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Full text of "Le Naturaliste ?journal des e?changes et des nouvelles."

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4" Année. 


2° VOLUME. — N°1 


Aer Janvier 1882. I 


LE 


JOURNAL DES ES ÉCHANGES BE DES NOUVELLES 


Paraissant le 1”.et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 
LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 
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ÉMILE DEYROLLE 
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PARIS 


LES 


(Affe abchietéaènt compris) 


Secrétaire de la Rédaction 


ABONNEMENTS PARTENT DU {er JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange ou de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


apr nettes 


MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS 


L'année qui vient de finir a été fructueuse pour la Ména- 
gerie du Muséum d'histoire naturelle : 172 animaux vivants 
ont été donnés à cet établissement et beaucoup d'entre eux 
ont non seulement un très grand intérêt, mais encore une 
valeur incontestable. C’est surtout à MM. Brière de l'Isle, 
Tolozan, Raffray et Humbot, que le Muséum est le plus rede- 
vable par le plus grand nombre et la rareté des animaux 
qu’ils ont offerts en cadeau; on pourra du reste s’en con- 
vaincre en consultant les articles que nous avons donnés au 
fur et à mesure de leur arrivée. 

C'est avee plaisir que nous constatons que les voyageurs en 


PUR sur les différentes parties du globe n'oublient pas notre 
+ -insti 


j tution scientifique, et si le cadre de ce journal 
nous le permettait, nous pourrions en donner la preuve évi- 
dente, en indiquant le nombre considérable de sujets, con- 
servés en peaux, dans l'alcool ou desséchés, qui viennent 
chaque année enrichir et compléter les collections mortes. 


Le mouvement de la Ménagerie pendant le dernier mois de | 


l’année 1881 a été le suivant : 


M. René Magny a offert un chien dingo (Canis dingo), de 


la Nouvelle-Hollande, où il vit à l’état sauvage ; un callitriche 


grivet (Cercopithecus sabæus), donné par M. Maugeraud ; un 


ouistiti (Hapale jaechus), offert par M. Marcadier; 1n renard 
(Canis vulpes), don de M. Chevreux; un campagnol terrestre 
(Arvicola terrestris), don de M. Pierron; ce rongeur ressemble 
beaucoup au rat d’eau (Arvicola amphibius), mais ses habi- 


_ tudes sont bien différentes : en effet, au lieu d’habiter sur les 
berges des cours d’eau, comme le fait le rat d’eau, il vit dans 


le “ip où il se fait des terriers dans les endroits secs et 
neux; il se nourrit de graines dont il fait des provi- 


bio 
À sioniiéés. considérables, pour passer les mauvais jours de 
l'hiver; . trouve surtout dans le midi de la France, où il 


; ne 


est assez commun. On le connaît sous le nom de Schermans. 
Un cynocéphale amadryas (Cynocephalus amadryas), donné 
par M. pinot et un grand- duc (Strix bubo), don de 
M. Rocher. 

Ilest néun mouton à grosse queue d’Abyssinie; une gazelle 
à front roux, variété albine (Gazella rufifrons), et un guib 
(Tragelaphas scriptus), ce qui porte à 98 le nombre des nais- 
sances obtenues à la Ménagerie pendant l'année 1881 : 
malbeureusement les animaux nés tardivement n’ont pas 
beaucoup de chance de s'élever ; les installations d'hiver, 
faisant complètement défaut, les jeunes souffrent du froid, 
ne se développent pas et finissent par succomber, malgré 
tous les soins dont ils sont l’objet. 


Les demandes réitérées de M. le directeur Milne Edwards, 
pour combler cette lacune, restent sans effet; notre Ménagerie, 
cependant, est la seule en Europe où le manque absolu de 
ces installations soit constaté, et chaque année des animaux 
précieux disparaissent, tandis que l’on pourrait les conserver 
en dépensant une somme peu considérable, en leur construi- 
san! un refuge convenable pour passer les mauvais temps. 

Espérons qu’un jour nous verrons s'élever une de ces re- 
|traites, convenablement installée, et qu’alors nous n’aurons 
| plus le regret de voig périr de froid, non seulement les ani- 
maux qui demander 
ramener en Europe, mais encore les élèves qui sont obtenus { 
et a pourraient assurer la reproduction définitive de leur. : 
esf 


| PERS celte note en indiquant quelques acquisitions . À 
une ânesse du Poitou, acquise dans l'intention de continuer 
les croisements dont on poursuit RE très PRE les 
résultats. Une civette du Gabon (Viverra Poort 

genelte de Schlegel (Viverra Schlegeli); un maki noir 
niger), et un maki mongoz fem pra à 


{ tant de peines et tant d'argent pour les | 


2 LE NATURALISTE 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


Sur un gisement de Rennes auprès de Paris. Note par N.-A. 
Gaudry. 
M. Gaudry signale la découverte à Montreuil près Paris, 
d’un gisement de Rennes, synchronique du diluvium de Chel- 
es. M. Morlet préparateur au Muséum, qui s'était chargé de 
recueillir les fossiles au fur et à mesure de leur extraction, y 
a reconnu entre autres, des dents et ossements de #hrnoceros 
tichorinus, des ossements de Zrson, et plus de cinq cents dé- 
bris de bois et ossements divers de Rennes, puis de nom- 
breuses coquilles d’eau douce. La présence du Rhinoceros et 
du Renne annonce un elimat froid ; aussi l’auteur de la note 
suppose-t-il que ces débris proviennent de l'époque glaciaire, 
succédant à la phase chaude de l’Ælephas meridionalis, et pré- 
cédant une autre phase chaude caractérisée par ÆZlephas 
- antiquus, Rhinoceros Merck, etc., puis une phase tempérée, 
présentant Ælephas primigenius, Rhinoceros tichorinus, et le 
Renne, ces deux derniers reparaissant à nouveau; un retour 
de froid, où les Æhinoceros ont disparu (c’est l'âge du Renne) 
et finalement le climat actuel, âge de la pierre polie. 

* 
# * 

Sur l'œuf d'hiver du Phylloxera. Note de M. P. de Lafitte. 

M. de Lañitte, répondant à une note précédente de M. V. 
Mayet, trouve dangereuse l'idée d'appliquer un traitement 
restreint aux souches susceptibles de porter l'œuf d'hiver, Vab- 
sence de galles, ne prouvant seulement que Ja dre ‘dé la 
feuille ne se prête pas à la produetion de cette excroissance. 
L'auteur pense que la présence des gailes (soit de l'œuf 
d'hiver) une année, et son absence l'année suivante, indi- 
querait non pas des pontes égarées, mais qu'il y à dans la 
famille du Phylloxera deux branches dont l’essaimage aurait 
lieu les années paires pour l’une, et les années impaires pour 
l'autre; et de plus que l’un de ces essaimages peut venir du 
dehors ; auquel cas il y aurait des galles chaque année. 

Nous restons toujours dans le domaine des hypothèses. 


M4 


Sur quelques cas nouveaux de phosphorescence dans les végé- 
taux. Note de M. L. Crié. 

On a déjà constaté que les fleurs de certaines plantes pha- 
nérogames peuvent produire des lueurs phosphorescentes 
dans certaines circonstances particulières; la Capucine et le 
Souci sont dans ce cas. Ce genre de phénomène est surtout 
particulier à certains Agaries, tels que l Agaricus olearius qui 
croît en Provence, et d’autres qui sont exotiques. Pareil fait 
a été constaté pour l'Aurécularia phosphorea et le Polyporus 
citrénus, champignons d'un autre genre, et pour le Æ#rzomor- 
pha subterranea que Von peut observer facilement dans la 
mine de Pontpéan, près de Rennes. L'auteur de la note a vu 
se produire le même phénomène chez le AÆhizomorpha seti- 
formis, et chez une forme particulière de Rhizomorpha qui 
+ ’était développé à l'intérieur de branches de sureau. Pour ce 
_ dernier, les filaments chargés de conidies produisaient seuls 
des lueurs phosphorescentes. Pareil fait, observé sur des 


X'ylaria polymorpha, fait supposer à M. L. Crié que la phos- 
phorescence est due à un effet de la respiration des parties 
conidiophores de ces derniers cryptogames. 


* + 

De l'influence de la nature des aliments sur la sexualité. Note 
de M. E. Yung. 

M. Yung a montré récemment que les têtards de Æana es- 
culenta se développent différemment suivant la nature des 
aliments qu’on leur donne. D’après les expériences de M. le 
D' Born, de Breslau, sur 1,500 têtards environ élevés, 95 p. 100 
étaient des femelles et 5 p. 100 des mâles, la nourriture 
étant presqu’exclusivement végétale. M. Yung reprit ce genre 
d'expérience, et trouva environ 20 p.100 de femelles, en 
nourrissant les tôêtards avec viande, algue et blanc d'œuf 
sans limon). Une nourriture spéciale donnée aux têtards, dès 
leur sortie de l'œuf, favoriserait donc chez eux le développe- 
ment d’une glande génitale femelle. 


2 


MATERIAUX 
POUR SERVIR A LA RÉVISION DE LA FLORE PORTUGAISE 
ACCOMPAGNÉS DE 


Notes sur certaines espèces ou variétés critiques de plantes européennes. 


Depuis la publication des importants travaux de Brotero et 
d'Hoffmannsegg et Link, la flore portugaise a été presque 
complètement délaissée jusqu’à l'époque où Welwitsch ex- 
plora le Portugal au point de vue botanique !. Les exsic- 
cata de Welwitsch permirent alors à MM. Boïssier et Ieuter 
et à Welwitsch lui-même de créer, dans la seconde série 
des Diagnoses et dans le Pugellus plantarum A fricæ borealis 
Hispaniæque Rp un cerlain nombre d'espèces nou- 
velles bien caractérisée 

Un peu plus tard, Su de Carvalho, et surtout M. E. 
Schmitz que ses travaux d'ingénieur appelaient à parcourir 
les diverses régions du Portugal, entreprirentavec zèle l'étude 
des plantes de ce pays et entrèrent en relations de correspon- 
dances et d'échanges avec quelques batanistes portugais et 
aussi avec certains savants étrangers, entr'autres MU, Cosson 
et Puel. Antonio de Carvalho eut même la pensée d’é- 
crire une nouvelle flore du Portugal et, à cet effet, il com- 
posa un herbier assez riche, mais la mort vint l'arrêter dans 
ses projets; son herbier, dont le sort fut longtemps ignoré, se 
trouve actuellement à l’Université de Coimbre. Quant à M. 
E. Schmitz, il continue avec ardeur ses intéressantes excur- 
sions, principalement autour de Porto, et, grâce à lui, j'ai pu 
distribuer aux botanistes qui me font l’honneur d'être en 
relations scientifiques avec moi, plusieurs des plus rares es- 
pèces de cette région. 


1 Lors de ses Ron botaniques de 1826 à 1828, Ph. 
explora les régions septentrionales et centrales du Portugal et donna déjà, 
dans son /£er Hir pa aniense, “etqiés indications de localités pour certaines 
plantes portugaises 


B. Weib, 


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LE NATURALISTE 13 


En 1869, Gomes Machado entreprit la publication, dans le 
Jornal de screncias mathematicas, physicas e naturaes, d’un 
travail intitulé Catalogo methodico das plantas observadas em 
Portugal, et dans lequel il donna, d’après ses collections per- 
sonnelles et l’herbier d’Antonio de Carvalho, l'indication de 
plusieurs localités nouvelles pour un certain nombre d'espèces 
et signala même quelques plantes non encore rencontrées en 
Portugal. C’est dans cet ouvrage que l’on peut voir cités, pour 
la première fois, les Anemone trifolia L, et Aconitum panicu- 
latum Lam. dont la découverte dans ces régions, découverte 
due à M. E. Schmitz, est faite pour quelque peu surprendre. 
Malheureusement cette intéressante publication n’a été conti- 
nuée par Gomes Machado que jusqu’aux Papillionacées. 

Un botaniste de Lisbonne, M. le comte de Ficalho, a com- 
mencé en 1877 à présenter, dans le même recueil scientifique 
que Gomes Machado, une revue des plantes jusqu'alors signa- 
lées en Portugal. Ce travail (Apontamentos para o estudo da 
Flora Portugueza) est établi surtout d'après les plantes de 
Welwitseh existant dansl’herbier du Jardin de l'Ecole polytech- 
nique, à Lisbonne, mais il mentionne également les indica- 
tions données par Brotero et Hoffmannsegg et Link, ainsi que 
les découvertes faites par l’auteur et quelques autres bota- 
nistes de Lisponne. M. de Ficalho a déjà passé en revue 
quatre familles de la flore portugaise, les Labiées, les Scro- 
fularinées, les Borraginées, les Rosacées, et il est à souhaiter 
que sa publication, dans laquelle j'aurai tontefois à relever 
quelques déterminations, soit continuée; car, de même que 
le Catalogue des Graminées du Portugal de M. Hackel, elle 
constitue une œuvre sérieuse et fort utile. 

Depuis quelques années, M. le D' Julio Henriques, direc- 
teur du Jardin botanique de Coimbre, s’est adonné d’une 


façon particulière à l'étude des plantes portugaises, et il se | 


propose de faire ce qu’Antonio de Carvalho n’a pu que pro- 
jeter, c’est-à-dire une flore du Portugal mise au courant de la 


“science et aussi complète que possible. Dans ce but, et après 


de nombreuses démarches, M. Henriques a réussi à se mettre 


ne rapport avec les botanistes portugais et à constituer une 


Société d'échange de plantes, analogue à nos sociétés fran- 
çaises, afin de former un herbier qui devienne la base 
de la nouvelle Flore ‘. M. Henriques est également en 
relations avec plusieurs savants européens dont le nom fait 
autorité, et ces relations ne peuvent qu'être des plus avanta- 
geuses à l'œuvre qu'il a entreprise. De plus, pour avoir le 
éléments de comparaison nécessaires, M. Henriques a obtenu 
du Conseil de l'Université de Coimbre le vote de l'acquisition 
de l’herbier de la flore méditerranéenne, de M. Willkomm, 


contenant, entre dix mille espèces, toutes les plantes recueil- 
lies par MM. Willkomm, Lange, Bourgeau, etc., en Espagne, 


en Portugal et aux Baléares, et qui a été une des causes prin- 
cipales du Prodromus floræ Hispanicæ. 

Mon zélé correspondant et ami, M. J. Daveau, inspecteur 
du Jardin botanique de Lisbonne, explore chaque année une 
partie du Portugal et ses consciencieuses recherches ne con- 
tribueront pas peu à augmenter la connaissance de la végéta- 
tion de ce pays. M. Daveau a déjà parcouru les environs de 
Lisbonne, de Serpa, une partie de l’Alemtejo et de l’Algarve 


1 Cette Société (Sociedade: Broteriana) comprenait, en 1880, vingt 
membres, 


et, en 1881, quoique un peu tardivement, il a visité en com- 


F pagnie de M. Henriques la sierra d'Estrella, la plus haute 


chaine de montagnes du Portugal et celle aussi dont l’explora- 
tion est des moins facile. (Voir à ce sujet l’intéressante publica- 
tion de MM. Leresche et Levier: Deux excursions botaniques en 
Espagne et en Portugal en 1878 et 1879). 

Je terminerai cette courte énumération des botanistes ayant 
herborisé en Portugal en citant les noms dun savant professeur 
de Prague, M. Willkomm, de MM. Hackel et Winkler ‘ et de 
MM. Leresche et Levier qui, en compagnie et sous la haute 
direction de M. Boissier, parcoururent en 1878 la partie nord 
du Portugal. Il me reste encore à mentionner les noms de 
MM. Gomes Barros, Dias Moreira, Padrào, Müller, Edwin 
Johnston, botanistes portugais ou fixés en Portugal, qui con- 
sacrent une partie de leur temps à l'étude de la botanique; 
M. Johnston a même publié récemment (1880), une énuméra- 
tion raisonnée des plantes existant aux environs de Porto. 

L'étude de la flore portugaise est donc en bonne voie, et il 
y a lieu d'espérer que d'ici à quelques années, un nouveau 
Flora Lusitanica aura paru ; mais, jusqu’à présent, on ne pos- 
sède malheurement, en fait de travaux récents sur la végéta- 
tion du Portugal, que des publications laissées inachevées ou 
non encore terminées, voire même des renseignements dissé- 
minés dans différents volumes et brochures, 

Par voie d'échange, j'ai pu me procurer à Lisbonne, 
une grande partie des doubles de Welwitsch, y compris 
les plantes non nommées ou pourvues d'étiquettes munies 
de noms nouveaux créés par ce botaniste distingué. D'un 
autre côté, M. E. Schmitz a bien voulu me communiquer au 
moins une part des espèces qu'il a récoltées et M. Daveau m'a 
envoyé un assez grand nombre de plantes recueillies par lui 
aux environs de Lisbonne, dans l'Alemtejo, en Algarve et à 
la sierra d'Estrella ; de plus, j'ai reçu du Jardin botanique de 
Coimbre un envoi de plusieurs espèces intéressantes des en- 
virons de cette ville, et mon érudit ami, M. le Dr Levier, de 
Florence, m'a remis, parmi la presque totalité des plantes ré- 
coltées par lui en 1878 et 1879 en Espagne et en Portugal, 
quelques-unes des raretés de la sierra d'Estrella. 

En possession de tous ces éléments, j'ai cru utile de les 
coordonner et d’en tirer la matière d’un travail qui présentera 
quelques données nouvelles sur la flore portugaise. Déjà, 
dans le Bulletin de la Société botanique de France (T. XXVIH, 
p. 36), j'ai publié une note dans laquelle j'indiquais, pour un 
assez grand nombre de Graminées portugaises, quelques 
localités non signalées dans le Catalogue de M. Hackel; 
j'ai mentionné égalem ment la découverte en Portugal des 
Avena bromoïdes Gouan, Holeus setiglumis Bois. et Reut, Er 
turus PATES Trin. 

Ce que j'ai fait alors pour les Graminées, je Penttétets 
maintenant pour les diverses plantes portugaises que je pos- 
sède; mais je n’ai pas cru devoir suivre l'ordre méthodique | 


des familles, parce que quelques-unes d'entre elles sont . . 
actuellement moins bien représentées dans mon herbier de {| 


Portugal que certaines autres et dès lors il } a tout Pt É . 


‘Le savant directeur du Jardin res de Copenhague, M.Joh. 
Lange, a publié dans ses Diagnos tarum peninsulæ Iberiæ lberiæ novarum 
ee et Lot les descriptions de quelques es; èces nouvelles — en - 
rtugal par MM. Hackel, Winkler et ce . 


in, 


4 LE NATURALISTE 


à attendre que de nouveaux matériaux viennent au fur et à 
mesure compléter les premiers. D'autre part, il m'a semblé 
nécessaire de ne pas reculer plus longtemps la publication 
des remarques que j'ai eu l’occasion de faire au sujet de plu- 
sieurs plantes principalement portugaises et celle des indica- 
tions de localités nouvelles; j'examinerai done les diverses 
familles d'après les données précédentes. 

J'ai été amené à élargir quelque peu le cadre primitif des 
notes que je me proposais de publier, et il m’arrivera parfois 
de présenter, au sujet de tel ou tel genre, de telle ou telle 
section, certaines observations qui porteront non seulement 
sur les espèces portugaises, mais aussi sur la plupart des 
espèces européennes de ces genres ou sections. 

Je me propose aussi de signaler, dans un Supplément, les 
renseignements complémentaires qui auront pu me parvenir 
postérieurement à la publication de cette étude. 

1er janvier 1882. 


G. Roury. 


BIBLIOGRAPHIE 


M. L. Bedel, fait paraître en volumes la Faune des Coléop- 
tères du bassin de la Seine. Ce travail, qui a été donné dans les 
Annales de la Société entomologique de France, nous présente 
dans le 1° volume, le catalogue détaillé des Carnivores 
et des Palpicornes, avec leur habitat et la description de 
cinq espèces nouvelles, (deux Bembidium, deux Helephorus 
et un Lacobius). Ce genre de publications ayant trait à des 
faunes locales, très utile au point de vue de Ja répartition 
géographique des espèces, aura l’encouragement des ama- 
teurs d’entomologie, parce qu'il facilite essentiellement les 
études des débutants et les encourage dans leurs études. 
L'adoption par l’auteur des tableaux dichotomiques, aide et 
éclaire les recherches, en donnant des aperçus d’ensemble 
sur des groupes d'animaux qui sont bien souvent difficiles à 
déterminer. Ce travail vient donc à son heure, et nous féli- 
citons M. L. Bédel d’avoir entrepris cette œuvre de longue 

aleine. 


ae 
= 


CARABUS AURONITENS 


ET SES VARIÉTÉS 


J'ai publié dans le 19° Bulletin de la Société entomologique 
de France, quelques observations à propos de la note de M. 
V. Mayet, insérée dans le Bulletin n° 17, sur les carabes dela 
chaîne des Corbières. J'ai dû alors, pour me conformer au 
règlement, abréger certains détails et, contrairement à ce que 
je crois toujours nécessaire, laisser de côté l’ensemble des 
variétés qui se rapportent aux deux espèces que l'on a pro- 
posé de réunir. C'est pour réparer ces omissions volontaires 
que je viens, Monsieur le Directeur, vous prier de m’accorder 
de nouveau l'hospitalité dans le journal le Naturaliste. 

Dans ces derniers temps, j'ai pu examiner un très grand 
nombre de carabes à côtes qui appartiennent au groupe des 
Chrysocarabus de M. G. Thomson; de plus, M. Réné 


tibiisque rufis aut nigris. 


Oberthür m'a fait le très grand plaisir de me communiquer 
les types de Dejean, ainsi que les carabes qui s’y rattachentet 
qui ont fait partie des collections Gory, Chaudoir et Mnis- 
zech dont il est maintenant l’heureux possesseur; j'ai donc 
eu entre les mains tous les éléments nécessaires pour com- 
pléter les observations précédemment publiées. 


IL. Carnbus auronitens. Fabricius 1792. 
(Syst. Ins. I. 129 Dej. Bd. Icon. pl. 54, f. 4). 


I. À. Oblongo-ovatus, supra aureo-viridis, prothorace subcor- 
dato, elytrorum sulura coslisque tribus cœruleo-nigris, latis ; 
nterstitiès punctato-rugosis ; antennarum scapo, tribus 
tbusque plerumque rufis; mas antennis simplicibus. Long. 
22-24 maull 

Cet insecte, bien connu, occupe en Europe une aire re 
phique fort étendue et, par ses modifications de forme, de 
sculpture et de couleur, il a donné lieu à la Mie de 
variétés, en général assez bien localisées, et que l'on peut 
séparer de la manière suivante: 

B. Viridis, vix aureus, antennis pedibusque totis nigris. 

Nigripes. Heyden. 

C. Major, elongato-ovatus, capite prothoraceque aureës, hoc 
angustiori, cordato, ante basin sinuato, elytrorum costis modice 
elevatis, humeris minus prominulis, pedibus longioribus.. 

schert. Palliardi. 

D. Prothorace cordato; elytrorum costis parum elevatis, mn- 
terstitiis subplanis, minus punctatis, tibiis rufis aut nigris.. 

Zwickii. Héer. 

E, Du oran costis obsoletis aut nullis, interstitiis 

plants, minus punctatis, tibiis plerumque nigris. 


Festivus. Dejean. 


F. UE A, sed supra obscure cupreo-violaceus, vel cæruleo-vio- 
laceus ; femoribus tibiisque rufis. upreonitens. Fauvel. 
G. UF. sed capite prothoraceque cupreo-aureis ; sr bus 
Putzeysi. Mors. 
H. Forma alpina (rufino J. Sahlberg), minor, be obs- 
curo, elytris nigro-brunneis, pedibus rufo-testacers. 
Atratus, Héer. 
I. UtH. sed magis elongatus, prothorace magis cordato et ru- 
gos0. Opacus. Haury. 
À. Forme normale. — La taille ordinaire de l’auronitens 
est de 22 à 2% mill., mais il y a desexemplaires qui attei- 
gnent jusqu’à 28 mill. La forme du prothorax est assez va- 
riable, les angles postérieurs sont assez saillants, un peu 
abaissés. Les élytres, assez régulièrement ovalaires, sont plus 
ou moins élargies au delà du milieu, surtout chez les femelles ; 
elles sont convexes et à peine sinuées avant la pointe; dans 
un certain nombre d'exemplaires (20 p. 100 environ) les côtes 
sont accompagnées de quelques points enfoncés placés du 
côté interne ou plus rarement sur ces côtes elles-mêmes ; les 


intervalles costaux sont granuleux et leur ponctuation est 


plus serrée en arrière et sur les côtés. 

Certaines parties de la bouche, le scape (quelquefois aussi 
la base des deux ou trois articles suivants), les cuisses et les 
tibias sont d'un rouge ferrugineux assez clair, les tarses plus 
ou moins bruns ou noirâtres; quelques exemplaires (30 p. 100 


Le 
variétés “ d'ordinaire elles sont rouges, peut avoir 


LE NATURALISTE pi) 


environ) ont les tibias de couleur plus foncée ! et cette 
particularité (sauf la réserve faite ci-dessous) semble devenir 
plus fréquente à mesure que l'on approche du sud-est de la 
France ; la couleur des cuisses varie également. 

Le dessus du corps est le plus ordinairement d’un beau 
vert doré brillant, la tête et le prothorax sont assez souvent 
d'un cuivreux doré, les élytres ne présentent jamais, que je 
sache du moins, cette coloration sur toute leur surface, mais 
seulement vers les épaules ; d'autres fois elles sont d’un vert 
foncé ou même plus ou moins bleuâtres. 

Cette forme typique se rencontre dans la plus grande 
partie de l'Europe moyenne et septentrionale, moins la Suède 
et la Finlande. Léon Dufour l’a indiquée de Bagnères dans 
les Pyrénées; mais M. Pandellé, qui a si souvent exploré les 
chaînes Pyrénéennes, pense que l’éminent entomologiste de 
Saint-Sever a été induit en erreur par quelque chasseur peu 
scrupuleux. Fischer l'indique comme étant rare en Russie; 
M. Pirazzoli la signale dans le Piémont et le Trentin, mais pas 
dans le centre ni le midi de l'Italie; enfin, Stephens (Col. Ma- 
nual, 1839, p. 98) dit qu’on ne la trouve pas en Angleterre. 
En France, elle n’est pas rare dans les Vosges, les Ardennes, 
la Se le Jura, etc. 

8. — Heyden. 1875. (Deut. ent. Zeit. 

82.) Cette Aa faible variété a été trouvée par son auteur à 

re d'Ossola. Je possède une ©, de taille assez forte, qui s'y 

rapporte pour la couleur des pattes et des antennes; elle a 

été trouvée dans les Vosges; M. Gallois m'en a communiqué 
une semblable prise dans les montagnes du Lyonnais. 

C. Var Escheri. — Palliardi. 1825. (Zwei decad. car., 
nov., p. 9, pl. 1., fig. 4.) 

De 22 à 26 mill. Le prothorax et la base des élytres sont 
plus étroits que dans la forme typique, ce qui lui donne un 
aspect plus allongé et fait paraître les élytres plus élargies au 
delà du milieu. Tout l'insecte a une physionomie particulière 
qui le fait bien reconnaitre, ainsi que par les intervalles cos- 
taux qui sont beaucoup moins creusés que dans la forme 
typique; ilest aussi moins convexe en dessus et générale- 
ment les côtes des élytres sont moins saillantes, dans les & 


Surtout; les points enfoncés précostaux sont ordinairement 


plus nombreux et plus fréquemment placés sur les côtes; 
enfin les intervalles sont plus réguliers. 

On trouve en Transylvanie des exemplaires dont la taille 
atteint jusqu’à 30 mill., les côtes sont plus fortes et les inter- 
valles coslaux, non creusés, sont grossièrement rugueux, les 
élytres sont plus convexes et de couleur moins dorée; c’est 
une forme que j'ai nommée rugosipennis, mais ce nom ne 


pourra pas être conservé si, comme je le vois jusqu'ici, il ne 


s'applique qu'à des femelles. 

Dans l’£scheri la couleur de la tête et du prothorax est en gé- 
néral plus euivreuse où plus brillamment dorée; les élytres, 
d'un beau vert, passent aussi au vert foncé, au vert bleuâtre 
et même au bleu; j'ai des cf de la Hongrie où cette couleur 
bleue est associée à des côtes très peu développées. La scape 


t bon de noter ici “2 k coloration plus foncée des pat:es, ne les 
souvent pour cause le 
séjour plus ou moins Holohgé % l'insecte dans l’alcvol ou dans les re 


et les cuisses sont d’un rouge ferrugineux clair, les tibias sont 
généralement noirâtres, cependant ils sont quelquefois, les 
antérieurs surtout, de la couleur des cuisses. 

Cette variété est exclusivement propre à la Hongrie, à la 
Transylvanie et à la Moldavie; c’est par erreur que Héer l'in- 
dique de Zermatt; il serait très intéressant d'en comparer 
quelques exemplaires avec les auronitens que Fischer signale 
de la Russie. 

D. Var. Zwiekii. — Héer. 1837. (Käfer der Schweitz : IL, 
p. 12.) Je dois à l’obligeance de M. le D Stierlin de Schaffouse 
plusieurs exemplaires du €, auronitens des environs de cette 
ville. Parmi eux, il s'en trouve de tout à fait typiques; les 
autres en diffèrent par la convexité moins prononcée des 
élytres et par les côtes de celles-ci qui sont moins saillantes ; 
qnant à la couleur, à la taille, à la forme plus ou moins di- 
latée des élytres au-delà du milieu, la couleur des tibias et le 
prothorax plus ou moins cordiforme, on peut dire que l'on 
trouve tous les passages soit avec l'auronitens typique, soit 
avec certains exemplaires de l’£scher:; du reste, dans son 
arücle sur le Zwickä, Héer parle beaucoup plus de la va- 
riété Hongroise que de celle qu'il décrit, laquelle semble être 
à l'occident le représentant de la race orientale, car ce n’est 
pas seulement en Suisse (à Schaffouse, au Rhigi, au mont 
Pilate) que se trouve le Zwickii, mais aussi en France, notam- 
ment au Pilat (département de la Loire) où je l'ai pris moi- 
même. 

Dans les départements du Puy-de-Dôme, du Cantal, de 
l'Ardèche, de l'Isère et de la Savoie, on trouve des exem- 
plaires dont la taille ne dépasse guère 18 mill. ; ils sont de 
couleur foncée, plus au moins bleuâtres, à élytres encore plus 
déprimées, à côtes moins saïllantes, à intervalles plus ru- 
gueux, à points enfoncés près des côtes plus nombreux, à 
ponctuation intercostale plus marquée et paraissant disposée 
sur deux Jignes longitudinales, enfin le scape, les cuisses et 
les tibias sont roux, couleur de poix, ou plus ou moins noi- 
râtres; ce Son! ces exemplaires que, dans mon catalogue de 
1876, j'ai désignés sous les noms de Cyanellus et de Costellatus, 
mais ce dernier nom seul me paraît devoir être conservé, 
sinon comme variété, au moins comme s'appliquant à une 
sous-variété intéressante. 

E. Var. Festivus, — Dejean. 1826. (Species IL, p. 115. 
Dej. Bd. 1837. Icon., pl. 5%, f. EL.) 

Cette belle variété se distingue facilement en ce que les 
côtes des élytres ne sont plus représentées que par de petites 
lignes étroites et à peine saillantes dans les ', généralement 
un peu moins effacées dans les © . Le prothorax est plus ou 
moins cordiforme et plus ou moins sinué avant les angles 
postérieurs, lesquels sont un peu abaissés. Les élytres sont 
en ovale assez régulier, peu convexes; presque toujours ( 90 
fois sur 100) il y a des points enfoncés sur les côtes ou 
plutôt sur les lignes qui en tiennent lieu ; les intervalles cos- 
taux, presque plans, sont faiblement et éparsement ponctués 
dans les mâles, un peu plus visiblement dans les femelles. 

La couleur du dessus varie du vert clair doré brillant, au 
bleuâtre, au pourpré, et comme le prothorax varie assez sou- 
vent dans une teinte différente, il en résulte, par contraste, 
lune des colorations les plus riches dans les carabes. Le 


scape et les cuisses sont (90 fois sur 100) ce rouge ferrugi- Ù ou 


ù ne 4 D'après Brébisson (collection Fauvel) . 


6 LE NATURALISTE 


neux assez.clair, les tibius sont de couleur plus ou moins 
brune avec (10 fois seulement pour 100) une teinte plus claire 
à l'extrémité, 

Il y a des exemplaires chez lesquels les côtes étant à peu 
près nulles et de couleur plus ou moins cuivreuse, les pattes 
et le scape sont, naturellement ou accidentellement, plus ou 
moins bruns ; ce sont les individus de cette catégorie qui, sur 
la foi de MM. Fairmaire (1854. Faune ent. Française, p.25) 
et Kraa!z (1860, Berlin ent. Zeit. p. 53), ont été pris pour le 
Farinesi de Dejean; mais nous savons maintenant que les 
antennes des mâles de ces deux variétés ont une structure 
différente et que, par conséquent, une pareille confusion n'est 
plus possible. 

C'est plus particulièrement dans les départements du Tarn 
(Sorèze et Montagne noire), de l'Ariège (Cazavet et Maz-d'azil), 
de l'Aude (Quillan et Castelnaudari) que l'on rencontre ce 
bel insecte. Je n'en connais pas d'exemplaires trouvés en 
dehors de cette région dans laquelle on n’a pas encore, jus- 
qu'à présent je crois, trouvé l'auronitens (ÿpique. 


F. Var Caupreonitens. — Fauvel. 1861. (Bull. de la So- 
ciélé Linnéenne de Normandie, t. V, p. 156.) 

Cette variété nediffère du typeque par la couleur du dessus 
du corps qui, au lieu d’être d'un vert doré, est d’un vert très 
foncé bleuâtre, ou d’un bleu-violacé ou même noirâtre; les 
cuisses et les tibias sont rouges dans tous les exemplaires que 
j'ai pu examiner; le scape est ordinairement de couleur plus 
foncée et les tarses presque noirs. Les côtes ües élytres ne 
sont que très rarement pagnées de gros points enfoncés ; 
les intervalles costaux sont assez rugueux. 

Cette variété se trouve dans les départements de l'Orne 
(forêt d'Alençon et de Perseigne ‘ }, du Calvados (falaise), 
de la Manche (forêt de Cérisy et Morlaix), toutes localités où, 
d'après MM. Fauvel et Osmont, on ne trouve pas le type de 
l'auronitens. On l'a aussi trouvée dans le Finistère (forêt de 
Mingoz sur la côte Halgouat), et M. l'abbé Carette m'en a 
donné un exemplaire pris par lui dans le département du 
Puy-de-Dôme ; on la prend aussi dans les Cévennes. 


G. Var. Putzeysi. — Mors. 1863 (Ann. Soc. ent. Belgiq., 
p. 129, pl. 3, fig.8). 

Ce magnifique carabe estextrèmement voisin du précédent 
et il devrait peut être lui être réuni; mais il est si joli, si 
complètement localisé et si intéressant à étudier que j'ai 
eru devoir lui consacrer un article à part. Il ne diffère, en 
effet, du Cupreonitens que par la tête et le prothorax qui ont 
conservé la couleur normale, cuivreuse et dorée, tandis que 
les élytres sont plus ou moins complètement bleues, ou bleu- 
violacé, ou violet-noirâtre; la couleur verte se retrouve assez 
souvent aux épaules et vers la base -les intervalles costaux. 

Ce carabe n’a éncore été trouvé que dans la forêt de Soi- 
gnes, non loin de Bruxelles, et je reproduis ici le passage 
d’une lettre qui m'a été écrite par M. Pradhomme de Borre, 
au sujet de cet insecte: « La forêt de Soignes, où l'essence 
dominante est le hètre, se trouve sur le terrain éocène..…. 


_ Aux environs se trouvent plusieurs autres forêts dans des 
À conditions géologiques absolument semblables, mais on n'y 


trouve pas le €. Putzeysi, ni même, si ce n’est très rarement, 
l'auronitens typique. C'est une profonde erreur de regarder 
le Putzeysi comme une variété dans l’acception la plus ordi- 
naire de ce nom, c’est de toute évidence, du consentement de 
tous ceux qui l'ont chassé et capturé régulièrement, une 
forme du genre de celle que les Lépidoptéristes appellent 
aberrations; tous nos chasseurs de la forêt de Soignes sont 
parfaitement convaineus, comme moi-même (bien qu'il n'y 
ait pas eu d'expériences directes), que le €. Putzeysi naît 
d'un père et d’une mére typiques et que s’il a de la famille, 
ses enfants seronteux-mêmes typiques, aussi souvent et plus 
souvent peut-être que Putzeysi. 

« On ne le trouve que très éparsement, au milieu des auro- 
nitens ordinaires, lesquels sont eux-mêmes peu abondants. 
Rien n'empêche que des Putzeysi ne s’accouplent entre eux, 
mais, vu lenr extrême rareté, cela n’a jamais été observé à 
ma connaissance, tandis qu'on le trouve maintes fois accou- 
plé avec le sexé différent de la forme typique... Il est remar- 
quable que le mélanisme, ou le cyanisme, qui constitue la 
forme Putzeysi, est bien plus commun chez les G'; les © de 
cette forme sont d’une très, très grande rareté. 

« À côté de l'auronitens, habite, dans la forêt de Soignes, le 
catenulatus qui y pullule au delà de toute expression. On le 
trouve assez souvent accouplé à l’auronitens et quelques-uns 
ont voulu attribuer la variété Putzeysi à un adultère et en 
faire un hybride dés deux espèces. Ceci me paraît tout à fait 
invraisemblable; mais, en présence de faits analogues, bien 
constatés dans la biologie des animaux vertébrés, et d’expé- 
riences faites dans les ménageries, il est aujourd'hui avéré 
que, pour les vertébrés, les accouplements de cette nature, 
alors même que l'hybridation est impossible, amènent des 
perturbations bizarres et difficiles à expliquer dans les pro- 
duits subséquents d'accouplements légitimes. Je serais pour 
mon compte assez disposé à supposer que le Putzeysi est le 
résultat de ce genre d'influence. » 

Ces observations de mon honorable et savant correspon- 
dant, ne sont-elles pas propres à expliquer pourquoi le cya- 
nisme n’est jamais complet dans le Putzeysi; il n’affecte en 
effet que les élytres, rarement les pattes, jamais la tête et le 
prothorax ; tandis quechezles nigrinos des autresespèces, c'est 
presque toujours le corps entier qui prend la couleur foncée, 
les pattes restant elles-mêmes rarement de la couleur nor- 


male. 


H. Var. Atratus. — Héer, 1841. (Fauna Helvetica I. 


l’un des exemplaires trouvés par lui au Faulhorn. C'est un 
petit mâle de 16 mill. seulement de longueur, à prothorax 
étroit, d’une couleur verdâtre foncée, la surface n’est pas plus 
rugueuse que dans la forme typique, les côtes sont brunâtres 
au sommet, les intervalles un peu en gouttières ; le scape, les 
cuisses et les tibias sont rouges. Tout l’insecte a un facies 
alpin particulier. Héer l’indique du Gautstock, de Glarus à 
2,300 mètres et du Salève (département de la Haute-Savoie); 
il doit donc figurer parmi les insectes français. | 


| p. 213. 


L. Var. opaeus, —Haury. 1878. (Petit. Nouv. entom., I, 


p. 26). 
Je dois à l’obligeance de mon ami M. Guichard, de Lyon, À 


& 


LE NATURALISTE 7 


8 


Cet insecte n’est décidément pas le même que le précédent. 
Il mesure 19 à 20 mill., est assez étroit, ce qui lui donne un 
aspect allongé tout à fait différent. La couleur générale est 
d'un brun foncé; le prothorax est très rugueux, presque 
réticulé, les côtes des élytres sont très faibles, les intervalles 
non creusés et faiblement ponctués. Le scape, les cuisses, les 
tibias et même les tarses sont rougeâtres. Quand j'ai reçu cet 
insecte de M. Merkl, il avait une teinte générale plus claire 
avec un léger reflet métallique, ce qui me l'avait fait consi- 
dérer comme un Æscheri inmature, Dans tous les cas, ce n'est 
pas le C. atratus de Héer; ces deux insectes ont une physio- 
nomie différente et la description de Héer n'en donne pas la 
moindre idée. I] se trouve en Transylvanie. 

Il. Carabus punetato-auratus. Germar., 1824. 
(Ins. Col. nov. p. #. — 1837, Dej. Bd. Iconogr. pl. 53 f. 3). 
Oblongo-ovatus, supra cupreo vel viridi-aureus ; elytris parum 

converis, costis tribus angustis modice elevatis : interstitiis parce 
et subtiliter punctatis, punctis majoribus nonnullis ad latus inter- 
num costarum; antennis pedibusque nigris, tibiis basin versus 
ruf-opiceis; mas antennis articulis To et 8° emarginatis. Lon- 
queur 19 à 25 mill. 

Cette espèce est tout À fait localisée dans les Pyrénées, 
depuis le Canigou jusqu'aux Eaux-Bonnes, sur les hauteurs 
de 1# à 1,800 mètres; on peut en séparer plusieurs variétés 
de la manière suivante : 

_B. Omnino niger, prothorace transverso. 

Lugubris. (Prâdier). 

C. Color magis fere ut Festivo nitens ; prothorace subcordato ; 
costis elytrorum subobsoletis, cupreo-aureis, interstitiis planis 
[ere levigatis. arinesi, Dejean. 

A. Forme typique. — Long de 20 à 22 mill. Elytres en 
ovale assez régulier, un peu déprimées, chez le G‘ plus que 
chez la © ; suture un peu prolongée et trois côles étroites, 


peu élevées sur chaque élytre; près de ces côtes, qui sont 


noires, se trouvent, du côté interne, des points enfoncés plus 
ou moins marqués; souvent ces points sont placés sur les 
côtes elles-mèmes, ce qui fait que dans beaucoup d'exem- 
plaires les côtes, externes le plus ordinairement, sont plus ou 
moins interrompues. Antennes, cuisses et tarses 

noirs, tibias plus où moins rougeäires à l'extrémité infé- 
rieure. 

En dessus la couleur est d’un vert un peu obscur, bronzé 
ou cuivreux; pas souvent vert-dorée, quelquelois noire; sur 
les exemplaires de cette dernière couleur le bord marginal 
est quelquefois plus clair, de sorte que par contraste il paraît 
jaune, c'est la variété 8 de M. Fairmaire (1854. Faune ent. 
Franç., I, p.24) à laquelle j'ai, assez inutilement, donné le 
nom de flavolimbatus dans mon catalogue de 1876. Les inter- 
vallés costaux sont finement ridés et la ponctuation plus faible 
et moins serrée que dans l’auronitens. Les exemplaires des 
grandes hauteurs, les © surtout, sont souvent d’une couleur 


brune presque sans reflet métallique 


N. B. Certains exemplaires s'éloignent assez de la forme 
normale pour qu ‘il soit possible d'en faire deux sous-variétés : 
l'une, major, est remarquable par sa taille de 25 à 28 mill., 


À. nd. à 30 même chez les Q; la couleur est d'un vert foncé 


du prothorax sont plus aigus, 


les es ot plus convexes et les côtes ; sont presque 


les élytres aussi brillants et de la même couleur que le Fe: 


aussi fortes que chez l'auronitens; ce sont ces exemplaires 
qui, dans Ja collection Rambur, portaient le nom de Mon- 
tanus; On en trouve au port de Gavarni, à Cazavet et au 
Maz-d'Azil. 

L'autre forme, minor, ne mesure que 16 à 18 mill, Les 
individus sont d'un vert assez obscur, la surface est assez 
rugueuse et les points des sillons intercostaux sont souvent 
disposés sur deux lignes longitudinales; enfin, dans les deux 
og que je possède, le huitième article des antennes seul est 
émarginé. On trouve cette forme à Bagnères de Luchon et à 
Tarbes, d'où je les ai reçus de M. Pandellé, dont ils portent 
le nom dans ma collection. 

B. Var, lugubris. — (Pradier, in Museo.) Cette variété 
dont il a déjà été question dans le dix-neuvième Bulletin de 
la Société entomologique, a le prothorax beaucoup plus 
large que ne l’a le type de l'espèce; l'exemplaire a un très 
faible reflet métallique au bord marginal, il est assez convexe 
et ses élytres sont entières avant la pointe, bien que ce soit 
une ®, ce qui la distingue des nigrinos de l'auratus avec 
lesquels elle a une certaine ressemblance parce qu'il n'y a 
pas de points enfoncés près des côtes des élytres. Je n’ai vu 
que ce seul exemplaire et je ne saurais préciser la localité des 
Pyrénées d'où il vient. 

C. Var. Farinesi, — Dejean. 1826. (Species Il, p. 115. 
— Dej. Bd, 1837. Iconog. pl. 53, f. 1). 

Le type de Dejean est une femelle, mais dans la collection 
Mniszech il y avait un ç' qui répond exactément à la © ty- 
pique et à Ja description de l'auteur du spéciès. Or dans cet 
exemplaire l'antenne gauche n’a que sept articles, mais le 
septième est visiblement émarginé; sur l’anténne droite on 
voit aussi, quoique moins fortement, que dans les exem- 
plaires trouvés par M. Mayet, que les articles 7° et 8° sont 
émarginés. Comme d'ailleurs les Farinesi des Corbières con- 
cordent exactement à la descriplion, il faut en conclure que 
le Farinesi se rapporte au Punctato-auratus et non à l'auroni- 
tens et plus Spécialement à la variété festivus dont les an- 
tennes sont simples. 

Dans la © du Farénesi les côtes sont un pea plus fortes que 
dans le G'. La couleur est ordinairement d’un vert doré, 
rarement cuivreuse sur les élytres, plus souvent sur le pro- 
thorax, lequel n’est pas bombé au milieu comme cela a lieu 
sur le festivus. 

M. V. Mayet vient de trouver cet insecte dans la forêt de 
Belcaire (Aude), mais voici un passage écrit par M. Pellet 
(1874, Hist. nat. des Pyrén.-Orient., p. 23) qui semble justifier 
l'indication donnée par Dejean « les Pyrénées-Orientales | . 
pour la patrie de cet insecte : . 

« Les exemplaires du Punctato-auratus, que Yon rencontre 
sur la pente de Canigou, qui se trouve comprise entre son 
sommet et Je sentier qui mène de Vernet-les-Bains à Prats-de- 
Molld, et à la hauteur du Font-de-las-Molas, ont le corselet et 


tivus de la Montagne noire (Tarn). C’est l'insecle qui se rap 
proche le plus du €. Farinesi déjà trouvé dans les. 
Orientales par M. Farines; les lignes élevées en. 

pues par de gros points comme dans le Z 
Le reste est une erreur de Pellet; mais le pa l 
indiquer que c’est bien le Farinesi qui s se trou sur la penis à 


8 LE NATURALISTE 


du Canigou signalée par l'entomologiste de Perpignan. C’est 
maintenant aux naturalistes de la région qu’il appartient de 
vérifier le fait. 

Pour en finir avec le Punctato-auratus, je signalerai un petit 
g' de ma collection qui a les articles 7°, 8° et 9° assez fortement 
émarginés, l'élytre droite est rugueuse et a les côtes obtuses 
comme dans le C. auratus, tandis que l’élytre gauche est tout 

_à fait normale; il vient des Hautes-Pyrénées. 


Remiremont, le 30 novembre 1881. 


J. GÉHIN. 


S. — Pendant l'impression de ces notes j'ai reçu, de la 
Seine-Inférieure, un très petit cf de l’auronitens entièrement 
d’un beau rouge cuivreux en dessus, et, des Cévennes, une Q 
d'un vert uniforme virant au bleu avec les antennes et les 
pattes d’un beau noïr brillant; ceci démontre une fois de plus 
combien il y a encore de variétés intéressantes dispersées et 
inconnues dans nos collections. 


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4" Année. N° 2 


15 Janvier 1882. 9 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1“ et le 15 de chaque mois 


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ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 


Sur l'origine des Spermatozoïdes chez les Bydr aires. Note de 
M. A. de Varenne. 

M. A. de Varenne, à la suite d’études et de recherches sur 
l’œuf des Hydraires, a déjà présenté à l’Académie le résultat 
de ses précédentes observations; dans les espèces qu'il a 
étudiées, les cellules-mères des Spermatozoïdes apparaissent 
dans les tissus de la colonie elle-même (ce que Allman 
désigne sous le nom de cœænosarc), contrairement à ce que 
Fon croyait jusqu'à présent. Les recherches ont porté sur 
la Campanularia flexousa, a Gonothyræa Loveni et la Podo- 
caryne carnea qui présentent les différences suivantes: la 
première a sa génération sexuée représentée par des gono- 
phores qui restent toujours fixés au polype hydraire; la 
seconde présente une demi-méduse, et la troisième une mé- 
duse libre. Dans les deux premières espèces, les cellules- 
mères primaires se rencontrent dans l'endoderme de la tige, 
tandis qu’elles se trouvent dans la région du corps du polype 
hydraire pour la troisième espèce. 

De l'étude de ces trois types, M. de Varenne conclut : 
1° les produits sexuels mâles naissent non pas dans les gono- 
phores, les bourgeons médusoïdes ou les méduses, comme on 
1à croit, mais dans le cænosarc du polype hydraire lui-même, 
comme il l’a déjà montré par l'œuf; 2 les cellules-mères 
primaires des Spermatozoïdes proviennent comme les œufs, 
de cellules endodermiques différenciées ; 3° comme les œufs 
encore, ces cellules-mères passent dans un diverticulum des 
parois du corps ; ce diverticulum devient, en se développant, 
un gonophore destiné à être toujours fixé au polype hydraire, 
une demi-méduse ou une méduse libre ; 4° l'origine des pro- 


duits sexuels et leur développement présente donc une très 
grande analogie dans les colonies mâles et femelles ; 5° si l’on 
admet comme démontrés ces faits, dans les colonies mâles 
comme dans les colonies femelles, les gonophores, les demi- 
méduses et les méduses, ne peuvent être considérés que 
comme représentant les individus sexués, et il semble par 
conséquent que la génération alternante ne peut être admise. 


* 
+ » 


Note sur quelques pornts encore obscurs de l'organisation et 
du développement des Echinorhynques, par M. Mé 

Les savantes recherches helminthologiques de M. Mégnin, 
poursuivies pendant plusieurs années sur différentes espèces 
d'Echinorhynques (de poissons, de reptiles, d'oiseaux et de 
cétacés), soit adultes, soit à l’état de larves enkystées, lui per- 
mettent de dire que si la cavité de la trompe n’est pas un 
organe digestif, cet organe existe toutefois. Chez beaucoup 
d'Echinorhynques, on rencontre deux organes pyriformes 
appelés ménisques, qui viennent s'ouvrir à la base du cou chez 
les espèces qui n'ont pas la trompe ere " à la Va de la 
trompe, chez celles qui n’ont pas de . M. Mégnin, en 
étudiant l'£chinorhynchus brevicollis de hs Baleine), r'ap- 
portéen petit nombre des côtes de Laponie, par M. Pouchet, 
a été frappé de ce que dans cette espèce, les ménisques sont 
remplacés par deux longs tubes cylindriques s’ouvrant dans 
un sillon à la base de la trompe, et s'étendent jusqu'à l’extré- 
mité du corps de chaque côlé'des organes génitaux; d’où, 
analogie complète de ces tubes avec l'intestin bifide de cer- 
tains Distomes. La constatation de ce fait, rapproche donc les 


Echinorhynques des Trématodes et les éloigne des Néma- … 


toïdes près desquels on les avait rangés jusqu'ici. 


10 


LE NATURALISTE 


Exploration zoologique faite dans la Méditerranée à bord du 
navire de l'Etat «le Travailleur ». Compteprendu ar M. Alph. 
Milne-Edwards. 


D'accord avec le ministre de l'instruction publique, qui 
patronnait la mission scientifique d'exploration, le ministre 
de la marine mit à la disposition de la commission le navire 
le Travailleur, qui avait déjà fait pareille campagne. MM. A. 
Milne-Edwards, L. Vaillant, E. Perrier, Marion, J. Fischer et 
docteur Viallanes s’embarquèrent. Après avoir remercié les 
officiers de marine de leur concours dévoué, M. Milne-Edwards 
expose qu'après avoir quitté Rochefort le 9 juin, l'expédition 
dura soixante-dix jours employés principalement à faire des 
sondages et dragages dans la Méditerranée. Nous remarquons 
au milieu des nombreuses prises faites, quelques poissons 
parmi lesquels Plagusia lactea (espèce rare), à 450 mètres et 
à 1,068 mètres de profondeur, près de Marseille, l'Argyro- 
peleus hemigymnus. Les explorateurs ont constaté la présence 
de Lispognathus (Dorynchus) Thomsoni (Norman) si abondant 
dans le golfe de Gascogne, ainsi que d’autres crustacés tels 
que Geryon longipes (espèce sous-marine rencontrée aussi au 
nord de l'Espagne); deux Oxyrynques nouveaux, dont l'£rgas- 
ticus Cloueï; une nouvelle espèce du genre Galathodes, le &. 
Marionis, qui est aveugle. Parmi les mollusques, nous cite- 
rons Pholadomya Loveni, Limopsis aurita, Terebratella septata, 
et une nouvelle espèce de Massa, trouvées près de Marseille à 
550 mètres de profondeur. Entre 500 mètres et 2,600 mètres 
se trouvent d'énormes amas de coquilles vides de Ptéropodes 
et d'Hétéropodes pélagiques, au dessus d’un lit de vase fine 
où vivent des Mucula, Syndesmia, Leda, Nassa, S iphonentalis, 


Dentalium et Xylophaga. Parmi les annélides, la Serpala 


crater, retrouvée sur le câble télégraphique à 1,800 mètres 
de profondeur. Signalons dans la classe des Rayonnés, quel- 
ques échantillons de Zrisinga que l’on croyait habiter seu- 
lement les régions froides de l'Océan, et un As/erias nouveau, 
le A. Richardi (Perrier), pris par 540 mètres de fond et qui 
présente cette particularité de se reproduire par la division de 
son corps en deux parties. 


En étudiant les fonds divers, on n'a rencontré ni infusoires, 
ni bactérie ou microbes. Un sondage à 2,660 mètres entre 
Nice et la Corse fournit plusieurs petits À cténophrys. Un fora- 
minifère, l'Amphicoryna (Schlumberger) se. présente jeune 
sous la forme d’un Cristellaria et plus tard sous celle d’une 
Nodosuria. Enfin quelques spongiaires et corailiaires. La con- 
clusion du rapport que nous citons présente la Méditerranée 
comme s'étant peuplée par l'extension progressive de l'ha- 
bitat des animaux que l’on rencontre dans l'Océan sur les 
côtes d’Espagne, de Portugal, et de la côte nord-occidentale 
d'Afrique, én remarquant toutefois que le changement de 
milieu a amené certaines modifications ou différences légères, 
et qu'il n'y a pas lieu d'admettre une séparation primordiale 
entre les faunes maritimes de l'océan Atlantique et de la 
Méditerranée. Cette dernière se serait donc peuplée par émi- 
gration, à l'époque de sa formation, et n'aurait pas à pro- 

prement parler de faune zoologique distincte. 


a 
+ 


L'homme fossile de Lagoa-Santa (Brésil) et ses descendants 
actuels. Note de M. de Quatrefages: 


Le docteur Lund, le premier, a fait connaître un nombre 
très important d'espèces et genres nouveaux de mammifères 
fossiles du Brésil ; de plus il a trouvé et décrit dés ossements 
humains contemporains des espèces mammologiques. Ceci 
résulte d’une lettre de lui, datée de mars 1844, écrite à Rafu, 
et envoyée de Lagoa-Santa. Le savant danois a donc découvert 
le premier homme fossile d'Amérique. En comparant les 
héliogravures représentant l'homme de Lagoa-Santa, avec ce 
que possède le Muséum de têtes brésiliennes et ando-péru- 
viennes, l’auteur de la note que nous analysons conclut que : 
1° au Brésil comme en Europe, l'homme a été contemporain 
de diverses espèces de mammifères perdues pour la faune de 
l’époque géologique actuelle; 2° l’homme fossile de Lagoa- 
Santa existait à l'époque du Renne, maïs manquait peut-être 
à celle du Mammouth (suivant M. Gaudry); 3° l'homme fos- 
sile de Lagoa-Santa diffère de ses similaires d'Europe par 
certains caractères, et surtout par la réunion de la dolichocé- | 
phalie et de l’hypsisténocéphalie; 4° au Brésil comme en | 
Europe, l'homme fossile a laissé des descendants qui ont con- 
tribué à former les populations actuelles; 5° M. Lacerda et 
Peixoto (qui ont examiné le seul des crânes trouvé par le 
D' Lund qui füt resté au Brésil) ont eu raison de regarder la 
race botocudo comme résultant du mélange du type de Lagoa- | 
Santa avec d'autres éléments ethnologiques; 6° l’un de ces 4 
éléments au moins était brachycéphale; 7° le type de Lagoa- ô 
Santa entre dans la composition des populations ando-péru- ; 
viennes et se retrouve sur tout le littoral du Pacifique; 8° au 
Pérou et en Bolivie, l'élément ethnique s’accuse d’une ma- 
nière aussi nette qu'au Brésil; 9° l’action de cet élément est 
toutefois moins générale au Pérou qu'au Brésil ; et 10o enfin, 
ce même élément ethnologique se retrouve, selon toute appa- 
rence, ailleurs qu’au Pérou et au Brésil. 


de Pr Ci LENS El De 3 RU SR PERS NA TN nr 


un 
— 4 


. SOCIÉTÉS SAVANTES 


Société botanique de France. — Séance du 25 novembre 4884, 
Présidence de M. Van Tiecnem. 


. M. le Président donne lecture d’une note intitulée : Mazæa, 
nouveau genre d'Alques de la famille des Cr 4 À 
MM. Ed. Bornet et à Grunow. ; Re { 
M. Malinvaud annonce que, d'après une lettre du frère 
Héribaud, de Clermont-Ferrand, M. Malvezin, d'Aurillac, 
aurait découvert dans le Cantal le rare Æieracium cymosum, À 
indiqué seulement jusqu’à ce jour dans les Alpes du Dauphiné. F 
M. Edm. Bonnet signale la découverte récente des Sisym- 1 
brum pannonicum et Juncus tenus sur divers points du dé- 
partement de Saône-et-Loire, où ces plantes étaient évidem- 
ment adventices. 4 
M. Rouy cite une autre espèce étrangère, le Carex multi 
flora, d'origine américaine, qui a été observé aux environs 


du Mans, 


& 


LE NATURALISTE 


11 


M. Malinvaud rappelle à ce propos l'existence, dans le bois 
de Meudon, d’une Graminée de l'Amérique du Nord, le 
Glyceria Michauxt, qui y fut constaté en 1849, et, depuis 
cette époque, tout en restant localisé au même endroit, se 
maintient Mme sur le terrain dont il a pris pos- 
session 

M. Max. Cornu fait une communication sur quelques Cham- 
pignons rares Où nouveaux pour la flore française 

Dans une note adressée à la Société, M. Alfred Chabert 
relève une érreur géographique des flores de France : il 
existe deux localités alpestres du nom de Lautaret, l’une située 
en France et bien connue, l’autre en Piémont et qui a con- 
servé l’ancienne orthographe de l’Aufaret. En confondant 
celle-ci avec la première, on a mal à propos attribué à Allioni 
des erreurs de détermination, Ce célèbre botaniste n'avait en 
effet visité que la localité piémontaise, à laquelle se rapportent 
les citations prétendues fautives et depuis reconnues exactes, 

Dans une seconde note, M. Chabert décrit une variété peu 
connue du Mercurialis annua 

M. Van Tieghem entretient la Société de curieuses obser- 
pes qu’il à faites sur les mouvements du protoplasma dans 
l'hui 

DAiléré est donnée d’une note sur les genres Ullucus et 
Lozania, adressée à la Société par M. Posada-Arango, pro- 
fesseur à l'Université de Médellin (Colombie). 

E. M. 


Séance du 9 décembre 1881. 
Présidence de M. Van TIiEGHEM 


M. X. Gillot, d’Autun, dans une note adressée à la Société, 
discute l'opinion, généralement reçue, d’après laquelle l'Or- 
chis alata Fleury serait un hybride des O0. Morio et laxiflora, 
et il développe les raisons qui le portent à considérer cette 
plante comme une bonne espèc 

M. Mangin communique ses observations sur les cellules 
spiralées qui se produisent dans les feuilles et la tige des 
Crinum (Amaryllidées), s’y développent dans des méats inté- 
rieurs et peuvent atteindre jusqu’à 13 millimètres de longueur. 

Gaston Bonnier a fait l'examen d’une Rose à proliféra- 
tion centrale envoyée par M. Lamy de la Chapelle. Cette étude 
anatomique met en évidence la nature dela coupe réceptacu- 
laire des Roses normales, dont une partie est axile et l’autre 
appéndiculaire. La base de la coupe est formée par un recour- 
bement de la tige sur elle-même, 


M. R. de Rouillé a envoyé une liste des espèces qu'il a ré- | 


coltées sur les cimes les plus a tr des A md au dessus 
de 2,600 mètres 

M. Guignérl : a constaté l'éiihé ë noyaux, se colorant 
par le vert d’aniline et le carmin, dans les vaisseaux libériens 
et dans les cellules des vaisseaux secréteurs, considérés à tort 
jusqu’à présent comme des tissus à mort rapide. 

M. Van Tieghem donne un aperçu des recherches de M. U. 
Gayon, de Bordeaux, sur une Bacterie, voisine du 2. Termo 
et très avide d'air, sous l'influence de laquelle on voit se pro- 
duire dans les nee où elle est semée, lait pur, bouillon 
neutre de poule, ete., 


e matière verte pe offrant 
quelque analogie avec 1 Ho NE E M 


Séance du 23 décembre 1881. 

La Société a procédé aux élections qui ont lieu tous les ans, 
dans la derniére séance de décembre, pour le renouvellement 
partiel des membres du Bureau et du Conseil d’adminis- 
tration. 

Elle à nommé successivement : 
Président pour 1882 : MM. Edouard Bornet. 
Premier vice-président : Edouard Bureau. 
Vice-présidents : Prillieux. 

Roze. 
A. Larcher. 
Ad. Chatin. 
Van Tieghem. 
Zeiller. 
Vilmorin. 
Fournier. 


Secrétaire général : 
Membres du conseil : 


E. M. 


Société zoologique de France. — Séance du 8 novembre 1881 
Présidence de M. F. Laraste, président. 


M. Jobn Ritchie, président of the Boston scientific Society, 
est nommé membre correspondant de la Société zoologique 
de France. 

M. E. Simon donne le résumé d’un travailsur des Arachnides 
nouveaux. — Renvoi au Zulletin. 

M. le D' R. Blanchard fait une communication sur le sys- 
tème circulatoire du Crocodile. Il présente à la Société un cer- 
tain nombre de dessins. — Renvoi au Pulletin. 

M. F. Lataste fait une communication sur les Dos 
et les Gerbilles d'Algérie. 

I réduit à deux le nombre des espèces de Gerboises algé- 
riennes. Il identifie Dipus deserti Loche à Dipus hirtipes 
Lichtenstein, et Dipus mauritanicus Duvernoy à Dipus ægyp- 
têus Hasselquist ; et, sans la nier absolument, il regarde comme 
très douteuse la présence en Algérie de À asingt arundinis 
Cuvier 

M. Lataste a récolté douze-espèces de Eope en Algérie : 
Une du genre Pachyuromys Lataste : : Pac prasi La- 

ai 
Deux du genre Psamniomys Kretschmar : Psam. obesus Ruppel, 


(G. Sawii Levaillant). 


Psam. Roudarrei La- 


taste: … 
Quatre du genre Ger billus Desmarets : Gerb. campestris Le- 


Gerb. garamantis La- 
taste. (Gerb, can- 
pestris Loche). 


Gerb. ae a ste. 


Enfin cinq du genre Rhombomiye Wagner. 


Ji distrait de ce dernier genre l'espèce Rhom, opimus. nid 
teinstein (pallidus Wagner), des confins de l'Europe et de 
comme le type d’un genre nouveau . 
| quil nomme nr x Breteuil par 1 double 

| sillon de ses incisives. Il r Uus 


l'Asie, et la regarde 


LE  g MANU LELRF VErCUS 


.. 


. 


12 LE NATURALISTE 


crassus Sundewall (Æongl. vetensk, ac. Handl, 1842, page 233 
et pl. 2, fig. 4), confondu avec hombomys opimus par Troues- 
sart (Rodentia sp. 1366), a las incisives unicanaliculées et 
doit être écarté même du genre Amphiaulacomys : la confor- 
mation de son crâne le rapproche de Gerb. brevicaudatus 
Cuvier (auricularis Smith).: 

nfin, M. Lataste divise le genre Gerbillus en deux sous- 
genres, sous les noms de PME Lataste (espèces C'ampestris 

et : 

et Gerbillus Desmarets (type Gerbillus 
gerbillus, espèces algériennes Gerb. 
garamantis et G. hirtipes). 


Le secrétaire, 
J. GAZAGNAIRE. 


SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1881 


M. le secrétaire communique à la Société une lettre de M. le 
comte Hugo où sont donnés des renseignements concer- 
nant l'installation et les collections du nouveau Musée du 

e 


avre. 
M. F. Lataste présente à la Société un Ctenodactylus qundi 
Rothman, et un crâne de la même espèce. Les deux individus 


proviennent du col de Sfa (Biskra, Algérie). 

Il présente aussi un squelette d’une nouvelle espèce qu'il 
nomme Ctenodactylus mzabi, espèce qu'il a recueillie à Gar- 
daia (Sahara algérien). Il la décrit comparativement à l’espèce 
précédente. Cette description, accompagnée de figures, sera 
insérée dans le Bulletin. 

M. Lataste regarde comme distincte de l’une et de l’autre 
l'espèce du Cap décrite par Gray sous le nom de C'tenodactylus 

= Massoni, et ces trois espèces lui semblent assez tranchées 
pour qu’elles puissent devenir les types de trois genres, quand 
des investigations ultérieures auront augmenté le nombre des 
espèces du genre primitif et rendront sa décomposition utile. 
Il indique ainsi qu’il suit la composition actuelle du groupe : 


Genre Ctenodactylus Gray. 


Syn. Mus Pallas, Pennant; 
Arctomys Gmelin, Shaw, Fischer. 
Sp. 1. Ct. Masson: Gray. Hab. : cap de Bonne-Espérance. 
Sp. 2. C4. gqundi Rothman. Syn. : gundi Pallas, Pennant. 
Gmelin, Shaw, Fischer. 
Massoni Gervais. 
Hab. Massafin, Bou-Sâada et 
Biskra (Barbarie). 
Sp. 3. Ct. mzabi Lataste. Hab. : Gardaia (Sahara algérien). 
Diagnose. Ctenodactylus mzabi Lataste. Dentibus molarüs 
superioribus intus et extus plicatis, scilicet duobus transverso 
ovatis lobis quaque composita ; cranio deplanato, pone dilatato, 
ante angustato; areu zygomatico ante acuminato, non ovalo qua- 
drato ; foramine prœoculari minore; bullis auditoriüs maximis, 
undique rotundatis nec angulosis, pone ultra ossum occipitale 
inter eas compressum, ante ultra auditorium canalem valde 
_proeminentibus, extus anditoriam aperturam attingentibus. 
M. le D’ Jullien présente à la Société le dessin d’un avicu- 
_ laire de Dracoris magellanica Busk. On y trouve cinq muscles, 


tous composés de fibres lisses : un muscle en épaulette inséré 
tout autour de la plateforme, en arrière de la mandibule dont 
il est extenseur ; une paire de muscles flabelliformes de chaque 
côlé de la panse de l'aviculaire. Ces derniers muscles, à fibres 
parallèles, sont fléchisseurs de la mandibule dans leurs deux 
tiers postérieurs, extenseurs dans leur tiers antérieur. Leurs 
fibres tendineuses s’entrecroisent au-dessous de la man- 
dibule. : 

M. Heller a décrit quatre espèces de Diachoris dans son 
travail sur les Bryozaires de l’Adriatique. Une seule doit sub- 
sister : Drachoris hirtissima; car Diachoris simplex est un 
Membr anpora, D. armata est le dessous de D. simplex; 
quand à Ÿ. Buskeü, il doit reprendre le nom de Déachoris 
magellanica qui lui a été donné par Busk. 

M. le D' Fischer communique à la Société les observations 
qu'il a faites, à bord du Zravailleur, sur Delphènus griseus 
et Balænoptera rostrata. 

Jusqu'à présent, dans la Méditerranée, Delphinus griseus 
avait été vu isolé ou vivant en petit nombre. Sur les côtes du 
Maroc, M. Fischer a eu l’occasion de l’observer en bande 
nombreuse (une centaine d'individus environ). Il a constaté 
les variations de couleur déjà signalées dans cette espèce, 
variations qui paraissent en rapport avec les sexes. 


Gascogne. 

M. Fischer regrette de n'avoir pu apercevoir la baleine des 
Basques, Balæna biscayensis, dont le premier individu signalé 
échoua à Saint-Sébastien. Son squelette appartient au Musée 
de Copenhague. Balwna tarentina, espèce considérée comme 
nouvelle et constituée avec un individu échoué à Tarente 
(Halie), n’est autre que la baleine des Basques. 


Le secrétaire, 


J. GAZAGNAIRE. 


MAMMIFÈRES NOUVEAUX D'ALGÉRIE 
(Suite n° 6). 
HIT. GERBILLUS GERBILLUS Olivier. 
Cette espèce est mentionnée pour la première fois en 1801 
par Olivier *, qui la range à tort dans le même genre que les 
Gerboises et les Alactagas, et la nomme Dipus gerbillus ?. 


en donne cette courte diagnose : « Dipus gerbillus su prà flavus, 
subtus albus ; pedibus pentadactylis, digitis subæqualibus », 


? Bull., Soc. philom. Paris, v. II, n° 40, p. 121. 


+ Cette erreur, RRAnE t la place que doit occuper cette espèce, conduit 
Olivier see en commettre une autre qui se retrouve encore de nos jours dans 
beaucoup d'ouvrages et traités généraux rboise, dit-il, est r repré- 
sentée debout sur les médailles de la bptonsqué: Hérodote, Aristote, Théo- 
pl , Pline, etc., parmi les anciens ; Paul Lucas, Buffon 

Vycq- d'Azur, etc. i les modernes, as he regardé ce peti - 
pède comme bipède, cout têife comme md ré que er di de eux 
pieds de derrière. Le ciloyen Olivier détruit Pr tea eur par l'observation, 
parfaitement d'accord, sur ce point, avec la structure du corps de cet 
animal La ne lui permet même pas de se tenir ns debout sur ses 

arses. 


ho ie er Co nu UNE SAGESSE ne EE SA 


alænoptera rostrata à été rencontré dans le golfe de 


LE NATURALISTE 13 


à laquelle on ne trouve jointes que ces quelques lignes : « La 
+ description que le citoyen Olivier donne d’une petite espèce 
qu'il a trouvée en Egypte, et dont la taille est à peu près égale 
à celle d’une souris, se rapporte parfaitement au Mus longipes 
de Linné, si ce n’est qu’il n’a, selon Linné, que quatre doigts 
aux pieds de devant, et que celle du citoyen Olivier en a cinq; 
mais il serait possible, dit le citoyen Olivier, que Linné n'ait 
pas fait attention au pouce, qui est effectivement très court. » 

Ecartons de suite cette synonymie, certainement erronée, 
et rapportons provisoirement, avec Pallas et les auteurs mo- 
dernes, Mus longipes Linné à Zhombomys meridianus Pallas. 

En 1804, dans l'Atlas de son « Voyage dans l'Empire otto- 
man, l'Egypte et la Perse », pl. 28, Olivier figure son Drpus 
Gerbillus sous le nom de « gerboise » ; et, dans le texte (t. IT, 
p. 42-44), il nous apprend que c’est aux environs d’Alexan- 
drie qu'il a observé la « gerboise »; malheureusement il 
continue à confondre sous ce nom sa gerbille et les vraies 
gerboises. 

Je crois avoir retrouvé le type d'Olivier dans une peau éti- 
quetée « Gerbillus ægyptius Desm. » et portant la mention : 
« Remis par Cuvier eu 1849 », et dans un crâne fort incomplet 
numéroté 2547 et portant ces mots écrits à la plume sur ses 
frontaux et ses pariétaux : « Gerbille d'Olivier ». La peau est 
au laboratoire de Mammalogie, le crâne dans les galeries 
d'Anatomie comparée du Muséum d'histoire naturelle de 
Paris’. Les dimensions du corps, de la queue, des pieds, des 
oreilles, me paraissent les mêmes sur cette peau et sur la figure 

"Olivier Quant au crâne, d’abord ses dimensions sont en 
rapport avec celles de la tête de l'animal en peau ov figuré ; 
en second lieu, les autres crânes du même groupe et de taille 
voisine, conservés au Muséum, doivent vraisemblablement 
être rapportés, comme on le verra plus loin, à d’autres peaux 
déterminées; enfin ce crâne est seul à porter la mention 
« Gerbille d'Olivier », mention par laquelle Fr. Guvier, dans 
son « Mémoire sur les gerboises et les gertilles », désigne à 
pose reprises, non pas l'espèce, mais Pride décrit par 
Olivier 

Ce jne nous sera fort utile tout à l'heure. Il nous permettra 
d'ajouter quelque chose à la description insuffisante d'Oli- 
vier; et surtout il va nous servir de jalon sur le terrain que 


‘ Ji est vraiment regrettable que les Fa ar de cet en au 
épendante, soient subor- 


3 Je n'ai trouvé, dans le Mémoire PF" Gavi, aucune n du nom 
G. Olivieri dont le Catalogue de Trouessart attribue la rire. à ms auteur, 
et we "il porte en synonymie de G. ægyptius Desm. (Trouessart, Rodentia, 
sp. 1340) 


nous abordons ; car Gerbillus gerbillus est peut-être l’espèce la 
plus embrouillée de ce genre si embrouillé. Je fais beeucoup 
d'efforts pour essayer de mettre un peu d'ordre dans les ma- 
tériaux que j'ai entre les mains; mais ceux-ci sont peu nom- 
breux. Que ceux qui en ont d’autres les étudient de leur côté; 
qu'ils se les communiquent réciproquement et en fassent une 
comparaison attentive et minutieuse : je ne vois que ce moyen 
d'arriver à la distinction nette et indiscutable de toutes les 
espèces confondues jusqu’à ce jour avec Gerbillus gerbillus 


En 180%: Desmarets crée le genre Gerbéllus dont Dipus ger- 
billus Olivier est le type. Au nom spécifique de Gerbillus, dont 
il fait un nom de genre, il croit devoir en substituer un autre, 
celui de œgyptius : c'est ainsi que Gerbillus œgyptius Desm. 
est absolument synonyme de Dipus gerbillus Olivier. Pour 
nous, dans cette question de nomenclature, nous applique- 
rons purement et Simplement la loi de priorité, et nous appel- 
lerons la même espèce Gerbillus gerbillus Olivier. 

En 1817 * Desmarets a confondu avec cette espèce le Dipus 
pyramidun de Geoffroy. Cuvier a démontré plus tard la valeur 
spécifique de ce dernier, que l’on classe aujourd’hui dans le 
genre Æhombomys, et dont nous ne parlerons plus. 

D'après Desmarets, l'individu décrit par Olivier « fut ren- 
contré près de Memphis, sortant du terrier qu’il habitait ». 

En 1836*, Fr. Cuvier à son tour a confondu, sous le nom 
de G. ægyptius, plusieurs formes qui n’ont pas été distinguées 
depuis. Préoccupons-nous d’abord de retrouver les types de 
Cuvier. Il en mentionne deux : « Nous croyons, dit-il, re- 
trouver le Dipus gerbillus dans une dépouille où la tête osseuse 
se trouve, et cette dépouille ne diffère en rien d’une peau pré- 
parée, envoyée au Muséum d'histoire naturelle sous le nom 
de Meriones quadrimaculatus Ehremberg par: M. Lichtens- 
tein  ». 

Indépendamment de l'espèce que nous avons rapportée au 
G. longicaudus Wagner, le laboratoire de Mammalogie possède 
quatre peaux éliquetées G. œgyptius Desm. Toutes quatre 
sont assez anciennes pour avoir pu être entre les mains de 
Cuvier. D'autre part, je trouve, dans les galeries d’Anatomie 
comparée, cinq crânes dont quatre me paraissent devoir cor- 
respondre à ces peaux. Or ces crânes et ces peaux appartien- 
nent, à mon avis, à trois espèces différentes : 

1° À Gerbillus gerbillus Olivier. Une peau et un crâne dont 
il a été plus haut question : c'est le type d'Olivier, qui a été 
aussi entre les mains de Cuvier, et auquel cet auteur fait 
allusion dans le passage précité. 

Une autre peau, étiquetée Meriones gerbellus Lichtenstein, 
obtenue par échange de Lichtenstein en 1827, et provenant 


1 Nouv. Dict.d’hist. nat. de Déterville, vol. XXIV. Tabl. méth. des Mamm., 
p. 22. . 


# Nouv. Dict. d’hist. nat. de Déterville, nouv. édit., art, Gerbille. : 
3 Mém. sur les ee et les Gerbilles, Trans. of the zool. Soc, of 
London, v. IL, 1841, 

à Sundewalt fait remarquer qu'il n'a pu retrouver, dans L PUR 
d'Ebrenberg, le uom de Gerbillus quadrimaculatus dont L Carier, et aussi 
Ruppell, lui nent la prarpléss Il s'agit vraisemblablement là d’un | 
simple nom $ 

s Loc. cit., p. 140. 


14 : LE NATURALISTE 


EL 


de Nubie; plus un crâne que je crois lui correspondre, numé- 
roté 2537 et étiqueté « Gerbille de Nubie, G. nubilus » (sic); 
appartenant, je crois, à la DA espèce. Cuvier dans son 
mu n’en fait aucune mentio 

A Gerbillus REA Mise (Ehrenberg) Cuvier. Une 
va avec cette indication que l’animal a été tué en janvier, 
en Nubie, et a été obtenu de Lichtenstein; plus un crâne nu- 
méroté 2551, avec cette inscription « G. ægyptius, Nubie, 
Ehrenberg », et dont l'étiquette porte une double mention 
 . par deux mains différentes, « Gerbille à queue rousse, 

G. ruficaudus ».et « G. ægyptius ». C’est évidemment là le 
deuxième individu qu'a mentionné Cuvier, celui qu’il avait 
reçu de Lichtenstein sous le nom de G. quadrimaculatus. 

3° Enfin à G. Bottai n. sp. Une peau du Sennaar, rapportée 
par Botta en 1834, et un crâne avec l'inscription « G. ægyp- 
tius, Gerbille du Sennaar, Botta », numéroté 2542. Un deuxième 
crâne, très semblable, sous le numéro 2541 et avec l'inscrip- 
tion « Sennaar, Botta, G. ægyptus », partage la boite et l'éti- 
quette du premier. Cette étiquette est, par une grossière 
erreur, ainsi conçue : « Gerbille de Burton, G. Burtont ». 
Bien que le Mémoire de Guvier ne soit daté que de 1836, il 
n'y est fait aucune allusion à ces deux individus :. 

Nous allons, autant que nous le permettront ces peaux et 
ces crânes, étudier les caractères de ces trois espèces. Voyons 
d’abord. 

(A suivre.) 
F. LATASTE. 


MATÉRIAUX 


POUR SERVIR A LA RÉVISION DE LA FLORE PORTUGAISE 
ACCOMPAGNÉS DE 


Notes sur certaines espèces ou variétés critiques de plantes européennes. 


EL AE AM'MAMH JUSS. 
4, — Prasisæ BENTH. 
GENRE PRASIUM Z. 


PF. majus L, 
. Hab.— Ad rupes Algarb. prope Convento de Cabo de S. Vi- 


cente juxta viam versus Sagres, — Jun 1847,— (Welwiisch), = 


Loule, — Apr. 1881. — (J. Daveau). 
II. — Buguloæ Fr. 


k GENRE TEUCRIUM Z. 
T. frutieaus L. var. latéfolium (Teucrium hispanicum 
atiore folio Tournef. /nst. 208; T. latifolium L. sp. 
Hab. — In montosis cercle inter Canessas et Mafra. 
— Maio 1845. — (Welwitse 
Os. — Plante moins ligneuse que le type, à feuilles plus 
larges, plus ane plus ou moins velues en dessus, moins 


“ Une autre peau, sans crâne, que je ee appartenant à un 
jeune de l'espèce précédemment décrite sous le no 
Wagner, vient d'être retrouvée au laboratoire de Mattel ie du Muséum. 


Elle porte le numéro 316, et la mention : « Reçu de M. Fr. Cuvier en 1849. , 


e G. longicaudus 


rapprochées sur les rameaux.— Berloloni (F1. tal. VI, p. 20), 
l'accepte comme espèce. 

T. Pseudochameæpytis 

Hab. — In collinis aridis . saxosis ex Olhäo ad Moncara- 


pazo; etiam prope Portémdo. — Mai 1847. — (Welwitsch, 


F1. Algarb, n° 481.) 


Æ', Scorodenia L. 

Hab. — In montosis dumetis prope Céa et A/dea da Serra, 
ad basin de Serra da Estrella. — Aug. 1848. — (Welwitsch.) 
= Queluz pr. Lisboa; Venda do Pinheiro pr. Torres-Vedras. 
— Juin 1881. — Valesim. — Aug. 1881. — (J. Daveau 

Var. vellosa Rouy. (Tiges, rameaux, bractées, pédicelles et 
calices couverts de longs poils blanchâtres étalés). 

Hab. — In dumetis pr. Monchique frequens. — Jun. 1847. 
— (Welwitsch, F7. Algarb, n° 27.) é 


T'. Fusitanieum Lam. (T. Salviastrum Hoffgg. et Link; 
T. Lusitanicum Salviastrum Brot. Phyt. Lus.) 

Hab. — In serra da Estrella ad basin rupium dict. Cantaros, 
loco dicto Zua dos Mercadores frequens in rup. fissuris. Varvat. 


foliis latioribus. — Aug. 1848. — (Welwitsch.) = Prope 
summo cacumine montis Serra d'Estrella. — Jul. 1878. 
— (D' Levier). — Covao da Metade (Cantaro magro). — 


Aug. 4881. — (J. Daveau.) 


Os. — Welwitsch a mis sur l'étiquette qui. apmpgne 


ses échantillons de cette rarissime plant: 

« Anne 7. Massiliense L, 2? — Diagnosis : in pc. Prod. 
« (XIT, p. 585), data fere exacte in plantam nostram quadrat. », 
et plus bas : « Etiam 7. Pseudoscorodonia vix a T. Luditanito 
diffère videtur. » 

Je n’ai pu prendre en conioe cette dernière re- 
marque, car mes échantillons algériens du 7. Pseudoscoro- 
donia Desf. (T.crispum Pom. !) ne me permettaient aucune 
confusion entre les deux plantes. Mais il est certain que 
le T. Lusitanicum est fort voisin du 7. Massiliense, don! 
quelques botanistes PARMERE le Sn ES coranie une variété 
alpine, etles deux En 
effet, 11 m'a été impossible de reconnaître sur les beaux échan- 
tillons de Welwitsch ey de 
ceux très complets du D’ Levier, tous les caractères attribués 
au T. Lusitanicum par M. de Ficalho. Ainsi, j'ai vu . 
lobe médian de la corolle obtus arrondi, et non aigu comm 
l’assure M. de Ficalho, les feuilles variant HIER 
quant à leur grandeur et souvent plus grandes et plus aiguës 
(exemplaires de Welwitsch}), que dans certains échantillons 
de T. Massiliense (de Corse et. des Alpes-Maritimes), et les 


épis florifères moins lâches dans le T.. Lusitanicum que dans. 


le T. Massiliense (des les d'Hyères). 
Toutefois, j'estime que l’on doit conserver comme espèce 
le 7. Lusitanicum Lam. qui, en général, présente des tiges li- 


gneuses, tortueuses, des feuilles petites, très rugueuses, tomen- 


teuses, presque boursouflées, des corolles relativement grandes 
à tube assez longuement exseré et & lobe médian oblong. De 
plus, l’odeur du T. Lusitanicum est assez agréable, aromatique 
et non forte comme celle du T. Massiliense. 

Je dois ajouter, au sujet de cette espèce, que M. de Ficalho a 


F 
;très justement relevé l'erreur de synonymie que M. Bentham 


à comnise (Prodr. XW, p. 585), lorsqu'il a considéré la plante 


CRE ET ST TEE A Lun Da EL SCIE 
NOR ER RE PE 


Daveau, de même que sur - 


nom, 


LE NATURALISTE 


de l’île Majorque (Baléares) comme identique au T. Lusi- 
tanicum. Cette erreur a été reproduite par M. Willkomm dans 
le Prodromus floræ Hispanicæ, et plus récemment encore par 
MM. Marès et Vigineix dans leur Catalogue raisonné des plantes 
vasculaires des îles Baléares (1880). Il est donc utile de rap- 
peler que la plante de l’île Majorque (T, Asiaticum Jacq. 
Hort, Vénd. UE, tab. 41 ; Cambess. Ænum. pl. Balear, n° 434, 
non L. sec Boiss.) a été décrite à nouveau et nommée, dès 
1859, 7. lancifolium, par M. Boissier (Déagn. orient. Sér. II, 
fasc. #4, p. 57). 


FT, spinosum L. 
Hab. — In siccis basalticis de Zapada d'Ajuda non infre- 
quens. — Jul. 1847. — (Welwitsch.) 


T, scordioides Schreb. (T. Scordium Brot. FL Lus.; 
T, lanuginosum Brot. Phyt. - 
Hab, — Costa da Trafaria.— Oct. 1843. — (Welwitsch.) 


7, Chamædrys L. 
Hab. — Cap Mondego. — (E. Schmitz.) 
Ors. — Espèce non signalée en Portugal par M. de 
Ficalho et qui paraît être nouvelle pour la Flore portugaise. 
(A suivre.) 
G, Rouy. 


VENTE D'UNE BIBLIOTRÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE 


Parmi les abonnés du journal Ze Naturaliste, les conchylio- 
logistes ne liront peut être pas sans intérêt les détails de la 
vente qui a eu lieu le mardi 15 novembre et jours suivants, 
à la salle des ventes de Bordeaux. 

La bibliothèque que l’on vendait, renfermait non seulement 
des ouvrages rares et précieux, mais son propriétaire, feu 
M. Boivin, ancien maître des requêtes au Conseil d’État, avait 
réuni tout ce qu'il avait pu rencontrer en publications concer- 


‘nant la conchyliologie. Il avait poursuivi ce but, avec une 


persévérance opiniâtre, pendant sa longue carrière, achetant 
à Paris ou à l'étranger, même au prix des plus grands sacri- 
fices, les ouvrages épuisés où presque introuvables aujour- 
d’hui ; aussi les mêmes ouvrages étaient-ils représentés par 
de nombreuses éditions ou par des exemplaires traduits en 


_plusieurs langues. On comprendra facilement l'intérêt qu’a- 
vait la vente d’une telle bibliothèque; mais si certains ou- 


vrages, rares aujourd’hui, ont été vivement disputés par les 


bibliophiles de Bordeaux et par ceux de Paris, venus pour 


cette vente; d’autres ouvrages ont été vendus « des prix in- 
fimes » : c’est le sort de toutes les enchères. Nous avons pensé 
qu'il serait intéressant de mettre sous les yeux des natura- 
lister les prix de vente de quelques ouvrages : 

Dictionnaire des Sciences naturelles, publié sous la direc- 
Le de Cuvier, 60 vol. in-8 dé texte, et 13 vol. de Fe a 
rié É 
Méovaudce. Opera omnia (de 1599 à 1668), 13 vol. + fr. 
Chenu. Leçons élémentaires d'Histoire naturelle et de 
Conchyliologie, avec 12 pl. coloriées. | 


10 fr, 50 | 


15 

Œuvres de: Columna (Fabius), trois tomes avec ] S 
figures. 60 fr. 
Adams. The genera of recent mollusca, 2 vol. et 1 atlas 
de pl. coloriées. 105 fr. 
D’Argenville. La Conchyliologie, 2 vol. in-4, avec pl. co- 
loriées. 200 fr. 


Chenu. Mannel de Conchyliologie, 2 vol. avec figures. 29 fr. 
Chenu. Tustrations conchyliogides. Les livraisons parues 
réunies en # vol. 430 fr. 
Delessert. Recueil de Coquilles décrites par Lamark, 1 vol. 
in-fol. avec pl. coloriés. 53 fr. 
Dupuy. Histoire des Mollusques terrestres de France, 
1 vol. avec 31 pl. rs 
Férussac et Deshaye. Histoire naturelle des Mollusques ter- 
restres et fluviatiles, 4 vol. in-folio et 2 atlas 
Forbes et Hanley. History of British molläsca, 4 vol. in-8, 
et atlas de pl. coloriées. 185 fr. 
Kiener et Fischer. es général des Coquilles vivantes, 
12 vol. in-4, fig. coloriée 360 fr. 
Lea. Observations on the genus unio, 13 vol.in-12. 150 fr. 
Martini et Chemnitz. Systematische Conchylien cabinet. 
11 vol. in-4, pl. coloriées. 70 fr. 
Moquin-Tandon. Histoire naturelle des Mollusques terrestres 
de France, 2 vol. in-8, et atlas de planches coloriées.  46fr. 
Poli et Chiaje. Testacea utriusque Siciliæ, 3 vol, in-fol. et 
atlas de pl. coloriées. 155 fr 
Reeve. Conchologica iconica, 20 vol. in-4, fig. coloriés. 
(Ouvrage publié à 4,350.) 1,930 fr. 
Reeve. Conchologica systéematica, 2 vol. et l’atlas de pl. co- 
loriées. 121 fr. 
Rossmassier. Iconographie der au und susswasser, 
mollusken, trois vol. avec pl. colorié 60 fr. 
Sowerby. The conchological Rad 200 livraisons, 
fig. coloriées, réunies en 1 “tort volume. 81 fr. 
Sowerby. Thesaurus conchyliorum, 2 vol. et 2 atlas, n co- 
loriées. 25 fr. 
Vérany. Cephalopodes de la Méditerrannée, 1 “+ in-#, 
pl. coloriées. 63 fr. 
Indépendamment des ouvrages indiqués ci-dessus, Ja 
bibliothèque renfermait de splendides éditions des voyages 
de Dumont d'Urville, Duperrey, Du Petit-Thouars, Freycinet, 
Péron, ete., qui ont été vendues à des prix variant de 300 fr. 
à 600 fr. La vente entière a produit environ une somme 
de 15,000 fr. M. Boivin avait dépensé plus de 100,000 fr. pour 
sa bibli‘thèque ! : 
ALBERT GRANGER. 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


La Société entomologique de France vient de faire mots > 
en vente chez son trésorier (M. L. Buquet, 52, rue Saint-Pla- 

cide), le premier volume de la Faune des Coléoptères du Bassin 
de la Seine de M. L. Bedel, publié dans les n°° trimestriels de 


ses Annales pour 1879, 1880 et 1881, et dont elle a faitexé- Ÿ 


e 


16 


LE NATURALISTE 


cuter un tirage à part. — Cet ouvrage sera immédiatement ; 
continué dans les Annales de 1882. — Prix du one: avec 
une planche gravée, 5 francs. 

M. Jenner Weis a présenté à la séance de la Société ento- 
mologique de Londres du 2 mars de cette année un exem- 
plaire vivant de Doryphora, pris à Londres dans un tonneau 
de pommes de terre américaines. 

dia 

A la séance du 3 septembre 1881 de la Société entomolo- 
gique de Belgique, M. Preudhomme de Borre attire l'attention 
sur le peu de valeur du caractère sur lequel a été établi le 
genre Rhombonyx aux dépens du genre Anomala, et signale 
son peu de fixité suivant l'examen qu'il a fait de nombreux 
exemplaires de l’Anomala vagans rapportés de Portugal. 
L'auteur de la note conclut que la distinction entre les deux 
genres précités devient très douteux. 


*:* 


M. Raffray, consul de France à Massouah (Abyssinie), nous 
prie d'informer ses correspondants qu'il est à Paris pour 
plusieurs mois, et prie de lui écrire, 20, rue Cambon, à Paris. 


* 
* *#. 


Nous apprenons la mort de M. Putzeys, décédé le 5 janvier 
à Bruxelles: c'était un entomologiste distingué qui avait 
publié de très importants travaux, particulièrement sur les 
Carabides dont il possédait une très remarquable collection, 

‘qu’il a léguée, dit-on, au Musée de Bruxelles." 
* 
x * 

M. Leprieur, pharmacien militaire, vient de mourir en 
Algérie, où il avait demandé à aller pour soigner les blessés; 
il est mort victime de son zèle; jeune encore il avait réuni des 
matériaux considérables pour des études qu’il se proposait de 
publier. 


* # 


M. G. Lombard, à Aubenas (Basses-Alpes), a fait en juillet 
dernier la capture d’une Rosalia Alpina, dont les taches trans- 
versales noires des élytres ont envahi toute la surface, en sorte 
qu’elles sont d'un noir velouté. (Cette capture a été faite aux 
Dourbes.) 

.. I a capturé à Lambert deux magnifiques N. Musiva en 
chassant à la lanterne la première quinzaine d'août. 


* 
* * 


La collection de Coléoptères de M. Paul Bauduer de Sos, 
. miel d’être acquise par M. A. Lucante, de Courrensau (Gers). 


M. Designolle nous prie d'annoncer à ses correspondants 
qu'il demeure actuellement, 1, rue du Marché-Saint-Honoré, 
à Paris. 

# 
* * 


M. Elzear Abeille est fixé pour tout l'hiver, rue Nationale, 
20, à Hyères (Var), où il prie ses correspondants de lui écrire. 


* 
x * 


Nous extrayons du rapport de M. le doyen de la Faculté 
de Rennes sur les derniers examens du baccalauréat le pas- 
sage suivant, qui prouve combien jusqu'ici étaient négligées 
les sciences naturelles dans l’enseignement secondaire : 

« Si les candidats au baccalauréat à sciences restreint pour 
« la partie mathématique, — dit M. le doyen, — n'avaient 
« pas laissé de côté les éléments d’ PE naturelle qui font 
« partie des programmes du baccalauréat ès lettres, leur pré- 
« paration au baccalauréat ès sciences restreint n’exigerait 
« pas plus de deux ou trois mois d’un travail sérieux. Ils 
« trouvent plus commode de s’en rapporter à leur bonne 
« étoile. Ils classent bravement les crocodiles, les requins, les 
« squales, parmi les mamnufères, font du cheval un palmipède, 


«jury l» 


LIVRES NOUVEAUX 


Bulletin one de la Société d’acclimatation. 3° série, 
e VII, n° 8, août 1881. — C. Rareret-Wattel. Rapport sur la 
situation de la pisciculture. à l'étranger. — Joseph 
aladie des écrevisses. 
Glenans. À. Bigot. 
espèces de vers à soie. 


= 


Rapport sur l'éducation de plusieurs 


Le Naturaliste canadien. Vol. XII, n° 443, septembre-octobre 
4881. Caprouge, Canada. Faune canadienne (suite). 


Bulletin of the Buffalo. Society of natural sciences, vol. HI, n° 5. 

rs R. Houland. Recent archæological discoveries in the 
Bottom. — G. Kellicot. Description of a New Check List 
of North American sphingidæ, 


e Entomologist, 
P.-H. Gosse. Uranica Sloanus at Home. — Alfred Wailly. On Silk- 
ducing and other Exotic Bombyces reared in London in 4881 
E.-S. Hutchiñson. On the supposed Extinction of Vanessa C. album: 
11 Naturalista siciliano. Anno 1, n° 2. Palermo, novembre 1881. 
— L. Bucca. il ici 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


Evreux. — Imp. Ch. Hénisser, 


« et se plaignent amèrement à Les famulles des exigences du 


vol XIV, n° 222. London. September, 1881. — 


Vu 


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4" Année. N° 


312 


Ler Février 1882. ur 


JOURNAL.DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1°” et le 15 de chaque mois 


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- Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle: il insère 
‘ gratuitement toute demande d'échange où de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


ACADÉMIE DES. SCIENCES 


|  SÉANGE DU 12 DÉCEMBRE. 1881. 

Le preuves FA la formation récente de la Méditerranée, par 
M. Emile Blanchard. 
©: °M. Blanchard se propose: de piéantat successivement. à 
- l'Académie, des travaux ayant trait à la géographie physique 
du globe; et analysant les études :et les remarques de ses 
devanciers au sujet de la distribution des animaux et des végé- 
:taux:sur la terre; l’auteur veut:se servir de. ces documents 
pour en former l'histoire de la Terre dans la période actuelle. 
Depuis longtemps déjà M. Blanchard s’est occupé: de cette 
- question, et il sollicite l'appui des savants pour provoquer des 
recherches scientifiques au moyen de l'exploration du fond 
de certaines mers et de certaines îles complètement laissées 
de côté jusqu'ici. À la suite des dragages exécutés dans la 
Méditerranée, et de l’étude des divers êtres organisés de ces 
‘profondeurs inexplorées, il'a tiré cette conséquence que la 
formation de la Méditerranée était récente. De plus, l'examen 
des plantes qui poussent sur les côtes de cette grande mer 
intérieure, fait retrouver les mêmes espèces sur tout ou partie 
de ses côtes, à l'exclusion des autres contrées qui en sont 
privées, et ces éspèces nous offrent une foule de types carac- 
téristiques. Par exemple, suivant M. Cosson, sur 434 espèces 
de plantes recueillies sur le littoral de la province de Constan- 
tine, 32 seulement ne se retrouvent pas sur les côtes de l’Eu- 
rope. Les animaux, quoique sédentaires en général, offrent 
aussi d’intéressants indices pour le caractère d’un pays. 

Certaines hélices habitent toutes les terres méditerranéennes 
sans se retrouver ailleurs; d’autres mollusques ont un habitat 
beaucoup plus localisé, et certains même ne se rencontrent 
que dans la partie orientale de la Méditerranée. Un cra 
d’eau douce (le Telphusa fluviatilis), qui vit dans les torrents 


de tous les États Barbaresques, et dans les rivières du sud de 
l'Espagne, de l'Italie, de la Sicile et de la Grèce, ne s'approche 
pas des bords de la mer. Certains hyménoptères et coléop - 
tères ont aussi un habitat méditerranéen fort bien tranché; 
de même certains lépidoptères. En résumé, la faune et'la 
flore méditerranéennes ont un caractère néttément tränché ; 
sous ce rapport, les côtes d’Andalousie, du Maroc, de l Algérie 
Nan et les îles Baléares, sont presque identiques! 

, l'Algérie, la Corse, la Sardaigne, les Côtes de 
France et VE Italie: de même aussi, la Sicile et la Tunisie: de 
même encore, la Grèce, l’Archipel, les côtes du Turquie et de 
Syrie présentent le même. caractère qui s'étend jusqu'au 
littoral de la mer Noire. Si donc on passe d'une rive à l’autre 
de la Méditerranée, comme d'une part on retrouve nombre 
d'espèces pareilles, animales ou végétales, et que d’autre part 
cette mer est un obstacle infranchissable pour la dissémina- 
tion des espèces, M. Blanchard conelut que la Méditerranée 


s’est ouverte à l'âge actuel de la Terre, et que les animaux et 


plantes qui vivent sur ses bords étaient dans les conditions 
mêmes où ils se trouvent. de .nos jours. L'étude de la mer 
même confirme pleinement ces FL YURS. 


Note présentée à la suite + 1 rc sptEsEs de M. Blan- 
chard, par M. Alph. Milne-Edwar 

Les observations de M. ancheti constatent qu'il y a une 
faune caractéristique spéciale au littoral méditerranéen dont 
les limites sont le Sahara, les Pyrénées, les Alpes, les Balkans 
et le Caucase. La mer Méditerranée s'est creusée à une époque 
récente, et l’on peut expliquer facilement l'existence des 
mêmes espèces sur les deux rives nord et sud, en admettant 
l'existence antérieure de deux larges isthmes dont le relief 
s'accuseencore au fond de la mer entre la Sicile et la Tunisie, 
et entre l "Espagne et le Maroc. Des ossements d’ éléphants dé- 
couverts à Malte, prouvent que cette île se rattachait à des 
terres fertiles, à une époque géologique relativement récente. 


18 va LE NATURALISTE 


A cette époque, il y avait une mer intérieure s'étendant du 
côté de la mer Noire, de la Caspienne et de l’Aral, et peut. 


être jusqu’à l'Afghanistan et les mers Boréales; la présence 


dans la Caspienne et le lac Baïkal de phoques voisins de ceux 
retiques donnent un certain poids à cette opinion. 


des mers a 
Vers l’ouest, la limite de cette mer serait les Açores, Madère 
et les Canaries. Il serait par suite fort intéressant d'explorer 
les fonds de l'Atlantique, à l'ouest de ces îles jusqu'à la mer 
des Sargasses, et aussi la mer Rouge et le golfe Persique. 
M. Milne-Edwards émet par suite le vœu que le Ministère de 
la Marine vienne en aide à la science pour faciliter ces recher- 
ches scientifiques du plus haut intérêt. L'étude des plantes et 
animaux vivants dans ces parages peut donner de curieux 
enseignements sur certaines époques géologiques et offrir des 
aperçus d'ensemble fort inattendus. rs 


La 
* + 


Sur un moyen d'empêcher le développement du Phylloxera, 
par le gazonnement du sol dans l intervalle des ceps de vigne. 
Note par M. P. Bidault. 

MM. Becquerel ont constaté que la présence du gazon pen- 
dant la belle saison, fait perdre au sol une partie notable de 
Ja température qu'il aurait acquise s’il eût été dénudé. Comme 
l'échauffement du sol favorise l’éclosion du Phylloxera aptère 
et davantage encore, celle de l’insecte ailé, M. Bidault propose 
de couvrir le sol, d'avril en octobre, soit avec des récoltes, soit 

_ avec du gazon, soit même avec des paillassons (ou en combi- 
nant ces divers procédés), les parties du sol ayoisinant immé- 
diatement le pied des ceps. On a observé à l'appui de cette 
opinion, que : pour favoriser l'éclosion de leurs œufs dans les 
terrains gazonnés, les fourmis les transportent pendant le 


jour au milieu de galeries percées dans des espèces de tours. 


en terre, ce qu’elles ne font pas en terrain dénudé, sauf pen- 
dant les saisons pluvieuses. 


Sur une nouvelle sous-elasse d'Infusoires. Note de M. P, 
Geddes. 

M. Geddes a déjà publié il y a trois ans, dans une note 
préliminaire, la physiologie et l’histologie de la Convolute, et 


décrit brièvement de curieuses cellules qu'on rencontre par- 


fois en grand nombre dans le Mésoderme de cette Planaire. 
Ces cellules, plus petites que les corpuscules du sang de la 
grenouille, sont en forme de poire, un peu courbée, et pour- 
vues d’une grande vacuole centrale, remplie de fluide ; paral- 
lèlement à la paroi de cette cavité, se trouve une rangée de 
_fébrilles homogènes et transparentes qui s'insèrent à leurs 
extrémités supérieures et inférieures dans le protoplasma de 
ces cellules. Une préparation microscopique du corps de la 
Convolute, dilacérée dans une goutte d'eau de mer, a permis 
en isolant de ces cellules, de constater leur état de contrac- 
tion rythmique; les plus vivants donnent de 100 à 180 pulsa- 
tions à la minute, et leur axe principal se courbant, la cellule 
devient plus courte et plus large à la façon d’un muscle en 
contraction, Lorsque ces cellules commencent à mourir, les 


mouvements ne sont plus coordonnés, le mouvement s'arrête | 


et la cellule éclate. Au point de vue morphologique, que sont 
ces cellules? M. Geddes, à la suite de nombreuses observa- 
tions, pense que ce sont des parasites, et cite à l'appui de 


son opinion cette remarque, que les cellules en question font 
défaut chez d’autres d'espèces de Planaires, et disparaissent 
en automne, là où on les trouve au printemps et en abon- 


dance. En les considérant donc coinme des parasites, la struc- 


ture de ces cellules les fait dériver du type Infusoire qui en 
diffèrerait par la présence de cils destinés à la locomotion et 
fa snature de la vacuola vontractile. M. Geddes propose en 
conséquence de donner à cet infusoire le nom de Pulsatella 
convolutæ et crée pour lui une quatrième sous-classe, celle 
des Pulsatoriens. 


* 
x * 


Sur-un nouveau type de Turbellariés. Note de M. W.-A. 
Silliman. 
M. W. A. Silliman fait connaître l’organisation d’un Ver 


| nouveau trouvé à Roscoff dans un dragage; cet animal était 


parasite d’un Nématoïde vert, qui semblait lui-même être 
parasite d’un Echinus sphaera. Le corps sublancéolé a 2" 25 
de longueur, et 1 "" 5 de largeur; sa couleur est uniforme et 
brun clair. Les crochets et les ventouses manquent complète- 
ment. L'épiderme est formé de cellules hexagonales ciliéés, 
dont la cuticule, mince, est perforée pour le passage des cils 
vibratiles qui sont plus longs et plus forts sur la face ven- 
trale. Sous l’épiderme est la membrane qui contient le 
pigment, et qui recouvre elle-même les couches muscu- 
laires. Les muscles dorsaux-ventraux très développés per- 
mettent à cé ver de s’enrouler ou de replier les bords de son 
corps sur la face ventrale, Si, comme les autres Plathelmin- 
thes, le parenchyme du corps est formé d’un tissu renfermant 
de nombreuses cellules nucléées, la cavité du corps fait défaut. 
L'appareil digestif consiste en un pharynx servant à la fois de 
ventouse et d'intestin rudimentaire, et se trouvant en com- 
munication avec une petite poche, sorte d'estomac, d'où la 
matière alimentaire, liquide, doit être distribuée dans le corps 
par osmose. Les organes mâles se composent de nombreux 
testicules en forme de petits sacs d’où partent des conduits 
très fins, convergents, venant déboucher dans le pénis. Ce 
dernier contenu dans une gaîne en forme de sac où il s’en- 
roule; puis la gaîne se contracte en un canal qui se réunit à 
l'utérus en formant un cloaque sexuel à ouverture ventrale. 
L’utérus est médian, et situé au-dessus de Ja gaine du pénis, 
et se termine au milieu du corps en cul-de-sac contenant 
ordinairement un œuf.à coque ovoïide muni d’un long et fin 
pédoncule. Le pseudo-vitellogène a la forme de nombreux 
tubes ramifiés qui viennent déboucher dans l'utérus. En 
arrière de ces ouvertures sont les ovaires, ayant la forme d'une 
main, dont le poignet communiquerait avec l'utérus, et les 
doigts serviraient de réceptacle aux œufs. Enfin ce ver pré- 
sente un vagin, organe qui n'existe pas chez les Turbillariés ; 
il s'ouvre sur le dos vers le quart postérieur du corps, et court 
vers l'utérus, en avant; près de l'ouverture des ovaires, 1l se 
dilate en un receptaculum seminis qui est en communication 
avec. l'utérus par un canal étroit et court. Cet animal, par 


DUR G 


 * 


à 


LE NATURALISTE 


19 


Sur les poissons, crabes et mollusques vivants, rejetés-par.des 
puits artésiens en Algérie. Note par M. G. Rolland. 

On a déjà constaté la présence de poissons et mollusques 
vivants dans les eaux douces et saumâtres des oasis du Sahara 
de Constantine; on. y rencontre même des crabes, qui peu 
variés, pullulent par places. On en trouve dans les sources 
naturelles, et à l'orifice des puits jaillissants. Les crabes 
connus en trois points de l’Oued Rir’ appartiennent à l'espèce 
Telphusa fluviatilis. Or, certains puits jaillissants, dans l'Oued 
Rir, rejettent des poissons, crabes et mollusques vivants, les 
inêmes que ceux que l’on rencontre à la surface. Il est positif 
qu’il existe une nappe d'eau souterraine fort étendue, com- 
muniquant avec la surface par certains puits anciens et par 
les forages récents; à la base de ces forages, il se produit des 
chambres. et la colonne ascensionnelle entraîne mécanique- 
ment les matières en suspension ; il y a communication entre 
les puits et les behour et chriats par l'intermédiaire de canaux 
souterrains, et l’on comprend alors que les animaux rejetés 
vivants par les puits ne se sont pas développés nécessaire- 
ment à cette profondeur, auquel cas, pourquoi ne seraient- 
ils pas aveugles? Les poissons se développant dans les eaux 
superficielles, et par suite de leur mode d’existence, venant à 
circuler au voisinage des puits, sont entraînés par la force 
ascensionnelle de l’eau et sont ramenés au jour. Une expli- 
cation analogue s'appliquerait aux Mollusques et aux Crabes ; 
ces derniers étaient inconnus des indigènes, mais ce fait peut 
être attribué à l'ignorance des populations indigènes, et à ce 
que le pays avait été peu exploré. Dès 1861, M. Ville signalait 
la présence des Crabes dans les eaux du bahr Ba Moussa, à 
Mazer. 


DIAGNOSES DE TROIS COLÉOPTÈRES (CYRTONUS) NOUVEAUX 
É Par M. L. FAIRMAIRE 


D. contractus. — Long. 6 à 6 1/2 mill. — Brevissime 


ovatus, valde convexus, virescenti-æneus, modice nitidus, 


antennis PT pores 1° obscure ferrugniéo, Prothorace 


majoribus rps pue tenuiter punctato- lineatis, inter- 
vallis tenuiter punctulatis, lineis apice.et entus confusis: — 
Sierra Nevada. — Ressemble assez au C. Fairmanrer, mais 
plus petit, plus court, plus convexe, avec le corselet plus dis- 
tinctement ponctué et les lignes ponciuses des élytres un peu 
plus EE 


». mcticeps. — DRE. 5 à 5 1/2 mill, — Oblongo- 


ovatus, rie convexus, æneus, nutidus, ores, antennis 


tarsisque piceo-testatis, capite satfortiter punctato, antice 
densius ac tenius, prothorace antice tantum angustato,; mar- 
gine portice valde bisinuato, sed ieviter erenatulo, angulis 
obtusiuseulis, elytris brevibus, punctato-lineatis, lineis apice 
obsoletis et disco medio confusis, intervallis sat tenuiter 
punctatis. — Espagne. - — Ressemble un peu au. gibbicollis, 


mais plus petit, à corcelet moins droit sur les côtés, plus ré- 
tréci en avant, plus fortement ponctué, ainsi que les élytres; 
remarquable par la ponctuation assez forte et assez serrée de 


la tête. 


Bone retiro Jegit Rev, Paüre Bitones. — 
_garb., n° 233). 


D. comorphus. — Long. 5 1/2 à 6 mill: — Ovoideus, 
nitide cuprascens, œneo-tinctus, antennis oreque testaceis; 
capite punctato, antennis breviusculis, prothorace antice atte- 
nualo, sat tenuiter, sat dense punctulato, ad angulos posticos 
breviter plicato, elytris medio. leviter ampliatis, sat fortiter 
punctato-lineatis, intervalis {enuiter punctulatis. — Pajarès. 
— $e rapproche du C. Martorellii pour la sculpture et la colo- 
ration, en diffère par le corcelet plus large, non parallèle en 
arrière; le corps est plus petit et plus court, ainsi que les 
antennes. 


a 


LE CARABUS OLYMPIEÆ 


Un très habile amateur allemand, quelque peu grec, nous 
écrivait dernièrement, nous proposant 50 exemplaires de 
Carabus olympiæ ; fort étonné de lui en voir un aussi grand 
nombre entre les mains, et justement soupçonneux de la pro- 
venance de ces insectes que nous savons découverts par M. le 
Chevalier Sella, qui a toujours tenu secrète la localité où il 
trouvait ce précieux coléoptère, nous lui avons écrit pour 
savoir ce qu'il pouvait y avoir de vrai dans la proposition 
dudit Allemand, qui est docteur bien entendu, et qui recom- 
mandait une grande discrétion. 

M. Sella nous répondit que c'était lui qui, en effet, avait 
indiqué la localité, parce que ce Monsieur avait donné sa 


parole d'honneur qu’il ne ferait pas récolter ledit insecte sans. 
sa permission. 


Fixés ainsi sur le peu de fondement que l’on pouvait faire 
des paroles de cet Allemand, nous n'avons pas répondu à sa 
proposition, êt nous publions aujourd’hui le fait afin que les 
entomologistes désireux d'acquérir cet insecte sachent à quoi 
s’en tenir sur sa vaieur réelle et ne se rendent pas complices 
de cette mauvaise action en payant un gros prix un Carabe 
qui se trouvera én nombreux exemplaires sur le marché. 

Il nous suffira de signaler le fait pour que chacun se tienne 
en garde contre une duperie facile à prévoir; et maintenant 
que la localité de cèt insecte n’est plus un secret, nous espé- 
rons que M. Sella voudra bien là publier de façon à permettre 
à tous ses collègues de récolter eux-mêmes ce très remar- 
quable carabe. 


MATÉRIAUX 


POUR SERVIR A LA RÉVISION DE LA FLORE PORTUGAISE 


ACCOMPAGNÉS DE 


Notes sur certaines espèces ou variétés critiques de plantes européennes. 


T. Hsænseleri Boiss. 
Hab. — In collinis aridis pr. Vella-Nova de Portimäo loco 


Os. — Welwitsch a donné à cetie plante le nom de 


T.. Polium L. var. hïrsutum, Je ne puis comprendre que 
ce botaniste ait eu l’idée de rapprocher ce, Teucrium du 
T. Polium, dont il diffère par ses tiges purpurinés, plus | 


(Welwitsch ; A+ 


US à À 


20 


LE NATURALISTE 


ou moins abondamment munies de poils blancs étalés 
mais nullement toménteuses, par ses feuilles glabrescentes 
ou pubescentes, verticillées’ par trois où par quatre, vertes 
ou rougeâtres, celles des pousses stériles assez rappro- 
chées, d’un ‘vert jaunâtre très prononcé, par ses capitules 
florifères, formant une panicule oblongue, non velus ni to- 
menteux, verdâtres ou rougéâtres, etc. M. le comte de Ficalho, 
sans tenir compte de la diagnose de Welwitsch (variété Arr- 
sulum Benth.), a inscrit, dans ses Apontamentos para 0 estudo 
da Flora Portugueza, cette plante sous ie nom de T. Polium L. 
Cette erreur de détermination doit être relevée et le 
T. Hænseleri Boiss. considéré comme appartenant à la flore 
portugaise. La présence ‘de cette espècé des montagnes de 
l’'Andalousie à la localité citée, est des plus intéressante. 

", Vincentinuma ROUY, NOV. sr. 

Tiges étalées-ascendantes, très rameuses, suffrutescentes 
à la base, épaisses et couvertes d’un tomentum laineux blanc 
très dense. Feuilles tomenteuses sur les-deux faces : celles des 
rameaux stériles très rapprochées, presque imbriquées, pro- 
fondément crénelées dans leurs deux tiers supérieurs et à 
bords ordinairement rapprochés sous la page inférieure, ce qui 
rend les feuilles pour la plupart presque cylindriques; celles 
des rameaux florifères écartées, mais plus longues que les 
entre- nœuds, oblongues-cunéiformes, SESIPER pans Jeur 
ès-obtuses, 

sillonnées sur la page supérieure, nervées et rugueuses sur la 
page inférieure et à bords plus ou moins retournés en des- 
sous ; les florales intérieures tomenteuses, oblongues. Capi- 
tules pédonculés, les inférieurs assez longuement, gros, mul- 
üiflores, compactes, laineux à tomentum blane, disposés dans 
la partie supérieure des tiges et des rameaux en corymbe plus 
ou moins dense. Calice très laineux à dents oblongues obtuses, 
courtes, cachées dans le tomentum; corolle blanche à lobe 
inférieur moyen ovale; étamines non tordues en spirale. 

Plante voisine des 7. eriocephalum Willk. et 7. aureum 
Schreb., desquels elle se distingue par des caractères bien 
tranchés. , . 

Hab. — In rupestribus dumosis ad Convento de S. Vicente 
in Promont. sacro non infrequens.— Jun. 1847.— (Welwitsch. 
F1. Algarb., n° 583.) 

L’étiquette de Welwitsch porte : Teucréum Polium L. var. 
à gnaphalodes Benth. in Prodr. XIE, p. 592. — 7, gnaphalodes 
Vahl, Symb. HE, p. #1 (7. lanigerum Lag.!). Or, ce Teucrium 
ne saurait être confondu avec le 7. gnaphalodes Vahl, plante 
espagnole indiquée à torten France, et qui diffère complète- 
ment par ses fleurs rouges, en épi lâche, oblong ou cylin- 
drique, par ses calices presque vésiculeux, à dents ovales 
obtuses, etc., des T. aureum Schreb., T. eriocephalum Willk. 
et T. Polium L.; toutefois étant donnée la description très 
écourtée du T. gnaphalodes dans le Prodrome, on conçoit 
que Welwitsch ait pu lui rapporter la plante du cap Saint- 
Vincent. 

Le T. gnaphalodes Vahl est à à supprimer quant à présent de 
la floré portugaise, et il y a dès lors également lieu de rayer 


dans le Conspectus floræ europææ (p. 567) de M. Nyman, l'in- 
dication Lusif. mer, pour cètié espèce qui resle par conséquent 


limitée aux régions centrale, méridionale ét orientale de l’Es- 
pagne, sans dépasser la moitié orientale de la Péninsule. 


T. Polium L. var. Zus/tanicum Rouy. 

Hab. — Sérra de Monsanto pr. Lisboa (J. Daveau). 

rmar (E. Schmitz). 

à capitatum L. var. genuinum Rouy. 

Hab. =" Serra de Monsanto pr. Lisboa. — - Juillét 1840 
(Welwitsch). — Villa-Nova de ‘Portimäo. — Juin 1 1847. 
(Welwitsch). 

OBs. — Un examen minutieux des diverses formes du 
groupe Polium verum, que j'ai rencontrées en Espagne ou que 
je possède en DREDibe, m'a permis de les rapprocher d’après 
leurs affinités; voici done de quelle manière, à mon avis, 
doivent être classées les espèces lspan pores et les 
variétés qui peuvent leur être rattachées 

1. — 'X. Hsænseleri Boiss, El. 

Var, genwinum. 

Var. anqushifolium Boiss. Voy. Bot. Esp., p. 518. 

— T. chrysotriehum Lge Diagn. pl. Pen. Iber. 
(1880), P. 4. 

3, — Æ. gnaphalodes Vah] Sym. 1, p.41, (T.lanigerum 
Lag, Gen. et sp. nov. p.17 ; T. Funkianum Willk. lber. Halbins. 
pl. haloph., p.134.) 

4: — T.eriocephalum Willk. Ænwn. n° 179. 

5. — %'. Vincentinum Rouy, NOV. SP. 

6. — 7. aureum Schreb. Unilab., p.43. 

Var. latifolium Wilk. et Lge Prod. fl. AE ; bris 178. 
S.-var. canéscens (T. gnaphalodes G. et G. 
Var. angustifolèum Willk: et Lgé (loc. cit.). 


7. — #. Carthaginense Lge Jragn. pl. té fber. 
(1881), p. 5. 

Var. genuinum. 

Var. montanum (T. Polium L. var. montanum Boiss. 


Voy. Bot. Esp., p.157 ?). 


8. —T. cæspitulosum Duf. Bull. Soc. Bot. Fr., VII 
(1860), p. 430. 

Var, Valentinum. 

Var. Aragonense (T. Aragonense, Losc. Pardo er. 


inconf., p.85). 

9, TE. Majorieum Rouy, nov. sp. 

10. — T. pulverulentum Goss, in nu PI. Balear. 
1869. 

11. —7F, Polium L. Sp: (éd. D 566. 

Var. aureofornis. 

S.-var. verticillatum (T. trifoliatum Vahl She E, p. 40; 
T: subtriphyllum Lag. Gen. et sp. nov., p.17). 

Var. vulgare Benth. Prodr., XII, p. 592. 

Var. purpurascens Bent. p. p. (loc. cit.) EE 

Var. LRU (T. Lusitanicum Schreb. Unilab. » P. 74, 


Du 


non Lam.). 
Var. linear sol, 
12. — T. <apitatum L. Sp. (éd, I), 566. 


© S.var. flavescens (T. flavescens Schreb. Unilab., »p. EN 
Var. genuënum (T. Valentinum Schreb. Unilab., P. 
T. angustifolium Duf. Bull. Soc. Bot. Fr., VI (1860), p. me 


S.-var. procumbens. . 


LE-NATURALISTE 21 


S.-var. Spicatum w sas L. var. spicatum. Losc. 
Pardo Ser. incônf.; p 

Var. gracillimum (T. mr 2 Pers. Syn. I, »: 112). 

Teuvcrium Pourvu L. 

J'ai admis pour le T, Polium cinq variétés dans lesquelles 
peuvent rentrer, je crois, toutes les formes à fleurs blanches 
ou rouges de cette espèce. per 

Var. aureofornis. — Capitules pédônculés rapprochés au 
sommet des rameaux ; feuilles ordinairement larges, présque 
semblablés à celles du 7. aureum Schreb.; plante couverte 
inférieuremént d’un tomentum vert-jaunâtre. 

Var. purpurascens. — La variété purpuraseens de MM. Will- 
komm et Lange ne paraît pas être identique a la variété créée 
par Béntham, ni surtout se rapporter au synonyme cité par 
ce dernier auteur : Poléum integerrimum Mill. Je n'ai point 
vu d’Espagne celte variété}'et je ne serais point surpris qu'on 
ait attribué la qualification de T. Polium var. purpurascens 
Benth. soit au T. gnaphälodes Vahl, soit au T. Majoricum 
Rouy, léquel pourrait fort bien exister en Catalogne, en Aragon 
méridional ou dans le royaume de Valence. J'ajouterai que 
MM. Willkomm et Lange mentionnent le T. Polium var. 
pürpürascens en Aragon, autour de Castelséràäs, d’après 
MM. Loscos etPardo ; or, M. Loscos a justement distribué, des 
environs de Castelseràs le T. gnaphalodes Vahl qu'il signale 
comme y étant répandu; ces deux indications ne s’applique- 
raient-elles point à la même plante ? 

Var. Lusitanicum. — Capitules subsessiles où brièvement 
pédoneulés, quelquefois solitaires, disposés au sommet des 
tiges et des rameaux en grappe ovoïde spiciforme assez com- 
pacte; feuilles longues, rapprochées sur les tiges et les ra- 
meaux, oblongues ou linéaires-oblongues, 6ndulées-subden- 
tées, souvent Naf entières; fleurs ordinairement plus 
grandes que dans le type, à calice plus allongé. Plante courte, 
mais assez robuste. 

Var. lineartfolum. — Capitules assez petits, disposés 
en corymbe racémiforme; feuilles rapprochées, linéaires- 
oblongues ou linéaires, dentées dans leurs deux tiers supé- 

rieurs. — Cette variété est souvent prise pour le T. capita- 
tum L.; toutefois la grandeur des fleurs, la forme des dents 
du calice, de la corolle et des étamines séparent bien cette 

variété du T. capitatum dont les tiges sont, du reste, ordi- 
nairement plus grèles et plus sr 
G. Rouy. 
{A suivre.) 


PRÉPARATION DUX SOUELETTE DE CHAUVE-SOURIS 
PAR LA TINEA PELLIONÉLLA 


Les différentes manières de préparer les squelettes consis- 
tent en quatre préparations principales : par la macération, 
par la chaux, par le charbon, et par les tétards de grenouilles. 

J'ai observé dernièrement un fait qui, je crois, n’a jamais 
été signalé. Ayant trouvé une chauve-souris, je l’injectai 
d'acide phénique afin de la conserver, mais quel ne fut pas 
mon étonnement, de trouver au bout de deux mois, le sque- 
lette de ce chéiropière en parfait état de conservation: Je 
cherchai à m'expliquer la cause de cette transformation 


] imprévue, et je ne restai pas longtemps dans le doute, en 


apercevant dans la cavité thoracique du squelette, un amas 
de déjections, et un peu plus loin, plusieurs teignes. 

Certes ce ne pouvait être que les larves de la Zèmea pellio- 
nella qui m'avaient préparé un si beau squelette. Les liga- 
ments n'étaient point attaqués, sauf ceux des vertèbres cervi- 
cales. Dans ces conditions, il était facile de rétablir l'ordre des 
os. Ce squelette était recouvert d’une légère couche de graisse, 
qui, sous l’action de la benzine, ne tarda pas à disparaître. Le 
moyen le plus sûr pour aboutir à un résultat semblable, serait 
d'abandonner le sujet que l’on désire préparer, dans un en- 
droit peu fréquenté d'une maison, et ces sos qui rava- 
gent nos collections ne tarderont pas à s'y me 

- Il est inutile de dire que cette préparation s Sr exclu- 
sivement aux animaux dont le corps est très petit. 

C'est dans le but d’être utile à quelques naturalistes, que 
j'ai-cru devoir leur faire part, de mon observation, et je puis 
soumettre à leur examen l’objet qui m'a poussé à leur faire 
connaître ce fait; 

Henry MaRnix, petit-fils. 
<< >" , 
MAMMIFÈRES NOUVEAUX D'ALGÉRIE 
5. GERBILLUS HIRTIPES, D. SP. 


J'ai recueilli dix individus de cette nouvelle espèce, miiès! 
femelles et jeunes, à Bamendile (Ouargla). 


28 | 29 
20 125 


3 


, 
2 
, 


Bassin : Cuisse y dambe } Pied 


3 
13,5 


Bras 
; 
, 
F0 RS st 
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FA CS 


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74 


Corps 


59 


Dimensions. 


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2 


8. 128,5 
A ne LA RS 
123,5 


10,5/83,5| 105 


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Queue } Oreille | Crâne 


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Corps 


"SUJETS EN SQUELEITE 
TT, 
Av-Brasy Main 
19 | 42 
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9,5 42,51 40 


ss sets. 


SUJETS EN ALCOOL| SUIETS EN PEAU 


LA 
"2 1. MAR, PE 
= — —æ— 00 . . 
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=. , n - 
DR D'autre 
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nes 
Sas :: su 


Loie Sn _ boss 


Par Apr velus, Gerbillus hirtipes se. Fe 24 os 
autres petites Gerbilles d'Algérie. Les quatre tubercules ba- 


22 


LE NATURALISTE 


silaires des orteils très gros, allongés, mal délimités, sont abs0- 
lument cachés par le poil, et il n'y a aucun tubercule sous le 
tarse. Les poils qui revêtent le tarse en dessous sont relative- 
mént courts et peu serrés, mais ils sont longs et serrés sous 
la plante où ils prennent l'aspect de soies raides, analogues à 
celles du pied des Gerboises, quoique moins développés. 
Sous les orteils, dont l’épaississement comprimé et la striation 
rappelle aussi les coussinets sous-digitaux des Gerboises, 
les soies sont moins serrées, surtout vers les bords. Les ongles 
sont blancs, fins et aigüs, presque droits. On distingue à 
chaque main deux tubercules très nets, situés sur son bord 
interne, l'un tenant lieu du pouce, l’autre au dessous et en 
dedans de Jui; une grosse saillie mal délimitée, revètue de 
soies longues et serrées, et dans laquelle on ne peut distin- 
guer aucun autre tubereule, remplit la paume. Sous les doigts, 
des coussinets comme sous les orteils. 

Par ses proportions élancées, par la brièveté de ses mem- 
bres antérieurs et le développement de ses postérieurs (ses 
orteils surtout sont longs et gros), la Gerbille à pieds velus a 
quelque ressemblance avee les Gerboises. 

Sa tête est fine ; ses yeux très gros, bordés, comme ceux 
des autres espèces, d'un mince liseré noirâtre. Ses oreilles 
sont assez petites, minces, assez régulièrement ovales, très 
finement velues -en dessus; elles sont à peu près nues en 
dedans, montrant seulement quelques poils blancs, courts et 
clairsemés vers leur bord postérieur; elles sont couleur de 
chair. 

Le poil est très fin, long et soyeux. Les faces supérieures 
sont d'un beau fauve ou isabelle ardent, les faces inférieures 
d’un blanc absolument pur. Cette dernière couleur remonte 
sur les flancs plus haut que chez les autres espèces. Les 
quatre taches blanches, au dessus des yeux et derrière les 
oreilles, dont nous avons constaté la présence chez les trois 
précédentes espèces, sont ici plus nettes et plus étendues. Le 
poil des paumes, des tarses et des plantes, est également blanc. 
La queue, longue et fine, est absolument blanche en dessous 
et sur les côtés, couleur du dos en dessus, et demeure bico- 
lore jusqu’à l'extrémité de sa touffe terminale ; ses poils sont 
fins et serrés, et s'allongent beaucoup vers l'extrémité. Ses 
moustaches, deux fois au moins longues comme sa tête, sont 
fines et presque entièrement blanches. Le poil du dos est ar- 
doisé dans sa moitié inférieure, celui des flancs est blanc à 
la base et fauve à la pointe. Les poils blancs le sont dans toute 
leur étendue. De même que chez les autres espèces, vers le 
bas du dos, le poil s’allonge sensiblement, et le blanc vient se 
mêler au fauve. 

Les crânes de G. garamantis et G. hirtipes sont très sem- 
blables ; cependant on peut noter entr'eux quelques diffé- 
rences. La boîte crânienne de la première espèce est plus acu- 
minée entre les yeux, son arcade zygomatique moins écartée 
dans sa portion maxillaire comme dans sa portion temporale; 
ses bulles font en arrière une saillie plus considérable ; son 
interpariétal est moins étendu transversalement. Cet os a 
d’ailleurs la même forme chez les deux espèces; son bord 
antérieur est formé par deux lignes droites, se rencontrant à 


‘angle très obtus et s’engageant entre les pariétaux; son bord 


éstérieur par une courbe convexe à droite et à gauche, con- 
cave au milieu. R ; 


| quin'est pas le cas des jeunes G. Simoni et G. campestris que 


Les jeunes G. Airtipes dont nous avons donné les dimen- 
sions plus haut, ont les dents parfaitement tuberculeuses, ce 


j'ai examinés; mais les uns et les autres ont la portion nasale 
de leur tête osseuse très raccourcie. 
Observations 
I. — G. longicaudus Wagner. 

Je rapporte, non sans quelques doutes, au G. longicaudus 
Wagner ! un exemplaire en peau des collections du Museum 
étiqueté G. œægyptius Desm. et provenant de l'expédition de 
Lougsor (Egypte), 1800. 

Son crâne, que M. le professeur A, Milne-Edwards a eu l’o- 
bligeance de faire extraire, est bien distinct de celui de G. hër- 
tipes. Sa région faciale est plus importante, plus longue et 
plus large ; son interparietal est plus élargi transversalement, 
son arcade zygomatique est proporti U tplus allongée 
et moins écartée du crâne, et son apophyse temporale naît 
tout près du conduit auditif ets’en écarte peu, tandis que chez 
G. hirtipes ces deux parties sont séparées par un grand inter- 
valle; ses bulles, malheureusement incomplètes, sont autre- À 
ment conformées ; elles sont relativement plus développées 1 
dans leur partie antérieure et moins dans leur postérieure, ; 
et, par suite, le sillon qui limite ces deux parties est situé au- 
dessus du canal auditif et se dirige presque horizontalement 
en arrière, tandis que chez G. hërtipes ce sillon est situé en 
arrière de l'oreille et descend, par une pente de 45° environ, 
vers la partie, postéro-inférieure de la bulle. L'occipital 
manque. Les trous palatins sont plus larges, et courbes, con- 
caves intérieurement. Les molaires sont plus grosses, et dis- 
posées en deux rangées concaves intérieurement, tandis que 
ces rangées sont rectilignes chez G. hirtipes. Enfin le crâne 
est de dimension plus considérable que tous ceux de G. hër- 
tipes. Les moïaires sont trop usées pour être caractéris- 
tiques. 

Ce qui précède établit bien, je crois, la distinction spéci- 
fique de la gerbille de Lougsor et de G. hirtipes, mais ne jus- 
tifie pas l'identification de la première au G. longicaudus 
Wagner, cet auteur n'ayant pas décrit le crâne de sa nouvelle 
espèce. 

Voiciles dimensions en millimètres de la gerbille de Louqsor: 
Tête et corps : 120; queue : 175 ; oreille: 12; pied: 34; et 
voici d'autre part les dimensions, traduites en millimètres, 
que Wagner assigne à son G. longicaudus : tête et corps : 83- 
74°; queue : 122; oreilles : 12; pied : 27. 

Si l'on n’a par cublié la remarque que j'ai faite ailleurs, 
relativement au peu de précision des caractères fournis par les 
proportions du corps, dans le groupe qui nous occupe; et si 
l'on tient compte que Wagner (il a soin de nous en prévenir) 
à fait son espece sur un jeune sujet, on reconnaîtra que les 
chiffres donnés ci-dessus * peuvent fort bien s'appliquer à deux 
individus d'une même espèce. 


à * 
’ Loi SE mi is a 
PR RTE PT RE Ce TE OR M ee mes = 4 TE 


Die Sangethiere von Schreibes… supplément ur, 1843, p. 477. 2 918 É 
Le premier nombre indique la lon j : 
ë _ À gueur du corps suivant sa courburé, 
le parité les dimensions du corps mesuré en ligne droite, a 
> Rodentia sp, 1840, aa. 


L. 


LE NATURALISTE 


23 


Dé même tout, dans la diagnose et de la description de G. 
longicaudus Wagner, peut s'appliquer à la gerbille de Lougsor 
du Museum; seulement diagnose et description sont insuffi- 
santes pour permettre une détermination certaine. Il sera 
nécessaire, pour arriver à ce résultat, de comparer le type de 
Wagner (s’il existe encore) et l'échantillon du Museum de 
Paris. Mais, en attendant cette vérification, je vois, dans les 
proportions et aussi dans la coloration de la queue de ce der- 
nier, des probabilités en faveur de la détermination que je 
propose pour Jui: « La queue, dit Wagner du G. longèeaudus, 
est d'un jaunâtre pâle et clair qui, à mesure que les poils 
s’allongent, tourne au noirâtre à la face supérieure, au blan- 
châtre à la face inférieure. » Et cette coloration, que j'ai véri- 
fiée sur l'échantillon de Louqgsor, le distingue encore du G. 
hirtipes. En outre la touffe terminale de la queue du premier 
est toute entière brun pâle ou blond, et non bicolore comme 
chez G. hértipes. 

Les deux espèces sont d’ailleurs très voisines. Toutes deux 
ont les mains et les pieds velus ; mais les poils qui revêtent 
ces parties sont jaunâtres chez l’échantillon de Lougsor (peut- 
être ont-ils été salis?) et non d'un blanc pur. La couleur 
générale de celui-ci est aussi plus brune et moins fauve; 
son oreille: est sensiblement plus grande et plus brune, ses 
ongles sont plus gros. Ses moustaches sont presque entière- 
ment blanches, comme celles du G. hrrtipes. 

Je n’ai pas pu me rendre compte du nombre et de la dis- 


_position des tubercules de la main et du pied de l'exemplaire 
en peau de Lougsor, et Wagner n’a pas décrit ceux de son 


G. longicaudus. 
Le type du Wagner était d'Égypte, comme l'échantillon du 


Museum 


II. — G. pygargus Fr, Cuvier. 
C'est à tort que Trouessart‘ regarde le &. pygargus de 
Cuvier comme une sous-espèce du @. œgyptius du mêm 
auteur. Ce sont là deux espèces bien distinctes et apparte- 


nant à des groupes différents. 


Le Museum de Paris possède un exemplaire du G. pygargus, 
vraisemblablement le type d’après lequel Fr. Cuvier a décrit 
l'espèce. Il provient du Sénégal, et a été acheté en 1852, par 
Valencienne. Sa peau est au laboratoire de mammalogie, et 
son crâne dans les galeries d'anatomie comparée. Par ses 
bulles, dont la partie postérieure est aplatie et presque réduite 
à une lame (les fig. 10, 11,12 du travail de Cuvier? rendent 
suffisamment le facies particulier que cette atrophie imprime 
au crâne), il se distingue de toutes les formes que les auteurs 
ont jusqu’à ce jour confondues sous le nom de G. ægyptius. 
ll s'en distingue encore par la forme de ses incisives supé- 


rieures, laquelle le rapprocherait de G. éndicus Hardw. Le 


sillon qui parcourt chacune de ces dents la divise en deux 
parties à peu près égales, et la partie externe est placée en 
arrière de la partie interne d’une distance au moins égale à 
son diamètre. Chez les autres espèces du æœgyptius, 
et même chez toutes les espèces de gerbilles que j'ai déerites 
jusqu’à présent, la différence du niveau des deux parties de 
l'incisive est i t moins considérable. 


1 Trans. of the z0ol. Soc. of London, v 
* Loc. cit., sp. 1340, b. 


H, 1811. 


Voici les dimensions de l’échantillon en peau du Muséum : 
Corps, 430; queue (incomplète), 120; oreille, 10; tarse, 98. 
Sa coloration raspelle de très près celle de G. campestris. Ses 
oreilles sont longues, mais moins larges, brunes, ses pieds ei 
ses tarses m'ont paru velus. Sa queue, que je crois incom- 
plète, est terminée par une touffe blanche et brune. 

Je n'ai pu trouver, dans l'ouvrage de Fr. Cuvier, le nom de 
G. senegalensis, dont le catalogue de Trouessart* attribue la 
création à cet auteur 

Enfin, je crois que G., venustus Sundevall, regardé dans le 
même catalogue comme synonyme de G, pygargus Cuvier, 
est bien distinct de cette dernière espèce, et doit être placée 
dans le sous-genre Dipodillus, à côté du &, campestris Levail- 
lant. 


F. LATASTE. 


SOCIÉTÉS SAVANTES 


Société zoologique de France.— Séance du 27 décembre 1881. 
Présidence de M. Konckez D'HERCUrAIS. 

M. le D’ J. Jullien fait une communication relative aux 
Bryozoaires de la famille des Onychocellidæ, 11 décrit plusieurs 
espèces nouvelles. — Renvoi au Bulletin. 

L'ordre du jour appelle le dépouillement du vote pour l'élec- 
tion du Bureau et du Conseil pour l'année 1882. 


Sont élus : 
Président : MM. E. Simon. 
Vice-présidents : J. Künckel d'Herculais. 
M. Chaper. 
Secrétaire général : D' R. Blanchard. 
Secrétaires : J. Gazagnaire. 
A. Mauxion. 
Pierson. 
Trésorier : Héron-Royer. 
Archiviste-bibliothécaire : Deniker. 
embres du conseil : D' Bureau. 
D’ Jousseaume, 
Mégnin. 


5 
Tourneville. 


Séance du 10 janvier 1882. 
Présidence de M. E. Simon. 

En prenant possession du fauteuil présidentiel, M. Simon 
adresse une allocution à ses collègues. 

L'archiviste sortant, M. Tourneville, donne lecture d’un 
rapport sur l'état de la bibliothèque et des archives à la fin 
de sa gestion. 

M. Héron-Royer, trésorier, dépose ses comptes pendant 
l'exercice 1881. Une commission, composée de M. le D* Jousset 
de Bellesme et M. À. L. Clément, est chargée d'examiner ces 


comptes et de déposer un rapport à eet effet dans la prochaine 


séance. 


M. VManouvrier expose le résultat de ses roéberches nes 


poids et le volume du cerveau suivant la taille, les races, le 
sexe; sur le poids et le volume de cet organe comparés au 
volume du crâne, au poids et au volume du squelette, etc. Les 


à 


æ 


. 24 


LE NATURALISTE | 


recherches de M. Manouvrier sont résumées en un mémoire 
ve sera publié au Ro higé “ 
Le Secrétaire général, 


D''R. BLANCHARD. 


NOTE AU SUJET DE L'ARVICOLA: TERRESTRIS. 

Dans le dernier numéro du Naturaliste on lit que le Muséum 
d'histoire naturelle de Paris vient de recevoir vivant un Cam- 
pagnol terrestre où Schermaus (Arvicola amphibius Var. ter- 
‘restris), et l'auteur de cet article semble considérer comme 
démontrée l'opinion que ce rongeur « vit dans les lieux secs 
et sablonneux, au lieu d'habiter la berge des cours d’eau », 
comme notre /at d'eau, dont il est généralement considéré 
comme une variété locale, propre aux régions montagneuses 
de l'Europe. 

Puisque la ménagerie du Muséum possède aujourd’hui cet 
animal vivant, il sera’ sans doute :possible d'observer ses 
mœurs, et de constater, de visu, si réellement #7 ne va PE à 
l'eau, comme l'A. amphibius de notre pays. 

Je dois dire, en effet, que cette opinion me pans fondée 
sur un préjugé vulgaire qui est démenti par la plupart des 
naturalistes qui ont observé cet animal, et par ceux-là même 
qui lont considéré comme uné bonne mA bien distincte 
de l'amphibrus. 

Ainsi M. de Sélys, ais ses Etudes de Mécromammalogie 
(p. 98), dit formellement qu'en Suisse, il « kabrite les jardins 
et les prairies situées près des eaux », et il ajoute : « où « avancé 
à tort qu'il préfère les lieur secs : sès habitudes se rapprochent 


au contraire de celles dé’ l'amphibius ;.……. aux environs de 
Zurich (où il remplace l'amphébius),…… ses habitudes sont aussi 
aquatiques que celles de son congénère.…. » ” 


J'ajoute, pour éviter tout bide que je ne soulève 
point ici la question de l'identité spécifique de l'Arvécola ter- 
restris, mais simplement celle de savoir si ces mœurs sont 
bien celles qu’on lui prête, ce qu’il sera facile de constater 
sur l'individu actuellement vivant au Muséum. 

Quant à la question de nomenclature, je laisse chacun libre* 
de considérer le rongeur en question comme une variété, une 
race locale ou une espèce distincte de l'Arvécola amphibius, 
estimant que celte question est ici secondaire, et déclarant 
du reste m'en tenir sur ce point à la synonymie que j'ai donné 
de ces différents types dans mon Catalogue des Rongeurs 
vivants et fossiles. D° E.-L. TROUESSART. 


md 


“OFFR ES ET DEMANDES 


M. Simonot-Revol, à Semur (evo offre les Coléoptères sui- 
vauts : Procrustes coriaceus, et abus purpurascens, Calo- 
soma sycophanta G' et 
g'et. ©; Hydrophilus piceus Get ©, Nécrophôrus humator, Lucanus 
cervus g'et ©, Copris lunaris, Geotrupes sylvaticus, Oryctes nasi- 
3 get ©, Gnorimus nobilis, Trichius fasciatus, Valgus hemip- 

Dorcus parallelipipedus, Aromia moschata » etc., en échange 
d pr Coléoptèrés de France (excepti on faite des Brachélytres) 

A céder un herbier renférmant environ à 000 Hi trend parmi les- 
quelles plusieurs centaines de moussés et un gran bre de f: antes 
de la Flora Gailiæ et Germinæ exsiccata de Bilbt. Pix: : 95 fr 


À céder un herbier alsacien de 1,000 à 4,100 espèces. Prix : 50 tr 


A céder une ini + ré renfermant environ un millier d’es- 
nal. ? 


:pèces.. Prix : 25 er au bureau du Jour 

M. Petit: Lcere, & rue nd GE à Vesoul (Haute-Saône), désire 
échanger dés spécimens de géologie, minéralogie et paléontologie. 

M. Ferd: Kenel, à Potrentruy par ss échanger les Coléop- 
tères suivants, contre des. espèces du 

. Carabus Auronitens, irrégularis, nat Prevosti, Hagenbachii... 

Collection de Coccinellides d'Europe et des contrées voisines, com- 
prenant 138 espèces, 1,102 exemplaires. La collection de M. L. R 
a passé tout entière sous les yeux de feu Mulsant, pour sa monogra- 


phie; elle est donc entièrement typique; en la rangeant récemment il || 


a été tenu compte des corrections Fe au catalogue de Harold et 
FREE Prix : 424 fr. , 
S'adresser à M. Emile Deyrolle. 23, rue : de la Monnaie. 
M. Girinon, garde d'artillerie à Saïgon (Cochinchine), offre des 
colin en Ps d'autres espèces exotiques ou de leur détermi- 


rs de rares de M. Holmgre 
ainsi que dans le Swenska Po à tidskri 

© afreseer, pour plus amples 1 po nenen pe Axel Pahlson Ad 

* Carl A Scharpe et Cie, à Stockholm 

On demande des crânes bien intacts et bien adultes de Arvicola 
amphibius et aussi de A. Musignani à échanger contre ceux de Arvicola 
terrestris. On pourrait envoyer les têtes par la poste, dans une boîte 

solide, à D, Pierrat, à Gerbamont, per Re. (Vosge es); 

À vendre, la collection: de Golé 
péens de M. L. Reiche. sé 

Cette collection, nouvellement et RE ue pass d'apres les 
auteurs lés plus récents, se recommande par l'exactitude des déter- 
minations, le re nombre d de types qu'elle renferme et sa grande 
richesse en genres, Capèces et individus. Les partie suivantes sont 
encore dispon nibles. 

Collection de Gare uli ondes. Mt mu dns 18 cartons, © com- 
posée de 2,145 espèces, peer tés par 9,850 LE La plupart 
des genres ont été communiqués aux mo nographes : Schænherr, Che- 
vrolat, Allard, Lacordaire Capiomont, Stierlin, Seidlitz, Bedel, Des- 
brochers, etc. — Prix : 2,200 fr. 

Collection de. Pha ja acrides et Corylophides, comprenant 
48 espèces (Phalacrus 7, Tolyphus 3, Olybrus 20, Sacium 2, .Arthro- 
lips 3, Sericoderus 2, Pe ltinus 4, Corylophus 2, Moronillus 1, Ortho- 
‘perus 7), représentées par 116 éxemplai ires! — Prix’: 30 fr. 

Collection de Georyssides, Parnides, Elmides et Het te- 

rocerides, comprenant 115 espèces (Georyssus 7, Pota 
Parnus 35, Dryops 4, Elmis 47, Limnichus 5, Stenelmis 5 
md’ Heterocerus 45), représentées par 531 exemplaires. — Prix : 


européens et circa-euro 


Collection de Pogonides et Bembi idiides, comprenant 257 
espèces, A par 4,731 exemplaires, rangée dans 8 cartons, 
nfermant : pre 2 Sibirieus, dépressus, 
Para, prod; Sespeéess dont Napoleonis, Cardiaderus chloroticus, 


0 espèces; 


Find, T'Y espèces; Amblystomus, 8 espèces, ete. — Prix : 230 fr, 
EE À 


I HE ER À "x «À 
Note sur les Carabus auronitess et Punctato-auratus, et leurs variétés. 


Page 6, ligne 31, au lieu de (( (falaise), lisez : (Falaise). 

Page 6, ligne 32, au lieu de (forêt de Cerisy, de onu) 
lisez : (forêt de Cerisÿ}, du Finistère (Morlaix). 

Page 6, ligne 35, aw lieu de (Carotte), lisez : Carret. 


RE 


Le gérant, Émile DEVROLLE. À 


Evreux. — Imp. Ch. Hénisse, 


Reiche 


ee 
RÉ ST 


(Ô 
A 


4" Axnée. N° 4 


15 Février 1882. 


25 


LE NATURALISTE 


JOURNAL-DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 
Payable d'avance en un manda 
rance et Alg 


ABONNEMENT ANNUEL : 


ÉMILE DEYROLLE 


t-poste à l’ordre du op DIRECTEUR 
r tt 0 tt 0 à à dl 


LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 
Au bureau du Journal 


Tous les autres !] 


Pays compris gene. Le Union postale.. 


RUE DE LA MONNAIE, 23 
PARIS 


e 


> anchissement compris) 


Secrétaire de la Rédaction 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1er JANVIER DE CHAQUE ANNÉÉ 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange ou de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


NUNÉU D'INNTOIRE NATURELLE DE PAR 


Les pouvoirs publies ont institué auprès de Muséum vingt 
bourses de 1,500 francs, qui doivent être attribuées à des 
jeunes gens qui : 1° contracteront l’ engagement de "+ 
ans dans l’Université; 2° se prépareront à la licence, à agrée 
gation ou au doctorat ès sciences naturelles. 

Les candidats doivent adresser leur demande avant le 
15 février, au directeur du Muséum. La demande doit être 
accompagnée des pièces suivantes : 

{o Notice individuelle du candidat, indiquant le lieu et la 
date de sa naissance, les établissements d'instruction où il a 
été durant ces cinq dérnières années, soit comme élève, soit 
comme maître; les certificats des chefs de ces établissements; 

2° L'indication des grades qu'il a obtenus, des travaux 
qu'il a publiés ; 

3° L’indication de l'examen auquel il se prépare; 

4 L'engagement conditionnel, pour le gas où g serait 
nommé boursier, de servir dix ans dans l’Université 

5° L’attestation des maîtres qui ont constaté lapatud du 
candidat à l'étude des sciences naturelles. 

Les bourses seront données pour un an par M. le ministre, 
sur le rapport de l'as s du Muséum, qui 

examinera les titres des candidats. 


SOCIÉTÉS SAVANTES 


La Société linnéenne de Lyon a PRE son bureau qui se 
trouve ainsi constitué pour 1882: 


+ 


MM. Locart, président; 
Chassagnieux, vice-président 


? 


MM."V. Roux, secrétaire 2. 
Nicolas int ; 
Reynaud, trésorier. 


Société botanique de France. — Séancé du 13 janvier 4882. 
Présidence de M. En. BoRner. 


M. Franchet, attaché aux galeries de botanique du Muséum, 
présente à la Société, avec l'autorisation de M. le professeur 
Bureau, un intéressant sertum de plantes de Chine données à 
l'herbier du Muséum par les héritiers d'Ad. de Jussieu et 
récoltées, vers le milieu du siècle dernier, par un mission- 
naire français, le P. d’Incarville. M. Franchet a dressé le cata- 
logue de cette précieuse collection, et il montre que le savant 
jésuite qui l’a formée avait découvert, le premier, avec la 
plupart des types génériques qui caractérisent la flore du 
littoral chinois, un grand nombre d'espèces, rentrant en partie 
dans des genres déjà connus, mais toutes particulières à la 
Chine septentrionale. 

M. Mangin communique le résultat de ses observations sur 
le développement des cellules spiralées dans les Vepenthes. 

. Planchon décrit la lésion causée par un champignon 
parasite, l’Agaricus melleus, sur les racines du Châtaignier 
dans plusieurs localités du département de l'Hérault. Les 
phénomènes observés ont reçu le nom de Maladie de l'encre, 
parce que les parties qui en sont le siège baignent dans un 
liquide noirâtre formé par de la sève extraversée tenant en 
solution un sel de fer qui existe dans le sol. Les Poiriers, les 
Mûriers, la Vigne elle-même, sont attaqués par ce parasite. à 

Le savant professeur de Montpellier donne ensuite l'expli- ” 
cation d’un cas tératologique fort curieux présenté par un 
autre champignon, l’Agaricus ostreatus, qui, lorsqu'il croît 

sur le tannin, affecte la forme clavarioïde. 


M. Gaston Bonnier fait connaître quelques éullats de ses 


dernières recherches sur la vie ralentie et sur la vie latente À 


26 


LE NATURALISTE 


dans les végétaux. Il a constaté notamment que toutes les 
graines laissées à l’air libre dans les conditions ordinaires 
augmentaient de poids au bout d’un certain temps, tandis 
qu’elles n’en changeaient pas au sein d’une atmosphère 
d'acide carbonique. 


Séance du 27 janvier 1882. 
Présidence de M. En. BorNET. 


f. Rouy lit un mémoire qui contient une première série 
d’études sur la flore espagnole. Le voyage botanique dont il 
expose les résultats avait pour objet l'exploration des envi- 
rons de Jativa (province de Valencia), visités naguère par Bar- 

relier, Cavanilles, Dufour, Ch. Boissier, etc.; et telle est la 
richesse de la végétation de ce beau pays, que M. Rouy a pu 
y découvrir plusieurs espèces ou variétés importantes qui 
avaient échappé aux investigations de ses illustres devanciers. 

M. Duchartre résume une intéressante correspondance qu'il 
a échangée avec M. Cb. Royer, auteur d’une #lore de la Côte- 
d'Or, dans laquelle sont exposées des vues originales, parfois 
discutables, sur la physiologie des organes souterrains des 
végétaux. (Voyez notamment, dans le vocabulaire prélimi- 
naire, les articles intitulés Lois de déplacement, Lot de niveau.) 
M. Duchartre, ayant soumis à M. Royer ses doutes sur divers 
points de cette théorié, a reçu une réponse très développée 
dont il communique divers passages et qui ne l’a pas entière- 
ment satisfait; toutefois il se propose de vérifier, à l’aide de la 
culture, quelques-uns des faits avancés par M. Royer à l'appui 

e ses ingénieux aperçus. 

M. Edouard Bureau | l'attention de la société sur 
quelques-unes des règles, relatives à la nomenclature paléon- 
tologique, adoptées par le Congrès international de géologie 
tenu à Bologne en 1881. Il fait remarquer que l'étude des 
végétaux fossiles étant une branche essentielle de la bota- 
nique, leur nomenclature doit être en harmonie avec celle des 
espèces actuellement vivantes et par conséquent soumises aux 
règles formulées, à la suite d’une discussion approfondie, par 
le Congrès international de botanique tenu à Paris en 1867. 
L'œuvre de ce Congrès fait loi pour les botanistes et ne sau- 
rait être annulée par un Congrès, même international, de 
géologues, manifestement sans compétence pour ce qui con- 
cerne le Règne végétal; celui de Bologne a donc outrepassé 
son droit en votant, comme applicables aux plantes aussi bien 
qu'aux animaux fossiles, des principes de nomenclature con- 
traires, sur plusieurs points, à ceux adoptés en 1867 ‘ et qui 


4 L'article 4 de la DRMRRaInES RE adoptée par le Congrès 
de Bologne est ainsi rédig 

Art. 4. — Le nom bei haiee doit tot être précisé par l'indication 
du nom de l'auteur qui l'a élabli; ce nom d'auteur est mis entre paren- 
thèses, lorsque le nom ÿgénérique primitif n'est pas conservé, et dans ce 
cas il est Aa d'ajouter le nom de l'auteur qui a changé l'attribution 
_ génériqu 
Sur ce délicat, le Congrès de 1867 avait voté l’article suivant : 
Art. 48. — Pour étre exact et complet dans Pindication du nom ou des 


Ù noms d'un groupe quelconque, il faut citer l'auteur qui a publié le Drenii F3 
| le nom ou la combinaison de non 


15 dont il s'agit. 
: Appliquons, par exemple, ces deux articles au Cheiranthus tristis L, de- 
A | tard Matthiola tristis R. Br. 


ne sauraient être valablement modifiés que par un autre 
Congrès international de botanique. En terminant, M. Bureau 
propose à la Société de s’associer par un vote à ses déclara- 
tions; cette proposition est appuyée par M. Cosson et, à la 
suite d’un important débat qui met en évidence le complet 
accord des membres présents sur la nécessité de préserver de 
toute atteinte la réglementation établie par le Congrès de 
1867, l'assemblée décide que l'examen des résolutions prisés 
par le Congrès géologique de Bologne, en tant qu’elles affec- 
tent la nomenclature botanique, sera confié à une commis- 
sion nommée, conformément au règlement, par le conseil 
d'administration et dont le rapport sera inscrit à l’ordre du 
jour d’une des prochaines séances de la Société. 

Lecture est donnée de deux communications écrites, l’une 
de M. A. Chabert : Une plante à exclure de la flore d'Italie 


(Bracocephalum Ruvschiana); l’autre de M. Schindler : Her- 


borisations aux environs de Dijon. 
E. M. 


Société zo2logique de F'rance.— Séance du 13 décembre 1881. 


Présidence de M. F. LarTasTe, président. 


M. Lataste a cherché à débrouiller la synonymie de Gerbillus 
gerbillus Olivier. Fr. Cuvier, dans son « Mémoire sur les Ger- 
billes », en 1836, a confondu sous un même nom, celui de 
G. œgyptius Desmarets, cette espèce et les trois suivantes : 
G. longicaudus Wagner, G. quadrimaculatus Ehremberg (ér 
litt.), G. Bottai Lataste (inéd.); et il n’a pas créé le nom de 
G. Olivieri que lui attribue le catalogue de Trouessart 
Rodentia, sp. 1340, a). 

Contrairement aux indications du même catalogue, 
M. Lataste regarde l'espèce G. pygargus Cuvier, comme 
spécifiquement distincte de G. gerbillus Olivier, et aussi de 
G. venustus Sundevall, cette dernière devant être rapprochée 
de G. campestris Levaillant‘, mais non confondue avec lui; 
et il fait remarqner que, dans son mémoire, Fr. Cuvier n’a 
pas plus créé l'espèce G. senegalensis que l'espèce G. Olivier. 

. Gerbillus Sundevall paraît à M. Lataste différent de 
G. Gerbillus Olivier, et peut être identique à G. guadrimaculatus 
Ehremberg. 

Quant à G. gerbillus Ruppel, dont le type n’a pu être 
encore retrouvé au Muséum de Paris, M. Lataste ne peut dire 
s’il doit être confondu avec G. pygargus comme le voulait 
Fr. Cuvier. 

En terminant, M. Lataste fait remarquer qu’il a à tort, sur 
la foi des auteurs, regardé le genre Meriones lliger comme 
exactement synonyme du genre Gerbillus ülivier, Meriones, 


"ag | 


æ procédé auquel le Congrès de Bologne a has la 

préférence exigerait 
Pr tristis (L.) R. Br., tandis que suivant la règle mu : 1 
Congrès de 1857 on doit lire Matthiola tristis R. Br., 
tristis L.; ce qui est un peu plus long, mais plus complet et 
la notation précédente, : arts pis cu je : 


e propos, M. Lataste, prévoyant le cas où il fa : 
générquement G. campestris :Levaillant et G. Simo De os ÿ 
considère cette pee espèce comme le t - 
re rs ÿpe du sous-genre Dipodillus 


: LE NATURALISTE 


.. 


27 


ayantété créé en 1811 pour deux espèces du genre Æhombomys 
Wagner (1843), devra prendre lu place de ce dernier, à moins 
qu'il n’y ait lieu de conserver les deux. 


Une nouvelle Société des sciences naturelles vient de se fon- 

der à Grenoble ; le bureau pour l’année 1882 est ainsi constitué : 
Président d'honneur, M. le maire de la ville de Grenoble. 
Président titulaire, à}. Arvet-Touvet. 


Vice-président, # Musset. 
Secrétaire, . À. Richard. 
Trésorier et secrétaire- 

adjoint, Le docteur Guédel. 


Conservateur archiviste, M. Testoud 

La Société devant former des collections et une bibliothèque, 
elle fait appel à tous les amis des sciences naturelles, et 
nous sommes convaincus qu'elle aura bientôt un premier 
noyau de collection important. 


ERRATUM 


L'ordre des deux derniers articles de M. Lataste, sur les 
« Mammifères nouveaux d'Algérie », parus dans les numéros 
des 15 janvier et 1°* février 1882, a été interverti. L'article 
« 5. Gerbillus hirtipes, n. sp. » doit être lu avant l’article 
« suite n° 6. HI. Gerbillus gerbillus Olivier. » 


MAMMIFÈRES NOUVEAUX D'ALGÉRIE 
(Suite n° 6) 
Gerbillus gerbillus Olivier. 


Deux individus, d'Egypte et de Nubie, le premier jeune, à 
crâne très incomplet et numéroté 2547, le deuxième adulte, 
à crâne numéroté 2537. Il n’y a pas de maxillaire inférieur 
attribué à ce dernier, et je crois que le maxillaire du premier 
porte par erreur le numéro 2551. 

Cuvier attribue 88 à 90 miilim. au corps, 95 à 99 millim. à 
la queue de son G. ægyptius; ce sont presque exactement Jes 
dimensions du corps et de la queue de nos deux échantillons, 
si l’on fait abstraction de la toufle terminale dans la mesure 
de leur queue. Leurs pieds postérieurs ont 28 et 29, leurs 
oreilles 8 millim. de long 

Leurs oreilles sont petites, blondes, presque nues en 
dedans, peu velues au dehors. Leurs moustaches sont très 
fines et très longues, à peu près deux fois longues comme la 
tête, blanches à la base, blanchâtres ou blondes à la pointe. 
La queue est bicolore, les deux couleurs moins tranchées que 
chez G. hirtipes. Les tarses sont très longs et velus *, les ongles 
fins. Le poil est plus court que chez G. hirtipes. Les faces 
inférieures sont blanches, et là note dominante du dos est le 
roux, mais un roux bien moins ardent que celui de G. 

rem 


‘ D'après Desmarets, la gerbille uv: pir Olivier avait Îles pieds 
esque nus »; Desmarèls ls comparait sans doute le 
N ceux des gerboises, 


s pieds de cette espèce | imprim 


Les figures de G. ægyptius, dans le Mémoire de Cuvier, sont 
plus grandes que le crâne 2547 et plus petites que le crâne 
n° 2537, lequel a 31 millim. de long.; .; elles semblent avoir été 
faites d'après les deux crânes à la fois. Du reste elles sont 
assez mauvaises +: ainsi, On ne voit pas où commencent et où 
finissent les bulles sur la figure 4 qui devrait les montrer; la 
partie occipitale est représentée d’une façon invraisemblable 
sur la figure 2; les trous palatins ne commencent qu'au niveau 
de la 3° lamelle de la 1° molaire sur les fig. 3 et 4, tandis 
qu'ils commencent au niveau du bord antérieur de la 
2° lamelle, sur les deux crânes que j'ai sous les yeux. 

En revanche, la forme caractéristique de la dernière mo- 
laire supérieure est bien rendue; elle a été bien rendue aussi 
dans la fig. 1 de la planche ne 62 de l'ouvrage du même 
auteur intitulé : « Des dents des mammifères considérées 

comme caractères zoologiques », Paris, 1825. 

En prenant ces deux erânes pour types de Van G. ger- 
billus Olivier diffère : 

a) de G. longicaudus Wagner (la gerbille de Lougsor) par 
sa taille moindre, par son nez plus court, plus étroit, sa partie 
interorbitaire plus brusquement et plus grandement rétrécie, 
sa boîte cranienne bien plus élargie; par ses bulles plus déve- 
loppées, notamment dans leur partie postérieure qui est 
séparée de l’antérieure par un sillon incliné en bas à 45 de- 
grés, tandis qu'il est presque horizontal chez G. longicaudus ; 
par les lamelles de ses dents plus épaisses et moins tubercu- 
leuses, ete. 

b) De G. hirtipes Lataste, dont il est très voisin, par sa boîte 
crânienne proportionnellement plas courte et plus large en 
arrière, par son interpariétal beaucoup moins échancré en 
arrière ; enfin et surtout par la partie postérieure de ses bulles 
plus bombée, plus saillante en arrière. 

c) de G. garamantis Lataste, dont il est bien voisin aussi, 
par sa taille plus grande, par ses frontaux beaucoup plus 
courts, son interpariétal bien plus dilaté en travers, ses bulles 
sensiblement moins saillantes en arrière et ne dépassant pas 
l'occipital 

L'espèce décrite par Ruppell sous le nom de Weriones ger- 
billus, et dont le type n’a pu être encore retrouvé au Muséum, 
est différente de Gerbillus gerbillus Olivier, ainsi que l'a fait 
remarquer Cuvier. Il en est de même de l'espèce décrite 
par Sundevall! sous le nom de Gerbillus ægyptius; celle-ci a 
les pieds bien plus courts (23 au lieu de 28 et 29 millim.), et 
devra peut-être être identifiée à l'espèce qui suit. 


IV. GERBILLUS QUADRIMACGULATUS, D, Sp. ?, 


Une peau et un crâne très incomplet numéroté 2551, de 
Nubie; plus une mâchoire inférieure qu'il faut peut-être lui 
rapporter, bien qu'elle soit dépourvue de toute étiquette ou 
numéro, et que je l'aie trouvée dans la même boîte que le 
crâne de l'espèce précédente numéroté 2547. 

La peau montée m'a donné les mesures suivantes: tête et % 


% Jn Kongl. vetensk. ac. Handi., 1819, p. 227, et pl. H, fe. 1 LL: 

* J'aime mieux reprendre ce nom ancien que d'en créer run nouves 

et je _. bien f _. de le signer, puisque ni Cuvier, ou on Yavol? 
é le premier, ni Ehrenberg auquel Cuviér en la paternité, 
ne l'oût fait suivre d'aucune description ou diagnose. 


28 


tronc, 65; queue (jusqu’à l'extrémité de sa touffe terminale), 
115; pied, 22; oreille, 5 millim. 

Sa taille est sensiblement plus petite que celle du Gerbéllus 
gerbillus Olivier. Ses oreilles sont relativement bien plus 
petites; elles sont presque nues, montrant pourtant quelques 
poils blancs en dedans, fauves en dehors. Les moustaches 
sont plus brunes et plus courtes que celles de l'espèce précé- 
dente. Les pieds sont bien plus courts, et le dessous des tarses, 
ainsi que la paume des mains, m'ont paru nus. La coloration 
est semblable à celle de l'espèce précédente. 

Le crâne paraît adulte, et cependant il est beaucoup plus 
petit que celui du jeune de l'espèce précédente; malheureu- 
sement il est privé des bulles, d’une très grande partie de 
la boîte crânienne, et des arcades zygomatiques, aussi est-il 
impossible d'indiquer la plupart de ses caractères. L’inter- 
pariétal est plus épais d'avant en arrière que celui de l’es- 
pèce précédente, et il s’avance plus profondément entre les 
pariétaux, son bord antérieur étant limité par deux lignes 
droites qui se joignent à angle obtus; son nez est plus court 
et plus grêle; la partie antérieure dilatée de l’arcade zygoma- 
tique est beaucoup plus large; le tubercule antérieur de la 
première molaire supérieure est relativement plus gros; la 
troisième lamelle de la même dent est au moins égale à la 
première de la dent suivante, tandis qu’elle est plus petite 
chez l’autre espèce; la troisième molaire supérieure est simple, 
tandis qu’elle figure un trèfle chez celle-là. La mâchoire infé- 
rieure serait bien caractéristique, s'il était certain que celle 
que je rapporte à ce crâne et qui s’y adapte bien, lui appar- 
tient réellement; car chacune de ses lamelles est composée 
de deux parties latérales symétriques, inclinées en chevron 
l’une sur l’autre, et séparées par un sillon médian. 

Il n’y a pas lieu de comparer cette espèce à Gerbillus longi- 
caudus dont elle diffère considérablement par la taille, les 
proportions, la nudité de ses tarses; pas davantage et pour 
les mêmes raisons à G. hirtipes. Elle se rapproche de G. gara- 
mantis par la taille et les proportions; cependant elle a la 
queue relativement un peu plus longue, les oreilles plus 
grandes. Sa coloration est différente; ses trous incisifs des- 
cendent beaucoup plus bas, presque jusqu’au niveau des 
molaires, tandis qu’ils s'arrêtent bien plus haut chez G. gara- 
mantis, et ses trous palatins commencent au niveau du bord 
antérieur de la deuxième lamelle de la première molaire, 
tandis que, chez G. garamantis, ils commencent au niveau du 
bord antérieur du premier tubereule de cette molaire. Je ne 
compare pas les dents à cause de l'usure beaucoup plus grande 
de celles du G. garamantis que j'ai entre les mains. 

La denture de cette espèce se rapproche beaucoup de celle 
de G. campestris Levaillant, espèce qui d’ailleurs diffère 
considérablement de l’autre par sa taille plus considérable, sa 
queue plus longue, ses oreilles beaucoup plus grandes, etc. 


(A suivre.) F. LATASTE. 


YIEILLE ESPÈCE NOUVEAU GENRE 


_ Dans son Entomologie horticole, en 1867, Boisduval décrit 
et figure sous le nom de « Coccus lataniæ » un hémiptère fort 
jizarre, de couleur brune, de forme ovale arrondie, orné sur 


LE NATURALISTE 


tout son pourtour d’une frange nacrée, qui couvre les « latania » 
dans les serres chaudes. 

Dans sa « Monographie des Aleurodes » M. Signoret donne 
une très bonne description de cet insecte, et voyant bien que 
ce n’est pas un coccide, crée pour lui le nom de genre « Bois- 
duvalia » en 1867. 

Mais dans son travail classique sur les « coccides » ce même 
savant, oubliant qu’il a déjà employé le mot « Boisduvalia » 
donne ce même nom à un genre de cochenille du groupe des 
Dactylopius très caractérisé par la présence de quatre soies 
caudales chez le mâle au lieu des deux soies qu'ont tous les 
autres Dactylopius connus. Ce genre contient trois espèces : 
B. lauri Boisduval, 2. caudata Signoret, B. parietariæ Licht. 

Dans le dernier PZulletin de la Société entomologique de 
France, M. Signoret annonce qu'il a reçu le mâle de l’insecte, 
du Latana, et à cette occasion, reconnaissant qu’il a créé deux 
genres sous le même nom, il propose de changer le nom le 
plus récent (ainsi donc celui du genre où trois espèces sont 
connues et décrites) en « Oudablis » (anagrame de Boisduval). 

Or M. Lichtenstein, qui étudie depuis longtemps cet insecte 
s’est convaincu que c’est un aphidien dont la forme ailée pré- 
sente les nervures du genre Schizoneura. Mais cette forme 
ailée n’est pas le mâle, car elle a le corps rempli d’embryons; 
c’est une des « Pseudogynes où fausses femelles de l'entomo- 
logiste de Montpellier, et il reste à trouver les formes sexuées 
qui duivent très probablement, comme chez les Pemphigiens, 
être de tout petits pucerons aptères et (peut-être) sans rosire. 

M. Lichtenstein a cet insecte dans sa collection sous le nom 
(inédit) de Cerataphis latantæ. La présence sur le front de deux 
petites cornes coniques et aiguës, lui ayant dicté ce mot 
(xepus et agi), il se propose dele décrire quand il connaîtra toutes 
les formes. En attendant, la Pseudogyne aptère a été parfai- 
tement décrite par M. Signoret dans les Annales de là Société 
entomologique 1867, et la diagnose de la forme ailée peut se 
donner comme suit : 

Borspuvazra Signoret (Cerararmis Licht.) latanæ Boisd. 
PSEUDOGYNE AILÉE. (emigrante, où Pupifère ?) Forme de corps 
des pucerons du groupe des Pemphigiens, de très petite taille, 
0% 45, antennes de cinq articles, les deux premiers lisses, 
courts et renflés, les trois autres finement cerclés, le troisième 
de 0% 18, le quatrième de 0" 06, et le cinquième de 0 ®* 07, 
longueur totale de l'antenne 0"" 37. Entre les deux antennes 


[il y a deux petites cornes aiguës de 0" 04, nervures de l'aile 


comme celles du genre « Schezoneura »; les deux premières 
nervures diagonales partènt du même point de la nervure 
sous-marginale, la troisième nervure est fourchue et n’atteint 
pas la sous-marginale. 

Evolution biologique encore inconnue. 


MON CHER DIRECTEUR, 


Dans le compte rendu sommaire de la séance du 25 no- 
vembre 1881, de la Société botanique de France, que vous 
avez publié dans le Naturaliste du 15 janvier 1882, il est dit : 


« M. Roux cite une autre espèce étrangère, le Carex multiflora, ! 
d’origine américaine, qui a été observée aux environs du 


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ce 


LE NATURALISTE 29 


Mans. » Il y a là une erreur de localité qu’il n'importe abso- ; 


lument de rectifier; voici comment les choses ont eu lieu : 
M. Bonnet ayant signalé dans le département de Saûne-et- 
Loire les Sisymbrium pannonicum et Juncus tenuis, plantes 
évidement adventices, j'ai cru devoir rappeler que dans ce 
même département de Saône-et-Loire, aux environs de Lou- 
hans, à Bruailles, croisait une plante américaine, le C. mul- 
teflora Mühl., que M. Lagrange avait nommée C. Moniezi et 
publiée sous ce nom nouveau dans différents exsiccata, en 
l'honneur de M. Moniez, professeur au collège de Louhans, 
qui le premier avait constaté la présence de cet intéressant 
Carex en France, où d’ailleurs il n’existe que là. Vous voyez 
qu'il était nécessaire de relever cette indication de localité, 
car entre « Louhans » et « le Mans », il y a quelque étendue 
de terrain! 

J'ajouterai que, dans cette même séance lorsqu'il a été dit 
que l'A. cymosum ne se rencontrait en France que dans le 
Dauphiné, j'ai été amené à rappeler (et ceci peut intéresser 
les botanistes français) que ce Hieracium existait également 
dans le Var et les Alpes-Maritimes, et que les exemplaires 
de Provence étaient identiques, aux spécimens de Suède 
que m'a communiqués M. le professeur Lindeberg, l’érudit 
monographe des espèces septentrionales de ce genre difficile. 

Recevez, mon cher Directeur, l'expression de mes meilleurs 
sentiments. 

G. Roux. 


COQUILLLES NOUVELLES OU PEU CONNUES 


Hyalinia (Ammonoceras) Hemphilliana. (Macrocyclis 
Hemphilliana, W. G. Binney.) Diam. maj. 10; min. 9; alt. 
5 1/4 mill. — Testa A dé tenuiuscula, lævigata, nitidis- 
sima, aperte umbilicata, pallide luteo-virens, subpellucida. 
Spira parum elevata, obtusissima, apice epidermate deciduo; 
anfr. 5, rotundatis, sutura impressa; regulariter crescen- 
tibus, vix ad suturam obsoletissime striatulis; ultimus major, 
ad peripheriam rotundus, subtus convexus. A pertura subo- 
bliqua, sinuata, suborbiculari-emarginata, intus albida, peris- 
tomium simplex, nullomodo expansum aut reflexum. 

A cl. H. Hemphill, prope « Olympia », territ. Washington, 
reperta. 

Var. tenuis. — Magis pellucida et minor (7 1/2 ps testa 
tenuior. 

Ab eodem in Oregone occidental inventa. 

Cette espèce n'appartient pas au groupe des Macrocyclis 
américains (Selenrtes, Fischer), dont l’Æ. concava, Say, est le 
type. La nature de son test, sa forme générale, son péristome 
sinueux et non réfléchi, comme celui de l'Æyal. euspira, Pfr., 
m'engagent à la classer parmi les nr comme la 
suivante : 


Hyaliania (Ammonoceras) Ingersolli, Bland. — Cette 
petite coquille a l'ouverture présentant la même forme et les 
mêmes sinuosités que l'A. Hemphilliana. Les tours sont assez 
nombreux et le test hyalin. Découverte originairement dans 


Y'Etat de Colorado, elle a été trouvée par M. H. Hemphill | 


. contrée dans la partie N.-E. de Madagascar, m'a paru varier 


indistincte, 
A. Pattes ambulatoires. a antérieures 


à « Logan Canyon », dans les Mts. Wassatch, territoire de 
J'Utah. 


Helix (Wesodon) devina, Gould. — Cette espèce dont le 
type paraît tout à fait distinct de l’Æ. Mullani, Bland et Coop. 
par la taille plus grande, le test plus épais, moins plat, la 
forme du péristome qui est plus plat et plus large, a été ré- 
coltée par M. Hemphill dans le territoire de Washington. Il 
paraîtrait, ou que les deux espèces, d’après des passages, se 
confondraient en une seule, ou que les hybrides seraient 
assez fréquents. 


Helix (Yesodon) Mullami, Bland et Cooper. — Les exem- 
plaires que M. Hemphill rapporte à cette Æelix, n'ont que la 
dent pariétale, le test assez mince, plus déprimé que le type, 
et 17 millim. de diamètre au lieu de 13 1/2. J'en possède de la 
même provenance un spécimen semblable, mais un peu plus 
grand. 

Orégon oriental. 

ar. Oregonensis. Edentuli; un peu plus petite que la forme 
précédente (14 millim.). J'ai reçu de M. Hemphill, cette variété 
sous ce nom. Elle provient de la même localité. 

Helix (Cochlodryas) eerina, Morelet. — Cette espèce, ren- 
très peu sous le rapport de la taille et de la forme, Il n’en est 
pas de même pour la couleur. Le type est d’un jaune de cire 
intense, avec une bande périphérique noire bien marquée. Il 
existe une variété atra, d’un noir profond; la bande existe, 
mais n’est plus visible à l'extérieur; mais on peut la voir dans 
l'ouverture qui est blanche. Le sommet de la spire est toujours 
de couleur claire dans les spécimens que j'ai considérés. Sans 
contredit, l'A. cerina constitue un type intermédiaire entre 
l’Helix viridis, (forme au premier abord s’éloignant assez des 
espèces de la même contrée) et les autres Hélices Malgaches. 


C.-F. ANCEY. 


CLASSIFICATION DES COLÉOPTÈRES CARNASSIERS 


M. le D' George H. Horn vient de rt À . les Transactions of 
American entomological Society, mportant intitulé : On 
the genera of Carabidæ with special PL de to the fauna of Boreal 
America. 


L'éminent entomologiste établit d'abord Le ee des Coléoptères 
rm en 7 familles, dont voici les cara 

I. Métasternum avec une pièce antécoxale pr par une suture 
bien RE à étendue d'un côté à l’autre et s'avançant ro 
rement entre les hanc 

A. Antennes me 1 articles. Hanches postérieures mobiles et simples. 
Insectes terrestre 

B. Antennes inst sur le front, derrière la base des mandibules. 
lide. 


B'. Antennes insérées aux côtés de la tête, entre la Paz des man- 
et les yeux. . Carabidæ. 
". Antennes de 40 articles. Hanches postérieures fixes et avec de … 
plaques s'étendant sur l'abdomen. Insectes aquatiques. 


IL. Métasternum avec une pièce 


30 LE NATURALISTE 


A’. Pattes natatoires. Hanches antérieures coniques. 


: iidæ. 
UT. Métasternum prolongé triangulairement en arrière, sans suture 
antécoxale. Insectes aquatiques. 
À. Antennes allongées, filiformes ou sétacées. Abdomen de 6 seg- 
ments. 2 yeux. . Dytiscidæ. 
A’. Antennes irrégulières, très courtes. Abdomen de 7 segments, 
les deux premiers intimement unis. 4 yeux. . Gyrinide. 
Les Carabidæ sont divisés en trois sous-familles, caractérisées 
comme suit: - 
A. Cavités coxales intermédiaires non fermées par les épisternes, 
l'épimère mésothoracique atteignant la hanche. I. Carabinæ. 
A’. Cavités coxales intermédiaires fermées par les épisternes, l’épi- 
mère n'atteignant pas la hanche. 
B. Tête sans sillons antennaires et avec des soies sur-orbitaires 
distinctes. IL. Harpalinæ 
B’, Tête avec un sillon antennaire distinct, et ordinairement long 
de chaque côté. Pas de soies sur-orbitaires distinctes. 
HI. Pseudomorphinæ. 
Ces trois sous-familles comprennent 48 tribus ainsi distribuées : 


I. Carabinæ. 


4 Omophronini. 9 Nebriini. 


3 Cych 44 Metrini. 
&# Carabi 42 Mystropomini,. 
5 Pamborini 43 Promecognathini. 
6 Hiletini, 14 Enceladini. 
7 Elaphrini. 45 Scaritini. 
8 Loricerini. 
I, Harpalinsæ. 
(Téle avec 2 pores sétigéres). 32 Agrini 
ï 33 Egini. 


36 Graphipterini. 
37 Anthiini. 

38 Cratocerini. 

39 Orthogonini, 

(Téte avec 1 pore sétigére). 
2% Pterostichini. ini 
25 Licinini. 


26 Platynini. 42 Broscini 
27 Anchonoderini. 43 Zacutini 
28 Ctenodactylini, 43 Peleciini. 
29 Odacanthini. 45 Chlæniini. 
30 Dryptini 46 Zabrini. 


31 Mormolycini. £7 Harpalini. 
Il. Pseudomorphinæ. 
48 Pseudomorphini. 
. Cette rapide analyse ne peut malheureusement donner qu'une idée 
bien insuffisante de ce mémoire, d'un intérèt capital pour l'étude des 
s 


Coléoptères carnassiers. 
L. BEDEL. 


MATÉRIAUX 


POUR SERVIR A LA RÉVISION DE LA FLORE PORTUGAISE 
ACCOMPAGNÉS DE 


Notes sur certaines espèces ou variétés critiques de plantes européennes. 


 TEUCRIUM CAPITATUM L. É nn | 
Var. polioides. — Capitules disposés en corymbe racémi- 

forme ; feuilles verdâtres à tomentum court, assez long 

. oblongues-cuñéiformes ou linéaires-oblongues plus ou moins 


lächement dentées, souvent presque planes ou à bords peu 
retournés sur la page inférieure, non rapprochées dans la 
partie inférieure des tiges fertiles ni sur les tiges stériles 
et munies à leur aisselle de 2-4 petites feuilles seulement ; 
fleurs ordinairement plus grandes que dans les autres va- 
riétés. Port du T. Polium. 

Var. éntermedium. — Capitules petits, solitaires au sommet 
des tiges et des rameaux ou plus souvent disposés dans la 
partie supérieure de la tige en une sorte de thyrse ovale- 
oblong ou cylindrique; feuiles épaisses, blanches tomenteuses 
où grisâtres, assez courtes, fortement crénelées-dentées, à 
bords généralement rapprochés en dessous, plus rarement à 
peine retournés; tiges de taille peu élevée (10-30 centim.), 
couchées ou ascendantes ainsi que les rameaux, très feuillées 
et présentant à l’aisselle des feuilles un faisceau de petites 
feuilles ; fleurs assez grandes, blanchâtres. 

Var. genuinum. — Fleurs petites, blanches, rosées ou rou- 
geûtres formant de petites capitules compactes, globuleux, 
pédonculés, disposés dans la partie supérieure des tiges en 
thyrse lâche oblong ou cylindrique, ou quelquefois réunis 
5-6 au sommet des tiges de façon à simuler une sorte d’om- 
belle ; feuilles à tomentum court et appliqué, courtes, dentées, 
oblongues, paraissant linéaires presque cylindriques parce 
que les bords sont fortement retournés en dessous, très rap- 
prochées dans la partie inférieure des tiges fertiles ainsi que 
sur les tiges stériles et munies à leur aisselle d’un faisceau de 
petites feuilles. Tiges florifères nombreuses, grêles, élancées 
(3-6 décim.). 

Cette variété constitue le véritable type de l'espèce linnéenne. 
Linné, en effet, dit de son T. capitatum : « 7. capit. pedun- 
culatis, foliis lanceolatis crenatis tomentosis, caule erecto. — 
Habitat in Hispania. — Habitus Origani Majoranæ, sed tomen- 
tosum et angustéfolium. » (Richter, Cod. Bot. Linnœanus, 
P- 557, n° 4,150), ce qui s'applique parfaitemen! comme ea- 
racières, comme port et comme habitat à ma var. genuinum. 

Var. gracile, — Fleurs roses ou rougeâtres, petites, dispo- 
sées en capilules à peine plus gros qu'un pois, bien plus 
grèles et moins fournis que ceux du T. capitatum, les infé- 
rieurs longuement, les supérieurs brièvement pédonculés 
formant au sommet de chaque tige une panicule ovoide ou 
pyramidale ; feuilles linéaires, courtes, plus où moins dentées 
ou presque entières mais toujours à bords très retournés en 
dessous, rapprochées dans la partie inférieure des tiges ; 
celles-ci nombreuses, étalées, redressées, très grêles, souvent 
filiformes, relativement assez longues (10-25 centim.). 

Cette variété du T. capitatum possède quelque peu le port 
d'un Origanum Majorana de pelite taille ou mieux encore 
d'un O. microphyllum Sieb, dontles feuilles seraient linéaires et 
très rapprochées; je la considère comme étant le T. Majorana 
Pers, car elle répond bien à la courte diagnose que Per- 
soon a donnée de son espèce : « Caule subfiliformr, spicis ovatis 
pedunculis subcymosrs, [oliis linearibus margine revolutis 5 
ainsi qu'au nom qui lui a été attribué. En outre, Persoon 
indique sa plante en Espagne où elle a été récoltée par 


Thibaut ; or, j'ai recueilli le T. Capilatum var. gracile en 1879 
à Jätiva, en 1880 à Valldigna et à Alcoy, en 1881 à Oréhuela: 
il ne doit donc pas être rare dans le sud-est de l'Espagne. 


D'autre part, ik eroît souvent en compagnie du T. capitatum 


-& 


LE NATURALISTE 


31 


var. genunum, et j'ai trouvé des intermédiaires entre les deux 
plantes ; je ne saurais dès lors conserver le T. Majorana Pers. 
à titre d’espèce. 

Dans le Flora de las islas Baleares (p. 376), M. Barceld y 
Combis décrit, sous le nom de T. Majorana Pers., une plante 
qui ne me paraît autre que le T. capitatum var. genuinum; en 
effet, ce botaniste lui donne des tiges de 3-5 décim. et des ca- 
pitules florifères disposés au sommet des tiges et des rameaux 
en corymbes denses. Or, le T. Majorana Pers., avec ses tiges 
filiformes, atteindrait difficilement 40 ou 50 centim., et il est 
de dimensions sensiblement moindres, tandis que le T. capi- 
tatum var. genuinum, varie justement comme taille entre 25 
et 50 centim. ; de plus, j'ai des exemplaires de cette dernière 
variété présentant des capitules florifères disposésen grappes, 
d’autres en corymbes, d’autres même en véritables ombelles. 
I n’y a donc là, pour moi, que de simples variations des va- 
riétés d’un même type: 7. capitatum L. 

Les caractères de gracilité du T. Majorana Pers. accentuant 
encore le port déjà particulier de la var. genuinum du T. capi- 
tatum L., si on le compare à une forme à feuilles élargies de 
la var. cibles de ce même T. capitatum, on peut se croire, 
de prime abord, en présence de deux espèces bien tranchées ; 
toutefois il n’en est rien, car j'ai vu toute la série des inter- 
médiaires entre ces deux extrêmes. 

TEUCRIUM CŒSPITULOSUM Duf. 

Dufour a nommé ainsi, en 1860, une espèce du royaume 
de Valence que Barrelier avait déjà distinguée sous le nou de 
Polium montanum album non serratum viride longis angustisque 
folñs caule incano; les caractères signalés par Dufour sem- 
blent d’ailleurs suffisants pour légitimer cette espèce. D'autre 
part, j'estime que le T. Aragonense Losc. Pardo, dont je pos- 
sède des exemplaires authentiques, ne doit être accepté qu’à 
titre de variété de ce même T. cœspitulosum Duf. dont il ne 
diffère que par ses tiges plus allongées, ses calices pulvéru- 
lents glanduleux et non glabres, ses feuilles légèrement ceré- 
nelées supérieurement ; cette dernière variété présente quel- 
quefois des corolles rougeàtres. 

Teucrium MaJoricum Rouy me 

Tiges courtes, paraissant être ue on couchées, très 
rameuses, à rameaux très rapprochés, courts, quelquefois 
bifurqués au-dessus de leur milieu, très feuillés, terminés 
par des capitules florifères simples ou munis à leur base de 
deux capitules brièvement pédonculés et formant avec le su- 


.périeur un glomérule ovale plus ou moins dense, non laineux. 
- Feuilles courtes, PAPDrOENEeS; linéaires os Stade car 


linéaires F 
tomentum court pulvérulent grisâtre sur la face supérieure et 


- blanchâtre sur la page inférieure. Fleurs un peu plus grandes 


et plus allongées que celles du T. capitatum; calice tubuleux à 


dents courtes, lancéolées-oblongues, obtuses; corolle rouge, 


à lobe médian ovale ; étamines non tordues en spirale; style 
brièvement bifide à lobes presque égaux.— Petite plante bien 
distincte du T. capitatum L. et d'un port différent, pouvant se 
+ + Bee comme aspect du T. cϾspitulosum Duf. 

Hab. — 2aléares : Majorque, monts de Soller 


J'ai trouvé ce Teucrium, sous le nom deT. Majorana Willk., |. 
ulu me 


parmi les espèces des Re M. Boissier a bien vo: 
communiquer. 


TEUGRIUM PULVERULENTUM Coss. 

Je ne saurais, comme l’estiment M. Barcelo y Combis (Flora 
de lasislas Baleares, p. 375) et MM. Marès et Vigineix (Cat.des 
pl. vase. des iles Baléares, p.224), considérer le T. pulveru- 
lentum Coss. comme simple variété du T. Polium L. 

Le T. pulverulentum, dont j'ai puexaminer plusieurs. beaux 
spécimens, présente les caractères suivants : 

Feuilles linéaires ou linéaires-oblongues, non dentées, lon- 
gues, plus ou moins arquées, à bords fortement retournés en 
dessous. Capitules non laineux souvent solitaires au sommet 
des rameaux et à bractées allongées. Fleurs grandes; calice 
allongé à dents aiguës et à tomentum pulvérulent; corolle 
rouge; élamines non tordues en spirale. Tiges suffrutescentes 
et mues à la base et étalées-ascendantes, à tomentum court, 
serré, appliqué pulvérulent. 

Ces caractères différentiels me paraissent très suffisants 
pour légitimer le maintien comme espèce du T. pulverulen- 
tum Coss. 

Je termine ces quelques remarques sur certains Teucrium 
du groupe Polium verum en donnant la diagnose d’un Teu- 
crium que je considère comme espèce nouvelle. 

G. Rocx. 
(A suivre.) 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


Le 17 courant, à la vente des collections de Coléoptères et 
Papillons dont nous avons adressé le catalogue à nos lecteurs, 
nous ajouterons 46 boîtes de doubles de Coléoptères prove- 
nant de la collection de M. Reïche ; elles contiennent un grand 
nombre de très bonnes espèces parfaitement déterminées ; 
c’est une excellente occasion pour les débutants, de trouver 
des matériaux d’étude, et pour les maîtres d’avoir des déter- 
minations précises. 

Eh 


Les collections de Coléoptères européens et exotiques de 
M. Desbroches des Loges, seront vendus aux enchères pu- 
bliques, le 20 courant, hôtel Drouot, salle n° 7; il y aura 
exposition la veille de la vente. 


* 
LT. 


La Société impériale des naturalistes de Moscou doit célé- 
brer, le 12 mai prochain, le cinquantième anniversaire du 
doctorat du vice-président de la Société, M. Charles Renard, 
conseiller d’État; elle se réunira en séance générale et pu- 
blique pour cette solennité, et a lancé des invitations signées 
de son très honorable président M. A. Fischer de Waldheim, 
et du secrétaire, l'honorable professeur D' Ch. Lindemann. 


L'Académie des sciences a tenu lundi, à une heure, sa séance 
publique annuelle, sous la présidence de M. Wurtz, pour la 
distribution. des prix; voici ceux concernant les sciences 
naturelles : 


32 LE NATURALISTE 


GÉOLOGIE 


Grand prix des sciences physiques. — Description dou 
gique approfondie d’une région de la France. Le prix n’est 


pas décerné. Une mention très honorable et un encou- 


ragement de 1,500 fr. sont accordés à M. Fontannes et à 
M. G. Vasseur. 


BOTANIQUE 


Prix Barbier. — Un encouragement de 1,000 fr. est accordé 
à M. Bourgoin. MM. Lotar et Doassans obtiennent chacun 
un encouragement de 500 fr. Une mention honorable est 
accordée à M. Etienne Gilbert. 

Prix Alumbert. — PRE des champignons. Le prix 
est décerné à M. Ga 

Prix Desmazières : M. Paul Petit. 

Prix Thore : M. Emile Bescherelle. 

Prix Bordin. — Faire connaître, par des observations 
directes et des expériences, l'influence qu'exerce le milieu 
sur la structure des organes végélalifs : racines, tiges, 
feuilles, etc. Le prix n'est pas décerné. Un encouragement 
de 1,500 fr. est accordé à M. E. Mer, 

Prix Bordin. — Etude comparative de la structure et du 
développement du liège, et, en général, du système tégu- 
mentaire dans la racine. Le prix est décerné à M. L. Olivier. 


ANATOMIE ET ZOOLOGIE 


Grand prix des sciences physiques. (Etude comparative de 
l’organisation intérieure des divers crustacés édrtophthalmes 
qui habitent les mers d'Europe) : M. Ives Delage. 


LIVRES NOUVEAUX 


e Millière. Lépidoptérologie, Iconographie et description de 
chenilles et de Lépidoptères inédits, 7 fascicules, 4 vol. in-8, relié 
10 pl. coi. Cannes, 1881. 


V. La Perre de Roo. La consanguinité et les effets de l'hérédité, 
4 vol. in-8, br. Paris, 4881. 
Bulletin de la Société des sciences naturelles de Neut- 
châtel, t. XIL, 2° cahier. Neufchâtel, 4881. 
A. FPreudhomme de Borre. Le genre ou sous-genre Rhombonyæ. 
Belgique, 


séance du 3 septembre 1881.) 


Bulletin d’Insectologie agricole, n° 9. Septembre 1881. — 
Maurice Girard, <a accessoires de l’école du village. — E. Savard, 
Le Charançon n du ubert, Cicadelle de la Gironde. — 
Er. Olivier, Le es. — Baibiani, La sériciculture nouvelle, 

— Joseph Grepin, Note sur la ne des écrevisses. — G. Bonnier, 
Les fleurs et les insectes. — u rôle que jouent les infini- 
ments petits dans la maturation. et la fabrication des fromages. 


L. de Folin et L. Périer. Les fonds de la mer. Livraison 66°. 
Paris, 14881. 


Psyche. Vol. 3, n° 85, Cambridge May 1881. — 
Hagen, Some Psocina of the United States. 


Papilio. Vol. 4. n° 9, New-York, se 1881. — J. Henry Coms 
B. Neumoegen, 


tock, An Aquatic Noctuid Larva. — A. little beauty 
from northern arizona. — W. H. Edwards, Description of the 


— Hermann August 


Preparatory stages of Thecla Henrici, Grote, — A. R. Grote, New 
moths from Arizona, with e emarks on Rae and Heliothis. — 
À. G. Butler, Notes on so rth Am n Lepidoptera. — Henry 
Edwards, A new and hatable Bombyeid moth from Arizona. 


The American Naturalist. Vol. XV, n° II, Philadelphia. No- 
vember 4881. — W, K. Kigley, On the Microscopie 4 general 
characters of the Peach Thee affected with ihe Yellows, — W. 
Edwards, The Length of Life of Butterflies. — W. H. Dal, On the 
so-called Chukchi and Namollo People of Eastern Siberia. — H. D. 
pe Notes on the Migrations of Birds. — V. Havard, Sotol. — 

D. Cope and A. S. Packard, The Fauna of the Nickajack cave. 


Bntamoogische Nachrichten. Heft XXII. Sttetin. VII >Hahreane 
— 0. Schmiedeknecht, über einige deutsche Vespa-Arten. 
F FA Schreitmüller, Sesia Megillaeformis. — V. Richenau, Éiolo- 
gische. 


J. Lichtenstein, pe du Dr H. Adler, Les Cynipides, 1r° 
partie. Introduction. La tiénération spontanée chez les cynipides, 
Re de la éiniéntion des cynipides, d’après le D° Mayr, de Vienne, 

vol. in-8, br., avec planches coloriées. Montpellier, 4884. 


Bulletin scientifique du département du Nord, 4° année, 
n°* 8-9, août-septembre 4881, — J, Tourneux, Cours d'Histologie. 
Développement du Tissu osseux, — L. Dollo, Les Oiseaux dentés du 
Far-West et l’Archeopteryx. 


Héron-Royer. Concretions vagino-uierines observées chez le 
Pachyuromys Duprasii ue Separat-Abdruck aus dem » Zoolo- 
gischen Anzeiger 1884, n° 


The Entomologist. Vol. Se n° 223. London, december 1881. — 
V. Buchanan Wlute, Some thoughts on the distribution of the Bri- 
tish Butterflies. — J. Jenner Weir, Charadrina ambigua. — Sér John 
Lubbock, On the Colours of Flowers as an attraction to Bees. — R. 
H. Me eade, Notes on Diptera. — Peter Inchbald, Dipterous “Plaut- 
miners in their perfect state. WW: pres The genus 
Phaedon. — John T. Catbagton Description of Plat 


Archiv v sax Naturgesohiobte. Drittes Heft. Siebenundvierzigster 
Jahrgang. Berlin, 4881. — . Eimer in Tübigen, Untersuchungen 
über das Variiren der Muceidhuse, ein Beitrag zur Theorie von 
SR Entwicklung aus constitutionellen Ursachen, sowie zum Darw 

Mus. — Dr J: Albin Riess, Der Bau der Kiemenblaiter bei den 
nier 


Archiv für a Viertes Heft. Siebenundvier- 
zigsier Jahrgang. Berlin 84. — Dr. Philipp. Bertkau in Bonn. 
Bericht über se ee im Gebiete der Arthropoden wahrend 
des Jahres 4 


Deutsche ne Zeitschrift. Zweites Het. Fûnf- 
undzwanzigster Jahrgang 1881. Berlin. — G 


Aegypto, Syria et Arabia. — G. Czwalina, Uber die 
Gattung Colon. — L. v. Heyden, Zonabris-Arten von Margelan. 


Entomologische Nachrichten. Heft XXII. VII Jahrgang 4884, 
Stettin. — Alexander Mocsary, Drei neuc Hymenopteren. — Dr. K. 
mn.” a Torre, Alphabetisches Verzeichniss der in den Jahren 
1869-1879 aufgestellten Genus-Namen der Hymenopteren. 


Entomologische Nachrichten. Heft. XX1V. VII. Jahrgang 1881. 
Stettin. — Omar Wac acherzapp, Arctia Cervini. — K. Franke, Thü- 
ringer entomologischer Verein. — Krause, Aus Thüringen, — W. 

aus. ermaphroditen n von Saturnia Pavonia L. — E, F Taschen- 
berg, Bearbeilung der mec en 


Crdnica _ o IV. Numus, 91 et 92. Barcelona 
25 de Que 0 de ss .— ÈS r Genaro Monti. Los Bambus 7 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


Evreux. — Imp. Ch. Hénissev. 


HT 


PR Re UE D AE DE AM EE LA ES à PS rs 


| 


4" Année. 


N° 5 


33 


4er Mars 1882. 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 
LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 
Au bureau du Journal e et Algé 


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ÉMILE DEYMROLLE 
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PARIS 


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Secrétaire de la Rédaction 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU {er JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange ou de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS 


Malgré la mauvaise saison et les froids brumeux que nous 
avons cet hiver, l’état sanitaire de la ménagerie du Muséum 
d'histoire naturelle est des plus satisfaisant; plusieurs nou- 
veau-nés, de la fin de l’année dernière, supportent parfai- 
tement ces tristes journées, et leur développement se fait sans 
accident; tout fait donc espérer que l’on n’aura pas de pertes 
sérieuses à regretter, les deux plus mauvais mois étant passés. 

Cette année, comme les années précédentes, nous consta- 
tons un fait curieux à signaler, c’est la possibilité d’habituer 
des animaux des contrées chaudes à vivre à l'air libre, sous 
notre climat souvent si dur et si désagréable ; des modifica- 
tions importantes, alors, s’opèrent chez ces animaux, qui se 
trouvent dans des conditions aussi différentes au point de vue 
climatérique. 

C’est ainsi que nous voyons, une femelle de Gnou (Cato- 
blépas Gnu), originaire du sud de l'Afrique, qui a horreur de 
la captivité, passer tout l'hiver en plein air, car on ne peut la 
renfermer, telle patience qu'on prenne pour la prendre. La faim 
même ne la décidera pas à se laisser faire prisonnière, et si 
l’on réussit une fois, on est bien certain de ne pas pouvoir 
recommencer de longtemps; aussi est-on obligé de la laisser 
libre, on lui donne sa nourriture dans la cabane ouverte, où 
elle vient la prendre lorsqu'elle ne voit personne autour de 
son habitation; aussitôt son repas terminé, qu’elle a le soin 
d'interrompre pour venir voir si elle n’est pas surveillée, elle 
retourne dans son pare et s’y couche la nuit venue. Pendant 


l'hiver 1879-1880, où le thermomètre est descendu de 25 et 


28 degrés au-dessous de zéro, nous avons vu cette hôte couchée 
sur la neige dont elle était elle-même recouverte, sans en 
cela que sa santé en ait jamais été alt 

Tous les hivers, le dos de cette fémetle de Gnou, se rodét 


d’un véritable manteau de feutre très épais, qui se voit bien 
surtout lorsque le temps redevient doux, la mue entraînant 
avec elle cette doublure anormale, constituée par une sorte 
de duvet, et alors on remarque des lambeaux de poils gris 
qui se détachent de la robe nouvelle, et qui tombent bientôt 
pour ne reparaître que l’année suivante. Ce fait n'a pas lieu 
chez le mâle qui, lui, se laisse renfermer facilement, et cepen- 
dant la cabane où il loge n’est pas chauffée; malgré cela on 
n'a jamais observé la moindre trace de ce feûtrage, même 
pendant les hivers les plus rigoureux. 

Dans cette même famille des Antilopes, nous pouvons aussi 
citer un Bles-Bock (Alcelaphus albifrons), provenant du sud 
de l’Afrique, qui, ne pouvant être renfermé dans sa cabane, 
passe tout son hiver à l’air libre; nous ajouterons seulement, 
que celui-ci couche dans sa retraite, mais ouverte, ne rentrant 
que lorsqu'il est bien certain que personne ne viendra le 
déranger. 

Tous les animaux du continent africain, au moins pour 
le groupe des Antilopes, paraissent peu sensibles au froid; 
nous citerons les Algazelles (Oryæ leucoryx) ; les Kobs (Æobus 
unctuosus); les Guibs (Zragelaphus scriptus); le Beisa (Oryx 
beisa); le Bubale (Rubalus tora); le Gorgoue (Catoblepas tau- 
rina), qui tous viennent des régions chaudes de l'Afrique, 
telles que le Sénégal et la Nubie, peuvent supporter des tem- 
pératures très basses, car les cabanes où ils sont enfermés, 
non seulement ne sont pas chauffées, mais encore beaucoup 
ue sont pas construiles de façon à bien conserver la chaleur 
naturelle des animaux qui y sont contenus. 

L’Antilope Nilgaut (Boselaphus pictus) de l'Inde, ne rentre 
que lors des grands froïds ; autrement il va et vient librement 
de son parc dans sa cabane, et il n’a jamais souffert sérieu- 
sement de la rigueur du climat. L’Antilope de l'Inde ( (Antilope 
Cervicapra), très petite espèce, peut compter aussi parmi les 
aninaux les plus rustiques que nous possédions dans nos 
jardins zoologiques ; du notre grand hiver de 1879-1880, 


TT 


34 


LE NATURALISTE 


nous avons vu ces animaux rester en plein air pendant le jour, 
sans aucun inconvénient pour leur santé. 

En termidant, indiquons quelques + 8 faits à notre 
établissement pendant le mois de janvier 

Une Hyène rayée (Hyæna-Striata), offerte par M. le préfet 
d'Alger. 

Un Phalangér-Renard (Phalangista- Vulpina), d'Australie, 
donné par M. Ket 

SE ces “(Falco tununculus), donnée par M. Guil- 
lemain. 
bité Cygnes blancs (Cygnus olor), offerts par M. Bulier. 


COURS DE ZOOLOGIE 


Mammifères et Oiseaux 


M. Alpb. Milne-Edwards, professeur, membre de » l'institut, 


commencera ce cours le lundi 27 février à 2 heures. Le pro- 
fesseur traitera de l’histoire des oiseaux, au point de vue de 
leur organisation, comparée à celle des mammifères, de leurs 
mœurs et de leur distribution géographique. 

Les leçons auront lieu les lundis, mercredis et vendredis 
à 2 heures, dans la salle des cours de zoologie et seront 
complétées par des conférences faites dans le laboratoire, 
dans les galeries et dans la ménagerie, à des jours et heures 


qui seront indiqués par des affiches spéciales. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 16 JANVIER 1882 


… Sur Le du calcaire carbonifère de l'Oural central. Note par 
M. Grand’'Eury. 

Le terrain carbonifère de l’Oural central se compose de 
quatre étages qui de bas en haut sont : 1° quartzites et argiles 
schisteuses; 2° calcaire carbonifère à Productus,; 3° grès et 
schistes houillers ; 4° calcaires à Fusulines avec quelques bancs 
de schistes. Au-dessus on rencontre la formation permienne; 
et le calcaire supérieur a une épaisseur de 800 à 1,000 mètres 
dont la puissance a été reconnue sur les bords de la Kosva et 


à Outkinsk. Or, par les plantes fossiles étudiées par l’auteur à 


l’école des mines de Saint-Pétershourg, les grès et schistes 
houillers inférieurs appartiennent au culm; puis les grès et 
“schistes gris renfermant nombre de Callipteris font certaine- 
‘ment partie de la formation permienne. A la base de cette 
- formation on voit à Tehoussovaia des grès avec Fusulines, et 
‘à Artinsk, des calcaires à Fusulines carbonifères avec des 
Goniatites permiens. Au sud on trouve un calcaire correspon- 


“dant avec des Spürifer sulcatus et un Spirifer équivalent à 


l’horridus du terrain pérmien. Ces couches forment la transi- 
tion de ce terrain au calcaire en question, qui par ses fossiles 
est plus récent que le calcaire carbonifère. D'après M. Kar- 
pinsky, le bassin du Don qui fait partie du terrain houiller 
moyen, par ses fossiles, renferme des intercalations de 
calcaires À Fusulines qui se rapportent au calcaire supérieur 


- de l'Oural. Ce calcaire, faisant suite au culm, peut être appelé 


calcaire houtller. De sorte que pendant l’époque houillère, 


“bras des étoiles de mer subissent des métamorphoses avec 


presque toute la Russie était sous la mer, et recevait d'impor- 
tants dépôts de calcaire, tandis qu’en Sibérie la formation 
permienne n'existe pas, la formation silurienne est peu déve- 
loppée, et le calcaire dévonien est moins bien caractérisé qu à 
l'ouest de l'Oural. Il est donc probable que pendant la période 
paléozoïque, l'Oural séparait deux mers; et, sur ses flancs, 
des deux côtés, les roches n'étant pas de même nature, les 
forces dynamiques qui ont plissé ces roches sont postérieures 
et paraissent s'être produites à la fin de la période paléozoïque. 
# 


»* » 


Erploration zoologique dans l'Atlantique, faite à bord du na- 
vire « le Travailleur ». Compte rendu sommaire par M. Alph. 
Milne-Edwards. 


‘Le ministre de la marine ayant autorisé à continuer les 


_dragages à bord du Travailleur, les recherches commen- 


cées dans la Méditerranée furent complétées dans l'Océan, 
particulièrement sur les côtes d’Espagne et de Portugal. La 
profondeur des fonds dragués a atteint en un certain point 
du golfe de Gascogne le chiffre inconnu dans ces parages, de 
5,100 mètres. Parmi les poissons capturés, citons les squales 
suivants trouvés par 1,200 mètres sur la côte du Portugal; 
Centrophorus squamosus et C. crepidadellus, et C'entro- 
scymnus cælolepis, puis la Mora mediterranea. Récolte abon- 
dante en crustacés, offrant cette particularité de la rencontre 
d'espèces considérées jusqu'ici comme américaines ; citons le 
Bathynectes longispina, Eupagurus Jacobi, Galathodes acutus, 
n. 8p.; Galathodes (aveugle) r'osaceus, n. sp. ; E'lasmonotus Vail- 
lantü, n. sp. (aveugle aussi), et un Diptychus, nouveau, le 2. 
rubro-vittatus, pris à 900 mètres. Les Pontophilus norvegicus 
et Jacqueti n. sp. et un nouveau macroure Æichardina, n. g 
spinicincta, sp. n. et l’Acantephyra purpuréasp. n. ne s'étaient 
pôs rencontrés dans ces parages jusqu'alors; signalons aussi 
une Pasiphae se rapprochant de Colossendeis leptorynchus, 
c'est le 2. Villegentü, le géant des Pycnogonides de nos mers. 
À noter parmi les mollusques, comme espèces inconnues 
dans nos climats ou nouvelles, Murex Richardi, n. sp., Tro- 
chus Vaillant, n. sp., Ziziphinus Folini, n. sp., Turbo filosus, 
Lima marionis, Terebratula sphenoida, etc., etc. Parmi les 
Bryozoaires, il faut noter 27 espèces appartenant à des genres 
connus, et 10 qui prendront place dans des genres nouveaux ; 


parmi, nous remarquons Anasthropora monodon, mucronella 


abyssicola, Schyzoporella unicornis, Mucronella Peachii, ren- 
contrées jusqu'ici soit aux îles Shetland, soit dans les mers 
américaines. ; 

Au milieu des Coralliaires récoltés, Lophohelia prolifera,, à 


4,000 mètres, Ampluhelia oculata et A. rostrata, et deux 


Caryophylleius nouveaux; parmi les Hydraires, une espèce 


nouvelle, Aglaophenia Folinii. Signalons parmi les vers, Ocne- 


som a Steenstrupi, et Sipunculus norvegicus, plus deux espèces 
à comparer avec des espèces récemment décrites. Les anné- 
lides offrent comme espèce remarquable, F'unice amphiheliæ | 


(aveugle); puis au milieu de très intéressants Alcyonnaires, il 
: Funiculina quadrangularis, Pennatula aculata, Kophobelemnon 


stelliferum, Umbellula ambiqua, Plexaura desiderata, Murica, j 
paucituberculata, Mopsea elongata et deux Gorgonides curieux. 
M. Perrier s’est assuré par l’étude des Echinodermes, que les 


LE NATURALISTE 35 


l’âge, et-leur étude rapproche intimement les Hymenodiscus 
aux Brismga. Signalons, en fait d'astéries, deux espèces nou- 
velles de Pedicellaster (l'une-à.6et l'autre 
genre nouveau ARR spinosus, 
-midalis, n. sp. 4 I 
plupart à plus de: 1,000 000. mètres, se font remarquer surtout 
par deux belles Zuplectella suberea, à 3,307 mètres, el Para- 
feldingia socialis, n. Sp. voisine des Æieldingia. Par 1,145 
mètres, un sondage a présenté un infusoire et une belle 
Englyphe, se rapprochant des Diffugies d’eau douce. On voit 
par ce résumé très succinct, que les résultats de la campagne 
du Zravailleur ont été fructueux, et que de nouvelles re- 
cherches devront faire connaître nombre d'espèces intéres- 
-santes ou nouvelles. Souhaitons donc avec M. Alph. Milne- 
Edwards, de voir s'élargir ee champ de découvertes, el que 


o8p.et Astrophas pyra- 


nos savants surtout soient des: premiers à récolter les fruits 


de recherches difficiles, il est vrai, mais aussi importantes 
pour la science. 


+ 
x * 


Observations faites en 1881 sur le Phylloxera et sur les moyens 
de défense en usage. Lettre de M. Boiteau 
. Boiteau constate que s’il a été difficile de suivre la 
marche des sexués en 1880 à cause de la fréquence des pluies, 
un empèchement analogue s’est produit en 1881, et a eu pour 
cause une période de sécheresse. Les jeunes radicelles empè- 
-chées alors dans leur développement, n'ont pu fournir assez 
de nourriture aux nymphes dont fort peu ont échappé À la 
-destruction,.et M. Boiteau n'a rencontré dans son champ d’ex- 
périences, ni insectes sexués ni œufs fécondés sur les feuilles 
:de la vigne, et de même ni ailés ni sexués sous les écorces. Les 
sulfocarbures ont donné de bons résultats dans leur emploi, 
en les mélangeant à des engrais intensifs; à une dose variant 
de 150 kilog. à 200 kilog. à l’hectare, pour des terrains variant 
des terrains froids aux terrains qui s’'essuient bien, ces en- 
grais insecticides doivent être placés dans des trous placés en 
lignes parallèles et alternant. 

Pour la reconstitution des plants, M. Boiteau recommande 
exclusivement l'emploi des réparia, solonis et York-Madeira, 
et indique pour le greffage la meilleure méthode, dite greffe 
en fourche, avec un ou deux yeux au greffon. Lorsque l’on 
traite les vignes au sulfure de carbone, et pour éviter les 
réinvasions estivales,-il faut badigeonner la base de la souche 
depuis.le. point qui se trouve à 0 ® 10 de la surface jusqu à la 
profondeur de 0® 20; et pour cela M. Boiteau recommande 
de déchausser la souche en. formant une cuvette au pourtour, 


dans laquelle on peut déposer les engrais. Le badigeonnage .} 


se fait soit au sulfocarbonaté de potassium pur ou étendu 
d'eau, soit avec un mélange d'huile dourde de goudron de gaz 


et de chaux éteinte-étendu de huit.ou dix: fois son volume. 


d’eau. Les résultats obtenus par ces {raitements sont frès 
‘bons, et ie mte-"# souvent- re bots ns db 5 se 


:constaler Fr 


re dla Lu 


Dr verge vas cons à Al 1: 


ou 


à) & bras); puis un | vul 
pour la science. M. Jobert. a disséqué 3,728 de ces insectes, 
a |.etn'areconnu que des, femelles; dans la poche copulairice il 


e PAST  -{P 
:ninsectes:Note de M: toners, Li D EN th Hd à si «F3 “ho 15 


Il résulte de nombreuses dissections et études anatomiques 
faites sur le Bromius vitis, coléoptère connu sous le nom 
gaire d'« Ecrivain », un fait nouyeau et très intéressant 


n'y avait auçun spermatazoïde, et,ces insecles, ‘isolés, ont 


pondu des œufs toujours féconds. L'auteur de cette note con- 


clut de-ses observations poursuivies pendant trois ans, que 
les Bromius vitis n'ayant point été accouplés, et que ces 
femelles ayant pondu des œufs féconds sans l’ interyention du 
mâle, sont parthénogénétiques. De l examen anatomique et 
de la découxerte d'une quantité de petits bâtonnets vibrants 
longs de de millimètre dans une sorte de vésicule copula- 
trice, M..Jobert conclut aussi à la possibilité de phénomènes 
d'hermaphrodisme ; il continue cette étude et espère un jour 
trouver.les mâles ou constater tout au moins des accouple- 
ments. sé 


SOCIÉTÉS SAVANTES 


Société zoologique de France, — Séance du 24 janvier 1882. 
Présidence de M. E. Srmox. 


MM. le Dr Perroncito, professeur à l'Université de Turin; le 
D' G. dé Mérejkowsky, L. Petit et M. Maindron sont élus 
membres de la Société. 

M. le Ministre de l'Instruction publique annonce à la Société 
qu'il vient d'accorder à son vice-président, M. Chaper, la mis- 
sion gratuite qu'elle l'avait prié de lui confier. 

M. Vian donne lecture d’une note de M. Aug. Besnard, 
intitulée : Observations sur la larve du cerf-volant. — Renvoi 
à la commission de publication. 

M. Vian donne lecture d'une seconde note de M. Besnard 
relative au corbeau freux (corvus frugilegus Lin.) — Renvoi 
au Pulletin. 

M. Simon .fait une communication sur un Arachnide de 
Madagascar, décrit récemment par le Rev. Cambridge sous le 
nom d'£riochaenus. Cet arachnide est remarquable en ce qu'il 
présente de grandes, analogies avec le genre Archæa de 


l'époque-tertiaire. 


Séance du 14 février 1882. 
‘Présidente. de ME. dé 


M. le D° Jullien fait uné tion compl ire de 
celle dont il avait entretenu dé la Société düns là séance du 
37 décémbre derñier.” Il propose ‘une nouvelle division des 
Bryozoaires chéilostomiens ét décrit une famille nouvelle, à 
laquelle il donne le nom de famille des Pgreeeinne ait 4 


| £g pecitaire SR # “ie fe 


Le 


36 


LE NATURALISTE 


MonsIEUR LE DIRECTEUR, 


Une lettre de M. G. Rouy, insérée dans le dernier numéro 
du Naturaliste (p. 28), contient une rectification et une addi- 
tion à l’un des comptes rendus sommaires des séances de la 
Société botanique de France que j'ai l'honneur dé vous 
adresser tous les mois. Je désirérais, à mon tour, ajouter un 
simple détail à la rectification core et rectifier sur un 
point de fait l’addition qui la su 

M..G. Rouy déclare que, SAT + séance du 25 novembre 
dernier, il a signalé le Carex multiflora, non pas au Mans 
comme on le lui a fait dire, mais aux environs de Louhans 
(Saône-et-Loire), et lorsqu’ii nous fait savoir qu'entre Louhans 
et le Mans il y à quelque étendue de terrain, je m’associe 
sans réserve à cette judicieuse remarque. Mais est-il bien 
certain de n'avoir pas prononcé lui-même un mot pour l'autre? 
Celui de mes collègues chargé du procès-verbal avait aussi 
entendu et écrit « le Mans », ainsi que j'ai pu m'en assurer 
en consultant les archives de la Société, et, ce qui devait me 
confirmer éncore dans cette erreur bien regrettable, c'est que, 
lorsque fut lu à la séance suivante le procès-verbal qui la 
contenait, M. Rouy présent la laissa passer sans observation. 

Il y a là, ce me semble, des circonstances très atténuantes 
dont il m'est permis de bénéficier. 

D’après votre honorable correspondant, il aurait été dit 


. dans la même-séance « que l'Æieracium cymosum ne se ren- 


contrait en France que. dans le Dauphiné ». Comment pou- 
vais-je m’exprimer ainsi, venant d'annoncer moi-même la 
découverte de cette plante dans le département du Cantal ? 

En terminant, je signalerai deux coquilles dans les som- 
maires que renferme le dernier numéro du Naturahste : 

Page 25, ligne 9 (en remontant) de la 2° colonne, au lieu de 
extraversée, lisez extravasée. 

age 26, ligne 16 de la 2° colonne, au lieu de Bracoce- 
phalum, \isez Dracocephalum. 
E. M. 


MAMMIFÈRES NOUVEAUX D'ALGÉRIE 


V. GERBILLUS BOTTAI, n. sp. 


Une peau et deux crânes numérotés 1541 et 1542, Je pre- 
mier avec sa mâchoire inférieure et un peu moins âgé, tous 
deux en assez bon état et très semblables l’un à l'autre. 
Rapportés en 1834 du Sennaar par Botta, à qui je dédie 
l'espèce. 

sions : corps, 85; queue (incomplète), 62; pied, 20; 
oreille, 6 millim. 

L’oreille est arrondie en avant et en dessus, en pointe 
mousse à son extrémité postéro-supérieure, presque recti- 
ligne en arrière, presque nue en dedans, courtement velue 
en dehors, assez épaisse. Les moustaches paraissent blondes; 
elles sont plus longues que la tête, fines. La queue, malheu- 
reusement incomplète, est bien velue, rousse dessus et des- 
sous, un peu plus claire en dessous. Les tarses, plus petits 
que ceux de l'espèce précédente, sont nus. Il n’est malheu- 
reusement pas possible, sur cette peau desséchée, de voir les 


Ÿ tubercules des mains et des pieds. Le poil est plus court et 


plus raide que chez les deux précédentes espèces. La couleur 
du dos est semblable, mais elle est mal délimitée sur les flancs 
et elle semble:s’étendre jusque sous la gorge; les faces infé- 
rieures paraissent avoir été blanc-jaunâtre. 

Chacun des crânes de G. Bottai mesure 25 millim. de long. 
Il se distingue de celui de G. quadrimaculatus dont il a à peu 
près la taille, comme d’ailleurs de ceux de toutes les précé- 
dentes espèces, par le bord postérieur de son interpariétal 
qui est saillant au milieu, au lieu d’être échancré, et qui a la 
forme d’un losange transversal à sommets arrondis. Ses inci- 
sives sont moins fortement colorées, ses molaires sont bien 
plus grosses et leur forme est plus typique. 

Il est beaucoup plus petit que celui de G. gerbillus, sa forme 
générale cst plus cylindrique ; ses bulles sont à peu près éga- 
lement développées, peut-être même le sont-elles davantage 
dans leur partie postérieure; mais l'interpariétal est moins 
déclive, presque horizontal, et l'occipital, fortement bombé, 
dépasse très légèrement le niveau des bulles en arrière. Les 
molaires supérieures des deux espèces se ressemblent beau- 
coup; cependant la dernière de G. Bottai est simple. 

Le crâne de G. longicaudus est trop distinct des autres de ce 
groupe pour qu'il soit utile de le comparer à celui de l’espèce 
nouvelle 

Le crâne de G. hirtipes se rapproche assez par sa forme 
générale de celui de G. Bottai; mais il est beaucoup plus 
gros; sa boîte crânienne est plus dilatée en arrière, et plus 
brusquement rétrécie en avant; malgré sa taille plus petite, 
les molaires de G. Bottai sont aussi grosses que celles de G. 
hirtipes. 

Enfin le crâne de G. garamantis diffère du crâne de G. 
Bottai par sa plus grande largeur en arrière et son plus 
brusque rétrécissement en avant, par son interpariétal posté- 
rieurement échancré, par ses bulles dépassant en arrière l’oc- 
cipital; par ses molaires bien plus petites (malgré sa taille 
sensiblement plus grande), par ses trous incisifs demeurant 
très écartés des molaires, par ses trous palatins commençant 
au niveau du premier tubercule et non de la lamelle sui- 
vante, etc. 


(A suivre.) F. LATASTE. 


MATERIAUX 
POUR SERVIR A LA RÉVISION DE LA FLORE PORTUGAISE 
ACCOMPAGNÉS DE 


Notes sur certaines espèces ou variétés critiques de plantes européennes. 


T. microponroïpes Rouy nov. sp 

(T. Polium L. var. purpurascens, Sintenis et Rigo ƣzxseec. 
Cypr. (1880), n° 566). 

Fleurs en capitules très denses, globuleux, brièvement pé- 
donculés et situés à l’aisselle des feuilles de manière à former 
une sorte de grappe feuillée très lâche occupant ordinaire- 
ment la majeure partie des tiges ou des rameaux; ces capi- 
tules, à tomentum très blanc abondamment laineux, sont en 
outre munis à leur base de feuilles souvent plus longues 
qu'eux, simulant un involucre et semblables aux feuilles cau- 


LE NATURALISTE 37 


linaires ; bractées subpétiolées, oblongues-lancéolées, égalant 
les fleurs. Calice campanulé couvert de longs poils laineux, à 
dents inégales, la supérieure ovale-obtuse, les autres lancéo- 
lées-aiguës, toutes complétement dissimulées dans le tomen- 
tum qui.les dépasse longuement; corolle d’un rouge vif ; éta- 
mines purpurines, longuement exsertes, tordues en spirale 
surle sec; style brièvement bifide. Feuilles blanchâtres-tomen- 
teuses sur les deux faces, à bords peu ou point retournés en 
dessous, oblongues ou largement linéaires-oblongues, très 
obtuses, entières ou plus rarement munies au sommet de 3-5 
dents obtuses. Tiges ligneuses et nues à la base, couchées ou 
étalées, plus ou moins redressées au sommet, très rameuses ; 
rameaux à tomentum couri, dense, blanc. Tiges, rameaux et 
ich ss, persistants Racine 
verticale, simple. — Plante à odeur très prononcée de Cheno- 
podium ambrosioides, bien différente de celle des T. Polium 
et T. capitatum, 
Hab; —.Jle de Chypre : in vineis pr. Galata — 16 juin 1880, 
(Sintenis et Rigo). 


GENRE AJUGA LZ. 


A. Eva. Schreb. var. pseudo-Jva Benth. Prodr. XII, p. 600. 
(A pseudo-Iva Rob. et Cast. in DC. F2. Fr. V:, p. 395). 

Hab. — Urmar (E. Schmitz). 

Var. major Rouy. (Plante robuste, à tiges de 25-30 centim., 
élalées, très rameuses ; feuilles à dents étroites, profondes ; fleurs 
jaunes.) 

Hab. — In collinis et montosis calcareis prope Lagos hinc 
inde. — (Welwitsch #7. Algarb. n. 777.) 

XII. — Salviæ. Mor. 
GENRE SALVIA Z. 

S. Lusitaniea Jacq. f. 

Hab.— In montosis Serra de Bellas. — April 1842. — (Wel- 
witsch).— « Fol. rad. subcordato ovatis, eroso-repando-crenatis, 
_ rugosis cauleque ramoso-viscido-villosis ; verticillis sex floris spr- 
cutis, stam. corollam œquantbus; bractéia cordato-amplezi- 
caulibus mucronato acuminatis. » — Welwitsch in herb! 

Ogs. — Cette espèce, considérée comme douteuse par la 
plupart des auteurs, me paraît au contraire bien caractérisée, 
et la description qu’en a donnée Bentham dans le Prodrome 
(XIE, p. 290) permet déjà de la reconnaître assez facilement. 
D'ailleurs, je crois devoir indiquer ici ses principaux carac- 
tères : 

Tige élevée, velue-glanduleuse, rameuse dès le milieu, à 
rameaux florifères, souvent munis de ramuscules égale- 
ment florifères, formant une grande panicule ovale-ob- 
longue de 35 à 40 cent. de longueur, analogue à celle du S. 
virgata Ait., mais plus courte. Feuilles très rugueuses, plus 
ou moins pnbéscentes pe values COSRRUUS ; les re 
cales pétiolées, ovales-oblong 
base ; les caulinaires amplexicaules, toutes er 
.… minées, largement cordiformes à la base; les bractéales cor- 
diformes-acuminées, égalant les calices subsessiles velus 
glanduleux. Corolle petite, mais du double plus longue que 


So nie 


œ 


le calice, gp: la grandeur de celle ou S. Verbenaca, à ! tube inclus 


- fères distants, à six fleurs. | 
Plante intermédiaire entre les S. pratensis, S. virgata, S. 


dumetorum. Elle se distingue du S. pratensis L. par ses fleur 
petites à tube inclus, sa large panicule et ses feuilles pubes- 
centes ou velues sur les deux faces. Elle se sépare du S. vir- 
gata Ait. par sa taille près de moitié moins élevée, ses feuilles 
caulinaires pubescentes, amplexicaules, toutes triangulaires- 
acuminées largement cordées à la base. Elle diffère enfin du 
S. dumetorum Andrz. par ses feuillés pubescentes sur la page 
supérieure, ses bractées aussi longues que les calices, ses 
corolles moins longues proportionnellement aux calices et la 
forme de ses feuilles caulinaires. 

La plante de la serra de Bellas a été indiquée par M. de 
Ficalho comme étant le S. sclareoïdes Brot, ; il y a lieu de 
lui attribuer son véritable nom : S. Lsitanica Jacq. f. Eclog. 
plant. 1, p. 57, t. 38 

S. selareoides. Brot. (S. Lusitanica Poir. non Jacq.f. — 
S. polymorpha Hoffgg et Link var. elatior.) 

Hab. — Zuarcos, Mayorca. — Oct. 1869. —{E. Echmitz). — 
Monsanto pr. Lisboa. — Maio 1881. — (J. Daveau.) 

Oss. Cette plante, dont les feuilles radicales sont à peu près 


“semblables comme forme à celles du S.: Sclarea, mais ae to- 


menteuses, est voisine des S':pratensis, S: Verb S.oblon- 
gata ; maïs elle ne saurait être confondue avec le S. Lusi- 
tanica Jacq. f., dont elle diffère par ses tiges ordinairement 
simples ou plus rarement munies de 1-2 courts rameaux flori- 
fères, par ses feuilles caulinatrés peu nombreuses, petites, non 

cordées et par sa taille environ 


dé moitié moins élevée. 

Par ses fleurs petites, à corolle seulement du double plus 
longue que le calice, ses feuilles radicales tronquées ou sub- 
cordées, largement ovales-obluses et par sa taille moins élevée, 
le S. sclareoides se sépare du S. pratensis. Il se distingue du 
S, Verbenaca par ses feuilles très rugueuses, couvertes de 
petites boursouflures, les radicales bien plus grandes, par les 
dents de la lèvre supérieure du calice très petites, conver- 


_ gentes, par sa taille plus élevée. Il diffère aussi du S, oblon- 


gata par ses feuilles radicales largement ovales, bien plus 
amples, tronquées ou subcordées à la base, les caulinaires peu 
nombreuses et par ses verticilles florifères à fleurs plus nom- 
breuses. 

8. bullata Vah]l 

Hab. — Mosquitos pr. Caxarias. — April 1879. — (J. Da- 
veau.) ; 

Os. — Quoique n'ayant pas eu sous les yeux d’exem- 
plaires authentiques du S. éullata Vahl (S. Bœtica Boiss. sec. 
Lge), je n'hésite pas à considérer la plante de Cazxarias comme 
appartenant à cette espèce, car elle présente absolument tous 
les caractères que M. Bentham, dans le Prodrome (XII, p. 293) 
attribue au S. Bætica et que MM. Willkomm et Lange, dans 
le Prodromus floræ Hispanicæ (IL, p. 425), donnent au S. bul- 
lata. En effet, cette plante offre une tige peu élevée, simple, 
velue-glanduleuse; des feuilles radicales assez amples, pé- 
tiolées, oblongues-crénelées, boursouflées, très rugueuses, 


munies de poils sur les deux pages, les caulinaires, 2ou 4, À 
très petites, lancéolées, les bractéales réfléchies, plus courtes 


es les calices ; des verticilles lâches, de # à 6 fleurs, distants ; 


duleux, à lèvre supérieure munie de trois Das y con- 
_vergentes; des corolles d’un violet rougeâtre, du double plus À 


33 


LE NATÜRALISTE 


Jongues que les calices, à lèvre supérieure longue, comprimée- 
falciforme, à lèvre inférieure bien plus courte. 

Cette plante est indiquée en Portugal par M. de Ficalho, 
d’après M. Willkomm, mais sans habitat précis. Voici déjà la 
localité de Caxarias connue, et je ne doute point que cette 
rare espèce ne se retrouve ailleurs, dans l’Extramadure ou 
l’Algarve. 


(A suivre.) 


G. Roux. 


hhUZJ>YJD>Y>D>NDpDpDpDpQDQDQTQT———————— 


LES COQUILLES DU LAC TANGANYIKA 


ll n’y a pas bien longtemps, M. Edgar A. Smith a publié un 
travail sur les coquilles de cette vaste mer intérieure, qui, 
découverte en 1858, fut de nouveau explorée en 1862. Depuis 


ce temps, et dans ces dernières années surtout, il a été l'objet, 


de quelques investigations. Sa faune conchyliologique, d’un 
caractère tout particulier, bien qu’un très petit nombre d’es- 
pèces se retrouve dans le bassin du Nil, est connue par les 
recherches de M. Burton en 1858 et du Rev. E. Coode Hore, 


missionnaire anglais, ainsi que de M. Thomson. Les coquilles 


du voyage de Burton‘ont été décrites en 4859 par Woodwards. 
Les coquilles rapportées par les deux derniers ont fait l'objet 
des études de M. Smith. 

Ayant pu me procurer un certain nombre d’ espèces de ce 
lac, jé suis à même de donner quelques détails sur certaines 
d’entre elles qui sont restées inconnues à M. Crosse, lors de 
son travail (Journ. de Conch., 1881). Je passerai rapidement 
sur celles d’entre elles qui ont été étudiées par lui. 

I. Limnotrochus Kirki, E. À. Smith. 

Cette forme remarquable rappelle beaucoup les espèces ds 
genres marins Zizyphinus et Gibbula. C'est un Troque fluvia- 
tile ayant tout à fait par son aspect général, sa coloration 
jaune, la solidité de son test, les granulations dont il est cou- 
vert, enfin la carène périphérique du dernier tour, carène qui 
est double, l'aspect des espèces du premier de ces genres, et 
qui par son ombilic bien ouvert, rappelle celles du second. Il 
we paraît avoir aussi quelque rapport avec certains: Ompha- 
lèus. L'opercule en est inconnu. 

Il. Spekia zonata, Woodward. 

Cette coquille, décrite primitivéement sous le nom géné- 
rique de Zithoglyphus, n’a aucun rapport avec ce genre. Elle 
remplace au Lac T'anganyika, les Lacunopsis du Cambodge, 

LL. :Syrnolopsis lacustris, E. À. Smith. 

Je n’ai rien à ajouter à la description de M. Smith, et à ce 
qu’en dit M. Crosse. Ce genre représente dans le lac Ja famille 
de Æulimida ; 1 doit se ranger à côté du genre marin $Syrnola, 
A. Dhne du Japon. 

IV. Melanella nassa, Woodward. 


“M. Brot rangé cette coquille dans les Mélanies aberrantes; : 


mais je ne sérais pas étonné si elle devait former une coupe 


spéciale dans les Cancellarüidæ; cette famille ne comprenait : 
jusqu'à présent que des types marins; mais qu'y aurait-il | 


ol “d'étonnant à ce qué mon assértion fût vraie, puisque nous 
trouvons dans le lac Tanganyika des formes se rattachant . 


évidemment à des coupes dont l'habitat est complètement 
marin ? Le spécimen figuré dans le Journal de Conchyliologte 
est très peu coloré. Celui que je possède est brun avec les 


côtes spirales plus obscures. 


Je possède également une variété major mesurant 29 mill. 
de longueur sur 18 de plus grand diamètre, dans laquelle les 
côtes sont plus obliques, qui possède trois fascies grisâtres à 
l'intérieur de l'ouverture, dont une seule, celle du milieu, est 
visible à l'extérieur. Ce spécimen présente une columelle de 
même forme à peu prés que celle de certaines espèces 
d'Admete, et à cette place un tubercule peu saillant et très 
obtus. C’est lui qui m'a fait établir cette analogie avec les 
Cancellaires dont il a du reste l’aspect général. 


NV. Melania admirabilis, E. A. Smith. 


Cette espèce me paraît être voisine de la M. nodicincta, 
Dorbn, et des formes analogues du lac Nyassa, si j'en juge 
par les descriptions de celles-ci, que je n'ai du reste jamais 
vues. Sa coloration est d’un vert-clair, sa spire non érodée; 
les côtes arrondies et obliques qui forment son système de 
sculpture, sont assez distantes, cessent à la partie inférieure 
du dernier tour, où elles sont remplacées par des côtes spi- 
rales peu nombreuses vers la suture; les premiéres forment 
comme un bourrelet noueux, qui se continue jusqu’au 
sommet de la spire. 

VI. Tanganyicia, Crosse. 

‘Ce genre a été établi sur une coquille dont les analogies 
sont trés difficiles à préciser. Ses caractéres conchyliologiques 
ont quelque analogie avec ceux-des Natices auxquelles il res- 
semble pour le test, la coloration, et un dépôt calcaire ana- 
logue à la columelle, bien que ce dernier caractère soit bien 
moins prononcé. La forme de l'ouverture, le péristome, la 
forme générale ‘et la spire sembleraient le rapprocher des 
Paludomus, qui habitent les eaux douces de la région Indo- 
Africaine. L’opéreule nous est inconnu. 

Ce genre est propre jusqu'ici au lac Tanganyika. 

NII. Tiphobia Horei, E.-A. Smith. 

Je n'ai rien à ajouter sur cette forme extraordinaire, qui 
me paraît devoir se rapprocher des Mélaniens, bien que n’en 
faisant peut-être pas partie. Elle ressemble à une Pyrule cou- 
ronnée et à test mince, mais ne me semble du. reste ‘pas 
voisine de ce gronpe. 

VIHL.: Neothauma. 

C'est évidemment une Paludinide, remarquable, il est vrai, 
mais ne me paraissant pas, dans sa tribu, former un type très 
aberrant, bien qu'il soit très intéressant; il paraître présenter, 
dans le lac, les formes analogues du Cambodge êt de Chine. 


IX.. Planorbis Sudanicus, von Martens. 


Ce planorbe ne présente ‘rien de notable dans sa forme | 
générale; ilest voisin du P.-sakinarum, Morelet de. l'Angola. 


‘fut récolté dans le ‘principe; dans le Soudan, rivière ® des : 


Gazelles, région du Fertit, au sud du Waday. 
à Unio T: anganyicensis, E.-A. Smith. : 
Cette petite espèce à une vague-analogie, comme. forme: des : 


F contours extérieurs, -avec certaines Cytherea du: groupe des : 


& 


LE NATURALISTE 


39 


Cryptogramma: Le type a la nacre blanche et l’épiderme d’un 
vert clair. Une variété a la nacre d’un rose foncé et l’épiderme 
très obscur. Ses contours sont légèrement moins sinueux. Je 
la nommerai : U. Tanganyicensis, var. obscura. 


XI, Ampullaria ovata, Olivier. 


Cette espèce, anciennement connue et très polymorphe, se 
trouve dans toute la région du Nil, depuis sa source. Elle 
habite aussi l'Afrique centrale et l'Angola. 

Telles sont les coquilles du Zanganytka, qu’il m'a été donné 
de pouvoir étudier Les résultats obtenus par les divers explo- 
rateurs sont déjà fort intéressants; des découvertes posté- 
rieures permettront sans doute de mieux étudier cette faune, 
qui, d’après ce qu’on en connaît, est si remarquable, en-pre- 
mière ligne, par la présence de groupes complètement marins 
jusqu'ici, et en second lieu par une certaine analogie de 
quelques-unes de ses espèces (Spekia, Neothauma) avec celles 
-du Cambo _. 

CF ANCEY. 


UN Li AVEUGLE QUI A RECOUVRE LA VUE 


Tel est le EEE à renversant qui a bouleversé le rade 
savant il y a quelque temps. L’éminent naturaliste qui a été 
à même de l’observer nous rendrait particulièrement service 
en nous donnant des indications sur le traitement à suivre, 
car je suis anophthalme comme Patachon est devenu aveugle, 


-et tout en ne parlant pas des couleurs en général, cela m'est 


défendu, je ne puis résister à la démangeaison. que. J'ai de 
-VOuS _ ee cute lè: 

Un brévipen it été trouvé dans une grotte 
‘par un raie qui, tout heureux de sa découverte, 
l'envoie à un collègue en le priant de le lui nommer, et de le 
renvoyer au plus tôt. L'attente commençant à être longue, 
_une épître vient trouver, pressante, le collègue en question. 
-Le brévipenne rein Triomphant, l’entomologiste le plante 
sous sa loupe et…...! un miracle s'était produit, nouveau, 
incroyable, insensé !! Le .brévipenne avait uné paire d'yeux 
à faire rougir une phalène 111 Sa tête avait. dû passer... au 
bleu, sous un ciel gris; mais assez de couleurs comme cela, 
le collègue est tout rouge, et je ne souhaite pas: de le voir 
terminer de sitôt sa carrière. 


Lu. D 


À M. E. DEYROLLE, directeur du journal le Naturaliste. 
MonsIEUR ET CHER DIRECTEUR, 


Un jeune et courageux naturaliste, bien connu d’une partie 


.-de vos lecteurs par ses intéressantes découvertes sur la faune 


du Sénégal, de la Gambie et du Congo; M. Louis Petit, est 
venu ces jours passés serrer la main de ses nombreux amis. 


“Hier il quittait la France et sa famille, pour retourner à 


se faire de nouvelles recherches sur la faune du Congo. 
ieurs mémoires relatant ses 


Lnanene 


VIN 


AV 


chides, sont consignés dans les bulletins de la Société zoolo- 
gique de France, dès 1876; depuis il n’a cessé d'étendre ses 
recherches, de compagnie avec le D' Lucan; il est donc en 
mesure de faire face aux demandes qui pourraient lui être 
adressées, et peut ainsi rendre de grands services à ses cor- 
respondants et à la science. C’est à nous de l'aider, tant par 
nos paroles dé sympathie, que par nos demandes d’acquisi- 
tion de ses chasses, afin de lui faciliter le bien-être quelque- 
fois si difficile à obtenir dans ces lointains pays, encore privés 
de notre civilisation, et de maintenir dans son esprit le bon 
et généreux souvenir de la mère patrie. 
HÉRON-RoYER. 


P.-S. — Adresser les demandes à Landana (Congo), ou à 
Paris, 166, boulevard Montparnasse, chez M°° Debrenny, sa 


sœur, qui se chargera de les lui transmettre. 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


Conformément aux prévisions de M. Millière, le Xan- 
thodes Graellsii fait désormais partie de la faune française. 
J'ai capturé ce lépidoptère dans les salins d’Aigues-Mortes, 
le 31 août 1879. Je ne connaissais pas l'espèce, et ce n'est 
que ces jours derniers que j'ai pu la déterminer d'une façon 
non douteuse, A-t-elle été déjà prise en France ? 

D°, H. VALLANTIN. 

La Société entomologique de France a décerné le prix 
Dolfus à M. André, pour son beau travail sur la faune des 
Hyménoptères de France. 

Vanessa URTICÆ. ABER. GRUETI (CORCELLE) 

Ailes supérieures ayant la base d’un fauve lavé de brun, 
une tache discoïdale fauve, le reste de l'aile entièrément en- 
vahi par la jonction des taches noires,et ne laissant de dis- 
tinet que la tache apicale qui est d’un blanc lavé et gris. Aïles 
inférieures entièrement noir-brunâtre. Dans les #4 aïles, les 
lunules bleues de la bordure ont disparu. Dessous des #4 aïles 
noir avec une légère éclaircie vers le disque des supérieures. 

Capturé en.juillet, à Renan, dans le Jura Lernpis nn 
par M. Gruet, lequel m'en a fait présent. 

Ap.-CH. CORCELLE. 


BIBLIOGRAPHIE 


Parmi les amateurs de Conchyliologie, beaucoup, à leurs | 
débuts, ont été fort embarraseés pour le choix d'un restons 
d’un prix modéré et pouvant leur donner les premières no 
tions de cette branche d'histoire naturelle. Plusieurs Péltre 
eux, se trouvant sur nos côtes, soit pendant la saison balnéaire, hi 


Le 


40 LE NATURALISTE 


soit en villégiature, n'avaient aucun guide pour déterminer les 
espèces qu’ils recueillaient dans leurs excu rsions. Les ouvrages 
qui traitent de la Conchyliologie de notre littoral sont rares, 
très chers, et la plupart tellement anciens qu'ils ne sont plus 
au courant des progrès de la science. On ne consulte plus 
guère aujourd’hui les œuvres des Marcel de Serres, Cantraine, 
Payraudeau, etc. Cette lacune, regrettable pour tous ceux qui 
ont l'amour naissant de la Conchyliologie, vient d'être comblée 
en partie par un ouvrage des plus intéressants, que nous ne 
saurions trop recommander aux amateurs. M. le docteur 
Bucquoy et M. P. Dautzenberg (de Paris) ont entrepris une 
publication ayant pour titre : « Les Mollusques marins du 
Roussillon. — Descriptions et synonymie. ». Ce travail formera 
un volume in-8° et sera accompagné de planches photogra- 
phiées. Nous avons reçu les premières épreuves de ces plan- 
ches, et nous pouvons déclarer qu’elles ne laissent rien à dé- 
sirer sous le rapport de l'exécution; la reproduction fidèle, 
que donne la photographie, de tous les types de Mollusques 
qui vivent sur cette partie de nos côtes, sera d’un puissant 
secours pour les jeunes Conchyliologues, qui pourront ainsi 
facilement déterminer chaque espèce. Les plus petites seront 
agrandies, et une échelle de proportion permettra de se rendre 
compte de leurs dimensions réelles, tandis que les autres 
seront représentées de grandeur naturelle. On trouvera dans 
le texte la synonymie raisonnée et la diagnose de toutes les 
espèces, ainsi que de nombreuses indications sur leur habitat, 
leur aire de dispersion, etc. Chaque livraison sera composée 
d’un fascicule de cinq planches accompagnées de texte. 
L'ouvrage sera complet en huit à dix livraisons, au prix 
de 4 francs pour les souscripteurs qui feront parvenir, avant 
le 1°° mai, Ke adhésion à M. Dautzenberg, 213, rue de l'Uni- 
versité, à Pari 
Nous félicitons sincèrement les auteurs de cette excellente 
publication, et nous ne doutons pas qu’ils réunissent dans 
cette souscription tous ceux qui s'intéressent réellement aux 
progrès de la Conchyliologie. 

Ce travail pouvant renseigner les amateurs pour la faune 
de nos côtes Méditerranéennes, il est à désirer qu'une autre 
publication pour nos côtes Océaniques vienne compléter cette 
Malacologie du littoral Français. 

ALBERT GRANGER. 


OFFRES ET DEMANDES 


M. J. Cornely, château de Beaujardin, à Tours, demande à acheter 
des Coléoptères vivants de grandes tailles, Carabus, Prioniens, Lu- 
canes, etc. 

* 
* * 


M. Baret désire échanger de bonnes espèces de Minéraux, entre 
autres : Chlorophyllite, Praséolite, Andalousite, Staurotides, Psilo- 
aa ete., etc. ; il offre également des Coléoptères, parmi lesquels 

e beanx Longicornes et Buprestes, contre des Minéraux. (Place de 
orne, à Nantes.) 


M. le D° Chicote (S° Bernardo, #1, à Madrid), prie les botanistes 
de vouloir bien lui communiquer que Îques renseignements sur la bi- 
bliographie de l’opium et des fruits des papayeracées. 


“ 
* * 


M. le D' Latteux, 4, rue Jean-Lantier, à Paris, demande à se pro- 
curer un bon échantillon d'Uwarowite en échange des Minéraux sui- 
vants : Plomb chromaté, Chlorobromure d'argent et dioptase. 


LIVRES NOUVEAUX 


The entomologis’t monthly pe era Vol. XVII, n° 240. 
London. November 1881. — R. C. k. Jordan. À comparaison of the 
: Pterophori of Europe and North America (concluded).— J. E. Vlet- 
cher Tenthredinidæ. — J. A. Osborne. Further notes on Partheno- 
genesis in Coleoptera. — W, Buckler. Crambus Warringtonellus. 
— G.F. Mathew. seen spinifascia, Butler. — J. 8. a 
kinson. Eudorea conspicualis. — W. L. Distant. Description of 
new Butterfly from the Malay Peninsula. — À. G. Butler  Rectiide 
from. North America. — George Lewis. The influence of volcanos 
on flying Coleoptera. DE 2 
W. G. Blatsch. Micralymma ae Let . 
cephalus RER in England. — E. P. Collet. nr. at Hastings. 
— H. À. Ha rlena amæna.— W. K. Mann. Deprana sicula. 
— Rev. E. N. Bloomfeld. Heliothis ra Gymnaeyca canella. — 
fe cr of Euputhecia inturbata. — W. V . Decur- 
cula sericopeza near Cambridge. — John Sang. = - 
Platypsilia odege and Bertrami. 
Analecta À Re D* O0. M. Reuter in Helsingfors. 
Heft. IL. 
rar stentinoo industriale. Anno XII, n° 20, 45 novembre 
881. Vireu 
Odoardo ut Sul!’ abbandono del Museo e del Giardino bota- 
nico del'a specola à Firenze. Br. in-8, Virenze, 
11 Naturalista Sicilian n° 3. lan: 1% décem 
188i. — Murchese de Monterosato, Conchiglie de Meuiter rraneo. 
M. Lo Jacono. Criterii sui Caratteri delle Orobanche ed enumera- 


nuovi 0 poco concsciuti della Si i 
rina. — G. Riggio, Protozoi oi 
E. Ragusa, Notizie. — Cav, Seno 


vel, Homalota lepo- 

Difierenze ed affinita, — 

noner, Cenni Bibliografici, 

Bulletin de la Société protectrice des s animaux. Paris, 
décembre 1881. — De Cherville, Le Lézard. L'Ane à Paris. — J. 
Juvigny, Le Hérisson. — John Le Crapaud. — Magne et A. de la 
Valette, Visitez nos halles et marchés. — Mouton, Le Chameau. — 
Th. Chrétien, Notre Crapaud. 

Bulletin mensuel de la Société d’acclimatation. T. VI, 
n° 40. HS octobre 1884. — Bouchereaux, go re artificielles. 

Méne, Productions végétales du Japon. — Au 
Pissot, Effets des gelées au bois de ss en 1879. 1880. 

The American Naturalist. V + XV, n° 12. Philadelphia, dé- 
cember 1 881. — C.-E. Bessey, À tés of the Progress of Botany 
in the United States in 1880. — D. Caton, Effect of Reversion 
to the Wild State in our Domestic Animals. — W. H. Dall, Intelli- 


_gence in a Snail. — Jos. Y V. James, Bota il 
— V. M. Endlich, Demerara SA Gens ss Nr 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


Evreux. — Imp. Ch, Hénisser, 


4" Année. 


N° 6 


15 Mars 1882. 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


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Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange ou de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 2 JANVIER 1882. 


Recherches sur le développement de végétations cryptoga- 
miques à l'extérieur et à l'intérieur des œufs de poule. Note de 
M. C. Dareste. É 

En faisant des recherches sur la formation de l'embryon, 
M. Dareste avait soumis à l’incubation artificielle un œuf 
placé dans un vase de faible capacité fermé hermétiquement 
par un bouchon de caoutchouc. Vers le sixième jour, l'œuf 
se couvrit de taches vertes formées de moisissures fructifiées, 
puis parurent sur la coquille des mycéliums qui ne tardèrent 
pas à fructifier également. Au bout de quelques jours, l'œuf 
fut ouvert, et contenait une couche assez épaisse de mycé- 
liums adhérente à la membrane coquillière; il n’y avait pas 
trace d’embryon. L'expérience fut recommencée avec une 
soixantaine d'œufs de même provenance, et dans quelques- 
uns seulement, M. Dareste constala que l'embryon avait com- 
mencé à se développer pour périr dans le cours de la pre- 
mière semaine. Dans tous ces œufs, les myceliums occupaient 
certains points de la surface coquillière, souvent flotiaient 
dans l'albumine en se ramifiant dans le jaune, quelquefois 
remplissaient la chambre à air et plus rarement des chambres 
à air adventives. Ces moisissures, de plusieurs espèces coexis- 
tantes, appartenaient le plus fréquemment au genre Asper- 
gillus. Après avoir fait de nombreuses expériences et re- 
cher hes sur l’origine de ces végétations cryptogamiques, 
M. Dareste a étudié dans le sens du lieu d'origine des œufs, 
en en prenant de localités éloignées. L’infection des œufs 
n'était pas la même suivant la provenance. D'où cette con- 
clusion que les spores ont été incarcérés dans l’œuf pendant 
le passage dans l’oviducte et avant la formation de la coquille. 
La cause qui infecte les œufs serait donc locale. Le remar- 


quable travail de M. Gayon montre que l’invagination de 
l'oviduete au moment de l’accouplement met sa muqueuse 
en contact avec celle du cloaque et aussi avec celle du cloaque 
du coq; en reprenant sa place primitive, l’oviducte entraîne 
avec lui les microbes et corps étrangers qu'il peut rencontrer 
dans ces cavités. Il en résulte donc que l'infection des œufs 
doit avoir pour cause la mauvaise tenue et la malpropreté des 
poulaillers. L'’abondance plus ou moins grande des mycé- 
liums dans l'œuf, peut donc empêcher et même arrêter com- 
plètement le développement de l'embryon; telle est la cause 
de la mort du poulet dans l'œuf. 


SÉANCE DU 9 JANVIER 1882. 


Etude sur les eaux souterraines dans le département de la 
Meuse. Note de M. L. Holtz. 

Le bassin topographique de la Meuse, en France, compris 
entre ceux de la Seine et de la Moselle, est limité par les mon- 
tagnes de l’Argonne orienta:e et de l’Argonne occidentale; 
mais postérieur au grand soulèvement de l’époque secon- 
daire, il n’est que la conséquence du régime des eaux créé 
par ce soulèvement. La Meuse prend sa source dans l'étage 
inférieur du système oolithique, qu'elle abandonne après 
Neufchâteau, pour couler ensuite sur l'étage moyen jusqu’au 
delà de Sedan. Par suite de l'inclinaison des couches, elle 
coule constamment, jusqu'à Mézières, sur le travers d'un 
véritable versant; les couches de la rive gauche comprises 
entre le fond du lit et le niveau de l’eau lui font perdre sans 
cesse une portion de son propre débit, et ce n’est que grâce 
à ses affluents et aux eaux fournies par les terrains contem= 
porain et tertiaire ainsi que par les couches supérie 
terrain secondaire de sa rive droite, que son débit ne paraît 


pas être amoindri. La Meuse fait done partie des cours d’eau 


qui, en arrivant aux grès verts qui affleurent près de Rethel, 
Bar-le-Duc, Joinville, Vassy, Bar-sur-Aube, Bar-sur-Seine 
. Vs 


+ 


. 


42 


LE NATURALISTE 


Auxerre, Sancerre et Bourges, s'introduisent en partie dans 
le sol, pour suivre les nappes souterraines déjà créées et aller 
former sous le térraim erétacé, Fimmense mappe du Lee 
géologique de Paris. 


SÉANCE DU 16 JANVIER 1882. 


L'Académie a élu M. A. Gaudry, en remplacement de feu 
M. H. Sainte-Clair-Deville, dans la section de Minéralogie. 

Découverte de quelques nouveaux genres de Rammufères fos- 
siles, dans les dépôts de Phosphate de chaux du Querex. Note 
de M. H. Filhol. 

M. H. Filhol a obtenu dernièrement des dépôts de phos- 
phate de chaux du Quercy, divers ossements indiquant l’exis- 
tence pendant la période éocène supérieure, de deux genres 
de mamimifères inconnus jusqu'ici. La première de ces 
formes appartenait au groupe des Moschidés, et doit être 
placée à côté des frelocus. Sa formule dentaire inférieure était: 
inc. : 3; can. : 1; prém.:3; mol. : 3. Elle était caractérisée 
par ses prémolaires inférieures comprimées, à bord postérieur 
parcouru dans toute son étendue par un sillon profond ; cette 
disposition ne s’observe que sur la dernière prémolaire des 
Gelocus, qui avaient quatre prémolaires ; les incisives étaient 
petites, et la canine assez forte; en arrière de cette dent on 
observe une barré de très grande étendue. M. Fihol propase 
pour.ee nouveau genre de Moschidé, découvert dans les gise- 
ments de phosphorite de Bach, le nom de Pachiterium. 1 y en 
a trois espèces différenciées par la taille. Chez le Pachitherium 
insigne de :maxilläire inférieur mesurait 0" 460 d’étendue ; 
chezle P. medium, il n'est plus que de 0 * 100; enfin chez le 
P.rminus, la série des prémolaires et des molaires n’est que 
de-0 "030 de longueur, tandis qu'elle atteignait 0 ®-045 chez 
le précédént, et:9 *:063 chez le premier. 

M.-Fihol n’a trouvé qu’une portion de maxillaire supérieur 
portant toutes les molaires et les deux ‘dernières prémolaires, 
d'un autre genre de mammifère fossile nouveau, voisin des 
Crinotherium ; les 1°° et 2° molaires sont à cinq pointes, deux 
antérieures, rois postérieures; la dernière molaire très ré- 
duite postérieurement, n'avait que quatre.pointes, deux.anté- 
rieures et deux postérieures. La pointe interne du 2°1obe.de 
la 2° et de la 1°°.molaire était très détachée et se projetait en 
dedans en constituant une sorte de promontoire ;. les 4° et 
æ prémolaires rappelant assez les dents correspondantes du 
Crinotherium, ont leur face externe plane, En avant de la 
3 prémolaire, il y avait une barre. L'espace occupé par.les 
cinq dents décrites est de 0 * 0185. Ce nouveau pachyderme, 
trouvé dans les dépôts de phosphorite de .Mouillag, a reçu le 
nom de Mouilvaitherium Aaron. 


SOCIÉTÉS (SAVANTES 


LBréBMaNe dE “Roze Mois 


| nu Roze donne lecturé d'une lettre du Président, M M, Edouard 
Bürnët, ‘qui exprimeses regrets de, n’avoir pu venir à. Ja 
séante, et annonce à la Société la perte très regrettable qu elle 


vient de faire d'un de ses membres fondateurs, M. Joseph 
Decaisne, professeur de culture au Muséum d'histoire natu- 
relle, membre de l'Académie des sciences de Paris et de la 
Société royale de Londres. 

A la suite de ceite communication, la SAR Re est levée en 
signe de deuil. 


Séance du 24 février. 
Présidence de M. En. Borxer. 


M. le D' Avice adresse à la Société des échantillons de 
Schistotega osmundacea et de Riccia nigrella, récoltés par lui 
dans le département des Côtes-du-Nord, où ces deux Mus- 
cinées n’étaient pas encore signalées. 

Lecture est donnée d’une lettre adressée au Président par 
l’archiviste de la Société, M. l'abbé Chaboisseau, et retraçant 
la courte existence, bien remplie dans sa brièveté, d’un 
regretté confrère, A. Méhu, enlevé il y a quelques mois, à 
peine âgé de 41 ans, à sa famille et à ses nombreux amis. 

M. G. Rouy lit une note sur le Melica ciliata L., qui ren- 
Re selon lui, plusieurs espèces. 

M. Costantin, étudiant l'influence du milieu sur la structure 
et la vie des plantes, a pris comme sujet d'observation l’en- 
racinement d’une branche de Ronce. Il a constaté, dans la 
partie devenue souterraine de cette ‘branche, le développe- 
ment de deux zones génératrices, la première correspondant 
au cambium, et la seconde se produisant au delà des fibres 
libériennes. Ces formations s’accompagnent d’une accumu- 
lation de matières nutritives, amidon, tannin, glucose, des- 
tinées à la croissance de la jeune pousse. Ces changements 
anatomiques et drone mettent parfaitement en 
évidence l'action du m 

M. G. Bonnier fait une communication swr l'action attrac- 
tive des couleurs pour les abeilles, réponse à sir John Lubbock. 

Lecture est donnée d'une note de M. Gadeceau, relative au 
Triglochin maritimum considéré comme plante salicole, et 
d'un travail de M. Em. Mer, intitulé : Quelques nouveaux 
exemples relatifs à l'influence qu'exercent l'hérédité et le milieu 
sur la forme et la structure des plantes. 

E. M. 


Shnniété J 


de France. Séance du 28 février 4 BR, 
:sbabliass; de M,de «Dr JOUSSEAUME 


M. le D' Julien décrit un bryozoaire nouveau du genre 
Onychocella, et provenant de l'île Maurice 
M. Julien communique ensuite à la Société le résultat de 
ses recherches sur la structure des poils du mammouth. 
M. Jullien rectifie enfin une erreur de M. le professeur 
Sequenza, qui aurait décrit comme deux espèces distinctes 
d’éponges du genre Clona, des parties d’une même ‘espèce 
de 7rebripora. 
M.'le D°Jousséaume décrit une nouvelle espèce de ‘Pecten. 
de Californie, à laquelle il donne le nom de b. “Jullieni. 


“Le Secrétaire général, 
DR, BLANCHARD . 


& 


LE 


NATURALISTE 


43 


MATERIAUX 
POUR SERVIR A LA RÉVISION DE LA FLORE PORTUGAISE 
ACCOMPAGNÉS DE 


Notes sur certaines espèces ou variétés'critiques de plantes européennes. 


8. oblongats Vahl. 

Hab.— Ad viarum margines ex Faro ad Æstoi, in argillaceo- 
calcareis. Maio 1847.—(Welwitch. F4 Algarb. n° 761, sous le 
nom de S$. verbenacoides Brot.) 

S. multifida. Sibth. et Sm. (S. verbenacordes Brot.) 

Hab. — In collinis basaltico-calcareis de Serra de Monsanto 


pr. Olisip. freq. — Jan. 1840. — (Welwitsch). — Buarcos. — 


(E. Schmitz). — Coimbra. — Feb. 1880. — (Müller), 

Oss. — Comme espèces du groupe du Salvia Verbenaca, 
Grenier et Godron n'ont admis dans leur Flore de France 
(IH, p. 672-73) que les S. Verbenaca L. et S. horminoides 
Pourr., en donnant, pour synonymes à la première : S. clan- 
destina L., et à la seconde : S. multifida S. et Sm., S. palli- 
diflora St Am. 

M. Willkomm, dans le Prodromus floræ Hispanicæ (11, p. 426) 
et M. Boissier, dans le Ælora orientalis (IV, p. 629), ont 
réuni les S. Verbenaca, L. S. clandestina, L. S. horminoiïdes 
Pourr., S. oblongata Vahl, S. betouicæfolia Lam., S. iaciniata 
Willd., S. verbenacoides Brot., S. hyemalis Brot., S. poly- 
morpha Hoffgg et Link, S. mulüfida S. et Sm., S. disermas 
Sm. non L., S. Spielmanniana M. B.,S. præcox Savi, S. palli- 
diflora St Am., $S. Sibthorpii Kze non Sm.,S, ceratophylloides 
auct. hisp. non L., en une seule espèce S. Verbenaca L., 
divisée par M. Owilikom en trois variétés : vulgaris Lge, 
oblongifolia Benth. et prœcox Lge, et par M. Boissier en deux 
variétés : vernalis et serotina déjà créées par lui (ass son 
Voyage botanique tlans le midi de l'Espagne. 

Par contre, dans ces vingt dernières années, quelques bota- 
nistes, entre autres M. Timbal-Lagrave et MM. Jordan et 
Fourreau, Ont encore augmenté, par la création d'espèces 
nouvelles, le nombre des noms spécifiques attribués aux 
formes du groupe du S. Verbenaca. M. Timbal-Lagrave a, en 
outre, très justement relevé l'erreur commise par Grenier et 
Godron dans leur Flore de Frûñce et'äémontré que té S. hor- 
minoides dé ces autéurs n’était nullement l'espèce de Pourret, 


mais le S'‘clandéstina L 


Tout en ne partagéäht pas absolument, au point de vue de 


l'espèce, la manière de voir de M. Timbal-Lagrave et encôre 
-môins célle de MM. Jordan et Fourreau, j'estime que si la 


plupart des noms cités plus haut doivent éntrer dans la sÿno- 
nymie, il n'en est pas moins quelques-uns qu’il importe de 
conserver pour caractériser des' espèces’ aussi légitimes que 
beaucoup te dans ce même genre 
Salvia. Bean m'a: paru dès lors bon-de signaler les quelques 


1. — S. Verhenaen L. Sp., p. 35. — Feuilles radicales 
peu nombreuses, peu rugueuses, souvent détruites à Ja flo- 
raison, largement ovales ou oblongues, sinuées ou lâächement 
crénelées; les caulinaires inférieures larges, subsessiles, tron- 
quées ou presque cordées à la base. Corolle petite, de moitié 
plus longue que le calice et à lèvre supériéure presque droite. 
Plante de'taille assez élevée (45-70 centimètres). — S. Spiel- 
manniana M.B. Taur. Cauc. I, p. 21. —S, disermas Sm. 
Prodr., non L. 

Var. elatior (Tige plus élevée, plus forte; feuilles plus 
grandes; grappe spiciforme plus longue et plus lâche). — 
S. anglica Pull. Soc. Dauph., p. 78. 


2. — $. horminoides Pourr. Act. toul. 3, p. 327..— 
Feuilles profondément pinnatifides ou pinnatiparlites, :sou- 
vent presque ramassées à la base de la tige, les caulinaires 
moyennes peu nombreuses, ordinairement bien plus petites 
que les inférieures. Coroile petite, bleu foncé, à peine de 
moitié plus longue que le calice et presque semblable à celle 
du S. Verbenaca. Tige assez élevée (30-80 centimètres). — 
S. Verbenaca D C. F1, Fr.;'Gren. et Godr.. F1. de Fr. 

Varie à lobes des feuilles oyales-obtus. 

(Var. genuina), ou oblongs lancéolés aigus. 

(Var. laciniata). 


3. — S. oblongata Vahl £num.!, p. 256, — Feüilles radi- 
cales ovales-obtuses, sensiblement rugueuses, les caulinaires, 
même les supérieures, ovales-oblongues, toutes crénelées-den- 
tées, à dents obtuses, régulières, rapprochées. Corolle ordinai- 
rement du double plus longue que lecaliceet à lèvre supérieure 
presque droite recourbée seulement au sommet. Tige‘de 30-50 
centimètres, régulièrement feuillée, à 3-4 paires de feuilles 
caulinaires. — S. Verbenaca L. var. oblongifolia-BemthProdr. 
XU, p.294. — S. betonicæfoli& Lam. El, [, p.70 mon Eul. 


. — $. elandestina L. Sp., p. 36,non herb, — Feuilles 
radicales oblongues ou oblongues-lancéolées; très rugueuses, 
crénelées-dentées. ou làchement lobées, les caulinaires infé- 
rieures subpinmatifides, les supérieures pinnatifides à lobes 
irréguliers, dentés: Corolle: ordinairement du double“ plus 
longue:que le calice, à lèvre supérieure fortement courbée, à 
lèvre inférieure- presque égale à la: supérieure. Tige assez 
élevée, rameuse, plus ôu-moins irrégulièrement feuillée. — 
S.. hiemalis ‘Brot, ‘Phyt., t.: 23. —S, horminoides Gren:et 
Godr::Flhirde Fr. M, p: 673, non Pourr. —S, Verbenaca*auct. 
-multpnom L:— S, oblongata Reichb. con. bot. VI, p. 46, 
4122, non Vahl. 

“Var. pallidiflora (grappe spiciforme plus allongée, plus 
grêle; calices: non’ ou peu glanduleux; corolle pâle, plus 
Toñgue). ="S. pallidiflora :S' Am.‘Fl: Agen., p. 10. —"S. 
præcox Savi FL. Pis. I, p. 22, non Vahl. — S. mixta Timb. 
Mém. Acad” Toul: Sér. T, t: IE, p. 240. (Corolles à lèvre infé- 


LV'OLVRUI Ve 


espèces de 


pour cette étude, provenaient des localités suivantes 


pt A sé 


PRES TS La 
de donner 1e des caractères saillants, ; faciles + à constater, rper- : Faune + Paris, Bésers, Toulouse, Pyrénées Orientales, id 
..  AUCLIQLS LV 
i “Rbtée : Gerona, Barcelona, or e je 

blent se rapporter exactement à chacune de ces espèces re ei rs ag Re ; 
Sicie : Palerma ; 
DaLMaTIE : Cattaro; 

1 Les plantes, le plus souvent en plusieurs _.— qui m'ont servi irer red ; 


Dr, a ca 


44 


LE NATURALISTE 


rieure rosée et crispée, la supérieure foncée ; feuilles souvent 
plus larges.) 

5. — S. multifida Sibth et Sm. #7, græc. 1, p. 17, t. 23. 
Feuilles profondément incisées, pinnatifides ou pinnatipar- 
tites à lobes ovales, oblongs ou lancéolés. Corolle du double 
plus longue que le calice, à lèvre supérieure presque droite, 
recourbée seulement vers le sommet. Tige ordinairement peu 
élevée (10-30 centimètres), le plus souvent simple, quelquefois 
munie de deux rameaux opposés. — S. verbenacoides Brot. 
FT. Lus., 1, p. 17. — S. obtusata et S$. acutata Link ex Brot. 
Phyt. Lus. 

Varie à divisions des feuilles oblongues-lancéolées (var. 
acutata = S. laciniata Willd. £num hort. Berol. suppl, p. 2) 
ou plus rarement ovales-obtusiuscules, larges (var. obtusata). 

GENRE ROSMARINUS Z. 

R. offieinelis L. 

Hab. — [n editissimis de Serra de Monte-Junto; serru da 
Arrabida. — Nov. 1840. — (Welwitsch). — Serra de San Luiz 
et serra deArrabida. — Mart. 1879. — (J. Daveau.) 

IV. — Lavandulæ Nym. 
GENRE LAVANDULA Z. 

L. Stæchns L. 

Hab. — In ericetis pr. Faro. — Maio 1847. — (Welwitsch.) 
Buarcos. — (E. Schmitz.) 

L. peduneulata Cay. 

Hab. — Villafresca de Azeitäo. — Feb. 1845. —(Welwitsch.) 
— Troia. — Mars 1879. —(J. Daveau.) — Coina.— Juin 1881. 
— (J. Daveau.) — Manteigas. — Aug. 1881. — (J. Daveau.) 

L. viridis Aït. 

Hab. — In ericetis circa Monchique frequens. — Jun. 1847. 
— (Welwitsch. F7. Algarb. n° 30.) 

L. vero-dentata (L. heterophylla Poir.). 

Hab. — In agro Olissip. loco non notato, forsan ex hortis ? 
— Demo inquirenda ! — Aug. 1840. — Welwitsch. 

OBs. — Cette plante, qui possède le port et les feuilles du 
L. dentata L. et des épis lâches, à verticilles les plus inférieurs 
distants, les supérieurs seulement rapprochés, à bractées colo- 
rées presque aussi longues que les fleurs, celles-ci d’un bleu 


foncé, non purpurines, ne me paraît être qu’un hybride des | 


L. dentata L. et L. vera D C., tous deux assez répandus dans 
les jardins en Portugal. Je rappellerai à ce sujet que de Gin- 
gins dans son Âistoire naturelle des Lavandes, p. 142, et après 
lui M, Bentham dans le .Prodrome (XI, p. 145), admettent 
comme probable l'hybridation du L. dentata, d’une part, et 
des L. vera D C. et L. Spica D C., d'autre part, dont les pro- 
_duits conslitueraient les formes que Poiret (Dict. suppl. 11, 
_p- 308) aurait réunies sous le nom de L. heterophylla. 

L. multifida L. 

Hab. — In saxosis serra da Arrabida (Welwitsch; junio 
1845. — J. Daveau; apr. 1879). — Serra de San Luiz; 
__ La Quinta da Commanda pr. Setubal. — April 1879. — 

(J. Daveau.) RUE mon + 240: 

: _G. Rour. 
_ (A suivre.) ut 


17-20 mill. Le type en a 23. 


COQUILLES DE CHINE CENTRALE NOUVELLES OU PEU CONNUES 


Buliminus compressicollis, C. F. Ancey (Vapœus). 2 

Testa elongata, clausiliæformis, sinistra, rufocornea, 4 
tenuiuscula, perforata. Anfr. 8, sublente striatulis, apice valde | 
obtusis, rotundatis, ultimus leviter ascendens, ad periphe- 
riam impressione lata medio circumdatus et vix substrangu- 
latus. 4 pertura vix obliqua, emarginata, oblongo-rotundata ; 
peristomio reflexo, corñeo-albo; marginibus callo juncetis ad 
junctionem validiore. 

Long. 9; lat. 2 2/3 mill. 

Specimen unicum ad « Inkiapo, Tsin-ling meridion. », 
Chinæ centralis, invenit CI. A. David, et generose donavit. 

Cette petite coquille, que l’on pourrait prendre pour une 
clausilie de forme courte, si l’on ne regardait l'ouverture qui 
est édentule, paraît se rattacher de loin aux formes sénestres 
analogues de l'Inde septentrionale, surtout au 2. vrhex, avec 
lequel elle offre une certaine analogie. Sa taille, le nombre de 
ses tours, sa coloration, et surtout l'impression périphérique 
peu profonde et cependant très visible du dernier tour, impres- 
sion analogue à celle que l’on remarque dans les clausilies, 
la feront reconnaître facilement. 4 


RP 


Helix (P/ectopylis), Subehristinæ, C. F. Ancey. 

Tesla aperte umbilicata, umbilico lato; valde depressa, 
supra minime, subtus multo magis convexa. sinistra, luteo- 
alba, sublente obsolete striatula. Anfract. 5, subrotundaiis, 
apice lœvibus, obtusis; ullimus ad peripheriam obtuse cari- 
natus, infra carinam brunneo unifasciatus ; apertura obliqua, 
subrotunda, emarginata ; peristomio expanso, incrassalo, vix, 
ad columellarem marginem præsertim reflexulo. Umbilico 
corneo-griseo; sutura anfr. aliquando submarginata. 

Diam. max. 16 1/2; min. 14; alt. 6 1/2 mill. 

Sse-tchuen oriental. Coll, CI. A. David. E 

Cette espèce diffère de l'Æelix Christinæ, H. Adams, dont 
elle est voisine, par sa taille moindre, son ombilie beaucoup 
plus large et plus-coloré de brun-corné, le nombre moindre 
de ses tours, l'aplatissement toujours plus prononcé de sa 
spire, et sa coloration légèrement différente. 

Helix (P/ectopylis), Christinæ, Ad. 

Cette espèce, qui a été postérieurement décrite du Moupin 
(Thibet oriental), par Deshayes, sous le nom de subsimilis, à 
été récoltée par M. l'abbé David à Ichang et près d'Inkiapo. 
Elle varie légèrement sous le rapport de la taille et de l'apla- 
tissement de la spire, Le péristome est plus ou moins épaissi. 


Helix (Ægistha), amphiglypta, C. F. Ancey. 

Testa depressa, solida, crassa, cretaceo-alba, utrinque con- 
vexa, late umbilicata. Spira late conica, obtusa: anfr. 6 1 3; 
subrotundati, sutura valde impressa ; apice sublævigati, 
deinde striis incrementi irregularibus grosse scul pt, prœterea 
graniferi; ultimus ad peripheriam obtuse carinatus, ad partem 
inferiorem lævior. Aperlura semilunaris, emarginata, obli- 
quatula, peristomio verisimiliter expanso aut reflexo (rie 
Diam. max. 27 1/2; min. 24 1/2; alt. 18 mill. 

Subfossile unicum specimen in « Sse-tchuen occidentali », 
el. A. David occurit. 


LE NATURALISTE 


Cette espèce a disparu à une époque très récente, si elle est } 
actuellement éteinte. 


Zua Davidia, C. F. Ancey. Long. 8; lat. 2 3/4. 

Cette espèce diffère de la Zua lubrica, de nos contrées, par 
sa taille plus grande, sa forme moins ventrue, plus parallèle 
et plus allongée, et surtout par le pli et la sinuosité de la 
columelleire plus accusés. Ses tours sont au nombre de 6. 

Je suis heureux de pouvoir dédier cette espèce à M. l'abbé 
A. David, bien connu par ses périlleuses explorations au 
centre de la Chine, qui nous ont fait connaître une faune tout 
à fait intéressante par le mélange des formes européennes, 
chinvises et himalayennes. Il l'a récoltée en un certain nombre 


LES VENINS 


Nous lisons dans l’/Ulustration du 3 décembre 1881, l’ar- 
ticle suivant : « Dans les campagnes, on désigne sous le nom 
de « venins » ou par corruption « vélins » un certain 
nombre d'animaux, batraciens ou reptiles, tels que crapauds, 
reinetles, salamandres, tritons, lézards, orvets, couleuvres, 
vipères, etc. On leur attribue des propriétés plus ou moins 
surnaturelles et en outre on accuse leur contact d’être veni- 
meux. C'est là le préjugé populaire; il est bon de dire que 
la science la justifie en partie. 

« Le liquide que lancent à un mètre et plus, les crapauds et 


d'exemplaires dans le Tsin-ling méridional, aux environs 
d’Inkiapo. 


Hetix (Gonostoma) subobvoluta C. F. Ancey. Diam. 
maj. 81/2; min. 7 1/5; alt. # mil. 

Diffère de l'A, obvoluta, Müll, par sa taille moindre, son 
ombilic plus grand, ses tours moins nombreux (au nombre 
de 5 seulement), et son ouverture moins subanguleuse, sur- 
tout à la partie inférieure où elle est arrondie régulièrement. 
Pour le reste, elle rappelle beaucoup l’espèce précitée, dont 
elle me semble cependant très distincte par les caractères 
différentiels que je viens d’énumérer. 

M. David a trouvé seulement, à Inkiapo, dans le Tsin-ling 
méridional, deux spécimens de celte coquille intéressante, 
qui montre une fois de plus l’analogie frappante de la faune 
de la Chine occidentale avec celle de la région des Alpes. De 
même que l'A. arbusticola, Desh., est l’analogue de l'A. arbus- 
torum, de même notre espèce est tout à fait voisine de notre 
H. obvoluta. 


Buliminus (Napœus) aiboreflexus, C.F. Ancey.. — 
Long. 15 mill.; lat. 6 4/4; alt. ap. 5 1/2. 

Elongato-ovatus, pallide corneus, parum nitens, sinistralis, 
subtranslucidus, anguste perforatus, tenuissime el obsolete 
striatus, striis subobliquis. Spira acuminato-ovali, apice 
abiusa. Anfr. 7 1/2, rotundati, primi sublævigati; ultimus 
tertiam testæ partem longitudine subæquans, subascendens. 
Apertura subobliqua, ovali-emarginata, columella vix arcuata 
peristomio planiusculo, late alboque reflexo; marginibus callo 
tenui junctis, ad marginem exterum crassiore, dentem subsi- 
mulante. 

Prope /nkiapo, cl. A. David legit. 

Var. « minor 10 1/2 mill. 

Var. 8 minor (10 1/2 mill.); columella subpliciformi. 

Cette espèce est voisine des 2. reversalis, Bielz, de Transyl- 
vanie, areuatus, Hutton, de l'Himalaya, et Siamensis, Redf., 
de l'indo-Chine (Cochinchine, Siam). Elle se différencie sur- 
tout par son péristome blanc, épais et plus fortement réfléchi 
et dilaté que dans n'importe laquelle de ces trois espèces. La 
taille est aussi moindre ; cependant on trouve de très petits 
exemplaires de la dernière de ces espèces; mais ces spéci- 
mens sont toujours plus ventrus. SOAMENE. 3 

DORE CPAS 


au pli du bras. Je secouai fortement ma manche à p 
reprises, et j'en vis effectivement tomber la punaise. Au mo- 


‘ les rainettes lors que ces animaux sont irrités, produit sur la 
peau de l'homme une affection souvent très longue à guérir; 
s’il atteint les yeux, les conséquences sont beaucoup plus 
graves et peuvent aller jusqu’à la perte de la vue. 

« Le simple toucher de ces animaux est même dangereux : 
il résulte, par exemple, d'expériences de M. Paul Bert, que 
les pustules qui se trouvent sur la peau du crapaud, ou, à un 
état moins apparent, sur celle de la salamandre, du triton et 
même de la grenouille, renferment un vrai poison. 

« On croyait généralement la grenouille bien inoffensive, et 
cependant plusieurs cas d’ophthalmies violentes ont été si- 
gnalés comme provenant du contact des doigts sur la con- 
jonctive après avoir touché la peau d’une grenouille. Or, 
M. Paul Bert, en grattant la peau du cou, particulièrement 
riche en glandes chez la grenouille, a recueilli un liquide 
dont il a suffi d’une goutte pour que, injectée à un moineau, 
elle ait déterminé sa mort au milieu d’affreuses convulsions. 
La même expérience, répétée sur la grenouille elle-même, a 
amené une terminaison semblable, mais après un temps 
plus prolongé. » 

On fera donc bien de s’abstenir de toucher directement les 
animaux batraciens et les reptiles, et surtout d’éviter que les 
enfants y touchent. 


NOTES ENTOMOLOGIQUES 


————— 


Piqüre des hémiptères réduviides. — Un beau jour de prin- 
temps (le 19 avril), je faisais une excursion entomologique 
dans le vaste jardin de la villa Oliveto à Nice, accompagné de 
M. le docteur Medynski, lorsque celui-ci recueillit dns son 
éprouvette un bel exemplaire d’une punaise rouge, Pirates 
hobridus, qu'il voulait m'offrir. En penchant son éprouveite 
pour en faire tomber l'insecte dans la mienne, que je tenais 
au-dessous, la punaise manqua le but et me glissa dans la 


ne se trouva pas. Je remis mes vêtements, quand une 
demi-heure après, je sentis tout à coup une piqüre 


ment où je la saisissais de la main droite, je sentis une nou- 


velle piqûre au bout de l'index, ce qui me fit lâcher prise : je 


manche gauche. Je retirai aussitôt mon pardessus et ma re- 
dingote, mais malgré les plus minutieuses recherches l'insecte Ÿ 
plusieurs 


#4 


46 


LE NATURALISTE 


la repris de la main gauche, et pour la troisième fois la même 
sensation douloureuse se fit sentir à l'extrémité du médium 
de cette main. Je puis comparer cette douleur à celle que fait 
éprouver l’aiguillon d’une guêpe. ou, d'une abeille. Le lende- 
main matin le médium de ma main gauche était enflé; cette 
enflure se tuméfia, durcit et prit une teinte rouge à superficie 
luisante. Le bout du doigt était douloureux au moindre tou- 
cher, pendant que le doigt lui-même me faisait éprouver une 
insupportable démangeaison. Les mêmes sym ptômes se firent 
sentir à la main droite, mais avec beaucoup moins d’inten- 
sité. Quant à la piqûre du bras, elle se manifesta avec plus 
de gravité : à la douleur ordinaire $e joignit une tumeur de 
la grosseur d’une petite prune. Le troisième jour ni la dou- 
leur ni l’enflure ne diminuêrent; la démangeaison seulement 
s'était étendue, augmentée, et au bout de l’un et de l’autre 
doigt blessé se laissait apercevoir au centre de l'enflure un 
point foncé indiquant l’endroit où le bec de la punaise avait 
-percé la peau. Le quatrième jour, toute la souffrance du bout 
de l'index de la main droite disparut complètement, et la 
douleur du doigt de la main gauche se changea en une forte 
démangeaison. Le volume de la tumeur dans le pli du coude 
auche n’a pas sensiblement diminué, mais la démangeaison 
alentour s’est étendue d'un côté jusqu’au métacarpe, de l’autre 
jusqu'à l’aisselle. Le cinquième jour succéda une forte dé- 
-mangeaison au bout du doigt gauche, où l'enflure n’a pas 
encore entièrement. cédé, et, quant à la tumeur, elle s’est 
ramollie sans diminuer de volume : en même temps une tache 
rouge de la largeur à peu près de la main, l’a entourée. La 
démangeaison de celte tumeur continua, interrompue de 
temps en temps par une petite et courte douleur lancinante. 
Tous ces symptômes, fidèlement rapportés, durèrent jusqu’au 
moment où le mal ayant atteint sa période de décroissance, 
finit parne plus atlirer mon attention. , 
Instinct des hyménoptères crabroniens. — La pente méridio- 
pale du parc de Krzeszowice ‘ est formée en partie d'un ter- 
rain nu où l’on a creusé des fosses dans l'intention d'y 
planter des arbres. Les parois de ces fosses, abandonnées 
depuis plusieurs années, servent de demeure à divers hymé- 
noptères qui s’y creusent des canaux. Un beau jour, au mois 
d'août, assis sur le bord d’une, de ces fosses, les pieds tou- 
chant le fond, j'observais les Chrysides qui voltigeaient autour 
de leurs trous sur le bord Gpposé, lorsque tout à coup vint 
tomber sur le pan de mon habit une couple d'insectes dans 
lesquels j'ai reconnu le gros crabron (Crabro fossortus) et la 
grosse mouche (As/lus germanicus), se tenant l'un l’autre. Au 
premier coup d'œil, je ne pus disinguer lequel des deux était 
 l’Achille et lequel était l’Hector : mais, après un examen plus 
attentif, je vis que la trompe de l'asile élait tournée en dehors 
et l’insecte était sans vie, cadavre maintenu par une des 
pattes de derrière du crabron. Effarouché, ce dernier s’envola 
avec sa proie dans la direction de la forêt, et je l’aperçus en- 
core au-dessus des hauts arbres avant qu’il eût disparu à mes 


yeux. Mais quel ne fut pas mon étonnement lorsque, quelques 


rt FtY 


secondes après, je le vis venir de nouveau s'abatire sur mon 
toujours son butin! Effarouché une secon: 


#4 


D TS seconde 


we 


je fais tous les ans mes excursions, 


» 


vice près Cracovie, délicieuse cainpagne du comte Potocki, où 


fois, il s'envola de nouveau vers la forêt, mais au bout de 
quelques secondes il était de nouveau revenu sur moi.Je 
compris alors que je devais lui cacher l'entrée de son nid, et 
en effet à peine eus-je pris l’autre côté de la fosse potirme 
déplacer, que le crabron, toujours chargé de son butin, com- 
mença du fond de la fosse où il était retombé, à se hisser sur 
la paroi presque perpendiculaire que mes jambes avaient 
masquée et sur laquelle effectivement il avait son trou. Je le 
regardai longtemps faire tous les efforts possibles pour en- 
traîner avec lui le cadavre qu’il apportait, mais la marche sur 
la paroi verticale aussi bien que le poids de l'asile mort, était 
un obstacle à l'accomplissement de son dessein. Plusieurs fois 
près d'arriver au but, je vis ce nouveau Sisyphe rouler au 
fond de la fosse avec son fardeau, ou bien le lâcher, mais pour 
le ressaisir aussitôt et recommencer la lutte. Ces vains efforts 
se sont tant de fois répétés, que je crus qu'il n'arriverait pas 
à ses fins. J'arrachai donc un ‘léger fétu d’une des plantes 
voisines et j'en poussai une extrémité vers l’insecte de façon 
à ce qu’il pût l’escalader avec son fardeau, ce qu'il fit en 
effet, et je l’élevai ensuite jusqu’à son trou dans lequel il se 
glissa immédiatement. Je dois ajouter que, pendant $es essais 
de montée, il lui était arrivé une fois de lâcher sa proie : 
aussitôt il la ressaisit, mais avant de la ramasser sous sa 
patte postérieure, il lui coupa de sa puissante mandibule une 
des ailes ! Réellement celle-ci pendant son ascension le génait 
en s’accrochant aux plantés qu’elle rencontrait. 

Utilité des fourmis. — I] est d’usage dans l'hôpital Saint- 
Lazare à Varsovie, comme d'ailleurs dans tous les établisse- 
ments de ce genre, de faire subir aux vêtements de tout 
nouvel arrivant une fumigation de 60 degrés, afin d’en dé- 
truire la vermine qu’ils renferment ordinairement. Un jour 
on déposa quelques vêtements sur une pelouse dans le jardin 
de l'hôpital avant de les soumettre à cette opération, et lors- 
qu'on vint les reprendre quelques heures après, on les trouva 
couverts d’une myriade de fourmis noires (Lasius niger) qui 
ÿ avaient trouvé leur proie et l'emportaient. Par un examen 
des plus attentifs, on acquit la certitude que ces fourmis 
avaient accompli l'œuvre de désinfection aussi bien que 
l'aurait fait la famigation la plus énergique, 

A. Waca, 


a 
4 


EP 


LES MALES APTÈRES CHEZ LES COCCIDIENS 


t 
F4 RE 


Société entomologique de France, notre collègue du Midi 


LE NATURALISTE 


47 


deux espèces de Cochenille de l'ormeau, dont les mâles sont 
aussi privés d'ailes, qui sont le : Gossyparia ulini Sign., et 
Ritsemia pupifera Licht. 

Il est assez singulier que quelques jours à peine après les 
communications de notre collègue, le nouveau journal en{o- 
mologique de Vienne (Wiener entomologische Zeitung, n° 3, 
mars 1882), publie sous le même titre que celui de cette note 
(Ungeflügelte Cocciden-Mannchen), un entrefilet du Dr Franz. 
Lôw, annonçant qu'il à découvert la même forme m âle de 
l'Acanthococcus aceris, et qu'il la décrira dans un nu- 
méro prochain. Et cela sans cie M. Lichtenstein. Pour tant 
le savant viennois est au courant, jour par jour, de tout ce qui 
se passe de nouveau en entomologie et ne peut pas igno- 
rer, puisqu il s'occupe très particulièrement des Coccidiens, 
que la découverte qu’il annonce pour le 1°" avril en Autriche, 
est connue en France depuis le 15 février. Il est vrai que 
M. le D' Lüw dit qu'il connaît ce mâle depuis 1877-1878. Mais 
alors pourquoi n’a-t-il pas publié plus tôt un fait de biologie 
si intéressant? Quand on garde ses découvertes en porte- 
feuille, on n’a aucun droit à la priorité : elles datent du jour 
où une observation est publiée ou communiquée à une Société 
et mentionnée au procès-verbal. 


TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DU GENRE CTENOSAURA 


NOTE SUR LES ESPÈCES APPARTENANT AU GENRE CTENOSAURA 
Par F, Bocourr. 


Dans l'ouvrage ayant pour titre : Mession scientifique au 
Mexique et dans l'Amérique centrale (3° livraison 1874, p. 138), 
j'ai inséré la description de plusieurs espèces du genre 
Ctenosaura. Mon ami M. le Dr Dugès, dans une lettre qu’il 
m'a écrit de Guanajuato (Mexique), m'a présenté au sujet de 
ces descriptions, quelques observations de nature à modifier 
les conclusions de mon travail. 

L'espèce décrite sous le nom de Ctenosaura cycluroides 
Wiegm., regardée par Gray et par d’autres naturalistes comme 
synonyme du Lacerta acanthura de Shaw, doit en effet por- 
ter ce nom, tandis que cette qualification de Acanthura, ne 
saurait être appliquée à l'espèce recueillie en Californie 
par Botta, à laquelle de Blainville le premier, a donné à tort 
cette dénomination ; pour cette dernière, M. Alfr. Dugès pro- 
pose le nom de Ctenosaura interrupta, indiquant l'absence de 
crête sur la région lombaire. 

Cette critique me semblant absolument fondée, je rectifie 
dans ce sens le tableau synoptique paru dans l'ouvrage cité 
plus haut. 


> 


un peu comprimée, surmontée dès sa base d’une dentelure à écailles épineuses peu saillantes; entre 
les neufs premiers verticilles trois rangs de scutelles; crète dorsale interrompue au-dessus des reins. 


Queue 


cylindrique, surmontée d’une dente- | longue 
lure dès sa base; trois par: _ SCu- 


Ct. pectinata!. 


médiocres; crête dorsale interrompue 
au-dessus ? des reins; 1e relativement 
Ct, teres?. 


CE. completa®. 


L'ites deux sexes. 


ces derniers garnis | d'écailles 6 épineuses 


cylindrique ou un 
peu déprimée 


au delà de sa 


bas 
ézaes entre él; crête pr pass | DL À a ue au-dessus 
des reins. . . . ; 
dès sa Fe Série d'écailles ‘4 ri ss les plus saillantes 
ne eng rats spin _ dorsale ‘pe 
evée. 


un peu déprimée, 
verticillée 


+ Cyclura pectinata Wiegmann, Herpet. Mex., 


1834, P, “a tab. 2 
pectinata Gray, Cat. spec. sr coll. Brit. mus , 1845. p- 


+ Cyclura teres Harlan, Journ. acad, : Phil, , 1825, p. — Id. Wiegmann, Herpet. Mex le 42. — Cienosaura 
acanthura Gray Cat. spec. liz., coll. Brit, FA bas, PAT Dé enosaura ts Pr Daméri et Bocourt, Miss. scient., Mez., BH, p. 142. 
2 Ctenosaura completa, À. Duméril et et, Miss. 0 “Mez., 1874, p. 


+ Lacerta RS Shaw,  Génér. zoo. ; HI, 4802 
éri pu ; Érpet: génér.;:t. iv, 


— Id. Duméril et Bibron, Erpet. génér., t. IV, nrif p. 221. — Ctenosaura 
ns À. ge ge et Es Miss. scient., Mex., 1874, p. 1 


deg xD 216. —  . cycluroïdes Wiegmann 1 Isis, 1828, p. 
837, p. 222. — Ctenosaura acanthura Gray, Cat. Spec. Ur,  COU, Brit., mus., 1845, p. L _ 


très FRS crête 
orsale non inter- 
rompue au-dessus 


les femelles seu- 
des reins chez. lem 


..  Ct. acanthura*. 
ase, garnie d’écailles épineuses à peu près 


ADN D SE APN ES AE 


Ct. interrupta®. 


bi ie etre ts 


Ct.quinquecarinatas. 


371. — Cyclura de 


e , 
pare à clos: À méril et Pet Miss. ot: ro , 1874, p. 143, à 
+ 2 Üye acahthüra” ail Willé, Nouv. ann, PUS.) The nat, t. IV, 1835, p. 288, pl. 24, fig. 1 en partie, 4 
. “ie sara ilerunt Co X.D RE | Miss. Scient., Mez., Jë, 1, D. ma ÉR 
É dix. DE t. ms. 1844, ji QE Mb FÉES LA lié sslanticit Fe rt - l 
Ænyaliosaurus qui Gray, Gak, spé. » Bri ; “Oui soie . 
+* Duméril et Bibron ont décrit la Cienosaura ‘acanthura, à l'après deu Re dif re s : peau, acheté à un marchand de aris 
r ecue id 9 Le ave moments À 

se Du ac Le Re s l’autre émsseve dans l'a Lo io par “av à ui 

En mm de CE ên seen hole ahnténan Hi hôtes état plaies, bre des 


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48 LE NATURALISTE 


VENTE DE LA BIBLIOTHÈQUE MEHU 


Nous rappelons à nos lecteurs que c'est le 17 courant que 
sera vendue, rue des Bons-Enfants, 28, salle Sylvestre, la 
bibliothèque de feu Mehu; outre un grand nombre d’excel- 
lents ouvrages de botanique, elle renferme nombre de volumes 
se rapportant à d’autres branches des sciences naturelles. La 
vente doit durer 3 jours. 

L’herbier de ce botaniste distingué est également à vendre. 

Pour tous renseignements à cet égard, on devra s’adresser 
à M. l'abbé Chaboisseau, archiviste de la Société botanique 
de France. 


DIAGNOSES DE COLÉOPTÈRES ABYSSINS 


Leuecolaphus latifrons. — Long. 11 mill. — Atrato- 
oblonga, albido-cinerea, capite magno, lato, subtiliter nigro- 
granulato, antennis rufo-piceis, prothorace brevi, lato, subti- 
liter nigro-granulato, elytris breviter ovatis, minus dense, 
grossius granulatis, longe villosis, utrinque obsolete brunneo- 
bilineatis, tibiis anticis fortiter dentatis. 

Polyelæœis Raffrayi. — Long. 15 mill. — Oblongus, 
valde convexus, fuscus, cinereo-pruinosus, prothoracis late- 
ribus et elytris macula discoïdali oblongo-ovata flavo-sulphu- 
reis, prothorace basi haud ampliato; elytris punctato-lineatis, 
junctis exlus et apice obliteratis; © minor, elytris macula 
discoidali parvula virescenti, lateribus basi flavido-virescenti 
marginatis et post medium maeulatis 

Ceropilesis Atropos. — Long. 26 mill. — Elongata, 
compressa, valde convexa, tota nigra, opaca, elytris post 
basim nitidis vage œnescentibus, prothorace subquadrato, 
inæquali, valde rugato, postice transversim impresso, utrinque 
bidentato, elytris ad humeros angulatis, postice attenuatis, 
basi tuberculatis, postea rugosis, grosse punctatis, post me- 
dium punctatis. 

Ciosteromerus Raffreayi. — Long. 14 mill. — Flavo- 
rufus, elytris cyaneis, dense ruguloso-punctatis, apice trun- 
calis, mulicis, antennarum articulis 5 ulümis dilatatis, nigris, 
6 apice nigro, capite thoraceque fuscis, pectore dense sericeo- 
albo pubescente, tibiis tarsisque posterioribus nigris, porn 
race lateribus vitta argenteo-sericea. 

L. FAIRMAIRE. 


NÉCROLOGIE 


Le 24 février est mort à Varsovie, dans sa 58e année, le 
prince Vladislas Lubomirski, connu dans le domaine des 
sciences comme conchyliologiste distingué. Le prince Lubo- 
mirski possédait une des plus complètes collections nds 
… logiques et une riche bibliothèque pour cetie partie d'histoire 

naturelle. Il aimait sa science favorite non seulement en 
amateur, mais en naturaliste qui observe, qui classifie, 
qui étudie l’objet de ses recherches. Aussi trouve-t-on dans 


des journaux scientifiques des preuves de ses études et 
de ses connaissances. Infatigable à l'étude de sa collection, 
il consacrait encore beaucoup de temps pour le Musée zoolo- 
gique. Outre ce dévouement pour la science, le prince Lubo- 
mirski était un homme de cœur par excellence; affable, bien- 
veillant, toujours cherchant à être utile aux autres, il était 
généralement respecté et aimé. Tous les naturalistes polonais 
se sont groupés autour de lui. Sa perte a plongé dans la plus 
profonde douleur non seulement son illustre famille, mais 
tous ceux qui l'ont connu. 


IN © 7 WE IL LES 


Nous venons d'apprendre l’arrivée en France de M. Alfred 
Marche, chargé par le ministère de. l'instruction publique 
d’une mission scientifique aux îles Philippines. Pendant les 
trois ans de séjour qu'il a fait en cette localité, il a pu recueillir, | 
indépendamment d’un très grand nombre d'objets ethno- 
graphiques et anthropologiques, des spécimens nombreux de 
toutes les branches de l'histoire naturelle, parmi lesquels se 
trouvent un certain nombre d'espèces nouvelles. 

Nous rappellerons que M. Marche a commencé ses voyages 
scientifiques en 1869; il était en train d'explorer la Malaisie 
lorsqu'il apprit l’'envahissement de la France par l’armée alle- 
mande. N'écoutant que son patriotisme, il revint en France se 
mettre à la disposition des membres de la Défense nationale. 
Cette exploration, brusquement interrompue, promettait de 
très brillants résultats si l'on en juge par les matériaux qu'il 
put rassembler en un court espace de temps 

En 1871, il quittait de nouveau la France pour aller explo- 
rer la côte occidentale d'Afrique; on peut suivre toutes les 
péripéties de cet intéressant voyage dans le volume intitulé : 
Les trois Voyages dans l'Afrique occidentale, par M. Marche. 
Les fièvres qu'il contracta sous ce climat inhospitalier, et dont 
heureusement sa robuste constitution a su triompher, l’obli- 
gèrent à rentrer en France dans le courant de l’année 1878. 


On peut se procurer le catalogue général des herbes à 

sn des herbiers d’Adolphe Frepffer, envoi franco contre 

mise du port par Édouard Frepffer, brandenburg sur 
Hauel (Prusse). 

M. le vicomte G. de Bouy reprend ses correspondances et 
échanges interrompus depuis un an. 

+* 
* * 

M. Emile Deschange, à Longuyon (M.-M.), offre des Chrysa- 
lides de Pterogon œnothere, Attacus atlas, Actias selene, des 
œufs de catocala fraxini et nombreuses espèces exotiques en 
échange de concons de l'Amérique, 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


Evreux. — Imp. Ch. Hénisser. 


4" Année. 


à mé 4 


Aer Avril 1882. 9 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 


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LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION Päyable d'avance en un mandat-poste à l’ordre du Directeur. DIRECTEUR 
Au bureau du Journal ce et Algérie 6 fr. » RER SE 
Pays compris dans l’Union postale........ 7 » 
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LES ABONNEMENTS PARTENT DU {er JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange ou de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 23 JANVIER 1882. 


De la végétation à l'air des plantes aquatiques. Note de 
M. E. Mer. 

Les plantes aquatiques peuvent, du moins une grande 
partie, vivre à l'air et développer des rameaux différant nota- 
blement de ceux qui naissent sous l’eau par leur aspect 
général et leur structure. Chez plusieurs espèces les formes 
aériennes ne sont pas connues; M. Mer a cherché à les réa- 
liser expérimentalement en plaçant quelques rameaux dans 
un vase renfermant de l’eau, en ayant soin que les bourgeons 
restassent émergés; le tout était recouvert d’une cloche et 
exposé à une lumière diffuse assez vive. A côté était un appa- 
reil identique, renfermant des rameaux semblables aux pre- 
miers, mais immergés et destinés à servir de témoins. Les 
expériences faites sur les Potamogeton natans et P. rufescens, 
permirent de constater la présence de stomates plus ou moins 
nombreux à la face supérieure des feuilles, suivant qu’à l'état 
normal les plantes étudiées en ont généralement peu ou pas. 
Cette apparition de stomates paraît due au ralentissement 
dans la croissance et à l'hérédité; on comprend, en effet, que 
pour les rameaux devant vivre sous l'eau et se trouvant 
émergés, la transpiration étant augmentée dans une notable 
proportion, la présence de stomates plus nombreux devient 
nécessaire, d'autant plus qu’il y a ralentissement dans la végé- 
tation. Le principe de l'hérédité se manifeste aussi, en ce que 
les stomates faisant défaut à la face inférieure des feuilles 
linéaires du P. natans développées dans les expériences, 
étaient principalement accumulés à l'extrémité. Par suite 
d'expériences analogues faites sur le Nuphar pumilum, et 
l'Hydrocharis morsus-ranae, M. E. Mer constata l'apparition de 


grains d'amidon dans les cellules du limbe, phénomène que 
l'on n’a pas vu dans l’état normal de la plante. D’après ce qui 
précède, on est autorisé à penser que si certaines plantes 
aquatiques ne peuvent pas former de rameaux à l'air libre, 
c'est parce que leurs tissus sont impuissants à résister à une 
transpiration active; elles peuvent vivre à l'air à condition 
que celui-ci soit humide, et y produire de l'amidon parfois, 
plus facilement que sous l’eau. Si les plantes aquatiques peu- 
vent développer à l'air des rameaux qui y fonctionnent et y 
vivent, il en est fort peu chez qui la même feuille puisse fonc- 
tionner dans les deux milieux; et ceci ne se présente que 
chez celles qui possèdent des tissus assez consistants pour 
résister à une active transpiration. Telles sont les feuilles 
d'/soetes et Littorella lacustris, les parties émergées des feuilles 
de Typha, Sparganium ramosum, Carex ampullaea, ete., seules 
plantes qu’on pourrait appeler amphibies, et encore le sont- 
elles rarement dans toutes leurs parties. 


SÉANCE DU JO JANVIER 1882, 


Sur la formation des grains niellés du blé. Note de M. Ed. 
Prillieux. 


La maladie des blés, connue sous le nom de elle, est due 
à des anguillules microscopiques qui viennent se loger dans 
les épis naissants et y font naître au lieu de grains, de petits 
corps noirs et durs que l’on appelle des grains niellés, et à 
l'intérieur desquels on trouve des milliers de ces petits vers. 
Ces faits sont déjà connus, mais il y avait beaucoup d'obscu- 
rité en ce qui touche la nature des grains niellés et leur mode 
de formation. M. Prillieux sema des grains niellés mélangés 
à des grains sains, qui levèrent très bien et furent infectés: 
vers le milieu de mai, les pousses développées étaient courtes 
et épaisses, et l'épi n'avait pas plus de 0 * 001 de long. Autour 


Mo.Bot.C 


30 ( #5 Ie 


LE NATURALISTE 


de ce rudiment d’épi et entre les gaînes emboîtées des très 
jeunes feuilles ssevoyaient: des-milliers d'anguillules. Vers:le 
1°" juin les paillés commencèrent à pousser rapidèment, mais 
l’épi ayant de #à 57" commençait à s’altérer, et se trouvait 
enveloppé parn :16s angüillolés qui y formaient comme un 
dépôt feutré, après avoir abandonné les: gaînes des feuilles. 
Dès que les glumelles parurent, M. Prillieux constata que les 
anguillules se glissant sousla glumelle inférieure ,engageäient 
leur {êle jusqu’au fond de la jeune fleur aû milieu es trois 
mamelons staminaux, d'où bypertrophie de la fleur. Les ma- 
melons se développèrent, forniant une sorte de”tube irrégu- 
lier, court, charnu, siège d’une multiplication extraordinaire 


de cellules, et qui en se gonflant finit par se développer assez 


pour loger les anguillules qui se trouvèrent emprisonnées. 
C'est dans le grain niellé où les anguillules, entrées à l’état de 


larves, se transforment en animaux sexués-et se multiplient. 


SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1882. 


Les preuves de l'effondrement d'un continent austral Ses 
l'âge moderne de la terre, par M. Emile Blanchard. 


La supposition de l'existence d’un continent austral dans 


l'âge moderne de la terre, et peut-être à une époque qui n’est 


pas fort lointaine, émise en 1772 par, Grozet, narrateur du 
massacre: de Marion de Fresne et de son.escorle, comme l'im- 
pression d’un esprit observateur, ne préoccupa personne jus- 
qu’à nos jours. M. E. Blanchard vient confirmer cette bypo- 


thèse, en donnant des preuves tirées de l’étude comparative 
des animaux et des plantes signalés dans Ja Nouvelle-Zélande, 
et quelques îles adjacentes qui seraient les derniers sommets 
émergents de ce continent englouti par la mer. Lors de la 
découverte de cette grande. île, on était frappé par l’abon- 
dânce des fougères en arbres, des lycopodes les plus grands 
de, l'époque actuelle et voisins de ceux de la période carbo- 


nifère,. et de certaines mis caractéristiques de la région, 


le Phormèum tenax entre autres. Vers le nord, on rencon(re 
des conifères, des ee des rhamnées, des myriacées:; 

vers le sud, de. grandes légumineuses, des tiliacées, des 
myrles, des campanules, des gentianes, des renoncules. Au 
sud, ainsi qu'aux îles Aukland et Campbell, des bruyères, des 
rubiacées, des violettes, des épilobes, des euphrasies, des 
gnaphalium. La faune indique une région indépendante d’un 
caractère très particulier ; les insectes ont peu de rapport avec 
ceux de la Tasmanie et du sud de l'Australie, sauf trois ou 
quatre lépidoptères australiens. En général, les insectes et 
arachnides, indiquant un climat tempéré, même un peu froid, 


ont l'aspect triste de ceux de l'Europe centrale. Il n’y a pas de 


mammifères terrestres; on dit qu’une espèce de rat y vivait, 

mais on ne Ja retrouye plus. On n’y rencontre que deux 
espèces de chauves-souris. Les oiseaux sont représentés par 
des. espèces caractéristiques ; une caille, des räles, des poules 
d’eau, des fringillidés assez nombreux dont quelques-uns se 


retrouvent en, Australie et dans les îles du Pacifique, et une. 
espèce, . l'Heterolocha. acutirosiris, toute spéciale, ne ressem- 


blant à aucune. forme connue ; ivers perroquets Caractéris- 
tiques, les Nestors et. l'étrange, Strigops habroptilus : puis les 


ès es et .des casoars, Certains d’ entre eux ayant la taille, de 


la girafe, qui ont été connus des premiers habitants de la 
(e Nouvelle-Zélande. Denombreuses recherches ont fait retrouver 


 l’Antipode ét Bounty, possèdent la perruche et le phormium 


ryx ; enfin des Struthionidés éteinis, du type. des au- 


‘une quantité considérable de leurs débris dans toutes les par- 
‘ties.de la Nouÿelle-Zélande, et surtout dans un marais où 
l'on put. récolter les os de cent soixante et onze individus. On 
à trouvé aussi des plümés, des tendons et des fragments de 
peau du Dinornis, ce qui fait croire à l'extinction récente de 
cette espèce. À Ja-même époque où vivaient ces oiseaux, on 
rencontrait aussi le gigantesque rapace Harpagornis Moorei. 
Les îles Auckland et Macquarie, possèdent de même la per- 
ruche dé la Nouvelle-Zélande, oiseau sédentaire; à l'ile Camp- 
bell, la végétation se rapproche de celle des îles Auckland et 
des parties froides de la Nouvelle - Zélande. Les îles de 


de la Nouvelle-Zélande. Aux îles Chatam, sous la” même 
latitude, végétation semblable à celle de la Nouvelle-Zélande ; 

On y trouvait l’Ocydromus australis et le Strigops habrop- 
tilus. Aux îles Norfolk, abondance de fougères, même 
Cyathea medullaris, même palmier, même phormium, mêmes 
poivriers, et le genre Nestor, si caractéristique dans les 
perroquets. Analogie aussi pour la végétation, aux îlés 

Kermadec. De cet ensemble de comparaisons, M. Blanchard 
conclut que la Nouvelle-Zélande, et les îles Auckland, Mac- 
quarie, Chatam, de l’Antipode, Bounty, et peut-être Camp- 
bell, devaient être les débris d'un continent où d une vaste 
terre en grande partie affaisséé sous les éaux. L'étude de la 
nature vivante, indique même que ce phénomène de sépara- 
tion en îles, a dû se produire à une époque assez récente; 
l'examen de la profondeur de la mer dans ces parages vient 
à l'appui de cette opinion, en ce que les grandes profondeurs  K 
sont en dehors de cette région; l’amoncellement d’ ossements \ 
de Moas (les Struthionides gigantesques de la Nouvelle- \ 
Zélande) dans des espaces restreints, semble indiquer que les \ 
oiseaux ont fui devant l’envahissement des eaux pour se 
réfugier en grand nombre sur les quelques points émergents, 
où ils auront péri en masse là où ils étaient trop nombreux. 
Cét ensemble de renseignements et d'observations Ta 
done la croyance à l'existence, relativément récente, d'une 
grande terre australe, qui réunissait la NUE Zen ne 
les îles Auckland, DA D db Chatam, RHROS et Bounñt. 


nas NB" mer 


at 


LR >> 
SCC SANS 


“M. Alph. Milne-Edwards, à la suite de la communication 
précédente, rappelle qu’il a présènté antérieurement des 
études qui l’ont conduit à supposer l'existence d'une grande 
terre australe disparue, dont la Nouvelle-Zélande est un débris 
qui par sa faune se rapprocherait des îles Mascareignes ; à 
Rodrigues, à Maurice, à Bourbon, à l'exception de quélques” 
chauves-souris, pas de mammifères autrefois, ét des oiseaux 
antochthones incapables de voler, tel quele Dronté, le Solitaire, 
le Géant et quelques espèces du type des Ocydromés, tous 
disparus aujourd'hui. M. Milne-Edwards rattacherait à Ja 
Nouvelle-Zélande les iles Chatam, Norfolk et l'iot dé Lord” | 
Howe, mais en séparerait les Îles Auckland, Campbell êt Mat-. 
quarie, parce que dans ces dernières on n° à rencontré ni à 
l'état vivant ni à l'état fossile les Aptéryx, js Dinornis, les 
Ocydromes ét les Strigops. 


