- 
ment dit,  et  en  7  intendances  pour  la  Sicile. 

Capitale,  Naples,  dans  une  position  admirable,  sur  une 
baie  de  la  Méditerranée.  Population,  450,000  habitants. 

II  y  a  200  églises,  une  académie  des  seienceo,  une  université  et 
liliisieurs  collèges,  une  école  des  sourds-muets,  de  nombreux  hôpi- 
taux, des  collections  magnifiques  de  peintures,  de  sculptures  et 
d'antiquités,  des  manufactures  de  soieries,  d'étoffes  d'or  et  d'argent, 
etc. 

On  vénère,  dans  la  cathédrale,  le  sang  de  St.  Janvier,  qui,  lors- 
qu'on le  place  devant  la  tête  du  saint  martyr,  se  liquéfie  et  bouil 
loQue  comme  s'il  venait  d'être  répandu. 


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202 


ROYAUME  DE    NAPLE8. 


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622.  Dana  les  environs  de  Naples  on  remarque  le  mont  Véaute; 
les  ruines  d'Herculanum  et  de  Pompeïa,  englouties,  l'an  79,  par  unu 
éruption  du  Vésuve,  et  d'où  l'on  a  retiré  une  infinité  de  monuments 
précieux,  de  chefs-d'œuvre  do  peinture  et  de  sculpture  parfaitement 
bien  conservés,  depuis  dix-sept  eictlos,  si  us  des  masses  énormes  de 
lave  ;  la  Solfatare,  vallée  qui  vomit  d'épaisses  vapnurs  imprégnées 
de  soufre  et  d'alun  ;  la  grotte  du  Chien,  doîi  s'exhale  le  gaz  acide 
carbonique,  qui  asphyxie  sur-'e-champ  les  animaux  qu'on  y  ploi  ge; 
la  grotte  du  Pouzzoles,  longue  de  363  toiises,  creusée  h  travers  lu 
montagne  du  mCme  nom  ;  le  lac  Averne,  si  connu  des  poètes  ;  le  lac 
Agnano,  dont  l'eau  bouillonne  toujours,  sans  chaleur  ;  l'Achcron, 
qu'on  peut  traverser  impunément  depuis  que  Caron  n'en  est  jihig 
le  batelier  ;  les  bains  de  Néron  ou  de  Baies,  qui  ont  la  chaleur  de 
l'eau  bouillante,  etc.,  etc. 

On  remarque  encore:  à  l'ouest  de  Naples,  lo  tombeau  de  Virgile] 
au  nord,  les  ruines  de  Cumes,  ou  l'on  voit  le  fameux  antre  de  la 
Sibylle. 

623.  Villes  principales  :  Celles  de  la  partie  continentale  sont  : 
Foggia,  qui  fait  un  bon  commerce  do  grains  ;  Tarente,  qui  possùdo 
de  vastes  salines  ;  Reggio,  dont  les  environs  produisent  des  figues 
et  des  ananas  excellents,  et  qui  vend  beaucoup  d'essence  de  citrons, 
d'oranges  et  de  bergamottes  ;  Gaëte,  ville  forte  et  port  de  commerce. 
Cette  dernière  ville,  en  1848  et  1849,  a  servi  de  retraite  à  Pio  IX, 
forcé  par  la  révolution  de  s'éloigner  de  Rome.  En  1861,  elle  est 
tombée  au  pouvoir  des  Picmontais,  après  un  siège  terrible,  qui  a 
couvert  de  gloire  le  jeune  roi  de  Naples  François  1 1 . 

524.  Villes  de  la  Sicile  :  Païenne,  capitale,  avec  une  population 
de  220,000  habitants  ;  il  y  a  un  observatoire,  d'où  l'abbé  Piazzi  dé- 
couvrit en  1801  la  planète  Cérès,  une  université,  un  vaste  janliii 
botanique,  une  belle  cathédrale,  etc.  ;  Messine,  sur  le  détroit  dont 
elle  porte  le  nom  ;  on  y  trouve  les  écueils  autrefois  tant  redoutés 
de  Scylla  et  de  Charybde  ;  c^tte  ville  fut  bouleversée  par  un  tremble- 
inent  de  terre  en  1783;  Catane,  au  pied  du  mont  Etna,  souvent 
ruinée  par  des  éruptions  et  des  secousses  volcaniques  ;  il  y  a  une 
université  et  un  couvent  des  chevaliers  de  Malte  ;  Trapani,  port  de 
mer,  qui  exporte  du  sel,  de  la  soude,  du  corail  et  de  l'albâtre  ;  Syra- 
cuse, bien  déchue  de  ce  qu'elle  était  autrefois  ;  presque  tous  ses  édi- 
fices et  le  quart  de  ses  habitants  périrent  en  4  minutes  de  temps 
par  la  secousse  de  tremblement  de  terre  de  1693  ;  on  y  voit  la  fa- 
meuse prison  appelée  1" Oreille  do  Denys,  creusée  dans  le  roc,  et 
tellement  sonore  que  ce  tyran  pouvait  entendre  par  une  petite  ouver- 
ture tout  ce  que  disaient  les  prisonniers,  etc. 

Population  totale,  environ  9,500,000  habitants. 

525.  Entre  la  Sicile  et  l'Afrique  est  l'île  de  Malte,  puissamment 
fortifiée  de  toutes  parts,  et  cultivée  avec  le  plus  grand  soin  ;  il  y  ;i 
cependant  si  peu  de  terre  végétale  qu'on  est  obligé  d'en  apporter  de 
la  Sicile,  lorsqu'on  veut  y  créer  des  jardins.  Cette  ile  produit  de? 
oranges,  des  citroua,  et  d'autres  fruits  exqfuis,  du  coton,  de  1  indigo, 


ÉTATS   DU    PAPB. 


203 


du  safran,  du  miel  délicieux,  etc.  Le  Tent  du  sud-est  ou  sirocco  nuit 
quelquefois  à  la  végétation,  mais  lo  climat  est  salubre.  Population 
de  Malte  et  des  deux  petites  îl  s  qui  ravoisiuent,  149,000  habitants. 
Malte  fut  cédée,  en  1530.  par  Charles-Quint  aux  redoutables  cho- 
valiors  do  SaînI-Jcan  do  Jérusalem,  que  les  Turcs  venaient  de  chasser 
dfl  rile  de  Rhodes.  Les  Français  s'en  emparèrent  en  1798,  et  les 
Aiiglnis  on  1800  ;  elle  est  restée  h  c«tte  dernière  puissance. 


ETATS  DU  PAPE. 


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:  antre  de  la 


526.  Les  Etats  de  l'Église  étaient  bornés,  au  nord,  ^ 
l'est  et  au  bud.  par  le  royaume  d'Italie  ;  à  l'ouest  par  la 
Méditerranée. 

En  1870,  les  États  de  l'Église  ne  se  composaient  plus  que  du 
patrimoine  de  St.  Pierre.  La  révolution  de  1860  en  avait  détaché  la 
[{omagno,  les  Marches  et  lOmbrie,  pour  les  annexer  au  royaume 
d  Ilalie,  et  avait  ainsi  fait  perdre  au  Pape  les  5;7  do  ses  États,  et 
les  4^5  de  ses  sujets.  Les  possessions  du  Saint-Siège  n'avaient  i)lu3 
que  500  lieues  carrées.  La  France  envoya  alors  des  troupes  h  Rome, 
pour  garder  les  États  de  l'Église  contre  les  agressions  ultérieures  do 
la  révolution.  Mais  lorsque,  à  l'occasion  de  la  guerre  franco-prus- 
sienne en  1870,  la  garnison  française  quitta  I^ome,  Victor-Emmanuel 
envahit  les  États  pontificaux,  s'en  empara,  et  fit  de  Rome  la  capi- 
tale de  son  royaume.  Depuis  cette  cpoquv'^,  le  Pape  a  cessé  d'être 
souverain  temporel.  (Voir  No.  601). 

627.  Les  États  du  Pape  comprenaient  cinq  provinces  ou 
légations  :  Rome,  Viterbe,  Civitta-Vecchia,  Velletrie,  Prosinone. 

528.  Capitale,  Rome,  sur  le  Tibre,  la  plus  célèbre  ville 
de  l'univers,  dont  elle  fut  autrefois  maîtresse,  la  plus  riche 
<3ncore  en  monuments  antiques,  en  chefs-d'œuvre  d'architec- 
ture, de  peinture,  de  sculpture,  etc.  ;  ié.sidcnce  du  souverain 
Pontife,  et  capitale  du  royaume  d'Italie.  Elle  fut  fondée  par 
llomuîus,  l'an  753  avant  J.C.  On  assure  que  sous  lo  règne 
de  Néron,  elle  contenait  4,000,000  d'habitants.  Depuis 
cette  époque,  elle  a  été  saccagée  jusqu'à  5  fois,  par  les  Goths, 
les  Vandales,  les  Hérules,  Totila,  et  enfin  par  le  connétable 
de  Bourbon,  en  1526.  Sa  population  est  d'rnviron  300,000 
habitciats. 


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204 


ÉTAT8   DU   PAPE. 


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Panni  les  monuments  antiqriea  de  Rome,  on  peat  citer  le  Pan- 
théon; le  (lolisôe  ou  amphithéâtre  Flavien,  qui  pouvait  conlonir 
100,000  personnes;  le  tombeau  d'Adrien  (aujourd'hui  le  Cluttiu 
St.-Ange)  ;  les  arcs  do  triomphe  de  Titus,  de  Dioclétien,  et  do  Car- 
racalla  ;  la  colonne  Trajane  et  l'Antonine  ;  loa  aqueducs,  les  obô. 
lisqucs,  etc. 

Parmi  les  édifices  modernes,  il  faut  placer  au  premier  rang  h 
basilique  de  vSt.  Pierre,  la  plus  vaste  et  la  plus  magnifique  èglisodu 
monde  ;  la  fa<;ado  a  370  pieds  de  large  et  149  do  haut  ;  les  colonnes 
qui  la  décoiont  ont  8  pieds  et  un  quart  do  diamètre  et  86  do  \nu- 
tour  ;  la  longueur  do  la  basilique  est  do  575  pieds,  sa  largeur,  dins 
la  croisée,  do  417  ;  la  nef  d»  milieu  a  82  pieds  do  large  et  142  do 
haut,  y  compris  la  voûte  ;  !o  superbe  baldaquin  qui  couronne  lu 
maître-autel,  est  élevé  de  86  pieds;  il  est  appuyé  sur  quatre  colon- 
nes de  bronze  doré  ;  quatre  piliers  dont  la  circonférence  est  do  208 
pieds,  et  dont  l'élévation  est  do  166,  supportent  le  dômo,  qui  lui- 
même  a  155  pieds  de  hauteur  jusqu'à  la  lanterne  et  130  do  diamù- 
Iro  ;  la  hauteur  totale  du  dôme  au-dessus  du  pav6  de  l'église,  est  i 
l'intérieur  de  321  pieds,  à  l'extérieur,  jusqu'au  sommet  do  la  croii, 
de  424. 

A  la  suite  de  ce  temple  auguste,  regardé  comme  le  chef-d'œuvre 
de  l'architecture  tant  ancienne  que  moderne,  ou  peut  citer  les  b  isili- 
quea  de  Saint-Jean-de-Latr  .n,  de  Ste.-Marie-Majeure,  de  Saint-Lim. 
rent,  etc.  ;  le  palais  du  Vatican,  qui  contient  une  riche  bibliothèque, 
une  collection  prodigieuse  do  manuscrits,  de  tableaux,  de  statues,  et 
d'antiquités  ;  il  est  la  résidence  du  Souverain-Pontife  ;  le  palais 
Quirinal  ou  de  Monle-Cavallo;  le  Capitole,  le  palais  Parnôso  et 
beaucoup  d'autres  ;  les  places  publiques,  les  fontaines,  les  porteSjCtc. 

Rome  possède  une  université,  un  observatoire,  plusieurs  écoles  des 
beaux-arts,  un  grand  nombre  do  sociétés  savantes,  de  bibliothèques 
publiques,  de  musées,  de  galeries  de  tableaux,  d'ateliers  de  peinture 
et  de  sculpture  ;  des  manufactures  de  soieries,  do  velours,  do  drapa, 
do  chapeaux,  de  gants,  de  liqueurs  spiritueuses,  de  parfums,  de 
fieurs  artificielles,  de  bijouteries,  do  cuir,  de  parchemin,  etc, 

629.  Villes  principales  :  Oivitta-Vecchia  {CeniumCellse),  place 
forte,  port  important,  sur  la  Méditerranée  ;  Viterbe,  commerce  eu 
blés,  vins  excellents,  manufacture  de  verroterie  ;  "Velletrio,  patrie 
d'Auguste  ;  beaux  édifices,  antiquités  ;  Tivoli  [Tibur),  dans  mio 
situation  délicieuse  sur  le  Tévérone  [Anio)^  qui  y  forme  do  pittor 's- 
ques  cascades  ;  Krascati  iTusculum)^  remarquable  par  ses  villa.^  et 
les  ruines  de  la  maison  do  Gicéron  ;  Ostio,  à  l'embouchure  du  Tibre, 
ville  fameuse  du  temps  des  Romains. 

530.  Popuïntion:  Avant  leur  annexion  au  royaume  d'Itnlie 
(1870),  les  Etats  de  l'Eglise  avaient  une  population  d'environ  700,- 
000  habitants. 

Avant  la  spoliation  de  la  plus  grande  partie  des  Etats  de  l'Eglise 
par  le  roi  de  Sardaigne,  le  Pape  avait  plus  de  3  millions  de  sujets, 
(No  626.) 

531.  Gouvernement:  Monarchie  élective.  Le  Pape  est  élu  par 
les  cardinaux. 


TURQUIE   D*EUR0P1. 

RÉPUBLIQUE  DE  SAINT-MATITN. 


205 


532.  La  république  do  Saint-Marin,  cnclavdc  dans  \o 
royaume  d'Italie,  occupe  un  tcriitoiro  d'environ  4  lieuea 
carrdcs,  près  du  p;ol(e  do  Venise.  Ses  produits  consistent  en 
vins,  principal  aliment  do  son  commerce.  Ce  petit  dtnt,  l'un 
des  plus  anciens  de  rKurope,  existe  depuis  14  siècles. 
Population,  8,000  habitants. 


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TURQUIE  D'EUROPE. 


533.  D'après  les  délimitations  fixées  par  le  traité  de 
Bc^rlin  et  en  comprenant  les  provinces  cédées  virtuellement 
à  rAutriche-Hongrie,  la  Turquie  d'Europe  est  maintenant 
bornée  au  nord-ouest  et  au  nord  par  le  Monténéii;ro,  rAu- 
triche-Hongrie, la  Serbie,  la  Roumanie  et  la  Russie  ;  à 
l'est,  par  la  mer  Noire  et  le  détroit  de  Constantinople  ;  au 
sud,  par  la  mer  de  Marmara,  le  détroit  des  Dardanelles, 
l'Archipel  et  la  Grèce  ;  à  l'ouest  par  la  Méditerranée  et 
l'Adriatique.  Son  étendue  se  trouve  ainsi  de  115.289 
milles  carrés,  avec  une  population  totale  de  8,631,000 
habitants. 

Le  traité  de  Berlin  stipule  que  la  Bulgarie  et  la  noumélie  Orien- 
takf  tout  en  étant  sous  la  suzeraineté  du  sultan  auront  chacune  un 
gouvernement  distinct,  ces  provinces  sont  érigées  en  principautés 
semi-indépendantes  ;  la  Bosnie,  Vllerzégocine  et  Novi-Bazar  pas- 
sent virtuellement  ù  rAutriche-Hongrie,  qui  les  occupe  et  les  ad- 
ministre ;  la  Roumanie^  la  Serbie  et  le  Monlénégro,  sont  reconnus 
états  indépendants. 

534.  Les  divisions  civiles  de  la  Turquie  comprennent  au- 
jourd'hui deui:  provinces,  V Albanie,  qui  répond  à  l'ancienne 
Illyrie  et  à  l'Epire,  la  Roumélie^  qui  comprend  les  anciens 
pays  de  la  Thrace,  la  Macédoine,  la  Thessalie  et  une  partie 
de  la  Grèce. 

Divisions  civiles  :  La  Turquie  est  divisée  civilement  en  4  èyalels 
ou  gouvernements  généraux,  lesquels  se  sublivisent  en  Lii^as  ou 
provinces  Les  éyalets  sont  administrés  chacun  par  un  vali  ou 
gouverneur,  et  les  llvas  par  mi  Kaïmakau  ou  lieutenant-gouver- 
neur. 


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TURQUiE  d'bDROPB. 


La^Bulgarie  et  la  Rouinëlio  orientale  sont  des  provinocH 
triliutuircsgouver'ido»  pur  dcspriuocs  fcudataires  du  Sultan. 

535.  MontagneSj  eto  :  La  ohaîiic  do  rHémus  ou  des 
monts  Btlkans,  quicst  une  oontinuation  doH  Alpes,  traverse 
la  Turquie  depuis  la  ('roatie  jusqu'aux  bords  de  la  mer 
Noire  ;  elle  se  rattache  aux  montagnes  de  la  Transylvanie; 
vers  le  milieu  do  cette  chaîne  s'en  élève  une  seconde,  qui, 
ti'dtoudant  au  sud,  donne  naissance  à  toutes  les  montagnes 
de  la  Qrèce  propre  et  de  l'Archipel,  telles  que  l'Olympe,  le 
Pinde,  le  Parnasse,  TAthos,  etc.  En  général,  si  Ton  excepte 
la  partie  du  nord,  qui  renferme  de  vastes  plaines,  le  sol  do 
la  Turquie  d'Europe  est  très  montagneux.  Les  rivières  sont 
le  Danube  et  ses  affluents;  la  Maritza  et  le  Vardar,  qui  ao 
jettent  dans  l'Archipel  ;  le  Drin,  qui  se  jette  dans  l'Adria- 
tique, etc. 

Les  cètea  sont  entrecoupées  de  baies,  de  fçolfes  et  de  détroits  of- 
frant raille  facilités  à  la  navigation  et  au  comtaerce,  et  que  les  Turcs 
négligent  de  mettre  à  profit. 

Lacs  :  Le  lac  Rassein,  près  des  bouches  du  Danube,  le  plus  grand 
lac  de  la  Turquie  ;  le  lac  Scutari,  au  sud  du  Monténégro  ;  le  lac 
Takbinos,  qui  se  décharge  par  le  Strouma  ou  le  Grand-Karasou, 
dans  le  golfe  d'Orfano. 

536.  Climat  et  productions  :  Le  climat  est  doux,  quoi- 
qu'il y  ait  quelquefois  en  Moldavie  des  froids  de  20  degrés. 
Les  productions  de  la  Turquie  d'Europe,  aussi  riche  qu'elle 
est  mal  cultivée, .  "^t  toutes  celles  de  l'Italie  sous  les  mêmes 
latitudes,  mais  l'olivier  et  l'oranger  ne  prospèrent,  au  nord 
du  40e  parallèle,  que  dans  les  parties  basses  et  sur  les  côtes 
maritimes. 

Le  tabac  et  le  coton  sont  les  principales  productions  de  la  Macé- 
doine et  du  nord  de  la  Grèce.  La  vigne  est  cultivée  partout;  les 
arbres  fruitiers  abondent  dans  la  vallée  du  Danube.  Il  y  a  d'impor- 
tantes salines,  des  mines  de  fer  et  de  cuivre  ;  celles  d'or  et  d'argent 
ne  sont  point  exploitées.  On  élève  en  Turquie  beaucoup  de  chevaux, 
de  bœufs,  de  moutons,  de  chèvres  et  d'abeilles.  Les  unes  et  les 
mulets  ne  sont  guère  moins  beaux  ici  qu'en  Italie. 

La  Valachie  produit  une  cire  verte,  ouvrage  d'une  espèce  d'abeil- 
les ordinaires  ;  les  bougies  qu  on  fait  de  cette  cire  exhalent,  ea 
brûlant,  un  parfum  des  plus  agréables. 

537.  Commerce  :  Soie,  céréales,  vins,  laines,  coton  ;  or, 
argent,  pierres  précieuses,  qui  viennent  de  l'Asie  ;  cire,  miel, 
maroquins,  tapis,  mousselines,  crêpes,  gazes,  étoffes  de  soie 
et  de  coton,  armes  blanches,  armes  à  feu,  cuivre,  pelleteries, 
crin  de  chameau,  drogues,  épiceries,  etc.,  eto. 


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TUUQUIB  D  EUROPE. 


207 


L'industrie  et  le  cotnmiTce  intôrieiir  (]e  lu  Turquie  sont  presque 
excliiMivement  entre  le^  rnitina  des  Grecs,  des  Arméniens  et  des  Juifs. 
Le  commerce  extérieur  3e  fait  l«i  plut)  souvent  sur  des  vaidseuux 
étrangers. 

538.  Capitale, CoNSTANTiNOPLE,  que  les  Turcs  appellent 
Stamboul^  éltvde  Hur  remplaoemout  de  raDoicnno  Byzauoe, 
par  Constantin,  qui  lui  donna  son  nom  et  y  transporta,  vers 
l'un  330,  le  siègo  do  1  onipiro  romain.  Cette  ville,  dont  on 
ne  peut  se  lasser  d'admirer  le  site  et  les  environs,  occupe 
un  promontoire  trianj^ulaire  part:i<j;ë  en  7  collines;  sa  circon- 
férence est  d(î  9,800  toises  ;  son  vaste  et  magnifique  port 
offre  un  asile  sûr  à  plus  de  1,200  vaisseaux.  Population, 
environ  700,000  habitants. 

Ceux  qui  ne  sont  point  niumlinam,  ou  maliomôliris,  ne  peuvent 
habiter  la  ville.  Les  Francs  (Kuroptens)  résident  dans  le  faubourg 
de  Péra.  Celui  de  Oulatii  est  le  quartier  des  commerçants.  Les 
édifict's  les  plus  remarquables  soni  l'église  de  Sdinlf-Snphie,  bâtie 
par  Justinien,  et  qui  fut  convertie  en  mosquée  par  Maliotnet  II  ;  le 
Serait  ou  palais  du  Grand-Seigneur.  Couslantinople  renfertuo  344 
mosquées,  près  de  40  bibliothèques,  plusieurs  imprimeries,  beaucoup 
de  mc/Uebs,  (écoles  primaires)  et  de  niédresse/is  (collèges). 

"  Il  est  difficile  d'exprimer  les  sensations  diverses  rju'on  éprouve 
à  la  première  vue  de  cette  grande  ville.  Ha  position  élevée,  le  mé- 
lange d'arbres,  de  maisons,  de  dômes  et  de  minarets  qu'elle  présente, 
l'entrée  majestueuse  du  Bosphore  couvert  de  caïks  (petites  chaloupes), 
le  magnifique  port,  environné  des  faubourgs  de  Galéta,  de  Péra, 
d'Éyoub  ;  la  grande  ville  de  Scutari,  qui  s'élève  vis-à-vis  ;  les  collines 
verdoyantes  qui  se  succèdent  en  arrière  ;  la  Propontide  avec  ses  îles 
riantes  ;  plus  loin,  le  mont  Olympe,  couvert  de  neige;  paitout  les 
champs  variés  et  fertiles  de  l'Asie  et  de  l'Europe  :  tout  cet  ensemble 
présente  dans  le  môme  instant  une  foule  de  tableaux  ravissants.  Mais 
aussitôt  que  l'on  est  entré  dans  l'intérieur  de  la  capitale,  on  passe 
rapidement  de  la  première  impression  d'admiration  à  une  seconde  de 
surprise  et  de  désenchantement,  dette  grande  ville  n'est  qu'un  amas 
de  baraques  turques  ;  les  rues  étroites,  irréguliôres,  mal  pavées,  sont 
bordées  de  petites  maisons  basses,  mesquines,  construites  eu  terre 
et  en  bois.  "  (Mal le- Brun.) 

639.  Villes  principales  :  Andrinople,  sur  la  Maritza,  seconde  ville 
de  la  Turquie,  elle  fut  la  résidence  des  sultans  jusqu'à  la  prise  de 
Constantinople,  son  commerce  consiste  surtout  en  vins  et  en  laines  ; 
•Salonique,  dont  le  port  est  le  meilleur  et  le  plus  fréquenté  après 
celui  de  Constantinople  ;  Sophia,  ville  principale  de  laBiilgari', 
sur  la  route  de  Belgrade  à  Constantinople  ;  Schoiunla,  et  Wid  liu, 
forteresses  importantes  dans  la  môme  province;  Scutari  ou  Scodra, 
ville  forte  de  35,000  habitants  ;  évôchô  grec,  fabriques  d'armes  ; 
Prisrend,  autre  ville  forte  de  46,000  habitants  ;  Monastir,  (40,000 
habitants)  dans  la  lioumélie  ;  Larisse,  ville  riche  et  florissante  ; 
archevêché  grec. 


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TURQUIE  B'BUROPl. 


640.  Population,  7,305,000  âmes,  composée  de  Turcs,  de 
Grecs,  d'Albanais,  de  Serbes,  de  Bosniens,  de  Bulgares,  de 
Valaques,  de  Moldaves,  de  Juifs,  de  Tziganes  ou  Bohémiens, 
etc.  Sur  ce  nombre,  1,000,000  appartiennent  à  la  raoe  ot- 
tomane. 

La  population  totale  de  l'empire  ottoman,  y  compris  les  provinces 
asiatiques,  les  îles  turques  de  l'Egypte,  s'élève  à  42,000,000  d'habi- 
tants, dont  Ti  millions  en  Europe,  16  millions  en  Asie  et  17  millions 
en  Afrique. 

Religions  :  Les  religions  de  la  Turquie  sont  :  l'islamisme  ou  le 
mahométisme,  qui  est  la  religion  de  l'état  ;  le  catholicisme,  le  chris- 
tianisme grec  ou  schismatique  et  le  judaïsme.  Les  deux  dixièmes 
de  la  population  appartiennent  au  schisme  grec. 

Année  et  Marine:  L'armée  comptait  en  1882  :  350,000  hominos, 
en  y  comprenant  les  réserves,  les  troupes  auz'lîaires  et  les  troupes 
irrégulières.  La  marine  militaire  comptait  à  la  même  époque  78 
bâtiments  à  vapeur,  dont  16  cuirassés. 

541.  Gouvernement:  Les  Turcs  sont  gouvernés  par  un 
empereur  qu'on  appelle  Sultan  ou  Grand-Seigneur.  Le  gou- 
vernement est  une  monarchie  absolue.  Le  conseil  d'état  du 
Souverain  se  nomme  Divan  j  sa  cour,  la  Sublime  Porte  j 
son  palais,  le  Sérail  ;  le  Harem  est  l'habitation  de  ses  fem- 
mes. Ses  deux  principaux  ministres  sont  le  Grand- Vizir,  qui 
le  représente  partout,  et  le  Muphti,  qui  est  le  chef  de  la  re- 
ligion et  l'interprète  suprême  de  la  loi.  Le  Reis-Eifendi 
dirige  les  relations  extérieures  ;  le  Capitan-Paoha  est  le 
commandant  en  chef  des  forces  navales.  Les  gouverneurs 
des  provinces  se  nomment  Pachas,  Ils  font  porter  pour 
insignes  de  leur  pouvoir  des  queues  de  cheval  attachées  à 
un  gonfalon.  Le  nombre  des  queues  indique  l'étendue  de 
leur  autorité. 

Revenu,  an  1883,  £16,100,000.    Dépenses,  £12,000,000. 

Depuis  1839,  époque  où  le  Sultan  Mahmoud  est  monté  sur  le  trône, 
la  Turquie  est  entrée  dans  les  voies  de  la  civilisation.  L'administra- 
tion a  été  formée  sur  d'autres  bases  et  ressemble  à  celle  des  états  de 
l'Europe.  L'instruction  publique  y  a  été  organisée  sur  un  pied  qui 
peut  faire  honte  i\  certains  pays  qui  se  targuent  de  leurs  progrès  et 
de  leur  civilisation  Elle  est  divisée  en  primaire,  secondaire  et  supé- 
rieuie.  L'instruction  est  obligatoire  pour  tous  les  enfants  ugôs  de 
six  ans.  Gonstactinople,  à  lui  seul,  possède  400  écoles.  Il  y  a  des 
écoles  normales,  de  méde«^.ine,  de  navigation,  de  génie,  d'agri- 
culture ;  des  écoles  militaires,  d'artillerie,  et  de  médecine  vété- 
rinaire. La  Turquie  a  aussi  une  presse  périodique  qui  publie  plus  de 
80  journani;. 


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TURQUIE  D'BUROPK. 


209 


BOSNIE  ET  HERZÉGOVINE. 

543.  La  Bosnie,  l'Herzégovine  et  le  district  ou  sanjak  de  Novi- 
Bazar,  formaient  des  provinces  de  la  Turquie  d'Europe;  en  vertu 
du  traité  de  Berlin  (1878)  elles  sont  maintenant  occupées  et  admi- 
nistrées par  l'Autriche-Hongrie,  qui  n'en  a  pas  cependant  la  posses- 
sion formelle.  Capila/e,  Sbrajrvo  ou  iiosna-Séraî  (22,000  h.), 
dans  la  Bosnie,  il  y  a  des  fabriques  très  étendues  d'armes  ù  feu  et 
d'orfèvrerie.  Populalion  el  étendue:  La  Bosnie  et  l'Herzégovine, 
comptaient  en  1879,  1,158,000  habitants,  sur  nne  superficie  deitviron 
2'/,000  uiilles  carrés  ;  Novi-Bazar,  à  la  môme  date,  avait  168,000 
habitants,  sur  une  étendue  de  3,552  milles  cr^rés. 


'      ROUMANIE. 

543.  La  Roumanie,  ou  Principautés- Unies  de  Valachie  et  de 
Moldavie,  est  bornée  au  nord  et  au  nord-ouest,  par  les  Oarpathes, 
qui  la  séparent  de  l'Autriche  ;  à  l'est  par  le  Pruth,  qui  la  sépare  de  la 
Russie  ;  au  sud  et  à  l'ouest,  par  le  Danube,  qui  la  sépare  de  la 
Tirrquie  et  de  la  Serbie.  Superficie,  48,307  milles  carrés.  La  Rou- 
manie est  un  pays  de  plaines  légèrement  ondulées  et  s'abaissant 
graduellement  depuis  les  Garpathes  jusqu'au  Danube.  Elle  est  ar- 
rosée par  le  Danube  et  ses  affluents  gauche,},  le  Schyl,  l'Aluta,  la 
Jalomitza,  le  Séreth  et  le  Pruth  Villes  principales  :  Bukharest, 
capitale,  (221,000  h.),  dans  la  Valachie,  ville  forte  et  très  com- 
merçante ;  Jassi,  ancienne  capitale  de  la  Moldavie,  Ismaët,  Galalz, 
Braëlaf  etc. 

Population^  6,376,000  habitants,  professant  la  religion  grecque, 
et  parlant  une  langue  dérivée  du  latin. 

Gouvernement  monarchique  constitutionnel, 

SERBIE  ET  MONTÉNÉGRO. 

644.  La  Serbik  est  située  sur  la  rive  droite  du  Danube,  entre  la 
Bulgarie  et  la  Bosnie.  Sillonnée  par  les  ramifications  des  Balkans, 
arrosée  par  le  Danube  et  ses  affluents,  la  Drina,  et  la  Morava.  Riche 
en  bestiaux,  on  mines  et  en  forêts. 

Capitale^  Bblqrade  (30,000  h.),  célèbre  dans  les  annales  de  la 
guerre,  principal  entrepôt  pour  l'Allemagne  et  la  Hongrie  d'un 
côté,  pour  Constantinople  et  Salonîque  de  l'autre. 

Population,  en  1883.  1,820,000  habitants,  sur  une  superficie  de 
18,800  milles  carrés.  La  religion  est  le  schisme  grec. 

Gouvernement  monarchique  constitutionnel. 

644  bis.  Le  Monténégro  (mont  noir),  est  située  entre  Ja  Bosnie 
et  la  Roumélie.  C'est  un  plateau  accidenté  couvert  en  partie  de 
tbrôta.  L'indépendance  du  Monténégro  a  été  récemment  reconnue 
par  la  Turquie.     Capitale.  CaTTiONè  (1,400  h.) 

Population,  245,000  habitants,  professant  le  schisme  grec,  à 
l'eiception  de  16,000  catholiques  et  10,000  mahométans. 

Gouvernement,  monarebie  limité«. 


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ORÊOB. 


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GRECE. 

(Royaume  des  Hellônea.) 


545.  Le  royaume  de  Grèce,  situé  au  sud  de  la  Turquie, 
comprend  la^Livadie,  ou  les  pays  anciennement  connus  soua 
les  noms  d  Etolie,  de  Phocidc,  de  Béotie  et  d'Attique  ;  la 
pref'qu'ile  de  Morée  ;  (ancienne  Péloponèse)  ;  l'île  de  Ndgre- 
pont,  (ancif^no  Enbée)  ;  enfin  les  îlos  Oyclades  et  les  îles 
lonieunes.     Sa  superficie  est  de  19,941  milles  carrés. 

Les  Grecs  secouèrent  le  joug  des  Turcs  en  1820.  La  laite 
opiniâtre  et  sanglante  qu'ils  eurent  à  soutenir,  ne  s'est  terminée 
qu'en  1829,  par  l'intervention  de  1"  Angleterre,  de  la  France  et  do  la 
Russie.  A  cette  époque,  leur  indépendance  fut  admise  par  la  Porte 
et  par  les  autres  états  europ  ens.  Ils  élurent  pour  roi,  en  1832, 
Othon  1er,  fils  du  roi  do  Bavière.  En  1862,  une  révolution  a  ren- 
versé du  trône  Othon  1er,  etamis  à  sa  place  en  1863  un  prince  danois, 
Georges  I,  qui  règne  aujourd'hui. 

646.  Divisions  :  Le  royaume  de  Grèce  se  divise  civilement  en  13 
Nomes  (Nomoi)  ou  nomarchies  (départements),  subdivisés  en  59 
Eparchies  ;  les  lies  Ioniennes  non-comprises.  En  voici  les  noms  : 
Acamanie  et  Étolie,  Phocide  et  Locride,  Attique  et  Bèotie,  Argolide 
et  Corinthie,  Achaïe  et  Élide,  Arcadie,  Messénio,  Laconie,  Eubce  et 
Sporades,  Cyclades,  Carfou,  Zante,  Céphalonie. 

547.  Montagnes,  etc.  :  La  Grèce  est  généralement  mon- 
tagneuse. On  y  trouve,  comme  en  Italie,  toutes  les  yariétés 
des  climats  et  des  productions   (Nos.  508  et  509),   suivant 

la  diversité  des  niveaux. 

Quelques  sommités  conservent  la  neige  durant  toute  l'année, 
tandis  que  les  parties  basses  et  les  îles  voient  mûrir  le  riz,  le  maïs, le 
coton,  les  olives,  les  oranges,  les  ananas,  en  un  mot  toutes  les  pro- 
ductions do  la  Sicile  et  de  la  péninsule  espagnole.  La  température 
des  îles  est  plus  égale  que  celle  du  continent.  Plusieurs  localités 
sont  exposées  au  sirocco,  dont  le  souffle  est  quelquefois  pestilentiel. 
Après  les  céréale^,  les  plus  importants  objets  de  culture  sont  la 
vigne,  l'olivier,  le  mûrier  et  le  cotonnier.  Il  y  a  des  mines  d'or, 
d'argent,  de  fer,  de  plomb,  d'étain,  etc.  ;  de  riches  pât'^^  .ges  ;  des 
troupeaux  nombreux  de  moutons  d'une  très-belle  laine,  et  une 
grande  abondance  de  gibier  et  de  poisson. 

Le  miel  de  l' Attique  a  été  de  tout  temps  renommé,  ainsi  que  le 
raisin  de  Corinthe  et  de  quelques  autres  endroits. 

Les  marbres  de  l'ile  de  Paros  sont  célèbres  par  leur  éclat  et  leur 
extrême  blancheur.  Les  anciens  sculpteurs  les  ont  employés  de 
préférence  i\  tous  les  autres. 

548.  Commerce  :  Vins,  huile  d'olive,  coton,  soie,  oéréales, 


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211 


raisin  de  Corinthe,   figues,   oranges,  citrons,  laines,   miel, 
fromage,  etc. 

Le  commerce  extérieur  est  d'environ  £6,500,000,  dont  3  millions 
s\  l'exportation. 

549.  Capitale  :  Athènes,  située  près  de  la  mer,  entre  les  deux  ruis- 
seaux de  rilissua  et  du  Céphise,  au-dessous  du  rocher  do  l'Acropole, 
qui  formait  autrefois  sa  citadelle.  Elle  est  do  toutes  les  villes  de  la 
(îrùce  celle  qui  fut  jadis  la  plus  célèbre  par  la  culture  des  sciences 
et  des  letties,  par  ses  arts,  ses moDuments  et  les  grands  hommes  qui 
l'illustrèrent.  D'est  la  patrie  de  Solon,  do  Miltiade,  do  Théraistocle, 
d'Aristide,  de  Périclès,  d'Alcibiade,  etc.  Il  ne  reste  plus  do  son 
antique  grandeur  quo  des  souvenirs,  et  de  belles  ruines  ;  or>  "dmire 
le  pôristylo  du  Parthcnon,  le  temple  de  Thésée,  converti  eu  musée 
dautiquités,  les  Propylées,  vaste  portique  par  lequel  on  entrait 
dans  l'Acropole,  les  restes  imposants  du  temple  de  Jupiter  Olympien, 
(lu  temple  de  la  Victoire  sans  ailes,  etc.  Athènes  possède  une 
université,  e*  une  école  française  créée  e  i  184<i  l'ooulation,  63,000 
habitiint?, 

Villea  vrincipales  :  Lépante  qui  donne  son  nom  au  golfe  dans 
lequel  Don  Juan  d'Autriche  remporta  sur  la  flotte  turque  une  vic- 
toire fameuse,  en  1571  {a);  Missoloughi,  célèbre  par  la  défense 
héroïque  des  Grecs  en  1826  ;  Napoli-de-Ilomanie,  l'une  des  places, 
les  plus  importantes  de  la  Morée,  le  comte  Capo  d  Istria,  premier 
président  de  la  Grèce,  y  fut  assassiné  le  9  octobre  1831  ;  Mistra, 
près  de  l'ancienne  Sparte  j  Napoli-de-Malvoisie,  connue  par  ses  vins  ; 
Navarin,  où  les  flottes  combinées  de  l'Angleterre,  de  1".  France  et 
<lo  la  Russie,  défirent,  en  1327,  la  flotte  lurco-égyptienne  ;  Fatras, 
ville  très-commergante  ;  C'orinthe,  autrefois  si  célèbre,  et  encore  le 
boulevard  du  Péloponèse,  etc. 

550.  Population,  1,680,000  habitants,  composée  do  grocs, 

fichismatiques,  de  catholiques,  d'arméniens  et  de  juifs  ;    les 

premiers  sont  eu  beaucoup  plus  grand  nombre. 

551.  Gouvernement  :  Monarchie  constitutionnelle. 

Année,  environ  30,000  hommes,  il/armf^,  environ  18  bâtiments, 
dont  2  cuirassés.  Marine  marchande,  environ  6,790  bâtiments. 
Revenu,  environ  $8,000,000.  Défenses,  $11,000  000.  Ddte,^1Q,' 
^00,000 

652.  Curiosités  naturelles  :  lo.  Le  labyrinthe  de  Gortyne  dans 
l'île  de  Candie  (Crête).  C'est  un  vaste  antre,  qui,  par  mille  détours 
semblables  à  des  rues  souterraines,  s'étend  sous  une  colline  située 
au  pied  du  mont  Ida.  Parmi  une  infinité  de  routes  qui  so  mènent 
qu'à  des  recoins,  il  se  trouve  une  allée  principale,  longue  d'environ 
1,200  pas  ;  elle  est  haute  de  7  à  8  pieds,  lambriHsée  d'une  couche 
de  rochers  horizontale  et  toute  plate.  Le  pavé  est  uni.  Les  murailles 
sont  taillées  à  plomb  ou  construites  de  pierres  qu'on  a  entassées  les 

{a)  C'est  de  ce  momiûitque  date  la  décadente  de  l'empire  ottoman,  qui 
••ra  probablement  avant  peu  englobé  dans  la  Russi». 


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ILES  I0NIBNN18. 


unes  sur  les  antres.  Vers  le  milieu  de  l'ftllôe,  il  j  a  mi  endroit  où  il 
faut  marcher  h  quatre  pattes  pendant  l'espace  de  100  pas.  Enflu  on 
arrive  à  une  grande  et  belle  salle  située  au  fond  du  labyrinthe.  2o. 
La  grotte  d'Antiparos,  dans  l'île  de  ce  nom.  On  n'aperçoit  en  y 
entrant  qu'une  caverne  rustique  ordinaire  :  mais  bientôt  dea  préci- 
pices horribles  se  présentent,  on  s'y  glisse  au  moyen  d'un  câble,  on 
sy  coule  sur  le  dos  le  long  des  rochers,  on  franchit  sur  des  échelles 
leurs  soml)rcs  ouvertures.  Il  y  a  300  brasses  de  profondeur  depuis 
la  surface  de  la  terre  jusqu'à  la  grotte,  qui  paraît  avoir  40  brasses 
do  hauteur  sur  50  de  largeur  ;  elle  est  remplie  des  plus  belles  stalag- 
mites 4u  monde. 


^si. 


ILESIONKiNNES. 

563.  Ces  îles  situées  srrr  la  côte  occidentale  de  la  Grèce,  après 
avoir  été  successivement  soumises  aux  Vénitiens,  aux  Russes  et  aux 
Français,  ont  été  réunies,  en  1816,  en  confédération,  sous  le  nom 
do  République  Septinsulaire  ou  des  Sept-IleSy  et  placées  sous  le  pro- 
tectorat politique  et  militaire  de  la  Grande-Bretagne.  En  1864, 
l'Angleterre  les  a  cédées  à  la  Grèce,  à  laquelle  elles  sont  réunies 
Leurs  noms  modernes  sont  Corfou,  Paxo,  Sainte-Maure,  Céphalonie, 
Téachî  (ancienne  Ithaque),  Zau te  et  Cérigo.  Placées  sous  l'influence 
des  zéphyrs  doux  et  pluvieux,  elles  jouissent  d'un  long  printemps  et 
d'un  été  modéré  ;  les  vents  y  amènent  des  changements  subits  do 
température.  Le  sol  est  généralement  rocailleux  et  aride  ;  aais  oîi 
il  se  trouve  un  peu  de  terre,  les  oliviers,  les  citronniers,  les  orangers, 
les  figuiers,  étalent  sans  interruption  leurs  fruits,  leurs  fleurs  et  leurs 
feuillages.  On  fait  dans  plusieurs  endroits  la  vendange  quatre  fois 
l'année,  et  l'on  cueille  des  roses  et  des  giroflées  en  abondance  fl.u 
cœur  de  l'hiver.  Les  articles  de  commerce  sont  h  peu  près  les  mcmoa 
ici  qu'en  Grèce.  Corfou,  ville  très-bien  fortifiée,  siège  d'un  métro- 
politain grec  et  d'un  archevêque  catholique.  La  ville  de  Zante,  dans 
l'île  de  ce  nom,  est  la  plus  grande  et  la  mieux  bâtie.  Les  Ionien:^ 
sont  partagés  en  noblesse,  en  bourgeoisie,  et  en  cultivateurs.  La  reli- 
gion grecque  domine.  Population,  environ  220,000  habitants. 

APPENDICE 

ALSACE  LORRAINE.  (Allemagne.) 
(Reichsland  ou  Province  impériale.) 

Cetto  provtnoe.  qui  appartenait  autrefois  à  la  France,  a  6\A  c^dée  à 
l'AIleiuaBno  en  1871.  La  constitution  allemande  y  a  été  introduite  le 
1er  juin  1874.  ,   ^    . 

L'Alsace-Lorraine  est  administrée  par  un  gouverneur  général,  appelé 
Statthalter, 

Population,  {Qn  1880,)  1,566,670  habitants. 


Lorraine  :  1,218,4(38  catholiques,  305,167  prot,estant8,èt39,278  juifs.  D'après 
un  estimé  officiel,  300,000  sont  d'origine  française  et  1,350,000  d'origine 

allemande.  .  ^        .  .-        . 

Les  trois  principales  villes  do  l'Alsaco-Lorrame  eont:    Stranttxmrg 

104.471  h. ).    Met»  (53  131  h .).    Mulhouse  (68,140  h . ). 
Cf-st  un  pays  vignoble.    Il  a  produit,  en  1880,  pour  Xl,598,730.  ^ 
Chtmins  cU/tr^  en  1883, 801  milleB.  Revtnu  :  JE1,95U,690.  DOU:  iSl,84S,a6(L, 


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ASIE. 


213 


ASIE. 


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554.  L'Asie,  la  plus  grande  des  cinq  parties  du  monde, 
nst  bornée  au  nord,  par  la  mer  Glaciale  ;  à  l'est,  par  l'océan 
Pacifique  ;  au  sud,  p:ir  la  mer  des  Indes  ;  à  l'ouest,  par  la 
mer  Rouge,  le  Canal  de  Suez,  la  Méditerranée,  l'Archipel, 
la  mer  de  Marmara,  la  mer  Noire,  le  Caucase,  la  mer  Cas- 
pienne, le  fleuve  Oural,  les  monts  Ourals  et  le  fleuve  Krira. 
Sa  longueur  depuis  le  détroit  de  Bab-el-Mandeb,  à  l'entrée 
de  la  mer  Rouga,  jusqu'à  celui  de  Behring,  est  de  2,500 
lieues  ;  sa  largeur,  depuis  le  détroit  de  Malacca,  à  l'extrémité 
de  rindo-Chine,  jusqu'au  cap  Sévéro-Tostotchnoï,  dans  la 
mer  Glaciale,  est  de  1,900  lieues. 

555.  De  toutes  les  parties  du  monde,  l'Asie  est  la  plus 
intéressante  par  les  souvenirs  historiques.  C'est  là  que 
l'homme  fut  créé  ;  c'est  là  que  vécurent  les  patriarches  et 
que  la  loi  fut  donnée  à  Moïse  ;  c'est  là  que  se  formèrent 
les  premiers  et  les  plus  vastes  empires  ;  c'est  là  que  les  arts 
et  les  sciences  furent  d'abord  cultivés  ;  c'est  de  là  que  sorti- 
rent les  colonies  qui  ont  successivement  peuplé  l'Afrique, 
l'Europe,  l'Amérique  et  l'Océanie.  Enfin,  c'est  en  Asie  que 
le  divin  fondateur  du  Christianisme  est  né,  qu'il  a  prêché 
fion  évangile,  et  qu'il  est  mort  pour  le  salut  de  l'univers. 

556.  On  trouve  en  Asie  les  productions  les  plus  admira- 
bles et  les  plus  précieuses  qu'offrent  les  trois  règnes  de  la 
nature  ;  de  vastes  régions  d'une  beauté  et  d'une  fertilité 
vraiment  incomparables  ;  des  fleuves  qui  rivalisent  presque 
avec  ceux  de  notre  Amérique  ;  les  montagnes  et  les  plaines 
les  plus  élevées  du  globe. 

Malheureusement  cette  terre  fortunée  qu'habite  une  moitiû  de  la 
race  humtUnc,  est  plongée  depuis  bien  des  siècles  dans  une  iguorance 
profonde  des  vraies  principes  religieux,  moraux  et  politiques.  Le 
polythéisme  sous  div3rse3  formes  est  la  croyance  la  plus  commune  ; 
les  mœurs  sont  dissolues,  Iqh  lois  civiles  eu  petit  nombre  et  souvent 
absurdes,  bizarres,  ou  cruelles  ;  la  forme  imparfaite  des  gouverne- 
ments  eat  le  monarchique  absolu,  ou  plutôt  le  despotique,  qui  ne 

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connaît  d'antro  frcîn  quo  la  force,  excepté  lea  peuples  nomades  dn 
centre  et  de  l'occident,  qui  suivent  une  espèce  de  régime  féodal  (a). 
On  peut  dire  des  nattions  asiatiques,  surtout  des  habitants  de  la 
Chine  et  de  l'Inde,  que  1  immutabilité  est  devenue  leur  caractère. 


DIVISIONS  PRINCIPALES  DE  L'ASIE. 


557.  L'Asio  pont  ro  diviser  en  douze  parties  principales  ; 
savoir  :  au  nord,  la  Sibérie  ;  au  contre  et  à  l'est,  reinpiro 
Chinois  et  celui  du  Japon;  au  sud,  l'Indo  Chine  ou  la 
presquHle  au-delà  du  Gange,  et  l'Hindoustan  ou  l'Inde,  ou 
presqu'île  en-deça  du  Gange  ;  à  l'ouest,  le  Béloutchistan,  lo 
Caboul  ou  Afghanistan,  la  Tartarie  Indépendante  ou  Tur 
kestan,  la  Perse,  l'Arabie,  les  pays  Caucasiens  et  la  Tur- 
quie d'Asie. 

558.  Mers  extérieures  :  L'océan  Glacial  arctique  ;  le 
Grand  océan  ou  la  mer  Pacifique,  qui  forme  à  l'est  de 
l'Asie  plusieurs  mers  déjà  indiquées  (page  IX)  ;  la  mer  des 
Indes.  La  mer  do  la  Chine  et  le  détroit  do  Malacca  sépa- 
rent l'Asie  de  TOcéanie. 

Mers  inlcrieures  :  La  mer  Caspienne,  la  mer  Noire,  la 
mer  de  Marmara,  la  Méditerranée  y  compris  l'Archipel,  et 
la  mer  Ilouge  appelée  aussi  golfe  Arabique. 

559.  Golfes:  Ceux  de  Karact  d'Obi  à  rembouchure  des 
fleuves  du  même  nom;  celui  d'Anadyr,  formé  parla  mer 
de  Behring;  celui  de  Pe-tchi-li,  formé  parla  mer  Jaune; 
ceux  de  Tonquin  et  de  Siam,  formés  par  la  mer  de  la 
Chine  ;  ceux  de  Bengale  et  d'Oman,  formés  par  la  mer  des 
Indes  ;  lo  golfe  Persique,  ou  la  mer  Verte,  et  Iq  golfe 
Arabique,  ou  la  mer  Rouge,  formés  par  le  golfe  d'Oman, 
etc. 

560.  Détroits  :  Celui  de  Behring,  entre  l'Asie  et  l'Amé- 
rique ;  la  Manche  de  Tartarie  et  le  détroit  de  la  Pérouse, 
qui  joignent  la  mer  d'Okhotsk  à  celle  du  Japon;  le  détroit 
de  Corée,  entre  la  Chine  et  le  Japon  ;  celui  de  Malacca, 
entre  l'Indo-Chine  et  l'Océanie  ;  celui  dOrmus,  entre  le 
golfe  d'Omiuz  et  le  golfî  Persique  ;  celui  de  Bab-el-Mandcb, 

(a)  Voir,  pour  le  gouvornoment  chinois,  No.  603. 


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Ain. 


215 


entre  la  mer  d'Oman  et  la  mer  Rouge  ;  ceux  des  Darda- 
nelles, de  CoDBtantinople,  etc. 

561.  Iles:  Les  îles  Liakov,  ou  la  Nouvelle-Sibérie,  dans 
la  mer  Glaciale  ;  les  Kouriles,  entre  la  mer  d'OK'iotsk  et 
le  Grand  océan  ;  l'île  de  Seghalien  ou  Tarrakaï,  séparée  du 
continent,  par  la  Manobe  de  Tartario  ;  les  îles  du  Japon, 
entre  le  Grand  océan  et  la  mor  du  Japon  ;  les  îles  Lidou- 
Kiéou,  au  sud  des  précédentes;  Tîlo  Formoae,  sépîiréo  de 
la  Cbine  par  le  canal  Formoso  ;  l'île  Haïnan,  à  l'entrée  du 
f.'olfe  de  Tonquin  ;  les  îles  Mcrghiï,  Andaman  et  Nicobar, 
dans  le  golfe  de  Bengale  ;  l'île  do  Ceylan,  séparée  de  l'Inde 
par  le  golfe  do  Manaar;  les  Maldives  et  les  Laqucdives,  à 
l'ouest  de  la  précédente  ;  l'île  de  Chypre,  dans  la  Médi- 
terranée ;  les  îles  de  Rhodes,  de  Cos,  de  Samos,  de  Scio, 
de  Mételin  (ancienne  Lesbos),  etc.,  dans  l'Archipel,  etc.,  etc. 

562.  Presqu'îles  :  Il  y  en  a  quatre  grandes  :  l'Indo-Chine, 
l'Hindoustan,  l'Arabie,  l'Anatolie  (ancienne  Asie-Mineure)  : 
et  quatre  petites  :  le  Kamtchatka,  à  l'est  de  la  Sibérie  ;  la 
Corée,  au  nord-est  de  la  Chine  ;  la  presqu'île  de  Malacca, 
entre  le  détroit  de  ce  nom  et  le  golfe  de  Siam  j  le  Guzurate, 
à  l'ouest  de  l'Hindoustan. 

563.  Lacs:  La  mer  Caspienne;  les  lacs  d'Aral  et  de 
Balkash  ou  Balkachi,  dans  le  pays  des  Kirghiz  (Russie 
<rAsie  )  ;  le  lac  Baïkal  (ou  lac  bleu)y  en  Sibérie;  les  lacs 
iSaïsan,  Kokonor,  Terkiri,  Palté,  etc.,  dans  l'empire  Chi- 
nois ;  le  lac  Zéreh,  dans  le  Caboul  ;  le  lac  Ourmia,  en 
Perse  ;  le  lao  Van,  en  Turquie  ;  le  lac  Asphaltite,  ou  la  mer 
Morte,  entre  la  Turquie  et  l'Arabie,  etc.  Il  y  a  une  infinité 
d'autres  lacs  d'une  moindre  étendue.  En  général,  les 
lacs  de  l'Asie  se  distinguent  pas  leurs  eaux  salées,  saumâtrca 
ou  sulfureuses.  Excepté  ceux  de  la  Sibérie,  de  la  Chine  et 
des  Indes,  la  plupart  sont  sans  écoulement. 

564.  La  mer  Caspienne  couvre  une  surface  do  près  de  17,000 
lieues  carrées  :  c'est  le  plus  grand  lac  connu.  Le  soperflu  des  eaux 
du  Volga,  de  l'Oural  et  des  nonabreuses  rivières  qu'elle  reçoit,  se 
perd  par  l'évaporation,  comme  celui  do  l'océan.  Cette  mer  est  peu 
profonde,  si  co  n'est  vers  l'extrémité  méridionale.  Les  cotes  n'offrent 
que  peu  do  bons  ports.  Les  eaux,  qui  à  l'embouchure  des  rivières 
Bont  douces,  derieuBent  salées  au  large.  Beaucoup  de  poissons  s'y 
propagent  ;  l'cturgeon  est  le  principal  objet  de  la  pCche.  Le  husson 
•ievient  d'une  grosseur  énorme  :  il  y  en  a  que  trois  chevaux  peuvent 


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216 


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h  peine  traîner.  On  retrouve  ce  poisson  dans  le  lac  d'Aral,  la  mer 
Noire,  le  Danube,  et  dans  lea  prands  fleuves  de  la  Sibérie.  La  mer 
Caspienne,  ainsi  que  l'Aral  et  le  Baikal,  nourrit  beaucoup  do  pho- 
ques (a). 

Le  lac  d'Aral  a  1,280  lieues  carrées.  Il  est  sans  écoulement,  quoi- 
qu'il rei;oivo  les  eaux  do  deux  fleuves,  le  Sir-Daria  (Taxartre)  vX 
l'Amou-Daria  [Oxus),  qui  arrosent  le  Turkestan.  Le  lac  Baikal  a  130 
lieues  do  long  sur  13  M 8  fie  largo  ;  sa  profondeur  varie  de  23  h  2:-0 
brasses  ;  les  eaux  sont  doMces  et  d'wne  transparenee  extraordinairo  , 
elles  bouillonnent  quelquefois  intérieurement,  et  alors  les  vaisseaux 
éprouvent  des  secousses  krès-incoramodes,  quoique  la  surface  du  lac 
reste  unie  comme  «ne  glace. 

Le  lac  Asphaltite,  ou  la  mer  morte,  a  une  étendue  do  60  h.  70 
lieues  en  superficie.  Les  eaux  sont  imprégnées  de  sel,  de  soufre,  de 
chaux,  de  magnésie  et  ie  soude.  L'asphalte  ou  bitume  de  Judée, 
s'élève,  de  temps  à  antre,  du  fond  du  lac  et  flotte  sur  sa  surface  ;  on 
le  recueille  sur  ses  rivages.  Il  ne  vit  dans  ce  lac  ni  poissons  ni 
coquillages  ;  une  vapeur  malsaine  s'en  exhale  ;  ses  bords  affreuse- 
ment stériles  ne  retentissent  des  chants  d'aucun  oiseau.  La  géolo- 
gie, comme  l'Écriture-Sainte,  prouve  que  le  bassin  de  la  Mer-Morte 
était  autrefois  une  vallée  fertile. 

565.  Montagnes  :  Les  principales  sont  les  monts  Ourals, 
qui  séparent  l'Asie  de  l'Europe  ;  la  chaîne  des  monts  Altaï, 
Sayaniens,  Yablonnoï  ou  Stanovoï,  etc.,  qui,  sous  divers 
noms,  s'étendent  de  l'ouest  à  lest  depuis  le  gouvernement 
d'Orenbourg  (en  Russie)  jusqu'à  la  mer  d'Okhotsk,  et 
de  là,  jusqu'au  détroit  d(!  Behring  ;  l'Hindou-Kouch  ou 
Caucase  indien,  au  sud  du  Turkestan  ;  les  monts  Elbourz, 
qui  s'étendent  depuis  l'Hindou-Kouch  jusqu'à  l'extrémité 
méridionale  de  la  '*!er  Caspienne  ;  les  monts  Kara-Koruni 
ou  Montagnes-NoireSj  entre  le  Thibet  et  le  Turkestan  ;  les 
moûts  Himalaya,  les  plus  élevés  du  globe,  qui  séparent  le 
Thibet  du  Caboul,  de  l'Hindoustan  et  de  la  Chine  propre  ; 
diverses  ramifications  de  ceux-ci  se  prolongent  dans  l'Hin- 
doustan et  dans  l'Indo-Chine  jusqu'à  la  mer  ;  les  mont- 
Célestes  et  les  monts  Kouen-loun  ou  monts  Neigeux,  dans 
l'empire  Chinois  ;  le  Caucase,  entre  la  mer  Noire  et  la  mer 
Caspienne  ;  le  Taurus,  qui  traverse  la  Turquie  asiatique  de 
l'ouest  à  l'est  ;  il  se  joint  vers  le  nord  au  Caucase,  et  vers 
l'est  aux  montagnes  de  la  Perse,  etc.,  etc. 

Les  monts  Ourals  ont  une  élévation  de  6,000  îi  6,500  pieds  ;  il  y 

(a)  Animaux  amphibies,  dont  il  y  a  plusieurs  espèces,  qu'on  appelh' 
Umpê'tnarina^  ehieitiMtiarins,  veaux-mariiis,  etc. 


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se.  et  vers 


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217 


a  dos  mines  d'or  et  d'argent,  simoat  n'iinmensea  dépôts  de  fer  et  de 
cuivre.  Les  monts  Altaï,  dont  la  hauteur  est  quelquefois  do  10,000 
pieds,  renferment  des  richesses  métalliques  encore  plus  abondimtes 
et  plus  variées,     l.ea  monts  Kara-Korura  sont  couverts  de  neigea 
(ternclles,  comme   toutes  les  h.'uucs  montagnes  do  l'Asie  centrale 
et  septentrionale.     Dans  la  vaste  chaîne  de  l'IIinialaya,  on  connaît 
'25  pies,  qui  surpassent  en  hauteur  le  Chimboraço  ;  le  plus  élevé  de 
tous,   le    Mont  Everest  a  29,000   picd'^.     c'est-à-dire,  près    de    2 
lienea  au-dessus  du  niveau  de  hi  mer.  Qtjolquf^s  sommets  du  Caucase 
conservent  toute  l'année  des  neiges  et  dca  glaces.     (Jn  y  remarque 
Icnx  passages  ou  défilés  fameux,  connus  chez  les  anciens  sous  le 
nom  de  Portes  Caucasiennes  et  Alhanienncs.     Il  y  a  des  mines  d'or, 
(le  platine,  d'argent  fet  do  fer.     Le  Taurus  a  des  sommets  de  9  à  10 
raille  pieds  d'élévation  ;  entre  les  nombreuses  cbaînea  qui  le  compo- 
sent, on  trouve  beaucoup  de  lacs  salés  et  de  rivières  sans  écoule- 
ment, le  lac  Tazla,  qui  a  10  ou    12  lieues  de  long,  présente   une 
vaste  plaine  couverte  do  cristaux  de  sel  ;  c'est  aux  monts  Taurus 
qu'appartient  lo  mont  Ararat,  en  Arménie,  sur  lequel  l'Arche  se 
reposa  lors  du  déluge  universel. 

566.  Parmi  les  autres  montagnes  de  l'Asie,  on  peut  signaler:  lo. 
la  chaîne  du  Liban,  qui  traverse  une  partie  do  la  Syrie  et  de  la  Pales- 
tine.    On  y  voit  lo  Thabor,  couvert  d'oliviers  et  de  sycomores  ;  du 
sommet,  la  vue  plonge  sur  le  Jourdain,  le  lac  Tibérias,  et  la  Méditer- 
ranée ;  c'est  \h.  que  l'Évangile  place  la  scène  d^-  la  Transfiguration  de 
N.  S.  Jésus-Christ.     Plua  loin  est  lo  moût  Carmel,  où  lo  prophète 
Élio  opéra  plusieurs  miracles,  et  où  des  milliers  de  religieux  habi- 
taient autrefois  des  grottes  taillées  dans  le  roc.    2o.  Le  mont  Sinaï, 
dans  l'Arabie,  où  Dieu  donna  sa  loi  t\  Moïse.  Au  pied  est  le  couvent 
grec  de  Sainte-Catherine,  très-bien  fortifié  contre  les  incursions  des 
Arabes  do  ce  vaste  désert.     Le  mont  Horeb  fait  partie  de  la  même 
chaîne  ;  on  y  voit,  ainsi  que  sur  le  mont  Sinaï,  plusieurs  vallées  éle- 
vées, fertiles  en  vignes,  en  dattiers,  eu  poiriers  et  en  d'autres  fruits 
excellents.    3o.  Le  pic  d  Adam,  dans  l'ilo  de  Ceylan,  montagne  de 
forme  conique,  visible  à  30  et  quelques  lieues.     On  y  monte  au 
moyen  d'escaliers  taillés  dans  le  roc,  ou,  seloi-  d'autres,  par  des 
(  chelles  suspendues  dans  des  chaînes  de  fer.  Au  sommet,  une  plaine 
(lo  150  pied,':  sur  110  entoure  un  étang  d'eau  limpide,  source  d'une 
rivière  qui,  de  cascade  eu  cascade,  précipite  ^e3  eaux,  réputées  sa- 
crros  î>ar  les  indiT^ènes.  On  voit  encore  sur  le  sommet  une  pierre  qui 
porte  Icmpreinto  d'un  pied  gigantesque;  c'est,  selon,  quelques-uns, 
celui  d'Adam  ;  selon  d'antres,  celui  de  St.  Thomas  ;  les  bouddhistes 
croient  que  c'est  un  vestige  de  leur  divinité  Bouddha,  qui  après  999 
métamorphoses,  s'élança  do  ce  lieu  vers  les  demeures  célestes  ! 

567.  Volcans  :  Les  plus  remarquables  sont  ceux  du 
Kamtchatka,  des  Kouriles  et  des  îles  du  Japon,  On  trouve 
encore  quelques  traces  volcaniques  3ur  les  côtes  méridionales 
do  l'Asie,  et  près  de  la  mer  Caspienne.     Les  tremblements 


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(a)  Le  Tchamoulari,  dans  le  Boutiia,  a  4,400  toises. 


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218 


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do  tcrro  se  font  sentir  fréquemment  dans  les  lieux  qu'on 
vient  do  nommer,  dans  l'île  Formoso  et  dans  h  Turquie 
usiatiquo. 


Chinois),  et  se  jette  dans  la  mer  d'Okhotsk  ;  le  Houang-ho 
OM  rivière  Jaune,  et  lo  Yang-Tsd-Kiang  ou  rivière  Bleue, 
qui  arrosent  la  Chine  et  se  jettent,  lo  premier  dans  la  mer 
Jaune,  et  le  second  dans  la  mer  Bleue  ;  lo  Md-kong,  ou 
rivière  de  Cambodje,  qui  arrose  l'Annam,  le  Cambodje,  l:v 
Cochinchinc,  et  sojcttedausla  mer  de  la  Chine  ;  lo  Md-nam, 
qui  arrose  lo  royaume  de  Siam  et  so  jetto  dans  le  golfe  de 
Siam  ;  l'Iraouaddy,  qui  arrose  l'empire  Birman  et  so  jette 
dans  lo  golfe  de  Bengale  ;  lo  Bramapoutrar,  qui  arrose  lu 
Thibct,  l'Hiudoustan,  et  se  jetto  dans  lo  même  golfo  ;  le 
Gange  et  l' Indus  ou  Sind,  qui  arrosent  l'Hindoustan,  l'un 
so  jetto  dans  lo  golfe  de  Bengale,  l'autre  dans  celui  d'Oman  ; 
l'Euphratc  et  lo  Tigre,  qui  arrosent  la  Turquie  orientale  ci 
se  rendent  dans  lo  golfo  Peraiquo  après  s'être  rdunis  près  de 
la  ville  do  Bassorah,  etc.  À  l'exception  des  deux  derniers, 
qui  prennent  leurs  sources  dans  les  montagnes  de  l'Armé- 
nie, tous  ces  fleuves  naissent  sur  le  plateau  de  l'Asie  centrale 
ou  dans  les  montagnes  qui  le  couronnent.  Le  plus  long  de 
tous  est  le  Yang-Tsd-Kiang  ;  l' Ienisseï  est  le  plus  grand  de 
l'ancien  monde. 

569.  L'Obi  reçoit  par  l'Irtych,  sou  principal  affluent,  lc3  eaux  du 
lac  Saïsau  ;  et  riénisscï  celles  du  lac  Baikal,  par  l'Angara,  qui  lo 
surpasse  en  longueur  et  eu  importance.  Lo  lit  de  la  Lena  est  trùs- 
largo  et  embrasse  beaucoup  d  Ues.  Ces  fleuves  du  nord  de  l'Asie, 
navigables  pendant  la  courte  durée  de  l'été  sibérien,  sont  peu  con« 
nus  et  peu  fréquentés.  "  Une  vaste  nappe  d'eau  que  bordo  tantôt 
"  une  sombre  forêt,  tantôt  un  triste  marécage;  quelques  osseraentrf 
"  de  mammouth  (a)  mis  i\  découvert  par  les  hautes  eaux  ;  quelques 
"  canots  de  pécheurs,  errants  i\  coté  d'innombrables  oiseaux  aqua- 
''  tiques;  ou  lo  paisible  castor,  élevant  sa  bâtisse  industrieuse  Ban.s 
"  craiadre  les  poursuites  de  l'homme  :  voilà  tout  ce  qu'un  fleuve  de 
"  Sibérie  peut  offrir  de  remarquable.'*  La  marée  no  se  fait  point 
sentir  vers  leur  embouchure,  puisqu'elle  est  à  peu  près  nulle  soua  la 
zone  glaciale. 

Le  Séghalien  ou  Amour  est  un  fleuve  vast«,  profond  et  tranquille 


(a) 


Or&iitu&  animaux  antédiluTlens. 


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919 


K«'a  rires  sont  bordées  d'arbres  magnifiques.     Des  herbes  mariii(.'8 
cachent  en  quelque  sorte  son  embouchure. 

liCS  fleuves  do  la  Chine  et  des  Indes  embrassent  dans  leurs  cours 
majestueux,  les  pays  los  plus  beaux,  les  plus  fertiles  et  les  mieux 
«ivilisis  do  l'Asie.  Ils  sont  constamment  couverts  d'une  multitude 
lie  barques  chargées  do  tontes  sorles  do  proviaioiis  ;  on  pourrait 
croire,  surtout  eu  Chine,  quo  l'eau  porto  autant  d  habitants  que  la 
terre.  Des  «anaux  sans  nombre  font  «omrauniqucr  ces  fleuves  entre 
eux  et  avec  leurs prinoipaux  affluents. 

Le  Gango  est  révéré  «ommo  une  divinité  par  les  Hindous,  qui 
jurent  par  ses  eaux  et  s'y  baignent  dévotement.  Sa  source  n'est 
pfdntau  ciel,  quoiqu'on  disent  les  Brahmincs,  mais  au  mont  Kantaisse, 
(1.UI3  le  Grand  Thibct.  En  passant  les  monta  Himalaya,  il  se  jette 
entre  deux  rochers  d'uno  h-iuteur  do  G  pieds  dans  un  grand  bassiu 
([u'il  n  creusé,  et  qu'on  appelle  la  bouche  de  la  Vache.  Cet  endroit  est 
visité  par  beaucoup  do  pèlerins.  Les  inondations  du  Gange,  sembla- 
I)l(>s  i\  celles  du  Nil,  portent  la  fécondité  et  l'abondance  dans  les 
ciimpagnes  qu'il  arrose,  jusqu'à  la  distance  de  100  milles  ;  elles  durent 
•  '(  puis  la  fm  d'avril  jusqu'au  mois  d'octobre.     Lo  Gange,  l'Indus  et 

iraouaddy  se  divisent  vers  leur  embouchure  eu  plusieurs  branches 
irès-Iarges,  mais  peu  navigables.  Tous  les  fleuves  do  l'Asie  méridio- 
nalo  éprouvent  des  crues  périodiques,  mais  i\  des  époques  qui  varient 
t^uivant  la  longueur  do  leurs  cours  et  la  position  des  pays  par  rap- 
l'ort  aux  montagnes.  Des  contrées  eatiôres  sont  menacées  do  famine, 
M  l'inondation  est  trop  faiblo  ou  si  les  eaux  séjournent  trop  long- 
temps. 

670.  Longueur  des  principaux  fleuves  de  VAsie  :    Le  Yang-Tsé- 
Kiaiig  a  3,000  milles  de  longueur  ;  lo  Hoang-ho,  2,700  ;  l'Obi,  2,600 
la  Lena,  2,300;  riéuîsseï,  2,300;  l'Amour,  2,200;  l'Indus,   1,700 
le,  Gange,  1,600;  l'Euphrate,  1,400  ;  lo  Tigre,  800. 

571.  Climats  et  producllons  :  Situéo  en  grande  partie 
sous  la  zone  tempérée  boréale,  mais  s'étcndant  au  nord  bien 
au-delà  du  corolo  polaire,  et  au  sud  jusqu'à  une  petite 
distance  de  i'équatcur,  l'Asie  renferme  toutes  les  variétés 
possibles  des  climats,  et  toutes  les  productions  de  l'Europe, 
do  l'Afrique  et  de  l'Océanie,  à  l'exception  d'un  certain 
nombre  d'animaux  et  de  plantes  indigènes  dans  chaque 
partie  du  monde.  Près  de  la  moitié  du  soi  est  impropre  à 
l'agriculture,  soit  par  sa  nature  sablonneuse  et  stérile,  soit 
pur  la  rigueur  excessive  des  «limats  de  l'Asie  centrale  et 
septentrionale. 

Les  Indes  méridionales  et  l'Arabie  éprouvent  dos  chaleurs  souvent 
insupportables  ;  parce  qu'étant  situées  sous  un  ciel  brûlant,  celles- 
U\  sont  garanties  des  vents  froids  par  les  montagnes  du  Tiiibet  etdo 
Il  (ihine,  taudis  quo  eelle-ci,  sécho  ello-méme  etsablonuneuso,  reçoit 
locore  des  exhaldi30M.«Jiûamméeâ  qui  lui  viejmon.t  de  l'Afrique. 


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673.  Langue»  :  Les  principalrs  sont  l'arabe,  lo  syriaqiio,  le  turcjo 
persan,  lo  rnsse,  lo  tarlaro,  lo  mongol,  lo  mantchon,  lo  japonais,  lo 
thibctain,  l'hindou,  lo  malais,  le  birman  ou  braman,  lo   siamois,  etc 

573.  Populdlion.  Lu  population  totale  de  l'Asie  peut 
être  évaluée  à  765,000,000  d'habitants. 

Les  peuples  do  l'Asie  appartiennent,  pour  un  quart,  j\  la  race 
blanche  qui  habite  la  Turquie,  listhrao  Caucasien  et  les  autres  puy.^ 
do  rOceident  ;  et,  pour  les  trois  quarts  environ,  à  la  raco  jaune, qn! 
occupe  lo  roste  do  cetto  grande  division  du  globo  ;  il  se  trouve  qui  I. 
ques  nègres  indigènes  dans  l'ilo  de  Ceylan,  los  Iles  Andeman  et  les 
îles  Nicobnr. 

574.  Religions  :  Les  différentes  religions  de  l'Aî^ie  Pont  : 
le  boudhismo  et  la  religion  de  Confucius,  à  l'est  ;  le  brahma- 
nisme, au  sud  ;  le  lamaïsme,  au  centre  ;  l'islamisme,  à  l'ouest 
et  au  sud-ouestj  la  religion  de  sinto  ou  culte  des  dieux,  au 
Japon  ;  le  christianisme,  répandu  partout,  mais  surtout 
dans  lo  nord  et  l'ouest.  Le  catholicisme,  qui  est  la  religion 
des  Maronites  et  d'une  partie  des  Grecs  et  des  Arméniens, 
compte  de  nombreuses  missions  en  Chine,  dans  la  Cochiu- 
chine  et  le  Tonquin,  dans  Tlnde  et  la  Turquie  d'Asie. 

L'Asie  a  vu  naître  les  quatre  plus  grandes  religions  qui  so  par- 
tagent le  monde  :  le  judaïsme,  le  christianisme,  le  mahomélisme  et  le 
brahmanisme. 

Noie. — Plus  dun  tiers  de  l'Asie  est  sous  la  doiuinatiou  i^.e  la 
Grande-Bretagne  et  de  la  Russie,  et  un  autre  tiers  est  sujet  de  la 
Chine. 

SIBÉRIE  (rt)  . 


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575.  Bornes  :  au  nord,  la  racr  Glaciale  ;  à  l'est,  le  détroit 
de  Behring  et  le  Grand  océan  qu'on  nomme  ici  lOcéan- 
Oriental  ;  au  sud,  l'empire  Chinois  et  le  Turkestan  ou  Tar- 
tarie-Indépendantc  ;  à  l'ouest,  la  mer  Caspienne,  le  fleuve 
et  les  monts  Ourals  (Jb). 

Cetto  vaste  région,  qui  comprend  plus  d'un  quart  do  l'Asie,  était 
presque  aussi  peu  connue  des  anciens,  que  l'Amérique.     En  1241i, 

(a)  La  Russie  d'Asie  cr,niprend  deux  parties  principales  :  la  Sibérie  et  ]à 
Transcaucasio  ou  paya  Caucasiens  (No.  078). 

(h)  Par  les  traités  do  1Ô5S  ce  do  1860,  tout  lo  pays  situé  à  la  gaucho  du 
fleuvo  Amour  a  été  abandonné  à  la  Rupsio,  ainsi  qii'uno  banda  maiitinia 
considérable,  à  l'est  et  au  sud  do  l'Amciur.  Ces  parties  détachées  do  \x 
Mantchourio  chinoise  ont  formé  les  deux  provinces  russes  de  V Amour  et 
du  Littoral  (No.  576). 


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BIBÉRIB. 


221 


(Ipg  TnrtWTS  fondèrent,  aux  borda  de  l'Obi  ct.do  iTrttych,  -un  Khnnat 
oii  royuurae,  qui  prit  lo  nom  do  Siftir.  Dana  Uj  Ï.Ooaiùclo,  I03  lluases, 
iittirôs  pîir  Ic3  riclica  fouirurcg  qu'il  prodifHait,  ou  fir.  nt  la coiiqncto, 
(>t  6londirent  successivomcnt  leur  domiDation  jusqu'à  l'extr*  mitû 
(orientale  de  l'Asie  ;  mtua  lo  Kamtcbntkii  no  fut  soumis  qu'en  1711 . 

576.  Divisions  :  La  SiWrio  et  kcs  annexes  bo  divisent  en 
17  proriiiccs  ou  torritoîrcH,  dont  voici  les  noms  :  Amours- 
Knyji,  Primorsk  ou  province  du  littoral,  Irkout.sk,  Tobolsk- 
TomsK,  Triinsbaïkaiio,  Yakoutsk,  Jdnisséisk,  Akuiolinsk, 
Ziirafshan,  8<?inipalatinsk,  Sémirctchinsk,  Sir-Daria,  Ural, 
Tur^uï,  Kuldja,  Amou-Daria. 

L»5  paya  des  Kirghiz  s'étend  do  la  raor  Caspienne  h  l'crapiro  Ohi* 
nois.  Il  no  so  coraposo  guère  que  de  stoppes  génôraleraont  stérilcd, 
piuaeraéesdelticsBalés,  et  arrosées  par  ri4ek,lo  Djoin,  la  IscUim  su- 
j»c;rfuur,  l'Irgbiz,  lo  Sir-Daria,  lo  Sari-Sou  et  lo  Tchou.  Les  Rirghiz 
sont  nomados  et  pasteurs  ;  ils  so  divisent  en  3  hordes  :  la  Potitc- 
tlurdo,  la  Moyenne- Horde  et  la  Grande-flordo  ou  Hosde-d  or.  Le 
t(^moîre  des  KiMghia  d'Orenbourpf  comprend  la  Potite-Hordo  et 
rOust-C^urt.  haute  plaine  Btérilo  entrolamcr  d'Aral  et  la  (Caspienne  ; 
le  territoire  des  Kirghiz  do  la  Sibérie  renferme  la  Moycnno-Horde  ; 
la  province  de  Sémipalatinsk  comprend  la  Hordc-d'or.  Le  Turkestan 
russe  est  formô  do  la  partie  eeptentrioiialo  du  Khanat  de  Khokand, 
annexé  à  la  Russie  en  1864  ;  c'est  un  pays  beau  et  fertile,  où  le  fer 
et  la  houille  abondent. 

577.  Climat^  productions,  etc.  :  Séparée  par  do  hautes 
montagnes  de  tous  les  pays  tempérés,  et  s'inclinant  dans 
toute  8a  largeur  vers  la  mer  Glaciale,  la  Sibérie  présente  la 
région  la  plus  froide  de  la  terre.  Les  parties  du  midi  et  de 
l'ouest  eont  assez  fertiles  en  orge,  en  sarrasin,  en  lin  et  en 
légumes  j  quelquefois,  mais  difficilement,  le  blé  parvient  à  sa 
maturité.  Ailleurs,  ce  sont  do  vastes  plaines  ou  Steppes, 
tantôt  sablonneuses,  tantôt  couvertes  de  pâturages  abondants 
et  élevés  ou  do  forêts  do  bouleaux,  partout  sillonnées  p;ir  des 
fleuves  ou  des  rivières,  et  entrecoupées  de  lacs  la  plupapt 
salés.  En  approchant  de  la  îucr  Glaciale,  co  no  sont  plus 
quo  des  marécages,  où  lo  sol  est  une  boue  presque  toujours 
j^eléo  sur  laquelle  croissent  quelques  plantes  languissantes  ou 
des  tapis  de  mousse.  Les  trois-cinquièmes  au  moins  de  la 
Sibérie  sont  impropres  à  toute  espèce  de  culture.  L'hiver 
dure  9  ou  10  mois  ;  les  chaleurs  de  l'été  sont  très-fortes  et 
très-subites.  Près  de  la  mer  Glaciale,  les  végétaux  ne  vivent 
que  peu  do  jours,  pendant  lesquels  ils  fleurissent  et  forment 


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siBims. 


graine.     La  neige  couvre  souvent  les  moissons  avant  qu'on 
ait  pu  les  récolter. 

Les  arbres  sont:  le  bouleau,  le  saule,  l'orme,  l'éreble,  le  peuplier» 
etc.,  surtout  lo  sapin,  qui  remplit  des  forêts  immenses  :  Tospèco  qu  on 
non-Tie  cèdre  do  Sibtrio  s'élève  t\  120  pieds  et  vit  150  à  200  ans.  Id 
comme  dans  les  autres  pays  très-froids,  les  arbrisseaux  t\  baies,  fram- 
boisiers, mnrîei'S,  groscillers,  cerisiers  i\  grappes,  etc.,  abondent  diuis 
les  bois  et  les  plaines.  Leurs  fruits  procurent  aux  Sibériens  diverses 
liqueurs  agréables. 

Les  animaux  domestiques  sont  le  renne,  le  cliien,  qui  sert  de  bote 
de  trait,  lo  clieval,  ordinairement  blanc,  lo  bœuf,  lo  mouton  j\  larj^'c 
queue,  la  chèvre,  lo  porc,  etc.  ;  le  chameau  n'y  vit  que  dans  la  l'io- 
vince  de  Nerschinsk.  Les  animaux  sauvages  sont,  i\  peu  près,  tous 
ceux  do  l'Europe,  auxquels  on  peut  ajouter  le  cheval  et  l'uno  sauva- 
ges, le  dijggctaï,  ou  l'hémione,  espèce  intermédiaire  entre  lo  cheval 
et  ITine,  qu'on  dit  être  l'animal  le  plus  léger  i\  la  course  ;  l'ar<?ali  ou 
brebis  sauvage,  etc.  Lo  plus  redoutable  de  toiis  est  l'ours  blanc  ;  lo 
chasseur  l'attaquo  pourtant,  uncuico  h  la  main,  et  l'animal  stupide, 
assis  sur  ses  pattes  de  derrière,  laisse  approcher  le  fer  meurtrier. 

578.  Fourrures  :  Après  les  mines,  dont  on  va  parler,  la 
principale  richesse  de  la  Sibérie  sont  ses  magnifiques  four- 
rures, entre  autres,  ses  peaux  do  zibeline,  d'hermine,  do 
marmotte,  de  glouton,  de  niartre,  de  renard  noir  et  de 
renard  blanc. 

579.  Mines  :  La  Sibérie  est  appelée  le  Pérou  des  Rus- 
ses. Les  mines  d'or  de  Bérézof,  à  l'est  des  monts  Ourals 
(a),  celles  d'argent  de  Kolyban  vers  les  sources  de  l'Obi,  et 
de  Nerschinsk,  dans  la  Daouric  russe  ou  Transbaïkalie,  ont 
produit  des  sommes  immenses;  mais  elles  no  sont  plus  à 
comparer  aujourd'hui  aveo  les  riches  dépôts  métalliques  do 
SclilaDgenberg  dans  lo  Petit  Altaï,  d'où  l'on  tire  en  abon 
dance  l'or,  l'argent,  le  cuivre,  le  zinc,  lo  plomb,  la  plomba- 
gine, l'arsenic,  le  soufre,  etc.  Les  mines  de  fer  sont  très- 
communes  dans  toute  cette  région,  particulièrement  dans  la 
chaîne  ouralienne,  qui  fournit  aussi  beaucoup  de  cuivre  et 
de  platine. 

(a)  *'  Les  alluvions  aurifères  dos  monts  Qurals  et  do  l'Altaï  renferraent 
les  dôhna  do  l'ancienne  faune  do  la  Sibérie,  aujourd'hui  et  depuis  long- 
temps détruite,  et  composéo  de  mammouths,  do  rhinocéros-tiohorinus, 
d'élasmotlicTium,  do  bos  primîgenius,  do  boa  urus,  do  bo3  prisous,  do  corfs 
et  d'élans.  Ontrouvodana  ces  alluvions  et  aussi  dans  les  toundras,  non- 
seulement 'les  ossements  et  des  défenses,  mais  oucoro  dos  cadavres  d'élé- 
phants et  do  rliinocÂros,  ensevelis  dans  la  vase  par  un  cataclypnio  pubit, 
et  81  bien  consoi'Vés  pur  la  gelée,  quo  les  ours  et  les  chiens  dus  Tongouscs 
niangout  leurs  chairs.  C'est  do  cetto  raco  perdue  d'éléphants  ou  do 
mammouths  quo  provient  l'ivoiro  fossile,  si  abondant  dans  la  Nouvelle- 
Sibérie  et  dans  les  toundras.  "  (Dussiouz,  Géographie  Générale). 


PI 


filBiRlS. 


223 


On  a  décourert  près  d'Abakansk,  lieu  le  pins  chaud  de  la  Sibérie, 
XVV3  les  sources  de  l'Icnisse,  une  masse  do  fer  natif  du  poids  de 
1 ,680  livres»  qui  selon  les  Tartares,  est  tombée  du  ciel.  Dans  le» 
monts  Ourals  on  trouve  de  l'asbeste,  (ou  amiante),  matière  miiiéralo 
dont  on  fait  des  toiles,  des  bonnets,  des  bourses,  du  papier  incom- 
l)iiytible3.  Il  y  a  une  grande  variété  de  pierres  précieuses,  topazes, 
béryls;  onyx,  calcédoines,  lapîs-lazuli,  etc.  ;  et  quantité  do  sources 
chaudes,  parliculiôrement  au  Kamtchatka. 

580.  Le  commerce  do  la  Sibérie  so  fait  principalement 
par  des  marchands  voyageurs  qui  s'y  rendent  de  la  Chine, 
du  Thibet,  do  la  Tartarie  et  de  l'Europe.  Il  consiste  à 
c^changer  le  produit  des  manufactures  européennes  et  chi- 
noises, l'oau-de-vie,  le  thé,  le  tabac,  le  coton,  la  soie,  la  rhu- 
barbe, etc.,  pour  des  fourrures,  des  peaux,  des  étoffes,  des 
bestiaux,  des  métaux,  de  la  verrerie,  etc.  Les  mines  s'ex- 
ploitent au  profit  du  gouvernement,  qui  retire  encore  un 
tribut  pour  toutes  les  pelleteries  exportées. 

681.  Villes  :  Toboîsk,  au  confluent  du  Tobol  et  de 
l'Irtyche,  est  la  capitale  de  la  Sibérie  occidentale,  résidence 
d'un  archevêque,  habitée  en  grande  (a)  partie  par  des 
descendants  d'exilés,  surtout  des  officiers  suédois  faits  pri- 
sonniers par  Pierre-le-Grand  à  la  bataille  de  Pultawa  ;  prin- 
cipal entrepôt  de  commerce  entre  la  E.ussie,lii  Chine  et  la 
Tartarie. 

Les  Tartares  y  apportent  de  belles  peaux  d'agr.eaux  frisées,  des 
otoffes  de  coton,  des  soieries  indiennes,  des  pierres  précieuses,  etc. 
li  y  a  plusieurs  églises,  un  couvent  grec,  une  école  de  liuutc-gram- 
m.'iire,  etc.  Les  rues  sont  planchéiées  en  poutres.  Population, 
25.000  Ames. 

Los  autres  villes  sont,  Irkoutsk,  sur  le  lac  Baïkal,  capitale  de  la 
Sibérie  orientale,  première  villo  de  commerce  ;  Tousk,  sur  le  Torn, 
qni  60  jette  dans  l'Obi,  demeure  ou  rendez-vous  d'un  grand  nombre 
do  marchands  russes,  tartares,  bukariens  et  kalmouks  ;  Ncrscliiusk, 
villefiontière,  avec  un  fort  du  côté  do  l'empire  Chinois,  célèbre  par 
Hcs mines,  auxquelles  travaillent  1,000  i\  2,000  exilés;  Kiachta,  sur 
l.i  ^nCme  frontière,  formée  do  deux  villes,  l'une  russe,  l'autre  chi- 
noise, très-commerçante  ;  Iakoutsk,  sur  la  Lena,  vend  beaucoup  de 
zililines  ;  Okhotsk,  port  sur  la  mer  d'Okhotsk,  centre  du  commerce 
des  fourrures  entre  Irkoutsh  et  le  Kamtchatka,  etc. 

582.  Population:  Environ  3,948,000  habitants,  com- 
posés de  Sibériakesou  descendants  d'ilJuropéens,do  Russes,do 
Tartares,  do  Kirghiz,  de  Tongouses,  d'Ostiaks,  de  Wogoules, 

(a)  La  Sibérie  comprend  t'oux  prauds  gouveruements  :  la  Sibérie  orien- 
tale, ot  la  Sibéritt  occident!  lo  administrées  par  doux  gouvemoiurs'géQé- 
raux,  dont  l'un  réside  à  Tobolsk,  et  l'autre  à  Irkoutsh. 


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224 


ILES  QUI  DÉPENDENT  DE  LA  SIBÉRIE. 


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de  Cosaques,  de  Monojols,  de  Kalmouks,  de  Samoiëdes,  de 
Kamtchadales,  etc.  Les  Sibdriakes,  les  Russes  et  les  exilés 
'(«)  sont  chrétiens  ;  les  Tartares  Bont  musulmans;  les  autres 
sont  fétichistes,  chamanistes,  bouddhistes,  etc. 

Les  Samoiëdes,  par  leur  taille  et  leur  geare  de  vie,  ressemblent 
aux  Lapons  (Nos.  348  et  suiv.).  Les  Karatch-uiales,  dont  le  iiombre 
diminue  rapidement  par  les  ravages  des  boissons  enivrantes,  do  In 
petite  vérole  et  du  scoibut,  sont  aussi  d'une  taille  très-courte:  ils 
ont  les  épaules  fortes,  la  tête  grosse,  le  visage  long  et  plat,  de  petits 
yeux,  les  lèvres  minces,  et  peu  de  cheveux.  Ils  so  servent  de  cliieus 
pour  traîner  leurs  légers  chariots.  Dans  la  i)artie  peptentrionale  de 
la  presqu'île,  leura  cabanes  sont  creusées  sous  ierre  ;  les  hommes  se 
font  un  point  d'honneur  d'y  entrer  par  la  cheminée.  Les  Tartares 
sont  propres  et  tempérants  ;  mais  la  plupart  des  autres  tribus  nonui- 
des  do  la  Sibérie  bp»  laissent  dominer  par  l'ivrognerie  ;  et  sont  d'une 
paresse  etd'une  malpropreté  extrême, 

683.  Télégraphe  Sibérien'.  Une  ligne  télégraphique,  d'envirot! 
3,700  milles,  traverse  la  Sibérie,  et  unit  actuellement  Saint-Péters- 
bourg à  Kiachta  (dans  la  Transbaïkalie),  en  passant  par  Moscou, 
Nijni-Novgorod,  Kasan,  Pcrm,  Ickatérinbourg,  qui  la  Jette  en 
Sibérie,  Tioumen,  Omsk,  Kolyvan,  Tomsk,  Krasnoiarsk,  etlrkontsk. 
Elle  doit  aboutir  à  Pékin  et  à  Shang-Haï,  et  à  Nicolaïcf,  Bur  la 
Manche  de  Terrakaï  ou  de  Tartarie.  Une  compagnie  russe-amé- 
ricaine doit  la  poui^suivrc  jusqu'au  détroit  de  Behring,  et  la  relier 
aux  États-Unis,  par  un  câble  Bous-marin,  complétant  ainsi  l'union 
intime  des  réseaux  télégraphiques  répandus  sur  les  deux  mondes. 

Depuis  1863,  un  cnemin  de  fer  a  été  établi  en  Sibérie,  allant  de 
Tinmen  h,  Nicolaé\rik. 


ILES  QUI  DÉPENDENT  DE  LA  SIBÉRIE. 


584.  Iles  Liahw  on  Nouvelle-Sibérie  :  Habitées  par  des  ours  et 
des  rennes,  remplies  de  bois  pétrifié,  d  ossements  et  de  squelettes 
entiers  do  buflBes,  do  rhinocéros,  d'éléphants,  etc.,  l'ivoire  y  est  aussi 
blaiio  que  celui  d'Afrique.  (No.  579,  noto  à). 

Iles  Aléoutiennes  :  Voisines  du  continent  de  l'Amérique,  auquel 
elles  appartiennent,  au  nombre  do  60,  montagnes,  volcans,  Bour- 
ces  bouillantes,  les  renards  et  les  souris  sont  les  seuls  quadrupède:?, 
beaucoup  d'oiseaux  et  d'animaux  marins  à  fourrure.  Population, 
environ  6,000  indigènes,  sauvages  idolâtres.  Ils  bo  percent  lo  cju- 
tilage  des  narines,  ainsi  que  la  lèvre  inférieure,  et  y  portent  de  petilo 

(a)  Les  exilés  comprennent  les  criminels  rupsos  condamnés  aux  mincf, 
et  les  russes,  polonais,  cireassiens,  déporté.s  en  Sibérie  pour  leurs  opinions 
politiques  ou  religieuses.  Le  gouvernement  russe  oxilej  chaque  année,  en 
Sibérie  <  S  à  4,000  criminelâ. 


PATS   CAUCASIENS. 


225 


03  façonnés  et  de  la  rerroterie.  Les  femmes  portent  des  robe  d* 
peaux  d'ours. 

Ile  JBéhrinjf  à  l'est  du  Kamtchatka,  où  périt  le  célèbre  navigateur 
danois  Behring  ;  et  VJle  du  cuivre,  h  l'est  de  la  précédente,  ce  nom 
lui  vient  du  cuivre  natif  qu'on  y  trouve.  Ces  deux  îles  sont  habitées 
piir  r.n  nombre  immense  dHsatis  ou  renards  polaires. 

Iles  Kouriles,  au  nombre  do  21  ou  selon  d'autres  de  26,  les  trois 
du  midi,  qui  appartiennent  aux  Japonais,  sont  appelées  les  Grandes- 
Kouriles  ;  colles  du  nord  sont  habitées  par  des  Kamtchadûles  émi- 
préa  de  leur  pays  h  lapf/rocho  des  Russes,  à  qui  ils  sont  obligés  do 
payer  un  tribut  en  fourrures.  Volcans,  sources  chaudes,  tremble- 
ments de  terre  fréquents  ;  belles  forêts,  chasse  et  pèche  abondantes. 
Habitants  lAches,  dit-on,  et  portés  au  suicide. 


PAYS  CAUCASIENS. 


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585.  La  Russie  du  Caucase  ou  Caucasie  |No  575,  Note  a) 
s'étend  de  la  mer  Noire  à  la  mer  Caspienne,  et  renferme  les 
deux  versants  du  mont  Caucase.  Elle  est  comprise  entre  le 
38^^  50'  et  le  45<>  de  latitude  nord. 

Le  mont  Caucase  partage  la  C  ucasie  en  deux  parties  distinctes  • 
la  Ciscaucasie,  au  nord,  elle  appartient  à  l'Europe,  et  au  sud,  la 
Transcaucasie,  qui  appartient  à  l'Asie. 

586.  La  Transcaucasie  est  située  entre  la  mer  Noire  et  la  mer 
riaspienne,  le  Caucase,  la  Perse  et  la  Turquie  d'Asie.  Sa  superficie 
(àt  de  85,700  milles  carrés.  C'est  une  région  accidentée,  sillonnée 
par  les  ramifications  du  Caucase,  et  arrosée  par  deux  fleuves  navi- 
gables, le  Kour,  tribulaire  do  la  mer  Caspienne,  et  le  Rion,  qui  se 
verse  dans  la  mer  Noire.  Les  pays  qu'elle  comprend,  sont  :  T  Abasie, 
la  Mingrélie,  le  Gouriel,  llméréthie,  la  Géorgie,  l" Arménie,  le 
Schirvan,  le  Karabagh  et  le  Talish.  {a) 

587.  Divisions  administratives  :  La  Giscaucasîe  est 
divisée  en  3  gouvernements  :  Kouban,  Stavropol  et  Ter. 
La  Transcaucasie  comprend  9  gouvernements  :  Bakou, 
Daghestan,  Élizabetpol,  Érivan,  Kutaïs,  Soukhouu^  Tcber- 
noièmore,  Tiflis  et  Sakhutalie. 

(a)  La  situation  de  la  Transcaucasie  est  J'uno  haute  importance  etraté- 
piquo  pour  la  R  'ssio  ;  ello  met  en  son  pouvoir  les  rlétllés  do  Dariel  et  de 
Oerbent,  qui  sont  les  routes  du  Caucase,  et  qui  luldonneut  les  plus  grandes 
facilités  d'envahir  la  Perse  ou  \.i  Turquie  d'Asie. 


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226 


PATS  OAUOASIBNS. 


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588.  Climat  et  productions  :  Les  pays  Caucasiens  ren 
ferment  tous  les  climats  de  l'Europe  et  toutes  sortes  do  ter- 
rains ;  au  centre,  dosglaces  éternelles  et  des  rocîiers  stériles; 
au  nord,  des  collines  fertiles  en  blé  et  de  riches  pâturages, 
où  errent  les  superbes  chevaux  ciroassiens  ;  plus  loin  encore, 
des  steppes  sablonneuses  mêlées  de  bas-fonds  ;  au  midi,  de 
magnifiques  vallées  et  plaines,  où  sous  un  ciel  salubro  so 
déploie  la  végétation  la  plus  belle  et  la  plus  vigoureuse.  Les 
flancs  des  montagnes  se  revêtent  do  cèdres,  de  cyprès,  de 
chênes  et  d  autres  arbres  forestiers.  Dans  les  vallées  chaudes 
et  abritées  par  les  rochers,  on  trouva  l'amandior,  lo  pêcher, 
le  figuier  ;  ailleurs  co  sont  le  dattier,  l'olivier,  la  vigne,  l'abri 
cotier  et  les  autres  fruits  de  ritalio.  On  cultivo  générale- 
ment le  riz,  le  froment,  le  millet,  le  maïs  et  le  coton.  Lea 
animaux  et  les  oiseaux  sont  tous  ceux  de  l'Europs,  auxquels 
il  faut  ajouter  l'argali,  le  chacal,  et  quelques  autres.  H  y 
a  des  mines  d'or,  d'argent,  de  cuivre,  de  platine,  da  fer,  etc. 

689.  Villes  :  Tiflis  (ancien  Cyrus)^  sur  le  Kour,  en  Géorgie,  capi- 
tale de  la  Transcaueasie,  ville  commerçante  de  104,000  habitama. 
Éri/an,  place  forte,  dans  rArménie  russe,  BÎége  d'un  archevCque 
arménien  ;  pliisieura  eavauta  placent  ici  le  berceau  du  Ê:enre  humain 
et  lo  Paradis  terresltfc,  les  habitants  du  pays  disent  que  Noô  y  cultiva 
la  vigno  ;  Bukon,  sur  la  mer  Caspienne,  entrepôt  des  marchandises 
do  Perseetdo  Russie,  fameuses  eources  do  naphte;  co  territoire  ex  Jifile 
des  vapeurs  inflammables  ;  des  guobres  ou  adorateurs  du  feu  y  ont 
bâti  plusieurs  petits  temples,  dans  lun  desquels  ou  a  fixé  en  tone 
un  largo  tuyau  d'oîi  sort  une  flamme  bleuo  plus  puro  que  ceNe  do 
l'alcool  ;  Kutaïg,  Bur  lo  Rion  (Phase  des  Anciens),  prés  do  laqueili^ 
est  lo  fameux  couvent  do  Génath  ;  Gownib,  placo  forto,  où  fut  pris, 
en  1859,  lo  célèbro  Scbamyl,  qui,  i\  la  tôto  des  tribus  indépendantes, 
résistait  depuis  trente  ans  à  la  domination  do  la  Russie,  etc. 

590.  Population:  Environ  5,641,000  habitants,  dont 
3,472,000  en  Transcaueasie,  et  2,169,000  en  Cisoaucasie. 

Cette  population  se  compose  de  musulmans,  de  grecs  sohis- 
matiques,  d'arméniens,  de  juifs,  etc. 

Les  pays  Caucasien»  sont  habités  par  une  foule  de  nations  indi- 
gènes ;  les  ])lu3  nombreuses  sont  les  Abazes,  les  Crrcassiens,  les 
Ussètes,  les  Kistes,  les  Losghiens,  les  Tcherkesses  les  Tchetchens, 
les  Arméniens. 

Les  Circassîens  et  les  Géorgiens  se  distinguent  de  tous  les  peuple 
de  l'Asie  et  peut-être  du  mondo  par  la  beauté  du  sang.  Les  traits 
de  leur  visage  sont  remplis  d'expression  ;  ils  ont  la  peau  d'une 
cowUur  rousse.  Les  hommes  sont  d'une  taille  d'HercuIo  ;  ils  ont  le 


EMPIRE  CHINOIS. 


227 


pfed  pe^it  et  lo  poignet  fort  ;  leur  démarche  airamrce  le  conra^e  ot 
une  noble  fierté.  Les  femmes  ont  soin  do  relercr  par  une  i)aruro 
(lôpran^  Modeste  et  propre,  les  charmes  que  la  nature  leur  a  prodl- 

gïïOS. 


EMPIRE  cnmoia 


r)9{.  Bornefr:  Au  nord,  la  Sibérie;  à  Test,  la  mer  du 
Japon,  la  mer  Jaune  et  la  mer  Bleue  ;  au  sud,  la  mer  de  la 
Chine  et  les  deux  Indes  ;  à  l'ouest,  le  Turkestan  oriental  et 
la  Russie  d'Asie. 

La  superficie  de  l'empire  chinois  est  de  4,419,000  milles 
carrés,  c'est  à-dire  presque  les  deux  tiers  de  la  superficie 
entière  de  l'Asie  et  la  10^-'  partie  du  «lobe. 

Population,  en  1882,  environ  371,180,000  habitants. 

592.  Divisions  :  Voici  les  principales  divisions  de  cet 
empire,  le  plus  étendu  qu'il  y  ait  au  monde,  après  l'empire 
liusse;  lo  au  nord,  la  Kalmoukie  ou  Dzoungarie  (a),  la 
Mongolie  et  la  Mantchourie,  qui  renferment  une  grande  par- 
tie do  la  Daourio  {b)  ;  cea  contrées  forment  ce  qu'on  appelle 
.souvent,  quoique  très-improprement,  la  Tartaric  Chinoise. 
2o  à  l'est,  la  Corée.  3o  au  sud-est,  lu  Chine  propre.  4o  au 
sud-ouest,  le  Grand  et  le  Petit  Thibet. 

La  Chine  et  la  Mantchourie  sont  soumises  directement  à  l'empe- 
reur de  Chine  ;  la  Corée,  la  Mongolie,  le  Turkestan  chinois  et  le 
Thibet  sont  des  pays  tributaires. 


1.  KALMOUKIE,  MONGOLIE,  MANTCHOtTRIE. 


593.  Climat,  etc.  :  La  Kalmoukie  et  la  Mongolie  for- 
ment  avec  le  Tbibet  l'immense  plateau  de  l'Asie  centrale, 

(a)  La.  Dzoungario  -on  Kalmoukie  est  un»  des  grandes  divisions  de  la 
Mongolio.  .        ,    — 

(&>  La  Daourie  russe  est  située  dans  la  pronnce  de  TransbakaiKeCKo. 
676.) 


(i         ' 


m 


228 


EMPIRE   CHINOIS. 


''H 


fjii 

'4 


^ue  terminent  au  nord  les  monts  Altaï,  Sayaniens,  etc.  ;  à 
l'est,  les  monts  Khing-gan,  Young-ling,  Pé-ling,  Nan  linget 
Tbin-îing  ;  au  sud,  la  chaîne  de  l'Himalaya  ;  et  à  l'ouest,  les 
monts  Kara-Koroum  et  les  cimes  du  Panir.  C'est  un 
assemblage  de  montagnes  nues,  de  rochers  énormes,  de 
plaines  les  plus  vastes  et  peut-être  les  plus  élevées  du  globe. 
Au  milieu  est  le  vaste  désert  de  Kohi  ou  de  Schamo,  long 
de  500  lieues  ;  on  n'y  voit  que  des  lacs  salés,  do  petites 
rivières  qui  se  perdent  souvent  dans  les  sables,  et  par  ci, 
par  là,  quelques  chétifs  buissons  et  quelques  pâturages.  La 
partie  méridionale  est  arrosée  par  plusieurs  fleuves  qui  des 
cendent  vers  la  Chine  et  les  Indes.  Le  climat  de  l'Asie 
centrale  est  très-rigoureux  ;  des  voyageurs  ont  trouvé  dans 
la  Kalmoukie  la  terre  gelée  à  deux  pouces  de  profondeur, 
au  solstice  d'été.  Cependant  il  y  a  des  endroits  plus  tem- 
pérés, où  la  vigne  et  le  cotonnier  mûrissent;  on  trouve 
même  dans  les  vallées  abritées  du  Thibet,  les  pêchers,  les 
abricotiers,  les  orangers,  les  grenadiers  tant  sauvages  que 
cultivés,  les  bambous,  les  bananiers,  etc.  En  général,  cette 
région  ne  présente  que  des  productions  analogues  à  celles  du 
nord  de  l'Europe,  mêlées  à  quelques  espèces  de  la  Sibérie. 
La  rhubarbe  et  le  ginseng  croissent  sur  les  montagnes.  Il 
y  a,  surtout  au  Thibet,  des  mines  d'or  et  beaucoup  tle 
poussière  d'or,  du  cuivre,  du  cinabre,  du  plomb,  du  mer- 
cure, de  l'étain,  du  tinkal  ou  borax,  du  sel-gemme,  etc.  Le 
borax  se  retire  d'un  lac  du  Thibet  qui  a  7  lieues  de  tour  et 
qui  paraît  inépuisable.  Les  troupeaux  sont  la  grande 
richesse  de  ces  contrées. 

Le  bœuf,  le  eheval,  l'âne,  le  mouton,  la  chèvre,  le  chameau  à  deux 
bosses,  y  vivent  i\  rétat  sauvage.  Les  autres  quadrupèdes  sont  h. 
renne,  vers  les  pays  russes  seulement,  l'élan,  le  cerf  lo  diggetai, 
l'yak  ou  bœuf  grognant,  le  porte-musc,  le  sanglier,  l'ours,  le  lynx 
blane,  l'once  et  quelques  autres  espèces  voisines  du  tigre,  les  uni 
maux  à  fourrure,  et,  dans  les  parties  les  plus  méridionales,  les  singes, 

La  Mantchourie,  qui  s'incline  vers  la  mer  d'Okhotsk  et 
la  mer  du  Japon,  partage  le  climat  et  les  productions  de 
l'Asie  centrale  et  de  la  Sibérie. 

594.  Commerce  :  Le  betuil,  les  peaux,  les  fourrures,  la 
rhubaibe  et  le  ginseng,  paraissent  être  les  principaux  article? 
d'exportation  de  la  Tar tarie  chinoise.  Nous  parlerons  plus 
bas  (No.  615)  du  commerce  des  Thibétains. 


KiLLMOUKIE,   MONGOLIE,   MANTCHOUBIE. 


229 


is,  etc.;  à 
îinlinget 
[rouest,  le,s 
C'est    un 
lormes,  de 
du  globe. 
amo,  Ion*,' 
ào  petites 
et  par  ci, 
rages.   La 
s  qui  des 
de  l'Asie 
'ouvd  daus 
)rolbndeur, 
plus  tem- 
on  trouve 
)êohers,  les 
ivages  que 
léral,  cette 
ià,  celles  du 
'  la  Sibérie, 
tagnes.     Il 
3aucoup  de 
b,  du  mer- 
le, etc.    Le 
de  tour  et 
la  grande 

tneau  à  deux 
ides  sont  h 
lo  diggetai, 
urs,  le  lyux 
gre,  les  ani 
î,  les  singes, 

)khotsk  et 
lotions  d(^ 

irrures,  la 
IX  article? 

3X009  plui 


595.  Villes:  Il  u'j  a  guère,  dans  toute  cette  région,  de  villes, 
excepté  celles  de  la  Mantchourie,  dont  la  priuclpale  est  Mwikjden, 
ancienne  résidence  des  princes  mantchou:^. 

596.  Hahilanls  :  Toute  l'Asie  centrale  est  habitée  par 
une  foule  de  peuples  nomades  qui  vivent  du  produit  de  leurs 
nombreux  troupeaux,  de  chasse  et  de  pêche.  Ils  appartien- 
nent à  trois  ruces  principalec,  celle  des  Mongols,  celle  des 
Éieuths  ou  Kalmouks,  et  celle  des  Mantchoux.  Ils  sont 
caractérisés  généralement  par  une  espèce  de  passion  pour 
les  exercices  de  la  cavalerie  et  pour  certains  amusements, 
tels  que  l'arc,  la  lutte,  la  pantomine,  la  danse,  les  chansons, 
etc.  ;  et  par  l'usage  de  manger  la  chair  du  cheval  et  de  boire 
le  lait  de  jument, 

Ils  font  avec  ce  lait  une  boisson  faiblement  spiritueuse  dont  ils  se 
régalent  ;  mais  ils  aîra*;nt  encore  mieux  le  thé,  1  hydromel,  et  surtout 
1  eau-de-vie.  Ils  deme  irent  sous  des  tentes  ou  plutôt  des  demi-ca- 
baues,  formées  d'une  claie  d'osier  circulaire  que  recouvre  un  toit  en 
feutre  capable  de  résister  à  la  pluie  et  aux  neiges.  Quand  les  pâtu- 
rages commencent  à  manquer,  toutes  les  tribus  lovent  leurs  tentes, 
co  qui  arrive  d3  dix  ù  quinze  fois  par  au.  Dans  l'été  ils  se  dirigent 
au  nord,  et  dans  l'hiver  au  midi.  Les  troupeaux,  les  hommes,  les 
enfiints,  forment  une  procession  régulière,  et  sont  suivis  par  les 
jeunes  filles,  qui  chantent  gaiement  en  cadence 

Les  Mantchoux  ressemblent  par  leuis  traits  physiques  et  par  leurs 
mœurs  aux  Kalmouks  et  aux  Àlongols,  mais  leurs  liaisons  avec  les 
Chinois  leur  ont  fait  contracter  davantage  le  goût  de  l'agriculture. 

Les  Mongols  ont  la  taille  moyenne,  la  télé  grande  et  ronde,  le 
visage  extrêmement  plat,  le  nez  écrasé  et  presque  de  niveau  avec  le 
reste  du  visage,  de  grandes  narines,  de  grosses  lèvres,  un  menton 
court  et  peu  de  barbe,  les  oreilles  larges  et  saillantes,  les  genoux 
arqués,  le  teint  jaunâtre  ou  rougeâtre.  Leurs  cheveux  sont  noirs  et 
aussi  forts  que  les  crins  de  leurs  chevaux  ;  ils  les  rasent  entièrement, 
à  1  exception  d'une  touffe  au  sommet  do  la  t^te,  qu'ils  laissent  croître 
dans  toute  sa  longueur  naturelle.  Du  reste  ils  ont  une  jolie  iDouche, 
assez  petite,  avec  des  dents  blanches  commede  l'ivoire,  et  des  mem- 
bres bien  proportionnés.  »• 

597.  Population  cl  gouvernement  {a)  :  Il  y  a  probable- 
ment 2  millions  d'habitants  dans  la  Kalmoukie,  y  compris 
le  Tangout  ou  pays  du  Kokonor,  2  millions  dans  le  Mon- 

(6)  et  12  millions  dans   la   Mantchourie.     Total, 


golie, 


(a)  Ou  ne  sait  rien  do  certain  sur  le  chiffre  des  populations  indigènes  de 
l'Âsio,  excepté  dans  les  établissements  ou  colonies  que  los  Européens  y 
ont  établis 

{b)  Le  pays  de  Kokonor)  ainsi  que  la  Kalmoukie)  font  partie  de  la  Mon* 
golie. 

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230 


ooaÉB. 


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16,000,000,  partages  en  khanats  on  prinoîpautéa,  qni  ao 
subdivisent  en  oluss^  et  ceux-ci  en  imalîs  de  150  à  300 
familles.  Les  khans  ou  chefs  sont  obligés  de  payer  tribut  i\ 
l'empereur  de  la  Chine.  Le  régime  de  ces  peuples  est  féodal, 
excepté  dans  la  Mantchourie,  qui  forme  un  gouvernement 
chinois  divisé  en  provinces. 

598.  La  Religion  de  toute  la  Tartario  est  le  lamisme  ou 

culte  du  Dalaï-Lama.     Ce  pontife  suprême,  qui  reçoit  des 

honneurs  divins,  est  choisi  parmi  les  Sifana  ou  habitants  du 

Kokon^r.     Ses  prêtres  ou  (7r'//07Z(;s  sont  fort  adonnés  aux 

jongleries  et  aux  sortilèges.  Los  corps  des  principaux  khan*^ 

et  prêtres  sont  brûlés  avec  de  grandes  solennités.     Leurs 

tombes  6ont  entourées  do  murailles  élevées  et  oroées  do  très- 

hriutcs  perches,  d'où  flottent  des  draperies  bizarres. 

Des  nîiasionnaires  ont  rapporté  qu'vrao  partie  au  moins  des  Mant- 
choux  n'tivaient  ni  temples  ni  idoles,  et  qio'ila  n'adoraient  qw'un  seal 
être  suprême  ;  ils  lo  BHrnomment  empereur  du  Ciel, 

C'est  de  la  Mongolie  que  sortit  lo  faraeux  Gcngîs-khan,  né  en  1163 
et  mort  en  1227.  Il  étendit  sa  domiutitiop.  pur  l'Asie  presque  tonte 
entière,  et  sur  l'Europe  continentale,  jasqu^i  la  Pologno  et  la  Hon. 
erie.  Le  siège  do  cet  empire,  lo  plus  Ctendu  qni  so  soit  jamais  élevé, 
fut  Karakarum  o»  Kanvkuni  ou  lîolin,  dans  le  désert  de  Sehamo  ;  il 
n*ea  reste  aucm  vestige  aMJourd  Imi. 

ÎLes  Manlchonx  envahirent, en.  1 115,  le  nord  de  Ui  Oliîiîe,oîi  leurs 
mncea  fondèrent  nae  dynastie.  Dipo».tllès,  ui*  siède  plus  tard,  par 
ea  Mongolie,  tls  retournèrent,  dms  Icnrs  monts  sauvages,  maîi  an 
commencenient  du  17o  si,  de.  ils  rcyinrent  et  s'emparèrent  de  tout': 
cett^  contrée.  Leurs  princas  y  règinont  encore.  Lo  peuple  conquA- 
rant  a  psia  les  mœurs  et  les  usages  du  peuple  conquis.  Une  Tasio 
insurrection  des  Taïpang?,  conduit  par  un  prince  descendant  de  in 
dynastie  détrônée,  n  éclaté,  vers  1853,  et  tenu  en  échec,  pendant 
10  nus,  h  puissance  des  usurpateurs  étrangers.  Grâce  au  concour3 
ïVuneprmé;^  anglo-frai ■  ^aiso.  1»  gouverneni'^nt  chinois  a  étouflfô  la 
révolte,  ea  juillet  1864,  pur  la  prise  de  l'imnortante  ville  de  Nan- 
Kîng,  siégp  de  la  rébellion. 

ot)ii::îB 


599.  Ce  royaume,  antrefdTs  tributaire  de  la  Cm  ne,  est 
aujourd'hui  indépendant  malgré  'e  semblant  de  suzeraineté 
qu'y  exerce  la  Chine,  il  est  divit-é  en  8  provinces  et 
est   situé    entre  la  Mantchourie,    la  mer  du  Japon  et  la 


■#-4' 


OHINE  PROPRE. 


231 


mer  Jaune.  Climat,  froid,  quoique  sous  la  latitude  de  Tltalie, 
'\  cause  des  montagnes  quo  renferme  cette  presqu'île.    Sol 
trùs-fortile  et  très-bien  cultivé.     On  y  trouve  un  arbre  sem- 
blable au  palmier,  dont  la  gomme  donne  au  vernis  un  air  de 
dorure.    Diverses  mines  précieuses,  topazes,  sel  fossile,  ani- 
maux à  fourrures,  beaucoup  de  pêche,  eto.     Il  a  une  popu- 
lation d'environ  10  millions   d'habitants,  la  plupart  boud- 
dhistes. Capitale.  Séoul,  (250,000  h.).  Le  gouvernement 
oHt  très  despotique.  Superficie  :  82,000  milles  carrés. 

1/6  cntholicîgme,  întpodaît  en  Corôe,  t\  la  fin  dn  siftclo  dernier,  i» 
('tô  presque  constamment  1  objet  do  eruellea  persécutions. 

COO.  J.ea  principaux  produits  de  la  Corée  sont  lo  riz,  le  coton,  le 
sorgho,  l'orge,  lo  gin-seng,  le  tabac,  lo  clmnvre,  la  Boio  et  le  th6. 

Les  Corôens  s  nt  bien  faits,  polis,  induatrieux,  mais  très-lûchea, 
gnuids  mentenrs  et  si  accoutumes  à  tromper  que  les  Chinois  mômes 
en  Bont  les  dupes. 

Depuis  1856,  les  ports  de  la  Corée  sont  ouverts  au  commerce  d« 
toutes  les  natioDa. 


)S,  maii  ail 


CHINE  PROPEEMENT  DITE. 


601.  BorncB  :  Au  nord,  la  Grandc-Muraillo,  qui  la  sépare 
Je  la  Mongolie  ;   à  Test,  la  mer  J  aune  et  la  mer  Bleue  ;  au 
sud,  la  mer  do  la  Chine  et  1  Indo-Chine  j  à loucst, le Thibet 
et  lo  Tangout  ou  pays  des  Sifaos  (Nos.  COT  et  598).    Cette 
vaste  contrée,  qui  nd  renferme  en  étendue  qu  un  tiers  envi- 
ron de  l'empire  Chinois,  et  que  ses  habituants  désignent  sou- 
vent  sous  le  nomde  Shih-pa-shêng  (les  18  proviûoes)  se 
divise  en  effet,  en  18  grandes  provinces  subdivisées  en  dé- 
partements (/bw,)  en  arrondissements  {tchéou)  et  en  cantons 

{hian). 
La  superficie  de  la  Chine  proprement  dite  est  de  1,537,- 

500  milles  carrés. 

Quelques  ennemis  de  la  religion  chrétienne,  au  dernier  siècle,  ont 
cm  donner  un  démenti  i\  nos  livres  saints  en  publiant,  d'nprés  de 
prétendues  annales  chinoises,  que  cet  empire  remontait  a  10  ou  20 
milloans.  Aujourdliui  que  les  monuments  de  son  histoiro  ont  été 
discutés  âv^c  soin,  il  est  reconnu  qu'elle  ne  date  que  de  7  i\  8  cents 


,  iï- 


B 


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l! 


'VI 


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232 


OHINE  PROPRE. 


É 


m  .  1 


ans  avant  J.  0.  On  De  doute  point  cependant  quo  cette  monarchie 
ne  soit  la  plus  ancienne  do  toutes  celles  qui  existent  ;  elle  fut  fondée 
par  lao,  descendant  do  Fohi  (No6),  vers  lo  temps  de  Josuô  ou  peut- 
être  aussitôt  après  la  dispersion  des  peuples.  À  l'époque  où  flori.-;. 
sait  le  célèbre  philosophe  chinois  Cont'ucius  (551  avant  J.  G  ),  toute 
la  Chine,  au  raidi  du  fleuve  Bleu,  était  encore  déserte  ;  même  au  13'.' 
siècle  do  l'ère  actuelle,  les  habitants  do  la  Chine  méridionale  man- 
geaient la  chair  hnmnir.o,  buvaient  le  sang  des  prisonniers  de  guerre, 
et  80  tatouaient,  c'est-à-dire,  se  faisaient  des  marques  ou  ligures  sur 
la  peau  avec  \m  for  chaud,  à  la  manière  des  nations  les  plus  sauva- 
ges. 

La  Chine  a  éprouvé  beaucoup  de  révolutions  politiques.  On 
compte  22  dynasties  qui  y  ont  régné  depuis  Ino  ;  la  20e  commeui;;i 
l'an  1280  de  J.  C,  par  un  petit-fils  de  (Jengis-khan  ;  et  la  22e  ot 
dernière  en  16:9,  par  un  prince  mautchou,  noiumé  (Jhun-ai,  dont 
la  famille  occupe  encore  le  trône,  (a). 

602.  Climat  :  La  Chine  s'étend  du  nord  au  sud  depui.s 
le  40g  jusqu'au  20o  parallèle.  Elle  doit  donc  renfermer  une 
grande  variété  de  climats  ;  mais,  en  généra^  la  température 
y  est  beaucoup  moins  élevée  que  celle  de  l'Asie  occidcntalo 
et  même  de  l'Europe  sous  les  mêmes  latitudes.  Les  pluios 
y  sont  très-fréquentes  en  été,  et  rares  en  hiver  ;  durant  cette 
dernière  saison,  il  gèle  constamment,  mais  il  ne  tombe  quo 
peu  do  neige.  Dans  les  parties  méridionales,  l'année  fic 
partage  en  deux  saisons,  celle  des  pluies,  et  celle  de  la 
sécheresse.  La  chaleur  moyenne  de  l'été  à  Canton  est  do 
-f- 19°.  Les  ouragans  et  les  trombes  exercent  souvent  leurs 
ravages  dans  les  parties  voisines  de  la  mer. 

603.  Les  productions  végétales  de  cette  contrée  fertile 
qu'arrosent  deux  grands  fleuves  (No.  574),  et  une  multi- 
tude de  rivières,  de  lacs  et  do  canaux,  sont  toutes  celles  do 
l'Europe  et  un  grand  nombre  d'autres  indigènes,  telles  que 
le  camphrier,  lo  mûrier  à  papier,  l'arbre  d'aloès,  dont  le  bois 
du  cœur  nommé  Calambac  est  un  excellent  cordial  et  so 
vend  aussi  cher  dans  l'Inde  que  l'or  même  ;  larbre  à  cire, 
qui  fournit  une  cire  blanche  supérieure  à  celle  des  abeilles  ; 
l'arbre  à  THÉ,  devenu  une  source  de  profits  immenses  à 
la  Chine,  le  ginseng,  la  salsepareille  et  diverses  drogues 
médicinales  ;  le  sésame,  d'où  l'on  tire  une  huile  de  la  meil- 
leure qualité  ;  diverses  espèces  de  citronniers  et  d'orangers, 

(a)  Divers  groupes  insurrectionnels  s'agitent,  depuis  plusieurs  années, 
au  scindes  provinces chinolsâs,  et  menacent  lo  trôno  dujeune  empereur 
Tong-tche. 


"^1.. 


CHINE  PROPRX. 


233 


lo  bananier,  le  tamarinier,  le  cannellîer,  lo  giroflier,  le  mus- 
cadier, eto^eto. 

Lo  principal  objet  do  l'exccncntc  agrîcnltnro  des  Cbmola  csrt  le 
riz,  qui,  dan3  les  parties  trop  froides  ou  trop  sèches,  est  remplaça 
par  le  froment  ;  viennent  ensuite  les  pommes  do  terre,  les  chouxjles 
iiavctg,  1  3  oî{^on9  et  les  fèves.  Oea  légumes  font  la  baso  do  la 
nourri tnro  des  hommes  et  des  animaux.  Il  y  aquo  fort  peu  do 
pûtarftges  ;  lef  montagnes  raùrao  les  plus  escarpées  se  cultivent 
avec  Foin.  L'on  n>  commit  point  l'usage  des  jachères  ;  pour  con- 
server la  fortilitô  do3  champs  qu'on  enscmenco  toujours,  on  fait 
servir  toutes  les  sortes  d'engrais  imaginables, 

Entro  les  unimaux  sauvages,  on  remarque  l'éléphant,  le  rhinocéros 
nnîcorno,  et  plusieurs  cspjcea  do  singes  et  do  gibbons  ;  entro  les 
insectes,  les  papillons,  qui  y  sont  d'une  beaulô  rare,  etlesversà 
poie,  qui  paraissent  originaires  do  la  Chine  ;  entro  les  poissons,  la 
dorade,  qui,  en  Chine  comme  chez  nous,  sert  d'ornement  aux  bas- 
sins ;  entre  les  oiseaux,  lo  faisan  dorJ  et  argenté,  la  sarcelle,  connue 
par  ses  deux  belles  crêtes  orangées,  lo  pélican  chinoi;j,  qu'on  droaso 
i\  la  poche,  etc. 

604.  Mines  :  Il  y  a  des  mines  d'argent  ;  on  rccaeille  de 
la  poussière  d'or  parmi  les  sables  des  rivières  do  l'ouest  ;  on 
exploite  aussi  beaucoup  de  cuivre,  do  mercure,  de  zinc, 
d'arsenic,  do  fer  et  de  cbarbon  de  terre.  Deux  substances 
mctalliques  propres  à  la  Chine  sont  la  toutcnague  et  le 
pétuiij;;-i!-<5  ou  cuivre  blanc,  qui  servent  à  faire  des  vases  et 
des  chandeliers, 

G05.  Commerce  :  Thés,  nankins  et  autres  cotons,  soie- 
ries, toiles,  draps,  sucre,  riz,  cannelle  ;  toutenague,  cuivre, 
borax,  alun,  mercure  ;  porcelaine,  verrerie  ;  bois  de  sandal, 
drogues,  tapisseries,  papier,  encro  de  Chine,  etc.,  etc.  Le 
commerce  extérieur  se  fait  principalement  avec  la  Grande- 
Bretagne  et  les  États-Unis. 

Le  thô  et  la  soie  forment  la  plus  grande  partie  des  exporta- 
tions chinoises.  Les  importations  commencent  à  égaler  les  expor- 
tations, grâce  aa  commerce  de  l'opium  ;  elles  consistent  en  coton- 
nades américaines  et  anglaises,  métaux  ouvrés,  quincaillerie,  horlo- 
gerie, lainages,  et». 

L'ensemble  des  échanges  entre  la  Chine,  l'Europe  et  les  Etats-Unis, 
s'élève  h  $600,000,§00.  L'importation  de  l'opium  est  de  $50,000,000 
l'exportation  du  thô  est  de  $70,000,000. 

L'Angleterre  qui  tient  le  premier  rangdansle  traficavec  la  Chine 
compte  flans  lo  chiffre  des  exportations  pour  $70,000,000,  dont 
51^45,000,000  pour  l'exportation  du  thé  (a). 

(a)  Le  commerce  extéiieur  do  la  Chine  s'accroît  rapidement,  depuis 
que  ses  principaux  ports  eont  ourerti^  aux  uuttons  étruigèr^fl. 


il 


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234 


OniNE  PROPRB. 


606.  Capitale  :  Pékin,  dans  la  province  do  Pe-tohi-li,  à 
20  Hcues  do  la  Grando-Muraillc.  Elle  formo  un  carre  lonj^' 
et  80  diviso  on  deux  villes,  la  tartarc  ou  raantcbouc  et  l;i 
chinoise.  L'ensemble  a  G  lieues  do  circuit.  Les  murs  ont 
50  couddcs  do  haut  ;  les  arcades  dos  portes  sont  en  marbre, 
le  reste  est  en  larges  briques.  Les  plus  belles  rues  ont  120 
pieds  do  largo  et  une  lieuo  do  long  ;  elles  sont  occupées  p;ir 
des  boutiques  où  se  vendent  les  soieries  et  toutes  les  mar- 
chandises do  la  Chine.  Lo  palais  impérial,  avec  ses  dépen- 
dances, a  plus  do  2  lieues  do  circuit  ;  la  façade  brille  du 
peintures,  do  dorures  et  de  vernis  ;  les  ornements  do  l'inté- 
rieur et  les  jardins  sont  do  toute  beauté  .Population, 
environ  1,300,000  habitants. 

Oa  admiro  la  police  exacte  qui  règne  dans  Pôkin.  Il  y  a  un 
observatoire  cclôbro,  une  univcrsitô,  des  académies,  diverses  écoles, 
un  collège  russe,  des  imprimeries,  une  bibliothèque,  etc. 

607.  Villes  Principales  .•  Nankin,  autrefois  la  capitalo.  Ses  porter 
sont  magnifiques,  aussi  bien  que  plusieurs  de  sus  temples,  entro 
autres  celui  qui  couronne  la  fameuse  tour  de  porcelaine.    Cetto  tour 
a  neuf  otages  ;  "1  faut  monter  884  degrôs  pour  arriver  au  Boramct, 
orné,  à  ce  qu'on  prétend,  d'une  pomrao  d'or  massif.    C'est  la  ville  Li 
plus  savante  do  la  Chine.  11  y  a  plusieurs  bibliothèques,  une  acadé- 
mie do  médecine,  des  fabriques  de  satins  rembrunis  et  d'étoffes  con- 
nues sous  le  nom  do  nankins.    L'arbuste  qui  fournit  cetto  espèce  du 
coton  jaune  rougeûtre,  croit  dans  la  môme   province.    Population, 
400,000  habitants.  Shang-Hat,  actuellement  le  principal  centre 
du  commerce  de  l'Kurope  et  des  États-Unis  avec  la  Chine.  Canton, 
une  des  plus  peuplées  et  des  plus  opulentes  villes  de  la  Chine. 
Exportation  immense  de  thés,  outre  les  soieries,  la  porcelaine,  etc. 
Population,  1,300,000  habitants. 