£atinl assoc se D 
r : FRALHEr * + 
4 ; . LMRES 


£. faccida à la portion rugueuse 


LE NATURALISTE 51 


M. Blanchard on qu'il n’a jamais eu la pensée de rat- 
tacher les îles Mascareignes à Madagascar, et s'étonne du 
rapprochement fait entre les flores et faunes des îles Mas- 
careignes et celles de la Nouvelle-Zélande, qu'il trouve très 
dissemblables. S'il y a également des Ocydromes, ils appar- 
tiennent à des espèces très différentes; des faits de cette na- 
ture se présentent très fréquemment, et des espèces plus ou 
moins voisines sont souvent représentées dans des régions 
du monde ayant un caractère général très différent. M. Blan- 


-chard ajoute que l'on expliquerait difficilement autrement 


qu'avec son hypothèse, ce fait de la perruche zélandaise se 
retrouvant sur l'ilot Macquarie; cet oiseau aurait donc fait un 
vol de deux à trois cent lieues sur mer pour mulliplier sur 
cet affreux ilot. Il n’y a donc qu’à adopter son opinion, que 
Macquarie a été réuni autrefois à la Nouvelle-Zélande. 


Sur l'emploi du bitume de Judée pour caarre les maladies 
de la vigne, Extrait d’une lettre de M. A. Abric 


M. Abric a trouvé dans la relation de voyage en Syrie et 
Palestine, d’un persan nommé Nassiri-Khosran, deux pas- 


__ sages où il est question du bitume de Judée, abondant sur les 


bords de la mer Morte, et où il est dit que cette substance 
mêlée à de l'huile, est employée par les habitants qui en 
frottent les vignes pour les préserver du ravage des vers, et 
qu'elle les détruit également même dans les puits et les ci- 
ternes, ainsi que les vermisseaux qui se. rencontrent dans 
l'eau. On a appris aussi, que d’après certains savants, le phyl- 
loxera avait existé au moyen âge en Palestine, et qu'on serait 
parvenu à le faire disparaître. Il serait très intéressant, que 
des expériences fussent faites dans ce sens, car si elles réus- 
sissaient, le remède à employer contre le phylloxera serait 
peut-être trouvé, et la vigne sauvée. . 


+ 


Actiniaires atlantiques fs ”. ragagés de r aviso « Le Travail- 
leur », Note de M. A.-F. Mar AJ 
Les actiniaires A ae le golfe de Ave par la 
commission du 7ravailleur, se rapportent à sept espèces 
dont six nouvelles; ce sont: Chitonactis Richardi nov. sp., 
Gephyra Dodhrnü, var. vasconica, Ediwardsia flaccida nov. sp., 
L'dwardsia: seabra nov. Sp., £'dwardsia rigida nov. sp., 
Polythoa glomerata nov. sp.; Polythoa Eupaguri nov. sp. La 
Gephyra Dohrni se rallache à la faune «méditerranéenne. 
Edwardsia flaccida en nombre, se trouvait à diverses sta- 
tions depuis 600" jusqu’à 1,160®; les Z.. scabra et rigida 
descendent à 1,100® , et n’ont toutes que huit cloisons ; les 
de la co olonne, brun 
avec la partie supérieure lisse et colorée 
Le. elle est parcourue pai Huit Sillons: les 
tentacules sont. au nombre de dix. L°'Z.: ‘scabra, également 
sillonnée, $’eh distingue par les. tubérosités de sa colônné, 
L'£. rigida, d'une teinte brune caractéristique; -offre ‘des 
saillies mésodermiques" particulières. Le. Palythoa glome- 
rmus en nee encroûtantes, sur les Cida- 
me He Coraux. et les Fi mi es ie AQU | 


les Bunodidés, et est caractérisée par son faux épiderme ; la 
colonne est épaisse et coriace. Les Ch. Richardi rencontrés 
sur les rameaux du Mopsea elongata, sont à colonne presque 
entièrement lisse, et leur pied saisit les branches de l'Isidien 
en poussant des languettes où en se repliant en deux grosses 
lèvres; une autre race, rencontrée plus près de la côte, et à 
306" seulement de profondeur, plus petite, à colonne recou- 
verte par les lamelles cuticulaires, se fixe directement sur le 
fond sablo-vaseux ; alors le pied s’envase en produisant une 
vaste ampoule, qui rappelle l'extrémité du corps de quelques 
actinies errantes. 


x 


Sur les échinides fossiles de l'ile de Cuba, Note de M. Cotteau. 

Parmi les espèces nouvelles d’échinides fossiles de Cuba, 
M. Cotteau signale : l'£chinopedina cubensis, remarquable par 
la structure de ses tubercules principaux, perforés mais non 
crénelés; l'£chinoconus Lanieri dont l'appareil apical est 
muni de cinq plaques génitales perforées (cette espèce, men- 
tionnée par d'Orbigny, n’a été ni décrite ni figurée); le Bris- 
sopsis Jimenoi grand, à appareil apical presque central et à 
aires ambulacraires formant de chaque côté du sommet un 
demi-cerele très prononcé; le Breynia cubensis, différant du 
B. australiæ par sa forme plus dépriméeet ses aires ambu- 
lacraires plus larges et plus anguleuses; le Wacropneustes 
cubénsis à forme presque circulaire, à face supérieure 
bombée, l'inférieure étant plane et tranchante sur ses bords, 
et à péristome semi-circulaire, recouvert d'une lèvre épaisse 
etsaillante, Des vingt espèces d’échinidés fossiles de Cuba, 
M. Cotteau pense pouvoir en rapporter deux (£chinoconus 
Lanieri) au terrain crétacé; dix (£chinopedina cubensis, Ma- 
cropneustes cubensis) probablement au terrain éocène ; six 
(Brissopsis Jimenot) au terrain miocène; et deux aux cal- 
caires concrétionnés plus récents, Il est à remarquer, que sur 
les seize espèces tertiaires décrites par M. Cotteau, une seule 
appartient aux Echinides réguliers; tandis qu’à l'époque 
actuelle, sur deux cent six espèces vivantes, il y en a cent 
douze de réguliers, soit plus de la moilié. 

tv N k x 

Sur les Astérophyllites. Note de M. B. Renault. 

En 1876, M. Renault a entretenu l’Académie d’études faites 
sur deux fragments silicifiés provenant des gisements d’Autun, 
et se rapportant, l’un au sommet d’un épi d’Astérophyllite, 
renfermant, des microspores, et l'autre à la partie. inférieure, 
contenant des. macrospores. Celte fois, il est question d’un 
troisième fragment de même provenance et de même nature, 
mais contenant à la fois des microsporanges et des macros- 
poranges. Le diamètre de l’axe avec son écorce est de 4m" 4; 
dépourvu de cette dernière, le cylindre ligneux n'a plus 
que 3" 3. Les fragments d' écorce conservés, sont creusés. de 
lacunes longitudinales dont la section transversale est allongée 
dans le sens du rayon. La surface extérieure revêtue de son 


| épiderme étant lisse, les cannelures longitudinales que lon 


remarque souvent sur les empreintes d'astérophyllites ne 
proviennent donc que du moulage du système ligneux interne 

uisétiforme. Les verticilles stériles distants de pi à 5 
taient vingt-deux bractées. Les sporangiopho | 
obliquement en nombre moitié moindre, D laterrae we 


92 


LE NATURALISTE 


un peu au-dessus des bractées stériles, devaient porter quatre 
sporanges*qui, détachées lors de la compression subies par 
l'épi, se retrouvent au milieu des bractées, et renfermant, les 
unes des macrospores sphériques de 0" 18 de diamètre, et 
les autres des microspores polyédriques dont le diamètre 
n'atieint pas la moitié des précédents. L'étude de ces épis, 
composés alternativement de verticilles stériles, et de verti- 
cilles fertiles, portant des microsporanges au sommet, et des 
macrosporanges à la base, autorise donc à créer, comme pour 
les Lycopodiacées vivantes, deux sections dans la classe des 
Equisétacées : les Eqüisétacés hétérosporées, et les Equi- 
sétacées isosporées, qui comprenaient un certain nombre de 
genres remarquables, dont un seul le genre £quisetum s'est 
conservé jusqu'à nos jours. 
s 

Sur la découverte du terrain carbonifère marin en haute 
Alsace. Note de M. Bleicher. 

Les travaux de M. Schimper ont fait connaître en haute 
Alsace dans le grauwacke, l'existence de riches gisements de 
plantes appartenant à l'étage carbonifère inférieur, dit du 
Culm. En 1881, à Burbach-le-Haut, M. Heiné trouva des 
échantillons de grauwacke avec fossiles marins qui, étudiés 
par M. Mathieu Mieg, lui parurent rappeler la faune du car- 
bonifère de Tournay. On y remarque le Productus cora et le 
Productus giganteus en très grand nombre. La roche à fos- 
siles marins a la même nature minéralogique que la roche à 
plantes, et indique les niveaux les plus élevés du terrain car- 
bonifère marin. M. Bleicher propose de le mettre sur le niveau 
de Visé. Ce gisement relie le carbonifère marin de la Bel- 
gique et du Nord à celui du plateau central. 


2— 


SOCIÉTÉS SAVANTES 


Société botanique de France. — Séance du 10 mars 1882. 
Présidence de M. ÉD. BoRNET. 


M. P. Duchartre, à propos de la mention, faite au procès- 
verbal, des observations présentées par M. Costantin dans la 
dernière séance sur les changements survenus dans une tige 
de Ronce qui s'enfonce en terre :, rappelle qu’un fait analogue 
de tubérisation avait été signalé, dès 1850, par M. Germain de 
Saint-Pierre, et confirmé un peu plus tard par M. Lagrèze- 
Fossat, sur les tiges descendantes souterraines du C'alystegia 
sepium, et plus récemment M. Charles Royer, dans sa Flore 
de la Côte-d'Or, a indiqué le phénomène de pénétration en 
terre suivi d’enracinement comme étant général chez nos 
Rubus. M. Duchartre reconnaît d’ailleurs que l’étude anato- 
mique de ces axes enterrés et renflés n'avait pas été faite 
avant M. Costantin, dont le travail sur ce point est aussi nou- 
veau qu'intéressant. 

M. P. Duchartre entretient ensuite la Société d’une publi- 
cation projetée par MM. Hoffmann (de Giessen) et D' Jhne surles 


1 Voir le Naturaliste du 15 mars dernier, p. 142. 


phénomènes périodiques des végétaux, et en vue de laquelle 
ces deux savants désireraient recevoir des communications 
de ceux qui s'intéressent à cet ordre de faits. En ce moment 
ils s'occupent de dresser une carte phænologique de l'Europe 
et, dans le but de donner à ce travail la précision désirable, 
ils demandent qu’on veuille bien leur transmettre des obser- 
vations sur la date à laquelle certains végétaux indiqués par 
eux épanouissent leur première fleur et mürissent leur pre- 
mier fruit. 

M. Louis Olivier a entrepris de résoudre la question très 
obscure du rôle physiologique du noyau dans les éléments 
organiques. Il a imaginé, dans ce but, d'hypertrophier des cel- 
lules au moyen d'une diminution de pression, déterminée 
par l'ablation des tissus externes. Cette hypertrophie a été 
accompagnée de la multiplication des noyaux par voie de 
fragmentation. Ces faits rappellent ceux que M. Prillieux a 
signalés dans les tiges et les racines des plantes surchauffées. 
M. Louis Olivier ne les considère pas cependant comme étant 
l'indice d’un état pathologique, car à l’état sain les cellules lati- 
cifères et beaucoup d’autres, remarquables par leur grandeur, 
présentent plusieurs noyaux. M. Olivier passe en revue suc- 
cessivement les travaux les plus autorisés sur la matière, ceux 
de Nägeli, Treub, Schmitz et Guignard, et il en conclut, aussi 
bien que de ses recherches personnelles, que l’action du 
noyau paraît limitée à une portion très circonscrite du pro- 
toplasma. Il ajoute que, soit à l’état normal, soit à l'état 
pathologique, le nombre des noyaux est manifestement en 
rapport avec les dimensions de la cellule. 

M. Prillieux décrit la lésion produite sur l’Olivier par la 
présence d’un Champignon parasite qui attaque principale- 
ment le fruit et dont le nom spécifique est encore douteux. 


E. MauINvauD. 


MATÉRIAUX 


POUR SERVIR A LA RÉVISION DE LA FLORE PORTUGAISE 
ACCOMPAGNÉS DE 


Notes sur certaines espèces ou variétés critiques de plantes européennes. 


V. — Scutellariæ Benth. 
GENRE CLEONIA L. 
C. Lusitaniea L. | 
_Hab. — In parce graminosis pr. Quintal da Serra da Arra- 
bida. — Jul. 1845. — (Welwitsch). — Mondego; Urmar. —— 
(E. Schmitz.) 
GENRE PRUNELLA Z. 
P. vulgaris L, 
Hab. — Calhorin trans Tagum. — Ad fin. mai 1845, — 
(Welwitsch). — Monte-Junto. — Juin 1879. — (J. Daveau.) 
P. intermedia Brot, ee 
* Hab. — Buarcos. — (E. Schmitz.) | 
Ogs. — Cette plante me paraît mériter d’être conservée 
comme espèce. Elle est intermédiaire, non entre les P. vulgaris 
et P. alba, mais bien entre ce dernier et le P. hastæfolia Brot. 
En voici d’aillleurs la description : 


d 


LE NATURALISTE 


93 


Fleurs en épi rarement globuleux, plus souvent oblong ou 
cylindrique, un peu làche, muni à sa base de deux feuilles 
opposées. Calice glabre ou hérissé sur les côtes, cilié, à dents 
de la lèvre supérieure écartées les unes des autres, à lèvre 
inférieure divisée seulement jusqu’au tiers de sa longueur, 
à dents étroites. Corolle grande, au moins aussi grande que 
celle du 2. alba, violette, à tube enflé à la gorge. Filets des 
étamines longues munis sous le sommet d’une pointe subulée 
courbée. Feuilles toutes pétiolées, à l'exception de la paire 
supérieure, lâächement dentées, très variables dans leur forme, 
tanlôt ovales-arrondies, tantôt atténuées à la base ou tron- 
quées-subhastées, quelquefois subcordées. Tiges ascendantes, 
simples ou rameuses, feuillées jusqu'au sommet, ordinaire- 
ment assez élevées (15-40 centimètres). Plante plus où moins 
pubescente, rarement presque velue. 

Ce Prunella se distingue : 

Du P. vulgaris par ses corolles plus grandes, à tube enflé, 
ses calices à lèvre inférieure divisée seulement jusqu’au tiers 
et à dents plus étroites, les filets des étamines longues à pointe 
recourbée, ses épis plus lâches, plus allongés, ses tiges plus 
élevées ; 

Du P. alba par ses corolles violettes à tube enflé, ses calices 
à dents de la lèvre supérieure écartées et à lèvre inférieure 
divisée seulement jusqu’au tiers, par ses feuilles proportion- 
nellement plus larges et par sa villosité bien moins abon- 
dante, enfin par sa taille sensiblement plus développée ; 

Du ?. grandiflora par ses corolles moins grandes, ses calices 
à dents de la lèvre inférieure plus étroites, les filets des éta- 
mines longues munies d'une pointe subulée et recourbée, ses 
épis pourvus de feuilles à la base; 

Du P. hastæfolia par ses corolles moins grandes, à tube 
bien moins enflé, ses calices à dents de la lèvre inférieure 
plus étroites, ses tiges feuillées dans la partie supérieure à 
épi pourvu de feuilles à la base. 


P. alba Pall. var. pinnatifida Koch. | 
Hab. — In humidis graminosis sylvarum prope Villa-Nova. 
— Jun. 1843. — (Welwitsch). 


P. hastæfolia Brot. 

Hab. — In Prov. Durimin. montosis dumetosis humidius- 
culis freq. imprimis pr. Caldas da Gerez à maio ad init. sept. 
florens. Ad. fin. aug. et init. sept. 1848. — (Welwitsch.) 

Os. — Welwitsch a ajouté sur son étiquette : « Stamina 
longiora apice infra auther. dente valido, conico, extrorsum 
spectante armala; antheræ uti stamina albæ / » Cette re- 
marque est très exacte, et elle vient encore démontrer l'utilité 
de conserver comme espèce le P. hastæfolia qui se distingue, 
en outre, du P. grandiflora par ses corolles sensiblement plus 
grandes, à lèvre supérieure du double plus large, à tube très 
enflé à la gorge, enfin par ses feuilles presque toujours has- 
tées, à oreillettes saillantes et étalées, tandis que dans le P. 
grandiflora elles n'ont que rarement cette forme. J'ajouterai 
que les échantillons de P. hastæfolia de Portugal, les exem- 
plaires de P. grandiflora var. Pyrenaica G. et G. (P. Pyre- 
naica Philip.) distribués des Pyrénées centrales par M. Bor- 
dère et ceux que j'ai récoltés dans les Pyrénées-Orientales 
autour de Mont-Louis, ne me laissent aucun doute sur la syno- 
nymie des P. hastæfolia et P. Pyreriaica. 


La conformation des feuilles, dans les divers Prunella dont 
je viens de parler, est des plus variable, et j'estime que l’on 
ne doit s'en rapporter à ce Caractère que pour appuyer ceux 
offerts par les autres organes de la plante, tels que : forme du 
calice, forme et direction de l'appendice staminal des éta- 
mines longues, grandeur et forme de la corolle, présence ou 
absence de feuilles à la base de l'épi florifère. La réunion de 
tous ou de la plupart de ces caractères permet seule de sûre- 
ment préciser l'espèce. D'ailleurs cette remarque sur le peu 
de fixité de la forme des feuilles dans les espèces de ce genre 
a déjà été signalée (Pull. Soc. bot. Fr., xxv, p. 103), et je crois 
que l’on doit admettre seulement comme variétés certaines 
espèces décrites depuis longtemps déjà ou plus récemment et 
basées presque exclusivement sur la forme des feuilles ou le 
plus où moins de villosité de Ja plante. 

Ce serait toutefois, ce me semble, pousser trop loin l’appli- 
cation de cette manière de voir que de n’admettre, à l'instar 
de M. Bentham dans le Prodrome (XI, p. 0), que trois 
espèces pour le genre Prunella, les 2. hyssopifolia, P. gran- 
diflora, P. vulgaris, en leur rattachant, soit comme syno- 
nymes, soit en variétés, des espèces aussi tranchées que les 
P. alba, P. intermedia et P. hastæfolia; aussi j'accepte ces 
trois derniers Prunella comme espèces au même titre que les 
trois autres. 

VI. — Stachydzæ Benth. 
GENRE MELITTIS Z. 

M. Melissophyllum !. 

Hab. — In sylvaticis umbrosis humidiusculis de Serra de 
Gerez prope Caldas de Gerez, ubi erronea Betonica dicitur et 
sub hoc nomine phermacopolis venditur. — Sept. 1848. — 
(Welwitsch.) 

GENRE LAMIUM Z. 

L. maculatum L. var. /ongifolium. 

Hab. — In umbrosis humidiusculis prope Caldas de Gerez 
— Sept. 1848. — (Welwitsch). — Valesim. — Aug. 1881. 
(J Daveau ) 

O8s. — Dans le Z. maculatum L., ainsi que dans le Z. lon- 
giflorum Ten. la forme des feuilles varie sensiblement ; tantôt 
elles sont presque deux fois plus longues que larges, tantôt 
leur longueur est égale à leur largeur à la base. Il y a donc 
lieu d'admettre pour ces deux espèces, et probablement aussi 
pour d’autres Lamium, deux variétés : « latifolium et 8 longi- 
folium. 

L. purpureum L. 

Hab. — In umbrosis subeultis et ruderatis pr. Lumiar non 
freq. — Febr. 1847. — (Welwitsch.) 

L. amplexieaule L. : 

Häb. — In arvis pr. Ve S* de Sande territ, de Faro. — 
Maio 1847, — (Welwitsch.) 

GENRE BETONICA Z. : 

B. offieinalis L. pe 

Hab. — Torres-Vedras : Venda do Pinbeiro. — Jun. 1881. 
— (J. Daveau.) sa 

Var. énterrupta Welw. ( Verticille florifère inférieur très écarté 
des supérieurs rapprochés en épi oblong.) 


ee 


à 


| 


24 


LE, NATURALISTE 


Hab, — In humidis prope As-Vendas trans Tagum — Jul, 
1841. — (Welwitsch.) 

GENRE STACHYS Z. 

8. Lusitoniea Brot. 

Hab. — Ad basin serra de Monte-Figo inter Æstoi et Mon- 
carapazo. — Maio 1847. — (Welwitsch F7. Algarb. n° 740). 
— Serra de Monsanto pr. Lisboa. — Jun. 1879. — (J. 
Daveau.) | 

Os. — Cette espèce n’est généralement pas admise de nos 
jours et il est d'usage de la rapporter en synonyme au Séachys 
Germaniea L. Cette manière de voir me semble peu fondée et 
je tiens le S. Lusitanica pour une bonne espèce. En effet, il se 
sépare du S. Germanica par ses feurlles radicales et caulinaires 
inférieures ordinairement plus grandes, plus allongées, tron- 
quées ou le plus souvent cordées à la base, les supérieures 
largement triangulaires, cordées-amplexicaules, décroissant in- 
sensiblemeut de la base au sommet (et non atténuées à la base, 
subpetiolées, comme dans le S. Germanica), par ses verti- 
ciles rapprochés, l'inférieur seul un peu écarté, formant un épi 
assez dense, très laineux blanchätre, semblable à celui du S. 
lanata Jacq., par ses fleurs près du double plus grandes et 
surtout par ses calres très ouverts, à dents moins inégales, 
porrigées, lancéolées-subulées (et non très inégales, courtes, 
triangulaires-acuminées comme dans le S. Germanica). — 
Plante proportionnellement plus trapue, plus robuste et moins 
feuillée que le S. Germanica. 

D'ailleurs Brotero, qui dans son Flora Lusitaniea avait con- 
sidéré celte plante comme étant le S. Germanica L., revient 
sur sa première Opinion dans le Phytographia Lusitaniæ selec- 
tior et, adoptant l'espèce créée par Link, £riostomum Lusita- 
nicum, conserve la plante portugaise sous le nom de Stachys 
Lusitanica et la considère donc. comme espèce distincte, ce 
qui me paraît juste. 

S. arvensis L. ‘ 

- Hab. — In arvis et inter segetes pr. Faro. — Maio 1847, — 
(Welwitsch.) 
S. hiria L, 
- Aab. — {n herbidis pr, Æsto: non infreq. — Maïo 1847, — 
(Welwitsch). — Urmar, Mayorca. — (E. Schmitz.) 
G. Roux. 
(A suivre.) 


EE 


CONTRIBUTIONS À LA FAUNE DE L'AFRIQUE ORIENTALE 
DESCRIPTIONS DE COLÉOPTÈRES NOUVEAUX 


1. Aeanthogenius helluonoides. à 

Cette espèce, voisine de. l'A. sculpturatus, Gerst., de 
Mombas, a été décrite par moi l’an dernier sous le nom 
d’Anthia. (Natur., p. 461.) 

2. Blosyrus ventricosus, n. Sp. — Lon, 7 1/4; lat, 
4 1/2 mil. utis Mo 
.: Valde convexus, ater, indumento castaneo-brunneo densis- 


Û simo tectus; caput rostrumque valida, suprà seulpta; pro- 


lateribus .medio. subangulatim 
lus, angustus; elytræ subrotundæ, amplæ, seriebus 


punctalæ, intervallis tribus aliis magis convexis, Costasque 
haud acutas efficientibus; humeris late dilatatis et exsertis, 
in angulum obtusum productis. Pedes satis robusti. 

Specimen unicum in Uzagara repertum. 

Cette espèce est remarquable par la forme étroite de son 
prothorax, et la largeur de ses élytres dont les épaules sont 
fort dilatées et se terminent par un angle mousse. Leur sur- 
face est du reste peu inégale. 


3. Pseudocolaspis albolineatus, n. sp. — Long. 5; 
lat. 3 mill. 

Cœruleus, micans, passim  fu!gidus: Caput rugosum, 
cupreum; prothorax convexus, subconicus, lateribus subro- 
tundalus, transverse rugosus, cæruleus, lineis tribus fulgido- 
cupreis in medio disco decoratus; elytræ cæruleo-iridescentes, 
cupreo vittatæ, seriebus punctatæ, intervallis duobus prope 
exterum marginem convexioribus; cæterum alternatim con- 
vexulis et subplanis; singula elytra lineis squammosis albis 
quatuor, quarum duæ exteriores exiliores, instrueta. Antennæ 
cæruleo-nigræ ; pedes obscure cuprei, femoribus anticis uni- 
dentatis; scutellum fulgidum ; abdomen eupreum albo-linea- 
lum ; pectus albo-squammosum; margine infero prothoracis 
utrinque late albo-limbatum. 

M'honda, Nguru. (Zanguebar intérieur.) Cette espèce, l’une 
des plus brillantes du genre, a été capturée par le P. Hacquard, 
de qui notre ami M. Oberthür La reçue, pendant le premier 
trimestre de 1880. 

4. Pseudoecalaspis candens, n. S8p. — Long. 5; lat, 
3 mill, 

Caput prothoraxque viridis, densissime punctulata; hic 
convexus, Jateribus rotundatus, medio obscurior, subcupreus ; 
elytræ latiores, humeris exsertis, obtuse angulatis; minus 
dense punctulatæ, micantes, viridis cum angusto margine 
extero et medio disco atro-cupreis: corpus passim setulosum ; 
pars infera et antennæ viridis, micantis; femoribus anticis 
unidentatis. 

In montibus Uzagaræ repertum. 


5. Micantercus assimilis, n. Sp. — Long. 16; lat, 
7 3/4 mill. 

Cette espèce est tout à fait semblable pour la forme et la 
sculpture à celle que Gerstacker (Decken’s Reis in Ost-Afr., 
p. 193, pl. IX, f. 8) a décrite sous le nom de femoratus, Seu- 
lement les femurs antérieurs ne présentent pas la dent qu'on 


 l'émarque dans celle-ci, ni d’épaississement considérable. 


Cette espèce a été trouvée dans l'Uzagara, de même que le 
Micr. variolosus, primitivement récolté à Endara, par l’expé- 
dition de Decken, La différence que je viens de signaler ne 
peut être sexuelle, vu que les Get les © du Wier. femoratus 
présentent la dent caractéristique des fémurs antérieurs, 


Ater, micans, glaber; convexulus. Caput convexum, leve, 
duobus sulcis longitudinalibus inter oculos instructum ; pro= 


anticis subrectis. Elÿytræ paulo latiore , Ovales, suleis tenuis-. 
simis lineatis, ad marginem exterum velut moniliatæ, mar- 


LE.NATURA LISTE 39 


pere ufriggne ot Fe imite bois sulco 
tenui nec apicem nec basim allingente instructus. 

… Gette espèce, voisine de l'A, Guerini, Bocandé, a été trouvée 
dons le Zanguebar, non loin de Bagamoyo. 


. Hister paehysomus, n. 8p. — Long. 7 _—.—. lat. 

51 en mill. 

Ater, subovalis. Supra parum nitidus, valde convexus et 
crassus, Gaput tenuiter punetulatum. Prothorax amplus, basi 
lateribusque rotundatus, élytras longitadine subæquans, late- 
ribus sulcos exiles quatuor parallelos gérens, quorum mär- 
ginales duo antice continui, anticam versus mediam partem 
abbreviati; 
impunctatus ; basi media impressione sulciformi longitudina- 
liter instructus ; elytræ magis micantes, parum famen; sin- 
gula strias octo gerens, laterali anté medium abbreviata; ad 
apicem attenuatæ, valde convexæ; pygidium dense grosseque 
punctulatum, sicut et propygidium. Pars infera corporis 
Sternum nitidum, convexiusculum; tibii antici tridentati ; 
cæteri seriebus duabus spinarum instructi. 

Cet Hister, qui a un facies tout particulier dû à sa forme 
convexe et massive et à la grandeur de son prothorax muni 
de quatre sillons sur sés bords, est mât en dessus, et possède 


dium. II me paraît ressembler un peu à l'A. ns Mars., 
mais est beaucoup plus convexe. 

Cet insecte, l'un, à mon avis, des plus eatGoh Es du 
genre, provient des montagnés de l'Uzagara, sur là route du 
lac Tanganyika. 
C.-F. ANCEY. 
(À suivre.) 


Description. d’ une nouvelle espèce d'insectivore de Mada- 
gascar, par MM. Milne-Edwards et Grandidier. fo 


ORYZORICTES TETRADACTYLUS 


Cette cépèce diffère de l'O. hot par l'absence du pouce aux 
pattes antérieures; par sa tête plus étroite et plus allongée et 
par sa queue plus courte. Le pelage au lieu d’être velouté et 
gris ardoisé, comme celui desespèces talpiformes et comme 
celui de l'Oryzorictes hova, est-plus long ; les poils, gris à leur 
base, se terminent par une extrémité brune comme chez beau- 
coup d’arvicoles. Les caractères du nez, dénudé en dessus; 
des pattes pourvues d'on gles puissants et recourbés, sont d'ail- 


tetradactylus, il provient du plateau d’Emirne. 
Les GHRORNons sont les sanbinrertse 


qe de la tête. A HO 25 
du corps ....... - 0.061 
— : de la queue... 0.044. 
— du térieur, 0.017. 


ARR ÉVITE ct: ST 
CSS CT 144 $ + LV 


ante sulcos Jaterales ‘rugulosus, medio: disco 


micans, nitida; abdominis segmenta Jateribus punetülata. 


une ponctuation très dense;sur,le pygidium et Je propygi+ 


leurs les mêmes que ceux de l’Oryzorictes hova. — Nous ne 
possédons qu’un exemplaire encore jeune de l’Oryzorietes- 


asrai re ; du pied. antérieur . 0. 01 8 M po e 


COQUILLLES-NOUVELLES. OU PEU CONNUES 


Cypræa hirundo Z., var Rouxi, n. 

Cette variété se distingue du type bien connu, par sa taïlle 
un peu plus forte et sa forme plus allongée (f8 mill: sur 8 1/9), 
et particulièrement par la terminaison de sesextrémités, sur- 
tout à la partie antérieure, ‘où il existe un prolongement 
épais nettement délimité et relevé en avant! ‘de manière à 
redresser le canal ; ce prolongement mesure dans l’exemplaire 
que j'ai sous les yeux, 4 mill. de longueur, et est séparé du 
reste de la coquille par une sorte de strangulation à la surface 
dorsale; quant à la partie postérieure, bien que prolongée 
aussi, elle l’est beaucoup moins; les bords de l'ouverture, 
dans ces points tendent à se rapprocher davantage l'un de 
l'autre. 

Cette variété néo-calédonienne, capturée à l’île Nou, par 
M. J.-B. Roux, auquel je me fais un plaisir de la dédier, est 
à la C'. hirundo (ypique, ce que la €. caledonica Cr. est à la 
lynx, ce que la €. Barthelemyi est à la moneta; ce qui montre 
que les espèces précitées n’en forment qu’une seule en réalité, 
et que ces formes néo-calédoniennes ne sont que des variétés 
dues probablement à une cause pathologique ét à l'effet que 
peuvent produire les eaux-de cette région sur les mollusques 
du genre. On remarque du reste des passages entre les types 
de plusieurs de ces espèces el leurs variétés. Je remarquerai 
aussi que plusieurs espèces communes tendent à avoir en 
Nouvelle -Calédonié une couleur beaucoup pus foncée ou 
même noire, ét un test très brillant: NE | 

TS clandestine, L. var. ren n.. 

Le type, qui se trouve pur en Nouvelle-Calédonie, subit en 
certains cas une variation analogue à celle de l'espèce précé= 
dente. La variété que je signale a les denticules beaucoup 
plus rapprochés que le type, etles sillons qui les séparent, 
plus prolongés de chaque côté. Le test est très luisant, Ja 
partie antérieure calleuse, prolongée en avant, moins cepen- 
dant que dans la variété de C', hirundo, relevée, et redressant 
un peu pär là même, le canal qui ést profond en ce point. La 
partie postérieure est également prolongée, avec ses extré- 
mités assez aiguës. Les bords de l'ouverture en ce point sont 
besucoup plus parallèles et moins divergents que dans la 
C. clandestina, type. 

Ile Nou, Nouv.-Calédonie De — PRE 15; lat. 8 3/4 
QU. 

Eulima atédlisvg Morlet. 

Cette espèce décrite récemment me semble devoir se rap- 
procher beaucoup de l'£ brevicula, Dunker, de laquelle elle 
diffère cependant par sa forme nus élancée ; ce genre difficile 
demanderait une révision pour les espèces néo-calédoniennes, 
qui sont assez nombreuses, et peu étudiées jusqu'ici. J'en. 
connais au moins sept ou huit bien distinctes. La Nouvelle- EE 
Calédonie possède aussi diverses espèces peu connues, OÙ D : 
tout à fait inédites, et devant rentrer dans des genres cré 8, à ee 


par MM. Adams pour des vale de Los iille du. apon, 
tels s que, Ferro Alaba, etc. ju 


sai a at) 
dé à . s48l 


À 


J 


56 | LE NATURALISTE 


Ld 


Les derniers mémoires de MM. E. A. Smith et Crosse n'é- 
taient par encore publiés, lorsque j'ai écrit sur les coquilles 
du Tanganyika; c'est ce qui fait que je n'ai pu profiter de 
quelques remarques à propos du genre Limnotrochus, dont 
l’opercule est maintenant connu et doit le classer dans les 
Littorinidæ, à côté des Risella, à ce qu'il me paraît. Quant 
aux Paramelania (melanella nassa), ce sont des mélaniens 
comme le montre leur opereule, mais remarquables par 
leur aspect marin. 

C.-F. ANCEY 


OFFRES ET DEMANDES 


a 


M. Godefroi Mollinger, à FREE pres Bonn (Allemagne), offre 
des cocons de Telea Polyphemus à fr. 0, 55, de Plat qi Promethea à 
fr. 0,55. et de Platyn Ccropia à à fr. 0,50, la pièce 


LIVRES NOUVEAUX 


Bulletin de la Société zoologique de France, n° 5, 6, année 
4881. — P. Megnin, Sur de petits Helminthes agames enkystés qui 
peuvent être confondus et qui l'ont été avec la Trichina spiralis, — 
J. Jullien, Liste des Bryozoaires recueillis à Etretat par le D* Vis- 
che v. 


michrast, Note additionnelle à la première 
contribution à l’histoire taie du Mexique. 


Bulletin scientifique du département du Nord, n°° 10-11, 
Se done 1881, — mer Julin, Sur le développement des 
Orthonestidées. — D. Roberston, Sur la manière de recolter les 
Microzoaires marins 

Bulletin des séances de la Société entomologique de 
France. 1831, n° 24. 

Naturaliste Canadien. Vol. XII, n° 144. Québec, novembre- 
décembre 1881. Faune Canadienne (Hyméno pières). 

The Américan Naturalist. Vol. XVI, n°41. dis sl 
1882. — S. A. Vorbes, The Blind Cave Fishes and t allies 
Carl. V. Gissler, À Singular Parasitic Isopod Cristééeant and som 

illi 


of its developmental sers — William Trelease, The Detioniy 
of Oxalis violacea. — . Anders, Their influence EDR climate 
and rainfall. — À.S. re Glacial Marks in Labrador 


W. L. Distant. Description of new Longicorn Beetle from Java. 
Notes on a small Collection of Rhynchota from Tokei Japan. (From 
the Annals and Magazine of Natural History for july 4884). 
Br. in-8. 


W. L. Distant. Neotropical Pentamidae and Coreidae. Description 
“é the female sex of Morpho Adonis. Cram. August. 1881, Br. in-8, 
pl. col. 


W.L  Distant. Description of new species sis to the Homop- 
_terous family Cicadidae. December 1881. Br. 


The scottish Naturalist. N° XLV, London. January 1882, — 
J. Geikie, The Intercrossing of Erratics in Glacial Deposits. — T. D. 


Gibson-Carmichael, ns Collecting and Preserving Myriapoda. — 
J. À. Harvie Brown, F. R.S. E., F He OR the Occ urence in Scot- 
css of the blue- throated Warbler. — Colonel Drummond Hay, 

C.M. R.S. Petrels found in Perthshire. ex: Deus White 
F. L. e Cryptogamic Flora of Mill. J. Stevenson, 
Mycologia Fe — J. Cameron, The Gaelic Fr of Piants. 


Nr cientifica. Ano IV, nüm. 96. Barcelona, 25 de diciembre 
e 1 _ dr del tomo IV. — Retrato de Sainte-Claire 

Mur — Dedicatoria del tomo IV. — Sainte-Claire Deville por 

el Dr. D. Eugenio Mascarens nas — Indice Re me 

orden de autores. — Indice metodico por orden de Mater 

Boletin PA PR APE n° 71. 


: 
co 
ns 


Crnica cientifica. Ano V, num. 97. pee Fe ae Enero de 
1882. — A.T. he Chitonidar — Lapparent, 
Sobre la disposition general de los etes del are terrestre. 


vista cientifico-industriale. Anno XIII, n. 23-24. Firenze, 
16 dicembre 1881. — Congresso Gcologico di Bologno. — Origine 
endogena delle radici delle piante 


I1 Naturalista Siciliano. Anno I, n. 4. 2 1 gennaia 1882. 
— G. di S'efaro, Nuove specie titoniche. — G. Riggio, Protozoi e 
ds Differenze ed affinita. — G. Kraatz, Polyphylla Ragusai 
nov. Sp. — F. Baudi, Note Entomologiche. — A. Curo, Micropte- 
tigie Italiane. — ae a Jacono, Criterii sui caratteri delle Oro- 
banche ed enumerazione delle nuove se rinvenute in Sicilia. — 
V. Mina Palumbo, Ditteri Novici al frumen 


Bulletin de la Société impériale des naturalistes de 
Moscou. Année 1881. n. 1. — H. Christoph, Neue Lepidopteren 
den Amurgebietes. — F. ab Herder, Addenda et Emendanda ad 
plantas Raddeanas monopetalas. 


Settiner Entomologische Zeitung, n. 1-3. Stettin Jahrgang 
4832. — Rosenhauer, Käferlarven. — Staudinger, sRidepiers Cen- 
tral-Asiens. —  Plotz, Hesp. Eudamus. — A. Hoffmann, Cidaria 
vittata. 


a doc cm Nachrichten. Heft. II. Stettin VII Jahrgang 
1882. — Adolf Walter, 38 neue Coccinellen Varietaten. — Dr 
Schmüedeknecht, Zur Speciesfrage von Bombus ; 
Lebensweise der r Lepisma saccharina L. — 
richt der entomologischen Sektion der naturforschenden Gesells- 
chaîft in Bern pro 1881. — H. Fuss, aus der Vhrgegen 


The TES enr Magazine. Vol. XVI, n° 214, 
december 4881, London. 


ott, On certain South 
American Delphacidæ æ. M Ba ates, New Cetoniidæ. — W. V. 
Fowler, Coleoptera at Chirique. — D. Shar 


Papilio. Devoted to Lepidoptera exclusively. Vol. F, n° 10. New- 


York, novembre 4881. — Henry Edwards, N 
of the family Ægeridæ. y Edwards, New Genera and species 


Bulletin of the Buffalo. Vol. IV, n°1, Buffalo, 1884, — F, Zesch 
and O. Keinecke, List of the Coleoptera observed and collected in 
the Vicinity of Buffalo. — Julius Pohlman. On certain Fossils of the 
Water-Lime Group near Buffalo. — T. E. Vish, Notes on the Imi- 
tative and Mu power of Birds. 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


Evreux. — Imp. Ch. Hénisser. 


- D PE OP NUS ANT R R 
hs dE a it Pan PCA PAR PL GA er Qu SEE 


Ce 


4" Année. N° 8 


15 Avril 1882. 37 


LE NATURALISTE 


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ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 20 FÉVRIER 


Note sur le permanganate de potasse, considéré comme an- 
tidote du venin de serpent, à propos d'une publication de 
M. J.-B. de Lacerda, par M. de Quatrefages. 


On se rappelle une note précédente à -nt brésilien, 
M. de Lacerda, sur le traitement des morsäres ‘te serpents 
venimeux par des injections sous-cutanées de permanganate 
de potasse. L'importance de cette découverte se comprend 
facilement; à la Martinique, sur une population de 125,000 
âmes, il meurt annuellement 1 personne sur 2 500 du fait de 
la morsure du Trigonocéphale fer de lance (Bothrops lan- 
ceolatus) et beaucoup d'individus sauvés, restent estropiés 
pour la vie. En France, nous n’avons que la vipère à craindre; 
pour la combattre on a donné des primes pour sa destruction, 
et dans lé département de la Haute-Marne entre autres, 
en 1856, 17,415 vipères furent présentées aux autorité lo- 
cales; 57,045 furent détruites en six ans, bien que la prime 
fut abaissée de moitié. L'importance de la découverte d'un 
antidote du venin serait donc capitale. Les renseignements 
que l’on a permettent de dire que, mordus par une vipère, 
nos grands animaux domestiques se remettent assez vile,sans 
traitement; les chèvres et les moutons succombent fréquem- 
ment s'ils ne sont secourus à temps; il en est de même pour 
les chiens, surtout en cas de morsure au nez, et même après 
guérison, il leur reste une grande faiblesse et des troubles 
des organes de l’ouïe et de la vision pouvant les rendre im- 
propres à la chasse. Pour l'homme, la morsure de vipère peut 
se guérir spontanément, mais souvent des phénomènes lo- 
caux ou généraux surviennent qui déterminent une termi- 
naison fatale. Dans la description de son procédé, M. de 


Lacerda insiste sur la nécessité de préparer la solution de 
permanganate, au moment de s’en servir, et conseille de pré- 
parer d'avance des paquets de 0 gramme 1 de ce sel, et un 
flacon pouvant contenir 10 grammes d’eau, l'on a ainsi la 
solution dosée au centième. L’injection se fait au moyen de 
la seringue de Pravaz; on fait une ligature au-dessus de: la 
morsure, et on injecte lentement une demi-seringue dans 
chaque Hiségäré faite par les dents du reptile; on comprime 
ensuite les tissus pour faciliter la diffusion. S'il y a tuméfac- 
tion, on doit faire quelques injections à la limite de l'enflure. 
Si la rapidité des accidents fait croire que le venin a été porté 
directement dans une veine, on pousse une injection dans une 
veine superficielle. M. de Quatrefages ajoute que l’on savait, 
avant les recherches de M. de Lacerda, que le venin de ser- 


_pent doit ses propriétés toxiques, non pas au liquide même, 


secrété par les glandes, mais à des corpuscules plus ou moins 
analogues à ceux qu'on découvre journellement dans les 
virus. Dès lors, le permanganate de potasée, si puissant contre 
le venin de Bothrops, présenterait-il des propriétés analogues 


si on l’opposait à quelqu’une de ces maladies dont M. Pasteur 


nous à révélé la cause ? 


* 
* + 


Sur le parasite de la malaria. Note de M. Richard. 

M. Laverau, professeur, agrégé du Val-de-Grâce, a signalé 
récemment dans le sang des malades atteints d’impaludisme, 
un miecrobe spécial qu’il appelé Oscillaria malariæ ; M. Richard 
l'a retrouvé constamment à l'hôpital de Philippeville, chez 
tous les malades atteints de fièvres paludéennes, et fait part 
du résultat de ses observations et de détails nouveaux et 
intéressants. Ce microbe a pour habitat le globule rouge du 
sang, où il se développe et n’en sort qu’à l'état parfait. En 
examinant le sang d'un malade atteint d'accès de fièvres, cer- 
tains globules ont dans leur épaisseur une toute petite tache 


eu 


58 


LE NATURALISTE 


claire, tout en conservant toute leur élasticité; d’autres ont 
cette tache claire plus grande entourée d'une serlissure de 
fines granulations noires; là, évolution du microbe est 
plus avancée, et l'hémoglobine deteinte jaune verdâtre recon- 
naissable, forme un anneau qui se rétrécira à mesure que le 
microbe grossit, et qui se réduira de manière à ne plus for- 
mer qu'une étroite zone marginale, décolorée ; le globule est 
réduit à sa coque renfermant le microbe, formantune élégante 
collerette de granulations noires, et pourvu d’un ou plusieurs 
prolongements trés ténus. Arrivé à ce moment, le microbe 
perce sa coque et s’en dégage quelquefois incomplètement. 
Il s'agite à la façon d’une verge flexible qu'on secouerait vio- 
lemmént en la tenant parile gros bout, et fouette les globules 
voisins: souvent dans ce cas il s'engage par son extrémité 


libre, légèrement renflée, dans une maille de réticulum fibri-.. 


neux, et c’est alors le corps du microbe qui oscille, et le fila- 
ment se meut avec rapidité comme s’il cherchait à se dégager. 
Si le microbe est resté enfermé dans sa coque, le filament 
seul l’a percée ; quelquefois, la coque tient encore par un 
bord au:corps du microbe.. Toutefois, au, bout. d'une heure 
environ, le microbe a fini d’osciller; id est mort. Dans le 
champ du microscope, ces phénomènes sont rarement visibles ; 
presque toujours le parasite reste inerte. Enfin tous les glo- 
bules rouges sont parasitifères; ils s'étalent, se déforment, la 
collerette pigmentaire se défait, et les granulations sont re- 
prises dans le sang par les leucocytes qui s’en im ègnent. Les 
globules parasitifères ont,perdu leur élasticité et deviennent 
très visqueux ; ils doivent done passer difficilement dans les 
capillaires qu’ils obstruent si leur nombre est grand. Pour 
examiner le sang d’un malade, il faut en prendre une goutte 
qu'on mélange à une goutte d'acide acétique; cet acide dé- 


truit les globules rouges, mais non les parasites qu'on retrouve | 


ave» la plus grande facilité. 


ETS 
Un nouveau mâle aptère chez les Coccidiens (Acanthococcus | 


aceris Sign.). Note de M. J. Lichtenstein. 


Malgré l'opinion de M. Signoret, disant que chez les coche- 
nilles, les mâles sont toujours ailés, et qui, en présence du 
mâle du Gossydaria ulmi ne présentant que des moignons 
d'ailes, croit avoir à faire à un insecte mal développé, 
M. Lichtenstein a démontré que l'état de cet insecte était 
l'état normal, et a signalé le mâle complètement aptère de la 
Ritsemia pupifera qui vit aussi sur l'ormeau, puis une autre 
forme mâle aptère trouvée aux racines de graminées. Aujour- 
d'hui, M. Lichtenstein signale le mâle aptère de Acantho- 
coccus aceris dont M. Signoret a décrit la femelle et l’état lar- 
vaire. Sa taille est de 0" 70, sa couleur brun rougeâtre ; les 
antennes ont dix articles et monihformes; celles-ciont0""38. 
L'abdomen est terminé par un article renflé portant le pénis; 
cet article est placé entre deux papilles triangulaires d’où 
partent deux longs filets blancs, caduques, fréquents chez 
_ tous les Coccides. Cet animal a été obtenu par élevage; les 

œufs pondus par la femelle dans le sac feutré qui lui sert 
d'enveloppe, vers le 1° mai, éclosent du 20 au 25; les petites 
larves se répandent sur les érables, se fixent sous les feuilles, 
et grossissent lentement; leur forme est ovoïde, allongée, 
‘acuminée postérieurement et garnie d’épines. À l'automne, 


et les feuilles tombées, elles gagnent l'écorce et se préparent 


- au sommeil hivernal qui dure peu. De décembre à janvier, 


cette petite larve sécrèlé par toutes ses épines, qui ne sont 
que des filières, une matière cotonneuse,feutrée, qui l'en- 
toure comme: un cocon, fermé en avant, mais fendu trans- 
versalement à la partie postérieure. Le cocon finit le 14 jan- 
vier (chez M. Lichtenstein), l’insecte se débarrasse de sa peau 
à filières qu'il rejette par la fente postérieure du cocon. Sa 
forme allongée lui donne l'apparence d’un petit sac plein d'un 
liquide amorphe, sur lequel se détachent les deux antennes 
et les six jambes qui ont à peine des traces d'articulation et 
n’ont que 0009 de long. Huit jours après, changement de 
peau, laquelle est rejetée au-dehors par la fente du co- 
con, tout comme la première, La nouvelle nymphe a:des 
jambes de 0""045 de long avec articulations. visibles, et les 
antennes laissent voir (par transparence), quoique lisses, les 
articles moniliformes et velus de linsecte parfait futur qui, 
une quinzaine de jours après, brise cette troisième enve- 
loppe qui va rejoindre les deux précédentes, par le même 
chemin, c’est-à-dire par la fente du cocon. On voit alors appa- 
raître la pointe des deux filets blancs que sécrète l'insecte; 
ils s’allongent, puis l'animal bien développé sort à reculons 
par la fameuse fente, et court sur le tronc des érables recher- 
cher les femelles, pour s’accoupler et mourir. La femelle s’en- 
toure alors d'un cocon, fait sa ponte et meurt. Nous avons 
donc maintenant la connaissance complète du cycle d'évo- 
lution de la vie animale de cet être curieux, en partant de 
l'œuf, pour se terminer à l'œuf, qui donnera naissance à la 
deuxième génération. 


SÉANCE DU 6 MARS 1882. 


Etudes expérimentales relatives à l'action que peut exercer le 
permanganate de potasse sur les venins, les virus et les maladies 
zymotiques. Note de M. Vulpian. 


Rappelant la lecture faite récemment par M. de Quatrefages 
à propos d'une publication de M.de Lacerda, M. Vulpian dit 
qu'il a fait des expériences suivant les prescriptions théra- 
peutiques de M, de Lacerda en examinant les trois cag sui- 
vants; injection de solulion aqueuse de permanganate de 
potasse : 1° dans les blessures récentes faites par les dents de 
serpent venimeux;; 2° lorsque les morsures datent de quelques 
beures, et qu'il y a déjà diffusion du venin, et 3° lorsque la 
morsure à fait pénétrer le venin directement dans une veine. 
Dans le premier cas,.M. Vulpian pense que le remède sera 
vraisemblablement efficace, Pour le second cas, l’action du 
permanganate de polasse serait moins certaine, car ce sel 
pénétrant par imbibition et un peu par effraction se décom- 
pose presque de suite, de sorte qu'à une certaine distance de 
la plaie il ne pourra pénétrer, tandis que le venin aura déjà 
diffusé au delà. Pour le troisième cas, M. de Lacerda indique 
des injections intra-veineuses; or, dans ce cas, M, Vulpian, 
expérimentant sur des chiens, arrive à conclüre que si la dose 
de permanganale est très faible, elle sera inefficace, et si elle 


est trop forte, elle. peut occasionner de graves désordres ‘et 


inême entraîner la mort. En résumé, M. Vulpian conclut que À 
l'on aurait tort de compter sur l'efficacité de’ cetté médication 


\ 


LE NATURALISTE 


59 


<'ils’agit de serpents plus venimeux que le Bothrops dont les 
morsures ne sont pas toujours mortelles; l’expérimentation 
sur des animaux conduit à déconseiller absolument le traite- 
ment des maladies zymotiques au moyen du permanganate 
de potasse. s 

Sur l'organisation de la, bouche des Dochmius ou Ankylos- 
Lomes, à propos de TA de ces deux genres trouvés chez le 
chien. Note de M. P. Mégni 

En faisant l'autopsie d’un certain nombre de chiens atteints 
de l'anémie pernicieuse (saignement de nez épidémique), 
M. P. Mégnin a rencontré un assez grand nombre de Doch- 
mius, qui avaient provoqué une entérite chronique, cause de 
la maladie précitée. L'examen de l’armature de la bouche de 
ces helminthes, lui a fait reconnaître que certains d’entre eux, 
n'ayant pas de dents nettement erochues, répondent exacte- 
mentau Dochmius trigonncephalus de Dujardin; d'autres ayant 
quatre lames se terminant chacune par une dent franchement 
erochue, répondent à l’Ankylostema duodenalis de Dubini; 
enfin un.certain nombre de ces Doehmius à crochets sur les- 
quels se remarque un petit tubercule à pointe recourhée et 
aiguë, en dedans des dents de Ja paire interne, se rapproche 
singulièrement du Dochmèus Balsami de Grassi, lequel, d'après 
Bugnon, ne serait autre que le Dochmus tubæformis. de 
Dujardin. Ssyntsce trois espèces distinctes ou une seule espèce 
dans laquelle. la forme des dents varierait suivant l'âge? 
M, Mégnin, ayant rencontré plusieurs fois les trois formes 
vivant côte à côle chez le même chien, penche pour cette der- 
nière hypothèse. Selon toute probabilité, en examinant. les 
Dochmius de Dujardin, on leur trouvera la même armature 
buccale que dans le genre Ankylostoma de Lubini, plus ancien 
que le genre Dochmius; l'on rangera celui-ci dans le précé- 
dent, et dans tous les cas le trègonocephalus et le tubæformis 
qui ne sont sans doute que des variétés de l’Ankylostoma 
duodenalis de Dubini. Le Dochmius balsami, qui diffère peu de 
l’Ankylostome duodénal, détermine sur le chat (d’après it 
une maladie analogue à à la chlorose égy ptienne de l’hom 
par suite à l’anémie du Saint-Gothard et à celle des mineurs 
et à la maladie que M. Mégnin a étudiée chez le chien. 
M. Mégoin a vérifié l'observation de Grassi, en faisant l'au- 
topsie d’un chat mort dela mêmeaffection causée par le même 
parasite. 


rs 


Monstre double par inclusion, par M. le D: Philippeaux. 

Il y a en ce moment au Jardin des Plantes un mouton 
vivant à six pieds ou monstre double par inclusion. 

Comment s’est formé ce mouton double ou monstre double ? 

Il a fallu que deux germes, réunis ou non, tombent. en 
même temps ou presqu'en même temps, de l'ovaire dans yne 
des trompes de Fallope, et qu'ils y soient fécondés. 

On sait que c'est dans celte trompe et vers les deux tiers 
inférieurs qu'a lieu ordinairement la fécondation. Mais on sait 
aussi qu’elle peut avoir lieu ailleurs et donner dans cè cas des 
grossesses extra-utérines d 


jamais. ie terme et occasionnent presque. toujours des, aeci- 


dents plus ou moins s graves, que cés deux germes une fois 


fécondés ont dù descendre dans l'utérus, s'y fixer ets’ y 
nourrir pendant toute la durée de leur vie fœtale, vie qui est 
plus où moins longue suivant l'espèce animaie et d’un liquide 
qui à été comparé par Crolini, au lait maternel, et qui serait 
secrété par, un nombre considérable de pelites glandes 
placées autour des villosités placentaires maternelles, et qui 
serait repris par endosmose, par. les villosités placentaires 
fœtales pour les nourrir, que ces deux germes une fois dans 
l'utérus ont dà se rapprocher l'un vers l’autre, et se greffer, 
d'abord par leurs vaisseaux, puis ensuite par leurs mem- 
branes, de manière à ne plus former qu’une et même motte, 
composée d'une caduque, d’un charion, d’un amnios et sur- 
tout d’une seule cavité amniatique ayant dû contenir ces deux 
germes, car autrement ne se touchant pas, ils n'auraient 
jamais pu se réunir. 

Que ces deux germes une fois renfermés dans cette seule 
et même cavité amniatique ont dû se rapprocher, se greffer 
et former ce mouton auquel il ne reste plus aujourd’hui que 
les deux membres antérieurs de son père et une petite por- 
tion du sternum, toutes les autres parties ne s'étant peut-être 
pas développées ou ayant été résorbées. 

De ce fait, je crois pouvoir conclure : 

1°" Que pour obtenir un monstre simple, il suffit d’avoir un 
seul germe, que ce germe soit fécondé ét qu'il dévie de la 
voie normale ; 

2° Que pour avoir un monstre double, il suffit d'avoir deux 
germes, qu'ils soient fécondés, réunis ou non, que ces deux 
germes tombent en même temps de l'ovaire dans la trompe 
de Fallope et qu’ils dévient de leur voie normale, que ces deux 
germes se greffent d'abord par leurs vaisseaux, puis par leurs 
membranes, de manière à n’avoir qu'une seule cavité ammia- 
tique devant renfermer les deux germes, car autrement jamais 
monstre double n'aurait lieu; enfin que tout cela doit se 
passer dans la première quinzaine de la gestation. 


COQUILLLES bris OU PEU us 


Buliminus (Napœus) præœlongus, C: F. Anc. (Long. 
15 3/4- 17 3/4; lat. 5-5 1/2; alt. apert. # 3/4-5 mill. - 4 lata: 

Elongatus, pallide rufo-corneus, nitidus, trauslucens, an- 
guste perforatus, sublente striis incrementi et obsolete orna- 
tus, subcylindraceus, apice vix acuminatus, obtusus. Anfr, 
10, rotundalis, sutura impressa; apertura subobliqua, ovali- 
emarginala ; columella subangulata, sed levissime, ad sinis- 


‘tram partem tantisper accedens ; peristomio albo reflexo ad 


columellam dilatato, f 
marginibus callo tenui nitido ad junctionem marginis dextri 
crassiore dentem aliquando simulans. 
Inkiapo, Chinæ centralis. Legit A. David. 
Var. productior. (Long. 2% 1/4 mill. ; lat. 5 1/3). 
jor, magis cylindraceus et elongatus; spira apice minus 


etiam acuminata; perforatione angustiore; columella basi 


sinistrorsum magis devia ; apertura antige ad basim suban- 
gula. 


Buliminus (Napœus) Armand, c. F. Anc, Long. 11 
1/2; lat. # 1/2; ap. long. 4 mill.) 


60 


LE NATURALISTE 


Testa perforata, cornea, nitida, translucens, elongata, 
sublènte obsoletissime striis obliquis incrementi striatula. 
Spira acuminata; apice obtusa; anfr. 8, regulariter cres- 
centibus, rotundatis, sutura impressa, ultimus minus quam 
tertiam totius partem occupans, rotundatus; apertura viX 
obliquatula; peristomio albo, reflexo, ad columellam dila- 
tato, columella subareuata ; marginibus callo tenui, ad mar- 
ginum junctionem crassiore, junctis. 

Prope Inkiapo, hujus speciei pauca specimina reperta sunt 

a cl. A. David, in eujus honorem vocatus fuit. Intermedius 
inter européos 2. montanus et B. tuberculatus, mihi videtur. 

Var major (14 1/2 mill.). 

Ab eodem in iisdem locis collecta. 

Balea Dohrniana, Nevill. 

J'avais déjà préparé le description de cette espèce, HE 
elle a paru sous le nom précédent, tout récemment. Je ne 
crois pas qu'elle puisse rentrer dans son genre. Elle est 
complètement édentule. Sa forme et sa couleur rappellent 
tout à fait celles de la CZ. glorifica, Parr., de Transylvanie. 
son péristome est arrondi, réfléchi, et son ouverture d'un 
brun obseur à l’intérieur. Sa surface est plus ou moins mal- 
léée. Elle me paraît devoir former, à côté des Peronœus, une 
nouvelle coupe dans le genre Bulimulus. Les caractères de ce 
groupe, qui, outre l’espèce mentionnée, devra probablement 
en renfermer quelques autres des mêmes régions, Ha 
ment classées dans les Balea, etc., seraient les suiva 

Coquille opaque, sénestre, perforée, clausiliforme, obtuse 
au sommet, à tours subarrondis, médiocrement nombreux 
(dans la 2. Dohrniana). Ouverture en ovale arrondi; péris- 
tome réfléchi. 

Je nommerai ce groupe : Parabalea, en raison de son ana- 
Jogie avec les clausilies classées par les anciens auteurs parmi 
les Lalea. La P. Dohrniana provient de la région Ando-Péru- 
vienne (ex Dom. Joly). 


Buliminus pinguis, C.F. Ancey Nat ?) — Long. 
12 1/%; lat, 7 1/4 ; alt. apert. 3 2/3 mill.). 


Testa ovali-acuminata, perforata, tenuiuscula, pallide cor- 


nea, nitidula. Spira subconoidea, apice obtusa; anfr. 8, lente 
crescentibus, striis obliquis incrementi sublente vix impressis 
et obliquis; subrotundatis sutura impressa; ultimus, ad peri- 
pheriam tantisper primum subangulatus, deinde rotundatus 
tertiam circa partem totius occupans; apertura obliqua, ro- 
tundato-emarginata, columella subarcuata; peristomio acuto, 
vix reflexo, ad columellam magis, umbilicum angustum semi 
tegente. 

Specimen unicum a cl. A. David ad « Inkiapo », Chinæ- 
interioris, repertum est. 

Espèce voisine probablement du 2. macroceramiformis, 
Desh., du Moupin, Thibet oriental, et dont la forme rappelle 
celle de certains Macrôceramus de Cuba (turricula, par 
exemple), mais qui, à coup sûr, est distincte de sa congé- 
nère, qui ne m ‘est du reste connue que par la description de 
Deshayes. 

Buliminus (Achatinelloides) Artufelianus, CC PF AE 
— Long. 7 1/2; lat. # 1/2; alt. apert. 3 1/2 mill. 
Testa umbilicata, crassa, nitidissima, albo-lactea ; Spira 


; ubconoidea, apice obtuso; anfr. 6, duobus primis et terti 


prima parte corneis; cœterum rotundatis, candidissimis ; 
striis obliquis, passim vix conspicuis ; sutura valde impressa; 
ultimus anfract. minus quam dimidiam totius testæ partem 
longitudine æquans. Apertura ovali-emarginata, basi suban- 
gulata, obliqua, intus rufo-brunea, parte parietali ex parte 
alba, sicut et marginibus peristomii acuti, parüm incrassati 
(velut in 2. Socotorensis, Pfr.), ad columellam reflexi et um- 
bilicum ex parte obtegentis; umbilico mediocri; columella 
haud dentata, marginibus callo nitido crasso, ad junctionem 
crassiore etiam obviis. 

Je suis heureux de l’occasion qui se présente à moi de 
dédier à mon ami M. Artufel, cette petite coquille très inté- 
ressante, dont j'ignore la patrie, mais qui, vu ses rapports 
nombreux avec le 2. Socotorensis, doit vivre à Socotora ou 
dans les parages, peut-être sur le continent voisin. 

Sa taille plus petite, sa coloration extérieure d’un blanc 
laiteux uniforme, sauf l’extrémité qui est cornée, sa forme 
non ovoïde, l'absence de ces grosses stries qui se remarquent 
chez l'espèce voisine, ses tours plus arrondis et l'absence de 
dent intérieure à la columelle sont autant de caractères qui la 
distingueront au premier coup d'œil, malgré la forme et la 
coloration de l'ouverture (sauf le pli columellaire), qui sont à 
peu près Re dans les deux espèces. Leur ombilic est 
aussi de même fo 

Pfeiffer et sr (Nomencl. Helix. vivent., p. ne. 
tent pour ce groupe déjà nommé par M. G. Nevill (Hand. of 
Moll.), Achatinelloides, le nom nouveau d’Ovella, qui, quoique 
mieux construit que le précédent, me paraît devoir lui céder 
la place 

Diplommatina paxillus. 

C’est au genre Diplommatina, que, selon moi, on doit 
joindre l'espèce décrite par M. Gredier, l’an dernier, dans le 
« Jahrb. der Deutsch. Malac. Gesellschaft », sous le nom de 
Moussonia. Cette espèce de Chine centrale présente en effet 
les caractères de la spire, de l'ouverture et la dent columel- 
laire des Diplommatina de l'Inde. Les Moussonia sont spéciales 
jusqu'ici aux îles de l’océan Pacifique central. 

C.-F. ANCEY. 


A 


MATÉRIAUX 
POUR SERVIR A LA RÉVISION DE LA FLORE PORTUGAISE 
ACCOMPAGNÉS DE 


Notes sur certaines espèces ou variétés critiques de plantes européennes. 


GENRE PHLOMIS Z. 


P. purpuren |. 

Hab. — Ad vias et agr. marg. pr. Tawrra et Fuzeta, dein 
pr. Moncarapazo freq. — Maio 1847. — (Welwitsch), — 
San-Thiago de Cacem. — Apr. 1879. — (J. Daveau). Serra — 
de Arrabida, — Maio 1879. — (J. Daveau). 


P. Herba-Venti L. 


Hab. — In suberitis pr. Alcacer do Sol, — 
— (Welwitsch). 


- Jnit. maii 1848. 


& 


1 


“hyssopifolia Le 
M. Willkomm est plus affirmatif et accepte la synonymie 


synonyme de la var. Cavani 


Welwitsch et M. Daveau, Je ne P 
© {je suis amené à conserver comme espèce | 


LE NATURALISTE | 61 


P. Lyelhnitis L. 

Hab. — In lapidosis siccis pr. oppidul. Moncarapazo hinc 
inde. —Maio 1847. — (Welwitsch). — Ougella pr. Elvas. — 
(E. Schmitz). 

GENRE BALLOTA L. 

B. fœtidn Lam. 

Hab. — In ruderatis ad muros in Alemguer freq. — 
(Welwitsch). 

Os. — M. Nyman, dans le Conspectus floræ Europææ 
(p. 581), nomme les deux espèces européennes de Ja section 
Euballotæ : 2. alba L. et B. nigra L. Ces noms ne me parais- 
sent pas devoir être conservés, parce qu'ils ont été appliqués 
par divers auteurs (Brotero, Smith, Roth, Pollich, etc.) et par 
Linné lui-même à l’une et à l’autre de ces espèces. En effet, 
le B. nigra L. F1. Suec, à fleurs, rouges et le_B. alba L. F1. 
Suec, à fleurs blanches, constituent les deux variétés du 2. 
ruderalis Sw., tandis que le. B. nigra L. Sp. et le B. alba L. 
Sp. sont deux variétés analogues aux précédentes du 2. fætida 
Lam. Je préfère donc adopter les deux noms de B. fœtida 
Lam. et B. ruderalis Sw..et attribuer à chacune de ces espèces 


une variété « rubriflora pour la forme à fleurs rouges et une 


variété 8 albiflora pour la forme à fleurs blanches. 

La plante de Welwitsch est le Z. fœtida Law, var. rubriflora 
(B. silvestris Hoffgg et Link). 

GENRE MARRUBIUM Z. 

M. vulgare L. 

Hab. — In campis arenosis gr. Faro et Olhäo hinc inde. — 
Maio 1847. — (Welwitsch). — Pr. £vora. — Jul, 1881. — 
(J. Daveau). 

G&nRe SIDERITIS Z. 


S. hirtula, Brot. 

Hab. — In Extram. Traustag. montosis asperis in editio- 
ribus Ser. da Arrabida et Ser. de S. Zuiz non freq. — Jun. 
1847, — (Welwitsch). — « Vidi plantulam raram etiam in 
Serra da Neve pr. Otta. » — Nov. 1847. — (Welwitsch), — 


Monte-Junto. — Jun. 1879. — (J. Davean). 


O8s. — Le S. hirtula a été considéré par Link comme ne 
différant pas du $. chamædryfolia Cav.; plus tard, M. Ben- 
tham, dans le Prodrome (XIE, p. 443) l'a mentionné, quoique 
avec doute, parmi les synonymes de sa variété elongata 
du S. scordioides L. Dans le Prodromus floræ Hispanicæ, 
M. Willkomm admet cette même synonymie entre le S. hir- 
tula Brot et la var. elongata Benth. du S. scordioides; mais il 
rattache le S. hirtula, comme variété elongata Wilk., aus. 
M. Bentham avait mis un point de doute; 


comme certaine. M. de Ficalho, dans ses Apontamentos, adopte 
la manière de voir de M. Willkomm, mais il suppose toutefois 
que le S. hirtula serait peut-être bien une variété du S. scor- 
dioides tel que le comprend M. Willkomm, voire même un 
Ulesii Willk (S. Cayanillesii Lag.). 
Après avoir étudié avec soin les spécimens récoltés par 
je ne puis me rallier à aucune des 
opinions précitées, et nené 
le S. hirtula Brot. En effet, il diffère : RE AA 

‘Des $. scordioides et $. Cavanillesii par ses bractées infé- 


rieures non semblables aux supérieures, toutes plus courtes 
que les calices, ceux-ci à dents moins étalées, et par sa corolle 
à lèvre supérieure large oblongue ; 

Des S. hirsuta et S. chamædryfolia par ses bractées moins 
larges, épineuses, plus courtes que les calices à dents épi- 
neuses, non dressées, mais étalées et inégales, et par sa 
corolle à lèvre supérieure large oblongue; 

Du S. hyssopifolia par ses fleurs en verticilles gros, multi- 
flores, tous très écartés, par sés bractées larges orhiculaires- 
subréniformes, plus courtes que les calices à dents inégales 
plus étalées, et par ses tiges plus ou moins velues, souvent 
tomenteuses, presque semblables à celles du S. hirsuta. 

Le S. hirtula se sépare, en outre, de ces divers Sideritis par 
ses feuilles inféri ovales où suborbiculaires plus ou moins 
brusquement contractées en un pétiole souvent plus long que 
le limbe, celui-ci presque régulièrement denté, à dents pro- 
fondes, larges, arrondies ou obtuses, les feuilles caulinaires 
supérieures (non florales), seules presque sessiles, mais lon- 
guement atténuées à la base et à denis ordinairement sem- 
blables à celles des feuilles inférieures, plus rarement à dents 
aiguës. 

S. angustifolia Lam. (S. lnearifolia Brot.). 

Hab. — In inultis et collinis pr. Æstor rarior. — Maïa 1847. 
— (Welwitsch. F1. Algarb., n° 373). — Loulé. — Apr. 1881. 
— (J. Daveau). 


S. remana L. 
Hab. — In arvis, cultis inter £'stoi et Faro non freq. Soc. 
eum Micropode. — Maio 1847. — (Welwitsch). 


VII. — Nepeteæ Benth. 
GENRE NEPETA LZ. 


N. Lusitanien Rouy nov. sp. (N. multibracteata Hoffg. et 
Link non Desf.; N. violacea Brot. non L.?; N. Granatensis 
Ficalho non Boiss. ?). 

Tiges dressées de 4-7 décim., raides, simples, robustes, 
nettement quadrangulaires à faces concaves. Feuilles infé- 
rieures pétiolées, les autres subsessiles, toutes ovales-oblon- 
gues, pubescentes ou presque velues, rugueuses, non gluti- 
neuses, non cordées, mais tronquées où subatténuées à la 
base, plus ou moins profondément crénelées ou dentées, à 
dents obtuses ou subaiguës. Verticilles florifères peu nom- 
breux (3-10), distincts, l’inférieur ou les deux inférieurs dis- 
tants, les supérieurs plus rapprochés, formant par leur en- 
semble une grappe spiciforme interrompue. assez courte 
(5-10 centim.). Bractées nombreuses, linéaires-subulées, uni- 
nerviées et à marge membraneuse, vertes ou plus ou moins 
teintées de rouge supérieurement, égalant ou dépassant les 
calices; ceux-ci velus, allongés, cylindriques, incurvés, à 
dents lancéolées-subulées, ciliées, les supérieures plus lon- 
gues, toutes seulement un peu plus courtes que le tube. 
Corolle bleuâtre ou violacée, deux fois plus longue que le 
calice et à tube longuement exsert. Nucules légèrement 


tuberculeu 


Hab. — Serra d'Ossa pr. Estremoz. — Jul. 1881. — (J. 


Daveau). 


C’est du N. multibracteata Desf., d'Algérie, que le N. Lusi- 


62 


LE NATURALISTE 


taniea est le plus voisin. H s'en distingue toutefois facilement 
par ses feuilles non cordées, mais tronquées ou même subat- 
ténuées à la base, ses verticilles florifères distinets, le ealice à 
dents presque aussi longues que le tube et non beaucoup 
plus courtes, la corolle bleuâtre à tube longuement exsert. 
Parmi les Nepeta européens, le :N. Granatensis Boiss. pour- 
rait seul être rapproché du AN, Lusitaniea, mais ce dernier 
s'en sépare neltement par ses feuilles petites (2-3 centim. et 
non 7-10 centim), de forme plus allongée, non cordées maïs 
tronquées à la base, ses verticilles florifères moins nombreux, 
moins fournis, plus grèles, disposés en grappe spiciforme 
subinterrompue bien plus courte (5-10 centim., n’atteignant 
jamais 30 eentim.), ses bractées très étroites, linéaires-subu- 
lées et non lancéolées, ses fleurs de moitié environ plus 
petites, à dents du calice plus étroites et plus longues, à 
corolle bleuâtre, par ses tiges simples et non, comme dans le 
N. Granatensis, le plus souvent rameuses supérieurement. 
M. de Ficalho, dans ses Apontamentos, mentionne en Por- 


“tugal le N. Granatensis Boiss. en citant pour habitat de cette 


espèce les deux localités septentrionales indiquées par Bro- 
tero et par Link, et en lui donnant pour synonymes N. vio- 
lacea Brot, ! non L., N. multibracteata Hoffgg et Link. M. de 
Ficalho déclare n'avoir point vu la plante et n’admet cette 


synonymie que parce que M. Boissier a considéré le N. multi- 


bracteata des auteurs portugais comme différant de l’espèce 
de Desfontaines et l’a rapproché, tout en conservant quelques 
doutes à ce sujet, de son N. Granatensis. Pas-plus-que M: de 


Ficalho, je n'ai .vu d'exemplaires authentiques du Nepeta de 


Covilhä et de Marvéo, mais il m'est permis de douter que:la 
plante de ces localités, du nord du Portugal et d’altitudes 
relativement peu élevées, -soit-le-N. Gramatensis, espèce de la 
Sierra Nevada. Je serais plutôt porté à croire que c’est le N. 
Lusitanica, auquel s'applique, selon moi, le synonyme de N. 


multibracteala Hoffyg. et Link, et auquel pourrait bien gon- 
-Kenir le nomde N. violacea Brot. non L. que M. de Ficalho a 


raison de ne pas citer, à l'instar de certains auteurs, comme 
synonyme du N. tuberosa L., espèce connue de Brotero.…, 
… D'ailleurs, aucune confusion n’étant possible entre les NV. 


Granatensis et N. Lusitanica, il reste donc à retrouver à 


Marväo et à Covilhä la plante signalée par Brotero et par Link 
afin de constater à laquelle des deux espèces elle appartient. 


"N. tuberosa !. 


Hab. — In collinis aridis ad promont. dict. Cabo Mondego; 
Urmär, — (E. Schmitz). ee. 


N. retieulata Desf. 


: Hab. — Serra de Monsanto pr. Lisboa. — Maio 1846. — 


Oss. — Cette espèce d'Espagne et d'Algérie a été signalée 
par M. Boissier comme aÿant été récoltée en Portugal par 
Tournefort; mais depuis cette époque éloignée, aucun bota- 
niste ne paraît l'avoir récoltée avant Welwitsch qui, l'ayant 


recueillie aux environs même de Lisbonne, la prenait pour le 


N. tuberosa L., tout en indiquant par un point de doute sur 
son étiquette que cette détermination ne lui semblait pas 
d'une rigoureuse exactitude. Le N. reticulata Desf. est, il est 


vrai, assez voisin du N. tuberosa L., mais il s’en distingue 


_nellement par plusieurs caractères bien tranchés, Je ne serais 


‘Tarsi obscuriores. 


nullement surpris que cette belle espèce :se retnouvât ailleurs 
en Portugal. : 

: G: Roux. : 
(A suivre). 


+ 


CONTRIBUTIONS A LA FAUNE DE L'AFRIQUE ORIENTALE 


8. Aemæodera subprasina, Mars. 

Cette espèce, décrite dans nos Annales de 1867, sur dés 
exemplairés d'Abyssinie, a ‘été retrouvée dans l'Uzagara, en 
compagnie: d’une variété cuprea, entièrement d’ün rouge 
cuivreux brillant. 

9. Aemæodera obscurata, n. Sp. — Long. 5 3/4; lat. 
2 1/# mill. 

Atro-cuprea, subnitens, convexa, “Ovalis-acuminata, rugu- 
losa. Antennæ subeupreæ; caput prothoraxque dense pune- ! 
tulata, hic convexus, lateribus dilatatus et rotundatus, basi 
Obsolete utrinque foveolatus, spatioque sublævigato elongato, 
lineari medio instruetus. Elytræ sinuatæ, ad apicem valde 
attenuatæ, ad humeros callosæ, punclatæ, præterea striatæ ; 
interstitiis apice crenulatis. Corpus ‘infra punetulatum, 
cupreolum. 
de ë Mini par le R. P. Hacquard, dans les premiers 

Cette Acmæodora, que nous tenons de M. R. Oberthür 
appartient au groupe Africain dans laquelle rentre l'espèce 
précédente en Compagnie des A. pohta, elevata, ete L'espèce 
qui me semble être sa plus proche parente est l'A. Raffrayi 
Gestro, de la mème région. ; 

10. Acmæodera elevata, Klug. 

Cette espèce, connue depuis longtemps comme provenant 
de Nubie et de l'Egypte supérieure, descend beaucoup plus 
au sud, dans la partie orientale de l'Afrique, car elle a été 
ds nb par M. Revoil, dans le nord du pays des Somalis. 
LE . rer limbifera, N. Sp. — uapile excl., long. 7; 

Flavo-rufa; caput elongatum, cæruleum, punctulatum : 
prothorax ater, flavomarginatus, Medio obsoletà longitudi- 


præterea ad latera unicarinatus : lateraliter rotundatus, con- 
elÿtra singula 
 Margine erecto, costiformi; 
cum intervallis seriebus quatuor 
punclorum impressorum præditis. Pectus nigrum, setulosum 


Nord du pays des Somalis (Révoil). Remarquable par $a 
coloration Jaune avec le prothorax noir en son milieu, et le 
disque de chaque élytre d'un bleu clair avéc une bordure 


jaune, sauf en un point de la base où cétte bordure n’existe 


as. 


ue 


12. Melyris marginicollis, n. sp; —Lon | 

ù € { o? F CPE 11 “ 
capite); lat. 3 1/2 mill. mA D Lu 
Cæruleus, subnitens; caput punctulatum : prothoras 144 
SRE rer tree unctula . prothorax latée- 
ripus rotundatus, rufomarginatus Pure nl diet ) 
acuto; medio disco nitidulus longitudinaliter obsolete 


LE NATURALISTE 63 


impréssus, tenuiter minusque dense punctulatus; elytræ 
obscuriores intense cæruleæ; singula tricostata, marginibus 
câriniformibus ; intervallis seriebus quatuor punctorum irre- 
guläribus instructis. Pars infera corporis ferruginæ, exceptis 
péctoris lateribus cæruleo-micantibus, tarsisque brunneis, 
ohseurioribus. 
Même localité qué la précédente. Se distinguera facilement 
de ses Sen in di pae la bordure rouge de son prothorax. 
C.-F.. ANGEY. 
(À suivre.) 


BIBLIOGRAPHIE 


Srecies pes HymÉNorrèRes DE FRANCE ET D'ALGÉRIE, par M, Eb. ANDRÉ 
12e fascicule, 4° janvier 1882. 


Le compte rendu de l’ouvrage de M. André prend, en ce 
moment même, un nouvel intérêt, puisqu'il nous permet de 
féliciter à la fois et la Société: entomologique de France 
et l'auteur. Par un vote d'un nombre considérable de ses 
membres, tant présents à Paris que votant par correspon- 
dance, le prix Dollfus pour 188t a été décerné à M. Ed. André 
pour le 1 volume des Hyménoptères, celui des Tenthré- 
diniens. nait 

L'étude des mœurs des Fourmis (collaboration de M. Ernest 
André) est continuée dans le 12° fascicule. Il y a des Fourmis 


qui.sculptent leurs nids dansle bois, soit vivant, soit coupé et | 


ouvré en poutres; ces nids, comme ceux des: Fourmis mi- 
neuses, sont formés de chambres et de galeries séparéees par 
des cloisons et soutenues par des piliers, piliers et cloisons 
plus minces que dans les nids en terre, parce que: la matière 
est plus résistante. Les C'amponotus ligniperdus et Herculeanus, 
qui sont les grandes Fourmis de nos bois, font ces nids dans 
l'intérieur même des troncs ou des plus grosses branches, 
tandis que les petites. espèces lignicoles, Leptothoraz, Doli- 
choderus, Lasiùs brurineus, habitent plus particulièrement les 
écorces. À première vue, on confond avec les nids sculptés 
qui précèdent les nids du Lasius fuliginosus, où les cases, les 


galeries et les étages sont très multipliés, En réalité ils sont | 


formés non de bois naturel, mais d’une. pâte d’un carton de 
fibres ligneuses coupées par les. mandibules et agglutinées 


par une abondante salive, à la façon des constructions des | 
| visionnement des fourmilières, en réserves de vivres pour la 


Guêpes et des Frelons; parfois celte Fourmi se contente de 
simples nids creusés en. terre, comme bien d’autres espèces 
du genre Lasius. 

. Quelques espèces se contentent, comme fourmilières, des 
fissures et des cavités des rochers et des vieux murs, parfois 
même dés fissurés des planchers et .charpentes dé nos mai- 
sons, en se hornant à boucher quelques orifices. qui. les 
gêènent, ou au contraire à en établir à leur convénanee; c'est 
cé qui arrive pour 1és Zaséus emarginatus, Crematagaster seutel. 
laris, ete. Une très petite espèce noire, importée de l'Orient, 
la Fourmi de Pharaon (Monomorium Pharaonts), vit profondé- 
ment, cachée dans certaines maisons de nos plus grandes 
villes, se trouvant dans toutes les capitales de l’Europe, en 
Egypte, en Australie et dans les deux Amériques, devenant 


ün vrai fléau pour les provisions, surtout le sucré et toutes 
lés matières sucrées. Ses légions avaient forcé, il y a plusieurs 
années, là Compagnie coloniale à Paris à changer ses magä- 
sins de chocolat. Certaines espèces de Leptothorar et 1e 
Colobopsis truncata, s'établissent dans les galles vides des 
Cynipiens où des Aphidiéns, abandonnées par leurs premiers 
propriétaires; les moussés, bouses desséchées, les amas dé 
détritus recèlent souvent des peuplades de Zapinoma, de 
Lasius où de Leptothoraæ. Enfin, il y a des Fourmis aveugles 
qui vivent sous terre à de grandes profondeurs, à la surface 
iifériéure d'énormes pierres profondément enterrées, à l'éxtré: 
mité la plus basse de pieux où dé piquets fichés en terre. On 
ne connaît rien encore sur les mœurs de ces Fourmis hypo- 
gées, qui sont probablément lé lien zoologique des espèces 
terrestres aveé des espèces cavérnicoles, dont la découvérté 
est probable et doit attirer l’atténtion des amateurs zélés de 
la faune des grottes. 

Les habitations des Fourmis ne sont pas toujours isolées 
en fourmilièrés séparées ; parfois plusieurs fourmilières de la 
même espèce sont réanies entre elles par des canaux $ou- 
terrains, qui les mettent en communication normale et per- 
manente. Ces conduits sont remplacés dans bien dés cas par 
des chemins à fleur de terré recouverts d’une voûte ma- 
çonnée. Cette industrie de routes à l'abri de la lumière, à la 
façon des tubes où circulent les Termites, est le cas des 
Lasius niger, alienus, etc., et surtout des Myrmica, qui s’en 
servent principalement pour aller visiter leurs Pucerons sur 
les plantes qui les nourrissent: D’autres espèces, particuliè- 
rement les Formica rufa et pratensis, entretiennent de vraïes 
routes découvertes, ayant parfois 80 mètres de long, légère- 
ment creusées à la surface de la terre, avec arrachement des 


| herbes et enlèvement des petites pierres, des feuilles tom- 


bées et des détritus; de place en place sont des relais ou 
hôtelleries, petites fourmilières temporaires où s'arrêtent les 
Fourmis fatiguées ou celles que surprend la pluie. 

ll y a des fourmilières doubles, habitées à la fois par deux 
espèces probablement ennemies, l'une bieu plus petite que 
l'autre, vivant de ses débris de nourriture, peut-être parfois 
de ses jeunes larves; C'est ainsi que lé très petit Solenopsis 


| fugaz, qui paraît commun dans toute l'Europe, creuse le 


plus Souvent ses galeries dans l'épaisseur des cloisons des nids 
d’autres espèces plus grosses, comme les Formica fusca, pra 
tensis, etc. 

L'auteur aborde ensuite la curieuse question de l’appro- 


mauvaise Saison. Lés provérbes dé Salomon mentionnent cet 
instinct d'économie et de prévoyance, aïnsi qu'Arisiole, Elien 
et divers fabulistes et poètes grecs et latins ; c'est d’après eux 
que, de confiance, La Fontaine en a faït le sujet d'une de ses 
fables les plus populaires. Cependant Latreille et Huber dééla- 
rèrent fabuleux ces récits si anciens sur les provisions des 
Fourmis, en généralisant à tort leurs observations sur les 


Fourmis des régions froides, qui s’engourdissent où meurént 


en hiver, sans amasser de provisions. En 1866, Lespès le 
premier en Europe, démontra la vérité des anciennes asser- 
tions pour certaines Fourmis des régions plus chaudes, qu'on 
peut appeler moissonneuses, car elles amoncellent dans leurs 


fourmilières diverses espèces de graines. Ce sont, en France 


& 


à 


64 LE'NATURALISTE 


et en Algérie, les Aphænogaster barbara structor (ancien genre 
Atta), bien sie eus Lespès, par l'Anglais Moggridge, 
Provence (1873). structor remonte, en France, jusqu’à 
Moret, et de no da à Rambouillet. Je l’ai trouvé dans la 
Charente, lors de ma mission de l’Académie des sciences pour 
le Phylloxera ; à Cognac notamment, chez M. Lecoq de Bois- 
baudran, le jardinier se plaignait beaucoup de ses rapines et 
trouvait, en bêchant, des fourmilières où l’insecte avait accu- 
mulé les graines dont on se servait pour les semis du jardin. 
Les déprédations de cette nuisible espèce ont empêché la cul- 
ture du trèfle incarnat de se répandre en Corse. Les Fourmis 
moissonneuses empêchent les graines de germer, en les main- 
tenant dans des silos dépourvus d'humidité, les concassent et 
émiettent avec leurs mandibules, lèchant en mème temps les 
liquides que ces graines contiennent et rejetant les résidus 
hors du nid. Incidemment l’auteur est amené à pousser une 
pointe sur la faune exotique, en rappelant les récentes obser: 
vations de M. Mac Cook sur les Fourmis agricoles du Texas 
et de la Floride, notamment le Pogonomyrmex barbatus, Smith. 
Cette Fourmi ne laisse croître, au-dessus de sa fourmilière et 
tout autour d'elle, qu’une seule espèce de graminée, l'Aris- 
tida oligantha, coupant avee ses mandibules les racines de 
toutes les autres plantes. Quand les graines de ce petit champ 
sont mûres et tombées sur le sol, la Fourmi les recueille avec 
soin et les emmagasine dans des greniers ou cavités spéciales 
de son habitation: 

. Vient ensuite l'étude des soins donnés aux larves, aux 
nympbhes et aux jeunes adultes, principalement d’après l'ou- 
vrage célèbre d'Huber fils, qui retrouvait chez les Fourmis 
une partie des faits décrits par son père pour les Abeilles. Les 
relationsdes Fourmis entre elles nous offrent la plus éton- 
nante diversité. Le genre Formica, qui compte parmi les plus 
intelligents, nous présente des espèces effrontées ou guer- 
rières, d’autres craintives ou pacifiques. Les Fourmis à ins- 
tincts sociaux très développés sont les plus intelligentes, celles 
qui ne vivent qu’en petites sociétés, comme les Myrmecina, 
Leptothorax, Ponera,le sont beaucoup moins. Le Formica san 
quinea est belliqueuse et comme chevaleresque, ne déchirant 
jamais ses ennemis morts, tandis qu'une espèce pillarde et à 
mœurs de chacal est le Myrmica scabrinodis, s'emparant des 
cadavres des autres. Fourmis pour les dévorer. Les Fourmis 
semblent avoir une sorte de langage, se bornant à commu- 
niquer des idées très simples, ce qui est manifeste lorsqu'on 
inquiète la surface d’une fourmilière. Elles s’avertissent entre 
elles, de sorte que les unes se portent à la surface du nid pour 
essayer de conjurer le danger, tandis que les autres em- 
portent à la hâte les larves et les nymphes dans les retraites 
les plus profondes 

Une manœuvre | employée par beaucoup d'espèces de 
Fourmis, soit pour se montrer un chemin nouveau, pour 
rt d’une découverte intéressante, soit pour se 

faire aider pe un travail éloigné, c’est le transport mu- 
tuel. Les procédés de ce transport varient selon les genres de 

Fourmis et sont figurés dans la planche V, qui contient aussi, 
d’après M. Mac Cook, les attitudes très singulières de Fourmis 
occupées à leur toilette, car elles se lèchent, se peignent et se 
brossent avec grand soin, se servant des éperons pectinés de 
leurs pattes. Cette propreté des Fourmis est en rapport avec 
leurs soins pour les funérailles, et leur répulsion pour les 


cadavres qu'elles portent au dehors de la: fourmilière. LeS 
relations amicales, les caresses et. les jeux des Fourmis ont 
aussi attiré l'attention des observateurs. Il y à aussi une très 
importante étude de mœurs dans les inimiliés des Fourmis 
d'espèces différentes, soit qu'il s'agisse de combats singuliers 
de deux insectes, soit de grandes guerres de peuplade à peu- 
plade. Ces faits seront surtout énumérés dans le 13° fascicule. 

Le fascicule 12 se termine par la table générale des Mouches 
à scie, celle des plantes fréquentées par ces insectes, celle 
des parasites qui servent de protecteurs à l’agriculture. On 
peut donc dire que le 1°* volume de l'ouvrage de M. Éd. André 
est maintenant complètement achevé avec honneur, avec une 
exactitude à tenir ses engagements, qui fait malheureusement 
défaut à d’autres publications de ce genre. 


-F. Richter, à eg préparateur et conservateur des collections 
Lichtenstein, se charge de fournir tous les objets d'histoire naturelle du 
Midi d a France en gén DS mais parure les Aphidiens et Cocci- 
diens . peer microscopique 


à + 
M. Auguste Innocenti, maréchal des logis, 4 régiment de chasseurs 
d'Afrique, à Mascara cesse désire se mettre en relation avec des ama- 
teurs d'histoire naturelle 


* 
+ % 


A vendre, un bel exemplaire du Bulletin de. la Société mt de 
France, depuis la fondation jusqu'en 1880, complet en +7 volumes in-8, 
broché, en parfait état; prix ordinaire 540 francs; un 290 francs. 

*” * 

. Jules de Guerne, ne faisant pis, partie depuis le 1or.janvier 1882 de 
la direction du Bulletin scientifiqu 
relatives à cet ouvrage doivent étre tic à M. 

+. * 
M. le docteur Ed. Everts, professeur d'histoire natnrelle, informe se 
nr eue que sa nouvelle résidence est à La Haye, stations Weg, 
0.179; 


LIVRES NOUVEAUX 


The Entomologist Monthly Hgpane: Vol. XVIIF, n° 214. 
London, January, 14882. — Ed. Sau Te — 
R. H. , Annotated List of British Anthomyi i 
Barrett, Notes on British Pterophoriæ. — William Buchler, Natural 
history of Emmelesai blandiata, — E | f 


G. Lewis, Lebia crux minor in Jah — 
. Porritt, Larvæ of rer lureslis and S. prunalis. — À, H: 
Swinton, Sericomyia borealis « Hé » de at rest, — Rev, J. 
Hellins, Sericomyia « singing » while 
The Entomologist. Vol. XV, n 
J. Jenner Weir, Notes on the Ébidogea of the ‘Orkney Islands, — 
A. J. Spiller, Notes on the Lepidoptera of Natal. ere Bridgman 
and Edward, Introductory Papers on Ichneumoni 
Co ul deposito di argilla con Ava 0 organici Animali 
nel tenimento di fondi. Br. in-$, Napoli, 488 


Le gérant Émile DEYROLLE. 


Evreux, — ini Ch. Hérissey. 


du Nord, S les communications : 
ard. 


nd née) 


22. London, January, 1882. — : 


id Rs En bi 


4" Année. N° 


9 


Aer Mai 1882. 


65 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 


- LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 
al 


Algérie 


ABONNEMENT ANNUEL : 


re d'avance en un mandat-poste à l’ordre du Directeur. 
ra 6 


| ÉMILE DEYROLLE 
DIRECTEUR 


Tous les autres } 


Dar. Mn brie “osé e Union postale........ 


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Au bureau du Journ 
RUE DE LA MONNAIE, 23 
PARIS 


Re ML us compris) 


ss} 


Secrétaire de la Rédaction 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1er JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange ou de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PAR 


M. Edouard Bureau, professeur, chargé d’un cours de bota- 
nique, a commencé ce cours le samedi 22 avril 1882, à midi 
et demi, et le continuera à la er Heure les mardi et samedi 
suivants. 

Ce cours aura pour objet l'étude des principales familles de 
plantes appartenant à l'embranchement des dicotyledonées. 
Il sera à la fois théorique et pratique. Les leçons théoriques 


auront lieu dans le grand amphithéâtre. Les leçons pratiques | 


auront lieu le mardi, à midi et demi, et le samedi à une heure 
et demie, dans le laboratoire de botanique, rue de Buffon, 63. 

Des herborisations font partie du cours. Elles se feront 
ordinairement le dimanche, et seront annoncées par des 
affiches particulières. 


+ 
x * 


M. des Cloizeaux, professeur, mêmbre de l’Académie des 
sciences, chargé d’un cours de minéralogie, a commencé ce 
cours le mercredi 19 avril 1882, à quatre heures trois quarts, 
dans l'amphithéâtre de la galerie de minéralogie, et le conti- 
nuera les mercredi et vendredi de chaque semaine, à la même 
heure. 

Après avoir exposé les propriétés générales des minéraux 
et les principes qui servent de base à leur classification, le 
professeur fera l’histoire des espèces comprises dans la classe 
de combustibles et des métaux. 

Des conférences auront lieu dans la bibliothèque du labo- 
ratoire de M. Fremy, 63, rue de Buffon, et seront annoncées 
par des affiches spéciales. 


* 
* x 


M. Albert Gaudry, professeur, membre de l’Académie des 
sciences, chargé du cours de paléontologie, a commencé ce 


cours le mercredi 19 avril 1882, à trois heures et demie, et le 
continuera les vendredi et mercredi suivants, à la même 
heure. 

Le professeur exposera l'histoire des animaux des temps 
tertiaires. 

Les leçons auront lieu dans l'amphithéâtre pe or 
comparée, 

Les lundis le professeur fera une conférence pritiqué, soit 
dans le laboratoire de paléontologie, soit dans les galeries 
publiques. £ 

M. Renault, aide-naturaliste, chargé d’un cours de paléon- 
tologie végétale, a commencé ce cours le jeudi 30 avril 1882, 
à une heure, et le continuera les jeudis suivants, à la même 
heure. 

Il pass de l’organisation des principaux genres de fou- 
gères fos 

Les sat äuront lieu dans l’amphithéâtre de géologie 


SOCIÉTÉS SAVANTES 


Société botanique de France. — Séance du 24 mars 1882, 
Présidence de M. En. BoRNer. 


M. Malinvaud présente, au nom de M. Niel, de Rouen, un 
échantillon de Festuca duriuseula offrant plusieurs épillets 
vivipares, et d’autres plus ou moins déformés par la présence 
d’un Üredo. Dans la lettre qui accompagnait l'envoi de cette 
plante, M. Niel signale un fait de végétation remarquable 
qu'il a vu se produire dans la serre du jardin des plantes de 
Rouen : un Bonapartea gracilis, âgé de 70 à 80 ans, a émis pour 
la première fois une hampe florale, qui, au bout de vingt 


2 


an 


66 


LE NATERALISTE 


jours, le 3 septembre 1881, atteignait 3" 60 de hauteur. Sa 
croissance avait done été en:moyenne de 48 centimètres par 
2% heures. Elle était inclinée tous les matins vers l’est, et se 


tournait en général du côté du soleil dont elle suivait la 


marche diurné; puis elle reprenait pendant la nuit la position 
verticale. - ; 

M. Prillieux a reçu d'Australie des graines de diverses 
plantes appartenant principalement à la famille des Chéno- 
podées (Atriplez, Kochia villosa, etc.), qui croissent sur les 
terrains siliceux et salés de ce-pays, y résistent aux ardentes 
chaleurs de l'été et fournissent aux troüpeaux une alimen- 
tation précieuse dans une saison où les autres herbes sont 


entièrement, desséchées. Il y aurait un grand intérêt à 


x sas ges utiles végétaux en Algérie où ils us 


haut Marès est aussi de cet avis; les hauts Mae 
bte lui paraissent réunir un ensemble de conditions 
favorables à l’acclimatation de ces plantes australiennes. : 

M. Morot indique différents cas, celui des Ophrydées par 
exemple, où il a constaté la présence de faisceaux libéro- 
ligneux dans les racines. 

M. Prillieux, discutant l'opinion émise au sujet des tuber- 
cules des Ophrydées, les considère comme, résultant de fais- 
ceaux multipliés en grand nombre dans une seule racine, 
plutôt que formés par des racines soudées. 

M. Morot répond que ces tubercules lui paraissent consti- 
tués, non par une multiplication de faisceaux, telle que la 
conçoit M. Prillieux, mais par des cylindres centraux de | 
racines, composés chacun d’une alternance régulière de fais- | 
ceaux. libériens et de faisceaux. ERA: entourés d'un en- 
doderme 

M. Fe fait remarquer que des les Monoeotlédoncs 


l'endoderme n'existe jamais autour des faisceaux, mais o 
_ l’observe toujours autour du cylindre central; 


le berne À 
des Ophrydées représente pour lui une réunion de racines 
plus où moins soudées. 
M. Louis Olivier a constaté chez les Oscillariées l'existence 
de she particuliers dont il n’a pu encore déterminer 
a natu 


M. nb présente, au nom de M. Multi d’ Aurillac, 
un échantillon de l’Hieracium cymosum, découvert l'été der- 


nier dans le Cantal. Il donne lecture, à ce propos, d'extraits | 


de lettres qu'il a reçues de MM. Henri Loret, Emile Burnat, 
C. Arvet-Touvet, et dans lesquelles sont discutées la syno- | 
nymie et les affinités de-cette espèce critique. 

M. G. Rouy ne reconnaît pas dans la plante qui vient d’être 


communiquée l'Hieracium cymosum L. 


M. Malinvaud répond qu'il a puisé, comme M. Loret, la 


_ notion de cette espèce linnéenne dans les exsiccata classiques 
_ de Fries, dont l'exactitude sur ce point a été reconnue par le 

- savant monographe français de ce genre difficile, M. C. Arvet- 

 Touvet. La détermination du nouvel Hieracium du Cantal, 

- appuyée sur de telles autorités, lui parait rigoureusement 
 bilie: Re 


Séance du 14 avril. 
Présidence de M. Ep. Borner, 


M. Louis Olivier présente à la Société une pièce très curieuse 
que lui a confiée M. Lopes-Netto,, diplomate brésilien. C'est 
un morceau de bois provenant d'un arbre connu au Brésil 
sous le nom d’/pé-Mirim, et qui offre en relief sur l’une de 
sesfaces le corps d’un serpent entièrement lignifié. A Ja suite 
d’un examen attentif, éeartant toute idée d’une intervention 
de la main de l'homme, M. Louis Olivier propose une expli- 
cation de ‘ce singulier phénomène, qui, suivant lui, éclaire- 
rait d’un jour nouveau la théorie souvent discutée des for- 


mations ligneuses. 


M. l'abbé Hy, d'Angers, distribue des échantillons d’un 
Fontinalis nouveau qu’il croit être très répandu dans le dépar- 


tém'ent de Maine-et-Loire. Il a donné à cetté Mousse le nom 
de", Ravanii, en Yhonneur de M. l'abbé Ravain, professeur 


à l’université libre d'Angers. Cette espèce est voisine du 
F Duriæi et surtout du F. hypnoïdes, de Suède, dont elle 
présente l'aspect extérieur. M. Hy indique les principaux 
caractères différentiels par lesquels il la distingue de-ses 
congénères. 

M. Prilieux présente à la Société des pieds vivants de Pri- 
mevères hybrides, qu'il a reçus de M. Legué, de Den 
(Loire-et-Cher). Ge sont.les Primula vulgari-officinalis Gren., 
vulgar:-elatior Gren., et elatiori-officinalis Murray, +. 5 
au voisinage de leurs parents respectifs. 

M. Prillieux présente ensuite de nouvelles observations sur 
Je Resleria hypogea Thum., Champignon parasite des racines 
de la Vigne, dont il avait développé l'histoire dans une. pré- 
cédente communication. IL combat notamment l'opinion de 
M Lemonnier, de Nancy, qui a cru devoir rapporter cette 


espèce au genre Vrbrissea. 


M. Chatin signalé l'existence de plusieurs plantes: rares 
danses bois de Saïint-Pierre-d'Yvette, à proximié du village 
des Essarts-le-Roï. On y trouve notamment toutes les Bruyères 


de, la flore parisienne, C'alluna vulgaris, Erica cinerea, tetralix 


et ciliaris, avec deux autres espèces re les Zrica 
vagans el scoparia. 

M. Duchartre a rencontré une espèce sil le C'laytonia 
perfoliata, driginaire de l’Amérique du nord, abondamment 
multipliée dans des pépinières des environs de Bou rg-la-Reine. 

M. Morot, poursuivant ses recherches sur le développement 
du tubercule des Ophrydées, montre que cet organe résulte 
de la soudure de plusieurs racines. Il a observé là réunion 


des endodermes en un seul, ainsi que la fusion des ervs. 


centraux. 


M. Duchartre décrit un procédé qu'emploient avec succès 
certains horticulteurs hollandais pour obtenir une multipli- 
cation rapide des bulbes d'Hyacinthe. Ils sectionnent un 
oignon de cette plante à sa partie inférieure, l’évident pro- 


fondément, et quelques jours après le plantent en le renver- 


sant. On voit alors naître sur divérs points de la surface de 
section de nombreux caïeux qui poussent dans un sens opposé 


à la direction productive de l'oignon. Ce fait montre que des : 


foyers de développement peuvent s'organiser au sein des tissus 
vivants sous l'influence d'une blessure, 


RS 


ANS 
= 


A 


re 


Se 


À 


LE NATURALISTE 


67 


Sur la proposition faite par le président au nom du conseil 
d'administration, la Société décide qu’elle tiendra cette année 
dans le département de la Côte-d'Or une session extraor- 
dinaire, qui s'ouvrira à Dijon le lundi 12 juin, et durera 8 à 
10 jours. 

E. MaALINvAUD. 


LE VALLON. DE LA COQUILLE ET LE GALIUM FLEUROTI JORD. 


Par le D' BonNNET 


Un observateur attentif éprouverait assurément quelque 
embarras pour placer avec certitude le département de la 
Côte-d'Or dans l'une des zones botaniques si bien définies dans 
les livres de quelques auteurs et souvent assez mal délimitées 
dans la nature. La région dont je parle offre, en effet, à l'œil 


_ étonné du botaniste qui la visite pour la première fois, un 


singulier mélange d'espèces montagnerdes et subalpines avec 
les plantes caractéristiques des plaines et des terrains bas, 
tandis qu’un petit nombre de formes méridionales atteignent 
aux environs de Beaune leur limite d'extension etsemblentles 
sentinelles avancées de la flore des garrigues; parmi ces 
dernières je mentionnerai le Centaurea paniculata L., qui 
n'avait pas encore été signalé au nord du département du 
Rhône et que j'ai trouvé assez abondant dans la Champagne 
de Beaune. 


Amené par des circonstances particulières à passer une 
partie des vacances dernières dans le département de la Côte- 
d'Or, j'ai profité de mon séjour dans cette partie de l'ancienne 
Bourgogne pour explorer le vallon de la Coquille et étudier 
sur place cette curieuse plante que Grenier et Godron ont in- 


diquée dans leur Flore de France (IE, p. 31) sous le nom | 
de Galium Fleuroti Jord. Ce sont les résultats de mes observa- 


tions que je trancris ici, en y joignant quelques indications 
qui pourront être utiles à ceux qui seraient tentés, comme 
moi, de faire la course sans autre guide que la feuille 112 de 
la carte de l'État-major. : 


Situé sur la commune d’Etalante, dans l'arrondissement de 
Châtillon-sur-Seine, le vallon de la Coquille est ‘éloigné des 
grandes voies de communication et par suite d’un abord dif- 
ficile; mais; que le bétaniste vienne du nord ou du midi, c’est 
par le chemin de fer de Paris à Lyon qu’il devra se rendre à 
Darcey, station la plus rapprochée d'Etalante. Dans le bourg 
de Darcey,qui possède une bonne auberge mais où l’industrie 
des loueurs de voitures est absolument inconnue, l'explora- 
teur n'aura d'autre ressource que de s'entendre avec un 
habitant de la localité qui, moyennant finances, mettra à sa 
disposition un cheval de labour et lune de ces lourdes 
voitures à deux roues qui, dans toute la Bourgogne, servent 
au paysan aisé à faire les travaux des champs et à gagner la 
ville les jours de marché. Toute cette partie de l’arrondisse- 
ment de Châtillon-sur-Seme produit principalement des 
grains et des fourrages, et l'époque la plus favorable pour la 


récolté du Galium Fleuroti étant la fin d’août ou le commence 


ment de septembre, le naturalisle trouvera facilement dans 


cetle saison le véhicule Gont il aura besoin; à toute autre 
époque il n’en serait pas de même, la totalité des habitants de 
Darcey étant occupés aux travaux agricoles. 

Cinq heures environ sont nécessaires pour franchir la dis- 
tance qui sépare le bourg de Darcey du village d'Etalante; 
pour charmer ce long trajet, le botaniste pourra récolter au- 
près des villages et des hameaux : Lappa officinalis Al. et 
minor D. C.; aux bords des routes : £rysimum cheiriflorum 
Wallr, et Cirsium eriophorum Scop., ce dernier très commun 
dans toute la région ; dans .les dépressions de terrain et les 
lieux un peu humides : Cephalaria pilosa Gr.etGodr., Stachys 
germanica L. et Mentha sylvestris L. (M. cærulescens Opitz), 
dans les bois : Arëa nivea Decsne (Sorbus aria Crantz) et les 
essences forestières des terrains calcaires. En raison de la 
longueur et des difficultés de la route, il ne serait guère pos- 
sible, même en quittant Darcey de très bonne heure, d’être 
de retour le même jour; aussi je conseillerai de ne point se 
rendre directement à Etalante, mais d'aller passer la nuit à 
Baigneux-les-Juifs, gros bourg placé à peu près à égnle dis- 
tance de Darcey et d’Etalante et qui possède plusieurs auberges, 
tan. lis que dans ce dernier village le naturaliste lemoins ama- 
teur du comfort trouverait à peine à coucher et encore moins 
à manger. 

On pourrait modifier de la façon suivante l'itinéraire que je 
viens d'indiquer : s'arrêter à la slation des Laumes, où l'on 
prendra vers une heure du matin le courrier qui. passe. à 
Baigneux à 5 heures et arrive à Aignay-le-Duc à 8 beures ; de 
cette dernière localité, où l’on trouve deux bonnes auberges, il 
sera facile de gagner à pied le willage d'Etalante distant de 
6 kilomètres. Après avoir exploré le vallon de la Coquille, on 
pourra sans difficulté être de retour le même jour à Aignay, 
soit pour y prendre le soir le courrier des Laumes, soit pour 
y passer la nuit et attendre le lendemain matin la voiture qui 
fait la correspondance entre Aignay et Châtillon-sur-Seine, 

Le vallon de la Coquille n'est situé qu'à quelques centaines 
de mètres du village d'Etalante; c’est une sorte de cirque étroit 
dont les parois en pente assez raide n’excèdent pas une alii- 
tude moyenne de 440 mètres; on y accèle par une vallée 
très courte dont l'ouverture regarde le sud ouest; au fond de 
cet entonnoir jaillit une source limpide d'un débit peu consi- 
dérable, mais cependant suffisant pouralimenter pendant une 
partie de l’année un moulin situé dans la vallée dontles prairies 
un peu humides offrent abondamment les Polygala austriaca 
Crantz, Carex Davalliana Sim., Anthriscus sylvestris Hoffin., 
Rhinanthus minor Ehrh., Cirsèum oleraceum Scop., tandis que le 
Potamoyeton perfuliatus remplit le ruisseau. Le vallon appar- 
tient, comme presque toutes les collines de cette région, à la 
grande oolithe ; son sommet est couronné par une muraille de 
rochers peu élevés, tandis que ses pentes sont couvertes 
d’éboulis calcaires dans lesquels les pluies d'orage tracent. 
des sillons qui tranchent par leurs tons plus clairs sur la teinte. 


| grisätre des éhoulis; par suite de cette disposition le fond du 


ravin, vu d’une petite distance, rappelle assez bien une gigan- 
tesqué coquille du genre Pecten et il est probable que c’est à 
cette analogie que cette localité doit son nom. Quant à la. 
source, bien qu'elle ne tarisse jamais, son régime est en 
raison directe de la quantité de pluie qui tombe dans la région, 
et, d’après l'examen des lieux, on peut en outre conclure que 


La 


68 


LE NATURALISTE 


ce ruisseau a eu dans les anciennes périodes géologiques une 
puissance incomparablement plus grande qu'aujourd'hui. 


(A suivre.) D' Bonnet. 


DIAGNOSES DE COLÉOPTÈRES ABYSSINS 


Par M. L. FAIRMAIRE 


Colobicus ambpliatus. — Long. #4 1/2 à 5 mil. — 
©. marginato simillimus sed major, latior, elytris apice magis 
rotundatis, brevioribus, prothorace magis rugos0, magis con- 


vexo et scutello angustiore, minus truncato distinctus. 


Synopticus quadrieollis, — Long. 4 mill. — Oblongus, 
subparallellus, convexus, testaceo-rufus, parum nitidus,anten- 
nis apice obscurioribus et crassioribus, prothorace quadrato, 
postice vix sensim attenuato, dense ruguloso-punctato, basi 
leviter triimpresso, elytris costulatis, intervallis latis, crenatis, 
femoribus anticis dente lato acuto armatis. 


S. myrmido. — Long. 2 mill. — Præcedenti affinis sed 
multo minor, prothorace tenuius dense punctato, antice leviter 
angustato, basi medio oblique biimpresso et utrinque ad 
marginem postieum impresso, elytris minus parallelis, paulo 
brevioribus distinctus. 

Micrantereus fimbritibius.— Long. 11 mill.— Oblon- 
gus, sat angustus, convexus, niger, nitidus, capite protho- 
raceque tenuiter densepunctatis, illo anticearcuatim impresso, 
hoc longitudine paulolatiore, lateribus antice arcuatis, elytris 
apice subacuminatis, dorso utrinque triseriatim tuberculatis, 
tuberculis oblongis, postice subacutis, intervallis laxe punc- 
tatis et tuberculis raris signatis, pedibus sat magnis, femoribus 
intermediis, apice intus dente magno armatis, tibiis 2 poste- 
rioribus elongatis, intus longe sinualis et sat dense villosis. 


Zonitis abyssiniea. — Long. 7 mil. — Fusca, prothô- 
race rufo medio obseuriore, elytris cœruleis, abdomine toto 
aut apice tantum rufo, capite dense punctato, linea media 
lœvis, elevata, prothorace sat angusto, antice angustato, parce 
punctato, elytris dense punctato, rugulosis, apice rotundatis, 
subtus cinereo-pubescens. 


COQUILLLES NOUVELLES OU PEU CONNUES 


Helix (Arionla) Stearnsiann, Gabb. 

Cette espèce est très voisine de certains exemplaires de la 
suivante. Mais elle est plus globuleuse; son ouverture est 
aussi moins oblique; son péristome est légèrement réfléchi. 
Sa couleur est d’un blanc sale, marquetée et comme mallée 
de brun, et il existe à la périphérie une bande plus ou moins 
régulière d’un bleu-brunâtre. 

_ Elle a été rencontrée dans la basse Californie par son 


auteur, et a été plus récemment retrouvée dans la partie mé- 


ridionale de la Californie, dans les environs de San-Diego. 
Il a été trouvé dans le comté de San-Diego une variété 
minor, ne mesurant que 22 millimètres de plus grand dia- 


mètre. Les petites taches tendent dans certains individus à se 
réunir pour former des bandes étroites concentriques. 


Helix (Arionta) Kelletti, Forbes. 

Elle se rencontre dans la Californie méridionale (San-Diego 
et île Santa-Catalina). Elle ne se trouve pas à Panama, comme 
le dit Reeve, quoique dubitativement. Elle vit au milieu des 
Cactus. Le type est d’un brun marqueté de blane avec une 
bande périphérique. Il existe une variété plus claire, un peu . 
plus petite et à spire plus élevée ; une seconde avec les macu- 
lations beaucoup moins marquées et une couleur plus uni- 
forme ; une troisième dans laquelle les taches sont rempla- 
cées par des bandes (var. multifasciata, Hemph.), et enfin une 
quatrième (castanea, Hemph.), plus petite, plus luisante, avec 
la partie supérieure d'un châtain uniforme, la bande noire 
plus où moins marquée, accompagnée en dessus d’une bande 
claire. Cette dernière est la plus tranchée de toutes. Toutes 
ces variétés, ainsi que celles des espèces suivantes, ont reçu 
un nom de M. Hemphill. Je ne cite que ceux des variétés 
assez tranchées pour le mériter. Elles ont été récoltées par lui 
à l'île Santa-Catalina. 


Helix (Arion(a) redimita, W. G. Binney. 

Elle est intermédiaire entre l'A. Æelletti et la suivante. Elle 
a la forme de la première, mais est beaucoup plus petite 
(21 millimètres de plus grand diamètre). Sa couleur est un 
brun sale, plus foncé en dessus, avec une bande bien mar- 
quée d'un brun rouge; la spire est parfois plus ou moins 
variée de blanc, et l'on voit à la loupe sur sa surface des 
lignes spirales obsolètes. Ce n'est. point une variété de l'A. 
intercisa, comme le pensent MM. Zénney et Blaud (Land et 
Fr. W. Sh. of N. A., p. 167). La forme est plus déprimée et 
les lignes spirales infiniment moins fortes. 

M. Hemphill nomme kybrida une variété plus petite (19 mil- 
limètres), dans laquelle la bande est moins régulière, la sculp- 
ture grossière et la couleur blanche dominante. 11 nomme 
castanea une autre variété dans laquelle le fond est d’un 
châtain intense assez uniforme. 

Type et variélés proviennent de l’ile San-Clemente. 


Helix (Arionla) intereiga, W, G. Binney, crebristriata 
Newcomb. 

Type brun; une bande obscure peu distincte à la péri- - 
phérie; test avec de nombreuses stries spirales. 

Var. minor (19 millim.). 

Var, elegans; Hemph. (20-22 millim.). Couleur beaucoup 
plus claire; bande presque obsolète. 

; . albida, Hemphill. Même taille: couleur uniformément 
anche ou très légèrement rosée; bande null i 
jrs e ou à peine 

Dans quelques exemplaires les fines lignes spirales sont - 
beaucoup moins marquées. 

Île San-Clemente; Oregon (fide W. G. Binney et Bland). 
Tous mes spécimens viennent de la prémière de ces localités. 

Neritina Rangiana, Souverb. À 

Cette espèce, dont l'habitat est marin, et qui a été trouvée | 
primitivement à la Nouvelle-Calédonie, a été rencontrée dans 
Ja suite sur les côtes d’Australie, et, plus récemment encore, 
à Aden (E. Deschamps); il est probable qu on Ja retrouvera 


== 


LE NATURALISTE 


dans dés localités autres que les précédentes. Elle a donc une 
distribution géographique très étendue. 

Helix Caldwelli, Benson. 

La coquille en question, originaire de l’île Maurice, de même 
que J'H. Vinsoni, Desh., a été rangée par les auteurs dans des 
groupes avec lesquels elle peut avoir certains rapports, mais 
auxquels elle n'appartient certainement pas. Pfeiffer et Clessin 
(nom Hel. viv., p. 171) la placent dans les £repta, dont les 
espèces typiques sont les Æ. stylodon, Pfr., et Mauritiana, 
Pfr., espèces non perforées et à péristome non réfléchi ; ils en 
séparent l'A. Vinsoni qui présente les mêmes caractères 
qu'elle, et qu'ils placent, mais avec doute (1. c., p. 59), dans 
le groupe des Sesara (type #nfrendens). 

Les deux coquilles dont il s’agit, et qui sont évidémment 
voisines, me paraissent constituer un groupe particulier à 
Maurice, rapproché, à coup sûr, des £repta, et caractérisé 
comme il suit : 

Coquille déprimée, jaunâtre, peu luisante, ombiliquée; 
spire possédant cinq à six tours, arrondis, nettement séparés 
par la suture ; ornés de petites côtes très serrées, obliques, et 
quelquefois (4. Vinsoni), munis de poils. Ouverture plus ou 
moins oblique, simple à la partie supérieure, mais ensuite 
s'épaississant et se réfléchissant de plus en plus en avançant 
vers la partie inférieure, où existe une large dent, indiquée 
seulement par un épaississement un peu plus considérable 
chez l'A. Vinsoni. Ouverture subsinueuse; bord columellaire 
un peu plus réfléchi. Bords joints par un calus mince. 

Je propose pour cette coupe le nom de Ctenophila. 

Helix suffulta, Bens. 

Cette espèce, rangée par les auteurs que je viens de citer, 
dans les £repta, me paraît très rapprochée par ses caractères, 
auxquelles je n’ose cependant 
l'adjoindre avec certitude, vu sa forme plus globuleuse, et 
son test lisse et d’un 
placée plutôt là que dans le groupe 
tionner, vu son péristome épaissi et réfléchi, et la présence 
d'un ombilic. 

Pachydrobia spinofa, Poirier. 

Cette espèce, outre le tubercule de la face dorsale du der- 
nier tour, présente en oulre un aplatissement bien marqué 
sur l’autre face, aplatissement limité à gauche, sur cette 
même face, au commencement du deuxième tour par un 
autre tubercule, qui rend celte partie anguleuse. 

Pachydrobia Spinosn, var. acuminatàä, NOY. 

Long. 40 millim.; larg. 5 1/4; long. de l'ouv. 5 millim.; 
larg, 4. À 

Très voisine de la précédente, cette variété, qui a été trouvée 
par le D° Harmand, dans le Cambodje, en diffère cependant 
par son test plus élancé, sa spire en cône allongé, acuminée, 
possédant six tours, peu arrondis à la périphérie; enfin la 
face antérieure est peu aplatie el possède vers son milieu, 
mais souvent un peu à gauche, un gros tubercule allongé, 
outre celui de la face dorsale; l'ouverture est aussi moins 


transverse. 
*. à C.-F. ANCEY. . 


MAMMIFÈRES NOUVEAUX D'ALGÈÉRIE 
(Suite n° 6) 
Genre MERioNES Illiger (1811).—Rnowsomvs Wagner (1843). 
6. — Meriones Trouessarti N. SP. 
J'ai recueilli trois sujets de cette espèce à Bou-Sâada, en 


1880, et un quatrième à l’Oued-Magra (près M'sila), en 1881; 
je n’ai rapporté que la tête de ce dernier. 


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Description. 


Cette espèce, par sa taille, sa couleur, ses formes ramas- 
sées et ses allures arvicoliennes, rappelle un peu l'aspect de 
Pachyuwromys Duprasi ; cependant elle estun peu plus grande ; 
ses formes sont plus lourdes, ses membres plus robustes et 
plus longs, surtout les postérieurs ; sa queue, bien que char- 
nue aussi, présente une forme et des proportions bien diffé- 
rentes. 

Ses incisives supérieures sont fortement colorées en jaune, 
et, comme d'ordinaire, parcourues dans leur longueur par un. 
sillon profond qui les diviseen deux parties à peu près égales, 
l'externe s’avançant presque au même niveau que l'interne. 
Les molaires ont la forme typique qui a valu au genre le 


nom de rhombomys, 'est-à-dire qu'elles sont divisées en lobes 


parfaitement losangiques, ces lobes étant au nombre de trois 
pour la première, et de deux pour la deuxième. La dernière 
molaire ést plus petite, simple, et presque circulair 


ire. 
Les bulles auditives sont également typiques, c’est-à-dire 


< 


70 


LE NATURALISTE 


qu’elles sont développées dans leurs deux portions, le sillon 
qui sépare l’antérieure de ia postérieure descendant du bord 
postérieur de l'orifice auriculaire vers l'angle postéro-infé- 
rieur de la bulle et incliné d'environ 45° sur l'horizon, et 
qu’elles atteignent ou même dépassent un peu en arrière le 
niveau de l'occipital. L'interpariétal et l’occipital sont aussi 
conformes au type du genre rhombomys, le-premier irrégu- 
lièrementpentagonal, un peu plus large que haut, le deuxième 
bien développé et suffisamment élargi en arrière entre les 
bulles qu'il recouvre partiellement. La lamelle supérieure de 
l'os lacrymal est relativement bien développée dans l'angle du 
frontal et de l’areade zygomatique. 

Les trous incisifs sont longs et s'avancent jusqu’au niveau 
des molaires ; les trous palatins sont étroits, rectilignes, et 
s'étendent de la deuxième saillie de la première molaire à la 
deuxième saillie de la deuxième. 

L'orifice auriculaire regarde sensiblement en arrière, et le 
conduit auditif présente un assez fort renflemement en avant 
de lui. 

Sept vertèbres cervicales, la première seule munie d'une 
apophyse épineuse, laquelle est de fortes dimensions ; douze 
dorsales munies de côtes, la première semblable aux cervi- 


cales et sans apophyse épineuse, la deuxième pourvue d'une 


apophyse épineuse excessivement haute ; sept lombaires dont 
les apophyse transverses eroissent rapiddment d'avant en 
arrière ; quatre sacrées dont les premières seules s’articulent 
au bassin, et vingt-quatre caudales. * 

Le péroné est très incurvé, grêle, long, ne se soudant au 
tibia qu’au delà de la moitié de sa longueur, et laissant le 
tiers inférieur de cet os absolument libre. 

Le tibia est sensiblement-plus long que le bassin, et bien 
plus court que le pied, lequel est à peu près eu à la main et 

à l’avant-bras réunis. 

Examinons maintenant l’animal en alcool et en peau. 

La tête est relativement grosse Le museau moyennement 
allongé et parfaitement velu. Les narines, très rapprochées 


_ l’une de l’autre, s'ouvrent tout au bout et un peu en dessous. 


Les vibrisses ont à peu près la longueur de la tête ; elles sont 
fines, les antérieures blanches, les postérieures brunes blan- 
chissant à la pointe. L’œil est moyen, plus rapproché de 
l'oreille que du bout du museau, entouré d’un mince liseré 
noirâtre. L'oreille est située très en arrière et courte, ne cou- 
vrant pas, quand on la rabat en avant, la moitié de l'espace 
qui la sépare de l'œil. Elle est régulièrement arrondie ; mu- 
nie, au niveau de l'orifice et sur sa paroi antérieure, d'un 
repli faisant valvule. Elle est extérienrement revêlue de poils 
très fins, très courts, sauf vers son bord antérieur, mais assez 
serrés ; en dedaps nue à la base et couverte, vers sa périphé- 
rie, , blanches, les plus extérieuresles plus 
longues. Leur couleur en n dessus est rousse avec une zone 

limitante brune due à la peau visible sous le poil, et une fine 


bordure blanclâtre produite par les poils blancs de l’intérieur | 


qui’ débordent ; en s, elles sont couleur de chair en 
: Pr et d'un brun lavé de roux blanchâtre dans leur rs 
: nu mains sont relativement robustes ; les doigts, de jus 
gueur moyenne, armés d'ongles forts, comprimés et usés à | 


la pointe. Le médius, le plus long, dépasse à peine l’ännul- 
laire ; le doigt externe.est le plus court, l'index intermédiaire, 
Le dessous des doigts est fortement strié en travers, garni de 
soies rigides et blanches, implantées dans les intervalles des 
stries. Les paumes sont très granuleuses etnues, et présentent 
six forts tubercules : un cylindrique, tenant lieu du pouce ; 
deux autres, plus gros, sphéro-coniques, symétriques, au 
poignet ; les trois autres plus petits et situés, un à la base de 
chacun des deux doigts externes, le troisième, unique à la 
base des deux internes. 

Les pieds sont grands et forts. Le pouce est court, mais 
muni d’un ongle très net ; les trois orteils suivants sont longs, 
presque égaux, le médius cependant un peu plus long; le 
doigt externe est de longueur intermédiaire. Leurs ins 
sont un peu plus longs et recourbés que ceux des doigts. Les 
orteils sont comprimés, régulièrement striés en travers comme 
les doigts, et bien velus, à l'exception d’une mince bande qui 
va du talon à la base du doigt externe et laisse la peau rose 
à découvert. Seulement quatre tubercules, petits, hémisphé- 
riques, situés à la base des orteils: un commun aux troisième 
et quatrième, et un pour chacun des trois autres. 

La queue est de même longueur que le corps. Elle est 
charnue, s'épaississant depuis son origine jusque vers le pre- 
mier quart de sa longueur, et diminuant ensuite lentement 
de diamètre. Elle est couverte de poils courts, apprimés, 
réguliers, qui ne masquent pas son écaillure sur l'animal en 
alcool. Vers l'extrémité et en dessus, ces poils s'allongent en 
un maigre pinceau brun. Dans le reste de son étendue la 
queue est rousse, plus claire en dessous qu'en dessus. 

Le poil du corps est fin, souple, serré, long, un peu moins 
cependant que chez Pachyuromys Duprasi. Sur le dos il est 
ardoisé dans les deux tiers inférieurs de sa longueur, roux 
dans l'autre tiers, et brunissant à son extrême pointe; quelques 
poils entièrement bruns, plus longs, sont entremélés aux 
autres. Sur les flancs les poils blanchissent graduellement, la 
teinte ardoisée diminuant à la fois d’étendue et d'intensité, la 
teinte rousse disparaissant la dernière. Sous le ventre et sur 
les membres, les poils sont entièrement blancs. 

La couleur générale des parties supérieures de l'animal est 
rousse ou isabelle (rousse après l’action de l'alcool), faible- 


ment lavée de brun. Toutes les parties inférieures sont d’un 


blanc pur ainsi que les mains et les pieds. Les quatre taches 
claires au-dessus des yeux et derrière les oreilles, communes 
à toutes les espèces du groupe que nous avons examinées 
jusqu'ici, ne font pas défaut. 

Je me plais à dédier cette espèce à M. le docteur Troues- 
sart, auteur du « Catalogue des mammifères vivants et fos- 
siles » souvent cité dans cette étude. 


(A suivre). FERNAND LATASTE. 


LES … RARES (suite) 


— 


LES MÉLANIES 


Si certaines coquilles sont recherchées duns les collections Ç 


. pour la beauté de leurs couleurs, il n’en est pas ainsi pour le 


Po cm et art em D 


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LE: NATURALISTE 


genre Melania, dont le nom indique suffisamment la. nuance 
des coquilles qu'il renferme. Ce genre.est un de ceux qui-ent 
subi de nombreux démembrements, et nous réunissons dans 
cet article sous le nom général de Mélanies toutes les coupes 
qui ont formé les genres : Melanatria, Melafusus, Vibex,. lo, 
Anculatus, etc. Les espèces du genre Melama étant toutes 
fluviatiles et généralement exotiques; c'est ce qui explique la 
rareté de quelques-unes: rai 

On trouve des Mélanies dans l’Amériqué du Nord, au Brésil, 
aux Philippines, à la Nouvelle-Calédonie, et principale- 
ment dans Jes possessions hollandaises. de Batavia, Bornéo, 
Sumatra, étc. Nul doute que lorsque: ces paragés encore peu 
explorés seront mieux: connns; lé nombre des espèces de 
Mélanies augmeritéra sensiblement. Woodward en compte 
361 espèces, et les explorations les plus. récentes.en ont fait 
connaître beaucoup d'autres. Nous ne citerons ici que celles 
qui sont les plus recherchées dans les collections. 

On trouve partout aujourd’hai les Melania diadema et M. 
villosa, qui ne sont pas rares à la Nouvelle-Calédonie. Une 
espèce américaine, l’/0 spinosa (Lea) est encore restée -rare.ét 
a encore une valeur de 10 francs. Citons aussi la Melanra 
crenocart na (Moric), qui est le type d’une coupe spéciale dont 
on a fait le genre Zeptoxis; la Melanra magnifica (Lea), belle 
espèce ornée de tubercules. Enfin les grands lacs du centre de 
l'Afrique, dont, les voyages-récents. nous.ont :révélé l'exis- 
tence, ont fourni aussi à la conchyliologie leurs espèces par- 
ticulières de Mélanies. On en connaît déjà plusieurs du lac 
Tanganyika, que M. Crosse a publiées récemment dans le 
Journal de Conchyliologie, et parmi lesquelles se trouve une 
forme des plus curieuses, pour laquelle M. Smith a créé le 
genre Ziphobia. La Tiphobin Horeï (Smith) est une espèce 


excessivement remarquable, ornée de: fortes épines qui attei- : 


gnent jusqu’à 15 millimètres de longueur. La forme de cette 
coquille ressemble à certaines pyrules, et l'ouverture se rap- 
proche de celle de l'Z0 spinosa. Il est probable que des recher- 
ches ultérieures feront connaîtré d'autres espèces de ce genre 
bizarre. : 

eu re ii ALB&RT GRANGER. 


NÉCROLOGIE 


L'illustre hydrogéologue, M. l'abbé Richard, décédé à 
Monza, près Milan, le 13 février de cette année, a reçu les 
derniers et touchants hommages de ses nombreux amis, le 


21 du même mois, dans l'église de Tesson, sa paroisse natale, 


située à dix kilomètres de la ville de Saintes. 

Le savant et laborieux professeur lègue à son cher sémi- 

ïre de Montli bibliothèque etses collections. Cette biblio- 
thèque est riche surtout en ouvrages de géographie et géo- 
logie ; la collection de minéralogie est unique dans son genre, 
si on la considère comme souvenir historique des voyages et 
des découvertes du nouveau Paranielle. M. Richard rappor- 
tait un souvenir de chaque localité visitée, de chaque source 
indiquée ; il aimait les grands et beaux échantillons, 
de figurer dans ses vitrines par leur taille, leur forme, leur 


couleur : il les disposait par ordre de. découvertes, avec des nu- 
méros renvoyant à sescatilogues'età son journal d'excursions. 

Ce legs magnifique revénait presqué de droit à Montlieu : 
car, c’est là que naquit la vocation du célèbre découvreur de 
sources.. Vers 1860, on y creusait un puits d’après ses.indica- 
tions, puits qui devait intercepter une source jaillissant plus 
bas du flanc d'un côteau. L'événement justifia la prédiction, 
et dès lors Richard échangea la plime du professeur contre 
la baguette mystériéuse dé l’hydrôscope. 

Le géologue de Montlieu n’a pas beaucoup écrit ; one cite 
de lui que trois où quatre articles fort courts; mais nous 
espérons trouver dans son journal et dans sa correspondance 
les éléments suffisants pour écrire sa vie. 


” H: CAUDÉRAN, professeur de Sciences. 


CHRONIQUE ET NOUVELLES : 


La carte géologique de l'Europe, dont. l'exécution a été 
décidée au congrès géologique international de Bologne, au 
mois de septembre dernier, et confiée à MM. Béyrich et Auche- 
corne, à Perlin, s’étendra jusqu’à la pente orientäle'de l'Oural 
etcomprenürà fout le bassin de la Méditerranée. L’échélle 
ayant ;été fixée à 1 : 1,500.000, les dimensions de la carte 
serontide 372 cent. de .large et 336 cent. de haut;'elle sera 
divisée en-49 feuilles, qui auront done 53 cent. de large 
sur 48 cent: de ‘haut.’ : : : 


Voici maintenant ce qui concerne le côté âdministeatif de 


de subside : on ne demande qu'une souscription à un nombre 
déterminé d'exemplaires, cent pour les grands pays, dix- 
sept pour les petits États. Le prix de souscription est fixé 
à 100 fr. ; le prix de vente sera de 125 fr. Enfin, le montant 
de la souscription (qui n’est pas liinité aux chiffres indiqués 
ci dessus) est, payable par cinquièmes; le premier, trois mois 
après la conclusion. du traité ; le dernier, à la livraison. 


M. Lebrun, préparateur au Muséum d'histoire. naturelle et 
à l'Ecole des arts décoratifs; est adjoint, en qualité de natu- 
raliste, à la mission astronomique envoyée à Santa-Cruz 
(Patagonie) à l'effet d'observer le passage de Vénus. 


| * 

M. le professeur D' Laboulbène nous prie d’ 
sa nouvelle 
Paris. 


annoncer. que 
adresse est : 181, boulevard Saint-Germain, à 


Dans l'article du mouton à 6 pattes, par le D Philipeaur. 
Ligne 16, £r'olint au lieu dé Crolini. : 
Ligne 23, masse au lieu de motte. É 
Ligne 31, /rére. au lieu de père. : . : : 


nm: 


NN '2 


à 


72 


LE NATURALISTE 


ARRIVAGES 


indiqués. 
Squelettes montées. 


Que Troglodytes niger, hauteur 70 cent. 
Hylobates agilis, hauteur 67 cent.. 
Cercopithecus sabæus adulte . . . 

Lenuriets Lemur catta. PR dite à 

OISEAUX 

Strygops RTL Nouvelle-Zélande, . . . 

Apiatre due velle-Zélande . . . . . .« . 

Kamichi, Pad ne Cayenne . . . . 


POISSONS 
Baudroie, Lophius piscatorius, 4 ® 20 de long. . . 
REPTILES 


Helix xystera Val. . PE NU on 
— cerina is. Re US RUN ete FE 
— masnifica Ferr . . : . - PR RS NU er 
— Guiilanii pe à rar PUS rte 

rs rs s ; , 

Cyclosto gascariensi SN ere 


ma nid s Gra 
Hélix nitinis cs ii 
Tor sil ss... «+ à + . 
Rayonnés. 
Spongiaire, Euplectella aspergillum. Philippines . 
Coléoptères. 


e avec petites imperfections, . . . . . 


èm 
Cicindela Palasi ae 


hortensis. Savoie. . . . . . . . 
lucens. ee rest 
podulosus. France. . . «+ + … . . 
See, Soi rie . . + + + + + + + . 


nee Rte Espagne. . . . . . 
Ilaticus. Italie 

Seariles Éiryièes ser méridionale. . , . . . 

Myas chalybœus. 
rcus Passerini. FE 
_Leptoderus Hohenwarthi. Illyrie ds 
ns cree g. Corse . 
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. =. + + + 


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Cetonia rugipennis. Perse, . . . . ., 
ee Algérié ; + 14 
sulcata. Syrie. 


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Tetracha Euphratica. pont complet D 


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Carabus merophals he TC sd d'in 
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Tortue matamata adulte de Cayenne . . . . . . . . 
Mollusques de Madagascar. 


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Solieri. RE ce TU es ea ee 
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Nous tenons à la disposition de nos clients les objets ci-dessous 


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Strangalia aurulenta, France . . , . , . . . . . . . » 40 
Dorcadion Pallasii Songarie. . . . . . . . . . . . ) » 
Carabus Valdiviæ Hope ARE es era en 6 » 

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Gioriosus Gerst. . . CE 2 MES Dr ne 8 » à 
Calosoma vagans. Chil POSER GE RER; 4 50 
Chiasognathus Grantii. Chili, . . . . . . . . . . 4à 7 » 

Euchirus longimanus Œ Q ........... 15 à 20 » À 


LIVRES NOUVEAUX 


Achille Costa. Relazione di un viaggio nelle Roanre per ricerche 
zoologiche fatto nella state del 4876. Br. in-4. Napoli, 4881.— Sixty- 
third annual report of the nd “a the New-York its Library. 
For the Vear, 4880. — Albany, 4 5 
Don César Chicote. Datos sobre sé Hemipteros de Espana. | 


Cronica cientifica. Ano LV, num. 95. Barcelona, 40 de diciembre (M 
1884. Li 


Revista Scientifico-Industriale. Compilata da Guido Vimer- (# 
cati. — J. Basaltidi, Sicilia. : 


Archiv für Naturgeschichte. Erstes es Berlin. RE 


4882. — Dr. von Lu ae Heliminthologische Studien. — 
lein, Ein Stomiatide aus Jap 


Rudolf Leuchart, JE nn Pre 2 2 des Lebegerels, — 


zur Kenntniss der histologischen 
Struktur der Éil der Pusine omen. 52 


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Ros à 
Fr. Thomas, Uber einige neue 
Postalisches, 


 - Entomologische Zeitschrift. Zweites Heft. Berlin, : 

— E. v. Harold, Zur Kenntniss der Lan Par à chis. — | 

ü 2 Reuter, Analecta hemipterologica. , Hymenop- 

teren von Portorico, — Y. ». Roder, Di Rte Notizen. — 

cr Karsh, Eine neue Vogelspinne aus Südafrika. Eine neue 
Cecdomyia — Gustav Joseph, Arthropoden der Krainer Tropfstein- 


RAM LS | 


Le gérant, Émile DÉYROLLE. 


Evreux. — Imp Ch. Hénisser. 


4" Année. N° 10 15 Mai 1882. 73 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


ADRESSER ‘TOUT CE QUI CONCERNE ABONNEMENT ANNUEL : ÉMI LE: DEYROLLE 
LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION Payable d’ayance en un mandat-poste à l'ordre du Directeur. DIRECTEUR 
Au bureau du Journal France et Algérie 6 fr. » arr 
à Pays compris dans: n Union postale.,....4 sd » 
RUE/DENBAMMONNAIR, 23 ‘l'US los œuvres pays LL OU 
AM 08 onhenit compris) ! Secrétaire dé la Rédaction 


‘PARIS 


LES Res bE ra b PARTENT DU fer JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange ou de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


ds : F Trois Eperônniers Germain (Polyplectron Germant). 
MUSEUM D'HNTOIRE NATURELLE DE PARK Uni Paon Spicifer (Pavo Spiciferus). 
Un Ibis de Macé (Geronticus Macei). 
ds # | | Deux Cigognes épiscopales (Crconia episcopus). 
Les entrées d'animaux vivants dans la Ménagerie du Museum Un Héron cendré (Ardea Cinerea). 


ont été importantes ; plus de soixante mammifères et oiseaux Un Tantale à tête blanche (Tantalus leucocephalus). 
ont enrichi cet établissement, soit comme dons, soit nés ou Trois Anihngas (Plotus Melanogaster). 


acquis pendant le mois d'avril. 
Parmi les dons, nous signalerons un Guépard (Felis jubata), » : 

offért par M. de Ryvoiré, el venu à bord'd'un de ses tiavires, | Un Cerf-Cochon (Cervus porcinus). 

qui-font lé commerce dans le soIfé Persique. Cé charmant | !? UnKob(Cobus unctuosus) femelle. * 

animal, quise rapproche béancoup du chien par ses longues | Un Cerf d'Aristote (Cervus Ar spas): 

jambes, dont lés anglés-ne sont pas rétractilés commé ceux | Une Antilope Canna ou Elan du Cap (Oreas Ganna). 

des chats, s'emploie en Perse à la chasse des gazelles, qu'il | Deux Chèvres d'Angora et deux Chèvres de Norwège. : 
_ attrape facilement à la course; son caractère est doux, il aime Trois Cygnes noirs (Cygnus Atratus). 


IL EST NÉ A LA MÉNAGERIE : 


beaucoup la eu de l'homme et s'accorde, paraît-il, très Nous signalerons aussi quelques acquisitions : 

bien avec les chiens. Déux Phacochères d'Ethiopie (Phacochærus Æ'thiopicus). 
Une Louve NCA pif, donnée par M. Bouléry. |: Un Céphalophe Maxwel (Cephalæphus Maxweli. 

- Un Renard (Canñis vulpes), offert par M. de Pérol. Deux Oies d'Egypte (Chenaloper Ægyptiacus). 
Une Marmotte (Arc{omys marmotta), don de M. Thomas. Deux Pénélopes Maraïil (Penelope Maraël), 
- Une Oie tuberculée (Anser RU, offér lé par M. Hovius, Deux Otaries de Californie (Otaria Califor nica). 

député de Saint-Malo. . |. Dans un prochain article, nous nous proposons de donner, 
Une Colombe blanche, don de M Gofrinet. sur ces deux derniers animaux, qui intéressént si vivement 
Trois Colombes à collier, don de Me Did. | le public, quelques détails relativement à leurs mœurs et sur- 
‘Un Macaque (Macacus Cynomolgus), don de M. Vergnon. tout au commerce auquel ils donnent lieu, pour la fourrure 


: M:le gouverneur de la Cochinchine a autorisé M: Corroy, | qu'ils fournissent et dont on fait maintenant un usage consi- 
directeur intérimaire du Jardin botanique de Saïgon, à en- érable. 
voyer au | Muséum un ie nombre de Lure et Lie 
seaux; ce:sont ? 1! = 

Deux Chats viverriens (Felis viverrinus), ts belté pété et | : | : ACADÉMIE DES SCIENCES, 


rare re les rt T un 4 eux est très oux ét se laisse 


pos a fa “SÉANCE DU 13 MARs 1882, done 
frere ia (Felis sd: 108 ss | Pi. À ON un cas ‘de pr éservation contre. da maladie char bonneuse, 
Un Pigeon Nicobar (Calænas bn" | observé chez l'homme. Note de M. E. Cosson. 
‘Huit Faisans Prélat (£'üplocamus Prelatus). ds En 1854, un fermier du Loiret fut atteint d'une Dre RL 


à 


74 LE NATURALISTE 


lion charbonneuse. Vers la fin de février dernier, il subit de 
nouveau les atteintes de la même maladie, qui, dès le début, 
-occasionna de graves accidents généraux, et mortels en appa- 
rence. Vingt-quatre heures de fièvre intense, avec somnolence 
et insensibilité comateuses : tel fut le début de l'infection; 
mais ces phénomènes ne durèrent pas et disparurent rapide- 
ment. Peu de jours après, la fièvre avait cessé, et il ne restait 
au malade que des lésions locales consistant en deux pro- 
“fondes ulcérations avec un large décollement à la face dorsale 
de la main. M. Cosson fait remarquer que la première atteinte 
de la maladie, bien qu’ancienne, peut être considérée comme 
une véritable vaccination, ce qui vient confirmer les faits éta- 
blis par les belles expériences de M. Pasteur, pour la préser- 


14 


vation des animaux par l’inoculation du virus atténué. 
* 


Distribution géographique des Coléoptères en A byssinie. Note 

de M..A. Raffray. 
L'Abyssinie, pays très montagneux, jouit des climats les 
plus divers; aussi l'observateur peut y faire des remarques 
: très intéressantes sous le rapport de la faune. M. A. Raffray, 
qui y a voyagé en 1873-1874 et en 1881, établit, suivant les 
altitudes, quatre zones : 1° la zone du littoral, depuis le niveau 
de la mer jusqu’à 700 " et 800% d'altitude; 2° la zone des 
vallées et plaines basses de l’intérieur de 1,200 * à 2,000 », 
avec une moyenne de 1,400"; 3° la zone des plateaux de 
2,000 * à 2,800 *, avec une moyenne de 2,200 à 2500: 
4° la zone subalpine de 3,300 * à 4,000 %, avec une altitude 
moyenne de 3,500 *. Ces zones, où les coléoptères sont ré- 
partis d’une façon irrégulière, sont légèrement modifiées sui- 
vant qu'elles appartiennent à l’un des trois bassins du Nil, de 
la mer Rouge ou de la cuvette du lac Aoussa. 1° zone (du 
littoral) : plaines arides, souvent sablonneuses, végétation 
maigre, mimosas et térébinthes; thermomètre à l'ombre 
variant de 21° à 48° suivant les saisons; pluies hivernales et 
rares. Les coléoptères, assez nombreux et peu variés, sont 
presque exclusivement de types sahariens; Zophosis, Adesmia, 
Mesostena, quelques Graphipterus, Glycia, et les Julodis ara- 
bica et Mniszechii; 2° zone (des vallées et plaines basses 3 
végétation clairsemée, caractérisée par le Baobab et de grands 
Mimosas; température variant de 15° à 25°; pluies estivales 
peu abondantes. Les coléoptères sont de types sénégaliens ; 
Tefflus, Galerita, Casnonia, Tetragonoderus, Catascopus, 
Anthia, etc.; Heliocopris, Temnorkynchus, Trionychus, A do- 
retus, etc., Goliathus Pluto, Eudicella Cloë, Comprocephalus 
 horsfeldanus ; buprestides, malacodermes, anthribides, bren- 
thides, cérambycides, chrysomélines ; 3° zone (des plateaux) : 
sol argileux, généralement humide, couvert de prairies ; 
quelques ficus et oliviers; thermomètre de 10° à 250: pluies 
estivales abondantes. Ici les types de coléoptères sont soit 
spéciaux, soit analogues à ceux de natal, ou voisins des types 
circa-médilerranéens, mais ne sont pas sénégaliens; peu de 
longicornes, buprestides, ténébrionides et cétonides: mais 
beaucoup de lamellicornes coprophages et de carabiques, 
offrant des analogies avec ceux de Syrie et d'Europe méridio- 
nale; Zuphèum, Drypta, Brachinus, Siagona, Chlaenius, Har- 
palus, Bembidium ; de nombreux Paussides, parmi lesquels le 
- Hylotaurus Blanchardi, Raftr., nouvelle espèce d'un genre 
presque inconnu; #° zone (subalpine) : confinée au sud de 


l’Abyssinie; thermomètre de 2 à 10; sol généralement 
humide. Sur une trentaine d'espèces recueillies par M. Raffray, 


cinq seulement s’éloignent des formes européennes; ce sont M 


Calosoma caraboides, Raffr.; Simogontus Beccari, Schizonycha 
pubescens, Raffr.; un nouveau genre de chrysomelines: et 
enfin un Ocladius. Les autres espèces sont voisines des types 
européens; Cymindis, Harpalus, Amara, Calathus, Trechus, 
Bembidium, Agabus, Ocypus. Deleaster, Proteinus, Ptinus, 
Cetonia nervula, Raff., Otioryhnchus, et un genre voisin des 
Plinthus. M. Raffray a rapporté, en outre, dix-huit espèces de 
mollusques, dont neuf reconnues par M. Bourgignat, comme 
appartenant à des types africains, et les neuf autres à des 
types européens. 

Mode de formation du bassin houëller de la Loire; causes qui 
modifient, en divers points, la nature des houilles. Note de 
M. Grüner. 

Les bassins houillers du plateau central français et du nord 
de l'Europe, en général, sont limités au moins sur l’un de 
leurs bords, par une énorme faille, dont la direction est paral- 
lèle à l'axe du bassin. Souvent l’on rencontre de pareilles 
failles-lemites, le long des deux bords opposés. Les bassins 
ont la forme de fond de bateau ou celle d’un U renversé, et 
se sont formés sous l'influence des failles-limites. L'étude des 
terrains houillers prouve que leur première ébauche coïncide 
justement avec l'ouverture de ces failles, et que pendant la 
période houillère le sous-sol ancien s’est affaissé entre les 
failles-limites opposées. Dans le bassin engendré, les pou- 
dingues et les grès se sont déposés en eau profonde: les 


schistes correspondent à une période de repos relatif, et les 


houilles se sont développées lorsque, tout. mouvement ayant 
cessé, le bassin était transformé en une sorte de bas-fond 
marécageux. Un nouvel affaissement met fin à Ja formation 
du premier banc de houille, et un nouveau banc ne se-re- 
forme qu’à la suite d’un deuxième comblement de Ja dépres- 


sion produite. A Rive-de-Gier, le bassin en forme de fond de 


bateau repose sur une puissante brèche qui sert de base aû 
premier banc de houille; puis l’affaissement cessant à Rive- 
de-Gier même, se continue dans la direction de Terre-Noire 
et de Firminy, où l’on rencontre les étages supérieurs de la 
bouille qui manquent à Rive-de-Gier et qui n'y ont jamais 
existé. La limite nord des trois étages supérieurs de Saint- 
Etienne est dessinée par trois nouvelles failles longitunales 
qui ont dà s'ouvrir à l’origine de chacun de ces dépôts houil- 
Jlers. De l'étude de ce bassin, il résulte que le sous-sol ancien 
s'est affaissé à Saint-Etienne d’au moins 1,500 % de plus qu'à 
Rive-de-Gier; à Saint-Etienne le bassin a une épaisseur de 
2,800 * à 3,000" comprenant 25 on 30 couches de houilles, 
d’une épaisseur variant de 50% à 80". M. Grand'Eury a 


montré que la flore se modifie avec les élages et qu’elle passe: 


de celle du terrain houiller moyen à celle du terrain permien. 
M. Grüner avait pensé que le terrain houiller devait se pro- 


| longer sous le terrain tertiaire du Dauphiné, et conseillait, 


dès 1853, de le rechercher dans cette direction à l’aide de 
trous de sonde. Cette hypothèse était exacle, car des travaux 
entrepris en 1880 et 1881 l'ont fait retrouver sur trois points 
différents, entre Givors et la Verpillière, sous 2007 de molasse. 
M. Grüner a constaté d’une façon générale, eten particulier à 


| 5 
îl Fc 


ês 


LE NATURALISTE 75 


Saint-Etienne, que dans une même couche, la houille con- 
tient d'autant moins d'éléments volätils qu'elle provient de 
parties plus profondes; et en second lieu, que le long d'une 
même verticale, les couches inférieures sont moins riches en 
gaz que les supérieures. La chaleur centrale doit être, ici, la 
cause dé ces modifications de la substance végétale. Quelque- 
fois même, sans changer de niveau, on constate une modifi- 
cation analogue dans le charbon d’une couche et dans le sens 
de la direction; à Saint-Etienne, vers les lisières nord et ouest 
du bassin, les houilles sont moins riches en matières volatiles 
que vers la lisière sud. Cette modification doit avoir ici pour 
cause la nature du sous-sol ou le voisinage d'anciennes 


“sources thermales. Là où le terrain houiller est voisin du gra- 


nite ou d'anciens dépôts geysériens, le charbon est moins 
riche en gaz, que là où reposant sur le micachiste, il est sans 
relations avec les sources siliceuses de la période houillère. 


SOCIÉTÉS SAVANTES 


Société zoologique de France. — Séance du 1# mars 1882. 
Présidence de M. Kunckez D'HercuLAIs, vice-président. 

M. le D° Jousseaume entretient la Société de quelques cas 
tératologiques. Le premier concerne un Z'apes decussata pré- 
sentant une atrophie de tout un côté et une hypertrophie du 
côté opposé. Cette monstruosité a élé observée également, 


au musée de Bordeaux, sur trois exemplaires du ZLucinea 


tigerina, et au musée de Lisbonne sur deux individus d'une 
amphidesme. Le deuxième cas est un cas d’albinisme chez la 
Ricinula digitata. M. Jousseaume signale enfin un dévelop- 
pement anormal chez une espèce du genre Scarabus. 

M. E. Simon communique à la Société un nid d'Arachnide 
de la famille des Avicularidæ, provenant de Cayenne. Ce nid, 
fixé à une écorce d'arbre, est un tissu très résistant, fermé à 
la partie supérieure par un opereule mobile, et recouvert 
éntièrement de débris d'écorce de lichens. 

La Société a reçu, dans cette séance, la collection complète 
des mémoires et des « Verslagen en mededeelingen » de l'Aca- 
démie des sciences d'Amsterdam. | 

Parmi les publications reçues, il importe de signaler encore 
les « Acta », les « Notiser » et les « Meddelanden » de la 
« Societas pro fauna et flora fennica » d’Helsingfors. 


© Séance du 28 mars. 
Présidence de M. E. Simon, président. 


ue » le ministre de l'instruction publique annonce qu'il vient 


d'accorder à la Société une subvention de mille francs. 

M. le D° R. Dubois, préparateur à la Sorbonne, est nommé 
membre de la Société. 3 a. 

Sur la proposition de M. Künckel d'Herculais, la Société 
décide qu'il y a lieu de s'occuper de la question de la conser- 
vation de la propriété scientifique. La Société nommera dans 
la prochaine séance une commission à cel égard, Elle engage 
vivement tous ses membres à lui communiquer des docu- 
ments relatifs à cette question ou lui faire part de leurs 
opinions. ne ; à 


ppp 


M. Certes fait une communication sur les méthodes de 
coloration des organisines inférieurs à l'état vivant. 

M. le D' C. de Mérejkowsky entretient la Société de ses 
recherches sur la structure des Hydraires. 


Séance du A4 avril. 
Présidence de M. E. Smox, président. 


M. Vian donne lecture d’un travail de M. de Sélys-Long- 
champs sur une excursion à l'île d'Helgoland, et sur une 
étude de la faune ornithologique de celte île, Ce travail est 
suivi de la liste des Lépidoptères (Rhopalocères et Sphingides) 
qui ont été trouvés dans cette Île, — Renvoi au Zulletin, 

M. le D' Jullien fait une observation à propos d’une nou- 
velle espèce de Cupulaire de la Méditerranée, qui a pour point 
de départ une zoécie fixée sur un grain de sable autour 
duquel les autres zoécies se développent de façon à soulever 
finalement ce grain. Cette observation pourra peut-être 
s'étendre aux autres Cupulaires. 


Séance du 25 avril. 
Présidence de M, KunoxeL D'HencuLAIs, vice-président. 


M. le président fait part à la Société de la mort de Darwin. 
Un télégramme de condoléance sera adressé, au nom de la 
Société, à la famille de l’illustre naturaliste. 

M. Certes communique une note relative à plusieurs para- 
sites qu'il a récemment découverts dans l’estomac des huîtres 
de toutes provenances. — Renvoi au Bulletin. 

M. Deniker fait connaître le résultat de sès observations 
sur l'Orang-Outang et sur le Chimpanzé de la ménagerie 
Bidel. — Paraîtra au Bulletin. + 

M. le D' R. Blanchard a eu récemment l’occasion de dissé- 
quer un Fython du Séba, et a pu vérifier l'exactitude de la 
description, qu’il avait donnée précédemment, du mode de 
terminaison du péritoine en arrière. Ses premières observa- 
tions, faites en 1879, en commun avec M. Lataste, ont été 
publiées dans le Bulletin de la Société zoologique de France 
M. J. Jourdain, trouvant que les faits annoncés par ces auteurs 
étaient « de nature à causer de l’étonnement », en avait con- 
testé l'exactitude. Les nouvelles recherches de M. Blanchard 
viennent montrer la justesse de ses premières observations. 

M. le Dr Jousseaume décrit plusieurs espèces nouvelles de 
Mollusques appartenant au genre Spondyle. — Renvoi au Bul- 
ein: :: 


LE VALLON DE LA COQUILLE ET LE GALIUM FLEUROTI JORD. 
Par le D' Bonner (Swzte.) 


Dans le fond du ravin croissent : Mentha sylvestris L. 
(M. cærulescens Opitz). Verbascum nigrum L.; Astragalus gly- 
cyphyllos L., Galium erectum Huds.; Asperula galioides M. B. 
et, près de la source, sur un affleurement de calcaire blanç- 
jaunâtre marneux : Linaria petræa Jord. (L. alpina D, C. 
pro parte). Sur les pentes arides et pierreuses, dans les éboulis 
qui eèdent sous le pied et rendent la marche pénible, le bota- 


de 


NS 


RAR RE 


16 


a 


LE NATURALISTE 


niste récoltera en abondance le Galzum Fleurotr Jord., mais 
fort peu d’autres plantes intéressantes. J'ai noté soigneuse- 
ment toutes les espècés que j'ai rencontrées en gravissant la 
pente, et mon obli;eant confrère M. le D' Gillot, m'a fourni 
l'indication de quelques végétaux qui n'étaient plus en état à 
l'époque où j'herborisais ; en parcourant la liste que je donne 
ci-après, on jugera combien est pauvre la végétation de la 
Coquille; cependant, un observateur attentif y trouvera en- 
core quelques intéressants sujets d'étude, car plusieurs 
espèces ubiquistes revêtent dans cette localité, en raison 
ême de la nature et du mode de désagrégation du ter- 
rain dans lequel elles croissent, un port spécial et une 
physionomie toute différente de celle qu'elles présentent dans 
leurs stations habituelles : c’est ainsi que le Galium Fleuroti 
ne se maintient dans les éboulis mouvants, qui le recouvrent 
plus où moins après chaque orage, que grâce à son mode de 
végétation, et c’est à ces causes qu'il doit, suivant moi, une 
bonne partie des caractères qui peuvent le distinguer au 
milieu de l'inextricable groupe des Leptogalia. 
En s’élevant du fond dé la vallée, vers le som met, on trouve 
sur les pentes : 
‘Arabis Thaliana L, 
Orobanche Teucrii Hil. sur T 
crium, Cham 
tanum L, 
Galeopsis angustifolia Ehrh. 
Campanula rotundifolia L. 
Aquilégia vulgaris L. 
Vincetoxicum officinale Mæœnch. 
Anthyliis Vulnereria L. 
Helleborus fœtidus L. 
Euphrasia capræa Jord. 


Linum catharti 
.Teucrium montanum L. 
Carlina acaulis L. , 
= var. caulescens Lam. 

Silene glareo a Jord, 
-Ptychotis heterophylla Kch. 
Allinm sphærocephalum L. 
Scabiosa Columbaria L. 
Asperula Cynanchica L. 

ontodon proteiformis Viil. var. 


Erysimum cheiriflorum Walr. 
cum L. eu- 
ædrys L.et T.mon- 


glabratrus Kch. et var. hyose- Linaria min esf . | 
crioide Kch. Alsine tenuifolia Crantz. 
Teucrinm Chamædrys L.  Hierécium Pilosella L. 
Phalängium Liliago Schreb. Thalictram midus L.. 
: = ramosum La i 


En | :0osun Genista pilosa L, 

Bupleurum falcatum L. Cytisus decumbens Walp. 

Seseli mon Rumex seutatus £.. 

Alsine Jacquini Rchb. 

Cladonia endiviæfoli ES 

Evernia Prunastii Ach, sur Pranus 
spinosa L. : 


S L; h 
-Orobanche Galii Vauch. sur Galium 
Fleuroti Jord. 
Epithymam D. C. sur 
Thymus Serpylium L. 


_ 


et de beaux individus de Vscum album L. parasites sur le 
Cratæqus monogyna Jacq. 
_ Sur les rochers qui bordent le sommet du vallon s’étalent 
de larges plaques de Squamaria crassa D. C. et Physcia chry- 
sophthalma D. C. 

Dans le bois taillis qui couvre le plateau, végètent : 


Aria nivea Decsne, 


Erysimum cheiriflorum Walir. 
Digitalis lutea L. s L. 


Melica nutan 


um montanum L, Gentiana lutea L. 
Euphorbia sylvatica Jacq, : : : !  Câréx alba Scop. 
Rubia peregrina L. — montana L. 
Ranunculus nemorosns D. C.. Pulmonaria angustifolia L. 
Orobus tuberosus L. Gentiana cruciata L. 


lina syluetris Walt, Adonis flammea Jacq. 


“syletris Wallt., Adonis flanmea Jacq., Delhinin 
solida L:, Ajuga genevensis L. , T'eucrium 


Botrys, L., Campa- 


| près du village, Cynoglossum officinale L., et Rosa 


de M. Jordan et sans sa participation, ainsi que cela résulte 


nula rapunculoides L., Bromus erectus Huds., elc., etc., et, 
apricorum 
_Ripart. 
Appendice. — 11 m’a paru utile de faire suivre mon récit 
de quelques observations critiques sur le Galium Fleuroti 
Joré. Ce Galium a été observé pour la première fois par 
Fleurot, directeur du Jardin botanique de Dijon, quien adressa 
des échantillons à Grenier et à M. Jordan sous le nom de G. 
pumilum Lam., variété hum Kch., et ces deux sayan{s 
botanisies donnèrent presque simultanément une descriplion 
de la plante bourguignonne, Grenier, dans ses Nolices bola- 
niques (Mém. de la Soc. d'Emul. du Doubs, séance du 15 nov. 
1849, parue fin décembre de la même année), et M. Jordan, 
dans le Catalogue des graines du Jardin botanique de Gre- 
noble pour 1849 (distribué fin janvier 1850); quant à la dia- 
gnose de la Flore de France, elle est la reproduction littérale 
de celle publiée dans les Notices botaniques, et, pour cette 
raison, je n’ai pas à en parler ; elle est en outre de beaucoup 
postérieure aux deux précédentes, car le premier fascicule du 
second volume de la Flore de France qui contient les Rubia- 
cées, n'a été livré à la publicité que le‘10 mai 1852, ainsi que 
le constate l'annonce du Journal de la Librairie pour cette 
même ännée. 
C'est la description insérée dans le Catalogue du Jardin 
de Grenoble que je regarde comme authentique, bien qu’elle 
soit postérieure d'au moins un mois à celle éditée dans les 
Notices botaniques ; maïs cette dernière a été rédigée à l'insu 
é Grenier. En outre, l'auteur des Votices 
à compris dans sa description une plante récoltée à Saulieu 
(Côte-d'Or), par Fleurot, que M. Jordan avait d’abord rap- 
portée à son G. Fleuroti mais qu'il n’a pas cru devoir citer 
daps sa description LL | 
Dans les Mémorres de la Société d'Emultation du Doubs (loë. 
cit.), le G. Fleuroti Jord. est caractérisé par ses « feuilles... 
munies sur les bürds et sur les faces de nombreux poils 
raides-étalés » tandis que M. Jordan dit au contraire, avec 
raison : « Foliis.… utrinque patenter pilosis vel omnino gla- 
bris. » 
Le G. Fleurotise présente en effet sous deux formes qui crois- 
que par la pubes- 


plante en lui donnant 
une teinte d’un vert sombre ; tandis que l’autre, forma glabres- 
cens, d'un vert moins foncé, est complètement glabre dans 
toutes ses parties ou exceptionnellement munie de quelques 
poils épars et très rares ; celle dernière forme ést en oûtre 
un peu plus précoce que l’autre. Enfin, dans une troisième 
forme beaucoup plus rare, J al trouvé toutes les anciennes 
tiges notablement hérissées, tandis que les rameaux de nou- 


Dan son excellente Flore de lux Côté:d'On (p. 333) M. Ch: Royér: in- 
dique son Gsylvestre, var. Fleuroti ns une trois localité, à Rouge- 
mont ; n'ayant pas vu la plante de cette Station, je ne püis.en parler, à 

Ces deux formes ont été publiées cette année, par les soins du De Gil 
dans les exsiccat: de la Société Dauphinoise. . die 


tent 


œ 


LE NATURALISTE 


velle génération étaient complètement glabres ; ces curieux 
échantillons, auxquels M. le D' Gillot donne le nom £e G. 
Fleuroti, éansitus ad forman hirtam, présentent donc réunies 
sur un seul et même individu les deux formes birta et glabres- 
cens. MM. Gillot et Ch. Royer ont observé de semblables 
variations chez les G. Boceoni D. C. et G. supinum Lam. 
C’est d’après les observations de Fleurot que les descriptions 
indiquentle G. Fleuroti comme notreissant par là dessiccalion ; 
mais ce caractère n’est nullemeut conslant, et en séchant un 
très grand nombre d'échantillons, j'ai remarqué que quelques- 
uns seulement noircissaient à peine à l'extrémité des jeunes 
rameaux et que la plus grande partie conservait sa couleur 
sans altération. Enfin M. Jordan quin’avait pas récolté lui-même 


son espèce, l'a indiquée: « Ad ripas rivuli la Coquillé dicti » ; 


ce qui n’est pas rigoureusement exact, puisquele G. Fleuroti 
croît sur les pentes du ravin et bien au-dessus de la source, 
au sommet du plateau. 

Le G. implexum Jord se présente également sous deux 
formes, l’une glabre, l'autre velue, et la première, si l'on en 
excepte la teinte plus claire, me paraît bien difficile à distin- 
guer par des caractères sérieux de la forme glabre du G. 
Fleuroti ; le port et le modede végétation de ce dernier tiennent 
évidemment à la station, et l’on peut suivre facilement les mo- 
difications que l'habitat imprime à sa physionomie. En par- 
courant le plateau boisé qui domine le vallon de la Coquille, 
on trouve çà et là quelques places sèches et un peu pierreuses 
où le G. Fleuroti encore suffisamment caractérisé est déjà 
plus allongé et moins largement cespiteux que sur les pentes 
du ravin ; à mesure qu'on avance Sous bois, les différences 
s’accentuent de plus en plus, et les individus qui croissent à 
l'ombre des taillis, dans les places où la terre plus abondante, 
est recouverte de détritus végétaux, perdent complètement 
leur port couché-diffus, les tiges moins nombreuses s’allon- 
gent et deviennent ascendantes en même temps que l'inflo- 
rescence est plus fournie et plus large. 

En présence de ces faits, je n'ose me prononcer sur la 
väleur spécifique des G. implexum Jord. ét G. Fleuroti Jord.; 
il faudrait, du reste, pour acquérir toute la certitude qu'on est 
en droit d'exiger des travaux de botanique critiqué, examiner 
et cultiver comparativément les nombreuses espèces créées 
dans le mème groupe par M: Jordan; mais, outre que je ne 
possède sur cette question que des éléments insuffisants, je 
né pourrais la traiter ici sans sortir des bornes dé celte note 
qui n’est en somme qu’un simple récit d'herborisation. 

HA) . SELS. D' BONNET: 


ge qu 
ER 42 


MAMMIFÈRES NOUVEAUX D'ALGÉRIE 
Es M0: D) 
Genre Memonss Illiger (1814).— RHOMBONVS Wagner (183). 
Hi FE he th ris aulo suvrol,-de 480 oeei 
1; 2 Meriones Auziensis ! D. SD 
l'Le2 mai 1881, dans 


he prairie située sur les bords de 


l'Ouéd-Akarit, entre Aumale et le bord) de l'Oüed-Okris, les | 


ist DE up audniitidon cfolntiek À) 
© 4 Du territoire d’Auzia, ville romaine dont Aumale occupe aujourd'hui 
l'emplacement. ' 


717 


Arabes qui m'accompagnaient ont retiré, sous mês yeux, d'un 
même térrier, les cinq sujets que j'ai rapportés de cette nou- 
velle espèce, trois femelles pleines et deux mâles. 


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DIN SLRIS 01 eue à 
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Description. 


Les incisives sont faiblement colorées en jaune-paille, tan- 
dis que celles de M. Trouessarti sont jaune-orangé, et chacune 
des supérieuresest divisée, par le sillon longitudinal, en deux 
parties inégales; la plus petite, externe. Les molaires, de 
forme également typique, ont leur couronne fortement colo- 


rée en brun-vers sa limite supérieure; ce qui n'a pas lieu chez 


M: Trouessarti. Les trous incisifs descendent un peu plus bas 
que ceux de. M. Trouessarti, dépassant légèrement le niveau 
des molaires. Les trous palalins ne cominencent qu’au niveau 
de la troisième saillie (au lieu de la deuxième) de la première 
molaire, pour finir au même point. Les trous sous-orbitaires 
sont plus larges. L'arcäde zygomatique est plus écartée en 
avant et en arrière et moins incurvée au milieu. Les bulles 
sont légèrement dépassées en arrière par l'occipital, tandis 
qu’elles le dépassent chez M. Trouessarti. Le conduit auditif 
n'est pas renflé, comme celui de M. Trouessarti, en avant du 
méat auriculaire, et il se trouve plus écarté de l’arcade zygo- 
matique. L'occipital est plus large en arrière, à .cause du 
moindre développement des bulles qui ne l'encaissent pas 


La mâchoire inférieure est relativement beaucoup. plus 
forte. 5 Étyyes | pri Hiq House Al 
N'y a dé même 7 vertèbres cervicales, 12 costales, 7 lom- 
bäires, 4 sacrées et 24 caudales, semblables 


à 


&$* 


‘18 


LE NATURALISTE 


Le tibia de M. auziensis est plus court et plus fort que celui 
de M. Trouessarti, malgré la taille un peu plus grande du 
premier. Le péroné est plus écarté du tibia, et proportionnel- 
lement beaucoup plus court : la limite inférieure du trou 
compris entre ces deux os se trouve juste au milieu du tibia, 
tandis qu’elle est beaucoup plus bas chez M. Trouessarti; et 
beaucoup plus du tiers du tibia est absolument libre au-des- 
sous du péroné. 

La jambe est plus petite que le bassin, et le pied est plus 
petit que la main et l’avant-bras réunis, à l'inverse de ce qui 
a lieu chez M. Trouessarti. 

Les narines sont, comme chez M. Trouessarti, très voisines 
et perforées tout au bout du museau. Le museau est moins 
allongé. Les vibrisses sont plus longues, plus fortes, moins 
nombreuses ; les unes entièrement blanches, et les autres, 
les plus nombreuses, entièrement noires. L'œil est plus grand, 
également entouré d’un fin liseré noirâtre. L’oreille, égale- 
ment munie d’un repli valvulaire, est régulièrement ovale, 
bien plus haute et implantée moins en arrière ; si on la rabat 
en avant, elle atteint et recouvre l'œil. Elle est extérieurement 
bien velue, rousse dans ses portions antérieure et supérieure, 
vêtue de poils blancs et très longs dans sa partie postéro-infé- 
rieure ; toute sa couverture plus longue et plus serrée que 
chez M. Trouessarti. A l’intérieur, l'oreille est velue seulement 
dans s1 portion postéro-supérieure, les poils qui la garnissent 
étant roux, relativement longs et serrés, et non blancs, courts 
et rares comme chez M. Trouessarti. Des poils roux, beaucoup 
plus longs que les autres, sont implantés sur sa marge 
antérieure, et elle est nue et brune dans le reste de sa sur- 
ace. 

Les mains sont sensiblement plus grandes et plus robustes. 
Les doigts sont étagés de même, mais plus épais et plus for- 
tement comprimés ; chacun d’eux terminé, sous l'ongle, par 
un fort tubercule lisse (lequel se retrouve, moins développé, 
chez M. Trouessarti et se montre aussi au bout des orteils 
des deux espèces), et transversalement strié dans le reste de 
sa surface inférieure. Les ongles sont bien plus forts, aigus 
et recourbés à la pointe ; bruns, et non blancs ou rosés 
comme ceux de M. Trouessarti. Le pouce est semblablement 
rudimentaire et sans ongle ; la paume également granuleuse, 
mais fortement renflée en une éminence qui supporte les 
deux tubercules earpiens, ceux-ci beaucoup plus considéra- 
bles que chez M. Trouessarti, et émoussés, aplatis, au lieu 
d’être saillants comme chez ce dernier ; l’externe, d’une sur- 
face presque double de l'interne. Les autres tubercules del a 
main, les trois sous-articulaires, sont arrondis et excessive- 
ment petits, beaucoup plus petits même que ceux des bouts 
des doigts. Les paumes sont nues et les doigts velus comme 
chez M. Trouessartr. i rés 

Les pieds sont bien plus forts. Les orteils, étagés de même, 
sont relativement plis courts et plus gros, semblablement 
velus, ainsi que la plante et le tarse ; mais la couverture infé- 
rieure du tarsé, blanche sur les bords, est, dans sa partie 
médiane, formée de poils roux. Les ongles sont semblables, 
mais bruns ; les tubercules semblables et semblablement dis- 


és. TA 5 | 

La queue est un peu plus courte que le corps et propor- 
tionnellement que relle de M, Trouessarti ; elle, est aussi moins 
épaisse et charnue que celle-ci, quoiqu'’elle le soit encore pas- 


sablement. Elle augmente un peu de diamètre à partir de son 
origine, et diminue ensuite progressivement jusqu'à l'extré- 
mité. Elle est couverte de poils un peu plus longs et plus 
raides qui ne masquent pas son écaillure sur l'animal en 
alcool, et se termine par une touffe un peu plus longue et 
plus fournie, Elle est de la couleur du dos, presqu’aussi fon- 
cée en dessous qu'en dessus, mais brunissant à la pointe; son 
pinceau terminal est entièrement brun. 

Meriones auzieusis est en dessus brun-roussâtre, franche- 
ment roux sur les flancs, d'un blanc pur en dessous, sauf 
une tache longitudinale rousse sous la gorge. Ges deux cou- 
leurs netiement séparées l’une de l’autre. Les mains et les 
pieds sont d’un blanc légèrement lavé de roux. La teinte 
générale de cette espèce est bien plus obscure que celle de 
M. Trouessarti, et cette différence est considérablement exa- 
gérée quand on observe les animaux plongés dans l'alcool. 

Le poil est plus fin et plus court sur le dos ; il est de même 
gris-ardoisé à la base, roux au-dessus, brunissant à l'extrême 
pointe, et entremêlé de même de poils plus longs entière- 
ment bruns ; mais ces derniers sont plus nombreux, et la 
portion rousse des autres est plus pâle et plus courte. Sur les 
flancs, à l'inverse de ce qui s’observe chez M. Trouessarti, le 
roux disparaît le premier. Il y a d’abord des poils gris à la 
base, blancs au milieu, roux à la pointe (les poils de la tache 
de la gorge sont aussi de cette nature); plus bas, les poils sont 
gris à la base et blancs dans le reste de leur étendue ; enfin, 
sous le milieu du ventre, ils sont entièrement blanes. 

Les bourses, très saillantes chez le mâle, sont roses et nues, 
sauf quelques poils blancs épars. 

Les quatre taches claires sus-oculaires et post-auriculaires 
s'observent comme chez toutes les autres espèces du groupe. 


CONTRIBUTIONS À LA FAUNE DE L'AFRIQUE ORIENTALE 
COLÉOPTÈRES NOUVEAUX (Suwife.) 


13. Melyris versicolor, n. sp. — Long. 8 1/2 (excel. 
capite); lat. # mill. 

Ferrugineus, cum capite, prothorace et elytris cyaneis aut 
viridibus, micantibus, pectoreque ejusdem coloris sed dilu- 
tioris; antennæ ferrugineæ, apice infuscatæ; caput dense 
punetulatum ; prothorax lateribus acutus, præterea unicari- 
natus, medio longitudinali param impresso sulco instructus 
cicatricose parumque profunde punctulatus, cum margine 
antico ereclo, acuto; singula elytra acute Marginata, tribus 
costis erectis acutis, quarum lateralis paulo ante apice abbre- 
viata, media productior, primaque magis etiam apicem 
tamen baud attingens, Tarsi apice obseuriores. Intervalli inter 
costas seriebus quatuor punctorum impressorum irregulariter 
muniti 
Même pays. Voisine de M. flavipes, Reïche, elle s'en dis- 
tingue par sa forme plus élargie, les deux côtes latérales de 
chacune des élytres plus prolongées vers la base, le bord anté- 
BIPUE du. REP AOPE plus relevé en carène aiguë, la couleur 

eue ou verte de la poitrine, : itio 
FARIQNE poitrine, la ponctuation tips. forte des 

14. Polyeleïs nobilitatus, n. 


Sp. — Long. D, 
(exel. rostr.); lat. 6 1/2 mill. dep 


& 


LE -NATURALISTE 


ne 


79 


Caput rostramque nigra, vage setulosa, punctulala; hoc 
medio sulco haud apicem attingenti instructus, parallelus, 
quadratulus ; prothorax subconicus, apice angustior, lateribus 
rotundatus, angulis non prominentibus, ater, vage setulosus 
cum linea media viridium squammularum longitudinal 
angusta, et utrinque altera lala laterali flavo pollinosa, par- 
teque infera viridibus pilis parum_ dense munita; scutellum 
micans viridi squammulosum, basi longitudinaliter uniim- 
pressum. Elytræ castaneæ, pubescentes, subnaviculares, late- 
ribus rotundatæ, ad humeros callosæ, seriebus punctoram 
ad apicem obsoletiorum munitæ; apice utrinque acuminato, 
unispinoso. Singula maculis tribus ochraceis variegata : una 
laterali humeros attingens, deinde abrupté ante medium 
elytræ deflexa ad suturam et dilatata, hanc tamen non atten- 
gens; parte deflexa subarciformi; post eam secunda, qua 
parte prima desinit incipiens, propius suturam, in disco 
elytræ posita post medium ejus; teria minima laterali pro- 
pius apicem. Pedes castanei; pars infera corporis nigra, setu- 
losa et viridi squammosa; antennæ brunneopiceæ, pubes- 
centes el squauinosæ, 

Nord du pays des Somalis (G. Révoil). 

Du groupe de P. maculatus, Bohem., de la Nubie. 


15. Polyeleïs despectus, n. sp. — Long. (excl. rostr.); 
16 mill.; lat. 6. 

Brunneo alter, squammis albido- -griseis tectus. Rostrum, 
caput et prothorax punctulata, hic rugose; primum medio 
profunde unisulcatum ; prothorax angustulus, leviter subco- 
nicus, lateribus subrotundatus et sordido albo densius linæ 
iongitudinali setosus, subparallelus ad. basim. Elytræ multo 
latiores, sub squammulis micantes, subnaviformes, serie 
punctatæ, apice acuta, parte acuta haud longe produeta; post 
medium singula, macula obliqua suturam patente candidiore, 
alia laterali elongata post medium, unaque majore humeros 
tingente, primum laterali, deiade ante medium flexuosa, et 
suturam versus deflexa ; humeri callosi. Pedes graciliores. : 

Même pays. 

L'exemplaire sur lequel est établi la description est un peu 
frotté ; cependant on aperçoit fort bien les taches blanchâires 
se détachant quoique peu nettement sur un fond de squam- 
mules grisâtres. Dans cette espèce, le prothorax est fort étroit 
et à peine subconique. 


16. Euryope marginalis, n. Sp. — Long. 8 vie lat 
5 mill. | 

.: Nigra, cum capite (mandibulis maculaque parva singul um 
prope oculum nigris), prothorace, limbo elytrarum externo 
spatioque cireum scutellum lato, rufis; caput prothoraxque 
nitentia, subtilissime parum dense punctulata : hic-subpa- 
rallelus, supra convexus, utrinque post medium transverse et 
suboblique impressione sulciformi instructus, angulis anticis 
produetis, subdivaricatis posticis aculis. Elviræ ad basim 
latiores; humeris callosis; parum dense tenuiter punctulatæ, 
lateribus subparallelæ, tamen subsinuatæ, et ad apicem 
rotundatæ, subnitidæ. 

Même pays. 


17. Microcérus spiniger, Gers 
Décrit primitivement du “RÉEL il a été retrouvé dans 


le Zanguebar (Decken), à Andara, et notre collection en ren- 
ferme un exemplaire de l'Uzagara. Cette dernière région très 
montagneuse, el limitée à l’ouest par l'Ugogi et les monts 
Rubeho, renferme un certain nombre d’espèces d’un type 
plus méridional que celles du littoral du Zanguebar et même 
de M'honda; peu des espèces de ces pays paraissent s’y 
retrouver. 
C.-F, ANGEY. 


MOYEN D'OBTENIR LE VENIN DU CRAPAUD ET DE LA SALAMANDRE 


Par te De Purcipgaux. 


On prend un crapaud vivant, on le fixe sur une planchette 
avec quatre épingles, puis, avec une grenouille vivante, on lui 
frotte le dos et aussitôt on a son venin sous la forme d’un 
liquide blanc et visqueux, d'une odeur toute particulière, et 
qui inoculé sous la peau d’un animal vivant, le tue par arrêt 
de son cœur, comme lous les poisons de cet organe. 

Il en est de même pour obtenir celui de la salamandre qui 
ressemble beaucoup à celui du crapaud, et qui inoculé sous la 
peau d’un animal vivant arrête les mouvements de son cœur, 
Res 0e les poisons de cet organe, car c’est aussi un poison 
du c 


OFFRES ET DEMANDES 


M. Fleutiaux, 1, rue Malus, à Paris, désire échanger contre d'autre$ 
coléoptères d'Europe les espèces suivantes : Geolrupes lævigatus, 
Ateuchus variolosus, Bubas bison, Onitis ion, Blaps gigas, Timarcha 
generosa, Bruchus L'gramaérete Apate xy loperthoides. 


xx 
M. Maurice Girard demeure “rer re 28, rue Gay-Lussac, où il 
prie ses correspondants de lui écri 
“ 
x * 
M. Blanc, quai du Canal, 22, à Marseille, désire échanger des hémip- 


tères, orthoptères et névroptères. Il tient à la RÉ des amateurs 
de reptiles des Gongylus ocellatus d’Algérie et de Tuni 


+ 
p L2 
Nous pouvons disposer d' échantillons de fer aimant naturel prove- 
nant de Foullah (côte occidentale d’ pile aux prix de 50 c. à 20 fr. 
l'échantillon. Nous possédons mème un très gros morceau qui ne 
pas moins de 33 _—… que nous ss ras pour la somme de 420 fr. 
La | belle collection. de pee res el circa-méditerra- : 
néens de M. L. Reiche- 
Cette collection,” Rp GE LAS est remarquable par le 
grand nombre d'espèces et d'exemplaires; elle est icalièrement 


riche dans les genres Psalidium (14 espèces), Otiorhynchus (253), Bra- 
chycerus (61), Hypera et Phytonomus (95), Cleonus (149), Larirras 159), 
(81): 


La plupart des genres ont été communiqués aux monographes 
SchϾnherr, Chevrolat, Allard, Capiomont, Stierlin, Seidlitz, Desbro- 


— 


% 


Se coran Sem 


LA 


80 


LE NATURA LISTE 


h ‘ers, Bedel, etc., où de nombreux types d’espèces décrites par Eux y 
figurent. Les espèces sont au nombre de 2,445, ét les individus de 
9,850. 

Prix : 2,200 francs. 

Nous avons annoncé, au printémps de l'an devis, la publication 


d’un nouvel exsiccata sous le titre Flora selecta exsiccata. Le premier 
ois; il contient 464 plantes rares 


échange de cinq espèces choisies dans une liste 
parées en 80 belles parts largemerit représentées; le Flora selecta 
comprendra les espèces françaises et étrangères. 

S’adresser à M. Ch. Magnier, directeur du Jardin botanique, à Saint- 
Quentin (Aisne). 


. Jolie ra T de Staphylinides d'Europe parfaitement de- 
n préparée; presque toutes les petites espèces sont très 
sogneusenent volées sur micas. Elle contient un grand nombre de 
Ron + $, parmi : APTERANILLUS convexicollis;, Oxysoma schaumix ; Par- 
ntaus Escurialensis; Guypromerus cavicola; MicriL.Lus subterraneus, 
pi comprenant 371 espèces, 1,127 exemplairés contenus dans 7 car- 
tons, 26-19.:— Prix : 200 francs. S'adresser au bureau du journal. 


Coléoptères. 


Golofa Porteri. Colombie . . . . . . . . 


Megalosoma Elephas. Colombie. fie ie OL 
Mycteristes rhinophyllas fe ss 6 » 
FES, Obertauri. ES s ©. PE 19 » 
NUE. PR UE SE Fit 6 » 

Méphisia er Zanzibar G! Q. . . .. . . . 40 » 
Nepluniades polychroa. TE SR "ŒS- 10 » 
Cyphus gloriandus. Brésil. . . . . . . ar ue à E. » 
crocinus loi Rnae ee 0" RM er 3 à 6 » 
Acanthinodera Cumingii. Chili. . .°. . . . . . . 5 à 8 » 


Nous venons de recevoir un envoi de fossiles en parfait état de 


conservation, des faluns de Pont-le-Voy, et nous pouvons offrir 
aux amateurs les espèces suivantes : 


Murex Sedvoichi SEA De OU VOS Sue DORE 
Pieurotoma granulo-ciniéta. OR en es POUR AGE "80 
COAST SOL ESRI RE BUS DRE PMIEURT PRES D (RER 
Fusus rosiralus . : Hs Re en nee JU AB 00 
Fasciolaria nodifera SD es ee + et ITR SN ID 
Pyrrhula reticulata. ; Fe UNS 7 SRE» 
Volula AT TE + 04) surelhine ile eh snsoerrol ect 1 0/60 
Astrea turunensis. +. 4e «sie noepeienée 0» 6 +2, à » 60 
CRM PIAlDrons curés ue serrure mobiesod e18/) ROM AURAS 
Bo hlane ni sus ecmrohéne sus ee 180,» 75 
Re DU DA de dot in AE ESS 
FISSUTCRA MARGES DE LE ai. rs Sumo 
ete ee Han Lu vous se M0 à. 75 
Nauca J anse Stars sb atoitasties 2814: » 60 
Tonitella cahedralis ns ee nu x couts ie e9-iduiefl -I OR a DD 
prolO, sn + nommant ciemartieue (9.12, 80 à,» ,» 
dicatrie anguila à < NOTE 5 non tr MAUR ER 
Veaus lamellosa . 4, + 9e elentie e + ++ »:25 à » 60 
RUE genes ne AREA te sonore Pr MA ADD 
Cardita af A du, JR 
» 


10 à» 75 


Emile Bertrand. Sur les éntre les 


LIVRES NOUVEAUX 


e Goléoptérologique, publiée: par C. Vanden, 4'e année. 
NT 1852. 


Alfreä Preudhomme de Borre. Matériaux pour la faune ento: 
mologique de la province de Liège. — Coléopteres, deuxième cen- 
turc, Bruxelles, 4882. 


Alfred Ph bn de Borre. Matériaux pour la faune ento- 
mologique du Brabant. — Coléoptères, deuxième centurie. Bruxelles, 
1881. 


Alfred Preudhomme de Borre. Sur les métamorphoses des 
_ Rhagèum, À pl. photog. (Extrait ces comptes rendus de la Société 
|‘ Entomologique de: Belgique, séance du 5 novembre 1881). 


Alfred Preudhomme de Borre. Description d'une hobvellé 
espece du genre Sternocera, rapportée de l'Afrique Centrale par 
M: le capitaine Ganbier, 4 pl. chromo (Extrait des comptes rendus 
de la Société Entomologique de Belgique, séance du 2 juillet 4884): 


Entomologische Nachrichten. Sicitin, VIN Jahrgang 1882, 
Hertt. Li-1V, — w, Éinige neue Ichneëiot niden. DE Güñe ler, 
Uber beschleunigte Ucberwi intcrung von Sehmetteringspuppen — 
Lindeman, Coleoph ora Tritici. Auronitens.und:seine Varietàten. — 
Horvath, iemiptera Europæ. — Studer, Entgegnung. — ne 

Gefrorene Raujen. 


Settiner Phioaionbohe pe pee 13 ru: 1882: 

Rosenhauer, Käferlarven. — Hagen. Papilio sinon oder Podalirius ? 

oicken, Lepidopterische Notizen v. Hutten : Nachtschmetter- 

HAgé am Saft g gekôdert. PSN rar fluctuosa. — 

Teïch, Lepidopteren in Livla n, Bernstens-Psociden. = 
: Dohrn, Literatus (Horn’s Carabidac), —  Miden, Dipterologica 


| —— de la Société Entomologique de France. te série, 


he ir, 2e trimestre, 42 tresse 1881: — Ernest Allard, Classiti- 
sony des, Blapsides de, l’Ancie 


> fig/4:— 

, Essai sur les he des îles vit. — Louis 
- Bedel, Faune des coléoptères du bassin de la Seine, 2 sous-ordre. 
A. Lucante, Desiderata d'un naturaliste dé province, e in-8°, 1882. 


Naturaliste Canadien, n° 145 Québec, janvier 4882. Faune 
Sn a Si encres Res — M — AP ee 
eF ë 


ÎS ‘AFSRA 


Le 


_ Abbé Giotto Ulivi. Mœurs des ha ts de l'abeïllé 
. Gor 


mère, etc. Vi® mémoire, traduction par M. L lier, Amiens, 1884. 


| Gb. Vélain. re notions de Nos x de vol. in-42, 442 fig. 


‘Paris, 4832 
ropriétés optiques 
des corps cristallisés biréfringen 0 à Be 1 


em on of the PR Acadewy of sciences. 1881- 


EE ————— : = . du : #8 si $ : tit 


Le gérant, Émile DEVROLLE. Ru A 


nn a GE et en 
Evreux, — Imp,Ch. Hénissey, sat re FEV 


Ù 4" Année. 


N°, 11 


der Juin 1882. s1 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1" et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 


LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 


Au bureau du Journal rance et Algérie 


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Payable d'avance en un mandat-poste à l'ordre du Directeur. 
G'iT. 


ÉMILE DEÉYROLLE 
DIRECTEUR 


ous les autres pa 


8 È 


RUE DE LA MONNAIE, 23 
PARIS 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU_{+ JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


à 

F g 

Pays compris dans l’Union postale....;... 
72. ys 
4 


(Affranchissement compris) ! 


) 
n 
» | 
{ 
, 
4 


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Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange ou de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 20 Mars 1882. 


Linntino rl 4 ’ f 


Théo D gime cl logique observé en France 
sur de littoral océanien, depuis 1880, et de la disparition de la 
sardine sur ce littoral depuis la même époque. Mémoire de 
M. Blavier. (Extrait.) 

De novembre à février, les vents dominants de notre région 
océanienne sont régulièrement bas du sud-ouest, et arrivant 
saturés de vapeur par le fait dé leur passage sur l'Atlantique, 
ont pour conséquence un climat tempéré et humide. Le ther- 
momètre pendant ces quatre mois, se maintient entre + 4° et 
+. 9° et s’abaisse rarement au-dessous de — 60; la neige est 
accidentelle, les pluies sont abondantes et souvent accompa- 
gnées de bourrasques annoncées par le bureau métérolo- 
gique de New-York. Ce régime climatologique a. été changé 
pendant l’hiver.de 1879-1880, remarquable par la prédomi- 
nance des vents nord-est, l’abaissement excessif et prolongé 
de la température, la petite quantité de pluie tombée, la 
grande élévation barométrique, l'absence de bourrasques, et 
le calme de l'atmosphère. L'hiver de 1881-1882 avait le même 
caractère; et l’on a constaté en outre au pie du Midi et au 
Puy-de-Dôme qu'il y avait un courant relativement chaud du 
sud-ouest superposé au courant froid du nord-est qui régnait 
à la surface du sol. Pendant l'année 1880 le ciel était décou- 
vert, d'où un abaissement extrême et prolongé de la tempé- 
rature; cette année, au contraire, un brouillard persistant a 
servi d'écran protecteur contre le rayonnement et a maintenu 
la température dans des limites de froid très modérées. On a 
constaté, pendant cette période triennale, la disparition de la 
sardine sur les côtes dé la Vendée. M. Blaviér attribue celte 
disparition, ainsi que le changement de climat, à une modifi- 
cation ou déplacement du grand courant océanien d'eaux 


chaudes, le Gulf-Stream, dont un dérivé appelé le Rennel suivi 
par les sardines, a dù disparaître depuis l'hiver 4879-1880. 
Des observations faites en Laponie et aux îles Schetland vien- 
nent à l'appui de cette opinion; d’un autre côté on a constaté 
en Islande, pendant l'hiver 1880-1881 un froid exceptionnel 
avec présence de la banquise sur toute la côte est, jusque 
dans les parages des îles Westmann; au nord, l'ile Grimsey, 
inte à la terre par les glaces; et au cap Nord, la banquise 
, -gnant l'Islande au Groënland. Ceci semble confirmer dans 
la région du détroit de Davis, la présence de glaces obstruant 
le passage du Courant polaire dont la rencontre avec le Guilf- 
Stream oblige ce dernier à s'infléchir vers nos côtes. Si cette 
théorie est exacte, le printemps et l'été de 1882 seront secs et 
beaux ; la'sardine fera encore défaut:sur nos côtes de Vendée 
et de Bretagne; et enfin ces perturbations ne prendront fin 
que par une débâcle normale des glaces permettant au-cou- 
rant polaire de se rétablir ét de venirà nouveau régulariser 
la marche: et la direction du Gulf-Stream et par suite du 
Rennel. 


Fr 


* 
* »* 


Sur les Macroscincus Coctei, D. B., récemment arrivés à la 
Ménagerie du Muséum d'Histoire naturelle. Note de M. L. 
Vaillant, 

Ce genre de sauriens, décrit par Duméril-et Bibron, était 
signalé il y à quelques années comme se trouvant sur un îlot 
des îles du cap Vert, appelé Zlheo Branco. Douze exemplaires 
de cette provenance viennent d'arriver à Paris. Les plus 
grands ont près de de 0 ® 60; ils diffèrent des autres Lépido- 
saures par les écailles plus petites, moins brillantes, la peau 
plus lâche; celle-ci formant deux plis longitudinaux, Propor- 
tionnellement, les pattes sont développées, ainsi que. les 
doigts, les ongles sont longs et crochus. Ces animaux grim- 
pent avec agilité le long des rochers abruptes de l’ilôt, et ne 
sortent que le.soir. Jusqu'ici, au Muséum, ils n'acceptent 
qu'une nourriture végétale, bien que les habitants du pays 


PR RP ER 


à 


82 


LE NATURALISTE 


prétendent qu'ils se nourrissent d'insectes, d'œufs et de cou- 
vées d'oiseaux de mer; la forme de leurs dents les rapproche 
de l’Iguane. Ces sauriens, suivant la tradition, se rencon- 
traient dans les îles voisines où ils furent détruits, lorsqu'une 
famine contraignit les habitants à la rechercher comme ali- 
ment; ils ne se trouvent plus que à l’Z/heo Branco, îlot aban- 
donné, à pic sur son pourtour, sauf une petite plage sablon- 
neuse; l’on y récoltait autrefois de l'orseille, 


SOCIÉTÉS SAVANTES 


Société botanique de France. — Séance du 28 avril 1882. 
Présidence de M. En. Borner. 


M. Malinvaud annonce que, depuis la dernière réunion de la 
Société, la science à fait une grande perte dans la personne 
de Ch. Darwin. Les naturalistes du monde entier sympathi- 
seront à la douloureuse émotion qu’a fait naître en Angleterre 
la nouvelle de la mort de cet illustre savant. Ch. Darwin était 
membre correspondant étranger de l’Académie des sciences 
de Paris, dans la section de botanique. 


M. Préaubert, professeur au collège de Beauvais, met sous 
les yeux de la Société un appareil de son invention, très 
ingénieux, mais un peu compliqué, qui lui permet, en com- 
binant la chaleur avec la pression, d'effectuer très rapide- 
ment la préparation des plantes pour herbier, sans aucun 
altération des couleurs les plus délicates. 

M. Rouy donne lecture d’un travail sur les Hieracium des 
groupes cymosum et sabinum, étudiés au point de vue de la 
synonymie et des affinités. M. Malinvaud discute quelques 
points de cette communication, 


M. G. Bonnier a étudié l'action des anesthésiques et de 
la chaleur sur le pouvoir germinatif des graines. Il commu- 
nique sur ce sujet quelques résultats de ses dernières re- 
cherches. Le chloroforme et l'éther n’endorment les graines 
que si l'action est peu prolongée. La limite supérieure de 
température pour la conservation du pouvoir germinatif est 
beaucoup plus basse lorsqu'on prolonge le séjour des graines 
dans l’étuve. : 


M. Malinvaud présente à la Société des rameaux d’un Salir 
cènerea, qui portent à la fois des chatons mâles, femelles et 
hermaphrodites. Ce Saule phénoménal a été découvert, il y a 
plusieurs années, par M. Ramond, sur les bords de la Marne, 
entre Joinville-le-Pont et Champigny, et retrouvé au mois de 
mars dernier par M. Lannes dans la même localité. M. Malin- 
vaud rappelle, à ce sujet, un cas de monæcie observé sur le 
Salix undulata par les auteurs de la Flore des environs de 


M. P. Duchartre présente à la Société un pied de 7u/ipa 
Gesneriana qui n’a pas fleuri dans l’année, mais a développé 
seulement une feuille à l'état normal et en même temps deux 


éperons bulbipares à leur extrémité close, issus de l'axe fon- | 


damental de la bulbe-mère en face du point d’où sort la feuille 


normale et à un niveau un peu différent. Ces éperons, au 
lieu de se développer horizontalement sous terre, comme on 
l’observe généralement dans des cas analogues, se sont élevés 
verlicalement jusqu'au-dessus du sol, puis se sont recourbés 
sur eux-mêmes, de sorte que leur portion terminale et ren- 
flée, qui renferme le caïeu, est descendue en terre un peu 
plus bas que le niveau de la bulbe-mère. Les caïeux pédiculés 
que produisent certaines Liliacées ont été étudiés avec soin, 
dès 1850, par Thilo Irmisch sur le Zulipa Sylvestris, et plus 
récemment par M. Germain de Saint-Pierre sur le Tulipa Ges- 
neriana. Ce dernier voyait dans cette sorte de stolons une for- 
mation purement foliaire, elle représente pour lui la gaîne de 
la première feuille du bourgeon-caïeu. Pour le botaniste alle- 
mand, au contraire, cette production serait due à une expan- 
sion tubulée de la substance de la feuille unique produite 
par la bulbe-mère, et l'axe duquel est issue cette feuille y con- 
tribuerait en fournissant un faisceau fibro-vasculaire qui ren- 
forcerait la paroi du tube. M. Duchartre, après avoir fait con- 
naître ces deux explications, ajoute que ni l’une ni l’autre 
n'était applicable au cas qu’il a eu sous les yeux. L'étude 
anatomique qu’il a faite des deux éperons l’a conduit à les 
regarder comme un rameau biparti, pourvu de deux ailes 
longitudinales qui sont devenues confluentes par leur bord 
libre. La production d’un caïeu ou bourgeon terminal s’expli- 
querait ainsi naturellement. 

Er. MALINvAUD. 


La Société botanique de France se réunira à Dijon le 12 juin 
prochain pour sa session extraordinaire de 1882, qui sera 
consacrée à l'exploration des localités les plus intéressantes 
du département de la Côte-d'Or. Nous extrayons les passages 
suivants de la circulaire adressée, à cette occasion, par le 
secrétariat de cette Société à tous ses membres, ainsi qu'aux 
Sociétés botaniques de Lyon et de Bruxelles : 


LE La végétation de cette partie de la Bourgogne a été 
depuis longtemps soigneusement étudiée. Les botanistes, après 
y avoir été longtemps guidés par l'ouvrage aujourd'hui sécu- 
laire de Durande* et par celui de Lorey et Duret?, pourront 
consulter, indépendamment de ces auteurs, la remarquable 
Flore de la Côte-d'Or due à notre savant confrère, M. Charles 


| Royer, qui voudra bien nous prêter le secours de sa grande 


expérience pour l'étude des plantes critiques de son pays. 
Nous pouvons compter aussi sur le zélé concours de nos con- 
frères de Dijon; ils préparent avec un grand soin le pro- 
gramme des herborisations, et leur précieux appui assurera 
aux exCursionnistes une habile direction dans leurs recher- 
ches, et en général tous les avantages qui sont le fruit d’une 
Organisation prévoyante. 

_Grâce à son heureuse situation, à un sol accidenté et à la 
diversité des terrains qu’on y rencontre, le département de la 
Côte-d'Or offre un ensemble de productions végétales remar- 
ARR PE A PR RP MN LP a ER do ANSE 

1 Durande, Flore de Bourgogne. Dijon, 1782. 

* Lorey et Duret, Flore de la Côte-d'Or. Dijon, 1831. 


3 Flore de la Côte-d'Or, avec détermination par les parties souterraines, 
par M. Ch, Royer, t. Ier, Paris, 1881 (en cours de publication). 


à. 


LE NATURALISTE 


83 


quablement riche et varié. Dans la plupart des montagnes et 
des vallées ou combes, qui forment le système de la Côte-d'Or, 
s'étendant entre Dijon et Beaune, on peut récolter : Aconitum 
lycoctonum, Ranunculus gramineus, Pœonia corallina, Arabis 
turrita, À. arenosa, À. brassicæformis, Dentaria pinnata, 
Alyssum montanum, Draba aïzoides, 1beris Durandi, Thlaspi 
montanum, Biscutella divionensis, Helianthemum canum, Viola 
mirabilis, Dianthus silvestris, Alsine Jacquini, Linum Loreyi, 
Dictamnus Fraxinella, Rhamnus alpina, Cytisus decumbens et 
capitatus, Anthyllis montana, Trifolium alpestre, Coronilla 
montana, Vicia pisiformis, Lathyrus vernus et niger, Potentilla 
micrantha, F'atmanser A fnelometer vmlgatée LA alpina, 
Laserpitium unium 
virescens, Galium ps à G. boreale, Centranthus Re 
lius, Valeriana tuberosa, Aster Amellus, Inula montana, Doro- 
nicum Pardalianches, Leucanthemum corymbosum, Centaurea 
montana, Scorzonera austriaca, Carduus defloratus, Lactuca 
chondrillæflora, Hieracium Jacquini, H. cineracens, Scrofu- 
laria Hoppü, Odontites lutea, Lathræa squamaria, Scutellaria 
alpina, Androsace maxima, Rumex scutatus, Daphne alpina, 
Euphorbia verrucosa, Lilium Martagon, Allium Schænoprasum, 
Phalangium Liliago, Leucoium vernum, Aceras anthropophora, 
Carex alba, C. digitata, C. Halleriana, Poa alpina, Des- 
champsia media, Polypodium calcareum, etc., etc. 

Aux environs de Beaune et dans le sud du département, 
outre presque toutes les espèces précédentes : Zunaria redi- 
viva, Saponaria ocymoides, Buffona macrosperma, de nom- 
breux Rosa, Umbilicus pendulinus, Convolvulus Cantabrica, 
Euphorbia Loreyi, etc., etc. 

L'arrondissement de Châtillon-sur-Seine offrira, indépen- 
damment de beaucoup des plantes déjà citées : Buphthalmum 
salcifolium, Ligularia sibirica, Crepis prœmorsa, Arctostaphylos 
officinalis, Cypripedium Caceolus, Equisetum hyemale, etc. 


s la région arrosée par la Saône et ses affluents on 
trouvera : Vrola elatior, Adenocarpus complicatus, Genista ger- 
manica, Trapa natans, Isnardia palustris, Comurum palustre, 
Salix ambigua, Allium acutangulum, Luzula nivea, Carex 
cyperoides, etc., etc. 

Ceux de nos confrères qui se rendront à cette session sont 
donc assurés d'y faire de fructueuses récoltes. Dans l’inter- 
valle des herborisations, ils pourront visiter les établissements 
scientifiques de premier ordre que possède la ville de Dijon, 
notamment un jardin botanique très important fondé dans la 
première moitié du siècle dernier et dont le riche herbier 
comprend, entre autres collections précieuses, celles qui lui 
ont élé léguées par Guillemin et par Duret. On sera aussi 
admis à voir chez l'éminent et obligeant président du Comité 
local d'organisation, M. Arthur Morelet, des collections d’his- 
toire naturelle du plus grand intérêt, comprenant un magni- 
fique Musée conchyliologique, un très bel herbier de la Côte- 
d'Or et de plantes alpines, elc. 

Le rendez-vous général est à l'hôtel de ville de Dijon, salle 
basse de la tour de Bar, le lundi 12 juin, à neuf heures pré- 
cises du matin. » 


MAMMIFÈRES NOUVEAUX D'ALGÉRIE 
(Suite n° 6) 
Genre Meriones Illiger (1811). —Rnompomvs Wagner (1843). 


8. — Meriones gætulus'n. Sp. 

De cette espèce, j'ai recueilli, en 1880, une femelle pleine à 
Tilremt, entre Laghouat et Berrian, Sahara; et, en 1881, une 
nouvelle femelle pleine à M'sila, Hauts-Plateaux ; et j'en ai 
entre les mains trois autres sujets, un mâle et deux femelles, 
recueillis par la dernière expédition des Chotts dirigée par 
M. le commandant Roudaire. Ces cinq sujets rapportés en 
alcool. Enfin j'ai pu examiner, au laboratoire de mammalogie 
du Museum, un crâne et deux peaux montées de la même 
espèce, provenant de l'expédition des Chotts, 1876, par 
M. Jacquemet, et primitivement étiquetés Ps. obesus Ruppel- 


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Description. 
Par la taille, les proportions, la couleur, Meriones gætulus à 
quelque ressemblance avec Psammomys obesus, dont il paraît 


Du pays des Gétules. 


à 


de 


84 


| LE NATURALISTE 


partager l’habitat; mais les deux espèces se distinguent au 
premier coup d'œil par la longueur bien différente des oreilles, 
et surtout par le caractère générique de la présence ou de l'ab- 
sence d’un es longitudinal sur la face antérieure des 
incisives. 

Quant aux deux espèces du’ genre: Meriones précédemment 
décrites; léur facies:est tout différent de; celui de M. gætulus. 

Les'incisives, colorées en jaune plus rouge celles de Y. 
Trouessarti; sont divisées par le’ sillon longitudinal en deux 
portions presque égales, comme celles de celle: espèce ; les 
iolaires ont leurs lobés moins nettement losangiques, ceux-ci 
s'aplatissant d'avant en arrière et arrondissant leurs angles 


- Jatéräux. La dérnière molaire de la mâchoire inférieure, plus 


développéé dans le sens transversal chez les deux espèces 
précédentes, à ici ses deux diamètres à peu près égaux. 
‘Les trous incisifs atteignent ou même dépassent le niveau 
des molaires; les trous palatins sont concaves en dedans et 
s'étendent du 2° au 4° ou au 5°lobe des molaires. 

La bulle auditive de cette espèce est tout à fait caractéris- 
tique. Elle est plus développée, dans ses deux portions, que 
celle des deux espèces précédentes. Elle présente, en avant de 
l'orifice auriculaire, un énorme renflement sur lequel s'appuye 
l’arcade zygomatique, et dont le-volume paraît égal à celui de 
la partie postérieure de la bulle. Latéralement elle s’avance 
au même niveau que l’arcade zygomatique, et, postérieure- 
ment, elle dépasse beaucoup l'occipital, beaucoup plus que 
ne fait la bulle de M. Trouessarti, La portion verticale de l'oc- 
cipital est assez large el concave posterieurement. L'interpa- 
riétal, de dimensions moyennes, est largement arrondi en 
arrière, et son angle antérieur se rapproche de 180°. 

L'arcade zygomatique est solide et fortement comprimée. 
La lame horizontale de l'os lacrymal est bien développée. Les 
naseaux sont étroits. La crête surciliaire des frontaux est très 
nette et elle se prolonge, en S’affaiblissant, sur les pariétaux. 
Une autre crête, plus haute, au dessous de la portion parié- 
tale de la première, sépare le pariétal du temporal. 

Les vertèbres cervicales, | sacrées, comme chez les 
deux espèces précédentes ; 28 ca ; 

A l'inverse de €e qui a lieu chez Ée Ses précédentes espèces, 
la jambe de M. gætulus est plus grande que son pied. 

La limite inférieure du trou compris entre le péroné el le 
tibia est située plus bas que le milieu du tibia, et la partie 
inférieure absolument libre de cet os n’a pas le tiers de sa 
longueur totale. 

Meriones gætulus à, d’une façon générale, des proportions 
moins ramassées que les deux espèces précédentes. Le membre 
postérieur est beaucoup plus long par rapport au membre 
antérieur; On n’a, pour s’en convaincre, qu'à jeter un coup 
d’œil sur les tableaux des dimensions de ces trois espèces. 

La tête et le museau sont assez allongés, celui-ci sensible- 
ment busqué. Le nez fait une saillie arrondie en avant, et les 
narines, presque contiguës, sont fendues transversalement en 
dessous. Le museau est velu jusqu'au pourtour des narines 
exclusivement. Les vibrisses sont assez fournies, longues une 


fois et demie comme la tête, les unes brunes, d’autres blan- 
ches, et d’autres brunes à la base et blanches à la pointe. 


L’œil est de dimension moyenne, entouré, comme d’ ordinaire, 
d’un mince liseré brunâtre. Les oreilles sont assez grandes, 


oblongues, triangulaires à sommet largement arrondi; rabuts 


_tues en avant, elles atteignent le coin. postérieur de l'œil! 
Extérieurement, elles sont bien velues et rousses en avant? 


les poils devenant très longs vers la marge antérieure; vêtues 
dè quelques poils courts, blanchâtres, clairsemés en arrière 
(nous n'avons décrit encore aucune espèce aussi peu velue en 
ce point); garnies d’une touffe de poils blanchâtres, longs et 
serrés en bas. En dedans elles sont nues, sauf vers le bord 
postéro-supérieur, où elles montrent quelques poils courts, 
peu fournis, jaunâtres. La peau. est très brune partout où elle: 
se montre à découvert. 

Les doïgts sont très courts, quoique ayant les mêmes pro- 
portions relatives que chez lès espèces précédentes. Cette 
brièveté des doigts, jointe aux plus grandes dimensions des 
tubercules carpiens, donne à la main, vue par sa face interne, 
un aspect bien différent chez cette espèce et chez les deux 
autres. Cette face est tout entière occupée par neuf saillies, 
ramassées en une figure présque circulaire. Les deux tuber- 
cules carpiens, l’interne bien plus gros que l'externe, forment 
es deux plus grosses de ces saillies; puis viennent, par ordre 
de grosseur, les saillies terminales des doigts, celles des trois 
internes à peu près égales, celle de l’externe plus petit; puis 
le pouce, sphérique; erfin, à l'intérieur de la figure limitée 
par les précédentes saillies, le tubercule basilaire du premier, 
et celui commun aux deuxième et troisième doigts, couron- 
nant chacun une éminence irrégulière de la paume, Le tuber- 
cule basilaire du quatrième doigt est caché entre la sailhe 
terminale de ce doigt et le tubercule carpien ee Les 
ongles sont grêles, comprimés, peu recourbés, s, très 
bruns; le pouce est: muni d'un ongle aplali, non ol 
La paume et la face palmaire des doigts sont nus et très bruns; 
le dessus et. les côtés des doigts et de la main sont bien vel 
jaunâtres en dessus, blanchâtres en dessous, 

Les pieds sont plus étroits que chez les espèces précédentes. 
Les orteils sont assez longs et forts, et croissent dans l'ordre 
suivant : 1°, 5°, 2°, 4°, 3°, ces trois derniers presque égaux. 
Les ongles sont.un peu plus forts et recourbés qu'aux mains. 
La face plantaire des orteils est nettement striée, fortement 
comprimée, bien velue. Il y a quatre tubercules basilaires 
minuscules, pas de tubercules tarsiens. Les tarses sont peu 
velus, et montrent leur peau nue et très brune sur une bande 
qui s'étend en se rétrécissant du talon au doigt externe. 
Ailleurs, la couleur des pieds est blanc jaunâtre en dessus, 
jaune en dessous. 

La queué, à peu près de la longueur du corps, est grosse 
mais non charnue, revêtue de poils longs, raides, serrés, qui, 
même sur l'animal en alcool, en masquent l'écaillure. Ellé 
est d’un roux jaunâtre vif dessus et dessous. Vers le milieu 
de sa longueur, en dessus, naît une ligne d’un roux brun qui 
s’élargit en s'éloignant, et finit par comprendre la toufte ter- 
minale entière. L'aspect de cette queue est assez caractéris- 
tique. 

Le poil du corps est simple, fourni, très long, au moins deux 
fois plus long que chez M. austensis. Sa longueur m'a d’ailleurs 
paru très variable d’un individu à l'autre; il mesure jusqu'à 
22 millimètres de long au bas des reins sur la petite femelle 
de l'expédition Roudaire, tandis que, au même endroit, sur 
l'autre femelle de même provenance, je ne lui trouve que 13 à 


— 


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<= ‘à # « é 


LE NATURALISTE 85 


4 millimètres. Sur de dos, le poil est gris ardoisé dans les 
deux tiers inférieurs de sa longueuret roux dans l’autre tiers; 
en outre -beaucoup.de poils entièrement bruns, plus longs, 
sont entremêlés aux autres. Sur les flancs ces poils bruns 
disparaissent, et les autres, restant ardoisés à la base, devien- 
nent jaunes à la pointe; enfin, sous le ventre, Ja teinte 
ardoisée de la base des poils persiste encore, en .s’affaiblis- 
sant, et la pointe devient blanc jaunâtre sale, C'est par la 
pointe que brunissent d'abord les poils de la quéue,le brun 
s’élendant peu à peu et envahissant tout le poil au niveau de 
la touffe terminale. 

La couleur des faces supérieures est un.roux jaune lavé de 
brun, tirant plus. ou. moins, soit. vers le brun, soit vers le 
jaune ; la teinte est plus foncée sur le milieu du dos, plus claire 
sur les flancs et sur les joues, où elle passe peu à peu au blanc 
jaunâtre des faces inférieures. Les quatre taches blanches, au 
dessus des yeux et derrière les oreilles, ne font point défaut, 
mais les premières ressortent peu, à cause de la teinte claire 
des joues. . : | g 

Dans une variété, représentée par la plus grande femelle de 
l'expédition Roudaire et par les deux échantillons du Muséum 
de Paris, variété qui, vraisemblablement, vit dans les régions 
sablonneuses (les individus que j'ai recueillis moi-même pro- 
viennent du Sahara pierreux et des Hauts-Plateaux), les faces 
supérieures deviennent très claires, et les faces inférieures 
tournént au blanc pur, le poil blanchissant dans presque toute 
sa longueur. C’est chez cette variété que nous avons signalé 
le poil le plus court. Mais, même dans ce cas, les ongles et la 
peau restent très bruns. 

Comme Psammomys obesus et Meriones ausiensis, Meriones 
gætulus a huit mamelles, quatre iñguinales et quatre pecto- 
rales. Les premières sont situées dans le pli de laine, une 
paire en haut, tout près du genou, et l’autre en bas, tout près 
de la vulve: les deuxièmes occupent, une paire Je pli de 
l'aisselle, et l’autre paire la partie supérieure de la poitrine, 
près du cou. 


(A sure). FERNAND LATASTE. 


CLASSIFICATION DES FORMES HELICOIDES 
DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE. 


La fau hyliologique terrestre de la Nouvelle-Calédonie 
comprend un grand nombre d'espèces décrites sous le nom 
générique d'AHelir, espèce dont une partie, comme l'ont prouvé 
les recherch tomiq pérées sur quelques-unes d’entre 
elles, appartient certainement à la famille des T'estacellidés, 
et a nécessité la formation des genres AÆhytida et Diplom- 
phalus, rangés avec raison, par Pfeiffer et Clessin (nomen- 
clator Helic. viv.), dans la famille précitée. 

Enfin, comme l’a prouvé M.de Saint-Simon quia dernière- 
ment: étudié la conformation de l'Helir chelonitis, il en est 
d'autres qui sont de véritables Helir, se rapprochant par 
leurs caractères anatomiques de quelques espèces euro- 

nes. Ma collection renfermant un certain nombre de 
formes de cette intéressante région, j'ai pensé qu’il ne serait 


_ commille . à défaut de 


pas sans intérêt de grouper ensemble celles de ces espèces 
qui présentent des caractères conchyliologiques semblables; 
et en même temps, j'indiquerai quel est, à mon sens, l'emploi 
que J'on doit faire de quelques-uns de ceux-ci. 


Je signalerai d'abord l’analogie très sensible de la faune 
néo-calédonienne, avec celle de la Nouvelle-Zélande; son 
caractère est tout à fait mélanésien, et n’a que peu de rapport 
avec celle des îles Fidji et des Navigateurs. On trouve en Nou- 
velle-Zélande; et représentés par plusieurs espèces qui, quoi- 
que distinctes, sont cependant voisines de celles qui nous 
occupent, les genres Rhytida et Diplomphalus, et aussi une 
espèce de Placostylus, groupe de Bulimes très richement dis- 
tribué à la Nouvelle-Calédonie, ainsi que des espèces d'AÆelir 
voisines de l Æ. pinicola. 

Le rapport avec la Tasmanie et la partie méridionale de 
l'Australie, (Victoria et Nouvelles-Galles du Sud), se montre 
aussi par la présence des groupes de Tacellidés à coquille 
hélicoïde (RAytida Sinelairi, Pfr. ete.). IL y en a peu ou point 
dans le Queensland et l'Australie septentrionale; quent aux 
îles Salomon, elles sont caractérisées par l'abondance des 
Geotrochus, communs du reste à leur faune et à celle de la 
Nouvelle-Guinée et des îles voisines, et qui manquent 
dans notre colonie. Cependant elles possèdent le genre 
Rhytida, (R, Villandrei, Gass. R. Boydi, Angas) et des Bu- 
limes auriculiformes des groupes Placostylus et Charis, mais 
en général plus minces et plus grêles que ceux de la Nouvelle- 
Calédonie, et de facies particulier. Le secund groupe y est 
assez nombreux en espèces, tandis qu'il n’est représenté que 
par une seule en Nouvelle-Calédonie. Ces espèces ressemblent 
à celles des îles Fidji, avec lesquelles les îles Salomon ont de 
grandes analogies, marquées par la présence commune des 
Nanina, Trochomorpha, Charis, etc. M 


L'existence de £ndodonta me paraît plus que douteuse en 
Nouvelle-Calédonie; bien que plusieurs espèces possèdent des 
dents ou lamelles à l’intérieur de l'ouverture, je ne pense pas 
que l'on puisse les rattacher à ce groupe, caractéristique des 
îles de l'océan Pacifique central (Archipel de Cook, de la 
Société, îles Marquises)... 

Passons maintenant à l'étude des caractères conchyliolugi- 
ques principaux des formes hélicoïdes de notre colonie. Ils 
peuvent être tirés des dents de l’ouverture, de la forme de la 
spire, de l’ombilie parfois réduit à une simple fente et d’autres 
fois largement ouvert, enfin de la forme de l'ouverture géné- 
ralement simple, mais possédant parfois un péristome plus 
ou moins épaissi (4. dictyodes), ou réfléchi (Æ. Mariei, etc. ; 
microphis). Ces caractères doivent être combinés, de manière 
à réunir les espèces qui présentent un facies analogue ; c’est 
pourquoi je n’attacherai pas une importance capitale à celui 
tiré des dents et lamelles de la bouche, vu que l’on ne peut 
séparer des espèces ayant autant d'analogie entre elles que les 
H. Vieillardi et abaz; H. Turneri et astur; Rhytida inæqualis 
et Ferrieziana, qui ont un test, un ombilic et une forme d'ou- 
verture très analogues. Ce sont ces derniers caractères qui me 
semblent devoir être pour les coquilles dont il est ici ques- 
tion, les meilleurs de ceux que puisse fournir l'étude de la 

tè tomi , puisque ces don- 


bte dunes , 


nées nous font partiellement défaut. : 


Le 


+ -$ 
“= [M 
SA *+ 


à 


86 


LE NATURALISTE 


ee 


teur comment je classerai les espèces que j'ai été à même 
d'examiner. 

I. NanwiNa (Microcystis) 

N. subnitens, Gass. Cette espèce ne me paraît pas du tout 
appartenir aux Zonites, parmi lesquels on l'a placée; ses 
caractères sont ceux d’un véritable Microcystis, analogue à 
quelques petites espèces des îles de l’océan Pacifique. 

? N. Artensis, Souverb. 

IL. Genre Drezomrnazus (Zestacellidés). 
Crosse, Journ. Conch. XXI, p. 21. 

Coquille assez mince, plus ou moins striée, bicarénée, bi- 
convave, à tours nombreux; ouverture à péristome plus ou 
moins réfléchi, surtout à la partie inférieure; bords réunis 
par un calus. — Animal des Testacellidés. 

Espèces : A. Cabriti, Gass. (type du groupe) 
H. Mariei, Cr. 
H. Montrouzieri, Souverbie. 

M. Marie vient de décrire dans le Journal de Conchyliologie 
une espèce qui sans aucun doute appartient au groupe actuel. 
IT. PseupompnaLus, nov. subdiv. 

Animal inconnu; coquille assez analogue à celle du groupe 
des Drepanostoma (Helix nautiliformis, Porro.), mais plus ou 
moins striée, non pourvue de poils, avec l'ouverture simple, 
lé péristome quelque peu évasé et épaissi à l’intérieur, à la 
partie inférieure. Sinuosité supérieure du péristome moins 
profonde, Ce groupe a été confondu avec le précédent dont 
il me paraît nettement tranché par la briéveté de la spire, le 
moins de largeur de l’ombilie, l'absence de carène, etc. La 
couleur des espèces qui le composent est d’un brun rou- 
getre, 

Espèces: Helix Fabrei, Cr. 
Gentilsiana, Cr. 
Megei, Lambert. 
IV. MonomPuaLus, nov. subdiv. 

Test assez mince, spire moins enfoncée que dans le groupe 
précédent, plane ou peu concave; à tours peu nombreux; le 
dernier très grand, ombiliqué, renflé, ouverture à péristome 
simple, aigu. Surface ornée de fines stries. 

M. Bavayi, Cr. 
Heckeliana, Cr. 

L'Helix Lifuana fait exception à la formule précédente par 

son ouverture à bord épaissi, mais me semble cependant de- 


voir leur être adjointe, de même que l’Æ acanthinula, Cr. 


Les trois groupes précédents appartiennent probablement 
à la famille des Testacellidés. Quant aux espèces qui suivent, 
leurs caractères semblent les rattacher aux Patulastra, parmi 
lesquelles je les classerai, rien de leur anatomie n'étant 
connu. 

V. PATULASTRA 

Pinicola, Pfeiffer. 

Decreta, Gass. 

Pusticula, Gass. 

Ostiolum, Cr. 

Rhizophorarum, Gass. 

ll en existe vraisemblablement d'autres espèces que je ne 


connais pas de visu. Mais toutes ces espèces ne devraient-elles | 


| pas rentrer dans le groupe des Charopa, Alb. 
VI. Rayruipa (Z'estacellidés) type. H. inœquals. 
$ Espèces petites, à stries obliques. 


ss. 
Costulifera, Pfeiffer. 
Bazini, Cr. 


SS ir à stries spirales plus ou moins marquées, 
à test lisse (Rhytida vraies). 
Multisulcata, di 
Uveana, Souv, 
Deplanchesi, Gass. 
Inœqualis, Pfeiffer. 
Beraudi, Gass. 
Ferrieziana, Cr., 
Coguiensis, Cr.; 
Raynali, Gass. 
Villandrer, Gass. 
Cette dernière espèce dont l'habitat néo-calédonien est 
très douteux, a sa face supérieure marquée seulement de 
fortes stries obliques, et est lisse à sa face inférieure, mais 
est certainement la plus proche parente de l’Æ. Raynalr. 


une grosse dent à la base et à l'interieur 
de l'ouverture. 


VII. MicaoMPHALIA, nov. subdiv. 

Coquille striée obliquement ou lisse ; spire obtuse, nombre 
de tours médiocre ; perforation ombilicale étroite (l’ombilic 
est toujours évasé dans les Xhytida); ouverture simple, aigué, 
un peu sinueuse ; à la base et profondément située une forte 
dent pouvant manquer dans certaines espèces. 

La forme de l'ombilic différencie cette coupe de la précé- 
dente qui lui est rattachée par les Helix coguiensis et Ferrie- 
ziana. 

M. abax, Marie. 
Vieillardi, Cr. 
Caledonica, Cr. 


VII. PLATYSTOMA, nov. subdiv. 

Spire déprimée, peu élevée, à tours peu nombreux ; test 
mince, lisse ou strié obliquement; ombilic petit; ouverture 
large, à bords aigus, édentule ou munie d’une dent unique à 
la base, 

L'anatomie montrera si cette coupe doit rentrer dans les 
Testacelhdés, ou doit former une nouvelle division dans les 
Nanina, où Paëtel (Cat. 1873), l'a placée. L’ombilic est sou- 
vent recouvert par une sorte de portion membraneuse. 

Helix Baladensis, Sou. 
erroquiniana, Cr. 
Helix astur, Souv. 
Turneri, Pfeiffer. 
Seësseti, Montr. 
IX. Rayriborsis, nov. subd. Helicis. 

Spire convexe, obtuse au sommet; tours tiédiceroment 
nombreux, le dernier renflé; ornés de stries obliques. Perfo- 
ration ombilicale étroite. Péristome simple, aigu. 


” 2 pèse " 


LE NATURALISTE 


87 


. Espèces phytophages. Les pièces buccales (Æelix chelonitis) 


se rapprochent beaucoup de celles de certaines espèces euro- | 


_ péennes. « L'animal de cet Helix » d’après M. de Saint-Simon, 
« est muni d’une mâchoire sillonnée de lamelles que termi- 
« nent au bord libre des denticules, et d’une armature lin- 
« guale comprenant trois types de dents: marginales et cus- 
« pides en ciseaux; latérales, munies de lamelles échancrées, 
« ainsi que de dents rachiales, de même grosseur que celles 
« qui sont latérales. Formule dentaire : (12-8-1-8-12) X 80., 

« L’Helix bidentata est voisine pour la mâchoire et l'appa- 
« reil lingual, mais les cuspides des dents marginales ne pré- 
« sentent pas la disposition en ciseaux. » 

(Grosse et Fischer, Journal de Conch.; Bibliogr. : compte 
rendu du travail de M. de Saint-Simon.) 

A l'A. chelonitis, j'adjoins l'A. Prevostiana, dont les carac- 
tères conchyliologiques sont les mêmes. 


X. PARARHYTIDA, nOv. SUbd. 


Coquille grande, lisse, carénée, ombiliquée; tours médio- 
crement nombreux; péristome sinueux, légèrement évasé à 
la base : Æ. dictyodes, Pfeiffer ; Mouensis, Cr. 

Paëtel range ces espèces parmi les Anoglypta, ce qui me 
paraît une erreur ; Pfeiffer et Clessin lesrangent (loc., cit. p. 86) 
parmi les Videna, dont elles sont peut-être voisines, mais 
dont il me semble qu’on doit les séparer. L’Æ. semicarinata, 
Anc., appartient peut-être au même groupe. 


XI. MicroPxyuRrA, nov. subd. 


Type : A. microphis, Cr. 

Coquille très petite, déprimée, striée, largement ombili- 
quée ; tours médiocrement nombreux, obtus au sommet. Ou- 
verture oblique, légèrement grimaçante, nettement détachée. 
Intermédiaire comme forme entre les Dædalochila et les Po- 
lygyra. 

XII. HyaziNia (Conulus). 


Zonites subfulvus, Gass. 


XIII. PseupoparTuLa. Pfeiffer. 

H. sinistrorsa, Desh. 

Singularis, Pfeiffer. 
Turgidula, Gass. 
Theobaldiana. Gass. 

Ces espèces ne me paraissent pas devoir constituer une 
division des Aelix voisine des Geotrochus, mais bien un genre 
représentant en Nouvelle-Calédonie, les Partula dont il est 
voisin pour ses caractères conchyliologiques. 


NOTE SYNONYMIQUE 


Tout le monde connaît (je ne dis pas approuve) le zèle 
exagéré avec lequel, depuis quelques années, certains ento- 
mologistes s'acharnent à corriger les fautes de toute nature 
qui peuvent avoir été commises par leurs devanciers dans les 
noms génériques ou spécifiques donnés à des insectes. Le 
zèle de ces réformateurs va même jusqu'à leur faire décou- 


vrir des fautes là où il n’en existé que dans leur imagination. 
Nous pourrions en citer plusieurs exemples. 

Mais ce qui peut paraître singulier, c'est qu’à côté de cette 
tendance nous ayons au contraire à constater une négligence 
incroyable quand il s’agit de rectifier une erreur, alors que 
cette rectification a été opérée par l'auteur lui-même et que 
celui-ci a pris le soin de la signaler. 

Nous allons en citer un exemple qui fera voir une 
erreur qui, rectifiée par l’auteur, tout à fait au début, n’a pas 
cessé depuis lors, c’est-à-dire pendant près de trois quarts de 
siècle, de s’élaler dans tous les ouvrages d'entomologie. 

Gyllenhal, dans ses /nsecta suecica, t. II (1810), p. 183, a 
décrit, sous le nom de Lebia foveola, une espèce, alors nou- 
velle, qui plus tard, par suite du démembrement du genre 
Lebia, a été placée dans le genre Dromius, et ensuite, lorsque 
ce dernier genre a été lui-même divisé, dans le genre Meta- 
bletus. Cette espèce est, en conséquence, aujourd’hui connue 
sous le nom de Metabletus foveola. Gyll. 

Cependant Gyllenhal, dans un errata qui se trouve à la fin 
du même volume des /nsecta suecica, p. 658, avait rectifié le 
nom spécifique foveola, en remplaçant ce substantif latin par 
l'adjectif foveolata. I y avait donc simultanéité dans la publi- 
cation de l'erreur et dans celle de la rectification, et le nom 
de foveola aurait dû disparaître complètement depuis cette 
époque, sans jamais être cité, même en synonyme. 

Au lieu de cela qu’est-il arrivé? Tous les entomologistes 
ont négligé cette rectification, comme s'ils s’élaient entendus 
pour le faire à dessein, et cette négligence n’a pas tardé à 
produire une conséquence fâcheuse. 

En effet, Dejean, dans son Spécies des Coléoptères, t. 1 
(1825), p. 247, déerit, sous le nom de Dromius punctatellus 
(Lebia punctatella) Duft., le même insecte qu'avait décrit pré- 
cédemment Gyllenhal, et il ne cite qu’en synonymie le nom 
(non rectifié) Lebia foveola, tandis que c'était ce dernier nom, 
rectifié en foveolata, qui aurait dû être adopté comme anté- 
rieur de deux ans au nom de buftschmidt, donné seulement 
en 4812 dans le II° volume, p. 248, de la Fauna Austriæ de cet 
‘auteur et devenant ainsi le synonyme du nom donné par 
Gyllenhal. % 

Dans le même Spécies des Coléoptères, t. V (1831. p. 360), 
Dejean, qui, d’une part, avait méconnu la substitution faite 
par Gyllenhal du nom spécifique foveolata à celui de foveola, 
et qui, d'un autre côté, n'avait donné par erreur ce nom qu’en 
synonymie, à cru pouvoir décrire, sous le nom de PDromius 
foveolatus, une espèce nouvelle différente de celle de Gyllenhal 
et appartenant actuellement, comme celle-ci, au genre Meta- 

etus. 

Il en résulte que, le nom spécifique de foveolatus Gyll. 


ayant évidemment la priorité sur celui de punctatellus Duft., 


le nom de Metabletus foveolatus doit rester à l'espèce déerite 
par Gyllenhal et qu’un autre nom spécifique doit être donné 
à l'espèce de Dejean, afin d'éviter l'inconvénient qui résulte- 
rait de l'emploi du même nom spécifique deux fois dans le 
même genre. Cet autre nom spécifique, ainsi qu’il est d'usage 
en pareil cas, devra être le nom latinisé du descripteur de 
l'espèce, c’est-à-dire Dejeani. : e 
La synonymie sera donc établie de la manière suivante : 


L 


É- 


Lo 
+ mm 
RAT 


& 


PTS Sr ES ENS tes: 


Sagra 


pèces ; 
en tout ki espèces, 96 exemplaires. sas 


88 


LE NATURALISTE 


PR 


foveolatus (errore foveola) Gyll. 
punctatellus Duit. 

Dejeani 

foveolatus De). 


Metabletus 


ROUGET. 


OFFRES ET DEMANDES 


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Frânce, offre beaucoup de Coléoptères rares des environs d'Hyères 
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tatus lgirus. — Pimelia hispida.. — Cetonia LE 0 
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Minerais de plomb argentifère en Sr de Coléoptères et livres 
d'histoire naturelle. 


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‘2e ass rangées dans un ee comprenant : Orsodacne, 5 es- 
» 3+ espèces;  — 3 espèces, 
18 fra 

3° Criocenipes, rangées dans un carton Per i : ne à espèce ; 

Jopho ge # espèces; Séethopachys, èce; Lema, 33 espèces; 
Crioce eris, 21 espèces; Brava, 1 Lee, en tout, 61 espèces, 
92 exemplaires. Prix : 25 franc 


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de nous arriver et sont en parfait état. 


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— . argenté. gen Fu ne Fe ea 100 » 
Chat du Thibet. Aïlurus Thibétars “dan cr NE Qi » 
Desman des Pyrénées. ee pain. | Hi, SOUS » 
Spigure. Chetomys subspinosus ., .:.. . .. , . . 55 » 
Coendou. Cercolabes prehensilis … vonlibeit miroû ee 1180 » 
Chevrotain. Cervulus Reevesii. . . . .. Drm se 00 » 
cons à front concave. Cuseus cavifrons. er 0 » 


Ta HRTOÈTE Tamandua tridactyla, var. de Panama . . . 
Tatou : Abe Le À ie oi Lo te DE M At 
Pañgolin. “Manis tetradactyiai 20460 M QUO Les lo 
Paresseux : Bradypus RL . A bo fi bnniisra D 
Echidné épineux. Echidna hystryx. RÉ ASET SET NSTNTS 


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Pintade vulturine.. Numida vulturina, . . + . «+ . . . 


Lophophore Fe da Lophophorus SA orpeet ‘ 
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_ CE UT CES à ARE à PPS CES AMC eee A » 
— 2 +. : LES SE 3 » 
— pusilla cc". . FES 2 np ee 1e 2 C 6 » 
—  Laponica (calcarata) SN Re Ai de 5 » 
— leucocephala ©: G'. : . . . . . La paire. 148 » 
— pioides. O:,::56 708 Ste eds z 10 » 

Accentor.montanelins .. esse ss, + + 1 6 » 

Phyiopnéunte fusgiust 1... Aa r 4 » 

Bulalis sibiricn. .- 5421539904 4350 à te 4 = 

Nemur malien es iicazssénes 259 AR 6 » 

Leucosti igli Vin fr à EL Ne 8 » 

Uragus on Oet RO +: LATE SN ER es ct 8 » 

CORPS MNDESIRS, 2 + 22 cas ps US RÉEL » 

Garrulus it RTS AE SA cd de 6 » 

Sturnus cineraceus :1.0, . . . : . vs ire 7 » 

Vetraceuiles ri es AM Se LUE Fe 450 » 

- Géologie. 
Belles US de feuilles sur calcaires de Sézanne, » 50 à 8 » 
de feuilles sur des cinerites du Cantal, » 50 à 5 .» 
biensodretie Rp sur gangue, Devonien de : 
DOI SE eu au 4 ue dun de SE 2 À 
Gags deciris, sur gangne, Devonien de Bohèm +. 2 50 
ne culala, sur gangue, Devonien de Bohèmé, 4 50 

Ctenocr sur ganguc, Devonien de Bohème. . . . 

Costes dilatata, sur gangue, Devonien de Bohème: . 1 » à.3 50 

Belle ri set macrostoma sur gangue, Devônien de Bo- 

RE RS RS TN SE 5e 2e oi . 159 

Spirier elegans, sur gangue, Devonien de Bohème. + 1: 00 

eultr k + :gatus, sur gangue, Devonien de Bohême. 2 _». 
crus, cn 1 2 00 
Rhynconella lens — — Nora O0 EUR 
pila — — la EU Se 2 
Minéralogie. 
Malachite CHMAINSS. .:. 4... . . , + 4,960 à 6:08 
AU see Det Te MO ES RNA 

Anelcime. . Su pate le LIVES IS TS TN 50 ES 

PTE «dise à 0 PRE ue se Ÿ 10 4 40 

NAN NT Le. à Te Te res .»75à 25 

MOROLYDE. à ds no Ré es LR 

Pectolite.. ;: + : ATOME AIR NTOX . . 4 sn EN 

ÉPABCOMIS 5 om ee ni ss +.» » 0081 


5 # SOS 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


Evreux. — Imp cb. Hénisser. 


dem 


4" Année. N° 


12 


15 Juin 1882. so. 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


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LES ABONNEMENTS PARTENT DU ler JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d’histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange ou de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 27 MARS 1882, 


Sur les variations observées dans la pêche du hareng sur les 
côtes de Norwège. — Note de M. 0.:J. Brochi. 

De même que la sardine manque cette année sur nos côtes 
de Vendée et de Bretagne, le hareng, clupea harengus, a subi 
de grandes variations sous le rapport de la pêche, sur les côtes 
de Norwège, où il a fait complètement défaut à plusieurs 
reprises et pendant de longs intervalles. Le hareng d'hiver ou 
printanier, comme. on l’appelle, s'approche des côtes pour 
frayer; il est alors au moins dans sa cinquième ou sixième 
année. Lorsque le Hollandais Beuckel eut imaginé de saler le 
hareng, et que ce procédé fut adopté en Norwège, la pêche de 
ce poisson prit une grande extension et l'on a gardé des 
détails précis sur ses apparitions et disparitions successives. 
En 1567, le hareng ne paraît pas sur la côte ouest de Nor- 
wège: en 1644, après être resté soixante-dix-sept ans sans 
reparaître, il revient près de Bergen. Disparition de 1650 à 
1654, et il ne reparaît que quarante ans après; on le voit en- 
suite pendant quatre-vingt-dix ans, jusque vers 1784. Dispa- 
rition nouvelle pendant vingt-quatre ans; réapparition vers 
1808, et on le pèche jusqu’en 1835; alors le centre principal 
de pêche descendit plus au sud, puis remonta au nord. Depuis 
1870 le hareng fait défaut sur la côte sud-ouest de Norwège, 
et de même dans le district septentrional depuis 1874. Des 
faits semblables de périodicité dans la pêche du bareng 
d'hiver ont eu lieu vers le Skager-Rak, où la pêche, à peu près 
nulle depuis 1808, est devenue très abondante depuis 1877. 
L'irrégularité des apparitions du hareng qui vient frayer aux 
côtes, ainsi que ses disparitions périodiques, ne peuvent être 
occasionnées soit par la pêche, soit par la malpropreté des 
eaux; M. Brochi en attribue la cause, plutôt à la recherche 


que le hareng doit faire, en été, de sa nourriture consistant en 
petites crevettes (copépodes), en petits annélides, et en quel- 
ques mollusques. Or, dans les explorations de l'Atlantique 
du Nord faites par des expéditions norwégiennes, il a été 
remarqué que sur des étendues immenses, la mer était cou- 
verte des animaleules qui composent la principale nourriture 
du hareng; et ces surfaces, faciles à observer même de loin, 
à cause de la couleur que ces‘animalcules donnent à la mer, 
se trouvaient beaucoup plus à l’ouest que les navires ne 
l'avaient remarqué autrefois. Pendant trois ans, ces surfaces, 
se déplaçant vers l’est, se sont rapprochées de la Norwège ; on 
s'attendait done au retour du hareng; et en effet quelques 
bandes de poissons ont commencé à se montrer sur la côte 
extérieure de l’île de Karmo près de Stavanger. Suivant donc 
le plus ou moins de distance entre la côte et les régions où le 
hareng trouvera sa nourriture pendant l'été et l'automne, ce 
poisson ne pourra pas où pourra revenir à temps aux côtes 
pour frayer. Les pêcheurs onten outre remarqué que lorsque 
la pêche commence tard, c'est-à-dire vers la fin de janvier ou 
le commencement de février, c'est un indice de prochaine 
disparition du hareng. Le déplacement de ces espaces cou- 
verts d’animalcules qui servent de nourriture au hareng, doit 
être connexe avec les variations de direction du Gulf-Stream, 
et par suite avec le plus ou moins de glaces amoncelées aux 
environs du détroit de Davis, ainsi que le faisait observer 
récemment M. Blavier à propos de la disparition de la sardine 
sur nos côtes océaniennes. 
* 


* + 


Sur les trichines dans les salaisons. — Mémoire de M. G. 


M. Colin a fait une série d'expériences afin de déterminer 
le moment où les trichines périssent par l’action du sel, et de 
préciser par suite les conditions dans lesquelles les salaisons 
peuvent être consommées sans danger. Les études ont porté 


nd er mm à 


0 


oÿe, 061 


LE NATURALISTE 


sur des salaisons américaines, et sur des salaisons faites par 
l'auteur du mémoire avec la viande dé pores à qui la trichi- 
nose fut inoculée par l’ingestion de; rats trichinés ; les doses 
de sel ont été variées, comme lestpièces de charcuterie prépa- || 
rées, suivant le plus où moins d'épaisseur de viandé, le plus 
ou moins de maigre, etc., de façon à pouvoir tirer des conclu- 


sions certaines. Il rédites de d'ensemble de ce-travail, que la 4 
rapidité avec laquelle les trichines sont tuées par le sel, esten 


quelque sorte proportionnelle avec la quantité de saumure 


employée, et inversement proportionnelle avec l'épaisseur de: 


la viande salée. Pour preuve de l'innocuité des viandes trichi- 
nées, mais où la saumure avait tué les helminthes, M. Colin 
en faisait ingérer, à des moineaux et à des rats; des échan: 
tillons pris au centre des salaisons et donnés tels quels, et 


ensuite d’autres échantillons tenus dans l’eau-tiède pendant - 


douze à dix-huit heures pour les dépouiller d’une partie du 
sel dont les propriétés irritantes sont de nature à entraver plus 
ou moins l’évolution des trichinines dans le tube digestif. En 
résumé, pour les salaisons préparées par l’auteur du mémoire, 
après deux mois de salaison, les:trichines étaient toutes tuées. 
De même les.salaisons américaines saisies à Paris.et.à..Bor- 
deaux, et ingérées, comme il a été dit plus haut, à de petits 
animaux, ne leur ont pas inoculé la trichinose ; donc, dans 
les conditions:et les délais où ces viandés nous arrivent. elles 
ne paraissent pas aptes à transmettre la trichinose ; mais il ne 
faudrait pas être en présence:dé pièces trop épaisses et sulées 
trop récemment. Ikserait donc prudent de surveiller encore 
ces salaisons, si les mesures de prohibition qui les Res 
venaient à être ris des 


* 
rie 


Sur C appareil reproducteur des Etoiles de mer. — Note de 
MM. Edm. Perrier et J. Poirier. 


Les.anteurs de cette-note relèvent quelques points contenus 
dans une note précédente de M. Jourdain, qui nie l'existence 
de pores génitaux sur la région dorsale des Etoiles de mer; et 
considère le canal circulaire dorsal comme une portion. de 
l'appareil excréteur de leurs glandes génitales. MM, Perrier et 
Poirier ont ‘en ce moment à leur laboratoire du Muséum-des 
asterias glacialis en pleine ponte, et: il.est facile de voir.que 
les œufs:s'échappeñt par dix groupes! de petits orifices situés 
un péuau-déssus deichaque angle interradial. Chaque groupe 
contient de trois à six orifices. Des asterias glacialis ouvertes 
par le dos, durant la ponte qui se continuait malgré J'opéra- 
tion, n’ont montré aucun œuf engagé, soit dans le: canal dor- 
sal avec un autre eanal circulaire entourant la bouche et au- 
quel ‘viennent aboutir les cavités infrabrachiales., Dans 
chaque intervalle brachial, ce canal communique avec des 
espaces d'apparence vasculaire qui remontent verticalement 
en avant de chaque cloison interbrachiale et sont constitués 
par un repli de la membrane péritoniale ; la poche tubulaire 
énveloppant le canal hydrophore et la glande voisine n’est 
que l’un de ces espaces agrandi, parce que la membrané 
péritoniale, rencontrant durant son développement des orga- 
nes déjà formés, a dû se replier autour d'eux pour rejoindre 
les parois du corps, Le canal ciréulaire dorsal et la poche en- 
veloppant le canal hydrophore, ou poche hydrophorique, 


n’ont done rien à faire avec l’ “PES excréteur des glandes 
dt 
* : * 
1: de Eau de la Podlltin carnea. — Note de 
M. A. de Varenne. 


Dans cette éspèce, les œufs.ne naissent pas dans l'intérieur 
de la méduse, mais proviennent d'une cellule endodermique 
du cœnosarc du polype hydraire lui-même; cette cellule se dif- 

férencie et passe ensuite dans un diverticulum en cul-de-sae, 
qui, en se développant, devient une méduse. Celle-ci se dé- 
tache du polype, nage librement en emportant les œufs qui 


| occupent les parvis du manubrium et arrivent là à maturité. 


M. de Varenne a observé, l'été dernier, au laboratoire dé 
Roscoff, les petiles méduses bourgeonnant sûr là Podocoryne 
carnea. Recueïllant à part les mâles’ et les femelles, i! plaçait 
dans üne cuvette de verre quelques médusés femelles et un 
“on deux mâles. Après avoir nagé quelques heures, leur acti- 
vité diminuait, et elles finissaient par tomber au fond de la 
- cuvette en retoufnant leur o6mbrelle. Les‘œufs.et les spermar 
-tozoïdes mis en liberté ‘par la rupture-de l'ectodérme du ma- 
nubrium, la fécondation a lieu. (M. de Varenne pense qu’en 
l'état normal les œufs sont fécondés dans la méduse et ne 
s’en échappent qu’à l'état de Planula.) À la surface de l'œuf, il 
se produit un sillon sûr la lighé médiane, et l'œuf se trouve 
segmenté en deux petites sphères accolées. Ensuite, se pro- 
duit un sillon perpendiculaire au premier, qui sépare les deux 
sphères précédentes, et l'œuf est segmenté en quatre. La seg- 
Mentation continuant, on arrive à avoir une masse céllulaire 
de forme ovale allongée. Pendant cette segmentation, les diffé 
rentes sphères peuvent cheminer l'une sur l'autre. La divi- 
sion des cellules continue ; elles se disposent de, façon à for 
mer deux couches, et il secreuse à l’intérieur une cavité. 

Cest dénc une cavité centrale entourée par l’endoderme et 
l'ectoderme; voilà la phase de Planula. Les cils vibratiles appa- 
raisent, à l'aide desquels l'embryon nage, animé d’un mou 
vement de rotation autour de son grand axe. Après quelques 
beures de natation, l'embryon: perd ses cils vibratiles, se. fixe 
par Soh extrémité antérieure, qui s'élargit, s'étale en. forme 
dé disque, tandis que-la partie du corps restée libre est diri- 
gée perpendiculairement :à la surface de ce disque. Celui-ci, 
d'abord régulier, se découpe en. plusieurs Janguettes, qui 
s’allongent. et forment lhydrorhize destinée à fixer le polype 
aux corps étrangers. L'extremité libre de l'embryon fixé, 

s’allonge encore;:se termine en, une sorte de. cône, qui se 
perfore à sun sommet pour former la bouche; tandis qu’à la 
base de ce cône.on voit un cercle de petits tubercules qui 

S'allongent et deviennent les tentacules, Nous avons alors un 

polype à peu près semblable à ceux sur lesquels M. de Va 
renne ä vu bourgeonner les :méduses qui ont. fourni des 
œufs dont l’etude a fourni les matériaux de cette note. Les 
polypes élevés ainsi étant morts, M, de Varenne!n’a pu pous+ 
ser plus loin ses observations; mais il conclut: toutefois que, 
chez: les Hydraires qui ont une méduse: libre, l'œuf présente 
le même développement que chez les espèces qui ont.des 
Pres qui restent us fixés à si colonie. 


* 


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LE NATURALISTE 


91 


Rapports géologiques et zovlogiques de l'ile lgrstk avec les 
terres australes avoisinantes, — Note de M, H: Filhol 


M. Filhol rappelle qu’il fit un long séjour à l’île draphib 
à l’occasion de l'étudé du passage de Vénus devant le soleil, 
en 1874; et put ainsi étudier cette localité intéressante, ‘sous 
les rapports géologiqué, botanique ét zoologique;! ce qui 
lui fournit Poccasion de prendre la parole à ‘propos des 
mouvements d’élévation et d'abaissement qu’auraient subis 
la Nouvelle-Zélande et les térres avoisinantes, à une épaque 
relativement récente. Cette question, dont l’Académie a été 
entretenue récemment, a été étudiée d'abord en 1872, par 
M. Hutton (comptes rendus de l'Institut de Wellington), qui 
fixe l’origine de là grande période continentale des terres 
australes de cette région : au comménéemrent du pliocène, et 
en indique la fin vers le m'lieu de éetté mème époque géolo- 
gique; c’est alors'que périrent les moas réfugiés en trop grand 
nombre sur des éspaces émergés très restrein(s. Depuis, en 
1873, M. À. Milne-Edwards; puis, en 1874, M. Wallace, et 
enfin, récemment, M. Blanchard, ont repris l'étude de cette 
question. L’ile Campbell a-t:elle fait partie du continent néo- 
zélandais pliocène ? L'examen approfondi: des-roches qui la 
constituent et de leurs rapports, ainsi que l'étude microgra- 
phique des laves qui les revêtent, ont conduit M. Filhol à fixer 
l’âge géologique de cette île comme correspondant à l'époque 
d'apparition des éruplions ‘volcaniques pliocènes qu'on y 
observe. On y remarque une bande calcaire de 70 mètres 
d'épaisseur environ, engagée entre deux massifs volcaniques 
dont les épanchements l'ont en partie recouverte, et qui a 
évidemment pris naissance dans des mers très profondes ; on 
n'y rencontre pas de fossiles, et on peut y noter la présence 
de globigérines. Cette bande calcaire, de quelque: façon que 
l'on interprète. sa situation; est donc contemporaine des phé- 


nomènes volcaniques qui l'ont en partie recouverte de laves. 


Ces dernières comparées aux laves éocènes, miocènes ou du 


commencement du phacène, provenant de la Nouvelle-Zélande, 


en sont différenciées par la présence de l’anorthite minéral et 
sont done beaucoup plus basiques. Or, l’on sait que les laves 
à anorthite n’ont été jusqu ici reconnues (en Irlände, à Saint- 


Paul, à la Réunion) que dans des formations post-pliocènes; | 


les catcaires de l’île Campbell venant à émerger par le fait des. 
éruptions volcaniques; ont été formés dans les temps plio- 
cènes, époque où la Nouvelle-Zélande possédait sa plus grande 
extension géographique. Ce n’est done tout au. plus’ qu'à la 
fin du plioeène qu'a émergé l’île actuelle de Campbell. Sous 
le rapport zoologique, on n’y rencontre pas, comme à la Nou- 

velle-Zélande, de reptiles Lacertiens, ni de débris de Moas ; on 
ne trouve dans la tourbe que des débris de phoques. Aucun 
véstigé, non plus, d'Apteryx, de Strigops, de Notornis, d'Ocy- 
dromus; pasun oiseau terrestre du reste ne s’y trouve. L'ile 
Campbell semble donc; sous les points .de vue pe et 
se rs être une terre récente et PO CRE e. 


. 
HÉÉOLA 


Sur l' nt du bitume de Judée pour combattre les mlaies 
de la vigne. — Note de M. P, de Lafitte. U 


.M:de Lafitte rappelle une note de lui sur ce sujet, contenus 


dans les comptes rendus.des séances à la date du. 13 janvier 


| frequentissim. — Aug. 1848 — 


1879, et où il est dit qu'au cours d'un voyage en, Palestine, 
M: de Bertou fut informé par l'évêque de Tyr qu’au moyen 
âge On avait extrait, de l’asphalte de la mer Morte, l'huile pré- 
cieuse qui avait sauvé alors les vignes d' Engaddy (entre Segor 
et Jéricho) en les débarrassant « d'un ver qui altaquait la 
racine des ceps et les faisait tous mourir ». Ce renseignement. 
avait été puisé dans un manuserit, paraissant remonter au- 
xu° siècle, et faisant partie de la bibliothèque du couvent de 
Saint-Saba, voisin, du vignoble. Cette bibliothèque. est, dis- 
persée (les pièces les plus précieuses sont en, Russie), et le 
vignoble.a disparu..M. de: Lafitte ajoute que si l’on parvient à 
se servir utilement du bitume de Judée contre le Phylloxera, 
c'est à M. de Bertou qu'on le devra, et son pom ne devra pas 
être oublié. 


MATÉRIAUX 


POUR re A LA RÉVISION DE LA FLORE P ORTUGAISE 
ACCOMPAGNÉS DE 


Netes sur certaines re ou variétés critiques de Fans utisns. 


VIHILE, — Meélisseæ Benth, 
GENRE MELISSA Z,. 

_ M. offieinalis L. 

Hab. — In umbrosis ad basin-Sérra de Foia pr. iii 
hinc inde — Jun. 1847 — (Welwitsch )... 

GENRE CLINOPODIUM Le Tu 

€. vulgare L. 

Hab. — In aumbtte: di ad silvarum margines, in silvis 
(semper in montosis) de Serra de Cintra — PPT ica) — 
Jun.-Jul. 1843-46 — (Welwitsch)}. 

GENRE CALAMINTHA Benth.. 
©, Bætiea Boiss. et Heldr. 

Hab. — Alfeite — Jun. 1881 — (J. Daveau). 

Os. — Gette espèce a été indiquée en Portugal par M. Will- 
komm, mais sans désignation de localité. Elle sera bien cer- 
tainement découverte en Portugal ailleurs qu'à Alfeite, et je 
crois qu'il serait utile de la chercher attentivement sur la 
serra de Monsanto où croissent JA 2e C. Nepeta nr à et 
Link et C. menthæfolia Host. 

€. Nepeta Hoffg. et Link: 

Has. — Buarcos — (E. Schmit), — A6 rupes calcarens in 
Serra de: Monsanto freq: cum Croce sérotino et Ranuneulo 
bullato — (Ad fin. Oct. 1850, Welwitsch — Jun.-Jul. 1879, 
J. Daveau). gs 
GEnre MIGROMERIA Bentb. 

M. Græea Benth. 


_Hab. — In decliviis lapidosis je Serra es du 2 nr | 


_ - Init. Juni 1845 — (Welwitse 


(M. tenuifolia Benth. a teñuifolia Ten, Che 
! Hab. — In rupestribus et ad muros prope Conimbricam 
(Welwitsch). 


. 


C2 \ 
à c 


à 


— 


92 


LE NATURALISTE 


Os. — Welwitsch a fait subir à son étiquette deux rectifi- 
cations; il avait d’abord mis Micromeria Juliana, puis ensuite 
il a rayé ce nom pour le remplacer par celui de M. marifolia, 
puis enfin par celui de M. varia Benth., mais avec un point 
de doute. Le M. varia est une plante commune à Madère, 
Ténériffe, Porto-Santo, Saint-Nicolas, etc., et elle aurait pu 
être importée en Portugal; cela n’eût rien eu de surprenant; 
mais la plante que Welwitsch a recueillie aux environs de 
Coimbre ne peut se rapporter ni au M. varia ni aux autres 
espèces de Micromeria assez nombreuses aux îles Canaries, 
Madère et du cap Vert. (Webb PAyt. Can. 3, p. 73-78 et 
Benth. Lab., p. 375-378.) 

Le Micromeria de Coimbra, comparé à mes échantillons de 
M. tenuifolia Benth. (S. tenuifolia Ten.), m’a paru identique de 
tous points à cette dernière plante, dont la description d'ail- 
leurs lui convient parfaitement, et je ne saurais le considérer 
comme étant une autre espèce. 

Le M. tenuifolia est-il spontané en Portugal, ou est-il sim- 
plement naturalisé et très répandu autour de Coimbra ? Cela 
reste à éclaircir, mais je serais plutôt porté à penser que ce 
Micromeria, dont la présence a été constatée au Montenegro, 
en Sicile, dans l’/tale centrale et méridionale, est spontané en 
Portugal. Toutefois des recherches sur le terrain même peu- 
vent seules trancher la question et, dans cette note, j'ai voulu 
seulement donner le nom spécifique de ce Micromeria, dont 
M. de Ficalho fait mention, d'après l'herbier de Welwitsch, 
mais qu'il n’a pas contrôlé, faute d'éléments de comparaison. 

IX. — Thymesæ Benth, 
GENRE ORIGANUM Z. 

©. Majoricum Camb. num. pl. Balear. n° 452 (0. Balea- 
ricum Pourr. sec. Lge non sec. Willk.) var. Lusrfanicum 
ac. (0: Lusitanicum Rouy in herb. olim). 

— In pinetis sabulosis trans Tagum dictis Zapada 
d'Alfeite, anne olim cultura introductum ? — 0:..:. an var, 
cor Eee ? (Welwitsch). 

— La présence de cetle espèce Liane et fort rare, à 
la Jocalité citée, est des plus intéressantes. Cet Origanum offre 
des épis dressés, rapprochés au sommet des rameaux supé- 
rieurs, les feuilles florales de la section Origanum Benth. et, 
de plus, le caractère si tranché du calice glanduleux, bilabré, 
à lèvre supérieure profondément tridentée, à dents ovales-subob- 
tuses ciliées, à lèvre inférieure bifide, d'un tiers plus courte que 
la supérieure. D'autre part, ses bractées verdâtres, velues, ses 
épis dressés, son port, le différencient nettement des 0. 
pulchellum Boiss., 0. Sypileum L., O. Libanoticum Boïiss., et 
ses feuilles atténuées en pétiole, et non cordées, l’éloignent 
des autres éspèces à calice bilabié à lèvre supérieure tridentée. 
Il possède à peu près le port de l'O. compactum Benth., mais 
il s’en distingue par son calice bilabié et non à cing dents, 
par ses feuilles presque velues et par ses bractées verdâtres 
peu ou point colorées, ovales-obtusiuscules et non avales- 
lancéolées ou aiguës. 


J'ajouterai que M. Lange (Pugillus) a considéré l'O. Majo- 
ricum Camb. comme synonyme de l'O. Balearicum Pourr., 


tandis que M. Willkomm a admis, d’après l’herbier de Pourret, 
que l'O. Balearicum de cet auteur n ‘est autré que l'O. virens 
Hoffg. et Link. 


“ 


| « çà et là 


Avant d'affirmer la présence en Portugal d'une variété de 
l'O. Majorieum Camb., j'ai désiré avoir sous les yeux le type 
de Cambessèdes. Grâce à l'extrême obligeance de mes érudits 
confrères, M. H. Loret et M. le D' Flahault, professeur de 
botanique à la Faculté des sciences de Montpellier. où se 
trouve l'herbier. de Cambessèdes, j'ai pu me procurer un 
fragment florifère et.muni de feuilles de l’0. Majoricum. C’est 
donc après avoir étudié la question avec tous les éléments de 
comparaison que j'ai été amené à rattacher la plante portu- 
gaise à l'O. Majoricum Camb.; toutefois, comme elle pré- 
sente des épis oblongs à bractées plus allongées, j'ai cru devoir 
la considérer comme une variété particulière analogue aux 
variétés à épis oblongs ou même cylindriques des 0. vulgare 
et O. virens, ne pensant pas pouvoir, comme je l'avais estimé 
tout d'abord, établir, sur ces faibles caractères, une espèce 
légitime (0. Lusitanicum Rouy in herb. olim). 

Cependant, pour les botanistes qui ne partageraient pas 
cette manière de voir et préféreraient accepter comme espèce 
cet Origanum sous le nom spécifique que je lui avais donné, 
je crois bon d'en publier la description : 

©. Lusitamieum, — Tiges herbacées, suffrutescentes à 
la base, simples ou rameuses, légèrement sillonnées, plus ou 
moins couvertes de poils mous crépus. Feuilles assez petites, 


ovales-lancéolées, obtusiuscules, brièvement pétiolées, d’un vert 


pâle, velues sur les deux faces et à villosité un peu rude, ordi- 
natrement atténuées à la base. Fleurs en épis denses, oblongs ou 
subcylindriques, rapprochés, mais peu nombreux au sommet 
de la tige et des rameaux, et formant par leur ensemble une 
panicule étroite, distique ou subunilatérale, à rameaux dressés ; 
bractées velues et ciliées, ovales-obtustuscules, environ une fois 
plus longues que le calice et paraissant (sur le sec) ne pas être 
colorées. Calice glabrescent, glanduleux, bélabié, à lèvre supé- 
rieure profondément tridentée, à dents ovales-obtusiuscules 
ciliées, à lèvre inférieure bipartite d'un tiers environ plus courte 
que la Supérieure et à divisions lancéolées, ciliées; corolle 
bilabiée, une fois seulement plus longue que le calice, à lèvre 
Re presque bifide et à lèvre inférieure trifide. 

e l'O. Majoricum Camb. par ses épis oblongs 


ou pi ri et non presque globuleux, ses bractées 


plus allongées, ses feuilles plus petites, ovales-lancéolées. — 
C'est très probablement cet Origanum que Wallroth a envoyé 
à de Candolle sous le nom de 0. acinifolium (Benth. in DC. 
Prodr. xu, p. 19%), car il présente des feuilles assez sem- 
blables à es de certains Calamintha de Ja section Acinos. 

M. Emile Burnat, à qui j'avais envoyé copie de la descrip- 
tion de mon 0. Majoricum var. Lusitanicum, a vu dans 
l'herbier de Candolle VO. acinifolium Walir. el en a com- 
paré les divers exemplaires à ma description. Je transcris ici 
le passage de sa lettre qui concerne ces plantes : « J'ai vu 
« dans l'herbier D. C. l’Origanum acinifolium Walir. 11 y en 
« a trois exempl., l'un de Walroth (1834) ex hort. belgicis, 
« un de Walroth (1815), unde? enfin un de l'herb. de la 
« Roche, du Jardin de Leyde. Comparés aux descriptions de 
« Cambessèdes et à celle de votre 0. Lusitanicum, je vois bien 
« que € ‘est très près, mais il y a quelques pelites différences 


« Aïn, en comparant à votre description, j Je vois les tiges 
« munies dé poils courts, un peu crispés dont je ne dirais pas 


SA 


POS AT ET ON 2 


LE NATURALISTE 


93 


mous et crépus, les feuilles moyennes pour moi sont ovales 
(env. 15-18 millim. sur 8-10 millim.) portées sur un pétiole 
d'env. 5 millim.; je ne vois pas précisément la panicule 
subunilatérale. Mais tout cela constitue peut-être des diffé- 
rences insignifiantes; il faudrait pouvoir comparer les 
exemplaires. 

« En comparant les exempl. de l'herb. D. C. à la descrip - 
tion de Cambessèdes, je vois : que la tige n’est pas préci- 
sément tomento laro vestitus, c'est une pubescence rare, 
mais non un tomentum; les épis ne sont pas conglobatr, 
mais oblongs ou subeylindriques (comme dans votre 0. 
Lusitanicum), enfin le segment médian de la lèvre infé- 
rieure de corolle dépasse bien un peu les latéraux, mais 
pas autant que le dit Cambessèdes. Tout le reste de ce que 
je puis vérifier coëncide bien. 

« En résumé, et sauf les petites différences que j'indique 
« et qui n'en sont peut-être pas, l'O. acinifolium Wallr. me 
« semble être votre O. Lusitanicum. » 

Les légères différences signalées par M. Burnat (villosité 
moins abondante, panicule un peu plus large) tiennent, selon 
moi, au climat assez froid des localités où ont été cultivés les 
exemplaires d'O. acinifolium existant dans l’herbier de Can- 
dolle (jardins botaniques de Belgique et de Hullande). Il ÿ a 
donc lieu de supposer exacte la synonymie de l'O. Majoricum 
Camb. var. Lusitanicum Rouy et de l'O. acinifolium Wallr., 
plante dont la description n'a pas été publiée et que je ne 
puis, après l'avoir comparée à l'O. Majoricum Camb. type, 
conserver comme espèce. 

Welwitsch paraît admettre que l'Origanum trouvé à la 
Tapada d'Alfeite a pu y être naturalisé. La rareté de l'O. 
Majoricum laisserait supposer que peut-être celte espèce 
n'appartient pas à la flore européenne et qu'elle a été seule- 
ment importée aux deux localités où elle a été jusqu'ici ren- 
contrée. Cependant, quoique l'O. Majoricum figure dans les 
récents travaux de MM. le D' Marès et Virgineix (Catalogue 
raisonné des plantes vasculaires des îles Baléares) et de M. Bar- 
celo y Combis (Flora de las islas Baleares) comme n'ayant pas 
eté vu à /nca depuis Cambessèdes, il serait utile de le recher- 
cher encore, tant aux Baléares qu'en Portugal; on pourrait 
sans doute le trouver en compagnie de l'O. virens Hofïg. et 
Link, abondant en Portugal et indiqué aussi à Majorque et 
à Minorque, espèce avec laquelle il peut être facilement con- 
fondu, grâce à ses épis ou glomérules à bractées vérdâtres, 
pâles. 

En terminant, je crois nécessaire de présenter ici une obser- 
vation au sujet de la synonymie attribuée à l'O. Majoricum 
Camb. par M. Nyman qui classe, dans le Conspectus floræ 
Europææ (p. 592), cette espèce dans la section des Zuorigana 
Vog., ce qui me semble très normal. Mais il m'est plus diffi- 
cile d'admettre qu'en 1881 on puisse, même avec doute, con- 
sidérer à l'instar de M. Bentham en 1848 (Prodr. xn, p. 206), 
le Thymus Richardi Pers. comme synonyme de l'O. Majoricum 
Camb. Le Thymus Richardi, récollé depuis 1867 par presque 
tous les botanistes qui ont exploré les îles Baléares et distribué 
par Bourgeau, en 1869, du Puig de Torellas, est une espèce 
actuellément bien connue, bien caractérisée, appartenant 
parfaitement au genre Thymus et n’ayant rien à voir avec un 


Origanum quelconque. L'O. Majoricum Camb. est, lui, peu 


RRR KR & K RUART AURA 


= 


connu, il est vrai; mais alors M. Nyman aurait dù, semble- 
til, classer dans le genre Thymus le T. Richardi et lui rap- 
porter avec doute l'O. Majorieum Camb., quoique les des- 
criptions prineeps des deux plantes ne. concordent que 
médiocrement. 

©. virens Hoffg. et Link. 

Hab. — ]1n incultis siccis prope Lumiar — Aug. 1848 
(Welwitsch). — Serra de Monsanto pr. Lisboa — Maio 1879 
— (J. Daveau). 

Var. spicatum Rouy (Epis florifères cylindriques, allongés, 
variant entre 15 et 25 millim. et atteignant parfois jusqu'à 
3 centim. de longueur). 

Hab. — Serra de Monsanto — Jul. 1879 -— (J. Daveau). 

Os. I. — Sur l'étiquette qui aécompagnait la plante de 
Lumiar, Welwitsch a ajouté : « N. B. — Calyx glanduloso- 
«_punctatus hocce modo exasperatus, dentibus hirsuto-ciliatis 
« et non glaber Bracteæ obtuso-acuminatæ hirsuto-tiliatæ. » 

Ons. 11. — M. Willkomm (Prodr. fl. Hisp., n, p. 399) et 
M. de Ficalho (Apontam., p. 9) indiquent comme habitat de 
l'O. virens Hoffg. et Link « in omm Europa mediterr., 1ns. 
Azor., Madera, Teneriffa ». J'éstime que l'aire géographique 
de cette espèce est beaucoup moins étendue : elle existe aux 
Baléares, en Espagne, en Portugal, à Ténériffe, à Madère, aux 
Agçores, mais dans la région méditerranéenne elle ne dépasse 
point les Baléares, et l'on a confondu sous le nom d’O. virens 
Hofg. et Link plusieurs plantes distinctes. Ainsi l'O. virens 
indiqué en France, dans l'Italie centrale, en Dalmatie, est l'O. 
viridulum Martr., variété ou sous-espèce de l'O. vulgare L.; 
l'O. virens Guss., de Sicile, est l'O, Siculum Nym.; l'O. virens 
C. A. Meyer (0. hirtum auct, plur, non Vog., an Link?) est 
l'O. vulgare L. var. viride Boiss. (0. parviflorum D'Ury.) 

G, Roux. 


(A suivre.) 


DIAGNOSES DE COLÉOPTÈRES DES ILES ADAMAN 
‘Par A. CHEVROLAT. : 


1. Cicindela einetelln. — Long. 10 mill., lat. 4 mill. 
— Flongata, fusca, labio antice angulato et mandibuliis 
acutis, supra basin flavis, sinistra dente magno armata, ocu- 
lis exertiis, antennisque gracilibus nigris, articulis quatuor 
primis viridibus; prothorace quadrato, antice posticeque 
recto et transversimm impresso, longitudine tenue sulcato ; 
scutello postice rotundato, viridi ; elytris in sutura angulatis, 
in sütura anguste et in margine flavo-marginatis; pedibus 
gracilibus, tarsis 3 anticis maris longis et anguste dilatatis, 
femoribus albo-setosis. 

%. Blosyrus reiliosus. — Long. 7 1/2 mill., lat. 
4m. 2. Hertho hic proximus ; capite rostroque sulcis 2 cruci- 
formibus impressis, oculis nigris, supra flave superciliosis ; 
prothorace elongato, lateribus anticis paululum rotunde 
ampliatoi, lines 2 flavis ad basin elytrorum extensis, in medo 
carinato ; elytris in humero anguslatis, alterne coslatis et 
sulcatis, breviter et transverse flavo-bifasciatis, femoribus 
subelavatis, versus apicem annulatis. us. 

: ocerus lateralis.— Long. 5 mill., lat. 3 mill. — 
Elongatus pallido viridis, squamosus, antennis, oculisque late- 


== 


ralibus rotundatis nigris, prothorace elongato, antice :posti- 
ceque recto, lineis 2 fuscis, dense coriaceo ; scutello:rotundato 
viridi ; elytris fuscis, tenue striatis, minute et distinete punc- 
tatis, sutura anguste et margine latrrale viridibus, pedibus 
fuscis. 


4. M. Multicostatus. — Long. 8 mill., lat. 43/4 mil. — 
Elongatus, niger viridi-squamosus ; capité albo ; ‘oeculis sub 
rotundatis nigris ; prothôrace subeonico, ultra medium trans- 
verse sulcato ; scutello rotundato, elytris postice pyriformibus, 
altèrne costatis et sulcatis, femoribus crassiusculis. 


Platyrhynechus. — Nouveau genre. Caractère : aHongé, 
aile; antennes courtes; épaisses, insérées sur le bord anté- 
rieur des yeux, logées dans le serobe. en-dessous. Aostre 
large, moitié plus court, que la tête, plan, arrondi en avant, 
yeux latéraux, grands, ronds. Prothorax subconique tronqué 
en avant et en arrière, convexe en dessus. Z'eusson étroit, 
allonge; élytres un peu plus larges, parallèles, convexes 
élargies médiocrement au sommet; pattes rapprochées, mu- 
tiques, courtes, cylindriques ; jambes légèrement arquées, 
tarses à 3° article bilobé, recevant deux petits crochets qui le 
débordent à peine. À bdomen de 5 segments, 1% et 5° grands ; 
sternum à pointe obstuse, logé entre les pattes médianes. Ce 
genre très curieux devra faire partie des amyctérides. 


5. Platyrhynchus hicarinatus, — Long. 12 mill., 
lat. 4 mill. — Elongalus, convexus, niger, infra fuscus; rostro 
lato, plano, antiee rotundato, ante oculos sulcato, oculis ma- 
gnis, rotundatis, nigris; capite convexo ‘murino, coriaceo; 
prothorace subconico, anlice posliceque recto, COnvExO; as- 
pero-granuloso; scutello elongato, albido ; elytris subparal- 
lelis, ad apicem paululum latioribus, costatis et sulcatis, ‘et 
foveato-clathratis. 


6. Gasterocereus quinquepuneiatus., — Long. 
9 mill., lat. # 1/2 m. — Elongatus, leucophæus, nigro-varie- 
gatus, rostro plano, longitudine obsolete costato, leucophæo, 
in apice planiusculo, maculis 2 occipitalibus, macula inter 
oeulos oculisque rotundatis nigris ; prothoraceelongato, antice 
subplanato, convexo, versus medium latéribus paululum 
emarginato ; scutello et tuberculis 4 basalibus nigris; élytris 
subtruncatis, obsolete sulcatis hinc inde, et lateribus sat 
fortiter panctato striatis, leucophæiïs et nigno-brunneo varie- 
gaüs ; corpore infra pedibusque leucophæis. 


7. G@. Anatinass, — Long. 8 mill., lat. 3 3/4 mill. — 
Elongatus albus, oculis rotundatis rostroque nigris, illo obso- 
lete sulcato; in medio fascia alba; capite convexo, maculam 
litteram M et maculis 2 efficiente; prothorace elongato, antice 
attenuato, binodoso, postice fere quadrato, supra scutellum 
macula transversa nigra antice bifida notato ; scutello qua- 
drato holosericeo-nigro; elytris fere truncatis,: punctato 
_ striatis, secundüm suturam utroquéunicostatis, albis, in disco 

brunneis ; corpore infra ‘et, pedibus albis, femoribus in 
medio et tibtis in apice. nigro-unimaculatis, in. abdomine 
lineis 2 macularnm nigrarum, bel > 


LE-NATURALISTE 


EXCURSION ENTOMOLOGIQUE 


DANS LES BOIS DE SÈVRES: 


Etant dernièrement en excursion entomologique dans les 
bois de Sèvres, à Velisy, je fus frappé de l'immense quantité 
de chenilles qui dévoraient les arbres de toutes espèces; le sol 
des allées et des sentiers était noir de leursexcréments, et l'on 
ne,pouyait faire un pas sans récolter sur soi quelques-unes 
des innombrables chenilles qui descendaient des branches à 
l’aide de leurs imperceptibles fils de soie. ee 

De tous les arbres, les chênes m'ont paru les plus attaqués ; 


| rendrait cet oiseau plus fécond ici 
| ornithologistes ont-ils reproduit successivement une erreur. 


| tention des naturalistes. 


ils sont si complètement dépouillés de leurs feuilles que, vus 
d’une hauteur, ils font tache dans la verdure de la forêt et 
semblent aussi privés de végétation qu'en plein hiver; pour 
donner une idée. de ces ravages, il suffit de savoir que j'ai pu 
récolter en battant quelques petits chênes une trentaine d’es- 
pèces de chenilles, représentées. par. un.nombre, respectable 
d'exemplaires; en explorant les écorces, la terre à la base des 
troncs et les quelques morceaux de feuilles que certaines 
branches privilégiées possédaient encore, j'ai recueilli en 
outre de nombreuses chrysalides de noctuélides, phalénides, 
deltoïdes, ténéides, etc., dont les. éclosions m'ont dé à pro- 
curé quelques lépidoptères intéressants tels que : un Jodis 
lactearia, Pechypogon barbalis, Hylophila prasinana, Tortrix 
viridana, cratægana, Incurvaria muscalella, Nemophora swam- 
merdamella, etc., ainsi.qu'un exemplaire de la rare Catephia 
alchimista et une chenille de Cossus ligniperda sur lé point 
de se chrysalider. 

«On peut enfin faire en ce moment une ample récolte de 
chenilles et de chrysalides et se procurer en bon état ces char- 
mants Micros; dont l'étude attrayante est trop négligée en 
France; ce ne sont pas cependant les matériaux qui man- 


quent celte année. Avis aux amateurs. 


| JAGQUES CLèRE. 


NOTE SUR LA PONTE DE L'OTUS VULGARIS . 
Le 20 avril dernier, ‘un habitant de Gouvieux (Oise), m'ap- 
porta sept œufs dé Hibou vulgaire qu’il venait de trouver dans 
un vieux nid de Pie établi au sommet d’un peuplier, En pro: 
cédant au vidage de ces œufs je reconnus-chiez tous le même 
degré d'incubation; je né pouvais avoir aucun doute qu'ils né 
provinssent d’une même nichée. Or, c’est là un fait en 
‘complet désaccord. avec tous les auteurs qui mentionnent 
mvariablement, pour. la ponte du Hiboû vulgaire, le nombre 
de quatre à cinq œufs. Mon homme, qui fait le métier d'éla- 
gueur etde bucheron, m'assura alors.que dans une dizaine de 
aichées de hiboux. qu'il avait déjà eu. l'occasion de trouver 
soit dans des nids abandonnés de :Pie, de Corbeau ou de 
Base, il avait rarement vu sept œufs; mais yresque toujours 
uit. ; 5 
Faut-il voir dans ce fait une anomalie tenant à l'habitat qui 
qu'ailleurs ? où. bien. les 
provenant d'observations : faites. sur des pontes incom plètes ? 
Je ne puis, quant à présent, qu'indiquer.ces. questions à l'at-. 


| séardesiee Î IRIS T7 


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& 


LE NATURALISTE! 


> 
— on. 


95 


Mais toujours est-il que je possède une ponte de sept œufs, 
et que l’éxactitude des renseignements oologiques que m'a 
déjà fournis mon dénicheur, ne me permet pas de douter qu’à 
Gouvieux et dans les forêts voisines de Chantilly et du Lys, 
la ponte-du Hibou vulgaire ne se compose ordinairement de 
huit œufs. A. x D 
Les sept œufs, d‘un beau blanc et très péu oblongs, pa- 
raissent à l'œil exactement semblables ; leur grand diamètre, 
dans les mesures extrêmes, ne varie en effet que de deux 
millimètre, et leur petit diamètre seulement ‘de’ un. Les 
moÿennes se trouvent être : : 

Grand diam. 0 " 039; petit diam.:0.0329 

Ces mesures diffèrent sensiblement de celles données par 
Legland et Gerbe. ” 

Grand diam. 0" 034 ; petit diam. 0 m 029. 

Et de celles que me fournit un œuf du même oiseau que 
je tiens de M. E. Fairmaire. 
vo Grand diam. 0 ® 042; petit diam. 0" 03:. 


pour la détermination des œufs d'oiseaux. 
< 7 es nt XAVIER RASPAIL. 


Nous avons annoncé que M. A. Clavaud, le savant. profes- 
seur du cours municipal de botanique, venait depublier-chez 
MM. Feret et fils, éditeurs à Bordeaux, là première  partié 


tissement qui lui sert de préambule n'a que quatre pages, 
Mais ces pages expliquent avec une remarquablé clarté le but 
poursuivi par l'auteur, et les principes sur lesquels il a basé 
ge Cessifhoalionsrs. 17. 7 | REA | 
oc« Pour M. Clavaud, « au-dessous du genre-et de ses subdi- 
«visions, il y a deux sortes de {pes dont il faut tenir compte 
& pour se conformer à la réalité, le stirpe et l'espèce." 

« Le stirpe ne peut être confondu avec.les subdivisions du 
« genre, Car il Offre. un type particulier et distinct, », we pré- 
sentant point de transitions avec les stirpes voisins. On voit 
que les süirpes de M: Clavaud correspondent sensiblement aux 
éspèces linnéénnes. : "22" 
js « Telles sont les données générales en :vertu desquelles 
M. Clavaud à conçu. et réalisé son œuvre. Cette innovation, 
qui consiste dans la-constitution du -stirpe, ne laisse pas que 
d’avoir une importance considérable. hs 

.« Au fond, ajoute M. Clavaud, le stirpe proprement dit 


e-n'est, après tout, qu’un groupe d'espèces, mais de plus 
«-étroit de tous les groupes, et tel qu'à travers les différences 
«_ morphologiques que l'examen constate, il offre toujours 


MARIE: Di ie ie) HE 
1 Ca ière partie forme un volume in-8° de 224 pages et 8 plan- 
Pa #2 Lo ge entier formera 6 fascicules ; il aura environ 


1 400 ne: 60 planches Le prix est réduit à 4 fr. le fascicule pour les 
souscripteurs à l'ouvrage entier. 


«une unité d'aspect assez grande pour que beaucoup de 
« botanistes ne veuillent rien voir au-dessous de lui comme 
« unité distincte. » 

«Il est facile de comprendre que la méthode de M. Clavaud 
lui a permis de pousser aussi loin que possible, dans l'état 
actuel de nos connaissances, l'étude des relations réci proques 
et.des valeurs très diverses des différents types, qu'on se con- 
tente d'énumérer à la file, dans les ouvrages descriptifs: 

« La Æoré de la Gironde se recommande, du résté,'au plus 
haut point, par la clarté ét Te langage même de sa partie des- 
criptive, pur la précision et le côté pratique de ses clefs 
dichotomique, enfin par l’habäeté d'exécution et les détails 
différentiels de ses planches.» aoflod 


T& € OU] W n° IL KE MS 


«M. Elzeard Abeille,de Perrin,.est de retour à Marseille, 56, 
rue de Marengo, où il prie ses correspondants de lui écrire 
*$ 
… Üne commission viénit d'être constituée à l'éffet de diriger 
le dragages qui seront exécutés perdant les mois de juillet et 
d'août prochains dans l'Atlantique par l’aviso le « Zravail- 
leur », et d'étudier les fonds de la mer des côtes d'Espagne, 
da Portugal et du Maroc, Ont été nothhé: membres de cette 

commission : 
MM. Alphonse Milne-Edwards, membre de l'Institut, prési- 


ent; AT AT 
L. Vaillant, professeur au Muséum d'histoire naturelle ; 
E, Perrier, professeur au Muséum d'histoire naturelle ; 
Marion, professeur à la faculté des sciences : 
De Folin, ancien officier de la marine: 
F. Fischer, aide-naluraliste au Muséum; RER" 
Dr Viallanes, préparateur à la faculté des sciences... 


LUS | 


L’un.des vétérans de l'entomologie, M. Ch. Javet, vient de 
mourir, laissant d’unanimes regrets parmi tous ceux qui l'ont 
connu; sa douceur de caractère, son obligeance sans borne, 
lui avaient attiré les sympathies de tous; il laisse une magni- 
fique collection de Coléoptères qui renferme uñ grand nombre 
de types par suite des communications nombreuses qu’il fit 
aux monographes. ad bd été it A RS 10 


ANUS 


… OFFRES ET DEMANDES 


M. Petit H., rue Saint-Joseph, 2, Châlons-sur-Marne, désirerait ac- 
quérir la collection complète des petites nouvelles entomologiques. 
j 6. 04 : re f Hart iitiot 
: Awendre un appareil photograpl ique d'explorateur lave ires, 
le tout dans un sac de touriste) donnant des photographies de 9 x 42. 
+ S'adresser pour traiter à la mêune adresse que ci-dessus. °° 


fi 


1 
LAC A | 


ë + 
1-2 08 “+ 


Ée— 


à 


96 


LE NATURALISTE 


Essai sur les cryptogames des, écorces exotiques dis précédé 
d'une méthode lichenographique et d'un genera avec des considérations 
sur la reproduction des agames, par A.-L.-A. Fée. Vol. in- rs 272 pages 
et 33 planches coloriées donnant plus de 130 figures de plantes cryÿp- 
togames nouvelles. Ouvrage rare, à vendre; au bureau du Journal, 
25 francs. 

* 
x * 

- Flore des Alpes, de la Suisse et de la Savoie, comprenant la descrip- 

tion des plantes indigènes et des ne re ” propriétés de 

haqu utile o isible, et des données 

hygiéniques sur tous les fruits de nos dr Eu le D Louis 

Bouvier. Paris 1882, vol. in-12 de 1040 pages (2° édition), 12 francs. 
” Er 

2 très belles armoires . ns pour st ra ou ee 
tion remise mesuran cune 2" 90 de rir88e 
0® 29 d'épaisseur, avec deux = vitrées. Ces deux D es he 
lument semblables, us en noyer ciré avec 8 tablettes, le fond est 
assemblé à cadre; elles se démontent et peuvent aisément être 
a pour le transport; elles ont été construites en Suisse. Ce 

t de magnifique meubles forts s Fe rires de très bonne 
(ébéuré:: ; ils ont coûté 350 francs l’un. A v 150 francs chacun, 
emballage non compris. — S'adresser au . du Journa 

+ 

M. de Tarlé, rue Volney, 57, à Angers, offre : chenilles ou chrysa- 
lides vivantes de Vanessa antiopa et de Mniophila cineraria, en nombre 
si on le désire. 


ARRIVAGES 


Nous venons de recevoir les objets suivants que nous RU garantir à 
os clients en parfait état de conservati 


Mammifères montés. 


Kauguroo à face bianee Onichogalia manicata . - .: 200 fr. » 

IA greiC. LOTIS GrACIIIS - - , à . . . . . 40 » 
Singe vert, Cercophthecus sebæus Pre es 30 » 
Macaque ordinaire. re cynomologus. SE EEE 50 » 
Ou run: Dites: iles sus 5 en ae on 350 » 
Tatou encoubert. ae sexcintus EPA AUS “re 50 » 
Fatou géant. Priodontus giganteus. . - . . . . 200 » 
Pangolin pentadactyle. Manis bed 120 « 
Tamandua. Myrmecophaga tamandua : : . . . . . . 50 » 

Squelettes montés. 

Gerboise, cas MODS ne n ceihenie S 6 30 » 
Daman du ? TL CODES Lu cap 50 » 
Koala. PHasebIS*etés PORT TS 1 OR dipl 70 » 
Wombat. Phascolomys wombat . . . . . . . . . : 120 » 
Ka pu Macropus brachyurus. . . . . . . . . 80 » 
Kanguroo de Gaymard. ypsipryonus Gaymardi . . . 50 » 
Sarigoë: Didelphis opossum . . . . . . . 40 » 
F mm tamandua. Myrmecahaga tamandua. | à #5 400 » 
Paresseux. Bradypus tridactylus. . . . . . . . . . . 120 » 
CUnau. chaine aactyins. . 7... ... Ms + Re 120 » 


Un e envoi de fossiles du terrain carbonifére nous D d'offrir de bons 
exemplaires des espèces suivantes : 


Bellerophon hiuicus : "7... . . ,. . » 40 à » 60 
Pleurotomaria Yvanii . . . . . diéereenc di dccarie 4 Gi 2178 
Orthis Michelini fo da detitieerte Bi 0 # » 30 à » 50 
Spirifer Tornacensis , . . : . . . Maiebuubne aie, 018018 :% 60 
Productus Flemingii Re : » 30 à » 60 

» pustulosus, . ; D eu 


Platichisma helicomorpha. . : .., 4. 4. . . .…. ».60 
Plymatifer tuherosns. . 4 .."..  e », 60 
COROR DR EPRRANEBL à  D. . RASE A 
Hi decusalus. SU ed DCR + : VOUS 
bicarenus’ 54 4941 : FHOELEQNE EG » 80 
tangentialis HO dé ir ; ÉT | » 80'à 
Michelin ion. 1: 3050 0 Fe 2 » 60 à 
Cyathasonia cornu. . . . . . . A  . » 10 à 
or de en eee de 1 » à 
Zaphren Li he de RE À ne Pa De OU de de + » 40 à 
natale JAH NS DIIBT OI. ; d'HJRSNEBOTR 
Athyris Royssii bas SiMiupile Hu IS » 30 à 
Conocardium alaeforme SSSR | » 30 à 


Coléoptères du Sénégal. 


Nous venons de recevoir un envoi du Sénégal, parmi lequel 
suivantes : PE 


Calosoma ginegniense dr à dre Aa à à . . L fr. 
ANCHA EUICAL. 2. SNS 1e 0 +: à 1 
His Re Re ee à 4 ee 1 
Ateuchus Cuv ri se CGR HAUT SRG USED -DY 
Gsnmopeurus. fui Mepnion edlilei aie LÉ ph. 5e » 
PRO SR en: à, » 
Cars one PU SE ei a6E te au » 
Onthophagus maculatus ne ets RUN à » 
Oryctes senegalensi eIUUE EN OUREEN EUR & . » 
Amphistoros varians ... . 4. , . . . . . . ART » 
ne + es ee Godin re à » 
— PR nn RD US » 
Heterorrhina africana. . . . . . + NE te » 


Plaesiorrhina abbreviata . 
DIPODORINS ARR 0 de ati de » 
MCEROGRrA-CaStanen. 5 die rer LS à 8 

Dane 1 
Agrypmic ntbtinté 2: PANSE A É ete ER SOS PAIE CAPE. € 
Lycus trabeatus EN Hi HAT S 
‘Ealpophila"abhrevialæ. 5 mt SR UT Hit » 
OEnera Latreillei, . . . . 


Pimelia senegalensis, . Se RAA » 
Aspidosternum metallicum . . . . . ss ; 1 
Tenebrio Guineensis . 3 PUBS JU HUE Lil $ » 
Prœugena emarginata . . . . . . . . à bre I « » 
Melyris abdominalis . sin He diaiitrd lé re ro ” 
Sr gas? dent! LETTRES » 
Rs st de de ve CU Le 1 

Mylabris bifasciata Ne ddr ID SU TIR » 
EG CIQ EE PER EE LINISISRE » 
art affine. étions sh Dei piiresre « d » 
Lixus rhomboida der: nue 2 ad cn ” 
Sphenophorus sencglensé $ ARR ON RS TEA À » 
Acañthophôrus confiniss SRE NES MOT ON ) 
Polyarthron destihiéorae ANUS REMRES sr VIOLET 6 
Macrotoma ec nel cine di aucrs Gi 5 
Plocaderus fucat ner à fs cn 4 
Sternotomis chrysopras FRA er 2 
Ceroplesis astuans . . + es COR 1 
so trifasciata. . . . . . UT PS TT 2 
Om MRIBaRS éruren Gr éra0 he HT BREL: 
Pltycorynus senegalense 8 5 NE dtéraite ‘ » 
M oh leoe nan » 

Cassida mutabilis Fe PR ER CR D à n 


pr B fasciata. ER ER ne A, » 
. : 


Flan reluiat Éd n L » 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


Evreux. — Imp Ch. Hénissey. 


4" Année. N° 


13 


Aer Juillet 1882. oz 


LE NATURAHISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1“ et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 


LA RÉDACTION ET L’ nr 


ABONNEMENT ANNUEL : 


Payable d'avance en un mandat-poste à l’ordre du sta 
-P 


| EME DEYROLLE 


u bureau du Journ rance et A 


Tous les autres pays 


Pays compris ANR l’Union postale........ 


* DIRECTEUR 


RUE DE LA MONNAIE, 23 
PARIS 


|atebigiinent compris) 


Hs PAAORE de la Rédaction 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU {er JANVIER DÉ CHAQUE ANNÉE LG qe 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle ; il insère 
| or neees toute demande d'échange ou de renseignements scientifiques émanant a ses Abonnés. 


MUNÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DB PARIS 


Le cours de géologie du Muséum se compose cette année de 
deux parties. Chargé de traiter la seconde, M. Stanislas Meu- 
nier commencera mardi prochain 4 juillet à 4 heures un quart, 
dans l’'amphithéâtre de minéralogie, une série de leçons sur la 


constitution géologique de la France. Le cours continise ‘+ 


les samedis et mardis suivants à la nee heure. 
ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU à AVRIL 1882. 


Sur quelques types de védtaux récemment observés à l'état 
fossile, par M. G. de Saport 


En examinant des fossiles végétaux recueillis par M. Grand”- 
Eury dans des gisements carbonifères de la Russie Ouralienne 
et Altaïique, M. de Saporta a reconnu dans certaines empreintes 
les feuilles d’une espèce nouvelle qu'il nomme Salisburia pri- 
migenia; elle appartient au genre Salisburia où Ginkgo repré- 
senté de nos jours par l'unique Ginkgo biloba Kaempf. Les 
Ginkgos fossiles ne dépassaient pas l'étage rhétien, dans la 
direction du passé. Le Ginkgo de l’Oural appartient au terrain 
permien, et ressemblant beaucoup à l'espèce vivante, en 
diffère par une consistance des plus coriaces et la largeur 
exceptionnelle du pétiole ; ces caractères rapprochent ce nou- 
veau Ginkgo des feuilles permiennes de Zara, genre éteint 
de la famille des Salisburiées répandu dans les divers étages 
jurassiques. Le G. primigenia provient de Jelovick. 


Dans le terrain crétacé à nt du bassin de Fuveau 
(Bouches-du-Rhône), classé par M. Vatheron, sur un horizon 
inférieur à la craie de Maëstricht, il existe peu de plantes, 
parmi lesquelles la Ælabellaria longirhachis Ung., qui est 
caractéristique de la craie de Gosau. M. Darodes vient d'y 
découvrir un assez grand nombre de feuilles de Nelumbèum; 
(le N. speciosum est le lotus des ‘antiens}. Ces feuilles ontété 
visiblement entraînées par le courant d’un fleuvé ; leur rayon 
moyen était 0 ? 30, allant jusqu’à 0 ® 50; chacune, pourvue 

‘€ 2% à 26 (en moyenne) nervures rayonnantes se ramifiant, 


#4 et formant un réseau à mailles plus fines que dans l'espèce 


actuelle d'Asie. M. de Saporta propose de lui donner , nom 
de Nelumbium gallo-provinciale. 


x + 


Sur la résistance des ânes d'Afrique à la fièvre char bonneuse. 
— Note de M. J. Tayon 


M. Tayon a injecté le 20 février du virus charbonneux, pro- 
venant du laboratoire de M. Pasteur, aux animaux suivants : 
1° six divisions (de la seringue de Pravaz) de virus pur à un 
âne d'Afrique âgé de deux ans; 2% quatre divisions, à une 
brebis shropshiredown âgée de sept ans; 3° une goutte, à 
deux lapins. Sept heures après la température avait varié 
chez l'âne de 37° 5 à 39°, et chez la brebis de 41° à 40° 5 ; pen- 
dant six jours elle oscille chez le premier entre 33° ét 40°, et . 
chez la brebis entre 41° 6 et 40° 5. Dès le 23 février, les deux 
lapins étaient morts du charbon; leur sang contenait les 
bâtonnets caractéristiques, et deux nouveaux lapins inoculés 
le même jour avec ce sang, meurent le 25. Avée du virus pris 
sur ces deux derniers lapins, le 25 février, M. Tayon inocule : 
1° huit divisions (de la même seringue) de virus pur à une 
ânesse d'Afrique de trois ans; 2° sept divisions à une agnelle 
d’un an, et 3° deux à trois gouttes à deux jeunes lapins. La 


A CRE 


98 


LE NATURALISTE 


température anale (comme ci-dessus) était de 40°2 pour | 


l'agnelle et de 39° 7 pour l’ânesse, avant l’inoculation. Le len- 
demain 26, on avait 40° pour l’ânesse et 43° pour la brebis 
qui meurt le 27 avec une température de 41° en même temps 
que les lapins. Le même jour (27), inoculation avec le sang 
de l’agnelle, dela brebis shropshire et de l’ânesse d' Afrique ; 
chez la brebis, la température s'élève à 42°, cinq heures après, 
et le 28 à neuf heures du matin, à 43°; à cinq heures du soir, 
mort de la brebis. L’ânesse, inoculée pour la deuxième fois, 
avait une température de 38° 5 le 28 ; de 40°8 le 2 mars, pour 
reprendre progressivement la température de 39° à 38° 5. Le 
6 mars, l'âne et l’ânesse d’Afrique étaient guéris. Une expé- 
rience analogue faite sur une autre ânesse d’Afrique donna 
les mêmes résultats. Sur ces trois bêtes d'Afrique, il s'était 
formé autour de la piqûre une tumeur molle et volumimeuse 


qui persista une huitaine de jours. Ces animaux d'Afrique. 


semblent done ne pas offrir un milieu favorable au dévelop- 
pément du microbe du charbon. 

Recherches sur le me rel nerveux des larves des. insectes 
Diptères. — Note de M. Ed. Brandt. 


Des recherches de M. ne il résulte que : 1° les larves 
des Zeptides possèdent treize ganglions, savoir : deux cépha- 
liques, trois thoraciques et huit abdominaux, unis par de 
doubles cordons nerveux comme chez les insectes adultes ; 
2° les larves de Pribionides, Thérévides, Xylophagides et des 
Asilides (Asilus geniculatus et Laphria gilva), en ont aussi 
treize, savoir : deux céphaliqués, trois thoraciques, et huit 

dominaux, situés tout le long du corps, et unis par de 
simples connectifs ; 3° même nombre dé ganglions ‘chez les 
Dolichopodides, maïs ils s'unissent par des cordons nerveux 
simples et les ganglions abdominaux sont situés tout le long 
de l'abdomen; les adultes de cette famille n’en ont que deux 
céphaliques et deux thoraciques; 4° les larves de Æungicoles 
en ont treize (chez les Scrara), ou douze (chez les Rhyphus); 
le dernier ganglion abdominal présente une échancrure, signe 
de la co-alescence de deux ganglions en une seule masse ner- 
veuse ; 5° treize ganglions aussi chez les Zimnobides ; les tho- 
raciques rapprochés du dernier céphalique et du premier 
abdominal, de sorte que ces cinq ganglions semblent logés 
dans le thorax; tous, réunis par des cordons simples ; 6° sept 
ganglions distincts seulement, chez les Tabanides; savoir un 
céphalique, sus-æsophagien, un thoracique et cinq abdomi- 
naux; les trois premiers abdominaux éloignés, unis par de 
longs cordons nerveux, les deux derniers très rapprochés, et 
le dernier échancré comme chez l'adulte, L'observation a 
porté ici, sur le Tabanus bromius à l’âge avancé. Les larves 
de Tabanides offriraient donc leur système nerveux, SOUS une 
forme Fm entre celle des Muscides et celle des 
Némocères. M. J. Künckel d’Herculais a annoncé récemment 
que ls | pe de Tabardes n'avaient que deux ganglions, un 
céphalique et un thoracique; M. Brandt se demande si cette 
différence tient à l'espèce observée ou.plutôt à l'âge, mais il 
Ÿ affirme ce qu’il avance, quant à la larre du Zabanus bromius, 

ue lui a servi de sujet d’études. 


+ 
x * 


Les Alcyonaïres du golfe de Marseille. — Note M. A.F. 
Marion. 


M. Marion présente le relevé des Cœlentérés qu’il a observés 
depuis douze ans sur les côtes de Marseille, en descendant de 
Ja côte jusqu’à 200 * de profondeur : 1° zone littorale com- 
prenant les prairies de Posidonia Caulini, et s'étendant du 
rivage jusqu'à 20 * de profondeur. — On rencontre : Æzo- 
cena rosea, Clavularia crassa, Cornularia cornucapiæ ; — 
20 zone vaseuse et sablo-vaseuse en dehors des Zostères. — 
On y trouve : Alcyonium palmatum, Veretillum cynomorium, 
Pteroides griseum, Pennatula rubra et P. phosphorea, Lepto- 
gorgia viminalis, G Gorgonia graminea, Sympodium coralloides ; 
— 3° zone des graviers, des sables et des rm sous-marines 
coralligènes, de 30% à 70". — marque : Gorgonia 
graminea et (Gr. verrucosa, Muricea nu Corallium rubrum, 
Sympodium  coralloides, Paralcyontum elegans, Alcyonium 
palmatum var. acaule; — 4° sables vaseux du large, de 1400" 
à 200 * de profondeur. — On ne trouve plus que A/cyonium 
palmatum, Pennatula rubra el G. phosphora et rarement une 
variété de Clavularia crassa. — Jusqu'ici M. Marion n’a re- 
cueïlli dans les grands fonds, que des fragments de Mopsea 
elongata, et n’a rencontré ni Virgularia, ni Funiculina, ni 
Kophobelemnon, ni enfin Stylobelemnon pusillum, qui se 
retrouve dans le golfe de Gascogne. 


SOCIÉTÉS SAVANTES 


Société zoologique de France. — Séance du 9 mai 4882. 
Présidence de M. KuncKkEeL D'HeRCULAIS, vice-président. 


Conformément au vote émis dans la précédente séance, 
le Secrétaire général a fait parvenir à la famille de Darwin, le 
jour même des funérailles de ce dernier, un télégramme de 
condoléance. En réponse à ce télégramme, M. Francis Darwin 
adresse une lettre de remerciements. 

rédéric À. Lucas, attaché au Ward's Muséum, à Ro- 
chester N. Y. (États-Unis), est nommé membre de la Société. 

En outre de ses échanges habituels, la Société a reçu dans 
cette séance une importante série du Nyt mägazin for Natur- 
videnskaberne, de Christiania. 

M. le D' Jousseaume signale les résultats malacologiques 
du voyage récent de M. Chaper en Assinie. Il se propose du 

reste de revenir en détail sur ce sujet, quand l'étude des 
échantillons rapportés par M. Chaper aura été plus complète. 

M. le D' Jullien décrit un Bryozoaire nouveau, trouvé par 
M. le D'R. Blanchard dans le crétacé inférieur de Touraine, et 
auquel il propose de donner le nom de Diachoris Blanchard. 


Séance du 23 mai. 
Présidence de M. Kuncxez »’HencuLais, vice-président. 

La Société reçoit la collection des Sizungsberichte. der 
Gesellschaft naturforschender Freunde zu Berlin de 1874 à 1881. 
Elle reçoit encore, dans cette même séance, les volumes Là VI 
des Abhandlungen vom naturwissenschaftlichen Vereine .zu 
Bremen et les volumes XII à XIV. des. Abhandlungen der 
math.-phys. Classe der X. Bayerischen Akademie der Wissens: 
chaften ARS des sciences. 4 RARE 


La 


LE NATURALISTE 


99 


M. Certes présente quelques observations à propos de ue 
nalyse micrographique des eaux. 
M. le D‘ Taczanowski adresse un mémoire de M. le D' Benoit 


| Dybowski, médecin de l'arrondissement du Kamtschatka. Ce 


travail concerne les importantes observations de M. le D'L. Bu- 
reau sur les Oiseaux de ce même groupe. Renvoi au Bulletin. 


Séance. du 13 juin. 
Présidence de M. E. Simox, président. 


M. le D° Horn, le célèbre entomologiste, membre de la 
Société zoologique et de l’Académie des sciences naturelles 
de Philadelphie, assiste à la séance. 

M. A. Railliet, professeur d'histoire naturelle à l'Ecole vété- 
rinaire d’Alfort, est élu membre de la Société. 

M. Maingonnat adresse une note préliminaire sur une 
espèce nouyelle d'Argus, qu’il propose. de nommer Argus 
BRheinardi. 

M. Deniker a pu faire de nouvelles observations sur des 
CH RSR et des RERPAONIRE. vivants, — Renvoi au 
Bulletin 

M. le Dr FRERES dit ae, parmi les Gastéropodes pul- 
monés terrestres inoperculés, il existe des espèces vivipares. 
Il a constaté en eflet que la Lauria cylindracea (Pupa umbi- 
licata Drap.), renferme fréquemment dans ses tissus, au ni- 
veau des 4° et 5° tours de spire, des individus jeunes, qui 
viennent de quitter l’œuf et dont la coquille ne présente encore 
que deux tours de spire. 

Le Secrétaire général, 
D' R. BcancHARD. 


RAPPORT 
Sur une colléction d'insectes d'Abn yssinie offerte aù Muséum d'histoire 
ature ss pur M. A. RAFFRAY. 


—— 


.M. Ach, Raffray, vice-consul de France à Massouah (Abys- 
sinie), vient d'offrir au Muséum d'histoire. naturelle, . Fo 
belle collection d'insectes d'Abyssinie, Cette collection, d 
intérêt scientifique considérable, ne: renferme pas es 
de 92% espèces représentées par 1858 individus : Coléoptères, 
771 espèces, 1582 individus; — Hyménoptères, 96 espèces, 
16% individus; — Hémiptères, 38 espèces, 52 individus; — 
Orthoptères, 5 espèces, 12 individus ; — Diptères, 1 PES 
4 individu ; — Arachnides, 12 espèces, 49.individus. 

M. Raffray, pourvu de connaissances d'histoire naturelle 


très étendues, particulièrement habile dans la recherche et 


dans la conservation des insectes, familiarisé par des voyages 
antérieurs avec les moyens d'explorer le pays, a réussi à faire 
en Abyssinie, des récoltes importantes dans des contrées qui 
n'avaient encore “été _ : aucune pose op 200lo- 

ds. présent, Le ue nt de EAbaiéie, 
nous étaient apportés à peu près sans désignation de localités 


spéciales, M. Raffray a établi des distinctions qui viennent | 
jeter un jour nouveau sur la géographie physique d’une 


région de l'Afrique. C'est ainsi qu'il nous livre les espèces des 
plaines arides voisines du littoral où abondent les types des 
contrées sahariennes, les espèces des plateaux inférieurs des 
Bogos, et des plaines du Sloa, du Tembiène et des Gallas 
Raias, où dominent les types du Sénégal, les espèces des pla- 
teaux, où se font remarquer des types fort divers qui rap- 
pellent ceux de l'Afrique orientale, enfin les espèces jusqu'ici 
presque toutes inconnues d’une zone très limitée dans le sud 
de l'Abyssinie; les sommets des monts Abbhoï, Mieda et 
Abouna Yousef, . appartiennent pour la plupart à des 
genres européen 

M. Raffray a irneé quantité d'espèces. qui n'avaient 
point encoreétérecueillies; plusieurs, vraiment remarquables ; 
par exemple, un gros Goliath noir (Goliathus. Pluto Raffr.) 
divers Scarabeides (un Pegylis, une Popilia, etc.), nombre de 
Carabides (le Calosoma caraboïdes, une Anthia, deux Tef- 
flus,ete.), une série de Cérambycides (des genres Cantha- 
rocnemis Ceroplesis, Phantasis), ete. 

En résumé, M. Raffray vient d'enrichir le Muséum d’his- 
toire naturelle d’une collection précieuse par l'intérêt zoolo- 
gique des sujets qu’elle renferme, comme par l'intérêt qui 
s'attache aux régions géographiques d'où ils proviennent. 

M. Raffray a servi la science d'une façon qui appelle nos. 
éloges et qui mérite nos remerciements. 

Le professeur de zoologie, 
EMILE BLANCHARD, 


DESCRIPTION DE LÉPIDOPTÈRES DE LUCE 
Par M. P. MaBile. 


1 Neptis sextilla, n 

Taille de Kikideki; ailes du un beau noir, traversées par une 
large bande d'un blanc pur qui part du milieu du bord abdo- 
minal et passe sur les ailes supérieures où elle se divise en 
deux taches rapprochées, l’inférieure arrondie, la supérieure 
presque carrée : elles. sont suivies à la côte, en face de l’apex 
par déux petites taches blanches. On voit une vague traînée 


_ d'écailles cendrées le long du bord terminal, qui vers son 


milieu s’épaissit ét forme un point cendré mal délimité. Les 
ailes sont crénéelées ét les échancrurés sont blanches. Le des- 
sons des ailes supérieures offre une rangée marginale de 
taches blanches interrompues ; il y en a deux très larges en 
face de la cellule, deux à l'angle interne, et trois en forme de 
petits traits en face de l'apex ; elle sont en outre divisées par 
un liseré noir. Les taches médianes sont comme en dessus : 
enfin la base est marquée dans la cellule de trois traits blancs 
superposés, et de quatre points en ligne droite. Aux infé- 
rieures la rangée marginale de taches blanches est continue, 


divisée par une ligne noire, la grande tache médiane est plus 


arrondie et ne touche Li le bord antérieur ; la base est rayée 
de trois bandes blane 

Les antennes sont nes et les palpes sont blancs frangés 
de noir. 
Terias hapale, n. F | - É € hp 

“Ailes d’un jaune soufre, très ta ; les Süipérieures avec 


Fapex noir, cette couleur “formant une bordüre qui s'arrête 


LL 


43 


—à 


100 


LE NATURALISTE 


brusquement au bord externe sur le troisième rameau de la 
composée postérieure et décrit intérieurement deux grands 
sinus et un petit ; dessous d’un jaune un peu plus foncé ; les 
supérieures avec un trait noir au bout de la cellule et cinq 
petits points noirs sur la côte ; la partie interne de l'aile est 
blanche. Inférieures jaunes avec un anneau allongé au bout 
de la cellule, trois petits points noirs sur la base et une raie 
sinueuse au delà du milieu, formée d'écailles grises. Femelle 
semblable, mais blanche ; le dessous des aïles inférieures 
teinté de jaune soufre. 

Anthocharis siga, n.5 

Taille d'Eva ; ailes d'un blanc pur : apex des supérieures 
d'un rouge de sang avec une bordure noire étroite, très faible 
à l'intérieur excepté entre le deuxième et le premier rameau 
de la composée antérieure où elle s’épaissit en une petite 
tache ; un point noir dans la cellule ; dessous des ailes sem- 
blable ; apex jaunâtre avec une ligne de points jaunâtres dont 
le dernier est noir. Inférieures jaunâtres avec quelques zé- 
brures plus foncées, formant deux lignes sur le milieu. 

Eusemia vectigera, N. SP. 

Ailes supérieures noires avec une tache triangulaire blanche 
à la base et une bande régulière de même couleur allant de 
la côte au bord interne. Aïles inférieures jaune orangé avec 
la moitié extérieure noire. Dessous beaucoup plus clair, d’un 
brun jaunâtre ; la tache basilaire est jaune. Palpes et abdo- 
men rouges. 

Hylemera fadella, n.5s 

De petite taille (17 mill.) ; ailes supérieares jaunes couvertes 


de stries et d’atomes gris ou bruns, plus rares sur la moitié | 


basilaire, épaissies et serrées sur la partie externe, qui est 
séparée de la partie précédente par une ligne noirâtre, pres- 
que dentée ; ailes inférieures d’un beau jaune orangé, avec la 
frange noire. Dessous jaune orangé avec la moitié externe 
des ailes supérieures d’un noirâtre uni 

Corps jaune ; antennes noires en panache, à lames longues 
et ciliées. 

Homoptera terrena, n. Sp. 

Ailes d’un brun argileux clair ; les supérieures falquées, 
avec un petit trait noir à l'apex, celui-ci est suivi par une 
bande noirâtre renfermant un filet blanc et présentant une 
tache noire près du bord externe, une rangée de points 
noirs doublés de blanc précède le bord. Tache réniforme 
brune, presque carrée; entre elle et la bande déjà décrite 
sont deux lignes noirâtres ondulées, sur la base deux autres 
lignes semblables ; ailes inférieures plus sombres, avec les 
mêmes dessins, mais moins nets. 

Dessous d’un gris de poussière, offrant les lignes du des- 
sus, ombrées de noirâtres, égales aux quatre ailes et réduites 
à trois, placées sur le milieu de l'aile. Corps concolore. 


c ————©2—— ©, 
GERANIUM PYRENAICUM L. — RANUNCULUS 


Bonne fortune pour la flore de l'Ouest et surtout pour 
_celle de la Charente-Inférieure! Sur les glacis de la Porte- 
Dauphine à la Rochelle, croît ce beau Geranium du groupe 


molle qui a reçu de Linné le nom de pyrenaicum. Voilà deux 
mois que nous l'étudions avec intérêt : et céla se comprend; 
puisqu’à ce jour cette plante n’avait été signalée dans aucun 
des huit départements de la région si bien explorée par 
M. James Lloyd, et par ses nombreux correspondants. Le 
G. pyrenaïcum L. se reconnaît facilement à sa grande taille, à 
ses feuilles larges très longuement pétiolées, à ses belles 
fleurs, et surtout aux pédoncules fructifères longs, tombants 
et finement pubescents non velus. — Deux variétés, fleurs 
blanches, fleurs purpurines. 

Une autre plante nous intrigue davantage. Dans les pe- 
louses, pourtant bien étroites, du parterre de notre école, 
fleurit une renoncule que l’an dernier nous plantâmes au 
Jardin de botanique sous le nom de Æanunculus nemorosus. 
L'hiver venu, cette renoncule s'était transformée en Z. repens. 
Impossible d’en douter, les rosettes des deux plantes juxta- 
posées se rassemblaient à un tel point que je crus prudent 
de faire disparaître les preuves de mon illusion. Dans no8 
pelouses, partout des rosettes de 2. repens. Comment avais-je 
pu confondre deux plantes si défférentes? La belle végétation 
ide ce printemps nous a donné l’explication de la méprise : 
Ce À. n’est ni le repens ni le nemorosus; mais une forme in- 
termédiaire, un repens velu, un nemorosus rampant et radi- 
cant aux nœuds. Serait-ce là ce tudesque po/yanthemos L. que 
Grenier et Godron ont exclus de la flore de France ? Et com- 
ment se serait-il semé dans notre minuscule pelouse? Nous 
ne l'avons pas encore trouvé dans la campagne. 


H. CAUDÉRAN, 
Professeur de sciences. 


DIPODILEUS SIMONI 

Dipodillus Simon Lataste', rongeur originaire des Hauts- 
Plateaux algériens, se reproduit fort bien en captivité, même 
sous le climat de Paris. Il présente sur la Souris, dont il a à peu 
près la taille, plusieurs avantages : il ne répand aucune mau- 
vaise odeur ; il ne ronge point ou ronge fort peu sa cage ; la 
douceur de ses mœurs et la brièveté de ses allures le rendent 
d'un maniement et d’une observation très faciles, ete. Aussi 
ai-je tenté de le répandre dans les laboratoires et les pe 
des amateurs. 

J'ai déjà distribué 2% sujets vivants, la plupart nés chez 
moi, de cette espèce. Ne m'’étant réservé qu'un couple, que 
je me propose de consacrer à des tentatives d' hybridation 
dès que la femelle, actuellement pleine, aura élevé sa portée; 
je publie ci-dessous la liste des personnes à qui j'ai donné les 
autres D. Simon:, afin que ceux qui désireront s’en procurer 


sachent à qui ils pourront s'adresser. 


Ce sont MM. 
1. Emm. Feuz, 58, rue Fontaine-au-Roi, Paris :1 © adulte; 
1 g'né le 27 octobre 1881; 1 Q née le 5 mars 1882. 
2. Héron-Royer, négociant, 22, rue de ne Paris : 1 (e née 


1 Voir Le je Naturaliste des 1er et 15 novembre 1881, pages 497 et 506. 


= 


É 


LE NATURALISTE 


101 


le 27 octobre 1881 ; 1 c né le 21 décembre 1881. 

3. Charles Desguez, commis à la ménagerie herpétologique 
du Muséum de Paris : 2 © nées le 27 octobre 1881. 

4. Prof. A. Milne-Edwards, (Laboratoire de mammalogie du 
Muséum de Paris) : 1 Q adulte; 1 Q née le 27 octobre 1881. 

5. Sauvinet, étudiant, 73, rue des Gravilliers, Paris : 1 G‘et 
1 Q né le 21 décembre 1881. | 

6. D" Souverbie (Musée d'histoire naturelle de Bordeaux): 
1 g'et1 @ adultes. 

7. Prof. A. Giard (Laboratoire de la Faculté des sciences 
de Lille) : 4 © née le 27 octobre 1881 ; 1 g‘né le 21 décembre 
1881 


8. Carbonnier, pisciculteur, 20, quai du Louvre, Paris : 
2 Q nées le 26 janvier 1882. 

9. Prof. Ranvier (Laboratoire d’histologie du Collège de 
France) : 2 © nées le 26 janvier 1882. 

10. E. Juillerat, dessinateur, 13, rue Ducouëdic, Paris : 
1 Q née le 5 mars 1882. | 

11. G. Olive, 14, rue Montgrand, Marseille : 1 G'et1 Q nés 
le 5 mars 1882. 

12. D' Hagenmüller, 5, rue de l’Arsenal, Bône (Algérie) : 
1 get Q nés le 5 mars 1882. | 

En outre, je préviens les personnes qui ne possèderont que 
des femelles que je tiens mon mâle à leur disposition pour 
féconder celle-ci. 

La femelle porte 20 jours. Elle entre en rut 18 à 20 jours 
après sa délivrance. Elle peut donc donner une portée, la- 
quelle est de 4 à 6 petits, tous les 38 à 40 jours. 

Ces animaux mangent les diverses espèces de graines que 
l’on donne aux oiseaux en cage, la salade, le pain, etc. Il est 
bon de garnir le fond de leur cage d’un mélange de sable, de 
craie pulvérisée et de sciure de bois, et de saupoudrer, une 
fois par jour, les jeunes au nid, de phosphate de chaux. 

F. LATASTE. 


EEE 


LES COQUILLES RARES (SUITE) 


LE GENRE BELIX 


De tous les genres celui-ci est un de ceux qui possèdent les 
plus nombreuses espèces, puisque, d'après Woodward, on en 
connaît plus de 1,600 répandues sur tout le globe, s'étendant 
au nord jusqu'à la limite polaire des arbres et au sud jusqu'à 
la Terre de Feu. Tous les climats conviennent aux hélices et 
d’Orbigny en a trouvé dans l'Amérique du Sud à des altitudes 
dépassant 3,350 mètres. Il n’est donc pas étonnant qu’un 
genre aussi riche en espèces ait subi d'aussi nombreux dé- 
membrements. Les Hélices ont été classées par plusieurs 
auteurs d’après la forme ou les caractères spéciaux tirés de 
leur coquille; de là la création d’une foule de genres ou sous- 
genres : Acavus, Geotrochus, Polygyra, Tridopsis, Carocolla, 
Anastoma, Tomigerus, Hypostoma, Lychnus, Streptaxis, Sagda, 
Cerès, Proserpina, Zonites, Nanina, etc. 

Quelques conchyliologistes ont encore embrouillé cette 
classification assez compliquée en faisant des espèces nou- 
velles avec de simples variétés de forme ou de coloration ; on 
ne saurait trop réagir contre cette manie de création, si pré- 
judiciable à l'étude qu’elle complique inutilement. 


Notre but étant de citer les espèces rares du genre Æekx, 
nous n’entrerons pas dans ces divisions plus ou moins natu- 
relles, et nous adopterons dans cet article la division par 
faune, qui est caractérisée généralement par des formes 
spéciales. 

L'Europe possède de nombreuses hélices qui se trouvent 
dans toutes les collections. C’est à peine si en France on 
pourrait citer deux espèces relativement rares : l'Helix cons- 
tricta (Boubée), qui a été longtemps peu connue et dont on a 
trouvé plus tard l'habitat dans le département des Basses- 
Pyrénées, près de la frontière d’Espagne; et l'Helix Rangiana 


. (Fer.), espèce assez rare des Pyrénées-Orientales. 


L'Asie a ses hélices répandues depuis le Liban jusqu'à 
l'Indo-Chine. Sur tout ce continent si montagneux se ren- 
contrent des espèces rares et il est certain que des formes 
nouvelles viendront s’y joindre lorsque certaines parties peu 
connues de la Birmanie, de l’Indo-Chine et du Cambodge 
auront été mieux explorées par les naturalistes. 

Les hélices asiatiques les plus recherchées par les collec- 
tionneurs sont : 

Helix Boissieri (Charp.) de Palestine. 

—  Achatina (Gray.) de Birmanie. 
—  Cicatricosa (Mull.) de Chine. 
— Janus (Ch.) de Malacca. 
—  Peliomphala (Pfeit) du Japon. 
—  Cambodgiensis (Reeve) de Siam (belle espèce qui a 
une valeur de 10 à 12 fr. 
—  Leidleyana (Benson) de Calcutta. 
—  Mackensii (Ad. et Rev.) de l’Ile Formose. 
—  Fortunei (Pfeif.) de Shangai. 
Enfin de l’île Ceylan : 
Helix Charpentieri (Pfeif.) 
— Rivoli (Dest.) Carabinata (Fer.) 
—  Erronea {Albers). é 

(Trois espèces très voisines, dont une, l’Helix Æivolü, est 
encore très rare dans les collections) ; l'Helix Waltoni (Reeve) 
et l’Helix Juliana (Gray.) 


(A suivre.) ALBERT GRANGER. 


MAMMIFÈRES NOUVEAUX D’ALGÉRIE 
(Suite n° 6) 
GENRE MER1ONES Illiger (1811). —Rnomsouvs Wagner (1843). 


9. Meriones albipes n. Sp. 

J'ai rapporté de M'sila (Hauts-Plateaux, Algérie), en 1881, 
une femelle contenant six fœtus dans ses utérus, et une tête 
de cette espèce. 

Le crâne de Meriones albipes est très voisin de celui de , 
gætulus; cependant un moindre développement de ses bulles 
amène quelques caractères qui rendent possible et même 
facile de le distinguer. Ainsi, les pariétaux sont plus reculés, 
occupent une surface moindre, et s’inclinent davantage en 
arrière; l'arcade zygomatique est moins comprimée, ne s'ap- 
puie pas sur le conduit auditif qui n'est pas renflé en avant, et 
dépassé en dehors le niveau de celui-ci (ce seul caractère 
fourni par la forme du conduit auditif suffirait à établir la 
distinction spécifique des deux espèces; M. albipes a cette 
partie de l'oreille faite à peu près comme W. Trouessarti; M. 


de 


102 


LE NATURALISTE 


auziensis est encoré moins renflé, M. gætulus infiniment plus); 
postérieurement les bulles saillissent un peu moins, et l’occi- 
pital est moins rétréci, mais ces différences sont petites. 

Les incisives sont semblablement colorées et sillonnées de 
même. Les molaires sont semblables, sauf la dernière, qui est 
plus grosse et plus circulaire, et sauf le dernier lobe de la 
deuxième, qui est plus petit. La mâchoire et les incisives 
inférieures sont plus robustes. 


Dimensions! 


SUJETS EN PEAU SUJETS EN SQUELETTES 


Queue V5] Jambe 


35 


Bassin 
32 


Bras 
20 


Corps 
130 


Crâne 


38,5 
40 


Sexe Nain , Pied 
43 | 35 


1415 1142 


Vs. + 


Cuisse | 


Corps | 


? .. 


Les vertèbres cervicales, dorsales, lombaires et sacrées 
ul 


comme M. gætulus. 

Les proportions générales sont très semblables chez ces 
deux espèces. Dans le tableau ci-devant, le pied est de même 
longueur que la jambe ; mais je n'ose rien conclure de ces 
mesures prises l’une sur le squelette, et l'autre sur l'animai 
en peau. 

La limite inférieure du trou qui sépare le péroné du tibia 
est située au-dessous du milieu de ce dernier os, et la partie 
inférieure absolument libre du tibia n'a pas le tiers de la lon- 
gueur de cet os : comme pour M. gætulus; mais la imite infé- 
rieure du trou est plus éloignée de sa limite supérieure que 
de l’extrémité inférieure du tibia, tandis que l'inverse a lieu 
pour M. gætulus. 

Moustaches longues une fois et demienviron comme la tête, 
plus fines, moins fournies que chez M. gætulus, blanches 
- et brunes, les plus longues brunes. 

Oreilles presque semblables, plus fines, plus grandes, plus 
arrondies au bout,"moins brunes; semblablement velues sur 
un tiers environ de leur surface interne, mais les poils blancs, 
non jaunes ; entièrement velues en dehors, même en arrière, 
où les poils sont fins et serrés. 

Les poils des mains et des pieds sont blancs dessus et des- 
sous; la peau sans pigment dans les points où elle se montre 
à nu. Les longueurs relatives des doigts et des orteils, les 
tubercules des mains et dés pieds, comme M. gætulus. Les 
ongles blancs 

Queue d'un roux moins vi? avec A . blancs dans sa 
touffe terminale, qui est moins fourni 

Les faces supérieures sont d'un roux moins jaune, plus 
uniforiwe que chez M. gætulus ; les faces inférieures sont d’un 
blanc pur, cette couleur séparée de celle du dos par une ligne 
de démarcation assez nette, Les quatre taches sus-oculaires 
et dos eurié Rien comme d'ordinaire. 

Les poils du dos sont plus soyeux que chez 47, ue se 
rapprochant sous ce rapport de ceux de M. Trouessarti: Ceux 
du-des:sont ardoisés à la base, roux au. dessus, bruns à la 


_ pointe,.et il yen a de plus grands, intercalés, entièrement. 
bruns. Ceux du ventre Sont entièrement blancs, la. teinte 


a 1 


Le ot MEL RATE HS AE RMS TEDT ET: 


Mesurées comme de les es spèces précédentes . Le Squelette de la queue 
n alcool. 


ju est er dans la peau: Les deux sujets avaient été rapportés e 


ardoisée de la base disparaissant sur les flancs en mème 
temps que le roux du somm 

REMARQUE. — Par sa Coulgur: et par la forme du conduit 
auditif de son crâne, M. albipes, quoique plus voisin de M. 
gætulus, ressemble assez à M. Trouessarti pour que je croie 
utile de comparer ces deux espèces. 

Le crâne de M. Trouessarti est plus petit; son occipital est 
plus saillant et moins encaissé entre les bulles dans sa région 
postero-supérieure; ses pariétaux sont plus convexes; la 
partie de ses bulles qui fait saillie, au-dessus de l'oreille, entre 
les branches du temporal et du pariétal, a la forme d’un 
triangle aliongé, tandis qu’elle est arrondie chez M. albipes; 
le tubercule latéral de son maxillaire inférieur est situé près 
du bord inférieur de la branche montante de cet os, tandis 
qu’il se voit à égale distance des deux bords de cette branche 
chez M. albipes; enfin le péroné de M. Trouessarti est très 
incurvé, tandis que celui de Y. albipes est relativement recti- 
ligne. Ajoutons que M. Trouessarti a la queue plus grosse et 
charnue, les oreilles plus courtes, le pied plus gros et la 
jambe moins longue. Enfin M. Trouessarti n'a pas de poils 
blancs au bout de la queue, et sa taille est bien plus faible. 


(A suivre). FERNAND LATASTE. 


METABLETUS FOVESLATUS CUPREUS War. 


Je suis complètement de l'avis de M. Rouget au sujet 
du Metabletus foveolatus Gyllenhal; mais pourquoi. don- 
ner un nouveau nom (Dejeani) au foveolatus Dej. ? nous 
avons un synonyme du foveolatus Dej., qui doit prendre ga 
place, cest Cupreus Wall. Le nom Dejeani n'est pas néces- 
saire. 

| D° von HEYDEN. 


BIBLIOGRAPHIE 


SPECIES DES HYMÉNOPTÈRES D'EUROPE ET D'ALGÉRIE, par M. En. ANDRÉ ; 
13e fascicule, 4°* avril 1882, t. Il, Beaune, 4882. 


Avant de continuer l'examen de cet important ouvrage, ré-: 
parons une erreur duë à une confiance exagérée dans notre 
mémoire; la minuscule Fourmi des maisons (Monomorium 
Pharaonis) n’est pas noire, cornme nous l’avions dit; mais d'un. 
jaune pâle. Cette espèce n’a été signalée en Europe que dans 
les grandes capitales ; elle ne paraît pas pouvoir vivre à l’état. 
libre chez nous, sans doute par défaut de chaleur, et exige 
l'abri protecteur de nos constructions, dans des conditions 
thermiques spéciales. Il y a des espèces noires ou brunes,’ 
surtout du genre ZLasius, qui visitent surtout nos maisons, . 
principalement dans les js villes à nombreux jardins ou : 
à la campagne. ; 

L'auteur des Fourmis, ". Rrnoai André: chabereë à dbicini 


les relations des Fourmis entré elles: -H. définit les soldats de 


quelques genres européens ; la gendarmerie des fourmilières: 
ayant pour consigne, chez les Colobopsis et les Pheidole, de 


LE NATURALISTE 


103 


boucher avec Jeur Brosse tête les ouvertures du nid’et-de ré- 


demeure rhinite 


pousser s contre la Q 
a remarqué la même n manière d'agir dans les grandes ouvrières 
à tête énorme dé certaines espèces de Camponotus et Aphæ- 
nogaster, bien que ces grandes ouvrières ne forment pas ici 
une Caste nettement déterminée. D’après Heer (Fourmis des 
maisons de Madère, 1852), les soldats des Pheidole rempli- 
raient encore le rôle de garçons bouchers, et découpent en 
quartiers avec leurs grandes mandibules les proies d’un gros 
volume, dont les morceaux sont ensuite emportés par les 
ouvrières dans la fourmilière. 


|A 22% 14 


Certaines guerres des Fourmis ont pour origine l'existence 
des F'ourmilières mixtes, composées d’une espèce principale et 
d'une ou plusieurs espèces esclaves ou auxiliaires, vivant 
toutes en commun.et en bonne intelligence. L'espèce princi- 
pale a, comme d'ordinaire, ses femelles fécondes et privées 
d'ailes, et, à certaines époques de l’année, des individus 
reproducteurs ailés des deux sexes. L'espèce ou lé 
espèces auxiliaires, transportées à l’état nymphal, des- 
tinées à remplir le rôle nourrices sur lieu et de ,do- 
mestiques dans la résidence seigneuriale, sont exclusi- 
vement des neutres dont toute l’activité se développe au profit 
exclusif de la première espèce, sans qu'elles aient aucun 
intérêt personnel dans la communauté. Les alliances de ce 
genre, à la suite de guerres à capture d'esclaves, ont toujours 
lieu entre Formicides ou entre Myrmicides, mais jamais de 
Formicides à Myrmicides ou réciproquement. Les fourmi- 
lières mixtes se subdivisent en trois catégories : 10 l’espèce 
principale.n’a pas de neutres, et tous les travaux sont effec- 
tués par les ouvrières d'une autre espèce, exemple en Europe 
Anergates atratulus, dépourvu de neutres, à mâles sans ailes 
et à abdomen recourbé en-dessous, à femelles fécondes ayant 
l'abdomen très dilaté, gros comme un pois, incapables de se 
mouvoir, transportées par les ouvrières du Tetramorium 
cæspitum, qui accorhplissent seules les travaux de tout genre; 
2° l'espèce principale a des individus neutres, mais unique- 
ment guerriers et déprédateurs, incapables par la conforma- 
tion de leurs longues mandibules de pourvoir aux besoins de 
Ja communauté, parfois même à leur propre nourriture et 
obligés de recevoir ia becquée de leurs esclaves; tels sont le 
Polyerqus rufescens, ayant pour auxiliaires les Formica fusca 
et rufibarbis, et les Strongylognathus testaceus et Huberi, dont 
les esclaves sont les ouvrières du Zetramorium cœæspitum ; 
3° enfin l'espèce principale, composée de trois formes ordi- 
naires et conformée pour subvenir à tous ses besoins, vit 
quelquefois seule et d’autres fois en communauté avec une 
ou plusieurs espèces auxiliaires, ses propres ouvrières dans 
ce cas, prenant elles-mêmes part à la besogne commune, 
comme les maîtresses de maison qui travaillent au ménage 
avec leurs servantes; cette catégorie comprend, en première 
ligne : Formica sanguinea prenant pour auxiliaires Formica 
fusca et rufibarbis,et plus rarement, Formica cinerea, gagates, 
rufa et pratensis, ensuile ét moins souvent, les alliances de 
Formica pratensis, truncicola, exsecta avec Formica fusca et 
rufibarbis, à titre d espèces auxiliaires. 


wa 


L'auteur examine ensuite les relations si curieuses des 


| Fourmis avec les Pucerons et avec les Gallinsectes, qui firent 
jeter à Huber ce cri d’admiration : « Qui aurait dit que les 


Fourmis fussent des peuples pasteurs! » Beaucoup de Four- 
mis ont en'effet leur bétail, leurs vaches à lait, qu'elles 
soignent, parquent et défendent contre leurs ennémis, en 
échange d'une sécrétion sucrée que ces insectes dégradés 
éjaculent par l’anus, avec des mouvements saccadés ressem- 
blant à des ruades, et qui est un vrai résidu excrémentitiel. 

Les coups d'antennes des Fourmis soicitent cette faveur; 
on comprend le danger de ces relations pour nos végétaux 
utiles, puisque les Pucerons et les Cochenilles sont obligés de 
redoubler leurs succions épuisantes pour fournir les alirhents 
sucrés aux avidés Fourmis. Quelques genres, comme les 
Dolichoderus, \es Pheidole, les Leptothoraz, ete., ne paraissent 
pas recherchér les Pucerons et les Gaïllinsectes; d’autres, tels 
que les Camponotus, Formica, Crematogaster, etc., vont lés 
trouver sur les plantes qu’ils habitent, et ne s’en occupent que 
pour leur réclamer la liqueur nourricière; mais d’autres es- 
pèces, telles que les Myrmica et surtout les Lasius, les eni- 
tourent de Soins particuliers, établissent des chemins couverts 
en terre maçonnée sur les plantes à Pucerons, à la façon dès 
galeries des Termites, et construisent autour des Aphidiens 
des sortes d’étables en terre, où les Pucerons vivent à côté de 
larves apportées par les FoUrris. Le bétail est ainsi cons- 
tamment à la disposition des Fourmis qu'il doit nourrir, et 
mis en Outre à l'abri des attaques des insectes aphidiphages 
et des visites des Fourmis étrangères ; si on détruit ces étables, 
les Fourmis emportent les Pucerons, absolument comme leurs 
larves et leurs nymphes, quand on bouleverse une fourmi- 
lière. 11 y a de très petits Lasius de couleur jaune (Z. flavus, 
umbratus, etc.), qui ne sortent presque jamais de leurs four- 
milières souterraines: ils les établissent autour des racines 
chargées de Pucerons, dont l’éjaculation sucrée paraît être la 
seule nourriture de ces Fourmis. Ici les étables sont dans le 
domicile même des Fourmis. 


M. Lichtenstein a découvert de nouvelles relations, encore 
peu expliquées, entre les Fourmis et certains Pucerons du 
genre Schezoneura, notamment le $. venusta, Passerini, qui 
vit de racines de Graminées du genre Setaria. En juillet, des fe- 
melles agames migratrices ailées arrivent au collet des plantes, 
incapables de pénétrer jusqu'aux racines, sur lesquelles elles 
doivent pondre des œufs. Des Fourmis accourent, arrachent 
les ailes aux Aphidiens et creusent des canaux dirigés vers les 
racines, de sorte que les Schizoneura en profitent pour 
aller se fixer sur les racines et fournir, eux et leur progé- 
niture, des jus sucrés aux Fourmis; mais, dans une autre 
phase de leur cycle évolutif, les Pucerons doivent produire 
des nymphes à fourreaux d’ailes, sortant de terre et donnant 
des ailés agames, qui vont pondre sur des plantes aériennes 
les œufs de deux grandeurs d’où sortiront les sexués, renou- 
velant au moyen de l'accouplement la vitalité épuisée par de 
nombreuses générations agames. Ici les Fourmis, au moyen 
des nombreux canaux dont elles perforent le sol, permettent 
la sortie facile de ces Pucerons ailés, dont elles n’arrachent 
plus les ailes, comme elles : Fons pour les Pucerons dont 
l'entrée en terre leur était u 

Ces études biologiques se ren par une revue Een 
des Articulés myrmécophiles. On peut dire.qu'ils appar- 
tiennent presque à tous les ordres des insectes et à diverses 
classes d’Articulés. Les Coléoptères sont ceux qui fournissent 


à 


& 


104 


LE NATURALISTE 


aux Fourmis le plus de commensaux, principalement dans 
les Staphyliniens (Zomechusa, Aleochara, etc.), puis dans les 
genres Pselaphus, Claviger, Scydmenus, etc. ; viennent ensuite 
les Tettigomètres dans les Hémiptères, un très curieux Or- 
thoptère sauteur, Myrmecophila acervorum, Panzer, rencontré 
notamment dans lés fourmilièros des bois de Sèvres, près de 
Paris, par Audouin, des Hyménoptères, des Diptères Syr- 
phiens, à larves ressemblant à des Limaces arrondies, des 
Thysanoures, etc; des Araignées du genre £'nyo, des Acariens, 
enfin un petit Crustacé isopode, Platyarthus Hoffmanseggr, 

Brandt. Certains de ces commensaux sont l’objet de soins véri- 
tablement etfectueux de la part des Fourmis. Elles brossent et 
lèchent les Claviger aveugles, et, dit-on, les nourrissent à la 
becquée, les portent au soleil, les promènent. Il est très pro- 
bable qu'elles recherchent des sécrétions spéciales de ces in- 
sectes parasites des fourmilières, peut-être des odeurs suaves 
pour elles; selon certains auteurs, les Fourmis voient dans 
leurs commensaux des jouets et des animaux de luxe, 
comme nos minuscules chiens de salon. 

La distribution géographique des Fourmis montre en elles 
des insectes amis de la chaleur, d’une abondance exagérée 
sous les tropiques, pe du presque entièrement en 
Europe au-dessus de . N. L'habitat des Fourmis pré- 
sente uné excessive LT il y a des espèces cosmopolites, 
d’autres se trouvant à la fois en Europe, et dans l'Asie et 
l'Amérique septentrionales, régions très analogues pour la 
faune et la flore. Les espèces des Fourmis semblent sou- 
vent peu fixées, avec de nombreux passages et des races qui 
rendent la classification fort difficile. Ces insectes se prêtent 
très bien aux conclusions darwiniennes sur la variabilité 
spécifique 
.… Avant d aborder la classification des Fourmis, l’auteur pré- 
sente une très utile bibliographie des ouvrages à consulter 
pour l’étude de ces Hyménoptères aberrants. Vient ensuite la 
grande famille des Formicides, avec la diagnose générale sui- 
vante : péliole d’un seul article ordinairement surmonté d’une 
écaille de forme et d'épaisseur diverses, parfois d’un nœud 
sphéroïde ou cuboïde, rarement sans écaille ni nœud. Ou- 
vrières ayant des ocelles ou en étant dépourvues. Abdomen 
non rétréci entre son premier et son second segment. Aiguil- 
lon nul ou tout à fait rudimentaire. Nymphes tantôt nues, 
tantôt entourées d'un cocon. Deux grandes tribus, d’après 
M. Forel, sont la subdivision naturelle de cette famille. Ce 
sont les C'amponotides et les PORTES: Outre les carac- 
tères extérieurs nettement 
l'ouvrière, cette division est confirmée par l anatomie interne. 
Des Camponotides ont, en effet, le calice du gésier toujours 
libre et recouvert de muscles qui le séparent de la cavité du 
jabot, leur vessie à venin (acide formique) est grande, et la 
glande vénénifique forme un coussinet renversé sur le dos dé 
la vessie. Chez les Dolichodérides, au contraire, le gésier n'a 
pas de calice ou son calice est complètement renfermé dans 
la cavité du jabot; la vessie à venin est petite et la glande 


se distingue en outre par l'existence de glandes anales qui 
manquent chez les Camponotides. 
La fin du 13° fascicule commence l'étude du genre Campo- 
notus ; il nous paraît préférable, pour ne es a le sujet, 


, la femelle et 


vénénifique ne forme pas de coussinet. Cette dernière tribu | 


de réserver cet examen au compte rendu du 14° fascicule. 
Une planche de Formicides accompagne le 13° fascicule, re- 
présentant divers détails du genre Myrmecocystus, Wesmaël 
et les trois états du Myrmecocystus viaticus, Fabr.; en outre 
des détails des Formica rufa, Linn. et sanguinea, Latr. 


MAURICE GIRARD. 


OFFRES ET DEMANDES 


a — 


Le 4 Juillet prochain, il sera vendu à Paris, hôtel des Commissaires- 
Priseurs, rue Drouot, 


antes de France bien conservées et déterminées; les 
fossiles et miéraux ont été récoltés en Auvergne surtout et aux envi- 
rons de Par 
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M. Malbranche, rue Joyeuse, 26, à Rouen, offre un Rubi PO 
de Weihe et Ness, en échange d’autres ouvrages de botani 
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Soie psélaphides exotiques; il prie de lui écrire à sa nouvelle 
resse; vice-consul de France à Tamatave PS Sr Han via Aden 
(La Réunion). 


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Bergé, 122, rue de la Poste, à Bruxelles, offre des Leptidia 
oran (250 environ) en échange de Bruprestides ou de Lamelli- 


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Collection de coquilles de la Guadeloupe, a espèces presque toutes 
déterminées, représentées par 765 exemplai | 
haque espèce est collée sur un carton. Prix. 65 francs. — SP PE 
ser au bureau du Journal. 
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M. Van den Berghe Loont-Jeus, à Roolers (Belgique), désire 
échanger un exemplaire du Genera des és d'Europe par Jaque- | 
lin Duval et l'airmaire, bien relié, contre des objets d'histoire natu- | 
relle, de préférence des reptiles et lépidoptères exotiques. 

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Nous venons de recevoir qe bons exemplaires, bien mis en peau, 

des oiseaux européens sui 


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48 espè 2, Arthro- 


É gérant, Émile DEYROLLE. wi 


Evreux. — Imp Ch. Hénissey. 


& 


Ce 


4" Arnée. N° 


(4 


15 Juillet 1882. 


105 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1" et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 


ABONNEMENT ANNUEL : 


ÉMILE DEYROLLE 


î 
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LA RÉDACRION Le ee Payable d'avance en un mandat-poste à l’ordre du Directeur. $ DIRECTEUR 
ance et Algérie ee + mt | done RIT 
Pipe compris dans l’Union postale........ + mn 
RUE %e cire MONNAIE, 23 Tous les autres pays 8 A 
PARIS Ÿ 


; (Affranchissement compris) 


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Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange ou de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 2 AVRIL 1882. 
Sur le développement du ganglion et du « sac cilié » dans le 
bourgeon du Pyrosome. — Note de M. L. Joliet. 


Chez les Ascidies, l’organe appelé fossette vibratile, tuber- 
cule antérieur, organe olfactif, sac cilié, se compose d'un 
pavillon vibratile, et d’un canal qui lui fait suite et se perd 
dans une masse glandulaire sous-jacente au ganglion ner- 
veux. M. Julin le considère, d'accord avec M. E. Van Beneden, 
comme représentant l’hypophyse des vertébrés. Le sac cilié 
du Pyrosome se compose, d’après Huxley, d’un canal allongé, 
appliqué suivant la ligne médiane, sur la face branchiale du 
ganglion, probablement terminé en cul-de-sac en arrière, 
s’ouvrant en avant dans le sac branchial par un orifice à peine 
dilaté, et présentant dans sa région moyenne un petit tuber- 
cule saillant. M. Joliet ajoute que les parois du canal sont 
formées par un épithélium cubique dépourvu de cils; que 
quelques cils et deux ou trois flageilums se trouvent à l’en- 
trée, au point d'union avec le sac branchial, et que le tuber- 
cule moyen est formé par un amas de petites cellules arron- 
dies disposées autour d’un diverticulum du canal. Le savant 
russe Kowalewsky dit que l’ébauche du système nerveux, 
représenté à la base du stolon par une traînée de cellules, se 
convertit plus loin en un canal, et que l’étranglement qui 
sépare les futurs zoïdes les uns des autres le transforme enfin 
en une vésicule pyriforme; enfin il ajoute que cette vésicule 
s’oblitère plus tard pour former le ganglion. M. Joliet con- 
tredit cette opinion en affirmant que cette vésicule continue à 
grandir, sa cavité se dilate et ses parois s'épaississent. Plus 
tard, quand les bourgeons sont déjà avancés, il se sépare de 
la paroi quelques cellules rondes qui se trouvent placées 


entre la vésicule et l’ectoderme. La paroi postérieure reprend 
alors son épaisseur première, et reste formée de cellules 

cubiques ; les cellules arrondies, interposées du côté externe, 
prolifèrent activement en tous sens, formant rapidement un 
amas ovalaire qui repousse en dedans, vers la paroi anté- 
rieure, la paroi postérieure de la vésicule qui se trouve ainsi 
comprimée. Cet amas ovalaire de cellules n’est que le gan- 

glion proprement dit, qui, grandissant, débordera pour réa- 
iiser l’état adulte; et la vésicule s'ouvrira au fond d’une dé- 
pression du sac branchial qui vient au devant de son sommet 
supérieur constituer le sac cilié de Huxley. Le canal nerveux 
primitif n’est donc autre que le sac cilié, le canal de la glande 
sous-nervienne, et le ganglion proprement dit n’en procède 
qu'indirectement et n'apparaît qu'à une époque très tardive. 


Le Pyrosome ne serait donc qu'une Ascidie composée; et, le 


canal neural observé dans les larves d'Ascidies, ainsi que la 
vésicule cérébrale qui n’en est qu'une partie, pourraient bien, 
comme dans le Pyrosome, n’être que l’ébauche du canal de la 
glande sous-nervienne. Ce canal est-il un organe d’olfaction ? 
Alors il faudra chercher les nerfs au fond du canal ou dans 
la glande qui ne serait peut-être su’un organe destiné à 
amplifier les sensations, En tous cas, ce n'est pas un canal 
excréteur, car le mouvement des cils est dirigé vers le canal, 
et en répandant des particules d’encre de Chine dans l’eau, 
on voit que le courant produit par ces cils est dirigé vers le 
fond de la fossette, car toutes ces particules y sont bientôt 
accumulées. 
* * 

Sur la limite entre le lias et l'oolithe inférieure, d'après des 
documents laissés par Henri Hermite, — Note de M. Ch. 
Vélain. 

La zone à Ammonites opalinus, placée aux confins du lias et 
de l’aolithe, généralement rapportée au lias supérieur (zoar- 
cien d'Orb.) est encore soumise à des interprétations diverses; 


& 


ps 


106 


LE NATURALISTE 


en Souabe, au milieu de couches à Ammonites opalinus, on 
rencontre l'Ammonites Murchisonæ qui se tient ordinairement 
plus haut avec des espèces franchement oolithiques. En Lor- 
raine, à Marbache, cette zone est bien développée, et com- 
prend un minerai de fer exploité, elle y est recouverte par 
des calcaires jaunâtres chargés d’oolithes ferrugineuses et 
appartenant à la zone à Ammonites Murchisonæ. M. Hermite, 
mort prématurément, a étudié, exploré et déterminé ces deux 
horizons avec leur faune propre en recueillant les fossiles sur 
place, et dont suit la liste : 1° zone à Ammoniles opalinus 
(minerai exploité.) — Ammonites opalinus, A. aalensis, À, 
costula, À. fluitans, À. jadiosus; Belemnites sp.; rise ya 
fidicula; P. Haussmanni; Gerviha; Hinnites. — 2 zone à 
honte Murchisonæ (calcaire marneux jaunâtre avec Miles 
oolithes ferrugineuses.) Détremaria ur Alaria Lorteri; 
Pleurotomaria armata, var. Gol P. actinocephala, P. 
Roubaleti, P. punctata; Turbo ra T. Schlumbergi; 
Pholadomya glabra: Ceromya glabra, C. sp.; Astarte exca- 
vata; Macrodon sp. Hippopodium isoarca; Unicardium incer- 
tum; Trigonia striata; Linia proboscidea; Ostrea Marshü, 0. 
articulata; Terebratula perovalis ; Montlivaultia decipiens. Les 
deux zones sont donc bien tranchées, n'ayant presque aucune 
espèce commune. De plus M. Hermite a constaté à la limite 
de séparation des deux bancs, des traces d’érosion manifestes 
indiquant une interruption éntre leurs dépôts; la couche 
ferrugineuse à Ammonites opalinus se termine, en effet, par 
un banc de calcaire, durci, perforé par des mollusques litho- 
phages, souvent raviné et couvert d'huîtres (Ostrea sublobata ?) 
La faune de ce minerai ferrugineux à donc un caractère 
liasique prononcé; tandis que celle du calcaire ferrugineux à 
Ammonites Murchisonæ est oolithique et se relie à celle des 
calcaires marneux qui la recouvrent, contenant près de Mar- 
bache, Ammonites Sowerbi, À. malagma; Alaria otharingica; 
Trigonia lütterata et Astarte Sp. 


SÉANCE DU 10 AVRIL f882. 
Sur quelques types de végétaux récemment observés à l'état 
fossile; par M. G. de Saporta. 


M. de Saporta. a étudié les découvertes faites par M. B. 
Rames dans les cinérites du Cantal, du terrain pliocène infé- 
rieur, et a été à même de constater les faits importants sui- 
vants. Deux écailles détachées d’un strobile d'Abées, ainsi que 
deux rameaux de la même espèce, garnis de feuilles distiques, 


indiquent. sûrement la présence, sur les lieux, du premier . 


Sapin tertiaire dont il soit possible d'étudier les organes. Les 
feuilles. sont atténuées-obtuses et ressemblent à celles de 
l'Abces cephalomca et de l'Abies numidica ; M. de Saporta pro- 
pose de nommer par suite, ce sapin pliocène, Abies inter- 
media ; sa provenance est le gisement du Pas de la Mongudo. 
Le gisement de Niac, aussi du Cantal, donne de précieuses 


= indications sur d’autres végétaux tertiaires, d'espèces éteintes 


ou tout au moins disparues. d'Europe. Signalons parmi les 
espèces éteintes, C'orylus insignis, Plañera Ungeri, Acer speudo- 


 camipestre, Tiliu expansa, Pterocary ya denticulata. Parmi les 
_ espèces actuelles, citons Smilaz mauritanica et Viburnum 


ido-tinus qui se confond presque avec notre lanrier-in, 


Lo, M 


ainsi que Viburnum rugosum que l’on retrouve aux Canaries ; 
puis un Æuscus voisin du À. aculeatus, et un renoncule très 
proche de Æanunculus philonotis. Enfin on a découvert les 
organes fructificateurs du Fogus sylvatica pliocenica, dont les 
feuilles, otfrant des passages gradués vers notre hêtre actuel. 
le ropprochent évidemment du Fagus ferruginea d'Amérique, 
Le hêtre européen du miocène supérieur, et du pliocène infé- 
rieur, appelé Fagus Deucalionis, F. attenuata et F. horrida, a 
dû appartenir à la même espèce, ayant des aptitudes à un 
climat plus chaud que celui qui convient au F. sylvatica, ainsi 
que le prouve son association avec la Smélax mauritanica que 
lon ne pourrait signaler de nos jours à côté du hêtre. Les 
deux involucres trouvés à Niac ont à peu près la taille et la 
forme de ceux du F. ferruginea, et sont plus petits que ceux 
de l'espèce européenne; les vulves sont hérissées extérieure- 
ment d'appendices plus courts, plus régulièrement recourbés 


et moins divariqués que ceux de notre hêtre. Les pédoncules 


fructifères sont plus courts que linvolucre ou l'égalent à 
peine. Le hêtre européen pliocène mérite donc le nom de Æ. 
pliocenica, qui s’appliquera à toutes les variétés fossiles, dé- 
couvertes sur notre continent, depuis le miocène récent jusque 
vers le milieu de la période suivante. 

* 

x x 

Sur la rapidité de la propagation de la: Bactéridie charbon- 

neuse inoculée, — Note de M. A. Rodet. 


M. Rodet se félicite de voir les expériences qu'il a faites 


antérieurement, confirmées par celles dont M. Davaine a en- 


tretenu l’Académie le 12 décembre 1881 ; il a opéré aussi sur 
des lapins; il a pratiqué les inoculations à la lancette, au bout 
de l'oreille, et a sectionné cet organe après un temps variable. 
En résumé, sur 41 lapins, 10 survécurent; ce rapport n’est 
pas tout à fait le même que-dans les expériences de M. Davaine, 
mais le résultat des observations est analogue; il y a défaut 
absolu de règle pour la rapidité d'absorption. M. Rodet 
explique ces faits par l’activité particulière et variable des 
bactéridies dont la multiplication joue un grand rôle dans le 
phénomène de la propagation; par la nature ‘intime du ter- 
rain organique, analogue chez les animaux de même espèce, 
mais présentant nécessairement des differences d'ordre phy- 
sique, chimique ou physiologique; et enfin par la localisation 
de la bactéridie en tel ou tel point du tissu sous-dermique, 
plus ou moins favorable au séjour ou à la propagation. L'au- 
teur de cette note, en cherchant la raison des différences 
observées, et bien qu'ayant opéré à la lancette comme 
MM. Renault et Colin, ne pense pas comme M. Davaine que 
la nature de la plaie ait une influence de premier ordre; des 
expériences entreprises avec M. Chauveau, sur le rôle des 
vaisseaux sanguins, donneront des craie qui seront com- 
muniqués ultérieurement, 
. * 
+ + 
Le Puceron de lataniers. — Note de M. J. Lichtenstein. 


Les lataniers de l'ile Bourbon sont attaqués par un insecte 
honioptère qui paraît être tellement abondant qu'on le ren- 
contre dans les serres chaudes d’éurope où l'on cullive des 
lataniers de celte provenance. Cet insecte nommé Coccus 


& 


LE NATURALISTE Ê 


107 


lataniæ par Boisduval en 1867, et Boisduvalia lataniæ par 
Signoret, était inconnu sous la forme mâle, supposée ailée. 
En 1881, M. Lichtenstein entrevit une forme ailée, mais l'exem- 
plaire unique et mutilé permit seulement de constater que 
l'on était en présence d’un aphidien du groupe des Schizo- 
neura. M. Signoret en communiqua un deuxième exemplaire 
mal conservé dont l'examen confirma le résultat précédent ; 
enfin le 25 mars 1882, M. Lichtenstein a retrouvé l’insecte 
vivant, dans les serres du jardin des plantes d2 Montpellier. 
Ressemblant à un phylloxera aïlé, cet insecte en a la taille et 
la couleur, et porte ses ailes à plat, comme les Aploneura, les 
Vacuna et les Phylloxera. Ses antennes ont cinq articles; la 
cubitale est fourchue, et l’on constate la présence d'embryons 
dans l'abdomen. Ces caractères l’éloignent du Phylloxera, et 
le rapprochent des Vacuna, mais il présente cette particularité 
nouvelle, de porter deux petites cornes coniques et aiguës, 
sous le front, entre les antennes. M. Lichtenstein propose de 
nommer cet insecte Cerataphis lataniæ, el suppose que cette 
forme ailée qu’il a étudiée représente la pseudogyne pupifère 
et devra fournir les pelits sexués aplères, mâle et femelle, si 
sa théorie de l’évoiution phylloxérienne est bien fondée. 
* 
+ * 

Observations à propos d'une communication récente de M. Dieu- 
lafait, sur les roches ophitiques des Pyrénées ; par M. Virlet 

Aoust. 

M. Virlet d’Aoust rappelle que, dans une lettre adressée en 
1863 à Elie de Beaumont, il avait démontré que l’ophite de 
Bayen ou de Palasson était d’origine sédimentaire et occupait, 
dans le terrain de trias, la position indiquée par M. Dieulafait, 
c’est-à-dire une zone continue entre les grès rouges et les 
marnes irisées gypseuses et salifères; elle est donc corgénère 
du muschelkalk. On peut vérifier cette situation en plusieurs 
endroits, et surtout à Lescure entre Foix et Saint-Girons, où 
l’ophite s'appuie au sud, en gisement concordant, sur les grès 
rouges de la montagne de Garié, et est recouverte au nord en 
stratification également concordante, par les marnes irisées 
gypseuses. L'ophite n’est donc pas d’origine ignée. 


SOCIÉTÉS SAVANTES 


Société botanique de France. — Séance du 12 mai 1882. 
| Présidence de M. En. Borner. 


M. Edmond Bornet, à propos d’une étude sur les principes 
vénéneux des Jusquiames, décrit quelques plantes de ce 
groupe, particulières à la région saharienne, et dont on sup- 
pose que les Touaregs se sont servis pour empoisonner les 
membres de la malheureuse mission Flatters. 

M. Mangin, qui est un habile anatomiste, a découvert chez 
les Morocotylédonées l'existence générale d un réseau vascu- 
laire plus ou moins développé autour du cylindre central des 
tiges et destiné à relier le système des faisceaux des racines 
adventices avec celui des faisceaux communs. M. Mangin est 
d’avis que le tissu spécial donnant naissance à ce réseau chez 
les Monocotylédones ordinaires peut être assimilé à la couche 


d’accroissement qui se produit chez les Dracæna, les Yucea et 
les À oes. 

M. Van Tieghem fait remarquer que, pour que cette assi- 
milation fût entièrement justifiée, il faudrait montrer que ce 
système de faisceaux secondaires, dans les Dracæna, sert 
d’organe de nutrition aussi bien que de soutien. 

M. Tessier, ancien pharmacien militaire, envoie à Ja Société 
des échantillons d’une plante grasse, dont il né connaît pas le 
nom êt qui, d'après ses observations, peut rendre d'impor- 
tants services en arboriculture. Plantée en bordure au pied 
des arbres fruitiers, indépendamment de sa verdure persis- 
tante d'aspect agréable, elle a le double avantage d'y entre- 
tenir une certaine fraîcheur pendant les chaleurs de l'été et 
surtout de former en {oute saison une petite haie impénétrable 
aux fourmis, auxquelles le contact de cette plante paraît ins- 
pirer une vive répulsion. Cette Crassulacée étant traçante et 
ses radicelles ne pénétrant jamais profondément dans le sol, 
sa culture ne saurait être dans aucun cas préjudiciable aux 
arbres ou arbustes qu’elle avoisine. 

M. Malinvaud reconnaît dans la plante communiquée par 
M. Tessier le Sedum oppositifolium Sims (Crassula crenata 
Desf.), originaire du Caucase. 

M. Joseph Vallat entreprend la publication d’un travail 
considérable sur la flore du Sénégal et en communique à la 
Société la première partie. Il donne un aperçu, plein d'intérêt, 
de la topographie de ce pays, ainsi que de tères généraux 
de sa végétation, et signale les voyageurs et les naturalistes qui 
ont le plus contribué à faire connaître ses productions. 

M. Ernest Roze présente à la Société un échantillon des- 
séché de Morille (Morchella esculenta Pers.) adhérant très for- 
tement par l'extrémité basilaire de son stipe à un rhizome de 
Topinambour. Cet échantillon a été récolté, le 16 avril der- 
nier, aux environs de Montlouis (Vienne), avec une centaine 
d’autres qui offraient tous manifestement le même fait de 
parasitisme. M. Roze déduit de cette observation la possibilité 
d’une culture raisonnée de ce Morchella, dont on sèmerait les 
spores sur le Topinambour et sur d'autres plantes à rhizome. 

M. Malinvaud lit une note de M, Jules Cardot qui a décou- 
vert récemment le Zarbula s'nuosa sur des pierres calcaires 
aux environs de Stenay (Meuse). Cette Mousse n'avait pas 
encore été signalée en France, mais il convient d’ajouter que 
la plupart des bryologues la considèrent comme une forme 
altérée du Barbula cylindrica dont les feuilles seraient deve- 
nues sinueuses et denticulées sous l'influence d'un état 
maladif. 


ERNEST MALINvAUD. 
a ——— 
MAMMIFÈRES NOUVEAUX D'ALGÉRIE 
(Sunte) 
MERIONES SHaw1 Duvernoy ‘ 


Afin de donner un point de comparaison aux espèces nou- 
velles précédemment décrites, je vais décrire ici cette pèce, 
généralement assez mal, quoique anciennement connue. Le 


| 4 Notes et renseignements sur les animaux vertébrés dé l'Algérie, pag. 922 
| et suiv., et pl. Let II, Lima 


108 


LE NATURALISTE 


Muséum la possède vivante, provenant de la province de 
Constantine, et elle se reproduit dans la ménagerie. Je dois 
à la gracieuseté de M. le professeur A. Milne-Edwards, que 
je remercie, les deux échantillons, malheureusement à queue 
incomplète, qui vont servir à cette étude. J'ai pu en outre 
examiner les peaux montées de trois sujets que je rapporte 
à la même espèce et qui sont conservés au laboratoire de 
Mammalogie du Muséum : un sujet donné en 1851 par le 
maréchal Vaillant, et un autre en 1854 par M. Tellier, tous 
deux d'Algérie; le troisième né à la ménagerie en 1854 el 
mort en 1855. J'ai sous les yeux les crânes du premier et du 
dernier, que M. le professeur A. Milne-Edwards a bien voulu 
faire extraire des peaux; celui du dernier, malheureusement, 
est très incomplet. Ces trois sujets sont bien identiques entre 
eux ; ils diffèrent des miens par quelques caractères qui ne 
me semblent pas spécifiques, et que j'indiquerai dans la 
description. 


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Description. 


Par son a facies celte espèce se distingue aisément des quatre 
Meriones précédemmant décrits. 

Les incisives sont bien colorées en jaune, et sillonnées vers 
© Jeur milieu chez mon mâle, un peu en dehors chez ma femelle 
et chez le sujet du Muséum rapporté par le maréchal Vaillant. 
FE Les molaires ont leurs angles latéraux émoussés; le premier 


_précédents, est encore bien différent. Ses arcades sont grêles 
| et comprimées; la boîte grande, allongée, convexe; les bulles 


Les vertèbres cervicales, dorsales, Joinbaires, sacrées de 
M. 


lobe de la deuxième est limité antérieurement par un arc de 
cercle plutôt que par les deux côtés d’un angle obtus; la der- 
nière est arrondie chez mes deux sujets, plutôt triangulaire et 
un peu élargie en travers chez le sujet ci-dessus mentionné. 
Les trous incisifs atteignent le niveau des molaires chez mes 
deux sujets, et le dépassent, même notablement, chez les deux 
du Muséum. Les trous palatins, rectilignes, ont une longueur 
et une épaisseur variables, même chez mes deux sujets; ils 
sont situés bien plus en arrière chez le sujet du Muséum rap- 
porté par Vaillant; ils commencent au niveau du deuxième 
ou du troisième lobe de la première molaire, et peuvent se 
terminer du niveau du premier lobe de la deuxième molaire 
jusqu'au niveau de la dernière molaire. 

Les bulles sont ici moins développées que chez aucun autre 
des Meriones algériens : caractère qui peut permettre d’affir- 
mer que, si l'espèce s'étend sans doute jusque dans les 
Hauts-Plateaux, elle habite certainement le Tell. Je crois en. 
effet pouvoir énoncer celte règle, que les espèces d'un même 
genre et les genres d’une même famille ont les bulles d'autant 
plus développées qu’ils sont plus désertiques. Le conduit 
auditif n’est point renflé en avant, et se montre bien détaché 
de l’arcade zygomatique dont il n’atteint point latéralement 
le niveau. La partie postérieure de la bulle est proportion- 
nellement bien développée, atteignant ou dépassant un peu le 
niveau postérieur de l’occipital. Get os a aspect habituel au 
genre Meriones. L'interpariétal est limité en avant par un 
bord presque rectiligne, en arrière par une courbe dont la 
convexité alteint la limite postérieure du crâne. 

Les arcades zygomatiques sont beaucoup plus robustes et 
plus écartées que celles d'aucun des Meriones précédemment 
décrits; toutes les crêtes du crâne sont plus épaisses et sail- 
Jantes : cela, joint au moindre développement des bulles, donne 
au crâne de cette espèce un facies bien caractéristique. Notons 
cependant que le développement des crêtes et saillies crà- 
niennes est moins exagéré chez les deux sujets du Muséum 
que chez les miens. 

Comparons le crâne de notre espèce à ceux des quatre 
autres Meriones d'Algérie que nous avons décrits. 

Le crâne de M. Trouessarti est plus petit et de forme bien 
différente; ses arcades sont grèles et comprimées; sa boîte 
relativement vaste et convexe; ses bulles grandes, saillantes 
en arrière; son conduit auditif est renflé antérieurement ; 

Le crâne de M. Auztensis est aussi plus petit; ses arcades 
sont grêles et comprimées, sa boîte vaste et convexe; son 
conduit auditif est moins allongé et moins isolé de la bulle; 

Le crâne de M. gætulus, seulement un peu plus petit, a les 
arcades relativement grèles et comprimées, la boîte grande, 
les bulles grosses, saillantes en arrière, oblongues si on les 
regarde en dessous, tandis qu'ici elles se montrent triangu- 
laires dans la même position, son conduit auditif est forte- | 
ment renflé en avant; 

Enfin le crâne de M. albipes, quoique moins éloigné que les 


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grandes, saillantes; le conduit auditif moins détaché et plus 
renflé. 


Shawi, comme celles des autres espèces; seulement ces 


LE NATURALISTE 


109 


quatre dernières plus intimement soudées les unes aux autres; 
en outre je remarque que, chez la femelle et exceptionnelle- 
ment, la troisième vertèbre cervicale est ankylosée avec la 
deuxième. 

La jambe de M. Shawi est à peu près égale au bassin, tandis 
que, chez M. gætulus et Albipes, celui-ci est beaucoup plus 
long que celui-là. 

La limite inférieure du trou compris entre le tibia et le 
péroné est située bien au delà du milieu, presqu'à la fin du 
deuxième tiers de la longueur du tibia ; et la partie inférieure 
absolument libre de cet os n’est pas beaucoup supérieure au 
quart de sa longueur totale. Le péroné est aplati et incurvé 
en lame de sabre. 

Le museau de M. Shawr est velu jusque autour des narines. 
Celles-ci sont très rapprochées, inférieures, transversales. Les 
moustaches sont relativement assez peu fournies, fines, les 
plus grandes d’un tiers environ plus longues que la tête; les 
postero-supérieures brunes, les antero-inférieures blanches. 
L'œil est grand, noir, deux fois plus éloigné du museau que 
de l'oreille, entouré comme d'ordinaire d’un mince liseré 
brun, situé dans une tache claire moins tranchée que la tache 
post-auriculaire. L’oreille est grande, largement tronquée au 
sommet, trapézoïdale arrondie (sa forme a été hien repré- 
sentée par Duvernoy); munie d’une double valvule à l'orifice 
du conduit auditif; en dedans absol tnue et de couleur 
brun pâle, sauf vers sa marge postero-supérieure où la peau 
devient plus brune, et où l'on voit des poils courts, clairsemés, 
blancs et jaunes; extérieurement revêtue de poils en avant 
semblables à ceux de la tête et du dos, en arrière plus rares, 
plus courts et moins roux, en arrière et en bas de poils blancs, 
longs et serrés, formant une toufle claire très apparente. 

Aux mains, le pouce rudimentaire montre les traces d’un 
angle déprimé. Les ongles sont moyéns, aigus, peu recourbés, 
peu comprimés; ils se montrent beaucoup plus gros sur les 
trois échantillons du Muséum. Le plus long doigt est le mé- 
dian, puis viennent les quatrième, deuxième, cinquième. Les 
trois tubercules basilaires des doigts sont aussi gros mais 
moins saillants que le pouce, moins gros mais plus nets que les 
saillies qui terminent les doigts. Les deux tubercules carpiens 
sont saillants, coniques, beaucoup plus gros que les précé- 
dents, à peu près symétriques. La paume est nue et blanche, 
les ongles roses. Les doigts en dessous sont peu velus, nette- 
ment striés en travers. La main est blanche sur ses deux 
faces. 

Les tarses sont velus, sauf sur une bande qui s'étend du 

talon au doigt externe et se dilate beaucoup en avant du talon, 
montrant la peau nue, écailleuse et brunâtre; ailleurs, la cou- 
verture inférieure du tarse est formée de poils jaunes et blancs. 


Une touffe de poils blanes, naissant en arrière des tubercules, 


les recouvre. Seulement quatre tubercules, comme chez les 
autres Meriones, les basilaires, petits mais saillants. Ongles 
médiocres, droits, non comprimés (ceux des échantillons du 
Muséum sensiblement plus gros), roses. Orteils bien compri- 
_més, nettement striés, à peau blanche, avec de longs poils 
blancs; les troisième et quatrième à peu près égaux, et dé- 


passant à peine le deuxième ; le premier le plus court, quoique 


bien développé, le cinquième intermédiaire. Les pieds sont 


blancs en dessus, jaunes en dessous, sauf sous les orteils qui 
sont blancs. 

Sur l'animal vivant l'écaillure de la queue est absolument 
masquée par les poils; ceux-ci sont réguliers, nullement 
hérissés, havane en dessous, blancs, roux et bruns en dessus, 
les poils bruns devenant plus nombreux à l’extrémité et for- 
mant la touffe terminale. 

Sur le dos, le poil est ardoisé dans ses deux tiers inférieur, 
roux au dessus, brun à la pointe. Il y a des poils plus longs, 
entièrement bruns, entremêlés. Vers les flancs ceux-ei dispa- 
raissent, la teinte ardoisée des autres s'éclaireit et se restreint, 
le roux pâlit, le brun de la pointe s'efface. Sauf sous le milieu 
de la poitrine, les poils blancs des faces inférieures sont encore 
grisätres à la base. 

Couleur en dessus, roux nuagé de brun; en dessous, blanc, 
souvent sale et jaunâtre. La ligne de séparatior de ces deux 
couleurs est bien nette. Le roux couvre les joues, descend 
jusqu'aux poignets, entoure les talons et s’avance sous les 
tarses. Le roux de la queue est clair et jaunâtre en dessous, 
plus foncé et mélangé de brun en dessus; il ne tire pas 
sur le rouge comme cela a lieu chez M. gætulus et albipes. 

La teinte sale des faces inférieures affecte surtout l'extré- 
mité des poils du ventre, et paraît produite par un enduit 
sebacé, jaune, que secrète une glande dont j'ai constaté l'exis- 
tence chez le mâle comme chez la femelle de cette espèce, et 
qui occupe une longueur de plus d'un centimètre vers le 
niveau du nombril. 

Meriones Shawi a huit mamelles comme les autres espèces 
du genre Meriones et de la sous-famille des gerbillines que 
nous avons examinées sous ce rapport. 


(A suivre.) F. LATASTE. 


NOUVELLE EXPLORATION DU « TRAVAILLEUR » 


L'annonce que le Travailleur va pour la troisième fois en- 
treprendre une campagne d'exploration sous-marine est une 
nouvelle d’une grande importance pour la science française, 

Le développement qu'a pris l'étude de la nature est assu- 
rément un des faits les plus remarquables de notre époque ; 
cependant, quels que soient les progrès de l’histoire natu- 
relle, l'humanité ne peut encore se flatter de connaître l’en- 
semble des merveilles de la planète sur laquelle elle a été 
placée; nous avons bien exploré les continents et leurs rivages, 
mais les continents sont beaucoup moïns vastes que les océans 
au fond desquels vivent tant de créatures inconnues. 

Depuis plusieurs années déjà la Scandinavie, l'Angleterre, 
les Etats-Unis ont fait des expéditions qui avaient pour but 
l'exploration au fond des mers; chacun a entendu parler des 
voyages du Porc-Épice, du Challenger, du Hafsler. En France, 
le gouvernement était resté étranger à ces recherches. Cepen- 
dant M nur: M 1 1 nn MU SE sad db ANT ; 


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on trouve des êtres vivants à une grande profondeur; um an- 
cien officier de marine, M. de Folin, et un des savants aides- 


naturalistes du Muséum, le docteur Fischer, avaient fait de 


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… 


110 


LE NATURALISTE 


curieux travaux de bathymétrie dans le golfe de Gascogne. 

En 1880, l’illustre doyen des naturalistes français, M. Henry 
Milne-Edwards a conçu le projet de donner aux explo- 
rations sous-marines un Caractère d'entreprise nationale. 
Le ministre de l'instruction publique a accueillli avec un 
grand empressement les idées de M. Milne-Edwards, et sur 
sa proposition, le ministre de la marine à mis à la disposition 
des zoologistes un aviso du port de Rochefort, le Travailleur. 
Les préfets maritimes, les ingénieurs de l'arsenal de Roche- 
fort, M. Richard, commandant du 7ravailleur, et tous les 
officiers ont rivalisé de zèle pour faciliter le succès de l’expé- 
dition. On & exploré le golfe de Gascogne et notamment la 
curieuse fosse du Cap-Breton. M. Henry Milne-Edwards s’est 
occupé de l’organisation générale. Les naturahstes qui ont 
pris la mer ont été M. Alphonse Milne-Edwards, membre de 
l'Institut, chargé de l'étude des crustacés; M. de Folin chargé 
de l'étude des foramifères; M. Fischer chargé de l'étude des 
mollusques ; M. Vaillant, professeur au Muséum, chargé de 
l'étude des poissons et des éponges; M. Marivn, professeur 
à la faculté de Marseille, chargé de l'étude des animaux 
rayonnés; M. Périer, professeur à l’école de médecine et de 
pharmacie de Bordeaux, chargé des observations relatives à 
la physique; M. Merle Norman et M. Jeffreys, qui avait, avec 
Carpenter, dirigé la fameuse expédition du Porc-Epie, se 
sont joints aux savants français, Jamais sans doute on n'avait 
vu sur le mème bord une réunion de spécialistes plus expé- 
rimentés. Aussi M. Jeffreys, après le premier voyage du 
Travailleur, écrit ces mots : « Comme un géant qui a repris 
ses forces, la France s'est réveillée d'un long sommeil, et, 
avec son esprit accoutumé, elle peut maintenant rivaliser avec 
toute autre nation dans l'exploration des profondeurs des 
mers. » 

L'année dernière, une seconde expédition a été entreprise. 
MM. Alphonse Milne-Edwards, de Folin, Fischer, Vaillant, 
Marion en ont fait partie comme l’année précédente. M. Per- 
rier, professeur de zoologie au Muséum, s’est uni à eux pour 
étudier les échinodermes. M. le docteur Viallanes leur a été 
adjoint comme préparateur. On a visité de nouveau le golfe 
de Gascogne, les côtes du Portugal et de l'Espagne, le golfe 
du Lion, les mers de Corse, d'Algérie, du Maroc. Ainsi on a 
pu comparer les fonds de la Méditerranée et de l'Atlantique. 

Dans le golfe de Gascogne, un sondage a été fait à la pro- 
fondeur de 5,100 mètres, c'est-à-dire à une profondeur qui 
n'avait pas encore était atteinte dans les mers d'Europe; on a 
rapporté des crustacés, des vers, des mollusques et des sar- 
codaires. Nous voilà bien loin du temps où le naturaliste 


Edouard Forbes pensait qu’au-dessous de 400 mètres la vie 


animale diminue et bientôt cesse. Mais ce n'est pas sans de 
grandes difficultés qu'on a pu surprendre les mystères de la 


vie dans de tels abimes; l'opération complète, sondage et dra- | 


gage, n'a pas duré moins de treize heures. Beaucoup de 
créatures inconnues ont été recueillies dans la seconde explo- 


ration du Travailleur. M. Fischer a trouvé vivants des ani- 

«aux qui n'avaient été encore trouvés qu'à l'état fossile. 

| Piusieurs spécialistes très distingués, MM. Terquem, 

Schlumserger, Bouquet de la Grye, Certes, Jullien, Périer (de | 
d 


deaux), Stanislas Meunier, ont aidé les naturalistes de 


l'expédition du 7ravailleur dans la préparation et l'étude des 
trésors de science qu'ils ont révélés. 

Nous avons donné dans le Naturaliste le résumé des décou- 
vertes du Travailleur qui a été présenté à l’Académie des 
sciences par M. Milne-Edwards. 

Cette année, pour la troisième fois, les naturalistes français 
vont recommencer à bord du Zravailleur leurs explorations. 

Nous faisons des vœux ardents pour le succès de la troi- 
sième exploration de ces éminents et si persévérants pion- 
niers de la science, grâce auxquels les profondeurs même 
de l'Océan livrent leurs secrets au génie de l’homme. 


MONOGRAPHIE DU GENRE SELENITES 


(SUITE). 


L'an dernier (voir le Naturaliste, 1881, p. 452), j'ai com- 
mencé sur ce genre une étude que je pensais devoir conti- 
nuer plus tôt; malheureusement, je n'ai pu mettre fin à ce 
travail, vu que certains renseignements me manquaient alors. 
J'ai pur déjà constater (loc. cit, et Natur., 1°" mars 1882) que 
ce genre devait se limiter à quelques espèces, et que celles 
que voici devaient en être séparées : 

H. euspira, Pfr. 

« Baudoni, Petit, et concolor, Fér. (Zland). 
« Newberryana W. G. Binney. 

« Elliotü, Redñeld, 

« Hemphilliana, W. G. Binney. » 

J'ai même donné de cette dernière une description latine, 
celle de l’auteur américain étant, comme toujours, en anglais. 
Je ferai de même pour les Selenites. Pour ‘les divers ouvrages 
où il est parlé de ces espèces, je me contente de reporter le 
lecteur à l'ouvrage de Binney et Bland, sur les coquilles 
terrestres et fluviatiles d'Amérique du Nord. 


1 Selenites Vancouverensis, Lea, 

Lea, An. Phil. Trans. VI, 87, pl. XXIIL, f. 72; obs. IL, 87 
(1839). Syn. = Helix concava, Bixey, Bost. J. N. H. 1II, 372, 
p. XIV (1840). 

Testa late umbilicata, depressa, suprà leviter convexa, epi- 
dermate viridi-flavo induta; anfr. 5, subrotundati, sutura 
lineari impressa; ultimo tamidulo et rotundato; striis incre- 
menti minutissimis, aliisque vix perspicuis spiralibus sculpti; 
ulüimo anfr. aperturam versus leviter expanso; umbilico 
magno et profundo; apertura transversa, subrotundata, supra 
peristomii depressione compressa, hujus prope junctionem; 
peristomio tenui, supra aculo, infra leviter reflex; margi- 
nibus approximatis, callo tenui junctis, columellam tegente. 

Diam. maj. 31; min. 26; alt. 14 mill. 

Le type de cette espèce, la plus grande du genre, provient 
de la Californie et de l'Oregon (Columbia); il ne faut consi- 
dérer que comme une variété de plus petite taille, l'Helix 
vellicata, Forbes, dont les exemplaires californiens des envi- 
rons de San Francisco, | 
grand diamètre, 


bilic est moins large, les stries supérieures plus nettes, la 


| couleur verte plus intense, et le nucléus plus grand. 


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LE NATURALISTE : 111 


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Elle se trouve sur tout le littoral Pacifique des Etats-Unis, 
depuis Sitkha jusqu’au 37° degré de latitude; territoire d’Idaho 
(Cooper). M. Dall a signalé à Sitkha des variétés de couleurs 
plus foncées et brunâtres. 


Selenites concava, Say. 

Say. Journ. Ac. II, 159 (1821) — A. planorboides, Fér. Hist. 
Nat. Moll., t. cxxxur, f. 4 — /. dissidens, Desh. in Fér. Hist. T, 
97, pl. LXXXIV, f: 1, 2. 

Testa valde depressa, leviter convexa, candida sub epider- 
mate albo-cornieo, tenui, aliquando viridi tincto; anfr. 5 subro- 
tundatis. sutura lineari divisis; striis incrementi obsoletis 
aliquandoque infra tenuissimis concentricis lineis decussali; 
ultimo rotundato; umbilico lato, perspectivo; apertura velut 
in S. vancouverensis minoribus exemplariis. 

Espèce de la partie Orientale des Etats-Unis, se-rencontrant 
à la fois au Canada et en Géorgie; du Michigan au Missouri, 
ét dans les couches postpliocènes de la vallée du Mississipi. 

Je crois qu'il faut considérer comme le type de l'espèce, la 
forme des Etats du Centre (Illinois, Ohio, Indiana, elc.) qui se 
trouve être la plus répandue dans nos collections, d’un épi- 
derme corné ou blanc-verdâtre, et ayant à peu près les 
dimensions suivantes: 

Diam. maj. 16; min. 13; alt. 61/2à 7 mill. 

La forme septentrionale (Canada, Amérique anglaise), est 
une variété minor, ne mesurant que {4 mill. de plus grand 
diamètre, et dans Jaquelle l'épiderme tend à devenir cadue, 
surtout au sommet de la spire. 

“Var. major. Cette variété qui présente les plus grands rap- 
ports avec l'espèce précédente, sauf les différences que j'ai 
signalées plus haut, à un épiderme verdàtre, et mesure 
21 mill. de diamètre. — Tennessee (ex D' Newcomb.) 

Var. albina. Coquille de même taille que le type, mais en 
entier d’un blane laiteux brillant. — Ohio, Cincinnati. 


Selenites Voyana, Newcomb. — Am. Journ. Conch. 1, 
part. LH, 235, pl. xxv, f. 4 (1865). 

Testa late et perspective umbilicata, depressa, tenuis, trans- 
lucens, liris tenuibus obliquis exilibus lineis spiralibus infra 
præsertim decussalis, sculpta, pallide cornea, spira vix elevala; 
anf. 5 planulatis, rapide erescentibus ; ultimus ad periphe- 
riam rotundatus, subtus compressus, infra valde descendens 
et subito dejectus; apertura perobliqua ab axi remota, irregu- 
Jaritér truncato-ovata; peristomio incrassato, flexuoso, subre- 
flexo, supra depressissimô et sinuato ; warginibus approxi- 
mais, callo elevato, brunneo, crassissimo junclis. 

_ Diam, maj. 21; min. 18; alt. # mill. 


Canyon Creek, Trinity Co., Californie septentr. Cette espèce 


est, de toutes, celle qui possède la sculpture.la plus forte; la 
spire en est très déprimée, presque plate, et l'ouverture à 
bords très épaissis, est écartée. brusquement de l'axe, et très 
oblique. : nee ns é 

Var. Simplicilabris, n. 

À typicis speciminibus differt : Tesia minore, apertura 


_valde flexuosa et sinuala, basi tantum reflexula, antice tan- 


tisper descendente et non subito dejecta et ab axi remota, 
callo minore; anfr. 4 1/2; epidermate sordide luteo testam 


albidogriseam tegente. — Californie. 


Diam. maj. 13; min. {0 1/2; alt. 5 mill. 


Selenites sportella, Gould.-Pr. Bost. Soc. IT, 167. 

Testa valde depressa, supra convexa, sublus concava; Jate 
umbilicata, de’icatula, nitens, pallide flavo-viridis, inerementi 
striis validis, aliisque confertis, primarum superiorem tantum 
partem spirahbus occupans, ita sculpta, ut definita quadrata 
spatia formare videantur; anfr. 5 profunda sutura sejunceti; 
ultimo lato: apertura subcircularis, paulum ad basim angu- 
lata, precedenti anfr. deformata; peristomio acuto, simpliee. 

Diam. maj. 12; alt. 6 mill. 

Tout le littoral Pacifique des Etats-Unis, depuis Puget-Sound 
et Vancouver, jusqu'à San Diego. 

Cette espèce, d'après la description, aurait un péristome 
simple et aigu; mais d'après la figure qu'en donnent Binney 
et Bland (Land and Fr. W. Sh. of N. Am., p. 57, fig. 97) elle 
présenterait tous les caractères du groupe. La spire qui est 
plate dans le S. Voyana, est plus élevée dans le S. sportella; 
dans celles-ci les fortes stries obliques sont coupées, mais 
ordinairement seulement à la partie supérieure, par de fines 
stries spirales, de sorte que cette partie paraîtrait, à l'œil nu, 
finement granuleuse. 

Je n’ai pas vu cette coquille. 


Selenites (/aplotrema) DBuranti, Newcomb. Proc. Calif. 
Ac. Nat. Sc. If, 118 (1864). 

Testa late umbilicata, depressa, discoidalis, sordide alba 
aut virens, tenuis, grosse et irregulariter oblique striata; 
anf. 4, vix rotundati, ultimo discoidali, haud descendente, 
subtus excavatus, ad peripheriam rotundatus ; sutura tenuis. 
Apertura ab axi remota, transverse rotundata; peristomium 
sinuatum, simplex, acutum, haud expansum vel reflexum, 
marginibus approximatis, callo junctis. 

Diam. maj. #4; alt. 1 1/3 mill. 

Cette petite coquille, considérée par M. Tryon comme une 
Patula, est celle qui par sa taille et son péristome simple 
s’écarte le plus des formes précédentes. Elle a été trouvée en 
Californie méridionale (île Santa Barbara; Cooper), et dans la 
partie septentrionale de la Californie mexicaine (4. Hemphill.). 


C.-F, ANGEY. 


BIBLIOGRAPHIE 


Histoire naturelle de la France, 8° partie. — CoLÉéoPTÈREs 


Par L. FatRMaIRE, 


La nouvelle édition de la Faune élémentaire des Coléoptères 
de France, par L. Fairmaire, qui est Ja 5°, vient de paraître 
sous un titre nouveau, et est devenu le 8° volume d'une col- 
lection d'ouvrages qui, nous l'espérons, constituera une véri- 
table bibliothèque élémentaire pour l'histoire naturelle de la 
France. ; 
Cette nouvelle édition a non seulement été augmentée quant ; 
au nombre d'espèces décrites, mais les figures ont été on 4 
plétées de façon à représenter tous les genres, à quelques- 
uns près; au lieu de 9 planches que comportait la 4° édition, 
celle-ci en compte 27 donnant la représentation de 335 types, 
et 24 figures de larves de coléoptères; cette ajonction vient 


A 


112 | LE NATURALISTE 


combler une lacune regrettable de tons les livres élémentaires Gymnopleurus fulgidus. 2... 2 |, . : 
d’entomologie qui ne parlent pas des larves des insectes, et Onthophagus Droles ete tete a" 
cependant les débutants ont souvent occasion d'en rencontrer Mn PES LU Ce dd p 
et ne sachant pas ce qu'ils peuvent en attendre, ne les récol- Oniticellus RRSIODRBIS ES, Lo, Sie 7. j » 
tent pas. Il serait pourtant fort intéressant de voir, dans les | Onitis inuus . . . . . . . . . . . .. .. .... » 
collections à côté de l'insecte parfait les premiers états, surtout | Trox baccatus. RU Le Rat 
maintenant que l'étude des mœurs est à l'ordre du jour. | Trochalus corinthia. , . . . . .. Lo POS affs te TRS 
Comme nous le disions plus haut, ce volume constituera la nee ras rue Re RE RE uit 
huitième partie d'un grand ouvrage général sur l’histoire sas ne . an dre a à 10à50 
naturelle de la France, qui sera rédigé par les spécialistes sur Lee CE Se ; : ; + $ : S : : : à < F à : à É 
le même plan que ce volume. nenéibchus PE AR AE ac ei 2 A DER 1 
Ceratorrhina Oberthurii O4 ........... 6 


L'expérience a démontré que l’histoire naturelle, ainsi sim 
plifiée et mise à la portée de tous, est un des plus puissants 
DONS de répandre cette science et de permettre à ceux qui 
n’y sont pas initiés, de former des collections fort intéressantes. 


Neptuniades- polychron O6 Gt: Seniors 6 
Mephistia” Bertolonit © GE no tor4g 
Popilii bipanctate- vante: 5 Ein trans » 


s : à de SR bAiS re. DES ra "re » 
Avec de tels ouvrages ils n’ont plus à lutter contre les diffi- A ge 
cultés des débuts qui ont dégoûté un grand nombre de per- Pheéorhins RE ne ne 
sonnes, qui avaient pensé que l'histoire naturelle était beau- Plæsiôrrhina specularis. . . . . . . . . . . . .. , “ 
coup plus facile à étudier qu’elle ne l'est; surtout quand on | Rhabdotis sobrina. . . . . . . . . . . . . Le ON 
veut dès le début, suivre la plupart des auteurs dans le dédale | Porphyronata leopardina . , . .. ... ...... 
des descriptions de cette immense quantité d'espèces qui | Diplognata silicea . . . . . . . ,. , . . . . ... » 
constituent notre faune. La collection d'ouvrages en question | Eveides sp. . ? Re Re 2 
comprendra vingt-trois ou vingt-quatre volumes, tous du OUR... ... 1.2 
format et de l'importance à peu près de celui qui vient de  . pure Re De ne er arRas se 5 
paraître. La plupart sont sur le chantier, entre les mains de Lane: de ER nee 


véritables maîtres; quelques-uns sont même sous presse : les 
Lépidoptères avec vingt-sept planches coloriées représentant Mori Rata = ee e < 
près de quatre cents espèces et des types de chenilles parai- SCOR R RRRE 
tront dans le courant de cette année. Le manuscrit des Pons HS EL ne VS 
Hémiptères est à l'impression : l'exécution des planches, tou- PRNOCTUS PASSES. 2 6 Cousedee ! 

1 


jours si minutieuse et qui demande le concours de spécia- | Eupezus longipes . . , . . . . . . .. Fire sp 

listes, retardera l'apparition de l'ouvrage, mais nous espé- | Toxicum taurus . . . RE OR ne SU 

rons publier le tout en quatre années. Aspidosternum fesivam Pr RS TOME Te ce NV UE 1 
ENGOSOmus "BD. Ds, Tor nes nn » 


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SYDADIOPIUS cer VINQR 2. cu crurer RÀ » 

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ARRIVAGES Rhynchophorus phϾnicis. . . . . RE AS CPR s 
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Coléoptères de Zanzibar. MrronOaMiCRrn ds sup eus etiste » 

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» Le gérant, Émile DEYROLLE. 


70 Evreux. — Imp Ch. Hénisser. 


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4" Année. N° 


15 


Ler Août 1882. 


113 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 


ABONNEMENT ANNUEL : 


| ÉMILE DEYMROLLE 


LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION Payable d'avance en un mandat-poste à l’ordre du Directeur, DIRECTEUR 
Au bureau du Journal rance et Algérie G fr. » 
Pays compris dans l’Union postale........ 7 » 
Tous les autres pays ; 8 » 


RUE DE LA MONNAIE, 23 
PARIS 


(Affranchissement compris) 


Secrétaire de la Rédaction 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU {er JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange ou de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PARK 


M. Stanislas Meunier, aide-naturaliste au Muséum d'histoire 
naturelle, fera, du 3 au 11 août 1882, une excursion géolo- 
gique publique aux environs d’Autun et dans le Bourbonnais. 

Une réduction de 50 p. 100 sur le prix des places en che- 
min de fer sera accordée aux personnes qui s’inscriront au 
laboratoire de géologie avant le 1° août à 4 heures, et verse- 
ront le montant de la demi-place. 

On trouvera au Jaboratoire tous les renseignements relatifs 


à l’excursion, et un programme lithographié donnant tous 


les détails de l'itinéraire. 
_* 
* * 

Nous avons à signaler un assez grand nombre des mam- 
mifères et d'oiseaux, entrés à la Ménagerie du Muséum d’his- 
toire naturelle, soit comme dons, soit nés ou acquis. 

4 Gerbille aux pieds velus (Gerbillus hirtipes), espèce nou- 
vellement décrite par M. Lataste, qui l’a rapportée d'Afrique, 
et qui a bien voulu en offrir un exemplaire vivant à la Mé- 
nagerie. ; 

1 Colobes Guéréza (Colobus Guereza), rapporté vivant d’Abys- 
sinie, 
deux Oies de Gambie (Plectropterus Gambensts). 

Ce Colobe Guéréza est un singe rare dans les ménageries et 
qui est très remarquable par sa jolie fourrure ; c’est une espèce 
qui atteint une assez grande taille. Cet exemplaire est encore 
jeune, il s’accommode très bien de la société des autres singes 
avec lesquels on l’a mis pour le distraire; il paraît surtout 
préférer la nourriture végétale à toute autre, la salade et les 
carottes paraissent surtout lui plaire. 


ar M. Vossion qui l’a offert au Muséum, ainsi que | 


1 Ocelot (Felis pardalis), offert par M. A. Robert, rapporté 
du Brésil par M. le baran Roojer Pellier. 

4 Chat viverriens (Felis Viverrinus) don de M"*° Langlade. 

2 Chevrotains Kanchil (7ragulus Kanchil). 

1 Muntjac (Cervulus Muntjac). 

1 Panthère (Felis pardus). 

1 Tigre royal (Felis tigris). 

1 Cerf-Cochon (Cervus porcinus). 

2 Pélicans nains (Pelecanus minor). 

1 Vautour du Bengale (Pseudogyps Bengalensis). 

2 Eperonniers Germain (Polyplectron German). 

4 Euplocomes prélat (Æuplocamus prelatus). 

Tous ces animaux sont offerts au Muséum par M. le gou- 
verneur de la Cochinchine, et ont été ramenés en France par 
M. Corroy, directeur du jardin botanique de Saïgon, qui, 
depuis longtemps, voulait bien soigner, avant de les embar- 
quer, les animaux destinés à notre établissement. 

1 Putois (Mustela putorius), offert par M. Pichot. 

1 Macaque bonnet chinois (WMacacus sinicus), don de M. Pas- 
siez. 
1 Ara Macao (Macrocereus macao), offert par M. Cuissinier. 
10 Cresserelles (Falco tinnunculus), offertes par MM. Durand 
et Lardy. 

1 Buse (Falco buteo), don de M. Diego Kipoch. 

4 Ara Macao (Wacrocereus macao), don de M"° Kieger. 

1 Grand-Duc (Strix bubo), de l'Asie Mineure, don de 
M": Séjourné. 

ONT ÉTÉ ACQUIS : 


2 Marabouts du Sénégal (ZLeptoptilus crumeniferus). 
2 Tantales d'Afrique (Z'antalus Ibis). 

2 Flammants roses (PhϾnicopterus antiquorum). 

4 Poules sultanes (Porphyrio calvus). | 
1 Jabiru du Sénégal (Mycteria Senegalensis). 

30 Singes divers. : 7. 


8 


LE NATURALISTE 


‘IL EST NÉ : 


1 Biche métisse, née d’une Biche hybride, de Cerf de Mont- 
chourie et d’une Biche de France; le père de ce produit est 
un Cerf Maral. 

2 Muntjac femelles, nées d’une femelle hybride d'un Muntjac 
à larmiers, mâle et d'une femelle de Muntjac de Reeves. 

2 Cerfs sika (Cervus Sika). 

1 Guib (Antilope scripta) femelle. 

1 Algazelle (Oryx leucoryx), mâle. 

1 Biche de Cerf-Cochon (Cervus porcinus). 

3 Oies des Sandwichs (Zernicla sandwicensis) 

3 Cygnes noirs (Cygnus atratus). 

2 Canards Mandarins (Aix galericulata). 

6 Cygnes blancs (Cygnus olor). 

5 Casarkas variés (Zadorna variegata). 

8 — ordinaires (Z'adorna rufa). 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 17 AVRIL 1882. 


De la hiéRaatbgénèse chez les Plagiostomes et chez les Am- 
Phibiens; par M. Ad. Sabatier. 


M. Sabatier 
récentes qui vi les prévisions qu'il avait énon- 
cées dans une noie précédente, au sujet de la spermatogénèse, 
ses investigations se sont portées cette fois sur les Plagios- 
tomes et les Amphibiens. Chez les Plagiostomes (Raja clavata, 
Scyllium catulus) vers la paroï inférieure des testicules, se 
forment constamment des culs-de-sac glandulaires par bour- 

| nioutau hi bord Po n, 


ollulnce 


des pithé es; 
quelques-unes grossissent beaucoup et forment les sperma- 
tospores ou oyules mâles; dans le protoplasme périphérique 
de ces derniers, naïssent par voie endogène, des noyaux qui 
grossissent seuls, et constituent les noyaux des protospermo- 
blastes, De chacun de ces noyaux, naît par division, un second 
noyau qui se divise à son tour, ét ainsi de suite. Il en résulte 
des sériés de cinq à six noyaux, disposées suivant les rayons 
du follicule qui grossit sous forme d’une petite sphère. Il se 
produit ainsi des générations successives de noyaux qui, 
entourés d’une mince couche de protoplasme, constituent les 
deutospermoblastes; ces derniers continuant à se multiplier par 
division et acquérant des dimensions de plus en plus petites, 
forment par leur réunion des massés prismatiques disposées 


suivant les rayons de la sphère, et dont chacune repose à la 


périphérie sur le protospermoblaste qui lui a donné naïssance. 
Chacun des pelits deutosr blast s’effile pour 
former un spermatozoïde. Chez les Amphibiens, la sperma- 
togénèse étudiée sur Æana esculenta, R. temporaria, Hyla 
arborea et Bufo calamita, a présenté des phénomènes compa- 
B 1227 04 LT 1. ; AMEN VAE EU: | RARE TES JR 


L 
allonge et 


rablas : 
rapies 


À € celle diliérence toutefois, que, 
chez ces derniers, le polÿblaste provenant du développement | 


d'un même spermatospore remplit tout le follicule spermati- 


: que, tandis que chez les Batraciens, on trouve sur la coupe 


présente le résultat de ses recherches les plus 


F peu près au même niveau géologique. Cinquante-cinq espèces | 


une, Orthopsis miliaris s'est montrée à l'époque cénomanienne, 


d’un seul follicule testiculaire un nombre plus ou moins grand 
de polyblastes qui tapissent les parois, mais la succession des 
phénomènes est exactement la même: 1° Spermatospore pro- 
venant du développemert exagéré d’une: cellule épithéliale; # 
2° naissance par voie endogène dans le protoplasme d’une « 
couche périphérique de noyaux (protospermoblastes); 3° Je 
noyau du protospermoblaste donne naissance, par sa face 
interne et par voie de division, à un noyau qui est l'origine { 
des dentospermoblastes. Ces derniers résultent des divisions 
successives de ce premier noyau, et diminuent de volume en {| 
se mullipliant ; 4° allongement en bâtonnet des noyaux des 4} 
deutospermoblastes, dont le protoplasme s’effile, pour former À 
les spermatozoïdes. Ceux-ci, réunis en faisceaux, adhèrent 14 
pendant quelque temps aux protospermoblastes dont ils ont 
tiré leur origine; 5° enfin, quelques deutospermoblastes restés * 


e 
À 
; 


M. Sabatier fera connaître, ultérieurement, le résultat de 
recherches analogues assez avancées, faites sur d’autres ver- 
tébrés, sur des Echinodermes, sur des Ascidiens, des Némer- 
tiens, des Annélides et des Mol] usques. En l'état actuel de son 
travail, M. Sabatier considère le processus de spermatogénèse 
décrit ci-dessus, comme ayant un caractère de généralité assez M} 
prononcé, et espère pouvoir ramener bientôt à une formule 
générale et simple la loi de formation de l'élément reproduc- ‘} 
teur mâle. | À 
Sur les É‘chinides de l' étage Sénonien de l'Algérie. — Note À 
par M. Cotteau. HAE. | HÉTHIERSSS 
L'étage sénonien d'Algérie a offert soixante et une espèces 
d'échinides, réparties en dix sept genres. Parmi elles, les sept 
suivantes se retrouvent seules en France (£chinocorys vulga- 
ris, eidaris subvesiculosa, eyphosoma Aublini, C. Archiact et 
C. magnificum, Salenia scutigera, et Orthopsis miliaris), et à À 
peuvent être considérées comme Spéciales pour cet étage; 
et les cinq suivantes à l'époque turonienne : Hemiaster Four- 
neli, H. latigrunda, Echinobrissus Jullien, Holectypus Julieni 
et Cyphosoma Baylei. Enfin sur ces soixante et une espèces 
sénoniennes d’Algérie, vingt-seulement étaient connues avant 
les recherches analysées par. M. Cotteau, et quarante et une 
sont décrites et figurées (par MM. Cottea u, Peron et Gauthier, 
1881-1882) pour la première fois. Parmi les espèces les plus 
intéressantes, signalons Æemipneustes africanus et H.. Delet- 
trei, voisines de /7. radiatus de la craie de Maëstricht, L'étage 
cénomanien offrait quinze espèces d'Hémiaster l'étage turo- 
nien huit, etily en a treize dans l'étage sénonien. Citons 
; À. bibausensis, remarquable 
par la longueur de ses aires ambulacraires postérieures; A. 


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LE NATURALISTE 


a  — ns 
1 


15 


pourvus, à leur partie supérieure d’une poche oblongue, tou- 
jours remplie par la gangue et dont le fond n’est pas visible; 
le test plus mince en cet endroit, aurait-il fléchi plus facile- 
ment? Mentionnons encore le genre nouveau Phstophyma; qui 
voisin des Magnosia, s'en éloigne par la structure de son appa- 
reil apical, ses pores bigéminés près du sommet, et la dispo- 
sition de ses tubercules anibulacraires Enfin / MM. Piron et Le 
Mesle ont recueilli abondamment Heterolampas Maresi, connu 
jusqu’iei par un exemplaire unique; son gisement se trouve 
dans la bande sénonienne supérieure qui s'étend au nord du 
Hodna, depuis El Alleg jusqu'au sud du Djebel Mahdid. 


ie 


% 

Sur l'encéphale de T ie Dueilii et du Pleur no dote: 
rium Aumoñieri, mammifères de l'éocène inférieur des environs 
de Reims. — Note de M. Lemoine 

M. Lemoine, ayant pu reconstituer la presque totalité du 
squelette de l'Arctocyon Dueili et du Pleuraspidotherium Au- 
moniert, a reconnu dans le premier de cés animaux un type 
carnassier, et dans le second, des caractères qui le font parti- 
ciper aux Marsupiaux, aux Pachydérmes, et aux Lémuriens. 
Leurs empreintes cérébrales sont actuellement, les plus 
anciennes que l’on connaisse ; comparées à l’encéphale des 
mammifères, on remarque qu'elles en diffèrent en ce que les 
tubereules quadrijumeaux paraissent avoir été complètement 
à découvert et avoir été peu inférieurs, comme diamètre aux 


hémisphères cérébraux. On ne retrouve guère un état analo-. 


gue que chez les embryons de mammifères. Chez l’Arctocyon, 
les lobes olfactifs ne différaient pas comme diamètre, de la 
partie antérieure des hémisphères correspondants; cette dis- 
position est l'mverse de celle que l’on trouve dans le cerveau 
du type mammifère actuel. Chez le Pleuraspidotherium, ces 
lobes olfactifs sont beaucoup plus grêles et plus allongés. Les 
hémisphères cérébraux sont, pour l’arctocyon, aplatis, rela- 
tivement courts, de forme ovale irrégulière ; et pour le Pleu- 
raspidotherium, l’oyoïde constitué par les hémisphères céré- 
braux a l'extrémité antérieure plus gréle, et l'extrémité pos- 
térieure, relativement plus développée; chez le premier, les 
hémisphères cérébraux présentent quelques rares circonvo- 
lutions, peu saillantes, tandis que chez le second, ils sont 
presque lisses. À la base du crâne du Pleuraspidotherium, on 
remarque une selle turcique, assez large, peu profonde, lon- 
gée par deux gouttières caverneuses longitudinales; 1l en est 
de même pour l’Arctocyon. Chez ce dernier, le sens de l’odo- 
rat devait être développé ; chez le Pleuraspidotherium, l'organe 
de l'odorat beaucoup moins développé semble indiquer qu’il 
ne s’agit pas d’un type carnassier. Il y a chez l'Arctocyon, 
deux canaux de communication entre la cavité cranienne et 
la cavité orbito-temporale ; le trou du nerf optique et un trou 
ophtalmo-maxillaire sous-jacent aux apophyses clinoïdes 
antérieures. Un canal creusé sous l’apophyse clinoïde posté- 
rieure, semble devoir être assimilé au canal carotidien. Enfin 
un troisième orifice, donnait peut-être passage à la branche 
maxillaire inférieure du trijumeau. La partie. du crâne de 
l’Arclocyon, correspondant à la fois aux tubereules quadriju- 
meaux postérieurs et au cervelet, se trouve avoir un diamè- 


tre transversal bien supérieur à celui des portions de l’encé- | 


phale d’où une paroi osseuse épaisse formée par un système, 


_arenosis de Troia. — Aug., 1879. — (J. Daveau). 


de lacunes séparées par des colonnettes osseuses, diverse- 
ment contournées et intercalées entre les deux tables osseuses. 
Ces lacunes, sans doute, devaient constituer un système de 
petits réservoirs veineux aboutissant à un canal mastoïdien 
s’ouvrant en arrière eten dehors de l'oreille externe. 


MATÉRIAUX 


POUR SERVIR A LA RÉVISION DE LA FLORE FPORTUGAISE 
ACCOMPAGNÉS, DE 


Notes sur certaines espèces ou variétés critiques de plantes européennes. 


GENRE THYMUS Z. 


T, Mastichina |, 


Hab. — In collinis asperis inter Silves et Portiméo — Jun. 
1847 — (Welwitsch #7. Algarb. n° 170). — Adorigo pr. Regod. 
— Jul. 1880. — (E. Schmitz). 


TT, Welwitsechii Boiss. 


Hab. — In Transtag. maritimis ad basin de Serra da Arra- 
bida. — Jul. 1840. — (Welwitsch). 

Oss. — Ce curieux Thymus est manifestement hybride du 
T.. Mastichina et des T. carnosus Boiss. ou, 7. capitellatus 
Hoffg. et Link. 

La description du T. Welwitschit qu'a ES M. Boissier 
(Diagn. pl. orient. TI, 1v, p. 9), d'après une plante d’Algarve 
distribuée par W elwitsch, correspond à l'hybride 7. Mastichina 
X T. capitellatus;. d’ailleurs, les T. Mastichina et T. capi- 
tellatus croissent avec cet hybride à la localité indiquée pas 
Welwitsch : pr. Villa-Nova de Portimäo. 

“Quant à la plante que Welwitsch a récoltée « nr maritimis » 
au pied de la serra Arribada, elle constitue bien certainement 
l’hybride 7. Mastichina X T. Carnosus et très probablement 
la forme 7. Mastichino-carnosus, le T. Mastichina étant fréquent 
sur la serra d’Arrabida et le T. carnosusse trouvent justement 
à « Portinho ad basin de serra da Arrabida ». De plus, ce 
Thymus présente des feuilles plus épaisses, plus fortement 
ponctuées, des bractées plus larges et plus obtuses que la 
plante d'Algarve’i à laquelle s ARR la diagnose de M. Boïs- 
sier. 

Lé T, M ns peut donc comprendre deux formes 
hybrides 

1. — MasTicniNa X T. GAPITELLATUS (T. Welwitschii Bois. Fe 
1859, in RE pl. or.) 

2. — T. Mastguixa X T. Ganxosus (T. Welwitschit de 
Noé, 1851, ur in herb, Welw.). : ù 


LE enrnosus Boiss. 


Hab. — In arenosis wWaritimis prope. Logèa de 1 
freq. ast rarius florens. — Febr. 1848.— (Welwitsch). — In 


Re —— 


116 LE 


NATURALISTE 


T. eapitellatus Hoffg. et Link. 


Hab. — Charneca de Perum pr. Calhariz trans Tagum. — 
Jul. 1844. — (Welwisch). — Alfeite : in pratis sabulosis — 
Maio 1879. —(J. Daveau). — In valle dicta Val de Rosal. — 
Jun. 1879. — (J. Daveau) 


ES, 


macroc plus lâches, presque 
du be plus g gros ‘que dans le type, ordinairement plus 
nombreux sur les rameaux). 


Hab. — Ju arenosis de Zroia trans Tagum. — Maio 1847. — 
(Welwitsch). 


T. albicans Hoffgg. et Link ; Æ. Algarhiensis Loc. 


Ons. — J'ai étudié le rarissime 7. albicans sur un échan- 
tillon, récolté en ie Rue que je dois à la libéralité de 
M. Boissier, et M. Daveau m'a env oyé plusieurs pieds de 
T. Algarbiensis Ses en avril 1881, à Zsprche (Algarve). 

L'examen de ces divers échantillons m’a démontré que : 

Le T. albicans doit être conservé à titre d'espèce, car, si tout 
d'abord on est porté à le considérer comme un hybride des 
F: capitellatus et 7. cephalotus (T. cephaloto-capitellatus), on 
est vite amené à reconnaître que par suite de la forme de son 
calice à lèvre supérieure profondément tridentée, à dents 
lancéolées-aiguës, bien différent de celui des deux autres 
Thyms dont on aurait pu le croire issu, cette manière de voir 
ne saurait être fondée. 


Le 7. Algarbiensis varie sensiblement quant à la grosseur 
de ses capitules florifères, la dentelure de la lèvre supérieure 
du calice, ainsi que dans la longueur du tube de la corolle et 
des étamines. En effet, différents exemplaires présentent des 
capitules à peine plus gros que ceux du 7. a/hicans, tandis 
que d’autres ont des capitules presque aussi gros que ceux 
des T. villosus 8 macrocephalus et T. cephalotus; la lèvre 
supérieure du calice est tantôt assez profondément tridentée, 
tantôt à dents plus larges, les latérales petites, la moyenne 
| seule un peu allongée; de plus, certains pieds de 7. Algar- 

biensis présentent des capitules assez petits et à bractées pâles, 

analogues à Lena & Ai paprelais var. macrocephalus et se 
. Lange (Pugullus, 
p. 172) “ares aussi son 7. Algarbiensis par ses feuilles 
assez longuement pétiolées, à pétiole égalant presque la 
longueur du limbe, tandis qu'il donne au 7. albicans des 
feuilles subsessiles et au 7. capitellatus des feuilles brièvement 
pétiolées ; or, dans mes exemplaires de 7. Algarbiensis, 
la plupart des feuilles sont à pétiole court égalant le plus 
souvent la moitié de la longueur du limbe, et je pos- 
sède, par contre, quelques pieds de 7. capitellatus munis 
de feuilles à pétiole aussi long que le limbe. Quant au 


de ses congénères les 7. Algarbiensis et T. capitellatus; 
j'estime donc que l’on peut, sans inconvénient, renon- 


_ sur les caractères afférents aux feuilles, ces organes variant 
_ sensiblement sur le même échantillon. Il en est de même de | 
_ Ja pubescence plus ou moins accentuée de ces plantes, car, 
Ÿ dans les régions méridionales, le degré de pubescence est le 
À ne souvent le résultat de l'exposition; du reste, des cas 


T. albicans, ses feuilles sont presque conformes à celles | 


cer à essayer de distinguer les trois thyms en s'appuyant | 


identiques se montrent dans les genres voisins Origanum et 
Calamintha. 
G. Rour. 
(A suivre.) 


SUR LES PÉTIOLES DES ALETHOPTERIS 


La famille des Vévropteridées comprend trois genres bien 
limités par la forme, la disposition des pinnules, et le mode 
de nervation de ces dernières : ce sont les G. Alethopteris, E: 
Sternberg : Mevropteris, Brongniart; Odontopteris, Brongt, 
Grâce aux nombreuses recherches entreprises par divers Lu 
paléontologistes, l’histoire de ces genres ést assez bien M 
connue, sauf sur quelques points qui ne tarderont guère 
à s’éclaircir. 

Les espèces du genre A/ethopteris sont fort répandues dans 
les terrains houillér moyen et houiller supérieur; leur 
fronde ont atteint de grandes dimensions, puisque l’on ren- 
contre des pennes qui mesurent plus de soixante centimètres 
de longueur. 


Sous le nom de Medullosa elegans, Cotta‘ a donné une des- 
cription sommaire de tiges ou de pétioles qui depuis ont attiré 
l'attention de nombreux savants. Brongniart? s’en est occupé 
et s'était proposé de les décrire sous le nom de Myeloxylon, 
léur trouvant une disposition générale de tissus analogue à 
celle des Monocotylédones, entre autres des Pracæna. 
Gœppert* en fait un prototype réunissant les caractères de 
l’organisation des fougères au centre, des Monocotylédones 
et des Dicotylédones gymnospermes à la périphérie. 


En 1875 * j'ai repris l'étude de ces curieux fossiles en met- 
tant à profit de nombreux échantillons que j'avais recueillis 
aux environs d’Autun, et de Grand-Croix, près Saint-Etienne, 
et avec, l’assentiment de mon maître Brongniart, j'ai modifié 
le nom de Myeloxylon créé par lui, enappelant Myelopteris ces 
portions de pétioles que j'ai démontré être des rachis de. 
fougères, faisant partie de la famille des Marattiées, dont le 
cadre se trouvait ainsi de beaucoup agrandi. 

Vers la même époque, M. Grand’Eury *, grâce à de nom- 
breux échantillons rencontrés soit à l’état d’empreinte, soit 
à l’état silicifié, est arrivé à la même conclusion confirmée en 
outre par M. Williamson c. 

La question semblait donc être tranchée ; cependant, tout 
récemment M. Schenck, professeur de botanique à l’Uni- 


1 Die dendrolithen, Dresden und Leipzig, 1832. 
* Tableau des genres de végétaux fossiles ; 1849. 
# Die fossil Flora der permischen formation; 1864, 1365. 
4 Etude du genre Myelopteris (Mémoire des savants étrangers à l'Aca- 
démie) t. XXI, 1875. 
_s Flore Carbonifère du Forte de la Loire 1877. 
° On the 0 


411 #, *1D] 
L'A \ L | 


1875. 


LE NATURALISTE 


117 


versité de Leipzig, après un examen attentif des échantillons 
de Medullosa elegans recueillis à Schemnitz, a émis l'opinion : 
que ce sont des pétioles de frondes de Cycadées comparables 
à ceux de l'Encephalartos cycadæfolius où du Zamia Ghellenki. 


Comme toute erreur scientifique prolongée est préjudiciable, 
‘j'ai repris cette étude, en me procurant de nouveaux ma- 
tériaux. 


D'abord, en comparant les dimensions des pétioles de frondes 
de Cycadées, houillères signalées jusqu'ici, telles que les 
Noæggerathia (Sternberg), les Pterogyllum (Grand’Eury), 
les Sphenozamites (Renault), qui ne dépassent pas 015 
à 0" 20 en longueur et quelques millimètres en diamètre avec 
certains fragments de Myelcpteris Landroitii, que j'ai rap- 
portés d’Autun, et dont la section {ransversale atteint 0 " 12 
et0" 15 de diamètre, on éprouve une hésitation bien natu- 
relle à reconnaître dans ces gigantesques bases de fronde, 
des pétioles de feuilles de Cycadées, surtout de Cycadées 
houillères, bien inférieures, d’après tout ce que l'on sait, aux 
Cycadés actuelles. 


De plus, j'ai suivi la structure des Myelopteris et, en par- 
ticulier, celle du M. Landriotü, sur des échantillons complets 
en section transverse, variant entre 0 " 15 et 0® 04 de dia- 
mètre. La structure générale est restée invariable, sauf les 
modifications amenées par la réduction même de la section, 
telles que diminution dans le nombre des faisceaux vascu- 
laires isolés, courant dans le tissu parenchymateux, qui forme 
la masse du pétiole, et des îlots de bandes hypodermiques 
disposés à la périphérie ou dispersés à l’intérieur. 

J'ai obtenu des préparations intéressant l'extrémité des 
pennes, et dont le rachis, réduit à 0 ® 0015 et 0" 001, portait 
encore attachées des pinnules de fougères ! 


Sur des coupes dirigées parallèlement au plan de la penne, 
ces pinnules, dans un bon élat de conservation, ont permis 
en outre de reconnaître les formes caractéristiques et la ner- 
vation des Adethopteris, en particulier, celles de deux espèces 
assez fréquentes dans le terrain de Rive-de-Gier, les A/ethop- 
teris aquilina et Alethopteris Grandinr. 


A l'extrémité des pennes, les rachis d'ordre inférieur 
n'offrent plus, en général, que trois où cinq faisceaux 
vasculaires, isolés comme dans les pétioles et disposés non 
plus suivant une circonférence, mais en forme de V ou de 
fer à cheval: les deux supérieurs seulement alimentent les 
cordons qui parcourent les nervures des pinnules. 


Sur la face externe ou périphérique des faisceaux du rachis, 
on remarque parfois cette lacune si apparente dans les fais- 
ceaux des pétioles, que j'ai décrite comme indiquant la pré- 
sence de cellules ou de canaux gommeux, qui est regardée 
au contraire comme le résultat d'un simple décollement de 
tissus par M. Williamson, mais qui serait, d’après mes der- 
nières recherches, la trace de cellules ou de tubes criblés, 
presque toujours détruits dans les échantillons fossiles, sili- 
cifiés ou carbonatés. 


+ Euglers botanische Jahrbücher, III Band 2 Heft; 1882, Leipzig. 


Les éléments mécaniques sont, dans cette portion de la 
fronde, rélégués en grande partie immédiatement au-dessous 
de la gouttière longitudinale que l’on remarque sur le côté 
supérieur des pétioles de la plupart des fougères. 

A l'extérieur, la surface du rachis est marquée de canne- 
lures longitudinales (A/eth. aquilina) que les empreintes n'ont 
su reproduire. La page inférieure des pinnules stériles porte 
de nombreux poils cloisonnés, formant un feutrage serré 
quand ils ont été rapprochés par le reploiement fréquent des 
bords de la feuille. 

En 1877!, j'ai annoncé la découverte de trois pinnules de 
Nevropteris encore attachées à un rachis offrant la structure 
des Myelopterts. 

Ce Nevropteris se rapproche beaucoup du Nevropteris Loshü; 
on peut donc regarder comme rigoureusement démontré que 
les tiges où pétioles désignés sücéessivement sous lés noms de 
Medullosa elegans Cotta; Myeloxylon Brongniart: Stenzelia, 
Goeppert; Myelopteris, Renault; ne sont que les supports des 
frondes des Alethopteris, des Nevropteris, et très vraisem- 
blablement des Odontopteris. 

Je décrirai plus tard en détail la structure du faisceau vas- 
culaire des pétioles d’AZethopteris, dont les caractères géné- 
raux sont ceux du faisceau vasculaire des Morattiées, sauf en 
quelques points qu'il serait trop long d'exposer en ce mo- 
ment, et celle de leurs fructifications jusqu'ici tout aussi in- 
connue que celle des Nevropteris. 


MAMMIFÈRES NOUVEAUX D'ALCÉRIE 
(Suite) 


Voici deux tableaux dichotomiques qui faciliteront la distinction des 
cinq espèces, décrites dans ce travail, du genre Meriones Illiger. 


PREMIER TABLEAU 


(Caractères tirés du squelette et du poil) 


1 


Pied sensiblement égal à la jambe; des poils blancs à 
la touffe terminale de la quéue; les poils du bas des 
flancs blancs dans touté leur longueur. M. albipes. 

1 Pied plus grand ou plus petit que la 
jambe ; pas de poils blancs dans la touffe 
terminale de la queue; les poils du bas 
des flancs ardoisés à leur base. . . . . 9 
Jambe plus grande que le pied et à 
peu près égale au bassin; dessus des 
pieds blanc pur; les poils de la poitrine 
blancs dans toute leur longueur, . . . M. Shaw. 
Jambe plus petite que le pied ou plus 
| grande que le bassin; dessus des pieds 
jaunâtre ou blane jaunâtre ; les poils de 
la poitrine ardoisés à la base, . . . , , Le 


2 


‘ Congrès scientifique de France. 42e sesson, Autun, | 


be 


3 


© 


ms 


__ porta 


r ? 3 rt 
longés et détachés; crêtes fortes. . . , M. Shawi. 


Jambe plus grande quele pied et le 


bassin ; queue roux vif ; ongles et peau 


des extrémités très bruns. : 4 410 

Jambe plus petite que le pied; queue 
d’un brun plus ou moins roux ; peau des 
pieds non pigmentée, . 3,4, 441, 4 

Jambe plus grande que le bassin; 
toison relativement longue ; poils du dos 
ardoisés dans les deux tiers à peine de 
leur longueur; poils de l’intérieur de l’o- 
sole Hans dd 

Jambe plus petite que le bassin; toison 
relativement courte; poils du dos ardoisés 


dans les trois quarts au moins de 82 lon- 


ueur; poils de l’intérieur de l'oreille 
JAUNE 2 
2 TABLEAU 
(Caractères tirés exclusivement du crâne) 
Naseaux beaucoup plus longs que les 
bulles ; longueur du crâne à partir de 
l'extrémité postérieure des naseaux plus 
petite que sa plus grande largeur y (com- 
pris les arcades zygomatiques) ; celles-ci 
robustes et dilatées; boîte crânienne 
im 4 Ar Sta audit à 


tré conduite at fife 


Naseaux égaux à la plus grande lon- 
gueur des bulles ou plus courts ; longueur 
a | à = PAUSE NE 7 + ! rs Sn 


des naseaux supérieure à sa plus grande 
largeur (y compris les arcades zygoma- 
tiques); celles-ci grêles, comprimées; 


| boîte crânienne longue, convexe; con- 
pa PE d 4€ +: antiia 


ae Arâtan 
» VECLC 


FIMIDIES  … , . 


Conduit auditif non renflé en avant: 


bien dépassé latéralement par l’arcade ; 


bien détaché de celle-ci, qui se dirige net- 
tement en avant dès son origine; bulles 
ne dépassant pas en arrière le niveau de 
l'occipital. , . . . 


Conduit auditif plus ou moins renflé 
en avant, nullement ou à peine dépassé . 
latéralement par l’arcade; celle-ci l’avoi- 
sinant ou s'appuyant sur lui, et se diri- 


| geant d'abord en arrière ou à peine en 
avant; bulles dépassant en arrière le 


. { 


bivesa. de l'occhpitats®", «HE 5e 
Arcades zygomatiques s'appuyant sur 


le conduit auditif qui est considérable- 


ment renflé en avant, et dont le renfle- 
ment dépasse latéralement le conduit et 
l'arcade.… : SSL 
Arcades distantes du conduit auditif; 
celui-ci médiocrement renflé; le renfle- 


| ment dépassé par le bord du conduit, 
celui-ci par larcade . , . , : 


PTE 


M. gætulus. 


M. Trouessarti. 


CA NUE LESC EN RE A EN OC IE DE Non M. ausiensis 


M. austensis. 


M. gætulus. | 


LE NATURALISTE 


Largeur du crâne d’un conduit auditif 
à l’autre supérieure à la distance qui 
sépare en dessous la surface antérieure 
des incisives de la partie antérieure des 
bulles ; longueur des naseaux inférieure 


= 


Largeur du crâne au niveau des con- 
duits auditifs inférieure à la distance du 
bord antérieur des incisives aux bulles; 
longueur des naseaux supérieure à la 
plus grande longueur des bulles. . . . M. albipes. 


J'ai épuisé, non pas la faune micromastologique de l'Algérie, 
mais les matériaux utilisables que j'ai pu recueillir en deux 
voyages sur les espèces de cette faune comprises dans la sous- 
famille des Gerbilbinæ, de la famille des Muridæ. = 

Je terminerai cette étude par un essai de classification de 
celte sous-famille. La plupart des espèces connues de ce 
groupe ont été trop mal décrites, et il en reste vraisemblable 
ment encore trop d'espèces à connaître, pour que j'aie la pré- 
tention d’accomplir ici une œuvre définitive. Le système que 
je propose devra sans doute être modifié au fur et à mesure 
que s’accroîtront nos connaissances ; mais, si imparfait qu’il 
soit, j'ai l'espoir qu’il ne sera pas inutile, et parce qu'il est 
basé sur une étude consciencieuse des espèces que j'ai eues 
entre les mains, et parce que le groupe qu'il essaie d’arranger 
se trouve encore aujourd’hui dans un. extrème désordre. | 


(A suivre.) : FERNAND LATASTE. 


SYNOPSIS DES HÉMIPTÈRES-HÉTÉROPTÈRES DE FRANCE 
Par M. le Dr. Purox. 


Ce synopsis poursuit sa route régulièrement, et le 2° volume 
renferme les Pentatomides, les Coréides et les Béritides. Il ne 
restera plus à faire paraître que les Capsides pour avoir l’en- 
semble de tous les Hétéroptères de France; mais cette dernière 
famille est la plus difficile à traiter, et l’auteur nous la fera 
sans doute attendre un peu plus longtemps que les autres. 
Seulement, on peut être sûr qu’elle paraîtra et qu'elle nous 
aidera à nous débrouiller dans ce véritable capharnaum des 
Capsides. Mais après, il restera les Homoptères, et pérsonne, 
ce me semble, ne se présente pour les traitér. Mieux que per- 
sonne, un certain entomologiste de Lille, M, Lethierry, pour= 
rait se charger de ce travail ; qu'il fasse mettre un peu sa mo=” 


destie de côté, et qu’il pense aux pauvres hémiptéristes qui: 
| cherchent à se-reconnaître, non seulement dans les espèces, : 


mais dans les genres de cette famille difficile. 


Le Revenons à M. Puton. Son nouveau volume répond à celui: 


qui l'a précédé, et les mêmes mérites motivent 16s mêmes 


| éloges : simplicité, netteté et détails suffisants. Je me per- 


mettrai, puisqu'il s’agit d'insectes de France, de faire remar- 


quer à l'honorable auteur, que l'Odontotarsus gramineus, a été 


à la plus grande longueur des bulles... M. Trouessarti. 


LE NATURALISTE 


Lean nee 4 mms À FU À 
PRET TR ft er 


119 


pris à Montmorency par M. Boudier; que le 7rigonosoma 
nigellæ n’est pas,rare près d'Aubagne; que l’Asopus punctatus 
se trouve aux environs de Paris, le Jalla dumosa à Fontai- 
nebleau ; que le Picromerus bidens paraît être un insecte utile 
puisqu'il tue des chenilles; que le Centro carenus spiniger se 
trouve à Arcachon. Je Jui demande pardon de ces remarques 
indiscrètes, et je lui souhaite bon courage pour terminer les 
Capsides aussi promptement qu'il le pourra. 

| L, FATRMAIRE. 


MOLLUSQUES NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS 


Nanina (Medyla) salmomena, nov. sp. — Diam. maj. 
12 1/2; min. 10 1/2; alt. 8; apert. 7 mill. lat. — Testa de- 
pressa-convexa, nitens, tenuis, corneo-0chracea ; spira late 
conica, obtusa; anfr. 5 fere haud convexis, lævigatis, sutura 
baud profunda divisis, rapide crescentibus, ultimus maximus, 
valde rotundatus; umbilicus parvus; apertura semilunaris, 
vix oblique, simplex, haud incrassatum, non sinuatum, ad 
columellarem marginem leviter reflexula et ad umbilicum 


deflexa; marginibus callo tenuissime junctis. 
SiLcuR1, CAGHAR (ma collection). — Cette espèce, que je 


dois à M. Geoffr. Nevill, se distingue facilement de la N. biki- 


neata, Godw-Austen, de Darjiling, par sa taille plus forte, son 
test plus solide, sa couleur d’un jaune ocre, sa forme moins 
globuleuse, etc. 


Helix semihispida, nov. sp. (S. g. Trichia). — Diam. 
maj.7; min. 6; alt. 4 1/4; alt. apert. 2 1/2 mill. — Testa 
depressa, tenuiuscula, non nitens, late et perspective umbili- 
cata, striis incrementi confertissimis minutisque instructa, 
rufo-cornea; spira late subconoïidea; anfr. 5, valde convexis, 
sutura profunda divisis; ultimus ad peripheriam regulariter 
rotundatus, subtus convexus, haud descendens ; apertura cir- 
cularis emarginata, parum obliqua ; peristomium tenue, sim= 
plex, acutum, ad basim et columellam tantisper expansum ; 
marginibus callo ténui junctis. Le 

Specimina nonnulla ad Inkiapo, Chinæ centralis, a C1.-A. 
David, in ultimo itinere collecta. 

Cette petite coquille, d’aspect terne, ressemble par la face 
supérieure à l'Jelix hispida ; elle est d'aspect un peu s0yeux, 
dépourvue cependant de poils, possède une spire à tours très 
convexes, mais est surtout remarquable par son ombilic très 


grand et profond, et aussi par son ouverture presque com- 
-plètement circulaire; le péristome en est simple, mais quelque 


peu évasé à la base. ns | L 
Helix (Fruticicola) Riehthofeni, von Martens. — Décrite 
de la province de Chan-tung, en Chine, cette Helix se retrouve 


aussi dans la province de Kiang-si ; M. l'abbé David l'y a ren- 


contrée. Je crois pouvoir joindre à cette espèce des exem- 
plaires répandus dans les collections françaises sous le nom 
de restricta, Desh. (ubi?), et peut-être aussi doit-on faire 
passer en synonymie celle qui à été figurée par le même 
auteur, mais non décrite, sous le nom de Buvignieri. Par tous 


ses Caractères, elle me semble présenter une très grande res- 
semblance avec l'Æ. Berlandieriana, Moric., du Mexique et du 
Texas. 


Helix ({mpelita) gonostyla, nov. sp. — Diam. max. 31 ; 
min. 26; alt. 16; lat. ap. 11 mill, — Teéta depressa, utrinque 
convexa, solidiuscula, Jate perspectiveque umbilicata, lævi- 
gala, flava cum regione umbilicali, fascia una ad ultimi anfr. 
peripheriam suturam sequente, alteraque pariter suturali, 
sed partem anfractuum superiorem occupante, et subdilutis, 
castaneis, 

Spira late subconica, striis incrementi obsoletis sculpta ; 
sutura impressa; anfr. 5, modice crescentibus; ultimus ad 
peripheriam obtuse subangulatus; apertura obliqua, late 
subovalis-emarginata, breviter satque crasse ad basim præ- 
sertim reflexa; marginibus crasso nitido tenui junctis: colu- 
mellari distincte angulato, basali fere recto, 

Cette espèce, reçue sans nom de Madagascar, de M. de 
Robillard, rappelle un peu une petite 7. omphalodes, mais est 
plus ramassée, a les tours plus lentement croissant, et a la 
jonction du bord basal et du bord columellaire, possède un 
angle très marqué, sans compter d’autres caractères très 
tranchés. L'ouverture est d’un blanc grisâtre à l’intérieur et 
très luisante, k 

Var. tristicula. Même taille; en entier d’un châtain intense, 
devenant de plus en plus clair en s’avançant vers le sommet 
de la spire; ouverture plus évasée et plus fortement réfléchie, 
plus ample et d’un bleu gris à l'intérieur. Malgré ces diffé- 
rences, cette coquille présente tant de rapports avec la pré- 
cédente, que je ne l’en sépare qu’à titre de variété. 

C.-F, ANGEY. 


EXCURSION GÉOLOGIQUE 


Au moment de mettre sous presse, nous recevons le pro- 
gramme de l’excursion géologique qui sera dirigée par 
M. Stanislas Meunier. L'intérêt considérable qu'offre cette 
visite aux terrains permiens et carbonifères, engagera cer- 
tainemént un grand nombre d'étudiants à suivre cette excur- 
sion, qui est l’une des plus instructives qu'on puisse faire 
en France nous en publions; le programme in extenso pour 
permettre d'en juger : 

1°° journée. — Jeudi 3 août, de Paris à Autun, en chemin 
. de fer. j : te ep e : {ue 

2 journée. — Vendredi 4 août, à midi, excursion à la car- 
rière de Bog-Head de la Garenne. Gisement de protritons, 
petits batraciens de l’époque permienne. — Silex houillers 
pétris de végétaux d’une conservation si parfaite, qu’elle se 
prête aux études d’histologie microscopiques. Bois silicifiés. 
Coucher à Autun. : 

3° journée. — Samedi 5 août, le matin, visite à l'usineà 
schiste d'Igornay. — Schistés permiens de Muse avec 
terrains permiens, gneiss, granit, pegmatite. Gisement de 
grenats, d'émeraudes, de tourmalines, de cristaux, de felds- 


path. Coucher à Autun. 


| poissons 
lfossilés êt coprolithes. — Après déjeuner, course à Montjeu, - 


Ent 


Ù 120 


LE NATURALISTE 


4° journée, — Dimanche 6 août. Emploi facultatif du temps. 
On pourra visiter les antiquités romaines d’Autun : porte 
d’Arroux, porte Saint-André, temple de Janus, caves joyaux, 
_et voir la cascade de Brisecrou, et les étangs et châteaux de 
Montjeu. On pourra visiter le Creuzot, et enfin faire une 
excursion au mont Beuvray. Coucher à Autun. 
5° journée. — Lundi 7 août, chemin de fer pour Moulins 
et Commentry, visite aux forges de Commentry éclairées à la 
lumière électrique. Coucher à Commentry. 
6° journée. — Mardi 8 août, grande couche de houille 
exploitée à ciel ouvert. Conglounerats houillers, produits des 
embrasemements spontanés des houillères. — Schistes 
extrêmement riches en fossiles végétaux. — On verra une forêt 
fossile. — Expérience de sedmentation destinées à expliquer 
le mode de formation du terrain houiller. — Débris gallo- 
romains sur la houille dans une ancienne tranchée d'exploi- 
tation. Coucher à Commentry. 
7° journée. — Mercredi 9 août, descente dans la mine de 
Commentry. — Après dejeuner, visite à Neris, établissement 
thermal. Vestiges de constructions romaines : acqueducs, 
arènes, etc. — Filons de-fluorure dans ce granit. Coucher à 
Commentry. 
8° journée. — Jeudi {0 août, chemin de fer pour Saint-Eloy. 
— Voiture pour Menat. Schistes tertiaires bitumineux à nom- 
breux fossiles. Fabrication de l’emeri — Chemin de fer pour 
 Saint-Germain-des-Fossés et Paris. 
9° journée. — Vendredi 11 août, arrivée à Paris dans la 
matinée. 


IN © EU WE EL LES 


Missions scentifiques. — M. Thollon, sous-chef de l’école 
de botanique au Muséum d'histoire naturelle, est chargé 
d’une mission au Gabon, à l'effet de recueillir des collections 
représentant le cycle complet de la végétation de la colonie. 


M. Sauvini, préparateur adjoint au Muséum d'histoire 
neturelle, est attaché, en qualité de préparateur collecteur, à 
la mission scientifique du cap Horn. 


x * 


M. Griftith nous prie d'informer ses ES ri qu'il demeure 
actuellement, 92, avenue du Gué-de-Baud, à Rennes 


OFFRES ET DEMANDES 


ne d'occasion : la Flore du Centr rance par Boreau et le 
nouveau Dictionnaire de botanique par Germain de Saint-Pierre. 


l + 


6 + * 
è * 


__— ce (Orb} 5. 


e Larclanse, à Montlouis pe Saint-Julien (Vienne), désire | 
e de la Franc 


M. Vanden Berghe-Loontjens Koulers (fl Occ'e Belgique) désire 
échanger contre lépidoptères et coléoptères exotiques les œuvres de 
Buffon, 5 volumes in-4° ornées de 500 gravures. L'ouvrage est neuf. 


ARRIVAGES 


Un envoi de mollusques des Acores nous permet d'offrir les espèces 
suivantes : 


Hebk-conmnilata (LOWER D Et de » fr. 80 
ns MCE (MOT 61 DIF}. St L » 
+): DOTE) 4 eue RE NN REG 4 
+” tcademarum [Mor ei Dr}. Rene 1 
ec cyStalirre (MG). masses rés < : » 40 
Os Ons ME, , Li. Nas : 

+ honifila- (Môme Dre message (NT à » 80 

—  miguelina (Pfeiff) aie 6 66 OS à 2 
+ abaupéroula (Lower » 50 
+ POUR AMIE PSE Se Se Cars » 20 

= VONICENR (MIT) RU Ge Rene ete 5 
anevhnuricé bin)", rire pt) LU res » 50 
Butiminus forbesianus (Mor et Dr). . . . . . . , . . » 80 
PORN DCE, es eus ui » 80 

— pruninus (Gould). . . . . . . Mass 2 
M VentrosGs (PRESS ELUES REF EONEE » 80 
+ Lañbiganis (Mor Dress Ar TT » 60 

Pupa anconostoma (Lowe}). . . . : . , ,. …. . . . » 30 
ms. TASCIOIQUX (MOD NF), , ie or 20 us » 50 
— ne LPS D) SP ne Et » 50 

PIS Re de RS are » 20 

Plysa Peneriffis (MONSSONh. RL: » 50 

Marinula vulcans (Mor et Dr) . . . . . . . - : À 

DAS PAPERS PO eu nd eu à Li à ce à à » 30 

Cyclostoma hespericum (Mor et Dr). . . . . . . . .. » 50 

— ? 


Nous avons reçu un envoi de fossiles du corallien de Saint-Mihiel. 
(Meuse) et nous pouvons disposer des espèces suivantes : 


Furboépulus (Ar), sn der ce . : . » 40 à » 80 
RS SUPPIOSENS ÉOOPB] ein re ses ee à 2 00 » 30 à » 60 
SP (Fr)... de veste CS CU UE 

Delphinula globata (Bouw) . 4, , 5... HO 31x40 00 

Trochus acuticarinata (Bouw) . : 4 . : . . . . . » 40 à » 80 
ee. -diomenes Op rer er, os y, 95150 

buccinoidesma (d'Orb). . . . . . , . . . . » 40 à » 75 

Nerinea ealliope (d'Orb.) . . . . . . . .. KE » 40 à » 80 

Purpurina filosa (d’Orb.) . . . . . . . . . . . . . » 40 à » 80 

Cerithium linæformis (Roem). . . . . , . . . , . . » 25 à » 60 


hate . é : 


Sain! 
Mihiel. Ces Récents de calcaire contiennent : Plupart ces fossiles 
ou à peu près (Jans la gangue) de : 0.50 à 2 fran 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


Evreux. — Imp Ch. Hénissey: 


4" Année. 


N° 16 


15 Août 1882. 


121 


LE NATU 


RALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 


LA RÉDACTION ET L’ ns 


ABONNEMENT ANNUEL : 


Payable d'avance en un mandat-poste à l'ordre du Directeur. 


| ÉMILE DEYROLLE 


DIRECTEUR 
Au bureau du Jour + France et Algérie G fr. » RAGE LE IPEEEES 
Pays compris dans l’Union postale.....,.. k à » 
RUE DE a. MONNAUE, 23 Tous les autres pays 8 » | 


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Secrétaire de la Rédaction 


LES ABONNEBMENTS.PARTENT DU er JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle: il insère 
gratuitement toute demande d'échange ou de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 24% AVRIL 1882. 


* De l'action du permanganate de potasse contre les accidents 
du venin des Bothrops. — Note de M. Cout 


M. Couty entretient l’Académie des résultats obtenus dans 
les expériences qu'il a faites avec M. de Lacerda et qui ont 
été l'objet d’une note précédente. Le venin de Bothrops injecté 
sous la peau de divers animaux, chien, lapin, singe ou cobaye, 
ne produit que des lé ocales, et est décom- 
posé chimiquement par le permanganate de potasse injecté 
à sa suite, tout comme il serait détruit dans un verre. Il a ét 
prouvé dans une autre note que le venin de serpent ne loca- 
lisait pas son action, après inoculation, et qu’il déterminait la 
mort par suite de lésions multiples et très diverses. Après de 
nouvelles expériences faites en présence de M. de Lacerda, 
avec des doses progressives de venin et de permanganate, 
M. Couty arrive à conclure : 1° que le permanganate de potasse 
a été recommandé comme agent thérapeutique des accidents 
produits par les morsures des serpents vénimeux sans preuve 
expérimentale suffisante, et2° qu'il n’est pas l’antidote physio- 
logique du venin des Bothrops, puisqu'il ne paralyse pas son 
action lorsque ce venin a pénétré soit dans le sang, soit dans 
les divers éléments anatomiques des tissus. 


# 
Pr 


Sur la faune malacolgique abyssale de la Méditerranée. 
— Note de M. Fischer. 

Dans la Méditerranée, entre les profondeurs de 250" et 
3,624" la température de + 13° est constante. Différents dra- 


gages opérés dans le golfe du Lion, sur les côtes de Provence 


et de Corse, puis entre Oran et Gibraltar, comparés à d’autres 
faits dans le golfe de Gascogne et sur les côtes du Portugal ont 
donné des résultats forts intéressants. Quelques espèces da 
golfe du Lion étaient signalées depuis longtemps à l'état fos- 
sile dans le pliocène de l'Italie et vivent aussi dans les abysses 
du golfe de Gascogne et du littoral du Portugal; telle sont : 
Terebratella septata, Leda messaniensis, Limopsis aurita, L. 
minuta, Pleurotoma Loprestiana, Columbella costulata, Risso 
subsoluta, Turbo Romettensis, Trophon multilamellosus, etc. 
D'une manière générale, on peut dire qu'entre 445" et 2,660 
la faune malacologique profonde a les mêmes caractères z00- 
logiques, mais que le nombre des espèces varie sensiblement 
avec la profondeur; l'égalité de la température rend la faune 
presque uniforme. Entre Oran et Gibraltar, on a trouvé entre 
autres espèces remarquables, Zaranis Môrchi, espèce boréale 
et abyssale de l’Atlantique, puis, 7rochus gemmulatus, zizyphi- 
nus suturalis, fossiles du pliocène italien retrouvés vivants 
dans le golfe de Gascogne; et enfin Z'ectura fulva, moe 
arctique. Les mollusques des dragages profonds (entre 555 
et 2,660") forment un total de cent vingt espèces dont une 
trentaine seulement peuvent être considérées comme abys- 
sales. Toutes les espèces profondes de la Méditerranée se 
retrouvent dans l'Océan, ce qui paraît prouver que la Méditer- 
ranée a reçu sa faune profonde de l'Atlantique. Les formes 
abyssoles de la Méditerranée ont été draguées dans l’Atlan- 
tique à des s. La Médi- 
terranée ne renferme donc que les mollusques qui peuvent 
supporter une température un peu plus élevée, Les formes 


arctiques, fossilisées dans les dépôts de la Suède et des Iles 


Britanniques, ne paraissent plus exister dans la Méditerranée, 
mais y ont été abondantes pendant la période du nouveau 
pliocène. La température de la Méditerranée a done différé 
sensiblement, et il est probable qu’une communication avec 
des mers très froides y conduisait des mollusques arctiques. 

Peut-être dans les grands fonds de la Méditerranée orientale 


| 122 


LE NATURALISTE 


et de la mer Noire, retrouvait-on quelque survivant de la faune 
glaciaire du pliocène de Ficarazzi. 

Sur quelques essais d’hybridation entre diverses espèces d'É- 
chinoïdées. — Note de M. R. Kœhler. 

On a fait jusqu'ici de rares essais d’hybridation d'Echino- 
dermes. En 1873, M. Marion, et en 1874 Agassiz en ont signalé 
chacun un cas; le résultat fut la production de Pluteus bien 
développés, pour la première observation, et pour la seconde, 
les larves DEPHEFENE à l'état Et En. a. M. Kœbhler a 
re de zoologie marine 
de Marseille, sur les conseils de M. Marion. En combinant 
différemment les croisements entre mâles et femelles d’une 
demi-douzaine d’espèces, (en prenant les ovules ou les sper- 
mätozoïdes que l’on observait préalablement au microscope 
pour juger s'ils avaient les qualités nécessaires pour la réus- 
site des expériences), et en faisant en même temps une fécon- 
dation directe avec les individus, pour avoir un terme de 
comparaison, M. Koehler est arrivé à des résultats variés; 
dans certains cas ila obtenu des Pluteus bien développés, 
dans d’autres les larves ont atteint l’état de Zlastula et rare- 
ment de Gastrula; enfin quelques essais furent négatifs. Les 
fécondations croisées entre plusieurs espèces d’Echinoïdées 
sont donc possibles, et il est curieux de remarquer que si les 
œufs d’une espèce sont fécondés par les spermatozoïdes d'une 
autre espèce, ilne s’en suit pas que la réciproque soit vraie. 
Les expériences ont été faites avec Strangylocentrotus lividus, 
Sphærechinus granularis, Psammechinus pulchellus, Dorocidaris 
papillata, Spatangus purpureus. 


* 
Ce 
Sur quelques points de l'anatomie des Holothuries. — Note 
-de M. Et. Jourdan. 

Chez les Holothuries, les téguments renferment des cor- 
puscules calcaires disposés dans une couche conjonctive très 
épaisse constitués par des faisceaux conjonctifs, volumineux 
ét entrecroisés; cette couche dense et homogène dans les 
genres Æolothuria et Stichopus, présente au contraire de nom- 
breux espaces vides occupés par les corpuscules calcaires 
dans les genres Cucumaria et Molpadia. Dans cette masse 
conjonctive, on distingue des éléments disposés de manière à 
former un véritable plexus dont les fibres sont le plus souvent 
réunies en faisceau, et émanent des nerfs qui pénètrent et 
s'épanouissent dans le derme; ces fibres sont accompagnées 
de noyaux groupés au point d’entrecroisement et appar- 
tiennent sans doute à des cellules nerveuses. Les centres ner- 

” veux sont constitués par des fibres et des cellules existant sur 
toute la longueur des cinq troncs nerveux, ainsi que l’a cons- 
taté M. Jourdan chez tous les espèces étudiées. Les éléments 
musculaires sont représentés par des fibres munies d’un ou 
plusieurs noyaux ; le noyau est volumineux, ovoïde, et tou- 
jours latéral. 

Chez les Holothuries, les ds de Poli sont formées 


_biliaire; les dernières plus grossièrement divisées, rest 


extérieurement d'une couche de cellules plates, faiblement 
vibratiles, revêtues d’une couche de tissu conjonctif à fibres ; 
longitudinales, renfermant des noyaux ovoïdes entourés sou- : : 


vent d’un amas de protoplasma; puis vient une assise de 
fibres musculaires circulaires, tapissée par une couche de 
cellules épithéliales. Les vésicules de l'arbre arborescent ont … 
une structure très voisine ; la membrane conjonctive contient M 
des fibres circulaires entrecroisées, et est revêtue de cellules 
plates; elle présente en outre, des cellules particulières cons- 
tituées par des amas de petits corps réfringents, contenus (| 
dans une membrane commune, et qui diffèrent complètement … 
des corpuscules jaunes des vésicules de Poli. M. Jourdan 
continue ses recherches par l'étude des appareils digestifs, 
circulatoires et sexuels. | 


Sur les ampoules pyloriques des crustacés podophthalmaires. î À 
— Note de M. F. Mocquard "1 

Les ampoules pyloriques chez les Brachyures et le plus À} 
grand nombre des Macroures, peuvent se comparer à deux 
demi-cylindres placés longitudinalement côte à côte, avec Ja 
concavité regardant en haut. La concavité est moins ac- 
cusée chez les Salicopes, et même plane chez les Stopo- 
modes et chez les Atyes et les Caridines. Les bords externes 
se continuent avec la paroi pylorique, appliquée dans la 
voûte ampullaire, tandis que les bords internes redressés 
et adossés, forment un repli saillant appelé repli inté- 4 
rampullaire, dressé comme une cloison. De la concavité 
des ampoules et des faces latérales du repli, s'élèvent per- 4 : 
pendiculairement un grand nombre de crêtes longitudinales, 
parallèles, semblables à des cloisons minces, dont le bord 4 
libre renversé en dedans, envoie dans la même direction, une 
rangée de soies fines et serrées, parallèles à la paroi de l'am- 
poule. Il en résulte une quantité de canalicules prismatiques, 
parallèles, représentant. une véritable filière. Les crêtes am= 
pullaires avec leurs soies fines et leurs prolongements, ont 
été signalées chez l'écrevisse par M. Huxley, et existent chez 
tous les Décapodes et les Stomapodes ; on les trouve aussi 
chez les larves de Homard; elles manquent chez les Mysis, 
tandis qu'on les rencontre chez les larves. Entre la paroi des 
ampoules et la voûte ampullaire, on ne trouve jamais de ma- 
tières alimentaires en quantité appréciable; celles-ci sont en- 
tassées à la partie supérieure du conduit pylorique, au-dessus 
du repli intérampullaire d’où elles passent dans l'intestin. 
M. Mocquard pense que les ampoules pyloriques doivent con: 
tribuer à la désagrégation des parcelles alimentaires réfrac- {|} 
taires à la digestion, en fonctionnant comme un tamis, d'au- 4 Le 
{ant plus que la glande désignée généralement sous nom de 
foie, déverse par ses conduits excréteurs et de chaque côté 
le produit de sa sécrétion sur le plancher de l'extrémité anté- 
rieure de l'intestin, un peu au delà de l'orifice postérieur des 
canalicules. En résumé, dans la division pylorique de l’'es- 
tomac, les parties propres à la nutrition se séparent de celle 
qui sont impropres ; les premières pénètrent en se tamisant 
dans les canicules, et à la sortie subissent l’action du fluide - 


dans la partie supérieure du conte ne d me 
passent directement dans l'intestin. 


in 
Me 


MALE ER RSNESE 


Le 


LE NATURALISTE 


123 


Sur la vitalité des trichines enkystées dans les viandes salées ; 
par M. L. Fourment. 


M. Fourment signale le fait suivant: un échantillon de 
salaison reconnu comme renfermant des kystes de trichine à 
l'examen micrographique, prélevé au Havre en avril 1881, fut 
enfoui dans du sel fin et mis dans un flacon hermétiquement 
fermé ; en avril 1882, un an après, le flacon fut ouvert. Le 
morceau de salaison, avant d’être recueilli au Havre, arrivait 
d'Amérique; on peut donc estimer qu’au mois d'avril 1882, 
le lard comptait quinze mois de salure. On le fit alors dessaler, 
puis on le malaxa; une fois séché, on en fit manger à une 
souris ; trois jours après celle-ci mourait, et à l’autopsie pré- 
sentait des trichines sexuées bien caractérisées. L'expérience 
renouvelée sur une deuxième souris donna le même résultat. 
Les trichines examinées offraient chez les mâles l’expansion 
caudale avec ses prolongements digités, et chez les femelles, 
le tube ovarien offrait des ovules à divers degrés de dévelop- 
pement. La salure (même durant quinze mois) ne tue donc 
pas les trichines, et même les soustrait dans une certaine 
mesure à l’action de la chaleur, ainsi que l'ont pleinement 
établi les recherches récentes de M. Laborde. 


SOCIÉTÉS SAVANTES 


Société botanique de France. — Séance du 26 mai 4882. 
Présidence de M. En. BoRNET. 


M. le D° Richon expose le résultat de ses recherches sur le 
Vibrissea hypogea Ch. Richon et sur le Godronia Muhlenbeckiè 
Moug. et Léveillé. Le premier de ces Champignons, dont le 
parasitisme détermine la maladie de la Vigne, connue sous le 
nom de Morille dans le département de la Haute-Marne, n'est 
autre que le Pilacre Friesü de Weinmann qui est le véritable 
auteur de la découverte de cette espèce. Comme elle est abon- 
damment pourvue de paraphyses, dont l'absence est un carac- 
tère distinctif des Pilacre d’après Fries, on ne peut la laisser 
dans ce dernier genre. M. Richon propose en conséquence de 
l'intercaler dans le genre Vrbrissea et de l'appeler V. kypogea 
en adoptant le nom spécifique donné par von Thuemen qui la 
plaçait à tort parmi les Xæsleria. L'appareil conidien précède 
de plusieurs mois l’apparition de l'état thécasporé sur les 
trones et racines de l’Aulne, de l’Orme, de l'Erable et de la 
Vigne. L'hyménium est composé de fil it 
sporophores bruns, bifurqués, surmontés de conidies ovales. 

Le Godronia Muhlenbeckü à été découvert en France par 
Godron près de Toul, à la fontaine Saint-Barthélémy, sur les 
chaumes du Phragmites communis, en 18#5. Léveillé, auquel 
Mongeot avait adressé ce Cham pignon, reconnut qu’il appar- 
tenait à un genre nouveau ef, conjointement avec Mongeot, 
lui donna le nom de Godronia Muhlenbeckii ; ces auteurs ne 
: l'avaient vu qu’à l'état thécaspére. M. Richon reproduit en la 
complétant la description qu'ils en avaient donnée et y ajoute 
celle de la forme spermogonienne jusqu'alors inconnue. Il 
montre que cette espèce, par la forme spéciale du périthèce, 
diffère complètement des Rhaphidospora parmi lesquels des 


SE CR h 
WCLAALICS Pur UCD 


auteurs allemands ont cru devoir la placer. Il convient de 
conserver un genre justement dédié au regretté et savant 
Godron. 

M. Prillieux décrit des formations particulières qu'il a vues 
produire au sein des tissus végétaux à la suite de blessures, 


Séance du 9 juin. 


M. R. Gérard décrit les diverses formes de macles des cris- 
taux d’oxalate de chaux dans les feuilles et les tiges du Gui. 
D'après ses observations, les cellules contenant des cristaux 
sont encore vivantes et renferment du protoplasma. 

M. Ernest Roze présente le résultat d’une culture de sclérotes 
recueillis par lui à Châville, en février dernier, sur des 
feuilles de Châtaignier et qui offraient tous les caractères 
du Sclerotium Pustula, etc. Is ont donné naissance, après 
six semaines de séjour sous cloche sur du Sphagnum humide, 
au Peziza Candolleana Lév. Ce fait confirme en tous points ce 
qu’en avait déjà dit le créateur de l'espèce, qui paraît y avoir 
découvert le rôle principal des sclérotes. 

M. G. Bonnier a étudié les bractées dans la famille des 
Crucifères. On admet généralement, comme un fait excep- 
tionnel, que les pédoncules floraux dans cette famille ne 
naissent pas à l’aisselle de bractées. M. Bonnier, en observant 
dans plusieurs Crucifères le développement de l'inflorescence, 
a reconnu l'existence de bractées et en a retrouvé ultérieure- 
ment la trace vasculaire au côté externe de la base des 
pédoncules, 

M. Malinvaud fait l'éloge de la Flore de la Gironde\ dont la 
1"° partie a paru dans le dernier volume des Actes de la Société 
linnéenne de Bordeaux. Get ouvrage est conçu dans un esprit 
scientifique élevé et d’une exécution matérielle irrépro- 
chable, et à cet égard on ne peut que rendre hommage à 
l'initiative éclairée et libérale de la Société linéenne dont 
le haut patronage a rendu possible cette importante pu- 
blication. L'auteur, sans tomber dans le morcellement abusif 
des espèces linéennes poursuivi sans trève par une certaine 
école, n’a eu garde de négliger l'étude des formes secondaires 
qui gravitent autour de certains types; mais il est trop bon 
observateur pour mettre au même niveau et sur un seul 
alignement des unités de valeur différente. Ainsi, considérant la 
plupart des espèces linnéennes et celles qu'on peut leur assimi- 
ler comme des unités collectives et supérieures par rapportaux 

sati lles faites à] lé , M. Clavaud, pour mar- 
quer cette subordination, réserve à celles-ci le nom d'espèce et 
distingue les premières par le nom, plus général selon lui, de 
stirpe. Par exemple, les Fumaria Bastardi et Boræi sont des 
espèces contenues dans le F. Capreolata L. qui est un stirpe. 
Beaucoup de botanistes, intervertissant les mots tout en adop- 
tant le principe, appelleront espèce le type supérieur et sétèrpe, 
sous-espèce où race les formes dérivées. Quel que soitlesens atta- 
ché à ces termes, la distinction établie par M. Clavaud eston ne 
peut plus judicieuse et le nouveau livre, par son plan philo- 
sophique et le soin apporté dans tous ses détails, s'annonce 


1 Flore de la Gironde, par A. Clavaud. 1er fascicule. Thalamiflores, in- 8° 
avec un atlas de 8 planches. Paris, G. Masson, 1882. : 


À) mn à pm. 


124 


LE NATURALISTE 4 


Comme une œuvre magistrale, particulièrement profitable 
aux botanistes bordelais qui y trouveront le tableau complet 
| de la végétation girondine, et aussi très utile à 
{| qui veulent faire une étude sérieuse des formes critiques. 


tous ceux 


de Van Tieghem signale diverses Ross qui se pro- 
des racines de quelques 


. rep en particulier de l'£eballium Elaterium, et les 


compare aux anomalies bien connues dans la tige des Ménis- 
permées. Il décrit ensuite certaines particularités de structure 
de la tige, que présentent les Cucurbitacées, les Caprifoliacées, 
les Berbéridées, etc., et montre que:la- couche de fibres libé- 
riennes, généralement attribuée à la zone moyenne de l'écorce, 
est en réalité une dépendance du eylindre central. 

Dans un mémoire intitulé Ramification des Ampélidées et 
qui fait. suite à d’autres études du même auteur sur l'ana- 


. tomie générale de la tige.de.ces végétaux, M. J. d’Arbaumont 


fait connaître avec détail la HTHCHRO el Lorganogénie des 
bourgeonsdansla Vigne vierge et da 
de la même. famille. 

Au nom de MM. Gaston Gautier, E. Jeaubernat et E. Timbal- 
Lagrave, M. Malinvaud donne lecture d’une note Swr une 
pelite colonie de plantes adventices dans les Corbières. Ges trois 
botanistes furent très agréablement surpris de rencontrer, 


L 


au cours d’une herborisation, sur un espace restreint, loin 


de tout port de mer et de tout établissement industriel, une 
trentaine d'espèces appartenant à la flore de l'Italie méri- 
dionale et de l'Algérie : Zrifolium isthmocarpon, Medicago 
sardoa, Vicia macrocarpa, Scabiosa pilosa, Lithospermum in- 
crassatum, Convolvulus tricolor, etc., etc: Ce phénomène 
s’expliqua lorsqu'on apprit qu’un propriétaire. de. l'endroit 
‘était servi de fumiers provenant des paquebots qui trans- 


… portent les bêtes ovines d'Algérie à Marseille. 


ERNEST MALINVAUD. 


Il importe de signaler dans le dernier compte rendu deux 
fautes typographiques que l'imprimeur a négligé de faire 
disparaître, quoiqu’elles eussent été relevées sur l’ épreuve. 

Page 107, première ligne du compte rendu (ligne 12 en 
remontant), lisez Bonnet au lieu de Bornet ; et ligne 23 de la 
colonne suivante, lisez Vallot au lieu de Vallat. 


MATÉBIAUX 


POUR SERVIR A LA RÉVISION DE LA FLORE PORTUGAISE 
ACCOMPAGNÉS DE 
Notes sur certaines es ou variétés critiques de Plantes européennes. 


a 


De ce qui présa il ral que si le 7. albicans est à con- 


: é server comme espèce, il ne doit pas en être de même du 


T. Algarbiensis. Ce Thym, que pour l'instant ; je ne considère 
_que comme var. macrocephalus du T. albicans, peut e Come 
este toutes les formes 


| D'autre part, un Thymus fort voisin du ce le T. lobatus. 


! T. 4 Algaibi 


cette derniére espèce et le 7. cephalotus, dont il n’est peut: 4 
être qu'un hybride. J'en dirai autant des plantes d'Algarvo | 
intermédiaires entre les 7. albicans et T. capitellatus, presque 
semblables à celui-ci’ quoique présentant un calice à dents À 
lancéolées subulées. Mais l’hybridation n'étant pas démon- 
trée, on doit, selon moi, classer ainsi ces divers Thyms : M 
Var. « genurnus. ‘218 
Var. 8 microcephalus (T. capitellatus X T. albicans?). #1 | 
ar. y macrocephalus (T. Algarbiensis Lge, T. Abe À 
X cephalotus ?) e. 
Dans le Prodromus floræ Hispanicæ (Ur, p. 408) se trouve ï N 
signalée la possibilité d'admettre, pour les 7° abicans et TM 
Algarbiensis, une nouvelle section (sect. Platyléprs) entre les A 
sect. Serpyllum Benth. et Pseudothymbra Benth., mais cetlé M 
Opinion ne saurait prévaloir, car, ainsi que je viens de le dire, ” a 
une série de formes intermédiaires existe entre les 7. capi- 3 
tellatus, T. albicans et T. Algarbiensis. D'ailleurs, délimiter et 
bien préciser les caractères de la plupart des sections du genre 
Thymus est chose fort difficile. Ainsi, comment conserver la 
majorité des sections acceptées par les auteurs, lorsqu'on voit 
certaines espèces servir de liaison à deux sections et pré. 
senter un ou plusieurs caractères de l’une et un ou plusieurs 
caractères de l’autre? Les exemples suivants, pour ne parler 
même que des espèces hispano-portugaises, montreront qu'au 
lieu de songer à établir de nouvelles sections dans le genre | 
Thymus, il y aurait plutôt lieu d'en supprimer : en effet, le. 
T. Welwitschii est intermédiaire entre le T. Mastichina et les 
T. capitellatus et T. carnosus; les 7. albicans et T. Algar- 
biensis entre les T. capitellatus et T. cephalotus: le 7: Zusi- 
tanicus entre les T. villosus et T. silvestris; le 7. Granatensis, 
sa var. longiflorus et le T, véllosus entre les Thymus de la sec: 
tion Serpyllum et ceux de la section Pseudothymbra ; les T. 
Loseosit et T. Ilerdensis entre les T. hirtus et T. Zygis, 168 Tu 
æstivus, T. sublazus, T. hyemals entre les T. Zygis et” 
vulgaris, etc. Toutefois, trois Thyms de la Péninsule ne pôrais- 
sent point se relier aussi facilement aux autres espèces du 
genre, et il semble dès lors juste de les laisser dans des gé 
tions particulières : ce sont les 7. Piperella L., T. cæspiticius 
Brot. (sect. Piperella Willk.) et 7. caprtatus Hoffg. et Lin 
(gen. Coridothymus Reichb. f.). | 
T. cephalotus L. = 
Hab. — In locis arenosis incultis pr. Faro (Welwitseh).… 
K. ne L. 4 
— In pinetis aridis. tr. a ex Caparica usque 
fes d Albufeira.— Jul. 184% — (Welwitsch).— Val Rosal à 
in pinetis; Zorres-Vedras. — Jul. — Aug. 1879.— Alfeite 
Jun. 1881 (J. Dayeau). 


Oss. — Le T. villosus a été considéré par M. Bentham, 
depuis lui par presque tous les auteurs, comme étant la plan 
à laquelle M. Boissier a attribué le nom de 7. Zusitanicus: 


Char DT EPS 


. 


Br. 


4 à D'ailleurs, les T, sabbiie T. albicans, T. Atparbiensis, T . cep 
lotus croissent en Algar ve; souvent ae mêmes localités. J'ajoute rai 
LA a fortement lieu de croire qu'Ho sd et Link ont réuni sou 

de T!. Serre les trois variétés ‘de de cette espèce, y vies 


| É sabulicola Coss. 


R 5] 


LE NATURALISTE 


125 


Vog., a été signalé en Portugal, maïs sans indication de loca- 
lités. Ces données sont-elles fondées ? 
En ce qui concerne le premier point, je ne puis accepter la 


synonymie des T7. villosus L. et T. Lusitanicus Boiss., car ce 


dernier a les tiges couvertes d'une pubescence apprimée, les 


|. bractées courtes, ovales-aigquès ou obtusiuscules, entières, tandis 


que d’après la diagnose linnéenne même « Th. capitulis imbri- 
catis magnis, bracteis dentatis, folis setaceis pilosis » le T. 
villosus a les bractées dentées. J'ajouterai que sur plus de 
trente pieds de ce Thym que j'ai examinés, j'ai toujours vu 
les tiges velues à poils longs étalés, les bractées cuspidées, quel- 
quefois même longuement, et les capitules relativement plus 
gros et plus oblongs que ceux du T. Lusitanicus. 

Quant au 7. lobatus Vog. (T. villosus Link), étant donnée la 
diagnose linnéenne du T, villosus L., il est impossible de le 
considérer autrement que comme une variété de ce dernier à 
bractées plus profondément dentées, lobées, et à dents plus 
allongées; du reste, les exemplaires de T. villosus d’une même 
localité offrent tous les passages de l’une des formes à l’autre. 
Le T. villosus L. varie aussi à capitules florifères plus gros, à 
fleursplus grandes et pl ; saillantes (: 7 halus Rou 
mais comme pour la variété lobatus, de nombreux. intermé- 
diaires existent également entre le type et cette seconde 
variété. 


M. Lugitanieus Bois. _: : 
Hab. — Serra de Cintra (Legit Welwitsch; dedit Boissier). 


? 


 — Serra de Cintra pr. Lisboa, abunde in apricis graniticis: — 


3 aug. 1878 — (Dr Levier). 

Os. — Ce Thym est, pour moi, un hybride (7. silvestri- 
villosus) des T. silvestris Hoffg. et Link et T. villosus L., qui 
tous deux croissent ensemble sur la serra de Cintra et ailleurs 
en Portugal. 


T. sivestris Hoffg. et Link (T. Zygis Brot. non L.) 


_Hab. — Serra de Cintra. — Aug. 1839 — (Welwitsch). 
Urmar — (E. Schmitz). — Cabo de Espichel. — Apr. 1879. — 


(J.-Daveau). — Torres-Vedras : Venda do Pinheiro. — Jun. 


1881. — (J. Daveau). 

Oss. — Cette espèce est bien distincte du 7. Zygrs L., que 
j'ai souvent récolté en Espagne et qui présente des verticilles 
florifères nombreux disposés en un long épi interrompu, des 
feuilles un peu plus larges, plus épaisses, un port sensible- 
ment plus robuste. En outre, dans le T. silvestris, la lèvre 
supérieure du calice est profondément tridentée à dents linéaires 


| cuspidées, tandis que dans le 7. Zygés, dont les fleurs sont le 


plus souvent plus petites, la lèvre supérieure du calice est à 
dents courtes, ovales-lancéolées, obtustuscules. 
T: cwæspiticius Brot.; Hofïfg. et Link : 
Hab. — In apricis graniticis prope Porto, ad dextrum Durit 
rupes ornans. — Ad fin. aug. 1848 — (Welwitsch). 
7. sublaxus Rouy (T. vulgaris Brot, non L.). 
Hab. — In hortis et oleraceis Olissiponensis. — Jun. 1849. 


— (Welwitsch). 


_ Ons. — Plante intermédiaire entre les 7. vulgaris L. et T. 


Ce Thymus diffère du 7. vulgaris par ses verticilles pauci- 


flores (4-8 fleurs), lâches, l’inférieur très distant des supé- 
rieurs formant eux-mêmes un épi lâche, par ses feuilles 
florales plus larges, ovales-obtuses, planes au moins les supé- 
rienres, membraneuses, épaisses, nerviées, par ses fleurs près 
de trois fois plus petites, à corolle incluse ou dépassant à peine 
le calice à dents de la lèvre supérieure ovales ou ovales-lan- 
céolées. Il se sépare du 7.'sabulicola par ses feuilles pétiolées, 
non ciliées à la base, les florales moins larges, quelques-unes 
à bords retournés en dessous et par ses fleurs longuement 
pédicellées. 


T. silvestri-cnrnosus. 


Il me reste encore à mentionner un Thymus, récolté par 
Welwitsch à Zagôa d'Albufeira, qui paraît être un hybride du 
T. carnosus Boiss. et du 7. silvestris Hoffg. et Link; mais les 
quatre pieds que je possède de ce Thym ont été récoltés bien 
après l’anthèse et ne permettent pas d'affirmer l’hybridité; 
cependant la plante a les feuilles épaisses du 7. carnosus, l'in- 
florescence du 7. sélvestris, et elle a été trouvée dans une loca- 
lité très voisine de celles où croissent ces deux espèces. Il y a 
donc grande probabilité d’hybridisme, mais non certitude. Je 
dois ajouter que Welwitsch a mis sur l'étiquette jointe aux 
exemplaires de ce Thym:« T’hymus camphoratus Hoffs. et 


X. — Menthoïdeæ Benth. 
GENRE MENTHA L. 


MK. rotundifolia L. « 


Hab. — In Extramad. paludosis et ad pinetor. marg. humid. 
freq. ubique. Prope Santarer — Aug. 1848 — (Welwitsch), 

X? MK, Welwitschii Rouy (M. aquatica Welw. herb, non 
L. — M. citrata Ehrh. X M. piperita Huds.) 

Hab, — In ericetis humidis pr. #aro — Maio 1847 — 
(Welwitsch). 

Glomérules de fleurs formant un épi terminal cylindrique 
ou oblong plus ou moins interrompu à la base, assez épais et 
muni de bractées lancéolées-inéaires plus courtes que les 
fleurs. Calice glabre, subcylindrique, ouvert à la maturité, à 
dents linéaires-subulées bien plus courtes que les fleurs. 
Feuilles assez petites (limbe : 2-2 1/2 centim. de large sur 3-4 
centim. de long), glabres, courtement pétiolées, largement 
ovales-subtriangulaires, aiguës ou obtusiuscules, toutes ou la 
plupart arrondies ou tronquées à la base, bordées de dents 
aiguës assez rapprochées, presque régulières. Tige dressée, 
très rameuse, à rameaux assez longs. Plante complètement 
glabre, de 4-5 décim., à odeur un peu forte, assez semblable 
à celle du M. piperita. 

Ogs. — Cette Menthe est fort intéressante en ce qu’elle est 
exactement intermédiaire entre les M. citrata Ehrh. et M. 
piperita Huds. et qu’elle correspond bien à un hybride de ces 


deux Mentha. Or, les M. citrata Ehrh. et M. piperita Huds. : 


étant bien certainement des hybrides des M. aquatica et M. 


viridis, le premier un aquatico-viridis et le second un viridi-  }} 


aquatica, il en résulterait que le nom à donner à la plante de 


Portugal devrait s'écrire- ainsi : M. (aguatico-viridis) se (uiridi- 
l'aqüatica). Rp +5 Si 


Ce n'est point d’ailleurs dans le seul genre Mentha qu'exis- 


CS 


$- 


| 


me Pme Van à 2 NN VS 


| 126 


+ ment nets, à peine perforés d’un tout petit trou 


LE NATURALISTE 


teraient des hybrides composés. Dans les genres Cirsium et 


Saliz, plusieurs de ces hybrides ont été trouvés ou produits; je | 


citerai entre autres les suivants : Cérsium Erisithales X Pan- 
nonicum X palustre, C. Erisithales X oleraceum X rivulare, C. 


* Brisithales X oleraceum X heterophyllum; Salit cinerea X 


(purpurea X viminalis), S. (purpurea X repens) X aurita, S. 
(Lapponum X Silesiaca) X (purpurea X viminalis). 

Toutefois, comme les M. citrata Ehrh. (M. aquatico-viridié) 
et M, piperita Huds. (M. viridi-aquatica), ainsi que les Y. 
sativa L. (M. aquatica X M. arvensis) et M. gentilis L, (M. 
viridi-arvensis), sont souvent cultivés en Portugal, et qu'il 
m'est fort difficile de préciser quel est, des M. citrata et M. 
piperita eux-mêmes hybrides, le père et la mère de la plante 
qu'a récoltée Welwitsch, j'ai cru nécessaire d'attribuer à celte 
Menthe un nom binaire afin d'éviter tout d’abord les inconvé- 
nients de la nomenclature de Schiede. D'autre part, s’il est 
permis de soupçonner lhybridité du M. Welwitschü, cette 
hybridité n’est pas absolument démontrée, et il se peut fort 
bien que ce soit une bonne espèce, quoiqu’elle présente les 
caractères d’un hybride. En effet, pareïl fait existe pour 
d’autres plantes, et il me suffira de citer, avec MM. Christ, 
Burnat et Gremli, etc. : 

Le Potentilla splendens Ram., semblable au P. splendens 
Koch (P. alba X Fragariastrum !), quoique le P. alba ne se 
rencontre pas dans les nombreuses localités où pousse en 
France le P. splendens Ram. 

Le Potentilla ascendens Gremli (P. reptans X Tormentilla) 
qui se rapproche énormément du P. procumbens Sibth. 

Le Rosa rubella Sm., d'Angleterre, presque identique au R. 
pm AL NE Rap., quoique le R. alpina ne croisse 
point en Anglete 

Le À. Pan Sm, f. Anthracica Christ, plante non 
hybride, qui ressemble absolument au R. tomentoso-sæpium. 

L’Hieracium scorzoneræfolium NVill., auquel ressemblent cer- 
taines formes hybrides des H. villosum L. et H. bupleuroides 
Gmel, qui ne se rencontrent point dans plusieurs régions où 
croît l’H. scorzoneræfolium. 

G, Roûry. 
(A suivre.) 


MAMMIFÈRES NOUVEAUX D’ALGÉRIE 
(Suite) 


SOUS-FAMILLE DES GERBILLINÆ. 


I. Genre Gerbillus Desmarets (1804). 

Lobes des molaires, sauf le premier et le dernier, com- 
posés, à l’origine‘, chacun de deux tubercules symétriques, 
la trace de ces tubercules manifestée, après l’usure, par le 
rétrécissement médian du lobe. Face antérieure des incisives 
supérieures toujours parcourue par un et un seul sillon lon- 
gitudinal. Interpariétal et occipital variables. 


1 Chez un très jeune G hirtipes | Lataste, Jes tubercules sont parfaite- 
a au sommet; chez D. Simoni 
| D. campestris Lataste un k: d'a ap tuberculeuse 

bercules soient 


_L un peu plus âgés 
des molaires est encore bien évidente, quoique déjà les tu 
_ passablement tronqués au sommet. 


mm 


Espèce type : Dipus gerbillus Olivier. 

Il. Genre Meriones Illiger (1811). 

Molaires dès l’origine lamelleuses et à lobes plus ou moins 
nettement losangiques ‘. Sillon des incisives nul, simple ou 
double. Diamètres longitudinal et transversal de l’interpa- 


riétal subégaux. Partie postérieure de l’occipital aplatie et 


verticale. 

Espèce type : Mus tamaricinus Pallas. 

Nora, — Illiger ne mentionne que deux espèces pour son 
genre Meriones : Mus meridianus Pallas, qu’il faut rapporter 


au genre préexistant Gerbillus, et l'espèce ci-dessus désignée, ll 


qui reste, possible, le type du genre nouveau. 

Le genre Gerbrllus comprend cinq sous-genres : 1. Pachyu- 
romys Lataste (1880), 2. Gerbéllus Desmarets (1804), 3. Zatera, 
n. subg., 4. Endecapleura, n. subg. et 5. Dipodillus Lataste 
(1881). Voici les caractères de ces sous-genres disposés en un 
tableau dichotomique : 


I. Genre Gerbillus. 


Occipital rétréci, en gouttière, profondément encaissé 
entre les bulles; celles-ci énormes, d’une longueur égale à 
la distance qui sépare le bord postérieur des os nasaux 
de la limite a médiane de l'occipital. Queue 
claviforme. . . . . . . 1. Pachyuromys Lataste. 

(Deux tubercules carbiens: Pieds velus en dessous. 


4 { Dernière molaire simple. — Espèce unique : ?. Duprasi 


Lataste. 


‘ Occipital normalement élargi, à surface postérieure a 
plane où convexe. Longueur des bulles inférieure ou peu 


supérieure à la moitié de la distance qui sépare le bord 
postérieur des os nasaux de la limite postérieure de l'oc- 
cipital. rs quelquefois “on mais jamais en 
massue. ÉOR EPR TS Dors LE 
Un seul tubercule au carpe. Pieds velus. 
2. Gcrbrllus Desmarets. 
(Espèce type Dipus gerbillus aies Espèces : G. hur- 
tipes Lataste, G. longicaudus Wagner, G. pyramidum 
Cuvier,? G. meridianus Pallas, etc. G. auricularis Smith, 


dans ce sous-genre). 
Deux tubercules au carpe. Pieds nus en dessous. 3. 


PR es à: 3. Tatera?, n. subg. 
(Espèce type : Gerbillus bee Hardw. Espèces : G. leu- 
cogaster, ete.). 


Un ou deux tubercules sous le tarse. Occipital bombé. 4. 


x 
oO , er 


1 Vérifié chez Ps. obesus Ruppel, âgé de quelques jours seulement, dont 


LÉ poil Fe montre à peine, et dont les yeux et les oreilles sont encore loin 


* Nom euphonique, sans étymologie. 


dont, il est vrai, je n’ai pu examiner que des peaux dessé- | 
chées et des crânes incomplets, me paraît devoir rester 


be 


se 


RÉ DE 


\E 
N 
\ 


Aucun tubercule sous le tarse. et partie postérieure de . \l 
l'occipital verticalement aplatie, cs dans le genre : 


La 


LE NATURALISTE 127 


L. 


Un seul tubercule sous le tarse. Tubercules des mo- 
laires opposés. Bulles bien développées et dépassant l’oc- 
cipital en arrière . . . . . 4. Endecapleura‘, n. subg. 

(Espèce type Gerbillus garamantis Lataste. Espèces : 
Gerbillus nanus Blanford, ? G. Bottai Lataste, ? G. quadri- 
macutatus Lataste, etc.). 

Deux tubercules sous le tarse. Tubercules des molaires 
plus ou moins alternes. Bulles médiocrement développées, 
surtout dans leur portion postérieure, et nettement dé- 
passées par l’occipital. . . . 5. Depodillus Lataste. 

(Espèce type : G. Simont Lataste. Espèces G. campestris 
Levaillant, etc.). 


Le genre Meriones comprend trois sous-genres, dont voici 
les noms et les caractères : 
IL Genre Meriones liliger. 


1% s.-g. — Rhombomys Wagner (1843). 


Incisives à trois sillons longitudinaux. Tubereules du pied ? 

Espèce unique : Meriones opemus Lichtenstein. 

Synonyme : Amphiaulacomys Lataste (1881). 

Nota. — Le genre Ahombomys Wagner a été créé avec six 
espèces, parmi lesquelles 24. meridianus Pallas, qui doit être 
rapporté aux genre et sous-genre Gerbillus, Rk. tamaricinus, 
qui doit être rapporté aux genre et sous-genre Meriones ; mais 
parmi lesquelles aussi Æh. pallidus Wagner (opus Licht.) 
qui doit rester comme type du nouveau genre (ou sous-genre). 
Le mot Rhombomys reprend ainsi le sens que lui avait déjà 
donné Brandt (1854). Sur la foi de Fr. Cuvier et de la plupart 
des auteurs récents, j'avais regardé Meriones comme Ssyno- 
nyme de Gerbillus, et j'avais à tort donné à Rhombomys la 
place que devait occuper Meriones Illiger; j'avais ainsi été 
conduit à créer le genre Amphiaulacomys pour l’espèce qui 
reste la seule connue du genre Æhombomys. 

2 8.-g, — Meriones Illiger. 

Incisives à un seul sillon longitudinal. Aucun tubercule 
sous le tarse. 

Espèce type : Mus tamaricinus Pallas. Espèces : M. cauca- 
sius Brandt, G. Hurraniæ Blandford, G. erythrurus Gray, 
M. Sawi Duvernoy, M. Trouessarti Lataste, M. aussensis 
Lataste, M. albipes Lataste*, etc. 

Nota. — G. ungicultatus À. Milne-Edwards, G. psammo- 

1 


_ philus À. Milne-Edwards, et G. cryptorhinus Blandford néces- 


siteront peut-être la création d’un sous-genre nouveau. fl 
serait nécessaire d'étudier leurs mains et leurs pieds sur des 


- échantillons conservés en alcool. 


ge s,-g. — Psammomys Cretschmar (1828). 


Incisives lisses, ou du moins sans sillon proprement dit 
comparable à celui du sous-genre Meriones ou du genre Ger- 


: De evdtua, onze, et razupa, Côte. , | 
©» Je n'ai pu examiner les tubercules des mains et des pieds des deux 
premières , 


billus (Un vrai sillon existe à l'origine, ainsi que je l’ai cons- 
taté sur un Psam. obesus Agé de quelques jours ; mais il dispa- 
raît avec l’âge par l'usure du bout sillonné de l'incisive). Un 
tubercule arrondi sous le tarse. 

Espèce type : Psammomys obesus Ruppel. — Espèces : Ps. 
Roudairei Lataste, ete. 


P.-S. — J'ai reçu du British Muséum, sous le nom de Ger- 
billus erythrurus Gray, la peau avec crâne d’un Meriones, 
recueilli en Afganistan par le cap. Hutton, qui ne paraît pas 
différer spécifiquement de mon M. gœtulus d'Algérie. Cette 
espèce devra done s'appeler Merones erythrurus Gray, et son 
habitat s'étend des Hauts-Plateaux et du Sahara algériens 
jusqu'à l’Afghanistan. 

(Fin.) F. LATASTE. 


DIAGNOSE D'UN NOUVEAU GENRE DE TÉNÉBRIONIDE 


a 


Oztænimorphæs. — Nouveau genre voisin des Z'enebrio : 
en diffère par les antennes dont les avant-derniers articles ne 
sont pas transversaux, les yeux moins écartés, les oreillettes 
antennaires plus relevées, le corselet plus étroit que les élytres 
et celles-ci ayant les intervalles convexes, alternativement plus 
relevés. 


©. costulipennis. — Long. 13 mill. Oblongus, postice 
vix sensim ampliatus, parum convexus, niger, sat nitidus, 
prothorace sericeo; capite intér oculos depresso, prothorace 
antice et postice æqualiter angustato, margine postico obsolete 
bisinuato, seutello obtuse triangulari, elytris late crenato- 
striatis intervallis punctulatis, alternatim costulatis. Nossi-Bé. 
(D. Le Roy.) 

L. FAïRMAIRE. 


CORRESPONDANCE 


M. Piotti, en réponse à vos demandes de renseignements, nous 
vous donnons les adresses suivantes : M. le marquis de Nadaillac, 
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Fetias EE RTE QU RS » 75 

CASATRS M es +, à 2 » 

Lybithea Myrrha. MR ee ie 3 » 

Dane AR La 205 20 : 2 » 

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LATDEDIR BRRPIN ES Me EU es 50 à À 25 
FORCES Re ss à 2 » 
Cyrestis ina TS NN RE De te ACER Ut À 5 » 
OT 4 » 


ALES re T6 CAT € 


: Nous pouvons encore disposer de ques exemplaires 
des espèces suivantes de Madagasca 


de es cer (MAD ss ee + 1e pe UN re 3 » 
na (Nor) . BTS HAE 4 50 

— nifica (Fer). . US de Ras er a 3 » 
— nn Petit Zeb 4 dl » 
niana (plusieurs variétés). . Ur se + + » 40 

Ho OP RFO ie sion 6 à 1 » 


acute “fulica 
Cyclostoma madagascariensis (Gray). . . . : . . . . . » 50 


Nous venons de recevoir les fossiles suivants : 


Stringocephalus Burtini, Devonien, Paffra » 75 à 2 » 
Spatangus Hoffamanni, PABIERLÉS Wesphalie. » 75 à 4 25 
Venus Brocchii 20 #10 à F8 
Cytherea Islandica — —  ..... » 75 à 480 
Echinolampas Kleinei — —  .... » 76 à 4:60 
Cytherea incrassata — mn exercer P'20 4 ES 
anopæa Faujasi — mo ses 0 AU AT 
Terebratula grandis — — ..,. » 50 à 4 25 
Isocardia cor — ER PE EE 
On vient de recevoir très beaux échantillons de 
Blende sléei cristallisée du pic Europœæa (Es- 
pagne), d Nb md: ame ee no Le pb ec NOV ARS 
Très beaux échantillons cristallisés de fer carbonate à 
(Siderose), plusieurs variétés de Bouffarich (Algérie), de. » 50 à 6 » 


LIVRES NOUVEAUX 


Alfred Wailly. ap _. les bombyciens sericigènes de l'Inde, 4 
br. in-8, novembre 


D: Ed. Bugnion. La duodénal et l’Anémie du Saint- 
Gothard. Br. in-8°. (enève, 4884. — Notes sur les coléoptères des 
Alpes vaudoises, Br. in-8°, — Métamorphoses du Meigenia bisig- 
nata. Br. in-89, 2 pl. 

Maurice Girard. Le Jardin de l'Ecole. Br. in-8°, — Les Ten- 

thredes des Pins. Br. in-8°. Paris, 4882. 


E. Bertrand. Sur les propriétés optiques des corps cristallisés : 
sentant la forme Rene Br. in-8°, Paris, 4884 “ nù: 


Le 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


De 


Evreux: — Imp Ch. Hénisser. 


Le RE OR 


NY 


4" Année. N° 17 


£er Septembre 1882. 129 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1" et le 15 de chaque mois 


Passe pipe TOUT CE QUI CONCERNE ABONNEMENT ANNUEL : | É MELLE : DE YROLE E 
LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION Payable d'avance en un mandat-poste à l’ordre du Directeur. DIRECTEUR 
Au bureau du Journal France et rie 6 fr, » : Dos RUN 
Pays compris dans l’Union postale,..,,,.. 7 » 11} 
Evous les aires DAayYS.....1.1 coma hiomeds ed 8 » 
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PARIS 


(Affranchissement compris) 


Secrétaire de la Rédaction 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1er JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange ou de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 1° Mar 1882. 


Observations relatives à un groupe de Suidés fossiles dont la 
dentition possède quelques caractères simiens. Note de 
M. H. Fi 

La détermination des Suidés est facile à faire d’après leur 
système dentaire, lorsqu'il s’agit des espèces actuelles, mais 
devient délicate lorsqu'on se trouve en présence d'espèces fos- 
siles qui offrent des affinités avec des genres qui aujourd'hui 
en paraissent très éloignés. C’est ainsi que M. P. Gervais a 
trouvé à la Débruge, près d’Apt, une portion de maxillaire 


supérieur supportant quatre molaires, ayant de l’analogie | 


avec celui de certains Pachydermes alliés aux Suidés, et avec 
celui de certains singes, et en particulier avec celui du Ha- 
cacus nemestrinus ; cette espèce curieuse reçut le nom de 
Cebochærus (singe-cochon). M. Filhol en découvrit des restes 
dans les dépôts de phosphorite du Quercy, et a pu décrire 
presque complètement son système dentaire. Au même en- 
droit, il rencontra de rares débris d’un autre Pachyderme 
dont la dentition offre encore plus d’affinité avec celle des 
singes ; les racines des molaires sont au nombre de trois (au 
lieu de quatre chez les Cebochærus), et les deux internes 
sont soudées dans toute leur étendue; ce genre nouveau 
reçut le nom de Dotiocherus, et M. Filhol obtint récemment 
une tête presque complète. Les dents en étaient en série con- 
tinue aux maxillaires supérieurs et inférieurs; la face est 
plus raccourcie que chez les Suidés du miocène inférieur 
décrits sous le nom de Palacocherus ; le crâne, très raccourci, 
est arrondi latéralement et élevé. La cavité glénoïde du tem- 
poral, peu développée transversalementt, reçoit un condyle de 
forme semblable à celui de la mâchoire inférieure d’un singe. 


Malgré ces caractères qui le rapprochent du singe, le Dolicherus 
est bien un pachyderme. Ce groupe de mammifères appelés 
Pachysimiens, forme passage des Suidés aux singes, sous les 
rapports de la forme des dents molaires, de l’élévation et du 
raccourcissement du crâne, et enfin de la forme de l’articu- 
lation temporo-maxillaire; il est particulier à l’époque éocène 
supérieure. 

* 

* * 

Recherches sur l'anatomie de quelques Echinides. — Note 
de M. R. Kæhler. 

Cette note résume les observations de M. Kœæhler sur la 
structure des vésicules de Pol chez les Oursins réguliers et 
sur l'anatomie des genres Dorocidaris Schizaster et Brissopsis. 
1° Vésicules de Poli. Les vésicules présentent à l'œil nu une 
légère coloration brune. Les deux lames de tissu con- 
jonctif sont réunis par de petites travées conjonctives limi- 
tant une série d'espaces formés de cellules à noyau très 
apparent, et dont le protoplasma émet de fins prolongements 
allant d’une cellule à l’autre. Puis de nombreuses granula- 
tions groupées par amas, et enfin des cristaux cubiques. Ces 
vésicules présentent donc la structure d’un organe d’excré- 
tion, se rapprochant de celui du Spatangue ; 2 Doricidaris 
papillata. Trois espèces de pédicellaires. Les uns tridactyles, 
à branches longues pourvues de dents fines ; les autres sont 
gemmiformes, assez gros, à valves finement dentées sur les 
bords ; ces deux espèces ne se trouvent que dans les espaces in- 
terambulacraires. On trouve enfin de petits pédicellaires gem- 
miformes, à valves finement dentées, répartis uniformément 
sur tout le têt, ainsi que sur la membrane buccale, sous les 
écailles; ce fait n'avait pas encore été constaté. La membrane 
qui recouvre la lanterne d’Aristote est pourvue de cinq appen- 
dices longs de 0 w 01, sorte de petits diverticules en forme de 
corne. Les tissus sont remplis de spicules et de plaques 
calcaires extrêmement abondantes; 3° Schrizaster canaliferus. 


130 


LE NATURALISTE 


Quatre sortes de pédicellaires tridactyles à valves rétrécies au 
milieu; des pédicellaires à trois branches, plus courts et 
plus gros que les précédents, localisés avec la zône périanale, 
à valves terminées par cinq ou six dents; enfin de petits pédi- 
cellaires se rapprochant de la forme aphicéphale. I n’y a 
qu'une seule paire de glanées génitales, et le canal du sable 
arrive au diverticulum tout près de son extrémité; 4° Bres- 
sopsis lyrifera. Trois sortes de pédicellaires ; les uns à hampe 
courte tridactyles, à valves pourvues de dents assez fortes; 
d’autres, petits, à hampe longue avec les dents des valves 
très fines; enfin de petits pédicellaires gemmiformes. Le 
siphon présente à son origine une dilatation sacciforme à 
parois très minces; un petit canal, qu'on peut considérer 
comme un deuxième syphon, part de l'estomac pour débou- 
cher un peu en avant du deuxième orifice du vrai syphon. 
Le rectum est dépourvu de diverticulum ; il y a quatre glandes 
génitales, et l’antérieure gauche est bilobée. — En résumé, les 
observations de M. Kæhler lui permettent de déclarer que 
chez les Echinides réguliers, l'organisme ne subit que de 
légères modifications de détail, tandis que chez les irrégu- 
liers, les appareils ont suivi dans leur différentiation la 

migration de l'anus, qui commence avec les types jurassiques, 
et qui semble avoir troublé he le ae de struc- 
ture primitif. 

.À# + & 

La grotte Lympia. — Note de M. E. Rivière. 

M. Rivière, dans une note présentée en 1875, émettait l’idée 
que les dépôts bréchiformes de la grotte du Mont-du-Château 
de Nice étaient contemporains de homme quaternaire. La 
découverte de la grotte Lympia (en 1878), voisine de la pré- 
cédente, est venue confirmer cette opinion. Cette grotte est 
remplie d'une terre argileuse rouge-brique, compacte, sou- 
vent très dure et soudée aux os, coquilles ou instruments 
qu'elle renferme. On y a trouvé des os brisés et fendus pour en 
extraire la moelle, dont quelques-uns d’an noir prononcé 
indiquent par celà même qu'on les a exposés au feu: puis 
trois haches en calcaire compacte, gris, de la forme dite de 
Saint-Acheul, un nucléus, et des éclats de rebut. Ces haches 
étaient trouvées dans le même milieu que les os et les co- 
quilles, recouvertes des mêmes incrustateurs, et sont évidem- 
ment de même époque géologique. Les animaux suivants 
déterminés par MM. Gaudry et Fischer, caractérisent la faune 
de la grotte Lympia. Ce sont : Lagomys, Arvicola terrestris, 
Elephas, Cervus elaphus, un Ceres voisin du €. canadensts, 
et un Cervus voisin du €: corsicanus ; Capra Primigenia, Pos 
primigentius ? un Bos plus petit que le précédent; un Rapace, 
de la taille de l'aigle, des Passereaux et des Gallinacés ; enfin 
Cerithium vulgatum, var. minor, Helir vermiculata, A. aspersa, 
H. niciensis, Bulimus __—. et Cyclostoma suite 


* 
# * 


Sur les reptiles trouvés dans le Gault de l'est de la france. 
— Noté de M. N.-E. Sauv uvage. 

MM. L. -Pierson et Ch. Barrois ayant recueilli un to 
nombre de débris de vertébrés dans la zone à Ammonites 


mamillaris de la Meuse et des Pa An en à confèrent l'étude 


à M. Sauvage. La faunc 010814 


présentée aciuel- 


que l'espèce était plus grande que Crocodilus icenicus et que 


probablement descendu sur les racines. 


lement par onze reptiles fossiles, parmi lesquels : Po/yptycho- 
don énterruptus, Plesiosaurus pachyomus, P. planus. P. latis- 
pinus, Ichthyosaurus campylodon, Pterodactylus Sedgwickr, 
connus depuis longtemps. Dans les terrains crétacés appa- 
raissent les vrais Crocodiliens succédant aux Téléosauriens : 
on les trouve pour la première fois dans l’étage albien de la 
Meuse ; les fragments recueillis permettent seulement de dire 


C'. cantabrigensis, Le type Scélidosaurien de l époque du Gault, 
est représenté par un reptile allié aux Hylæosaurus. A cette 
époque dans l’est de la France, règne un Dinosaurien; c’est 
un Mégalosaure différent du M. Bucklaudi. Chez un individu 
jeune, le fémur a 0,500 de longueur; l'extrémité distube 
d'un fémur d’adulte a 0,470 de circonférence au niveau des 
condyles; le condyle externe a 0,145 dans le sens antéro- 
postérieur ; les dents sont crénelées sur les deux bords et 
jusque près de la base. La patte antérieure est plus courte que 
la postérieure; le deuxième doigt a trois phalanges, le troi- 
sième en a quatre, et les ongles étroits, effilés, sont en forme | 
de griffes acérées. On est donc en présence d’un reptile véri- 4] 
tablement gigantesque ét armé d’un façon formidable. 1] faut 
encore signaler parmi les reptiles du Gault de l’est de la 
France, la présence d’un Pythonomorphien, le genre PDaco- 
saurus, et d’un Elasmosaurien, le genre Polycotylus. Ce 
dernier reptile n’était connu que des terrains crétacés d'Amé- 
rique, lorsque M. Sauvage le signala dans l'étage kimmérid- - 
gien de Boulogne-sur-Mer ; depuis on a trouvé dans la zone à 
Amvnonites milletianus des Ardennes, un fragment d’humérus 
qui indique à ce niveau un reptile voisin de l’ espèce décrite 
par M. Cope. 


SÉANCE DU 8 MAI 1882. ' 
Sur l'œuf d'hiver du Pylloxera. — Note de M. Henneguy. 


M. Henneguy, après avoir vainement cherché l'œuf d’hiver 
en septembre et octobre 1881, puis en mars 1882, sur les 
vignes de M. Laliman au château de la Tourate, près Bor- 
deaux, finit par rencontrer plusieurs petites galles, le 16 avril 
dernier : chacune renfermait un jeune Phylloxera sorti de {|} 
l'œuf d'hiver : il était à remarquer que ces galles se ren- 
contraient sur de jeunes pousses de Clinton. On trouva à la 
même époque de nouvelles jeunes galles sur les vignes améri- | 
caines, à Langoiran (Gironde). fl y avait donc des œufs 
d'hiver dans le Bordelais, cette année, contrairement à l'as- 
sertion de MM. Boïteau et Valéry-Mayet. En plaçant sur r des 4 
vignes les jeunes Phylloxeras sortis de l “œuf d'hiver récoltés N 
aux environs de Montpellier, M. Henneguy a pu constaler 
que les premières galles n'apparaissent qu’une dizaine de 
jours après l'éclosion. A la sortie de l'œuf, le jeune animal, 


mène pendant quelque temps une vie errante sur les feuilles 
et les sarments, puis, se fixant sur une feuille, il forme une 


RL | 
F4 


feuille voisine ; quelquefois il disparaît, et dans < 


nées par M. Henneguy, l 
Bordeaux, lui son peser que, Lélosion de l'œuf d'hi 


ne vo 


” 


& 


E. 
NS — 


LE 


NATURALISTE 


131 


quinze jours plus tard environ que dans le Languedoc ; il 
constate en outre qu'il n’a encore pu trouver jusqu’à présent 
de galles sur les cépages français, toutefois, il continue ses 
recherches. 


MATÉRIAUX 


POUR SERVIR A LA RÉVISION DE LA FLORE PORTUGAISE 
ACCOMPAGNÉS DE 
Notes sur certaines espèces ou variétés critiques de Plantes européennes. 


M. Reguienii Benth. 

Cette curieuse petite espèce de Corse, de Sardaigne et de 
l'ile de Monte-Christo, se rencontre çà et là à Porto dans les 
terrains qui longent le Douro et près de la mer; elle n'y est 
bien certainement que subspontanée. 


M. Pulegium L. var. villosa Benth, (M. tomentosa Sm. 
non D'Urv.; M. tomentella Hoffg. et Link ; Pulegium tomen- 
tellum Presl). 

Hab. — Ad rivulos in arenosis pr. Silves. — Jun. 1847. — 
(Welwitsch). 

‘08s. — M. de Ficalho déclare, dans ses Apontamentos, que 
tous les échantillons de l'herbier de Welwitsch, se rapportent 
à cette variété; je ne serais pourtant point surpris qu'on ren- 
contrât le type dans le nord du Portugal. 


GENRE PRESLIA Opiz. 


P, cervina Fresen. var. viliflora (P. villiflora Opiz ; 
M. cervina Brot.). 

Hab. — In uliginosis prope Praga sparsim. — Sept. 1845. 
— (Welwitsch). 

us LYCOPUS Zownef. 


L. laciniatus Rouy bre esp Pour. .? non L.!; 

L. Europæus Welw. non 
Hab. — In palustribus ad Zagôa d'Obidos. — Aug. TE — 

(Welwitsch). 

Glomérules de fleurs sessiles, compactes, à paires peu 
écartées, occupant toute la longueur des rameaux et l'axe 
primaire au-dessus des dernières ramifications. Calice à tube 
ouvert, presque trois fois plus long que les dents ; celles-ci 


étroites, lancéolées, longuement cuspidées ; corolle velue à la 


gorge ;. achaines moins larges que dans le L. Europæus, 
dépassant le tube du calice, déprimés sur la face externe et 
munis d’une bordure épaisse. Feuilles caulinaires lancéolées, 
les inférieures et les moyennes grandes (10-12 centim. de 


long sur 3-4 centim. de: large), subsessiles, pinnatiséquées à | 
Ja base, à 2-6 segments, puis pinnatifides dans leur, moitié 
‘supérieure, lés supérieures et celles des rameaux étroitement 


lancéolées (25-60 millim. de long sur 6-25 millim. de large), 


fortement dentées ou suhpinnatifides. Tige dressée, raide, 
élevée, fortement canaliculée sur ses faces, très rameuse, à 


rameaux décroissant presque régulièrement de la base au 
sommet. 

Plante très distincte du L. Zuropæus L. et aussi du L. exal- 
tatus L. f. avec lequel elle a quelque ressemblance. C’est 
peut-être à ce Lycopus que doit être rattaché comme syno- 
nyme le L. exaltatus Pourr. non L. f. (L. Europæus L. var. 
elatior Lge). Toutefois, M. Lange, qui a vü dans l'herbier de 
Pourret la plante de ce botanisté, lui attribue des verticilles 
lâches, écartés (remotis), ce qui ne peut s'appliquer au 
L. laciniatus qui les a compactes et plus rapprochés que dans 
le L. Europæus ; de plus, M. Lange, en spécifiant « foliis basi 
profondius pinnatifidis » ne fait pas mention de feuilles cauli- 
paires absolument pinnatiséquées à la base, et portant 2-6 
segments, et ne dit pas ces mêmes feuilles subsessiles, ce qui 
existe dans le L. laciniatus, puisque la partie pétiolaire de 
feuilles de 12 centim. de long varie seulement entre 3 et 
5 millim. 

RÉSUMÉ 


Dans le travail ‘que je viens de terminer sur la famille des 
LaBrATÆ, j'ai donné les diagnoses de sept espèces nouvelles : 
Peutrilin Vincentinum (de Portugal), 7, Majoricum (des îles 

Baléares), 7. mieropodioides (de l'ile de Chypre), Nepeta Lusita- 
nica, Thymus sublaxus, Méntha Welwitschi, Lycopus laci- 
niatus, Ces quatre dernières portugaises, 

Accepté comme bonnes espèces les Salvia oblongata Vah, 
Prunella intermedia Brot., P. hastæfolia Brot., Stachys Lusi- 
tanica Brot., Sideritis hirtula Brot., qui étaient considérés 
comme variétés ou simples synonymes pures espèces 
affine 

mi l’hybridité des Thymus Welwitschr, Büiss., Te db 
sitanicus Boiss., et soupçonné celle des 7. camphoratus Hoffg. 
et Link, 7. Abd biens Lge, Mentha Welwitschit Rouy ; 

Mentionné la présence en Portugal des Zeucrium Hænseleri 
Boiss., 7. Chamædrys L., Nepeta reticulata Desf., Origanum 
Balearicum Camb. var. Lusitanicum, Calamintha Beœtica Boiss. 
et Reut., Micromeria tenuifolia Ten. pour lesquels aucune 
localité portugaise n'avait été précisée ou qui n'avaient jamais 
été indiqués en Portugal ; 

Supprimé de la flore portugaise le 7. gnaphalodes Valh, 
lequel avait été pris pour le T. Vincentinum ; 

Étudié avec quelques développements les Teucrium his- 
pano-portugais du groupe Polium verum, plusieurs Salvia du 
groupe Verbenaca, l'Origanum Balearicum, plusieurs Thymus, 
certains hybrides, etc. ; 

Signalé plusieurs localités pres pour des plantes déjà 


‘indiquées en Portugal ; 


Publié enfin quelques 20168 sur les Teucrium Lusitanicum 
Lam., Lamium maculatum L., Origanum virens Hofïg. et Link, 
Mets Requienit, etc. 

G. Roy. 


& 


i NOTES ADDITIONNELLES. — - |. À consulter également un intéres- 


sant article paru dans le Gardener's Chronicle (XI, 1879, p. 368), ges 
lequel l’auteur établit un parallèle entre les Labiées 


celles du Languedoc et de l'Espagne, en même tem temps av rappel 


‘les différences de forme, d'odeur, de Filpaé: La À nc une même 


éspèce sous des climats différents, Dan e, basé en partie 
sur le travail de M. de Ficalho, last Man aussi quelques 


132 


LE NATURALISTE 


La préparation des Œuis d'Oiseaux. 


Une collection d'œufs d'oiseaux ne peut avoir une grande 
valeur qu'autant que tous les spécimens sont parfaitement 
déterminés. Quand on veut prendre dans un nid quelconque 
des œufs momentanément abandonnés, il faut avoir soin de 
laisser revenir dans le nid les oiseaux qui ont pondu ces 
œufs, afin de bien détérminer l'espèce. Si au premier coup 
d'œil on ne peut reconnaître le type, il faut tâcher d'en cap- 

_turer un, afin de l’examiner de près. 


Après s'être rendu compte de l’état dans lequel se trouve 
l'œuf à vider (ce qui, très facile pour ceux à coquille mince 
et transparente, l’est beaucoup moins pour les coquilles 
épaisses), on prend le spécimen de la main gauche et de la 
droite tenant un perforateur proportionné, on perce d’un seul 
côté, un trou aussi petit que possible si l'œuf est frais. On 
introduit par ce trou une aiguille à crochet, et l'on s’en 
sert pour malaxer ensemble le blanc et le jaune, en pre- 
nant soin pendant cette manœuvre de ne pas rayer les 
parois internes de l’œuf; avee un doigt on bouche ie trou 
et on secoue fortement la coquille pour achever d'en brouiller 
le contenu; puis, prenant un chalumeau et engageant sa 
partie la plus effilée dans lorifice de la perforation (qui 
doit être d’un diamètre supérieur à y se chalumeau), 
on souffle fortement dans le tuyau de e par son Côlé 
le plus évasé; sous la pression de pe “insuflation, les 
liquides se déplacent et débordent des deux côtés de la 
pointe du chalumeau ; on met alors de l’eau dans un injec- 
teur et on la projette dans l'œuf, qu’on secoue fortement à 

nouveau et d’où on l’extrait encore au moyen de l’insufflation. 


Ceci fait on dépose l'œuf sur un vieux linge, l’orifice en des- 
-sous, et on le change de place de temps à autre jusqu'à ce 
qu’il soit complètement égoutté. On lave ensuite extérieure- 
ment les œufs qui pendant le vidage auraient été salis par l’é- 
vacuation des liquides, mais en ne se servant que d'eau pure 
pour opérer ce nettoyage. On pourra sans inconvénients 
s'aider d’une brosse douce pour tous ceux d’une couleur 


Lo es BAR de nature à être cultivées dans les j 
présente quelques observations sur la Dr Li et la dAbddon 
géographique du Mentha Pulegium L., 


“IL — Il convient de dire, au sujet du Mentha Welwitschii RouS 
que les s exemplaires de cette Menthe récoltés par Welwitsch son 

urs, et qu'il a été dès lors impossible de voir des dices 

fructifères ; la fe forme de ces organes et l'examen des nucules, eussent 
pu aider à la constation d’une hybridité d’ailleurs bien probable. 


NE. — A propos de l'hybridisme dans le genre Thymus, je ee 
ajouter que cette année sn uin 1882), A de eu la satisfaction de trouver 
rh 2e compagnie de M. A. A ur (+ Dons 

paradoæus Rouy), GES des T. Funkii Cos Zygis L.; cet 
À pod aont, je n'ai ’un seul pied, sa au milieu des 
parents. Ce curieux Droit réunit les espèces de l'ancienne Fe 
ps a Benth. au rs L., transition que je n'avais pas 

encore Lu Je donnerai la description de ce Thym Fat le 
é rendu mes bras ne es en Espagne en 18841 
“et 1882. G.R. 


-sur la coquille soit au crayon, soit à la plume le nom du 


Côté de la perforation. Elle doit être en caractères minus- 


| scalpel puisse y pénétrer aisément; on le fait jouer en tous 


uniforme, mais on devra s’en interdire l'usage pour les 
œufs à teintes composées ; peut-être même devrait-on se con- 
tenter de les essuyer purement et simplement, car avec le 
mouillage nous avons vu s'atténuer et parfois s’effacer com- 
plètement les taches qui rehaussent si bien les œufs du 
Loriot et ceux de la Grive des vignes, comme disparaître sous 
l'action de la brosse la poussière rubigneuse qui caractérise 
la coloration de la coquille du Gypaëte et les teintes sangui- 
nolentes du Catharte. 

Cependant nous ne voyons aucun inconvénient à employer 
tour à tour les deux moyens en question pour nettoyer la 
surface des œufs de la plupart des sternes, laridées, chara- 
dridées, etc., dont les coquilles pourtant sont ornées de taches 
de différentes couleurs, par la raison que ces taches font partie 
de la pâte de la coquille. 

Les œufs de certains groupes d'oiseaux, et notamment ceux 
des Pélicans, des Manchots, des Fous, des Cormorans, etc., 
etc., sont couverts d’une couche crayense qu’on doit respecter 
scrupuleusement, car se serait détruire leur caractère spécial 
que de les gratter. 


Enfin quand la toilette est finie, nous conseillons de pro=«… 
jeter à l’intérieur de l'œuf quelques gouites ou simplement 
une seule (suivant capacité) d'alcool saturé d'acide phé- 
nique ou de sublimé. Ceci fait, on bouche le trou avec un © 
disque de taffetas gommé ou de. papier fin découpé à l'em- 
porte-pièce. À 

On peut ensuite inscrire un numéro de référence sur le | ê 
disque, se rapportant à un livre de notes, ou bien inscrire 


spécimen, l’époque où ou l'a capturé, avec la désignation de 
l'endroit. Enfin le naturaliste marquera le spécimen de ses 
initiales. Cette inscription se place toujours au-dessous ou à 


cules mais lisibles. 


Le mode de perforer les œufs d'un seul trou est celui géné- | 
ralement adopté aujourd'hui, néanmoins quelques personngé 
conservent encore l'habitude de percer deux trous sur la ” 
même paroi; nous n’y voyons pas d’inconvénients majeurs, 
nous recommanderons seulement à celles qui persisteraient M 
dans ce système, de pratiquer l’un de ces deux trous plus … 
petit que l’autre. Dans ce cas,le trou foré vers le renfle- 
ment serait le plus large, tandis que celui pratiqué vers le 
petit bout serait le plus petit. 


DIFFIGULTÉS ACCIDENTELLES 

IE — Quand un œuf est couvé et que l'embryon est en voie À} 
de formation, ce qui se reconnaît facilément dès le premier À 
moment, soit de visu par le défaut de transparence, soit au 


reconnaissance), on fera un trou assez large pour qu'un peti 


sens pour diviser le fœtus, puis, avec une aiguille à cro- 
chet, on le retire morceaux par Morceaux en s “aidant s’il est 


jecte de l’eau pure pour ‘facilitée értie des derriere 
ments, On passe une seconde fois de l’eau pour nettoyer 


LE NATURALISTE 


133 


l'intérieur de la coquille; enfin on met à sécher et l’on ter- 
mine comme il a été précédemment indiqué. 

ment développé qu'on ne pui q 

imparfaitement à l’extraire par un trou de perforation ordi- 
naire. On en juge facilement à l’avance par la résistance qu'é- 
prouve une aiguille introduite à l’intérieur, surtout quand à sa 
sortie il ne se produit aucune expansion liquide. En ce cas, il 
faut avec un crayon tracer sur un des côlés de l'œuf les 
contours d’un ovale en rapport avec sa dimension qu'on dé- 
coupera progressivement ensuite avec la pointe tranchante 
d’une bistouri-canif ; cette portion de l’œuf détachée, on l'en- 
lève avec les pinces, et par l'ouverture, tant au moyen des ci- 
seaux courbes spéciaux, que du scalpel-faucille, on coupe 
l'embryon à volonté et on l’extrait ensuite très facilement au 
moyen de la brucelle et des crochets; on pourrait même en 
opérant avec soin tirér l'embryon entier sans lacérations, et 
dans ce cas, on pourraitencore le conserver dans de l'esprit de 
vin; on nettoie l'intérieur de l'œuf, on le sèche, on y ajoute 
quelques gouttes d’alcool phéniqué, puis on remet en place 
la pièce détachée en soudant ses bords soit avec un peu de 
gomme légèrement additionnée de farine, soit avec un peu 
de chaux vive délayée dans du blanc d'œuf. 

© HIT, — Si l'on avait à vider un œuf qui eût été longtemps 
couvé, ou dont pour une raison quelconque on suspectàt la 
solidité, il faudrait avant de le perforer l'enteurèr d’une bande 
de papier mince ou de baudruche roulée en double sur elle- 
même que l’on fixerait avec une solution de gomme pure, 
bande qu'après dessiccation on percerait et viderait comme à 
l’ordinaire; par ce procédé, analogue à celui qu'emploient les 
emballeurs pour expédier des objets fragiles, on prévient la 
‘dilatation des œufs; on enlève ensuite la bande en la mouil- 
lant au préalable avec précaution et petit à petit. 
IV. — Quand un œuf vient à se casser On peut, s’il en vaut 
la peine, prendre le soin de le réparer, mais en thèse générale 
on ne doit conserver leurs coquilles pour collection qu'autant 
qu'elles sont parfaitement intactes, fraîches de coloris et per- 
forées dans les règles. | 
Enfin, en admettant la présomption de rareté en faveur 
d’un œuf cassé, voici comment il faudrait s’y prendre pour le 
raccommoder.: 1° si la fracture était simple, on glisserait 
entre ses bords un peu de chaux délayée avec de l’albumine 
(blanc d'œuf), et on les rapprocherait l’un de l'autre, en les 
maintenant entre deux billots de liège fixés ad hoc sur une 
planchette et un peu excavés en leur centre, pour prévenir le 
déplacement du sujet; 2° mais si la fracture était complexe, 
si un certain nombre de morceaux se trouvaient détachés, 
l'opération deviendrait plus délicate; on devrait alors rap- 
porter sous le morceau le plus grand des formes en papier 
fin que l’on doublerait si besoin était, et sur lesquelles (ces 
formes une fois sèches) on passerait une épaisse, couche de 
gomme arabique fondue avec addition d'une petite quantité 
de sucre candi, et quelque gouttes d alcool au sublimé; après 
i saisissant les fragments détachés avec uné pince à 
pointes en baleine, on les ajusterait l'un contre l'autre sur 
les: formes artificielles, et on laisserait sécher entre autant 
de billots de liège qu'il serait nécessaire. tps ob 
* Onsavärion. — On doit s’interdire absolument de vernir 


IL. — Il arrive assez fréquemment que l'embryon soit telle- 
NAT PP :1 4 ttrèc 


les œufs, leur surface est marbrée, brillante, mate, poreuse 
où chagrinée tour à tour, et l'emploi du vernis (inutile d'ail- 
leurs) leur enlève ce caractère extérieur très essentiel pour 
l'étude. 

NIDS D'OISEAUX 


La conservation des œufs se lie si étroitement à celle des 
nids, qu'il est impossible de parler des premiers sans s'oc- 
cuper aussi des seconds. 

Les matériaux qui entrent dans la composition de ees habi- 
tations les rendent souvent d'une conservation difficile. 

Les nids de grandes dimensions n'étant pas recueillis 
comme trop encombrants, uos indications ne viseront que ceux 
qui, composés de matières animales ou textiles et capiton- 
nés de poils ou de plumes, seraient de nature à attirer les 
insectes. 

On devra : 1° les enfermer dans une boîte (ou dans un 
étui en fer-blanc) hermétiquement close, et plonger cette 
boîte pendant 10 ou 15 minutes dans une eau bouillante; 
2° puis, après leur retrait de ce récipient, il faudra les arroser 
d’alcoo! phéniqué ou mieux encore d'alcool au sublimé; il ne 
restera plus ensuite qu’à les réintégrer sur leurs supports 
naturels. 


DIAGNOSES DE COLÉOPTÈRES DES ILES ANDAMAN 


Par A. CHEYROLAT. 


S. Opilo elavatus.— Long. 8 mill., lat. 2 mil]. — Elon- 
gatus, castaneus, femoribus ferrugineis, oculis lateralibus 
exértis majoribus, infra emarginatis, antennisque nigris, 
elava cylindrica, truncata, triarcticulata ; prothorace subeylin- 
drico, éoriaceo, longitudine costato; scutello angusto piceo; 
elytris prothorace latioribus, planisculis, parallelis, dehiscen- 
tibus, punctatostriatis, singulo unicostatis ad basin, macu- 


laque lateraii ante medium, flavis, pedibus nigro pilosis 


CURGULIOYIDÆ 


9. Acicnemis longus. — Long. 11 mill., lat. 4 mill. — 
Elongatus, rufus, rostro arcuato, nigro, fortiter rugoso, basi- 
rufo; prothorace conico, lateribus rotundato, pubescente, 
angulis posticis rectangulis, albis ; seutello punctiforme albo; 
elytris striatis, obtuse attenuatis, pedibus acute calcaratis, 
albis. 


. Ecta’orhinus frontalis. — Long. 14 mill., lat. 
8 mill. — E. rugaticollé, nob. valde similis, niger, rostro 
nitido, punetulato, inter pedibus mediis limitato; capite rotun- 
dato, fusco, macula flava notato; prothorace lateribus mediis 
rotundato et ampliato, reticulalim foveato et asperalo, costa 
longitudinali versus medium interrupta, noldis 2 areuatis 
elevatis ; seutello punctiformi nigro, nitido; elytris subconicis, 


0 


in apice flavis; et bidentatis, breviter mucronatis, in humero 


angulatis, costis, basalibus duabus flavis, elevato clathratis; 


corpore infra pedibusque cinéreo-brunneis, femoribus bre- 
viter dentatis, tibiis flavo-annulatis. F 

11. Desmidophorus 12-fasciculatus, — Long. 
43 mwill:, lat. 11 mill. — Ovalis, fusco tomentosus, squamosus, 


LE NATURALISTE 


rostro valido, arcuato, nigro nitido,crebre puncetato, basi fusco, 
oculis nigris, capite convexo; prothorace subconico, rufo, 
squamulis albis vage tecto; scutello angusto, elongato, fusco; 
elytris cum fascia basali, sutura ultra medium et altera fascia 
obliqua suturam tingente et limbo apicali albis, macula sutu- 
rale et in singulo tubereulis sex nigris : 2, 2, 2, duobus ante 
et ducbus infra medium; corpore et SRE griseo-setulosis 
et squamosis. | 

12. Mecistocerus eristatus. — Long. 10 mill., lat. 
5 1/2 mill. — Oblongus, brunneus, in elytrisflavido et albo 
fasciolatus : rostro arcuato, oculis antenrisque nigris, capite 
convexo, rutilo, cristula inter oculos; prothorace convexo, 
punetis impressis notato, costa longitudinali nigra nilida ; 
seutello rotundato nigro; elytris prothorace latioribus, fortiter 
punctato striatis (punetis quadratis), interstitiis alterne ele- 
valis; corpore infra pedibusque calcaratis nigris femoribus 
ad apicem ochraceis. 

413. M. Nigro punetatus. — Long. 7 mill., lat. 3, 
5 mill. — Elongato oblongus, brunneus, macula in LBUIA 

angulo antiquo “prothoracis, plurimis ad basin elytrorum, 
fascia ultra medium extus ampliata geniculis et femoribus 
calcaratis ochraceis (in medio nigris) ; rostro arcuato, nigro, 
nitido, punctulato, fovea profunda ; capite convexo; breviter 
setuloso, coriaceo, in fronte flavescente ; prothorace antice 
attenuato, postice breviter bisinuato, longitudine costato, sat 
fortiter punctato, elytris punctato  . subqua- 
dratis) apice obluse emarginatis, ano flav 

14. M. Nigro striatus, — Long.11 ss lat. 3.3/4 mill. 
— Oblongus rubidus, albo nigroque. variegatus et nigro 
striatus, rostro nigro arcuato, punctulato, capite convexo, 
macula frontali alba ; prothorace albo, luridoque variegalo, 
punclis anguslis, elongatis sub serie disposilis, longitudine 
nigro çarinato; scutello punctiformi nigro; elytris prothace 
vix Jatioribus, albo nigro que variegatis, nigro striatis, punctis 
striarum albo cinetis; pedibus griseis, albido setulosis et tibiis 
infra et apice late fusco annulatis. 

15. M. Geniculis albis. — Long. 11 mill., lat. 5 mill. 
— Oblongus, ochraceus, ‘albo nigroque variegatus, rostro 
ténui,. areuato, nigro, nitido, inter pedes medios limitato, 
capite convexo,setuloso, lurido ; prothorace ee iteribus 
mediis rotundato, convexo, ochraceo, nigro pune albo 
variegalo, costa longitudinali nigra, lineis tribus Fée 
albis, litteram M. desinenti; scutello rotundato nigro; _— 
vix prothorace latioribus, convexis, ochraceis, serie albo 
culatis et nigro punctalis, interstiliis, COnvexis, in su E ra 
emarginatis; corpore infra pedibus nigris, calcaribus et 
genibus albis. 


DESCRIPTION DE LÉPIDOPTÈRES DE MADAGASCAR 
Par M. x. MaABILLE 
1. Syntomis Butleri, Sp. 0. 
- Ailes antérieures noires à quatre taches jaunes, une à la 
base, une au milieu de l'aile, plus longue que large, et ne 


touchant pas les deux bords opposés, puis deux petites au 
bout de l'aile, superposées, l’une à la côte, l’autre au bord 
interne. Aïles inférieures jaunes avec une bordure noire, for- 
mant un sinus peu profond. Thorax noir, antennes et tête 
noires, épaules marquées d'une tache jaune avec l'avant- 
dernier anneau cerclé de noir 

Dessous des ailes avec les hé du dessus ; les inférieures 
à bordure plus étroite. 

Mâle plus petit avec l'abdomen entièrement jaune et le des- 
sous des ailes inférieures sans bordure noire 

Nous rapportons comme variété à cette espèce une femelle 


chez laquelle la bordure des ailes inférieures est plus épaisse,” 


le sinus plus profond; ét en dessous il y a un gros point noir 
au bord antérieur des secondes ailes. 

Collection Thierry-Mieg et P. Mabille. 

Syntoxmis quinquemacula, sp. n. 

Même taille; ailes un peu plus larges; les antérieures 
ornées de cinq taches jaunes à peu près égales : une basi- 
laire, deux au milieu de l’aile et deux à l'extrémité. Ailes. infé- 
rieures à bordure noire s’arrêtant au milieu du bord externe 
pour remonter jusqu'aux deux tiers du limbe. Dessous, avec 
les mêmes dessins. Thorax noir, tête, collier et antennes 
jaunes; corps jaune avec J'avant-dernier anneau noir et l'anus 
bordé de la même couleur. 

Collection P. Mabille. 

Liparis nolanna, Sp. n. 

19 mill. G, ailes supérieures d’un blanc jaunâtre, salies 
de brun depuis l’apex jusqu’au milieu du disque: Frange 
précédée d'un liseré noir. Ailes inférieures entièrement d'un 
fauve orangé. Dessous des ailes orangé, les supérieures un peu 
salics de brun avant la frange. Antennes à lige jaune à lames 
Jongues et brunes. Palpes prolongés en avant, connivents. 

Collection Thierry-Mieg. 

Aconthia Miegii, Sp. n. 

Aïles supérieures d’un blane un peu jaunâtre ; avec des as: 
sins et des taches d’un noirâtre tirant sur le violet clair : deux 
lignes noires dentées partent de la même côte vers le premier 
tiers de l'aile, se réunissent en face de la cellule et gagnent 
le bord interne un peu en avant de l'angle. Elles forment un 
triangle costal de la couleur du fond, et tout l'espace extérieur 
est taché de violet, marbré de blanchâtre vers l'apex; un 
liseré noir denté précède la frange, qui est coupée de blanc. 
Le reste de l'aile offre trois bandelettes noires peu marquées; 
dont l'extérieur s’arrêle à la cellule. 

Ailes inférieures d’un blanc pur, avec le bord externe sali 
de noir 

Désébus blanc avec l’apex des supérieures et une tache cos- 
tale noirs. Collier jaunâtre, antennes noires, cernes des 
palpes tachées de noir. 

Collection TFhierry-Mieg. 


Fhyliodes prœtexatus, Sp. n. 


Ailes supérieures d’un jaune de cuir, luisantes, avec des À 


ondes satinées, transversales, plus accusées au bord interne. 
L'apex est falqué avec la pointe relevée; une. ligne jaune 


doublée de brun en part obliquement, forme: brusquement À 


un coude au-dessous de la cellule et va joindre le. bord 


ds 


DS pe D me 


Cr 
— es 


LE NATURALISTE 135 


interne. L'espace terminal ainsi limité, est ondé de brun 
jaunâtre et élégamment réticulé de blane sale. La tache 
réniforme est grande, carrée, d’nn blanc bleuâtre, Ailes infé- 
rieures noires, jaunâtres à la base, et terminées par une 
large bordure d’un fauve presque orangé. Dessous des ailes 
d'un blanc jaunâtre. Le disque des supérieures occupé par 
une grand tache évidée au milieu; les inférieures avec une 
bande noire, partant du milieu du bord abdominal, et s’ar- 
rêlant à la cellule; thorax AA antennes de la couleur des ailes; 
dos noirâtre, abdomen blan 

Collection Thierry-Mieg. 

Hyperythra Miegii, SP. n. 

Jaune; ailes supérieures à apex un peu falqué, à bord 
externe arrondi et sali de violet clair; une bande de même 
couleur en zig-zag descend de la côte et vient aboutir à 
l'angle interne. La frange est coupée de blanc au-dessous de 
l’apex. Aïles inférieures jaunes avec une tache violacée, 
divisée par un trait blanc, sinué, au bord antérieur avant la 
dent; un petit point noir central aux quatre ailes. Dessous 
jaune avec une large bordure terminale rouge violet, renfer- 
mant deux taches de la couleur du fond aux supérieures, et 
une aux i : Corps jaune, antennes pectinées, rousses. 

Collection Thierry-Mieg. 


BIBLIOGRAPHIE 


MANUEL DE SCIENCES NATURELLES ! 
Par M. J. CuaALoNw, 
Docteur ës-sciences naturelles, professeur à l'Ecole normale de Namur. 


M. J. Chalon vient de faire paraître la seconde édition de 
son Manuel. L'ouvrage a été entièrement refondu et complété. 
Le plan de ce livre, de près de 400 pages, est tout différent ® 
celui des manuels analogues édités en France. L'auteur 
d’ailleurs suivi le programme du conseil de remets 
il étudie sommairement la Ghimie, la Zoologie, la Botanique 
et la Minéralogie. 

En France, la Chimie ne rentre pas dans. le programme des 
sciences naturelles. La Minéralogie cependant ne peut se 
passer de la Chimie. Aussi, le domaine scientifique devenant 
chaque jour plus vaste, est-on obligé de restreindre ses études 
et a-t-on réuni la Minéralogie aux sciences physiques, On 
évite de cette façon de faire de la Chimie, quand on veut se 
livrer exclusivement aux sciences naturelles. 

“Ikn'y a pas toutefois d’inconvénient, dans un manuel du 
genre de célui qui nous occupe, à faire précéder la Zoologie, 
la Botanique et la Minéralogie, de quelques notions de Chimie. 
Mais je n’approuve pas l'ordre suivi par M. Chalon; à mon 
avis, il eût été préférable de. placer la Minéralogie immédia- 
tementa près la Chimie. L'auteur aurait dû, en outre, donner 

un aperçu de Géologie et de Paléontologie à la fin du volume. 
— Cés,aciences ont une trop grande imporlance pour qu'on 


12° —  Lépidoptères. 


* “1 Cet ouvrage a été approuvé par un arrêté royal du 22 mai 1882. | 


les passe sous silence. La: grande théorie du transformisme, 
qui à fait la gloire de Lamarck et de Darwin, n'aurait guère 
de raison d’être sans la Paléontologie. 

Nous espérons done que M, Ghalon comblera cette lacune 
regrettable. 

Quoi qu'il en soit, ce manuel se recommande par sa pré- 
cision et sa clarté. Chacun sait combien on a de peine à con- 
denser un sujet sans porter atteinte à sa clarté; M. Chalon 
a su réunir dans un espace relativement restreint,-un très 
grand nombre de faits. 

En Zoologie, après l'anatomie et la physiologie générales, 
chaque ordre est l'objet d’une étude assez complète. En Bota- 
nique, outre l'organographie, l'anatomie et la physiologie, 
les familles les plus importantes sont soigneusement passées 
en revue; 230 figures intercalées dans le texte contribuent à 
le rendre plus net encore, 

Nous résumerons cette courte analyse en disant que le 
manuel de M. Chalon répond parfoitement au but qu’il s’est 
tracé; c'est un excellent ouvrage à ren entre les mains des 
instituteurs. 

Je ne lui reprocherai qu’une chose, c’est de ne pas contenir 
de notions de Géologie et de Paléontologie. 

Mais quand on voit combien cette seconde édition est supé- 
rieure à la première, on peut espérer que la prochaine ne 
laissera rien à désirer. 

CHARLES BRONGNIART. 


HISTOIRE NATURELLE DE LA FRANCE 


Pour répondre à la demande d’un certain nombre de nos 
lecteurs qui ont été vivement impressionnés de la notice que 
nous avons publiée, dans un de nos précédents numéros, sur 
l'histoire naturelle de la France, nous donnons ci-après la 
nomenclature des parties qui. composeront cet ouvrage, en 
faisant observer toutefois que ces divisions pourront être mo- 
difiées dans certains cas. L'exécution matérielle sera aussi 
soignée que possible, et comme un dessin exact supplée 
souvent à une longue description, tous ces volumes com- 
porteront forcément un Dont. très considérable de jé res, 
eu égard à leur dévelo 


ement 
1'° partie. Généralités. Introduction -à l'étude des sciences 


naturelles. 
2 — Mammifères. 
3° — Oiseaux. 
4 — Reptiles 
5° — Poissons. 
6° —  Mollusques (Céphalopodes-Gastéropodes), 
T — ns (Bivalves) Tuniciers, Infusoirs. 
8° —  Coléoptère 
ge — Obobiuies, Névroptères. 
19° —  Hyménôplères. 
11° — . Hémiptères. sich 


= Diptères, Thysanoures, Apres parnales 
Arachnides, 


L 


136 


LE NATURALISTE 


15° partie, Acariens, Crustacées, Myriapodes. 
1 Li = rs 


6 
17° —  Rayonnés. 
18° — Plantes Cryptogames. 
19° — Plantes Phanérogames. 
20° — Géologie. 
21° — Paléontologie. 
22° — Minéralogie. 
232 — Technologie. Application des sciences naturelles. 


OFFRES ET DEMANDES 


M. Barel, pharmacien, place de l'Orme à Nantes, désire échanger 
de très bonnes espèces minérales, contre d’autres minéraux. 


* 
x x 


M. P. Designolle, à Bléneau (Yonne), offre : Dyticus circumflexus, 
punctulatus, Cybister Ræselii, Hygrotus versicolor, Hydroporus picipes, 
Gyrinus marinus, etc., enéchuigze d'autre Coléoptères. 

x x 

M. de Tarbé, à Gisors (Eure), offre chenilles vivantes de Cucullia 

Lychnitis et de Thera (Cidaria) Juniperata. 


* 
* + 


A vendre, collection complète des pelites nouvelles entomologiques 
(1869-1879). — S'adresser, à M. Petit, 2, rue qu (Chàlons- 
sur-Marne), 


ARRIVAGES 


Nous pouvons disposer de beaux ra de fossiles du silurien 
de Bohème que nous venons de recevo 


Fhhtcient: cnates RSS are : 2 fr. 50à £fr. » 
Ellipsocephalus Hoffii. . . . . . . UE » 50 
Paradoxides Bohemicus EAU ou tte). sie. Mi 25 A » 
Phacops peu SES RRQ Ji RUES 7B CAN SE 
Cromus Beaumonti. . . . . . : dette rate te Mi 0:12 80 
Arethusiana Hs = PCM EN ES: de MN b: 4:12 » 
PHACODS IBEUDOUS ee à à: + + à » + » mure: OÙ » 
Fossiles Du PERMIEN DE GERA 
CE UP IS ET br MT x: -: 00 
opharia scothei ne dE tr EE 30» 60 
SUOMI + + , . : . . an pr! 35.» 60 
_ Fire has ro eo ne NU D pif 9029 ‘10 
Fenestel GORE nn De ie nie er 0 CS "80 
Lun » . 50 » 80 
ooeite CON ». 60 14 » 
Locidaris keyserlingi . Ts ch. » 40 » 60 
Acanthocladia anceps. . . . MÉRNE st, el: AE VA 
Terebratula elongala. "een" "1 “00 9. 4 
…— complañata , . 4440 ro do D Dix 9:20 
|: Productus horridus. "if, HMENNEEE ail BOF Ch 


LIVRES NOUVEAUX 


Bulletin mensuel de la Société d'Acclimatation. 28° année, 
3° série, tome VIII, n° MS décembre 1881. — 3° série, tome IX, 
n° À; janvier 1882. Pari 


Le Naturaliste Canadien. Vol. XIII. — 3. No 447, mars 1882, 
Bulletin de la Société Zoologigque de France pour l'année 
4884, no 6, 6° année. Paris, 4881. 


Mémoires de la Société des Sciences Naturelles de 
Saône-et-Loire. 4° année, no #, tome IV. Châlon-sur-Saône, 
2. 


Bulletin de la Fédération des Sociétés d'Horticulture 
de Belgique. Liège, 1 

A. Preudhomme de Borre. Sur deux variétés de Carabiques 
observées en Belgique. — Analyse et résumé d'un mémoire de M. le 
D: Horn, On the genera of carabidæ. Br. in-8°. Bruxelles, 4882, 


F. Piccioli. Note entomologiche. Br. in-8°, 1882. 


R. Gestro. Sopra alcuni coleotteri di Birmania. Br. in-8. Genova, 
4882. 


Rivista scientifico-industriale. Compulata da Guido Vimer- 
cati. Anno XIV, n° 4, 28 vebbraia; n°5, 15 marzo 1882. Barcelona. 


Revista da sociedade de Lane re 4 Porto. No 4,1 de 
abril de 4882. Segundo anno. Porto, 


I1 Naturalista siciliano. Anno 4, no 6, 4 marzo. — No 7 
4 aprile. Palermo, 1882. 


er cientifica. Ano V, num. 1403. Barcelona, 25 marzo de 


Papilio. Devoted to Lepidoptera Re Get — Vol. II, no 41, — 
No 2, february. — N° 3, march 1882. New-York. 


Proceedings of pr states national museums. Jan. 20, 
1882. — Feb. 22, 4882. 


Psyche. Vol. II, n°* 87-89. Cambridge, september 1884. 
The Scottish Naturalist. Vol. XLVI, april 1882. Edinburgh. 


The Entomologist. Vol. XV, no 226, march 4882. — No 227, 
april 4882. London. 


e Entomologist Monthly ere Vol. XVHIE, no 2184, 
march 4882, — N° 215, april 4882. London 


e American Naturalist. Vol. XVI, n° 3, march 1882. — 


Th 
N° 4, april 1882, Philadelphia. 


Te DURS Entomologische Zeitschrift. Erstes Heft. Jahrgang : 
1882 " 


rh nee Aarshefter. Thomso 4880, — Kar, | 
Petersen, Terrasser og gamle straudlinjer, — J. Sparre Schneider 
Steria peer bidrag til Norges arktiske fauna. — Robert 
Collett, Glaciale Mergelboller med indestuttede Fiskelevninger fra 
Bejeren i Salten. IV. Thoms 4884. — Karl Pettersen, Kvaenaugen. 
Et bidray til besvarels en of sporgsmaalet om fjorddannelsen, med 
Kart og profiler.— J. Sparre Schneider, Undersogelser over dyrlivet 
i de arktiske fjorde. — W. M. Schos 


HE. 


om det arktiske Norges Lpidinietanis, 


sérnhiotté 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


mess | 


Evreux. — Imp. Ch. Hénissey. 


La RAT ER 


yen, Nye Bidrag til pare 5% 


4" Année. N° 18 


15 Septembre 1882. 137. 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 


LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 


et A Igérie 


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Payable d'avance en un mandat-poste à l’ordre du Directeur, 
ra fr 


| ÉMILE DEYROLLE 
DIRECTEUR 


u bureau au Jour 


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Tous les autres pays 


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PARIS 


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LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1er JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange ou de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 15 MAI 1882. 


Sur une maladie des Haricots de primeur des environs d'Alger. 
— Note de M. Prillieux. 

La rapidité des communications entre la France et l'Algérie 
a permis l’approvisionnement de Paris en légumes hâtifs de 
provenance algérienne dont la culture s’est très largement 
développée depuis quelques années. L'hiver dernier, les Hari- 
cots verts hâtifs ont été atteints en Algérie d’une maladie alté- 
rant les tiges à la base des ramifications, et se montrant sous 
forme d'un revêtement blanc, par places, et ayant l'apparence 
de touffes d’ouate. Cette maladie avait pour cause un cham- 
pignon parasite; au milieu des flocons blancs produits par son 
mycélium qui envahit la partie profonde de l'écorce en la sépa- 
rant du bois, et en projetant même des filaments jusqu’à la 
moelle, on peut voir de petites pelotes arrondies, qui de blan- 
ches passent à la couieur grise, puis deviennent noires et dur- 
cissent. Ce sont des tubercules se rapportant au Sclerotium 
compactum, D. C., ou S. varium, Pers. En cultivant ces Sclé- 
rotes, M. Prillieux a obtenu de l’un d’eux des pousses assez 
semblables à des Clavaires, et qui commencent à devenir fer- 
tiles. Dès aujourd’hui on peut affirmer qu'elles appartiennent 
au Sclerotinia Libertiana, Fuckel ou Peziza Sclerotiorum, 
Libert. Coemans, qui a étudié cetle Pezize, l'a vue sortir de 
Sclérotes récoltés sur des racines de Carolte, Navet, Betterave 
et Chicorée. En 1878, M. Saint-Gal signala de grands dégâts 
causés par des Sclérotes dans des cultures de Topinambour ; 
M. Prillieux put par la culture en faire sortir des fructifica- 
tions de Pezize pareilles à celles observées par Coemans. La 
Peziza ciboroïdes de MM. Kuhn et Rehm qui s'attaque aux 
trèfles, et la Peziza Kaufmanniana qui s'attaque aux chanvres 


en Russie et signalée par M: Tichomiroff, ne doivent pas 
différer de la Peziza Sclerotiorum. W suit de ces remarques que 
ce champignon parasite s’attaquant à nombre de plantes diffé- 
rentes, il sera bon pour le faire disparaître, dé récolter toutes 
les tiges attaquées et de les brûler au lieu de les jeter au 
fumier, ce qui ne servirait rien moins qu’à propager le mal. 

* 

* * . ; 3 


SÉANCE DU 22 MAI 1882. 


Sur la persistance des effets de l'inoculation préventive contre 
Le charbon symptomatique et sur la transmission de l'immunité 
de la mère à son produit dans l'espèce bovine. — Note de 
MM. Arloing, Cornevin et Thomas. 

1° MM. Arloing, Cornevin et Thomas ont poussé dans les 
muscles cruraux d’une génisse inoculée préventivement le 
30 novembre 1880, un centimètre cube de pulpe virulente; 
cette expérience faite le 21 avril 1882 montra la génisse abso- 
lument réfractaire; un cobaye témoin succombait vingt-quatre 
heures après l’inoculation. Ces messieurs ayant à leur dispo- 
sition d’autres animaux vaccinés à la même époque, se pro- 
posent de suivre l’immunité au fur et à mesure de son extinc- 
tion, si tant est qu’elle disparaisse avant trois ans; 2° cinq 
génisses inoculées en novembre 1880, saillies pour Ja pre- 
mière fois soixante-dix jours avant l’inoculation intra-vei- 
neuse, conçurent après une gestation régulière. Les cinq 
veaux, inoculés douze à seize jours après leur naissance avec 
du virus très actif, ne ressentirent aucun effet grave; l’action 
locale du virus fut nulle, et l’action générale insignifiante. On 
peut donc affirmer qu'une femelle de l'espèce bovine qui reçoit 
limmunité contre le charbon bactérien pendant les premiers 
mois de la gestation, la transmet au produit de cette gesta- 
tion ; 3° deux des génisses inoculées en novembre 1880, n'ayant 
pas été fécondées par l’accouplement du mois de septembre 
précédent, on les fit saillir de nouveau, l’une vingt jours, et 


138 


LE NATURALISTE 


l’autre trois mois et demi après l'inoculation préventive, par 
un taureau inoculé à la:rmême date-et doué de l’immunité.-Le 
deux veaux obtenus résistèrent à l'épreuve, comme les précé- 
dents. Des expériences en cours d'exécution diront s’ils doivent 
l’immunité au père ou à la mère. 
* 
x * 


tn 


Observations pour servir à l'étude sur le Phylloxera. — Note 
de M. J. Lichtenstein. 

M. Lichtenstein annonce que mettant en décembre des 
racines de vignes phylloxérées en serre chaude, il a obtenu 
l'ailé en mars;et que cette année-ci, en arrachant en février 
des racines de vigne en plein air, et les portant en serre, il a 


obtenu l'insecte ailé le 12 mai, tandis qu'en liberté, la méta- | 
morphose ne s'opère guère qu’en juillet. Il paraît certain, qu'à | K 


toute époque, une température constante de 25 degrés environ, 


pendant quatre-vingts à quatre-vingt-dix jours, fera déve- | 
lopper la forme ailée. M. Lichtenstein est en train de faire la | 


preuve contraire, c’est-à-dire d'empêcher le développement du 
… Phylloxera.en la maintenant à une basse température, Si celte 
recherche était couronnée de succès, on pourrait probable- 
ment lutter avec succès contre le Phylloxera, dans les zones 
tempérées comme la Bourgogne et la Champagne. M. Lich- 
tenstein constate en outre que,.comme chaque année depuis 
douze ans, le Phylloxera quercus est-en train de prendre ses 
ailes pour émigrer du chêne vert au chêne blanc, tandis que 
le Phylloxera coccinea est comme forme aptère fondatrice, sous 
un repli de feuille de. chêne blanc, entouré d'œufs non éelos 
encore; et le Phylloxera corticalis, pour la première fois, donne 


une forme ailée de printemps, dont la vraie nature n'a pu. 


encore être étudiée. 
M 

… De Tœil impair des Crustacés. — Note de M. Hartog. 

Chez la plupart des crustacés, en outre des deux yeux com- 
posés (fusiannés chez les Cladocères), il existe un œil médian 
impair. IL existe seul chez la plupart des Copépodes, et les 
‘larves nauplüformes de :tous les ordres; on le trouve même 
chez les larves phyllosomes des. Décapodes loriqués. Partout 
où les deux genres d'œil coexistent chez l'adulte, mais non 
dans la larve éclose, c'est l'œil impair qui est formé le pre- 
mier. On peut donc le considérer comme étant l'œil primitif 
dés Crustacés. En étudiant par la méthode des sections minces 
l'anatomie du Cyclops et du Diaptomus, M. Hartog a constaté 
que la masse pigmentée est pour ainsi dire anhiste, et que les 
.“granules colorants sont placés à la surface contiguë aux 
sphères cristallines. 

. Chaque 


sphère est composée d'éléments nat où 


bâtonnets optiques dont les bouts internes sont appliqués 
contre la masse pigmentée, tandis que les segments périphé- 


riques renferment un noyau. Cet œil est situé sur le prolon- 


genent terminal du cerveau d'où partent trois nerfs optiques, 
un pour chaque sphère; le nerf longe la face externe de la 


| sDbAS cristalline, pour y pénétrer directement, à peu de dis- | n 
tance de son bord postérieur, Claus a constaté une structure 


:. analogue de l'œil impair chez les Phyllopodes. Cette constata- 
tion faite pour les Copépodes, M. Hartog conclut que chez tous 
D es: crustacés qui le possèdent, l'œil impair est composé de 


| (ane) — Note de M. A. Torcap 


|ossements de mammifères. Ces couches fussilifères, 


faut admettre que chaque œil du Planaria où du Dendro-"] 
cælum correspond à l’un des trois composants de l'œil des} 
Crustacés. 11 serait donc raisonnable de rapporter les yeux. 

des Crustacés et des Chactognathes au groupe ancestral gi 
primitif des Turbellaires. 


Plusieurs observations nouvelles sur ce sujet sont à signaler. 
Le Cryptomonas ovata, après avoir été soumis 
l'acide acétique, se montre couvert de filaments constitua 
une couche périphérique touffue, d’une longueur souve 


corps, et présentent une certaine inclinaison en haut. On. 
remarque parfois, sur le prolongement du bord postérieur de: 
l'échancrure du vestibule digestif, un, deux ou trois de ces 
prolongements qui sont plus gros, plus longs et plus rigides, 
tandis que les autres sont un peu flexueux, Sous l'influence 

de la saison froide le Cryptomonas ovata se modifie; le noyau : 
ne contient que le grand nucléole; la cuticule est très épaissie 


reproduction. L'Asfasia costata possède une couche sous-cu 
culaire musculaire à fibrilles spirales. Le flagellum terminal 
du Monas vinosa laisse voir une striation iron atornales apres 
avoir été soumis à l’action de réactifs colorants énergiques. 


LA 
+ 


ur un gisement de Mori fèes tértiaires à 
se " 


T1 hà Aa le 


, dur, riche en pytétines | 
qui couronne la chaîne des Coirons, aux environs de Roche 

maure (Ardèche), a été entamée ‘à la longue ‘par les Cours 
d'eau qui ont creusé même des ravines dans les couches sous- 


ment contenant des os de mammifères permettant de déte 
miner d'une façon précise l’époque géologique à laquelle! doit 
être rattachée l'éruption de ce basalle. Au-dessous .de ce 


épaisseur de 2,40, recouvrent une couche argilo-siliceuse 
d’une épaisseur de 4",80. Enfin, ce dépôt, très limité, repo- 


& 


LE NATURALISTE 


139 


sant sur les marnes néocomiennes à Æchinospatagus cordi- 
formis, doit s'être formé dans un bas-fond où seront venues 
s’accumuler les premières déjections volcaniques. M. Gaudry 
a déterminé les espèces suivantes: Macharrodus cultridens; un 
Félidé, d’après une carnassière qui le rapprocherait de Machar- 
rodus meganthereon; Hyænarctos ?; Ictitherium ?; un Rongeur 
(incisives de la taille de celles du Steneofiber); hinoceros 
Schleiermacheri; Hipparion gracile; Sus major ?; Tragocerus 
amaltheus; Cervus Matheroni; Dremotherium Pentelici; Tes- 
tudo; Helix Chaixi; Helix (plus petite); fruits de Termenalia 
(Cucurbitacées) et d'Euphorbiacées. M. Gaudry pense que cette 
aune pourrait se lier avec celles de Pikermi et du mont 
Léberon, appartenant au miocène supérieur; et le mélange 
des ossements avec la matière volcanique, ainsi que la posi- 
tion d’une couche fossilifère au dessus d’une couche conte- 
nant déjà des fragments de basalte décomposé, prouve que 
lès animaux et plantes que nous venons d'indiquer étaient 
contemporains de l'éruption basaltique, s'ils n'en ont même 
été victimes. 


© DESCRIPTION DE COQUILLES NOUVELLES 


OPTOMA BEYERLEI 


Testa clause umbilicata, conico-ovoidea, fulvido-cinereo, 


rugato striata; spira conica, apice acutuiscula ; anfr. : 6, con- 
vexi; aperturo porum obliqua; circularis, peristoma incros- 
satum, reflexum margine colamellari in laminam latam, 
reflexam, undique adnotam dilatato. 

Diam. maj. 29 mill.; min. 24 mill.; alt. 32 mill.; apertara 
12 mill. 

Coquille assez forte, d’un gris sale rougeûtre, de forme 
conique, au sommet dilatée et arrondie à la base; son test 
solide et épais est silonné à la surface de cordons circulaires, 
découpés par de fortes stries longitudinales; sa spire est 
formée par l’enroulement de six tours arrondis dont le déve- 
loppement s'effectue d’une façon régulière et assez rapide; 
les deux premiers tours lisses et d'un corné rougeûtre forment 
à l'extrémité un sommet assez saillant et mousse, les suivants 
d'une teinte gris rougeâtre sont ornés de stries longitudinales 
et dont deux moitiés supérieures de cordons circulaires gra- 
nuleux, le dernier un peu dilaté et d’une teinte gris sale est 
cerclé par de la suture et à la base par des cordons circulaires, 
granuleux, découpés par de fortes stries longitudinales; les 
sillons circulaires de la base sont beaucoup plus forts et plus 
espacés que ceux de la partie supérieure ; la suture assez pro- 
fonde et très nettement accusée; l’ouverture, à peine plus 
longue que large et très peu anguleuse en arrière, est de forme 
presque circulaire; son intérieur est d’un gris sale légèrement 
rougeâtre ; le péristome, très épais et dense en dehors, pre- 
sente des bords reliés entre eux par une callosité très épaisse 
appliquée sur l’avant-dernier tour; de cette callosité part une 
expansion de forme semi-lunaire recouvrant et obturant com- 
plètement l'ombilie, elle survit en arrière, à l'extrémité du bord 
extérieur, eten avant au tiers postérieur du bord columellaire 
uu sillon nettement accusé la sépare en dehors de la face 
inférieure du dernier tour. D bas see 

Otopoma Beyerlei se distinguera facilement du Guillaini 


avec lequel il offre quelque ressemblance par sa taille, sa 
forme plus conique, sa coloration un peu plus foncée et les 
granulations de sa surface, et surtout par les sillons et les 
rugosités de sa base. 

Je dédie cette remarquable espèce, que je n'ai vu figurer 
dans aucune collection, et dont j'ignore la provenance, à mon 
vieil ami M. Beyerle, qui depuis plusieurs années se livre à 
une étude sérieuse de la famille des eyclostomidées. 


OTOPOMA ARTUFFELI 


Testa clause umbilicata, globoso conica solidata, albida, 
tennissime striota; spiro conica apice obtusa, anfr. 4 1/2 con- 
vexi, ultimus ventricosus, sutura leviter canaleculata, apertura 
poreum obliqua, fere cireularis ; peristoma nurossatuum, re- 
flexuum margine columellari in laminam latam, refléxam 
undique adnotam dilatato. 

Diam. maj. 22 mill.; min. 17 mill.; alt. 20 mill.; apert. 
10 mill. 

Coquille crétacée, globuleuse, à sommet conique et à base 
excavée au niveau de lombilic, qui est recouvert par une 
incruslation assez épaisse; sa couleur est d’un blane terne, et 
ses parois assez minces présentent cependant une assez grande 
solidité, la spire en forme dé cône à base dilatée est formée 
de quatre tours et demi, convexes, arrondis, dont le dévelop- 
pement s'effectue d’une façon irrégulière, le dernier présen- 
tant un plus grand développement. Les deux premiers tours, 
assez forts, luisants et lisses forment à l'extrémité de la coquille 
un petit sommet obtus, les suivants sont ornés de petites strieg 
longitudinales très fines, très serrées et régulièrement disper- 
sées ; ces stries sont coupées par des lignes circulaires assez 
exposées et peu apparentes à l'œil, la moitié inférieure du 
dernier tour ne présente plus que des stries longitudinales 
presque effacées. La suture très profonde est légèrement 
canaliculée; l'ouverture légèrement dilatée, un peu plus longue 
que large et très légèrement anguleuse en arrière, est presque 
cireulaire, et d'un blanc mat un peu luisant; son péristome 
continu assez épais présente des bords fortement rejetés en 
dehors et reliés entre eux par une concrétion qui forme 
un bourrelet assez saillant sur le dernier tour. Cette concré- 
tion s'étend en dehors sur l'ombilic qu'elle recouvre com- 
plètement. 

Cette espèce dont je ne connais pas l'habitat, m'a été donnée 
par mon excellent ami, M. Artuffel, de Marseille, qui en avait 
trois dans sa collection. Je le prie d'en accepter la dédicace 
comme témoignage de ma réconnaissance et pour les nom- 
breux services qu'il a déjà rendus à la science mologolo- 

ique. 
Dernièrement notre savant ami, M. Bourguignot, a publié, 
sous le nom de Æévoilia Milne-Edwardsi, une coquille de la 
famille des Eyclostomides ayant comme les deux espèces que 
je viens de décrire, un ombilic complètement recouvert par 
une callosité; malgré ce caractère qui donne à ces coquilles 
un certain air de famille, il est facile de voir que par tous les 
autres caractères elles s’en éloignent complètement; que le 
Rivoilia Milne-Edwardsi présente tous les caractères des 


Eyclostomus et se place naturellement à côté du Deshayes- 


sianum ; alors que les deux espèces que je. viens de décrire 


| appartiennent certainement au genre olopoma, Je ne discu- 


= 


140 


LE NATURALISTE 


terai pas au point de vue générique la valeur que l’on doit ; 
assigner à l’occlusion de l'ombilic; ce fait d'une partie lamel- 
leuse recouvrant l'ombilic complètement ‘ou en partie n’est 
pas rare dans la famille des Eyclostomides, et il est peu de 
groupes qui n'en présentent un certain nombre d’espèces. 


D' JOUSSEAUME. 


L'HISTOIRE NATURELLE A L'EXPOSITION DE BORDEAUX 


«L'Exposition qui est ouverle en ce moment à Bordeaux, 
grâce à l'initiative de la Société Philomathique de cette ville, 
offre aux nombreux visiteurs un vaste champ d'études inté- 
ressantes dans toutes les sections, soit industrielles, soit agri- 
coles: Les vins y forment une exposition des plus remar- 
Lester eus ne nous occuperons ici que de l'histoire 
nature 

J'avoue à que, dans une contrée où les amateurs sont nom- 
breux, j'aurais espéré voir cette partie de la science plus lar- 
gement représentée; les collections particulières ne manquent 
pas à Bordeaux, mais, sauf quelques amateurs de préhisto- 
dues les autres ont gardé soigneusement leurs trésors. 

ns la galerie de l'Enseignement, on devait être certain de 
on l'application du nouveau programme de l'instruction 
publique, qui exige la connaissance des diverses branches de 
l'histoire naturelle. Aussi les musées scolaires sont-ils nom- 
breux, mais la plupart ne sont qu'à l'état embryonnaire. On 
voit que le temps et les instructions spéciales ont manqué aux 
instituteurs. Cependant, quelques-uns ont pu rassembler des 
collections déjà très intéressantes, grâce à leur initiative privée 
et aux dons de quelques amateurs. C'est ainsi que l’exposi- 
tion de l'école de Saint-Loubès, dirigée par. M. Delis, a déjà 
un noyau très important de collections, grâce aux recherches 
personnelles du professeur et des élèves et au généreux con- 
cours d’un habitant de la commune, M. le D' Desmartes. Ce 
petit musée scolaire renferme une série assez complète de 
mammifères et de reptiles recueillis dans la commune, des 
insectes placés dans un cadre spécial, et un lot assez nom- 
breux de coquilles vivantes et fossiles, des minéraux, des silex 
taillés et des haches polies provenant des environs de Saint- 
Loubès. Mais M. Delis, l'instituteur, a eu surtout une idée très 
heureuse en recueillant la série des échantillons de terrain 
provenant du forage d’un puits artésien creusé sur le terri- 
toire de la commune. Ses élèves peuvent ainsi étudier la com- 
position du sol, et il serait à désirer de voir l'exemple de 
M. Delis imité par d’autres instituteurs. 

Une autre école, celle de Saint-Vivien (Médoc), a un musée 
scolaire assez important et l’instituteur de cette commune a 
d'autant plus de mérite qu’il a réuni seul ses collections, sans 
le concours d'aucun donateur. La directrice de l'école de filles 
de Coutras, l’instituteur de Saïnte-Terre et un instituteur de 
Libourne, M. Faurens, ont eu l'heureuse idée de former une 
collection assez complète de tous les produits destinés à l’in- 
dustrie et au commerce : engrais, produits alimentaires et 


. pharmaceutiques, minerais, combustibles, graines, huiles 


minérales, matériaux de construction, etc. 


Nous avons constaté avec surprise que les écoles de Bor 
deaux étaient représentées par des séries beaucoup moins 
complètes que celles que nous ayons citées; plusieurs cepen- 
dant ont déjà des musées scolaires bien organisés; mais le 
temps et l’espace ont manqué pour permettre à chaque école 
de la ville d'exposer ses collections au public. 


ALBERT GRANGER. 
(A suivre.) 


ÉTUDE SUR LES LÉPIDOPTÈRES 


LA PONTE DE LA TEPHROSIA CREPUSCULARIA ET DE CERTAINES LIPARIDES 


Une particularité des plus remarquables de la tribu si 
intéressante de Liparides, est sans contredit celle que l’on 
observe dans la ponte des femelles. Soit qu’elles se dégar- 
nissent l'extrémité de l'abdomen des poils nombreux et co- 
lorés dont il est orné, soit qu’elles rejettent une substance 
quelconque de l'intérieur de leur corps, leurs œufs nous 
offrent un aspect auquel ne nous ont pas habitué les autres 
espèces 

Un amas de bourre cotonneuse d’un brun doré pour Chry- 
sorrhea et Auriflua, d'un gris jaunâtre pour Dispar, d’un brun 
noir pour Fascellina, une substance légère d’un blanc d'ar- 
gent brillant pour Salicis, entourent les œufs et leur servent 
d’abri; enfin, pour Processionnea, quelque chose ressemblant w 
à une étoffe de velours coupé ras, unit entre eux les œufs | 
placés côte à côte et les recouvre comme d’un manteau, 
manteau d’un brun rougeâtre, d’un aspect triste et sombre; 
on sent qu'il va sortir de là des êtres malfaisants. 

Outre les Liparides, on cite encore une espèce, la Sciro- 


phaga prælata, dont la ponte serait également entourée de ‘0 


bourre; mais nous ne connaissons pas cette espèce méri- | 
dionale ou étrangère. 

Nous ne croyons pas qu’on ait mentionné d'autreexemple, » 
voilà pourquoi nous demandons à nos lecteurs la permission 
de leur parler de la Tephrosia Crepuscularia. Fi 

A l'instigation d’un entomologiste distingué, nous nous » 
occupons depuis trois ans à peine de cette partie de l'étude 
des lépidoptères un peu négligée jusqu'ici, mais dont lin- 
térêt et l’utilité ne sauraient être mis en doute. Nous voulons | 
parler des œufs, premier état des lépidoptères. Grâce à des A0 
efforts persévérants, nous avons pu en étudier près de quatre ” 
cents espèces que nous avons examinées au microscope, des- 
sinées et décrites du mieux qu’il nous a été possible de le 
faire 1, 

Un travail spécial seul pourrait permettre de longs déve- 


1 Prévoyant que dans un temps plus ou moins court, nous aurons vite. 
épuisé les ressources d’une localité restreinte et qui tend à s ‘appauvrir de ê 
lus en plus, nous Aivois appel aux lépidoptéri ; 
spéciale ment à ceux du Midi, pour qu’ils veuillent bien nous envoyer de 

d 


À à 


œufs, quan rh , dans leurs boîtes de chasse, emelles en au- 
raient Se , nous leur en serons très recor naissant ; et comme nous. 
ommes parfaitement outill d ero 

l 


un plaisir ou plutôt un devoir de leur envoyer quelques sujets, si nous réus- 4 FF 
sissons, 4 


LE NATURALISTE 


141 


loppements sur les moyens d'obtenir la ponte, sur les pro- 
cédés dont nous usons, non pour forcer mais pour inviter les 
femelles à se débarrasser librement de leurs œufs; mais si 
nous nous croyons obligé de donner quelques explications, 
c’est pour montrer que si.nous ayons trouvé en Zephrosa 
Crepuscularia une particularité digne de remarque, ce n’est 
pas au pur hasard que nous en sommes redevable, c'est parce 
qu'elle était dans le champ de notre observation, c’est parce 
que nous nous efforçons de l’atteindre, en un mot parce que 
nous faisons une étude spéciale des œufs de lépidoptères. 


Lorsque pour la première fois nous avons obtenu les œufs 
de Teph. Crepuscularia, et que nous avons vu cette espèce de 
bourre qui les entourait, quoique la chose nous parût in- 
téressante, nous n’y avons pas apporté une attention bien 
grande ; ce n’est que par suite des doutes émis par diverses 
personnes à qui nous en avons parlé, que nous nous 
sommes déterminé à en faire un examen plus sérieux. 

_ Plusieurs fois donc nous avons fait pondre des femelles de 
Crepuscularia et toujours nous avons obtenu le même résultat. 

Si l’on examine le corps de Crepuscularia Q , on ne lui voit 
rien de particulier extérieurement qui la différencie des autres 
espèces : son abdomen est conique, sans poils ni bourrelet; 
il est couvert de petites écailles allongées, exactement comme 
les autres. 


La bourre ne provient donc pas de l'extérieur. 

Si l'on se donne la peine d’ouvrir l’abdomen, on trouve les 
œufs agglomérés, rangés selon l’ordre normal, mais absence 
complète de poils. Cependant, près de l’oviducte, on voit une 
sorte de tumeur insolite; c’est une poche. On la déchire, aus- 
sitôt il s’en échappe avec force une fine bourre blanche qui 
s’enfle, s'étend, augmente de volume et s'étale librement. 

Éxaminée au microscope, cette bourre est composée d'une 
multitude de poils d’une extrême ténuité, mesurant 2 ou 
3 millimètres au plus en longueur; ils sont simples, sans 
ramification et, malgré leur finesse, il sont doués d’élasticité. 

Maintenant on peut se demander comment ces poils se 
trouvent emmagasinés dans le corps d’un insecte. Sont-ils 
simplement empaquetés dans cette espèce de poche ou direc- 
tement implantés en ses parois? Quel est l'organe qui les 
produit? Comment sortent-ils avec les œufs dans le cours de 
la ponte? Enfin quel est leur utilité? Nous Jaissons aux 
physiologistes et aux micrographes le soin de répondre à ces 
questions ; il nous suffit de constater le fait et de le signaler. 

“Nous prendrons seulement la liberté de dire quelques mots 
sur ce que nous croyons être le rôle et l'utilité de ces poils et 
de cette bourre cotonneuse pour les œufs de Crepuscularia et 
des Liparides. Ce sera un peu s’aventurer dans le domaine 
des causes finales, mais s'il est quelque lépidoptériste qui 
n’ait trouvé et formulé des parce que en réponse aux diffé- 
rents pourquor qu'il s'adressait en face d'un problème en- 
tomologique, eh bien ! qu'il nous jette la première... chenille 
venue... 


_ La recherche des causes finales est une partie de la physio- 
logie qui exerce un irrésistible attrait sur les esprits, et qui 
cependant ne doit être abordée qu'avec la plus grande mr 
conspection et la plus grande défiance de ses forces. ; 
effet,comme Garo, nous ne sommes pas entrés au conse 


de Celui que prêchent nos curés, et ensuite l'exemple de nos 


maîtres éprouvant le besoin de donner des explications sur 
certains faits particuliers et n'ayant pas rencontré juste, — 
nous allons en avoir une preuve ici même, — doit nous faire 
hésiter à vouloir rendre raison des nombreuses difficultés que 
l’on rencontre en histoire naturelle. 

Une grande variété existe dans la façon dont les lépidop- 
tères pondent leurs œufs. Les uns les déposent un par un sur 
la plante qui doit nourrir la chenille, les autres en garnissent 
les feuilles; ceux-ci les cachent soigneusement dans les rides 
des écorces, ceux-là les rangent artistement autour d’une 
petite tige, etc., etc. ; rnâis, dans toutes ces circonstances, les 
œufs sont nus, sans accessoire quelconque. 

Seules, quelques espèces, en nombre très restreint, en- 
tourent leur ponte de bourre cotonneuse ou d'autre substance : 
ce sont celles dont nous avons parlé plus haut, et cette façon 
particulière de pondre a dû naturellement attirer l'attention 
des entomologistes, et non moins naturellement provoquer de 
leur part le désir d’en fournir l’explication et d’en prouver 
l'utilité. 

Consultons donc nos auteurs dont les travaux ont établi la 
réputation et dont la parole fait autorité. Consultons par 
exemple M. Berce, le dernier venu, mais non le moins mé- 
ritant, car si l’on peut adresser quelques critiques fondées 
aux premiers volumes de son ouvrage, ses deux derniers, par 
la netteté de l’exposition, par la richesse des détails, par 
l'abondance des renseignements, lui donnent un droit légitime 
et incontesté à la faveur et à la reconnaissance des lépi- 
doptéristes. 

Dans les généralités servant à l'introduction de son ouvrage, 
M. Berce, traitant de l’état d'œuf, signale en ces termes la 
particularité qui fait le sujet de notre article : « Et souvent 
aussi elle (la femelle) les recouvre avec les poils qui garnissent 
son abdomen et les garantit ainsi du froid et de l'humidité. 
(Liparis Dispar, Auriflua, ete.) Berce, t. I, p. 94, 

Il est superflu de relever le mot souvent qui semblerait in- 
diquer que cette manière de pondre est propre à un nombre 
assez considérable de lépidoptères, tandis que, nous l’avons 
vu, elle est particulière à la tribu des Liparides, et encore plu- 
sieurs espèces de cette tribu font-elles exception. (D. Coryli, 
O. Antiqua, L. Monacha, D. Pudibunda, etc.) 

Nous appelons seulement l'attention sur ces mots : « Et les 
garantit ainsi du froid et de l'humidité. » C’est donc là, nette- 
ment déterminés, le rôle et l'utilité de ces poils. 

Mais cette raison, qui de prime abord paraît plausible et 
satisfaisante, ne soutient pas l’examen. 

« Au moment de la ponte, ils (les œufs) sont enduits d’une 
matière gluante, insoluble dans l'eau, qui sert à les fixer aux 
tiges ou aux feuilles des végétaux. » (Berce, vbid.) 

Siles œufs sont enduits d’une matière ensoluble dans l'eau, 
comment l’humidité aurait-elle de l'influence sur eux? Ils 
n’ont donc pas besoin d’être autrement garantis de l’humi- 
dité, ils le sont déjà. 

Le froid, c’est l'hiver et ses rigueurs; mais : « Contraire- 
ment à l'opinion vulgaire qui prétend qu’un hiver rigoureux 
tue les insectes, nous devons dire que la vitalité des œufs est 
si grande qu’ils peuvent supporter une température de 50° ou 
60° centig. au-dessus ou au-dessous de zéro, sans que pour 


_ cela le germe soit détruit. » (BERGE, 1bid. 


:: 
Jamais dans nos contrées les hivers n’ont des tempéra- 


&- 


à 


& 


— 


_… voulu recueillir les 
se crevai 


142 


LE NATURALISTE 


tures de — 60° les œufs n’ont donc pas besoin d'être garantis 
du froid. Par leur constitution propre et intime, ils sont à 
l'abri du froid et de l'humidité. 

Ainsi, nous trouvons dans Berce sa propre réfutation. 

Mais ce qui est plus grave, et qui ne peut s’expliquer que 
par une forte distraction de l’éminent lépidoptériste, c'est 
quand il donne pour exemple la Liparis Auriflua dont les 
œufs seraient garantis ainsi du froid et de l'humidité. Or, 
l'œuf d’Auriflua est pondu ordinairement à la fin de juillet et 
il éclôt dans le courant du mois d'août. N’existant que pen- 
dant la canicule, il n’a donc pas besoin d’être garanti du 
froid, parce que ce n’est pas de cela qu'on se plaint à cette 
“époque de l’année, et il en a encore moins besoin après, 
puisqu'il est vide. N'insistons pas. | 

La Tephrosia crepuscularia a deux générations par an..On 
trouve le papillon en mars, avril et mai, pour la première 
fois, en juillet et août, pour la seconde. 

L’œuf éclôt au bout de huit à dix jours selon la saison. Ne 
passant pas l'hiver, il n’a rien à redouter du froid. 

Pourquoi alors cette bourre cotonneuse, légère, à travers 
laquelle on voit suspendus de jolis petits œufs verts ou blan- 
châtres ? Pourquoi ces poils protecteurs des œufs de certaines 
espèces, tandis que d’autres en sont dépourvues ? 

A franchement parler, nous n’en savons rien; mais nous 
avons promis une explication, et nous la donnerons sous 
forme d’hypothèse seulement. 

Peut-être ces œufs agglomérés et recouverts de bourre ont- 
ils des ennemis naturels, des parasites? Ils ont par conséquent 
besoin d'être soustraits le plus possible aux recherches des 
destructeurs. Peut-être leur coque est-elle très fragile et inca- 
pable de résister au moindre choc?1 

Peut-être enfin leur surface est-elle dépourvue de cette 
liqueur gluante dont nous parlions plus haut, et qui sert à 
fixer les œufs à l’endroït où la femelle les pond et à proximité 
de la nourriture de la chenille? La bourre pressée par l’ab- 
domen de la femelle s'attache aux rugosités de l'écorce, et 
maintient par ses mille petits poils les œufs en repos; s'ils 
tombent, le choc est amorti. 

Tromper les destructeurs, préserver des chocs et de la 
casse, maintenir les œufs près d'un végétal approprié, voilà, 
toutes réserves faites sur les Cnethocampa, sur lesquels il y a 
tant à dire, le rôle que nous assignerions à ces poilset l'utilité 
que nous leur reconnaîtrions. 

Si quelque lépidoptériste, dans l'intention de contrôler ou 
de confirmer notre assertion, voulait obtenir une ponte de 
Crepuscularia, nous lui conseillons de l’élever, il ne perdra 
pas son temps. Les chenilles de Tephrosia Crepuscularia et 
de sa congénère Luridata (Extersaria) varient étonnamment, 
et le seul moyen de bien connaître leurs caractères, essen- 
tiels, fixes (les auteurs étant muets sur ce point), de faire de 
ces espèces une étude comparée el suivie, est de les élever 
en nombre et ab ovo. 

P. CHRÉTIEN. 


——————— 


1 A ce propos nous signalerons l'œuf de l'Argynnis Dia dont la coque 
est extrêmement délicate et cependant n'a aucune protection. Le mois 
dernier nous avons perdu une petite ponte de s ur avoir 
œufs avec un pinceau. Au plus léger attouchemen 


L 


ERRATUM 


Lire, dans le n° du 1* septembre, p. 181, lignes 40 et 441 
de la 2° colonne :’« Supprimé de la flore portugaise le Teu= 
crum gnapholodes Vahl, pour lequel avait été pris le T. Vin=. 
Teucrium gnaphalodes lequel avait! 
été pris pour le T. Vincentinum. 


BIBLIOGRAPHIE 


SPECIES DES HymÉNorrÈRES D’EuRoPE Et D'ALGÉRIE, par M. En. ANDRÉ; 
44e fascicule, 4% juillet 1882. | 


Les dernières pages du 13° fascicule de l'ouvrage, de 
M. Ed. André commençaient l'étude du genre C'amponotus, 
Mayÿr, formé par des Fourmis de taille grande et moyenne, 
offrant de nombreuses espèces dans toutes les parties du 
monde, avec des ouvrières les unes à grosse têle et d'autres. 
petites, offrant tous les passages. Les Camponotus n'élèvent | 
pas de Pucerons dans leurs nids, mais vont souvent sur les 
arbres à la recherche de ce petit bétail; les nymphes sont 
renfermées dans un cocon. On trouve dans ce genre les plus 
grandes Fourmis de nos boïs, ainsi €. Herculeanus Linn., et 
Ligniperdus Latr., sculptant leurs nids dans le bois et dang’ 
les vieux troncs, parfois les creusant en terre, formant par 
leur croisement entre elles et avec d'autres espèces diverses” 
variétés, Le genre voisin Colobopsis Mayr, comprend deux 
castes de neutres bien distinctes, les ouvrières et les soldats, 
ces derniers de taille plus grande; une seule espèce de l’Eu- | 
rope,; moyenne et méridionale, C. truncata, Spinola, n'éle- 
vant pas de Pucerons el ayant des nymphes toujours nuës.! | 
Gette Fourmi est vive d’allures, mais d’un naturel très craintif 
Elle établit ses petites fourmilières dans le tronc des arbres, 
les branches mortes, les galles, etc., et vit souvent dans les 
noÿers, où on la voit courir à la surface du tronc. Les nids 
de cette espèce, pelits et très dissimulés, sont assez difficiles 
à découvrir. 4 

Puis vient le genre Polyergus Latr., établi pour le P. rufes= | 
êERE Latr., la Fourmi amazone d'Huber, se trouvant dans toute À 
l'Europe moyenne étméridionalé, dans les prairies et les broug: À 
sailles (une seconde espèce est de l'Amérique du Nord). Ce 
genre, dont les nymphes sont renfermées dans un cocon, offre Ÿ 
des insectes au corps dur et robuste, n'ayant d'autre thddetie À 
que de se procurer, par la guëerre, des esclaves indispensables 
à SOn existence, par suite Sans architecture propre, habitant 
les nids que l'instinct de ses auxiliaires sait construire, auxi= 
liaires qui proviennent surtout des nymphés dérobées aux | 
Formica fusca et rufibarbis ; ces Polyergus ont de grandes À 
femelles aptères fécondes, outre les femelles ailées. Lé genre 
Myrmecocystus Wesmael a été créé pour le M. melligerus, du 
Mexique, dont certaines ouvrières ont l'abdomen extrème=! 
ment dilaté etrempli de miel; ce caractère n'existe pas chez les. 
espèces de l'extrême midi de l’Europe(Espagne Portugal, elc.);: 
et albicans Roger; les M. viaticus Fabr., chez le M. éméyc hit : 
Roger; dela Barbarie et de la Syrie, se rencontre un véritable 


se mens of mp orne fe 


LE NATURALISTE 


143 


soldat, formant une caste à part d'après la conformation de ses 
mandibules.Le genre Formica Linn. est restreint aujourd’hui à 
une vingtaine d'espèces, presque toute de l’Europe et de l'Amé- 
rique du Nord, ne craignant pas le grand jour ni le voisinage 
de l’homme, allant chercher les Pucerons sur les plantes, mais 
ne les élevant pas dans leurs nids, ayant leurs nymphes le 
plus souvent enveloppées de cocons, parfois nues et formant 
par leurs croisements beaucoup d'espèces hybrides, ou peut- 
être de races. Nous citerons dans ce genre Formica, Formica 
actuel, les 7. Sanguinea Latr., et Cinerea Mayr, toutes deux à 
nids terreux très variés, parfois surmontés d’un dôme, #. Fusca 
Linn., à nids de terre pure, simplement minés ou surmontés 
d'un dôme maçonné, plus rarement creusés dans le bois ou 
établis à la base des vieux troncs, Fourmi commune partout, 
très timide, prédisposée à l'esclavage, remontant jusqu'aux 
limites de neiges éternelles. Chez les F. pratensis de Geer et 
surtout Æ, rufa Linn., espèce des bois, les nids, rarement 
:creusés en terre ou établis dans les troncs creux, sont habi- 
tuellement surmontés d’un dôme de matériaux, comme de 
brancheltes, surtout dans la seconde espèce. Cette F, rufa a des 
nids fort recherchés par les faisandiers et qui atteignent par- 
fois des dimensions considérables; elle établi souvent des 
chemins battus et bien entretenus pour la conduire aux arbres 
habités par les Pucerons qu’elle convoite; c’est une Fourmi 
hardie et belliqueuse qui sait faire jaillir son venin à grande 
distance, même à 60 centimètres de hauteur. Le genre Lasius 
Fabr., détaché des Formica, offre des espèces surtout de l’an- 
cien monde et de l'Amérique du Nord. Les Lasius élèvent des 
Pucerons de différentes espèces et ont des nymphes toujours 
enveloppées de cocons; certains ont une vie ouverte, d'autres, 
au contraire, une vie extrêmement cachée. Le ZL. fuliginosus 
Latr., vit en colonie très peuplées dans les lieux ombragés, 
faisant ses nids avec une sorte de carton ligneux; il répand 
une odeur pénétrante et un peu aromatique. Les Z. ANiger 
Linn., très commun partout, fait des nids en terre, à dômes 
maçonnés également, mais moins souvent des nids purement 
minés sous les pierres; parfois aussi il s'établit dans les vieux 
troncs ou sculpte des galeries dans le bois. Il construit des che- : 
mins couverts pour aller visiter ses Pucerons, et sait aussi faire 
des pavillons pour les renfermer. Le Z. brunneus Latr., d'Eu- 


ropeet de l'Amérique du Nord, a ses nids le plus souvent dans 
les vieux troncs ou sculptés dans le bois ou dans l'écorce, par- 
fois aussi dans les maisons ou les murailles ; c’est une espèce très 
timide, sortant peu de sa fourmilière, vivant presque exclusive- 
ment de la liqueur sucrée que lui fournissent de très gros Puce- 
rons qu’elle élève dans sés galeries. Enfin le Z. flavus Fabr., est 
une petite espèce, d’un jaune parfois un peu rougeaire, par- 
fois blanchâtre et comme laiteux, de toute l’Europe, de l'Asie 
occidentale et de l'Amérique du Nord, aimant les lieux hu- 
mides, les prairies, les clairières des bois, lucifuge, creusant 
ses nids en térre, sous les pierres, vivant exclusivement de la 
liqueur fournie par les Pacerons qu'elle élève sur les racines 
qui traversent son nid ou qui l'avoisinent. | 

La famille des Dolichodérides, don les nymphes sont tou- 
jours nues, a un aiguillon très petit et rudimentaire, avec ung 
glande à venin qui ne forme pas de coussinet sur le dos de la 


véssie à venin, celle-ci étant petite et même rudimentaire. | 
Comme pour suppléer à celte insuffisance de venin, les fe- | 


mellesetlesouvrière ont des gland les, 
de la Courtillière et de divers Goléoptères, formées de deux 
grandes vessies accolées (M. Forel), communiquant chacune 
avec une glande en grappe. La liqueur de ces glandes ne peut 
être lancée à distance; mais la Fourmi sait fort bien en 
inonder son ennemi, qu'elle touche avec l'extrémité de son 
abdomen très mobile, Le genre principal des Dolichodérides 
est le genre Tapinoma Forster, ayant une seule espèce euro- 
péenne, le 7, erraticum Latr., espèce noire, de toute l'Europe, 
sauf l'extrême nord, d'Algérie et de Syrie, Cette espèce exhale 
une odeur forte et caractéristique; elle habite les prairies, les 
clairières, le bord des. routes, les lieux rocailleux, creusant 
son nid en terre, sous les pierres ou dans les interstices des 
murs et des rochers. Dans les prés, à certaines époques, 
ces nids sont surmontés de dômes temporaires, formés d’une 
croûte de terre granulée, traversée de toutes parts par les 
feuilles.et les tiges des Graminées, formant comme une char- 
pente à laquelle les Tapinoma s’accrochent, portant entre 
leurs mandibules les larves et les nymphes qu'ils veulent 
faire profiter de la chaleur solaire. Ces insectes très agiles, et 
qui n’entretiennent pas de Pucerons, marchent avec vivacité 
en relevant légèrement l’abdomen; leurs mœurs paraissent 
carnassières et on les voit fréquemment assister aux combats 
des grosses espèces de Fourmis, pour s'emparer des morts et 
les émporter chez eux. Dans le genre Dolichoderus Lund, nous 
avons en Europe le D. quadripunctatus Linn., du Centre et du 
Midi, vivant à peu près exclusivement dans les bois, où l’on 
trouve presque toujours les ouvrières courant sur les chènes 
et les noyers; ses nids sont creusés dans l'écorce ou le bois 
mort, et les fourmilières sont peu nombreuses en individus. 
Le 14° fascicule se termine par les caractères de la tribu 
des Pomérides : pétioles d’un seul article, cylindrique, eu- 
bique, en forme de nœud ou surmonté d’une écaille épaisse ; 
pas d'ocelles chez les ouvrières; abdomen rétréei entre son 
premier et son second segment; corps allongé, plus ou moins 
cylindrique dans les ouvrières et les femelles, avec l'aiguillon, 
la glande et la vessie à venin toujours bien développés; pas de 
glandes anales; gésier sans calice et sans partie moyenne; 
nymphes toujours enfermées dans un cocon. Cette tribu, assez 
pauvrement représentée dans la faune française, comprend 
des Fourmis à vie souterraine et cachée, dont les mœurs sont 
à peu près inconnues. Leurs sociétés sont peu nombreuses 
en individus, et leur intelligence paraît assez bornée. 
. Deux belles planches coloriées de Formicides accompagnent 
ce 14° fascicule. 


analoorôe à rallas 
5 > 


été .:. MAURICE GIRARD. 


SOCIÉTÉS SAVANTES 


——— 


La Société impériale d’horticulture de Russie se propose, 
pour fêter le jubilé de 25 ans de sa fondation, d’arranger 
du 5/17 au 16/28 mai 1883, une Exposition internationale : 
d'horticulture et un Congrès de botanistes et d'horticulteurs. 

Des programmes spéciaux de l'Exposition et du Congrès, 


- 


44 


LE NATURALISTE 


les invitations à participer à l'expertise, les renseignements 
sur les facilités accordées aux transports, etc., seront publiés 
cet automne 

La commission préparatoire invite par la présente tous les 
horticulteurs, amateurs et botanistes à prendre part à l'Expo- 
sition, et prie les personnes, qui se proposeraient d'y parti- 
ciper, de faire savoir à M. le Dr E. Regel, vice-président de la 
Société (Saint-Pétersbourg, Jardin botanique), si elles désirent 
prendre part à l'Expostiion comme exposants ou comme 
membres du Congrès ou bien comme l’un et l’autre. 

Nous prions Messieurs les exposants de plantes de serre de 
nous faire savoir d'avance, à peu près ce qu’ils se proposent 
d'exposer, et les personnes qui veulent prendre part au Congrès 
de nous prévenir si elles désirent faire quelque communica- 
tion. Le français sera la langue officielle du Congrès, tout en 
laissant à l’orateur la liberté de se servir de sa langue mater- 
nelle. Pour chaque communication ou discours, il sera ac- 
cordé de 20 à 30 minutes. 


La commission préparatorre : 
.N. de Baranoff; ve Eilers; E. Enders; 
G. D ne C. I. de Maximowicz; 
Ch. de Mercklin; P. Here E. de 
Regel; A. Rochel ; P. de Tatarinoff. 


OFFRES ET DEMANDES 


A vendre, collection de Buprestides, Elatérides, Malacodermes, 
Clérides, Ptinides, etc., européens et circa, très soigneusement éti- 
quetée, et rangée dans 8 cartons comprenant 195 espèces, 361 exempl., 
parmi Séeraspis squamosa, sg as AE Psiloptera pisana, 
Capnodis carbonaria, Anthaxia auricolor, Acmæodera Revelieri, Ludius 
ferrugineus, Cebrio Fabricit, Es Fame Clerus quadrimacu- 
latus, maculatus, Trichodes leucopsideus var, syriacus, Limexylon na- 
vale, etc., etc. Prix : 50 fr. 


x + 


Collection de Curculionides d'Europe et Circa rangée en 8 cartons 
19-26 et parfaitement déterminée; elle comprend 253 espèces, 523 
ut: S'adresser au bureau du journal. Prix : 50 fr 

FE # 

On demande à acheter lépidoptères diurnes et crépusculaires d’Eu- 
rope, ainsi que toutes géomètres et microlépidoptères. Adresser 
lettres d’oblata au bureau du journal. 

* 
* + 

M. C. Lombard, à Aubenas (Basses-Alpes), offre : 1° en échange 
d’autres espèces, les coléoptères suivants, Soliéri, Feronia prevosti, 
Rosalia alpina et Pæcilonota rutilans. 

* 
x * 

M. Michard, 38, rue Godefroy, à Puteaux, offre en n échange de colé- 
optères français ou exotiques les espèces suivantes : 

Cicindela sylvicola, Licinus cassideus, Hoplia farinosa, Anoxia villo 


ca, Trichius fasciatus, Athous Dejeani Telephorus abdominalis, Hylo- | 
- trupes bajulus, Clytus verbasci et massiliensis, Morimus lugubris. 


| conservée et bien déterminée, rangée dans 7 cartons, 19-26, formée 


| lesquelles nous pouvons citer : Calosoma sericeum, Pheropsophus afris: 


Monohammus sutor (9 ©); Exocentrus punctipennis, Oberea oculata, 
Leptura estacea ‘©, cincta. ORERS livida, etc., etc. 


La Société d'Histoire niéfétie de Loir-et-Cher offre aux entomolo- 
gistes français et étrangers qui voudront lui proposer une ou plusieurs AN 
séries dé trente coléoptères de même espèce, d'en renvoyer “ing PA 
d’espèces différentes. | 

Pour faire cet échange, il suffira d'informer la Société, avant le 
4er octobre, des insectes dont on peut disposer; il sera répondu dans 
les quinze jours qui suivront, pour faire connaître les séries acceptées & 
et les espèces à choisir. — Adresser les demandes à M. Bridel, secré- "W 
taire de la Société, à Blois. 

* * 

M. E. Muon, rue de la Chaîne, 20, à la Rochelle, désire céder à des 
prix modérés, ou échanger contre des livres de paléontologie, desu 
espèces fossiles du corallien de l'Aunis.— Envoi du catalogue sur 
demandes. 

*x * 

On demande en prenee les Lépidoptères des genres suivants,même 
les espèces les plus communes : 

Papilio, Rae Thecla, Polyommatus, Lycena, Limenitis, 
Erebia, Cyclopides, Carterocephalus, Hesperia, Spilothyrus, Macro=m 
glossa, deileph, Sphinx, Chelonia, Bombyx, Lasiocampa, Cossus 
Zeuzeza, Platypteryx, Notodonta, Agrophyla,Acontia, Brephos, Plusia; 
Gonoptera, Mania, Toxocampa, Ophiodes et toutes les espèces de Ph 
lenides, Deltoides, Pyralides, Tineides, Pterophoides, le tout très frais 
et bien préparé. 

En quantité les insectes suivants : 

Coléoptéres, Lampyris noctiluca œ'Q, Prionus coriarius, Ægosoma, 


0p 
Teigne de la cire, Pyrale de la vigne. — Diptéres, Tipules, Asiles, | 
stres. 
* 
+ *# 
Nis DE GuÊêPes, FRELONS ET PoListEs. 
Quelques centaines de Scolopendres européens ou exotiques (Scolo-. 
pendra, Lithobius, Géophilus, etc.) et des Arachnides communes 
(Drasses, Lycoses, Tegenaires, Scorpions, etc.). 
Adresser liste des espèces et nombre des exemplaires au bureau du 
journal. 
s” * 


A vendre, collection de Carabides européens et circa parfaitement, 


par les Calosomes, les Troncatipennes, Anthiides, Scaritides, Chlæ-. 
nides et Harpalides, comprenant 132 espèces, 256 exemplaires, par 


canus, rebria psammodes, Siagona PRE Graphipterus sernator,s 
luctuosus, Anthia ALAN ES etc., Prix 25 francs 


A vendre, collection de Carabides européens et circa, contenue dans. 
6 cartons, 19-26, comprenant 123 espèces, 236 exemplaires. Elle se: 
compose des Feronides, Anchomenides, Anophthalmides, Trechides et 


rix : 26 francs. 
S'adresser pour les collections ci-nessus au bureau du journal. 
| 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


Evreux. — Imp. Ch. Hérissey. 


4 


ee 
mn sm 


4" Année. 


19 


Ler Octobre 1882. 


145 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 


LA RÉDAGTION ET L'ADMINISTRATION 
Au bureau du Journal 


ance et A 


ABONNEMENT ANNUEL : 


Payable FRS en un mandat-poste à l’ordre du Directeur, 
F 2. 


ÉMILE DEYROLLE 
DIRECTEUR 


Pays co 
Tous les autr 


RUE DE Es un 23 


Sr1 
mors" ere l'Union postale....,.... 
ys 


Mhonthitehes compris) 


Secrétaire de la Rédaction 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU er JANVIER DE CHAQUE ANNÉE ù 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange ou de renseignements mar à émanant de ses Abonnés. 


ACADÉMIE DES. SCIENCES 


SÉANCE DU 29 ‘MAI 1882. 
12 
Observations pour servir à l'étude du Phylloxera * par M. Boi- 
teau. 


Dans une PRE te précédente, M. Boiteau annon- 
çait que les insèctes ailés avaient été très rares, à la suite de 
la sécheresse persistante des mois de juillet, août et septembre, 
et en concluait que les galles seraient peu nombreuses dans 
sa région, par suite du manque presque absolu d'œufs d'hiver. 
Ce fait a été confirmé par lui, dans ses foyers les plus intenses 
com posés. ‘surtout de Taylor et de Jacquez; il n’a pu trouver 
qu'une seule galle initiale. L'influence de la température joue 
donc un grand rôle dans l’apparition dés nymphes, et d’après 
ses observations faites en 1880 et 1881, la proportion des ailés 
a été très réduite dans les contrées où la température a été 
très humide ou très sèche. En ce moment, M, Boiteau a obtenu 
la première ponte de la deuxième année des générations pro- 
venant de l'œuf d'hiver; les insectes sont fixés, et sous peu 
de jours, paraîtra la deuxième génération de la seconde 
année. Le nombre d'œufs comptés sur une femelle a été, en 
28 jours qu’elle a vécu, de 81 ; l'éclosion des premiers œufs 
pondus est arrivée après 22 jours. 

* 
* + È F Ë 

© Sur les formations ligneuses qui se produisent dans la moelle 
des boutures. — Note de M. E. Prilleux. 

‘On voit souvent à l'extrémité des boutures un bourrelet 
formé de masses cellulaires qui débordent au-dessus de la sur- 
face de la plaie, et le tissu ligneux qui se produit à l'extérieur 
du bois se produit quelquefois aussi à l'intérieur, dans la 


moelle même. Il y a des plantes où, sur les boutures, on voit 
s'organiser un plancher lignéux complet à quelque distance 
en arrière de la lame de périderme qui tout d’abord referme 
la plaie. On peut vérifier ce fait sur les boutures de Coleus, 
d'Archyranthes, d’ Ageratum, etc. À la suite de la lésion, la 
fécule disparaît du voisinage de la plaie, les cellules voisines 
de la blessure se cloisonnent, se subérifient et produisent 
une Mme mÉe > 1e. En dedans de cette couche, appa- 
raisséiy dé où "cellules qui se cloisonnent et se dis- 
posent para _ à la surface de la plaie; mais ici, les 
cellules éonuntn ja se RE dr 3 a ner né se. forment 


VUTAUIG 


plus 6s 
perpéndiculairement à leur De et er trois ‘directions, 


différentes. Cette segmentation donne naissance, à l’intérieur 
de chaque assise de cellules plates, à des segments étroits, 
pointus, allongés autour du centre de formation, et présen- 
tant tous les caractères du bois traumatique ; séulément, les 
éléments ligneux du plancher transversal qui s'organise dans 
la moelle, sont enroulés autour de centres celluleux qu'on 
peut assimiler à des rayons médullaires, mais qui sont ar- 
rondis et dirigés verticalement. Cétte disposition rappelle celle 
que présentent les fibres dans lé bois imadré. LE Stes ont 
été généralement observées dans les bourrelets qui se forment 
à la suite de blessures, et dans lesquels se développent de 
nombreux bourgeons adventifs, très grèles, et où la vie s'é- 
teint rapidement; on attribuait à ces petits corps le contour- 
nement des fibres. Il n'en est pas ainsi pour le bois trauma- 
tique madré qui se forme dans la moelle, car les fibres sont 
sinueuses dès le premier moment de leur formation; cette 
disposition est due à l'orientation particulière des cloisons qui 
se produisent dans lés grandes cellules d’où tous les éléments 
traumatiques tirent leur origine. 


146 


LE NATURALISTE | 


Instructions zoologiques destinées aux membres de la mission 
du cap Horn. — Rapport de M. Alph. Milne-Edwards. 

M. Alph. Milne-Edwards commence par faire remarquer 
que la faune antarctique a été délaissée, et que les quelques 
explorateurs ou pêcheurs qui ontrapporté des renseignements 
zoologiques sur ces régions, ont doté la science de pièces fort 
intéressantes et de faits précieux qui permettent d'annoncer 
une riche moisson à la mission du cap Horn. En première 
ligne, s'occuper des grands mammifères, dont quelques 
espèces trop chassées ont pour ainsi dire disparu; ce sont : 
Macrorhina elephantina, Otaria jubata, Otaria Falklandica, 
Stenorhynchus leptonyx, puis Otaria Hookeri, Otaria Pernettr, 
etc. Ensuite, les mammifères pissiformes : les Cachalots, les 
Globicéphales, les Orques et les Dauphins. Parmi les oiseaux 


aquatiques, rechercher les Pingouins dont la moitié. des. 


espèces habite les îles Falkland et l'archipel magellanique ; 
tels-sont. : : Aptenodytes Pennanti, A. Forster, et Eudyptes 
chrysolopha, E. chrysocoma, de la famille des Manchots huppés 
ou Macaronis. Leur étude permettra de bien en séparer les 
espèces et variétés, telles, que Z'udyptes nigrwestis, E. pa- 
chyrhyncha et.£. diademata. I faut encore signaler Pygoscelis 
antarcticus, Spheniscus Humboldtii et S. magellanicus, puis le 
rarissime Microdyptes Serresiana. On devra étudier la manière 
dont.ces oiseaux construisent leurs nids, leur incubation, les 
soins qu'ils donnent aux jeunes, leur régime, leurs habi- 
tudes, etc.; et il ne faudra pas négliger la recherche des œufs, 
desijeunes, et des différentes livrées des Pétrels, des Albatros, 
des. Chionis ou Bec-en-fourreau, et des C'ormorans. L'étude des 
poissons, des crustacés, des mollusques et des zoophytes, don- 
nera, selon toute probabilité, des faits nouveaux ; ainsi, pen 
dant,la récente expédition da, navire anglais l’Alert, soixante- 
dix espèces nouvelles furen peu de temps dans 
les mers magellaniques. Parmi les poissons, signalons les AVo- 
tothenia et les Harpagifer ; le Galanias attenuatus, etc. A 
rechercher parmi. les crustacés, les Séroles; les Eurypodes, les 
Halicarcinus, les Peltaricus, puis.les ZLithodes. Les sopodes 
seront très intéressants à recueillir pour faire voir si certaines 
espèces ne sont pas, comme on l’a dit, différentes d'espèces 
arctiques; telles seraient Arcturus Buffini et Lysianassa ma- 
gellanica; en ce cas, ces espèces voyageraient-elles d’un pôle à 
l’autre en suivant les grandes déclivités de l'Océan, et sans se 
montrer dans les régions équatoriales ? Il serait donc impor- 
tant de multiplier les dragages, sans négliger l'étude des cou- 
rants sous-marins et de leur température, et par les temps 
calmes, d'écumer la surface de la mer avéc des filets à mailles 
très fines pour s'emparer des petits mollusques ct crustacés 
pélagiens qui s'élèvent des profondeurs et se montrent sou- 
vent.en bancs pressés. 


* + 


Le puceron vrai de la vigne (Aphis vites, Seopoli]. — Note de 
M. Lichtenstein, 

Ce fameux puceron, décrit } par Scopoli en 1763, et cité par 
Fabricius en 1775, est resté depuis introuvable, bien qu'il ait 
autrefois produit de grands ravages, surtout en Carniole. 


_ Enfin, le 30 mai dernier, M. Lichtenstein, le retrouva sur une 


belle pousse de Jacquez, près de Montpellier, et le reconnut à 


2 


sa couleur vert foncé, à sa queue et à ses nectaires noirs et 
presque d’égale longueur. Il est singulier que ce vieux puceron 
européen, se retrouye aujourd’hui et assez abondamment, 
quoique par petites colonies, sur des cépages américains. 
M. Lichtenstein ne pense pas que son apparition, ou plutôt sa 
réapparition, soit le signal de dégâts considérables au point 
de vue de la récolte actuelle tout au moins; en tout cas, il va 
pousser ses recherches avec soin pour se rendre compte du 
cycle biologique de l'Aphes vitis, et du degré de nocuité qu'il 
peut avoir sur les vignobles. 


Deere upper 


ge 5 


So à en 


SÉANCE. DU 12 JUIN 1882. 


Instructions destinées aux naturalistes de la mission du cap 
Horn, pour la recherche des animaux sur la Terre de Feu et les : 
iles adjacentes; par M. E. Blanchard. au 

Il faudra rechercher si la Terre de Feu et les îles voisines M 
ont surgi isolément là où elles se montrent actuellement, ou 
si, dans un temps plus ou moins ancien, elles dépendaient Au 
continent américain. Cette étude sera facilitée par la recherche M 
des petits mammifères qui peuvent exister sur ces îles. Il ne “} 
faut pas négliger les espèces introduites par les navigateurs, 
telles que lapins, rats et souris, dont les caractères peuvent 
s'être modifiés par suite du séjour sous un climat, nouveau. 
On ne devra pas négliger de rapporter des nids et des échan- 
tillons des divers oiseaux terrestres qui peuvent habiter les » 
îles, pour savoir si l'oiseau est sédentaire, ou si à l'approche 
de l'hiver, il émigre sur le continent voisin. Il faudra rap- 
porter les reptiles, lézards et serpents, qui doivent être 
peu multipliés, et rechercher les batraciens dont on ignore … 
l'existence dans ces parages; ne pas négliger de fouiller, aye@… 
les filets et les nasses, toutes les eaux douces, dormantés et À 
courantes, pour connaître les poissons, mollusques, crustacés . 
insectes et vers, qui habitent les îles australes. Les mollusques 54 
terrestres, plus faciles à rencontrer, et les insectes des divers 
ordres seront récoltés et chassés avec soin, en les poursuivant {| 
sur les herbes et plantes basses, sous les écorces, dans les | 
bois pourris, dans les matières stercoraires, sous les cadavres : 
d'animaux, sous les pierres, sous les détritus végétaux des 
grèves, et jusque dans le sable. Rapporter un certain nombre 2 
d'individus de chaque espèce, en notant avec soin la prove- 
nance, et ne feras s’il est possible, des recherches. aux 
iles Falkland. 


A 
Re 


Instructions pour la mission du cap Horn. (Botanique) pit 4 
M. Duchartre. : 

La flore terrestre est pauvre au cap Horn; les Fagus an 
tarctica, F. betuloides et les Drimys y sont rabougris et tortus 
sur les côtes constamment battues par les vents, et à l'inté- 
rieur, la flore, qui devient alpine à une faible altitude, est peu 
variée; les Glumacées et les composées dominent. On devra 
récolter des collections aussi nombreuses que possible, pol 
déterminer d’une façon précise les caractères de la flore 
antarctique, et ses rapports avec celle des hautes montagnes 
plus éloignées des pôles comme avec celle de la régi 
arctique. Par contre, la flore RE est riche en Alg 


TISE 


LE NATURALISTE 


147 


dont la plupart acquèrent un développement considérable. Il 
sera utile d'en rapporter d'importantes collections. 


* + 


Instructions géologiques destinées aux membres de l'expédition 
du cap Horn; par MM. Daubrée et des Cloizeaux. 

Il existe d’après Darwin et King, des phyllades traversés 
par des dykes de rochés éruptives, sur la Terre de Feu et dans 
le détroit de Magellan. On rencontre en Patagonie des for- 
mations tertiaires avec basaltes et des plages soulevées. Il y 
aurait intérêt à rechercher les fossiles que l'on pourrait 
trouver dans ces roches ou dans celles qui leur sont associées, 
ainsi que les couches de lignite signalées dans ces régions, 
et les plages soulevées datant de l’époque actuelle. Il faudrait 
aussi s'occuper de la recherche des météorites pierreuses ou 
des masses de fer natif. 


MATERIAUX 


POUR SERVIR A LA RÉVISION DE LA FLORE PORTUGAISE 
ACCOMPAGNÉS DE . 
Notes sur certaines espèces ou variétés -critiques de Plantes européennes. 


a 


S CC FR O IP EE KL] HA REACH LINDL. 
I — Cheloveæ BENTH. 
Genre SCROPHULARIA L. 


S. Schamitzii Rouy. Nov. sp. — Plante annuelle (ou bisan- 
nuelle ?), non vivace. Tige peu élevée (35-50 centim.), quadran- 
gulaire, à angles obtus, non ailés. Feuilles minces, les infé- 
rieures non pinnatifides ni pinnatiséquées, à pétiole sensiblement 
plus long que le limbe largement ovale-cordiforme obtus, läche- 
ment denté, à dents obtuses; les caulinaëres moyennes ovales- 
obtuses, atténuées en pétiole plus court que le limbe, muni de 
dents obtusiuscules ou subaiguës ; feuilles supérieures et brac- 
téales ovales-acuminées, petites, subsessiles, à dents aiguës. 
Panicule allongée, feuillée, à cymes 4-T flores, à à pédoncules 
courts, étalés-ascendants, à pédicelles de longueur variable, 
mais presque toujours plus longs que les calices et plus ou 
moins parsemés de glandes fines. Cace glabre, à divisions 
orbiculaires munies d'une marque searieuse non ou peu ondulée. 
Corolle assez grande, à tube enflé subglobuleux, à lèvre supé- 
rieure d’un brun livide et à lèvre inférieure d'un rouge verdâtre, 
bien plus courte que la supérieure. Appendice slaminal subor- 
biculaire, verdâtre. Capsule subglobuleuse. Plante glabre dans 
toutes ses parties. 

Hab. — Alemtejo : Pr. Portalegre, ad Barretos. — Jun. 1873. 
— (E. Schmitz). 

__Ons gs. — Ge Scrophularia, bien caractérisé et très distinet 
non seulement des autres espèces annuelles du genre, mais 


aussi des espèces vivaces, m a été envoyé, mélangé au S. | 


Schousbæi Lge, par M. Schmitz, avec étiquette mentionnant 
là localité de Barretos, mais sans détermination de l'espèce. 


Je suis heureux de le dédier à mon zélé correspondant, M, E. 
Schmitz, dont les persévérantes recherches, depuis trente ans, 
auront enrichi la flore portugaise de plusieurs plantes des plus 
intéressantes. 


S. Schousbæi Loge (S. sambucrfolia L. var. parviflora Lge 
Pug. p. 200; S. lævigata Vohl var, thyrso foliato Coss. in 
Re exsice. pl. Hisp. n° 2579). 

Hab. — Alemtejo : pr. Portalegre, ad Barretos. 

Ogs. — Ainsi que je l'ai dit à l’article précédent, cette 
plante m’a été adressée par M. Schmitz mélangée au S. 
Schmitziï et sans nom. C’est bien le S. Schousbæi Lge, voisin 
des S. lævigata Noll, S. Hermainii Hoffg. et Link, S. sublyrata 
Brot. 


I se sépare du S$, lævigata par sa taille plus élevée, ses 
feuilles minces, les inférieures et les moyennes oblongues, 
pinnatiséquées, à segments lancéolés incisés, subpinnatifides, 
à dents aiguës, sa panicule feuillée à cymés plus longuement 
pédonculées, pauciflore, à ramuscules étalés-redressés, non 
divariqués. 

Il se distingue du S. Herminit par sa glabréité, ses feuilles 
moyennes pinnatiséquées où pinnalipartites, ses pédicelles 
trois ou quatre fois plus longs que le calice, abondamment 
glanduleux, les pre calicinales largement ondulées- 
scarieuses, velue 

Il diffère enfin # S. sublyrata par ses feuilles plus larges, 
plus obtuses, les moyennes supérieuses et les florales indi- 
vises, seulement dentées, sa panicule feuillée, l’appendice 
staminal presque cordé, profondément émarginé. 

Plante nouvelle pour la flore voies 


S. sublyrata Brot. : , 

Hab. — Pr. Setubal. ET 1842. — (ieitéeh) = — Cabo 
Carværo — Aug. 1879 — (J. Daveau). 

Ons. — Cette espèce n'est point mentionnée dans le Syropsis 
analytique des Scrofularinées européennes, de M. de Janka ; 
elle mérite pourtant d'être conservée. Voisine des S. Schousbær 
Lge et S. sciaphila Wilk (S. Hispanica Coss.), elle se sépare 
du premier par ses feuilles toutes pinnatifides, même les 
supérieures, et se Re nee Fragen elle diflère du second 


lsrÿe, ses pédoncules tetes, sa capsule ovale- acuminée, 
non subglobuleuse. 


S. sambueifolia L. var. g/abra (S. mellifera Ait.). 

Hab. — In loc. humid. pr. Bellas. — Apr. 1842 — {Wel- 
witsch) — S, Braz d'Alportel — Apr. 1881 — (J. Daveau). 

OBs. — - Welwitsch à paru avoir quelques, doutes sur la dé- 
termination exacte de ce SEANPAUANS, car il a mis sur son 
étiquette les remarques suivantes ; 

« Nec charactere Scroph. smart nec melliferæ, etiamsi. 
affinis, convenit; nam foliola non crevato-serrala uti in melli- 
fera, nec folia villosa uti in sambucrfolia dicuntur. — Coroll& À 
ampla (quasi Digitalidis parvifloræ) e lutea pallide inner îÎ 
valde decidua. » ; 

Il serait, je crois, déplacé d'admettre actuellement. pe 

espèces ( distinctes les deux formes, la pubescente. ou velue et 
la glabre,. du + sambucifolia. Quant au caractère des feuilles 
plus ou moins serrulées, j'estime qu'il n'y a pas plus lieu de 


s'y arrêter, et que l'on doit seulement. considérer les S. sam- 


148 


LE NATURALISTE 


d'un même type : S. sambucifolia L., ainsi que cela a été 
admis par M. Bentham dans le Prodromus et, après lui, par 
présque tous les auteurs qui ont eu à parler de ces plantes. 

S. Scorodonia L. 

Hab. — Afhandra — Maio 1881. — Venda do Pinheiro 
(Torres-Vedras) — Jun. 1881. — Valesim — Aug. 1881 — 
(J. Daveau). 

Var. acutifolia Rou 

Hab. — In dumetosis bumidiusculis pr. Palmeira tr. Tagum. 
— Maio 1841 — (Welwitsch). 

Ons. — Welwitsch a ajouté sur son étiquette : « forma foliis 
acutioribus, crevato-dentatis. » Cette plante présente, en effet, 
des feuilles allongées-lancéolées, presque cuspidées, à dents 
aiguës-mucronées, sensiblement différentes des feuilles de 
mes autres échantillons de S. Scorodonia L. de Portugal, 
d'Angleterre et de l’ouest de la France. 


S. peregrina L. 
 Hab. — Serra de Cintra — Apr. 1882 — (J. Daveau). 
Plante nouvelle pour la flore portugaise. 


S. eanina L. 
Var. genuina. 
Hab. — In RRUEE inter Jonqueira et Ajuda — Jun. 1841 
— (Welwitsch). 
Var. pinnatifida Boïss. (S. pinnatifida Brot.) 
Hab. — Alfeite : in pinet. — Maio 1879 — (J. Daveau). 
Var. Bætica Boiss. (S. frutescens L, var. B. Brot. 
Hab. — In maritimis pr. Portenho, in Serra d'Arrabida 
freq. — Apr. 1848 — (Welwitsch). 
Var. /rutescens Boiss. (S. frutescens Brot.) 
Hab. — In aren. marit. : Zroëa — Mart. 1879 —(J. Daveau). 
Var. latifolia Rouy (S. frutescens L. var. B. latifolia Benth.?) 
Hab. — In aren. marit. : Zroia Mart. 1879 — (J. Daveau). 
_ Oss. — Le S. canina L. est une espèce très polymorphe, et 
si l’on examine séparément les variétés extrêmes de cette 
plante, on peut tout d’abord se croire en présence d’espèces 
des mieux caractérisées. Mais l'étude de nombreux exem- 
plaires de ce Scrophularia, et surtout des formes appartenant 
à la flore hispano-portugaise, démontre clairement qu'il existe 
une série d'intermédiaires, dont quelques-uns croissent par- 
fois ensemble, qui établissent le passage régulier entre les 


feuilles, au moins les radicales, bipinnatiséquées, la panicule 
_ à peine munie de quelques feuilles à la base, les fleurs très 
_ petites; la var. genwina (Linné dit du $. canina : foliüs pin- 
natis, puis ultérieurement : jolis pénnatifidis) a les feuilles 
profondément pinnatifides ou pinnatipartites, mais le plus 
souvent pinnatiséquées, quelquefois un peu épaisses, la pani- 
cule à rameaux inférieurs munis de feuilles plus ou moins 
dentées, souvent presque entières, les fleurs petites; la var. 
pinnatifida Boiss. à des feuilles ordinairement plus où moins 


nies de dents aiguës profondes, les supérieures entières ou 
trifides, les florales entières, la panicule est feuillée jusque 
vers son milieu et les fleurs sont sensiblement plus grandes, 
Î] quoique de même forme, que dans les deux variétés précé- 


él e 
tt È 


À  dentes; la var. Baætica Bois. a les feuilles presque toutes 


bucifolia et S. mellifera comme constituant FRE variétés | 


variétés les plus disparates. Ainsi, la var. dssecta Rouy a les | 


épaisses, les inférieures pinnatifides ou même seulement mu- | 


ovales-lancéolées, aiguës, non pinnatifides, mais seulement | 
pourvues de dents acutiuscules, la panicule est feuillée jusque. 
vers le sommet et les feuilles florales ovales-oblongues sont 
entières ou munies de quelques dents aiguës, les fleurs sont «I 
environ une fois plus grandes que dans la var. dssecta; la IN 
var. frutescens Boiss. a les feuilles ovales-oblongues, obtuses, A 
souvent mucronées, longuement alténuées à la base, lés } 
feuilles florales présque semblables aux inférieures, mais plus 
petites, entières ou à dents rares acutiuscules ou aiguës, al : 
panicule feuillée jusqu'au sommet et les fleurs de même gran! 
deur .que dans la var. Pætica; enfin, dans la var, RS 
Rouy, les feuilles sont ovalès-oblongues ou ovales-arrondiesh 
très entières, à bords souvent retournés en dessous, la panist N 
cule, très feuillée, est à feuilles bractéales encore plus larges g: 
que dans la var. frutescens et les fleurs sont identiques à celles: ; 
de cette dernière variété. | 
Je ne puis done que me rallier à l’opinion émise pi À 
M. Boiseier lorsqu'il a dit (Voy. bot. Esp., p. 447): « ..…. Lan 
« variété Bætica sert de passage entre la précédente (var. pin 
« natifida) et la vraie S. frutescens L. qui ne croît qu'en Por 
« tugal et qu'on prendrait sans ces intermédiaires pour une 
« espèce très distincte. La réunion de toutes ces plantes avait 
« été. déjà pressentie par Brotero qui, sans oser l'effectude ns 4 ; 
« avoue qu'il existe des passages entre elles. Dans toutes, 12 
« rudiment, qui marque la place de la cinquième étamine, se. 


arriver à être presque globuleuse-déprimée. 
II. — Antirrhineæ Ban. 

Genre ANTIRRHINUM L. 
Avant d'indiquer des localités pour les Antérrhinum du Por 
tugal, je vais examiner brièvement la synonymie et les carat-. 
tères de certaines espèces de ce genre (Sect. Orontéum Benth 
et Ankrrhinastrum Char.), et séparer les espèces en rattachant 


les formes ou variétés aux types dont elles me paraissent 
dépendre. 


A. Orontium L. 
Var. genuinum. 
Var. grandiflorum Char. que p. 90, tab. 4 (A. af 
cinum Lam. Déct. IV, p. 3 
Var. parviflorum Lge sf P+ 201 (A. Orontium L. var. 
À byssinicum Hochst. !) 1 
Var. nanum Gaut. Plant. Narb. exsice. 1876 (A. nanum Deb. ? 
Plant. Pyr.-Or, exsice. 1877). : 
Ogs. — Je ne saurais conserver comme espèce l'A. caly= 
cinum Lam. En effet, j'ai étudié cet Antirrhinum sur six parts. 


identiques. Les corolles sont plus ou moins grandes, ape 
sant plus où moins les calices, les tiges sont plus ou mo 
élevées, les feuilles plus où moins larges; en un mot il n” 
aucun Caractère constant délimitant bien les A, Orontiu 

et A. calycinum Lam. k 


# 


— 


LE NATURALISTE 


149 


J'ai la plante récoltée en 1852 par Hohenacker en Abyssinie 
Qin rupibus prope Adoam » et que Hochstetter a distribuée 
sous le n° 1809 (non 1869, comme il est dit dans le Pro- 
dromus, X, p. 592). Cette forme, que Bernard (de Nantia) a 
donnée, provenant du Bugey, à M. Alph. de Candolle, ne 
diffère du type que par les fleurs plus petites, les tiges élan- 
cées, plus grèles, quelquefois rameuses dès la base. Il m'a 
paru préférable d'adopter la dénomination dé M. Lange que 


“ celle de Hochstetter, parce qu'il est évident que cette variété, 


retrouvée en France et en Espagne, ne peut garder le nom 
trop exclusif de Abyssinicum. 

Dans ses Æecherches sur la flore des Pyrénées-Orientales, mon 
excellent correspondant et ami, M. Debeaux, a fait connaître 
une variété nanum, créée par M. Gaston Gaulier, pour une 
plante des environs de Leucate et de Fitou (Aude), que M. le 
D' Bucquoy a rencontrée également sur la plage de Canet 
(Pyr.-Orient.).. M. Debeaux l’a distribuée de cette dernière 
localité sous le nom de À. nanum Deb. et, tout en ne la consi- 
dérant, en 1880, que comme variété de JA. Orontinum L., il 
s’est demandé si ce ne serait pas réellement une espèce, Je 
ne le pense pas, car j'ai recueilli, le 27 mai 1881, trois pieds 
de cette même forme parmi les rocailles du cerro del Pino, 
près Hellin (Espagne). L'un de ces pieds possède une tige de 
3 ceutimètres et est uniflore ; le second, biflore, a une tige de 
7 centimètres, et le troisième une tige de 12 centimètres por- 
tant cinq fleurs. L'abondance des poils blanes dont les tiges 
sont munies varie de même selon la taille de la plante : le 
pied minuscule est presque laineux, le moyen est à villosité 
déjà moins fournie, et le plus grand ne présente plus que 
quelques poils sur les tiges et les calices. Par contre, les 
fleurs ne varient guère de dimensions; elles sont environ trois 
fois plus petites que celles de la var. parvéflorum Lge, et si 

. Gautier n’avait déjà attribué à cette forme le nom de 
nanum, j'aurais proposé celui de menutiflorum qui, certaine- 
ment, s’appliquerait à plus juste titre à la plante en question. 

A. Siculum Ucria; A. Ruscinonense Deh. ; A. Bar- 
relieri Bor. | | 

M. Debeaux m'a fait récolter, en 1879, sur les vieux rem- 
parts de la Villeneuve, à Perpignan, un Antirrbinum qu'il a 
décrit, dans le Pulletin de la Société botanique de France, sous 
le nom de A. Æuscinonense. Je ne puis voir en, cette plante 
autre chose qu’un A. Siculum à grappe florifère glabre ou gla- 
brescente, plus che que dans les échantillons siciliens que je 
possède, et à feuilles plus étroites où plus allongées. Ce n'est 
donc pas exactement le type de Sicile, mais une variété Inté- 
ressante à laquelle il convient de garder le nom de « Rusci- 
nonense » ; je l'admets dès lors sous le nom de A. Siculum 
Ucr., var. Ruscinonense Deb. (pro spec.). 

Il y a également lieu de distinguer, sous le nom de À. S:- 
culum Ucr., var, Algeriense Rouy, une forme de cette espèce 
dont M. Debeaux m’a envoyé un exemplaire mélangé à plu- 
sieurs pieds d'A. majus L. var. ramosissimum Willk. Cette 
var. A lyeriense se sépare dé la var. Æuscinonense par ses fleurs 
un peu plus larges, ovales-lancéolés, et 
s plus étroites, ovales-elliptiques et non 
Le port est exactement le même que 


espèce l'A. Auscinonense Deb. à l'A. Barrelieri Bor., plante 
d'Espagne et de Portugal que j'ai recucillie à Santa Barbara 
près Zortosa, à Jotiva, à la sierra Mariola près A/coy, à la 
Sierra de los Cabros. près Hellin, et. sur. la. sierra de Moimon 
près Velez-Rubio. Je ne puis m'expliquer ce rapprochement, 
Car la véritable place de l'A. Auscinoneuse Deb., est avec 
l'A, Siculum Ucr., dont il n’est qu'une variété, et non avec 
l'A. Barrelieri Bor. (A. liculum var. purpurascens Coss. in 
Bourg, exsice. pl. Hisp.), espèce bien distincte admise actuel- 
lement par tous les auteurs. 

MM. Huter, Porta et Rigo ont distribué sans nom, mais 
sous le n° 76 de leurs £zsiccata ex itinere Hispanico (1879), 
un Antirrhinum auquel ils ont ultérieurement attribué le nom 
de À. majus L., var. ramosissimum Willk. Je ne saurais par- 
tager celte manière de voir, car cette plante est bien distincte 
de l'A. majus L., puisqu'elle présente les caractères spéci- 
fiques de l'A. Barrelieri Bor., dont elle n'ést, pour moi, 
qu'une variété cirrhifère (A Parrelieri Bor. var. cérrhosum 
Rouy). Elle se distingue de l'A. Barrelieri, var. genuinum par 
les fleurs en grappes multiflores, assez denses, les feuilles un 
peu plus larges et surtout les tigés très rameuses à rameaux 
cirrhiformes, recourbés, allongés, naissant à l'angle de 
chaque feuille caulinaire, ce qui donne à la plante un aspect 
particulier, analogue au port de la var, ramosissimum Willk. 
de l'A. majus L. (A. cirrhigerum Welw.). Elle diffère, en outre, 
de la var. piliferum Rouy, in Bull. Soc: bot. Fr, (1882), de 
l'A. Barrelieri par l'absence de longs poils blancs étalés ou 
crépus à la base des tiges, sur les rameaux et feuilles infé- 
rieurs. 

(A suivre.) fic 
G. Roux, 


 L'HISTOIRE NATURELLE A L'EXPOSITION DE BORDEAUX 
(Suite.) 


Parmi les musées scolaires, nous devons citer encore celui 
de Ja commune d’Ambès qui a éxposé, sous le nom de Musée 
de leçons de choses, quelques cadres renfermant des échan- 
tillons divers d'histoire naturelle recueillis par les élèves ; 
malheureusement ces spécimens sont sans déterminations. 

L'école de Saint-Denis de Piles a un musée scolaire intéres- 
sant par les produits naturels du sol de la Gironde; le règne 


» 


végétal y est surtout représenté. 
Parmi tsét 


P 8 part ,M. E. Morel, 
instituteur à Nommay (Doubs), expose un herbier fort remar- 
quable sous le titre : d'Aerbier agricolé, industriel et médi- 
cinal. Les plantes utiles ou vénéneuses y sont représentées 
par de nombreux exemplaires, et on ne saurait trop encou- 
rager ce genre d'enseignement si utile aux enfants. 

Dans l’enseignement supérieur, nous citerons l'exposition 
de M. Raoul de Ricard, propriétaire aux Mondys (Dordogne). 
C’est une vitrine renfermant de très beaux spécimens de fos- 
siles du Périgord; on y remarque surtout de beaux échan- 


_ L'Entomologie n’est représentée que par l'ex 


_tillons de sphéralites, et trois belles haches de l'âge de pierre. 


position de 
MM. Bial et Coutures, comprenant 24 cadres de coléoptères 


de la Gironde; il est regrettable que ces amateurs n'aient pas 


150 


LE NATURALISTE 


exposé une faune entomologique plus complète du départe- 
ment. 

Une collection anonyme de 15 cartons de lépidoptères de la 
Gironde mérite une mention spéciale, surtout un carton ren- 
fermant des chenilles fort bien préparées. 

La Géologie n’est représentée que par lexposition de 
MM. de Folin et Périer, où l’on trouve, avec des exemplaires 
deleur publication « Les fonds de la mer », de nombreux échan- 
tillons de fond pris dans toutes les mers et principalement 
ceux des dragages du 7ravailleur. — Un de ces derniers a été 
recueilli en 1881 à 5,100 mètres! un tableau fort bien dis- 
posé renferme les animaux microscopiques dragués à cette 
profondeur. 

Dans la partie spécialement affectée à la médecine et à la 
chirurgie, nous devons citer la splendide exposition de la 
Société de médecine vétérinaire de la Gironde, où les natura- 
listes ne peuvent examiner sans intérêt de curieux spécimens 
d’ossifications, de monstruosités, de calculs, etc., provenant 
d'animaux domestiques. 

Nous ne quitterons pas la section de l’enseignement sans 
dire quelques mots des expositions de fournitures pour l'en- 
seignement primaire. 

M. E. Dauzac, de Maujean (Gironde), a présenté des meubles 
pour musée scolaire; ces vitrines renferment des échantillons 


de toutes les branches de l’histoire naturelle au prix de 


400 fr., mais ces échantillons sont loin d’être irréprochables, 
et les insectes, mollusques et minéraux, sont déterminés peu 
sérieusement. — M. Grandfond, instituteur à Thaumiers 
(Cher), a été bien inspiré en dessinant des tableaux muraux 
représentant les oiseaux ennemis et alliés du cultivateur. 

La maison Ch. Delagrave, de Paris, expose des tableaux 
d'histoire naturelle, mais chaque cahier contenant 30 sujets 
dessinés par Planta, me semble d’un prix bien élevé (22 fr. 50) 
pour l’enseignement primaire. On ne nous accusera pas de 
flatterie si nous constatons aussi que les tableaux muraux de 
la maison Deyrolle, si répandus dans les écoles, et qui figurent 
à l'exposition de Bordeaux, sont bien supérieurs à ceux 
exposés par M. Delagrave sous le titre de : « Musée des 
écoles primaires. — Roches et minéraux par M. Fourcade, 
médecin-vétérinaire. » 

_ La ville d'Arcachon a fait, dans un pavillon spécial, une 
exposition très intéréssante pour les naturalistes. On y re- 
marque un herbier de la forêt d'Arcachon, fait par M. Thésée, 
pharmacien qui, à l'aide de l'acide salicylique et du fer chaud, 
a conservé à des plantes recueillies depuis deux ans leurs 


couleurs et leur fraîcheur naturelles. — Une vitrine renferme 
aussi une jolie collection des oiseaux sédentaires ou de pas- 


sage du bassin d'Arcachon. 


Enfin, la Conchyliologie y est dignement représentée par | 


la magnifique. collection du Muséum d'Arcachon, qui ren- 
ferme toutes les espèces qui vivent sur cette partie du littoral, 
et par la série des espèces d’huîtres vivantes et fossiles 
exposée par MM. Montaugé frères, ostréiculteurs à la Teste. 

En sortant du pavillon, on trouve une reproduction ré- 


: | ‘duite du pare aux huîtres d'Arcachon; on peut ainsi avoir 
N° une faible idée de ce grand établissement d'ostréiculture qui, 


pendant les cinq dernières années, a obtenu une production 
annuelle de 140 millions d’huîtres ! | 
ALBERT GRANGER. 


UN MOT 
AU SUJET DE L'ARTICLE DE M. P. CHRÉTIEN 


INTITULÉ : Étude sur les Lépidoptères. 


C’est à tort, selon moi, que cet entomologiste paraît croire À 
que, seules, certaines espèces de la tribu des Liparides gar= N 
nissent leurs œufs, lors de la ponte, de bourre soyeuse que # 
les femelles prévoyantes détachent de leur abdomen. E 

Or, quoique M. Berce n'en fasse point mention dans sa À 
faune entomologique française, il est encore d’autres espèces, 
voisines des Liparides, il est vrai, qui offrent cette particula- 
rité remarquable à plus d’un titre. LUE 

Je me contenterai de signaler celles que j'ai été à même {| 
d'observer de visu 

D'abord : Ze onde Crataegi, dont l'insecte parfait éclôt 
en cette saison 

La femelle enveloppe ses œufs d’une légère touffe de poil ; 
laineux et grisâtres. ni 

Puis le Bombyx (Eriogaster) Lanestris, qui les dispose par 4 Î 
anneaux autour des petites branches, comme le 2omb pe 
Neustria, mais en ayant bien soin de les recouvrir entière: 1 £ 
ment d’une bourre noirâtre qui ressemble beaucoup à de là 4 
peluche, presqu’aussi foncée et brillante que les poils d’ une 
taupe, avant l'éclosion des petites chenilles. 

Sa congénère, le Bombyx Catar, L. Everia, God., agit dé 
même ; seulement il est bien plus rare de les he et la 
bourre qui recouvre les œufs est d’un ton plus 

Je tiens à la disposition de M. P. Chrétien, RE j aurai | 4 Ù 
le plaisir de connaître son adresse, des nids de B. Lanestris et 
des œufs inféconds de B. Crataegi, et je serais enchanté dé 
Jui procurer en saison des œufs d’une foule de PR 
de ma région. ; 

J'ai obtenu, entre autres, cette année, des œufs de Satyrus 
Arethusa, que l’on se procure, je crois, assez difficilement: 

On peut encore citer, parmi les prudentes pondeuses, la … 
Diloba cœrul la, dont la femelle place ses œufs, destinés 
à passer l'hiver, serrés en groupes compactes, en ayant soin. 
de les recouvrir d’une légère couche de poils doux et fins 
extraits de la houppe située à l'extrémité de son abdomen. 