Au  end  de 
ment  portugai 

commerce  de  thé  et  d'opuim. 
émîneuces  de  la  ville,  forme  un  antre  appela  la  grotte  du  Camoens^ 
où  ce  poèto  composa,  dit-oD,  boq  poème  de  la  Lussiadu. 

608.  Population  et  religion  :  La  population  de  la  Chine, 
qui  jusqu'ici  a  toujours  été  exagérée,  varie  entre  250  à  300 
millions,  dont  2  millions  vivent  sur  Teau  dans  des  jonques 
et  autres  bateaux.  Les  empereurs  et  les  lettrés  o>' 
Bavants  Chinois  suivent  la  religion  de  Gonfuciua,  qui  est  une 
espèce  de  déisme  ;  le  peuple  suit  généralement  le  culte  do 
Bouddha  ou  Fohi.   Il  y  a  environ  un  million  de  catholiques 


:!^'î*    !    1 


OHINE  PROPRI. 


235 


Dopuis  les  traitôa  do  Oimton  n844-1846)  et  do  Tlen-tsln  (1858, 
conclus  BOUS  l'influence  do  la  Franco  et  do  l'Anclcterro,  le  chris- 
tiiinisme  estautorlsô  dans  toute  Tûtcndue  do  l'cmplro. 

009.  Le  gouvernement  est  despotique.  L'empereur  s'iu- 
titulo  fils  sacré  du  Clcl^  unique  gouverneur  ie  la  terre^ 
(jvnnd  père  de  son  peuple  ;  on  adore  sa  personne  ;  on  porto 
dos  offrandes  à  son  imago  et  à  Bon  troue  ;  bcs  états  compo- 
hcnt  lo  Céleste-Empire,  Les  seigneurs  do  su  cour  reçoivent 
>scH  ordres  à  genoux  ;  quand  il  sort,  il  est  prdcddé  do  2000 
licteurs,  .qui  portent  des  chaînes,  des  haches,  et  divers  autres 
instrumenta  do  supplice  ;  les  Chinois  alors  so  renferment 
dans  leurs  maisons  ;  ceux  qui  se  trouvent  sur  son  passage 
tournent  lo  dos  ou  se  prosternent  la  faco  contre  terro.  Tous 
les  pouvoirs,  religieux,  civils  et  militaires  so  concentrent 
dans  les  mains  de  l'empereur,  dont  les  principaux  officiers, 
divisés  en  neuf  classes,  portent  lo  nom  do  mandarins  ; 
ceux-ci  sont  rcv(îtua  d'une  autorité  très  grande,  et  gouver- 
nent despotiqucment  les  villes  et  les  provinces  ;  mais  il  leur 
arrive  souvent  d'être  destitués  ou  mis  àjnort  sans  focmodo 
procès. 

Cependant,  à  côté  d'un  régime  aussi  absolu,  il  existe  pour 
les  sujets  une  foulo  do  garanties.  Le  monarque  est  obligé 
do  choisir  ses  agents  dans  lo  corps  des  lettrés^  et  d'après 
dos  règles  fixes.  Ces  lettrés,  au  nombre  do  600,000,  sont  la 
noblesse  do  l'état,  qui  so  recrute  perpétuellcm.at  far  des 
examens  et  des  concours,  ouverts  aux  jeunes  gens  do  toutes 
les  conditions.  Il  y  a  d'a;lleurs  des  lois,  des  usages  et  des 
préjugés  qu'on  no  pourrait   enfreindre  sans  s'exposer  aux 


dont  les  extraits  se  réimpriment  dans  toutes  les  provinces. 
Un  fait  remarquable  est  qu'il  se  croit  responsable  envers  ses 
peuples  do  toutes  les  calamités,  famines,  épidémies,  trein- 
blements  de  terr3,  etc.  ;  il  s'accuse  alors  publiquement  d'avoir 
irrité  lo  ciel  en  négligeant  ses  devoirs,  et  s'imposo  des  péni- 
tences qui  consistent  çn  retraites,  en  jeûnes,  en  pjutoa 
ex traoroin aires,  etc.  [a). 

(a)  On  attache  la  plus  grande  iinportanco  àsoa  actes  les  plus  inaisnUiants 
La  Gazette  de  Pékln,qui  paraît chaquo  jour,  rjiconto  avec  iiuo  gravité risi- 
blo  comment  rempeieur  audormUall  ajnansé  aveoacpitu,  qoewont^te 


; 


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236 


CHINE  PROPRE. 


L'armée  chinoise  est  d'environ  250,000  homme'i,  dont  une  faible 
partie  est  organisée  et  exercée  à  l'européenne.  Elle  se  compose  de 
troupes  mandchoues  et  mongoles,  et  do  milices  chinoises  ou  troupes 
de  l'Étendard  vert.  On  assure  qu'elle  est  mal  disciplinée,  dépourvue 
de  courage,  et  qu'elle  ignore  l'art  des  évolutions  militaires  (a).  La 
moriue  est  composée  d'un  grand  nombre  de  vaisseaux,  mais  îea  Chi- 
nois n'ont  fait  que  peu  do  progrès  dans  la  science  de  la  navigation, 
quoiqu'ils  aient  connu  longtemps  avant  nous  l'usage  do  la  boussole. 

610.  La  laivgue  chinoise  est  peut-être  la  plus  inaparfaitc  «t 
la  plus  difficile  à  apprendre  qu'il  y  ait  au  monde-  La  languo 
parlée  ne  contient  que  350  monosyllabes,  q^ue  les  Chinois 
accompagnent  d'une  infinité  do  gestes,  en  panant.  L'écriture 
se  compose  de  80,000  signes  hiéroglyphiques,  qiii  expriment 
non  des  mots,  mais  des  pensées  entières. 

611.  Arts  et  Sciences:  Les  Chinois  imitent  très-bien  la  mituredang 
leur  peinture,  dans  la  construction  de  leurs  jardins  et  de  leurs  mai- 
sons de  plaisance.  Ils  sont  sans  rivaux  dans  les  fabriques  de  jonjoua, 
éventaiïs,  corbeilles,  fleurs  artiOcielles,  ouvrages  en  ivoire,  en  fili- 
grane, etc.  Ils  font  avec  une  ■■  itesso  surprenante  les  calculs  arithmé- 
tiques. Ils  ont  inventé  limprimerio,  du  moins  celle  qui  se  fait  avec 
des  planches  massives,  plusieurs  siècles  avant  les  Européens,  et  la 
poudre  à  canon,  qu'ils  employèrent  lors  mcme  de  l'invasion  do  Goii- 
giskhan  (en  1209).  Ils  font  de  très-beaux  feux  d'artifice,  quila 
tirent  ordmairement  en  plein  jour.  Ils  ont  des  tragédies,  des  cora^  (lies 
et  d'autres  représentations  dramatiques ,  raaisen  général,  ils  ignorent 
ce  qui  constitue  la  vraie  poésie  et  la  véritable  éloquence.  Leur  archi- 
tecture et  leor  peinture  se  bornent  à  copier  servilement  les  objets  que 
la  nature  leur  met  devant  les  yeux.  Leurs  connaissances  en  fait  de 
mathématiques  ne  s'étendent  pas  même  jusqu'au  calcul  des  éclipses. 
Ce  sont  les  Européens  qui  leur  ont  appris  à  se  servir  do  caractères 
d'imprimerie  mobiles  et  de  mousqueterie. 

612.  Ouvrages  publics  :  On  doit  admirer  les  grandes  routes  des 
Chinois  ;  leurs  ponts  d'une  seule  arche,  et  d'une  solidité  remarquable  ; 
la  hardiesse  prodigieuse  de  leurs  galeriea  suspendaes  le  long  des  mon- 
tagnes, et  qui  sont  si  effrayantes  pour  les  Européens  ;  leurs  tours 
pyramidales,  qui  distinguent  pour  l'ordinaire  1  ^urs  temples  ou  pago- 
des j  leurs  canaux,  vastes,  profonds,  bordés  de  quais  en  pierre,  sur- 
tout le  canal  Impérial  entre  Pékin  et  Canton,  qui  n'est  interrompu 
que  par  une  journée  de  marche  pour  traverser  une  montagne. 

Mais  l'ouvrage  le  plus  étonnant  qu'offre  la  Chine,  et  peut-être  le 
mondo  entier,  est  la  Grande  Muraille,  qui  s'étend  sur  toute  la  fron- 
tière septentrionale,  et  qui  fut  construite  pour  arrêter  les  incursions 
des  Tarlares  (Mongols  et  Mantchoux).  Sa  longueur  est  de  500  lieues, 


(.()  Les  Ruon-cs  vé(*o rites  avco  les  Européens  ont  prouvé  combieuyeu  le? 
fioldatij  chiuuiy  sont  redoutables- 


THIBET. 


237 


8a  hauteur,  de  30  pieda  dans  les  plaînes,  et  do  16  i\  20  dans  lea  par- 
ties montagneuses  ;  sa  largeur  est  telle,  que  le  plus  souvent  six  cava- 
liers y  peuvent  parader  de  front. 

La  Chine  est  sillonnée  par  20,000  routes  impériales,  qui  courent 
dans  tontes  les  directions.  Mais  les  chemins  do  fer  y  sont  encore  i^i 
peu  près  inconnus.  La  seule  ligne  qu'on  ait  commence;  ;\  construire, 
est  celle  de  Shanghaï  h  Woo-Sung,  distance  de  40  railles.  La  moitié 
de  eette  ligne  a  été  livrée  au  trafic,  le  3  juin  1876. 

613.  Mœurs,  etc.  :  Lea  Chinois  sont  n censés  d'un  manque  extrême 
do  probité,  d'indolence  dans  les  classes  riches  et  do  malpropreté  dans 
hs  classes  pauvres,  qui  dévorent,  dit-on,  tout  ce  qu'elles  trouviiut 
SUIS  la  main.  L'usage  crnel  d'exposer  les  enfants  dans  les  rues  ou 
sur  l'eau,  est  fort  ancien,  quoique  assez  rare  aujourd'hui.  Le  sexe  est 
tenu  dans  une  espèce  d'esclavage;  le  paysan  chinois  attelle,  en 
mêrae  temps,  dit-on,  à  sa  charrue,  sa  femme  et  son  Ane. 

Une  Chinoise  ne  se  croit  belle  qu'autant  qu'elle  a  les  yeux  bridés, 
les  lèvres  un  peu  gonflées,  les  cheveux  lissés  et  d'un  noir  d'ébèue  et 
led  pieds  d'une  petitesse  extrême  :  ce  deruier  trait  achève  l'idée  de 
sa  beauté.  Pour  lui  donner  cette  perfection,  on  a  soin  de  lui  emm'iil- 
lotter  étroitement  les  pieds  dans  sa  jeunesse  ;  aussi,  dans  un  ûge 
plus  avancé,  elle  semble  chanceler  plutôt  que  marcher.  Chez  lea 
hommes,  l'embonpoint,  signe  d'une  vie  oisive,  est  un  titre  à  la  con- 
sidération. Les  hommes  "maigres  passent  pour  avoir  peu  do  talent. 
Les  gens  ccmme  il  faut  laissent  croître  les  ongles  des  doigts.  On 
teint  en  noir  les  cheveux  et  la  barbe.  Les  innombrables  céréraoniea 
que  pratique  partout  le  Chinois,  rendent  sa  compagnie  fort  ennu 
yeuse  aux  autres  nations. 

Rarement  le  Chinois  laisse  apercevoir  la  plus  légère  trace  de  pas- 
sion ;  rarement  il  quitte  l'air  humble  et  soumis  d'un  esclave  qui  veut 
plaire.  Ces  qualités  sont  fortifiées,  tant  par  le  caractère  dn  gouver- 
nement, que  par  l'absence  totale  de  mets  échaufifauta  et  de  liqueurs 
Bpiritueuses.  Le  thé  est  la  boisson  universelle. 


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THIBET. 


614.  Le  Grand  et  le  Petit  Thibet  se  subdivisent  en  peti- 
tes .«ouveraioet^s  tributaires  ou  provinces. 

615.  Climats  et  productions  :  (Voyez  No.  592.)  En 
général,  c'est  une  contrée  remplie  do  hai-Ucfi  njorjt;jgri<;H,  do 
glaciers,  de  flouve.?.  de  rivières,  de  lacs,  do  ricljCH.-.e.s  unué- 
ïii'.-:<  et  d  animaux  sauvages.  Lea  chaleur-j  de  \'6Ui  mut 
courtes  et  fortes  ;  la  v^éution  c-st  rapide  et  brillaiito   dana 


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THIBET. 


les  vallées  qui  séparent  les  montagnes,  ^t  dans-tîelles  qu'arro- 
sent  les  fleuves. 

616.  Commerce  :  Poudre  d'or,  pierres  précieuses,  borax, 
rhubarbe,  fourrures,  peaux  d'agncuux,  musc,  poil  de  chèvre, 
châles,  étoffes  do  laine,  etc.  Le  superbe  po^l  de  chèvre,  dont 
on  fait  les  châles,  est  en  grande  partie  transporté  brut  à 
Cachemire,  ville  limitrophe  de  l'Hindoustan,  qui  leur  a 
donné  son  nom. 

617.  Villes  :  Le  Thibet  a  peu  de  villes  ;  Lahsa  est  lu 
capitale  ;  à  7  milles  de  là  est  le  palais  ou  temple  du  Balai- 
Lama,  couronné  d'un  dôme  qui  a  62  brasses  de  hauteur. 
L'extérieur  est  désoré  d'une  infinité  de  pyramides  d'or  et 
d'argent,  dit-on  ;  et  les  10,000  appartements  de  l'intérieur 
sont  pleins  d'idoles  des  mêmes  matières. 

618.  Population,  religion^  etc.  :  Le  Thibet  renferme 
environ  6  millions  d'habitants  robustes,  doux,  simples,  mais 
très-superstitieux.  Ils  adorent  le  Dalaï-Luma,  qui  prétend 
être  la  divinité  visible,  c'est-à-dire,  Fohi  ou  Bouddha  lui- 
même  revêtu  d'une  forme  humaine  (a). 

Quand  il  meurt,  l'esprit  divin  passe  dans  un  corps  nouveau  et 
entretient  ainsi  la  merveille  de  sa  perpétuelle  existence.  Les  Lamis- 
tes  croient  qu'une  odeur  d'ambroisie  s'exbale  de  sa  personne  ;  que 
les  fleurs  naissent  sous  ses  pas  ;  et  que  dans  le  plus  aride  désert  do.-! 
sources  jaillissent  à  sa  voix.  On  pousse  le  fanatisme  jusqu'à  recueil- 
lir ses  excréments,  dont  ou  fuit  des  reliques.  Le  Dalaï-Lama  est 
aussi  le  souverain  du  Thibet  ;  mais  il  délègue  sou  autorité  tempo- 
relle à  un  Nomekhan  ou  roi. 

Le  Boutan  est  une  dépendance  du  Thibet. 

619.  Iles  appartenant  à  Vempire  Chinois  :  L'île  Formose  ou  Tiii 
ouan  est  partagée  en  deux  par  une  chaîne  de  montagnes  volca- 
niques. La  partie  orientale  est  habitée  par  les  sauvages  indépen- 
dants, qui  ressemblent  aux    Malais   et  aux  insulaires  de   l'Océanie, 
Quantité  de  cerfs  et  de  singes,  métaux  précieux,  sucre,  poivre,  caïu- 

(a)  Il  y  a  deux  lamaïsmes  ou  culte  do  Dalaï-Lama,  l'ancien  lamaïsmo 
et  le  réformé.  '*  Pour  peu  qu'on  examine,  dit  lo  P.  IIuc,  les  réformes  (  t 
les  innoTations  introduites  par  Tsong-Kabi.  dans  le  culto  iaumïquo,  on  ic 
peut  s'empêcher  d'être  frappé  do  leur  rapport  avec  lo  catholicisme.  Li 
crosse,  lanjîtie.  I.'i  d;iimjt tique,  la  oliapo  que  les  Orands-lam.aa  portent  ■  ii 
voyage  ou  lorsqu'ils  font quel<|iio  cérémonie  hors  du  temple,  l'oiTico  îl  <l<  n.x 
chœurs,  la  psalmodie,  les  cxurcisnies,  l'encensoir  soutenu  par  cinq  chaîix  s 
et  pouvant  s'ouvrir  et  se  former  à  volonté;  les  bénédictions  données  pil- 
les lamas  en  étendant  la  main  droite  isiir  la  tête  des  lidôlcs,  lo  chapelet,  lo 
célibat  ecclésiastique,  les  retraites  spirituelles,  le  culte  des  samtsi  k 
jeûaies,  les  processions,  les  litanies-  l'eau-bcnite,  voilà  autant  de  rapports 
que  les  bouddhistes  outavec  nous." 


EMPIRE   DU  JAPON. 


239 


ses,  lorax, 
Ide  chèvre, 
Vre,  dont 
[•té  brut  à 
|ui  leur  a 

|ahsa  est  la 
du  Dalaï- 
hautcur. 
des  d'or  et 
l'intérieur 

renferme 
jples,  mais 
ui  prétend 
uddha  lui- 


}  nouveau  et 
Les  Laœid- 
Tsonne  ;  que 
ie  désert  des 
iu'i\  recueil- 
tii-Lama  est 
arité  tempo- 


ose  ou  Thï 
jnes  volcu- 
is  indcpen- 
•  rOcéanio. 
oivre,  cuui- 

n  lamaïsme 

!  ré  forme  d  et 
îiïQuo,  on  III! 
icismc.  Iai 
3  Portent  <  Il 
'flico  h,«l(ii.\ 
■inq  chaluts 
lounécs  i);ir 
Jhapcict,  lo 
saintd,  k 
de  rapporta 


phre,  tabac,  grains,  fruits  excellents.  Fabriques  chinoises.  Capitale, 
THï-ouaI^fou,  dont  la  forteresse  fut  bâtie  par  les  Hollandais.  Cette 
ville  est  ouverte  aux  Européens. 

L'île  JTatnan  a  des  mines  d'or  et  de  bois  colorés,  elle  fournit  le 
meilleur  bois,  soit  pour  i'odeur,  soit  pour  la-sculpture  ;  les  plus  pré- 
cieux sont  le  bois  d'aigle  et  le  bois  do  rose.  Pêche  de  perles.  Capi- 
tale, Kioung-tcheou,  grande  et  belle  ville  maritime  de  100,000 
habitats,  ouverte  au  commerce  européen, 

EMPIEE  DU  JAPON. 


020.  Cet  empire  situé  entre  le  Grand  océan  à  lest,  et  la 
mer  du  Japon  à  l'ouest,  se  compose  de  4 grandes  îles,  et  de 
plus  de  3000  petites.  La  principale  HondOy  improprement 
appelée  Nippon^  a  87,000  milles  en  superficie  ;  Yeso^  super- 
tiuie  3000  milles;  Slkokf^  superficie  10,000  milles;  Kiou- 
Siou,  superficie  15,000  milles.  Entre  les  autres  petites 
îles  on  remarque  surtout  les  trois  KourHles  méridionales, 
(No.  584). 

La  superficie  totale  du  Japon  est  estimée  à  160,474 
milles  carrés. 

Les  îles  du  Japon  furent  découvertes  en  154J  par  Meudez  Pinto, 
navigateur  portugais.  Ceux  do  sa  nation  y  formèrent  un  ctablisse- 
nictit  à  la  faveur  duquel  beaucoup  de  missionnaires,  entre  autres  le 
giuud  St.  François-Xavier,  prêchèrent  lo  christianisme  aux  indi- 
gùues  et  fondèrent  un  boa  nombre  d'églises.  Deux  grandes  persé- 
cutions, en  1590  et  en  1638,  aiiéantjrent  presque  cette  chrétienté 
naissante.  Les  marchands  portugais  furent  supplantés  par  des 
Hollandais,  qui  seuls  avec  les  Chinois  ont  eu  permission  d'aborder 
au  Japon  jusqu'en  1853,  Toutes  les  barrières  créées  par  la  méfiance 
du  gouvernement  conU*e  les  étrangers  sont  tombées,  en  1859 
Aujourd'hui  les  ports  de  Hakodadi,  Fiogo,  Nadgasaki,  Yeno,  Osaka, 
Yokohama,  Eauagava,  etc.,  sont  ouverts  au  commerce  des  nations 
civilisées. 

Les  Japonais  font  remonter  la  succession  de  leurs  empereurs  ou 
Mikados  à  660  ans  avant  J.  C.  Les  Mantchoux  envahirent  le  pays 
eu  679  et  les  Mongols  en  1281  ;  les  vas  et  les  autres  furent  repous- 
sés, et  leurs  flottes  et  leurs  armées  entièrement  détruites.  En  1585, 
le  chef  militaire  de  l'empire,  qu'on  nomme  Taïkoun  (ou  Koubo,  ou 
Cbogoun),  enleva  au  Mikado  son  autorité  politique,  lui  laissant 
U)ut  son  prétendu  pouvoir  spirituel  avec  des  revenus  immenses.  Au 
mois  de  janvier  1868,  le  taikounat  a  été  supprime  daus  une  cham- 
bre fédérale  composée  de  dix-huit  daimios  ou  princes  de  l'empire  ; 
♦^t,  le  8  février  de  la  même  année,  le  Mikado,  redevenu  à  la  fois 
roi  et  pouLife,  annonçait  aux   agents  des  puiâsances  européeuaes 


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240 


EMPIRE   DU  JAPON. 


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la  grande  révolution  politique  qui  venait  de  s'opérer,  et  son  dôair 
d'assurer  l'exécution  de  tous  les  traités. 

621.  Ciimaty  productions,  etc.  :  Ces  îles  éprouvent  tour- 
à-tour  les  chaleurs  et  les  froids  du  Canada.  Leur  position 
entre  des  mers  orageuses  les  expose  à  des  variations  do  tem- 
pérature continuelles,  aux  tempôtes,  aux  ouragans,  aux  pluies 
abondantes.  Presque  toutes  les  nuits  d'été  le  tonnerre  se  fait 
entendre.  La  neige  reste  quelques  jours  sur  la  terre,  mémo 
dans  les  parties  méridionales,  he  sol,  montagneux,  volcani- 
que, agité  fréquemment  par  des  tremblements  do  terre,  est 
peu  fertile  ;  mais  une  agriculture  industrieuse  lui  fait  pro- 
duire toutes  les  richesses  de  la  Chine,  auxquelles  il  faut 
ajouter  l'arbre  à  gomme-résine  qui  fournit  l'inimitable  ver- 
nis noir  du  Japon  ;  diverses  espèces  d'orangers,  de  figuiers, 
de  lauriers,  de  mûriers,  de  bois  précieux,  etc.  ;  et  beaucoup 
de  plantes  utiles  dans  la  médecine. 

Il  y  a  des  mines  abondantes  d'or,  durgeut  et  de  cuivre. 
Les  sources  d'eaux  chaudes  minérales  sont  assez  communes, 

Le  gingembre,  le  poivre  noir,  le  sucre,  la  coton  et  l'indigo  y  sont 
cultivés  en  grande  quantité.  I.e  riz  est  le  grain  principal  ;  on  le  sème 
en  avril  et  on  le  récolte  en  novembre. 

On  a  banni  de  tout  lempire  du  Japon  les  boucs,  les  moutons  et 
les  cochons.  Il  y  a  peu  de  chevaux  et  de  bétail.  Pour  les  travaux 
des  champs,  on  emploie  des  buffles  qui  ont  une  bosse  sur  le  dod  et 
des  vaches  très-petites. 

La  principale  nourriture  des  Japonais  consiste  en  poisson,  en  rii 
et  en  légumes.  Ils  font  une  espèce  d'eau-de-vie  de  riz,  nommée  sakki, 
boisson  très-enivrante. 

622.  Commerce  :  Cuivre  excellent,  camphre,  vernis,  ou- 
vrages en  laque,  porcelaine,  tapisseries,  papier,  thés,  soieries, 
etc.,  etc. 

En  1882,  le  commerce  extérieur  était  de  $40,000,000. 

623.  Capitale  :  Tokio,  (anc,  Yedo  ou  Jeddo,)  capitale 
religieuse  et  politique,  depuis  1869  (No.  620),  grande  et 
belle  ville  de  823  000  habitants,  située  dans  l'île  de  Hondo. 
sur  la  baie  Yedo.  Elle  est  le  foyer  littéraire,  scientifique  et 
artistique  de  l'empire.  C'est  aussi  le  centre  des  fabriques  de 
soieries  et  de  porcelaines,  du  commerce  et  de  l'imprimerie 
japonaise.  On  y  admire  le  célèbre  temple  de  Bouddha,  ap 
pelé  le  Fo-Ko.si,  et  le  Daïri  ou  palais  du  Mikado,  qui  vaut 
à  lui  seul  une  ville. 


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EMPIRE    DU  JAPON- 


241 


624.  Villes  principales  :  Osaka,  ouvert  au  commerce  étranger 
depuis  1863.  C'est  une  des  plus  florissantes  ville-;  de  rerapire.  Sa 
population  est  de  293,000  habitants.  Led  cnnanx,  dont  elle  est 
coupée,  et  qu'on  passe  sur  des  ponts  de  cèdre,  nippellent  Venise 
Kinio,  (238  000  h  )  ;  Yokohama,  port  (6;?,000  h.)  :  Nngasaki,  port 
(39/)00  h.),  grand  centre  de  poterie,  etc. 

lievenu:  En  1878,    $51,000,000. 

Chemtis  de  fer  :  La  pr(!mièrH  ligne  de  chemin  de  fer  fut  cons- 
truite, m  1872,  de  Yokohama  à  Tokio,  (18  milles);  200  milles  ont 
été  construits  depuis,  et  455  sont  en  construction. 

Télégraphes:  1,900  milles. 

625  Populalion:  En  1883,  36,700.000  habitants, 
partagés  en  deux  principales  sectes,  celle  des  bouddhistes  et 
celles  des  sinloïslrfi  (No.  576),  qui  croient  que  l'être  suprême 
est  trop  élevé  pour  s'occuper  des  humains,  mais  qui  adorent 
une  multitude  de  divinités  d'un  ordre  inférieur.  Les 
Européens  ont  seuls  le  droit  de  célébrer  le  culte  chrétien. 

La  population  du  Japon  appartient  à  deux  races  :  les  Japonais  et 
les  Aïnos  ;  ces  derniers  sont  à  demi- sauvages.  Les  langues  parlées 
âont  :  le  japonais,  l'aïnos  et  la  langue  mandarine 

626.  Le  gouvernement  est  une  monarchie  absolue.  Le 
système  féodal  des  daïmos  ou  princes  héréditaires  dont  le 
pouvoir  était  ab.^olu  dans  leurs  domaines,  mais  qui  rend  lient 
obéissance  et  homtnapjo  à  l'empereur,  est  entièrement  sup- 
piimé  depuis  1871.  L'empereur  ou  mikado  réunit  en  sa 
personne  le  pouvoir  temporel  et  le  pouvoir  spiritui;).  On 
l'entoure  d'hommages  de  toutes  sortes,  parce  qu'il  person- 
nifie le  culte  religieux,  et  qu'on  le  regarde  comme  l'expres- 
sion vivante  de  la  divinité  sur  la  terre.  Il  est  aidé  pur  un 
grand  conseil  dont  il  est  le  président,  par  un  sénal  et  un 
conseil  d'état. 

Les  Japonais  ont  des  écoles  ou  collèges  qui  paraissent  supérieurs 
h  ceux  de  la  Chine.  Depuis  1871,  il  existe  un  bureau  d'Instruction 
Publique.  Le  Mikado  parait  faire  de  grands  eflForls  pour  faire 
entrer  le  Japon  dans  la  voie  de  la  civilisation  européenne. 

Un  Japonais  prête  sans  doute  souvent  à  rire  ;  sa  tête  rasée  h  moi- 
tié, le  reste  de  ses  cheveux  relevés  sur  le  sommet  ;  lénorme  couver- 
ture de  papier  huilé  dont  il  s'enveloppe  en  voyageant  ;  ses  saluta- 
tions, qui  consistent  h  s'incliner  plusieurs  fois  jusqu  il  terre  ;  l'éven- 
tail quH  porte  constamment  à  la  main  ;  tout  cela  est  un  coup  d'oeil 
extraordinaire.  Mais  le  Japonais,  fier  do  sa  propreté  minutieuse, 
traite  les  Européens  de  peuple  sale  ;  il  ne  conçoit  pas  leur  vivacité 
dans  les  disputes  ;  accablé  d'injures,  il  n'y  répond  par  aucune  parole 
véhémente  ;  son  arme  inséparable,  le  poignard,  lui  sert  à  se  venger 
au  moment  qu'on  n  y  pense  plus,  ou  j\  se  donner  la  mort,  si  la  ven- 
p;eance  est  impossible. 


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242 


INDE  OU  HINDOÏÏSTAN. 


INDE  OU  HINDOUSTAN. 


027.  Bornes  :  Au  nord,  le  Thibot  ;  \  l'est,  rtndo-Chine 
et  le  golfe  do  Bencçnle  ;  au  and,  la  mer  des  Indes  ;  à  l'ouest, 
le  golfe  d'Oman,  le  Bdloutchistin  et  le  Caboul.  Sa  super- 
ficie  est  d'environ  1,622,000  milles  carrds. 

L'Inde  est  une  des  contrcoa  k-g  plus  anciennement  peuplées  du 
monde.  Les  livre?  de  Moïse  parlent  déjà  des  bois  d'aloÔ3  et  d'cbène, 
de  la  cannella  et  de3  pierres  précieuses  qu'elle  produisait.  Le  livre 
de  Job  fait  mention  des  toiles  indiennes  (Job,  ch.  26,  v.  16).  Sôsog- 
tris  y  pénétra  vers  lan  du  monde  2700,  et  Alexandre-le-Grand, 327 
ans  avant  l'ère  chrétienne.  Cette  dernière  invasion  fut  suivie  do 
treiae  siècles  de  tranquillité.  L'an  de  J.  0.  1,000,  les  Afghans  con- 
quirent le  nord  de  l'Inde  et  y  fondèrent  une  dynastie.  Geugis-Khan, 
en  1221,  chassa  l'empereur  de  sa  capitale  Delhi,  et  donna,  dit-on,  le 
nom  de  Moffol  au  pays.  Le  fameux  conquérant  tartare,  Tamerlan, 
détrnisit,  en  1389,  la  pussance  des  successeurs  de  Qengis-Khan  ot 
ravagea  tout  l'Hindoustan,  où  il  commit  partout  les  plus  grandes 
cruautés.  En  1526,  son  petit-fils  Baber  éleva  sur  les  débris  de  l'empire 
Afghan,  celui  des  Mongols  ou  Mogols  ;  il  fut  le  premier  prince  connu 
en  Europe  sous  le  nom  de  Orand-Mogol.  Pendant  ces  deux  invasions, 
plusieurs  tribus  indiennes  se  retirèrent  dans  les  montagnes  ;  c'est  !;\ 
l'origine  des  Seiks,  des  Mahrattes,  et  d'autres  peuples  indépendants, 
fj'empîre  des  Mogols,  au  plus  haut  point  de  splendeur  sous  Aureng- 
Zeyb,  ne  fit  que  décroître  après  sa  murt,  arrivée  en  1707.  Le  féroce 
N"adir-Schah,  ou  Thamasp-Koulî-Khan,  usurpateur  du  trûne  de  Per^e, 
fît  la  conquôte  des  états  Mogols  en  1739,  et  emporta  les  iramensog 
trésors  de  Delhi.  Les  Afghans  et  les  Mahrattes  se  disputèrent  ensuite 
l'empire  do  l'Inde,  où  les  Européens  avaient  déjà  fondé  beaucoup 
d'établissements. 

La  compagnie!  des  Indes,  qui  n'avait  d'abord  qu'un  petit  nombre 
de  factoreries,  devint  bientôt  très-puissante,  et  donna  à  ses  posses- 
sions un  accroissement  prodigieux.  Elle  profita  des  divisions  intes- 
tines qui  déchiraient  l'Hindoustan  ;  acheva  de  détruire  l'empire 
Mongol  en  1803  ;  soumit  les  Mahrattes  en  1812  ;  et  par  ruse  ou  par 
force,  étendit  sa  puissance  sur  presque  toute  cette  contrée.  Les 
rois  ou  rajahs,  à  qui  elle  laissa  quelque  orabre  d'autorité,  ne  furent 
que  ses  vassaux. 

Le  1er  septembre  1358,  j\  la  suite  d'une  révolution  générale  ot 
d'une  lutte  acharnée,  li  Compagnie  des  Indes  cessa  d'exister,  et 
l'Hindoustan  passa  sous  l'autorité  directe  du  gouvernement  anglais. 


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INDE  OTT  HINDOUSTAN. 


243 


628.  Divisions  :  L'Hindoustan  se  divise  en  quatre  parties  : 
to  l'Hindoustan  anglais  ;  2o  les  dtats  indépendants  ;  3o  les 
possessions  portugaises  ;  4o  les  possessions  françaises. 

L'Hindoustan  anglais,  qui  comprend  presque  toute  la  pé- 
ninsule, se  compose  des  pays  qui  appartiennent  directement 
;\  l'Ang'leterrc,  et  des  états  tributaires.  Il  se  divise  en  trois 
irrandes  Présidences  :  celle  de  Calcutta,  à  l'est  ;  celle  do 
Madras,  au  sud  ;  celle  de  Bombay,  à  l'ouest. 

Les  états  indépendants  sont  le  Népaul,  situé  dans  l'Hima- 
laya, et  le  Boutan,  à  Test  du  Népaul. 

Les  principaux  états  vassaux  ou  tributaires  de  la  Grande-Bretagne 
sont  :  dans  la  présidence  de  Calcutta,  les  royaumes  de  Nizam  ou  de 
Dckan,  de  Holkar,  de  Scîndiah,  de  Bhopaul,  de  Bahawalpour,  de 
Kachemir  et  de  Sikkim,  les  états  du  Bunderkund  et  les  états  radje- 
pontes  ;  dans  la  présidence  de  Madras,  les  royaumes  de  Mysore,  de 
Cochin  et  de  Travancore  ;  dans  la  présidence  de  Bombay,  les  royau- 
mes de  Kalapour,  de  Sawant-warri,  de  Guykowar,  de  Cambaye  et 
(le  Kotch.  La  population  totale  de  ces  états  est  de  45,000,000  d'ha- 
bitants. 

On  donne  le  nom  de  Dêcan  à  la  partie  de  l'Inde  située  au  sud  du 
fleuve  Nerbuddah  ;  celle  qui  se  trouve  au  nord  de  cette  limite  est  ap- 
pelée nindoustan  propre. 

029.  Climat  et  productions  des  deux  Indes  (a)  :  L'Asie 
méridionale,  qui  comprend  les  deux  Indes,  est  située  pres- 
que entièrement  sous  la  zone  torridc  ;  son  climat  sera  donc 
celui  des  autres  régions  tropicales,  avec  quelques  diffé- 
rences causées  par  le  voisinage  des  glaciers  éternels  du  Thi- 
het  ou  des  nombreuses  chaînes  de  montagnes  qui  la  traver- 
sent du  nord  au  sud.  L'année  se  partage  en  deux  saisons, 
la  sèche  et  la  pluvieuse,  produite  par  les  moussons  du  sud- 
ouest  et  du  nord-ouest  ;  durant  la  première,  les  fleuves  sont 
>sujets  aux  inondations  périodiques  (No.  571).  Dans  la  plus 
grande  partie  des  Indes,  on  ne  connaît  point  la  neige  ni 
la  gelée  ;  l'hiver  ne  s'annonce  que  par  des  pluies  froides  et  par 
un  vent  de  nord  ou  de  nord-ouest.  Nul  pays  ne  présente  des 
spectacles  plus  terribles  de  tempêtes,  d'ouragans,  de  grêles 
pesantes,  d'éclairs  et  de  tonnerre.  Des  sécheresses  trop 
prolongées  ou  des  déluges  de  pluies  ruinent  quelquefois 
l'espérance  du  cultivateur.  Diverses  maladies  épidémiques, 
entre  autres  le  redoutable  choléra  enlèvent  subitement 
beaucoup  de    victimes.     Il  y  a  des  déserts   de  sable,  des 

(a)  Afin  d'éviter  des  répétitions  inutiles,  on  a  rassemblé  ici  quelques 
détails  sur  la  géographie  physique  de  toute  l'Asie  uiéridionalo. 


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244 


INDE   OU   niNDOUSTAN 


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chaînes  stériles,  des  savanes  dans  les  parties  septentrio- 
nales, de  vastes  marécapjes  à  rcmbonchuro  de  fleuves,  et 
quelques-uns  dans  Tintérieur.  Mais,  en  gén^  1,  le  cllin  it 
•sst  délicieux,  l'air  pur,  le  sol  couvert  'le  bel)»  plaines,  de 
f^ras  pfitu rages,  de  moissont»  qui  se  renouvel lorjt  deux  f;  s  g 
p:ir  an,  de  vallées  superbes  où  se  déploie  la  .«^gét;  Jon  ia  I 
plus  riche  et  la  plus  brillante.  ■ 

>30.  Toutes  les  plantes  alimentaires  et  tous  les  f.aitL  uc 
1  Eiirope  ei  des  Antilles  prospèrent  aux  Indes,outre  le  t'inna, 
rsxin  qui  fournit  beaucoup  et  dont  la  culture  n'exige  pros- 
q  aucune  peine  ;  l'arbre  à  pois,  le  palmier,  Tarbrc  à  pain  ; 
quandté  de  légumes  farineux  inconnus  en  Europe  ;  l'arbre 
à  suif,  le  bétel,  le  sésame  ;  le  jalap,  la  salsepareille,  l'opium, 
le  gingembre,  le  cardomone,  la  cassie,  l'aloès,  le  camphre  ; 
une  foule  d'autres  fruits  et  plantes  médicinales  ou  teintu 
rières  ;  une  grande  variété  de  bois  précieux,  tels  que  le  bois 
de  teck,  le  bois  de  fer,  le  bois  d'aigle,  le  bois  de  sandnl  ;  le 
dragonnier,  les  gommiers  à  laque  et  i\  gomme-guttc, 
6  3..  etc. 

Le  riz,  (?  mi  il  y  a  vingt-cinq  variétés,  est  la  principale  nourriture 
du  frugal  Hindou  ;  l'habitant  de  rindo-Chinc  y  ajoute  desfruits  du 
bananier,  ilu  cocotier  et  du  palmier  sagou.  Les  diverses  espèces  de 
palmier  fournisseni  de  lafirino,  des  légumes,  des  fruits,  de  l'huile, 
des  cordes,  des  toiles,  du  papier,  etc.  Le  bananier  forme  à  lui  s  ni 
un  bosquet  par  l'abondance  de  ses  larges  feuilles.  Le  sandal  bkmc 
et  d'autres  bois  odoriférants  parfument  tous  les  palais  de  r(3rient. 
Des  forêts  de  bambous  couvrent  une  bonne  partie  du  sol  ;  cette 
espèce  de  roseau,  qui  parvient  quelquefois  h  la  hauteur  de  60  pieds, 
sert  i\  construire  les  demeures  légères  des  Indiens.  Les  meilleures 
oranges  connues  viennent  du  Torquinoù  l'on  trouve  communémi'iit 
aussi  l'arbre  i\  thé.   La  meilleure  canelle  se  tire  de  l'île  de  Ceylan 

631  Parmi  les  animaux  propres  ^  cette  région,  il  faut  placer 
d'abord  les  éléphnnls,  dont  les  plus  beaux  viennent  de  l'île  de  f  leylan 
et  du  royaume  da  Siam,  Les  autres  sont  les  rhinocéros,  le  tigre,  U 
panthère,  le  léopard,  etc  ;  une  multitude  de  singes  et  d'orangs- 
outangs,  qui,  dans  certains  endroits,  s'attroupent  par  milliers,  dévas- 
tent les  champs,  pilleni  les  vergers,  i-avagent  môme  les  villes  ; 
beaucoup  de  chameaux  et  de  dromadaires  ;  des  brebis  et  des  chèvres 
dont  la  belle  laine  est  employée  dans  la  fabrication  des  châles 
indiens,  ceux  de  Cachemire  sont  les  plus  renommés  (G16)  etc.,  etc 
Les  chiens  de  1  Inde  ont  été  de  tout  temps  célèbres  ;  mais  les  meil- 
leurs viennent  de  Caboul.  Le  bœuf  et  la  vache  jouissent  d'une 
vénération  religieuse  dans  l'Hindous^an.  Les  serpents  fourmillent 
dans  les  forets,  les  champs,  les  jardins,  quelquefois  dans  les  appar- 
tements ;  le  serpent  royal,  ou  le  boa,  est  adoré  dans  plusieurs  can- 


INDE  OU  HINDOUSTAN. 


245 


îr: 
Hfiî! 


[soptentrio- 

fleuves,  et 

•,  lo  clim  it, 

ip' aines,  de 

Jeux  fi  s 

fc:<$t;  Jon  ia 

is  f.aiL  uv 
re  le  t'inoa, 
"cxi^î^o  pres- 
rc  à  pain  ; 
•pc  ;  l'arbre 
ie,  l'opium, 
i  camphre  ; 
ou  teintu 
que  lé  bois 
sandal  ;  le 
mme-gutte, 

le  nourriture 

dea  fruits  du 
33  espèces  de 
t3,  de  l'huile, 
ne  à  lui  s  ul 
sandal  blauc 

de  rOrient. 
u  sol  ;  cette 
de  60  pieds, 
3  meillt'ures 
mmunémcnt 
3  de  Ceyian 

f-mt  placer 
î  de  Cejlan 

le  tigre,  U 
ît  d'orangs- 
iers,  dé  vas- 
les  villes  ; 
des  chèvres 
de3  châlcj 
)  etc.,  etc 
iia  les  meil- 
îent   d'une 
rourmilleiit 

les  appar- 
lieurs  can- 


tons. PaDS  les  fleured,  les  lacs  et  les  marais,  on  trouva  des 
(illi/yators  et  des  crocodilea  énormes.  Le  poisson  abonde  dans  les 
m^rA,  lo.i  fleuves  et  les  lacs.  On  rcraiirque,  entre  autres,  le  poisson 
(' -rô,  lo  poisson  volant  et  la  torpille,  qui  donnent  un  choc  électri  ••lo 
»ii  baigneur  impradent. 

Les  insectes  ont  d'une  beauté  merveilleuse,  mais  ils  caub t  ,io 
pfnmds  dommages  ;  il  y  a  beaucoup  d'abeilles  et  de  vers  à  Me. 
liC^  oi.^-aux  Bont  admirables  par  leur  taille  et  par  leur  plumage, 
iirtout  l'aigle,  lo  vautour,  lo  faisan,  lo  perroquet,  dont  il  y  a  60 
(  pièces,  et  lo  paon,  qui  est  originaire  des  Indes.  Plusieurs  croient 
(\nQ  lo  coq-d'inde,  si  connu'  dans  tout  lo  monde,  est  indigène  do 
l  Am6rîquo.  On  peut  citer  encore  lo  mango,  qui  se  nourrit  du  fruit 
(il  lioieux  dont  il  porto  le  nom  ;  le  petit  oiseau  du  paradis;  l'ibis 
blanc,  dont  les  plumes  servent  de  parures  aux  Indiennes,  etc. 

082.  Lo  règno  minéral  est  t-  \s-riche.  Beaucoup  de 
fleuves  charrient  de  l'or,  ce  qui  ^  oi  o  qu'il  en  existe  des 
dépôts  dans  les  montagnes  où  'j  i,  ment  leurs  sources. 
On  vante  les  mines  d'or  et  d'-'r  'e>  >>  ûe  Golcondc,  du  Car- 
natio,  d'Achem  du  Bengale,  et  c'''>ramérapoura  dans  l'em- 
pire Birman.  Ailleurs  ce  sot 'des  mines  de  mercure,  de 
zinc,  d'étain,  d'acier,  de  fer,  v' mtimoîne,  etc.  Il  y  a  du 
marbre,  de  l'albâtre,  du  sel-gemme,  du  charbon,  du  soufre, 
(lu  naphte  et  d'autres  matières  inflammables  ;  une  grande 
quantité  de  sel  et  de  salpêtre,  etc.,  oto. 

Nulle  part  les  diamants  ne  sont  aussi  beaux  ni  aussi 
nombreux  que  dans  cette  région,  surtout  dans  l'Hindoustan  ; 
outre  les  rubis,  les  saphirs,  les  améthyfjs,  les  onyx,  les 
topazes,  le  lapis-lazuli,  le  cristal  de  roche,  etc. 

633.  Commence  de  niindouslan  :  Les  articles  d'expor- 
tation sont  les  indiennes  et  les  autres  cotons,  les  soieries, 
châles,  tapis,  etc.,  le  sucre,  le  riz,  kn  pierres  précieuses, 
l'opium,  le  camphre  et  autres  drogues,  les  épioes,  surtout  ie 
poivre  et  la  cannelle,  les  bois  précieux  et  aromatiques,  lo 
zinc,  le  salpêtre,  etc.  ;  ceux  d'importation  sont  les  vins, 
Teau-do-vio,  le  thé,  le  caf^,  les  draps,  les  velours,  le  fer,  lo 
cuivre,  le  plomb,  la  coutellerie,  les  articles  de  verrerie,  les 
dentelles,  les  fils  d'or  et  d'argent,  les  galons,  les  provi-^ions 
navales  et  militaires,  etc.,  etc. 

Le  commerce  des  Indes  augmente  chaque  année  dans  une  propor- 
tion extraordinaire,  et  peut-être  exceptionnelle.  Les  exportations, 
e!i  1883,  ont  atteint  le  chiffre  de  ^420,000.000,  et  le,s  importations 
îj!>315,000,000.  Les  pays  qui  prennent  1;..  part  la  plus  active  dans  le 
coiumiTce  des  Indes  sont  :  l'Angleterre,  la  Chine,  la  France  et  les 
Kiats  Unis. 


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246 


INDE  OU  HINP0U8TAN. 


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634.  Capitale  de  l'Indo  anglaise,  Calcutta,  dans  une  posi. 
tion  malsaine  sur  l'Hougly,  Tune  des  branches  occidentulea 
du  Gange  à  100  milles  do  la  mer.  Elle  est  divisée  en  doux 
quartiers,  la  ville  Noire,  habitée  par  dos  Indiens  et  d'autres 
nations  asiatiques,  et  le  quartier  du  gouvernement,  habité 
par  les  Anglais  et  d'autres  Européens  ;  la  première  est  très 
basse  et  mal  construite  en  maisons  de  bambous  ;  la  secondo 
est  magnifique. 

Parmi  les  cdificea  do  Calcutta,  on  remarque  le  palais  du  gouver- 
nement, une  cathédrale  anglicane,  une  église  catholique  et  une  ar- 
ménienne, plusieurs  mosquées  et  une  foule  de  pagodes  ;  il  y  p.  une 
"aniversité,  une  société  savante  très-célèbre,  un  superbe  jardin  bi  tu- 
nique, un  grand  nombre  de  manufactures  et  do  maisons  do  commorci', 
etc  Population,  871,000  habitants,  dont  un  qunrt  environ  profeg- 
sent  le  christianisme.  Le  port  ne  peut  receroir  que  des  vaisseaux  do 
500  tonneaux  ;  les  autres  sont  obligés  de  jeter  l'ancre  à  50  millea 
plus  btts.  à  Port-Diamant. 

635.  Villes  principales  :  Bénarès,  la  ville  savante  des  Hindous,  sur 
le  Gange,  à  plus  de  200  lieues  de  son  embouchure,  au"ien  observa- 
toire où  l'on  voit  une  sphère  tracée  daprès  lo  système  de  Copernic, 
connu  des  Indiens  longtemps  avant  cet  astronome,  pagodes  m  i- 
gnifiques,  dans  l'une  desquelles  est  un  taureau  laillé  do  pierre  qui 
renferme  un  taureau  vivant,  les  Hindous  sont  obligés  do  visiter 
cette  pagode  une  fois  dans  leur  vie,  giando  nflBuence  do  pèlerins 
dans  les  fêtes  religieusog.  Principal  marché  do  diamants  et  do 
bijoux.     Population,  200,000  habitant!. 

tiurato,  âant  lo  Guzurate,  giando  ville  de  commerce,  ce  fut 
ici  que  la  Compagnie  des  Indes  établit  sa  première  factorerie,  on 
1612,  avec  la  permission  du  Grand  Mogol,  etc. 

Madras,  siège  de  la  2e  présidence,  sur  la  côte  de  Coromandol, 
très-riche  et  très-florissante,  églises,  couvents,  missions,  observa 
toire,  fabriques  nombreuses,  etc.    Poimljition,  40f>  ono  hnhitnntfl. 

Patna,  sur  lo  Gange,  à  1C6  lieues  de  Calcutta,  fabriques  tri  s- 
importantes,  commerce  de  salpêtre  et  d'opium. 

Bombay,  sur  la  côte  de  Concan,  siège  do  la  3e  présidence,  très- 
grande,  très-forte,  son  port  est  un  des  meilleurs  de  l'Inde,  entrepôt 
des  marchandises  arabiques,   persiques  et  indiennes.     Population, 

773,000  habitante. 

Delhi,  ancienne  capitale  du  Grand-Mogol.  Population,  173,000  (a). 

Agra,  ancienne  capitale  des  Grands-Mogols  ;  on  y  admire  le 
palais  et  la  mosquée  do  l'empereur  Akbar,  deux  des  jîlus  beaux  édi- 
fices de  l'Asie.  Lahore,  autrefois  résidence  des  Grands-Mogols,  on 
y  voit  un  des  plus  beaux  palais  du  monde.  Jaggernaut  ou  Jagrcnal, 
terre  sacrée  des  Hindous,  fameuse  pur  les  pèlerinages  qu'y  attirent 
trois  grandes  pagodes;  l'une  d'elles  renferme  une  idole  dont  les  yeux 

(a)  Delhi  a  été  le  centre  de  la  révolte  den  Cipayes,  en  18S7. 


V  1 


INDE   OU   niNDOUSTAN. 


247 


Ront  dfi  grog  dîanoanls.  Golcondo,  yillo  forte  conmio  par  lea  mines 
(1  or  et  de  diamants  qui  so  trouvent  dans  lea  environs.  Brringapatam, 
(•il  périt,  en  1799,  le  dernier  roi  de  Mysore,  le  bravo  Tippoo-Saib,  en 
Bo  défendant  contre  lea  Anglais.  Maaulipatam,  célèbre  par  sea  toiles 
peintes  et  ses  manufactures,  etc.,  ete, 

C35.  Le  chef-lieu  des  posseysions  françaises  est  Pondi- 
chdry,  .sur  lu  côto  do  Coromandel,  ville  înanufacturiôro,  mais 
située  dans  un  pays  Ftdrile  ;  celui  dos  possessions  portu- 
gaises est  Goa,  sur  la  côte  de  Concan,  grande  ville  trôs-com- 
niorçante,  archevêché  catholique,  etc.  ;  on  y  voit  le  tombeau 
de  St.  François-Xavier. 

Les  autres  villea  ou  ports  françaia  sont  Chandernagor  dans  le 
Bengale  ;  Yannon,  sur  la  côto  d  Orisso  ;  Karikal.surlacôtede  Coro- 
maiidel,  et  Mahô,  sur  la  côte  do  Malabar.  Les  Portugaia  ont  encore 
1  île  Diu,  sur  la  côto  do  Concan,  Les  ports  hollandais  étaient  Jag. 
pjornaut  et  Palicole,  sur  la  côto  d'Orissa  ;  Paliacate,  Madras,  ei  Porto- 
Novo,  sur  la  côte  de  Coromandel,  et  Tulicorin,  dans  lo  golfo  de 
Manar.  Jusqu'en  1795,  Cocbin,  sur  la  côte  do  Malabar,  était  le 
Itrincipal  établissement  que  les  Hollandais  eussent  dans  les  Indes 
Calicut,  sur  la  môme  côte,  est  lo  premier  poi  t  des  Indes  qui  ait  été 
visité  par  les  Européens  ;  le  portugais  Vasco  do  Gama  y  aborda  en 
1498 

636.  Population:  En  1881,  203,730.000  habitants, 
dont  198,755,000  pour  l'Hindoustan  anglais,  4  millions  pour 
les  états  indépendants,  750,000  pour  les  possessions  portu- 
gaises, et  235,000  pour  les  possessions  françaises. 

La  population  de  IHindoustan  anglais  est  répartie  sur 
234  provinces,  mesurant  874,220  milles  carrés,  et  renfermant 
544,885  villes  ou  villages.  La  division  par  races  esta  peu  près 
comme  suit  :  1 40  millions  d' Hindous,  40  millions  de  Mongols, 
et  les  autres  Afghans,  Béloutches,  Guèbres,  Perses,  Arabes, 
Juifs,  Portugais,  Anglais,  Français,  métis,  etc. 

Les  habitants  do  l'Inde,  ainsi  que  ceux  de  l'Europe,  appartiennent 
ù  la  raco  caucasique  ;  mais  ils  se  i)artagentcn  une  grande  variété  de 
types.  Ou  compte  au  moiua  30  nations  distinctes,  ayant  chacune 
un  langage  propre,  qui  se  Bubdivise  lui-même  en  une  série  iudéfluio 
de  dialectes.  Les  principales  langues  parlées  sont  :  1  hindoustani  {a) 
ou  ourdou-zaban  (issu  du  mélange  du  Prakrit,  du  persan  et  de 
l'arabe),  le  bengali,  le  mahratte,  le  ihibétain,  le  tamoul,  le  tolougou, 
lo  malais,  etc. 

Lea  Hindous  sont  divisés  en  quatre  castes  principales,  chacune 
desquelles  en  renferme  beaucoup  dautrea ;  la  première  est  celle  dea 
Btahmes  ou  Brahminea  ou  prêtres  ;  la  seconde,  celle  des  £  erriers  ;  la 
troisième,  celle  des  agriculteurs  ;  la  quatrième,  celle  des  artisans. 

(a)  L'hindoustani  est  la  lanf?ue  lapins  r<^pandue  dans  l'Hindoustan,  c'est 
eelle  que  le  gouyernement  anglais  eniploit}  dans  ses  rapports  uâiciels. 


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248 


INDl  OTT  nWDOUSTAN. 


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Oea  cftflteg  ne  peuvent manjçor  ensemble  ni  n'allier  entre  elles  Ello» 
exercent  lo  droit  do  mort  ou  d'eiil  sur  leurs  membres.  Les  deacfm 
dunts  do  ceux  qui,  par  dea  mariages  illicites,  ont  dûrog6  aux  privi 
16gca  do  CCS  quatre  castes  nobles,  sont  compris  dans  les  divisions 
ignobles  et  méprisées.  Au-deesous  do  ces  dernières,  on  voit  lus  /*«- 
fiV/aquoles  Hindous  ont  rejetés  do  leur  société  et  qui  no  peuvent 
habiter  dans  les  villes  ;  ils  sont  obligés,  dit-on,  do  fuir  t\  l'aspect 
d'un  Hindou  noble,  do  marquer  leurs  fontaines  par  un  eutoura^k 
d'os  d'animaux,  et  do  se  livrer  aux  occupations  les  pUi  dégoûtantes 
Cependant  l'influence  les  mœurs  anglaises  a  dé}h  beaucoup  affaibli 
les  préjugés  des  Hindous  au  sujet  dos  castes  et  mitigô  lo  sort  de  ces 
malheureux  proscrits,  qui  s'engagent  volontiers  au  service  do  leurs 
maîtres  Duropéens. 

Il  arrivait  souvent  autrefois,  surtout  dans  le  Bengale,  que  loa 
femmes  des  deux  premières  castes  se  brûlaient  à  la  mort  do  leurs 
maris;  cette  coutume  barbare  a  été  détraite  par  les  Anglais  depuis 
1829.  Le  meurtre  des  enfants  du  sexe  féminin  est  à  peu  près 
géuéral. 

637.  MœurSf  nourriture,  vêtements,  etc.  :  On  accuse  les  Hindous 
d'une  extrcmo  indolence,  qu'il  faudrait  peut-être  attribuer  à  la  dou- 
ceur du  climat  ot  à  la  facilité  avec  laquelle  ils  se  pourvoient  de  tout 
ce  qui  est  nécessaire  h  la  vie.  Leur  nourriture  commune  est  com- 
posée de  riz,  de  quelques  légumes,  d'épiccs  et  de  poisson  ;  les  ])au 
vres  80  contentent  de  riz  et  de  sel.  Lo  vêtement  des  Hindous  du 
nord  est  un  turban,  une  simple  étoffe  do  coton  qui  leur  couvre  U) 
haut  du  corps  avec  une  seconde  étroitement  serrée  autour  des  rcin^, 
qui  leur  tombe  jusqu'aux  genoux.  Aineurs,  ils  vont  tête  nue,  et  in 
pièce  d'étoflfe  inférieure  descend  jusque  vers  les  talons  ;  mais  1m 
pauvres  ne  portent  qu'une  largo  ceinture  qui  leur  cache  le  milieu  du 
corps. 

Toutes  les  classes  de  la  société  ont  l'uisage  do  fumer  du  tabac  ot 
de  mâcher  du  bétel  ;  c'esl  pour  elles  une  alTiirc  aussi  importantn 
que  lo  boire  et  le  manger. 

638.  La  religion  dominante  est  le  brahmisme,  profess*'' 
par  les  neuf-dixièmes  de  la  population  de  l  Inde  ;  les  maho- 
métans  sont  au  nombre  d'environ  40  millions  ;  la  secto 
guerrière  des  Seiks,  qui  s'est  fait  une  religion  composée  do 
bouddhisme  et  de  mahométisme,  comprend  1  million  d'indi- 
vidus ;  il  y  a  un  million  de  chrétiens  ;  les  autces  suivent  lo 
culte  de  Bouddha. 

Les  Hindous  admettent  l'existence  d'un  être  suprême,  étemel, 
immense,  première  cause  de  tout  ce  qui  existe  ;  de  trois  divinités 
Brahma,  Vichnou  et  Siva,  qui  sont  autant  d'émanations  du  premier 
être  et  des  principaux  objela  de  leur  cuke  ;  d'une  foule  de  divinités 
inférieures  préposées  au  gouvernement  du  monde,  ainsi  que  d'esprits 
bons  et  méchants  ;  1  immortalité  de  Tâme,  la  métempsycose  et  la 
purification  des  ûmes  par  les  pénitences  et  les  expiations  volontai- 


«il 


INDE   OU    HIND0U8TAN. 


249 


S  ;  mais  kn 


res.  La  mcho  est  pour  les  Hindous  nti  aniaal  sacré  ;  la  tuer  est 
un  crime  punissable  do  mort. 

Lca  livres  qui  contiennent  la  religion  et  la  philosophie  des  Hin- 
(1(1119  sont  appelés  liédas  ou  Vcdaa  ;  ils  sont  ixr'iU  dans  une  langue 
morte  très-unoienno  et  trùs-puro,  qu'on  norarao  le  sanscrit,  et  qui  est 
U\  Iiuiguo  religieuse  de  l'Ind'?. 

L'Indoest  remplie  do  temples  on  pagodes  ;  quelques-uns  sont 
il'uno  belle  arclritecturo  ;  tous  sont  d'une  riclie>se  extraordinaire. 
\.('A  idoles  présentent  raille  formes  bizarres,  horribles,  impudiques  ; 
(les  visages  monstrueux,  des  figures  à  quatre  tctes  et  huit  bras 
o'i  inoitiô  hommes,  moitiôbtMes,  etc.  Les  cén'monies  du  culte  brah- 
mauiqtio  donnent  lieu  quelquefois  à  des  scènes  nffi-enses,  telles  que  lu 
luoocssiondu  dieu  Krichma,  dont  le  char  énorme,  haut  de  80  pieds, 
(  crasd  BOUS  ses  roues  les  fanatiques  qni,  en  s'y  [irceipltani,  croient 
trouver  à  la  fois  et  la  mort  la  plus  glorieuse  et  une  fclicitô  éternelle. 
Il  y  a  d'autres  fêtes  où  règne  la  licence  la  plus  effrénée. 

G39.  Gouvernement  :  Depuis  la  «upprcssion  do  la  compa- 
gnie des  Indes,  en  1858,  lllindoustan  est  sous  l'autorité 
d'un  Gouverncur-Gdndral,  nomrad  pai  la  couronne  d'  A.iiglc- 
terrc,  et  assistd  d'un  conseil  légialutif  do  cinq  membres,  {a) 
Les  états  protégés  ou  tributaires  Bont  des  monarchies  abso- 
lues ;  mais  ils  sont  bous  la  dépendance  complète  des  Anglais 
ijui  ont  l'administration  do  leurs  linanccs,  le  commandement 
<io  leurs  armées  et  la  possession  do  leurs  places  militaires. 

Pour  mieux  s'assurer  do  la  eonfianeo  des  Indiens,  lo  gouvernement 
un fi^lais  leur  laisse  lo  libre  exercice  do  leur  culte  religieux,  et  leur 
lulininistro  la  justice  suivant  \ci\ta  propres  lois.  Les  Européens 
obéissent  aux  lois  do  leurs  nations  respectives.  Dans  les  trois  villes 
do  Calcutta,  do  Madras  et  do  Bombay,  tous  les  procès  criminels  su 
tiùcidont  d'après  lo  code  do  l'Angleterre. 

/îei'mit,  $300,000,000,  montant  qui  n'égale  pas  les  dépenses. 

Délie  publique,  en  1879,  $754,000,000. 

640.  Les  états  indépendants  sont  gouvcraés  comme  les 
peuples  tributaires  par  des  chefs  ou  rajahs  ou  nababs,  qui 
exercent  pour  l'ordinaire  sur  leurs  sujets  un  pouvoir  trôs- 
despotique. 

641.  Voies  de  communications.  Les  principaux  canaux  sont:  lo 
canal  du  Gange,  entre  Hardouar  et  Caounpour,  et  lo  canal  de  la 
Djemma.  Ces  canaux  ont  un  double  but  :  l'irrij^ation  du  sol  et  lefl 
communications  commerciales.  ,   „t   i 

Les  chemins  de  fer  rayonnent  déjà  {m:  tons  les  poîuis  do  l  .ndo 
anglaise.  Les  lignes  principales  sont  :  Iv.  celle  do  Ca'c';ita  à  Delht 
el  à  Umritzir( Zi'asi  India  Railway),  p.ir  Bardwaii,  Fataa,  Bénarc.«3, 
Mirzapour,  Allahabad  ;  2o.  Celle  de  Calcutta  II  Bombay,  et  do  Bombay 


1  '?!  il 


»)  La  reine  d'Angleterre  porte  lo  titro  d'Impératrice  de  l'Inde. 


m  fii 


*  ,-1 


250         ÎLES   QUI   DÉPENDENT   DE    L'HINDOUSTAN 

à  Madras  (  Great  Peninsulani  Railway]  ;  celle  de  Galcutla  h  Ma- 
dras,  par  le  littoral  oriental  de  le  péiiinsulo.  En  1883,  la  longueur 
totale  des  cheminb  de  fer  était  do  10,000  milles,  et  celles  des  lélô- 
graphes  :  20,000  milles. 

Londres  est  unie  i\  Calcutta  par  une  immense  ligue  tclcgraphique, 
qui  passo  par  Douvres,  Paris,  Strasbourg,  Vienne,  Pesth,  ConstaiUl- 
uople,  le  câble  du  Bosphore,  Diarbokir,  Bagdad.  Bassorah,  le  câblo 
sous-marin  de  Bassorah  h.  Gwadel  (Béioutchiîil.aii),  Kouratchi,  Bom- 
bay et  Mirzapour. 


ILES  QUI  DÉPENDENT   DE  L'ÏÏINDOUSTAN. 