Amboise, ce 97 FRFENe 1882, 


Ernest RE | 
oo 
LE PROPOMACRUS BIMUCRONATUS 
corars nee; qui fait partie de. té éiba: des sai 
est certainement le Scarabéide le plus intéressant et le plus 


extraordinaire que nous ayons en Europe. 24 
Ses er Pr . been Sont chez les grands 


= 


LE NATURALISTE 


151 


mâles, longues de plus de cinq centimètres, arquées et 
prolongées par une épine au sommet du tibia, qui est très 
densement veluintéri & plusieurs dents en dehors 
Son corselet, dont les côtés dilatés se prolongent en arrière 
par une forte pointe aiguë, est resserré postérieurement, cré- 
nelé latéralement dans toute sa partie antérieure et est très 
fortement garni de longs poils sur la partie inférieure du 

ord externe. Ses élytres qui sont longues, larges et sub- 
parallèles, en font un type d’autant plus curieux, qu'on regar- 
derait à deux fois à le placer parmi les Mélolonthides, car sa 
grande taille, qui varie de 5 centimètres à 9 4/2, les pattes 
étendues (c'est le plus grand Coléoptère d'Europe), et son 
facies tout particulier, pourraient faire hésiter à le placer dans 
ce groupe. Mais l'examen de la position de ses sligmates 
abdominaux et de ses crochets dentés, ne permet pas d’avoir 
le moindre doute quant à la place que ce splendide insecte 
doit occuper. 

Ce superbe Mélolonthide, qui habite la partie orientale de 
l’Europe, a été pendant longtemps représenté dans toutes les 
collections entomologiques par deux exemplaires seulement. 
Ayant pu nous en procurer dernièrement, nous Sommes très 
heureux d'en tenir quelques exemplaires à la disposition des 
amateurs, au prix de 12 à 925 francs la paire (suivant leur 
taille). 


NOUVELLES 


M. André de Varenne, préparateur au laboratoire de physto- 
logie générale du Muséum, a subi avec succès, le 3 août der- 
nier, devant la Faculté des sciences de Paris, les épreuves du 
doctorat ès sciences naturelles. 

Sa première thèse a pour titre : Recherches sur la reproduc- 
tion des polypes hydraires. Sa seconde thèse consistait en 
propositions données par la Faculté. 

Le candidat avait à répondre : 

“KL En Botanique : 1° Sur la reproduction chez les gymnos- 
permes; 2° Sur les caractères des renonculacées. : 

Il. En géologie : Sur les puits artésiens dans le bassin de 
Paris ; sur les caractères stratigraphiques et paléontologiques 
des couches qui fournissent les eaux jaillissantes dans cette 
région. 

* 
x * 


endnial 


£ : 4." 


Sont nommés agrégés de l’enseig t 

dans la section des sciences physiques et naturelles : 
MM. Bayton, Casse, Chauvet, Fitremann, Fouque, Gateau, 

Gorsse, Hanra, Laffage, Letellier. 


* 
* * 


Sont nommés agrégés dans l’ordre des sciences naturelles : 
MM. Houssay (Frédéric), Rodier (Eugène), Belzung (Ernest), 
Leclerc du Sablon (Arthur). 


Lu ? 


26-19. | 


Sont nommés boursiers de licence près le Muséum d’his- 
toire naturelle pour l’année 1882-83, les jeunes gens dont les 
nos suivent : 

MM. Bouvier, Blanc, Bovier-Lapierre, Poirault, Cazin, 
Lebloys, Malart-Duméril, Schmitt, Brasse, Bérillon, Depou- 
sargues, Mayoux, Bonafous, Amaudrut, Magnin. 


4 
* * 


Sont nommés pour un an boursiers près les Facultés des 
sciences ci-après désignées : 
Faculté de Paris. 
MM. Defrance (Paul), Abadie (Jean), Lhotelier (Aimable). 
Faculté de Bordeaux. 
MM. Lamounette (Bernard), Rochon-Duvigneaud (Jean), 
Nabias. 
Faculté. de Caen. 
M. Langlois (Jean). 
Faculté de Clermont. 
MM. Larrazet (Augustin), Bigouret (Georges). 
Faculté de Lille. 
MM. Queva, Basin (Jules). 
Faculté de Lyon. 
. M. Fournier (Henri). 
Faculté de Marseille. 
MM. Bellier (Charles), Burtez (Jean). DA mer xs ép 
Faculté de Montpellier. | 
M. Joubert (François). 
Faculté de Toulouse. 
MM. Bergonier (Pierre), Pée-Laby (Charles). 


OFFRES ET DEMANDES 


M. Emile Vanden Berghe-Loontjens, Roulers (Flandre Occidentale, 
Belgique), offre beaucoup de Coléoptères rares (Algérie, Turquie, 
Mad , Brésil, etc.), en échange d’autrés espèces ou de Lépi- 
doptères exotiques. 


Le 23 s EE «1 


Jolie collection de Staphy1 pe parfai t déter- 
minée et bien préparée; presque toutes les petites espèces sont très 
soigneusement collées sur micas. Elle contient nombre de raretés, 
parmi : Aid NE Sad na llie lsiorent onbersmse : DL ST d- k < 


ARE ONE FEURS “ 
rialensis ; Glyplomerus 


| cavicola; Micrillus subterraneus, etc., com 
prenant 374 espèces, 1,127 exemplaires, contenus dans 7 cartons, 
Le Prix : 430 fr, 


LE. | 


KE 


152 


LE NATURALISTE 


A vendre, collection de Buprestides, Malacodermes, 
Clérides, Ptinides, etc., européens et cir rès soigneusement éti- 
quetée, rangée dans 8 cartons ni robe 1 95 espèces, 361 exempl., 
parmi Steraspis squamosa, Buprestis sligmatica, Psiloptera ypisana, 
Capnodis carbonaria, Anthazia RAS Acmæodera Revelieri, Ludius 
ferrugineus, Cebrio Fabricii, Lam Lareynci, Clerus quadrimacu- 
latus, maculatus, Trichodes SAN Mr var. syriacus, pere na- 
vale, etc., etc. : 50 fr. 


* 
x * 


Collection de Curoulonides de et Circa, rangée dans 
8 cartons 19-26 et kg dé 
523 exempl. 


53 espèces, 
Prix : 50 fr. 
ES 

A vendre la collection de Goléoptères européens et circa-euro- 
péens de M. L. Reiche. Les parties suivantes sont encore disponibles : 

Collection de Curculionides, renfermée dans 48 cartons, compre- 
nant 2,145 espèces et 9,850 individus Prix : 2,200 fr. 

Collection de Géoryssides, “+ Elmides, ce mess 
nant 415 espèces et 531 exemplaire Pri 25 fr. 

S'adresser au bureau du journal pour les collections . 

v« 

On demande en quantité les Insectes suivants: 

Coléoptéres, Lampyris noctiluca G'Q, Prionus coriarius, be 
Es mas —_Orthoptér res, Ephippiger vitium, Acridium migratorium. 
— Névroptéres, Ephémères, Termites, Fourmiligii et ses larves dans 
l'alcool. — Hyménoptéres. Tenthrèdes, Ichneumons, Sirex, Abeilles 
femelles ou reines avec leurs cellules. — Hémiptéres. Réduve mas- 
qué, Cigales. — Lépidoptéres. Teigne de la cire, Pyrale de la’ vigne. 
— Diptéres, Tipules, Asiles, OEstres 

Nids de Guêpes, Frelons et Dis 

Quelques centaines de Scolopendres européens ou exotiques (Scolo- 
pendra, Lithobius, Géophilus, etc.) et des 
(Drasses, Lycoses, Tégenaires, Scorpions, etc.). 

Adresser liste des espèces et nombre des exemplaires au bureau du 
journal. 

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Nous pouvons disposer des Fossiles suivinie du Deyonien d’Eisel 

Cupressocrinus abbreviatus . . » fr. 50 à » fr. 80 


LR ER EURE OU TE ES UE 


CORMEOR RRGeNnaE. Le nn F4 + 776 
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Arachnides communes | 


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Phacops latifrons. : . . .: . ... . CRIER » : 40.» 

Gouthophy lun. MR VIS QT) Le »., 80,420 

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Efahobrihités PURMSUN ES os cie onu ie À à DS | 

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Deux très belles armoires pouvant convenir c. bibliothèque ou 
collection entomologique, mesurant chacune 2® 90 de haut sur 4288 
#29 d'épaisseur, avec deux portes vitrées. Ces deux meubles, 
absolument semblables, sont en noyer ciré avec 8 tablettes, le fond 
est assemblé en cadre; ils se démontent et peuvent aisément être 


emballés pour le transport. Ils ont coûté 350 francs pièce : à vendre : ; 


150 francs chacun. — S’adresser au bureau du journal, 


LIVRES NOUVEAUX 


Entomologische Nachrichten. VIII Jahrgang 1882. Heft. VL. FE ë 


— Heft. VII. Stettin 4882. 
V für Naturgeschichte. Fünftes Heft. 
gang 1882. Berlin. 


Gustave Wattebled. Catalogue des Mollusques testacés, terrestres 
et ne observés aux environs de Moulins. Br. in-8. 
881 


Entomologische Nachrichten. Heft V, VIII, Jabrgang, me | 
lebestof 


Stetiin. — Dipterenlarven, die wie Blutegel 

au Fliegenbeinen. — Neue C 

Mittheilungen. — Die A e der Bienen. — Das In 
_ tarium im Zool. Garten in London 


riechen. 


1881. New-Yor 


The RAP Res e Monthly Magazine. Vol, XXII, n° 24, | 
— or 
Math, 


March 4883, Lond T. Stainton, À few 
Epischnia. — E. G. le ek, ana re — G. V. 
Life-bistory of Callidryas Drya, B 


flies of the genus Teracolus “hits à Accra a, Gold Co 


rue ele ag S" 24 — T.R. Dill 


The aniemnagie Vol. XV, n° 226, march 1882, London, — 


Jenner Weir, Aberrations in the dent Lu (with deu 
Illustrations aud coloured Plate). — 
tures inthen 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


Evreux. — Imp. Ch. Hénisser. 


ma Devoted to Lapidoter ekchasivels, Vol. I, n° 9. ous 
k. 


he MNT nd ET ed LE d'en Em ; 


sicbenond 4 ; 
tré Jahrgang 4881. — Zweites Heft. Achtundvierzigster Jahr- E : 


ds. - 


Classification der rare es de NI 5 


4"° Année. 


N° 20 


15 Getobre 1882. 


153 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 


LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 
Au bure 2v 


rance et Algérie 


ABONNEMENT ANNUEL : 


Payable d'avance en un mandat-poste à l'ordre du Directeur. 
fr 


ÉMILE DEYROLLE 
DIRECTEUR 


RUE DE LA MONNAIE, 23 Tous les autres pays 


Pays compris dans l’Union postale........ 


PARIS 


(Affranchissement compris) 


Secrétaire de la Rédaction 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU.4e JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


#“ 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange ou de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


NOTE 
Sur les naissances, dons et acquisitions de la Ménagerie 
DU 


MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE 


—— 


Naissances à la Ménagerie du Muséum: 


2 Muntjscs hybrides de Muntjac à larmier mâle, et de 
Muntjac de Reeves femelle. 

1 Guib mâle (Tragelaphus scriptus) du Sénégal. 

3 Cerfs sika (Cervus sika) du Japon. 

1 Algazelle mâle (Oryx leucuryx) du Sénégal. 

4 Biche de Cerf-cochon (Cervus porcinus) de l'Inde, 

{ Biche née d’une biche hybride de cerf de Mandchourie 
et de biche de France; cette biche a été couverte par un cer 
Maral. 

2 Chacals (Canis aureus) d'Afrique. 

1 Paca (Cœlogenys paca) du Brésil. 

1 Biche d’Aristote (Cervus Aristotelis) de l'Inde. 

4 Gnou femelle (Catoblepas gnu) de l'Afrique Australe, 
c’est pour la première fois que l'on obtient la reproduction de 
ces animaux en Europe ; ce jeune se développe parfaitement 
bien et, quoique âgé de deux mois seulement, sa force et sa 
taille, font espérer qu'il sera assez robuste, pour supporter 
les froids de l'hiver. 

3 Tigres (Felis tigris) de Cochinchine. 

1 Gazelle à front roux (Gazella rufifrons) du Sénégal. 

1 Antilope Isabelle (Eleotragus reduncus) du Sénégal. 

16 Faisans argentés (Euplacomus nycthemerus). 

Ambherst (Phasianus Amherstiæ). 


9 Pi 
D it0 je — hybridede(P. Amherstiæ et P. pictus). 
7 —.  vénérés (Phasianus Reevesi). 

8  — à collier (Phasianus torquatus). 


6 Euplocame d’Horsfield (Euplocamus Horsfieldi). 

2 Perdrix brunes (Perdix fusca). 

1 Talegalle (Talegala Lathami). 

C'est le seul qui soit éclos, sur sept œufs pondus par la 
femelle, dans le tumulus accumulé par le mâle, au milieu 
d'un des parcs de la Ménagerie, où l’on avait installé une 
paire de ces oiseaux; ce jeune oiseau est déjà gros et paraît 
s'élever très facilement. 


Dons : 


{ Colobe à camail (Colobus guereza) d'Abyssinie, don de 
M. Vossion, consul de France. 

C’est la première fois que cette magnifique espèce de singe 
arrive vivant en France. 

1 Papion (Cynocephalus sphinx); don de M. Bour. 

1 Callitriche grivet (Cercopithecus sabæus); don de 
M'!: Cebelle. 

1 Macaque bonnet chinois (Mamacus sinicus); don de 
M. Passier. 

1 Mouffette mézomèle (Mephitis mesomelas); don de 
M. Loze Luro. 

1 Putois (Mustela putorius); offert par M. Alix, vétérinaire 
militaire. 
1 Hyène rayée (Hyæna striata), don de M. Decamps. 

1 Tigre royal (Felis tigris); envoi de M. le Gouverneur de 
la Cochinchine. 

1 Panthère (Felis pardus); envoi de M. le Gouverneur de 
la Cochinchine. 

1 Chat viverrien (Felis viverrinus); don de M"*° Langlade. 

1 Ecureuil ordinaire (Sciurus vulgaris); don de M. Fouquet. 

2 Ouistitis (Hapale jacchus), don de M* André. 


: 14 Gerbille aux pieds velus (Gerbillus hirtipes); don de 
M. Lataste. ÿ 


1 Muntjac (Cervulus Muntjac); envoi de M. le Gouverneur 
de la Cochinchine. 


D 


154 


LE NATURALISTE 


2 Chevrotains Kanchil (Tragulus Kanchil); envoi de M. le 
Gouverneur de la Cochinchine. 

1 Cerf-coclion (Cervus porcinus) ; envoi "à M. le Gouverneur 
de la Cochinchine. 

1 Ara bleu (Macrocereus ararauna); don de M°®* Loftel. 

1 — macao (Macrocercus macao); don de M. Cuisinier. 


1 Aigle Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus) ;, don de M. Bom- 
bled 


ed. 
1 Buse bondrée (Pernis apivorus) ; offert par M. Ménétrier. 
1 Aigle de Tunisie (Aquila névioïdes); offert par MM. les 
officiers du 1° bataillon du 142° de ligne à Béja. 


10 Cresserelles (Falco tinunculus); dons de MM. G. POUCHEN 
: Sansay, Gasteau, Durand et Lardy. 


1 Vautour du Bengale (Pseudogyps La ren À ; envoi de 
M. Gouverneur de la Cochinchine. 
2 Eperonniers Germain (Polyplectron Germain); envoi. de 
M. le Gouverneur de la Cochinchine 


4 Euplocomes prélat (Euplocomus prelatus) ; envoi de | 


M. le Gouverneur de la Cochinchine. 
2 Pélicans'de Cochinchine (Pelecanus minor); envoi de M. le 
Gouverneur de la Cochinchine, 
1 Grand-Duc (Bubo ignavus) ; don de M. Séjourné. 
1 Chouette chevêche (Strix passerina) ; don de M. Monjin. 
1 Ses brachyote Ds brachyotos); don de M. Cham- 


2 Dignous cravatés chindid : don de M. Debtiivetiis 


Do Perdrix rouge (Perdix . don dé #4. Grenier. 


EF \ de Vigier EL 


2 0 : don de M. Vossion. 


Acquisitions. 


40 singes parmi lesquels se trouvent des Macacus cyno- 
molgus, Macacus sinicus, Cynocephalus sphinx et Cynoce- 
phalus Hamadryas. 

* 2 Coatis roux (Nasua ruüufa). 

1 Sarigue d’Azara (Didelphis PE 

1 Antilope de l’inde (Antilope cervicapra). 

Dans un prochain numéro, nous donnérons à nos léctéurs 


quelques détails commerciaux et pratiques, relatifs à la four- 
-rure dés Otaries, connue dans le public sous le nom de Loutre. 


Nous avons maintenant entre les mains des documents de 


“nature à intéresser les personnes qui ont vu ces animaux 


vivants et qui ne savent sans doute pas, que chaque année, 
‘ee sont des milliers dé ces animaux que l’on tue sl sälis- 
faire à _ mode. 


* 2500 DES SCIENCES 


La ss DU 29 MAI ie 


SET sh 


= De r a communiquée aux, animaux à : sang fie à con- 


tracter Le charbon par Capo de leur Here — sr | 


de M. HP. Gibier. HE EXT 
La température de + 37° ou + 8 « est la cs faeabio A Ja 


bactéridie charbonneuse; c’est précisément celle des imam- 
miferes. Les oiseaux, ayant une température supérieure : 


(420 environ), ne contractent pas cette maladie en temps ordi- 4 


| plus considérable que celles des cobayes qui ont servi à con- \ 
“Sang prise dans le cœur’ de cette dernière et inocülée à un AN 


: [marquer qu ‘aucune dés grenouillés inoculées d’abord à froid, 4 
n’est morte. à la suite d’une deuxième inoculation dans l'eau É 


:: Le-mécanisme dé l'absorption des virus varie:Æil avec: la nà-- 


“ution, à 0" 03, et enfin à la base pour les derniers. Hu 


tiques ést ‘relativement rare; et 3° que l'absorption p 
vaisseauk lywuphâtiques se fait dans la très grande majoril 
‘des cas. Si donc le virus suit presque toujours et lentei 

les vaisséaux . lympliatiques, ‘on est autorisé à beaucoup 
“Compter sur l'intervention chirurgicale, quelle que soit Ja ni 


naire; M. Pasteur l’a cependant développée chez la poule en 
abaissant sa température par une immersion prolongée dans M 
l'eau froide. M. Gibier est parvenu. à donner le charbon à des 
grenouilles, en les obligeant à vivre dans de l’eau à la tem-« 

pérature de 35° à 37°, c’est-à-dire en élevant leur températures 

c'est l'expérience inverse de celle de:M. Pasteur, maïis-elle ne Mi] 
réussit pas loujours; ainsi sur vingt grenouilles sournises aux "} 
expériences, il y eut seulement cinq cas de charbon. Les} 
bactéridies: de. grenouilles sont d’une longueur infiniment * 


trôler la nature des bâtonnets de la grenouille. Une goutte de N 


cobaye, le tuait dans les quarante-huit heures. Il est à ré 4 


chaude. 


* 
x * 


ture-des plaies ? La nature des plaies influe-t-elle sur 4 Re 
de l'intervention chirurgicale ? — Note de M. Rodet. 


M. Davaine avait conclu précédemment, d’après ses ai 
riences, que l'absorption des yirus-se faisait rapidement p 
la circulation sanguine àprès inoculation à la lancette, et q 
cet effet était plus atténué en cas de plaie plus étendué, L 
plupart des troncs vasculaires étant coupés. M. Rodet présen 
les résulats suivants d'expériences nouvelles, qui lui pe 
mettent d'affirmer que l'absorption se fait par les voies } 
phatiques. Le virus charbonneux fut inoculé à la lancette 
bout de l'oreille de douze lapins; un quart d’haure après, cet 
organe fut coupé par séries de lapins, à 0 01 du point d'in 


seconde et un de là troisième ; tous saufun, avaient eu un 
des ganglions tuméfiés, près de l'oreille ou à la base du d 
et ces ganglions renfermaient quantité de bactéridiés. C 
animaux ont done péri par suité d'infection des voies lyn- 

phatiques, sauf le huitième où l'absorption a dû se produi ) 
par la circulation sanguine. La mature delà plaie n'aur 
donc d'influence que sur la rapidité de la propagalion ét non 
sur le mode d'absorption. M. Rodet conclut enfin : 1° 1qué l'ab- 
sorplion exclusive par. les vaisseaux sanguins et très rare; 
2° que l'absorption mixte par les voies Saniguinés et lyw à 


ture de la plaie, Ham sprl houres à pe one 
* 


CNRS 


Sur les alluvions 1e ues des 
Een à Fa q ho | Gandi 


‘Une. note Ru = M. re fait vontätiré Pr gin 


miocène de l'éruption de li calotie big; 
altique du plateau de 
Coirons dans les Cévennes. Ces matières Dre ont re 


Dé "à 


à 


= 


LE NATURALISTE 155 


% 


couvert des alluvions fluviatiles qui ont échappé aux érosions, 
et que l’on peut suivre sur le bord méridional du plateau, Ces 
alluvions datent de l'époque miocène, et on n’y rencontre 
aucune roche étrangère aux Cévennes; elles suivent une ligne 
d’affleurement régulière à une altitude de 480 à 520 mètres, 
et présentent en quelque sorte le lit fossile d’un cours d’eau 
qui, venant des Cévennes, se jetait probablement dans la mer 
de la molasse. D’après la dimension des galets, ce cours d'eau 
avait un régime régulier ét moins torrentiel que l'Ardèche. 
Depuis cette époque, le relief de la contrée s’est transformé ; 
la vallée de ce cours d’eau de l’époque miocène a disparu, et 
les alluvions de cette époque sont suspendues à une altitude 
de 3 à 400" au-dessus de nos vallées actuelles qui ont une 
tout autre direction, celle du sud, au lieu d’aller de l’ouest à 
l’est. La continuité remarquable du plan de séparation de la 
nappe basaltique avec les alluvions sous-jacentes, indique 
qu'aucune dislocation ne s’est produite depuis cette époque ; 
le retrait de la mollasse augmenta la pente et l’action érosive 
des cours d’eau, creusa les vallées actuelles. L'étude de la 
vallée du Rhône et des vallées secondaires, permet de dire 
que les rives du Rhône avaient à peu près leur configuration 
de l’époque actuelle. Le creusement des vallées actuelles a 
donc commencé dès l’époque miocène, pour se poursuivre 
pendant le pliocène et le quaternaire, et se continuer de nos 
jours, partout où l’action érosive des cours d’eau a pu 
s'exercer. 


: se 
Sur la branchie et l'appareil circulatoire de la C'iona intes- 


tinalis. — Note de M. L. Roule. 


. 
#+A anar 


La circulation, dans la Cionaintestinalis, est cara p 
l'abondance des branches anastomotiques, de calibre égal ou 
presque égal à celui des vaisseaux qu'elles font communi- 
quer, de telle sorte que l'on ne peut guère fixer le trajet ré- 
gulier du sang dans des vaisseaux déterminés. On peut dis- 
tinguer trois grands cout irculatoires ; un courant cardio- 


n] hnn-hranvchial at f 
; 


rant branchio-cardiaque. Le manteau reçoit de petits vaisseaux 
de tous les organes avec lesquels il est en contact. Le cœur, 
plié en deux branches, de longueur égale est renfermé dans 
un péricarde en forme d’Y; les deux branches se prolongent 
chacune en un vaisseau, et le cœur reste entièrement libre 
dansla cavité péricardique. La cireulation cardio-splanchnique 
part de l'extrémité postérieure du cœur; une courte aorte va 
s'insérer sur l'estomac où elle forme un réseau anastomo- 
tique; de cette aorte, partent un Yaisseau intestinal. externe, 
un vaisseau stomaco-œsophagien. Les vaisseaux de la circu- 
lation splanchno-branchiale, aboutissent dans un canal lon- 
gitudinal médian placé au-dessus, de la branchie, dans la 
cavité cloacale. L’axe de la circulation branchio-cardiaque est 
un vaisseau branchial longitudinal, placé sur la face inférieure 
de la branchie; il revient au cœur après avoir reçu un vais- 
seau tunico-cardiaque, et quelques autres provenant de la 
lame mésenthérique et de celle qui entoure le péricarde. Le 
manteau renferme une série de vaisseaux communiquant avec 
ceux des viscères; la tunique n'a pas de vaisseaux propres. 


Le sang renferme des cellules à prolongements ramifiés, très 


rares. La branchie n’est qu’un lacis de vaisseaux sanguins à 
parois minces. Le cœur seul possède une tunique musculaire 
complète. Les vaisseaux constituant la branchie possèdent 
une couche conjonctive mince, souvent très réduite, limitée 
au dehors par un épithélium pourvu, en quelques points, de 
cils. vibratiles qui sont destinés à activer le mouvement de 
l'eau servant à la respiration. M, Roule examinera dans plu- 
sieurs notes subséquentes les divers systèmes organiques de 
la Ciona intestinalis, dont la monographie sert d'introduction 
à un travail général sur les Ascidies simples des côtes de Pro- 
vence. 


SÉANCE DU 26 JUIN 1882, 


Note sur les travaux préparatoires du chemin de fer sous- 
marin entre la France et l'Angleterre, et sur les conditions 
géologiques dans lesquelles ils sont exécutés ; par M. Daubrée. 


La première phase consacrée aux études géologiques ayant 
pris fin en 1878, la deuxième, pendant laquelle on prépare 
l'exécution même du tunnel, à commencé en 1879, Du côté 
de la France, les couches présentent un léger bombement en 
un point dit les Quénocs. Au moyen de deux puits foncés près 
de Sangatte, on a rencontré le gault à 59" au-dessous du zéro 
hydrographique ; on a constaté en même temps que la craie 
blanche et la partie supérieure de la craie de Rouen sont très 
aquifères., Au contraire la base de la craie de Rouen laisse 
passer peu d’eau, et c’est dans cette partie que doit être percé 
le tunnel si la couche se continue sans fracture: les nappes 
aquifères sont formées d’eau douce à part quelques filets salés, 
et communiquent avec la mer, ce que l'on peut constater par 
J’oscillation du niveau dans les puits selon la marée, et la 
plus grande affluence à marée haute. Du côté français on a 
foré une galerie à la coté — 55" 20, qui doit contourner le 
bombement des Quénocs; du côté anglais, un puits de 47 de 
profondeur foncé dans la craie de Rouen, a présenté les 
32 derniers mètres situés au-dessous de zéro, complètement 
impérméables, aussi a-t-on commencé à la cote — 29» une 
galerie qui atteint aujourd’hui 1800" dont 1400" sous la haute 
mer, Sans avoir pour ainsi dire, aucune venue d'eau. La 
galerie, percée au moyen de la machine de M. le colonel 
Beaumont, a une forme cylindrique qui permet l'emploi d'un 
revêtement en fonte formé d’anneaux, et se trouve isolée de 
; 10, tr OU FI 


ni 


dont le dernier forme clef, et Von applique sur la roche, le 
long du joint, une bande de tôle mince, que l'on remplace 
par un mastic au minium si les sources sont un peu fortes 
ou si l’eau jaillit avec une certaine vitesse. On pose cette 
sorte de cuvelage horizontal sur les points où la venue de 
l'eau montre que la roche est fissurée, et on en cesse la pose 
quand on est arrivé à la roche compacte et non fissurée. Par 
ce procédé, on a parfaitement aveuglé toutes les sources rèn- 
contrées. Le tunnel aura-environ 46" d'épaisseur de craie 
comme plafond, au-dessous du fond de la mer. ; 


* 
+ 


—à 


156 


LE NATURALISTE 


# 


Sur des débris de Mammouth trouvés dans l'enceinte de Paris ; 
par M. A. Gaudry. 

Il a été trouvé rue Pagevin, à Paris, en faisant les fonda- 
tions du nouvel hôtel des Postes, quelques débris d'animaux 
quaternaires, provenant de. l'£quus caballus, d’un ‘jeune 
Cervus elaphus, et d'un £lephas primigenius (Mammouth). Du 
temps de Cuvier, on avait déjà rencontré des restes de Mam- 
mouth près de la Salpêtrière, rue du Chevaleret, et à l’hospice 
Necker; aussi à Grenelle, mais associés à des restes de Rhi- 
nocéros, d'Hippopotames et de Bœufs primitifs. Au boulevard 
Ornano, un 08 d'Eléphant et des dents de Xhinoceros ticho- 
rinus. À Paris, à l'époque du Mammouth, il y avait déjà des 
habitants, car on a trouvé dans les mêmes couches, des os de 
Mammouth et des instruments humains, ce qui prouve la 
contemporanéité de l’homme et des animaux de l’époque qua- 
ternaire. 

* 
x * 

De l'action des basses températures sur la vitalité des trichines 
contenues dans les viandes; par MM. Bouley et P. Gibier. 

Jusqu'ici il a été conseillé de soumettre lés viandes à une 
cuisson complète, pour y tuer les trichines ; on a depuis pro- 
posé de soumettre ces viandes à une température de — 20° à 
— 40°, pendant un temps suffisant pour que le froid pénètre 
complètement au centre. MM. Bouley et Gibier ont fait des 
expériences pour vérifier l'efficacité de ce procédé. D'un 
jambon salé infesté de trichines reconnues vivantes, il fut 
détaché deux morceaux chacun d’environ 1 kilogramme, 
que l’on introduisit dans un appareil du système Carré. Au 
bout de deux heures et demie, ils furent retirés, et leur tem- 


 pérature constatée au centre de — 20°. 1° Soumis à l’épreuve 


de la chaleur, on a constaté qué la trichine y restait immobile; 
2 le violet de méthylaniline colore les trichines mortes, de 
même que les fibres musculaires; ce réactif colora les tri- 
chines de la viande congelée ; 3° les oiseaux n'étant pas sus- 
ceptibles d’être infestés parles trichines, si on leur fait ingérer 


des trichines vivantes, celles-ci se retrouvent vivantes dans 


le canal intestinal et les excréments, tandis qu'ingérées 
mortes, elles sont digérées et on n’en retrouve pas de traces; 
l'expérience fut faite sur dix oiseaux, avec la viande dessalée, 
et dura huit jours. Cinq oiseaux reçurent de la viande con- 
gelée et cinq de la viande non congelée, et l'examen porta 
sur les excréments et sur les matières contenues dans le canal 
intestinal. Aucune trichine pour les cinq premiers oiseaux, 
et de nombrenses trichines pour les cinq derniers. La con- 
gélation ne modifie la viande en aucune façon. Une deuxième 
expérience démontra qu'il suffit d’une température de 12° 
— à — 15° pour faire périr les trichines dans une viande 
infestée. 
Li 
* 


4 Déternemätiét lithologique de la météorite d’ Estherville, Em- 


met County, Iowa (10 maï 1879). — Note de M. Stan. Meunier. 


M. Meunier, en classant au Muséum des échantillons prove- : 
nant de la chute de météorites de l’Iowa, et en les étudiant au | 
point de vue lithologique, conclut à les ranger auprès du | 


type logronite dont l'exemple le plus connu est donné par les 


masses de la Sierra de Chaco (Bolivie). Il y a eu chute de 4- 4h 
gronite près de Logrono (Espagne) en 1842. La logronite | Ë 
d'Estherville est moins foncée que le type, et les grenailles de Ml 
fer qu’elle renferme, sont généralement d’un volume plus 1 £ 
considérable. L'examen microscopique de M. Smith donne “| 
en résumé les résultats suivants : les minéraux dominants A] 
d'Emmet sont : l’obvine, la bronzite, la peckhamute, la pyrrho- 4} 
fine, la schreibersite, le fer oydulé et le fer nickelé. Le fer de à 
ces météories est malléable, et on y trouve 8 pour 100 de nikel, M 


MATÉRIAUX 


POUR SERVIR A LA RÉVISION DE LA FLORE PORTUGAISEl ; 
ACCOMPAGNÉS DE 15 4 
Notes sur certaines espèces ou variétés criliques de Plantes européennes, 


a 


Dans ses exsiccata, Plantæ Siculæ rariores, M. Lojacono à 
distribué sous le nom de À. compositum Lojac. nov. sp. ined., 


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un peu plus lâches. Il ne semble point que ces caractères, qui 
üennent peut-être à l'habitat de la plante (én rupibus mari pro- 
Zimis Girgent), soient suffisants pour. distinguer spécifique- 
ment cet Antirrhinum de l'A. tortuosum, mais ils. permettent: 
toutefois de le considérer comme variété de ce dernier : À 
tortuosum Bosc var. compositum*. sl 
. Quelques botanistes ont pensé que l'A. tortuosum Bose 
pourrait être considéré comme synonyme de l'A. Siculum 
Guss., et tout au moins de l'A. Auscnonense Deb. D'après 
mes échantillons d'A. tortuosum des Ruines romaines de Fré 
jus (Alpes-Maritimes) et de Sicile, cette réunion ne se 
rait pas fondée, car cette espèce est bien plus voisine des 
À. majus L. et À. latifolium D C., desquels elle se distingue. 
d’ailleurs par ses sépales ovales-oblongs, sa grappe florifère 
complètement glabre (axe, sépales, capsules), sés pédicelles 
très courts, etc. F4 .- 
A. majus L, | 33 Cesfl 
Dans le Prodromus floræ Hispanicæ, M. Lange admet, d'a 
près M. Willkomm, deux variétés pour l'A. majus L., 
dehors du type ; ce sont les variétés : ) {50 
PB. angustifolium Willk. Sert. p. 111 ; eæsice, 1850, n° 71 (non 
Kze) ; h Le 
*X. ramosissimum Willk. herb. Lbrtie 
Je ferai d’abord remarquer que la var. angustifolium de 
VA. majus L. a déjà été distinguée par Chavannes et plus 
tard nommée A. Rhodium par M. Boissier. Cette variété 
donc être admise comme suit 2 2 ph eo L 


D 


‘ Cet Antirrhinum m'a été envoyé, en mars 1889, en nombreux Exé 
plaires, par M. Todaro, sous le nom dé À. tortuosum Bosc. 


LE NATURALISTE 


157 


A. majus L. Sp. éd. I, p. 617, var. angustifolium Chaw. 
Monogr. p. 86! Wüllk. Sur. p. 111, non Kze; A. ÆRhodium 

oiss. in Pinard eæstec. 

a var. ramosissmum Willk, herb. est caractérisée par 
« caule robusto, a basi ad apicem ramosissimo, ramis elongatis 
subflexuosis, foliis lanceolatis ». J'ai reçu de M: Debeaux cette 
forme, récollée sur les rochers du Plateau du Marabout au 
Djebel-Santo, près Oran, en même temps que des exemplaires 
dont les feuilles étaient linéaires ou linéaires-lancéolées, très 
étroites, semblables à celles de la var. angustifolium®. Il y 
a donc des intermédiaires entre les deux variétés aussi bien 
qu'entre chacune d’elles et la forme typique. 

Je dois ajouter que Welwitsch a nommé A. cirrhigerum un 
Antirrhinum qui n’est autre chose que l'A. majus L. var. 
ramosissèmum Wilk. Dans les haies du bord de la mer, où il 
croît presque exclusivement en Portugal, il prend souvent des 
proportions anormales, et ses nombreux ramuscules, la 
plupart stériles, s’enroulant autour des arbustes, ou s’ap- 
puyant sur eux, il atteint souvent, me disait M. Daveau, une 
taille supérieure à deux mètres ! Dans les terrains rocailleux 
de l'Algérie, sur les rochers du Djebel-Santo par exemple, les 
dimensions de la var. ramosissimum sont bien moindres, mais 
la plante est plus trapue, les tiges sont plus ligneuses à la 
base et les rameaux sont presque tous florifères. Simple ques- 
tion d'habitat. 


A. latifolium DC., A. intermedinm Deb.; A. 
Huetii Reut. 

M. Debeaux a secs (Bull. Soc. boë., Fr XX, p. 12) un 
À. intermedium qu'il a considéré comme sensiblement différent 
de l'A. latifolium D C. et qu'il a distingué de cette dernière 
espèce par la glabréité des feuilles, l'odeur des fleurs disposées 
en grappes plus lâches, les pédicelles égalant les calices plus 
longs que les bractées, les corollés plus pétites, les capsules 
fructifères velues et non pubescentes seulement. M. Debeaux 
a bien voulu me faire récolter cet Antirrhinum sur les bords 
du ruisseau de la ville près Perpignan en me faisant remar- 
quer ses divers caraclères, que je me promis alors d'étudier 
attentivement par voie de comparaison tant en herbier que 
dans mes herborisations ultérieures. Cette étude m'a amené à 
ne point adopter complètement l’opinion que M. Debeaux à 
émise en 1873 sur son À. #ntermedium, opinion que ce cons- 
ciencieux botaniste a quelque peu modifiée en 1878 (/e- 
cherches sur la flore des Pyrénées-Orientales, p. 90. ) 

Dans son utile Synopsis analytique des Serophulariacées | q 
d'Europe, M. de Janka sépare, probablement. d’après la dia- 


gnose difiérentielle établie en 1873 par M. Debeaux, l'A. inter-. 
medium de V'A. latifolium parles caractères suivants : pédi- 
celle égalant le calice, non 4-5 fois plus. long ; bractée plus 


courte que le pédicelle et non plus longue que lui ou l'égalant ; 
grappe. & # fin moins dense ; plate: de tonie Ja plants, À 
l'ex #+n 


Or, l'examen. des. divers. senpiaipai d'A. Jan D Ge 


nu 


que je possède € 


st pas des plantes il anx : évirann dates) ‘en février et mass 
1881, par mon ami M. de Vésian, j'ai trouvé, parti plusieurs pieds d'A- 
majus L. var. genuinum quelques pieds de la var. angustifolium Chav. 


des Alpes-Maritimes, des Pyrénées-Orientales, du sud et 
de l'est de l'Espagne, ne m'a nullement montré ces diffé- 
rences. En effet, tous présentent, ainsi d'ailleurs que l'A. inter- 
medium de Perpignan, des pédicelles plus courts que les 
calices ou les égalant, mais jamais 4-5 fois plus longs, des 
bractées aussi longues ou plus longues que les pédicelles et 
des grappes florifères plus ou moins fournies, souvent plus 
Tâches dans A, Zatifoliunm que dans A. intermedium, Ves 
corolles étant de même grandeur. Toutefois, les feuilles de 
l'A. éntermedium paraissent plus étroites que celles de l'A, 
latifolium, quoique deux de mes échantillons d'Espagne de ce 
ernier soient aussi à feuilles lancéolées, et la partie non flo- 
rifère de l'A. #nfermedium est glabre, non velue ni glandu- 
leuse. Ces caractères ne sont pas à négliger, et il y a lieu dès 
lors d'admettre l'A, intermedium à litre de variété de l'A. lati- 
folium DC. J'ajouterai que M. Debeaux a retrouvé son 
À, intermedium à Mont-Louis, Casas-de-Pena, Saint-Paul-de- 
Fenouilhet, où il croît souvent en compagnie de l'A, latifo- 
um. 


L’A. Huet Reut. est une forme des plus controversées. 
M. Lange, qui a traité dans le Prodromus floræ Hispanicæ la 
famille des Scrophulariaceæ, considère cet Antirrhinum comme 
une variété de l'A. meonanthum Hoffg. et Link, espèce fort 
rare qui a été indiquée par Brotero et par Link aux environs 
de Porto et vue par M. Lange en Galice, à Puerto de Cruzal. 
M. Loret (Ælore de Montpellier, p. 839) dit, en parlant de 
l'A, intermedium Deb. : « Que ce soit là aussi l'A. Hueti Reut., 
le doule n’est pas possible, puisque je l'ai rencontré au Jieu 
même où l'avait trouvé M. Huet, à Villefranche près de Per- 
pigan, et que Reuter, à qui j'adressai, comme étant son 
A. Huetii, tout ce que j'avais recueilli dans les Pyrénées, à 
Belcaire, à Axat, à Mijanès, à Villefranche. me dit alors dans 
une lettre que j'ai conservée : « Votre Antirrhinum est par- 
faitement la plante que j'ai décrite sous le nom de A. Huet. » 


M. Debeaux (Recherches sur la fl. des Pyr.-Orient., V, p.89) 
reproduit l'opinion de M. Lange en admettant l'A. Æuetii 
comme var. de l'A. meonanthum Hoffg. et Link, et il repousse, 
en outre, l'assimilation établie par M. Loret entre les A. Huetü 
et intermedium ; mais, plus loin, il dit que pour les botanistes 
réducteurs qui n’admettent que l'A. datifolium, il y a lieu de 
considérer son À. intermedium comme une forme géante de 
l'A. latifolium, à feuilles du double plus grandes, lancéolées 
ou ovales-lancéolées et très glabres sur les deux faces, tandis 

que l'A. Auetii est une forme plus Se à feuilles plus 
petites, étroites et glabres, de l'A. latifolium, 


M. de Janka (Scrophul. Europ. analyt: elabor., p. 17-18), 
mentionne bien dans son tabléau analytique l'A. meonan thum, 
l'A. intermedium et VA. latifolium, mais il ne parle pas dé 
l'A. Huet. 

Enfin, M. Nyman (Conspect. fl. Europ., p. 537) sépare l'A. 
Hueti en deux sous-espèces 
sous-espèce à l'A. latifolium DC. il donne le nom de À. in- 
termedium Deb. avec synonyme d'A. Huetii Reut., p. p., et à 
la seconde, qu’il classe comme sous-espèce de l'A. meonin- 
thum Hofg. et Link, il attribue le nom de À. Hueti Reut. p. p. 

Les opinions des divers. auteurs que je viens de citer sur 
ces différentes formes d’Antirrhinum sont, on le voit, loin 


; à la première, qu’il rattache en À] 


3 


Sr 


ke RE‘ 
sx 


158 


LE NATURALISTE 


d'être identiques, et pourtant chacune d’elles repose sur une 
donnée exacte ; mais il y a une question de synonymie qu'il 
importe d’élucider. 

M. Huet ayant récolté l’Antirrhinum, que Reuter lui 
a dédié, à Villefranche de Conflent, il est hors de doute, 
<omme l’a justement fait remarquer M. Loret, que le type de 
l'A. Huet Reut. est bien la plante des Pyrénées-Orientales. 
Ce n’est point la plante de Castille qui, ainsi que M. Lange l'a 
pensé, n’est qu’une variété de l'A. meonanthum Hoffg. et Link, 
dont elle se distingue toutefois par ses fleurs plus grandes, 
ses tiges plus robustes, etc. ; mais elle se sépare nettement de 
VA. Huetiï par ses calices à divisions lancéolées, aiguës, 
caractère qui l'écarte absolument du groupe des A. majus L., 
latifolium DC., etc. Je nomme cette variété A. meonanthum 


var. grandiflorum. Elle constitue la plante à laquelle M. Nyman 


a plus particulièrement appliqué, mais à tort, le nom de 
A. Huetä Reut. M. Debeaux, se basant sur le synonyme cité 
jar M. Lange, a cru identiques les deux plantes des Pyré- 
nées-Orientales et de la Castiile ; mais cette synonymie étant 
inexacte, il y a lieu dé supprimer de la flore française l'A. 
meonanthum Hoffg.et Link var. Huetii Lgenonnon (4. Huet 
Reut). 

M. Loret estime que l'A. intermedium Deb. est la même 
plante que l’A Huetii Reut. Ici, je ne partage plus entièrement 
l'avis du savant botaniste de Montpellier, et je tiens ces An- 
trrhinum, d’après mes exemplaires d’herbier, pour deux 
variétés d'une même espèce (A. latifolium DC.), ce que 
M. Debeaux a admis d'ailleurs dans une note additionnelle. 

Ces quelques points éclaircis sur les À. Huetii Reut. et 
À. intermedium Deb., il me reste encore à dire un mot sur 
l'A. latifolium. M. Bentham (Prodromus, X, p. 291), a créé 
une variété purpurascens de l'A. latifolium, et il a indiqué 
cette variété en Portugal et dans les Pyrénées. La plante 
portugaise me paraît tout autre chose que de l'A. latifolium, 
et je lui consacre plus loin quelques lignes; mais quant à 
la plante des Pyrénées, que j'ai récoltée sur la montagne de 
Consolation près Colhioure, que M. Bordère m'a envoyée 
des Pyrénées centrales espagnoles (Torla) et que j'ai reçue 
de M. le D: Tremols des environs de Barcelone, je ne puis 
la considérer que comme var. pseudomajus de l'A. latifo- 
lium, dont elle ne diffère que par ses fleurs rouges, ses feuilles 
glabres, un peu plus étroites, semblables à celles de la var. 
intermedium ; elle se sépare en outre de cette dernière et de la 
var. Huetii par ses fleurs rouges en grappes multiflores plus 
compactes. Cette dernière variété (pseudomajus) a été prise 
pour l'A. majus L., mais elle se distingue à première vue de 
cetle espèce 
ou oyales-oblongues), la plupart opposées. 

À suivre. ; 

é _G. Roux. . 
————_—_——— | 

 ERRATUM 


si; 


Les épreuves du dernier article de M. Rouy sur la flore 


$ 


% portugaise (n° du 1* octobre) ne lui étant pas parvenues, plu- 


par la forme de ses feuilles (oblongues-obtuses 


| lement évidente chez les mollusques bivalves. 


sieurs erreurs typographiques ont subsisté dans le texte paru, 
Voici les plus importantes ; il faut lire : KE 


Page 147, 1"° colonne, en remontant : 


Ligne 2, Schousboeï au lieu de Schousbœæi. 
Ligne 13, marge — marque. 
Ligne 28, Cheloneæ —  Cheloveæ. 

. Page 145, 2%° colonne, en descendant : 


Lignes 5,11 ét 35, Schousboe: au lieu de Schousboi. 
V 


Lignes 6 et 12, Vaal — ohl. 

Ligne 22, non abondamment — abondamment, : 
. Ligne 23, non largement —_ largement. 

Ligne 24, non velues — velues. 

Ligne 33, Synopsis — :  Syropsis, 


Ligne 49, crenato-serrata — crevato-serrala, 
Page 148, 1" colonne, en descendant : 


Ligne 13, crenato-dentatis au lieu de crevato-dentatis. 


Page 148, 2° colonne, en remontant : 


Lignes 16 et 21, Chav. au lieu de Char. 


Page 149, 1° colonne, en descendant : 


Ligne 4, Nantua au lieu de Nantia. 
Ligne 19, en 1878 — en 1880, 
— : Orontium —  - Orontinum. 
Ligne 51, ajouter d'Oran après le mot envoyé. 


Page 149. 2e colonne, en descendant : 


Ligne 3, Jativa au lieu de Jotiva. 
Ligne #4, las Cabras — los Cabros. 
— aimon — Moimon. 
Ligne 6, Ruscinonense au lieu de Ruscinoneuse. 
Ligne 8, Siculum __  — liculum. 


NOTE SUR LE DÉVELOPPEMENT DES COQUILLES 

Lorsque l'on examine une coquille on s'aperçoit qu’elle est 4 

formée de deux parties : l’une presque toujours lisse et géné-” 
ralement unicolore, a été secrétée pendant la période embryon 

naire; l'autre au contraire, le plus souvent ornée de stries, de 

papilles, de digitation et présentant suivant les espèces toulé 

là gamme des plus vives couleurs, est le résultat d’un acerois- 


partie post embryonnaire ou vitale ; cette distinction est éga- 


si dans un certain nombre d'espèces arrivées à la derni 
période de leur développement on peut constater de visu le 
fait que nous venons de mentionner, il n’en est pas toujours 


toutes les espèces 


LE NATURALISTE 


œ 


159 


ainsi; tous les malacologistes savent que, dans certain groupe, 
l'animal arrivé à son développement complet n’occupe plus 


-que,les derniers tours de spire, et qu'il.se débarrasse de 


ceux qui lui sont devenus inutiles. Indépendamment de cette 
cause qui fait disparaître dans les coquilles adultes la partie 


embryonnaire et quelques tours de la partié vitale, on ren- 


contre encore dans un très grand nombre de groupes, des 
coquilles dont le sommet est corrodé ou détruit par l’influence 
d'agents extérieurs, et ce n’est qu’exceptionnellement et dans 
la coquille encore jeune que l’on peut rencontrer les tours 
ayant recouvert l'embryon. 

Si les deux parties de la coquille sont en général très dis- 


‘tinctes l’une de l'autre, on peut voir, par les quelques faits que 
nous venons d'énoncer, que leur étude présente non seulement 
de grandes difficultés, et qu'elle n'est pas toujours possible. 


Aussi ne connaîlt-on jusqu'à ce jour qu'un nombre très res- 
treint de mollusques chez lesquels on en a pu suivre le déve- 
loppement. 

- Chez la plupart.de ceux qui nous sont connus, On: voit la 
partie vitale de la coquille se développer dans le. même sens 
que la partie embryonnaire avec une continuité non inter- 
rompue, de sorte qu'il serait impossible de les séparer l’une 


“de l'autre, si l'on n'avait pas lornementation et la coloration 


qui distingue la partie vitale. 

A côté de ce développement normal, il existe des, groupes 
qui présentent des anomalies imprévues et curieuses : ainsi 
parmi les bivalves nous:trouvons dans le genre Mulleria que 


les valves dé la coquille embryonnaire placées à l'extrémité 
-sont dans un plan perpendiculaire à celui de la partié vitale ; 


l'animal à sa sortie de l'œuf a par conséquent subi dans son 
développement une phase pendant laquelle il s’est opéré un 


changement de direction égale à 45°. On connaît parmi les 
univalves un certain nombre de genres tels que les Cherini- 


tria, Aclis, Aciculima, Mathilda, etc., qui présentent des ano- 


_malies analogues, l'axe de la coquille embryonnaire se trou- 
-vant faire: avec. celui des tours a un anglo 
_de:45 degrés: 


Un des faits les. spl RAA est certainement celuiqui 
est fourni par les-espèces ‘de la famille des Solariidæ, et sur 
lequel nous avons appèlé, il y a quelques mois, l attention des 
membres de la Société zoologique de France. 

Dans toutes:les espèces deSo/ariums vivants, il existe un 
renversement-complet de la coquille em bryonnaire, C 'est-à-dire 


‘que le sommet des tours de la coquille adulte est formé par 


la basé du dernier tour du nucléus dont le sommet renversé 


‘ge trouve saillir au fond de l'ombilie de là coquille arrivée à 


son complet développement, de sorte que l'enroulément des 


trois tours de spire de la coquille embryonnaire a lieu de droite 


à gauche, alors que celui des tours de la partie vitale s'effectue 


sens inverse, c’est-à-dire de gauche à droite. Parmi les 


Lnrsols fossiles j'ai * trouvé des espèces qui ne pos 
au sommet qu’un demi tour de la coquille embryonnaire 

renversement n'ayant pas été complet, on SES qu'un 
“des côtés du dernier tour du nucleus, alors Le ns 
est recouvért: par le .premier tour de la partie vitale. Dan 
au sommet de la coquille formée par la base du dernier tour 
du nucleus, n’aperçoit-on qu'un seu 


Clérides, Plinides, etc, europééns et circa, très soigneuse 


s vivantes le renversement est complet; aussi, 


| tour de spire. Sans cher- 


cher l'explication de ces anomalies, je signalerai dans un 
prochain article les particularités que l’on observe dans le 
développement de certaines espèces. 

- D' JOUSSEAUME. 


OFFRES ET DEMANDES 


———— 


M. L. de Kerhervé, 4 bis, rüe des Beaux- -Arts, à Paris, offre eu 
échange de Bémbidiens, Claÿicornes ou Coléoptères de même valeur 
et absolument intactes lés espèéés suivantes : 

Broscus céphalotes, Lorocera LS nl Schrankii, Silpha 
ültoralis, Sinodendron cylindricum (SG ), Ægialia arenaria, Rha- 
gium mordax, Leptura cerambyciformis, AA 


ni 


+ ns , 
= * 


M. A. Claudon, à Colmar, offre Poeinpiis equiseti pour les espèces 
suivantes : Ægosoma ab Necydalis ulmi, Zuphium olens, 
Oreina bifrons, Carabus Latreilli, Farinesi, glacialis, nine, etc. 

Il offre en outre Feronia externepunctätà, apion Seniculum, virens, 
Magdalinus pruni, Pœderus limnophilus,, Homalota cerceHaris, Homa- 
lium, : Hydrophorus Loppo, Septura hastata, Mylabris melanora 
Larinus ursus, etc, etc 


On démande en quantité les initio: suivants : 

Coléoptéres, Lampyris: noctiluca © ; Prionus coriarius, Ægosoma, 
scabricorne.—Orthoptéres, Ephippiger vitium, Acridium migratorium. 
— Névroptéres, Ephémères, Termites, Pourilions et ses larves dans 
l'alcool. — Hyménoptéres. Tenthrèdes, Ichneumons, Sirex, Abeilles 
femelles ou reines avec leurs cellules. — Hémiptéres. Réduve mas- 
qué, Cigales. # Lépé “dnptères. Teigne dela cire, Pyrale de la vigne. 
— Diptéres, Tipules, Asiles, OEstres. 


ile eo -+ 


Nids de Guêpes, Frelons et Polistes. 

Quelques centaines de Scolopendres européens ou-exotiques (Scolo- 
pendra;  Lithobius, Geophilus, :etc.):et des Arachnides communes 
(Drasses, Lycoses, Tégenaires, Scorpions, ete.) 

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journal. : | 


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LIVRES NOUVEAUX 
Bulletin d'insectologie agricole, no 40, 11, 42, 1881. — 


Maurice Girard, Les accessoires du jardin de l’école. — Dillon, Les 
insectes ennemis des mâches et de l’épinard. — Duclaux. Du rôle 
des infiniment petits danslesfromages. — Gaston Bonnier, Lesfleurs 
et les insectes. — De Riscal, Ver à soie du chène. — Balbiani, La 
sériciculture nouvelle — De Douville, Le puceron des racines. 


Archives botaniques dunord de la France. !"° année, n° 8, 
novembre 1881. — H. Lotar, Anatomie comparée des organes 
végétatifs et des téguments séminaux des Cucurbitacés. 


. Synopsis des Hémiptères-Hétéroptères de France. 2° vol. 
Kétatreiont. 1882, 


Journal de Conchiologie. 3° série, tome XXI, n° 4, 3 pl. col. 
— H. Crosse, Supplément à la faune Malacologique du lac Tan- 
ganyika. Nouvelle note sur quelques Bulimes Néo-Calédoniens. — 
L iére, Tableau 


(Nièvre). — G. Wasseblet, Catalogue des Mollusques observés aux 


environs de Moulins (Allier). — H. Crosse et P. Fischer, Diagnoses. 


Molluscorum novorum, Reipublicæ Mexicanæ incolarum. — J, B 
Gassies, Description d’ terrestres provenant de la Nouvelle- 
Calédonie. — L. Morlet, Description de Coquilles nouvelles. 


LE NATURALISTE 4 
EE ON k 


des Limaciens des environs de Saint-Saulge | 


Maurice Girard. Traité élémentaire SANT PEN Réal 
tères, tome Ill, fasc. 1. Atlas, 23 pl. Paris 188 


Bulletin de la Fédération des Sociétés d'Hortioultire 
de Belgique, Liège, 1880. 


Lai Belgique Horticole. 3 pl. novembre-décembre 1881 ui | À 
col. — G. Heuslow, Les mouvements des plantes. — Lubb , 4 
Chauffage des serres. — W. Burbidje, Les jardins du soleil. 

Proceedings of the Perthshire Society of Natural science. Vol.#, . 
part. 1. Perth. 1850-81. “4 


The Entomologist’s Monthly Magazine. Vol. XVIII n° A3 
London. February 1882. — P. Cameron, Notes on Tentredinidæ, 4 
— W. Buckler, Hydræcia nictitans. — E. Saunders, On five new 
British Hymenopteræ. — Mac Lachlan, Measurements in descrip-. 4 
tive eutomology ; a suggestion. — À. E. Eaton. An announcement A 
of new genera of the Ephemeridæ. — A. Elliot, Notes on Lepidops 
tera in Roxburghshire in 1881. — G. V. Mather scarcity of Colias 
Edusa in 4881. — H. B. Fletcher, Nepticula agrimoniæ, Heyden;a 
species new to Britain. — E. A. Asmore, Bnerastia Varella. =" 
J. B. Hodgkinson, Eulepia grammica. — H. Wäülliams, Amblypsilion 
punctidactyla.— W. G. Blatch, Oxytelus fulvipes in Warwickshire. = 
G. Lewis, Influence of size of elytra on flight in beetles. — Y, W 
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The Entomologist, vol. XV, n° 225, February 1882. London. 
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Hodgkinson, À Coleophora new s0 Britain. The American Naturalist, 
vol, XVI, no 2. February 4882, Philadel phia. — J. Walter Vewkes, 
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ceous and Tertiary Flora of the Western Territories. — John 
A. Roder, structure and Ovarian Incubation of Gamusia Patruelis, 

a Trop-minnow. —- . Penhallov, Note on a few of the Useluh 
Plante Northern Jopeñ. — W. H. Edvards, Habits of Butterflies, 


Le 


Revista scientifico-industriale et giornale del natura- 
lista, anno XIV, n° 2, 31 Geunaio 1882. Vicenze. — Andrea Vi 
Sopra una Querquedula nuova per l'Italia. — Pietro stefan 
Nuove applicazioni del metodo pneumatico per la pronta disseccæ 
zione dei grossi Ortotteri. — Gelfo Cavanna, Preparazione d 
Emitteri. — Michele del Lupo, Contribuzione ogli soudi di An 
pologia delle Provincie Meridionali. 


Papilio. Vol. [, n° 44. December 4881, New-York. — W: Æ 

wards, On certain Habits of Heliconia Charitonia. Lus., a spé 

of Butterfly found in Florida. — Geo D. Hulst Some remarks 

the catocalæ, in reply to Mr, A. R. Grote. — G, H. French, À 

variety of south Africa, Lord Walsingham. — Arthur G. B 
On some north American Lepidoptera, 


Cronica cientifica. Ano V, num. 99, 30 de Enero de 18 
Barcelona. 


Revista da sociedade de instrucçao do Porto. n° 2, — 
Fevereiro de 1882. Segundo anno. Porto. 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


Evreux. — Imp, Ch. Hénisser: 


Les 


4" Année. N° 21 


Aer Novembre 1882. 


161 


. LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 


LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 
nal 


e et Algérie 


ABONNEMENT ANNUEL : 


Payable d'avance en un mandat-poste à l’ordre du Directeur. 
ranc fr. 


ÉMILE DÉYROLLE 
DIRECTEUR 


Au bureau du Jour 


Tous les autres pa 


Pays compris dans l’Union postale......., 
Vs 


RUE DE LA MONNAIE, 23 
PARIS 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1er JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange ou de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


(Affranchissement compris) 


Secrétaire de la Rédaction 


FACULTÉ DES SCIENCES. 


Les cours du premier semestre s’ouvriront le lundi 6 novem- 
bre 1882, à la Sorbonne, et comprendront pour les sciences 
naturelles : Zoologie, Anatomie, Physiologie comparée, les 
mardis et samedis à 3 heures 1/2. M. DE LAGAZE-DUTHIERS, 
professeur, ouvrira le cours le mardi 7 novembre. Il traitera de 

etdu ri imal (Mollusques, 


nda [al 


la troisième partie de s0 
Zoophytes et Protozoaires). 

Physiologie, les lundis et jeudis à 3 heures 1/2. M. PAUL BerT, 
professeur, M. Dasrre, suppléant, ouvrira ce cours le lundi 
6 novembre; il traitera au point de vue expérimental de la 
physiologie du système nerveux et de la fonction générale de 
la nutrition. 

Minéralogie, les mercredis et vendredis, à 1 heure 1/2. 
M. Faiepei, professeur, ouvrira ce Cours le mercredi 8 no- 


vembre. 11 étudiera les caractères généraux des minéraux et 


les principales espèces minérales. 
Conférences. 


[ fé ]les co tle lundi 13 novem- 
bre. Les étudiants n’y sont admis qu'aprés s'être inscrits au 
secrétariat de la Faculté et sur la présentation de leur carte 
d’entrée. 

M. J. Cnarin, maître de conférences, fera, les lundis et 
jeudis, à 10 heures, dans le nouvel amphithéâtre, des confé- 
rences sur diverses parties de l'étude anatomique et physiolo- 
grque des animaux, indiqués par M. le professeur MILNE- 
 Erwanps. | 

M. Jour, maître de conférences, fera, au laboratoire de 


zoologie expérimentale, les mardis à 8 heures du soir, et les 
mercredis et vendredis, à 2 heures, des conférences sur les 
sujets indiqués par M. le professeur DE LAcAZE-DUurRIERS. 

M. VELAIN, maître de conférences, fera les lundis et jeudis, 
à 9 heures, au laboratoire de Géologie, des conférences sur les 
diverses parties de la géologie. Les élèves seront exercés à la 
détermination des roches et des principaux fossiles caractéris- 
tiques des terrains. 

Pendant le second semestre, il sera professé les cours sui- 
vants : cours de Zoologie, Anatomie, Physiologie comparée, par 
M. Mie-Enwanps;, cours de Zotanique, par M. DUCHARTRE; 
cours de Géologie, par M. HÉBERT. 

Le regisfre des inscriptions prescrites pour la licence sera 
ouvert, au secrétariat de la Faculté, les quinze premiers jours 
des mois de novembre, janvier, avril et juillet. 

Les sessions pour les trois licences auront lieu : la première 
en octobre 1882, la deuxième, du 1° au 31 juillet 1883. Les 
candidats sont tenus de s'inscrire au secrétariat de la Faculté. 
L'inscription est close huit jours avant l'ouverture de la 
session. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 29 MAI 1882. 
Sur le Laminarites Lagrangei Sap. et Mar. — Note de 
M. G. de Saporla. Fu 
Grâce à l’obligeance du docteur Lagrange, M. de Saporta a 
pu étudier des plaques de dimensions exceptionnelles, sur 
lesquelles on distinguait des bandelettes disposées parallèle- 


+ 


LE NATURALISIE FI 


ment, peu écartées, croisées par d’autres qui leur paraissaient 
superposées, etl'on constatait même la bifurcation de eer-=* 
taines de ces bandelettes. Il fallait doncrechercher la nature du 
thalle auquel appartenaient ces bandelettes, dans l'hypothèse 
de leur attribution à une plante de la classe des Algues. M. de 
Saporta, supposant la superposition de deux thalles, dégagea 
l’un des deux en découvrant les bandelettes dont il était formé ; 
l'opération réussit sur des plaques ayant plus de 1" 30-de 
hauteur totale. L’algue en question avait été fossilisée en 
demi-relief, caractère particulièrement propre aux végétaux 
aquatiques. Grâce à la grande dimension de ces plaques, il 


fut facile de voir que ces bandelettes ont des anastomoses qui 


les réunissent entre elles à des distances variables, et cir- 
conscrivent des espaces vides de même largeur que les ban- 
delettes, et d’une longuëur atteignant ARUt 1 mètre, mais 


vaisseau branchial supérieur, se soudent intimement, sur le 


toute l’année, les glandes et les conduits excréteurs sont rem- | 
plis d'œufs ou de spermatozoïdes. L'organe mâle est formé À 
d'une réunion d’acini renfermés dans le tissu conjonctif de la | 
paroi intestinale, et localisés en plus grand nombre dans un 
bourrelet qui proémine à l’intérieur des cavités intestinale « 
et stomacale. Les spermatozoïdes qui en sortent passent par 
de petits canaux, puis dans de plus gros qui se réunissent 
-un canal déférent qui se détache de l'estomac en se dirigeant} 
sur l’oviducte qu'il ne quitte plus jusqu’à leur terminaison -* 
commune. L’ovaire, situé entre- le cœur et l’intestin, se ter- M 
mine par un large oviducte; il renferme des œufs à tous « 
degrés de développement. L'’oviducte, le canal différent etle… 


 E 


sommet de l'ovaire et s’accolant à l'intestin, l’accompa 
au RQ les deux premiers se lérmiRen I ose e.48 


ayant le pluë souvent de 0" 30 à 0" 80. Le Laminarites La- | 


+ étroites, allongées, et séparées par les bandelettes ou bar- 


“4 
er 


, . cements presque toujours fermés, et y rattache un échantillon 


È res qu'on ne peut assimiler à une gaine de Schwann. 


: des ouvertures dont les thalles de ces deux plantes sont cri- 


La Ciona stade qui ne ne a du 


reaux plats constituant un énorme réseau. Cette algue com- 
parée au Zhalassophyllum clathrus de la mer Pacifique, il est 
permis de lui attribuer une dimension de 50 mètres en tout 
sens, en prenant pour terme de comparaison la dimension 


. blés. Il semble assez naturel de rapporter cette algue à la sec- 
| tion des Laminariées. Une partie des Cylindrites de Goeppert 
| doit être rattachée à un ty Ye analogue, ainsi que peut-être le 
| Culiabites Tatifrons de l'aptien du Havre. M. de Saporta sup- 

ose qu'il a dù exister ‘un autre ‘type d’ algues dont lés ban- 


. de celte "nature, provenant des ue qui forment dd | 
transition du Le au trias dans le 
ST È 
Sur la différenciation di pr pla dans les fi br es nerveuses 
, des Unionides. — Note de M. J. Chatin 


s filets nerveux des Unionides, ic et mous, sont 
ae à «lilacérer; on ne doit faire cette opération que len- 
tement et après ayoir fixé les éléments à l’aide de l'acide 
. osmique. L'axe est occupé par un faisceau de fibrilles longi 

dinales, d'aspect strié; à l’entour, il y a une couche inst 
Lpl ique où se r rencontrent des noyaux. Dans ce protoplasma. 
… qui est granuleux, on distingue des globules, sphéroïdaux, 
d’abord rares, se multipliant rapidement: ce sont les: gra- 
* nulations myéloïides. On observe aussi des pigmentaires. Au 
La da de coupes minces, colorées et durcies, pratiquées sur 
un nerf préalablement macéré. dans . l'acide. npppnique, on 


À pro à où l'on ne remarque aucune modification 
sensible, si ce n’est parfois une couche extérieure légèrement 


#4 L'OCNEN inst AU 


Sur les GE ds sexuels de la Ciona ook — Note de 
M. L. Roule. 


sexuelles séparées etsans aucun rapport-entre elles ; pendant 


. Le Laminarites La- | 
grange ne consistait donc qu’en une titi de perforations 
| presque complètement ; le sperme évacué, les œufs peuvent 

sortir par un petit pore situé au sommet libre du bec. La paroi 


| méntéc plus où moins visible. Il se compose : 1° d’une n 


| M.-Max. Cor 


…|taitles À. bulbosus, R. 


du canal déférent pousse antérieurement dix à quinze petits 
diverticulums aboutissant à la cavité cloacale, tapissés de cel 
lulès orangéès qui renferment de l'acide urique, des oxalates et 
des phosphates, peuvent être considérées comme des cellulés 
rénales. 


*k 
x * 


De l'œil du Protée. — Note de M. Desfosses. 

L'œil du Protée, situé à { ou 2 millimètres sous la peau, 
ne paraît sur l'animal vivant .que sous forme de tache pi 
brane externé assimilable à la sclérotique ; 2° de la choroïd 
et 3° de la rétine du nerf optique. Les diverses couches di 
rétine, du dehors au dedans sont : 1 l'épithélium pigmen! 
rétiniièn: 29 là granulée externe ; 3° la granuleuse Bxietre 10 
granulée interne: 5° la granuleuse interne; 6° les LE 
glionaires, et 7° ls fibres nerveuses: L'Œil du Protée d'à 
cristallin, ni! aucun des organes servant à ld réfraction, 
pendant il y à invagination CODE de la vésicule ocul 
secondaire. : 


* 
x x 


Nouvel exemple de générations alternantes; Oecidium de: à 
Renñoncule rs et des “des roseaux. — Noté he 
Fu. 
La Pucinia sa attaque généralement l'Aru 
phragmites ; quoique ressemblant à la Puecinie des Car 
elle est cependant différente. L'Oecidium du Ranune 
l'epens, assez rare, se montre en sores isolés à la face infé- 
rieure des feuillés: Je mycelium de fa: Puccinie étant pé 
rennant, la contamination des pieds: groupés se fait facile? 
ment, grâce à l'Uredo, et la Puccinie se perpétue ainsi, mal ré” 
la rareté de l'Oecidium. M. Cornu a constaté dans une localité M 
près de Gisors où les Renonculacées sont abondantes, ques À 
l'Oecidium du À. repens, très répandu sur cette paniers Fe P 
| acer, et LR. sceleratus. * 
cédent, de même « que le À, ni 
Les oecidiums de ces espèces sont dohe différents. 


u 
* * 


LE NATURALISTE 


ee 


163 


Sur la maladie des safrans nommée la Mort. — Note de 
M. Ed. Prillieux. 

La maladie appelée la Mort du safran a été observée il: y a 
plus d’un siècle et demi par Duhamel du Monceau, qui re- 
marqua : 1° que les oignons attaqués avaient leurs tuniques 
couvertes de filaments violets:ou bruns, et 2° que soit sur 
ces oignons, soit dans leur voisinage, et dans le sol, on ren- 
contrait des corps charnus, veloutés, de couleur rouge brun, 
d’où partent des filets les reliant à ceux des oignons malades 
où ils forment des corps tubéroïdes. Duhamel considéra ces 
corps comme une plante parasite, comparable à la truffe, et 
vivant aux dépens des oignons de safran au moyen de ses 
filets considérés comme des racines. M. Tulasne, rectifiant ces 
observations, montra que ces tubercules sont plutôt des sclé- 
rotes, et appela Æhizoctonia violacea ce champignon parasite 
dont on neconnaît. pas avec certitude les organes de végétation. 
M, Tulasne a. fait voir que ce Rhizoctome forme, à la surface 
interne de la robe de l'oignon, de petits corps charnus placés 
précisément en face de petites dépressions du bulbe au fond 
desquelles sont les stomates; ces petits corps, se développant 
dans ces dépressions, les comblent, et doivent par suite em- 
-pêcher;les fonctions du stomate, situé au fond. En consé- 
-quence, la mort de l'oignon serait due à l'obstacle. mis par le 
champignon à l’exhalation des sucs aqueux: contenus dans les 
tissus, et à l'introduction de l’air nécessaire à la vie..M. Pril- 
lieux a constaté que le mycélium du -Rhizoctome passant du 
blanc au violet, puis au brun pourpré, se compose :ordinäi- 
rement de tubes cylindriques, de même diamètre, et cloi- 
sonnés de distance en distance; c'est ainsi qu'il se ‘présente 
-dans les tuniques du safran et dans les filets qui en partent 
pour.s’étendre dans le:sol, Mais en certaines places et à la 
surface de l'oignon, ces tubes produisent des rameaux plus 
larges, dont les articles se renflent et présentent l'aspect d’une 
file de cellules -ovoïdes; ces rameaux s’entremêlant, se pelo- 
tonnant et se soudant, forment les.corps tubéroïdes qui sont 
les gros sclérotes. Ceux-ci sont veloutés et de couleur rouge 
foncé: Mais ces filaments peuvent aussi, former d’autres 
sclérotes beañcoup plus petits qui sont noirs et lisses; ce 
sont les corps en forme de périthèces de sphérie “observés et 
décrits admirablément par M. Tulasne, et quin’ont pas d'a- 
dhérence avec le corps de l'oignon. Mais plus tard cette adhé- 
rence se produit, ces petits corps, de blanchâtres deviennent 
bruns, dès filaments en partént, s’allongent, pénètrent par le 
stomate, deviennent fourchus ou digités, et commencent l'al- 
tération du bulbe qui se tache; et l'oignon se transforme rapi- 
_dement. en bouillie. C'est alors que se produisent les phéno- 
mènes observés par Duhamel. Les filaments du She 
incolores, et à parois molles, rappellent l'aspect des tubes de 
mycélium qui se forment.sur les tuniques, alors. qu ’ils sont 
Pne mais ils ont un ss un nr: (sl 

HR AESS 1 AUS é 2 24 

E Sur ab pétols des os Mthopters. — =Note de M B: Renault. 

CM. Renault a étudié et appelé Myelopteris, ‘dés portions” de 
yétidles connues depuis longtemps, trouvées dans les terrains 
“houillers moyen et supérieur, et qu'il a démontré être dés 


rachis de Fougères de la famille” des Marattiées. Ces travaux : 


br d'in Dai 


peu. de vigueur qu'il avail montré dans 


datent de 1875. En reprenant cette étude, M. Renault a obtenu 
des préparations intéressant l'extrémité des pennes et dont le 
rachis réduit à 0" 015 et 0" 001, portait encore attachées des 
pinnules de Fougères. Ces pétioles ne sont donc pas des pé- 
tioles de frondes de Cycadées comme le prétend M. Schenk 
de Leipzig. Sur des coupes parallèles au plan de la fronde, les 
pinnules ont permis de reconnaître les formes caractéris- 
tiques et la nervation des Aethopteris et surtout des A. aqui- 
lina, et A. Grandini. M. Renault pense que l’on peut consi- 
dérer comme démontré que les pétioles désignés sous les 
noms de Medullosa elegans, Cotta; Myelonylon, Brongniart 

Stenzelia, Goeppert; et Myelopteris, Renault: sont les sup- 
ports des frondes des Alethopteris, des Nevr 1. is,et vraisem- 
blablement des Odontopterts. 


Sur le carbonifère marin de la haute Alsace. Découverte de 
ses relations avec le culm ou carbonifère à plantes. — Note de 
MM. Bleicher et Mieg. 


De nouvelles découvertes de gisements fossilifères à Ober- 
burbach ont offert à MM. Bléicher et Mieg ‘d'abondantes em- 
preintes d'articles d’Æucrines, et dés Brachiopodes, parmi les- 
quels ‘un Chonetes, voisin du CA. 'Buchiana; des produttus 
épineux, des Spirifera, dés Athyris; puis des Nucules, Avi- 


culopécten, Pecten, Cypricardes; des Æuomphales, Natices, 


Pleurotomataires; débris de Phillipsia, earapaces de ! €, ypri- 
dines; et des empreintes où l’on peut reconnaître des traces 
de plantes. L'étude -des affleurements des roéhes dans an 
talus raide, puis d'une grotte où l’on rencontre des polypiers 
et où apparaissait un schiste qui: faisait partie dés terrains 


précédemment examinés, permet a ‘définitivement la 


place dela flore du culm dans la série des te 
Cette flore serait postérieure au notes marin ; il y aurait 
eu cependant une flore contemporaine de celle-ci, car certaines 


couches ont présenté des traces de plantes. Certaines espèces 


appartenant à la faune carbonifère marine ont coexisté avec 


la flore du culm. L'âge des Mélaphyres d'Oberburbach, infé- 

rieurs. à Ja série fossilifère du carbonifère marin, celui du 

porphyre rouge du Rothhütel immédiatement superposé à la 

“hr épis à plantes du culm, se trouve done -définitivemerit 
xé. 


HELMINTHOLOGIE 
cas EXTRAORDINAIRE DE, PARASITISME CHEZ UN Dauruix 
Par::M: MÉGNIN. 


” 
Te # 


Ce célacé était évidemment Dalle si lon en Cinge par. le 


Fe défense, et par 
une large brèche qu'il portait à la queue et faite. évidemment 


par un coup de dent de Requin, 0r, on sail avec. quelle vélocité ‘à 


&- 


& 


164 


LE, NATURALISTE 


les Dauphins savent fuir les attaques du. Requin quand ils 
sont en bonne santé, et quelle supériorité 1ls ont sur ce der- 
nier comme nageurs. 

M. Deyrolle s'étant fait adjuger le sujet pour faire une pré- 
paration anatomique de son squelette, une chose le frappa 
en l’ouvrant : c’est la quantité innombrable de vers que ren- 
fermaient le ventricule, le eanal biliaire et les muscles. Une 
partie de ces organes ayant été rapportée et mise à ma dis- 
position pour l’étude de ces Helminthes, voici ce que j'ai 
constaté et ce que tout le monde peut voir sur les pièces con- 
servées dans l’alcoo!l et qui font partie de notre collection. 

En incisant Je ventricule et en l’étalant, il se montra rempli 
de plusieurs milliers de vers cylindriques, longs de 6 à 8 cen- 
timètres, larges de 2 à 3 millimètres, de couleur rosée brunâtre, 
qui sont presque tous fixés à la muqueuse par leur bouche; 
on distingue facilement les mâles des femelles, les premiers 
étant plus courts, à extrémité postérieure plus mousse et un 
peu en crochet, et présentant une paire de spicules peu sail- 
lants hors du corps. 

Cette espèce d'Helminthe est connue : c’est l’Ascaris simplex 


déjà rencontrée chez le Phoceanus, communis (Cuvier), chez 
une espèce de Dauphin innommée, et chez le Platanista gan- 


getica; elle a été décrite pour la première fois par Rudolphi, 
mais on ne connaît, pas plus pour celle-ci que pour les autres 


Ascarides, aucune de ses phases de développement. 


Le canal biliairé était littéralement tapissé par d’autres 
petits Helminthes cylindriques, d'un à deux centimètres de 
long sur un millimètre de diamètre, tous agames et fortement 
adhérents à la muqueuse par leur bouche qui y était implantée 
de plusieurs millimètres de profondeur. L'étude histologique 
de ces Helminthes m'a montré que c'étaient des Ascarides à 
l'état de larve, pour la plupart en voie de muer, et apparte- 
nant à l'espèce précédente. C’est la première fois, que je 
sache, que l'on observe la phase larvaire d’une espèce d’As- 

caride. 

Ercolani avait émis l'hypothèse que les Ascarides, comme 
les Strongyliens, se développent dans les follicules, ou con- 
duits glandulaires de l'instestin, puisque, dans cet organe, 
on ne les rencontre jamais qu’à l’état adulte. L'observation 
que je viens de faire confirme l'hypothèse d'Ercolani, puisque 
le canal biliaire est un conduit glandulaire. On sait que la 
phase embryonnaire des Ascarides se passe dans l’eau; la 
détermination du lieu où se passe la phase larvaire, achève 
de soulever le voile es couvrait jusqu'à présent le dévelop- 
pement des Ascarides 

Les muscles du sr Dauphin étaient farcis des vers 

du volume d’une petite noix à celle d’un marron; 
ces vers vésiculaires étaient contenus dans des kystes; on en 
trouvait souvent deux côte à côte; ils étaient complètement 


indépendants et libres dans les parois du kystes. En incisant 


une de ces hydatides, on était tout surpris de voir flotter dans 
le liquide interne un ver filiforme blanc, souvent très long, 
mesurant jusqu’à 8 à 10 centimètres sur moins d'un demi- 
millimètre de diamètre, ‘et adhérant par une de ses extré- 
mités à la paroi interne de la vésicule. Je crus d'abord être 


Ü en présence d’une filaire d’une espèce particulière, mais en 


examinant au microscope l’extrémité libre de ce ver filiforme, 


D je constatai une partie quadrilobée invaginée, et à l'extré- 


# 


mais quel n’a pas été mon étonnement, en entamant la peau, 


“ayant examinés avec soin, je m'aperçus bientôt qu’en irritant 


Squatine ste et plusieurs Squales de grandes dimen- 


-de celles observées par Van Beneden, bien que nous les eroyions 


mité de chacun des lobes une petite ventouse; j'étais en pré-lh 
sence d’un scolex de Cestoïde du genre Phyllobothrium. | 
Van Beneden, en 1868, aussi à Concarneau et aussi chez ün-l 
Dauphin, (lé Delphinus Delphis), avait déjà rencontré le 
même Cestoïde à l’état vésiculaire, mais sa description tpré M} 
sente quelques différences avec ce que j'ai vu et ce‘ que l'on 
peut constater sur les pièces que je conserve. Voici la deserip- 
tion de Van Beneden telle qu'on la lit dans les Comptes rendus 
de l'Acadénue des sciences (2° sem. 1868, t. LXVIT, p. 1051): 
« Dernièrement, des pêcheurs ont améné à Concarneau, 
dans lé laboratvire où vous (M. Coste) avez bien voulu m'’au-" 
toriser à travailler, un Dauphin qu'ils avaient trouvé mort én … 
mer. C'était un Delphinus Delphis mâle, d'âge et de dimensions 4 
respectables; il mesurait huit pieds de long, et je ne serais. | 
pas étonné qu’il fût mort de vieillesse, J'ai voulu en profiter Ah 
pour disséquer quelques organes et préparer le squelette; 4h 


de trouver la couche de lard toute labourée et trouée. Les {|} 
flancs de l'animal, spécialement dans la région de la queué, (M 
montraient ce phénomène avec une parfaite évidence.’On 1 
aurait pu croire que le taret, se trompant de demeure, y 2 
exercé des ravages. 
« Chacun des trous en “question était occupé par un Le 
d'apparence graisseuse, dont le diamètre variait entre 5,à 
2 centimètres. Quelle pouvait êtré la nature de ces kystes ? Les 


légèrement leur surface, ces corps affaissés se contractaienten 
affectant des formes plus arrondies. Leur nature animale ne. 
pouvait être mise en doute. En ouvrant l'enveloppe externé, 
de couleur fauve, je trouvai à l'intérieur un kyste plus petit, 
plus allongé, présentant une couleur d’un gris bleuâtre. Gé 
seconde enveloppe était adhérente à 1a membrane externe du 
kyste par une de ses extrémités. En déchirant l’extrémi 
opposée, je mis à nu la tête d’un scolex de Cestoïde parfai 
ment caractérisée. Elle était invaginée dans l'extrémité 
excavée du kyste externe. A ses quatre bothridies qui, mal 
gré leur extrême mobilité, conservent toujours leur caractère 
particulier, aux petites ventouses que chacune de ces bothri- 


des canaux excréteurs, je reconnus ce scolex pour la tête du 
Phyllobothrium, ce Cestoïde si remarquable qui vit dans le 


? 


sions, : .. 

Los hyatidens sé nous p s diffèrent à certains égards 
de la même espèce, et les différences qu’elles présentent sont 
probablement dépendantes de l’âge, la nôtre étant, pensons- 
nous, beaucoup plus âgée, ou d’un enkystement plus ancien; 
que celle observée par Van Beneden; en effet, la forme funi- 
culaire très allongée, simulant une filaire, qu'offre le scolex. 
de nos hydatides, n’a certainement pas été vue par le pro- 
fesseur de Louvain, car elle l'aurait frappé, et il l'aurait 
signalé; de plus, notre hydatide est complètement libre 
dans son kyste, tandis que celle de Van Beneden était sa 
rente par une de ses extrémités ; mais, je le répète, me 
ces différences, c’est la même espèce de Cestoïde à l’état. 
vaire, où vésiculaire, ou de scolex, qui a été vue des deux 
côtés, à à deux âges différents. 


g—— 


LE NATURALISTE 


NOTE SUR LE LEUCOJUM HYEMALE D. €, 


On sait que l'annexion du comté de Nice à la France a 
enrichi notre flore d’un certain nombre de plantes rares ou 
spéciales à ce petit coin de terre privilégié qui fait aujour- 
.dhui partie du département des Alpes-Maritimes. Parmi les 
espèces végétales à aire très limitée, je citerai notamment le 
Leucojum hyemale D. C. qui, pendant longtemps, n’a été connu 
que sur une étroite bande de terrain (22 kilom. sur 2) entre 
Menton et le Mont-Alban ; aussi tous les auteurs qui se sont 
occupés de géographie botanique ont-ils considéré cette plante 
« comme exclusivement niçoise « Specie nizzarda » (Parl. Flor. 
ital., 3, p. 85). 
C’est même en raison de l'habitat très localisé de ce Leu- 
cojum qu’Ardoino s’est cru autorisé à changer le nom spéci- 


fique de hyemale en celui de niceænse, la première dénomina- - 
tion lui paraissant assez. mal appropriée à une plante « qui ne : 


fleurit jamais avant le 21 mars » (Ard. Flore des Alp.-Marit., 
p::871} 

Le nom proposé par Ardoino n'a pas eu, que je sache, 
grand succès auprès des botanistes; du reste, si les raisons 
invoquées par l’auteur de la Flore des Alpes-Maritimes eus- 
-.sent pu, à l’époque où il écrivait, fairé oublier le droit impres- 
BB be de priorité, ces raisons n'auraient plus aujourd’hui 
_-leur raison d’être et il faudrait revenir au nom de De Candolle 
:.si-jamais on l'avait abandonné. Le Leucojum hyemale vient 
 en.effet d’être découvert au mois d’avril dernier, par M. Bous- 

quet, à l'entrée du ravin de l’ermitage de Villes, sur l’un des 
contreforts du mont Ventoux; mon ami, M. le professeur 
Fabre, d'Avignon, m’en a comrnuniqué des rar de "il 
tenait de l’auteur même de la découverte. 
: Dans le département de Vaucluse, comme aux environs de 
Nice, cetle “gratinse Nivéole croît sur des rochers formés d’un 
du Leucojum hyemale, 
assez éloignée du point où il était primitivement connu, donne 
nser qu'il ne serait pas impossible de découvrir d’autres 


localités de cette rare apres et, qe 1 but de faciliter 


les recherches, je donne ci-après la s j P 
de cette espèce. 

Leucojum hyemale var. a D. C. F1. fr. 5 p. 327; Bertol. F1. 
ital. 4 p. 6; Gren. et Godr. FI, de Fr. 3 p. 264; Cesat. Passer. 
et Gibell. Comp. dell. fl. ital. 1 p.156; Arcang. Comp. dell. fl. 
ital. p.673; L. autumnale Balb. Mise. alt p- 1#; L. niceænse 
Ard. F1. des Alp.-Marit. éd.1,p. 371; éd: 2, p. 373; Galanthus 
autumnalis AI. Auct, p. 33; Acis byemalis Rœm. ex Kunth, 
Enum. pl. 5 p. #75; Ruminia hyemalis Parl. F1. ital. 3 p.85 
— Icox. Moggridge Contrib. fl. of Mentone tab. 21 — Exsicc. 
Bourg. PI. des Alp.-Marit. 1861; Relig. Maill., n° 367. 

Bulbe ovoïde, surmontée d’une gaîne blanchâtre qui enve- 
loppe la base de la hampe et des feuilles. Hampe de 5-15 cent., 
cylindrique. Feuilles 2-5, linéaires, semi-cylindriques, striées- 
glaucescentes, convexes en dessous, déprimées-subcanali- 
culées en dessus, le plus souvent desséchées dans leur partie 
supérieure au moment de l’anthèse, égalant ou ps 
hampe et rarement plus couries. Spathe à deux valves égales 


obscurément carénées, obtuses au sommet, munies d’une 
large bordure membraneuse, ordinairement plus longues que 
le pédoncule. Fleurs 1-3, blanches, pendantes. Périgone à 
divisions extérieures lancéolées, épaissies et un peu mucro- 
nulées au sommet; les intérieures un peu plus larges et un 
peu plus courtes, arrondies et très obluses au sommet. Eta- 
mines insérées sur un disque verdâtre et à six lobes alternes 
avec les filets des étamines; anthèrés oblongues, subsagittées, 
conniventes, plus courtes que le style qui est filiforme et ter- 
miné par un stigmale obtus. Capsule subtriangulaire, à trois 
loges. Graines 5-8 dans chaque loge, noires avec une caron- 
cule linéaire, charnue, blanchâtre, étendue sur tout le raphé. 
FI. mars-avril. 

Hab. — NET au bord de la mer, entre Nice et. Menton 
(Alpes-Maritimes); à l'entrée du ravin de l’Ermitage, près 
Villes (Vaucluse). R 

Oss. — C'est pour cette espèce que Parlatore a créé spécia- 
lement (Due nov. gen. di piant. p. 3) le genre Ruminia que je 
ne puis considérer avec les Acts et les Erinosma, que comme 
de simples sections du genre Leucojum; mais, au point de vue 
où s’est placé l'auteur du Flora italiana, les démembrements 
du genre Leucojum basés sur la forme du disque, la direction 
des étamines, la présence d'une caroncule, etc., sont tous 
également justifiés. 

Il y a quelques années, un article paru dans un journal de 


botanique étranger mentionnait, d’une façon un peu vague, 


la présence du Leucojum hyemale D. C. dans une des îles de 
la Méditerranée; mais comme cette découverte n’a pas été 
récemment confirmée, je crois qu' ‘1 n’y a pas lieu d’en tenir 


| compte; du reste, si mes souvenirs sont exacts, l’auteur de 


l’article en question identifiait le Leucojum hyemale D, C. avec 
le L. longifolium Gay, ce qui me fut supposer qu'il ne con- 
naissait pas très bien l’espèce de De Candolle. 


D' Bonner. 


RÉPONSE À M. LELIÈVRE 
D'AMBOISE 


M. Lelièvre a parfaitement raison de dire que nous aurions 
tort d'attribuer aux seules Liparides, la qualité de « prudentes 
“rer ein » qu'elles nous révèlent en entourant leurs œufs 

‘avoireu 
rire intention, parce que d’abord nous citions une Chélonide 
qui se trouvait être dans le même cas, ensuite nous apportions 
l'exemple d'une Boarmide, enfin, en disant que nous con- 
näissions à peine 400 espèces d'œufs, nous avouions impli- 
citement la possibilité de rencontrer dans le nombre considé- 
rable d'œufs que nous ne connaissons pas, la me. pue 
larité ou quelque chose d'approchant. 

Nous ne serons donc pas étonnés quarid on nous éhäigna- 
lera d'autres exemples, mais nous pensons que le nombre en 
sera toujours restreint et que ce mode de ponte constituera 


É— 


une exception. 


rs RU d 


166 


LE NATURALISTE 


À priori, \'on peut dire que toutes les femelles dont l’abdo- 
men est orné d’un bourrelet de poils en garniront forcément 
leur ponte. En effet, l’œuf sortant de l’oviducté et couvert de 
cet enduit gommeux que nous appellerons une sorte de col- 
lodion, rencontre les poils de l'abdomen, les arrache et les 
emporte avec lui, vu leur peu d’adhérence. D'où il suit que 
dans les espèces que M. Lelièvre nous a citées, le sommet de 
l'œuf qui à un contact plus direct et plus prolongé avec l’ab- 


domen ést totalement couvert de poils et les retient assez for- . 


tement, grâce au collodion. 

Mais, quelle différence avec l'œuf de Crepuscularia et ceux 
de certaines Liparides qui semblent nager dans la bourre et 
n'avoir aucune adhérence avec elle! 

M. É. Lelièvre voudra bien se souvenir que, dans notre re- 
cherche sur l’utilité des poils dont la ponte de certains lépi- 
doptères est entourée, nous avons dit que peut-être ces œufs 
étaient dépourvus du liquide gommeux commun à tous les 


autres; ce que nous n'’aurions pas pu dire évidemment des 


œufs dé Bombyx, qui en sont abondamment fournis. 
Restent les sécrétions provenant de l’intérieur de l’abdo- 


men ; observation seule de la ponte pourra nous dire Eu o 


espèces possèdent cette manière de pondre. 

Grâce à l’obligeance d'un entomologiste de Paris qui ne 
nous épargne ni ses conseils ni ses encouragements, nous . 
possédons la ponte d’un lépidoptère américain. Les œufs sont 

‘enveloppés d’une sécrétion Doha analogue à celle de 
Salicis, bièn moins brillante ce pendant. Leur aspect, éur 
SOrRS ‘rappellent ceux de nos Orgya. 

Ce lépidoptère que nous croyons être l'Orgya Detrita, 

d'après la description qui nous én a été faite, supportera-t-il 
notre climat? se nourrira-t-il dé nos végétaux? nous ne 

avons; nous tenterons cependant son éducation et nous 


"sa 
espérons ajouter un nom dé plus à la liste de ces espèces 


si intéressantes. 

Nous sommes très sensible à l'offre gracieuse que nous fait 
M. E. Lelièvre, et nous le remercions d'avance pour ce qu’il 
voudra bien nous envoyer 

Solliciter de l'amabilité des épideptériaus, communication 
du plus grand nombre possible d'espèces d'œufs, a été, nous 
l’avouons sans feinte, le principal motif qui nous a dicté notre 
article et nous a fait départir de la réserve que nous com- 
mandent et notre jeune expérienceet la crainte de faillir en un 
sujet où l'illusion et l'erreur sont si faciles. 

Nous ajouterons un mot à propos des Satyres. Tous ceux 
des environs de Paris, à l'exception de trois que cette année 
_nous ayons cherchés en vain dans des localités où d'ordinaire 
cils sont communs, nous ont donné facilement leurs œufs; ce 
. qui nous a permis detenter l'éducation des espèces présentant 
quelque. intérêt, soit parce que la chenille est peu ou point 
connue, soit parce qu'elle se trouve avec difficulté. 


Ainsi, l'an dernier, aous avons élevé Par. Dejanira, de- 


_ puis juin jusqu'en, avrik 1882; cette année, nous faisons le 


même essai sur les. Sat. er et Phædra, et depuis juin | 
dernier, nous ayons Ja. chenille du Cæn. Hero dont nous app E 


perons la description quan son éducation sera spé: À 
… Des Satyres du Midiet de fais sons 


allusion aux Ærebia, dont les premiers états sont: inconnus 


-pour le plus grand! nombre), nous ne: ee aucun, Feu, 


de tous. ces AU détails, mais nous les croyons nécessa 


la connaissance de nos lecteurs : 


‘ Hecpiens Je trop: obscures. Ne pouvant de plus sé 
porter à d 


nulle et non avenue toute description sans figures. C'estp 


été décrits en si grand nombre dans le Species général (s 


ment des frais qui incombent pour la gravure, le colon 
.des planches et l'impression des notices explicatives, do 
texte Sera au niveau actuel de la. science, Or, en cale 


à planches gravées et coloriées contenant 12 à 16 Papillonsël 
viron et le texte correspondant, au prix de.6 fr. 75 cent. 


- minimum de cent souscripteurs. Je ferai savoir ultérie : 
. ment si mon projet a réuni ou non le nombre de souserie 


et nous prions les entomologistes de ces contrées dese souvenir 
de nous lors de l'apparition de ces. espèces. Au cas où il 
ne pourraient obtenir les pontes, ce qu’il y aurait de pl 
simple à faire, ce serait de nous expédier dans un petit saç 
gaze enfermé dans une boîte, quelques femelles vivantes, n 


tat.en sera probablement le même. 
Nous demandons pardon à nos lecteurs de les sarigobf 
ont obtenu déjà quélques faibles succés. 


P, Ci ca0 
Bou logne-sur-Sei ne, Grande-Rue, n° 


NOUVELLES 


On nous communique la note suivante, que nous M 
j out 

Dans les études entomologiques et cine les classements 
insectes, les collectionneurs ont été souvent arrêtés par 


s figures convenablement dessinées, ils é 
obligés de + à la détermination exacte de l'insecte/1 
force même des choses obligera à considérer plus tard comme 


quoi j'ai l'intention de publier dès maintenant le plus gr 
nombre de bonnes peintures possibles des papillons 2 


à Buffon) l’Astrolabe, les Lépidoptères de Californie, du 6 
temala, les Monagraphies des Siculüdes,ete. Une pareille œ@ 
ne peut être entreprise sans avoir Ja garantie du rembourse- 


seulement le remboursement de mes dépenses, je puis 0 
‘aux personnes intéressées, la livraison, in-8 jésus, de 


-Jen’entreprendrai cet oùvrage que lorsque j'aurai réuni 


teurs nécessäire. 


| Ganues Our, à “Rennès, 
-nVHOË 


HR A de l'in 


“Nous recevons Ja. ci-après, avec. 
RSP0SRS, qu'elle PeReau 


_ce que nous faisons Men 
.resser nos lecteurs botaniste 


Sur se linsiances de mes amis set souscripteurs; r ré solu 


(41 


/ 


PATENTS 2, Nr ne 


_ voyage si les 
Daignez, Monsieur, recevoir l'assurance de mon entier dé-. 


po ge 


LE NATURALISTE 


167 


de faire, en 1883, une exploration botanique dans l'ile de 
+ CRÊTÉ, dont vous connaissez la riche végétation. 
Assuré d'avance de vos sympathies pour le succès de mes 
voyages, vous! voudrez bien encore me continuer votre 
concours par votre souscription. 


Je vous soumets le nouveau mode-de! ln que j'ai 
adopté à partir de 1882, à l'exemple de plusieurs botanistes 
voyageurs, ét'que jé crois préférablé sous de nombreux rap- 
ports pour mes souscripteurs; par ce mode, je puis récolter 
chaque année un ,plus grand nombre d’° espèces, visiter une 
région plus étendue. 

4° La souscription est fixée à 25 fr. la centurie; 

2 On ne souscrit qu’à la récolte entière de mon voyage, 

: qui s’élèvera cette année à 600 ou 700 espèces. La publication 
sera uniforme pour tous les souscripteurs, elle sera munie 
d'étiquettes “ee rédigées et imprimées, avec nu- 
méros d'or 

3° Les espèces publié: en And ou LHroins du chiffre fixé 
dans l'annonce du voyage seront combiée en plus ou en 


moins au prix de fr. 0,25 cent. la part ; 


4° Les souscripteurs auront lé droit de choisir, au prix de: 


20 fr. la centurie, les espèces restées en double après la répar- 
: tition, sur une liste imprimée qui leur sera donnée à cet effet ; 


5° Lés non souscripteurs pourront, en 2° série, recevoir les 


espèces en double dela liste au prix de 30 fr. le cent, à leur à 
à Choix ; ; | 
6° Les souseripuions seront payables par moitié avant mon : 


- départ et reçues à mon domicile jusqu’ au 25 février 1883 ; 


7° Je me réserve entièrement le dépôt e et la mc na 
mes plantés. 


J'espère, Monsieur, que vous accepiérér, + comme l'an passé, 


. ce nouveau mode de publication plus avantageux et que vous 
m'adresserez de suite "nee FOAAUE 2 _. pré mon 


A 


vouement. 
Ée RÉVERGHON: 


re CORP FRANCE. 


P. S. La répartition dé mes récoltes “de cette année en Sardaigne 
il | sera faite fin octobre pour mes souscripteurs. Une liste des doubles 


sera sea aussi aux botanistes ces né er sur éme jemanue: 


we 4 
CPLTÉRTE 


BIBLIOGRAPHIE 


pére ns AT 


RER 


Lee Cantoni; traduction de l'italien et additions par 1 
{ Gadeau de Kerville. ere 


- dans notre pays. Une courte préface, dans laquelle sont in- 


40e! x 256 X 96, présque toutes neuves. 


46% Paris. 


rence des pays chauds. 


“les espèces suivantes : Hoplia cærulea, Notoxæus Brachycerus, C 


M. Henri Gadeau de Kerville, secrétaire de la Société de 
Amis des sciences naturelles de Rouen, vient de publier une 
traduction française d’un important mémoire sur l'Albinisme 
des Mammifères, augmentée de nombreuses additions con- 
cernant particulièrement des Mammifères älbins observés 


diqués les différents modes de manifestation dé l'albinisme 
précède ce travail, qui renferme, en outre, une intéressante 
note de M. G. de Mortillet. Cette vaste et sérieuse com pilation 
pourra ms de réels services aux savants qui voudront se 
livrer à Fetude de cette branche de la science tératologique. 


OFFRES ET DEMANDES 


————— 


Nous pouvons disposer de quelques exemplaires de Sr rare 
dés Coléoptéres d'Europe, par Dejean et Boisduval, 4 vo om- 
prenant tous les carabiques avec planches gravées et Mol Ce 
magnifique ouvrage, fort rare maintenant, donne la figure de toutes 
les espèces de cette famille des Coléoptères, nous avons racheté le fofñid 
de l'édition et avons pu recomposer quelques exemplaires que nous 
vendrons 100 fr. À no$ abonnés, nous ferons 20 p. 100 de remise et | 
nous acceplerons des paiements “Échelondés de 40 fr. par mois. 

é re 

M. Heury Martin, fils, 38, rue Visal, à Paris, désiré échanger des 
Helix fruticum (variétés blanches et roses), des Hélix arbustorum ets, 
cautiana contre des espèces de Clausiliaæ de France méridionale ou 
d'Europe. 


* # 
A véndré, #5 boites: én bois très jlEÿéE et très mince (Dm0025) 


Les deux fonds sont liégés, couverts extérieurement de papier vert 
et garnies intérieurement de papier blane, avec des charnières en fil 
de laiton et: des petits crochets en cuivre. 

Ayant coûté 6 fr, à céder pour 3 fr. chacune 

S'adresser à M. F Ventidis) 1, ruc Malus (anciennement place Monge), 


+ + 


M. Abeille de Perrin nous prie d'annoncer qu ’il Le 5 définitive- 
ment, 11, place des Palmiers, à Hyères (Var). 


* 
# + 


M. Henri Petit (2, rué St-Joseph, Chälons-sur-Marnc), désire sè 
mettre en relation avec des coléopléristes des pays étrangers, de préfé- 


+ * 


M. Chiron du Brossay offre en échange de coléoptères de France, Fa 


homagrica, var. Jlineata, Hyphydrus variegatus, Nobriæ  conia 1 nl 


@ 
_&. 


Liste générale ‘des Mammifères sujets à EAbnisne pr 


168 


LE. NATURALISTE 


On désirerait connaître quelque localité (ruisseau, étang, mare, elc.), 
où se trouverait en abondance le Ceratium (peridinium) cornutum 
(Protozoaires, Infusoires, Flagellutes). Prière de ccmmuniquer ce ren- 
seignéement ou de l'adtes esser à M. Pouchet, professeur au RO 
d'histoire naturelle. 

* 
LS : 

M. de Tarlé, au Fayl-Billot (Haute-Marne), offre chenilles vivantes 

de Hardena pisi et Cucullia absynthii. 


* 
* * 


Nous prévenons ceux de nos lecteurs 5 qui n’ont pu être satisfaits dans 
leurs demandes du P venons d'en re- 
cevoir encore quelques paires; nous prions seulement nos abonnés de 
se hâter, car la rareté de ce mélolonthide, en fait un insecte très re- 
cherché des amateurs et des collectionneurs. 


* 
RIT 


Nous tenons à la disposition de nos abonnés un petit nombre d’exem- 
plaires d'un intéressant cérambycide, la Distenia Pilatei (Amérique 
centrale), au prix de 6 fr. la pièce. 


x + 


Jolie collection de Staphylinides d'Europe parfaitement dé- 
Sent de et bien préparée; presque ma Le petites espèces sont très 

igneusement colées sur mi l ent un grand nombre de 
RANILLUS OR Oxysoma schaumit ; Pui- 
TOMERUS Cavicola; MicrizLus sublerraneus, 
etc., comprenant 374 espèces, 1,127 exemplaires contenus dans 7 car- 
tons, 26-19. — Prix : 200 francs. S'adresser au bureau du journal. 


* 
* + 


A vendre, la cohention de Geléoptères européens et circa-eu- 
ropéens de M. eiche. 

Cette collection, Re tenot soigneusement classée d'après les 
auteurs ot ae nts, se recomma nde par l'exactitude x déter- 
minations, le sn nombre de types qu’elle renferme et sa grande 
richesse en genres, espèces et individus. Les parties Leo sont 
encore disponibles. 

Collection de Phalacrides et Corylophides, comprenant 48 
espèces (Phalacrus, 7, ar 3, Olibrus 20, Sacium 2, Arthrolips 
3, Sericoderus 2, Peltinus 1, Corylophus 2, Moronillus 1, Orthoperus 7), 
représentées par 446 a AR — Prix : 30fr. 


LIVRES NOUVEAUX 


Manoel Paulino de Oliveira Catalogue desinsectes du Portugal 


Bulletino della Società entomotogica Italiana. Anno 13. 
Trimestri IL et VI 1884. Vireuze. — Magretti P. Sugli Imenotteri 
della Lombardia. — A. Viori. Polimorfismo nella flemminà del Dy- 
tiscus dimidiatus 
Berlese À. PR e la Partenogenesi di alcuni Acari. — 
Passernii. Sopra i 


. senese; considerazioni ee. » — Targioni-Tozzetti A. Notizie snlla 
4 Wklossera delle viti. 


— Canton E. Aracnidi delle Mandonie — . 


i due subercoli addominali della larva della Por- 
. thesia chrysorrhoca. — Deia, sinoxylon sexdentatum lab. nel 


I1 Naturalista Siciliano Anno I,N.5,1 debbraio 1882. Palerm 


Monographie des Malactudes d’Europe Y. Bomdi Entomoloic 


Missheïlungen Voi. VI. Heft Nro 5. Schafthausen 1882, — Dr 0 
Stoll. Ueber die Wanderheuschrecke von Central-Amerika.=— Æ: Là 
niger Die Odonaten des bern schen mittellandes Dr. Christ. Ære 
Eriphyle. Yreber.— Y. Jaggi Nachruf. Johann Christian Peur 
— Beschreibung einiger neuen Rüsselkufer. 


Entomologische Nachrichten Heft. I. VII ré Ste 
— Karl Sajÿo, Entomologische Bilder aus den ungarischen: 
Flugsandteppen — G.: de Rossi, Zur Behaudlung der Minutien.. 
Fr. Thomas, Uber einige neue deutsche Cecidien. 


ARRIVAGES 


à la Aiennaitinn da nn rnliunte | titss CEA | qe 1e 
£ J 


Squelettes montés 


Quadrumanes. — Cercopithecus sabœus. ; 

Rongeurs, — Cercolabes prehensilis (éebdou. "at 80 

Ruminant. — Hyrax capensis (daman du Cap) , . . 50 

Marsupiaux. — Macropus brachyurus danguroo-rab). «| 60 
Edentés. — Cholæpus didactylus (unau). 4 F0 


REPTILES 


Tortue matamata (Cayenne . 


eh 150» 
Sphargis (12 90 de long. sur 1m 30 de € large). . dotée 


850 


Animaux en peau montés 


Quadrumanes. — Troglodytes niger. . . sr: US 
imia satyrus (orang-outang), RE 
Carnasies — Vulpes lagopus (renard | ku) 


— argentatus ( —  agenté) . . . 400 

Ursus arctos (ours brun). . . . . . . 350 
| Rénbodgres Chetomys subspinosus (spigure). PS AT 55 
 Ruminant, — Cervulus Revesii (chevrotain). . . . . . 60 . 


OISEAUX 


Giimpeu TS. — ietons habroptilus, , . . 
Gallinacés. — Lophophorus impeyanus lophophore res- 
nt) 


plendissant). . . . , 
Palmipèdes. — Pygosceiis antipoda {manchot FA Apii- 
podes). 40 
_ Larus chi (Mouette à Le rie. 1 


_—— 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


Evreux, — Imp. Ch. Hénisser. 


4" Année. N° 292 


15 Novembre 1882. 


169 


E NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraïssant le 1” et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 


ABONNEMENT ANNUEL : 


ÉMILE DEYROLLE 


EA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION Payable d'avance en un mandat-poste à l’ordre du Directeur, DIRECTEUR 
Au bureau du Journal ; France ét Algérie 6 fr. » F 
Pays compris dans l’Union postale........ #4 » 
Tous les autres pays 8 » 


RUE DE LA MONNAIE, 23 
PARIS 


(Affranchissement compris) 


Secrétaire de la Rédaction 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1er. JANVIER DE GHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange ou de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


————— 


MUSÉUN D'HNTOIRE NATURELLE DB: PARIS 


COURS. DU PREMIER SEMESTRE 


Cours de chimie appliquée. aux. corps. inorganiques. — 
M. Frey, professeur, exposera les principales propriétés des 
métaux, des oxydes, des sulfures et des sels. Ce cours aura 
lieu le mercredi à 2 heures et demie. — Conférences deux 
fois par semaine. — Manipulations tous les jours. 

Cours de physique végétale: — M. Georces Vice, professeur, 
traitera des conditions physiques et chimiques qui règlent la 
production des végétaux et des applications pratiques qui s’en 
déduisent. — Ce cours aura lieuen novembre, les mardis, 
jeudis et samedis: 14:32 

Cours de botanique (organographie ‘et physiologie végétales). 
= M. Pr. Van Tréogex, professeur, traitera dé la morpho- 
logie et de la physiologie des cryptogames. Ce cours aura 
lieu les mardis, jeudis et samedis, à 9 heures. 

Cours d'anatomie comparée. — M. G. Poucuer, professeur, 
traiterà de l'anatomie comparée et générale des animaux in- 
férieurs. Les leçons auront lieu les mardis et jeudis, à 9 heures 
du matin. Le samedi, conférence pratique à la même heure. 
Les leçons commenceront le mardi 14 novembre. Elles auront 
lieu dans le laboratoire d'anatomie comparée, 55, rue de 
Buffon. 

Cours d'histoire naturelle des mammifères et des oiseaux. — 
M. À. Miiwe Enwanps, professeur. Ce cours poriera sur l'or- 
ganisation des oiseaux comparée à celle des mammiftres. Il 
sera divisé en deux séries de leçons : la première se fera pen- 
dant le semestre d'hiver, les ruercredis et vendredis, à midi, 


dans la salle de congérences, 55, rue de Buffon; la seconde 


aura lieu pendant le semestre d'été, les lundis, mercredis et 
vendredis, à deux heures, dans la salle des Cours de zoologie, 
et le matin dans la Ménagerie, à des jours et heures qui 
seront indiqués par des affiches spéciales. 

Cours de zoologie, reptiles et poissons. — M. LÉON VAILLANT, 
professeur, traitera de l'organisation de la physiologie et de 
la classification des poissons de l'époque actuelle et fossiles, 
particulièrement des Téléostéens (poissons osseux), en s'at- 


# y0828%0 faire connaître les espèces utiles dans l’économie 


usutass ue et l'industrie, les procédés de pisciculture, etc. 
Les leçons auront lieu les mardis, jeudis etsamedis, à 1 heure. 
Elles seront complétées par des conférences pratiques.| 

Cours de zoologie, animaux articulés. — M. EniLE BLANCHARD, 
professeur, traitera de l'organisation, des métamorphoses, 
des conditions de la vie des insectes, des arachnides et des 
crustacés. Dans une partie du cours, il s’oceupera de la com- 
paraison des formes éteintes aux différentes époques géolo- 
giques avec les formes actuelles, Ce cours s'ouvrira le mer- 
credi 29 novembre et aura lieu les samedis, mercredis et 
vendredis, à { heure. 

Cours de zoologie, annélides, mollusques et. zoophytes, — 
M. Penaten, professeur, exposera dans des leçons qui auront 
lieu le jeudi à la Galerie de zoologie, les résultats de dra- 
guages, relativement à la faune des grandes profondeurs des 
mers. Dans les leçons pratiques, qui auront lieu le mardi et 
le samedi, au Laboratoire, il traitera de l'organisation, de la 
morphologie et des rapports des annélides, des mollusques et 
des zoophytes. 


COURS DU SECOND SEMESTRE 


Cours de chimie appliquée aux corps organiques. — M.'Cne- 
vREuLz, professeur, commencera ce cours dans, le courant du 
mois de mai Ce cours aura lieu les mardis, jeudis et samedis, 
à 9 heures 3/4. 


= 


Le 


170 


LE NATURALISTE 


RE 


Cours de physique appliqué à l'histoire naturelle. — M. En. 
BECQUEREL, professeur, traitera de la lumière dans ses rap- 
ports avec les phénomènes physiques, chimiques et physiolo- 
giques. Ce cours aura lieu les samedis, mercredis et vendredis, 
à 1 heure. 

Cours de géologre. — M. DAUBRÉE, professeur, traitera des 
faits fondamentaux de la géologie, et particulièrement des 
dépôts métallifères. 11 continuera aussi à exposer les traits 
généraux de la géologie de la France. Ce cours aura lieu les 
mardis et samedis, à 4 heures 1/4. 

Cours de minéralogie. — M. Des CLoIZEAUX, professeur, après 
avoir exposé les propriétés générales des minéraux et les 
principes qui servent de base à leur classification, fera l’his- 
toire des espèces comprises dans la classe des Pierres. Ce 
cours aura lieu les mercredis et vendredis, à 4 heures 3/4. Des 
conférences auront lieu le jeudi. 

Cours de physiologie végétale appliquée à l'agriculture. — 
M. DeneraIN, professeur, traitera de la terre arable et des 
amendements. Ce cours aura lieu les mardis et samedis, 
à 2 heures ; il commencera au mois de mars. 

Cours de botanique (classification et familles naturelles). — 
M. En. Bureau, professeur, continuera à exposer l'histoire 
des famiiles de plantes appartenant à l'embranchement des 
Dicotylédones. Ge cours aura lieu les mardis et samedis, à midi 
ét demi. Des herborisations font partie du cours et seront 
annoncées par des affiches particulières. 

Cours de culture. — M. N., professeur. 

Cours de physiologie générale. — M. Roucer, professeur. Ce 
cours aura lieu les mardis, jeudis et samedis. Une affiche ulté- 
térieure indiquera l’objet et les heures du cours. 

Cours de paléontologie. — M. AtserT GauDry, professeur, 
exposera l’histoire des animaux vertébrés dans les âges tor- 
tiaires. Ce cours aura lieu les lundis, mercredis et vendredis, 
à 3 heures 1/2. 

Cours d'anthropologie. — M. DE QuaTrEFAGEs, professeur. 


Ce cours aura lieu les mardis, jeudis et samedis, à 3 heures. : 


Une affiché ultérieure indiquera le sujet du cours. 

Cours de pathologie comparée. — M. Boutey, professeur, 
traitera des maladies contagieuses dans les différentes es- 
pèces, et de l'influence des travaux de laboratoire, sur les 
progrès de la médécine d'observation. Ce cours aura lieu les 
mardis et samedis, à 11 heures. 

. Cours de dessin appliqué à l'histotre naturelle. M. Frexrer, 
pour les animaux. Ce cours qui se fait pendant le second se- 
mestre, aura lieu les lundis, mercredis et vendredis, à 3 heures. 
— M. Le Sourp-BEAUrEGARD, pour les plantes. L'ouverture 
de ce cours, qui dépend de la marche de la saison, sera 
annoncée par une affiche particulière. Il aura lieu les mardis, 
jeudis et samedis, à 4 heure 1/2. 

La bibliothèque du Muséum est ouverte aux lecteurs, de 
10 à 4 heures, tous les jours, excepté les dimanches et jours 
fériés. 

Sur la demande de M. Eugène Vanderheym, directeur de 


Ja Compagnie du Cap, celle société vient de donner au Mu- 


séum d'histoire naturelle un diamant de 12 carats 1/2, en- 


| région renflée des bras qui contiennent les glandes génitales. ! 


chassé dans la roche diamantifère et qui offre un grand 
intérêt scientifique. E 

t échantillon remarquable comble heureusement un des - 
vides que présente notre collection nationale de miné- « 
ralogie. 0 

L'administration du Muséum, qui ne peut consacrer qu'une À 
somme bien modeste aux acquisitions nécessaires, pour 
maintenir la collection minéralogique à la hauteur de son 4h 
ancienne renommée, s'est empressée d'adresser tous ses 
remerciements à la Compagnie du Cap, pour son offre gé- 
néreuse. 

Elle espère que cet exemple trouvera des imitateurs dési- 
reux de contribuer également à l'accroissement des richesses 
du Muséum d'histoire naturelle, qui rend de si grands ser- 
vice à l’instruction publique. M 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 10 JUILLET 1882. 


Note sur les Brisinga, par M. Edm. Perrier. | 

Depuis la découverte, faite en 1853, par Absjürnssen, en À 
draguant dans le Hardangerfjürd, d’une grande étoile de mer À 
qu'il appela Brésinga endecacnemos, cet animal n’avait été ren- 
contré que très rarement. Les draguages du 7Zravailleur en 
ont procuré un exemplaire presque complet, seize disques, 
deux jeunes, et beaucoup de bras isolés, mais entiers. Il y8. 
trois espèces décrites, Z. endecacnemos, B. coronata et B. ame- | 
ricana. Les individus recueillis dans l'Atlantique, et ceux 
mème de la Méditerranée, sauf quelques différences de pro 
poruons, paraissent devoir être rapportées à la 2. coronata. 
Une autre forme découverte en 1880 dans l'Atlantique, que 
M. Perrier appelle 2, Edwarsi, lui paraît distincte ; les bras 
sont recouverts de plaques imbriquées. contiguës, sans épines;. 
les pièces ambulacraires sont plus courtes que chez les autres 
espèces et portent des épines à sommet évasé. Les Hymeno- 
discus ont le squelette réduit aux-pièces ambulacraires ét 
adambulacraires ; en plus, les Brésinga ont les pièces du sque- 
lette dorsal, disposées en arceaux qui se présentent dans la 


M. Perrier considère, comme dans sa théorie des Echino=1 
dermes, que ces êtres sont le résultat de la soudure d'indi- 
vidus reproducteurs, habituellement au nombre de cinq, 
autour d'un individu nourricier central. Par suite du mode 
d’accroissement du disque, M. Perrier établit un rapproche- 
ment entre les Brisinga, les Ophiurides et les Stellérides . 
d'une part, tout en les faisant confiner d'autre part avec les 
Crinoïdes. 4 
* 


* + 


Sur les bassins houillers du Tong-K: ing. — Note de M. Edm. 
Fuchs? er 

Le terrain houiller dans l'Indo-Chine forme une série de 
bassins importants, paraissant s’échélonner parallèlement à. . 


na 


y De pm pm, 


LE NATURALISTE {Tu 


la mer. Reposant sur le calcaire carbonifère, il est recouvert 
par une puissante formation de grès, de pouddingues et d’ar- 
gilolithes, qui rappelle le terrain permien et le trias inférieur 
d'Europe. Entré les bancs de grès se trouvent des bancs de 
schistes riches en fossiles. Le terrain houiller du Tong-Æing 
affleure sur la côte nord du golfe où arrive le fleuve Rouge; 
et offre une étendue de 110 kilomètres de longueur sur 15 de 
largeur reconnue; il s'étend certainement au delà, dans une 
région non visitée par M. Fuchs, puisqu'il présente des affleu- 
rements à Hoän-Bô. Les analyses chimiques montrent que les 
gîtes du Tong-King forment quatre groupes de couches, offrant 
quatre espèces de houilles. La teneur en matières volatiles 
varie de 11 à 40 pour 100 ; la série de combustibles est donc 
comprise entre les houilles maigres à courte flamme, et la 
houille stipite. Les couches puissantes et groupées dans le 
bassin de Hon-Gâc, donnent une épaisseur totale de 11 mètres 
de charbon; elles affleurent près du littoral, à côté d’excel- 
lents mouillages. Approximativement, on peut estimer que 
jusqu’à 100 mètres de profondeur au-dessous du niveau de la 
mer, la.masse de charbon exploitable dépasse le chiffre total 
de cinq millions de tonnes. À 


SÉANCE DU 17 JUILLET 1882. 


Sur les conditions industrielles d'une application du froid'ä 
la destruction des germes de parasites, dans les viandes destinées 
à l'alimentation. — Note de M. F. Carré. 


M. Bouley constate que depuis l'installation, en 1876, de 
ses appareils de conservation sur les navires qui importent 
des viandes de la Plata et des poissons de diverses régions, le 
prix de revient en dehors des frais d'amortissement, ne s'élève 
pas à 1 centime par kilogramme. En soumettant ces viandes 
à une température de — 40° à — 50°, les œufs ou les parasites 
sont détruits ; elles atteignent cette température et au delà, en 
les plaçant dans l’alvéole de l'appareil domestique à ammo- 
niaque (Carré), dont le chauffage aura été fait lentement. 


SÉANCE DU 24 JUILLET 1882. 


Moyen de conférer artificiellement l'immunilé contre le charbon 
symptomatique ou bactérien, avec du virus atténué. — Note de 
MM. Arloing, Cornevin et Thomas. 

On arrive à conférer l'immunité contre le charbon sympto- 


 matique en injectant sous la peau du virus atténué. Le pro- 


cédé d'atténuation consiste à faire agir la chaleur sur la séro- 
sité virulente extraite des tumeurs charbonneuses; cette s6ro- 
sité a été desséchée au préalable à + 32°, dans un courant d air 
permettant d’oblenir la dessiccation avant l'arrivée de la putré- 
faction. Ce virus desséché est trituré avec deux fois son poids 
d’eau et chauffé à l’étuve depuis + 85° à + 100° pendant six 
heures. On obtient ainsi une série de virus atténués. A la suite 
d’une série d'expériences comparatives, les auteurs de cette 
note se sont arrêtés à la pratique suivante : faire deux inocu- 
Jations à six ou huit jours d'intervalle; la première avec du 
virus atténué par la température de + 100°, la seconde avec 


du virus atténué à + 85°; la dose pour le mouton est de 
05',01 de chaque virus à l’état sec, et le double ou le triple, 
pour le bœuf, selon la taille. Ces doses, associées à cent fois 
leur poids d'eau, sont écrasées dans un mortier jusqu'à ce que 
l'on obtienne une pulpe apte à être injectée à l'aide de la 
seringue à canule piquante, sous la peau, soit à la face laté- 
rale de l’encolure, suit à la face interne dé la cuisse. On 
éprouve les vactinés, quinze jours après la seconde vaccina- 
tion, avec cinq à six gouttes de sérosité fratchement extraite 
d'une tumeur et délayée dans un céntimètre cube d’eau. Chez 
les animaux inoculés, la température s'éleva de 0°,2 à 0°,7 
après la première inoculation et de 0°,5 à 1° après la deuxième : 
les moutons, veaux, génisses ou vaches qui furent soumis à 
cette expérience n'éprouvèrent que de légers accidents, tandis 
que les animaux témoins eurent des accidents graves presque 
tous mortels. 


* 
* * 


Sur le Lieberkuehnia, Rhizopode d'eau douce multinuclée. — 
Note de M. E. Maupas. 


Le Lieberkuehnia est un protozoaire jusqu'ici peu étudié. 
M. Maupas, qui l’a rencontré au Hamma, près d'Alger, com- 
munique le résullat de ses études sur ce Rhizopode d’eau 
douce. Le corps qui peut être sphérique, est très variable de 
forme, et la forme se modifie très lentement, passant par 
exemple de la forme sphérique à la forme ovoide, oblongue, 
ou même à la forme de fuseau. La coque est transparente et 
se prêle à ces modifications de forme ; elle prend part aussi à 
la division fissipare; cette coque n’est en réalité qu’un tégu- 
ment ou ectosarc. Les pseudopodes s’éparouissent à l'extré- 
mité d'un pédoncule inséré latéralement, et peuvent s'étendre 
fort loin; certains avaient 2"*,26, tandis que le diamètre du 
corps de l'animal ne mesuraient que 0,15 à 1"",16. Les 
granules parcourent 8"",66 à la minute, la température étant 
de + 23°. Le Zieberkuehnia capture de gros infusoires tels 
que Paramecium aurelia; ceux-ci sont engloutis, tantôt tout 
d’une pièce, tantôt au contraire, le sarcode des pseudopodes 
les enveloppe en formant une sorte de vacuole digestive, de 
sorte que la digestion s’accomplit et s'achève en dehors du 
corps. Pour de petits infussires, cinq à six minutes suffisent 
pour la digestion, mais il faut une heure pour le Paramecium 
aurelia. Chez Lieberkuehnia, les vacuoles contractiles ne sont 
ni permanentes, ni localisées; il y a un très grand nombre de 
nucléus disséminés, sphériques, mesurant 0"*,004 ; la multi- 
plication se fait par division transversale, en deux ou en trois. 
Le corps s'allongeant en fuseau, après la formation de nou- 
veaux pédoncules à pseudopodes, s'étranglait en deux points, 
et se divisait en trois segments égaux. L'un des individus 
ainsi formés développa un nouveau pédoncule à pseudopodes 
situé-au pôle opposé de celui qu'il possédait déjà ; ainsi cons- 
titué, Lieberkuehnia répondait au type morphologique qui 
servit à créer la famille des Amphistomina, et peut donc être 
considéré comme une forme intermédiaire reliant des familles 
séparées. ji 


en 


172 


LE NATURALISTE 


27 


€ + 


LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE 


A DION, en juin 1882. 


La Société, conformément à la décision prise par elle dans 
sa séance du 1# avril 1882, s’est réunie en session extrordi- 
naire à Dijon le 12 juin, y a ténu deux autres séances les 15 et 
17 juin, et celle de clôture a eu lieu à Jouvence, le 20 juin, 
au cours de la dernière herborisation. 

La Société s'est spécialement proposé, pendant son séjour 
dans la Côte-d'Or, d'explorer les régions montagneuses du 
département. Elle en a visité la partie la plus méridionale 
dans une première exeursion qui a duré deux jours, et dans 
laquelle elle a été accompagnée par un grand nombre d'étu- 
diants de l'École supérieure de pharmacie de Paris, sous la 
conduite du directeur de cette école, M. A. Chatin. Les autres 
herborisations ont eu lieu dans des localités non moins inté- 
ressantes, mais beaucoup plus rapprochées de Dijon ; une 
seule a été consacrée à l’étude des plantes de la plaine. 

Dans ces excursions convenablement choisies, soigneuse- 
ment préparées et parfaitement dirigées, ceux qui y ont pris 
part ont fait une ample récolte d'espèces intéressantes dans 
les singulières associations végétales qui rendent la flore de 
cette partie de la Bourgogne si originale et si variée. Ayant 
éonné déjà un aperçu de cette belle végétation‘, nous nous 
bornerons ici au compte-rendu des séances. 

Dans une réunion préparatoire tenue dans la matinée du 
12 juin, le Bureau spécial de la session avait été formé comme 
il suit : 
Président, M. A. Morezer, président de l’Académie de 

ijon. 
Vice-présidents, MM. Emery, doyen de la Faculté des sciences ; 
PE professeur à l’école de mé- 
decine ; D° GizLor, d’Autun. 
M. J. D'ARBAUMONT, vice-président de J’Aca- 
 démie de Dijon 
Vice-secrétaires, MM. ScHINDLER, procureur de la République 
à Dijon, Rocer, maître répétiteur à 
la Faculté des sciences. 


Secrétaire, 


Séance du 12 juin. 


M. A. Chatin, membre de l'Institut, secrétaire général de la 
Société botanique, dans une allocution très applaudie, adresse 
des remerciments bien mérités aux membres du comité local 
d'organisation, particulièrement à MM. Viallanes et d’Arbau- 
mont, dont le zèle: et le dévouement ont été au-dessus de tout 
éloge.. Rappelant ensuite quelques-unes des espèces alpines 
qu’on rencontre aux environs mêmes de Dijon et qui ont gardé 
intacts, en descendant des montagnes, leurs attributs dis- 
tinctifs, il saisit celte. occasion pour-se déclarer non transfor- 
misté et mettre en relief quelques-unes des contradictions 
manifestes auxquelles se heurte la doctrine de l’évolution. 


Voyez le Naturaliste du ler juin 1882, p. 82-83. 


1 Puis il déclare la session ouverte et engage MM. les membrès 


du Bureau spécial à entrer dans l’exercice de leurs fonctions. d L. 

M. Morelet, président élu, en quelques paroles des plus 4 
gracieuses et sous une forme très littéraire, souhaite la bien- 
venue aux botanistes venus à Dijon, et fait l'éloge de la “ral 
aimable qui fait l’ objet de leurs études. 

A la suite de ces deux discours, diverses communieltie 
sont entendues, 

. M: Ch. Royer, savant auteur d’une Flore de la Côte-d'Or fs 
cours de publication, fait connaître, dans une note relative au À 
tubercule du Colchicum autumnale, d'intéressantes | partieu- 
larités inédites sur le développement et la structure 1082 | 
organe. Re 

M. le D° X. Gillot, d’Autun, dépose sur le bureau une sb 
lection de Primula hybrides récoltés. près de Vilerra 1 
(Rhône), par M. l'abbé Chaboisseau, et donne lecture d’ une 
lettre que ce dernier lui a écrite à ce sujet. M. Gillot ajoute FE 

quelques faits. qui lui sont personnels. et desquels il conqiuts 4 5 
que les ças d’hybridation sont plus fréquents chez les plant 
cultivées que dans l'état de nature. Les conditions récnen : 
de la culture, soit en produisant une exubérance et un accrois- 
sement de fécondité, soit en même temps par un rôle plus 
actif des insectes fécondateurs attirés par la réunion d'u 
grand nombre de fleurs sur le même point, favoriseraient la 
formation de races hybrides plus ou moins fertiles, pouvant 
se fixer, se perpétuer parallèlement aux types générateurs, 
et devenir elles-mêmes une source de croisements nouveaux. 

MM. Morelet, Viallanes et Drevault citent, à propos de. 
communicalion précédente, des variations de couleur € 
leur ont offertes des Primula sauvages. Dans un cas, 
étaient en partie jaunes, en partie roses; sur un autre pie 
elles étaient tout à fait roses et revenaient au jeune par 
culture, ete. 

M. le D' Gillot présente ensuite, au nom de M. Lucand et al 
sien, un MVouveau supplément au catalogue des Champignons 
dés environs d'Autun : 34 Hyménomycètes nouveaux pour ct 
flore locale, y sont mentionnés. La plupart ont été dessinés 
avec un grand talent par M. le capitaine Lucand qui a en 
trepris de publier une iconographie de Champignons inédits, 
destinée à compléter l'œuvre de Bulliard. M. Gillot ajoute avec | 
raison que l’auteur de cette belle publication a bien mérité 1 
des botanistes français et a le droit d'en attendre quelques | 
encouragements ! 

A propos des Champignons souterrains, M. Chatin rappelle 
qu'on livre à la consommation, dans certaines localités de’ 
Bourgogne, deux sortes de Truffe, l’une à chair jaune, l'autre | 
à chair rousse, qu'il rapporte aux Tuber : brumale et meseñte= 
ricum des auteurs, et croit distinctes d’une espèce à chair 
blanche, également assez commune dans les mêmes contrées: 
Le sol calcaire de la Bourgogne produisant ainsi des Truffes 
indigènes assez variées, on pourrait sans doute, d'après: 


E 


dont la eulture.est des plus simples quand le sol lui convient 
et:le produit très rémunérateur. 20757860 
D’après. M. Morelet, la vraie. Truffe. du: Périgord, à chsi À 
noire, a élé trouvée en Bourgogne, mais elle y'est très-rare. : À}. 
M. d’a rbaumont sisaale peur les::environs d’Is- sur-Tilles 


LE NATURALISTE 17: 


+ 


brun très foncé.et. d’un goût approchant de celle du Périgord, 
mais qui malheureusement s'altère très promptement. 

M. le D‘ Gillot présente à la Société un spécimen de Pteris 
aguilina.: qui. offre un singulier état de nanisme dû à un arrêt 
de développement; puis il distribue denombreux échantillons 


-de plantes rares de Saône-et-Loire : Orchis alata, Juncus tenuis, 


Allosorus crispus, ele. | 

A la fin de la séance, M, d’Arbaumont, secrétaire, fait un 
rapide exposé du plan de l’excursion projetée pour les jour- 
nées des 13 et 14. 


Séance du A4 juin. 


Présidence de M. MoreLer. 


La séance est ouverte, à 9 heures du matin, dans la salle 
des thèses de l'Ecole de droit. 

M. Lacroix expose un cas de tératologie fort intéressant que 
lui a présenté un pied de Papaver bractéatum. Au milieu de 
fleurs normales, cette plante en offrait quelques-unes munies 
d'une corolle monopétale, sans que du reste la disposition des 
autres verticilles floraux parut.en être affectée. : 

M. Edm. Bonnet rappelle, à ce propos, que les déformations 
de l'ovaire et la transformation des étamines en carpelles ont 
été assez fréquemment observées dans la famille des Papa- 
véracées, mais il ne croit pas que la soudure des pétales y ait 
jamais été signalée. 

M. d’Arbaumont dépose sur le. bureau un mémoire très 
développé et très important sur la raméfication des Ampélidées, 
et en résume les données principales. Après avoir rappelé les 
divers systèmes en présence sur la signification morpholo- 
gique de la vrille des Ampélidées : théorie du sympode, 
théorie de la partition, théorie du bourgeon soulevé au-dessus 
de la feuille axillante, il expose les motifs qui l'empêchent de 
se rallier à l’une ou l’autre de ces manières de voir ; puis il 
examine spécialement un travail. de M. Dutailly, dans lequel 
ce botaniste appliquait à cette question la. théorie sur l'en- 
trainement. ou le soulèvement à distance des tissus végétaux. 
M. d’Arbaumont combat, à l’aide de considérations anato- 
miques, ce système ingénieux, et, se fondant sur ses obser- 
vations personnelles, il arrive à conclure : 1° que la vrille des 
Ampélidées n’est qu’une inflorescence avortée ; 2° que la vrille 
et l’inflorescence sont des rameaux issus d’un: bourgeon supra- 
axillaire né dans le voisinage du cône végétatif et évoluant 
selon certaines règles fixes qui déterminent dans certains cas 
la production d’une vrille, dans d’autres le développement 
d’une inflorescence*. 

Séance du A7 juin. 
Présidence de M. MOonELET. 


M. d’Arbaumont, secrétaire, donne lecture d'une. commu- 
nication intitulée : Observations. sur la flore montagneuse du 


croscopique très complet, dont les L pui 
de la Société botanique à la suite de la communication de M. Su ot 
Cs Nous régrettons de ne pouvoir donner une à s étend 
d sos qui, d'après une décision de comité de rédaction de 
la Société botanique, sera publié en totalité dans le numéro de la Session. 


cap Corse, par M. Alfred Chabert, médecin principal de l’armée 
à Bastia, Parmi les plantés rares relevées dans cette note, on 
remarque : Barbarea rupicola Moris, Cardamine Bocconi Viv., 
Alyssum Robertianum Bern., Hutchinsia pygmæa Viv., Morisia 
hypogea Gay, Viola Bertolont Seb., Cerastium Boissieri Gren., 
Arenaria Sazxifraga Fenzl, A. balearica L., Geranium bohe- 
micum L., Hypericum australe Ten., Rosa Seraphini Vix., 
ÆEuphorbia Gayi Sal., Alnus cordifolia Ten. etc. 

M. Viallanes signale la constatation récente, à Lusigny (Côte- 
d'Or), du rare Meconopsis cambrica qui avait été indiqué dans 
cette même localité vers la fin du siècle dernier, en avait dis- 
paru ou du moins y avait été vainement recherché depuis 
cette époque et vient d'y être heureusement retrouvé par 
M. l'abbé Fournier, professeur au petit séminaire de Plom- 
bières. M. Viallanes fait remarquer que cette belle Papayé- 
racée, qui manque dans le centre et à l’est de l'Europe, alteint 
probablement à Lusigny l'extrémité orientale de son aire, 
étroitement limitée à l'occident de l'Europe, Angleterre, France 
et Espagne, où elle est d’ailleurs peu répandue. 

MM. Edm. Bonnet et Richter présentent en commun un 
travàil intitulé : Notes sur quelques plantes de la Côte-d'Or et 
des Basses-Pyrénées, à savoir : Cratæqus Pseudaria Spach et 
Cèrsium pratense DC., indiqués à tort dans la Côte-d'Or où on ne 
les à pas retrouvés; Pinguicula grandiflora Lawk, un individu 
offrant un calice à 6 divisions au lieu de 5, et #4 étamines au 
lieu de 2; Crocus nudiflorus Sm., remarques sur son mode de 
végétation; Orchis linguo-laxiflora, curieuse hybride observée 
à Uhart-Cize (Basses-Pyrénées), dans une prairie, au milieu 
des Orchis laxiflora et Serapias Lingua ; Carex sempervirens 
Vill., variétés Villarsiana et Schkuhriana, distinguées et dé- 
crites par MM, Bonnet et Richter. À 


a 


La dernière réunion tenue à Jouvence, le 20 juin, a été 
surtout une séance d’adieux. On s’est séparé, heureux de part 
et d’autre des nouveaux liens formés pendant ces quelques 
jours, qui semblaient à chacun trop rapidement écoulés. 


Les comptes rendus que nous venons d'analyser d’après les 
procès-verbaux rédigés par M. d’Arbaumont, secrétaire ‘du 
bureau spécial de la Session, seront publiés #n exrtenso, ainsi 
que les communications, dans le Bulletin de la Société bota- 
nique de France, et suivis de rapports circonstanciés sur les 
herborisations, qui seront des documents précieux pour cette 
flore locale. 

Les botanistes de la Côte-d’Or ont fait les honneurs de leur 
pays avec la plus aimable courtoisie et la plus franche cor- 
dialité. Leurs savantes communications, résérvaient à chaque 
séance un ordré du jour plein d'intérêt. Grâce à une pré- 
voyante organisation et à un eïel plus clément qu'on ne l’espé- 
rait au début, les excursions ont été aussi fructueusès qu’on 
pouvait le désirer. Aussi la session de Dijon a laissé un €har- 
mant souvenir à tous ceux qui y ont assisté et complera au 


nombre des mieux remplies parmi celles qui ont parfaite- Ù 


ment réalisé le but que se propose la Société botanique : en. 
tenant des séances extraordinaires dans un département. 


1 E. MALNVAUD, 
Secrétaire de 4 Socièté botanique de France. 


LE NATURALISTE 


BIBLIOGRAPHIE 


SPecies Des HyménoprÈres D'EUROPE ET D'ALGÉRIE, par M. En. ANDRÉ ; 
:. 46e fascicule, 4°r octobre 1882. 


Le fascicule précédent se terminait par le début de l'étude 

de la famille des Ponérides (et non Pomérides, faute d’im- 
pression). La tribu des Ponérides vraies comprend environ 
35 genres, généralement peu riches en espèces, mais renfer- 
mant des Fourmis de taille moyenne ou grande, à corps ro- 
buste et allongé. Il n’y a que 3 genres et 8 espèces de ces 
insectes dans la faune européenne. Les mandibules sont 
insérées aux angles antérieurs de la tête et notablement en de- 
hors du point d’articulation des antennes ; elles ne se touchent 
pas à leur base et leur forme est très variable suivant les 
genres, mais elles ne sont jamais  ectilignes et parallèles, 
comme dans la tribu des Odontomachides, qui appartient 
à peine à la faune d'Europe. Les fossettes antennaires des 
Ponérides vraies, ne se prolongent pas en un large sillon jus- 
qu’au vertex. Le seul genre intéressant pour la France est 
celui des Ponera Latr., ayant 4 à 5 espèces européennes. L’ou- 
vrière a la tête allongée et quadrangulaire, des antennes ro- 
bustes de 12 articles, des yeux extrêmement petits, pouvant 
même manquer tout à fait, le pétiole surmonté d’une écaille 
épaisse, l'abdomen allongé, cylindrique, étrang'é entre le pre- 
mier et le second segraent, les pattes courtes, les ongles des 
tarses simples. Les sexués, un peu plus grands que les ou- 
vrières, ont les yeux développés et des ocelles convexes 
(13 articles antennaires chez les mâles), les ailes avec deux 
cellules cubitales et une discoïdale : les principales espèces 
sont P. punctatissima Roger, et P. contracta Latr. La première 
espèce a tout le corps couvert d’une ponctuation très fine et 
très serrée, le thorax et l’abdomen pubescents, la couleur 
d’un brun foncé ou noire. Elle habite dans les interstices des 
murs et des rocailles et aussi en terre, sous les pierres. Ses 
nids contiennent presque toujours des individus herma- 
phrodites, moitié mâles, moitié ouvrières, de rôle inconnu. 
Jusqu'à l'abdomen ce sont des ouvrières, il n’y a ni ocelles, 
ni ailes; mais l'adomen a les six segments caractéristiques des 
mâles ordinaires de l'espèce, avec les organes génitaux 
externes présentant un développement presqu’aussi complet. 
L'espèce voisine, P. contracta Latr., de l'Europe, d’Algérie, 
de Madère, de l'Amérique du nord, fait son nid en terre, sous 
les pierres et au pied des arbres, vivant en très petites so- 
ciétes dans les galeries très souterraines et ne sortant jamais 


au grand jour. Sa démarche est lente et comme on n’a jamais | 


trouvé de Pucerons dans son nid, on ignore sa nourriture. 
Les mâles et les femelles des deux espèces volent en août et 
septembre. 

La famille des Dorylides, qui n'appartient peut-être pas 
aux Fourmis, devra subir une révision complète pour as- 
similer spécifiquement avec certitude les ouvrières, les 
femelles et les mâles, présentant de très grandes difré- 
rences et qui ont d'ordinaire été décrits comme espèces sépa- 


4  rées. 1 y a là l'objet d'importantes recherches biologiques. 


| niensis Lucas (Typhoopone), dé même coloration, de 2, 5à | 


Le seul genre ayant des espèces dans la faune européenne, 
est le genre Dorylus Fabr., qui serait une forme mâle, tandis 
que la forme ouvrière est le genre Zyphlopone Westwood, 
Syn : Cosmæcetes Spinola, êt la formé femelle le genre Dich: 
thadia Gertæcker, sans yeux, ni ocelles, ni ailes. Les Dorylides 
ont le pétiole d’un seul article chez nos espèces d'Europe, de 
deux articles dans certains genres exotiques. L'abdomen est 
allongé, plus étroiten avant qu’en arrière; les ouvrièrés n’ont 
pas d’ocelles. Le gésier est'sans calice et sans partie moyenne. | 
Il y à un aïguillon et une glande à venin, comme chez les 
Ponérides, mais souvent moins développés et pas de glandes 
anales. Les insectes de ce groupe habitent les régions chaudes, 
des Deux-Mondes, et n’ont pas encore été trouvés en Australie. 
Tandis que les formes ouvrières sont au plus des Fourmis? 
de moyenne taille, les plus petites ne dépassant pas 3 millim. 
les sexués (mâles ailés, femelles sans ailes), mesurent dans 
les deux sexes de 28 à 33 millim., c’est-à-dire dépassant 
beaucoup la taille des plus grandes Fourmis de nos ré- 
gions. De plus, si on peut généraliser ce qui a été observé sur 
des espèces exotiques, il n'y aurait qu’une seule femelle 
féconde par nid, à long abdomen cylindroïde plein d'œufs, | 
comme cela a lieu chez beaucoup de Termites. Les nids, Î 
creusés souvent à de grandes profondeurs dans la terre ou lé 
sable, renferment en outre une quantité prodigieuses d'ou- À 
vrières, dont la taille varie dans de grandes proportions, mais À 
dont la forme reste la même. Enfin, il y a des mâles qu'on ne À 
trouve que trè tdansles nids,oùils paraissent fort peu, À 
et qu'on rencontre presque toujours volant au-dehors. Nous 
citerons dans ces formes mâles Dorylus Juvenculus Shuckard, 
de 28 à 33 millim., entièrement d’un jaune roux, avec les | 
appendices d’un rouge marron, avec de longs poils frisés et | 
d’un jaune d’or sur la tête et sur diverées régions du Corps, 
les ailes un peu teintées de jaunâtre avec les nervures brunes. (M 
Ceite espèce est de toute l'Afrique septentrionale et dela | 

Syrie; il est très probable que la forme ouvrière est le D. Ora- | 


10 mill., rencontré par M. H. Lucas, près d'Oran, courant sur à 
les tiges de la Scille maritime, etse trouvant en France près 
de Port-Vendres, d'après le catalogue de Dours. Une espèce 
très voisine Où une race locale est le D. Clausi Joseph, forme 
ouvrière trouvée dans des grottes de la Carniole, et le seul } 
exemple jusqu'ici connu de Fourmis cavernicoles. ee 
La famille des Myrmicides est la plus considérables des N. 
Formiciens en genres et en espèces. Elle présente un pétiole K 
composé de deux articles le plus souvent nodiforme. 11 n'ya | 
pas d’ocelles chez les ouvrières des genres européens, ou tout 
au plus des traces à peine distinctes de ces organes chez 
quelques individus. L'abdomen n'est pas contracté entre son | | 
premier et son second segment. Le gésier est sans partie || 
moyenne el presque toujours sans calice. Chez les ouvrières {| 
et les femelles, l’aiguillon est généralement bien développé, | 
rarement rudimentaire, jamais transformé, et la glande à 
venin ne forme pas de coussinet sur le dos de la vessie à venin. 


MS TPS Tee Te CPS TT 


_ 


LE NATURALISTE 


175 


Les Myrmicides vraies ont les antennes des espèces euro- 
péennes pourvues au moins de dix articles, ces antennes 
toujours libres et terminées le.plus souvent par une massue 


plus ou moins distincte. Les fossettes antennaires sont géné- 


ralement courtes, peu profondes et leur concavité est visible 
quand l’insecte est examiné en dessus. Les arêtes frontales 
sont situées à la partie supérieure de la tête et plus près de sa 
ligne médiane que de ses bords latéraux. Dans le genre Myr- 
mecoxenus, Mayr, Syn : Stenamma (auctores nec Westwood), le 
mâle ést inconnu, là femelle et l’ouvrière à peu près de même 
taille,.environ trois millim., ont une coloration qui varie du 
jaune rougeâtre au brun rouge. Toutes deux ont la tête ovale, 
les antennes de onze articles, l’abdomen-ovale, recouvert 
presqu'en entier par son premier segment. L’aile de la femelle 
a une cellule cubitale et une cellule discoïdale. L'espèce d'Eu- 
rope septentrionale et centrale, à corps lisse et très luisant, 


est le M. nitidulus Nylander, vivant exclusivement dans les 


nids des Formica rufa et pratensis et’ sachant les suivre dans 
leurs migrations et leurs nouvelles demeures. Le Myrme- 
coxenus semble être pour les Formiea un animal domestique 
insignifiant. Cette Myrmique a des allures vives et une dé- 
marche rapide; ses sociétés paraissent peu populeuses. Dans 
le genre Myrmecina, Curtis, se trouve une espèce noire et 
poilue, M. Latrerllei, Curtis, de l'Europe centrale et méridio- 
nale et de l'Amérique du nord. Elle vit en pelites commu- 
nautés dans des nids souterrains établis dans les bois, les 
lieux ombragés et cachés sous la mousse, les feuilles sèches, 
les pierres, dans les interstices des murailles ou au pied des 
arbres. Les cases et les galeries du nid sont petites et très 
resserrées, car l’ensemble n’a guère plus de cinq centimètres 
de diamètre et ne communique avec aueun canal souterrain. 
Cette Fourmi émet une odeur un peu framboisée ; ses allures 
sont très lentes et elle est d’une extrême timidité. Dès qu’elle 
se croit inquiétée, elle se roule en boule, contractant pattes 
et antennes et se laissant tomber à terre, où elle reste immo- 
bile jusqu’à ce que le danger soit passé. Le genre Anergates, 
Forel est formé par une Fourmi vivant en commensale dans 
les nids du Zetramonium cæspitum. Par une exception étrange, 
on ne lui connaît pas de forme ouvrière. Le mâle et la femelle 
ont 2, 5 à 3 millimètres, paraissent dès le mois de mai et 
s’accouplent probablement en juin ou juillet. La femelle est 
d'un brun noirâtre, avec tous les appendices Jaunâtres, les 
ailes, un peu enfumées, ont une cellule cubitale, sans cellule 
discoïdale. Le mâle de cet Anergates atratulus, Schenck est 
d’un gris jaunâtre assez clair. Chose étrange! il est dépourvu 
d'ailes. Cette espèce est de toute l'Europe centrale. 

Le 15° fascicule est accompagné de trois paoes coloriées 
de Formicides. 

Mavnice GrranD. 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


M. le comte de Lestrange nous écrit qu'à la date du 
47 octobre il a trouvé un nid de chat-huant (strix flammea) 


. contenant deux petits d'environ un mois. Nous ne pensons 


| quée, sous la direction 


pas que la reproduction de cet oiseau ait été signalée à une 
époque aussi avancée de l’année 


* 
»+ » 


On annonce la mort de M. Ed. Dufour, directeur du Musée 
de Nantes. Sous son administration la partie géologique des 
collections avait pris beaucoup d'extension ; l'année dernière 
il avait publié un travail sur les fossiles des sables éocènes de 
la Loire-Inférieure, où il avait décrit plusieurs espèces nou- 
velles. M. Dufour était un naturaliste distingué dont la mort 
sera vivement regrettée par tous ceux qui,ont à cœur les pro- 
grès des sciences naturelles, car, c'était un de leurs plus 
fervents adeptes. 

AA 

Le dernier numéro du la Revue de botanique (n° 5, novembre 
1882) contient : Notice sur l’herbier Bareau, par G. Bouvet. 
— Revue du. G. Palygonum, par. Grandoger. — Pierre Belon 
du Mans, inventeur de la nomenclature binaire, par le D' E, 
Tisson. — Importation des Orchidées. — Flore de la Sicile. — 
Flore de la Vénétie. — Flore du Portugal. — Plantes nou- 
velles, rares ou curieuses. Flore de Saône-et-Loire. — Néero- 
logie. — Bibliographie. — Liste des botanistes français, etc. 


* 
LE. 


M. le Dr Otto Schmiedeknecht annonce la prochaine appa- 
rition du 4° fascicule de son travail sur les hymenoptères 
d'Europe intitulé : Apidæ Europææ. 

He q 


* * 


M. Bellier de la Chavignerie prie ses correspondants de lui 
écrire jusqu’à fin avril à Hyères (Var). 


+ 
* * 


Dans la communication de M. Chiron de Brassay son 
adresse a été omise ; nous rectifions cet oubli en priant les 
personnes qui auraient à lui écrire de lui adresser les lettres, 
19, rue Ménage, à Angers. 

* 
FM _# 

Une nouvelle Revue mensuelle d'Entomologie pure et appli- 
: de M. Vladimir Dokhtouroff, doit 
paraître prochainement, sitôt que 75 à 80 abonnés auront 
adressé leur adhésion à l’auteur, rue Petite-Moskovskaïa, 
n° 5, à Saint-Pétersbourg; l'abonnement est de 16 francs par 
an; chaque livraison comprendra de 26 à 30 pages. Nous 
souhaitons la bien-venue à ce nouvel organe. d'histoire natu- 
relle 


 » 


M. Dekerman-Roy signale la capture qu'il a faite le 2 juillet 
de cette année, à la Chapelle-sur-Erdre, près Nantes, dans une 


vallée humide, d’une aberration assez singulière de lAnge- 


rona prunaria; il décrit ainsi cet insecte : trois des ailes, la 
paire de gauche et la supérieure de droite sont d’un brun 


"1 


ê- 


176 LE NATURALISTE 


noir, cette couleur va s'éclaircissant un peu à la supérieure | Deilephila Dahlii . RD TR ? Corot MS 4 
de droite, dans le tiers de la base de l'aile. L'inférieure de | “Y8®78 pur ré e-xb 98 etioe 20171009 #8 te 1 
droite est d'un fauve noirâtre et plus claire par conséquent zur Shtpnillgel: 57 d0e abUqe0. “00h Lo 22 1dil 600 
que les trois autres ailes. — . Cynarae, . . d sjoipieilr aie », - 1,145 
L’individu capturé est un © frais éclos; la localité où il a | Proscris pruni. . Ms ire RE 0 
été pris et l’époque, indépendamment de la taille de la coupe æx SE SAT Re Re tr emo 1 5 L. 
de ses ailes et de, tous les autres caractères, dnontrees RE ane oi on! 00 100 OQUE OÙ LQ LÉ 8 2 10400 
qu'il appartient à cette espèce dont il doit être une aberration Bombyx lanestris a. + + + + «el. 2 50611 618100 0 COR 
monstrueuse ou tout au moins insolite. Saturnia atlantica, 4 paire Rasa SUR HObl «185 TR 
Phragmatæcia cas stan s . tire. “OT mn “Sy ©. 5 à 2 » 
Eye Cymatophora Léo ANUS Er core » É 
Arsilonché :albovenosa , 7.214 14 414 IR SU LU 1 
Il est paru un nouveau volume du Traité d’Entomologie, | Leucania impudens, . ,:.. 4.4.4. 
par. M. Maurice Girard : Hyménoptères térébrants et Macro- Gortyna RE HANOBUSE SMS “oo 0h +29 
lépidoptères. Noctua triangulum. ss der RME UN » 
SSS plecta. CA MES ir | . OS Cp. Se. SE 


OFFRES ET DEMANDES 


M. Fleutiaux informe ses correspondants que par suite d'une erreur 
de détermination, il a envoyé Pimelia Boyezi, poere et sa variété 
hervosa, Solier, sous le nom de Pimelia hispida, Fab. 


* * 


Ayant pu dernièrement nous procurer un Cerithium giganthum 

intact, ce que nous n’avions pas vu jusqu'alors, nous en avons fait 

un superbe moulage et nous pr offrir aux amateurs des 
exemplaires de ce moulage au prix de 4 francs 


* 
x *< 


K. L. Bramson, sat à au Gymnase, à Ekaterinoslaw Jess 
offre des Coléoptères, Lépidoptères et Hyménoptères de Russie et du 

ucase, en échange de Lépidoptères et “es Ryan et 
d'Europe méridionale. Envoyer liste d’oblata 


ARRIVAGES 


Un certain nombre US provenant des élevages de cette année, 


nous permet d'offrir aux amateurs les se RE européens suivants, 
parfaits comme fraicheur et préparation 
di. NT | ORNE d'araree der D 1r 60 
Lycœna lolas . vomi ie 1 » 
né OR Hits sis g 60 ©. » 80 
Nerepoins ee SRE RL HS nes TE 
Nymphalis populi. DR ane « “es Nue à 1 25 
ns se + ve “3 3 50 
Syrichsus earth "eus n'es » 30 
Sesia leucomeleana"<tin  a  uias oe 2 50 
myopæformis Me RO id sd are 1 » 
—  tipuliformis DRE ee en ie DO SPORE CP > 60 
— _enthrediniformis . . . .,., . ., . .. .., » 80 
Thyris fnesrins + 1 et A ei CS RTC OL 
Macroglossa sn: croalica +. à se 0 3 » 


—  brunnea. . 
Xanthia suRAMESSS 45 


Polia polyrnita à er 


[æ) 
ë" 
& 
Re 

TS 
A 
© 
= 
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A 
5 
s 


Cucullia lichnitis. . . 
— argentea. . . 
— formosa. . . 

Calophasia opalina , , 

Ædia 


lusia eugenia.., 


Euclidia mi 
triquetra . . 


Nous pouvons offrir aux amateurs les espèces suivantes du crétacé Ü 


ta 
Janthinea Fr iwaldjzkyi à 


to; "e -s 1%" 116 


NT QUE cer Te 


Wie 6» 57e" 85e 


+ 


HO. 61e: 6-8; 8 


de Maëstrich provenant de Ciply (Belgique) : 
Rene — d'Orb: . . . 
ctoplica 


Rétaud toits RE x 
— Lmk. F 
Tercbratula semiglobosa — nr : 


Ostrea vesicularis 


— d'Or . . . 


Trigonosemu s PAIE LS Woo he 18e 


Catoprgus fenestratus — Agass. , . . . 
— Goldef 


Dentalium mosæ — 


__. 


Du Landenien de Tournai : 


|| Terebratula Pireti — Vincent . . . . . 


PRIE EEe RS, » 
» . » 
…: SO6t te rTy » 

+ 4 ire 
me e jo À 
Si ea » 

. ‘ » 


Pleurotomaria Landinensis — Vincent. . . . . » 
Pholadomya Komincki — Nyst, . . . . . + » 
Pecten Prestwichi — Marr. . . . . . . . a » 
Uetrea events — OR... ee re ee » 
Cardium Edwardsi — Desh. . . . . . . . .. » 
Arca Honi — Nys RE ut Per ne D AN DE UPS » 
Piitus alfinis = ou à HU UT LS » 
Cucullæa crassatina — Lmk D nd + Lo à 
| Panapæa. intermedia — Sow. . . . . . . . . . » 
É » 


—— 
FT RE are eRYE Res LS NE =» ÿ 


30 » 
30 °» 
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30 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


| Évreux, — Imp. On. Hénisser, 


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| 


KE 


4" Année. 


N° 23 


4er Décembre 1882. 


177 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 
LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 
Au bureau du Journal 


Pa 
France et Algérie 


ABONNEMENT ANNUEL : 


yable d'avance en un mandat-poste à l'ordre du Directeur. 


ÉMILE DEYROLLE 


RUE DE LA MONNAIE, 23 Tous les autres pays 


_ » 
Pays compris dans l’Union postale........ gb » 
L) 


È 
À 
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PARIS 


(Affranchissement compris) À 


Secrétaire de la Rédaction 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1er JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange ou de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 31 JUILLET 1882. 


Sur le Crenothrix Kühniana (Rabenhorst), cause de l'infec- 
Lion des eaux de Lille. — Note de M. AÏf. Giard. : 


Les eaux des sources d’Emmerin qui alimenicut la wie de 


Lille, infectées déjà à plusieurs reprises, devinre.. jrin- 
temps tout à fait inutilisables, pendant certaines rides: de 


pluie abondante; la surface liquide présentait des écumes 


roussâtres et des dépôts ferrugineux se formaient dans les 
réservoirs. On reconnut que cette infection était due au Cre- 
nothrix Kühniana (Rabenhorst), dont les filaments se chargent, 
au contact de l'eau aérée, de sesquioxyde de fer, se putréfient 
et empoisonnent l’eau. Des faits analogues avaient été obser- 
vés à Halle, à Breslau et à Berlin, Pour remédier à ce fléau, 
et en présence de l’ensemencement de la canalisation par les 
spores innombrables du Schizomycète, M. Giard estime que 
l'on devra établir des filtres de sable, et recommande d'éviter 
les eaux renfermant des sels d’oxydule de fer, nécessaires à 
la végétation du Schizomycète. En même temps que se pas- 
saient ces faits à Lille, quelques puits de Tourcoing, fournis- 
saient des pelotes d’un beau ver Oligocloete, le Phreoryctes 
Menkeanus, jusqu'ici inconnu en France. 


» 


Structure du système nerveux des mollusques. — Note de 
M. W. Vagnal. 

Les recherches de M. Vignal sur le système nerveux des 
mollusques, le conduisent à dire comme M. Chatin, que l'on 


ne trouve pas une gaîne pouvant être considérée comme l’ana- 
logue de la gaîne de Schwann des nerfs des vertébrés ; ce serait 
une gaine d’une formation particulière que l'on pourrait peut- 
être assimiler au tissu conjonctif intra-fusciculaire des nerfs des 
vertébrés, qui aurait pris un grand développement. Les gra- 
nulations graisseuses et pigmentaires renfermées dans le pro- 
toplasma, sont plus nombreuses à la surface du globe gan- 
glionaire ; on les trouve pareillement en plus grand nombre 
à la fin de l’été qu'à la fin de l’hibernation, chez les Helix ; ce 
qui semble prouver que ces granulations sont en quelque 
sorte.une réserve que l'animal utilise pendant l'hiver. M. Vi- 
gna indique le chlorure d'or comme le meilleur réactif à em- 
ployer pour l'étude des cloisons; il colore parfaitement les 
cloisons des nerfs, tout en laissant presque incolores les fibres 
nerveuses. En décolorant la coupe par le cyanure de potas- 
sium et en la traitant par le picrocarminate d'ammoniaque, 
on distingue facilement les noyaux. 


» ss 


Sur les organes sexuels mâles et les organes de Cuvier des 
Holothuries. — Note de M. Et. Jourdan. 

L'appareil mâle des Holothuries est formé par une réunion 
de tubes testiculaires composés de trois couches : revêtement 
cellulaire externe ou péritonéal, zone moyenne fibro-muscu- 
laire et couche épithéliale interne. Chez l’Æolothuria tubulosa, 
et dans la couche péritonéale, on remarque des cellules cons- 
tituées par des amas de corpuscules réfri s contenus dans 
une mince membrane d’'enveloppe ; le vert de méthyle les co- 
lore fortement, ce qui pourrait faire supposer que l’on est en 
présence d’éléments jeunes. Peut-être pourrait-on les com- 
parer à des cellules adipeuses. Elles sont larges et plates. Chez 
les Cucumaria et les Phyllophorus, ces cellules sont volu- 
mineuses et pleines de corpuscules réfringents. La couche 
moyenne est formée par une membrane conjonctive sur- 


LALURI UE 


FT en ser 6 Nage 


QE da die 
De DR Re 


& 


Lea x Que 


178. 


LE NATURALISTE 


montée par une assise de fibres musculaires identiques à celles 
qui existent dans la vésicule de Poli. L'étude de la couche 
épithéliale interne ne peut se séparer de celle des éléments 
du liquide spermatique. On y trouve un amas de grosses cel- 
lules qu’on peut Fegardér comme des spermatoblastes, puis. 
des cellules sphériques où l’on remarque des noyaux volu- 
mineux ; des corpuscules réfringents non granuleux, naissant 
indépendamment dunoyau, peuvent: être considérés comme 
des corpuscules céphaliques. "Le protoplasma granuleux dis- 
paraît, et l’on a une cellule contenant de nombreux corpus- 
cules céphaliques serrés, qui représentent les têtes d'autant 
de spermatozoïdes. On sait que les organes de CGuvier sont 
formés par une réunion de tubes constitués par une gaîne 
musculaire comprenant des faisceaux de fibres longitudinales 
circulaires. Au centre de cet étui, se trouve une masse de 


(|| fibres corjonctives, repliées, et dans l’axe, un canal étroit. En 


contractani les gaînes musculaires, l'animal lance à travers 
le cloaque et l'anus, et à l’extérieur, la masse conjonctive 
qui se déroule rapidement et agglutine les corps qu'elle 
rencontre 
: : 
# * 


Sur la pes fossile des charbons du Tong-King. — Note de 


‘M. R. Zeiller. 


M. ‘Zeiller : a été chargé 5 déterminer les fossiles végétaux 
recueillis par MM. Fuchs et Saladin dans les terrains houillers 
du Tong- King. La majeure. partie des empreintes végétales 
rapportées provient des mines de Ké-Bao et de Hon-Gàc. Les 
trois espèces trouvées dans les grès de Lang-Sän, en un point 
où n’affleure pas la houille, sont : Asplanites Roesserti, Tœnop- 
teris. M'Clellaudi et une fougère nouvelle, Polypodites Fuchsi, 
voisine des Dictyophyllum. La flore des bassins de Ké-Bao et 
d Hon-Gâc se compose de seize espèces que l’on peut diviser 


} 


n deux groupés; lun comprenant les formes européennes, 


elañts: les formes qui paraissent spéciales à l'Inde, à l'Aus- 
tralie et à l’Afriqué australe. Le premier groupe com prend les 
quatre fougères suivantes : Asplenides Roesserti, Dictyophyllum 
aculilobum, D. Nilssoni, Clathropteris platyphylla; et les cinq 
Cycadées qui suivent : Pterophiyllum æquale, Pterozamites 
Münsteri, Anomozamites inconstans, Nilssonia polymorpha et 


… Podozamites distans. Toutes ces espèces sont connues dans les 


couches rhétiques où infraliasiques d'Europe. Le second 
groupe comprend une Equisétacée : Phyllotheca indica; quatre 
fougères : Tæniopteris spatulata, et var. multinervis, Glossopteris 
Browniana, et Palæovittaria K urzi; une Cycadée : Nœggera- 
thiopsis Hislopi; ét un Conifère : Taxites planus. Ces espèces 
sont connues dans l'Inde, dans la formation appelée Goudwana 
system, et ‘se rencontrent à différents niveaux ; les couches du 


Goudwana peuvent sé partager en deux groupes reposant l’un 
sur l'autre en stratification discordante, et l’étage inférieur 
du plus élevé (étage de Rajmahal) est considéré comme repré- | 
| groupe inférieur, qui renferme d'i impor= | 

ut être assimilé au trias, «par | 


sentant le lias; 
tants dépôts” de € 


€ - 


| » péut 
compardison avec Les terrains équivalents, äu point de vue | 
IStra e et dé Rte australe. Dans les |. 
sûr un terrain form 


paléontologique, d’Aui 


k. que infériours, on rencontre P) ’hyllotheca indica, Glos- 
_ Palæovittäria ‘Kurzi e et Næggerathiopsis | 


pa Fe | tandis que lon” trouve __. v lage de “Rajuiähal, | 


‘vu sur un SO] calcaire. 


a saturalisée, M: Maliaväud rappellé a 
E) .# eusmon oti Ai 


Tæniopteris spatulata, T. spatulata, var. multinervis et Taæites 
planus. Les couches de charbon du Tong-King semblent done 
par leur flore être intermédiaires entre les Goudwanas infé- 
rieurs et supérieurs, c 'est-à-dire entré lé trias et le lias, et co 
respondre à l’infra-lias d'Europe. Les formes végétales de ce 
bassin comprennent done des types de formes identiques à 
ceux d'Europe, et d’autres, telles que Glossopteris et Phyllo- 
theea qui ont été signalées d'abord comme provenant du car 
bonifère d'Australie. Il sémble donc par suite qu’à l'époque si 
reculée du carbonifère, il y avait une flore houillère euro 
péenne et une flore asiatique, fort différentes, et qu’une sorte : 
de flore intermédiaire, au sud de l'Asie, vint marquer un trait 
d'union entre les deux premières, en empruntant à chacune. 
quelques types spéciaux; ce qui a été signalé dans la flore 
triasique de l'Inde, et accusé encorê plus vivement par là flor 
du earbonifère du Tong-King. 


SOCIÉTÉS SAVANTES 


Société botanique de France. — Séance du A0 novembre 188: ; 


Présidence de M. PriLcæux, vice-président, 


Deux savants étrangers, MM. Errera et Woronin, assistent. 
à la séance et sont présentés à l'assemblée par M. Duchartr | 
M. Malinvaud signale, parmi les nombreux ouvrages re 
par la Société pendant les vacances, un fascicule, récemmei 
paru, du magnifique Flora orientalis de M. Boissier. Il pré 
sente aussi, de la part des auteurs, un ÆZssai sur les’ Buplet 
rum de France, de:M; Timbal-Lagrave, étude faisant suite! aux” 
intéressantes monographies, publiées par ce botaniste avec 
collaboration artistique de M. le, D° Bucquoy, dont les. excel: 
lents dessins sont le plus utile des compléments aux de 
tions de plantes critiques, 
M. Bonnet fait hommage à la Société, de la part de ï anis U 
d’un Catalogue des plantes des environs de la Châtre, qui offré 
le tableau de la végétation d’une Partie peu connue du dépar | 
tement de l'Indre, ; : 
_Lecture est donnée d’ une note de M. Ch. Royer sur {a do de | 
niveau, d'après laquelle, suivant cet auteur, « chaque planté 
« s'établit dans le sol à un niveau qui Jui est propre et qui 
« demeure fixe, à moins de grandes perturbations atmosphé 
« riques ou d'un changement notable dans la nature, l'assie ; 
«ou le degré d humidité du terrain. ». 


(bruyères marécageuses de la Haute-Vienne ; il ne l’a jam i 


M. Ghatin dit qu'on le trouve, dans la flore pari cmne 
RAGE , 
a meulières silicèuses 


À propos du Juncus tenuis, plante am ; 


américaine qu on à pu 


4 


LE NATURALISTE 


4 


179 


observations récentes paraissent établir d’une façon non dou- 
teuse sa spontanéité, sinon aux environs de Paris où elle a pro- 
bablement été introduite, du moins dans la Loire-Inférieure, 
Saône-et-Loire, Doubs, Jura, etc. On l’a, observée abondante 
à de nombreuses, localités dans ces divers départements. 
L'existence d'une espèce commune à l'Europe et à l'Amérique, 
et retrouvée exactement la même des deux côtés de l'Atlan- 
tique, est un fait intéressant de géographie botanique. 

M. Mangin donne un résumé de ses recherches sur le mode 
de formation des vaisseaux. Diverses questions lui sont adres- 
sées, au sujet de ce travail, par MM. Duchartre et Woronin. 

M. Van Tieghem, discutant un point dé la communication 
précédente, ne pense pas que les phénomènes de gélification 
puissent être assimilés à celui de la formation du cal dans les 
tubes criblés. Ve 

M. Louis Olivier a étudié le rôle de certains organismes 
dans la formation des eaux sulfureuses. M. Woronin lui de- 
mande, à ce propos, s’il a vu les transformations des Ulothrit 
décrites par M. Zopf. GS 

M. Olivier ne les a pas observées, quoique son attention fût 
appelée sur ces faits. + æ | | 

M. Chatin est d'avis qu’à la suite des beaux travaux de 
M. Pasteur, quelques élèves de cet illustre savant on élargi 
abusivement le rôle des ferments, en attribuant, dans cerlains 
cas, à leur action, des phénomènes d'ordre purement chi- 


ique. ; 

Gé remarque donne lieu à une discussion animée à la- 
quelle prennent part MM. Van Tieghem, Duchartre, G. Bon- 
nier, Olivier, Petit et Gérard. * 

À la fin de la séance, M. Van Tieghem entretient la Sociele 
de la suite de ses recherches sur. la végétation dans l'Huile, et 
répond à M. Woronin qui lui adresse des observations sur 
divers points de cette communication. 


Séance du 24 novembre 1882. 
Présidence de M. Ed. Bureau, vice-président. 

M. Ramond, trésorier, présente son rapport annuel sur la 
situation financière de la Société. Les conclusions de. ce rap- 
port sont adoptées, el l'assemblée, sur.la proposition de 
M. Duchartre, voie des remerciments à M. Ramond. | 
M. Duchartre, dans une étude comparative des diverses 
actions qui s’exercent sur la Vigne pour l'amener à mürir s0n 
fruit, place au premier rang la chaleur et la lumière; mais de 
ces deux influences, l’une et l'autre, très nécessaires, quelle 
est la plus essentielle et la plus puissante ? Presque tous les 
physiologistes répondent que € est la chaleur ; d après M. Du- 
chartre, ce serait plutôt la lumiere; et il appuie son opinion 
par les faits suivants. On à observé en Bourgogne qu à égalité 
de température moyenne pendant la période “estivale, les vins 
de qualité supérieure correspondent généralement aux an- 
nées pendant lesquelles, le ciel étant resté presque toujours 
découvert, l'action de la lumière a été plus marquée. En 
Algérie, des treilles munies d’un feuillage très épais ne 
mûrissent jamais leurs fruits, malgré l'ardeur de 1 été africain. 
Un savant italien, M. Macagno; à démontré par des expé- 


riences ingénieusés qué la production de la matière sucrée 
dans les feuilles de la Vigne, et son accumulation corrélative 
dans les fruits augmentaient, à égalité de température, en 
raison directe de l'intensité de la lumière: Enfin, dans un 
jardin situé à Meudon, des Vignes, qui dépuis 20 ans don- 
naient de bons raisins, n'ont pu cette année mûrir leurs 
ruits, en raison surtout de l'insuffisance de la lumière so- 
aire. M. Duchartre fait remarquer, en terminant, que cette 
lumière, dans l'état naturel des choses, indépendamment de 
sa puissance éclairante, agit notablement aussi par la chäléur 
qu’elle développe dans les plantés. Les expériences de Gas- 
parin en France, et de Askenasy en Allemagne, ont établi que 
la température intérieure des ‘plantes isolées est supérieure à 
celle de l'air ambiant, de sorte que, d’après le premier de ces 
observateurs « les plantes jouissant du soleil pendant le jour 
« sont transportées, à Paris, à une latitude de près de trois 
« degrés plus méridionale que si elles étaient constamment à 
« l'ombre ». Il y a là un nouvel argument en faveur de la 
nécessité de la lumière solaire pour la maturité du raisin et 
très vraisemblablement des fruits sucrés en général. 

M. Malinvaud donne lecture d’une note de M. l'abbé Boullu, 
de Lyon, qui décrit, sous le nom de Zinaria ambiqua, une 
hybride des L. vulgaris et striata, dont il à fait la décuuverte 
aux environs de Royat (Puy-de-Dôme). 


= + 


ERNEST MALINVAUD.. 


N foi 


Les mammifères et les oiseaux fournissent chaque année 
au commerce, une quantité de dépouilles, dont on a peine à 
se former une idée, et il a suffi que la mode fit rechercher 
une espèce, pour en amener dans cerlaines circonstances, la 


| disparition presque complète. 


Les plumes d'oiseaux et les peaux de mammifères, sont 
Yobjet de négociations très importantes et des milliers de 
chasseurs sont employés à poursuivre ces animaux. 

Tout le monde connaît les Martes, les Fouines, les Putois, 
la Zibeline, le Visou, l'Hermine, le Chinchilla, le Glouton 
(sous le nom de Skuns), le Raton, que l’on vend sous le nom 
de Marmotte, sont employés pour faire les manchons. Les 
Ecureuils et les Renards qui servent à doubler les manteaux; 
les Loups, les Tigres, les Panthères qui sont employés pour 
les tapis; les Loutres, les Castors, dont la chasse en a été 
poussée avec tant d’ardeur, qu'ils sont en partie anéantis 
ou au moins sont devenus très rares; enfin, les Chats de toute 
espèce, les Lapins dont le poil joue un rôle important dans: 
industrie de la chapellerie ; à cette liste déjà longue, on peut 
ajouter les oiseaux qui apportent aussi un contingent très 
impôrtant pour la parure des dames. Là tout est employé, 
depuis les plumes des Poules et des Pigeonsles pluseommuns, 
jusqu'aux Colibris, pas une plume n’est perdues c’est par plu- 
sieurs centaines de mille que les oiseaux sont envoyés en 


180 


LE NATURALISTE 1 


Europe de toutes les parties du monde, pour alimenter la 
mode. 

Mais il est des espèces qui sont beaucoup moins connues 
et qui cependant, sont exploitées sur une vaste échelle, pour 
fournir aux besoins de la pelleterie ; je veux parler de certains 
Phoques à oreilles, désignés par les naturalistes sous le. nom 
d'Ofaries. Il est probablement bien des personnes, qui portent 
les fourrures si riches de ces animaux, ne se doutant même 
pas de leur existence et qui n’ont jamais entendu leur nom. 

Grâce à l'extrême obligeance de M. Servant, qui depuis 
longtemps s'occupe du grand négoce de la pelleterie, et qui 
a bien voulu me communiquer les renseignements qu’il te- 
nait de ses nombreux correspondants ; grâce aussi à un très 
bon ouvrage américain, intitulé : Monograph of the Seal- 
Islands of Alaska, 1882, nous pouvons donner quelques dé- 
tails intéressants sur les Otaries et sur le commerce, dont 
leurs peaux sont le sujet. 

Les Otaries, que l’on appelle vulgairement en France Lions 
de mer, Veaux marins, ete., sont de charmants mammifères, 
gracieux dans l’eau, souples et en même temps très doux, 
que tout le monde regarde avec un vif intérêt, dans les jar- 
dins zoologiques et particulièrement à la ménagerie du Mu- 
séum d'histoire naturelle, où il y a toujours foule, pour voir 
s'ébattre deux de ses animaux, dans un bassin construit ré- 
cemment pour eux. 

Depuis près d’un siècle déjà, on utilise les peaux d’Otaries 
pour la fourrure, mais ce n’est que depuis une vingtaine 
d’années que l’on est arrivé à en tirer tout Je parti possible ; 
c’est alors que la mode en a émployée une quantité très con- 
sidérable que l’on connaît en France sous le nom de Loutre, 
ou encore sous celui de Castor du Canada, (quoique ni l’un 
ni l’autre de ces derniers animaux ne ressemblent en quoi 
que ce soit à ceux qui nous occupent ici); en Angleterre et 
en Amérique, cette fourrere est appelé Fur seal (Phoques à 
fourrure), et en Allemagne Biberseehund, Chien ou Castor 
de mer. À tous égards elle mérite bien la valeur qu'elle a 
acquise ; sa solidité, sa finesse et sa souplesse, ne sont égalées 
que par la Zibeline, le Chinchilla ou le Vison ; mais comme 
ces dernières fourrures sont toujours d'un prix excessif à 

cause des difficultés que l’on a de se les procurer, vu leur 
rareté, le commerce s’est rejeté sur l'Otarie qui les remplace 
avantageusement, puisque sa qualité est presque égale et son 
prix beaucoup moins élevé ; aussi la voit-on employée large- 
ment pour les vêtements d'hiver : manchons, tours de cou. 
garnitures de manteaux de dames et d'hommes, ainsi que 
pour les costumes d'enfants. 

En Chine même ces peaux sont recherchées, elles servent 
à faire des fourrures pour garantir du froid ; mais soit que les 
Chinois ne sachent pas la manière de les préparer, soit qu’ils 
trouvent plus confortable et plus chaud de laisser le grand 
poil, ou jars, ce qui donne plus d'épaisseur à la fourrure, ils 
emploient les peaux telles quelles, après avoir assoupli le 
cuir; tandis qu'en Europe, on ne pourrait pas s’en servir sans 
leur avoir fait subir des préparations longues et compliquées. 
Les Otaries, et surtout les espèces qui fournissent les four- 

À  rures, vivent en abondance dans les parties froides des deux 
à Amériques ; cependant on en chasse aussi quelques espèces 
- dans d'autres mers, mais elles n’ont pas les mêmes qualités. 


| que sur beaucoup de points où ils étaient par milliers, ils} 


On reconnaît trois sortes de fourrures, d’après la qualité du | 
duvet ou feutre, suivant qu'il est plus ou moins long, plus où 
moins fourni et serré, ou d’après sa finesse; on peut les 
classer aussi suivant les localités où l’on chasse les animaux, || 
ou du moins où on les chassait, car nous verrons plus loin, 4 


sont devenus très rares. 4 
Ils se trouvent encore à profusion dans l’Archipel des iles 
Aléoutiennes, qui sépare le grand Océan de la mer de Béring, 
sur le groupe de Pribilof ou Prybylov, comptant deux îles "\ 
principales, Saint-Paul et Saint-Georges. C’est de là que vient ; 
la première sorte, la plus fine et la plus riche. Les fines 
arrivent du grand Océan austral, et se trouvent sur les îles 
Saint-Paul, Amsterdam, Kergeulen ou de la Désolation. La | 
qualité moyenne se rencontre au cap de Bonne-Espérance. * 4 
La deuxième sorte est fournie par les îles Lobos, le Pérou, 4 
la Nouvelle-Hollande et les îles Vancouver. 4 
La troisième sorte vient de la Patagonie, mais cette der- | 
nière n’est guère recherchée et ne s'emploie que pour les 
fourrures communes; en effet le duvet en est court, peu serré | 
et se prête mal au travail de la teinture ou du lustrage, qu'il 
doit subir, avant d’être employé dans le commerce. Plus at 
sud, dans la région Magellanique, sur les îles situées dans M 
la région américaine australe, vivent des Otaries de grande À} 
taille, dont la fourrure est très belle; mais on a tellement 
pourchassé ces animaux, que le nombre s’en est considéra- 
blement réduit. Nous reviendrons d’ailleurs sur ce sujet. 
(A suivre.) 


ER 


MATÉRIAUX 


POUR SERVIR A LA RÉVISION DE LA FLORE PORTUGAISE 
ACCOMPAGNÉS DE 


Notes sur certaines espèces ou variétés critiques de Plantes européennes. 


Voici donc la synonymie qui s'impose pour ces diverses, : 
plantes : | 
A. latifolium DC. F7. Fr., V, p. 411. 
& — GENUINUM (7'ige de taille relativement peu élevée, velue k 
feuilles larges, ovales ou ovales-lancéolées, obtuses, très raré-. 
ment aculiuscules, pubescentes ou velues, contractées ou courte= À 
ment atténuées en pétiole court; fleurs jaunâtres, en grap 
assez lâche). 
S.-var. vulgare. — Feuilles la plupart opposées. … 
_S--Var. verticillatum. — Feuilles toutes ou la plupart verti- 
cillées par 3. | 


Bb — Hustu (Tige de taille relativement peu élevée, glandu 
euse seulement dans la partie florifère ; feuilles plus étroites q 
dans les var. a ete, glabres, lancéolées-obtuses, grandes, allon- 
gées, longuement atténuées à la base; fleurs jaunûtres en grappe 
lâche). — À. Huetii Reut. 

© — INTERMEDIUM (Tige de taille élevée, glanduleuse seulement 
dans la partie florifère ; feuilles glabres, ovales-oblongues ou 
ovales-lancéolées, obtuses ou obtusiuscules, moins atténuées à la 


e- 


EF 


LAVE 


‘ 
eh} à +" 


LE NATURALISTE 181 


= + 


base que dans la var. M; fleurs jaunâtres, grandes, en grappe 
ordinairement fournie, assez compacte). — À. intermedium Deb. 


d — rsEUuDOMAIUS Rouy (Tige de taille assez élevée, glandu- 


leuse seulement dans la partie florifère ; feuilles ovales ou ovales- 


lancéolées, glabres, obtuses ou plus rarement acutiuscules, con- 
tractées ou courtement atténuées en pétiole'; fleurs rouges, en 
grappe assez compacte). — A. latifolium var. purpurascens 
Benth. Prodr., X, p. 291, part.; À. Hispanorum Bord. 

S.-var. vulgare (Feuilles la plupart opposées ou alternes). 

S,-var. verlicillatum (Feuilles toutes ou la plupart verti- 
cillées par 3). 

A. Linkianum Boiss. et Reut. 

A. ambiguum Lge. 

MM. Boissier et Reuter ont donné (Diagn. orient., Ser. H, 
3, p. 160) la description de l'A. Linkianum auquel ils ont à 
juste titre attribué poursynonyme A. latifolium Hoffg. et Link. 
Cet Antirrhinum n’a pasété pté pèce par M. Lange 
(Prod. fl. Hisp.) qui ne le considère que comme forme à fleurs 
rouges de l’A. latifolium, opinion partagée plus récemment 
par M. de Ficalho (Apont., p. 17). Il y a là, selon moi, une 
appréciation. erronée et je tiens l'A. Linkianum pour une 
bonne espèce. En effet, il se distingue de l'A. latifolium DC. 
et de ses variétés par ses feuilles épaisses, lancéolées ou ovales- 
lancéolées, non ou peu atténuées à la base, sessiles ou subses- 
siles, glabres (ou les supérieures pubescentes-glanduleuses), 
aiguës ou mucronées, toujours de dimensions plus petiles, par 
ses pédicelles plus longs (quelquefois 3-4 fois plus longs que les 
calices, quelquefois les égalant seulement; d’ailleurs, ainsi 
que je l'ai dit plus haut, la longueur des pédicelles varie 
beaucoup dans ce genre), par ses fleurs rouges, peu nom- 
breuses, sensiblement moins grandes, formant des grappes 
ordinairement allongées, lâches, par les divisions du calice 
ovales-oblongues, par les capsules courtes, à peine ‘une fois 
plus longues que les calices; enfin par ses tiges rameuses, de 
taille peu élevée, ligneuses à la base, velues. — L'ensemble de 
tous ces caractères différentiels ne permet nullement de réunir 
en une seule espèce les A. ZLinkianum et latifolium. 

De même que l'A. latifolium, l'A. Linkianum présente une 
variété analogue à l'A. intermedium Deb. Cette variété offre 
des tiges de taille relativement élevée, mais possédant toujours 
le facies étriqué de l'A. Linkianum, pubeseentes-glanduleuses 
seulement dans la partié florifère ; les fleurs, plus nombreuses 
et un peu plus grandes que dans le type, sont longuement 
pédicellées ; je nomme celte variété de l'A. Linkianum Boiss. 
et Reut. : var. medium. 

M. de Ficalho a pensé que l’A. Linkianum étant pour Jui 
synonyme de l'A. laufolium var. purpurascens Benth., il y 
avait lieu d'admettre dans la flore portugaise l'A. latifolium 
et de lui rattacher comme variétés croissant en Portugal : 
4o var. purpurascens Benth.; 2° var. ambiguum Ficalho (A. 
ambigaum Lge); 3° var. cérrhigerum Ficalho (A. cirrhigerum 


Welw.). — Nous avons vu que l'A. cirrhigerum Welw. n'élait 


rhéénttctemenitiitintiinterttttnenee 


rhinum. 


rien autre chose que la var. ramosissinum Willk. de l'A. 
majus L. Quant à l'A. ambigquum Lge, je le considère, à 
l'exemple de M. Nyman (Consp. fl. Europ., p. 537) et de M. de 
Janka (Seroph. Europ. analyt., p. 17) comme une excellente 
espèce, caractérisée principalement par les divisions du calice 
lancéolées, aiguës, la villosité abondante dé touté la plante, le 
renflement basilaire de la corolle peu ou point saïllant, les feuilles 
ovales ou ovales-elliptiques. 

Il résulte de ce qui précède que l'A. latifolium n'existe pas 
en Portugal; cette espèce reste donc appartenir à la région 
méditerranéenne occidentale, ne dépassant pas le sud de 
l'Espagne. 

Je n'ai rien à dire ici des A. Asarina L., À. sempervirens 
Lap., À. molle L., A. Charidemi Lge, A. glutinosum Boiss. et 
Reut., A. Hispanicum Chav., espèces européennes dont les 
caractères sont bien délimités, non plus que de l'A. ramosis- 
sinum Coss. et Dur., plante d'Algérie qui, d’après sa des- 
cription (Bull. Soc. bot. Fr., I, p.254), paraît constituer une 
fort bonne espèce; mais je crois utile de présenter quelques 
observations au sujet de l'A. Ortomanum Janka, de l'Europe 
austro-orientale, sur la valeur spécifique duquel je reste peu 
fixé 


M. de Janka, dans ses tableaux dichotomiques, attribue 
« folia pleraque opposita » aux A. Oltomanum, A. latifolium, 
A. intermedium, A. sempervirens, A. molle, et « folia pleraque 
alterna » aux A. glutinosum, A. Hispanicum, A. majus, A. 
tortuosum, toutes ces espèces étant à « calycis segmenta la- 
tiora, ovalia, late ovata v. obovata, plus minusve obtusa ; bracteæ 
ovatæ vel ovato-lanceolata ». M. de Janka distingue ensuite 
son A. Ottomanum des autres Antirrlinüm à feuilles la plu- 
part opposées par « folia angustissime linearia (pedicelli calyces 
æquantes vel parum breviores; caulis ramosus vel ramosissimus 
unacum folis glaberrimus, solum inflorescentia et capsulæ glan- 
duloso-puberulæ). 

Je ferai remarquer que l'A. majus L. var. angustifolium 
Chav., ainsi que les échantillons à feuilles linéaires de la var. 
ramosissimum Willk., se présentent ’e plus souvent avec des 
feuilles la plupart rapprochées, et alors opposées, et que, de 
plus, dans ces variétés de l'A. majus se retrouvent les autres 
caractères indiqués pour l’A. Ottomanum. 

L’A. Ottomanum paraît dès lors être simplement une forme 
intermédiaire entre les deux variétés angustifolium et ramo- 
sissimum de l’A. majus L., forme à feuilles peut-être plus 
régulièrement opposées, et je crois devoir le considérer seule- 
ment comme var. Ottomanum de l'A. majus L. 

En résumé, voici comment doivent être classées les diffé- 
rentes espèces ou variétés du genre Antirrhinum dont je viens 
de parler. 


1. — À. Orontium L. 

A— grandhflorum Chav. (A. calyeinum Lam.) 

B— genunum 

c — parvifloram Lge Hé 
_p — nanum Gaut. sé re 
2. — A. Sieuluwm. 

A — genuinum. | 

8 — Auscinonense (A. Ruscinonense Deb.) 

c — Algeriense Roùy. dater ct 


182 


LE NATURALISTE 


mn rem 

ne à meonanthum Hoffg. et Link. 

A — genuinum 

B — inc ordre Rouy (A: Juetii LEP non Kous. k 

4. — A. ambiguum Lée 

5, — A. Barrelieri Bor. 

A — genuinum.. 

B — piliferum Rouy 

a — cirrhosum Roy 

6. — A. Hispamieusn Chav. 

7. — À. Linkianum Boiss. et Reut. 

A — genuinum 
. B— medium ROuy 

8. — A. latifolium DC. 

A — genuinu 

B — Hueltii (A. Huetii Reut.!) 

@ — intermedium (A. intermedium Deb.). 

D'— pseudomajus ROUY 

9. — A. vou a L. 

A — genu 

B — ne Chav. (A. Rhodium Boiss. } 

a — Ottomanum (A. Ottomanum Janka 

vis — ramosissinum Willk. (A. drrhiqonut Welw.) 
: 10. __ A. tortuosum Bosc 

A — genuin 

B — RSR (A. compositum Lojac. À 

11. — A. EEE Boiss. et Rent. 

A Free genuinu mn. 

B — rupestre Lge (A. rupestre B. et R.). 

12, — A. Charidemi Lge Diagn. pl. Pin. Iber. (1881),p. L 

13. — A. sempervirens Lapeyr. 


14. — A. molle L. 
15; MIE A, Asarina E:! 
(A suivre.) 


G. Roux. 


“ 


© NOTE SUR LE DÉVELOPPEMENT DES COQUILLES 


(SUITE ) 


Dans le numéro du Vaturaliste, paru le 15 octobre, je 
signalais, à propos du développement des eoquilles, que dans 
toutes les espèces il existait entre la partie embryonnaire et 
la partie vitale, un mode d’ornementation qui permettait de 
les différencier. 


dont le développement nous était connu, j “appelais l'attention 
sur les f nres tels que les 
Mulieria, Chemnitria, Aclis, et en particulier sur les espèces 


_ veloppement cette bizarrerie inattendue, d’avoir une coquille 


| decetétat transitoire, que ces jeunes mollusques, lorsqu'ilsont 


Passant ensuite en revue le très potit nombre d'espèces 


- de la famille des Solariidæ, qui offrent dans leur mode de dé- 


embryonnaire dont le sommet est dirigé vers. la base de, la 
coquille adulte. 

Si dans un très grand nombre d'espèces la partie vitale de 
la coquille fait suite à la partie embryonnaire sans qu'on 
puisse distinguer aucune trace de solution de continuité, fait 
qui s’observe sur la plupart des coquilles terrestres et fluvia- 
tiles, chez lesquelles il serait impossible de distinguer ces deux 
parties l’une de l’autre, s’il n'existait pas pour chacune d'elles 
un mode d’ornementation ou une coloration différente, 

A côté de ce développement normal, on rencontre dans 
certain groupe des différences très marquées entre la période 
embryonnaire et la période vitale; il semble qu'entre ces (M 
deux périodes de l'existence des mollasauesy ils’écoule-un | 
laps de temps pendant lequel l'animal se transforme, a | 
rappelle l’état de chrysalide des insectes. Î 

Une des espèces les plus communes et des plus seche 
chées ayant fixé l'attention des observateurs,: offrira ‘un 
exemple frappant du fait que je viens d’énoncer. Toutes-lés 
personnes qui s'occupent de sciences naturelles, saventique 
les naissins de l’huître rejetés de la coquille. après : leur Héclo« 
sion, diffèrent complètement de l'huître adulte. A celte pres « 
mière période de leur existence, les jeunes huîtres présentent - 
au niveau de la partie bâillante, des deux petites valves minces; 
hssés, brillantes et pellucides qui les couvrent en partie, uñ 
bourrelet charnu très épais surmonté d’une couronne de-cils 
vibratiles assez nombreux et très longs relativement à la pets 
tesse de l'animal. Cet appareil, dont on ne retrouve aucune 
trace chez l'animal adulte, permet au naissin de nager avec. 
autant de facilité que les mollusques pélagiens; on les a vus 
tourbillonner en tout sens autour de leur mère, et au moindre 
danger venir chercher un refuge entre ses deux valves. @e 
n'est qu'après un certaia laps de temps. trois jours environ, 


tive revêt celle que l’on connaîtet que l’on ne voit pas ones 
aussi souvent qu’on en aurait le désir. 

Il n’est pas douteux qu'en suivant le développement des pi 
autres genres de bivalves, il s’en trouvera un certain nombre Ù 
qui présenteront un mode de développement analogue. Le 
genre Mulleria doit certainement le présenter pendant une pé= 
riode assez longue, car la jeune coquille qui forme, à l'ex 
trémité de la valve inférieure, un petit appendice placé dans 
un plan perpendiculaire à celui de la valve qui le supporté, 
indique par sa taille qu'il a dû, après sa sortie de l'œuf, se dé 


moment qu'ilse produit chez lui un changement de direction, | ". 
qui modifie certainement la forme primitive de l'animal. 
La science a également enregistré parmi les Gao 


hui te ég er dans 

sS quelques-uns s 

Lau à cette te clas K 

En 1851, robe établit le genre Macgillivraye pour des : 
petites coquilles ovoïdes, cornée mince, translucide, at 

un péristome tranchant et incomplet, l'ouverture était fer 

par un opercule concentrique à nucleus subcentral. 


à 


ADP PLU PTE NERO 


DONS ur LENS 


ELLE Ah: 


ea] nn Va 


= 


LE 


NATURALISTE 


183 


L'animal, dont. la. tête portait quatre tentacules, est recou- 
vert d’un ‘manteau duquel part un appendice syphonal; le 
piéd assez large et étalé est muni comme chez les Janthines, 
d’un flotteur qui lui pAtnE de se tenir et de nager à la sur- 
face de l'eau. 

Cest à 15 milles des côtes de r'Atistratte: qué masiifvé 
a recueilli, nageant en troupe à la surface de l’eau, cet inté- 
ressante bestiole. Tous les malacologistes savent aujourd'hui 
que ces pelils mollusques pélagiens sont destinés plus tard à 
vivre sur le littoral des côtes, où le vent ou toute autre Cause 
les aura entraînés. L'animal des Macgillivraye se transforme 
alors, et ces animaux que l'on'avait placé parmi les Ptéro- 
podes, ne sont que l'état larvaire de Dolium. 

En 1871, je recevais, dans une lettre qui. m'était adressée 
de Benguela, par mon regrelté ami Calamel, plusieurs petites 
coquilles, parmi lesquelles se trouvait une espèce du genre 
Sinugigera, qu'il me disait être le jeune de la Stramonita. 
Hæmastoma (Purpura hæmostoma des auteurs). Son affirmation 
n'ayant pas paru me convaincre, je requs-quelquesmois plus 
tard une petite boîte renfermant-toute une série, montrant le 
développement graduel de cette espèce. L'état larvaire était 
représenté par ‘ün certain nombre d'individus présentant 
cornme l'espèce que d’Orbigny à figurée comme {ype du genre 
Sinugigera ; plusieurs tours de spire striés ‘et d'un corné 
fauve, à parois minces et transparentes. Le bord externe 
épaissi comme dans les coquilles adultes, était surmonté vers 
le milieu d’un petit rostre spathuliforme et d’un tubereule un 
peu moins saillant à la partie antérieure de l'ouverture; 
une époque plus avancée, on voyait sur un certain nebie 
d'individus s'ajouter une petite lamelle réticulée formant à 


peu près la moitié d'un tour de spire, alors que chez d’autres 


plus avancés en âge il existait un tour, un tour et demi, deux 
tours, et jusqu’à trois ou quatre tours; on distinguait très 
nettement au sommet de la spire la petite coquille embryon- 
naire, ayant conservé tous les caractères des Sinugigera, et 
ce n’est qu'à une période très avancée de son existence que 
le sommet détruit et érodé ne permettait plus d'observer le 
développement complet de cetté espèce. ‘Mon vieil ami Calamel 
m'ayant envoyé un très grand nombre d'individus, il m'a été 
possible, en dehors de éeux que j'ai gardés pour ma collection, 
d'offrir à l'École des minés uné série complète où ceux qui 
admettent encoré le genre Sinugigera pourront se convaincre 
que ce genre n’est fondé qu'avec lès embryons des cspoces 
que l'on désigne à tort sous le nom de purpura. 

L' sise des deux genres que nous venons de. citer pré- 


la dessination des Éd ed. 

Lorsque l'on examine les mollusques marins. a qui vivent au 
Japon, aux Philippines, à la Nouvelle- Calédonie, à Maurice, 
on est frappé par le nombre considérable d'espèces communes 
à ces différentes, localités, alors que les espèces terrestres et 
faunés qui n’ont entre elles aucune 


alone à ni avons-nous la conviction que de nouvelles re- 


cherches sur le développement des mollusques marins con- 


duiront à des découvertes, Se jetteront un peu de lumière sur 


8 ‘adresse aussi bien aüx débutants qu'aux entom mc 


bien des faits encore inexpliqués au point de vue: de Ja sans, 
persion des espèces à la surface du globe. 


D' JOUSSEAUME. 


IN OU WE LELES 


M. Henri du Buysson nous prie d'insérer la note suivante : 


Carapus IRREGuLARIS Fabr., VARIETAS Nova. — J'ai reçu des 
Karpathes (Cruce, Moldavie), une variété du CG. irregularis 
Fabr., bien digne de remarque. Elle diffère du type que nous 
rencontrons en France : 


1° par les palpes qui sont d'un rougeûtre clair avec le der- 
nier article légèrement rembruni à l'extrémité ; 


2° par le labre et lés quatre premiers articles dés antennes 
beaucoup moins foncés que chez le type; 


3° Les tibias sont encoré d’une coloration plus claire que 
les partiés que je viens d'énoncér. IS ont la même coloration 
que chez le C. Linnæi-Panz qui se récolte dans la même localité. 
Quelques exemplaires ont les cuisses plus foncées que les 
tibias. Enfin, les deux premiers articles des tarses sont légè- 
rement noircis à leur extrémité, et les trois autres sont 
complètement bruns ; 

4° Cette variété est moins robuste que le type; les reflets 
d'un vert cuivreux sur Ja tête, le corselet et la bordure 
externe de la base des élytres sont beaucoup plus vifs que 
dans le type où ils font souvent défaut. 

Comme on attache aujourd'hui un nom à chaque variété, 
chose que je suis loin de blämer chez ceux qui s'occupent 
spécialement d’un ee j'ai mis, moi aussi, un nom à cette 
variété. (92) xfos 

Elle m'a été virée: par M. Arnold séttaniion Fr J'a 
récoltée dans les environs de Cruce (Moldavie). Je lui con- 


serve le nom de son donateur et elle porte aujourd'hui dans 


ma ovHection le nom _ Varietas Moutandoni. — Je l'ai égale- 
ment e à plusieurs de mes con- 
frères.e en à Eutomooge qui ne connaissaient pas encore celle 
variété. 


x * 


Nous portons à la connaissance de nos lecteurs une note 


de M: Henri Petit (2, rue St-Joseph, à Châlons-sur-Marne) : 


Jusqu'ici aucun ouvrage sur l'habitat des Coléoptères 
n'avait été fait; les jeunes naturalistes, à leur débuts, ne 
savaient où trouver lesinsectes qu'ils cherchaient. Pour remé- 
dier à cet inconvénient, j'ai entrepris la publication d'un 


ouvrage sur l'Habitat des Coléoptères de France, ouvrage 


résultant de mes observations ot de mes lectures, et g" 


Je viens demander à mes collègues de ar ben me 
prèter leur concours pour la publication de cet ouvrage, que 


+ 


Ü 184 


LE NATURALISTE 


je ferai imprimer quand j'aurai réuni un minimum de 200 
souscripteurs. 

Je prie donc les personnes qui voudraient souscrire à mon 
ouvrage, de m'envoyer de suite leurs nom et adresse 

Je ferai savoir ultérieurement si j'ai réuni le nombre de 
souscripteurs nécessaire. 

Le prix de la souscription est fixé à 1 fr. 20. 

L'ouvrage formera une brochure (in-8° d'environ 50 pages), 
dont il ne sera tiré que 200 exemplaires. 

Nous avons à enregistrer la mort de plusieurs célébrités en 
histoiré naturelle : 

M. J. Th. Reinhardt, professeur de zoologie à l’Université et 
inspecteur du Musée d'histoire naturelle à Copenhague. 

M. le D'H. M. Schmidt Gobel, connu par ses travaux ento- 
mologiques (insectes utiles et nuisibles aux forêts, champs et 
jardins), décédé à Klosternenburg. 

M. le D' G. H. K. Thwaises, ancien directeur du jardin 
botanique à Peradeniya. 


M. A. Von Krampel Huber, lichenologue, décédé à Munich. 


M. le professeur D’ Franz Hermann Troschel, directeur du 
Archiv fur naturgeschiste. 


OFFRES ET DEMANDES 


- M. Michard, 38, ss Godefroy, à Puteaux (Seine), offre 
Psalidognaths Friendi G Q en échange de Cérambycides exo- 
tiques de grande taille, 


M. Eugène Pougnet, à Landroff (Lorraine), offre des coléop- 
tères de Cayenne en échange d'insectes exotiques ou euro- 
péens. . 

* M. Wattebled, lieutenant au 16° chasseurs à Auxonne, 
demande à échanger des coquilles terrestres et d’eau douce 
de la Côte-d'Or et du Jura contre des coquilles marines, ter- 
restres et d'eau douce exotiques. 
: 
++ 
| M. A. Levoiturier demeure maintenant à Orival par Elbeuf, 
(Seine-Inférieure). 


Jolie collection de Staphylinides d'Europe, parfaitement dé- À} 
terminée et bien préparée ; presge toutes les petites espèces sonttrès À 
SP colées sur micas. Elle contient un grand nombre de “M 
raretés, parmi : APTERANILLUS conveæicollis ; OxysomA schaumii; Par 
LONTHUS Escurialensts GLYPTOMERUS cavicola; MicricLus subterraneus, 
etc., comprenant 371 espèces, 1,127 exemplaires contenus dans 7 car- 
tons, 26-19. — Prix : 450 francs. S'adresser au bureau du journal. 


* 
x x 


Collection de M. Reiche, espèces européennes et circum méditer- 
ranéennes : 

Goccinellides, comprenant 34 genres, 138 espèces, 4,102 indi- 4} 
vidus. Cette collection a passé tout entière sous les yeux de feu Mul- “} 
sant, qui l’a utilisée pour sa monographie; elle est donc typique, eten 
la rangeant récemment il a été tenu compte des corrections faites au … 
catalogue de Harold. Prix : 420 francs, … 


2 LS 


&+ 1: mnroanont À (51,1 


cartons, 441 genres, 4,201 6s 
pèces et 5 5.015 individus. Cette collection, fruit de 60 années dé ré 
cherches, contient nombre de types, soit de genres, soit d'espèces, 
on y remarque : les genres Dinus, 2 espèces. — Myrme capora, 4 esp. 
— Arena, 4 esp. — Kraatzie, 4 esp. — Dinopsis, 4 esp. —Vulda, 4 esp. : 
Metaponcus, 2 esp. — Platyprotopus, 2 esp. — Glyptomerus, À esp. = 
Mecoquatus, 1 esp. — OEdichirus, 2 esp. — Procirrus, 4 esp.— Pina- 
philus, 2 esp. — Euphanius, 4 esp. — Trigonorus, 2 esp., etc. Il ya 
en plus # cartons pleins de doubles et d’espèces à intercaler. À 
Prix : 4,000 francs: 


ARRIVAGES 


Cicindela maura var. corselet rouge Algérie . . ... . » 
VIRUS ION- AIRÉTIÉ. . . . — 4 és à » 
Neptuniades polychroa HT dr. 6= 66: ve CH EU 
Mobhiate Doi. 0 10 
Lomaptera Latreillei Java . . + . . . . . . FRS 4 
Rhomborrhina japonica, Japon. . . . . . . . . 1 
CROIS DRAC APE su ee +6 oo « - 


» 
GRO R RE R à eo 
CDS nn à 0 À 
Eleodes obscura Lec. Missauri. . . . . . . . . . . . 2 
Agapanthia irrorata Algérie. . . . . Re A 
es ee. récolte de cette aisée: spas exem- 


RSA RU RENE CS 
ras Algérie. SERRE tes 22 PER 
Le gérant, Émile DEYROLLE. 
e E ne 


Évreux. — Imp. Cn. Hénisser. 


à 


Leman. 


4" Année. 


N° 24 


15 Décembre 1882. 


185 


LE NATURALISTE 


JOURNAL.DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 
ABONNEMENT ANNUEL : ÉMILE DEYROLLE 


ADRESSER "TOUT CE QUI CONCERNE | 


LA RÉDACTION “5 ira à ha 
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Payable d'avance en un mandat-poste à l’ordre du Dirécteur. 


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LES ABONNEMENTS PARTENT DU {er JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
Nan ebene toute demande d'échange ou de renseignements soientifiqu es émanant de ses Abonnés. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 31 JUILLET 1882. 


Recherches sur la production ds monstres, dans l'œuf de la 
poule, par l effet de l'incubation tardive. — Note de M. parrait 


Entre le moment où l'œuf est pondu, et le mo EN E 
cicatricule se désorganise, il existe une période pendant is 
ee Ja dicatrieus est attente dans sa vitalité et ne donne e 
ou monsirueux. f: 2 


Anc n | 
L 


ft à 9,14, et17jours. fé 
dés, les résultats de, os sont les suivants. : la 1"° 
série donna des embryons normaux qui ont atteint le terme 
de l’incubation ; la 2° série présenta comme la 3% des em- 
bryons monstrueux ou des blastodermes sans embryon ; la 
que ne montra que des blastodermes sans embryon. Des ex- 
périences antérieures ont fait voir, qu’à de basses tempéra- 
turés, les effets de l'incubation tardive se manifestent plus 
tardivement. 


annPmMAITY 


ttanten incubation 


* 
+ # 


De la sexualité chez l'huîtré ordinaire (Ostrea edulis) et chez 
l'huitre portugaise (0. angulata). Fécondation artificielle de 
l'huître portugaise. — Note de M. Bouchon-Brandely. 

L'huïître portugaise, inconnue en Franceilya vingt-cinq ans, 
s’est accidentellement acclimatée dans la Gironde de la pointe 
de Grave jusqu’à Richard par suite du déchargement forcé 
d'une cargaison d'un navire portugais qui avait une avarie. 
L’huître ordinaire, (0. edulis) est hermaphrodite, (bien qu'elle 


ne paraisse pas pouvoir se féconder elle-même), tandis que 


l'huître portugaise (0. angulata), est unisexuéé. Chez 0. edu- 
lis, la fécondation a lieu à l’intérieur des valves ; chez 0, an- 
gulata, elle a lieu hors de la coquille. Des expériences tentées 
pour obtenir une hvbridation ont été complètement infruc- 
tueuses ; par contre, dés expériences de fécondation artificielle 
ont bien réussi pour 0. angulata. Pour l'obtenir, on détache 
les œufs de l'ovaire, avec un pinceau, et on les dépose dans 
une fiole remplie d’eau de mer ; on agite, on laisse reposer, 
on décante, et l’on ajoute ensuite la liqueur séminale. Les 


«œufs sont tout de suite entourés et roulés par les z00spermes. 


: >s embryons de 0. angulata commencent à se mouvoir, de 
pt à douze heures après la fécondation, et la coquille se 
rme vers le sixième ou septième jour après l’imprégnation. 


La ponte se fait graduellement, et souvent en plusieurs se- 


maines ; lorsque la glande génitale devient transparente en 
un point, les éléments sont mûrs et on peut alors les utiliser 
avec avantage. M. Bouchon-Brandely a pu obtenir ainsi, en 
Gironde, une fécondation artificielle, alors que les gisements 
huîtriers voisins ne montraient encore aucune trace de nais- 


sain. 


SÉANCE DU 7 AOUT 1882. 


L'ophthabnie purulente factice produite par la liane à réglisse 
ou le jequirity du Brésil. — Note de M. L. de Wecker. 

L'infusion des graines de la liane à réglisse (Abrus precato- 
rius) est employée depuis fort longtemps au Brésil dans le 
peuple pour le traitement des ophthalmies. Cette infusion 
faite à froid, faible, et employée en lotions, produit les résul- 
tats suivants : 4° une ophtbalmie purulente à l'aspect croupät 
ce déclare rapidement, et avec une intensité proportionnelle 
au nombre des lotions ; 2° cette affection se produit avec une 
rapidité égale à celle des inoculations provoquées avec le pus 
d’une ophthalmie purulente ou d’une blennorrhagie, et peut à 


| 


ds 


186 


LE NATURALISTE 


l’aide de lotions prolongées acquérir la même intensité ; 3° cette 
ophthalmie factice se dissipe du dixième au quinzième jour, 
paturellement, et sans paraître faire courir aucun danger à 
la cornée, même lorsque celle-ci est le siège d’une ulcération 
antérieure. Cette propriété qu'ont les graines de la liane à ré- 
glisse de provoquer une ophthalmie factice, et de courte 
durée, pourra être émployée en thérapeutique oculaire, et 
permettra de remplacer tlesi qui 
ne sont jamais sans danger ; peut-être pourra-t-on utiliser ce 
remède dans le traitement des maladies d'autres muqueuses, 
telle que la toux croupale contre laquelle certaines peuplades 
d'Orient emploient les feuilles de la plante précitée, depuis 
déjà longtemps. L'Abrus precatorius, acclimaté en Amérique, 
est originaire de l'Afrique et de l’Asie tropicale. 


* 
* x 


Recherches sur le pancréas des Cyclostomes, et sur le foie 
dénué de canal excréteur du Petromyzon marinus ; par le Père 
S. Legouis. 

Le pancréas normal est reconnaissable facilement et se ré- 
duit comme chez les Osseux, à une masse bien délimitée située 
entre le foie et la cavité intestinale. Les cyclostomes ont cet 


majeure partie de cette glande se trouve avec le repli médian, 
son support, plongée dans la cavité intestinale; on ne peut 
découvrir aucun indice des wébériens ou canaux abducteurs, 
et les biliaires proprement dits, font égalementdéfaut. En étu- 
diant avec soin le système de la veine-porte chez la grande 


Lamproie (Petromyzon marinus), le père Legouis a constaté | 


que la circulation: intéstino-hépatique s’accomplit à travers 
des cavités dénuées pour la plupart de parois propres, et que 
le tissu hépatique occupe un cul-de-sac formé par le simple 
renflement formé par la paroi intestinale. Cet annexe s'ouvre 
sur lé cylindre digestif par un col très large. La disposition 
de ces organes rapproche la Lamproie de l’'Amphioxus. Les 
deux principaux feuillets du grand repli valvulaire se détachent 
des bords de l’ouverture, puis se soudent dansle plan moyen, 
formant une eloison adventice entre la cavité intestinale, en 
haut, et le double système du foie avec la veine-porte, en bas, 

- d'autre part, ces deux feuillets se fondent en une 
seule nappe, en avant de même qu'en arrière du co}, il résulte 
que le sac hépatique est bouché du côté des cavités duodé- 

nales, et par suite, le tube digestif se trouve fermé en cet 
endroit par l'intermédiaire des lames du repli médian. La con- 
séquence de cette organisation est que le sac communique 
non pas avec la cavité intestinale proprement dite, mais avec 
les sinus veineux remplaçant la veine-porte, dont les trois 
racines ordinaires se retrouvent intra-intestinales et se jetant 
sur le pourtour du col. Il n’existe dans le foie aucun tronc 


abducteur propre à la bile, dont le calibre toutefois soit ap- 


préciable à la loupe; la bile existe cependant, et son action 
s'exerce dans [@ sang de la veine-porte au sein même du 
foie. En résumé, éñ meltant à à part l'Amphioxus, où sé dire 
stinct 
e : 1° les 
k t par Duvernoy 
blable à celui | des osseux : ; & l'orifice décri 

si que le produit d’une illusion de l'œil, Chez le Petromy- 
zon marinus le foie et le pancréas, dénués de canaux excré- 


#Æ- 


à ; : | une vitesse de 0". 07 par minute, soit de 4", 20 à l'heure. Le 
organe comme le possèdent les poissons osseux dégradés. La | P 


teurs, sont plongés dans le sang de la veine-porte où ces deux 
glandes déversent leurs produits. 
LS 
x *# 
Observation directe du mouvement de l'eau dans les varsseaux 
des plantes. — Note de M. J. Vesque. 


M. Vesque a étudié le mouvement de l’eau dans les vais- 
seaux des plantes en expérimentant sur des rameaux coupés, 
et en choisissant pour cela, les tiges couchées du Zradescan- 
tia zebrina et les coulants de l'Æartwegia comosa. On coupe 
sous l'eau un coulant de cette dernière plante et l’on pratique 
avec un rasoir, une coupe mince à l'extrémité inférieure de 
ce coulant, en laissant cette coupe mince en continuité avec: 
le rameau, que l'onplace à côté d’un microscope, de sorte que 
la coupe recouverte d’une lame mince repose sur le porte-objet. 
Si cette préparation à été faite par un temps couvert et que la 
plante n’a pas manqué d’eau, on peut être sûr que les vais- 
seaux sont remplis d'eau. Si à l’eau de la préparation on 
ajoute une goutte d’eau chargée d’un fin précipité d’oxalate. 
de chaux, on voit un tourbillon tumultueux à l’entrée des 
vaisseaux, et les gravelles d’oxalate y sont entraînés avec une 
grande rapidité, qui, mesurée au micromètre oculaire, indique 


précipité s'amasse à l'entrée des vaisseaux qu'il engorge; . 
l'eau ne passe plus, des bulles d’air se dégagent en divers 
points, dans le vaisseau même. Si pendant l’aspiration la plus 
vive on coupe la tête feuillée du rameau, le mouvement s’ar- 
rête instantanémient. Si l’on place la coupe dans l'huile, le 
liquide pénètre dans le vaisseau avecune telle régularité, que 
mesurés de demi-minute en demi-minute, les déplacements 
ont été constants pendant cinq minutes. Dans le cas oùle À 
rameau à été coupé sous l’eau par un temps très clair et coiffé | 
d’un tube de caoutchouc bouché, rempli d’eau et fermé hermé- | 
tiquement par un fil de cuivre, la partie feuillée du coulant 
étant maintenue à la lumière diffuse, le vaisseau contient des” 
balles d'air qui diminuent progessivement jusqu’à disparaître: : 
Si la partie feuillée est au soleil, les bulles d’air grandissent, 
se touchent et s’aplatissent sans toutefois se confondre. 
L'effet produit par la lumière diffuse ou le soleil ne ges. ce 
pasnt pas constants. 


Existence simultanée des fleurs et des He sur ri moe. À 
tagnes du Dauphiné. — Note de M. Ch. M 


A la suite d’une série d'observations Fes a RU. 
ans dans les montagnes des environs de Grenoble, à l'altitude 
variant de 200 à 3,000 mètres, M. Musset formule les asser- 
tions suivantes : 1° tous les ordres d'insectes ont des repré- 
sentants jusqu'à l'altitude de 2,300 mètres ; 2 les Lépidoptères, 
les Diptères et certains Hyménoptères, l'emportent en nombre À 
sur les autres ordres à partir de 2,300 mètres; 3° le nombre Le 
des genres, espèces et individus d'inséctes nectarophiles est 
proportionnel à celui des fleurs, parfois incalculable; #les À 
heures de réveil et de sommeil des fleurs nyctitropiques et à 
celles des insectes sont synchroniques ; 5° le nombre appa- À} 
rent des insectes nectarophiles est en rapport ohysiologiqus | 


+ 


LE NATURALISTE 


187 


et physique avec le nombre de leurs fleurs favorites, l'état 
calorifique et hygrométrique, calme ou agité de l'atmosphère, 
et aussi avec l’état pluvieux, orageux, sombre ou lumineux 
du ciel. Et comme conclusion : les fleurs et les insectes ne se 
faisant jamais simultanément et mutuellement défaut, l'ob- 
jection contre la fécondation croisée, invoquée par M. E. 
Keckel et basée sur l’absence ou la rareté de ces animaux 
auxiliaires sur les sommets fleuris des montagnes, perd toute 
sa valeur. 


SÉANCE DU 14 AOUT 1882. 


Fermentation de la fécule. Présence d'un vibrion dans la 
graine de mais qui germe et dans la tige de cette plante. — Note 
de M. V. Marcano. 

La coction du maïs non germé et pourvu de son épiderme, 
trituré sur une pierre et abandonné à la fermentation, pro- 
duit la chicha, boisson vineuse très alcoolique que préparent 
les Indiens d'Amérique. M. Marcano attribue cette fermenta- 
tion à la reproduction d’un organisme offrant dans son déve- 
loppement les trois formes : vibrions, globules à un nucléus, 
et des tubes mycéliens. Ce ferment agit sur la fécule jeune; 
ilest déposé sur la pellicule extérieure des graines de mais; 
il attaque plus lentement la fécule adulte. Les vibrions se 
développent à l'intérieur des graines pendant leur germina- 
tion, et on peut les voir au microscope avec un grossissement 
de 6 à 800 diamètres, se mouvant dans les espaces compris 
entre les grains de fécule qu'ils chevauchent parfois. Leur 
présence se peut constater de même dans les tissus placés 
immédiatement au-dessous de l’écorce de la tige, et aussi à 
l'intérieur du tissu des feuilles. Cette constatation, de la pré- 
sence d’un organisme à l'extérieur d'une graine et de son 
influence certaine sur les phénomènes qui se passent pendant 
la germination de cette même graine, fait saisir la sn 
dont s'opère la résorption du grain de fécule, attaqué _. 
ment par le vibrion, et indique l'origine de la En éve- 
loppée également par l'effet de la germination. Les vibrions 
doivent également jouer un rôle dans la production, à l'inté- 
rieur des plantes, de certaines substances; M. Marcano pour- 
suit ses recherches dans ce sens. 


* 
+ + 


Sur cing protozoaires nouveauz. — Note de sk d: pos 

4° Un petit flagellé vit dans l'intestin de la ds u ” 
lontha vulgaris ; il a le corps allongé, aplati, arrondi en sb È 
pointu en arrière, paraissant couvert de côtes, et de Me 
primé, semble avoir alors deux ailes latérales. À. Ex r 54 
antérieure s'insèrent six flagellums, longs et striés k Ke 
sous se trouve une échancrure Où 8 insère De EE “er 
deux de longueur variable. Le corps de ce petit ee e 
ses parois deux couches à structure vacuolaire. : 8 ss # 
d'insertion des flagellums se trouve l'ouverture . Lg 
par un canal court et étroit se rattache à Mr Pre _ 
laire qui paraît être une cavité digestive; à ne 
région claire se trouve le noyau, paraissant _ SR 
œsophagien. Get organisme 5€ reproduit par 


versale. 2° Souvent l’on rencontre avec cet être, et dans le 
même lieu, un autre petit flagellé de constitution analogue; il 
n’est pas costulé et il a le corps plus globuleux et plus court ; 
le nombre de ses flagellums n’est plus que de quatre, Sa 
queue est plus longue et plus grosse; les granulations de la 
couche sous-culiculaire sont plus grosses, et parfois l’un des 
granules, énorme, envahit presque tout le corps. Cet orga- 
nisme s'enkyste. 3° Un autre flagellé se rencontre dans la 
larve de l'Oryctes nasicornis; il est plus petit et plus délicat 
que les précédents. M. Kunsller ne lui a vu que des flagel- 
lums ; le noyau est placé à la partie supérieure du corps, et 
la queue est assez forte. Il se reproduit par division transver- 
sale. 4° L'intestin du tétard de grenouillesert souvent d’habi- 
tation à un flagellé différant notablement du Zrichomonas 
batrachorum, Perty. I] a six flagellums supérieurs et un fila- 
ment inférieur, sa queue assez longue, plus grosse que les 
flagellums, striée, est souvent double ; de plus, ilest dépourvu 
de l'arête et de la crête dentée qu'on voit chez le 7richomonas. 
5° Dans le même intestin, on rencontre encore un organisme 
formé de deux portions distinctes, la supérieure grosse, l’in- 
férieure étroite, presque filiforme, séparées par un faible 
rétrécissement ; cet être est terminé en pointe fine. De la partie 
inférieure de la première portion, partent de longs flagellums 
dirigés en bas; deux autres sont insérés à l'extrémité libre 
inférieure. La portion étroite, très mobile, sert d'organe puis- 
sant de locomotion ; cette queue est animée d’un mouvement 
onduleux et d'un mouvement de cireumduction dont la com- 


binaison donné un mouvement héliçoïdal d’une grande viva- 


cité. Ce curieux organisme est nommé Giardia agikis par 
M. Kunstler. A 1. tits 

Recherches sur les organes du vol chez les insectes de l'ordre 
des Hémiptères. — Note de M. L. Moleyre. 


En prenant pour point de départ de cette étude la famille 
des Gicadides, on voit que le bord postérieur de l'hémélytre 
est fortement replié en dessous à partir du milieu : il en ré- 
sulte un sillon profond dans lequel pénètre, pendant le vol, 
un repli correspondant de l'aile. Dans les Fulgorides, la partie 
repliée de l'aile est peu étendue en longueur. Dans les Mem- 
bracides, Cercepides et lassides, le repli se réduit en quelque 
sorte à une lamelle, souvent recourbée en demi-cercle et den- 
telée à l'extrémité ; M. Moleyre l'appelle onglet. Chez les Tetti- 
gonides, l'onglet paraît inséré en arrière du bord, et son 
insertion détermine une sorte de nervure dirigée vers le milieu 
de l'aile. Chez un Puceron, l'onglet à la forme d’un simple 
crochet. Chez les Hétéroptères, c'est le repli des hémélytres 
qui se différencie; chez une Pentatome, il forme une lamelle 
analogue à l'onglet des Homoptères; et, en face de cet onglet, 
on voit une élévation garnie de poils raides: c'est entre ces 
déux saillies que le bord de l'aile vient s'engager au moment 
du vol. La fixité de ce caracière permet de le proposer pour 
servir à distinguer les Homoptères, des Hétéroptères, Chez 
certains Hémiptères les ailes présentent à la base du bord 


antérieur, un élargissement triangulaire dont le côté externe 


est armé d’une rangée de erochets, robustes et recourbés, 
(comme chez les Cercopides), soit petits et disposés en ligne 
(comme chez les Tettigonides). Certains Membracides ne pos- 


| 188 


LE NATURALISTE 


sèdent plus que des vestiges de ces crochets sous forme de 
longs poils droits, dirigés en arrière. Chez les Cigales et les 
Fulgorides, l'appareil de rattachement principal se continue 
jusqu’à la base de l’aile par une sorte de nervure marginale 
formant un rebord prononcé. 


LA FOURRURE D’OTARIE 


) 

C’est dans la mer de Behring, près des îles Aléoutiennes, 
que ce trouve le groupe des îles Pribylov, découvert en 1786 
par un navigateur russe portant ce nom; l'ile où il aborda 
reçut le nom de son navire, le St-George ; une autre île du 
même groupe, découverte l’année suivante, fut nommée 
St-Paul, en mémoire du jour de la fête de ce saint, le 29 juin 
1787. L'histoire de ces deux îles est très intéressante en ce sens 
qu'il se fait là un commerce réglé, organisé et soumis à un 
contrôle sérieux pour la conservation de ce que les Américains 
appellent des Rookeries !, endroits où s’assemblent les Otaries. 
A l’époque où les îles St-George et St-Paul furent décou- 
vertes, elles étaient inhabitées; ce n’est que plus tard que 
Pribyloy amena avec lui quelques hommes d'Oonalaska et 
d'Atkha, qui formèrent une petite colonie près de la princi- 
pale Rookerie de l’île St-George, puis, peu de temps après, 
quelques chasseurs de fourrures s’installèrent sur celle de 
St-Paul ; à partir de ce moment, on fit sur ces îles une chasse 
continuelle, si bién que c’est par millions que l’on compte les 
peaux d’Otaries qui ont été vendues dans les temps où les 
Russes y régnaient en maître. 

En 1868 s’organisa une Compagnie américaine, sous le titre 
de Compagnie commerciale d’Alaska, qui acheta à Ja Russie 
les îles du groupe Pribylov; pour exploiter ces îles au point 
de vue de la pelleterie, lorsqu'elle en prit possession, elle ne 
trouva là que quelques habitants, vivant misérablement, sans 
feu, n'ayant pour abri que des huttes recouvertes de peaux et 
couchant sur le sol. 

Le premier soin de la Compagnie, fut d'élever ak cons- 
tructions pour les indigènes. A cet effet, elle fit bâtir des mai- 
sons où chaque famille fut logée ; puis, sur différents points, 
elle installa des magasins pour le travail des peaux ; tout le 

“détail enfin d’une exploitation réglée et sérieuse, fut l’objet 
de ses préoccupations. 

Les Aleuts (nom donné par les Russes aux habitants de ces 
Îles) vivent maintenant relativement très heureux; ils ont un 
bien-être qu ils ne connaissaient pas avant que cette Compa- 
gnie ne vint prendre possession de ces localités si peu favori- 
sées par ce climat, où, la majeure partie du temps, un brouil- 
lard épais cache le soleil, si bien que les navigateurs sont 


1 Le mot da Rovkerie est employé par les Anglais pour désigner És 
Stations de reproduction des Freux, mais par extension, il a été aussi 
appliqué aux lieux de réunion des Manchots, des Otaries et d’autres animaux. 


LL 


obligés de prêter l'oreille aux cris des Otaries, pour se guider 
vers les îles où ils veulent aborder. EC 

L'exploitation des Rookeries est maintenant pour eux une A 
source de prospérité relative. : 80 familles sont aujourd’hui U 
installées à St-Paul et 24 à St-George ; la population s'élève 1h 
pour les deux îles à 390 habitants : 298 à St-Paul, et 92 à 
St-George. 

On suppose que les Aleuts descendent des Japonais et des 
Ésquimaux; ils sont doux, polis, ils ont conservé les habi- 
tudes du joug des Russes, auquel ils ont été longtemps sou- 
mis ; leur nourriture consiste en chair d'Otarie, en porc et 
en bœuf salé ; ils y ajoutent du riz, du beurre, dont ils sont 
très friands, ainsi que du sucre, des légumes et des fruits que M 
leur apportent les navires; du reste ils sont sobres et ne M 
boivent que du thé, dont ils font une grande consommation. 

Pendant les longs jours où le travail de la pelleterie, qui ne. 
dure que quatre mois de l’année, ne “les occupe plus, les 
Aleuts ne peuvent se livrer aux travaux du jardinage, le sol 
ne s’y prôtant pas; aussi sont-ils pendant neuf mois de 
l’année, à peu près inactifs; ils passent leur temps le mieux. 
qu'ils peuvent en attendant le printemps, buvant du thé, dors: 
mant et jouant aux cartes, profitant des moindres fêtes pour 
assister aux cérémonies religieuses, et se récréer ensuite en. 
se réunissant pour faire de la musique el danser, cherchant. 
enfin tous les moyens possibles pour se distraire en attendan 
que l’époque de la chasse soit arrivée pour les tirer de cett 
inaction forcée; ce moment venu, il règne alors une activit 
fébrile, dont quelques chiffres donneront bien la mesuré 

Sur l’île St-Paul seule : 1 


75,000 js À 

En 1873 — 71 diese en 40 jours de travail prépié 

5,000 peaux. : 

En 1874 — 84 Re en 84 jours de travail préparèren 
aux 


La Compagnie paye pour le travail de chaque peau, deux 
francs ; chaque homme apporte le résultat de sa besogne à Ja 


75,000 peaux recueillies sur l'île St-Paul, Pr pi 
la colonie des travailleurs 30,637 dollars. ï 
Il est curieux de donner ici un tableau du de peaux 
d'Otaries qui ont été prises sur les îles Pribylov, pendant le. 
temps qu'elles étaient exploitées par les Russes; on verra en 
comparant les chiffres, que pendant quelques années ce fut 
une véritable ae et ne il était temps que la chasse ft 
réglementée. 
De 1797 à 1821, soit en 24 ans,on en tua 1,232,374: 
21 


De 1821 1842, — LE 458,502 

De 1842 1861, — 419 — 372,000 
En 1862, — 20,000 
— 1863, en 25,000 
— 1864, _ 26,000 
— 1865, — 40,000 
— 1866, —_ 42,000 
— 1867, _ 48,000 
= * 4868, ur 242,000 


ie 


A7 NT 


mais on fit une expérien 


LE NATURALISTE 


189 


En 1869, on en tua 87,000 
— 1870, — 9,965 

Le premier soin de la Compagnie nouvelle fut de régle- 
menter la chasse sur les îles dont elle venait de prendre pos- 
session, et entre autres articles de ce règlement, nous voyons 
que les Otaries ne peuvent être tuées qu'en juin, juillet, sep- 
tembre et octobre, excepté celles qui doivent servir aux habi- 
tants comme nourriture, ou pour la confection de leurs vête- 
ments, mais il faut une autorisation spéciale émanant de la 
Trésorerie. | 

A aucun temps de l’année, les jeunes, soit, mâles, soit fe- 
melles, ne peuvent être détruits ni sur l'île, ni sur mer, s'ils 
n’ont pas plus d’un an d'âge. 

L'usage des armes à feu est expressément interdit depuis 
le moment où les Otaries arrivent jusqu’à leur départ. 

Le nombre d’Otaries tuées chaque année, ne peut dépasser 
100,000 : 75,000 à St-Paul, et 25,000 seulement à St-George. 

Aucun navire autre que ceux de la Compagnie ne peut tou- 
cher sur les îles, à moins qu’il ne soit en détresse. 

Toutes les provisions et marchandises demandées par les 
habitants, pour leurs besoins, sont amenées et fournies par 
la Compagnie, au prix du détail de San-Francisco. 

Comme on le voit, c'ést une organisation sérieuse et rien 
n’a été oublié, aussi bien faciliter l'existence des habitants, 
que pour protéger les Otaries et pour en empêcher la des- 
truction ; jamais l'appât du gain ne fait déroger au règle- 
ment, et nous voyons que le chiffre permis a toujours été 
plutôt au-dessous. 

Ainsi, en 4871 — 63,000 Otaries 
— 1872 — 90,000 
— : 1873 — 99,630 — 
_— 487% — 99,820, : _. 
_— 14875 — 99,500 EE rg 
1876 — 90,000 — 


furent tuées. 


21e cit:1880 = 99,950 | — 

Ce qui donne, en comptant depuis l'année 1797 à 1880, le 
chiffre énorme de plus de 3 millions et demi d'Otaries tuées 

e d'îles seulement. 
Hot  nrioé arrivent au printemps sur les iles Pribylov, 
mâles, adultes, qui se tiennent à une certaine distance du 
rivage, observant craintivement, avant de prendre position 
sur les Rookeries qu'ils ont abandonnées à la fin de la saison 
sdente. 

ni de ces animaux qui viennent, ne sont pas pas 
jours les plus vieux mâles, mais Ce sont les plus beaux et . 
plus courageux; on dit, mais cela n'est pas Sie) 
prouvé, qu'ils reprennent les places qu'ils ane : 58 
nière saison; un de ses habitants montrait à M. x $ qi 
était allé étudier les Otariés sur ces iles, un vieux m _. 2 
voyait revenir chaque année et qu'il réconnaisERl à es ee 
tilation de l’une des nageoires Resa ee 
doigts, qui avaient Sans doute été pes ans un combat; 
ce qui ne fut pas très concluant, on 
à 100 jeunes mâles qui quittèrent l'ile avec 


oreilles à 
a l'année suivante on en revil quelques- 


les autres à l'automne ; 


uns, mais sur des points différents ; ainsi, on en trouva 7 sur 
l'ile St-Paul, où ils étaient nés, et 2 sur l'ile St-George: d'après 
ce résullat, il est impossible de croire que ces animaux recon- 
naissent les endroits où ils ont déjà vécu, et s'ils abondent 
sur les îles du Pribylov, c'est à cause de l'accès facile des 
côtes sur lesquelles ils. abondent. qui les attire lorsqu'ils 
quittent l'océan Pacifique où ils se retirent péndant l'hiver. 

Quand au moment de l’arrivée le ciel est élair, äl y a un 
temps d’arrêt, jusqu’au moment où le brouillard humide de 
l’été vient entourer ces îles ; alors on voit les Otaries par mil- 
liers, prendre les positions les plus favorables pour: récevoir 
leurs femelles, qui n'arrivent que trois semaines ou un mois 
après eux. 

Du 12 au 14 juin leur arrivée estsaluée par les mâles, dès 
qu'ils les aperçoivent en mer, par des cris continuels qui ne 
cessent plus jusqu’à la fin de la saison. 

Lorsque des mâles ont pris possession de l'endroit qui leur 
convient le mieux sur la Rookerie, et que d’autres se pré- 
sentent ayant la prétention d'occuper les mêmes lieux, ce sont 
alors des batailles terribles, les premiers occupants ne veulent 
pas céder la place aux nouveaux, et ceux-ci ne reculant pas, 
il s’en suit des combats souvent mortels pour l’un d’eux ; le 
plus ordinairement ils s’approchent l’un de l’autre, en ren- 
versant la tête sur le dos, faisant des contorsions et des féintes, 
jusqu’à ce qu’ils se prennent corps à corps ; ils poussent des 
rugissemeht aigus et continuels, pendant que leur gros corps 
se gonfle et ‘se tord. avec rage, les yeux brillants de fureur, 
les poils hérissés; le combat alors est acharné, les blessures 
sont profondes et le sang coule avec abondance; c'est, paraît- 
il, un spectacle émouvant de voir ‘la brutalité et l’acharne- 
ment de ces animaux, lorsqu'ils se livrent:ainsi bataïlle. : . 


| - Le plusfaible et par conséquent le vaincu, cède la place au 


vainqueur, qui donne alors les marques d’une grande satis- 
faction en regardant le terrain conquis au prix de son cou- 
rage ; pelit à petit Ja paix se faitsur la Rookerie, chacun ayant 
son domaine assuré pour recevoir les femelles qui arrivent. 
Cette grande colonie se forme et vivrait dans un calme com- 
plet, si les hommes à leur tour ne venaient le troubler pour 
accomplir leur œuvre de destruction. 
(A suivre.) 


MATERIAUX 


POUR SERVIR A LA RÉVISION DE LA FLORE PORTUGAISE 
ACCOMPAGNÉS DE 


Notes sur certaines espèces ou variétés critiques de Plantes européennes. 


Ces remarques présentées au sujet des diverses espèces 
européennes du genre Antirrhinum, il me reste à indiquer 
quelles sont les espèces de ce genre qui existent en Portugal, 
et à signaler les localités d'où je les possède de ce pays : 
A. Orontium L. var. grandiflorum Chav. (A. calycinum 


Lam.) 


 Hab. — Coëna — Maio 1845 .— Welwitsch. — PZuarcos, 
Urmar — E. Schmitz. — Barretos — E. Schmitz. — Monsanto 


= 


190 


LE NATURALISTE 


Jun. 1879, Maio 1880 — J. Daveau. — Alverca — Maio 1981 
J. Daveau. 
A. majus L. var. ramosissimum Willk. (A. cirrhigerum 


Welw.) 
Hab. — 7roïa — Apr. 1881 — J. Daveau. 


A, Linkianum Boiss. et Rent. 

Hab. — Serra de Cintra: — Maio 1845 — Welwitsch. — Az 
handra — Maio 1879 — J. Daveau. — Zellas, Alverea — 
Jun. 1881 — J. Daveau. 

var. medium ROUy 
Hab. — Serra de Cintra — Maio 1845 — Welwitsch., — Serra 
de Monsanto — Maio 1880 — J. Daveau. — Galla pr. Figuerra 
da Foz : in arenosis maritimis — Sept. 1882 — À Moller. 


À. ambiguum Lge 
Hab. — Valesim — Aug. 1881— J. Daveau. 
A. meonanthum Hoffs. et Link. 


Genre CHŒNORRHINUM Lge 


Le genre Chænorrhinum (Sect. Chœnorrhinum DC., Chav. 
Monogr. p. 92) me paraît suffisamment bien caractérisé ; je 
crois devoir reproduire ici 2n-extenso les termes dans les- 
quels M. Lange (Prodromus floræ Hispanicæ, 1, p. 577) établit 
la distinction des genres ChϾnorrhinum et Linaria. 

« Chœnorrhinum (subspecies D C., Chav. monogr.). Ca- 
« lycis ségmenta inæqualia ; corollæ faux palato impertfecte 
« clausus, labium superius antice productum (neque erectum 


«nec reflexum) sæpe labio inferiori subparallelum : calcar | 


«reliquà corollâ brevius, sæpe sacciforme ; capsulæ loculi 
«inæquales, loculis singulis aut dentibus 3 parum cingenti- 
« bus aut opereulo cireumscisso dehiscentibus. Semina tere- 
« tiuscula, ovalia v. altera extremitate truncata, altera obtusa, 
« longitudinaliter costata (costis lævibus, tuberculatis v. mu- 
« ricatis). Reliqua Linariæ. 

« Herbæ annuæ, perennes, foliis omnibus integerrimis. 

« Os. — Genus hoc omnino naturale nobis videtur, me- 
« dium quasi inter Linariam et Antirrhinum locum tenens, 
« posteriori tamen, me judice, magis quam priori accedens. 
« Cum Antirrhino enim habitum geaeralem, capsulam inæ- 
« quilateram, cum Linaria corollam calcaratam commune 
« habet, ab utraque vero differt corollæ forma et seminum 
« structura. Ideo, nisi omnia hæc genera sensu Linnæano 
« jungere mavis, consequentia jubet, genus Chænorrhini 
« (cum Antirrhino et Linaria collaterale, nec hujus solum sub- 
« genus) adoptare. » 

Les espèces de ce genre, pour la plupart européennes (je 
ne m'occuperai que de celles-ci), sont relativement peu nom- 
breuses, mais certaines présentent des variétés qui ont, en 
général, été élevées au rang d’espèces ; tels sont les Lénaria 
Lapeyrousiana Jord., L. Bourgæt Jord., L. crassifolia Bourg. 
non Kze, L. glareosa Boïss. et Reut., L. Sætabensis Leresche, 
L. Longei Nÿm., L. Granatensis Willk., ZL. robusta Losc., 
L. nummularia Lge, L: prætermissa Delastre. — L'étude des 
espèces et variétés de ce genre m'a conduit à établir leur clas- 
sement de la manière suivante : | 

1 — Ch. rubrifolium Lge. (Linaria rubrifolia Rob et 
Cast.) se 


Var. grandiflorum Coss. 

Var. Æaveyt ( L. Raveyi Boiss.) 

2, — Ch. exile L.ge (Linaria exilis Coss. et Kralik, Ch. thy- 
miflorum Loscos) 

3. — Ch. minus Lge (L. minor Desf.) 

Var. prælermissum (L. prætermissa Delastre) 

4. — Ch. littorale (L. littoralis Willd.) 

5. — Ch. serpyllifolium Lge 

6. — Ch. Segoviense (L. Segoviensis Reut.) 

7. — Ch. origanifolium Lge (L. origanifolia D C). 

Var. Lapeyrousianum (1. Lapeyrousiana Jord). 

Var. glabratum Lge (L. crassifolia Bourg. non Kze) 

Var. Delphinense Rouy 

Var. glareosum (L. glareosa B. et R). 

Var. Bourgæi (L. Bourgæi Jord). 

Var. gracile Rouy 

8. — Ch. flexuosum Lge (L. flexuosa Desf.) 

Var. Hispanicum Lge (L. Langei Nym.) 

9. — Ch. erassifolium Loc (L. crassifolia Kze). 

Var. elongatum Rouy 

Var. intermedium Rouy 

Var. parviflorum Lge (L. Sætabensis Leresche) 

10. — Ch. maeropodum Lge (L. macropoda B. et R}) 

Var. Loscosi Rouy (Ch. robustum Losc). 

11. — Ch. villosum Lge (L. villosa DC:) 

Var. Granatense Bourg. (L. Granatensis Willk.) 

Var. pusillum Boiss. (L. nummularia Lge.) 

12. — Ch. tenellum Lge (L. tenella DC.) 

13. — Ch. alsinæfolium (L. alsinæfolia Spreng.) 

J'ai donné ailleurs (Bull, Soc. bot. Fr., XXIX, p. 124) les 
raisons qui me portaient à considérer le Livaréa Segoviensis, | 


de Reuter, comme une bonne espèce, intermédiaire entre les (}« 


Ch. crassifolium et Ch. villosum; je ne m’étendrai done pas 
plus longuement sur cette plante, | 
Le Ch. glareosum est admis par M. Lange (Prodr. fl. Hisps 
If, p. 580) comme sous-espèce du CA. crassifolium (L. crassi= 
folia Kze). J'estime, au contraire, que cette forme, par ses 
feuilles courtes, ovales-orbiculaires, sa grappe florifère courte, 
compacte, sa corolle grande, doit prendre place parmi les 
variétés du Ch. origanifolium. En effet, elle a les grandes 
fleurs du L. Lapeyrousiana, ou du L. crassifolia Bourg. 102 
Kze, et des feuilles petites, presque semblables à celles du À 
L. Bourgæi. 4 


crassifolium (L. crassifolia Kze) ; ce dernier n’existe que dans 


jusqu'aux Pyrénées. | 
La variété gracile mihi du CA. origantfolium se rapporle à 


LE NATURALISTE 


191 


la plante qui croît sur les murs et sur les rochers dans les 
départements méridionaux de la France (Cévennes, Drôme, 
Bouches-du-Rhône, etc.), et qui est bien facile à distinguer 
des formes des Pyrénées, des Alpes ou d’Espagne par ses 
tiges grêles, diffuses, allongées, très rameuses, très florifères, 
ses fleurs petites. — La variété Delphinense m'ihi est exacte- 
ment intermédiaire entre les var. Bourgær et glabratum Leg; 
cette dernière ne semble se rencontrer que dans le nord-ouest 
de l'Espagne (Cantabres, Santander, Asturies) et en Portugal. 

La variété elongatum mihi du Ch. crassifolium a été décrite 
dans le Bulletin de la Société botanique de France, XXIX, 
p. 124, et la variété éntermedtum, que j'ai découverte, en juin 
1882, sur la séerra de Maimon, près Velez-Rubio (province 
d’Almeria, Espagne), sera distinguée dans le n° de juin 1883 
de la Revue des sciences naturelles. 

D’après mes exemplaires authentiques du Ch. robustum 
Loscos, cette plante paraît être à peine une variété du CA. 
macropodum, ainsi que j'ai pu le constater en les comparant 
à des spécimens de ce dernier provenant de la sierra Tejeda. 

Je n’ai vu de Portugal que des exemplaires du Ch. minus 
récoltés par Welwitsch, et plusieurs pieds de Ch. origanifo- 
lium var. glabratum Lge recueillis par M. Daveau à Portinho 
et sur la serra de Arrabida. U pourrait se faire que la variété 
glabratum seule existât en Portugal. 


(A suivre.) | 
G. Roux. 


BIBLIOGRAPHIE 


———— 


PRODROMUS DER EUROPAISCHEN ORTHOPTEREN 


Par C. Brünner de Wattenwvyl. 


M. Brünner de Wattenwyl, de Vienne (Autriche), vient de 
faire paraître chez Engelmann, à Leipzig, un ouvrage intitulé 
modestement : Prodromus, der. Europäischen Orthopterer, qui 
est en réalité une véritable et très complète faune européenne 


prob à laquelle l'avenir ajoutera certainement peu : 


de chos 

Degvis 1854, époque à laquelle Fischer de Fribourg donna 
ses Orthoptera europæa, aucun travail systématique impor- 
tant n'avait paru sur cette matière. M. Bolivar, de Madrid, 
avait malheureusement limité sa ne de los Ortopteros 
aux frontières de la péninsule ibérique 

Le nombre desOrthoptères connus a Europe s'était cepen- 
dant très sensiblement augmenté. 

M. Brünner de Watienwyl, qui possède la plus riche collec- 
tion d’Orthoptères qu'il soit possible de réunir, à préludé, par 
de longues et savantes études, au travail d'ensemble qu'il 
offre aujourd'hti au monde entomologique. | 

Ses précédentes publications sont bien connues des natura- 
listes. Son Système des Blattaires, 1865, et sa Monographie 
der Phaneropteriden, 1878 (pour ne citer sr rs à impor- 
tantes), ont rendu de grands 8e services dos _. : . pr É 


LLEUURU 


d'Orthoptères (500 environ) rencontrées jusqu'à ce jour en 
Europe et dans les pays limitrophes. M. Brünner de W. a 
même étendu ses limites d'étude jusqu’en Algérie pour cer- 
taines tribus, Pamphagidæ, Ephippigeridæ, etc. 

De nombreux et très clairs tableaux dichotomiques permet- 
tent d'arriver à la détermination des espèces. Une synonymie 
des plus complètes et des plus conformes aux usages adoptés 
accompagne chaque description. 

M. Brünner de W. a joint à son volume 11 planches très 
remarquables et une carte d'Europe sur laquelle il a figuré 
des zones orthoptériques. Cette étude spéciale de l'habitat 
des Orthoptères, faite avec une si grande connaissance de la 
cn conduit à des considérations très nouvelles et pleines 
d'in 

# défaut de ce prodromus est d’être écrit en langue 
allemande, langue si difficile à traduire. M. Brünner de W. a 
obvié à cet inconvénienten mettant en latin toutes les descrip- 
tions des espèces et tous les tableaux dichotomiques. Les 
entomologistes de tous les pays pourront donc se servir uti- 
lement et facilement de cet ouvrage. 

Il est à espérer que la publication de cette excellente faune 
européenne augmentera le nombre des orthoptéristes français. 
Avouons que ce nombre est actuellement bien petit. Le midi 
de la France, surtout, réserve de nombreuses découvertes aux 
collecteurs de cet ordre d’insectes et l'Algérie est une mine si 
riche et à peine entamée. 

A. FiNor. 


ETS 


DIAGNOSES DE COLÉOPTÈRES ABYSSINS 


Calathus vagestriatus. — Long. 8 mill. — Sat latus, 
parum convexus, piceus, sat nitidus, prothorace interdum 
rufopiceo, subtus cum pedibus antennisque rufopiceus; pro- 
thorace transverso, lato, subquadrato, lateribus antice leviter 
arcuatis, basi utrinqué foveolato, elytris ovato-oblongis, 
humèris acutiusculis, plus minusve obsolete striatis, inter- 
vallo 3° juxta striam punctis 3 distantibus impresso. 


C: parvicollis, — Long, 7 1/2 mill. — Oblongus, param 
convexus, piceus, nitidus, prothorace paulo dilutiore, anten- 
nis pedibusque rufopiceis; prothorace elytris angustiore, 
longitudine parum latiore,lateribus antice arcuatis, poslice 
fere rectis, basi transversim et utrinque impresso, elytris 
obsolete strialis, striis extus et apice obliteratis, intervallo 
30 juxta striam punctis 3, 2 primis ante, 3° post medium 
impresso. 


Cymindis Raffrayi, — Long, 6 1/2 mill. — Fuseo-brun- 
nea, nitida, prothorace elytrorum vitta angusta marginali et 
maculaoblonga humerali, pedibus, ore antennisque testaceo- 
rufescentibus; capite convexo, fere lœvi, prothorace postice 
angustato, angulis posticis obtusis, medio sulcato, lateribus 
impresso et plicatulo, elytris striatis, intervallis planis, vage 
punctulatis. Ressemble à l'axillaris Fab., plus petite et à cor- 
selet presque lisse. 

Anemia opaeula, — Long. 7 1/2 mill. — À. granulatæ 


ee 


Sas es 


ES 


SA 
pe rt EEE 


 liato valde affinis, funiculi articulo 2 tertio æquali, 


aitenuatis, striato-cren 


192 


LE, NATURALISTE 


valde affinis, sed colore fere opaco, prothorace profundius 
punctato, basi evidentius marginato, elytris minus punctalis, 
magis rugosulis, apice magis rotundatis sat distincta. 


Ceropria ovulem. — Long. 5 à 6 1/2 mill. — Brevis- 
time ovata, subglobosa, fusco-œnea, sat metallica, subtus 
cum pedibus, ore antennisque rufescens; capite protho- 
racéque sat dense punctatis, hoc antice valde angustato, 
scutello lævi, elytris sat tenuiter striatis, striis obsolete punc- 
tatis, apiæ profundioribus. 


Hoplonyx subopaeus. — Long. 12 mill. — Oblongus, 
convexus, fusco-niger, opacus, subtus cum pedibus paulo 
nitidus, capite. prothoraceque densissime punctatis, elytris 
sat fortiter punctato-siriatis, striis basi profundioribus et 
fortius punetatis, intervallis leviter convexis. 


:Systates abyssinieus. — Long. 9 à 11 mill. — S. oni- 
protho- 
race antice et basi æque angustato, elytrisque antice latiori- 
bus, intervallis haud rugosulis distinctus. 


@tiorhynchus KRaffrayi. — Long. 10 mill. — Oblon- 


-go-ovatus, convexus, niger, valde nitidus, rostro plano, lato, 


punctato, medio impresso, prothorace lateribus angulatim 
rotundato, sat fortiter, sat dense punctato, elytris apice obtuse 
acuminatis, punctato-substriatis, striis apice obsoletis ; subtus 
punctatus, pedibus picescentibus ; antennarum clava elon- 
gata. — Forme du prælongus, mais élytres imponctuées. 


©. phœostietus. — Long. 7 mil. — Oblongo-elongatus, 

convexus, fuscus, nitidus, elytris maculis cinereo-pubescen- 

übus indutis, rostro fortiter punctato, apice valdeemarginato, 

antennis piceis, clava oblonga; prothorace lateribus areuatis, 

dorso valde rugoso et peste +. ovato- se pee 
gubtu 


dense punctatus. 


©. brachyderoides. — Long. 8 mill. — Oblongus, sat 
convexus, piceo-fuscus, nitidus, elytris maculis cinereo-pu- 
bescentibus sparsutis ; rostro brevi, crasso, punctato, ve 
transvers sulcato, pedibus antennisqne piceis, his clav 
ovali-oblonga ; prothorace latéribus arcuatis, dorso 1er 


rugoso-punctato, élytris ovatis, apice tantum angustatis. 
_punctato-substriatis , striis pee baud obsoletis, subtus vix 


punetulatus. 


hadasmus semicostatus. — Long. 6 1/2 mill. Ova- 


iiptious, valde As ts planius culus, fuscus, te- 
k cul 


0, griseo et bruneo variègatus; 
capite denudato, oculis griseo circamdatis, prothorace antice 


- paulo rer medio crista supra planata, lateribus com- 


a signato, dense tenuiter punctato, ély- 
tris a basi attenuatis, striis vix impressis, sat fortiter punc- 


tatis, intervallis 3° é medio et 7° basi elevatis; subtus albi- 


dosquamosulus. 


Xylinades rat plbpalés — Long. 20 à 22 mill. — Elon- 
gatus, parallelus, nigro-fuscus, opacus, capite utrinque rufo- 


plagiato, prothorace vitta longitudinali Zepressa rufa, medio 
 spatium nigrum includente, elytris basi et postice rufo ma- 
“culosis, rostro inter antennas triplicato, prothorace rugoso ru- 


gis politis, carina basali medio interrupta, elytris grosse A 
punctato-lineatis, sublus rufo plagiatus; antennis &G me 4 
dium-corporis Jonge superantibus, © multo brevioribus, : 


L. FAIRMAIRE. 


IN © EU] WE EL, HE S 


Les membres de la Société entomologique de France, qui ont 
assisté à la dernière séance, ont été vivement impressionnés… 
par deux communications du plus haut intérêt faites par deux 
de leurs collègues et se rapportant à la découverte 4 deux 2 
sectes fossiles trouvés en Europe. 55 

M. le professeur Waga, si connu des entomologistes par ses « 
intéressantes recherches, a fait passer sous les yeux de la S0- - 

ciété un coléoptère fossile contenu dans un morceau de sucein … 
ou ambre jaune trouvé, près de Banirig, par le fils de M. le } 
comte. de Branicki 

Cet insecte mesurarit deux centimètres 1/2 ibrartiolil à la 
famille des Lucanides, et est très voisin du genre Lamprimäas 
mais ses mandibules courbes de bas en haat le rapprochent 
surtout des Neolamprima de la Nouvelle-Guinée. Ce faitest 
d'autant pius extraordinaire que les espèces de ce groupe 
n'existent actuellement que sur le continent australien, l 
Nouvelle-Guinée et le Chili qui n’en possède que deux espèces 
qui See au genre Stroptocerus. | 

xième communication est faite par M. Ch.Brongniart, 
dont Fa travaux sur les fossiles sont déjà fort appréciés 
les géologues. 

Notre honorable collègue fait passer sous nos yeux le croqu 
d'un insecte étrange appartenant à l’ordre des Orthoptères; 
taille est vraiment gigantesque, car autant que j'ai pu l'appr 
cier, elle mesure environ 25 à 30 centimètres de longueur. 

Cet insecte, qui fait partie de la tribu des Phasmides, a été 
trouvé dans les Houillères de Commentry par M. l'ingénieur 
Fayolle, à qui l’on doit la découverte de plus de 400 insectes 
fossiles, et dont tout le monde connaît le zèle et l'accueil sym- 
pathique avec lequel il reçoit tous ceux qui ont besoin” 
visiter ses riches gisements, 

Ge superbe Orthoptère sera décrit par M. Brongniart dans les 
annales de la Société entomologique de France sous le nom 
de Titanophasma Fayollei, dedié au chercheur infatigab 3, 
qui nous réserve encore plus d’une surprise agréable. 

a —— 


OFFRES ET DEMANDES 


M. Petit, à Chälons, prie les personnes qui n’ont pas encore souscrit 
à son ouvrage, et qui auraient l'intention de le faire, de lui envoyer 
de suite leur nom et adresse Pour que prochainement il puisse là 
savoir s’il a atteint le nombre de souscripteurs. 


Le gérant, te DEYROLLE. 


Évreux. — Imp. Cu. Hénisser, 


| 5" Année. N° 25 


Aer Janvier 1883. 


193 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1" et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 


ABONNEMENT ANNUEL : 


ÉMILE DEYROLLE 


| 
G fr. » 


LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION Payable d'érance en un mandat-poste à l’ordre du Directeur. DIRECTEUR 
Au bureau du Journal Trance et Algérie j SC TERRE 
Pays compris dans l’Union postale........ À » 4 
Tous les autres pays 


RUE DE LA MONNAIE, 23 
PARIS 


Ÿ (Affranchissement compris) 


8 » 
| Secrétaire de la Rédaction 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU {er JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange ou de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


SOCIÉTÉS SAVANTES 


éme 


La Société entomologique de France a renouvelé, dans sa 
séance du 27 décembre 1882, les membres de son bureau | 
pour 1883. me 

Ont été nommés : | 
MM. Signoret. 


Président. 
Vice-président. Edouard Lefèvre. : 
- Secrétaire. Desmarest. 
4 Secrétaire-adjoint. Lucas. 
risOgesE AID EO RQ CE Clément. 
Trésorier. sie Buquet. 
Archiviste-bibliothécaire. Léveillé. 
Bourgeois. 


Archiviste-adjoint.. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


séance pu 14 AOuT (Suite) 1882. 


Pierre Belon et la nomenclature binaire. — Note de M. L. 
Crié. El 

C'est à Pierre Belon, natif du Mans, qui vivait plus de cent 
quatre-vingts ans avant Linné, que l'on doit faire remonter 
l'adoption de la nomenclature binaire; il avait ainsi créé une 
méthode dont ses successeurs n6 surent pas comprendre l'im- 


portance, et ce fut Linné qui, en l'adoptant, la vulgarisa aû 


point d'en passer pour l'inventeur. De même, Belon peut être 
considéré comme le créateur de l’Anatomie comparée; son 
livre sur la Nature des Oiseaux, publié en 1555, au point de 
vue de la classification, présente une méthode et un ensemble 
de vues tels, que Linné et Cuvier les ont peu perfectionnés, 
On peut dire que depuis 1555 les grandes lignes de cette clas- 
sification n’ont pas été changées. | | 


où 
Sur une maladie des betteraves. — Note de M. Ed, Prillieux. 


Les cultures de betteraves de l'Institut national agrono- 
mique, à Joinville-le-Pont, ont été attaquées cette année par 


une maladie inconnue en France jusqu'à présent. Les jeunes 


feuilles, voisines du cœur, se couvrent d'une poussière d’un 
gris lilas, puis se dessèchent et meurent; les pieds attaqués 
dépérissent, plusieurs sont déjà morts, et il est à craindre que 
la maladie augmentant ses ravages de proche en proche, 
n’occasionne de sérieuses pertes. Cette poussière gris-lilas est 
due aux conidies d'un Peronospera appelé P, Schatii, observé 
depuis longtemps en Allemagne, où il a causé dé réels dom- 
mages; le mycélium de ce champignon pousse de petites 
branches qui percent la paroi des cellules et se ramifient en 
touffes à l’intérieur de celles-ci. Les conidies ovoides-globu- 
leuses, d’un gris-lilas pâle, sont dispôsées sur des troncs 
ramifiés qui sortent par les stomates/et même par le dessus 
des feuilles, de façon à former une‘sorte de gazon serré. Les 
conidies germent facilement et donnent naissance à un tube; 
elles produisent des oospores où spores hivernantes, comme 
le Peronospora de la vigne, globuleuses aussi avec un tégu- 
ment épais.et lisse. C'est M. Prillieux qui a découvert ces 
oospores dans les feuilles déjà tuées. 11 faudra done veiller à 
ce que les feuilles dés betteraves altaquées n'entrent pas dans 
les fumiers, pour éviter de porter les germes de la maladie 


= 


194 


LE NATURALISTE 


dans les champs où l’on doit semer les betteraves de l'année 
suivante. 

À la suite de cette communication, l’Académie adopte la 
proposition de M. Bouley, consistant à demander au ministre 
de l’agriculture de faire détruire la récolte envahie, puisque 
c’est dans une ferme de l'Etat que la maladie s'est déclarée. 


* 
Sur la houille du Muaraze, en Zambésie. — Note de M. P. 
Guyot. 
En face de l’île de Machiroumba, sur le Zambèse, se trouve 
l'embouchure d’une rivière torrentielle, le Muaraze qui dé- 
- bouche dans une échancrure de 40 mètres de hauteur sur 
45 mètres de largeur, coupée à pic dans le grès houiller. Ce 
grès est d’une épaisseur de 850 mètres environ; une fois dé- 
passé, quand on rencontre le Muaraze, on entre dansle terrain 
houiller, caractérisé par une succession de bancs de grès et 
de schistes houillers noirâtres. La houille s’y présente en six 
couches d’une trop faible épaisseur pour que l’on puisse 
l'exploiter. Des sondages feront peut-être découvrir des 
couches plus puissantes qui permettraient d'installer une 
exploitation. 


SÉANCE DU 21 AOUT 1882. 


Quelques obsérvations sur les Phylloxeras de la Savoie. — 
Note de M.J. Lichtenstein. 

Profitant d’un séjour en Savoie, M. Lichtenstein y a étudié 
l’évolution du phylloxera de la vigne, sous un climat froid, 
par comparaison avec ce qui se passe à Montpellier sous un 
climat chaud. M. Lichtenstein pense pouvoir affirmer qu’en 
Savoie, chaque mue est séparée de la précédente par un espace 
de vingt à vingt-cinq jours; au mois d'août, en effet, il ne 
trouva que des pseudogynes solitaires, de même taille, pon- 
dant d'énormes tas d'œufs (150 à 200), tandis qu'à Montpellier 
le même insecte, né à la fin de mars et pondant une moyenne 
de 30 œufs, de mois en mois, donnerait à la même époque 
24 millions de petits. A Montpellier la température moyenne 
et constante de 30° environ détermine l’évolution rapide du 
phylloxera et l'apparition de nombreux ailés; tandis qu'en 
Savoie, la température reste fraîche et au-dessous de 20° à 25°. 
Il paraît donc que l'influence du froid tend à retarder les 
éclosions, puisqu'à la température de 30° l’évolution du 
phylloxera se fait en un mois, tandis qu’à 20° il n’y aura qu’une 
génération par an. — D'autre part le Phylloxera du chêne vit 
surle Quercus pedunculata et se rattache à l'espèce PA. punctata 
signalée par M. Lichtenstein, il y a une dizaine d’années, 
comme propre à la Suisse ; elle se distingue par les taches ou 
Ÿ  marbrures rouges qui ornent son corps, et la pseudogyne pu- 
ñ pifère est aptère. Chez cette espèce la seule forme ailée se ren- 


espèces connues de phylloxeras français de la manière sui- 


Ars pa An Fat 


nnnatatén 


d’armature buccale est un fait remarquable chez un Lycori- à 


contre chez les émigrants, — M. Lichtenstein classe les sept 


4° une forme ailée, l’émigrante: Ph. punctata ; 5° point de 
forme ailée connue quant à présent; PA. acantho-chermes. 
Si donc les observations de M. Lichtenstein et celles des savants 
parisiens sont parfois en désaccord, cela tient à ce que les 
observations portaient sur des phylloxeras d'espèces différen- 


x x 


Sur un type synthétique d'Annélide (Anoplonereis Hermaun), 
commensal des Balanoglossus. — Note de M. Alf. Giard. 

Les Zalanoglossus sont très abondants aux îles Glénans: 
leur grande longueur (un mètre et plus) et leur fragilité les. 
rend difficiles à extraire en entier. La partie postérieure s’ob- 
tient facilement, étant la plus voisine de la surface du sol: 
la partie antérieure, plusieurs fois repliée sur elle-même, et 
couverte d’un mucus à odeur spéciale, a les bords latéraux de 
la région thoracique relevés dorsalement en une sorte de tube, 
au fond duquel on trouve, chez le Zalanoglossus Robinii 
principalement, le parasite dont nous allons parler. C’est une 
Annélide du groupe des Néréides. Le corps, cylindrique, un +. 
peu aplati, est un peu atténué postérieurement; un faible 
sillon médian, s’élargissant vers l’extrémité céphalique, par- 
court la région centrale. La longueur est de 40 à 60 "2; la lar- 
geur (avec les pieds) de 5 à 9*®, et la couleur d’un beau jaune 
orangé. Le lobe céphalique en rectangle deux fois plus large 
que long est un peu échancré antérieurement; il y a trois 
tentacules, et quatre yeux dont les deux antérieurs, les gros, 
sont en forme de croissants. La trompe est inerme; il n’y a. 
ni mâchoires, ni paragnathes. Les pieds sont tous semblables, 
et les parapodes composés de deux rames distinctes; la su- 
périeure pourvue d’une seule languette et armée de trois soies 
capillaires; l’inférieure garnie de deux faisceaux de soies falci- 
formes, bétérogomphes, disposés de chaque côté d’un pro- 
longement hastiforme. Le cirre dorsal est plus long que le 
ventral. Cette annélide est l'Anoplonereis Hermauni; on là 
rencontre une fois sur dix Zalanoglossus. Les mâles parais- | 
sent plus communs que;les femelles. L'absence complète 


4 


dien. En résumé, l'Anoplonereis relie d’une part les Lycoridiens 4 
aux Hésionides et aux Polynoés, et d'autre part aux Syllidiens. 


* 
N 4 


Le gisement quaternaire de Billancourt. — Note de M. E. 
Rivière. | 


Dans les sablières situées à Billancourt entre les fortifica- à 
tions, l’avenue de Saint-Cloud, la Seine et le Parc des Princes, | 


vert au chône blanc: PA. quercus, et Ph. florentina; 2 deux 
formes ailées, sans migration constatée: PA. coccénea, et Ph. 
cortiealis; 3° une forme ailée, la pupifère; Ph. vastatrix ; 


Perret. Les os sont blancs dans les couches supérieures de 
sable, et brun rougeâtre dans les couches envahies par les in 


à 


LE NATURALISTE 195 


filtrations de la Seine. M. Rivière a trouvé au même endroit 
trois ou quatre gros cailloux roulés qui, d’après les érosions 
qu'ils présentent, semblent avoir servi de percuteurs. 


* 
dat 


Des modifications subies par la structure épidermique des 
feuilles sous diverses influences. — Note de M. E. Mer. 

Dans les tumeurs fréquentes sur les feuilles de vigne, qui 
offrent un épais feutrage de poils blancs à la face inférieure 
et parfois à la supérieure, les cellules épidermiques de cette 
dernière sont plus volumineuses et renferment quelques 
stomates dont le tissu normal est dépourvu complètement. 
L'épiderme du pétiole de la feuille du peuplier d'Italie est 
constitué par des cellules minces, allongées, et n'a pas de 
stomates; au niveau des galles, les cellules sont pavimen- 
teuses, à parois épaisses, et outre des poils courts, on voit 
quelques stomates volumineux ; si les galles sont moins dévelop 
pées, les stomates sont plus petits, plus nombreux, et les poils 
plus abondants. L'irritation causée par les Acariens sur les 
feuilles de vigne et de peuplier fait développer des stomates 
sur des organes qui en sont normälement privés. L’inverse se 
produit, par contre, sur les feuilles de saule, où l'apparition 
des galles fait disparaître les stomates normaux; mais sur les 
bords de la galle, les stomates sont plus nombreux et plus 
volumineux que dans le tissu sain. Suivant que les feuilles de 
certains arbres sont exposées au soleil ou à l'ombre, la face 
inférieure possède moins ou plus de stomates (charme), les 
stomates et cellules environnantes renferment plus ou moins 
de granules azotés et amylacés (peuplier d'Italie), les stomates 
de la face supérieure de la feuille sont plus ou moins nom- 
breux (lilas), les stomates de la face inférieure de la feuille 
sont plus ou moins nombreux (seringa), etc. Certaines feuilles 
situées à la base des rameaux ou des branches peu dévelop- 
pées, et qui sont très exiguës, sont souvent arrêtées dans leur 
développement à l'extrémité du limbe, qui se termine par une 
languette; cette dernière partie renferme plus de stomates et 
de poils, que l'autre. M. Mer estime que de l'irritation produite 

ar les Acariens, résulte un appel de matières nutritives, 
prouvé par l'hypertrophie des oranges de ces régions. Or les 
stomates et les poils doivent leur naissance à des foyers de 
multiplication cellulaire, et c'est précisément ce qui a lieu 
dans les galles. Ceci explique donc l'apparition des stomates 
sur les galles de la vigne et du peuplier d'Italie, pourquoi ils 
sont plus nombreux au soleil qu’à l'ombre. Dans les galles 
du poirier et du saule, les stomales devenant plus rares Ou 
disparaissant, on peut admettre que les tissus, étant entravés 
dans leur croissance dans la région des galles, il s'y produit 
un amas de nourriture donnant naissance à de nombreux 
stomates, qui viennent à manquer au contraire dans la partie 
centrale où les tissus ont pu se développer librement. Il n'y a 
donc pas lieu d'attribuer aux stomales et aux poils l'im- 
portance qu'on leur attribue au point de vue des relations 
d'échange entre la feuille de l'air ambiant, alors qu'on les voit 
apparaître ou disparaitre sous l'influence de simples condi- 
tions de nutrition. 


SÉANCE DU # SEPTEMBRE 1882, 


Recherches sur l'appareil circulatoire des Oursins réguliers. — 
Note de M. R. KϾhler. 

Le canal du sable n’est pas un canal simple, mais il est formé 
de deux canaux accolés dont l’un, seul décrit jusqu'à présent, 
est indépendant de la glande ovoïde, tandis que l’autre entre 
en connexion avec elle. On se rend compte de cette disposition, 
de la façon suivante; en dirigeant dans ce canal une injection, 
du côté de la lanterne, la matière remplit un anneau périæso- 
phagien, passe dans les vésicules de Poli, et de là, pénètre le 
vaisseau marginal interne ; tandis que si l'on pousse l'injection 
en sens inverse, du côté de la glande, on injecte un réseau de 
petits capillaires ramifiés à la surface de cette dernière. Si 
l'on pique au hasard la canule dans la glande, ou injecte le 
canal excréteur qui débouche à la plaque madréporique sans 
jamais injecter de vaisseaux. Dans le cas où sur une pièce 
déjà injectée par la moitié du canal du sable communiquant 
avec l'organe d’excrétion, on dirige une injection par les 
vaisseaux ambulacraires, on remplit, au-dessous de l'anneau 
œsophagien précédent, un deuxième anneau qui envoie aussi 
des branches aux vésicules de Poli; c'est de ce deuxième 
anneau que part la moitié du canal du sable indépendante de 
la glande ovoïde. C'est au niveau des vésicules de Poli que se 
fait la communication entre les deux anneaux. D'un autre 
côté il existe deux vaisseaux dans chaque zone ambulacraire, 
l'un superficiel et l’autre profond, envoyant chacun une 
branche à chaque vésicule ambulacraire. Ces deux vaisseaux 
sont indépendants de la bandelette nerveuse appliquée contre 
la paroi du test; au niveau du bord inférieur de la lanterne, 
les vaisseaux ambulacraires qui étaient doubles, dèviennent 
simples et montent le long des pyramides pour se jeter dans 
l'anneau inférieur. Ces dispositions anatomiques se rap- 
prochent des faits signalés précédemment par l'auteur, chez 
les Oursins irréguliers, 


—— 


LA FOURRURE D’OTARBIE 


S 3 


Presque aussitôt que les femelles sont arrivées, c’est-à-dire 
vers la fin de juin ou vers les premiers jours de juillet, elles 
mettent bas un jeune, bien rarement deux; dix jours après 
elles sont couvertes par les mâles, par conséquent elles portent 
donc douze mois moins quelques jours. 

Les jeunes otaries sont complètement incapables de nager 
et lorsque par hasard, ils tombent à l’eau, ils s’y noient: ce 
n'est que plusieurs semaines après leur naissance, aile 
commencent à sa familiariser avec l'élément liquide, en barbo- 
tant d'abord dans les flaques d’eau ; puis, peu à peu, ils s’enhar- 
dissent, se risquant sur les flots au bord du rivage etenfin se 
sentant assez forts, ils se lancent en mer. Ce n’est que vers le 


20 septembre qu'ils sont aguerris, mais à partir de ce moment 
# L 


on les voit souvent s'exercer à nager, à sauter, à plonger 
À , 


= 


196 


LE NATURALISTE 


comme pour prendre des forces, avant le grand voyage, qu'ils 
doivent bientôt entreprendre pour fuir le froid rigoureux de 
l'hiver, des lieux qui les ont vu naître, et aussi pour trouver 
‘la nourriture qui leur ferait défaut à l’époque des glaces. 

Les femelles allaitent leurs jeunes, mais n’en prennent au- 
cun soin particulier; elles restent une grande partie du temps 
à l’eau, les laissant sous la garde des mâles, qui eux ne s’ab- 
sentent guère, surveillant leur harem avec un soin jaloux; les 
femelles reviennent cependant souvent à terre et parmi les 
centaines de petites otaries, qui sont groupées l’une près de 
l'autre, ellès reconnaissent leur enfant sans jamais se tromper 
et leur offrent la mamelle, que celui-ci vient prendre, se 
gorgeant de lait, à tel point, que lorsqu'il est fatigué ét rassasié, 
on le voit quitter le mamelon et rejeter ce que son estomac 
ne peut retenir. 

Au bout de six semaines, les jeunes commencent à pourvoir 
eux-mêmes à leur nourriture. Alors les Rookeries se désorgani- 
sent, l’ordre qui régnait jusque-là est rompu, et cette multitude 
d'animaux se meuvent en tous sens, vont, viennent comme il 
leur plaît, jusqu’au moment de l’émigration. 

Deux espèces d’otaries vivent sur les Iles Pribylov, l'une est 
le Fur-Seal des américains, (Callorhinus ursinus); l'autre est le 


Sea-Lion (£'umetopias Steller:) ;. Comme valeur commerciale, 


la première espèce est la plus recherchée pour la fourrure, la 
seconde espèce n’est guère utilisée que par les habitants; c’est 
done de la première dont nous nous occuperons plus spéciale- 
ment et nous allons voir maintenant, les môyens en usage, 
pour prendre ces animaux, les tuer, les dépouillér et en quoi 


consiste le travail de préparation des peaux, fre au us 


où elles sont employées pour les fourrures. 

C’est dans les mois de mai et juin que se fait la écôtté des 
peaux du phoque à fourrure. Le champ de carnage se trouve 
au milieu du village qui est assez éloigné des Rookeries, car 

afin de ne pas gêner cette grande famille et d'éviter la perte de 
temps, on fait venir les otaries jusque là, à l’aide de manœuvres 
que nous allons décrire. 

Les habitants se meltent en compagne bien avant le jour ; 
ils prennent un long détour en suivant le rivage pour arriver 
entre la mer et les otaries, qui dorment d’un profond sommeil 
à cette heure matinale; aussitôt qu'ils sont bien postés, et que 
le jour est venu, ils se montrent tout à coup à ces animaux, 
qui, effrayés de leur présence inattendue, essayent de fuir à 
la mer, mais les hommes les rabattent et les contraignent à 

_rebrousser chemin. Voyant le chemin barré les otaries se re- 
jettent vers l’intérieur de l'ile: c’est alors que commerce la 
marche au supplice. 

Après: avoir séparé un groupe d'environ mille mâles, les 
Aleutes se rangent de chaque côté du troupeau, le poussent de 
façon à le forcer à suivre la direction du village, on se trouve 
le terrain de la tuerie; une fois la troupe dans la bonne direc- 
tion, ce n’est plus qu’une affaire de temps, plus ou moins 
long, suivant que lé Yillage est plus ou moins éloigné, mais 
quoique la distance ne soit jamais bien grande, ce voyage 
s'effectue lentement, car il faut prendre des précautions pour 
que la fourrure ne soit s endommagée par une course trop 
rapide, ce qui arriverait infaibliblement; ces animaux, se 
-traînant, useraient leurs poils sur le sol; on a donc la précau- 
tion de les laisser reposer souvent, afin qu'ilsn “épuisent pas L 


leurs forces et qu'ils arrivent en bon état. Du reste cela est : { 
AE avec un peu de patience. Une fois la troupeprise entre les 
hommes, qui la guident en l'escortant de chaque côté, elle suit … à 
dre le chemin tracé par ces jalons humains, qui, soit | 
en faisant du bruit, soit en frappant deux planchettes, l’une 
contre l’autre, soit en levant les bras, ou à l’aide de toute au- : 
tre démonstration de ce genre, accompagnée de cris, contrai- M} 
gnent ces pauvres bêtes, qui ne cherchent même pasrà se 
défendre, à cheminer jusqu’au village, terme de leur Vos 
et de leur existence. | 

Une fois arrivées, les otaries se reposent pendant que 1e 
hommes prennent leur rep après quoi commence le. 
travail; des ta indiquent les animaux qu'il fauttuer, 
généralement ce sont ceux qui ont cinq ans d'âge ; les jeunes. 
ou les vieux, ou bien encore ceux dont la robene parait ae 
bon état, échappent à la mort. ; 

Sur un signe du surveillant, des hommes armés d’un 15 
“bâton, en forme de massue, en assènent un coup sur la tête. 
de l'animal, qui tombe le crâne brisé; ce qu’il y a de singulié 
c'est que ces tueries s’exécutent, sans que les autres individus 
de la troupe ne s’émeuvent, ils attendent comme résignés, Je | 
sort qui leur est réservé. C'est peut-être le seul exemple parmi 
les mammifères, d'une telle indifférence devant le danger 


ja Fe 


sont même susceplibles d'une certaine éducation. IS son 
dans ce cas, croyons-nous, convaincus de l'inutilité dé fuir sur 
terre, leurs moyens de locomotion étant imparfaits, et 
aucun doute, s’is étaient dans l’eau, ils chercheraient à s'é- 
chapper; quoi qu'il en soit, il paraît que cetle tuerie est : 
ie dde URRE à PRES ér, , 


er re et se mettent à l’œuvre ; ils commencent par 
saigner ces animaux , puis à peine morts ; car il faut se ne 


rieure du corps, près des nageoires, et enlèvent la peau en 
quelques minutes, laissant sur le sol, sans plus s’en occupe ;. 
le corps entier que l’on ne prend pas même la peine d'enter- 
rer ; plus tard, quand l'hiver est arrivé, les habitants se servent 
de Ja chair et des os comme combustible, c’est leur, résel 
des temps froids, ils font ainsi de très beaux feux. En effet, 
ces animaux sont {rès gras. et la combustion doit en être. très 
active, Mais comme il est facile de le prévoir, ce chauffa 
répand une odeur assez désagréable, à laquelle il faut être 
habitue. f 
Les peaux enlevées, d’autres hommes les prennent et le 
emportent dans un. bâliment construit spécialement pour la 
salaison; cette construction ressemble à un grand bang 
ouvert à Chaque extrémité, de façon que l'air puisse ycireuler 
librement ; de chaque côté se trouve un bassin formé de plan- ! 
“ches, où les peaux sont installées par lits et salées. Tn 
semaines après, on les retire de ce bain de sel et immédiate- 
ment, elles sont mises en paquets : c'est dans cet état qu’elle 
sont chargées sur les navires de Ja Compagnie, qui les portent 
Sur les marchés des États-Unis, d’où elles viennent en Europe 


LE re dr PL EU AL 
(Re TRS 


LE NATURALISTE 197 


et où l’on leur fait subir une série de préparations très minu- 
tieuses avant d’être employées pour la fourrure. 

Avant tout, les peaux sont dessalées, puis on les fait sécher, 
afin quele poil ne tombe pas, après quoi l’on éjarre. Ce sont 
généralement des femmes qui sont chargées de ce travail, qui 
consiste à enlever le grand poil dur.que l’on appelle jarre, ce 
poil s’enlève avec la main, en prenant entre le pouce en une 
espèce de couteau. sans tranchant, une touffe que l’on arrache 
par un mouvement brusque, au rebours de la direction des 
poils ; ce travail est long ct demande beaucoup d'habitude, 
pour ne pas enlever en même temps le duvet qui est au-dessous 
et qui constitue la fourrure. 

Il reste alors à donner au cuir la souplesse nécessaire pour 
être employé. ette souplesse s'obtient au moyen d'une pâte 
liquide, composée de farine de seigle et d'huile, que l'on étend 
sur Ja peau; lorsque cette couche de pâte estsèche, on l’enlève 
en grattant fortement avec un couteau fixe monté sur. un 
banc, ou à l’aide d'un grattoir dont le manche s'appuie sur 
l'épaule de l’ouvrier, qui pousse sur la peau, accrochée par un 
bout et qu'il retient par en bas, de façon à la tendre sous 
l’action du couteau ; ce travail se nomme passer en mégie. 
enfin on teint et on lustre ces fourrures qui sont alors em- 
ployées pour les différents usages de la mode. “4 

Ces différentes opérations demandent de quatre à six mois 
de travail, et lorsqu'elles sont terminées, chaque peau revient 
à 16 francs de main d'œuvre, à peu près. 

Depuis 20 ans, cette fourrure a toujours été en augmentant 
deprix: depuis les trois ou quatre dernières années il est 
devenu excessif; déjà de mode en Europe et surlout en 
France eten Angleterre, elle a été aussi fort recherchée en 
Amérique. A partir de ce moment, la concurrence des four- 
rures américaines sur tous les marchés des États-Unis, n'a 
pas tardé à amener une hausse très considérable de prix. 


En 1873 on payait de 55 à 70 francs une peau brute. 
En 1879  — 70 à. 75 — 

En 1880 #15 80 à 100 “ir 

En 1881 — ; 1425; 


La compagnie d’Alaska seule vend-tous les ans à peu près. 
pour 10, 000,000 de francs de ces peaux d'Otaries prises sur 
les deux îles St-Paul et St-Georges; on estime à 100, 000, le 
nombre de ces Otaries tués sur différents points des mers du 
sud, ce qui porte à 200, 000 le nombre total de ces as 
tués chaque année, donnant ensemble, en complan # ac 
peau à100 francs seulement, le chiffre important de le À 
de francs, plus les 16 fr. du travail de la peau, ce Re = 
roulement de 23,000,000 de francs, avant même que celle fou 
rure ne soit vendue au public. 


———— — 


DIAGNOSES DE COLÉOPTÈRES ABYSSINS 


| RAP ES — Long. 9 mill. Ovatum, 
ommn subopaetuimn. L L 
AE convexum, nigrum, fere opacumn ; capite ne HT 
tato, lato, prothorace sat dense punetulato, te se, 
louis basi smpliatis, linento-punetetis, IAE Pic 
En ent dense punctatis, segmento ventrait MUC P 
funde bilunato. 


DE. atronitens. — Long. 6 1/2 mill. — Oblongo-oya- 
lum, convexum, nigrum, nitidum ; capite rugosulo, protho- 
race subtiliter dense punctato, lateribus magis marginato, 
scutello brevi, punctulato, elytrissat tenuiter punctato-serialis, 
intervallis subtiliter punelulatis ; segmento ventrali ultimo 
bilunulato, lunulis medio fere confusis. 


. M. notabile, — Long. 5 mill. — Ovato-ellipticum, modice 
convexum, fusco-nigrüm, parum nitidum : capite prothorace- 
que Strigosulo-punctatis, scutello nullo ; elytris subtiliter 
punetato-substriatis, intervallis subtilissime punctulatis ; 
segmento ventrali ultimo profunde unilunato. | 


Cantharis meloidea. — Long. 9 mill. — Oblonga, pos- 
lice dilatata, nigra, opacula, sat longe cinereo-pubescens, 
antennarum articulis 2 primis rufiss prothorace antice tan- 
um angustato, elytris angustiore, bis abdomine paulo previo- 
ribus, postice grädatim latioribus, apice rotundatis et dehis- 
centibus, subtus paulo nitidior. 


Halticopsis. —Nov. gen.— Ce nouveau genre présente 1e 
faciès de l’Aaltica oleracea, il diffère par le manque de sillon 
sur le corselet et les antennes épaisses, ne diminuant ‘pas 
vers l'extrémité ; les tibias postérieurs sont munis d’un très 
petitéperon, les crochets des tarses sont munis en dedans 
d’une lame mince, les femurs postérieurs sont larges, mais 
peu épais. 


HT. spissicornis. — Long. 5 mill. — Oblonga, modice 
convexa, cœrulea, satnitida, antennis fuscis, crassis ; pro- 
thorace transversim quadrato, “anguste marginato, angulis 
posticis obtusis, vix perspicue rarius punetulato, scutello 
bréviusculo, elytris postice haud ampliatis, dense punctatis. 


L, FAIRMAIRE. 


BIBLIOGRAPHIE 


MÉMOIRE SUR L'HISTOIRE NATURELLE DE L'EMPIRE CHINOIS 
: Par des Pères de la Compagnie de Jésus *, 


Parmi les ouvrages de Conchyliologie qui ont paru dans ces 
derniers temps, nous devons mentionner l'étude si complète 


et si intéressante des Mollusques de la Chine centrale, publiée 


à Chang-Haï, par le R. P. Heude, sous la direction des Pères 
dé la Compagnie de Jésus. L'Empire chinois, par sa vaste 
étendue et son éloignement de l’Europe, fournira longtemps 
encore des aliments à la curiosité des savants; mais, jusqu'ici, 
aucun effort aussi considérable n’avait été tenté pour donner 
satisfaction à cette curiosité légitime. En effet, l'œuvre du 
P. Heude comprend toutes les branches de la zoologie; et cet 
immense travail, poursuivi depuis un grand nombre d'années, 
à travers bien des dangers et des obstacles, marche vers sa 


1 Chang-Haï, 1882, à l'Orphelinat, et à Paris, chez Savy, libraire. 


F2 


198 


LE NATURALISTE 


conclusion. Mais, nous n’avons à nous occuper ici que de la 
partie malacologique de l’œuvre, et, en particulier, du mé- 
moire qui concerne la conchyliologie terrestre de la grande 
vallée du Fleuve bleu. 

Déjà, dans une série de fascicules qui ont atteint le nombre 
de huit!, l’auteur avait fait connaître, par une diagnose latine 
accompagnée d’une excellente figure, les mollusques acéphales 
recueillis pendant le cours de ses voyages. Les conchyliolo- 
gistes avaient été frappés de cette quantité d'espèces qui leur 
étaient inconnues, des singularités de quelques-unes, et sur- 
tout de la ressemblance étonnante qui rapprochait plusieurs 
d’entre elles des types les plus caractéristiques de l'Amérique 
du Nord. La richesse de ces eaux répandues avec profusion 
sur tout le territoire est telle, que le savant auteur de la 
conchyliologie de Nanking a dû consacrer un fascicule entier 
au genre Corbicula dont il a décrit 49 espèces. 

Le mémoire consacré à l'étude des Mollusques terrestres est 
indépendant de cette dernière publication, et fait partie du 
grand ouvrage qui a pour titre : Mémoires concernant l'His- 
toire naturelle de l'Empire chinois. C'est un grand in-4°, de 87 
pages, avec 21 planches lithographiées. La typographie en est 
très belle et fait honneur aux presses de la Mission catholique 
de Chang-Haï. En outre, particularité remarquable, les dessins 
ont été exécutés, sous la direction du P. Heude, par un jeune 
Chinois de l’Orphelinat. Ces dessins sont pâles et manquent 
de relief; ce ne sont point des pages d'album, mais, pour 
l'exactitude, on peut s’en rapporter à l'artiste qui n'appartien- 
drait pas à sa race si elle n’était point scrupuleuse. L'en- 
semble du mémoire comprend la description et la figure de 
158 espèces, dont 30 seulement étaient connues. Le genre 
Helix, proprement dit, est représenté par 45 espèces, et le 
genre Clausilia par 32, dont 7 avaient été déjà publiées. Les 
Cyclostomidæ sont au nombre de 16, répartis en cinq sections, 
tandis que les Mellusques nus ne comptent qu'une seule 
espèce, a Vaginula sinensis. 

Cette faune, dont la plupart des éléments appartiennent au 
bassin du Yang tse Kiang (fleuve bleu) n'offre pas, dans son 
ensemble, un aspect attrayant. Bien peu d'espèces se distin- 
guent par leur originalité, et, quant au coloris, il fait absolu- 
ment défaut. Tous les tests, à peu d’exceptions près, sont 
dénués d’ornements et uniformément cornés.Parmi les Clau- 
silies, un des genres les plus nombreux, (quelques-unes attei- 
gnent une taille remarquable (CZ. Middendorfiana, Swinhoi, 
Fortunei, maïs le plus grand nombre rappelle assez exacte- 
ment les formes banales de l’Europe, Cette analogie trouve 
son explication naturelle dans une certaine conformité de sol 
et de climat ; aussi ne se borne-t-elle pas aux Mollusques ; le 
règne végétal y participe dans une égale mesure. Ainsi, à 
1,400 mètres au-dessus du Kiang {ze, l’auteur a vu fleurir les 
Parnassia, les Polygonum, les aconits, les centaurées, et 
d’autres plantes semblables à celles de l'Europe qui lui ré- 
jouirent le cœur, comme la rencontre de vieux amis. . 

La dernière planche de louvrage est consacrée, en grande 
partie, aux détails anatomiq 
qui vit à l'embouchure du fleuve bleu. Cette étude délicate 


de l’Assiminea flammea espèce 
et 


1 Conchyliologie fluviatile de la province de Nanking et de la Chine cen- 
trale, à Paris, chez Savy, libraire. 


d'une très grande difficulté, en raison de la petitesse du 
mollusque, nous fait connaître l’organisation intime d'un 
genre dont la place est restée longtemps incertaine dans la 
série malacologique. À la vérité, les caractères extérieurs de « 
l'animal étaient déjà connus, ainsi que son mode d'existence, 
par les observations du D' Leith, consignées dans le Journal 
de la société asiatique de Bombay, et reproduites par Blan-… 
ford, dans les Annals and Magaz. of nat. hist. de l’année 1867. 
Ainsi, l'on savait que les Assiminea sont pourvus de deux … 
tentacules oculés au sommet, particularité qui les distingué 
des Paludines et de tous les autres operculés. La publication 
du P. Heude confirme les observations du D' Leïth, et les 
complète par une étude anatomique qui couronne dignement $ 
ce travail. 5 4 
On peut s'étonner à bon droit qu'il existe encore quelque « 
doute sur le genre de vie des Assiminea après les expériences ” 
du D' Leith et de M. Blanford qui remontent à plus de quinze 
ans. Les Assiminea, dit ce dernier, sont essentiellement des 
mollusques d'eau saumâtre, vivant à la limite des marées, sur 
la vase des estuaires ; mais tantôt au bord des eaux douces, 
et tantôt au bord des eaux salées, selon les espèces. A son 
tour, le D' Leith s'exprime ainsi : « Si on met ces mollusques 
dans un vase rempli d’eau salée, ils se hâtent d'en sortiren 
rampant sur les parois; si l’eau est douce, ils ferment leur 
opercule et demeurent au fond jusqu'à ce que mort s'en 
suive, » Les expériences de M. Blanford sur l’Assiminea Fram 
csci n'ont pas donné des résultats identiques, mais n’en ont 
pas moins prouvé que ces petits animaux ne pouvaient pas 
vivre submergés. De son côté, le P. Heude, qui a recueilli, 
en Chine, quatre espèces du genre, a toujours rencontré ces: 
mollusques sur les vases plus ou moins saumâtres, à l'embou- 
chure des fleuves, sauf une espèce, l’Ass. scalaris, qui parait 
affectionner l'humidité des vieux murs, et qu’il a observé en. 
grand nombre sur ceux de la ville de Chang-Haï. Il faut donc 
en conclure que les Assiminea ne sont point des mollusques {| 
aquatiques, malgré leur ressemblance apparente avec les | 
Paludinées, mais des mollusques terrestres dont le mode 
d'existence est analogue à celui des Auriculacées. 


A. MORELET. 


EXCURSIONS 


BOULOGNE 


Parmi les villes qui offrent quelque intérêt au point de vue 
géologique et minéralogique, on peut sans crainte y adjoindre 
Boulogne, C’est, comme un grand nombre de personnes ont 
pu l’apprécier, une jolié ville située sur la mer à l'embou- 
chure de la Liane. Pour ne nous occuper que des trouvailles 
géologiques et minéralogiques, nous passerons sous silence 
les superbes monuments et les choses remarquables renfermés 
dans cette ville. | 

. Boulogne possède un magnifique musée composé de collec- 
üons rares et où la minéralogie a sa bonne part. Pour uB 
* géologue désireux de s’instruire, ’est une après-midi employée 


LE NATURALISTE 


199 


agréablement, pendant laquelle il peut approfondir ses con- 
naissances et s’aider pour les recherches qu’il fera dans les 
environs. Deux jours sont nécessaires aux excursionnistes 
pour se procurer les échantillons dont nous verrons plus loin 
la nomenclature. 

Près de la ville s'élèvent, sur les bords de la mer, d’un côté 
Capécure, et de l’autre Ambleteuse, deux petits villages à 
proximité desquels les géologues commencent leurs recher- 
ches. Le chemin le plus commode est de suivre la plage quand 
la mer est basse et le haut des falaises à marée haute. 

En partant de Boulogne vers sept heures du matin, on peut 
arriver, après trois quarts d’heure de marche, vers Capécure, 
à un banc de pierres de tous genres que la mer y a déposées. 
Cet espace est d'environ trente mètres carrés et offre une assez 
grande variété d'échantillons au collectionneur. 

On y rencontre plusieurs espèces de coquillages pétrifiés, 
entre autres le Zrigonia Pellati, que l'on trouve rarement 
entier, l’Ostrea Virgula et la Vénus Palourde, etc.; vient en- 
suite le Mica noir et rose dont nous avons trouvé un bel 
échantillon, puis un bois pétrifié ayant pour constitution la 
pyrite de euivre. L'Ammonite Splendens et quelques-unes de 
ses empreintes s’y rencontrent au milieu de galets roulés dont 
un attira particulièrement notre attention à cause de sa forme 
assez semblable à celle d’un petit pain français. Il était com- 
posé de silice d’une couleur un peu jaunâtre et n’était autre 
que du grès. Nous avons également trouvé de magnifiques 
calcaires tant pisolithiques que coquilliers, puis des silex roulés 
que l’on aurait pris au premier abord pour du marbre de 
couleur blanchâtre traversé par des filets rouges. Enfin un 
certain grès, mais d’une constitution différente du précédent, 
s’y rencontre aussi; il est remarquable par quelques petits 
points rouges que l’on aperçoit à sa surface. C’est en ce lieu 
que l'on trouve la Pyrite de cuivre en formation qui donne, à 
cet endroit de Ja plage, l'aspect d’un champ de diamants : tels 
sont les échantillons que le collectionneur peut trouver à 
Capécure. 

Ajoutons en passant que M. E. D., professeur distingué, se 
promenant un jour de ce côlé, a eu l'heureuse chance d'y 
rencontrer un Conus pétrifié dont le poids était d'environ 
4 kilog. Nous souhaitons ardemment aux excursionnis{es 
qui poursuivront leurs recherches de ce côté, de trouver 
quelques pétrifications du même genre. ” 

En rentrant à l'hôtel, vers onze heures, on fait avec plaisir 
un copieux déjeuner, car l'air frais du matin et les recherches 
ardentes aiguillonnent fortement les appétits. 

Pour passer l'après-midi sans trop de fatigue, le meilleur 
moyen est de se diriger du côté du Musée. C'est là : a sont 
réunies toutes les curiosités cachées dans les entrailles de la 
terre et où le géologue peut étudier de la façon la plus com- 
mode. Ce n’est pas quelques heures qu il faudrait 2 mes 
le Musée, mais un jour entier. Enfin de vitrine en vitrine, * 
salle en salle, on parvient, non sans peine et sans Un gran 

, l'autre de ces choses si attrayantes. 
regret, à s’arracher lun r ie se 

Le lendemain, de bonne heure, tout le monile est sur pied, 

es : s à partir pour la seconde expédi- 
les outils au côté et disposés à partir : 
on dirigée du côté d’Ambleteuse. C'est près du fort Henri IV, 
er ire bé en ruines et que l'on aperçoit de la jetée, 
anjonr ho OA 2e côté de Capécure, un amas de 
que se trouve, comme du ed 7 


curiosités ignorées par beaucoup d'excursionnistes. Nous 
ajouterons aux échantillons déjà cités plus haut, des pierres 
rendues spongieuses par des trous de vers relativement petits 
et des Polypiers Sidérolithes. 

Le fort dont je parlais tout àl’heure offre quelque attrait au 
point de vue scientifique par les roches dont il est formé et 
qui atteignent un assez gros volume; il est donc facile aux 
excursionnistes de s’en procurer un morceau convenable, à 
l'aide de leurs instruments si utiles dans leurs voyages. 

Pour terminer, nous nous rendons à l’Aquarium qui nous 
occupe une grande partie de l’après-midi. 

Le lendemain, avant de prendre le train qui doit nous 
ramener, plusieurs de nos pag profitent des quelque 
heures qui leur restent pour visiter la ville. Nous nous retrou- 
vons tous à la gare, lieu du rendez-vous, et nous quittons 
Boulogne, heureux d’avoir augmenté nos collections de nou- 
veaux et nombreux échantillons. 


L, LEFEBVRE. 


MONTIGNY-SUR-ROC 


L'an passé, en allant visiter les mines de l’Escarpelle, 
j'eus l’occasion de faire la connaissance du directeur du 
Musée de Douai. En visitant les collections géologiques du 
Musée, je remarquai de beaux blocs de fossiles provenant de 
Montigny-sur-Roc, près de Mons. Je n’avais jamais entendu 
parler de cette localité, ce fat le directeur qui me rensei- 
gna sur sa situation et sur l’excursion qu’on pouvait y faire, 

Lorsqu'il m'eut bien renseigné, je vins avertir mes compa- 
gnons de cette excursion et les engageai à me suivre à Mon- 
tigny-sur-Roc. Ils acceptèrent de bon cœur en vrais géologues, 
et nous partîimes pour l'excursion. Le train nous débarqua à 
Elouges ; là, je demandai la route de Montigny, car ce petit 
village est perdu au milieu des plaines et des vallées. En nous 
meltant en route, je remarquai que le terrain montait gra- 
duellement; puis à peine avions-nous fait quelques kilo- 
mètres que le village de Montigny avec sa vaste vallée s'éten- 
dait devant nous. 

Montigny-sur-Roc, pour ne parler que de ses richesses géo- 
logiques, (car les botanistes visitent aussi ce petit village), est 
situé sur une carrière de grès ; ce qui lui donne son nom. Pour 
étudier le sol, il faut descendre dans les carrières d’où l’on 
extrait encore maintenant un beau grès quartzeux, supérieur 
au grès de Tournai. 

Le maître de carrière, un vieux Belge, nous donne la per- 
mission de prendre ce que nous pourrions trouver. Arrivés 
au bas de la descente, nous rencontrons d'énormes masses 
de tourtia qui atteignent parfois un mètre. Dans ce tourtia, 
sont enchâssés des grès de couleur violette, parmi lesquels on 
trouve des minerais de fer, de cuivre, etc. En cherchant 
bien, on peut après quelques heures, avoir recueilli les fossiles 
suivants : 

Ostrea contorta. 

»  cymbium. 
Hemithiris spinosa. 
Ammonites margaritaceus , 


—à 


200 


LE NATURALISTE 


Cardita Jouannetti. 
Cidaris coronata, etc. 

On voit par ces quelques noms, que l’on rencontre dans la 
carrière bien des terrains différents. 

Après avoir rempli à peu près tous nos sacs, nous allions 
nous retirer, lorsque je heurtai un énorme bloc qui sem- 
blait continu dans la terre. Je le regardai attentivement, 
l’attaquai à coups de marteau, et après l'avoir fendu en 
plusieurs morceaux, j’aperçus un très beau rognon de pyrite 
de fer, il avait la forme d’un petit saucisson terminé en pointe 
et émerveilla tous les excursionnistes qui ayouèrent n'avoir 
jamais vu chose pareille. 

Le propriétaire de la carrière nous conduisit voir 
sa collection. Elle ne se composait que de quatre gros blocs 
de fossiles, mais quelles sortes de fossiles! Ils ne ressem- 
blaient en rien à ce que nous avions déjà trouvé de rare 
dans la carrière; c’étaient de grandes huîtres pétrifiées 
mesurant au moins 0, 30 de long sur 0, 20 de large, et d’é- 
normes oursins avec leurs épines très bien conservées. Cette 
collection allait être envoyée au musée de Louvain. Je m'em- 
pressai d'acheter quelques euriosités, et un bloc de fossiles 
où j'ai remarqué deux espèces qui n'étaient pas dans la car_ 


rière, mais qui pour cela ne sont pas très rares : le lumina | 


scopularum et le voluta spinosa. 
Cela terminé, nous reprîimes le train de Douai, contents 
d'avoir fait une excursion es bien des géologues ignorent. 


LANTIER 


 NÉCROLOGIE 


Le 18 décembre dernier est décédé à Paris, à l’âge de 
55 ans, M. Eugène Gaudefroy, bien connu de tous les bota- 
nistes parisiens. [l appartenait à ce petit groupe de natura- 
listes qui cultivent la science pour elle-même, sans jamais 
lui demander autre chose qu’un refuge contre le désœuvre- 
ment et que les pures jouissances de l'esprit. Possesseur d’un 
riche herbier et d’une belle bibliothèque, il avait apporté dans 
la composition de ces collections un choix judicieux et éclairé ; 
Chaque livre avait été lu et annoté, chaque plante étudiée ef 
vérifiée ; il faisait libéralement profiter de ses richesses scien- 
üfiques tous ceux qui avaient recours à son inépuisable obli- 
_ geance, et il abandonnait avec plaisir, à ses amis, le résultat 

de ses études où de ses découvertes botaniques. D’une 
extrême modestie et d’une défiance de lui-même qui allait 
jusqu’à l'excès, E. Gaudefroy se décidait rarement à publier 
ses observations; cependant ses £tudes sur les Ranuncules à 
pédoncules striés, sa Flore obsidionale des environs de Paris et 
quelques autres Notes éparses dans divers Recueils scienti- 
fiques, suffiront à conserver parmi nous la mémoire de l'ami 
dévoué, du botaniste zélé, auquel la Flore parisienne est rede- 
vable de quelques-unesde sesplas, intéressantes acquisitions. 


D* B**, 


| Distenia Pilatei — Am. Cent . . 


OFFRES ET DEMANDES 


M. P. Madon, Cour Mirabeau 4, à Aix en Provence, peut, en sel 
dant que la détermination de ses récoltes de Syrie et de Chypre soit 
terminée, disposer de quelques exemplaires de Procrustes Anatolicus 
et aussi de Cicindela concolor, Morio olympicus, Glaphyrus syriacus« 
Julodis intricata, Psiloptera chlorana, Anthia discicollis, gorgus ét 
ustulatus, en échange d'insectes d'Europe de même valeur et demên 
familles. 


* 
* + 


M. Julio-Henriques, à Coimbro, offre un berbier de plantes 
Portugal, comprenant 1,116 espèces et 1,900. échantillons; les plant 
sont bien préparées sur papier blanc et avec feuilles de carton. 

Prix : 500 francs. 
es ES 

M. Alfred Wailly nous prie d'annoncer à ses correspondants, qui 
demeure maintenant : Tudor villa, Tudor Road Surbiton (Surrey). 


ARRIVAGES 


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Carabus Chilensis — Chili. . . . . . . . . . . . .6à8 
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Heliocopris Bucephalus — Cochinchine. . . .:. , . . 1 
Propomacrus Sn rar g' et © La à +. 275 FANS 
Euchirus longimanus. . + +: 1882 
Temnorynchus Athlon — à het, Ledabiy fi 0) 0 
Xylotrupes dechotomus — Japon AUD. SUCRE 
Chalcosoma atlas — Asie drientale Fe sr 15 à 25 
es j D did or 
Sense tie — Nonvelle Gumée.s "er 
Megalosoma elephas — Colombie, . . . . . . . . 45 à 18 
Ceratorrhina Oberthurii œ Re 2902IDET. à à s 0 
Mephistia Bertholoni G' seul. . . — . . . . . . .. 6 
Plæsiorrhina specularis, 4 22057, 172 LIUTPINOTE 
Sternocera castanea — Abyssinie, .. , . , . . . . .2à3 
Catoxantha so Inde, cp PARTS OUR 15 
RE Himomplet 555.136 à xH8ie 
Crete nissan Ban! ant toancotliors ire 
Aspidosternum festivum — Zanzibar. . . . . . . . . 5 
Eupezus longipes. . . . . ne Ce der 
Cyphus Sloriandus — Brésil Len CA es sr 
| Macrotoma natala — Natal, . . . . Vote € Le 3 
Aristobia hispida = Chine, : . ,. 2.44 4.22,0 18 
Melanauster Chinensis — Chine . .. ......, 2: 
Tragocephala variegata — Zanzibar . . , , , . . . , 2 
Omacantha gigas — Sénégal. . . , 4 , , , , ...5à8 
Geloharpia amabilis — Gabon. , . . , , ,, .... 3. 
es 6 


Le gérant, Émile DEPHOLERS 


Évréux. — Imp. Cu. Hénisser. 


Année. 


N° 2 15 Janvier 1883. 


© NATURALISTE 


| JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES- 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


201 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE ABONNEMENT ANNUEL : É MILE DEY ROLLE 


| ( st RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION Payable d'avance en un mandat-poste à l'ordre du Directeur. DIRECTEUR 
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— 
« ci 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 4 SEPTEMBRE 1882 (Suite). 


Sur l'innervation du manteau de quelques mollusques lamelli- 
branches. — Note de M. L. Vialleton. 

M: Vialleton a poussé ses études en ce sens, sur les genres 
Unio et Anodonta. La. portion dù manteau située en. dedans 
de l'impression palléale est formée d’une lame de tissu, con- 
jonctif, riche en vaisseaux el en nerfs, et. recouverte.sur 


chaque face d’un épithélium à un rang de cellules. Les nerfs, 
sont spécialement distribués dans les deux plans situés sous 


les deux faces de la lame conjonctive; les fibres s'y bifurquent, 


s'y anastomosent en Y,,ou se croisent en.uu point, et les. 


fibrilles s’enchevêtrent; de l'un à l'autre plan. nerveux, 
des fibres situées dans l'épaisseur de la lame conjonetive 
établissent une communication, de: sorte qu'on n'a en fait, 
qu’un seul plexus. De chacun des plexus superficiels partent 
des fibres plus fines qui se ramifient et se divisent finalement 
en éléments unifibrillaires, s’anastomosant de manière à for- 
mer un plexus à mailles serrées. Ce plexus est sous-épithélial. 
En résumé ce plexus est un, appareil. délicat qui, appliqué 
étroitement en dedans de la coquille, peut recevoir les ébran- 
lements communiqués à ceiie dernière, ‘et en transmettre 
l'impression à l'animal. Cette disposition paraît être la même 
chez les autres Lamellibranchies. 


* 
. + 


Sur les parasites intestinaux de l'Huître. — Note de 
M. Certes. 

En examinant au microscope les: liquides extraits de l'es- 
tomac de l'huître, on reconnaît qu’elle est omnivore; mais 


au milieu des débris de toutes sortes qu’on y rencontre, on 
remarque des organismes vivants qu'on peut considérer 
comme des parasites. Dans les huîtres de Cancale et de Ma- 
rennes on rencontre fréquemment l’Æexamita inflata. qui se 
trouve également dans les eaux saumâtres; ce pelit flagellé 
en forme de massue.avec six filaments à la partie. antérieure 
du corps, et deux à l’autre extrémité, 8e rencontre parfois 
muni de quatre filaments en ce dernier point; M. Céries pense 
qu'on est en présence d'individus én voie de cissiparité longi- 
tudinale. Ce flagellé se reproduit done normalement dans l’es- 
tomac de l'huître. Dans lés huîtres de toules provenances, 
M. Certes a rencontré un nouveau protozoaire; c'est un spi- 
rillum ayant une longueur de 10 à 120 millièmes de mil- 
limètre sur une largeur de 1 à 3 millièmes, y compris un 
appendice spécial; il se meut très rapidement en vrille. Cet 
appendice est une sorte de crête délicate reliant les anses for- 
mées par le corps filiforme du protozoaire qui est toujours 
contourné sur lui-même.en forme de vrille, avec de deux à 
huit tours de spire. Cette membrane est contractile et paraît 
obéir à l’animalcule. Avec les plus forts grossissements on ne 
constate ni intestin, ni bouche, ni anus, ni vacuole contrac- 
tile. C’est une monère à membrane ondulante, M. Certes pro- 
pose pour cet organisme le nom de Zrypanosoma Balbiani, et 
la place à côté du .7rypanosoma sanguinis figuré par Gruby 
en 1843. 


SÉANCE DU 11 SEPTEMBRE 1882. 


Sur l'extension du Phylloxera à Beziers, dans. des vignobles 
non soumis au traitement. — Note de M: Henneguy. 

En 1880, le domaine de Saint-Jean: d’Aureilhan était su- 
pérbe, malgré quelqnes petites taches apparentes, et la pré- 
sence du Phylloxera sur les racines des pieds dont la végé- 


en 


tre + ee À $ 
202 è J if & 4%: | 


LE NATURALISTE | “4 


tation était la plus luxuriante. Une partie du vignoble fut 
traitée pendant l'hiver 1880-1884;.en 1881, les vignes étaient. 
encore belles, la récolte fut abondante, mais les taches s'é= 
taient agrandies. Le propriétaire ayant perdu quelques ceps 
par suite du träîtement au sulfure de carbone, cessa ce trai- 
tement. Aujourd’hui la moitié des ceps ont les feuilles jaunes; 
la récolte sera médiocre, et nulle l’an prochain. Le vignoble 
est perdu. La-plupart des vignés des environs dé Béziers sont 
dans le même état. D’après les renseignements recueillis, 
l'état des vignobles serait satisfaisant là où on les a traités 
par les insecticides. 


* 
*. + 


Moyen de combattre la maladie de la vigne. — Note de 


M. J. Maistre. Tien 
M.Maistre réclame instamment la création du canal du 
Midi pour sauver les vignes du Sud-Est, en faisant valoir qu’il 
a conservé des vignes françaises à Villeneuvette par l'emploi 
des insecticides et des arrosages d'été; il est vrai que l’eau 
employée a servi au lavage des laines. Il importe peu de savoir 
quelle part de résultat revient au sulfocarbonate de potassium, 
aux arrosages en eux-mêmes, ou à la matière grasse con- 
tenue dans le suint. Chaque hectare de terre reçoit à Ville- 
neuyette plus de potasse que les vignes traitées au sulfo- 
carbonate seul, car en outre de ce dernier insecticide, on 
emploie l’arrosage à l'eau de suint tous les quinze jours en- 
viron, et la fertilité des vignes va en croissant. À Villeneuvette 
on fume les vignes depuis longtemps avec des débris de la 
fabrication des draps, renfermant des sels de potasse, et la 
végétation se maintient fort belle. M. Maistré conclut que le 
meilleur insecticide est la potasse employée sous forme de 
sulfocarbonate qui est inoffensif pour les ouvriers agricoles, 


toutes saisons. 


et réclame de l’eau en abondance pour pouvoir arroser en 


hd 
ÿ * 
en 2er. à 


Des causes diverses de l'étiolement des plantes. — Note de 
M.E. Mer. 

Les causes d’étiolement des plantes sont de diverses na- 
tures : 1° si lon compare dans certaines plantes appropriées 
la végétation à l'air libre d’une part ou d’autre part 
la végétation à l'obscurité, à l’air humide ou sous l’éau, 
on voit que dans ces derniers milieux, la croissance 
est plus rapide et de plus longue durée. Les dimensions 
du limbe et du pétiole sont complémentaires non seule- 
mént les unes des autres, mais encore de celles des entre- 
nœuds. Ces différences doivent être attribuées au balancement 
nutritif; 2° si l’on maintient, immergée près de la surface, 
une jeune feuille nageante de Æanunculus aquatilis, le pétiole 
s’allonge, le limbe restant stationnaire; si on la laisse nager, 
le limbe grandit et le pétiole s'arrête, toujours par suite du 
balancement nutritif. Cependant ici, il est probable que la 
transpiration active lé développement du limbe en y provo- 
quant un appel énergique de matières nutritives; 3° ce qui 
précède ferait supposer qu’en disposunt une plante en ger- 
mipation de façon que Je limbe des feuilles soit seul à 


l'obscurité, les pétioles et les entrenœuds devraient s’allonger 
davantage.;.en expérimentant sur des-haricotsx on n'obtient 
pas ce résultat, car les pétioles et le$ entrenœuds deviennent 
seulement plus épais en $e couvrant de poils plus abondants. 
L'exposition à la lumière à donc pour effet d'abréger la pé- 
riode d’allongement des tissus superficiels tout au moins. 
Dans l'air humide l’allongement est plus considérable ; 4 si 
deux rameaux defanunculus aquatilis, portantde 


T1 imnmarva 


jeunes feuilles nageäntes, l’un au jour et l’autre à l'obscurité, 


les limbes des feuilles se développent davantage à la lumière: 
mais ces limbes ne peuvent produire dans aucun cas d’a- 
midon, et la transpiration est annulée. Si l’on fait cette der- 
nière expérience sur deux pieds de Zéttorella ou de Jsoetes 
lacustris, les'jéunes feuilles formées à lobscurité sont plus 
longues et plus étroîtes. Il faut alors que la lumière exercé, 


sur le développement des cellules à chlorophylle et des cel 


lules palissadiformes, une action analogue à celle qu’elle 
exerce Sur les granules chlorophylliens eux-mêmes. Ii s'en 
suit donc que l’étiolement est le résultat de causes multiples, 
d'importance variable, qui peuvent agir ensemble ou isolément. 
Le cas le plus complexe est celui où toutes ces ‘causes s’ad 
joutent, ainsi lorsqu'une plante aquatique, munie d’une 
tige et de feuilles pétiolées, est immergée à l’obscurité;-c’est 
ce qui se présente au printemps lorsqu'apparaissent les pre- 
mières feuilles du Potamogeton natans situées en eau pro- 
fonde; or,-on sait là longueur démesurée’ qu'atteignent alors 
ces organes. 


 SÉANCE DU 18 SEPTEMBRE 1882. 


Considérations géologiques et historiques sur les grands déserts 
de l'Afrique et de l'Asie. — Note de M. P.de Tchihatchef. 1 

M. de Tchihatchef, après avoir étudié les grands déserts” 
d'Afrique et d'Asie aux points de vue géologique et historiqué,! 
conclut que le Sahara, le désert de Gobi et les déserts du Tur 
kestan, ne sont pas des fonds de mer mis à séc, mais des sur: 
faces soulevées à divérses époques géologiques ; et le sable qui 
caractérise ces espaces, produit de roches désagrégées, y est 
dissiminé et accumulé par les vents. Le Sahara aurait été pres- 
qu'entièrement soulevé soit à l'époque crétacée, soit à l'époque 
tertiaire; tandis que les déserts de Gobi et du Turkestan l’aü- 
raient été plus anciennement. Le Sahara a subi, ainsi qué les 
régions qui bordent la Méditerranée, des modifications irh por=" 
tantes depuis l'époque quaternaire, après la formation de la” 
Méditerranée et même à l'époque historique. Le réseau de 
puits artésiens forés dans la province de Constantine a res- 
titué à l’homme un espace considérable, naguère abandonné 
et envahi par les sables, alors que dans l'antiquité de nom- 
breux centres de population y existaient, comme le prouvent 
les ruines anciennes que l’on y rencontre. Le désert de Gobi” 
est limité vers le nord par les chaînes de l’Altaï et des 
Sayanes qui remontent à l’époque paléozoïque, au terrain 
dévonien entre autres, et bordé au sud, à l’ouest et à l'est par 
des chaînes peu connues qui paraissent cependant d'un âge. 
semblable à celui des précédentes; M. Prchevalsky, qui l'a 
travérsé dans plusieurs sens, y a constaté de nombreux 


Se DE PAT 


k < 


LE NATURALISTE 203 | 


à 


-points où.les gneiss, les granites, les micachistes et les schistes 
argileux émergent en îlots d’une mer de sable. On est donc 
fondé à.croire que le Gobi. tout entier remonte à la même 


répoque paléozoïque. Le grand plateau du Gobi, d'une altitude 


de près de 1,300 mètres,a une étendue de 8,000 kilomètres de 
l'est à l’ouest sur 2,000 kilomètrés du nord au sud; le colonel 
Prchevalsky se trouvant le 16 mai dans Ja contrée de Gensu, 
à1,000, mètres. d'altitude, . constata une température de 
— 5°,6 c., avec 6 mètres de neige fraîche; or Gensu est à une 
latitude de 88°, celle de Palerme. L'influence combinée de la 
latitude orientale et du rayonnement sur de vastes espaces 


- presque nus, donne au Gobi situé.sous la latitude de l'Italie, 


des étés tropicaux.et des hivers polaires. 


* 
x x 


Absorption par l'épiderme des orgänes aériens. — Note de 


M. Max. Cornu. 


Le jardinier de M. Brongniart à Bézu (Eure), avait enduit 
d'huile lourde provenant de la distillation du Coaltar, les gra- 
dins de la serre ; une odeur intense et persistante se dégagea. 

Or cette serre contenait des vignes dont les troncs et les 


racines sont au-dehors. La floraison était passée, et la moitié 


des grappes vint seulement à maturité. Les raisins ont tous 
goût de coaltar, et les plus élevés ont le goût le plus fort. On 


sait que les palissades et échalas goudronnés donnent au 
raisin un mauvais goût tenant à la pellicule du grain; mais 


pour le cas qui s’est présenté à Bézu, le mauvais goût était 
dû à la chair du raisin soumis pendant trois mois à une 
atmosphère viciée, la peau n'ayant qu’un goût très faible. En 


_enlevant la peau délicatement, puis la pulpe, on constata que 
_Ja substance empyreumatique s’était principalement fixée au 


centre, à l'entour des pépins; or la vigne ne recevant pas 


d’eau dans la serre, cette substance s’est déposée à la surface 


du grain, en nature et non en solution aqueuse, puis l’a 
pénétré directement. Elle n'a pas passé auparavant par Îles 
feuilles, autrement toutes les grappes seraient imprégnées de 
la même façon, ce qui n’a pas lieu, ainsi qué nous l'avons dit 
plus haut. Le dépôt de matières empyreumatiques s'est fait 
sur l’épiderme épais formé de cellules étroites à parois très 
épaisses aussi; de là, ces matières ont été entraînées vers les 
parties vasculaires, à mesure que l'épiderme s’en dépouillait. 
il en résulte qu’un corps à l’état de vapeur, pouvant être 
absorbé par les parties aériennes d'un végétal, sans disso- 
lution préalable aqueuse, il y a lieu de pousser des recherches 
en ce sens pour les traitements phylloxériques. 
1 
Sur l'altération des grains de raisin par le Mildew. — Note 
de M. Ed. Prillieux. 
La maladie du Mildew dû au Peronospora de la vigne a 
i a 
V'Agenais. A Nérac, la maladie s'est mes vers 
Je milieu de mai sur le Jacquez ; puis à la suite d’un orage, au 
début de juillet, le Mildew se développa rapidement et en- 
Les feuilles attaquées se dessèchent 


vahit toutes les vignes. < 
et tombent; les grappes restent exposées au soleil, et l'on 


vement cette année le Libournais, le Médoc, l’Ar- | 


attribuait à Son ardeur la déssiccation et la chute des grains. 
Cependant, en éxaminant les grains marqués de taches qüi 
se rencontrent dans certaines grappes restées à l'abri dès 
coups de soleil et à la surface desquels on ne voit pas les ra- 
meaux conidifères, signe dé l'invasion sur les fouilles, ôn 
constate dans la pulpe de nombreuses ramifications d'un 
mycélium qui né diffère que par une extension plus grande 
de celui qui se développe sur les feuilles. Les oosporés du 
Peronospera de la vigne se formént dans les feuilles, à l’arrière- 
saison, mais on peut en déterminer prématurément là pro- 
duction, en été, en maintenant les feuilles malades dans une 
atmosphère humide. M. Fréchon, de Nérae, en a ainsi obtenu 
au mois de juin, dans les feuilles da Jacquez. Le même phé- 
nomène se produit, en plaçant dans les mômes conditions dés 
grains de raisin présentant des taches meurtriés! On 4 même 
constaté à Libourne des rameaux conidifères à l’intérieur des 
grains dits grillés, quand il s'y forme des cavités par suite de 
la dessiccation. Il est donc bien certain que l’altération pro- 
fonde des grains qui tombent ou sé dessèchent sur les yignes 
atteintes du Mildew, est due à la même cause que lu brûlure 
des feuilles. 


LA FOURRURE D'’'OTARIE 


$S 4 


La sage réglementation que le gouvernement des États-Unis 
avait appliquée à l’exploitation des Phoques à fourrures des 
îles Pribylow, n’a malheureusement pas été mise en usage 
ailleurs; et partout où vivent les Otaries l’appât du gain a 
poussé les chasseurs à faire de véritables boucheries, qui 
tendent à faire disparaître ces animaux des îles des mers du 
Sud qu'ils visitaient par millions il y a moins d’un siècle. 

Les îles Kerguelen, Crozet, Saint-Paul et Amsterdam, dans 
l'océan Indien, lesîles Auckland, Campbell et Macquarie dans 
l'océan Pacifique austral; la Nouvelle-Georgie du Sud, les 
Nouvelles-Sandwich et les îles Magellaniques dans l'océan 
Atlantique, étaient autrefois des points de relâche où des 
Otaries, d'espèces particulières, établissaient des Æookeries 
analogues à celles de la mer de Behring; mais sur ces terres 
antarctiques, la solitude fait peu à peu place à l'animation 
qui y régnait autrefois et bientôt la chasse des Phoques, n'y 
sera plus qu’un souvenir. 

Nous trouvons dans un mémoire de M. Velain, publié en 
1878 et portant pour titre : Remarques générales sur la faune 
des îles Saint-Paul et Amsterdam, quelques passages très 
intéressants que nous lui empruntons : 

« Plusieurs espèces d'Otaries avaient leurs campements sur 
« l'ile Saint-Paul et vivaient là en troupeaux considérables. 
« Flaming, quile premier mit le pied sur cet île, trouva la 
« jetée couverte de ces animaux; en 175%, un navigateur 
« hollandais, Godlobsilo, en débarquant dans l'ile et voulant 
« visiter le cratère fut obligé de se frayer avec peine un pas- 
» sage au milieu de ces animaux, qui non seulement envahis- 


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‘204 


LE NATURALISTE 


« saient le bord de la mer, mais encore toute l’île, jusqu’à 
« une. hauteur de 100 mètres d'altitude. Alors des navires 
« venaient. de Chine, où ces fourrures étaient très recher- 
« chées, et chaque jour, pendant de longues années, c'était 
« par centaines que ces animaux étaient tués. 

« En 1792, le capitaine Pérou, rencontra à Saint-Paul, un 
« navire qui venait de Canton, pour reprendre sept hommes 
«. qui. élaient là depuis -dix-sept mois. pendant lesquels ils 
« avaient préparés.8,000 peaux, ce qui donnait une moyenne 
« de 46 peaux dépouillées par jour. » 

Les.approches de l'ile: Amsterdam étant moins faciles qu'à 
Saint-Paul, les Otaries se réfugient maintenant. sur ce point 
où M. Velain: a.vu quatre hommes que l’on avait laissés PAR 
-la chasse de ces animaux, pouvant, se procurer de quinze 
vingt peaux. par jour. 

On-voit,par,ces-chiffres la. quantité énorme qu'ont. pu. dé- 
truire. depuis un sièele tous les, chasseurs de fourrures, quand 
-Pon sait querdepuis ce temps des navires américains, anglais, 
français, allemands et portugais sillonnent ces parages en vue 

de la chasse de ces pauvres bêtes. 

Aux îles Sandwich, Shetland australes, Auckland, Campbell 
et quelques îlots au sud de la Nouvelle-Zélande, on a depuis 
très longtemps exercé une grande destruction ; les chasseurs 
allant d’une île à une autre,au moment des passages, tuant tout 
impitoyablement.et sans réfléchir que, pour le gain du mo- 
ment, ils perdaient celui de l'avenir ; faisant enfin un carnage 
qui n’a cessé que lorsque, traqués sans relâche, ces animaux 
sont devenus rares, fuyant dans d’autres directions pour cher- 
cher des stations plus assurées. 

On rencontre aussi quelques Rookeries, à la pointe sud de 
l'Amérique méridionale ; ainsi, dans les îles qui avoisinent la 

“Terre de'feu, au détroit de Magellan, puis, plus: au Nord, sur 
“Ja côte Est, près le Paraguay, -sur'la côte Ouest: de la: Pata- 
 gonie; toûtes ces’îles étaient: autrefois :très visitées par les 
‘LOtaries, mais aujourd'hui celles-ci y sontientrès petit nombre. 

“Dans les instructions préparées par l’Académie:des sciences, 
pour la mission du cap Horn, en 41882, nous trouvons un 
“article ‘du savant professeur A.Milne-Edwards, où sont consi- 
gnés quelques détails que nous donnons iei : 

« Les Phoques et les Otaries étaient autrefois très abondants 
« dans les parages du cap Horn, mais ils en disparaissent 
« rapidement : en 1800; lorsque Fanning visita-les îles de la 

:« Georgie australe; un navire venait de les quitter, emportant 
-« 14,000 peaux de ‘phoques; il s’en procura lui-même-57,000, 
«et il évalua à 112,000 le nombre de ces animaux qui furent 
_« tués, ÉRRPRAL les quelques semaines que dura la-chasse de 
« Ja sa 

SE . FE AE un autre marin américain, Weddell, constata 
« que les produits de la chasse dés phoques pouvait être éva- 
« luée à 1,200,000 peaux prises dans cette localité, et la mème 

_« année on tua aux Shetland australes, environ 0 000 

« phoques à fourrures. » 

Les membres de la mission.du cap Horn ont déjà pu réunir 

quelques informalions au sujet de la chasse des phoques dans 


. ces parages, et M. le docteur, Hyades, médecin de la station 


de la Baie-Orange, écrivait le 23, octobre à° M. A. Milne- 
Edwards : « J'ai causé longuement avec le capitaine d'un 
« schooner américain, homas Hunt, armé depuis huit añs, 


La 


Ve 


« pour la capture des phoques ; il avait tué dans les derniers 


« jours de septembre 300 phoques à fourrure, aux'fîles'Hde- 


« fonso ‘ en cinq journées de chasse. TI y a deux ans, dans 
« les mêmes îles, il en tua jusqu'à 500 dans une seule‘journée, 
« Le nombre de ces animaux, dit-il, diminue rapidement] 
« les faut cerner à terre pour les empécher'de fuir; puis’on 
« les attaque à coups de fusil, quelquefois on les assomime 
« quand ils passent à portée. On ne tue pas les jeunes; mais 
« tous les autres lui sont bons. Il ne les chasse que’ pour da 
« peau. Les corps sont jetés à la mer. » 


Massa Fuero, île située près de Juan Fernandez, était trés (& 


riche en Otaries, et Fanning raconte qu’en 1798, il y séjourna 
deux mois et demi, qu’il fit un chargement complet deces 
peaux et qu'il en laissa 4,000 à terre, pour les reprendre à 
son retour de Canton. Il estime qu’il y avait là 500,000 Ota- 


ries, et dit que peu de temps après, il expédia 1,000,000 de À. 
He 


ces dépouilles.en.Chine 

Au cap torientes, la république Argentine br un. x petit 
Rookerie, où il est défendu de prendre plus de 5 à 8,000 ota- 
ries chaque année. 

Il serait à désirer que l'exemple donné là par le gouverné- 


ment Argentin et celui des États-Unis aux îles Pribylow, d’une 


surveillance incessante, pour la protection de ces animaux, 
puisse être suivi dans toutes les localités d’où ils ont'êté 
chassés, mais où ils reviendraient certainement, si l’on aväit 
le soin d’en faire l'exploitation d'une manière plus raisonnée; 
il n'est que trop probable que cette poursuite ne Mr 
qu'avec la dernière Otarie. 

-On a: pu se. convaincre, en lisant les premiers chapitres de 


et article, qu'un gouvernement qui prendrait possession de 


quelques-unes des îles visitées par les phoques à oreilles, et 
qui. y. établirait une surveillance, trouverait bientôt sa récom- 
Pense dans les bénéfices considérables qui seraient la consé- | 
uence du commerce de ces fourrures. La colonie anglaise de | 


da Nouvelle-Zélande est admirablement placée pour exploiter 


à ce point de vue, les îles Campbell, Auckland et Macquarie. 
La France, par | intermédiaire de sa colonie de la Réunion, | 


pourrait se fixer sur Saint-Paul et Amsterdam ; enfin l'Angle- 
terre se réserverait le contrôle de la chasse dan leg tige situées (S 


à l'extrême pointe de l'Amérique méridionale. 


J. -Huer. 


DE L'ACTION DU PERSIL SUR HES-PSITTACIDÉS 


Par Henri GADEAU DE KeRviLre 


Secrétaire de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen, 


Deptis la publication de ma note intitulée « De l'Action! du : 
Mouron rougesur.les. Qiseaux dans/Jaquelle je combattais, une | 
‘erreur |très RÉPARER « j'ai.fait les expériences suivantes x pi 


!:Ges iles sont situées. un. peu à l'ouest du cap Horn. 
* L'Acclimatation, n°30 (23 juillet 1882), 


DD TP 
Et * 
USE 


NE ut 1e ent 8 


‘poison pour les Psittacidés. 


CHAN 


dede it dima mt user 
TS cn, 


LR ASSS 


AN RENE 
PT À/ RTE 


. 
EEE ere 


haché, laissant de côté les fe 


: d'admettre quele 


LE NATURALISTE 


205 


prouvent que le persil (Petroselinum sativum, Hoff.), contraire- 
rement aux indications dé la plupartdes traités d’ornithologie, 


ne tue pas les perroquets et les perruches. Du reste, il était 
‘ difficile de s'expliquer comment cette plante, que l'on fait 


manger impunément aux autres oiseaux, pouvait devenir un 


Première expérience. — 4 Perruche de Swainson. 
:(Trichoglossus Novæ Hollandiæ. Gmel.). 
-Nourriture.—Exclusivement du pain émietté mélangé avec 
des graines de persil et des plantes entières finement hachées. 
—.Verdure : plantes entières de. persil, — Boisson : infusion 
très forte de plantes entières.et de graines. 
Résultat. — Cette perruche, qui avait la goutte depuis fort 


longtemps, mourut au bout'de deux ‘jours dans un état de 


maigreur excessive. L'état maladif de l'oiseau et la suppres- 
sion totale de sa nourriture habituelle, consistant en graines 
diverses, empêchent de tirer de cette expérience une conclu- 


-sion quelconque. 


Deuxième expérience: (Durée, huit jours.) — 1 Perruche à 


collier rose (Palæornis torquatus, Bodd..).. 


Nourriture habituelle avec adjonction de graines de persil. 
Boisson ordinaire. | 
Résultat. — Cette, perruche a mangé quelques graines de 
_persil.— Santé parfaite. 


. Troisième expérience. (Durée huit jours.) — 1 Perruche à 
_ collier rose. (Palæornts torquatus, Bodi.) 


| :Noù rritüre habituelle. —— Feuilles de persil hachées très fin 


-etmélangées avec du pain. Verdure. Feuilles entières de 


la même plante. —/Büisson : infusion très forte de feuilles de 


>persil. 


Résultat. — 


tte perruche a mangé des feuilles hachées 
de. p | L 


avec du pain, laissant de côté les feuilles entières, — Sant 
Di. OMR ORNE 


Quatrième expérience. (Durée huit jours.) — 1 Perruche 


ondulée (Melopsrttacus undulatus, Shaw..). 


Nourriture habituelle. — Racines de persil hachées très fin, 
mélangées avec:du pain et racines entières. Boisson : infusion 


“très forte de racines coupées par morceaux. 


Résultat. — Cette perruche a mangé quelques fragments de 
racines mélangées avec du pain sans toucher.aux-ragines en- 
tières. — Santé parfaite. 


Cinquième expérience. (Durée huit jours.) { Perruche 
‘ondulée, Melopsittacus undulatus. Shaw.). 


Nourriture habituelle, — Feuilles, de persil hachées avec du 

ain. — Verdure. Feuilles entières de cette plante. — Boisson : 
infusion très forte de feuilles-de persil. 

. — Cette perruche mangea beaucoup de persil 

me é uilles entières et mourut d’une 

le huitième jour. 11 mesemble presqu’impossible 


oplexie ges 
_— -pergil puisse déterminer lamort subite d'un 


oiseau qui en mangeait depuis huit jours déjà et n’en parais- 
sait nullement iñcommodé. 


Sixième expérience, (Durée quinze jours.) 2 Perruches à col- 
lier rose, (Palæornis torquatus, Bodd.).—3 Perruches ondu- 
lées. (Melopsittacus undulatus, Shaw.).—1 Perroquet Tayoua 
(Chrysotis festiva ? L.) 


Nourriture habituelle avec adjonction de graines de persil ; 
plantes entières de persil (racines, feuilles, tige, graines vertes) 
finement hachées avec du pain. — Verdure. Plantes entières 
de pérsil. — Boisson : infusion très forte-da plantes entières. 


Résullat. — Les Perruches ondulées et à collier rose man- 
gèrent quelques graines et du persil haché, ne touchant que 
fort peu aux plantes entières. Le perroquet s’est montré très 
friand de persil et en dévorait chaque jour une plante 
presque entière. Il mangeait également du persil haché et des 
graines mûres. — Santé parfaite, 


Séptième expérience. (Durée dix jours.) — 1 Perroquet gris 
(Psitiacus erythactus, L.). , 
Nourriture habituelle. avec adjonction de graines de persil. 
Plantes entières finement hachées avec du pain. —.Verdure. 
Plantes entières de persil. — Boisson : infusion très forte.de 
-plantes entières. 


Résultat. — Ce perroquet a mangé du persil haché, quélques 
graines,et des fragments de plantes entières. Santé parfaite. 


On voit, par ces expériences, que le persil n’a aucune action 
toxique sur les espèces précédemment indiquées, et, sans être 
téméraire, je crois pouvoir dire qu'il en est de même pour 
les autres Psittacidés. Probablementrces résultats rencontre- 
ront des personnes incrédules, mais il est facile de les vérifier 
et de s'assurer, par cela même, de la véracité des faits que 
j'avance. 


«Rouen, 10 janvier. 1885. | 


DIAGNOSES DE COLÉOPTÈRES ABYSSINS 


——— 


Driku 


sramosus, — Long..6 nil. — Oblongus, con- 
vexus, brunneus, 11 


it brunneo-rufescentibus, 


| -prothoracis limbo elytrorumque:sutura flavo-testaceis ; an- 


tennis ab articulo 4“ longe ramosis, 3: late triangulari, scutello 
testaceo, açuto, elytris leviter striatulis, striis-punctatis, abdo- 
mine apiee utrinque fulvo-ciliato. 


Apate (Bostrichus) tetrnaodon.—[Long. 12 à 13 mill. — 
Elongata, cylindrica, brunnea, cinereo-pubéscens, parum 
nitida, antennis fulvis, prothôrace subquadrato, antice thuri- 
calo, angulis posticis rotundis, elytris dense sat grosse punc- 
tatis, sulurà et utrinque ligneis 2 leviter elevatis, apice 6 fere 

Jæyibus et dentibus #4 conicis armalis, © valde declivibus, 
“pünetatis, inérmibus. PAS. Leg 
Hopati L id — Long. 14 Mill, —/.elong 

valde affine, sed prothorace medio æquali, dateribus basi 
eviter Sinuatis, angulis acutis, elytris:minus forliter crenato- 


ds nice = 
+ LS 


ie 


206 


LE NATURALISTE 


striatis, ad hümeros acute dentatis et capite haud .oblonge 
impresso, clypeo antice tuberoso distinctum. 


Uloma rufula.— Long. 5 1/2 mill. — Oblonga, paral- 
lela, parum convexa, testaceo-rufa, nitida. capite prothorace- 
que subtiliter densissime punctulatis, prothorace transverso, 
integro, antice leviter augustato, angulis omnibus sat acutis, 
elytris sat fortiter punctato-striatis, intervallis convexiusculis, 
subtilissime dense punetulatis. 


Cistelaimpressiuscula. — Long. à 5mill.—Oblonga, 


 dorso planiuscula, fusca, plus minusve castanescens, capite 


prothoracéque opacis, dense punctatis, elytris nitidis, viridi- 
æneis, antennis fuscis, medium corporis attingentibus, 
apice paulo crassioribus, prothorace transverso basi impresso, 
elytris dense punctato-lineatis, subtiliter pilosulis. 


Xthyporus postfaseiatus. — Long. 10 mill. — Oblon- 
go-subparallelus, fusco-niger, opacus, plaga humerali et vitta 
transversali communi postimedium luteo-squamosis, subtus 
luteo-squameus, femoribus luteo-squameis, posticis 2 late 


fusco-annulatis ; capite et rostro dense tenuiter rugosulis, 


prothorace elytris angustiore, dense fortiter rugoso-punctato. 


Linea media anguste subelevata, elytris oblongis, striatis, 


intervallis convexiuseulis, tenuiter rugulosis, granulis minu- 
tis lævibus seriatim ornatis. 


L. FAIRMAIRE. 


ENTOMOLOGIE 


Bomb. Serrula, Guénée. Annales de la Société entomologique de France, 

1858, p.454, pl. 40, fig. 2. Oberthur. £tudes d’entomologie, 6° livaison, 

p. 73-74, pl. 3, fig. 6, 6 a, 6 b. 

Parmi les lépidoptères rares de l'Algérie, ilen est bien peu 
qui aient été rencontrés moins souvent que l'espèce qui fait 
l’objet de cette notice. En eflet, depuis la première découverte 
attribuée à Lorquin, laquelle a servi de motif à M. Guénée à 
sa publication de 1858, ce remarquable insecte n'avait plus 


été trouvé jusqu’en 1880, époque à laquelle mon frère a 


découvert la chenille de ce précieux papillon sur une des 
cuisses du Cessula dans la région du Tell. 

Cette circonstance heureuse m'a permis de réunir sur le 
compte de cette espèce un ensemble de données certaines qui 
ont été publiées par M. Charles Oberthur dans ses remar- 
quables études. 


On peut donc considérer le 2. Serrula comme entièrement | 


connu. Cependant je crois qu'il n’est pas sans intérêt de 
revenir sur la deseription de sa chenilie dont j'ai reçu ily a 
quelques jour ux fort bel exemplaire, parce que sa représen- 
tation iconographique n’est pas suffisamment exacte dans 
l'ouvrage de M. Obertbur, et cela en raison de la défectuosité 
du type que j'ai eu l’honneur de lui communiquer. 
L’exemplaire dont il s’agit a été trouvé aumêmelieu oùmon 
frère avait découvert les siens il y a deux ans. Il m'est par- 


peau de la région dorsale d’un blanc bleuâtre finement réti- ÿ 


venu vivant'et a toute sa croissance, au point que deux jou . 
après il s’est transformé en chrysalide sans accident. J'ai done 
eu tout le temps d'étudier cette chenille à loisir et de relever, 
en même temps que, sa diagnose exacte, quelques particu- 


ag et 


larités de mœurs très intéressantes. Les caractères de cette A} 


larve, tirés de sa coloration et de sa vestiture, peuvent se: 
résumer de la manière suivante : 4 
Chenille cylindrique, allongée un peu plus que ses congé- 
nères Zrifoli et Quercus. Tête petite, aplatie sur le devant” 
cachée en partie par un collier de poils gris projetés en avant; ! 


culé de noir, sans trace appréciable de ligne dorsale ‘et sous / 
dorsale; celle des côtés est d’un brun clair avec les ligniés 
obliques fines et, blanches. La face inférieure ou ventrale 
est d’un ,brun jaunâtre piqueté de mouchetures foncées. | 
Pattes écailleuses rougeâtres, membraneuses, brunes; la ligne 
stigmatale qui les précède, bien visible, est formée d’une série 
de gros points blancs virgulaires. Dessus du premier anneau * 


d’un jaune paille et marqué de quatre lignes noires dirigées ) 
dans le sens de l’axe du corps. J'ajoute que la tête est noire, / 


sauf l’espace triangulaire placé au-dessus du labre qui est : 
jaunâtre .. Cette chenille est plus velue que ses congénères. 
. Tout le long du dos règne une série d’aigrettes de longs 


poils rouge-orange affectant la forme pyramidale ; celles des À 
2°, 3° et 11° anneaux sont plus développées que les autres. De 


chaque côté de cette série il existe une autre rangée d’aigrettes 
d’un jaune paille de même forme, mais couchées horizontäle- 
ment. Immédiatement au dessous on remarque une zone 
longitudinale de poils courts, d’un jaune d’or, qui s'appuie 
sur les lignes obliques blanches. Les côtes proprement dites 
de la chenille sont très peu velues, ils sont parsemés de longs 
poils blanchâtres infléchis vers le bas, mais qui sont plus 
denses sur la ligne stigmatale de points blancs. | 


Gette superbe larve n’est pas seulement nettement séparéede 


ses congénères par l’éclat de sa robe ; elle s’en éloigne encore 


par ses mœurs. Chacun sait combien les chenilles de cer- : 


taines espèces et notamment de 7rifol sont craintives : celle- 


ci au contraire, est fort vive d’allure. Exposée à une tempéra- ! 


ture convenable, elle est douée d’une grande agilité et fait des 


5 


sauts fort rapides au contact de la main. La chrysalide que À 
m'a produite l’exemplaire dont il s’agit est aussi bien carac- N. 


térisée ; le cocon est ovoïde, d’une texture trèsfine, decouleur | 


brune, sans trace de réseau, ni de ces nombreux piquants.de 
poils courts qui rendent les cocons de Zrifoié et de Quercus 
si désagréables au contact des doigts. 


Bellegarde (Ain), janvier 1883, 


L, AUSTANT. 


NÉCROLOGIE 


fi 


ee 


Nous avons à enregistrer la mort d'une célébrité et dané lé 
métier des armes et dans l’histoire naturelle : le général 
Horix de Valdan vient de mourir à lIsle-Adam, à l'âge de 


Le 


LE NATURALISTE 


2 


207 


soixante-treize ans. Soldat intrépide et courageux, il s’est dis- 
} tingué maintes fois dans les nombreuses campagnes qu'il à 
L faites ; pendant la guerre de 1870, il était chef de l'état-major 
Ÿ qu général Vinoy, et les hauts faits accomplis par lui dans cette 
i) campagne, encore présents à toutes les mémoires, le placèrent 
ÿ parmi les généraux distingués. L'entomologie vient de perdre 
| en sa personne un de ses membres les plus dévoués et les plus 
| éclairés. Il occupait les rares loisirs que lui laissait l'armée à 
| l'étude approfondie et raisonnée de l'entomologie ; il s’est 
| particulièrement attaché à l'étude des coléoptères et a enrichi 
| cet ordre.de; nombreuses et.utiles découvertes. Dans les 
… voyages assez longs qu'il fit en Afrique, il put recueillir de 
| rares types de coléoptères qui lui permirent de faire de 
| précieuses études sur cet ordre, qui rendirent tant de services 
. aux naturalistes. Après la guerre de 1870, le général Horix 
» de Valdan s'était retiré à l'Islé-Adam et n’avait cessé depuis 
” cette époque de s'occuper de cette branche d'histoire natu- 
? relle qui avait pour lui tant de charmes et qu’il comprenait Si 
| bien. Il laisse une des plus belles collections connues tant au 
| point de vue du nombre des espèces que dela rareté des exem; 
_ plaires. Tous les entomologistes sentiront la perte. qu'ils 
‘| viennent d’éprouver dans ce collaborateur zélé, dans ce 
| savant émérite. : Hs 2995 


OFFRES ET DEMANDES. 


a 


M. Fradin, rue du faubourg Machioux, à Parthenay, demande à 
| acheter d'occasion : 40 Géologie et paléontologie de d’Archiac; 
 — 2 Paléontologie stratigraphique de d'Orbieny. à. 4 

7 h 2dna0tads St hot " 
x * 
M. K. L. Bramson; profésseur au 87 à Exaterinoslau (Russie), 
offre des Lépidoptères et Coléoptères exotiques, en échange de Lé- 
pidoptères exotiques: 1 "0 | | 


* 
[x * 


M. de Kraatz, à Wiesbaden (Allemagne), offre des Coléoptères 
_ exotiques (Chine, Japon, Nouvelle-Zélande, Sumatra, Zanzibar), espèces 
plus ou moins rares, en échange de variétés de Carabus. 


sx 
M. G. Babin, capitaine d'artillerie à Ruelle (Charente), demande 
quelle est la meilleure méthode pour préparer les Papillons en cahier ; 
les personnes qui pourraient lui envoyer quelques spécimens de leur 
méthode, l’obligeraient beaucoup. 


x * 


 plaires d’un Lépidoptère très rare, dont la chenille a été trouvée en 
n Angleterre ; c'est la Spilosoma Zatima de Helgoland, que nous pour- 
| rons offrir au prix de 20 fr. la paire. 


* 
* * 


Nous informons les entomologistes qne nous pouvons encore dis- 
poser de quelques exemplaires du premier volume de la Faune ento- 
mologique française (Coléoptères), par Fairmaire ef le D' Laboulbène. 
Ce volume comprend la monographie complète des Cicindélides, 
Carabides, Dytiscides, Hydrophilides, Histérides, Silphides, Trichop- 
térygides, Scaphidüdes, Scydménides, Psélaphides, Staphilinides. 
Toutes les espèces françaises de ces familles y sont scrupuleusement 
décrites. Prix du volume : 45 francs. 


M. Eusèbe Vassel, capitaine d'armément au canal de Suez, à 
Port-Thewfk, par Suez (Egypte), échangerait des fossiles quarter- 
naires rares de l’isthme de Suez (Teredo Futhsi, Vassel ; Ostrea pseudo- 
crassissima, Fuchs; Pecten Vasseli, Fuths) ; Pecten Lessepsi-isthmicus, 
Fuchs) contre des g émoires d hyliologie en français, 
anglais, allemand, italien ou latin. 


*x x 


M. Petitclerc, à Vesoul, demande quel serait le meilleur vernis à 
employer pour empêcher certains fossiles pyritisés (ammonites de 
l’oxfordien, par exemple) de se couvrir d'efflorescences et, à la longue, 
de se dégrader complètement. 


* 
* * 


M. Delagrange, imprimeur à Besançon, offre en échange de Coléop- 
tères ou de Lépidoptères d'Europe, les espèces suivantes : 

Carabus depressus, alpinus; Broscus cephalotes; Feronia rutilans, 
truncata, externe punctata, Yvani; Serica holosericea; Asemum stria- 
um; Astynomus ædilis; Rhagium indagator; Pachyta quadrima- 
culata, interrogationis, octomaculata ; Anthraxia Cræsus, mé 


* 
x % 


On demande en quantité les Insectes suivants: 
. Coléoptéres, Lampyris noctiluca G'© , Prionus coriarius, Ægosoma, 
scabricorne.—Orthoptéres, Ephippiger vitium, Acridium migratorium. 
— Névroptéres, Ephémères, Termites, Fourmilions et ses larves dans 
l'alcool. — Hyménoptéres. Tenthrèdes, Ichneumons, Sirex, Abeilles 
femelles ou reines avec leurs cellules. — Hémiptéres. Réduve mas- 
qué, Cigales. — Lépidaptéres. Teigne de la éire, Pyrale de la vigne. 
— Diptéres, Tipules, Asiles, OEstres. — Arachnides (Drasses Lycoses, 
Tégenaires). 

Adresser liste des espèces et nonrbre des exemplaires au bureau du 
journal. 


* 
Ah 


Nous serons obligés à ceux de nos lecteurs qui pourraient nous 
procurer en quantité les animaux suivants, de vouloir bien nous en 
informer en nous indiquant le nombre dont ils disposent ou qu'ils 
comptent pouvoir obtenir; dans ce dernier cas, nous fixer sur le délai 
approximatif; ils voudront bien nous faire savoir en même temps ce 
que coûtera chaque sujet, que nous sommes prèt à régler soit par 


' | voie d'échange, soit contre argent : . 
Nous informons les amateurs que nous avons reçu quelques exem- | 


LézarDs verts ou des murailles grands exemplaires. — Courxuvres, 
toutes les espèces. — VirÈres, les deux types communs. CHouErTES | 
brachyoté, hulotte, effraie, chevèche. — Pics vert et épeiche. — 

i trydactiles, — Hénoxs blongios, butor. — 
puput. — GRIMPEREAUX familiers. — Manrin- 
P£cneuns. — ROUGES-GORGES. — FAUVETTES. 


&- 


LE, NATURALISTE 


ARRIVAGES 


Nous tenons à la disposition de nos lecteurs les types suivants que 
nous ayons reçus récémment : 


Lycaena Battus. . » + Res RS a 
Danais one ex Tous FR PRE SO dore - 
Apatura ir D et à de ele » : : 
Vanessa Stomies PR Use ee re ; 
Erebia Rens Re de red à 
— pe SSL D he 
PAC Ko MON TN sde : L 
Syrichtus, Hit var. orbifer RSTRRE RME gi 
Fumea pectinella . + + + + «+ + + + + + + + ? ù 
Clidia geographica. . . «+ + + + . . +. . 2 
Lasiocampa potatoria. . . . . . . + . . . + . . . : ss 
NOIR LONTE + + - x . . . PE ie PS si 
Polia polimmila. . .- - . . . . . : . . . . . . rs 1 
Agrotis elegans à Œ': . : - + + - + + .- . : : ? 
DR PR Se ee ps: sieste » +4 
Hadena ES RME ee ER er ete pee RE CS ES 1 » 
Noctua depuncta, . . . . 1 h 
Spintherops sur RE ru : nil 
Plusia Eugenia : . . . . . . . .,. . + . + + + ce : 
Histo hiriarie. 220 4 à Sienne ces » 40 
Vania Macnidis "55e 4 7 eo ds + > > » _: 30 
Sinopsia sociaria. . + - + + - : Fo Loos SR ? à 
en ÉCART à: 4 1e + + à ; D 
oartaria. . . . ee sis PU + ee » 00 
ana étoiarids en OMR ne ns ; » ” 
Chesias sparliatä. . + + + + + + + - . . . . . . » 25 
Mesotype lineolata . . - + . - - - Pa LS rs pe” » 50 
Cidaha-ferrugata:: . : à 4. . . : o, . . . » 50 
er bitibiats Rd rss «te * » 30 
Odontia dentalis. . . . . : . . . RP er » 50 
a fagella :cupriu es 09207 251 SSD » 50 


Nous tenons à la disposition des amateurs 
noms suiveut : 


Crare D'UcHAux: 


Chryptocænia putealis—d'Orb, . .,., .de wfr. à 4 fr. 25 
Trigonia . HS ee ee #5 hic 
À iana. + © + + + + » 50. » 80 
Turitella ja “d'Orb. Der res Æ 20. 60 
Callianassa archiacii — Agasz. , . . . . . . 1 50 1 50 
MiocÈNe pu CANTAL. 

Planorbis corneus — Brong. . . . . . . . . . » 30 » 60 
Lymnea . er BrONgii ice, 7iHutiiR cel TL ce 60 
ke Mina di-ioct déc ioue 40 : » 80 
a », 50: 4 25 
Helix arvernensis:— Desh. . 4 .. , 44 Lun, 40» 80 
Potamides Lamarki — Brongs:. . . 4 ., .:,1 »0: 25 :w, 50 
Paludina Dubuissonnii — Bouillet. :. . . . ..» 0 20» 30. 
Puparmargmta.-.22Mélhimrs chutes 2502740 208 00 A0 a 30 
CAR ». 50:: 4 80 
CEufs.de tortue > .: +. 1 » 2 


Cerithium  Lamarkii rs ° ie es) ‘de 
Burgos (Espagne): / 4%) ns ile ma1180 -4 251002 


| BERCE. Faune Ko na française, Lépidoptères (Papil- 


caractères EETR 


MUSÉE SCOLAIRE DEYROLLE 
23,,rue. de la Monnaie, Paris, 


+ 


EXTRAIT DU GATALOGUE DE LIVRES ‘ 


lons de Franc 4 
Cet ouvrage FEAR la description de tous les papillons qui 
se trouvent en France; il décrit toutes les chenilles connues, 
indique les localités et les plantes qu’elles fréquentent, en 
insistant particulièrement sur les mœurs des espèces nuisibles 

qui-dévastent nos champs et nos provisions. 

# volume, comprenant des indications générales sur l'or: 
ganisalion, la classification, la chasse et la conservation des. 
Lépidoptères, la description de tous les Rhopalcocères (diurnes), 
et 87 espèces parmi ceux-ci, représentés dessus et dessous. . 
Vol. in-18 > Jésus, 250 pages, 18 planches coloriées . 

2° volume, description de toutes les. espèces hétéro 
(crépusculaires), jusqu'aux Noctuo-Bombycites inclusivement ; 
les 17 planches gravées représentent 106 espéces, parmi tés! 
quelles toutes celles du genre sr et 40 dessins au trait de 


3 volume, hscripus dés Hétéricères (aoëtueltes);ix avec 
6 planches coloriées représentant 60 espèces et des dessins au! 


trait de caractères . . . . 6 » 
4 volume, description des Hérérosères (fin _ noctueliet) 

avec 8 Se à représentant 82 espèces). . 8 » 
5° volume, description des Phalènes ; il est scompagné de. 


15 planches coloriées représentant 156 espèce ‘ 42 50 

e 6° et dernier volume termine RER EE it ouvrage 

et donne la description des Deltoïdes, Pyralitus, Crambites ; ; 

il est accompagné de 10 planches représentant 186 espèces. 

Les 6 volumes, avec 74 planches coloriées et le catalogue. 

Pour permettre à _— les se acquisition de cet 
ouvrage, nous accept 


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PERCE. Catalogue des Papillons de France donnant la liste 
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tage des collections. Vol. in-42, 40 pages … , . . . 

BERUE et GUÉRIN MÉNEVILLE. Guide de l'éleveur di Che- 
nilles, suivi d’un traité de l'éducation spéciale des chenilles 
qui produisent de la soie. Paris, 4871. vol. in-8e, fig. int. 
dans le texte , ._. 4 60 

FAIRMAIRE et BERCE. Guide PA ras d'i net 
oe édition, Cet ouvrage, indispensable aux débutants com 
prend : les généralités sur la division des insectes-en ordres, 
l'indication des ustensiles et les meilleurs procédés, pour leur 
faire la chasse, les époques et les conditions les plus favo- 
rables à cette chasse, la manière de les préparer et conserver 
en:colléctions. | 
Vol. in-42? avec 120 vignettes intercalées dans le texte. … | 

POMEL. Nouveau guide de Géologie, Minéralogie et Paléonto-: 
logie, comprenant les éléments de ces 8 éludes, la manière . | 
d'observer, de récolter, de préparer les échantillons et de 
les ranger en collections, VOL PA Jésus. 5, + 1 


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adressé franco sur demande. 4 


Li oi 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 
nu nu = 
Évreux. — Imp. Cn. Hénisser. 


a 


5” Année. N° 27 


209 


1° Février 1885. 


LE 


TURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


tape 


_. ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 
LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 
Au bureau du journal 


RUE DE LA MONNAIE, 23 
PAR 


ABONNEMENT ANNUEL : 
Payable d'avance en un mandat-poste à l'ordre du Directeuxs 
France et Algérie. . ........... PNR : 7 PA 
Pays compris dans l'Union postale. ... 
Tous les autres pays.-. 
(Affranchissement compris) 


ÉMILE DEYROLLE 


DIRECTEUR 


- 


Secrétaire de la Rédaction 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU l® JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange et de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 25 SEPTEMBRE 1882. 


Sur le développement des Alcyonaires. — Note de 
MM. Kowalevsky et A. F. Marion. 

Les recherches des auteurs de la note ont porté sur deux 
Clavularia et un Sympodium coralloïdes, et la segmen- 
tation a été reconnue et suivie dans toutes ses phases sur 
les ovules pondus par le Clavularia crassa. L'œuf fécondé 
reste un certain temps sans se diviser; on ne voit aucun 
noyau intérieur, puis une fois la segmentation achevée, 
les noyaux sont facilement reconnaissables. Ce fraction- 
nement est brusque; l'œuf se montre d’un coup, fragmenté 
au moins en six balles; celles-ci, dont le nombre s'est 
accru, se divisent transversalement et constituent une 
couche périphérique de cellules évolutives et un amas 
central de cellules où le vitellus nutritif prédomine. Puis 
les cellules périphériques protoplasmiques forment un 
feuillét ectodermique très net, et au-dessous, la couche 
la plus proche de cellules deutoplasmiques forme un 
deuxième feuillet, l'endoderme; les noyaux se détruisent, 
et l'amas de vitellus en réserve diminuant, les vides 
apparaissent au centre de l'embryon, qui prend la forme 
ovoïde. La larve sortant de l'œuf porte encore à ses deux 
bouts une certaine quantité de globules nutritifs flottant 
dans le liquide qui emplit toute la cavité. Les cellules 
endodermiques prennent la forme de massue à contours 
confus. La larve se fixe par son gros bout ; le petit bout 
se déprime peu à peu, puis s’invagine et constitue le sac 
œsophagien dont le fond se percera. L'ectoderme s’épaissil 
d'une couche conjonctive qui sera le pseudo-mésoderme ; 
une substance primitivement anhysle esl sécrélée par les 


% 


cellules, s’interpose et les rend moins pressées ; au-dessous 
cette substance conjonctive s’accumule et recoit dans sa 
masse des cellules détachées de la couche périphérique. 
Chez le Sympodium, ces cellules migratrices donnent 
naissance à des noyaux calcaires devenant les selérites ; 
ceux-ci grossissent et l’ectoderme cellulaire, diminuant, ne 
recouvre plus la zone pseudomésodermique que d'une 
assise de cellules plates. Chez les Clavularia, et CI. petri- 
cola notamment, les sclérites paraissent tardivement; la 
larve errante a un ectoderme complexe; des cellules à 
filaments urticants se sont différenciées dans la portion 
externe, et plus profondément, les cellules se prolongent 
au milieu de la substance conjonctive sécrétée par des 
filaments. Les cloisons mésentériques se forment avant le 
refoulement œsophagien, au nombre de vingt-six; elles 
se régularisent quand la bouche se forme, et leur nombre 
se réduit à huit, qui ont erû rapidement, tandis que les 
autres se sont effacées peu à peu. Dans une même ponte 
de Sympodium, on trouve des larves normales se trans- 
formant rapidement, et à côté, des larves à fixation 
tardive; leur coupe transversale est presque identique à 
celle d'une Actinie. 


Sur la structure histologique du tube digestif de l’Ho- 
lothuria tubulosa. — Note de M. Et. Jourdan. 


Le tube intestinal est formé par trois couches fonda- 
mentales distinctes. 1° Couche épithéliale exlerne ou 
péritonéale, avec des cellules endothéliales disposées en 
une seule couche, de forme cylindrique et munies de cils 
vibratiles, puis des cellules plus rares, du type des cellules 
muqueuses de Semper. 2° Couche musculaire, formée 
de fibres circulaires et de fibres longitudinales. Les pre-- 


210 


LE NATURALISTE 


mières forment une couche continue et régulière; les 
dernières sont.plus nombreuses dans la région antérieure 
de l'intestin, et sont internes par rapport aux précédentes ; 
mais dans le reste de l'intestin, elles sont placées au- 
dessus de la couche cellulaire péritonéale et sont externes 
par rapport aux fibres circulaires. Dans la couche con- 
jonctive, il y a une zone externe où les fibres entre-croisées 
forment une lame serrée, et une zone interne où elles sont 
plus läches. C’est là que circulent les vaisseaux; on y 
voit de nombreux noyaux et des corps granuleux jaunes. 
3° Couche épithéliale interne : dans l'intestin antérieur et 
moyen, les cellules épithéliales sont longues, de la forme 
d’une fibrille et se terminent à leur extrémité libre par 


un plateau épais; au niveau de l'origine de l'intestin | 


terminal, elles deviennent cylindriques. Les cellules glan- 


dulaires sont, les unes avec un contenu finement granu- 


leux, les autres avec un protoplasma semblable à celui 
des cellulés muqueuses des Holothuries: les premières, 
de forme ovoïde ou sphérique, se rencontrent dans 
l'intestin intérieur et la partie intérieure de l'intestin 
moyen, puis disparaissent; à partir de ce point, les cellulés 
prennent la forme de massue et deviennent si nombreuses 
que les cellules épithéliales semblent avoir disparu. Enfin 
dans la partie terminale de l'intestin moyen et dans lin- 
testin postérieur, ces cellules apparaissent sous la forme 
de cellules sphériques et semblables alors aux cellules à 
mucus des vertébrés. 


SÉANCE DU 2 OCTOBRE 1882. 


Sur le trailement des vignes phyllotérées par le gou- 
dron, à propos d'une communication récente de M. Max 
Cornu. — Note de M. Balbiani. 


Dans une note récente, M. Cornu, parlant d’une vigne 
cultivée en serre el dont les raisins avaient contracté un 
goût désagréable par suite du badigeonnage des gradins 
à l'huile lourde, termine en disant qu’on peut déduire de 
ce fait des conséquences relativement à certains traite- 
ments phylloxériques, lesquelles sont assez évidentes 


pour qu'il soit inutile d’insister. Or, M. Balbiani, ayant 


précisément recommandé ces badigeonnages au goudron 
ou à l'huile lourde, vient défendre son opinion. Le cas 
rapporté par M. Cornu ne se rapproche pas de la pratique 
indiquée par l’auteur : la vigne en question était chargée 
de feuilles et de fruits au moment de son exposition aux 
vapeurs d'huile lourde ; elle était dans un espace confiné 
et a passé les trois mois chauds de l’année dans cette 
atmosphère viciée. Les badigeonnages recommandés par 


- Balbiani se font en hiver, en plein air et sur des | 
vignes dépouillées de leurs feuilles et où la sève ne circule | 


plus. Il n’y a donc pas d’analogie dans les conditions 
de culture et de traitement des ceps de vigne, cités plus 


_ || haut. Contrairement au dire de M. Cornu, affirmant le 


… mauvais goût du raisin, lorsque les palissades, les échalas 
|| ou les troncs eux-mêmes sont goudronnés, M. Balbiani 
_-n'admettrait ce fâcheux effet que si l'opération était faite 


de M. P. de Lafitte. 


à l’époque de la maturation du fruit, et cite à l'appui de 
son opinion l'affirmation de M.4de comte. de Laverene, 
propriétaire d’un grand cru de Médoc, déclarant « que | 
le coaltar appliqué sur le bois, même décortiqué, n'est 
nuisible ni à la plante, ni à ses produits. » 


Sur l'emploi des huiles lourdes de houïîlle dans 2 | 
traitements contre l'œuf d'hiver du phylloxéra. — Note 


M. P. de Lafitte adresse une note à propos également | 
de celle de M: Cornu. Pendant quatre années consécutives, | 
il a fait badigeonner avec un mélange aqueux d'huile || 
lourde un vignoble de 6.hectares, à raison de 40 kilog. || 
d'huile lourde dans le mélange employé sur l hectare || 
contenant 5000 pieds de vigne. Huit jours après l’opé- |} 
ration, on ne pouvait plus percevoir dans le vignoble} 
aucune odeur empyreumatique. Ces badigeonnages, ” | 
dirigés contre l'œuf d'hiver, sont terminés au commence: 
ment de mars; la floraison a lieu en avril et mai, ei les 
vendanges en septembre. Ce fait n’est pas en contradie- || 
tion avec celui cité par M. Cornu, les conditions d’exis-. 
tence d’une vigne vivant au grand air, et d’une autre. 
vivant dans l'atmosphère confinée d'une terre, étant. 
absolument d'ordre différent et, par suite, ne pouvant se ; 
comparer entre elles. e 


Sur l’épithélium sécréleur du rein des Batraoitil #7 
Note de M. J. Bouillot. 


Le tube urinifère du rein des Batraciens se compos 
distinctement, comme on le sait, de cinq segments dont le 
second, le plus important, correspond au tube contourné || 
du rein des Mammifères. L'épithélium serait formé 
cellules polyédriques n'offrant ni membrane d'enveloppes, 
ni cuticule, maïs présentant sur leur surface libre une 
bordure assez épaisse.et frangée. Ces cellules renferment 
des striations granuleuses et un réseau de fibrilles conte- 
nant une substance hyaline dont probablement la conden 
sation forme la bordure précitée. Cette substance se. 
détache en différents points sous forme de pelites masses 
sphériques qui cheminent à l’intérieur du tube, ét qu'on 
retrouve dans l’urine; ce phénomène venant à se répéter, 
la bordure diminue d'épaisseur ét peut même finir p 
disparaître tout: à fait. Ces faits ne s'observent à l'éta 
normal que sur un petit nombre de cellules, mais le phé& 
nomène s'exagère sous l'influence de certains agents “4 
chimiques, tels que le chlorhydrate de pilocarpine. Les 
noyaux de ces cellules, de structure et dimensions Va 
riables, paraissent (du moins, certains d'entre eux) CE 
voie de multiplication qui semblerait s’opérer par bour- | 
&eonnement et par division proprement dite. Cette multi 
plication est confirmée par la présence, dans certaines 
cellules, de trois ou quatre noyaux petits, irréguliers, Se 


'É 


LE NATURALISTE 


211 


* 
x + 


Cause du Rot des Raïsins, en Amérique. — Note de 
M. Ed, Prillieux. 


_ En Amérique, on signale presque toujours la maladie 
du Rot à côté de celle du Mildew. Avec M. Planchon, on 
admet que le Rot est une maladie identique ou analogue 
à l’Anthracnose, Sur les raisins atteint du Rot, en Amé- 
rique, on a trouvé de nombreuses fructifications du Phoma 
uvicola. Or, en France, M. Cornu a constaté parfois un 
Phoma sur des grains tachés par l’Anthracnose; M. Pril- 
lieux en a rencontré aussi sur les taches meurtries de 
raisin attaqué par le Peronospora; là il est certain que 
le Phoma n'est pas cause de l’altération du grain, et qu'il 

s’est développé sur la partie du fruit tuée par le Pero- 
nospora . I doit en être de même en Amérique. En traitant 
convenablement des grains atteints du Rot et récoltés à 
Saint-Louis (Missouri), M. Prillieux a constaté sûrement 
que leur pulpe était envahie par le mycélium du Pero- 
nospora. On peut donc considérer comme acquis avec 
cerlitude, que le Rot des vignes du Missouri est dû à la 
pénétration du Peronospora dans les grains du raisin, et 
que la maladie des grappes attaquées par le Mildew celle 
année, en France, n’est autre que le Rof des Américains, 
Le Phoma uvicola, n’est donc pas la cause du Rot, ainsi 
qu'on l’a cru jusqu'ici ; il ne tue pas les grains, mais se 
développe sur ceux qui sont morts, désorganisés par 
le mycélium du Peronospora. 


SÉANCE DU 23 OCTOBRE 1882. 


Résultat des traitements effectués en 1881-1882, dans 
tes Alpes-Marüilimes, en vue de la destruction du 
phylioxéra. — Lettre de M. Laugier. 


Plus Lg 200 hectares ont été traités en 1881-1882 
à pas souffert, et les réinvasions ont été très 
faibles sur des vignobles traités. Pour combattre ces der- 
_ nières, on a fait des applications de sulfocarbonate de 
potassium sur les vieux bois du cep et du collet, au même 
moment que l’on effectuait le traitement par le sulfure de 
carbone. Le résultat a été favorable; et dans le foyer 
phylloxérique de Gillette, le seul constaté dans l’arrondis- 
sement de Puget-Théniers, le phylloxéra n’a pas élé re- 
trouvé depuis le mois de mars 1881 jusqu'à présent. En 
conséquence M. Laugier recommande ce traitement, qui est 
efficace et qui n’entraine qu’à des ep insignifiantes, 
eu égard aux résullats obtenus. 


* 
#* * 


; la vé- 


Sur l'action convuisivante du curare. — Note de 
M. Couty. 

En eipérimentant s sur des chiens l’action de doses assez 
faibles de eurare, M. Couty a pu isoler, en quelque sorte, les 
divérs phénomènes qui se produisent, et constater que les 
phénomènes d’excitation musculaire dépendent du bulbe, 


de la moelle et de l’état de leurs fonctions; les secousses 
curariques disparaissent quand on diminue l'excito-motri- 
cité par d'assez fortes doses de chloral ou la ligature de la 
moelle. Le curare est donc un excitant peu énergique pour. 
le bulbe et la moelle. De l’ensemble des expériences faites 
par M. Couty, il résulte que : le curare est un poison pa- 
ralysant, et en premier lieu légèrement convulsivant ; de 
plus, il n’est pas uniquement un poison périphérique, 
mais aussi dans une certaine mesure, un poison des cen- 
tres nerveux, et l’on ne peut réduire à des termes simples, 
le mécanisme de son action. 

* 

# * 

Des parasiles du sang dans l'impaludisme. — Note de 

M. A. Laveran. 


La présence, dans le sang des malades atteints d’impa- 
ludisme, des parasites dont M. Laveran a précédemment 
donné une description sommaire, est aujourd'hui un fait 
certain et acquis; ces organismes ont été constatés par 
d'autres observateurs et ailleurs qu'à Constantine. M. La- 
veran les a montrés chez plus de trois cents malades, tous 
alteints par l’impaludisme, et a constaté que ces parasites 
ne se trouvaient pas dans le sang des malades atleints 
d’affections étrangères à cette maladie. La présence de 
pigment dans le sang, signalée comme un des principaux 
caracières de l’impaludisme, indique sans aucun doute 
qu'il existe une relation entre ce pigment et les parasites. 
Il reste à connaître la manière dont ces derniers peuvent 
pénétrer dans le sang, ou plutôt sous quelle forme ils y 
ont pénétré pour s’y développer, car leurs germes doi- 
vent exister dans l’eau des localités palustres, etenfin à 
distinguer ces germes même là où ils existent. 

* 
+ + 

Sur les constructions lurriformes des vers de terre 

de France. — Note de M. E. L. Trouessart. 


M. Trouessart ayant rencontré dans les jardins des en- 
virons d'Angers, des déjections de vers de terre, remar- 
qua des déjections turriformes en tout semblables a 
celles que produit une espèce de Perichoela d'origine 
exotique et naturalisée aux environs de Nice; celles qu'il 
recueillit ont de 0,5 à 0,8 de haut sur 0",3 de diamètre 
moyen, et sont formées de terre agglutinée par un mucus 
qui leur permet de résister longtemps à la pluie. Percées 
intérieurement d’un canal cylindrique moulé sur la forme 
du ver, elles se terminent en cône. A la suite d’un temps 
sec, ces conduits se trouvèrent obstrués par les déjections 
nouvelles des vers; il faut donc une longue période de 
pluie pour que ces tours puissent s'élever régulièrement. 
On peut admettre que ces tours permettent aux vers de 
venir respirer à l'abri de l'humidité et des oiseaux. En 
saisissant brusquement entre les doigts des déjections 
encore molles, M. Trouessart put pincer le ver et l'arra- 
cher de son trou. Or, tous les vers ainsi surpris, étaient des 
Lumbricus agricola dont la partie antérieure du corps 
était logée dans la tour. Il n’a pas été possible de voir si le 


212 


LE NATURALISTE 


Lumbricus communis et les autres espèces de Lombrics 
avaient les mêmes habitudes. 


L1 


UNE APPLICATION DE L'ENTOMOLOGIE A LA MÉDECINE LÉGALE 
Par M. MÉGNIN. 


Il y a quelques mois tous les journaux quotidiens par- 
lèrent d’une trouvaille lugubre faite dans une chambre de 
logeur qui avait été habitée quelque temps auparavant 
par une femme équivoque. Cette trouvaille consistait en 
un cadavre, complètement desséché, d’un enfant de sept à 
huit ans, enfermé LE one double caisse. Peu de temps 
par la police etavouait 
que le cadavre en question était celui de son fils, mort de 
maladie, disait-elle, dix-huit mois auparavant ; elle ajoutait 
qu'ayant oubliée de déclarer cette mort à la mairie en 
temps voulu, elle n’avait plus osé ensuite demander l'inhu- 
mation. 

Le cadavre en question porté à la morgue, M. le pro- 
fesseur Brouardel fut chargé de rechercher, s’il était pos- 
sible, les causes de la mort et l’époque probable de cette 
mort, afin de vérifier les dires de la femme Robert, accusée 
d’infanticide ou tout au moins d’inobservation des pres- 
criptions légales sur les inhumations. 

. le professeur Brouardel ayant remarqué dans les 
éto fres qui sarsiappnions le cadavre 1e dans ses cavités 
splanchniques une grand ntité d ouilles d'insectes, 
pensa que ces restes pourraient fournir des renseigne- 
ments précieux pour la solution d’une partie au moins des 
questions posées, et demanda à ce que je lui fusse adjoint, 
comme deuxième expert, chargé spécialement d'étudier le 
rôle que les insectes avaient joué et d'apprécier le Llemps 
qu'ils avaient mis à amener le cadavre du jeune Robert à 
l'état de momie sèche sous lequel il se présentait. 
. Voici la note que jerédigeai après l'étude en question et 
qui fait partie du rapport d'ensemble remis. au tribunal : 

« Le cadavre du jeune Robert, desséché et momifié, git 
dans une double caisse semblable à des caisses à savon 
d'épicier, trop courte pour. sa taille, ce qui fait queses jam- 
bes sont repliées et croisées dans la posilion dite en {ail- 
teur. Le torse est habillé d’une veste de laine, et le reste 
du corps enveloppé d'étoffes, restes d’un vieux jupon et 
d'un vieux water-proof de femme. Ce qui frappe en déve- 
loppant ces étoffes, qui sont empesées par un liquide gé- 
latineux desséché dont elles ont été imprégnées, c'est la 
quantité innombrable de coques de nymphes, ou chrysa- 
lides de Diptéres, qu'on met à jour : tous les plis en sont 
remplis et onles y voit rangées l’une à côlé de l’autre, 
comme les alvéoles d'une ruche d’abeilles; leur nombre 
incalculabl> peut être évalué à plusieurs milliers et les 
préparations n° ?, n° 3 et n° 6 (1) en montrent quelques 


a près, 


(1) Une boite de préparations, en partie mieroscopiques, de tous les 
restes d'insectes trouvés sur où dans le cadavre, a été jointe au rap- 
port des experts. 


‘ils n'existent plus non plus, remplacés par une matière 


‘L'intérieur de la boite crânienne est 


spécimens. L’immense majorité de ces coques sont vides, 

ce qui indique que les insectes parfaits se sont échappés: 
cependant on en trouve quelques-unes encore occupées 
par les nymphes mortes, et même quelques insectes pars 
faits prêts à sortir debit de déterminer à quelle es- 
pèce de Diptères elles appartiennent. Les plus grandes de 
ces coques ont été produites par la Sarcophaga lalicrus « 
et les plus petites par la Lucilia cadaverina. Nous ver: 
rons plus loin les enseignements que l’on peut tirer dé 
la présence de ces restes de Diptères. | 

« La momie, débarrassée de ses enveloppes, montre ses 

téguments collés aux os par suite de la dessiccation et de 
la disparition presque complète de la substance muscu: 
laire, qui ne parait pas, du reste, avoir élé abondante. Ces 
téguments sont détruits en grande partie, percés d'une 
foule de trous en écumoire, et remplacés sur une gran dé 
étendue par une matière pulvérulente jaunâtre. La plupart 
des os sont à nu et recouverts de cette même poussière, 
qui, examinée au microscope, se montre entièrement 
composée de dépouilles d’Acariens de l'espèce Tyrogly= 
phus longior et de leurs déjections. Quant aux viscères,, 


noirâtre, grumeleuse, d’une PART de vieillecire. 
e rempli 
d'une matière grossièrement IL AE noirâtre, à re= 
flets micacés produits par des cristaux de cholesiérine. 
Dans cétte matière, et surtout dans celle du cerveau, on” 


nommés, eten plus des coques de nymphes d'insectes. 
d'un autre ordre, de deux grandeurs différentes (pré- 
parations n° 9 et n° 10) et ayant les caractères bien connus WA 
des dépouilles des Dermestes et des Anthrènes; du resle, 
en cherchant bien, nous finissons par trouver de rares Ca- 
davres d'individus adultes de ces genres, dans lesquels on. 
reconnait leDermestes lardartus et l'Anthrenus muse0= 
rum (préparations n°7 et n°9). Ce sont ces insectes et leurs 
larves qui ont produit les trous en écumoire dont sont 
percés en différents sens les téguments ou les matières. 
RE desséchées qu'ils recouvrent encore en quels 
ques endr 

« Une PA 1 du cuir chevelu, avec les cheveux y adhéé. | 
rant, ayant été mise de côté et examinée, on la trouve far- | 
cie de Poux énormes et de leurs œufs : chaque cheveuest: |! 
une véritable brochelte de Zentes, et les individus adultes || 
de l'espèce Pediculus capilis étaient d’un développement 
remarquable. La mort de ces Poux est contemporaine, . 
à quelques jours près, de celle du sujet, puisque ces para 
sites ne pullulent que sur les corps vivants et ne peuvent | 
vivre sur les cadavres. | 

« Voyons maintenant les renseignements que nous pou: 
vons tirer, relativement au temps qui a dû s'écouler depuis 
la mort de l'enfant, de la présence de ces restes de ri 
rents insectes. x 

« Lorsqu'un cadavre est exposé à l'air libre, il est D 

dement envahi par une foule d'insectes. qui viennent 

ondre à sa surface, et surtout à l'entrée: ‘de ses ouver* 
tures naturelles; les larves sorties des. œufs le pénètrent sS 
en tous sens pour se nourrir de ses humeurs et activent 


LE NATURALISTE 213 | 


singulièrement sa décomposition, Ainsi agissent les Dip- 
tères du groupe des Sarcophages, «et certains Coléoptères 
dont les adultes de certaines espèces pénètrent même 
sous la peau, comme les Syphes. Les larves de Diptères 


_ connues vulgairement sous le nom d’asticots, et celles 


des Coléoptères suffisent pour absorber à peu près entiè- 
rement les humeurs liquides du cadavre et à l’amener 
presque à l'état de squelette, imbibé encore d'acides gras 
que l’on connaît sous le nom de gras de cadavre; c’est 
à ce moment! qu'arrivent les larves de Dermeste qui font 
disparaître, jusqu'aux dernières traces, tout ce qui existe 
de ces matières grasses. L'action des Dermestes terminée 
et le cadavre réduit à l’état 'de momie, les parties orga- 
niques sèches, les tendons, la peau et les parlies muscu- 
laires épargnées par les précédents, s’il en reste, sont 
attaquées par les Anthrèneset les Acariens détrilicoles du 
genre Tyroglyphes qui se montrent alors par myriades et 


réduisent à l’état pulvérulent tout ce qui reste de; matière 


organique à la surface des os 

« Dans le cas actuel, le cadavre n’était pas tout à fait à 
l'air libre, mais la caisse qui le renfermait avait les ais 
assez mal joints pour laisser entre eux des intervalles de 
2 millimètres au plus ; voilà pourquoi les gros Coléoptères 
qui attaquent les cadavres et les grosses mouches des 
genres Calliphora, Sarcophaga et mème Lucilia n'ont 
pu y pénétrer; deux petites espè:es de Diptères seule- 
ment, la Sarcophaga laticrus et la Luctlia cadaverina, 
ont réussi à atteindre le cadavre, et ce sont leurs innom- 
brables larves, produits de plusieurs générations, qui ont 
commencé l'œuvre de destruction du cadavre du jeune 
Robert et laissé les nombreuses enveloppes de nymphes 
dont les étoffes sont remplies. Les larves de ces Diptères 
se développent très rapidement (moins d’un mois leur 
suffit pour arriver à l'état de nymphe et à peu près autant 
pour arriver à l'état parfait); une génération a donc de six 
semaines à deux mois d'existence et celles qui suivent 
augmentent en nombre suivant une progression géométri- 
que croissante, ce qui explique la quantité innombrable de 


dépouilles qu’elles ont laissées, et cela pendant plusieurs 


mois. Comme ce n’est que dans la belle saison que ces 
insectes fonctionnent, lorsque le froid arrive leurs méta- 
morphoses sont arrêtées. Dans les étoffes enveloppant 
le cadavre toutes les pupes des mouches étaient vides, 
à l'exception de quelques rares exemplaires contenant 
des nymphes mortes dont l'évolution n’a pu être arrêtée 
que par le froid. Nous pouvons conclure de ce fait que 
les mouches carnassières ont opéré pendant toute une 
belle saison, et qu’à l’arrivée de l'hiver leur œuvre était à 
peu près terminée. 

« Pendant l'hiver il y a eu repos pour les travailleurs 
de la mort. 

« Au retour du printemps, le cadavre, débarrassé des 
humeurs aqueuses, a été envahi par les Dermesles, dont 
le nombre de dépouilles est assez considérable. On sait 
que les dermestes restent quatre mois à l'état de larves 
avant de se transformer en insectes parfails ; l'absorption 
du gras de cadavre a donc été faite en quatre ou cinq 
mois. Puis sont venus les Anthrènes et les Acariens du 


genre Tyroglyphe. Toute la matière pulvérulente qui 
recouvre les différentes parties du corps est entièrement 
composée de leurs dépouilles résultant des mues succes- 
sives de ces Acariens, de leurs cadavres, de leurs larves 
hypopiales et de leurs déjections, ainsi que le montrent 
les préparations n‘* 11 et 12. Quelques mois ont encore 
été nécessaires pour la production de ces nombreuses 
générations d’acariens. Une deuxième saison tout entière 
a donc été employée par les Dermestes, les Anthrènes 
et les Acariens. 

« Ce sont donc deux belles saisons successives qui se 
sont passées depuis la mort du jeune Robert, qui, en con- 
séquence, peut remonter à dix-huit mois ou deux ans au 
minimum. 

« La constatation de l'existence de myriades de Poux 
dans les cheveux ne nous a servi à rien pour apprécier 
l'époque approximative de la mort du jeune Robert, mais 
celte constatation prouve que le malheureux enfant a man- 
qué des soins les plus élémentaires pendant les dernieres 
semaines de son existence, qu'il a élé complètement 
abandonné, et dévoré littéralement par la vermine. » 

(La maladie et la mort en prison de la femme Robert 
viennent d'arrêter la procédure dirigée contre elle, mais le 
Rapport des experts n’en montre pas moins quels services 
l'étude de la vie des insectes, et en particulier de celle 
des parasites, peul rendre parfois à la médecine légale.) 


NOTES SUR QUELQUES PLANTES RARES OU CRITIQUES 
DES ENVIRONS DE PARIS (1) 


Viola lancifolia Thore. — REA à rechercher, sa 
spontanéité dans la région parisienne paraissant fort 
douteuse; la.Flore des environs de Paris lui assigne ce- 
pendant plusieurs localités, notamment Sénart et Fontai- 
nebleau, mais il n'existe aucun échantillon de cette espèce 
dans le riche herbier de M. Cosson. Tout ce que j'ai vu 
jusqu’à présent dans différentes collections parisiennes, 
notamment dans l’herbier Mérat, sous le nom de V. lan- 
cifolia n'appartient pas à l'espèce de Thore mais rentre 
évidemment dans les formes à feuilles étroites du V, ca- 
nina L.; quant au V. montana Thuill., il ne parait, pas 
possible de le réunir au V. {ancifolia Thore ; d’après un 
échantillon de Thuillier extrait de l’herbier Delessert et 
conservé au Muséum de Paris, le V, montana Thuill. est 
identique avec le V. elatior Fr., espèce découverte. aux 
environs de Provins, sur les limites. de la région pari- 
sienne, par M. Bouteiller. 


Helianthemum Chamæcisto polifolium Focke. 
_— J'ai récolté cette curieuse plante sur le coleau calcaire 
de Follainville près Mantes; elle croissait au milieu d'une 
pelouse d'A. polifolium DC., tandis que l'A. Chamcæ- 
cistus Mill. (4. vulgare Cr. ) se trouvait à quelques 


(4) Voyez: le Naiuraliste, tome I, p. 254 et suiv. 


. 214 


LE NATURALISTE 


mètres plus loin, sur le bord d’un taillis herbeux. La plante 
parisienne est sans doute l’hybride que M. de Larem- 
bergue a décrite dans le Bulletin de la Sociélé botanique 
de France (5 p.27), sous les noms de ZZ. vulgari-pulveru- 
lentum et H. sulfureum; comme cette dernière, elle est 
assez exactement intermédiaire entre les deux espèces 
génératrices ; ses fleurs, d’un jaune soufré et ses calices 
très brièvement pubescents, mais hérissés sur les ner- 
vures de poils plus longs, la distinguent facilement de 
l'A. polifolium DC.; ses pétales prennent ordinairement 
par la dessiccation une couleur plus foncée, analogue 
à la couleur des pétales de l’Z. Chameæcistus Mill. L'Æ. 
sulfureum Willd, que beaucoup de floristes considèrent 
comme une hybride produite par le croisement des 
I. Chamæcistus et HÆ. polifolium, me paraît être une 
plante fort problématique; son auteur l'indique avec 
doute en Espagne, où M. Willkomm ne la signale qu’à 
l’état cultivé; il est certain que la diagnose de Willdenow 
ne s'accorde exactement ni avec la plante parisienne ni 
avec la plante du Tarn. Il est assez probable que l'A. sul- 
fureum figuré par Sweet n’est pas celui de Willdenow; 
la figure donnée par l’auteur anglais est égalément bien 
différente de la plante française; quant à l’Æ. Janceola- 
tum de la même iconographie, M. Willkomm le considère 
comme une hybride des Æ. pulverulentum DC. et H. 
vulgare Gærtn., c’est-à-dire que les parents sont exac- 
temeny les mêmes que ceux de l'A. sulfureum, mais ieur 
rôle est différent ; il y aurait donc lieu de rechercher si 
l’hybride de Sweet et la plante publiée par M. de Marrin- 
Donos (Archives de Flore, p. 156), sous le nom d'A. pul- 
verulento-vulgare, n'ont pas une origine commune. 


Lepidium virginicum L.— Cette plante américaine, 
si abondamment naturalisée dans tout le sud-ouest de la 
France, a été observée par M. Franchet sur la rive droite 
de la Marne, en aval du pont de Charenton. Les nom- 
breux spécimens disséminés dans cette localité, sur une 
longueur de 50 à 60 mètres, et les individus desséchés sur 
place après avoir parcouru le cycle complet de leur 
évolution, indiquaient d'une facon évidente que VPin- 
troduction re cette espèce remontait au moins à l’année 
précédente. 


Ranunculus nemorosus DC. — Quelques auteurs 
appliquent encore le nom de À. silvalicus Thuill. à la 
plante à pédoncules sillonnés généralement connue 
sous le nom de À. nemorosus DC., et dont la forme la 
plus répandue aux environs de Paris constitue le 
R. Amansti Jord. Il y a plusieurs années, Grenier a dé- 
montré que le R. silvaticus Thuill. appartenait au groupe 
du À. acris L.; j'ajouterai que les échantillons de l’her- 
bier Mérat confirment l'opinion de l’éminent auteur de 
la Flore jurassique, et que les spécimens de cette collec- 
tion appartiennent pour la plupart à la forme À. Steveni 
Andrz. Tout récemment, M. Kerner a prouvé (Schedæ ad 
flor. hungar., 1, p. 24) que le R. Breyninus Crantz n’était 
pas comme, on le supposait la même plante que de Can- 
dolle avait nommée plus tard 2. nemorosus, et que cette 


dernière constituait avec le AR. polyanthemos L: Me 


R, napellifolius Crantz. Quant au R. Breyninus Crantz, M 
M. Ker 


erner se croit autorisé à le considérer comme iden: 
tique au À. Hornschuchii Hoppe. 

Outre le R. Amansit Jord. qui croît dans le bois d’ Orsay, 
dans la forêt de Séguigny, à Fontainebleau, à Nemours et 
ailleurs, on rencontre plus rarement dans la région paris 
sienne trois autres formes affines et appartenant au 
même groupe que la précédente : le 2. Delacouri Gaudef, 
et Mab. aux environs de Montfort-l'Amaury; le R. Questieri 
dans le bois de Saint-Martin près Thury-en-Valois, et enfin 
le R. polyanthemoides Bor., découvert par M. Delacour à la 


Genevraye. Les caractères ‘distinctifs de ces différentes 


formes ont été trop bien exposés par MM. Gaudefroy et 
Mabille (Note sur le genre Ranunculus) pour qu'il soit 
nécessaire d'y revenir à nouveau. 


Sedum dasyphyllum L., var. glanduliferum 
Gren. et Godr. (S. corsicum Dub.) — Trompé par la dia= 
gnose de la Flore de France et par certains échantillons 
de l'herbier Grenier, j'ai considéré dans une précédente 
note (le Naturaliste, tome [*, p, 446) le Sedum dasyphyt- 
lum de la région parisienne comme appartenant excelusi- 
vement à la forme glanduliferum Gren. et Godr. (S:corst- 
cum Dub.). Cette appréciation n’est pas exacte et il y a une 
distinction à établir; on rencontre en effet, aux environs 


de Paris, le S. dasyphyllum sous les deux formes men- 


tionnées dans la Flore de France (1, p. 624), l'une à tigeret 


à inflorescence plus ou moins glanduleuse, mais à feuilles 
toujours glabres, constitue le type de l'espèce; l’autre, |. 
ayant au contraire les feuilles fortement pubescentes- 


glanduleuses, représente le S. corsicum Dub. ; elle n’est 
encore connue dans la région parisienne qu’à Château- 
Gaillard et à Marigny-Sainte-Geneviève, et dans ces deux 


localités elle n’est que naturalisée, et elle de: ei 


aucun doute d'anciennes cultures. 


Artemisia Verlotorum Lamotte. — Guidé par les 
indications de M. B. Verlot, j'ai récolté l'Artemisia Verlo- 


lorum à Paris; cette plante n’est pas rare surles terrains |} 


non concédés du cimetière Montparnasse, où elle forme 


des ilots à côté de l'A. vulyaris L. ; il est très rare qu'elle | 


fleurisse dans cette localité, soit parce que les premiers 


— 


pat 
TEST) TEL 


froids de l'arrière-saison ne permettent pas à sescapitules |}. 


d'atteindre leur entier développement, soit plutôt parce | 
que les terrains non concédés des cimetières parisiens | 


sont fauchés chaque année dans le courant de l'automne. | es. 
Il n’est pas douteux que la plante observée successive ||. 


ment sur divers points de la France, notamment dans 


l'Isère par M. J. B. Verlot, dans le Puy-de-Dôme par ||. 
M. Lamotte et dans le Doubs par M. Paillot, ait une origine … 
ne ainsi que l'avait soupeconné M. Franchet (F1. de 

Loir-et-Cher, p. 309). D'après les diagnoses des auteurs 
russes et d'après les échantillons envoyés par le Jardin de 


Saint-Pétersbourg au Muséum de Paris, l'A. Verlotorum . 


est certainement identique à l'A 


A. selengensis Turez. (Cat. ; 1: 
Baïcal., n° 630). MM. Regel et Maximowiez n’admeltent ||. 
la forme décrite par Turezaninow qu'à titre de variété ||. 


me — 
Te verte 


LE NATURALISTE 


215 


de l'A. vulgaris, et, dans cette variété M. Regel dis: 
tingue (F1. ussur., p. 96) trois lusus: le /ypica, 2° ser- 
ralifolia et 3° umbrosa; c'est au lusus {ypica que se 
rapporte la plante francaise; le lusus vmbrosa correspond 
à l'A. umbrosa Turez., considéré plus tard comme une 
simple forme de l’4. vulgaris; M. HI. B. Verlot, en attri- 
buant à la plante des environs de Grenoble le nom 
d'A. umbrosa, ne s'écartait donc pas beaucoup de la 
vérité. ste 

Cultivé depuis plusieurs années au Muséum, l'A. selen- 
gensis a conservé les caractères assez peu importants qui 
le distinguent de l'A. vulgaris; pour cette raison je suis 
assez disposé à le considérer comme une race de l’Armoise 
commune; je dois cependant faire observer que la forme 
des feuilles, la grosseur, la couleur et la disposition des 
éapitules sont sujettes à de très grandes variations dans 
l'A. vulgaris tel qu’on le trouve en Chine, au Japon el 
dans toute l'Asie orientale. Le mode de végélation de 
l'A. selengensis n'est pas spécial à celte forme et ne con- 
siitue pas un caractère de première valeur, puisqu'il est 
reconnu que l'A. vulgaris peut lui-même ètre slolonifère. 
(A. vulgaris var. stolonifera Maxim. Primiliæ p. 161 


sr 


‘Polyenemum arvense L. — J'ai indiqué autrefois 
(le Naturalisle, 1, p: 398) les caractères qui permettent 
de reconnaître facilement les deux formes de Polycne- 
mum de la flore parisienne. Il est d'usage, parmi les 
botanistes francais, de réserver à la forme mineure 
(P. minus Jord.) le nom de P. arvense L., et d'attribuer à 
la forme robuste la dénomination de P. majus A. Br. Rien 
dans les ouvrages de Linné ne justifie cette méthode, et, 
si la diagnose du grand naturaliste s'applique également 
aux deux formes en question, son herbier lève tous les 
doutes et condamne d’une façon irréfutable la synonymie 
des floristes modernes. « Il existe dans l’herbier de Linné, 
m’écrivait récemment M. Daydon Jackson, le savant conser- 
vateur des collectons de la Linnean Society, un bon échan- 
tillon de Polyenemum arvense, étiqueté par Linné lui- 
même et bien reconnaissable pour le P. majus À. Br.» Le 
nom créé par Al. Braun doit donc passer à la synonymie et 
le P. arvense de la plupart des auteurs francais (non L.) 
deviendra, ainsi que je l'ai déjà dit (4oc. cit), le P, verru- 
cosum Lang. Avant moi, Boreau avait déjà résolu la 


_ question dans ce sens, mais Sans donner aucune explica- 


tion. Je ne cite que pour mémoire la monographie du 
genre Polyenemum de Schur (Œsterr. Bot. Zeilschr. 1869, 
p« 146), cet auteur ayant adopté dans ce travail la syno- 
nymie fautive de sa Flore de Transylvanie, sans la 


justifier par aucun argument. 
k À D' Boxer. 


LA PRÉPARATION DES PETITS SQUELETTES 


Il y a quelques années, le conservateur de la galerie 
d'anatomie, au Museum d'histoire naturelle de Paris, avait 
un procédé particulier pour préparer les squelettes très 
délicats des petits oiseaux el mammifères, qui donnait des 


résultats tout à fait remarquables :. il mettait l'animal dans 
un récipient contenant un liquide particulier, et, au bout de 
peu de temps, il suffisait de le brosser pour trouver les os 
absolument nettoyés. Malheureusement, Sénéchal est 
mort emportant avec lui son secret; depuis, beaucoup de 
procédés ont été employés pour obtenir le même résultat, 
mais aucun jusqu'ici n’est reconnu aussi parfait. Cepen- 
dant nous croyons devoir signaler quelques expériences 
que nous avons tentées dans ce sens, non seulement parce 
qu’elles peuvent être utiles à beaucoup d’autres, mais 
aussi parce que c’est une voie dans laquelle des cher- 
cheurs intéressés pourront s'engager, et peut-être arrive- 
ront-ils à trouver le procédé de Sénéchal ou un autre 
aussi bon, sinon meilleur : car, il faut aussi le dire, il ne 
réussissait pas toutes les pièces. 

M. le D' Sauvage, professeur d'Ichtyologie au Museum 
d'histoire naturelle de Paris, nous signalait un procédé 
qu’il employait surtout pour les tètes de poisson dont il 
voulait conserver la charpente osseuse afin de l'étudier 
et la comparer. Voici la recette : dans un flacon à large ou: 
verture et fermant bien on met du sel ammoniac ou 
carbonate d’ammoniaque à saturation avec de l’eau ; quand, 
au bout de vingt-quatré heures environ, l’eau à dissous 
tout ce qu’elle pouvait absorber, on y plonge le poisson, 
dont on a retiré la peau les grandes parties de chair et 
les viscères ; on l'y laisse séjourner, suivant la taille, une 
semaine ou plus; la chair se gonfle el parait se dissou- 
dre car dès qu'on frotte avec une brosse, ou mieux un pin- 
ceau de crin, elle s’en va sans difficulté, il ne reste que les 
tendons, qu’on coupe aux ciseaux. 4 diisoe se 

Nous avons essayé succès ce procédé sur des carpes, 
des perches, des serpents, des grenouilles, el nous avons 
obtenu d'excellents résultats; il est précieux surtout pour 
les squelettes de serpents ; mais il a l'inconvénient d’être 
long : pour une vipère il faut compter un séjour de six 
semaines environ dans le carbonate d’ammoniaque, en- 
core faut-il que la dissolution soit fraiche et dans un bocal 
fermant bien; sans cela l’'ammoniaque s’évapore et l’opé- 
ration se trouve considérablement retardée. 

Nous avons essayè d'ajouter un peu de potasse causti- 
que à une dissolution déjà un peu ancienne : les muscles, 
surtout ceux des reptiles, sont décomposés beaucoup plus 
vite mais les tendons sont aussi quelque peu atteints, il 
faut y veiller très attentivement, brosser souvent les su- 
jets, de facon à les layer de suite à l'eau si on s'aperçoit 
qu'il va se produire quelque dommage par un séjour 
trop prolongé. 

Nous sommes convaincu que le procédé de M. le doc- 
teur Sauvage est la base d’un bon moyen pour obtenir 
des squelettes très délicats, qui demandent beaucoup de 
temps pour être faits au scalpel, et qu’en cherchant des 
perfectionnements on arrivera à des résultats donnant 
toute satisfaction. Le jour où on aura un agent qui décom- 
pose les muscles en ménageant les tendons, et un peu plus 
actif que le carbonate d’ammoniaque, l'anatomie com- 
parée pourra prendre un très grand développement, car 


ilest probable que ce qui sera bon pourles pelits sque- 


leltes sera bon aussi pour les grands, et alors les prépa- 


216 


LE NATURALISTE 


rations ostéologiques ne présenteront plus ces difficultés 
de lenteurs, mauvaises odeurs, difficultés de desséchage, 
qui empêchent beaucoup de musées de mettre le sque- 
lette à côté de l'animal monté. 


ERRATUM 


Dans l'article de M. Austant sur le Bomb. Serrula du dernier 
numéro, nous relevons la coquille suivante : page 206, 1r° colonne, 
8e ligne, on lit : cette espèce a été découverte sur une des cuisses du 
Gessula, au lieu de : cette espèce... sur une des cimes du Cessala, etc. 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


Nous informons les amateurs que du 12 au ?7 février 1883, 
à la salle Sylvestre, 28, rue des Bons-Enfants, à Paris, 
aura lieu la vente des livres d'histoire naturelle composant 
quatre bibliothèques : la bibliothèque Leymerie, la biblio- 
thèque Gervais, la bibliothèque de *** et la bibliothèque Bazin. 
Il se trouve parmi ces livres un grand nombre d'ouvrages 
rares; nous Citerons seulement : Godard et Duponchel, Histoire 
naturelle des papillons de France et les chenilles (complet avec 
suppléments) 20 volumes. — Jacquelin du Val et Fairmaire 
Genera des coléoptères d'Europe. — Dejean et Aubé, Histoire 
naturelle des coléoptères, 5 volumes. — Annales de la société 
enlomologique belge, tomes I à XVI en 5 volumes, etc. — Annales 
de la sociélé entomologique de France de 1832 à 1876, très bel 
exemplaire absolument complet, de reliure uniforme. Li AmNËs 
of national history, or Magazine of zovlogy, botany and geology. 
London, 1838 à 1847 et 1848 à 1857, — Bulletin de la société 
impériale des naturalistes de Moscou, volumes I à VIIL, 1829 à 
1835, édition originale; 1837 à 1881. — Entomologische Zei- 
g herausg. von dem entomologischen verein zu. Settin, 1840 

1880, — Transactions of the entomological Society of London. 
pi à 1840, 4 volumes ; 1850 à 1861, 5 volumes, 1862 à 1867, 
5 volumes. — Voyage de si em zoologie complète. 
Paris 1828, exemplaire non rogné — Voyage au pôle sud et 
dans l'Océanie sur l'Astrolabe “ 7 Zélée, zoologie par Hom- 
bron et Jacquinot, 2 volumes. = Un grand nombre de lots de 
brochures qu'on ne pourrait se procurer que très difici- 
lement dans le commerce. Les personnes qui désireraient le 
catalogue de la vente, le trouveront, chez Me Marlio, commis- 
saire-priseur, 24, rue Drouot, à Paris, et chez M. Emile Deyrolle, 
naturaliste expert, à Paris, 23, rue de la Monnaic. 


Le HA À. À. W. Hubrecht est nommé professeur titu- 
laire de zoologie. à l’Université d'Utrecht. 

Le professeur W. Salensky, aété demandé à Odessa, à la nou- 
velle Université russe, en remplacement du professeur 
E. Metschinkof”s. _. 


- 
LE] 


W.Mc'Intosh, le naturaliste bien connu qui s’est tant distin- 
gué dans ses Études sur les annélides, ést nommé professeur 


d'histoire naturelle (Zoologie) à l'université de Saint-Andrews 
(Scotland). 


Le naturaliste Orazio Antinori, qui s'est illustré par ses 
voyages en Afrique, vient de mourir à Aden, à l'âge de 73 ans. 


OFFRES ET DEMANDES 


M. Petit (Henri), 2, rue Saint-Joseph, à Châlons-sur-Marné, 
désire vendre ou échanger contre des livres sur les Goiieuees 
les ouvrages suivants : 

1° Nouvelles observations microscopiques, avec les Décowii 
tes intéressantes sur la composition et la décomposition des 
corps organisés, par Veedham, de la Société royale de Londres 
(1 volume veau, bon état, 7 planches gravées). Paris, 1750. 

2° Introduction à la minéralogie, description abrégée des ie 
opérations fe métallurgie, par J. F. Henckel (? volumes, bon ee 

état). Paris, 1756. + 
3° Chimie hydraulique (extraction des sels essentiels des 

Végétaux, animaux et minéraux avec l’eau) par L. C. D. L. G. 

(L volume veau). Paris, 1745. pe 
4° Lettres sur l'électricité, par l'abbé Nollet (3volumes parfai- || 

tement conservés, avec 16 planches gravées en taille douce). 

Paris, 1760. 

5 Leçons de physique expérimentale, par l'abbé Nollet 
(5 volumes veau, grand nombre de planches en taille douce; 
ouvrage curieux et rare). Paris, 1754. 


Il vient de se fonder en Angleterre un nouveau Journal d’ his- 
toire naturelle : The pratical naturalist,} 
Abonnement (franc de port), 2 francs par an. S’adresser . {| 
M. À. Houry, à Mer (Loir-et-Cher) France 4 


ARRIVAGES 


Nous venons de recevoir un envoi de fossiles du carbonifère de 
Tournai. qui nous permet sg les papères suivantes 


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Enomphalus latus. — De Kon. ..... de O» 7 à 1» 00 |} 
Capulus vetustus. — D’Orb. ..,...,..... 0» 600» 08 
Dentalium priseum. — De Munster. . . .,.. 0» 4040» 60 
Athyris squamifera. — De Kon. SN JOURS ,%1001» 40 à 0 =» 60 © 
Productus Flemingii.— De Kon.. : .... .. .… 0» 50à0»* 80 
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Fan. ansloga Phil. 5/6 ue 2 0 600» 80 . 
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Le gérant, Émile DEYROLLE. 


+ 


4905 — Paris Imp. A. L. GuicLot, 7, rue des Canettés. 


ge Année. N° 


28 


217 


45 Février 1883. 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 
LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 
Au bureau du journal 


RUE DE LA MONNAIE, 23 
PARIS . 


France et Algér 


Tous 1 


ABONNEMENT ANNUEL : 
Payable d'avance en un mandat-poste à l'ordre du Directeur. 


Pays D “dans l'Union postale, , si 
es autres pays... 


EN CRAN ARE compris) 


CPR 


ÉMILE DEYROLLE 


DIRECTEUR 


Secrétaire de la Rédaction 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1°” JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange et de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


a 


SÉANCE DU 30 OCTOBRE 1882 


Sur l'évolution des Péridiniens et les particularités 
d'organisation qui les rapprochent des Noctiluques. — 
Note de M. Pouchet. 


M. Pouchet, en péchant au filet fin, à bord du garde-pè- 
che a Perle, que le ministre de la marine avait mis à la 
disposition des directeurs du laboratoire de Concarneau, 
recueillit le 9 octobre, par le travers des roches de Pen- 
marck, trois formes de Cératiens, C. #ripos, idem var. me- 
gaceras, C. furca, disposés en chaînes de deux, trois et 
même huit individus unis bout à bout. Cette récolte fut 
faite à 4 ou 5 milles de la terre ferme, par des fonds de 80 à 
100 mètres. Les individus sont unis entre eux par la corne 
aborale ou postérieure quis’insère par une extrémité tron- 
quée, au bord gauche de la dépression ventrale du sujet 
suivant, au point de terminaison du sillon transversal. Les 
individus de ces chaînes étaient immobiles, ne présentant 
ni cils, ni flagellums. Cette disposition et l’évolution an- 
térieure qu’elle suppose rapprocheraientles Cératiens des 
Diatomées et des Desmidiées ; d’un autre côté, ces êtres 
sont voisins des Noctiluques par les particularités suivan- 
tes et communes : protoplasma rosé, avec noyau et gout- 
telettes huileuses; asymétrie accusée dans la pièce basi- 
laire du tentacule et la lèvre saillante du côté droit. 
M. Pouchet, pense, en résumé, qu'il y aurait évolution de 
certaines formes péridiniennes à la forme noctiluque qui 
deviendrait alors une sorte de stade génésique ; mais cette 
hypothèse a besoin d’une vérification que des recherches 
nouvelles ou un hasard heureux peuvent seuls donner. 


Action de l'huile sur les vagues de la mer. — Note de 
M. Virlet d’Aoust. 


L'action calmante de l'huile sur les vagues de la mer, 
connue de Pline, de Plutarque et d’Aristote, est presque 
ignorée de nos jours; quelques marins grecs cependant, 
connaissent cette particularité, et M. Virlet d'Aoust a été 
dans le cas de vérifier l’exactitude de cette curieuse pro- 
priété, en voulant aborder à Samothrace, en un point de la 
côte où les vagues déferlaient avec violence. A un mille du 
rivage, on commenca à répandre de l'huile à l'avant du 
navire; elle s’étala rapidement; les vagues s’aplanirent 
et présentèrent une surface unie que les marins désignent 
sous le nom vulgaire de mer d'huile. On put alors débar- 
quer sans danger et sans difficulté. Cette expérience, ré- 


| pétée souvent en pleine mer, réussit chaque fois, el les 


vagues s’aplatissaient de suite sur une étendue circulaire 
proportionnelle à la quantité d’huile répandue. Cette ob- 
servation explique pourquoi dans-la baie de Coatzacoalu, 
où le fleuve du même nom charrie du pétrole qui a jailli 
de sources situées dans son lit, la mer est relativement 
calme pendant que souffle le terrible norté, alors qu’elle 
est si agitée un peu plus loin; on avait constaté le fait, sans 
en avoir l'explication. Il serait intéressant de constater si 
pareil effet se produit dans la mer Morte, la mer d’Azof 


et certaine partie de la mer Noire, où une certaine quan- 


tité d'huile minérale arrive à la surface, par éjections 
sous-marines. 

* 

+ 


Sur lacuilure de l’opium dans la Zambésie. — Note 
de M. P. Guyot 


La culture de l’opium, introduite en 1879 à Chaïma, près 


218 


LE NATURALISTE 


=: î 


de Mopéa, à 6 kilomètres du Zambèse, sur les bords du 
Quaqua, occupait en 1881 trois cents ouvriers. L’opium a 
été récolté 79 jours après les semaïilles, tandis qu'il faut 
attendre dans l'Inde environ 110) jours ; le rendement à 
l'hectare est de 55 à 60 kilogrammes d’opium brut, au lieu 
de 50 kilogrammes dans l Inès Rendu dans l'Inde, l’opium 
du Zambèse vaut 50 à 60 francs le kilogramme. 


SÉANCE DU 6 NOVEMBRE 1882 


Sur le rôle des vers de lerre dans la propagation du 
charbon et sur l’atténuation du virus charbonneu. _ 
Note de M.:Feltz, 


Quelques professeurs allemands ayant fait.paraitre 
des expériences en contradiction avec les recherches de 
M. Pasteur et de ses collaborateurs, M. Feltz a recherché 
par de nouvelles expériences, la valeur de ces objections 
au point de vue spécial du rôle des vers de terre dans la 
propagation du charbon. Après avoir introduit des vers 
dans un pot Où la terre était mélangée à du charbon de 
culture, à du sang charbonneux desséché, et à du sang 
frais de cobayes morts du charbon, l'observateur com- 
mença au bout d’un mois à extraire les vers; après les 
avoir bien lävés eét'coupés sur üne plaque de verre forte- 
ment chauffée, à l’aide de bistouris flambés, il inocula-le 
contenu des vers ainsi préparés, à des cobayes qui mou- 
rurent charbonneux. L'eau de lavage produisit le même 
résultat, de même que la poussière résultant. de la dessi- 
cation de tronçons de vers, dans une étuve à 36 degrés. 
L'autopsie des animaux ainsi tués, prouva la présence 
constante de la bactéridie du charbon, et l'absence du 
microbe de la septicémie. Une série d° expériences, faites 
en vue d'étudier comparativement l'effet des virus atté- 
nués dans les conditions . déterminées, par M. Pasteur, 
confirma entièrement les dires du grand savant. Il y a à 
signaler la remarque suivante : en employant des, virus 
insuffisamment atténués, et en les inoculant à des lapins, 
certains de ceux-ci moururent, et d’autres résistérent. 
Parmi ces derniers, l’autopsie démontra chez quelques- 
uns, des taches A de la muqueuse. de l’es- 
tomac et des intestins, que l'examen histologique fit 
reconnaître pour des embolies capillaires constituées par 

es amas de bactéridies; et enfin, chez les autres, ces 
plaques hémorrhagiques ne renfermaient plus de bacté- 
ridies. Cette observation donnerait une indication sur le 
mode d’action de la nature dans la guérison spontanée du 
charbon; il s ’agirait peut-être d’une destruction et d' une 
élimination des bactéridies par. le tube digestif. En résu- 
mé, le résultat de ces. expériences donne ab solument rai- 
son à M. Pasteur contre ses contradicteurs allemands, et 
confirme en tous points ses conclusions. 


Sur l'appareil venimeux et le venin du scorpion (Sc: 
Occitanus). Note de M. “be 2 


squelette chitineux d’une part, et d'autre part, par une 
membrane musculaire composée de fibres striées. Les 
cellules épithéliales, étudiées sous un fort grossissement, 
se présentent remplies de protoplasma contenant engrande 
abondance de fines granulations arrondies, tenues en sus- 
page: etqraciérialiques du venin de SR Se dernier 
injecte. 
Une goutte amène rapidement la mort d'un | les 
oiseaux sont également tués avecune faible quamgité; une 
gouite suffit pour faire périr sept: à huit grenouilles.:Les 
poissons et les mollusques sont très réfractaires ; le con- 
traire a lieu pour les articulés; ainsi un fort crabe est tué 
par un centième de goutte, et les mouches, araignées et 
insectes dont se nourrit le scorpion, sont foudroyés par sa 
piqure. Dans l’'empoisonnement par le venin de scorpion, 
il y a d’abord, période d’excitation, puis période de para= 
IYSie, à cause de son action sur les muscles striées, sup 
primant les mouvements spontanés et reflexes. Contraire- 
ment à l'opinion de M. Paul Bert, M. Joyeux-Laffuie ajouté 
que les convulsions apparaissent d'autant plus tôt et 
d'autant plus violentes que la dose de venin injecté est 
plus considérable; sila dose est faible, elles sont plus 
légères et arrivent plus tard. La période d’excitation précéde 
toujours celle de paralysie, aussi 1'a-t on pas à craindre 
cette dernière qui seule peut causer la mort, lorsque la pre- 

mière n’a pas paru. Le venin de scorpion sans action Sur le 
sang, se mélange à {ui, est entrainé dans la circulation et 
arrive aux centres nerveux qu'ilirrite, et pr oduit les CONr 
vulsions ; ces dernières sont produites par l’action du venin 


sur le cerveau. On peut confirmer ce fait, par l'observation 


qu'elles font défaut chez les grenouilles dont .on a préala- 
blement séparé le cerveau et la moelle. Le venin agit 
pareillement sur les terminaisons nerveuses en paralysant 
l’action des nerfs moteurs sur les muscles striés. Le venin 


de scorpion est donc, par suite, un poison du système … E 


nerveux selon l’opinion de M. Paul Bert et non un poison 
du sang comme le ue M. Jousset de Bellesme. 


SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1882: 


Sur la Signification des conies polaires des insectes. 
— Note de M. Balbiani 


M. Balbiani a réussi à suivre les transformations dei 
cellules polaires dans la série des phases du. développe 
ment embryonnaire, chez le Chironomus, insecte qui, 
reproduit par la voie normale d'œufs fécondés et pon( 
Weismann porte le no 

à 16 0 ou 20 ; Nain ani n'en a Mon que 8 8 chez ae 
CARE de Chirono s observ ré e,grou pe des 
lu es. RAT es, au, de but. de la, fo ( RAtIoN du blasto 


se “i 
Ar Es SE 


“ 
us, | 


pe de ces cellules à à 12, et M. R obin “| 


SRE 
x | ) 


a 
4 


PERTE NAT 


LE NATURALISTE 219 


est isolé et visible dans l’espace libre laissé au pôle posté- 
rieur, par le vitellus au maximum de rétraction. Peu à 
peu, le vitellus” s’allonge; et refoule l’amas des cellules 
polaires qui est bientôt recouvert par le blastoderme. Au 


- pôle postérieur, le blastoderme présente une partie inva- 


ginée ou extrémité caudale de l'embryon; qui repousse les 
celhiles réunies lâchèment én masse arrondie; cette masse 
se place ensuite entre le rudiment caudal et la face ven- 
trale de l’œuf. Dès lors, les cellules polaires suivent dans 
toutes ses positions, l'extrémité caudale avec laquelle elles 
n’abandonnent plus leurs rapports. L’extrémité caudale 
s’allongeant et venant toucher le bord postérieur de la 
tête, la masse polaire s’est divisée en deux parties égalés, 
ovulaires, placées obliquement de chaque côté de l’axe 
longitudinal de la queue. Chacune de ces dèux parties est 
formée de dénx cellules sphériques aplaties à la surface 
de contact. Des huit cellules polaires primitives, il n’y en 
a plus que quatre où les réactifs font apparaître de deux 
à quatre noyaux clairs, et dans chacune. Plus tard, l’extré- 
mité caudale est ramenée vers le pôle postérieur; l'anus et 
l'intestin postérieur se forment et celui-ci passe entre les 
deux masses polaires qu'il sépare. Au moment de l’éclosion 
de la larve qui possède tous ses organes bien formés, on 
trouve les deux masses polaires placées de chaque côté 
du tube digestif au point de jonction des intestins posté- 
rieur et moyen, dans le neuvième segment du corps. 
Chaque masse est entourée d’une membrane épithéliale, 
avec un prolongement en filament grêle, aux deux extré- 
mités. Il est donc certain que ces masses polaires sont les 
organes génitaux de eee 


*. =. 
‘45 
Fe 


pète ph be de hé tare ÿ froid chez les man- 
mifères. — - Note de MM: Ch. Richet et P. Rondeau. 


té dnices des: idée au refroidissement est’ très’ 


grande; un pétit chien plongé pendant trois heures dans 


unseau d’eau à 0 dégré, n'eut sa température abaïssée que 
de3degrés, de 38 à 35 degrés. Par contre; un lapin entouré 
de tubes flexibles en étain où circulait de l'eau salée 
refroidie à — 7 degrés, eut sa température abaissée en deux 
heures de 38 à 18 degrés. Aux environs de — 25 degrés, la 
respiration devient inefficace; l'amplitude seule des inspi- 
rations a diminué. Des lapins soumis à la respiration arti- 


 ficielle, après être restés pendant plus d'une demi-heure 


à la température du corps abaïissée à environ 15 degrés, 
sont revenus à la vie. Au-dessous de 17 degrés les fonc- 
tions du système nerveux sont considérablement dimi- 
nuées, sans cependant être abolies; on constata des 
mouveménts reflexes dans certains cas où la témpérature 
du corps n’était plus que de 14 à 13 degrés. Les auteurs de 
la note perisent qué lexcitabilité du système nerveux 


disparaît, non pas parce que le corps est refroidi, mais 


parce que le froid a arrêté la circulation du sang. A 


23 ‘degrés le cœur du lapih, qui bat: enicoré 80 fois à la” 


minute, n’a plus que 12 battements à 17 degrés’; la systole 


commence par les oreillettes et s'étend jusqu'aux ventri- 


! FT RER 


cules' par une lénte contraction vermiculaire.. Le froid 

augmentant, les ventricules s'arrêtent un peu avant les 

oreillettes, et tout mouvement cardiaque cesse. Il n’y a plus 

trace de vie; cependant en pratiquant la respiration arti- 

ficielle, on peut rappeler le lapin à la vie. Les mouve- 

ments du cœur reparaissent, d’abord faibles et rares, puis 

précipités ; puis les mouvements reflexes, les mouve- 

ments respiratoires, et enfin les mouvements spontanés. 

Cet état de mort apparente pouvant durer une demi- 
heure, on peut au point de vue médical, conclure qu’il 

est possible de rappeler à la vie des individus refroidis, 

et ne donnant plus signe de vie, en réchauffant la péri-. 
phérie cutanée et en pratiquant la respiration artificielle. 

Les animaux non hibernants comme le lapin, présentent, 
les mêmes phénomènes quand ils sont refroidis, que les 

animaux hibernants. Le cœur, la respiration et le 

système. nerveux, se comportent de même, et chez les 

premiers comme chez les derniers, le refroidissement 
ralentit les phénomènes de combustion interstitielle des 
tissus, diminue l’irritabilité et donne une grande lenteur à 
tous les phénomènes vitaux. 


Reëherches sur les organes génitaux des Huîtres. — 
Note de M. P. P. C. Hock. 


eine ent sur presque toute la surface du Corps. fa ne 
-servant de la méthode des coupes, l'observateur reconnut 
que la fente longitudinale parallèle au cordon nerveux 
qui court du ganglion branchial aux branchies, se prolonge 
dans le canal génital; celui-ci se ramifie tout près de 
l'orifice, et ce sont les branches de ce canal qui, se rami- 
 fiant de nouveau, se répandent sur presque toute la surface 
du corps. Il n’y 4 pas dé papille génitale; des deux côtés 
du corps, la place de l'orifice est la même; cet orifice sert 
aussi pour l'organe de Bojanus, et doit être regardé 
comme orifice urogénital. Les conduits des organes géni- 
taux et dé l'organe de Bojanus se rencontrent près de 
l'orifice commun. Sans aucun doute, lhermaphrodisme.de 
l'huître est reconnu; mais, M. Hock considère qu’au point 
de vue dela propagation, l’huîtré fonctionne toujours soit 
commé mâle, soit comme femelle, et est physiologique- 
ment dioïque, 11 n’y a done rien d’'éxtraordinaire de voir 
les œufs d’une huître fecondés par les'Spermatozoïdes d’une 
autre, et de constater queles œufs et les spermatozoïdes 
se rencontrent à l’intérieur de l'animal. L'œuf de l’huitre, 
presque toujours fecondé au moment de la ponte, et le 
grand nombre-d’animaux fonctionnant comme mâles, sont 
des faits qui $’expliquent alors simplement..Chez. l’huître 
etla plupart des autres Lamellibranches, l'eau. entraine 
le sperme que les courants et les mouvements. cili s de 
la sürface interne du manteau font pénétrer jusqu aux 


| œufs, c'est-à-dire jusque dans. l'intérieur du conduit 


génital. M. Hock pense que cette manière d'envisager la 


220 


LE NATURALISTE 


question est la seule qui donne une explication naturelle 
des faits. 


SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE 


SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1882 
Présidence de M. Bureau 


M. Rouy lit un travail intitulé : Herborisations à Luz- 
ta-Croix-Haule (Drôme) et à Peyruis (Basses-Alpes). 
Il énumère les plantes remarquables qu’il a recueillies 
dans ces localités, donne son avis sur quelques plantes 
litigieuses et décrit celles qui lui paraissent inédites, 
notamment un Ceriaurea druentica Rouy, hybride des 
C!. solstilialis et aspera 

M. Malinvaua donne lecture d’une note de M. A. Cha- 
bert, relative à l'existence de plusieurs plantes méditerra- 
néennes dans la flore de la Savoie, où elles sont aujour- 
d’hui rares et disséminées; il est probable qu’elles y 
occupaient jadis une aire plus étendue, qui s’est restreinte 
peu à peu par suite des envahissements de la culture ou 
parce qu’elles étaient les plus faibles dans leur lutte pour 
la vie avec d’autres végétaux mieux appropriés au climat 
äctuel du pays. Quelques-unes sont menacées de dispa- 
raître ou ne se retrouvent déjà plus : Osyris alba, Pistacia 
Terebinthus, Leuzea conifera, etc. M. Chabert discute, 
dans sa note, quelques points d’une communication que 
M. Saint-Lager avait faite récemment, sur le même sujet, 
à la Société botanique de Lyon, et qui contenait d’ailleurs 
certaines critiques à son adresse. 


a ———— 


SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 1882. 
Présidence de M. E. Cosson. 


Ï est procédé aux élections statutaires, qui ont pour 
objet de nommer le président, les vice-présidents et qua- 
tre membres du Conseil. 

Par suite de ce renouvellement partiel et des anciennes 
nominations encore valables, le Bureau et le Conseil 
d'administration de la Société botanique de France sont 
composés, pour 1883, de = me suivante : 

Président : M. Ed. Bure 

1 vice-président : M. Dodetes 

Vice-présidents : MM. Franchet, Marés, Poisson. 

Secrélaire-générat : M. A. Chatin 

Secrétaires : MM. G. Bonnier, E. Malinvitidi 

Vice-secrétaires : MM. Louis Olivier, J. Vallot. 

Trésorter : M. A. Ramond. 

Archiviste : M. l'abbé Chaboisseau. 

Membres du Conseil : MM. va Bornet, E. Cos- 
son, Eug. Fournier, Mangin, Monod, P. Petit, Prillieux, 
Roze, Van Tieghem, H. Vilmorin, R: Zeiller. 


SÉANCE DU 12 JANVIER 1883 
Présidence de M. Bureau 


M. Malinvaud communique à la Société de la part de 
M. Alfred Chabert, une série d’annotations à la flore de la 
Savoie, intitulées : Recherches botaniques dans les Alpes 


de la Maurienne. L'auteur y signale une espèce nouvelle (M 


pour la flore francaise, le Valeriana cellica L. (non Vill}. 
D’autres sont nouvelles pour la Savoie : Polemonium 
cœruleum, Saussurea depressa, etc. * 
M. Prillieux, poursuivant ses études spéciales sur Ji 
maladies des végétaux, s’est occupe du dommage causé à 
la Vigne, en 1882, par un redoutable parasite d’origine 


américaine, le Peronospara vilicola, et il attire l’atten- 


tion de la Société sur quelques points, qui, malgré les 
travaux nombreux dont ce Champignon a été l’objet tant 


en Amérique qu'en Europe, n'avaient pas été jusqu'ici fn 


convenablement élucidés. Il résulte de cette communica= 
tion, que les deux maladies de la Vigne, connues sous les 
noms de Rot et de Müdiou, sont dues, l’une et l’autre, 
au Peronospara vilicola : Quand ce Champignon envahit 
les feuilles des: vignes, il produit le Mildiou; s’il attaque 
les grains de raisin, on observe le Rot. 

M. Malinvaud résume une communication écrite qui a 
pour titre: Plantes vasculaires de l’île de Groix (Mor=. 


bihan), par MM. le D° Viaud-Grand-Marais et labbé | 


Guyonvarch.— L'ile de Groix, située sur la côte du Mor- 
bihan, non loin de Port-Louis, a 8 kilomètres de longueur 
sur 3 de largeur. Différant de la côte voisine qui est grani- 
tique, Groix est formée d’un micaschiste plus ou moins 
quartzeux et chargé de grenats. Le Froment, l’Orge, les 
Pommes de terre et les petits Pois constituent toute la 
culture. Cette île a été visitée par des botanistes éminenis, 
MM. Lloyd, Le Gall et Godron. Dans ces derniers temps, 
M. l'abbé Guyonvarch y a recueilli plusieurs plantes inté- 
ressantes et non encore signalées : 
Isoeles Hystrix, Ophioglossum lusilanicum, elc. Le 
nombre des espèces vasculaires relevées dans ce cata- 
logue s'élève à 470 environ, dont un assez grand nombre 
sont ordinairement classées parmi les silicicoles : Ranun- 
Cculus hederaceus, Helianthemum guttatum, Helodes 
DPalustris, Trifolium subterraneum, Carum verticilla- 


lum, etc., et quelques-unes sont habituellement calci- ; fe | 
: Scandix Pecten-Veneris, Kentrophyllum lana- 


coles 
tum, Linaria spuria, etc. Il convient de remarquer que 
les débris de coquillages suffisent pour fournir à ces der- 


nières, dans toute la région maritime, l'élément calcaire 


dont elles ont besoin. 


M. Max. Cornu présente deux mémoires sur les Péronos- 
porées, publiés sous les auspices de l'Académie des 
sciences. Il y étudie spécialement le Meunier des Laitues || 


(Peronospora gangliiformis) et le Peronospora de la 


soin le mode de propagation de ces dangereux parasites, 
et il indique les procédés les plus efficaces pour les com- 


Erodium Botrys, || 


Vigne (P. viticota) dont il avait signalé l'apparition en | 
France dès 1873. L'auteur a observé avec le plus grand sn 


L 


LE NATURALISTE 


221 


| battre. M. Cornu, qui est en même temps un habile dessi- 


nateur et l’un des plus compétents sur.ces matières, a fort 
bien reproduit, dans de belles planches, les détails de 
l'organisation de ces Péronosporées, ainsi que les altéra- 
tions déterminées sur la Vigne par le P. viticola. 

ERNEST Maznvaun. 


SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 


Dans la séance du 28 février 1883, il sera procédé à la 
nomination du lauréatdu Prix Dolfus (Concours de 1882). 
Tous les membres français ont droit de prendre part à ce 
vote, qui aura lieu au scrutin secret et à la majorité 
absolue des suffrages soit directement, soit parcorrespon- 
dance ; et,dans ce dernier cas, l'enveloppe fermée contenant 
le bulletin de vote, et signée extérieurement par le sociétaire 


. de qui elle émane devra être adressée franco au Président 


de la Société, M. V. Signoret, au siège des séances, 
(Mairie du V1° arrondissement), avant l'ouverture du vote. 


# 
x * 


M. E. Ragonot vient d'offrir à la Société un ouvrage 
monographique qu'il entreprend sur les Phycidæ et les 
Galleriaæ du monde entier, comprenant les descriptions 
de toutes les espèces qui ont été publiées jusqu’à ce jour 
et celles d’un grand nombre d’espèces inédites. Grâce à 
la bienveillance des entomologistes, ME. Ragonot à pu 
étudier en nature les trois quarts environ des espèces 
connues. Il n'existe aucun ouvrage de ce genre sur les 
Phycidæ et les Galleridæ; M. Zellér, l’éminent lépidop- 
tériste de Stettin, a établi le premier les bases de la classi- 


fication actuelle de 1837; depuis lors un très grand 


nombre d'espèces èces a été publié un peu partout, mais 
e n* r toutes ces des sent 


PRES Ac essayé de 


ter - 
* x 


Dans une des dernières séances M. Charles Brongniart a 


présenté à la Société un nouvel insecte des terrains 


carbonifères de Commentry; il fut décrit sous le nom de 
Tilanophasma Fayoli. Malheureusement il était impos- 
sible de dire si ce fossile était aptère ou ailé; néanmoins 
M. C. Brongniart était porté à croire qu'il était pourvu 
d'ailes. Une nouvelle découverte à Commentry vient encore 
à l'appui de son opinion. M. Fayol lui a envoyé une aile 
gigantesque qui s'accorde pour les dimensions avec le 
Titanophasma Fayoli. Cette aile a du appartenir à un 
Tilanophasma où à une espèce très-voisine ; car M. Bron- 
_ gniart possède un insecte de Commentry qui, par les ca- 


| ractères de son corps, se rapproche du Titlanophasma, 


et dont les organes du vol présentent une nervation sem- 
_ blable à celle de cette grande aile. 


PRÉPARATION DES MAMMIFÈRES 


Pour rapporter en bonétat des peaux de mammifères, les 
conditions principales à observer sont d'éviter la fermenta- 
tion, et veiller à ce qu’il ne manque aucune partie de la 
peau. L'animal tué, il faut, s’il est de grande taille, fendre 
le ventre depuis les cuisses postérieures jusqu’à la poitrine, 
et détacher la peau du corps en désarticulant les membres 
inférieurs au bassin et les antérieurs en séparant la hanche 
du trone, qui est enfin détaché de la tête après l’occiput ; 
on retourne ensuite les quatre membres en détachant la 
peau de la chair, aussi près du pied que possible; si même 
il est nécessaire pour arriver tout près du tarse de fendre 
la peau de la jambe, il ne faut pas hésiter à pratiquer cette 
incision, afin de retirer toute la chair qui se trouvé autour 
des: os, qui doivent être tout à fait nus. La tête doit être 
dépouillée de même, en ayant soin surtout autour des yeux 
et des lèvres de ne pas couper la peau de facon que les 
petits lambeaux nese trouvent pas perdus ; les os du crâne 
devront être conservés avec soin; la cervelle, la langue, les 
muscles des mâchoires et de l’intérieur de la bouche de- 
vront être enlevés ; les lèvres ne devront pas cependant 
être coupées trop près des dents de façon que celles-ci 
soient retenues dans leurs alvéoles par les fragments de 
peaux qui resterontautour. Pour retirer la cervelle on peut 
couper l’occiput du crâne, il est mieux toutefois d'enfoncer 
ce dernier au fond du palais ce qui permet de la retirer 
facilement et ne défigure pas le crâne; les. os des pattes et 
de la tête ainsinettoyés devront autant que possible rester 
adhérents à la peau, toutefois pour les gros mammifères la 
quantité de moelle contenue dans les os risquerait à ame- 
ner de la fermentation, il est donc mieux de les numéroter, 
pour savoir à quel individu ils appartiennent, et les tenir 
séparés. Il faut ensuite retirer de la peau le muscle paussier 
et la graisse dont elle.est garnie, surtout aux lèvres et 
autour des yeux et du nez, afin de La rendre aussi mince que 
possible, on l’enduit ensuite de savon arsenical et on la 
saupoudre d’alun pulvérisé ; faute de mieux, le sel ordinaire 
peut suffire, mais il n'empêche pas les dermestes, les four- 
mis et autres destructeurs. Le savon arsénical employé en 
pâte, est ordinairement fabriqué dans les proportions sui- 
vantes : 

Savon ordinaire de Marseille. 
Acide arsénieux 
Chaux éteinte. 
Acide phénique. 

Après avoir fait fondre le savon sur un à feu doux on y 
ajoute la chaux ; quand il est froid on y verse l'acide arse- 
nieux en poudre fine, et l’acide phénique et on remue bien 
le tout. On peut mettre sécher le savon ensuite, ou le con- 
server en pâte, il ne s’altérera jamais. On étend sur la peau 
une bonne couche de savon arsenical ; si l'animal estgros 
et la chaleur peu considérable, il faut le laisser sécher le 


| cuir en dehors, pour le retourner ensuite quand il est à 


moitié sec; et, avec de la filasse, du foin ou des copeaux, 
on peut prendre des feuilles sèches, pourvu que ce 
soit une matière bien sèche, élastique, peu hygrométrique, 


np 


222 


avoir soin de bourrer quelque peu les membres, la tête et 
le corps'environ aussi gros qué nature, puis laisser la des- 
siccation se parfaire. Si la bête est de petite taille, on peut 
la retourner, la bourrer de suite ét la laisser sécher. 

- Les peaux ainsi préparés peuvént se conserver indéfini: 
ment; pour éviter le trop gros bagage, on relire après 
presque toute la bourre, on en laisse seulement un peu 
Pour que la peau ne soit pas intérieurement en contact 
immédiat. 


EXCURSIONS GEOLOGIQUES 


Ce qui arrête souvent nos jeunes naturalistes, dans 
l'étude siintéressante de la géologie, c'est ladifficulté qu'ils 
éprouvent à 
cueillis. 

Nous avons pensé leur être utile, en donnant ici le 
compte-rendu de nos excursions dans le bassin de Paris, et 
en indiquant les fossiles que nous trouvons dans chaque 
carrière, afin qu’en explorant les mêmes gisements, ils 
arrivent à déterminer les fossiles qu’ils ont recueillis. 


TI. — EXCURSION DANS LE CALGAIRE PISOLITHIQUE DE VIGNY 
L’excursion de Vigny près Pontoise est, nous pouvons 
le‘dire, une course un peu négligée par les géologues, qui 


trouvent que les fossiles de ce calcaire sont trop mal 
conservés. 


Le caleaire pisolithique fait, comme nous le savons, le 


passage du terrain secondaire au terrain tertiaire, ce qui. 


nous permet de trouver à la fois des fossiles du crétacé et 
ceux de l’Eocène. 

Ce niveau est, bien intéressant au point de vue paléontoz 
logique. Nous avons fait cette course avec véritable plaiz 
sir, et après avoir cité les bonnes espèces que nous avuns 
récoltées, j'espère que beaucoup d’autres amateurs sui- 
vront notre exemple. 

Nous quittons Paris de bon matin et nous arrivons à 
Wes-Marines, station située à 6 kilomètres audessus 
de’ Pontoïse. IL est huit heures environ quand nous des: 
cendons de chemin de fer. Le courtier nous conduit er 
quarante minutes au village de Vigny que nous quittons 
par la route de Longuesse, au sortir du pays. Nous 
laissons ce chemin sur notre gauche, et droit devant nous, 
nous Suivons un sentier qui nous conduit à certain pe- 
tit bois que nous apercevons d’assez loin. : 

Après avoir traversé un ruisseau et tourné sur notre 
droïte, nous arrivons, après dix minutes de marche, dans 
une carrière à ciel ouvert ou autrefois, on y exploitait le 
calcaire pisolithiqué, somme pierre à bâtir. Quelques 
heures dé travail nous suffisent pour récolter de: bonnes 


espèces que/nous sommès heureux de posséder dans notre | 


coHéction: ; 
1° Navrmus Danicus (Schloth). Espèce assez rare dont où” 
_ ne trouve généralement que des fragments, facile à recon2 


ua 


2 Turrrelra GaBRieurs (d'Orb). Espècé conique dont les 


 Däîtré par la sinuosité de ses cloisons. 


LE NATURALISTE 


à déterminer les échantillons qu'ils ont re- 


| jusqu’à 12 centimètres de longueur, un pli sur là cols 


_ dont les baguettes sont très communes et se. 


tours Sont Saïllants et étroits; Striée longitudinalenf 
Gêlte coquille est caractéristique au calcaire DPisolithh 
3° OvuLa CreratEA (d'Orb), Espèce très commune, Ii 
de forme ovale, spire saillante ét conique, bouche’di 
et étroite. 
4 VorurTa Sugrustrormis (d’Orb). Espèce fusiforme, o 
de quatre à cinq saillies longitudinales. ; 
5° Mira Vicnyensis (d'Orb). Petite espèce, allongée, sui 
pupoïde, à péristome prononcé, dont le moule interne est 
lisse, avec quatre plis sur la columelle. RE 
6° Fusus Nepruni (d’Orb). Espèce assez rare, grande de 
10 centimètres environ, allongée, lisse, à tours pe 
convexes. 
7° FAsGIOLARIA SUPRAGRETAGEA (d’Orb). Espèce de petite. 
taillé, fusiforme, à grosses côtes longitudinales et deux 
plis sur la columelle. ne. 
8 CERITHUM DymorrauM (d’Orb). Espèce raré, atteint 


7. 


mellé, les exemplaïrés jeunes ont quatre cotes longitudi- 
nales; qui disparaissent chez les typés adultés pour 
devenir lisses. LE 
99 CerTiuM unipricarum (d'Orb). Espèce dont les 
complets sont très rares, on ne trouve généralement qu 


deux plis sur la columelle. ge 

1° Capuzus coNsopmnus (d’Orb). Espèce large ornée’ de 
côtes rayonnantes et saillantes, régulièrement alternes, 
lignes concentriques et profondes. fi 
oquille assez rare caractéristique du calcaire pi 
{hique. 1 Fres 

12° HezcroN Heperriana (d'Orb). Grande et belle es 
ovale à sommet lateral, ornée de rayons indistincts 


quadrangulaire, renflée, ornée de côles rayonnant 
Saillantes et carénées. | À 

14° ARCA SUPRACRETACEA (d'Orb), Espèce peu comm 
ovale, oblongue, comprimée, plus longue et plus ét 
du côté anal, élargie et courte du côté opposé, subcar 
antérieurement, ornée de côtes rayonnantes et c jt 
triques croisées. | 


À At 


16° Lima CaroLINA (d'Orb). Espèce assez commune 
ovale, ornée de fines siries rayonnantes et de lignes. 
croissement marqués. Coquille caractéristique au calcai 
pisolihique. Re PS 


17% Cinaris Forcunament (Hising). Espèce d'Echlin 


= tro 1 Ë a 
principalement à la partie supérieure du calcaire pisolr 
thique dont il est un fossile caractéristique. 


Sir DE 


Dors AE 7 


AE 


LE NATURALISTE | 223 


8 PoLYTREMACIS SUPRACRETACEA (d’Orb). Espèce de polypiers 
ässe ez commune dont les CanTeres du pourtour sont 
Saillantes en lames. 

Messieurs les amateurs peuvent voir, par l'énumération 
de ces fossiles, l’intérêt que prés:nte une pareille course 
8 je, crois que plus d’un sera, RS de la faire, 

5 ANDRÉ HÉBRARD. 


sursis NOTE 


# Le sable de. Rilly proprement. dit ne renferme aucun 


fossile; .ceux qui sont:désignés sous, ce nom, se retrouvent 


dans une couche de:calcaire lacustre, au-dessus du dit sa- 
ble; à une époque déjà-assez éloignée l'exploitation des 
sables se faisait à ciel ouvert; et, dans les déblais qu’on 
était obligé de faire, les ouvriers mettaient à chaque in- 
stant de côté les fossiles qu'ils pouvaient extraire dé la 
couche de calcaire, qui atteignait parfois 5 à 6 rètres d’é- 
paisseur. C’estlà que MM. de Boissy, Michaud, et Deshayes 
ont pu déterminer environ 50 espèces. Mais aujourd’hui 
et depuis déjà huit ans, l'exploitation se fait par galeries, 
et des éboulements considérables ont recouvert les an- 
ciens déblais ; il est donc devenu très difficile de s’en pro- 
curer, Ce n est qu'en iochant dans le talus des remblais 


que, de Jr Sen temps, on parvient. à en extraire. un 


morceau de calcaire, fortement durci, d’où l’on.extrait à 
grande peine quelques échantillons; encore la plupart du 
temps, ces échantillons laissent- ia leur test dans la gan- 
gue. ee 


Lx Se €) 

gr a cr rs 
fants et j ttes des: SA eee de. D use * cinq ans, 
éépendant rien n’est plus vrai. Les difficultés que présen- 


tait une pareille entreprise viennent d’être surmontées par 
Mlle M. Matrat, inspectrice générale des Ecoles maternel- 


les. Dans son nouveau livre intitulé : Nos Béles, qui vient 
d’être édité à la librairie Deyrolle (1), Mlle Matrat a pré- 
senté "05 Bêéles, c'est- à-dire les animaux que le petit 
enfant reconnait à première vue, qu'il aime et dont ils ‘8 
que d'enfants adorent leur chat, que ds: ne peuvent 
se . de leur chien, que d’autres encore ne pensent 


nant de l’animal dont il est déni 


Dans la préface qui sert d’exorde à cette suite de contes, 


1 d’historiettes, ete., Mlle Matrat appuie sur ce fait que le 


CN TS 'ETE 2" 


(1) Un volume in-8 avec nee 4 fr. 50. 


point de départ de l'éducation doit être l'observation et 
que l’enfant doit commencer par apprendre les. simples 
termes quinous servent à nommer les bêtes, les plantes, etc. 

Comme le dit si bien l’auteur : « Ramenons à l’école en- 
fantine Les bêtes et les plantes, pour en chasser comme 
profanes: Les trois règnes de la nature... Assez et trop 
longtemps ils ont été lés maîtres!» Ces quelques'mots in: 
diquent dans quel esprit l'ouvrage a été dicté. Dans cette 
mème préface quelques conseils praliques sont donnés 
aux institutrices, chargées de l'éducation des petits én- 
fants. Mlle Matrat termine ce préambule par cet aphorisme 
qui deviendra proverbial : « Faites la guerre aux mots, 
cela fera place aux idées, » 

Passons rapidement en revue les divers chapitres du vo= 
lume.Le corps humain'est traité en premier, il est du reste 
absolumentlogique d'apprendre auxenfantsiles p'mcipales 
parties de leurcorps, avant de s'occuper d 
Après la nomenclature des membres, une fable de la Fon- 
taine, Les membres et l'estomac, simplifiée, expliquée, en 
un motmis à la portée des petits enfants, auxquels du reste 
elle est destinée, sert de révision des connaissances acqui- 
ses dans les dernières lecons ou plutôt conversations:L/âne 
et-le cheval viennent ensuite : le cheval représenté beau, 
bien proportionné,. la tête fine, le regard: vif; l'âne .aw 
contraire, la tête plus grosse, l'aspect. général lourd, les 


an nimMauns 


| oreilles longues. Tout: ceci frappe l'enfant, le forcemalgré 
| luià réfléchir, à.observer.dans la suite, Après les descrip- 


tions, quelques histoires «et. fables; telles l’Arabe et son 
coursier, Le chevalet l'âne, montrentle caractère saillant 
de chacun des animaux. Le chien, le lomp et le: renard 


| sont réunis sous le même paragraphe; la vache’etle mou: 


ton, et les rongeurs, lapin, lièvre et écureuil, forment deux 
autres parties qui donnent lieu chaeune à des historiettes 
et contes, Le pore et le sanglier; le coq, la poule ét les 


_ | poussins; les canards; l'hirondelle et le moineau ; les pois- 
. | sons, parmi lesquels la morue, le hareng, Ja sardine ; les 

abeilles; le ver à soie: tels sont les différents titres des pa- 
| ragraphes qui suivent. Le tout est raconté dans un style 


charmant, simple et bien fait pour les enfants, tout terme 
ayant une apparence scientifique étant rigoureusement 
barini. Un certain nombre de tableaux a été édité par la 
maison Deyrolle pour faciliter l’enseignement de tous ces 
principes, et c’est sur ces tableaux qu'ont lieu toutes les 
descriptions élémentaires ; néanmoins des figures ont été 
intercalées dans le texte. Grâce à cette méthode l’aridité 
première de l’étude de l’histoire naturelle et l'impossibilité 
matérielle d'apprendre cette science à des enfants avec des 
termes scientifiques, se trouvent supprimées. Le gout des 
sciences naturelles se développera dans l'esprit des en- 
fants, tout doucement et sans fatigue et plus tard ils pour- 
ront pousser plus facilement leurs études dans ce sens ; 
car pour courir, il.faut d’abord apprendre à marcher. 
Mile Matrat vient de faire faire à l’enseignement un grand 
progrès, dont on lui sera toujours très reconnaissant. 
Fi PES Re 


dr amemenne mem 
PATIO PT at 


224 LE NATURALISTE 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


| 


La commission supérieure du phylloxera vient de ter- 
miner sa session annuelle. Il résulte du rapport présenté 
par la direction de l’agriculture que l'étendue de vignes 
atteintes jusqu'a présent par le phylloxera est de 
1405877 hectares. 762 799 hectares de vignes ont été 
détruits, 643 078 hectares ont résisté. D’après les rapports 
transmis par chaque département, il résulte que la super- 
ficie totale des vignobles, sur lesquels la lutte a été entre- 
prise, est de 50 000 hectares environ. La commission a 
décidé qu'il n’y avait pas encore lieu de décerner le prix 
de 300 000 francs, destiné à récompenser l’inventeur d’un 
procédé certain pour combattre le fléau. 

Fa 

M. Sauvage, aidé-naturaliste au Muséum d'histoire 
naturelle, nous prie d'insérer la rectification suivante : 

« Dans le numéro du Naturaliste du 1° février 1883, je 
lis dans un article intitulé « La préparation des petits 
squelettes » que vous me donnez comme l’inventeur du 

procédé de préparation par le carbonate d’ammoniaque. 
Or, ce procédé a été indiqué par M. L. Vaillant, professeur 
d'herpétologie et d’ichthyologie au Muséum, dans son 
mémoire sur < /a colonne vertébrale des Chéloniens » 
mémoire paru en 1881 dans les Annales des sciences natu- 
relles. Je suis resté absolument étranger aux expériences 
faites par M. Vaillant. » 


* 
+ 


Les papillons de l'Inde, de Burmah et de Ceylan, tel 
est le titre d’un ouvrage publié par M. Bernard Quaritch, 
15 Piccadilly, à Londres. — Le premier volume est prêt et 
contient le vocabulaire des termes techniques, une préface, 
une introduction, des notes sur la manière de faire des 
collections, de les conserver, synopsis des familles et 
sous-familles ; 9 gravures autotypes et 4 gravures sur bois. 
La seconde partie du premier volume est sous presse et 
sera prête dans trois mois environ; elle contient les 
Satyrinæ, Elymniinæ, Morphinæ et Acrœinæ avec 8 gra- 
vures autotypes et 9 ou 10 gravures sur bois. Prix : 21 fr. 25. 
L'ouvrage se composera de 4 ou 5 volumes. L'époque 
exacte de leur publication ne peut pas être garantie, ni le 
prix exact de l'ouvrage complet. On fera son possible pour 
que l'ouvrage soit terminé dans trois ans au maximum 


OFFRES ET DEMANDES 
M. E. Tardif Delorme, 9 rue Saint-Louis, à Versailles, offre 
aux amateurs des Cinips quercus calicis, qui grâce à la douceur 
de la température éclosent depuis le 15 du mois dernier. 


On voudrait céder 20 boîtes à gorge égée et rt 


ser à M. Vanden Berghe Loontjens à Roulers (Flandre occiden- 
tale.) 


M. Petit (Henri), 2 rue Saint-Joseph, à Chtlons- 
offre à vendre ou à échanger contre des Coléoptères ou deslisM} 
vres les concernant l'ouvrage suivant : Contemplation del" 
nature, par Bonnet (Traité général d'histoire naturelle, 3 vou. | 
mes, veau marbré) Hambourg 1782, ouvrage très curieux dans | 
lequel l’auteur entre en discussion avec Réaumur. 

ne sf 

M. Godefroi Mollinger, à Godesberg, près Bonn ans | Il 

offre des cocons de Telea Polyphemus des États Unis à 0f F# 
d’Attacus Cynthia de la Chine à 1 franc la pièce. 


ARRIVAGES 


Nous offrons aux amateurs des fossiles du mio-pliocène et on 4 
d'Anvers; un envoi nous permet de céder les espèces suivantes. : 


depuis huit ans enviro 


Mio-pliocène d'Edeghem. 


Fusus fasciolaroïdes. — Nyst. . . .... sv ÉRA 0 fr. 60 à 4fr. 
Pleurotoma Se a ns PEN ds si e + 0 » 70 
interruptus RE SE Pets: 0 » 70 
sil obsoleta. — Déooes ER ar et 0 » 60 
Venus multilamellosa, — Nyst. HAUTE ETS : 0 » 60 
Lucina boréalis. — Lamk...... RNA Se 0 » 25 
Astarte radiata. — Nyst. . .,......,.,.,,, 0 » 30 
Astrea navicularis. — Broce. . .... ........ 0 » 60 
Cardita intermedia. — Brocc. .. .......... 0 » 70 
ucula Hæsendoncki. — Nyst CICR RAD 0 » 60 
Pectunculus pilosus. —:L:. 1 2. der dues 0 » 60 


; Pliocène d'Anvers. 


Pecten mers _— L. NÉE Frs er en À 0 » 60 
SO NES s UC dé e'dte +5 0 » 60 
— M Dpobors 3 are te abri « 0» 4 
—,,: Complanatus. — Sow. : . .::.: …..:, , AN VERS 
Cyprina rustica. ht No î 0 » 50 
CREER OQUIRS + Lam. 1 ie ee 0 » 60 
Fusus contrarius. — Nyst.....,..../.,.., 0 » 75 
Nassa labiosa. WE ets ARS 469 ÿ 0 » 50 
reticosa. — sr us L'eidsf one rire fre: à 0.» 50 
Ch pu pes-pelicanie, he fase 0» 25,0?» 
Voluta Lamberti. — Nyst. ....... .., ..,. 2»0 
Natica millepunctata. — L...,........ d. 0 » 40 0 » 60 
Türitella incrassata: 0 Some. 1. 1", aux ao 0 » 50 0» 
AStarte incerta. —. Wood. . ......,. »: SES er 0 » 40° 
— ; Basteroti, = Laÿ, . 4: 2 duels 22.40: 2108 0 
7. Omalinsi. = Lak, … ..... Si deorce 50 RE 
—  Corbuloïdes. . ....., ste DNS 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


4246. Paris Imp. A. É GuiLLor, 7, rue des Canettes. 


5" Année. N° 


29 


U" Mars 1883. 


225 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONGE 
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ÉMILE DEYROLLE 


DIRECTEUR 


CR 


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Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d’histoire naturelle: il insère 
gratuitement toute demande d'échange et de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


— 


SÉANCE DU 20 NOVEMBRE 1882 
Résultats des traitements effectués, en Suisse, en vue 
de la destruction du Phylloxera. — Lettre de M. Valery 
Mayet. 
Chargé par l’Académie d'étudier en Suisse les Fo 
- employés pour détruire le Phylloxera, M. Valery Mayet visita 
les points attaqués à Genève et à Neuchätel. Le traitement 
consiste à appliquer le sulfure de carbone à la dose de 
grammes par souche, en deux traitements de 
150 grammes chacun, à douze jours d'intervalle. La souche 
est tuée ainsi que les escargots, lombrics, arachnides et 
insectes de tous genres. Le procédé consisteà traiter ainsi 
par extinction les taches reconnues, en sacrifiant cinq ran- 
gées de souches autour du point contaminé, choisies en 
carré, et non en rond autour de ce point, afin de pouvoir 
plus facilement calculer le nombre de pieds détruits. Plu- 
sieurs fois par an on examine souche à souche un carré 
de 50 mètres, ce qui amène à visiter de vingt-cinq à trente 
mille souches pour un seul point d'attaque. A Neuchâtel, 
pour deux poinis d'attaque, on visite chaque année 9 hec- 
tares souche à souche, et 32 hectares de dix en dix souches, 
indépendamment de visites aux environs; ces visites el 
les traitements sont confiés aux commissaires cantonaux. 
Dans le canton de Vaud, les propriétaires doiventdéchausser 
et examiner un cep par are, sous peine d'amende de 20 à 
200 francs. Les frais de diverse nature (traitement, visites, 
surveillance, indemnités) sont supportés par tiers, par la 
‘Confédération, le canton et les propriétaires, frappés d’un 
impôt proportionnel à la valeur de leurs vignobles. La 


vigne attaquée devient momentanément propriété de 
l'État, est entourée d’échalas réunis par un cordon, et 
indiquée par un drapeau rouge et un écriteau où l’on lit : 
Vigne séquestrée. L'indemnité est payée pendant deux ans, 
et l’autorisation de replanter n’est donnée qu'au bout de 


L cinq ans dans le canton de Neuchâtel. Cette méthode 


bourrait- -elle être appliquée en France? Peut-être, dans 
quelques arrondissements encore indemnes ou tout au 
moins peu contaminés, tels que celui de Limoux, dans 
l'Aude, qui est relativement isolé et accessible seulement 
du côté de Carcassonne. 


* 
* * 


Sur les anastomoses des fibres musculaires striées 
chez les Inverlébrés. — Note de M. Jousset de Bellesme. 


Les faisceaux primitifs dont se composent les muscles 
striés des animaux invertébrés présentent souvent entre 
eux des anastomoses, souvent produites au moyen de 
fibrilles élémentaires qui abandonnent le faisceau pour se 
jeter dans un autre. On observe très bien cette disposition 
dans les glandes gastriques des Crustacés amphipodes et 
isopodes (Gammarus, Ligia, Corophium, etc.). T1 parait 
y avoir rapport constant entre ce fait de l’anastomose des 
fibres musculaires et le mode de contraction des organes 
qui offrent cette disposition; en effet chez les Crustacés 
cités plus haut, ces organes peuvent opérer leur contrac- 
tion simultanément dans toutes leurs parties. Ces glandes 
gastriques, formées d’un cœcum presque aussi long que le 
tube digeslif, sont, selon toute apparence, le siège d’une 
sécrétion continue d’un liquide qui n’est utilisé qu'au mo- 
ment où l'aliment pénètre dans l’estomac. Le siège de la 
sécrétion est un épithélium qui tapisse l'intérieur de ces 
cœæcums; les cellules, évoluant vers la partie centrale du 


tube,s’y transforment en liquide qui s'accumule en formant 


A e AA oaellf 


LE NATURALISTE | me 


une sorte d’axe liquide qui est seul expulsé par la con- 
traction que les anastomoses servent à obtenir, et il est 
à remarquer que le même effet se trouve produit dans Îles 
muscles des lävertébrés et dans ceux des Vertéhrés, par Ja 


_ même disposition orgapiqués 


* 
* 


Sur les fonctions de la glande digiliforme où supér- 
anale des Plagiosiomes. — Note de M. R, Blanchard. 


4 
Le suc de la glande digitiforme a été extrait par infusion 


dans une petite quantité d’eau distillée, et les expériences 
ont porté sur les espèces suivantes : Acanthias vulgaris, 


Mustelus vulgaris, Scyllium catulus, Sc. canalicula, 
Raja punctala et R. maculata. Ce suc-w’a pas d'action sur 
l’albumine du blanc d'œuf coagulée. par la chaleur, sur la. 


fibrine du sang gélifiée par l'acide chlorhydrique à 2 où 3 
p. 1000, et sur le sucre de canne; par contre, il émul- 
sionne fortement l'huile d'olive, et transforme en glycose 
l’'amidon:cuit ou cru,celui-cimoinsrapidement que celui-là. 
La glande superanale en question produit done un ferment 
diastasique et un ferment émulsif; si à ces deux ferments 
il venait s’en ajouter un, analogue à la pepsine, celte 
glande des Plagiostomes serait physiologiquement un 
vrai pancréas. Maïntenant, cet organe, situé à quelques 
millimètres du cloaque, se trouve dans une région de l’in- 
testin où les aliments arrivent déjà digéres et transformés 
en matières fécales. Il est donc probable que cette glande, 
bien que jouissant de propriétés digestives bien caracté- 
risées, ne GAS pas à Ja digestion des matières alimen- 

sel 

+ 


Évolution de l'épithélium des glandes à venin du 
Crapaud. — Note de M. G. Calmels. 


Les glandes à venin occupent,chez le crapaud, la peau de 
la partie supérieure du corps, du tronc et des membres; ce 
sont des culs-de-sac acineux simples, débouchant à la sur- 
face du tégument par un canal excréteur très étroit, et 
contenant un liquide laiteux produit-par des cellules spéci- 
fiques. En considérant une glande distendue par le venin, 
et à son volume maximum, on voit que la paroiest tapissée 


de cellules plates, nuclées, endothéliales ; lorsque le venin | 
a été expulsé, on remarque que ces cellules se revêtent | 
ane: swtioule en derenani: cubiques, pui 8 xylindriqnes 


ru ae 
queiq UV 


granulations;, les cellules du fond du nes prennent | 


la forme cylindro-conique: il FR eneué. IBighpissques. 
Peu à à peu Je venin ge 
le protoplasma des, cellules nr” à les granulations 
sont Pie prb 0 er is 1es delinies sauna éclater, 


. 
sé nmt 


O0 MAMAN (CA 
v 


fond sont seules vé é _ | celles de de. di peau -ne: 
produisent qu'une ‘mucosité qui sb de: véhicule à Ja 


_ila été découvert des os des membres qui sont spongieux; “4 


circulaires, bombées, qui ne sont que des déjections de 
re 2 des taches de même ‘couleur, en forme de || 


on remarque dans un coin de la base cellulare une plaque 
protoplasmique un peu recourbée, un nodule, puis un 
noyau, Cette plaque passe à l’état de cellule indépendante” 
et constitue la cellule endothéliale plate qui tapisse la. 
paroi du cul-de-sac. 


« 
x * 


Sur deut « Plagiaulax » tertiaires, recueillis. aux 
environs de Reims. — Note de M. De 


M. Lemoine a trouvé nest, de 1879 à 188], 
dans l’éocène inférieur des environs de Reims,- le un 
fragment de mandibule inférieure portant une. incisive 
intacte et une prémolaire remarquable par son volume 
contrastant avec les dimensions restreintes des premières |}. 
prémolaires des Plagiautaz secondaires ; 2° une mandi- Al 
bule inférieure presque complète. Le Plagiaulax tertiaire 
n'a qu'une seule prémolaire,volumineuse,de forme aplatie, 
à stries latérales, rappelant la première prémolaire du 
Plagiaulax secondaire d’Angleterre; ses deux arrière 


= 
fers 
PDU 0 2820 | HER 


molaires, cupuliformes, de Hiriensions exiguës, Sont du . 


même type que les arrière-molaires dé Plagiaula 
secondaire et les dents isolées attribuées à l'Zypsiprim- 
nopsis ou Microlestes du irias. On peut donc admettre u 
comme termes d’une mème série zoologique le Müicro- Jh 
testes triasique ; le Plagiaulax jurassique, le Plagiaulax Au 
éocène, et enfin l’Hypsiprimnus actuel. M. Lemoine pro- 
pose de nommer Neoplagiaulax eocænus, le Plagiaulaz 
rémois. En outré des dents dont il vient d’être question, … 


le fémur avec ses trochanters bien développés permet 4} 
l'hypothèse de la station bipède. L’incisive, remarquable 4 
par sa bande antérieure d’émail, semble rapprocher le |}. 
Neoplagiaulax de certains macropodes de petite tailleet VF 
de divers rongeurs actuels. Une deuxième forme, présen- |} 
tant certaines dents à forme plus allongée et à denticules 
limités à leur bord supérieur, rappelle le Crenacodon || 
américain et recoit de M. Lemoine, le nom de: Veopla- 
gtaulax Marshii. L'auteur de la note a découvert récém: |} 
ment au milieu de la faune des sables, à Térédines, || 
l'extrémité supérieure d’une dent qui, sauf sa plus grande 
dimension, rappelle la même partie de Fois du 
Neoplagiaulax COCŒnus. 


* 
x 


Sur lee Tingis » Au Poirier. = Note de M. G. Carlet. | 

Les Téngis, hémiptères dont le plus connu est le Tingts || 
piri, ont été remarqués: depuis: longtemps par les horti- || 
culteurs,; q leur piqür e,les dégâts occasionnés : 
aux poiriers: attaqués par ces insectes. Sil’on examine au || 
printemps la face inférieure des feuilles, où sont précisé R 
ment les stomates, on remarque, «en outre des : s 
adultes, des larves et des nymphes : 1° des taches noires, 


WMAibre 1 dada £ Ms je g 


+ 4 Ur | PR 2 
AU 


nha. 


RE 


PH . * C tin aisé éndnnmr ‘emstut À L 


brunes, produites parles 


"US US à Fr VAL 


‘tion franchement basipèle dans ces feuilles. 
M. A. Trécul 


LE: NATURALISTE 


227 


piqûres de l'insecte sous ses trois formes. Les déjections 
s’accumulant, finissent par recouvrir un, certain nombre 
de stomates,, ce qui nuit surtout au végétal, en gênant 
considérablement les fonctions respiratoires et chloror 
phylliennes des feuilles, dont la face supérieure se couvre 
de ponetuations blanchâtres. La conséquence pratique à 
tirer de cette observation, est la suivante : au printemps, 
alors qu’il y a encore peu de Téngis, que certaines feuilles 
seulement sont atteintes, et que les œufs ne sont pas 
encore éclos, on pourra, en détruisant ces feuilles facile- 
ment reconnaissables, lutter avec avantage contre un 
insecte qui jusqu'ici a offert une grande résistance aux 
divers traitements qu’on a essayés pour le détruire, 


SÉANCE DU 4 DÉCEMBRE 1882 


Sur le rougel ou mal rouge des porcs. Eu Here: de 
M. Pasteur. 


M.Pasteur si d lett 


datée de Bollène (Vau- 


* cluse), les résultats de recherches faites en collaboration 


avec M. Thuillier sur le rouget des porcs. Vingt mille de ces 
animaux ont péri cette année par suite de Lol maladie, 
rien que dans la vallée du Rhône. 1° Le rouget est produit 
par un microbe PR cultivable hors de ces animaux, 
très ténu, én forme de 8, se rapprochant de celui des 
poules. Inoffensif SAU ee poules, il tue les lapins et les 
moutons. 2° Inoculé pur à des doses presque inapprécia- 
bles, il occasionne la maladie et la mort des porcs, avec les 
mêmes caractères que ceux observés dans les cas dits 
spontanés. Ilest surtout mortel pour la race blanche. 3° Le 
bacille à spores décrit par le docteur Klein comme la cause 
du rouget, n’a aucune relation avec l’éliologie de cette ma- 
ladie. 4 La maladie ne récidive pas, le rouget inoculé 
nn forme bénigme, rend le porc réfractaire à la maladie 

ortelle. 5° La vaccination avec le ne: atténué sera:la 
sauvage des porcheries. Ii 


* 
x * 


Ordre d'apparition des premiers vaisseaux dans les 
feuities de Crucifères. Démonstration de la ramificu- 
— Par 
écul. 


Toutes les feuilles dentées ou lobées, citées plus loin, 
sauf deux, ont ce caractère commun, que leurs dents ou 
lobes primaires se forment de haut en bas; le développe- 
ment est basipète. Certains ont cependant une formation 
mixte. Le premier vaisseau débute dans la région supé- 
rieure de la nervure médiane chez: Lunaria biennis, 
Iberis pectinata, Crambe marilima, Erucastrum obtus- 
angulum, Sisymbrium hirsutum soit dans la région 
moyenne; chez: Iberis pectinata, Lunaria biennis, etc. ; 
soit en même temps, aux deux extrémités, chez : Lunaria 
biennis, Aubrietin macroslyla, Hesperis matronalis. Le 
plus souvent, ce premier vaisseau à commencé dans l'axe ; 


en considérant les premières feuilles d’un bourgeon axil-. 
laire, ce vaisseau peut être engagé dans l'axe du bourgeon 
et dans Ja tige mère ou rameau qui le.porte, puis il monte 
dans la feuille et descend dans l'axe; soit comme exemples 
chez ;,Iberis: samatilis, I. Forestiert, Isalis lincloria, 
Arabis albida; A. alpina, Lepidium. affine, L.. lalifo- 
lium, Sisymbrium acutangulum, Raphanus niger, Bras- 
sicaoler. capilala, B.oler. acephula. Parmi lesfeuilles du 
type franchement basipète, citons les feuilles entières de 
Iberis saxalilis, I. sempervirens, Cheiranthus Cheîri, 
Isalis  tincloria ; les :feuilles dentées de, Aubrielia 
Macrostyla,Arabis albida, Hesperis matronalis, Sisym- 
brium elatum; et les feuilles pinnatifides de /beris pectt- 
nala, I. Forestlieri, Hulchinsia alpina, H. pelræa, Ara- 
bis arenosa, etc. Pour ces feuilles, il ya deux modes de 
développement : 1° il se forme au sommet un renflement, 
et de chaque côté part un vaisseau s’allongeant de haut en 
bas en courant parallèlement au bord de la feuille, (Au- 
brietia macroslyla, Arabis aibida, A. arenosa, elc.), puis 
s’incurvant vers la neryure médiane, à laquelle il s’unit, 
tandis qu’un rameau peut longer le bord et gagner la ner- 
vure médiane au-dessous de la base du lobe terminal ; 
2° au-dessous du sommet de la nervure médiane, quelques 
rameaux courbes se dressent et forment l’apicule vasceu- 
laire (Zberis saxalilis, Isatis tinctoria, ete.).Les nervures 
principales inférieures sont les dernières qui produisent 
leurs, vaisseaux. Pour les feuilles entières ou dentées, les 
vaisseaux des nervures principales latérales peuvent naître 
loin de la nervure médiane et sont libres par les deux bouts 
rejoignant par en haut la nervure située au-dessus, et par 
en bas la nervure médiane. 

Les vaisseaux apparaissent de haut en bas dans les ner- 
vures latérales supérieures, puis dans celles situées plus 
bas; ils s’allongent presque parallèlement à la nervure 
médiane sur laquelle ils s ’insèrent au-dessus de la base de 
la feuille (Jberis saxatilis, Aubrielia macrostyla, etc.) ou 
au-dessous (Zesperis matronalis, Sisymbrium elatum). 
Pendant que se forment ces mailles de premier ordre, d’au- 
tres réseaux de deuxième ordre, troisième ordre, etc., se 
multiplient à la partie supérieure de la feuille, puis de haut 
en bas. Au bas du pétiole,les faisceaux secondaires et ter- 
ra forment des anses allongées ou des angles, que 

rolonge parfois un vaisseau unique, libre à son extrémité 
PR (Aubrielia macrostyla, Arabisaipina, À. albida, 
Iberis saxatilis, etc.). Pour l’Isatis tinctoria, les nervures 
pennées s'insérent sur une longue nervure longitudinale ; 
en haut naïssent celles de la région moyenne de la feuille, 
sur une première nervure latérale, puis sur une deuxième, 
parallèle et insérée à la base, prennent leur origine les 
nervures pennées, placées plus bas. Une troisième nervure 
longitudinale plus courte, insérée sur la deuxième, engen- 
dre les nervules la bande parenchymateuse Dm 
d'en bas. 


: Passons maintenant aux feuilles pinnatifides. Il ÿaordi- à 
nairement cinq, six ou sept lobes aux feuilles d’Zberts pec. 


tinata ; ces 1obes nés de haut en bas, obtiennent le premier 
vaisseau médian suivant l’ordre de leur naissance ; sou- 
vent libre au début, il s ‘insère sur la nervure médiane du 


5 sud 


—— 


228 


LE NATURALISTE 


rachis. Puis paraissent les vaisseaux secondaires, dirigés 


ordinairement la pointe en bas, allant rejoindre le médian 
et formant les premières mailles. Après les premiers vais- 
seaux paraissent les nervures latérales du pétiole, et le 
réseau vasculaire se complète peu à peu de haut en bas. 
Chez Hutchinsia petræa, les feuilles! de la région infé- 
rieure ont le faisceau médian de toutes leurs pinnules in- 
séré sur la nervure médiane du rachis; dans la région 
supérieure de la tige, les pinuules supérieures s’inséfent 
de même, et les inférieures sur un faisceau latéral longitu- 
dinal parallèle à la nervure médiane dü rachis sur lequel 
il s’insère; plus haut encore, un deuxième faisceau latéral 
plus externe s’insère sur la base du premier et porte les 
pinnules les plus bas placées. Il en est de même pour Ara- 
bis arenosa dont les feuilles sont encore plus divisées. Cet 
ensemble d'observations confirme donc franchement la 


théorie de la ramification basipète des feuilles de cruci- | 


fères. 


ANTIDOTE DU VENIN DES SERPENTS 


De lefficacilé des préservatifs contre les accidents 


causés par la morsure des serpents venimeux, et par- 
ticulièrement d'un nouvel el vérilable agent:le chlorure 
de chaux. 

M. Mollinger, à Godesb près Bonn, nous envoie la tra- 
duction du compte rendu, par M. le professeur C. Binz, 
dans l’assemblée générale de la’ société d'histoire natu- 
relle ét de médecine du Bas-Rhin, sur les! expériences 
faites par M. Th. Aron, avec le venin du serpent à lunettes. 
Pensant que cet article intéressera nos lecteurs, nous nous 
empressons de l’insérer. 

« Dans l'assemblée générale de la Niederrheinische 
Gesellschaft fur Nalur-und Heilkunde, tenue à Bonn 
le 6 novembre 1882, M. le professeur C. Binz a fait 
un rapport sur les essais faits dans son labora- 
toire avec l'humeur toxique du serpent à lunettes (Naÿja 
tripudians), par un de ses élèves, M. Théodore Aron. 
Il s'agissait de déterminer l'efficacité des préservatifs 
connus jusqu ici et, si possible, d’en trouver de nouveaux. 
Un assez grand nombre des premiers pouvaient être né- 
gligés, vu que lés donnéés côncordantés des médecins 
anglais dans l’nde ont déjà démontré leur inutilité. Ce 
sont surtout des produits yégétaux de toutes sortes et/la 
soi-disant pierre de serpent..Cette dernière se trouve. aux 
Indes. sous des formes diverses ; le, plus souvent. elle, est 
composée d'os calcinés. liés à l’aide d’un ciment s spéc écial, 
Les moïnes de l'ile de Manille entre autres.la. préparent et 


la vendent. Appliquée sur. la morsure, elle. doit sucer le | 


poison et tomber d'elle même, la besogne achevée: mais. 
jamais elle n° a soutenu l'épreuve lorsque l'opération a été 
gents BR à quelquefois. sur. la blessure de S poudre à à 
laquelle ils metient le fou. I y ajun certain sens logique, 
dans cette cruelle opérations. car sil ‘explosion produit une 

destruction de matière, jusqu’à. atteindre le fond. de la 
pe la destruction du venin encore existant est bien 


| ganate de potasse. Ce sel agit 


possible; ce ne serait pourtant le cas que rarement. Des 


remèdes appliqués à l’intérieur, l’acool est surtout re 4 
nommé, sousforme de cognacet autres boissons analogues. 


Dans l’Inde entière il jouit d’un grand crédit parmi tous 


les Européens non médecins. Ils enivrent rapidement toulée 1 


personne mordue par un serpent. Pourtant on n’a pas 
réussi jusqu’à présent à sauver un seul animal que l'on 
avait fait mordre exprès par un serpent où chez lequel 
on avait introduit par la peau le venin isolé du serpent à 
lunettes ; et malheureusement il en fut de même pour les 
essais de Bonn. Les animaux traités par l'alcool vécurent 
de dix à trente minutes plus longtemps que ceux qui né 
subirent pas cé traitement, ce qui se laisse facilement 
expliquer par le fait que, sous l'influence de l'alcool, le 
cœur devient plus capable de résistance. On en peut 
déduiré que dans le cas où par hasard seulement une petite 
quantité de venin aurait pénétré dans la plaie, on pourra 
augmenter les perspectives de guérison, par l'emploi de 
bonnes boissons spiritueuses ; mais, là où un véritable 
serpent indien a bien mordu, l'alcool est impuissant. Il 
adoucit seulement le sort dur du malheureux, perdu sans 


ressources, car les crampes de la suffocation, dont celui-ci. 


sera saisi, par suite de la paralysie des nerfs du système 
respiratoire, ne lui seront point ou peu sensibles. Deux 
autres agents intérieurs dont on obtient souvent les meil- 
leurs résultats pour prévenir la paralysie par suite d'in- 
fluences narcotiques, l’atropine etla caféine, n’eurent pas 
un meilleur succès contre les effets terribles du venin des 
serpents. C’ est pourquoi on fit l’essai du procédé, tant 
vanté l’année passée par M. le professeur J. B.de Lacerda, 
à Rio de Janeiro. Ce procédé consiste à injecter dans la 
blessure, aussi vite que possible, une solution de perman- 
R en cédant son oxygène 
actif à la substance organique, ainsi par une sorle de 
combustion de cette dernière. Mais dans le cas en ques- 
tion, la substance est si résistante, que dans treize expé- 
riences on n’a réussi que six fois à sauver l'animal traité. 
Il est encore inexpliqué comment il se fait que M. de La- 
cerda ait obtenu tant de résultats plus favorables. Peut: 
être la différence provient-elle de ce qu'il employait le 
venin du serpent à sonnettés (Crotalus horridus), tandis 


qu’à Bonn celui du serpent à lunettes était seul à dis- 


position, Une injection de corure de chaux filtré, 
faite à l'endroit même du tissu cellulaire sous-cutané où 
l'on venait d’injecter la dose absolument mortelle du venin 
de serpent, réussit très bien. Dans dix-sept expériences 
consécutives, l'animal empoisonné resta en vie sans là 
moindre altération de sof état normal de santé. Si par 
contre, comme il arriva dans les cinq expériences Sui- 
vantes, on administrait une quantité de l'agent trop peu 
considérable, par rapport à la dose du poison, ou bien Si 
l'on employait des animaux malades, le chlorure de chaux 


: était impuissant lui aussi son seul effet était alors de re- 
| tarder là fin. Laneutralisation possible du poison, ‘jusqu’au 
pong de la Pare par le chlorure de chaux, comme ont 


mi ept 


réussies, en connexion avec 
des faits antérieurement connus, montre que le procédé 


MY LAE 


suivant est le plus convenable de tous ceux connus jusqu’à 


ÉUCZ =Z7 —i 


remet 


—— 


LE NATURALISTE 


présent : immédiatement après la morsure, faire une 
forte ligature au-dessus de la partie blessée, sucer la 
plaie avec la bouche ou au moyen d’une ventouse et aussi 
vite que possible, injecter une solution à 2 p.100 d'un 
sel hypochloreux au fond et autour de la blessure, au 
moyen de la vulgaire seringue à morphine. L'eau de 
javelle ou de Labarraque (hypochlorite de potasse ou de 
soude), si employée pour le blanchissage, rendra les 
mêmes services qu'une solution de chlorure de chaux ; 
seulement elle doit être encore claire, car dans l’eau de 
javelle trouble, la partie active a déjà été décomposée par 
l'acide carbonique de l’air. Le plus sûr sera de mélanger 
rapidement une cuillère a thé de chlorure de chaux, que 
l’on aura conservé au sec dans un vase opaque et bien 
fermé, avec un demi-verre d’eau de pluie, ou mieuxencore 
d’eau distillée que l’on aura àsa disposition, laisser reposer, 

remplir la seringue et injecter. Le piston n de la seringue 
doit être traité quelques instants à l’eau tiède afin qu’il 
ferme bien. Malheureusement les expériences de Bonn 
n’ont pas pu être poussées plus loin, faute d’une plus 
grande provision de venin. Cas échéant, beaucoup dépen- 
dra de la rapidité et de l'exactitude que l’on mettra à 
dpérer. Pour le grand nombre des indigènes de l'Inde 
anglaise qui succombent annuellement à la morsure des 
serpents (plus de 20 000) une proposition pareille n’aurait 
de valeur qu’autant qu’un Européen instruit serait dans le 
voisinage. Par contre elle pourra être utile à ces derniers, 
quisont eux-mêmes exposés au danger. Pour nous, les 
expériences de M. Aron peuvent avoir de l'importance en 
tant que la petite vipère (Coluber ou Vipera berus) se 
trouve dans quelques parties de l'Allemagne et cause 
parfois des morsures dangereuses; mais il ne faut pas 
oublier que tout serpent qui mord n’est pas venimeux. La 
coronelle ou couleuvre lisse (Coluber austriacus) est 
très répandue en Allemagne. Petit animal hargneux et 
très colérique, comme l appelle H. O. Lenz dans dans son 
Ophiologie (1832), mais qui est comme l’homme, tantôt de 
bonne, tantôt de mauvaise humeur. Sa morsure n’est ab- 

solument pas venimeuse. Lorsqu'elle passe sans suite 
funeste après l'emploi de remèdes populaires, cela donne 
lieu à la croyance que ces remèdes ont guéri la morsure 
de la petite vipère. Ilest impossible de savoir d'avance le 
résultat qu’aurait, sur la morsure provenant d'un chien 
enragé, le traitement énergique par les injections de 
chlorure de chaux. En attendant on ne peut tirer des expé- 
riences ci-dessus que la conclusion suivante : si une sub- 

stance toxique aussi terrible, aussi difficile à combattre 
que le venin du serpent à lunettes, peut être détruite par 
le chlorure de chaux, il découle de là et d’autres raisons 
chimiques ‘que l'on peut espérer que le virus de la rage 
du chien sera lui aussi attaqué par cet agent, mieux que 
par les alcalis corrosifs, employés jusqu’ à présent et qui, 
d’après les communications des naturalistes anglais en 
Inde, n’ont point ou très peu d'effet contre le venin des 


serpents. 


::-Godesberg, près Bonn. 


Gonerror MOLLINGER. 


PRÉPARATION DES MAMMIFÈRES 
(Suite). 


Si on manque de tous les objets susceptibles d'assurer 
une bonne conservation, on peut fendre le ventre de l’ani- 
mal d’un bout à l’autre, et lesquatre membres en dedans ; 
puis, faire sécher la peau, après l'avoir débarassée de la 
graisse et du muscle peaussier, bien étendue de façon 
qu’elle soit aussi plate que. possible. On la roule ensuite 
pour l'emporter, mais même dans ce cas il faut conserver 
les os des pattes et le crâne. 

La peau des mammifères n’est pas toujours la partiequi 
a le plus d'intérêt scientifique, ni la plus grande valeur com- 
merciale ; le squelette est souvent aussi très prisé, surtout 
celui des animaux qui vivent difficilement en captivité et 
que nous n'avons pas espoir de voir dans nos ménageries, 
Pour avoir le squelette, il faut, après avoir enlevé toute la 
viande qui est autour des os, les mettre bien sécher et 
les réunir ensuite, soit dans une boîte, soit dans un sac, 
pour éviter qu'aucun os, si petit qu’il soit, ne se perde; 
les griffes, ongles ou sabots, ainsi que les cornes, font par- 
tie du squelette et devront être conservés ; de même si l’on 
peut garder les cartilages du sternum, des fausses côtes 
et des articulations, le sujet n’en aura que plus de mérite. 

Peu importe que les Ôs ne soient pas attachés les uns 
aux autres dans leurs positions respectives, ce qu'il importe 

surtout, c'est que tous y soient bien, même ceux qui 
pourraient être cassés par le coup de fusil ou tout autre 
accident ; les dents ont surtout un intérêt.capital, Pour les 
petits mammiforos, on peut les conserver dans l'alcool; il 
suffit de leur fendre l'abdomen pour leur retirer tous les 
viscères et de les plonger dans de l'alcool ayant environ de 
28 à 32 degrés; il faut avoir soin de visiter de temps à 


autre les flacons, car les matières animales se dissolvant 


dans l’alcool peuvent l’affaiblir. au point de permettre la 
fermentation, ce qui gàterait complètement les sujets ; on 
peut éviter en partie ce désagrément en ADP quelques 
gouttes d'acide phénique à l’alcool. 


LE CASTOR DE FRANCE 


Ncus avons recu il y'a quelques jours déux Castors 
(Castor fiber, Linné), tués Sur les bords du Rhône, le pre- 
mier à Mas de Sennelia et le sécond à Albaron. Beaucoup 
de naturalistes considèrent ce rongeur comme complète- 
ment anéanti en France, nous sommes heureux d'assurer 
que le Castor PE encore ètre cour dans la faune fran- 
caise. 

h y à fort ton étebsyis le Castor frencais se rencontrait 
assez fréquemment sur les bords du Rhône et de ses 
affluentsiprincipaux; tels le Gardon, l'Isère, ele.; il.en exis- 
tait mèmé"dans là Seiné, la Bièvre, aux environs de Paris. 
Mais maintenant le nombre de ces rongeurs est considé- 
rablement diminué et'le peu qu'ilen“existe encore en 


" 280 LE 


NATURALISTE 


France se rencontra sur uvre portion trèsclimitée du 
Rhône. Ce Castor peut maintenant être considéré comme 
une rareté. Autrefois le chasseur de Castors pouvait, 
comme en Amérique, vivre uniquement du produit de sa 
chasse, et ce n’était pas toutefois sans dé grandes fatigues 
Hi sans courir quelques darigers, mais à notre époque le 
chasseur ne séraït pas récompensé de toutes ses péines. 
D’après cértäins étymologistes, le nom de Castor vient 
de y2r-ns d’où les Grecs ‘én ont fait x«#rus, probablement 
à cause dù veñtre pendant de cès animaux. Les Latins 
lappélaient fiber, et pendant longtemps ila été désigné en 
France sous le nom Bièvre ; encore maintenant on se sert, 
dans le midi de la France, du mot Vibré, pour nommer 
ces rongeurs. Ces deux dernières dénominations ont la 
même origine, qui est fiber. LE petit affluent de la Seine, 
la Bièvre, parait devoir son hom à la première appel- 
lation du Castor. 
Des deux Castors que nous possédons, Pun est d’une 
taille remarquable, il mesure 1%, 25; l’autre à 1 mètre. 
Ces animaux ont le corps lourd et trapu, le train de der- 
rière plus large que celui de devant, le ventre pendant, le 
coù un peu court, la tète largeen arrière, étroite en avant, 
lés oreilles couftes et arrondies, les yeux petits. Une 
particularité du genre, qui le distinigue dé tous les 
autres rongeurs, ce sont les pieds de derrière, pres- 
que entièrement palmés ét faits pour là natation. Les 
doigts des pattes de devant sont plus courts que ceux de 
derrière et garnis d’onglés qui leur servent pour 
fouir. Le castor se sert de ses deux pieds de devant pour 
saisir et manier les objets; les doigts sontlibres et il trouve 
dans les deux tubercules charnus de ses pieds un point 
* d'appui dans l’acte de la préhension. Ces animaux ont une 
queue de forme ovale, arrondie et étranglée à la naissance, 
et écailleuse; ces écailles ont été longtemps comparées 
aux écailles de poisson; c’est une grave erreur, cétte cou- 
verture écailleuse ressemble à celle des Pangolins et à la 
queue de certains rats; ce sont dés poils agglutinés. 
La robe du Castor est formée de deux sortes de poils : Les 
uns grands, raides, élastiques, gris à leur naissance et plus 


foncés à leur extrémité supérieure ; les autres beaucoup 


plus courts et recouverts par les premiers, fins et doux 


et d’une couleur gris clair. Le castor, par ses variétés de 
robe, a reçu des noms particuliers. Chenu donne les sui- 


vants : 
Castor de France (Castor Gallicæ), fauve olive. 
Castor noir (Castor niger), pelage noir. 
Castor blanc (Castor albus), pelage entierement blanc. 


Castor varié (Castor varius), pelage blane, tacheté de | 


gris mêlé de rouge. 

Castor jaune (Castor flavus), pelage couleur paille. 

Les organes de reproduction sont confondus avec l'anus 
et sont placés sous la queue, de telle facon que l’accouple- 


ment paraît difficile. A la partie inférieure de l'abdomen | 
se trouvent deux poches ou glandes piriformes qui secrè- 
tent une humeur onctueuse et odorante connue sous le 


nom de casloréum; produit autrefois _ employé en 


médecine, Co 


nl’ emploie ‘en 


pense, en pilules, en préparation. tique: Le casto- 


réum est presque fluide chez l'animal vivant, maïs. il 
livré, dans le commerce à l’état solide et enfermé dans 


l'autre; comme odeur, il rappelle un peu celle de l'acide | 
phénique. Le castoréum comprend : une “huile, volatiles 
odorante, de l'acide benzoïque, une résine, une, matière 
colorante, du, mucus, du sous-carbonate de chaux,.d’am- 
moniaque,.de potasse et du fer. (oxyde). D'après la forme gl 
des glandes, on, a cru pendant longtemps que c’étaientles 
testicules de l’animal, mais une inspection plus attentive … 
a démontré que les testicules se trouvaient dans l’aine,.… ï 
Le Castor de France ne construit pas, comme .on le 
voit faire en Amérique ; la présence. de: l'homme en..est, la ï 
cause ; il vit isolé, solitaire. Si dans certaines parties, de 
l'Amérique, les Castors sont réunis et. forment des. 
sociétés pour construire et pour s’entr’aider, c’est, que 
l’homme civilisé n’a pénétré que très tard. Ceux. .que 
lon rencontre dans le Rhône fréquentent les iles «de 
ce fleuve et se creusent des terriers dans la : berges 
quelquefois. même un terrier sert à plusieurs  Gastors 
et peut alors atteindre des longueurs considérables 
Malgré ces différences d'existence des Castors de l'ancien” 
et du nouveau monde, celui de France en particulier ne dits 
fére pas de celui d'Amérique quant à l'instinct: les hommes 
les faisant se disperser, les sociétés de ces rongeurs 
se désagrègent, et le peu qui reste, se trouvant. en 
trop petit nombre, il ne leur est plus possible de donner 
libre cours à leur industrie ; telle est l’opinion de Bufon. 
Les Castors causent héaucoup de dégâts ; lorsque, su 
les bords du Rhône, ils pénètrent dans une saussaie, ils 
coupent, avec leurs dents si tranchantes, une 


pouvoir pousser l’arbre une fois coupé, d’un côté opposé au 
leur. Ils transportent ensuite dans leur terrier quelques- . 
unes des branches qu’ils ont abattues, soit pour étayer | D 
leur demeure, soit pour les ronger tranquillement. ; 
La fourrure de Castor est très estimée, non soulemes 
de nos jours, mais il y a même fort longtemps. De.tous 
les poils soyeux, on fait des chapeaux en feutre, des || 
étoffes, des rubans, etc. La chair du castor est, parait: 


castors en troupes, il est regrettable de voir disparaître | 

peu à-peu ce rongeur de nos pays; car les dégâts qu'il : È 

causait étaient largement compensés par les profits qu 9 

pouvait retirer de l'animal. | 
P. G. 


EXCU RSIONS GÉOLOGIQU Es. 


Il. — EXCURSION À MEUDON 


Le terrain secondaire est peu répandu dans le bassin : 4 
de Paris ; néanmoins nous le voyons représenté aux envi- || 


k A 


RE | | 


dudit, > Ha Se 


RS Ge 28) MD A. de Se NS 


ch Su 


LE NATURALISTE 


231 


rons. par la craie de Meudon, de Beynes de Port- 
Marly, etc. Avant de pénétrer dans la craie de Meudon, 
nous apercevons deux couches distinctes : 

1° La craie blanche, qui se subdivise en deux assises 
bien marquées : la première caractérisée par le Belemni- 
tella mucronata (d'Orb.) que nous trouvons à Meudon; 
la seconde parle Belemnitella quadrata. (d'Orb,), très 
répandu ,aux environs de Reims. 

20 La craie marneuse, plus ancienne que la précédente, 

ue nous remarquons à Beynes, caractérisée par le Mi- 
craster cor-anguinum (d'Orb.). Ces divisions étant con- 
rues, pénétrons dans la craié de Meudon; > je vais donner 
le résultat de ma dernière excursion de Meudon, ou plutôt 
de més dernières excursions. 

Je puis dire que les fossiles’ du crétacé de MéGAUE ne 


| sont pas abondants, sauf deux où trois espèces; quant aux 


autrés ils peuvent être considérés comme peu communs. 
Meudon est situé près de Paris; on peut s'y transporter 
facilement; les bateaux à vapeur qui sillonnent la Seine 
sont un moyen de locomotion très commode, eu ce qu'ils 
arrêtent les voyageurs à quelques mètres dé Ha carrière 
dont nous allons parler. Comme je l'ai dit plus haut, les 
fossiles sont assez rares dans cette carrière ; après maintes 
recherches on arrive à grand’peine à se procurer quelques 
débris d’ostrea vesicularis ou de Belemnitellaa mucro- 
nata. Pour faire une ample récolte, il faut employer lemoyen 
suivant : on fait connaissance d’un ouvrier carrier de Fen- 
droit, chose assez facile ; celui-ci, par son travail journalier, 
est arrivé à posséder quelques fossiles, qu'il cède aux 
géologues moyennant une petite rétribution, juste récom- 
pense d’ailleurs de son dur labeur. C’est ainsi qu'après 
plusieurs visites faites chez différents travailleurs, j'ai pu 
récolter nombre d’espècés que'‘je me fais un devoir de 
mentionner ici : 

Belemnilella mucronaia (d'Orb.). — Cavité conique, 
longue et pouryue d’un sillon longitudinal très marqué. 
La moitié de la cavité est prise par da césure. Rostre al- 
longé, comprimé, possédant en son milieu une pointe 
allongée. Deux impressions dorsales bien accentuées. 
Fossile très commun 

… Spondylus uaite (Heb.). = Espèce niiiiee hé- 
rissée d'épines, possédant des crochets inégaux ; le liga- 
ment est étroit et interne, les valves sont bidentées, 

Terebratula Hebertiana (d'Orb.). — Coquille ovale 
bombée, dont la grande valve est percée d’une ouverture 
circulaire. Des «eg Re. ser dr sur 
les deux valve 

Pr carnea (SOw.). — prépas très voisine de 
la précédente, mais plus épaisse et moins allongée. 

Rhynconella limbala (David). — Espèce ronde, lisse 
ét déprimée. Ses valves sont gibbeuses; son bord infé- 
rieur est droit avec ne Seire Re AUX SE 

N39 


té. ë 
RTE M Bow). — Coquille horde: 


plissée. Son bord inférieur droit ést renflé et marqué de 


huit plis. Surles bords internes sé cAternes on € en ne 
quatorze. Le crochet très saillan . 
” ostrea vesicularis (Lm.). NES très op facile à 


reconnaître par l'inégalité de ses valves, dont l’une est très 
profonde; coquille lisse, crochet court. 

Micraster Brongniarti (Heb.). Oursin cordiforme dont 
la longueur égale la largeur; le faseiole est très visible el 
forme une espèce de rectangle. Les tubercules sont 
séparés par beaucoup de granules et sont plus gros en 
dessous ; le dessous est convexe; anus ovale 

Echinocarys vulgaris (Brug.), Ananchytes orata (Lin;} 
Espèce assez commune et facile à reconnaître : sa base 
resseréé en avant et arrondie en arrière; la hauteur plus 
petite que la longueur; l'anus presque ovale, avec un bord 
bien relevé et saillant; granulalion, plus, intense. à: celte 
partie. 

Cidaris. pseudo-hirudo.(Gotieau). Espèce dont on ne 
trouve que des radioles de 40 millimètres environ; forme 
cylindrique, mince au sommet et renflée à sa partie 
moyenne. Le sommet est garni de côtes Rs 
la base possède une collerette courte, mais strié 

. Holaster piluta (Gold.). Coquille très nues: ovale, 
dont l'avant est tronqué, et obtuse en arrière, plus longue 
que large; pourtour obtus et bombé vers sa base; 
bouche petite, placée au tiers de la longueur, anus 
presque rond. 

Des amateurs, plus heureux, pourront se procurer 
d'autres espèces que celles qui viennent d'être men 
tionnées et qui sont les suivantes : 
mp re ete H@mites Carolinus (d'Orb.). 

—  Rhynconella vespertilio 

(d'Orb.). sr ir (d'Orb.), Magas pumilus (Sow.), 
Terebratella Parisiensis (d'Orb.), Crania Paristensis 
(Defr.), Cr. strinta (Retz.), Megathiris cunetforms 
d'Orb. 

Brvozoames. — Vineularia Normantana (d'Orh.), Y 
regularis (d'Orb.), V. sulcata (d'Orb.), F. Preis 
(d'Orb.), Membranipora concatenata (d'Orb.), Margt- 
naria Paristensis (d'Orb.), Escharina Neptuni (d'Orb.), 
Eschara disticha (Gold.), £. Paristensis (d'Orb.), — E. 
horrida (d’'Orb.), — Alecto ramea (BL), — Defrancia 
compianala (Rœmer), — D. Brongniartii (d'Orb.), — 


Ps, 


| Ental2phora Hiorénoracen (d'Orb.), — Æ. pustulosa 


(d'Orb.). 

Ecunonermes. — Ananchyles striala (Lm.), — Cidaris 
colocynda (Agass.), — C. pleracantha (Agass.),— Cypho- 
roma liara (Agass.), — C. serrata (Desor. ), — Pentelago- 
nasler guinqueloba. (d'Orb.), PAG (d’Orb.). 

ZooPuxTEs. — Polytrema sphæra (d’Orb. d P. urceolala 
(d’Orb.). 

. En plus de ces fossiles déjà nombreux, on trouve une 
quantité de Foraminifères intéressants. 

_Je termine en adressant tous mes remerciments au 
directeur de la carrière, qui fait toujours un accueil si 
sympathique aux géologues et qui se met à leur disposi- 
tions pour 0 les. Lino dont ils ne avoir 
besoin, 


7 : 
12H02 SUnnO ST 
119 ARIRA Te tES) BOL AIT 
/ 


‘ 


Do ts — 


LE 


NATURALISTE 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


Le docteur Th. Liebisch (Breslau) vient d’être nommé 
professeur titulaire de minéralogie à l’Université de Greefs- 
wald. 


Le docteur Anton Stuxberg (jusqu'alors à Stockholm), 
est nommé directeur du Muséum d'histoire naturelle de 
Gothembourg, en remplacement du professeur A. W. 
Malm, décédé. 


Le docteur Hermann Stannius (né en 1808 à Hambourg), 
professeur titulaire de physiologie depuis 1837 et en congé 
d'inactivité depuis 1863, est mort le 15 janvier dernier à 
Rostock 


* 
+ # 


Le professeur H. L. Jeitteles, bien connu par ses travaux 
sur la faune austro-hongroise et sur l’histoire des animaux 
de la maison, vient de mourir à Vienne le 25 janvier 
dernier. 


* 
** 


Le samedi 3 mars 1883, à sept heures et demie du soir, 
rue des Bons-Enfants, 28 (maison Sylvestre), à Paris, 
aura lieu la vente de Livres précieux sur la Botanique, 
ornés de planches coloriées et d'ouvrages divers compo- 
sant la bibliothèque de feu M. le docteur M**, par le mi- 
nistère de M° Delestre, commissaire-priseur, assisté de 
M. Em. Paul, gérant de la librairie Vye Ad. Labitte. 


M. le comte de Riocour vient de mourir à Vitry-la-Ville ; 
ornithologiste distingué, il possédait une belle collection 
d'oiseaux européens qui s'était transmise de grand-père 
en petit-fils. D'une urbanité et d’un commerce très agréa- 
ble, il se faisait un vif plaisir d’obliger quiconque lui 
demandait un service ; tous ceux qui ont eu le bonheur de 
l'approcher sentiront la perte qu’ils viennent d’éprouver 
en lui, non seulement comme naturaliste, mais comme 
ami. 


M. Hariot (Paul) ancien préparateur de travaux prati- 
ques de botanique à l'École supérieure de pharmacie, est 
chargé des fonctions de préparateur de la chaire de bota- 
nique (organographie et physiologie végétale) au Muséum 
d'histoire naturelle, pendant la durée du service militaire 
de M. Bonard, titulaire de l'emploi. 


Facullé des sciences de Paris. — M. :oyeux-Lafft 
docteur ès sciences naturelles, est chargé, jusqu’ 
1e novembre 1883, des fonctions de maitre de conférer 


jusqu’au 1° novembre 1883, des fonctions de préparateur | 
d'histoire naturelle à l’école supérieure des sciences et à des | 


sionnaire. 


OFFRES ET DEMANDES 


. Paul-André Genty, 15, rue de Pouilly, à Dijon (Côte- 
d'Or), offre des plantes, particulièrement du départemen 
de la Côte-d'Or, parmi lesquelles se trouvent bon nombre 
de raretés, en échange d'espèces d'autres parties de la 
France ou de la Suisse, de la Corse, de l'Algérie. 


ERRATUM 


Dans le dernier numéro du Naturalhste, à l’article « Excursions 
logiques, » une erreur typographique nous a fait dire (premit 
colonne, dernière ligne): « Turitella Gabrielis, » au lieu de « T 
chus Gabrielis. » 


ARRIVAGES 


Le ER ARC ge DE LEE ONCNS Lee UT ON CRC DE BE D 2e Sc he a 0. 


CES PSN L SLR DOUDEE 8 2 Et DA DA POS M PU UT 0 Der . 12 CN 


RANCE D AE M RE Ce QC pe CES CC et EU 0 dm 27: 


| 
2 
+ 
+ 
[=] 
ma 


cortica 
cycle SDIMCOIRN TER à Le si MR PR 
Cerambyx:nodôsus::: 3 .. . 5:40. : Nr 


Le gérant, “Émile DEVROLLE. 


+ 4287. Paris” Imp: À. L. Goron? 7, rue des Canettes. 


5” Année, N° 


30 


233 


15 Mars 1883. 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 
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Le Journal LE NATURALISTE est intérmédiaire officieux de tous les ANATSUTS d'histoire naturelle; il insère 
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ACADEMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 4 DÉCEMBRE 1882. (Suile.) 


Les enchaïnements du monde animal dans les temps 
primaires. — Note de M. A. Gaudry. 


Les Foraminifères fossiles ressemblent beaucoup à à ceux : 
_ de notre époque. Certains genres se sont perpétués dent. 
l'époque carbonifère jusqu’à nos jours; certaines esp 


passent des unes aux autres, et même certaines familles 
sont difficiles à séparer, soit qu’on prenne pour base de 
classification la texture, soit qu’on choisisse le mode du 
groupement. Pourles Polypes;, il y a passage des tubuleux 
aux tubulés, de ceux-ci aux rugueux, de ces derniers aux 
madréporaires bien cloisonnés, et l’on ne peut établir une 
ligne de démarcation nette entre les formes anciennes et 
les nouvelles. La plupart des Crinoïdes peuvent se ramener 
à un type commun. Les Brachiopodes passent aussi des 
uns aux autres. Entre les Mollusques des temps primaires 
et ceux actuels, on peut observer des transitions sous le 
rapport du siphon, des cloisons, de l'ouverture et de la 
courbure des coquilles ; mais tout en concevant que les 
Céphalopodes à calotte dite initiale soient devenus des 
Céphalopodes à nucléus sphérique, on n ’a pu observer le 
passage. La découverte d'individus de tout âge, de la 
famille des Trilobites, montre que les métamorphoses indi- 
viduelles surpassent leurs différences spécifiques. Les 
genres Betinurus et Preslwichia se rattachent aux Limu- 
les des temps actuels. Les Ostracodes ont des liens avec 
les Insectes de nos jours. Quelques poissons anciens peu- 
vent être considérés comme l'état jeune de la classe des 
poissons. Certains reptiles primaires, tels que l'Archego- 


saurus et l'Arctinodon, ont des vertèbres incomplètement 
ossifiées, et des os des membres avec des extrémités carti- 
lagineuses, ce qui paraitreprésenterl'’état jeune de la classe 
des repliles. L'étude des animaux primaires semble donc 
révéler des enchaïinements, et si l’on ne sait comment ont 


. commencé les êtres cambriens, on ne peut nier qu'il y ait 


eu des rapports entre les êtres cambriens et les dévoniens, 
entre ceux-ci et les êtres carbonifères, entre ceux-ci et les 
êtres permiens, entre ceux-ci et les êtres triasiques. L'étude 
. des fossiles primaires porte à admettre des passages d’es- 
éco à espèces, de genres à genres, et de familles à 


| familles, mais ne fournit pas de preuves matérielles du 
| passage des animaux d'une classe à ceux 


d’une autre 
classe. Les naturalistes ne croient plus guère à une série 


| linéaire unique commencant à la monade pour se terminer 
à l’homme; il est donc naturel de penser que dans les 


temps zoologiques, il y a eu plusieurs enchainements, les 
êtres de classes différentes paraissant avoir formé de très 
bonne heure des branches distinctes qui se sont dévelop- 
pées indépendamment les unes des autres. 


* 
» + 


Sur le Phylloæera gallicole. — Note de M. Henneguy. 

M. Henneguy a rencontré une assez grande quantité de 
galles, principalement sur des Répariu(Hérault et Gironde), 
et une seule fois sur les cépages indigènes, près d'Agen. Il 
est facile de faire apparaitre ces galles sur les vignes indi- 
gènes, par contagion, en mélangeant leurs pampres avec 
ceux des vignes américaines gallifères, mais elles y sont 
moins nombreuses ; les insectes se multiplient également 
sur elles, et leurs racines laissent voir des phylloxeras ; ce 
fait démontre l'identité de l’insecte des feuilles avec celui 
des racines, ainsi que l'avait affirmé M. Max. Cornu. M. Hen- 
neguy, en ouvrant ces galles, n’y a rencontré ni nymphe, ni 


234 


al ©‘ LE NATURALISTE 


ailé, pas plus que de sexués issus directement d’aptères. 
Les œufs renfermés.dans une, galle, une. fois.éclos, se 
répandent sur la feuille, vontformes de nouvelles galles, 
ou descendent laux racines. Sür quelques cépages arnéri- 
cains, Clintonk Taylor, Riparia, FYorks  Madeira, on 
trouve dans leS galles “une grosse mère pondeuse et de 
une à cinq jeunes mères qui n’ont pas atteint tout leur 
développement, et : destinées à remplacer là} pondeuse 
morte, bien que moins fécondes, les gaines "ovariques 
étant de 10 à 16 chez celles-là, tandis que la mère pondeuse, 
vivant seule, en a de 16 à 28. Le nombre de ces gaines, 

diminue, du reste, lorsque la fin de la belle saison arrive. 

Près de Montpellier, M. Marèsdutte avantageusement,con- 
tre le fléau au moyen du sulfo-carbonaie de potassium et 
des arrosages de sulfure de potassium. Aux environs de 
Béziers, M. Jaussau a eu quelques accidents, à la suite du, 
traitement par lesulfure de carbone de vignes plantées en 
terrain argileux ; la grande humidité faisait déjà du tort au 
vignoble, et le sulfure de carbone pouvant rester plusieurs 
mois dans les trous de pal sans se volatiliser, se répandit 


en vapeurs dans l'air, lorsque l’on laboura en mai, et par 


suite les feuilles de Ia vigne jaunirent. Le sulfure-dé car- 
bone n’ayant pu en ces points produire de Peffet, les 
taches.se sont étendues..Dans le Médoc, l'invasion du fléau 
a élé moins rapide que dans le Midi, et l’on y a mieux dirigé 
la lutte ; à Château-Laffitte, le sulfure de carbone ayant 
donné demauvais résultats, à cause sans doute de la nature 
argileuse.du sol, qui a peu de profondeur, on l’a remplacé 
par le sulfo-carbonate de potassium à la dose de 60 gram- 
mes pour 32 litres d’eau par pied, et.les, vignes ont repris 
une belle végétation. En Camargue, les terrains sublon- 
neux et dessalés que l’on submerge chaque année ayec les 
eaux du, Rhône, sont très favorables à la végétation de la 
vignetet contraires à la propagation du. Phylloxera ; il ya 
lieu d'encourager les viticulteurs à créer des vignobles 
dans tous les points du littoral qui offrent des terrains 
analogues. 


* 
# *# 


De l'effet de l'huile pour calmer l'agitation de la mer. 
— Note de M. l'amiral Bourgeois. 


L'action de l'huile répandue à la surface de la mer pour 
en calmer l'agitation parait attirer vivement l'attention en 
ce moment. Il faut remarquer qu’il y a deux phénomènes 
dont la superposition constitue la vague ou la lame. Le 
mouvement arbitraire des molécules liquides, qui agite 
profondément les eaux, a pour effet visible la succession 
des ondes, et est produit par l’action prolongée du vent : il 
se propage fort loin et dure souvent longtemps après la 


cessation du vent. En second lieu, il y a le mouvement de 


translation horizontale de la surface de l’eau, dont les par 
ticules, arrivant à la crête des lames, s’y divisent et, mélan- 


gées à l'air, produisent l’écume ; ces molécules retombent: 


sous forme de volutes. Le même effet se produit quand la 
houle se brise sur une plage, par suite du retard de la 
partie inférieure de l’ondulation, dû au frottement sur le 
fond. Le premier phénomène est la Aowle, et le second 


| Micrococceus, 


s'appelle le brisant ; c’est ce dernier qui occasionne 4 


empêchant la désagrégation par le vent des particules 
liquides} empêchera la formation du brisant. Et en effet 
sous les tropiques, lamêr devient phosphorescente par la 
présence de grandes masses de matières organiques el 
d'animaleules, qui donnent à l'eau! une’ cohésion plus 
grande ‘et S’opposent à la désagrégation de sa surfaces 
Alors le, sillage, lumineux pendant la nuit ne produit 


pourront-ils profiter de cette remarque ? C'est ce que, l'ex- 


périence n’a pas encore fait voir, dirt 
: Ar 


Sur.les microsporidies ou psorospermies des Articu- 
tés. — Note de M. Balbiani. 


tiques. Zopf a retrouvé chez des Algues (Gadothrix, Begr 
gialoa, ete.) des états morphologiques équivalents aux. 
Bacillus, Leptlothriæ. Ces trois auteurs … 
rangent donc les microbes parmi les végétaux; Naegeli 


irairement: à d'opinion de divers savants, parmi. es 
M: Pasteur, l’auteur de la note, montra que les corpuscules 


ere siinbbd d’une mainf usb des po 
primitifs. Ces petits corps sont donc les spores d’un orgas. 
nisme qui a des affinités avec les êtres que Leuckart 
appelle : Grégarinides, Psorospermies oviformes ou Coccis. 

dies, Psorospermies tubuliformes où Sarcosporidies, ele 
les Psorospermies des poissons ou Myxosporidies. Il faut 
ajouter un cinquième groupe pour désigner les organis= 
mes qui nous occupent; on les nommera Psorospermies 
des Articulés ou Microsporidies, à cause de la petitesse de 
leurs spores comparées à celles des autres sporozoaires. 
Comme le ver à soie du mürier, l'Afacus Pernyi subit: 
souvent les atteintes d'une microsporidie différente! de $ 
celle du Bombyx mori; cette microsporidie au lieu de se 
répandre sur tout l'organisme de la chenille, se confine : 
dans les cellules épithéliales de l'estomac de. l'Af//acus; 
qu’elle tue par inanition. Les spores mûres ressemblent à 
celles qui se développent chez les vers à soie atteints de’ 
pébrine ; elles ont l'aspect des spores de certains Bacillus, 
le B. amylobacter par exemple; la gert e fait par 
la perforation de la spore, et l'issue : à-une de ses extrémi- “ 
tés, du plasma intérieur qui s’échappe:en forme d’une || 
petite masse amiboïde, au lieu d’avoir la forme d'un bâ- 


nÉ. -€". ne a ne er 
a À bles: 


LE NATURALISTE 


235 


tonnet comme chez les Bacillus. M. Balbiani annonce, en 
outre, qu'il a découvert une nouvelle microsporidie chez 
un Orthoptère, le Plalycleis grisea, el qu’elle a égale- 
ment pour siège les cellules épithéliales de l'estomac. 


* 
# + 


Les migrations du Puceron des Galles rouges de l'Or- 
meau champêtre (Ulmus campestris, Tetraneurarubra. 
Lichtenstein). — Note de M. Lichtenstein. 


Il y a deux espèces de Tefraneura; la T. ulmi des au- 
teurs, formant une galle verte et lisse sur les feuilles de 
l'ormeau, et la 7. rubra (Lichi.), formant une galle rouge 
vif, rugueuse el crispée. M. Lichtenstein, aidé de son élève 
et collaborateur, M. Franz Richter, découvrit aux racines 
du chiendent (Trificum repens) une colonie de Tetra- 
neura, avec les allés qui n’ont qu’une nervure aux ailes 
inférieures, tandis que les autres Pempligiens en ont deux. 
Mis en tube, ces ailés donnèrent des sexués (forme pupt- 
fère). En examinant les troncs d’ormeaux du voisinage, 
ces messieurs retrouvent les ailés occupés à garnir les 
arbres des mêmes sexués; les antennes se rapprochent 
de celles du Tetrareura rubra de la forme émigrante. 
L'évolution du puceron des galles rouges de l’ormeau est 
donc connue, L’œuf fécondé passe l'hiver enkysté dans le 
corps de la femelle. De cet œuf sort, au printemps, Ia 
pseudogyne fondatrice formant sa galle en avril et s’en- 
tourant en mai d'une nombreuse progéniture de petits 
pondus vivants. Les ailes poussent à cette progéniture 


tout entière, qui devient pseudogyne émigrante et va se 


poser sur les graminées, sur le chiendent en particulier. 


Cette émigration a lieu en juin. Là elle pond des petits 


vivants qui passent aux racines, vivant comme pseudo- 


gynes bourgeonnantes, restant aptères et qui pondent en 


juillet-août des petits vivants qui doivent acquérir des 
ailes. En or me Qu la pseudogyne pupifère sort 
ailée de t et retourne e sur le tronc des ormeaux, où 


elle dépose | les séxués, quis ’accouplent, et ya mourir sous 
| les écorces, gardant dans son corps l’œuf fécondé : unique, 
premier terme de l’évolution que nous venons de consi- 


dérer. Cet insecte, rien que pour les sexués, offre vingt- 
quatre formes différentes, dont seize dans l’état larvaire ; 
le nombre des articles des antennes varie de quatre pour 
les fondateurs, à cinq et même six pour les ailés. 


* 
* + 


nse à une note de M. Ch. Musset, concernant 


Rép 
l'Existence simultanée des fieurs et des insectes sur les 
montagnes du Dauphiné. — Note de M. Ed. Heckel. 


M. Heckel persiste à admettre que la végétation luxu- 
riante du système floral, chez quelques espèces alpines, 
pe tient aucunement aux insectes fécondateurs. Si les 
insectes étaient sur les hauteurs en aussi grand nombre 
que dans la plaine, les fleurs pourraient prendre à cette 
altitude des proportions doubles de ce qu’elles ont ailleurs, 
si une cause n'intervenait activement. Cette cause est la 


radiation solaire plus grande sur les hauteurs que dans la 
plaine. La note de M. Musset ne prouve qu'une chose, c'est 
qu'il y a des insectes à une hauteur de 2000 mètres et 
3000 mètres, mais comme il y en a davantage dans la 
plaine, les fleurs devraient être plus belles, plus vives de 
couleur, ce qui n’est pas; cette même note prête à 
M. Heckel des opinions quin'ont jamais passé dans ses 
écrits, et contre lesquels proteste l’auteur de celte note. 


FACULTÉ DES SCIENCES DE PARIS 


Les cours du second semestre s’ouvriront le vendredi 
16 mars 1883 à la Sorbonne, et comprendront pour les 
sciences naturelles : 

Zoologie, Anatomie, Physiologie comparée, les mardis 
et samedis, à trois heures et demie. M. MILNE-ED WARDS, 
professeur, ouvrira ce cours le samedi 17 mars, Dans la 
première partie du cours il traitera de la physiologie des 
diverses fonctions de nutrition considérées dans l’ensem- 
ble du règne animal. La seconde partie du cours sera 
consacrée à l’élude anatomique des organes à l’aide 
desquels le travail nutritif s'effectue dans chacun des 
principaux groupes zoologiques. 

Botanique, les mercredis et les vendredis à midi un 
quart. M. DUCHARTRE, professeur, ouvrira ce cours le 
vendredi 16 mars. Il traitera des organes des plantes et 
des fonctions qu'ils remplissent. — Les lundis et samedis, 
à midi, auront lieu au laboratoire les exercices pratiques. 

Géologie, les mercredis et vendredis à trois heures. 
M. HÉBERT, professeur, ouvrira ce cours le vendredi 
16 mars. Il exposera les traits généraux des périodes 
géologiques et développera particulièrement l’histoire des 
formations tertiaires et ti rs 


COMRÉRENCES 


Les étudiants ‘ne sont admis à suivre les conférences 
qu'après s'être inscrits au secrétariat de la Faculté et sur 


la présentation de leur carte d’entrée. 


M. JANNETAZ, maïtre de conférences, fera des confé- 
rences sur la minéralogie les mardis et samedis, à huit 
heures et demie, dans le laboratoire de minéralogie. 

M. J. CHATIN, maitre de conférences, fera, les lundis et 
jeudis, à dix heures, dans le nouvel amphithéâtre, des 
conférences sur diverses parties de l'étude anatomique 
et physiologique des animaux, indiquées par M. le pro- 
fesseur MILNE-ED WARDS. 

M. JOLIET, maître de conférences, M. JOYEUX-LAFFUIE, 
suppléant, feront, au laboratoire de zoologie expérimen- 
tale, les jeudis à onze heures ét les samedis à sept heurès 
et demie du soir, des conférences sur les sujets des 
par M. le professeur DE LACAZE-DUTHIERS. 

LAIN, maître de conférences, fera les tandis st 
jeudis, à neuf heures, dans le nouvel amphithéâtre, 
conférences sur les diverses -parties de la géologie. es 


236 


LE NATURALISTE 


élèves seront exercés, au laboratoire de géologie, à la 
détermination des roches et des principaux fossiles carac- 
téristiques des terrains, les mardis, mercredis, vendredis 
et samedis, de neuf heures à onze heures et demie. 

Le registre des inscriptions pour la licence sera ouvert, 
au secrétariat de la Faculté, les quinze premiers jours des 
mois de janvier, avril, juillet, novembre pour l’année 
scolaire 1883-1884. 

La première session pour les trois licences s'ouvrira du 
1 au 10 juillet 1883; la deuxième, du 25 octobre au 
10 novembre. Les candidats sont tenus de s'inscrire au 
secrétariat de la Faculté. L'inscription est close huit jours 
avant l'ouverture de la session. 


LES GERBOISES (!) 


La diligence qui faisait le trajet d’Alger à Sélif, et dans 
laquelle j'étais peu voluptueusement bercé depuis la veille, 
avait dépassé les grandes Portes-de-Fer, et le Jurjura, 
dont nous avions eu le loisir, pendant toute une demi- 
journée, d'admirer la silhouette vigoureuse et les sommets 
neigeux (5 mars 1881), était désormais voilé à nos regards 
par le massif des Beni-Abbès. Nous rencontrions parfois 
un Arabe gravement assis, non pas sur un noble coursier, 
comme on les imagine volontiers, mais sur un bowrricot si 
petit que les jambes de l’homme touchaient le sol. Quand 
nous passions à portée d’un village kabyle, perché comme 
un nid d’aigle sur un sommet voisin et de loin décelé par 
ses pierres récrépies et ses enclos de cactus, des troupes 
de petits garcons et de petites filles, qui nous attendaient 
au passage, s’élançaient après nous ; pour mieux courir, 
ils relevaient jusqu'à la ceinture leurs vêtements sales et 
flottants, et nous poursuivaient ainsi plusieurs kilomètres, 
demandant des sous et laissant voir, sous leur peau 
bistrée, le jeu harmonieux d’un squelette bien propor- 
tionné et d’une saine musculature. Par malheur le voyage 
était long et ces tableaux, auxquels je m’accoutumais, ne 
suffisaient pas à en occuper les loisirs et à m'en faire oublier 
les fatigues. Les teintes jaunes, rouges, bleues, du sol 
presque partout à nu; les lignes sévères et anguleuses 
des montagnes ; comme fond du tableau, le bleu pur du 
ciel africain : en toute autre occasion j'aurais admiré ce 
paysage, d’une richesse et d’une vivacité de coloris invrai- 
semblables; mais, dans la disposition d’esprit où je me 
trouvais, son aridité m'était pénible, et je me prenais à 
regrelter le vert de nos campagnes de France et les profils 
arrondis de nos collines. D’ailleurs je commençais à douter 
du succès de mon voyage; vainement mes yeux allaient 
de la route que nous suivions aux profils montagneux de 
l'horizon, cherchant quelques représentants de la faune 
que je venais étudier : seuls le perenoptère et le grand 
corbeau paraissaient animer ces régions. Tout à coup — 


(1) Tous les détails de mœurs se rapportent exclusivement à l'espèce 
des hauts plateaux algériens, Dipus ægyptius Hasselquist. 


je ne sais plus en quel point précis de la route, mais ce 
doit être entre Mansourat et Bordj-bou-Arrerij — ma 
curiosité de chasseur et de naturaliste fut vivement excitée. 
Contre le talus'qui bordait la route, et aussi dans les champs 
voisins et, dans ce cas, adossés à de petits monticules, j’a- 
percevais des trous très régulièrement arrondis, rappro- 
chés par groupes, trop petits et trop réguliers pour être 
l’œuvre de lapins, trop gros pour avoir été creusés par des. 
rats ou des gerbilles. Leur situation en des lieux abso- 
lument dénudés jusqu’à une grande distance tout antour, 
démontrait que leurs habitants ne se hasardaient guère à 
en sortir le jour, et qu'ils étaient bien doués pour la course, 
puisqu'ils devaient traverser, pour aller aux vivres ou 
rentrer en leur domicile, de grands espaces sans abris. 
D'ailleurs ce futen vain que j'interrogeai mes compagnons 
de voyage à ce sujet, et je ne pus avoir ce jour-là le mot 
de l'énigme. 

Après m'être arrêté deux jours à Sétif, j'avais pris le 
train de Constantine et j'étais descendu à la petite station 
d’El-Guerat, où j'espérais prendre le même jour la voiture 
de Batna. Mais j'avais compté sans les caprices des chemins 
de fer et des diligences. La voiture de Batna correspondait 
seulement au train de Constantine, et elle venait de partir 
quand le train de Sétif me déposa. Heureusement, parmi les 
deux ou trois maisons du village, il y avait une auberge. 
L'hôtelier me céda son lit, et j'attendis le lendemain. 
J'employai la journée à explorer la localité, et j'y fis 
quelques récoltes intéressantes. J’y commis même une 
imprudence dont je n'eus pas à me repentir, mais que 
je jugeai à propos de ne plus renouveler par la suite. 

Sur une colline, en face de l’auberge, des tas de petites 
pierres jonchaient le sol, dessinant le plan de villages 
arabes détruits ; ces ruines sont fréquentes en Algérie, 
car les Arabes abandonnent avec facilité des maisons et 
même des villages qu'ils ont construits sans grande peine 
et dont le temps a bien vile raison. Il y avait auprès de ces 
ruines de nombreux sélos, sortes de gros trous circu- 
laires, à parois évasées vers le bas, dans lesquels les 
Arabes ont l'habitude de cacher et de conserver leur 
grain. Dans un de ces silos, dont la profondeur était à 
peu près égale à ma taille, j'avais vu remuer quelque 
chose. J'étais entouré de cinq à six jeunes Arabes, accou- 
rus à la vue du Rouwmi, et que j'avais déjà utilisés 


| pour mes recherches. Au lieu d'envoyer l’un d’eux dan ns. 
la ré- 


le ‘silo, j'y étais descendu moi-même, quand, 
flexion me faisant lever les yeux, je les vis échanger des 
regards que je jugeai peu rassurants. Je mis aussitôt la 
main sur un revolver jusqu'à ce moment caché sous mon 
paletot, la physionomie de mes Arabes se détendit, et je 
remontai, rapportant avec moi l'animal qui avait attiré 
mon attention, un Bufo viridis, le premier que je recueil- 
lais sur le sol algérien. 

Cette colline et ses voisines étaient toutes criblées de 
terriers semblables à ceux qui m’avaient tant intrigué 
quelques jours auparavant. Je les montrai à mes Arabes : 

erboa ! dirent-ils, m'apprenant enfin que c'’étaient là des 


terriers de gerboises. Mais je dus, pour cette fois, me con- 


tenter du renseignement. En vain j'offris aux Arabes de 


LE NATURALISTE 


237 


leur payer un et deux francs chacun de ces animaux qu'ils 
pourraient prendre ; ils considéraient comme folle l’idée 
d'aller saisir ceux-ci dans ces terriers multiples, profonds 
et communiquant les uns avec les autres; j'ai pu me 
convaincre depuis qu'ils avaient raison. Aussi n'est-ce 
pas sans étonnement que je lis, dans 4 Vie des animaux 
illustrée de Brœhm, que les gerboïses se retirent dans 
des couloirs peu profonds. 

Le mème auteur dit aussi des gerboises qu’on les voit 
par grandes troupes. Elles habitent en effet par colonies, 
celles-ci d’ailleurs beaucoup moins populeuses qu’on ne 
supposerait, si l’on oubliait avec quelle facilité elles 
peuvent fouir le sol le pius résistant, et si l’on ne tenait 
compte que du inombre des terriers qu’on peut constater 
en un même point ; mais, durant mes deux voyages, re- 
présentant ensemble un séjour de neuf mois en Algérie, 
et bien que j'aie traversé des régions où elles abondent, je 
n'ai que deux fois rencontré .des gerboises hors de leurs 
trous, et chaque fois un individu isolé. Et de cette obser- 
vation, comme aussi de ses allures en captivité et de la 
grosseur de ses yeux, je conclus que la gerboise est un 
animal nocturne (1). 

C’est cependant en la déterrant que les Arabes s'en em- 
parent, soit pour la manger, soit pour la vendre aux Eu- 
ropéens. Mais ce procédé ne réussit guère qu'à une seule 
époque de l’année, au moment de la reproduction. En 
effet la femelle, comme celle du lapin et de beaucoup 
d’autres espèces fouisseuses, quand elles sent venir le 
moment de la parturition, fuit le domicile commun, 
cherche un emplacement isolé et y creuse un nouveau 
terrier, simple et peu profond. J'ai pu fouiller un de ceux- 
ci, à Batna, le 9 mars 1880. Il était creusé comme d’'érdi- 
naire sur un terrain incliné, n'avait qu'un seul orifice, et 
s’enfonçait horizontalement à moins de deux mètres de 
distance. Au fond, je trouvai un amas d'herbes sèches et 

de charpie. La gerboise, d’après Brœhm qui d’ailleurs n’a- 
_vance le fait que sous toutes réserves, s’arracherait le poil 
du ventre, comme fait l’eider, pour construire son nid. Je 
ne sais où l’auteur a puisé ce renseignement ; mais le poil 
du ventre de vingt gerboïises occuperait un volume bien 
restreint, et ferait certainement. une bien faible partie du 
nid capable d’abriter les sept pelits qu'une seule peut 
mettre au monde. En tout cas, s’il y avait quelques poils 
de gerhoise dans le nid que j’ai déterré, ils étaient perdus 
dans la masse de débris provenant surtout de morceaux 
d’étoffes de laine et de cordes en poil de chameau. Même 
quand elle n’a pas de progéniture à élever, la gerboise 
aime à se construire un nid, au milieu duquel elle passe 
les longues heures de son repos, ramassée en boule, ou 
couchée de tout son long sur le flanc, les jambes étendues 
au hasard, comme une personne à l'aise dans un grand 
lit; et son talent de Pénélope à rebours est tel, elle tra- 


Re Re ee ie EN à ci a Dr 


i | ; la vue, ou bien très dé- 
4) Les animaux nocturnes ont Porgane de » 0 
Vunr quand ils continuent à en faire usage (les oiseaux de proie 
noctornés beaucoup de rongeurs, la plupart des carnassiers), ou bien 
tout à fait rudimentaire, quand ils vivent dans l'obscurité complète 
(la taupe, le protée, la plupart des insectes cavernicoles). 


vaille si prestement des dents et des ongles, qu’il lui 
suffit de quelques heures pour tirer, d'un morceau de 
grosse corde, le matelas le plus douillet, Trop souvent j'ai 
fait à mon détriment l'expérience de son aptitude à pa- 
reille besogne : mes rideaux de fenêtre et de lit en peuvent 
témoigner. Un matin je m'étais endormi, oubliant un de 
ces animaux, dont j'avais ouvert la cage et qui était venu 
prendre ses ébats sur mon lit : quand je me réveillai, je 
le trouvai installé en sybarite entre l'édredon et la couver- 
ture, au milieu d’une immense boule de plume et delaine 
qu'avait fournie ces meubles! En Algérie la gerboise ne 
manque pas de semblables matériaux, qu’elle est d'ailleurs 
capable d'aller chercher à de grandes distances, quand le 
vent ou les hasards ne les ont pas déposés auprès de son 
habitation. On voit souvent des arbres, ou des buissons, 
ou même des tas de pierres, enguirlandés, comme un 
étalage de marchand de nouveautés, de lambeaux d’étoffes 
de toutes les couleurs. Quand je demandais aux Arabes des 
explications à ce sujet, ils me répondaient{invariablement: 
Marabout! Ils ajoutaient quelquefois que les dévots qui 
passaient à côté de ces tas se croyaient tenus de les aug- 
menter d’une nouvelle guenille; mais je n'ai pu savoir 
quels sens différents sont attachés à ces marabouts et à 
d’autres, par exemple à des tas irréguliers de pierres le 
long des routes, ou à des cercles de pierre plus grosses et 
moins nombreuses, ou à deux ou trois grosses pierres 
placés en équilibre les unes sur les autres. Marabout! 
toujours marabout! Décidément les Arabes ont trop d'i- 
magination et pas assez de mots ! Ainsi, que des enfants 
jouent bruyamment au sortir de l’école, que des singes 
prennent leurs ébats sur un rocher, qu'un cheval parte au 
galop, qu'un chasseur tue un lièvre à la course, elc., etc., 
leur unique exclamation, dans ces circonstances diverses, 
séra toujours : Fantasia! 
F, Larasre. 
(A suivre.) 


L'HISTOIRE NATURELLE DANS LES CLASSES DE LETTRES 


M. H. Duchaussoy, professeur agrégé de l’enseignement 
spécial au lycée de Bourges, a lu dernièrement, à l'as- 
semblée plénière des professeurs de ce même lycée 
un rapport sur l'Histoire naturelle dans les classes de 

res 


Et 
% 

un 
Ces 


Pendant longtemps, dit-il, les sciences naturelles ont été 
completement négligées en France et « leur introduction 
dans l’enseignement était tacitement traitée d’inutile ou de 
nuisible, » comme dit M. G. Bonnier. 

Dans le programme du baccalauréat ès sciences res- 
treint, le candidat pouvait être interrogé sur cette science ; 
dans les classes de troisième et de seconde la physiologie, 
la zoologie, la botanique, etc., devaient être enseignées 
par le professeur à des élèves qui lui consacraient si peu 
de temps et si peu d'attention. M. H. Duchaussoy fait 
remarquer que plus tard une réforme partielle fut tentée 


238 


LE-INATURALISTE 


et les sciences naturelles furent ajoutées au programme 


du baccalauréat ès lettres; ce qui faisait dire à certain: 


Allemand que les sciences naturelles étaient considérées 
par nous comme des lettres. 

Dans la revision des programmes des études, le conseil 
supérieur de l'instruction publique a établi, le 2 août 1880, 
un enseignement complet des sciences naturelles. Pour 
faciliter cet enseignement des collections, des tableaux 
ont été envoyés dans les lycées et collèges de France. 
D'après ce nouveau programme les sciences naturelles 
sont enseignées dans les trois divisions des lettres. 

M. Duchaussoy passe ensuite à une partie de son rapport 
intitulée : Les Programmes jugés par des naturalistes et 
défendus par leurs auteurs. Nous voyons M. G. Bonnier 
qui trouve que le programme de géologie de la classe 
de quatrième est le mieux rédigé de tous ceux d'histoire 
naturelle; mais il juge différemment celui de botanique. 
Quant au programme d’anatomie et de physiologie pres- 
crit pour la classe de philosophie, M. G. Bonnier dit qu'il 
est non seulement trop élevé, mais que, traité avec tous 
les développements que comportent les indications qu'il 
renferme, il serait plus étendu que celui de la licence ès 
sciences naturelles. M. G. Pouchet défend les programmes 
de zoologie, maïs il trouve que tous les programmes de 
l'enseignement secondaire, sans exception, sont tro 
chargés. D'un autre côté M. de Lacaze-Duthiers critique 
fortement les nouveaux programmes. « Les programmes, 
dit-il, présentent d’un côté des lacunes regrettables et de 
l’autre sont trop étendus en certains points. » M. Ed. Per- 
rier y rencontre des erreurs matérielles incontestables, 
tantôt des transpositions de groupe géologique, tantôt 
des énoncés étranges de questions. 

Au contraire, M. Paul Bert prend vigoureusement la 


défense de ces nouveaux programmes. Il attribue les | 


fautes du programme de cinquième à des erreurs de typo- 
graphie amenées par la difficulté qu’on a eue à lire le ma- 
nuscrit de l’auteur. M. Paul Bert explique pourquoi les 
épreuv es n’ont pas été corrigées immédiatement. « Je fis 

bien à qui de droit quelques observations sur les fautes 
qu’on y pouvait rencontrer; mais je me gardai d’en de- 
mander la correction au conseil supérieur, afin de ne pas 
remettre le programme sur chantier, et LS suite rouvrir 

discussions générales. 

Il résulte de toute cette shit que les programmes, 
admirables dans leurs grandes lignes, ont été rédigés trop 
précipitamment. Examinons maintenant les différents 
programmes et cherchons les modifications qu’on pourrait 


introduire. Le programme de la ciasse de huitième paraît | 


bien remplir le but proposé ; pourtant, dit M. Duchaussoy, 
nous demandons la suppression de l'étude des eryptogames 
pour cette classe. En septième on doit faire aux élèves des 


Éléments d'histoirenaturelle des pierreset desterrains ; 


nous dermandens: la conservation eu chapitre Pierres et 
lerrains, Glaciers, etc.,qui 
seront étudiés dans le cours de: physique. Nous avons vu 


e de cette classe 


uns lui en ont été reconnaissants, les autres l’ont désap- 
prouvé. Comme le dit M. G. Bonnier, il faut déclarer au 
terme technique une guerre acharnée. D’après tous les 
critiques le programme de géologie de la quatrième est le 
mieux rédigé, il n’y a donc qu'à le maintenir. Quant au 
programme de botanique, il est beaucoup trop chargé; 
l'étude de la classification botanique devra être sup- 
primée. M. de Lacaze-Duthiers dit fort bien que toutes les 
ét udes sont utiles un jour ou l’autre, mais il yen a qui 
sont plus nécessaires lesunes que les autres ; un bachelier 
qui connaîtra bien les notions saura assez de botanique. 
En jetant un coup d'œil sur la longue liste de familles, 
dans laquelle le professeur devra choisir les types princi- 
paux, on sera convaincu que le rédacteur de cette liste ne 
s’est jamais posé cette question : « Telle ou telle connais- 
sance est-elle indispensable à un bachelier ès-lettres? » 
Telle est l'idée de M. Duchaussoy, à laquelle du reste nous 
nous rangéons. Cette liste comprend quarante etunefamil- 
les. Lugete alumni! L'étude de l’histoire naturelle se com- 
plète en philosophie : Anatomie el physiologie animales 
et vegélales. La géologie a été supprimée etla botanique a 
dû être tronquée, dit M. Bonnier. Les programmes d’ana- 
tomie et de physiologie ont été vivement critiqués par 
certains savants, mais ils ont encore trouvé des défenseurs 
en MM. Pouchet et Paul Bert. 
En résumé, M. Duchaussoy, au nom des professeurs du 
lycée de Bourges, demande une revision partielle des 
programmes, pour en modifier quelques détails. 


DIAGNOSES DE COLÉOPTÈRES DE LA NOUVELLE-BRETAGNE 


Drimostoma Novæ-Britanniæ.— Long. 5 mill. — 
D. Chaudoiriisimillimum, breve, nigrum, nituum anten- 
nis, ore pedibusque piceo-rufis, sed prothorace paulo an- 
gustiore et elytris paulo longioribus, profondius sulcatis, 
sulcis minus punetatis distinctum. 


Saprosites capitalis. — Long. 4 mill. 1/2. — Piceo- 
fuscus, nitidus, convexus, capite magno, subquadrato, 
subtilissime dense punctulato, prothorace dense sat te- 
nuiter punctato, angulis posticis rotundatis, elytris punc- 
tato-striatis, humeris acule dentatis, coxis intermediis 
longe carinatis. 


Simodactylus fasciolatus. — Lon mill, — 


ng. 
Elongatus, postice leviter attenuatus, sé nitidus, || 


fulvo-pubescens, prothorace antice et lateribus rufescente, 
elytris rufescentibus, basi medio et ante apicem vage 
infuscatis, prothorace subparallelo, elytris subcrenato- 


_striatis, intervallis convexius culis, og en rs 


que le programme de la classe de cinquième avait été for- a metasterno 


_ tement critiqué. L’auteur du 
avait surtout essayé de bannir tout terme scientifique ; les 


Oxystethus n. rs Ypsilostethis affine, mesosterno haud 
sutura separato, unguibus RD EEURE 
coxis fere ne intus paulo latioribus distinctum 


O. scapulatus. — Long. 12 mil. — Sat elongatus, 


tee 


* modique que sans grande dépense il peut 


LE NATURALISTE 


239 


convexiusculus, niger, prothroacis Jateribus: et elytrorum 
plaga basali flavo-aurantiacis, capite-punctato, antennis 


. serratis, prothorace antice attenuaio, punctulalo, angulis 


posticis retroversis, scutellolævi, elytris punctato-stria tis, 
apice leviter-emarginatis:et-extus spinosis. 


Melanoxanthus tetraspilotus, — Long. 5 mill. — 
Parallelus, convexiuseulus, niger, modice nitidus, elytris 
utrinque maculis 2 pallide flavis, pedibus flaveolis, femo- 
ribus infuscatis, prothorace oblongo, dense punctato, 
elytris punctato-rugosulis, subtiliter striatis. 


Ludius dilaticollis. — Long. 11 mill — Oblongo- 
elongatus postice attenuatus. fusco-niger, nitidus, fulvo- 
pubescens, prothorace amplo; ‘elylris latiore, angulis 
posticis. magnis, acute bicarinatis, sat fortiter punctato, 
elytris punctato-striatis, intervallis fere planatis, punc- 


tulatis. 


L, FAIRMAIRE. 


 BONS POINTS D’ÉCOLIERS 
Depuis que les sciences naturelles ont pris rang dans 


les programmes officiels, les élèves ont.un.iel goût à ce 
genre d'étude, que la leçon d'histoire naturelle leur est 


donnée dans la: plupart des écoles non pas dans l'ordre 


symétrique des autres études, mais seulement comme 


récompense, ce qui prouve l'attrait que les plantes et les, 


bêtes:ont pour les enfants. 

Une inspéctrice générale des écoles, Mile Matrat, ayant 
compris tout le parti qu’on pouvait tirer de cet enseigne- 
ment, a voulu le compléter et faire que non seulement la 
leçon intéresse les élèves, mais qu'ils en emportent un sou- 


tableaux et n'étant qu'une réduction, pour ainsi dire, de ces 
dessins. Cette idée était trop pratique pour que son 
exécution fût ajournée, nous nous mimes donc à l'œuvre ; 
et, en attendant que la série complète des 600 bons points 
d'histoire naturelle soit prête, nous avons tenté un premier 
essai et publié. une feuille qui en comporte 56; de leur 
exécution matérielle il ne nous appartient pas de parler, 
c’est aux autres à les juger et pour leur permettre de le 
faire en connaissance de cause, nous en offrons des Specl- 
mens à toutes les personnes que cela peut intéresser, mais 
ce que nous pouvons affirmer, d’après quelques expériences 
qui viennent d’être faites, c'esi que Mlle Matrat était abso- 
lument logique et que non seulement professeurs el élèves 
sont enchantés de cette innovation, Mais que les parents 
eux-mêmes prennent grand intérêt à la chose. Le prix de 
ces bons points (environ un centime la pièce) est tellement 

en être fait une 
ribution ; donc après la classe le bambin rentre 


large dist la mémoire encore toute 


chez luiavec une ou deux images, 


| ‘aucun danger de manipulation. 


fraiche de cette lecon qu’on lui a faite sur le hanneton ou 
le cousin par éxemples }il! raconte à sés :parents re ‘qu'on 
lui en a dit, il relit le résumé qui est au verso de l'image, 
le complète et l’amplifie d'après l’enseignement qu'il en 
a reçu; puis, montrant le dessin, il rappelle quelles sont les 
métamorphoses, il indique la larve, la nymphe, l’insecte 
parfait. Quand un enfant dans une famille raconte de ces 
choses, que tant de personnes ignorent, chacun écoute 
quelque peu. émerveillé du savoir de ce bambin, et il 
n’est pas de parent qui ne se dise : con leur apprend tout 
de même bien des choses à l’école.» 

Ces images, les élèves en feront certainement collection ; 
car un enfant, tout le monde le sait, ne jette pas une image 
coloriée, quelle qu’elle soit, à plus forte raison quand il S'y 
rattache un souvenir, qu'elle représenté pour Jui une 
récompense obtenue; il l'aura done sans cesse dévant'lés 
yeux, soit qu'il la classe dans un livre, qu’il la cloue à la 
cheminée ou qu'il la colle à la fenêtre ; il n’oubliera done 
plus jamais la leçon qu'il aura reçue. 

Si on songe qu'actuellement dans 20000 écoles en 
France les éléments des sciences naturelles sônt enseignés 
avec nos tableaux et que vraisemblablement ces écoles 
feront usage des bons points qui en sont le complément 
et lé corollaire, en admettant que chaque école ait une 
moyenne de 150 élèves, on concluera que 300 000 enfants 
auront des- notions plus où moins-élendues d'histoire 
naturelle; c'est un résultat que nous n’aurions certes pas 
osé espérer il y a dix ans, quand nous avons essayé la 
publication de ces tableaux, et auquel applaudiront certai- 
nement toutes les personnes qui placent: les: sciences: 
d'observation comme parmi les plus utiles à répandre: 
dans l'enseignement. 


into CSN O TE: 


Le journal Ze Nüluratisle du 15 janvier donne une note 
de M. Henneguy, au sujet du Phylloxéra dans les vignes 
de Béziers. Celte note est terminée par cette phrase : 
« D'après les renseignementsrecueillis, l’état du vignoble 
serait satisfaisant là où l'on a traité Ia vigne parles insec- 
ticides. » 

Je partage entièrement les idées de M. Henneguy : j'ai 
opéré avec les plus grands succès, sur les maladies du 
pommier et du poirier, par un insecticide. Je serais heu- 
reux, mes moyens ne me permettant pas de me déplacer, 
de trouver une société qui veuille bien me faire faire à 


ses frais, en présence d’un comité, des expériences qui, 


j'ose l'espérer, doivent donner d'excellents résultats. Je 
fais donc appel aux personnes qui s'intéressent à cette 
grave question et les prie de m'indiquer les moyens néces- 
ssires pour faire faire les expériences désirées. L'insec- 
ticide que j'emploie est irès peu coûteux et ne présente 
A. PÉcuEexaro-Frérot, à Rethel 
(Ardennes). 


240 


LE NATURALISTE 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


Le docteur F, W. Maeklin, professeur de zoologie, bien conuu 
par ses études sur les coléoptères, vient de mourir à Helsinfors, 
à l’âge de soixante-deux ans 

e 

Le docteur Chr. Lütken vient d'être nommé inspecteur du 
Muséum de zoologie de Copenhague, en remplacement du pro- 
fesseur J. Reinhardt Stelle, décédé. 


* 
+ 


Le 8 février dernier, vient de mourir à Basel le professeur 
et ami des géologues suisses, Pether Merian (né en 1795). 


* 
*+ 


La vingt et unième réunion des délégués des sociétés savan- 
tes aura lieu, à la Sorbonne, pendant la semaine de Pâques. 


OFFRES ET DEMANDES 


M. Godefroi Mollinger, à Godesberg, près Bonn (Allema- 
gne), désire acheter ou échanger contre des cocons de vers 
à soie, quelques grammes de bonnes graines d’Alfacus 
Fama maÿ. 

M. Petit (Henri), à Châlons-sur-Marne, ayant atteint le 
nombre de souscripteurs qu'il s'était fixé, prie les per- 
sonnes qui ont souscrit à son ouvrage, de lui envoyer le 
montant de leur souscription (1 fr. 25) en un mandat-poste, 
si elles veulent le recevoir franco, dès qu’il sera paru, 
c’est-à-dire dans une dizaine de jours. Les personnes qui 
n’ont pas encore souscrit, et qui désireraient le faire, sont 
priées d'envoyer de suite leur adhésion, accompagnée du 
montant de la souscription. La liste de souscription sera 
close le 22 mars ; passé ce délai, les exemplaires seront 
vendus 2 francs. 

M. de Tarlé, rue Volney 57, Angers, offre des chenilles 
vivantes de Tephronia sepiaria. Dans la saison il pourra 
disposer de chenilles de Vanessa antiopa et de Bombyx 
Catax. Il offre en outre des exemplaires de Branchipus 
Paludosus (erustacé d’eau douce). 

A VENDRE superbe lot de Coléoptères du Maroc, (en 
partie, chasses de 188?, comprenant environ 160 espèces, 
360 exemplaires parfaitement déterminés, parmi lesquels 
nous pouvons citer : Carabus Cychrocephalus, Riffensis, 
Favieri, rugosus, melancholicus, ver local, Aptera- 


nillus Dorhnit type Fairmaire, Paussus Favieri,?Helæ- 
rius arachnoïdes type, Geotrupes Hoffmannsegii, Rhizo- 
trogus cariosicollis type, crassus _ sordescens Sp.n. 
Psilopus type, Siernalis ee Pachydema decipiens 
Sp. type, Æaphocera maroccana, Trichius zonalus, 
Eulypus subelegans type, Si Fairmairei, Philax 
olcesit type, Psaedolamus serialoporus iype, Brachy- 
deres ancaustus type, Phylæcia gougeleli, Galleruca 
Hamaticollis, type. Prix : 100 francs. 
S’adresser au bureau du journal. 


ARRIVAGES 


Nous venons de recevoir un envoi de lépidoptères bien préparés et 
de toute fraicheur, et nous pouvons offrir aux amateurs les espèces 
suivantes : 


Thais polyxena.. . . . .. SR NE DU RS as .. 0 fr.50 
—  medesicaste 1. ......... Sun ss SHERÉCRRREE 4 » 00 
US ee A A ee ee MS D ue 2 1 » 50 
Doritis spdilinus de 2h de pie ns etes Ce 3 » 00 
Parnassius Delius . ........ PR Mo .. 141» 35 
_ D D ds ° . 2 » 50 
Legris Eupheme. .........:.....:,.....,.4+.. 2 » 50 
_— mr D FD dc a Sue Fe tra 4 » 00 
RE a RS RP VA ot PC PA DE TOR UCI ; 7 » 00 

ide RU. sas ets SUR ee Sim dense : 2 » 00 

Polyomnatas Vitgatren : RAT ere Éd Care roi tiete 0 » 40 

Alcipbron. 4 . . .. ,. 44 4e de sé die à + sie 0 » 50 

Hinythes CORRE sr ais nnftinn ed ee RTE RENE is LIN 
Nano nr ani PARENTS SE ÉPA PES CNT CT IO A 
TRS ue Le Eee ‘ ve ; 4 » 50 

Vanessa prore. ST vor PR VE it à vues UP 
— OPA Sn tv es de 2 dit din ele eds - 4 » 50 

Mer NaiNOMEIHS. mer ie mr ge in éréuiois 2 » 50 

pute AID 1 és «à PS ET Tr SAR DE 63 93 » 00 
RES Fes ÉTAT TU NES ES PE A D DE 1 » 50 
PIBSAN Re re tous Ve to RUE 4 » 00 

— Chante SRE RES He it Faire De Chd Qriotes Ste à 2 » 00 

— Glothosisr ia rrpc ner HER tes 4 » 00 

— nn Es sil ere cr mia PS 2 » 00 

OR ete nn ren ee ns a er die de ur 2 » 50 

Triphysa Pryne æ ie DS don RC tre Seat ve vie 2 » 00 
IN ES abs ee À : ire es 2 » 50 

re Dryas e RSC RP ON Deer : 0 » 50 
gerer be ete CAN ST et Et 0 » 80 

Lhiseshele “té AO Sr re conne dun res Né s°A UC 
Re sant bon bvidOrnte Ra MS nie du D € o 0. à 0 » 75 
OL 0 PS ANR MIRE AE CE NN Ne ed CR 

Deilephila vespertilio.. . . .. MEN à ; - PRES D 
juiteuei let SSSR RE CEA PRPATIE EN Sent 4 » 06 

— RAPODDAPS rennes Dent sir el el Cle : 2 » 50 

dia grammica. . . .. .. rs ce Se Li s 0» 40 

PER IRONIO: ne v à dite ste ot SU ; 0 » 50 

POUR ANS 0e an ST LS EVER OT NN UN 1 » 00 

BoMBYE Fimo si DR Na ELA 4 » 50 

+Lasiocampa: pins: smart sn DOS SIEGE 08 6 Re 

Agla NT dE PR EU sir tee à 0 » 60 

Da 0 0200 RU SU ee ART nn 4 » 50 

Notodonta argentin. «==... Nr 2 » 00 

Pone Mone PES RON QUI Gina FATSRSEA TE 0 » 50 

Eu ci mie. rot No ot Loreseu Series NS eu à 
OR Role En re ce 1 » 50 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


4927. Paris Imp. A. L. GuizLor, 7, rue des Caneites. 


_conférences-pratiques faites dans le laboratoire ou dans 


+ Cours de physiotogie végétale appliquée à l’agricul- 
EPICE: 


45 Année, N° 31 


{Avril 1885. 


241 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


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DIRECTEUR 


be see 201005 0,67 


Secrétaire de la Rédaction 


1% JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute. demande d'échange et de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS 


Cours de zoologie (Mammifères et oiseaux).— M. Arrx. 
Muxe-Enwarps, professeur, membre de l’Académie des 
sciences, commencera ce cours le lundi 9 avril 1883, 
à deux heures, dans la galerie de zoologie et Le continuera 
les mercredis et vendredis à la même heure. 

: Le professeur traitera de l’organisation et de la classi- 
fication des oiseaux, Ce cours sera complété par des 


la ménagerie et indiquées par des affiches spéciales. 


Lure. — M. ] DenérAN, professeur, commencera ce 
cours le mardi 3 avril 1883, à deux heures, dans lPamphi- 
théâtre de la galerie de minéralogie, et le continuera les 
samedis et mardis suivants à la même heure. 

Le professeur traitera de la terre arable et des amende- 
ments ; constitution des terres arables ; drainage, irriga- 
tions; épuisement des terres arables par la culture; 
fermentations qui se produisent dans les sols ; chaulage | 
des terres arables. 

Les méthodes analytiques employées dans les recher- 
ches de physiologie végétale seront l'objet de démons- 
trations pratiques dans le laboratoire, rue de Buffon, 63; 
elles auront lieu immédiatement après les lecons d’amphi- 
théâtre. 


Cours de paléontologie. — M. AiBerT GAUDRY, profes- 
seur, membre de l’Académie des sciences, commencera ce 
cours le mercredi 4 avril 1883, à trois heures et demie, et 
le continuera les vendredis et mercredis suivants, à la 


mème ! . 
Le ve exposera l’histoire des animaux vertébrés 


des temps tertiaires. Les lecons auront lieu dans l’amphi- 
théâtre d'anatomie comparée. 

Les lundis, le professeur fera une conférence pratique, 
soit dans le laboratoire de paléontologie, soit dans les 
galeries publiques. Une affiche particulière fera connaitre 
l'heure et l'endroit où cette conférence aura lieu. 

Cours de minéralogie. — M. nes CLoIZEAUx, professeur, 
membre de l’Académie defsciences, commencera ce cours 
le mercredi 4 avril 1883, à quatre heures trois quarts, dans 
l’'amphithéâtre dela galerie de minéralogie, et le continuera 
les vendredis et mercredis suivants, à la même heure. 

Après avoir exposé les propriétés générales des miné- 
raux et les principes qui servent de base à leur classifica- 
tion, le professeur fera l’histoire des espéces comprises 
dans la classe des métaux et minéraux métalliques. 

Des conférences auront lieu le jeudi, une affiche spéciale 
indiquera l'heure et la date auxquelles elles auront lieu. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1882 


Sur un poisson des grandes profondeurs de l'Atlanti- 
que, l'Eurypharynæ pelecanoides. — Note de M, L, 
Vaillant, : 


Il a été rencontré sur les côtes du Maroc, par 2 300 mè- 
tres de profondeur, dans la dernière campagne du 7ra- 
vailleur, un poisson singulier. Large de 0,47, et haut de 
0,02 au point le plus élevé, il est d’un noir intense. Sa 


| bouche est anormale, et à partir de l'orifice branchial 


| 
| 


242 108 


LE NATURALISTE 


externe, au quart de sa longueur, il s’atténue régulière- 
ment, et se termine.en, pointe; l'anus est situé au.tiers 
antérieur du eorps: Windividu, étant unique, n’a pas été 
disséqué, aussi ne peut-ilêtre décrit eomplètement, La 
tète est courteayantà peine0",03, maïs lesmächoires et 
le suspensorium sont'très allongés ; ce dernier à 0*,095 de 
long ; l'angle articulaire estsitué à une distance du museau 
égale à troïs fois et demie la longueur-de la portion cépha- 
liqué, ce qui rend'énorme l’orifice buccal. Le suspensorium 


paraît n'être composé que de deux pièces, l’une basilaire, , 


l’autre externe. Un stylet long et grêle forme la mäclioire 
supérieure,-etle maxillaire manquerait. Sur les deux mà- 
choires, on sent, de faibles, granulations dentaires, et.à 
l'extrémité de la mandibule, on voit deux dents en cro- 
chets, hautes de 0",002. La mâchoire supérieure estréunie 


aux côtés de la tête et du corps par un repli cutané extén- | 


sible qui permet un écartement considérable, puis entre | 


les branches des mandibules, se trouve une membrane 
cutanée analogue, mais plus dilatable et renfermant un 
faisceau de fibres élastiques qui peut être comparée à la 
poche du pélican. Les nageoires paires se réduisent à deux 
petits appendices situés près de l’orifice branchial, et les 
pectorales manquent. A la longueur de la tête, à partir de 
l'occiput, commence une dorsale n’atteignant pas l’extré- 
mité du corps, à peu près à 0»,07 au point où prend nais- 
sance une anale s’ayançant presque jusqu ’à l'anus.Ily a 
cing branchies formées d’une double série de lamelles 
libres, et la sortie de l’eau a lieu par un petit orifice ar- 


rondi; il n’y a ni appareil hyoïdien, ni pièces aperculaires. 
Absence complète de vessie natatoire. M. Vaillant nomme : 


cet étrange poisson l'Ewrypharynæ pelecanoides ; c’est 
du Malacosteus niger qu'il se rapproche le plus, mais ses 
affinités paraissent les plus réelles avec les Anacanthini. 

Peut-être serait-il le seul représentant d’une nouvelle 
famille, si des études ultérieures le font séparer du genre 
Malacosteus. 


nd 
* * 


Sur un nouvel insecte fossile de l'ordre. des Ortho- 
plères, provenant des terrains houillers de Commentry 
(Atlier). — Note de M. Ch. Brongniart, 


Un Orthoptère fossile nouveau a été trouvé à Commentry 


‘dans des schistes noirâtres à grain fin ; il se rapproche 


des Phasmiens et recoit le nom de T#anophasma Fayoli. 
De nombreuses épines et verrues se voient sur les pattes; 


le prothorax est plus court que les autres parties du 


thorax. Le corps est épais, trapu; les pattes sont robustes, 


‘les tarses presque égaux, de cinq articles; les patles de 


la première paire sont plus courtes que celles des autres 
paires. L’extrémité de l’abdomen est munie d’appen- 
dices, Le Tianophasma Fayoti a 0,25 de la partie 
antérieure de la tête à l'extrémité de l'abdomen. La tête 


montre que l'œil est ovale, gros, etles mandibules pré- 


sentent de fortes denticulations; les antennes, courtes, 


-grèles, cylindriques, ont 0",35et ontenviron une vingtaine 
d'articles. Le thorax parait verruqueux ou épineux ; le 


pc a 0",02 de hauteur près de la tête. L'abdomen 

0,18 de long ; il Ly à huit segments presque égaux, le 
LR étant orné de deux appeñdices Miciformes: Les 
hanches sont fortes, etes jambesont quatre ou six ran- 
gées d'épines, entre lesquelles on: remarque des sortes de 
verrues: La partie supérieure du horax% étant mal con- 
servée, on ne peut savoir si l'insecte possédait des ailes ; 
ilne serait pas étonnant que le T'{anophasma fût apière 
car les femelles de PAtbalosoma, dont il se rapproche 
beaucoup, le sont également. 


* 
x * 


Sur la ee Malacologique du Fer annient -—- 
Note de MM. G. Pouchet et J. de Guern 


Les dragages accomplis à bord du É6h nés) dans le Va- 
rangerfjord, par 445 mètres de profondeur, ont donné plus 
de 1500 Mollusques répartis ainsi qu'il suit : Lamelli- 
branches, 24 genres, 38 espèces ; Solénoconques, 2 genres, 
3 espèces, et Gastéropodes (non compris les Nudibranches), 
29 genres, 53 espèces; soit au total 52 genres et 94 espèces. 
Cardiwm ciliatum, Chrysodomus Turtoni, etc., ont été 
recueillis vivants; As{arte sulcata, Mactra Sublruncata, 
Neæra obesa, Panopæa norvegica, Dentalium entalis, 
Rissoa proxæima, qui n’avaient pas été signalés dans ces 
parages, ont été capturés. La faune est nettement arctique: 
plus d'un tiers des espèces sont cireumpolaires; 66 sont 
connues dans les dépôts glaciaires. Parmi ces : 94 espèces, 
63 se retrouvent au Groënland, 55 au Spitzhberg, 42 à la 
Nouvelle-Zemble et dans la mer de Kar?, 41 dans les 


parages du détroit de Behring. Par 350 radtrés de fond, 


sur une fine vase argileuse Pec{en groentandicus et Sipho- 
nodentalium vitreum ont été trouvés vivants. La tempé- 
rature de la surface de l'eau paraît varier de — 2 degrés à 
+ 10 degrés, qui semble être le maximum. En résumé, la 
faune malacologique du Varangerfjord, comme le régime 
de ses eaux superficielles, qui ne gèlent pas l'hiver, de 
rapproche des mers couvertes de glace pendant la majeure 
partie de l’année. 


x 
** 


Les Suctociliés, nouveau groupe d'Infusotres, PAPER 
médiaires entre les Ciliés et les AcCinéliens. — Note de 
M. C. de Merejkowsky. 


Les Infusoires ciliés caractérisés. par la présence Fr cils 
vibratiles sont nettement séparés des Acinétiens adultes 
qui, n'ayant pas de cils vibratiles, possèdent, par contre, 
des suçoirs. Un nouveau type découvert par M. de Merej- 
kowsky vient servir de passage entre eux : il appartient 
à la faune du golfe de Naples. De Ja taille d'une petite 
Haltérie, ce nouveau protozoaire a le corps arrondi, un 
peu piriforme, terminé antérieurement par un çol conique 
à l'extrémité duquel se voit une.ouverture. Le col, recou- 
vert d’une mince cuticule peut s’invaginer intérieurement. 


La base du col est couronnée de cils qui permettent à l’a- 


MOSS SL LS 


LE NATURALISTE 


243 


na il de faire des mouvements rampants et lents ou des 
_brusques excessivement rapides. Ces cils, rigides, 
longueur du corps, sont disposés en trois cercles : 
du u, moyen Sont normaux. à l'animal; ceux du cercle 
jeur et du cercle postérieur sont inclinée les premiers 
xs la partie antérieure, et les derniers vers la partie pos- 
érieure de l'animal. Chaque cercle a de 7 à 8 cils; il y en 
n tout de 21 à 24. Quatre sucoirs courts, avec un mince 
pédoncule, terminés par un. élargissement globuleux, 
it disposés symétriquement au bord de l’orifice du col. 
rsque le col est invaginé, on ne peut apercevoir les 
sucoirs. M. de Merejkowsky proposé pour le genre d’Infu- 
joires, ee nom. de Suctociliés. 


. 
* * 


* Végétation du BJé.— Note de M. Eug. Risler. 


M: Risler a suivi avec attention le développement de 
"plants de Blé, et a constaté qu'iln’avait lieu que lorsque, 
pendant au moins quelques jours de suite, et chaque jour 
moins pendant quelques heures, la température était, 
ombre, de + 6 degrés; cette température est donc la 
rature initiale du Blé. Dix années d'expériences con- 
itives-et suivies, faites sur le Blé variété bleue de Noë, 
. . donné à M. Risler les résultats moyens suivants : 

À ° Somme des températures moyennes, supérieures à 
- 6 degrés, pour fleurir, 1323°,47, et pour mürir 2134°,15 ; 
> jours de végétation de plus. de 6 degrés ; 3° 509,8 
100 de jours clairs ; 4° 232,7 millimètres de pluie où 
ige:. 5 évaporation par jour, 1,70 millimètre ; 
° somme des températures du sol à 0,10 de profondeur, 
5,80, et à 1 mèlre de profondeur, 2307°,4; 7° enfin, la 
olte par hectare est de 25,4 hectolitres. Il dt à remar- 
que les deux plus fortes récoltes de M. Risler, corres- 
nt à deux années où les sommes de température 
ent les plus élevées, soit 2214 degrés et 2317 degrés. 


On d 0 


* 
x * 


Des conditions dans anses se produit Pépinastie 
feuilles, — Note de M. E. Mer. 


La lumière paraît indispensable à la production de l’épi- 
Stie, tout au moins pourle Phaseolus vulgaris, dont 


à ne s'ouvre pas, ou imparfaitement; exposé au jour 
Ppeñdant un certain temps, il s'étale et verdit, s’accroit en 
_ (ous sens, grâce au développement des cellules palissadi- 
formes. L'observation prouve qu’une. feuille grandit, en 
il eten épaisseur au moins, davantage: dans un air 
Sec que dans un air humide; et l’épinastie se manifeste 
Sous l'influence de la lumière, même pensait un: air nr 
et pu sous l'eau. 
Le phénomène est induetif, © Res que à l'effet ne se 
Produit qu'au bout d'un certain temps, que Ja cause 
Subsiste se ait cessé d'agir. L’épinastie-est. plus rapide 
lumière est vive et les feuilles encore jeunes ; 
eo l'accompagne ordinairement, mais les 


et spécialement l’auteur de la note. À l'obscurité, le 


deux phénomènes sont indépendants. À fortiori, l'épi- 
naslie est indépendante de l’assimilation. Les résultats 
obtenus par M. Mer peuvent ainsi se résumer : 1° l’épi- 
nastie est le résultat du développement des cellules palis- 
sadiformes provoqué par la lumière ; 2° la transpiration 
n’est pas nécessaire à sa manifestation; 3° il en est de 
mème du verdissement des feuilles, de l'assimilation ainsi 
que de la réserve nutritive renfermée dans la plante. Ces 


. conditions ne.sont pas indispensables à la production du 


phénomène, mais on ne peut conclure qu'elles ne le favo- 
P 


 risent pas; toutes, en effet, activent le développement des 
cellules de la face supérieure. 


SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE 1882 


Une statistique au sujet de la vaccination préventive 
contre le ME portant sur 85000 animaux. — Note 
de M. L. Paste 


A la suite des expériences décisives. faites à Pouilly-le- 
Fort (Seine-et-Marne), les agriculteurs d'Eure -et-Loir, où le 
sang de rate fait le plus de ravages, pratiquèrent. sur une 
grande échelle la vaccination préventive ; on|opéra sur 
85-000 Bœufs, Vaches, Moutons et Chevaux. Le rapport de 
la Société vétérinaire et agricole de Chartres contient les 
Mr Pic suivants : la vapcinalon, pratiquée sur 
80000 3, qui était de9,01p.100, 
à à 0,65 pour 100 ; ; pour les troupeaux vaccinés en partie, la 
perte a été réduite de 3,9 à 0,4 p. 100; pour l'espèce 
bovine, la mortalité est tombée de 7,03 à 0,24 p. 100. 
Ce résultat si brillant a fait que dans les. six dernières 
semaines, on a vacciné 13000 Moutons, 3.500 Bœufs et 
20 Chevaux; sur ces 16520 animaux, pas un accident n’a 
été signalé, et le vaccin fut vérifié sur 12 moutons (en 
novembre) après la vaccination, à l’aide du virus virulent ; 
iln'y eut pas un cas de mort, tandis que tous les Moutons 
témoins succombèrent. 


4 réduit | 


LES GERBOISES 


Mais revenons à la gerboise de Batna. Elle se sentait si 
peu en süreté dans son terrier simple et peu profond, 
qu’elle en sortit et s'enfuit à mon approche; et, comme elle 
n’avait pas encore mis bas, je trouvai son nid vide. Elle 
avait passé comme un éclair; je n’avais entrevu que les 
ziggags décrits par le panache noir et blanc qui termine sa 
longue queue, et elle avait disparu, quinze à vingt mètres. 
plus loin, dans un terrier à plusieurs orifices où je n’es- 
sayai pas de la poursuivre. On eût dit un oiseau rasant le 
sol d’un vol irrégulier, Une. autre fois, le 20 mai, près de 
Raz-Chaïiba, entre Bou-Säada et Biskra, j'éprouvai la même 
impression. Nous étions trois, le terrain était. peu acci- 
denté, de sorte que nous pümes suivre la bête un instant 


et la voir entrer dans un terrier. Celui-ci ne. présentant 


RER EE 


244 


LE NATURALISTE 


qu'un seul orifice, nous entreprimes de le fouiller. Nous 
travaillions avec ardeur, mais le terrain, pierreux, offrait 
beaucoup de résistance, et nous n'allions pas vite; et, 
pendant ce temps, la bête n’était pas inactive. Comme je 
supposais que nous allions enfin l’atteindre, tout d’un 
coup, sous mon nez, je la vis sortir de terre comme un 
polichinelle de sa boite, par un trou qu’elle venait de faire. 
En un clin d’œil elle avait disparu. 

C'est qu'en plein champ, dans les terrains arides et 
rocailleux qu'elle affectionne, les chiens les plus rapides, 
les Sloughis, qui prennent le lièvre et la gazelle, ne 
peuvent atteindre la gerboise : elle les déroute autant par 
l'irrégularité de sa course que par sa rapidité. Le chien 
bondit sur elle : quand il touche le sol, elle a déjà fait deux 
ou trois sauts de côté, et se trouve à dix mètres à droite 
ou à gauche. Son tir serait beaucoup plus difficile que celui 
de la bécassine ; car elle ne se détache pas sur le sol 
comme un oiseau dans l'air, et le panache noir et blanc 
qu'elle offre comme point de mire à l'extrémité de sa 
queue s’agite constamment à droite et à gauche et se 
trouve toujours à une certaine distance du corps. 

Quoi qu'en disent beaucoup d'auteurs et quelle que soit 
son allure, qu'elle marche paisiblement ou bondisse 
avec rapidité, la gerboise progresse exclusivement à l’aide 
de ses deux robustes pattes postérieures : ses bras et ses 
mains sont ramenés sous le menton, et il faut y regarder 
de près pour les distinguer dans cette posture. Dans deux 
cas seulement je l’ai vue user, pour la locomotion, de ses 
membres antérieurs. Quand elle veut sauter d’une certaine 
hauteur, du haut d'une table par exemple, elle hésite, 
mesure la distance à franchir, s’abaisse et se fait petite, 
et appuie ses mains sur le bord de la table; le plus sou- 
vent elle glisse avant d’avoir pris une décision; elle tombe 
alors constamment sur ses pieds de derrière, et prend sa 
course sans paraitre le moins du monde blessée ou 
étonnée. En second lieu, quand elle s'introduit dans un 
trou étroit, ou sous un meuble si bas qu'entre lui et le 
parquet la distance ne soit pas supérieure à l'épaisseur de 
son corps, elle met alors ses mains à terre et se tire sur 


elles, ses grandes jambes allongées et trainant derrière | 


jusqu’à ce qu'elle ait trouvé la place de les replier et de 
s’en servir pour se pousser en avant. Cette posture forcée 
ne parait pas d’ailleurs être fort de son goût, et elle a soin 
de donner à ses terriers un diamètre suffisant pour n'avoir 
pas à la prendre chez elle. 

Vraisemblablement le terrier, primitivement court et 
simple, où elle a fait ses petits, est ensuite agrandi par la 
famille et devient le point de départ d’une nouvelle 
colonie. 

Quoi qu'il en soit, au printemps et au commencement de 
l'été, les Arabes offrent à un ou deux sous pièce ger- 
boises vivantes, qu’ils ont déterrées et qu'ils o: ises 
dans l'impossibilité de fuir en leur attachant mess les 
deux membres postérieurs. A dix sous par tête, pour peu 
que la localité fût favorable, ils vous en apporteraient des 
centaines. C'est ainsi qu'à Msila, celte année, vers la fin 
de “re dès le deuxième jour après mon arrivée, j'en étais 

ré ; je dus en rendre un certain nombre à la liberté 


et déclarer que je n’en accepterais plus à aucun prix. J'en 
avais, l’année précédente, recueilli à Laghouat (fin avril), 
à Bou-Säada (10-18 mai), etc. Et toutes, ou à peu près, 
étaient des femelles en état de gestation ou des mères 
allaitant leurs petits. 


(A suivre). F. LATASTE, 


MATÉRIAUX 


POUR SERYIR A LA REVISION 


DE LA FLORE PORTUGAISE 
ACCOMPAGNÉS DE NOTES SUR CERTAINES ESPÈCES OU VARIÉTÉS CRITIQUES 
DE PLANTES EUROPÉENNES 
Genre LINARIA Mr. 


Sect. I. — Ælatinoides Chav. (1): 
Pédoncules florifères de la partie supérieure de 
la tige et des rameaux 2-15 fois plus longs que le 


Pédoncules florifères de la partie supérieure de la 
tige et des rameaux 1-2 fois plus longs que le calice 
ou plus courts que lui; divisions calicinales lancéolées, 
non élargies à la base; feuilles ovales cordiformes,non 
hastées. 7 


Feuilles hastées, au moins faites unes ; divisions 
calicinales lancéolées non dilatées à la base 
2 Feuilles non hastées, ovales-obtuses ou cyéthe bb 
= |culaires, toutes ou seulement les florales mucronées; 
divisions calicinales lancéolées, dilatées et souvent cor- 
dées à la base. spurta L. 


Graines tuberculeuses. .. nd desc À 
Graines alvéolées ou réticulées. . did erteie rt ere 40110 
Feuilles supérieures linéaires-lancéolées, gli à 
oreillettes longues, très étroites; fleurs très petites, 
bleuâtres ; pédoncules allongés, capillaires. 
L. cirrhosa Willd. 
Feuilles supérieures ovales - Jancéolées ou ovales, 
hastées, à oreillettes courtes plus ou moins larges ; 
fleurs plus grandes, blanchâtres ou jaunätres, ponc- 
tuées; pédoncules filiformes Tu nn 
Feuilles supérieuresovales-lancéolées, hastées ; fleurs 
assez petites (2-3 fois plus grandes que celles du 
L. cirrhosa); pédoncules allongés, 2-3 fois plus longs 
que la feuille, à pétiole à peine plus court que le limbe. 
L, Græca Chav. 
Feuilles supérieures largement ovales-obtuses, has- 
tées ; fleurs au moins 2 fois plus grandes que celles du 
L. Græca ; pédoncules relativement courts (1 fois plus 
longs que la feuille ou l'égalant, ou même près de. 
moitié plus courts). 


3 


+ + 


L. commutata Bernh. 


; (1) Les Linaires de la section ces Chav. ont été récemment 
l’objet d’une étude spéciale de la part de M. Lojacono, de Palerme, 
qui a consigné ses remarques dans un travail intitulé : Osservazione 
sulle Linarie Europee della sezione Elatinoides. 


.LE NATURALISTE 


245 


psule indurée; pédoncules allongés; feuilles supé- 
res hastées ; plante pubescente ou poilue 

L. Btatine Mill. 
psule fragile ; pédoncules allongés; feuilles supé- 
s pétiolées, non hastées, le plus souvent cordi- 
mes; plante glabre, 
5 L. convolvulacea Lojac. 
apsule fragile; pédoncules 8 fois seulement plus 
gs que le calice; feuilles supérieures hastées ou 
riangulaires, très-courtement pétiolées ; plante 0e ou 
ins velue, souvent laineuse. 

L. Sieberti Reichb. 
Die 1-2 fois plus longs que le calice, égalant 
fleurs, mais loujours plus courts que la feuille flo- 
Tale; fleurs non rapprochées en grappe au sommet des 


L. lanigera Desf. 
ouLe aussi longs que le calice ou plus courts 
que lui; fleurs disposées en grappe plus ou moins 
che au sommet des rameaux divariqués plus ou 
oins rigides, blanchâtres ; RE. plus grèle. 

L. racemigera Roux. 


rès le tableau dichotomique ci-dessus, les seules 
S européennes (toutes annuelles, le Z. cirrhosa 
ent bisannuel) de la section EZatinoides Chav. qui 
aissent devoir être acceptées sont les L. spuria L., 

eraDesf., L. racemigera Rouy, L. Sieberi Reichb., 
line Mill., L. convolvulacea Lojac., L.commultata 
; L. græca Chav., L. cirrhosa Wild. — Mais 
ques-unes de ces espèces présentent des variétés 
antes qu'il y a lieu d'indiquer ainsi que leur Syno- 


été distribué sous le nom de Z. commutaia Willd, — 
puis voir dans cette plante autre chose qu’un 
ia abondamment velu et à partie supérieure de la 
ge plus rameuse que dans la forme typique. Elle possède 
en effet le calice si distinct du Z. spuria et ses graines 
alvéolées, et non tuberculeuses comme dans le 
” a Bernh. 

La variété micropnytta Chav. pourrait être prise à pre- 
.racemigera, mais 
ore, la forme du calice et aussi 
ncules permettent d'éviter toute confusion. 


.lâcémigera Rouy (Z. lanigera Hoffg. “ fau non 
L. spuria, L. var. raeemigera Willk. e 
savants auteurs du Prodromus 


la longueur des | 


ge)- 
fioræ upanice ont | 


cru devoir considérer le L. lanigera Hoffg. et Link comme 
une variété du L. spuria L. Ce rapprochement ne parait 
pas bien fondé, car j'ai pu constater sur les échantillons de 
cette plante recueillis par Welwitsch et sur ceux récoltés 
par M. Daveau qu’elle ne présente ni les sépales caracté- 
ristiques ni les pédoncules relativement allongés du 
L. spuria. Les caractères signalés à l’accolade 7 du tableau 
dichotomique suffisent, d’autre part, pour bien différencier 
du Z. lanigera Desf. le L. racemigera, auquel ses fleurs 
rapprochées et brièvement pédonculées donnent un port 
tout particulier. 


L. Sieberi Reichb.(L. Elatine Sieb. non L.) 

Cette plante, que M. Boissier (Flora orientalis, IV, p.367) 
n’admet que comme variété villosa du L. Elatine, paraît 
cependant consfituer une bonne espèce méridionale. Elle 
comporte, selon moi, deux variétés auxquelles convient la 
synonymie suivante : 

« genuina (L. bombycina Boiss. et BL; 
Lojac. ; L. lasiopoda Freyn). 

8 Prestandræ (L. Prestandræ Tin. ; L. crinila Mabille). 

J'ai pu constater l’identité des L. bombycina Boïss. et 
BI. et L. Biancæ Lojac., possédant les fdeux plantes de 


L. Biancæ 


leurs localités authentiques. 


Le Linaria distribué en 1852 sous le numéro 40 des 
eæsiceata Schimper (plantes d'Abyssinie), avec le nom de 
L. Elatine Mill, est le L. Sieberi, var. Prestandræ. Cette 
remarque me porte à croire que peut-être un grand nombre 
des indications de localités méridionales signalées pour le 
L. Elatine doivent être reportées au L. Sieberi. 


L. convolvulacea Lojac.{L. Prestandræ Tin. var. gla- 


_brata Guss. F1. Inarim.; L. Prestandræ var. calcare gla- 
| bro Levier F1. Inarim. exsice. 


Cette curieuse espèce, qui est la plante signalée sous le 
nom de Z. Prestandræ Tin. à l'ile d’Zschia, m'a été envoyée 
très bien représentée par M. Levier. J'ai donc pu retrouver 
tous les caractères signalés par M. Lojacono dans sa dia- 
gnose (loc. cü£., p. 19), et je crois que le L.convolvulacea, 
intermédiaire entre les espèces des groupes Spuria et 
Elatine, et, de plus, complètement glabre, doit ètre 
conservé. 


_ L. commutata Bernb. (L. caulirhiza Del.; L. Græca 
G. et G. Reichb., non Chav.) 

Cette espèce, bien distincte du Z. Grece Chav., n’est 
point mentionnée dans le Conspectus floræ Europeæ 
comme existant dans les iles Baléares. — Je l’ai de Minor- 
que, où M. Rodriguez l'a trouvée à Mezquita, San Cristo- 
bai, ete. M. Marès l’a recueillie aussi à on notam- 
ment près d’Arta et de Soller. 


Il me reste à indiquer l'habitat des espèces de la section 
 Elatinotdes Chav. que j'ai reçues du Portugal : | 


_ L. lanigera Desf. (L. deaïibata Hofg: et EN, 
Hab. — Pr. Faro. — (Welwitsch). 


ee 


et par les successeurs, S, Meriance Blaïnv. 


246 


LE NATURALISTE 


L. racemigera Rouy 
Hab. — Caldas da Rainha — (Welwistseh). — Serra de 
San Luiz. — Aug. 1879. —(J. Daveau). 


L. cirrhosa Willd. 
Hab.—"Fr. Tagum inter Coina et Azeïlao. SR 
— Val de Rosal. — Jul. 1880. — (J. Daveau). 


(A suivre.) 
G. Roux. 


UNE QUESTION DE NOMENCLATURE. ZO0LOGIQUE: 
et 
UNE DEMANDE D'ÉCHANGE 


EL — QUESTION DE NOMENCLATURE 


Avant dé poser la question, je rappellerai deux règles 
de nomenclature qui tendent à prévaloir et que j'accepte : 

1. On peut et on doit rectifier l'orthographe d’un nom 
fautif, et le nom de genre ou d’espèce régularisé doit con- 
tinuer à porter la signature de son créateur. 

2. Quand une espèce est dédiée à un monsieur, le 
nom de l'espèce est formé par la simple addition d’un ? au 
nom du monsieur (1). Par exemple, des espèces dédiées à 
MM. Jacques, Jack, Jacob, Jacquot, Jacquart, etc., s’ap- 
pelleront Jacques, Jacki, Jacobi, Jacquoti, Thsquanti le 

ela posé, voici le cas dont il s’agit : 


voulant dédier au prince de Musignano (Ch. Bonaparte, 
auteur de la Fauna d'Itatia) une espèce d’Avicola qu il 
décrivait, l'a appelée A. Wusignant. Ce nom estil régu- | 
lier? et, s’il ne l’est pas, comment doit-il être rectifié? Ou, 
én une seule question, comment doit s ‘appeler celte 


e 

Si lespèce était dédiée à un monsieur Musignano, elle 
devrait s'appeler Musignanot; mais le cas n’est pas aussi 
simple, ear c'est au prince de Musignano, et non à M. Mu- 
signano, que l'espèce est dédiée ; Musignano ES ici partie 
d’un qualificatif, et n’est point un nom d’hom 

Si nous voulions dédier l'espèce au nn 4 l'Afri- 
que, à Scipion l’Africain : nous l’appellerions A/ricant. 
Dans le cas qui nous occupe, nous devons, ce me semble, 
traiter Musignano comme nous traïtérions FAfrique : en 
rechercher la traduction latine, en former l'adjectif (en 
‘évitant la désinence ensis qui parait exclusivement. géo- | 
graphique), et mettre au génitif cet adjectif pris substanti- 
vement. Cette Solution théorique me semble assez satis- 
faisante;. mais elle n’est Mers très facile à mettre en 
pratique. 

Ne trouvant, dans mes connaissances et da mes he 
CRAHARSR 6 ‘aucune nie sur l’origine: du mot italien 


(4) Si A est dédiée à une Fe son nom est formé par l’addi- 
tion d’un æ au.nom de la dame. Ainsi Salvator Meriani Blainv, est 
plus correctement nommé, par les auteurs de Er ro on 


Musignano, j'ai songé à un mot français très voisin, Lusi- 
gnan. D’après: des. renseignements que m'a fournis un 
ancien élève de l'Ecole des Chartes, Lusignan viendrait de 
Melusiniæ vicum (ville dédiée à: la; fée Mélusine), d’où, 
par abréviation et contraction, Lusiniacum (ville de Lusi- 
gnan). Il me paraît assez vraisemblable que Musignano a 
la même étymologieet.provient aussi de Melusintiæ vicum, 
d'où; par une double contraction, Musiniacum. Les ad- 


 jectifs régulièrement, formés de Lusiniacum et. Musinia- 
Cum ne paraissent, être Lusinéacinus et Musiniacinus, 


peut-être susceptibles d’être-entore contractés en Lusinmia- 
nus et: Musinianus. 
Dans ce cas, l'espèce dédiée par de, Sélys- Longchamps 


au prince de Musignano devrait s'appeler Arvicola Must- 
niani. Cette orthographe a l'avantage de défigurer fort 
| peu le nom primitif de l'espèce, et c’est celle que j'adop- 
 terai, en attendant qu’une personne, plus versée que moi 


dans la connaissance du bas-latin et des règles de dériva- 
tion des mots, veuille bien apporter une solution définitive 
à la question que je viens de poser et.que je.n’ai que pro- 
visoirement résolue. 


IL. — DEMANDE D'ÉCHANGES 


Dans le groupe de nos gros Campagnols (Hemiotomys 
de Sélys), de Sélys-Longchamps (Études de Micromam- 
. m'logie, 1839) distinguait quatre espèces : À. Musinianti 
| de: Hs é ni L., À. terrestris L. et À. monti- 

s, que Blasius (Naturgesch. der Scügethiere 


cola de 
En 1830 (Revue x0010ÿlaue), de pq ps 1857) et la plupart des auteurs récents ont 


réunies en une seule. J'ai eu des matériaux suffisants pour 
me faire une opinion personnelle sur la valeur de trois de 
| ces formes. Je suis ainsi arrivé à cette conclusion que 
. A.monticola de Sélys devait en effet être réuni sous un seul 
| nom d'espèce à À. lerrestris L. (1); mais, malgré l'autorité 
de Blasius, j'ai acquis la conviction que À. éerrestris L. et 
_ A. Musiniani de Sélys constituaient deux espèces parfai- 
| tement distinctes. 

Avant de publier les résultats de mes études sur: ce 
groupe, je désirerais compléter celles-ci. par l'examen de 
Que autant que possible: frais. ou en: alcool,. dela forme 

hibius L., de différentes localités du nord et du 
mes de FEurope (Angleterre, Belgique, Hollande, Dane- 
mark, Suède, Allemagne, Russie, etc.). En échange de 
ceux-ci je puis offrir des échantillons, d’origine francaise, 
| des trois autres formes. Je: receyrais avec gratitude en 


| communication les sujets que leurs: possesseurs ne vou: 


draient pas échanger. 


à EERNAND Larasre, 
7, Avenue des Gobelins, Paris. 


(1), Dans une lettre. récente, M. de OUT HEURES me, ds M 
savoir que telle était aussi son opinion 


t-éré-s mu imgteis 2e he 


LE NATURALISTE 


247 


BIBLIOGRAPHIE 


| M. En. ANDRé. — Species des Hyménoptères d'Europe et 


d'Algérie. — 16° fascicule. 


Le dernier fascicule paru des Hyménoptères, de M. Ed- 


mond André, continue l'étude des Myrmicides ou de la 


troisième grande famille des Formiciens, celle qui com-! 


prend le plus grand nombre de genres el d'espèces, et où 
nous n'indiquerons que mA sr gs et:surtoutles 
plus répandus. 

Le genre Teiramortunts M res une quinzaine 
d'espèces réparties dans le monde entier et dont plu- 
sieurs sont cosmopolites. L'espèce la plus commune, 
offrant beaucoup de races, variant du brun noir au rou- 
geätre et au jaune clair, est le Z. cœæspitum, Linn., se 
trouvant à peu près partout en Europe, dans le nord de 
Afrique, en Asie ét dans l'Amérique du nord. Elle affec- 


tionne particulièrement les prairies ét s'établit rarement 
dans les bois. Ses nids souterrains sont très souvent sur-| 
montés d'un dôme maconné et fréquemment accompagnés | 
de petits dômes secondaires; elle habite aussi sous les 


pierres, dans les interstices et au pied des murs, plus 
rarement dans les vieux troncs. Le 7, cœspitum est une 
fourmi robuste et courageuse, recherchant peu les Puce- 
ras bien qu'on en trouve sur les racines qui traversent 

n nid: mais elle ne paraît pas aller les chercher au 
ASS En Algérie et probablement dans le midi de l’Eu- 
rope, elle fait des provisions de grains, qu’elle :entasse 
‘dans des cases spéciales de sa fourmilière. Les sexués 
ailés S RL ‘en juin ou juillet. l'y a deux espèces 


d'A Se et d'Autr 
Les Leptothorax, Mas sunt des Vote très agiles, qui 


vivent en petites sociétés et ne paraissént pas rechercher | 
les Pucerons. I1y a plusieurs espèces en Europe, une au 


dapon et quatre dans l'Amérique du nord. ‘Les sexués 
sont à peine connus, les nids assez difficiles à découvrir, et 


on ne rencontre ordinairement que des individus errants. | 
Il est fort difficile d'établir des espèces dans ce genre, car 


des Leptothoraæ varient beaucoup pour lareouleur, la sculp. 


ture des téguments.et la longueur relative des épines du 
‘métanotum. L'espèce principale, avec un nombre considé- 
rable de variétés, d’une couleur du éorps eyes où ae 


geâtre, rarement brune, est le L. fuberum, Fabric 


d'Europe, du nord de. l'Afrique et d’Asie ne. Il habite | 
des nids sculptés. dans. les -écorces dés ‘troncs, dans les 
tiges sèches de la ronce, dans les vieux arbres, dans les. 


ou sous les pierres. Les sexes ailés s’ 'accouplent au rot 


ou à la fin de l'été. . 
: En nous bornant à: done deux genres peu impor- 


tants, Temnothoraæ, Mayr et Senamma, Westwood, nec 
_ auclorum, composés d'espèces rares et de mœurs incon- 
|| nues, nous arrivons à un genre capital, celui des Myrmica, 


atr, On en connait une quinzaine d'espèces, répandues 


en Europe, en Asie el en Amérique. L’ouvrière a des an- | 
tennes de 12 ärticles, des yeux de grandeur moyenne, le’ 


LS # 


pronotum à épaules arrondies, le ordinairement 
armé de deux dents, rarement inerme, le premier .article 
du pétiole cylindrique en avant, nodiforme en arrière, le 


second nodiforme, à peu près aussi long que large, l'ab- 


domen ovale, non tronqué à la base, recouvert aux deux 
tiers par son premier segment, les cuisses intermédiaires 
et postérieures claviformes, les éperons pectinés. Les 
Myrmiques sont des Fourmis robustes et intelligentes, à 
vie ouverte, avec des allures calmes, recherchant ‘avide- 
ment les pucerons et les élevant fréquemment dans leurs 
nids, en leur construisant même des retraites spéciales ; 
certaines espèces ont une grande audace, favorisée par 
Texistence d’un aiguillon venimeux, dont l’atteinte n'est 
pas toujours indifférente à l'homme. La plus grande es- 
pèce, dont l'ouvrière a de 7 à 8,5 millimètres, d'un rouge 
jaunâtre ou brunâtre, avec l'abdomen noirâtre; au milieu 
des régions alpines et subalpines de l'Europe centrale et 
méridionale, est le M. rubida, Latr. Cette espèce fait son 
nid en terre, sous les pierres, danses endroits sablonneux 
et humides, le long des ruisseaux ou des rivières. C'est la 
plus redoutable de toutes les fourmis de notre faune; r« 
piqûre est ‘très sensible, même pour l'homme, et peu 
être comparée à celle d’une guëpe; Heureusemént cts 
est peuirritable et non agressif. 

Viennent ensuite six espèces d 
dont le vol nuptial a lieu de juillet : à septembre; les ou- 
vrières, d'un rouge plus ou moins jaunâtre, avec le dessus 
de la tête et de l'abdomen brunätre, ont été divisées en 
espèces par Nylander, sous les noms de Zævinodis, rugi- 
nodis,sulcnodis, scabrinodis, etc., d'après des différences 
dans le pétiole. Leur aïre de dispersionva de l’Europe à 
la Chine et à l'Amérique du nord. Les nids se trouvent 
surtout dans les lieux humides et ombragés, les.bais, les 
marais, le voisinage des ruisseaux et des rivières, ils 
sont simplement minés en terre et établis, soit à décou- 
vert, soit sous les mousses ou les pierres, bien plus rare- 
ment dans les vieux troncs d’arbres, sans monticules de 
terre ou dômes permanents, mais souvent munis de 
dômes temporaires. Ces fourmis prennent grand soin de 
leurs pucerons et les renferment souvent dans des cases 
en terre. La piqüre de l’aiguillon de ces Myrmiques est 
sensible, mais la douleur qu'elle produit n’est ni vive ni 
D et disparaît rapidement par l’eau ammoniacale 
ou alcoolisee. 

Le M. dE varie. a des instincts pillards, 
qui s’exercent aux dépens d’autres espèces, dont les proies 
sont ravies jusque danseurs nids.-On voit souvent aussi 
cette Myrmique assister aux combats que se livrent les 
grosses fourmis, s'emparer des morts restés sur le champ 
de bataïlle, à la façon des Tapinoma, dont elle partage 
les mœurs carnassières. M. Forel, le savant historien des 
fourmis de la Suisse, n'a\pas conservé les espèces deNylan- 
der, car il a observé de nombreux passages entre elles, 
dont on serait forcé de faire des espèces mixtes. Pour ui 
iln'yalà que des races des anciennes Fowrmis rouges 
de Linné, ou Rousselets des campagnards. Cés formes 
d'essai, en quelque sorte, apportent une complication con- 
sidérable dans l'étude des Formiîciens, et se rencontrent 


af 


ne res 


248 LE NATURALISTE 


aussi dans d’autres ph sociaux, ainsi chez les Ter- 
mites, encore si mal connu 
Le genre Monomorium, LR est formé de très petites 
Myrmiques, dont l’aiguillon nous est insensible et qui 
comprennent environ 25 espèces de toutes les parties du 
monde, dont une dizaine environ habitent les régions les 
plus chaudes du territoire méditerranéen. L'espèce intéres- 
sante de ce RER est la fourmi de Pharaon, Monomorium 
araonis, Linn., d'Algérie, de Palestine, des régions 
tropicales et ne du monde entier. L'ouvrière a 
1,75 à 2,25 millimêtres de longueur. Elle est entièrement 
d'un jaune parfois un peu rougeätre, avec l'abdomen plus 
ou moins largement noirâtre en arrière. Le mäle, qui 
atteint 3 millimètres, est d'un brun foncé. Cette espèce 
cosmopolite, qui vit, le plus souvent, dans les maisons et 
dans les fissures des murailles, s'est acclimaiée dans 
quelques grandes villes, telles que Paris, Lyon, Londres, 
Hambourg, Copenhague, etc. Ellecause souvent de grands 
dommages en perforant les meubles et les boiseries pour 
y établir ses galeries et en ravageant les substances ali- 
mentaires, surtout le sucre et le chocolat. La fourmi de 
Pharaon devient un DE fléau pour les magasins de 
cette dernière denré 
Le 16° fascicule ds Hyménopières est accompagné de 
trois planches, une de Formicides, une de Ponérides, et 
la troisième de détails d'anatomie externe de Myrmicides. 
MAURICE GIRARD. 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


On annonce la mort de M. le professeur Mæklin, d'Helsing- 
fort, bien connu par ses travaux sur les Strongyliniens et sur 
les Coléoptères recueillis en Sibérie par l'expédition de Nor- 
denskio 


Nous apprenons la mort de M. Gay-Lussac, fils de l'illustre 
physicien et pair de France Gay-Lussac, âgé de soixante- 
trois ans, 11 s'était distingué par des travaux importants sur 
la mét allurgie : 


OFFRES ET DEMANDES 


M. Ferdinand Kenel-Beurret, à Porrentruy (Suisse), désire 
échanger contre d’autres bonnes espèces exotiques : Te- 
tracha Carolina, Pangus caliginosus, Calosoma scru- 
tator, Galerita Lecontei,Chlæntus æstivus,Cauthon Hud- 

sonicus, Chœridium capistraltum, Phaneus carnifex, 
Peliänota punctata, Cotinis nitida, Euphoria melancho- 
lica, Lucanus dama, Passalus cornutus, Nyclolabes Pen- 
Sylvanicus, Purpuricenus humeralis, Tetraopes huma- 
+or, Doryphora 10 lineata, etc. 


* * 

Franz Schwalha, professeur. à Deutschbrod (Bohème), 
offre des lichens de Bohème en échange de lichens de 
France bien déterminés. Il en échangerait également 
contre des coléoptères ou papillons exotiques. 


* 
+ * 


M. Emile Deschange, à Longuyon (Meurthe-et- un 
offre en mai, juin, juillet, des œufs fécondés de vers 
soie Attacus Cynthia, Pernyi, Atlas, Luna, me 
Promethica, Polyphemus, etc. 


ARRIVAGES 


Nous venons de recevoir un envoi de microlépidoptères, qui nous 
permet d'offrir aux amateurs les espèces suivantes. Les exemplaires 
sont très frais et parfaitement préparés. 


Odontia; dentalis series ele à of je Mi aurNE dress Ofr.40 
BOUYS COBSDIDALISS nes He » miect else os SAR 0 » 40 
D OA nn ee pese es à à one ee ce + es à niv. 4 » 00 
— (UT È TL PAPERS SUCRE rt es Ed rie . 0 » 50 
Eurycreon verticalis. . ,%, D... 4... 1. Fi 0 » 40 
Craribus: Sylvellus.s 26 4S on Gars lo aller: 0 » 60 
— ratellus se nie Ni at ra ni un 0 » 40 
Pempelia palumbella. . . . . . . . OS AU LEE 0 » 40 
ACHODHSIS ODHOR ee ide ee nt ire En ou 4 » 25 
RS PO ÉDIBRS R  S  R  sranee seit 0 » 60 
Pan ias en oi dci Ci cé à 0 » 30 
eriand omis Hé oh pole hr nes ar 0 » 60 

— MA nr x ets #4 PR Ne M ee da Dons 29 G » 40 
CON AY ete name mia ele ds ana vs ee ee e 0 » 70 
PORT PR Crete sn es ne + o + + »,e 0 » 50 
Retinia buoliana. . . . . DL E IE das in in lalie à de DURS » Le 0 » 40 
Penthina variegana. . . . . . . . . . RS MER ENT, SITE: 0 » 40 
DUMAS ee rer de eye vire ll ere vec ‘ 0 » 40 

penthina ODION NTM nes dus me acauie Sr more 0 » 80 
OR AR ANA a dep ete eee Sn BU eva nus 00 OÙ 
Graphoita Hornigiana. ............. RER : 0 » 60 
shquetraté ST PCR SAR 0 » 40 

 . . sisi solciuiien niet 0ine40 
PHOCOMOENX ER ANROANA Sn ne Nue 1e mtad es DT nr 0 » 70 
Hy Pre hpteihes De ie das da es en die 0 » 90 
ROOMS: Re te doute s è 0 » 50 

Chétdihe persicella. 5 54415, ARS ADP RARES PP ARR EQUS A 0 » 40 
Xylôstellass Lis sir Los RG ENS 0 » 40 

onde ORCH re a lanta man pions deb 0 » 50 
ti o el DA Re anse à + ee à ë > 0 » 40 
pressella. . .: . . ,. re es a 0 » 4» 

e MSLPOMETIANR.. es RS 0 » 50 

— liturella., ©... 4 LES Te: O0 » 50 

— nodiflorelld,. 4.2. HE hotels = 11:0 »03090 
applana. ...... DRE RSR UV 0,6 due fl 0 » 40 

nt bot | de vs sd Te 0. 0 » 50 
Lithocolletis oxyacanthæ. Vs TA R Se Ue s de 0 SIN UND 
SR Lee PRIS Pr Se nn CO D 1 2 
ment Re CR PR LA 5 ÿ 56.25 00550 

Rotole rie, 2e rec ee) ÉDor es le orne 51.5 10 sise ene D 60 
PO AE LS LES ue ARCS 41 » 95 

Patyptilia pt MR ne si Ci RU ph re se 0.) OÙ 
Œdematephorus Constanti. . ....... M dr dr PE 0 » 90 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


4331. Paris Imp. A. L. GuicLor, 7, rue des Canettes. 


ES nl 


15 Année. 2 Ne: 


32 


15 Avril 1885. 


249 


_ LE MAT 


URALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1°” et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCE 
LA RÉDACTION ET PTE 
Au bureau du journal 
RUE DE LA MONNAIE, 23 
PARIS 


France et Al 


ABONNEMENT ANNUEL : 
Payable d'avance en un mandat-poste à l’ordre du Directeur. 


Pays compris “ans l'Union postale. . LS 
Tous les autres pays... 


(Affranchissement compris) 


ÉMILE DEYROLLE 


DIRECTEUR 


Secrétaire de la Réda:tion 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1% JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; 


il insère 


gratuitement toute demande d'échange et de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS 


Cours de pathologie comparée. —M. BOULEY, membre 
de l’Institut, professeur, commencera ce cours le samedi 
21 avril 1883, à dix heures, dans l’amphithéâtre d'anatomie 
comparée, et continuera les mardis et samedis suivants, 
à la même heure. 

Le professeur iraitera des maladies contagieuses dans 
les différentes espèces et de l'influence des travaux de 
Jaboratoire sur les progrès de la médecine d'observation. 


Cours d'anthropologie ou d'histoire naturelle de 
homme. — M. DE QUATREFAGES, membre de l'Institut, 
professeur. En son absence, M. le docteur Hamy, aide 
naturaliste, commencera ce cours le mardi 17 avril 1883, 
dans l’amphithéâtre d'anatomie comparée, et le continuera 
les samedis et mardis suivants à trois heures. Le cours 
sera spécialement consacré à l'étude des races euro- 
péennes, Des conférences auront lieu les jeudis à deux 
heures, au laboratoire d’anthropologie, pendant toute la 
durée du cours. 


Cours de botanique, classifications et familles nalu- 
relles.— M. EDOUARD BUREAU, professeur, commencera 
ce cours, le samedi 14 avril 1883, à midi et demi, et le con- 
tinuera à la même heure, les mardi et samedi de chaque 


semaine. 
Il continuera à exposer l'histoire des principales familles 


‘ de plantes appartenant à l'embranchement des Dicotylé- 


dones et étudiera notamment le groupe des gamopétales. 
Chaque famille sera traitée au point de vue de ses carac- 
tères, de ses affinités, de son origine, dans le temps et de 
sa distribution géographique actuelle. Ce cours sera à la 
fois théorique et pratique. La leçon d'ouverture aura lieu 


dans le grand amphithéâtre. Il en sera de mème des lecons 
théoriques suivantes, qui se feront le samedi. Les lecons 
pratiques auront lieu le mardi à midi et demi, et le samedi 
à une heure CA demie, dans le laboratoire de botanique, 
rue de Buffo_ 3. Des herborisations font partie du cours. 
Elles se feron ; «dinairement le dimanche et seront annon- 
cées.-par dre © “hes particulières. 


Cours de physique appliquée aux sciences naturelles. 
— M. ED. BECQUERELLE, professeur, membre de l’Acadé- 
mie des sciences, ouvrira ce cours le lundi 23 avril 1883, à 
une heure, dans le grand amphithéâtre, et le continuera 
les mercredi, vendredi et lundi de chaque semaine, à la 
même heure. 

Le professeur traitera de la lumière dans ses rapports 
avec ses phénomènes physiques et naturels, et s’occupera 
notamment de la phosphorescence ainsi que des actions 
chimiques et physiologiques de la lumière. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


a 


SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE 1882 (Suile.) 


Passage de la Bactéridie charbonneuse de la mère au 
fœtus. — Note de MM. I. Straus et Ch. Chamberland. 


Les expériences de MM. Brauell, Davaine et Bollinger 
avaient donné comme conclusion’que le charbon ne passe 
pas de la mère an fœtus. Len rechereles sonne de 
MM. S que dansle charbon 
aigu, chez le Cobaye, la barrière | PR est souvent 


250 


LE NATURALISTE 


L' 


franchie, et que le sang fœtal peut contenir des Bactéridies 
et devenir virulent.Après avoir tué des, femelles de Cobaye 
avec du virus ir 


centaires qui pouvaient les souiller, et placés dans des 
vases flambés. Le sang fut puisé dans/le foie et le cœur. 
L'examen microscopique ne révéla rien, mais il en fut 
autrement des cultures. Dans certains cas, le sang puisé 
dans tous les fœtus d’une portée demeura stérile; dans 
d'autres, sur une portée de 3, 4... fœtus, le sang d'un 
seul, ou de 2, ou de 3 fut semé avec succès; enfin dans 
quelques cas, tous les petits de la portée avaient du sang 
dont la culture fut féconde. D’autres fois, du sang d’un 
même fœtus ayant été semé dans plusieurs flacons, 
quelques-uns de ces flacons furent stériles, les autres 
devenant féconds. Les Bactéridies sont donc peu nom- 
breuses dans le sang fœtal. En inoculant du sang fœtal 
dont la culture était stérile, on n’a rien obtenu ; si le sang 
fœtal avait été cultivé, dans quelques cas on obtenait la 
mort par le charbon, et dans d’autres, rien. On peut en 
conclure que la méthode de culture #n vitro est supérieure 
pour la recherche des microrganismes vivants. Le placenta 
n’est donc pas une barrière infranchissable pour la Bac- 
téridie ; et ce fait pourra peut-être expliquer certains cas 
d'immunité contre le charbon constatés syx des Agneaux 
dont les mères avaient subi la. vaccinatio®  harbonneuse 
pendant la gestation, et la non-constance cette immu- 
nité. Quelques avortements ayant eu seu dans des 
troupeaux de mères vaccinées pendant la gestation, on 
peut aussi supposer qu’il y a eu contamination pour le 
fœtus, dont la mort serait survenue, alors que la mère 
plus robuste, a pu résister. 


Sur la formation des feuillets embryonnaires chez la 
Truite. — Note de M. L. F. Henneguy. 


Parmi les différents auteurs qui ont traité cette question, 
citons Goette qui fait provenir Le système nerveux, chez les 
poissons osseux, d’un épaississement de l’ectoderme, et la 
corde dorsale du mésoderme. Les recherches de M. Hen- 
neguy sur la Truite l'ont amené à une opinion qui se 
rapproche dé celle de Goette. Quand le premier rudiment 
embryonnaire apparait, il se présente comme un épaissis- 
sement local du bord du disque germinatif. La couche 
cellulaire s’infléchit au pourtour du disque, vers le vitellus, 
et pénètre dans la cavité germinative; la lame cornée 
s'arrête à la surface du vitellus. L'embryon n'est. alors 


formé que de deux feuillets, l’ectoderme et l’entoderme | 


primaire, confondus sur le bord du disque germinatif. Plus 
tard l'embryon, devenu piriforme, a son extrémité posté- 
rieure formant une petite saillie sur le disque, el dans ce 


bourgeon les cellules présentent une disposition concen- | 
individus d’une étoile de mer remarquables à cause d'un 


trique, suivant l'axe de l'embryon. A partir du bourgeon 
caudal, dés coupes transversales faites d'arrière en avant 


jrulent et de la culture atténuée (deuxième 
vaccin de M.Pästeur), qui süccombérent au bout detrente | 
à soixante heures, lés fœtus Mfurent extraits rapidement, |} 
lavés à l'eau bouillanté pour détruire les bactéridies pla- 


montrent deux couches de cellules dont la ligne de démar- 
cation traverse le cordon axial, puis trois couches ; l'une, 
Supérieure, eSt, l'ectoderme ; l'inférieure Æ$st l’entoderme 
Secondaire, &t l'intermédiaire est le mésoderme, qui 
n'existéique Sur le$ parties latérales de lembryon. A la 
partie antérieure de ce dernier, leS coùpes: ne montrent 
plus que deux couches, l'ectoderme et l'entoderme pri- 
maire. Sur la longueur de l'axe embryonnaire; la dispo- 
sition des cellules du cordon-axial est concentrique, et ce 
cordon est séparé en deux moitiés par la ligne de démar- 
cation des feuillets, en avant du bourgeon caudal. Ce 
dernier est constitué par une masse de cellules non diffé- 
renciées. En ayant du bourgeon on distingue deux, puis 
trois feuillets. L’ectoderme s’épaissit d’arrière en avant, ei 
s’amincit brusquement à l'extrémité antérieure de l’'em- 
bryon; le mésoderme, la corde dorsale et l’'entoderme 
secondaire n'existent que dans la région moyenne de 
l'embryon, et se confondent en avant avec l’entoderme 
primaire. Le système nerveux se développe donc aux 
dépens de l’ectoderme en dehors de la lame cornée, et est 
nettement séparé de la corde dorsale, qui, ainsi que le mé- 
soderme, se différencie aux dépens de l’entoderme pri- 
maire. Plus tard l’axe nerveux, formé d’abord d’un cordon 
plein, présente un canal médullaire central résultant d’un 
écartement des cellules: | 
" 
** 

Remarques à l'occasion des communications de 
M. Lichtenstein sur les Pucerons. — Note de M. Bal- 
biani. sn nl 

M. Balbiani conteste la théorie de M. Lichtenstein sur la 
biologie des Pucerons, consistant à admettre que ces 
insectes accomplissent le cycle de leur existence sur deux 
plantes d'espèces parfois très différentes, par exemple sur 
les feuilles de l’ormeau et les racines du chiendent. 
M. Lichtenstein ayant assuré que le Phylloxera émigrait 
sous la forme ailée, en passant de la vigne sur le Quercus 
coccifera, M. Balbiani constata qu'il y avait eu confusion 
avec le Phylloxera du chène kermès, espèce nouvelle qu'il 
découvrit en contrôlant l’asserlion de M. Lichtensiein. La 
théorie de la reproduction des-Phylloxeras, imaginée par 
M. Lichtenstein, est loin de satisfaire M. Balbiani. Nous 
ne prendrons pas parti pour ou contre ces deux savants, 
attendant que des preuves bien convainçantes , donnent 
raison à l’un ou à l’autre. : 


SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1882 


Sur une astérie des grandes profondeurs de l'Atlañti- 


| que pourvue d'un pédoncule dorsal. — Note de M: Edm. 


Perrier. 
Lors de la campagne du Travailleur, on reçueillit deux 


pédoneule dorsal comparable à celui qui fixe au sol les 


NON PPT PME RAT RENE PS 
Ride 


LE.NATURALISTE 251 


|| jeunes Comatules et les Crinoïdes, adultes de toutes les 


autres familles. M. Perrier leur donne le nom de Caulaster 
pedunculalus. La plus grande n’a qu’un rayon. de 0,005 
jusqu’à l'extrémité des bras, et de 0",003 jusqu’au sommet 
de l'arc interbrachial; ce sommet est occupé chez toutes 
deux par une sorte de fente garnie de papilles séparant les 
plaques marginales appartenant à un bras de celles qui 
appartiennent à l’autre. Les fentes sont prolongées sur le 
disque, du côté dorsal, par une double rangée de piquants. 
Les plaques sur une seule rangée sont au nombre de einq 
à chaque bras; la plaque madréporique estenchâssée dans 
l’une des fentes. Les bras sont courts, terminés par trois 
piquants; il y a au plus onze paires de tubes ambulacraires 
sans ventouses, disposés en deux séries. Les plaques den- 
taires ont la forme d’écailles se soudant à leur extrémité 
libre pour former une dent conique. Le tégument dorsal, 
mou, ne présente pas de plaques ; l’'appendice dorsal, long 
de 6,002, est cylindrique. Chez l’autre Caulaster, plus 
jeune, on remarque à la base de l'appendice dorsal, quatre 
grandes plaques calcaires, en, croix, offrant chacune un pi- 
quant, qui.sont disposées dans la direction des bras ; une 
cinquième alterne.avec deux d’entre elles, est opposée à la 
plaque madréporique ; cinq autres, plus petites, se Lrou- 
vent placées dans les angles laissés libres par les cinq au- 
tres. La présence de ces plaques établit, par l'intermé- 
diaire du.Çaulaster, un lienétroitenire les Crinoïdes et les 
Stellérides.C tèreest très significatif; on sait que chez 
les Leptychaster, les jeunes sont fixés par le centre de 
leur surface. dorsale aux parois de la poche spéciale de 
leur mère, dans laquelle ils se développent ; d'autre part, 
la rosette de plaques qui entoure l’appendice dorsal est un 


caractère embryonnaire, puisqu'elle disparait avec l’âge; 


cequi permet de considérer les Stellérides comme une 
forme d'Échinodermes dérivée de celle des Crinoïdes et 
plus. élevée. Les Caulaster sont évidemment voisins des 


Clenodiscus ; chez ces derniers on remarque un léger tu- 


bercule qui parait homologue de l’appendice dorsal des 
Cautaster. 


* 
F+ 


Sur les Suctocitliés de M. de Merejhowsky. — Note de 
M. E. Maupas. 


M. Maupas. constate. qu'en 1867, M. Slein faisait, con- 
naître l’Actinolobus varians, qui répondrait mieux que les 
Suctociliés au type-d’un intermédiaire entre les Ciliés et 
les Tentaculifères. D'un autre côté on sait que certaines 
Podophryes et toutes les Spérophryes peuvent à volonté, 
pendant toute leur existence, reprendre leur vêtement 
ciliaire, et redevenir libres et vagabondes. L'animal étudié 


par M. de Merejkowsky, découvert pour la première fois 


dans la mer du Nord, a été publié par Claparède et Lach- 
mann sous le nom de Halleria pulex. Retrouvé dans 
l'aquarium marin de Francfort, puis dans celui de Breslau, 
il fut baptisé du nom de Zalteria lenuicollis, puis du nom 
de Acarella siro; il a été rencontré encore à Roscofet sur 
les côtes d'Alger, et étudié par plusieurs savanis, est en 
somme très connu. Les appendices disposés sur le bord 


de l’orifice du col, bien figurés par Claparède et Lachmann, 
ne peuvent être considérés comme des sucoirs; pour affir- 


mer ce fait, il eût fallu les voir fonctionner comme tels, ce 


qui n’a pas été dit parce que cela n’a pas été vu. Ces ap- 
pendices doivent plutôt servir comme organes fixateurs, 
et M. de Merejkowsky les a vus agir en ce sens, Tous les 
Acinétiens à l’état embryonnaire ou adulte ont des ap- 
pendices vibratiles qui sont de la catégorie des cils vibra- 
tiles simples ; les appendices du Mesodinium pulex Sont 
de vraies cirres, ce qui éloigne absolument les Acinétiens 
du Mesodinium pulex. M. Maupas termine sa note en 
répétant ce qu'il a déjà exposé dans un travail plus étendu, 
que les affinités ancestrales des Acinétiens devront plutôt 
être cherchées du côté des Héliozoaires que du côté des 
Ciliés. 


SÉANCE DU 2 JANVIER 1883 


Ramificalion de l'Isalis lincloria, formation de ses 
inflorescences; par M. A. Trécul. 


L'inflorescence proprement dite (pour le corymbe ou la 
grappe) est basifuge ou acropète dans les crucifères; l’in- 
florescence générale (pour les rameaux florifères de la 
plante ou d’une grande branche) est au contraire basipète, 
au moins chez un grand nombre de ces plantes. Dans son 
travail, accompagné de tableaux, M. Trécul indique le 
mode d’accroissement de la tige, des bourgeons, des 
feuilles et des fleurs, ainsi que le mode de développement 
des vaisseaux dans ces divers organes. Cette étude imté- 
ressante etclaire, consacrée à l’Zsatis lincloria, se recom- 
mande par l'exactitude et l'autorité de son auteur; trop 
longue et trop spéciale pour être utilement analysée, 
nous nous contentons de la signaler à nos lecteurs. 


* 
+ * 


L'huile agit-elle Sur la houle ou sur le brisant? — 
Note de M. Van der Mensbrugghe. 


M. G. Van der Mensbrugghe rappelle sa note du 4 dé- 
cembre dernier à ce sujet, et dit qu'il ne croit pas à l’action 
de l'huile sur la houle, si ce n’est dans le voisinage des 
côtes; il attribue le calme relatif des eaux tropicales phos- 
phorescentes à ce que les innombrables animalcules 
flottants mettent obstacle au glissement des couches 
superficielles des eaux les unes sur les autres, et termine 
en réclamant qu'il soit fait partout des expériences de 
vérification dont l'utilité est incontestable. 


* 
#.* 


Sur un vibrion observé pendant la rougeoie. — Note 
de M. J. A. le Bel. + sn 


M. le Bel a observé dans l'urine de malades atteints de 


rougeole, et dans ce cas seulement, l'apparition d’un 


252 


LE NATURALISTE 


vibrion en forme de bâlonnet légèrement courbe, très 
réfringent, doué de mouvements très lents, et ayant en- 
viron 1 & de diamètre; sa longueur varie sensiblement, et 
les articles courts ont une tendance à s’insérer oblique- 
ment les uns sur les autres. Les spores ovales sont presque 
toujours siluées au tiers de la longueur et dans un renfle- 
ment du protoplasma mort; celui-ci disparaissant peu à 
peu, la spore reste entourée d’une zone de mucilage. Dans 
les cas ordinaires de rougeole, le vibrion n’apparaît que 
pendant quelques jours et disparaît en même temps que 
la fièvre. Les vibrions et les spores ont été constatés dès 
le deuxième jour de l’éruption chez un enfant; ce fait, 
s'il était général, expliquerait la facilité de la contagion 
à ce moment. Une seconde apparition de vibrions a lieu 
au moment de la desquamation furfuracée. Le microphyte 
se développe bien dans le bouillon et l’extrait Liebig, 
2 p. 100, mais dans ce dernier il prend la forme de massue. 
Dans les cas graves et persistants, il reparaît dans l'urine 
pendant des semaines et même des mois. Une deuxième 
culture faite dans un mélange d'urine et de bouillon, 
injectée à un Cobaye, ne l'a pas incommodé, mais des 
vibrions minces et recourbés ont paru dans son urine vers 
le dixième jour, pour disparaître Le douzième; on peut 
donc cultiver le microphyte sur un animal. Il n’a pas été 
constaté, comme le supposait M. Tschamer, la transfor- 
mation des vibrions en moisissures. 


SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE 


Dans la séance du 25 mars 1883, deux communications 
importantes ont été faites à la Société entomologique de 
France. 

M. . Fallou a pu faire, l'an passé, en plein air, dans la 
forêt de Sénart, plusieurs éducations de l’Affacus Pernyi. 
Il prépara trois cépées, différemment disposées, dans un 
taillis de chènes de quatre ans. Pendant un mois les che- 
nilles prospérèrent et subirent. sans accident les mues; 
le 15 juillet, une forle grèle tua et blessa un assez grand 
nombre de chenilles; celles qui furent sauvées étaient 
celles qui étaient protégées par une fine toile métallique 
élablie en forme de cône. Du 18 au 30 juillet les chenilles 
filèrent et les papillons éclorent la nuit à de grands inter- 
valles. Un accouplement eut lieu vers la fin du mois 
d’août, la femelle a pondu et les chenilles sont sorties au 
mois de septembre ; malheureusement elles sont mortes, 
faute de feuilles de chène pour les nourrir. M. Fallou con- 
clut qu'il est possible d'élever l'Affacus Pernyi dans nos 
forêts et que les chenilles peuvent se développer parfaite- 
ment en liberté. 


* 
* « 


M. Demaison donne lecture de la note suivante : 
Les anciens connaissaient deux espèces de soies : la 
> leur venait de l'Orient et n’était autre que celle 
u Bombyæx mori;la seconde était le produit d'un Pa- 


pillon vivant dans l’ile de Cos. D’après les renseignements 
puisés dans les auteurs anciens, ce papillon ne peut être 
que la Latiocampa Olus, papillon commun en Asie Mi- 
neure. Cette espèce fournit une soie abondante et utili- 
sable; elle vit sur le chêne, le frêne, le cyprès. Tout porte 
à croire que c’est bien ce Bombyx qui procurait aux anciens 
cette seconde espèce de soie. Le cocon de l'Otus est gros, 
la soie est bien blanche, et peut se filer après avoir été 
bouillie dans une lessive. Il résulte de là qu'il serait facile 
de l’utiliser dans les pays où elle est indigène, et que l’on 
pourrait peut-être l’introduire dans le midi de Ia France 
eten Algérie. 


LES GERBOISES 


A Batna, le3 juin 1880, on m'en apporta une avec sept 
petits. Je venais justement de perdre un jeune fennec, ce 
joli petit carnassier saharien auquel un museau fin encadré 
d'énormes oreilles donne une physionomie si singulière. 
Sa cage, en cèdre odorant de Batna et œuvre d’un joyeux 
de Biskra, fut aussitôt occupée par la nouvelle famille, 
que j'apportai avec moi jusqu’à Bône, et qui de là fut 
expédiée à Marseille, puis à Paris où des amis en prirent 
soin jusqu’à mon retour. Deux petits seulement avaient 
disparu en route. De la même facon et avec autant de 
succès, j'ai fait parvenir à Paris, l’année suivante, une 


| autre famille de Gerboïses recueillies à M’sila. Sur quatre 


individus, la mère et trois petits, un des jeunes seulement 


est mort avant d'arriver à destination. 


Si quelqu'un de mes lecteurs désire se procurer celte 
charmante espèce, rien de plus facile. Il doit d’abord s’as- 
surer d’un correspondant à Marseille ou Port-Vendres, et 
d'un autre à Alger, Oran, Philippeville ou Bône, pour 
soigner les animaux au passage; enfin d’un troisième, 
dans une ville des Hauts-Plaleaux, pour les recueillir et les 
expédier. A la fin du printemps ou au commencement de 
l'été, ce dernier fait, pour quelques sous, déterrer par des 
Arabes une gerboise, qui est prise avec ses petits si elle - 
est mère et qui a toutes les chances d’être femelle et pleine 
si elle est trouvée seule. Une pelite caisse de quelques 
décimètres cubes, dont une des parois est en toile métal- 
lique, suffit à loger la mère et sa famille. On garnit la 
caisse d’étoupes, de fruits secs, de pain, et de salade, ou 
mieux de cheha, sorte d’absinthe commune dans les Hauts- 
Plateaux et fort recherchée de tous les herbivores. Ce seront 
là les provisions de route, litière et nourriture, que vos 


| correspondants auront soin de renouveler aux deux 


grandes étapes. De la sorte, et avec aussi peu de peine et 
de frais qu'en eût exigé l’envoi d’un seul, vous recevrez sept 
ou huit animaux, et vous pourrez en offrir à vos amis s’il 
vous suffit d’un moindre nombre. Mais ilne faudrait pas 
réunir plusieurs gerboises adultes dans une seule caisse 
pour un voyage de plusieurs jours ; vous risqueriez de ne 
trouver à l’arrivée que des morts et des blessés. 

Parmi les espèces nombreuses et variées qui semblent 


LE NATURALISTE 


253 


… heureuses de vivre et que j'ai plaisir à visiter au Jardin 
l'acclimatation, j'ai toujours regretté de ne pas voir de 
- gerboises. Elles seraient fort bien logées dans un de ces 
F. espaces grillagés où l’on voit des gallinacés et des échas- 
» siers de marais. En limitant par un sous-sol impénétrable 
1. | l'étendue de leurs terriers, on leur rendrait impossible une 
| fuite souterraine, et en leur donnant la nourriture le 
| matin, on les rendrait peut-être suffisamment diurnes. Et 
|} certainement elles ne seraient pas les moins visitées par 


Leurs allures sont si vives, si gracieuses et si bizarres à 
} la fois ! Je vois encore les trois que j'avais l'habitude de 
D laisser gambader li t dans ma chambre, l’an dernier. 
L Elles bondissaient à droite, à gauche, de la facon la plus 
imprévue! Prenant un point Wappui sur l'air à l’aide de 
+ leur queue t dans 
+ l'espace comme des clowns! Elles interrompnient brusque- 

- ment leur course, et la reprenaient tout à coup! Le soir, 
JL} pendant que les jeunes s’escrimaient contre les portes à 
sauter plus haut que leur ombre, leur mère, qui m'avait 
voué une affection parfois gènante, grimpait dans les plis 
de ma robe de chambre jusque sur mes genoux, de là 
gagnait ma ceinture, mes bras, mes épaules, arrivait même 
L jusque sur ma tête! Elle sautait sur ma table, posant les 
} pieds n'importe où, jusque dans mon encrier! Je me 
fachais, elle de prose terre et remontait Pr: ! J'étais 


Tr 


» 


0 
viinvine on 


h Je dois HOUMEUE* Hfévéntr les personnes qui St obarsteft 

posséder des Gerboiïses et s’égayer de leurs ébats, qu'il y 
a une ombre à ce riant tableau. La Gerboïse est un animal 
très propre: ellé ne répand aucune mauvaise odeur et fait 
moias d'ordures que la vieille fille dont parle Voltaire ; ce 
n’est donc pas de ce côté qu'est le danger; et, à ce point 
de vue, on pourrait sans inconvénient la laisser circuler 
dans un salon, au milieu des meubles les plus élégants et 
sur les tapis les plus somptueux ; mais elle a un malheu- 
reux défaut qu’il faut surveiller de près, si l’on tient à ne 
pas rendre trop souvent visite au tapissier et à demeurer 
en bons termes avec son propriétaire ; ce défaut, c’est son 
indomptable instinct de rongeur. J'ai déjà parlé des dégâts 
soufferts par ma couverture et mon édredon, et par mes 
rideaux ; mais elle ne s'attaque pas seulement aux étoffes; 
les meubles, les boiseries, les murs, les parquets, elle ne 
respecte rien ! Aussi, quoi qu'en dise BrϾhm, si sa cage 
est en bois, il sera prudent de la blinder et de la recou- 
vrir à l’intérieur de lames métalliques. Quand votre ger- 
boise est libre, si vous la quittez un instant de l'œil, elle 
ne perd pas son temps. Elle a disparu derrière un meuble, 
derrière une porte entr'ouverte, dans un angle obscur de 
|| la chambre : approchez doucement, vous la verrez à l'œu- 
|| vre. S'il y a là une boiserie, elle l'a rongée; si c'est un 
_ muren pierre tendre, elle l’a gratté et y a déjà fait un trou 
à passer le poing. 

Dans ce dernier cas, elle trouve double avantage à sa 
: besogne ; en donnant carrière à son instinct destructeur, 
elle fait un tas de poussière dans lequel elle se roule avec 
volupté; car c’est encore là une des satisfactions qu’elle 
aime à se procurer au grand déplaisir de son maître. S'il 


y a un crachoir dans la chambre, elle a bien vite fait d'en 
faire jaillir à droite et à gauche tout le contenu. L’avez-vous 
déjà corrigée pour ce méfait ? Elle s'en souvient, mais 
l'instinct l'emporte sur la crainte. Elle approche sournoi- 
sement du meuble tentateur, elle s'arrête un instant en 
observation, immobile; elle baisse et relève brusquement 
la tête comme pour vous faire la moue; elle se dresse de 
tout son haut, vous regarde d’un air espiègle ; puis elle 
se décide, se roule, se relève, lance au loin le sable ou 
la sciure, et se roule de nouveau! Si alors vous l’aper- 
cevez et criez après elle, elle s’arrête aussitôt. Elle vous 
regarde un instant, et,comprenant bien le motif de votre 
colère, elle s'enfuit, et bondit si joyeusement qu’elle vous 
force à sourire. Vous vous résignez pour cette fois et vous 
supprimez le crachoir à l’avenir; mais, si vous avez dans 
l'appartement une cheminée, vos tribulations ne sont pas 
finies ; car elle agira avec les cendres du foyer, comme 
avec le contenu du crachoir ; il vous faudra tenir constam- 
ment baissé le rideau de la cheminée, ou entourer le foyer 
d’une grille. 

Du reste la gerboise est assez intelligente pour acquérir 
la notion du feu. Tout l’hiver dernier j'en ai conservé une, 
la petite Lili, que je laissais circuler dans ma chambre 
même quand le feu était allumé. La tentation était grande 
pour elle ; elle approchait, hésitante, attirée par les cendres, 
repoussée par la chaleur; parfois elle roussissait ses mous- 
taches; mais finalement elle s’éloignait. Comme ces 
animaux ont les mouvements très brusques, et qu’ils 
pourraient fort bien s'élancer dans le foyer avant d’avoir 
senti la chaleur et compris le danger, les premières fois 
j'avais eu soin de ne lâcher Lili que devant un feu assez 
ardent pour la tenir à respectueuse distance. L’oubli d’une 


| semblable précaution coûta! la vie à un mâle que je lui 


deslinais pour époux : dès qu’il fut libre, il s’élanca d'un 
trait sous la grille du foyer; aussitôt, comprenant sa mé- 
prise, il fit un bond en arrière ; trop tard! il tomba sur le 
parquet raide mort et le poil brülé. 

C'était le dernier survivant des deux mäles qui s'étaient 
trouvés dans la famille expédiée de Batna, et, avec lui, 
périt mon . de voir reproduire ces animaux à Paris. 

(À suivre) F. LATASTE, 


NOTES 


Nous apprenons que la société botanique de France tien - 
dra cette année sa session extraordinaire dans les Alpes- 
Maritimes. Le secrétariat a adressé à ce sujet, la circulaire 
suivante aux sociétaires : 


Monsieur et cher confrère, 


La Société botanique de France a décidé, dans sa séance 
du 9 mars, que sa prochaine session extraordinaire aurait 
lieu dans les Alpes-Maritimes et s’ouvrirait à Antibes le 


254 


LE NATURALISTE 


samedi 12 mai prochain (1). Nous avons l'honneur de vous 
inviter à y prendre part. 

Antibes était désignée par le vœu général. Le milieu du 
mois de mai parait être, d'après les renseignements re- 
cueillis par le secrétariat, l'époque la plus favorable à la 
récolte des plantes de la zone littorale, et par suite la plus 
conforme au désir presqué unanime de nos collègues. Le 
mois d'avril avait été d’abord annoncé en considération 
surtout’ des espèces exotiques si remarquables, à floraison 
générälement très précoce, qui sous ce beau ciel, réali- 
sent dans d'admirables jardins les merveilles de la végé- 
tation des tropiques (2); mais, tout en présentant assuré- 
ment béaucoup d'intérêt, elles ne sauraient av oir. pour 
notre Société s? même importance que l'observation de la 
flore spontané 

Le ARR des Alpes-Maritimes, comme son nom 
le fait pressentir, est sillonné par des chaines de monta- 
gnes où plusieurs sommets dépassent 3000 mètres d'élé- 
vation et'où l'on trouve les plantes de la Norwège et de 
la Laponie. La végétation propre à ces hautes altitudes, 
n’atteignant son entier développement que vers la fin de 
juillet, pourra faire, une autre année, l'objet d’une session 

spéciale, M au tardive. 