64«2.  Ceylan  :  Séparée  de  la  côte  de  Coromandel  par  le 
détroit  de  Manaar.  Elle  présente  la  forme  d'une  poire. 
Sa  superficie  est  de  25,364  milles  carrés.  (Jolonic  de 
l'Angleterre  depuis  1796.  Olimut  doux,  sol  très  riche  en 
cannelle,  en  sagou,  en  riz,  en  tabac,  etc.  Quantité  de  beaux 
éléphants,  de  singes,  de  buffles  et  d'oiseaux  admirables. 
Mines,  pierres  précieuses  en  abondance.  Vis  à-vis  le  con- 
tinent est  la  célèbre  Côle  de  la  Pêckciie,  où  se  faisait 
autrefoip  la  plus  vaste  pêche  de  perles  qu'il  y  eût  au  monde. 
Capitah,  CoLUMBO;  population  112,000  habitants,  dont 
13,000  sont  chrétiens;  les  autres  sont  pour  la  plupart 
bouddliistes.    Population  de  l'île,  eu  1881,  2,761,000  h. 

UoL,  plongeurs  vont  chercher  au  fond  de  la  mor  cotte  espèce 
d'huître  qui  fournit  les  perles.  Lorsque  tout  esc  prêt  pour  son 
expédition,  le  plongeur  se  bouche  fortement  les  narines  d"  me  maia 
et,  tandis  que  do  l'autre  il  (icnt  un  panici',  ii  descend  rapidement  au 
moyen  d'une  pierre  attachée  à  l'un  de  ses  pieds.  Dès  qu'il  arrive 
au  fond,  on  retire  cotte  pteye  pour  servir  au  plongeur  suivant.  Il 
se  hâte  de  remplir  le  panier  d'huîtres,  et  aussitôt  il  donne  un  signal 
pour  qu'on  le  retire  de  l'eau.  Chaque  descente  dure  depuis  un' 
minute  jusqu'jîi  deux  ;  le  plongeur  ramasse  quelquefois  150  huîlrcs 
et  quelquefois  seulement  5  ou  6  ;  chaque  huître  contient  plusieurs 
perles. 

Iles  Maldives  :  À  l'ouest  de  l'île  de  Ceylan  ;  au  nombre  de  12,000 
divisées  en  19  groupes  qu'on  nomme  Attolons.  Climat  très-chaud  et 
malsain.  On  y  rccncillc  beaucoup  d'ambre  gris,  do  corail  noir,  et 
de  cauris,  espèce  de  coquillage  qui  sert  de  momiaie   dans  l'Inde. 


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1 1- 


INDO-OHINE. 


251 


Ula  h  Ma- 

|a  longueur 

des  lélô- 

[ôgrHphique, 

Constat!  li- 

|iili,  le  câblo 

itchi,  Boin« 


rSÏAN. 


ùel  par  le 
ne  poire, 
lolonio  de 
riche  en 
de  beaux 
mirables. 
ns  le  cen- 
sé fiiisait 
u  monde, 
nttj,  doiit 
i  plupart 

000  h. 

tte  espôci, 
t  pour   son 

1  me  main 
idemcnt  au 
[u'il  arrive 
iii'vant.   Il 

I  un  signîil 
epiiis  UD'' 
50  LuUrcs 
:  plusieurs 

de  12,000 
-chaud  et 
il  noir,  et 
13  l'Inde. 


Les  habitants  professent  le  mahoraétisme  ;  ils  ont  le  corps  très-velu 
et  la  barbe  épaisse. 

Iles  Laquedives.  Au  nord  des  précédentes  ;  il  y  en  a  32  :  on  les 
distingue  en  deux  groupes  séparés  par  un  canal  qu'on  appcile,  à 
cause  de  sa  latitude,  le  canal  des  neuf  degrés.  Ces  îles,  peu  élevées, 
ceintes  do  rochers  de  corail,  entourées  de  bas-fonds  et  de  bancs  de 
sable,  sont  couvertes  de  rizières  et  de  cocotieis  superbes.  Les  habi- 
tants sont  des  Malabares. 


INDO-CHINE 


643.  Bornes  :  Au  nord,  le  Thibet  et  la  Chine  ;  à  l'est,  la 
mer  de  Chine  ;  au  sud,  le  détroit  de  Maîaoca  ;  à  l'ouest,  le 
golfe  de  Bengale  et  l'Hindoustan, 

644.  Divisions  :  A  l'ouest,  l'empire  Birman  et  les  pos- 
sessions anglaises  ;  au  centre,  le  royaume  do  Siam  et  le 
Cambodge  ;  à  l'est,  l'empire  d'Annam  :  au  sud,  la  Coohin- 
chine  française  et  la  presqu'île  de  Malacoa. 

645.  Climats  et  Productions,  etc.  Voyez  les  Nos.  628 
et  suivants.  L'Indo-Ghine  est  singulièrement  riche  en 
plantes  aromatiques,  médicinales  et  utiles  dans  les  arts. 
Le  commerce,  à  peu  près  le  même  que  celui  de  l'Hin- 
doustan, quoique  bien  moins  considérable,  se  fait  principa- 
lement avec  les  Hindous,  les  Anglais,  les  Chinois  et  les 
Français.  La  population  totale  est  estimée  à  30  mil- 
lions d'habitants,  la  plupart  bouddhistes,  excepté  les  Malais, 
qui  professent  le  mahométisme.  Ces  derniers  forment  une 
race  particulière,  répandue  surtout  dans  TOcéanie.  Les 
autres  se  rapprochent  des  Mongols  et  des  Chinois.  Il  existe 
dans  les  montagnes,  spécialement  dans  celles  de  la  Cochin- 
chinc  et  de  Laos,  une  nation  sauvage,  noire,  semblable  aux 
Gafres,  et  dont  les  individus  s'appellent  Kemoys  ou  Moys  : 
ceux-ci  paraissent  avoir  du  rapport  avec  les  nègres  de 
l'Océanie. 

L'usage  trùs-général  de  l'opium  produit  chez  les  habitants  de 
l'Indo-Uhino  des  effets  plus  funestes  encore  que  celui  de  boire  des 
liqueurs  enivrantes. 


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252 


INBO-OHINE 


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646.  K  L'Empiue  BniMAN,  qui  s'était  élevé  depuis  le 
16o  eiècle  Bur  les  débris  du  royaume  do  Pégu,  renfermait  11 
grandes  provinces  jusqu'en  1826.  À  cette  époque,  les  An- 
glais 8'emparôrent  do  lu  partie  méridionale  de  cet  empire 
pendant  quo  plusieurs  provinces  se  rendaient  indépendantes. 
Climat  moins  chaud  que  celui  de  l'Inde.  Sol  trôs-fertile, 
les  plaines  et  les  vallées  du  nord  produisent  du  beau  blé,  le 
bois  de  teck  croît  partout.  Quantité  de  troupeaux,  (\>'. 
tigres  et  d'éléphants.  Les  villes  principales  sont  :  Mandulè, 
capitale,  située  près  de  l'iraouaddy;  Ava,  Amarapoura, 
Sagaïn,  etc.  Population,  4,000,000  d'habitants,  la  plupart 
bouddhistes.     Gouvernement  très  despotique. 

L'empereur  ou  roi  d'Ava  est  presque  adorô  de  ses  sujets.  Ou  w 
peut  rien  nommer  de  ce  qui  lui  appartient  qu'en  y  ajoutant  répithctu 
d'or sa  bouche  d'or sespieds  d'or,  etc. 

Le  second  personnage  do  l'empire  est  un  éléphant  blanc.  Cet  ani 
mal  a  sa  cour,  ses  ministres,  et  une  garde  do  1 ,000  hommes.  Il  ri',' 
dort  qno  sur  des  matelas  couverts  do  soie  ;  il  no  mango  que  diin  j 
des  vases  d'or  pur  ;  ses  housses  ma^iifiques  sont  d'or  garni  do  graiicl,j 
diamants  et  d'auttes  [lierres  précieuses.  Les  Birmans  croient  quo  cei 
éléphant  est  la  demeure  d'une  ûme  humaine,  qui,  après  des  trau,^ 
migrations  sans  nombre,  va  bientôt  passer  au  sein  de  la  divinité 
pour  se  confondre  i\  jamais  avec  elle. 

647.  IP.  IndO'Chinc  anglaise. — L'Angleterre  possède 
presque  tout  le  littoral  occidental  de  l'Indo-Chine.  Ses  pos- 
sessions comprennent  :  lo  la  Birmanie  anglaise^  qui  appar- 
tient à  la  présidence  do  Calcutta,  et  qui  se  compose  des 
provinces  d'Aracan,  de  Pégu  et  do  Ténassarim;  2o  le 
gouvernement  des  Détroits  ou  Etablissements  de  CEsi 
(JUastcrn  Settlements),  situés  dans  la  prcsqu  île  do  Malacca 
et  renfermant  l'île  du  Prinec-do-Gallcs  ou  Poulo-Pinang,  la 
province  de  Wellcsley,  Malacca  et  Singapour.  Villes  prin- 
cipales :  Aracan,  sur  le  fleuve  de  ce  nom  ;  Pégu,  chef  lieu 
de  la  province  du  môme  nom;  Ramgoun,  sur  l'un  des  bra.s 
de  l'iraouaddy,  centre  du  commerce  do  Pégu;  Georgetown, 
dans  l'île  de  Poulo-Pinang,  siège  du  gouvernement, 
Malacca,  petite  ville  déchue  de  son  impoï  tance  ;  Singapour 
dans  l'île  du  même  nom,  grande  ville  maritime  de  85,000 
habitants,  dont  50,000  Chinois,  centre  d'un  commerce 
immense  entre  rAngleterro,  les  Indes,  la  Chine  et  l'Océa 
nie.     Population  totale,  environ  3  millions  d'habitants. 


l\  ' 


INDO-OHINI. 


253 


648.  III*^.  Le  Royaume  de   Siam   est  arrosé  par  lo 
M  Cl  Nam,    tjur  le  bord  duquel  la  plupart  des  villes   sont 
bâties.     Climat  très-chaud.     L'indigo,  le  café,  lo  coton,  le 
thé,  les  fruits  les  plus  délicieux  abondent  partout.     Beau- 
coup d'aniiuaux  sauvages.     Les  éléphants  de   Siam    sont 
cirlèbrcs  par  leur  beauté  et  par  leur  intelligence  ;  les  blancs 
y  nçoivent  une  espèce  de  culte.  Les  oiseaux  et  les  insectes 
M»nt  d'une  grandeur  démesurée.     Les  crocodiles  ont  qucl- 
(|H(jf()is  jusqu'à  50  pieds  de  long.     Ancienne  capitale,  8iani 
ou   Jutliia  ou  Isoudia,  traversée  par  de  vastes  canaux  et 
(utourée  d'un  mur  de  briques  haut  de  25  pieds,  avec  de 
botmes  tours  ;  les  vaisseaux  qui  remontent   le   Meï-Nam, 
viennent  se  décharger  aux  portes  des  maisons  de  commerce  ; 
il  y  a  beaucoup  de  Chinois  et  de  Maures.     Résidence  actu- 
elle des  rois  de  Siam.   Bankok,  grande  ville  de  500,000 
il  ibitants,  près  de  l'embouchure  du  Mcï  Nam.   Population 
du  royaume,  environ  6,000,000  de  bouddhistes.     Gouvtr- 
iicinent  très  despotique. 

649.  IV°.  Le  Cambodge  est  une  partie  détachée  do 
l'iinpire  d'Annam.  Il  s'est  donné  un  roi,  et  s'est  placé  sous 
le  protectorat  de  la  France,  en  1863.  Pays  plî>t,  fertile, 
arrosé  par  le  Mé-kiang.  L'intérieur  du  royaume  est  couvert 
de  forêts  impénétrables.  La  population,  qui  ne  compte  qu'un 
million  d'habitants,  n'est  établie  que  sur  les  rives  des  cours 
d'eau.  Capitale,  Oudang,  sur  le  Mé-Sap,  affluent  du  Mé- 
Kiang.  Kampôt,  sur  le  golfe  de  Siam,  est  le  centre  du  com- 
merce maritime. 

650.  Vo.  L'Empire  d'Annam  est  divisé  en  trois  par- 
ties :  au  nord,  le  royaume  de  Tonquin,  tributaire  de  l' Annam  ; 
au  centre,  la  Cochinchine  ;  au  sud,  le  Tsiampa.  Grande 
variété  de  productions:  arbre  à  thé,  oranges  excellentes, 
lK)is  précieux,  bois  et  plantes  le  teinture,  etc.  Quantité 
d  éléphants  et  de  buffles.  Capitale,  Hué,  la  plus  forte  place 
d'armea  de  l'Asie  :  ses  défenses  ont  été  construites  par  des 
ingénieurs  français.  Population,  environ  12,000,000  d'ha- 
bitants, d'origine  chinoise.  Langue,  x-eligion,  sciences,  arts, 
mœurs,  tirés  de  la  Chine.  Le  souverain  de  la  Cochinchine 
qui  règne  sur  toutes  ces  contrées  s'appelle  le  roi  des  cicux„ 

Le  Tonq^ïin  et  la  (.'ochinchine  renferment  un  bon  nombre  de  chré- 
tiens catholiques;  Mgr.  Retord  écrivait,  en  1860,qu'il  y  arait  1,300,000 
^tàoliques  ;  on  en  compte  300,000  dans  lu  seul  Tonqulu  occidcn- 


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254  ÎLES   QUI    DÉPENDENT   DE  l'iNI>0-CHINE. 

tal,  Oe3  deux  pays  ont  fourni  au  ciel  depuis  un  siècle  un  très-grand 
nombre  de  martyrs. 

Les  sanglantes  persécutions  exercées  contre  les  chrétiens  ont  mo- 
tivé (1858-1862)  l'expédition  franco-espagnole,  qui  a  enlevé  à  l'em- 
pereur Tu-Duc  les  trois  riches  provinces  de  Gia-dinh,  Bien-boa  il 
Ginh-thuong.  Le  traité  de  Saigon  (15  juin  1862),  qui  a  mis  fin  à  la 
guerre,  a  ouvert  plusieurs  ports  de  l'euapire  au  commerce  des  puis- 
sances TÎctorieHses,  et  accordé  le  libre  exercice  du  culte  religieux 
aux  Français,  aux  Espagnols  et  aux  Anamites  cb.étiers. 

G51.  VI".  La  Coc/imc/ime /^ranpa^se,  conquise  en  1860, 
aux  dépens  de  l'Annam  (No.  650),  agrandie,  en  1867,  par 
l'annexion  de  trois  autres  provinces  Anamites,  a  pour  bornoa 
actuelles  :  au  nord,  le  Cambodge  ;  à  l'est,  l'Annam  ;  au  sud 
et  à  l'ouest,  la  mer.  Ses  principaux  cours  d'eau  sont  ;  la 
Mé-.  Ciang.  le  Dong-naï  et  son  ajQBiuent,  la  rivière  de  Saïgon. 
Climut  cliaud,  humide,  débilitant,  sol  très-fertile  ;  on  cul- 
tive principalement  le  riz,  le  maïs,  le  coton,  le  tabac,  la 
canne  à,  sucre,  etc.  Les  principales  villes  sont  ;  Saïgon, 
capitalf. ,  Cho-len,  My-tho,  Bicn-hoa,  etc.  Population, 
environ  1,200,000  habitants. 

652.  Presqu'île  de  Malacoa  :  Elle  est  soumise  aux 
Siamois  et  aux  Anglais  (No.  648),  à  l'exception  de  la  partie 
méridionale,  qui  renferme  quatre  petits  états  indépendants 
et  mal  gouvernés.  Quantité  d'épices,  de  bois  précieux 
et  de  bois  de  teinture.  Diamants,  mines  précieuses,  kaolin 
ou  terre  à  porcelaine.  Animaux  féroces,  éléphants,  paons, 
perroquets,  tourterelles  particulières,  oiseau  de  Junon, 
espèce  de  poule  qui  étale  uci  plumage  orné  d'aussi  bellcti 

taches  que  celles  du  paon.  Population  totale,  environ  2,000,- 

000  d'habitants. 

On  représente  les  Malais   comme   traîtres,  cruels,  sanguinaires» 
Leurs  brigandages  et  leurs  pirateries  les  ont  vendus  la  terreur  derf 
autres  i)cuples  orientaux.     Ils  sont  forts  et  nerveux  ;  ils  ont  le  teint 
brun  foncé,  les  cheveux  longs,  lisses,  noirs,  le  nez  gros  et  plat,  lej 
yeux  grands  et  étincelants. 


-É^f' 


ILES  QUI  DÉPENDENT  DE   L'INDO-CHINB. 


653.  Iles  Andaman  :  Au  sud  de  la  côte  de  Pégu,  dans  V-,  golfe  dn 
Bengale  :  baies  profondes,  bons  ports,  sol  moatuoux,  bois  de  teck. 


yi^r^in 


BÊLOUTCHISTAN. 


255 


boiti  de  fer,  arbre  à  pain,  etc.  Habitants  sauvages  de  race  nègre, 
petits  de  taille,  chasseurs,  pôchears,  ennemis  des  Enropéeni,  pF;ut 
être  cannibales,  langue  particulière.  Population,  3,500  environ. 
Ces  îles  appartiennent  aux  Anglais. 

fies  Nicobnr  :  Au  sud  des  précédentes,  fertiles  en  cocos,  en  arec, 
en  sucre,  en  cassia,  etc.,  bois  précieux.  Quantité  do  bœufs,  de  co- 
chons, et  de  volailles  Habitants  d'une  couleur  cuivrée  ;  dans  leur 
linbilk'Dient,  une  petite  bande  de  drap  pend  derrière  eux,  ce  qui 
Il  fiiit  croire  au  navigateur  suédois  Kœping,  que  cette  espèce 
(i  hommes  avait  des  queiies. 

Hors  de  la  chaîne  de  ces  groupes,  est  le  pittoresque  volcan  de  l'île 
Barren,  qui  vomit  des  laves  rougeâtres. 

fies  Merghi  :  Situées  îe  long  de  l'isthme  do  Kraw,  qui  joint  la 
presqu'île  de  Malacca  à  l'empire  Birman  ;  toutes  les  productions  do  la 
presqu'île  ;  on  y  trouve  partout  de  bons  mouillagos. 

Poulo-I^énang  ou  île  du  I^rince-de-Gallea  :  Située  en  'ice  de  la 
province  de  Wellesley  (No.  647),  établissement  anglais,  habité  par 
toutes  les  nations  commerçantes,  excellent  mouillage  pour  les  plus 
gros  vaisseaux.  Grande  variété  de  productions 

Singapour  :  Sur  le  détroit  de  ce  nom,  à  l'extrémité  de  la  î)res- 
qu'ile  de  Malacca  :  autre  entrepôt  important  de  commerce.  (No.  647), 


BELOUTCHTSÏAN. 


654.  Bornes  :  Au  nord,  le  Caboul  ;  à  Test,  l'Hia'iousfcLui  ; 
au  sud,  lo  golfe  d'Oman  ;  à  Tou"  la  Perse.  Cetio  contrée 
HO  divise  en  7  parties  principal*  u  provinces.  Suj^^rîicie 
165,000  milles. 

655.  Climat,  'productions.  abitatUs,  etc.:  Chaleurs 
insupportables  dans  les  plaino-  l  dans  le  désert,  qui  est  une 
continuation  de  celui  du  Ca  .m\  ;  froid  extrême  sur  quel- 
ques-unes des  montagnes  ;  manque  d'eau  général.  Produc- 
tions de  l'Inde  septentrionale  ;  grande  variété  de  fruits 
excellents  ;  du  côté  du  nord  ca  trouve  le  coton  la  garance 
et  le  meilleur  indigo  ;  l'assa-feetida,  mets  favori  des  Bélout- 
chiy,  croît  dans  les  lieux  élevés.  Quantité  d'animaux 
domestiques  et  sauvages.  Co  .raerce  :  soie,  coton,  châles, 
ctoffes  de  laine,  peaux,  poil  de  chèvre,  etc.  Capitale, 
Kélat,  qui  renferme  10,000  habitants.  Villes  principales  : 
Gondava,    aussi   industrieuse   et  aussi    commerçante   que 


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266 


CABOUL    OU   AFGHANISTAN. 


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Kélat  ;  Gwadel,  sur  la  côte,  où  aboutit  le  câble  sous-mari» 
do  Bassorah  (No.  641).  Population,  environ  500,000 
habitants,  musulmans  sunitea  ;  elle  se  divitse  en  deux 
races  principales,  les  Béloulchis  et  les  Brahoui«,  qui  w 
subdivisent  en  un  grand  nombre  de  tribus  toutes  soumises 
au  Khan  de  Kélat,  monarque  absolu.  La  monarchie 
béloutchistc  est  actuellement  sous  la  suzeraineté  Anglaise. 


CABOUL  OU  AFGHANISTAN. 


656.  Bornes  :  Au  nord,  le  Turkostan  ;  à,  l'est,  l'Hin- 
doustan  ;  au  sud,  le  Bdloutchistan  ;  à  l'ouest,  la  Perse. 

Cette  monarchie  a  rem{)lacô  l'empire  des  Afghans,  qui,  eu  1722, 
avait  soumij  la  Perse  ])re8que  entière,  i^lleae  com{)Ose  des  provinces 
enlevées  à  cette  dernière  i)ui8sance,  à  la  Tartarie-Indcpeudaute  tt 
à  riiule.  Les  armées  anglaises  de  l'Hindoustan  ont  plusieurs  fois 
l'énétrc  dans  TAfghanistan  ;  elles  ont  été  obligées  de  l'évacuer  eu 
1842. 

657.  Ciimatf  clc.  :  La  température  et  les  productions  du 
(jaboui  sont  celles  de  THindoustan  septentrional.  Hautes 
montagnes,  vastes  déserts,  valides  extrêmement  fertiles. 
Quantité  de  chameaux,  de  dromadaires,  de  buffles,  de  che- 
vaux, de  moutons,  de  chèvres,  et  d'animaux  sauvages. 
Mines  précieuses,  beaucoup  de  salpêtre.  L'industrie  des 
habitants  consiste  en  tissus  de  coton,  en  fabriques  de 
châles,  de  tapis,  de  cuirs,  en  préparation  des  pelleteries,  etc. 
Capitale,  Caboul,  située  sur  la  rivière  de  ce  nom,  entre  deux 
montagnes,  environnée  de  jardins,  et  arrosée  d'eaux  vives  ; 
les  maisons  y  sont  construites  en  pierres  brutes,  ou  bien  eu 
bois,  en  argile.  Cette  ville  est  l'entrepôt  d'un  grand  com- 
merce entre  la  Perse,  la  Bukarie  et  llnde. 

668.  Vil^s  principales  :  Candahar,  grande  ville  commerçante,  dans 
le  bassin  do  l'Argandab  ;  ancienne  capitale  des  Afghans.  Hérat,  ci- 
devant  capitale  du  [)etit  royaume  de  ce  nom  récemment  conquis  par 
les  Afghans.  Ceito  ville  est  une  position  militaire  de  premier  ordre. 

659.  Population,  environ  r>, 000, 000  d  habitants,  qui  pour 
lu  plupart  sont  de  la  religioa  de  Mahomet.     Gouvernement 


in.' 


i  ;        i 


TUEKESTAN  0RIENTAL-TURKÏ8TAN  OCCIDENTAL.      257 


)us-marin 
1500,0(10 
Pn    deux 

>   qui   He 

«ouuiiscs 
iionarcliio 

Anglaise. 


ft^odal  ;  les  tribns  sont  gouvernées  par  des  khans  que  nomme 
ordinairement  le  roi  ou  khan  suprême  ;  cllos  ont  do  plus 
chacune  une  espèce  d'aseembléc  législative. 

La  population  de  l'Afghanistan  se  compose  d'Oiizbeks,  do  Tur- 
comans,  de  Béloutchis,  do  Tadjicks  ou  Persans  et  d'Hindous. 


TURKESTAN  ORIENTAL. 


Ht,  l'Hin- 
crse. 

',  en  1722, 
'  provinces 
endaute  vt 
isiours  foig 
évacuer  eu 

ictions  du 
Hautea 
fertiles. 
3,  de  che- 
jauvaj^os, 
istrie  deH 
iqucs   de 
iries,  eic. 
trc  deux 
X  vivca  ; 
i  bien  eu 
tnd  com- 


pte, dans 
icrat,  ci- 
nquis  [>ar 
icr  ordre. 

|ui  pour 
neuient 


G60.  Le  Turkestan  oriental  (TaîHarie-Chinoise on  Petit c^ 
Boukarié),  est  compris  entre  les  monts  Kucn-lun  ot  Thian- 
flhan,  les  monts  Kara-Korum  et  le  désert  de  Gobi.  Il  a  fait 
partie  de  l'empire  Chinois  jusqu'en  1864,  époque  où  il 
s'est  rendu  indépendant.  C'est  un  des  pays  les  plus  élevés 
du  plateau  de  l'Asie  central^  Il  est  arrosé  par  le  Tarim  ot 
fies  affluents.  Climat  froid  lu.u  propre  à  )a  culture,  mais 
les  pâturages  abondent.  Capitale,  Yarkand,  ville  de  150,000 
habitants,  située  dans  une  plaine  fertile,  centre  du  com- 
merce des  caravanes  entre  la  Chine  et  l'Asie  occidentale. 
Ville  principale,  Cashgar,  ancienne  capitale.  Gouvernement 
despotique.  Population,  environ  3,000,000  d'habitants. 


TURKESTAN  OCCIDENTAL. 


661.  Bornes  :  Au  nord  et  à  l'ouest,  la  Russie  d'Asie  ; 
à  Test,  le  plateau  du  Pamir,  qui  le  sépare  du  Turkestan 
oriental  ;  au  sud,  l'Afghanistan  et  la  Perse  (a). 

Les  Tartares,  appelés  Scythes  par  les  anciets,  étaient  autrefois 
mattresen  Sibérie  (No.  575),  j\  Astrakan,  et  en  Crimée.  Le  fameux 
Tamerlan,  né  dans  la  Grande-Bukarie  et  mort  en   1406,  soumit  la 

(a)  Ce  pays  ept  destiné  à  ôtro  ab.iorbé  par  la  Russie.  cj<iii.  non  contente  de 
' 'étro  erapar»^  des  Stoppes  do  Kirghiz,  a  fiani'hi  ie  Sir-Davia,  et  fioiimig 
Kukarid,  Tns^ihkond  etSamarcand.  Ellodoinino  mémo  dans  la  vallée  inft?» 
rieure  de  l'Amou-Daria;,  où  eI!o  a  dit  la  conquête  de  KUiva. 


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I    ii 


li  ,, 


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258 


TURKESTAN   OCCIDENTAL. 


Perse,  l'Hîndoustan,  l'Egypte,  ruina  pour  quelque  temps  la  puis- 
sance des  Turcs  en  Asie,  et  s'empara  de  la  Russie  entière.  Ses  des- 
cendants,  sous  le  nom  de  Grands-Mogols,  régnèrent  dans  l'Inde 
depuis  1526  jusqu'en  1803  (No.  626).  Aujourd'hui  la  puissance  dos 
Tartiires  est  peu  considérable. 

662.  Diviaious  :  le  Turkestan  se  divise  en  huit  parties^ 
dont  voici  les  noms  : 

r.eg  Khîvnats  do  Boukhara  ou  Bonkharie,  de  Foundouz,  de  Chéri 
Sobz,  de  Hissnr,  do  Dorvaz,  les  steppes  des  Turkoraans,  le  plati  au 
de  Pamir  et  le  pays  des  Bouroutes. 

Les  principaux  cours  deau  du  Turkestan  sont  :  le  Sir-Daria  ou 
Sihoun,  l'Amou-Daria  (Oxus  des  anciens)  et  le  Mourgah. 

663.  Climatf  etc.  :  L'élévation  du  sol  et  la  proximité  des 
montagnes  qui  bornent  cette  contrée  au  nord  et  à  l'est,  ren- 
dent le  climat  généralement  froid.  Une  bonne  moitié  du  sol 
consiste  en  immenses  steppes  couvertes  de  plantes  salines  ou 
de  sables  arides,  et  entrecoupées  de  lacs  ou  do  mares  sau- 
mâtres.  Los  bords  des  rivières  sont  très-fertiles.  Mines, 
pierres  précieuses,  entre  lesquelles  on  remarque  le  rubis- 
balais,  qui  est  un  cristal  de  couleur  rose  pâle.  Animaux  ot 
oiseaux  de  l'Europe,  chameaux,  dromadaires,  moutons  à 
large  queue,  agalis,  yaks  ou  bœufs  grognants,  chacals,  ânes 
et  chevaux  sauvages,  animaux  à  fourrures,  etc. 

Il  y  a  des  serpents  blancs  de  la  longueur  d'une  aune,  qui  ne  font 
aucun  mal,  et  des  araignées  très-venimeuses,  noires,  velues,  à  huit 
yeux,  de  la  grosseur  d'une  noix.  Les  sources  de  naphte  et  de  pétrole 
abondent  vers  la  mer  Caspienne. 

Les  trouj)eaux  font  la  plus  grande  richesse  des  TartAres,  surtout 
des  Kiighiz.  On  prétend  qu'un  riche  Cosaque  possède  quelquefois 
jusquù  10,000  chevaux,  4,000  bestiaux  et  20,000  moutons,  sans 
compter  les  chameaux,  les  chèvres,  etc. 

664.  Commerce  :  Les  Elrghiz  (a)  conduisent  à  Oren- 
bourg,  ville  russe  située  sur  l'Oural,  ou  à  Tobolsk,  des  brebis, 
des  agneaux,  des  chevaux,  du  bétail  ;  ils  y  portent  encore 
une  grande  quantité  de  pclleteri'.'s,  de  poil  de  chameau  et 
de  camelots.  Les  caravanes  de  Khiva  et  de  la  Grande-Bouk- 
hario  portent  à  Orenbourg  du  blé,  du  coton  écru,  des  étoffes 
d»  soie  et  de  coton,  des  peaux  d'agneaux  ;  mais  elles  trafi- 
quent davantage  avec  les  Kalmouks,  les  Persans  et  les 
Indiens. 


(«»        '  Kirghiz  sont  actuellement  soumia  à  la  Russie. 


.i*J-~t  ik    .  ~a-ÂA^  ^ 


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PERSE   OU   IRAN. 


259 


En  1864,  Boukhara  a  envoyé  en  Russie  plu8  de  10  millions  de 
livres  de  coton,  qui  formaient  la  charge  de  20,000  chameaux. 

065.  Villes  :  Boukhara,  sur  le  Sogd,  affluent  du  Djioun 
ou  Amou-Daria,  dans  une  vallée  riche  en  vergers,  en  rai- 
sins, en  melons,  et  en  cérdalea;  centre  d'un  grand  commerce. 
Haniarcande,  autrefois  entrepôt  d'un  commerce  immense, 
si(5ge  de  l'empire  do  Tamerlan  en  1400  ;  célèbre  université 
musulmane  ;  on  attribue  à  cette  ville  l'invention  du  papier 
(1(3  soie.  Balk,  autrefois  Bacires^  capitale  de  la  Baotriane, 
rivale  en  commerce  de  Ninivo  et  de  Babylone,  etc. 

666.  Population  :  environ  7,000,000  d'habitants  musul- 
mans. Gouvernement  despotique. 

Les  KirghizetlesTurcomans  vivent  du  produit  do  leurs  troupeaux, 
de  chasse,  de  poche  et  de  brigiuidago  ;  leurs  nombreux  prisonniers 
Ront  vendus  comme  esclaves  au  plus  haut  enchérisseur.  Ils  enlèvent 
leurs  femmes,  ordinairement  chez  les  Kalmouks.  Ils  se. nourrissent 
le  plus  souvent  de  la  chair  do  leurs  moutons  et  du  lait  de  leurs 
jum(  nts.  Les  Ousbecks,  qui  passent  pour  être  les  plus  industrieux 
des  Tartares,  se  fixent  de  préférence  dans  les  villes  ;  on  assure  que 
leurs  femmes  les  suivent  i\  la  guerre  et  combattent  b  leurs  côtés. 
Les  Bukares  parcourent  toute  l'Asie  pour  le  commerce. 


PERSE  OU  IRAN. 


667.  Bornes  :  Au  nord,  la  Russie  d'Asie,  la  mer  Cas- 
pienne et  le  Turkestan  ;  à  l'est,  le  Caboul  et  le  Bélout- 
cbistan  ;  au  sud,  le  détroit  d'Ormus  et  le  golfe  Persique  ; 
à  l'ouest,  la  Turquie  d'Asie.  Sa  superficie  est  d'environ 
648,000  milles  carrés. 

Divisions. — Ce  pays  se  divise  en  20  provinces,  gouvernées  chii- 
cune,  par  un  Beglerbcrg,  ou  gouverneur  civil  et  militaire. 

La  Perse,  anciennement  resserrée  dans  le  petit  pays  de  Perside, 
(Farsist'^n  actuel)  sur  le  golfe  Persique,  s'était  d" abord  accrue  do  la 
Mé<lie  (Iraq-Adjemi),  et  bientôt  après,  sous  le  règne  de  Cyrus  (538 
avant  J.  0.),  de  l'Arménie,  de  la  Mésopotamie  et  de  la  liabylonio 
(Algézireh  et  Iraq-Arabi),  et  de  tous  Is  pays  qui  composent  la  Tur- 
quie asiatique.  Cambyse,  fils  de  (  -yrus,  se  rendit  maître  de  l'Egypte. 
Darius,  fils  dHystasj.e,  entreprit  vainement  la  conquête  de  la 
Scythie  {'fartarie)  et  de  la  Grèce  (514-500  avant  J.  C).  Ce  vaste 
empire  fut  ruiné   par   Alexandre-le-Graad    et   partagé,    après   sa 


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260 


PSEtE  OU  IRAN 


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mort,  ontro  i«i  ^/^nAraux.  J<n,  r<*r8<^  fut  doiin/»e  &  SAlencnn.  ftn 
dateur  du  royaume  do  Syrie  (305  avant  J  0.).  L'empire  doa  ParthfH 
(Khoraçan  actuel),  a'ôlova un  demi-aiùcle  plus  tord,  et  s'ôtendit,  vit» 
le  temps  do  Pompée,  depuia  l'Euphratc  jusqu'à  l'Inde  I/an  22(j  de 
l'ère  chrétienne,  la  Perso  regagna  son  indépendanco  et  devint  im 
royaume  florissant,  qui  subsista  bous  36  rois  nommés  Sasaanidr  < 
jusqu'en  637,  époque  où  elle  tomba  au  pouvoir  du  calife  Omn. 
deuxième  successeur  de  Mahomet.  Au  neuvième  siècle,  elle  ets  divi- 
sa en  plusieurs  petites  monarchies,  qui  furent  envahies  en  1231  piii 
GeilgiB-khan,  en  1372  pur  Tamerlan,  et  en  1405  par  les  Turcs.  Le 
troisième  empire  des  Perses  ou  celui  desSophis,  commença  en  1600 
il  succorr.ba  en  1722  sous  la  puissance  des  Afghans  (No.  692).  «'et 
événement  fut  suivi  de  l'élévation  au  trf)ne  du  féroce  Nudir-Rluili 
né  dans  le  Khorassan,  qui  soumit  les  Afghans  et  fit  la  conquête  de 
l'Inde  (No.  626).  Ses  successeurs  ont  été  supplantés  par  la  famille  Je 
Peth-Ali-Shah,  laquelle  règne  aujourd'hui  en  Perse. 

La  Perse  se  rapproche  des  institutions  do  l'Occident.  Le  Shah 
ou  roi  do  Perse  a  plusieurs  oflSciers  français  ou  prussiens,  pour 
introduire  dans  son  armée  la  tactique  européenne.  Nombi-e  do 
jeunes  persans  viennent  en  France  pour  y  faire  leur  éducation, 

668.  Climat j  etc.  :  Les  bords  do  la  mer  Caspienne 
éprouvent  des  chaleurs  très-fortes  en  été  et  un  hiver  très- 
doux  ;  l'une  et  l'autre  saison  est  excessivement  humide.  Jje 
climat  et  les  productions  des  parties  montagneuses  sont 
assez  semblables  à  ceux  de  l'Europe,  mais  il  faut  observer 
qu'ici  le  sésame  remplace  souvent,  l'olivier  et  qu'on  y  trouve 
peu  de  richesses  minérales,  quoiqu'il  y  nit  dos  mines  d'or, 
d'argent,  de  fer,  do  turquoises  et  des  sources  abondantes  de 
naphte.  Sur  les  côtes  du  golfe  Persique,  ce  sont  des  cha- 
leurs brûlantes,  des  pluies  tropicales,  des  sécheresses  pro- 
longées et  les  autres  inconvénients  du  climat  indien.  L'in- 
térieur est  occupé  par  des  déserts  remplis  de  plantes  salines. 
Le  grain  le  plus  commun  est  le  froment  ;  viennent  ensuite 
le  riz,  l'orge,  le  millet,  le  maïs,  etc.  Les  fruits  les  plus 
estimés  de  l'Europe  y  ont  été  apportés  de  Perse  t€ls  que 
la  figue,  la  grenade,  la  mûre,  la  pêche,  l'amande,  la  pistache 
et  l'abricot.  Oranges  énormes  ;  le  sol  est  singulièrement 
favorable  à  la  culture  du  citron  ;  dattiers,  bois  odoriférants  j 
melons  de  20  espèce»,  quelques-uns  si  gros  qu'un  honimti 
en  peut  à  peine  porter  deux  ou  trois  ;  vins  délicieux  ; 
quantité  immense  de  soie  excellente  ;  cochenille,  séné,  assa 
fœtida,  sumac,  opium,  rhubarbe,  etc. 

Les  chevaux  persans  passent  pour  être  les  mieux  faits  de  l'Orient, 
bien  qu'ils  le  «èdent  en  vitesse  aux  chevaux  arabes.  Le  chameau  eyt 


PSRSB  OU  inAN. 


261 


commun  ;  ce  bôtnîl  ressemble  à  celui  de  l'Europe,  eiceptô  que  du 
cr)tô  de  l'Inde,  il  a  une  boase  sur  le  dos.  Les  moutons  y  traînent  une 
queue  do  trente  lîrres,  dit-on,  qui  s'élargit  vers  le  bas  en  forme  de 
rœur.  Entre  les  animaux  eauvageson  remarque  lo,  lion  sans  crinière, 
le  ligre,  le  léopard,  la  panthère,  l'once,  l  hyène,  le  chacal,  l'Ane  sau- 
vage, etc. 

669.  Rivières  :  La  Perse  n'a  pas  de  cours  d'eau  navigable.  Lm 
pt  incipales  rivières  sont  :  le  Kerhhah  et  le  Kouren,  qui  traversent  le 
Kliouzistnn  ;  V Atrek  et  V Aran,  qui  se  jettent  danfllamer  Caspienne  ; 
il  Ikndemir,  dans  le  Parsistan  ;  le  Zayendeh-Poud,  qui  arrose   Ispa- 

han. 

l 'reaquo  toute  la  Perse  est  un  plateau  élevé,  parsemé  de  plaines 
m  (le  déserta  sablonneux,  et  dont  les  talus  sont  montueux  et  trèg- 
(iccidcntés. 

670.  Commerce  /  Soie  bru*o,  étoflFcs  do  soie  et  de  coton» 
tapis  appelés  tapis  de  Turquie^  parce  qu'ils  se  vendent  or- 
dinairement aux  Turcs,  opium,  tabac,  noix  de  galles,  vins, 
tîhevaux  et  chameaux,  etd. 

671.  Capitale  :  Téhéran  y  dans   l'Iraq-Adjemi  ;    do   ses 
100,000  habitants,  à  peine  50,000  y  demeurent  en  dtti  : 
toute  la  cour,  pendant  cette  saison,  va   camper   dans  la 
plaine  de  Sultanieh,  au  sud  des  monta  Elbrous. 

Des  lignos  télégraphiques  unissent  Téhéran  à  l'Europe  par  Trébi- 
r.oiido,  et  au  télégraphe  anglo-indien  par  Bushir  et  par  Bagdad. 

672.  Villes  principales  :  Ispahan,  autrefois  résidence  des  souve- 
rains de  Perse  ;  elle  est  encore  une  des  villes  les  plus  peuplées  du 
royaume  ;  mosquée  royale  revêtue  au-dehors  de  marbre  et  dont  le 
(îôme  et  les  minarets  sont  couverts  de  porcelaines  peintes  en  mo- 
fl.iïque  ;  place  magnifique,  superbes  promenades  ;  Tauris,  autre  capi- 
tale ancienne,  qui  fait  un  grand  commerce  de  soie,  de  cuirs  dits 
chagrinSf  ^.ic.  \  un  grand  tremblement  do  terre  en  1724  y  fit  périr 
100,000  personnes  ;  Casbin,  grand©  ville,  très-commerçante  en  soie- 
ries, en  tapis  et  en  armes  blanches  ;  Hamadan  (ancienne  Ecbatane) 
connue  par  ses  fabriques  de  cuir  ;  Shiraz,  au  sud-est  d  Ispahan,  dnns 
une  vallée  délicieuse,  renommée  par  son  vin  et  son  essence  do  rose, 
♦  lie  a  produit  les  meilleurs  poètes  de  l  Asie  ;  h  douze  lieues  de  cette 
ville  sont  les  ruines  de  Persépolis. 

Les  lieux  destinés  au  commerce  dans  les  villes  de  l'Orient,  parfi- 
culièremont  dans  celles  de  la  Perse,  portent  lo  nom  de  bazars.  Quel- 
ques-uns sont  découverts  comme  les  marchés  d'Europe  et  servent 
aux  raèmes  usages ,  d'autres  sont  surmontés  de  voûtes  percées  par 
ilea  espèces  de  dermes  qui  en  éclairent  l'intérieur  ;  c'est  dans  ces  der- 
niers que  les  marchands  ùti  pierreries,  d'orfùvrerieSjde  riches  étoffes, 
etc.,  ont  leurs  boutiques.  Il  y  a  des  bazars  où  l'on  ne  vend  que  dei 
esclaves. 

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Un  autre  genre  d'édifice  qui  doit  son  origine  à  l'hospitalité,  vertu 
sacrée  chez  les  sectaires  du  Koran,  sont  les  caravansérailif  espèce 
d'hôtelleries  très- vastes,  où  les  caravanes  et  les  simples  voyagenrg 
sont  reçus  pour  un  prix  modique,  souvent  môme  gratuitement.  On 
en  rencontre  sur  toutes  les  principales  routes  et  dans  la  plupart  des 
grandes  yiUes  depuis  Oonstantinople  juçiqu'au  Qange. 

673.  .'Population:  En  1881;  7.653,000,  dont 3  million'^ 
Tatîjicks  ou  Perses,  et  les  autres,  Turcs,  Arabes,  KourdcH, 
Guôbres,  Béloutohis,  Juifs,  etc.  Tous  ces  peuples  parlent 
différentes  langues.  Il  y  a  beaucoup  de  tribus  nomades, 
surtout  d'Arabes,  qui  aiment  à  subsister  par  la  guerre,  le 
vol  et  le  pillage.  L'islamisme  est  la  croyance  commune.  Les 
chrétiens  sont  pour  la  plupart  arméniens  et  nestoriens.  Le 
gouvernement  est  le  militaire  despotique  ;  le  roi  porte  le 
titre  de  shah,  qui  répond  à  celui  de  khan^  kingy  etc. 

L'armée  du  roi  est  de  100,000  hommes  disciplinés  à  reuropéenno. 
Le  sultan  actuel,  à  l'exemple  de  la  Turquie,  travaille  à  faire  entrer 
la  Perse  dans  la  voie  de  la  civilisation  (No.  667). 

Ce  pays  possède  un  bon  nombre  de  collèges,  où  l'on  enseigno  la 
langue  arabe,  la  turque  et  la  persane  ;  l'éloquence,  la  poésie,  la  thùo- 
logie,  la  médecine,  et  l'astrologie.  Tous  les  Perses  portent  le  turbaa 
vert  ;  ils  se  rasent  la  tête,  mais  ils  entretiennent  la  barbe  avec  le  plus 
grand  soin.  Le  mets  favori  des  gens  riches  est  le  liis  bouilli,  préparé  do 
différentes  façons  ;  le  blé  est  la  nourriture  ordinaire  du  peuple.  Dans 
les  festins,  les  melons,  les  fruits,  les  confitures,  jouent  un  grand  rôle. 

Les  Perses,  qu'on  appelle  souvent  les  Français  de  l'Asie,  se  sont 
de  tout  temps  distingués  par  la  gaité  de  leur  caractère,  par  leur 
industrie  et  par  leur  littérature.  Ils  excellent  dans  l'art  de  broder  sur 
le  drap,  la  soie  et  le  cuir,  dans  les  fabriques  de  tapis,  de  poterie,  d» 
cuir,  de  maroquin,  do  chagrin,  d'arcs,  de  sabres,  de  chaudronnerie, 
etc.  Gomme  les  Turcs,  ils  battent  tous  les  métaux  à  froid,  et  jusqu'aux 
fers  des  chevaux,  ce  qui  leur  donne,  dit-on,  plus  de  solidité. 


ILES  QUI  DÉPENDENT  DE  LA  PERSE. 


674.  La  plus  grande  et  la  plus  fertile  est  celle  de  Kischmis,  vers 
l'entrée  du  golfe  Persique,  ombragée  de  cocotiers,  et  de  bananiers. 
L'île  d^OrmuZf  autrefois  emplacement  d'une  ville  superbe  et  centre 
d'un  vaste  commerce  avec  l'Europe,  ne  renferme  que  des  ruines  de 
0on  ancienne  richesse. 


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ABABIK. 


263 


'Pîtalitô,  vertu 
séraili^  espèce 
les  voyageurs 
iitement.  Oq 
a  plupart  deg 

^  3  millions 
i  Kourdcs, 
pies  parlent 
»s  nomades, 
*  guerre,  le 
imune.  Les 
•riens.    Le 

oi  porte  le 
Un. 

«uropéenne. 
faire  entrer 

enseigne  la 
sie,  la  thoo- 
it  leturban 
tvec  le  plu3 
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îuple.  Dans 
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iio,  se  sont 
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broder  snr 
poterie,  do 
dronnerie, 
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ê. 


3B. 


'miê,  vers 
maniers. 
ît  centre 
'uines  de 


ARABIE. 


675.  Bornes  :  Au  nord,  la  Turquie  d'Asie  ;  à  Test,  au 
»ud  et  à  l'ouest,  le  golfe  Persique,  le  golfe  d  Oman  et  la 
mer  Rouge. 

676.  Divisions  :  Les  anciens  géographes  distinguaient 
dans  cette  contrée  trois  parties  principales,  savoir  :  l'Arabie 
Pétrée,  à  l'ouest  ;  l'Arabie  Déserte,  au  nord  et  au  centre  ; 
et  l'Arabie  Heureuse,  au  sud.  La  division  suivante  est 
mieux  connue  dans  le  pays  ;  lo  l'Hedjaz,  le  long  de  la  côte 
de  la  mer  Rouge,  et  qui  appartient  à  l'erapire  turc  ;  2o  le 
Nedjed,  ù.  l'est  de  l'Hedjaz  ;  3o  le  Lahsa,  entre  le  Nedjed  et 
le  golfe  Persique  ;  4o  l'Oman,  au  sud  de  ce  même  golfe  ;  5o 
l'Hadramaout,  au  sud-est  ;  6o  l'Yémen,  qui  occupe  la  partie 
méridionale. 

L'Arabie  fut  habitée  et  civilisée  dès  le  temps  de  Moïse  et  de  Job 
(1500  av.  J.  G.).  Elle  ne  fut  jamais  assujettie  qu'à  ses  propres 
princes  jusqu'à  622,  que  parut  Mahomet.  En  établissant  une  religion, 
cet  imposteur  fonda  un  nouvel  empire  qui  8'éten4it  depuis  l'Inde 
jusqu'à  l'extrémité  occidentale  de  l'Afrique  et  même  jusqu'en  Espagne, 
C'est  ce  qu'on  appelle  l'empire  des  Califes,  des  Arabes,  ou  des  Sar- 
rasins. Les  sciences  et  les  lettres  florissaient  à  la  cour  des  Califes, 
pendant  que  l'Europe  était  plongée  dans  la  barbarie.  Les  Arabes 
brillèrent  dans  la  poésie,  la  médecine,rastronomie,  les  mathématiques. 
C'est  d'eux  que  nous  viennent  les  chiffres  usités  dans  tous  nos 
calculs.  La  vaste  puissance  des  califes,  affaiblie  par  les  divisions 
intestines,  fut  renversée  par  les  Mongols,  et  l'Arabie  se  divisa  comme 
de  toute  antiquité,  en  petits  états,  dont  la  plupart  au  l6e  siècle 
Bubirentlejoug  ottoman  (No.  676),  et  furent  absorbés  vers  1800 
dans  l'empire  éphémère  des  Wahabites  ^No.  682). 

677.  Climat  :  L'Arabie  partage  le  climat  de  l'Atrique 
septentrionale.  11  y  a  régulièrement  une  saison  des  pluies 
qui  dure  3  ou  4  mois  ;  le  reste  de  Tannée,  à  peine  aperçoit- 
on  un  nuage  ;  môme  dans  qutlques  cantons,  l'année  toute 
entière  so  passe  sans  pluie.  Il  ne  gèle  que  sur  les  montagnes. 
À  Moka,  sur  le  golfe  Arabique,  io  thermomètre  s'élève  en 
été  jusqu'à  29J®  do  Réaumur.  Depuis  la  mi-octobre  jusqu'à 
la  mi-avril,  il  règne  un  vent  du  nord-est  ;  pendant  les  six 
autres  mois,  ce  sont  des  vents  du  sud-est  et  du  sud-ouest. 


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Dans  le  désert  qui  s'étend  depuis  THedjaz  jusqu'à,  l'Euphrate,  les 
Tojageurs  sont  exposés,  en  été,  au  vent  mortel  nommé  aamiel  ou 
simoun  :  dti  côté  qu'il  vient,  l'air  prend  une  couleur  rougeûtre  el  l'on 
sent  une  odeur  do  soufre.  Les  Arabes  se  couchent  alors  par  terre 
et  les  animaux  s'enfoncent  les  narines  dans  le  sable.  Celui  qui  oserait 
respirer  cette  vapeur  pestilentielle,  serait  suffoqué  à  l'instant. 

678.  Sol,  Productions f  etc.  :  L'Arabie  n'est  en  général 
qu'une  vaste  mer  de  sable  interrompue  par  de  nombreuses 
oasis  ou  élévations  montagneuses,  qui  sont  assez  fertilcR 
surtout  en  dattiers  et  en  palmiers.  La  végétation  du  désert 
consiste  en  quelques  plantes  salines  et  grasses,  le  vareo, 
l'ortie,  l'aloès,  l'acacia,  les  ronces,  etc.  Sur  les  côtes  on 
trouve  le  tamarinier,  le  cotonnier,  le  bananier,  la  canne  i\ 
sucre,  l'indigo,  le  muscadier,  le  bétel,  et  toutes  sortes  do 
melons  et  de  courges.  L'Arabie  Heureuse  fournit  le  caféier, 
qui  donne  le  meilleur  café  de  l'univers,  et  le  baumier,  d'où 
l'on  tire  le  baume  de  ta  Mecque^  la  plus  odorante  et  la  plus 
chère  de  toutes  les  gommes-résines;  parmi  les  autres  pro- 
ductions, on  remarque  la  gomme  arabique,  qu'on  tire  de 
Tacacia,  le  ricin,  le  séné,  et  plusieurs  autres  plantes  médi- 
cinales. De  tout  temps  l'Arabie  a  été  célèbre  comme  le  pays 
de  l'encens  ;  mais  il  est  reconnu  que  le  meilleur  vient  de 
l'Abyssinie,  du  Siam  et  des  îles  de  l'Océanie.  Quelques 
campagnes,  surtout  celles  de  l'Yémen,  produisent  en  abon- 
dance le  blé,  le  riz,  le  maïs,  le  sésame,  etc. 

Le  dourra,  espèce  de  millet,  fait  la  principale  nourriture  des  habi- 
tants, qui  mangent  encore  le  poro-épic,  la  belette,  le  rat,  les  lésards, 
les  sauterelles,  et  quelquefois  par  friandise,  la  chair  du  chameau.  Ou 
nourrit  les  chevaux  avec  de  l'orge  et  les  data  avec  des  fèves.  Il  7  a 
peu  de  richesses  minérales. 

Parmi  les  animaux,  il  faut  placer  an  premier  rang  le  chameau  h 
une  bosse,  justement  appelé  un  navire  vivant  sans  lequel  on  ne  sau- 
rait traverser  ces  flots  de  sable  qui  couvrent  le  sol  de  l'Arabie.  Oet 
animal  n'est  pas  moins  précieux  à  l'Arabe  que  le  renne  au  Lapon. 
Il  peut  marcher  plusieurs  jours  à  travers  des  sables  brûlants  sans 
boire  ni  manger  ;  le  fardeau  qu'il  porte  est  de  600  à  1,000  livres.  Le 
lait  du  chameau  nourrit  son  conducteur  ;  sa  chair  est  succulente  et 
d'un  assez  bon  goût  ;  ses  nerfs  font  de  bonnes  cordes  ;  son  poil,  qu'on 
tond  annuellement,  procure  aux  Arabes  des  vûtements  et  des  tentes. 

Les  bœufs  ont  une  bosse  sur  le  dos,  comme  ceux  de  la  Syrie.  On 
dit  que  les  moutons  traînent  leur  queue  épaisse  sur  une  petite  cha- 
rette. 

N'oublions  point  le  cheval,  la  gloire  de  l'Arabie  ;  il  y  en  a  de  deux 
olasses,  l'espèce  commune  et  les  chevaux  nobles  qu'on  prétend  issof 


ARABH. 


265 


^nphrate,  Jes 
n»o  êamiel  ou 
ageûtre  et  l'on 
ors  par  terre 

lui  qui  oserait 
nstant. 

en  général 
nombreuses 
sea  fertiles 
a  du  désert 
le  varec, 
côtes   on 
a  canne  i\ 
sortes  do 
•  Je  caféier, 
îer,  d'où 
et  la  plus 
très  pro- 
tire  do 
tes  médi- 
ne  Je  pays 
vient  de 
Quelques 
en  abon- 


des habi- 
î8  léaards, 
neau.  Ou 
s.    Il  y  a 

■ameau  h 
n  ne  Ban- 
bie.   Oet 
I  Lapon . 
nts  sans 
ires.  Le 
ilente  et 
il,  qu'on 
»  tentes, 
ie.    On 
ite  châ- 
le deux 
idiesof 


dei  haras  de  Salomon ,  la  généalogie  de  ceux-oi  se  congerre  depuis 
2,000  ans.  On  s  le  plus  grand  soin  d*en  tenir  la  raoo  pure.  Ils  sup- 
portent les  plus  grandes  fatigues,  passent  des  jours  entiers  sans 
manger,  et  se  jettent  sur  l'ennemi  avec  impétuosité.  Les  meilleurs 
sont  élevés  par  les  Bédouins  dans  les  déserts  du  nord  :  Ils  demeurent 
sous  la  mCme  tente  que  leurs  maîtres  et  sont  traités  avec  la  mémo 
tendresse  que  les  enfants  ;  on  les  accoutume  h  donner  des  marques 
d'affection  h  tous  ceux  d«  la  famille.  Ils  ne  vont  que  le  pas  ou  le 
galop  ;  au  moindre  signe  do  la  main  ou  du  talon,  ils  partent  avec  le 
vitesse  du  vent.  Si  le  cavalier  se  démonte,  son  fidèle  coursier  s'ar- 
rête jusqu'à  c«  qu'il  ait  repris  sonr  siège  ;  s'il  tombe  diins  la  mêlée, 
le  coursier  reste  auprès  do  lui  et  par  ses  hennissements  demande  du 
secours. 

Les  ânes  sont  d'une  force  et  d'une  agilité  extraordinaires. 

Animaux  sauvages  de  la  Perse,  auxquels  on  peut  ajouter  le 
singe,  le  rat  de  Pharaon,  l'antilope,  et  quelques  autres,  qui  se  trou- 
vent plus  communément  ici  qu'au-delà  du  Tigre,  Les  animaux  les 
plus  nuisibles  sont  les  sauterelles,  fléau  de  toutes  les  cultures.  On 
remarque  entre  les  oiseaux  la  stupide  autruche,  qui  abandonne  quel- 
quefois ses  œufs  dans  le  désert,  le  faisan,  la  poule-pintade,  la  perdrix, 
la  grive,  qui  vient  chaque  année  do  la  Perse  et  détruit  les  sauterelles, 
eto.  Le  poisson  abonde  sur  toutes  les  oôtes  ;  celle  du  snd-est  nourrit 
la  piune-marine,  et  d'immenses  quantités  de  tortues  de  mer,  ressource 
de  tribus  entières  d'Arabes.  Ou  trouve  encore  en  Arabie  beaucoup 
de  tortues  de  terre  ;  c'est  la  nourriture  des  chrétiens  les  jours  d'absti- 
nence. Il  j  a  des  serpenta  tachetés  do  blanc,  dont  la  morsure  cause 
une  mort  soudaine,  et  des  lézards  de  la  force  d'un  crocodile. 

679.  Commerce  :  Café,  au  montant  de  12  à  14  millions 
de  livres  annuellement  ;  tabac,  aloès,  gommes,  drogues,  che- 
vaux, perles,  dattes,  benjoin,  encens,  myrrhe,  etc. 

680.  Villes  :  La  Mecque,  patrie  de  Mahomet,  capitale 
du  Grand-Chéri  fat  et  du  monde  mahométan.  Cette  ville  et 
son  territoire  sont  regardés  comme  saints.  On  y  voit  la  plus 
belle  mosquée  du  monde.  Cette  mosquée  renferme  un  petit 
bâtiment  carré,  haut  de  12  verges  et  nommé  la  /Caaôa,  que 
les  Arabes  prétendent  avoir  été  construit  par  Abraham  et 
son  fils  Ismaël,  leur  père.  Mahomet  a  ordonné  à.  tous  ses 
sectateurs  d'y  faire  un  pèlerinage  au  moins  une  fois  dans 
leur  vie.  Tous  les  ans,  il  se  tient  à.  la  Mecque  une  foire  où 
se  rassemblent,  dit-on,  près  de  100,000  marchands. 

Médine,  qui  renferme  le  tombeau  de  Mahomet  ;  cet  imposteur, 
chassé  de  la  Mecque,  lan  622,  se  réfugia  dans  cette  ville;  de  sa 
fuite,  appelée  Héffire,\ca  musulmans  comptcntleurs  années  ;  Médino 
fut  prise  et  pillée  pur  les  Wahabites  eu  1804  ;  Moku,  port  sur  la  mer 
Kouge,  entrepôt  de  commerce  do  l'Yémen,  elle  a  donné  son  nom  i\ 
l'excellent  café  qui  vient  de  celte  province  ;   Adeu,  à  leutrée  du 


(■) 


i  ' 


ïr.VC,.  - 


266 


ARABIE. 


détroit  de  Bab-el-Mandeb,  possession  anglaise  depuis  1838,  impur- 
tante  station  maritime  et  l'un  des  premiers  entrepôts  du  commerce 
de  l'Orient  ;  Mascate,  la  yille  la  plus  commerçante  de  l'Arabie  ; 
Lahsa,  vis-à-vis  des  îles  Babarein,  etc. 

681.  Population:  environ  6,000,000  d'habitants,  musul- 
mans et  wahabites.  Ceux-ci  croient  que  le  Koran  est  un 
livre  divin,  et  q[uc  Mahomet  avait  été  envoyé  do  Dieu  ;  mais 
ils  défendent  d'invoquer  le  prétendu  prophète  ;  ils  exemptent 
leurs  sectateurs  des  pèlerinages  et  des  prières  fréquentes 
que  pratiquent  les  musulmans. 

682.  Gouvernement  :  L'Arabie  se  divise  en  plusieurs 
états,  gouvernés  par  des  chefs  qui  portent  les  noms  d'imans^ 
de  chéiifSf  d'émirs  et  de  scheiks.  L'intérieur  est  habité  par 
des  peuples  errants,  qu'on  appelle  Bédouins  ;  ils  forment 
une  foule  de  tribus  soumises  à  des  scheiks  particuliers.  Les 
états  plus  considérables  ont  une  espèce  do  régime  monar- 
chique ;  chez  les  Bédouins  on  suit  la  forme  patriarcale. 
Toutes  les  affaires  civiles  se  décident  d'après  les  lois  du 
Koran. 

Au  eommencemcnt  du  siècle  actuel,  lesWababites  étaient  maîtres 
de  la  Mecque  et  d'nne  grande  partie  de  cette  péninsule,  d'où  iUi  ont 
été  depuis  presque  entièrement  expulsés  par  le  célèbre  pacha 
d'Egypte,  Mahomet-Ali  qui  n'a  pu  y  consolider  sa  domination. 

Les  Arabes  sont  de  moyenne  taille,  maigres  et  comme  desséchés 
par  la  chaleur.  Ils  ont  le  teint  basané,  les  yeux  et  les  cheveux  noirs  ; 
légers  à  la  course  et  excellents  cavaliers,  ils  passent  pour  braves, 
pour  habiles  à  manier  Tare  et  la  lance,  et  pour  très-bons  tireurs, 
depuis  qu'ils  sont  fomiliarisés  avec  les  armes  à  feu.  Ils  sont  hospita- 
liers, mais  trompeurs,  dit-on,  et  saperstitieux.  Leur  boisson  favorite 
est  le  café.  Les  liqueurs  spiritueuses  leur  sont  interdites  par  la  loi 
de  Mahomet. 

Les  Arabes  comme  les  Turcs  et  les  Persans  aiment  les  habits  longs. 
On  les  voit  porter  aussi  de  larges  culottes  avec  une  ceinture  brodée 
de  cuir,  sons  laquelle  brille  un  poignard  ou  une  dague.  Tons  les 
Arabes  portent  le  manteau,  qu'ils  appellent  habba  :  leur  tête  est  sur- 
chargée d'un  grand  nombre  de  bonnetrs,  qu'ils  entourent  encore  d'une 
écharpe.  Gommuuémeut  ils  ne  portent  point  de  chaussure,  mais  dans 
les  montagnes,  ils  se  garantissent  les  pieds  avec  de  la  peau  de  cha- 
meau ou  de  mouton.  Quelques-uns  se  rasent  la  tête ,  d'autres  por- 
tent leurs  cheveux. 


;\>=_^'r^T; 


1838,  impur. 
du  commerce 
de  l'Arabie: 


TURQUIC  D'aSII. 


fLBS  QUI   DÉPENDENT    DK   L'ARABIE. 


267 


°ts,  musul- 
ran  est  un 
^^'eu  ;  mais 
exemptent 
fréquontof 


plusieurs 

habité  par 
Is  forment 
liera.  Les 
e  monar- 
itriarcale. 
»s  Jois  du 


nt  maîtres 
'où  il«  ont 
>re  pacha 
Uion. 

desséchés 
*ux  noirs  ; 
r  braves, 
3  tireurs, 
t  hospita- 
î  favorite 
5ar  la  loi 

îts  longs, 
e  brodée 
Tons  les 
est  gur< 
re  d'une 
lis  dans 
de  cha- 
•es  por- 


683.  Les  plus  remarquables  sont  :  le  les  îles  Baharein,  dans  le 
golfe  Persique,  fameuses  par  la  riche  pêche  de  perles  qui  s'y  fait  eu 
été,  et  fertiles  surtout  eu  dattiers  ;  2o.  Perim,  Hot  volcanique,  nu, 
stérile,  situô  dans  le  détroit  do  Bab-el-Mandeb,  et  appartenant  aux 
Anglais  depuis  1867;  3o.  l'île  de  Socotora,  yera  l'eutrôe  du  détroit 
de  13ab-el-Mandeb,  célèbre  par  son  aloès,  fertile  eu  dattes,  en  iudîgo, 
en  ambre,  «te,  elle  est  habitée  par  100,000  individus  sous  uu  chef 
arubo. 


TURQUIE  D'ASIE. 


684.  Bornes  :  Au  nord,  la  mer  Noire  et  les  provinces 
russes  ;  à  l'est,  la  Perse  ;  au  sud,  le  golfe  Persique  et  l'Ara- 
bio  ;  à  Touest,  la  mer  Rouge,  le  canal  de  Suez,  la  Méditer- 
ranée et  l'Archipel.  Sa  superficie  est  d'cnTiron  660,000 
milles  carrés. 

685.  Divisions  :  On  peut  diviser  la  Turquie  d'Asie  en 
sept  parties  principales,  savoir  :  l' Asie-Mineure  ou  Anatolie, 
l'Arménie,  le  Kourdistan,  la  Mésopotamie  ou  Al-Djezireh, 
la  Babylonie  ou  Irak  Arabi,  la  Syrie  et  le  Iledjaz  (No. 
676.) 