Nous n'avons pas besoin d'appeler i ici l'attention sur la 
richesse bién connue d’une flore aussi privilégiée (3) ; nous 
nous bornerons à un court aperçu bibliographique. H. Ar- 

‘ doïno, ‘dans sa Flore (4), qai résume les publications 
antérieures sur la matière, a mentionné, (préface, p. vi 
et suiv.) les auteurs qu’il a consultés : Allioni, Bellardi, 
Balbis, A. P. de Candolle, Ant. Riss0, Perreymond, Hanry, 
H. Loret, de Notaris, ete. ; on trouvera dans ce relevé con- 
sciencieux la date et le titre exact des ouvrages cilés. 
Parmi ceux qui sont postérieurs et où l’on peut aussi puiser 
des renseignements utiles, nous ajouterons le Flora ila- 
liaña dé Parlatore et les derniers volumes des 7cônes 
Floræ germanicæ de Reichenbach fils, qui a beaucoup 
herborisé dans ces régions. Enfin, le botaniste contempo- 
raîn le plus compétent, à cet égard, M. Emile Burnat, vient 


# 


(1) Ce jour, ee est la as Le la Pentecôte, a été choisi, sur la de- 
urs de nos collègues, de manière à faire coïncider les 


(2) On trouvera sur ce Fes d’intéressants rs ue un article 
intitulé : Voyage LE ticole de Cannes à Nice, pa B. Chabaud, 
publié récem s la Balgigos horticole de \. Faconrd Morren 


(numéro de juillet 1882, p. 210). 
(3) Voici comment s'exprime à ce propos, H. Ardoino, dans l’intro- 
duction de son livre, page vir: 
« Bien mi De sep toute be la seule comparaison des chiffres 
« peut : ne-idée d’un tel luxe de végétation. Le nombre des 
« plantes dure sponantes d'un département français est, 
« moyenne, 000 à 1 France entière n’en présente guère 
jl 4000, tandis qu'on be compte 2466 dans cet ouvrage, bien 
« ques conçu sur le plan de l’école synthétique la plus large et la 
« moins suivie en dr Ce chiffre . à see près celui des espèces 
« de Vi té de Sicile (Gussone, 1843) et ute la Lombardie (Cesati, 
« 1844), contrées fort riches et cinq, à ie fois. plus grandes que la 
« nôtre. » 
(4) Flore analytique du: pare des Alpes-Maritimes, où des- 
cription succincte des sculaires. es, qui croissent spontan nément 
entre lé versant ést de l'Esterel " la A les Alpes se la mer. Men- 
_ ton, 1867; réimprimé en 1879. 


dé publier sur les Rosa (1) ét les Festuca (2) des Alpes- 
Maritimes, et il doit nous donner prochainement sur Îles 
Hieracium, une série d’études dont la place est marquée 
parmiles travaux monographiques les plus estimés. 

Notre collègue, M. Barla, directeur du musée de Nice, 
indépéndamment de ses belles publications mycologiques, 
est l’auteur d’un ouvrage sur les Orchidées des Alpes- 
Maritimes (3), illustré de planches admirablement colo- 
riées qui en font un chef-d'œuvre d'iconographie bota- 
nique. 

Nous rappellerons encore que notre société a tenu une 
session extraordinaire à Nice, en 1865; on en trouve le 
compte rendu dans le tome XII du Bulletin. 


Le rendez-vous général est à l’hôtel de ville’ d’Antibes, 


_ samedi 12 mai, à huit heures du matin. 


LI 


, - . . . . . . eo Trié . . . . - . . D 


Le ministre de l'instruction publique va demander aux 


| Chambres, à la rentrée : 1° un crédit de 115 000 francs pour 
| organiser une vaste mission scientifique et archéologique 
| en. Tunisie; 2.un crédit de 129000 francs RORE rendre 
| permanente la mission française du Caire. 


La mission de Tunisie qu'il s’agit d'organiser durera 
trois ou quatre années; elle, sera confiée à de jeunes sa- 
vants, déjà rompus aux fouilles et, aux recherches archéo- 
logiques, sous la direction de membres de l’Institut et de 
la commission des missions. : 

1 s’agit de rechercher les vestiges des trois civilisations 
lybienne, carthaginoise et romaine. En outre, à côté de la 
mission d’antiquaires, une mission de géologues, de bota- 
nistes, de naturalistes, parcourra la Tunisie pour l’étudier 
au point de vue scientifique. Cette dernière serait placée 
sous la haute direction de M. Cosson, membre de l’Insti- 
tut. Quant à la première elle serait placée sous l'autorité 
de MM. Tissot, Perrot, Desjardins, elc. 


BIBLIOGRAPHIE 
SH. Fa ABRE, — Nouveaux souvenirs entomologiques.— 


Études sur l'instinct et les mœurs des insecles: - — 1 vob 
in-12,-350 pages. 


M: J. H. Fabre, qui depuis longtemps est passé maître 


(1) Les Roses des Alpes-Maritimes. Étude sur les Roses qui croissent 


en juin 1882, avec des additions 
talogue des Festuca dex Alpes-Maritimes; par Emile. Burnat; 
“énabime 1883. 

Il a paru du mêmé auteur, duns la Feutlle des jeunes naturalistes, 
Sr du: 4er mai 1881), un article intitulé Notes. sur la _ e de 


set “Flore ilustrée de Nice « et des “Albes-Maritinés. be aides 
B. Barla, ouvrage orné de 63 planches lithographiées 


Orchidées 
ét coloriées. Nice, 1868. ù 


LE NATURALISTE 


255 


e Souvenirs entomologiques. Impossible de présenter 


o 


Dares plis ingénieuses. 
C'est à l'état de liberté, sur la pente d'un. coleau brülé 


n les hyménophères, c'est à qu’il va demander à l Ammo- 
phile, aux Eumènes, aux Chalicodomes, aux Sitaris, leurs 
merveilleux procédés de chasse et les secrets de leurs mé- 
F: amorphoses. De quelle utilité pour l’étude des manifes- 

- fations de l'instinct peut ètre un insecte embroché d’une 
À . longue épingle et soigneusement fiché dans une boite 
|} vitrée? Ce n’est point dans la mort qu'il faut étudier les 
; . phénomènes de la vie. 

à Voici d'abord l’'Ammophite hérissée à la recherche du 
h ver gris (Noclua segetum Hubn.) qu'elle sert en pâture à 


J} sait découvrir se proie cachée dans les profondeurs du sol ; 
R la lutte entre ces deux êtres de taille si disproportionnée 
» est, du reste, de courte durée ; le chasseur saisit avec ses 
 mandibulesla volumineuse chenille par la nuque, et plonge 
4 son aiguillon dans la partie ventrale du er anneau ; 
ce premier coup de poignard, dompte le ver gris, mais 
_ n’est pas suffisant pour l'immobiliser, aussi,  noohile 
_ enfonce-t-elle son dard lentement et méthodiquement 
_ dans chacun des huit anneaux suivants, lésant à chaque 
à coup un gai nglion nérveux; ce n’est pas tout encore ; l'hy- 
| ménopière. saisit entre ses mandibules largement ouvertes 
la tête du ver gris et la mâchonne à coups mesurés; celte 
compression lente du cerveau abolit les derniers symp- 
tèmes de mobilité sans détruire la vie végétative. Désor- 
mais la paralysie est complète et la proie, toujours vivante 
algré son immobililé, n'offre plus aucun danger pour 
pee débile que la prévoyante mère va déposer sur ses 
flancs. Comme le Cerceris tubereulé, comme le Sphex à 
ailes jaunes, l’'Ammophile se montre vivisecteur habile. 
opérateur consommé. 
L'Eumène pomiforme (Eumenes pomiformis Fabre) 
- approvisionne sa larve depetiteschenilles vertes, etl'intel- 
| ligent insecte supplée parle nombre àla petitesse du gibier, 
. car on +. ie à Ares et. seize pièces accumulées 
| dans une seul , la proie n’est 
: tr AR immobilisée: les chenilles extraites 


_ d’une cellule d’'Eumène s’agitent et se tordent violemment 
sous l'influence d’une excilalion quelconque; comment 
donc le faihle vermiseau enfermé au milieu de cet amas 
Done RE äl'rédisier aux chocs, éviter les bles- 
_ Sures? 

» C'est én cette éévediitnties que se manifeste le mer- 
_Yeilleux instinct de l'insecte. L'œuf de l'Eumène n'est 
. point, comme celui de la plupart des autres hyménoptères 
| déprédateurs, déposé sur les flanes de la victime, il est 

appendu par un fil délié au plafond de la cellule, au-des- 
sus des pièces de gibier; à ce fil suspenseur fait suite, 


BRENT EREE SÉRIPAET ST SRE PT ea 
es MEN Ts PA PORTE 


sous. une forme plus élégante et plus attrayante en même 


par l’ardent soleil de Provence, que M. Fabre observe : 


sa larve ; c’est avec un tact merveilleux que l’hyménoptère 


après l'éclosion, une sorte de fourreau cylindrique formé 
de la dépouille de l'œuf et dans lequel la jeune larve est 
invaginée la tête en bas, à proximité des provisions de 
bouche; une chenille s’agite-t-elle immédiatement le ver- 
misseau, rampant à reculons, rentre dans son étui et se met 
hors de la portée du gibier; le calme est il revenu, la 
jeune larve redescend et se met à table; plus tard, lors- 
que les forces sont'venues, le ver, dédaignant son fil pro- 
tecteur, se laisse choir sur l’amas de chenilles et achève 
tranquillementson repas. 

Dans toute la région méridionale, les Chalicodomes 
édifient sur.les. tuiles des haugars et.des, constructions 
rurales leurs.cellules de pisé; enfermée dans une boite 
obscure, transportée à 4 ou 5. kilomètres du nid et rendue 
à la liberté, l'abeille maçonne revient sans hésitation 
reprendre ses. travaux interrompus. Les expériences, sur 
l'instinet des Chalicodomes, mentionnées dans le premier 
volume des Souvenirs entomologiques, avaient vivement 
intéressé Darwin, tout en laissant. cependant quelques 
doutes dans son esprit; aussi, l’illustre naturaliste anglais 
avait engagé M. Fabre à recommencer ses. expériences en 
employant une méthode capable de dérouter l'insecte en 
lui faisant perdre le sentiment des localités, Voici le procédé 
suggéré par Darwin et réalisé par M. Fabre : 

Les Chalicodomes devant servir à l'expérience son! 
marqués. sur le thorax d’une. tache colorée. qui des. fera 
reconnaitre lors de leur rentrée au nid, puis, chaque indi- 
vidu est entermé séparément dans un cornet de papier et 
tous les cornets sont soigneusement disposés dans une 
boîte; la boite est elle-mème fixée à. l'extrémité d’une 
ficelle. de manière à pouvoir être, à un moment, donné, 
animée de mouyements de rotation en. divers sens, à la 
façon d’un caillou balancé dans une fronde. L'expérimen- 
tateur s'éloigne. du nid. en marchant pendant quelque 
temps dans une direction inverse de celle qu'il se propose 
de suivre; la boile avec ses.captifs est alors miseen mou- 
vement, M, Fabre la fait tournoyer dans tous les sens, 
pendant que lui-même .pivote, sur les talons; ensuite, 
retour. et marche en: sens. opposé à la première direction; 
pendant le trajet. la boite est à plusieurs reprises mise 
en mouvement afin de désorienter complètement les chali- 
codomes ; à une distance de.3 à 4 kilomètres du poial de 
départ, M. Fabre rend la liberté aux captifs qui tous, sans 
sara prennent leur vol.dans.la direction du nid. Plu- 

s fois renouvelée, celte expérience a. donné, des 
LR NT sensiblement identiques : 30. à 40 p.100. .des 
insectes mis en expérience sont revenus à ur. demeure, 
franchissant la distance de 3 kilomètres dans un espace de 
temps qui variait entre cinq minutes: et trois heures. Que 
conclure de cela, sinon que l'abeille maçonne, comme le 
pigeon voyageur, possède un sens spécial qui la dirige 
vers sa demeure à travers les espaces inconnus. 

Je borne ici cette rapide analyse de quelques passages 
du livre de M. Fabre; les chapitres que je suis obligé de 
passer sous silence ne le cèdent en rien, comme inté- 
rêt, à ceux dont je viens de parler; chacun pourra s’en 
convaincre en lisant : La théorie de l'instinct (chap. 1v), 
La Tarentule à ventre noir (chap. xr),. Les Pompiles 


256 


LE NATURALISTE 


(chap. xu), La larve primaire des Silaris (chap. xv), 
L'hypermétamorphose (chap. xvn). 
D'B"" 


NÉCROLOGIE 


Nous avons à déplorer la mort d’un savant pisciculteur : 
Pierre Carbonnier vient de mourir à l’âge de cinquante- 
quatre ans. Il vient d’être arraché à la science pour laquelle 
il avait tant fait, et qu’il devait sans doute encore enrichir 
de belles découvertes. Comme il le disait si bien lui-même 
dans un de ses ouvrages : « Pour l'observateur de la 
nature, il n’existe dans ses études d’autre limite que celle 
de la durée de son existence; » et, hélas! cette limite est 
atteinte. Chercheur infatigable, il favorisait tous ceux qui 
se livraient à l'étude de sa science favorite, en leur donnant 
les conseils que ses études et son expérience lui avaient 
enseignés, et nous avons eu à nous louer mainte fois de 
son obligeance. IL possédait à Champigny un grand aqua- 
rium qui lui permettait de réaliser en grand les expériences 
qu'il commençait en petit dans les aquariums de chambre; 
il se faisait un plaisir de communiquer ses observations 
à tous les hommes de science qui s’intéressaient tant à 
ses découvertes. En 1878 il a été nommé conservateur 
de l'aquarium du Trocadéro, à Paris. Il laisse quelques 
ouvrages, véritables guides du praticien; je citerai seule- 
ment quelques rapports parus dans les Comptes rendus 
de l'Académie des Sciences, tels : Observations sur l’in- 
cubation des œufs de Gallinacés ; Observations sur le 
mode de reproduction d'une nouvelle espèce de poisson 
venant de la Chine; Mémoire sur la reproduction et le 
développement du poisson Télescope, originaire de la 
Chine; Mémoire sur le mode de respiration de divers 
poissons appartenant aux groupes des Pharyngiens 
labyrinthiformes. Quelques mémoires parus dans le Bul- 
letin de la Société d’acclimatation : Étude sur les causes 
de la mortalité des poissons d'eau douce; Observations 
sur le Brochet ; trois Mémoires pour servir à l’histoire 
zoologique du poisson de la Chine, le Macropode ; Du 
transport des poissons vivants ; Mémoire sur la repro- 
duction du poisson américain le Fondule; le Gourami 
et son nid, etc. Un mémoire d'archéologie intitulé : Décou- 
verte d'une station préhistorique dans le département 
de la Seine. Deux guides : L'Écrevisse, mœurs et repro- 
duclion; Guide pralique du pisciculleur. Pierre Car- 
bonnier était chevalier de la Légion d'honneur, officier 
d'académie, membre de plusieurs ordres étrangers. 


LA BOUTEILLE DE CHASSE 


Sans cesse à la recherche des améliorations qu'on 
pourrait apporter aux instruments indispensables dont le 


naturaliste se sert journellement, nous venons, d’après 
un modèle qui nous a été remis par M. Sédillot, de faire 
confectionner une nouvelle bouteille de chasse en verre. 
Pour récolter les insectes, les pelites coquilles, les forami- 
nifères, etc., on se servait d’une bouteille en verre à large 
goulot dont le bouchon était traversé par un tube abso- 
lument cylindrique; cette bouteille avait l'inconvénient 
d’avoir le fond plat, d'être très fragile et, de plus, ne 
permettait pas de capturer aisément les petites espèces; 
l'instrument était aussi fort incommode à porter dans la 
poche. Ces inconvénients graves sont évités par ce nouveau 
modèle. Cette bouteille est ovale, plate, haute de 0,12 
de la base à l’extrémité du goulot; la largeur est de 0,052, 


l'épaisseur de 0,030. Le système de double tubulure est 
le même que dans l’ancienne bouteille; seulement le tube 
qui passe dans le gros bouchon qui clôt l'instrument a 
été taillé en biseau à son extrémité supérieure, afin de 
permettre de récolter les plus petites espèces. Le verre est 
assez résislant pour pouvoir supporter sans se briser un 
grand choc; l'instrument peut se tenir debout. La bouteille 
ainsi perfectionnée rendra assurément beaucoup plus de 
services que ce:'e dont on s’est servi jusqu'à ce jour, 
car, en outre des avantages énumérés, elle est facilement 
portative. On pourra se procurer cet instrument dans nos 
bureaux au prix de soixante-quinze centimes. 


OFFRES ET DEMANDES 


M. Ernest Olivier informe ses correspondants qu'il est 
actuellement de retour aux Ramillons près Moulins (Allier). 

M. Adolphe Lopez Cepezo, 4, rue Pedro Alorezo, à 
Perez de la Frontera (Espagne), demande à se procurer : Za 
Faune de l' Andalousie, de Rosenhauer, et {a Faune de 
l’Andalousie, de Rambur. 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


4354. Paris Imp. A. L. GuitLor, 7, rue des Caneites. 


(ù LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 


N° 


33 


1" Mai 1885. 


257 


| 
1 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 


Au bureau du journal 
RUE DE LA MONNAIE, 23 
PARIS 


» 


Pays compris dans 1 


ABONNEMENT ANNUEL : 
-Payable d'avance en un mandat-poste à l'ordre du Directeur. 


France et Algérie.:...,:,. 
Union postale, .. 
Tous les autres pays... 

(Affranchissement compris) 


ÉMILE DEYROLLE 


DIRECTEUR 


Secrétaire de la Rédaction 


LES ABONNEMENTS, PARTENT, DU 1% JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


} Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 


. gratuitement toute demande d'échange et de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS 


Cours de physiotogie générale. M. CHARLES ROUGET, 
professeur, a ouvert ce cours le jeudi 26 avril 1883, à 
quatre léures et demie, et le continuera les mardi, jeudi et 
samedi de chaque semaine, à là même heure. Ce cours 
aura pour objet : l'étude des mouvements rhytmiques el 
dés mouvements érectiles chez les végétaux et chez les 
animaux, spécialement dans les orgaries de la génération 
et leurs annexes. 


Les lecons auront lieu dans l’amphithéâtre d'anatomie : 


comparée. Les leçons praliques auront lieu au laboratoire 
le mardi, de trois à quatre heures. 


Cours de dessin appliqué à l'étude des plantes. M. LE 
SOURD-BEAUREGARD, commencera ce cours le samedi 
5 mai 1883, à une heure et demie, et le continuera les 
mardi, jeudi et samedi de chaque semaine à la même 
heure, dans la salle des cours de dessin, 61, rue de Buffon. 


Cours de géologie, — M. DAUBRÉE, professeur, membre 
de l’Académie des sciences, commencera ce cours le mardi 
let mai 1883, à quatre heures un quart précises, dans 
l’amphithéâtre de la galerie de géologie, et le continuera 
les samedis et mardis suivants, à la même heure. 

Le professeur trailera des faits fondamentaux de la 
géologie et particulièrement des consequences de l'activité 
interne du globe en ce qui concerne les gites métalliferes, 
l'origine des terrains stratifiés et la formation du relief du 
sol. Il continuera aussi à exposer les traits généraux de 
la géologie de la France. En cas d'absence, le professeur 
sera remplacé par M. Stanislas Meunier aide-naturaliste, 
docteur ès sciences, à qui est confiée la direction des 
excursions géologiques, que des affiches spéciales annon. 
ceronli successivement. 


Cours de chimie appliquée aux corps organiques. — 
M. CHEVREUL, membre de l'Institut, professeur, en son 
absence M. Cloëz, aide-naturaliste, ouvrira ce cours le 
mardi l° mai 1883, à 11 heures du matin, dans le grand 
ampbhithéâtre du Muséum d'histoire naturelle, et conti- 
nuera les jeudis, samedis et mardis suivants à la même 
heure. Le cours de celle annee sera consacré à l’histoire 
des principes immédiats contenus dans les êtres vivants, 
animaux et végétaux. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 2 JANVIER 1883 (Suite) 


Existence du zinc à l'état de diffusion compièle dans 
les terrains do!omiliques. — Note de M. Dieulafait. 


Un mémoire présenté par M. Dieulafait, il y a deux ans, 
a montré le zinc à l'état de diffusion complète, et en quan- 
tité sensible, dans les terrains de formation primordiale 
et dans les terrains de sédiment qui en dérivent. M. Dieu- 
lafait étudie aujourd'hui les conséquences de ce fait, et 
particulièrement la diffusion du zinc dans les terrains 
dolomitiques. Ceux-ci contiendraient constamment de 
l'ammoniaqueen proportion souvent supérieure à 1 gramme 
par décimètre cube, soit plus de 1 kilogramme par mètre 
cube de roche; en conséquence ce seraient des roches 
sédimentaires déposées dans de véritables estuaires, soit 
dans des golfes à peu près fermés. Étudiant alors en 
France et en Suisse, 1° le muschelkalk, de Grasse à Mar- 
scille ; 2° le trias supérieur de Grasse à Rodez, et dans les 


258 


LE NATURALISTE 


Alpes jusqu'à Brigue; 3° l'infralias de Grasse à Rodez; et 
4° l'horizon à Terebratulmmoravicæde Niee à Ganges et 
de Nice dans les Alpes jusqu'au lac dé W allenstadt, 
M. Dieulafait a reconnu le spectre du zinc avec 100 grammes 
et souvent beauégup moins de roche. Le zine y existe done 
à l’état de grande diffusion, Les minerais de zinc carbo- 
naté de Belgique, de Silésie, de Sicile, etc., sont toujours 
enrelations directes avec les calcaires magnésiens; et ces 
différents dépôts quoique d’âges très différents, montrent 
qu'à des époques très éloignées, les mêmes circonstances 
qui ont présidé à leur sédimentation, se sont produites. 
Quelles sont-elles? On ne le sait pas encore. 


Sur le carbonifère marin de la Haute-Alsace ; décou- 
verte du Culm dans la vallée de la Bruche. — Note de 
MM. Bleicher et Mieg. 


Les tranchées de la nouvelle ligne de Molsheim-Rothau 
ont permis de reconnaître dans des schistes noirs allernant 
avec une grauwacke grise des traces de végétaux fossiles 
(Sagenaria?, paraissant identiques à ceux d’Oberbur- 
bach, ainsi que dans un massif calcaire appelé marbre de 

chirmeck, situé au milieu des schistes noirs métamor- 
phiques. Ces derniers alternent, près du village de Vich, 
avec des banes de grauwacke riches en Xnorria imbricata, 
en. Bornia, (Calamiles) radiala, et peut être en Cyclop- 
teris? Le terrrain carbonifère alsacien offre actuellement 
une grande épaisseur, et est plus ou moins traversé par 
les roches éruptives, mélaphyres, porphyres, minettes. 
Aux mélaphyres sont associés des schistes et grauwackes 
à fossiles marins et terrestres. 

En résumé, on peut diviser ces terrains en deux séries : 
la première inférieure aux porphyres, caractérisée par une 
faune marine, et la deuxième, supérieure, sans fossiles 
marins, mais présentant de nombreuses plantes dela flore 
du Culm. Le terrain de transition de la vallée de la Bruche 
est analogue au carbonifère ancien de la Haute-Alsace. 


x 
* + 


_ Sur ia propriéléexcitante de l’avoine. — Note de M. A. 
Sanson, 

À la suite d'expériences faites à l’école de Grignon, sur 
les propriétés excitantes de l'avoine, M. Sanson pose les 
conclusions suivantes : 1° Le péricarpe du fruit de l’avoine 
contient une substance soluble dans l’alcool, et excitante 
des cellules motrices du système nerveux du cheval. 
2 Cette subslance, différente de la vanilline, et qu’on nom- 
merait avénine, aurait pour composition C56 H21 Az O18. 
3° Toutes les variétés d'avoine la contiennent, mais en 
quantités différentes. 4° Ces différences ne sont que quan- 
titatives. 5° Ges différences tiennent aussi du lieu de cul- 
ture. 6 Les variétés noires contiennent plus de principes 
excitants queles blanches. 7° Pour exciter suffisamment 
l'énergie névro-musculaire du cheval, il faut au moins 0,9 
de principe excitant, pour 100 d'avoine séchée à l'air. 


8° La couleur des variétés d'avoine n'est pas un indice cer- 
tainawpoint devue dela-propriété exeitante..9° Le dosage 
duyprincipe excitant donne seul unebase certaine d’appré- 
ciation. 10° La moüture affaiblit conisidérablement la pro- 
priété extitante. 11° L'excitation va en augmentant, puis 
s’affaiblit et se dissipe. 12° Enfin, la durée totale de l'effet 
d’excitation ou d'accroissement dé l’excitabilité névro-mus- 
culaire a toujours paru, dans les expériences, être d’envi- 
ron une heure par kilogramme d'avoine ingérée. 


SÉANCE DU 8 JANVIER 1883 


Sur la Ficoide glaciale (Mesambrianthemum crystal- 
linum).— Note de M. Hervé-Mangon. 


La ficoïde glaciale perd par la dessiccation 96,81 p. 100 
de son poids ; la combustion lui en fait encore abandonner 
1,80 p. 100, et les cendres restant forment 1,39 du poids 
total. Les cendres représentent donc 43 p. 100 de la plante 
desséchée, et se composent de chlore, potasse, soude, etc. 
Il y a analogie avec la composition des varechs, maïs pour 
la ficoïde, la polasse forme presque le tiers des cendres. 
Le mètre carré de terre cultivé par M. Hervé Mangon lui a 
donné 13k,1 de plantes fraîches, soit 131 000 kilogrammes à 
l'hectare; on en tirerait 1 820 kilogrammes de cendres, don- 
nant 335 kilogrammes de chlore, autant de soude et588 kilo- 
grammes. de potasse, qui donneraient 853 kilogrammes 
de carbonate de potasse. La culture de la ficoïde pourrait 
donc être rémunératrice, en l’utilisant comme plante à 
potasse, et rendrait probablement service aux terrains 
salés du littoral méditerranéen, son pays d’origine, pour 
leur enlever l’excès de sels alcalins qui les rend impro- 
ductifs. La ficoïde glaciale pourrait ètre, par suite, utilisée 
comme un puissant auxiliaire pour l’agriculture dans 
certaines régions de la France. 


a 
* * 


Sur l'existence du genre Todea de à les terrains 
jurassiques. — Note de M : B. Renau 


Jusqu'ici on n’avait pas encore signalé de Todea toi, 
L'examen d’un échantillon provenant de la Nouvelle Galles 
du Sud, exposé en 1878 à l'Exposition universelle et rap- 
porté au Pecopleris australis, a permis à M. Renault de 
reconnaître des frondes de Todea. D’après le peu qu'on en 
connaît, ce Todea ne différerait pas plus des espèces 
vivantes, que ces dernières entre elles. Il a été rencontré 
dans un gisement renfermant aussi des Echinostrobus, 
genre spécial au terrain jurassique, à l'étage oolithique. 


Les frondes sont bipennées; les pennes, distantes linéaires 


s'écartant perpendiculairement du rachis; les pinnules 
stériles, à bords légèrement dentés à l'extrémité, oblon- 
gues, acuminées, alternes ou opposées, soudées à la base, 
entre elles, sur une petite portion de leur longueur; lon- 
gueur 12 à 15 millimètres, largeur maximum 4 milli- 


| mètres. Pinnules fertiles linéaires, acuminées, plus étroites 


LE NATURALISTE 


259 


que les stériles (2,5 à 3 millimètres), presque aussi longues, 
moins serrées ; Sporanges globuleux, elliptiques, paraissant 


moins nombreux que dans les espèces vivantes de Todeu. 


SÉANCE DU 15 JANVIER 1883 


r y » 
M. Trécul' communique les tableaux concernant la 


_ramification de l'Zsatis tincloria, et se rapportant au tra- 
 vail précédemment offert à l’Académie. 


* 


Sur. les proposilions. de M. Balbiani pour combattre 


À Ze Phytioxera, el. sur l'œuf d'hiver du Phylloxera des 


vignes. américaines el. des vignes européennes ; 
M. Targioni-Tozzetli. 


par 


M. Targioni-Tozzeili conteste les affirmations contenues 
dans le vœu émis par la commission supérieure du Phyl- 
loxera, ne lés trouvant pas appuyées par des preuves. La 
fécondité dés génératrices agames des racines cessant 
dans la même année, au bout de peu de générations, et 
décroissant progressivement, puisque de- 20-24 gaines 
ovigères pour la première, le nombre décroit à 10-12, 6-7, 

2-3 pour les suivantes ; la dégradation des ailés agames 


‘qui n’ont plus que 4 gaines ovigères, et l’incapacité des 


mâles et femelles qui en proviennent de se reproduire, à 
moins de se compléter réciproquement, pour rouvrir le 


cycle des £ énérations normales, ne seraient que des con- | 


sidérations spéculatives. La diminution des gaines ova- 
riques, maxima vers l'automne, ne serait que la preuve 
de l'équilibre entre l'organisme et Ja vie, s’établissant à 
une certaine époque, sous l'influence des conditions exté- 
rieures, et venant à changer lorsque la nouvelle végétation 
de la vigne vient à donner de meilleurs aliments à son 
parasite. 1] serait singulier que les sexués dégradés dans 


Jeur puissance retrouvassent celle-ci dans l’acte sexuel 


au point de transmettre à leurs descendants ce qu'ils 
n’ont plus eux-mêmes. Le vœu de la commission, d'autre 
part, prend l'œuf d’hiver comme point de départ de 
l'infection de tout nouveau foyer, négligeant la dissémi- 
nation bien connue par les aïlés et les aptères même, 
ainsi que par le transport de plants infestés, première 
origine de l'invasion phylloxérique en Europe au moyen 
de ceps américains. M. Targioni-Tozzetti conclut en disant 
que le vœu de la commission devait être corrigé et s'ap- 
puyer sur cetautre préliminaire : Zns{ituer des recherches 
pour trouver et démontrer l'œuf d'hiver du ré api 
sur les vignes indigènes. 


Réponse à la note lens de M. Targioni-Tozzetli; 
ee M. Baibiani. 

M. Balbiani répond qu’il considère la destruction de 
l'œuf d'hiver comme un moyen pratique d'enrayer la 
marche du Phylloxera, et sans en tirer de conséquences 
au point de vue de l’effet qu ‘elle peut avoir sur les colonies 
radicicoles. D'un autre côté, la diminution progressive des 


 fructification plus abondante, et que 


gaines ovariques depuis le printemps jusqu’à l'automne, 
n'est pas en rapport avec la température, car celle-ci est 
maxima en été, à un moment où le nombre de ces gaines 
a déjà beaucoup diminué ; il n'y a pas non plus de relation 
avec l'alimentation, car au printemps la sève, plus aqueuse, 
est moins riche qu’à une période de végétation plus avan- 
cée. Des insectes ou des œufs sont transportés de racines 
épuisées sur des racines fraiches ; les gaines ovariques 
n'augmentent pas de nombre. Tous ces faits viennent 
infirmer les assertions de M. Targioni-Tozzetti. Les obser- 
Vateurs out tous reconnu que les transformations les plus 
précoces et les plus abondantes ont lieu sur les radicelles, 
et que ces dernières venant à faire défaut, elles deviennent 
plus rares et se font sur les grosses racines, faute. de 
mieux. M. Balbiani rappelle aussi que c’est sur des vignes 
indigènes que l’œuf d'hiver a été justement découvert en 
1875. Maintenant, si les générations gallicoles sont plus 
fréquemment rencontrées sur les vignes américaines que 
sur les européennes, on a reconnu, par contre, que des 
vignobles entiers de vignes américaines avaient les racines 
couvertes de phylloxeras et ne montraïent aucune galle, 
et cela pendant plusieurs années consécutives ; les légions 
aériennes d'aptères ne seraient donc pas une phase 
constante et nécessaire de l’évolution normale du parasite. 
Il en est de rnême de la génération sexuée hypogée, car 
depuis 1874, M. Balbiani et les autres observateurs n’ont 
pu retrouver les femelles, et l’on n'avait alors rencontré 
aucun mâle. M. Riley pense que l'introduction du phyl- 
loxera en Europe ‘été faite par le‘transport de l'œuf 
d'hiver, qu’il a trouvé lui-mème sur du bois d’un an, et 
qu’on peut rencontrer sur l'écorce soulevée du bois de 
deux ans ; ceci justifie la prohibition de l'importation des 
boutures. En résumé, M. Balbiani maintient sa confiance 
dans les opérations qu'il recommande contre l’œuf d'hiver, 


-et espère que leur utilité sera reconnue un jour par ceux 


mêmes qui la contestent encore à présent. 
Traitement des vignes phylloæérées, par le sulfocar- 
beurle de potassium, .en 1882 ; par M : Mouillefert. 


La société a traité en 1882,avecses ar 
2400 hectares répartis entre 535 propriétaires du Sud- 
Ouest et du Midi, en proportions presque égales, et le 
succès de l'emploi du sulfocarbonate de potassium contre 
le phylloxera s'affirme de jour en jour. Il a été employé 
821 000 kilogrammes de ce produit, soit une moyenne de 
350 kilogrammes à l'hectare ; le prix à l’hectare a varié de 
200 à 450 francs pour le Sud-Ouest, et est de 307 franes pour 
le Midi. La quantité d’eau employée a été de 120 mètres 
cubés à 150 mètres cubes par hectare. Il a été constaté 
que ce traitement, loin d’avoir une influence nuisible pour 
la vigne, ramenait à la vie les souches Pi rendait la 
s grains, moins 
exposés à la coulure, étaient plus gros et Épe nourris. En 
conséquence des frais que ce traitement nécessite, il sera, 
bon de consacrer à la culture de la vigne les terres fer- 
tiles aptes à la défense, tels que les sols frais, profonds 


260 


LE NATURALISTE 


et, autant que possible, de nature siliceuse. Le traitement 
au sulfocarbonate est avantageusement secondé par les 
fumures riches et rapidement assimilables. 


Ps» 


Sur les solutions de continuité qui se produisent, au 
moment de la mue, dans le système apodémien des 
Crustacés décapodes. — Note de M. F. Mocquard. 


En examinant la dépouille abandonnée par une Lan- 
gouste lors de la mue, M. Mocquard a constaté, en outre 
des lésions déjà connues, la rupture des arcades formées 
par les mésophragmes et les ares-boutants longitudinaux 
qui en dépendent, ainsi que celle des arcades endothora- 
ciques et des branches paraphragmales des endosternaux. 
Ce travail est préparé par une décalcification et un ramol- 
lissement des parties qui y sont soumises. L'appareil apo- 
cémien du Homard est un peu différent, mais les méso- 
phragmes se divisent de la même manière que chez la 
Langouste. M. Mocquard pense qu’il doit en être de même 
chez les Brachyures, malgré l’opinion de Couck, parce que 
l'ensemble des sinus veineux forme de chaque côté un 

canal demi-circulaire qui passe à travers les trous inter- 
cloisonnaires. 


LES GERBOISES 


L'autre mâle avait été précédemment assassiné par Lili; 
car celte gracieuse bête, fort douce et fort aimable avec 
son maître, a sur la conscience deux horribles crimes (1). 
Une première fois, j'avais dû la séparer de sa mère et de 
son frère, qu'elle avait très grièvement blessés; plus tard, 
comptant que l’amour adoucirait ses mœurs, je lui avais 
rendu son frère, remis de ses blessures ; je viens de dire 
ce qu'elle en avail fait : elle l’avait tué, non pas d’un coup 
de dent, dans un moment d'emportement, mais peu à peu, 
de sang froid, sans pitié ! Je le vois blotti, résigné, dans 
un coin de la cage. Elle allait et venait, la tête haute, l'air 
féroce ; chaque fois qu’elle approchait de sa victime, elle 
faisait un bond et retombait sur elle. Quand elle eut ainsi 
entamé sa peau et mis sa chair à nu, la vue du sang 
augmenta sa fureur. On eûl pu croire jusque-là qu’elle 
agissait inconsciemment, piétinant son frère comme elle 
eût fait un objet inanimé ; mais alors il ne fut plus possible 
de mettre en doute ses intentions criminelles; car, de son 
museau, elle fouillait et ravivait les plaies qu’elle avait 
ouvertes avec ses ongles. À chaque nouvelle attaque, le 
malheureux màâle se faisait plus petit, n'essayant pas de 
se défendre, et se contentant de geindre, de sa voix grasse 
et sourde. 

Brœhm compare à une petite toux le cri de la gerboise ; 
on pourrait aussi le comparer à un grognement faible, ou, 
mieux, aux efforts que fait une RÉspnne enrhumée pour 


LI 


.. (t} Eüli vit encore aujourd’hui, au Musée de Bordeaux. 


dégager ses cavités nasales de mucosités épaissies. Chaque 
fois qu’on la dérange dans son nid, chaque fois qu’on 
l'irrite, la gerboiïse fait entendre ce bruit. Si on la tour- 
mente dans sa cage alors qu’elle est éveillée, si, par 
exemple, on lui souffle dessus, elle ne se borne pas à 
manifester ainsi sa mauvaise humeur. De son museau 
elle pousse vers vous les étoupes de son nid, le sable, 
tout ce qui se trouve à sa portée, s’interrompant constam- 
ment pour vous observer; et si la cause de son dérange- 
ment persiste, elle finit par consiruire avec tous ces 
obstacles une barricade derrière laquelle elle s’abrite.  - 
Évidemment sa voix est trop faible pour lui être d’une 
grande utilité dans ses rapports avec ses ccmpagnes. 
Aussi m'a-t-elle paru avoir un autre moyen de communi- 
quer à distance avec elles. Souvent j’ai entendu Lili, dans 


et répétés. Je la voyais alors droite, raide, la t 
exécuter sur plate une série de petits sauts verlicaux, en 
prenant un point d'appui sur sa queue, qui ne quiltait pas 
le sol. Le bruit qui avait atliré mon attention était pro- 
duit par le choc de ses ongles sur le parquet, ses deux 
pieds s’élevant et retombant ensemble. Les lapins, dans 
leurs terriers, font souvent entendre un bruit analogue ; 
et j'ai signalé ailleurs le bruit de roulement qu’exécutent 
parfois, aussi avec leurs membres postérieurs, Pachyuro- 
mys Duprasi (Latr.) et les autres espèces de gerbillines. 

D’après Brœhm, quel que soit le nombre des gerboises 

ue l’on a réunies, la bonne harmonie ne cesse de régner 
entre elles. L'histoire de Lili nous montre qu'il n’en est pas 
toujours ainsi, et qu’il y a chez les Gerboises, comme chez 
les hommes, des caractères insociables et des natures 
sanguinaires. 

Brœhm commet une erreur plus grave (il en rejette 
d’ailleurs la responsabilité sur Heuglin, « dont on connait 
bien l'excellent esprit observateur ») en disant que les 
gerboises mangent de la charogne (1 jet se montrent {rès 
friandes d'insectes. Toutes celles que j'ai pu observer ont 
constamment refusé les insectes, la viande, le fromage, et 
généralement tous les produits d’origine animale. Il en est 
d’ailleurs de même de la plupart des petits rongeurs algé- 
riens, des gurbilles notamment, dont j'ai nourri en capti- 
vité piusieurs espèces. Je dois cependant signaler une 
exception à cette règle. Quand une gerbille met bas, cha- 
que fois qu'un petit vient au monde, elle mange aussitôt 
le PAcenie le cordon ombilical, et parfois aussi le nouveau- 
né; mais, à part ce cas, ces animaux ne se mangent pas 
entre eux, comme font si fréquemment les rats. En ce qui 
concerne plus spécialement les gerboises, quand Lili tuait 
son frère et poussait son muffle dans ses blessures, elle 
ne faisait aucun usage de ses dents, et j'ai pu constater 
qu'elle n'avait pas mangé la plus petite ue de sa vic- 
time. 


(1) Jai Pr D que la gerboise s'établit velontirs Re hs vieil- 
les sépultu servat blable 

induit Heuglin 
d 


e des terriers 
tout gars qu elle n n’a qu’à modifier légerement pour les nr 
son usa 


LE NATURALISTE 


261 


En relevant ces quelques erreurs, je n’entends pas con- 
damner en entier l’article que Brœhm à consacré aux 
gerboises ; bien au contraire, quand Bræhm raconte ce 

u'il a vu, ses observations me paraissent très-exactes et 
ses descriptions excellentes. 

Aussi, plutôt que de chercher d'autres expressions pour 


raconter les mêmes choses, je crois préférable de lui lais- 


ser un instant la parole : 

« On peut dire qu'il n'y a guère d'êtres plus charmants 
que les gerboiïses 

« Marchent-elle tranquillement, elles mettent une palte 
devant l’autre ; se hâtent elles, elles font des bonds qui se 
suivent de si près que l'on dirait un oiseau qui vole. Un 


bond succède à l’autre sans qu’on puisse remarquer le 


temps d'arrêt. Dans le saut, elles ont le corps un peu pen- 
ché, les jambes de devant rapprochées et étendues en 
avant, la queue dirigée en arrière et faisant équilibre. 

« Il'est très rare de voir ces animaux en Europe ; aussi 
dois-je considérer comme une bonne fortune d’avoir sous 
l'œil, au moment où j'écris ces lignes, une gerboïse assise 
ou plutôt endormie dans sa cage, car il est bon matin, et 
elle vient de se coucher... Elle dort tout le jour, depuis le 
malin jusqu’au soir, et, si on ne la dérange pas, elle ne 


Sort jamais de son nid. Maintenant (en novembre), elle 


s'endort à six heures un quart, et son sommeil dure douze 
heures. Pendant la nuit, elle se repose plusieurs fois du- 
rant une demi-heure. Quand on la sort de son nid pendant 
le jour, ellé se montre très endormie, se laisse aller comme 
un corps inerte et a de la peine à se réveiller. La position 
qu'elle prend pour dormir est toute particulière ; elle 
s’assied ordinairément sur ses talons, le bout des pieds en 
l’air; incline sa lète jusqu'à ce que son front repose à 
terre, et applique son museau contre son ventre. Sa queue, 
ramenée en avant, dépasse ses pattes. On dirait, à la voir 
ainsi, une boule de laquelle sortiraient deux longues jam- 
bes. D’autres fois, elle se couche sur le flanc, toujours en- 
roulée sur elle-même, et étend ses pattes en l’air. Elle 
ramène ses oreilles contre sa tête et en enroule le bout. 
Ces organes paraissent alors comme plissées et ratatinés. 
L'animal reste ainsi jusqu’à ce que sa nuit soit faite. A ce 
moment il commence à se remuer; il se nettoie, lisse ses 
oreilles, fait entendre un son qui ressemble à une pelite 
toux, et s'élance hors du nid. La gerboïse achève alors de 
se nettoyer ; aueun rongeur n’est aussi propre qu’elle. Elle 
emploie à sa toilette une très grande parlie de son temps, 
lèche ses poils un à un, les lisse, n’en oublie aucun. Le 
sable lui est fort utile, et elle semble ne pouvoir s’en pas- 
ser, Quand je la reçus elle avait dû en être privée depuis 
longtemps ; car elle se roula avec volupté dans celui que 
je lui procurai, le fouilla, le creusa, ne voulut plus le 
quitter. Pour se nettoyer, elle prend les postures les plus 
diverses. D'ordinaire elle s’assied sur le bout de ses pattes 
de derrière et sur sa queue. Elle élève les talons à quatre 
centimètres du sol, plie sa queue en are, le dernier quart 
porte le corps un peu en avant, joint 
de manière que les ongles se touchent, 
de telle sorte qu’elles paraissent 
Elle se sert très habile- 


appuyant sur le sol, 
ses pattes de devant 
et les projelte en avant, 
être des appendices de sa bouche. 


ment de ses membres pour se nettoyer. Après avoir fait un 
petit creux dans le sable, elle se penche, y place ses paties 
el son museau, el pousse en avant; si quelque obstacle 
s’oppose à ce qu'elle puisse chasser le sable devant elle, 
elle le rejette de côlé avec ses pattes. Elle se fait ainsi 
une sorle de sillon dans lequel elle se couche et promène 
la Lèête en commencant par la partie supérieure, puis par 
la partie inférieure, ensuite par le côté droit, enfin par le 
côté gauche. Cela fait, elle s’y couche tout au long, se 
retourne, s'étend, portant ses palles tantôt directement 
en arrière, tantôt directement en haut, en avant, ou les 
ramenant à son museau. Enfin elle reste immobile, ferme 
les yeux à moitié, et passe de temps à autre une de ses 
pattes sur sa face. Alors commence le nettoyage successif 
de chaque partie : la bouche, les joues, les moustaches 
lui donnent beaucoup de peine, emploient plusieurs 
minutes. Après la toilette de ces parties, elle se relève, 
s'assied et nettoie le reste du corps. Ses pattes de devant 
saisissent les poils par mèche, et ses dents les peignent, 
es lissent. Quand elle arrive au bas ventre, elle écarte les 
cuisses et courbe son corps, qui prend alors l'apparence 
d’une boule. Les postures qu'elle affecte, quand elle 
neltoie ses membres postérieurs, sont des plus curieuses. 
Elle laisse l’un d’eux dans la position ordinaire qu'il a 
lorsqu'elle est assise, et étend l’autre, la queue lui servant 
toujours à se maintenir en équilibre. Ses pattes de der- 
rière, quand elle s’en sert pour se gratter, se meuxvent 
avec une telle rapidité qu’on ne voit guère qu'une ombre 
qui s’agite. Ses pattes de devant, dont elle se sert pour se 
gralter la face, ont des mouvements moins vifs. C’est sur 
une de ces pattes qu’elle s'appuie quand elle se penche 
de côté. 

« La marche ordinaire de la gerboise consiste en une 
série de pas précipités. Elle étend ses membres de der- 
rière presque directement en avant, les pieds venant 
environ au niveau de la moilié du corps; en mème temps 
la queue, tendue en arrière, fait équilibre. Pendant que les 
pattes de derrière sont alternativement et rapidement 
portées l’une devant l'autre, celles de devantsontramassées 
sous le menton. Ma gerboiïse captive est très apprivoisée, 
etilest très rare qu'elle fasse de grands bonds. Elle ne 
s'y détermine que lorsqu'il s’agit de franchir un obstacle ; 
alors elle s'élance sans prendre d’élan, en détendant brus- 
quement ses jambes de derrière. Un jour que je l'effrayai, 
elle bondit à plus d’un mètre de hauteur. - 

« Elle peut, grâce à la disposition de sesmembres posté- 
rieurs et de sa queue, tenir son corps horizontalement ou 
verticalement, le courber même jusqu’à terre. Pour voir de 
quelle utilité lui est sa queue et jusqu'à quel point elle 
maintient son équilibre, on n'a qu’à prendre la gerboïse el 
à la retourner rapidement, de manière à la coucher sur le 
dos ; on la voit aussitôt faire décrire des cercles à sa queue, 
évidemment pour arriver ainsi à se redresser. 

« Pour manger, ma gerboiïse se lient sur la plante des 
pieds, courbe son corps en avant et saisit rapidement sa 
nourriture.A chaque instant elle prend plusieurs grains de 
blé dont un vase est rempli, mais elle ne les mange pas en 
entier; après en avoir rongé une partie, elle laisse tom- 


Ds 


262 


LE NATURALISTE 


ber le reste (1). En une seule nuit, elle entame ainsi cin- 
quante, soixante, cent grains ét même davantage. Rien de 
plus charmant que la gerboise quand on lui donne un 
raisin, des tranches de carotte, une pomme. Elle prend le 
morceau dans ses pieds de devant, le tourne, le retourne, 
le ronge sans le iaisser tomber. Quand un fruit est mou, 
succulent, comme l’estun raisin, elle estsouvent longtemps 
avant d'en voir la fin. Je l’ai vue mettre sept minutes à 
manger un raisin 

Brœhm conclut parle jugement suivant, auquel je sous- 
cris de tout cœur : 

« De tous les rongeurs que j'ai eus jusqu'ici en captivité, 
c'est la gerboise qui m'a causé le plus de plaisir. Ses 
qualités, du reste, la font aimer de chacun. Toutes les 


personnes qui ont vu celle que je possède en ont été en- 


chantées. Elle est si inoffensive, si douce, si gentille, si 
gaie et si joyeuse quand on l’a réveillée ; ses poses sont Si 
particulières, si variées, qu’on peut sans ennui rester des 
heures entières à l’'observer. » 


Les gerboises sont-elles sujettes au sommeil hivernal? La 


chose paraît incontestable pour certaines espèces, celle du 
Canada (Zapus hudsonius,Coues) parexemple; mais, pour 
nos espèces d’Algérie, les auteurs sont muets. L’an der- 
nier, au commencement de décembre, j'avais pour quel- 
ques jours confié Lili àun de mes amis. Celui-ci, s’étan 

absenté vingt-quatre heures, la trouva à son retour immo- 
bile et ne donnant aucun signe de vie. D'abord il la crut 
morte; mais bientôt les battements de son cœur et les 
mouvements respiratoires devinrent évidents ; ils augmen- 
tèrent peu à peu de fréquence et d'intensité; enfin, au 
boutde vingt minutes environ, Lili était revenue à son état 
normal. Dès que mon ami m’eut raconté le fait, j'essayai 
vainement de provoquer le rétour du phénomène en pla- 
çant la cage de Lili dans une chambre non chauffée ; jus- 
qu'à ce ‘jour je n’ai pu constater de mes yeux de sommeil 
hivernal chez gerboises. 

De même que tous les rongeurs, les gerboises peuvent 
se passer de boire, à condition de joindre à leurs aliments 
des plantes aqueuses. Je nourris les miennes avec de la 
salade et du pain, et je leur donne aussi du grain, des 
amandes, etc. Cette nourriture leur convient bien, car 
elle ne m'ont jamais paru malades, et toutes celles que 
j'ai perdues sont mortes par accident. Des six individus 
arrivésl’an dernier (1880) à Paris, on connaît le sort des deux 
mâles ; leur mère, celle qui me fatiguait par sa trop grande 
familiarité, est morte d’indigestion; un des jeunes, à son 
arrivée à Paris, avait été tué dans la chambre d’un de mes 
amis, où il s'était sauvé et où on voulait le rattraper. Les 
deux autres vivent encore, un à Paris, l’autre, Lili, dans la 
Gironde. Enfin, des trois individus importés cette année 
(1881), un, le seul mâle, d'un bond inconsidéré, a sauté par 


Ja fenêtre; ila fait une chute de cinq étages, dont il est. 


mort après quelques heures d’ RÉ les deux autres se 
portent fort bien, je CroRer l'un 
pellier. … FERNAND LATASTE. 

(1) Les gerboises, comme Ds ee savent fort adroitement 
pouiller le grain de ses enveloppes, qu’elles ne Pare pas et qui, 
er sn primitive, semblent des grains intacts au 


Me 
; 


| rien à 


un à Paris et l’autre à Mont- | 


LES DÉPOTS BATHYZOIQUES 


Sous ce titre interrogatif : « Quels dépôts devons-nous 
considérer comme formations de fonds? » (1) Theodor 
Fuchs, le savant géologue viennois, a fait paraître :récem- 
ment un mémoire d’un grand intérêt au point de vue de 
la géologie paléontologique. Depuis les travaux de Gressly 
et ceux subséquents de Forbes, il n’est guère d'ouvrage 
spécial qui ne parle de /acies, de dépôts liltoraux, de 
dépôts de grands fonds ; mais peu d'auteurs sont d'accord 
sur la valeur de ces, termes, et il n’est pas rare de voir un 


géologue donner comme dépôt typique des mers profondes 
_telle couche qu'un autre considère comme de formation 
_littorale indubitable. 


Cette confusion est attribuable, selon Fuchs, à ce fait, 
qu'aucun écrivain n’avait songé jusqu'ici à se poser nette- 
ment la question que lui-même a prise pour titre de son 

moire. Les remarquables travaux de Prévost, Suess, 
FES Mojsisovics, Seguenza et autres lui ont.fourni 
des matériaux précieux pour cet ouvrage, qu'il appelle 
modestement un essai; essai, dit il, non de résoudre la 
question, mais d'appeler la discussion sur elle. A notre 
jugement, Fuchs a fait plus et mieux que cela; et si son 
étude laisse la place à des travaux ultérieurs dans le même 
ordre d'idées, elle leur fournira du moins, si nous pouvons 
nous exprimer ainsi, un soubassement solide et durable. 

Nous n’entreprendrons pas de suivre l’auteur dans ses 
importantes déductions, et nous renverrons à l'ouvrage 
même ceux que pourrait intéresser une étude approfon- 
die du sujet; mais nous croyons rendre service à beaucoup 
des lecteurs du Nafuraliste en résumant pour eux les 
passages.les plus saillants du chapitre Généralités. 

Fuchs précise d’abord ce qu'il entend par formation de 
grands fonds (Tiefseebildung), ce terme étant plus ambigu 
qu’il ne parait l'être 

Au point de vue du sédiment, on a: appelé autrefois 
dépôts liltorauæ ceux qui se forment dans la zone d’action 
du mouvement des vagues, et dépôis de grands fonds ceux 
formés en dehors de cette action. Actuellement, on désigne 
par la première de ces expressions les dépôts dont les 
matériaux sont arrachés à la terre (galets, sable, limon), 
et par la seconde, les couches résultant d’une accumula- 
tion des corps flotiant sur la mer ou tenus en suspension 
par.elle (vase à Globigérines, à Radiolaires, à Diatomées; 
Red Clay). 

Pour le zoologiste et le paléontologiste, les dépôts de 
grands fonds sont ceux qui contiennent la faune des mers 
profondes, ou faune bathyzoïque, si l'on veut bien nous 
permettre ce néologisme dont l'emploi nous paraît com- 
mode et logique; c’est celte interprétation que l’auteur 
adopte, 

Mais que faut-il srionare par faune vathysolque, et où 


Fat ht PERTE en haben wir il Tiapehittngen zu belrach 

n Theodor Fes Custos um K. Hof-Mineralienkabinet in 

Wicn, n. Stuttgart . In-8, 98 pp. — Tire ge à part du Veues Jahr- 
buch für Pate. Geologie und Pahasntolnte 


LE :NATURALISTE 


263 


fixer exactement la limite qui la sépare de la faune litto- 
rale? Au premier abord, il paraît bien difficile de répondre 
à cette question. Forbes, par exemple, avait d'abord placé 
par les fonds de 50 brasses la limite supérieure de la faune 
des mers profondes; elle fut reculée plus tard à 100, 209, 
300 brasses; et enfin Günter déclara qu’à une profondeur 
moindre de 500 ou 600 brasses, il ne saurait exister de 
faune réellement bathyzoïque. 

Il convient. donc de formuler le problème en d’autres 
termes : 

A quel point faut-il diviser l'échelle bathymétrique des 
êtres pour que chacun des deux groupes zoologiques ainsi 
obtenus soit aussi homogène que possible, et, considéré 
dans son ensemble, contraste autant que possible avec 
l'autre? 

La question ainsi posée, on reconnait que la limite entre 
D une faune supérieure, ou littorale, et une faune inférieure, 
ou bathyzoïque, est le mieux placée dans les fonds de 40 à 
50 brasses, et par conséquent dans la 
la zone des Corallines. fan Sins EDS EPareS a 
__ Les bancs de coraux et leur brillant cortège animal, les 
|_ forêts d'algues et les prairies de zosteras, avec la faune qui 
_ leur est propre, les grands bancs de Bivalves, se trouvent 

au-dessus de cette limite; au dessous, les Brachiopodes 

etles coraux de grands fonds forment les postes avancés 

|| de la faune bathyzoïque; plus bas enfin viennent les 

“|| Éponges siliceuses, les Crinoïdes, et les autres organismes 

Il typiques des mers profondes. 
(A suivre.) 


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VASSEL. 


‘| BIBLIOGRAPHIE 


Ortotteri agrari. — Firenze-Roma. — Béncini, 1882. — 
Par A. TARGIONI TOZETTI. 
A tort ou à raison, les Orthoptères passent pour de 
“| grands ennemis de l’agriculture les ouvrages qui traitent 
“| de leurs mœurs, de leurs déprédations et des moyens 
de les détruire présentent, dans tous les cas, un grand 
“| intérèt. Aussi, bien qu'écrit en italien, le livre de M. le che- 
“| valier Targioni Tozetti se recommande aux naturalistes, 
1 |l aux agriculteurs et mème aux administrateurs, par la pré- 
“| cision des renseignements qu'il donne sur l'entomologie 
“| pratique. 
|  : L'auteur a compris sous le nom d’orthoptères : les ortho- 
1} ptères proprement dits, les Thysanoures etune partie des 
“| Névroptères. IL donne des tableaux dichotomiques : qui 
“| permettent d'arriver à la détermination des espèces ita- 
liennes. Il traite avec de plus grands détails les espèces 
nuisibles ou utiles. Denombreuses figures, insérées dans 
texte, en augmentent encore la clarté. | 
Après cette partie. descriptive, qui occupe le premier 
iers de l'ouvrage, viennent les renseignements pratiques. 
Nous trouvon 
ges causés par les orth 
| prendre pour prévenir le 
(h battre. Les procédés de destru 


optères, puis les précautions à 
fléau et les moyens de le com- 
ction usités en divers pays, 


partie inférieure de | 


avec les figures des machines agricoles employées à cet 
usage, viennent ensuite et précèdent le recueil des lois et 
ordonnances, promulguées tanten France qu'en Espagne 
et en Italie sur ces questions. 

La dernière partie contient quelques savantes citations 
des auteurs anciens relatives aux orthoptères, un glossaire, 
des renseignements bibliographiques et une: table des 
noms vulgaires'et des synonymes. 

En résumé, les lecteurs français trouveront dans ce livre 
officiel italien des renseignements qu'ils chercheraient 
vainement ailleurs. La faune orthoptérique du midi de la 
France, présentant la plus grande analogie avec la faune 
italienne, nos agriculteurs languedociens ‘et provençaux 
pourront profiter des moyens employés par nos: voisins 

coatre les invasions des Sauterelles, pour combattre ce 
fléau chez nous, si fléau il y a. 
À. FiNorT. 


41:20 


NOTE 


IOHDAZ 


s d'abord un historique complet des rava- | 


: SUR RAP 
LA FLORE DE LA GIRONDE . 


de M. A. CLAVAUD,. 


Si les Flores ne manquent pas en France, si une foule 
de florules départementales ont été publiées depuis un 
certain nombre d’années, on peut dire que les bons ou- 
vrages, les Aivres consciencieusement écrits, sont bien 
rares. À part trois ou quatre flores locales qui présentent 
une valeur réelle, et en particulier l'excellente Flore des 
environs de Paris, de MM. Cosson et Germain de Saint- 
Pierre, qui est un véritable modèle, tout le reste est plus 
ou moins mal fait, dénué de toute originalité, et le plus 
souvent le fruit de compilations. msg 

Celle sur laquelle je me propose d'attirer aujourd'hui 
l'attention et de faire une rapide analyse, par l'originalité 
de sa conception et par la perfection de son exécution, est 
digne de prendre place à côté dé ce que nous avons de 
plus soigné, en France, comme flore locale. Mais elle se 
recommande surtout, à mon avis, à l'attention des natura- 
listes par la nouveauté et l'originalité de son plan d’en- 
semble, lequel ouvre en quelque sorte une nouvelle voie, 
de nature mixte, qui semble devoir trancher les difficultés 
d'entente, au sujet de la valeur des formes végétales qui 
surgissent chaque jour entre les deux grandes écoles qui 
se partagent actuellement les botanisies, l'école Lin- 

_méenne et l’école dialytique ou Jordantenne. 

J'ai pensé qu’une œuvre aussi remarquable que celle 
que vient de publier M. Clavaud, sous le titre de Flore de 
la Gironde, méritait une mention spéciale, et qu'il conve- 
nait de la faire bien connaître au monde des Botanisles. 

| On ne sauraît trop rendre justice aux véritables savants. 
| Puisse cêtte note être à la hauteur de l’œuvre dont e 

| a l'analyse en vuel pod 
| À ma connaissance, il n’a guère été parlé de cette impor- 


tante publication que dans un des derniers Bulletins 


:. 5 


264 


LE NATURALISTE 


bibliographiques de la Sociélé botanique de France 
(E, p. 230, 1881), dans lequel des éloges bien mérités ont 
été décernés à l'auteur de cette flore, mais qui n’est mal- 
heureusement lu que par un nombre relativement restreint 
de botanistes J'essayerai donc ici de montrer au lecteur, 
le mieux que je le pourrai, quel est le plan que l'auteur 
a adoplé, sa particularité, ses avantages, enfin la valeur 
des descriptions et la commodité des tableaux analytiques 
des genres et espèces qui y conduisent (1). J’espère que la 
connaissance de cette note engagera bon nombre de mes 
confrères en botanique, qui ne possédent point encore cet 
ouvrage, à le mettre dans leur bibliothèque, et je puis 
affirmer qu'ils le consulteront souvent et en apprécieront 
comme moi toutes les qualités. 

P. A. GENTy. 
(A suivre). 


NÉCROLOGIE 


La conchyliologie vient encore de perdre un de ses 
fervents disciples en la personne de M. Gassies, directeur 
du musée préhistorique de Bordeaux, décédé le 14 avril, 
à l’âge de soixante sept ans. Nous retracerons en quelques 
lignes cette carrière modeste et si bien remplie 

Jean-Baptiste Gassies était né à Agen le 11 janvier 1816. 
Simple tailleur, il avait, dans sa jeunesse, montré de 
grandes dispositions pour l’histoire naturelle, et spécia- 
lement pour la conchyliologie ; aussi, grâce à de riches 
protecteurs qui avaient bien voulu encourager ses débuts 
et mettre leurs bibliothèques à sa disposition, il avait pu 
acquérir, par un travail persévérant, des connaissances 
suffisantes pour poursuivre ses recherches conchyliolo- 
giques. Dès 166, il commençait à publier le résultat de 
ses travaux. Peu à peu le modeste tailleur agenaïis se fit 
un nom dans le monde savant par ses nombreuses pub'i- 
cations. Membre de plusieurs sociétés savantes françaises 
et étrangères, il a collaboré activement à tous leurs tra. 
vaux. Ses principaux ouvrages sont : Calalogue raisonné 
des Mollusques terrestres el d’eau douce de la Gironde ; 

Tableau des Mollusques terrestres et d'eau douce de 
l'Agenaïis; Faune conchyliologique terrestre el fluvio- 
lacustre de la Nouvelle-Calédonie ; ce dernier ouvrage, 
le plus important de tous, fut publié en trois parties, avec 
une subvention du ministère, et valut à son auteur une 
récompense du ministre de l'instruction publique à la 
réunion des sociétés sayantes à la Sorbonne, en 1873. 

M. Gassies, qui était officier d'académie, ayait été lau- 
réat de l'Académie des sciences, lettres et arts de Bor- 
 deaux, et fut pendant trente ans un des membres les plus 
aclifs de la société Linnéenne de celte ville, 

En 1867, lorsqu'on décida l'installation d’un aquarium 
d’eau douce dans le parc de FExposition universe le, 
M. Gassies en fut nommé directeur. Il sut l’organiser avec 


0 Les tableaux analytiques du genres et des espèces sont seuls 
donnés dans ce premier fascicule, et il en sera de méme dans les 
prochains. Le tableau de l'analyse des sÉReto ne devant paraître 
qu’à la fin de l'ouvrage. 


succès, et son aquarium fut une des curiosités les plus 
intéressantes de l'Exposition. 

Lorsqu’en 1871 la ville de Bordeaux décida 14 fondation 
d'un musée préhistorique, elle confia à M. Gassies cette 
tâche difficile, et l'on peut dire que c’est grâce au zèle 
infatigable de son conservateur que ce musée, qui 
comptait à Son début environ six cents objets pris dans 
les collections de la ville, est anjourd’hui composé de plus 
de dix mille échantillons des diverses époques préhisto- 
riques. Enfin M. Gassies a complété ce musée par une 
collection et} , composée 
des armes, outils, vêtements ‘des peuples les moins civi- 
lisés, et formant un curieux rapprochement avec les mêmes 
objets de l’homme primitif. 

C'est au milieu de ses travaux persévérants et de ses 
efforts pour augmenter les collections qui lui étaient 
confiées que M. Gassies fut frappé, l’année dernière, d'une 
attaque de paralysie. Le mal fit des progrès rapides et 
vient de briser cette carrière si bien remplie. 

M. Gassies possédait une collection unique de coquilles 
terrestres de, la Nouvelle-Calédonie, comprenant tous les 
types qu’il avait décrits. Sa modeste position de fortune 
ne lui a pas permis de conserver ces richesses malaco- 
logiques et il a dû, avant sa mort, vendre ces matériaux 
qu’il avait si laborieusement amassés. Il est pénible pour 
notre patriotisme de constater que cette collection a subi 
le sort de plusieurs autres et est destinée à quitter le sol 
francais. 


Albert GRANGER. 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


Le docteur H. J. Haas vient d’être nommé licencié, chargé 
du cours de géologie et de paléontologie à l’Université de 
Kiel. : 

On nous annonce la mort de plusieurs célébrilés en 
histoire naturelle : 


— Le professeur baron Vincenz de Cesati, directeur du 
jardin botanique de Naples, décédé le 13 février dernier. 


— Le tons Bertillon, mort à Paris le 3 ma HS à 
s’était distingué par des iravaux de dans sur 
l’homme et par ses études botaniques. 


— Le professeur Phil. Christ. Zeller (né le 9 avril 1808, 
à Steinheim, dans le Wurtemberg, mort le 27 mars 18:83, 


| à Grünhof, près Stettin), bien connu par ses importants 


travaux sur les Microlépidoptères. 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


#354. Paris Imp: A. L: Guicor, 7, rue des Caneites. 


N° 34 


es 
% 


265 


15 Mai 1885. 


mais 


5 Année. 


a remet 


LE NATURALISTE 


DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


JOURNAL 


HN 


as 


À # ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 
|| LA REDACTION ET L'ADHINISTRATION 
{| ; Au bureau du journal France et Algérie 
) RUE DE LA MONNAIE, 23 

RIS 


Tous les autres pays.:- 


ABONNEMENT ANNUEL : 
Payable d'avance en un mandat-poste à l'ordre du Directeur. 


Pays compris dans l'Union postale. se i 


ten 


(Affranchissement compris) 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1° JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


ÉMILE DEYROLLE 


DIRECTEUR 


Secrétaire de la Rédastion 


Le Journal LE NATURALISTE est l” 
gratuitement toute demande d’ 


intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
échange et de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS 


M. BUREAU, professeur de botanique au Muséum d'his- 
toire naturelle, fera sa prochaine herborisation le dimanche 
20 mai 1883, dans la forêt de l'Isle-Adam. Rendez-vous 
à la gare du Nord à 7 heures 30 minutes du matin. 

Les inscriptions seroni recues aux galeries de Botanique, 
de midi à 4 heures. : 


M. Stanislas MEUNIER, aide naturaliste, fera une excur- 
sion géologique pu blique le dimanche 20 mai, à Orgemont, 


Yolembert et Beauchamp. 
Rendez-vous à la gare du Nord, où l’on prendra le train 


de 8 heures 45 minutes pour Argenteuil. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 22 JANVIER 1883. 


Sur le système lymphalique des télards de Gre- 
nouïille. — Note de M. L. Jourdain. 

La larve apode possède des réseaux lymphatiques 
superficiels, comme les Poissons et les Urodèles, et manque 
des grands sacs que renferme la peau de l'animal adulte. 
Un gros vasolymphe entoure l'ouverture buccale et se 
dilate inférieurement en un sinus qui sera le sac gulaire, 
_ete st remarquable par des papilles richement innervées. 
Un petil réservoir pulsatile placé de chaque côté entre la 
cuisse et la base du prolongement caudal, se monire sitôt 

l'apparition des membres postérieurs ; c'est le cœ'w lym- 


|_est formé de bonne heure, ainsi que les sacs des membres 


sous-cutanés que présentera l'adulte. Le sac périproctal 


postérieurs ; quand les membres antérieurs apparaissent 
sous la peau, le compartiment latéral du sac thoraco- 
latéral se creuse le long des flancs ; puis le sac abdominal 
se forme. Les sacs latéraux s’allongent et se rejoignent 
lors de l’atrophie des branchies, complétant le sac thoraco- 
latéral par la formation de son compartiment thoracique. 
Enfin lorsque la queue est presque résorbée, le sac dorso- 
crânien se constitue d’arrière en avant. Ces sacs se 
creusent ; la couche sous-cutanée disparait ainsi que les 
vasolymphes et le réseau lymphatique cutané. Les sinus 
linguaux ne se constituent qu'au moment où la langue 
prend sa forme définitive, et les réservoirs thoraciques, 
lorsque l'axe scapulaire arrive au lerme de son dévelop- 
pement. La larve possède un réseau périaorlique avec 
faible dilatation entre le cœur et les reins. Les branchies 
internes contiennent des lymphatiques afférents et effé- 
rents. 


* 
LE 


Sur le déveioppement de l'appareil reproducteur des 
mollusques pulmonés. — Note de M. H. Rouzaud. 


L'appareil génilal des Pulmonés adultes provient en 
entier d'un bourgeon exodermique d’abord -claviforme et 
simple, que M. Rouzaud appelle bourgeon primitif, dont 
le sommet libre et ramifié est la glande hermaphrodite. Ce 
bourgeon se montre dès l'éclosion ou peu de temps après 
et est formé de cellules à prolifération rapide; de clavi- 
forme, il devient cylindrique et se compose d’une portion 
basilaire tenant à la peau, puis d'un sommet plus ou 
moins libre. De la portion basilaire dérive bientôt un 
bourgeon plein et claviforme, dirigé en avant; c'est le 


phatique postérieur de l'adulte. En même temps que les 
membres postérieurs el antérieurs apparaissent les sacs 


bourgeon pénial d'où procédera le pénis. À son Sommet 


à 


PPT 2e 


266 LE 


NATURALISTE 


libre se montre un tractus musculaire, origine du futur 
muscle rétracteur, duspéniseUn second bourgeon dérivé; 
nommé sagillai, Situé au-dessus de l'origine du bourgeon |. 
pénial, deviendrale sac du dard, Chez certaines Hélix, du | 
bourgeon sagiltal naissent des bourgeons tertiaires qui 
formeront les Zlandes où vésicules multifites. Sitôt l'ap- 
parilion du bourgeon pénial accomplie apparaissent vers 
le milieu du bourgeon primitif la fextelutéro copulatrice 
et la /enle uléro déférente qui constitueront la poche 
copulatrice et le canal déférent. IL y a symétrie d'une 
part entre le sac du dard el la poche copulatrice, et 
d'autre part, le pénis et le canal déférent. Ces derniers 
rire des diverticules, branche copulatriceet flagelt- 
lum. Les deux fentes en apparaissant. ont séparé trois 
bandes cellulaires : la première a formé la poche copula- 
trice ; la deuxième devient le canal déférent ; la bande 
médiane deviendra l’oviducte. Toutes ces parties, isolées 
par les fentes et les bourgeons, se creusent par écarte- 
ment des cellules. En même temps, au Sommet du bour- 
geon primitif, se forment de petits bourgeons, rudiments 
des lobules de la glande hermaphrodite. Il résulte de ces 
observations, que les produits sexuels sont des dérivés de 
l’'exoderme. 
n 5 

: Sur les infusoires suctooitiés. — Note de M. C. y Mé- 
réjkow Sky. 

Répondant à une note critique précédente de M. Mau- 
pas, M. de Méréjkowsky maintient que les quatre 
organes de l’infusoire en question ont bien les caractères 
morphologiques et physiologiques des suçoirs ; ils pré- 
sentent un pédoncule terminé par un élargissement glo- 
buleux deux ou trois fois plus large que le pédoncule. 
C'est avec leur aide que l'animal se fixé ; il en résulte que 
ce ne sont ni des cils, ni des cirrhes. D'autre part, il ne 
péut y avoir confusion entre Meso linium et Acarella, le 
premier genre étant caractérisé parce qu'il ne porte rien 
au sommet du col, tandis que le dernier est orné de quatre 
suçoirs. Quant à l'Acfinolobus radians et non pas varians, 
M. Stein, qui l’a décrit, ne parle pas de sucoirs. En fin de 
compte, M. de Méréjkowsky maintient son groupe des 
Suctociliés. 


SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE 


SÉANCE DU 24 AVRIL, 1883 

M. le D' Jousseaume fait une communication sur un 
genre nouveau de la famille des Pleurotomides, se distin 
guant des espèces du genre Drilia par l'absence d'une 
échancrure siégeant sur le bord externe de l'ouverture, 
et d'une gibbosité longeant le même bord; il donne à ce 
nouveau genre le nom de Makimonos. 

M. Certes fait une communication sur un infusoire nou- 
veau trouvé dans ” eaux sauiitres venant dé l'étang 
de Cazaux. Secrétaire. 

-H. Prersox. 


FRE RÇU su. 


LES INSHCTES  FOSSILES EN GÉNÉRAL 
ET OBSERVATIONS 


SUR QUELQUES INSECTES DES TERRAINS HOUILLERS 
E COMMENTRY (ALLIER — FRANCE) 
Par M. Charlés BRONGNIART 


cqenygplaion faite le 29 mars 188*, en Sorbonne, 
congrès des sociétés savantes. 


De tous les Arthropodes dont on a retrouvé des restes 


dans les différentes couches qui composent l'écorce ter- 
resire, ce sont les Crustacés qui ontle plusattiré l'attention. 
C'est à Alexandre Brongniart et à G. Desmarest que l’on 
doitles premiers travaux d'ensemble sur ce groupe d’arti- 
culés. On négligea pendant fort longtemps les autres 
classes d’Arthropodes, et ce n’esl que depuis peu d’années 
qu’on à commencé à entrevoir tout l'intérêt que peut 
présenter l’étude des Insectes fossiles, 

Ce sont les Hexapodes des terrains tertiaires et secon- 
daires qui ont été le plus étudiés jusqu'à présent, et cela, 
parce qu'il était plus facile de s’en procurer. 

A l’époque tertiaire, les Insectes élaient nombreux; les 
Coléoptères, les Hyménoptères (surtout les Formicides), les 
Diptères, les Lépidoptères, les Hémiptères, les Névroptères 
etles Orthoptères étaient largement représentés ; ils diffé- 
raient peu des types de l’époque actuelle ; toutefois c’est 
principalement dans les régions tropicales ou tempérées 
que sont relégués actuellement les: descendants de ces 
insectes tertiaires. Je citerai par exemple, parmi les Diptè- 
res, le genre Plecia (Bibionides), qui était nombreux en 
espèces dans toute l'Europe pendant la période tertiaire, 
et qui de nos jours, ne se Ré des que dans les pays 
chauds. 

Dans les terrains secondaires, es Éonibent et les 
Lépidoptères sont rares, tandis qu'on trouve en assez grand 
nombre des représentants des autres ordres. 

Mais, comme je le faisais remarquer plus haut, la plupart 
de ces Insectes sont très voisins de ceux qui peuplent la 
surface actuelle de notre globe, et bien. que leur étude soit 
très intéressante, elle ne fournit que peu de renseignements 
sur l'origine des insectes. : 

Au contraire, les insectes des temps primaires sont fort 


| curieux, sous ce rapport, parce qu ‘ils contiennent des 


formes qui servent de passage entre différents ordres. 


En effet, c'est en recherchant dans les terrains de sédi- 
ments les plus anciens que l’on découvrira les es _ 


unissent les divers types d'insectes 

Les Hexapodes ont été rencontrés dans les vod he 
carbonifères. Ils ont été toujours considérés comme fort 
rares à celte époque ; et en effet, depuis que l’on:s’oceupe 
de paléontologie entomologique, jusqu’à ces dernières 
annéesonn’en RnRRire, 4e les divers: terrains houillers 


Pi Lé: 


du monde entier, que 1 


AVI C Cot 


restreint si l’on le compare à celui: ps types de notré! 
époque. En France on n'en avait pas découvert. Das! || 


circonstances particulières me permettent de modifier: 


LE NATURALISTE 


267 


nsidérablement les idées que l’on s'était faites sur la 

reté des Insectes dans les lerrains primaires. 

fn 1876, après la publication de mon mémoire sur ce 
jeux Eatomostracé conservé si complètement dans la 

ilice des terrains carbonifères de Saint-Elienne, et que 


eur des mines de Commentry, par l'intermédiaire de 
\. Grand'Eury, une empreinte remarquable trouvée dans 
es schistes houillers de Commentry. Je considérai ce 
“fossile comme appartenant à la famille des Phasmiens 
parmi les Orthoptères, et je le nommai Prolophasma 
… Dumasii. Depuis ce moment on à trouvé à Commentry 
. près de 700 échantillons d’Insectes fossiles. 
— peut sembler étonnant, au premier abord, que dans 
… une seule localité, à Commentry, on ait découvert, en 
É atre années, sept fois plus d'échantillons que dans lous 
les autres gisements, en trenle et quelques années. 

En voici l'explication, En général on exploite la houille 


leries, de voir, à l’aide 


à ciel ouvert. On 
s schistes, et on 
. Cependant cet avantage 
Kerait bien inutile si M. Fayol n'avait pas su intéresser à 
recherches non seulement les ingénieurs qui sont sous 
qui mettent à 


1} A l'aide de ces échantillons, ’accroit 
: il est possible de donner un aperçu de la 
de l'époque houillère. | 

‘Avant mes recherches, sur les cent dix échantillons 
| à aux Névroptères ; 


dictyoptères (ordre créé par 
sectes ayant des ailes voi 


Les Coléoptères sont très douieux;ces MOTS 
vel ordre être considérés COMME des fruits fossiles. 


-lromve à l'aide de: uelle 2 HA Les # 
trompe à l'aide de laq et devront: jusqu’à : 


Cependant ils existaient probablement à celte époque, car 


j'ai signalé à la Société entomologique de France, en 1877, 


des bois fossiles paraissant avoir été perforés par des 
Bostrichus ou des Hyl ou,du moins, par des Coléop- 
tères analogues. 

Quant aux autres insectes, peut-on les rapporter aux 
Orthoptères el aux Névroptères ? | 

Grâce aux magnifiques échantillons que je possède, je 
suis absolument porté à croire que les Orthoptères et les 
Névroptères ne formaient, pendant la période houillère 
qu’un seul et même ordre, auquel même on pourrait 
rattacher les Hémiplères du groupe des Fulgores. 

ILest certain que l’on rencontre des Blattes, qui sont des 
Orthoptères vrais, et des ailes qui cerlainementont appar- 
tenu a des névroplères vrais ; néanmoins on trouve des 
types qui établissent une transition insensible entre les 
névroptères et les orthoptères. 

Je pense donc qu'il serait convenable de désigner tous 
ces insectes par la dénomination commune de Névrorthop- 
tères, réunissant ainsi dans un même ordre, les Orthop- 
tères et les Névropières, tels qu'on les comprend de nos 
jours, et les Palæodiciyoptères de Goldenberg. 

J'ai étudié plus spécialement l’une des familles de ces 
Névrorthoptères. Je veux parler du Protophasma Dumasti 
nobis et du Titanophasma Fayoli que j'ai décrit tout 
récemment dns les comptes rendus de l'Académie des 
sciences et dans le Bulletin de la Société géologique de 
France. 

Lorsque j'étudiai le Protophasma Dumasii je le compa- 
rai aux Phasmiens vivants, et je confondis avec une élytre, 
la base d’une aile de la première paire. Grâce à un nouvel 
échantillon, qui diffère assez du premier pour me permeltre 
de l'appeler Protophasma Woodwardit, j'ai pu compléter 
sa description et me convaincre que ces insectes s'écar- 
taient assez des Phasmiens vivants pour moliver la créa- 


tion d’une famillenouvelle, la famille des Protophasmiens. 


Voici en effet quelles sont ces différences. j 

Chez les Phasmiens vivants le prothorax est de beaucou 
plus court que le mésothorax et que le métathorax. Chez 
les fossiles le prothorax est au moins aussi long que les 
autres segments dû thorax. 

Enfin chez les vivants, les ailes de la première paire, 
portées par le mésothorax, sont petites et écailleuses, ce 


sont-des élytres; les ailes de la seconde paire, portées par 
le métathorax, sont grandes et divisées en deux parties ou 


champs : le champ antérieur, coriacé, parcouru par des 
nervures presque droiles et quelquefois divisées, et le 
champ postérieur, en forme de quart de cercle et présen- 
tant des nervures droitès et rayonnant autour du point 
d'attache de l'aile. Ce champ postérieur peut se replier en 
éventail sous le champ antérieur. 

Chez le fossile on ne remarque rien de semblable. 

Les élytres sont remplacées par des ailes véritables aussi 


grandes que les ailes de la seconde paire; les ailes de la 
e| seconde paire ne sont pas divisées en deux champs dis- 
- | tinets. Cela se conçoit : ces 
protégées par les ailes de la première paire, n’ont pas be- 


dernières ailes étant abritées, 


soin de se replier en éventail. 


# 


268 


LE NATURALISTE 


Ces Insectes diffèrent donc par leurs caractères les plus 
importants des Phasmiens vivants. 

Quant à cet autre Protophasmien, le Tilanophaisma 
Fayoli, c'est le plus grand de tous les Insectes connus; il 
mesure 28 centimètres de long. 

L'abdomen présente comme chez les vivants, les mêmes 
appendices dépendant des organes de la génération. Mal- 
heureusement la portion supérieure du thorax n'étant pas 
conservée, il était impossible tout d’abord de dire si l'In- 
secle élail ailé ou aptère. Il était permis de supposer qu'il 
était aptère, car beaucoup de Phasmes actuels sont privés 
des organes du vol. D'un autre côté jamais, jusqu'ici, on 
n'avait trouvé d'Insectes dépourvus d'ailes dans les ter- 
rains carbonifères. 

Une découverte inattendue me permet presque d’affirmer 
que ce gigantesque Protophasmien était ailé. M. Fayol eut 
la bonne fortune de découvrir une aile qui par ses dimen: 
sions peut être rapportée à cet Insecte. Elle ne mesurait 
pas moins de 17 centimètres de long, sur 6 centimètres de 
large 

Ce qui vient encore à l'appui de cette opinion c'est qu'un 
autre échantillon, que je puis, d'après les caractères de son 
corps, ranger parmi les Prolophasmiens et que je nomme 
Diclyoneura Goldenbergi présente en place des ailes qui 
sont très semblables à la grande dont je viens de parler. 

Mais, fait très intéressant, le Dic{yoneura Goldenbergi 
et la grande aile que je suppose devoir appartenir au Tüta- 
nophasma Fagoit ressemblent beaucoup aux ailes rangées 
par Goldenberg dans l’ordre des Palæodictyoptères. Ce sa- 
vant auteur ne connaissait que des ailes séparées. 

Grâce aux beaux échantillons que je dois à mon ami 
M. Fayol, je puis comyléter les recherches de Goldenberg. 
Un grand nombre des ailes que ce savant d’outre-Rhin a 
rangées dans l’ordre des Palæodictyoptères sont des 
Protophasmiens. Je compte faire connaître dans un pro- 
chain mémoire les Protophasmiens de l’époque houillère. 
Peu à peu je révélerai au monde savant les richesses 
découvertes à Commentry par M. Fayol, richesses qui 
s’accroissent sans cesse 

Si Rs considère l'organisation élevée de tous les 
inse houillères, il est impossible d'admettre 
que les Hexapodes aient fait leur apparition seulement 
dans les terrains carbonifères; il faut reculer beaucoup 
leur origine. D'ailleurs M. Samuel H. Scudder a découvert 
des débris d'ailes d'insectes dans les terrains dévoniens 
du Nouveau Brunswick. 

De tous les faits que je viens de signaler il ressort : 

1° Que les insectes ont existé dès la période dévonienne ; 

2 Qu'àa l'époque carbonifère, ils étaient représentés 
par des formes tenant des Orthopières, des Névroptères 
et des Hémiptères de la famille des Fulgorides; que par 
conséquent ils formaient un groupe très homogène; 

3° Que les Insectes des temps primaires étaient tous 
(sauf les deux Coléoptères supposés) des insectes à méta- 
morphoses incomplètes ; 

4° Que ce n’est qu'aux époques secondaires que les 
insectes ont commencé à se différencier 

5° Que pendant les périodes tertiaires les insectes difté- 


raient peu de ceux qu'on trouve actuellement, mais que 
ceux qui vivaient à l’époque tertiaire en Europe ne comp- 
tent plus de représentants de nos jours que dans les 
régions chaudes du globe. 


HELMINTHOLOGIE 


. Note sur la présence d'un Bothriocephalus latus 
Ra chez un Chien de dix mois, né et élevé à Vin- 
cennes,et qui n'a jamais quitté cetle localilé. —- Par P. Mé- 
griin. 

J'ai fait, le 15 miars dernier, l’autopsie d’un jeune chien 
braque âgé de dix mois et mort d’une complication pulmo- 
naire de l'affection critique gourmeuse dont sont si souvent 
atteints les jeunes chiens. Ce chien, qui appartenait à un 
capitaine d'artillerie de mes amis, était né à Vincennes, 
d’une chienne qui y existe encore et n'avait jamais quitté 
cetle localité. La base de sa nourriture, et on peut même 
dire sa nourriture exclusive, consistait en restes de soupes 
de soldats 

A cet autopsie, outre une douzaine de Tenia serrala, 
j'ai trouvé un autre Cestoïde, un Bothriocephalus latus, 
dont la présence m'a fort surpris. En effel, ce parasite n’a 
pas encore élé vu chez le chien en France, et il n’a été 
signalé, chez cet animal qu’en Allemagne, et encore très 
rarement. C'est le même parasite qu’on rencontre chez 
l'homme assez fréquemment et qu’on regarde comme spé- 
cial à certaines contrées, comme les bords du lac Léman, 
ceux de la Vistule et de certains lacs du nord ouest de la 
Russie. 

Lorsqu’à la suite des expériences de Kuchenmeistar, de 
von Siebold, de Leuckart et de van Beneden, il fut démon- 
tré que les Cysticerques élaient des formes imparfaites de 
Cestoïdes qui acquéraient leur net développement lors- 
qu'elles arrivaient dans 1 
on en tira cette conclusion, — beaucoup trop exclusive 
comme je l’ai déjà démontré, comme je le démontrerai en- 
core, — que le Cysticerque était une véritable larve, et que 
tous les Cestoïdes étaient obligé de passer par cette forme 
pour arriver à leur complet développement. On s'ingénia 
alors à chercher le Cysticerque du Bothriocéphale large, 
comme on cherchait ceux de tous les autres vers rubannés, 
et un auteur, Bertolus, crut l'avoir trouvé dans un ver 
incomplet que les naturalistes connaissaient sous le nom 
de Ligula nodosa et qui vit chez beaucoup de poissons 
d'eau douce, et principalement chez les Salmonés et les 
Percoïdes. Bien que l'opinion de Bertolus fût restée à l’état 

; de simplehypothèse, attendu qu'aucune expérience confir- 
mative n’est venu l’appuyer, bien que Diesing eût démon- 
tré que la fameuse Ligula nodosa n'était autre chose 
qu'un Triænophore incomplet ou vieux et privé de ses cro- 
chets tricuspides, — ce que j’ai montré aussi dans mon étude 
du développement de ce curieux parasite (Journal d'ana- 
tomie de M. le professeur Ch. Robin, 1881), — on crut à 
l'hypothèse de Bertolus et on y croit encore, tant la théorie 
des causes finales appliquée aux Cysticerques a d'’attraits. 


Knoch, de Saint-Pétersbourg, s’est déjà élevé contre 


LE NATURALISTE 


269 


ÿ. 
"css 
G 


cette hypothèse, et dans une note communiquée à l'Aca- 
démie des sciences de Paris, dans sa séance du 11 janvier 
1869, il a rapporté de nombreuses expériences démontrant 
d'une manière irréfutable que le Bothriocéphale large se 
développe directement chez le chien par l'ingestion d'œufs 
ou d'embryons de cet Helminthe. 
«. L'observalion que je rapporte vient à l'appui des expé- 
|| riences de Knoch. En effet, ni les poissons du lac de Ge- 
(Munève, ni ceux de la Vistule, ni ceux des lacs de Ja Russie 
n'arrivent à Vincennes, etle Chien demon observation n’en 
a jamais mangé; mais l'hôpital militaire de Vincennes re- 
=. çoit de temps en temps des hommes affeclés de Bothrio- 
M céphale. J'en ai vu il y a trois ans un magnifique exem- 
: | plaire que me montra le pharmacien en chef de cet hôpital, 
el qui fut maïheureusement jeté au fumier par un garçon 
de laboratoire trop z2élé. On sait que le Bothriocéphale 
large contient jusqu'à dix millions d'œufs, el que ces œufs 
“conservent très longtemps leur vitalité. Les eaux de pluie 
qui lavent le fumier de l'hôpital, sont reçues par les petits 
ruisseaux qui coulent derrière, à travers le bois et c'est là 
sans nul doute, attendu qu'aucune autre hypothèse n’est 
… possible, qu'un œuf ou un embryon cilié de Bothriocé- 
|} phale aura été absorbé par le chien en buvant dans ces 
| ruisseaux. 


TROIS QUESTIONS 


N 2% 


_ Les origines de la plupart de nos races d'animaux 
me domestiques nous sont encore inconnues, el les tentatives 
… faites jusqu’à ce jour pour reconstiluer leur état civil 
|} sont demeurées le plus souvent infructueuses. Devons- 
. nous donc abandonner tout espoir de résoudre des pro- 
- blèmes si intéressants à divers titres? Avant de nous 
| résigner ainsi, je crois qu'il y a lieu d'essayer encore 
|} quelques efforts. ET 
{} me semble d'ailleurs que l’on a un peu manqué de 
{ll méthode dans ces recherches. Au lieu de procéder du 
connu à l'inconnu, on s’est attaqué d'emblée aux cas les 
plus compliqués et les plus difficiles : par exemple on à 
. considéré le Chien, dont l’origine se confond avec celle 
; de l'Homme lui-même: et avant d’avoir établi sur des 
_ bases solides un système de classification rationnel et 
(| complet de ses races domestiques actuelles (étude qui 
 demanderait des matériaux à remplir un musée et des 
| années d'un travail assidu); avant même d'être absolu- 
| ment fixé sur le nombre et la valeur des formes sauvages 
| du genre, on s'est posé des questions comme celle ci:: 
| nos Chiens proviennent ils d'une seule ou de plusieurs 
espèces souches? j 

Cependant, à ne consi 
| Parmi ceux-ci, que l'ordre 
| la domestication du Cochon d'Inde est plus récente encore, 
: : ulot remonte à peine à 
et celle des Souris et du Surm | 
; Quelques années. FE  retonton:6 soolbgietes | 


dérer que les Mammiféros, el, 
des Rongeurs, le Lapin ne nous 
1 ï ] Lnlae 


_: Je me propose ici d'atti x . Ës 
+ ur ces: trois dernières espèces, dont il est urgent de 


mettre les papiers en règle, si nous ne voulons pas laisser 
nos arriére-neveux aussi dépourvus de renseignements 
précis à leur égard que nous le sommes à l'égard du 


. Chien, du Bœuf, du Cheval,ete. 


Quant au Lapin domestique, l'étude de son origine ou 
de ses origines est déjà beaucoup plus compliquée. En 
attendant que je l’entreprenne, j'en recueille les maté- 
riaux (1). C'est sans aucune preuve que Darwin (2) le fait 
descendre du Lapin sauvage. 

Le Lapin d'Algérie (Lepus aigirus Loche) (3) est spécifi- 
quement distinct de celui d'Europe (Lepus cuniculus L.), 
j'ai pu m'en convaincre personnellement. De laquelle des 
deux espèces proviendrait le Lapin domestique, si différent 
de l’une et de l’autre? 

Ces différences, il est vrai, ont dû paraitre peu considé- 
rables à Darwin, qui n’hésitait pas à faire descendre le 
petit Lapin de Porto-Santo (Lepus Huæieyi Haeckel) (4) 
d’une Lapine domestique abandonnée dans l'ile avec ses 
petits en 1418, 1419 ou 1420! Mais l’espèce vit aussi 
dans les îles Salvages (j'en possède un crâne de cette 
provenance, recueil'i le 5 août 1882 par M. Henri d'Al- 
bertis et donné par M. le marquis Doria). Auraït-on aussi 

_ | Er Aer » 4 EH A | 4 | 1 4 


LA 


P I pel, progé- 
niture aurait-elle subi exactement les mêmes modifications 
que celle de leurs voisins de Porto-Santo? Cette forme est 
trop tranchée et, de l’'aveu même de Darwin (5), ses carac- 
tères sont trop constants, pour qu'il me paraisse admis- 
sible qu’elle ait pu dériver, en quatre ou cinq siècles 
seulement, de notre Lapin domestique; et, malgré toute 
mon admiration pour le créateur de la théorie de la 
sélection, je ne puis croire, sans preuves, à un fait aussi 
extraordinaire et sans analogue. A l’époque où, dit-on, le 
navigateur Gonzalès Zarco làcha sa Lapine à Porto-Santo, 
cette île n’était découverte que depuis cinq ou six ans, 
et, vraisemblablement, n'avait pas été soigneusement 
explorée; il est donc assez naturel qu'on n'ait pas pris 
garde alors aux Lapins autochtones qui la peuplaient et 
qui, quelques années plus tard, quand on y eut créé des 
établissements, manifestérent leur abondance par les 
dommages causés aux colons. 

En somme, il existe, au moins et à ma connaissance, 
trois bonnes espèces de lapins sauvages, et toutes trois 
sont distinctes de nos Lapins domestiques; mais ceux-ci 
formentils une seule ou plusieurs espèces, et quelle est 
leur provenance? C'est sur quoi je ne puis rien dire actuel- 


{1) Je recevrai avec empressement, en échange de Mammifères ou 
Reptiles d'Europe et d’Algérie, des crânes de Lepus sauvages de 
provenances authentiques. 

9) De La variation des animaux et des plantes à lélat domestique, 
Paris, Reinvald, 14879, t. 1, Ch. iv. 

(3) Expi. sc. de l'Algérie, Mamm., 1867, p. ! 
nat. des Mamm., 1854, t. 1, p. 292) dit : « Le lapin de l'Algérie a été 
décrit par M. Lereboullet comme ayant aussi des caractères particu- 
i is j'ai vainement cherché cette description dans les travaux 

u 


21. — Gervais (Mist. 
(14 


liers; » ma 
de Lereboullet. 

(4) Histoire de la création des élres organisés d'après les lois natu- 
relles. Paris, Reinwald, 1874, p. 130. 

(5) « Bien que pris à différentes époques, ces sept individus se 
ressemblaient beaucoup... » Lac, cit, p. 124. « J'ai 
crânes qui étaient plus semblables les uns aux autres que ne le sont 
généralement les crânes des lapins sauvages anglais... » hid., p. 125. 


marées, 


270 


LE NATURALISTE 


lement (1). Il me suffit d’avoir montré que le problème 
n'étail pas résolu, comme bien des personnes pouvaient 
le croire sur la foi de Darwin; et je passe aux trois cas 
plus simples. 


(A suivre.) 
F. LATASTE. 


_ LES DÉPOTS BATHYZOÏQUES 


(Suite). 


Nous croyons toutefois devoir appeler en passant l'at- 
tention sur un fait signalé par le D' Conrad Keller (Die 
Fauna im Suez-Kanal, Bâle 1882, p. 11). Il a trouvé par- 
fois aux environs de Souakim (mer Rouge), diverses 
formes des grands fonds dans la zone littorale. Elles y 
élaient.à la vérité généralement chétives ; mais le Mopsea 
erylhræa s'est rencontré abondamment, en beaux et 
grands exemplaires, dans les fonds de 15 à 22 brasses. 
Keller ajoute : « Il serait intéressant qu'une communica- 
tion qui m'a élé faite par le capilaine Vassel se trouvât 
confirmée, à savoir qu'on rencontre un Pentacrinus dans 
le golfe de Suez, à quelques brasses de profondeur. » Il y 
a ici malentendu. Un exemplaire complet de Pentacrinus 
a effectivement élé pêché en ma présence à l'entrée du 
canal de Suez, jus 3 ou 4 brasses d’eau. Mais je n'ai 
Jane songé à affirmer que ce Crinoïde se trouvät le 

ns des condi Fi normales d'existence, et je crois au 
Eee qu'il avait été arraché des grands fonds par une 


tempête du Sud, et apporté par les courants au point où 


il a été recueilli.‘ Les organismes pêchés par Keller étaient, 
eux, fixés aux rochers et aux bancs de coraux, et consti- 
tuaient par conséquent une exceplion remarquable. 

Le caractère de transition de la zone des Corallines ést 
nettement établi par ce fait, que Forbes l’a partagée en 
deux sous-zones; la supérieure caractérisée par le A 
anliquus, le Pullastra virginea et le Pecten maxim 
et présentant encore, par conséquent, un caractère ans 
l’inférieure montrant le Pleuroltoma teres et le Turbinolia 
milleliana, et se reliant ainsi à la faune bathyzoïque. 

Dans de précédents travaux, Fuchs a établi que la répar- 
tition des faunes dépend bien moins de la différence de 
température et de pression que de celle de lumière. Or, la 
limite fixée plus haut coïncide avec celle d'éclairage trou- 
vée par Bouguer au moyen du calcul, et par Secchi et 


a) Je n'ai encore eu à ma disposition que des crânes de Lapin 
Re Dove: et je ne sais vraiment comment me procurer 
x des autres races ou sous-races de er dre lesquelles, à ma 
connaissance, rte au nombre de six :1° le 
a apin demi- 


. nigripes rs 

Darwin . (On it à _ ep hybride de 
cette race est très contestée). Je ne me sens pas d à manger tous 
les lapins dont je convoite la série des crânes ; et » téculs aussi devant 
VPachat dé tant d'animaux dont "con Fr. sr se ve nd de 30 à 
0 francs en moyenne 


Pourtalès au moyen de l'expérience directe. Et comme la 
perméabilité de la mer à la lumière a dû être dans tous 
les temps sensiblement la même, on peut admettre que 
la distribution bathymétrique des organismes était aux 
époques géologiques analogue à celle des mers actuelles. 

Au sujet des préjugés qui empêchent souvent un dépôt 
balhyzoïque d'être reconnu comme tel, Fuchs établit les 
principes suivants : 

1° Ce n’est pas par exception que les animaux de grands 
fonds sont trouvés dans le voisinage des côtes; ils y ont 
au contraire leur habitat propre; et la portion de beaucoup 
la plus riche et ia plus importante de la faune bathyzoïque 
occupe le long de la ligne des côtes uñe bande relalive- 
ment étroite ; 

2° Les dépôts de sable et de gravier, de calcaire à Nulli- 
pores et à Bryozoaires, et dans certains cas, de galets 
(Geroellen), peuvent fort bien s'être formés dans le do- 
maine de la faune bathyzoïque, et contenir cette faune ; 

3° Loin de présenter un caractère uniforme, les dépôts 
bathyzoïques montrent au contraire, tant pour la consti- 
tution minéralogique des sédiments que pour la compo- 
sition el le mélange de la faune, une variété considérable, 
plus grandé même que celle des dépôts littoraux : 

4° Un dépôt peut être bathyzoïque, malgré la présence 
de plantes et de coquilles terrestres, et même d'insectes; 

5° Toute formation d’eau douce ou d’eau saumâtre n’est 
pas nécessairement un dépôt littoral’ où de petits fonds. 

Quand aux caractères positifs auxquels on peut recon- 
naître un dépôt bathyzoïque, Fuchs les divise en deux 
catégories, dont la première a trait à la composition du 
sédiment, et la seconde au facies de la faune. 

(A suivre.) 
VASSEL. 


LA FLORE DE LA GIRONDE 


de M. A. CL AVAUD. 
(Suite). 


Jusqu'ici, deux méthodes seulementétaient tropadop- 
tées dans les Flores; l’une, celle de l’École linnéenne, 
donnait, après l'espèce type telle que la comprend cette 
école, les variélés ou formes dérivées de ce même lype. 
Une forme végétale donnée était, ou une espèce, et con- 
séquemment un /ype, ou une simple variété, suivant la 
manière de voir plus ou moins large de l’auteur; c’est le 
plan le plus généralement usité jusqu'ici dans ieé flores; 
l’autre, celle de l’École dialytique, véritable chaos pour 
les débutants et même pour beaucoup de botanistes, d'ac- 
cord avec les principes de son école, qui ne voit qu'es- 
pèces, même dans des formes purement individuelles, 
comprenait, sous le nom d'espèces, non seulement des 
types linnéens, admis par tous les botanistes, mais encore, 
et surtout celles de sa création, de sorte que le meilleur 
type, la meilleure espèce, se trouvait très souvent côte à 
côle avec une de ces espéces apocryphes comme en a tant 


LE NATURALISTE 


271 


éé cette nouvelle école; et en particulier son fondateur 
ordan, cela sans que le moindre signe indiquât la dif. 
nce de valeur des deux plantes. Inutile de dire que de 
deux manières extrêmes d'envisager l'espèce, naissait 
ie effroyable confusion, qui avait pour effet d’une part, 
éconcerter tout débutant, et par le fait même, de dimi- 
rle nombre des adeptes de notre science, de l’autre, 
séparer trop profondément, de placer une barrière trop 
ranchissable entre les deux écoles dont je viens de 
arler. ut 

i l'écote Linnéenne est, à mon avis, des deux, celle qui 


ude de la botanique, il n’en est pas moins vrai qu'elle 
“refuse à l'admission de certaines particularités de 
Ole dite Jordanienne, dignes d'appréciation. Gette der- 
re a horriblement dénaturé la botanique, à ma manière 


mon avis, surtout manqué, c’est en assignant à ses /ypes 
üne valeur uniforme. Pour moi, c’est là une des causes 
ncipales, si ce n'est unique, du discrédit dont elle jouit 
jourd’hui vis-à-vis d’un très grand nombre de floristes, 
de l’auteur de cette note, en particulier. Si elle avait su 
lacher ses. espèces. ou variélés, peu importe le mot, 
des {ypes admis par tout Je monde, d'une part, elle n’au- 
l pas engendré la déplorable confusion qui règne en ce 
moment, de l’autre, elle aurait fait certainement accepter 
eoup plus facilement les formes qu’elle établissait. 
lun mot, ces deux grandes écoles, aujourd'hui si profon- 
ment séparées, qui présentent des adversaires si achar- 
s, seraient peut-être reslées unies. 
M. Clavaud, en botaniste. intelligent, à parfaitement 
pris les multiples. imperfections des deux systèmes 
ivis jusqu'ici, et nous a donné, dans son remarquable 
ail, non seulement une rigoureuse étude de la végéta- 
» lion de son département, mais surtout, je crois, le proto- 
type d’un plan nouveau. destiné, comme le dit très-judi- 
Re ient. mon-érudit: colègre, 16: Dr) P0nrniP" 
à mettre un terme à des discussions parfois un peu 
et sur son droit 


oiseuses, sur la valeur de tel ou tel type, 
ss Ci [1 est évident que sur ce 


int, dans chaque cas chaque botaniste 


et de prendre de l'espèce 
partie la plus originale de 
-je un instant. Pr 
la Gironde, les formes 
trois grandes catégories, 
Variété. Examinons SUC- 


qu'il en veut. C'est là la F 
n œuvre, aussi M'Y arrèteral 
r l'auteur de la Flure de 


+ “ 
“ 


à très peu 
: « Lorsque, 


l (A suivre.) 


« entre deux types, il n’y a pas de transitions, c'est-à-dire 
« lorsqu'il n'existe pas dans la nature, entre des repré- 
« sentants purs de l’un et de l’autre, des formes intermé- 
« diaires où s’effacent successivement les caractères dis- 
«tinctifs et les limites réciproques des deux types, je 
« donne à ceux ci le nom de s/érpes (souche). » 

L'espèce et la variélé sont ainsi définies : « Lorsque 
« deux types, d’ailleurs bien dislinets sous leurs formes 


 « extrêmes, présentent dans la nature des formes de tran- 


« sition plus ou moins nombreuses, qui effacent entre eux 


:« toute limite précise, et qui sont la trace encore subsis- 


« tante d’une origine commune (l'auteur se montre ici 
«nettement évolutionnisté) entre les deux types consi- 
« dérés, ceux-ci sont, pour moi, des espèces où des va- 
« riétés. lis sont dés espèces lorsque les descendants du 
« premier, oblenus par semis successifs dans nos cullures, 
«ne reproduisent jamais le second, et réciproquement. 
_« Ils sont des variétés lorsque la culture amène, lot ou 
«tard, l'un dés deux types à rentrer dans l'autre. » Il me 
paraît inutile d'ajouter un commentaire à ces définitions, 
elles suffisent amplement pour faire apprécier la marche 
que l’auteur a suivie et l'esprit philosophique qui j'a 


guidé. 

Toutefois, pour donner un exemple frappant de l’appli- 
cation de cette théorie, je prendrai, par exemple, l’'épineux 
genre Viola, dont la disposition me parail ici typique. 
Suivant M. Clavaud, il existe dans le département de la 
Gironde -quatre.espèces, de Viola;-ou, pour me conformer 
à sa manière de voir, quatre stirpes, qui sont: Viola 
hirta (L.), Viola odorata (L.), Viola sylvatica (Fries.), 
Viola canina (Coss. et G&.), toutes quatre unanimem 
acceptées. Voiciéomment, pour l’auteur, se décomposent 
ces quatre séirpes : le premier, Viola hirla (L.), ne pos- 
sède qu’une forme très peu importante, la forme à, nom- 
mée Lætevirens; le second, Viola odorata (L.), renferme 
trois espèces, qui sont: VW. odoraln (Koch.), V.. Suavis 
(M. Bieb.), V. Aiba (Bess.); la première de ces espèces 
(F. odorala, Koch.) ne possède pas de formes dérivées ; 
la seconde (PF: Suavis, M.:Bieb.) en a deux, qui sont : 
y. Sepincola (Jord.), ét V. permixia (Jord.); enfin, la 
troisième et dernière espèce contenue dans ce stirpe, 
y. odorata (L.), le V. Atba (Bess.), en possède également 
deux, les V.scotophylla (Jord.) et V. vérescens (Jord.). 
Le troisième stirpe, Viola sylvalica (Fries.), se décom- 
pose en trois formes que l’auteur tient pour des espèces 
douteuses, et regarde comme occupant un échelon inter- 
médiaire entre ce qu’il appelle espèce et variété; ce sont : 
viola Reichenbachiana (lord.), Viola Riviniana (Rehb.), 
piola nemoralis (Jord.). — Enfin, le dernier de ces quatre 
stirpes, le Viola canina (Coss. et G.), se divise en deux 
espèces : V. canin (Koch.) et V. lancifolia (Thou) ; cette 
dernière possédant une forme b, major (V. Ruppii, 
Chaub.). | 
P, A. GENTY. 


272 LE NATURALISTE 


NOTE 


La commission chargée d'explorer les grandes profon- 
deurs de l’Allantique en été 1883 est ainsi composée : 

Président, M. Mine Edwards (Aïphonse) membre de 
l'Institut, professeur au Muséum d'histoire naturelle. 


MEMBRES DE LA COMMISSION : 
MM. Edmond Perrier, professeur au Muséum ; 
Léon Vaillant, Fo erenR au Muséum ; 
Le marquis de Fulins ; 
Marcon, professeur à la Faculté des sciences -de 
Marseille; 
Henri Fithol, docteur ès sciences ; 
icher, aide naturaliste au Muséum. 


MEMBRES ADJOINTS DE LA COMMISSION : 
MM. _—. l'iinen, répétiteur à l’École des hautes 


tudes 
vas “Brongntart, préparateur à l’École supe- 
rieure de pharmacie de Paris. 
La commission partira de Rochefort pour explorer les 
côtes d'Espagne, du Maroc, des iles Madère, Canaries, du 
Cap-Vert et les Avores, la mer des Sargosses. 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


Notre Catalogue de fossiles (prix à la pièce) vient de 
paraitre : nous l’adresserons /ranco à toules les personnes 
_ Qui nous en feront la demande. 

Par arrêté du Minisire de l'Instruction publique, M. le 
docteur Bonnet est adjoint à la mission botanique qui 
doit explorer la Tunisie pendant les mois de mai et juin, 
sous la direction de M. Cosson, membre de l'Institut. 


La chaire de botanique de la faculté des sciences de 
Montpellier est déclarée vacante. Un délai de vingt jours est 
accordé aux candidats pour produire leurs titres. 

à 

M. Noulet, professeur d'histoire naturelle à l'école pré- 

paraloire de médecine et de pharmacie de Toulouse, est 
autorisé à se faire suppléer, pendant le deuxième semestre 
de l’année scolaire 1882-1883, par M. Daniel, pharmacien de 
1'* classe, chef des travaux d'histoire naturelle à la Faculté 
de médecine de Bordeaux. 

M. Maquemie (Léon), docteur ès sciences, est délégué 
dans les fonctions d'aide naturaliste au Muséum d'histoire 

turelle. 


ARRIVAGES 


cs moral suvoi de papillons uous BA d'offrir les espèces sui- 
mme fraicheur ct comme 


ie 20 
PARA NOUS. ee:  Afr.50 © 2fr.50 
POP CR rs Pme D 08 «OR a 1 » 00 © 1 » 50 
AnoCeNS V: Smpiona., HAS SR RER ETES 4 » 50 
Leucophasie VW. ÆEathyri. 5. ea E cg 0 » 40 © 0 » 70 
Cobas palmngili rs sis à PRET. #0» 175 © 1» 00. 
POITOMRAIE MIA. 4. 15, fa nn 0 » 50 
141. CRÉPIN 0 » 60 Q 1 » 00 
— COR te EC RS ve g 1 » 00 © 1 » 60 
Dors ets FE PS OM A Re 0 » 30 
Lyeæts eumedon..', subtil 0 see os SOS 
+ AMONT, à. 4. tie de d'obohers sf 7 0,» 50 © 0 » 60 | 
5 à en gd 0 » 60 © 0 » 75 
Argynnis amatbusia. . . sut e UT #0» 15 © 1 » 40 
DR CRM AE ROSES SE LE ANR ET 0 » 70 
re es LA RQ ANG PE AIS ASS OT SERA SAGE Dane 0 » 75 
Œnis aello. rares Lhuusi ill: #0» 75 © 1 » 40 
RE a US MS ESS De CS 0 NT ER 2 » 00 
Salyrus circe en nn Un ER de à à eo à. 0 » 60 
— M is ne D en Rs ie 0 » 60 
AR. Ve COUR. UC RES SOEUR SE EIRE 0 » 70 
DOS RTS RENE SAIT CN AM EN EE CPE En 0 » 60 
EE RS han At mr br a 0 » 60 
DURE RS nn foie 0 » 75 
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DECO INT + ee espere qi Dlerae ff : 1» 2% 
Fhyris ob delis. SOI HS SSto Sins 0 » 60 
Deilephila vespertilio. . .., SAUUSE DS PENSE ‘ 2 » 00 
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Le gérant, Émile DEYRULLE. 
4398. Paris Imp. À. L. GuiLLor, 7, rue des Canettes. | 


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RESTE Si. 


5 Année, N° 35 


1" Juin 1883. 273 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


ot 


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LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1% JANVIER DE CHAQUÉ ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange et de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS 


M. BUREAU, professeur de botanique au Muséum d'his- 
toire naturelle, fera sa prochaine herborisation le dimanche 
3 juin 1883, dans la forêt de Montmorency. Départ de Paris, 
gare du Nord, pour Domont, à 8 heures 25 minutes. 

M. Stanislas MEUNIER, aide-naturaliste, fera une excur- 
sion géologique publique le dimanche 3 juin 1883, à Gri- 
gnon, Thiverval et Beynes. Départ de Paris, gare Moni- 
parnasse, par le train de 9 heures 45 minutes. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 22 JANVIER 1883. (Suice.) 
Sur la nature morphologique des rameaux souter- 
rains de la griffe des Psilolum adultes. — Note de 
M. C. Eg. Bertrand. 


La griffe du Psilotum triquetrum est formée de 
rameaux représentant : 1° des branches simples souter- 
raines ; 2 des sympodes de branches simples souter- 
raines; 3° des cladodes de branches simples souler- 
raines; 4 des symp de es  SOUlerTains ; 
5° enfin des cladodes aériens. Les branches simples 
souterraines, qui ont pour caractère d'avoir un cône 
végétatif terminal à un seul centre de formation, ne portent 
jamais ni fronde ni racine ; on peut les bouturer si le cône 
végétatif est intact. Les sympodes de branches simples 
souterraines prennent naissance lorsque l’une des branches 
de la dichotomie prend plus de développement que l'autre 
et se place dans le prolongement de la branche initiale ; 
caractérisés par un cône végétatif terminal et des cônes 
latéraux à divers degrés de développement, on peut les 


bouturer, et les nouvelles pousses se développent sur le 
cône antérieur et sur les cônes latéraux. Lorsque le cône 
végétatif commence à se bifurquer, et si la bifurcation ne 
s’accentue pas, on se trouve en présence d’un cladode de 
branches souterraines simples; le cône a ainsi deux 
centres dé formation, lesquels peuvent se bifurquer (soit 
un seul, soit tous les deux), et l’on a des eladodes à trois 
ou quatre branches, d'où, par suite, un cône à trois ou 
quatre centres de formation. Ordinairement les hranches 


: d’un cladode sont dans le même plan, et les axes de figures 


des branches fasciées sont dans des plans différents. Le 
Psilotum triquetrum peut avoir jusqu’à quinze branches 
fasciées dans un même cladode. Chaque centre de forma- 
tion du cône végétatif d’un Lel cladode peut s ’éteindre, les 
autres conservant leur activité; ce centre éteint est rem- 
placé par le dédoublement d'un de ceux qui restent, et 
l'on a ainsi un développement sympodique du eladode. Ce 
cas est caractérisé par un cône végétatif antérieur de cla- 
dode, et latéralement par des points de végétation compa- 
rables à ceux qui couvrent les flancs d'un sympode de 
branches simples. Les boutures au moyen de cladodes 
souterrains à développement sympodique réussissent 
généralement. Si le cône végétatif d’un cladode se bifurque 
et que la dichotomie se répète régulièrement, les cônes 
et sont à plusieurs centres de formation ; mais si 
l'une des branches s’atrophie, la collatérale qui se déve- 
loppe prend la place de l'initiale, se dirige dans son pro- 
longement, et l'on a un sympode de cladodes. Le cône 
végétatif antérieur est à plusieurs centres de formation, et 
les cônes latéraux ont les caractères des cônes latéraux 
d’un sympode de branches simples, ou des cônes végé- 
tatifs de cladodes. Les sympodes de cladodes souterrains, 
n’ont ni fronde ni racine, et ne portent jamais de bour- 
geons adventifs, hexogène ou endogène. Les boutures en 


274 | LE NATURALISTE 


ce cas reprennent facilement. Dans ces quatre séries de 
rameaux, l'accroissement. intercalaire est.irès limité. 


51 DM és DA 


e 


SÉANCE DU Unven TEETACIN PU 

Importance des caractères zoologiques fournis par 
la lèvre supérieure chez les Syrphides (Diplères). — 
Note de M. J. Gazagnaire. 

M. Gazagnaire a étudié la lèvre supérieure. se Fer 
phides, dans la plupart des genres FEU soit sur les 
trente-deux genres.qu'il.a. pu .se,procurer, sur les cin- 
quante genres admis,par J. R.,Schiner,, L'eyiémiié ire. | 
de la lèvre supérieure, en for me, de goultière, à convexilé 
- dorsale et concayité ventrale, se présente constamment 
divisée par deux échancrures en trois paires de lanières: 
une Rap une moyenne et une véntrale. Les deux 


lanië ères do 


en avant par Les spinules ayant l’aspect de deux pin- 
ceaux d'autant plus fournis que le Syrphide est plus friand 
de pollen. Les deux lanières moyennes, étroites, sont en 
forme de stylets grêles, rarement branchus, et qui plus 
rarement encore fusionnent avec les lanières dorsales 
(c'est le cas du genre Eumerus). Les deux lanières ven- 
trales sont en forme de lame, avec l'extrémité comme un 
sabre, à bord dorsal concave et à bord ventral convexe. 
Cette forme es! typique. L’extrémité peut être remplacée 
par un bord un peu convexe (Ascia, Baccha), soit perpen- 
diculaire aux bords dorsal et ventral (Chrysotoæum, 
Chrysochlamys), soit, plus rarement par un bord concave 
( Volucella). Ces lanières peuvent même être en forme de 
spatule (Ceria). À leur face interne, axiale, M. Künckel 
d’Herculais a signalé et décrit un bouquet de boutons 
chilineux, organes de gustation. Les trois paires de lanières 
sont à peu près de même longueur; la paire moyenne est 
la plus courte : elles sont toutes formées par l’union des 
deux valves dorsale et ventrale, Zabrum et epipharynaæ 
de certains auteurs. Au tiers antérieur de la lèvre supé- 
rieure, sur sa valve ventrale, on voit une région transpa- 
rente, en forme de fer à cheval, moins rigide que.les valves, 
servant d’articulation. Ce caractère est aussi constant chez. 
les Syrphides. M. Gazagnaire ajoute qu'il.n’a pas étudié, 
la lèvre supérieure des Syrphides exotiques d'une façon 
complète; mais les observations qu'il a pu faire.le con. 
duisent à penser.que les caractères que, nous,.yenons de, 
_ Signaler, chez les. Syrphides européens se.-retrouvent , de 
mème “Au les. Syrphides. Pxtiques di 20 Hé ECO 
vit D) 01 UE OV Rene 110 PGI 
te sien gt JO àl É OVETIB Or : 2910 -291012'baidées 
Bd 290 SUR 
Pre dés poissons marins. ie = Note, de MM. L.. 
Oliviér etCh: Hichet. "5 Se 


2c3)tsn) J92 ri FY 17 SD DOI tre SKUEe 
MM. Hi. “Olviez et Gh..l Richet ont, 0 xaminé, pi :de 130: | 
poissons, de genres oud'espèces différents, pour recher- 
cher avec toutes les M usins d'usage, la présence, des. | 
| bactériens. Tous les S,poissons éludiés_en, ont. présentés ;|. 


_ dans le liquide péritonéal dans la lymphe, dans le. #Anga'b 


A» 


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LE iaee pa L  BLSTBES 1 tro till tif 
| par: leg plantes submergées: S 'arrête:i à une! ténsion “déter-: 
| minée, dan$ ge Sr res norpaeront à la tige, etque 
peu à = rl ; 

A4 ” 


et par suite dans les tissus. Ces microbes variant en 
nombre,.ont tous les caractères des, microbes terrestres 
else réproduisent comme eux.-Les observations directes 
ont porté sur des Congres, Limandes; Roussettes, Squales, 
Mérlans; Rougets, Equilles, Scorpènes, Girelles, Vieilles, 
Athérina ; seule;une Roussettene présente pas de microbe ; 
et un:Congré n’en offrit pas à l'examen microscopique, 
dans, le «sang seulement. Ces microbes très abondants 
sont-des bacillus, dongs-ow courts, terminés ‘en fuseaux, 
et,ont de petits mouvements-d'oscillation: Des spores se 
Bet parpois. ges En Le au haut des bâtonnets, 
, Où nagent 1 Soixant e cul- 
he ontucorroboré les Se de Don directe; 
| es Bacillus pronotere __ était “uni ou cHitepalinhaipes; par- 
ont 


| 


‘Si 
am 


ann des Sbtabe. Rx semblant mobiles, plus 
grosses que les spores, et différant des formes ordinaires 
des psoro-spermies. Des expériences d’occlusion dans la 
paraffine ont,. présenté ; des, résultats conformes; trois se- 
maines après avoir ainsi protégé contre l’ensemencement 
de l'air; des morceaux du foie d'un Congre vivant, tué à 
léther et découpé avec des ciseaux rougis, on se livra Û 
l'examen de ces morceaux de foie, qui ava enco 

l'odeur du poisson frais ; des myriades de bacillus se 
et mobiles se thontraiënt dans le champ du microscope. 
Les auteurs de la note admettent ainsi comme constante 


poissons, contrairement à ce qui est accepté pour les 
autres vertébrés. 

Sur la respiration des plantes aquatiques ou des 
plantes aquatico-aériennes sSubmergées. — Par M. A. 
Barthélemy. 


Dans les conditions normales les plantes aquatiques ne 
rejettent pas de gaz au soleil; placées dans une cloche 
contenant de l'air, elles absorbent lentement l'oxygène. 
Une des feuilles submergées de nymphéaëée submergée 
et arrosée d’eau chargée d’acide carbonique par un enton- 
noir immergé, n’a point rejeté d'oxygène, a cessé de 
croitre et est devénue jaune. Une feuille aérienne de la 
mème plante dont le pétiole pénètre sous ‘une: cloche, est 
en au Soleil dans Jeau-chargée d'acide” carbonique; 
l'oxygène est dégagé; d'abord: mélangé d’azote;'puis très 
ur: Ge-. dégagement: est maximum pour la température 
le 35 à laquelle Feau: auranété portée. Les! pétioles de 


nent: NoxEene M: Barthélemy: ‘conclut dé ees observa- 
‘d'acide carbonique 


nyvvodna 
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ft Anrxnantk £€ ae | la feu s14: 


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: dégagement;-Les feuilles di 
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air; dans les-mêmes-conditions d'immersion que les 


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l'existence des microbes, dans le sang et la lymphe des: 


I 
| 
deux feuilles, étant-réunis|par uni tubeentaoutéhoue, et 
étant plongés dans l'eau gazeuse, il n'y. 4tplus! dégage" 


analisée, agissant comme ed eorhus: nine 6 d'an tube de 


urface;pouryue-de: papillos hntieutdires! ünoforte-couclie | 


LE NATURALISTE 2175 


feuilles de Nymphea, il n’y a pas de dégagement: par le 
pétiole:; deux deces feuilles réunies par un cube de caout- 
chouc furent exposées l’une au soleil et l’autre à l'ombre; 
cetté dernière n’a pas donné de gaz. M. Barthélemy a fait 
végéter dans l’eau distillée el dans des appareils ‘fermés, 
des jacinthes, tulipes, colibriques, etc.; en disposant lo 
gnon de facon qu’il ne:füt pas enrcontaet avec le liquide 
et pût être arroséiseulement de temps en temps ; dans'ces 
conditions;la'plante ne rejette pas de gaz, la végétation 
et:la floraison sont belles, etla nutrition doit se faire par 
réserves accumulées dans l'oignon; les parties vertes ne 
recevant pas d'acide carbonique. Donc, dans les conditions 
normales, la respiration spéciale des organes verts ne peut 
avoir l'importance cosmique qu’on lui attribue. 

Sur lünatüre morphologique des rameaux aériens 
dés Psilotum aduttes. — Note de M. C. Eg. Bertrand. 


L'étude spéciale de M. Bertrand établit que l'appareil 
sporangial des Psilotum comprend : un cladode sporan- 
gifère qui sert de support commun à plusieurs sporanges, 
et uu certain nombre de pédicelles très courts dont chacun 
représente une branche simple aérienne. Chaque pédicelle 
porte un sporange triloculaire et deux frondes sporangiales 
contiguës coalescentes à leur base. Des trois loges, deux 
sont latérales.et la troisième. médiane; toutes trois s’ou- 
yrent par une fente supérieure médiane. Les trois fentes 
convergent au sommet du sporange. Les sporanges des 
Psilotum diffèrent donc de tous les sporanges des autres 
cryplogames vasculaires par leur forme et leur position. 
Les rameaux aériens des Pstlotum ne portent pas de ra- 
cines, et l’on ne réussirait pas à bouturer celte plante au 
moyen de ces mêmes rameaux. 


SÉANCE pu 12 FÉVRIER 1883 


Sur les enchaînements du monde animal dans les 
temps primaires. — Note de M. A. Gaudry. 


Pour faire suite sa note du 4 décembre 1882, M. Gau- 
dry publie une seconde note sur le mode de développe- 
ment du monde animal dans les temps primaires. La 
paléontologie ne donne aucun renseignement antérieur à 
l'époque cambrienne ; à l'époque silurienne, les: Cœlenté- 
rés; les Echinodermes et les Mollusques se développent 
considérablement ; les Céphalopodes : sont nombreux, 


puis à côté des Trilobites, paraissent les Grustacés méros- 


tomes, et vers la fin de cetié période apparaissent quelques 
poissons. La plupart de ces animaux ‘étaient mieux orga- 


+ nisés pour la défense que pour l'attaque. L'époque dévo- 


nienne correspond à un développement marqué des vertlé- 


| brés; ce sont des poissons, dont beaucoup ‘très différents 


de nos poissons actuels. Pendant l'époque carbonifère et 
l'époque permienne, les Trilobites et les Mérostomes sont 


en décroissance, et les Décapodes apparaissent, ainsi que | 


‘dé nombreux Insectes, Myriapodes el Arachnides, de 


grande taille. Les Reptiles se multiplient. A l'époque se- | 


k 


condaire règnent les Reptiles, puis à l'époque tertiaire les 
Oiseaux et Mammifères ; l'époque quaternaire est enfin 
celle de l'Homme. D'après un tableau joint à la note, on 
voit facilement le point de départ de certains groupes et 
l’époque de leur plus grand développement, en. même 
temps que l'époque de la disparition de ceux qu'on ne re- 
trouve plus. Quelques-uns seulement de ces animaux se 
sont continués jusqu'à l'époque actuelle ; les Trilobites 
oùt”“disparü}/dé nos jours, le Nautilus est le seul repré- 
sentant dés Näutilidés, siféconds jadis; de même la Limule 
représenté! Tes Mérostomies si variés. Quelques poissons 
anciens peüvéht/avoir élé les prototypes de certains gen- 
res ‘existants, mais le Plerichthys, le Céphalaspis, le 
Colostens n’ont pas eu de similaires depuis le dévonien. 
Ce sont précisément les êtres les plus parfaits en leur 
genre qui semblent être morts pour jamais; et cela se 
conçoit, car à force de se perfectionner, il n’y aurait plus 
que des animaux supérieurs; or dans la lutte pour la vie 
le contraire doit se produire, et il doit exister plus de 
bêtes à manger que de mangeurs. De cette inégalité, dans 
le développement et l'existence de ces races animales, est 
résultée la merveilleuse beauté de la nature dans tous 
les temps géologiques. 

Influence de l'humidité souterraine et de la capilla- 
rité du soi sur la végétation des vignes. — Note de M. J. 
A. Barrai. 


L'immunité des vignes contre! le Phylloxéra dans les 
sables d’Aigues-Mortes est un fait reconnu. L'analyse du 
sable ne donnant aueune indication à cet égard, M: Barral 
explora la région plantée, la sonde à la main; cette opéra- 
tion révéla ce fait caractéristique que bien que depuis trois 
mois il ne fût pas tombé d'eau, on trouvait, suivant les 
places, de 1 à 12 p. 100 d’eau à 0,20 de profondeur, et de 
18 à 21 p. 100 entre 2 mètres et 2*,25. La capillarité four: 
nirait donc aux racines de la vigne l'humidité nécessaire 
et suffisante pour mener à bien la production et la récolte 
du raisin dans les vignes d'Aigues-Mortes. Pour vérifier 
ce fait, M. Barral compara le sable d'Aigues-Mortes à du 
sable pris dans les Landes de Gascogne; de mème finesse, 
ét entièrement siliceux, celui des Landes est à réaction 
acidé, tandis que celui d’Aigues-Mortes est à réaction 
alcaline. Ayant rempli des tubes plongés dans un vase 
d’eau à hivéau constant avec ces deux sortes de sables, 
et comparant les effets divers de la capillarité, il fut con- 
staté que l'eau montaiten dix jours au niveau de 0,47 dans 
le sable d’Aigues-Mortes ; pour arriver à la même hauteur, 


| illui fallut cent quarante neuf jours dans le sable des Lan- 


des. D'un autre côté, on transporta du sable d'Aigues-Mor- 
tes dans une fosse creusée près de Marseille, sur un sol argi- 
leux; au milieu de vignes phyll sréeset traitées; les vignes 
plantées dans cette éouthe de sable transporté n’eurent pas 
le pliylloxéra, bien’ que rion traitées, mais végétèrent, faute 
de l'humidité flécessaire, la couche argileuse s’y opposant 
et forthañt uni Sous-sol reslé sec. La fécondité des vignes 
d'Aigués-Mortes tient donc d'une part à la nature du sa- 


ble favorisant l’action rapide de la capillarité, et d'autre 


276 


LE NATURALISTE 


part à la présénce d’une nappe inférieure d’eau douce 
signalée par M. Lenthéric, ingénieur des Ponts et Chaus- 
sées; et de fait, la yaleur, des vignobles. s’es fccrue dans 
cette zone, de. 1873 à 188% de la valeur ‘de 1000 fr nes à 


celle de 10,000 Far qu'elle à actuellement tn qu a 


a ——— ON, Dhs 

" 192 29 J15qu1q 
TE QUESTIONS iaonaot}ts( qgSs 
29turrr(Suite et fi}: br: 9110): 29 
4. Mus decumanus Palas. fl «ai ofrors 


Le RSA ou Rat d ‘égoul (Mus hétiénanus Palin 
ne s’est introduit en pe qu'au siècle dern er (1): 41 est 


aujourd’hui, comme On sait, fort commun cliez noüs hon 


seulement à PRE CHE mais aussi dans ! nos. Cages et 
à l’état domestique. 

L'animal sauvage est ‘d'ordinaire gris brunätre ‘en 
dessus, blanc grisâtre én dessous; mais il présente aussi 
des variétés plus foncées dont la teinte peut aller jusqu’au 
noirâtre. Celles-ci (Mus hibernicus Thomson, Mus maurus 


Waterhouse) sont signalées partout en abondance depuis | 


quelque temps, ce qui conduit à penser, ou qu'elles ont 
été confondues par les auteurs anciens avec l'espèce voi- 
sine Mus rattus L., ou qu'elles sont d'origine récente ; 
dans ce dernier cas, nous assisterions à une modification 
Sraduelle de la robe de Mus decumanus sous l'influence 
d’un nouvel habitat. D’après A. de l'Isle (2), Mus rattus 
introduit d'Égypte ou d'Orient à l'époque des croisades, 
aurait de même, en Europe, perdu sa couleur: grise 
primitive (M. Alexandrinus Geoffroy), pour prendre la 
robe fnoirâtre qu'il possède habituellement aujourd'hui 
chez nous. Quoi qu'il en soit de cette hypothèse, le fait à 
retenir ici, c’est que nous trouvons actuellement à l’état 
sauvage des Surmulots gris et des Surmulots bas 
entre lesquels, d’ailleurs, il existe uue série d’interm 
diaires. A ces deux variétés il ne . . en ajouter une 
troisième, accidentelle et plus rare, et qu’on retrouve 
également chez la plupart des roriéhée la variété albine. 

A l’état domestique, je connais : 1° la variété albine, la 
plus communé et vraisemblablement la plus antienñne, 
Des personnes de foi m'ont assuré la no L de- 
puis plus de trente 

2 Une variété pie, oi - blanthe, ang ph 
que aussi us précédente, quoi D 
d’origine sans d AT plus récentè jrastés S es ififor- 


mations, prises D po CR 

es . ‘140 _. avant t or Hé probäbte qu‘ün 
tenu Die ac ccouplant, à fariéti 5 Alta Variété 

DORE et én opérañt drone a oo de 

cet ai 4 & 09 $1l io j9 ,ailisi softs 8 ! 

: 8e La N “ic Ac Aire. "qui él trés pe 

duits dé fre éux va üvé Iparfois 


ile 
un où Higie 
919 


sans dou 


1 ie CÉARÉES on to û 
ir sujets dé cet 8'Variêté jui Lrepatant ii 
ERA hé oÈe AAtayignfe/P 21297 9 


ghen DEMONPIONT 91 ,pinsnans Dit 


Quant à Ja variété grise, je ne l’ai qu'une fois (1) rencon- 
trée': à l'état domestique. Elle est sans doute éliminée, cha- 
que fois qu'elle se présente, “par les’éleveurs, auxquels 


_ rappelle” de trop près T4 souche sauvage: 


Hé leg diverses colorations ‘préSemtées actuellement 
sue Gel doiestiqué dé retréuventow peuvent se 
rétotiver 2 ‘dans la lsôuche sauvage: Comme ‘on ‘sait 
des PH modifiédfiéns n'éttéignantque là couleur ne 
eHfèné AvOir aucürie impôrtatice taxonômique: : 
94h ‘aux Caractères! Morphologiques, ‘ils ‘m'ont paru 
sensiblément18s fnémiës'dans le$ deux races, sauvage el 
démesti qué? olfesys Es agid:$o SHOT ,91q ant 

? La Seûté môdification nétté etiricont 
pècé Mùs mass 1 influence dela domestication, 
estu dt est 
très farouche (on prétend" naiss opée ft aipas ‘fait d'expé- 
riencé, qu'il refuse de manger etmeurt én quelques jours, 
de rage êt dé faim, quand'il est réduit en captivité), l’ani- 
mal domestique‘aüu conträire naît fort ‘doux _— l'homme 
et se montre très-susceptiblé d'éducation: ® * 

Le peu d'importance d’une telle Wnvdieation comme 
aussi la date récente de l'apparition en Europe de la sou- 
che sauvage, établissent bien que l'espèce n’est que depuis 
fort peu de temps au pouvoir de l'homme. 

Première question. — En quelle année, en quel lieu, 
éntre les mains de quel amateur, la variété albine 
d'abord, puis la variété pie du Surmulol, se sont-elles 
pour ia première fois reproduites en cage, avant de se 
répañdre"dans les laboratoires et chez les marchands 
de nos grandes villes ? 


SIN EM 


S'ALEURS 


II. Mus musculus Linné. 


La Souris (Mus musceulus L.) est beaucoup plus an- 
cienne en Europe que le Surmulot, puisqu'elle était con- 
nue des Romains. Néanmoins la domestication de cette 
espèce est aussi très récente, car sa race domestique ne se 
distingue aussi de la souche sauvage:que par une moins 
grande frayeur de l’homme et par plus de douceur dans 
ses rapports avec lui, La première n’a même pas perdu 
(comme aurait fait: rle CRIE à Japnes sueur ApeNTS) 
ebtis odeur * n ce 


2 


dis! 28 44 


quoïqu se gt, 


_ .9fic 


L $Q 29VUON] SL NE GES 
0 ù An a. su Si de sue SD Rai de fe 


I £ t se s npmbreuses-variélés, de 
(UBloatibo see retrouvent: ro ou peuveni.se retrou- 
ver  . slobéz2oc: airob rés 

551 Lasteinit 1 auvag : 
Delohen fes ren identellement). varie 
l'isabelle en dessus et blanc en dessous he 
Blyth}/aui noirethoirâtre (M. poschiavinus batio), en 
passant par le brun jaunâtre et jaune: (M.:flavescens Bis- 


(en faisant het 4; 
5 y 


ms, 


M. musculus typique). 
pe) 
*TUOION THTAT 2TOTI bé run male pic 


(1) M. Ch Ch. Desguez a O ; d’une feme 
se te de trois pas ra de 
aux Le de S 


LU Re 


;an, albin n, gris 
oirâtre comme la variété one pas pe 


ue et NUE Parts e pau rmrd était mort. 


À pr orhi Jagis 
M 


| cher, M. incertus Saviÿet-par le gris foncé et gris clair 


e. Je sé 
SEPT pi de ppraree pie 


NT ET PT, 


RE ) aoosesbti jé értsfé 19 eueesb ns silods er 


+ AU 2ÏTS +aonidfs 


LE NATURALISTE 


277 


Les teintes des souris domestiques à pelage uniforme 
sont toutes comprises. dans. cette gamme; ;seulement 
de plus nombreux échelons ont, pu. être fixés. el au 
pliés par sélection. J'ai xu;.des. sujets, à dos. is e el 
ventre blanc, plus,.clairs aus Ms oac/ripans sante 
loutre avec une: bande: médiane, blanche sousla poitrin 
et le ventres d'autres identiques à M, flanescens & auixes 
semblables à M Souris, Brie: d'autres: noirs, comme Mus 

la: variéié albine, qui est.la. plus 

commune. et-sans-doute, aussiola plus ancienne, agequplée 
à des individus de lawariété noirätre; a don né. naissance 
à ane variété pie, noire et blanche, Re à es, yraisp- 
la-:souche de toutesiles à autres: \1Rariéles bicolo- 

res, ses taches noires s'étant éRUées Et Reste rh 

Les Souris sauvages s sie HAVE bien de A gaplie 
vité et.ne faisant aucune, difficulté.de se reproduire en 
cdge, diverses personnes à différentes époques ; ont. sans 
doute eu l’idée d’élevericetie espèce; mais: :; 

Deuxième question: A quelle époque et pa quelle 
ville, pour la première. fois, la variélé aibine d'abord, 
puis lelle ou telle autre variété d2 la souris, ontelles 
apparu en nombre chez les marchands d'animaux ? 


HI. Cavia porcellus Linné. 


Bien qu’on ne connaisse pas la souche sauvage de notre 
Cochon d'Inde (Cavia porcellus L.), il est bien établi.que 
cette espèce n’a été importée chez nous qu'après la décou- 
verte de l'Amérique. Son origine est donc relativement 
très récente; beaucoup moins récente cependant que celle 


du Rat et de la Souris. Aussi la domestication a-t-elle agi 


sur elle beaucoup plus profondément que sur les deux au- 
tres espèces; elle n’a pas attaqué seulement la couleur et 
le caractère psychologique, elle a atteint la disposition du 
poil. Chez une race de Cochons d’inde, le poilest implanté 
dans différentes directions, rayonnant autour d’un petit 
nombre de points et. formant ainsi des rosaces. Quant 
aux variétés de ‘coloration, j'en connais trois, présentées 
aussi bien par la race commune que par:la race; à poils 
rebroussés# 1 la variété piey à deuxion trois. couleurs, 
roux jaühâtre orangé noir;1blanosie’est lasplus fré- 
quente ;°2%9%hi variété albine;- 3rune- Wariétéosenselere, 


bruñ fauve) "que je m'ai ape set [gui 
sans doute He ja robe. “primitive: ‘de! l'espèce) - 19%: | 
Trotsième' questio + VA Q pogque:et enquel. bu 
O7! Cochon d'inde à; poils! 


(osd anisnsNozog M) o1érionF'eenameh LarasRtsy is 
À PES es AVTL ABSOLUE |, la atiénust aurd 4f 16q Ir8226q 
2119 jo 900 ere ef mi TT TiVRE NS M oil 

{65piq € so . M) 


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,tomées, P SHeiudis 180 (9084 33 xrot-miid} 


bathyzoïques. A la vérité, les organismes qui entrent 
dans leur composition étant des animaux pélagiques, 
on. doit aussi les trouver dans les dépôts littoraux ; mais 
ls n'y An figurer en masses compactes. Les Fora- 
minifére ur RUE vu en moyen de reconnaitre 
les dépôts sr ands fonds. Les genres Cristellaria, Mar- 
ginula, na at pr Nodosaria, ainsi que la 
plupart des genres à coquilles formées de sable siliceux, 
appartiennent aux mers profondes. 

Les couches étendues &t°'buissantes formées d'une 
argile fine, homogène, et présentant une stratification 
He pi aussi EU ètre rapportées aux dépôts 


“ Le XI je ne ‘he se dépose aujourd’hui qu’à 
grandes profondeurs Il paraiten avoir été de même 
MR ent. 

Les iacrustations et concrétions d'oxyde de manganèse 
semblent appartenirexelusivement aux mers profondes. Il 
en serait de même des silex pyromaque et corné ; dans les 
dépôts littoraux, les quartz prennent la forme d'opale ou 
celle de halcédoine. 

Pour les caractères tirés de la faune, nous nous borne- 
rons à résumer ce que l’auteur dit des Mollusques. 

Les Brachiopodes à coquille calcaire habitent bte 
ment en général les mers profondes ; mais il y a d’im- 
portantes exceptions, comme le Waldheimia australis, qui 
vit fixé sur les pierres, à quelques pouces au-dessous du 
niveau de la mer, et les espèces suivantes, qu'on trouve à 
de faibles profondeurs : Terebratulina cancellala, Tere- 
bralulina sp., MagasellaCunningii, Mergeleasanguinea, 
M. puichella, Kraussina Lamarckiana, K. Alkinsonti, 
Lingula excerta, L. tumidula. À l'époque tertiaire, on 
trouve beaucoup de Brachiopodes habitant les régions 
littorales, et les coquilles de celte classe sont toujours 
plus nombreuses dans les petits fonds. Dans les bancs de 
coraux des temps paléozoïques, les Brachionodes pullu- 
lent ; mais il semble que les régions littorales aientle mo- 
nopole des formes grandes et épaisses (Productus, Strin 
gocephalus, Pentamerus, les grands Spirifères), tandis 
que, les formes. moindres et. plus. fragiles paraissent se 

.sençonirer aussi dans les eaux profondes (Oréhis, Lep- 

PA 
s, genres, .Lingula.el Discina ont longtemps passé 
on haie uniquement le gs çôtes; mais, dans « ces derniers 
sea Hein. nf, an emment signa (és en eau 


ki rpfondé. Dans, les ions paléozoiques (notam- 
mal ue ri 14 ns ar Pa spl avoir 
shabité, me 56 f 


sb en Pape an dé Érniute sont 

nér al d de petit ,et 0 quille Je. ince, lisse, 

FL MOROEHTOME ou  - Rte kr 
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——— MA EXCAVAI ed) 


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» Por. 
is ie ans eu à dou 


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LR de: RUN + #5 


LE NATURALISTE 


Parmi les Gastéropodes, Odostomia, Bulla, Pleurotoma, 
Bela, Trophon, Dentalium ; parmi les Bivalves, Corbula, 
Neaera, Nucuta, Leda, Limopsis, Verticordia, Amu- 
sium. Lattes 

La faune bathyzoïque est surtoutnett t caractérisée 
par les grands dentales, et les Pecten à coquille fragile 
qui forment le sous-genre Amustium (Peclien Hoskynsti, 
P. crislalus, P. duodecim-lamellatus, . P. :persona- 


lus, etc.). Dans les âges anciens, on trouve à la place de. 
ces Amusium des genres voisins, aussi à coquille mince, 


(Posidonomya, Monotis, Halobia, Daonella). 
Il y à dans les mers actuelles peu de Céphalopode 
réellement littoraux; la plupart sont pélagiques ou bathy- 
zoïques. Aux pélagiques appartiennent les argonautes, 
aux bathyzoïques les genres Nautilus et Spirula. Les cir- 
constances paraissent avoir été les mêmes à l’époque 
tertiaire et pendant la période mésozoïques ; dans les dé- 
pôts littoraux confirmés de ces époques, les Céphalopodes 
sont en général réduits à un minimum, ou font même 
complètement défaut. Pendant la période paléozoïque au 
contraire, ils se rencontrent dans ces dépôts en grande 

abondance. 

Les Ptéropodes, comme les autres animaux pélagiques, 
se déposent aujourd’hui en masses compactes dans les 
grands fonds ; ilen était de même à l’époque tertiaire 
récente. 

Nous terminerons cet extrait par une remarque très im- 
portante de l’auteur : c’est qu’il y aurait erreur grave à 
croire trouver dans une couche la totalité de ia faune qui 
y a été primitivement déposée. En effet, l’action dissol- 
vante des eaux de la mer ef des sédiments s'exerce avec 
une énergie bien différente, suivant leur composition chi- 
mique et celle des organismes qui y sont soumis (et peut- 
être, nous permettrons-nous d'ajouter, suivant la tempéra- 
ture, la pression et l'éclairage). C’est ainsi que la faune de 
la craie blanche, par exemple, se compose presque exclu- 
sivement d'Echinodermes, de Brachiopodes, d’Huitres, 
Peignes, Spondyles, de Bryozoaires et d'Éponges siliceu: 
ses ; et que les familles dont le test est formé d’arragonite 
y manquent à peu près complètement, bien qu’on ne 
puisse guére douter qu'elles n’y aient primitivement été 
représentées. Peut-être serait-il difficile de trouver une 
formation dont la faune n'ait été ainsi plus ou moins 
appauvrie et cornme trié par des processus chimiques sur 
lesquels la science n'a jusqu'ici que des données bien 
vagues et bien incertaines.... dr tte A 
| : Eusèbe Vassez, 
Port Thewfik, Mars 4883. 5111" HOTS 


Ed, 


EXCURSIONS. GÉOLOGIQUES 
"à MOlOYT d6é 5h Aro 61 ic nt 


Eu HIT TO RIM O SN UNE I TONTIOUC Ÿt 7a1442 
HIL. — EXCURSIONS -A. ORLY ET: VILLENEUVESAINT-GEORGES 


JULIE SES ; PUR SOUS SOIR 
Une course faite aux environs d'Orly et de Villeneuve- 


Saint-Georges, dans les gisements néolithiques, peut 


‘Capitaine d'armement au Cana} de Suez. 


.3 mètres de hauteur environ, | uOb Sa vi 
. * La couche inférieure est formée par une argile sablon- 
neuse grisatre, el.la couche supérieure par un limon ar- 

gileux jaune, Dans cette dernière couche nous avons pu 


prendre place parmi les plus intéressantes excursions 
du, bassin parisien, aussi, nous l'avons parcourue avec 
un véritable plaisir, ; 

. Nous quitions Paris par le chemin de-fer d'Orléans, 
pour descendre à Choisy. En sortant de la: gare, nous tra- 
versons ; la, voie ferrée, que nous. suivons sur la droite 


jusqu'à la, jonction de la ligne de grande ceinture, que 
noùs sommes obligés de franchir, car la sablière d'Orly 


se trouve plus loin. 

Pendant ce court trajet, le chercheur attentif. aura pu 
récolter dans les terres labourées, qu'on est obligé de 
franchir, un grand nombre de silex taillés tels que : cou- 
teaux, grattoirs, haches et parmi de beaux, échantillons 
des travaux de l’homme préhistorique. Nous voici devant 
la sablière d'Orly, Nous y trouvons d'abord une couche 
de 4 à 5 mètres environ se composant de gravier, de galets 
et de blocs erratiques de granità gros grains; cette couche 
est très peu fertile en ossements; on peut même dire 
qu'ils y sont très rares ; cependant aous avons pu recueillir 
quelques fragments de dents et de défenses de l’E/epnas 
primigenius. 

Vient ensuite une couche d'argile très sablonneuse 
atteignant 5 mètres d'épaisseur, qui est couronnée par 
la terre végétale. 

La partie inférieure de ce lit, possède quelques espèces 
fossiles comme : Planorbis, Lymnea auricularia, Ancy- 
lus fluvialüis et Paludina impura (on ne rencontre géné- 
ralement que.les opercules de cette dernière espèce), 

Cette carrière a un intérèt bien plus grand encore, car à 
un mètre environ de la terre végétale nous avons une cou- 
che contenant des ossements de l’homme fossile, ainsi 
que des débris de son industrie. 

Après plusieurs excursions et beaucoup de recherches, 
nous sommes arrivés à trouver un grand nombre d’osse- 
ments humains tels que : frontal, fragment de pariétal, 
humerus, fragment de radius, cubitus, fémur, fragment 
de Zibia et de péroné. 

Comme. compléments à ces échantillons intéressants, 
nous avons des débris de l’industrie humaine de cette épo- 
que, fragments de vases, dont un chargé d’ornements 
très primitifs et un os taillé en forme de poincon. 

Après une récolte plus ou moins fructueuse, suivant les 
aptitudes et le temps dont peut disposer le cherche , NOUS 
quittons cette sablière et traversons le chemin de fer pour 
gagner le pont de Villeneuve-Saint-Georges, qui est distant 
de 2 kilomètres. Pendant le parcours, le touriste peut 
récolter à nouveau des sex taillés. ; 

Le pont.de Villeneuve étant Lra versé, nous descendons 
le cours dela Seine et, après un kilomètre. de marche, nous 
atteignons les, berges du fleuve; à cet endroit, nous remar- 
quons une partie de terrain argileux qui. est exploité par 
les pêcheurs, pour faire Jamorce du poisson. Je fais cette 
observation, car ici nous pouvons examiner distinctement 


à 


les deux couches dont se. compose la berge, qui atteint 


dr et me néon 


| cela” s 


LE NATURALISTE 


279 


recueillir les objets suivants : bois carbonisé, ossements 
carbonisés, silex calcinés, fragments de grès ‘et de meu- 
lettes de grès ; poteries grossières''noires, poteries fines 
et rouges, ossements travaillés et percés pour ornèments, 
ainsi‘que d’autres objets en silex tels’ que : pércutéurs, | 
haches taillées' et! polies! nucléus/'coutéaux, “Brattoits,| 
Poïntés de flèche, de Tance?sitéxlvotifs; et' ‘un très’ HE 
nombre d'ossements tant héstins que “da 
Bidaxes ! Homo’ sapiens! fémur.” “°” 
CaRNAssIERS : Canis, dent, vertibre, etc: 
RumiNawrs!{Obis, BOs: 
PAGHYDERMES > S4$! Es É ph 
Comme Inous le voyons, Cette couche nous offre de ès 
beaux échantillons fort intéressants. i 


1j 


Le géologue emporté par” son hrdeur, où par le désir 


de posséder utié! bellé ‘ébfiéttion préhistorique, _peut, 
mais à une éondition: cellé de se mouiller, se procurer a au 
même endroit, en fouillant sous les eaux de la Seine, les 
objets su AntË ?'hatlies: polies ‘ét taïllées à large lame, 
grattoirs semi: ‘circulaires tré és caractéristiques, lames de 
couteaux très bien conservées, larges éclats de silex ainsi 
que des pointes de lance et de flèche. 

Si nous Suivons la berge toujours dans la même direc- 
tion, nous trouverons sous les herbes et arbrisseaux des 
débris de poteries et d’ornements, ainsi que des silex 
taillés provenant de l’époque quaternäire, qui sont mis à 
découvert par les éboulements récents. 

Pour prendre le chemin de fer de Choisy à Paris, nous 
n'avons qu'à suivre la Seine. Nous rentrons ainsi chez 


nous très contents d’avoir occupé notre journée à une | 


course aussi agréable. 

Si l'amateur a un peu de temps à sa disposition, il peut 
l’'employer en visilant les autres sablières, qui bordent la 
Seine, et se procurer, par l'intermédiaire des ouvriers, 
d’autres outils de l’époque quaternaire, ainsi que des OS- 
sements fossiles plus intéressants les uns que les autres. 

J'ose espérer que beaucoup de géologues et archéolo- 
gues feront cette excursion ; ces carrières étant toujours 


à leur disposition. 
: ANDRÉS 


 HIBLOGRAPITE 
LA. FLORE DE LA. GIRONDE. 


» aude M, AMCHAVAUDUHO NY 01 5 Et 
k {Suitéigt Ah}: SDU9L 29H90 IL 


11410 340 14 

F3. Sie Oi 91 

| Cette disposition complexe paraît de prime äbord un 
| peu 'émbrouillée, et on se demande un instant'ee que tout 
ionihés ‘té n'est qu'après “anexäimen plüs attentif 
que Jon ‘én reconnait la” signification,” lé ériginaité et 
À |Vextrème commodité, qui permet au jeune botaniste qui | 
ne veut point pénétrer dans 1e Yabyrinthe dé S'arréier aux 
|| stirpes, qu'if lui sera' féujours faéle de déterminer, et 
ainsi dé suite jusqu'dux f08mes IéS plus affines, | en pas. 


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eur é$ d'un même 
{sa ant par les divers degrés de de vai des ‘types d'un un Mme 
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La) L'auteur à 1 Vütri Etré an sh VE non 


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nnaux. ne 


S | 


content d'avoir donné d’excellentes descriptions de ses 
_ sttrpes, espèces, ele: , etc., il a voulu en faciliter l'accès 
| aüx débutants, à l'aïde’ de tableaux dichotomiques. Ces 
 tabléäux, tres conlets, n’ont paru d'un emploi excessive. 
ment simple et très soigneusement établis, sur des carac- 
tèrés constants él #6 bservatiôn facile. On péut, en outre, 

avêc” là méthdde” anialytiqué adoptée dans celte flore, 
LU: ‘dé’même que nous l” avons constaté pour les des- 
criptiôns des espèces, par tous les intermédiaires, comme 
valeur afices ainsi, pour ne pas sortir des Viola, sup- 
|posons qu'on'ait à ‘déterminer, “par exemple, une forme 
affine, le Piota permèbia (Yord.), on arrivera d'abord au 
sttrpe ae "cette Fôriné, 18 Viola ‘odorata (L.); ensuite, 
poussant" plus” loin, on arrivera à l'espèce Viola suavis 
(M. Bieb.), enfin, si non content de te résultat, on veut 
pousser encore plus loin, on arrivera cette fois au terme 
dela Course, c'est-à-dire à Viola permixta (Jord.), après 
avoir passé en revue la complète filiation des formes de 
ce stérpe'et appris que le V. permixla (Jord.) est extrait 
du sli’pe Viola odorata (L). C'est là, à mon avis, une 
innovation des plus heureuses. 

Enfin, ce qui donne une inestimable valeur aux longues 
et très minutieuses descriptions des classes, familles, 
espèces, etc., etc., c’est qu’elles sont originales et faites, 
pour la plus grande partie des cas, sur des échantillons 
vivants, et récoltés dans le département mème de la 
Gironde, double qualité, excessivement précieuse, mais 
bien rare dans la plupart des flores, où l'on trouve des 
descriptions extraites d’autres ouvrages et qui, fréquem- 
ment, conviennent imparfaitement aux plantes de Ja 
région dont on se propose d'étudier la végétation, ou bien 
encore qui ont élé prises sur des plantes d’herbiers, Sur 
lesquelles certains caractères fugaces, mais Ne ne 
sont plus visibles ou sont considérablement déform 

Pour les Ranuncutus de la section PARTS pau 
teur a employé une nouvelle et excellénte méthode, à ma 
manière de voir, en donnant en nc6te, comme complément 
au tableau analytique du corps de l'ouvrage, une dicho- 
tomie spéciale pour les /ormes terrestres, souvent si dif- 
férentes, de cette section. 


l'auteur a excellé dans l'exposé méthodique des séirpes, 
espèces et formes, jè trouve qu'il a un peu négligé cer- 
taines modifications ‘génériques qui, ce me semble, de- 
B : mdtidént a'étre faîtes :''par'exémiple; j oùvre à ‘Anémone : 
’ je vois que ce genre se compose “6 tfois $#7pes : Ané- 
mone pulsatitia (EL: 1, (représenté par deux espèces : An. 
Bogenhardiaña (Rehb.}.et.An.:ubra (Lam.) ), Anémone 
nemorosa (L.) et Anémone ranuneuloides.' Ces deux. 
dernières sont très proches parentes et doivent rester dans 
Ie mème genre ( Gr la Pulsatilla, par son 
appareil@r déDdoi@ule pdr une habihe "et non par un 
sine par la forme de son involucre, et surtout par 
les longuement accrescents en queue ts, ne 


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Pour la manière dont M. Clavaud a pratiqué ses sections . 
génériques, je me permetirai ici une légère remarque. Si 


nr cop 4 |, 


280 LE 


NATURALISTE 


nombre d'espèces et est aujourd'hui admis par un très 
grand nombre d'auteurs. Je pourrais encore faire la même 
remarque au sujet de certains genres qu'il eût élé bon 
d'admettre, mais le plus souvent l’auteur les a indiqués, 
soit en praliquant des sections, soit en établissant des 
sous-genres, ce qui peut, à la rigueur, tenir lieu de-coupe 
générique, le principal étant de faire ressortir les diffé- 
rences, les analogies des formes, leurs liens réciproques, 
en un mot, sans trop se préoccuper de la valeur attachée 
aux divisions, valeur du reste souvent très contestable. 
Enfin j'arrive aux planches qui accompagnent cette 
belle publication : elles sont au nombre de huit pour ce 
premier fascicule; les deux premières sont consacrées à 
l’étude des caractères distinctifs des espèces et variélés du 
sous-genre Batrachium; la troisième aux Adonis et. à la 
section Capreolatæ du genre Fumaria; la quatrième, à 
la section Officinales du mème genre ; la cinquième, à la 
famille des Crucifères; la sixième, aux formes critiques 
du genre Viola; la septième, aux Polygala; enfin la hui- 
tième, aux Cerastium (section Orthodon) et aux Spergu- 
laria. Chacune des espèces ou variélés des genres ou sec- 
tions ci-dessus données y sont minutieusement étudiées, 
les pièces intéressantes et qui servent à la distinction des 
formes voisines sont détachées et dessinées avec soin, et 
leur inspection permet de saisir facilement à l'œil ce qui 
pourrait paraître obscur à l’esprit dans les descriptions; 
de plus, et c’est ce qui leur donne toute leur valeur, elles 
ont été dessinées par l’auteur lui-même, ei d’après nature. 
En un mot, ces planches, très soignées, sont, comme l’ou- 
vrage que nous venons de rapidement analyser, marquées 


au coin d'un cachet d'originalité que nous avons facile- | 


ment reconnu dans celui-ci, et on peut dire que si elles 
plaident en faveur de l’habileté et du savoir du dessina- 
teur, elles n’en font pas moins honneur au typographe 
qui a su si bien rendre le dessin original. 

Je terminerai cette petite notice en faisant un double 
vœu; le premier, c’est que l’auteur, pour rendre son re- 
marquable travail encore plus complet, donne à la fin des 
livraisons une rapide esquisse de la géographie botanique 
de la région qu’il a entrepris de si bien doter, et une 
. carte indiquant, ne fût-ce qu’à grands traits, les régions 
botaniques, le relief et le réseau hydrographique; cet 
ajout, pour un botaniste tel que M. Clavaud, ne me parait 
pas présenter de difficultés. Le second vœu, c’est qu'il 
veuille bien ne pas nous laisser trop longtemps dans l’at- 
tente de ses prochains fascicules, impatients que nous 
sommes, moi et certainement beaucoup d'autres, d’en 
apprécier le tout. 

Enfin, s’il m'est permis de le faire ici, je ne crois pouvoir 
mieux terminer cette modeste notice qu’en adressant mes 
félicitations à l’auteur de la nouvelle Flore de la Gironde 
et à l'intelligente société Linnéenne de Bordeaux qui a 
pris sous son patronage cette belle publication qui fait 
honneur à la botanique et au pays qui l’a vu naître. Ces 
félicitations, je crois aussi pouvoir les adresser au nom de 
tous les botanistes, persuadé qu'ils ne me démentiront 
pas. 

P. A. GENTY. 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


Le D' A. Arzruni, jusqu'alors conservateur du musée 
minéralogique de Berlin, est nommé professeur titulaire 
à l’Université de Breslau. 


* 
* + 


Le D' Wihl. Peters, le savant directeur du musée zoolo- 
gique de Berlin, vient de mourir en cette ville; il était né 
le 22 avril 1815 à Koldenbüttel; 

— L’entomologiste A. Kellner est décédé à Gotha; 

— J. B. Gassies, le conchyliologiste bien connu par ses 
grands travaux sur la faune du sud-ouest de la France et 
sur la Nouvelle-Calédonie, est mort à Bordeaux; 

— Will. Alex. Forbes, prosecteur à la société zoologique 
de Londres, est mort à l’âge de vingt-huit ans, à Madère; 

— Joseph O’Kelly, géologue distingué, est décédé à 
Dublin. 


OFFRES ET DEMANDES 


Nous venons de recevoir quelques exemplaires du 
Dynastes Hercules de taille remarquable que nous tenons 
à la disposition des amateurs aux prix de 15 à 20 francs, 
suivant la taille. Nous pouvons disposer aussi de quelques 
Goliathus cassicus , d’une extrême fraicheur au prix de 
15 francs 

M. Bellier de la Chavignerie informe ses correspondants 
qu'il est de retour à Evreux et qu’il peut disposer, par 
échange, d’un grand nombre de bons Coléoptères de la 
France méridionale (environs de Hyères). 

M. J. Touchet, chasseur naturaliste et préparateur à 
Maince, par Jarnac (Charente), offre de récolter et de pré- 
parer tous les produits de la nature dans sa contrée. 
Récolte disponible de punaises. 

M. Ernest Lelièvre, 22 Entre-les-Ponts, à Amboise 
(Indre-et-Loire), offre dans le courant de juin des chenilles 
vivantes d’Aglaope infausta, de Cucullia scrophulariæ 
Ho. et, en saison, de chenilles du Cucullia 
Lychnitlis 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


4432. Paris Imp. A: L. GurcLor, 7, rue des Caneites. 


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5 Année. 


281 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


es ‘7'Paraissant le 1" et lé -45 de chaque mois 


ADRESSER TOUT GE QUI CONCERNÉ | 4 
A RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 
Au bureau du journal 
RUE DE LA MONNAIE, 23 
| Ris 


*>ABONNEMENT ANNUEL : 
Payäble d'avance en un mandat-poste à l'ordre du Directeur. 
France et Algérie. ..... . 
, Pays compris dans l’Union postale. . .. AAC E 
Tous les autres pays... 
3 (Affranchissement compris) 


ÉMILE DEYROLLE 


DIRECTEUR 


Secrétaire de la Rédaction 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU l* JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d’histoire naturelle; il insère 


gratuitement toute 


demande d’échange et de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS 


M. Stanislas Meunier, aide-naturaliste, fera une excur- 
sion géologique publique le dimanche 17 juin 1883, à 
Marches, Limay, Fontenay-Saint-Père. 

Rendez-vous gare Saint-Lazare, où l’on prendra à huit 
heures le train pour Marches. 


La ménagerie du Muséum d'histoire naturelle, s'aug- 
mente continuellement par les naissances qui y sont obte- 
nues et par les cadeaux que les personnes, s'intéressant à 
ce grand établissement ‘scientifique, veulent bien lui 
faire. 

Dans ces derniers temps les naissances des mammifères 
ont donné des résultats fort satisfaisants, ainsi nous indi- 


querons : 
2 Antilopes Isabelles (Eleotragus reduncus), du Sénégal, 
” provenant des individus dénnés par le général Brière de 


l'Isle. 
3 Cerfs cochons (Cervus porcinus), de l’Inde. 
4 Agoutis (Dasyprocta acuti),:duBrésil.;151 Jeoutt 
2 Guibs(Tragelaphus scriplus), du, Sénégal, provenant, des 
individus.donnés.par M. Brière.de l'Isle.s\,n 6 20inevi 
1 Bison (Bos Americanus), 


1 Kob (Kobus unctuosus) ; ce dernier est letroisième jeune 


que l’on obtient d’un mâle et de deux femelles, donnés 
par M. Brière de l'Isle; ce sont des animaux très robus- 
tes; ainsi ce jeune kob, né le 1* novembre, n’a pas 


paru souffrir un seul instant des froids humides de 
cet hiver, quoiqu'il n’ait eu pour abri qu'une simple 


MSP 901 9ù 


que fût la température; son développement s’est fait 
d’une facon régulière, et maintenant on est certain que 
l'on le conservera. 
Nous citerons encôre parmi les naissances : 
1 Nylgant (Portax picta), de l'Inde. 
1 Zèbu-de Madagascar (Bos Madagascariensis). 
3 Chèvres d'Islande. E : 
2 —  d'Angora. 
Les mammifères donnés sont les suivants : 
1 Macaque (Macacus cynomolgus). Don de M. Cochet. 
2 Macaques bonnet chinois (Macacus sinicus). Don de 
M. Morgan. 
2 Callitriches (Cercopithecus griseo-viridis). Don de 
M. Livio. 
1 Sajou à gorge blanche (Cebus hypoleucus). Don de 
Birr 


i Mangouste grise (Herpestes griseus). Don de M. le 
comte Turgot. 
1 Vison (Mustela Vison), de France. Don de M, ‘Froues- 


sart. Se 
14 Ocelot (Felis pardalis), du Brésil. Don de M. Naton” 


"SON. “751 are, t: His PE j ? 
{ Gazelle (Gazella subgutturosa). Don de M. Crespin, 


capitaine de frégale: 115 51 0h euro 
1 Chèvré de Madagascar: Don de M.'Grespin, capitaine 
de frégate. NX _sflovyon 8i 5b noirs 
1? Sanglier (Sas scrofa): Don de M. Symon. 


5° { Ratônilaveur (Proëyôn lutor).: Don de: M.-Bignon. 
-5) {‘Sajou (Cebusieapucinus). Donpar M. Abadie. 


2 Tatous de Patagonie {Dasypus “minutus).. Don de 
{ t EH HD ODBHAINU :2A9)eNTUUUES 


1 Cerf des champs (Cervus campestris), Brésil. Don de 
M. Caltotas) .À 


cabane à l'air libre et qu'il soit sorti tous les jours quelle 1 Macaque (Macacus cynomolgus). Don de M. Pressa. 


pere rennes 


282 LE NATURALISTE 


Lie caps soyeux FRERE Don de 

us). * + | M. Armand, cot- 
l eu Zibeth (civelté zibetha). ©: } sul de Fréficé 
1 Mangouste (Herpestes Smith). . .. à Siam. 


2 Mélogales fébeas ori LE. 
1 Aigle fauve (Aquila PS Don le M. Lefèvre. 

_ 1 Aigle Jean Leblanc (Circaetus gallicus). Don de 

M; Agard: 

2 Goëlands bourgmestres (Laurus glaucus). Don de 

MM. Rabot et Morin. 

Entre autres acquisitions, nous signalerons : 

3 Sajous fauves (Cebus fulvus 

1 Otarie (Otaria Californica). 

1 Lion (Felis leo 

1 Bles-Bock (Alcelaphus albifrons). 

1 Biche Milon de Pékin (Cervus Davidianus). 

Cette dernière vient compléter la paire de ce singulier 
type de la famille des cerfs. Cette espèce ne se trouve que 
dans le parc impérial de Pékin, d’où le premier exemplaire 
connu et décrit par le savant professeur A. Milne-Edwards, 
directeur de la ménagerie, à été rapporté par M. l'abbé 
David, lors de son voyage en Chine. 

Enfin, indiquons encore : 

L - Goati brun Aasua fl fusca). 


Sr. \ 


H Ratel du Cap res Capensis). 
1 Eléphant d'Afrique (Elephas Africanus), mâle. 

Ce jeune animal qui ne mesure que.1»,43, est. des, plus 
charmant et-fait-le bonheur des visiteurs, peu. habitués à 
voir des éléphants d’une taille aussi petite; aussi: est-il 
choyé, et c’est à qui lui offrira des friandises; qu'ilaccepte 
du reste de très bonne grâce du-bout:de.sa petite. trompe. 
: Quelques oiseaux dans le groupe des: palmipèdes, mal- 
gré demauvais temps du mois de marset avril, sont nés 
et s'élèvent parfaitement, ce sont : 

5 Cygnes noirs (Cygnus atatus). 
6 Oies de Magellan (Bernicla Magellacnia). 
: «WOies-des Sandwich (Berniela Sandwicensis). 

Nous avons déjà signalé aux amateurs ces derniers oi- 
seaux qui; contrairement à leurs congénères, sont d’un 
caractères doux et dont les jeunes s’élèvent-ayec. laplus 


de la verdure à profusion, soit de l’herbe coupée ou .de-la 
saladé, en y ajoutant, bién entendu, de la pâtée de pain, 
mélangée de blé et de millet. Avec ce régime, en six, se- 
maines, ces oiseaux atteignent tout leur développement. 


ACADÉMIE. DES SCIENCES 


SÉkNCE nv 12 rÉvRIER 1883. (Sutfe.) 


Sur le soufrage de la vigne en Grèce. — Note de 
M. Gennadius, 


Dans les régions vinicoles de la Grèce, pour être consi- 
déré comme réussi, le soufrage doit avoirété fait pendant 


râtion | à obtéhir lé résultat cho. Or 


une journée sans vent, sans pluie, sans nuages, et par un 
soleil-ardent ; l'expérience a prouxé quessi l’une de ces 
conditions venait à fire défaut, il'fallait # l’'opé- 
ans les condi- 
tions orables énêficées ci-dessus, lé vignoble soufré 
Yépand üne forte odeur sulfureuse, sé répandant dans 
l’atmosphère et durant presque jusqu’au coucher du soleil: 
sile vignoble était atteint par l’oïdium, 14 imaladié s’at- 
rête ; si l'oïdium n'avait pas encore paru, le vignoble en 
était préservé pendant un mois Dar et l’on devait alors 
soufrer de nouveau. 
La présence de nuages enipéèité les exhalaisons sulfu- 
reuses, que le vent et la pluie dispersent. d'autre part. 


: . C’est pourquoi, si ces circonstances défavorables viennent 


à se produire, l’on doit répéter le soufrage comme s’il 


Wavait pas été fait. On peut donc conclure de tout ceci 


que ce sont les vapeurs sulfureuses et non le soufre, qui 
tuent les spores d’oïdium. La fleur de soufre ne peut agir 
que mécaniquement én empêchant le contact des feuilles 
de la vigne avec les spores d’oïdium, comme la poussière 
dés routes préserve les souches qui la bordent. Cé sont 
les mêmes vapeurs sulfureuses qui protègent les vignes du 


 Vésuve et de l'île de Santorin. S’il arrive que certains ceps 


soufrés continuent à être attaqués par l’oïdium, il est pré- 
sumable que celà tient à l'intensité de la mdladié, auquel 
cas, le remède ne serait pas assez fort pour lutter victo- 
rieusement contre le mal, et cela n infirmerait pas en tous 


cas les résultats acquis par Ve expérience. 


G 
# x 


Le mode de fixation des ventouses de la sangsue, étu- 
dié par la méthode graphique: — Note de M. G. Carlet. 


M. Carleta étudié le mode de fixation des Yentouses de 
la sangsue en plaçant celle-ci sur une feuille de. papier èn- 
fumé; et, contrairement à l'opinion géneralement admise, 
a constaté que la sangsue commence par fixer les ords 
et abaisse ensuite le centre qui adhère en dernier lie, Le 


| détachement ,s’effectue par, les bords, et s'achève par 16 
| centre. de la. ventouse. 
grande! facilité, pourvu qué l’on ait le soin de leur donner | 


* 
* * 


Sur un nouveau Crinoide ficé, le Democrinus PACE 
provenant se sfr € du Travailleur. — Note 
M. Edm. Perri 


Jusqu'à présent l'ordre des Crinoïdes fixés était repré: 
senté par les quatorze espèces suivantes : Péntacrinus 
Astertia, P. Mülleri, P. decorus, P. Wyvilé-Thomsoni 
P. maclearanus, P. Blaket, P. allernicirrus ; Rhizocri- 
nus lofolensis, R. RdibsOnt : Bathycrinus gracilis, 
B. Atarichidnis: Holopus Rang; Hyocrtnus Betnet- 
et Hope Sarsit. Une quinzième espècé, le 
us Parfait, a été ramenée par le Travañtièur 
PUB “prélude 1900 mètres par le travers du Cap 
Blanc, sur lés côtes du Maroc. Son calice est formé dé cinq 


——_—_——— 


LE : NATURALISTE 


283 


longues basales constituant un calice en entonnoir; un 
sillon circulaire les sépare des cinq radiales rudimentairés, 
en forme de croissant, alternant'avec elles, et surmontéés 
de cinq radiales axillaires libres, rectangulaires, mobiles, 
sur lesquelles se fixent cinq bras moins larges que les ra- 
diales. Ces bras se brisent facilement, aussi ne peut-on 
reconnaître sur les tronçons restants si:ces bras; proba- 
blement peu développés, portaient ou non des pinnules. Le 
pédoncule est dépourvu de cirrhes, et l'animal est fixé au 
sok par un appareikradiculaire très développé, représen- 
tant.cinq à six fois le volume du corps proprement dit. Ce 
pédoncule produit un appareil radiculaire formé de ra- 
meaux arliculés, ramifiés, de même structure, et ayant 
des dimensions supérieurs à celle des bras. L'un des 
Democrinus examinés fournit deux faisceaux de racines, 
puis reprend ensuite ses dimensions primitives ; on peut 
se demander si la partie qui se prolonge au delà des ra- 
cines ne serait pas destinée à devenir un second pédon- 
cule surmonté d’un second calice. Alors les Democrinus 
constitueraient le premier exemple d'Echinodermes vivant 


en colonies et ramifiés. Les Echinodermes manquaient de 


formes arborescentes ;cette lacune semble en partie com- 
blée par la découverte des Democrinus. 


géologico-chimi les terrains salifè- 


let LÀ 
HECCT ÿ ed 


ice A A 


Anplisi de 
LAAZATD diculier OUI COLE 


. 5 M. Dieulafait. 


L'étude des marais salants acinéls montre que l’on 
obtient, par l’évaporation des eaux de la mer, des produits 
minéraux où l’on remarque, spécialement et toujours, la 
lithine, la strontiane et l’acide borique, qui n’ont pas entre 
eux de liaison chimique. M. Dieulafait, qui avait déjà étu- 
dié les terrains salifères des Pyrénées, du Jura et des Alpes 
francaises, s’est occupé du gisement de Bex; il y a trouvé 
abondamment la lithine; la strontiane est diffuse dans les 
gypses de Bex, et en est parsuite contemporaine ; “enfin 


les eaux mères sont très riches en acide borique. Même | 


résultat pour d’autres dépôts salifères des Alpes suisses. 
M: Dieulafait conclut que les terrains salifères des Alpes 
suisses, comme ceux des Alpes françaises, du Jura et des 
Pyrénées, sont des produise provenantde l’évaporation des 
anciennes mers. 


séANcE DU 19 FÉVRIER 1883 


Recherches sur production des monstruosilés par 
les secousses imprimées aux œufs de la poule. — Note 
de M. C. Dareste. 


D'une expérience faite en 1875, par M. Dareste, il faui 
conclure à la vérité de cette croyance répandue partout, 
que les cahots de voiture et les trépidations du chemin de 
fer affectent le germe contenu dans l'embryon; à la suite 
de ces secousses, les œufs mis en ineubation donnaient 


presque tous des monstres (douze contre un); si au con- 
traire, après avoir été secoués, les œufs n'étaient mis en 
incubation qu'après deux ou trois jours de repos, les 
embryons se trouvaient bien vivants, là où ceux des 
premiers œufs avaient été tués. Ces secousses supportées 
par les œufs produiraient donc des effets: très nuisibles, 
mais que l’on pourrait éviter au moyen d’üne période de 
repos après le voyage. En 1876, M. Dareste reprit ses 
expériences dans cet ordre d'idées, en soumettant des 
œufs aux secousses produites parla machine dite fapoteuse 
qui sert dans les fabriques de chocolat. Sur onze œufs 
ayant reçu 3660 sécoussés en une démi-heure, un seul 
donna un embryon normal; dans une seconde expérience 
sur neuf œufs ayant reçu 1800 secousses en un quart 
d'heure, deux embryons parfaitementnormaux seulement. 
ILest donc bien prouvé que les secousses répétées modi- 
fient singulièrement la vitalité et le développement du 
germe dans presque tous les œufs; ceux qui n’ont pas été 
affectés doivent probablement cette immunité à une cer- 
taine individualité de l'œuf, sur laquelle M. Dareste a insisté 
à plusieurs reprises. Dans la deuxième série d'expériences, 
il faut remarquer qu’une période de repos pour les œufs 
n’a pas modifié les résultats, comme dans la première 
série. 


SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1883 


De l'atténuation directe ét rapide des cultures viru- 
tentes par l'action de la Chaletr. — Note _ 2 A. Chau- 
veat.  : : 


Les expériences. de M. Chauveau ont été faites sur le 
Bacillus anthracis: M. Toussaint, puis M. Pasteur ont 
démontré que le chauffage du sang charbonneux-atténuait 
la virulence des Bacillus qu'il contenait; enfin M. Chau- 
veau a prouvé que l’on pouvait graduer cette atténualion, 
en variant les conditions du chauffage. Cette fois, l’auteur 
de la note indique une méthode par laquelle le chauffa age 

agit, comme méthode d'atténuation, avec plus de succès 
sur les liquides de culture artificielle que sur les humeurs 
naturelles de l’économie animale. Un bouillon stérilisé est 
ensemencé avec du sang charbonneux frais. Les matras 
sont MAIRE dans un thermostat à la température 

de , 43 ; puis retirés au bout de vingt heures, il 
sont soumis dans un autre thermostat à la température 
de + 47°, pendant une, deux, trois, quatres heures, et 
même plus. L'opération est terminée, et les agents viru- 
lents de la culture, non détruits, ont perdu plus ou moins 
de leur force suivant la durée du chauffage à <+ 47°. 
M. Chauveau emploie le bouillon de poulet léger dans 
lequel il laisse tomber une goutte de sang riche en bäton- 
nets charbonneux: le bouillon se trouble bientôt, il se 
forme un mycélium qui se divise en bâtonnets courts, ana- 
logues à ceux du sang frais. Quelquefois, mais rarement, 
l'on voit apparaitre dans ces cultures quelques corpuscules 
sphériques, plus petits que les spores ordinaires, parfois 
même assez nombreux. Mais l'expérience a prouvé que 


| cette apparition n ‘entrave pas l’atténuation que l’on pro- 


284 LE NATURALISTE 


duit par le chauffage à + 47°,et le chauffage à cette 
dernière température, assez prolongé, atténue toujours 
la virulence des cultures à — 42°, 43. La durée du 
temps de chauffage à + 42°, 43°, est d’une moyenne 
de vingt heures; plus ou moins si le développement 
est lent ou rapide; le trouble dans la liqueur marque 
le point où l’on doit arrêter cette première opération. 
Ce premier temps est la phase de prolifération. Le 
second, qui est la phase d'atténuation, a une durée 
moyenne de trois heures; cela suffit pour rendre inoffen- 
sifs, pour le cobaye, les filaments et bâtonnets de cultures 
très virulentes à l’origine de l’opération, et cependant ces 
agents virulents ont conservé leur faculté prolifique. 
M. Chauveau a de plus constaté que la virulence primitive 
serait en raison inverse et son atténuation en raison 
directe du nombre des spores rudimentaires qui altèrent 
l'homogénéité du protaplasme des bâtonnets et des fila- 
ments. 


* * 


Sur la maladie des Safrans connue sous le nom de 
Tacon. — Note de M. Ed. Prillieux. 


La maladie des safrans appelée Tacon dans le Gâtinais 
se reconnaît à la présence des taches noires visibles à la 
surface du bulbe dépouillé de ses tuniques; ces taches peu- 
vent s'étendre et ronger l'oignon intérieurement, jusqu’à le 
transformer en une sorte de terreau pulvérulent. M. Pril- 
lieux a toujours constaté dans les tissus désorganisés par 
le Tacon la présence de filaments du mycélium 
champignon qui pénètrent les cellules de la chair de 
l'oignon et le tuent. La partie attaquée de l'oignon est 
toujours séparée de la partie saine par une couche de 


périderme traumatique qui préserve cette dernière tant 


qu’elle n’est pas franchie. 11 a été, de plus, rencontré sou- 
vent en connexion avec les filaments du mycélium de 
petits corpuscules noirs d’un dixième de millimètre de 
diamètre en moyenne: ce sont des sclérotes formés de fila- 
ments pelotonnés du mycélium, qui se durcissent légère- 
ment à la surface de manière à former une coque noire et 
friable renfermant une masse mucilagineuse traversée de 
fils continus et entrelacés ; ce plasma se divise ensuite et 
se condense en masses de taille et forme variables. Ces 
corpuscules serviraient-ils à la es proie du champi- 
gnon et à la propagation du Tacon? 


SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE 


SÉANCE DU 22 Mar 1883. 


M. Denikec présente le mémoire de M. le docteur Testut, 
professeur agrégé à la Faculté de médecine de Bordeaux, 
sur le muscle fléchisseur commun des doigts et le long 
fléchisseur du pouce chez le singe et l'homme. Dans ce 
mémoire, M. le docteur Testut démontre que le muscle long 
_ fléchisseur du pouce, qui manque chez le singe, et qui 


longtemps était considéré comme caractéristique chez 
l’homme, se rencontre assez fréquemment chez ce dernier. 
M. le docteur Testut établit quatre types de la fusion du 
muscle long fléchisseur du pouce avec le fléchisseur com- 
mun qu’on rencontre chez les singes pithéciens, les Anthro- 
poïdes et le Lémuriens ; il démontre de plus que tous ces 
types se reproduisent plus ou moins souvent dans l’arran- 
gement des muscles de l’avant-bras de l’'hommme. 

M. Héron Royer fait connaître les phénomènes qu'il à 
observés sur les pontes de Batraciens anoures du genre 
Bufo, et en particulier sur ceux du Buÿo calamita, compa- 
rativement à ceux du B. vulgaris ; il termine par une 
description de la ponte de chaque Bratracien anoure 
d'Europe. 

Le secrétaire, 
H. PIERSON 


MATÉRIAUX 


POUR SERVIR A LA REVISION 


DE LA FLORE PORTUGAISE 
ACCOMPAGNÉS DE NOTES SUR CERTAINES ESPÈCES OU VARIÉTÉS CRITIQUES 
DE PLANTES EUROPÉENNES 


Sect. Il. — Linariastrum Chay. 


L. triornithophora Willd. 


Hab. — Pr. Manteigas — (Welwitsch) — Povao de 
Pedorido, San Pedro da Cova.— (E. Schmilz). 


Cette espèce est le L. Lusilanica Mill et devrait en 
réalité prendre ce nom. Mais ce dernier ayant été adopté 
par Chavannes, M. Bentham et tous les auteurs pour 
l'Antirrhinum Lusilanicum Lam., qui n’èst pas l'A. 
Lusitanicum Brot. quoique Brotero les réunisse, il est 
préférable de ne pas exhumer le nom de Z. Lusilanica 
Mill, lequel ne servirait qu’à créer une confusion eRrele 
table. 


L. hirta Ait. var. semiglabra Rouy. 


Hab. — Pr. Faro. — apr. 1881. — (J. Daveau.) 


Cette variété intéressante, qui est le L. semiglabra 
Salzm. et le L. Algarbiensis Welw., se distingue du 


| L. hirla par ses grappes florifères plus allongées, ordi- 


nairement spiciformes, ses tiges feuillées jusque près des 
fleurs, ses feuilles presque une fois plus grandes, obtusius- 
cules, glabrescentes et non velues, glanduleuses, ses calices 
à divisions plus étroites. 


| Remarques sur le L. genistæfolia Mill et ses variétés. 


Dans le L. genistæfolia Mill. non D C. (ce dernier est 
le L. Ialica Trev. et appartient à une autre section par 


LE NATURALISTE 


285 


la forme de ses graines) doivent rentrer à itre de variétés 
plusieurs plantes qui sont acceptées comme espèces par 
quelques botanistes ; aussi crois-je utile d'indiquer ici les 
caractères différentiels et la synonymie de ces variétés : 


Var. chloræfolia. — Plante de taille élevée, ordinaire- 
ment rameuse dans sa moitié M Feuilles grandes, 
ovales-lancéolées, arrondies à la base et semi-amplexi- 
caules. Pédicelles toujours beaucoup SES courts que les 
bractées; fleurs grandes, à éperon ordinairement plus 
court que le reste de la corolle. — L. chloræfolia Reïchb. 

Var. zervosa. — Plante de taille moins élevée, ra- 

- meuse souvent dès letiers inférieur. Feuilles largement 
lancéolées, plus étroites et plus allongées que dans la var. 
chloræfolia, arrondies à la base et semi-amplexicaules. 
Pédicelles à peine plus courts que les bractées; fleurs 
moins grandes, à éperon ordinairement plus long que le 
reste de la corolle. — L. nervosa Baumgt. — L. pyramidata 
Schur, non Spreng. 

ar. genuina. — Plante de taille élevée, ordinairement 
rameuse seulement dans sa moitié supérieure. Feuilles 
moins grandes, plus étroites, lancéolées, moins arrondies 
à la base, les raméales seulement sessiles. Pédicelles plus 
courts que les bractées; fleurs moins grandes, à éperon 
égalant le reste de la corolle ou plus court. — L. genis- 
tæfolia Mill. — L. silenifolia Fisch. — “ hyans Fenzl non 

_ Spreng. — L. orgyalis Reut. sec. Bois 

Var. Zancifolia. — Plante de taille Manet fm asé 
ordinairement rameuse dans sa moitié supérieure et sou- 
vent au-dessous. Feuilles étroites, lancéolées-linéaires, les 
raméoles linéaires, ténues, toutes seulement sessiles. Pé- 
dicelles à peine plus courts que les bractées, souvent les 

les égalant où même un peu plus longs; fleurs relative- 
ment petites, àéperon plus court que le reste de la us 
— [.. lancifolia Schur. — L. linifolia Griseb., non a 

Var. confertiflora Boiss. — Plante de taille assez slaves) 
peu rameuse et seulement dans sa moitié supérieure. 
Feuilles étroites, lancéolées, les raméales linéaires. Pédi- 
celles à peine plus courts que les bractées. Grappes flori- 
fères et mème fructifères plus denses; calice sensihlement 
plus court que la capsule et à divisions linéaires ; corolle à 
éperon égalant l’autre partie. — L. monochroma Boiss. et 


eldr. 

Var. séeveni. — Plante relativement peu élevée, à liges 
très rameuses, diffuses. Feuilles lancéolées, les raméales 
linéaires. Pédicelles plus courts que les bractées. Grappes 
florifères pauciflores (4:5 fleurs) ; calice à digsionslinéaires ; 
corolle à éperon ordinairement plus court que l’autre par- 
tie. — L. petræa Stev., non Jord. — L. Steveni Nym 

Var. linifolia Boiss.— Plante de taille Sel éement peu 
élevée, rameuse dans sa moitié supérieure. Feuilles li- 
néaires-lancéolées ou linéaires-aiguës, sessiles. Pédicel- 
les bien plus courts que les bractées (comme dans la var. 
chloræfolia); calice à divisions courtes, triangulaires, — 
lancéolées ; éperon égalant le reste de la corolle ou plus 

t.— L. linifolia Chav.— L. concolor Griseb. — L. 
Syspirensis C. Koch. — L. flavissima Boiss 
Var. venosa Boiss. — Plante relativement grêle, à tiges 


diffuses, rameuses presque dès la base. Feuilles linéraires- 
ns ou linéaires, souvent falciformes. Pédicelles 
à peine plus courts que les bractées ; calice à divisions 
linéaires. -lancéolées, aiguës, courtes; corolle relative- 
ment petite, jaune, mais pourvue de stries purpurines ou 
brunes, à éperon court égalant environ la moitié du reste 
de la corolle, — L. Balansæ Boiss. et Reut. — L. polyelada 
Fenzl. 


Ces nombreuses variétés, quitoutes présentent des carac- 
tères communs, montrent le polymorphisme excessif du 
L. genistæfolia. D'ailleurs, M. Boissier, qui dans le Flora 
orientalis (IV, pp. 377-78) admet quatre variétés pour les 
formes orientales de ce type, a déjà dit de cette plante: 
« Species summopere polymorpha... Collum surculos steri- 
« les foliosos nullos, sed interdum paucos edens ; caules at 
«rami plantæ junioris prostrati velprocumbentes, annorum 
«subsequentiumerectielatiores foliis sæpiuslatioribus... » 
— Et encore, parmi les diverses variétés énumérées ci- 
dessus, n'ai-je point cité les formes hybrides affines du 

. genistæfolia Mill, telles que les L. genislæfolia X 
vuilgaris(L. Kocianovichii. Aschers.}, /, Dalmatica><vul- 
garis (L. hybrida Schur?), etc. 


L. Ficalhoana Rouy 

Cette espèce se rapporte à la plante qui a été indiquée en 
Portugal, partous les auteurs, comme étant le Z. reticulata 
Desf. — Je la dédie à M. le comte de Ficalho, directeur du 
Jardin botanique de Lisbonne, qui le premier, dans ses 
Apontamentos para estludo da Flora Portugueza (Scro- 
phulariaceæ, p. 10, (1877), a judicieusement soupçonné que 
ce Linaria pouvait bien ne pas être le vrai L. reticulata 
Desf. IL s’en sépare, en effet, par des caractères différen- 
tiels bien tranchés, caractères que j’énonce dans le tableau 
suivant : 

L. reticulata Desf. 

Tiges étalées ou dressées, glabres dans la partie infé- 
rieure, assez longues, relativement lâchement feuillées, à 
feuilles n’atteignant pas ordinairement la partie florifère. 
Feuilles étroites, assez distantes, linéaires ou linéaires-su- 
bulées (comme dans les L. viscosa et L. aparinotdes). 
Pédicelles florifères plus courts que les calices, ceux-ci à 
divisions linéaires visiblement marginées. Corolle pour- 
prée ou jaune orangé striée de pourpre, à éperon égalant 
le reste de la corolle. 

L. Ficalhoana Rou 

Tiges couchées ou ascendantes, entièrement pubes- 
centes — visqueuses, courtes, très feuillées, ordinairement 
jusque dans la partie florifère. Feuilles relativement 
larges, très rapprochées, les inférieures seules verticillées, 
courtes, linéaires-lancéolées ou oblongues, obtusiuseules 
ou même obtuses. Pédicelles florifères plus courts que les 
calices et égalant environ le tiers des bractées, étalées, 
dressées, non réfléchies. Calice à divisions lancéolées- 
linéaires, plus larges, obseurément marginées. Corolle 
jaune, à palais plus foncé, à peine striée, si ce n’est sur 
l’éperon, souvent purpurin, égalant le reste de la corolle. 

L'absence dans mes exemplaires d’herbier de graines 


286 


LE NATURALISTE 


en bon état de maturité ne me permet pas d'affirmer que 
le L. Ficalhoana ne doit pas rester à côté des L. viscosa 
Dum. et L. reticula Desf. Pourtant ses rapports avec les 
L. saæatilis Hoffg. et Link. et L. Tournefortii Lge (var. in- 
quinans) sont bien plus accentués, et c’est probablement 
là (je l’admets jusqu'à nouvel ordre comme certain) que se 
trouve sa véritable place. Il diffère de ces deux espèces par 
ses fleurs presque du double plus grandes, à palais de la 
corolle non barbu, plus large, à éperon non strié de 
pourpre ou purpurin, à divisions du calices larges, lan- 
céolées-linéaires ou presque oblongues (et non linéaires- 
subulées}), abondamment granduleuses, mais dépourvues 
de villosité blanchâtre, par ses tiges simples ou rameuses 
seulement supérieurement et à rameaux courts, enfin par 
ses capsules sensiblement plus courtes que le calice. 

Hab. — Pr. Sefubal et pr. Villa Nova de Milfontes — 
(Welwitsch). — In aren. marit.: Troia — Apr. 1879 — 
(3. Daveau). 

Il convient donc, au moins quant à présent, de rayer 
dé la floré européenne le Z. reticutata Desf. et de Le rem- 
placer par le Z. Ficathonna Rouy, à classer en tête du 
groupe des ZL. samatilis, L. Tuurnefortii, L. arenartia, etc. 

(A suivre.) G. Rouy. 


ENTOMOLOGIE 


UNE. GÉOMETRE 


Les chenilles de Phalènes ne Arpenteuses offrent, sous 
le rapport du nombre , bien moins 
de variétés et de particularités que les chenilles de Noc- 
tuelles. 

Pour peu que l'on ait élevé d'œuf des chenilles de Noc- 
tuides, on a dû remarquer dans un certain nombre d’es- 
pèces l'absence complète ou l’atrophie partielle d’une ou 
plusieurs paires de pattes membraneuses, dans le jeune 
àge, et l'acquisition successive du. nombre normal de 
pattes, durant les derniers âges. 

A-t-on observé de mème et d’une facon suivie les FE 
uilles de Phalènes surtout, dans leurs premiers âges? 

ÀA-t-on remarqué des modifications. quelconques dans le 
régime des pattes des Arpenteuses? Nous en doutons; et 
ce qui nous est arrivé cette année au sujet de l'Himera 


Pennaria nous fait penser qu'il est possible de rencontrer 
DR les chenilles de Phalènes des anomalies aussi, | 


; des particularités aussi dignes d'intérêt que 

bu que nous offrent certaines chenilles de Noctuides. 

Dans les premiers jours du mois d'avril dernier, un pro- 
priétaire. de Montretout (Saint-Cloud), qui ne confie point 
à des mains étrangères la culture de ses beaux et nom- 
breux arbres fruitiers, mais leur donne ses soins 
autant de goût que d'intelligence, M. Stanislas Malot, 
nous apporta des œufs de:papillon trouvés sur une branche 
de pommier. 

hAposés avec une régularité surprenante, ils s’éten- 


daient le long de la branche serrés les uns contre les 
autres et rangés en une sorte de ligne brisée, un V dont 
les deux branches seraient très écartées ; il y avait vingt- 
cinq lignes et chaque ligne comptait dix œufs. 

Examinés au microscope, ces œufs furent reconnus 
être ceux de l’'Himera Pennaria : 

Œuf subeylindrique, un peu arrondi au sommet, et 
sensiblement atténué à la base. Sommet couvert defigures 
polygonales s’élargissant à mesure qu’elles s’éloignent. du 
centre ou micropyle. Ces figures disparaissent avant d’at- 
teindre le bord où l’on voit une bande circulaire ou cou- 
ronne fortement granulée. — Surface lisse. — Couleur 
brun mordoré. — Un fort enduit gommeux à la base seu- 
lement. 

Nous étions en présence d’un rare exemple de ponte 
de Phalène agglomérée, fait que nous croyons accidentel 
cependant, et produit peut-être par une Pennaria dont 
les ailes étaient avortées 

Toutefois, pour les chercheurs d’analogie, on pourrait 
faire ressortir cet exemple où l’on trouve une ressem- 
blance de plus avec la ponte de certains Bombyx; on sait 
en effet que les œufs de Bombyx et de Phalènes en général 
ont beaucoup de rapports. 

Incidemment, doit-on considérer l'A. Pennaria comme 
une espèce nuisible aux arbres fruitiers ? Nous ne le pen- 
sons pas. Outre que les auteurs ne mentionnent pas la 
Pennaria comme se nourrissant d'arbres fruitiers, mais 
bien d'arbres forestiers, nous avons pu constater que ce 
n’est pas. une chenille vorace. Sa vie n'étant pas. très 
longue, une douzaine de feuilles. suffisent largement à sa 
consommation. entière, et comme la plupart, pour une 
cause où pour une autre, n'arrivent pas à leur dernier 
âge, époque où-elles mangeraient le plus, cette moyenne 
de douze feuilles n’est certes pas atteinte et, malgré la 
fécondité des femelles (250 œufs) et la grosseur relative 
des chenilles, cette espèce ne peut pas être regardée 
comme un fléau, une peste pour les verger 

L'Himera Pennaria n’est pas rare dans les environs 
de Paris, on la trouve sur presque tous les arbres des 
bois et dans le pare de Saint-Cloud particulièrement sur 
le charme; nous ne l’aurions donc pas élevée, si nous, 
n'avions pour principe d’élever:ab.0v0, autant qu'il. nous 
est possible et au moins une fois, chaque espèce de lépi- 
doptères, füt-il des plus communs, et le nombre. d'espèces 


Que nous avons ainsi traitées est déjà considérable. 


L’œuf d'Himera Pennaria pondu en Re passe 


 l'hiver.et éclôl dans les premiers jours d’av 


a petite chenille au sortir de l’œuf ne entièrement 
noire et n'est pas annelée de blanc comme certaines des 
genres voisins, Æpione, Ennomos, Boarmia. 

En huit jours elle a accompli son premier âge, on aper- 
coit alors quelques traits caractéristiques. Couleur du 
corps d'un brun jaunätre; tête d’un brun roux, un peu 
cordiforme; tache roussâtre au premier segment; vascu- 
laire absente ou plutôt remplacée par deux lignes sinueuses 
se rapprochant des sous-dorsales ; sous-dorsales jaunâtres 
bien apparentes; stigmatale de même couleur, mais inter- 


 rompue. Entre ces deux lignes il en existe une autre plus 


LE NATURALISTE 


287 


fine que les sous-dorsales, Bbhtèthertt jäunàtre. Trapé- 
zoïdaux noirs et comme tuberculés; onzième segment un 
peu relevé en bosse et surmonté de deux petits tubércules 
noirs aussi; clapet brun roux. Le dessous est d’un brun 
foncé avec une large bande ventrale plus claire; les pattes 

écailleuses sont jaunâtres ; première paire de pattes 
membraneuses bicolores, claires antérieurement, sombres 
postérieurement; deuxième paire de la couleur du clapet. 
Enfin deux petites pointes placées au huitième segment, 
et à l'endroit que devraient éccuper des pattes membra- 
neuses sinous n’avions affaire à une Arpenteuse, attirent 
notre attention et excitent notre étonnement. 


j1ii< 


loupe qu "il convient de. les examiner. ‘Ce sont des pattes 


membraneuses avorlées. 

Deuxième âge, durée sept jours. 

(Au prunellier et au prunier qui ont servi à la nourriture 
des jeunes chenilles nous ajoutons quelques feuilles de 
poirier ; les petites bêles mangent ces dernières avec une 

avidile s surprenante. ) 
émes caractères : seulement à partir du quatrième 
se, ment on remarque un point blanc jaunàtre, situé 
après le sigmale. et un peu au-dessus. La tache rousse du 
pr emier segment devient une sorte. de plaque cornée de 
même couleur que la tète et le clapet & anal 

WA là bande ven rale et. ja sligmatale se dessine une 
ligne très fine d'un blanc jauntre.. — Poinies anales 
tee __ Pattes membraneuses avortées toujours. visi- 


Troisième âge, durée six jours. 


(Nous attribuons au poirier l’abrègement de la durée 
des àges qui diminuera encore à l’âge suivant.) 

Mèmes caractères. Toutes les!ligries portent des points 
ou laches d’un blanc jaunâtre avant et après l'incision des 

SéBinëhis. Quand les lignes auront pali ou se seront 
es dans Ja couleur du fond, ces points subsisteroni 
pagne le stigmate du cinquième segment’ est’ plus grand 
qué les autres et il est suivi d’une Térge täclice brune. Cés 
deux taches feraient croire à l’eXiSténce de renfletuent ou 
de Caroncules, mais .C est une illusion. Bande ventrale blan- 
châtre nettement dessinée. — Pattes membraneuses avor- 
tées toujours-bien! visibles: = Pointes anales, noires à la 
base, roûgissent un peu au somme. 

die âge, durée ciriq jours. 

ncore plus de vivacité dans les couleurs, plus de netteté 

dans les: lignes et les taches, surtout celles du cinquième 
segment: La-stigmatale est brisée, avons-nous dit, voici 
comment : à partir du ‘quatrième segment, chaque stigmate 
porte un peu au-dessus de lui un point blanc bien marqué, 


le trait stigmatal part du sommet de ce point blanc pour 


aboutir au-dessous du stigmate suivant et constitue ainsÿ 
ban 


er 
® 


une série de lignes légèrement obliques. — La 
venfrale est de plus en plus belle, elle est traversée au 
milieu par une ligne brune vaguement dessinée. 

Quant aux pattes rudimentaires qui deviennent plus 


faciles À observer, elles sont cylindriques, coupées fran- 


chement au sommet qui est blanc. Bien visibles quand la 


bête est en repos, elles disparaissent lorsqu'elle s’allonge 
et se met en marche, car elles sont rétractiles ; on les voit 
rentrer dans le corps de la bête quand les autres pattes 
membraneuses quittent leur point d'appui et se retirent, 
pe qu ‘elles sont par la contraction musculaire. 
a teinte rouge des pointes anales s'étend de plus en 

7 

Cinquième âge. (Les chenilles élevées jusque-là dans 
une chambre dont la température constante était de 12 à 
16 degrés centigrades, furent placées en plein air et livrées 
à eiles-mêmes.) 


(A Suivre.) P. CaRËTIEN. 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


Les secrétaires perpétucls de FAcadémie des sciences 
sont autorisés à accepter au nom de cette Académie, 
aux clauses et conditions imposées, la donation que 
Mme veuve Delesse a faite à cet établissement d’une somme 
de 20 000 francs, Cette somme sera placée en rentes 3 p.100 
sur l'État français. Les arrérages devront constituer un 
prix biennal qui recevra le nom de « Prix Delesse », et 
sera décerné : à l'auteur d’un travail concernant les sciences 
géologiques ou mnerAlOgiques à jugé Va re d'un prix ou 
d’un encouragement. 

M. Magnier, licencié ès séiénces naturelles, est nommé 

hs. des travaux.de zoologie à la Faculté de médecine: et. 
pharmacie de Lyon. 
ds 

M. Curie, préparateur de minéralogie. à la Faculté des 
sciences de Paris, est chargé, en outre, jusqu'à la fin de 
LR Pre année, scolaire, des fonctions de répétiteur de 

éralogie à ladite. Faculté. 
de 

C’est avéé un profond re 
nutéro,,. nous ps annoncé a 
fire l'histôire naturelle uans la p perso 
Carl HAMWig" oc professeur de. Tu et pie 
du muséum royal 20016gique de Berlin, voyageur. et 
naturaliste distingué. Il était né le 23 avril 1815 à Colden- 
büttel: il étudia la médecine et les sciences naturelles à 
Copenhague et à Berlin, puis voyagea en France et en 
Italie pour explorer les côtes de la Méditerranée et en 
étudier la faune. En 1842, il entreprit un voyage en Afrique 
soûs les auspices de S. M: le roi Frédéric-Guillaume IV; 
il visita principalement les colonies portugaises de Mozam- 
biqüé, le Zanzibar, les îles Comorès, Madagascar, le Cap, 
et renitra en Allèmagne en … Il devint alors prosectèur 
de l'histitut anatomique de professeur de 


[F2 


sb 6. dans. otre dernier 


e Bérlin, puis 
| zoologie à l’Université et, “ 1857 à Ta mort de hofiriStut 


283 LE 


NATURALISTE 


il le remplaca comme directeur et conservateur des collec- 
tions d'histoire naturelle. Il a Pre de nombreux g G- 
moires et le récit de son voyage : 4 
Exploration d'un naturaliste au MOsEnE 
in-fe, Berlin 1852 à 1868. à 
Il est mort à Berlin le 20 avril 1883 à l’âge ie 67 ans. 


T4 °4c 


95b GI 


DPFFARES ET DEMANDES,,,,. : 

A vendre la belle collection de staphylinides de M. Reiche 
rangée d’après les auteurs les plus modernes, contenant 
un certain nombre de genres et d'espèces typiques parmi 
lesquels nous pouvons citer : Dinusa, 2 espèces; Myrme- 
copora, 1 espèce ; Arena, 1 espèce ; Kraatzia, 1 espèce ; 
Dinopsis, 1 espèce ; Vulda, 1 espèce ; Metoponcus, 2 espè- 
ces ; Platyprosopus, 2? espèces ; Glyptomerus, 1 espèce ; 
Mecognathus, 1 espèce ; Ædichrus, 2? espèces; Procir- 
rus, 1 espèce; Pinophilus, 2? espèces; Scatonomus, 
1 espèce; és anisanur 1 espèce; Sipalia, 1 espèce ; ; 
Trigonurus, ? espèces ; ete., etc. 

Cette collection, renfermée dans vingt-sept cartons de 
0,19 >< 26, comprend 143 genres, 1 203 espèces, 5 198 indi- 
vidus, plus quatre cartons de doubles et d'espèces à 
intercaler. Prix 800 francs. 

S'adresser au bureau du journal. 


Fe 18: 


* 
#* # 


M. P. Chrétien à Boulogne-sur-Seine, Grande Rue, n° 64, 
ayant réussi cette année l'éducation des chenilles de ÇCæn. 
Hero, des Sat. Hermione et Phœdra, et possédant de 
ces dernières un nombre suffisant pour lui permettre des 
échanges, serait heureux d’en offrir une vivante ou soufflée 
aux entomologistes qui voudraient bien lui envoyer des 
pontes ou des femelles vivantes de Satyrides autres que 
ceux des environs de Paris, et particulièrement des genres 
Erebia et Cœnomympha. Quant à la chenille de Æero, 
il a éprouvé le regret de ne pouvoir la communiquer à 
ses correspondants : tout ce qu’il peut dire c’est que cette 
chenille vit depuis juin jusqu’au commencement de mai 
de l’année suivante. A cette époque elle se suspend comme 
les autres Cœnomympha pour se chrysalider et le papillon 
éclôt au bout de trois semaines. Le moment favorable 
pour la chercher est donc le mois d'avril. On la trouve en 
rätissant fortement les allées herbues des bois qui possè- 
dent cette espèce. 


* 


** 


M. Fleutiaux, 1, rue Malus, Paris, offre en échange de 
nombreux carabiques, tels : Cicindela Barthelemyi, lit- 
loralis, maritima, 3 Signata, Omophron limbatum, Eia-| 
phrus fuliginosus, Blelhisæ : multipunctata, mins 
rostratus, Carabus cancellatus, intricatus, granulatus;. 


D 1 


riceus, nigricornis, spoliatus, Feronia fossulata, me- 
tallica, et lernipunctlata, Prevosti, madida, Agonum 
viduum, etc 
ds 


M. Ernest Lelièvre, à Ambroise, offre des chenilles de 
ophila cineraria, sepiaria; des œufs fécondés de Bombyx 
Mija/et des Hoplia cϾrulea vivants. 


LL 
“+ 


[#6 
Le frère Alfrid, rue de Nully-d’Hécourt, à Beauvais 
(Oise), otfre de nombreux spécimens des fossiles suesso- 
niens de Bracheux, en échange de fossiles ou de roches 
des terrains du trias, de l’infra-crétacé, du falonien et du 
subapennin. 


E 
* * 


A vendre Coléoptéres exotiques et européens, compre- 
nant les Cénébrionides de la collection Sordet, 730 espe- 
ces et 910 exemplaires, parmi lesquelles nous pouvons 
citer : 

Ammodeis giganteus, Megagenius Friolu, Aœumia co- 
riacea, Zopherus, 3 espèces, Cyphogenia aurila, Cepha- 
lostenus Sn Platyope leucographa, unicolor, La- 
siotola nula, Plerocoma costala, Arthrodactyla 
attenuala, Varie acuminatus, Nycieropus an- 
| {hracinus, Hegemona resplendens ; le tout contenu dans 
7 cartons verts. Prix : 120 francs, s’adresser au bureau du 
journal. 


is ARRIVAGES 


Nous venons de recevoir des ossements de la Debruge, que nous 
pouvons céder au prix suivant : 


Cynopycris. — es DE VITE E9 6153 (2 PSS GTS ent 35 fr 
molaire SU gañpué.. 5: SRE 6 » 
ds N. — ue CS OS MAIS OS in JUSTE 3 à 5 » 
PALAEOEHERIUM mINUs. — Mandibules. . . ,...... 2 à 5 » 
BA ne de Re un er 5 » 
Passons mEDium. — Mandibules.. . ....... 2à 10» 
ragment d’humerus. . . : . ... 6 » 
frcrasese MAGNUM. — 2 incisives Sur gangue. . ..... 5 » 
ragment de mandibules avec mo- 
MR ne  L ricirecdiets à 5 » 
— RE RUES : 4 à 2 » 
— Calcineum..., 3295: 1 à 2 » 
— Abees CT du ER 1 à 3 » 
— Coprolithes.: #4 701,19, 1 à 2» 
æ Une plaque avec humerus et une 
mandibule du pal. minus. . . 42 » 
PALOPLOTHERIUM. — Partie supérieure de la tête avec des mo- 
VRP Éd ere r de mit RSS 
Mandibükes Pie jo SENS à 10° 
RAND ANOPLOTHERIUM. — _ MbS aile ch 2 2 à 40 » 
ANCHITHERIUM. — RE MD Sais de ele CE 22:42» 
TORTUE. — es OR so mu à e RS 4 à 3» 
Prgiits de côtés sur gangue........... 6.» 
: I9H{H9"IC 
- HR CE te ; PE: 
laénhe ne miue Le gérant, Émile DEYROLLE. 


Linnei, Brachinus psophia, Chlænius agrorum, holose- 


4464. Paris Imp. A. L. GuiLLor, 7, rue des Canoites. 


5 Année, 


N° 37 


4" Juillet 1883. 250 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 


À RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 


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Payable d'avance en un mandat-poste à l'ordre du Directeur. 


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Au bureau du journal France et Algérie. ,.............. 6 fr. » 
Pays compris dans l'Union postale, . .. TR 
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LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1* JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange et de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE pu 5 MARS 1883. 


De la faculté prolifique des agents virulents atténués . 


par la chaleur, et de la transmission par géñératlion 
de l'influence atténuante d'un premier chaujiage. — 
Note par M. A. Chauveau. Re 
En plaçant des matras à culture dans un thermo: 

chauffé à + 32°, 35°, au sortir de celui à + 47°, la prolif: 

ration continue et il se forme en grandes quantités de vraies 
spores, c’est-à-dire quel’évolution reprend son cours normal. 
On a vu précédemment qu’une heure d'exposition à la tem- 
pérature de + 47° suffit, ordinairement, pour faire perdre 
leur activité infectieuse aux cultures ainsi traitées. Com- 
ment, alors, constater l'accroissement graduel de l'influence 
de la chaleur? Le procédé suivant va nous l’'apprendre. 
Trois matras contenant même quantité de bouillon stéri- 
lisé sont ensemencés avec une goutte du même sang el 
placés dans l’étuve à + 43», pendant vingt heures environ, 
puis dans celui à + 47°, pendant une, deux, trois heures 
pour chacun des trois matras. Avant le chauffage, on a 
prélevé un peu de liquide dans chaque pour l'épreuve. 


‘On inocule alors deux séries de cobayes, l’une composée 


de jeunes, l’autre d'adultes, et divisées en groupes de 
trois sujets chacun. 1° Pour les jeunes : l'inoculation tue 
tous les sujets qui ont recu le liquide non chauffé; deux 
sur trois meurent huit à douze heures après l'inocu- 
lation du liquide chauffé pendant une heure; el plus tard 


_un seul meurt, avec le liquide chauffé deux heures. Ceux 


inoculés avec le liquide chauffé trois heures survivent. 
2 Pour les adultes : les animaux témoins, du premier 
groupe, sont seuls à mourir, et les autres résistent. D'au- 
tre part, plaçant après les inoculations les trois matras 


dans le thermostat à + 32°, 35°, la liqueur se trouble au 
bout de douze heures dans le matras chauffé pendant 
une heure, moins dans celui chauffé pendant deux heu- 
res, et beaucoup moins dans celui chauffé pendant 
trois heures. La décroissance est ici bien visible et peut 
ètre saisie parfois même au bout de plusieurs jours. 
L'influence de la chaleur sur l’activité des cultures viru- 
lentes est donc d’autant plus forte qu'on a plus prolongé 


| 16 haut + », Ces cultures spéciales atténuées qui peuvent 


_obayes sont moins dangereuses pour les mou- 
ons qui résistent davantage et deviennent alors indemnes 
contre l'infection charbonneuse. Ainsi que nous avons dit 
en commencant, nous voyons des spores se produire à la 
température de +32°, 35°, au sortir du thermostat à +-47°; 
mais elles sont plus petites, et.en les portant à une cer- 
taine température, on peut les rendre inoffensives. Elles 
peuvent même supporter la température de + 80° pen- 
dant plus d’une heure, sans être détruites ni mème pa- 
raître modifiées. On peut donc sans crainte inoculer ces 
cultures au mouton, qui acquiert ainsi très bien l’immu- 
nité. Les cultures de deuxième généralion se comportent 
identiquement comme celles de première, dans les mè- 
mes conditions. 


3. $ y 4 


Emploi pratique du sulfi 2 ? jumcontre 
le phylloxæera dans le midi de la France. — Note par 
M. Culeron. ; 


D'expériences suivies et comparatives faites dans le 
Midi par M. Culeron, il résulte que l'on doit employer le 
sulfocarbonate de potassium de novembre à avril, à la 
dose de 90 à 100 grammes de sulfocarbonate par souche 
et réduire à 70 grammes pour les vignes jeunes; il ne faut 
pas ajouter d’eau pure après la dissolution sulfocarbo- 


EPS ER RSRRE MEET 


290 » 09 | TU ; 
LÉ» HFFREU TD 


LE NATURAMSTE gné ‘* 


natée; dans les traitements de juillet et d’août on doit 
réduire de j 0 
huit ou dix jours de distante, à la dose réduite de un tiers, 
le second étäntidesliné à fuër les: insectes provenant des 
œufs épargnés par le premier. 


Sur un infusoire flagellé,.ecloparasile des! poissons 
— Note de M. L. F. Henneguy. 
M. Fouquet a fait connaître une singulière maladie qui 


décime chaque année, vers le mois de juillet, les’ alevins | 


de truites.élevés au Collège de France. La cause en est un 


infusoire cilié, l’Zchthyophlhirius multifiliis (Fouquet), : 


vivant en parasite sur l’épiderme de la truite èt de quel- 
ques autres poissons, et produisant une inflammation de 
la peau, qui amène la mort. Celte année, une nouvelle 
maladie, déterminée également par la présence d’un infu- 
soire, est venue. à son tour faire.ses ravages dans les bas- 
sins de pisciculture du même. Collège de, France. Un lam - 
beau d'épiderme de poisson mourant montre une masse 
de petils corps implantés sur les cellules épidermiques 
qui disparaissent sous. le nombre des parasites. Ce sont 
des flagellés qui, au repos, se présentent sous forme de 
cellules pyriformes de 0"%,02 de long, sur 06,01 de large, 
‘à grosse extrémité libre, avec la partie atténuée fixée sur 


Ja cellule. Une ligne claire traverse en long l’infusoiré, À 


correspondant à un sillon renfermant un long flagellum 
qui le dépasse; au milieu se trouve un noyau, et dans la 
grosse extrémité, une vacuole contractile. A l’état de mou- 
vement, la partie antérieure s’étale, formant comme une 
petite écuelle, et trois flagéllums inégaux se montrent 
‘libres et décrivent une courbe à concavité interne. * ‘ 

 Gonservés sur un verre dans un peu d’eau, ces flag ellés 
ne tardent pas à se désorganiser. Quand le poisson meurt, 
les flagellés disparaissent ; peut-être vont-ils se fixer sur 
les autres poissons vivants. De toute manièreils ne vivent 
que dans une eau très claire et très aérée. Provisoirement 
on peut nommer Bodo necalor ces flagellés, au cas où il 
ne constitueraient pas un genre nouveau, d'après leur 


“forme et leur genre de vie tout à fait spécial. Ces parasites | 
sont beaucoup la cause de la maladie et de la mort des. 


poissons : car des alevins sains, réunis à d’autres malades, 


n'ont pas tardé à se couvrir de parasites comme l'étaient : 


les derniers, et à périr de la même manière: ces parasite s 
allèrent les cellules qui perdent leurs divisions, et par cela 


même entravent les fonctions de la peau ; en même temps 


qu'ils se fixent sur les branchies et entravent également 


l’hématose. En tous cas, c'est la première fois qu’on décrit 


un flagellé ectoparasite. 
! Je 


Sur les Gnétacées du terrain houiller de Rive-de-Gier… 


Note de M. B. Renault. ER 


Jusqu'ici on n'avait pas signalé la présence des Gnéta- |: 
cées dans un lerrain plus ancien que le Jurassique. On 


1 tie sulfogarbonate ; eñfin, pour lesttaches®s 
découvertes'enétéfilest utile de faire deux traitements à. 


vient de trouver dans les quartz de Grand'Croix près de 


Rive=de-Gier, des ovules de Gnétacées, renfermés dans un 


ovaire ouvert, résullant de la Soudure de deux feuilles 
carpellaires renfermant chacun deux graines. Il y avait 
donc primitiveñent quatre ovules, unitégümentés, dépour- 
vus des enveloppes accessoires que l’on rencontre dans 
les graines de Gnétacées actuelles, et que la présence de 
parois ovatiennes rendait inutiles. {Cé sont les S/ephanos- 


permum qui sont assez répandus dans les silex de Saint- {|| 


Étienné et-d’Autun. 


Sélénotropisme des plantes. Note de M. Ch. Musset. 

. Musset ayant semé en pots, Lens esculéñla, Efvum 
lens, Vicia sativa; les plaça dans un endroit obscur, dès 
que le semis eut quelques ‘tentimètres de longueur.'Les 
tiges étaient longues, grèles et blanches, sauf les feuilles 
légèrement teintées de jaune. Pendant trois nuits consé- 
culives de février, de neuf heures du soir à trois heures du 
matin, ces plantes furent-exposées aux rayons de la lune: 
dèsles premières minutes, les tiges s’incurvent présentant 
le bourgeon foliaire terminal à la lune, puis se redressent, 
pointant toujours vers l’astre mobile. La lune disparue, 
les tiges t plus ou moins sous l’action de causes 
internes et du géotroprisme. M. Musset donne à ces mou- 
vements dus à l’action de la lune, l’épithète de sélénotro- 
piques. 


SÉANCE DU 12 Mars 1883. 


Du rôle de l'oxygène de l'air dans l'atténuation quasi 
instantanée des cullures virulentes par l'action de la 
chaleur. — Note par M. A. Chauveau. | | 

Continuant sa belle série d'expériences, M. Chauveau à 
recherché le rôle que jouait l'oxygène de l’air dans l’atté- 
nuation par la chaleur des cultures viruléntes. Le procédé 
employé, consiste à séparer en deux parts le liquide dés 
mairas; l’une de ces portions est introduite dans une 
pipette qui, remplie, est scellée à la lampe. Matras et 
pipeltes ont été traités de même manière, et l’inoculation 
avec les liquides contenus à donné des résultats identiques. 
L’oxygène de lair n’a done pas d’action, M. Chauveau à 
repris cette série d'expériences en modifiant cépendant un 
point intéressant ; on faisait le vidé avec la pompe à mer- 


cure dans les pipettes avant de les sceller, pour soustraire | 


le liquide contenu à Yaction de l'oxygène qu’il pouvait 


tenir en dissolution, Il a suffit alors de chauffer une heure 


à + 47° pour rendre la liqueur inoffensive aux cobayes, 
alors que non chauffée, elle les tuait. En résumé, M. Chau- 
Veau est amené à conclure : que l'atténuation des virus 


par le chauffage se fait beaucoup mieux'en Pabsence qu’en 
la présence de l'oxygène ; privé de ce gaz, le virus oppose 


rände à l’action atténuante 


de la chaleur. Malgré l'apparence, ces résullats ne sont || 


moe > à 


pas ên contradiction avec céux indiqués par M. Pastèur: 


ie he DAT ED Aa md 


LE NATURALISTE 


Repas 


291 


les expériences étant d'ordres différents, les résultats ne 
pouvaient être les mêmes. 


Observations sur le. lait bleu. — Note par M. J. Reiset. 


L’allération du lait, connue sous le nom de lait bleu, se 
présente sous forme de taches bleues qui envahissent la 
surface du lait dans les terrines, apparaissant tout à coup, 
tandis que le lait, an moment de la traite, avait sa couleur, 
sa saveur et ses qualités ordinaires. M. Reiset a longlemps 
cherché la cause de cette maladie mycodermique qui peut 
se reproduire par ensemencement. Après avoir tenté, mais 
en vain, de traiter les vaches dont le sang très épais man- 
quait de sérosité, M. Reiset a réussi à soustraire le lait à 
l'invasion des pellicules bleues, en le traitant lui-même 
préventivement ; il recommande pour cela : 1° d'exiger que 
les vases devant contenir le lait à écrémer, soient plongés 
au moins pendant cinq minutes dans l’eau bouillante, avec 
défense d'employer brosses ou linges dont la propreté est 
toujours douteuse; 2° en cas d’invasion grave et persis- 
tante, traiter le lait par l'acide acétique au centième, à la 
dose de 05,5 d’acide cristallisable par litre de lait. 


* * 


Sur ta lamproie marine, — Note de M. L. Ferry. 


La lamproie habite la mer, remonte les fleuves et rivières 
pour y pondre, puis retourne aux eaux salées. En juin 
1874, un garde prit une lamproie dans l'Allier, l'ouvrit et 
placa les œufs dans une terrine qui, exposée à la pluie, se 
remplit d'eau; vingt jours après les œufs étaient éclos. 
Les œufs étaient donc fécondés dans le ventre de l’animal, 
et il y avait eu accouplement; ce fait se comprend quand 
on a remarqué que l’on rencontre souvent la bouche collée 
au même rocher des lamproies des deux sexes fixés et 
entrelacés, quelque bruit que l’on fasse près d'eux. Les 
œufs étant libres dans la lamproie sont pondus peu après 
la fécondation. Ce mode de fécondation chez les poissons 
se retrouve chez les Blenuies et les Silures, parmi les 
osseux, et parmi les cartilagineux, chez les Raïes et les 
Squales; toutefois, le petit sort vivant de la mère chez les 
blennies, les raies et les squales. Chez les silures, les œufs 
sont pondus aussitôt formés, mais restent attachés sous le 
ventre ou la queue de la mère, et c'est alors qu'a lieu la 
fécondation: Contrairement à ce qui a lieu pour ces pois- 
sons, la lamproie a un nombre d’œuts considérable; ces 
œufs lors de la ponte sont de la grosseur d’une graine de 
pavot, et l'ovaire garnit presque en gras la longueur du 
ventre de la lamproie. 


* 
* * 


éogre des Eudiocrinus delAtant: ique et sur la nature de | 
la Tone des |A DOME — Note de M. Edmond 
Perrier. 


Les expéditions du Challenger et du Blake vont porter 


| l'orifice buccal; puis la coque se rompt; 


à 400 le nombre des espèces de Comatulides. Presque 
toutes se rangent dans les genres Antedon et Actinome- 
tra; les deux genres Promachocrinus et Alelecrinus en 
renferme Chacun trois espèces, enfin le genre Eudiocri- 
nus en présente quatre, toutes du Pacifique. Les dragages 
du Travailleur ont amené une espèce nouvelle d'Eudio- 
crinus draguée par 896 mètres, le 16 août 1881, dans le 
golfe de Gascogne... C'est l'£. atlanticus, IL a seulement 
cinq bras, allongés, à pinnules longues et grèles, sur les- 
quelles se développent les glandes génitales. La pre- 
mière syzygie se trouve entre la quatrième et la cin- 
quième pièce des bras; la cinquième porte la première 
pinnule. L’E. atlanticus se fait remarquer par le nom- 
bre et la grandeur des corps sphériques ou saccuies. 
La plaque centrodorsale, petite, porte sur deux rangs une 
trentaine de cirrhes grèles, allongés, formés de quinze arli- 
cles, dont le dernier est recourbé en petit crochet. L’E. 
atllanlicus ne peut se fixer solidement aux corps étrangers 
et doit reposer au fond de l’eau, les bras et les cirrhes élen- 
dus ; la puissance de ses masses musculaires indique qu’il 
doit bien nager. 


* 
* * 


Sur l'Exogone gemmifera.— Note de M. C. Viguier. 


Le type décrit par Pagenstecher se trouve facilement à 
Alger, mais cet auteur n’a point signalé l'absence de cirrhes 
dorsaux sur le deuxième anneau normal; il a de plus 
pris le ventre pour le dos, et les cirrhes ventraux pour les 
cirrhes dorsaux. Les larves sont bien du côté ventral. 
M. Viguier qui a souvent rencontré les mâles et femelles à 
l’état de maturité sexuelle, a reconnu chez les uns comme 
chez les autres, des individus à soies longues, et d'autres 
qui en étaient dépourvus ; ceux-ci n’avaient pas perdu leurs 
soies en nageant, car ils n'offraient aucun veslige de la 
bourse d'implantation de ces soies capillaires. Voici le 
mode de développement : un œuf naît à la face postérieure 
de chaque dissépiment à partir du dixième anneau, de 
chaque eôté de la ligne médiane, en dessous de l'intestin. 
Ces œufs restant seuls dans l'anneau, grossissent, refou- 
lent l'intestin etse rejoignent. L'œuf, attaché par un pédon- 
cule, est pondu avant toute segmation. Au dernier état de 
l'œuf, la segmalion est complète, et les larves montrent 
les larves, con- . 
vexes sur le dos, montrent à leur extrémité libre trois 
petits bourgeons ectodermiques, ébauches des tentacules ; 
deux autres bourgeons, à l’autre extrémité, deviendront 
les cirrhes anaux et passeront de chaque côté du cirrhe 
ventral de la mère. Quand la larve se détache du point où 
elle a remplacé l'œuf, on voit près de l’anus un petit 
enfoncement qui agit peut-être comme une ventouse. Les 


soies ne paraissent que lorsqu'il y a quatre ou ci 11 


anneaux entre la tète et le segment anal. 


“ 


292 


LE NATURALISTE 


NOTE 
sur 
QUELQUES POISSONS Lo 
de la 
s184 fl: 
MARTINIQUE rois 29b 
Par M. H. E. SAUVAGE UPS 118 


91h15q 


———— eisM 
noi} 

M. Chaffangon a dernièrement adressé au Muséum d’hfs. 
toire naturelle une collection de poissons remarquables 
par leur bel état de conservation ; la couleur étant admira- 
blement conservée sur la plupart de ces poi ,ilnous a 
semblé de quelque intérêt à la noter, les ichtyologistes 
n'ayant guère eu à leur disposilion que des animaux déco- 
lorés par un séjour plus ou moins long dans l’alcool. 

La liste des espèces recueillies par M. Chaffangon est la 
suivante : 


1. Narcine brasiliensis, Henl. 

2. Muræna melanotis, Kep. 

3. Holocentrumlongipinne, Cuv. Val. 

Cette espèce esl d’un rouge de feu, glacé d’or et d’ar- 
gent, brillant du plus vif éclat ; les flancs sont parcourus 
par de larges bandes longitudinales d’or rose argenté yle 
ventre el le dessous de la tête sont d’un rose argenté ;la 
dorsale antérieure est d’un rose pâle, chaque épine étant 
d’un jaune vif ; toutes les autres nageoires sont d’un rose 
brillant. 

4. Myripristis jacobus, Cuv. Val. } 2910 


G9LIS 


De même que pour l’espèce précédente, le corps est d’hn | 


rouge de feu ; au-dessous de la ligne latérale se voient des 
bandes peu marquées de couleur d’or ; lé bord de l’oper- 
cule, l’aisselle, la base des pectorales sont noirâtres ; la 
dorsale antérieure est rosée, avec des parties d’un rouge 
de sang, chaque épine étant jaunâtre ; l'extrémité de la 
dorsale molle, de l’anale, de la caudale est d’un rose moins 
foncé que le reste de la nageoire. 

5. Serranus maculatus B1. 

6. Serranus nivealus Cur. Val. 

7. Serranus Mentzelii Cur. Val. 

Le corps est brunâtre, marbré de brun rouge, avec des 
lignes de couleur acajou s’anastomosant sur le pédicule 
caudal; le dessous des mâchoires et la gorge portent quel- 
ques taches blanches plus marquées; les nageoires ver- 
ticales sont nuancées de brun et de rougeàtre, les pecto- 
rales sont d’un jaune tirant sur le verdâtre, les ventrales 
sont nuancées de jaune et de vert. 

8. Serranus ongus, BL. 

Le corps et la tête sont d’un rouge brunâtre, portant 
des taches de formeirrégulière, de couleur plus foncée, dis- 
posées en lignes plus ou moins régulières; le dessus de la 
tête est à leur foncée; la d 1 téri tbrunâtre, 
de couleur plus foncée à la base de chaque épine; la dor- 


sale molle, l’anale, la caudale, portent une large bande noi- 
râtre, les pectorales sont nuancées de rougeûtre et de jau- 
nâtre, les deux couleurs formant des bandes plus ou moins 


| marquées. 
| 519. Setranuslouatilibi, Cuv. Val. 


Jai À: 


Tôutile orps est d’un rouge tournant au vermillon, 


| plus foncé sur de dessus de la tête et le long du dos; l’on 


voit'dé nombreuses petites taches d’un bleu vif entourées 
d'unétroitcercle noir et de fines stries longitudinales bru- 
nâtres peu marquées; les nageoires verticales sont de la 
couleur du corps, les dorsales étant ornées de petits points 
bleusssles pectorales sont d'un jaune verdàtre. 

sa existe une variété de cette espèce dans laquelle le corps 
est:de couleur moins foncée; sur la tête les taches bleues 
sont fort petites et comme noyées au milieu du cerele noir; 
les dorsales présentent également des taches liserées de 
noir. 

10. Lutjanus chrysurus, BI. 

Tout le corps est d’un rouge rosé peu brillant. On re- 
marque une large bande d’un jaune vif partant de l’œil 
etse prolongeant jusqu’à la caudale; au-dessus de cette 
bande se trouvent quelques taches jaunes, au-dessous 
cinq ou six bandes étroites de même couleur; deux 
bandes jaunes ornent la joue, une bande peu marquée va 
de l’œil à la bouche, le bord de la mâchoire inférieure et 
de la mâchcire supérieure est d’un jaune verdâtre. Les 
dorsales, l’anale, sont d’un jaune tirant sur le verdâtre, 
nuancé de rose; la caudale est d’un jaune vif dans sa par- 
tie müyenne, d’un vert jaunâtre sur les rayons externes ; 
les rayons: des pectorales et des ventrales sont roses, la 
membrane létant d’an jaune brillant. 


| IL Létjañus joci, Cuv. Val. 


Cérps ‘de couleur rouge, jaunâtre sous le ventre, plus 
foncé sur le déssus de la tête, lavé de rouge violacé sur 


| lé’nfuséau; chaque écaille du tronc avec le centre de cou- 


leur rose doré; dorsale molle et anale d’une jaune rosé, 
caudale d’un jaune verdâtre. 

12. Luljanus aurorubens, Cuv. Val. 

Le corps et la tête sont d’un rouge brillant uniforme, 
d'un rose vif sous le ventre et la gorge. Les dorsales, les 
pectorales, l’anale, les ventrales sont rosées, nuancées de 
jaunâtre tournant au vert en certains points: la caudale 
est jaune sur les rayons médians, plus foncée sur les 
rayons externes. 

13. Luljanus uninotatus, Cuv. Val. 

Corps et tête d'un rose tendre, la couleur passant à la 
laque carminée sur le dessus dela tête et le long des dor- 
sales; ventre d’un rose pâle, tournant au jaune argenté. 
L'on remarque sur les flanes six bandes longitudinales 
d'un jaune d’or fort brillant; le dos porte des bandes de 
même couleur disposées irrégulièfement ; une bande longi- 
tudinale d’un jaune paille se voit sur le ventre ; la tête est 
ornée de bandes dorées plus ou moins irrégulières; les 
flancs. porlent uné tache noire arrondie au niveau de 


210% 


tournant au jaunâtre. Les dorsales sont rosées, ornées de 


l'origine de la dorsale molle; les lèvres sont d’un beau 
| rouge carminé; le dessous des mâchoires est d’un rouge 


# 


LE NATURALISTE 293 


bandes jaunes; l’anale est d'un jaune tournant au rose, 
ainsi que les ventrales; les pectorales sont d’un rose clair; 
la caudale est rosé nuancée de jaune. féa 
14. Priacanthus arenatus, Cuv. Val. *3S1FPTSNT 
Corps de couleur rouge, glacé d'argent; dessus-deda têle 
embruni; cinq à six larges taches d’un rouge plusrfoncé 
allant du dos à la ligne latérale; nageoires verticales hor- 
dées de noir; des taches brunâtres à la caudale, à lanale, 
à la dorsale molle et à la partie postérieure de la: rss 
épneuse ; extrémité des ventrales noiràtre. 2 
15. Mulloides flavolineatus, Poëy. V09 
Corps d'un rose extrèmement brillant, lournant a 
carminé sur le dessus de la tête et le long du dos; une 
large bande d’un jaune citron allant de l'œil à la cauuale; 
quelques lignes jaunes sur le museau; barbillons rosés ; 
nageoires d’un rose tournant au jaunälre. 
16. HϾmulon heterodon, Cuy. Val. 
; 17. Hœmulon chrysargyreum, Gihr. 


(A suivre.) 


ENTOMOLOGIE 


—— 


UNE GÉOMÈTRE cale 


Nous renoncons à donner une description détaillée de 
cette chenille, tant sa vestiture est changeaniteæt variée. 
Les lignes, les bandes, disparaissent et neisont plus! indi: 
quées que par des points blancs, par des, ambres.etides 
éclaircies de différentes formes. Nous nous HOT PR à 
signaler les caractères qui demeurent stables. re. doff 

La tête un peu cordiforme a beaucoup de rapport avec 
celles des Zyb.Deboliaria, Marginaria, Bajaria (1);ses lo- 
‘bes latéraux sont arrondis. Elle est d’un gris roux. Plaque 
cornée du premier cer de même couleur. GroS ie de 


étranglée par places, élargie dans d’autres, elle est d’ sas 


gris plus clair que le fon 
Les pointes se sont entièrement rouges el surmon- 


tées d’un poil no 
Enfin les Sue rudimentaires ont disparu complèle- 


LEE ELLES EU SR 


1) La chenille d'Him. Pennaria et celle des. on nia ont des 
appants. Outre la forme de la ête dont nous 


ules du même segment; la ne nee se retrouve dans 
Rupicapraria; les deux pointes du onzièm ez. | 
Beat Mnarie: à 2 degré plus faible. “Enfin la ee etre 
se voit aussi chez plusieu } JUOITO TT 

On pourrai ait encore piste la prédominance des sont sand les rs 
Pennaria et trouve le core me effet dans les sous- “doresté upica- 
praria et de Leucophæari 16{ 6 FASTHIO 


ment. A leur place il y a un renflement, une grosseur, et 
rien ne révélerait qu'il y avait là autrefois un organe si ce 
n’est une sorte de cicatrice et une petite cavité que l'on 
voit se produire au moment de la marche de la chenille. 

Voilà donc une arpenteuse à douze pattes et, chose 
curieuse, seulement pendant ses quatre premiers âges ; 
cela paraîtra étrange certainement : on est habitué à voir 
des chenilles naître avec dix, douze ou quatorze pattes et 
en acquérir d’autres dans la suite, mais une chenille en 
perdre, voilà qui est véritablement anormal. 

Mais, nous dira-t-on, ces appendices que l’on voit au 
huitième segment peut-on raisonnablement les considérer 
comme, (les pattes au sens strict du mot? Non, ce ne sont 
pas: de vraies pattes, ce sont des patles rudimentaires, 
avortées, moins prononcées que chez d’autres espèces, 
nous le voulons bien, mais tout aussi réelles. 

16e qui caractériseles p 

est qu’ « il n’entre rien d’osseux et de dur dans leur 
PARTARES l’insecte les allonge et les raccoureit à son 
gré. Il y a des chenilles qui, dans certains temps, les 
raccourcissent si fort qu’elles les font entièrement dispa- 
raitre, il semble qu’elles les font entièrement rentrer dune 
leur corps (1). » 

Or, que l’on veuille bien se ed notre observation 
du quatrième et du cinquième à 

:Les/pattes avortées sont Ash quand la chenille est 

en repos, mais on les voit diminuer, disparaître et comme 
réntrer dans le corps de la bête quand elle s’allonge et se 
met enmarche. 
:1Si onexamine < les parties intérieures qui couvrent les 
endroitsboù les jambes membraneuses sont placées, dit 
encore Réaumur.…, on voit quantité de beaux mus- 
cles (2) .. » 

Que-par-ses deux extrémités on maintienne renversée 


| une : chenille de Pennaria, aux efforts qu’elle fera pour 


se dégager on verra se mettre en jeu tout le mécanisme 
de la progression. Par la contraction des muscles, une 
dépression se produit à la base des pattes membraneuses 
celles-ci semblent se détacher d'un appui imaginaire, elles 
rentrent ensuite dans le corps pour ressortir un instant 
après, et c’est au moment précis où une véritable patte 
se détacherait et s’enfoncerait dans le corps, que se pro- 
duit la petite cavité dont nous avons parlé à la place 
occupée par les petites pattes rudimentaires et disparues 
au dernier âge. 

Les muscles existent, les renflements en font foi; seules 
les pattes ne sont plus, mais elles existaient dans les âges 
précédents. 

La chenille de l'Him. Pennaria est une de nos grandes 
et belles arpenteuses. Par la richesse de sa robe surtout 
après chaque mue, la variété de ses lignes, de ses taches, 
le changement si fréquent de son aspect, elle aurait dû 
attirer l'attention des auteurs et mériter une plus large 
mar dans leurs écrits. 


| rar — 
|: LE den mémoire, t. I, p. 111. 


294 


LE NATURALISTE 


Duponchel qui a créé le genre Zimera en donne une 
description aussi incomplète que peu exacte. 

« La chenille est lisse, dit-il, d’un gris d’écorce marbré 
de brun et de blanc, avec deux petites pointes charnues 
et inclinées vers l’anus sur le penullième anneau. Ces 
pointes sont rougeâlres, ainsi que deux petites taches 
qu’on remarque sur le premier anneau, qui est également 
bordé de rougeâtre du côté de la tête. » 

Comme oôn le voit, il passe sous silence la plupart des 
traits caractéristiques de cette e 

Il ne mentionne ni la plaque son du premier segment, 
ni les points blancs latéraux, ni la large tache brune du 
cinquième segment, ni la stigmatale brisée, ni la bande 
ventrale ; et cependant il dit se baser sur les caractères 
de la chenille pour séparer la Pennaria du genre Crocallis 
où elle était rangée auparavant. 

Peut-être a-t-il décrit un sujet pâle ou décoloré, un 
sujet arrivé aux derniers termes de son existence, moment 
où toutes lignes, toutes taches, toutes couleurs, se fondent, 
s’effacent en perdant leur vigueur et leur vivacité. 

Guenée est un peu plus explicite, il parle des points 
blancs situés aux incisions, des stigmates, de la bande 
ventrale dégénérée en losanges et enfin trouve une analogie 
entre les pointes rouges de Pennaria: et celles de la 
Not. Camelina. 


I nous reste à passer en revue les chenilles arpenteuses 
qui ont plus de dix pattes et à assigner parmi elles une 
place particulière à notre Zim. Pennaria. 

Duponchel divise ses Phalènes. en trois sections selon 
le nombre des pattes de leurs chenilles. 

I. — Chenilles à quatorze pattes : une seule espèce. 
IE — Chenillés à douze pattes : trois espèces. 

Hi. — Chenilles à dix pattes : le reste des espèces, c’est- 
à-dire plusieurs centaines. 

Le défaut de cette classification saute aux yeux. Il y a 
longtemps qu’on l'a dit : En histoire naturelle, et particu- 
lièrement en entomologie, baser une classification sur un 
seul caractère et non sur un ensemble de caractères c’est 
introduire l’artifice où de naturel et le spontané seuls doi- 
vent se trouver, c'est vouloir plier la nature à nos exigences 
systématiques, enfin c’est se préparer. des mécomptes 
certains. 

Ces sortes de systèmes semblent flatter notre esprit qui 
à une tendance à tout simplifier, à tout ramener à un 
type uniforme, mais vient-il à se produire une observa- 
tion bien constatée, bien certaine d’un fait contraire à un 
système donné, tout craque, tout se disloque, et il ne 
reste plus rien de ce qui peut-être avait coûté beaucoup 
de temps et d'efforts à l'inventeur 

La troisième classe des chenilles arpenteuses dans le 


système de Duponchel ne doit renfermer que des chenilles | 


à dix pattes, et cependant on en trouve une qui en a 
quatorze, plus deux autres qui en ont douze : toutes 
espèces que l’on ne peut déplacer de l’ordre qu’elles occu- 
pent pour les transporter dansles deux premières classes 
sans rompre en visière à toutes les traditions et sans 


méconnaîlre loutes les lois naturelles de l’affinité. Cette 
classification des Phalènes est doncillusoire. 

La chenille à quatorze pattes que Buponchel n’a, pas 
rangée à son ordre est celle de l'Odontopera Bidentala. 
On le lui pardonnera sans peine puisqu'il avoue lui-même 
n’en avoir jamais trouvé qu’une seule chenille. Au reste 
plusieurs gravures de cetie, chenille ne représentent pas 
ses pattes rudimentaires, bien visibles cependant sur le 
sujet. 

Parini les chenilles à douze pattes, Duponchel oublie 
encore de ranger la chenille de l'Anisopteryx Æscularia, 
el il ne faut pas songer à la déplacer des Hybernides, sa 
femelle aptère rendant cette opération tout à fait impos- 
sible. 

Guenée a fait la même omission. 

Dans une note des plus intéressantes parue dans les 
Annales de la Sociélé entomologique de France (1), 
M. Goossens, éveillant l'attention des entomologistes sur 
l'étrange habitude de plusieurs noctuelles de naître avec. 
moins de pattes qu’elles n’en auront plus tard, signale” 
également les arpenteuses douées de plus de pattes que 
leur ordre ne le comporte. Dans sa liste nous ne voyons 
pas mentionnée l’Æscularia comme ayant douze pattes. 
Ce détail cependant n'avait pas échappé au docteur Bois- 
duval, ce doctor oculatissimus, pour employer une de 
ses expressions favorites, qui donne en effet pour carac- 
téristique au genre Anisoplerix larvæ 12-podæ (2 

Nous ne comptons plus l’Aventia Flexula parmi les 
Phalènes, depuis que M. P. Millière nous a appris dans le 
troisième fascicule de sa remarquable Lépidoptérotogie ? à 
considérer cette espèce comme une véritable noctuide. 

Voici maintenant la liste des chenilles arpenteuses qui 
ont plus de dix pattes : 

Arpenteuses ayant quatorze pattes : 

Rumia Cralægala ; 

Odontopera Bidentata. 

Arpenteuses dodécapodes 

Metrocampa Honoraria, den: 

Ellopia Prosapiaria; 

Anisopleryx Æscularta; 

Enfin Æimera Pennaria au moins sue les ES 
premiers âges de son existence 

IL est fort possible qu'il y en aït d’autres, mais nous 
avouons ne pas les posséder, ni les connaître (3). 

A une époque où l’élude, la recherche des chenilles 
semblent être plus en faveur auprès des lépidoptéristes, où 
l'on ne se contente plus d’aligner des papillons dans des 
boîles el de leur accoler des étiquettes, mais, portant plus 
loin et plus haut son ambilion, on désire satisfaire une 
légitime curiosité et se rendre le témoignage de pouvoir 
dire ceci produit cela, il nous a paru utile de fournir sur 
les premiers états d'un lépidoptère des détails que nous 


——— à FRE. à À 
RE nn nn En emmener OP PE SNS SAT S 20 MSG UE 4 0 


(1) Séance du 414 He 1868. 
(2) Index methodicu 
(3) Nous Me” encore une arpéntiies à douze pattes sur le 


Châtaignier, mais n'ayant ph usqu’ici en obtenir l'in 
nous ne pouvons dire son nom jus secte PEER 


PE plus ou moins rapprochée des deux extrêmes et par con- 
« séquent d'un gris plus ou moins lavé de brun ou de 


LE NATURALISTE 


295 


avons crus intéressants. Puissent nos lecteurs les trouver 
de mê 

re P 
Membre de la Société entomologique de France. 
Boulogne-sur-Seine, Grande rue, n° 64. 


À PROOPS DU MUS DECUMANUS DOMESTIQUE 


A-M.:F. LATASTE, ETC. : 
« Paris 8 juin, 83. 
« Cher monsieur et collègue, 
& Votre question relative aux variétés albines et pies du 
« surmulot me remet en mémoire quelques faits que j'ai 
pu observer à la ménagerie des reptiles du Muséum et 


-« qui sont peut-être de nature à vous intéresser. Je les 


résume brièvement tels que me les rappellent.des souve- 
« nirs assez éloignés. 

« Notre zélé et intelligent gardien . pb, Vallée, 
« élevait des surmulots destinés à servir de nourriture 
aux serpents. Il avait choisi dans ce but des individu s 
atteints. d’albinisme et de mélanisme.et les laissait se 
croiser librement. Je crois me rappelér qu'il éliminait les 
« produits chez lesquels réapparaissait la coloration nor- 
« male. 

« J'ai visité les surmulots de Vallée ie années 
« avant la guerre; mais je ne pourrais préciser les dates. 

« Les élèves de notre gardien présentaient une grande 
« variélé. Un petit nombre étaient uniformément blancs 


A 


AR 


ou noirs. Toutefois cette dernière leinte n'était pas 
“« franche et tirait sur le roux ou le bru 


_« Quelques individus présentaient ‘une e teinte uniforme 


« roussâtre. . . .. 


« La majorité était. pie. La teinte biinohs et les teintes 


« foncées étaient juxtaposées tantôt par taches, tantôt par 
« larges plaques. Le blanc était généralement pur, ou peut- 


«être paraissait tel en partie, par suite du contraste. Les 


« parties Doris nr les diverses teintes indi- 


quées plus h 
« Vallée be ‘que, d'une diéhée à l’autre, il y avait 


…« moe de grandes différences, ce qui se comprend ai- 
r« sément. 


Lions à 


osnoneuss 


« Ua diverses reprises, j'ai cité ces observations recue il- 
lies chez les surmulots, en les rapprochant des faits 
« constatés par Isidore Geoffroy Saint-[ Hilaire à la suite du 
croisement entre les variétés blanche et noire du daim. 


A 


nants. 
« C’est en partant de ces faits, el de bien d’autres, que 


« j'ai insisté à diverses reprises sur la variabililé des phé- 
nomènés qui se manifestent à la suile. du croisement 
_« entre races d'une même espèce et montré que la juxla- 
« pes ‘dés caractères était aussi fréquente que la 


Tout se passe chez les Rongeurs comme chez les Rumi- 


l'(Pistlacus murinus, 


« fusion de ces mêmes caractères. Ces faits, empruntés à 
« l’histoire des mammifères, m'ont Sou%ent servi à éclairer 
«celle des races humaines métisses 
‘« Recevez, Monsieur et cher collègue, l'expression de 
« Lan à affectueux dévouement. 
« DE QUATREFAGES. » 


DE L'ACTION DU PERSIL SUR LES PSITTACIDÉS 
(NOUVELLES EXPÉRIENCES.) 
PAR 


Hexri GADEAU DE KERVILLE 
Secrétaire de la société des Amis des Sciences Sato te de Vue: 


La note relative à ce sujet, que j'ai publiée au mois de 
janvier dernier dans ce journal (1), a été l'objet de nom- 
breuses critiques qui ne me paraissent nullement fondées. 
On m'objecta, entre autres choses, que mes -expériences 
avaient été faites à une époque où le mouvement de la 
sève est considérablement ralenti et qu'il serait nécessaire 
de les recommencer en juin. Peut-être la plante aurait-elle 
alors une action différente. Persuadé que ces expériences 
donneraient les mêmes résullats, j'ai tenu néanmoins à 
les recommencer, pour résoudre la question d’une manière 
définitive. Voici ces expériences, faites au commencement 
de juin et prolongées pendant dix jours : 

Deux perruches calopsittes et $ (Nymphicus Novæ- 
Hollandiæ, Lath.). — Deux perruches à tête jaune 9 et 9 
(Conurus aurens, Gm.). — Deux:perruehes souris æ et ® 
L.). — Quatre perruchés ondulées 5 
Melopsiltacus undulatus, Shaw.). — Un perroquet ama- 
zone à (Ch1'ysolis æstiva, L.) 

Nourriture habituelle avec adjonction de graines de 

ersil. — Plantes entières de persil (racine, feuilles, tige, 
er ; FASRAN hachées avec du pain. Verdure: Plantes 
entièr. rsil. — Boisson. Décoction très ss de 
ER Fer 

Résultat. — Tous ces oiseaux ont mangé pe ou moins 
de persil haché et des plantes entières, ne touchant que 
fort peu aux graines. Le Perroquet et les Perruches souris 
et Calopsittes étaient très friands de persil; ils en dévo- 
raient une plante chaque jour. Santé parfaite, 

Comme on le voit, ce-résultat est des plus coneluanis, 
et je n'hésite pas aujourd'hui à déclarer affirmativement 


PT 


que le persil n’a aucune action toxique sur les Psitta- 


cidés, 

N. B. J'ai lu avec plaisir, dans le « Bulletin de la S0- 
ciété d'Enseignement mutuel des sciences naturelles d'El- 
beuf (1) », que le secrétaire de cette sociélé, M. L. Müller, 
avait répété l’une de mes expériences sur l'action du mou- 
ron rouge et que des serins, approvisiounés pendant pla- 


sieurs jours de celte plante à l’état frais n'avaient. LPS i 
PERrONré le moindre malaise. Lib à Rai 


f Ë 
# 


(1) No 96, 45 janvier 


r 1883. 
(1) Bull. soc. ar mul. de scienc es. natur. Le PEbeufe 1e année, 


1881-82, 2e sem., 


296 


LE NATURALISTE 


BIBLIOGRAPHIE 


M. Charles Brongniart, préplatbr ah Lou de zoolôgie 
à l’École de pharmacie, chargé en novembre 82 par M. Al- 
phonse Milne Edwards de faire des démonstrations-suy +, 
le règne animal dans les galeries de\l’Ecole; a eu l'ifgét 
nieuse idée, pour rendre ses dissertations intéressantes et 


fructueuses, de faire des tableaux synoptiques ou les-üitté® 


rents groupes d'animaux sont parfaitement définis et où 
Pappréciation des caractères servant à la classification est 
facilitée par des dessins au trait mettant en évidence les 
formes principales. 
Ces tableaux, où toutes les branches de la zoologie sont 
traitées et représentées, donnent non seulement les carac- 
tères généraux tant au point de vue anatomique que phy- 
siologique, mais encore les noms latins avec l'indication 
de la patrie de chaque espèce; ils peuvent être regardés 
comme indispensables pour aborder l'étude autant utile 
qu'agréable de la zoologie : car les termes qui y Sont em- 
ployés sont précis. 
Les nas sont traités avec autant de soin que les 
invertébrés; de plus nous remarquons un exposé de la 
nouvelle sation des mammifères par M. le profes- 
sèur Alphonse Milne Edwards, les caractères sur lesquels 
l’éminent er s’est basé sont exposés dans ce la- 
bleau. Voici l'ordre qu'il a adopté : Bimanes, Simiens, Chi- 
roptères, Insectivores, Rongeurs, Carnivores, Amphi- 
biens, Lémuriens, Proboscidiens, Hyraciens, Hippiens, 
Porcins, Caméliens, Traguliens, Pécoriens, Édentés, Mar- 
supiaux, Monotrèmes, Siréniens, Célacés proprement 
dits (1). 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


M. René Kœæbhler, préparateur de géologie à la Faculté 
des sciences de Nancy, a soutenu devant la Faculté des 
sciences de Paris ses thèses pour le doctorat ès sciences 
naturelles. Les sujets étaient les suivants : «Recherche sur 
es Échinides des côtes de Provence; proposition donnée 
par la Faculté. » M. Kœæhler a élé, à l'unanimité, déclaré 
digne d'obtenir le grade de docteur ès sciences naturelles. 


ARRIVAGES cote sa 


Un bel envoi de. papillons nous: permet d'offrir aux inisleure les 
exemplaires suivants : 


ART tan Si NI Rae re RE Dre RATER LE Hat 
Colias Auf Ne be Ne ES ... RMS EE 00) 
Polyomn. rie TRS PE ALES 10% :0D»1901@ : :.00 

— suba alpina. DC PO . ie été ru! . oi Songiiol sl ob2 LA 50. 


Leu | 


( G Ces 31 tableaux sutographis, y eR 
ont été tirés seuleme 
3 nes à la Sibi airie Goin, rue des —. + 


MPDEITY 
HSABup 8 


fs 119 FUSIS GATE NUE TÉ 


PE de 
FH CHE 1} 


qi 
orment., une, brochure, i in-4o, 


t à 40 exemplaires et sont en vente au prix ix de < 
à Pris k 


Sarrothripa nur pa 


- Orgyia 


Bombyx PIRE AE SN . 


Scoparia ochrealis 


othr. L'EST scell 


BE OR RETRO ER TRE ET te ee 6 eo: 6 07e 


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Sr pipe pe rite re Dose rie te el tn ‘ele se 0 or el ee TE 


LANTA DETTE PSS 2 NUL FIAT Or DAS UT BALLET ES Pete 


pucin 
Telesilla amy enr DS die een iX ete 
Plusia divergen 


PONS ERNST SE MINT S d6 6 ce 6 à © 0 6 + +, 


Rem Te SE eee 


SEM ee RTE te “OUT Se ae ee S'-0 er ve 


CAR etes Eu CT ET PCR ON POLOR ÉMC DM D 


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ARE ECO RE on RE en RU dt A œbl es PC Je SN St 0 VF 2 “Ho 


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DR ES ES TE D AE D DE JS de nf à à Le es 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


489 Paris Imp. A. L. GurcLor, 7, rue des Caneites, 


C4 


0 » 75 


5 Année. 


297 


{5 Juillet 1885. 


LE N 


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URALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES. ET: DES NOUVEÉELES 


tipo 1rt 


Paraissant le 4 et lo 


5 13 / | 


dB. de chaque mois 


JO 39 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 
A REDACTION ET L’ADHINISTRATION 
Au bureau du journal 
RUE DE LA MONNAIE, 23 
‘PARIS 


France et Al 


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LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1% JANVIER DE CHAQUE 


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S,. 


DIM TISRIT <compris) 


ÉMILE DEYROLLE 


DIRECTEUR 


CCR SN MORE PT M 


Secrétaire de la Rédaction 


ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
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ACADÉMIE DES SCIENCES 


toaunrayal 
19 19 V3 


SÉANCE pu 19 mars 1883. - i" 


EQ 


… Observations sur le lait bleu. — Note dë fc: ï. pet 


M. Reiset donne ici la suite de ses études'sur le lait bleu: | | 
Ayant étudié pendant plusieurs années lé Tait de vache pro |" 


venant de trente à quarante têtes, il a constaté aniformé-| | 


ment que le lait sortant du pis de la, vache fail, passer! 
nettement au rouge le papier bleu de tournesol.et,que 
cette couleur rouge persiste après dessication ; le même 


lait donne au papier rouge une teinte bleu pâle qui dispa- | 


raît au fur et à mesure de la dessication. Le lait naturel 
n’est ni acide ni alcalin. Examinée au microscope, la pel- 
licule mycodermique, de couleur bleue, et choisie sans 
duvet de moisissure blanche, se présente sous forme de 
tissu membraneux composé de matière grasse et de bacté- 
ries rondes, globuleuses et immobiles. Si la tache bleue est 
d'originerécente, on observe une cristallisation en feuillets 
se réunissant vers un centre commun, sans doute produite 
par un acide gras. Des fragments de cette pellicule étant 
délayés dans de l’eau distillée, on opère la décantation de 
la matière grasse ; les parcelles bleues se laissent diviser 
et laver, les feuillets deviennent épars et on voit alors les 
microbes s’agiter. Lorsque la tache bleue était récente ou 
_se conservait luisante, l’examen microscopique n'a pas 
montré de tubes mycéliens. M. Reisel a constaté que les 
acides développés dans le lait restent sans réaction sur la 
matière colorante bleue; tandis que la crème conserve sa 
couleur jaune normale au- dessous de la pellicule, le sérum 

et le caséum sont 0 t colorés en bleu, 
si les taches'se montrent nombreuses, Celle coloration 
bleue a été vue en 1877 sur du lait de brebis par M. __— 


qui s’est assuré que la cause était identique à la même 
altération du lait de vache; mais ce lait datant de plusieurs 
jours, les tubes mycéliens élaient déjà nombreux. Ce 
-microbe au pigment bleu, qui se développe sur le lait sans 
distinction d'espèces, n’a pas encore pu être cullivé; la 
-cause de” son développement peut être attribuée à l’in- 
fra 197, ces marés très chargée d'organismes, sur- 
. chaleurs, et à l’appui de cette opinion; 
sjuer qu'il la base sur ce que le lait bleu est 

dans les vallées et les DER qui sont 

un bon cours d’eau. : 


FER 
"4 = 


M 5 à D 


Sur la reproduction du Saumon de Californie à l'a- 
quarium du Trocadéro. — Note de MM. Raveret-Wattel et 
Bartet. 


En 1878, l'aquarium du Trocadéro recut un millier d'œufs 
du Saumon de Californie. Les œufs ne tardèrent pas à 
éclore et, en janvier 1879, les alevins étaient vigoureux. 
Bien nourris de chair de poisson blanc hachée, les jeunes 
atteignaient en un an; un poids moyen de 250 grammes 
puis quittant la hvrée du premier âge, prenaient de beaux 
reflets argentés. En 1881, ils arrivaient à 2kilogrammes, et 
commençaient, vers octobre, à donner des signes de frai. 
Des essais de fécondation artificielle ne réussirent pas, et 
les poissons qui avaient donné des signes de frai, moururent 
tous, mâles ou femelles. En octobre 1882 quelques femeiles 
donnèrent des œufs ; on essaya sans succès la fécondation 
par de la laitance de truite, enfin quelque jours après, les 
deux sexes élant en plein frai, on put récolter et féconder 
en cinq semaires près de 30000 œufs. Le défaut d’ap- 
pareils d'éclosion au point de vue du nombre, en présence 
d’une telle quantité d'œufs, fit que ceux-ci furent entassés, 


298 LE NATURABISTE 


et un accident les priva pendant quelque temps d’eau fil- 
trée; cela fit manquer l’éclosion du plus grand nombre, 


selon toute probabilité. Toutefois, il resta 1500 alévins 


4 


qui sont en bon éfat. On peut ‘donc élever êt faire repro- 
duire le Saumon de Californie avec lequel on pourra faci- 
lement empoissonner les cours d’eau tributaires dë la 
Méditerranée comme le Rhône, l'Aude, l'Hérault, etc., où 
le poisson vivra 288 € den nv 2 tandis que le saumon oi. 
naire y est inconnu. 


x 
x 


Sur les Mollusques solénoconques des gran pro- 
fondeurs de la mer. — Note de M. P. Fischer : 


Le caractère de la faune malacologique des De 
profondeurs est l'abondance des individus pour un petit 
nombre de genres et de familles. Il ÿ a donc uniformité si 
on la compare à celle de la zone des Laminaires. Les 
Solénoconques abyssaux semblent organisés pour vivre 
dans les sables et les vases du fond de la mer; sans 
organes visuels, ils capturent avec leurs filaments tenta- 
culaires les foraminifères qui pullulent, aussi se sont-ils 
très développés en nombre. L'espèce dominante dans les 


_ mers d'Europe parait être le Dentalium agile qui, capturé 


aux iles Lofoden, étend son aire de dispersion de l'océan 
Glacial aux Canaries, et de la Méditerranée au golfe du 


Mexique. Le Challenger a dragué 36 espèces de Soléno 


conques, le Travailleur 18, et enfin le Blake 18 égale- 
ment. Le Travailleur a amené par 1 900 mètres de fond. 
entre le Maroc et les Canaries, une espèce gigantesque, 
le Dentalium ergasticum, de 0*,090 de long, élant vivant, 
mais qui plongé dans un vase d’eau de mer, se contracta 


brusquement et mourut. L'ouverture antérieure.mesure 


0,010; le lest est très épais; l'extrémité postérieure 
effilée est munie d’une entaille longitudinale de 0,015 
(sur un individu) rappelant la fissure des Dentales de l’éo- 
cène parisien. La coquille est ornée de petites côtes, serrées 
et aplaties. Une autre espèce, probablement plus grande 
que le Dentalium ergasticum, fut draguée par 440 mètres 
près de Cadix; les deux extrémités manquent à la coquille; 
on ne peut spécifiquement le distinguer du Dentalium 
Delesserlianum du pliocène italien. En 1882 on avait déjà 
dragué un Solénoconque fossile du pliocène de Sicile, le 
Cadulus ovulum. Ces faits se multipliant, on peut espérer 


trouver un grand nombre de formes pliocènes considérées 


comme éteintes et que la drague fera probablement surgir 
des abysses: car, au point de vue biologique, le pliocène, 
le quaternaire et l’époque actuelle sont intimement liés; 


tandis qu’à l’époque miocène la température des eaux 


marines au sud de l’Europe était très différente de ce 
qu’elle est actuellement, par suite d’une large communi- 
cation avec l'océan Indien. La Méditerranée pliocène diffé- 


rait à peine de la Méditerranée actuelle, sous le rapport 


des contours et de la faune, tandis que celle-ci n’a aucun 
rapport de configuration avec la Méditerranée miocène. 
Nés 39 K3 “à = * , 1-4} 

** 


Dé l'ovogénèse chez les Ascidiens. — Note de M. Ad. 
Sabatier. 


| | Les recherches de M. Sabatier ont porté sur Ciona intes- 
linalis, Ascidia villosa, Phallusia cristata, Ph. mam- 

milata,; Cynthia microcosmus,. AsCidia. granularia, 
Cynihia papiliosa, Molgula socialis, M. nana, Bottryl- 


 loïdes. rubrum. et plusieurs espèces de Botryllus; les 


résultats. peuyent se résumer ainsi : 1°.chez les Ascidiens 
l'ovairese compose d’abord d’une agglomération de noyaux 
dépendant du mésoderme, réunis par un peu de substance 
claire; cette structure se retrouve chez l'adulte; 2° le point 
de départ, de. l'œuf est un corpuscule du tissu conjonctif 
embryonnaire constituant l'ovaire; 3° dans ce corpuscule 
se développent une ou deux granulations qui seront le ou 
les nucléoles; il constitue lui-même le nucléus de l'œuf 
futur; 4° une couche de protoplasma incolore, transparent, 
se délimite autour de ce mucléus ; 5° autour de l'œuf, se 
forme une membrane délicate : c’est la membrane capsu- 
laire amorphe; 6° à la surface du vitellus, sous cette mem- 
brane, apparaissent les éléments cellulaires qui seront les 
cellules capsulaires. Ce sont de petites masses formées 
dans le vitellus, éliminées à sa surface, d’abord claires, 
puis acquérant un noyau, des granulations et une mem- 
branelimitante, et qui, se multipliant, forment une couche 
continue autour de l’œuf. Au-dessous d’elles, une seconde 
membrane se forme, reposant sur le vitellus; c’est la 
membrane sous-capsulaire; 7° Les cellules du tesia ou 
mieux les cellules granuleuses ont aussi pour point de 
départ le vitellus : ce sont des cellules en voie de consli- 
tution mais dégénérant avant de terminer leur évolution. 
M. Sabatier les appelle, globules cellulaires ; 8° Les cor- 
puscules intra-vitellus observés autour du noyau et dans 


. le vitellus des œufs jaunes; sont des masses de protoplasma 
| clair, granuleux, se formant par concentration dans le 


vitellus, émigrant ultérieurement vers la surface, qui 
constituent dans une première phase de l’ovogénèse les 
cellules capsulaires et, dans une seconde, les cellules 
granuleuses ou globules cellulaires, improprement nom- 
mées cellules du testa. | 


SÉANCE DU 26 mars 1883 


Nouvelles observations sur le Dimorphisme des Fora- 
miniferes. — Note de MM. Munier-Chalmas et Schlum- 
berger. : 


Le dimorphisme d’abord découvert dans les Nummu- 


lites se retrouve également dans toutes les espèces de 
Miliolidæ étudiées, et se manifeste ainsi dans les deux 
grandes divisions de Foraminifères perforés et imper- 


. forés.Ce phénomène est caractérisé chez les Foraminifères 
par une différence dans la grandeur et la disposition des 


premières ‘loges. Une section transversale pratiquée chez 
les individus petits ou de moyenne grandeur, présente 
toujours une loge centrale relativement grande, alors 
qu’elle n’est plus visible qu'à un très fort grossissement 
chez les grandsindividus. Aucun caractère extérieur. ne 


Te vus nier 


Se cd és à din ici DUR eut à Le ds SEP ENT RP 


LE NATURALISTE 


299 


permet de soupconner.ce fait. Une figure montre le Bilo- 
culina depressa (forme A) avec la grande loge centrale à 


parois minces, et d’un diametre variant de 2004 à 4004. 


: Dans la grande généralité des espèces, les premières loges 
qui l'entourent ont une direction ét une disposition sem- 
blables à celles des dernières. La B. déepressa de l'Atlañ- 
tique peut servir de type biloculinaire Simple, dont l’en- 
roulement est à une seule direction. La première loge 
striée communique ayec la loge centrale par une petite 


ouverture, mais la loge centrale très petite n’a plus qu'un” 


diamètre de 18 à 25. Les espèces étudiéés présentent 


les premières loges groupées par cinq, suivant cinq diréc- 


tions comme dans les Quinqueloculina ; bientôt, Sans tran- 
sition, les loges se groupent comme dans la forme A, el 
l’enroulement change. La Bioculina comata de YAtlanti- 
que représentée dans une 3° figure possède une loge cen- 
trale plus petite que la B. depressa ; les parois Sont très 
minces ; la forme générale est sphéroïdale, et son dia- 
mètre le plus grand varie de 240 à 258-. Les loges sui- 
vantes “ont la disposition normale des B#loculina ; c'est- 
à-dire l’enroulemént dans un seul plan de symétrie; les 
parois épaisses offrent extérieurement de nombreuses 
côtés parallèles. La figure 4 montre la loge centrale très 
petite, puis les premières loges se groupent par 5, par 4, 
par 3, puis enfin par 2, et l’enroulement se fait alors nor- 
malement. Ces différentes phases de l’enroulement rappel- 
lent donc, dans une même espèce, l'arrangement des 
Quinquelocutlina, des Trüloculina, des Biloculina. 


* 
x * 


M. Decharme adresse une note sur ## procédé de con- 
servaltion et de reproduction des formes cristallines de 
l'eau. Ce procédé consiste à soumettre à une basse tem- 
pérature une lame de verre placée horizontalement et 
couverte d'une couche mince d'eau mélangée de minium. 
Pendant la congélation, les petits cristaux de glace en- 
traînent en se formant les parcelles de minium, et Yon 
obtient les figures connues d’aiguilles, d’aigrettes, de 
fougères, etc., ainsi qu'on les voit sur les vitres pendant 
_ la gelée. La fusion et l’évaporation laissent les parcelles 


de minium en place, ét l’on peut conserver les figures. 


produites, soit en vernissant la lame de verre, soit en les 
-photographiant avec le papier dit au ferro-prussiate. 


NOTE 
sur 
QUELQUES POISSONS 
de la 1; a 
MARTINIQUE 
Par x. H. E: SAUVAGE ie à “ c ! cu ts ist 


tite La tt PISE 
UE Eds À 


À RÉTAUE I] 
Mes x FRERE DO TION DIV El 
18. Hæmuilon aurolinealum. Cut, Val 
| Coups d'un gris d'acier, à reflets bleuâtres ; une bande 


pro gai xarla 


d’un jaune d’or allant de l'extrémité du museau à la cau- 
dale, une autre bande au-dessus de la ligne latérale, trois 
traits peu marqués au-dessous de cette ligne ; une large 
tache noire sur le pédicule caudal ; dorsale molle et. anale 
d'un jaune vif; caudale d'un jaune verdâtre. 

19, HϾmulon elegans, Cuv. Val. 

Tout le corps, d’un gris d'acier, à reflets bleuâtres ; sur 
les flancs douze bandes longitudinales dorées, les bandes 


| se prolongeant sur. la tête, aussi bien sur les joues que 


sur le dessus du crâne; dorsales et anale ornées de larges 
taches d’un beau jaune ; bord de la dorsale épineuse d’un 
vert noirâtre, bord de la dorsale molle noirâtre ; caudale 
d’un vert brunâtre. 

20, Hæmuion formosum, Cuv. Val. 

Corps d’un gris bleuté, tournant au jaunâtre sur le dos 
et au bleu foncé sur le dessus de la tête; une tache dorée 
au centre de chaque écaille des flancs; des lignes bleues 
bordées d’un liseré brunâtre sur les joues, ces lignes se 
détachant sur un fond d’un jaune d’or brillant; bouche d'un 
rouge de sang, lèvres d’un rouge pourpré, membrane entre 
le préorbitaire et le maxillaire d’un jaune vif; nageoires 
d’un vert jaunâtre, des teintes rouges aux ventrales. 

21. Calamus penna, Cuy. Val. 

22, Eques lanceolatus, Lin. 

23. Eques acuminatus, Schn. 

24. Holacanthus tricolor, BI. 

25. Chæœtodon capistratus, Lin. 

26. Chætodon gracilis, Gthr. 

Corps de couleur jaune .verdâtre ; tête grisätre ; sun 
bande noire allant de la première épine dorsale à la gorge, 
moins large que l'œil; caudale d'un. jaune citron, une 
bande noire allant de la dorsale molle à la pointe de l’a- 
nale; dorsale molle d’un vert jaunâtre, extrémité des ven- 
trales grisâtre. 

:-pomacentrus paru, BL. 

…Caranx crumenophthaimus, BL. 
Sicydium Plumieri, BL. 

. Acanthurus chirurgus, BI. 

. Scorpæna Plumieri, BI. 

. Gobiesox cephalus, Lac. 

. Glyphidodon saxatilis, Lin. 
Cossyphus rufus, Lin. 

. Scarus aurofrenatus, Cuv. Val. 

Tout le corps est d’un beau rouge, passant au violacé 
sur le dos et le dessus de la tête; le ventre est vert jau- 
nâtre avec des reflets rougeûtres ; la partie postérieure du 
tront.est de couleur moins foncée que la partie antérieure. 
Les joues, d’un rouge vif et d’an rose carminé, sont ornées 
d'üuñé bande de couleur orangée, entourant les lèvres, 
passaniten dessous de l’œil et se prolongeant jusqu’au 
bord de l'opercule; une tache de même couleur se voit au 
bord antérieur et au bord postérieure de l'orbite ; les mâ- 
choirés sont roses. Les dorsales sont d'un jaune roussâtre 
avéc une étroitebande carminée à la base ; la caudale est 
rouge à li base etile long des bords, rosée dans sa partie 
royenne} d'urilrose’ pâle’ à l'extrémité ; quelques bandes 


RERRLESSNS 


irrégülièrés dumrviolet foncé se voient sur la nageoire. 
 Anale rouge, avec un liseré violacé à la base et au sommet. 


\e ve 


RE RE me éme 


nageoire, | 


300 


sil NATURALISTE 


_Pectorales orangées, ini rosées: 

36. Scarus Coteshyt.. 

Le COrps esl de san rouge Fe avec des.reflets 
verts; le ventre ‘est, verdâtres, la gorge. est. d’un vert, clair : 
le dessus de la tête est Jouge) brun, les joues sont, nuan- 
cées de viol let, de rouge, de. saturne, et. de. vert gai; une 
bande d’un rouge. vermillon. ya de, l'angle « du, préopercule à! àl 
la bouche, donl elle fait le tour; les lèvres sont-ornées, 
outre celte bande, d'une antre Shane gg. el rase 


orné d'une tél d’ ut jaune vif: les mâchoires sabt a" un 
beau vert. On voil une tache jaune surle pédieule. | 
La dorsale antérieure ‘est. rougeâlre, avec .des reflets, s Ver- | 
dâtres ; la base de la dorsale élle est de couleur violacée. | 
La caudale est ornée de trois bandes d’un violet pourpré, 
d’un vert pâle ét d'un jaune vif, bordé. d’un mince liseré 
pourpre ; les pointes de Ja nageoire sont d’un beau violet 
pourpré, bordées d’un mince liseré, de vert pâle. L’anale 
est rouge vermillon, avec l'extrémité d’un bleu violacé 
clair. La base des pectorales ést d'un violet foncé, chaque 
rayon étant d'un violet pâle et la membrane d’un rose 
assez vif. Les ventrales sont rougeàtres, ayeg, R PSE AE 
jaunûâtres et violacés. é :: 

37. Pseudoscarus Superbus, Poëy. 

Le dos et le dessus de la tête sont du ‘vert jannatre 
foncé ; le milieu du tronc est d’un beau jaune avec des 
reflets orangés, la partie postérieure du tronc est verdâtre, 
Les dents sont roses; les joues sont verdâtres, avec des 
reflets orangés; une bande orangée entoure la “partie 
inférieure de l'orbite et fait le tour de la bou 2 une tache 
de même couleur se voit à l'angle de œil 4 el sur l'oper- 
cule. Les dorsales sont d'un beau rouge orangé, bordées 
de vert à la base et au sommet, la caudale est verte, avec 
une bande d’un rouge vermillon bordée d’un étroit liseré 
de couleur pourprée ; l’anale est ornée d’une large bande: 
orangée à la base, d'un vert clair au sommet ; les ventrales 
et les pectorales sont d’un rose jaunâtre 

38. Pseudoscarus quadrispinosus, Ca. Val. 

Tout le COrps, est d'un rouge vif, le bord de chaque 
écaille étant bordé de noir; Fe tête est marbrée de, noir: . 


les no son! rap toutes. les PA COisRR sont rou-.. 
ges pe AU s qui sont jaunälres ; le le bord de. 
la ue « le Mot AR foncée. fruf f reste de, la | 


ur Hndisidus sont. d'un vert foncé a avec. ‘des mate. 
MA Hi » ventre. 8tla gorge, sont, d AA PRES: 4 
les 4 A ont d'un beau rouge, les dorsale Ve S«9 nt, 
À ne s violacé, la hase.des pectorales est d'un, 


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de el de temps, en temps FAURE d'observer les 

“dégats dés SGreut 1DOTMS. (vers-vis) sur les chevaux et le 
bétail dans € cetélat, “mais ce, n'est que tout récemment que 

j'ai eu des preuves évidentes | de ses attaques sur des 
els humains dans une localité aussi loin au nord que le 
Kansas. Dans les premiers jours de septembre 1882, je 
‘reçus de M: S. D. Osborn, le maître de poste à Varck, dans 
le sud'est du Kansas, des spécimens de vers provenant 
dés narines de Milton Carter. Ils furent reconnus comme 
élant des larves de Lucilin macellaria, Fab. appelé vul- 
gairement « screw worms ». Plus tard, j'appris que plus 
de cent larves arrivées à maturité étaient sorties du nez 
du patient, qui finalement guérit complétement de la 
grave maladie occasionnée par les ravages de ces vers. J’ap- 
pris aussi que M. Carter avait été longtemps souffrant 
d'un catarrhe nasal, ce qui faisait de ses narines un endroit, 
attrayant pour le dépôt des œufs de cette mouche, et qu’il 
s'était endormi pendant la journée dans les bois seule- 
ment quelques jours avant l'apparition des symptômes 
produits par la présence des larves. 

Plusieurs autres cas des attaques dé la Zucilia sur 
l’homme arrivèrent bientôt à ma connaissance et presque 
tous eurent un résultat fatal. Parmi ceux-ci je choisirai le 
cas suivi par le D' J. B. Britton de Mapleton dans le sud- 
est du Kansas, qu'il a décrit complètement dans la session 
de la Société médicale du district en janvier 1883. De son 
rapport j'extrais ceci : « Dans la soirée du 23 août 1882, 
pe E Hudson se plaignit d'une sensation particulière à la 

base du nez et dans les orbites, ce qui fut d’abord suivi 
d' un ‘éternuement désordonné et plus tard par une douleur 
atroce au-dessus de l'os frontal enveloppant aussi la 
maxillaire gauche supérieure. ji malade avait souffert et 
était encore souffra { d'un ce he, nas: sal d’une nature 
grave. | purulent, d’une cou- 
fout jaunätré tré nt an agé ée de sang et d’une 
pe él'quelquetois même insuportable. Le 
24 éut lieu une Suppuration abondante par les narines et 
Lidie re MARS HER habont toutes douleurs. Cette 
suppürätion contiqua, pen éhdant Fa jours et produisit 
| no 56 aies A 14 ne es ‘épaississant successi- 


EAU Lo 
fes emenit ju qu'a evêniy d ù pus pur. odeur devenant de 
“ Bb on tritrado lents. Gin inoieys e9ll9 eqnrsl 9 lûg'ên' plus désigréà que plus incommode 
ni » ani M ue ras Fnsisls ve ue SO NP et fièvre sue ju à produire un léger délire qui 
. js cs ns 19 PR au a Fans a mi ! durh douze ‘Heures. ss he trejelé fut expectoré avec 
12. Clupez PRIS RIPVD BHoiG Ps ie in on | MS Léa ‘de AT urule lent, contenant des 
. 2107 SPORT APE MONCT BORIS NY naptièdles rhicrasec piques à 'de Hatière 0 sseuse ayec des 
.STSTIX9 19. 2NQ. 9L 19 e9%081 daoisis e 2oils up Zu608@ | wanosaz ‘6 { 2911 HSE DS 
RUE pan. .2ol 2otitol D eSSU-R91 pis 3H FD a EPITS FAT lf SES ESC EU SM À à 4 QE UE JL CIRE AA 
OTTICIe Li 1ali6q no8 xuoluieit xusas9 299 2186 1PAUHE, se, eq (1) Psyoné;ouwrha d'Entomidogte, 2pibrié anti Massachu- 
adouod £l nuoiètnil étiez Ü «2288 CONTaNt sètts (États-l M Tin: nish{) Vol Aie 100-408) m2; mars-avri 


LE NATURAZLISTE 301 


flocons. L'os hyoïde était évidemment (détruit, A! malade, | ma détermination, ét qui me fournit les notes suivantes 
avait parlé avec difficulté pendant trente-six heures et il | concernant cette espèce : « Les échantillons que vous 
avait beaucoup de-peine À avaler;ybe voilesdu palais était | m'avez envôÿés Sont évidemment Lucilia (Campsomyia) 
évidemment parti; de là, impossibilité de pousser la langue | #aicéllarti, Fab’üne' mouche commune dépuis la Répu- 
en avant ou de s’en servir pour parler. | r'blique Argeñtiné jusqu'at Canada’ ét qui probablement, à 
« À peu près à cette époque, un ver semblable à un asti- Causé de ses’ variétés, a reçu plus de noms spécifiques (20!) 
cot tomba de sôn'nez! Ce fut le préthiér indice ou soupçon! :quétoutes'les autres mouches américaines, Elle appartient 
qu’il y avait présent quelque-chose de ce genre. Il n’y eut} | aux Muséias (Vräies) et se place près de Musca. Leurs 
pas comme dans d’autres cas dont il a été rendu compte, | | pénichants atithrüpopliages leur ‘ont valu les noms syno- 
ni enflure, ni mouvements Sû US la peau, ni même à aucune 'nymés dé” Lücttia hôminivoraz, Coquérel et Z. homini- 
époque des plaintes du malaué pouvant | faire. supposer | “VORUS/Coni(Amérique du Sud). » 
leur présence. Après l'apparition. du premier, den, atten-| T1 Dani$ Ta Péüria (IN) Medical Monthtiy, de février 1883, le 
dais d’autres, et je fus surpris de les, voir | iomber. des || D° Joshua Riéhardson de Monrovia, Iowa, a un article sur 
narines et sortir de la ‘bouche sans aucune peine pour L le || « La’ Mouéhe vis 3 et sos ravages, duquel je fais l'extrait 
malade, jusqu'à cé qu'ils ‘arrivas sent en contaçt avec {a || Suivant. 
membrane de Schneider, alors ils l'ennuyèrent beaucoup « Pendant mon voyage au Kansas vers la fin d'août 
et il fit tous ses efforts pour les expulser,; mais aussilôt | dernier, un habitant de cette localité eut le malheur de 
dehors il ne manifeslait plus aucune peine, jusqu'à ce | recevoir un dépôt d'œufs de celte mouche pendant qu'il 
qu’un autre arrivât dans la narine, Je fis tous mes efforts | était endormi. 11 souffrait depuis plusieurs années d’un 
pour arriver à les découvrir sous les tissus, mais les par- | catarrhe, ce qui attira la mouche; il retourna chez lui 
ties molles du palais étant détruites sur une grande | quelques jours après cet accident et commença à se 
étendue et le voile du palais visiblement abaissé, c'était | plaindre d’un mauvais rhume. Devenant de pe en plus 
avec beaucoup de difficulté qu'on pouvait en faire l'exa- | malade jé fus appelé pour le soigner : le lundi à ma pre- 
men. Les vers évidemment fouillaient sous la peau du | mière visite, son apparence était celle d’un épi à souffrant 
palais qui présentait l’aspect d’un rayon de miel et par | d'un fort rhume, il avait une légère congestion des pou- 
place des morceaux totalement détruits de la grandeur | mons et un peu de fièvre. Son nez semblait très enflé et 
d’une pièce de 50 centimes (18 mill.). Ils continuèrent à | il se plaignait d’une sensation cuisante et incessante dans 
tomber de la bouche et du nez, chassés des narines, par | cette partie, et d’un malaise général dans la tête. J'or- 
les efforts du malade, pendant les quarante-huit heures | donnaïi un traitement contre la congestion et la fièvre. 
suivantes, durant lesquelles nous en comptâmes 227 et | Mardi je le revis, son nez et sa figure étaient encore plus 
estimâmes à plus de 300 le nombre total. A ce moment, | enñés, en plus des autres symptômes il avait un léger 
tout le voile du palaisétait détruit. Le malade vécut quatre | délire et se plaignait beaucoup des souffrances qu’il éprou- 
jours après la sortie des derniers vers. vait dans le nez et dans la tête. Quelques heures après, 
« Je mis cinq de ces vers dans de la lerre sèche, et qua- | on M'envoÿa chercher en toute hâte en me disant qu'il 
torze jours après être tombés des narines, trois mouches | avait quelque chose dans le nez. En l'examinant je trou- 
sont écloses. vais une quantité considérable de larves de cette mouche 
« Par un examen très minutieux, fait avec. ‘soin ‘après la. (ou Screw worms, comme on les appelle vulgairement 
mort, je fus étonné de trouver que tout le tissu couvrant, dans le Sud) bouchant complétement une narine; en les 
les vertèbres cervicales aussi profon ément -que, je.pus. touchant elles se retiraierit immédiatement en masse dans 
voir en renversant la tête en arrière el en somprimant.la,, le Hgut de la narine. Avec une solution de 20 p. 100 de 
langue, était entièrement détruit et les verlèbres à, décou-. chloroforme ‘dans du lait, je fis quelques injections dans 
vert. Les os du palais cassaient à la plus légère. pression. les deux narines, qui en firent sortir immédiatement une 
du doigt. L'os hyoïde était détruit et les os du nez, déta-. grande quantité, de sorte que dans l’intervalle de quelques 
chés, retenus en position seulement par la peau externe: heures, j'en avais retiré 125. Le mercredi soir commença 
« Ma théorie PR est ue L «mouche ayail déposé. | NEO PARUS BREL Jets Fer les AN Voisine < de la 
ses œufs | quan d le: A end STE i, probablement la; ure. U app éd injectant conti- 


e! nyaio RE mi SE iére.et, des.pres.| RATER vdé SH ghbtioit Hilispi ique de salyci- 
ent, les 


om 


miers demenents a il se fi 1omen4,. les. | at" fe soude, bicarbonate ‘de ‘süude ét d'acide phénique 
vers avaient < acquis çz Fa Pc our. ennuyer pen. | nous espérions faire Sortir 1ouiés les faPos.'MfAïS pendant 
dant qu ils pos cmt ee Ve air saine. Mais auszil temps elles avaient de leur chemin dans tant dé recoins 
sitôt qu "ils PeRE Ft Dia act. Les la, € Chair, güléessou. b du nez, pi 87 étaient “a solidement fixées + PR né 
celle affectée par le catarr e, € -C1 ét L pü srecours 
devait l'être gongrén ne use 9 be . p ru L aux x injections de hote sd qüi èn Brent | Sortir de suite 
Le D' Brition m ROME | en Se uche.|, un grand nombre. Le veñäredi jé pus ouvrir deux où trois 

À née comme il a êlé d ER “il Îles j'ai ro canaux qu'elles s'étaient tracées, et je pus en extraire 
” être Lucilia macellaria, Fab. DUR qu'il n’y eût | encore quelques-unes qui i-sétaient-blotties les unes sur 
pas d'erreur, possible, je.les ai.soumis à: -Fexamen-du } s autres. dans ces canaux fistuleux. Son parler devenant 
bbbr4 a $, j'examinai l'intérieur de la bouche 


HD'S. W. Williston-de New-Haven ‘Cont., qui-corrüboôra 


he mm € ER DEPART CREER TE 2 


302 


LE NATURALISTE 


et je trouvai qu’une ouverture avait été coupée au travers du 
voile du palais et était assez grande pour pouvoir y intro- 
duire le bout d’un crayon ordinaire, Le,sameédi-quelques 
| larves qui restaient commencèrent à changer de couleur 
et à tomber dehors une à une. Le dimanche une hemor- 
ragie se produisit parles deux narines pour là première 


sans être jamais bien forte. Ce jour-là le malade commença 
à aller mieux, le délire et l’érysipèle avaient cessé, avec 


après il put commencer à aller et venir chez lui,.et même 
à faire une promenade d'un demi-mille pour aller visiter 
un: ami et revenir. Mais pendant qu'il était chez cet ami, 
il commença à se plaindre d’un mal autour de son oreille 
gauche, apparemment où la trompe d’Eustache se réumit 
au ceutre de l'oreille. C'était un abcès. Étant déjà très 
affaibli par sa première attaque il ne put résister à la 
seconde, ét mourut après une maladie de près de trois 
semaines complètement épuisé par ses souffrances pro- 
longées. Trois jours avant sa mort l’abcès et son contenu 
s’écoula par la narine gauche. La quantité de pus rendu 
fut d'environ 78 grammes: 


mière attaque, et comme résultats visibles, non seulement 
elles avaient fait un trou à travers le voile du palais, mais 


ment qu'il avait l'apparence d’un nez cassé. La maladie 
dura près de deux mois, depuis la première invasion de 
la mouche jusqu’à sa terminaison. Le malade aurait sans 
doute guéri si l’abcès ne s’était pas formé, d’après tous 
les symptômes il fut causé par une où plusieurs larves 
qui avaient frayées leur route jusqu’à la trompe gauche 
d’Eustache. 

e D' Richardson cite aussi le Rev. William Dixon, de 
Green, Claye C°, Kansas, comme donnant la description 
suivante de sa propre expérience : 

« Il y a quelques années, pendant qu'il voyageait au 
Texas, dans sa voiture, une mouche s’introduisit dans 
une de ses narines. Il la fit sortir, mais elle entra «aussitôt 
dans l’autre et y déposa ses œufs avant qu'il lui fut pos- 
sible de l’en expulser. Ne comprenant pas le danger il ne 
fit rien pendant trois jours, au bout desquels la souffrance 
devint si vive, qu'’ils’empressa d'aller à Austin et de con- 
sulter un médecin. Son voile du palais était déjà presque 
entièrement détruit, avant que plus de 200 dé ces larves 
en furent chassées. » Ce fut le seul'cas parmi les douz 
connus par le D Richardson où lé malade guérit. 2 


FŒTUS HUMAINS MORT-NÉS ET D'AGES DIFFÉRE NTS 


i tar 3 
1115; SÉS00C.:6E 9h 


“PAR LE Dr PHILIPEAUX 200109 201811 006 

| 688l: 95e} 
Îl Mes fonctions dé médecin inspecteur de la vérification 
[| des décès dans le x1v° arrondissement de la ville de Paris, 
m'ont donné l’occasion de constater deux fois le décès de 


fois et continua pendant trois jours, par'intervalles, mais} 


peu où point de douleur dans la tète. Quelques. jours 


« En tout environ 250 larves sortirent pendant la pre- . 


elles avait aussi mangé le cartilage du nez si complète-. 


deux enfants jumeaux mort-nés par atrophie des vaisseaux 
ombilicaux, du même sexe et d’âges différents. Dans les 
deux cas, l’un des enfants n’avait que cinq mois environ 
de vie intra-utérine, tandis que l’autre était né à terme. Le 
premier avait une taille de 0",25; l’autre, une taille de 0,45. 
Comment ont dû se former ces deux fœtus? 

Je pense que deux ovules ont dû tomber en même temps 
ou presqu’en même temps de l'ovaire, et de l'ovaire dans 
une des trompes de Fallope, et, comme cela a lieu ordinai- 
rement, y ont été vers les deux tiers inférieurs fécondés. 
{Une fois fécondés ils sont descendus dans l'utérus, s’y sont 
fixés et nourris, non directement du sang de leur mère, 
comme le pensaient les anciens, mais par endosmose et 
d’un liquide particulier qu’Erolini a comparé au lait ma- 
ternel. D’après lui ce liquide serait secrété par un nombre 
plus ou moins considérable de petites glandes, placées 
autour des villosités placentaires maternelles et repris 
ensuite par les ovules pour se nourrir, encore par endos- 
mose, par les villosités placentaires fœtales. 

Je ferai remarquer en passant que ces deux fœtus 
étaient contenus dans deux cavités complétement séparées 
l’une de l’autre, et que le liquide amniotique est bien, 
comme on le savait déjà, un liquide conservateur; car ila 
conservé dans le sein de la mère ce fœtus de cinq mois, 
mort depuis quatre mois et aussi frais que le premier 
jour, seulement un peu ridé et comme s’il sortait d’un 
bocal d’alcool. 


BIBLIOGRAPHIE 


Le Chien (1), histoire, hygiène, médecine, par P. Mé- 
gnin. 

La deuxième édition du Cäien de P. Mégnin vient de 
paraître; cette nouvelle édition est un livre entièrement 
nouveau : tandis que la première ne comportait que 
285 pages, la nouvelle en contient 475, un grand nombre 
de figures; 35 sont hors texte et représentent les types 
des différentes races de chiens. Toutes les études et les 
expériences faites par l'auteur depuis sa première édition 
sont consignées dans ce l Iserait bien diffi 
cile de faire une analyse complète d’un ouvrage aussi con- 
sidérable; nous chercherons seulement à donner un apercu 


| de la distribution des principaux chapitres. 


Le Chien est divisé en deux parties : première partie, His- 
toire, organisation, hygiène; deuxième partie, Médecine. 

| Au'commencement: de l'ouvrage, l’auteur recherche d’a- 
 bord'les origines du chien domestique. On ne connait que 
peu d'espèces de Canidæ fossiles, neuf seulement peuvent 
être citées : un seul chien sauvage(Canis ferus),troisloups, 

| une espèce assez voisine du genre loup, deux espèces inter- 
| médiaires entre le chien et le loup, deux espèces de renard. 
Le Canis f'erus cité plus haut aurait été à la longue domes- 
 tiqué par l’homme; d’après M. Bourguignat, la domestica- 


(1) 4 volume broché in-8, 475 pages. 73 avures, pri 3 
Deyrolle, 23, rue de la Mae dis Er di 0 


on 


LE NATURALISTE 


303 


tion du chien remonlerait à la troisième phase. de la période 
quaternaire. A ce moment le chien devient.le compagnon, 
de l'homme, l’aide dans ses chasses. Dans la suite le chien, 
se modifie en même temps que, Lho omme change. Sa, 
manière de vivre : quand il y eut des tr oupeanx, Je chien. 
devint chien de berger, el chien de garde quand l’homme 
transforma son habitation en, ferme, Les Grecs et les Ro- 
mains dressaient les chiens. à toutes sortes de chassés. 
M. Mégnin cite à l'appui certains passages des auteurs 
anciens tels Columelle, Ovide,. Pline, etc. En considérant 
le chien au moyen âge et à l'époque de la Renaissance, 


nous voyons que les races de chiens ont beaucoup aug- 


menté ; cela tient à ce que la chasse, la seule distraction en 
temps de paix à cette époque, passionnait les seigneurs ; il 
fallait donc dresser un grand nombre de chiens, afin de pou- 
voir lutter avec le gibier. A cette époque l'hygiène du chien 
élait assez bien observée et les opérations chirurgicales 
qu'on pouvait avoir à lui faire subir étaient comprises 
et assez bien faites; mais il n’en était pas de même 
de la médecine qui consistait encore uniquement en 
recettes, en remèdes de bonne femme. Le petit chien d’ap- 
pariement apparaît aux xvu et xviu° siècles; on fit venir 
des petits chiens des déserts de la Tartarie. L’épagneul, 
regardé comme un originaire d'Espagne, d'où vient son 
nom, fut aussi un chien d'appartement. M. Mégnin, a su 
dans ce premier chapitre nous donner les origines du chien, 
nous apprendre ses transformations, en un mot, nous 
faire l’histoire complète du chien. Nous passons dans le 
chapitre suivant à l’histoire naturelle du genre Canis et à 
létude des races de chien. Différentes classifications ont 
été proposées : sont citées celles de F. Cuvier, de Hamilton 
Smith, de Stomhenge. La classification parfaite est encore 
à trouver : il se forme tous les jours de nouvelles races 
de chiens pendant que d’autres disparaissent; de là la dif- 
ficulté d’une classification qu’il faudrait revoir tous les 
vingt-cinq ans. La première partie se termine par l’ana- 


tomie et la physiologie du chien et par un traité d'hygiène. 


La seconde partie de l’ouvrage traite des maladies et des 
moyens de les prévenir. Sans passer en revue toutes les 
maladies qui y sont traitées, nous cilerons seulement les 
principaux genres : maladie des jeunes chiens, maladies de 
la peau, des oreilles et des yeux, des organes respiratoires, 
de l'appareil circulatoire, de l'appareil digestif, des organes 
génito-urinaires, maladies nerveuses, maladies de l’appa-. 
reil locomoteur. Il ne reste plus qu’à remercier M. P. Mé- 

gnin du grand service qu'il vient de rendre aux éleveurs 
et aux amateurs de chiens en refondant ét en revoyanti| 
avec tant de soins la première édition de son ouvrage qui, 


sous cette première forme, avait déjà été si bien accueil-i| 
lie. Aussi n’y a-t-il aucun doute que le __— js n’ob-; l! 


tienne un Érans et légitime succès. 


t 


CHRONIQUE.ET: NOUVELLES 


| 2 Le D J. Me F4 hi d'être bé nine du 
Jardin botanique royal de Berlin. 


— Le professeur P. Groth-(à Strasbourg) a été appelé à 
la Succession de. F.'de Kobells à la chaire de minéralogie 
de l'Université de Munich et à la direction des collections 
minéralogiques de l'État. 


— Le D' Richard Herlwig, de Konigsberg, à éténommé 
professeur de zoologie à l’Université de Bonna en rem- 
placement de Troschel décédé. 


— Au mois d'avril dernier, à Sprinfield (Massachusetts) 
a eu lieu une réunion de naturalistes américains, ayant 
pour but la fondation d'une Société des naturalistes des 
Élat-Unis de Est. Le professeur A. Hyatt.a été nommé 
président, les professeurs H. N. Martin (de l'Université de 
Hopkins, Baltimore) et A. S. Packard (Université de Brown, 
Providence) ont été faits vice-présidents. Le nombre des 
membres de la société se monte pour l'instant à 27. 


— Le septième congrès des naturalistes russes aura lieu 
à Odessa du 30, août au 9 septembre. 


* 
x + 
— Nous avons encore à enregistrer la mort de célébrités 
en histoire naturelle. 


— Michael Fuss, l’auteur de Flora Transsylvania excur- 
soria décédé à Grosscheuern (Transylvanie) à l’âge de 
soixante-neuf ans. — Vladimir Kowalevski, bien connu par 
sestrayaux sur les pachydermes fossiles, mort à Moscou. 

— Le doyen des physiologues allemands, le docteur Karl 
Frédéric.de Heusinger, mort à, Marbourg à quatre- vingt- 
onze.ans. — Gustave de Flor, professeur, de zoologie, à 
l’Université de Dorpat.; +; Gabriel-Gustave } Valentin, pro- 
 fesseur de physiologie, décédé à Bern à l' âge de soixante - 
treize ans. 

fr 
VA EC DEN fe PTT +4 + ï 
Le ministre de l’Instruction publique met à la disposition 
de la Société entomologique de France une somme 


. |: 500 francs, comme HORS nent à, ses travaux pour 


, l’année 1883 
D IP notes BP 4h er sh Fiitine SN Ve PRE nee 
F mea Sen RE eh hr fee Ent an ty 


! di ; : FN ET TO 


1 6 pa fi si PET rio 


304 LE NATURALISTE 


OFFRES ET DEMANDES 


M. L. Mazel, comptable à Ollioules (Var), offre en 
échange d'autres insectes coléoptères un certain nombre 
de Rhysotrogus pini, Anoæia australis, Orycles gTyp- 
pus dQ, Oberea oculata, Cerocoma Schrebersi, Anomala 
vilis et quelques Julodis onopordi. | 


Re 


M. P. Noel, rue d’Anguy, 15, au Bois-Guillaume, près 
Rouen, désirerait échanger contre des Lépidoptères, les mi- 
néraux suivants : Pyrile de fer, carbonate de cuivre, sul- 
f[ure de RATE silicate de nickel, galène argentifère 
et aurifère, manganèse; sulfate de baryte, carbonate de 
chaux cristallisé, carbonate de strontlium, ‘se'entum 
mélallique, etc., etc., une centaine de fossiles non déter- 
mi 


* * 


« 


M. Ch. Barillot, instituteur à Limalonges, par Sauzé- 
Vaussais (Deux Sèvres) désirerait entrer en relations d’é- 
changes avec des étrangers et des Français du littoral de 
la Manche et de la Méditerranée. Il offre une collection de; 
Coléoptères exotiques des a parties du moridé!” HOEAQN | 
+ * 

M. Camille Méhier fils, rue Sainte-Catherine, 6; à Saint- 
Etienne (Loire), offre en échange un matériel de botanique 
contre des Coléoptères de France ou des Lépidoptères. 


. 
x x 


Nous pouvons disposer en ce moment de belles cs. 
tions séricicoles pour la comparaison de la soie, entre les 
différentes espèces employées dans les industri pe 
et française. 

— Ver à soie du murier, Bombyx Mori. ‘Chenilles à diffé 
rents âges. Papillons éQ; différents cocons, petit Chinois, 
race de Reïllane, de l'Ardèche, race dite moricauds de 
e Cachemire, elc. ; 


bourre de soie, etc.; différentes étoffes; feuilles de dde 
rier, ete.; le tout contenu dans pi cadres vitrés avec 
anneaux et crochets. — Prix : 30 fra 
— Ver à soie de l’ailante, Bombyx Gnibia. Papillons rQ 
élevés en France, papillons élevé en Chine, cocons; soie 
grège, bourre de soie; étoffes; feuilles d'ailante, etc. ; 
dans un cadre vitré avec crochets. — Prix : 20 francs. : 
— Ver à soie du chène, Bomby%x Pernyi. Papillons Q+ 
cocons; soie grège, bourre de soie; éloffes: feuilles d’ai- | 
pare etc. ; dans un L'eaure VS” avec pk See — Prix : 
À 1 ep CT gs (yet 291 J9 Hisioie: 
(al int + ET S'LIH AE à À 4 
— Ver à soie. du chénsi du gpan, pes Nama-Mai, 
Papillons #9; cocons; soie : up: étoffes; feuilles de 
chène, etc.; dans un. sde aues opRpshals. _— Pr : 
25 francs 


fl Sat 


— Ver à soie du chêne de l’Inde, Bombyx Mylitta. Papil- 

ons #9; cocons ; soies grèges de cocons français et in- 
nul étoffes fabiqies en France et dans l'Inde; feuilles 
de chêne, dans un carton vitré avec crochets. — Prix : 
40 francs. ; 

M. de Kerhervé, 4 bis, rue des Beaux-Arts, Paris, offre 
en échange de Clavicornes (Silphides, Nitidules, elc.), 
Æpus Robini, Broscus cephalotes, Demetrias unipunc- 
talus, me dulcamaræ, Sinodendron cylindricum, etc. 

M. arlé, rue Volney, 57, Angers, offre chenilles ou 
œufs = Lasiocampa populifolia. 


ARRIVAGES 


uveaux envois de Re nous permettent d'offrir aux ama- 
teurs é espèces suivantes 


Diluvium de Suez. 


tvmbus tricornis, Lam... vi ee 4 » 50 
MUST COPA US, NOW, + se nie di me an 1 » 00 4 » 50 
PE SOPOUICEUSS LAIDR. +... DU. TR 0 » 70 
LeNMISPINR Earek, 7, .:. KA Hi PR Tec 1 » 00 1 » 50 
Fasds: mérmoratas Phik 25 081 25h 2H40oûte ral 1 » 00 
Eyrula hotes MARK, 5106 tr sr ina tes Pere ie ue 4 » 00 
Hneata, .Ramk; SR 0 » 80 
Cer ithium erythtacénse, Lan Een 1 » 00 
Piegrotorua flaviquié; CamikiE ESRRERNT 0 » 70 
Erochus)erythrœus, Broché :5:tsisstictil Pin Sie 0 » 80 
ninons Dale es cn ii neue. at 1 » 00 
IP gaiuss Gmel.s re on RE ne Le 0 » 80 
furbo Rémntirians: LES RÉ MeR N R Si 0 » 80 
Cardium auricula, LOIRE Ne ee ND dre Lot 1 » 00 
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TOY NE Fresn  ane ee Éséroe o SD Re 27 
Lyméa dat (PAT: AR ts CA dre D 0 » 50 
DÉDAANENMIORRE SIEMENS ES UT T REA 0 » 50 
DUPONT Mn ohorpcdl ioinr: 0 » 50 
PRO RARE rs 2 SR ENT XL « 0 » 50 
Tongrien de Gaas. 
HFrès SES Datica: Casse tie "  . 2 » 00 4» 50 
Gault. 
Ar, ent, a ban pedale y e SAN HMENISS 0 » 73 
(O2 |Varicosus PANIER LOU Fe Er SL 0 » 50 
A lAlayeriaqus, ONE | MU S ROUE ser» O0 
— Pres Dé stie nn NPE oi ds ne Ci k . 1 » 00 
dañti, Brong'. sir in RS ; 0 » 75 
rit Berg QR POV EDS un RE 1 ÿ 00 
sn emma 2220051 0 » 50 
ol br heigifèiee dé este + + « 0.» 50. 4 » 00 


+ 5 Lt ABC: TO 


‘lLe gérant, Émile DEYROLLE, 
415%. Paris Imp. A. L. GuiLLor, 7, rue des Caneites. 


Le on ee dcr A à pe Cou dd 


MAS DEN x sx ds gp PP PEN) Dee OUT MR NE set ei ce ET € 
TRES PRO RE MERNNE APT NT EPROMOT ER MME EE SERA Un 


AE 


LA 


5 Année. | N° 39 4" Août 1883. 305 


LE NATUR 


ISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES 'NOUVELLES 


Paraissant le.1”..et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE ABONNEMENT ANNUEL : ÉMILE DEYROLLE 
A RÉDACTION ET L'ADYWINISTRATION Payable d'avance en un mandat-poste à l'ordre du Directeur. DIRECTEUR 
Au bureau du journal France et Algérie. ....,..+....+.": Gr. » 
Pays compris dans l'Union postale. ..: TEL: : 0 
RUE DE LA MONNAIE, 23 Tous les Autres pays... se. SOATS. à 
ARIS (Affranchissement compris) Secrétaire de la Rédaction 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU l* JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange et de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE 


—— 


AVIS 


Trois bourses de doctorat ès sciences naturelles sont 
vacantes au Muséum d'histoire naturelle pour l’année sco- 
laire 1883-1884. 

Les candidats peuvent, dès à présent et jusqu au 30 sep- 
tembre inclusivement, se faire inscrire tous les jours, de 
1 heure à 4lieures, au secrétariat du Muséum d'histoire 
naturelle. 

lis devront produire les pièces exigées par le règlement 
du 25 avril 1882. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 9 AVRIL 1883 


La structure de l'ovaire et la formation des œufs Chez 
tes Phalltusiadées. — Note de M. I.. Roule. 4e 


Les recherches de M. Roule corroborent les faits énoncés 
par MM. Semper et H. Fol;-cependant certains faits inté- 
ressants méritent particuli nt d'être signalésttouchant 
la structure de l'ovaire et la formation dès-œufs;en raison 
des réserves faites récemment su te süjét par M. Saba- 
tier. L'ovaire est entièrement formé, de, lacunes.conjonc 
tives, et les travées conjonctives sont recouvertes d'u 
endothélium. Certaines cellules mésodermiques désagré- 
gées formant le revètement endothélial de” ces lacanès 
d’autres constituent le revètement péritonéal de la cavit 
générale du corps; les cellules endothéliales des lacune 


conjonctives ont la mème origine que les cellules périto- 
néales, et les ovules se constituent aux dépens de l'endo- 
thélium des lacunes ovariennes. Les cellules endothéliales 
crossissent peu à peu ét évoluent chacune en un ovule 
parfois même sans segmentation. Le noyau du jeunc 
ovule est gros et enveloppé d’une couche de protoplasma; 
une membrane externe l'enveloppe el deviendra la mem- 
brane vitelline mince, tandis que le protoplasma et le 
nôyaw constitueront le vitellus et la vésicule germinative. 
La-régularité de la disposition des ovules dans les ovaires 
de la Cionaintestinalis, dont la croissante et le dévelop- 
pement parait se faire en rayonnant autour d’un centre 
de formatiqn, permet de voir que le gros nucléole est 
accompagné) dans la vésicule germinative de nucléoles 
:adventifs d’äbord au nombre de deux ou trois, puis de 
cinq ou six pour des œufs de plus grande taille. Plus l'œuf 
est éloigné du centre de formation, et’plus ces nucléoles 
sont rapprochés de la membrane vilelline périphérique, 
ce qui semble indiquer une migration vers l'extérieur de 
noyaux formés dans la vésicule germinative. Ces nucléoles 
paraissent alors s'entourer d’une zone claire, qui se déli- 
Lmite rapidement et. qui serait le protoplasma de cellules 
d'origine-endogène, Les premiers ovules formés, parvenus 
les preniers - dans le vilellus, entourés, de protoplasma 
+ clairs s'étalent, à. Ja périphérie, grossissent et deviennent 
les cellules follieulaires,qui se segmentent,; la coque folli- 
| eulaire environne entièrement l'œuf. La couche une fois 
complète, la production des noyaux se ralentit quoique 
| persistant, et les noyaux entourés par la zone claire ne 
pouvant arriver à l'extérieur occupé par le follicule, restent 
BH déssdus sis ‘be difréréricier davantage, eb constituent 
ha touché défésla. Céttédernière enveloppe est donc un 
| Hële de l'étérétionotuläire qui a produit le follicule: Par- 


fois les noyaux formés sont assez nombreux pour consti- 


306 


LE NATURALISTE 


tuer üne couche complète de testa; parfois aussi ils ne 
peuvent produire que des amas séparés. Ces variations 
se rencontrent suivant les espèces d’Ascidies, et quelque- 
fois suivant les individus d’une même espèce. Caez. les 
Molgulides, la production des noyaux s'arrête générale- 
ment dès que l'enveloppe folliculaire est complète. 


* 
LU 


Sur les organes du vol chez les insectes. — Note de 
M. Amans 


M. Amans fait remarquer que MM. Marey et Petitgrew 
ont négligé, dans leurs théories respectives sur le-vol ‘des 
insectes, ce fait essentiel que, la base de l'aile descendant, 
le plan postérieur vient présenter sa concavité à la colonne 
d’air franpée au lieu de fuir. La résultante de cette action 
sur les deux aisselles soulève l'animal. En supprimant cet 
angle dièdre, on abolit le vol. En conséquence, l’auteur 
se propose de présenter prochainement quelques expé- 
riences concluantes sur le vrai type de la navigation 
aérienne. 

ER 


Sur l’origine et la formation trichomatiques de ques” 


ques Cystolitñes.— Note de M. J. Chareyre. 5 re ARE 


L'étude du développement des Cystolithes chez a. Urti 
cinées permet à M. J. Chareyre d'assurer que, à de rares 
exceplions près, les Gystolithes des Urticinées se forment 
à l’intérieur d’un poil. Prenant pour exemple une jeune 
feuille de Morus alba L., on voit les poils longs, renflés 
légèrement à la base, sé remplir peu à peu depuis la 
pointe d'une masse cellulosique disposée par couches suc- 
cessives, incrustée de calcaire, qui gagne toute la cavité 
et fait saillie dans la chambre basilaire. Examinant ensuite 
des feuilles plus âgées, on remarque que ces poils se 
résorbent peu à peu; l'extrémité s’atrophie tandis que la 
base devient globuleuse; et la masse cystolitiqée, se sépa- 
rant des parois, F0ERE saillie en masaug dans la cavité, 
adhérant par la p partie supéri t,qui, dépourvue 
de calcaire, se rétrécit en pédicule. Dans les. feuilles adul- 
tes Paxtrdmité du poil a disparu, et la partie basilaire 


pa 


incluse dans lépiderme constitue une vraie cellule cysto-. 


lithique. Le même mode de développement se retrouve 
chez Cannabis sativa L., Humulus lupulus.L., Morus 


nigra L., Ficus carica L., F.repens Willd., Celtis aus- | 


tralis L., C. occidentalis L. Ces faits conduisent M, Cha- 
reyre à éonsidérer le développement. des Cystolithes du 
Ficus elastica Roxb., comme une simplification du précé- 
dent. Le poil primitif n “apparait pas. En résumé il y aurait 
deux catégories de Cystolithes : 1° ceux de la plupart des 
Urticinées, épidermiques, et développés le plus souvent 
aux dépens d’un poil, rarement de la paroi externe d’une 
cellule épidermique; ?° ceux des Acanthacées et des Pro- 
cridées, existant dans tous les tissus, et développés aux 
dépens des parois de la cellule qui les contient. Peut-être 
ces deux catégories sont-elles reliées par les Cystolithes 
| linéaires de certaines orties. 


Recherches physiologiques sur les champignons. — 
Note de MM. G. Bonnier et L. Mangin. 