Los  dirisions  turques  en  paekalicks  ou  provinces,  sangiakats  ou 
districts,  etc.;  sout  peu  connues  des  Européens. 

(a)  <-  Nous  allons  fouler  ua  sol  fertHe  en  grands  so avenirs  ;  mais 
ces  souvenirs  même  n'existent  point  pour  les  habitants  actuels, 
abrutis  par  l'ignorance  tt  l'esclavage.  Une  obscurité  profonde  enve- 
loppe la  gloire  de  vingt  peuples  qui  jadis  florissaient  dans  l'Asie  oc- 
cidentale ;  les  troupeaux  bondissent  également  sur  le  tombeau 
d'Achille  et  sur  celui  d'Hector;  les  trônes  des  Mithridate  et  des 
Antiochus  ont  disparu  comme  les  palais  de  Priaraet  do  Crésus  ;  les 
marchands  de  Smyrne  ne  se  demandent  guôrj  si  ce  lut  dans  leurs 

(a)  (Malte-Brun,  Qéog.  Univ.) 


Il  '  '   i 


kl 


'■  i  ; 


■.•i-'îi.J.ii'ïr. 


268 


TURQUIS  D  ABII. 


"1  iï.'.  ■^■ 


murs  quo  naquit  Homère;  le  beau  ciel  de  I'IodIo  n'inspire  plus  m 
peintres  ni  poètes  ;  la  mûme  nuit  couvre  do  ses  ombres  les  rivca  du 
Jourdain  et  les  bords  do  ri!)u[»hi  aie  ;  la  république  de  Moïse  a  din- 
paru  ;  les  harpes  de  David  et  d'Isîiïe  sont  muettes  i\  jamais  ;  un  y-M- 
leiir  arabe  vient  avec  indifférence  appujer  sa  tente  ftuz  colonnes 
brisces  do  Palmyre  (a)  ;  Babylone  {b)  aussi  a  succombé  sous  lea 
coups  d'un  destin  vengeur,  et  cette  cité  qui  régnait  sur  l'Aîi  • 
opprimée,  laisse  à  peine  après  elle  une  trace  qui  puisse  indiquer  ou 
s'élevaient  les  rempiirts  de  Sémiramis."  *•  J'ai  vu  sur  les  lisnx,  dit 
"  encore  un  voyageur,  l'accomplissement  de  celte  prophétie  :  Tyr 
"  (c),  la  reino  des  nations,  ne  serait  plus  qu'un  roc  où  les  pôcheura 
"  feraient  sécher  leurs  filets,  (Ézachiul,  ch.  26  i" 

Les  peuples  les  plus  célèbres  do  rautiquité,  les  Assyriens,  k* 
Perses,  Is  Grecs  et  les  Romains,  dominèrent,  sur  les  contrées  qui 
composent  la  Turquie  d'Asie  actuelle.  Au  7e  siècle,  les  califes 
s'en  rendirent  maîtres  ;  leur  capitale  fut  d'abord  la  Mecque, 
puis  Damiis,  et  enfin  Bagdad.  Houlagou,  petit-fils  de  Geugis-kbaii, 
dékuisit  en  1258  le  califat  d'Orient,  que  remplaça  l'empire  des  Turcs, 
venus  de  la  Tartarie.  Leur  pre:aier  sultan  fut  Othm.>n  ou  Osman,  dit 
le  briseur  d'osy  ^ui  s'établit  vers  1300  h  Kurahissar  en  Oaramatiie. 
Ses  successeurs  ne  tardèrent  pas  à  soumettre  le  reste  de  l'Asie- 
Mineure  et  le  sud-est  de  Tl^luropo.  Mahomet  II,  prit  Constantinoplc 
et  anéantit  l'empire  grec  en  1453  ;  Sélim  I,  réduisit  en  provinces  otto- 
manes la  Syrie,  la  ralef:tiue  lÉgypto  (1517)  une  grande  partie  de 
l'Arabie,  Alger,  etc.  Soliman  II,  dont  le  règne  fut  l'apogée  delà 
grandeur  turque,  étendit  beaucoup  ses  états  dti  côté  do  l'Orient  ]  y 
ajouta  une  partie  de  la  Hongrie;  enleva  Rhodes  aux  Chevaliers  do 
Malte,  et  vint  camper  devant  Vienne  en  1529  Sélim  H,  conquit  lîlc 
de  Chypre,  Tripoli  et  Tunis  ;  mais  à  la  même  époque,  la  bataille  na- 
vale de  Lépante  mit  un  terme  h  ses  envahissements.  Au  bout  d'un 
siècle,  la  puissance  ottomane  marehait  rapidement  vers  sa  décadence. 
Les  régences  d'Afrique  et  l'Egypte  deviennent  presque  libres  de  fait  ; 
la  Hongrie  passe  définitivement  i\  la  maison  d'Autriche  (1686)  ;  en 
même  temps  s'éleva  la  redoutable  rivalité  de  la  Russie,  qui  menace 
toujours  de  plus  en  plus  près  Constantinople.  En  1829,  perle  de 
la  Grèce  \No.  645)  ;  d'une  partie  de  l'Arménie  cédée  aux  Russes  ;  de 
la  Valachie,  de  la  Moldavie  et  de  la  Servie,  déclarées  libres  sous 
tribut  (No.  534).  En  1833,  révolte  de  Mahomet-Ali,  pacha  d'Egypte 
(No.  711),  dont  les  conquêtes  ne  firent  arrêtées  que  par  l'inter- 
vention armée  dea  puissances  européennes. 


(a)  Cette  ville  était  connue  dès  le. temps  de  Satomon,  sous  le  nom  de 
Tadmor,  elle  fut,  au  3e  eiècle,  la  capitale  do  l'immortel lo  reino  Z^nobio, 
QUO  l'omporeur  Aurélien  fit  prisonniôre  ;  parmi  uno  foulo  d'autros  ruines, 
Palmyre  renferme  les  restes  magniiiques  d'un  temple  du  Soleil, 

(6)  Les  décombres  do  Bitbyloue  occupent  un  grand  espace  aux  environs 
de  Ilella,  sur  l'Jiluphrato.  Tout  le  territoire  au-dessus  do  Bagdad  est 
jonché  do  débris  do  villes  grecques,  romaines,  persanes  et  arabes;  confon- 
dues dans  un  mdmo  néant. 

(r)  Aujourd'hui  Sour,  villag«  couvert  de  ruiueo,  eitué  au  nord  d'Acre  i>uf 
la  Méditerraaéo. 


i-;..vi.T(.-.:,., 


TURQUIE   d'ASII. 


269 


sjes  rivea  du 
Moïse  ji(j,\,. 
nais  ;  un  ,,,,3. 
»ux  coionnes 
fibô  soua  lea 
^8"^   l'Aâi,. 
indiquer  ou 
es  lieiJi,  ,Jit 
aùiie:   Tyr 
es  pôcheura 

'sjriena,  l(.« 

f'Ontréea  qui 
^es  califes 
^     Mecque 

owgis-khaii,' 
des  Turcs, 
Osman,  (iii 
'aramanic 
<Jo  l'Asie- 

stantinople 

'inces  otto- 
partie  de 

'ogée  de  h 

'(-Prient  j  y 

valiers  do 

•nquit  lîle 

ïtaille  na- 

bout  d'un 

écadence. 

3  de  fait , 

586);   en 
menace 

perle  do 

isses  ;  de 

res  sous 


l%7pte 
l'in  ter- 


nom  de 
5<?nobiG, 
'  ruines, 


nvirona 
Liad  est 
't'nfoû- 


irejsuj' 


686.  Climaty  etc.  :  L'Arménie,  lo  Kourdistan,  et  les  pays 
que  traverse  la  largo  chaîne  du  Tnurufl,  partagent  le  climat 
et  les  productions  des  pays  Caucasiens  (No.  688).  En  géné- 
ral, il  règne  dans  l'Asie-Mincurc  un  air  salubre,  une  tempé- 
rature douce  et  pure  qu'on  no  trouve  point  sur  les  côtt^s 
opposées  de  l'Europe.  Cependant  les  bords  de  la  Méditer- 
ranée éprouvent  des  chaleurs  accablantes,  tandis  (|uc  colles 
do  la  nier  Noire  soufFrent  d'une  trop  grande  humidité. 
Dans  l'intérieur  de  la  presqu'île  sont  tic  vastes  plaines,  où 
croissent  l'absynthe,  la  sauge,  et  diverses  plantes  salines. 
Au  Bud  et  au  sud-est,  on  retrouve  les  sables  brûlants,  lo 
vent  do  simoun^  les  gazelles  et  les  sauterelles  de  l'Arabie. 

Les  bords  do  l'I']uphrate  et  du  Tigre  présentent  quelquefois  des 
lisières  fertiles  en  grains  et  en  fruits  de  toutes  sortes/  et  des  jardius 
magnifiques  entretenus  pur  des  irrigations  artificielles. 

Les  richesses  végétales  des  côtes  do  la  Méditerranée  et 
de  l'Archipel  sont  toutes  celles  de  l'Italie  et  de  la  Grèce, 
auxquelles  il  faut  joindre  plusieurs  gommes  précieuses,  le 
laudanum,  la  noix  de  galles,  lea  dattes,  le  sésame,  etc. 

La  Syrie  en  deçà  du  désert  est  exposée  à  trois  climats  dif- 
férents ;  une  température  douce  dans  les  parties  montagneu- 
ses, des  chaleurs  humides  sur  les  bords  de  la  Méditerranée, 
des  chaleurs  sèches  du  côté  de  l'Arabie.  Du  reste,  c'est  un 
pays  extrêmement  fertile. 

Les  productions  les  plus  communes  do  la  Turquie  d'Asie 
sont  :  les  blés,  le  maïs,  la  soie,  le  coton,  le  vin,  les  olives,  les 
figues,  les  dattes  et  divers  autres  fruits.  Les  mines  sont 
principalement  celles  do  cuivre  et  de  fer.  Les  Turcs  élèvent 
un  grand  nombre  de  troupeaux. 

687.  Commerce  :  Laine,  soie,  coton,  toiles,  tapis,  came- 
lots, cuirs,  maroquins,  tabac,  vins,  huiles,  figues,  dattes,  cire, 
garance,  noix  de  galles,  alun,  rhubarbe  et  autres  drogues, 
marchandises  de  la  Perse,  des  Indes  et  de  l'Arabie,  armes 
blanches,  cuivre,  etc.  (Voyez  le  No.  679). 

Le  commerce  et  l'industrie  no  sont  bien  florissants  quo  dans  quel- 
ques villes  lo  long  de  la  mer  qu'on  nominc  Échelles  du  Levant  ;  la  plu- 
part des  nations  européennes  et  les  États-Unis  y  ont  des  consuls 
pour  leurs  affaires  mercantiles. 

Capitale,  Constantinople (voyez  lo  No.  541). 

688.  Villes  :  lo.  Dana  TAnatolie,  Trébiauude,  place  forte  sur  la 
mer  Noire,  elU  fut,  depuis  1204  jusqu'en   U61,  la  capitale  d'un 


I    ^ 


T7T 


ri  a 


270 


TURQUIE  D'ASII. 


-      ^4-* 


empire  grec  fonde  par  mie  branche  de  Coranènea,  empereur  do 
Constantinople  ;  Ka3taraouni,  où  il  y  a  des  fabriques  do  vaisselle  do 
cuirrc  et  autres  ;  Koutaïeb,  belle  ville,  riche  en  vins,  en  fruits,  en 
noix  de  galles  ;  Angora,  comm(T(;anto  en  superbes  camelots  laitd 
avec  lo  poil  dune  chèvre  cpii  no  se  trouve  point  ailleurs  ;  près  d'ici 
Tamcrlau,  on  l'i02,  vainquit  Bajazet,  empereur  dos  Turcs,  le  prit  ot 
l'enferma  dans  une  cngc  dofer  où  il  termina  ses  jours  ;  cette  victoire 
coûta  la  vie  à  400,000  hommes  ;  Burse  ou  Brousse,  ancienne  capitale 
de  rcm]),ro  ottoman,  ello  vend  beaucoup  de  tjipisctdo  soie  ;  Sinyrnc, 
la  ville  la  plus  commerçante  de  toutes  les  Echelles  du  Levant,  la 
poste  et  les  tremblements  de  terre  lont  souvent  dévastée,  célèlim 
marché  de  figues,  1' ji  ne  des  sept  villes  qui  prétendent  avoir  donné  niiis- 
sanco  à  IIoraÎTc  :  Scutari,  vis-ii-vis  do  Constantinople,  donl  il  n'(st 
qu'un  vaste  faubourg,  etc.  Amasie,  patrie  du  géographe  Strabon, 
mosquées  magnifiques,  fruits  excellents  ;  Tokat,  eniourô  de  vcrgiMs 
et  de  vignobles,  riches  mines  do  cuivre  dans  les  environs  ;  Konioli, 
[Iconiiim],  d'où  les  sultans  somanlis  étendirent  leur  domination  en 
Asie  et  en  Europe  ;  Kaisarieii,  ancienne  Oésurée,  grande  ville,  com- 
merçante en  maroquins,  etc. 

2o.  Dans  lArménie,  Erzeroura,  forteresse,  entrepôt  pour  les  cani- 
vanes  de  la  Perse  et  des  Indes,  etc. 

3o.  Dans  le  Kourdistan,  Moussoul,  prés  de  l'emplacement  de  Ni- 
nive,  elle  a  des  fabriques  do  draps  d'or,  détoflfes  de  soie,  et  de  coton 
qui,  de  son  nom,  ont  été  appelées  mousselines. 

4o.  Dans  l'Algézireh,  Diabékir,  mosquées  et  bazars  magnifiques, 
les  environs  produisent  des  melons  et  des  pastèques  qui  pèsent  30 
livres. 

6o.  Dans  l'Iraq- Arabi,  Bassorah,  lieu  célèbre  do  commerce  entre 
Viîîurope,  l'Asie  occidentale  et  les  Indes;  les  Arabes  de  cette  ville 
ne  conservent  pas  seulement  la  généologie  do  leurs  chevaux,  mais 
mémo  celle  de  leurs  pigeons  et  de  leurs  béliers,  ceux-ci  ont  tous, 
disent-ils,  un  anneau  blanc  au  bout  de  ioreille,  c'est  la  marque  que 
les  doigts  du  prophète  imprimèrent  à  l'auteur  de  leur  race  ;  Bagdad, 
ancien  séjour  des  califes  (No.  685),  et  célèbre  lieu  de  pèlerinage  pour 
les  Persans  qui  croient  que  leur  prophète  Ali  y  a  demeuré  ;  la  peste 
y  fît  périr,  dit-on,  400,000  habitants  en  1772,  et  100,000  en  1832;  un 
affreux  tremblement  déterre  et  une  inondation  du  Tigre  ont  presque 
achevé  de  ruiner  cette  grande  ville. 

6o.  Dans  la  Syrie,  Alep,  bâti  en  pierres  de  taille  et  pavé  de  même 
a  été  presque  détruit  en  1822  par  un  tremblement  do  terre  ;  Damas, 
la  plus  industrieuse  de  toutes  les  villes  de  la  Turquie  d'Asie,  il  y  a 
500  édifices  qui  méritent  le  nom  de  palais,  grand  nombre  de  mos- 
quées, vastes  fabriques  de  savon,  commerce  très-considérable  avec 
l'Inde,  l'Europe  et  l  Egypte,  cette  ville  est  renommée  par  ses  tissus 
de  soie  et  les  sabres  auxquels  elle  a  donné  son  nom  ;  8aint-Jeuu 
à' Ai'VG  [Ak/ca  et  y7o/('m«?5),  très- forte  place,  célèbre  par  plusieurs 
sièges  ;  les  Français,  commandés  par  Bonaparto  en  l79l),  firent  vai- 
nement des  prodiges  de  valeur  pour  s'en  rendre  maître,  le  brave 


■*•  .        -  M 


TUROUIE   d'aSIE. 


271 


^  empereur  do 
ao  vaisselle  do 
8,  en  fruits,  en 
camelots  faita 
"'•3  ;  prùs  d'ici 
"rcs,  le  prif  ,t 

'.cette  victoire 
î'enno  capitale 

f 010  ;  Smjrno, 
lu  Levant,  U 
«stée,  c('l(.(,r„ 
irtlonnc'  n/iis. 
,  <'oni  il  nVst 
»ph(!  Stnibo/i, 
ré  de  7er[r,.,.J 

"^"■^  ;  ICoiiioi,, 
omiualion  en 
«  ville,  COI,,, 

our  les  cura- 

'fflent  de  Ni. 
•-■t  de  coton 

oagnifiquos, 
"'  posent  30 

Derce  entro 
cette  ville 
Jàux,  mais 
i  ont  tous, 
marque  que 
,  ;  Bagdad, 
'ûage  pour 
;  la  pesto 
1832;  un 
it  presque 

de  même 
;  Damas, 
lie,  il  y  a 

de  mos- 
ble  avec 
;3  tissu. s 
int-Jeau 
'usieurM 
ent  vai- 
5  bravo 


cberalier  Sydney  Smith  la  défendait  ;  Jèuosalem  (a)  où  se  sont 
accomplis  la  plupart  des  mystères  du  chrisiianis.ae,  cette  ville  pos- 
BÔde  le  Saint-Sépulcre,  dans  une  église  bâtie  sur  le  calvaire  ;  elle  a 
changé  17  fois  do  maîtres,  les  chevaliers  de  l'Europe  chrétienne  la 
délivrèrent  dos  mains  des  infidèles  eu  1099,  et  y  formèrent  un 
royaume  qui  succomba  80  ans  après,  sous  les  armes  do  Saludiu, 
fameux  sultan  dÉgypto  ;  Bethléem,  sur  une  montagne  couverte  de 

(a)"  Jérusalem,  fiitudo  au  luillou  do  montagnes  arides  et  désortos,  est 
tolalcnioiitent«»ur6o  Uo  hiiutoj  murailles.  L'unoionno  villo  était  fiituC'o 
pur  lo  niônie  torr.iin,  excepté  quo  la  niontaRno  du  calviiiro  uo  so  trouviiit 
pas  dans  8()n  enjointe,  ooinnio  ollo  y  est  aujourd'hui,  hca  mura  pouvout 
jivoir  120  pieds  de  hauti  leur  épaisseur  no  soiublo  pas  proi)ortionnéo  àlour 
élévation.  On  y  voit  des  pierres  qui  app:i  itonaicnt  éviUotuniont  à  l'aïK^ion 
(oniplo  ;  elles  eontd'uno  grandeur  itnmcnse.  L'ancienuo  Jérusalem  avait 
(lou'/o  portes,  la  nouvollo  n'en  a  que  sept. 

Vu»  du  haut  des  montagnes,  Jérusaloni  a  une  certaino  apparence  do 
grandeur  qui  vous  frappo  ;  l'aspect  impoi«ant  dos  mosquées,  dos  dômes  et 
des  minarets,  qui  dominent  le»  autios  édilicoa,  produit  cotto  illusion; 
mais,  quand  on  est  uuo  fois  dans  l'intérieur  do  la  villo,  tout  s'évanouit  : 
Jérusaloni  )io  pnrait  plus  quo  oo  qu'ollo  est  en  réalité,  une  villo  do  décom- 
bres et  ilo  ruines.  Ses  maisons  carrées,  en  général  petites,  busses,  sans 
fenêtres,  couvertes  d'un  toit  plat  en  terrasse,  au-dessus  duquel  s'élève 
quelquefois  une  petite  rotonde,  rcssoinblent  h  une  niasao  do  pierres 
entassées  pour  une  contruction,  plutôt  qu'à  une  habitation  véritable,  et 
sont  do  l'elletlo  plus  triste.  Los  ruoano  sont  quo  des  percées  étroites, 
sales  et  do  l'irrégularité  la  plus  choquante.  Lo  quartier  lo  moins  mal  bât» 
est  celui  des  Arméniens  :  il  y  règno  un  pou  do  propreté  ot  mémo  iino  cer- 
taine aisance,  quj  no  sert  qu'à  faire  ressortir  co  que  los  autres  p.artios  de 
la  villo  ont  de  hideux. 

Jérusalem  a.  trois  rues  principales  : 

lo.  Laruodola  porto  do  la  Colonne,  qui  traverse  irrégulièrement  la 
villo  du  nord  au  midi. 

2o.  La  voie  douloureuse,  plus  irrégulière  encore  que  la  précédente  ; 
c'es-t  colle  que  parcourut  Notro-Soignour  en  allant  au  supplice.  Elle  passe 
devant  la  miù^on  de  Pilatu  et  aboutit  au  Calvaire. 

3o.  La  rue  ou  Grand-Bazar. 

Doux  monuments  magnifiques  brillent  au  milieu  de  cette  triste  cité  :  co 
sont  l'église  du  Saint-Sépulcre  et  la  mosquée  d'Omar.  La  première  a  été 
construite  par  l'impératrice  Hélène,  mère  de  Constantin,  sur  un  emplace- 
ment qui  fut  lo  théâtre  du  crueitieuient,  do  la  sépulture  etdo  la  résurrec- 
tion do  Jésus-Christ.  Lo  rocher  dans  lequel  était  creusé  lo  tombeau  a  été 
entièrement  détaché  de  la  montagne,  et  la  partie  qui  renferme  lo  fépnlcro 
s'élève  maintenant  au-dossus  du  sol,  sous  la  forme  d'une  grotte,  rovôtuo 
de  lames  do  beau  vort  antique. 

La  mosquée  que  construisit  le  calife  Omar,  sur  l'emplaceinont  du  temple 
de  Salomon,  offre  un  aspect  bien  autrement  grandioso  que  l'é^liso  du 
Saint-Sépubre.  Coït  un  vaste  temple  octogone,  surmonté  d'une  lanterno 
de  mémo  forme.  Extérieurement,  les  murs  sont  revêtus  do  tuiles  vernis- 
sées, couvertes  d'arabesqnes  et  de  versets  du  Koran  en  lettres  d'or.  A 
l'intérieur:  lo  sol  ot  les  murs  sont  rovôtus  de  marbre,  ot  le  sanctuaire  ost 
enrichi  dos  matériaux  les  plus  précieux. 

Pour  arriver  au  jardin  des  Oliviers,  il  faut  traverser  le  torrent  de 
Cédron.  Co  jardin  appartient  aux  Pères  do  Terre-Shinto.  Il  n'est  clos  quo 
par  uno  mauvaise  muraille  do  3  i)ieds  do  haut  construite  à  pierres  sèches. 
Son  étendue  est  do  cent  pas  en  carré.  On  y  remarque  huit  oliviers  d'uuo 
grosseur  extraordinaire,  ot  d'une  antiquité  si  visible,  quo  l'ou  peut  croire 
avec  la  tradition  qu'ils  existaient  du  temps  do  Jésus-Clirist. 

Vers  l'extrémité  du  jardin,  ost  l'endroit  où  les  apôtios  s'endormaient 
sur  une  espèce  do  roc,  tandis  quo  Notie-Seignour  priait.  Un  peu  plus 
loin  se  trou  re  la  grotto  de  l'Agonio  ;  elle  est  absolument  dans  lo  même  état 
q,ue  du  fcava  de  Jésus-Christ.  Elle  forme  une  sorte  de  voûte,  qui  s'appuie 


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272 


TURQUIE   D'aSIR. 


Tignes  ot  d'oliyiera  cette  yillo  a  vu  naltro  le  Sauveur  du  monde  ; 
Ste.  Hélône,  mcNrede  Tomperour  Oonstnntin,  y  6'.  construire  une  n)u< 
gnifiquo  ('glise,  qui  subsiâte  encore,  oto. 

689.  Potmlnlion:  Environ  14,0(»0,0()0  habitants,  cjui 
parlent  un  grand  nombre  do  langues  diff($rentes.  La  religion 
dominante  est  lo  mahoniéti»me  {(i)  \  mais  il  y  a  bcaucouii 
do  grecs  scbismatiques,  d'arméniens,  do  catholiques,  do 
Juifs,  etc.  (Voyez  le  No.  543).  Pour  lo  gouvernement, 
voyez  le  No.  644. 

On  trouve  dans  les  provinces  orientales  dos  hordes  nombreuses  de 
Kourdcs  et  de  Turcomans,  qui  vivent  dans  une  aorte  d'indépeu- 
duuce. 

liOS  Turcs  sont  grands,  bien  faits,  robustes,  d'une  physionomie  rudo 
mais  souvent  noble,  ayant  le  teint  légèrement  basané,  et  les  che. 
veux  plus  bruns  que  noirs.  La  gravité  naturelle  do  leur  maintien  est 
augmentée  par  l'ampleur  des  habits,  par  la  coiffure  imposante  des 
turbans,  et  par  la  grandeur  des  moustaches  ;  ce  dernier  ornement 
leur  est  sacré  comme  àtoutes  les  nations  asiatiques.  Leur  nourriture 
frngulo  est  composée  surtout  do  végétaux  ;  lo  tabac,  lo  café,  l'opium, 
remplacent  le  vin,  qui  leur  est  défendu  par  la  lui  de  Mahomet.     Ha 


-*  il,     • 


eur  trois  pilastres  de  la  indme  ruche,  et  reçoit  le  jour  par  une  ouvert  uro 
pratiquée  dans  le  haut.  Ce  fut  oauB  co  liou,i'un  dos  phis  augustes  del'uni- 
vorH,  que  lo  Sauveur  ressentit  les  horreura  du  trépas}  que  dettes  yeux 
R'échn|)|)ôreut  des  hirines  brûlantes,  qui  se  mdhintauno  sueur  de  sang, 
inondùrent  son  corps  Fiicré  1...  A  l'endroit  oîi  l'innocent  Agneau  se  résigna 
pour  nous  à  subir  toutes  les  rigueurs  du  Ciel  outragéi  a'élèvo  un  autel  sur- 
monté d'un  tableau  repréuentant  Notre  Seigneur  soutenu  par  un  ange.  On 
y  lit  cette  inscription  : 

Ilicfactus  est  sudor  ejus  sicut  guUœ  sanguinia  dorurrentis  in  terram. 

(Ici  la  sueur  devint  comme  des  gouttes  de  sang  coulant  jusqu'à  ierre). 

Un  lieu  qu'on  ne  peut  regarder  sans  éprouver  un  frémissement  secret, 
c'est  celui  où  Judiis  livra  eon  luattre  ;  il  a  quinze  à  vingt  pas  do  longueur 
sur  deux  do  largeur,  et  se  trouve  entre  deux  petits  murs.  On  lo  nomme 
Oëculo^  à  cause  du  baiser  que  le  periide  apôtre  donna  au  Sauveur." 

(a)  L'islamisme,  dès  sa  naissance)  se  sépara  en  doctrine  de  Mahomet  ot 
en  doctrine  d'Alii  gendre  du  prophète.  Les  sectateurs  do  la  première 
croient  que  la  prédestination  est  aosulue,  que  Dieu  et  le  Koransontoo- 
éternels  ;  que  le  bien  otle  mal  ont  également  Dieu  pour  cause;  que  la 
divinité  so  rendra  visible  dans  sa  propre  esscnoo  {  que  Mahomet  a  été  en- 
levé au  ciel  en  corps  ot  en  âme  ;  enfin,  qu'il  est  nécessaire  de  prier  cinq 
fois  par  jour.  Les  partisans  d'Ali,  au  contraire,  tiennent  que  Dieu  n'est  la 
cause  que  du  bion  ;  que  luiseul  est  éternel  ot  incréé,  etuonloKor.in;  quo 
les  esprits  bienheureux  no  voient  Dieu  que  par  ses  œuvres  ;  que  l'Ame  do 
Mahomet  fut  reçue  dans  lo  ciel  séparée  de  son  corps  ;  entin,  qu'il  sutBt  do 
prier  trois  fois  par  jour.  La  doctrine  d'Ali  domino  en  Perse  et  chez  les 
liouplos  orientaux  qui  leur  furent  autrefois  soumis.  Les  Turcs,  les  Arabes, 
et  lo  idus  grand  nombre  des  autres  musulmans  admettent  la  religion  de 
Mahomettello  qu'enseignée  par  lui-même. 

La  première  do  ces  deux  sectes, «)U  les  Sunnitesy  occupe  l'empire  ottoman, 
plusieurs  parties  de  l'Afrique.  l'Arabie,  les  lies  de  la  mer  des  Indes,  et 
couipto  beauctmp  d'individus  do  race  turque  établis  en  Russie  et  en  Perde; 
la  seconde  domine  dans  les  autres  pays  musulmans. 


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La  reli«j;i()„ 
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ivcrnoujciii^ 

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ioiiomie  rudo 
î,  et  les  che. 
'"Hintien  oai 
•pwaunfe  dos 
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rnourritdro 
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faomet.     ]ia 

10  ouvert  uro 
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uo  ^îeayeiu 
m*  de  siiUR, 
u  se  réaigi.a 
Q  autel  sur- 
n  ange.  Ou 

in  terram. 
*à  terre), 
•enfc  secret, 

0  longueur 
>  '0  nomme 
ir." 

r-homet  ot 

première 
n  sont  00- 
9  ;  que  Ja 

a  été  on- 
Priercinq 
u  n'est  itt 
ran  ;  que 

1  ame  do 
suffit  do 

;  chez  lo3 
!  Arabes, 
ligion  de 

îttoman, 
nile«,  et 
i  Perde; 


sont  hofpitaliera  enyors  loa  roja^urs,  obsritable»  en^  ys  les  ani- 
nanz.  Gomme  chea  la  plupart  des  peuples  infidèles,  loa  fouiroofl 
inrqnei  Bont  condamnôea  t\  une  sorto  d'esclavaRo  ;  olloa  ne  paraiasont 
jamais  qie  couYcrte»  d'habit<i  et  do  roilea  qui  dérobent  aux  jeux 
leur  taille  et  leurs  traita  ;  elles  n'asul^tent  point  aux  priôrea  pu- 
bliques. 


[LES  QUI  DÉPENDENT  DE  LA  TURQUIE  D'ASIE. 


090.  Ténédos^  qui  produit  d'excellenta  vins  muacat^ .  population 
9,000  ;  Mételin,  ancienne  TiBsbos,  célèbre  encore  par  aea  vina  et  aea 
ligues,  qui  sont  lea  meilleurs  de  l'Archipel  ;  population  30,200  ;  Scio^ 
riche  en  limona,  en  oranges  et  en  côdrats,  loa  roses  sont  plus  com- 
munes ici  que  ne  le  sont  ailleurs  les  chardons,  lea  Turcs,  en  1822, 
massacrèrent  ou  dispcrarrent  tous  loa  habitants,  au  nombre  do 
100,000  ;  Samos,  très-fertile  en  vina,  en  oranges,  en  huile  et  en  soie, 
il  y  a  de  superbes  restes  d'un  temple  do  Junon,  population  25,000  ; 
CoSy  patrie  d'Hypocrate,  belles  plantations  do  limonlera  mêlés  j\  do 
grands  érables,  cette  îlo  a  donné  son  nom  h  une  espèce  do  pierres  à 
aiguiser,  populatioi  10,000  ;  Rhodes,  qui  a  une  capitale  du  même 
nom  avec  un  port  à  l'enlréo  duquel  était  le  fameux  coloase,  elle  a 
longtemps  appartenu  aux  chevaliers  do  Malte,  Soliman  II  s'en  rendit 
maîire  en  1623,  population  30,000  ;  Chypre,  grande,  riche  en  coton, 
en  soie,  en  laine,  en  boia,  en  fruita,  surtout  en  vina,  minea  de  cuivre, 
fabriquea  nombreuses,  jaJia  elle  rcnf(  rmait  neuf  royaumta  et  un 
million  d'habitants,  population  200,000  ;  Patmoa,  rocher  atcVile,  où 
Saint-Jean  écrivit  l'Apocalypae,  etc. 

AFRIQUE. 


691.  L'Afrique,  troisième  partie  du  globe  en  étendue  et 
en  population,  est  bornée  au  nord  par  la  Méditerranée  ; 
à  l'est,  par  le  canal  de  Suez,  la  mer  Rouge  et  la  mer  des 
Indes  ;  au  sud,  par  le  Grand  océan  austral  ;  à  l'ouest,  par 
l'océan  Atlantique.  Sa  plus  grande  longueur  est  d'environ 
1,700  lieues,  et  sa  plus  grande  largeur  de  1,500. 

692.  L'aspect  de  cette  vaste  péninsule  ou  plutôt 
de  ce  continent  insulaire,  puisqu'il  a  été,  on  1869, 
séparé  do  l'Asie  par  le  canal  de  Suez,  est  bien  différent 


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274 


AfRIQUl. 


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de  celui  des  autres  régions  de  la  terre,  qu'on  vient  de  par- 
courir. Une  longueur  de  près  de  6,000  lieues  de  côtes  triste- 
ment uniformes,  n'offre  que  rarement  des  baies  profondes  ou 
de  bons  ports.  Les  fleuves,  sujets  à  des  inondations  an- 
nuelles, s'y  précipitent  avec  trop  d'impétuosité  dans  la  mer, 
ou  charrient  des  amas  de  sable,  qui,  en  s'accumulant  vers 
leurs  emboucliurcs,  les  rendent  inaccessibles  aux  grands 
vaisseaux.  Encore  ces  fleuves  sont-ils  en  petit  nombre,  et 
deux  seuls  méritent  d'être  comparés  à  ceux  du  nouveau 
continent.  Deux  chaînes  de  montagnes  traversent  l'Afrique 
de  l'orient  au  couchant  :  les  montagnes  de  la  Lune,  qui  la 
partagent  en  deux  régions  à  peu  près  égales;  et  l'Atlas,  dont 
les  sommets  glacés  forment  ces  colonnes  du  monde,  si  célè- 
bres chez  les  poètes,  La  plupart  des  autres  n  ?  sont  que  des 
barrières  destinées  à  préserver  les  côtes  des  envahissements 
de  l'océan.  Un  dernier  trait  qui  caractérise  singulièrement 
la  géographie  physique  de  la  péninsule  africaine  sont  ces 
mers  de  sable  toujours  agitées  par  les  vents  et  toujours  en- 
flammées, qui  couvrent  l'intérieur  ;  mers  que  sillonnent, 
dans  toutes  les  directions,  des  flottes  animées j  des  caravanes 
d'infatigables  chameaux  ;  mers  que  remplissent,  non  plus  des 
cétacés,  des  requins,  ou  d'autres  habitants  des  eaux,  mais  le 
lion,  Pautruche,  la  gazelle  et  la  sauterelle  ;  mers  d'où  s'élè- 
vent tantôt  des  pics  isolés  et  stériles,  tantôt  des  oasis  qui 
récréent  le  voyageur  par  la  vue  d'une  belle  et  riante  végé- 
tation. 

693.  C'est  en  Afrique  qu*on  trouve  l'or  le  plus  pur  et  le 
plus  bel  ivoire  ;  les  arbres  et  les  plantes  les  plus  gigantes- 
ques ;  le  plus  grand  nombre  d'animaux  nuisibles  ;  les  plus 
énormes  reptiles  ;  les  contrées  les  plus  chaudes  et  les  plus 
malsaines  ;  enfin,  Tune  des  portions  du  genre  humain  les 
plus  éloignées  des  vraies  idées  d'ordre,  de  justice,  d'huma 
nité,  de  religion  et  d'organisation  sociale. 

L'Afrique  fut  peuplée  par  les  descendants  de  Cham,  troisième  fild 
de  Noc.  Dès  la  plus  haute  antiquité  il  s'y  forma  do  puissantes  monar- 
chies, où  fleurissaient  les  sciences,  les  arts  et  le  commerce  Mais 
V Afrique  des  ^anciens  était  toute  située  au  nord  d'une  ligne  qu'on 
pourrait  tirer  do  l'île  de  Fer  jusqu'aux  sources  du  Nil  dans  les  monts 
Kong  ou  montagnes  de  la  Lune.  Vers  l'an  600  avant  J.-C,  des  Phé- 
niciens, par  l'oi  dre  do  Néchao,  roi  d'Egypte,  sortirent  dun  des  porti 
de  la  mer  Rouge  et  revinrent  après  uno  navigation  do  trois  années, 
par  le  détroit  de  Gibraltar.  Les  hommes  d'alors  regardèrent 
comme  fabuleuse  une  expédition  où  l'on  prétendait  avoir  été  au'delà 


voient  de  par- 
G  Côtes  triste. 
profondes  ou 
idatious   un- 
dans  h  mer 
mulant  vers 
•1UX  grands 
t  nombre,  et 
tiu  nouveau 
«*  l'Afrique 
^»nc,  qui  la 
'Atîas,  dont 
"tîe,  si  cdJô- 
ont  que  des 
ihissemeuts 
niliôrement 
JG^  sont  ces 
>ujours  en- 
siilonnenf, 
caravanes 
5n  plus  des 
JX,  mais  le 
d'où  s'éJù- 
oasis  qui 
an  te  végé- 

pur  et  le 
gigantes- 
'  les  plus 
t  les  plus 
Qiain  les 
d'huma 

siôine  ûU 
îs  monar- 
e     Mais 
ne  qu'on 
63  monts 
des  Phc- 
es  portf 
années, 
rdôrent 
au-delà 


ArRTQUM. 


275 


iu  soleil,  parce  qn'en  passant  l'éqnatear  ces  voyageurs  avaient  laissé 
lo  soleil  derrière  eux.  Deux  mille  ans  s'écoulèrent  ensuite,  sans  que 
les  diverses  révolutions  politiques  arrivées  dans  la  péninsule  afri- 
caine, en  eussent  mieux  fait  connaître  les  eôtes  aux  habitants  de 
l'Europe.  En  1412,  des  navigateurs  portugais  s'avancèrent  jusqu'au 
cap  Bojador,qu  ils  n'osèrent  point  passer  ;  huit  ans  après,  en  voulant 
encore  essayer  cette  route,  ils  découvrirent  les  lies  Madères,  en  1433 
ils  atteignirent  le  Cap- Vert  et  les  îles  voisines  ;  en  1449,  ils  aper- 
çurent les  îles  Açores  ;  en  1488,  Barthclemi  de  Diaz  vit  le  cap  de 
]5onne-Espéranee  ;  et  enfin  neuf  ans  plus  tard,  Vasco  de  Gama  doubla 
ce  fameux  cap,  et  pénétra  dans  la  mer  des  Indes.  La  forme  extérieure 
do  l'Afrique  est  maintenant  déterminée,  depuis  trois  siècles  que  les 
vaisseaux  européens  en  font  le  tour  ;  mais  sa  situation  intérieure, 
ses  richesses  naturelles,  ses  habitants,  ne  nous  sont  qu'imparfaite- 
ment connus.  Les  importantes  découvertes,  qu'on  y  fait  depuis  quel- 
ques années,  promettent  de  nous  révéler  bientôt  la  physionomie 
entière  de  ce  continent. 

694.  Divisions  :  L'Afrique  peut  se  diviser  en  20  parties 
principales,  savoir  :  au  nord-est,  l'Egypte,  la  Nubie  et  l'A- 
byssinie  ;  au  nord,  la  Barbarie  et  le  Sahara  ou  Grand- 
Désert  ;  à  l'ouest,  la  Sénégambie,  la  Guinée  et  le  Congo  ou 
Guinée  inférieure  ;  au  centre,  la  Nigritie  ou  Soudan  ;  au 
sud,  la  Oafrérie,  la  colonie  du  Cap,  le  pays  des  Hottcntots 
ou  Hottentotie,  la  Cimbébasie,  la  colonie  de  Natal,  la  répu- 
blique de  la  rivière  Orange,  1?  république  de  Transvaal  et 
le  pays  desZoulous  ;  à  l'est,  les  côtes  d'Ajan  (y  compris  lo 
royaume  d'Adel),  de  Zanguébar,  de  Mozambique  et  de 
Sofa  la. 

695.  Golfes  :  Bans  la  Méditerranée,  ceux  de  Tunis,  de 
Gabès  (ancienne  Petitc-Syrtc),  et  de  Sidra  (Grande-Syrte)  ; 
vers  l'entrée  de  la  mer  Rouge,  le  golfe  d' Aden  ;  eur  la  côte 
sud-est,  la  baie  de  Loranzo-Marquez  ou  Délagoa  ;  â  Touest 
de  l'Afrique,  le  golfe  de  Guinée,  qui  forme  ceux  de  Bénin 
et  de  Biafra. 

696.  Détroits  :  Celui  de  Gibraltar,  entre  le  Maroc  et 
l'Espagne  ;  celui  de  Bab-el-Mandeb,  entre  le  golfe  d'Adcn 
et  la  mer  Rouge  ;  et  le  canal  de  Mozambique,  entre  la  côte 
de  ce  nom  et  l  île  de  Madagascar. 

697.  Lacs  :  Le  lac  Tchad  (No.  744),  dans  la  Nigritie  ; 
le  lac  Dembéa,  en  Abyssinie,  traversé  par  l'une  des  sources 
du  Nil  ;  le  lac  Nyanaa  ou  Maravi,  derrière  la  côte  Mozam- 
bique, lo  lac  Tanganika,  le  lac  Albert-Nyanza,  le  lac 
Victoria  Nyanza,  d'oîi  sort  le  Nil  Blanc,  etc. 


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■i_uJ--:ir-, 


■ 


276 


ÀWBWnL 


698.  Fleutes  :  Le  Wi]^  le  plus  grand  fleaye  àt  FâMîen 
inonde,  du  moins  dans  ses  hantes  eanz,  a  probablement  sa 
source  dans  les  montagnes  de  la  Lune  ou  au  lao  Nyansa  (a). 
Il  traverse  TAbyssinie,  la  Nubie  et  l'Egypte,  et,  après  un 
cours  d'environ  1000  lieues,  se  jette  dans  la  Méditerranée 
par  plusieurs  bouches,  dont  les  principales  sont  celles  do 
Dumicttc  et  de  Rosette. 

En  entrant  dans  l'Egypte,  ce  fleure  forme  deux  cataiActes  célè- 
bres ;  la  hauteur  de  la  plus  grande  n'est  pourtant  que  de  4  à  6  pieda. 
Dans  la  Haute  et  la  Mojenne-tfTpte,  son  cours  est  resserré  entre 
des  montagnes  qui  ne  laissent  entre  elles  qu'une  vallée  large  de 
quelques  licuea  ;  au-delà  l'on  ne  voit  que  des  sables  arides.  Au  des^ 
BOUS  du  Caire,  les  montagnes  s'éloignent  do  chaque  côté  et  forment 
cette  plaine  magnifique  de  la  Basse-Egypte,  qui  doit  sa  fertilitu 
étonnante  uniquement  aux  inondations  du  Nil  :  car  il  ne  plont 
presque  jamais  dans  cette  contrée.  Ces  inondations,  causées  par  les 
pluies  tropicales  qui  tombent  dans  les  pays  où  le  Nil  prend  sa  sourco 
commencent  vers  le  13  juin  et  ne  décroissent  que  vers  le  18  do 
septembre.  Toute  la  Basse-Egypte  présente  alors  l'apparence  d'une 
mer  aa-dessus  de  laquelle  s'élèvent,  de  distance  en  distance,  des 
villes,  des  viHages,  des  chaussées,  des  touffes  d'arbres  et  des  collines. 
Les  eaux  en  se  retirant,  déposent  un  limon  qui  féconde  les  terres. 
Les  semences  se  font  vers  la  fin  de  décembre. 

Le  Nil,  dans  son  état  ordinaire  ne  porte  que  des  bateaux  de  60 
tonneaux  depuis  la  Méditerranée  jusqu'aux  cataractes  ;  mais  dan^ 
les  crues  périodiques,  des  caravelles  de  24  canons  peuvent  remonter 
jusqu'au  Caire.  Ce  fleuve  nourrit  beaucoup  de  crocodiles  et  d'hippo- 
potames, principalement  vers  le  haut  de  son  cours. 

Le  Niger,  ou  Djoliba,  ou  Quorra  (6),  dont  le  eours  a 
été  longtemps  un  mystère  impénétrable  aux  voyageurs  et 
aux  géographes,preiid  sa  source  dans  les  monts  Kong,  à  envi- 
ron 80  lieues  do  SierriuLéone  sur  TAtlantique  ;  se  dirigeant 
ensuite  au  nord-nord-est,  il  traverse  les  états  de  Sangara,  do 
Kankan,  de  Wassoulo,  et  les  belles  plaines  de  Bambara  où 
il  égale  la  Tamise  à  Londres;  de  là  s' avançant  au  nord-est, 
il  forme  le  lao  Dibbie  et  passe  à  Tombouetou  ;  après  avoir 
longtemps  continué  son  cours,  tantôt  à  Test,  tantôt  au  sud- 

(a)  Le  Nil  est  formé  du  Nil  Blano  ot  du  Nil  Bleu.  Les  sources  de  celui- 
ci  sont  en  Abyssinie;  quant  à  celles  du  Nil  Blanc;  elles  sont  encore 
problématiques.  D'après  les  voyages  ot  les  conclusions  du  célèbre  Dr. 
nnglais  Livingstono,  elles dovraient  ôtro  placées  au-dolà  du  lao  Victorîa- 
Nyanza,  ont  ro  lo  10e  et  le  12e  degré  do  latitudo  Bud.  Cotto  dornièro  asser- 
tion a  du  moins  lo  mérite  do  ccnlirmer  l'opinion  de  Ptoléméo,  qui  avait 
avancé,  d'après  los  commerçants  grecs,  que  le  Nil  sortait  do  plusieurs 
laqs  situés  très  au  sud  dans  lo  continent  africain* 

iu)  Djdliba  au-dessus,  Quorra  au^lesseus  de  la  ville  de  Tombouctoq. 


■^•■jr-.-j.'r  ^-Tc'<: 


bablement  sa 

Nyanza(a). 

et,  après  im 
a^diterranée 
>ut  celles  do 

<*»cte8  célè- 
ie4à5pied9. 
resserré  entre 
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ides.  Audea 
té  et  forment 
t  ea  ferlilito 
'  il  ne  ploai 
usées  par  les 
»nd  sa  source 
ers  le  18  do 
irence  d'une 
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des  collinea. 
6  les  terres. 

eaux  de  60 
1  mais  dans 
at  remonter 
et  d'hippo- 


>  cours  a 
îgeurs  et 
g,  à  envi- 
dirigeant 
Dgara,  do 
ûbara  où 
nord-est, 
rôs  avoir 
■  au  sud- 

I  de  oelui- 
}t  enooro 
lôbro  Dr. 

Victorja- 
'fo  osger- 
qni  avait 
plusieurs 

lotoiî. 


AFRIQTTE. 


277 


«st,  il  se  détourne  graduellement  vers  le  sud,  et  passe  par 
les  états  de  Boussa,  de  Yaourie,  de  Niffé,  de  Yaribba,  etc.; 
il  s'éloigne  alors  de  60  à  70  lieues  vers  Test,  jusqu'au  pays 
de  Funda  ;  enfin,  ayant  traversé  les  monts  Kong  et  le 
royaume  de  Bénin,  il  se  jette  dans  le  golfe  de  Bénin  par  un 
grand  nombre  d'embouchures. 

La  branche  yisitée  en  1830  par  U.  Lander,  se  rend  au  cap 
Formose  et  se  nomme  Brass  Riyer  {Rivière  de  Cuivre)  ;  la  plue 
septentrionale  est  la  rivière  de  Bénin. 

Le  Quorra  reçoit  beaucoup  d'affluents,  entre  autres  la  Tcbadda  (a) 
ou  Binoué,  qui  passe  par  la  vUIe  de  Funda,  et  qui,  à  son  embou- 
chure, parait  avoir  une  largeur  de  2  ou  3  milles  ;  à  30  lieues  plus 
haut,  il  reçoit  le  Goudounia,  autre  rivière  importante.  La  longueur 
du  Quorra  est  de  plus  de  800  lieues  ;  sa  largeur  commune  pendant 
200  lieues  avant  d'arriver  au  delta  paraît  ôtre  de  2  à  4  milles.  Le 
lit  de  ce  fleuve  est  encombré  d'îles.  Ses  bords  fertiles,  ombragés  de 
palmiers,  de  plantains,  de  figuiers,  de  cocotiers,  de  mangoustiers,  et 
d'autres  grands  arbres  de  la  sone  torride,  sont  infestes  de  moustiques 
et  de  fourmis  noires  ;  ses  eaux  nourrissent  des  crocodiles  et  une 
grande  abondance  de  poissons. 

Les  fleuves  les  plus  considérables  ensuite  sont:  le  Zam 
i>èze,  qui  arrose  le  plateau  de  la  Haute  Afrique,  traverse  la 
Mozambique,  et  ,se  jette  dans  le  canal  de  Mozambique  ;  la 
rivière  Orange,  qui  arrose  l'état  libre  de  la  rivière  Orange, 
la  colonie  du  Cap,  la  Hottentotie,  et  se  jette  dan .  l'Atlan- 
tique; le  Coanza  et  le  Congo,  qui  arrosent  la  Guinée 
inférieure  ;  le  Sénégal  et  la  Gambie,  qui  arrosent  la  Séné- 
gambic,  à  laquelle  ils  ont  donné  leurs  noms,  etc.  On  a  cru 
longtemps  que  ces  deux  derniers  fleuves  étaient  les  bouches 
du  Niger. 

699.  Iles  orientales  :  Socotorà,  les  Seychelles  ou  îlea 
Mahées,  les  Amirantes,  les  Mascareignes  (ou  île  Mauritius^ 
île  de  Bourbon  et  île  de  Rodriscuc),  les  îles  Comores,  la 
grande  île  de  Madagascar,  etc. 

Iles  occidentales  :  Les  Açores,  les  îles  Madères,  les  Cana- 
ries, les  îles  du  Cap-Vert,  Saint-Mathieu,  Fernando-Po,  l'île 
du  Prince,  Saint-Thomas,  Annobon,  l'Ascension,  Sainte- 
Hélène,  etc. 

700.  Montagnes  :  Les  monts  Atlas,  divisés  en  plusieurs 
chaînes  parallèles  qui  traversent  le  nord  de  l'Afrique,  et 

(•)  Il  y  a  une  autre  rividro  du  même  nom  qui  ^o  jettedan?  la  liMTohad. 


\iV 


M 


.  -i-S.  -J  j.  --  * 


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278 


AFRIQTTS. 


lï  il 


dont  les  plus  hautes  sommités,  situées  dans  le  Maroo,  ont 
environ  11,400  pieds  d'élévation  ;  les  monts  Kong,  qui 
paraissent  bo  rattaobcr  aux  montagnes  do  la  Lune  et  s'étcn 
dent  depuis  la  Sénégambio  jusqu'au  détroit  de  Bab-el- 
Mandeb  ;  les  monts  Lupata,  ou  Vrpine  du  monde  qui 
bordent  les  côtes  orientales  depuis  la  côte  d'Ajan  jusqu'au 
Gap  do  Bonne-Espérance,  une  pareille  chaîne  semble  exister 
sur  les  côtes  du  sud-ouest  ;  les  monts  de  Cuivre  dans  lo 
pays  des  Hottentots,  etc. 

Les  monts  Cameroun,  à  Test  du  Qolfede  Biaf(ii,ont  une  èlération 
de  13,000  pieds. 

701.  Volcans  :  Lepic  de  File  Fogo^  dans  les  îles  du  Cap- 
Vert  ;  le  Mongo-MorLobah,  dans  le  massif  du  mont  Oamc- 
roun,  en  Guinée  ;  le  piton  de  la  Fournaise,  dans  l'île  Bour- 
bon, à  l'ouest  de  Madagascar,  etc.  Il  y  a  un  bon  nombre  de 
volcans  éteints. 

702.  Climat  :  Les  trois  quarts  au  moins  de  l'Afrique 
sont  situés  sous  la  zone  torride^  qu'elle  ne  dépasse  que  de  9 
degrés  au  sud  et  de  9  J  du  côté  septentrional.  Elle  doit  donc 
être  exposée  aux  chaleurs  brûlantes,  aux  pluies  annuelles, 
aux  vents  réguliers  de  l'Inde  et  des  autres  régions  tropicales. 
Mais  on  ne  rencontre  point  communément  en  Afrique  plu- 
sieurs oauses  qui  rendent  tempérés  et  même  froids  certaim 
pays  placés  sous  les  mêmes  latitudes.  Les  montagnes  no 
paraissent  avoir  en  général  qu'une  hauteur  médiocre  ;  lo 
manque  d'eau  se  fait  sentir  presque  partout  ;  au  lieu  de  nos 
forêts  immenses  et  de  nos  grands  lacs,  ce  sont  des  sables 
continuellement  échauffés  par  les  rayons  d'un  soleil  vertical  ; 
le  vent  froid  du  pôle  antarctique  ne  rafraîchit  que  le  cap  d»! 
Bonne-Espérance  et  les  côtes  les  plus  méridionales,  tandis 
que  les  venta  du  nord  sont  interceptés  par  la  chaîne  de 
l'Atlas.  Il  ne  reste  donc  pour  diminuer  la  chaleur  du  climat 
africain  que  les  pluies  périodiques,  les  vents  de  mer,  et  en 
quelques  e^ndroits,  l'élévation  du  sol. 

Les  pays  les  plus  chauds  et  les  plus  insalubres  sont  la  Scné^ambV 
et  les  antres  côtes  occidentales.  Snr  la  côte  d'Or,  ou  a  vu  le  thermo- 
mètre s'élever,  en  plein  air,  jusqu'à  46i''  de  Réaumur  (134  de  Fah- 
renheit) I  Les  plus  grandes  chaleurs  au  Cap  sont  do  30«  ;  la  tempé- 
rature varie  de -[-  17*  à  [-26",  sur  les  côtes  mientales  ;  rarement 
elle  s'élève  à  30J«  ^100  de  Fahrenheit).  Les  chaleurs  de  létépont 
excessives  en  Égjptc  ot   on   Biirbnrîe.   Les  fièvres,  la  diarrhée,   1» 


AFRIQUE. 


279 


Maroc,  ont 
Kong,  qui 
me  et  s'dtcn 
de  Bab-eK 
monde  qui 
an  jusqu'au 
imble  exister 
vre   dans  le 

uneélfiralion 

îles  du  Oap- 

nont  Came- 

3  l'île  Bout- 

nombre  de 

l'Afrique 
le  que  de  9 
e  doit  donc 
annuelles, 
tropieales. 
frique  plu 
ia  certains 
tagnes   nn 
liocre  j  lo 
ieu  de  nos 
les  sables 
l  vertical; 
le  cap  d<; 
!S,    tandis 
thaîne   de 
du  climat 
oer,  et  en 

le  tliermo- 
H  de  Fah- 

la  tempé- 

rarement 

l'été  pont 
irrhée,    ]» 


petite  Tcrole,  la  lèpre  et  Fophthalmie,  ôout  les  maladies  les  plus  com- 
munes. La  poste,  indigène  en  Egypte,  règne  souvent  nu  nord  (ks 
monts  Atlas,  ou  elle  exerce  des  rarages  épouvantables.  La  Nigritio 
est  réputée  salubre. 

L'hiver,  ou  plutôt  la  saison  des  pluies,  dure  depuis  mars 
jusqu'en  septembre  au  Cap  ;  depuis  juillet  jusqu'en  octobre 
dans  le  ddsert  do  Sahara  ;  depuis  juin  jusqu'en  septcmbro 
en  Abyssinio  ;  et  depuis  juin  jusqu'en  octobre  sur  les  côtes 
oceidcniales.  Il  ne  pleut  que  tn^s-raremcnt  en  Égypto  et 
dan.s  le  royaume  d'Adel.  L'hiver  de  la  Barbarie  ressemble 
à  celui  do  l'Europe  méridionale. 

703.  Prcductions  :  La  plupart  de  celles  de  l'ancien  et  du 
nouveau  monde  se  retrouvent  en  Afrique,  mais  avco  des  di- 
mensions colossales,  causées  par  la  chaleur  et  par  l'humidité, 
qui  se  réunissent  dans  tous  les  endroits  fertiles,  particuliè- 
rement aux  bords  des  fleuves  ou  dans  les  deltas  que  forment 
leurs  embouchures  et  dans  les  lieux  marécageux  ou  sujets 
aux  inondations  annuelles. 

Les  productions  alimentaires  les  plus  communes  sont  les 
diverses  espèces  de  millet,  qui  atteignent  la  hauteur  de  10 
à  12  pieds  et  dont  les  épis  pèsent  quelquefois  2  ou  3  livres  ; 
les  dattes,  les  fruits  du  palmier  et  du  plantain,  les  cocos,  les 
bananes,  les  ignames,  le  manioc  et  quantité  d'autres  légumes  ; 
le  riz,  le  maïs,  le  sarrasin,  les  melons  et  les  courges,lcs  fruits 
de  l'arbre  à  beurre  ou  à  suif  ou  à  l'huile,  de  l'arbre  à  pois, 
le»  patates,  etc.  L'Egypte  et  la  Barbarie  fournissent  une 
grande  abondance  de  blé  et  d'autres  céréales.  La  canne  à 
sucre,  le  coton,  l'indigo,  le  tabac,  viennent  presque  partout. 

Il  n'est  guère  besoin  do  dire  que  l'on  trouve  en  Afrique 
la  vigne,  le  figuier,  l'olivier,  l'oranger,  le  citronnier,  etc.  ; 
outre  le  tamarinier,  l'ananas,  le  mûrier,  le  caféier,  le  poi- 
vrier, une  foule  de  bois  précieux,  d'arbrod  aromatiques,  do 
gommiers  et  de  plantes  médicinales. 

Il  y  a  une  grande  variété  de  palmiers,  qui  donnent  des  fruits,  du 
vin,  de  I  huile,  des  toiles,  des  cordages,  etc.  Le  vin  se  fait  avec  le 
Buc  de  l'arbre,  que  l'on  tire  par  Incision  comme  celui  de  lérable  en 
Canada.  Une  espèce  de  palmier  porte  des  feuilles  prodigieusement 
Inrges,  qui  servent  i\  faira  les  toits  des  maisons  ;  une  qeiilo  feuille 
peut  abriter  10  ou  12  personnes.  Le  superbe  palm?*r  du  Congo  em- 
bellit do  ses  louflFes  les  champs  et  les  forets  ;  ses  fruits  sont  très- 
abondants  et  d  un  bon  goût  ;  son  vin  est  doux,  piquant,  agréablo. 
Lorsqu'on  ne  le  prive  pas  do  s»  fève,  il  produit  à  la  racine  de  ses 


«> 


?"■ 


i'/.; 


3!  Knpi 


280 


AFRIQUE. 


Jn 


feuilles  un  fruit  qu'un  seul  homme  peut  à  peine  porter  ;  les  graines 
ont  la  couleur  et  le  goût  des  chûtaignes  ;  rôties  au  feu,  elles  donnent 
une  huile  épaisse  employée  par  les  nègres  pour  l'assaisonnement  de 
leurs  mets,  et  par  les  Européens  pour  l'éclairage. 

Le  vin  de  palmier  et  la  bière  de  millet  sont  la  boisson  ordinaire 
des  nègres. 

L'énorme  baobab  ne  s'élève  qu'i\  la  hauteur  d'environ  30  pieds, 
tandis  qvi'il  a  quelquefois  100  pieds  de  tour.  Le  marc  des  fruits  de  ce 
colosse  du  règne  végétal,  assez  gros  pour  meurtrir  en  tombant  les 
hommes  et  les  animaux,  offre  un  aliment  grossier  aux  nègres,  qui, 
dans  le  besoin,  mangent  jusqu'aux  feuilles  de  l'arbre  ;  la  coque  donne 
des  vases  solider  ,  de  la  cendre  du  bois  l'on  extrait  da  savon  ; 
l'écorce  sert  h  /«/o  des  cordes,  do  grosses  toiles  et  des  mèches 
d'éclairage.  L'arbre  étant  sujet  à  pourrir  facilement,  les  nègres  se 
gardent  do  construire  leurs  cabanes  à  son  ombre,  pour  n'être  pus 
écrasés  par  sa  chute. 

Le  fruit  du  théobrome  sort  au  travers  de  l'écorce  du  tronc 
L'Egypte,  crtre  une  foule  de  plantes  particulières,  produit  le  papyrus, 
udnl  la  tige  composée  de  plusieurs  feuillets  superposés,  et  qu'on 
détachait  les  uns  des  autres,  servait  de  papier  aux  Anciens.  Aucun 
pays  n'offre  dans  ses  végétaux  des  traits  aussi  caractéristiques  que 
le  cap  de  Bonne-Espérance. 

Le  mont  Atlas,  les  côtes  occidentales  et  orientales,  le  Gap  et  la 
Nigritie,  présentent  des  forêts  vastes,  épaisses,  remplies  d'arbres  gi- 
gantesques, comme  les  forêts  du  Brésil. 

L'herbe  des  prairies  atteint  la  hauteur  de  20  et  même  de  30  pieds  : 
c'est  là  que  se  réfugient  une  multitude  d'éléphants,  de  buffles,  de 
sangliers,  de  tign?s,  de  serpents  monstrueux,  etc. 

La  végétation  des  déserts  consiste  en  touffes  de  plantes  salines, 
acacias,  aloès,  ronces,  bruyères,  etc.  ;  quelques-unes  parviennent  à 
la  hauteur  des  herbes.  Les  oasis,  qui  s'élèvent  de  temps  en  temps, 
comme  des  îles  au  milieu  de  l'océan,  sont  couvertes  do  palmiers  et 
de  dattiers. 

704.  Animaux  :  L'Afrique  renferme  à  peu  près  toutes 
les  espèces  do  l'Asie  ;  le  lion  africain  est  seul  digne  de  son 
nom,  sa  proie  la  plus  ordinaire,  ainsi  que  de  la  panthère, 
du  chacal,  de  l'hyène,  etc.,  sont  les  timides  gazelles  et  les 
antilopes  ;  l'éléphant,  que  les  nègres  ne  savent  point  appri- 
voiser, est  moins  grand,  mais  il  a  plus  d'agilité  qu'aux  Indes, 
et  son  ivoire  est  plus  beau  ;  ses  défenses,  longues  quelque- 
fois de  6  pieds,  pèsent  jusqu'à  200  livres  ;  le  chameau,  si 
nAîessaire  dans  cette  partie  du  monde,  offre  des  espèces  ex- 
cellentes, ainsi  que  le  cheval  et  l'âne,  dont  les  types  sauvages 
sont  les  girafes  et  les  zèbres  ;  le  buffle  est  souvent  en  guerre 
avec  le  lion,  et  le  rhinocéros  avec  l'éléphant  ;  le  caméléon  est 
très-venimeux  j  les  guenons,  les  babouins  et  d'autres  singes, 
fourmillent  partout  ;  les  moutons  sont  de  l'espèce  à.  queue 


p« 
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I  ' 


AFRIQUS. 


281 


î  les  graines 
ellos  donnent 
ionnement  de 

3on  ordinaire 

•on  30  pieds, 
^3  fruits  de  co 

tombant  les 

nègres,  qui, 
coque  donne 

du  savon  ; 

des  m'ichea 
es  nôgros  se 
n'être  pus 

du  tronc 
t  le  papyrus, 
3>  et  qu'on 
13.^  Aucun 
stiques  que 

>  Cap  et  1.1 
i'arbrea  gi- 

3  30  piedd  ; 
bufiSes,  de 

tes  salines, 

nennent  à 

en  temps, 

)almi«rs  et 

^s  toutes 
le  de  son 
)aDthère, 
Ie3  et  les 
1*^  *ppri- 
X  Xndes, 
juclque- 
meau,  si 
•ôces  ex- 
auvagea 
i  guerre 
iléon  est 
singes, 
i.  queuo 


large  et  à  laine  grossière  ;  les  chiens,  comme  dans  tous  les 
pays  chauds,  ont  le  poil  court,  rude  et  roux,  et  n'aboient  pag. 
L'hippopotame,  qu'on  pourrait  appeler  un  énorme  coohoc» 
d'eau,  habite  les  fleuves  et  les  rivières. 

Parmi  les  volatilles,  on  ])eut  remarquer  l'autruche,  qui  est  la  plus 
parfaite  de  son  genre,  lo  faisan,  le  flamiiut,  le  vautour  le  perroquet, 
l'aigrette,  l'oiseau  du  paradis,  libis  qui  déiruit  les  serpents,  la  péli- 
can, de  grog  canards,  etc.  Les  oiseaux  de  rapine  sont  innombrables. 