Les expériences ont été faites avec les même végétaux, 
et eroisées, afin d'éviter les erreurs qu'entrainerait l'étude 
de végétaux d'âges différents ou de même apparence. 
I. Resprmarionx.— Le volume d'oxygène absorbé est supérieur 
au volume d'acide carbonique produit, et voisin de 0,6. 
1° Étude de l'air confiné. En ne dépassant pas le temps 
normal ou la plante commence à faire fermenter les sucres 


qu’elle contient, dans l'air confiné, et à une température 


* Le CO? 
déterminée, le rapport +6 1° change pas. 2° Znfluence 


de la température, Le rapport du volume de l'oxygène 


absorbé à celui de l'acide carbonique. émis ne varie pas 
sensiblement avec la température, pour une même espèce. 
3° Influence de l'état hygrométrique. L'intensité du phé- 
nomène respiratoire augmente très sensiblement avec 
l'état hygrométrique de l'air. 4° Znfluence de la nature 
des radialions. Toutes conditions égales d’ailleurs, la 
lumière diffuse a diminué la respiration. L’intensité des 
phénomèpes respiratoires est plus grande pour les rayons 
lumineux les plus réfrangibles (bleu et violet) que pour 
les moins réfrangibles (jaune et rouge). II. TRANSPIRATION. — 
Les champignons étaient placés dans des conditions telles 
que la quantité d’eau absorbée par eux füt sensiblement 
égale à la quantité d’eau transpirée pendant le même 
temps. La transpiration est plus grande à la lumière dit- 
fuse qu’à l'obscurité. Ces expériences, faites sur plusieurs 
espèces d'Agaries et de Polypores, montrent que la diffé- 
rence peut atteindre un quinzième du poids de l’eau tran- 
spirée. 


Sur l'alténualion de la virulence de la bactéridie char- 


bonneuse, sous l'influence des substances Fr Ro 


— Note de MM. Ch. Chamberland et E. Rou 


Dans les nombreuses recherches faites sous la direction 
de M. Pasteur, les auteurs de cette note ont été conduits à 
examiner l'effet des substances antiseptiques sur la bacté- 
ridie charbonneuse et ses germes, et ont découvert de 
nouvelles conditions d'atténuation de la virulence. Dans 
des flacons contenant du bouillon de poule ou de veau 
neutralisé par la potässe, on introduit des quantités varia- 
bles d'antiseptique; puis semés d’une goutelette de sang 


charbonneux, on les place dans l’étuve à 85°. Après un. 


temps variable suivant les flacons, des flocons apparais- 
sent indiquant le développement de la bactéridie, d’abord 


dans ceux où la quantité d’antiseptique est la plus faible; 


au-dessous d’une certaine proportion, aucune vie ne se 
manifeste. Prélevant ensuite de temps en temps dans ces 


flacons une trace de cette bactéridie, pour la semer dans 
un bouillon approprié à son existence, on a une deuxième 


LE-NATURALISTE 


307 


série de flacons issue des flacons à antiseptique, et où la 
bactéridie se développe avec ses propriétés et sa virulence 
telles qu’elle les possédait au moment de la prise de se- 
mence. En inoculant alors ces cultures-filles, on peut juger 
de la virulence de la bactéridie après qu’elle s’est déve- 
loppée en présence de doses variables d’antiseptique. Ce 
genre de recherches montrent que l'addition de 1/400 
d'acide phénique empèche toute pullulation de la bacté- 
ridie. Dans ce milieu, quarante-huit heures suffisent pour 
tuer la bactéridie. Dans un liquide avec 1/800 d'acide phé- 
nique, la bactéridie vivait au bout de 6 mois. Dans un 
bouillon au 1/500, la vie avait cessé au bout de 5 mois. 
On sait que les spores résistent à une température supé- 
rieure à 80° qui tue la bactéridie-filament; or, semant 
dans un milieu convenable de petites portions de cultures 
additionnées d’antiseptiques, après avoir chauffé dix mi- 
nutes à 80°, s’il y a pullulation, la seménce avait des 
germes. Ce procédé montre que 1/800 d’acide phénique 
suffit pour empêcher la production des germes, et la bac- 
téridie meurt dans ce milieu sans avoir produit de spores. 
Au 1/1200 les filaments bactéridiens donnent des germes. 
L'expérience a montré que la culture issue d’une bacté- 
ridie ayant vécu 12 jours dans un bouillon phéniqué au 
1/600 est virulente pour les cobayes et les lapins ; après 
29 jours cette culture ne tue plus ni lapin ni cobaye. 
En faisant des semences fréquentes du flacon origine, on 
a une série de cultures à virulence décroissante, capables, 
comme les virus atténués par la chaleur, de préserver les 
animaux auxquels on les inocule. Les cultures répétées de 
ces vaccins, reproduisent la bactéridie avec ses propriétés 
atténuées et les perpétuent. Les filaments obtenus alors 
ne sont pas floconneux ét longs, mais courts et se dépo- 
sent en grumeaux sur les parois du vase. Le bichromate 
de potasse agit d’une facon analogue : à la dose de 1/1000 
à 1/1700 la bactéridie meurt rapidement ; de 1/200 à 1/500, 
elle se développe mais ne fait pas de germes et perd de sa 
virulence, car semée 3 jours après le début de l'expé- 
rience, sa culture tue lapins et cobayes, et seulement la 
moitié des moutons inoculés; après 10 jours les lapins et 
les cobayes sont tués, mais les moutons résistent; après 
un temps plus long, les cobayes survivent. Avec des cul- 
tures d’un flacon au 1/200, au bout de 8 jours, il my a 
pas moyen d’avoir de germes. Ces bactéridies ne pouvant 
former de spores, tuent cependant les cobayes en 3 ou 
- 4 jours. Une goutelette de sang de ces derniers, semée 
dans un bouillon, donne des bactérides qui ne produisent 
pas de germes, restent à l’état de filaments et meurent au 
bout de 30 à 40 jours. La culture ne ramène pas la 
virulence chez ces bactéridies modifiées par les antisepti- 
ques; il semble donc que ces variétés de bactéridies ainsi 
créées sont d'autant mieux fixées que l'action qui les a 
modifiées s’est exercée plus lentement sur elles. Chacune 
de ces variétés ayant une action spéciale sur les diverses 
_ espèces animales, il faudra être très prudent dans leur 
emploi pratique. Ainsi, des bactéridies atténuées par le 


bichromate de potasse peuvent tuer des moutons ou tout | 


au moins les rendre très malades, en les vaccinant, tandis 
qu’elles n'ont aucun effet appréciable sur des cobayes et 


des lapins, qui ne sont même pas vaccinés comme les 
moutons qui ont survécu. D'un autre côlé des bactéridies 
atténuées par la chaleur (culture à 42°-43°) peuvent tuer 
des cobayes et des lapins et ne produire aucuñ effet sur 
les moutons qu’elles ne vaccinent pas. Des essais en cours 
d'exécution permellent d'ajouter que ‘d’autres antisepti- 
ques exercent sur la bactéridie une action anaïogue à celle 
de l'acide phénique et du bichromate de potasse. 


MATÉRIAUX 


POUR SERVYIR A LA REVISION 


DE LA FLORE PORTUGAISE 
ACCOMPAGNÉS DE NOTES SUR CERTAINES ESPÈCES OU VARIÉTÉS CRITIQUES 
DE PLANTES EUROPÉENNES 

(Suite.) 


L. stricta Guss.; L. aparinoides Chav. ; L. humi- 
lis Guss 

M. Béntham (in D C. Prodromus, X, p. 276), et après 
lui M. Nyman (Conspeclus fl. Europ., p. 538) ont considéré 
comme synonymes les ZL. stricla et L. aparinoides et 
M. Nyman a admis comme sous-espèce le L. Ausnülis. Par 
contre, M. de Janka (Scrophulariaceæ Europ., pp. 20-21) 
a séparé avec raison les trois formes, maisilles a admises 
comme espèces. Il y a, selon moi, exagération dans ces 
deux appréciations si différentes, car ces Linaria, tout én 
demandant à être séparés, ne constituent que trois varié- 
tés d’un mème type auquel le nom de Z. sériclu Guss. 
(1826) doit être attribué par droit d’antériorité. 

On peut ainsi définir ces trois variétés: 

var. aparinoides. — Tiges rameuses. Grappe florifère 
velue, peu ou point glauduleuse. Pédicelles à peine plus 
longs que le calice. Divisions du calice obtases ou subai- 
gués, dia 1 blanchâätres-scarieuses. — L. aparinoï- 
des Chav. 
var PS — Tiges rameuses. Grappe florifère pubes- 
conte Viléeule, plus rarement glabrescente. Pédicelles 
sensiblement plus longs que le calice. Divisions du calice 
obtuses, étroitement blanchâtres-scarieuses. — L. stricla 
Guss 


var. humilis. — Tiges le plus souvent simples, peu 
élevées. Grappe florifère pubescente-glanduleuse. Pédi- 
celles égalant environ le calice. Divisions du calice obtu- 
siuscules, non marginées. — L. humilis Guss. 

L. spartea. Hoffg. et Link 

Cette espèce est une des plus polymorphes du genre, Je 


| l'ai récoltée déjà plusieurs fois en France et en Espagne et 


j'en ai recu de nombreux pieds de nos départements du 


| sud-ouest et de la Péninsule ibérique. Il résulte de l'étude 


que j'ai faite de ces divers exemplaires que ce Linaria doit 


| être établi avec les variétés et la synonymie suivantes : 


var. genuina Lge (Prodr. fl. Hisp., I, p. 564). — = Tiges 
élevées, assez robusies, peu rameuses ou presque $ sim- 
ples ; rejets stériles peu nombreux. Ccrolle à palais cour- 
tement velouté. — L. spartea ns Er et Link 


308 


LE NATURALISTE 


var. præcox Lge (loc. cit.). — Tiges de taille moins 
élevée, grèles, souvent simples; rejets stériles nombreux. 
Corolle moins grande, à palais densément velouté. — 
L. præcoæ Hoffg. et Link 

var. virgatula Rouy — Tiges assez élevées, très ra- 
meuses, le plus souvent dès la base; rejets Sétiles peu 


nombreux. Feuilles linéaires, allongées et ordinairement | 


_plus étroites que dans les deux variétés précédentes. 
Corolle grande, à palais densément velouté. — Antir- 
rhinum virgatulum Brot.; : Linariajuncea Chav.; L.spar- 
lea var. ramossissima Benth. n. D. 
var. ramossisima Benth. p. p. (in D. C. Prodromus, X, 
p. 277. — Tiges peu élevées, grèles, ordinairement cou- 
chées ou ascendantes, très rameuses, le plus souvent dès 
la base, à rameaux intriqués, presque filiformes ; rejets 
stériles peu nombreux. Feuilles étroitement linéaires, lé- 
nues, courtes. Fleurs plus longuement pédicellées, relati- 
vement petites, à palais de la éorolle courtement velouté. 
— L. meonantha Hoffg. et Link 
var. brevipes Rouy — Tiges assez élevées, rameuses, 
ascendantes ou dressées, à partie florifère abondamment 
velue-glanduleuse (ce qui existe rarement chez les autres 
variétés); rejets stériles peu nombreux. Feuilles de la yar. 
genuina. Fleurs brièvement pédicellées, à pédicé élle à 
peine une fois plus long que le calice; corolle grande, à 
palais courtement velouté (1). | 
oBs. |. —Le L. spariea Se présente parfois avec ‘des 
fleurs violacées ; cette anomalie peut à peine constituer 
une sous-variété violacea. 
os. IL. — La var. ramosissima Benth. (L. meonantha !) 
semble particulière au Portugal, La var. Dræcox ‘Lge 
existe en Portugal et en Espagne, mais je ne l'ai point vue 


de France. La var. brevipes Rouy est jusqu” ici spéciale à à . 
l'Espagne. En France, Portugal el Espagne croissent les : 


var. genuina Lge et virgatula Rouy : : te dernière 
existe dans les sabies des enyirons de Bayonn 


Voici l'indication des localités ROUREARef, de où jai ces ‘ 


ces diverses variétés du L. spar 


var. genuina. — Hab, — pe Se Trafaria.— (Wel-: 


wilsch). — Pr, Coimbra — Maio 1879 — (A. Moeller).—: 
Serra de Monsanto — Jul. 1879 — (J. Daveau). 

var. præco®, — Hab.-Pr. Faro — (Welwitsch). 

var. virgatula. — Hab. — Pr. Portalegre, ad Barrelos 
— (E. Schmitz). — Pr. Vilar da Veiga — (Welwitsch). 
— Pr. Evora— Jul. 1881 —(J. Daveau). 

var. ramossissima. — Hab. — ÆEvoramonte et serra 
d'Ossa pr. Estremoz. — Jul. 1881. — (J. Dayeau).— Vale- 


— (J. Daveau). 
L. Algarviana Chav 


Parmi quelques PES de Linaria satureioides 
récoltés au cap Saint-Vincent par Welwitseh, sue m on 


(1) Forme. er des L. viscosa Dum. 
mais ve pe 
première v e ux plantes par sa grappe lâche, allongée, à 
pédicelles étalés Pro écartés de l 
gnant ordinairement que le tiers ou la moitié des pédicelles. 


et L: *apäringidés Chay 


Ag aû L. spartea. Elle 5 distingue d’ailleurs sd 


axe, et ses bractées n’attei- 


été remis par M.Daveau, se trouvait un pied, déjà en fruit” 
mais encore muni de quelques fleurs tardives, que j'ai 
constaté être le L. Algarviana Chav., plante des plus rares 

ue M. de Ficalho déclare lui être inconnue, mais que 
M: de Jonka à fait entrer dans le tableau synoptique des 


© Linaires européennes. 


Ce Linaria est,'en effet, bien caractérisé par ses fleurs 
(paraissant sur le sec avoir été purpurines ou violacées), 
assez grandes, portées sur des pédicelles trois fois au 
moins plus longs que les bractées et lés calices pendant 
l’anthèse, mais devenant, lors de la fructification, cinq ou 
six fois plus longs que les calices et les bractées, fortement 
étalés ou réfléchis (comme dans le Z: refleæa), souvent 
mème recourbés ; par les divisions du calice aiguës, pres- 
que linéaires, bordées d'une marge membraneuse assez 
large; par l’éperon sensiblement plus di que le reste de 
la corolle et plus ou moins arqué; par ses tiges ascen- 
dantes ou dressées, peu élevéés (10-20 nt es à 
feuilles linéaires, courtes, peu nombreuses. Racine an- 
nuelle 

Plante provenant de la localité où Chavannes l’a indi- 
tirs d’après Ant. de Jussieu et Isnard. 

8s. — Cette espèce figure, dans le Conspectlus fl. Eu- 
HAS entre les Z. Clementei el L. sparlea, comme 
ayant été distribuée par Welwitsch sous le n° 261 de ses 
Piantæ ilineris Lusilanici continuali. Elle est, il est 
vrai, assez voisine de la var. præcoæ du L. spartea, mais 
elle est mieux à sa place entre les Z, Sparsee et Z. lino- 
grisea. 


L. bipartita Willd.; L. linogrisea Hoffg.et Link 
Dans le Prodromus floræ Hispanicæ, M. Lange a réuni 
ces deux Linaires ; celte réunion n’est pas justifiée. Voici, 


‘en effet, les caractères. spécifiques ARéren tie: de ces 
| plantes, d’après mes échantillons d’herbier 


DL Vipartita Willd: — Tiges élevées, robustes, feuillées 


 jastpith a partie florifère ; feuilles nombreuses, rappro- 


chées, linéaires-allongées, au moins une fois plus longue 
que celles du Z. linogrisea. Pédicelles fructifères seule- 
ment un peu plus longs que le calice, les inférieurs quel- 
quefois une fois plus longs etune à trois fois seulement plus 
longs que les bractées, peu distants, redressés et rappro- 
chés de la tige de manière à former une grappe, souvent 
glabre, à axe non flexueux, bien moins lâche et allongée 
que celle du Z. linogrisea. Division du calice linéaires- 
lancéolées, à marge membraneuse, Éperon grêle, recourbé 


‘et sensiblement plus long que le reste de la corolle. 
sim et Guarda ad basin serra d’Estrella .— TUE 1882 


-L. tinogrisea Hoffg. et Link — Tiges moins robustes, 
peu feuillées, longuement nues au sommet ; feuilles linéai- 
res-lancéolées ou linéaires, proporlionnellement plus 
larges et au moins une fois plus courtes que celles du 
L.-bipartila. Pédicelles fructifères au moins deux fois et 


‘jusqu’à quatre fois plus longs que le calice, et ordinaire- 


ment de trois à cinq fois plus longs que les bractées, 
distants, étalés-ascendants, jamais redressés vers l’axe 


| flexueux (en 2ig-zag), et formant une grappe allongée, 


‘lèche, toujours glanduleuse. Divisions du calice linéaires- 
acuminées, étroitement membraneuses. Éperon droit ou 


LE NATURALISTE 


309 


un peu recourbé, moins grèle que dans le Z. bipartila et 
égalant au plus le reste de la corolle. 

o8s. L —1ILest fort douteux que.le L.bipartila, plante 
du Maroc, existe en Portugal, voire même en Espagne où 
il n’a été indiqué qu'aux environs, de Cadix, par Webb, 
probablement par confusion avec le. L. Jinogrisea.. Il n’a 
été signalé à la serra d’Estrellu que d’après un exemplaire 
en mauvais état provenant du jardin d'un botaniste de 
Lisbonne et issu, a-ton dit, de graines données comme 
ayant été.prises par Welwitseh.à la serra d'Estrella. I n'y 
a là aucun caractère d'authenticilé, et. M. de Ficalho (Bote- 
dim annual de la Sociedade Broteriana,, (1882), p. 49) à 
dû reconnaître également que, pour ces raisons, l’exis- 
tence du L. bipartita en Portugal est des plus probléma- 
tiques. La description de cette espèce donnée dans le 
Prodromus floræ Hispanicæ (II, p.563) s'applique au 
L. tinogrisea et c'est évidemment cette plante que Pau- 
teur-a eue sous les yeux. J’ajouterai que le n° 1395 des 
exsiccata Willkomm a été distribué par ce botaniste sous 
le nom de L. linogrisea, et non comme Z. bipartita. 

Hab. — Inarenosis maritimis prope oppidum À lbujeira 
_ Feb. 1846 — (Willkomm, ewsice, n° 1395l). — Char- 
neca d'Espiche — Apr.1881 —(J. Daveau). 

G. Rouy, 
(A suivre.) ADCETES 


APTÉROLOGIE 


“LA GARRAPATA DU MEXIQUE 
Par P. MÉGNIN Nas 


sous le nom de Garapatte,-Moquin-Tandon, dans sa 
Zoologie médicale, décrit et figure-un Ixode du Brésil qui 
vivrait aussi dans plusieurs autres parties de l'Amérique, 


et qu'il regarde comme le même que l’Zxodes nigua de 4 


Guérin-Menneville (4Acarus nigua, de Geer, ACarus amer 
ricanus Zinn.) Cet Ixode s'attache aux personnes qui 
pénètrent imprudemment dans les taillis, introduit son 
rostre dans la peau dont il ne se détache que quand il est 
wonflé outre mesure, et provoque le développement d'un 
point rouge dont il occupe le centre en produisant des 
douleurs cuisantes et pénétrantes. 

_ Il y a au Mexique un parasite qui s'attache aux hommes 
et aux animaux et qu’on appelle aussi Garrapata ; On a pu 
constater ses effets sur les hommes et surtout sur les che- 
vaux de 
du Mexique. Je ne le connaissais que de réputation ei j'ai 
été très heureux d'en recevoir dernièrement de nombreux 
exemplaires que-m’a envoyé un de mes correspondants 


scientifiques, M. Alf. Dugès, professeur. au collège de | 


Guanajuato. Expédié dans une simple lettre ils me sont 
arrivés parfaitement vivants et le sont encore ‘quoique à 
jeun depuis plusieurs mois. bi . 


M; Dugès a parfaitement reconnu que ces parasites ! 


n’appartiennent pas au genre Ixode, mais au genre Argas, 
à cause de leur rostre infère, de V’absence d’écusson: ce- 


phalo-thoracique dorsal et de l'absence de caroncules à 
l'extrémité des pattes où existent seulement deux forts 
crochets, et il me fait l'honneur de me le dédier en le nom- 
mant Argas Megnini dans la Naturaleza, T. V; p. 195, 
1883, où il le décrit. Cette espèce d’Argas est voisine des 
Argas de Perse, mais il en diffère par son tégument lisse 
et non gaufré, portant seulement des poils très fins, clair- 
semés sur toule la surface du corps, poils qui, chez les 
nymphes et chez les mâles sont remplacés par de petites 
épines. La couleur du corps est d’un gris ardoisé foncé et 
celle des pattes et du rostre blanc-jaunâtre. La laille des 
femelles est de 5 à 6 millimètres et celle des mâles d’un 
tiers plus petite. La forme du corps est spéciale : discoï- 
dale antérieurement et postérieurement, il parait légère- 
ment étranglé à la hauteur de la quatrième paire de pattes ; 

la région antérieure est plus large que la postérieure et 


présente en avant un léger angle saillant. Des dépressions 
symétriques existent en dessus ei en dessous, et le bord 
du corps est épais sans simuler pourtant un ourlet comme 
dans les Argas de Perse. 
Les caractères spéciaux de l'espèce existent surtout 
dans la structure du rostre qui est conformé comme chez 
tous les Argas, c’est-à-dire constitué par une lèvre coriace 
_ résullant de la soudure des mâchoires et de la longuette ; - 


LA d'une paire de mandibules protractiles ; enfin d’une paire 


de pulpes maxillaires cylindriques à quatre articles. Ges 
caractères spécifiques sont les suivants : la lèvre est lan- 


|’eéolée et garnie en dessous de 8 rangées de dents, — 


(chez les Argas de Perse, ces rangées sont au nombre de 4), 


| — les mandibules présentent aussi quatre dents en deux 


notre corps expéditionnaire lors de la campagne. 


Ê rangées de deux chacunes et divergentes, tandis que chez 


“les Argas de Perse ces dents sont au nombre de trois Sur 


| un seul rang accompagnées d'une dent supplémentaire au 


côté externe du dard. (Voyez pour cela les figures du Mé- 
moire sur les Argas de Perse, par Laboulbène et Mégnin, 
dans le Journal d'anatomie, 1882.) Tous les caractères 
énumérés ci-déssus de cel Argas mexicain sont faciles à 
constater dans le dessin groësi que j'ai éxéeuté ; les spéci- 
mens qui m'ont été envoyés par M. Dugès ont tous été 
récoltés dans l'oreille d’un cheval. 


NOTE 


Nous ‘venons de recevoir la note suivante et nous 
nous empressons de la publier pensant qu’elle intéressera 
nos lecteurs botanistes. 

Toulouse, le 4er juillet 1883. 


310 


LE NATURALISTE 


pages réservées aux deux familles de la Cryptogamie qui 
occupent la plus grande portion de mon temps, ne saurait 
être considérée comme une atténuation à ce que j'ai sou- 
vent dit, développé mème, pour combattre la théorie Algo- 
Lichénique. Cette théorie a fait son temps, de même que 
les deux familles des Lichens et des Champignons bien que 
affines, ne peuvent et ne doivent pas être fondues ensem- 
ble ; la faille des Algues, par des caractères peut-être 
plus opposés encore à ceux des deux autres familles, doit 
demeurer isolée. Les lecteurs du Nafuraliste connaissent 
le point exact de la démarcation entre les Lichens, les 
Algues et les Champignons; ils voudront bien ne voir 
dans cette autre publication, que mon désir de suivre les 
traces du regretté L. Rabenhorst, le savant vulgarisateur 
des cryptogames européens. 
Deux publications en nature fort appréciées et malheu- 
reusement trop rares aujourd’hui, parce que le nombre 
des cryptogamistes s’accroit de plus en plus, les Siterpes 
Vogeso Rhenanæ de J.B. et J. A. Mougeot, Nestler et 
W. Schimper (1810-1860) et les Plantes cryplogames de 
France de Desmazières (1835-1851) sont les seules collec- 
tions qui renferment des Algues terrestres des lieux 
humides exposés à l’air libre et des eaux douces de la 
France. Mougeot et Desmazières furent contemporains. 
Ils s’aidèrent réciproquement dans leurs publications 
inspirées par le même amour de la science. Le cryptoga- 
miste du département du Nord n’avait pas cessé de faire 
de fréquents envois à son ami le cryptogamiste des 
Vosges, particulièrement en Algues et en Champignons ; 
et, c’est en partie, ces Reliqui®æ, destinés à la continuation 
de l'œuvre portée dans ces derniers temps jusqu'à la 
15° centurie par MM. Mougeot fils et P. W. Schimper, au- 
jourd’hui cloturée, que le botaniste de Bruyères a bien 
voulu nous permettre d'utiliser. Ce don précieux à été le 
noyau de la publication actuelle. Mais Desmazières n’était 
pas le seul collaborateur des Stirpes. Parmi les envois 
publiés ou non par J. B. Mougeot, l’ensemble des liasses 
_en magasin nous a donné des approvisionnements d’un 
grand intérêt dûs aux récoltes du savant éditeur des Sér- 
pes d'abord et de ses amis très aclifs de A. Brébisson, 
Godey, Lebailly, voués, on le sait, au culte de l’Argolo- 
gie et parmi les pourvoyeurs de la première heure, des 
récoltes en fort bon état de Bory de Saint-Vincent, de 
Gaillardot, de Bouteille, de Godron, ete. Au nombre des 
botanistes alsaciens ou fixés dans les régions voisines, 
nous avons réuni, toujours du même fonds, les envois 
d'Alex. Braun, de Buchinger, de Kneiïf, de Larch, de Link, 
de Muhlembeck, de Schoultz, ete., etc. La part contribu- 
- tive la plus étendue de ces précieux matériaux algologi- 
ques dont nous avons à disposer, consiste dans les prépa- 
rations de Demangeon. Parlant de ces derniers Reliquiæ, 
A. de Brébisson disait : « Les algues du botaniste de 
Remiremont sent préparées avec cette adresse el cette 
patience qu'aucun botaniste n’a su pousser plus loin, » 
J. F. Demangeon estrappelé par les lichens et les algues 
auxquels de Brébisson et Mougeot ont imposé son nom et 
qui sont restés dans la nomenclature actuelle. Il fut le 
eompétiteur de Thuret, de Derbès et de Solier au concours 


du-grand prix des sciences physiques proposé par l’Aca- 


démie des sciences. Explorateur plein de zèle de tous les 


cours d’eau de l'Alsace, il trouva malheureusement Ia 
mort dans les flots de la Moselle où il était tombé acciden- 
tellement. IL légua par testament ses collections et ses 
nombreux dessins d’algues à son ami, M. Mougeot. L’in- 
fortuné Demangeon, dont l'éditeur des Séirpes a fait sym- 
pathiquement connaître les recherches d’une longue suite 
d'années (Annales de la Société d’émulation des Vesges, 
tom. VI), était un dessinateur fort habile, ses prépara- 
tions que nous allons distribuer sont admirablement bien 
réussies. 

Il eût été plus exact peut-être de dire : Algues des eaux 
douces de l'est et au nord de la France, si notre publica- 
tion eût été limitée à la distribution des seules récoltes de 
Braun, de Brébisson, de Demangeon, de Desmazières, de 
Mougeot, etc. Mais nous avons l'intention de faire con- 
naître nos récoltes mé ales et nous avons la promesse 
de la collaboration de botanistes fixés sur divers points de 
la France ou des pays limitrophes, toutes dispositions pri- 
ses pour justifier le titre de notre recueil. A la pari de 
M. de Brébisson, afférente au nord-ouest de la France sera 


- jointe celle d’un ancien collaborateur du botaniste de Fa- 


laise, notre excellent ami et collaborateur actuel, M. le 
D: Ch. Manoury, le monographe bien connu des végélaux 
siliceux. 
Nous osons espérer que nos souscripteurs aux Lichens 
et aux Fungi gallici eæsicali voudront bien s'inscrire 


pour recevoir les Algues d'eau douce de France. La pre- 


mière centurie (un portefeuille in-4), sera livrée incessam- 
ment au prix de 20 francs, ou échangée avec des publica- 
tions de même nature. Nous compléterons successivement 
notre exsiccata par des dessins analytiques pris sur le vif 
lindiquant l’organisation de la fructification et des lissus 
et dont l’ensemble formera un Gen°ra complet de la fa- 
mille. 
C. ROUMEGUËRE. 


UN HOMME CAUDIFÈRE 


Nous lisons dans un journal politique de Paris la note 
suivante : LL 

« Il paraît que l’on vient de trouver sur les confins de la 
république Argentine et du Paraguay, des Indiens munis 
d’un appendice caudal. | 

« Il y a au Paraguay un district nommé Tacuru Tuyu, 
habité par des Indiens Cuayacuyes qui auraient des queues; 
non pas une queue à la manière de ce que les fils du Cé- 
leste Empire portent élégamment enroulée autour de leurs 
cränes aux tons cuivrés, mais une vraie queue, absolu- 
ment comme les singes, les chiens, etc. 

« Prenant naissance au bas des reins et formantcomme 
le prolongement de la colonne vertébrale, l'appendice 
caudal des Indiens en question atteint une longueur qui 


. . CE: ’ 1 » 
| varie suivant l’âge. Ce phénomène étrange aurait été ob- 


servé pour la première fois chez un petit garcon de huit 
ans, blessé lors d’une attaque faite par les Indiens Cuava- 


LE_ NATURALISTE 


311 


cuyes contre la plantation d'un riche Argentin, M. Fran- 
cisco Goicochoa. 

« Les Indiens ayant été repoussés, avec perte, se sont 
enfuis précipitamment, laissant le blessé aux mains des 
gens de la plantation. L'enfant a été soigné, guéri, et 
amené à Posadas dans la république Argentine, résidence 
de M. Goicochoa. 

« C’est là qu’on a constaté que le jeune Indien, d'une 
laideur repoussante du reste, était orné d'une queue d’en- 
viron huit pouces, ce qui permet de supposer que les con- 
génères ayant atteint leur completdéveloppement peuvent 
avoir un appendice caudal d'environ un yard de long. 

« Un médecin italien, le docteur Pizzarelli;-a examiné ce 
curieux phénomène ; il garantit l'exactitude de l’histoire 
qu'on vient de lire. », 

Il est évident que la queue existe chez tous les mammi- 
fères ; alors même qu’elle n’est pas apparente à l'extérieur, 
conuné il arrive chez plusieurs d’entre eux, elle n'en 
existe pas moins; seulement, dans ce cas, elle est rudi- 
mentaire et cachée par les parties voisines, L'homme nor- 
mal est de tous les animaux celui dont l'extrémité opposée 
du rachis, c’est-à-dire la tête de cette queue rudimentaire, 
qui n’en est qu’une dilatation, se trouve le plus dévelop- 
pée, Chez l’Indien, quinous occupe, il doit y ayoir un pro: 
longement des vertèbres coccygiennes; mais les muscles 
de la queue, qui existent même chez l'homme ordinaire, 
ont-ils assez de puissance chez cet Indien pour imprimer 
un mouvement quelconque à cet appendice ? C'est ce que 
la note ci-contre ne nous enseigne pas. 

Le même journal termine par ces mots : 

« Le jeune Indien a été photographié sous toutes ses 
faces : si réellement cet Indien caudifère n’est pas un 
mythe, sa place ést marquée d'avance chez Barnum, le 
grand entrepreneur de phénomènes des temps modernes.» 


Nous donnons cette nouvelles à nos lecteurs sous toutes, 
réserves ; cette note américaine pourrait être un canard 


à qui l'on ferait peut-être bien de couper les ailes. 


BIBLIOGRAPHIE 


Nous n'avons pas à présenter aux lecteurs du Naturaliste 
le Dr Ed. Bonnet. Tous ceux d'entre eux, qui s’inté- 
ressent aux choses de la botanique, ont gardé le souvenir 
des articles si concis et sisubstantielsqu'il a donnés à celte 
place mème, et ont regretté de ne pas lui voir continuer 
ses intéressantes suites de « Notes sur les plantes rares ou 
critiques des environs de Paris » ainsi -quela Revue des 
plantes nouvelles de la Flore française. 

Avant de partir pour la Tunisie, où il achève en ce mo- 
ment, avec M. le D' Cosson et quelques savants, l'explora- 
tion de la partie nord de la Régence, le D' Bonnet a terminé 


et on vient de livrer à la publicité une Petite Flore Pa- | 


risienne (1) dans laquelle nous retrouvons les qualités 
DROIT 0 NII d 

(1) Petite Flore ?Parisiénne, contenant la description des familles, 
genres, espèces et variétés de toutes les plantes spontanées ou culti- 


: rappellent la Flore de. Normandie de, Bré 


habituelles de l’auteur, c'est-à-dire une netteté d'idées, une 
clarté dans les descriptions, une parfaite connaissance du 
sujet, qui en font un livre à part au milieu des flores à 
l'usage des étudiants qui ont paru jusqu'ici. 

Le plan que notre ami a suivi peut se résumer en peu de 
mots. Qu’une plante soit mise entre les mains d’un élève, 
la Petite Flore lui fournira d'abord .un tableau. dichoto- 
mique l’'amenant à la connaissance de la famille. Si les 
genres de cette famille sont un peu nombreux, dépassent 
deux ou trois, de facon: que leurs caractères ne soient pas 
immédiatement comparables, de nouveaux tableaux amè- 
nent à la connaissance du genre, puis, Si cela est nécessaire, 
d’autres tableaux conduisent à l'espèce. Nous: engageons 
les amateurs de plantes à soumettre.au contrôle quelques- 
unes de ces dichotomies, et ils seront comme nous charmés 
de la précision des caractères sur lesquels l’auteur s'appuie; 
de la facilité qu'ils présentent à reconnaitre; seul un 
homme-complétement en, possession de son sujet, ayant 
vu par. lui-même, connaissant les plantes par l'étude 
sur le terrain et dans le laboratoire, pouvait. arriver. à ce 
degré. de facilité et.de correction: Mais Je rôle : d’une 
flore ne se limite pas à faire connaitre un nom ; il faut, une 
fois l'étudiant en possession de la dénomination de la 
plante, que d’abord il s'assure qu'il n’a pas erré ensarrivant 
à elle, puisqu'il apprenne à voir ce qu'elle présente d’im- 
portant à connaitre. — C'est le but de descriptions des fa- 
milles, des genres et des espèces, toutes faites avec un soin 
extrème, et dont nous pouvons dire qu'aucune ne dépare- 
rait un ouvrage de l’ordre le plus relevé. Rien d'’inexact, 
rien d'incorrect, rien qui ne soit à la hauteur de. la science 
actuelle, ce sont là des qualités qui pour être négatives, 
n’en sont pas moins estimables. La plante mise à côlé de: 
sa description çadrera toujours. avec elle et l'étudiant sera 
toujours sûr,que si l'auteur a donné un nom: à un. organe 
à une forme ou disposition d'organes, il peut les accepler 
et les noter comme l'expression réelle à adopter. 

Par sa dimension.et sa disposition. typographique, qui 

sbisson ‘et -celle 
de l'Ouest.deLyodd la « Petite Flore parisienne.» forme un 
petit volume des plus maniable et commode à consulter. 
La disposition des familles est celle de De ,Candolle, la 


phyllées sont placées à la suite, entre elles et les Urticées ; 
lesilicinées, Buxacées et Ampélidées entre les Célastrinées 
et les Papillonacées. Mais ces remaniements s'appliquent à 
des familles peu importantes et ne touchent que d'une: 
facon insignifiante à l’ordonnancement général. 

DR 


vées en grand dans la région parisienne, avec des clefs dichotomiques 
conduisant rapidement au nom des plantes, etc. par le Dr Ed. Bonnet, 
préparateur de botanique au Muséum d'histoire naturelle, membre de 
la Société botanique de France, etc. Paris, 1883, un vol. in-18 jésus de 
540 pages. é 


312 


LE NATURALISTE 


Nous devons aussi au D' Bonnet le redressement de 


quelques dénominations adoptées à tort: Où sait iétme | 


des lois, la plus sévère de la botanique, el q 
avec le plus de raison parce qu’on lui! de 
l'ordre dans la nomenclature, c'est la loi + 


nom le plus ancien, à condition bien entendu de ne pas 


remonter aux auteurs antélinnéens, doit-touj 
adopté, le nom venu après rejelé. Les rechére 


urs- Jêtre 


nombre e noms généralement usités ne sont pas les plus 


Tels sont pour les genris, 18 noms “de Sieglingia substi- 
tué à Danthonia, Trichera à Knautin, Pervinca à Vinca, 
Belladona à Alropa;et, parmi les espèces : Medicago 
arabica Al. à M. maculata Willd., Sedum pruinalum 
Brot à S. elegans Lej., Ononis subocculta Vill. à O. Colum- 
næ All, Peucedanum gallicum Latourr. à P. parisiense 
DC., Fœniculum capillaceum Gilib. à F.officinale All. etc. 
D'autres rectifications sont faites pour redresser des attri- 
butions inexactés, par exemple Ranunculus flabellatus 
Desf. var. acultilobus Freyn. remplacant R. Chærophyllos 
L. ;, Helleborus occidentalis Reut. remplacant 7. viridis 
L. etc., etc. Il faut que tôt ou tard ces changements soient 
faits, el tout en comprenant qu’un des maîtres, de la bota- 
nique parisienne n'ait pas paru leur être, sympathique, il 
n’en est pas moins vrai qu'on doit s’y résigner, quelque 
trouble que cela apporle dans des habitudes acquises, Il 
est à coup sûr désagréable d'être obligé, de changer le 
nom de A/ropa Belladona, consacré par un Jong usage 
en celui de Belladona baccifera ; maïs ilfaut penser aussi 
aux nouvelles généralions à qui nous allons rendre Je 


qui n'auront plus à subir le coup de ces changements. 

La flore de Paris a élé si bien étudiée qu'il y avait peu à 
espérer trouver du nouveau. Cependant quatre espèces 
nouvelles, les Ranunculus confusus Godr., Viola elalior 
Fries., Valertana excelsa Poir., Arlemisia selengensis 
Turez, viennent prouver que même en laissant de côté les 
plantes nouvelles que nous apportent les naturalisations, 
il y à encore quelque chose à faire dans ce sens. Nous ne 
parlons ici que des espèces que pourrait admettre l’ortho- 
doxie linnéenne la plus pure. L'auteur n’a cependant pas 
dédaigné et rejeté à priori les formes plus ou. moins 
autonomes auxquelles on donne le nom de petites espèces 
ou d’espèces jordaniennes. C’est même un des cûtés 
originaux de son travail que la recherche dans la CHER 
scription de la flore de ces formes 
des types linnéens ; seulement, d'accord en cela avec le 


| savant auteur de la flore de la Gironde, M. Clayaux, dont 


on entretenait dernièrement les lecteurs du Nafuraliste, 
M. Bonnet ne donne pas à ces formes une valeur égale aux 
anciennes espèces ; il les décrit, dans un caractère ps 
petit, à la suile de l’espèce à laquelle ont peut les. ratta- 
cher, ou dont on peut considérer qu'onles a démembrées. 
Nous ne saurions trop féliciter M. Bonnet de ne pas ayoir 
passé purement et Simplement l'éponge, comme . Ses 
devanciers, sur ces formes siintéressantes et cire vent 
de si graves et importantes questions, mais au contraire 


s Hiblio- | 
graphiques du D' Bonnet lui ayant prouvé qu’un certain 


d’avoir appelé l'attention sur elles et de les avoir signalées 


[aux observateurs: Ce n’est pas par des négations mais par 
| Hétude et l'observation que se résolvent les difficultés de 
ir. la sciénce. 


Comme ont le voit, le travail surlequel nous ‘appelons 


l'attention des lecteurs du Mafuralisle, sous son titre 


modeste, est un livre qui a sa place non pas seulement 
dans la poche de l'étudiant herborisant, mais encore dans 
la bibliothèque du botaniste ou sur la table de son 
herbier. 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


M. Gaudry a lu dernièrement, à l’Académie des sciences, 
une dépêche apportant de bonnes nouvelles de notre expédi- : 
tion zoologique qui, à bord du Tatisman, drague l'Océan 
à la hauteur des côtes de Portugal et de l’Afrique occi- 
dentale. 

La dépèche est datée de Santa-Cruz de Ténériffe et a élé 
envoyée le 29 juin. La navigation a été heureuse; le mat$- 
riel fonctionne bien; la corde métallique a pu ramener 
d’une profondeur de 1000 mètres, un bloc de pierre pesant 
100 kilogrammes. La collection du Talisman est déjà 
considérable. 

M. le professeur Alphonse Milne-Edwards possède une 
magnifique collection de crustacés; les uns appartien- 
nent à des variétés nouvelles et DS autres sont 
identiques à ceux de la mer des Antilles. 

On possède des animaux très curieux doués d'organes 


| lumineux. L’abondance est telle qu’on ne sait si on pourra 
service de leur léguer une nomenclature plus correcte et | 


apporter en France tous les individus. Quant aux mollus- 
ques, outre des espèces jusqu'ici inconnues, on a trouvé 
les espèces africaines, méditerranéennes; et celles qui 
vivent d'ordinaire dans les régions froides, sont venues 
se répandre dans l'Océan à des | grändes distances de leurs 
lieux d'origine. Les appareils électriques permettent de 
continuer, durant la nuit, les recherches que l'on com- 
mence pendant le jour. « Rarement, a dit en terminant 
M. Gaudry, on aura effectué une campagne zoologique 
aussi fructueuse et composée de spécialistes aussi émi- 
nents que ceux qui sont à bord du Talisman. » 


* 
** 


La société américaine pour l’avancement ds sciences, 
tiendra sa 32° assemblée le 15 août à Mimeapolis, 


OFFRES ET DEMANDES 


M. A. Grenouilloux, 40, rue de Paris, à Nevers, désire 
échanger les ouvrages suivants : Hyménoptères, par Saint- 
Fargeau 1, 2 et 4 vol. reliés. Walkamaer, Insectes aptères 


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sont en bon état. 


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Le gérant, Émile DEYROLLE. 


4547. Paris. Imp. A. L. GuiLLor, 7, rue’ des Canettes. 


FR TES 


de 


3 Année | 


N° 40 


45 Aoùt 1883. 21 


. LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


‘Paraissant le 1" et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE ? 
A RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 
Au bureau du journal 


RUE DE LA MONNAIE, 23 


ABONNEMENT ANNUEL : 
Payable d'avance en un mandat-poste à l'ordre du Directeur. 


France et Algérie. .... 
Pays compris dans l’Union postale, ... 
Tous les autres pays... 

(Affranchissement compris) 


s FRERE Es G fr. » 


ÉMILE DEYROLLE 


DIRECTEUR 


Secrétaire de la Rédaction 


_ LES ABONNEMENTS PARTENT DU ]l* JANVIER. DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d’échange et de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


————— 


SÉANCE DU 16 AvRIC 1883 


De l'orientation des feuilles par rapport à la lumière. 
— Note de M. E. Mer. 

Les feuilles s’orientent de manière à recevoir la lumière 
parallèlement ou perpendiculairement à leur surface ; elles 
sont dites dans le premier cas, parhéliotropiques, et dia- 


 héliotropiques dans le second. Les premières, éclairées 


également sur tout leur contour, ont une structure }omo- 
gène où symétrique ; les dernières ont une structure élé- 
rogène. où dissymétrique, parce que les différents points 
de leur contour sont également éclairés. Les feuilles 
parhéliotropiques sont généralement sessilés, filiformes, 
cylindriques ou aplaties avec les deux faces identiques ; 
les feuilles diahéliotropiques sont munies d'un pétiole et 
d'un limbe plan, ayant les deux faces différentes. Mais 
entre ces deux types extrêmes, on rencontre une masse 
d'intermédiaires présentant tous les degrés d’obliquité par 
rapport à l’horizon, ce qui entraine des variations CoTrres- 
pondantes de constitution. L'intensité de la lumière agit 
également; si élle devient trop forte, les feuilles diahélio- 
tropiques se placent en parhéliotropisme ; l'inverse se pré- 
sente, en cas de lumière trop faible. Dans l’espace, les 
feuilles sont soumises à l’action combinée de la pesanteur 
(apogéotropisme) et de la lumière (parhéliotropisme ei 
diahéliotropisme). Soumises pendant la croissance, et 
renversées, à l’action de la lumière milatérale, elles se 
redressent par le fait de l'apogéotropisme, et s'inclinent 


vers elle, en se plaçant sans se retourner dans sa direction, 
(parhéliotropisme), ou de façon que le plan supérieur du 


limbe: soit perpendiculaire à celte direction (diahéliolro- 
pisté} par suite d’une torsion du pétiole.. Ces différentes 
forces peuvent agir en sens pareil ou en sens contraire, 
et déterminer chez les feuilles d’un même. individu des 
orientations ou structures différentes. Ainsi examinons la 
flèche d’un Abies exceisa, les feuilles sont cylindriques et 
presque verticales ; l’apogéctropisme domine ; si nous 
considérons un rameau, nous verrons que les aiguilles de 
la face supérieure sont légérement aplaties; sur la face 
inférieure, elles sont aplaties davantage, s'étalent hori- 

tal tendiahéliotropi ,etens’écartant, ménagent 
un espace libre permettant aux aiguilles inférieures de 
recevoir aussi la lumière. Cet espace libre ou raie longitu- 
dinale fait défaut dans les rameaux d’Epicea peu vigoureux 
ou à végétation languissante; les aiguilles de la flèche 
s’inclinent alors vers l'horizon, cédant à la tendance vers 
le diahéliotropisme, par l'influence d’une lumière peu in- 
tense; c'est ce qui se passe dans les lieux ombragés. 
L'action de la pesanteur et de la lumière se fait surtout 
sentir à l'époque de la plus grande croissance des feuilles ; 
la première n’agit plus sur les feuilles adultes, tandis que 
la seconde subsiste encore quelque temps. Retournant une 
branche, les jeunes feuilles se redressent et s’orientent, les 
vieilles s’orientent un peu sans se redresser. Un rameau 
vertical d'Epicea garni de feuilles adultes, étant placé 
horizontalement, ou un rameau horizontal étant redressé, 
on ne fait pas paraître la raie dans le premier cas, et on ne 
la faït pas disparaître dans le second. L'orientation accom- 
pagnée de polarité s’éteint donc moins rapidement qué 
lorieñtation simple. Si on place devant une fenêtre une 
germination dé haricot, de facon que les deux premières 
feuilles Soit dans un plan perpendiculaire au plan de la 


 fénètré, on voit les limbes s’incliner vers la lumière. Le 
ST ;" ARESE EE 


plus rapproché de la fenêtre s’infléchit el son pétiole s'e- 


314 


LE NATURALISTE 
HT ITA ŒIET AZ 


"y 7 


_loigne de la tige, tandis que le plus éloigné se relève tandis 


que son pétiole se râpprocié dé‘latigerCesihoiwemänts, 
dont le siège l'esf'däns les renflements môteurs, se prod 
sent ici sous l'infueñce  directricër seulb ‘de So tumière:; 
mais cellè-ci cepéndant n'éstpaË seulé ewitaüseyéarwn 
rameau de lilas étant’ placé retotité klans Y'obsqurité; oh | 
voit les feuilles se redresser et s’orfèntenärpemprès. cotée 
au jour. Y a-t-il là une action fndwétide dela lumièredt | 
une influence héréditaire ? Des’éxpérences .titérieutés | 
nous renseignéront probablement à cet'égard. °4q019v9b ! 
P LE 1f (CS 40 à | ès A 
.9J0{15qmM02 
19H76 29,1 
T6 1 6 


————— 


SÉANCE DU 23 ayriL 1883 


Échinides jurassiques de l'Algérie. — Note de M. Got- 
téau. | ; 
On rencontre en Algérie lés terrains jurassiques les plus 
anciens dans le Tell où ils présentent presque tous” leurs 
étages, mais sont pauvres en fossiles à caüse" 4e let con- 
ER 
tact avec les roches primitives et “éruplives qui 1ès ônt 
transformés et rendus cristallins le plus EUVERE Ctix 
des hauts plateaux spatendne au, ue Der 
et au kimmeridgien, el renferm ate: 'éth 


&2) DAST U 


nt plusieurs nue HAE 


do 
de l'oasis de Chella der 1e è disèn 
de Djebel-Seba, al un kia Li LAVER “Femas ||: 


quables par l'a DES et +" pellé Conkér ation dé 

fossiles. A giine ad fe Rd Hi 

breux oursins die ee ne LE ÉLUS oh 

a recueilli 47 échinj Lndes JR à 1 ia rue 

seule est ne 

pèces appartiennent au, è su 

Lan Spa ir au Le nn fai Li se 
Géryville. Sur ces ï espèce 


presque aux mêm Seat À fre Sr re 4 
les plus caractéristiques, “nou LS pr OU 9 ME PS 
corallinus, Pyvaster Gressiyt ‘Cradmis” Hero 
C. carinijera, Hemicidaris AUS A: trkhior 
Pseudocidaris rer pe Acroëtà Hnbbefis, l ph 
diadema planissimum, Glypticus niehogypnibs, ete. 
Nous indiquerons parmi dé, éébètess Fa ee Pygiras 
Durandi, et P. geryvillensis, qui < se dis tingtent t fäile- 
ment des nombre) x Pygurus fiaskt ues sn 


docide ds ÿ s, fin 
Fa He us Li été" et bordée ab 
sn MAR 6e aie e PE 41 
Be 
faces a lie Lo nie di Len parts | 
mia à Fe n A rein ieure 


Hg PE 4. ZE 
Re 


THent. 
ban | mien 
AE rs a eJuras “ju  . e ë a us 


[l aie ga sn ses. i dE de Bigftt FSC 


suivant qu'on éxamine ceux de la face süpé- 

rieure ou ceux qui,se xapprochent du péristome. Une 
espèce, connue seulement par Ses radioles, le Pseudoci- 
darts perlensts? “rire ‘dans hs lé corällien de la Rochelle, 
est commun-au;bivouag:de Djebel- -Seba; ses radioles sont 
grands,trapus; inégalement anguleux,. aplatis tantôt sur 
an-point; tantôt sur un,autre; cette forme curieuse et spé- 
+wiale à.cette espèce provient de ce que le test étant-relati- 
fvement de petite taille, et les tubercules médiocrement 
développés, les radioles rapprochés et pressés ont été 


: || gênés dans leur accroissement, d’où l’aplatissement irré- 


gulier mais caractéristique, sur un ou plusieurs côtés, de 
tous les individusrde cette curieuse espèce. 


F'oarrroi 


SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE 


_" SÉANCE DU 8 JUIN 1883 
296 2116D TEE Y 


Out sE 236 2tatto xr 


ITU 2) 
Présidence de M. Bureau ” 


-ibM: le, Secrétaire.signale, parmi des ouvrages ofïerts à la 
pe oeil sr ds ne Lane de la Côte- 407 


FE Mn MS 
hybride, que, d'accord avee M. A 


| nomenclature de Schiede,.il croit, a dunct- 


oo TUE Fe 161 51943 13%08 

ae ann indique 1è  chenopoe 
Do TE D SE ss 
ne et n. qe eu 
ions & paume MO: 


3 

D; 41 a Lu 
groupe area au 1 es ie fe, parement 
xaminé ces d x plantes : la 
première est une Pr Pre de t'tiétion sylvie, 
dont les sépales et les feuilles involucrales sont pr dé- 
ment modifiées, L'ÆJieracium est celui que Schultz a pu- 
blié (Herbar. normale) n° 311 bis)sôus le nom d'A, præal- 

tum Vill. var decipiens Fries. 

M. Roze présente des échantillons _ de Seigle por- 
tant:des 4ètes:ascophores, dont, Fa CA] pnaer 
ainsi qu'il Age Re constaté, avec PRE e % florai- 
son du/Séi8fe. mimihique/ ensuite le:résuHtat de ses 
recherches sur ; pianos chez les Azolla; il a étudié 
avec beaucoup de soin fé dévéléppéhent de l'organe mâle 
de l'A. filiculoides. 

M. ' Pe a ni un appareil aussi simple qu'ingé- 


ce EE “ht Ars faciles, et qui lui 
ue NUS 


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; mes LU ENG RE AANIUP XW99 HO s1veit dniihincele li AIS ASIE élanl réellement DER que 
GOISENTZ nir92:e 399029 ' 
alisriodilsi-ah iMrésidenee fe AL À Mans, “1107 vogue | -Liiméca eute-en vue d'autres au contraire, Supposent que 
is PT eienslaque rnb || lar-diaghase sèt dernom, du .Mantissa, s'appliquent à une 


me à Van Miéghem ôftre a da(Sotété le Sdfascivute, eonite- 
nant Ta cryptogamié! de s6û 19aWé 4e Botanique, DAS TE 
M. "3: Vallot présénté/tn Vote THtrtité 10 Rebnercnes | 
Bio hiques Suñ'id terre étalée et S08 rapports 
avec la distribution géograpniqué\aësi prañtes (ANA 
résuie les 6bservations qu'il’ à publiées dans cetouvrage, 


résque toutes les cchiclusions’'sont en faveur de l'in 
née ‘chimique du sol! toit énfaisänt”souvént: vesséntir | 
at ri revient ficontestabléfienlaT'intuieneepiysiques) | 

‘M. Malinvaud dit que tous ceux qui s'occupent de géo-| 
graphie botanique consulteront-avec fruit cette nouvelle! 
publication. En soumettant au contrôle de l’expérimenta- 
tion les théories en présence sur ces questions controver- 
sées, M. Vallot a fait la’ preuvede leur insuffisance et en 
mème temps donné un bon exemple de l'efficacité de la 
méthode expérimentale qui, là comme ailléurs, peut seule 
conduire à la vérité. . 

M. Bonnier lui demande s'il n’a pas essayé, dans ses | 
expériences, de Sopsirae les plantes aux effets de la lutte 
pour l’existence 

M. NU Répoñd à qu'il end à'reniphir tete cofidi- 

‘ion. Il s’émpr r'a, qua uähd! Sé$”rechérehes sûr co point 
die 

M 


t'plus” van és. "en Darren Hsoëété. 
. Prillieu né a 14 SOUiéLÉ AS dés qu'A'Eftars 
d’après BR et ët qui nétten Len pettie-Hinifore le ‘môde 
de germination es 6 étés du Péronbspork dé Vilne. 
Ün y voit 1e ne Es niniation se Hittiflor ét sé 
en . conidifèr AE 0978 -bro90sb coup ,obirdyd 
A paire a eut nee 
ai M. “Ch Royer cherche à établir que le‘ thpéretme te 
RÉSEUR a tout Se s'étrien d'u rhizomel SA) 
Dan iSur Un Va ll PCEit de 
io Lu tent Eae Pédte 
eñ conclut que D me a ait 
cellé d'une - L'absente”aë feuilles s'éxprique Parcéiqüe 
le rhizome e es réduit 1e SON phethfén rene? dors | 
49.16 busvailqhé Mn! 9h ! 


& RNIOHUPHA LOE SPI0OIOFST9] Sf10t 96; J89-9'911H5 10 


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Rs nom d'Erica Ds ns fe uns CSA le 


iférent 14 lite 


Forsk:ypoûreux;la plante de France devient L E. decipiens 
St+Aan.-Ghaubard-anété, le promoteur de,cette dernière 
ithéoriér(Fragat debot, eri..in Bull. Soc, Linn. Bor rà. 
8 1p1289), ebplus récemment, M. Debeaux a repris et 
développé (Ohserus sun deux esp. d'Erica, in Bull. Soc. 
se, Pyr Or. 22) avec venuenup de talent les idées de son 


| compatrioles 


Les arguments que Chaubard et ses partisans apportent 
à l'appui de leur manière de voir peuvent se résumer ainsi 
qu'il suit : 1° la diaÿnose du Mantissa et notamment les 
mots folia scabriuscula, breviuscula désignent certaine- 
ment'la plante de la région méditerranéenne et non celle 
de l’ouest de la France; 2° Linné indique son E. vagans 
in Africa eliam Tolosæ, ei, si VE. dicipiens St-Am. 
(E. ‘pagans  Auct. mul. )existe dans cette dernière localité, 


onng Ja, damais ‘trouvé dans l'Afrique boréale, l'habitat 


Anelque,im i mpOrlance à “le esquelles je ne m'a pesantirai 
RAGE EE ne pol es l'attention du lecteur. Le texte 
€ Fotia 1 leviusculas. (seu) sétbrius- 


ma qu e | FRA rd- a supprimé la conjonction, 
Sans Qi  phEstee da e dans le raie 
#, antherx ef ne À tæ) etc » et dans 
des Dserv al ire AS éræ, rt de y; en- 


fn d'après ce Nos 16 Mantissa altera aurait paru 
£h475$ çe qui. dus pas parfaitement exact, cette date est 
rl nt e édition du. Species, le Mantissa Il n’a 

été pp en 1771; p ar suile, | là description linnéenne 
delE, ans sa ARE pas, comme le disent les Obser- 
tions, : ure.de vin gt-deux ux ans à celle de l'E. verticilata 

Ée | etilest évident “ci le Mantissa est resté inconnu de 
Forskal puisque ce courageux explorateur était mort de la 
| peste à Djerim, le 17 juillet 1763, et que le Flora Ægyp- 


| tiaco-Arabica, n'a été publié qu’en 1775 par Niebuhr 


d'après les notes. et les collections laissées par Forskal. 
On; ignore généralement que le nom d'E. vagans a élé 


| créé. antérieuren ent au ne 13 dans la thèse soutenue 


@. rs So oi sr me ht rue Racine, 23, Paris, | 


‘Bruyère4d'Orient plussonnue sousle mom d’E, verlicilata ; 


don po le rates constitue donc une erreur évidente 
AtA4R 

4 se ns ments, pi principaux de la théorie de Chau- 
hard, il: son lent, d'oppo oser Li citations suivantes qui ont 


par Dahlgren,.l 19 dé bre 1770, sous la présidence de 
dinné; çe fravail qui hit ai de Ja détermination de cer- 
leines Bruyères. des es 4 A ro n'apporte dans | 
Ja question Te ROREURE S argument | important: il 
20Bslitue une pi RE EN NUE plus ‘Fôrce est done 
anse tenir à Rd is va Fe Quicétique votidra 
a LE 1 FA Pine qe Tobin ues 
A ne FA 
le RIUSIQUES FR RP A DOS me de pe 
Font à te Rervure n RO VO E à FRE ab 
: | es 
denticules, mais guet de cils râides, très courts el très 


A 


PESRESS 


ms à vise 


_que j’appporte à l'appui de cette opinion : bien que la dia- 


316 


LE NATURALISTE 


promptement caducs: si doné on examine, chez ces es- 
pèces, des feuilles parfaitement adultes, on les trouve 
presque toujours glabres ; on sait en outré que, par dessie- 
cation, les feuilles des Bruyères subissent -un retrait et 
que leurs bords se roulent fréquemment en ‘dessous, ce” 
qui rend l'examen de ces organes assez difficile à ün 6): 
servateur peu exercé; en somme, les feuillés de VE! vagäns | 
(E. dicipiens) peuvent done être, commé le dit fort bien 
Linné, « læviuscula seu scabriusecula ». Quart aTÉ. vertidil"! 
lala, il né possède pas toujours des feuilles aussi nette- 
ment ciliées que Chaubard l’a figuré (loc. cit., tab: 14,.f012) 
et j'ai trouvé, parmi les nombreux spécimens de cette 
espèce conservés au Muséum de Paris, des indivi- 
dus dont la plupart des feuilles paraissaient complète- 
ment glabres et lisses. Du reste, si le caractère que Chau: 
bard cherchait à mettre en relief eût été aussi constant 
que auteurle Supposait,ilaurait dû remarquer qué l’épithète 
læviuscula, contenue dans la diagnosélinnéénne; ne conve- 
näit pas à l'E. verticillata. Les descriptions des principaux 
auteurs s’accordent en outre avec mon interprétation ;:je 
lis, par exemple, dans le Flora græ [V, p.46) au 
sujet de l'E. manipuliflora Salisb. (E. verticilläta Forsk.) : 
« Folia glabriuscula; » l'English Puss (3 éd. IV, p: A1) 
décrit les feuilles de l'E. vagans « vi 'margines 
sometimes finely and remosely sortis, rot above 
and below except in the furrow » et Ta ch” dit: (FIG 0" 
1834, p. 603) en parlant de la même me MES Blätter" 
sind am Rande glatt oder auch nues! ae Netiger- 
gezähnelt. » ab L10: 
On a vu plus haut que Linné sobres ipaitle à à" 
son E, vagans l'Afrique et les environs de Toulouse} « ha- 
bitat in Africa eliam Tolosæ », ‘cette dernière station Bet? 
précise et se rapporte sans auéun dôûte/à/f#l Bruyère du 
Sud-Ouest; mais la première est fausse puisque ni TE 
vagans, ni l'E. verticillata n’ont été, jusqu’à ce jour, trou 
vés sur le continent africain. Commeñt donc interpréter | 
cette erreur du grand naturaliste suédois ? Est-ce en Sup 
posant, avec M. Debeaux, que « Linné a confondu la par- 
tie la plus orientale du bassin méditerranéen avec la por- 
tion australe de ce même bassin et qu’il a eu évidémment 
l'intention d'écrire in Oriente ». Je ne le crois pas et il me 


du avec son E. vagahs avec l'E, multiflora lequel, comme’on 
le sait, est assez commun en Algérie. Voici les arguments 


gnose du Mantissa rapproche l'E. vagans de l'E. herbacea, 
on ne peut pres ces deux plantes | soient bien différentes 
et œue toute + ave PE: mul ü 
tiflora : or, dans le Flora anglica (Am. "60 PR 1100) et k 
mo la 2 édition du Species Lt Fes ad é‘son 
multiflora en Anf a cette indication se apporte" 
ni DEN gans qu. Hi ét ira otre d@ 


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ium, a. ET né 5. ue ne c’est 
"usagé de citer, parce qu’elle a a. “ liée du 


e Linné et qu’elle fait PAIE des œuvres du grand natura: 


Le 


c'est-à-dire après avoir décrit l'E. vagans, Linné reproduit 
ou rectifie la ‘diagnose ‘de-l'E. multiflora sans jamais en 
modifier l'habitat; il cite simplement son Species et il y ren- 
voie le lecteur, preuve évidente, selon moi, que le grand 
naturaliste, considérait toujours la plante d’Angleterre 
comme appartenant à l'E. multiflora. Dès lors, il me parait 
rationnel d'admettre que l'indication de l’habitat africain 
de PE: vagans est dû à une erreur analogue à celle que je 
viens de signaler (1). 

Un-autre argument contre la théorie de Chaubard m'est 
en-outre fourni par les ouvrages de Smith, possesseur de 
l'herbier de Linné ; comment admettre en effet que cet au- 
teur n’ait pas reconnu le type authentique qu'il avait sous 
les yeux etqu'ilait décrit (F4. angl, p. 419) et figuré (Engl. 
Bot., tab.3), sous le nom d’E. vagans, la Bruyère d’Angle- 
terre, alors que ce nom. devait être réservé à la planté 
qu'il a indiquée-et fait: représenter dans son Flora Gæca 
(IV, p. 46, tab. 352) sous la dénomination d’E. manipuliflora 
Salisb...(E. verticillata. Forsk.)? Si, comme le suppose 
M. Debeaux, la Bruyère du littoral atlantique se füt trou- 
vée mêlée dans l’herbier de Linné à celle d'Orient, comment 
admettre que Smith ne se füt pas apercu de cette confusion 
et pourquoi aurait-il attribué à l’une plutôt qu'a l’autre le 

nom d’E. vagans ? 

Il suffisait du reste, pour lever tous les doutes, de re- 
courir en dernier- ressort à l’herbier de Linné qui fait 
aujourd’ui- partie des collections de la Société Linnéenne 
. Londres. À ma demande, M. Daydon Jackson, le savant 

ecrétaire de’cette Société, a bien voulu faire une vérifi- 
je me du type de Linné et le résultat de cet 
exaäméh a été des plus concluants : « Il n’y a dans l’herbier 
de Linné, m'écrivait naguère mon savant et obligeant cori- 
frère; qu'un seul échantillon sous le nom: d’E. vagans, 


| mälheureusement sans aucune indication de localité ; cet 
échantillon ne peut être rapporté qu'à l'E. decipiens 


St’Am: ; il semble avoir été ‘pris sur an individu petit et 
appauvri, en sorte que son port, sa vegétation, ainsi que 
la forme du calice l'éloignent de l'E: verticillata Forsk. » 
Coïclusions. = De tout ce qui précède, ‘il ressort : que le 
nomd’E.vaga vé à la Bruyère 
d’ Angleterre; de France et d'Espagne que St-Am. et quel- 
ques auteurs ont appelée E. decipiens ; cette dénomination 
est justifiée : 1° par l’une des localités citées dans le Man- 
tissa, 2° par la tradition transmise jusqu’à nous dans les 
ouvrages de Smith; 3° par l'examen du iype authentique 
conservé dans l’herbier de Linné. La plante d'Orient doit 
conserver -le nom: d'E; verticillata Forsk. plus ancien que 
que celui d'E. rer créé par enr œ ms 
 — 


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qui concerné Vhabitat: dé l'E. carn 


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317 


Lx CoRYCIA TÉMERATA is 


SES PREMIERE ÉTATS. 


11 3 TO 391 CHI 


FER Æ ; (NII 90 
ll existe dans la famille des Caberidæ un pelit genre. 


de phalènes, qui, s’il.ne brille pas par le nombre et l'éclat : 


des-espèces, est néanmoins composé d'assez jolis papil-, 
lons à l’aspect doux, agréable, et dont tout, jusqu’au nom, 
respire unÿ air 4e grâce et de fraicheur. C'est le genre 
Coryeia. 

Ce nom tiré de la mythologie comme beaucoup d’autres. 

n’a par lui-même aucun rapport aux Corycia papillons, et 
n’apporte aucune lumière sur leurs mœurs respectives ; 
mais ici il y’a un tel concours de circonstances et un choix 
d'expressions si heureux qu’on peut sans regret accorder 
quelques instants à l’'examen-de ce nom 

Corycie était une nymphe remarquablement belle, non 
d’une beauté orgueilleuse,-qui s'affiche, qui s'expose, qui 
chercheles aventures, mais d’une beauté qui s’ignore, qui. 


vit dansda fetraite, qui fuit les hommages. 


Le nom de: Temerata donné à la première Corycia. 
convientparfaitement pour peindre cette première silua- 
tionsiiix l CHAT TE 22 

: Mais celte beauté ne put rester longlemps, çachée aux 


regards du divin Apollon. Tant de chasle timidité, tant, 


dé craintive ‘pudeur, ne firent qu'exciter sa convoitise, et 


_ il concuttpour elle. une violente. passion. Le dieu du. 


PEN " 


$ à différentes époques et à tous leurs âges, ( 


jour se montra. dans ioute sa gloire et, sûr du succès, 


| _en sa qualité de tout-puissant, il séduisit la belle nympbhe, 


Corycie. 


Dans quel état, hélas fut. elle laissée parlui? Nos auieurs. 
continuant l’allégorie, en donnant le nom deg, Taminala à 
la seconde Corycia, ont bien, caractérisé çe dernier étal... 

Là Fable nous apprend, en effet,que la nymphe Corycie.. 


eut d’Apollon un fils nommé Lycoru LS Lx ti ATEQU 
Nôs deux Corycia ont réussi à tenir. secrets. leurs, pre-, 
mierg états, car nous n’ayons pu trouyer, nulle part une 
description de leurs chenilles et des détails précis sur leur 
genre de vie:les auteurs classiques, d’un commun accord, 
avouentne pas les connaître. 
Essayons aujourd'hui, du moins. pour la plus rare. des 


deux, de dissiper l'obscurité qui entoure son origine, de 


soulever uh peu le voile qui dérobe ses mœurs à nos 
regards; mais Faisons gl: toutefois avec délicatesse, ayec 
la.timide,, la crainte 


Corycia dr ds ta. 

IL est assez: difficile - de: FH Éasees à Cu. des. 
Corycia $. Les antennes sont semblables dans les deux 
sexes et lés organes sexuels du mâle sont si prodigieuse- 
ment développés que son abdomen égale presque en gros- 
seur celui de la femelle. Il faut donc quelque attention 
jointe à une certaine habitude pour s’y reconnaitre 

Quoique ces espèces pondent assez difficilement, nous 
avons pu en. obtenir des œufs à plusieurs reprises ; en 
outre, nous, avons trouvé les chenilles dla Temerata 
et des éclosions 


Los 


4 


IE 


répétées ne nous laissent aucun doute sur les premiers 

fat, de celte espèce. 
Œuf Ællipsoïde, très comprimé sur deux faces; base . 

et sommet d'égale épaisseur. Surface simplement chagri- 


née, ou :pointillée, différant en cela de l'œuf de Bimaculala 


NA (Taminata) dont la surface présente des figures hexago- 


nales. Couleur, d'un vert tendre. Il repose Sur une des 
faces darges. Pondu à la fin de mai, il éclôt au bout d'une 
quinzaine de jours, 
Chenille, — Au sortir de l'œuf la petite chenille est d'un 
blanc jaunâtre uniforme. Comme la plupart des arpen- 
euses, elle marche précipitamment de droite, de gauche, 
pendant un temps assez long, puis finit par s'arrêter sur 
sa nourriture et y garde une immobilité presque complète. 
Après avoir un peu mangé elle verdit insensiblement; le 
dessus est plus foncé, le dessous plus pâle et blanchâtre. 
Au deuxième âgé, elle acquiert une ligne dorsale d'un 


‘| jaune sale ; au troisième âge, même ligne dorsale; de plus 


les lobes latéraux de la tête brunissent au centre; au 

quatrième âge, la ligne dorsale est d’un jaune plus accen-- 
tué, ayant une tendance à passer à l’orangé. Les taches 

latérales de la tèle sont rousses et allongées, arrondies au 

sommel et terminées en pointe vers la bouche. La durée 

des, âges. yarie de quinze à dix-huit jours. 

Enfin, après.la dernière mue, des changements plus : 
importants; s ‘opérent et la chenille ayant acquis sa véri- 
table parureau. AIRE âge, nous allons en donner une 
description déta 

Corps APR ur sans éminence, d'un aspect un 
peu yelouté, région dorsale d’un: vert glauque, région ven- 
trale. d’un, yer -päle et blanchâtre; tête d'un vert pâle, à 

sommel a rrong iet caractérisée par deux taches allongées et 


| terminées en pointe, ressemblant : à des larmes bataviques : 


les contours, de ces taches sont d'un brun ferrugineux, 
l'inl érieur st. d'un orangé assez vif où même rougeûtre 
que elquefois ; les. ocelles latéraux sont constitués par 
que Iques. points, noirs irrégulièrement placés. Pas d'autre 
ligr & qu'une dorsale, jaune d’abord et continue, puis 
devenant orangée el rouge, lorsque la chenille vieillit; mais 
alors cette ligne est comme interrompue et seulement 
visible aux incisions sous forme de taches, cellés des pre- 
miers et des derniers segments sont plus marquées, plus 
vives et bordées de brun ferrugineux; stigmates à peine 
visibles et de mème couleur. Pattes écailleuses et mem- 
braneuses d'un vert pâle. 
enille de la _Corycia. temerata vit sur des arbres 
de -sorles, bien diverses. Nous l'avons trouvée sur le tremble, 
le peuplier, Je pommier, te nous en avons recu du 
UE u Nord quelques-unes prises sur le sorbier. : 
C'est l, à da de. ju uin qu *on.commence | a là rencontrer 
toute. petile.e us à la re éonnaitre grace à Sa ligne dorsale et: 
aux taches. atérales de sa tête, C’ est en juillet-août qu’elle 
est adullg;Noup deyons.dire cependant que, l'an dernier, 
nous aVORS IFouye celle, che enille en septembre et mème en 
es AIS Ce ES être jus exception oceasionnée pe ; 
empérature : anoru n 1882. ‘&] 
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AIDE airs 1in9v9h 911901 9 

M. EonnSt, Fr j'a rai j :déjh somhattni1es théories;odaris 
mon Étude sur les substralums des Liehens(i}afaiteote 
naître à la Société de botanique, de Françséséanee cdi. Sri 
vrier 1883, Rull.p.87), ses mouy À nth 
des Lichens saxicoles obtenus par semis-pur d'Alguesiel 
de spores, dans .une espace: privé, de'igenmesss1hauraib 
réussi, en outre, à». remplacer, dans 'uneeeritainermesure; 
les gonidies ordinaires par des protoplasmas de Mous es; 

OH, £ 
des plaques de cette association dctuèllément vivantes, et 
pures de tout autre mélange, mesureraient deux centi- 
mètres de diamètre. » 

Je ne sais si M. Bonnier a eu connaissance de mon tra- 
vail sur les substratums, mais j'avais pris soin de le mettre 
à même de répondre à mes critiques, en envoyant un 
exemplaire de ma brochure à M. Gaston Tissandier, direc- 
teur de la revue hebdomadaire, {a Nature, où avait: __ 
l’article de M. Bonnier sur la « Synthèse, des L ee 2 


un 


, | 12 (} 


ah AÀ | 


ne connaissais pas alors les déclarations a) ‘4 
venait de faire devant la Société de Rue a. 

Quoi qu’il en soit, je crois quil gt à “ 
cennalire aux botanistes qui S Ke cupent, L nl alem El 
l'étude des Lichens, ce ‘que sont le les npuve velles Haut 
de M. Bonnier et à quel s résullats vpn ses :t . 

e JTE PO9TI9JeIf 9919 Ï 

ries, si elles étaient vra à ï 

Sans vouloir revenir sh Le ü He ‘ai. dt se de. se 
thèse des Lichens », je m£ 
M. Bonnier certains fpn ae si 

Quand i il parle d de fs Fe d'Al ‘2 è Li 2. 


milieu privé de gr ps Ho L'bie MR a 
valeur des termes qu'il ‘emploie 'S “ar, ne AE ee am 
pagne dont les malheureux ont ; è 
que tout ait changé d'as te pes Et ls Li $ 
aient perdu leur véritable S ign hr M. puigr,. { 
il emploie, dans sa & Synthèse » îe. mot Al 2 pu yeut- 

jours en faire un synonyme de Ron et qu au k d'à 


spore, est-ce encore comme s’il disait < Sara YEN 

Les gorädies sont des organes form ma DER couch 5 
ciale dans le tissu des Lichens ; voici ce qu 

nographes lui diront. Quant : aux na les nu ce 
sont de véritables graines, et le prendre p our. ur..des. amn- 
pignons (1) est une hardiesse à | laquell je. ent Jamais 
se ei Fe n'avais pas eu sous les yeux l'article. Hal 6 par 


JÉIT i 


c < 115 Aiz 5 Du F5 D 
_ Ainsi,ses € Semis. d'Algues KE ‘de Pa > Su dos se se ïs 
de spores de Lichens, au mi ile < cat: engine 0 MALE 
de gonidies. Q° ‘est par ce procédé di qu'il o ù blient pa Dee nihèse 
des Lichèns », c’est-à “dire. a Tepro Fr tic di Fate AU 
Le pp Les Spore 2 qu ques ion. M Mais ge FRA En 
_ me parait parfai ment ratur urel; je n'y, VOIS F Qu; 
veau ni d’extragrdinaire. P “Pour sn ! Fe de sean An 
raient-elles là germination d'une spore Ft A Les 
choses pourraient parfaiti ent s passer 
si fé 941 ques us At FE pas 4) 


(1) Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, 1883. 


H 


(| 
| 


À 118 Robe hixés tu il diVerit 
; lubtere ee dei sq e PleeP pari de né: 


de,celte. facon, | ai 
gonidies se rencontraient partout à l'état Fr | + nest On 


non-ottenttoq uit fIBITION IS STOUE BI OD ANTUE EMMSINBT &5 


n'en gt pabningtet dans Éos 1e$ cas, qu'est-ce que cela 
eHHerdit SEM Réuitéta tel el A” Spore ‘H'aufait pas 

Eng si ‘efé n'avait pas Lfdivé aupres dellé cetté heu- 

aude Biboibi ofllegontdies M Bbtnier qu'en SAibL? A-Cil 
EAUFENE Mans HHatdre, Sites sporbs à T'ÉAT dE! Berinina- 
tro let Ent LoHIStAAmLsnt En ° 26H HE late “AN "aoHiidies 
libres? Non, il ne l'A pas CHENE ét cela par une éKcellénte 
rai8oH 5 céstiquie 189 ”gôniaiés nel s6nt point déstifiéés à 
Levi de patélaux spores /Ef'oûtre, s’il avait examiné. 
Emme MINylanler ét mot nous lavéris fait, des gérmina- 
tions natürétles dé!$porés ‘dé! Lichéfis ‘sur ‘des surfaces : 
folies, téllé$ que dés débris! del verre et "dés cassures de 

flons detsilésianrait vu Ta! TaénthblE < synthèse » 
dès Lichens 'é’e8tà-dire l'évolutiôn/ normale de la Spore 
sans la moindre trace de gonidies ‘autour ‘d’elle. Quelle 
valeur ont les « semis » et les expériences ve cabiret en 
présénce d'un fait naturel de cétteimportance?; - ! 

Des plaques minces de débris de vitre mins des 
germinations de Lecidea alboatra, placées, telles quelles, 
sous l'objectif du microscope, nous ont permis de voir, 
par tränisparenté, tous les détails de ce tissu;si délicat. 
Dans les râmificutions ‘de Phypothalle, c'est: à-dire dans 


A es rar een gértis de la Spore, collés pour ainsi 


drelsur vente ét étés éntrosétte; on ne trouve pas la. 
moindre trace de gonidies, ni à l’intérieur, ni àl’extérieur. 
Vôiei vi fait-qé jé Puis affigaiet, laÿant constaté: par moi- 
méme etlcélé sans duicûne dpératioifpréalablé; Sans pré- 
barition Hiferüscopique, jéh/que EE réxamen HHréct de 
ées|Befinations néthrénés. M! Bo niér ‘pourra faire 
éotimie mor ét/jél suis Con varhétoqu'il PV Gr aumome 
ségniltdts! 2100! 9: ,omémion 2819204010 af, 9 gl 
2oNjaméuteusément ce”réshtat réhvérsé tontes Job vo: 
lès UM! Bônñier qui nelsént,'ad testé; qu'une esagération 
iétgthiténdémenianes cnvicuseib ever a09 4046h foe 
. En effet, dans cette premièré”8VéPütiôn de | la Spore, 
M2Bohnrét nébvoitipàs, à! propréntétit parler) "ürt fait de 
PRNAtIONE,? MAS une ASSOCIATION 51H vor bb, 
conne disait M°SEHIE ce Serait, sah9 dote ifussÿ, pris 
iPuAe Srefféliaturelté éar) hoët ‘4. Bôtiièr, la Bonidie 
étdht/ütie Méué SLR un CHampignôn, il en'ré- 
sulté fqu'üh Easipign oh et “ühe AI ‘aksociés >" en- 
sémible! produisent lun Lithéf PIC'éSt mérveilléux. 11 
D'iGetté * association" serait done üne circonstance indis- 
pétisablé a l'évélition dè1a'Sporé. Cépendant dans le fait 
ritüfél QueiHôus AvOHS cité, 14 Sporé' 4! werinélsans goni- 
CICR nr rt une’seule 
datis\ 18 réséa til !8P fotément'cohant dé Péurs frélés rami- 
fications. Celane pouvait ‘atrédutrérieft}-D'abord, ila été 
pulonétémps 2 far F'émiinent D Nylander, 


IE maté dei? BRhétoäphié modene, Pest-dire par 


PAéfimé"le HS /émipétert ef sidi ire) 'queles 
Liénéitie ‘tirent ae mé üte dés corps Sur lesquels 
Hotihieihenh auR=dpens- de 
ph Core ÿ 
spi pbint d'a 


@iA Article de M. Bonnier pars s dons la Nobmne, 1878, fer semestre, 


sé MphoN Œans Ce 


e ‘lus, 


eye 


Dee rm 


RE: LE NATURALISIE 


= 


ITOeLIRAUTÉN 


RÉ amener 


ts detrspore-tformrmt-Phypothalte-non-|-sins- 
seulement n’onf,pas..été, formés, par.208,Ahs0tpAian de 


gonidies,, mais Se LL neue 
pièces. L'hypoth SE yPRS 06 def RS 14818 
les gonidies ah AE À A En, géfel.en 
les voit apparait aa née di Red ons | M 
Ru  R, de 68h dyp Halle: AH PORE: 
tant, n’en contient pas, la, moindee, (race aù 1,107: + aoidil 
Qu'est-ce donc maintenant. que..cetle se -ass0cialion x 
évoquée. au, milieu des mystères, du laboratoire; quand 
l'observation et le-raisonnement nous. montrent; que,les 
choses se passent tout autrement,dans, analyse, co 
Mais les découvertes, de, M,.Bonnier. Re deyajent. pas 
s'arrêter à l’établissement d'une <,assqcialion-x, enire«4 ja 
Champignon et une Algue,pour produire. un Lichen,; | 
suivant cette voie féconde, il devait bientôt rencontrer. es 
« associations » plus étonnantes ‘encore. C’est ainsi qu'à 
la séance de la Société de botanique du 9 février dernier, 
il fait savoir qu’il a «remplacé, dans une certaine. mesure, 
les gonidies ordinaires par des protoplasmas de mousses.» 
Il ne faut pas désespérer de voir M; Bonnier. remonter 
ainsi, peu à.peu, l'échelle des;classifications végétales à Ja 
recherche de ses « associations, ef, mous les mpaHer 
d'abord .avecles Fougères, puisavec des Lycopndigeées: 
et pourquoi-pas, plus tard,-ayec.les Phanérogames;;£lles 
mêmes? 6 nuomoinils :0 esibiwo sb-99811} s1batom 
-Ebijbien, dussé-jesefarouchen mes le chemise Youerai 
très sérieusement: Ae8la qe aae-paraitpas, im possibles 
et, en.çsla, les ennemi à Ge ADÉOrIS AG His queiatdu 
renouer de VaR A6 fork FRONDAÏRSAN LS, à 
-M; Bonnie; dyravoir ajouté:sa théorie. Bpye-Lishéniquà | À 
laquelle je proposerais, moi-même, de joindre la ;Hhéoxie 
Kilico-Lichénique,-sar les hypothèses quiront,de pareilles 
conséquenses. désarment véritablement. las critique, :6n 
jetant, dans ces graves discussions, la, note gaie quiemfai 
évanouin tont de prestiges pa los ensh .tofio nd 
:bCommentioilà pneïspose de Hichen qui est: AASsaz 
“bonne, composition pour choisir SOpt;a5sogié r iPditiénqu 
ment dans.la Classe des Algues ou dans selle des Mousses! 
 Etcette Spor AR aprés M. Bonnier, RieFt: PAfUD SAME) 
mais bien un,C ignon, $eomariera Si,bien AeCHNE 
Mousse, qu'elle formerg, plus tard, mel 8 réARPAFz 
‘tenant à;une troisième Elasse de régétanx/Pomquidone 
“ce Champignon,.quine craint pas.de.se mésallier ave nne 
Mousse; aurait-il: Ds epupules visrarvis À hDeI sure 
dun: Re es mi pe Mi 


“En réalité ellenedes NA { Re 
pas difficile selle SC CE a el SAT ES te mt 
porie où; tonfn me les endrpits des mains 
fayoris(s, CEUX-QU a onu à HPAT EXC 
ple,xne plaque fe, vers: fixée debout fur le, ihapt, d'un 
Does Île: “nas Bin ma un nnenie 

1 
co Ron sans re Es Sade 


se robaarat onn en 2û6b v1sq ‘innot .M 98 © Hit A (D) 


te qu 
-sins nt des droits dés” prémiérs occupants. C’est la lutte 
pour l’existgnee/Leyplus fprtituede-plus faible et s'empare 
du terrain par droit de conquête. S'il y a égalité de forces, 
il s’élablit un modus vivenüdi quelconque ; on se tolère, on 
peut mème devenir amis, « s'associer, » comme dirait 
MuBonnicroM. Stah/yretronvérhit son Coneivmmn. C'est 
alors inh ren él véirèment, tn pèlé-mêle plus où moins in- 


the :Onestneélé un se présse Bien fort'lés "uñs' contre 


le dityess Mais au milieu de tous se$ enlacements, les 
lois deit morale s6hitstrictement observées, et, pro pu- 
don r onlrecutertit d’hérreut rien qu’à la pensée de l'union 
incestueusb roro avéc une Mousse ! 

32 4 

1 Hocheran sure) Se à le ea juillet 183. 


Mn Pro Air RQ 


BIBLIOGRAPHIE 


Les Oiseaux de la France (1), par M. Louis Magaud, 
d'Aubüsson, 
À ‘Sous cé itré! M. Louis Magaud, d’Aubusson, se propose 
de pu liél'une série d’études sur les oiseaux de la France. 
994161” ab Î 
pit aFérni e partie Fs cet ouvrage, qui vient de paraitre, 
re 3 PTE ton gr hie des Corvidés. Dans ce premier 
ju led Ares de soma espèce sont nettement 
tH''et SANTE escriplions est souvent 
ra ag HAS note éd du plus haut 


SP Ro qu cet AT est écri L par un homme 
d Fa Ur et init ui. > partie forme 

4 RAP PAPE 
ma none us ui ii d A 


và ieles € 1is de la aie 
Pr éihogr na ne. Lo 


ilho u squelell 
Niue Le re indispensable e à l'orni- 


’ ASS ie 8 placë < dans le cabinet du 
“NOù Lun Aves e Apr un léger aperçu 
e. € 


DÉS nee 


d g 


nie espe Decé és dE he d'abord par. son nom français 

fl oh nom HD où nsuiLe par les diverses appellations qui 
ont Ke 0 ua employées 6 dans les campagnes; ainsinous 
trouvohS par e aple lé Corbeau ordinaire(corvus corax) 
A pare ar le vieux francais, corbeau de falaise 
Nor qe qu ner dans le Tarn, crauw en 
re Joe en Li hanes gorb 

a LR né og ca des à agro oundagno à Tou- 
fouges at Lu Corvidés S fait tie VAL celte 4 division 
ve Uk lé dau : Bien des naturalistes 4 ‘avaient 


ti 4 
saute oo nu ue Fe ee 
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pe on DOM À GP TATOONE RE he COR 


HAUTS 9b PRE à sibisoË gt 9h 29h (1 


320 


LE NATURALISTE 


tères extérieurs consistent en un bec épais, Re en 


forme de couteau, d’où leur nom; il y a peu de différence 
entre les plumages des mäles, des femelles et des jeunes. 
Îls arrivent à ‘articuler des mots et parviennent même 
égaler les perroquels. à 

Le premier genre décrit est le genre Corvus (Linné); le 
bec est gros et fort, plus ou moins comprimé, à bords 
tranchants, les tarses sont longs, scutellés et presque 
entièrement divisés. Le corbeau ordinaire ou grand corbeau 
(corvus coraæ, Linné) est le plus grand passereau de 
France et un des plus intéressants comme mœurs et carac- 
tères. La couleur noire de son plumage en fait un oiseau 
fort redouté dans les campagnes où la superstition à tant 
de prise sur l'esprit des habitants ; du reste chez les anciens 
Romains la vue d’un corbeau, dans certaines conditions, 
était considérée comme chose néfaste. M. Magaud, d’Au- 
busson, dit que le éorbéau ést peut-être l'oiseau le plus 
intelligent de son ordre et il le prouve : cette opinion 
amène la réfutation de certaines théories philosophiques 
sur l'intelligence des oiseaux. Cet animal est aussi très 
rusé, et l’auteur, à l'appui de ce sujet, raconte quel- 
ques anecdotes intéressantes, qui peignent bien le carac- 
tère dominant de cet oiseau. Ainsi un corbeau s’empa- 
rant d’un mollusque, à coquille trop dure pour qu'il 
puisse le briser d’un coup de bec, l’enlève dans l'air 
et le laisse tomber sur un rocher pour le casser. Il s'ap- 
privoise facilement, mais lorsqu'il devient vieux, est il 
alors dangereux. Nous disions plus haut que les corbeaux 


pouvaient apprendre à parler : témoins, par exemple, ceux , 


qui, à Rome, s'écriaient : Ave C@. 
guste, aussi les maîtres attendaient-ils une récompense 
du coup d'éclat de leur élève. La corneille (corvus corone 
Linné) diffère du précédent par sa taille plus petite et 
par ses mœurs moins sédentaires. Les corneilles vivent en 
associations soit pour chercher leurnourriture, soit pour se 


défendre. Plusieurs paragraphes sont consacrés à l’histoire 


des mœurs de cet oiseau soit seul, soit en société. Il existe 


une variété de la corneille couleur isabelle et une autre 


variété dont la gorge est blanche et dont la partie inférieure 
du bec est rose; les types de ces deux variétés sont figurés 
sur deux planches. Le corbeau mantelé (corvus cornix , 
Linné) ; la femelle est un peu plus petite que le mâle, les 
jeunes ont le manteau gris sale. Le corbeau freux (corvus 
frugilegus Linné) se distingue surtout des précédents 
par une peau nue qui entoure la base du bec; eela pro- 
vient de ce que le freux est obligé de creuser la terre pour 
trouver la nourriture qui lui convient; il vit en société. 


Le corbeau choucas (corvus monedula Linné), plus petit 


que la corneille, se trouve en hiver mêlé aux troupes de 
corneilles et de freux; il y a des variétés de cet oiseau 
complètement blanches, d’autres noires, d’autres enfin 
tapirées de blanc. Le corbeau choquard (corvus pyrrhoco- 
raæ Linné) a le bec jaune et les pattes rouges ; il vit dans 
les montagnes. Le corbeau crave (corvus graculus Linné) 
a les pieds etle bec rouge. Ici se termine l’étude du genre 
Corvus ; tout ce qui peut être ditsur les espèces de ce genre, 
l'auteur a su le dire dans un style clair et précis qui ne 
fatigue pas l'esprit. Nous passons ensuite au genre Casse- 


sar, au passage d'Au- 


noix (aucifraga Brisson) qui est représenté en France | 
par le casse-noix vulgaire (nucifraga caryocalactes Tem- 


ninck); il habite les pays montagneux. Le genre Pie (Bris- 
son) a les mêmes habitudes que.les corbeaux, en tant que 
rapt des objets brillants; l'espèce qui existe en France est 
la pie vulgaire (pica caudata Linné); la pie esl très loquace, 
aussi son bavardage est-il proverbial : on dit « bavard 
comme une pie. » Il y a des variétés blanches et blanches 
tapirées de la pie ordinaire. Le dernier type des Corvidésest 
le geai glandivore (garrulus glandartus Vieillot); animal 
fort prudent, il avertit par ses cris ses compagnons de la 
présence d’un ennemi; ilsse réunissent alors tous, poussent 
des cris assourdissants afin de chasser le fâcheux. Il est 
difficile de donner une analyse complète de la première 
partie de cette œuvre considérable; tout ce qui y est dit est 
utile ét pour ne citer que ce qu'il y a d’intéressant il fau- 
drait tout citer. Nous renvoyons nos lecteurs à cet ouvrage 
et ils pourront se rendre compte par eux-mêmes de Ja 
véracité des faits que nous avancons. 


OFFRES ET DEMANDES 


M. L. Davy, ingénieur à Segré (Maine-et-Loire), offre 
d'échanger les ouvrages suivants : Baïillon, Histoire des 


plantes, tome IV; — Bäillon, Histoire des plantes, mono- 


graphie des papaveracées et des capparidacées ; — Baîl- 
ton, Dictionnaire de botanique, tome I et tome II jusqu’à 
la page 320, soit 4 ere — gsm el Hooker, Ge- 
nera plantarum, volumes ntre des ouvrages de 
même valeur traitant 4 ddiehyholépié et de paléonto- 
logie. 


Un naturaliste distingué, M. Germain, est parti à Saint- 
Nazaire pour le Brésil. Il doit débarquer à Para et remon- 


æ# 


ter le plus loin possible l’Amazone ou ses principaux . 


affluents, en explorant de préférence les territoires les 
moins connus de cette vaste région. M. Édouard Bureau, 
président de la Société botanique de France, a écrit à Sa 
Majesté don Pedro, empereur du Brésil, que celte Société 
s’aonore de compter parmi ses membres, pour recomman- 


. der notre compatriote à son augusie bienveiliance. M. Ger- 
main était préparé à ce voyage par un séjour de plusieurs 


années au Chili où il s’est acquitté avec succès de diverses 
missions scientifiques pour le gouvernement de ce pays. 
Il formera, à un petit nombre d'exemplaires exactement 


, uniformes et numérotés, un Zerbarium amazonense, au 


prix de 45 francs la centurie. S'adresser, pour souscrire et 
pour tous les renseignements à ce sujet, à M. Malinvaud, 
secrétaire de la Société PRIARIqRE de France, rue de Gre- 
nelle, 84, à Paris. 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


4580. Paris. Imp. A. L. Guiccor, 7, rue des Canetes, 


- 


5 Année. 


N° 41 


34 Aoùt 1885. 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET: DES NOUVELLES 


Paraissant le 1‘ et le 15 de. chaque mois 


VS 


ER TOUT CE QUI CONCERNE 
LA | RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 
4 Au bureau du journal France et Algé 
- RUE DE LA MONNAIE, 
PARIS 


ABONNEMENT ANNUEL : 
Payable d'avance en un mandat-poste à l'ordre du Directeur. 
Pays np ‘dans l'Union postale, . 
Tous les autres pays... 

op fe EEE compris) 


 . 


ÉMILE DEYROLLE 


DIRECTEUR 


Secrétaire de la Rédaction 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1° JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Be Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d’échange et de Si dE CNRS MN AE ELITE émanant de ses Abonnés 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


de DU 80 AVRIL 1907. 


LIT 2 


— Note de M. Saint-Loup. 


M. Saint-Loup a reconnu chez les Nephelis une dispo- 
sitions de structure du système nerveux semblable à 
celle de la Clepsine et qui semblait exclusive à ce dernier 
type. Chez les Nephelis, les ganglions de la chaîne présen- 
tent à la face ventrale six capsules distinctes renfermant 
des cellules nerveuses unipolaires, de différentes dimen- 
sions, et dont la pointe effilée se dirige vers le centre du 
ganglion. Deux, médianes, placées Suivant l'axe de la 

chaîne nerveuse, et quatre autres placées symétriquement 
de part et d'autre des premières. Il ya donc analogie com- 
plète avec la disposition remarquée par Baudelot chez la 
Clepsine. De même chez l'Aulastome où les capsules mé- 
dianes sont relativement plus grandes ; l’une terminée en 
pointe vers l'extrémité céphalique de la chaine, et l’autre 
s’élargissant dans le sens transversal. IL en est aussi de 
même chez la sangsue médicinale. M. Saint-Loup a con- 
* staté en outre chez toutes ces hirudinées la présence du 
nerf intermédiaire ou médian impair. Chez toutes, aussi, 
analogie de structure pour les systèmes ganglionaires 
constituant le cerveau, la masse sous-Ͼsophagienne et la 
masse caudale. Les différences portent surtout sur le nom- 


bre des capsules nerveuses. 


Sur la structure du système Rerveux des Hirudinees. se 


De L'incubation des œufs d'une poule atteinte du Cho- 
léra. des poules, Note de M. A. Barthélemy. : 


‘'pañis üné ferme du Gers, uné poule attéinte du choléra, 
aprés désälternatives de retour & la santé et de rechutés, . 
Lt ais D pes après avoir pondu quatorze œufs. Ces 
+ Waärdtés; furent mis en incubation avec d'autres. 
6 ge ns ea la circulation ‘vitelline, ces deux sortes 
5e éomportèrent de même. Vers le neuvième jour, 
au éorninencement de la circulation de l’allantoïde, le dé- 
veloppement s'arrèta dans les œufs marqués, et aucun 
n’arriva à l’éclosion. En ouvrant alors ces œufs avec pré 
caution, oh trouve sous la coquille, à la surface de l’allan- 
toïde, un lac de sang noir ayant mème odeur que le sang 
des poules mortes du choléra; longtemps encore l'artère 
ombilicale a des pulsations lentes ; l'embryon est donc 
lent à mourir. Celui-ci est noyé au fond de la poche am- 
niotique qui est gorgée de liquide, tandis que l’albumine 
a totalement disparu. Le sang est rempli de bactéries, 
tandis que le liquide amniotique ne renferme que des mo- 
nades excessivement tenus. L'œuf contenait donc les ger- 
mes des microbes qui se sont développés aveclarespiration 
aérienne, M. Barthélemy fit avaler des débris de ces em- 
bryons à trois poules dont deux ont déjà succombé. Toute- 
foïs, la maladie régnant encore dans la ferme, ces poules 
pouvaient être atteintes. 


* 
Fr # 


Comparaison entre les bacilles de la tuberculose et 
ceux de la lèpre (elephantiasis des Grecs). — Note de 
M. Babes... ré à 


M. Bäbés s'occupe dans cette noie des différences qué 


_présentent les bacilles de la tuberculose et de la lèpre tu- 


322 


LE NATURALISTE ES 


berculeuse, sous le rapport de leur forme et de leur siège. 
1° Pour le bacille de la tuberculose on trouve le . fré- 
quemment comme dimensions, longueur : 34, 7 ; 3 ; ; 
4,8 ; 2; épaisseur : 02,4 ; 0,6 : 0,34 ; 0,7 ; 08. Pour le nee 
de la lèpre, longueur : 42 ; 2,94; 5,6; 3; épaisseur : Ou, 4 ; 
0,5 ; 0,32 ; 0,45. Le bacille de la lèpre est plus rigide, rec- 
tiligne, parfois articulé ; celui de la lèpre présente des 
lignes ondulées ou des courbes. Le premier offre quelque- 
fois des épaississements arrondis ; le dernier n'offre que 
rarement ces épaississements terminaux, et parfois des 
renflements suivant sa longueur. 2° Les deux bacilles se 
rencontrent dans les cellules du tissu conjonctif; celui de 
la lèpre surtout dans les cellules plasmatiques, le 
Matsallen d'Ehrlich et les cellules fixes { celui de la tu- 
berculose dans celles limitant les radicales lymphatiques 
et les leucocytes migrateurs. ss bacilles de la lèpre 
sont à la périphérie, souvent en disposition radiée, 
dans les cellules arrondies et se. x08 à l’axe de la 
cellule, dans les éléments fusiformes ; ceux de la tuber- 
culose sont en groupes irréguliers, ün. disposée comme 
les doigts de la main, ou entrelacés; plus -nombreux 
et réunis. hors des cellules, ils forment des arabesques 
ou des touffes, tandis que ceux de la lèpre forment 
blocs compacts ou se présentent à la périphérie comme 
une sorte de bague solide. 3° La bactérie de la “tubercu- 
lose se propage par lés voies lymphatiques, et celle de la 


tn 


lèpre le long des tendons et tubes nerveux. Elles pénè- : 


» trent. plus tard toutes deux dans les vaisseaux sanguins. 
4° Dans les tissus scléreux, les bacilles de la tuberculose 
deviennent plus granuleux, se réunissent et s’accolent en 
faisceaux parallèles, et, l’on distingue des grains bien co- 
lorés, ronds ou cubiques ; ceux de la lèpre montrent des 
filaments plus visibles où se distinguent un grand nombre 
de bâtonnets caractéristiques. 5° Dans les nodules de tu- 
berculose et de lèpre, on trouve des éléments ronds d’un 
diamètre variant de 0x,5 à 1,5, qui se colorent comme les 
bacilles, 6° Par la même méthode on colore aussi les coc- 
cidium. 7° Le bacille de la tuberculose se développe plus 
rapidement que celui de la lèpre dans les tissus et s’éli- 
mine plus facilement ; les produits ‘tuberculeux renfer- 
ment moins de bacilles que ceux delalëpre. 


« tj ndoiochéhttinr: À 3 € 
- SÉANCE Du 7 Mar 1883 


Recherches sur le développement des chromatophores 
de Sepiola Rondeletii. — Note de M. P. Gircd.' 


Cette note a pour sujet l'étude de la constitution du chro- 
matophore pendant le développement embryonnaire. D’a- 
bord les couches sous-épidermiques sont formées de 
cellules embryonnaires, dépourvues d’enveloppe membra- 
neuse, serrées l’une contre l’autre, et à gros noyau central. 
Ces cellules s’orientent én deux couches et donnent les 
chromatophores et les irridocystes. Pour la formation des 
chromatophores, on voit certaines cellules grandir, $’ar- 
rondir, et l’on distingue un nucléole visible dans le noyau. 
Ces cellules Linitiales seront chacune la cellule pigmen- 


taire d’un chromatophore, enchassée entre quatre cellules 
dites celiules de bordure qui l'entourent en formant une 
couronne ; ces cinq cellules formént un groupe chroma- 
tophorique. Chaque groupe touche à quatre groupes voi- 
sins, et l’ensemble forme un damier. Une cellule intermér- 
diaire se montre où convergent quatre groupes. 1° Groupe 
Chromatophorique. — La cellule initiale s’accroit, le pro- 
toplasma prédomine et le noyau s’accuse. On distingue la 
pigmentation-orangée dans les masses oculaires de l’em- 
bryon ; cette coloration passe au brun sombre, puis de 
fines granulations dans le protoplasma viennent caracté- 
riser le passage de la cellule initiale à l'état de cellule : 
pigmentaire. La cellule continue à grandir, et les granu- 
lations deviennent de plus en plus abondantes. Le proto- 


_ plasma se dessine extérieurément par un contour nèt ; lés 


cellules de bordure Se divisent par bipartition pour abou- 


tir à former de 16'à 22 cellulés périphériques qui devien- 


nent les cellules busilaires de l'adulte. Par suite, chaque 
groupe chromatophorique donne la cellule pigmentaire 
et les cellules basilatres du chromatophore. 2° Cellules 


intermédiaires. — Chacune, en se divisant, engendre un 


groupe intermédiaire séparant les groupes chromatopho- 


_riques initiaux. Suivant leur position, elles se différencient 


en cellules initiales, s’entourant de cellules de bordure, 
pour former de nouveaux groupes chromatophoriques, ou 


_bien constituent le tissu conjonctif de la couche des chro- 


matophores, soit encore deviennent de nouvelle cellules 


intermédiaires. Les cellules qui engendreront le tissu 


conjonctif s’orientent en formant des lignes et réticules 
variés de forme ; les noyaux s'écartent, et le protoplasma 
étiré.prend la forme de cordons. C’est de cette manière 
que se forment les faisceaux conjonctifs, dont les uns dis- 
posés sans ordre composent le rétieulum fondamental de 
la couche, et les autres proviennent de cellules orientées 
pour converger, et constituent les faisceaux radiaires. Sur 
certains points, les cellules intermédiaires sé groupent en 
couches superposées, et les groupes chromatophoriques 
qui en proviennent sont situés dans des plans différents. 
Ces recherches ont été faites sur des embryons de Sé- 
piole. 
Ophryocystis Bütschiii. —'Noté de M. À! Schneider." 
M. Schneider a découvert, dans les vaisseaux de Mal- 
pighi du Blaps, un nouveau et curieux Sporozoaire. Res- 
semblant extérieurement à une Amibe, son corps est sou- 
vent couvert de prolongements digitiformes simples ou 
divisés, d’une longueur qui peut dépasser celle de la 
masse centrale; celle-ci, chargée de granulations, renferme : 
de un à dix noyaux sphériques de 32 de diamètre, avec un 
ou deux nucléoles punctiformes. Cette espèce se multiplie 
surtout par kystes; l’enkystement ne s accomplit qu'entre : 
individus à nucléus unique et de forme sphérique. Ces : 


deux êtres sécrètent autour d’eux plusieurs enveloppes 


marquées chacune d’une ligne équatoriale de déhiscence. 
Dans le kyste, chacun des deux nucléus se divise en 
donnant trois noyaux ; de ces six nucléus, deux seulement 


LE NATURALISTE 


323 


participent à la constitution de l'élément reproducteur, 
représenté par une spore volumineuse ou rarement par 
deux petites spores. Les quatre autres, et le reste de la 
masse granuleuse du kyste, restent sans emploi et se 
liquéfient. La spore engendre, dans son intérieur, un nu- 
cléus de reliquat et des corpuscules falciformes pourvus 


chacun d’un noyau. 
* 
** 


Sur lareproduction directe des Ténias. —Note de M. P. 
Mégnin. 

M. Mégnin en pratiquant J’autopsie d'un jeune chien 
mort à quatre mois, d'attaques épileptiformes, rencontra 
dans les intestins trois {æntia serrata Goeze, de 0",50 à 
0,80 de long, ayant au moins deux mois d'âge, et une 
douzaines de jeunes ténias de 0",003 à 0",015 de long. 
Les grands ténias ont dû être contractés au chenil, mais 
les petits n’ayant que quelques jours d'existence (d’après 
Yan Beneden, un ténia de dix-huit jours a plusieurs pouces 
de longueur), leur présence ne peut s'expliquer que par la 


reproduction directe au moyen d'œufs des grands ténias, | 


pondus et éclos danses intestins : car, pendant le dernier 
mois de sa vie, M. Mégnin est absolument certain que le 
jeune chien a eu une nourriture parfaite et qu'il n’a pu 
ingérer ni cysticerque, ni cœnure, que l'on regarde à tort 
comme les seuls germes pouvant donner des ténias. Il n’y 
a pas eu de migration larvaire. C’est par un phénomène 
analogue que peut s'expliquer la persistance pendant 
plusieurs années chez l'homme d’une infection de ténia. 


“ 
* + 


Quelques faits de dispersion végétale observés en Italie. 
— Note de M. Ch. Contejena, 


Sur certains points des monts Albaïns, près de Rome, il 
y a promiscuité de plantes calcicoles et de plantes calci- 
fuges ; ce fait curieux s’explique facilement en étudiant le 
terrain. La roche sous-jacente est un pépérino assez dur, 
passant à la brèche, rempli de fragments anguleux cimen- 
tés par la boue volcanique, où l’on distingue des cristaux 
de pyroxène et de mica noir. Il y a assez de chaux pour 
suffire aux calcioles, et pas assez pour exclure les calci- 
fuges. 


INTRODUCTION À L'ÉTUDE DES CAMPAGNOLS DE FBANCE 


HISTORIQUE 
de la classification des Campagnols 


A. PRÉAMBULE 
Les sept espèces françaises que j'admets dans le genre 
Campagnol se répartissent en quatre sous-genres, de la 
facon suivante : 


quibus fossoriis nomen Illi 
| ub auctore aliis animalibus (Ellobio mihi) adscriptis. Plus tard en- 


Genre Campagnol. 


Molaires à racines (pied à 6 tubercu- 
1 les ; 8 mamelles). . . . . . . . . : . 1 sous-genre. 
Molaires sans racines... + . . + . . . 2 
2 Pied à 6 tubercules (8 mamelles). . . 2° sous-genre. 
| Pied à 5 tubercules.. . . . . . . + . . 3 
S'mamehes. JL sos 3 3° sous-genre. 
3 
4 mamelles., . ......-.....: 4e sous-genre. 


Le premier sous-genre ne comprend qu'une espèce : 
À. glareotus Schreb. 

Le deuxième en comprend trois : À. nivalis Martins, 
agrestis L., arvalis Pallas. 

Le troisième, deux : À. terrestris L. et Musiniant 
Selys. 
Enfin le quatrième, une seule : 4. subterraneus Selys. 

L'historique suivant, en nous montrant l'enchaînement 
des modifications survenues dans la manière de conce- 
voir et de diviser le genre Campagnol,nous apprendra aussi 


onra ot 


Ahaîrmanna 
pPuUut UCHISAUE UT SUVAMU UE 


ses quatre sous-genres. 
B. HISTORIQUE 


1758. Linné (Syst. nat. X, p.59), et 
1"61, — (Fauna Suec., LU, p. 11) mentionne, dans le 


| genre Mus, trois espèces de campagnols, qu'il appelle £er- 


restris,amphibius et agrestis et qui, pour nous, Se rédui- 
sent à deux, le nom de amphibius devant être regardé 
comme synonyme de celui de {errestris. 

1798. Scaragk (Fauna boica, p. 66), le premier, crée 
un genre, qu'il appelle Mécrotus, pour les campagnols, 
dont il énumère et décrit trois espèces: ferresiris L., 
amphibius L., gregartus L. Il est facile d’ailleurs de re- 
connaître, dans Microtus gregartus Schranck, l'espèce à 
laquelle nous conservons le nom d'arvalis, antérieure- 
ment donné par Pallas. 

En vertu de la loi de priorité, le nom de Microtus 
Schranck est celui que nous adopterons pour désigner le 
genre Campagnol. 

1709. Lacerèoe (Tableau des divisions, elc. de la classe 
des mammifères, an VII, p. 10) isole de nouveau, sous le 
nom d’'Arvicola, le genre Campagnol, avec l'espèce am- 
phibius, la seule citée, comme type. 

Quand nous décomposerons en Sous-genres le genre Mi- ; 
crotus, nous conserverons le nom d’Arvécola à celui qui 
comprendra l'espèce amphibius L. —terrestris L.; et _le 
nom de Microtus à celui qui comprendra l'espèce arvalis. 
Pallas. 

1803. Trenemanx (Zoologie, t. 1, p. 473) emploie le nom 
générique de Lemmus (1) pour les lemmings et les cam- 
nom ee tn 


(1) G. Fischer(Zoognosia, ed. 3°, Mosqueæ, 1814, v. IL,) dit, enter- 
minant l’article consacré au genre Brachyurus : inck, B. socia- 

lem, lagurum, Lemmum, torgualum, sub genere singulari Lermmi 
conjunæit, sed characteres horum et reliquorum affines. Le même 
auteur (Mem. Soc. nat., Moscou, 1817, genre Brachyurus) 


dit encore : 


| Cuvier lemmos tanquam genus distinclum considerat, it quod jam 
1 i 8 un- 


Linck ante eum fecit, propler antipedes quinque : 
1 ii i Georychi (4 ysmpuyos, terra fodiens) . 


324 


LE NATURALISTE 


pagnols réunis. Ce nom ne saurait avoir d'emploi dans le 
geare Campagnol; toutes les espèces énumérées par l'au- 
teur (arvalis Pallas, amphibius L., œconomus Pallas, gre- 
galis Pallas, saæatilis Pallas) rentrant dans l’un ou l’autre 
des deux sous- genres que nous devrons appeler Microlus 
et Arvicola; mais il pourra servir à désigner le genre 
Lemming. D'ailleurs le nom générique de Lemmus ne Sau- 

rait s’appliquer qu’au groupe comprenant l'espèce lemmus 
qui l’a fourni, qui est énumérée la première, et qui en est 
évidemment le type 

1811. ILLIGER (Prodomus systematis mamm. el av., 
p. 87), crée le genre Hypudæus avec les trois espèces 
lemmus, amphibius et arvalis. Celles- -ci se trouvant 
toutes dans des genres déjà pourvus de noms, le nom d'II- 
liger demeure absolument sans emploi. 

1811. Parzas (ZConographia RER p. 173), est 
plus heureux avec son genre Myodes, qu'il forme de huit 
espèces : lemmus, lorqualus, œconomus, arvalis, Saxa 
tilis, socialis, lagurus, D reuu ls, alliarius, rutilus. Cette 
dernière appartient à un sous-genre pour lequelil n ’existe 
pas de dénomination APE et qui, par conséquent, 
conservera le nom de Myodes. Les autres espèces doivent 
être réparties, soit dans le genre Lemmus, soit dans les 
sous-genres Microtus et Arvicola du genre Microtus 

s reprendra ainsi le sens que lui avait, à juste 
titre, ra M. de Sélys-Longchamps, en 1839. 

1814. Fiscmer (Zoognosia, éd. 3, vol. II, p. 55), dote 
d’un nouveau nom, la synonymie des campagnols et des 
lemmings ; il réunit, sous le nom générique de Brachyu- 
das re neuf espèces suivantes : arvalis Pallas, rulilus 
P amphibius Linné, lemmus Pallas, {orquatus Pal- 
las, cree Pallas, Blumenbachi Fischer, fulvus Geof- 
froy et niloticus Geoffroy. 


core, le même auteur ant mammalium, 1829), abandonnant s 
nom générique de Bra s pour celui de Lemmus, attribue 
Linck la Méstion de ce . 
Mais nulle part, pas Le mie la table des ouvrages cités au ‘il a 
ge en tête de son Synopsis, Fischer n or À er dans quel ouvrage 
e CL Linck a paru le genre Lemmus ; etil me paraît pas qu’ sense 
he Far ns » 
ait mr pu remonter ‘à cette source. suppos e le 
Linc t demeuré in es et je tiens, M nébéet ren lindi- 
Ds A Fischer comme nulle 
D’autres auteurs attr Mbuent t la création du même geure Lemmus à 
2. RARES non dore re ag remonter à PTE 1803. En 
eff u Cat alogue amim. du Musé gt 
ere par sid. Geomruy Saint laine ee see D « g#> e LIII. 
émmus (Uuv.) » les espèces : amp hi ibius 
ilot he alicaudas Geofroy, fulvus Geoffroy, 
Fate e cet ouvrage ge j'ai pu consulter au Mu- 
m d'histoire naturelle de” Paris port 


essément que le Catalogue de G SPACE es Sr est décrite 

l'espèce niloticus de cet auteur, n ‘est pas en 

‘Voilà comment, ant CI. Linck et Is: Geoltr de ‘Saint-Hilaire; j je 
me trouve Mine regarder ? Tiedemann comme le créat ace Lu tri 
Lemmus, et V e 1808 comme la date d'apparition de ce 

Il est juste atlas de sie que, dès l’année 1798, G. “Cavieb 
(Tableau élémentaire de l'histoire naturelle des es p. re ou 
fait plusieurs coupes eh dans le ee genre Mus, de 
Seul te 


« Lescampagnols mes à quatre espèces : arva is, amphibi fus, 
lemmus, aspatax. 


Il ne nous reste plus à nommer qu'un seul sous-genre 
du genre Mirolus, SOuS- genre nécessité par une espèce 
qu’on ne décrira pour la première fois qu'en 1833 ; le nom 
de Brachyurus Fischer reste donc sans emploi chez les 
campagnols comme chez les vrais lemmings ; mais il 
devra peut-être servir à désigner un autre groupe : ainsi 
il devrait être préféré au nom de Cuniculus Wagler (1830) 
pour le genre qui comprend l’ espèce torquatus Pallas. 

(A suivre.) FERNAND LATASTE. 


DESCRIPTIONS DE COQUILLES NOUVELLES 


. 


j Par le D JOUSSEAUME 


ACHATINA RAFFRAYI 


Testa oblonga, tenuissima, submembranacea, nitida, 
ad suturam tenuissime striatula, luteo-cornea flaminis lon- 
gitudinalibus, rectis vel undulatis, ad PAPA inter- 
ruplis, rufis picla, basi roseo late fasciata, anfr. 7 Con- 
vexiusculi, ultimus vix latior, 1/3 longitudinis paulo 
superans ; columella substricta, compressa, basi oblique 
truncata; apertura obliqua, trocato ovalis ; perist. simplex. 

imensions : longueur, 26 millimètres; largueur 12 mil- 
limètres 

Ouverture : longueur, 10 millimètres ; largeur, 6 milli- 

mètres. 

Coquille oblongue, turriculée, à sommet obtus et à base 
irrégulièrement arrondie. Son test membraneux, très 
mince, fragile et transparent est orné de très fines stries 
longitudinales, irrégulières, légèrement obliques, un peu 
plus fortes et plus apparentes près de la suture. Sa sur- 


| face jouit d’un tel éclat qu’on la dirait recouverte d’une- 


mince couche d’enduit brillañt. Sa couleur générale est 
celle d’un corné jaunâtre sur laquelle se dessine des flam- 
melles d’un brun rougeûtre. La spire est formée de sept 
tours légèrement convexes et arrondis, dont le dévelop- 
pement s’effectue d’une façon assez lente et régulière. Les 
deux premiers tours qui forment le sommet obtus de la 
coquille présentent cependant dans leur développement 
une rapidité beaucoup plus grande; ces deux tours, ainsi 
que le suivant sont lisses, unicolores et d’un corné jau- 
nâtre. Les trois tours intermédiaires sont ornés de flam- 
melles longitudinales d’un brun rougeâtre s'étendant, 
pour la plupart, d’une suture à l’autre, en flammelles assez 
espacées, irrégulières et légèrement obliques ou ondulées, 
augmentant sensiblement de largeur d’une suture à l’au- 
tre. Sur le dernier tour, ces flammelles plus irréguliè- 
rement disséminées et plus tourmentées s’élargissent ou 
se réunissent pour former sur la partie convexe de la co- 


| quille de larges taches brunes qui se terminent brusque- 


ment à une bande circulaire unicolore d’un corné jaunä- 
tre. Le pointd'’intersection entre les taches brunes que nous 


| venons de signaler et la suture, correspond exactement à 


la suture; loute la surface de la base, située en avant de la 
ande jaunätre, est d’un rouge vineux à peu près uniforme. 


LE NATURALISTE 


325 


Les tours de spire sont séparés par une suture linéaire 
bien marquée et très finement denticulée. L'ouverture; 
dans l’intérieur de laquelle on aperçoit par transparence 
les taches brunes qui ornent la coquille, est un peu rétrécie 
et de forme irrégulièrement ovale ; son bord columellaire, 
assez court et tronqué antérieurement, décrit pour venir 
rejoindre le bord antérieur, avec lequelil s'unit, une courbe 
qui embrasse un canal assez profond. Le bord externe, 
droit, mince, tranchant et très fragile, décrit une courbe 
arrondie ; son extrémité postérieure s’unit à l’avant-dernier 
tour au niveau de la ligne qui sépare les flammelles de la 
bande blanc jaunâtre. 

Cette élégante espèce se distinguera facilement de toutes 
celle que l’on a décrite jusqu’à ce jour par la délicatesse, 
le brillant de son test et sa coloration. ; 

Habitat. Elle a été récoltée en Abyssinie par M. Raffray, 
_ lors dé son voyage en 1873. Je le prie d’en accepter la dé- 
dicace. 


MANGELIA ANNA 


Testa oblongo-ovata, spira breviuseula, apice acumi- 
nata; lineis numerosis fulvo-rufis albisque transversim 
fasciata ; anfr: 8, superne rotundatis, longitudinaliter cos- 
tatis, costis circiter 11, leviter arcuatis ; costarum intersti- 
tiis longitudinaliterminutissime striatis ; aperturaoblonga, 
intus fusca ; labro tenui albo leviter arcuato. 


Dimensions : 11 à 15 millimètres; gr. diam. 5 à 6; pet. 


diam. 4 à 5 millimètres ; ouverture 6 à 7. 

Coquille solide oblongue, ovoïde, à spire plus cu moins 
saillante, suivant les individus et à sommet aigu. Sa 
couleur est formée: par une ou plusieurs petites bandes 
_ circulaires d’un brun rougeätre séparées par des filets d’un 

blancterne toujours plus accentués sur les côtes que dans 
les sillons. A une faible distance de la suture existe, sur la 
partie la plus renflée du dernier tour, une bande blanche 
beaucoup: plus large qui se continue sur les tours précé- 
dents dont elle occupe la partie médiane, une tache d’un 
‘brun violacé occupe dans une assez grande étendue l’ex- 
trémité antérieure de la coquille. La spiré est formée par 
l’'enroulement de huit tours à développement irrégulier, là 
suture qui les sépare, linéaire et ondulée; est bien distincte. 
Les deux premiers tours constitués par le nucleusembryon- 
naire sont petits, blanchâtres, lisses et luisants; les sui- 
vants un peu étranglés sont ornés de côtes longitudinales 
saillantes, qui forment comme des nodosités au niveau de 
la bande blanche qui les entoure. Sur le dernier tour, ces 
côtss au nombre de onze environ, arrondies, fortes et très 
légèrement ondulées, s'étendent de la suture à l’extré- 
mité antérieure où elle se terminent en mourant. Dans les 
silons qui les séparent on aperçoit, à l’aide d’une forte 
loupe, quelques petites stries longitudinales, irrégulières 
ét inégales. Toutes les espèces, au contraire, qui ont quel- 
que analogie avec celles-ci présentent dans 1 intervalle des 
côtes de petites lamelles transverses plus ou moins fortes 
_etespacées. tai ; D < 
. L'ouverture a la forme d’une fente allongée, se termi- 
nant en canal à ses extrémités ; son intérieur est d’un brun 
plus ou moins foncé suivant les individus ; le bord colu- 


À 


mellaire est recouvert d’un enduit épais appliqué en ar- 
rière sur le dernier tour qui se relève un peu:en avant, en 
formant une petite lamelle bien distinete dans toute la 
longueur du canal. Dans ses troisquarts antérieurs, ce bord 
est armé intérieurement de petites dents transversales très 
régulièrement disnosées ; le bord externe est doublé en de- 
hors d’un bourrelet très saillant, beaucoup plus fort que les 
côtes de la surface, sa couleur est formée en arrière 
par une tache blanche et dans le reste de son étendué par 
des lignes brun rougeâtre, séparées par des lignes blan- 
ches un peu plus étroites. Au dedans du bourrelet s’élève 
une petite lamelle assez saillante, échancrée en arrière au 
niveau de la tache blanche par une fissure semi-circulaire, 
dont l'extrémité interne forme à la suture une petite callo- 
sité dentiforme assez saillante. Intérieurement le bord 
externe est orné de petites dents transverses très réguliè- 
rement disposées ; le canal très court, assez large et pro- 
fond est d’un brun noirâtre. 

Habitat. Mme Vimont a recu dernièrement de Nouvelle- 
Calédonie un certain nombre d'individus de cette espèce, 
un peu plus petits et plus trapus que ceux que je possé- 
dais déjà de cette localité. Je me fais un plaisir de lui en 
offrir la dédicace. 


LA CORYCIA TEMERATA 


(Suite et fin.) 

Puisque l’occasion se présente de parler dela. saison 
entomologique de l’an passé, qu’on nous permette une 
digression. 

Une grande perturbation a eu lieu.en 1882 dans l’époque 
de l'apparition des espèces, dans la durée de l'existence 
des larves, et cela provient, à n’en pas douter, de la tem- 
pérature bizarre dont nous avons été gratifiés l’an dernier. 
Les pluies continuelles, le manque de chaleur, ont eu une 
influence très marquée et très défavorable sur les édu- 
cations. Non seulement les époques normales ont été re- 
culées, mais certaines espèces ont éprouvé de notables 
changements. 

Nos observations ont porté non pas sur quelques dou- 
zaines de chenilles mais sur plusieurs milliers, représen- 
tant plus de deux cents espèces différentes. Ce nombre, tout 
considérable qu’il paraisse, n'empêche pas nos observations 
de se faire aisément, et les entomologistes qui ont visité 
notre installation sont à même de juger combien il nous 
est facile de suivre une espèce particulière dans toutes ses 
évolutions. 

Des faits répétés nous ont prouvé qu'il existe une par- 
faite coïncidence entre les éducations, éclosions qui se 
font dans nos boîtes et celles qui ont lieu dans la nature : 
cela tient à notre méthode d'élever les chenilles à l'air libre 
le plus possible, ou dans un local recouvert de lianes de 
chèvrefeuille et de clématite. Un exemple. Certains auteurs 
en parlant de la chenille de Grammesia t ica 
(fritinea) disent : « Cette chenille croît lentement de juin 


| à octobre, » indiquant par là que l'éducation doit être ter- 


326 


LE NATURALISTE 


minée à celle époque ou qu'ils n'ont pas eu la patience de 
la mener plus loin. Mais nous, qui avons élevé plusieurs 
fois cette bonne espèce, nous ajouterons que cette chenille 
passe l'hiver sans s’'engourdir complètement et se chrysa- 
lide en mars-avril; c'est en effet en mars qu'on peut la 
trouver à toute sa grosseur, ce qui nous est arrivé en 
cherchant dans les feuilles sèches de différentes locali- 
tés. Nous tenons essentiellement à ce qu'il «existe le plus 
stroi t entre nos éducations artificielles et celles 
de la nature, et nous ne négligeons rien pour cela. 

Parmi les changements que nous avons constatés l'an 
dernier nous citerons les suivants. 

Des espèces qui ont deux générations annuelles et qui 
passent l'hiver en chrysalide, ont passé l'hiver 1882-83 en 
chenille. Telles sont «entre autres : Paragra ægeria, Ti- 
mandra -amataria, Barentia viridaria, Coremia fer- 
rugata, ete., qui d'habitude se chrysalident en septembre 
et octobre. 

D'autrés espèces ayant deux générations, année nor- 
male, n’en ont eu qu’une, Ex. : la Pericallia syringaria, 
dont les chenilles provenant d’une ponte de mai 1882 
n’ont pu non seulement donner la génération d'août, mais 
même se chrysalider avant l'hiver. 

Enfin quelques espèces se sont montrées bisannuelles, 
si nous pouvons ainsi parler. En effet nous trouvions 
encore fin septembre dernier des chenilles adultes des 
Bombyæ trifolii et quercus, qui ont donné leur papillon 
en juillet 1883. 

Si nous insistons sur ce point c'est pour signaler une 
fois de plus les changements accidentels qu’éprouvent les 
époques, les mœurs des lépidoptères; c’est aussi pour 
mettre en garde contre la précipitation. Pour affirmer 
comme stable ‘une modification quelconque dans les 
mœurs d’un insecte suffit-il d’une seule expérience ? 
Faute de tenir un compte suffisant des conditions clima- 
tériques de l’année 1882, les conséquences que l'on pour- 
rait tirer de certaines éducations ne sauraient avoir toute 
la rigueur ni toute la justesse qu’on voudrait leur attri- 
buer. 

Pour en revenir à nos Corycia, l'époque la plus favorable 
pour trouver la chenille de la Corycia temerata est le 
mois d'août, du moins aux environs de Paris. Nous pou- 
vons procurer cette chenille ou vivante ou soufflée aux 
antomologistes qui désireraient la connaitre (1). 

Chrysalide. — ‘La chenille de {emerala se faït une 
légère coque à la surface de la terre et s’y chrysalide au 
bout de peu de temps. La chrysalide est d’un brun luisant 
plus clair sur l’écusson dorsal qui est presque roux et 
séparé des ptérygodes par un trait noir brillant. L’abdo- 


(1) La chenille de la Corycia temerata a été peinte par un de nos 
correspondants, M. Renaut, de la Ferté-sur-Amance (Haute-Marne). 
M. Renaut est cet entomologiste doublé d’un aquarelliste de grand 
talent, dont on a irer le remarquable travail à la dernière 
exposition des insectes. Une chenille, la plante sur laquelle elle vit, 
et le papillon qu'elle donne, tel est le cadre de l'œuvre dans toute sa 
simplicité. Ce qui frappe surtout dans cette composition, c’est l’exacti- 
tude, c'est la vérité. Du mier coup d'œil, on reconnaît l'espèce 
reproduite et point n’est besoin de consulter la légende, tant l’auteur 
a eu le talent de donner à l’insecte une attitude, si naturelle, un aspect 

i t. 


. 


si ressemblant, en un mot un air aussi 


men est terminé par deux épines, parallèles à la base et 
à pointes très recourbées et divergentes. 

Elle passe l’hiver et le papillon en sort en mai-juin. 

Tels sont les premiers états de la Corycia temerala. 
Quant à ceux de la bimaculata (faminata) nous avons 
l'espoir qu'un jour ou l'autre nous finirons par les décou- 
vrir, d'autant mieux qu'elle est ordinairement plus com- 
mune que sa congénère. 

P. CHRÉTIEN. 


BIBLIOGRAPHIE 


En. Anpré; Species des Hyménoplères d'Europe et 
d'Algérie; 17° fascicule, 1° avril 1885. 


Dans cefascicule se trouve continuée l'étude des Myrmi- 
cides, qui sont les Fourmis les plus nombreuses en genres 
et en espèces, munies d’un aiguillon et de deux nœuds au 
pétiole abdominal. Un genre très curieux par sa conforma- 
tion et ses mœurs est celui des Aphænogaster Mayÿr, 
(abdomen non brillant), longtemps placé dans les Aa, qui 
necomprennent plus actuellement que des exotiques. Ces 
Aphæœnogaster ont :le thorax étranglé entre le mésonotum 
et le métanotum, et comprennent une trentaine d'espèces 
de toutes les parties du globe, surtout des régions tem- 
péréeside l’ancien monde et de l'Amérique du Nord. Onne 
connaît guère les mœurs que des À. séruclor Latr. et 
À. barbara, Linn. Ces deux espèces, et un petit nombre 
d'autres, se font remarquer par l'existence d’ouvrières de 
grande taille et à tète énorme, mais présentant tous les 
passages entre elles et-les plus petites ouvrières. Ces Four- 
mis, en été.et en automne, amassent des graines diverses 
dans leurs nids, comme provisions pour l'hiver et le prin- 
temps, habitude qui leur a fait donner lenom de Fourmis 
moîissonneuses. Ce fait, cité par Salomon, dans ses Pro- 
verbes, bien connu des fabulistes grecs et latins et rap- 
porté de confiance par notre grand fabuliste la Fontaine, a 
donné dieu à toutes les histoires sur la prévoyance et l’ava- 
rice des Fourmis. Elles furent niées par Latreille, qui ne 
connaissait pas les Fourmis méridionales, n’ayant observé 


avec soin que les Fourmis des environs de Paris,qui meu- 


rent ou s’engourdissent en hiver et ne font pas de provi- 
sions. Salomon et Latreille ont raison tous les deux, chacun 
selon les localités. Le tort est de généraliser dans un sens 
ou dans l’autre. 

L’A. structor Latr. se trouve dans l’Europe centrale et 
méridionale, remontant en France par places jusqu'aux en- 
virons de Fontai Elles: dans les régions 
centrales de l'Asie et à Java, paraissant manquer en Afri- 
que. Elle fait son nid en terre, en donnant aux ouvertures 
extérieures une apparence cratériforme, s'établit aussi 
parfois sous les pierres, ou dans les intersiices des murs 
et des rochers. Cette espèce affecti les lieux rocailleux, 


le bord des routes ou le voisinage des habitations, dont 
les murailles lui servent parfois de retraite. Elle ne parait 


pas cultiver de pucerons et ses mœurs sont assez douces, 
malgré l'apparence formidable de ses grandes ouvrières. 


+ 


LE NATURALISTE 


327 


Les essaimages et les accouplements des sexués ailés ont 
lieu deux fois dans l’année, en avril et-en octobre. Le fait 
très intéressant de ses mœurs est l’existence de magasins 
considérables de graines que les ouvrières établissent dans 
la fourmilière. J'ai vu à Cognac (Charente) cette Fourmi 
faire le désespoir des jardiniers des maisons bourgeoises, 
en détournant les graines de leurs semailles. En Corse, 
c’est à cause d'elle, et peut-être aussi de l’espèce suivante, 
qu'on a dû renoncer à la culture du trèfle incarnat dont 
elle enlevait toutes les graines (renseignement de M. Heuzé 
inspecteur général de l’agriculture). L'autre espèce, signa- 
lée d’abord dans les États barbaresques, de mœurs et de 
nidifications pareilles, est À. barbara Linn., de toute 
l'Europe méridionale et de certains points de l’Europe cen- 
trale, remontant moins au nord que la Fourmi précédente 
se trouvant sur tout le littoral méditerranéen de l’Europe, 
de l'Asie, de l'Afrique, opérant le vol nuptial en septembre 
et en octobre. 


Le genre Pheidole (économe) de Westwood renferme 


environ 80 espèces, propres surtout aux contrées tropi- 
cales de toute la terre, trois seulement de la faune de 
l'Europe et de la bordure méditerranéenne. Il est remar- 
quable par la présence de soldats formant une caste bien 
tranchée, très reconnaissables à leur tèêté énorme et pro- 
fondément divisée en arrière. Ce sont des Fourmis coura- 
geuses et carnassières, mais paraissant aussi s’accomoder 
d’un régime végétal, car plusieurs espèces approvision- 
nent leurs nids dé graines diverses, à la façon de certains 
Aphænogaster. Elles n’élèvent pas de j'ucerons dans leurs 
cases, et même ne paraissent pas les rechercher au de- 
hors. Dans le midi de la France et de toute l'Europe, l'Asie 
occidentale et le nord de l’Afrique, se rencontre P. palli- 
dula Nylander, dont l'ouvrière très petite n’a que 1 à 
2 millimètres, sa couleur variant du jaune pâle au rouge 
brun. Cette espèce fait son nid en terre, sous les pierres. 
dans les rocailles, et s'établit aussi dans les maisons où les 
provisions de ménage ont alôrs à souffrir de ses dépréda- 
tions. Ses fourmilières, extrêmement populeuses, sont fort 
communes dans tout lé sud de l’Europe; elle affectionne 
les coteaux arides et exposées au soleil, mène une vie 
ouverte et sort souvent de son nid, soit pour aller à la 
chasse des petits insectes dont elle se nourrit, soit pour 
recueillir les graines qu’ellé emmagasine. Les sexués ailés 
volent en juin et en septembre. 

Lé genre Sotenopsis Westwood (rainure à la face) ren- 
ferme une quinzaine d'espèces disséminées partout, deux 
seulement européennes. La principale est le S. 7ugax 
Latr., avec petite ouvrière d’un jaune clair, passant quel- 
quefois au brun clair, de l'Europe centrale et méridionale, 
du nord de l'Afrique, de la Syrie, du Turkestan et de l’A- 
mérique du Nord. Les nids de cette petite Fourmi sont 
construits en terre, sous les pierres, parfois établis dans 
les parois des nids d’autres espèces. Elle vit en sociétés 
® très nombreuses et établit dans ses cases de mieroscopi- 
ques pucerons des racines, dont les produits constituent 
probablement sa principale nourriture. Malgré ses allures 
lentes et sa faible taille, ellé est fort courageuse, avec peu 
d’octasions toutefois de montrer son audace, car elle 


mène une existence cachée et très sédentaire, ne sortant 
presque jamais de son habitation. C’est en septembre et 
octobre que paraissent les essaims ailés des mâles et des 
femelles. 

Fort curieux est le genre Cremastogaster Lund (abdo- 
men suspendu), dont les Fourmis, qui ont quelques espè- 
ces dans le midi de l'Europe, offrent le pétiole de l’abdo- 
men très mobile, et permettant à celui-ci de se renverser 
en dessus, jusqu’à toucher la tête de l’insecte. C'est la 
position que prennent les Cremastogaster quand ils veu- 
lent piquer ou plutôt lancer leur venin sur un ennemi, 
car leur aiguillon est trop faible pour servir à une défense 
efficace. Les autres Fourmis, en pareil cas, recourbent au 
contraire leur abdomen en dessous, en se dressant sur 
leurs pattes postérieures. Nous trouvons dans l’Europe 
méridionale, l'Algérie, l’Asie Mineure, le C. sordidula 
Nylander, ayant ses nids dans les interstices des murs ou 
des rocailles, et, dans les mêmes pays, plus l'Amérique 
du Nord, le C. scutellaris Olivier, dont l’ouvrière, de 3, 5 
à 5, 5 millimètres, est, le plus souvent noire, avec la tête 
d’un rouge vif, les antennes et les pattes d’un rouge bru- 
nâtre. Cette espèce fait des nids sculptés dans le bois, on 
établis dans les inlerstices des murs ou des rocailles, par- 
fois creusés en terre sous les pierres. Ses fourmillières 
sont très populeuses et sont placées le plus souvent sur 
les troncs d’arbres, où elle va en longues files à la recher- 
che de ses pucerons. M. Lichtenstein a vu qu'elle construit 
le long des ceps de vignes des tuyaux protecteurs pour 
renfermer les Cocciens qui vivent sur cet arbuste, à savoir 
Pulvinaria vilis et Dactylopius vilis. C’est une Fourmi 
robuste éttrès courageuse qui se défend vaillamment; 
ellé aimé la vie au grand air et s’éloigne souvent beaucoup 
de son habitation. On voit voler les essaims des sexués 
ailés en septembre et octobre. 

La tribu des Cryptocérides (antennes cachées) présente, 
chez la femelle et l’ouvrière, les arêtes frontalessituées aux 
bords latéraux de la tête, ou plus près de ces bords que de 
la ligne médiane; elles limitent des fossettes antennaires 
transformées en un scrobe grand, profond et allongé, dont 
la concavité n’est pas ou est à peine visible quand l'insecte 
est examiné en dessus. Ce scrobe peut recevoir tout ou 
partie du scape des antennes ou même cacher entièrement 
ces dernières chez un grand nombre d'espèces exotiques. 
Le genre type Cryplocerus esl entièrement exotique. Il 
existe dans l’extrème midi de la France eten Italie, deux 
espèces du genre Æpitritus Emery, hypogées, entière- 
ment lucifuges, de mœurs inconnues, trouvées sous de 
grosses pierres profondément enfoncées dans le sol, ou à 
la base de piquets fichés en terre. 

Au 17° fascicule se joint la suite du catalogue méthodi- 
que des Hyménoptères, et trois planches, une sur les Do- 
rylides et deux de Myrmicides. 

Maurice GrRaRD. 


328 LE NATURALISTE 


. 


La Chique ou Pulex à xl À a ns 
une histoire si complète dans la RevueelMag®s ge Z 
logie de 1863 à 1865, est pour l’homme un p e d 
ge qui jusqu'ici était confiné dans l’ Amérique du Sud. | 

L'American Naturalist de juin 1883, relate, d’après Burton 
et Cameron (To the Gold coast fort Gold), que cet insecte a 
été récemment introduit sur toute la côte occidentale d’A- 
frique et qu'il s’est répandu jusque dans l’intérieur, fort 
loin de la mer; c’est donc un ennemi de plus avec lequel 
il faudra compter qui vient augmenter le nombre des tour- 
ments de cette région, comme les scorpions, les fourmis, 
les termites, les mouches tzetze, elc. 


* 
+ * 


Le Muséum d'histoire naturelle de Paris vient de s’enri- 
chir de sujets fort intéressants, rapportés d'Asie Mineure 
par M. l'abbé Armand David; nos lecteurs se rappellent 
certainement que ce zélé et savant naturaliste a déjà doté 
ce grand établissement d’un nombre considérable de types 
fort remarquables qu’il a récoltés dans le‘haut Thibet pen- 
dant un long séjour qui lui permit d'explorer celte riche 
région, dont nous n’avions jusqu'alors reçu sn fort peu 
de spécimens. J6 .NONTS 

De son voyage en Mésopotamie, M. l'abbé ariand 
David a rapporté entre autres espèces remarquables un 
Bouquetin qui n’est pas celui du Caucase et constitue très 
probablement une espèce nouvelle, un Daim à l’élat tout à 
fait sauvage qui se rapproche beaucoup de celui répandu 
dans toute l’Europe et ne forme très probablement qu’une 
race locale. Le Chevreuil de cette contrée présente égale- 
ment des différences avec ceux de l’Europe occidenta!e, 
mais il est très probable que ce n’est aussi qu’une diffé- 
rence imputable au climat; le Muséum en a plusieurs 
exemplaires qui Sarnétthont à M. le professeur Milne 
Edwards de nous renseigner à cet égard. Parmi les es- 
pèces nouvelles rapportées de cette exploration nous 
devons encore citer une Taupe, voisine de la Talpa cæca, 
mais certainement différente, le ventre est toujours d’un 
blanc orangé ; un Chat sauvage fort remarquable et non 
signalé encore de cette contrée. 

Nous reviendrons plus tard sur les espèces Dee 
de ce voyage lorsque le tout aura été étudié et que nous 
pourrons donner les déterminations exactes de toutes les 
nouveautés. 


* 
++ 


M. Lacerda de Bahia a eu récemment la bonne fortune | 


de retrouver le rarissime coléoptère Hippocephalus arma- 
tus ; cet insecte a été trouvé courant par terre, le soir. Les 
quelques exemplaires capturés étaient tous mâles ; il est 
probable que la femelle n’a pas du tout l'aspect dù mâle!: 

ce dernier est robuste avec les mandibuléÿ développées. 
les pattes à cuisses renflées, disposées pour ékeu$er la 


terre ; la femelle très probablement a l'abdomen très déve- 
lo oppé, les pattes grêles et inermes; il est à présumer 

qu'elle reste toujours dans la terre et que les mâles récol- 
mi récerhment étaient ältirés là, otfonles a trouvés, parce 


que: l'une d’ellégétait,blotltie dans les environs, etilest pos- 


le qu'un naturaliste qui aurait étudié leurs allées et 
venues aurait pu surprendre la cachette et prendre les 
7] feux sexes réunis; mais M: £acerda est un trop savant 
entomologiste pour ne pas avoir songé à cela, et ilest très 
probable qu’il donnera des vrdres à son chasseur pour que, 
si pareille situation se représente, on ne manque pas l’oc- 
casion de nous montrer le sexe que nous ne connaissons 
pas encore. 


* * 


Le congrès de l'Association française pour CNT 
des sciences a été tenu à Rouen ces jours derniers 

Dans la section des sciences naturelles, nous signale- 
rons les communications de M. Peron sur un groupe mal 
connu de fossiles de la craie supérieure des Pyrénées, de 
l’Aquitaine et de la Hollande ; de M. Bucaille sur la répar- 
tition des échinid?s dans le système crétacé du départe- 
ment de la Seine-Inférieure ; de M. Cotteau sur les échindes 
du terrain tertiaire de Saint-Palais; de M. Schlumberger, 
sur la Biüloculina depressa ; de M. Pouchet sur les cilio- 
flagellés ; de M. Pompilian sur l’anatomie des tiges des pi- 
peracées et des violacées; enfin de M. Pennetier sur la 
résistance als des anguillules de la nielle. 

: Fr > ; 

Les journaux portugais annoncent la mort, à Buba (Gui- 
née portugaise), d de M. Trouillet, l'explorateur français, qui 
aurait succombé à une fièvre cérébrale. 

rouillet revenait malade de Quidily se rendant à 
Foula-D’jallon. Son compagnon, également malade, est 
resté à Buba. 

— Le D" Alexandre Macalister de Dublin est nommé 
professeur d'anatomie à l’Université de Cambridge. 


- 
x # 


— Le professeur Giovanni Briosi, jusqu'alors directeur 
de la station agraire à Rome, est nommé professeur titu- 


laire de botanique à l’Université de Pavie, et le professeur : 


Giuseppe Grattarola devient professeur titulaire de miné- 
ralogie à l'institution des hautes études à Florence. 
de M. V. Lipold, le géologue bien connu, vient de mourir 
à Idria, en Carniole. 
“< 

M. Sénéchal, licencié ès sciences naturelles, est nommé 
préparateur de zoologie, chargé des collections zoologi- 
ques, à la Faculté des sciences de Caen 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


FAT : z 5 
4613. Paris. Imp. A. L. GuiLLor, 7, rue des Canettes. 


(À héEs l'ésribct 


5 Année, 


N° 42 


15 Septembre 1885. 32° 


L7 


_ LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1" et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 
LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 


Au bureau du journal 


RUE DE LA MONNAIE, 33 
etre 


ABONNEMENT ANNUEL : 
Payable d'avance en un mandat-poste à l’ordre du Directeur. 


O.. + + 


(Affranchissement compris) 


: ÉMILE DEYROLLE 


DIRECTEUR 


Secrétaire de la PF édaztion 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1° JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange et de renseignements scientifiques émanant de ses Abonvés. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 7 MAI 1883 (Suite). 
Boules argilcuses de Macaluba. — Note de M. Ch.Con- 
ejean. 


En revenant de visiter le volcan de boue de Macabula 
près.de Girgenti, M. Contejean s’écarla du chemin ordi- 
naire, én traversant une contrée profondément sillonnée 
de rävins creusés dans la marne miocène, pour aboutir à 
un kilomètre au nord de la station d'Aragona. Près du 
Macabula, le lit desséché d’un de ces ravins était couvert 
d’alluvions nivelées formées de boue, de sables, de débris 
et de trainées de boules d'argile, sphériques, de dimensions 
diverses, évidemment charriées par les eaux. Les plus 
grosses, élaient de la taille d'un boulet de canon; les 
moyennes, comme des billes de billard, et les plus pelites, 
comme des billes. Ces boules se composaient d'argile grise 
grossière, lardée de cristaux de gypse, chargée de calcaire 
et faisant une vive effervescence avec les acides. La sur- 
face était corrodéé, et comme hérissée de parcelles gyp- 
seuses. Dans l'eau, ces boules se délayaient par couches 
entre les doigts, sans s'écraser. M. Terrachini qui accom- 
gnait M. Contejean relourna récemment-chercher de ces 
boules, et n'en rencontra plus; son opinion est qu'elles 
proviennent de noyaux compacts qui se détachent de la 
masse argileuse crevassée par les chaleurs de l'été; ces 
noyaux seraient émoussés, arrondis par les pluies d’au- 
tomne, et finalement dissous el détruits par les grandes 
pluies hivernales. 


* 
“+ 


Sur la morsure d2 la sangsue. — Note de M. G. Carlet. 
Une note précédente a montré le mode de fixation de la 


ventouse antérieure de la sangsue. Pour étudier la manière 
dont s'effectue la morsure, M. Carlet a appliqué des sang- 
sues sur la peau rasée d'un lapin convenablement fixé, et 
les a détachées à divers moments. 1° En soulevant avec 
précaution, au moyen d’un petit crochet, un point de pour- 
tour de la ventouse, lorsque la partie qui le surmonte s’est 
soulevée en forme de fer à cheval, on voit la peau snulevée 
en mamelon, et la sangsue enlevée, on remarque qu’il n'y 
a pas encore de morsure, 2 Si l’on détache la sangsue 
aussitôt après que les mouvements de la région pharyn- 
gienne indiquent lecommencement d'action desmächoires, 
on trouve sur la peau trois incisions linéaires équidis- 
tantes et ne se rencontrant pas. 3° Si l’on détache la sang- 
sue quelques instants après le début de la morsure, les 
trois blessures figurent un trèfle dont les folioles ne se 
rencontrent pas. 4° Plus tard, les trois folioles du trèfle se 
sont rejointes au centre, et le retrait de la peau aidant, la 
blessure a Ja forme d'un triangle dont les trois médianes 
correspondent aux trois màchoires. 5° Si l'on soulève une 
portion suffisante de la ventouse, pendant que la sangsue 
mord, on voit les mâchoires s'écarter l'une de l'autre en 
mème temps qu’elles s'enfoncent dans la blessure, puis se 
rapprocher en même temps qu'elles se relèvent. En 
résumé les mâchoires ne peuvent produire d'un seul coup 
une blessure donnant lieu à un écoulement de sang, et 
doivent agir à plusieurs reprises. 


* 
* + 


Études comparatives des bactéries de la lèpre et de la 
tuberculose. — Note de M. V. Babes. . re 
Les recherches de M. Babes contredisent en certains 
points les résultats trouvés précédemment par M. Koch; 
voici les points principaux qui fixent l'attention. 1° Les 


330 rAFAS AT 
1.7 : 287 

} 
: J Æ À 


LE NATURALISTE 


bactéries présentent des dimensions un peu plus g grandes, 

mais des formes, moins précises que,dans, les préparations 
ne révanche,: elles offrent des détails de 
structure invisibles sur ces dernières. Dans 1a snéthode 
employée, M.-Babes 4 étudiélles bactéries dettes deux 
maladies sur dés préparations fraîchesf sûr ééHes qui ont 
été traitées par une très faible solution de potasse, ou sur 
les coupes colorées à l’aide/de la méthode d'Ebrlich, lais- 
sées peu de temps dans l'alcool, puis conservées dans l'a- 
célate de potasse. 2 Le bacille de la tuberculose ne ,se 
colore que par un nombre très limité de couleurs d’aniline, 
à l'aide des méthodes simples ; ce sont par ordre de valeur : 


le violet.1B, le violet gentiane, le violet de Poirier 170; 5B } 


et 300. La meilleure méthode simple paraît être la suivante : 

dans une solution aqueuse, saturée, préparée à chaud de 
violet 1B, on laisse les coupes, ving 
décolore rapidement dans l'acide nitrique au quart et l’on 
monte dans le baume de Canada. Pour les liquides surtout, 

an obtient des préparations où les bactéries de la tuber- 
culose sont colorées en rouge violet et les autres éléments 
én bleu. Les bactéries de la lèpre Se colorent non seulement 
par ces méthodes simples, mais encore par d’autres qui 
ne colorent pas la bactérie tuberculeuse. Ces couleurs sont 
le rouge et le violet de fuchsine, la rosaniline, le bleu de mé- 

thyline,. V évsine, Si l’on traite pendant vingt-quatre heures 
par. une solulion concentrée de fuchsine basique et que l’on 
décolore par l'alcool ou par un acide, en faisant monter 
enfin dans le baume, on. verra le bacille de, la tuberculose 
rester décoloré tandis que la bactérie lépreuse fixe la cou- 
leur rouge. 3° Méthodes, compliquées : M. Babes se sert 
des suiyantes qui lui sont personnelles. Faire une solution 
d’aniline plus concentrée que celle d’ FACE faire chauffer 


gen et l'eau avant de filtrer, + rame F5 d’aléool absolu 


ét in de solution concentrée ‘de méthyle violét 1B ou de 


fuchsinealcoolique. A ces matières colorantes on peut sub- 
stituer le, violet 5B, le violet 170; le violet 300, 200 #, le bleu 
de méthyline, l’éosine de Poirier. On laisse vingt-quatre 
heures dans le liquide colorant. 'hnile d’aniline peut être 

g parla la paratoluiding, l’orthoto- 
luidi lV’aeid holi Ress acide acé- 


de 4 © ET 
À 


tiunma prnicotallias |’ 241} | h1 au 1° 
? j 


On peut, au lieu d'immerger la coupe: dans | un | ani la 
soumettre à une seconde.coloration plus distincte et plus 
résistante. que la première à l'alcool (bleu. de méthyline, 
hématonyline, quinoléine, carmin, picrocarmin, safranine, 
éosine;, etc.). Après l’action des acides, on soumet la coupe 
à l’action de l’hématonyline, pour colorer les éléments 
autres que les bactéries. Si l’on veut colorer les bactéries 
‘en bleu, il-est bon de soumettre préalablement la prépa- 
ration à l’action du picrocarminate ou de la safranine qui 
résistent aux agents décolorants. Par ces méthodes 
diverses, la bactérie de la lèpre se colore plus vivement 
que celle de la tuberculose. 4° Les deux bactéries peuvent 
être colorées dans les tissus qui ont subi l’action des acides 
ou des alcalis, dans ceux qui sont putréfiés, desséchés 
. même depuis des mois, dans ceux qui ont été soumis aux 


t-quatre heures, on. 


sucs de la digestion ou qui ont servi à pratiquer dês inocu- 
lations. Le bacille lépreux préparé par la méthode modifiée 
d'Ébrlich resté coloré äprès une immersion d'une heure 
dans T'aéide nitfiquetpur, tandis queïce n'est qu'accidentel- 
lément que celui de la tuberculoseTésisteàune demi heure 
d'immersion: En général ces deux bacilles restent colorés 
longtemps après l’action des acides organiques, des alca- 
lis, de là putréfaction et des autres: agents Équrs Pig 
haut. 


SRG DU 14 mar 1883 


Sur l'alténuation de la bactéridie charbonneuse et de 
ses gérmes sous l'influence des substances antisepiiques. 


| = Note de MM. Chamberland et Roux: 


-Nous ayons vu dans une note précédente des mêmes 
auteurs que la condition essentielle pour atténuér la viru- 


‘lente de la bactéridie charbonneuse, soit par la méthode 


des cultures à 42°,43°, soit par celle qui emploie les anti- 
septiques, est l'absence de spores dans les filaments sou- 
mis à l’action-prolongée de l'air, de la chaleur ou des 
agents chimiques divers. La, spore est la forme de résis- 
tance de la bactéridie; mais cette résistance peut être 
aussi modifiée et atténuée. Des spores bien formées, âgées 
d’une quinzaine de jours, sont mises’ en contact avec de 
l'acide sulfurique à 2 p. 100, et exposées à la tempéra- 
ture de 35° dans des tubes-fermés que l’on agite souvent 
pour assurer le contact de l’acide avec les spores. On 
sème tous les deux jours un peu de ées spores dans du 
bouillon de veau légèrement alcalin. Les cultrres obtenues 


| dans. les premiers jours tuent les lapins'et les cobayes. 


Du huitième au dixième jour, la culture faite tue les 
cobayes et pas les lapins; la culture faite le quatorzième 
jour, ne tue plus qu’une partie des cobayes. Les bactéridies 
ainsi obtenues donnent promptement de nombreux ger- 
mes, et conservent leur virulence atténuée dans les. eul- 
turés successives. Cependant il faut noter que les cultures 
issues! de ces. spores traitées à l'acide suHurique ont 
perdu-leur virulence pour les lapins, mais l’ont conservée 
pour les moutons, qu’elles tuént dans la proportion de 
7 sur 10. Cette remarque et les faits analogues indiqués 
dans la note précédente prouvent que chaque espèce. 
animale a une réceptivité particulière pour chacune des 
races dé bactéridies que l’on peut créer par les artifices de 
culture. La diminution de la virulence des spores et leur 
mort s’obtiennent d'autant plus rapidement que.la tempé- 
rature est plus élevée et l'acide sulfurique plus concentré, 
et d’autant plus lentement que la température est plus 
basse et l'acide plus étendu. 

Sur la prophylanie et la nou. de la Line ly- 
phoide. — Extrait d’un mémoire de M, A, Delbovier. 

Le meilleur agent antifermentescible contre la fièvre 
typhoïde et les autres maladies s zymotiques serait l’iode 
associé aux alcaloïdes sédatifs de l’opium. Employé au 


| début de la maladie, cet agent jugulerait la fièvre ou di- 


minuerait son acuité; la chaleur et le pouls restent nor- 


quatre explosions de grisou viennen 


LE NATURALISTE 331 


maux, et il n’y a ni fièvre, ni délire, ni complications 
quelconqués ; et le malade peut ne pas s’aliter. Employé 
trop tard, ce remède ne peut réparer les désordres causés 


par les microbes, et semble avoir alors moins d'action. 


Sur les ressources que présente la culture de la vigne 
dans les sables en Algérie. — Note de MM. Convert el 
Degrully. 


L’immunité contre les atteintes du phylloxéra à été 
constatée pour les vignes plantées dans les sables. Ce 
mode de plantation ayant réussi à Aigues-Mortes s’est 
étendu aux dunes voisines calcaréo-siliceuses de la Médi- 
terranée et aux sables de l'intérieur.On a imité cet exemple 
dans de nombreux départements; les résultats sont excel- 
lents, en particulier dans les terrains sablonneux de Miri- 
bel, de l'arrondissement de Nyons (Drôme). On utilisera 


donc bientôt en France les terrains sablonneux qui occu- 


pent des espaces importants; mais ce procédé, employé 
déjà en Algérie, est destiné à devenir dans notre colonie 
une véritable source de richesses. Les auteurs de cette 
note ont examiné les sables de nombreuses stations aux 
environs d'Alger, de Mostaganem et d'Oran, et assurent 
que la vigne y réussira parfaitement; les sables des dunes 
ont la plus grande ressemblance avec ceux d’Aigues- 
Mortes, et les autres ont les mêmes propriétés physiques : 
ténuité, mobilité, hygroscopicité et capacité capillaire. On 
aura, comme à Aigues-Mortes, à protéger les plantations 
contre les vents qui tentent à modifier constamment le 
relief des dunes. En présence, de l'identité des conditions 
que l’on observe entre les sables d'Aigues=Mortes’et“eeux 
de l'Algérie, les auteurs se croient autorisés à ‘pouvoir 
affirmer qu'ils se comporteront de même vis-azvis le 
phylloxéra. On a du reste fait déjà des essais qui ont par- 
faitement réussi. HR 
» | ps 5 

Influence des baisses barométriques sur les éruptions 
de gaz et d'eau au geyser de Montrona(Lotre).— Note de 
M. F. Laur. 


D'une série d'observations faites par M. Laur. sur le 


. geyser de Montrond, il résulte que : 1° les éruptions ont 


toujours lieu à des pressions yariant-entre 72 et 73,4 et 
jamais à 74; 20 que l'éruption ayant eu lieu, le barometre 
peut continuer à baisser doucement. ou à rester bas sans 
qu'il y ait de nouveau phénomène de jaillissement; 3° que 
toute chute brusque dans l'espace d’un jour ou deux, 
quand le baromètre a été élevé pendant un certain temps, 
provoque une détente inévitable, c'est-à-dire une éruption. 
— M. Laur croit donc pouvoir indiquer la source de Mon- 
trond, comme un appareil pouvant signaler d'avance de 
grandes perturbations atmosphériques : les éruptions ont, 
en effet, toujours lieu 4% début de ces périodes: N'y au- 
raitil pas lieu de rapprocher les éruptions volcaniques et 
les dégagements de gaz dans les mines, des jaillissements 
de Montrond. M: Laur fait remarquer, à cet effet, que 
t d’avoir lieu dans une 


période de troubles atmosphériques, signalée par trois 
éruptions de la source du geyser, du 13 avril au 1” mai. 

1De l'application de l'entomologie à. la médecine légale. 
Lu) Note-deM.:P; Mégnin. 


Le médecin légiste se trouve embarrassé lorsqu'en pré- 
sencé d’un cadavre desséché, momifié, on lui demande de 
préciser autant que possible l'époque de la mort el les 
causes qui l'ont déterminée. M. Brouardel pria M. P. Mé- 
gnin de faire des recherches à ce sujet, pensant que Yon 
pouvait tirer parti de celte remarque qu'un cadavre aban- 
donné dans un milieu qui n’est pas parfaitement clos est 
visité par des insectes et äcariens sarcophages qui se. 
succèdent régulièrement en laissant de nombreuses dé- 
pouilles. L'entomologie vint étlairer ces recherches par les 
connaissances qu'elle donne sur la multiplication des in- 
sectes et des acariens sarcophages, leurs métamorphoses, 
le temps de leurs diverses évolutions, leur genre de nour- 
riture, etc. Un cadavre exposé à l'air libre est envahi par 
une foule d'insectes qui viennent pondre à sa surface et à 
l'entrée des ouvertures naturelles ; les larves qui Sortent 
de ces œufs le pénètrent en tous sens pour se nourrir de 
ses humeurs et activent la décomposition. C’est ainsi 
qu’agissent les Diptères sarcophagiens et quelques Coléop- 
tères. Les larves de Diptères (asticots) et de Coléoptères 
absorbent les humeurs liquides du cadavre et l'amènent à 
l'état de squelette imbibé d'acides gras; les larves de 
Dermesles surviennent qui font disparaître tout ce qui 
reste de matières grasses. Il ne resté plus alors que les 
parties organiques sèches, les tendons, la peau, les parties 
musculaires, que font alors disparaitre à leur tour les An- 
thrènes et les Acariens détriticoles des genres Tyroglyphe 
et Glyciphage, en les remplacant par une matière pulvéru- 
lentequi les os, et estcomposée de leurs dépouilles, 
de celle de leurs nymphes hypopiales et de leurs déjections. 
Grâce à ses connaissances entomologiques, M. Mégnin put 
déterminer l'époque approximative de la mort d’un garçon 
de huit ans, trouvé enfermé dans une caisse à savon, et à 
l'état de momie desséchée. Les nombreuses coques de 
de larves de la Sarcophaga lalerius et de Lucilia cada- 
verina représentaient les dépouilles des travailleurs de la 
première année; les coques de larves de Dermestes larda- 
rius, de l'Anthrenus muscorum et les cadavres des 
adultes des hypopes des Tyroglyphus longior et T. siro, 


LU LC 4 


année. L'enfant était done mort depuis deux ans environ ; 
de plus, les nombreux cadavres de Pediculus capitis dont 
le cuir chevelu était couvert, ainsi que les nombreuses 
lentes que portait chaque cheveu, indiquaient que le mal- 
heureux enfant était mort dans l’abandon le plus complet, 
et dévoré par la vermine, Dans un cas analogue, la perspi- 
cacité de M. Mégnin, lui permit de fixer aussi exaétement 
l'époque de la mort, recor nue véritable parles aveux pos- 
térieurs de l'auteur du crime. On comprend, par ée qui 
précède, le parti que la médecine légale peut tirer de 


l'entomologie. 


LE NATURALISTE 


* 5 1e 49 5 
+ + 


Nouvelles recherches pystoogures sur “ à Tor. 
— Note de M. H. Stassano.' : jnoiido #0 ‘ | 


M. Stassano a repris les expériences 4e Moreau en, pra! 
tiquant la respiration artificielle. dans : animaux cur ral | 
risés. Un tube de caoutchouc est ne à à se bouçhe d'une 
Torpille, et amène constamment. de l'eau, de mer aérée) 
sur les branchies ; l’œsophage a élé ligaturé préalablement, 
pour empêcher l'entrée de l’eau dans l'estomac. Si,.au 


commencement de l’action du curare, on soulèye la Tor- 


pille par la queue, elle se tord, se recourbe et s ’efforce de 
toucher la main de l'opérateur, avec ses organes électri- 
ques ; les premières décharges sont assez fortes, puis les 
suivantes vont en s’affaiblissant comme les mouvements. 
Cependant, les mouvements ne sont pas paralysés en 
même temps; un quart d'heure après l'injection, l'animal 
ne peut plus se courber quand on le soulève, mais exé- 
cule quelques mouvements de côté ; puis ces mouvements 
cessent ; quelques secousses faibles se manifestent encore 
et l’on peut constater certains mouvements volontaires. Si 
l’on ouvre la bouche de la Torpille, elle la referme de suite 
et son corps tressaille ; la paralysie est complète, lorsque 
l'animal ne peut plus refermer la bouche, et c’est alors que 
commence à se manifester la paralysie des nerfs. électri: 
ques. Pour vérifier cet affaiblissement progressif des 
contractions musculaires et des décharges électriques, 
M. Stanasso s’est servi du téléphone. Grâce à la respira- 
tion artificielle, les fonctions de la vie végélative S ‘opérent 
normalement ; le poison s’élimine e peu, à peu, et l'on voit 
que les décharges électriques réapparaissent avant que 
l’animal ait repris sa mobilité; quoique immobile, la Tor- 
pille commence à donner de pelites secousses, puis les 
mouvements reprennent, et les décharges retrouvent leur 
intensité initiale. M. Buchin a démontré que l'organe élec- 
trique de l'embryon est représenté par un muscle; plus 
tard apparaissent les plaques électriques qui remplacent 
presque entièrement le tissu musculaire. M. Macy a dé- 
montré que la décharge électrique de ia Torpille, au point 
de vue du retard sur l'excitation qui la provoque, aussi 
bien que celui de sa durée et de ses phases, se comporte 
comme une contraction musculaire. Pour vérifier ce rap- 
_prochement, M. Stassano fit les expériences suivantes : 
1° injection d’un poison musculaire, essence de berga- 
mote ou digitaline, dans un organe électrique de la Tor- 
pille. L'animal ne donne bientôt plus de décharges, du 
côté où l'injection a été faite ; il s’affaiblit progressivement 
au fur et à mesure de l’absorption du poison, et enfin, 
l’autre organe électrique devient inerte avant que la para- 
lysie soit complète; 2° une série de courants induits, pas- 
sant à travers un des organes électriques de la Torpille. 
En excitant l'animal, il ne réagit pas du côté où passe le 
courant; il se comporte comme un muscle qui en état de 
tétanos, ne se contracte pas malgré l'excitation pratiquée 
sur son nerf moteur; tandis que l’on observe quelques 
faibles décharges du côté opposé, au début de l'expé- 
rience. En suspendant le passage du courant, les secousses 


+ 


électriques réapparaissent de part et d'autre. Le même 
effet se produit chaque fois qu’on renouvelle l'expérience, 
maisla Torpille. s’affaiblit: À une Torpille anesthésiée par 


{sun çouranicontinu-d'eau de mer mélangée d'éther sulfu- 
coulant.sur les branchies, M: Stassano à injecté la. 


rique 
pente L'influence de l’éther supprime les décharges ; 
mais, la, strychine les fait réapparaître violemment. Dix 
minutes. après, arrive le tétanos. Le corps de l'animal tres- 
saille : à. courts: intervalles, et le téléphone enregistre et 
fait entendre une série de coups-violents qui rendent ma- 
.nifeste le tétanos.de l'organe électrique. 


ë 


INTRODUCTION A L'ÉTUDE DES CAMPAGNOLS DE FRANCE 


HISTORIQUE 
de la classification des Campagnols 


(Suite.) 


1836. DE Sécys-Loncaamps (Essai monographique sur 
les Campagnols des environs de Liège) décrit cinq espèces 
de Campagnols, qu’il répartit en deux sections. La pre- 
mière section, à «oreilles presque nulles ou cachées sous le 
poil », comprend deux groupes et deux espèces. Premier 
groupe, À. fulvus Desmarets; deuxième groupe, 
A. amphibius L. La deuxième, à « oreilles externes 
moyennes, bien développées », contient trois espèces : 
A.arvalis L., A.subterraneus Sélyset À.rufescens Sélys. 
L'auteur propose le nom d’ÆZemiolomys pour la première, 
et laisse à la deuxième le même nom qu’au genre, celu1 
d’'Arvicolz 

Ainsi que nous l’apprend l’auteur dans un post-scriplum 
annexé, en 1862, à son mémoire, l'espèce À. f'ulvus, fon- 
dée sur la peau d’un exemplaire jeune et mutilé de 
À. arvalis, doit être supprimée. La dénomination nouvelle 
d’'Hemiotomys s'applique donc exclusivement à l'espèce 
A. amphibius. Elle fait ainsi double emploi avec celle 
d’Arvicola antérieurement proposée par Lacépède, et doit 
ètre rejetée. L'auteur n’en a pas moins le mérite d’avoir 


| fait le premier pas dans la décomposition du té Cam- . 


pagnol, en instituant une subdivision dont nous n’avons à 
modifier que le nom aujourd'hui. 

C’est aussi dans ce mémoire que se trouvent la première 
description etla première figure d'A. sublerraneus Sélys, 
l'espèce unique de notre quatrième sous-genre (1). Quant 
à À. rufescens Sélys, il n’est autre que A. glareolus 
Schrehber. 


1839. De Sécys-Loncaamps (Éludes de micromamma- 


logie), sous le nom de Lemmus, qu’ils devront garder, 


sépare explicitement (p. 148), comme il l'avait déjà fait 


(1)L Dee il est es avait été LS ts par Baillon 
(Mém. s d’Abbeville, 1833, p. 33, sp. 37), mais us suc- 
Pet à et sous 1e nom préoccupé de ai pralensis 


: SE 


LE NATURALISTE 


333 


implicitement dans le mémoire précédent, les Lemmings 
des Campagnols. : | an 
Comme précédemment, l'autour divise le genre Campa- 
gnol, qu’il appelle :Arvicola) en deux'Séctions ; maïs la 
deuxième section est ici subdivisée en! déuxléroupes coiimé 
la première. [ue 1 Te 
Le nom d’'Hemiolomys'est restreint au premier groupe 
de la première seclion’et comprend quétre espèces : amphi: 
. bius L., monticola: Sêlÿs, destructor Savi et terrestris 1. 
Ce groupe correspond exaétemenf à notre troisième sous- 
genre, que nous devons appeler Arvicola, et dans lequel 
je ne vois que deux espèces: 4. Musiniani Sélys = 
A. destructor Savi, et À. terrestris L. —= A. amphibius 
L.— À. monticola Sélys. | 
Le deuxième groupe de la première section prend le 
nom de Microtus, emprunté à Schranck, et contient deux 
espèces européennes: À./fulvus Desm.,et À. Savii Sélys. 
La première, de ces espèces doit ètre supprimée, comme 
nous l’avons dit plus haut ; l’autre ne diffère pas spécifi- 
quement de À.subterraneus Sélys. Ce groupe correspond 
donc exactement à notre quatrième sous-genre. Celui-ci 
reste encore à nommer : car, comme nous l’avons vu, le 
nom de Microtus Schranck, devant être appliqué à un 
sous-genre différent, ne saurait lui convenir. 
Le premier groupe de la deuxième section partage avec 
le genre le nom d’Arvicola et renferme quatre espèces : 
. sublerraneus Sélys, À. arvalis Lacép., A. socialis 
Pallas et À. duodecim costatus Sélys. La première de ces 
espèces doit, comme nous venons de le voir, rentrer dans 
le groupe précédent; de Sélys, d’ailleurs, ne,tarda pas à 
la mettre à sa place (Faune belge, 1842, p. 34). La troisième, 
de l'Europe orientale etdel’Asie, est malconnue etsetrouve 
en dehors de notre élude actuelle; et la quatrième est 
décrite d'après deux squelettes, l’un, des environs de 
Genève, qui doit être rapporté à À. arvalis Pallas var. 
Baïtoni Sélys, et l’autre, de Montpellier, qui appartient à 


F4 NP 
191990 99198 HN. LT TT 


l'espèce À. sublerraneus Sélys var. incertus Sélys. Reste, 


pour fixer le sens du groupe, l'espèce À. arvaiis Pallas. 
Ce groupe correspond donc à notre deuxième sous-genre 
qui, ainsi que nous l'avons vu plus haut, doit prendre, 
comme le genre tout entier, le nom de Mäcrotus. : 
Enfin, dans le deuxième groupe de la deuxième section, 
de Sélys décrit l'espèce européenne À. rubidus Baillon, 
qui n'est autre que À. 7u/escens Sélys ei pour laquelle 


nous adoptons le nom plus ancien de 4. glareolus Schre- 


ber (1). De Sélys attribue à ce groupe le nom de Myodes, 
créé par Pallas, et que nous devons lui conserver. 

Comme on le voit, en donnant à ces quatre groupes la 
précision de divisions subgénériques ; en reliant, comme 
l’auteur à fait un peu plus tard, l’espèce sub{erraneus du 


tn AE Sfr 


Ja première 
tériaux (je n’ai jamais eu entre les mains aucun sujet 
forme), pe faire une opinion personnelle à cel égard, j'adopte Si de 
ux formes 


és distinctes. Dans le cas contraire, le nom plus ancien 
Pallas (1778) devrait l'emporter sur celui de glareolus 
) | 


groupe où elle est à tort réunie à l'espèce arvalis pour la 
porter dans le groupe de À. Savti ; enfin, en modifiant les 


dénominations de,ees groupes conformément aux règles de 


la priorité, on obtient une classification des Campagnols 
absolument identique à celle que, près d’un demi-siècle 
plus tre, je trois devoir préposer. J'arrive au même résul- 
Lit que l'auteur dés Études de micrommamalogie, bien 
que, Sauf pour le sous-genre Myodes que nous caractéri- 
sons lun et l'autre par les racines de ses molaires, cet 
‘auteur basé ses Coupes sur tout un ensemble de caractères 


composant le factes de l'animal (proportion des oreilles, 


des yeux, de la queue; taille; habitudes aquatiques ou . 
terrestres), tandis j'établis les miennes uniquement sur le 
nombre des tubercules du pied et le nombre des ma- 
melles. Cette coïncidence témoigne de la valeur des carac- 
tères que j'ai adoptés, lesquels joignent, à l'avantage 
d’être précis, celuid pond tement à l’ensemble 
des autres caractères et de les résumer. Déjà, du reste, dans 
mes études sur les Gerbillines, j'avais pu apprécier la valeur 
taxonomique du nombre et de la disposition des tubercules 
du pied. 

Je suis vivement flatté de me rencontrer ici avec un 
zoologiste de la valeur de M. de Sélys-Longchamps, et je 
m’estime en même temps très heureux de pouvoir rendre 
hommage à la justesse de son coup d'œil; d'autant plus 
héureux que justice ne lui a pas été rendue, puisque, comme 
nous allons le voir, la classification proposée par lui n’a 
pas été adoptée jusqu'à ce jour. 

‘1847. DE Séivs-Loxcnawrs (Distribution géographique 
des Campagnols en Europe. Revue zool., octobre 1847) 
énumère vingt@inq espèces de Campagnols d'Europe; 
mais il fait sa gement observer que, sans doute, ce nombre 
devra être réduit par la suite. 

Cette note est très importante au point de vue de la 
synonymie des espèces ; mais, au point de vue de la clas- 
sification, l’auteur fait un léger pas en arrière en suppri- 
mant le groupe Myodes. 

Le groupe Microtus (notre quatrième sous-genre) com- 
prend sept espèces : 1, Savii Sélys; 2, incertus Sélys ; 3,py- 
renaïcus Sélys (pour la première fois nommé, et succinte- 
ment décrit); 4, sublerraneus Sélys ; 5, æconomus Pallas; 
6, socialis Pallas; 7, cunicularius Jules Ray. Les esp ‘ces 
5 et 6 sont encore mal connues et ne font pas partie de la 
faune qui nous occupe ; l'espèce 7 est un arvalis (Leltre 
particulière de M. de Sélys-Longchamps, 13novembre 1882); 
enfin je réunis en une seule espèce, sous le nom de sub- 
terraneus Sélys, les numéros 1 à 4. 

Le groupe Arvicola Sélys (non Lacépède; notre sous- 
genre Microtus) contient quatorze espèces : 8, arvalis Pal- 
las: 9, britannicus Sélys; 10, gregalis Pallas; 11, agrestis 


dius Nillsson ; 15, ratticeps Keyserling et Blasius ; 16, Bail- 
loni Sélys; 17, nivalis Martins; 18, glareolus Schreber; 
19, ruficanus Sundevall; 20, rutilus Pallas ; 21, duodecim 
costatus Sélys. Nous avons vu que l'espèce 18 devait con- 
stituer un sous-genre à part; les espèces 19 et 20, du même 
groupe, sont de Laponie, en dehors de la faune qui nous 
occupe: l'espècé 10 est aussi étrangère à cette faune. 


334 LE NATURALISTE 


mm 


Quant aux dix autres espèces, elles me paraissent et c'est 
aussi l'opinion actuelle de M. de Sélys, devoir être réduites 
à quatre : 1° arvalis Pallas — arenicola Sélys — Baïlloni 
Sélys — duodecim costalus Sélys (parlim); 2 agrestis 
Linné — brilannicus Sélys = negleclus Fhomson H 3° rat- 
liceps Keyserling et Blasius — medius Nillsson; 4° 71 
valis Martins. persiste Rs 

Enfin le groupe Hemiolomys (nos Arvicola) est com- 
posé, comme précédemment, de quatre espèces que nous 
réduisons à deux. 


(A suivre.) Fernand LATASTE. 


A. M. Eux DeEvroLLE, piRecrEuR pu Naturaliste. 


Monsieur le Directeur, 

Je lis un article de M. Richard dans le n°10 du Natu- 
raliste. 

Sans doute votre rédacteur qui parle de protoplasmas 
de mousses a fort bien compris qu’il y a là une faute d’im- 
pression du Bulletin et qu'il faut lire protonemas. 

M. Richard, d’ailleurs, me fait beaucoup d'honneur en 
consacrant une brochure à l'examen d’un simple article 
où j'analysais les travaux de M. Stahl sans ÿ mettre uné 
seule observation qui me soit personnelle. 

Si, plus récemment, sur les conseils bienvéillants de 
notre savant maitre M. Bornet, j'ai essayé de faire des 
expériences analogues aux siennes et à celle de MM. Wo- 
ronine, Treub, Rees, Stahl, je crois que M. Richard fera 
prudemment d’attendre que j'ai publié le résultat obtenu 
dans un mémoire, avant d’y répondre. 

Recevez, je vous prie, l'assurance de ma considération. 


GaAsTON BONNIER. 


OBSERVATIONS SUR DES PARASITES 


Dans le dernier Bulletin de la Sociélé zoologique de 
France, M. P.Mégnin, le savant collaborateur bien connu 
des lecteurs du Naturaliste, vient de publier deux notes 
intéressantes dont nous donnons ici une courte analyse. 


La première de ces deux notes traite des « Helminthes 


rapportés des côtes de Laponie par M. le professeur Pou- 
chet et en particulier surun nouveau Pentastome. En 1881, 
M. le professeur Pouchet rapporla, d’un voyage qu'il fit en 
Laponie, un certain nombre d’Helminthes provenant les 
uns de cétacés, les autres de poissons, d’autres enfin 
d'oiseaux qu'il soumit à l'étude. Il résulte des observa- 
tions faites que les Echinorhynques, les helminthes des 
baleines, sont dépourvus d’organe digestif, théorie du 
reste admise par la plupart des naturalistes. Une morue 
capturée fournit plusieurs parasites, des Botriocépha- 
lés, des Echinorhynques et une grande quantité d’As- 
caris clavata, à différents âges. Le Tœnia filum a été 


ee Ta 


rencontré chez le pluvier, et de jeunes canards ont fourni 


_ Je Tœnia trilineata. Le parasite le plus curieux a été 


donné par le grand goëland des mers polaires, c’est le 
Pentasioma Lari (Mégnin) qui fait aussi l’objet de Ja 
présente note. De 1 à 6 centimètres de long, des plus 
petits aux plus grands, ce parasite avait été pris tout d’a- 
bord pour un Trématode, auquel il ressemble ; mais la 


découverte de crochets, situés de chaque côté de l'ou- . 


vériure buccale, en font un Pentastome jusqu'alors in- 
connu. Le mâle n’a guère que 1 centimètre de long sur 
1 millimètre delarge, l'extrémité antérieure plus large que 
l4 postérieure, les téguments épais, plissés en tous sens 
et couverts de tuberculés papilliformes. La femelle mesure 
6 centimètres de long environ sur 3 millimètres de large; 
les téguments sont semblables à ceux du mäle. D’après 


ces caractères, ce parasite doit être classé parmi les crus- 
| tacés parasites. 


Le Cheylelus heteropalpus (Mégnin) parasite auxiliaire 
des oiseaux et sa nidification, tel est le titre de la seconde 
note. Dans un précédent mémoire publié par M. P.Mégnin 
sur les Cheyletides parasites, l'auteur avait donné tous les 
caractères de cette tribu ; les mœurs sont fort curieuses : 
les Cheylétides vivent au fond des poils des mammifères 
ou sous les plumes des oiseaux, non pour absorber le 
sang des animaux sur lesquels ils se placent, mais pour 
se livrer à une chasse active de leurs parasites. Faute de 
nouvelles découvertes, il ne manquait à ce mémoire que la 
mention du mode dereproduction des parasites auxiliaires 
des oiseaux. En disséquant un gros-bec américain, M.P.Mé- 
gnin aperçut sur la peau de cet animal de nombreuses 
taches blanches ; il reconnut à l’aide du microscope que 
sous ces taches se trouvaient des coques vides et de petits 
Acariens en voie de sortir de ces coques ou venant même 
d'en sortir. Les larves furent reconnues pour être celles 
du Cheyletus heteropaipus. La reproduction de cet Aca- 
rien parasite était donc enfin connue. Le mâle à 0"", 35 de 
long sur Om", 26 de large ; la femelle 0"",35 de long sur 
O®, 22 de large; la larve est octopode. Le nid de 1 à 2 mil- 
limètre de diamètre environ se compose d’un feutrage de 
fibres très fines dont les extrémités adhèrent à la peau de 
l'oiseau et laissent voir par transparence les différents 
états de développement. 


BIBLIOGRAPHIE 


J. Pancic, Orthoplera in Serbia hucdum déetecta; Bel- 
grade 1883, 1 vol. in-8°, 172 pages (en langue serbe). 


Ce travail donne un tableau très exact de la faune ortho- 
ptérologique de Serbie ; il contient des clefs dichotomiques 
et des descriptions dont nous ne pouvons malheureuse- 
ment apprécier l'exactitude, l’auteur ayant, dans un but de 
vulgarisation, écrit son livre en langue:serbe. Le Pœcili- 
mon orbelicus Pane., voisin du P. bosphoricus Br. ést la 
seule espèce décrite (en latin) comme nouvelle. L'ouvrage 
est rédigé sur le plan du Prodromus de M. Brunner de: 
Wattenwyl auquel M. Pancic a émprunté les éléments 


d’un tableau qui termine sôn livre et qui montre la distri- 


ni 14 chat So 2e 


er 


L 


LE NATURALISTE 


339 


bution géographique des Orthoptères en Europe et leur 
répartition dansles principales régions de notre continent. 
D’après ce tableau, l'Espagne est de tous les pays euro- 
péens le ‘plus riche en Orthoptères, car on y.trouve 193 es- 
pèces; l'Italie vient en seconde ligne avec 148 espèces ; la 
Serbie occupe la troisième place avec 137 espèces ; l’Istrie 
ét la Dalmatie comptent 127 espèces ; la Hongrie et la Tran- 
sylvanie viennent ensuite avec 125 espèces ; la France ne 
possède que 124 espèces et occupe le sixième rang ; au 
septième rang prennent place le Tyrol et la Suisse avec 
108 espèces; l'Allemagne du centre (en y comprenant l’Au- 
triche) et la Grèce se disputent la neuvième place avec 
chacune 94 espèces ; puis viennent enfin la région des 
Balkans (72 espèces) l’Angleterre, l'Allemagne du Nord et 
la Russie centrale (50 espèces) et au dernier rang les ré- 
gions situées au nord du 55° de latitude où l’on ne trouve 
plus que 39-espèces d'Orthoptères. 

2 de à 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


* Le Talisman, ayant à bord la commission de savants 
présidée par M. Milne Edwards, est arrivé à Rochefort, de 
retour de sa mission d'exploration des fonds de l'Océan. 
Nous avons donné ici même la composition de cette mis- 
sion scientifique. Partie de Rochefort le 1° juin Gernier, à 
bord de l’aviso e Tatisman, la mission a exploré entre les 
côtes du Portugal et de Mogador, où elle a fait une reläche 
de quelques jours ; puis est allée aux iles Canaries prendre 
des vivres et faire l’ascension du pic de Ténériffe; de là, 
élle s’est dirigée sur les îles du Cap-Vert, puis à exploré 
la mer des Sargasses et enfin les Acores. L’exploration 
s’est faite très heureusement, et les résultats seront. très 
utiles pour la science. L'outillage employé pour les draga- 
ges etles sondages sous-marins ont très bien fonctionnés ; 
les cordages, qui dans les précédentes missions avaient 


_offert de nombreux inconvénients, élaient remplacés par 


des fils d’acier qui ont permis d'opérer avec plus de rapidité 
et moins de fatigue. C’est la troisième campagne qu'on 


entreprend : la première a eu lieu, en 1880, dans la baie de | 


Gascogne ; la deuxième lan dernier dans la mer Méditer- 
ranée. Dans cette dernière campagne, la sonde avait 
atteint 5100 mètres. D’après les renseignements fournis 
par les explorateurs, on sait déjà que la faune y présente 
beaucoup plus d'intérèt pour les études géologiques- 
géographiques, que dans les autres voyages qui ont eu 
lieu jusqu'ici. 

SE 


Le professeur D' F. E. Schulze est nommé professeur de 


” zoologie à l’Université de Berlin. 


‘Le’ professeur T.H. Huxley vient d'être fait président de 
la Société royale de Londres. j 

Le D' Kuggero Panebianco devient professeur titulaire 

de minéralogie à PUniversité de Padoue. 


D. M. Anzi, botaniste distingué, bien connu par. ses. . 
herbiers de cryptogames, vient de mourir à Côme: 

. MM. Beauyisage, Blanchard, Granelet Macé, docteurs en 
médecine, sont institués agrégés des Facultés de médecine 
(section des sciences naturelles). 

.MM.,Priem et Bédier. sont nommés agrégés, des lycées 
dans l’ordre des sciences naturelles. 

L'Académie des sciences. à décidé que, sur.le legs Petit 
d'Ormoy, il sera décerné, tous les deux ans : 1° Un prix de 
dix mille francs pour les sciences mathématiques ; 2 Un 
prix de dix mille:francs pour les sciences naturelles. Ces 
deux prix seront décernés pour la première fois dans la 
séance publique de l’année 1883. 


* * 


M.Parize a publié, dans le Bulletin de la Société d'éludes 
Scientifiques du Finistère, une note surles organismes mi: 
croscopiques destructeurs des matériaux de construclion. 
Les matériaux poreux tels que lesbriques en argile devien- 
nent quelquefois friables ou pulvérulents dans une épais- 
seur plus ou moins grande de leur surface, Cet accident 
avait été attribué jusqu'à. présent .à. l'humidité et aux 
alternatives de froid et de chaud. M. Parize, à la suite 
d'examens. microscopiques, reconnut dans une espèce de 
boursouflure située sur. le revêtement ‘en plâtre d'une 
cloison en briques, des algues monocellulaires, amibes et 
spores d'algues, cilées,, se mouvant ayec une étonnante 
| rapidité. Ces organismes étaient, la. cause de L'effritement 
des briques ; dans plusieurs observations faites, les mèmes 
microbes ont été rencontrés: 

On a trouvé dernièrement, aux environs de Neufchâtel 
en rasant un petit monticule, une grande quantité de four- 


| mis Hercule sous des racines de chênes, à cinq pieds 


au-dessous du sol. Elles paraissaient communiquer avec la 
surface par les racines de ces arbres, qu'elles avaient 
entièrement perforées 


* 
* + 


M. le professeur Robert Collet, membre de l’expédilion 
norvégienne du pôle nord, vient de publier une intéres- 
sante notice sur: les Castors. Autrefois cet intéressant 


| animal était répandu dans toute la Norvège, mais actuelle- 


ment on ne le rencontre plus que sur deux rivières du sud; 
en 1876 une colonie de Castors s’établit aux environs de 
Porsgrund ; tracassés et pourchassés ils disf ten 1880, 
si complètement qu'il est probable qu'ils ont émigré. Le 
professeur Collet estime qu'il y a actuellement en Norvège 
une centaine de Castors et il pense que leur nombre ne 
diminue pas. Re 


* 
** 


M. le professeur Brown Goode, commissaire de lexposi- 


tion internationale des pêches des États-Unis vient de 


336 


LE NATURALISTE 


recevoir un télégramme du professeur Baird directeur des 


huîtres artificiellement en recueillant la semence sur des 
tissus à mailles serrées comme de la flanelle, des millions 
de jeunes huîtres récoltées par ce procédé ont été conser- 
vées, et depuis quarante-six jours qu’elle ont été recueillies 
elles ont atteint la taille de 15 à 18 millimètres. Ce frai 

’huître, qui est fort abondant, se perd facilement entrainé 
_ par le flux et le reflux, la seule difficulté était de le rete- 
nir pendant les quelques jours où la jeune huitre est 
nomade, nageant libre dans l’eau ; dès qu’elle est fixée, elle 
grandit rapidement. Si le procédé de M. Ryder est vérita- 
blement pratique la culture des huîtres aura fait un im- 
mense progrè s parce qu’on pourra en créer à volonté telle 
quantité qu'on voudra, chaque huiître pondeuse donnant 
environ deux millions de jeunes. 

Nous recevons le Bulletin de la Société impériale des 
naturalistes de Moscou, seconde livraison, n° 2 de 
rend compte de la fète du jubilé semi-séculaire que la 
société a offert à son vénérable président M. le D’ Renard. 
Toutes lès sociétées scientifiques françaises et étrangères 
se sont associées à cette solennité, de tous côtés sont 
arrivées à l’illustre fondateur de la Société impériale des 
naturalistes de Moscou des lettres de félicitations, et notre 
gouvernement, heureux de reconnaître ses méritesscienti- 
fiques, lui a adressé par notre ambassadeur la croix de 
commandeur de la Légion d'honneur. 


OFFRES ET DEMANDES 


M. Reverchon nous charge d'informer ses correspon- 
dants qu'il est de retour de son excursion dans l'ile de 
Crète. 

M. C. Lombard, à Aubenas, offre des empreintes de pois- 
sons, de feuilles et de plantes, des couches schisteuses 
d’Aubenas, du Revest, des Dames et de Dauplim (Basses- 
Alpes). 

M. Livon, 17, rue Peirier, à Marseille, désire échanger des 
oiseaux de Provence montés et déterminés contre des lépi- 

ères européens ou même des antiquités romaines ou 
ennes. 

M. Pontier, directeur de l’école municipale, à Besse-sur- 
Issole (Var), offre en échange des fossiles du Jurassique et 
du Crétacé, des roches, des coléoptères et des lépidop- 
tères, contre des minéraux autres que du fer. 


ERRATUM 


Une erreur typographique, qui s’est glissée dans le der- 


| nier numéro, nous a fait dire page 328, colonne 1, ligne 6 


en remontant ÆZippocephalus armatus. au lieu de Æypo- 
cepalus armatus. Nos lecteurs ont dû sans aucun doute 
faire cette reclification : car le nom de Zippocephalus sem- 
bierait donner à cet insecte un caractère tout opposé à 
celui qu’il a réellement, ayant la tête en dessous (bro xs- 
ganr). 


ARRIVAGES 


Il est regrettable de voir que dans la plupart des collections de 
lépidoptères, la chenille ne soit pas à côté de l’insecte parfait ; au point 


donnera qu’une histoire tout à fait incomplète de linsecte. C’est ce 

qui a été compris par un petit nombre d’entomeologistes; aussi main. 

tenant, dans les collections sérieuses, nous trouvons toujo urs la larve 
de leu 


même de satisfaire tous les lépi- 
doptérologistes, en récoltant et en préparant une très grande quan- 
tité de chenilles de presque toutes les espèces. Nous donnons ci-après 
une liste de celles qui sont prêtes en ce moment; elles sont fraiches, 
puisqu'elles proviennent des chasses de cette année, bien soufflées et 
bien déterminées 


Leuconea ec ET RE EMTEC PE ICS LEE RAT 0 » 70 
Pieris pe _—. HARHBOGEIRS SEOMOUN JSTOR EN 0 » 60 
Pr RAR eine der or hr cpiie ile bte cel y rar brce Fi sm IE 0 » 90 
Vanessa vous FAN RE EEE ST PR TE EE M D 0 » 90 
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Ageope INfanStas Si ie | De TS De cui DR à 0 » 60 
Callimorpha dominula.. ........:.... LE £ 0 » 60 
Liparis salicis. ....... d SÉULHO A EMIOIESS 3 0 » 70 
ORNE TL alt ot np qe 2180 >; : 1 » 00 
Bi (de mr RTS OPUS Dore se ÿ Mar a Ty ne G » 70 
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Hess Me RS ET Pa PU D PI One D PIN EN To 1 » 00 
AAENE cimpatlions de di UN 0 » 70 
PORC RM ee à mes 2h Te Do D D 0 » 60 
THiphœns OT MODS: Hé ete ge de den o le PES 0 » 60 
Noctua pan te PR rie ne J'TE 0 » 60 
VS Hi dur dir L'an maocru ete à 0 » 60 
ria cb Rire en are core Dre die + RE 0 » 60 
PAETTE DURE de sm moe 0 » 60 
PA MAT ETCSRE metals SE rare + STE AN TE Ds 0 » 90 
Hadena oleracea. , , . . dd pete: dati MO Lee vo Fl 0 » 60 
Abrostola te UE ie SU UN NS Er an OU 0 ter Med 0 » 90 
Gonoptera libatrix. . :.... NP Ne Tee en TO DUR 0 » 60 
Boarmie. Sentaarta,:. us au à aire At 14 » 00 
Tepbrosia luridata. 2 sn et 4 » 25 
Cabera ekanihémaris. . "2: "tt UMR 0 » 70 - 
Abraxas grossulariata. . . . .. :4, 100 vieu è 0 » 60 
Hybernia defoliaria.. ir dsl e ce Vend MISE AS 0 » 70 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


4662 — Paris. Imp. A. L. GuiLLor, 7, rue des Caneites. 


5 Année. Lo. 


N° 43 


W° Octobre 1885. 27 


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—Paraissant le 1°" et le °15°@e châäqué mois 
LAVE A 29, Ait 


ADRESSER, TOUT CE QUI CONCERNE |. 
LA. RÉDACTION : ET. L'ADMINISTRATION 
Au bureau du journal 
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PARIS 


France et Algérie. ... 
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Payable d'avance en un mandat-poste à l'ordre du Directeur! 


CCR 


dans l’Union postale, ... 


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91 e] Far 


ÉMILE DEYROLLE 


DIRECTEUR 


es 5... + °° 


Secrétaire de la Rédaction 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1° JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l’intermédiaire. officieux de tous les amateurs d’histoire naturelle; il insère 


._ gratuitement toute demande d'échange et de renseignements scientifiques émanant de ses Abonrés. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


JS SÉANCE pu JA Ma 1883 (Suite). 


Sur les mécanismes de la succion et de la déglutilion 


chez la Sangsue.— Note de M. G. Carlet. 


Au repos, les trois mächoires de la Sangsue sont repliées 
à l'entrée de l’œsophage qu’elles: obstruent; lorsqu'elles 
s'abaissent en -s’écartant, l’orifice œæsophagien prend la 
forme d’un triangle. Pendant la succion, le sang s'échappe 
de cette: sorte d’entonnoir; puis les mächoires se relèvent, 
se rapprochent et poussent le sang derrière elles ; c'est la 
dégtutition. Le phénomène de la succion s’observe facile- 
ment en soulevant, sur une partie de son pourtour la ven- 
touse de la sangsue en train de sucer; pour étudier celui 
de la déglutition, il faut seclionner d'un cou)-de ciseaux 
la région œæsophagienne. L'æsophage, entrainé par le mou- 
vement des mächoires, monté#pufis descend, en rejetant 
une ondée sanguine à chaque montée. Les mâchoires 
agissent donc à la façon d’un piston, lançant le sang dans 
la direction de l'estomac. 


* 
* + 


Sur l'ophthalmie purulente provoquée par l’infusion 
des graines de la liane à réglisse. — Note par M. L. de 
Wecker. 

Sur les instances de M. de Wecker, le professeur Satiler 
a recherché l'élément actif du jériquityet a trouvé que l’in- 
fusion de ces graines contient une bacile qui mis en con- 
tact avec la conjonctive, pullule sur elle et dans les mem- 
branes croupales que les lotions provoquent. Ce bacille a 
élé cultivé, et le produit de ses cullures provoquent l'oph- 
thalmie jéquiritique; tandis que l'infusion stérilisée, ou 


1609 


| jy privéé” de bacilles, n’exerce aucune action.sur la mu- 
. {iqueusel Cefäit représente le premier exemple de trans- 


fnission iicontestable d'une maladie infeclieuse. par un 


|| wégéter.. En péussant très loin-ces inoculalions des mu- 


düéuses, bnébtientune transmission aux glandes lympha- 
tiqué#lävée suppuration et: phénomènes érysipélateux, en 
mème temps qu'un état fébrile très prononcé: 


SÉANCE DU 21 Mar 1883 


Du rôle respectif de l'oxygène et de la chaleur dans 
l'alténuation du virus charbonneux par la méthode de 
M. Pasteur. Théorie générale de V'atténuation par l'ap- 
plication de ces deux agents aux microbes aérobies. — 
Note par M. Chauveau. 


M. Chauveau tire les conclusions suiyantes d'une nom- 
breuse série d'expériences, , SA 

l° Les faits afitérieurement connus protffent que la 
chaleur et l'oxygène, sources de toute activité vitale, peu- 
vent se changer, pour les microbes infectieux aérobies 
placés dans certaines conditions, en agents d'atténuation, 
d’altération et de mort. 2° Ces conditions de l’atténuation 
appartiennent soit aux microbes qui la subissent, soit aux 
agents atténuants eux-mêmes. 3° Pour déterminer celles 
des conditions d'atténuation qui sont inhérentes à la sub- 
stance infectieuse, on a eu tout intérêt à se servir d’un 
microbe connu, le Bacillus anthracis, et à le prendre 
dans les cultures de vingt heures, à la température 
+ 42°,43, cultures où il existe à l'élat de filaments ou bà- 
tonnets virulents, doués d’une grande aptitude à subir 
les divers changements de propriétés qu'on veut leur im- 
primer. 4° C’est quand le protoplasme de ces Bacilli est 
en état de complète inertie, au point de vue nulmilif et 
évolutif, qu'il est le mieux disposé à éprouver l'influence 


dis 


lobe. ri mséshenner 


+ 
—— RS # 


| 


te 


338 


LE NATURALISTE 


des actions atténuantes. Mais la transmission héréditaire 

de l'atténuation se fait alors imparfaitement. 5° Si, pen- 

dant l'exercice des fonctions atténuantes, le protoplasme 

a conservé une certaine activité prolifique, l’atténuation 

se produit avec plus de difficultés, mais se transmet bien 
plus complètement aux générations ultérieures. 6° Aucune 
atténuation sérieuse ne peut se manifester pendant l’exer- 
cice intégral de la faculté évolutive. 7° Cette faculté étant 
étroitement liée à l'intervention de la chaleur et de l'oxy- 
gène, l'atténuation, à ses divers degrés, dépend donc des 
conditions qui rendent ces agents agénésiques, dysgéné- 
siques ou eugénésiques. 8° La privation d'oxygène est une 
condition essentiellement agénésique. Aussi, dans le vide, 
les cultures préparées pour Patténuation se modifient 
d'une manière remarquablement régulière sous l'influence 
de la chaleur. De 0° à + 50°, cette influence atteint son 
résultat extrème, c’est-à-dire la mort des microbes, dans 
un temps qui varie de quinze ou vingt jours à quelques 
heures. Il y a lieu aussi, d’après les expériences de 
M. Bert, de ranger au nombre des conditions agénésiques, 
l'accroissement de la tension de l'oxygène. 9° Si la tem- 
pérature sort des limites bien connues de l’'eugénésie, elle 
devient d’abord dysgénésique, puis agénésique, et exerce 
alors une puissante action atténuante sur les cultures, 
soit exclusivement par elle-mème, soit avec le concours 
de l'oxygène. L'influence de ce dernier ne se fail guère 
sentir, en tant que force atténuante, que dans les cas où 
l'agénésie tient à l'abaissement de la température; et en- 
core cette influence est-elle peu active. Quand l’agénésie 
dépend de l'élévation de la température, la présence de 
l'oxygène, au lieu de concourir à l’atténuation, retarde 
celle-ci très sensiblement. 10° C’est donc surtout par excès 
de chaleur, en l'absence de l'oxygène, que les cultures 
s'atténuent, s’altèrent et meurent; d’un autre côté, si 
l'oxygène agit quelque peu, par sa présence, comme débi- 
litant. c’est quand la chaleur fait défaut. D'où l'on yoit 
que, pour produire leur maximum d’action, en addition- 
nant leurs effets, les deux agents atiénuants, chaleur et 
oxygène, doivent être mis dans des conditions respective- 
ment inverses. 11° Il se produit toujours des altérations 


matérielles dans la substance des Bacüilli dont l’activité 


est détruite ou simplement diminuée par le fait d'une 
cause atténuante : segmentalion et disparition partielle du 
protoplasme, ou sa transformation en pseudo-spores. Par- 
fois ces altérations sont peu marquées et ne font pas 
prévoir la grave atteinte portée aux propriélés physiolo- 
giques. 12 Toute culture préparée dans les conditions 
types, c’est-à-dire arrêtée dans son développement après 
vingt heures d'exposition à la température + 42°,43°, et 
qui a traversé une phase agénésique pendant laquelle 
s’est produite une convenable atténuation, reprend et 
complète son évolution quand cette culture est replacée 


dans des conditions eugénésiques. De même une deuxième 


culture, ensemencée avec les Bacilli atténués de la cul- 


ture primitive, Se développe parfaitement bien dans le 


thermostat à + 35° environ. Les spores très vigoureuses, 
qui proviennent de ces diverses cullures, ne sont pas 
douées de toute la virulence que possèdent celles des cul- 


tures normales et se distinguent par une grande aplitude 
à devenir encore beaucoup moins actives sous l’action du 
chauffage à + 80°,85°. 13° Sous ce dernier état, les spores 
dont il s’agit constituent, pour le mouton, un virus d’ino- 
culation préventive qui, par la facilité de sa préparation, 
la sûreté de sa conservation, son inocuité et la solidité de 
de l'immunité qu’il confère, paraît nele céder à aucun 
autre agent préventif. 14° Quand l’atténuation des Bacülli 
de la culture préparée ad hoc s’est opérée à une tempéra- 
ture simplement dysgénésique, c’est-à-dire compalible 
avec une lente continuation d’un certain travail évolutif 
(méthode de M. Pasteur), les spores des cultures eugéné- 
siques qui font suile à cette première culture n'ont pas 
besoin d’un chauffage spécial pour compléter leur atté- 
nuation. Elles sont directement en possession du maxi- 
mum de bénignité que l’atténuation a communiqué aux 
éléments de la première culture. 


* + 


Sur un gisement de Mammifères qualernaires aux 
environs d'Argenteuil (Seine-et-Oîse). — Note de M. Stan. 
Meunier. 


Ce gisement, situé entre l’usine de Volembert et la voie 
du chemin de fer du Nord, fut découvert en creusant une 
tranchée de raccordement. M. Meunier a reconnu : l° une 
défense d'Éléphant, longue de 0,95 et ayant 0",30 de 
circonférence. La base intacte. est de dimension moindre 
que la région moyenne, et la pointe est brisée. L'animal 
était encore représenté par quelques débris, tels qu’une 
importante portion de vertèbre et une tête d’humérus ; 
2° Cinq molaires, un humérus, un tibia, un fragment de 
bassin, un calcanéum et quelques autres pièces d'un RAi- 
noceros tichorinus ; 3° Une Hyæna spelæa représentée 
par une demi-mâchoire inférieure droite pourvue de la ca- 
nine, d’uneprémolaire et de la carnassière; 4° Letibia d’un 
Cheval ; 5 Un fragment de tête avec une corne de 0",40 
de longueur, des vertèbres, des métacarpiens, des 
dents, etc., provenant d’un bovidé de grande taille parais- 
sant être le Bison priscus ; 6° Un métacarpien d’un grand 


Renne. M. Meunier rapproche cet ossuaire quaternaire du . 


gisement de Montreuil, en faisant remarquer toutefois son 
altitude de 49 mètres au lieu de 100 mètres pour le der- 
nier. La tranchée où il est situé recoupe la seconde masse 
du gypse dont les couches inférieures, pierre à plâtre et 
marnes, sont très contournées. Au-dessus du gypse, sont 
des éboulis surmontés dela terre végétalesur une moyenne 


épaisseur. En descendant la pente, les couches éocénes, 


corrodées, délimitent deux poches de sables et limons 
quaternaires ; l’une à 32 mètres de largeur, visible sur 
80 mètres, et l’autre est cachée par les gazons ; leur pro- 
fondeur est de 18 mètres; elles sont séparées par un 
massif gypseux de 20 mètres, abrupt, presque à pic, avec 
des falaises de 12 mètres formées de marnes fendillées et 
fiables. On remarque, selon les points, des traces de cor- 
rosion rapide ou de sédémentation tranquille, A 3 mètres 
au-dessus de l'endroit où était l'Eléphant, on rencontre un 
lit horizontal sableux, pétri de coquilles où l’on reconnait 


LE NATURALISTE 


339 


des Helix et des Pupa identiques à celles qui vivent ac- 
tuellement. L'altitude de 49 mètres de ce gisement le 
ferait dépendre de la phase chaude des temps quater- 
naires. Les formations qui surmontent les marnes supé: 
rieures vers le sommet et les flancs d'Orgemont n'étant 
que des sables de Fontainebleau avec vestiges du cordon 
de meulières de Beauce, on ne peut supposer un glisse- 
ment de ce dépôt vers la partie inférieure, d'autant les 
sables ossifères sont parfaitement stratifiés. Cependant 
on pourrait supposer que le dépôt s’est formé au fond d'un 
lac ; les couches les plus anciennes sont à la base, l'in- 
verse se serait produit en cas de dépôt dans le lit d’une 
rivière. 


APPLICATION DE L'ENTOMOLOGIE A LA MÉDECINE LÉGALE 
Par P. MÉGNIN | 
(Deuxième 


Dans le n° du Naluralisle du 1* février dernier je rap- 
portais un exemple remarquable des services que l’Ento- 


mologie pouvait rendre à la médecine légale. Depuis, j'ai 


eu l’occasion de faire deux nouvelles applications de cette 
science dans des circonstances analogues; je vais les 
rapporter. ; 

Deuxième cas. — Le 26 janvier 1883, une ordonnance de 
M. le juge Guillot, nous chargeait, M. le docteur Descoust 
et moi, de rechercher, s’il était possible, les causes ou tout 
au moins l'époque à laquelle remontait la mort d’un 
enfant nouveau-né qu'on venait. de trouver desséché au 
fond d’un placard, dans une maison du faubourg du 
Temple. 

Je transcris encore ici la partie du rapport dont j'étais 


« Le cadavre de l'enfant nouveau-né en question se 
présente avec les téguments et les organes sous-jacents à 
peu près intacts, quoique presque complètement dessé- 
chés, mais encore très odorants ; les téguments portent 
l'impression des linges dans lesquels ce cadavre a élé 
enveloppé et comme ficelé, lesquels linges sont empesés 
par un liquide gélatineux qui à suinté du cadavre et dont 
ils ont été imprégnés; ils présentent dans leurs plis quel- 
ques coques de nymphes de grands diptères sarcophagiens, 
mais un beaucoup plus grand nombre de coques de nym- 
phes d’un tout petit diptère dont on retrouve quelques 
cadavres d'insectes parfaits, Ce qui permet de déterminer 
son espèce : c'est la PAora aterrima, petit moucheron 
noir qui a au plus 3 millimètres de long. 

« Le cadavre présente au Cou, à gauche, une anfrac- 
tuosité déchirée, bordée de petits pertuis en trous d’écu- 
moirs communiquant avec l'intérieur du corps et exhalant 
une forte odeur de vieille cire gatée; celte anfractuosité 
parait ètre le résulial du travail des larves de mouches et 
correspond à un point où l'enveloppe en tissu laissait un 
hiatus par où les insectes sarcophagiens ont pénétre. 
Dans le voisinage de cette anfractuosité nous trouvons 
une coque de nymphe d’un grand sarcophagien, probable- 


ment la Calliphora vomiloria, et des myriades de coques 
de nymphes de la PAora alerrima. Ues coques existent 
aussi en grand nombre dans les cheveux de l'enfant ‘qui 
sont très développés, comme ceux de beaucoup d'enfants 
nouveau-nés. 

« Nos recherches sur toute la surface de cette petite 


momie nous font reconnaître la présence de très rares 


acariens détriticoles des espèces Tyroglybhus longior et 
Glyciphagus spinipes, qui se promènent sur les téguments 
et n’ont pas encore établi de colonies importantes, car 
nous ne trouvons aucune trace de leurs cadavres ni de 
leurs déjections accumulés sous forme de poudre jaune. 
Nous trouvons aussi dans les cheveux un spécimen vivant, 
mais unique, d’un petit coléoptère des cadavres du groupe 
des Histérides et de l'espèce Saprinus rotundatus. 

« Nos recherches répétées et persistantes ne nous font 
découvrir aucune espèce d'insectes ou de leurs dépouilles, 
les dermestés et les anthrènes en particulier brillent par 
leur absence. 

« Les renseignements à tirer de nos recherches sont les 
suivants : 

« L’extrème rareté des diptères du groupe des sarcopha- 
giens, indiqué par la petite quantité de leurs dépouilles, 
montre que l'époque de la mort remonte à une saison où 
ces insectes sont très rares, comme pendant un hiver 
doux ou à la fin de l'hiver. L'abondance des Phora, qui 
n’envahissent les matières en décomposition que quand 
elles sont à moitié desséchées, indique que, quand la 
belle saison, où ils pullulent, est arrivée, c'est-à-dire à l’en- 
trée de l'été, la dessiccation du cadavre de l’enfant, déjà 
très avancée, a continué pendant le reste de la saison 
sous l'influence de ces diptères. 

« Enfin la rareté des acariens, l'absence de dermestes et 
d'anthrènes, qui sont particulièrement des travailleurs de 
la seconde année, montrent que cette deuxième année 
n’était pas commencée encore. 

« En conséquence nous estimons que la mort de l’en- 
fant dont le cadavre a été soumis à notre examen ne 
remonte à pas plus d’un an et qu’elle a eu lieu avant le 
commencement du printemps de l’année 1882. » 

La mère de cet enfant, qui était une servante, arrêtée 
depuis, a ayoué qu'il était effectivement mort dans le mois 
de février de la susdite année. 

TROISIÈME cas. — Il s’agit de trois momies de fœtus d'en- 
fants, dont deux étaient à terme et le troisième bien avant 
terme, trouvées enveloppées ensemble, dans un jardin où 
elles avaient été jetées pendant la nuit, au printemps de 
cette année 1883. 

Nommé expert, avec M. le docteur Descoust, pour exa- 
miner ces fœtus, je transcris ci-dessous la partie de mon 
rapport que je redigeai le 14 mai 1883 : $ 

« Trois fœtus, dont deux à terme (n° 166 G et 167 M) et 
un plus jeune (n° 168 P) entièrement momifiés et dessé- 
chés, trouvés enveloppés dans un mème linge et dans un 
jardin où leur présence n’avait pas été constatée la veille, 
ayant été soumis à notre examen, voici ce que cel examen 
a produit : 

« (N° 166 G). Ce grand fœtus, largement à terme, comme 


340 LE 


NATURALISTE 


l'indiquent le développement de ses follicules dentaires el 
ses longs cheveux noirs, est du sexe feminin; il est dessé- 
ché, Ben el ne dégage aucune mauvaise odeur, seule- 
ment une odeur de vieux livre, de bouquin, de ranci assez 
faible ; ï est enveloppé en grande partie d’un linge fin 
empesé par des liquides cadavériques et albumineux 
depuis longtemps desséchés; il est parsemé de taches 
pulvérulentes. jaune de soufre produites par un crypto- 
game (/Zsaria citrina Robin). Dans les plis du linge exis- 
tent un grand nombre de coques de nymphes de diptères, 
la plupart vides, mais dont quelques-unes contiennent 
encore des nymphes à un état de développement plus ou 
moins avancé. Le corps du fœtus, débarrassé des linges 
qui l’enveloppent, se montre couvert in{us et extra d'une 
poussière roussâtre, dans laquelle nous retrouvons des 
coques de nymphes semblables à celles des plis du linge 
et de myriades d’autres nymphes beaucoup plus petites 
et toutes vides, sauf quelques rares exemplaires qui con- 


tiennent encore de petits diptères morts au moment où ils | 


allaient s'envoler et dans lesquels on reconnait la Phora 
aterrima (Latr.). Dans la mème poussière existent aussi, 
sit libres, soit encore enfermés dans les grandes coques, 
soit seulement à l’état de rudiments d’ailes ou de portions 
de cadavres, de nombreux exemplaires d’un diptère dont 
on ne connaissait pas encore les mœurs à l’état larvaire, 
la Cyrloneura pabulorum Rob. D. Enfin nous trouvons 
encore, toujours dans la poussière rousse, des coques de 
nymphes remarquables par les cirres simples ou rameux 
dont elles sont couvertes et qui caractérisent les larves des 
Anthomyia ; on trouve de mème des débris de ces diptè- 
res et surtout des ailes avec les caractères cellulaires du 
groupe. Enfin, la poussière elle-même est entièrement 
composée des déjections et des cadavres d’acariens des 
espèces Tyroglyphus siro et Tyroglyphus longior et de 
lcuis larves hypopiales. Les cavilés splanchniques ne 
contiennent plus aucun organe; ils sont remplacés par 
une poussière analogue à celle de la surface du corps et 
de même composition. 

« (N° 167 M). Le second fœtus, un peu moins grand que 
le, précédent, mais paraissant néanmoins aussi être à 
terme, est enveloppé d’un linge fin de la même qualité 
que celui du précédent; il est aussi au même degré de des- 
siccation et, de même, sans odeur cadavérique. Nous trou- 
vons aussi à sa surface quelques coques de diptères et des 
débris d'insectes parfaits des mêmes espèces que ‘chez 
le précédent (Cyrloneura pabulorum, Anthomyia, Phora 
aterrima), mais en très petit nombre et quelques-unes 
écrasées par les linges, ce qui semble dû à ce que, après 
l'invasion des premières mouches et de leurs larves, après 
un commencement de fermentation putride, une enveloppe 
de linge plus complète a été appliquée sur le fœtus et a 
enfermé des larves qui ont été arrèlées dans leur dévelop- 
pement et écrasées. Néanmoins, il existe aussi de la pous- 
sière sur certaines parties du corps non en contact avec 
le linge d’enveloppeé, et, dans celle poussière plus gros: 
sière, on trouve quelques tyroglyphes avec leurs larves 
hypopiales, mais surtout, et en grand nombre, un acarien 
lrès différent, de la famille des Gamasidés, du genre 


Trachynotus et d'une espèce non encore décrite par les 
aptérologistes et que nous nommerons 7rachynotus 
cadaverum 

« (N° 168 P). Le plus petit des trois fœtus, et le moins 
ägé, car il est tout au plus à mi-terme, est dans le même 
état de dessiccation que les précédents et ne dégage pas 
plus d’odeur ; mais il était si bien enveloppé de plusieurs 
doubles du mème linge fin que l'absorption des liquides 
cadavériques par ces linges a été assez active pour que 
la dessiccation ait pu s’ensuivre très rapidement, — en 
raison surtout de sa petitesse, — sans que les insectes 
non plus que les acariens y aient participé, ce qu'ils ne 
pouvaient faire du reste, puisqu'il leur était impossible 
de pénétrer jusqu'au cadavre. Néanmoins, en raison de 
l’analogie de l’état de dessiccation, nous estimons que la 


. mort de ce fœtus .doil remonter à la même époque ou à la 


même année que celle des précédents. 

« Quelle est celte époque? 

« Nous eslimons que l’action des grands diptères (Cyr- 
{oneura, Anthamyia) s'est exercée pendant tout une belle 
saison ; que l’année suivante les Phora, qui ne recher- 
chent que les cadavres à moitié desséchés, ont continué, et 
que les acariens ont terminé cette sécoridé année en 
brochant sur le tout; mais ceux-ci sont tous morts et 
paraissent l'être depuis longtemps, ce qui nous autorise 
à porter à un minimum de trois ans le temps qui s’est 
écoulé depuis la mort des fœtus les plus grands. 

« La connaissance des mœurs et des habitudes des 
insectes et des acariens dont nous venons de parler nous 
permet de tirer d'autres inductions. Les diptères des 
espèces Cyrloneura pabulorum et ceux du genre Arntho- 
Mmytia sont entièrement rurales ; c'est donc dans une loca- 
lilé rurale ou voisine des champs que les cadavres des 
fœtus ont été exposés à l’action des insectes. De plus, si 
le fœlus n° 166 a pu être conservé dans un grenier, comme 
l'indiquent les espèces acariennes qui ont achevé l’œuvre 
de dessiccation, le fœtus n° 167, après avoir séjourné un 
cerlain temps dans le voisinage du premier, a été réenve- 
loppé de nouveau et transporté au voisinage d’un fumier 
ou d'un jardin, comme l'indique la présence de l’acarien 
gamasidé le Trachynolus qui s’en est emparé, et q 
n’habite jamais l’intérieur des habitations, mais toujours 
les fumiers ou amas de détritus organiques. 

« Quant au plus petit des fœlus, il a pu rester sans 
inconvénient dans le voisinage du premier, mais nous 
n'avons aucun indice pour nous renseigner sur le lieu où 
il a été enfermé. 

« En somme l'identité du linge fin qui a enveloppé 
chacun des trois fœtus à l’origine indique qu'ils l'ont été 
sans doule par la même main, et qu'il se sont desséchés 
dans différents endroits d’une habitation rurale, bien qu'ils 
aient été trouvés à Paris. » 

Je borne ici ce travail, espérant bien que l'avenir me 
procurera encore des occasions de montrer quels services 
l'Entomologie peut rendre à la médecine légale. 


a 


LE NATURALISTE 


341 


MATÉRIAUX 


DE LA FLORE PORTUGAISE 
ACCOMPAGNÉS DE NOTES SUR CERTAINES ESPÈCES OU VARIÉTÉS CRITIQUES 
DE PLANTES EUROPÉENNES 
(Suite.) 


L Sapphirina, Hoffg. et Link; L. Delphiniodes 
J. Gay. 

Ces deux espèces ont été, et sont encore par la plupart 
des botanistes, réunies en une seule à laquelle on attribue 
parfois, contrairement aux lois de la nomenclature bota- 
nique, le nom de Z. delphinioides de création plus récente 
que celui de ZL. sapphirina. 

La réunion de ces deux Linaires ne peut cependant pas 
mieux s'expliquer que celle des ZL. linogrisea et L, bipar- 
lila, dont je viens de parler à l’article précédent, car, tout 
en possédant un port assez semblable, elles présentent 
des différences très marquées. 

Mais, d’abord, examinons quelle est en réalité la valeur 
du Z. sapphirina. 

Chavannes (Monogr., p. 146) .a parfaitement saisi les 
caractères de cette plante, actuellement encore peu répan- 
due dans les herbiers et dont la figure donnée dans la 
Flore Portugaise d'Hoffmansegg et Link n’est pas de la 
plus rigoureuse exactitude. Il l’a classée avec raison à côlé 
du L. linogrisea, car c'est de celle espèce que le Z. sap- 
phirina se rapproche le plus et il n'en est même, pour 
moi, qu'une variété. En effet, le Z. sapphirina ne se dis- 
tingue du L. linogrisea que par ses tiges ferliles moins 
rameuses, ordinairement redressées, de taille élevée, par 
les rejets stériles à feuilles verticillées par 3 (tandis que 
dans le L. linogrisea elles sont quelquefois verlicillées 
par 4, mais le plus souvent aussi par 3), par les corolles 
d’un beau violet (1) et non rouge à palais plus pâle et 
_ non strié, comme dans le Z. linogrisea, enfin par une 
coloration violacée plus accentuée. 

Ces petites différences ne peuvent nullement constituer 
des caractères d'espèce et il y a lieu, ainsi que l'avait fort 
bien vu d’ailleurs Persoon (Synopsis 11, p. 158), de ne 
considérer les deux plantes que comme les deux variétés 
d'un mêèmé type auquel le nom de Z. linogrisea Hoffg. et 
Link (Antirrhinum incarnatum Lam. Dicé., IV, p. 364), 
décrit avant L. sapphirina, doit revenir de droit. 

M. Bentham, dans le Prodromus (X, p.277), a admis, 
d’après Chavannes, comme espèces distinctes les L. sap- 
phirina et L. delphinioïdes, mais il a ajouté après la dia- 
gnose de ce dernier: € Crederim hanc plantam eamdem 
esse ac L. sapphirinam nisi cl. Chavannes eam descripsis- 
set stigmate seminibusque alienis. » Dapuis cette époque, 
M. Lange (Prodr. fl. Hisp., I, p. 553) a admis la syno- 
nymie des deux noms el, plus récemment, M. de Ficalho 


ir de Guen D D ne dise 
(1) La planche XLII de l'ouvrage d'Hoffmansegg et Link indique mal 
à propos une corolle bleue. 


(Apont., p. 8) a également acceplé celte manière de. voir. 
M. de Janka (Scrophul. Europ., p.22) cite dans ses ta- 
bleaux dichotomiques, le ZL. delphinioides, sans faire 
mention du L. sapphirina, ce qui paraît impliquer qu’à 
l'exemple de M. Lange, l’érudit botaniste hongrois ne sup- 
pose aucune différence entre les deux plantes, 

Dans ces conditions, il convient de rappeler ici. les ca- 
ractères différentiels des ZL, sapphirina, qui, nous venons 
de le voir, n’est qu’une variété du L. linogrisea, et L. del- 
phinioides, caractères que j'ai pu constater sur plusieurs 
exemplaires, de provenances diverses, de ces deux 


L.sapphirina.:— Pédicelles fructifères allongés (4-5 fois 
plus longs que les calices), étalés, écartés de l’axe floral 
et les uns des autres de manière à formerune grappe assez 
large, lâche, très allongée. Corolle grande, à éperon droit 
ou légèrement arqué, égalant environ ou dépassant peu 
la longueur du reste de la corolle. Style peu ou point 
épaissi au sommet, à stigmate bifide. Capsule ne dépas- 
sant pas les divisions du calice. Graines trigones grisâtres 
réliculées transversalement. 

L. delphinioides. — Pédicelles fructifères assez courts 
(à peine 2 fois plus longs que les calices), redressés et 
presque appliqués sur l'axe floral, assez rapprochés les 
uns des autres pour formerune grappe subspiciforme rela- 
tivement courte. Corolle plus petite à éperon grèle, très 
arqué, presque ? fois plus long que le reste de la co- 
rolle. Style épaissi au sommet, à stigmate à peine émar- 


| giné. Capsule sensiblement plus longue que le calice. 


Graines trigones noires, non réticulées ni sillonnées, mais 
légèrement papilleuses-chagrinées. 

Ces différences légitiment parfaitement le 
comme espèce du L. delphinioides. 

En résumé, de ces quatre plantes : L. bipartila, L. del- 
phinioïdes, L. linogrisea, L. sapphirina, les trois pre- 
mières doivent être conservées comme espèces, et le 
L. sapphirina, doit êlre rattaché, sous la dénomination 
de var. ongeracemosa Rouy (in herb. 1879), au L. lino- 
grisea. 

Hab. (du Z. linogrisea var. longeracemosa — L. Sap- 
Dhirina) — Pr. Coimbra — Maio 1879 — (A. Moeller). 
— Mosquilos-Caxarias — Maio 1879 — (J. Daveau). 


maintien 


L. Glaucophylla Hoffg. et Link. 

Hab. — Porto Brandao lrans Tagum — (Welwitsch). 

A l'instar de M. de Ficalho et de M. Nyman, j'estime que 
le L. ylaucophylla doit être conservé comme espèce. SCs 
caractères particuliers et son port le distinguent netlic- 
ment du Z. supina auquel plusieurs auteurs ont cru 
devoir le réunir. 


L. Tristis Mill ; L. Marginata Desf. 

Presque tous les botanistes sont portés à admettre ac- 
tuellement la synonymie de ces deux noms ; j'apprécie au 
contraire que les deux plantes diffèrent suffisamment et 
qu’il convient de les conserver comme espèces, à l’exem- 
ple de Chavannes et de M. Bentham, Voici, en effet, les 
caractères que j'ai relevés sur d'assez nombreux exem- 


342 


plaires de Z. marginala d'Algérie et de ZL. tristis de 
Gibraltar, localité classique. 

L, tristis. — Tiges fortes, courtes (10-30 centim.), rela- 
tivement grosses el peu rameuses, souvent simples, très 
glauques ainsi que les feuilles. Celles-ci linéaires-oblon- 
gues ou lancéolées-obovales, courtes (1-2 centim. de 
long sur 2-5 millim. de large), épaisses, toutes obtu- 
ses, les inférieures verticillées par 4, les supérieures al- 
ternes, très rapprochées. Fleurs disposées en tète com- 
pacte au sommet des tiges et des rameaux non feuillés 
sous la partie florifère glanduleuse. Pédicelles égalant au 
plus la moitié de la longueur du calice ; bractées linéaires- 
oblongues, étalées, plus longues que les pédicelles. Divi- 
sions du calice linéaires-oblongues, obtuses. Corolle à 
lèvre supérieure bifide, à lobes obtus, à lèvre inférieure 
trilobée, plus courte ; palais barbu. Eperon gros, épais, 
renflé, puis brusquement contracté et le plus souvent 
arqué au sommét, aigu, court, n’égalant pas le reste de la 
corolle. Grappe fructifère courte, plus ou moins compacte ; 


capsules subsphériques, glabres, dépassant un peu le ca- | 


lice. Graines largement marginées, brunätres, quelque- 
fois plus pâles. Fleurs à palais, brun foncé ou rougeûtre, 
à tube ou à éperon d’un jaune foncé striés de pourpre. 

La description du L. marginata dans le Flora Atlan- 
tica (H, p. 43)est des plus exacte. Toutefois, l'expression 
fRores: 5 brevissime pedicellati ne peut s'admettre 
lorsqu'on compare ce Liuaria au Z. tristis, car ce dernier a 
les fleurs bien plus courtement pédicellées (presque ses- 
siles). 

L. marginata. — Tiges nombreuses, grèles, allongées 
(25-60 centim.), très rameuses, d'u vert päle ainsi que 
les feuilles. Celles-ci linéaires-lancéolées ou linéaires, 
longues (2-3 centim. de long sur 2-4 millim. de large), 
peu épaisses, glabres, les inférieures verticillées par 4, 
obtusiuscules, les moyennes et les supérieures alternes, 
aiguës, non très rapprochées. Fleurs terminales, disposées 
en capitule ou en grappe paucifiore, laxiuscule, au som- 
met des tiges et des rameaux non feuillés sous la partie 
florifère glanduleuse. Pédicelles égalant souvent la lon- 
gueur du calice, mais dépassant toujours très sensible- 
ment la moitié de cette longueur; bractées linéaires-oblon- 
gues, aiguës ou obtusiuscules, dressées ou élalées, non 
réfléchies. Divisions du calice, linéaires-oblongues, obtu- 
ses. Corolle à lèvre supérieure bifide, à lèvre inférieure 
trilobée, plus courte, à palais courtement barbu. Eperon 
subulé, grèle, étroit, atténué de la base au sommet, le 
plus souvent droit, aigu, sensiblement plus long que le 
reste dela corolle. Grappe fructifère assez allongée, lâche ; 
capsules presque globuleuses, légèrement déprimées au 
sommet, glabres, plus courtes que le calice ou l'égalant au 
plus. Graines largement marginées, brunâtres, à bord 
plus pâle. Fleurs d’un jaune plus ou moins vif, souvent 
même assez pâle, à palais muni de deux taches purpuri- 
nes, à tube et à éperon striés de pourpre. 

Le L. marginata diffère done du L. {ristis par la forme 
et la longueur des feuilles, l'abondance et la gracilité des 
rameaux, le degré de glaucescence de la plante, la cou- 
leur de la corolle, la forme et la longueur de l’éperon, la 


LE NATURALISTE 


nouvelles, de campagnols. Cinq belles planches coloriées 


7 


longueur des pédicelles et des capsules relativement aux 
divisions calicinales, etc. IL ÿ à bien là, en réalité, un 
ensemble de caractères différentiels qui ne permettent pas 
de réunir les L. marginata et L. trislis en une seule es- 
pèce, voire mème de les admettre comme deux variétés 
d'un mème type. 
G. Rouy. 
(A suivre.) 


INTRODUCTION A L'ÉTUDE DES CAMPAGNOLS DE FRANCE 


HISTORIQUE 
de la classification des Campagnols 


(Suite.) 


1852-1854. Z. Gense (Sur quelques Vertébrés nouveaux 
de la faune de Provence. Mélanges zoologiques. — Extrait 
de la Rev. ef Mag. de zoologie) décrit en détail et conscien- 
cieusement cinq formes, prétendues spécifiques, dont trois 


représentent chacune de ces espèces en pied, et trois autres 
figurent comparativement des détails de crânes et de sque- 
lettes. En outre les mœurs de chaque forme sont obser- 
yées ayec beaucoup de soin. 

Au point de vue qui nous intéresse ici, l’auteur propose 
(p. 51), mais sans insistance, de former un groupe, 
intermédiaire aux Arvicola proprement dits de Sélys (nos 
Microlus) et à ses Myodes, pour les deux espèces que je 
réunis en une seule sous le premier nom #éivalis Martins 
et “tu Gerbe. Cette division ne me parait pas accep- 
&ble. 


DR ent ES OO US MENT IR SET PET 


1880. Z. Gerse et A. pe L'Isce (Description d'une espèce 
nouvelle de Campagnol de France, Bull. Soc. zool. 
France, p. 49). — Dans cette publication, Z. Gerbe étudie 
une forme de Campagnol dont il a précédemment donné [M 
une diagnose (le Naturaliste, 1* juillet 1879, p. 51), et 
qu’il a désignée sous le nom de À. Gerbei de l'Isle. Il 
propose en terminant, et c’est pour cela que je mentionne ||. 
ici cette note, de diviser le groupe Microtus Sélys (non e 
Schranck; notre quatrième sous-genre) en trois groupes, 1 


comme suit : Ë 
Groupes, Re : TES 
Mine. Sublerraneus Sélys, 


©"  USezysi Gerbe. 
| incertus Sélys, 


ibericus Gerbe, 
lusitanicus Gerbe (ên étt.). 2 
Savii Sélys, ne 
DPyrenaicus Sélys, 
Gerbei Gerbe. 


f 


+ DORA SE RE CN GE "er" 


Il va sans dire que cette subdivision me paraît inutile, 


 . Je rapporte ces huit noms à une seule et même 
èce 


1844-1845. NizLsson (Oefversight af. Kongi. vet.-ak. 


LE NATURALISTE 


343 


Stockholm, p. 34) propose l’arrangement suivant des Cam- 
pagnols et Lemmings réunis en un seul genre : 
se amphibius Linné, 
‘Umedius Nillsson. 
HyTuAaus glareolus Schreber, 
‘(rulilus Pallas. 
| insularts Nillsson, 
Lemmus Arvicola.. . .\ agrestis Linné, 
arvalis Pallas. 
L norvegicus Linné, 
* schisticolor Liljeb. 


A. 


B. Myodes.. . . 


Le groupe A correspond seul à notre genre Campagnol. 
En se rappelant que À. amphibius L. est synonyme de 
A. terrestris L., et que À medius Nillsson ne diffère pas 
de À. ratticeps Keyserling et Blasius; en notant aussi que 
A. insularis Nillsson est spécifiquement identique à 
À. agrestis L., on voit combien ce groupement diffère, et 
par lui-même et par les dénominations adoptées, de celui 
que je propose. 

1857. Brasius (Naturgeschichte der Saügethiere Deuls: 
chiandas….) décrit neuf espèces de Campagnols qu'il classe 
comme suit : 

S.-g. Hypudæus.. . .... 1.glareolus Schreber. 
2.amphibius Linné, 
| 8.nivalis Martins 
4.ratticepsKeys.etBlasius. 
5.agrestis Linné. 
.campestris Blasius, 
.arvalis Pallas. 
8.sublerraneus Sélys, 
9. Savii Sélys. 


s-g. Paludicola.…. . .: . .. 


sg, Agricola. : + + - . is 


G. Arvicola. 


(6 
k sé Arvicola. l7 
\s.-2.A47vicola 
1B.Microtus. 


Cette classification n’est qu’une modification peu impor- 
tante de celle de Nillsson. Le nom d’Æypudæus es ici 
restreint à la section b des Aypudæus de Nillsson, et le 
nom nouveau de Paludicola créé pour la section a du 


£ 


même groupe! Les Arvécola de Nillsson sont subdivisés 


en deux sections, une, conservant le nom de Arvicola, et 
une autre sous la dénomination nouvelle de Agricola. 


“Enfin un cinquième groupe, sous le nom de Microtus qui 
* ui a été donné par Sélys de Longchamps, son créateur, 


contient des formes que Nillsson ne connaissait pas ou 
dont il n'avait pas à s'occuper. 

Ce groupement me parait beaucoup moins naturel que 
celui des Études de micromammologie, el je ne vois 
aucun motif pour placer dans des groupes différents les 
espèces 3 à 7, qui ne différent, ni par le nombre des tuber- 
cules du pied, ni par le nombre des mamelles. 

Au point de vue de la nomenclature, les noms nouveaux 
de Blasius sont inutiles (Agricola), ou doivent céder le 
pas à des dénominations plus anciennes (Paludicola); et 
les noms empruntés aux auteurs anciens doivent être em- 
ployés dans d’autres sens, comme nous l'avons vu. 

Enfin Blasius me paraît aussi s’ètre mépris SUF la valeur 
de certaines formes. Ainsi 4. Musiniant Sélÿs esi pour 
moi une très bonne espèce, bien distincte de A. terresiris 
L. — À. amphibius L., et je ne vois aucune différence spé 
cifique entre À. Savii Sélys ot À. sublerraneus Sélys. 


Quant à 4. campestris Blasius, après avoir lu soigneuse- 
ment la description de Blasius et lanote de Winge. « sur le 
droit de À. campestris Blasius d'être considéré comme 
espèce distincte » (Vidensk . — Medd. fra den nal. For., 
1876, p. 237), je demeure bien convaincu qu'il appartient à 
l'espèce À. agrestis L. 

Quandoque dormitat Homerus! Blasius a pris un mau- 
vais guide, pour ses déterminations spécifiques, dans la 
forme des molaires. Autant que j'en puis juger d’après 
l'étude de quelques groupes de Rongeurs, la forme des 
molaires fournit d'ordinaire d'excellents caractères géné- 
riques ; mais elle ne varie généralement pas d’une façon 
notable d’une espèce à l’autre dans un même genre ; et, 
si elle présente quelques variations légères, celles-ci sont 
purement individuelles. 

1857. Spencer F. Barmn'(Expl. and surveys for a railway 
…. fromthe Mississipi lo the Pacific ocean. Mammais), 
sous le nom d'ÆypudæusIlliger, qu'il emprunte à Blasius, 
sépare génériquement (1) des autres Campagnols, qu’il ap- 
pelle Arvicola, le groupe dont nous faisons notre premier 
sous-genre et auquel nous attribuons le nom de Myodes 
Pallas. Puis il divise le genre Arvicola proprement dit 
(notre genre Microtus) en quatre sèctions : A. Jemioto- 
mys Sélys ; B. Chilotus, n. subg.; C. Pedomys, n. subg. ; 
D. Pitymys Me Murtrie. D'ailleurs ces divisions s’appli- 
quent exclusivement à des espèces américaines et n’ont 
pas à nous préoccuper ici. 


(A suivre.) FERDINAND LATASTE. 


BIBLIOGRAPHIE 


Flore du département de la Somme, par ÉLoy DE Vic, 
membre de la Société botanique de France. 


Il y a quelques années, M. de Vicq et M. de Brutelelte 
ont fait paraître un catalogue des plantes vasculaires du 
département de la Somme, qui fut couronné par l’Acadé- 
mie des sciences. Encouragés par plusieurs botanistes, ces 
deux auteurs se proposaient de publier la Flore du dépar- 
tement de la Somme, lorsque la mort de M. de Brutelette 
vint interrompre cette publication qui fut courageusement 
reprise par M. E, de Vicq, et qui vient d'être heureusement 
terminée. Une Flore nouvelle de Picardie n’existant pas, 
ce livre vient combler une lacune si souvent déplorée non 
seulement par les débutants, mais même par les bolanistes 
sérieux. Afin de rendre les descriptions plus abrégées et 
moins confuses, M. E. de Vicq n’a admis que les caractères 
qui intéressent les espèces de la Somme. A la suite du 
nom de chaque plante se trouve celui de l’auteur qui 
l’a déterminée et parfois même une synonymie indispen- 
sable pour éviter la confusion dans la nomenclature. Cer- 
tains signes spéciaux, placés à côté du nom de la plante, 
indiquent si la plante est annuelle, ou bisannuelle, ou 
vivace, ou ligneuse, elc., etc. Cet ouvrage contient un 
apercu topographique du département de la Somme au 


(1) Non sans quelques hésitations cependant ; il dit : « A genus, or, 
at least, subgenus Hypudœus from Arvicola. » 


344 


LE NATURALISTE 


point de vue de sa flore; les questions dé sol, de tempé- 
rature, de zone maritime sont traitées avec tous les déve - 
loppements nécessaires. Une liste des botanistes nés dans 
le département ou qui, l'ayant habité, ont contribué à en 
faire connaître la flore, forme un nouveau chapitre dans 
lequel est faite la biographie de chaque botaniste. Nous 
citerons encore un tableau analytique fort bien fait des 
familles, et un vocabulaire des mots techniques employés 
dans la flore. Il ne nous reste plus qu’à recommander cet 
ouvrage à tous les botanistes qui s'occupent de cette flore 
locale; ils y trouveront un guide pratique et sérieux. 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


Nous lisons une note sur une Balsamine géante : — Cha- 
cun connaît la Balsamine ordinaire, celle jolie plante sur 
laquelle chaque feuille porte à son aisselle une petite rose. 
La Balsamine est une fleur classique, commune parce 
qu’elle est jolie et rustique, et on la retrouve dans tous 
les jardins quelque modestes qu'ils soient. Ce genre a été 
démembré de la famille des Géraniacées, pour devenir le 
type de celles des Balsaminées Les caractères sont : 
calice à deux divisions ; corolle à quatre pélales, irrégu- 
lière; le pétale supérieur en capuchon, l'inférieur épe- 
ronné, et les deux latéraux bi-appendicu'és ou bilobés. 
Etamines 5, à anthènes d’abord un peu connées; capsule 
supère à cinq valves s’ouvrant avec élasticité. La Balsamine 
des jardins (Batsamina impatiens) est annuelle et origi- 
naire de l'Inde, d’où elle fut rapportée en Europe vers le 
xv° siècle. Cette plante, très cultivée dans nos jardins, 
fournit de nombreuses variétés, à fleur simple, à fleur 
double, et des variétés de couleur, rouges, roses, violettes, 
panachées ou blanches. On la multiplie en semant au 


printemps des graines cueillies sur de belles variétés, et | 


on obtient des fleurs d'autant plus grosses et plus belles 
qu'on arrose davantage. Une récente exposition de Postdam 
a fait connaître une Balsamine géante. Pour se faire une 
idée de ce que peut être cette plante, on peut s'imaginer 
une Balsamine ordinaire couverte de fleurs, mais atteignant 
3 mètres de hauteur. Elle se sème en septembre, en serre 
ou sous bâche, et ne germe qu’au printemps; on la repique 
alors plusieurs fois en pépinière, en écartant les pieds de 
plus en plus ; au mois de juillet les Balsamines ont 1”,50 de 
hauteur et atteignent en septembre leur complet dévelop- 
pement. 


* 
* + 


On vient de découvrir près de Pareey (Jura), en faisanl 
les terrassements nécessaires à la construction du chemin 
de fer de Dôle à Poligny, des ossements appartenant à un 
animal voisin de l'éléphant. On n’a retiré jusqu'ici que de 
petits débris de mächoires et défenses dont quelques-uns 
en assez bon état. On espère trouver de nouveaux osse- 
ments qui permettront de déterminer facilement l'animal. 

Le terrain dans lequel a été faite cette trouvaille nous a 
paru être celui que F. Ogérien appelle limon à éléphants. 


C’est la couche la plus basse des terrains diluviens : elle 
recouvre immédiatement la partie supérieure des terrains 
de la formation du pliocène, en mélange avec lesquels elle 
forme la plus grande partie des lerres arables de la 
Bresse. On la reconnaît à sa situation au-dessus du con- 
glomérat ou poudingue bressan, à son/aspect physique, 
aux marbrures dues à des infiltrations qui la traversent en 
tous sens ; elle renferme des masses de cailloux roulés et 
des greluches ovoïdes de minerai de fer. 

Ces dernières, de la grosseur du poing, sont creuses et 
tapissées à l’intérieur de fer phosphaté ou carbonaté. On 
en trouve de nombreux échantillons assez curieux près de 
Parcey, dans la tranchée du chemin de fer. 

* 
x * 

Le D' Phil. Bertkau a été nommé professeur titulaire de 

zoologie à l’université de Bonn. 


OFFRES ET DEMANDES 
M. Ernest Lelièvre, 22, Entre-les-Ponts, à Amboise 
(Indre-et-Loire), offre les. espèces de lépidoptères sui- 
vantes : Pieris var. Bellidice, LycϾna var. Polysperchon, 
Argus, ab. © syngrapha, Arion, Salyrus slalilinus, 
Phæœdra, Pararga Dejanira, Zygæna Sarpedon, Achil- 
leæ, hippocrepidis, Aglaope infausta, Ino Geryon, glo- 
bulariæ, etc., en échange d’Anthocharis var. simplonia, 
Thecla w. album, roboris, Lycæna optilele, Alcon, Ages- 
tor, orbitulus, Donzelii, Eumedon, Amanda, Apalura 
Iris, Ilia et ab. Clylie, Arge Clotho, Chionobas aello, etc. 
Fr 

Nous informons les amateurs que nous pouvons dispo- 
ser de beaux exemplaires de Dynastles Hyllus à 6 francs 
pièce, et de Theogenes Neptunus de 6 à 15 francs chaque. 

. 

La belle collection de curculionides européens, circa- 
européens et circa-méditerranéens de M. L. Reiche est en 
vente : 

Cette collection, parfaitement déterminée, est remar- 
quable par le grand nombre d’espèces et d'exemplaires; 
elle est particulièrement riche dans les genres Psalidium 
(14 espèces), Oliorhynchus (253), Brachycerus (61), Hy- 
pera et Phylonomus (95), Cleonus (11), Larinus (59), 
Lidus (81). 

La plupart des genres ont été communiqués aux mono- 
graphes Schœnherr, Chevrolat, Allard, Capiomont, Stier- 
lin, Seidlitz, Bedel, etc., où de nombreux types d’espèces 
décrites par eux y figurent. Les espèces sont au nombre 
de 2,145 et les individus de 9,850, — Prix 1,800 francs, 
s'adresser au bureau du journal. 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


— 


4681 — Paris. Imp. A. L. GuiLLor, 7, rue des Canettes. 


5 Année, N° 44 


15 Octobre 1883. 25 | 


LE NATURALISTE 


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Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange et de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


—————— 


SÉANCE DU 28 mai 1883 


Sur quelques points de la structure du platénta des 
lapins. — Note de M. Laulanié. 


Chez les lapins, le placenta se compose d’une masse 
rougeâtre, mamelonnée, reposant par un court et large 
pédicule au centre d’une cuvette, dont les bords relevés 
forment un bourrelet peu saillant et blanchätre. On peut, 
au moyen de coupes pratiquées dans l'épaisseur du pla- 
centa et de ses parois utérines, et à l’aide de faibles gros- 
sissements, distinguer : 1° Au-dessus de la couche charnue 
de l'utérus une zone claire atteignant de 3 à 4 millimètres, 
blanc bleuâtre, et rappelant le tissu cartilagineux. Cette 
zone, qu'on pourrait appeler chondroide, se relève en 
bourrelet; 2° Une seconde zone présentant les orifices 
béants des lacunes sanguines, ayant la forme d’un crois- 
sant surabaissé dont la concavité s’appuie sur la couche 
chondroïde; 3° Enfin, au-dessus, la zone /onctionnelle 
avec ses nombreux capillaires. —Les deux premières zones 
répondent à la caduque pl taire ine,et1 ] 
qui circonscrivent les lacunes procèdent de la couche 
chondroïde et sont formées par le mème tissu. Ce dernier 
parait, à un fort grossissement, formé de cellules rondes 
ou plus souvent polyédriques, à membrane d’enveloppe 
très délicate. Ces cellules, hyalines, transparentes, n'of- 
frent aucune trace de protoplasma granuleux. Au centre, 
se trouve un petit noyau sphérique, coloré en rose par le 

icrocarminate d'ammoniaque. En somme, ces éléments 


P . 
étant rapprochés sans interposition de substance fonda- 


mentale, on devrait donner au tissu qu’ils composent le 
nom C2 {issu conionclif hyalin. Rarement, on voit encore 
des:  ‘ules très volumineuses, claires, elliptiques, hyalines 
*.!ellement granuleuses, avec un grand nombre de 
noyau 4 ns la zone chondroïde, elles forment des grou- 


a 

complète par quelques vaisseaux capillaires s’élevant per- 
pendiculairement dans la zone chondroïde. Ce tissu, dans 
la zone caverneuse, offre les mêmes caractères; les cellules 


géantes sont à plusieurs noyaux et, quoique rares, peuvent 


former des travées et arriver au contact de l’endothélium 
des lacunes sanguines. A ce niveau pourtant, ce même 
tissu subit une dégénérescence granulo-graisseuse pour 
former une nappe à la limite des deux zones. Dans la zone 
fonctionnelle, il ne forme plus que de rares travées ou 
des îlots de cellules géantes multinucléaires. En dehors 
de ces points, il n’y a que des éléments épithéloïdes de 
nature conjonctive. M. Laulanié considère les cellules 
géantes multinucléairés comme des cellules plates dont la 
prolifération avorte et se réduit à la multiplication du 
noyau. Le développement progressant, le placenta grossit, 
le stroma hyalin décroit, les travées de la zone caverneuse 
se détruisent, la zone chondroïde s’amincit, et la rupture 
du placenta est préparée, 


* 
+ 


Sur l'origine des cellules du follicule et de l'ovule 
chez les Ascidies et chez d'autres animaux. — Note de 
M. H. Fol. 

M. Fol résume dans cette note quelques points sur les- 
quels ses conclusions diffèrent de celles des auteurs les 
plus récents. Il pense, comme M. Roule, que l'existence 


346 


LE NATURALISTE 


de la vésicule germinative ne saurait précéder celle du 
sarcode cellulaire, même. chez les.ovules les plus jeunes. 
La formation endogène des cellules de l'enveloppe ne com- 
mence que chez des ovules dont le protoplasme a une 
épaisseur supérieure à la moitié du diamètre du noyau. 
Chez Ciona inlestinalis et Moigula impura, cette pro- 
duction est graduelle ; tous les ovules, presque sans excep- 
tion, compris entre certaines limites de taille, contiennent 
une, deux ou trois de ces cellules à divers degrés de déve- 
loppement. Chez Ascidia mamillata, on voit, dans chaque 
préparation, un nombre restreint d'ovules où les cellules 
se produisent en masse; ces ovules n'ont pas*de nycléole, 
tandis qu'il est toujours apparent chez Molgul@ et Ciona. 
La meilleure image est donnée par un ovaire frais soi- 
gneusement dilacéré dans le liquide sanguin de l'animal, 
examiné de suite, encore vivant, sous un objectif à immer- 
sion homogène, à la lumière fournie par un concentrateur 
d'Abbe. Chez Ciona inteslinalis, la production endogène 
commence par l’épaississement de l'enveloppe nucléaire 
avec extraflexion de la partie épaissie. Le nucléole se place 
ordinairement dans le voisinage de ce petit diverticule, 
puis, se transportant dans une autre région du noyau, le 
diverticule devient un bourgeon solide qui eroît vivement ; 
le pédoncule de ce dernier, plus étroit, se divise quand la 
grosseur définitive est atteinte, et le corpuscule formé 
traverse le vitellus pour en sortir. Les premières cellules 
sorties forment une couche mince de cellules aplaties 
munies d'un petit noyau; c’est l'enveloppe folliculaire. Les 
cellules suivantes, plus épaisses, forment en dedans une 
seconde couche; c’est l'enveloppe papillaire. Enfin, l'ovule 


forme une troisième génération endogène; ce sont des 


globules homogènes naissant au milieu de l'épaisseur de 
la couche vitelline, pour se porter ensuite à la surface: ce 
sont les corpuscules du testa. Chez Ascidia mamillata, 
le bourgeonnement de l'enveloppe nucléaire a lieu simul- 
lanément sur une foule de points, et les cellules forment 
deux couches concentriques (enveloppes folliculaire et 
papillaire de l'œuf); ces deux couches paraissent confon- 
dues en une chez beaucoup d’Ascidiens. M. Fol pense que 
les cellules folliculaires sont génétiquement homologues 
des spermatoblastes ou cellules mères des zoospermes, 
tandis que l’ovule correspond au polyblaste. Ces phéno- 
mènes se retrouvent chez une masse de Tuniciers. M. Fol 
croit, en outre, avoir retrouvé des processus analogues 
chez divets vertébrés inférieurs, et même supérieurs ; son 
intention esi de revenir sur ce sujet intéressant. 


* 
LE 


Sur la formation des Cystolilhes et leur résorption. — 
Note de M. J. Chareyre. 


M. Chareyre donne les conclusions suivantes tirées de 
deux séries d'expériences. La première série fut faite sur 
des graines d’Urtica, Cannabis, Acanthus, Thunber- 
gta, elc. 

1° Les réserves alimentaires des graines d'Urticées et 
d'Acanthacées sont uniquement formées de grains d’aleu: 


rone, possédant chacun un globoïde arrondi. fl faut excep- 

ter les Acanthes et l’Æexacentris coccinea Nees., plantes 

dépourvues de cystolithes et dans les graines desquelles 

les réserves sont, en majeure partie, formées. d’amidon. 

2° Les globoïdes, qui forment les réserves calcaires de la 
graine, disparaissent plus complètement lorsque la ger- 
mination a eu lieu sur de la silice pure que sur la terre 
ordinaire, ou sur du carbonate de chaux, Cependant ces 
réserves ne contribuent pas à la formation des cystolithes, 
ou de tous autres dépôts de carbonate de chaux ; elles ne 
sont pas utilisées non plus pour la formation des cristaux 
d’oxalate de chaux, qui n’apparaissent que plus tard. 
3% Sur de la silice pure, le pédicule seul des cystolithes 
arrive à se constituer, mais son extrémité libre ne devient 
jamais le siège d'une accumulation de cellulose et d’un 
dépôt de matière calcaire. 4° Sur de la terre ordinaire, du 
carbonate de chaux ou du sulfate de chaux, l'apparition 
des rudiments cystolithiques a lieu plus tôt que dans le cas 
précédent, dès que les cotylédons verts se sont dégagés 
des enveloppes séminales. Ils ne s'arrêtent pas dans leur 
évolution, mais alleignent, avec des rapidités différentes, 
leur entier développement. 5° Des graines semees sur la 
terre et maintenues à l'obscurité ont donné des plantules 
pourvues seulement de rudiments cystolithiques, sans 
carbonate de chaux. — La seconde série. d'expériences fut 
faite, en soumettant à l'obscurité des pieds divers d'Urtici- 
nées et d’Acanthacées ; les résultats sont les suivants : 
1° Chez les Acanthacées, l’étiolement et la mort des feuilles 
n'exercent aucune influence sur les cystolithes, qui parais- 
sentinertes.2 Chez les Urticinées (lesexpériences ont porté 
surtoutssur le. Ficus elastica Roxb.), il y a, après quinze 
jours environ, disparition complète du carbonate de chaux 
des cystolithes ; ce phénomène est lié moins à l’étiolement 
de la feuille qu'à la cessation de la fonction chlorophyl- 
lienne, puisqu'ilse produit même dans les feuilles qui n’ont 
pas eu le temps de s’étioler, et qui sont demeurées vertes à 
l'obseurité. Lorsque la plante était ensuite placée à la Iu- 
mière, les cystolithes se reconslituaient au bout d’un 
mois et demi ou deux. 3 Le carbonate de chaux disparu 
n’est pas transformé, au moins définitivement, en bicarbo- 
nate soluble, car ce sel ne se montre ni dans la feuille, ni 
dans la tige. 4 L'oxalate de chaux subit le même sort 
que le carbonate. En comptant les mäcles contenues 
dans une coupe de surface donnée (seul procédé qu’on 
puisse employer, quoique peu exact), on constate que, 
pour une plante soumise quinze jours à l'obscurité, la tige 
contient à peine 20 p. 100 et la feuille 15 p. 100 du nombre 
de cristaux que l’on trouve dans les parties d’une plante 
laissée à la lumière, 5° En traitant par l'acide sulfurique 
deux coupes de tiges, prises, l’une sur une plante étiolée, 
l'autre Sur une plante normale, on voit se former des cris- 

taux de sulfate de chaux plus abondants dans la première 

que dans la seconde, d'où il semblerait résulter que la 

chaux disparue du limbe foliaire est venue, dans la tige, 

se combiner à un nouvel acide. Ce dernier doit être, au 

moins Pour une parlie, l’acide pectique, car l'acide car- 

bonique 18 décompose le pectate de chaux pour laisser 

l'acide pectique à l'état insoluble, donne un résidu plus 


iii 


LE NATURALISTE 


347 


abondant avec une coupe de tige étiolée qu’avec une coupe 
de tige normale, 
* 
# * 


Nouvelles observalions Sur le dimorphisme des Fora- 
Mminifères. — Note de MM. Munier-Chalmas et Schlum- 
berger. 


Les auteurs s'occupent dans cette note des espèces 
disparues offrant deux séries de modifications semblables 
à celles signalées dans les espèces vivantes. La forme A de 
Triloculina trigonula d'Orb., possède une grande loge 
centrale (204) entourée de trois rangs de loges sériées, 
dont les plans de symétrie forment trois angles d’un tiers 
de circonférence. La première loge sériée, comprimée, 
correspond au canal des biloculines. L’enroulement des 
loges reste le même et suit les directions passant par les 
plans de symétrie. Les individus de forme A acquièrent 
souvent de grandes dimensions. La forme B, de l’éocène 
moyen, comme la précédente, n’a plus qu’une toute petite 
loge centrale de 184; autour, se voient cinq loges ; mais la 
sixième, très embrassantie, ramène les loges suivantes au 
groupement triloeulinaire. Dans la Pentellina saxorum 
d'Orb., l’enroulement est à cinq directions; les formes A 
et B diffèrent par la grandeur de la loge centrale, qui chez 
la forme B est entourée de sept loges; les loges suivantes 
reviennent au groupement quinqueloculinaire.. Dans la 
Fabularia discolithes Defr., les individus de forme A sont 
toujours très pelits; les plus grands n’ont au plus que 
sept loges embrassantes disposées alternativement de 
chaque côté de la loge centrale mesurant 270. La première 
loge sériée, correspondant au canal des biloculines, reste 
simple; les suivantes sont partagées par des cloisons lon- 
gitudinales en chambres plus ou moins circulaires commu- 
niquant par des canaux latéraux. L'enroulement se fait 
suivant un seul plan de symétrie. Une section transversale 
dans la forme B présente les modifications suivantes : 
1° autour d'une loge centrale de 21, se groupent cinq 
loges simples, puis neuf suivantes disposées suivant trois 
directions. Les deux dernières sont partagées longiludi- 
nalement en deux, par une cloison épaisse ; 2° Les nouvelles 
loges, à partir de ce point, sont opposées régulièrement ; 
les six ou sept premières présentant de nombreux canaux 
longitudinaux disposés sur un seul rang; 3° Enfin, les der- 
nières loges au nombre de 20 à 22, montrent un rang de 
canaux supplémentaires, plus où moins irréguliers, situés 
vers la partie interne. — En résumé, les auteurs constatent 
que toutes les espèces de Miliolites qu'ils ont étudiées sont 
dimorphes. La forme B diffère toujours de la forme A par 
une loge centrale beaucoup plus pelile, el entourée par 
un plus grand nombre de loges que dans la forme À cor- 
respondante. Pour expliquer ce dimorphisme, deux hypo- 
thèses sont possibles : d’abord en admettant qua : origine, 
chaque espèce est représentée par deux formes distinctes; 
cependant on n'a pu rencontrer jusqu à présent que de 
très jeunes individus de la forme B. Ou bien, il faudrai 
admettre que le dimorphisme est le résullat d une évolu- 
tion finale; l'animal passant de la forme A, première phase, 


à la forme B, deuxième phase, par la construction de nou- 
velles loges après résorption de la grande loge centrale. 
Dans toutes les espèces examinées des mesures exactes 
ont montré que, en supposant la loge centrale résorbée, 
l'espace devenu libre entre les premières loges sériées de 
la forme A, est assez grand pour permettre aux loges mo- 
difiées de !a forme B de se développer. 


INTRODUCTION A L'ÉTUDE DES CAMPAGNOLS DE FRANCE 


HISTORIQUE 
de la classification des Campagnois 


(Suite et fin.) 


1867. V.Fxrio (Les Campagnols du bassin du lac Léman) 
donne des descriptions détaillées et de belles figures de 
cinq espèces, qu’il classe dans deux genres et deux sous- 
genres comme suit : 


G. Hypudæus. . 4... ,.,. glareoius. 
amphibius, 
S-3. Pralicola. . ,. ..,. +4 nivalts, 
G. Arvicola. arvalis. 
S.-g. Sylvicola.. , : . ... grestis. 


S.-g. (Zerricola) Microtus. 

C'est, à quelques très petites modifications près et sous 
des noms nouveaux, la classification de Blasius : le sous- 
genre Zypudœus de Blasius a pris, comme dans le mémoire 
précité de Baird, une importance générique; sous la déno- 
mination nouvelle de Praticola, lesous-genre Paludicola 
et le groupe À du sous-genre Arvicola de Blasius ont été 
subgénériquement réunis; le sous-genre Agricola de Bla- 
sius voit son nom changé en celui de Sylvicola; enfin le 
nom subgénérique de Terricola est proposé pour désigner 
le groupe Microtus de Blasius et de Selys. 

C'est ce nom de Terricola que nous devons adopter pour 
notre quatrième sous-genre, encore à nommer, En le 
proposant, l’auteur n'avait certainement pas réfléchi aux 
motifs qui devaient faire rejeter, dans ce cas, la déno- 
mination de Microtus employée par tous ses devanciers ; 
c’est, au contraire, en dépit de la loide priorité, et dans un 
simple but de symétrie, qu'il le créait, ainsi que ceux de 
Pralicola et de Sylvicola ; mais peu nous importe. La loi 
de priorité a pour seul et unique but d'amener tous les 
naturalistes à désigner une même catégorie d'êtres par un 
mème nom, le plus ancien; nous devons donc l'appliquer, 
sans nous inquiéter des intentions de l’auteur de la déno- 
mination nouvelle, pas plus que de la signification banale 
du terme employé. 

Dans sa Faune des Vertébrés de la Suisse (Mammifé- 
res, 1869), Fatio groupe les Campagnols de même et sous 
les mêmes noms. 

1874. Euuor Cours ( Synopsis of the Muridæ of N. A. ; 
in Proceed. AC. nat. Sc. Phil., p.173) suit exactement la 
classification de Spencer F. Baird. Seulement il crée le 


318 


LE NATURALISTE 


nom nouveau d’'Evotomys pour le groupe auquel Baird 
attribuait le nom d’Aypudæus et que nous devons appeler 
Myodes. En outre il remplace la dénomination d’Æemio 
tomys Sélys par celle de Mynomes Raffinesque, séparant 
subgénériquement de nos Arvicola proprement dits d'Eu- 
rope (Hemiotomys Sélys) quelques espèces américaines 
que Baird leur réunissait. D'ailleurs cette classification, 
comme celle de Baird, ne s'applique qu'aux espèces amé- 
ricaines. 

Dans ses Monographs of the N. A.rodentia (1877), Elliot 
Coues adopte exactement la même mode de groupemen 
des Campagnols. 

1876. Forsvra Muor (Vertebrali ilaliant nuovi O0 poCoO 
noli. Atli soc. Tose. se. nat.) mentionne et décrit sept 
espèces de Campagnols italiens : glareolus Schreb., am- 
phibius, L., nivalis Martins, arvalis Pallas, sublerra- 
neus Sélys, Savti Sélys, nebrodensis Mina Palumbo. Les 
molaires de toutes ces espèces et les crânes de quatre 
d’entre elles sont soigneusement figurés. 

L'auteur propose, sous le nom nouveau de Micrurus, 
de créer un groupe intermédiaire aux Arvicola (nos Mi- 
crotus) et aux Microtus (nos Terricola). La principale 
caractéristique de celui-ci serait le nombre, six, des ma- 
melles: mais personne, que je sache, n’a vérifié l'exactitude 
de ce nombre indiqué par l’auleur de l'espèce. Pour moi, 
après lecture attentive de la description détaillée donnée 
par Forsyth Mayor, et après examen du crâne et des extré- 
rités d’un exemplaire, conservé en alcool, de celte forme, 
je crois devoir réunir celle-ci, ainsi que À. Savii Sélys, à 
l'espèce À. sublerraneus Sélys. 

Forsyth Major, ayant suivi les traces de Blasius, a fait 
parfois fausse route comme lui. Son travail n'en est pas 
moins important, etau point de vue de la faune italienne 
et au point de vue de la faune générale. Ses nombreuses 
et jolies figures de molaires montrent bien l'absence de 
caractères spécifiques dans ces organes (1). 

1880-1881. Trouessarr (Catalogue des mamm. vivants 
el fossiles. Rongeurs), comme ont fait précédemment Baird 
et Fatio, divise les Campagnols en deux genres distincts : 
le genre Evolomys Coues, qui correspond à notre sous- 
genre Myodes, pour une seule espèce (à tort ou à raison 
A. glareolus Schreber et A. rutilus Pallas se trouvent 


(1) Je ne suis pas bien convaincu que l’auteur n'ait pas fait erreur 
en déterminant comme arvalis exemplaire de Vinca. « La plante du 
pied postérieur gauche, dit-il, a six tubercules, comme c’est la règle 
chez A.arvalis ; mais, au pied droit, les deux premiers tubercules ne 

tpas complètement séparés. » Par les d premiers tubercules 
auteur entend évidemment les deux plus rapprochés. du talon, ceux 
opposition aux sous-articulaires, Or j'ai 


avoir une tendance beaucoup 
plus g à se rapprocher du tubercule sous-articulaire du cin- 
quième orteil et par suite à se fondre avec lui, qu’à fusionner avec le 


0 jor 

premier tubercule, et qui se retrouve chez toutes nos espèces de Cam- 
pagnols. Au contraire j'ai constaté une fois, sur un T'erri 

raneus var. ibericus, la fusion de ce premier tubercule et du tuber- 
cüle sous-articulairé du premier orteil: 


spécifiquement réunis), et le genre Arvicola pour toutes 
les autres. 

Ce dernier ne contient que six espèces réparlies en 
quatre sous-genres : 

Le sous - genre Hemiol{omys, correspondant exacte- 
ment au sous-genre Paludicola de Blasius, contient nos 
deux Arvicola proprement dits, {errestris L. et Musi- 
niani Sélys, à tort réunis sous le nom unique de amphi- 
bius L.; et, en outre, les deux espèces nivalis Martins el 
ratticeps Keyserling et Blasius que nous placons dans le 
sous-genre suivant. 

Le sous-genre Arvicola (notre sous-genre Microtus) 
réunit avec raison le sous-genre Agricola et le groupe 
Arvicola de Blasius, mais confond à tort, en une seule, 
deux espèces parfaitement distinctes, agrestis L. et arva- 
lis Pallas. 

Le sous-genre Micrurus, établi par Forsyth Major pour 
l'espèce rebrodensis Mina-Palumbo, est admis, avec celle 
seule espèce. Pour moi, j'ai déjà dit que je ne pouvais 
même pas distinguer spécifiquement cette forme des sui- 
vantes. 

Enfin le sous-genre Microtus Sélys, notre Terricola, 
contient les formes Selysi Gerbe, Savii S 
Gerbe, pyrenaicus Sélys, incertus Sélys, ibericus Gerbe 


et tusilanicus Gerbe, avec raison rassemblées sous le 


nom spécifique commun de À. sublerraneus Sélys. 

Dans sa publication sur <les petits mammifères de la 
France » (Feuille des jeunes naluralistes, octobre à décem- 
bre 1882), Trouessart reproduit le mème mode de groupe- 
ment et émet les mêmes cpinions sur la valeur des diffé- 
rentes formes du groupe. Un tableau, indiquant le nombre 
des prismes de toutes les molaires de la plupart de ces 
formes, ainsi que de nombreuses figures des dents les plus 
variables font sauter aux yeux la grande fixité de ces 
organes non seulement chez des formes voisines que 
l’auteur considère, quelquefois à tort, comme variétés 
d'une même espèce, mais dans toutes les espèces du 
genre. 


C. CONCLUSION 


Voici les noms que, conformément à la loi de priorité, 
nous avons dû adopter au cours de l'historique précédent 
pour désigner le genre Campagnol et ses quatre sous- 
genres. Je fais suivre chacun d’eux de sa synonymie, et 
j'indique : 1° son espèce type ; 2° ses autres espèces fran- 
caises. 

GENRE CAMPAGNOL 


MICROTUS 

798. — Microrus Schranck, Fauna boica, 1, p. 66. 
1779. — Anvicora Lacépède, Tableau, p. 10. 

1808. < Lewmus Tiedemann, Zoologie, |, p. 473. 
1811. < Hyrupzæus Illiger, Prodromus, p. 87. 
1811. < Myonrs Pallas, Zocgraphia, p. 

1814. < 


p. 173. 
Bracuyürus Fischer, Zoognosta, ed: I, v. IH, 
55 


Espèces types : {errestris L. et arvalis Pallas. 
Autres espèces fraucaises : voir les sous-genres. 


21186 en 


LE NATURALISTE 


349 


Premier sous-genre. 
MYODES 
1811. < Myopes Pallas, Zuographia, p. 173 
1814. < Bracayurus Fischer, Zoognosia, sd I, v. HE, 


p. 55. 
. —= Myopss Sélys, Micromammalogie, p. 87. 


1839 

1845. < Hyrupæus Nillsson, loc. cil., p. 34 (non Illiger, 
1811 

1857. — Hyrunæus Blasius, Fauna, p. 336. 

1874. — Evoromys Coues, Monographs, p. 151. 


Espèce type : rulilus Pallas. 
Espèce française : glareolus Schreber. 


Deuxième sous-genre, 
MICROTUS 


. < Mucrorus Schranck, Fauna boica, 1, p. 66. 
. << Lemmus Tiedemann, Zoologie, 1, p. 475. 
< Hypupzætus Illiger, Prodromus, p. 87. 
, 2: Myxones Pallas, Zoographia, p. 173. 
. << Bracnyunus Fischer, Zoognosia, ed. HI, v. I, 


p. 
Fi, «à A Idons Sélys, Essai monographique, p. 6 (non 
Lacépède, 1799). 
1839. << Anvicora Sélys, Micromammalogie, p. 86. 
1842. — Anvicora Sélys, Faune belge 
1845. — Hyrupzus (parlim; non liger, 1811) + ARVICOLA 
Nillsson, Loc. cit. 
1857. — PazunicoLa (partim) + AGRICOLA + ARVICOLA (par- 
lim) Blasius, Fauna, p. 
1867. — Praricora (partim) + SyLvICOLA Fatio, Campa- 
nols du lac Léman, p. 25. 
1880. — D Haras (partim ; non Sélys, 1836) + Anvicoia 
Trouessart, CARE p. 504. 
Espèce type: arvalis Pallas 
Autres espèces françaises : 
Martins. 


agrestis Linné et nivalis 


Troisième sous-genre. 
ARVICOLA 
1798.  Microrus Schranck, Fauna boica, p.66 (employé 
RE 


illeurs). 
Anvicora Lacépède, Tableau, p. 10. 


1799. = 

1808.  Lewmus Tiedemann, Zoologie, I, p. 478. 

1811. < Hvrunzæus Illiger, Prodromus, p. 87. 

1814. < Bracuyurus Fischer, Znnpalele ed. IH, v. H, 
1836. < Faro Sélyc, Essai monographique, p. 1 
1839. — Hemiorouys Sélys, Micromammalogie, p. 85. 
1857. << PazupicorA Blasius, Fauna, p. 333. 

1867.  Praricoua Fatio, Campagnols du lac Léman, 


P- 
Espèce type : ler restris Linné; 
Deuxième espèce : Musiniani Sélys.… 


Quatrième sous-genre. 


TERRICOLA 

1833. < Lemnus Baïllon, Mémoires Soc. roy. d'ém. d’'Ab- 
beville, p. 53 (non Tiedemann, 1808). 

1836. < Anvicoa Sélys, Essai monographiques, p. 10 
(non Lacépède, 1799). 

1839. — Microrus (non Schranck, 1798) + ARVICOLA (par- 
lim) Sélys, Micromammalogie, p. 86. 

1842. — Microrus Sélys, Faune belge. 

1867. — Tenricora Fatio, Campagnois du lac Léman, 
p. 79. 

1876, > Micrurus Forsyth Major, Vertebrati ilaliani, 


p. 46. 
Espèce unique : sublerraneus Hdi 
ERNAND LATASTE, 


MATERIAUX 


POUR SERVIR À LA REVISION 
DE LA FLORE PORTUGAISE 


AGCOMPAGNÉS DE NOTES SUR CERTAINES ESPÈCES OU VARIÉTÉS CRITIQUES 
DE PLANTES EUROPÉENNES 
(Suite.) 


L. tristis Mill, L. melanantha Boiss. et Reut. 

Le L. melanantha Boiss. et Reut. est une espèce que, 
dans ces dernières années, quelques auteurs ont pensé 
devoir constituer seulement une variété du L. tristis Mill., 
à l'instar de Chavannes qui, le premier, avait distingué 
cette plante sous le nom de Z. érislis var. lenuifolia. En 
se plaçant à ce point de vue, on est forcément amené, du 
moment que l’on rapproche comme variétés d'un même 
type ces deux Linaires, à ne plus pouvoir trouver de ca- 
ractères spécifiques suffisants pour les différencier du Z. 
supina Desf., par exemple, et l’on arrive naturellement à 
englober dans ce soi-disant type spécifique le L. supüna : 
c'est effectivement cette réunion qu'a proposée, dans son 
Catalogue des plantes vasculaires des îles Baiéares, 
(p. 206), un botaniste distingué, M. le D° Marès. 

Si l'on ne tenait aucun compte, pour la séparation spé- 
cifique de ces Linaires, de la forme et des dimensions des 
feuilles et des divisions calicinales, de la longueur de l'épe- 
ron relativement au reste de la corolle, de la longueur des 
pédicelles, du genre de villosité du palais, enfin de l’éten- 
duede l' espace des tiges compris entre les dernières feuilles 
et les premières fleurs, il faudrait rattacher au L. tristis 
Mill. (Antirrhinum triste L), non seulement le L. supina 
Desf. et ses sous-espèces, les L. marilima D C., L. Pyre- 
naïca Hofïg. et Link, L. Nevadensis Boïss. et Reut., mais 
encore les L. cœsia D C. et L. Hænseleri Boïiss. et Reut., 
qui sont plus voisins du L. éristis que le L. supina. Cetle 
opinion peut devenir celle de botanistes vraiment trop 
réducteurs, mais adopter une telle manière de voir serait, 


350 LE NATURALISTE 


.— 


selon moi, ne pas tenir assez compte de la véritable valeur 
spécifique des plantes qui nous occupent, et, dans l’état 
actuel de la science, je crois qu’il convient de conserver 
comme espèces les L. tristis Mill. et L. melananiha 
Boiss et Reut. J'ai récolté ce dernier sur la séerra de las 
Cabras près Hellin et sur la sierra de Maimon à Velez- 
Rubio; j'ai pu voir que ces exemplaires, de même que 
ceux récoltés sur la sierra Tejeda par MM. Huter, Porta 
et Rigo (n° 724 des Ewsicc. tt. Hisp., 1879), se distin- 
guaient bien de mes spécimens du L. ériséis Mill, de Gi- 
braltar, seule localité réellement authentique, par les 
caractères différentiels qu'ont signalés MM. Boïissier et 
Reuter, dans la phrase suivante (Pugillus, p. 85) : « Planta 
ex Gibraltarià quæ L. tristi Miller loco, icone et charac- 
teribus optimè congruit a L. melananthä differt foliis 
duplo (1 1/2-2 Zén.) latioribus utrinquè planis, racemis 
fructiferis laxioribus magis elongatis, bracteis segmen 
tisque calycinis lineari- spathulatis his fructiferis non 
recurvis, pedicellis fructiferis crassis capsulà quadruplo 
brevioribus. » J’ajouterai que dans le L. tristis, le palais 
de la corolle est barbu, tandis qu’il est velouté dans le 
L. melanantha. 

Je me range donc absolument à l'opinion de MM. Bois- 
sier et Reuter (Pugiüllus), de M. Lange (Prodromus fl. 
Hisp.), de M. Nyman (Conspectus fl. Europ.), de M. de 
Janka (Scrophut. Europ.), qui admettent comme espèces 
les L. tristis Mill. et L. melanantha Boiss. et Reut. 


L. atrofusca Rouy, sr. Nov. 

Cette espèce m'a été communiquée en nombreux exem- 
plaires par M. E. Schmitz sous le nom de L. melanantha, 
mais elle se distingue de ce dernier par des caractères im- 
portants qui ne permettent pas de réunir les deux plantes. 
— En voici la description : 

Tiges grèles, allongées (25-50 centimètres), simples, 
ascendantes et dressées, rougeûtres, surtout supérieure- 
ment. Feuilles étroitement linéaires (12-20 millimètres de 
long sur 1 millimètre environ de large), peu épaisses, 
glabres, glaucescentes, les inférieures verticillées par 4, 
non très rapprochées, les moyennes et les supérieures 
alternes, ces dernières lâches, toutes aiguës ou obtusius- 
cules à bords retournés en dessous, étalées-ascendantes, 
la plupart arquées en dehors vers leur sommet. Fleurs 
terminales disposées en grappe oblongue, + dense, mul- 
tiflore, s’allongeant beaucoup après l’anthèse ; sommet des 
tiges longuement nu (espace entre les dernières feuilles 
et les premières fleurs — 6-8 centimètres!) et couvert, 
ainsi que la partie florifère, de fines glandes violacées ou 
rougeûtres. Pédicelles courts, n’atteignant même pas la 
moitié de la longueur de la bractée et des divisions calici- 
nales; bractées linéaires, aiguës, dressées, allongées. 
Divisions du calice linéaires, aiguës, très inégales., Corolle 
à lèvre supérieure bifide; lèvre inférieure courte, trilobée, 
à palais barbu. Eperon subulé, insensiblement atténué de 
la base au sommet, arqué, plus court que le reste de la 
corolle. Grappe fructifère allongée, inégale et assez dense 
par places; capsules globuleuses, petites, déprimées au 
sommet, glabres, dépassant toujours les divisions calici- 


nales, même la plus longue. Graines très largement mar- 
ginées, à disque noirâtre, tuberculeux et à marge päle 
blanchâtre. Fleurs rouges, à éperon plus pâle, mais strié 
de brun; palais de la corolle foncé, ordinairement noi- 
râtre. — Port et faciès du L. reticulata Desf. dont la forme 
de ses graines le sépare absolument. - 

Ce Linaria se sépare donc du L, melanantha, seule es- 
pèce de ce groupe de laquelle il est voisin, par ses tiges 
simples, allongées, très longuement nues au-dessous de 
la partie florifère, par ses fleurs plus foncées formant une 
grappe multiflore analogue à celle des L. tristis, L. reticu- 
lata, L. aparinoides, etc., par les bractées dressées ou 
étalées, non réfléchies, par les divisions calicinales courtes, 
par l’éperon plus court que le reste de la corolle, par ses 
capsules fructifères bien plus nombreuses, de moitié plus 
pelites et toujours sensiblement plus longues que le calice, 
enfin par un port différent, — aies intéressante que je 
ne connais qu’à la localité suivante 

Hab. — Adorigo pr. Regoa — Mao 1880 — (E. Schmitz). 


L. Lusitanica Hoffg. et Link. 

Sous le nom de Z, Lusitanica Hoffg. et Link, j'ai reçu te 
Portugal : 

1° Du Jardin botanique de Lisbonne et provenant des 
récoltes de Welwitsch : 5 PRE recoltés à S, Mar- 
linho et 2 pieds recueillis à Compor 

2° De M. J. Daveau : 3 AR te pris par lui dans les 
sables de la presqu'ile de 7roÿa ; 

3 Du Jardin poianique de Coimbra : 3 pieds récoltés 
près de Figueira-da-Foz 

4 De M. E. Schmitz : 2 Riède recueillis à Buarcos. 

Or, ces diverses plantes appartiennent à deux types 
spécifiques bien nets, et pourtant elles peuvent à juste 
titre porter toutes le nom de Z. Lusitanica. 

D'où vient que cette confusion est possible? Simplement 
de ce que Brotero a décrit sous le nom de Antirrhinum 
Lusitanicum, et a figuré sous ce même nom, dans le Phy- 
lographia Lusitaniæ selectior (lab. XV), la plante de 
Buarcos et de Figueira-da-Foz avec la synonymie sui- 
vante : « À Lusilanicum foliis sparsis ovatis, floribus 
pedunculalis, calcare recurvo. Dn. Lamarck, Dict. Bot., 
Enc. Meth., t. IV, p. 361, » (Phylogr., p. 32). A la suite 
de cette synonymie, Brotero a donné une fort longue dia- 
gnose qui ne s'applique exactement, en réalilé, ni à la 
plante de Buarcos et de Figueira, qui sont pourtant les 
localités citées par cet auteur, ni à celle des environs de 
Lisbonne. Mais la figure qu'il a donnée de l'Anfirrhinum 
Lusitanicism se rapporte assez bien à la plante de Buar- 
cos, quoique indiquant des feuilles plus obtuses et un peu 
plus larges qu’ellesne le sont sur mes échantillons authen- 
thiques. À part ce détail, il est certain que, de par la 
planche du Phytographia et les localités mentionnées, la 
plante de Buarcos, de Figueira et de S. Martinho est 
bien celle que Brotero à considérée comme étant l'A. Lu- 
Silanicum Law... mais ce n’est point l'espèce de : 
Lamarck, à broche. ce botaniste attribue Jo/iis ovalis, et 
qui est, en fait, la plante que Welwitsch a recueillie à 
Comporla et que M. Daveau a retrouvée à Zroëa. Brotero 


LE NATURALISTE 


ajoute dans l'Observation qui suit la diagnose de son 
A. Lustlanieum : « … Folia ex differenti solo polymorpha 
sunt; Sæpe subovalia, aut subovata, interdum lineari- 
lanceolata e basi caulis usque ad ejus et ramorum apices, 
sæpe alterna, sparsa, interdum tamen ad inferiora caulis 
opposila aut terna, rarissime quaterna.» Or les feuilles 
du Linaria provenant des localités indiquées par Brotero 
ne sont ni subovalia, ni subovata, caractère qui appar- 
tient à la plante de Comporta et de Troïa ; de mème, cette 
dernière ne présente pas de feuilles atteignant presque le 
sommet des tiges, ce qui arrive quelquefois chez le Lina- 
ria de Buarcos, et ses feuilles inférieures sont le plus 
souvent verticillées par 4. Je suis par là même quelque 
peu porté à croire que Brotero a compris, dans son À. Lu- 
silanicum, non seulement les deux plantes que je signale, 
mais même le L. cœsia D C. var. decumbens Lge et le 
L. supina Desf. var. marilima. 

En résumé, L. Lusitanica Moffg. et Link comprend, dans 
une diagnose trop étendue et à limites mal tracées, deux 
plantes distinctes dont l'une, l’A. Lusitfanicum Lam., 
ressemble un peu au L. {ristis, et dont l’autre, l'A. Lusi- 
tanicum Brot., Phytogr. tab. XV !, se rapproche plus du 
L. cæsia. I importe donc de rejeter ce nom de L. Lusita- 
nica, déjà appliqué d'ailleurs par Miller au L. triornütho 
phora, et je propose, pour les deux Linaires dont je m'oc- 
cupe, les noms de L. Lamarchüi et L. Broteri. — En 
voici les diagnoses : 


L. Lamarckii Rouy se. Nov. (A. Lusitanicum Lam. !). 

Tiges allongées (25-40 centimèlres), émettant quelque- 
fois vers leur base de longs rameaux cauliformes mais 
simples dans leurs deux tiers supérieurs, glaucescentes 
et souvent rougeätres. Feuilles inférieures verticillées par 4 
plus rarement par 3, promptement caduques, oblongues- 
spatulées ou presque ovales, les moyennes, la plupart 
verticillées, de même forme, mais plus grandes (8-10 milli- 
mètres de long sur 3-4 millimètres de large), les supé- 
rieures courtes, largement ovales (7-8 millimètres de long 
sur 4-5 millimètres de large), toutes obtuses, épaisses, les 
moyennes el les supérieures très rapprochées, ces der- 
nières seules nettement alternes. Fleurs terminales dis- 
posées en grappe courte, multiflore, reiativement dense, 
ne s’allongeant guère après l’anthèse el séparée des der 
nières feuilles par un espace de 3 centimètres, non glan- 
duleux; partie florifère à glandes fines et peu nombreu- 
ses, presque glabre. Pédicelles égalant au plus la moitié 
de la longueur du calice; bractées ovales ou oblongues- 
spatulées, étalées puis réfléchies. Divisions du calice 
inégales, les. plus courtes ovales, la plus longue oblongue, 
toutes obtuses. Corolle à palais velouté et à éperon alle- 
nué de la base au sommet, arqué, un peu plus court que 
le reste de la corolle. Capsules fructifères subglobuleu- 
ses, plus longues que les divisions calicinales. Graines 
semblables à celles du L. tristis. Fleurs d'un jaune foncé, 
à tube et éperon striés de rouge, à palais orangé ou rou- 


geàtre. 
Plante à classer à côté du L. éristis Mill. dont elle se dis- 
tingue par ses feuilles, toutes bien plus courtes et plus 


larges, les divisions du calice et les bractées plus larges, 
les tiges régulièrement feuillées à feuilles supérieures 
ovales (tandis que dans le L. trislis elles sont lancéolées 
oblongues), par la partie florifère presque glabre, enfin 
par la couleur des fleurs et la forme différente de l'éperon 
de la corolle. 

Hab. — Pr. Comporta ad Calipum — (Welwitsch), — 
Troia — Apr. 1879 — (J. Dayeau). 


L. Broteri Rouy sr. nov. (Antirrhinum Lusitanicum 

Brot. p. p.). 
Tiges courtes (10-20 centimètres), souvent très rameuses 
mais quelquefois simples, glaucescentes. Feuilles les plus 
intérieures verticillées par 3 (je n’en ai point vu verticillées 
par 4), les suivantes opposées, les moyennes et les supé- 
rieures alternes, plus longues que les inférieures, les su- 
périeures inégales, peu rapprochées, toutes linéaires- 
oblongues ou lancéolées-obovales (6-10 millimètres de 
long sur 1-2 millimètres de large), plus ou moins épaisses 
et à bords retournés en dessous. Fleurs terminales peu 
nombreuses (2-6), séparées des feuilles par un espace 
lisse de longueur variable; partie florifère glabre ou à 
peine pourvue de quelques glandes fines. Pédicelles éga- 
lant environ la moitié de la longueur du calice et de la 
bractée; bractées de même forme que les feuilles, mais 
plus petites, réfléchies après l’anthèse. Divisions du calice 
oblongues, obtuses, inégales. Corolle à palais velouté et à 
éperon grèle, allongé, droit ou à pointe à peine infléchie, 
un peu plus long que le reste de la corolle. Capsules fruc- 
lifères ovales égalant au plus la division la plus longue 
du calice. Fleurs jaunes, à palais plus foncé, à tube et à 
éperon striés de rouge ou d’orangé. 

Hab. — In arenosis maritimis. pr. S. Martino — (Wel- 
witsch).— Buarcos —(E. Schmitz).— Galla pr. Figueira- 
da-Foz — Sept. 1877 — (A. Moeller). 

Je ne crois pas nécessaire d'énoncer de nouveau les 
caractères qui séparent le L. Broleri des L.. trislis et 
L. Lamarckii, mais il est plus voisin des.Z. supina Desf. 
et L.cæsia D C. Le L..supina s'en distingue par sa grappe 
florifère abondamment glanduleuse, parfois velue-glan- 
duleuse, ses pédicelles dépassant la moitié de la lon- 
gueur du calice, ses fleurs de moitié environ plus petites, 
ses capsules sensiblement plus longues que le calice, ses 
feuilles et les divisions calicinales plus. étroites, acutius- 
cules. Le L. cœsia D C. et sa var. decumbens Lge s’en 
séparent par les feuilles plus étroites, aiguës, les grappes 
fructifères allongées, fournies, les bractées dressées, les 
pédicelles plus courts, les divisions calicinales aiguës ou 
acutiuscules, et non obtuses-arrondies, les capsules dé- 
passant longuement le calice. 


(A suivre.) G. Rouy. 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


En exécution de l'arrêté ministériel du 25 avril 1882, 
l'Administration du Muséum aura à présenter à la nomi- 
nation du ministère de l'instruction publique, dans le cou- 


302 


LE NATURALISTE 


rant d'octobre, dix candidats aux bourses de doctorat ès 
sciences naturelles 

Ces bourses sont de 1 500 francs chacune. 

Les candidats devront faire parvenir le plus tôt pos- 
sible leur demande et leurs titres à l'Administration du 
Muséum d'histoire naturelle. 


* 
* * 


Nous avons encore à enregistrer la mort d’une célébrité 
en histoire naturelle. La Géologie vient de perdre un de 
ses meilleurs professeurs en la personne de M. Joachim 
de Barrande, bien connu par ses grands travaux sur les 
crustacés et les coquilles du silurien de Bohème. Ses ou- 
vrages sont considérés à juste titre comme de vrais chefs- 
d’œuvre tant au point de vue scientifique qu’au point de 
vue bibliographique, car les planches qui accompagnaient 
chaque Ce savant, qui avait 
été le précepteur du comte ‘de Chambord, set de s’étein- 
dre à l’âge de quatre-vingt-quatre ans; il était estimé de 
tous ceux qui l'ont approché, aussi les personnes qui l'ont 
connu sentiront davantage la grande perte qu'ils viennent 
de faire dans ce professeur, homme de bien. [1 employait 
tous ses revenus en publications géologiques. Malgré son 
grand âge, il faisait encore des excursions et restait même 
quelquefois une journée entière sans prendre d'aliments, 
consacrant toute son attention à sa science favorite, qu'i 
avait enrichie de si belles découvertes. Il fut fort affecté, 
dit-on, de la récente mort de son élève pour lequel il avait 
une grande affection. 


YULLRRLIC 


OFFRES ET DEMANDES 


Collection de Longicornes parfaitement préparée et en 
parfait état, comprenant environ 220 esp., 720 exempl.; 
parmi lesquelles nous pouvons citer les espèces suivantes : 


as 
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Do 
ou 
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Co 
© 
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tn 
S 
Ve) 
pb) 
Le : 


ermanni, crucialum, bte, 
; Herophila rater: Atbana M. gri- 
seum; Belodera ; Trobertt : : Mallosia græca æ &; Saperda 
Phoca, perforala; Oxylia Duponchelii: Phythæcia balca- 
nica,modestla; Agapanthia Kirbyi; Vesperus luridus, Xa- 
larti; Strangalia revestila, approximans, Steventi, etc. 
ce est très. soigneusement déterminé. Prix : 
250 fran 
* 

M. Ch. Barillot, instituleur à Limalonges, par Sauzé- 
Vaussais (Deux-Sèvres), désirerait entrer en relation avec 
des lépidoptéristes. I1 offre en échange une collection 
de coquilles marines et des fossiles. 


* 
++ 


M. Michard, pharmacien, 38, rue Godefroy, à Puteaux 
(Seine), préparant une étude monographique des orthop- 


tères francais, serait très reconnaissant à ses collègues 
entomologistes, de vouloir bien lui indiquer les noms des 
orthoptères français par eux connus et les ouvrages dans 
lesquels il pourrait en trouver les descriptions 

Nous FeRORArONS seulement à M. Michard Lo, s’il veut 
bien ait ps, M. Finot, l’orthoptériste 
bien connu, va publier ‘toule la faune des orthoptères 
français et que dans cet ouvrage, qui paraitra sous peu, 
M. Michard pourra trouver tous les renseignements dont 
il pourrait avoir besoin, 


ARRIVAGES 

Tous 4 CPR annoncés sont ex larva. 
DE Ref ERP Re Ar DR nn Pr 0 fr. 60 
Bolton PUCES à + US Pi De nee see Av 4 » 00 
Arovynmnie DAPnBe ns. 0 a ed ee ame sine viDe 0 » 75 
rge v. RE ri RE TS SIDE MONS TONER AE HAE 0 » 75 
nt, Vy GiOANHhEns cou stétste 6 des aneterotés crapplerbion 0 » 80 
Delphi porcs NE Ne MAUVE ete su ÉRe 1 » 00 
Ps Te MERS EE CS Dit 0 » 50 
Chelonià date ee ur abe ML 5 T 570 
— pu MORE GS LA SCENE CANON TX autel 14 » 00 
Oheva brides fais on ous 0h. sc co @ 2! 7%: Q 0» 50 
Hepialus humuli.…. MALTÉÉ apr pin ile} An tl fon die 0 » S0 
Dicranura ons SR et St M TL 1 rot qe D de qe 0 » 75 
CHROME ST rer ete à Shea tetes de PLANS Es 2 » 00 
Notodonta ind Bree RE DES UENI SR RE FU 1» 75 
Pygæra buceéphaloïdes..….... ......, .:.:@fO#0fi0. 4 » 25 
PRADA Da en sde ed be vie 0 » 50 
Leucania impudens.. . . .. SC NS NE UT LE Tr + 15 
Ve ÉYEDATR PIRE une mire terre se 1 » 00 
gfsu HOPVOS rene PÉRRE s ta ne ne dns to Te 7 #2» 09 
Caradiins pubménariss SG UL ASNQL CH'OREG I 1.410 {0580 
Agrotis SRE D à HOROUEU  CTSLEUE di, eurotetrtéit +. 8 » 00 
Noctua y: 60h... a ane Na ee An) 75 
Na RL era Rs RES are etre DT O 
COS AD PT ne, re DU en 1 » 00 
Pole -polinitas dise fi Re CARPE HO, FE 4» 50 
Gharipléra calage iii 2ibsTé APAMOE GEL GR Ds +111: 45950 
Phlogophora empyfeas, is rite 2 Ut pere one sr 2 » 00 
ADO COR nina m0 dat ee + à 04 ch 4 à 4 0 4 » 00 
CSV ID OR DIOIONe TT ne rat lis ee ss 4 » 00 
Goantha RYPerOR EEE a A Dh ICE 0 » 50 
#5: radiosai SE eu. PO MIQUUe, AA do. 20 4 » 00 
Cüeullia:tanaceti, sut parts éraiuartan salés 2 :0.ÿ 50 
Llbophant ADEME ER MERE es de Us de 0 » 75 
HONOR ROUIONRS à ete die ce nue 0 » 75 
ee CDS AR do ds de ee st RU EEE 0 » 50 
-- cognata RU ONE CRD PERS ASE DÉLETEETS) 0 » 75 
bardul..5.8ccil.2cbagfa. à crdiupfte ét 0 » 75 
Atrosois pes bre hours Unit tt mate F na DD 
RS RO à tas nn à 1e dE PO 0 0 » 60 
7e QUOI. eu ni de VENT PIE S SNS Se UT 2 » 50 
Spinterops dilucida en de ap on Ne ; AQU LEE. 1) 
Toxocampa limosa.. ...1.:,,,: VAUENGA En AR ASE Si 
Anophia leucomelas.,; 5:42 ain à élu, suaiatea 20280 
Catocala elogaln, 6. name de na need es 1.0: 060 
— RS ne 3 us eo Étips 1% 
2 PUS Asie DD Mu Mare s Eco le ee RÉ e Te 
- promissa, 27, Fi Es nn MOV, ELi40,8178 
=! “Hélectai:i. RES SM À LL His 08e 14:» "60 
—:.: sponsa JR s étrieobe Saiele sais de 0:28 00 


Le gérant, Émile DEYROLLE, 


4704 — Paris, Imp. A. L. Guituor, 7, rue des Canettés. 


5° Année. 


N° 45 


L Novembre 1883. 353 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1°” et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 
LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 
Au bureau du journal 
RUE DE LA MONNAIE, 23 
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France et Algérie. .... 
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de 5 0 0 + 008 :à lé 


ÉMILE DEYROLLE 


DIRECTEUR 


Secrétaire de la Rédaction 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1ή JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange et de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


LA MÉNAGERIE DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE 


. Depuis le mois de mai, jusqu'à la fin d'août, il est entré 
à la Ménagerie : , id 
1 Patas (Sercopithecus ruber), du Sénégal, don de 


. Maho. 

1 Semnopithèque à lunettes (Semnopithecus cucullatus), 
de Siam, offert par M. Harmand, commissaire de la Répu- 
blique au Tonkin; c’est le premier exemplaire vivant, qui 
arrive en France. 

© 1 Macaque du Thibet (Macacus Thibetanus), c'est aussi 
à M. Harmand que l’on doit de pouvoir observer, vivante, 
cette belle espèce que l’on ne connaissait que par les 
dépouilles rapportées par M. l'abbé David, et d’après les- 
quelles M. le professeur A. Milne Edwards a établi son 
type spécifique. 

Nous signalons du même donateur : 

1 Civette tengaleungue (Viverra tengaleunga), 
— — ibetha) 

1 Genette (Genetta Mallaccensis), — 

1 Paradoxureà moustaches (Paradoxurus mystacea), — 

1 de Gray ( — Gray), 7 

— type set typicus),  — 

1 Mangouste rougeätre (Herpesthes Smithi), — 

1 Pcre-épic à longue queue (Hystrix longicauda),  — 

1 Écureuil de Tytler (Sciurus Tytleri), 

1 Callitriche (Gercopithecus callitrichus), 
dentale. 

1 Mône (Cercopithecus mona), Afrique occidentale, ces 
deux dernières espèces offertes par M. Mattei, capitaine 
d'infanterie de marine. 

1 Callitriche (Cercopithecus callitrichus), don de M. Si- 
billiot. 


Siam. 


pi 


Afrique occi- 


1 Macaque (Macacus cynomolgus), de l'Inde ; offert par 
M. Duhoux. 

1 Macaque (Macacus cynomolgus), de l’Inde ; offert par 
M. Bioro. 

1 Lori grèle (Loris gracilis), de Ceylan; offert par 
Mme Chartray de Menetreux. 

1 Civette (Viverra Civetta), du Gabon, don de M. Lizard. 

1 Renard (Canis Vulpes), France, don de M. Fournier. 

I Bouc monstrueux à trois pattes, don de M. J. Ferret. 

ILest né : 

2 Cerfs et 1 Biche sika (Cervus sika), du Japon. 

1 Guib (Tragelaphus scriptus), du Sénégal. 

2 Biches et 1 Cerf cochon (Cervus porcinus), de l’Inde. 

2 Chèvres naines. 

1 Antilope de l'Inde (Antilope cervicapra). 

2 Hybrides de Cervulus lacrymans mâle et du Cervulus 
Reevesii femelle. 

1 Kob (Kobus unetuosus), du Sénégal, né des individus 
donnés par M. le général Brière de l'Isle. 

1 Cerf et 1 Biche Wapiti (Cervus Canadensis). 

2 Biches métisses de Cervus Maral mâle et de biches 
hybrides, de Cervus Mantchouricus, mâle, et de Cervus 
elaphus, femelle. 

1 Ane, né d’un âne blanc et d’une ânesse noire. 

1 Bles Block (Alcelaphus albifrons), de l'Afrique aus: 
trale. 

1 Antilope Isabelle (Eleotragus reduncus), du Sénégal. 

1 Buffle du Cap (Bubalus Cafer). 

23 oiseaux ont été donnés, ce sont : 

1 Buse blanche (Falco buteo), de France, don de M. Du- 
genest. 

1 Moyen duc (Strix otus), de France, don de M. Dugenest. 

1 Chouette hulotte (Strix aluco), de France, don de 
M. Dugenest. 


394 


LE NATURALISTE 


1 Buse ras (Fernis apivorus), de France, don de 
M. Liégeo 
2 Cresscrelll (Falco tinunculus), de France, don de 
M. Delimoges 

1 Busard de marais (Circus œruginosus), de France, don 
de M. Poirault. 

1 Percnoptère (Neophron percnopterus), de France, don 
de M. Ménabréa. 

1 Chouette Chevêche (Strix passerina), de France, don 
de M. Gilquin 

1 Chouette effraie (Strix flammea), de France, don de 
M. Achar 

1 Pérruche de Patagonie (Conurus Patagonicus), don de 
M. Voydis. 

1 Corbeaü freux (Corvus frugilegus), de France, don de 
M. le baron de Neucheze. 

2 Paons ordinaires, de France, don de M. Doré. 

1 Cariäma huppé (Cariama cristata), du Brésil, don de 
M. Gorceix. 

1 Pygargue de Macé (Haliœtus Macei). . 

4 Pigeons nicobar (Calænas nicobarica). 

2 Casoars à casque (Casoarius galeatus), 


par M. Riedel 
résidant 
à Amboine. 

Citons parmi les oiseaux nés à la Ménagerie : 

10 Cignes blancs (Cignus olar). 

2 Casarcas ordinaires (Todorna rutila), d'Europe. 

— variés (Tadorna variegata), de la Nouvelle- 
Zélande. 
3 Cigognes blanches (Ciconia alba), d'Europe. 
15 Faisans Amherst (Thaumalea Ambherstiæ). 
—  argentés (Euplocamus Nycthemerus). 

11 Euplocomes du Népaul (Euplocamus leucomelanus). 

11 Faisans à collier (Phasianus Mongolicus) 

6 Hybrides de Thaumalea Nycthemerus mâle et d'Eu- 
plocamus leucomélanus femelle 

6 Hybrides de Thaumalea Amnherstiæ mâle et de Thau- 
malea picta femelle, 

4 Talegalles de Latham (Talegalla Lathami), d'Australie. 

Ces derniers avaient établi leur nid dans un pare non 
couvert et entouré de grilles seulement, il a donc fallu une 
surveillance assidue pour ramasser les jeunes à mesure 
qu'ils sortaient du tas de fumier, car au bout de quelques 
instants, ils s’échappent pour pourvoir eux-mêmes à leur 
nourriture et pour fuir la brutalité du mâle qui n’a rien 
de paternelle. 

C’est généralement au coucher du soleil, que ces jeunes 
sortent du nid; cette sortie est toujours indiquée un jour 
ou deux à l'avance, par les manœuvres du mâle qui, pour 
donner sans doute plus de facilités à ses petits, fait des 
trous dans tous les sens, écoute avec attention, bat des 
ailes, donnant enfin toutes les marques d’une grande sa- 
tisfaction. Mais une fois les jeunes dehors, toutes ces 
manifestations se calment, et une indifférence complète 
succède à cette ardeur, pour la délivrance de sa progéni- 
ture, il la poursuit au contraire avec acharnement et si le 
pauvre petit ne parvient pas à S'y soustraire en se Ca- 
chant ou en fuyant loin du lieu où ses parents ont élu 
domicile, il est bientôt tué. 


Nous croyons que la durée de l'incubation chez cet oi- 
seau est de trente jours, nous espérons l’année prochaine 
être fixé d'une manière certaine à cetégard, par les obser- 
vations que nous nous proposonside continuer à ce sujet. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE. DU 4 AVRIL 1883 


Sur l'organisalion mécanique du grain de pollen. — 
Note de M. J. Vesque. 


Sorti de l’anthère, le grain de pollen doit, le plus souvent, 
faire un voyage plus ou moins long dans l’airet même 
au soleil ; arrivé sur le stigmate, il doit absorber uñe partie 
du tiquide dont cette partie de la fleur est imbibée. Le 
grain de pollen est protégé contre une trop grande perte 
d’eau par la eutisation de l’exine et par l’enduit gras dont 
sa surface est fréquemment recouverte. En perdant de 
l'eau le grain peut diminuer de volume; mais, la plupart du 
temps, le grain conserve sa forme géométrique. La mem- 
brane présente plusieurs pores qui lui permettent d’absor- 
ber l'eau nécessaire à la germination, et disposés de telle 
sorte que dans quelque position que le grain tombe sur 
le stigmate, un pore au moins se trouve en contact avec 
la membrane humide. La disposition des pointes, des 
lames, des réseaux qui ornent la surface du grain, semble 
obéir à une loi géométrique qui ne serait autre quela 
phyllotaxie étendue à tous les organes saillants de la 
plante. 


% 
à x * 


Observations sur la blastogenèse et sur la génération 
allernante chez les Salpes et les Pyrosomes. — Note de 
M. L. Joliet. 


Dès 1868, Kowalesky donnait les lois du développement 
blastogénique des Salpes. Selon lui le stolon se compose 
de deux tubes emboîtés, prolongeant l’ectoderme et l’en- 
doderme du parent. Dans l’espace libre compris entre eux 
courent quatre cordons : deux latéraux, dérivés du cloa- 
que: deux médians, dérivés de deux amas de cellules 
mésodermiques. La peau, le tube branchio-intestinal, le 
cloaque de chacun des Salpes agréges dérivent des parties 
correspondantes du stolon; le système nerveux et les 
organes génitaux, formés aux dépens des cordons médians, 
résultent du développement de deux groupes de cellules 
mésodermiques. Les observations de M. Joliet permettent 
de conformer les énoncés de l’auteur précédemment cité, 
sauf sur un point: au lieu de faire dériver les cordons 
latéraux du cloaque du parent, l’auteur de la présente 
note pense que les cordons latéraux, du moins chez le 
Salpa democratica, ne dérivent ni du cloaque, ni du péri- 
carde, mais bien des plaques museulairès. D’après Brooks, 


| les œufs avec vésicule et tache germinative qu’on observe 


dans les jeunes bourgeons déjà ébauchés sont de vérita- 
ble œufs. M. Joliet n’est pas de l’avis de Brooks :- dans 


LE NATURALISTE 


359 


chaque bourgeon de Salpe ou de Pyrosome, il existe à un | 


certain moment un seul de ces corps; on le voit, avant 
toute fécondation, se diviser plusieurs fois. Un seul de ces 
segments devient l'œuf définitif. La forme solitaire consi- 
dérée jusqu'ici comme agame n’est point une femelle ; elle 
ne contient pas un ovaire, ni même une glande hermaphro- 
dite, mais bien un rudiment d’une telle glande. 


séance pu 11 mar 1883 


Sur un organisme rencontré en abondance chez les 
individus qui ont succombé à la fièvre jaune.— Note de 
M. de Lacerda. 


M. de Lacerda a rencontré chez des individus morts 
de la fièvre jaune un organisme qu'il classe parmi les 
champignons. Ils se trouverait dans le corps, dans la bile, 
le foie, les reins, les liquides vomis, le cerveau. Ce cham- 
pignon est peut-être le véritable agent qui produit la 
maladie; la chose est assez probable, mais l’auteur dela 
note ne se prononcera d’une facon définitive qu'après des 
études et des expériences complètes à ce sujet. 

Sur l'utilisation des terrains sablonneux des Landes 
el de la Gironde pour la culture de la vigne. — Note de 
M. Pallas. 


Si la plantation des vignes dans les terrains sablonneux 
de l'Algérie est appelé à un grand avenir, les départements 
des Landes et de la Gironde, vueleur condition physique, 
se trouvent aussi dans le même cas. Quelques vignobles 
se dressent de tous côtés, et sous peu le prejugé, qui 
faisait considérer le sol de ces départements comme des 
plus arides, va se trouver détruit. 


HG SÉANCE DU 18 JUIN 1883 

_ Méléorite charbonneuse lombée le 30 juin 1880 dans la 
République Argentine, non lain de Nogoga (province 
dEntre-Rios). — Note de M. Daubrée. 

M. le D' Burmeister, directeur du musée pablie de 
Buenos-Ayres, a adressé à M. Daubrée un échantillon d'une 
météorite tombée le 30 juin 1880, dans la République 
Argentine entre Nogoga et Concepcion. Sa cassure est 
lithoïde et mate ; elle est fragile. Dans la pâte noire de la 
météorite, on voit de nombreux grains pierreux et angu- 
leux de 0,5 à 1"; les uns sont de couleur vert bou” 
teille, les autres blanchètres, d'autres encore d'un jaune 
laiton. Traitée par l'acide chlorhydrique, le résidu Free 
noir; lequel résidu chauffé dégage une odeur de sb s 
hydrocarburés. La présence du carbone se manifese! SE 
la coloration en brun de la potasse. La météorite de N br 
appartient donc à la classe des asidères et au groupe des 
météorites charbonneuses. 


ou 
* * 


Sur le mécanisme de la respiration chez les Chélo- 
ñniens. — Note de Ch. L. Charbonnel-Salle. 


D’après les expériences de certains physiologistes, on 
sait que le Chéloniens introduisent l'air dans leurs pou- 
mons par la dilatation active de la cavité viscérale. Les 
recherches faites par M. L. Charbonnel-Salle, prouvent 

ue les ceint pelvi Lihoracique interviennent pour 
une large part dans le travail mécanique de la respiration. 
De grandes différences existent du reste chez les tortues 
terres tres et chezlestortues aquatiques.En résumé, ilexiste 
chez les Chéloniens deux sortes d'agents moteurs affectés 
au servicede larespiration: les | piratoires prop 
ments dits etles muse] l d int pelvi et 
thoracique. Chez la tortue terrestre les muscles de la respi- 
ration sont rudimentaires et les ceintures jouent un grand 
rôle ;chez la tortue aquatique les deux agents ont la même 
importance. Les résultats de ces expériences sont exacts, 
ayant été fournis par la méthode graphique. 


4 VU 


* 
+ *# 


Nouvelle méthode de décoloration du Digment de l'œil 
des Arthropodes. — Note de Ch. C. E. Della Torre. 


Pour décolorer le pigment des yeux des Arthropodes, 
l’auteur de la note fait agir du chlore sur la pièce préala- 
blement fixée. Ce moyen a été employé avec succès sur des 


Crustacés et sur d’autres Arthropodes. Ce procédé est aussi 


applicable aux pièces trop fortement teintées par l'acide 
osmique. 


SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE 


SÉANCE DU 13 JUILLET 1883 


Présidence de M. Bornet 


M. Costantin a étudié l’influence du séjour sous le sol 
sur la structure anatomique des tiges, Après avoir rappelé 
que MM. Vaupell et Chatin avaient montré, il y a plus de 
vingt-cinq ans, que l’organisation interne des rhizomes dif- 
fère considérablement de celle des tiges aériennes, il donne 
un résumé de ses observations particulières, Sa conclusion 
est que les changements dus au milieu produisent des 
substitutions. Ainsi, chez les plantes possédant un rhizome, 
le tissu de soutien très important qui exisle dans la tige 
aérienne et y forme souvent un anneau très épais est rem- 
placé, dans La partie souterraine du même individu, par le 
développement d’une couche subéreuse constituant un 
appareil de protection. 

M. Ch. Royer a trouvé dans les bois des environs de 
Montbard(Côte-d’Or)les Sorbus scandica Fries et latifolia : 
Pers., l’un et l’autre peu communs en France, aïnsi que 
quelques individus d’une autre espèce qui lui paraît iné- 
dite. Il la nomme S$. /allacina à cause de sa double et 
fallacieuse ressemblance, d'une part avec le Zatifotia dont 
elle offre l'inflorescence et la saveur des fruits, et de l’autre 


396 


LE NATURALISTE 


avec le {orminalis qui s’en rapproche par les découpures | 
des feuilles et le brillant de leur face supérieure. Toutefois 
l'abondance et la fertilité des fruits du Sorbus faliacina 
ne permettraient pas de le tenir pour hybride. M. Royer 
indique ensuite les caractères différentiels des Sorbus Aria 
et Zatifolia. 

A propos du Sorbus Aria, M.Malinvaud rappelle l’incer- 
litude où l’on est aujourd’hui relativement à l’existence 
de cette espèce dans la circonscription de la flore pari- 
sienne. Elle avait été signalée par d’anciens auteurs, et 
plus récemment par MM. Cosson et Germain, à Fontaine- 
bleau, où 5. Decaisne assurait ne l’avoir jamais rencon- 
trée (1), et M. Bonnet n’a pas cru devoir l’admettre dans 
sa Petile Flore parisienne. Toutefois, si la question reste 
douteuse relativement à Fontainebleau, il est permis d’es- 
pérer que des recherches ultérieures sur d’autres points 
aboutiront à un résultat moins négatif : car il n’est guère 
présumable qu’une plante aussi répandue dans le reste de 
la France, et que possèdent les départements limitrophes 
de la région comprise sous le nom d’environs de Paris, 
fasse entièrement défaut dans toute l’étendue de celle-ci. 

M. G. Bonnier expose les méthodes que M. Mangin et lui 
ont employées pour étudier l'influence de la lumière sur la 
respiration. Dans une première série d’expériences, ils 
avaient fait l'analyse gazométrique des gaz par la potasse 
et le pyrogallate de potasse; ils se sont servis, dans leurs 
dernières recherches, de la méthode des liqueurs titrées. 
L’acide carbonique a été dosé par le précipité de carbonate 
de baryte formé dans une liqueur de baryte titrée et ana- 
lysée par une dissolution d'acide chlorhydrique dont le 
titre avait aussi été déterminé avec précision. Ces deux 
méthodes appliquées à divers végétaux sans chlorophylle 
ont donné des résultats identiques : en général la lumière 
retarde la respiration, c'est-à-dire l'absorption d'oxygène 
et l'émission d’acide carbonique. 


SÉANCE DU 27 JUILLET 


Présidence de M Bureau 


M. Ch. Battandier, professeur à l’école de médecine d’Al- 
ger, a observé aux environs de cette ville plusieurs cas 
d’hétéromorphisme floral, et d’abord comme plantes hété- 
rostylées le Romulea Bulbocodium et une variété algé- 
rienne du Narcissus Tazella. Le Romulea présente deux 
sortes de pieds : les uns mâles, avec des fleurs grandes, 
brillantes, à anthères remplies de pollen, à style deux 
fois plus long que les étamines; les autres femelles, à 
fleurs plus petites, plus pâles, à divisions plus aiguës, à 
anthères rudimentaires et stériles, à style ne dépassant 
pas ou dépassant peu les étamines et muni de papilles 
plus courtes, mais bien plus nombreuses que dans la 
forme précédente. Ces derniers pieds, brachysiylés, sont 
bien plus nombreux que les autres, et ce sont ceux-là pré- 


(1) Mémoire sur la famille des Pomacées, in Wouvelles archives du 
Muséum (1874), p. 162. 


cisément que fécondent les abeïlles avec le pollen récollé 
sur les étamines fertiles des fleurs mâles ou dolichostylées. 
Or l’auteur de cette intéressante étude a noté : 1° que sur 
132 pieds à style court, 108 ont donné des graines, 24 sont 
restés stériles; 2° sur 84 pieds à long style, 83 sont restés 
stériles, 1 seul a donné des graines; 3° des pieds à long 
style, artificiellement fécondés avec le pollen de la même 
forme, sont restés tout aussi stériles que les autres; 4° en- 
fin, dans une localité où il n’existait pas un seul pied mâle, 
les pieds femelles ont très généralement fructifié, grâce à 
l’apport du pollen par les abeilles. Devons-nous conclure, 
avec l’auteur, que cette plante a commencé par devenir 
hétérostylée, et que la disjonction des sexes s’opérant de 
plus en plus, elle passera facilement à la dioïcité. 

Le Narcissus Tazetla var.algerica Kunth présente aussi 
une hétérostylie très nette ; les styles sont deux fois plus 
longs dans certains individus que dans d’autres, mais il 
n’y a aucune différence, ni dans les étamines ni dans la 
dimension du pollen. Cette plante n’a pas encore été sou- 
mise à une expérimentation régulière. 