La  chasse  aux  autruches  que  fout  les  Arabes,  oflfro  nn  spectacle 
enrieux.  Une  vingtaine  dhommes  armés  de  fusils  et  montes  sur  des 
chevaux  du  désert,  vont,  contre  le  veut,  chercher  la  trace  do  l'au- 
truche, et,  quand  ils  l'ont  trouvée,  la  suivent  avec  la  plus  grande 
rapidité  possible,  en  se  tenant  éloignes  d'un  demi-mille  les  uns  des 
autres.  L'oiseau,  fatigué  de  courir  contre  le  vent  qui  s'engouflpre  dans 
ses  ailes,  se  retourne  et  cherche  h  passer  à,  travers  la  ligne  des  chas- 
seurs :  cenx-ci  l'entourent  et  tirent  tous  à  la  fois  sur  lui  jusqu'à  ce 
qu'il  tombe  mort.  Sans  cette  ruse,  ou  ne  pourrait  jamais  prendre 
l'autruche,  qui,  bien  que  dépourvue  de  la  faculté  de  voler,  dépasse 
sar  terre  les  animaux  les  plus  rapidss. 

Parmi  les  reptiles,  on  distinguo  le  crocodile,  qui  saisit  un  bœuf  et 
le  dévore;  le  lézard,  dont  quelques  espèces  égalent  le  crocodile  en 
grandeur  ;  une  foule  de  scorpions  et  de  serpents  venimeux  ;  io  boa, 
long  de  26  à  30  pieds  et  gros  de  6,  qui  s'élance  des  arbres  sur  les 
hommes  et  sur  les  animaux,  il  les  dévore  d'un  coup,  et  devient  à 
Bon  tour  la  proie  des  nùgres,  qui  l'attaquent  au  moment  de  la  diges- 
tion, ou  le  rôtissent  en  mettant  le  feu  aux  savanes  à  la  fin  des  pluies. 

L'ichneumon  pénètre  dans  le  corps  du  crocodile  pendant  qu'il 
tient  sa  gueule  ouverte,  et  lui  ronge  lo  ventre. 

Il  y  a  une  multitude  effruvanlo  do  termites,  espèce  de  fourmis,  qui 
construisent  des  pyramides  hautes  de  16  pieds,  sur  une  base  d(3  plus 
de  100  piedscarrés  ;  d'autres,  très-redoutables,  attaquent  les  hommes 
et  les  animaux,  des  malfaiteurs  qu'on  leur  livre  sont  rongés  jus- 
qu'aux os  eu  un  jour  ;  le^inaowiientrentdaus  la  trompe  des  éléphants, 
et  les  font  mourir  avec  des  accès  do  fureur  terribles  ;  d'autres  termi- 
tes pénètrent  partout  et  réduisent  en  poudre  les  bardes,  les  marchan- 
dises, les  meubles  et  jusqu'à  la  charpente  des  maisons. 

Les  voyageurs  sont  assaillis  continuellement  d'une  nuée  de  cou- 
shis,  de  moustiques  et  d'autres  insectes  incommodes.  Il  y  en  a  dont 
la  piqûre  passe  pour  mortelle.  Les  papillons  founmillent  dans  les 
champs  et  dans  lea  forêts,  ainsi  que  les  abeilles  ;  pour  s'emparer  des 
trésors  que  ces  dernières  ont  amassés,  on  met  le  feu  aux  arbres  qui 
portent  les  ruches,  et  les  abeilles  s'enfuient, 

705.  Minéraux:  On  tire  de  l'or  très-pur  de  plusieurs 
contrées  de  l'Afrique,  en  particulier  de  î'Abyssinie,  de  la 
Sénégambie,  de  la  Nigritie,  et  des  côtes  do  Mozambique  et 
)e  Sofala  (selon  quelques-uns,  VOphir  de  l'Écriture).  Les 
principales  mitteo  d'argent  connues  sont  celles  de  la  Nigritie 


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282 


AFRIQUE. 


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et  du  Cooïç>.  liO  Congo  fournit  beaucoup  do  for  ;  le  même 
pays  et  ceiu.i  des  Hottentota  abondent  en  cuivre  ;  l'Egypte, 
est  riche  en  sel,  en  salpôtrc,  en  natron  (a)  ;  il  y  a  de  vastca 
idpôts  de  scl-gcmmo  dans  lo  ddsert  do  Sahara  ;  la  côte  d'A- 
bcsch,  sur  la  mer  Rouge,  possède,  dit-on,  des  mines  d'dmc- 
raudes  et  d'autres  pierres  précieuses,  (b) 

706.  Commerce:  Esol/Ves,  or,  ivoire,  bois  précieux, 
épiées,  gommes,  ambre  gri»^  substances  teinturières  et  médi- 
cinales, coton,  sucre,  hu^o  do  palmier,  blé,  riz,  dattes  et 
autres  fruits,  encens,  ra/rrhe,  cuivre,  sel,  salpêtre,  cuirs, 
plumes  d'autruche,  peaux  de  buffles,  de  tigres,  eto ,  ;  vins 
(des  îles  et  du  Cap),  etc.,  etc. 

Oa  trouve  presque  partout  en,  Afrique  une  vaste  quantité  du  plug 
bel  iToire,  et  sur  les  rivages  de  la  mer,  l'ambre,  U  corail,  les  perles, 
ete.,  etc. 

Des  malheureux  nc^^f^res,  arrachés  à  leur  sol  natal,  enchaînés 
comme  des  botes  de  somme  dont  on  les  destine  à  faire  les  travaux, 
condamnés  à  souffrir  tout  ce  que  l'avarico  et  une  cruelle  brutalité 
peuvent  inventer  de  tourments,  voilà  di^puis  trois  siècles  l'objet  du 
commerce  des  Africains,  soit  entre  eux,  soit  avec  les  peuples 
étrangers.  Ce  trafic  barbare  a  remplacé  chez  eux,  du  moins  en 
beaucoup  d'endroits,  les  sacrifices  humains  et  l'anthropophagie. 

La  plupart  des  nations  chrétiennes  ont  aujourd'hui  aboli  la  traite 
des  nègres  ;  mais,  par  lo  fait,  toutes  celles  qui  tolèrent  1  esclavage 
no  laissent  pas  do  l'exercer  encore.  On  a  estimé  que  vers  l'année 
1822,  dans  l'espace  de  18  mois,  400  vaisseaux  négriers  avaient 
emmené  100,000  esclaves  des  côtes  occidentales;  on  sait  qu'à  la 
mCmo  époque,  il  en  fat  acheté  un  grand  nombre  sur  les  côtes 
orientales. 

Des  vaisseaux  de  guerre  anglais  et  américains  sont  stationnés  sur 
quelques  points  des  côtes  d' Afrique,  avec  ordre  de  saisir  et  de  con- 
fisquer tous  les  bâtiments  négriers  qu'ils  rencontreront,  quelqu»»  Foil 
le  pays  d'où  ils  viennent. 

Il  se  fait  un  grand  commerce  intérieur,  par  lo  moyen  des 
caravanes  qui  partent  des  états  Barbaresques  et  du  Caire 
pour  aller  à  Ségoii,  à  Tombouctou,  à  Skatou,  à  Yaourie,  à 
Funda,  à  Bornou,  et  aux  autres  grandes  villes  situées  sur  le 

(a)  Soude  carbonatée,  alcali  qui  entre  dans  la  fabrication  du  savon. 

(6)  Paya  d'Afrique  réputés  lc8  plus  riches  :  on  pierr«ê  précietues]  Nigri- 
tie,  Egypte,  Madagascar;  en  or^  Sénégambie,  Deux-Quinées,  Nigritie, 
Mocaranga,  région  Bupéricuro  du  Nil  (Abyssînie  et  paya  voisins), etc.;  en 
uraen*,  Mocaranga,  Nigritie  ;  en  cuivre,  Doux  Gainées,  SénégambiOf  Nigri- 
tie, Mocaranga,  pays  des  Hottentots,  région  Bupérioure  du  Nil,  Maroc,  etc.; 
en  j^otnhf  Barbarie }  en  /«r,  Deux-Quinées,  Kénégambie ,  Nigritie,  Moca- 
ranga, Madagascar,  etc.  ;  en  ««^  l^arbarie,  Sahara,  région  duNil,Deuz- 
QuinéeSi  llea  du  Gap- Vert,  Madagascar,  eto. 


AfKIQUI. 


d8Si 


^•  le  lûênie 
;  l'apte, 
a  de  vastes 
a  côte  (l'A- 
înes  d'diue. 

précieux, 
es  et  médi- 

dattcs  et 
^trc,  cuirs, 
eto 


j  i 


vins 


tité  du  ])lu3 
les  peilca, 

enchaînéa 

C3  travaux, 

e  brutalit6 

3  l'objet  du 

63   peuples 

moins  en 
bagie. 
>li  la  traite 
esclavage 
era  l'annce 
rs  avaient 
•ait  qu'à  la 
r  les  côtes 

ionnés  sur 
et  de  con- 
iclqui»  soii 

oyen  des 
!u  Caire 
lourie,  à 
îes  sur  le 

aron. 

'«»}  Nigri- 
Wigritie, 
>eto.;  en 
lei  Nigri- 
troceto.; 
10»  Mooa- 

il;  Deux- 


Niger  on  Bur  les  rivières  qui  B*y  jettent  ;  d'autres  «rayanea 
vont  en  Abysflinio,  aux  royaumes  de  8«anaar  et  de  Darfour, 
etc.  (a) 


Langues:  Colles  de  l'Afrique   sont  trô»-inultip liées,  et  n'offrent 


forment  beaucoup  de  sons  bizarres,  de  hurlements,    de  sifflements 
inventes  t\  l'imitation  des  animaux  ou  pour  se  distinguer  dos  peuples 


ennemis. 


peuples 


707.  Population  totale  :  202,753,000  h.  divisés  en  trois 
races  principales  ;  lo.  Los  Maures  répandus  dans  la  Barbarie  ; 
principales  ;  lo.  Les  Maures  répandus  dans  la  Barbarie  ^ 
les  Poulahs,  peuple  doux  et  cultivateur  de  la  Sénégambie, 
et  les  Fallatahs,  nation  puissante  et  guerrière  de  la  Nigritie, 
appartiennent  à  cette  race.  2o.  Les  N^res,  qui  occupent 
tout  le  centre  et  tout  l'occident,  depuis  le  Sénégal  jusqu'au 
cap  Négro  :  parmi  ceux-ci  on  remarque  les  Yolofa,  les  plus 
beaux  nègres  de  la  côte  occidentale,  les  Féloupes,  les  Man- 
dîngues,  les  Ashantées  ou  Assientes,  les  Dahomiens,  les 
Ëboés  ou  Ibbous,  eto.  3o.  Les  Cafrcs,  mieux  faits  et  plus 
grands  que  les  nègres  ;  cette  race  paraît  bien  différente  de 
celle  des  Hottentots,  qui  ont  les  joues  très  proéminentes  et 
le  menton  très-pointu,  do  sorte  que  leur  visage  à  la  forme 
d'un  triangle  :  les  plus  difformes  et  les  plus  barbares  des 
Hottentots,  peut-être  même  do  tous  les  hommes,  sont  les 
Boschmans.  Les  Coptes  en  Egypte,  les  Nubiens  et  lefl 
Abyssins,  sont  probablement  issus  d'un  très-anoien  mélange 
de  nations  asiatiques  et  africaines. 

Les  Berbères  sont  d'une  origine  entièrement  distincte  de  celle 
des  Maures.  Les  arabes  sont  répandus  dans  toute  la  partie  sep- 
tentrionale de  l'Afrique  et  jusqu'au  centre  de  la  Nigritie.  Les  Fran- 
çais sont  dans  l'Algérie.    Il  y  a  beaucoup  de  Juif^,  de  Turcs,  etn. 

708.  Religion  :  Lo  msdiométisme  domine  dans  l'Afrique 
septentrionale,  et  le  fétichisme  partout  ailleurs  :  cependant 
beaucoup  de  Nègres  et  de  Cafres  se  sont  fait  un  mélange  do 
ces  deux  religions.  Les  Coptes  sont  chrétiens,  ainsi  que  la 
plupart  des  Abyssins,  qui  .mêlent  à  leurs  croyances  diverses 

(a)  Ces  caravanes  achètent  ou  font  acheter  chaque  annéb  une  vingtains 
de  i^«Ue  esulaves  ati'ilg  vendent  en  Perse  et  dans  l'empire  ottoman. 


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284 


AFRIQUB. 


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lit       ^  \      •• 


pratiques  juives  et  superstitieuses.  Il  /  a  des  missions  obrë- 
tiennes  établies  au  Congo,  au  Cap,  à  If  Mozambique,  en 
Abyssinie  et  dans  quelques  autres  endro  fi  fréquentés  par 
les  Européens.  Les  catboliques  se  trouvent  prîooîpalcmcnt 
dans  les  possessiooi^  /Vnnçaises,  espagnoles  et  portugaises.  Lo 
protestantisme  rèj^e  dans  les  colonies  anglaises  et  dans  les 
républiques  do  Libéria,  de  la  rivière  Orange  et  do  Trans- 
vaal.  Il  y  a  beaucoup  de  juifs  dans  la  B  irbarie,  en  Egypte  et 
en  Abyssinie, 

La  croyance  &  la  magie  et  h  la  sorcellerie  est  gcncrale  en  Afrique, 
ainsi  que  la  circoncision,  prepcrito  par  la  loi  do  Mahomet,  et  prati- 
quée comme  usage  purement  civil  par  les  nôgres  fôtichistea. 

La  religion  chrétienne,  dus  ses  commencements,  fat  plantée  dans 
touU)  l'Afrique  septentrionale,  oii  elle  fut  arrosée  du  sang  d'une 
multitude  infinie  de  martyrs  ;  elle  continua  d'y  fleurir  jusqu'au  tempa 
do  l'invasion  des  Vandales  en  427.  Les  peuples  qui  habitent  aujour- 
d'hui ces  mêmes  contrées,  sont  les  ennemis  les  plus  acharnes  du 
nom  de  J.-O. 

709.  Gouvernement  :  Presque  tous  les  souverains  de  cette 
partie  du  monde  sont  des  despotes  cruels,  qui  disposent  selon 
leurs  caprices  de  la  vie  et  de  la  liberté  de  leurs  sujets.  Lo 
Koran  est  la  base  de  toutes  les  lois  civiles  chez  les  mahomé- 
tans  ;  les  nègres,  qui  ne  connaissent  point  récriture,  n'ont 
d'autre  règle  de  justice  pour  terminer  leurs  diflférends  que 
l'usage  attesté  par  les  plus  anciens  d'entre  cuz. 

710.  Mœurs,  etc.  :  Le  caractère  général  (a)  du  nègre  est  l'indo* 
lence,  l'insouciance,  la  légèreté,  ot  un  penchant  furieux  vers  tous  les 
excès  sensuels.  Vingt  jours  de  travail  par  an  lui  suffisent  pour 
assurer  sa  récolte.  Il  mange  de  tout,  la  chair  do  l'éléphant,  raCme 
lorsqu'elle  est  remplie  de  vermine,  les  œufs  do  crocodile,  les  singes, 
les  chiens  morts,  les  poissons  gûtôs,  les  serpents,  les  sauterelles,  etc. 
Le  soin  de  shabiller  le  tourmente  peu  ;  le  coton  vient  sans  culturo  ù 
ses  pieds  ;  ses  femmes  en  tirent  la  petite  quantité  d'étoffes  nécossuircs 
à  la  famille,  et  les  teignent  dans  le  suc  de  l'indigo,  production  égale- 
ment indigène.  Sa  cabane  ne  lui  coûite  guère  plus  d  3  soin  ;  quelques 
troncs  d'arbres  à  peine  dégrossis,  ou  quelques  pieux  revêtus  do  boue, 
quelques  branches  dépouillées  de  leur  éeorce,  un  peu  de  paille  ou 
quelques  feuilles  de  palmier,  voilà  ses  matériaux  ;  les  arranger  en 
forme  de  quille  {b),  voilà  son  art.  Il  fabrique  des  poteries,  des  pipes 
à  fumer,  des  ustensiles  en  bois,  des  ouvrages  en  fer  et  en  or.   Fumer 


(a)  Il  y  a  des  peuplades  fort  induetrieuges,  ot  plusieurs  qui  se  lirceit 
entièrement  au  commeroe. 

{b)  Le  corps  de  l'édiilo«  est  de  foime  circulaire  ;  le  toit  est  en  cône. 


V'>»'i  i^.'.  *''. 


'■:'*X.,  -i-^..- 


tQTPTl. 


285 


laflionaohrë- 
anabiquc,  en 
^quentds  par 

""■paiement 
u;?aises.  Lo 
6t  dans  Ic3 
t  ^0  Trans- 
^gypte  et 

e  en  Afrique, 
ûet,  et  prati. 
s  tes. 

•lantée  dans 
'  sangr  d'une 
squ'au  temps 
Itent  anjour- 
acharncs  du 

ns  de  cette 
)sent  selon 
«jets.  Le 
i  mahumé- 
ure,  n'ont 
rends  que 


est  l'indo- 
prs  tous  les 
isont  pour 
ant,  mémo 
les  singes, 
[■elles,  etc. 
I  CQlturo  à 
ôcossaires 
ion  c<^ale. 

quelques 
I  do  boue, 
paillo  ou 
anger  en 
ies  pipes 
Fuiaer 


J«  lirrcat 


De. 


du  tivbac,  boiro  do  l'eau-de-rle  ou  du  via  de  valmle/  |a),  durmir, 
danser,  voilà  les  éternels  amasemonts  des  nègros.  Leurs  instrumenta 
de  musique  sont  une  raaquo  trompette  d  ivoire,  des  tambours,  doa 
fifres,  des  espèces  de  guitares  et  do  lyres,otc.  ;  leur  harmonie  vocale 
ne  le  cède  en  rien  i\  Tinstrumentale. 

Il  y  nhcauconp  do  nations  qui  se  rendent  les  dents  pointues  en 
les  limant.  La  plapart  se  font  des  incisions  sur  la  peau  du  visage, 
du  dos,  du  ventre,  ou  môme  sur  tout  lo  corps.  Quelques  tribus  vers 
Sierra-L6ono  savent  produire  dans  la  peau  des  enflures  qui  imitent 
les  bas  reliefs  Lusago  do  s'endaire  de  quelque  matière  grasse  qui 
adhère  fortement  à  la  peau,  est  assex  commun. 

À  l'enterrement  des  princes,  les  nègres  purement  fétichistes  immo- 
lent des  victimes  humaines  :  lo  sang  do  tes  infortunes  coule  dans  la 
tombe  royale.  Il  '^st  probable  que  ces  mèmed  sacriûces  ont  lieu  daM 
toutes  les  calaDCL.ls  pressantes. 

Les  peuples  d'origine  européenne  et  asiatique,  partagent  le  carac 
tèro  et  les  mœurs  de  leurs  ancûtres. 

Après  les  détails  où  l'on  vient  d'entrer,  il  suffira  de  parcourir  très- 
rapidement  les  diverses  contrées  do  l'Afrique:  excepté  cependant 
inSgTpte  et  la  B.'irbarie,  qui  uétitent  une  description  plus  étendue. 


EGYPTE. 


711.  Bornes  :  Au  nord,  la  Méditerranée  ;  à  l'est,  le  oatjal 
do  Suez  et  la  mer  Bouge  ;  nu  sud,  la  Nubie  ;  à  Touest,  les 
ddscrts  de  Barca  et  de  Lybie.  Cette  contrée  se  divise  en 
trois  régions,  la  Ilaute-Égypto,  nommé  Saïcl  ;  la  Moyenne 
ou  Ouestanich  et  la  Basse  ou  Bahary  ;  celle-ci  comprend 
tout  le  Delta  du  Nil  (voyez  le  No.  698).  Sa  superficio  est 
d'environ  175,000  milles  carrés.  (Ji) 

L'Egypte,  ce  berceau  des  arts  et  des  sciences,  qui  sous  les  Pha- 
raons fut  une  puissante  monarchie,  est  depuis  23  siècles  soumise  i\ 
une  domination  étrangère.  Elle  fut  subjuguée  par  Cambyse,  roi  des 
Perses  (No.  667),  et  par  Alexandrc-le-Graud  À  la  mort  do  celui-ci, 
ello  échut  à  PtolJmée,  l'an  do  ses  généraux,  dont  les  descendants 
régnèrent  jusqu'au  temps  d'Auguste. 

Conquise  par  les  Arabes  (636  de  J.-C),  elle  obéit  aux  califes  jus- 

(a)  C'était  au  moment  de  l'ivresso  que  l'infortuné  nègre  était  souvent 
chargé  do  chaînes  et  transporté  à  bard  de  quelano  vaisseau  européen. 

(6)  Ces  limites  et  cette  étendue  no  convionnont  au'à  l'égypto  propremeat 
dite.  En  y  comprenant  lo3  contrées  récemuient  cou(iulses,  et  qui  Font  la 
Nubie,  Darfour  et  la  vt  11<^e  du  Nil  Blanc,  retendue  du  royaume  dliSgypt* 
«et  d'environ  1, 100,000  oàlle  carrés . 


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qne  ren  l'an  887.  Les  Turconuina,  B*emparôrout  ensuite  de  Faatoritf 
et  l'cxercèreat  sous  plusieurs  djnasties,  jusqu'en  1250.  A  cette  épo- 
que, les  Mamelouks,  miUco  qui  so  recrutait  d'cselaves,  et  qu'avaient 
établie  les  Turcurouns,  rniiasAcrèrent  lonrs  miiUrea  Ces  esclavea- 
Boldnts  dominôrcnt  en  Égjpto  Jusqu'an  luomout  oh  les  FrAU(;ais  eu 
firent  la  conquôto  en  1708.  Les  Turcs,  aidés  dea  Anglais,  chassôreut 
les  Franniis,  et  cette  contrée  dorint  lo  thûAtro  do  combats  sanglantB 
eutro  les  paebas  du  Grand-Seigneur  et  les  Mamelouks.  Oouxci 
furent  enfin  massacrés  en  1811,  par  lo  célèbre  Mcbcmut-Ali,  qui, 
n'ayant  (juo  lo  titre  de  pacha,  no  laissa  pas  do  jouer  lo  rôle  d'uu  sou- 
verain indépendant.  Co  princo  avait  joint  par  conquête  à  son  gou 
verncmcnt  touto  la  région  supérioure  du  Nil,  la  Mecque,  Médino  et 
TTémen  en  Arabie,  la  iSyrie,  Ohjpro  et  Candie;  l'intervention  des 
pnissances  européennes  et  les  armes  anglaises  lo  contraignirent 
(1840-1841)  d(>  80  renfermer  dans  ses  états  d'Afrique  (No.  686). 
L'I^gjpto,  depuis  Jdéhémet-Ali,  est  entrée  dans  la  voie  des  réformes 
et  do  la  civilisation. 

712.  Climat^  etc.:  Climat  chaud  et  peu  salubre  ;  poste, 
ophthLilmie,  vent  de  Bimoun.  Sol  riche  en  productions  do 
toutes  sortes  dans  la  valide  du  Nil,  o'ost  à-dire,dans  h  partie 
arrosée  par  ce  beau  fleuve,  ou  par  les  canaux  sans  nombre 
qu'il  remplit  ;  blé,  riz,  millet,  orge,  coton,  indigo,  sucre, 
huile,  dattes,  ornnt^es,  plantes  médicinales,  etc.  Beaucoup 
do  bétail,  de  brebis  à  grosso  queue,  et  de  chameaux.  Cro- 
codiles, hippopotames,  hyènes,  autruches,  ibis,  etc.  Cire, 
salpêtre,  sol  ammoniac,  natron,  marbre,  porphyre,  etc.  Lo 
coiiimercc  so  fait  principalement  par  des  caravanes  qui  vont 
en  Barbarie,  eu  Syrie,  en  Arabie,  en  Nigritie,  etc.  ;  elles  y 
portent  les  productions  du  pays,  et  des  toiles,  qu'elles 
échangent  poui-  do  l'or,  de  l'ivoire,  des  épiées,  etc. 

713.  Capitale  :  Le  Caire,  près  du  Nil  et  de  remplace- 
ment de  l'ancienne  Memphis.  C'est  la  ville  la  plus  peuplée 
de  l'Afrique  et  une  des  plus  commerçantes.  Hues  étroites, 
maisons  mal  bâties  en  mauvaises  briques  comme  le  sont 
généralement  toutes  celles  de  l'Egypte.  Lo  palais  du  pacha 
ou  citadelle  est  le  principal  édifice  de  la  ville.  Grand  nom 
bre  de  mosquées,  de  bains,  de  canaux,  de  citernes,  et  de 
marchés  publics.  Cimetières  remarquables.  Puits  fameux, 
nommé  puits  de  Joseph^  creusé  dans  le  roc  à  la  profondeur 
de  270  pieds,  ou  selon  d'autres  de  360,  c'est  un  ouvrage  du 
grand  Saladin.  Population,  368.000  habitants,  Arabes, 
Turcs,  Coptes,  Fellahs,  Juifs  et  Européens. 

Le  Caire  possède  la  plus  belle  et  la  plus  riche  collection  d'antv 
quités  Égyptiennes.  Cette  ville  est  mi  centre  commercial  d'une  haute 


Acettdépo. 
;t  qii'aTttJont 
'J»  esclarea- 
*^ni»';ai3  en 
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Importitiice  ;  ellA  est  le  rondes-TOus  dai  onrayanea  do  hx  Turquie 
d'Asie,  do  l'Arabie,  do  la  Barbarie,  du  Sônôgal  et  du  Houdau. 

De  l'autre  cfttô  du  Nil  sont  les  trois  pyramides  qui,  par  Icurgnin- 
deur  et  leur  c61ébrit6,  surpassent  toutes  celles  deut  l'Égypto  est  par- 
Bcmôe.  La  prioclpalo, quo  les  musulinaud  avaient  vninoiuont  cssiyù 
d'abattre,  a  cncoro  A74  pieds  d'ôlôvation  ;  le  c6tô  do  sa  baso  est  do 
716  pieds.  Monumcuts  éternels  do  l'orgueil  et  do  la  tyrannie  des  rois 
^sgyptiens,  qui  les  destinaient  i\  leur  servir  do  niau-!ol6es,  ces  pynv. 
midos  subsistent,  quoique  los  noms  do  ceux  qui  lo3  (irenl  construire 
soient  effacôs  à  jamais  du  souvenir  des  hommes.  On  voit  auprès 
d'elles  la  grande  lête  du  Sphinx,  taillée,  suivant  les  apparences,  à 
mdme  un  énorme  rocher. 

  trois  lieues  plus  loin,  eu  remontant  lo  fleure,  est  le  bourg  do 
Sakkarab,  dont  les  habitants  font  lo  commcrcti  des  momies  ou  corps 
embaumés  d'hommes  et  d'animaux  sacrés,  qu'on  tire  des  caveaux 
taillés  dans  les  rochers  voisins.  H  y  en  a  do  parfaitement  bien  con- 
servés qui  n'ont  pas  moins  de  3,000  ana 

X  l'ouest  du  Caire,  dans  le  désert,  est  une  -vallée  remplie-de  lacs 
do  natron,  d'où  l'on  tire  aussi  beaucoup  de  sel  commun. 

714.  Villei  principales  :  Alexandrie,  sur  un  isthme  étroit  entre  la 
Méditerranée^^  lo  lac  Maréotis,  réunie  à  Suez  par  un  chemin  do  for, 
et  au  Nil  par  le  canal  Mamoudieh,  fondée  par  Alexaudro-le-Grand  ; 
capitale  do  l'Egypte  sous  les  Ptolémées  et  les  Romuius,  on  y  voit 
encore  beaucoup  de  colonnes,  d'obélisques,  et  d'antres  restes  de  son 
ancienne  magnificence.  C'est  dans  cette  ville  que  se  trouvait  la  plus 
riche  bibliothèque  do  l'antiquité,  contenant  700.000  rouleaux  ou 
▼olnmes,  qui  furent  brûlés  par  l'ordre  du  calife  Umar.  À  l'entrée  du 
plus  oriental  des  deux  ports  d'Alexandrie,  est  le  fameux  phare  biiti 
dans  l'Ile,  ou  mieux,  la  presqu'île  ^e  ce  nom,  et  qui  a  passé  pour 
l'une  Uei  sept  merveilles  du  monde,  l'opu'aiion,  208,000  habitants. 

A  4  lieues  au  nord  est  d'Alexandrio  sont  la  forteresse  et  la  baie 
d  Aboukir,  célèbres  par  trois  grandes  victoires  remportées,  la  pre- 
mière sur  les  Français  par  l'amiral  Nelson,  en  1708;  la  deuxiùm(3 
Bur  les  Turcs  par  Napoléon,  en  1799  ;  la  troisiènio  ou  la  bataille  du 
Nil  sur  la  flotte  française  par  celle  des  Anglais,  encore  commandée 
par  le  même  lord  Nelson,  en  1801. 

Buez,  où  finit  lo  canal  de  co  nom,  sur  la  mer  Rouge,  ville  de 
11,000  habitants,  grand  entrepôt  de  commerce  de  l'illgypie  avec  la 
/oer  Houge,  l'une  des  principales  étapes  do  la  grande  route  do  tran- 
sit entre  l'Europe  et  lextrcmo  Orient.  Isma'ilia,  ville  nouvelle,  au 
centre  de  l'isthme  do  Suez,  sur  lo  lac  Timsab.  Port-Saïd,  ville  mari- 
time, nouvellement  fondéo  sur  la  Méditerranée,  à  l'entrée  du  canal 
de  Suez      Population,  16,000  habitants. 

Damiette,  située  entre  le  Nil  et  le  lac  Menraleh,  dans  la  partie 
la  plus  fertile  de  l'Egypte,  h  deux  lieues  de  l'aucienne  Damiette  que 
prit  St.  Louis  et  qu'il  rendit  aux  Turcs  pour  sa  propre  rançon, 
grand  commerce  de  riz  et  d'autres  denrées.    Population,  34,000  h. 

Roiette,  à  l'embouchure   do   la  principale  brauche   occidentale 


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du  Nil,  ombragée  de  dattiers,  de  baiivnîers  et  de  figuiers  d'Inde  ; 
exporte  du  riz,  de  l'huile,  du  coton,  des  toiles,  etc. 

Siout,  l'une  des  plus  grandes  villes  du  Saïd,  d'où  partent  les  cara- 
Tanes  pour  la  Nubie  et  pour  l'intérieur  de  l'Afrique,  ses  environs 
produisent  le  meilleur   opium. 

Au-dessous  de  Siout  commencent  les  grottes  de  la  Thébaïde,  qui 
s'étendent  à  vingt  lieues  en  remontant  le  fleuve.  Elles  furent  habitées 
par  les  anachorètes,  dans  les  premiers  siècles  du  christianisme.  11 
paraît  qu'elles  avaient  été  creusées  très- anciennement  par  les  Égyp- 
tients,  qui  en  ont  tiré  leur  marbre, 

Les  ruines  de  l'ancienne  Thôbes  et  les  tombeaux  do  ses  rois,  à  60 
lieues  au  sud-est  de  Siout,  étonnent  encore  le  voyageur. 

Au  milieu  du  désert  de  l'Egypte  occidentale  sont  la  Grande  et  la 
Petite-Oasis  ;  la  Grande  est  formée  de  plusieurs  terrains  fertiles, 
arrosés  par  des  ruisseaux  et  séparés  les  uns  des  autres  par  des  plai- 
nes de  sable  ;  c'est  un  lieu  de  rafraîchissement  pour  les  caravanes  ; 
il  y  a  quelques  villes  et  des  ruines  d'architecture  romaine.  La  Petite 
produit  les  meilleures  dattes  de  l'Egypte  ;  elle  est  le  chef-lieu  de  plu- 
sieurs  tribus  arabes. 

715.  Canal  de  Suez.    Ce  canal  ouvert  à  la  navigation 
le  17  novembre  1869,  réunit  directement  la  mer  Rouge  à  la 
Méditerranée,  en  coupant  l'isthme  de  Suez,  et  abrège  ainbi 
de  2  à  3  mille  lieues  la  route  maritime  qui  relie  l'Europe  à 
l'extrême  Orient  (a).  Il  est  sans  écluses,  parrcc  que  le  niveau 
des  deux  mers  est  à  peu  près  le  même.  Il  part  de  Port-Syïd, 
sur  la  Méditerranée,  trawrsc  le  lac  Mcnzaleh,  le  lac  Timsah, 
où  a  surgi  la  nouvelle  ville  d'Ismaïlia,  puis  franchit  les  lacs 
Amers  et  aboutit  à  Suez,  sur  la  mer  Rouge.  Il  déroule  entre 
Pert-Saïd  et  Suez,  au  milieu  de  poteaux  d'amarrages  et  de  fils 
télégraphiques,   un  fleuve   de  100  milles  (150  kil).  de  long, 
de  328  pieds   (110  verges)  de  large,  et  d'une  profondeur 
moyenne  de  26  pieds  (9  verges).     À  côté  de  ceite  grande 
artère  s'étend,  entre  Suez  et  Zagazig,  un  canal  d'eau  douce 
dérivé  du  Nil  ;  ce  canal  arrose  et  fertilise  non -seulement  la 
vallée  de  l'Ouady,  qu'il  transforme  et  vivifie,  mais  encore 
les  rives  du  canal  maritime,  sur  lesquelles  on  verra  s'établir 
une  nombreuse  population ^  comme  il  arrive  déjà  à  Port- 
Saïd,  à  lâmaïlia  et  à  Suez. 


(a)  La  communication  des  ports  d'Angleterre  avec  l'Inde  Orientale 
se  trouve  raccourcie  de  49  p.  100»  les  porta  d«  Franco  gont  rapprochés  de 
rinde  de  50,  61,  52  p.  100  ;  ceux  d'Italie,  d'Autriche,  do  Turquie  et  de 
Russie,  de  53  à  60  p.  100.  Cette  statistique  noua  donne  pi'oba^^ïement  lo 
secret  motif  qui  souleva,  en  Angleterre,  des  oppositions  foimidables  au 
percement  de  l'isthme,  et  fit  du  gouvernement  britanuiquo  l'antagoniste 
inflexible  de  cotte  entreprise  bienfaisante. 


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289 


Cesj  gigantesques  travaux,  les  plus  utiles  et  les  plus  étonnants 
peut-être  de  notre  siècle,  sont  l'œuvre  d'une  compagnie  puissante,  à 
la  tête  le  laquelle  est  l'illustre  français  M.  de  Lesseps.  Commencés 
le  25  Avril  1869,  et  poursuivis  sans  reîûche  malgré  les  difficultés 
locales  et  les  chicanes  diplomatiques,  ils  ont  été  heureusement  ter- 
minés au  mois  de  novembre  1869  la).  Des  fêtes  splendides  ont  célé- 
bré l'achèvement  du  canal  maritinie,  qui,  suivant  l'expression  orien- 
taie,  "  a  marié  les  flots  de  la  mer  des  perles  à  ceux  de  la  mer  des 
coraux.'' 

^  En  1882,  3,198  vaisseaux  sont  passés  par  le  canal  de  Suez  ;  leur 
tonnage  était  de  7,122,125  dont  5,795,584  appartenant  à  l'Angle- 
terre. Les  recettes,  qui  ont  toujours  suivi  une  progression  croissante, 
ont  atteint,  cette  même  année,  £2,536,343.  Les  profits  nets  de 
1882  ont  été  de  £1,266  972,  et  le  dividende  payé  aux  actionnaires, 
déduction  faite  de  5  pour  100  au  fonds  de  réserve,  a  été  de  16.24 
pour  cent. 

716,  Population  et  religion  :    La  population,  d'enviroa 
5,577,627  habitants,  se  compose  de  Coptes  et  de  Fellahs 
(6),  descendants  des  anciens  Egyptiens,  d'Arabes,  de  Turcs, 
de  Mamelouks,  de  Grecs,  do  Juifs,  etc.  Les  Coptes  sont  de 
l'église  grecque  ;  la  plupart  des  autres  sont  musulmans  (c). 

Les  Égyptiens  excellent  dans  l'art  de  nager  ;  à  la  fête  de  l'ouver- 
ture des  canaux,  au  temps  de  l'inondation  annuelle,  des  nageurs 
descendent  la  rivière  couchés  sur  le  dos,  une  tasse  de  café  dans  une 
main,  une  pipe  dans  Tautre,  les  pieds  liés  par  une  chaîne  de  fer.  Ils 
savent  encore  très-bien  dresser  les  animanx  :  on  voit  des  chèvres 
sellées  qui  portent  sur  lenr  dos  des  singes,  et  des  ânes  aussi  dociles 
que  le  meilleur  cheval  anglais.  La  poste  aux  pigeons  a  été  com- 
mune en  Egypte;  le  gouverneur  de  Damiette  correspondait  autrefois 
avec  le  pacha  du  Caire  par  le  moyen  do  ees  messagers  ailés.  Des 
hommes,  qu'on  appelle  enchanteurs^  manient  et  gouvernent  les  ser- 
pents les  plus  venimeux  ;  ils  laissent  les  vipères  s'entortiller  autour 
de  leur  corps,  ils  les  gardent  dans  les  plis  de  leurs  diemises,  ils  les 
font  entrer  dans  des  bouteilles  et  en  sortir  :  quelquefois  ils  les  déchi- 
rent avec  les  dents  et  en  avalent  la  chair. 

Les  Égyptiens  nourrissent  une  grande  quantité  d'abeilles,  et  les 
font  voyager  sur  le  Nil  pour  les  faire  jouir  des  différentes  produc- 
tions de  la  Haute  et  de  la  Basse-Egypte.  Les  abeilles  se  répandent 
sur  les  deox  rivages,  et  retournent  exactement  le  soir  à  leur  bateau 


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(a)  Pour  creuser  le  canal  de  Suei,  on  a  dû  enlever  75  millioDs  de  mètres 
cubep.  Les  frais  d'opération  eo  Pont  élevée  à  430  millions  de  frano^  ou 
$90,000,000. 

(h)  Une  partie  des  Fellahs  se  compose  d' Arabes  eédentaire.s  et  oaltiva- 
teurs. 

(c)  En  comprenant  les  paya  Fournis  à  l'Egypte  (No.  711,  note  (f>)  la  popula- 
tion est  d'environ  17^)00,000  d'babitants. 


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290 


NUBIE  ET  SOUDAN  ÉGYPTIEW. 


717.  Gouvernement  :  L'Egypte  appartient  4  1  empire  de 
Turquie  ;  elle  est  gouvernée  par  un  pacha  héréditaire^,  qui  a 
le  titre  de  vice-roi,  khédive  ou  de  roi  (a). 

La  création  d'une  chambre  de  représentants  a  modifié,  depuis 
1866,  le  despotisme  du  gouvernement  ;  mais  cette  chambre,  privée 
du  droit  d'initiative,  ne  peut  que  délibérer  sur  les  questions  qui  lui 
sont  soumises. 

Lo  pacha  héréditah'e,  en  sa  qualité  de  vassal  de  la  Turquie,  doit 
payer  annuellement  i\  la  Porte  X720,O0O,  et  lui  fournir,  en  tempa 
de  guerre,  un  contingent  de  20,000  hommes. 

Ai^mèe  et  JUarine  :  L  armée  compte,  sur  le  pied  de  paix  10,900 
hommes.     La  marine  est  de  13  bâtiments  à  vapeur. 

Iieve)iu,en  1883,  £8,804,627 

Dépenses,  £8  581,918. 

Délie,  $410,000,000. 


NUBIE  ET  SOUDAN. 


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718.  La  Nubie  (partie  septeiitrionale  de  rancienna 
Ethiopie)  et  lo  Soudan  égyptien  sont  situés  au  sud  de 
l'Egypte  et  forment  avec  elle  une  étroite  vallée  fertile,  en- 
tourée de  déserts.  On  distinguo  en  Nubie  trois  parties 
principales,  savoir  :  la  Nubie  turque,  peuplée  par  des  tribus 
nomades  qui  vivent  presque  indépendantes  ;  le  royaume  de 
Dongolah,  dont  la  capitale  porte  le  même  nom,  habité  par 
un  peuple  féroce  et  rusé  :  et  le  royaume  de  Sennaar,  qui  a 
pour  capitale  Sennaar,  située  sur  le  Nil  Bleu,  cette  ville 

ui  n'a  aetucllemcnt  que  3,500  habitants,  renfermait  dit- 
on,  100,000  âmes,  avant  les  conquêtes  récentes  du  pacha 
d'Egypte,  à  qîu  toute  la  Nubie  est  à  peu  près  soumise. 
Khartoura.  situé  au  confluent  du  Nil  Bleu  et  du  Nil  Blanc, 
est  la  capitale  du  Soudan  égyptien,  ganiison  égyptienne 
centre  commercial  d'une  haute  importance.  Population  : 
20,000  habitants. 

719.  Rivières:  Le  NilBlaiio  {Bahr-el-Ahiad) et  lo  Jîil  Bleu  (7?aAr- 
el-Azrek),  qui  se  réunissent  un  peu  au-dessous  de  Khartoum  (No. 
698,  note  a)  ;  VAtbara,  qui  prend  le  nom  de  Tacazzô  eu  Abyssinie, 
etc. 

(o)  Le  titre  héréditaire  de  vioe-roi  e^  dana  la  famille  do  Méhémet-Ali 
depuÎH  1841.    Le  vice-roi  actuel  est  Isiuaïl. 


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^empire  do 
t'iirc,  qui  a 

odifiô,  depuig 
^bro,  privée 
'lions  qui  i,„ 

J^rquie,  doit 
'ï*»  en  tempa 

>f"*x  10,900 


ABTSSINIB. 


291 


720.  Climat  salubro  quoique  trôs-oliaud.  Le  dourah, 
eapôcc  de  millet,  est  le  principal  grain  ;  il  y  a  peu  de  fruits, 
excepté  ceux  du  palmier.  Commerce  :  esclaves,  poudre  d'or, 
plumes  d'autruches,  bois  do  sandal,  ébène,  etc.  Population 
incertaine,  peut-être  2  millions  d'individus,  musulmans  {a)  : 
les  Ababdèfl,  qui  habitent  les  déserts  de  l'est,  s'enduisent  lo 
corps  et  surtout  la  tête  de  graisse  de  mouton.  Ils  enterrent 
leurs  morts  en  les  couvrant  de  pierres. 


ABYSSINIE. 


■■;i  !{ 


If  . 


aooicQOA 
i  sud  de 
Jrtile,  en- 
J  parties 
es  tribus 
aumo  de 
ibité  par 
ir,  qui  a 
tto  ville 
ait  dit- 
I  paoha 
soumise. 
l  Blanc, 
p tien  ne 
ation  : 

1  {Hahr- 
un  (No. 
•jssioie, 

luet-AJi 


721.  L'Abyssinie  (partie  méridionale  de  ranoienn« 
Ethiopie)  est  un  pays  de  montagnes  et  de  rivières,  situé  au 
sud-est  de  la  Nubie.  Elle  comprend  cinq  grandes  parties  : 
le  Tigré,  l'Amhara,  lo  Choa,  les  contrées  habitées  par  les 
Gallas  et  la  province  turque  de  Massouah.  Climat  plus 
tempéré  que  celui  de  la  Nubie  ;  cependant  les  chaleurs  sont 
étouffantes  et  les  maladies  en  grand  nombre  dans  les  basses 
vallées.  Sol  extraordinairemcnt  fertile  là  où  il  peut  être 
cultivé  ;  on  fait  jusqu'à  2  ou  3  récoltes  par  année.  Produc- 
tions très- variées  :  café,  myrrhe,  gommes,  encens,  papyrus, 
etc.  Quantité  d'hyènes,  d'éléphants,  de  bœufs  qui  ont  des 
cornes  longues  de  4  pieds  et  grosses  de  2 1  pouces  vers  leUrs 
racines,  j^rands  aigles  dorés,  plaines  couvertes  do  sel- 
gemme.  Commerce  :  or,  ivoire,  esclaves.  Population,  4  ou 
5  millions,  qui  pour  la  plupart  professent  un  christianisme 
mêlé  do  beaucoup  d'erreurs  (b).  11  y  a  aussi  plusieurs 
nations  nèij^res,  que  les  Abyssins  nomment  Changallahs,  et 
qu'ils  ohubsient  comme  dos  bêtes  fauves.     Une  colonie  de 

(a)  Los  habitants  doa  villes  ressemblent  aux  Berberg  (No.  667)  ;  ceux  des 
déserts  sont  de  race  arabe. 

(6)  Les  Abyssins  suivent  lo  rito  copte.  Le  chef  do  !our  Eglise  est  un 
archovôquo  oopto,  nommé  par  lo  patriarche  du  Caire;  il  porto  le  titre 
d'Abouna.  Il  y  a  une  mission  catlioliquo  en  Abyssinie  et  un  vicaire- 
apostolique,  résidant  à  Massouah.  On  voit  dans  cette  contrée  plusieurs 
grandes  égliiies  entièrement  creusées  dans  le  roo. 


il 


I 


292 


ABT8SINIE. 


Juifs  s'y  maintient  depuis  la  conquête  de  la  Judée  par 
Nabuchodonosor  ;  dès  le  temps  d'Alexandre-le-Grand  on  les 
appelait  les  exilés.  Gouvernement  :  anarchie  et  guerres 
civiles  depuis  un  siècle  (a). 

722.  Kivières:  Les  principales  sont  lo  Nil  Bleu,  appelée  aussi 
AhiiifPère  des  eaux  (No.  719);  le  TacazBÔ,  grand  affluent  du  Nil, 
le  Mareb,  l'Aouach,  etc. 

723.  Villcis:  Gondar,  ville  commerçante  de  6,000  habi- 
tants ;  point  de  ddpart  des  caravanes  pour  la  Nubie,  l'Egypte, 
le  pays  des  Gaîlas,  eto  ;  résidence  de  l'Abouna  ou  chef  reli- 
gieux de  l'Abyssinie  (No.  721,  note  b)  ;  Axouni,  ville  très- 
ancienne,  bien  déchue  de  ce  qu'elle  était  autrefois  ;  Ankobcr 
et  Angolola,  dans  le  Choa  ;  Magdala,  célèbre  par  la  catas- 
trophe de  Théodoros,  dernier  négus  ou  souverain  d'Abys- 
sinie. 

Les  Abyssins  ont  la  taille  bien  prise,  les  cheveux  longs,  et  les 
sraits  du  visage  assez  semblables  à  ceux  des  Europceus  ;  mais  ils  se 
distinguent  de  tous  les  peuples  connus  par  une  teinte  particulière  que 
les  uns  comparent  à  l'encre  pâle,  les  autres  au  bronze.  On  leur 
donne  une  réputation  de  férocité,  dïudolence  et  do  débauche.  Ils 
aiment  les  viandes  crues  avec  une  sauce  da  sang  frais.  L'hjdromel, 
renforcé  d'opium,  anime  la  sauvage  giietô  de  leurs  festins.  Les  grands 
seigneurs  se  font  mettre  dans  la  bouche  les  aliments  grossièrement 
anprûtôs  qui  couvrent  leur  table  \b). 

Les  habitants  de  la  côte  d'Abesch  sont  appelés  Troglodytes 
^habitants  des  cavernes),  parce  qu'ils  demeurent  dans  le  creux  des 
rochers.  lis  vivent  de  pêche  et  du  produit  de  leurs  troupeaux  de 
chèvres.  Leur  pays  renferme,  dit-on,  des  mines  d'or,  d'argent  et  de 
pierres  précieuses. 

(a)  Pendant  plusieurs  siècles  l'Abyssinio  ne  formait  qu'un  seul  empire 
et  combattit  avec  suocôs  pour  la  religion  contre  les  efforts  de  l'islamisme 
et  do  l'idolfttrio  :  le  prince  portait  le  nom  de  Grand  Nigvs.  Le  dernier 
Négu3  a  été  Ttiéodoros,  soldat  de  forcune,  qui  par  son  audace  et  la 
rapidité  de  ses  coups  avait  soumis  tous  les  chefâ  indépendants  du  pays,  et 
fait  {succéder  à  l'anarchie  et  au  morcellement  p^  litique  l'ordre,  l'unité  et 
la  force.  Il  régna  do  18^  à  1868,  et  fit  plusieurs  fois  la  guerre  aux  popula- 
tious  musuliaunes,  qu'il  avait  juré  d'oxterminer  ou  do  convertir  au 
christianisme-  L'expédition  anelnise  abyssinienne,  entreprise  dans  le  but 
do  venger  des  griefs  nationaux,  à  fait  perdre  aThéodoro.s  le  trdno  et  la  vie  ; 
l'Abyssinie  est  retombée  dans  l'anarchie  et  les  guerres  civiles. 

(b)  Usage  que  l'on  trouve  ailleurs  en  Afrique  et  en  Asie,  particulière- 
ment chez  les  Chinois. 


BARBART1B. 


293 


Jud<fe   par 

rand  on  les 

et  guerres 


BARBARIE. 


PPelée  aussi 
lent  du  I^ii^ 

,000  habî- 

3achcf  reli- 

,  ville  très- 

Ankobcr 

îr  Ja  catas- 

in  d'Abjs- 

ïngs,  et  les 
,  mais  ils  se 
iculière  que 
^-    On  leur 
auche.    Us 
^'bjdromel, 
^es  grands 
ssiôrement 

''■oglod^tes 

creux  des 

«peaux  de 

gent  et  de 


5u!  empire 
islamistno 
yo  dernier 
Jace  et  la 
"pays,  et 
i'unit^et 
'*  Popula- 
^ortir    au 
«•na  Je  but 
«t  la  rie; 

ioulière- 


724.  Bornes  :  Au  nord,  la  Méditerranée  ;  à  l'est,  l'Egypte  ; 
lU  sud,  le  grand  désert  de  Sahara,  dont  celui  de  Lybic  est 
une  continuation  ;  à  l'ouest,  l'Atlantique. 

La  Barbarie  fut  occupée,  dès  une  haute  antiquité,  par  les  Berbers , 
les  Numides  et  d'autres  peuples,  que  les  Carthaginois,  venus  de  la 
Phônicio  888  ans  avant  J.-C,  soumirent  ou  rendirent  tributaires. 
Après  la  chute  de  Carthage  (146  ans  avant  J.-C),  cette  contrée  fut 
réduite  en  province  romaine.  Aux  Romains  succédèrent  les  Vandales 
en  427,  et  à  ceux-ci  les  Sarrasins  ou  Arabes  en  697.  À  l.i  dissolu- 
tion de  l'empire  des  califes  en  936,  les  états  barbaresques  regagnè- 
rent leur  indépendance,  et  la  conservèrent,  du  moins  i\  l'égard  den 
puissances  asiatiques,  jusqu'au  commencement  f^!'  1 6e  siècle.  Ayant, 
à  cette  époque,  appelé  les  Turcs  à  leur  secour,:  contre  les  chrétiens 
d'Espagne,  ils  furent  obligés  de  reconnaître  la  souveraineté  de  la 
Porte  Ottomane. 

725.  Divisions  :  La  Barbarie  se  divise  en  quatre  parties 
principales,  l'empire  de  Maroc,  l'Algérie,  et  les  royaumes  ou 
régences  de  Tunis  et  de  Tripoli  :  ce  dernier  com- 
prend le  désert  de  Barca  et  le  Fezzau.  Les  capitales  de  tous 
ces  états  portent  les  mêmes  noms. 

L'empire  de  Maroc  (ancienne  Mauritanie  Zeugitane),  se  compose 
de  4  provinces  ou  royaumes  :  Maroc  et  Fez,  au  nord  de  l'Atlas  ;  Ta- 
filet  et  Sedjelmessa,  au  sud.  Au  sud  du  royaume  de  Tunis  (ancienne 
Bizacène  et  Zeugitane/,  est  situé  le  pays  des  dattes  ou  le  Bélâd-el- 
Djéryd  proprement  dit. 

726.  Rivières  :  Les  principaux  cours  d'eau  sont  :  l'Ouad-Chibica, 
ou  Drâa,  l'Ouad-Noun,  l'Ouad-Sous,  le  Tensift,  dans  le  Maroc  ;  la 
Tafna,  l'Habrah,  le  Chélif,  l'Hamise,  le  Sahel,  lOuad-el-kébir,  dans 
l'Algérie  ;  le  Medjerdah  (Bagradas),  l'Ouad-Séroud,  dans  la  Régence 
de  Tunis. 

727.  Climat,  etc.  :  Voyei  le  numéro  702.  L'Atlas,  dont 
les  déclivités  sont  arrosées  par  une  multitude  de  rivières  et 
de  torrents,  partage  la  Barbarie  en  deux  régions  distinctes  ; 
dans  celle  du  nord,  la  chaleur  du  climat  et  les  pluies  de  l'hi- 
ver donnent  une  vigueur  prodigieuse  à  la  végétation  ;  on  y 
voit  les  productions  dn  l'Europe  et  de  l'Afrique  réunies;  les 
plus  abondantes  sont  :  le  blé,  le  millet,  le  maïs,  l'orge,  le  âuore, 
le  coton,  le  raisin,  et  quantité  de  fruits  délicieux.  La  partie 

20 


294 


BARBARTU. 


au  sud  du  mont  Atlas  ne  présente  que  des  plaines  sablon- 
neuses et  salées  où  les  rivières  se  perdent,  et  qui  ne  tiont  fer- 
tiles qu'en  dattes,  nourriture  commune  des  habitants.  Les 
montagnes  sont  couvertes  de  forêts  et  recèlent  des  raines 
d'argent,  de  cuivre,  de  fer  et  de  plomb.  Animaux,  oiseaux, 
serpents,  etc.,  do  presque  toute  l'Afrique. 

Les  chevaux,  qni  sont  de  race  arabe,  jouissent  d'une  grande  renom- 
mée, ainsi  que  l«a  dromadaires  de  l'espèce  qu'on  nomme  heiries.  Il  j 
a  beaucoup  de  brebis  et  de  chèvres. 

On  prétend  qu'un  b^ric  ou  chameau  du  désert  a  franchi,  en  7 
jours,  un  espace  de  l,10t)  milles.  Voici  comme  l'Arabe  dépeint  la 
vitesse  de  cet  animal  infatigable  :  "quand  tu  rencontres  un  heirie,  et 
"  que  tu  dis  au  cavalier  qui  lo  monte,  salem  alik  (l.i  paix  soit  avec 
'*  vous),  lui,  avant  d'avoir  pu  te  répondre  alik  êalem,  est  déjà  presque 
"  hors  de  ta  vue,  car  il  marche  comme  le  vent." 

728.  Commerce  :  Blé,  cuirs,  maroquins,  coton,  laine. 
cire,  huile,  savon,  fruits,  étain,  cuivre,  corail,  chevaux,  mu- 
lets, sel,  esclaves,  poudre  d'or,  ivoire,  plumes  d'autruches, 
gommes,  etc.  Le  commerce  le  plus  considérable  est  celui  qui 
se  fait  avec  l'intérieur  de  l'Afrique,  au  moyen  des  caravanes. 

729.  Population:  Environ  10  à  12  millions,  composée 
de  Maures,  d'Arabes,  de  Berbers  ou  Kabyles,  de  Turcs,  de 
Juifs  et  de  quelques  Européens,  L'islamisme  domine  ici 
avec  un  caractère  de  férocité  et  d'intolérance  qu'il  n*a  point 
ailleurs.  Tout  le  monde  connaît  les  pirateries  et  les  persécu- 
tions que  ces  peuples  ont  exercées  longtemps  contre  toutes 
les  nations  chrétiennes.  Gouvernement  très-despotique  :  le 
souverain  de  Maroc  prend  le  ti^re  d^em,pereur  ;  Tunis  et 
Tripoli  étaient  gouvernés  par  des  deys  héréditaires,  mais, 
depuis  1835,  cette  dernière  régence  est  devenue  simple  pro- 
vince ottomane. 

La  population  du  Maroc  est  d'environ  8,000,000  d'habitants  ;  celle 
de  la  régence  de  Tunis,  de  2,000,000  ;  celle  do  la  régence  de  Tripoli, 
de  1,600,000. 

Le  dey  de  Tunis  est  presque  indépendant  ;  ils  ne  reçoit  de  la  Porte 
que  l'investiture  de  ses  états,  et  n'est  obligé  de  lui  fournir  qu'un 
contingent  de  troupes,  en  temps  de  guerre. 

Ï30.  VUles  :  lo.  Dans  le  Maroc,  Méquinez,  devenu,  à  cause  de  son 
climat  salubre,  le  séjour  le  plus  ordinaire  des  empereurs  ;  Maroc, 
capitale,  célèbre  par  ses  cuirs  nommés  maroquins]  Tanger,  résidence 
de  plusieurs  consuls  européens  ;  Mogador,  sur  l'Atlantique,  prin- 
cipale ville  de  commerce  avec  létranger  ;  Fez,  une  des  plus  impor< 
tantes  villes  du  pays,  peuplée  de  90,000  habitants,  la  cité  sainte  de 
Maghreb,  autrefois  le  centre  des  lettres,  des  sciences,  des  arts  et  du 


BARBARIE. 


295 


mes  sablon. 

ne  tiont  fer- 

tantsi.     1,08 

t  dea^  mines 
IX,  oiseaux, 

ande  renom- 
•  àeirieê.  H  ^ 

ranchi,  en  7 
e  «îépeint  I.i 
mheirie,  et 
i^  soit  avec 
éjà  presque 

^n,  laine, 
vaux,  mu- 
^ïïtruches, 
'  celui  qui 
aravanes. 

composée 
Pures,  de 
omino  ici 
n'a  point 
persécu- 
re  toutes 
iqne;  le 
t^unis  et 
>s,  mais, 
pie  prê- 
ts ;  colle 
Tripoli, 

1h  Porte 
îr  qu'un 

'  de  son 
AJaroc, 
sidence 
',  prin- 
impor- 
inte  de 
ïet  du 


fanatisme  musulman.   I<ca  Espagnols  possèdent  dans  le  Maroc  plu- 
flieura  places  fortes  ou  îles  désignées  sous  le  nom  de  Présides  (a). 

2o.  Dans  l'état  de  Tunis,  la  capitale,  Tunis,  siluce  près  des  ruines 
de  l'ancienne  Carthage,  beau  palais  du  Dey,  nombreuses  fabriques 
de  velours,  de  soieries,  de  toiles,  de  bonnets  rouges,  etc. 

3o,  Dans  l'état  de  Tripoli,  la  capitale,  Tripoli,  ville  ancienne^  où 
Ton  voit  un  arc  de  triomphe  dédié  i\  Marc-Aurèle  et  à  son  collègue 
Luciua  Verus,  commerce  étendu  avec  l'Egypte,  l'intérieur  de  l'Afri- 
que et  le  Levant,  etc. 

iSur  les  confins  du  désert  de  Barca  est  l'oasis  do  Syouah  (paya 
d'Ammon  des  Anciens),  petit  étut  indépendant,  qui  peut  fournir  1,500 
hommes  de  guerre.  On  y  voit  les  restes  du  temple  célèbre  de  Jupiter- 
Ammon. 

731.  Moeurs,  etc.  .-Les  Maures,  qui  habitent  les  villes  et  les  plaines 
cultivées,  ont  la  peau  plus  blanche  que  les  Arabes,  le  visage  plus 
plein,  le  nez  moins  saillant.  Leur  caractère  selon  les  voyageurs  est 
un  composé  de  tous  lea  vicea.  Leur  science  se  borne  ordinairement  à 
savoir  lire  l'Alkoran.  Leurs  maisons,  carrées  et  à\oit  plat,  suntquel- 
quefois  ornées  dans  l'intérieur  de  riches  tupis  et  de  fontaines  jaillis- 
santes. Les  exercices  h  eheval  el  le  tir  d'armes  à  feu,  forment  avec 
les  tours  d'équilibre  leurs  passe-temps  favoris.  À  leurs  funérailles, 
une  longue  suite  de  femmes,  payées  pour  pleurer  et  hurler,  accom- 
pagnent le  murt  jusqu'à  sa  dernière  demeure. 

Les  Berbers,  qui  habitent  les  montagnLS  et  les  déserts,  ont  le  teint 
rouge  et  noirâtre,  la  taille  haute  et  svelte,  le  corps  grêle  et  maigie. 
Leur  fanatisme  religieux  surpasse  celui  des  Maures  ;  ils  l'assouvissent, 
lorsque  Toccasion  s'en  présente,  dans  le  sang  de^  juifs  et  des  chré- 
tiens. Leurs  marabouts  ou  prêtres  prétendent  faire  des  mhttcles  et 
distribuent  des  amulettes. 

Lea  Berbers  fabriquent  eux-mêmes  la  poudre  à  feu  dont  ils  ont 
besoin  ;  ils  sont  laborieux  et  intelligents  ;  ils  fournissent  au  Maure 
paresseux  àv.  blé,  des  olives  et  tontes  sortes  de  denrées.  Leur  nour- 
riture consiste  en  pain  bis  et  en  olives  ;  leurs  Tôtemeuts  sont  pau- 
vres et  malpropres  ;  leurs  villages  sont  munis  de  tours  de  garde, 
d'oi!i  ils  découvrent  l'approche  de  tout  ennemi.  Dès  le  moindre  signal, 
tous  les  hommes  courent  aux  armes  ;  ils  manient  supérieurement  le 
fusil,  le  lancent  dans  l'air,  le  raltrappent  et  le  déchargent  avec  une 
adresse  et  une  rapidité  étonnante. 


(a)  Les  possessions  espagnoles  dans  le  Maroo  sont 
Vêlez,  Alhucemas,  Méiiila  et  les  tles  Za^Eurinea. 


CeuU)  Penon-de- 


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296 


ALOlaiB. 

ALGÉRIE. 


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732.  L'Algérie,  autrefois  connne  soua  le  nom  de  régence 
d^ Alger,  était  gouvernée  par  un  chef  appelé  dey.    En  1830, 
les  Français  s'emparèrent  de  cette  régence,  qui,  depuis  cette 
époque,  et  une  colonie  française,   (a)   Elle  a  pour  bornes  : 
au  nord,  la  Méditerranée  ;  à  l'est,   la  Tunisie  ;  au  sud,  le 
désert  de  Sahara  ;  à  l'ouest,  le  Maroc.    Sa  superficie  est  de 
198,900  milles  carrés. 

Les  ramifications  de  l'Atlas  partagent  rAlgêrifren  quatre  régions 
parallèles  :  le  Tell  on  région  montuease,  an  nord  ;  un  plateau  cen- 
tral, formé  par  les  deux  principales  chaînes  de  l'Atlas  ,  au  snd,  une 
Eone  sillonnée  de  montagnes,  bien  arrosée  et  fertile;  enfin,  le  Sahara 
algérien^  composé  de  plaines  basses,  de  steppes  et  d'oasis. 

733.  Divisions  :  L'Algérie  se  divise  en  trois  provinces, 
qui  sont  celles  d'Alger,  de  Constantine  et  d'Oran.  Chaque 
province  comprend:  lo  un  territoire  civil,  qui  forme  un 
département,  subdivisé  en  arrondissements  et  en  communes  ; 
2o  un  territoire  militaire,  qui  se  partage  en  subdivisions  et 
en  cercles. 

734.  Villes  principales  :  Alger  (Icosium  des  Romains,  Al-Djezaîr 
chez  les  Arabes),  ville  maritime,  fortifiée  et  munie  d'un  bon  port, 
résidence  du  gouverneur  général  de  l'Algérie,  siège  d'un  archevêché, 
d'une  cour  d'appel  et  d'une  neadéraie,  population  65,000  habitants  ; 
Constanline  (Cirlha  des  Numides),  ville  très-forte,  patrie  de  Mas- 
sinissa  et  de  Jugurtha  ;  évêché.  Oran,  place  forte  avec  un  double 
port  sur  la  Méditerranée  :  évèché.  Tlenicen  {Pomèria  des  Romains), 
un  des  grands  centres  commerciaux  de  l'Algérie  ;  Bône^  sur  la  Mé- 
diterranée, non  loin  des  ruines  de  l'ancienne  Hippone,  dont  saint 
Augustin  fut  évêque,  etc. 

235.  Population  et  religion:  La  population,  est  d'environ 
3,800,000  habitants,  dont  156,000  Français;  164,000 
autres  Européens  et  2,500,000  appartenant  à  diverses  tribus 
nomades.  L'islamisme  est  la  religion  dominante.  Il  y  a 
environ  250,000  catholiques. 

(a)  C'est  la  plus  grande  et  la  plus  importante  colonie  de  la  France.  On 
dit  qu'elle  lui  a  coûté  $600  millions,  et  150,000  bommea. 


Vf^ 


SAHARA. 


897 


le  régence 
fin  1830, 
puis  cette 
bornes  ; 
u  sud,  le 
5ie  est  de 

^re  régions 
ateau  cen- 
«  sud,  une 
le  Sahara 

>î'ovînces, 
Chaque 
orme  un 
nmunes  ; 
isions  et 

l'Djezaîr 
bon  port, 
ibevêcbé, 
ibitants  ; 
>  de  Mas- 
1  double 
smaina), 
r  la  M6- 
>t  saint 


inviron 
54,000 
tribus 
Il  y  a 

oe.   Oa 


7W.  Qouvememmi  :  L'Algérie  est  administrée  par  un  gonTer- 
nenr-général  militaire,  assisté  d'un  conseil  de  gouTemement  et  d'un 
conseil^  supérieur.  L'adininistrat-on  de  chaque  province  est  entra 
les  mains  d'un  général  de  division.  Chaque  département  est  admi. 
nistrô  par  un  préfet,soumis  à  l'autorité  du  général  de  division  cooi. 
mandant  la  province. 

La  France  retire  un  revenu  annuel  de  $10,000,000  mais  elle  dé< 
pense  beaucoup  plus  que  cela  pour  le  maintien  de  son  armée  de 
63,000  hommes,  et  pour  les  travaux  publics. 

En  1882,  le  commerce  de  l'Algérie  a  été  de  £7,091,498 

Chemins  de  fer,   le  t"  janvier  1883,    1,077  milles. 

Télégraphes,   en  1882,    3,646  milles. 

SAHARA. 

737.  Le  désert  de  Sahara  (anoieniM  Lybie  intérieure), 
couvert  de  sables  mouvants,  parsemé  d'oasis  que  Strabon 
comparait  aux  taches  qui  se  voient  sur  la  peau  d'une  pan- 
thère, occupe  presque  toute  la  largeur  de  l'Afrique,  entre 
le  31e  parallèle  de  latitude  septentrionale  et  le  18e. 

Aucune  rivière  ne  traverse  le  Sahara  ;  on  y  trouve  MoltMeiit 
des  cours  d'eau  peu  considérables,  qui  arrosent  de  petitei  valléef 
fertiles  où  s'élèvent  quelques  villages  solitaires.  Les  coUinei  de 
sable  souvent  transportées  par  le  vent,  sont  rangées  en  lignes, 
semblables  aux  flots  de  l'océan.  Elles  ensevelissent  quelquefois  des 
caravanes  entières.  On  ne  connaît  d'autre  minéral  du  désert  que  le 
sel-gemme,  doat  il  y  a  de  vastes  couches  aussi  blanches  que  le  plus 
beaa  marbre. 

738.  Population  :  Environ  2  millions  d'habitants, 
Maures  et  Berbers,  Arabes,  Touaregs,  Tibbous,  qui  pro- 
fessent le  mahométisme  et  sont  gouvernés  par  une  foule  de 
chefs  indépendants.  La  plupart  vivent  sous  des  tentes,  et 
vont  d'oasis  en  oasis,  faire  pattre  leurs  troupeaux  de  cha- 
meaux, de  chèvres  et  de  moutons.  Souvent  ils  sont  obligés 
de  disputer  l'approche  des  sources  d'eau  qu'ils  y  cherchent, 
aux  serpents,  aux  lions  et  aux  panthères. 

Partagés  en  un  grand  nombre  de  tribus,  dont  quelques-unes  très- 
féroees,  les  Touaregs  sont  encore  depuis  les  Carthaginois  et  les 
Romains  les  oonductours  des  caravanes,  les  «onrtiers,  et  en  partie  les 
marchands  qui  font  le  commerce  régulier  entre  le  nord  et  le  oentre 
de  l'Afrique. 

Les  peuples  voisins  de  la  côte  Atlantique,  passent  pour  très- 
féroces  ;  ils  font  souffrir  d'horribles  traitements  aux  malheureux  nau- 
frages, lorsque  les  tempêtes  et  les  courants  rejettent  les  vaisseaux  sur 
ces  parages  couverts  de  récifs  et  de  rochers. 


•  i 


I       m 


298 


SÉNiOAMBll. 


Des  carftTADes  ou  akkabahs  parcourent  contiDnellement  le  Sahara. 
La  principale  est  celle  qui  se  rend  de  Fes  à  Tombouctou,  sur  le 
Niger,  voyage  qui  est  do  129  jours,  dont  64  de  marche  et  75  derepoa 
dans  les  diffôrcntos  oasis  ;  elle  est  accompagnée  de  soldats  pour  la 
défendre  contre  les  tribus  errantes  qui  vivent  de  pillage,  l.a  violence 
du  vent  do  simoun  est  telle  que  souvent  sa  chaleur  desséchante  ab- 
sorbe  l'eau  renfermée  dans  les  outres  des  voyageurs,  qui  se  trou- 
vent par  là  dans  une  situation  affreuse.  En  1805,  une  akkabah 
composée  de  2,000  personnes  et  de  1,800  chameaux,  n'ayant  point 
rencontré  d'eau  aux  places  ordinaires,  hommes  et  animaux,  tous  pé- 
rirent de  soif  Les  Arabes  préfèrent  marcher  pendant  les  nuits 
brillantes  de  ces  climats,  et  alors  ils  se  dirigent  au  moyen  de  Tétoile 
polaire.  ^ 

Les  marchands  do  caravanes  se  nourrissent  de  dattes,  de  farine 
d'orge  et  d'eau.  Us  chantent  pour  abréger  les  longues  heures  du 
voyage,  pour  ranimer  le  courage  des  chameaux.  C'est  surtout  lors- 
qu'ils approchent  de  quelques  habitations,  ou  lorsque  les  chameaux 
semblent  prôts  h  succomber  de  lassitude  que  leurs  concerts  offrent 
plus  de  mélodie  et  de  douceur.  À  quatre  heures  du  soir  on  dresse  les 
tentes,  on  récite  en  commun  les  prières  ;  et  après  le  souper,  qui  suc- 
cède à  cet  acte  de  dévotion,  tous  s'assient  en  cercle,  causent  ou 
content  des  hiâtoires,  jusqu'à  ce  que  le  lommeil  Tienne  fermer  les 
yeux. 


SENEGAMBIE. 


739.  La  Sénégambie  est  située  entre  le  Sahara,  la 
Nigritie,  la  GuiDéo  et  l'Atlantique,  arrosée  par  le  Sénégal, 
le  Bio-G-rande  et  la  Gambie.  Plages  basses,  inondées,  maréca- 
geuses, sur  les  bords  de  l'Atlantique,  à  l'intérieur,  agréable 
sucoessioD  de  montagnes,  de  plaines,  de  collines  et  de  yallées, 
où  se  dételoppe,  la  plus  riche  végétation.  Climat  chaud  et 
malsain,  ouragans  désastreux  sur  les  côtes.  Productions,  ani- 
maux, etc.,  de  toutes  espèces.  Commerce  :  esclaves,  or, 
ivoire,  ambre,  poivre,  gommes,  cuirs,  peaux  brutes,  plumes 
d'autruche,  huile  de  palmier,  etc.  Population,  1 2  millions, 
composée  de  Foulahs,de  Man dingues,  d'Yolofs,  de  Féloupes; 
de  Maures,  etc.,  qui  habitent  une  foule  do  petits  royaumes, 
gouvernés  par  des  rois  absolus.  La  religion  est^  en  général| 
un  mAhométisme  mêlé  de  fétichisme. 


«niNii. 


299 


»t  le  Sahara, 
«ctoii,  Bur  le 
J  ïfi  de  repos 
lata  pourlu 
/-a  violence 
lâchante  ab- 
lui  88  trou- 
[ie  akkabah 
'ajant  point 
JJf,  tous  p6- 
'   les  naita 
de  l'étoile 

do  farine 
heures  du 
Jrtout  lora- 
chanaeaux 
>rta  offrent 
•  dresse  les 
ff  qui  suc- 
«usent  ou 
fermer  les 


740.  Colêniea  européennes. — Les  Portugais,  Its  Anglais  et  les 
Français  ont  des  établissements  do  commerce  sur  les  principales 
rivières  do  la  Scn6pambie.  (îclui  des  AxifrMa  h  Sierra-LéoTie  ]  chef- 
lieu,  Free-town,  (ville  libre)^  a  pour  but  de  travailler  à  la  supprea- 
sion  de  la  traite  et  à  la  civilisation  des  nègres.  Il  fut  fondu  en 
1787  par  la  ti^ociôtô  Britannique  Africaine  do  Londres.  Climat  mor- 
tel; population,  40,000  habitants  la  plupart  nègres  émmcipéa,  oti 
dit  que  cette  colonie  a  coûté  à  l'Angleterre  plus  de  16  millione 
sterling. 

Oolonie française  du  Sénégal. — Le  Sénégal  fhinçais  compiend  :  lo. 
la  côte  africaine  entre  le  cap  Blanc  et  la  riviùre  do  Saloura,  vers  le 
14"  lat.  N.  ;  2o.  la  vallée  du  Sénégal  jusqu'aux  cataractes  du  Pélou, 
Bituées  h  625  milles  de  Saint-Louis;  3o.  la  valléo  do  la  Falémô. 
La  population  soumise  h,  la  France  est  d'environ  607,000  habitants  ; 
chef-lieai    Saint-Louis,  situé,  sur  uuo  île,  à  l'embouchuro  du  Sénégal. 

Colonie  anglaise  de  Ôambie. — Elle  a  pour  chef-lieu  Sainte^Marie-de- 
Batkurst,  population,  environ  16,000  habitants. 

Colonie porlugaise.—l.ea  Portugais  ont  des  comptoirs  à  Zinghichor^ 
à  ChUbat  hCachéo  ou  Caeheu.  Population,  environ  16,000  habitants. 

741.  République  de  Libéria. — Elle  embrasse  la  côte  africaine  sur 
une  longueur  d'environ  600  milles,  depuis  la  rivière  Qallinas  jusqu'à 

celle  de  San-l^édro.  Sa  superhcie  est  de  16,800  milles  carrés.  Po- 
pulalion  '.  1,068,000,  la  plupart  indigènes.  Elle  se  divis(;  en  trois 
parties:  Libèr^ia propre,  Ohio  et  Maryland.  Capitale,  Monrovia, 
(13,000  habitants). 

Libéria,  fondée,  en  1822,  par  une  société  philantropique  des  États- 
Unis,  ne  fut  d'abord  qu'un  établissement  de  refuge  pou  ries  nègres 
libres  et  pour  les  esclaves  émancipés  do  l'Union  amcricuiue.  On 
7  transplanta  avec  Buçccs  les  institutions  républicalnes,tellc3  qu'elles 
existent  aux  États-Unis.  En  1847,  la  société  put  retirer  de  la  non* 
velle  colonie  son  action  bienfaisante,  et  laisser  i\  eux-mêmes  les 
nègres  initiés  aux  secrets  et  aux  habitudes  do  la  vie  civilisée. 


iara,  la 
îénégal, 
uaréoa- 
gréable 
▼allées, 
taud  et 
is,  ani- 
mes, or, 
3lunies 
illions, 
oupes; 
Lumes, 
tuerai^ 


GUINÉE. 


742.  La  Guinée  est  une  vaste  contrée  qui  B*ét«Dd  au 
Bud  de  la  Sénégambic,  le  bng  do  la  mor,  jusqu'au  Congo, 
et  se  proiODgo,  dans  l'intérieur,  jusqu'aux  montd  Kong,  qui 
la  séparent  de  la  Nigritie  ou  Soudan.  Elle  est  arrosée  par 
le  Niger,  l'Assinie,  la  Vol  ta,  le  Gabon,  etc.  Plat,  humide, 
bordé  de  lagunes  du  côté  de  la  mer,  le  sol  s'élève  à  mesure 
qu'on  s'avance  dans  l'intérieur  vers  les  montagnes  de  Kong. 


vÉ 


300 


OUINÉI. 


i!     !î 


Les  particfl  prinoipales  qne   la  Quinde  oomprend  sont: 
lo.  La  oôto  des  Graines,  ainsi  nommée  à  cause  du  poivre 

Îu'cllo  produit  en  abondance  ;  2o.  La  côte  d' Ivoire  ou  des 
>cnts,où  l'on  achète  beaucoup  d'ivoire  ;  3o.  La  côte  d'Or,qui 
tire  son  nom  do  la  poudre  d'or  qu'elle  fournit  au  comnierco  ; 
il  y  avait  autrefois  environ  40  établissenieuts  européens,  lu 
plupart  abandonnés  aujourd'hui  ;  4o.  La  côte  des  Esclaves, 
où  se  faisait  particulièrement,  et  où  se  fait  môme  encore  lo 
trafic  honteux  des  esclaves  ;  5o.  Dans  l'intérieur,  les  roy- 
aumes d'Ashantée,  do  Dahomey,  do  Bénin,  de  Waree,  etc., 
et  les  paya  des  Biafras  et  des  Oalbongas.  Productions,  etc., 
do  la  Sénégambie.  Climat  moins  brûlant,  excepté  sur  la 
côte  d'Ivoiro.  Population  environ  10,000,000  de  Nègres, 
païens,  sauvages,  soumis  à  des  despotes  cruels  et  barbares. 

Colonies  européennes  :  France,  CôCe  d! Ivoire  ot  Côte  des  Esclaves  ; 
Angleterre,  les  établissements  de  la  Côte  d' Or  et  ùq»  Esclaves  ;  Hol- 
lande, cette  puissance  possède  les  forts  AntoniuSf  Hollandia,  Orange^ 
Saint-Sébastien ,  Nassau  et  quelques  autres. 

Les  Ashantées  ou  Assientes,  au  nombre  d'environ  1  million,  parais- 
sent étro  la  nation  la  plus  brare,  la  plus  civilisée  et  la  plus  com- 
merçante de  l'Afrique  occidentale.  Dans  la  guerre  qu'ils  soutiu- 
reiit  contre  les  Anglais  en  180(J,  ils  s'avançaient  jusqu  î\  la  bouche 
des  canons  du  fort,  et  tiraient  avec  tant  de  précision  que  quiconque 
B"?  montrait  à  une  embrasure,  y  trouvait  une  mort  certaine 

Le  roi  de  Dahomey  est  lo  despote  le  plus  absolu  qu'il  y  ait  au 
monde.  Ses  palais  sont  des  espèces  do  chaumières  distinguées,  et 
enfermées,  par  un  mur  de  terre,  dans  un  enclos  d'un  quart  de  lieue. 
Huit  cents  a  -^îMe  femmes,  logées  dans  cet  enclos,  sont  orra^'cs  de 
fusils  et  de  flèches  ;  elles  forment  sa  garde,  ses  aides-do-camp  et  les 
messagers  de  ses  ordres.  Les  ministres  déposent  à  la  porte  du  pa. 
lais  leurs  vôtoments  de  soie  ;  ils  n'approchent  du  trône  qu'en  ram- 
pant ventre  à  terre,  et  en  roulant  leur  tôte  dans  la  poussière  (a). 
La  cabane  du  roi  est  pavée  de  crânes  humains  ;  les  murs  sont  ornés 
do  mâchoires.  Le  roi  laarche  en  cérémonie  sur  les  têtes  sanglantes 
des  princes  vaincus  ou  des  ministres  disgraciés.  À  la  fôte  des  tribus, 
oîi  tous  ses  sujets  apportent  leurs  dons,  il  arrose  de  sang  humain  le 
tombeau  de  ses  ancêtres  ;  cinquante  cadavres  sont  jetés  autour, 
et  autant  de  têtes  plantées  sur  des  pieux.  Le  sang  de  ces  victimes 
est  présenté  au  roi,  qui  y  trempe  le  bout  d'un  doigt  et  le  lèche  en- 
suite On  roôle  le  ssug  humain  h  l'argile  pour  construire  des  tem- 
ples en  l'honneur  des  monarques  défunts.  Les  veuves  royales  ee 
tuent  les  unes  les  autres,  jasqu'à  ce  que  le  nouveau  souverain  mette 
fin  au  massacre.  Le  peuple,  au  milieu  d'une  fête  joyeuse,  applaudit, 
dit-on,  à  ces  scènes  d'horreur,  déchire  avec  joie  les  malheureuses 
victimes,  mais  s'abstient  de  manger  leur  chair. 

(a)  Traits  confirmés  par  MM.  Landers  à  l'égard  de  quelques  stuverainB 
de  la  Nigrity»^ 


\ 


OÔNQO. 


fond  sont: 
du  poivre 
firo  ou  des 


301 


d'Or. 


qui 


lomnierco, 
jopécns,  Ja 

]  Esclaves, 
lenooro  la 


les 


rojr. 


10,    6t0., 

poos,  etc., 

Nègres, 
arbares. 

^^«/  Uol' 
Orange^ 

n,  parais 
'lus  coin- 

3  soatiu. 

a  bouche 

Qiconqtie 

7  ai!  au 

ruées,  et 
de  liouc. 
m'es  de 
>p  et  lea 
'  du  pa, 
'Q  ram. 
ère  («). 
;  ornéa 
riantes 
tribus, 
lainle 
utour, 
'times 
iioeu- 
iem- 
les  se 
nette 
udit, 
iusea 


aijur 


Les  habitants  de  Bônin  eut  lc«i  mômes  lois  et  les  mCmcs  usagoi 
que  ceux  de  Dabomoy.  Sur  le  marché  do  la  ville  do  Bénin  on  étala 
de  la  chair  de  chien,  que  les  nègres  aiment  beaucoup,  des  singes 
rôtis,  des  chauve-souris,  des  rats  et  dos  Irzards  ;  mais  on  y  vend 
aussi  des  fruits  dclioioux  et  toutes  sortes  de  marchandises. 


CONGO. 


743  Lo  Congo,  qu'on  nomme  souvent  Guinéo-Inférieure, 
est  une  région  inontueuse,  s'dlevant  graduellement,  à  mesure 
qu'on  s'avance  do  la  mer  vers  l'intérieur,  et  arrosée  par  lo 
Congo  ou  Zaïre,  lo  Coanza,  lo  Nourse,  etc.  Il  so  divise 
en  6  parties,  qui  sont  :  le  Loango,  le  Caeongo,  lo  N'goyo, 
le  Congo  propre,  l'Angola  et  le  Benguéla.  Climat  très- 
insalubre  pour  les  Européens.  Variété  infinie  de  produc- 
tions admirables.  Commerce  de  la  Guinée  et  de  la  Séné- 
gambie.  Population,  environ  5  millions  d^habitants,  nègres 
fétichistes,  soumis  à  l'autorité  de  chefs  absolus,  qui  sont 
sans  cesse  en  guerre  les  uns  contre  les  autres.  Les  tenta- 
tives des  missionnaires  portugais,  pour  répandre  la  religion 
parmi  ces  peuples,  les  ont  seulement  amenés  à  mêler  quel- 
ques pratiques  du  christianisme  à  leurs  crn vannes  supersti- 
tiiuses.  Le  royaume  de  Loango  renferme  des  Juifs  noirs, 
originaires  peut-être  du  Portugal. 

Les  chefé  du  Congo  propre  sont  soumis  aux  Portugais,  qui  pos- 
sèdent l'Angola  et  le  Benguéla,  peuplés  de  2  millions  d  habitants. 

La  capitale  du  royaume  d'Angola  et  de  tous  les  établissements 
portugais  dans  l'Afrique  occidentale  est  la  ville  de  Saint-Paul-de 
Loanda  ;  il  y  a  un  évoque,  plusieurs  églises  et  couvents,  et  une 
population  de  3,000  blancs,  outre  un  bien  plus  grand  nombre 
d'esclaves,  un  riche  marchand  portugais  en  ayant  quelquefois  100 
à  son  service  (a).  Il  parait  que  cette  ville  communique  par  terre 
avec  la  Mozambique  au  moyen  de  caravanes  qui  côtoient  le  fleuve 
Zambèse. 

Les  habitants  du  Congo  paraissent  inférieurs  eu  intelligence  à 
beaucoup  d'autres  nations  africaines  ;  ils  sont  maladroits,  même  à 
la  chasse  et  à  la  pêche.  Leurs  mœurs  sont  très-dépravées.  Un  usage 

(a)  La  traite  des  nègres  et  l'esclavage  ont  été  abolis  dans  les  eolonies, 
portugaises,  en  1856. 


fi  '  ' 


302 


SOUDAN  OU  NIORITIB. 


bisarre  veut  qu'à  la  naissance  d'un  enfant  le  père  sornette  au  Ut,  pour 
leccvoîr  les  félicitations  du  voisinage  (a).  Leurs  rois  sont  fiers  de 
pouvoir  chausser  des  bottes  ou  de  se  couvrir  de  quelques  débris  d'uni- 
formes européens.  Ils  sont  les  juges  suprômes  de  tous  les  proc'-s. 
L'audionce  est  publique  ;  les  spectateurs,  sans  armes  si  l'affaire  n'est 
point  criminellej  se  rangent  en  cercle  autour  d'un  tapis  sur  lequel  «d 
dépose,  aux  frais  des  parties,  une  quantité  de  flacons  d'ean-de-vie, 
proportionnée  au  nombre  des  assistants  :  car,  point  d'eau-de-vie,point 
d'affaires.  Tout  le  monde  a  droit  de  pérorer,  et  chaque  plaidoyer 
est  accompagné  de  libations  et  de  chansons.  Lorsque  la  sentence 
est  prononcée,  on  achève  de  vider  les  flacons.  Le  vin  de  palmier 
remplace  souvent  l'eau-de-vie  dans  ces  circonstances. 

Quelques  habitants  du  Benguéla  s'habillent  de  peaux  d'animaux 
et  de  serpents,  percées  d'un  trou  pour  y  passer  la  tête. 


SOUDAN  OU  ISIGEITIE. 


ffili.:''^ 


'■'ii  ' 


u' u 


.,U-iV'** 


744.  La  Nigritie,  appelée  aussi  Soudan  ou  Tahrour^  dé- 
signe cette  partie  de  l'Afrique  centrale  qu*arrose  le  Quorra 
ou  ses  nombreux  affluents  et  tout  le  bassin  du  lac  Tchad. 
Elle  a  pour  bornes  :  au  nord,  le  Sahara  ;  à  Test,  la  Nubie  et 
l'Abyssinie  ;  au  sud,  des  pays  encore  inconnus,  et  la  Guinée  ; 
à  l'ouest,  la  Sénégambie.  Cette  région  comprend  une  foule 
d'états  indépendants  dont  les  principaux  sont,  de  l'ouest  à 
l'est,  le  Bambarra,  le  Tombouctou,  le  Borgou,  le  Bornou, 
le  Haoussa,  le  royaume  des  Tellatahs,  le  Kanem,  l'Ada- 
maoua,  et  le  Ouaday. 

745.  Le  climat  est  salubre,  le  sol  fertile,  bien  arrosé, 
liche  en  productions  végétales  de  toutes  sortes.  Tous  les 
animaux  de  l'Afrique  y  sont  rassemblés  (6).  L'or,  le 
cuivre,  et  le  fer,  sont  les  minéraux  les  plus  communs. 

(a)  On  a  observé  une  coutume  semblable  dans  la  Tartarie,  dans  les 
Inde.c,  et  parmi  les  sauvages  de  l'Amérique.  La  femme  n'étant  qu'une 
esclave  chez  ces  peuples,  les  compliments  doivent  s'adresser  à  son  mari 
qui  sa  couclio  dans  son  haraao  ou  sur  son  lit,  afin  de  les  recevoir  avec  plus 
de  solennité.  Pendant  ce  temps-là,  sa  femme  le  nourrit  et  le  soigne. 

(5)  Les  forêts  voisines  du  Quorra  sont  peuplées  d'éléphants.  Les  Nègres 
ont  coutume  do  planter  une  espèce  de  harpon  au  milieu  du  sentier  oiie 
suivent  ces  animaux,  lorsqu'ils  descendent  au  fleure  pour  boire.  La 
pointe  de  l'instrument,  haute  do  1  à5  pieds,  est  entourée  de  paille  on  do 
chaume.  L'éiéphant  en  voulant  passer,  se  l'enfonce  dans  le  poitrail  ou  dans 
le  ventre  :  les  efforts  «lull  fait  ensuite  pour  s'eu  débarrasser  ne  tout  que 
hâter  sa  mort. 


Jaw  lit,  pour 
Ipnt  fier3  de 
lébria  d'uni- 
rea  proc-s. 
paire  n'est 
[rleqaeUD 
Çau-de-rie, 
p"Vie,point 
Iplaidojer 
J-  sentence 
h  palmier 

'animaux 


SOUDAN  OU  NIQRITIB. 


303 


Je 


Le  commerce  consiste  en  esclaves,  en  coton,  en  peaux 
brutes  et  tannées,  en  or,  en  huile  de  paiuiier,  etc.  Ici, 
comme  ailleurs  en  Afrique,  les  Européens  vendent  surtout 
Teau-de-vie,  les  armes  à  feu,  les  indiennes,  le  velours,  la 
soie,  les  fils  d'or  et  d'argent,  les  joujous,  oto. 

746.  Villes  :  Le  Quorra  et  ses  branches  tributaires  sont 
bordées  de  grandes  villes,  c'est-à-dire,  de  grands  amas  de 
huttes  entourées  d'un  mur  de  boue  qui  a  quelquefois  20  ou 
30  milles  de  circuit.  Les  palais  des  souverains,  environ- 
nés de  cours  spacieuses,  ne  £^nt  remarquables  que  par  la 
bizarrerie  des  ornements  qu'on  y  trouve  réunis,  crânes  et 
ossements  humains,  harnais  de  chevaux,  colliers  de  perlas, 
pistolet s,quincaillerie,  lambeaux  de  tapis,  etc.  L'ensemble 
pourrait  figurer  à  côté  de  ces  b&timents  où  un  riche  culti- 
vateur européen  loge  ses  chevaux  et  ses  bestiaux. 

La  célèbre  ville  de  Tombouctou  est  fréquentée  par  toutes  les  na- 
tions nègres,  qui  viennent  y  échanger  les  productions  de  leur  pays 
contrôles  marchandises  d'Eure  pe  et  de  Barbarie.  Le  roi  possède 
trois  palais,  qui,  à  ce  qu'on  prciend,  renferment  une  immense  quan- 
tit'î  d'or.  On  vante  le  bon  ordre  qui  règne  dans  cette  ville.  Le  roi 
est  ignoré  parmi  ses  habitants  industriecx,  dont  la  plups;rt  sont 
nègres,  qui  se  piquent  d'imiter  Thospitalité,  l'élégance  et  la  politeâso 
des  arabes. 

Les  mines  d'or  qu'on  trouve  au  sud  de  la  rivière  appartiennent  au 
roi  ;  on  dit  qu'elles  sont  d'une  richesse  si  extraordinaire  que  le  sel, 
le  tabac,  et  le  cuivre  travaillé,  y  ont  été  souvent  échangés  pour  une 
quantité  d'or  égale  en  poids. 

747.  La  population  de  tous  les  pays  qui  composent  le 
Soudan  est  estimée  à  25  millions  d'hommes,  dont  peut-être 
une  moitié  pratique,  du  moins  imparfaitement,  la  loi  de 
Mahomet  ;  les  autres  sont  fétichistes. 

Nous  avons  déjà  donné  (No.  710)  le  caractère  des  nègres.  Leurs 
plus  gmndi  princes  se  font  remarquer  par  un  despotisme  capricieox, 
par  un  orgueil  extravagant,  par  une  estime  puérile  des  objets  les 
plus  rïdiculos  et  les  plus  méprisables,  tels  qu'un  miroir,  une  paire  de 
bracelets,  quelques  fils  de  faux  or,  un  méchant  collier,  des  boutons 
de  verre  ou  de  métal,  etc.  Les  MM.  Landers  ont  constamment 
remarqué  que  ces  potentats  de  la  zone  torride  navaient  point  honte 
d'employer  les  moyens  les  plus  vils  pour  s'attirer  des  présents  ;  de 
demander  tout  ce  qu  ils  voyaient  ;  de  dérober  mCme,  si  loocasion  le 
leur  permettait.  Le  roi  de  Boussa  se  querella  longtemps  avec  son 
Auguste  épou8e,pour  savoir  qui  des  deux  garderait  quelques  méchants 
boutons  de  fer.  Le  roi  de  Yaourie,  afin  de  recevoir  d'une  manière 
imposante  les  sujets  de  sa  majesté  britannique,  s'assit  en  plein  air 


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OAVRÉRIE. 


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Bur  un  bout  de  tapis,ayant  un  oreiller  de  chaque  côté  et  un  plat  neuf 
de  cuivre  devant  lui.  Une  autre  fois,  pour  mieux  exciter  leur  ad- 
miration, il  dansa  longtemps  en  leur  présence  ;  il  se  retira,  parmi 
les  applaudissements  de  ses  sujets,  en  sautant  h  l'imitation  d'un 
cheval  qui  va  le  (çalop. 

Les  peuples  qui  habitent  les  pajs  situés  sur  le  golfe  de  Bénin  se 
distinguent  par  les  mœurs  les  plus  cruelles  ;  iiS  doivent  ees  qualités 
h  leur  commerce  avec  les  Européens.  Les  guerres  continuelles 
qu'ils  font  aux  peuples  voisins  ont  pour  but  de  lenr  enlever  des 
e&elaves.  4- 

L'asage  des  armures  en  fer  battu  on  en  mailles  de  fer  est  commun 
danii  le  Beghermebi  le  Bornou,  etc. 


CAPRERIE. 


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748.  On  désigne  généralement  sous  le  nom  de  Cafrérie 
une  vaste  contrée,  encore  imparfaitement  connue,  qui  occupe 
toute  la  partie  méridionale  de  l'Afrique  intérieure;  elle 
s'étend  même,  au  sud-est,  jusqu'à  la  mer,  qui  la  baigne 
depuis  la  colonie  du  Cap  jusqu'à  la  baie  Délagoa  (a).  On 
dit  qu'elle  est  composée  en  grande  partie  de  hautes  mon- 
tagnes, de  plateaux  élevés,  de  déserts  arides  et  sablonneux  ; 
que  les  mines  de  fer  et  de  cuivre  y  sont  al  /^ndantes  ;  que  les 
habitants  du  côté  du  nord  et  au  centre,  sont  des  tribus 
nomades  et  barbares,entre  lesquelles  on  distingue  les  Jagas, 
qui  sont  extrêmement  féroces.  Du  côté  méridional  sont  les 
Cafres  (6)  remarquables,  surtout  la  nation  des  Betjouanas, 
par  leur  taille  avantageuse  et  leurs  traits  agréables,  par  la 
douceur  de  leurs  mœurs,  et  par  leur  industrie.  Les  hommes 
gardent  les  troupeaux  et  font  la  chasse  ;  les  femmes  sont 
chargées  des  soins  de  l'agriculture.  Des  missionnaires  tra- 
vaillent à  convertir  les  Cafres  au  christianisme. 

La  Cafrérie  maritime  comprend  :  le  payf«  des  Zoulous, 
la  terre  de  Natal,  la  Cafrérie  proprement  dite  et  la  Cafrérie 
anglaise. 

(o)  Plusieurs  géographes  ne  désignent  sous  le  nom  de  Cafrériei  que  oette 
zone  maritime  dont  il  est  ici  question. 

(6)  le  nom  de  Cafrea  vient  du  mot  arabe  Kafirf  qai  veut  dire  infidèle. 
Les  Arabe.<^  l'appliquèrent  d'abord  à  toutes  les  tribus  indigènes  de  l'inté- 
rieur de  l'Afrique,  qu'ils  ne  purent  soumettre  à  l'islamisme. 


ÉTAT    LIBRE    DE   LA    EIVIÈRE    ORANOB. 


305 


ïn  plat  neuf 
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[tira,  parmi 
Itation  d'an 

Bénin  se 
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749.  Zouloulie  ou  Pays  des  Zouîous.— La.  Zouloulie  s'étend  le 
long  de  l'océan  Indien,  depuis  la  baie  Delagoa  jusqu'à  la  colouie  de 
Natal  ;  elle  est  arrosée  par  le  fleuve  Pongolo.  Les  Anglais,  qui 
avaient  depuis  longtemps  des  établissements  dans  ce  pays,  j  ont 
récemment  établi  lenr  domination. 

7Ô0.  Colonie  de  Natal  (a)  :  Possession  anglaise,  unie  à  la  colonie 
du  cap  en  1840,  et  colonie  séparée  depuis  1856.  Sol  bien  arrosé, 
fertile,  s' élevant  en  terrasses  successives  depuis  la  mer  jusqu'aux 
monts  Draken-Berg.  Riches  mines  de  fer  el  de  bouille.  Capitale, 
Piéiermarizhurg  ou  Maritzhurg  D'Urhan,  ville  maritime,  est  le  cen- 
tre commercial  de  la  colonie.  Population,  environ  20,000  Européens 
(Anglais  et  Boers)  et  294,000  indigènes. 

761.  Co/rérie  propre  :  Située  entre  Natal  et  la  Gafrérie  anglaise, 
l'océan  et  l'état  d'Orange.  Pays  montueux,  b'<»"  arrosé,  fertile, 
élévation  graduelle  du  sol,  depuis  la  mer  jusqu'aux  montagnes  de 
l'intérieur.  Population,  environ  100,000  Gafres,  divisés  en  un  grand 
nombre  de  tribus,  pillardes,  féroces  et  barbares. 

752.  Gafrérie  anglaiêe  :  Elle  est  bornée  parla  Gafrérie  propre, 
l'océan  Indien,  la  Colonie  du  Gap  et  l'État  libre  de  la  riviez 
Orange.  Elle  a  été  conquise  en  1847,  et  annexée  à  la  colonie  du 
cap  en  1864.  L'aspect  du  pays  est  le  môme  que  celui  de  la  Gafrérie 
propre.  Sol  bien  arrosé  et  très-fertile.  Population  10,000  Européens 
(Anglais  et  Allemands)  et  75,000  Gafres. 


ÉTAT  LIBRE  DE  LA  RIVIÈRE  ORANGE.^ 


753   La  république  hollandaise  de  la  rivière  Orange  (  Oranje  wij 
'^taaL  dans  la  langue  nationale),  est  bornée  :  au  nord,  par  la  repu- 


pays  des  Betjouanas  (No.  748).  La  partie  orientale  de  TEtat  d'Orange 
est  couverte  par  des  ramifications  du  Draken-Berg  ;  ailleurs  se 
déploient  d'immenses  plaines  ondulées,  très-riches  en  pâturages. 
L'agriculture  et  l'élevage  des  moutons  sont  les  seules  occupations 
des  Boers,  ou  fermiers  de  souche  hollandaise.  Capitale,  Bloemfonlein 
(2,567  habitants,  en  1880).  Superficie  totale  de  l'état,  70,000  milleg 
carrés.  Population  totale,  en  1880,  133,518,  dont  61,000  blancs. 

(a)  Le  pays  de  Natal  a  fi.té  ainsi  nommé  par  Ta8co  de  Gama,  parce  qu'il 
en  fit  la  découverte  le  jour  de  No«l  (1497). 


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CAP  D£  B0NN£-£SPÉaAN01. 


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TRANSVAAL. 

7 A4.  La  république  de  Trans?aal  est  comprise  entre  le  fleuve  Lim- 
popo  et  l'État  d'Orauge,  le  pays  des  Betjouanas  et  celui  des  Zoulous, 
dont  elle  est  séparée  par  le  Drakea-Berg.  (Jette  région  présente  une 
succession  de  plateaux  élevés,  boisés,  bien  arrosés,  fertiles,  et  d'im- 
menses plaines  ondoyantes,  couvertes  de  hautes  herbes,  où  erre 
l'éléphant,  dont  l'ivoire  est  un  des  pr'Ticipaux  articles  du  commerce. 
Les  Boers  sont,  comme  dans  l'État  d'Orange,  presque  exclusivement 
livrés  à  l'agriculture  et  à  l'élevage  des  bêtes  à  cornes  et  des  bétes  h 
laine.  Capitale,  Potche/strom  on  Vrijburg,  petite  ville  de  1500  habi- 
tants   Population,  40,000  Boers,  et  100,000  Cafres  Betjouawas. 

Les  deux  républiques  dont  nous  venons  déparier, ont  été  fondées, 
vers  1836,  par  les  Boers  ou  fermiers  d'origine  hollandaise,  lesquels, 
par  haine  ou  par  fatigue  de  la  domination  anglaise  (No.  755),  quit- 
tèrent la  colonie  du  Cap  avec  leurs  esclaves  et  leurs    troupeaux,  et 
s'enfoncèrent  dans  l'intérieur  du  continent  africain  jusqu'au  nord  de 
la  rivière  Orange.  Les  troupes  anglaises  vinrent  bientôt  les  troubler 
dans  leur  retraite  profonde,    et  les  for«èrent  à  se  soumettre.    En 
1852  et  1854,  le  gouvernement  britannique  reconnut  l'indépendahce 
des  deux  républiques  du  Transvaal  et  de  la  rivière  Orange,  à  condi- 
tion qu'elles  supprimeraient  l'esclavage   et  accorderaient  la  liberté 
du  commerce.  Mais  le  12  avril  1877,  l'Angleterre  s'annexa  de  nou- 
veau le  Transvaal,  et  y  plaça  un  s'^ministrateur  avec  un  conseil 
exécutif  et  une  assemblée  législative.  En  décembre  1880,  les  Boers 
s'insurgèrent  de  nouveau  et  réussirent  à  obtenir  le  maniement  de 
leurs  propres  affaires,  l'extérieur  étant  réservé  à  Sa  Majesté  comme 
suzeraine.    Un  conseil  général  anglais  fut  en  conséquence  établi 
dans  le  Transvaal.  En  1883,  une  nouvelle  députation  fut  envoyée 
en  Angleterre  pour  obtenir  l'indépendance  complète  du  Transvaal 
comme  en  1852. 

CAP  DE  BONNE-ESPÉRANCE. 
(Cape  Golony.) 

755.  La  colonie  du  Cap,  très-îiii portante  par  sa  position, 
avant  le  percement  de  l'isthme  de  Suez,  puisqu'elle  com- 
mandait la  route  aux  Indes,  fut  fondée  par  les  Hollandais 
en  1652,  et  conquise  par  les  Anglais  en  1795.  À  la  paix 
d'Amiens,  eu  1802,  le  cap  fut  rendu  à  ses  premiers  maîtres, 
mais  les  Anglais  le  reprirent  en  1806,  et  s'y  fixèrent  d'une 
manière  permanente. 

756.  La  colonie  du  Cap,  occupe  toute  la  pointe  méridio- 
nale de  l'Afrique,  et  s'étend  dans  l'intérieur  jusqu'à  la 
rivière  Orange.  Elle  est  traversée  par  trois  chaînes  de  mon- 
tagnes, qui  forment  autant  de  terrasses  de  plus  en  plus 
élevées,  à  mesure  qu'on  s'éloigne  du  Gap,  et  de  moins  en 
moins  fertiles  ;  la  3e  est  inhabitable.  Pour  le  climat,  (voyez 
le  numéro  702;.  Productions  de  l'Europe  mêlées  à  plusieurs 


HOTTENTOTIB. 


307 


^  fondées, 
lesquels, 
5),  quit- 
eaux,  et 
nord  de 
troubler 

tre.    En 

endaiice 
à  condi- 
a  liberté 
de  nou- 

conseil 
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nent  de 
comme 
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QSvaal 


de  cellea  qui  sont  propres  à  la  zdne  torride,  vins  excellents, 
grande  variété  de  beautés  végétales,  forêts,  bois  précieux. 
Buffles  à  petite  tête  et  à  cornes  énormes,  très-redoutables. 
Mines  do  cuivre  et  de  fer,  sources  de  pétrole,  salines,  eaux 
minérales.  Commerce  :  vins,  eau-de-vio,  savon,  chan- 
delles, peaux  de  buffles,  etc. 

La  colonie  se  divise  en  deux  provinces  :  celle  de  l'ouest, 
qui  a  pour  capitale  le  Cap  ;  et  celle  de  l'Est,  dont  la  capi- 
tale est  Graham's  Town. 

757.  Villes  :  Le  Cap  (Cape  Town)^  capitale  de  toute  la 
colonie,  viHe  maritime  très-forte,  située  au  fond  de  la  baie 
de  la  Table,  et  renfermant  une  population  de  33,000  habi- 
bitants.  Elle  possède  plusieurs  églises,  un  collège,  une 
bibliothèque,  un  observatoire,  un  jardin  botanique  et  un 
grand  hôpital.  Simon's  Town  et  Port-Elizabeth,  villes 
maritimes  d'une  grande  importance  commerciale,  etc. 

Gouvernement  ;  Il  ae  compose  d'ua  gouverneur  anglais,  nommé 
par  la  Coaronne,  de  deux  conseils  éleclifs  et  de  ministres  responsa- 
bles. 

758.  Population  :  La  population  de  la  colonie  était,  en 
1883,  de  1,155,000  habitants,  dont  236,000  Européens,  le 
reste  se  compose  de  Cafres,  de  Hottentots,  etc. 

Les  colons  d'origine  européenne  se  divisent  en  trois  clfissesjaavoîr  : 
les  vignerons,  qui  demeurent  près  du  Cap  ;  les  cultivateurs,  qui  en 
Bont  éloignés  de  2  ou  3  journées  de  chemin,  et  les  pasteurs,  qri 
mjànent  une  vie  nomade. 


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com- 

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HOTTENTOTIE. 


759.  La  Hottentotie  ou  pays  des  Hottentots  indépen- 
dants est  comprise  entre  l'Atlantique,  la  Cimbébasie,  la 
Cafrérie  et  la  colonie  du  Cap,  dont  elle  est  séparée  par  la 
rivière  Orange.  C'est  un  pays  de  plaines  parsemées  de 
déserts  et  de  forêts,  où  errent  l'éléphant,  le  lion,  le  rhino- 
céros, Tantilope,  la  panthère  et  l'hyène. 

Les  Hottentots,  encore  païens  et  barbares,  ôe-divisent  en 
plusieurs  peuplades,  dont  les  principales  sont  :  les  Nama^ 
quas^  les  Coranas^  les  Griquois^  les  Boschmans^  etc. 


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HOTTENTOTIE-CTMBÉBASIE, 


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Les  Hottentots  paraissent  une  race  distincte  des  Nègres  et  des 
Cafres  ;  leur  couleur  est  le  jaune  brun  ;  leur  tête  est  petite,  leur 
▼isage  fort  large  d'en  haut,  finit  en  pointe  ;  ils  ont  les  pommettes 
des  Joues  très-saillantes,  les  yeux  en  dedans,  le  nés  plat,  les  lèvres 
épaisses,  les  dents  très-blanches,  la  main  et  le  pied  petits  en  com- 
paraison du  reste  du  corps  :  ils  Bont  droits,  bien  faits  et  d'une  grande 
taille  ;  leurs  cheveux  de  couleur  noire,  sont  ou  frisés  ou  laineux  : 
ils  n'ont  presque  point  de  barbe.  Ciou verts  d'une  peau  de  mouton,de 
gazelle,  ou  de  lion,  inondés  dégraisse  mêlée  à  une  couleur  noire  ou 
rouge,  armés  d'une  courte  massue,  les  Hottentots  sauvages  errent 
en  chantant  et  en  dansant  au  milieu  des  troupeaux  qui  font  toutes 
leurs  richesses.  Ils  se  divisent  en  un  grand  nombre  de  tribus.  Leur 
culte  est  une  espèce  de  fétichisme  grossier. 

La  branche  des  Hottentots  que  l'on  nomme  Boschmans  ou  Saabs 
se  trouve  réduite  à  un  état  de  dégradation  au-dessous  duquel  on  ae 
conçoit  guère  que  la  nature  humaine  puisse  descendre  :  leurs  femmes 
surtout  font  horreur.  Munis  la  plupart  du  temps  d'un  carquois  rem- 
pli de  flèches,  d  un  bonnet  et  d'un  ceinturon,  de  sandales  de  cuir, 
d'une  toison  de  brebis,  d'une  calebasse  ou  d'un  œuf  d'autruche  pour 
porter  l'eau,  de  deux  ou  trois  nattes  d'herbe  qui  étendues  sur  des 
bâtons,  forment  leurs  tentes,  et  quelquefois  suivis  de  chiens  barbets, 
les  Boschmans  trainent  l'existence  la  plus  déplorable  :  tantôt  ils 
sont  mendiants,  tantôt  voleurs  et  brigands,  tantôt  on  les  voit  rôder 
seuls  ou  en  petites  bandes  dans  les  déserts  arides  qui  bornent  au 
nord  la  colonie  du  Gap, vivant  de  racines,de  baies,d'œufa  de  fourmis, 
de  chenilles,  de  sauterelles,  de  souris,  de  crapauds,  de  lézards  et  de 
rebuts  de  la  chasse  des  colons.  On  dit  que  la  vue  du  sang  et  Todeur 
des  cadavres  leur  procurent  des  sensations  agréables.  Dans  les  com- 
bats, il  se  servent  de  flèches  empoisonnées.  Les  autres  tribus,  sur- 
tout les  Cafres,  leur  font  une  guerre  à  mort  ;  la  vue  seule  d'un  Saab 
les  met  en  fureur. 


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CIMBÉBASIîL 


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760.  La  Gimbébasîe  comprend  le  littoral  oocîdentâl  de 
l'Afrique,  depuis  la  Guinée  inférieure  jusqu'au  pays  des 
Hottentots  (a).  C'est  une  côte  sablonneuse,  aride  et  mal- 
saine. Parmi  les  peuplades  noires  et  sauvages  qui  l'habi- 
tent on  remarque  les  DamaraSf  les  Ovampos  et  lès 
Cimbébas. 

ta)  On  désigne  quelquefois  sous  le  nom  de  Oimbébasie  toute  la  oAte  oom- 
pnse  entre  le  Congo  et  la  colonie  du  Cap. 


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oAtES  orientales    de    L'AFRIQUE. 


CÔTES    ORIENTALES    DE    L'AFRIQUE. 


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761.  Ces  côtes  furent  visitées  d'abord  par  les  Portugaifi 
;ers  la  fin  du  15e  siècle,  et  no  sont  guAre  connues,  à  d'au- 
tres nations  européennes.  Nous  ne  dirons  qu'un  mot  dd 
prin«*'paux  états  qu'elles  renferment  (No.  694). 

762.  lo.  Lo  royaume  d'Adelja'u  Fud  du  détroit  de  Bab-cl- 
Mandeb  et  du  golfe  d'Adeo,  est  célèbre  par  la  myrrhe  et 
l'encens  qu'il  fournit  au  commerce.  Il  n'y  pleut  presque 
jamais.   Ancienne  capitale,  Zeilah,  port  du   golfe  Aden. 

Les  babiiaiits,  toujours  en  guerre  arec  les  Abyssins,  ont  le  teint 
olivâtre,  les  cbeveux longg,  et  no  ressemblent  point  aux  Oafres.  lis 
suivent  la  loi  de  Mahomet.  Les  vaches  ont  ici  des  cornes  aussi 
larges  que  les  bois  do  cerf  Les  brebis  sont  blanches  avec  une  tôte 
noire  ;  leur  laine  est  une  espèce  de  poil  très-rude,  comme  celle  des 
moutons  de  Guinée  et  de  Barbarie. 

763.  IIo.  La  côte  d'Ajan  (rt)  entre  le  royaume  d'Adel  et 
la  côte  de  Zangnébar,  est  généralement  stérile,  mais  riche  en 
ivoire,  en  marbre  gris  et  en  or.  Il  y  a  plusieurs  petits  états 
indépendants,  entre  lesquels  on  remarque  le  royaume  de 
Brava,  sous  la  protection  des  Portugais,  et  le  royaume  do 
Magadoxo,  qui  commerce  beaucoup  avec  les  Arabes.  On 
donne  à  cette  côte,  y  compris  le  royaume  d'Adel^  une  popu- 
lation de  400,000  mahométans. 

764.  IIIo.  La  côte  de  Zanguébar.  située  au  sud  de  la 
précédente,  entre  le  fleuve  Djoub  ou  Juba  et  le  cap  Dclga- 
do,  est  composée  de  plusieurs  royaumes,  dont  quelques-uns 
sont  tributaires  des  Portugais.  Pays  marécageux  et  mal- 
sain, couvert  de  forêts  remplies  d'éléphants.  L'ivoire  est  le 
plus  important  article  do  commerce.  Population,  2,000,000 
d'arabes  et  de  nègres  fétichistes. 

La  ville  de  Zanzibar,  sur  la  côte  occidentale  de  l'île  de  ce  nom 
îst  le  principal  port  de  commerce  de  l'Afrique  orientale. 

765.  IVo.  La  côte  de  Mozambique  s'étend  le  long  du  ca- 

(a)  La  côto  d'Ajan  (en  arabo,  Dar  Ajam^  pays  des  étrangers)  fait  partie 
./u  pays  peu  connu  des  Samaulis,  lequel  comprend  toute  la  partie  do 
l'Afrique  orientfile  située  entre  le  Djoub,  au  sud,  et  le  golfe  d'AdeQ>  au 
nord.  _, 


»,,,  :, 


310 


ÎLES  AtBIOAINES  ORIENTALES. 


nal  de  ce  nom,  depuis  le  lac  Delgado  jusqu'à  la  baie  Delagoa. 
Elle  se  divise  en  peuplades  gouvernées  par  des  chefs  qui  no 
rendent  qu'une  obéissance  équivoque  aux  Portugais,  maî- 
tres de  la  partie  maritime.  Sol  fertile,  eurtout  en  riz  et  en 
fruits  de  toutes  sortes.  Grand  nombre  de  rivières  qui  char- 
rient de  l'or.  Commerce:  or,  ivoire,  épiées,  pierres  pré- 
cieuses, fruits,  etc.  Capitale  du  pays  et  do  toutes  les  posscR- 
sions  portugaises  dans  l'Afrique  orientale,  Mozambique,  ex- 
cellent port,  ville  commerçante,  surtout  en  or  et  en  morfil. 
(a)  Les  vaisseaux  portugais  qui  vont  aux  Indes,  séjour- 
nent ici  pendant  environ  un  mois.  Population  de  la  capital- 
nerio  générale  do  Mozambique,  y  compris  la  côte  de  Sofala, 
4,000,000  d'habitants,  la  plupart  nègres  fétichistes. 

La  Capitainerie  gôncrale  do  Mozambique  Be  divise  en  6  districts, 
qui  sont  oeux  de  Mozambique,  do  Quilioiaué,  de  Tetô,  de  Sana  (b)  et 
de  Sofala. 


ILES  AFRICAINES   ORIENTALES. 


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766.  Socotora Voyez  le  No.  683, . . . 

lUa  Mahêes  ou  S<  ychcUe»  :  Fertiles  en  muscadiers  et  en  girofliers, 
la  petite  île  des  Palmiors  produit  la  noix  maldive  ou  le  coco  de  mer, 
dont  on  a  ignoré  longtemps  l'origine.  L'arbre  croît  au  bord  de  la 
mer,  oîi  les  noix  tombent  et  sont  entraînées  par  les  courants  jusqu'aux 
îles  Maldives,  l-c  groupe,  ainsi  que  le  suivant,  appartient  aux  An- 
glais.   Population  environ  10,000  habitants. 

Iles  Amirantes  :  Fournies  d'eau  douce,  abondantes  en  cocotiers, 
peuplées  de  tourtereaux,  fréquentées  pour  la  poche  des  tortues. 

Iles  Comores  :  Climat  très-salubre,  montagnes,  forêts,  vallées 
riantes  et  bien  arrosées,  quantité  de  fruits.  La  chèvre  et  le  zèbre 
sont  les  principaux  animaux  domestiques,  point  d'insectes  incom- 
modes, mais  les  champs  fourmillent  de  souris.  Habitants  demi-civi- 
lisés, raahométans,  gouvernés  par  nn  sultan  qui  a  do  grandes  que- 
relles avec  les  pirates  de  Madagascar.  Les  nobles  font  le  commerce, 
et  sont  les  pourvoyeurs  des  vai9seaux  européens.  Le  vol  est  ici  puni 
par  la  perte  d'un  poignet,  et  la  récidive  par  celle  du  second. 

Les  Français  ont  des  colonies  dans  l'île  Mayotte  et  de  NossUbé^ 


(a)  Dents  d'éléphants  qui  n'ont  point  oncoro  été  travaillées. 

(h)  La  vallée  du  Louenja  affluent  du  Zambèzc»  ot  une  partie  du  distriot 
de  Séna  forment  le  pays  désigné  quelquefois  sous  le  nom  de  Monomotapok, 


Iles  atbioaines  oruntales. 


311 


fs  qui  no 
lis,  maî- 
•iz  et  on 
[ui  char- 
Tcs  prd- 
(s  posscs- 
iquo,  ex- 

morfil. 

séjour- 
capitai- 
5  Sofala, 

■ 

districts, 
na  (6)  et 


►cotiers, 

es. 

vallées 
le  zèbre 
incom- 
ni-civi- 
es  que- 
imerce, 
ol  puni 

ossirbé. 


listriot 
xotapa. 


deux  des  lies  Oomorea.    PopaUtioa  totale  de  ees  deux  colonies, 
36,000  habitants. 

767.  Madagascar  :  Longue  do  375  lieues  et  large  do 
115.  Trayerséo  par  une  double  chaîne  do  montagnes,  qui 
donnent  naissance  à  uno  muUitudc  do  rivières.  Variiî-td  in- 
finie do  productions  belles  et  utiles  :  bois  de  construction, 
bois  précieux  et  aromatiques,  épiocs,  tabac  trôs-estimé,  Tins, 
etc.  Gros  bœufs  à  bosso  do  graisse,  qui  ont  dos  cornes 
adhérentes  seulement  à  la  peau,  mobiles  et  pendantes  :  ânes 
sauvages  avec  des  oreilles  énormes;  eanglicra  munis,  dit-on, 
do  cornes  ;  brebis  à  grosso  queue  ;  crocodiles,  etc.  Baleines, 
requins,  etc.,  sur  les  côtes.  Grande  quantité  de  beau  cris- 
tal de  roche,  raines  d'or,  d'argent,  do  cuivre  «t  de  fer, 
pierres  précieuses,  sel-gemme,  etc.  Le  commerce  consiste 
ea  productions  du  pays  et  en  esclaves.  Population,  3  à  4 
millions,  d  origine  malaise  et  cafre.  Cette  île  est  divisée  on 
10  ou  12  états  qui  se  font  perpétuellement  la  guerre,  le 
royaume  des  Seclaves,  situé  sur  la  côte  occidentale,  est  lo 
plus  important. 

liCa  Madôcasses  ont  la  croyance  d'un  Être  Suprême,  môlôe  h  quel- 
ques pratiquer  raahomôtanes,  et  >\  une  foule  de  superstilions  gros- 
Bières  ou  atroces,  entre  autres  le  jugement  par  lo  poison  ou  tanguin. 
L'arbre  qui  fournit  le  tanguin  est  très-répandu  dans  l'ile  ;  les  oiseaux 
en  évitent  le  feuillage,  loa  reptiles  on  redoutent  l'ombre  ;  uno  espèce 
do  crabo  seule  en  approche.  C  est  le  fruit,  en  forme  do  noix,  qui, 
pris  en  certaino  quantité,  donno  la  mort  dans  uno  heure,  à  raoin«î 
qu'une  évacuation  prompte  n'en  débarrasse  l'infortunée  victime,  qui 
mémo  alors  conserve  ordinairement  pour  lo  reste  do  ses  jours  des 
douleurs  cruelles.  Cette  terrible  épreuve  décido  de  l'innocence  do 
celui  qu'on  accuse  de  meurtre.  Sur  la  côte  orientale  de  Madagascar, 
la  France  possède  l'île  Saintp.'Mnrîc 

Ï68.  Ile  de  la  Réunion  :  (a)Oomposce  de  deux  montagnes  volcani- 
ques, dont  l'une  est  encore  sujette  a  des  éruptions  peu  dangereuses  ; 
très  fertile  en  sucre,  en  blé,  en  girofle  et  en  café  ;  la  récolte  de  celui-ci 
est  quelquefois  de  1,500,000  livres.  Population,  172,000  habitants, 
dont  66,000  créoles.     Elle  appartient  aux  Français. 

Ile  Maurice^  (autrefois  Hede  France).  De  forme  presque  circulaire , 
le  sol  s'élève  partout  depuis  la  côte  jusqu'à  une  montagno  conique 
nommée  lo  Piton  du  milieu  de  Vile,  l^lxporte  sucre,  café,  coton, 
indigo,  girofle,  bois  d'ébène  (lo  plus  beau  du  monde),  etc.  Peu  de 
provisions  alimentaires  ;  pour  le  blé  et  la  farine,  cette  îlo  dépend  do 
la  précédente,  dont  elle  est  le  port.  Population,  environ  320,000 
habitants,  dont  32,000  créoles  fran(;ai3.  Oolonio  angUiaô  ;  chef- 
lien  ;  Port-Louis 

(a)  Appelée  autrefois  fie  Bourbon  en  l'honneur  de  Louis  XI\.    Soua  la 
féi)ubliquo  on  lui  a  donné  le  nom  do  Iltdt-  la  Ràmion. 


312 


ÎLES   AFRICAINES   O00IDKNTALB8. 


Rodrigue  :  A  110  lieues  de  l'île  Maurice,  dn  cfttô  de  l'oet,  peu- 
plée  do  tortues,  de  crnbes,  et  de  quelque?!  colons  anglais.  Cédée, 
comme  la  précédente,  j\  l'Angleterre  par  la  France,  en  1814. 


ILES  AFRICAINES  OCCIDENTALES. 


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769.  Açores  :  Situées  à  l'ouest  du  Portugal,  auquel  elles  appar- 
tiennent, ainsi  nommées  du  mot  portugais  azor,  qui  signifie  ôpervier 
parco  qu'on  les  trouva  peuplccà  de  celte  espèce  d  oiseau.  Elles 
comprennent  10  îles,  dont  la  dernière,  Sobrina^fnt  produite  en  1811, 
par  l'éruption  d'uu  volcan  sous-marin,  la  plus  grande  est  Tercôre. 
qui  a  IG  lieues  de  tour  et  une  capitale  nommée  Angra,  rôsidenco  du 
gouverneur  portugais.  Climat  délicieux.  Beaucoup  do  montagnes, 
tremblements  de  terre  fréquents,  le  pic  des  Açores,  dans  l'île  Pico, 
liaut  do  1,250  toises,  jette  coutinuellement  de  la  fumée.  Sol  très- 
fertile  ;  productions  de  l'Espagne,  quantité  de  vins  excelleuta, 
de  bois,  d'animaux  domestiques.  Commerce  :  grains,  fruits,  miel 
légumes,  farinCjViandes  ealces,  orseille  (a),  grosses  toiles,  eau-de-rie 
vins,  vinaigre,  etc.  Population  260,000  habitants  d'origine  portu- 
gaise. 

770.  Iles  Madères:  Petit  groupe,  dont  Madeira  est  la  seule  impor- 
tante. Climat  doux  et  tempéré  ;  le  thermomètre  clo  Fahrenheit  s'y 
tient  ordinairement  entre  60"  et  66»  en  hiver,  et  entre  66"  et  70»  en 
été.  Sol  montueux,  tremblements  de  terre,  rivières,  cascades,  sour- 
ces abondantes.  Les  vignobles  constituent  la  principale  richesse  de 
Madeira,  qui  exporte  15,000  à  17,000  pipes  devin.  Forets  de 
châtaigniers  et  do  noyers,  miel  délicieux.  Les  serins  gtis  y  sont 
indigènes.  Capitale,  Funchal,  où  il  y  a  beaucoup  déglises  et  de 
couvents.  Population,  116,000  habitants,  presque  tous  Portugais. 
Ces  îles  appartiennent  au  Portugal. 

771.  Iles  Canaries  on  iles  Fortunées  :  Au  nombre  de  13,  dont  7 
grandes  et  habitées  ;  Laucérote,  Fortaventura,  Ténéiiffe,  laGrande- 
Canarie,  Palma,  Gomère,  île  de  Fer.  Climat  doux,  sol  f  jrtile,exceptô 
dans  les  deux  premières  îles.  Beaucoup  de  montagnes,  entre  autres 
le  célèbre  Fie  de  Ténériffe,  dans  l'île  de  ce  nom,  couronné  de  neiges 
et  foyer  d'un  volcan  perpétuel,  hauteur  de  12,500  pieds.  Paysages 
charmants,  plantes  et  fruits  de  toutes  les  zones,  vins  exquis  ;  Tôné- 
riffc,  la  plus  riche  et  la  plus  peuplée  des  Canaries,  en  produit  20  à 
24,000  pipes  par  an.  Lanccrote  nourrit  beaucoup  de  chameaux. 
Ces  îles  sont  la  patrie  des  serins.  Commerce  :  vins,  eau  de-vie, 
orseille,  soude,  fruits,  etc.  Capitale,  Sania-Crux,  danslVi»  Ténériffe 

(a)  Mousse  employée  dans  la  teinture. 


y^- .:.. . 


Iles  afrioaineb  oooidentalbh. 


313 


|t,  peu. 
Oédôe, 


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.ES. 


appar- 
épervier 
.    Elles 
în  1811, 
rcrcôre. 
encodu 
iitagnes, 
île  Pico, 
3ol  trèa- 
celleuta, 
8,   miel 
u-de-rie 
I   poriu- 

3  iiapor- 
iheiL  s'j 
t  70»  en 
8,  soup- 
lesse de 
rôts  de 
I  y  sont 
33  et  de 
'tugals. 

dont  7 

Irande- 

îxceptô 

autres 

neigea 

ysagea 

Téné- 

lt20ù 

seaux. 

ie-vie, 

lériflfe 


Population,  270,000,  natifs  ou  originaires  d'Espagne  Ces  tles  furent 
conquises  parles  Mspagnols,  nu  commencement  du  16e  siècle.  Il  no 
reste  des  anciens  Imbitants,  nommés  Ouanches,  quo  leurs  momies 
enfouies  dans  des  carornes  sépulcrales,  qui  so  voient  au  pied  du 
mont  Tcnériffe. 

(  0  fut  à  Saint-Sébastien,  chef-lieu  de  Gomère.  que  r;hri3tO])he 
Colomb  fit  radouber  ses  vaisseaux,  on  1492,  avant  d'aller  chercher 
an  nouveau  monde. 

772.  Iles  du  Cap-Vert  :  Au  nombre  de  10,  outre  les  îlots  et  les 
rochers,  1  s  trois  principales  sont  San-Iugo,  San  Antonio  et  Sniat- 
Nicolns.  Celle  de  Fuégo  est  un  volcau  très-actif.  Climat  mnlsain. 
Montagnes  nues,  sol  peu  fertile,  sujet  h  des  sécheresses  qui  causent 
souvent  une  famine  horrible,  quantité  do  fruits,  oranges  et  citrons 
de  toute  beauté,  le  riz  et  lo  maïs  sont  les  principales  ressonrces 
alimentaires.  Le  sel  est  lo  plus  grand  article  do  commerce  ;  vien- 
nent ensuite  lo  coton,  l'indigo,  les  fruits,  les  peaux  do  chèvre,  et 
l'huîlo  de  tortue.  Population,  environ  76,000  habitants,  nègres  et 
mulâtres,  avec  un  petit  nombre  de  Portugais,  maîtres  de  ces  iles. 
Lo  gouverneur-général  rc.sido  dans  celle  de  Sun-Iago...Kn  1832,  il 
mourut  do  faim  dans  les  trois  iles  do  ytin-Iago,  de  Sau-Antouioet 
de  Saint-Nicolas,  30,500  personnes. 

Au  nord  de  co  groupe,  les  eaux  do  la  mer  disparaissent  aous  une 
couche  épaisse  do  varec,  qui,  semblable  à  une  plante  flottante, 
couvre  un  espace  de  60,000  lieues  carrées.  Ou  en  voit  d'autrea,  plus 
au  nord-ouest,  vers  le  méridien  dea  Açorea. 

773.  Saint-Mathieu  :  Cette  île  peu  connue,  est  placée  Tera  l'entrée 
du  golfe  do  Guinée,  justement  appelé  mer  de  tonnerre,  où  do  longs 
calmes  tiennent  lea  vaisseaux  enchalués  soua  un  ciel  peatilentiel, 
chargé  de  nuages  électriques,  versant  tour  i\  tour  des  torrents  do 
pluie  et  de  feu  (a)  Les  marins  l'évitent,  autant  que  possible,  soit 
en  serrant  les  côtca  d'Afrique,  soit  en   cherchant  celles  d'Amérique. 

Fernando-Po  :  Possession  espagnole.  Climat  peu  salubre.  Pro- 
ductions voisines  des  eûtes  dAfrir;ue.  Les  fruits  du  palmier,  le 
poisson,  et  les  ignames  sont  la  nourriture  des  indigènes  Population 
environ  5,000  habitants. 

J'ie  du  Prince  et  Saint- Thoman  :  Très-fertik'S  et  très-malsaines,  oa 
y  trouve  une  grande  variété  de  fruits  délicieux.  Saint-Thomas 
fournit  jusqu'à  3,000,000  de  livres  de  Bucio  par  an.  Ces  îles  appar- 
tiennent aux  Portugais.  La  population  se  compose  presque  totale- 
ment de  nègres  et  do  mulâtres.  Population  de  la  Ire,  environ  5,000 
et  do  la  2de  20,000  habitants, 

Annobon  :  Salubre,  fertile,  beaucoup  de  frnit.s,  oranges  trôi- 
grosses  et  d'un  goût  exquis.    Population    1,200  habitants,   deacen- 

(a)  Los  éclats  de  lafoudrj  n'arrêteront-ils  jamais  lo.s  fureurs  do  l'ava- 
rice qui  brave  ainsi  la  mort  «oua  toutes  les  formes,  pour  aller  ohorchor  dee 
esclaves  sur  coa  côt(ïs  malhourou.sesf  ' 

Quid  tion  mortalia  pectora  cogw. 

Âuri  sacra  famei  » 


314 


OCÉANII. 


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dants  d'oaolii703  jutôâ  sur  culte  ilo  pur  los    Portugais,   dans  uu 
voyage  tiu  Ih-ésil.     IDIlu  tippartiuut  aux  Kâpiigiiols. 

L'Ascension  :  l'oiit  ôiiiblissoraoul  angliiis,  ao8  rivages  sont  peu- 
pléoa  d'une  immense  quantité  do  toilues  exc(;llented  nt  d'une  gran- 
deur énorme,  l'allé  est  quelquefois  visitée  par  les  v.iisseiiux  augUii 
qui  vout  aux  ludea.     Il  y  a  uq  fort  et  une  source  d'eau  douce. 

774.  iSaiiUc-lltliue  :  Découverte  par  les  Portugais  en  1603,  «ît 
devenue  possession  .inglaiso.  Rocher  solitaire,  situé  au  milieu  do 
l'océan,  i\  450  lieues  des  côtes  d  Afrique.  L'ile  u  0  lieues  do  circon- 
férence, ses  rivages  lui  forment  un  rempart  naturel  que  l'art  a  ren- 
du ineipugna))lo.  Climat  sain,  mais  pluvieux  monta  couverts  de 
bois,  vallées  fertiles,  ruisseaux  abondants.  La  plupart  dos  fruits  do 
TEuropo  et  do  l'Asie  y  viennent  parfaitement.  On  y  trouve  une 
multitude  de  bœufs,  de  moutons  et  de  chèvres,  ressource  chérie  du 
navigateur.  Capitale,  James -Town.  Population,  7,000  dont  4,600 
uégres,  non  compris  la  garnison,  qui  est  do  deux  régiments,  l'un 
d'infanterie,  l'autre  d'artillerie. 

Cette  ile  étroite  servit  pendant  6  ans  et  demi  do  prison  à  ceUn 
dont  le  génie  ébranla  le  monde  civilisé.  Napoléon  y  mourut  le  6 
mai  1821  ;  ses  restes  mortels  furent  rendus  à  la  France  au  bout  de 
19  années,  et  déposés  sous  le  dôme  des  Invalides  le  16  déctm- 
bre  1840. 


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OCÉANIE. 


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775.  L'Ooéanie  est  cette  immense  étendue  d'îles  situées 
dans  le  Grand  océan,  au  sud-est  de  l'Asie,  à  l'est  de  l'Afri- 
que, et  à  l'ouest  de  l'Amérique.  Elle  se  prolonge  depuia  le 
30e  parallèle  de  latitude  septentrionale  jusqu'au  65e  de 
latitude  méridionale,  distance  de  2,125  lieues  ;  et  depuis  le 
95e  degré  environ  de  longitude  orientale  (méridien  de  Lon- 
dres) jusqu'au  110e  de  longitude  occidentale,  distance  de 
5,000  lieues. 

776.  L'Océanie  présente  l'aspect  d'un  vaste  oontii>ont 
submergé,  dont  il  ne  resterait,  au-dessus  du  niveau  de  la 
mer,  que  les  montagnes  et  les  plateaux  les  plus  élevés.  P;rea- 
que  toutes  ces  chaînes  d'îles,  aujourd'hui  entourées  de 
récifs  et  de  bancs  de  corail,  sont  soumises  à  cette  polarité 
qu'on  remarque  dans  la  plupart  des  autres  montagnes  du 
globe,  surtout  dans  celles  de  l'Amérique  ;  elles  se  dirigent 
du  nord  au  sud,  du  nord-ouest  au  sud-est,  et  quelques-unes 
du  nord-est   au   sud-ouest.  Les  îles  hautes  ont  une  formu 


OOtANIl. 


815 


ordinairement  conîquo  :  lo  oontro  est  (luelquofbÎB  un  grand 
entonnoir  compofld  do  colonnes  baHultlques,  où  un  luo  Bcuiblo 
occuper  la  place  d'un  ancien  cratère  ;  plus  souvent  les  som- 
nniCs  vomissent  des  flamniOH,  dcH  tourbillonH  do  fumdc  ou 
des  torrents  de  lave  ;  il  y  a  plus  do  vo'cans  dans  rOcdauie 
qu'en  aucune  autre  partie  du  mondo  Plusieurs  dos  Iles 
basses  sont  appuyées  sur  dos  rochers  d'^  corail,  et  paraissent, 
du  moins  à  certains  géologues,  ôtro  l'ouvrage  dos  madré- 
pores, des  millcporcs,  et  d'autres  zoophytes. 

La  navigation  autour  do  ce3  terres  occ'aniques  est  oxtrôraemeiit 
dangereuse  Au  moraoïit  qu'ils  s'y  attendent  lo  iiioiua,  lea  vaisseaux 
80  brisent  sur  quelque  ccueil  invisible.  Lo  capitaine  Cook  uo  s'en 
rôtira  quo  parce  que  la  pointe  du  rocher  qui  aruit  pônûtrô  dans  son 
navire,  so  cassa,  et  y  resta  comme  Boudée,  co  qui  cmpùcha  les  flota 
d'y  entrer. 

On  no  sait  ])as  bien  à  quello  époque^  les  iles  do  l'Ooôanie  commen- 
cèrent à  ôicQ  peuplées.  Celle  de  Java  et  do  Sumatra  doivent  ûtro 
regardées  coinrao  lo  berceau  de  toutes  les  uutions  do  raco  rauliiic. 
La  chronolo^o  des  Javanais  remonte  à  l'an  71  do  l'ôro  chrctienue. 
Les  nègres  océaniens  sont  i)robablcment  originaires  d'Afrique. 

Les  arabes  du  mojcn-ûgo  connaissaient  les  îles  do  la  Sonde,  d'où 
ils  tiraient  dos  épicps,  do  l'or,  da  l'encona  et  des  gummos. 

Les  premières  découvertes  dos  Europîens  dans  l'Océanio,  furent 
celles  des  Portugais,  au  commencement  du  IGo  Btéclo.  Parmi  une 
foulo  do  navigatenrs  intrépides  qui  ont  exploré  ces  parages,  on  peut 
citer  Magellan  et  Mendana,  dans  lo  16o  siècle;  Tasman,  Lcmaire,  et 
Darapier,  dans  le  17e  ;  Bougainville,  Anson,  Cook  et  Vancouver, 
dans  lo  18e. 

777.  Divisions  :  L'Océanîe  comprend  trois  parties  prin- 
cipales :  lo.  à  l'ouest,  la  Malaislc  ou  Archipel  indien;  2o. 
au  gud,  V Australie  ;  3o.  au  nord  et  à  l'esté,  la  Polynésie 
(septentrionale  et  méridionale). 

L'Australie  est  aussi  appelée  Mélanésie {Maa  des  Noirs).  La  Poly- 
nésie (ou  îles  nombreuses)  septentrionale  porte  aussi  lo  nom  de 
MierorUsie  'petites  îles). 

Subdivisions  :  1  o.  de  larchipel  Indien  :  Les  îles  de  la 
Sonde  (Java  et  Sumatra,  etc.),  Bornéo,  les  Philippines, 
Célôbcs,  les  Moluquca  et  les  îles  Timoricnnes. 

2o.  de  l'Australie  :  Le  continent  do  l'Australie  ou  Nou- 
velle-Hollande avcQ  .la  Tasmanie  ou  Terre  de  Van  Diémen, 
la  Nouvelle-Guinée  ou  Terres  des  Papous,  et  la  Nouvelle- 
Zélande.  Ou  y  rattache  les  archipels  de  la  Nouvelle- 
Irlande,  de  la  Nouvelle#BreUgue,  de  la  Louisiade,  de  Salo- 


in 


M   '. 


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316 


OOÉANIE. 


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W  il-    ^ 


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mou,  de  Sainte-Croix,  du  Saint-Esprit  on  Nourolles-Hé- 
brides,  et  do  la  Nouvelle-Calédonie. 

3o.  de  la  Polynésie  :  Celle  du  nord  renierme  les  îles  Sonin- 
Sima  ou  de  Magellan,  les  îles  des  Larrons  ou  îles  Mariannes, 
les  îles  Pelcw,  les  Carolines,  les  îles  Mulgraves,  les  îles  Sand- 
wich, etc.  ;  celle  du  sud  comprend  les  lies  Fidji  ou  Viti  (a) 
l'Archipel  Tonga  ou  dei.  Amis,  les  îles  Hamoa  ou  des  Navi- 
gateurs, les  îles  de  la  Société  ou  Taïti,  rArchipcl-Daagc- 
reux  ou  Poumoutou,  les  îles  Marquises  ou  Nouka-Hiva,  etc. 

778.  Possessions  européennes  :  Les  plus  importantes 
^ont  la  Nouvelle-Hollande,  La  Terre  do  Van  Diémen,  la 
Nouvelle  Zélande,  et  l'île  de  Norfolk,  aux  Anglais  j  les  Mo- 
luques,  Macassar,  dans  l'île  de  Célèbcs,  Java,  une  partie  de 
Sumatra  et  de  Bornéo,  ios  îles  de  Banoa  et  do  Diliton,  près 
de  Sumatra,  une  partie  de  l'île  de  Timor,  aux  Hollandais  j 
les  Philippines,  les  Carolines  et  les  îles  Mariannes,  aux 
Espagnols  ;  enfin,  un  établissement  à  Timor,  aux  Portu- 
gais, etc. 

779.  Détroits  :  Ceux  de  Malacca,  entre  l'Océanie  et  la 
presqu'île  de  Malacca  ;  de  la  Sonde,  entre  Sumatra  et  Java  ; 
de  M  aeassar,  entre  Bornéo  et  Célèbcs  ;  le  passage  des  îles 
Moluqucs  ;  les  détroits  de  Torrès  entre  la  Nouvelle- Guinée 
et  la  Nouvelle-Hollande  ;  de  Bass,  entre  cette  dernière  et  la 
Terre  Vau  Dièmen  j  de  Cook,  entre  les  deux  parties  de  la 
do  la  Nouvelle-Zélande,  etc. 

780.  Climat  :  Plus  d'une  moitié  de  la  Nouvelle-Hol- 
lande, la  Terre  de  Van  Diémen  et  la  Nouvelle-Zélande,  sont 
situées  au-delà  du  tropique  de  Capricorne,  ou  sous  la  zone 
tempérée  méridionale  :  les  saisons  s'y  succèd  'nt  dans  un  ordre 
inverse  aux  nôtres.  Le  roste  de  l'Océanie  appartient  en 
grande  partie  à.  la  zone  torride  dont  ii  partnge  le  climat  et  les 
productions  (voyez  les  numéros  168, 169, 628,  etc.).  Comme 
dans  k'j  autres  pays  tropicauxles  côtes  basses  sont  malsaines, 
Êouvcnt  même  pestilentielles  ;  les  parties  éfevées,  surtout 
dans  la  Polynésie,  jouissent  d'un  air  salubre  et  d'une  tem- 
pérature délicieuse.     Chaque  île  considérable  a  ses  brises 

(a)  Certains  géographes  rangent  le&  lies  Viti  dans  la  Mélanésie. 


\ 


OCÉANIE. 


317 


les-Hé. 


Bonin- 
'iannes, 
s  Sand- 
iti  (a) 
Navi- 
Daagc- 
'a,  etc. 

tantes 
uen,  la 
es  Mo- 
rtic  de 
n,  près 
ndais  ; 
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Portu- 


îe  et  la 
Java; 
les  îles 
j^uinée 
e  et  la 
3  de  Ja 


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int  en 
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de  terre  et  de  mer  («),  qui  soufflent,  l'une  de  jour,  l'autre 
de  nuit,  et  modèrent  beaucoup  les  ardeurs  du  soleil.  L'inté- 
rieur de  la  Nouvelle-Hollande  est  peut-être  un  désert  sem- 
blable à  ceux  de  l'Afrique. 

781.  Les  productions  do  l' Archipel-Indien  sont  toutes 
cellc3  de  l'Inde  ;  mais  les  îles  qui  le  composent  sont  parti- 
culièrement rie  jes  en  poivre,  en  d'autres  épiccs,  en  camphre, 
en  tabac,  en  café,  en  coton,  en  sucre,  en  indigo,  etc.  Le 
benjoin  et  d'autres  gommes,  les  bois  précieux,  et  les  lois  de 
teinture  y  abondent  partout.  Les  animaux  terrestres  et  les 
oiseaux  y  sont  les  mêmes  que  dans  l'Asie  méridionale.  Le 
riz  constitue  la  principale  nourriture  des  habitants  de  cette 
région  de  l'Océanie. 

782.  L'Australie  et  la  Polynésie  produisent  la  plupart 
les  arbres  à  fruits  de  l'Inde  et  une  foule  de  végétaux  qui 
leur  sont  propres,  entre  autres,  l'arbre  à  pain  (6),  que  l'on 

(a)  Il  rigne  constamment,  entre  les  tropiques,  des  vents  et  des  courants 
qmi  se  dirigent  do  l'est  h  l'ouest,  pondant  tout  le  cours  do  l'année  :  ils  ont 
pcoT  cauoe  lemouvement  do  ro^ation  du  globe  terrestre.  Ces  vents  portent 
le  nom  d'étésie  ou  de  venta  étisiens,  en  anglais,  traie  winda  {ventt  d«  com- 
mwce),  parce  qu'ils  facilitent  beaucoup  les  voyages  sur  nier.  Par  exemple, 
les  vaisseaux  espagnols  qui  partent  d'Acapulco,  port  dii  Mexique,  se  ren- 
dent aux  lies  Philippines,  souvent  dans  l'espaco  do  GO  jours  et  sans  chan- 
ger do  voile?,  quoique  ce  passnge  soit  de  la  moitié  de  la  circonférence  de 
la  terre.  Bien  entendu  qu'il  leur  est  imposaible  de  revenir  par  la  mémo 
route. 

Dans  l'Océanie,  les  vents  étésiens  régnent  entre  le  tropique  du  Capricorne 
et  la  10e  dcgr6  de  latitude  méridionale;  mais  au  nord  do  cette  limite,  oe 
sont  les  mott««on*,  qui  soufflent  du  sud-ouest  depuis  avril  jusqu'en  octobrct 
amenant  des  pluies  et  des  tempêtes  fréquentes  ;  pendant  le  reste  de  l'année, 
ils  viennent  du  nord-est,  et  sont  accompapnés  d'un  temps  sec  et  agréable. 
Les  orages  furieux  et  les  ouragans  se  font  sentir  vers  l'époque  ''u  chanj^e- 
ment  des  moussons. 

Les  courants  de  la  mer  sont  souvent  détournés  de  leur  direction  géné- 
rale par  lo,^  côtes  do<i  doox  continents  ou  par  les  grandes  îles.  C'est  ainsi 
que  le  principal  courant  do  l'Atlantique  m  précipite  entre  l'Amérique 
méridionale  et  les  Antilles  dans  le  golfe  du  Mexique,  d'où  il  sort  avec  vio- 
lence entre  Cuba  et  la  Floride,  passn  le  loni?  des  côtes  des  Etats-Unis  jus- 
qu'aux bîincs  de  Terre-Neuve,  et  s'éloigne  ensuite  au  nord-est  jusqu'aux 
côtes  d'Islande. 

Il  y  a  encore  des  courants  généraux  qni  ce  dirigent  des  pôles  vers  l'équa- 
teur.  Celui  du  pôle  arctique,  outre  des  montagnes  de  glace,  charrie  quel- 
quefois des  forêts  do  pins  et  do  supins,  qu'il  onlôve  aux  côtes  de  l'Asie  et 
qu'il  jette  sur  celles  de  l'Islando  et  du  Groenland. 

Les  vents  des  lones  tempérées  et  glaciales  n'ont  aucune  direction  régu- 
lière. 

(&)L*arbro  à  pain  s'élève  à  la  hauteur  de  40  pieds  ;  il  a  12  ou  15  poucejde 
diamètre.  Le  fruit  a  9  pouces  de  long;  f a  forme  est  à  peu  près  romle  ; 
son  écoroe  est  épaisse  et  de  couleur  verdâtro.  La  chair  du  fruit,  d'abord 
blanche,  devient  jauno  et  sueculouto  lorsqu'elle  ost  mûre;  rôtie  au  fou,ello 
prend  la  cous,  stauco  du  pain  do  l'rotueiit.  dont  elle  a  lo  goût  mêlé  b  celui 
de{i  ch&taignes  rôties-  L'arbre  À  pttiu  étale  ses  richesses  pendant  U  mois  da 
l'anaée* 


il 


318 


OCÊANIi:. 


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trouve  dans  toutes  les  îles  do  l'Ooéanie,  la  Nouvelle-Hollande, 
la  terre  de  Van  Diémcn  et  la  Nouvelle-Zélande  exceptées. 
Le  fruit  de  cet  arbre  précieux,  la  moelle  du  palmîer-sagou, 
lo  coco,  l'igname,  la  patata  et  la  banane,  sont  les  ressources 
alimentaires  les  plus  communes.  Il  n'y  a  point  de  grands 
quadrupèdes  ;  les  seules  espèces  indigènes  qui  ressemblent  à 
colles  d'Europe  sont  lo  cochon,  lo  chien,  le  chat  et  lo  rat 
Les  plus  remarquables  d'entre  les  autres  sont  :  le  kan- 
gourou, qui  a  quelquefois  6  pieds  de  long  et  qui  tue  un 
chien  de  chasse  d  un  coup  de  sa  queue  ;  le  wombat,  espèce 
d'opossum,  qui  tient  de  l'ours  ;  la  souris  à  bourse,  Técureuil 
volant  ;  l'ornithorynque,  qui  tient  à  la  fois  du  quadrupède, 
du  poisson  et  du  volatile,  etc. 

783.  Minéraux  ;  Il  y  a  des  mines  d'or,  de  cuivre,  de  for 
et  d'étain,  à  Sumatra  ;  d'or  et  de  fer,  aux  îles  Philippines 
et  dans  l'île  de  Célèbcs  ;  d'or  et  surtout  de  diamants,  à>  Bor- 
néo ;  d'étain  dans  la  petite  île  do  Banca,  séparée  par  un 
détroit  de  colle  de  Sumatra  ;  do  for  et  de  cuivre,  dans  la 
terre  de  Van  Diémen  ;  de  charbon,  dans  la  Nouvelle  Hol- 
lande, à  Bornéo,   o.    (a). 

784  Population:  On  peut  évaluer  à  .'Î7  niillir^n.s  lo 
nombre  des  habitante  de  l'Océanie,  divisés  en  deux  grandes 
races,  celle  des  malais  et  celle  des  nègres  océaniens.  Les  pre- 
miers sont  répandus  dans  l'archipel  Indien,  et  dans  toute 
la  Polynésie  (No.  777).  Leur  teint  est  olivâtre  ou  basané. 
Les  nègres  ont  peuplé  l'Australie,  à  l'exception  de  la  Nou- 
velle-Zélande, et  beaucoup  d'îles  de  la  Polynésie  ;  il  y  en  a 
même  des  tribus  éparses  dans  l'intérieur  do  quelques  îles  de 
l'archipel  Indien.  Ils  se  distinguent  par  une  couleur  noire, 
brune  ou  noirâtre,  par  l'angle  facial  très-obtus,  le  nez  épaté, 
les  lèvres  épaisses,  les  cheveux  crépus  sans  être  laineux,et  par 
une  longueur  démesurée  des  bras,  des  jambes  et  des  cuisses, 
qui  sont  en  même  temps  excessivement  grêles.  Leur  état 
moral  est  celui  de  la  plus  grande  dégradation  possible. 

Population  des  colonies  européennes  :  Les  colonies  hollandaises  ont 
environ  24,000,000  d'habitants  ;  les  espagnoles,  4,300.000  ;  les  an- 
glaises, 2,000,000  ;  les  francj'aises,  54,000  ;  les  portugaises,  250,000. 

785.  UeUgiony  etc.  :  Lo  nombre  des  chrétiens  peut  être 
estimé  à  6  millions,  qui,  pour  la  plupart,  habitent  les  posses- 

(a)  Les  riohosaes  uiinéralos  de  TOcéanle  ne  sont  bnoore  qu  tmpanait** 
ui«DtQunx)ue8. 


AROHIPEL  INDIEN. 


319 


ïollande, 
îxceptées. 
er-sagou, 

ssources 
0  grands 
mbicntà 
et  lo  rat 

lo  kan- 
î  tue  un 
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îrupède, 

,  de  for 

lippincs 
,  à  Bor. 

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dans  la 
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Jurandes 
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y  en  a 
îles  de 
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163  ont 
les  fln- 
0,000. 

t  ôtre 
'osses- 

unait«« 


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sîona  européennes  et  les  îles  de  la  Société.  Le  catholicisme 
compte  environ  5  millions  de  fidèles.  Le  mahométisme  do- 
mine dans  Tarohipel  Indien,  et  lo  fétichisme  ailleurs.  La 
croyance  aux  esprits  bons  et  mauvais,  à  la  magie,  aux  sor- 
ciers, aux  spectres,  est  commune  à  tous  ces  peuples.  Les 
sacrifices  humains,  ne  sont  pas  rares  ;  l'anthropophagie  est 
presque  générale  chcE  les  Papous  et  les  Polynésiens  encore 
sauvages.  Les  voyageurs  ont  remarque  les  mêmes  coutumes 
dans  les  îles  les  plus  éloignées  les  unes  des  autres,  par 
exemple,  de  se  tatouer,  de  se  toucher  le  nez  en  forme  de 
salut,  d'honorer  les  chefs  et  les  étrangers  par  des  danses  noc- 
turnes accompagnées  de  chants  et  de  musique,  de  faire  sécher 
à  l'air  les  cadavres  des  morts,  etc.  (a). 

Une  des  auperstitions  de  la  Polynésie  est  le  tabon^  espèce  d'ana- 
thcme  ou  d'interdit,  auquel  la  crainte  des  dieux,  la  politique,  la  ven- 
geance ou  d'autres  motifs  eoumettent  les  personnes  et  loa  biens  de 
ces  insulaires.  L'homme  du  peuple  atteint  du  tabou  ne  peut  se  servir 
de  809  propres  mains  pour  manger. 

786.  Langues  :  Celle  de  Java  est  la  source  des  dialectes  que 
parlent  les  peuples  d'origine  malaie.  Le  Malai,  grâce  à  sa  grande 
simplicité,  est  devenu  la  langue  du  commerce  dans  les  ports  do 
l'Indo-Ohine,  de  la  mer  de  la  Chine,  de  la  mer  du  Japon,  etc.  Les 
nègres  ont  une  variété  flans  lin  d'idiomes  peu  connus  et  probable- 
ment très-imparfaits. 

787.  Le  Gouv^  neme^it  des  peuples  de  1  Océanie  offre  une 
infinité  de  nuances,  difficiles  à  définir.  Ou  peut  dire,  en 
général,  que  les  peuples,  qui  ne  sont  pas  soumis  aux  puis- 
sances européennes,  sont  gouvernés  par  une  foule  de  petits 
tyrans  ou  chefs  très-despotiques. 


ARCHIPEL  INDIEN. 


788.  Sumatra:  Traversée  dans  toute  sa  longueur  par 
une  chaîne  de  montagnes  (6),  la  partie  occidentale  est  ap- 

(a)  Dans  toute  l'Océanie,  la  civilisation  «t  le  obrlstlanisme  ont  lort  a 
fairo  ;  la  plupart  des  nègres  qui  l'iiabitent  no  valent  pas  les  Hottentots,  et 
les  Malais  sont  plus  méchants  que  loa  Berbers  et  los  Maures. 

(b)  Lu  mont  Ophir,  comme  lu  Chiuiboraco  est  situé  eoui  l'6<iuatour  mémo. 


320 


ARCHIPEL    INDIEN. 


H:' 


pelée  la  côte  de  la  peste,  riche  en  or,  en  camphre,  en  ben- 
join, en  cassia,  surtout  en  poivre  ;  ellr  exporte  encore  beau- 
coup de  rotins  ou  ratangs  (a).  Cette  île  renferme  plusieurs 
royaumes  indépendants.  Les  Hollandais  possèdent  plus  de 
la  moitié  de  l'île  (l'ouest  et  le  sud).  La  ville  maritime  de 
Padang.  sur  la  côte  occidentale,  est  la  capitale  de  leurs  pos- 
sessions. Population,  environ  4,500,000  habitants 

Les  Battag,  qui  demeurent  au  nord-ouest  de  l'île,  mangtût  virants 
lc3  criminels  convainc«3  de  certains  crimes,  et  les  prisonniers  de 
guerre  trop  viTcment  blessés  pour  pouvoir  ctre  vendus.  Au  o^.d  de 
Palcmbang  virent  des  nègres  couverts  de  longs  poils,  qui  ont  la  tùte 
extraordinaircmont  grosse,  une  taille,  des  jambes  et  des  bras  de  pyg- 
mées  (b). 

789    Java:  Traversée,  comme    la  précédente,   par   doi 
montagnes.    Côtes  septentrionales  trcs-m  Isuines.    Immen- 
ses forêts  de  bois  de  teck.     Fuit  une  grande  exportation  de 
riz,  de  sucre,  de  café,  de  poivre,  etc.     Un  autre  article  de 
commerce  sont  des  nids  d'oiseaux,  bons  à  manger,  mets  que 
recherchent  les  Orientaux,  surtout  les  Chinois,     Divisée  en 
plusieurs  royaumes  autrefois  soumis  au  souverain  de  Mata- 
ram,  qui  prenait  le  titre  à'cmpcvcur  de  Java.     Capitale  de 
rîlc  et  de  toutes  les  possessions  Hollandaises  dans  rOcéanie  ; 
*  Batavia,  grande  ville  maritime  de  160,000   habitants,"^ 
située  dans  un  des  lieux  les  plus  insalubres  du  monde  (c), 
munie  d'un  port  très  sûr  et  très  vaste.    Population  de  Java, 
y  compris  lîle  de  Madura,  24,464,000  habitants. 
Cette  lie  appartient  presque  entiôreraenl  aux  Hollandais  ;  ils  la 
divisent  eo  vingt-trois  provinces,  qui  sont  celles  de   Batavia,   de 
Sourabava,  do  Samarang,  etc. 

Les  Javanais  ont  des  spectacles  ;  ils  aiment  la  danse,  et  surtout 
les  combats  do  coqs,  où  ils  passent  des  journées  entiùres.  Ils  ne  se 
querellent  point,  mais  se  battent  par  pur  amusement  Ce  jeu  con- 
siste i\  s'appliquer  des  coîips  de  baguette  en  cadence  jusqu  ù  ce  que 
l'uu  d'eux  s'avouo  vaincu  et  se  retire.  Le  reste  du  temps  de  ces 
peuples,  se  passe  i\  cultiver  leurs  champs,  à  fumer  lopîum  et  ù  mâ- 
cher le  siri.  Les  femmes  filent  du  coton,  et  fabriquent  la  toile  qui 
sert  i\  habiller  la  famille  ;  mais  ici,  comme  en  y\frique,  on  ne  s'ha- 
bille que  par  déoeoce.  Les  grands  font  combattre  des  tigres  contre 
des  buffles  ou  contre  des  hommes. 

(a)  l)ans  cette  llo  so  trouve  la  plus  grande  fleur  connue,  lo  lafflésia,  Qui 
a  3  pied'  de  diaiiiôbro, 

ih)  Ils  sont /'ommes,  et  comino  le  dit  Pa.-ical,  "  l 'boni me  n'est  nuilo  part 
"  ni  ango  ni  bruto." 

(e)  Depuis  1Y30  jusqu'en  1752,  il  y  a  été  enterré  plus  do  l,100iO(X)  personnea  I 


ARCHIPEL   INDIEN. 


321 


^  en  ben- 
oro  beau- 
plusieurs 
t  plus  de 
ritime  de 
eurs  pos- 
ât virants 
•nnicrs  de 
^u  ùv.d  de 
nt  la  tùte 
s  de  pyg. 

par   dc8 
Iiumen- 
ation  de 
'ticlc  de 
lets  que 
visée  en 
3  Mata- 
itale  de 
céanic  ; 
itants/" 
do  (c), 
î  Java, 

ils  In 
'^ia,   de 

surtout 
3  ne  se 
a  con- 
ce  que 
de  ces 
à  mà- 
ile  qui 
5  s"  ba- 
lcon tre 


la,  QUI 
3  part 


Ih 


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790.  Bornéo  :  La  plus  considérable  des  îles  connues  après 
la  Nouvcllo-Hollande.  vSouvcnt.  bouleversée  i);ir  des  volcans 
et  des  tremblements  de  terre,  lichc  en  diamants,  en  or  et 
en  charbon,  camphre  de  la  meilleure  espèce,  bétel,  benjoin, 
épices,  etc.,  ourang-outangs,  qui  se  rapprochent  beaucoup 
de  riiorame  par  h  taille  et  l'allure,  bœufs  de  grandeur 
énorme,  hirondelles  dont  on  mange  les  nids.  Commerce 
avec  la  Chine  et  les  Hollandais.  Population,  environ 
5,000,000  d'habitants,  composée  de  Malais,  de  Dayaks,  de 
Chinois  et  de  Papous  ou  nègres.  Plusieurs  des  états  de 
Bornéo  reconnaissent  la  suprématie  des  Hollandais. 

Les  habitants  de  Bornéo  se  peignent  le  co;*o9  de  diverses  figurCi', 
leurs  demeures  sont  de  vastes  huttes  en  planches  S'^ns  cloisons,  qui 
peuvent  contenir  quelquefois  100  personnes,  ils  suspendent  h.  l'entrée 
les  crânes  do  leurs  ennemis;  les  principaux  dcntro  ces  insulaires 
s'arrachent  une  ou  deux  dents  de  devant  pour  en  substituer  d'or. 

791.  Iles    Philippines:   Découvertes   par    Magellan   en 
1521,  et  nommées  ainsi  en  l'honneur  de  Philippe   II,  roi 
d'Espagne,  sous  le  règne  duquel  les  Espagnols  s'y  fixèrent. 
Tremblements  de  terre,  ouragans  effroyables.     Mines,  eaux 
thermales.  Commerce  :  nids  d'oiseaux,  cassia,  poussière  d'or, 
poivre,  rutangs,  sagou,  écailles  de  tortues,  biches  de  mer 
(espèce  de  poisson),  etc.  Capitale,  Manille,  grande  ville  ma- 
ritime de  130.000  habitants,  située  dans  l'île  Luçon  ou  Lu- 
çonia,  chef-lieu  de   ton  les  les  possessions  espagnoles  dans 
cette  partie   du  monde.  Population,   7,486.000   habitants 
dont  6,000  Espagnols  ou  Européens.  La  religion  catholicjue 
domine  dans  ces  îles. 

Tt2.  Célèbea :  GranâQ  île  formée  de  4,pénmsuîe3  liées  par  un 
isthme  étroit.  Volcans,  riches  mines  d'or.  On  dit  que  cette  île  et  les 
petites  îles  voisines  abondent  en  plantes  vénéneuses.  Commerce  : 
or,  cpiccs  et  bois  précieux  ;  il  se  fait  principalement  avec  les  Chi- 
nois. Habitants  très-braves;  leur  arme  favorite  est  un  poignard 
dont  la  lame,  qui  s'allonge  en  serpentant,  n'a  que  10  i>oucc3  de 
long.  Population,  environ  360,000  habitants.  La  Hollande  pos- 
sède les  îles  Célùbes,  dont  tous  les  chefs  sont  ses  tributaires  ou  ses 
va^au.x. 

793.  Iles  Motuqiies  ou  îles  aux  Epices  :  ainsi  nommées 
de  la  grande  quantité  de  muscades  et  de  doux  de  girofle 
qu'elles  produisent.  Les  plus  fameuses  plantations  de  girofle 
sont  dans  l'île  d'Amboine,  dont  la  capitale,  qui  porte  lo 
liiême  nom.  est  li  résidence  du  gouverneur  hollandais  ;  on  a 


322 


AUSTRALIl 


tiré  de  cette  île  jusqu*à  1,000,000  de  livres  de  oloua  de  girofle 
par  année.  Los  muscadiers  se  trouvent  principalement  dans 
l'île  de  Banda.  Population,  environ  200,000  habitants, 
elle  appartient  aux  Holla-ndais. 

Iles  Timorimnes  .  A  l'est  de  Java,  habitées  par  dei  peuplades 
indôpendantcg,  exportent  :  bois  desandal,  «ire,  miel,  esclaves,  bichp» 
de  mer,  écailles  de  tortnes,  etc.  On  peut  donner  &  toute  cette  chaîne, 
jusqu'au  détroit  do  Raly,  près  do  .lava,  une  poi)ulation  de  1,100,00^ 
habitants.    Ces  îles  appartiennent  aux  Portugais  et  aux  Hollandais 

AUSTRALIE. 


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794.   Nouvelle-Hollande  :  Cette  île,  appelée  plus  commu- 
nément Australie ^  qui  mériterait  plutôt  le  nom  de  continent, 
s'étend   à   plus   do    900    lieues  de    Touest    à   l'est,   et  à 
plus  de  700  lieues  du  nord  au  sud.  Sa  superficie  n'est  que 
de   470,392   milles   de   moins  que  celle  du   Canada,  (en 
y  comprenant   le   Nord-Ouest).  Elle   fut   découverte   par 
les  Hollandais,  en  1605,  et  visitée  depuis  par  les  autres 
nations  de  l'Europe,  particulièrement  par  les  Anglais.    Par 
le  fait,  tout  ce  continent  est   une  dépendance  de  l'empire 
Britannique. 

Le  littoral  de  l'Australie  est  peu  découpé.  Les  prîn«îpaux  golfes 
sont  ceux  de  Carpentarie  et  de  Cambridge,  au  nord  ;  de  Spencer  et 
de  Saint-Vincent,  au  sud.  Sillonnée  dans  sa  partie  orientale,  par  des 
chaînes  de  montagnes  élevées,  le  continent  Australien,  no  parait 
offrir,  au  centre  et  à  l'ouest,  qu'un  plateau  peu  accidenté,  arrosé  par 
de  faibles  cours  d'eau,  et  coupé  ça  et  là  de  landes  sablonneuses  et  do 
plaines  stériles. 

La  chaîne  des  montagnes  Bleues  sépare  la  NoUTelle- 
Galles  du  reste  de  la  Nouvelle-Hollande.  Les  autres  côtes 
portent  les  noms  des  navigateurs  qui  les  ont  visitées  pour 
la  première  fols  ;  elles  sont  habitées  par  des  nègres  féroces. 
L'intérieur  du  continent  n'est  encore  qu'imparfaitement 
connu.  Riches  mines  d'or,  dans  toutes  les  montagnes 
Bleues,  do  for,  de  cuivre,  do  houille,  etc.  Climat  des  pays 
tropicaux,  mais,  af^réablc  etsalubre.  Animaux  et  végétaux 
propres  à  l'Océanie,  excepté  le  palmier  et  l'arbre  à  pain, 
qu'on  n'y  a  point  encore  vus.  Les  Anglais  y  ont  transporté 
les  animaux  domestiques,   les   plantes  alipoentaires  et  les 


\ 


bichf 


AUSTRALIE.  323 

fruits  de  l'Europe.  Les  baleines  et  d'autres  poissons  à 
huile  abondent  près  des  côtes  méridionales.  Exportation 
do  la  Nouvelle-Galles:  laine,  huile  et  barbes  de  baleine, 
viandes  saldcf?,  peaux  de  bœufs,  etc. 

Les  principales  riyiôrcs  sont  :  le  Murray,  lo  Bardekin,  T  Ashburton, 
la  Victoria,  etc. 

795.  L'Australie  est  divisée  en  6  colonies  ou  provinces, 
ayant  chacune  un  gouvernement  local.  En  voici  les  noms, 
ia  superficie,  la  population  en  18f-!2,  et  les  capitales: 

Oolonieg.  Suporlicio.     p^     1^^^-,^^  Capitale. 

on  m.  c.  '                       ' 

Nonvelle-Giillps  du  Sud 310,320  ..  817  000   ..  Sydney. 

Victoria 87,884  . .  906,000   . .  Melbourne. 

Queensland 6(î8;>24  ..  248,000   ..  Brisbane. 

Australie,  méridionale 903,690  . .  293,000   . .  Adélaïde. 

Australie  occidentale 1.057,250  ..  30,000   ..  l'erth. 

An  commencement  de  1851,  la  population  de  l'Austfîtlie  (non 
compris  les  indigône8)6tait  d'environ  200,000  habitants.  Depuis,  les 
mines  d'or  qui  y  ont  été  découvertes  y  attirent  do  tous  les  pays  du 
monde,  une  immigration  considérable  qui  portera  en  peu  d'années,  si 
elle  se  continue,  la  population  de  cette  île  à  plusieurs  millions. 
L'étendue  du  territoire  occupé  par  les  mines  est  d'environ  5  à  600 
lieues  carrées. 

Les  exportations  de  l'Australie  avant  1851,  consistaient  principa- 
lement en  laine  ;  mais  la  découverte  de  l'or  en  a  diminué  considéra- 
blement le  montant,  «t  l'exportation  de  ce  métal  a  remplacé  presque 
entièrement  celle  des  autres  produits. 

Sydneij  compte  220,000  habitants  ;  Melkiurne  291,000.  Ces  deux 
villes  entretiennent  de  grandes  relations  commerciales  avec  lo 
Royaumo-Uni, llnde,  la  Chine,  le  Cap,  les  deux  Araérique.»^,  et  tous 
les  points  du  Monde-maritime  (Occanie).  On  y  trouve  déjà  lo  luxe 
des  grandes  villes  de  l'Europe,  et  un  mélange  bien  difficile  à  décrire 
do  toutes  les  races  humaines. 

Les  indigènes  de  la  Nouvelle-Oalles-Méridionale  se  frottent 
d'huile  de  poisson  pour  se  défendre  contre  les  injures  de  lair  et  les 
moustiques.  Ils  se  colorent  la  figure  en  blanc  ou  en  rouge.  Les 
femmes  sont  distinguées  par  la  perte  de  deux  phalanges  du  petit 
doigt  de  la  main  gauche.  On  arrache  une  dent  aux  jeunes  garçons. 
Les  huttes  de  c»'S  nègres  sont  construites  en  forme  de  four  ;  le  feu 
est  placé  à  l'ouverture,  tandis  que  la  fumée  et  les  ordures  restent 
dans  l'intérieur.  Leurs  armes  soat  des  javelots,  qu'ils  lancent  avec 
beaucoup  d'adresse,  un  sabro  de  bois  recourbé,  lo  cassc-tcto  et  le 
bouclier.  Ils  tuent  les  poi.  sons  avec  une  espèce  de  fourche,  ou  les 
prennentavec  un  hameçon  fait  d'écaillé  d  huîtres  i\  perles.  Quelques- 
uns  tendent  des  filets  aux  kangourous.  Leurs  canots  sont  faits 
d'ccorces  darbres attachées  à  un  châssis  de   »K)is.     Ils  n'ont  (j|.u'uno 


324 


AUSTRALIE, 


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faible  idée  dune  vie  future   ils  pensent  qu'ti  leur  mort  ils  reioi  ^uent 
aux  nuages  d'où  ils  so  croiont  descendus.   Les  jeunes  gens  font  *•• 
sevelis  après  leur  mort  ;   les  guerriers  avancés  en  ûge  sont  orôk'g  ; 
l'enfant  à  la  mamelle  est  enterré  vivant  dans  la  tombe  do  sa  mère, 

796.  Nouvelle-Ouinée  Q\x  Terre  des  Papou»  :  Séparée  de  la  Nouvelle- 
Hollanile  par  lo  détroit  de  Terrés.  Côtes  élevées,  hautes  montagnes, 
vastes  forêts  de  palmiers  et  d'autres  arbres  à  fruits  précieux.  On 
dit  que  les  seuls  quadrupèdes  iont  les  chiens,  les  chats  sauvages  et 
les  cochons.  Oiseaux  du  paradis  magnifiques  :  les  Papous  les 
tuent  avec  des  flèches  émoussées  ;  d'autres  fois  ils  les  prennent  avec 
de  la  glu  ou  des  filets,  ils  les  dessèehent  ensuite  avec  une  grande 
adresse.  Ces  nègres  sont  d'un  aspect  hideux  et  effrayant  ;  leur  peau 
es!  souvent  défignrée  do  mi  ^>.es  semblables  i\  celles  do  In  lèpre.  Us 
ramassent  les  cheveux  sur  leur  tète  en  touffes  qui  ont  jusqu'à,  3  pieds 
de  tour  ;  quelquefois  ils  portent  ave.j  cela  des  colliers  do  défenses 
do  sanglier.  Leur  principal  commerce  so  fait  avec  les  Chinois. 
Population,  600,000  habiîanls.  Les  Hollandais  ont  pris  possession 
de  toute  la  partie  occidentale  de  la  Nouvelle-Guinée. 

71^7.  Tasmanie^  ancienne  Terre  de  Van  Diémen,  au  sud 
de  la  Nouvelle-Hollande  :  Climat  salubre,  productions  du 
nord  de  IBurope,  beaucoup  d'animaux  domestiques,  raines 
de  fer  et  de  cuivre.  Cette  île  est  dc\^enue  une  colonie  anglaise 
importante.  S;;  population  e.nt  d'environ  115,000  habitants 
(a).  Capitale, HoBART-TowN.  (21,000  h.)  résidence  du 
gouverneur  anglais.  Cette  île  a  sa  léuishiture  particulière; 
elle  est  divisée  en  18  districts,  subdivisés  en  15  collèges 
éiect.oriuy. 

798.  Nouvelle-Zélande  :  Elle  se  compose  de  deux  îles  séparées  par 
le  détroit  de  Gook.  Climat  froid  ;   1"3  blés,  les  patates,  les  ignames, 
les  citrouilles  réussissent.  Habitants  d'une  belle  taille,  d'une  couleur 
basanée,  intelligents,  traîtres,  cruels,  portés  au  suicide,  anthropo- 
phages. Ils  ont  des  prêtresses  qui  prétendent  ensorceler  les  gens  et 
les  faire   mourir  quand   cela   leur  plaît.     Ils  aâœettent  un  Êtra 
Saprêriept  une  fouh  de  divinités  i.a/érienres.  Ils  eroient  que  le  pre- 
mier liomrao  a  été  Cieé  par  Maounirauganinga,   le  plus  grand  des 
dieux,  et  par  deux  autres  divinités,  et  que  la  première  femme  a  été 
formée  d'aue  côto  de  l'homme.  Dans  leur  l.mguo,  ITévi  signifie  un  os. 
Des  missionraires  chrétiens  se  sont  établis  dans  cette  ile.     Dopuia 
1850,  les  Anglais  y  ont  forn'i  une  colonie  qui  progresse  rapide- 
n^cnt.     S'iieriicie:  105,342    mill  s  carrés.   Population,  en  1883: 
532,000  habitants,  sais*  compter  lea  Maoris  ou  indigènes,  qui  sont 
a.i  nombre  de  44,000.  Capitale,  A[;cklani>,  (40,000  h.)   bes  princi- 
pales rillet,  dont    Dunedin,    Widliwjion  et  Clirislchurcli.  Une  de 
ces  Iles  renferme  des  gii^meut-!  aiirifères  très  riches. 

iia  petite  île  de  Norfolk,  au  noru-ouesf  de  la  Nouvelle-Zélande, 


(o)  Il  n'y  a  plus  d'indigènes . 
e^uauté  des  colons  aDglaiU' 


L'extinotion  des  Tasmani^ns  est  due  à  la 


POLYNÉSIE  8ÏPTENTRI0NAL1. 


825 


est  une  colonie  pénale  pour  les  crimeB  commis  dans  «elle  de  la 
Nonvelle-Gallea  du  Sud,  (No.  796). 

799   Nouvelle-Calédonie  :  Groupe  d'Iles  qui  produisent  l'arbro  à 
pain,  le  bananier,  le  cocotier,  etc.    Su^.  7«83  m.c.    Les  oiaenux  les 
plua  communs  sont  les  pies,  les  corbeaux,  et  de  gros  pigeons  •  habi- 
tant» anthropophages  par  goftt.  Ils  mangent  une  espèce  d'araignée 
Leurs  maiBoaS  ont  la  forme  d'une  rueho  avec  nae  porte  à  deux  bat^ 
tan ts  sculptés.  Population,  environ  10,000  européens  et  40,000  indi- 
gènes. Ces  îles  sont  h  l'est  de  l'Australie  ;   la  principale  a  86  lieues 
de  longueur  et  2't  de  largeur.     Elle  contient  à  œ  qu'il  parait  de 
riches  mines  d*or.  Les  Français  s'en  sont  emparées  en  1854  et  en 
ont  fait  une  colonie  pénitentiaire. 

Archipel  du  Saint- Esprit  :  Dé«ouTert  par  les  Espagnols  en  1606, 
et  nommé  Nourelles-Hcbrides  par  Cook.  Un  volcan  y  vomit  du  feu 
et  de  l'eau.  Les  habitants  sont  des  nègres  remarquables  par  leur 
laideur,  ils  se  fardent  le  visage,  un  petit  b^'  n  de  4  à  6  pouces  leur 
traverse  ie  bout  du  née,  ce  qu'on  remarque  aussi  de  plusieurs  peu- 
plades de  la  Nouveile-Hoilande.  Population,  145,000  habitants. 

Jles  Salomon  :  Très-fertiles  en  girofle,  café,  gingembre,  etc  Les 
habitants  ont  une  figure  hideuse,  ils  portent  des  bracelets  de  coquil- 
lages et  des  ceintures  de  dents  d'homme,  ilg  se  suspendent  au  nez 
des  bouquets  de  fleurs.  Lenra  bateau  de  guerre  sont  très-élégam- 
ment ornés.  Leur  gouvernement  est  très-despotique  ;  le  sujet  qui 
marche  dans  l'ombre  du  roi  est  puni  de  mort,  dit-on.  Population 
98,000  habitants. 

lUê  de  SaifUê-Croix  ou  de  la  reine  Charlotte  :  Elles  diffèrent  peu 
des  précédentes.  Habitants  braves  et  robustes  ;  ils  se  rendent  les 
cheveux  blonds  au  moyen  de  la  chaux.  Population,  60,000. 

Iles  de  la  Louisiade  :  Les  habitants  s'entourent  les  cheveux  de 
touffes  de  plumes  ;  à  la  guerre,  ils  portent  un  bouclier  au  bras  gau- 
che. Leurs  haches  sont  de  serpentine.  Ils  aiment  beaucoup  les  par- 
fams.  Population,  10,000. 

Ilea  de  la  Nouvelle' Bretagne  :  Volcaniques.  Fertiles  surtout  en 
cocotiers.  Les  poissons  fourmillent  sur  les  côtes.  Les  habitants 
ressemblent  aux  Papous  (No.  796).  Leurs  canots  sont  faits  avec  une 
extrême  élégance. 

Archipel  de  la  Nouvelle- Irlande  :  Beaucoup  de  scorpions,  énormes 
chauve-souris.  Habitants  très-braves  ;  ils  ont  des  lances  armées  de 
cailloux  pointus.  Ces  nègres  se  barboaillent  le  visage  de  blanc  et 
se  pondrent  avec  la  même  couleur.  Ils  ont  des  canots  de  90  pieds, 
fikiti  d'un  seul  arbre. 


POLYNÉSIE  SEPTENTRIONALE. 


dOO.  ArcMpel  de  MageUan,  au  sud-est  du  Japon  :  Oompoeé  d'Iles 
volcaniques.  Un  énorme  rocher  situé  dans  ses  merSi  s'élève  en 
forme  de  pvranûde  à  une  haattor  de  350  pieds»  on  l'appelic  U 
Femnu  de  IM. 


^' 


S26 


POLTNtSIB  SEFTSNTRIONALl. 


li 


Mi 


If; 


Het  Marianne»  :  Dôeourertes  en  1521  par  MAgellan,  qui  leur 
donna  le  nom  A'ileê  des  Larrontj  à  cause  da  penchant  des  insulaires 
pour  le  vol  et  leur  adresse  à  Texôciiter.  Les  Espagnols,  qui  s'j 
établirent  sons  le  règne  de  Marie-Anne  d'Autriche,  donnèrent  &  ces 
lies  le  nom  qu'elle?  portent  encore.  Air  pur,  ciel  tonjouni  beau.  Les 
habitants  font  de  petits  navires  formés  de  deux  canots  réunis, 
d'une  structure  admirable,  on  dit  que  sur  ces  navires  ils  peuvent 
faire  20  milles  M'heure  avec  un  vent  de  côté.  Population,  10,000 
habitants. 

Ile»  Pelew  :  Habitées  par  des  peuples  gais,  aimables  et  innoceati, 
ils  se  teignent  les  dents  en  noir.  Leurs  meilleurs  couteaux  sont 
faits  de  nacre  de  perle.  Leurs  armes  sont  des  piques,  des  dards  et 
la  fronde.  Le  poisson  est  leur  principale  nourriture. 

Ile»  Carolines  :  Elles  furent  ainsi  nommées  par  les  espagnols  en 
l'honneur  de  leur  roi,  Oharles  II.  Climat  très-agréable,  sol  très- 
fertile.  Ouragans  terribles.  Les  insulaires  ressemblent  h  ceux  des 
Philippines.  Ils  aiment  la  danse,  mais  a'ont  point  de  musique.  Leurs 
seules  armes  sont  un  arc  aveo  une  lance  dont  la  pointe  est  en  os.  Ils 
surpassent  les  autres  Polynésiens  dans  l'art  de  naviguer,  dans  la 
construction  des  pirogues,  et  dans  la  connaissance  des  astres. 
Population,  environ  30,000  habitants. 

Iles  Mulgraves  :  La  plupart  sont  basses.  Habitants  hospitaliers 
et  habiles  dans  la  navigation.  Oette  chaîne  se  rattache  à  celle  des 
Garolines. 

801.  Royaume  des  iles  Sandwich.  Les  lies  Sandwich 
ou  Havaï  furent  déoouvertes  par  Gook  en  1778.  La 
principale  est  Howahii,  où  ce  navigateur  célèbre  fut  massar 
cré  par  les  naturels,  le  14  février  1779.  Climat  des  Antil- 
les, mais  un  peu  plus  tempéré.  Beaucoup  do  volcans. 
l\?ontagnes  couvertes  de  neiges  perpétuelles  ;  la  plus  haute 
a  15,600  pieds.  Le  commerce  qui  s'est  développé  aveo  une 
prodigieuse  rapidité,  se  fait  principalement  aveo  l'Angle- 
terre, la  France  et  les  États-Unis.  Capitale,  Honolulu, 
(/OOO  n.)  ville  maritime,  aveo  un  port  très  sûr.  Les  habitants 
appelés  Kanacks,  sont  doués  de  beaucoup  d'intelligence,  et 
déjà  parvenus  à  un  degré  assez  élevé  de  civilisation.  Popu- 
lation, en  1882,  66,895,  dont  12,804  Chinois. 

Langues^  religion. — Les  langues  parlées  sont  le  kanack  et  l'an- 
glais. Les  Kanacks  sont  chrétiens;  on  compte  30,000  protestants 
et  20,000  catholiques.  Il  y  a,  à  Honolulu,  un  évdque  catholique. 

6fout;erw«menLLe  gouvernement  est  monarchique  constitutionnel; 
le  roi  gouverne  avec  quatre  ministres  et  deux  chambres.  Sn  vertu 
du  suffrage  universel,  les  femmes  votent  comme  les  hommes,  et  plu- 
sieurs font  partie  de  la  législature.  Les  missionnaires  américains 
exercent  sur  les  affaires  politiques  un  influence  toute-puissante. 


POLYNÉSIE    MiaiDIONALl. 


327 


avec  une 


POLYNÉSIE  MÉRIDIONALE. 

802.  Iles  Fidji:  Habitées  par  des  Malaia  anthropophMges.  Il  y  a 
200  îles,  dont  80  sont  inhiibitéea.  Kllea  furent  découvertes  en  1643 
par  un  navigateur  hollandais.  En  1874,  le  pavillon  brilanniquoy  fut 
hissé  pour  la  première  fois.  Population,  120,000  habitants. 

Ilet  Tonga  ou  des  Amis  :  Trôs-fertiles,  sujettes  aux  secousses  volca- 
niques. Les  habitants  méritent  le  nom  d'amis  que  Cook  leur  a  donné. 
Ils  font  avec  beaucoup  d'art  des  nattes,  des  paniers,  des  peignes,  des 
hameçons  de  nacre,  etc.  Leur  culte  est  une  espèce  de  paganisme 
accompagné  do  sacrifices  humains.  ÀTongatabou,  l'on  croit  que  les 
tremblements  de  terre  arrivent  lorsque  le  dieu  Mouwi,  ennuyé  do 
porter  l'île  sur  son  dos,  cheroho  à  s'en  débarrasser.  Population, 
environ  50,000  habitants,  actuellement  convertis  en  grande  partie, 
au  protestantisme.  Le  catholicisme  a  conquis   plusieurs  de  ces  lies. 

Iles  des  navigateurs  :  Découvertes  par  Bougainville,  qui  leur  donna 
ce  nom  parce  que  les  habitants  avaient  un  grand  nombre  de  piro- 
gues. Volcans,  vues  pittoresques,  sol  d'une  fertilité  étonnante. 
Habitants  d'une  très-belle  race.  Population,  environ  40,000  habi- 
tants, païens,  protestants  et  «athuliques. 

803.  Iles  de  la  Société  :  Déooavertcs  par  Cook,  qui  les 
appela  ainsi  à  oause  du  oaraotère  doux  et  hospitalier  des 
naturels.  La  principale  et  la  plus  charmante  de  ces  lies  est 
Taïti,  nommée  ajuste  titre  la  reine  de  l* océan  Pacifique. 
Sol  fertile,  l'arhre  à  pain  vient  ici  dans  sa  plus  grande 
perfection,  la  canne  à  sucre  est  supérieure  à  celle  des 
autres  pays.  Habitants  bien  faits,  d'une  belle  taille,  d'une 
couleur  olivâtre  tirant  sur  celle  du  cuivre,  indolents,  volup- 
tueux. Un  tablier  fait  de  plumes  rouges,  est  la  marque  de 
la  dignité  royale.  La  plupart  des  habitants  de  ces  îles  ont 
embrassé  le  christianisme.  Population,  environ  100,000 
habitants.  Ces  îles  sont  sous  le  protectorat  do  la  France  de- 
puis 1847. 

Les  Taltiens  infidèles  croient  fortsment  à  l'immortalité  de  l'ume, 
et  pense  qu'elle  jouira  d'un  degré  de  grandeur  et  de  félicité  propor- 
tionné à  sa  vertu  et  à  sa  piété.  À  leurs  yeux,  toute  la  nature  est 
animée  ;  les  airs,  les  montagnes,  les  rivières,  la  mer,  sont  peuplés 
d'esprits.  Dans  leurs  sacrifices,  il  font  couler  le  sang  humain  ;  mais 
le  choix  des  victimes  ne  tombe  que  sur  des  criminels,  et  on  ne  les 
immole  qne  dans  les  bras  du  sommeil.  Leurs  funérailles  se  font 
aveo  beaucoup  de  solennité  ;  leurs  morais  ou  tombeaux  de  famille 
sont  magnifiques. 

804.  Archipel  Dangereux  :  Semé  de  petites  tles  basses,  sablonneuses, 
entourées  de  récifs,  les  cocotiers  y  abondent.  Les  chiens  s'y  nour- 
ràssent  de  poissons. 


828 


POLTNiBIK   MIrIDIONALB. 


rUê  Marquiut  :  Dôcourertes  en  partio  par  le  narigatear  espagniol 
Bfendana,  «n  1696.  Il  leur  donna  le  nom  de  Mendoça,  tnarqaig  de 
Oanôte,  alore  rico-rol  du  Pérou.  Les  habitants  l'emportent  sur  tous 
les  Poljnôsiens  par  la  belle  proportion  de  leur  taille  et  la  ré^ularitô 
de  leurs  traits.  Les  oôrômonieB  religienses  sont  les  mômes  qu'à  TaUi. 
Population,  6,770  babiuuu.  Eilu  a])pdrueut  à  Itt  Frauoti,  depuis 
184L 

806.  Terres  antarctiques  ou  Oeéanie  Circumpolaire  :  On  appelle 
ainsi  toutes  les  terres  comprises  entre  le  pôle  Antarctique  et  le  60» 
de  latitudn  australe.  Ces  terres  sont  dépourvues  d'arbres  et  d'ar- 
bustes. L'hiver  y  est  perpétuel  et  les  nuits  de  plusieurs  mois,  j  sont 
éclairées  par  les  feux  de  quelques  volcans.  Ces  terres  sont  celles 
àiEnderry,  do  Kemp,  de  Clari^y  CCAdéliey  les  tlea  Ballen,  la  Terre  de 
Victoria,  les  tles  do  Pierre  I  et  Ôl^ Alexandre  I,  les  Terres  de  Paîmer, 
de  Orakam,  les  tles  Biseœ  et  Adélaïde,  le  Shetland  Austral  (groupe 
d'iles),  la  Terre  Louis» Philippe,  les  lies  Joinville,  de  V Astrolabe j 
Daussy,  Rosamel^  Vincendon,  Dumonlin,  Powell,  la  Terre  Sandwich, 
l'île  Bristol,  de  la  Chandeleur,  led  tles  du  Marquis  de  Traveran. 

"  Telles  sont  ces  terres  antarctiques,  enveloppées  perpétuellement 
d'un  brouillard  épais  et  glacial.  Ces  ûpres  et  silencieuses  solitudes 
repoussent  toute  idée  de  séjour  ;  là  cesse  l'empire  de  l'homme,  là 
Biiee  TempirQ  de  U  morU" 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


PAOIS.  1 

PAOKS 

Notions  préliminaires. 

I 

Guyane. 

103 

AMÉRIQUE 

1 

Brésil. 

104 

Am£riqub  Skptkntrionali. 

5 

Pérou. 

106 

Canada. 

14 

Bolivie. 

109 

Province  de  Québec. 

18 

République  Argentine. 

110 

Province  d'Ontario. 

37 

Paraguay. 

112 

Noureau-Brinswick. 

43 

Uruguay. 

113 

Nouvelle-Écosie. 

46 

r,hili. 

113 

Iles  du  Golfe  St.  Laurent. 

49 

Patagouie. 

116 

Ile  du  Prince-Edouard. 

60 

EUROPE. 

117 

Maoitoba. 

61 

Division   politique  de  l'Eu- 

Oolombie Anglaise. 

62 

rope. 

118 

Territoires  du  Nord-Ouest. 

64 

Iles  Biitanniques. 

124 

Ile  de  Terre-Neuve. 

68 

Iles  qui    ' 'pensent  do  l'An- 

Territoire d'Alaska. 

60 

gleterre. 

131 

Groenland  ou  Amérique  Da- 

Ecosse. 

13S 

noise. 

61 

Iles  qui  dépendent  de  l'Ecosse 

.135 

Etats-Unis. 

€8 

Irlande. 

136 

Maine. 

76 

Danemark. 

139 

New-Hampshire. 

76 

Laponie. 

14a 

Vermont. 

77 

Suède  et  Norvège. 

142 

Massachusetts. 

77 

Iles  Suédoises. 

146 

New-York. 

78 

Russie. 

146 

Illinois. 

79 

Iles  Rasses. 

162 

Mexique. 

80 

Pologne. 

152 

Amérique  centrale. 

86 

Pays-Bas  ou  Hollande. 

153 

Iles  situées  dans  le  golfe  du 

Belgique. 

167 

Mexique. 

87 

France. 

169 

Iles  Lucajes. 

80 

Iles   qui    dépendent  de    la 

Grandes-Antilles . 

90 

France. 

166 

Iles  Caraïbes. 

98 

Suisse. 

167 

Iles  sous  le  Vent. 

93 

Allemagne. 

170 

Iles  du  Vent. 

94 

Empire  d'Allemagne 

176 

Petites-Antilles. 

96 

YUles  libres. 

178 

AiiiRiQui  MiRinioaAu. 

96 

Royaume  de  Saxe, 

178 

Colombie. 

100 

Prusse. 

179 

■  r^JK' 


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il'     ■': 


i 


830 


TABLE  DES   MATIERES. 


rAGBB. 
182 
183 
184 


Royaume  de  Barière. 
Royaume  de  Wurtemberg. 
Empire  d'Autriche. 
Iles  qui  dépendent  de  l'Au- 
triche. 187 
Espagne.  187 
République  d'Andorre.  192 
Portugal.  192 
Italie.  194 
Royaume  d'Italie.  197 
Sardaigne  continentale.  198 
Lombsjrdie.  199 
Vénétie.  200 
Qrand  Duché  de  Toscane.  200 
Royaume  de  Naples.  201 
États  du  Pape.  203 
République  de  St.  Marin.  205 
Turquie  d'Europe.  205 
Grèce.  210 
Iles  Ioniennes.  212 
ASIB.  213 
Divisions  principales  de  l'Asie.214 
Sibérie.  220 
Iles  qui   dépendent   de    la 

Sibérie.  224 

Pays  Caucasiens.  225 

Empire  Chinois.  227 
Kalmoukie,  Mongol  e,  Mant- 

chonrie.  227 

Corée.  230 

Chine  propre.  231 

Thibet.  237 

Empire  du  Japon.  239 

Inde  ou  Hindoustan.  242 
Iles  qui  dépendent  de  l'Hin- 

doustan.  250 

Indo-Chine.  261 
Iles  qui  dépendent  de  l'indo- 

Chine.  IM 


PAttJIS. 

S6S 
256 
257 
257 
259 


Béloulchistan. 
Caboul  on  Afghanistan. 
Turkestan  Oriental. 
Tqrkestan  Occidental. 
Perse  ou  Iran. 
Iles  qui  dépendent  de  la  Perse.262 
Arabie.  263 
Iles  qui  dépendent  de  l'Arabie.267 
Turquie  d'Asie.  267 
Iles  qui  dépendent  de  la  Tur- 
quie d'Aeie.  273 
AFRIQUE.  273 
Egypte.  286 
Nubie  et  Soudan  Ëgyptieii.  290 
Abyssinie.  291 
Barbarie  ou  Maghreb.  293 
Algérie.  296 
Sahara.  297 
Sénégambie.  298 
Guinée.  299 
Congo.  301 
Soudan  ou  Nigritie.  302 
Gafrérie.  304 
État  libre  de  U  Rivière 

Orange.  306 

État  libre  de  Transvaal.  306 

Cap  de  Bonne-Bspéranee.  306 

Hottentotie.  307 

Cimbcbasie.  308 
Côtes  Orientales  de  l'Afrique.  309 

lies  Africaines  Orientales.  310 
Iles  Africaines  Occidentales.  312 

OCÉANIB.  314 

Arehipel  Indien.  3 1 9 

Australie.  322 

Polynésie  Septentrionale.  325 

Polynésie  méridionale.  327 


F» 


#^ 


856 
266 
257 
267 
259 

Perse.262 
263 

.rabie.267 
267 

Tur- 
273 
273 
285 

en.  290 
291 
293 
296 
297 
208 
299 
301 
302 
304 

re 

306 
306 
306 
307 
308 

ïue.  309 

I.   310 

Aea.  312 
314 
319 
322 
325 
327