M. Battandier cite ensuite le Portulaca Oleracea et 
divers Viola comme offrant des fleurs cléistogames, puis 
il passe en revue un certain nombre de plantes hétérocar- 
pées dont l’étude lui suggère cette conclusion, que « parmi 
« les fruits polymorphes, ceux qui ont les plus grosses 
graines donnent les plants les plus vigoureux. » 

M. Alfred Chabert a fait des recherches sur l’origine des 
Tulipes de la Savoie. Contrairement à l’opinion de M.Reich- 
necker qui les croit originaires des localités où. on les 
recueille aujourd'hui, il n’admet comme indigène, sur 
huitespèces, quele Tulipaaustralis ; le T.silveslrisserait, 
d’après lui, adventice, et les autres naturalisées. 

M. Malinvaud met à la disposition des personnes présentes 
des échantillons de Lepidium virginicum qu'il a récoltés 
surles bords de la Marne, près de Charenton, où cette plante 
avait été découverte l’année précédente par M. Adr. Fran- 
chet. Dans le Prodrome, l'habitat de cette espèce est in- 
diqué «in America boreali ». Godron en donne la description 
dans la Flore de France et la signale € aux environs de 
Bayonne », sans autre observation (1848); mais dans ses 
observations sur les migrations des végétaux, il la cite 
parmi les plantes étrangères dont la naturalisation parait 
due au dépôt du lest des navires dans les environs des 
ports de mer. M. A. de Candolle s'appuie sur cette citation, 
dans sa Géographie botanique, pour mentionner le Lepi- 


dium virginicum parmi les exemples de naturalisation 


à grande distance, En 1868, à la session de la Société bota- 
nique de France à Pau, Darracq, regardant cette Crucifère 
comme indigène et différente de la véritable plante améri- 
caine, lui impose le nom dé majus. Cette distinction n’est 
pas admise par les floristes français. Le Lepidium virginti- 
cum, suivant le tracé des chemins de fer, s’est répandu 
dans les Landes et la Gironde, et se propagera sans doute 
de plus en plus entre ces localités initiales et les environs 
de Paris où il s’est montré inopinément. Il se distingue du 
L. ruderale, avec lequel on pourrait le confondre au pre- 
mier abord, par ses graines ailées, ses feuilles denti- 
culées et les silicules sensiblement ailées supérieurement, 


LE NATURALISTE 


397 


aussi larges que longues. M. A. Clavaud en a donné une 
description très complète dans son excellente Flore de la 
Gironde. 


L'ordre du jour étant épuisé, M. le Président déclare 
83. 


close la session ordinaire de 1882- 
E. Mauvaun. 


MISSION DE M. L'INGÉNIEUR CHOISY DANS LE SAHARA ALGÉRIEN 


BOTANIQUE 
Par le Dr BONNET 


Dans le courant de l’année 1879, M. de Freycinet, alors 
ministre des Travaux publics, mettait à l’étude un projet 
de voies ferrées destinées à relier nos possessions d’Algé- 
rie avec le Sénégal, en traversant le Soudan et le bassin 
du haut Niger; deux missions d’explorations étaient, 
dans ce but, organisées par M. de Freycinel au commen- 
cement de 1880: la première sous la direction de M.Choisy, 
ingénieur en chef des ponts et chaussées, devait étudier 
et comparer deux tracés, l’un de Laghouat à El Goléah et 
l’autre de Biskra à Ouargla; la seconde mission, Com- 
mandée par le colonel Flatters, était plus spécialement 
chargée d’une exploration au sud d'Ouargla, vers Idelès 
et jusqu'au Soudan, s’il élait possible; les deux expédi- 
tions se complétaient donc l’une l’autre, la seconde n'étant 
en quelque sorte que ja continuation et la prolongation de 
la première. | 

Indépendamment des travaux géodésiques et topogra- 
phiques, chaque mission devait récolter les objets d’his- 
toire naturelle qu’elle trouverait sur sa route et recueillir 
les éléments nécessaires pour établir la statistique bota- 
nique des régions parcourues ; Pascal Jourdan de la mis- 
sion Choisy et le D" Guiard de la mission Flatters, étaient 
plus spécialement chargés de ces études. Par une triste et 
malheureuse coïncidence ces deux explorateurs furent 
deux victimes du devoir, deux martyrs de la science : 
tandis que le Dr Guiard expirait sur la terre africaine, 
massacré par les Touareg, Pascal Jourdan, à peine rentré 
en France, succombait aux atteintes d’un mal que les 
fatigues du voyage avaient rendu incurable. 

L'itinéraire suivi par la mission Choisy avait été déjà 
parcouru par plusieurs explorateurs, et la végétation de 
cette région, naturellement pauvre, n'offrait plus aucune 
nouveauté à enregistrer: la saison et la maladie ne per- 
mettaient pas du reste à Pascal Jourdan de faire des ré- 
coltes bien fructueuses ; néanmoins, la petite collection de 
plantes sèches que M. l'ingénieur Choisy a bien voulu, sur 
ma demande, offrir au Muséum de Paris, contient quelques 
espèces intéressantes et fournit un certain nombre de 
localités nouvelles pour la Flore atlantique ; il était, en 
outre, curieux de constater par des échantillons récoltés 
sur place, l’état de la végétation saharienne du com- 
mencement de janvier au commencement d rene poses 
à laquelle la mission termina son vOya8® d'exp ee Es 
J'ai rédigé la présente notice sur le plan de celle q 


j'ai consacrée aux plantes de la mission Flatters (in Nouv. 
Arch.du Mus., 2° sér., tom. V, p.129 et/suiv.); j'ai cité les 
mêmes auteurs et, pour les déterminations, j'ai puisé aux 
mêmes sources; de plus, j'ai reçu de M. l'ingénieur Choisy 
et de M. le D' Weisgerber, médecin de la mission, com- 
munication de documents qui ont facilité mon travail : je 
prie donc ces Messieurs d’agréer l'expression de mes sin- 
cères remerciements. Aux personnes qui désireraient faire 
plus ample connaissance avec les régions et les tribus 
sahariennes, je conseillerai de lire le petit volume plein 
d'intérêt et d’entrainque M.Choisy a fait paraitre,en 1881, 
chez l'éditeur E. Plon (1) et les travaux plus spéciaux que 
M. Rolland a publiés dans le Bulletin de la Société géolo- 
gique de France, dans la Revue scientifique (n° du 17 juil- 
let 1880)et dans le Congrès de l’Association française pour 
l'avancement des sciences (1880). 

Je ne puis terminer ces préliminaires sans consacrer 


‘quelques lignes à la mémoire du naturaliste modeste qui 


a recueilli les plantes dont l'énumération suit, et qui a payé 
de la vie son amour du devoir et son dévouement à la 
science. , 
Jourdan (Pascal) était sorti de l'Ecole des Mines de Paris 
avec le titre de garde-mines; dans les divers postes qui 
lui avaient été confiés, il avait toujours su mériter l’amitié 
de ses collègues et l’eslime de ses supérieurs; obligé par 
la nature de ses fonctions à changer assez souvent de rési- 
dence, il avait mis à profit ces divers déplacements pour 
étudier les productions naturelles des pays qu'il habitait ; 
ia botanique occupail tout le temps qu'il ne consacrail pas 
à des travaux techniques ou à des recherches géologiques ; 
il s’était plus spécialement adonné à l'étude des plantes 
qui croissent sur les ruines et sur les vieux monuments et, 
dans cet ordre d'idées, il avait publié : Flore murale de 
la ville de Tlemcen (Alger 1866), Flore murale &u tom- 
beau de la Chrétienne (Alger 1867), Flore mural? d’Al- 
ger (Alger 1872), Mosaïque de flores rudérales du centre 
de la France (Guéret 1872). En 1871-72, Pascal Jourdan 
avait été envoyé à Vichy pour diriger les travaux faits par 
l'État aux sources minérales des Célestins; il profita de 
son séjour dans cette station si fréquentée des baigneurs 
pour rédiger un Essai d’une Chloris Vichysoîse, un Con- 
speclus géologique du bassin de Vichy et une Carte géo- 
logique du même bassin. Parmi d’autres travaux restés 
inédits, il convient de citer le Conspectus historique Sur la 
sériciculture, mémoire couronné par l’Académie du Gard 
en 1869 (concours Talabot).En 1879, Pascal Jourdan occu- 
pait à Avignon le poste de garde-mines principal, c'est 
alors qu’il fut désigné par M. de Freycinet pour prendre 
part à la mission du chemin de fer transsaharien; déjà il 
avait ressenti les premiers symptômes d’une affection des 
centre nerveux, et cependant il n’hésita pas un seul in- 
stant à affronter les fatigues d’un voyage à travers le 
Désert, dans des régions brûlantes pendant le jour et gla- 
cées pendant la nuit; sous ces influences, la maladie prit 
rapidement une marche incurable et lorsque Pascal Jourdan 
rentra en France avec la mission, toute espérance de guéri- 


SEE ESS EFTEUNET EREST VENTES ISSN SE OEM QT : 
(1) Le Sahara; souvenir d'une mission à Goléah. 4 vol. in-18 avec 
carte 


398 


LE NATURALISTE 


son était perdue. Si plus heureux que le D° Guiard, Pascal 
Jourdan put revoir sa patrie et mourir au milieu de sa fa- 
mille, son nom, comme l'a dit M. Choisy, n’en mérite pas 
moins d’être joint à ceux des infortunés compagnons du 
colonel Flatters. 


PAPAVERACEÆ 
Hypecoum Geslini Coss.et Kral. in Bull. Soc. bot. de Fr. 
4 p. 522; Coss. Ilustr. Flor. atlant., p.12, tab. 7; H. littorale 
Munb. Catal. plant. p. 2 (non Ya LUE Goléah. 
CRUCIFEREÆ 
Sisymbrium Irio L., Munb. Catal. plant: 8; Boiss. Flor. 
orient., 1 p. 217 (Chaliat). — El Goléah. 


Capsella procumbens Fr., Boiss. Flor. orient. 1 p. 340; 


Hutchinsia procumbens Desv., Munb. Catal. plant. p. 4. 
(Guetà el Mesour).— El Goléah, Mechgarden. 

Moricandia suffruticosa Coss. et D. R. ap. Balansa Plant. 
d'Alger. N° 892; Munb. Catal. plant. p. 2. — El Goléah. 

M. divaricata Coss. ap. Kral. Plant. Alger. select. N°° 17 
et 17a et Ilustr. flor. atlant. p. 35, tab. 25; Munb. Catal. 
plant. p. 2. (Guedem). — El Hassi Charef. 

Henophyton Deserti Coss. et D. R. in Bull. Soc. bot. de 
Fr. 2, p.625 et 247 ; Munb. Catal. plant. p. 2? (Atga; Henna). 
— El Goléah, Ouargla. 

Savignya longistyla Boiss. et Reut. Diagn. sér. 2 fasc. 5 
p. 27; Munb. Catal. plant. p. 3 — Laghouat. 


CAPPARIDEÆ 


Cleome arabica L., Munb. Catal. plant. p. 4; Boiss. Flor. 

orient. 1 p. 411. (Netin) — El Hassi Charef. 
RESEDACEÆ 

Randonia africana Coss. ap. Kral. Plant. alger. select. 
N°19et in Bull. Soc. _ s Fr. 6 p.392; Munb. Catal. 
plant. p. 5. (Gued’om) — Ouargla. 

Reseda lutea L., Munb. po plant. p. 5; Boiss. Flor. 
orient. 1 p. 429 — Ouargla. 

CISTINEÆ 

Helianthemum Lippii Boiss. var. micranthum Boiss. 
Flor. orient. 1 p.443; H. sessiliflorum Pers., Munb. Catal. 
plant. p. 5. (Reguig) — Chaab Rassou. 

CARYOPHYLLEÆ 

Silene rubella L., Munb. Catal. plant. p. 6; Boiss. Flor. 
orient. 1 p. 598. (Ameraras) — El Goléah. 

Spergula diandra Heldr., Boiss. Flor. orient. 1 p. 733; 
Arenaria rubra Munb. Catal. plant. p.7 (pro parte). (Talemt 
el régal) — El Goléah, Mechgarden, 

TAMARISCINEÆ 

Tamarix Balansæ J. Gay ap. Coss. Voy. bot. in Ann. 
sc. nat. sér. 4, tom. 4p. 283; Munb. Catal. plant. p. 14 — 
Ouargla. 

T. pauciovulata J, Gay ap. Jamin Plant. alger. exciss. 
N° 240; Munb. Catal. plant. p. 14, (Torfa) — Ouargla. 


‘orient. 2 p. 12. (Sedra) — 


MALVACEÆ 
Hibiscus cannabinus L., Boiss. Flor. orient. 1 p. 840. 
(Guergä) — El Goléah; ad funes mectendas verisimiliter 
cultus. 
Malva parviflora L., Munb. Catal. plant. p. 7, Boiss. Flor. 
orient. 1 p. 820. (Kebbiz) — El Goléah. 


GERANIACEÆ 

Erodium glaucophyllum Ait., Munb. Catal. plant. p. 8; 
Boiss. Flor. orient. 1 p.859. (Merkad)—ElGoléah, Laghouat, 
Mechgarden. 

E. pulverulentum Willd., Munb. Catal. plant. p. 8; E. 
laciniatum var. pulverulentum Boiss. Flor. orient. 1 p. 893. 
(Reguen) — El Goléah, Mechgarden. 

Monsonia nivea J. Gay, Munb. Catal. plant. p. 8; Boiss. 
Flor. orient. 1 p. 877 — Ouargla. 


ZYGOPHYLLEÆ 
Fagonia glutinosa Del., Munb. Catal. plant. p. 8; Boiss. 
Flor. orient. 1 p. 04— El Hassi Charef. 


Zygophyllum Geslini Coss. in Bull. Soc. bot. de Fr. 3 
p.705; Boiïss. Flor. orient. 1 p. 915; Z. album Desf., Munb. 
Catal. plant. p. 8 (pro parte). (Agga) — Ouargla. 

Peganum Harmala L., Mumb. Catal. plant. p. 8; Boiss. 
Flor. orient. 1 p. 917. (Harmel) — El Hassi Charef. 

Nitraria tridentata Desf., Munb. Catal. plant. p. 15; Boiss. 
Flor. orient. 1 p. 919. (Guetof) — Gour Ouargla. 


RHAMNE.Æ 
Zizyphus Lotus L., Munb. Catal. plant. p.9; Boiss. Flor. 
Ouargla. 


TEREBINTHACEÆ 


Rhus oxyacanthoides Dum. Cours., Boiss. Flor. orient. 
2 p. 5; R. dioica Brouss. ap. Willd., Munb. Catal. plant, 
p. 9. (Djedani, Zebboudÿ) — EI Hassi Charef. 


LEGUMINOSEÆ 


Retama Rætam Webb, Munb. Catal. plant. p. 9; Boiss. 
Flor. orient. 2 p.37. (Retem) — Laghouat, ain Massin. 

Trigonella Fœnum-græcum L.; Munb. Catal. plant. p. 10; 
Boiss. Flor. orient. 2 p.70. (Fena) — El Goléah 

Biserrula Pelecinus L., Munb. Catal. plant. 12; Boiss. 
Flor. orient. 2 p. 204. (Djelban) — El Goléah. 

Astragalus armatus Willd., Bge. Gen. Astrag: spec. 
N°504; Anthyllis tragacanthoides Desf., Munb. Catal. plant. 
p. 10. (Æedad) — Chaab Rassou. 

A. Gombo Coss. et D. R. ap. Balansa Plant. d'Alger. 
N° 549 et 936; Munb. Catal. plant. p. 11. (Foutla) — 
Ouargla, 

Vicia Faba L., Munb. Catal. plant. p. 12. (Foui) — El 
Goléah. 

Pisum elatius M. B., Munb. Catal. plant, p. 38; Boiss. 
Flor, orient. 2 p. 623. (Lountay. EI Goléah. 


ROSACEÆ 


Neurada procumbens L., Munb. Catal. plant. p. 13; Boïss. 
Flor. orient. 2 p. 735. — Hassi el Aicha, ain Massin 


LE NATURALISTE 359 : 


UMBELLIFEREÆ 


Deverra scoparia Coss. et D. R. in Bull. Soc. bot. de Fr. 
2 p. 248; Munb. Catal. plant. P- 15. (Guezzah) — Chaab 
Rassou, El Hassi Charef. 

Ridolfia segetum Mor., Munb, Catal. plant. p. 15: Boiss. 
orient. 2 p.858. (Kethha) — El Goléah. 

ium graveolens L., Munb. Catal. plant. p. 16; Boiss. 
.. orient. 2 p. 856. (ei Krafsa) — El Goléah. 


COMPOSITÆ 

Cladanthus arabicus Coss. Bull. Soc. philom. 1816, p. 199 
et Dict. sc. nat. 9 p. 343, atl. 4, tab. 87; Munb. Catal. plant. 
p. 18. -- Hassi el Aicha. 

_ Asteriscus pygmæus, Coss. et D. R. in Bull. Soc. bot. de 
Fr. 4 p. 277; Munb. Catal. plant. p. 18; Boiss.Flor. orient. 
3 p. 179. (Negued) — Ouargla. 

Brocchia cinerea Vis., Boiss. Flor. orient. 3 p.358; Tana- 
cetumcinereum D. C., Munb. Catal. plant. p. 19.(Chouiliia) 
— El Hassi Charef. 

Clamydophora pubescens Coss. et D. R. ap. Jamin 
Plant. alger. exsicc. N° 271 et in Bull. Soc. bot. de Fr. 
4 p. 279; Munb, Catal. plant. p.19 — Hassi el Aicha, Ouar- 


a. 
Artemisia Herba-alba Asso, Munb. Catal. plant. p. 19; 
Boïss. Flor. orient. 3 p.365. (Ch, DAV RE Goléah, 

Mechgarden. 

Leyssera capillofolia Willd., Boiss. Flor. orient.3 p. 240 ; 
Gnaphalium leysseroides Desf., Munb. Catal. plant. p. 19. 
(Ad’ id’ a) — Gour Ourgla. 

Nolletia chrysocomoides Cass., Coss. et Kral.in Ball. Soc. 
bot. de Fr. 4p. 180; Munb. Catal. plant. p. 18. — Ouargla. 

Rhanterium adpressum Coss. el D. R. ap. Jamin Plant. 
alger. exsicc. N° 270 et in Bull. Soc. bot. de Fr. 2 p. 252; 
Munb. Catal. plant. p. 18. (4r/edj) — Hassi el Aicha. 

Atractylis serratuloides Sieb., Boiss. Flor. orient. 3 p. 
453; A. microcephala Coss. el D. R., Munb. Catal. plant. 
p. 20 — Hassi el Aicha, Gour Ouargla. 

 Anvillea radiata Coss. et D. R. ap. Balansa Plant. alger. 
exsicc. N° 964 et in Bull. Soc. bot. de Fr. 3. p. 742; Munb. 
Catal. plant. p. 8. (Negued) — Ouargla. 

Carduncellus eriocephallus Boiss. Diagn. et Flor. orient. 
3 p. 711 ; Munb. Caial. plant. p. 20. (Gourg) — El Goléah, 
Ouargla. 

Sonchus maritimus L., Munb. Catal. plant. p. 22; Boiss. 
Flor. orient. 3 p. 797. (Deñlia) — El Goléah, Mechgarden. 

Zollikoferia resedifolia Coss. Notes sur qq. plant. nouv. 
p.120; Munb. Catal. plant. p. 22. (Maker) — Ouargla. 

(À suivre.) 


LÉPIDOPTÈRES. NOUVEAUX D'ALGÉRIE 


Smerinthus Austauti Stgr, Aber. Mirabilis Austaut. 
— J'ai publié dans le n° 11 du Naturaliste, du l° septem- 
bre 1879 sous le nom de Saudingeri une variété remar- 
quable du Smerinihus Austauti laquelle n’est pas, comme 
on pourrait le croire, une modification accidentelle du type, 
mais bien une variété constante desaison, affectant tous les 


| quelle mes papillons offrent beaucoup de rapports, j'avais 


individus de la deuxième génération, ainsi que cela se re- 
marque chez beaucoup d'autres espèces de genres très dif- 
férents. Plus tard, le 30 juin 1880, j'ai signalé dansla même 
revue, n° 30, une variété accidentelle du même Smerinthe 
que j'ai désignée sous le nom d’Zncarnata parce qu'elle 
diffère de la forme typique d’Aus/auti par un coloris fauve 
rougeûtre très prononcé. Je crois devoir faire connaître 
aujourd'hui une nouvelle aberration de ce remarquable 
sphingien, à laquelle j’ai donné le nom de Mirabilis parce 
qu’en effet elle est d’une richesse de couleurs qui n’appar- 
tient qu’à nos plus brillantes espèces. Aucune modification 
n’est à signaler chez Mirabülis, ni dans la disposition du 
dessin, ni dans la taille qui est normale et qui varie de 100 
à 115 millimètres ; mais ce quiladistingue des formes déjà 
connues, c’est la belle couleur rose tendre qui forme le 
fond des ailes, tant en dessus qu'en dessous, et qui revêt 
aussi le corps tout entier, sauf les antennes qui sont blan- 
ches. En outre, le milieu des ailes supérieures est nuancé 
d’un léger reflet verdâtre qui rehausse encore l’éclat déjà 
si riche du papillon. Cette superbe aberration a été obte- 
nue de chenilles trouvées en été dans le Maroc. Elle se 
rattache à la faune estivale Slaudingeri, de mème que l’Z#- 
carnata procède de la forme vernale Austauti. J'ai sous 
les yeux trois exemplaires bien semblables entre eux. Ce 
sont les seuls que j'aie vus jusqu’à présent, 
Saturnianumida Au staut. — La découverte de cette Sa- 
turnie remonte déjà à l’année 1877, époque à laquelle mon 
frère en a capturé deux exemplaires et © dans les régions 
comprises entre Nemours et le Maroc. Mais comme je ne 
possédais pas alors le vrai type Afantica Lucas, avec la- 


jugé prudent d'en réserver la diagnose jusqu'à un moment 
plus opportun. Cette réserve n’a plus sa raison d'être au- 
jourd’hui car je possède depuis peu la forme typique d’A4- 
lantica et la comparaison de mes papillons avec cette der: 
nière a fait ressortir un ensemble de caractères qui me pa- 
raissent nécessiter la création d’un type nouveau. Voici du 
reste en quoi consiste la différence entre mes sujets et la 
formenormale d'Atlantica également, originaire dela pro- 
vince d'Oran. Ils sont d’abord d’une taille beaucoup plus 
grande puisque leur envergure atteint celle des plusgrands 
exemplaires de Pyri ; leur teinte générale est plus foncée 
et les parties blanches, à l’aile supérieure entre la ligne ba- 
silaire et la ligne médiane brisée, passe au gris cendré. Le 
fer à cheval rose qui occupe le sommet est interrompu 
dans son milieu, et les deuxième et troisième angles qui 
le suivent ne sont pas reliés au bord de l’aile par une 
liture rouge. Les lignes brisées aux quatre ailes sont 
plus éloignées de l’œil, et aux inférieures on ne remar- 
que aucune trace de la deuxième ligne qui descend du 
bord antérieur à l'œil. Les cellules jaunes et rouges de 
ce dernier sont aussi moins vifs que chez Al/antica. Enfin 
le corps est. d’un brun plus foncé et les tibias et les 
tarses sont d’un brun jaunâtre et non rouges comme chez 
le type. Il convient d’ajouter que le dessous des ailes 
reproduit les mêmes particularités que le dessus. Ces 
deux papillons ne sauraient être confondus avec l’A4t- 
lantica de Lucas dont ils sont distinets; il ne sauraient non 


a récraremsnen, 


360 


LE NATURALISTE 


plus être assimilés à notre Pyrt dont ils sont bien tranchés. 
Du reste le vrai Pyri a été capturé par mon frère la même 
année et au même lieu, et les exemplaires que je possède 
de cette dernière espèce ne diffèrent de la forme euro- 
péenne que par une teinte plus rembrunie et plus rou- 
geûtre, c'est-à-dire par l’exagération même des caractères. 
Mes deux Saturnies forment donc un type réellement nou- 
veau, et il conviendra peut-être de la considérer comme 
une espèce séparée. 

Deilephila Nicæa, var Castissima, Millière (in dit- 
teris). — Ce Deilephila a été découvert primitivement à 
Sebdou. Mais il habite aussi d’autres localités élevées de la 
province d'Oran d’où je l'ai recu. Ce type algérien diffère 
des exemplaires francais par une taille plus réduite, la 
teinte blanchâtre de ses ailes supérieures, dont la côte est 
aussi claire que le disque, et par la teinte rose päle de ses 
secondes ailes. C’est le même papillon que M. Charles 
Oberthur, a représenté dans ses études d’Entomologie, 
6° livraison, planche INT, figure 9. La figure 9 & du même 
auteur est une forme aberrante de la larve qui se lie à la 
chenille normale par certains passages, ainsi que j'ai pu 
le constater. Quant au type algérien ordinaire, il ne diffère 
de celui des Cévennes et du midi de la France que par la 
couleur du fond qui est d’un jaune un peu sale dans l’âge 
adulte. Cette race de Nicæa est très constante, car j'ai eu 
sous les yeux plus de vingt insectes parfaits, bien sembla- 
bles entre eux.Elle ne semblep lusi ropre aux 
hauts plateaux algériens. Car notre savant collègue, 
M. Millière, m'informe qu'il a capturé à Saint-Martin-Lan- 
tosque, à plus de 1 000 mètres d'altitude, plusieurs exem- 
plaires identiques à cette race algérienne, ce qui est un 
fait très intéressant au point de vue de la dispersion géo- 
graphique des espèces. En publiant cette variété, je me 
fais un devoir de lui conserver le nom sous lequel M. Mil- 
lière se propose de la figurer dans le cours de ses remar- 
quables travaux. 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


La chaire de botanique de la Faculté des: sciences de 
Grenoble et la chaire de géologie et de minéralogie de la 
Faculté des sciences de Nancy sont déclarées vacantes. 
Un délai de vingt jours est accordé aux candidats pour 
produire leurs titres. 


* 
* * 


M. Leclerc du Sablon, agrégé des sciences naturelles, 
professeur de sciences naturelles au lycée de Toulouse, 
esi nommé agrégé préparateur pour la botanique à l’École 
normale supérieure. 


M. Chareyre, licencié ès sciences naturelles, est nommé | 


préparateur de botanique à la Faculté des sciences de 
Marseille. 

M. Raynal, agrégé des sciences physiques et naturelles, 
est chargé de faire deux conférences de botanique, par se- 
maine, à la Faculté des sciences de Poitiers, et M. Priem, 


agrégé des sciences naturelles, est chargé de même de 
faire deux conférences de sciences naturelles, par se- 
maine, à la Faculté des sciences de Rennes. 

M. L. Guignard, docteur ès sciences, est chargé du cours 
de botanique à la Faculté des sciences de Lyon. 


OFFRES ET DEMANDES 


Nous venons de recevoir des États-Unis quelques échan- 
tillons de rares crinoïdes fossiles que nous cédons aux 
amateurs aux prix suivants : 

Platycrinus hemisphericus.. . de 12 fr. à 20 fr. 

— — avec Platyceras infandt- 
e 2 AE Es 


DU nn. nie é ja à + 2 de 20 fr. à 25 fr. 
Forbesocrinus Meeri.. . .. .… de 16 fr. à 20 fr. 
_— ramulosus. . . . de 25 fr. à 30 fr. 
Scaphiocrinus æqualis.. . . .. de 20 fr. à 25 fr. 


M. Léon Davy, naturaliste préparateur, professeur de 
sciences naturelles au collège de Beaupréau (Maine-et- 
Loire), désire entrer en relations avec des naturalistes 
étrangers. Il offre une collection d'œufs d'oiseaux de Maine- 
et-Loire, en échange d'ouvrage d'Ornithologie ou d'Ento- 
mologie. à 

A vendre la collection de staphylinides de M. Reiche. 
Cette collection, fruit de soixante années de recherches, est 
comprise dans 27 cartons, etcomprend 141 genres, 1 201 es- 
pèces et 5 915 individus ; elle contient nombre de types, 
soit de genres, soit d'espèces. Nous pouvons citer: les 
genres Dinusa, 2 espèces; Myrmecopora, 1 esp.; Arena, 
lesp.; Xraatzia, 1 esp. ; Dinopsis, 1 esp.; Vulda, 1 esp.; 


| Meloponcus,? esp.; Platyprosopus,? esp. : Glyptomerus, 


* 
* * 

Collection des genres Procerus, Procrustes, Carabus, 
Calosoma, Callisthenes, Cychrus, Pamborus, contenu 
dans 7 cartons, comprenant 133 espèces et 279 exemplai- 
res parmi lesquels nous trouvons : Procerus, 3 eSp.; 
Procustes,4 eSp.;, Carabus Lafossei, Bonvouloirti , seplem- 
carinalus Aumonti, nodulosus, Cribralus, mingens, 
Prodigquus, Adamsii, Albrechti, aurolimbatlus, spinolæ, 
robuslus, Hemprichii, prasinus, Ehrembergi, chilen- 
Sts, Presli, Hapiothorax Burchelli, Calosoma vagans, 
senegalense, Olivieri, Callisthenes discors, Cychrus, 

esp. : Signalus, Marginalus, anguslicoliis, ventrico- 
SUS, Spinicollis, Pamborus allernans. Prix : 250 francs. . 


S’adresser pou Ï i- e , 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


4125) ’ 
de Paris. Imprimerie A. L. GuiLLor, 7, rue des Canettes 


5 Année. 


N° 46 


15 Novembre 1885, 261 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1" et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 
LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 
Au bureau du journal 
RUE: DE LA MONNAIE, 23 
S 


France et Algérie 
Pays co 
Tous les autres pays. 


ABONNEMENT ANNUEL : 
Payable d'avance en un mandat-poste à l'ordre du Directeur. 
mpris D Unbs postale, . 


(Affranchissement compris) 


ÉMILE DEYROLLE 
DIRECTEUR 


CR 


Secrétaire de la Rédaction 


LES ABONNÉMENTS PARTENT DU l®% JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le se LE NATURALISTE est l'intermédiaire éthdéé de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange et de Paco gets scientifiques émanant de ses Abonnés, 


LE 
=; 


FACULTÉ DES SCIENCES G 


Les cours du premier semestre ont commencé le 5 nb- 
vembre 1883 et comprennent pour les sciences naturelles : 

Zoologie, Anatomie, Physiologie comparée, les mardis 
et samedis, à 3 heures et demie. M.DE LACAZE-DUTHIERS, 
professeur, traitera de l’histoire des vertébrés, et dirigera 
pendant toute la durée de son cours des manipulatior 3 
qui se font tous les jours dans son laboratoire. 

Physiologie, les lundis et jeudis, à 3 heures et demi : ! 
M. PAUL BERT, professeur, M. DASTRE, suppléant, trei- 
tera des fonctions de nutrition. Il étudiera en particulier, 
au point de vue expérimental, les phénomènes chimiques 
et physiologiques de la digestion 

Minéralogie, les mercredis et téndredis, à une heure et 
demie, M. FRIEDEL, professeur, étudiera les câractères 
généraux des minéraux et les principales espèces miné- 
räles. Les manipulations seront dirigées pendant toute 
l’année par ce professeur. 


CONFÉRENCES 


Les étudiants ne sont admis aux conférences qu'après 
s'être inscrits au secrétariat de la Faculté et sur la présen- 
tation de leur carte d'entrée. 

M. J. CHATIN, maître de conférences, fera, les lundis et 
jeudis, à 10 heures, dans le nouvel amphithéâtre, des 
conférences sur diverses parties de l'étude anatomique et 
physiologique des animaux, indiquées par M. le profes- 
seur MILNE-ED WARDS. 

M. JOLIET, maitre de conférences, fera, au laboratoire 
de zoologie expérimentale, les jeudis à 11 heures et les 
samedis à 7 heures et demie du soir, des conférences sur 


les sujets indiqués par M. le professeur DE LACAZE 
DUTHIERS. 


M. VELAIN, maitre de conférences, fera, les lundis et 
jeudis à 9 heures, dans le nouvel amphithéâtre, des con- 
férences sur les diverses parties de la géologie. Les élèves 

f +?  étermination des roches et des prin- 
CE D. 4 fossiles à _téristiques des terrains, les mardis, 
4 dis et samédis; de 9 heures à 11 heures et demie. 
Ne registre des inscriptions prescrites pour la licencesera 
vuvert, au secrétariat de la Faculté, les quinze premiers 


APE 


Jjours des mois de novembre, janvier, a 


il. 
La session pour la licence aura lieu en juillet 1884. Les . 
candidats sont tenus de s'inscrire au secrétariat de la 
aculté. L'inscription est close huit jours avant l'ouverture 
de la session, 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 25 JUIN 1883 


Sondage de Riülhac (bassin de Brassac). — Note de 
M. Grand’Eury. 


La grande épaisseur du terrain tertiaire au-dessus du 
terrain houiller, reconnue par divers sondages, avait 
fait abandonner la recherche de ce dernier à Rilhac, dans 
e bassin de Brassac; cependant l'étude attentive des 
abords de la butte de Lugeac permit d'observer que les 
couches relevées avaient une direction sud-sud-est, paral- 
lèle à l’Allier, la même que celles des couches de houille 
donnant du charbon plus gras qu’à l’ouest du bassin, 
aussi entreprit-on un sondage à Riihac sur le plateau de 
Lobière. On y a trouvé le terrain houiller productif à une 
faible profondeur. 


Sondage de Toussieu (Isère).— Note de M. Grand'Eury. 


362 


LE NATURALISTE 


Le sondage de Toussieu, dans l'Isère, a rencontré le 
terrain hôuiller à 322 mètres après avoir traversé des 
couches de formation détritique, puis calcaire, et enfin 
d'origine geysérienne, toutes horizontales; celles du 
terrain houiller sont au contraire assez fortement redres- 
sées. Le sondage de Chaponay,éloigné de 3 500 mètres du 
précédent, a faitreconnaitre le terrain houiller à 212 mètres 
au-dessous de la molasse marine. Des sondages intermé- 
diaires n’ont pas abouti, tombant fort probablement-sur 
des dérangements causés par une croupe descendant du 
Pilat, Cette recherche du prolongement du bassin houiller 
de la Loire vers le bas Dauphiné, sera éclairée par les 
sondages que l’on doit faire vers Grenay; on est poussé 
à la faire, par l'observation : 1° que le terrain houiller de 
Ternay à Communay, en allant vers l’est, s'améliore 
comme régularité, richesse, largeur et épaisseur; 2° que 
la flore fossile de Communay et la conservation de leurs 
empreintes végétales indiquent une formation nouvelle et 
étendue, n'ayant pas de rapport géogénique avec celle de 
Rive-de-Gier et de Givors. A Chaponay et à Toussieu, on 
a du charbon gras, tandis qu'à Communay il est anthra- 
citeux. 


SÉANCE DU 2 JUILLET 1883 


Influence exercée par les principes contenus dans 
l'eau de mer Sur le développement d'animaux d’eau 
douce. — Note de M. H. de Varigny. 


Les expériences ont été faites sur des œufs de gre- 
nouille et sur des tétards. Le sulfate de chaux et le car- 
bonate de chaux, difficilement solubles dans l’eau, n’ont 
aucune influence. Le sulfate de magnésie contenu dans 
l’eau de mer à la dose de 25',20 par litre, n'empêche ni 
l’éclosion des. œufs, ni le développement régulier des 
tétards. Le chlorure de potassium à la dose de 05,7 par 
litre, n’a pas d’action également, même en élevant cette 
dose normale de 05,7 jusqu'à 3 grammes par litre. L'eau 
de mer contient du chlorure de magnésium à la dose de 
8:,5, on peut aller jusqu’à 4 grammes par litre sans gêner 
l’éclosion des œufs et le développement des létards. Nous 
arrivons enfin au chlorure de sodium qui se trouve à la 
dose de 20 à 25 grammes parlitre,et qui empêche l’éclosion 
des œufs. M. de Varigny a tout au plus pu faire vivre dans 
un mélange par parties égales d’eau de mer et d’eau 
douce, des tétards apodes déjà âgés, longs de 0",04 à 0",05; 
des jeunes de dix à vingt jours peuvent vivre dans une 
solution ayant de 10 à 12 grammes de chlorure de sodium 
par litre. En résumé c’est le sel marin qui, dans l’eau de 
mer, est le principe le plus nuisible au développement 
des änimaux d’eau douce. 


SÉANCE DU 9 JUILLET 1883 
Recherches sur la destruction et l'utilisation des ca- 
davres des animaux moris de maladies contagieuses, 
— Par M. Aimé Girard, 
M. Aimé Girard propose de dissoudre à froid, dans 
l'acide sulfurique concentré, les cadavres d'animaux morts 


de maladies contagieuses, et d'utiliser le liquide obtenu, 
pour la production d'un superphosphate de chaux azoté. 
Les Ê e faites par lui à la ferme de la Faisanderie 
dansPacide sulfurique à 60°, 


LECLID £ 


AuUViLSTY 1 VA. 


un cadavre noyé dans l’a cide, disparaît totalement en qua- 
rante-huitheures au plus; chair,sang,os,poils ou laine, tout 
est liquéfié en un sirop coloré qu surnage. L’acide conserve 
son énergie dissolvante jusqu’à ce que son degré s’abaisse 
à 43°, et la quantité de matière qu’il peut dissoudre ainsi 
dépasse même les deux tiers de son poids. Ce sirop noir, 
acide et azoté ne renferme plus d'éléments virulents, ainsi 
que le démontre l'inoculation qu’en a faite M. Roux sur 
des animaux qu'il n’a pas même incommodés; la culture 
même n’y a montré aucun germe charbonneux. Dans une 
expérience récente, 321 kilogrammes d’acide à 60° ont 
dissout, en dix jours, neuf moutons pesant 204 kilogram- 
mes; des 525 kilogrammes d'acide azoté produit, il a été 


“réttré 25 kilogrammes de graisse et 500 kilogrammes 


d'acide qui, au contact de 440 kilogrammes de copro- 
lithes pauvres des Ardennes, ont donné 940 kilogrammes 
de superphosphate contenant 0,36 p. 100 d'azote, 5,86 
d'acide phosphorique soluble et. 1,77 d’acide phos- 
phorique insoluble ; superphosphate et graisse repré- 
sentent une valeur de 83 francs; acide et coprolithes 
valant environ 46 francs, il y a donc un bénéfice de 37francs, 
soit environ 4 francs par chaque cadavre de mouton. 
L'installation pratique et l'emploi de ce procédé, peuvent 
être rendus faciles et peu dangereux pourles cultivateurs. 


* 
+ * 


Les microbes de la noie des trétie Marins. — 
Note de MM. L, Olivier et Ch. Richet 


MM. L. Olivier et Ch. Richet concluent d'expériences 
nouvelles, qu’il y a toujours ou presque toujours des 
microbes dans les liquides lymphatiques des poissons, 
et par suite dans l'intimité de leurs tissus. L'examen 
direct permit de constater la présence de Bacillus courts, 
mobiles ayant tous les caractères extérieurs reconnus 
chez ces microbes. On les rencontre surtout dans les 
liquides lymphaliques; on n’en rencontre que peu ou point 
dans le sang du cœur. Les liquides lymphatiques ren- 
ferment aussi un ferment diastasique que l’on peut sup- 


poser être sécrété par les microbes. Sur 80 expériences 


de cultures autogènes, deux cas de putréfaction seulement 
se sont présentés; il ne semble donc pas que ce soient 


des germes tombés de l'air qui aient ensemencé ces cul- 


tures. Enfin les Bacillus, si abondants dans les chairs, on 
ne peut ensemencer les liquides de culture, comme avec 
les chairs, 


séANCE DU 16 juiLLET 1883 


Les migralions des pucerons confirmées. Evolution 


biologique complète du puceron de lormeau sir 
ulmi Aut.). — Note de M, J. Lichtenstein. 


Après avoir eu connaissance du fait suivant observé 
parle professeur Horwatthen Hongrie, que «le Pemphigus 


LE NATURALISTE 


den racines de maïs émigre de cet habitat souterrain au 
tronc des ormeaux », M. Lichtenstein entreprit de faire 
pondre sur des racines de maïs des Pemphigus recueillis 
au Sortir de la galle. L’essai ne réussit pas, mais étendu 
aux ScChizoteura et aux Tenraneura, la réussite fut 
complète pour la Teérancura ulmi seule. M. Lichtenstein 
écrivit alors à M. Horwarth de lui expédier le Pemphigus 
en question, et il eut la preuve qu'il y avait érreur; le pro- 
fesseur hongrois avait bien eu affaire à la Tetraneura 
ulmi, qui n’a qu’une nervure aux ailes inférieures, au 
lieu de deux comme les Pemphigus, de plus la forme des 
antennes et l'absence de filières sur l'abdomen spécifait 
bien la Tetraneura ulmi. I reste à trouver la forme 
shllieale du Pemphigus Zeac-maydis. 


* 
* + 


la culture des quinquinas en Bolivie et sur 
quelques produits de cette contrée. — Extrait d’une lettre 
de M. Sacc. 


Par suite de l'exploitation brutale des forêts de quin- 
quinas au centre de l'Amérique du Sud, la crainte de 
manquer de la précieuse écorce a fait créer des planta- 
tions de quinquinas à Java, aux Indes orientales, à la 
Réunion, etc.; mais leurs produits sont de moins bonne 
qualité. M. Sacc annonce que, depuis dix ans, on a planté 
près de 4 millions de pieds en Bolivie, des meilleures 
espèces, et que ces plantations donnent déjà un bon 
produit, Un kilogramme de calisaya de Bolivie donnant 
30 à 32 grammes de sulfate de quinine, vaut sur place 
6,40, on le paye 10 à 12 francs à Paris. En ‘arrivant en 
Bolivie, M. Sacc fera tous ses efforts pour qu'on se con- 
tente d’écorcerles arbres comme on le fait pour les chènes- 
lièges, au lieu de les abattre pour en obtenir l'écorce. 
La Bolivie, deux fois plus grande que la France, couverte 
de montagnes à l’ouest et au sud, bien arrosée de cours 
d’eau, est étonnamment fertile. Grâce à la création de 
deux voies ferrées, elle communiquera facilement avec la 
République Argentine, avec le Paraguay, et avec l’océan 
Pacifique au travers du désert d’Atacama. On exporte 
actuellement le café, le cacao, la coca, l'écorce du quin- 


_ quina, le maïs, le sucre, la laine d'alpagas et de vigognes, 


l'or, l’argent, le mercure, le cuivre, le plomb, l'étain, le 
bismuth, le soufre, l’alun, le nitrate de soude, le guano, etc. 


MISSION DE M. L'INGÉNIEUR CHOISY DANS LE SAHARA ALGÉRIEN 


BOTANIQUE 
Par le Dr BONNET 
(Suite et fin.) 


PRIMULACEÆ 
Samolus Valerandi L., Munb, Catal. plant. p. 28; Boiss. 
Flor. orient. 4 p.5. (Kheufert el Homar) — Ouarglä. 
Anagallis arvensis L. a. phϾnicea Boiss. Flor. orient. 
4 p.6; A. arvensis Munb. Catal. plant. p. 23 (pro parte). 
(Aoud et Hamer) — El Goléah, Mechgarden. 


ASCLEPIADEÆ 

Déerdia cordataR. Br., Munb. Catal. Rs p. 23; Boiss: 
Flor. orient. 4 p. 59. (Kebbar) — Ouargla 

BORAGINEÆ 

Echium humile Desf. Flor. atiant. 1 p. 165; Ed. Bonn. 
in Nouv. Arch. du Mus., 2° sér.5 p. 129; Munb. Catal. 
plant. p.24 (exclussynon). (Owchan) — Kl Hassi Charet. 

Lithospermum callosum Vahl, Munb. Catal. plant. p. 24; 
Boiss. Flor, orient. 4p. 219. (Haëma) — Hassi él Aicha. 

SOLANEÆ 

Solanum nigrum L., Munb. Catal. plant. p. 25; Boiss. 
Flor. orient. 4 p. 284. (Aneb ed Dib) — El Goléah. 

; OROBANCHEÆ 

Phelipæa lutea Desf., Munb. Catal. plant. p. 26; Boiss: 
Flor. orient. 4 p. 500. (Dénoun) — El Goléah, Mechgarden. 

P. violacea Desf. Flor. atlant. 2 p. 60, tab. 145 ; Munb. 
Catal. plant. p. 26. (Dénoun) — El Goléah, Mechgarden. 

LABIÂTÆ | 

Micromeria inodora Benth. Lab. gen. et spec. p. 375 
et ap. D. C. Prodr. 12 p. 217; Munb. Catal. plant. p. 26. 
(Meliffa) — Gour Ouergla. 

Marrubium Deserti de Noe ap. Balansa Plant. alger, 
exsicc. N° 1001; Munb, Catal. plant. p.27; Sideritis Deserti 
de Noe in Bull. Soc. bot. de Fr. 2 p. 582. (Khiata) = La- 
ghouat, Ouargla. 

.. PLUMBAGINEÆ 

Limoniastrum Guyonianum D.:R. 4p, Boiss. in D, C. 
Prodr. 12 p. 689; Munb. Catal. plant. p. 28. (Zeila) — El 
Goléah, Ouargla. 

Bubania Feei de Gir.in Mém. Acad. sc: Montpell. 1p.185 
fig. Let ap. D. R. Atl. de la flore d'Alger. p. 31. tab. 68, 
fig. 2; Munb. Catal. se p.28. (Melleih) — Oued Rhir. 

ANTAGINEÆ 

Plantago ciliata so peser Catal. plant. p. 28; Boiss. 
Flor. orient, 4 p. 887. (Adena-=Laghouät, Ouargla. 

P. Psyllium L., Munb. Catal. plant. p. 28; Boiss. Flor. 
orient. 4 p. 891. (Mellat) — El Goléah. 

SALSOLACEÆ 

Atriplex Halimus L., Munb. Catal. plant. p. 29; Boiss. 
Flor. orient, 4 p. 916. (Getof) — El Goléah. 

Arthrocnemum glaucum Ung. Sternb., Boiss. Flor. orient. 
4 p. 932; A. fruticosum Moq. (pro parte), Munb. Catal. 
plant, p. 29. (R’essal) — Gour Ouargla. 

Suæda vermiculata Forsk., Munb. Catal. plant. p. 29; 
Boiss. Flor. orient. 4 p. 940, (Bou gueriba) —Ogla Zebba- 
chas 
Traganum nudatum Del., Munb. Catal. plant. p. 29; 
Boiss. Flor. orient. 4 p. 946. (D'omran) — Oued Ahmed, 
Ouargla, gour Ouargla. 

Haloxylon articulatum Bge. Reliq. Lhem. p.293; Boiss. 
Flor. orient. 4 p. 949 ; Caroxylon £fticulatum Moq. Mon 
Catal. plant. P- 29. Le Re Massin. 

q., Munb. Catal. plant. pe26iBos: 


Flor. orient. 4 p. 970. PSS — Hassi el a” sai 


gla. 
_Cornulaca monacantha Del., . Munb. Gatal ant, P p« 29 
Boiss. Flor. orient, 4 p. 984. — Chaab Rassou. 


LE NATURALISTE 


POLYGONEÆ 
Calligonum spinosum L'Hér., Munb. Catal. plant. p. 29; 
Boiss. Flor. orient. 4 p. 1000. (Lara) — Oued Ahmed, 
Ouargla. 
Emex Campd., Munb. Cataï. Se p. 30 ; Boiss. 
Flor. orient. 4 p. 1005. pt avi — ke. Goléa 
THYMELEA 
Tymelæa microphylla Coss. = D. R. #p: Kral. Plant. 
Tunet. N° 333 ; Meisn. ap. D. C. Prodr. 14 p. 556; Passerina 
microphylla Coss.et D.R. ap. Balansa Plant. alger. exsicc. 
N° 256 ; Munb. Catal. plant. p. 30. (Meinan) — Ouargla. 
ELEAGNACEÆ 
Elæagnus hortensis M. B. forma orientalis Boiss. Flor. 
orient. 4 p. 1056; E. orientalis L. Mant. p. 41 — Gour 
Ouargla. 


BALANOPHORACEÆ 
Cynomorium coccineum L., Munb. Catal. plant. p. 31; 


Boiss. Flor. orient. 4 p. 1072. (Tertsous ; Zebb el Kelb) — 


Hassi Berkan, El Goléah, Mechgarden. 
EUPHORBIACEÆ 

Euphorbia pterococca Brot., Munb. Catal. plant. p. 30; 
Boiss. Flor. orient. 4 p. 1107. (Bibina) — El Goléah. 

E. Guyoniana Boiss. et Reut. Pug. plant. p. 10 et Boiss. 
ap. D. C. Prodr. 15 pars 2 p. 138 ; Munb. Calal. plant. p. 30. 
(Lebin) — Oued Ahmed. 

URTICACEÆ 
Urtica urens L., Munb. Catal. plant. p. 31, Boiss. Flor. 
orient. 4 p. 1146. (Æt te — El Goléah, 
ALICINEÆ 

Salix pedicellata Desf., Munb. Catal. plant. p. 31; Boiss. 

Flor. orient. 4 p. 1189. -— Oued Ahmed. 
GNETACEÆ 

Ephedra alata Desne., Parl. ap. D. C. Prodr. 16 pars 
2 p. 358; Munb. Catal. plant. p. 31. (Alenda) — Ouargla, 
ogla Zebbacha. 

PALMEÆ 

Phœnix dactylifera L., Munb. Catal. plant. p. 34; Boiss. 
Flor. orient. 5 p. 47. (Doukkar wo, Nakhel 9). — El Goléah, 
Ourlana, Tougourt. 

COLCHICACEÆ 

Erythrostictus punetatus Schlecht., Kunth Enum. plant. 
4 p. 154; Munb. Catal. plant. p. 32. (Tazia, Kikoul) — 
El Goléah, Hassi el Aicha, Ouargla. 

LILIACEÆ 

Asphodelus tenuifolius Cav., Munb. Catal. plant. p. 33; 
Boiss. Flor. orient. 5 p. 314. — Ouargla. 

A. pendulinus Coss. et D. R., Munb. Catal. plant. p. 33; 
Boiss. Flor. orient. 5 p. 315. (Tazia) — Laghouat, 

GRAMINEÆ 

Lygeum Spartum L., Coss. et D. R. Flore d'Alger. p. 17; 
Munb. Catal. plant. p. 35. (Señnak.) — Ourlana, gour 
Ouargla. 

Penicillaria spicata Willd., Coss. et D.R. Flore d’Alger. 
p. 41; Munb. Catal, plant. p. 35. (Znelli) — El Goléah. 

Agrostis vertlicillata Vill., Coss. et D. R. Flore d'Alger. 
p. 64; Munb. Catal. plant. p. 35. (Nedjem.) — El Goléah. 

Stipa tenacissima L., Coss. et D.R. Flore d'Alger. p. 78; 
Munb. Catal. plant. p. 36. (Haifa) — Ourlana. 


Arthratherum pungens P.B.,Coss. et D.R. Flore d'Alger. 
p. 80; Munb. Catal. plant. p. 36. (Drin) — El Goléah, 
Mechgarden, Ourlana. 

A. vlümosum Nees, Coss. et D. R. Flore d'Alger. p. 81; 
Munb. Catal. plant. p. 36. — Laghouat. 

A. obtusum Nees, Coss. et D. R. Flore d'Alger. p. 82; 
Aristida obtusa Del., Munb. Catal. plant. p. 36. (Solian) — 
El Goléah, Mechgarden, Ourlana. 

Danthonia Forskalii Trin., Coss. et D. R. Flore d'Alger. 
p. 10; Munb. Catal. plant. p. 36. (Rabia) — Ourlana, Tou- 
gourt. 

Hordeum vulgare L., Coss. et D. R. Flore d'Alger. 
p. 196. (Chair) — Ouargla: 

FUNGI 

Podaxon ægyptiacus? Mont. in Ann sc. nat. 4 p. 195 et 
Sylloge p. 285; Cauloglossum ægyptiacum? Corda Icon. 
fung. 6 p. 18, tab. 3 fig. 44. (Teécht ed d'eb&) — El Goléah, 
Mechgarden. 


DIAGNOSES DE COLÉOPTÈRES NOUVEAUX DE MADAGASCAR 
Par M. L. FAIRMAIRE. 


Peridexia hilaris, — Long. 13 mill. — Oblonga, con- 
vexa, atra, parum nitida, subtus nitidior et paulo cya- 
nescens, elytris opacis, plaga media ad suturam interrupta 
et apice late ochraceo-flavis, prothorace lateribus fere recto 
et subliliter striolato, elytris basi tenuiter granulatis. 

Scaritles rapax.— Long. 31 mill — $S. nada dagasca- 
riensi paulo affinis, sed major, latior, dorso depressus, 
mandibulis magis striatis, prothorace angulis posticis 
valde rotundatis, elytris extus fortiter sulcatis et costa- 
tis, haud subtiliter granulosis et tibiis anticis intus Spina 
triangulariter dilatata distinctus. 

Eucamptognathus abaciformis. — Long. 18 mill, — 
Oblongus, niger, sat nitidus, elytris apice et extus opacis, 
prothorace transversim subquadrato,. angulis : posticis 
rectis, elytris basi fortiter striatis, intervallis convexius- 
culis, striis post medium tenuibus, intervallis planatis, 
subtiliter coriaceo-rugulosis. 

Encya strigiscutata. — Long. 20 mill, — Æ. Commer- 
sonii affinis, sed multo minor, prothorace ad latera rufo- 
squamoso, scutello minus brevi, linea media evidentiore, 
elytris magis postice ampliatis, fortius punctatis, tenuius 
squamosis et pectore villoso. 

Adoretus vitlaticollis. — Long. 13 mill. — Subovatus, 
capite prothoraceque planiusculis, fulvo-testaceus, parce 
ac tenuiter albido-setosulo, prothorace utrinque vitia sub- 
marginali et intus puncto basali, pectore abdomineque 
metallico-fuscis, prothorace sat fortiter punctato, lateribus 
sat crasse marginatis, elytris lineis geminato-punctatis, 
intervallis punctatis. 

A. albohispidus. — Long. 17 mill. — Oblongus, sat 
convexus, nigro-œnescens, nitidus, elytris squamulis 
acutis, erectis, albis, laxe, hirtis; antennis, palpis, coxis 
femoribusque anterioribus testacéo-piceis, prothorace 
brevi, basi parce punctato, elytris parum profunde punce 
tatis, subtiliter alutaceis et utrinque oblonge impressis. 


LE NATURALISTE 


369 


Orphnus Hüldebrandtii. — Long. 15 nill, — Ovatus, 
crassus, niger, nitidus, capite cornuto, cornu intus gra- 
nulato, prothorace triexcavato, excavatione media lateri- 
bus elevatis, antice angulatis, elytris sat tenuiter striatis, 
striatis, stria suturali profundiore, apice sulcato, inter- 
vallis sat inæqualibus. 

Rhynchocephala.— n. g. Doryséeles approximans, capite 
sat parvo, antice angustato, apice obtuso, integro, vix 
recurvo; prothorace fere hexagono, lateribus angulato, 
basi trisinuato, medio nullo modo producto ; elytris levi- 
ter attenuatis, pedibus robustis, valde calcaratis. 
R. Hildebrandtii. — Long. 21 mill. — Ovata, crassa, 
supra (capite excepto) rufescens, subopaca, ad latera flaves- 
cens, prothorace utrinque puncto nigro, scutello obseuro, 
elytris utrinque maculis 5 nigris signatis et costis 2 ele- 
vatis, pygidio fere lœvi, pedibus dense villosis. 

Dolichoderus lalicornis. — Long. 17 mill. — Niger, 
sat nitidus, capite prothoraceque vix minus nitidis : a D. 
heterocero pedibus antennisque nigris, his articulis 4-8 
fere quadratis, intus truncatis, tibiis anterioribus tantum 
apice AE dilatatis, 

a gloriosa. — Long. 29 millim. — Oblonga, 
fusco- ER, capite prothoraceque subopacis, elytris 
purpureis, nitidis, lateribus et apice virescenti-micanti- 
bus, profunde striatis, intervallis connexis: C. chalco- 
ptlera affinis. 

Holonychus inæquicollis. — Long. 23 mill. — A. camelo 


proximus, sed major, oculis majoribus, prothorace pos- 


tice minus angustato, lateribus angulato, antice, non 
postice, valde impresso. 

Lithinus rufopenicillus. — Long. 21 mill. — Elonga- 
tus, vale convexus, fuscus, subopacus, inæqualis et peni- 
cillis rufo-terrenis ornatus, prothorace medio ampliato et 
obtuse angulato, fere tuberculato, antice utrinque penicillo 
rufo et obscuro ornato, elytris subparallelis, ad humeros 
tuberosis, seriatim subfoveolatis, antice, medio, post 
medium et ante apicem tuberculis, apice nigris et rufis 
signatis. 

_L: compressituber.— Long. 20 mill. — Oblongo-elon- 
gatus, fusco-niger, opacus, macula minuta albido-pubes- 
cente ad oculos, ad angulos prothoracis anticos et ad ely- 
trorum basin, prothorace subparallelo, antice late impresso 
et utrinque tuberculato, elytris lateribus undulato-tuber- 
culatis,basi et ante apicem tuberculo compresso nigro- 
velutino signatis, abdomine albido maculoso. 

Coptops pyramidalis: — Long. 16 mill. — Oblongo- 
ovatus, dorso planiusculus, niger, nitidus, pube albida 
sparsutus et maculosus, elytris ante apicem fasciis 3 magis 
regularibus, basi ad scutellum fere conico-elevatis, hume- 
ris obtuse angulatis, prothorace lateribus angulatim 
dilatato. 

Diædes atroclavatus. — Long. 4 à 6 mill. — Ovatus, 
antice attenuatus, fusco-violaceus, modice nitidus, capite, 
prothorace, elytrorum plaga apicali, pedibus, antennis ab- 
dominisque margine laterali testaceo-flavis, antennarum 
articulis 3 ultimis dilatatis, profunde atris, elytris valde 
convexis, apice fortiter rotundatis. 

Diædesoblongults. — Long. 11 mill. — Ovato-oblongus, 


| 


ater modice nitidus, modice convexus, prothorace elytris 
angustiore, anticevix angustato, lateribus postice obso- 
lete sinuatis, elytris oblongo-ovatis, impunctatis, ad angu- 
lum suturalem oblique truncatis, tibiis anticis ante api- 
cem subtus dente armato, 

Hybopterus, n. 9 prope Zndalmos collocandum, et 
prosterno haud carinato, mesosterno plano, pentagono, 
antennarum clava indistincta, palpis maxillaribus articulo 
ultimo haud subulato distinctum. 

H. plagiicollis. — Long. 8 mill — Ovatus, postice 
ampliatus et valde convexus, fuscus, nitidus, antennis 
testaceis, art. 1° quatuorque ultimis fuscis, prothorace 
pallido, maculis 2 magnis dorsalibus et punctis 3 fusco- 
metallicis, elytris brunneïs, postice pallido marmoralis, 
tibiis larsisque pallide testaceis, tibiis 2 anticis intus den- 
tatis. 


MATÉRIAUX 


POUR SERVIR À LA REVISION 
DE LA FLORE PORTUGAISE 


ACCOMPAGNÉS DE NOTES SUR CERTAINES ESPÈCES OU VARIÉTÉS CRITIQUES 
DE PLANTES EUROPÉENNES 
(Suite.) 


L, cœsia D C. var. decumbens Lge 

Hab. — In arenosis RARE pr. Leça da Palmeira 
— Oct. 1882 — (E. Schm 

ogs. — Cette plante _ Dien probablement celle qui a 
été indiquée à cette mème localité sous le nom de L. ma- 
ritima; c'est à elle qu’il convient, selon moi, d'attribuer 
la synonymie : Linaria polygalæfolia Hofig. et Link, 
Antirrhinum polygalæfotium Brot. Le L. cœsia var. 
decumbens possède en effet quelque peu le port du 
L. maritima, mais il s’en distingue facilement par la gla- 
bréité de la partie florifère, la couleur plus foncée des 
fleurs, les divisions calicinales plus courtes et plus larges, 
ordinairement obtusiuscules, l'éperon plus gros et moins 
long que le reste de la corolle et surtout par la brièveté 
des pédicelles, les fleurs du L. cœsia étant souvent 
presque sessiles. 


L. supina Desf. 

Le groupe spécifique Z. supina me semble devoir être 
ainsi compris : 

L. surINA. Desf. 

var. genuina 

var. Mmaritima Duby (L. maritima D C.) 

var. Zineata nob. (L. Pyrenaica auct. plur. non D C.; 
L, Thuillierii Mér.) 

Subspec. 1 — BL. Pyrenaiea D C. 

var. genuina 

var. ambigua n0b. (L. ambigua Huet 

Subspec. 2 — L. Nevadensis Boiss. el Reut.._ 

Subspec. 3 — EL. IHsæenseleri Boiss. et Reut. 

Je vais examiner séparément chacune de ces plantes ; 

L. supina Desf. (FI. Atlant., I, p. 44) © 


366 


LE NATURALISTE 


——— 


var. genuina — Ce Linaria est trop répandu et trop 
bien connu pour que j'aie à insister sur ses caractères. 

Disons toutefois que Desfontaines lui attribue (/0c. cil.): 
« Calcar nunc rectum, nunc leviter arcuatum, subulatum, 
aculissimum, longitudine corollcæ. » 

var. Martlima Duby — M. Nyman a (Conspectus fl. 
Europ., p.540), contrairement à l'opinion de la plupart 
des auteurs, conservé le L. marilima D C. à titre d’espèce; 
je ne vois pourtant pas de caractères suffisants pour légi- 
timer ce maintien. Boreau, si porté à prendre en considé- 
ration les plus petites variations se produisant dans une 
espèce, n'a trouvé à distinguer le L. maritima du 
L. supina que de la manière suivante (Flore du centre de 
la France, éd. 3, I, p. 246). 

L. supina — Feuilles de la tige alternes, capsule dépas- 
sant peu le calice ; 

L. maritima — Feuilles verticillées, capsules débordant. 
de moitié le calice. 

Déjà, ces caractères différentiels, s’ils étaient constants, 
seraient à peine de nature à légitimer une séparation spé- 
cifique; mais, de plus, ils sont ici poussés à l’extrème, car, 
dans tous les exemplaires du L. maritima que j'ai exa- 
minés, j'ai toujours vu les feuilles alternes dans la partie 
supérieure des tiges, et celles du Z. Supina sont ordinai- 
rement verticillées jusque vers la moitié des tiges. De 
même pour les capsules, car le caractère tiré de la lon- 
gueur de ces organes relativement aux divisions calici- 
nales n'offre aucune fixité. En réalité, ces différences, qui 
paraissent sérieuses dans des tableaux dichotomiques, 
sont au contraire, dans la nature, des plus variables, et il 
faut se garder de les accepter comme spécifiques. Le 
L. marilima n'est, par le fait, qu’une variété à feuilles 
plus rapprochées et un peu plus épaisses (grâce à son 
habitat) du L. supina, variété particulière aux régions 
maritimes; rien de plus. 

var. lîneala nob. — Je nomme ainsi la plante que 
nombre de botanistes prennent, d’après Boreau, pour le 
L. Pyrenaïica D C. et que Mérat a mal à propos élevée au 
rang d'espèce sous le nom de L. Thuillierii parce que 
Thuillier l'avait à tort considérée comme étant l'Antirrht- 
num bipunclaltum L.-Boreau (Zoc. cit.)sépare le L. Supina 
de son L. Pyrenaica par ce simple caractère : Éperon peu 
Ou point rayé (L. supina) et Éperon rayé de lignes 
foncées (L. Pyrenaica). Franchement, ce seul caractère ne 
mériterait même pas qu’on s'y arrêtät si cette forme du 
L. supina ne présentait, en outre, des feuilles plus 
épaisses, ordinairement plus glauques, et souvent des 
tiges plus élevées à fleurs un peu plus grandes que dans 
la Var. genuina. Elle est assez fréquente dans les éboulis 
des rochers du calcaire jurassique, mais elle se rencontre 
également dans d’autres terrains. | 

L. Pyrenaica DC. (Antirrhinum Pyrenaicum Rom.) — 
Ce Linaria mérite certainement d’être conservé, au moins 
comme sous-espèce du L.supina. A.-P. de Candolle (in 
de Lamarck et de Candolle, F1. Fr, IN, p.587) a indiqué 
pour cette plante un caractère excellent qui, outre la 
grandeur des fleurs (variable) et la pubescence, presque 
la villosité, du haut des tiges et de la partie florifére, 


permet de la reconnaître facilement. Dans le Z. Pyrenaica 
« le tube de la corolle est d’un diamètre à peine plus grand 
que l’éperon », c’est-à-dire que le tube s’atténue en éperon 
gros, ordinairement plus court que le reste de la corolle, 
tandis que dans le Z. supina le tube de la corolle est 
brusquement contracté en éperon « Subulalum, acutissi- 
Mmun, longiludine corollæ » (Desf.). — J'ai recueilli le 
L. Pyrenaica dans les Pyrénées-Orientales, aux environs 
de Fontpédrouse et de Mont-Louis où il est abondant dans 


Jes champs pierreux et au bord des routes. 


Le L. ambigua Huet, que j'ai vu assez fréquent au- 
dessus du vallon de Consolation près Collioure, est une 
variété curieuse du L. Pyrenaica. 1 en diffère par ses 
tiges à partie feuillée atteignant à peine la moitié de leur 
longueur, par ses feuilles plus larges, celles des rejets 
stériles courtes, oblongues-lancéolées, toutes très étalees, 
souvent réfléchies, écartées, par ses fleurs plus grandes, 
ordinairement plus longuement pédicellées et d’un jaune 
plus foncé 

Des deux autres sous-espèces que je rattache au L. su- 
Dina, toutes deux à fleurs petites, les Z. Nevadensis et 
L. Hænseleri, la première a été jadis admise par M. Bois- 
sier comme variété du L. supina, et M. Lange (Prodr. fl. 
Hisp., Il, p. 672) l'a conservée comme telle, parce que ce 
botaniste a rencontré des exemplaires entièrement sem- 
blables (prorsus similia) à ceux de la sierra Nevada dans 
les rocailles des départements du Var (Toulon) et de Vau- 
cluse, 3 


pour que je n'hésite pas à accepter comme sous-espèce le 
par ses 
fleurs de moitié au moins plus petites, très courtemerit 
l’éperon 
ordinairement plus court que le reste de la corolle, les 
graines petites à disque tuberculeux et les feuilles rela- 
tivement plus longues. 

Le L. Hænseleri ne constitue égaiement qu’uné sous- 
espèce du Z. supina, et M. Boissier l'avait aussi considéré 
jadis comme variété de ce dernier sous les noms de Z. su- 
Pina Var glauca et var minima (in Voy.bot. Esp., P. 461). 
une forme à petites fleurs dont les caractères 
sont à l'opposé de ceux du Z. Nevadensis : feuilles plus 
courtes et un peu plus larges, divisions Calicinales plus 
étroites, lancéolées-linéaires, éperon ordinairement plus 
long que le reste de la corolle. Quant aux caractèrés tirés 
des verticilles de feuilles + écartés et de la racine annuelle, 
ils n’ont rien de Constant, car j’ai des échantillons décidé- 
ment bisannuels et d’autres à feuilles + rapprochées 
et à pédicelles fructifères visiblement plus courts que la 
bractée et les divisions du calice. 

Le L. Pyrenaica a été indiqué par Hoffmannsege et 
Link et par Brotero sur la Serra de Cintra, près de Lisboa, 
‘in MmOnlosis graniticis. » Je doute fort que ce Linaria, qui 
me semble particulier aux montagnes d’une certaine alti- 
tude (Pyrénées, Albères, Alpes, 


Provence, Aragon, | 


LE NATURALISTE 


367 


Asturies, Sierra Nevada, elc.), se rencontre sur la serra 
de Cintra. J'ajouterai, à ce propos, que j'ai trouvé, dans 
les doubles des récoltes de Welwitsch qui m'ont été 
adressés de Lisbonne, un Lénaria recueilli « ën granilicis 
de serra de Cintra pr. Pena », en mai 1850 : c’est le 
L. Pyrenaica auct. nonD C., c’est-à-dire simplement ma var. 
lineata du L. supina, et non le vrai L. Pyrenaica ; celui- 
ci toutefois pourrait fort bien se trouver dans les mon- 
tagnes élevées du nord ou du centre du Portugal (Es- 
trella, Gerez, Marao, Gralheira, ebc.). 

La forme genuina du L. supina, jusqu'ici non signalée 
en Portugal y existe cependant : M. Mœæller me l’a envoyée 
de Santa Clara près Coïmbra. 


L. multipunctata Hoffg. et Link 

Hab. — In Extramad. calc. saxosis retro Of{a rarior. — 
_ Maio 1848 — Welwitsch). — Santa Clara _ Coimbra — 
| Apr. 1879 — (A. Mœller). 


He oligantha Lge Diagn. pl.Pen. Iberic. nov., ji 2, 


se espèce, de’création récente (1881), présente un assez 
grand intérêt car elle établit presque le passage entre les 
Linaires à graines aptères plus ou moins anguleuses ou 
comprimées et celles à <oirel ‘discoïdes, ailées, à marge 
souvent fort étroite il est v 

M. Lange lui attribue Hd sa diagnose « seminibus 
pallide cinereis, oblique triquetris, hince concavis, illinc 
ängulatoconvexis, dense minutleque tuberculalis » ; 
j'ajouterai que ces graines sont légèrement marginées à 
aile étroite hyaline. 

L'observation jointe par M. Lange à la diagnose de sa 
plante montre bien la difficulté d’assigner à cette espèce 
sa véritable place : « Znter L. spartea (espèce possédant 
seminibus apteris, nigris, ovali- -Cylindricis, oblusis vel 
truncatis, transverse corrugatis) formas minores et 
L. diffusa (espèce offrant seminibus ovali-reniformibus, 
concavis, anguste marginatis, disco subrotundo luber- 
Culatis) var. Aragonensem collocanda, sed floribus pau- 
cis, pedicello calyce duplo breviore ab illa, glabritie, 
Caulibus vit ramosis, floribus duplo majoribus ab hac, 
Seminum structura ab utraque satis superque dislin- 

1 3 

Cette plante vient donc, d’après M. Lange, se rapprocher 
de deux espèces dont l’une est à graines aptères ovales 
et l’autre à graines discoïdes marginées, et ce rapproche- 
ment s'explique : pour moi, ce Linaria doit prendre place 
à côté du L. mullipunctata et avant le L. diffusa, dans 
une. sous-section à part. C’est cette Linaire, dont la dia- 
gnose n'avait pas encore été publiée par M. Lange, que 
j'ai indiquée en 1880, à Jativa, sous le nom de Z. îgnes- 
cens Kze (L. mullipunctata var. immaculata nob.); elle 
est donc actuellement connue à A/meria (Huter, Porta et 
Rigo, Exsicc. il. Hisp., 18"9, n° 709) et à Jativa (Rouy, 


L. diffusa Hoffg. et Link 


Hab. — In asperis pr. Céa ad serra da Estrella — 
baba 5 


oBs, — Dans celte rare espèce, les graines sont d’un 
gris brunètre, à marge visible, même assez large, non 
épaissie, et à disque tuberculeux. 


(4 suivre.) G. Rouy. 


BIBLIOGRAPHIE 


Les Orthoptères de la France, par A. Fixor (1). 


Nous nous empressons de signaler à l'attention des na- 
turalistes le livre que M. Finot vient de publier et qui com- 
ble une lacune importante de l'entomologie française ; si 
l'étude des Orthoptères ne compte, dans notre pays, que 
de très rares adeptes, n’en faut-il pas reconnaitre la cause 
dans l’absence de tout travail pouvant servir de guide à 
celui qui veut se livrer à la recherche de ces insectes ? Tan- 
dis que la Suède, la Russie, la Serbie, l'Italie, l'Espagne, 
la Belgique, etc., possédaient des faunes ou des catalogues . 
généraux. uniquement consacrés à l'énumération des Or- 
thoptères, les naturalistes français n’avaient à leur dispo- 
sition que deux ou trois catalogues locaux ou des faunes 
comprenant tous les ordres d'insectes et n’offrant souvent, 
en raison de leur ancienneté, qu’un intérêt historique. En 
publiant son livre, M. Finot a rendu un réel service à la 
science ; possesseur d’une collection très complète et très 
soignée, lié avec les principaux orthoptéristes de France et 
d'Europe, personne ne pouvait, mieux que notre savant 
ami, décrire et faire connaître les Orthoptères de France. 

L'ouvrage est rédigé sur le plan du Prodromus de 
M. Brunner von Wattenwyl; après une courte introduc- 
tion et une liste bibliographique l’auteur a place les clefs 
dichotomiques des sept familles entre lesquelles sont ré- 
partis tous les Orthoptères de France; chaque famille est 
ensuite traitée à sa place; c’est-à-dire qu'une clef dichoto- 
mique conduit d’abord au nom du genre, puis, en tête de 
chaque genre, une autre clef permet d’arriver sans diffi- 
culté au nom spécifique ; inutile de dire que ces clefs ont 
été rédigées avec un soin spécial et que, par leur disposi- 
tion et le choix judicieux des caractères énumérés, elles 
équivalent à de courtes descriptions. 

A la suite du nom spécifique adopté, M. Finot a donné 
les dimensions du corps dans les deux sexes, la synony- 


mie d’après les principaux auteurs, l'habitat et la station 


viennent ensuite, enfin la distribution géographique et des 
remarques complètent l’histoire de chaque espèce. Toutes 

s indications ont été minutieusement vérifiées, elles 
sont du reste basées pour la plus grande partie sur les 
captures de l’auteur ou sur les spécimens qu’il a reçu de 
ses correspondants. 

Une liste systématique, où tous les genres et toutes les 
espèces sont munis d’un numéro d’ ordre, donne, sous une 
forme succincte, une idée très exacte de la répartition des 
Orthoptères sur le sol français ; cette liste peut en outre 
servir de catalogue pour le clässément d’une cas 
limitée aux espèces françaises. 


(4) 4 vol. in-8, 199 p. et 1 pl. gravée; Paris, E. Deyrolle, prix : 4 fr. 50. 


ramené SENS 


368 


LE NATURALISTE 


Nous extrayons du travail de M. Finot les renseigne- 
ments suivants: la faune des Orthoptères de France 
compte 160 espèces réparties entre 71 genres ainsi qu'il 
suit : Forficulaires 6 genres, 17 espèces ; Blattaires 5 gen- 
res, 11 Mantides 4 genres, 6 espèces ; Phasmiens 
1 genre, 2 espèces ;' Acridiens 23 genres, 60 espèces ; 
Lost 22 genres, 50 espèces ; Gryllides 10 genres, 
16 espèce 

apré un travail de M. Pancic publié cette année 
même et analysé dans l’un des derniers numéros de ce 
journal, la France compterait 124 espèces d’Orthoptères, 
chiffre fort inférieur à celui attribué par M. Finot à notre 
pays. Que si, pour éviter toute critique, nous retranchons 
des Orthoptères de France 17 espèces dont l’indigénat est 
douteux pour l’auteur du livre que nous analysons en ce 
moment, la France compterait encore 143 espèces d'Ortho- 
ptères et occuperait parmi les divers pays d'Europe, non 
pas la sixième place, comme le dit M. Pancic, mais bien la 
troisième, l'Espagne étant au premier rang et l'Italie au 
second. 

Parmi les nombreuses espèces dont M. Finot a enrichi la 
faune française, l’une des plus intéressantes est sans 
doute le Sphingonotus cyanopterus Charp., du nord de 
l'Allemagne, . à Fontainebleau, dans la vallée de 
la Solle, par M. F 

Un chapitre où Étui consacré à la chasse, la 
préparation et la conservation des Orthoptères : des figures 
intercalées dans lé texte, font connaître, mieux qu’une 
description, la forme et la disposition des principaux objets 
nécessaires au chasseur ; parmi les divers ustensiles décrits 
dans ce chapitre, nous recommandons spécialement aux 
entomologistes la bouteille de chasse inventée par M. Finot, 
et dont nous avons pu apprécier toute la commodité pen- 
dant nos courses en Tunisie. 

Un glossaire donne aux débutants la signification des 
termes employés dans le corps du livre et plus spéciale- 
ment parmiles orthoptéristes. Enfin une table synonymique 
des familles, genres, espèces et variétés termine l’ ouvrage ; 
une planche gravée reproduit en outre les détails anato- 

ue des ATEN sur CUPMODIOrEE, ainsi que la 
orme 


anmMmmMme 
9 VUALILLIV 


caractéristiques dans la description des espèces. 
D' Bonxrer. 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


M. Levoiturier, d'Orival près Elbeuf, nous informe que le 
3 juillet dernier il lui a été remis, par des ouvriers d’usine 
un insecte qui n'était autre que le CHænius spolialus ; au 
dire mème de ces ouvriers, il y en avait une dizaine. Mal- 
gré toutes les recherches faites jusqu'alors, ce coléoptère 
n'avait pas été rencontré depuis 1838, à Orival, De mème 
le Broscus cephaloles, qui avait été pris en 1837 par 


M. Levoiturier, a été capturé une deuxième fois seulement, 


le 16 août dernier ; six exemplaires ont été récoltés, 


* # 


Le Lychnis corsica Lois., var. læla, plante du Portugal 


et des Asturies,/ découvertes autrefois/par Laterrade sur les 
bords du bassin d'Arcachon, se retrouve aussi vers l’em- 
bouchure de la Gironde, notamment dans le marais du 
Baraillon, commune de Vendays (Gironde). 

* 

* * 

M. Humblot (L.), naturaliste, est chargé d’une mission à 

l'effet d'explorer, au point de vue botanique et zoologique, 
les bassins du Gabon, de l’Ogooué et du Congo. 


ARRIVAGES : 


Un récent envoi de Siluriens de la Bohème nous permet d'offrir des 
échantillons très bien conservés des fossiles suivants : 
Primitia tarda Dar 5 ste Ne + 217.00 
Beyrichia bohemica Te RASE, His v)04 mp 
Goniatites bohemicus RS ad og os 2 » 00 


Gomphoceras sp. ? 


Cyrtoc SEE 5 0 Ne NT 4 » 50 — 2 » 00 
Orthoceras truncatum Poe De I TE I 3 » 00 — 3 » 50 
— Strigio PUNCEALOR =. LU ie peste 2 » 00 
— Sp. RE) A lei LORS 4 » 00 
— dulce TS LG UMS VRSARTIS © SA 2 » 00 
— SpOiIS ,2ODIOSRID LOIS, 26409,39,22, 4 » 00 
— Bet: << pau fast DHatie Ji 4 » 00 
Tentaculites elegans —PIIPD  OUNUTRER JIH.0R 0 » 50 
Conularia anomala nn ace Sn BA UNE 4 » 25 — 4 » 50 
RS SE TS DR te ne SE Re ei 4 + 50 
Bellerophon nitidus Mother 4» 50 — 3 » 00 
Natica gregaria HA ps 2 - 341100 ;»78 = 4 » 00 
—  sp.? Me «jte à ttiO + RQ 1. 0» 75 
Pleurotomaria sp.? tn nil a Ro eee 0.» 75 
Delphinula simplex PART RE a 1 » 00 
Capulus sp.? RE dE M Pr ae à 4 » 00 
_ D 2 9 ANNE ET LUN 0 4 » 50 
Cardiola interrupta te Nom os. DERNIERE 3570 >: 50 
Hucula bohemica DORE her tb DATE 114,» 95 
Conocardium Sp: RE ET a Us eu 1 > 00 
Cardium BP NL aus Ro 4 » 00 
Terebratula PRET DT PE 0 » 50 
inceps AL HAS DORE 0 » 50 
— Herculea int SON RTS 0 » 50 
—— Nympha PA ne à rs à 0 » 50 
— comata ee 24 eos e 50 
— Thisbe FR soc Verve nmcats HO 
— Marginalis — RUE UP Pre St CRD 
- renice ASE 2 00 ÿ die LOU DU 
—_ Mellonica PS ee) 6) ace 18 | À AS LES 6 42110%:5D 
— asser QU pe Ua ERA de 0 » 50 
— Henrice me rs Te SF + . | 0 » 50: 
_— latissinuata —,, Fius à 00 00 
— megæra nt GE ad te ÉNOOUE 0 » 50 
Ir eus Haïdingeri 546 EE , (EYE 11-0010 
malthea RS UE 0 à IT ti oct $ 0 » 50 
Ponliièru Sicberi A ME us et a ou, sévic4 3.00 
Athrypa reticularis Len ESS TN AE RS ARS ; ++ 0,» 60 
Lingula Feistmanteli HA, Hi, + SEEURS s. 1% 00 
Spirifer Trapézoïdalis HAT ol... tes AT PORT ONU EE. 
—  ‘(enellus he + à de D 
Orthis redux — , oo ; , ‘ en" : . 
—  Romingeri Re de  . 


Le gérant, Émile DEYROLLE, 


4754, — Paris. Imprimerie A. L, GuiLor, 7, ruo des Canettea 


Ex" SRE nt 


5 Année, 


N°47 


1" Décembre 1885. 269 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et lo 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE 


LA. RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 


QUI CONCERNE 


ABONNEMENT ANNUEL : 


Payable d'avance en‘un mandat-poste à l’ordre du Directeur. 


| Au bureau du. journal Franceet Algérie) 5h.:...,5:.,,: e du fr. 
: : Pays compris JA 1à {CRM postale, . Las 
RUE DE LA MONNAIE, 23 Tous lés autres pays...........,.., fr 


PARIS 


pa 1 compris) 


ÉMILE DEYROLLE 


DIRECTEUR 


Secrétaire 1e la Rédaction 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU l‘ JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


_ Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous és amateurs d'histoire naturelle; il'insère 
| _—— toute demande déchange et % renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés: 


MUSEUM D'HI STOIRE NATURELLE 


COURS DU PREMIER, SEMESTRE 


Cours de. chimie appliquée aux corps organiques. — 
M. FREMY, professeur, étudiera cette année les princi- 
 paux métaux. Ce cours aura lieu le mercredi, à deux heures 
et demie. Conférence deux fois par semaine. Manipulations 
tous les jours. 
| Cours de physique végétale. — M. Georges VILLE, 
professeur. Le cours comprendra deux parties : dans la 
première le professeur traitera,des conditions physiques 
et chimiques. qui déterminent la production des végétaux; 
dans la seconde, des progrès que ces notions ont permis 
. d'apporter dans l'économie des systèmes de culture usités 
| antérieurement. Ce cours aura lieu en mars, les mardis el 
samedis. 

Cours de botanique (organographie el physiologie 
végétale). —M. Ph. VAN TIEGHEM, professeur, traitera de 
l'anatomie comparée des plantes vasculaires. Ce cours 
aura lieu les us jeudis et samedis, à huit heures et 
demie, 1, 

Cours none comparée. — M. G. POUCHET, 
professeur, traitera de l'anatomie comparée et générale 
des animaux articulés .et vertébrés. Les leçons auront 
lieu les mardi et: jeudi de chaque semaine, à neuf heures 
trois quarts du matin, dans le laboratoire d'anatomie 
comparée, 5o, rue de HHoRE Le samedi, conférence pra- 
tique, à la même heure. ; 

Cours de zoologie, pe" el oiseaut: — M. A. 
MILNE-ED WARDS, professeur. Ge cours portera sur l’or- 
ganisation des mammifères. Il sera divisé en deux. séries 
de lecons : la première se fera pendant le semestre d'hiver, 


les mercredis et vendredis, à midi, «dans la salle de-confé- 
rences; Do, rue de Buffon ; la-seconde: aura lieu péndant le 
semestre d'été, les: lundis, mercredi et vendredi, à deux 
heures, dans la salle. des cours, de z00logie;;-et le matin, 
dans la ménagerie, à des jours, et heures qi seront indi- 
qués.par des affiches spéciales... 

Cours. de zoologie, reptiles et poissons. — M. Iéon 
VAILLANT, professeur, traitera. de l’organisation de: la 
physiologie et de la classification des reptiles .de l'époque 
actuelle et fossiles, particulièrement des chélonochamp- 
siens (erocodiles, et tortues), en .s’attachant, à faire. con- 
naître les applications à l’économie domestique, l'indus- 
trie, etc. Les lecons auront lieu les mardis, .jeudis et 
samedis à une heure. Elles seront complélées par des con- 
férences pratiques. 

Cours de zoologie, animaux articulés. — M. Emile 
BLANCHARD, professeur, exposera les caractères et les 
particularités de la vie des insectes, des arachnides et 
des crustacés. Dans une partie du cours, il traitera des 
applications des sciences naturelles à la géographie phy- 


sique et à l’histoire du globe. Ce cours s'ouvrira le:mer- 
credi 28. novembre et aura lieu les lundis, mercredis et 


vendredis, à une heure, 

Cours de zoologie, annélides,; mollusques et z00phytes. 
— M. Edmond PERRIER, professeur. Le professeur 
exposera, dans des lecons qui. auront lieu le jeudi à la 
galerie de zoologie, les résultats acquis par les dernières 
expéditions. de dragages, relativement à la faune. des. 
grandes profondeurs des mers. Dans les lecons pratiques, 


qui auront lieu le. mardi et. le samedi au, laboratoire, il. 


traitera de, l’organisation, de la morphologie et des rap- 
ports des annélides, des mollusques et des, z0ophytes. 


LE 


NATURALISTE 


COURS DU SECOND SEMESTRE 


Cours de chimie appliquée aux COTpS OTJANnIiQUeEs. — 
M. CHEVREUL, professeur, commencera ce cours dans le 
courant du mois de mai. Ce cours aura lieu les mardis, 
jeudis et samedis, à neuf heures trois quarts. 

Cours de physique appliquée à l'histoire naturelle. — 
M. Ed. BECQUEREL, professeur, traitera de l'électricité 
dans ses rapports avec les phénomènes physiques, chi- 
miques et physiologiques. Ce cours aura lieu les lundis, 
mercredis et vendredis, à une heure. 

Cours de géologie. —M. DAUBRÉE, professeur, traitera 
des faits fondamentaux de la géologie et particulièrement 
des phénomènes volcaniques et des dépôts métallifères. Il 
exposera aussi les traits généraux de la géologie de la 
région sud-ouest de la France. Ce cours aura lieu les 
mardis et samedis, à quatre heures et quart. # 

Cours de minéralogie. — M. DESCLOISEAUX, profes- 
seur. Après avoir exposé les propriétés générales des 
minéraux et les principes qui servent de base à leur clas- 
sification, le professeur fera l’histoire des espèces com- 
prises dans la classe des pierres. Ce cours aura lieu les 
mercredis et vendredis à quatre heures trois quarts. Des 
conférences auront lieu le jeudi. 

Cours de physiologie végétale appliquée à l'agricul- 
ture. — M. DEHERAIN, professeur, traitera du dévelop- 
pement des végétaux. Ce cours aura lieu les mardis et 
samedis, à deux heures : il commencera au mois de mars. 

Cours de botanique (Classifications et familles natu- 
relles). — M. Ed. BUREAU, professeur, continuera à expo- 
ser l’histoire des familles des plantes appartenant à 
l'embranehement des dicotylédonées, et traitera plus spé- 
cialement des dicotylédonées apétales. Ce cours aura lieu 
les mardis et samedis, à midi et demi. Des herborisations 
font partie du cours et seront annoncées par des affiches 
particulières. 

Cours de culture. — M. NO, professeur. 

Cours de physiologie générale. — M. ROUGET, pro: 
fesseur. Ce cours aura lieu les mardis, jeudis et samedis, 
Une affiche ultérieure indiquera l’objet et les heures du 
cours. 

Cours de paléontologie. — M. Albert GAUDRY, pro- 
fesseur, exposera l'histoire des êtres des temps quater- 
naires. Ce cours aura lieu les lundis, mercredis et vendre- 
dis, à trois heures et demie. 

Cours d'anthropologie. -- M. DE QUATREFAGES, pro- 

fesseur. Ce cours aura lieu les mardis, jeudis et samedis, à 
trois heures. Une affiche ultérieure indiquera le sujet des 
cours. 
Cours de pathologie comparée. — M. BOULEY, pro- 
fesseur, traitera des maladies contagieuses dans les diffé- 
rentes espèces et de l'influence des travaux de laboratoire 
sur les progrès de la médecine d'observation. Ce cours 
aura lieu les mardis et samedis, à onze heures. 

Cours de dessin appliqué à l'histoire naturelle. — 
M. FRÉMIET, pour les animaux. Ce cours, qui se fait pen- 
dant le second semestre, aura lieu les lundis, mercredis 
et vendredis, à trois heures. 


M. LE SOURD-BEAUREGARD, pour les plantes. L’ou- 
verture de ce cours, qui dépend de la marche de la saison, 
sera annoncée par une affiche particulière. Il aura lieu les 
mardis, jeudis et samedis, à une heure et demie. 

La bibliothèque du Muséum est ouverte aux lecteurs 
de dix à quatre heures, tous les jours, excepté les 
dimanches et jours fériés. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 23 JUILLET 1883 


Propriélés physiologiques de l'écorce du « Doundakhé » 
et de la « Doundakine ». — Note de MM. Bochefontaine, 
B. Féris et Marcus. 


Les indigènes du Rio-Nunez, sur la côte occidentale 
d'Afrique, emploient comme fébrifuge l'écorce d’un arbris- 
seau appelé Doundaké. Les auteurs de cette note ont pu 
isoler une base organique qu’ils ont nommée Doundakine, 
qu’ils ont obtenue sous forme de poudre jaunätre formée 
de cristaux rhomboédriques microscopiques. Ces mes- 
sieurs ont étudié les effets physiologiques du nouvel alca- 
loïde sur la grenouille, le cobaye et le chien ; la conclusion 
de ces expériences prouve que la Doundakine est une 
substance toxique agissant principalement sur la protu- 
bérance et le bulbe, et produisant chez la grenouille et le 
cobaye un état cataleptique; chez le chien, il y a 
tendance cataleptique : mais les expérimentateurs pen- 
sent qu’en injectant une dose suffisante du toxique, cet 
état se présenterait nettement. M. Corre, qui a obli- 
geamment procuré l'écorce de Doundahé, a envoyé égale- 
ment un échantillon de poison de flèches des indigènes du 
Rio-Nunez ; les expériences faites sur des grenouilles avec 
ce poison ayant donné le même résultat que l'écorce de 
Doundaké, il est permis de croire que c’est avec cette 
écorce que les indigènes en question empoisonnent leurs 
flèches, en préparant un extrait où ils les trempent, de 
même que les indigènes du Rio-Negro emploient le curare, 


SÉANCE Du 15 AovuT 1883. 


Sur la cullure des palmiers dans des terrains impré- 
gnés de sel marin.—Extrait d’une lettre. de M. A. Richard. 


L'influence du sel marin paraît favorable à la culture du 
palmier dattier, ainsi qu’on peut le vérifier à Elche, à 
Alicante, et dans d’autres localités. A Elche, l’eau est for- 
tement saumâtre et sert à leur arrosage. À Alicante, en 
certaines années de sécheresse, on a dû les arroser avec 
de l'eau de mer, puisée dans le port à une vingtaine de 
mètres de la plantation. Sur quelques points du littoral, 
entre le cap Huertas et le Rio-Monegro, les racines des 
dattiers plongent littéralement dans la mer; ces arbres 
sont plantés dans les sables du rivage. Il est donc erroné 
de croire que les bords de la mer et les terrains salés 

soient nuisibles aux plantations de palmiers dattiers. 


LE NATURALISTE 


371 


SÉANCE DU 20 AOUT 1883 


Note pour servir à l’histoire de la 


formation de la 
houïlle. — Note par M. B. Renault. 


M. Renault a examiné de nombreux troncs variés ren- 
contrés dans la houïllère de Commentry, ainsi que des 
fragments de houille éloignés ou touchant ces troncs. 
Ceux-ci, couchés, inclinés ou debouts, possèdent une en- 
veloppe de houille noire et brillante ; ils sont cimentés par 
un grès fin, argileux, non imprégné de houille ou de 
bitume ; ils sont isolés entre eux et éloignés des couches 
de charbon en exploitation. Cette houille qui les recouvre 
ne peut donc provenir d’une infiltration quelconque et 
résulte de la transformation même des tissus végétaux. 
Certains fragments bien conservés ont permis de faire des 
préparations montrant la plupart des éléments caracté- 
ristiques du bois et de l'écorce. On a pu constater aïnsi 
la diminution des éléments convertis en houille, sur 
toutes leurs dimensions, par la comparaison des organes 
élémentaires des tissus, selon qu'ils sont transformés en 
houiïlle, ou suivant qu'ils sont conservés par la silice ou le 
carbonate de fer, ainsi qu'on peut le voir à Autun et à 
Saint-Étienne. Il résulte de cet ensemble de travaux : 
1° Que dans beaucoup de cas, la houille ne peut provenir 
que de la transformation sur place des éléments qui con- 
stituent les végétaux et dont elle a conservé la figure ; 
2 que le bois, aussi bien que l'écorce, a contribué à la 
formation de la houille; 3° qu’en se convertissant en 
houille, les éléments organiques, cellules, trachéides, ont 
diminué de grandeur sur toutes leurs dimensions dans un 
rapport que l’on peut déterminer et dépendant de la den- 
sité primitive de la matière organique constituante. 


* 
* + 
Remarques sur le < Phylloglossum Drummondii 
(Keuze) ». — Note de M. C.-Eg. Bertrand. 


M. Bertrand conclut de ses études sur le Phylloglossum 
Drummondii : 1° Que le pédoncule fructifère du Phylo- 
glossum est un axe, puisqu'il présente plusieurs lignes 
de symétrie passant par un même point; 2 que la masse 
libéro-ligneuse de ce pédoncule représente trois faisceaux 
bicentres ayant même axe de figure et inclinés l’un sur 
l'autre de 120°, puisque les masses ligneuses diamé- 
tralement opposées sont conjugées entre elles comme les 
masses ligneuses d’un faisceau bicentre de Zycopode, de 
Sélaginelle, ou de Tmesipteris ; 3° que, par suite, le pé- 
doncule est un stipe; 4° que ce slipe diffère des hampes 
fructifères de Lycopode uniquement par la présence de 
trois faisceaux au lieu de deux ; 5° que l'organisation qui 
se rapproche le plus de celle du pédoncule fructifère 
du Phylloglossum, est jusqu'ici celle du Lepidodendron 
Jutieri. 


————— 
séance pu 27 AOUT 1883 
M. Pasteur annonce télégraphiquement à M. Dumas qu'il 


reçoit des nouvelles de la mission française du choléra en 
Egypte; les observations très curieuses auraient un grand 
caractère de nouveauté et de constance dans le sens es- 
péré, Il communiquera la lettre détaillée attendue. 
; 
} + 

Nouvelles recherches sur le mode d'action des antisep- 
liques employés dans le pansement des plaies, par M. Gos- 
selin. 


Les expériences ont porté sur les membranes transpa- 
rentes qui réunissent les doigts des pattes postérieures de 
grenouilles, le mésentère d’un lapin, celui d’une grenouille 
et la vessie d’une souris blanche. En expérimentant, avec 
diverses solutions phéniquées, l'alcool pur, l'alcool étendu 
de moitié d'eau, et l’eau-de-vie camphrée, les résultats se 
sont trouvés analogues et, en résumé, démontrent qu’au 
contact des antiseptiques la circulation s’est arrêtée dans 
les capillaires par la coagulation plus ou moins rapide du 
sang. Il doit en être de même de l’action des antiseptiques 
sur les plaies de l’homme, et la clinique prouve que la 
gangrène ne se mettra pas dans ces plaies; il y a en 
quelaue sorte cautérisation, et la putréfaction ne peut se 
produire par suite de la coagulation du sang à l'extérieur 
et à l'intérieur des capillaires superficiels, et peut-être 
aussi de celle des matières albumineuses de la surface des 
plaies. 


SÉANCE DU 3 SEPTEMBRE 1883 


Sur les affinités des flores éocènes de la France el de 
l'Angleterre. — Note de M. L. Crié. 


Les études comparatives de M. L. Crié indiquent une 
grande affinité entre les flores éocènes de l’Anjou, du 
Maine et de la Vendée, et celles d’Alumbay (île de Wight) 
et de Bournemouth (Angleterre). Parmi les formes fossiles 
végétales considérés comme analogues, M. Crié signale : 
1° Lygodium Raulfussii paraissant voisin de Aneîmia pa- 
Iæogea de Gelinden, et aussi des formes vivantes de 
Aneimia obliqua de Cuba et Lygodium palmatum de la 
Floride; 2 Aneimia subcralacea rappelant Aneimia 
adiantifotia de la Floride et du Mexique ; 3° Quercus Bour- 
nensis du groupe des chènes castaniformes asiatiques à 
feuilles dentées épineuses, très voisin de Q. palæodrymeja ; 
4 Laurus Forbesi; 5 Symplocos Britannica; et 6° Do- 
donæa subglobosa. 


SÉANCE DU 17 SEPTEMBRE 1883 


Sur l'empoisonnement par le Jequirity. — Note de 
MM. Cornil et Berlioz. Hs 
Une série d'expériences faites sur des cobayes et des 
lapins, démontrent d’une façon positive que læ virulence 
de la décoction de Jequirity tient à la présence de bactéries. 
En pratiquant des injections sous-cutanées sur des cobayes 
et des lapins avec une décoction stérilisée par filtration, 
ou avec une solution du principe du Jequirity cristallisé, : 


—— 


—— 


_séliformes pareils à ceux des tiges; les radicales.courtes 


-mesure de l’anthèse, Calice court, très hispide, à divisions 


1372 


LE INATURAVHISTE 


on n’a obteuu aucun résultat pathologique appréciable. 
Les bactéries .du Jequirity en sont le seul principe actif. 
Les grenouilles auxquelles on injecte la décoction, dans le 
sac lymphatique dorsal: ou. dans le péritoine, succombent 
en vingt-quatre ou quarante-huit heures, et le tissu cellu- 
laire, le sang et le péritoine montrent une quantité consi- 
dérable de bactéries vivantes. 


D'AGNOSES D’ESPÈCES NOUVELLES 
POUR :LA FLORE DE LA 


PÉNINSULE  IBÉRIQUE 
Par G. ROUY 


Echium Davæi. 

Tiges de? 5 décimètres,ascendantes ou dressées, simples 
ou rameuses supérieurement, à rameaux alternes, velues- 
hérissées à poils apprimés dirigés en haul, abondamment 
mélés de poils séliformes piquants élalés ou ascendants, 
naissant de tubercules persistants, Feuilles très velues, à 
poils courts appliqués entremélés, principalement sur les 
bords et sur les nervures de la page inférieure, de poils 


(59 centimètres de long sur 5-15 millimètres de large), 
lancéolé lancéolées-linéaires, épaisses, presque. feu- 
trées, insensiblement atlénuées en un péliole court, sou- 
vent presque nul, à nertures médiane et latérale très 
saillantes en dessous, à face Supérieure profondément 
sillonnée au-dessus des Hervures feuilles moyennes et 

su | SH RSS ZOO 2 EN VER ENT 7) | 


ovales 
? 


obtuses ou mucronées, courtes (2 
sur 8-20 millimètres de large), sessiles, jamais cordées- 
amplexicaules,; peu ou point atténuées à Ja base, denti- 
culées «à denticules terminés, par une soie piquante; (es! 
3. nt à 1 FAR IE DEP 4: PERD RE RIRE PE FRET ARE 


Fleurs -en grappes terminales, s’allongeant au fur et à 


lancéolées-linéaires, subobtuses; dressées. Corolle bleue 
grande (22-25 millimètres), 3-5 fois plus longue que le ca- 
ice, très courbée en dessus, ve/ueextérieurement sur 
“toute sa surface, à tube; une fois plus long que le calice, 
‘s'élargissant brusquement en un limbe à cinq lobes ar- 
-rondis, obliquement tronqué, égalant le tube. Etamines à 
“la fin exsertes, à filets violets, velus.de la base au sommet. 
Style allongé, irrégulièrement bifide, très velu: Carpelles 
petits, tuberculeux, notrâtres, légèrement déprimés sur 
le dos, obtus et munis de stries formées de tubercules un 
peu plus gros. — Plante d'un vert blänchâtre; port de 
VE maritima Willd. | 
Hab.—Devantles phares des {es Berleñngas (Portugal), 
—Juillet-août 1883 —Leg, Daveau. 
Espèce intéressante appartenant au groupe des £. plan- 
lagineum L., E, Creticum L,, E. grandiflorum Desf. (le- 
quel n'est qu’une variété de l'E, Creticum L.), par ses 


feuilles à nervures latérales saillantes.. 


(2-3 centimètres dé long | 


-.Jise distingue de l'E, plantagingum par sa villosité très 


fournie, presque feutrée ou soyeuse, abondamment entre- 
mêlée de poils sétiformes piquants, par ses feuilles radi- 
cales épaisses, étroitement lancéolées, courtes, insensi- 
blement atténuées en un pétiole court ou presqüe nul, 
par ses feuilles caulinaires ovales sessiles, non lancéolées, 
cordées-amplexicaules, par sa corolle velue,-etc. 

Il diffère des Æ. Creticum.et E. grandiflorum.par ses 
feuilles épaisses, principalement les.-radicales,sillonnées 
en dessus et à nervureslatérales trés saillantes en dessous, 
toutes bien plus courtes, les moyennes et les supérieures 
ovales, obtuses, sessiles, peu ou point atténuées à la base, 
par la corolle à limbe brusquement élargi, par les ear- 
pelles non carénés mais au contraire déprimés sur le 
dos, etc. 

J'ai cru devoir dédier ce curieux Echium à mon.corres- 
pondant et ami M. J. Daveau, qui l’ale premier recueilli-et 
dont les nombreuses excursions en Portugal sont bien 
connues des botanistes. 


Centaurea Herminii. 

Plante vivace, à souche traçante. Tige solitaire, angu- 
leuse-striée, élalée ascendante, pubescente ainsi que. les 
rameaux, rameuse ordinairement dès labase à rameaux 
Principaux allernes, divariqués, divisés. eux-mêmes en 
ramuscules allongés, élalés, grèlés, terminés par une 
calathide solilaire et dont l'ensemble forme une panicule 
pauciflore, diffuse. Feuilles d'un vert plus ou moins blan- 
châtre, pubescentes ou aranéeuses, à pubescence devenant 
rude; les radicales, ordinairement détruiles lors de la 


floraison, et celles. des touffes folifères émises par la souche 


pétiolées, pinnatiséquées, à segments linéaires-lancéolés 
mucronulés, les Zaléraux au nombre de 3-5 de.chaque 
côté du rachis, le segment terminal enticulé ; feuilles cau- 
linaires inférieures semblables aux radicales, mais plus 
courtes, encore plus étroiteS.et très courtement pétiolées ; 
les moyennes sessiles, linéaires, atténuées à la base, 
irrégulièrement pinnalipartites, ou lobées, à segment 
terminal allongé; les supérieures étroitement linéaires, 
entières ou plus souvent munies! sur chaque Lord de 
143 denticules aigus. Calathides de grandeur moyenne 
(relativement aux autres! éspèces de.la section ACrolophus 
Cass.), solitaires au sommel de iongs ramuscules peu 
feuillès. Involucre très atténué à la base, largement 
Ovaié (10 millimètres de long sur 7-8 millimètres de large), 
à écailles visiblement nervées, velues,à nervure médiane 
Saillante de la base de l'écaite au sommet de l'appendice 


Scarieux, blanchâtres, d Co: 
Purpurines, les exfernes légèrement rayonnantes, 
AChaines mûrs veius, à aigretle blanche égatant environ 
le liers, souvent ‘presque’la moitié ge Jeu» longueur. — 
Por rappelant celui du, Giamara LD... 0 


nn TES 


: 
# 
% 


LE NATURALISTE 


2378 


Hab.— Serra 4 Estrella (Portugal) — Août 1878 — 
Leg. M. Ferreira 

Le C; Herminit ER à la section Acrolophus Cass., 

à la sous-section Euacrolophus Willk., et à la division de 


cette.sous-section comprenant les tentures a appendices 


des écailles inermes. 

Parmi.les espèces de ce groupe, le Ce Herrinii S tééirie, | 
par ses calathides très atlénuées: à la base et à appendices 
des écailles. plus pâtes du C.;:maculosa Lam., et des formes 
voisines, qui-ontles calathides arrondies où presque om- 
biliquées à la base,'à appendices des écailles bruns ou noi- 
râtres,  I1.doit donc être classé dans le groupe qui com- 


prend notamment les C. paniculata L., C. CastellanaBoiss. 


et Reut., C. micrantha Hoffg.et Link, C.ovina Pall.,C. lim- 
bata, Hoffg. et Link, etc. Mais le €. Herminti ne peut, 
en réalité, être rapproché que du C:limbata et de sa var. 


melanosticla Lge. I s’en sépare cependant nettement par! 


son port différent (presque semblable à celui du C. amara 
L.), par sa tigetrès rameuse, ordinairement dèslabase, à ra- 
meaux grèles subdivisés en ramuscules florifères allongés, 
presque filiformes, peu feuillés (tandis que danse C.4im- 
bata les. tiges. sont ascendantes où ail rameuses 
essés; robustes), 


par les feuilles sensiblement plus A par les écailles 


_à,cil terminal de l’appendice toujours inerme. Il diffère,-en 


outre, de la var. melanosticta Lge du C. imbata-par ses 
tiges , étalées, ascendantes, ses calathides plus grosses, à 
appendice des écailles étroit, moins foncé, plus décurrent 


sur l’écaille.et à cils dépassant sensiblement sa largeur (1). 


Entre les diverses espèces hispano-portugaises ; de ce 
groupe, le C. Herminii doit prendre. place à côté des C. mi- 
crantha Moffg. et Linket C.Langeana Willk.(C, divergens 


_Lge. non Vis). 


Cette espèce m'a été envoyée par la direction du Jardin 
botanique: de Coïmbra sous,.le nom de C. paniculala}. 
var. — Dans son compte rendu botanique. de l Expediçäo 


sctenlifica à Serra da Estrellaem.1881, M:J.Henriques a 
_Signalé sous le nom de.C. paniculala:L.une. plante récol- 


tée par M.J. Daveau à Guarda, au pied de la, Serra d'Es- 


trella. M. Daveaum'ayant envoyé.jadis cette même plante, 
j'ai pu constater qu’elle n'appartient pas, en réalité, au vrai | 


C. baniculata L:, dont elle se rapproche plus, il est vrai, 


.que notre. espèce nouvelle, mais qu’elle est bien le Ç.Cas- 
lellana Boiss.et Reut. 


, nom sous lequel me l’a du. reste 
adressée M. Dayeau. Où sait, d'autre part, que le C. pani- 
Culata Brot,.se rapporte plus spécialement au. C, micran- 


ha Hoffg. et Link, dont j'ai pu distribuer de nombreux 
-Apééimens grâce à RAA EEE de M. E. Schmitz, Il y a donc 

ilité r que le C. paniculata L,. n'existe | 
point en Portugal : d’ He cette espèce ne se-rencontre, | 
dans la Péninsule ibérique, que, dans Ee86 en Catalogne, et 
elle croit dans les terrains.secs | 
RAR: surtout dans lai région méditerranéenne. Le C. Gas | 


raison des pl 


rene enpans différentielle. a été. fait non seulement Lt les | il 


ouvrages Fes sur ces, diverses espèces, mais aussi. par la compa- 
Er mes, Car j’ai reçu de POHOGaT les GC. lime 
2 ÉEk ADO) Castellana eb ir 


melanostricas 


chaudes del l'Eu Lee 


t 


md | à 


lellana au contraire,:se trouve dans les deux -Castilles, 
la Sierra Morena, de:royaume de, Léon, etc.; c'est; une 
plante de montagne.et je-ne-suis point.surpris qu'elle ait 


été rencontrée en Portugal; la- découverte dans-ee pays du 
C.paniculataL:-serait plus anormale, surtout.dansla:ré- 


gion des hautes montagnes, 
(4 suivre.). 


ARVICOLA, ROZIANUS BARBOZA DU BOCAGE. 
EST: SYNONYME.DE MUS AGRESTIS. LINNÉ 


En 1864, dans les Mémoires de l'Académie des sciences 
de Lisbonne (nouv. sér.,t. HI, part. x), Barboza-du:Bocage 
donnait le nom d’Arvicola rozianus à une formei-de 
Campagnol qu’il croyait nouvelle et; qui avait été reeueillie 
aux environs de Coïmbra (Portugal), Tout: récemment, 
M. Barboza du. Bocage a bien voulu, sur ma demande, 
m'envoyer en communication-le-eràne, conservé au Musée 
de Lisbonne (la peau, qui d’ailleurs était en fort mauvais 
état de conservation, n’a pu (être retrouvée), de l'unique 
sujet qui avait servi à sa description; et, de l'examen de 
cette pièce ainsi que de l'étude attentive de cette descrip- 
tion et.de la figure qui l'accompagne; résulte pour moi la 
conviction que Arvicola roztanus Barboza du Bocage doit 
être regardé comme synonyme de Mus agrestis Linné. En 
effet : . 

1° Dans la diagnose et dans la description détaillée de 
A. rozianus, je ne trouve aucun caractère qui s ‘oppose. à 


i re 


celte identification. Au contraire les oreilles, . telles 


qu’elles sont décrites et figurées, et la queue, telle qu ‘elle 


est décrite, me paraissent fessier considérablement. à 
celles de Microtus agrestis Linn 
2 Le crâne d'Arvicola rOzianus “has par sa. prie 
générale, de ceux de. Myodes, giareolus, Schreber, dont il 
CLR ifrère . égale- 
ment de ceux de Microtus nipalis Marins et Microtus 
arvalis Pallas, et aussi de, ceux des. nombreuses varièlés 
de Terricola sublerraneus Sélys. Au con traire, il rentre 
parfaitement, par ses traits généraux et sur tout par l'allon- 
gement caractéristique de sa boile cràniennué, dans le type 
du crâne de Microtus agrestis. Je ferai remarquer cepen- 
dant que deux caractères de jeunesse du crâne d'A. rozia- 
nus, Sa petite taille et le. développement encorè presque 
nul de ses crêtes, pourraient masquer ses véritables affi- 
nités aux yeux de personnes peu exercées et né possédant, 
comme termes de comparaison, que des cränes de 
M. agrestis adultes ou presque adultes. 
3° Enfin À. rozianus coïncide encore avec M. aol 
par un caractère que Blasius aurait certainement regardé 


comme décisif, mais qui me paraît moins importa ni que e 
le précédent ; car 6 ne l'ai pas rencontré rs certains : 


individus, > po reconnaissables 


[UE ci 
"ARE EE) re 


é 
É a L'éspées | Mus à apr de Linné. palin quite sous- 
genre Microtus Schranck (voir le Naturalioe-du + crever 1883, 
. 348), doits ren Mivcratus ph Linnés : 


ah 


374 


LE NATURALISTE 


M. agrestis, et H. Winge (1) affirme qu'il manque à 
environ cinq pour cent des exemplaires danois : sa 
deuxième molaire supérieure présente cinq prismes bien 
nets, comme celle de M. agrestis, au lieu de quatre qui 
est le nombre habituel chez les autres espèces d'Europe. 

Il suit de ce qui précède que l'espèce Microtus agrestis 
Linné s’étend, du nord au sud, depuis la Suède jusqu'en 
pleine Péninsule ibérique. Pour ma part, j'en ai reçu 
plusieurs individus de Saxe (Tharand, par M. le professeur 
Nitsche); plusieurs des Vosges (Gerbamont, par M. Pier- 
rat); un des Pyrénées (sommet du Pic du Midi, par 
M. Vaussenat, directeur de l'observatoire), où déjà de 
Sélys-Longchamps avait signalé l'espèce ; et, en octobre 
1882, j'en ai capturé, dans le département de la Gironde 
(Cadillac-sur-Garonne), une superbe femelle portant six 
petits à terme dans ses utérus. De l’ouest à l’est, Micro- 
tus agrestis L. va de l'Angleterre aux confins de l'Europe 
et sans doute en Asie. 

Fernand LATASTE. 


BIBLIOGRAPHIE 


Epuoxn _— — Species des Hyménopières à Europe et 
Algérie. — 18° et 19° fascicules. 


Les fascicules qui portent les numéros d'ordre 18 et 19 
sont consacrés en entier aux généralités anatomiques et 
biologiques sur l'important groupe des Guêpes, défini 
dans son ensemble par les caractères suivants : insectes 

vivant ou non en société ; trois sortes d'individus dans les 
espèces sociales, tous allés, semblables entre eux par 
l'aspect extérieur ; lobes du pronotum atteignantles écail- 
lettes ou ptérygodes; abdomen pédiculé, mobile; ailes 
supérieures le plus souvent pliées au milieu selon le grand 
axe de l’aile dans Le repos, d’où le nom de Diploptères 
donné à cesinsectes. La nervulation se compose, pour la 
partie caractéristique, d’une cellule radicale, de deux ou, 
le plus souvent, de trois cellules cubitales fermées et de 
trois cellules d'iscoïdales dont la première est très allon- 


 gée et plus gr'inde que la cellule médiane. Antennes cou- 


dées ; femelles et ouvrières munies d’un aiguillon très 


actif et d’une vessie à venin. Larves apodes, aveugles, 
inactives. 


Malgré de:s habitudes et des régimes fort dissemblables, 


T aspect général a une assez grande uniformité, au moins 
dans les e:spèces d'Europe, une couleur du fond noire ou 


brune, cor pée par des bandes transversales ou des dessins 
variés d'un jaune plus ou moins éclatant, un vol rapide, 
malgré le plissement des ailes au repos, accompagné 
d’un lourdonnement particulier. On y distingue trois 


\ 


8TouP,es fondamentaux : les Vespiens ou Guëpes sociales, 


à al.es munies de trois cellules cubitales fermées et à 
Eng is non dentés ; les Euméniens ou Guêpes solitaires, 
ég'alement à trois cellules cubitales fermées, mais à ongles 
dentés; enfin les Masariens, dont les ailes n’ont que deux 


(1) Vidensk.-Medd. fra den nat, For i Kjobenhavn, 1876, p. 287, - 


cellules cubitales fermées. Par une contradiction singu- 

ière les mœurs et le régime ont de grandes dissemblances 
chez les diverses Guèpes, malgré une incontestable analo- 
gie des caractères anatomiques externes. Les Guêpes 
sociales, à trois individus différents se partageant la fonc- 
tion de reproduction, donnent à leurs larves une pâtée de 
matières animales broyées ; les Euméniens, ne possédant 
que des individus féconds, les uns mâles, les autres 
femelles, donnent à leurs petits des larves d'insectes 
vivantes, mais anesthésiées par une dose de venin qui les 
rend incapables de se défendre, en les laissant toujours à 
l'état de proie fraiche ; enfin quelques Guëpes, s’éloignant 
encore plus du type ordinaire, ne nourrissent leurs larves 
que. de nectar et de substances mielleuses. 

L'auteur passe d’abord en revue les caractères anato- 
miques des Guêpes sociales à l’état adulte, puis en nymphe 
et en larve. Puis, comme la condition de l’état social 
exige une habitation commune, il est conduit à l'étude de 
ce nid commun, comparé à la ruche des Abeilles, qui esl 
le type par excellence de l'association entomologique. 
Tandis que dans les ruches les gâteaux sont verticaux, 


avec des alvéoles horizontaux; les gâteaux des guépiers | 


sont horizontaux, à alvéoles verticaux. Les guêépiers $e 
rapportent, d’après la classification de H. de Saussure, à 
deux grands types : 1° les nids phragmocyttares, des 
uêpes cartonnières de l’Amérique tropicale, pouvant 
s’accroître seulement en hauteur, la largeur restant la 
même ; la communication d'un étage à l’autre se fait par 
une ouverture centrale dans les gâteaux, ceux-ci soutenus 
par une enveloppe extérieure qui ne forme qu’un tout 
avec eux, et dont chaque partie, une fois achevée, n’est 


jamais modifiée ou détruite lors d’un agrandissement . 


ultérieur du nid; 2° les nids phragmocyttares, compre- 
nant toutes les Guêpes sociales d'Europe, pouvant s’ac- 
croître dans plusieurs directions, composés, le plus sou- 
vent, de plusieurs gâteaux superposés, séparés et soutenus 
par des piliers spéciaux, avec ou sans enveloppe générale, 
la communication d'un étage à l’autre se faisant par l'in- 
tervalle compris entre l'enveloppe etles gâteaux, ou étant 
périphérique. Ici l’enveloppe n’est plus essentielle ; 
lorsqu'elle existe, elle est indépendante des gâteaux et 
l'accroissement du nid ne peut avoir lieu sans qu’une 


partie de cette enveloppe soit modifiée ou détruite etrem- | 


placée par une autre en rapport avec les nouvelles dimen- 
sions ou le nombre plus grand des gâteaux. 

Les nids des Guèpes d'Europe sont à enveloppe pourles 
Vespa, sans enveloppe pour les Polistes. Ils sont souter- 
rains chez les Vespa vulgaris, germanica et rubra; 
aériens chez les Vespa media et sylvestris, avec quelques 
exceptions locales concernant cette dernière. Certains 
nids sont, en quelque sorte, intermédiaires, logés dans des 


abris aériens plus ou moins cachés, ainsi pour les Frelons | 
dans des arbres ou des potéaux vermoulus, dans des trous | 


de mur, parfois aux solives de greniers abandonnés. Les 
Polistes font des nids aériens sans enveloppes sur les 
branches, parfois sous des pierres de murailles. 

La malière des guêpiers est très différente de celle des 
ruches d’Abeilles, de Mélipones, de Bourdons, Ces insectes 


F 


LE NATURALISTE 


375 


ont sous l'abdomen une sécrétion de matière grasse, la 
cire, plus ou moins analogue aux exsudations de certains 
Coléoptères, comme les Liwus, les Larinus, aux efflores- 
cences des chrysalides de Calocala, aux filaments cireux 
de beaucoup d’Hémiptères homoptères : Fulgores, Lystres, 
Phénax, beaucoup de Psylles et de Pucerons, et les Coche- 
nilles. Rien de pareil pour les Guëêpes. Les matériaux 
de leurs nids sont toujours des fibres ligneuses détachées 
par les mandibules de l’insecte, malaxées et agglutinées 
par sa salive. Les fibres sont prises parfois à l’épiderme 
d’écorce, comme sur les bouleaux, à des bois ayant subi 
un rouissage par les eaux pluviales, aux écorces altérées, 
qui servent notamment à faire les guêpiers friables des 
Frelons. Ces débris ligneux sont employés pour faire le 
carton ou le papier des enveloppes, pour construire les 
cellules, toujours Sur un seul rang ei hexagonales par la 
même raison géométrique que . les alyéoles des Abeilles 
accolés par leur fond sur deux rangs. 

L'auteur s’occupe des nombreuses matières sucrées et 
des insectes qui servent à nourrir les larves des Guêpes 
sociales et des soins que les ouvrières chargées de les 
alimenter donnent à ces enfants débiles. Il examine les 
effets de la piqûre des Guêpes et les moyens curatifs, Il 
passe en revue les ennemis des Guêpes, leurs commen- 
saux, leurs parasites. Ainsi le Quedius dilatatus, Staphy- 
limen à abdomen trainant des nids de Frelons, le Rhipi- 
phorus paradoxæus des nids des Vespa vulgaris et ger- 
manica, le Tryphon Vesparum, Ichneumonien, un 
Microlépidoptère crambien, le Melissoblaptes anellus, 
ayant pour parasite un petit Diptère, Dexia compressa. 
Les Volucelles, Diptères syrphiens, viennent pondre dans 
les guêpiers des œufs donnant naissance à des larves 
grises et cuirassées qui dévorent le couvain des Guêpes. 
D'autres Diptères, des genres Conops et Myopa vivent en 
parasites dans le corps des Guêpes, et des Diptères des 
genres Anthomyta et Phora pondent dans les nids des 
œufs d’où naïitront des larves vivant des détritus. Chez les 
Polistes, on rencontre un Ichneumonien, le Crypturus 
argiolus et ces singuliers Rhipiptères parasites, les Xenos 
Vesparum, dont les larves sont incluses dans le corps des 
Polistes. Parmi les Vertebrés ennemis des Guêpes se placent 
le hérisson, la musaraigne, le renard, et, parmi les oiseaux 
la bondrée apivore et le guëpier (Merops apiaster). Enfin 
des Cryptoganes peuvent envahir les Polistes, tels que la 
Torrubia sphecocephala, donnant les Mouches-plantes, 
les Mouches-végétantes, avec une phase conidiale à l’état 
_ d’/Zsaria. 

Les Guêpes sociales d'Europe sont disséminées un peu 
partout, s'étendant au nord de l'Afrique, dans la partie 
centrale de l’Asie jusqu’au Japon, et, pour certaines 
espèces, dans l'Amérique du Nord. 

L'auteur expose les caractères généraux des Euméniens 
ou Guèpes solitaires vivant de proie. Il étudie les nids 
maconnés en terre des Ewmenes, puis les nids variés des 
Odynerus, creusés en terre ou dans le sable, ou à l’inté- 
rieur des branches sèches, enfin les nids des Rhyghium 
dans les tiges creuses des bambous et des jones. Ces nids 
sont approvisionnés de larves de Coléoptères et de che- 


nilles de Lépidoptères, rendues inactives par le venin de 
l'aiguillon. Un fait curieux et nouvellement connu est celui 
des premières relations de la jeune larve de la. Guèpe 
solitaire avec les victimes qui doivent assouvir sa voracité 
et dont les contractions pourraient la blesser ou la tuer, 
Avant de fermer le nid rempli de proies engourdies, la 
femelle de l'Eumenes ou de l’Odynerus utilise pour la 
ponte une glande séricigène signalée par Léon Dufour, 
mais dont il ne pouvait s’expliquer l'usage. L’œuf est 
pondu suspendu à un fil attaché au sommet du nid, au- 
dessus des proies. La jeune larve reste d’abord suspendue 
à la dépouille de l'œuf et se recule dans cette gaine pro- 
tectrice, pour se garantir des contractions désespérées des 
larves prisonnières victimes de ses morsures. Puis elle 
reprend de nouvelles attaques, et enfin, quand elle a suf- 
fisamment grossi, elle mord ses proies à découvert et 
sans précaution de refuge. 
MAURICE Gina. 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


Au moment de mettre sous presse, nous apprenons la 
mort du célèbre entomologiste américain Le Conte, ainsi 
que celle de Wencke de Hambourg. 


* 
++ 


‘La belle collection de la faune marine des environs de 
Naples, exposée à l’Znternational Fisherie Exhibition par 
M. le D' Dorbn, vient d’être acquise pour 2000 francs par 
le musée de Cambridge. Ce n’est pas le prix des bocaux et 
de l'alcool. 


* 
# * 


Le lieutenant Wisman vient de quitter Hambourg pour 
entreprendre une nouvelle exploration dans le Congo pour 
le compte du musée de Berlin. 


* 
+ 


Le D' C. Chun, de Francfort, Bstnommé professeur de ZO00- 
logie à l’Université de K nnin- 
gham professeur d’ anatomie à l' Université de Dublin —Le 
professeur R, Pirotta, jusqu'alors à Modène, devient pro- 
fesseur de botanique à l’Université de Rome. 

M. Costantin, docteur ès sciences, est nommé, pour 
l’année scolaire 1883-1884, maître de conférences de bota- 
nique à la Faculté des sciences de Bordeaux... 

M. Caralp, licencié ès sciences, préparateur à la Faculté 
des sciences de Toulouse, est chargé de faire trois confé- 
rences de géologie et de minéralogie par semaine à ladite 


— 
= 


culté. 
M. Joyeux-Laffuie, docteur ès sciences, est maintenu, 
pendant la durée du congé accordé à M. Joliet, dans les 


pen 


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RARE 


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——— 


376 


LE NATURALESTEL 


fonctions de maitre " conférences de zoologie, àla Faculté 
des sciences de Pari 

M. Pennetier, ps en médecine, est nommé profes- 
seur de géologie à l'École préparatoire à l’euseignement 
supérieur des sciences et des letirer, de Rouen. 


* 
# * 


Nous. avons à enregistrer la mort de savants natura- 
listes: le D' Th. Netschke, professeur de botanique à l’A- 
cadémie de. Munster et, directeur du jardin botanique ; 
Charles F.Parker, conservateur de l’Académie des sciences 
naturelles de Philadelphie; P. Tischbein, entomologiste 
(hyménoptères) distingué, décédé à Eutin. 

19 $ Ar 

Voici quels ont été les sujets des compositions proposés 

au dernier éxämen de la licence ès sciences naturelles : 

Zoologie — 1° Situation, structure el mode de fonction- 
nement du cœur chez les différents animaux vertébrés ; 2° 
Conformation de. l ‘appareil buccal, chez les Hyménoptères, 
chez les Hémiptères, chéz les principaux ‘Diptères. 

Botanique. — De l’Ecorce chez les Dicotylédonées. 


Dir F 1 
rar LA ! 


OFFRES ET T DEMANDES 


HSTAUS 


À vendre une belle collection de coquilles du genre 
Helix; 620 espèces : ou variétés, parfaitement déterminées. 
Prix 500 rancs. 

S adresser au bureau du journal. 

* 

Notre collaborateur, M. Mäurice Girard, 28, rue Gay- 
Lussac, à Paris, nous prie d'annoncer qu’il rédige en ce 
moment l'ordre des Hémiptères pour son Traité d’entomo- 
logie. IL recevra avec reconnaissance les documents et 
| tirages à part qu’on voudra bien lui communiquer, et qui 
lui permettront de rendre compte des découvertes récentes 
au sujet de ces insectes, dont certaines tribus ont des 
espèces et des mœurs encore mal connues. Il nommera 
toujouts:les-auteurs avec le plus grand soin. 

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oA— nidu( 9h ôlierc 
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lunaris ; Bubhs rte RAS: € M NIRA fullo ; 
orybté: nn EE Coton te UT RN ES. 'épectosissima; 
onde érénilà = TiAodts “HbOpitosa? 


que La insectes suivants : Cicin- 
ycophanta, RARE 


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mande des correspondants pour échanger des, coléoptères. 2 
Il offre de nombreuses espèces du Poitou et de l’'Anjou. 


seille, offre en é 
de Nouvelle-Calédonie et Re 


soma; Cerambyx heros ; Aromia moschala'; Callidium; 
Morimus lugubris, ele; Lamia textor, elec; Monohammus 
sulor, bre Astyonomus æœdilis; Saperda carcha-) 
rias, etc., 
Adresser a des espèces et nombre des exemplaires: 
au bureau du journal. 
* 
* + 
M. Van den Berghe-Lontjens, à Roulers (Flandre occiden- 
tale), offre, en échange d'insectes exotiques, de préférence, 
lépidoptères et coléoptères, un bel ouvrage d'histoire. 
naturelle par Hourens, dernière édition, 12 volumes, gra. 
vures coloriées. 


ES 
EE 


# + 

M. H. Garnier; maitre répétiteur au collège d'Épinal, 
désire entrer en relations d'échanges avec des Iépidophé 
ristes et des coléoptéristes. 
* 

M.L. Bleuse, rue de Paris, 36, désire échanger des. 
ouvrages de botanique contre des ouvrages d’ Re 
(coléoptères et lépidoptères). 


* 


* + [ES es à > 


M. Paul Fradin, avoué à Parthenay (Deux-Sèvres), de- D 


* KT 

# + 

_M.J. Marchal, école SaintElini, à Arcachon (Giténd), a 
demande s’il n’existe pas un livre français ne traitant ex- (Es 
clusivement que des coléoptères exotiques. g 
* 


# * 


M. Paul. Banvigre aus du Fheyalier 


ci 
4 
® 
» 

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* * 


e Gisors contre des coquilles marines vb des LS 
4 = ogie. 


LE] 
* 


M. Bellier de la Chaviqaeie, prie. ses. |eomespondanls 
de lui adresser leurs communications à r); 
Pension du Louvre. . fi 119 40 


RoHS rer _ ft 


ù Année. 


N° 48. 


15 Décembre 1885. 37 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1* et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 
LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 
Au bureau du journal 


RUE DE LA MONNAIE, 23 
S 


Tous lés autres pa 


ABONNEMENT ANNUEL : 
Payable d'avance en un mandat-poste à l'ordre du Directeur. 


(Affranchissement compris) 


ÉMILE  DEVROLLE 


DIRECTEUR 


Secrétaire de la Rédaction 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU l°* JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 
F pt 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d’histoire naturelle; il insère 
1." gratuitement toute demande d'échange et de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés) : 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE PU 24 SEPTEMBRE 1883 


Nouvelles observations sur les lubercules el les racines 
du « Phylloglossum Drummondii » Kunze. — Note de 
M. C.-Eg. Bertrand. 

Les études précédentes du même auteur sur le pédicelle 
et l'organe de Mettenius du Phytlloglossum D) lit, 
lui avaient fait observer dans une section transversale 
moyenne du pre:nier de ces organes : 1° un faisceau cen- 
tral indéterminé, elliptique, aplati ; 2° autour du faisceau, 
une masse très épaisse de tissu fondamental primaire ; 
3 dans ce dernier, à égale distance de sa face postérieure 
et du faisceau, un groupe de petites cellules représentant 

les cellules épidermiques du canal de Braun ; 4° enfin, une 
assise superficielle de cellules épidermiques caractérisées 
par les cadres d’épaississement de leurs cloisons radiales. 
De nouvelles études ont fait reconnaitre que le point de 
végétation du nouveau tubercule consiste en une lame 
dermatogène sans cellule apicale. Il résulte de l’ensemble 
de ces observations, que rien dans la structure et dans 
les rapports de ces parties ne rappelle la structure et les 
rapports d’une racine Ophiogiossum vulgatum, d’O. lust- 
tanicum, etc, Les racines sont d’origine endogène; leur 
unique faisceau est axial, bieentre ; leur nombre, leur di- 
mension, sont variables, mais elles ne se ramifient pas. 
Une section d'ensemble, transversale, montre : 1° un fais- 
-ceau bicentre, complet, bien développé; 2° une gaine pro- 
tectrice; 3° une couche de liège intérieur; 4° une enve- 
_ loppe de tissus superficiels, comprenant une assise pilifère 
externe et une zone de trois à cinq rangées de cellules de 
_tissu fondamental secondaire. Le faisceau des racines ne 


présente ni atrophié, ni courbure, ni déplacement, L'assise 
pilifère est formée de grandes cellules allongées, à parois 
radiales minces, sans cadres d'épaississements sur leurs 
cloisons radiales. A l'extrémité de chaque cellule se détache 
un petit segment produisant un long poil simple. La racine 
des Phylloglossum présente un cône végétatif dont la 
structure est celle du cône végétatif des petites racines de 
Marsilia, de Pilularia. 


SÉANCE DU 1°" ocroBre 1883 


Sur la Lamproie marine. — Note de M. L. Ferry. 

M. Ferry a pu voir dans l’Arroux, rivière qui se jette 
dans la Loire près de Digoin, l'aceouplement. des lamproies 
marines. Celles-ci préparent une sortedenid ayant de 0®,50 
à 2 mètres de diamètre sur 0,80 à 0®,70 de profondeur, 
en enlevant les cailloux qu'elles transportent plus loin; 
pour cela, elles se collent la bouche sur un caillou, l’ar- 
rachent du fond et le déposent à quelques mètres, recorñ- 
mençant l'opération jusqu’à ce que le trou ait la dimension 
qui leur convient. La femelle se fixe Alors par la bouche à 
un caillou, et le mâle se fixant aussi sur un caillou ou sur 
le dos de la femelle, l'accouplement a lieu. Un mâle saisi 
à ce moment a permis de constater l'existence d'un organe 


faisant une saillie de 10 millimètres, et ayant la foïme d’un 


petit cône de couleur rouge; une légère pression sur le 
ventre a produit une émission de laitance à la distance 
de 0,03. De même que la laitance n'arrive ‘que Successi- 


vement à maturité, les œufs n'arrivent que progressivement ! 


à la maturitéet descendent alors dans la cavité abdominale. 
La conséquence de cette remarque ést que l'aeconplément 
doit être répété plusieurs fois parle même individu êt 


pendant plusieurs jours. En tous cas, ik esteourt.Jly a | 


nl 


ét - mg no 


378 | LE NATURALISTE 


incubation intérieure en quelque sorte, et pendant ce temps 


la femelle cherche un endroit favorable pour y.déposer.ses, 


œufs, à l'abri d’un fort courant, et là où les jeunes pour- 
ront trouver üne nourriture.facile et abondante. 


* 
* * 


Sur: les Chenitlles des fleurs de citronnier, — Note de 
M. Langier. 


M. Poujade a constaté par des éducations, que les che- 
nilles qui ont dévasté à Menton les boutons à fleur et les 
fleurs du citronnier, produisaient un papillon identique à 
celui décrit par M. Millière sous le nom dé Acrolepia citri. 
Plusieurs générations se succèdent dans l’année; mais fort 
heureusement unhyménoptère parasite du genre Elasmus 


vient entraver cette évolution rapide. M. Poujade en a. 


obtenu plusieurs dans ses éducations. 


SÉANCE DU 8 OCTOBRE 1883 


Sur lempoisonnement par le Jéquirity. — Note de 
MM. Cornil et Berlioz. 


Les conclusions tirées par MM. Cornil et Berlioz de leurs 
recherches sur l’'empoisonnement par le jéquirity sont les 
‘suivantes. Les bacilles du jéquirity agissent différemment 
‘suivant l'espèce des animaux expérimentés, le point. où 
est pratiquée l’inoculation et la dose dont, on a fait usage. 
Chez les petits mammifères, l'absorption à petites doses, 
et par la peau, engendre des phénomènes locaux d'in- 
flammation ou de gangrène et confère l’immunité, Tandis 
que chez les grenouilles et probablement les autres ani- 
maux à sang froid, il se déclare une maladie virulente, et 
les bacilles pullulent extraordinairement dans le sang et 
la lymphe. Une très faible dose de poison engendre cette 
maladie qui est inoculable par le sang. 
l' 

Influence de la pulpe de diffusion Sur le lait de vache. 

— Note de MM. A. Andouard et Y. Dézaunay. 


note les ont amené à formuler les conclusions suivantes : 
1° La pulpe de diffusion conservée en silos et donnée à une 
vache à la dose de 27 kilogrammes, puis de 55 kilogrammes 
par jour, a donné immédiatement une augmentation. de 
32 p. 100 sur le rendement antérieur en lail; 
_ 2 1nfluence nulle sur la richesse du lait en caésine et 
en sels minéraux; 3° proportion de beurre augmentée de 
12 p. 100, et celle du sucre de 23,64 p. 100 du poids 
primitif des mèmes éléments ; 4° enfin, le lait a une saveur 
moins agréable et une prédisposition à la fermentation 
acide; il doit par suite être de moins bonne qualité. 
* 
+ 
_ Les serpentines el les lerrains ophiolithiques de la 
Corse, leur âge. — Note de M. Dieulafait. 


Les études poursuivies en Corse par M. Dieulafait,, 


depuis dix ans, démontrent d'une facon rigoureuse, que 
les terrains ophiolithiques de la Gorse sont.contenus dans 
un horizon nettement défini et relativement très limité en 
hauteur. Cet horizon est notablèment plus ancien que la 
base de l’infralias à Avicula contorta, et Selon toute pro- 
balité, devra être rapporté au trias inférieur ou au per- 
mien. 


SÉANCE pu 15 ocroBrEe 1883. 


Nouvelles études sur les ruminants fossiles d’Au- 
vergne. — Note de M. Depéret. 

Les Bovidés font leur première apparition en Europe, 
à l'époque du pliocène de Perrier, et c'est en Auvergne 
dans les alluvions volcaniques de la montagne de Perrier 


et de quelques localités des environs d’Issoire, que l'on 


rencontre la première espèce parue, le Bos elalus Croizet, 
identique au Bos etruscus, Falconer, du val d’Arno et se 
rapprochant des bisons par son front légèrement bombé. 
Les antilopidés sont. représentés dans le même terrain 
par Gazella: borbonica, Depéret, et Antilope ardea, De- 
péret. Les nombreuses espèces ou formes de Cervidés 
semblent devoir être rangées et classées dans les dix 
formes suivantes : dans le sous-genre Polycladus, Cervus 
ardeus, Groizet, C. ramosus, Croizel; dans le sous- 
genre Awis, Cervus borbonicus, Depéret, C.pardinensis, 
Croizet, et C. elueriarium, Croizet; dans le sous-genre 
Elaphus, C. issiodorensis, Croizet, et le C. Perrieri, 
Croizet : enfin, dans le sous-genre Capreolus, C.Cusanus, 
Croizet, le €. Neschersensts Croizet el le C. buladensis 
Déperet. 


———_—_— 


SÉANCE DU D NOVEMBRE 1883. 


Surune météorite ferrifère, tombée le 28 janvier 1883 
à Saint-Caprais-de-Quinsac (Gironde). — Note de 
MM. G; Lespiault et L. Forquignon. 


En tombant, celte météorite produisit cinq détonations 


| violentes, comparables à des coups de canon, suivies d'un 
Des essais et éxpériences faits par les auteurs de celte 


coup pareil à une fusillade. Des témoins oculaires qui 
avaient vu tomber l’objet enflammé indiquèrent l’empla- 
cement où avait eu lieu la chute, et l’on put ainsi recueillir 
un aérolithe pesant 282,5 enfoncé à 0,20 de pro- 
fondeur dans la terre. Lé trou avait à la surface 0",06 
sur Ow,04. D. 

Cette météorite, très dense, sans cassure, ayant l'aspect 
d'un caillou ordinaire, présente sur un côté de fines cra- 
quelures caractéristiques, et sur l’autre, une teinte noire 
aussi intense que si elle était produite par de l'encre. Le 
nombre des détonations entendues à Saint-Caprais et dans 


es communes voisines fait supposer l'existence d’autres 


fragments, mais s’il en existe, on n’en à pas trouvé. La 


densité de cette météorite est de 3,3 et sensiblement supé- || À 
_rieure à celle des roches et minéraux les plus répandus. ! 


Sciée longitudinalement, la pierre montre de nombreuses 


particules de fer natif, de grosseur variable, mais unifor- || 
mément réparties ; la plus grosse de 0w, 002 de diamètre | 


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LE NATURALISTE 


379 


est enchässée dans un petit rognon à l'éclat. métallique, 
qui offre la couleur bronzée de la pyrrhotine. La croûte 
noirâtre semble colorée par l’oxyde de fer, et a une épais- 
seur de 0,002. La partie piérreuse examinée sur une 
coupe mince au microscope polarisant semble constituée 
principalement d’angite et d’olivine grisätres, Ce bolide 
doit donc être classé dans les météorites sporadosidères, 


SÉANCE DU 12 NOVEMMRE 1583 


Détermination des causes qui diminuent la réceplivilé 
de certaines régions de l'organisme, pour le virus du 
charbon bactérien ou symptomatique, et transforment 
une inoculalion mortelle en inoculation préventive. — 
Note de MM. Arloing, Cornevin et Thomas. 


Comme, dans la pratique, les tumeurs du charbon symp- 
tomatique ne s’observent pas chez le bœuf à la. partie 
inférieure des membres et de la queue, les auteurs de la 
note ont entrepris des inoculations dans le iissu conjonclif 
sous-cutané de/la queue, de 0",19 en 0%,10 du sommet à 
la base, eten choisissant pour chacune, un sujet nouyeau. 
Ils ont observé qu’à mesure que l’on se rapproche de la 
base de la queue, l’hyperthermie s'élève de 1° à 2°, et les 
dangers de localisations. secondaires :et même primaires 
augmentent dans de . grandes. proportions, quoique 
moindres toutefois que. si le virus était, inoculé dans.la 
cuisse ou dans l’encolure. La réceptivité diminue graduel- 
lement de haut en bas, sans devenir nulle ;la preuve est 
l'immunité des animaux survivants ; les. bœufs inoculés 
au milieu du toupillon qui garnit l'extrémité de la queue, 
à la dose de 20 gouttes, n’avaient eu qu’un engorgement 
exsudatif, localisé au pourtour de l’inoculation. On peut 
donc dire que la queue, chez les animaux, se prête diffi- 
cilement à l’évolution locale des virus, et transforme plus 
ou moins une inoculation mortelle en inoculation préven- 
tive ou vaccinale. Ce phénomène tient-il à la densité du 
tissu conjonctif dans cette partie du corps, ou à la tem- 
pérature de la queue qui est inférieure à celle du corps. 
Les expérimentateurs, penchant pour cette dernière hypo- 
thèse, ont élevé la température de la queue d’un. bœuf, 
de 29°,8 à 36°,8 au moyen de couches d'ouate et d'étoupe 
enfermées dans un étui imperméable, et après, inocula- 
tion. Le troisième jour, la température rectule était de 
41°,2; le cinquième, la température.baissait, la rumina- 
tion avait persisté et l'appétit était bon ; le sixième jour 
enfin, l’animal semblait revenu à l'état normal ; la queue 
était insensible près du sommet, et les tissus fourmillaient 
de microbes de charbon symptomatique. Le bœuf se remit 
et acquit l'immunité comme l'expérience l’a démontré. La 
densité du tissu conjonetif a-t-elle empèché la maladie de 
s'étendre ? Pour résoudre celte question, les expérimenta- 
teurs ont opéré sur la queue d’un mouton ; la tuméfaction 
locale a produit sur ce tissu lâche Péchauffement produit 
artificiellement sur la queue du bœuf, comme nous venons 
de le voir, et le résultat de l'expérience fut analogue. En 


- faisant la contre-épreuve, par le refroidissement opéré au 


, moyen de sacs à glace, on constata que le virus pénétrait 


lentement dans l'organisme, se, mélangeait au sang.et 
conférait l’immunité, De cet ensemble de faits, il résulle : 
1° que les saisons tempérées seront les spillenres pour 
pratiquer les inoculations préventives ; 2 que l’on. doit 
s’en abstenir en été; 3° que si l’on est obligé d'inoculer 
pendant l'hiver, on hiers au succès en maintenant les 
animaux, durant les premiers jours, dans l’atmosphère 
chaude des étables. 
+" 

Remarques Sur le « Crocodilus robustus », Vaïu. el 

Grand, de Madagascar. — Note de M. E. Vaillant. 


MM. Vaillant et Grandidier ont fait connaître en 1872, le 

Crocodilus robustus, dont on avait trouvé les débris mé- 
langés à des os d'Epiornis et d’un Hippopotame:; ces deux 
espèces sont éteintes, M. Humblot a rapporté les dépouilles 
d’un Emydosaurien, peaux et squeletle, qui ont permis de 
bien étudier ce crocodile et de voir que l'espèce n'élait 
pas disparue comme on le supposait. Jl atteint jusqu'à 
10 mètres de longueur ; sa formule dentaire Ces — _ 
les membres postérieurs sont munis d’une frange €né- 
mienne et les deux espaces interdigitaux externes, au 
moins, sont palmés jusqu’à l’origine de la griffe. 

Cet:animal se rapproche des crocodiles à museau obtus. 

L’armure dorsale est formée d'une rangée de quatre 
écailles nuchales, d’un bouclier cervical composé de six 
scutelles sur deux rangs, nettement séparé du bouclier 
dorsal. Nulle trace d'ossifications au ventre. Ce crocodile 
habite les grands lacs de l’intérieur de l'ile de Mada- 
gascar. 


UNE PAGE INÉDITE DE L'HISTOIRE 


DU CASSE-NOIX VULGAIRE, NUCIFRAGA CARYOCATACTES, 


Le Casse-noix vulgaire ou mieux Casse-noix perlé, que 
Vieillot a appelé Nucifraga guttata et Jemminck Nuci- 
fraga caryocatactes, est un gracieux oiseau de l'ordre 
des passereaux. Il habite les Alpes et quelques contrées 
du Nord. 

Dans le but d'ajouter quelques faits nouveaux aux pas- 
sages incomplets de son histoire et des faits inédits aux 


vides dont elle reste encore affectée, nous allons lui con- 


sacrer un instant d'étude et d'observation. 

Il importe tout d’abord de faire une peinture, quelque 
succinte qu’elle soit, du terrain où ont été puisés les élé- 
ments de ce travail: Ce terrain est la région élevée de : 
Zermatt, dans lé Valais, l’un des cantons suisses. C’est là 
que nous suivrons pas à pas l'oiseau des Alpes, pobraur 
prendre ses secrets au sein de ses demeures. 

! Zermatt est situé à une altitude de 1 620 métros) dans 
une vallée profonde et entourée de hautes montagnes, les _ 
unes couvertes de neigeset de glaces éternelles, les autres, 
de roches schisteuses, qui se délitent sans cèsse et prési- 


380 


Demers rome 


LE NAPÜRALISTE 


dent à l’affaissément des häuteurs. Un torrent, la Visp, 

qui prend sa source au glacier du Gorner, à cinq kilomè- 
tres environ dé Zermatt, descend des montagnes de 
l’ouest. 

Zérmatt est la station la plus riche de la Suisse pour le 
naturaliste. Un guide intelligent, Joseph Biner, le conduira 
au gite des plantes lés plus rares, au séjour des oiseaux 
alpestres, au gisement des minéraux, à l'habitat enfin des 
insectes de la contrée. 

Deux forêts de Pinus cimbra, conifère appelé vulgai- 
rement arole, constituent les principaux domaines du 
Casse-noix de Zermatt, La première, sur la rive droite de 
la Visp, occupe le versant nord du mont Duflern-Alp, à 
une altitude de 1800 jusqu’à 2 300 où 2400 mètres, à l’est 
du village et à 2 où 3 kilomètres avant d’y entrer. On ar- 
rive à la seconde en Suivant la rive gauche du même 
torrent, jusqu'a Sa source. Celle forêt occupe le versant 
nord également d'une autre montagne, le Riffelberg. 

Je ne ferai pas iei la description des mœurs et habitudes 
du Nucifraga gutiala, bieñ qué les auteurs francais aient 
peu écrit sur ce sujet. Un naturaliste allemand, Brehm, au 
contraire; me laisserait peut-être peu à ajouter. Mon but 
est de signaler plutôt les contrées où l'ornithologiste sera 
certain de le trouver; de faire la peinture de son caractère 
et de raconter ses actes et gestes pour en déduire des con - 
séquences qui rempliront la première page dé mon récit. 
Cela fait, j’ajouterai quelques lignes qui complèteront nos 
connaissances sur le mode et l'époque de sa reproduction. 
Je terminerai par la description anatomique et l’analyse 
des fonctions d’un organe singulier, à nul autre oiseau 
concédé par là natüre. 

L'on a dit que le Casse-noix se rencontrait aux environs 
des glaciers. Il convient mieux de dire qu’il se rencontre à 
une altitude de 1800 jusqu'# 2400-mètres, là où existent 
des forêts de cimbras. Ces conifères occupent la plus haute 
région des forêts alpines: Au delà sont les pâturages, puis 
la roche, les neiges et les glaces éternelles. C’ést donc aux 
derniers étages de la végétation ligneuse qu'il faut les 
chercher ; c'est dans les sites les plus sauvages, les plus 
obseurs, froids, sujets aux brouillards ei aux neiges. C’est 
: là que’croît le Pinus cimbra, que font reconnaître toutes 
ses imperfections. C'est en effet le moins élevé, le moins 
gracieux, le plus difforme, quelquéfois, de la famille des 
conifères. Disséminé cà et là ou jeté par bouquets. de di: 
stance en distance, il est encore mélangé aux mélèzes ét 
aux pins de montagne, dans les étages inférieurs: il en 
est abandonné dans les étages supérieurs. Tantôt dénu- 
dées, tantôt condensées, ses branches sont parfois brisées 
par le faix des neiges congelées. 

-Les forêts de cimbräs ne sont pas communes. Dans l’'Eu- 
rope centrale, celles qui méritent une mention sont celles 

ui occupent la haute vallée de l'Inn, en Allémagne, celle 
de Lanslebourg én Maurienne, dans la Savoie, celles de 
Zermatt el de .lEngadine, en Suisse: De là, il faut se 
porter en Suède et en Laponie; où-nous retrouvérons le 
|. Casse-noix, légèrement modifié par l'influence des lieux, 
‘|! son plumage étant éclairei par une teinte de rouille. 

! Le Casse-noix est un viseau prévoyant: il à trouvé 


parmi les cimbras un grenier d’abondance, parmi les 
autres conifères, la stérilité, C’est au fruit du cimbra qu'il 
s'adresse; c’est ce fruit qui vaut à la forêt ses prédilec- 
tions. Ce fruit a certainement tous les avantages sur ceux 
des autres espèces de conifères. Ces derniers ne possèdent 
qu’une graine rudimentaire, tandis que le cône du cimbra 
est couvert de véritables amandes comprimées, ayant 
10 millimètres de longueur sur 7 de large. Cette graine 
est riche en substance féculente, nutritive, d’une saveur 
agréable, elle est très comestible. Graine ou fruit se ré- 
pandent-ils sur le sol, la graine résiste pendant deux ou 
trois ans à l’action des agents destructeurs, ne germe 
même que deux ans après sa chute en raison de la dureté 
de sa coque, et, pendant tout ce temps, elle offre une res- 
source alimentaire à notre oiseau. D'autre part, lés cônes 
restent adhérents aux arbres pendant l'hiver, au moins de 
la première année, ét lui fournissent une prôvision à l'abri 
des neiges. 

L'ornithologiste voit maintenant 6ù il doit aller chercher 
le Casse-noix. 

Le hasard m'a fait découvrir à Zérmatt le premier gite 
que j'aie vu jamais. Il est vrai que, en 1876, j'avais tra- 
versé, en Engadine, des forêts de cimbras où j'eusse dû 
faire une aussi bonne rencontre : mais tout était désert. 
Les cimbras, au feuillage flétri et couleur dé rouille, ne 
présentäient que l'aspect de la mort et la fructification 
avait fait défaut. C'est qu’une maladie, appelée rond avait 
ravagé la forêt. Un champignon parasite, de la famille 
des discoômycètes, le Rnisina undulata où Helvella acau- 
lis, avait été la cause dé ce fléau, et tous les Casse-noix 
avaient émigré. La nature était en deuil. A Zermatt, au 
contraire, cette même nature alpestre était animée et rés- 
plendissantie, quand j je m’y présentai. 

C'était le 29 août 1880. Ce jour-là mon excursion avait 
pour objectif le sommet du Hœrnli, au sud-ouest dé Zer: 
malt, à une altitude de 2 892 mètres, et comme intérêt dé 
naluraliste, une herborisation qui, sous la conduite de 
Biner, devait être fructueuse. 

Tandis que nous gravissions la péñte du Riffelberg, uné 
rangée de pins cimbras, difformes, altérés par l’action des 
frimas, se développait sur les limites nord dé notre chez 
min, C'était le prélude de cette grande forêt qui s’étend, 
de là jusqu’au pied du Cervin. 

Arrivés à moins de 2000 mètres d'altitude, assis au 
pied du glacier du Gorner, je contemplais et admirais une 
nature hyperboréénne, quand, de la forèt sortirent quatre 
Cassé-noix, faisant grand bruit de leur voix stridente. Sans 
méfiance, ils vinrent s’abattre, à quelques mètres de nous, 
sur la cime d’un Pinus montana. ls nous regardèrent avec 
un air de curiosité, sautillant de branche en branche, nous 
faisant des révérences réitérées, en mème temps qu'ils se 
battaient les flancs de petits mouvements successifs des 
ailes et qu'ils élevaient et abaïssaient ren la 
queue élalée en éventail. 


PREMIER TRAIT DU CARACTÈRE DE CET OISEAU 


« Curieux, confiant, agité, hochant de la queue, comme 


LE NATURALISTE 


381 


« cerlaines Rubiettes, en accompagnant ces exercices d 
« battements des ailes et de mouvements de la tèle et du 
« corps en forme de révérences. » 

J'avais trouvé un gîte de Casse-noix. 

Au retour de l’ascension, je me séparai de mes compa- 
gnons de route, car j'appartenais à la caravane de la 
Section de Saône-et-Loire du Club aipin français. Le bon 
Joseph Biner, qui ne me quittait pas, me fit traverser la 
forêt, en parlant du pied du Cervin. Après une heure de 
marche dans le silence, la voix bruyante d’une centaine de 
Casse-noïx réunis nous avertit de leur présence. Tous ceux 
de la forêt s'étaient donné rendez-vous et voltigeaient à 
travers le gras des cimbras les plus élevés, dans un 
étroit rayon 

< LE SECOND TRAIT DU CARACTÈRE pu Casse-Noix est donc 
« l'aplitude à vivre en commun, faculté désignée par les 
« naturalistes sous le nom de sociabilité. » 

Aussi, rärément les Casse-noix voyagent isolément si ce 
n'est pout leurs besoins. Ainsi, le matin, ils se divisent 
pour pourvoir aux nécessités du moment. Vers neuf héu- 
res, ils Se recherchent, ils se groupent, ils forment de pe- 
tits déta chements, puis tous s’assemblent pour se livrer à 
des manœuvres, à des exercices, à des jeux plus ou moins 
comiques, dont nous allons être témoins. 

Du fond de là forêt du Riffelberg, les voix forment un 
concert bruyant qui dégénère soudain en un vacarme de 
charivari ; mais toujours sur le même ton etles mêmes 
notes, Chaque voix disant et répétant quatre fois de suite 
la même syllabe exprimée par les lettres k et r prolon- 
géant leur Consonnance ét pouvant se traduire ainsi, krtr. 

Cependant, j'atteins uné clairière et, là, je me trouve en 
face d’un spectacle curieux qui paralyse mon bras de 
chasseur et m'oblige de faire gräce de la vie à l'oiseau que 
je coñvoitais. À 25 mètres de moi, sur la branche la 
plus inférieure et dénudée d'un pin cimbra, repose, im- 
passible, une chouette hulotte femelle. Autour d'elle, à sa 
face, sous ses pieds, sur sa tête, voltige en tourbillonnant 
toute la foulé nucifrage de la forêt. Aucun individu de la 
bande n’ose toucher le rapace nocturne ni du bec, ni de 
l’aile. Tous se reposent alternativement sur les branches 
voisines. Après avoir fait un tour ou deux sur lui-même, 
après avoir hoché de la queue deux ou trois fois, aveir fait 
deux ou trois révérences, chacun prend son vol pour re- 


commencer ce manège ün instant après. L'un de la troupe | 


a même l’audace de s’abattre sur la branche où perche la 
hulotte, à ses pieds, presque au contact de ses pieds. Je 
crus la lutte engagée. Loin de là. Après les hoche-queues 
et lés révérences d'usage, le vaillant champion prend son 
vol et disparaît. Déjà, la troupe, désespérant d’effrayer son 
ennemi, s’est éclaircie. Elle se dispersé peu à peu. Pendant 
cet intervalle, qui dura dix minutes, peut-être, l'oiseau 
des nuits ést resté muet immobile, ses yeux fixés sur mes 
yeux, il semblait n’avoir pas même des oreilles pour ses 

agresseurs dont il dédaignait les provocations. De mon 
| côté, j'étais dans une immobilité extatique, craignant, 
par le moindre mouvement d’abréger la séance. À mes 
côtés, môn er comme les gardes d’Hippolyte, imitait 
mon silence. SRE 


a lutte finit sans CO baE. 

La hulotte, plus inquiète peut être de ma Dréseng qué 
des menaces de ses adversaires, leva le siège. La victoire 
lui restait, Son vol l'emporta sous la feuillée des cimbras. 
Comme si l’eussent contrainte à la fuite, les derniers res- 
tants, lémoins de sa retraite, appelérent avec fracas leurs 
congénères, et la poursuite commenca avéc un redouble- 
ment de tapage. Le bruit s’éloigna dans la forêt. 

J'avais vu et j Fe cenouveau trait du caractère 
de l'oiseau des Alpes 

« Querelleur, mais ‘chérchant querelle pour jouer au- 
« tant peut-être que pour disputer ses domaines à ceux 
« Gont il se défie; brave au combat, maïs sans livrer ba- 
« taille; éfourdi, imprudent dans ses évolutions, car s’il 
« eût livré pareïl assaut à un rapace diurne de la force de 
« la hulotie, oiseau inoffensif, il fut resté sur le champ de 
« bataille. » 

La nuit commencant à nous couvrir de son voile nous 
invita au départ. 


Le lendemain, je revis seul la forèt du fiffelberg, Le 


malheur voulut qu’un épais brouillard la couvrit de son 
linceul de glace. La nature y était morne et silencieuse. 
Pas un Casse-noix. 

Pour le jour suivant, une nouvelle campagne fut décidée 
avec Biner qui me promit les attraits d’un gite abondant 
de Casse-noix, qu'il appelait, suivant l’ expression du pays, 
Zapfen-regen. 11 devait me mettre en présence de la forèt 
du Duftern-Alp, à une altitude supérieure ; il me promet- 
tait d'autres oiseaux des Alpes et un parterre nouveau de 
plantes alpines. 

Au sortir d'un hameau de chalets dispersés à SOS 


des pâturages, commence la forêt. Les cimbras y sont de 


belle venue et couverts de fruits. 

A peine ayions-nous atteint les limites inférieures de 
cette forêt que, sur le gazon, nous surprimes un Casse-noix 
luttant, de toute la force de son bec, contre la résistance 
d'un cône de cimbra, qu’il embrassait de ses doigts. 


Bientôt la forèt retentit des accents peu mélodieux de la. 


multitude de ses semblables. Ils sont nombreux déjà, 200 
et plus, leur nombre s’accroit encore. 
Nous faisons halte, le lieu étant favorable à 


vue profitéra. 


Le premier individu qui se présente sur l’étagé moyen. 


d’un cimbra procède à l’énucléation des amandes d’un cône 
adhérant à sa branche. Comme le précédent, ses ongles 
plantés dans la Substance du fruit, il use des mêmes arti- 


De tous les coins de la forêt, le mème cri se répète. On 


se rapproche, on se réunit. On vole ici, on vole là, on vole 
en tous sens; on se suspend aux rameaux comme les 


mésanges; on s’accroche au tronc des arbres comme des. 


pics. On se donne rendez-vous aux dérniers étages des 
conifères; plus rarement on descend sur les degrés 


| moyens. Aussitôt rapproché on se regarde, on s'honote. 
| de révérences, et de hoche-queues ; puis on sautille, on se. 
quitte et l'on répond à d’autres appels. L'oiseau est donc 
sans cesse en mouvément. Babillard autant que mo- 


l'observa- 
tion. Les cimbras sont FPE à des distances dont la. 


DSi rar 


832 


LE NATURALISTE 


bile, il est inconstant dans le choix de sa compagnie. Si 
quelques voix s'unissent pour crier plus fort et avec en- 
semble, c’est le signal d’un départ général. Toute la 
troupe s'élève au-dessus de la forêt, ou s'y glisse, et tou- 
jours parmi l’épais feuillage des plus hautes branches. 


Pas un n'est resté. Tout devient silencieux, la scène sem- | 


ble terminée, quant tout à coup les acteurs reparaissent 
un à un, ou par petits groupes, sans bruit quelquefois, 
mais babillant le plus fréquemment. 

Sur le flanc de la montagne, des roches nues s’étagent 
en terrasses superposées. Un Casse-noix s’y abat. Il re- 
double ses cris, dix, vingt, cent, deux cents se rangent 
autour de lui. La troupe s’agite. Sautillements, voltiges, 
danses à deux, danses en groupes, danses drolatiques, 
désordonnées, mouvements comiques, perpétuels, tumulte 
général, enfin, rien ne manque à la réjouissance, pas 
même les hoche-queues, les battements d’ailes et les révé- 
rences. Soudain un cri, un cri isolé, comme celui d’un 
chef, un cri plus aigu que les autres, s'élève du milieu de 
la foule, se prolonge dans la région de l'air, et toute la 
peuplade disparaît au-dessus de la forêt, Puis silence 
complet. 

Tout semblait terminé; nous poursuivions notre ascen- 
sion du côté des cimes du Duftern-Alp, oubliant les Casse- 
noix pour ne donner ma pensée qu’à la riche flore de la 
contrée, quand des limites supérieures de la forêt descen- 
dit un tumulte de voix des plus tapageuses. Les Casse- 
noix donnaient la chasse à un chamois que, sans le savoir, 
nous avions troublé dans son repaire. Tels les Casse-noix 
du Riffelberg cherchaient querelle à la hulotte, tels ceux 
du Duftern-Aip poursuivirent avec acharnement le mam- 
mifère qui, plus effrayé que l'oiseau de nuit, serré de près 
par la gent ailée s’empressait de céder le terrain. 

La scène était finie et le rideau levé! 

Je relevai ce dernier trait du caractère de l'oiseau : 
« Agité el remuant, il aime les exercices les plus variés 
« el les jeux les plus singuliers. » 

Durant le dernier des intermèdes du spectacle auquel 
je venais d’assister, le silence prolongé de la forèt me fit 
un instant désespérer du retour des Casse-noix. Je n'avais 
pas encore demandé à cette grande famille le contingent 
du chasseur naturaliste. Il en était temps. Pour faire repa- 
raître la troupe qui ne revenait plus, j'imaginai un stra- 
tagème que m’inspira le caractère querelleur de l'oiseau. 
Au moyen d’une feuille de 7rülicum repens ou chiendent 
placée entre mes lèvres et mise en vibration par un cou- 
rant d'air, j'imitai le cri des chouettes hulotte et chevèche. 
La forêt porta bien loin cette voix factice. Toute la troupe 
des Casse-noix lui répondit. Il s’abattirent autour de moi. 
Je n’eus plus qu’à choisir. Je fis trois victimes et ne leur 
en demandai pas d’autres. 

Pendant cetté chasse d’une durée de quelques minutes 


seulement, Biner qui, chasseur lui-même, n'avait jamais 


provoqué la colère de son zapfen-regen, Biner qui le 
voyait en ce moment furieux, dressant ses plumes et 
s’agitant pour trouver un ennemi qui n'existait pas et le 
méconnaissait dans la personne de son meurtrier, Biner 
riait de toutes ses forces. Pour moi, je constatais un nou- 


| dans les Alpes et à l'étude du caractère du Casse-noix. 


veau fait, c’est que le sapfen-regen ne s'inquiétait nulle- 
ment de la détonation de l’arme à feu. 

Des observations qui précèdent, je conclurai le résumé 
du chapitre que j'ai ouvert à l'examen de la distribution 


Habitant des Alpes, cet oiseau n’y est pas disséminé, 
Son existence est liée à celle du pinus cimbra. Rare où ce 
conifère ne se montre qu’accidentellement parmi les au- 
tres espèces, comme je l'ai observé en quelques lieux, il. 
devient abondant là où le premier a l'avantage du nombre. 
L’ornithologiste devinera sa présence dans une forêt de, 
conifères toutes les fois qu’il découvrira sur le sol un 
cône ovoïde dépouillé de ses graines, soit en partie, soit 
en totalité. 

Le Casse-noix est abondant à Zermatt. IL vit en famille 
et par troupes. D'une nature gaie, vive, remuante, sans 
cesse agilé, criant sans cesse, il se livre à des évolutions 
de diverses natures. Il est querelleur, mais s’il provoque, 
c'est non moins pour se récréer, que pour éloigner ses 
ennemis. Il doit à l'ampleur de ses ailes et de sa queue 
un vol léger, à peine saccadé, et imitant un peu celui du, 
geai glandivore. Ses excursions hors de la forêt se font 
silencieusement. S'il trouve dans les cônes du cimbra un, 
aliment assuré, le plus sûr probablement, pour l'hiver il : 
va dans les lieux découverts à la recherche d’autres sub- fs 
stances desquelles il fait un approvisionnement dans des, 
magasins dont lui seul a le secret. Il affectionne les baies, 
les fruits à noyaux. Dans l'Engadine, on l'appelle Casse: | 
noîselte, parce qu'il y récolte le fruit du noisetier et qu'il: 
sait en lirer un bon parti, Si celui de Zermatt descend l’al, 
titude, s’il suit le cours de la Visp, il trouve, entre Saint: | 
Nicolas et Stalden, à l'altitude de 900 à 1.000 mètres, de 
beaux noyers et beaucoup de noix à casser. 


: (4 suivre.) 


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ÉPIDÉMIE SUR LES GARDONS 


(LENCISCUS IDUS BL.) 


DE PIÈCES D'EAUX VIVES DES ENVIRONS DU MANS 


CAUSÉE PAR UNE ALGUE PARASITE ; L'ACHLYA PROLIFERA BL: 


Par M. P. MÉGNIN 


Les physiologistes qui se sont livrés à l’étude du déve: 
loppement des reptiles aquatiques et des poissons dans 
des aquariums de laboratoire connaissent depuis long: 
temps les ravages que fait, sur leurs sujets d'etude, une 
algue parasite nommée Achlya prolifera (Nees). 4 

Carus (1828) a décrit longuement ce végétal aux diverses. Îl 
périodes de son développement de reproduction. Hanover 
(1829) l’a vu se développer sur le Triton punctatus, non. 
seulement sur des plaies ou piqüres faites intentionnelle: ||: 
ment, mais aussi sans lésions préalables sur les pattes,: |} 
en provoquant la chute des phalanges et même de la patte 
entière. Stilling (1841) l’a vu se développer surtout sur des 


SR “| le SRE à 


PRO PARC RRTC  e ENIES AE SC CNEYS UE 


LE NATURALISTE 383 


grenouilles et des salamandres affaiblies, et M. Ch. Robin, 
dans les mêmes conditions, sur les pattes et le corps des 
Tritons ; l’Achlya tombait avec l’'épiderme de ces batra- 
ciens malades, qui mouraient au bout de deux ou trois 
jours, quand on ne détachait pas la moisissure, 

Sur des poissons, on a observé depuis longtemps le 
développement des végétations parasites, mais aucune n’a 
été déterminée et elles ont été confondues sous les épi- 
thètes de mousses et de conferves ; ainsi il y a plus d’un 
siècle qu’on a signalé des productions semblables à des 
mousses sur la tête et le dos des vieilles carpes de Fon- 
tainebleau. 

Bonnet (1842) a observé une conferve sur des cyprins 
dorés qu'il décrit et figure, mais sans indiquer le classe- 
ment botanique ni le nom. 

Coste et M. Robin ont vu l’AcAlya prolifera se dévelop- 
per sur des œufs d’épinoche et tuer les embryons qu'ils 
contenaient. 

Enfin C. Vogt a vu le mème parasite végéter sur les 
œufs de Salmonée, et entre autres de la Palée (Corogonus 
palea Cuv) : lorsque les œufs commencent à être attaqués, 
on s'aperçoit, même à l'œil nu, que leur transparence di- 
minue; toute leur surface offre une teinte sale, comme si 
une matière visqueuse y élait déposée; l'embryon est 
alors ordinairement mort ou très malade et les divers 
organes fortement atrophiés. La même moisissure se ren- 
contre aussi sur les jeunes poissons et peut-être aussi 
est-ce la même qui affecte les vieux poissons et les fait 
mourir. Des embryons nés depuis huit jours sont quel- 
quefois atteints subitement ; un jeune vécut ainsi plusieurs 
jours étendu au fond du vase et faisait de violents mou- 
vements quand on le touchait ; la queue était déjà à moitié 


détruite lorsqu'il se forma une tache de moisissure sur le 


péricarde et une autre au-dessus des ÿeux ; l'animal ne 
faisait aucun mouvement, mais, au microscope, on voyait 
battre le cœur : il mourut dix jours après l'apparition de 
la plante. 

Voici la description de l’A chiya oi . que j ‘emprunte 
au travail de M. le professeur Ch. Robin, sur « les végé- 
taux qui croissent sur les animaux GARE, » publié en 
1853, et duquel J ai aussi extrait les Renée ne histo- 
riques qui précèdent. 

Cette algue croît sous forne d’un duvet grisâtre, demi- 
transparent, qui couvre la partie de l'animal attaquée, et 
forme une sorte de gazon chevelu plus ou moins serré. À 
cette période, elle se montre composée de filaments tubu- 
laires, granuleux à l’intérieur, ave: un renflement conique, 
ou en massue à leur extrémité et simples le plus souvent, 
mais quelquefois bifurqués. Quelquefois ils renferment 
des globules ronds, transparents ou granuleux, qui sont 
des sporules. En huit ou dix jours, le végétal atteint une 
longueur de 1 à 3 centimètres qu'il ne dépasse plus. Les 
tiges renflées ont de 0 mill. 5 à O0 mill. 8 au plus, de 
large ; ce sont de vraies sporanges contenant des spores. 
Les tubes äe mycélium, beaucoup plus fins, sont aussi à 
contenu granuleux ou vides. 

Les spores sont tantôt petites et sphériques, tantôt 
grandes, allongées et remplissant le diamètre de la tige ; 


elles sont aussi tantôt transparentes, tantôt remplies de 
granulations qui les rendent obscures. On rencontre quel- 
quefois de grandes cellules claires qui en renferment une 
autre plus petite, granuleuse et collée à leur paroi. Enfin, 
les granules sont quelquefois accumulées dans certains 
points, de manière à former des masses sphériques, 
ovoïdes, allongées, étranglées, ou limitant des espaces 
plus clairs de diverses figures. 

Comme je l'ai dit, l’'Achlya proiifera n'avait encore été 
étudiée que dans les laboratoires de physiologie, et ses 
dégâts constatés seulement sur des sujets élevés et con- 
servés dans des aquariums. 

Deux confreres de province, MM. Humbert et Le Cornué, 
qui exercent au Mans, viennent de me mettre à même de 
voir les effets de ce terrible parasite sur une espèce de 
poisson, vivant dans d'immenses pièces d’eau alimentées 
par une même source, en compagnie de carpes, de tanches 
et d’anguilles, qui restaient indemnes au milieu de l’épi- 
démie qui ravageait les gardons. MM. Humbert et Le 
Cornué ont réclamé ma collaboration et m'ont envoyé de 
nombreux sujets pour étudier l'affection. Voici les symp- 
tômes et les lésions présentés par les poissons malades. 

La natation devient difficile, pénible même, au point 
que le poisson se laisse prendre au carrelet sans chercher 
à fuir, Vu dans l’eau, il a perdu sa couleur normale et 
blanchâtre ; de plus, on remarque autour des yeux et sur 
la tête une production floconneuse d’aspect gélatineux, 
qui fait distinguer de suite le gardon fortement atteint. 
Une fois le poisson retiré de l’eau, cette production géla- 
tineuse s’affaisse, et si à l’aide des doigts, on enlève cette 
matière visqueuse, on voit les écailles se détacher facile- 
ment et l'œil complètemént désorganisé : la cornée est 
terne et dépolie; des taches sanguines, roussâtres, 
existent sur l'iris; les différentes parties qui constituent 
l'œil n'ont plus aucune adhérence entre elles, et l'organe 
est comme rongé. Ces caractères ne sont pas dus à la mort 
ni à un commencement de décomposition, car ils se 
constatent sur les poissons malades et encore en vie. 
L'intestin est vide d'aliments et le corps est exsangue. 

L'étude microscopique de la production gélatineuse qui 
envahit les yeux et les désorganise montre tous les carac- 
tères de l’algue décrite par M. Robin : c’est bien l'Ack/ya 
prolifera avec tous ses caractères. 

On comprend maintenant le mécanisme de la mort des 
poissons attaqués par ce parasite : aveuglés, ils ne peuvent 
plus pourvoir à leur subsistance et meurent anémiques. 
Il y a peut-être aussi des lésions cérébrales par suite de 
l’'envahissement du fond de l'orbite par le parasite. 

Le curage complet des pièces d’eau où sévit l'épidémie, — 
curage qui n’a pas eu lieu depuis quarante ans, — et le. 
renouvellement complet de l’eau sont les moyens que 
nous avons conseillés et que nous croyons seuls capables 
d'arrêter le mal. 


A A ARE A me a 2 € 


LE NATURALISTE 


BIBLIOGRAPHIE 


Catalogue des lépidoptères du département de l'Aube par 
Camille JourDHEUILLE, Membre de la Sociélé acadé- 
mique de l'Aube et de la Société entomologique suisse. 


Sous ce titre M. Jourdheuille vient de publier une nou- 
velle faune locale qui trouvera place dans les bibliothèques 
des naturalistes qui s'intéressent à la géographie entomo- 
logique, à côté des catalogues de MM. Constant, Millière, 


‘Maurice Sand et de Peyerimoff. A l’exemple de ces derniers, 


l’auteur, qui a suivi la méthode de Staudinger, ne s’est pas 
borné à une sèche nomenclature, il a donné, toutes les fois 
qu'il l’a pu, l'indication des mœurs des chenilles, surtout 
pour les Tinéites. Les débutants y trouvent des renseigne- 
ments utiles sur la facon de se procurer certaines espèces, 
les maîtres y lisent avec intérèt la description de plusieur 


‘espèces ou variétés nouvelles. Grâce à l'indication précise 


des localités, les chasseurs parisiens pourront même aller 
chercher des insectes qui ne se rencontrent pas dans les 
environs immédiats de Paris, mais qui se trouvent maïnte- 


nant à leur portée par suite de la création des billets d’al- 


ler êt retour sur les lignes de l’Est. | 
L'auteur a, depuis vingt-cinq ans, exploré une partie peu 


connue du bassin de la Seine, il nous donne aujourd’hui 


le résumé de ses observations apportant ainsi de nouveaux 
‘matériaux pour l'étude de cette région sur laquelle il reste 
encore tant à connaitre. 


sr ET NOUVELLES 


r Mans son numéro du mois d'octobre 1883, dé Naturaliste 


canndion fait ses adieux à ses lecteurs dans un long ar- 


ticle dans lequel il donne une revue de son existence. La 
subvention jusqu'alors accordée au journal à été supprimée 
par les Chambres. Fondé en 1868,le Naturaliste canadien 


‘était arrivé rapidement au premier rang parmi les jour- 
-heaux scientifiques; nous regrettons vivement sa dispari- 
tion. - | 


* 
# * 


Le 6 décembre dernier a été lu à la Société linnéenne de 
Londres, un ouvrage encore inédit de Darwin sur l'in- 


tinct des animaux; il paraît que cet ouvrage est l’un des 
. intéressants de ce célèbre observateur. 


* 
+ * 


Le BE Marshall a adressé à M. Selater une nouvelle 
espèce de Lophophore que le secrétaire de la Société z00- 


logique de Londres propose d'appeler Cruwmbanus, l'oiseau 


venant de Chumba. 


M. Collet, à Sainte-Menehould. — Les fossiles provenant! 


| céder aux amateurs au prix de 10 francs la paire. 


de Dauplim, du Revest et d’Aubenas font partie de l’éo- 
cène supérieur, calcaire d'Aix. | 


OFFRES ET DEMANDES 


M. C. Lombard, à Aubenas, offre en échange P. Aleæa- 
nor, Arge %. procida, Cleanthe, E. scipio, S. ete | 
Ch. pudica, villica, Hyl. quercana, etc., etc. | | 


* 
++ 


M. Emile Deschange, à Longuyon (Meurthe-et-Moselle), 
offre des chrysalides de Pap. Alexanor, Ajax, Turnus, 
Saturnia, Atlas, Mylilta, Isabellæ, Luna, Selene, en: 
échange de chrysalides de Pap. Hospilon, Deil. Celerio, ete. 


D nt mer 
1 DES CGT SE CH SRENO ARTS 


* 
# * 


M. Osmont, rue de l’Oratoire, 26, à Caen, désire entrer 
en relations d'échanges avec des amateurs qui pourraient 
lui procurer des œufs d'oiseaux de mer ou d’échassiers. 


* 
* * 


M. Charles Lebœuf, de Reims, nous informe qu’il va pro- | 


chainement partir pour l’ile de Madère, où il prie ses aob nl 
respondants de lui écrire. 


# 
* + 


Nous venons de recevoir quelques beaux exemplaires 
de Neptuniades polychroa (Zanzibar), que nous pouvons 


* 
* * 


Collection de M. Reiche : Géoryssides, Parnides, Et | 
mides, Hélérocérides,comprenant 115 espèces:et 531exem- 
plaires, prix 125 franes, 

Coccinellides, comprenant 34 genres, 138 espèces el 
1 102 individus. Cette collection a servi à feu Mulsaut pour 
sa monographie, elle est donc typique ; en la rangeant ré- 
cemment, il a été tenu compte des corrections faites au. pa 
talogue de Harold. Prix : 120 francs 


ERRATUM 


Dans l’article bibliographique de M. Maurice Girard sur || 
les Hyménoptères de M. Edmond André, à propos de la | 
nidification des guêpes sociales d'Europe, lire : nids stélo- il 
cyttares (rayons à colonnes) au lieu de phragmocittares 
(rayons à cloisons) mot qui a été répété deux fois Ré im 
garde (puméro du 1* décembre 1 | 


À : } ; LE à 
Le gérant, Émile DEYROLLE. QE 
titi 


©" 4805. — Paris. Imprimerie À. L. Guiuor, 7, rue des Canettes 


om de a Cr CRASH TEE 


LS EPP IE ON EST TS 


6° ms : | 


. N°49 


si ner sr 385 


LE NATURALIST 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVEELES 


Paraissant le 1" et le 15 de chaque mois $ 


(Affranchissement compris) 


+ APRESSER TOUT CE QUI CONCERNE | AB ENT ANNUEL : ÉMILE DEYROLLE 
LA. RÉDACTION. ET L'ADMINISTRATION Payable d'avance en,un mandat-poste à l'ordre du Directeür. DIRÉCTEUR 
| Au bureau du journal Frande ati Aigénib : ::. ..,:... ..,. fr: 
RUE, DE. LA-MONNAIE, 23 | Rex compris dan a ro: à 


” Secrétaire de la Rédaction 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU.Ï% JANVIER-DE CHAQUE ANNÉE . En 


Le Journal : LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire néturèlle: il PR 
L'gtétuitement” toute demande d'échange et de renseignements MTS pi. ve. ses Abonnés. 


ui a Ne DES en te 


a 


"SÉANCE pu 19 NOVEMBRE 1883 | 


es sur le passage des bactéridies charbon- 
neuses! dans de lait des animaux. atteints du charbon. 
— Note de MM.J. Chambrelent et A: Moussous. 


Il a été admis pendant longtemps que lorsqu'une mala- 
die virulente atteint une femelle en lactation, le lait de 
celle-ci ne renfermait pas le micro-organisme de cette 
infection. Diverses expériences ont été faites antérieure- 
ment et malgré la diversité des résultats des expériences, 
certains faits semblent attester le passage de la bactéridie 
dans la secrétion de la glande mammaire. Les auteurs de 
la présente note ont repris les expériences; il résulte des 
résultats obtenus que les bactéridies se trouvent dans le 


HJait dés animaux atteints de fièvre charbonneuse et s'y 


trouvent du vivant de ces animaux, maïs 16 nombre de 
des bactéridies est moins considérable dans le lait que dans 


* 
++ 


Une mine de silex exploilée à l'âge de pierre, au 
Mur-de-Barrez (Aveyron). — Note de M. E. Cartailhac. 


Il ya, dans le voisinage du Mur-de-Barrez, au lieu dit 
Bellevue, un four à chaux exploité par le propriétaire, 
M. H. Griffoul. La pierre est prise à l'endroit même, dans 
le miocène inférieur qui, avec l’éocène, constitue en partie 
la colline, une des dernières digitations d'un contrefort du 
Cantal. De nombreux bancs de silex en rognons et.en pla- 


quettes, de volumes divers et de plusieurs variétés, se 


trouvent intercalés dans ces couches, qui sont de l'étage 
tongrien. Au-dessus, le calcaire devient plus pur et les 


silex bien plus rares: c’est or niveau. de taquitenie. 
L'exploitation dela pierre de chaux a dieu par abatage 
régulier des eouches:; cette coupe verticale montre qu’à la 
limite du tongrien et: dlenl'equitanian ‘et -ab-dessoua, dans 


la première de ces assises ‘À avites très sur- 


baissées où l’on peut à “rn introduire le bras ; : SRLG ren- 
contré dans :ces : vides des ossements. En outre,; leurs 
parois offrent çà et là des-marques. de pic; surpris-de ces 
traces humaines, on supposait l'existence d’une longue 
caverne disparue à la suite d’un. effondrement, Les 
antiques habitants-du-pays-avaient.done découvert, sous 
lhumus, les affleurements des lits de silex-et compris leur 
prolongation en. dedans dela montagne, L'épaisseur des 
terrains qui-les surmontaient-étant trop-considérables 
pour permettre le déblayement, on avait atteint par des 
puits la roche précieuse et rare, indispensable à l’in- 
dustrie. En fait de silex on n’a trouvé dans les déblais des 
puits que des éclats, déchets de fabrication, 


SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1883 


Contribution à la théorie volcanique. — Note de 
Stan. Meunier. 

A la suite des vues fournies sur le phénomène volca - 
nique par dés considérations. de géologie pure, on 
accueillera peut-être une, hypothèse inspirée.par les 
notions de géologie comparée et spécialement par la: doc- 


_ trine de l’évolution sidérale. L'auteur de la note pense que 


le problème de l'alimentation en eau des réservoirs volca- 
niques peut être rattaché à l'exercice: de deux phénomènes 
normaux de la vie planétaire et dont la réalité est géné- 
ralement admise : 1° la pénétration progressive de l’eau 
dans les roches profondes, par suite du refroidissement 


© ee — ee 


= en ee mme, 


386 


LE NATURALISTE 


séculaire du globe; 2°-l’effondrement souterrain de por- 
tions de l'écorce, que la contraction spontanée du noyau 
interne prive de leur appui. Grâce au véhicule solide des 
roches qui la contient, l’eau d’imprégnation des assises 
inférieures, parvient.ainsi brusquement dans les régions 
chaudes, où sa vaporisation et sa dissociation sont immé- 
diates. Le fait, sur lequel M. Faye a récemment insisté, de 
l'épaisseur incomparablement plus grande de l'écorce 
solide sous les océans que sous les continents, place sur 
une même profondeur des régions où les roches sont 
imprégnées d’eau:et d’autres dontla température est celle 
dé l’ébullition où même de la dissociation. Le déplacement 
progressif des océans, par l'effet des bossellements géné- 
raux, doit déterminer des réchauffements de parties pré- 
cédemment atteintes par les infiltrations, et ces parties, 
sans changer de profondeur, deviennent aussi le point de 
départ de dégagement de vapeur. 


et 


SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1883 


Sur l'Adapisorex, nouveau genre de mammijère de 
la faune cernaysienne des environs de Reims.— Note de 
M. V. Lemoine. 


De diverses pièces osseuses recueillies par l’auteur pen- 
dant ces dernières années dans les terrains éocènes infé- 


:rieurs des environs de Reims, un certain nombre appartient 
‘à des mammifères de petite taille, qui paraissent pouvoir | 
être nettement caractérisés par la conformation des maxil-,| 


laires et des dents. Pour ce nouveau genre, lenom de 
Adapisoreæ est proposé. Il y a quatre espèces nouvelles. 
Adazisorex Gaudryi peut être caractérisé par le dévelop- 
pement à la fois en longueur et en hauteur de sa dernière 
prémolaire, qui présente au niveau de son bord, externe 
une série de sept denticules. Adapisoreæ Chevilliontt a les 


{ 
H 


dents plus larges, plus quadrilatères. Adapisorex remen- 


sis est inférieur comme dimensions aux deux espèces 
précédentes ; il a une quatrième prémolaire formée d'un 
denticule antérieur et postérieur. Adapisorex minimus : 
cette dernière espèce, complètement reconstituée, devra 
peut-être former un genre à part. 


* 
LE 


Sur la découverte du genre Equisetum dans le Kimn- 


méridgien de Bellème (Orne). — Note de M. L. Crié. 


Le genre Equiselum, dont les débris sont généralement 
caractéristiques pour les étages qui les renferment, 
n'avaient pas encore été observés en France à un niveau 
aussi élevé des terrains jurassiques. Les fragments d’Equi- 
setum, étudiés par M. L. Crié, constituent trois tronçons 
d’une tige cylindrique comprimée, d’une longueur totale 
de 0",24. On y distingue très nettement des sillons circu- 
laires et transverses qui marquent Pendroit des dia- 
phragmes. Les entre-nœuds, à peu près égaux, ont une 
longueur de 0",24; leurs côtés, plus ou moins égaux, au 
nombre de trente-six à quarante, sont surtout marqué 


dans le voisinage des diaphragmes; il existe encore, indé- 
pendamment des côtés, de larges fossettes, qui s'étendent 
d'un bout à l’autre de l’entre-nœud. L'auteur propose 
pour cette plante le nom de ÆEgquisetum Guillieri. 


*x 
LS 


Sur les schistes amphivoliques à glaucophane de l'Île 
dé Groix. — Note de M. Barrois. 


L'ile de Groix est formée essentiellement de micas- 
chites alternant avec des chloritoschistes, mais, en diffé- 
rents points de l'ile, se trouvent des couches interstra- 
tifiées remarquables par la variété et la multiplicité des 
minéraux qu’on y rencontre. Dans ces couches dominent 
deux variétés d'amphiboles distinctes de la hornblende 
des amphibolites du continent voisin. Elles contiennent, 
en outre, en plus ou moins grande quantité, de l’épidote, 
du rutile, du grenat, du sphène, du fer oxydulé, de la 
chlorite, de la calcite. La principale variété d’amphibole 
est la glaucophane en cristaux bleuâtres, polychroïques. 
Le rutile est la seule inclusion qu'on y remarque avec 
certitude. L’amphibole verte est également très poly- 
chroïque, mais dans d’autres tons. L’épidote, très abon- 
dante, possède les formes et les propriétés optiques habi- 
tuelles à ce minéral. Il est à remarquer cependant qu’elle 
ne paraît épigéniser aucune autre substance, et qu’elle ne 
présente pas le groupement en éventail habituel à l’espèce. 
Le grenat est fendillé comme s’il avait subi de puissantes 
actions mécaniques, et on peut suivre dans la roche la voie 
qu'il a suivie en se mouvant, après la consolidation, au 


milieu des éléments encore plastiques. Les reinules de . 


glaucophane sont coupées par celles de l’épidote, et 
celles-ci par des veinules de quartz. L'ordre de consolida- 
tion peut être indiqué comme il suit : 
fer oxÿdulé, grenat; 2° glaucophane, épidote, mica blane, 
quartz, chlorite, amphibole verte 


Sur les procédés de M. Maudon et de M. Aman-Vigié, 
pour lé traîlement des vignes phylloxérées. — Note de 
M. F. Henneguy. 


M. Henneguy a visité dans le Midi, comme les années 


précédentes, différents vignobles traités. par les insecti- 


cides, sulfocarbonate de potassium et sulfure de carbone, 
ou par la submersion. Dans les environs de Carcassonne, 
quelques vignobles sont traités par un procédé du docteur 
Maudon, et qui consiste dans l’empoisonnement de la sève 
par une solution d’acide phénique, Mais cette année, dans 
les jours du mois d’août, à la suite de ce traitement, les 
ceps, au niveau des taches phylloxérées, élaient dans un 


état de dépérissement manifeste; mais quelques per- . 


sonnes, qui les avaient vus avant le traitement phénolé, 
assurèrent que la végétation était un peu plus vigoureuse 
qu’au commencement de l'été. Les racines de tous les 


_ pieds étaient couverts de phylloxéras vivants. Des insectes 
pris sur des racines traitées et conservéssur des racines, 


RE RE en _ 


1° rutile, sphène, || 


ri 2 


LE NATURALISTE 


dans une.pièce chauffée, continuent de pondre et se com:- 
portent absolument commeles phylloxéras pris sur des ra- 
cines de vignes non traitées. Le traitement de M. Aman- 
Vigié, employé dans les environs de Marseille, consiste à 
injecter dans le sol, au moyen d’un soufflet spécial, un 
mélange de vapeurs de soufre et d'acide sulfureux. Les 
vapeurs d’acide sulfureux ne pénètrent pas profondément 
dans le sol et disparaissent rapidement; elles ne peuvent 
agir que sur les insectes des racines superficielles. Ce- 
pendant le sulfurage, dans ces conditions, peut avoir 
une certaine influence sur l’essaimage en détruisant les 
nymphes qui sont sur le point de se transformer en in- 
sectes ailés, Du reste M. Aman-Vigié ne prétend pas débar- 
rasser complètement la vigne du phyloxéra, mais seule- 
_ ment détruire chaque année assez d'insectes pour per- 
mettre .au végétal de vivre avec ses parasites: 


CLASSIFICATION DES PELTIGÉRÉS 
Par le Dr W. NYLANDER 


a 


Dans la classe des Lichens il n’est pas rare de trouver 


des types qui se ressemblent beaucoup extérieurement 
mais dont l'analyse du thalle révèle une différence essen- 
tielle des éléments de la couche gonidiale, qui chez les 
uns est formée de gonidies ordinaires chez les autres de 
gonimies (grains gonidiaux bleuâtres). Il arrive même de 
rencontrer, par exemple, des touffes largement étalées 
des Sticta punctulaia Nyl. et Sticlina subpunctulataNy1. 


à laciniures encheyètrées de tellement sémpblablés nf iilest. 


ann 


impossible d'y voir aut 
si l’on ne met à nu des parcelles du tissu sous- -cortical, où 
la couleur verte ou jaunâtre indique le 5ticta, la couleur 
bleu foncé le Sfictina, ce qui permet de constater la 
présence des deux types mêlés ensemble et dissimulés 
par une singulière ressemblance extérieure. 

Cette différence anatomique est si importante qu ’on ne 
pourra admettre dans le même groupe des espèces de 
type gonidique et d’autres de type gonimique. 

Parmi les tribus de Lichens, qui offrent ainsi les deux 
types à la fois, sont les Peztigérés. De là la division de 
cette tribu en deux sous-tribus : 

l° Peltidés, à gonidies (ou plus exactement tonidimies) 
vertes. 

2° Peltigérinés, à gonimies bleuâtres. Voy. Nyl. in 
Flora 1882, p. 457 QD) 

Ce sont deux séries parallèles parfaitement distinctes. 
Les Peltidés se reconnaissent facilement et même d'assez 
loin à leur thalle verdissant vivement à l’état humide, 
coloration due à la couche gonidiale composée de petites 

gonidies d’un vert claire appelées gonidimies. 
Aux Peitidés appartiennent les genres : 

1. _1- Nephroma NyL., 


a) “T1 faut y ajouter aux ro le genre Solorina et aux Peltigé- 
rinés le genre Solorinina 


2. Pellidea Ny1. ; 

3. Solorina Ach. 

Les Pelligérinés, qui reproduisent exactement les 
formes et l'aspect des Peltidés, en diffèrent par les goni- 
mies et sont immédiatement reconnaissables à leur thalle 
foncé ou d'un vert sombre à l’état humide. A cette sous- 
tribu se rapportent les genres : 

1. Nephromium Nyl. ; 

2. Pelligera Ny1. ; 

3. Solorinina Nyl. 

Le genre Solorinina (analogue au Solorina parmi les 
Peltidés) est représenté par le S. Sémensis (Hochst., Nyl. 
Syn. I, p. 330), espèce des hautes montagnes d'Abyssinie 
et des Indes orientales, très ressemblant au Solorinæ 
saccata (L.), mais facilement distingué à son caractère 

onimial. 

Le Solorinina crocoides Ny1.:est une autre espèce du 
même genre. C’est le Solorina crocea de la collection 
Hook fil. et Thoms., n°1662 de Himalaya (altit. 12000 pieds), 
vu seulement à l’état stérile. 

Peut-être faut-il. encore rapporter au Solorinina le 
Solorina sorediifera Ny1., 1. c., p. 331 (du cap de Bonne- 
Espérance), dont la fructification est inconnue. 

Il convient de rappeler que les Solorina renferment cà 
et là dans la couche gonidimiale verte des glomérules 
gonimiques bleus appelés Cephalodies endogènes (Voy. le 
mot Céphalodie au Dictionnaire de botanique de M. Bail- 


lon). Ces gonimies naissent nécessairement, comme les 
gonidimiés, à la place qu’elles occupent, car on ne peut 
pas admettre qu 'elles viennent du dehors et traversent 


les tissus tallins, Obéissant : à une aspiration inexplicable 
ou à une attraction mystérieuse qui les conduiraient à cette 
place spéciale. Les Ayphes sont impuissantes à les pous- 
ser el ne s’en soucient pas assurément. Le crochet algo- 
phile de M. Bornet, depuis perfectionné par M. Stahl, ne 
saurait les faire avancer, et, d’ailleurs, les lichénohyphes 
se passent fort bien de ce petit engin innocent. On ne voit 
pas les gonimies ou syngonimies (assemblages de goni- 
mies) arriver ni se diriger vers les places occupées par les 
Céphalodies endogènes, dont il s’agit, et le mécanisme 
nécessaire à cette translation fait absolument défaut, si 
des gonimies disponibles se présentaient ; mais de telles 
identiques n’existent pas en liberté. Elles ne peuvent 
donc pas s’introduire dans les thalles et pénétrer dans la 
couche sous-corticale. 


ZT 


Ramin dper à DU TALISMAN 


M. le Pere A. Milne-Edwards vient de faire à la 
Société de Géographie une conférence du plus haut intérêt 
sur l'exploration du bateau le Talisman dans les 
grandes profondeurs de l'Atlantique. La Commission 
d'étude se composait de M. A. Milne-Edwards, président, 
de MM. Edmond Perrier, Léon Vaillant, le marquis de 
Folins, Marcon, Henri Filhol, Fischer et de deux membres 
adjoints à la Commission, MM. Poirault et Charles 


den 


388 


LE NATURALISTE 


= 


Brongniart. L’année dernière, le bateau mis à la disposi- 
tion des savants était le Travailleur et le golfe de Gas- 
cogne et la Méditerranée avaient été explorés. Sous la 
direction du capitaine Parfait, 
beaucoup donné: on put aussi constater que, jusqu’à 
5 000 mètres detprofondeur,la:vie exislait, mais:une vie 
nouvelle: eniraison: de: la: pression, de l'obscurité, de la 
végétation. Malgré: cela :descêtres -perfectionnés furent 
trouvés. Le: 7ravailleuriétait un ‘bateau qui marchait 
mal et qui ne pouvait pas rester plus-d’unel sernainé loin 
de terre, sans être obligé de regagner: un ‘port pour faire 
du charbon ; on réclamait donc un bateau meilleur mar: 
ne “Res le she pouvant embarqiér une quan- 
t1ie pou Voir garder la pleine mer 
pendantplusieurs semaines: Legouvernement désireux de 
favoriser-<es expéditions annuelles; mit à Ja disposition 
de la Commission um excellent batéau, le Tatisman. Cé 
bateau;»commandé par le:capitaine Parfait, était à hélice et 
à voile, et se conduisait bien avec l’un ou l’autre de’ces 
deux :1noyenss: de locomotion : c'était en un mot ün’bôn 
marcheür;-Le-bateau fut amplement pourvu de tous les 
instruments: nécessaires aux savants: Le cable de la 
dieene : OR PANEe see ee par ‘un fiPd'acier, gros 

its 


et un 


UV ALLLERS 15 


fils d'acier;td'üne: soliditécà toute épréuves IL était enroulé - 


sur une grosse bobine; qui-était mise elle:mème en mou- 
vement parupe:machine ‘à vapeur spéciale. Les filets “ 
la drague avaient 3:mètres d'ouverture et de 5 à 6 mètre 

de longueur ; ces dimensions leur permettaient de paléier 
facilement le fond dela mer: La lumière électrique avait 


élé installée à bord afin de permettre d’une part de tra- - 


vaillera-nuit et: d’autre-part d'étudier sous la mer.la'vie | 
intime-des-poissons ; ce qui put sefaire jusqu’à une profon- 


deur d’environ.35 mètres.M. Léon Vaillant, membre dela 


Commission, a. pris pendant toute-la durée de l'expédition 
un grandnombre de vues photographiques:ll-y avait aussi 
à bord un.appareil important, c'était la machine-à sonder, 


dont la corde-avait. été remplacée par un fild’acier; gros : 


comme. une. corde de piano ; ce fil pouvait supporter; un 

poids ,de 120 kilogrammes.. La : drague. se. trouvait: à 

l'avant; du bateau.et l'appareil de.sondage au milieu. 
L'exploralion qui: vient,.de ;se faire peul:se-diviser en. 


trois parties : on voulait d'abord étudier-la.côte africaine. : 


jusqu’au Sénégal, explorer les iles.du.Cap-Vert, îles CGana-. |. 
ries et. iles Açores,.et pousser les recherches une pau 
parliculière dans,la,.mer des Sargasses. 

En quiit { Rochefort et-en,arrivant sur la; côte d'Es- | 
pagne, le fond se trouve très accidenté ; la -dra ’acero- 
chait fréquemment et rendait les opérations difficiles. Sur la 


côte d’Afrique, au contraire, le fond 1 présente une e régula” 


rité remarquable e 


le Travailleur avait 


accumulés-en nombre considérable au fond des mers ; on 
a calculé que dans une once de sable d’un certain fond de 
mer, il y en avait un million et demi. Leur rôle a une 
importance considérable, leur œuvre est indestructible ; 
‘ils accumulent des assises et constituent des formations 
sédimentaires analogues aux anciennes assises de la craie. 


tombent au fond de la mer et sont complétement recou- 
verts parles coquilles de ces Foraminifères ; plus tard, 
dans un grand nombre d'années, après un cataclysme 
‘quelconque;! ces terrains seront soulevés, les animaux 


de l'avenir. 


Après cent vingt coups de drague environ, on pouvait res 
connaître la hauteur du fond au-dessus duquel on se trou- 
vait, par la simple inspection du conteuu du filet. De 500 à 


ment plats, des genres Macruwru 
Hoplostethus, Pleuronectes, des crevettes du genr 

Pañdale, et d’autres espèces à rosire pointu et long; s 
petits crabes des genres Oxyrhynchus, Porlunus; des 


éponges de grande taille.à squelette siliceux des genres 
“Ashonema, Farrea. De 1000 à 2000 mètres, on trouve 
“aussi un grand nombre de poissons, mais les caractères 


est énorme, leurs couleurs sont térnes, leur chair est 


mucosités. A cette profondeur l'obscurité est complète: 

:@ertains poissons n’ont pas d'yeux, mais sont pourvus 
d’appendices tactiles, placés au-dessus de La tête, qu'ils 
peuvent faire mouvoir en ayant et en arrière ; d’autres, au 
«contraire, ont de très grands yeux, mais ils possèdent au 
dessous de ces yeux de 


yeux, représentant un groupe éteint que l’on rencontre à 
l'époque Jurassique, dans le calcaire de Solenhofen, 


-Homoia, des galathées dont certaines ontles yeux trans- 


rieuresnon moins développées ea longueur; ces dernières 
t. Les mêmes organismes, 


doivent àt 


| que l'on trouve ve dansles régions polaires, ont été rencontrés 


à celte profondeur de 1 000 à 2000 mètres ; les conditions 
d'existence sont peut-être semblables à celles des régions. 
arctiques. Les filets raménaient aussi des éponges sili- 
ceuses, c'est-à-dire couvertes et remplies de bagueties 
d 


ns L 
exactement la profondeur à a un n endroit donné. Toute cett cette 
partie du fond est occupée par des Globigérines, animaux 

. simples : formés 4e:- sareode 


L LA # 


indi frénent, MR VA ce collections. de diquides,: 


sous forme, de vacuoles.. Malgré.leur pelite, taille, les : 
coquilles qui entourent ces, .organismes,sont,solides.et de. 
forme DAME © Ces. êtres sonttrès gs et, “#6 son bi 


af CT 


quand on maniait les éponges, et qui, entrant dans la 


‘Lure en cristal de roche blanc comme la neige. Entre les iles 
Canaries et la côte d'Afrique, on trouve un banc régulier. 


A: méme banc que, l'an dernier, avait été rençontré, à. 


Les ‘animaux morts, poissons, crustacés, mollusques, + 


recouverts séront mis au jour et seront alors les fossiles 


600 mètres, on rencontre beaucoup de poissons, générale- 
S, seras pale 


échinodermesidu genre Calveria, espèce : rare; des’ 


extérieurs changent : leurs dents sont aiguës, leur bouche 


gélatineuse, leur peau est enduite d’une couche épaisse de “0 


qui expliquent le grand développement de ces organes de la 
vue, On voit aussi beaucoup de crustacés (Polycheles) sans . 
d'autres crustacés des genres Scyramathia, Lispognatus, ||. 


formés en épines. Des crevettes énormes, couleur rouge . 
sang, ont des antennes très longues et les pattes anté- 


e silice, qui se cassaient en petits morceaux pointus 


peau, causaient une sensation fort désagréable. Ces 4 
éponges sont fixées dans l4 vase par une éSpèce de cheve- 


-de:2000 à 2300 mètres de profondeur : c’est sur ce même . 


Far 


ee 


_ 


D 


2 


A. 


LE NATURALISTE 


389 


bord du Travailleur, le curieux PR décrit par! 
M. Léon Vaillant, Ewrypharynx pelecano 

Cette année on a trouvé un poisson METTRE inté- 
ressant, le Melanocetus Johnsoni appartenant, au groupe 
de Baudroïes (Lophius) ; il possède, une immense bouche 
et est capable d’avaler une proie beaucoup plus grosse 
que lui. On pourrait se demander où il peut mettre tout ce 
qu’il prend? C’est dans une vaste poche placée à la partie 
inférieure de son Corps ;.on a pris à bord du Talisman un 
exemplaire de ce poisson, qui avait dans sa poche un 


volume de matières alimentaires trois fois gros comme, 


celui de son corps. Au-dessus de la tête on voit un appen- 
dice d’une certaine longueur dont ilse sert pour attirer l’ani- 
mal dont il veut faire sa proie et.voici comment il opère. 
Il vit enfoncé dans la vase et ne laisse passer hors du fond 
que cet appendice, qu’il agite mollement, semblable aux 
mouvements d’un ver:les poissons, les crustacés, AUTSE par 
ce qu’ils croient être une nourriture facile,se à le 
happer, mais ils sont bientôt saisis et mangés. Sur..ce 
même fond de 2000 à 2300 mètres on rencontre un grand 
nombres d’holothuries du genre Beuthodytes, remar- 
quable par les appendices dorsaux. Entre le Sénégal et 
les îles. du Cap-Vert, on trouve 3 200 et 3655 mètres de pro- 
fondeur etla drague ramène nombre d’espèces de, crusta- 
cés, mollusques, etc.,.qui n'avaient été rencontrés nulle 
part ailleurs. 

Aux îles, du Cap-Vert,.le ralisman s'arrête quelques 
jours dans la .baie..de la .Praia à Santiago pour faire à la 
machine certaines réparations que le service de la drague: 
avait beaucoup fatigué. Le sol des îles du. Cap-Vert est de 
formation volcanique : la. végétation est pauvre, les 
rochers sont dénudés. C’est là qu’on trouve le Baobab, 
arbre très curieux, dont on en a.rencontré des exemplaires 
ayant 22 mètres de tour et qui avaient 5 000 ans d'existence. 
Dans les canaux des îles, l'équipage du ,Talisman se livra 
à la pêche dû corail rouge qui est depuis quelques années 
dans ces contrées l’objet d’un commerce actif, ce qui per- 
mit de constater que l'espèce des îles du Cap-Vert était 
semblable à celle qu’on prend dans la Méditerranée, dans 
le voisinage de la Tunisie. 

Les membres de la, Commission dal Eu T'ilot 
Branco qui nourrit une espèce de grand lézard (Macros- 
cincus Coctei) qui ne se rencontre absolument que là. 
Les cartes marines ne donnant aucun renseignement pour 
aborder à l'ilot, on avait donné.à l'équipage du Zalisman 
un pilote qui, disait-on, connaissait fort bièn la passe. 
Lorsqu’ on fut en vue de l'ilot, le fameux pilote, au moment 
où il devait montrer tout le savoir qu’on lui reconnaissait, 
ayoua n'être jamais. allé dans ces parages. Il fallait done 
aller reconnaître Ja. côte en canot et, dans l'impossibilité 
d'aborder directement, on fut obligé de mettre les, pieds 
à l'eau pour pouvoir gagner la terre. Une fois dans l'ilot on 
sé mit en devoir de chasser le lézard, ce qui était le seul 
but de l’excursion. On avait aussi recommandé aux pro- 
fesseurs un nègre très habile, dans. la cha$se de ce.sau- 
rien ; mais au moment de se‘mettre à l'œuvre, on s’aperçut {| 
que le chasseur avait une peur affreuse de cet animal dont. 
il devait, à son que, faire, une san récolte. Heureuse- 


Aisnncen 
x 


: ment que quelques matelots du Talismnn étaient là et en 
peu de temps ils en prirent une-trentaine. On put aussi 
s'emparer de puffins qui se servent pour nids de trous abso- 
lument semblables à ceux des lézards; de là la difficulté 
à reconnaitre sûrement le gite d’un lézard ou le nid d'un püf- 
fin. Mais par l'expérience on. arriva rapidement à connaitre 
un moyen pratique pour savoir quel était l’habilant de 
l'un ou l'autre de ces trous et voici ce moyen. : en plon-; 


doigt pincé, c'était un oiseau; sinon, c'était un lézard. 
Des plantes de la famille des Asclépiadées, fournissent 
une nourriture suffisante à ces sauriens, Dans les canaux 
voisins de l’ilot, on jette la drague eten un seul coup de filet 
on put recueillir environ 1 000 poissons appartenant pour la 
plupart au genre Melanocephalus, plus de 1000 pandales, 
500 crevettes d'espèce nouvelle à pattes très longues. | 

En arrivant dans la mer des Sargasses, on n’a trouvé 
que des paquets de sargasses disposés par lignes, orien- 
tées dans la direction des vents et des courants, mais 
jamais en grande quantité, Nulle part.on a rencontré. de 
ces prairies flottantes dont parlent les anciens naviga- 
teurs. Ils sont de couleur jaunàtre-et-ils servent d’habita- 
tion à de petits poissons, crustacés, mollusques, qui font 
leur nid dans ces fucus et qui les laissent ensuite aller au 
gré des flots. Les animaux ont les mèmes couleurs que les 


de la plante; cette propriété qu’ent les animaux d'em- 
prunter leur couleur au milieu dans lequel ils vivent a 
pris le nom de mimétisme. À partir des îles du Cap-Vert 


Je fond se creuseet atteint 6 267 mètres de profondeur; Les - 
cartes marines de la mer des Sargasses. ne concordent plus . 


avec les observations faites à bord du Talisman; de. 
grandes différences dans les nombres exprimant les-pro- 
fondeurs ont été constatées. Le lit de cette mer est:inté- 
ressanti en ce qu’il comprend une chaîne sous-marine 
essentiellement volcanique dont. Madère, les Canaries et 
les Acores seraient.les points culminants 
La drague à chaque coup remontait des morceaux de 


assez pauvre ; on y rencontre quelques rares poissons, des 
crustacés tels Pagures, des crevettes du genre Nemalocar- 
cinus,quelques mollusques des genres Fusus,Pleurstoma 
Leda. Le Talisman a relàché un instant à Faya et à Saint- 


. d'eau bouillante. 

La traversée des Acores en France fut. Lrèe ne. ce 
qui permit de faire de nouvelles observations. Dans les 
fonds de 4.000 et 5 000 mètres laivie abondeet iles poissons, 


place suffisante pour les intestins, ceux-ci sont répandus 


sargasses, au point qu’il ést ditficile de distinguer l'afifmal 


_ 


geant la main dans un trou quelconque, si on se sentait le .. 


ou 


lave des bombes volcaniques. La faune sous-marine. est : 


Michel des Acores ; on descendit dans les anciens cratères,: +! 
on parcourut la vallée.de Tennas, qui,est bordée à droite, |} 
et à gauche d'espèces de AORFANX SORFASARENES torrents … 


tels que Macrurus, Scopelus, les crustacés, tels que Pagu- : 
rus, Galathea, les mollusques, sont bien représentés. Ona… 
rencontré entre autres un crustacé pourvu d’un très-petit. 
corps, de grandes pattes et d'une trompe. assez longue, . .{|.. 
indiquant que eet animal doit être relativement,vorace; : .|}. 
mais comme le corps proprement dit n’offrirait: pas: une. : 


dans les pates du crustacé. On a pu dans cette même. - 


| ——ÿ4 


LC 


| 


390 . 


LE NATURALISTE 


partie des holothuries les unes avec des appendices plus ou 
moins grands, d’autres de couleur violette à queue longue 
et pouvant atteindre jusqu’à 65 centimètres de longueur. 
On ramena aussi dans les filets de la ponce et des cailloux 
polis et striés par les glaciers. La présence de ces cailloux 
est due probablement à l’action des glaces flottantes qui, 
à l'époque quaternaire, s’avancçaient plus loin vers le sud 
que de nos jours et qui, en venant fondre en cette partie 
de l'Océan, laissaient tomber au fond de la mer les cailloux 
arrachés au lit des glaciers. Enfin le Tatisman rentra 
à Rochefort, les bocaux pleins, n'ayant plus d'alcool à 
bord. On travaille activement au classement de toutes 
ces richesses et dans quelques temps il sera permis d’ad- 
mirer ces merveilles. 

La Commission de ces hommes éclairés, sous la haute et 
savante direction de M. le professeur A. Milne-Edwards, 
vient encore d'enrichir la science, pour laquelle ils ont 
déjà tant fait, de nouvelles et curieuses découvertes. 


2 CUNE PAGE JNÉDITE DE L'HISTOIRE 
DU CASSE-NOIX VULGATRE, NUCIFRAGA CARYOCATACTES. 
(Suite et fin. ) 


… Co 


L'œuf du Casse-noix est rare dans le commerce. Il faut 
parcourir l’Engadine, il faut séjourner à Zermatt pour en 
apprendre le motif, Le voici : 

Schüt, Brehm et d’autres naturalistes ont écrit que cet 
oiseau nichaït à la fin de mars. Cela est vrai pour les con- 
trées boréales, surlout Suède et Laponie; mais dans les 
Alpes suisses, le Casse-noïx se reproduit dès le mois de 
janvier ; ce qui n'implique pas une contradiction au récit 
des auteurs, car, dans les régions du nord, les rigueurs 
du froid se prolongent davantage et le besoïn de la répro- 
duction doit être plus tardif. Il n’en résulte pas également 
que l’époque de janvier soit une règle absolue : des acci- 
dents, la multiplicité des couvées, peuvent bien en ac- 
corder quelques-unes aux époques ultérieures. De plus, 
si l'hiver est rigoureux, tardif, la reproduction peut être 
ajournée au mois d'avril. L'hiver de 1882-83 en sera un 
exemple. Jai recu de Biner, le 18 mars de cette année, 
trois Casse-noix, dont un mâle et deux femelles, tués dans 
la vallée. IIs ne portent aucune indice d’incubation et les 
organes génitaux ne présentent pas même un commence- 
ment de développement. Or, Biner m’apprend que l'hiver 
est des plus rigoureux, des plus prolongés. La neige rend 
la forêt inaccessible. 

Quoi qu'il en soit, la reproduction du Casse-noix est pré- 
coce : elle a lieu avant la terminaison des froids générale- 
ment. Ce phénomène est dû sans doute au développement 
de l'excitabilité nerveuse, à l'influence des habitudes so- 
ciales et à une résistance inusitée aux influences de la 


on. I 
L'oiseau construit son nid sur les touffes de cimbra. La 
neige l'enveloppe souvent et peut le dissimuler. La rigueur 


de la température ne permettant pas d'interruption dans 
l’'incubation, mâle et femelle couvent. Leur robe longue et 
fourrée leur donne la faculté de concentrer sur les œufs 
une grande somme de chaleur. 

Le Casse-noix niche donc généralement à cette époque 
de désolation, où un ou plusieurs mètres de neige cou- 
vrent les routes et les précipices de la forêt. La neige con- 
stitue un danger pour le dénicheur et la cause réelle de 
rareté de l’œuf dans le commerce. 

J'ai recu beaucoup de Casse-noix de mon guide Biner, 
mais des œufs jamais. La rigueur et la prolongation de 
l'hiver présent auront pour effet sans doute d’ajourner la 
reproduction du Casse-noix au mois d'avril. La fonte des 
neiges survenant alors permettra d’arriver jusqu’au nid, 
et nous aurons l’œuf cette année 

Les individus que j'ai CADIONES à Zermatt me fournirent 
la première occasion de voir et d'étudier un point de leur 
organisation des plus curieux, je veux dire une poche oc- 


cupant la région gutturale et située sous la langue. Elle 1 É 


sert de récipient à l'oiseau pour apporter ses approvision- 
nements et les déposer dans ses magasins. C’est le matin 
que l'oiseau la met à contribution pour faire sa récolte. Le 
reste du jour il ne quitte plus la forêt; là poche ne jfonc- 
tionne plus etne saurait frapper l’ attention. 

Déjà le 2 mai 1853 une communication intéressante à ce 
sujet avait été adressée par M. Sinéty à l’Académie des 
sciences de Paris ; mais iln’y est question ni de la structure 


_anatomique,"fi du mécanisme des fonctions de cet organe. 


Cette communication déjà citée par Brehm est mentionnée 
aussi dans l’admirable traité d'anatomie et RAD) D 
comparées de M. Héñhri Milne-Edwards. 

Sous le bec de mes deux sujets se développait une tu- 


 meur globuleuse qui, chez l’un d’eux, descendait jusqu’à 


moitié de la longueur du cou. Le bec ouvert, je découvris 
Sous la langue une poche dilatable et rétractile. Chez celui. 
ci, elle contenait dix-sept amandes de cimbra ; chez celui-. 
là, huit noyaux oblongs, da volume d’un noyau de cerise, 
et enveloppés d’un débris de pulpe noire. Plus tard, la dis- 
section de cet organe m'en fit connaître la structure et le 
mécanisme. Voici le résultat de mes recherches. 

Le Sac guttural du Casse-noïx n’est pas constamment dé- 
veloppé. Lorsque nul besoin n’en réclame l’emploi, il se 
plie sur lui-même, entraîné par la contraction musculaire 
et la retractilité de ses éléments fibreux et se place dans 
l'interstice formé par l’écartement des branches du maxil- 
laire inférieur. Là, il disparait, soit au dehors, soit dans la 
bouche, nulle trace de son existence n'est visible. C’est 
pourquoi, il a pendant longtemps échappé à l'observation 
des naturalistes. Dans ces conditions, sous la langue et 
dans l’espace intermandibulaire, la muqueuse buccale est 
lâche, ample, plissée, extensible. La peau, qui couvre cette . 
région aussi bien que les parties sous-jacentes du cou, 


possède elle-même une certaine ampleur et beaucoup d'ex- || 


tensibilité, t'a 
Entre une doute musculaire et le tégument extérieur, 
d’une part, entre la muqueuse sublinguale ét le muscle 
génioglosse, qu’elle recouvre, d’autre part, existe une 
membrane fibreuse, mince, demi-transparente quand elle 


entité ds EE NE Eee DT Es fu ei 2. of ls M PL Ut à "ar 


LE NATURALISTE 391 


est tendue, mais résistante, très élastique et fort.extensi- 
ble. C’est la trame, 'c’est la charpente du sac guttural. Cette 
membrane adhère à la paroi antérieure du larynx et à la 
peau au moyen d’un tissu cellulaire très lâche qui en fa- 
cilite le glissement. 

La langue est longue, mince, composée d’une partie 
fibreuse, bifide et qui se termine inférieurement à moi- 
tié longueur, de chaque côté, par deux petits appendices 
triangulaires qui lui donnent la forme d’un fer de lance. 
La deuxième partie est musculaire, plus large que la pre- 
mière et oppose, en sé soulevant jusqu’à la voûte palaline 
un obstacle au passage des corps étrangers dans le pha- 
rynx. 

Lorsque le sac guttural prend son développement, qui 
peut atteindre ou dépasser celui de la tête de l'oiseau, il 
devient ovoïdeet descend au devant de la trachée. Ce dé- 
veloppement n’a jamais lieu que lorsque le sac recoit les 
substances alimentaires. La première cause de sa formation 
est l'introduction du butin. Cette action est due à la pres- 
sion du bec sur l’objet introduit. La langue est tirée en 
arrière et en bas. Puis elle se relève vers le palais, ferme 
l'orifice du larynx et protège l’ouverture du pharynx. Elle 
oblige ainsi le corps étranger à glisser dans le sac guttu- 
ral, dont l'ouverture commence à se creuser sous . sa base. 
Ce travail exige la coopération des muscles de la langue 
et de l'appareil hyoïdien: En voici le mécanisme. 

Tandis que les muscles serpi-hyoïdiens et stylo-hyoïdiens 
commencent le mouvement de la langue en. arrière, les 
muscles hypoglosses droits, sterno-hyoïdiens ettrachélo- 
hyoïdiens provoquent son mouvement d'abaissément et, 
par conséquent, celui de l’hyoïde et du sac. 

Vient ensuite l’action plus puissante d'u 
seur et abaisseur du sac. Ce muscle réprésente le mylo- 
hyoïdien des vertébrés. Il s’insère à l'angle du maxillaire 
inférieur ; mais tandis que chez les vertébrés il va se fixer 
‘à l'hyoïde, chez les oiseaux, il s'étend au-devant du larynx, 
en contact avec les muscles du larynx, pourrejoindre, sur 
la ligne médiane son homologue du côté opposé. Chez le 
Casse-noix donc, partant du maxillaire, il épanouit ses 
fibres minces sur la face antérieure du sac membraneux et 
non plus surcelle du larynx. Bientôtil se divise en faisceaux 
rubanés, obliques en haut, plus ou moins les uns que les 
autres, et, sur la ligne médiane, elles s’unissent au muscle 
congénère du côté opposé. En sorte que,parses contractions 
le muscle mylo-hyoïdien s’abaisse et cencourt au dévelop- 
pement de la poche membraneuse. Le butin se glisse dans 
le vide, s'y presse, s’y. condense, Sous l'influence de la 
pression du. bec et l’action musculaire. 

Quand, par.sa volonté, l'oiseau veut projeter au dehors 
son approvisionnement, il met en.action un autre Sys- 
tème musculaire qui opère dans un sens opposé au 

premier, lequel suspend ses fonctions. Le. mécanisme 

de cette opération n’est pas moins curieux que le pré- 
cédent. v 

La langue commence son mouvement d’ascension. Ce 


ss premier temps de l'opération est propre à tous les oi- 


seaux, Il est dû à l’action d’un muscle appelé par Vicq 


_ d'Azyr muscle conique de, l’'hyoïde, et par Duvernoy 


Fr ET ESP 
AMIS. LR 


ET 


da. muscle Len- 


muscle mylo-cératoidien. Ce muscle est triangulaire; sa 

base est e n rapport avec le fond du sac et la trachée, fl 

s’insère à la partie moyenne de la face interne du maxil- 

laire inférieur, descend en longeant celui-ci, passe sous le 

mylo-hyoïdien; puis, il s’élargit pour envoyer des inser- 
sions à la grande cornée de l’hyoïde, d’autres à la trachée. 
Des faisceaux essentiels contournent le fond du sac et, 
sur la ligne médiane, s'unissent au muscle congénère de 
l’autre côté. 

Prenant son point d'appui sur le maxillaire, le conique 
de l'hyoïde soulève l'appareil hyoïdien, rapproche le 
larynx du palais, projette le langue en avant et remonte 
le fond du sac. 

D'autre part, sous l'influence des hypoglosses transver- 
ses, la langue atteint la voûte palatine. Tout à la fois, un 
muscle rubané, qu'on pourrait appeler #ylo-kustoïdien, 
remonte également le sac. Ce muscle s’insère à la face 
interne et sur le tiers antérieur de chaque branche de la 
mâchoire inférieure, dans l'angle formé par la réunion 
des maxillaires. Il couvre de petits faisceaux la partie 
antérieure et supérieure du sac membraneux, et la con- 
traction apporte le fond du sac jusque dans cet interstice 
du maxillaire, en achevant le vide de la cavité de celui-ci. 

Ce muscle est propre au Casse-noix. N'ayant pas de sac 
guttural à remonter, à plier sous la mâchoire inférieure 
des autres oiséaux, ni des mamnifères, il n’a pas de rai- 
son d’être ni chez les premiers, ni chez le: derniers. 

La nature prévoyante a donc mis à la disposition de cet 
oiseau un sac qui se développe dès que l'urgence en com- 
mande l'emploi. Aussitôt qu'il devient inulile, au con- 
traire, il se replie sur lui-même et disparaît pour ne cau- 
ser ni excédent de poids, ni obstacle aux mouvements. 


, Cette organisation est très singuliere, et la Science 


demandait à la connaître. 
D' MonTessus, 


| LÉPIDOPTÈRES NOUVEAUX D'ALGÉRIE 


Catocala Puerpera, Giorna variété Rosea, Austaut. 


De toutes les Catocala,la Puerpera(Pellex Hubner) est 
une des plus répandues. Elle habite non seulement tout 
le midi de l’Europe en général, mais elle s'étend encore en 
Asie-Mineure, en Syrie et jusqu'en Sibérie, sans éprouver 
de variations bien notables sous des climats si différents. 
La seule variété observée jusqu’à présent est celle qui a 
été désignée sous le nom d'Orientalis par M. Staudinger 
laquelle offre dans son ensemble un faciès rembruni. J'ai 


reçu récemment du Maroc une forme remarquable de la 


même espèce et qui est à peu près l'opposé de la variété 
Orientalis précitée. Cette race algérienne diffère à pre- 
mière vue de nos Puerpera du centre et du midi de la 
France par une taille un peu plus grande et par une teinte 
rosée qui envahit les ailes supérieures et le thorax. Les 
ailes inférieures sont aussi d'un ion plus chaud; la bande 
médiane noire est moins épaisse, sa courbure est moins 


À 


LE NATURALISTE 


accentuée, surtout vers le bord anal, enfin la tache rouge 
qui.oceupe l'angle externe est plus réduite que chez les 
Puerpera et.divisée en deux parties par une dent noire que 
projette la bande marginale. 
Le revers des ailes inférieures, présente les mêmes ca- 
ractères que le dessus; quant aux ailes supérieures, la 
tache apicale. blanche est très réduite, et, la; bande trans- 
 …verse.qui coupe, sous. la. forme d’un arc, ces mêmes ailes 
vers leur extrémité, a ses deux bords parallèles tandis que 
chez Puerpera le bord interne de cette bande fait une sail- 
.lie-dirigée vers la base, Cette forme Rosea est fondée sur 
cinq exemplaires obtenus,ex larva.Je n’en connais pas la 
.chenille.de visu, mais j'ai tout lieu de crotre; d’après les in- 
 dications qui m’ontété fourries à son sujet, qu ‘elle diffère 


; | .de,sa.congénère Puerpera. J’avais pensé d’abord,en m'’ap- 
:. puyant-sur cette différence, que cette race nouvelle devait 


…. conslituer une espèce à part; mais notre savant collègue 

. M. Staudinger, à qui À ’ai soumis un exemplaire de la va- 
riété dont il s’agit, n’a pu y reconnaître qu'une race géo- 
graphique de Puerpera.J'adopteimoi- -même cette opinion, 
ui me paraît devoir être définitive. 


. Brachysoma Codeti (Austaut. Le Naturaliste n° 36 du 
15. septembre 1880. — Oberthur. Æfudes. d'Entomologie 
6° livraisons pl. XI, fig. 11, p. 72). 


En publiant cette espèce dans la revue précitée, je me 
suis trompé sur la nature du sexe du spécimen que 
j'avais sous les yeux. Cet exemplaire n’est pas un mäle, 
mais une femelle bien caractérisée, ainsi que j'ai pu le re- 
connaître depuis en étudiant de nouveau ce papillon qui 
fait partie de ma collection. Ce fait me paraît avoir une 
grande HApOrtEnce, au point de vue de la validité du genre 
nouveau que j'ai créé, puisque l'existence d’ailes bien dé- 

_ veloppées chez mon Brachysoma différencie suffisamment 
ce groupe de-celui des Chondrostega de Lederer, auxquels 
M. Charles d’Oberthur a rapporté ma nouvelle coupe géné- 
rique. Cet auteur a du reste figuré un mâle véritable, très 
reconnaissable à la forme caractéristique de l’abdomen 
conique et tellement court qu ’il n’atteint pas le volume 


| oi du {horax. Cette particularité qui a servi de motif au choix 


pe du terme Brachysoma s'explique très aisément en admet- 
tant que ma femelle s'était vidée par la ponte et que 
l’exiguité du corps est le résultat de la dessication. J'ajoute 
POUr. terminer, et comme complément aux caractères 
génériques que j'ai indiqués précédemment, que la fe- 
melle du Brachysoma a les ailes plus arrondies à l’apex 
et les inférieures plus allongées dans le sens du bord 
“externe ; c'est ce qui résulte de la comparaison de la 

figure. de M. Oberthur avec mon exemplaire. 
AUSTAUT. 


» 
sé 


us 


_ les plus délaissés. Regretté de tous ceux qui l’ont connt, | 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


Le bureau de la Société FC de France. pour | 
l’année 1884 est ainsi constitué 

Président, M. Lefebvre; 

Vice-Président, M. Ragonot; 

Secrétaire, M. Desmarest ; 

1°" Secrétaire adjoint, M. Bedel ; 

2° Secrétaire adjoint, M. Clément ; 

Trésorier, M. Buquet; 2 

Archiviste, M. Léveillé ; 

Archiviste adjoint, M. Bourgeois ; 

HE 

Le catalogue des Fi du département ee 
l'Aube par M. Camille Jourdheuille, dont le compte rendu 
a été fait dans le précédent numéro, se trouve au bros 
du Journal, au prix de 6 francs. 

* 
* * 

On annonce la mort d’un naturaliste distingué, M. Jules 4 
Roy. Depuis quarante ans il était conservateurdu Musée de | | 
Troyes qu'il avait créé; il avait su répandre, dans tout son | 
département, le goût des sciences naturelles. Personnel 
ment il avait étudié avec succès les oiseaux et les pe 
mammifères, puis les sciences préhistoriques. Depuis pile 
sieurs années, il avait recueilli, et surtout faitrecueillir, les, 
éléments les plus intéressants sur les ordres d'insectes || 


sa mort est une perte considérable pour la science. 


OFFRES ET REMANDES, 


| 
| 
| 


M. Malherbe, percepteur à Angers, bouleyard du Roi. 
René, 21, désire entrer en relations d'échange avec des M : 
léoptéristes. 


AUS 
tal 
de | 


M. Er. Lelièvre, à Amboise (Indre-et- Loire), demande | 


* 


les lépidoptères suivants : Maturna, Cynthia, Dictynn | 
Pales, Amathusia, Daphne, Ino, Hecate, Niobe, 
culi, en échange de Rhopalocères et d'Hétérocères 2 nm | 
l'faune française. | 


ii 


* 
*+ 
N PF. LPRRAIATREEES | 1° 
ROSES RVWYUS UC bea UA 


macropa (Mexique) recus récemment, que nous pouvo 
céder au prix de 10 francs pièce, 


ct 


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6° Année. N° 50 15 Janvier 1884, 593 


LE NATURALISTE 


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ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE 1883 


Sur l'anatomie pathologique du phiegmon et'en parti- 


culier sur le siège des bactéries dans celle affection. — 
Note de M. Cornil. 


L'examen fait par M. Cornil de pus pris au moment dé 


l’ouverlure d’un abcès, quelle que soit l'origine de ce der 
nier, lui a toujours montré la présence des bactéries sous 
forme de diplo-coccus, de grains isolés ou de chainettes, 

mème lorsque le foyer d'infection n'avait pas eu de com- | 
munication avec l'air ambiant ; il semble résuller de ces 

remarques, que les microbes de la suppuration existent | 
normalement dans l'économie, se trouvani sans aclion : 
mauvaise dans les tissus sains et normaux, et qu'ils | 
déterminent la suppuration lorsque les tissus mortifiés ou 
lésés n’offrent plus de résistance suffisante à leur action, 


* 
++ 


Sur les espèces de Mollusques arctiques trouvées dans : 
les profondeurs dc l'Océan Attantique intertropical. — 
Note de M. Fischer. 


La campagne faite à bord du alisman, de l'embouchure 
de la Charente au Sénégal, a fait voir la différence que 
présentent la faune superficielle et la faune abyssale des 
mers de ces régions. Un certain nombre de mollusques 
aretiques se rencontrent sur les côtes d'Afrique, mais il 
est à remarquer qu’en s’avançant vers l'équateur, on les” 
trouve à une profondeur plus grande. Ainsi le Fusus 
berniciensis vivant au Finmark par 50-80 brasses, est. 


récolté à 1918 mètres au cap Bojador, etla Neæra arctica | 


qui se montre à Vadso par 60-100 brasses, est draguée 
dans les parages des Acores par 2994 mètres. Il parait 
vraisemblable d'attribuer à la température de l’eau une 
influence plus grande qu’à la lumière sur la distribution 
géographique de cer:aines espèces de mollusques qui se 
montrent dans des localités si éloignées. Il serait intéres- 
sant de s'assurer si les espèces intertropicales se ren- 

.{ sous l'équateur et jusque dans les mers australes. 


* 
* * 


Sur. un nématode parasile de l'oignon {vulgaire. — 
Note de M. Joannes Chatin. 


L’oignon vulgaire, Alium cepa L., est attaqué et désor- 
ganisé par un nématode dont l'organisation étudiée 
par M. Chalin permet de le ranger dans le genre Tylen- 
chus, et de penser qu'il représente une espèce nouvelle. 
Cet helminthe pénètre dans le bulbe à l’état de larve, puis 
dans les racines et la base de la tige florifère, se déve- 
loppe rapidement, et les jeunes larves clariformes issues 
des œufs sont mises en liberté par la désagrégation du 
bulbe. Si la terre est humide, les larves rampent et 
gagnent les plantes voisines ; mais si l’humidité leur fait 


. défaut, elles demeurent desséchées attendant que des 
| circonstances favorables leur permettent de passer de la 


vie latente à la vie active. Cette facullé de réviviscence, 


. analogue à celle que présente l’anguillule du blé, 4 pu 


ètre constatée jusqu’à la limite de vingt-six mois, pour des 


| Jarves conservées dans un flacon sec et bien bouché. La 


dessication appliquée à des anguillules adultes les tue 
rapidement, ainsi qu’un froid de — 10 degrés sans action 
sur les larves. L'anguillule de l'oignon ne subit pas d’al- 
tération dans le tube digestif des oiseaux et mammifères 
qui l'ont ingéré, et se retrouve intacte dans les déjections 


394 


LE NATURALISTE 


ou les intestins à la condition toutefois, dans ce dernier 
cas, que l'animal soit sacrifié peu de temps après l'injec- 
tion du nématode; l’helminthe ne subit aucun développe- 
ment ni enkystement lors de son passage dans l'intestin 
d’un animal, etrne peut en conséquence être considéré 
comme parasite chez les animaux. Le remède le plus 
efficace à employer pour ‘combattre l’anguiliule de 
l'oignon consiste ‘à arracher les pieds attaqués et à les 
incinérer. 


ol 


SÉANCE DU 31 DÉCEMBRE 1883 


Action du cuivre sur l’économie ; histoire d’un alelier | 


et en village: — Note de: MM. A. Houlès et de Pietra- 
San 


Dans un - atélier de tourneurs en cuivre, 'eiraUDR 


des poussières cuivreuses n’occasionnait aucun accident 
fächeux alors que leur ingestion avec les aliments engen- 
drait parfois de légers troubles. Un village du Tarn pos- 
sède une population d'ouvriers qui fondent le cuivre, le 
marlèlent à chaud-et.à froid, le liment et le: polissent; 
aucun d’eux n'a.eu de maladie spéciale ou professionnelle. 
Dans l'atelier comme dansle village, on n’a reconnu aucune 
immunité contre les maladies infectieuses, choléra et 
fièvre typhoïde entre autres. L'action du cuivre en pous: 
sière inhaléé se manifeste par la Coloration en vert, de la 
peau, des cheveux el de la barbe ; on reconnait de plus 
par l'analyse chimique la présence du cuivre dans les 
secrétions urinaires et cutanées ainsi que dans les os. Les 
observations résumées des auteurs de cette note concluent 
à ceci : 1° qu'un individu peut vivre dans un atmosphère 
chargée de poussières de cuivre sans altération appré- 
ciable de sa santé; 2° que la colique de cuivre telle qu'elle 
a été décrite par Desbois de Rochefort, Combalusier, 
Blandet et Corrigan, n’existe pas ; 3° la durée moyenne de 
la vie des ouvriers en cuivre de Durfort (Tarn) est sensi- 
blement la même que celle de la population agricole de la 
mème région, toutes choses égales d’ailleurs, si même 
elle n’est PAS supérieure. 

4 Veti t AT Le 

Nouvelles découvertes aphidologiques. — Note de 
M. Lichtenstein. 

Le Tetraieura ulmiforme sur les feuilles de l’ormeau 
de petites galles vertes et lisses et vit pendant la. phase 
souterraine, bourgeonnante, aux racines du mais en 
Hongrie et en Autriche, et aux racines du chiendent en 
France. Le cinquième article des antennes est aussi long 

ue letroisième; ce caractère le rend facilementreconnais- 
sable. Le Tetraneura .rubra forme aussi sur l’ormeau 
des galles ; mais celles-ci sont rouges, crispées el velues : 
son habitat souterrain est le Panicum sanguinale. Sa 
forme aptère est rougeûtre, tandis qu’elle est. blanchätre 


chez T. ulmi, et le cinquième article des antennes est plus, 
court que le troisième. M. Lichtenstein ajoute. que si le. 
T. ulmi est polyphage dans sa phase souterraine, il parait 


Loue dadingee À 


fidèle à l’ormeau, et même à l’Umus cämpesiris pour y 
produire sa galle. En effet, plaçant des 7. ulmi sur l’Ulmus 
diffusa, ils disparaissent alors qu'ils affectionnent l'Ulmus 
campestris, alors même que ces deux arbres n'ont ni 
feuilles, ni fleurs et qu’en cet étal les botanistes ne 
peuvent les distinguer l’un de l’autre. Par contre, le Schi- 
zoneura compressa Kach affectionne l'Umus diffusa; 
mais d’où vient-il? La question est encore à résoudre. 

R 

* * 

Catastrophe du Krokatoa; vitesse de propagation des 

ondes liquides. — Note de M. Erington de la Croix. 


L'éruption:du Krakaota s’est produit à midi, le 27 avril; 


à 1h. 30 se produisait sur certains points de la côte de 


Ceylan un retrait considérable de la mer, suivi d'une 
haute marée. Ces points, Krakaota et Ceylan étant distant 
de 3 000 kilomètres, le mouvement moléculaire s’est donc 
transmis avec une vitesse fantastique de 550 mètres par 
seconde, supérieure de 210 mètres à celle du son. Mème 
effet à Maurice, pour une distance de 5 500 kilomètres, 
donnant une vitesse égale de propagation des ondes 
liquides. 


DIAGNOSES DES ESPÈCES ET GENRES NOUVEAUX 4] 


SARCOPTIDES PLUMICO LES 
Analgesinæ 


DE LA COLLECTION DU MUSÉE DANGERS 


Par MM. P. MÉGNIN et E. L. TROUESSART 


——— 


Genre FrevaxA Haller (1877). 

Les Acariens, que l’on peut placer dans ce genre, se ais 
tinguent du genre Pterolichus, dont ils sont un démem- 
brement, par un seul caractère constant les deux paires 
de pattes postérieurs ont leur insertion sous-abdominale 
(et non Zatérale). — La forme du corps est orbiculaire, 
ovaleouarrondie, quelquefois oblongue (sous-genre Haile- 
ria), et l'abdomen est généralement entier chez les mâles, 
sauf dans deux espèces où il se prolonge en deux lobes 
quadrilatères ou plurilobulés, Chez la plupart des autres 
espèces cette disposition se retrouve, à l’état rudimentaire, 
sur la plaque notogastrique du mäle qui figure deux lo- 
bes analogues, mais non saillants en arrière de l’abdo- 


men. — On trouve, du reste, de nombreux intermédiaires, ||. 
entre ce genre et le g. Plerolichus (sous-genre Crameria,. | 


par exemple). 


‘La forme et la daboitlon des poils qui garnissent l'ex. fi 
: il existe, sui-. ||. 
vant les espèces, de quatre à six paires de poils plus ou: ||, 


trémité de l'abdomen sont caractéristiques : 


moins modifiés que nous numéroterons à partir de l'anus: | 


LE NATURALISTE 


a première (ou anale), est celle qui varie le plus ; la qua- 
trième et la cinquième sont souvent confondues, ou l’urié 
d'elles manque chez les femelles et les jeunes; la sixièm?, 
qui est la plus externe, est insérée sur les flancs, et un peu 
en avant de l'extrémité postérieure : tous ees poils sont 
plus moins aplatis, courts, lancéolés, en forme de feuille, 
de lame de sabre; de dagues ou de simples piquants ; au 
contraire ceux de la deuxième et de la troisième paire res- 
tent toujours longs et normaux, tout au jy modifiés et 
aplatis à leur base, dans quelques espèce 

Les espèces du g. Freyana vivent sur à Echassiers et 
les Palmipèdes lamellirostres. 


Sous-genre FREYANA proprement dit. 


Corps de forme orbiculaire ou ovalaire, jamais très al- 
longé, généralement à peine plus long que large. Deux 
paires de poils sur une seule ligne, au bord postérieur 
- la plaque de l'épisiome. 

. Espèces à patles longues, cylindriques et plus ou 
moins gréles, à abdomen entier chezfle Mâle. — Sùr les 

Echassiers des genres Spatule, Ibis, Grue et Cigogne.\ 


FREYANA CHORIOPTOÏDES, 2. $D. (fig. 1) \ 


Taille inférieure à celle des autres espèces ; de forme 
orbiculaire, arrondie, presqu'aussi large que longue (sur- 
tout chez le mâle); six paires de, poils plus ou moins mo- 
difiés à l'extrémité de l'abdomen qui est légèrement 
échancré en arrière de l'anus : premier poil (anal) court, 
lancéolé, dirigé obliquement en dedans vers son congé- 
_nère ; deuxième et troisième normaux, longs, à base élar- 
gie en dedans en forme de harpon ; quatrième et cinquième 


Fig. 1, — ic Li) RSR 


courts, sROGGIES eten tohé de WE : le sixième sur les 
flanes semblable aux deux précédents. Plaque noto-gastri- 
que ponctuée en formé de crible; rostre conique aussi 

large que long, à moilié recouvert par le prolongement du 


camérostome ; sillon des flancs figurant une échancrure 


profonde et anfractueuse, avec un poil court ét rigide ‘sur 
son bord postérieur et un poil plus long, un peu en arrière, 
sur les flancs. — Mâle : presque aussi large que long, 
avec Fabdomen légèrement tronqué et échancré, de-ma- 


nière à figurer, de chaque côté dé l’anus, deux lobes demi- 
circulaires dont les ventouss copulatrices occupent le cen- 


tre; plaque notogastrique légèrement échancrée sur les 


flanes en arrière du sixième poil ; lame transparente des 
flanes nulle ou peu distincte. — Femelle fécondée : plus 
allongée que le mâle, en ovale court, non tronqué en ar- 
rière ; plaque notogasirique sans échancrure latérale ; épi- 
mérite vulnaire en are de cercle reliant l'extrémité Dosté- 
rieure des épimères de la prémière paire de pattes. 

Dimensions : mâle, long. : O"n,35, larg. ; 0mm,27, 
femelle, Zong. : 0,40, larg. ; Omm,32 

Nota. — Par sa forme courte et arrondie, cette espèce 
rappelle: plus qu'aucune autre les Sarcaptides prort- 
ques eu général et le Crorioptes spatiferus (Mégnin), en 
particulier : de là le nom que nous lui ayons donné. 

Habitat. — Sur l’Ibis caroncuié (Bosthichia caruncu- 
lata Rüpp) d'Abyssinie (Choa). 


FREYANA GRACILIPES, #%. SD. (/i9. ?) 


En ovale très court, plus large postérieurement et un 
peu aplatie Sur les flancs; d’un roux foncé avec les plaques 
de renforcement des épimères d'un rouge vif; rostre cor- 
diforme, plus large que long, presqu’entièrement recouvert 
par le prolongement du camérostome. Pattes longues, gré- 
les, cylindriques, notamment les postérieures ; epimérite 
du troisième article des deux premières paires saillant en 
forme de tubercule quadrilatère. Abdomen très légèrement 
échancrée en arrière de l'anus, portant six paires de poils : 
le premier (ou anal) court, grêle, lancéolé ; les deuxième 
el troisième longs et normaux ; les quatrième et cinquième 
lancéolés, ce dernier plus Lilo et accolé à l’autre dans un 
mème plan vertical, se confondant presqu’ avec lui; le 

sixième, sur les flancs, court et lancéolé, Tous ces poils 


“Fig. ?. 2 Freyana gracilipes. 


modifiés en forme de dague simple et nullement élargis en 
forme de feuille. Lame transparente des flancs médiocre 
et peu saillante. — Méle : très peu différent des autres 
états : plaque notogastrique profondément échancrée au 


niveau des ventouses copulatrices, qui sont petites, de ma Fh 


nière à figurer deux lobes Séeuriformes, élargis en arrière 
Organe génital en cône allongé, à base échénensé) en plein- 


cintre au milieu duquel est comme s' spendu un ‘prolon 
 gément pyriforme ; à sommet allongé se terminant par un 


‘longpénis en forme d'alène, replié sous le ventre et dirigé 
en arrière. Les deux paires de poils dorsaux insérés en 


/ 


9 6 


LE NATURALISTE 


arrière de la plaque de l'épistome. — Femelle fécondée : 
plaque notogastrique sans échancrure ; épimérite vulvaire 
enarc de cercle reliant Aurere postérieure des épimères 
de la première paire de patt 

Dimensions : mâle sRHiLrrS nd. -0,52 larg. :0"»,38 

Habitat. — Sur la Grue Antigone (Grus Antigone L.), 
de l'Asie orientale (Cochinchine), el sur le Jabiru (Mycté- 
ria américana), de l’Amérique méridionale. 


FREYANA PELARGICA, nn, SP. 


En ovale allongé à flancs subparallèles; d’un gris rous- 
sâtre pâle, avec les épimères et les plaques à peine plus 
foncés; rostre conique, aussi large ou plus large que long, 
à moitié recouvert par le prolongement du camérostome ; 
épimérite du troisième article des deux premières paires 
de pattes saillant en dehors, en forme de tubercule angu- 
leux et comme épineux; abdomen terminé par six paires 
de poils, dont le premier, le quatrième et le cinquième sont 
courts, grêles et en forme de dague, comme dans l'espèce 
précédente; un sixième très pelit, court et normal se 
trouve sur les flancs. — Mâle : corps ovale un peu atiénué 
postérieurement, échancrée en arrière de l'anus; plaque 
notogastrique échancré sur les flancs et en arrière de ma- 
nière à figurer deux lobes quadrilalères; premier poil anal 
en dague, dirigé obliquement en dedans vers son congé- 
nère, le deuxième et le troisième très longs, normaux, in- 
sérés, le deuxième à l'extrémité la plus saillante de l’ab- 
domen, le troisième un peu obliquement en dehors en 
remontant vers les flancs, le quatrième el le cinquième 
presque latéralement, le sixième au-dessus de l’échancrure 
de la plaque notog gastrique. Organe génital triangulaire, 
à sommet mousse, à base profondément échancrée. -- 
Femelle fécondée : étre à flancs parallèles, abdomen 
sans échancrure anale, plaque notogastrique entière ; poils 
de la première paire (anale), Rte 202 dirigés en ar- 
rière ; la cinquième paire ma épimérile vulvaire en 
arc de cercleentre les extrémités RÉ El des épimères 
de la première paire de patt 

Dimensicns : semblables ! à celles de l'espèce précé- 
dente, mais plus allongée 

Habitat. — Sur les Gsdbhes (Ciconia alba, C. nigra, 
C. Haguarÿ d'Europe et d'Amérique. 


B. Espèces dont l’abdomen se termine, chez le mâle, 
par deux lobes quadrilatères ou plurilobulés; pailes 
épaisses coniques, plus courtes que chez les précédents. 
— Sur les Échassiers des genres Jbis et Platalea. 


FREYANA HALLERI, #2. SD. (fig. 3) 


De forme ovale, d’un gris roussâtre avec les épimères 
faiblement teinlés de jaune ; rostre conique plus long que 
large, sans prolongement du camérostome; pattes coni- 
ques, à ventouses très larges, celles de deuxième et troi- 
sième paires un peu plus longues que les autres; second 
article de la deuxième paire portant un fort piquant à 
pointe obtuse sur son bord externe; pas de tubercule en 


forme de manchelle sur l’une ou l’autre des deux pre- 


mières pattes, — Mâle : très différent des autres états, en 


ovale allongé, avec une échancrure latérale au niveau des 
cupules copulatrices, en arrière desquelles l'abdomen se 
divise en deux lobes quadrilatères dont chacun porte cinq 
poils plus ou moins modifiés, avec un sixième, en forme 
de feuille, en avant de l’échancrure ; le premier (anal), en 


PA 


LES 


ce 


Fg, 3. — Freyana halleri. 


forme de feuille, le deuxième plus long que le corps, à base 


lancéolée, le troisième en lame de sabre, un peu moins 
long, le quatrième et le cinquième en forme de feuille, ce . 
| dernier plus petit que le précédent; il existe une certaine ïe 
asymétrie (de droite à gauche) dans la forme et la disposi- || 
tion de ces appendices. Grand poil des flancs, en arrière du 
sillon thoracique, moins long que le corps n’est large, | 


mais plus développé à droite où il est aplati en lame de 
sabre, précédé d’un poil plus court très effilé et surmonté 
d'un autre très petit. Lame transparente des flancs s’arrè- 
lant à l'échancrure; plaque notogastrique couvrant tout 


l'abdomen et ses lobes, échancrée sur les flancs et en ar- 


rière de l’anus. Épimères convergeant vers la ligne médiane 
mais sans se souder, sauf ceux de la première paire qui 
figurent un sternum en Y à branches très ouvertes formant 
collier au rostre. — Femelle fécondée : en ovale court, 
presque parfait, sans lobes ni échancrures; abdomen pré- 
sentant, de chaque côté de l’anus : un premier poil lancéolé 
à pointe dirigée en dedans et croisé avec son congénère; 
les deuxième el troisième longs, normaux, à base dilatée; 
les quatrième et cinquième lancéolés en forme de feuilles 


dont la dernière est la plus grande, le sixième manque; épi- 
mérite vulvaire en arc de cercle, entre les épimères de la : 


première paire, surmontant une vulve en angle très aigu. 
— Nymphes et femelles accouplées presque rondes; Les 
plus jeunes nymphes el les larves très courtes à abdomen 


plus large que long rappelant la forme de la Freyana … 


chorioploides 
Dimensions : mâle : long.: 0"®,68; larg, : 0w",44; 
fem si long. : 0,66; larg, : 0m",44. 

Habitat. — Sur la Spatule rose (Platalea ajaja), 
l'Amérique chaude (Guyanes). 


LE NATURALISTE 


397, || 


FREYANA HORRIDA, À. SD. (fig. À) 


En ovale court, d’un jaune pâle avec les pièces de ren- 
forcement des épimères d’un roux ocracé. Pattes de la pre- 
mière paire munies d’un tubercule en forme de manchette 
au pénultiène article ; un piquant à pointe dirigée en de- 
hors sur le second article de la deuxième paire. — Mûle ; 


Fig. 4, — Freyana horrida. 


très différent des autres états, ayant l'extrémité de l’abdo- 
men divisée en deux lobes dont chacun se subdivise en 
plusieurs lobules secondaires qui portent cinq poils plus 
ou moins modifiées, avec un sixième sur les flancs, en 
avant de l'échancrure de chaque lobe. Ces lobes, ainsi que 
les poils et appendices, sont fortement asymétrique, tou- 
jours plus développés à gauche qu'à droile. Du côté 
gauche, le grand poil qui suit le sillon thoracique, au 
moins aussi long quele corps est large, est dilaté en forme 
de faux, coudé à angle obtus vers son milieu, avec deux 
tubercules à ce coude, et son extrémité est dirigée en ar- 
rière; le poil court qui précède est aplati en forme de 
hache à tranchant droit, avec deux pointes, une antérieure 
et une postérieure. Lobe abdominal à trois lobules dont 
celui du milieu plus petit et ne portant qu’un seul poil : 
les autres en portant chacun deux; le sixième sur les flancs, 
en avant de l’échanciure des lobes, lancéolé, est aplati et 
bifide. Du cdté droît le grand poil du sillon est normal, à 
peine aussi long que la moitié de la largeur du corps, et le 
poil court qui précède est simplement subulé; poil de l’é- 
chancrure (sixième) aplati, entier, en lame de couteau ar- 
rondie; lobe abdominal à quatre lobules, dont l’interne 
seul porte deux poils, les autres en porlent chacun un; les 
premiers (anal), quatrième et cinquième sont élargis en 
lame de sabre ou de couteau, les deuxième et troisième 
sont normaux. Épimères convergeant vers le centre du 
corps et se soudant en forme d'étoile; organe génital en 
cône allongé surmonté d’un pénis en alène rabattu sous 
le ventre : lame transparente des flancs s’arrêtant à l'é- 


chancrure. — Femelle fécondée : en ovale court sans’ 


échancrures ni lobes; abdomen portant cinq paires de 
poils : le premier (anal) court lancéolé, obliquement 
croisé avec son congénère; les deuxième et troisième al- 
longés, normaux; les quatrième et cinquième laméolé ; le 
sixième manque. Épimérite en are de cercle entre les épi- 
mérites de la première paire, surmontant une vulve en 
angle aigu. — Nymphes, en ovale plus allongé, à flancs 
moins arrondis que les femelles, les poils de la paire anale 
simplement sulubés, rhin et dirigés en arrière. 
Dimensions : mâle : long. : 0"",60; larg. :.0m",40; 
emelle : long. : 0"®,60; larg. : 0,42. 
Habitat. — Sur l’Ibis rouge (Zbis rubra; L. | de l’Amé- 
rique chaude (Guyanes). 


(À suivre.) 


NOTE SUR L'H YPOCEPHALUS ARMATUS Desm, 


L'Hypocephatus armatus, rare coléoptère de l’intérieur 
du Brésil, est un de ces types anormaux qui semblent 
avoir été créés pour le tourment des classificateurs. Quand, 
je dis : tourment, ce n’est pas exact, car, au contraire, on ” 
doit être heureux de rencontrer un de ces êtres qui diffèrent 
des autres par autre those qu’un pore sétigère de plus ou 
de moins ou par une ponctuation plus ou moins serrée. 
Quoi qu’il en soit, notre insecte, décrit d'abord par Desma- 
rest, fut rangé par lui près des Nécrophores, sans doute à 
cause de ses pattes postérieures robusles et de sa tête 
renversée en dessous, peut-être aussi parce qu'on disait 
qu'il avait été trouvé dans une carcasse desséchée. IL est 
au contraire très probable qu'il vit dans le terreau des 
vieilles souches d’arbre ou dans l’humus qui se forme si 
rapidement dans les régions tropicales et dans lequel il 
peut s’enfoncer rapidement à l’aide de ses pattes posté- 
rieures. Depuis, ce genre a trouvé un gîte dans le groupe 
des Longicornes aberrants qui renferme plusieurs insectes 
rt de formes bizarres. En effet, malgré ses tarses 
pentamères, ses antennes courtes, en scie, et ses pattes 
ere très robustes, paraissant très écartées à la 
base à cause de l'énorme développement des hanches, on 
ne peut nier les affinités qui existent entre l’Æypocepha- 
tus et les Cyriognathus à raison de la forme de la tête 
renversée en dessous avec ses mandibules saillantes et : 
ses palpes allongées ; mais la conformation du prothorax, : 
des élytres, des antennes et des pattes motive la création. 
d’une tribu spéciale au commencement des Prioniens. 

Comme l’a dit Desmarest, cetinsécte bizarre rappelle tout 
à fait la Courtilière, au moins pour le +, à cause de son 


prothorax ovalaire.et de ses élytres fortement rétrécies-en:.: 


arrière; mais ce faciès est bien modifié chez la ©, qu'on: 
ne connaissait pas encore et que j’ai présentée à la der-… 
nière séance de la Société Entomologique de décembre 
188&rde.la part de M. l'abbé David qui venait de la: 
(recevoir de la province de Bahia. Cette me dsngue 


“sr 


À LE NATURALISTE 


par l'ampleur et la briéveté du thorax qui, dans l’autre 
sexe est ovale et aussi long que lesélytres, etchez la Ç est 
presque. orbiculaire et notablement plus court que ces 
dernières; les élytres sont en outre plus grandes, plus 


Hypocephalus armatus 7O. 


larges, moins acuminees, non sinuées latéralement avant 
l'extrémité qui ne forme pas une pointe aiguë ; elles sont 
convexes, moins fortement rugueuses avec de faibles 
traces de côtés longitudinales; les pattes sont moins 
fortes, notamment les postérieures qui diffèrent à peine des 
autres et ne présentent pas les énormes hanches saillantes 
qui occupent tout l'espace jusqu'aux élytres, leurs 
fémurs sont à peine plus gros, les tibias sont courts, un 
peu angulés au dehors, mais non fortement arqués ; l’ab- 
domen est bien plus grand, il fait un peu saillie, ainsi que 
l'oviducte qui rappelle celui des autres Prioniens. Malheu- 
reusement les tarses ont été brisés dans le voyage, de 
sorte qu’on ne peut affirmer qu’ils sont PEAR comme 
ceux des mâles. 

L'Hypocephalus était un des insectes les Dis rares 
dans nos collections : je me rappelle en avoir vu vendre 


… unindividu pour 300 francs, il ÿ environ quarante ans, c’est | 


Es celui qui. figure dans la collection du Muséum. Il en est 


venu quelques exemplaires dans l’année 1883, mais néan- 
moins c’est encore une des raretés qui manquent dans 
beaucoup de collections. 

L. FAIRMAIRE. 


QUELQUES OBSERVATIONS SUR LES TÆNIA 


Par le Dr W. NYLANDER 


Dans les conditions physiologiques normales, les un- 
neaux détachés des Tænia possèdent la faculté de se mou- 
voir assez vivement ; le médecin observateur a plus d’une 
fois occasion de les voir ramper dans les selles diarrhéi- 
ques, en répandant autour d'eux comme .un liquide lai- 
teux. Cette matière blanche, examinée au microscope, se 
montre composée de myriades d'œufs globuleux que l’a- 
nimal vomit sans cesse, pendant ses contractions et ses 
mouvements en avant. 

Les œufs (1) qu’il expulse ainsi — c’est sa manière de 
pondre — à l’aide desonactivité contractile, ont à peu près la 
grosseur des globules du sang et sont munis d’une enve- 
loppe protectrice épaisse et solide. Evidemment ces œufs 
sontmürs.L’anneau détaché représente doncl’animal adulte 
Ou l'individu ayant atteint son parfait développement. Le 
long ver en forme de ruban articulé constitue, comme on 


dividus (articulations ou anneaux) réunis bout à bout et de 
plus en plus développés à mesure qu'ils sont placés vers 
l'extrémité opposée à la tête. Chaque articulation a éga- 
lement sa tête (ou partie antérieure évasée) dirigée en | 
haut (c’est-à-dire vers la tête de la colonie) et emboîtant … 
l'extrémité postérieure de l'articulation qui précède. Les 
dernières articulations, à mesure qu’elles deviennent des 
animaux adultes, se séparent de la colonie et simulent, à 
cet état libre, une sorte de Trématodes, ayant l'aspect de. 
vers bien différents des frères plus jeunes et, en appa- 
rence, inertes, dont ils viennent de quitter la société réu- 
nie en longue bandelette. Ils se distinguént surtout par 
l'extensibilité de leur corps et par leurs mouvements 
rampants énergiques, produits par des raccourcissements 
et des allongements successifs. Le corps (2), marqué de 
nombreuses stries longitudinales très fines, est linéaire; sa 
partie antérieure (ou buccale) légèrement élargie en en- 
tonnoir déprimé, A cet état adulte le rôle du parasite étant 
fini, il abandonne la demeure intéstinale afin d’aller ré- 
pandre au dehors d'innombrables germes destinés à pros 
pager l'espèce, selon les vœux de la nature. 

On aurait tort de croire que l'expulsion des anneaux 
adultes ne se fait qu'avec les matières fécales, où, en effet, 


(1) Chez le Tænia solium L; leur. diamètre est de 0um,008 ; l’épais- 
seur de l’enveloppe (la paroi cellulaire de l'œuf) est de Omw,001 

: (2) L'animal vivant du même Tænia à une longueur d'environ a 
12 millimètres, uné largeur de 2 ôu 3 serre mais par suite de 


ses contractions les dimensions sont variables 


AU on Ant Hu OUEN Le de U ue dre, Le ie 
eee a ee A ect Al AS des 


ANR DT CET ER NE Eee 


‘sait, une colonie composée d’une multitude de jeunes in- || 


LE NATURALISTE 


on les trouve le plus souvent, surtout dans les diarrhées 
si fréquentes chez les personnes affligées du parasite. Ils 
sortent aussi dans les intervalles des évacuations et d’une 
manière spontanée, car il n’est pas rare de les voir en ces 
cas-là dépasser le sphincter anal à sec, un ou plusieurs à 
la fois, causant par leurs efforts et contorsions de vives 
démangeaisons en cet endroit: ils donnent en même temps 
une sensation de fraicheur et d'humidité sur la peau qu'ils 
touchent. Arrivés dehors, ils périssent bientôt par le man- 
que de chaleur, par la désiccation, etc.,et ils disparaissent; 
mais leurs œufs ne périssent pas, ils survivent et se mê- 
lent enfin aux < poussières organiques de l’atmosphère », 
en attendant des’occasions favorables à leur éclosion et 
au renouvellement d’une féconde existence parasitaire. 
L'évolution et la propagation des Tænia a probable- 
ment lieu de la même façon chez les animaux. Les œufs 
de ces parasites peuvent donc se rencontrer partout. La 
solidité de leur enveloppe ou coque leur assure une wvita- 
lité tenace et les protège contre bien des causes de dés: 
truction 
I résulie des faits signalés dans cette note, que les 
œufs des Tænia, déposés ou disséminés un peu ar 
ne manquent pas de facilités qui leur permettent de s’in- 
troduire dans l’organisme de l’homme et des animaux 
vertétrobrés, ce qui explique la fréquence chez eux des 
Mir et des Tænias. 


SUR LES DIVISIONS PROPOSÉES JAN LE GENRE SEREPTAXIS 


Pfeiffer et Blessin NomeneL Hel. M: p. 14 et seq:), clas- 
sent les S{replaxis connus, en diverses sections : 

1° Artemon, Pfr. (type: S. candidus) ; 

2° Scolodonta, Doering {t. : S. Semperi: 

3° Ammonoceras, Pfr. (t. : À. Ammontformis); 

4 Euslreptawis, Pfr. divisés eux-mêmes en deux 
groupes : l’un comprenant les espèces édentules; l’autre, 
celles qui sont pourvues d’une dent pariétale, Cette section 
est la plus nombreuse ; 

5° Odontarlemon, Pfr. : type: S. dejectus ; 

6° Discartemon, Pfr. : type : S. discus. 

Il me semble assez difficile de faire des Ammonoceras, 
coquilles hyaliniformes et fort différents d’aspect, une 
simple coupe subgénérique des Séreptaxis. Quant aux 
Scoiodonta, rangées par le créateur du groupe parmi les 
Héliæ, je n’ai à leur sujet aucune opinion, attendu que les 
espèces en sont encore trop mal connues ; maïs on pourra 
peut-êire en dire autant dans la suite, bien que les auteurs 
du Nomenelator croient pouvoir intercaler ce genre ici. 

Les deux sections établies par ces auteurs, dans les Eu. 
streplaxis où Sireplaæis vrais, me semblent bien artifi- 

cielles ; elles séparent ainsi des espèces ayant en ÊLES elles 
les plus grandes analogies. 


taxiformes, à causé de l'inclinaison de l'axe de la coquille 


ment à titre de subdivision des Eustreptaxis,le caractère 
principal sur lequel elle est fondée n'étant pas de ceux qui 
sont suffisants, à mon sens, pour la création d’une coupe, 
puisque parmi les espèces dentées on en trouve qui ont 
trois denticulations et d’autres qui en ont d'avantage. On 
doit prendre comme types du groupe les S, dejectus, De- 
planchei, Waisont et les espèces voisines, et en exclure 
un certain nombre entre autres le S. Troberti, Petit, de Ta 
Guinée, et le S,bulbulus, qui peuvent cons ‘ituer, je crois, 
de bonnes sections dans lé genre. 

Le Streptatis Troberti, en faveur duquel, à cause des 
caractères qui vont suivre! j’établis uné coùpe nouvëlle, à 
laquelle j'attribue le nom de Lamelliger, se distingue en 
effet des Odontartemon par les particularités que voici : 

L'ouverture, à sa paroi pariétale, possède en son milieu, 
non pas une dent tubérculiforñe comme la plupart des 
Odontarlemon, mais une forte lamelle rentrante, qui se 
prolonge fort lnin dans'son intérieur, Les dents dé la paroi 
libre sont dans celté éspèce'au nombre de deux, petites et 
dont l’une est presque obsolète. Elles sont situées à la 
base prés de l’axé colusélläire. La forme de la coquille 
est déprimée et présente les mêmes caractères que c celle 
des espèces typiques d’Odontartemon. 

Les Ennea bulbutus, Môr.; èt Michaut, Cr.etFischer, que 
Pfeiffer classe avec doute fard: les Sreplais, constituent 
un passage naturel aux Ennéa. Ces espèces, sur là place 


|'générique desquelles ôn réstera probablement longtemps 
encore en discussion, mais qui me Semblent être plutôt 


des Ennea écourtées, globüleuses ovoïdes ét un peu Strep- 


Streptaæis, doivent, ct cela à cause même de l'incertitude 
où l’on est de leur place véritable, former un groupe nou- 
veau, spécial jusqu'ici à l'ile de Poulo-Condor. Outre la 
forme particulière de la coquille, ce groupe qui a le test de 
même nalure que celles des vraies ÆEnnea et finiment 
striolé, une spire à trous assez nombreux, pas très rapide- 
ment croissant, présente uñ faciès ' tout particulier et les 
deux espèces dont l’une est édentule et l’autre possède des 
dents irrégulièrement disposéés sur le péristomé, ônt 
entre elles un air de parenté qu’on ne saurait méconnaîitre. 
Je donnerai à cette coupé, en raison de la forme de la 
spire, le nom æ re 

C. F. Agiciss 


Je profite de l’occasion pour déclarer que l'article publié 
dans le Naturaliste sous de «Classification des le titre 
formes hélicoïdes de la Nouvelle-Calédonie », est de moi, le 
nom de l’auteur ayant été omis. 

C. F. ANcey. 


On pourrait, allant plus loin, parler de même au sujet | 


des Odontarlemon ; toutes les espèces dentées sont indis- 
tinctement et-sans ordre rangées dans cette section. Elle 
es emble néanmoins devoir être conservée, mais seule 


0 LE NATURALISTE 


ERRATUM 


—— 


Dans l’article de M. Austaut sur « Lépidoptères nou- 
veaux d'Algérie » publié dans le précédent numéro du Na- 
turaliste,dansla ligne 12° de l’article BrachysomaCodetiil 
faut rétablir la phrase de la manière suivante : « Cet auteur 


a du reste figuré un mâle véritable, très reconnaissable à 


la forme caractéristique de l’abdomen, tandis que l’exem- 
plaire de ma. collection a le sien de forme conique, etc. 


DESIDERATA 


Comprenant les grandes difficultés qu'éprouvent les 
monographes. pour constater l'identité d’espèces qu'ils 
croient nouvelles, nous nous proposons, afin de faciliter 
les recherches, de donner dans le courant de cette année 
toutes les indications que nous pourrons recueillir sur les 
mutations subies par, les anciennes collections, surtout 
par celles regardées en parties comme typiques. Nous en- 
tendons ainsi, les collections entomologiques, ornitholo- 
giques, conchyliologiques, paléontologiques, etc., en un 
mot toutes les collections connues. Aussi faisons-nous 
un appel. à l’extrème obligeance de nos collègues pour 
qu'ils veuillent bien nous communiquer tous les rensei- 
gnements dont ils pourraient disposer, soit dans leurs 
propres collections, soit dans celles par eux connues. 
Nous possédons déjà un grand nombre de documents, 
mais nous attendons que nous en ayons davantage, pour 
les porter à la connaissance de nos lecteurs. 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


M. Curié, préparateur de minéralogie à la faculté des 
sciences de Paris, est nommé maître de conférence à la 
faculté des sciences de Montpellier. 

M. Musset, docteur ès sciences, est nommé professeur 
de botanique à la faculté des sciences de Grenoble, 


* 
x * 


no sera ouvert à Paris, le 2 juin 1884, un concours pour 
quatre places d’igrégés de pharmacie. Les sujets de 
thèses, pour l'Histoire naturelle, que les candidats pour- 

ront traiter à leur choix sont ainsi arrêtés : 
= 1° Du noyau dans les cellules végétales et animales. — 
Structure et fonctions ; 

2° Des schizomycètes. — Organisation. — Reproduction. 
— Classification; 

3° Anatomie comparée végétale appliquée à la classifica- 
tion. — Histoire. — Recherches personnelles. — Conclu- 
sions ; 


4° Organogénie végétale appliquée à la classification. — 
Histoire. — Recherches personnelles. — Conclusions; 

5° Des nématodes parasites des végétaux. — Organisa- 
tion. — Propagation. — Action novice. — Classification; 

6° Des acariens. — Organisation. — Développement. — 
Classification. — Principales espèces parasites de l’homme 
et des animaux domestiques. 


OFFRES ET DEMANDES 


M. Fradin, rue Saint-François, 2, à Parthenay offre un 
grand rombre de très beaux fossiles des terrains pri: 


maires, secondaires et tertiaires, et notamment du toar: : 


cien et du crétacé parisien, en échange de Coléoptères 
soit européens, soit exoliques. 


* 
x * 


M. Henri du Buisson, à Brout-Vernet (Allier), échange- 
rail volontiers des Coléoptères de sa région pour des 
plantes desséchées spéciales aux pays de montagnes ou du 
midi de la France. En échange d’autres Coléoptères il 
offre : Carabus auronitens, variété Escheri, cancella- 
lus, elc., variété {wberculatus, Linnet, arvensts, viola- 
ceus, elc., Amphibolus thoracicus, Carida affinis, elec... 


* 
* 

M. Marc Bonnet, place Saint-Gervais, n°15, (Genève), offre 
P. Apollo, A. Amalhusia, Daphne, E. Manto, Tyndarus, 
var. Püho ÿ, 8. var. Cordula, Genevensis, H. Humuli, 
Agrotis cuprea, occellina, P. Interrogationis, T. Sabau- 
diala, elc., en échange d'autres espèces. 


* 
*+ 


M. Godefroi Mollinger à Wageningen (Hollande), vient 
de recevoir des Etats-Unis les chrysalides et chenilles sui- 
vantes: Chrysalides : Papilio Ajaæ variété Waiskii, Pap. 
Philenor, Pap. Astlerias, Pap. Troîilus, Pap. Turnus, 
Pap. Cresphontes, Eudanus Tilyrus, Hemuris tenuis, 
Sphinx quinquemaculata, Datana Minisira, Dryocampa 
rubicunda. Chenilles : Limenitis Disippus, Arctia Isa- 
bella et Arclia Nais, dont il peut disposer en échange de 
spécimens de Papilio Hospilon, Pap. Podatirius Aberr. 


Zanclaeus, Pap. Machaon Aberr. Sphyrus et d’autres va- vi 


riétés de Pap. Machaon. 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


* 87 — Paris. Imprimerie À, L. GuizLor, 7, rue des Canettes. 


SE) 


cu N'cnr diète atuisat Fit es 


6° Année, 


N° 51 


1" Février 1884. 40 


— 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1°” et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 
LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 
Au bureau du journal 
RUE DE LA MONNAIE, 23 
PARIS 


France et Alg 


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ABONNEMENT ANNUEL : 
Payable d'avance en un mandat-poste à l'ordre du Directeur. 


nn 


Pays compris "ati ri de nc: postale, .., + avis 


shot re PR N compris) 


ÉMILE DEYROLLE 


DIRECTEUR 


Secrétaire de la Rédaction 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1% JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange et de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés 


ACADÉMIE DES SCIENCES 
eo 


SÉANCE DU 31 péceuBre 1883 (suite) 


Sur un Orque-Epaulard, pêché aux environs du 

Tréport. — Note de M. A. Gadeau de Kerville. 

Des pêcheurs du Tréport (Seine-Inférieure) trouvèrent le 
27 novembre dernier, à deux lieues au large, le corps d'un 
Orque-Epaulard (Delphinus Orca, Fabr.), très rare sur 
nos côtes normandes. Acheté par un épicier de Dieppe et 
dépecé, cet animal avait une longueur totale de 5",59 de 
l'extrémité du rostre au milieu de l’échagerure de la 
nageoire caudale. Prévenu trop tard de cette découverte, 
M. Gadeau de Kerville a trouvé le squelette en morceau et 
n a er étudier que la tête. Chaque mâchoire était garnie de 

œt-d aplaties e un peu arquées ; 
les plus fortes avaient les dimensions suivantes : à la 
mâchoire supérieure, 0",088 de longueur, 0",27 de largeur 
et 0®,020 d'épaisseur ; les mêmes mesures et dansle même 


ordre sont pour la mâchoire inférieure, de 0",105 — 0,033 


et 0",021. M. Gadeau de Kerville ajoute que les dimensions 
d’une tête d'Orque, données par Cuvier dans ses Recñer- 
ches sur les ossements fossiles, sont presques identiques 
à celles de l’Orque du Tréport. 


SÉANCE DU 14 JANVIER 1884 


De la préparation en grandes masses des Cullures 


_atiénuées par le chauffage rapide pour linoculalion 


préventive du sang de rate. — Note de M. A. Chauveau. 


M. Chauveau a recherché une méthode pratique de pré- 
paration en grand des virus atténués, de manière à obtenir 


d’un seul coup la quantité nécessaire pour la double inocu- 
lation préventive de quatre à huit mille moutons. Ces 
grandes cultures ont été conduites à bien, grâce à l'emploi 
d’un procédé consistant à les faire traverser d’une manière 
continue par de l'air. On commence, comme pour les peti- 
tes cultures, par projeter une goutte de sang frais pris sur 
un cobaye infecté, dans un ballon contenant 20 grammes 
de bouillon stérilisé, et l’on cultive vingt heures à la tem- 
pérature + 43° ; on chauffe ensuite la cultureà + 47° pen- 
dant trois heures. La culture est préparée. Pour développer 
cette semence et l’atténuer on se sert de flacons de verre 
à trois tubulures, remplis aux cinq sixièmes de bouillon 
stérilisé, et d’une contenance de 1 litre ou 2 litres suivant 
qu'on prépare une quantité de virus propre à l’inoculation 
de 4000 ou de 8 000 moutons. La tubulure médiane contient 
un tube en verre, plongeant au fond du vase et effilé en 
ce point; garni en haut. d’un tampon de coton, ce tube 
permet l'arrivée de l'air qui pénètre dans le liquide, en 
fines bulles et l'agite. L'une des tubulures latérales contient 
un tube de verre muni d'un tampon de coton et mis en 
rapport avec un appareil aspirateur. A la troisième tubu- 
lure s’adapte un tube effilé qui servira à vider le flacon. En 
aspirant par la tubulure latérale spéciale on introduit par 
le tube effilé de l’autre tubulure latérale, une goutte de 
semence pour 10 grammes de liquide de culture, soit 
8 grammes de semence pour 160) grammes de culture, 
puis on ferme le tube à la lampe. On place alors la culture 
préparée dans le thermostat à + 35°, 37°, et elle se déve- 
loppe rapidement grâce à l'emploi de l'aspirateur qui 
détermine le passage continu de l’air. En une semaine, on 
aura obtenu une belle formation de spores que le chauffage 
achèvera d’atténuer. M. Chauveau a le mieux réussi les 
grandes cultures, dans un flacon d’un litre contenant du 
bouillon de poulet (L partie de viande maigre pour 


MEN ab 


40? 


LE NATURALISTE 


5 d’eau). Le courant d'air doit être régulier et fournir 
1 litre ou l'‘,5par heure,.et on-doit.agiter.le flacon matin 
et soir avec précaution. La température de + 40°,5 au 
thermostat donnerait une bonne atténuation de la culture, 
mais le développement risque d’être pénible. Lorsque les 
spores sont bien développées, la liqueur acquiert la teinte 
gris jaunâtre caractéristique ; comme les produits de la 
culture tombent en grande partie au fond du vase, il est 
bon d’agiter le flacon ainsi qu'il a été dit plus haut. Par- 
fois les spores s’agglutinent en amas et paraissent défor- 
mées : il est probable que le chauffage n’agit pas uniformé- 
ment sur ces spores disparates, aussi ne doit-on user 
qu'avec, défiance des cultures qui en offrent des exemples. 
Ces grandes cultures ont été préparées parallèlement à de 
petites cultures pour lesquelles ont s’est servi de même 
liquide, même semence et même température ; les premie- 


res ont toujours manifesté une atténuation moin:ire que 


chez les dernières, au point que chauffées à + 80°, celles-ci 
étaient inoffensives pour le mouton, tandis que, pour les 


grandes cultures, chauffées au même degré, la perte sur. 


les lots de moutons inoculés a varié du sixième à la moitié. 
L'intervention active de l'air dans les grandes cultures, loin 
d'augmenter FAHEnuRRoR, agit de telle Jsorte que, le plus 
souvent, ontne p chauffage 
préalable, pour faire la deuxième inoculation préventive. 
En résumé, et pour le moment, les petites cultures sont 
supérieures aux grandes. 


De la présence du diamant dans une pegmatlile de 
l'Indoustan. — Note de M. Chaper. 


- Le diamant ne se trouvait, avant la découverte des 
mines du Griqualand-West et de l'État libre d'Orange, 
qu'au sein de sables, de graviers et de poudingues, 
c’est-à-dire au milieu de matériaux de transport, provenant 
de la désagrégation de roches préexistantes non détermi- 
nées. On le rencontra dans l'Afrique australe au milieu 
d’une boue serpentineuse éruptive consolidée aujourd’hui ; 
cette boue est-elle la matrice ou le véhicule du diamant ? 
On a observé d’une part que lorsqu'on rencontre un 
diamant incomplet, on ne retrouve jamais les morceaux 
qui permettraient de le reconstituer ; d'où cette hypothèse, 
qu’arraché à une roche préexistante, le diamant a été 
transporté souterrainement plus ou moins longtemps, 
plus ou moins loin, ce qui à permis la dissociation des 
éléments de la roche et la segmentation du minéral pré- 
cieux sous l'effort de pressions diverses. Mais, d’autre 
part, le diamant se présente dans la roche encaissante, 
toujours enveloppé d'un revêtement calcaire spécial, et 
l'on en conelut, grâce à son association à des minéraux 
facilement clivables, qu'il a pu se former au milieu de la 
matière éruptive, près de l’orifice d’éjaculation, pendant 
ou après le mouvement de la masse du fluide. Les deux 
thèses se valent, peuvént se défendre, mais ne prouvent 
rien ; et même admettrait-on que la roche diamantifère du 
Griqualand-West fût la roche mère du diamant, la question 


ne serait pas tranchée pour les diamants de l’Inde et du 
Brésil, .où le diamant.se rencontre au milieu d'éléments 
minéralogiques tellement différents de ceux de l'Afrique 
australe, qu'on ne saurait les rapporter à des roches ana- 
logues. M. Chaper a été assez favorisé pour rencontrer le 
diamant in situ, pendant une mission scientifique dans 
l'Indoustan au cours de l’année 1882. Le diamant était 
dans une pegmatite rose, épidotifère, et associé au corin- 
don. Cette découverte a été faite dans le Naïzam, près de 
Bellary, chef-lieu d’un district de la présidence de Madras. 
Le pays y est largement dénudé et les pluies toujours 
torrentielles entraînent les parties dégagrégées de la 
roche ; aussi les habitants du pays trouvent ils, de temps 
immémorial, des diamants sur le sol, après la saison des 
pluies. Le sol est traversé par de nombreux filons feldspa- 
thiques, d'àges divers, et de rares filets de quartz épidoti- 
fère. M. Chaper a pu s'assurer que le diamant se trouve 
bien dans la pegmatite rose épidotifère en place ou dans 
les sables qui en proviennent ; les Indous ont du reste 
remarqué qu’on ne le trouve pas dans les roches voisines. 
Le diamant, en ce lieu, est en petite quantité, cristaliséet 
accompagné de corindon amorphe plus ou moins coloré, 
en plus forte proportion. Les cristaux à arêtes vives, 
octaédriques, paraissent s'être formés dans un milieu où la 
cristallisation s’opérait moins librement que dans l’Afrique 
australe où les didfnants présente une re pere 
M. Chaper résume ses recherches ainsi qu’il su 

1° Le diamant dans le Naïzam se rencontre 27 sé dans 
une pegmatile à orthose rose, fortement chargée d’épidote, 
et contenant également de l'oligoclase et du microline. . 

2° La roche qui a fourni les diamants de l’Indoustan con- 
tenus dans les dépôts de matériaux de transport exploités, 
est très probablement la précédente ; les rapports des 
témoins oculaires y affirment tous la présence du granit, 
sans préciser de quelle roche granitoïde il s’agit. 

3’ La faible proportion d’affleurements pegmatiques, 
par rapport aux masses rocheuses différentes, et leur 
variabilité, expliquent la richesse variable et ordinaire- 
ment faible des dépôts de matériaux de transport de 
l'Indoustan. 

4° Le mode de formation du diamant ne paraît pas unique 
dans la nature. On concoit en effet difficilement une analo- 
gie entre la pegmatite fluide ou molle et la boue aqueuse 
magnésienne de l'Afrique australe, qui ne saurait en aucun 
cas être granitoïde, puisqu'on n’y rencontre aucun frag- 
ment de cette nature. 

5 Le diamant ayant pu se former dans une roche aussi 
ancienne que la pegmalite peut se trouver dans les 
matériaux de transport et d’érosion de tout âge, provenant 
ou pouvant provenir de la destruction des pegmatites, 
c'est-à-dire dans des grès et des quartzites avec ou sans 
mica, dans des argiles, des poudingues, etc. 


6° Enfin, la présence du diamant alléguée dans les itaco- * 


lumites, et reconnue dans d’autres roches sédimentaires, 
associé au quartz cristallisé, à l'apatite, au rutile, au fer 
oligiste, ete, ne suffit pas pour conclure que le diamant 
soit un minéral de filon ou un minéral développé dans une 


_ pâte sédimentaire à la facon des staurotides,. macles, etc. 


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LE NATURALISTE 


403 


+ 


Sur les Echinides du terrain éocène de Saint-Palais 
(Charente-Inférieure). — Note de M. G. Cotteau. 


Près de Saint-Palais, village voisin de Royan, existe au 
bord de la mer un double iambeau de terrain tertiaire 
reposant en stralification discordante sur les couches 
crétacées de l’étage sénonien. M. Cotteau y a reconnu et 
déterminé vingt et une espèces d'Echinides, dont certaines 
très abondantes, et d'autres, nouvelles. Les huit espèces 
suivantes: Cidaris Lorioli, Hebertia' meridanensis, 
Cœlopleurus Delbosi, EÉchinanthus Ducrocqui, Echino- 
lampas dorsals, E. ellipsoïdalis, Schizaster Archiaci 
et Brissopsis elegans, rencontrées ailleurs dans l’éocène 
inférieur, fixent sans aucun doute l’âge des couches ter 
tiaires de Saint-Palais, au point de vue paléontologique. 
Douze espèces sont signalées pour la première fois à Saint- 
Palais; ce sont Cidaris Pomeli, C. Lorioli, Hebertia 
meridanensis, Micropsis Orbignyt, Echinocyamus Lo- 
rioli, E Pomeli, Echinanthus Ducrocqui, Echinolampas 
ellipsoïdalis, E. Douvillei, E. Hebertli, Linthia caren- 
tonensis, L. Ducrocqui; auxquelles on doit ajouter 
Sismondia Archiaci, Echinolampas Archiaci, et Scht- 
zaster Archiaci, rapportées à tort,par d’Archiac à des 
espèces connues, et qui paraissent nouvelles à M. Cotteau. 
Les six espèces suivantes étaient seules signalées à Saint- 
Palais par les auteurs : Cœiopleurus Delbosi, Goniopygus 
pelagiensis, Echinolampas dorsalis, Brissopsis elegans, 
Echinocardium subcentrale et uuallieria Orbignyi. 
Plusieurs types sont à signaler, L’Æebertia meridanensis, 
Coiteau, fort rare el représentée à Saint-Palais par un 
unique exemplaire, est caractérisée par ses pores simples 
et ses petits tubercules crénelés et perforés, ce qui l’iden- 
tifie certainement à l’espèce de l’Ariège figurée et décrite 
dans les Echinides des Pyrénées, Cotteau. Le Goniopygus 
pelagiensis, d'Archiac, dernier représentant d'un genre 
abondant dans les divers étages du terrain crétacé, montre 
que le genre, avant de disparaitre, n’avait subi aucune 
modification importante dans l'ensemble deses caractères. 
La Sismondia Archiaci, Cotiteau, réunie à tort par d’Ar- 
chiac à Echinocyamus subcaudalus, esi fréquente à Saint- 
Palais ; elle est reconnaissable à la position du périprocte 
toujours placé à la même distance du bord postérieur. 
L'Eclinanthus Ducrocqui, Cotteau, rare à Saint Palais, à 
la forme élevée subhémisphérique, arrondie en avant, 
dilatée et subtronquée en arrière; la face inférieure est 
pulvinée sur les bords, et un peu déprim e dans le sens de 
la longueur; les sont pétaloïdes , Super- 
ficielles et très resserrées à l'extrémité ; enfin le péristome 
est petit. L'Echinolampas Archiaci, Cotteau, confondu 
par d’Archiac avec une espèce de Biarrilz, a la taille plus 
développée, la face supérieure plus haute et plus régu- 
lièrement bombée, la face inférieure moins concave, les 
zones porifères plus étroites, formées de pores plus égaux, 


etle péristome s’ouvre presque à fleur de test ; le périprocte 


est moins large. La Linthia caren is, Cotteau, est 
nouvelle pour Saint-Palais; on la reconnait à sa forme 


carrée, trapue, à son sommet très excentrique en avant, à 
ses pores petits et largement espacés dans l'aire ambula- 
craire impaire, à ses aires ambulacraires paires antérieures 
droites et presque transverses, plus longues que les aires 
postérieures qui sont courtes, arquées et forment entre 
elles un angle aigu. La Guallieria Orbignyt, Agassiz, 
connue depuis longtemps, et exclusivement propre au 
gisement de Saint-Palais, a servi de type pour un genre 
nouveau créé en 1847 par Agassiz ; sa forme est ovoïde, 
arrondie en avant, tronquée en arrière ;ses aires ambula- 
craires sont coupées aux deux tiers par un fasciole interne ; 
les protubérances sont inégalés, irrégulières, lrès accen- 
tuées, entourant le péristome et se prolongeant sur le 
milieu de l'aire ambulacraire postérieure. Dans le gisement 
de Saint-Palais, si les Echinides sont abondants, les autres 
fossiles sont rares et représentés seulement par quelques 
mollusques ; aussi a-t-il une physionomie toute particu- 
lière. 


DIAGNOSES DES ESPÈCES ET GENRES NOUVEAUX 


DE 


SARCOPTIDES PLUMICO LES 
Analgesinæ 


DE LA COLLECTION DU MUSÉE D'ANGERS 


Par MM. P. MÉGNIN et E. L, TROUESSART 


C. Espèces de forme ovale (ou rectangulaire avec tes 
angles arrondis), sans lobes abdominaux chez les 
mâles, à pattes fortes, coniques et très courtes, sur- 
tout celles des deux paires postérieures. — Sur les 
Canards, les Oies et les Cygnes. 


FREYANA ANATINA (aller ex Koch) (fig. 5). 


Dermaieichus anatinus Koch, Deutschl, Arachn, Myr. 
Crust., 1840, fasc. 88, f. 23; Freyana anatina Haller, 
Zeitschr. fur Wiss, Zool., vol. XXX, p. 81, pl. 14, f. 5-13. 


Fig. 5. — Freyana anatina. ; 
A. Mâle, B: Femelle. 


RE EE 


404 


LE NATURALISTE 


Cette espèce présente un certain nombre de races ou 
variétés que nous décrirons dans un travail ultérieur : on 
trouve, du reste, souvent deux ou trois de ces variétés 
réunies sur le même oiseau. — Les caractères qui dis- 
tinguent ces variétés sont, chez le mâle : la forme du 
corps plus où moins large, ds flancs arrondis ou subpa- 

te quiles 

borde ; la manchette ; plus oumoins grande que porte la deu- 
xième et quelquefois les deux premières paires de pattes ; 
le plus ou moins de confluence des épimères de ces pattes ; 
enfin la forme et la disposition des poils plus ou moins 
modifiés qui ornent l'extrémité de l’abdomen, et dont le 
premier (ou anal) est {oujours en forme dé fer à repas- 
ser, Ou de pied vu de profil. — Chez la fémelle, ce pre- 
mier poil est également celui qui varie le plus: suivant 
les variétés, il est en forme de cœur, de croissant ou de 
feuille, tantôt régulièrement ovale, tantôt divisé en deux 
lobes inégaux et asymétriques par une nervure obiique. 


Dimensions : mâle : long. : Ovm,50 à 0,52; larg. : 0"",35; 
femelle: long. : 0"%,55: — .; larg, : 0"m,385 
Habitat. — Cette espèce se trouve, ainsi que ses 


variétés, sur les diverses espèces des genres Anas, Quer- 
quedula, Fuligqula, Mergus, et des genres et sous-genres 
modernes qui en sont démembrés. 


FREYANA NETTAPINA, nn. SD. 


Très semblable à la Freyana anatina dont elle se dis- 
tingue par les caractères suivants : Mâle : en ovale 
allongé, prolongé en arrière par deux petits lobes trian- 
gulaires entre lesquels est une échancrurc carrée au fond 
de laquelle est situé l’anus : poil de la première paire (ou 
anal) situé au sommet de chacun de ces lobes, aplati en 
forme de fer de lance, ow de hallebarde, c’est-à-dire 
bifide, la nervure se prolongeant dans le lobe principal 
qui est dirigé obliquement un peu en dedans et flanqué 
d’un plus_petit lobe à pointe très aiguë. Lame transpa- 
rente des flancs bilobée, c’est-à-dire échancrée profondé- 
ment dans son tiers postérieur à la hauteur de l'insertion 
du sixième poil abdominal. Manchette de la deuxième 
paire de patte très développée, en triangle isocèle avec le 
poil inséré près de la base. Epimères des deux premières 
paires de pattes confluents et soudés en arrière du 


sternum en forme de fer à cheval. — Femelle : semblable 


à celle de l'espèce précédente, à feuille anale ovale avec la 
nervure près du bord interne, et l'abdomen très légère- 


ment échancré en arrière de l’anus 


Dimensions : semblables à célles de l'espèce précé- 
ente : 
Mäle, long. : Omm,58 ; larg. : Onm 30: 
Femelle, long. : 0"",48 ; larg. : Onm 28. 

Habitat, — Sur l'Oie naine de Madagascar (Neltapus 
auritus), de l'Afrique orientale. 

Nota. — Cette espèce est très voisine de Freyana ana- 
lina, mais la forme de sa feuille anale diffère tellement de 
celle qui est caractéristique de cette dernière espèce, que 
nous avons dû la considérer provisoirement comme dis- 
linctes. 


De même que l'espèce précédente, celle-ci présente une 
variélé, que l’on rencontre avec elle sur le même oiseau, 
et qui n’en diffère que par une forme moins régulièrement 
ovale, à flancs subparallèles, avec les épimères libres et 
non réunis par une pièce sternale en forme de fer à che- 
val, et par la manchette rudimentaire. 


FREYANA ANSERINA, 7. SD. 


Très semblable à à certaines variétés de la Freyana ana- 


tina mais à appendices abdominaux beaucoup moins 
développés que dans celte espèce. — Mâle : encore 
inconnu. — Femelle : allongée en rectangle avec les 


angles arrondis ; lame transparente des flancs nulle ou 
indistincie; manchette rudimentaire, mais à poil terminal 
et bien développé ; plaque notogastrique échancrée large- 
ment en arrière de chaque côté et sur la ligne m 


pots de l'abdomen pas plus développés que chez les 


nymphes, le premier (anal) et le quatrième étant simple- || 
b 


ment subulés ou en piquant, les deuxième, troisième et 
sixième longs et normaux ; le cinquième manque ; un très 
petit poil se voit, sur le dos, au abs de l’échancrure 
latérale. — Nymphes : semblables x femelles, mais 
transparentes et sans plaque Ne et sans 
organes génitaux. | 

Dimensions : semblables à celles de l'espèce précé- 
dente : femelle : long. : 0®»,50 ; larg. : 0"m,3 

Ha nt — Sur les Oies et les Cygnes, ou sur les 
espèces sauvages des genres Anse» et Cygnus et des 
sous-genres qui en sont démembrés. 

Nota. — Bien que nous ne connaissions pas le mâle de 
cette espèce, nous n’hésitons pas à le considérer comme 
distincte d’après le caractère, en quelque sorte embryon- 
naire que présente la femelle, caractère qui la sépare 
nettement de toutes les variétés inconnues de la Freyana 
anatina, dont aucune, par contre, ne présente d’échan- 
crures aussi larges à la plaque notogastrique. — Ces par- 
ticularités doivent se retrouver, jusqu’à un certain point 
chez le mâle. 


Sous-genre HALLERIA, n. S5.-g. 
Corps de forme allongée (au moins chez l'adulte), deux 
fois plus long que large, en rectangle avec les angles 
postérieurs arrondis ; une seule paire de poils Sur 
une même ligne au bord postérieur de l'épistome. 
Paltes coniques, épaisses et courtes, surtout celles des 
deux dernières paires. — Sur les Flamands (Phænt- 
coplerus). 


FREYANA (HALLERIA) HIRSUTIROSTRIS, 7. SD. 


D’un brun rougeätre très foncé, sans ligne plus claire 


sur le dos, la plaque notogastrique joignant très exacte= 


ment la plaque dé l’épistome; celle-ci portant en avant 
deux gros poils subulés, pärallèles et accolés l’un à 
l’autre, couchés horizontalement sur le rostre en guise de 
cornes. Pattes des deux premières munies d’un fort 
piquant subulé sur le bord supéro-interne du troisième 
article qui est dilaté en lame transparente sur son bord 


médiane ; 


LE NATURALISTE 


405 


externe où il porte un second piquant plus mince dirigé 
en arrière ; un troisième piquant semblable et dirigé en 
dehors sur le second article. Sillon des flanes, peu marqué, 
immédiatement derrière la deuxième paire de pattes : poil 
qui suit ce sillon aplati en lame de sabre et plus court que 
la moitié de la largeur du corps; le deuxième poil, grêle 


Fig. 6. — Halleria hirsutirostris. 


A. Mâle. B. Femelle. C. Rostre. 


etnormal, situé beaucoup plus loin sur les flanes un peu 


en avant de la troisième paire de pattes. Epimères libres, 
mais ceux de la première paire soudés en forme d’Y, dont 
les branches montantes forment collier au rostre. Une 
lame iransparente très étroite sur les flanes. — Müte 
très peu différent de. sa femelle ; abdomen terminé par 
deux lobes demi 

occupent le centre, profondément échancré en arrière de 
l'anus; premier poil (anal) dilalé en forme de couperet à 
lame arrondie en dehors avec la nervure sur le bord 


interne; deuxième et troisième normaux, longs comme la 


moitié du corps, le deuxième dilaté à sa base; le quatrième 
lancéolé, plus court que le premier, dirigé obliquement en 
dehors ; les cinquième et sixième manquent. Plaque noto- 
gastrique profondément échancrée sur les flancs, en avant 
des lobes abdominaux. Organe génital conique à base 
large et sommet renflé, arrondi et piriforme, situé entre 
les deux dernières pattes. — Femelle : à poils abdominaux 
semblables à ceux du màle, mais présentant, en outre, au 
milieu de l’échancrure anale, un appendice impair transpa- 
rent et recourbé en forme de crosse ; vulve en angle aigu 
en avant de la première paire de pattes, surmontée d’un 
très petit épimérite en arc de cercle. — Nymphes : beau- 
coup plus courtes que les adultes, en ovale plus ou moins 
allongé, suivant l’âge, les plus jeunes étant les plus 
courtes et rappelant par leur forme les espèces du sous- 
genre Freyana proprement dit, présentant une plaque 
nologastrique bien développée, séparée par un large sillon 
incolore de la plaque de l’épistome. 


hate dt mäle et femelle : long. : 0"",80; large : O®",35; 

: Om®,50 à 0,70 Ow",30, 

rravitat. — Sur les Flamands (?Aœænticopterus antiquo- 
rum), de l'Europe méridionale et d'Afrique. 


DIAGNOSES D’ESPÈCES NOUVELLES 


POUR LA FLORE DE LA 


PÉNINSULE IBÉRIQUE 


Par G. ROUY (1) 


Picridium gaditanum Willk. Prodr. fl. Hisp., WU, 
p. 232, var. LUSITANICUM. 

Diffère de la forme genuinum, qui n'a été jusqu'ici 
signalée que près de Cadiz, par ses pédoncules allongés, 
brusquement et fortement épaissis sous la calathide et 
par ses feuilles supérieures longuement acuminées. 

Hab. — Pyaia das Maçans. — Mai 1882. — Leg. Da- 
veau. — Haies de la plage de Pedronços et Alges, près 
Lisboa. — Juin 1883. — Leg. Daveau. — (Exsiccata 
Ch. Magnier, n° 598.) 

On sait que le P. Gaditanum Willk. se distingue du 
P; Tingilanum Desf. (F1. Allant., W, p. 220) principale- 
ment par ses liges pleines, rameuses, régulièrement 
feuillées jusque dans leur partie supérieure, par ses 


jeuilles allongées, glauques, dépourvues de papilles 


blanchâtres, par ses pédoncules peu renflés sous la cala- 
thide plus grande, par les écailles extérieures du pért- 
cline ovales, largement scarieuses et + émarginées au 
sommet tout en étant de mème terminées par un mucron 
recourbé herbacé, par les achaires dimorphes, les exté- 
rieurs tuberculeux, les autres plus allongés, presque lisses, 
enfin par un port sensiblement différent, assez semblable 
à celui du P. dichotomum Fisch. et Mey.— Certains 
autres caractères, cités par M. Willkonum (oc. cit.) pour 
distinguer son P. Gaditanum, tels que la rubescence des 
écailles et la coloration rougeûtre de la face extérieure des 
fleurons, se rencontrent souvent dans le P. Tingitanum, 
notamment dans la var. sxbacaule Willk., d'Espagne et 
d'Orient, et dans Ja var. discolor ge: discolor Pomel), 

d'Algérie. 


Aconitum napellus L. (sensu latiss.) 

Subspecies A. LusiTanIcuM. 

Dans son Calalogo methodico das plantas observadas 
em Porlugai, Gomes Machado a signalé deux Renoncu- 
lacées dont la présence en ce pays avait quelque peu lieu 
de surprendre : l’'Anemone trifolia L. et l'Aconitum pani- 
culatum Lam 

Dans la préface des dirt pour servir à la revi- 
sion de la flore portugaise, dont je continue la publica- 
tion dans ce journal même, j'ai cité, d'après l'autorité 


(1) Voir le WNaturaliste du ter décembre 1883. 


406 LE 


NATURALISTE 


d’Ant. de Carvalho et de Gomes Machado, ces deux espèces, 
en manifeslant toutefois un certain étonnement de leur 
existence en Portugal, et j'ai prié M. Schmitz de me pro- 
curer ce qu’il pourrait de ces deux plantes. 

Pour l'anemone, con je parlerai plus loin, la chose 
était , M. Schmitz allantsouvent à San Pe- 
dro Cova mais, en ce qui concerne l’Aconitum, cela pré- 
sentait plus de difficulté, car cette plante croît dans une 
localité où M. Schmitz n’a plus aucune raison de se rendre, 
depuis longtemps déjà, et j'ai dû me contenter d'étudier 
ce qu’il a bien voulu m'envoyer de sa récolte de 1854. 
Cela m'a parfaitement suffi pour constater que la plante, 
vue par Gomes Mochado dans l’herbier Carvalho et signa- 
lée par lui comme étant l’A. paniculatum Lom., n'appar- 
tenait pas à ce type spécifique, mais constituait une très 
intéressante sous-espèce de l’4. Napellus, se rapprochant 
quelque peu, par ses feuilles, de 4. Napellus Lobelia- 
num Reichb. Z{ustratio gen. Aconili, tab. II (— Napel- 
lus verus\Obel. Stirp.hist.éd. 1576, p. 987), par ses fleurs, 
de l'A. Clusianum Reichb. Monographia gen. Aconili, 
p. 91, tab. XIII, fig. 1, et par sa panicule florifère, de 
VA. paniculatum Lam. C'est évidemment la disposition 
des fleurs en panicule pauciflore qui a déterminé les deux 
botanistes portugais à rattacher à tort notre Aconttum 
au paniculatum Lam. En voici d’ailleurs la diagnose : 

Tige toujours rameuse supérieurement, 4 partie ler- 
-Minale pauciflore ainsi que les rameaux; ceux-ci pubes- 
cents de même que les pédoncules. Feuilles épaisses, 
d’un beau vert, glaucescentes en dessous, + pubescentes, 
palmatiséquées, à segments très divisés, écartés, presque 
‘égaux, profondément pinnatipartils ousubpinnatiséqués, 
à divisions allongées-cunéiformes, découpées elles-mêmes 
en lobes linéaires,aigus,divergent;nervures blanchâtres, 
très saillantes sur la page inférieure des feuilles ef abon- 
damment munies de poils blancs; pétioles relativement 
longs égalant les deux tiers de la longueur du limbe; 
feuilles supérieures plus courtement pétiolés, palmatisé- 
quées à segments peu ou pas divisés Pédoncules de 15 à 
25 millimètres, étalés, non divariqués mais éowjours écar- 
tés de l'axe (comme dans l'A. Clusianum) ; bractées étroi- 
tement linéaires, OGUrBES; | Fesont au plus la moitié de la 


A gY ap 


pes pauciflores, tâches, sandéulées. Sépales déldbidils, 
le supérieur une fois plus long que large(18-20 millimètres 
delong sur 9-10 millimètres de large), muni antérieurement 
d'un bec assez allongé, aigu. Nectaires inclinés sur leur 
onglet arqué et pourvus d’un éperon droit un peu courbé 
au sommet. Etamines à filets linéaires, glabres ou munis 
de quelques rares poils ; anthères noirâtres; styles glabres. 
Carpelles trois, oblongs, glabres mais finement chagrinés, 
redressés mais non appliqués contre l'axe de la grappe. 
Graines lrièd 
blables à celles de l'A. paniculatum. 

Hab.— Prov. de Tras-0os-montes : environ de Bracança, 
à San Martin ho d'Augueira. — Sept. 1854. — Leg. 
E. Schmitz. 


| rand, la forme gemina sou 
R. 


Armeria BerlengeusisDaveau (1). 

Souche ligneuse, très cespiteuse, ayant parfois 50 à 
60 millimètres de diamètre. Feuilles en rosetle très dense, 
les ancieznes marcescentes, les nouvelles »lanes, glabres, 
coriaces, d'un vert clair, oblongues-lancéolées, ccuminées 
obscurément, 5 nervées, atténuées et violacées à la base. 
Scapes allorgés, glabres. Capitules gros, subglobuleux, 
munis de gaînes de 25 millimètres de longueur. Ecailles 
de l’involuers très glabres, coriaces, bordées d'une memn- 
brane scariezse, les antérieures lancéolées, acuminées, 
cuspidées, les intérieures largement ovales, mucronées. 
Bractéoles ovales, celles du centre dépassant le calice, les 


extérieures l’éga!ent. Calice à tube entièrement velu, ainsi - 


que les nervures, prolongé à la base en éperon court. 
Pédicelle glabre, égalant le tube du calice; limbes à lobes 
légèrement aristés ésalant le tube. Corolle grande, rose. 

Var. villosa Dav. 

Diffère de la forme génuina par ses jeuilles, ses scapes 
et les écailles de l'involucre fortement pubescents, el 
par ses fleurs d'un rose très pâle, presque blanches. 

Hab.'— Ile Berlenga versant nord et crête de l'isthme 
qui sépa:e les Berlengas; Correiro dos Caçoès. — Var. 
VILLOSA : avec la forme genuina dans l'ile Berlenga au 
Correiro dos Caçoëès, mais beaucoup moins répandu, et 
au Promontorio do Penedo, où elle est seule. 

Cette espèce, que l’éperon terminant le calice fait ren- 
trer dans la section Macrocentron Boiss., doit prendre 
place entre l'A. Gaditana Boiss. et l'A. cinerea Boïss. et 
Welw. Elle se rattache à l’A. Gaditana par la structure de 
son calice et surtout de ses feuilles, mais elle s’en éloigne 
par tous ses autres caractères, son port et ses proportions 
bien moindres. Plus voisines de l'A, cénerea, elle en diffère 
cependant par sa glabréité (forma genuina), sa souche plus 
fournie, plus robuste, ses feuilles plus raides, plus éta- 
lées, planes, 4 à 5 fois plus larges, ses gaines plus courtes 
(25 millimètres au lieu de 34), les écailles de l’involucre 
plus longuement et plus brusquement acuminées. — La 
var. villosa, qui possède comme l’A. cinerea des feuilles 
pubescentes ou velues, s’en distingue encore, en plus des 
caractères déjà cités, par ses fleurs blanches ; l'A. cinerea, 
qui habitele cap Carvecro et la Lagoa d'Obidos, a les fleurs 
franchement roses (2). 

(À suivre.) 


SUR SCIURUS PERSICUS ERXLEBEN 


Je dois à la gracieuseté de M. l'abbé Armand David deux 
exemplaires en peaux, un jeune et un adulte, de cetle es- 
pece, recueillis par lui à Akbès (Asie Mineure), en mars 


res, ridées, à plis ondulés, presque sem- | 1883 


(1) Extrait du Boletin annual de la Socieda de Broteriana, année 
884. — Diagnose envoyée par M, Daveau. — G.R. 

(2) Ces deux plantes ont été publiées dans les exsiccata de M. Du 
gré s le n° 937, et la var. villosa sous Île 


LAN RET USER PE ORNE VERT 


LE NATURALISTE 


407 


I. PLACE DE L'ESPÈCE 


En comparant ces sujets à l’écureuil d'Europe (Sciurus 
vulgaris L.), j'observe que le tarse de celui-ci est velu en 
dessous et dépourvu de tubercule (les quatre tubercules 
sous-articulaires des orteils se montrent seuls), tandis que 
le tarse des premiers est nu en dessous, dans sa moitié 
périphérique, et présente un tubercule très net, vers le 
milieu de sa longueur. Autant qu'il m'est permis de l’affir- 
mer en raisonnant. par analogie, il y a là un excellent ca- 
ractère subgénérique (1). Les auteurs paraissent avoir 
éprouvé quelque embarras, jusqu’à ce jour, à décomposer 
convenablement le grand genre Scturus L. Par exemple 
l'espèce qui nous occupe a été placée par Trouessart (2) 
dans le genre Xerws Hempritch et Ehrenberg, tandis que 
Jentink (3) l’a laissée dans le genre Sciurus L. Je suis 
persuadé que les caractères fournis par la plante des pieds 
permettrait de grouper ces animaux d’une facon satisfai- 
sante. Le plus souvent, en effet, je trouve, chez les ron- 
geurs, les caractères génériques dans la denture, les 
caractères subgénériques dans le pied et les caractères 
spécifiques dans la forme du crâne et dans les proportions 
des différentes parties du corps. 

Dans le cas actuel, ne pouvant, faute de matériaux, 
opérer moi-même la décomposition subgénérique du 
genre Sciurus ; ne sachant même pas si l'espèce de Syrie 
rentrera dans un sous-genre préexistant ou nécessitera la 
question, il faudrait préalablement étudier les pieds des 
espèces qui caractérisent tous les sous-genres aujour- 
d'hui connus), je me borne à appeler sur ce point l'attention 
des mammalogistes. | 

0 IE Synonyue 


L'Écureuil qui fait l'objet de cette note est ordinaire- 
ment désigné sous le nom de syriacus Hempritch et 


ceux-ci paraissent l'avoir à tort spécifiquement distingué 
de son ainé caucasicus Pallas(Zoograph. rosso-asialica,l, 
p. 186, Sp. 111).En effet d'une part le musée de Leyde pos- 
sède plusieurs syriacus du Caucase ; il en a même de la 
Russie méridionale et de la Sibérie (au sud, l'espèce se 
trouve en Syri’, en Asie Mineure, et jusqu'en Arabie); 
tandis que, sur trente-un vulgaris des localités les plus 


musée, pas un ne provient du Caucase ou des régions 
voisines (Jentink, Loc. cit.) ; et, d'autre part, les deux su- 
jets figurés par Wagner (Schreb. Saüg, pl. 215, D d. 1843), 
sous les noms de caucasicus Pallas et de russatus Wag- 


ner, appartiennent bien évidemment, l’un et l’autre, à | 
re pl. IV, fig. 1) (6). 
(1) Voir Le Naturaliste, 45 août 1882, p. 126 ; g: août 1883 p. 323. | - 


et. foss., 1880, Sp 


l'espèce syriacus. L'un a quelques poils plus longs dres- 
sés à l'extrémité de l'oreille, tandis que l'autre ne pré- 
sente pas cette particularité; mais une semblable diffé. 
rence est, comme on sait, fort peu importante chez les 
écureuils ; d’ailleurs je la constate entre mes deux échan- 
tillons d’Akbès, qui appartiennent bien certainement à 


une seule et même espèce. 


SCIURUS PE RSICUS 


Le nom de caweasicus Pallas (1811) doit lui-mème 
s'etfacer devant le nom plus ancien d'anomatus Güldens- 
laedt (Schreb. Saüg., IV, pl. 215 C, 1792). J'avoue que. la 
figure publiée par Schreber n'est guère reconnaissable ; 
mais Pallas lui-même cite le nom d'anomatus parmi les 
synonymes de son caucusicus ; et il devait être bien 
renseigné, puisque c’est lui qui ayait transmis à Scherber 
le dessin original d'anomalus (Schreb.Saüg. IV, p. 781). 
En outre, et cela me parait décisif, il fait précéder sa 
description du caucasicus de ces mots : « Descriplio Güt- 
denstaedli .» N'est-il pas évident que Pallas, ayant reçu 
de Güldenstaedt la figure el la description d’un écureuil, 
a d’abord envoyé la figure à Schreber, qui l’a publiée sous 
le nom d’anomalus donné par Güldenstaedt ; et qu'il a 
ensuite lui-même publié la description, en remplaçant le 
nom d'anomalus par celui de caucasicus qui lui semblait 


préférable ? 


Enfin le nom d'anomalus Güldenstaedt cède à sontour le 
pas à celui de persicus Erxleben. Un écureuil a été figuré, 
sans nom régulier, en 1774, par Sam. G. Gmelin (Reise 
durch Russland… III, pl. 43), et, toute mauvaise que soit 
celte planche, je demeure bien convaincu qu'elle repré- 
sente l'espèce qui nous occupe. Or c'est à cette figure que 
se réfère Erxleben en créant l'espèce persicus (Syst. regn. 
anim. Mamm., p. 417). 

L’espece doit donc s'appeler persicus Erxleben. Voici 
une partie de sa synonymie : 

1777 persicus Erxleben (Sys£. régn. anim., pl. AP} 

1792 persicus non Schreber (Saägeth, IV, p. 780); 

post 1792 (5) persicus Gmelin (Syst, nat., ed. XI] I, p. 148, 
Sp. 14); Fast 


1792 anomalus Güldenstaedt (ir Schreb. Saüg., [W, 
pl. 215 C.) 
1811 caucasicus Pallas (Zoogr. ross. astalica, 1. p. 186, 


} sp. 111 
diverses d'Europe et de Sibérie, conservés dans le même | 


'AETE us 
1813 caucasicus Wagner (Schreb. Saüg. Suppl, IL, 
PL 215 D, ©). : 
1843 russalus Wagner (tbid., p.153 et pl. 215 D d). 
post 1829 syriacus Hempritch et Ehremberg (Symbolæ 
physicæ, déc. I, pl. 8). : 
1876 fulvus Blandford (East persia, I, p. 49, sp. 44, et 


FERNAND LATASTE, 


(3) Bien que daté de 1789, le Systema haluræ de Gmelin mentionne 


| la description et la planche de Sciurus anomalus, lesquels portent la 
e 1792 


(6) Sciurus historicus Gray (Ann. and mag. of nut. hise., 1867, XX, 
p. 273) est rapporté;par Trouessart;(/oc.?cit.) à’ l'espèce vulgaris L. et 


A 


408 


LE NATURALISTE 


BIBLIOGRAPHIE 


Recherches sur la force absolue des muscles des inver- 
tébrés, par M. Félix Plateau. 

L'auteur de cette brochure a employé pour ses expé- 
riences des mollusques lamellib-anches appartenant à une 
vingtaine d'espèces différentes. Les lamellibranches s’af- 
faiblissant rapidement, les expériences doivent être faites, 
pour ainsi dire, au moment où les animaux viennent d'être 
pêchés. Pour mesurer le poids brut déterminant l’écaris- 
ment des valves, M. F. Plateau exployait deux lames 
d'acier, dont les extrémités, pliées à angle droit étaient 
destinées à être introduites entre les valves de la coquille. 
Des deux tiges, l’une attachée à un clou soutenait l'animal, 
l’autre portait le plateau qui devait recevoir les pcids. 
Divers tableaux donnent les résultats obtenus avec les 
diverses espèces qui ont servi pour l'expérience. 


* 
LR 


M. Mazé vient de publier un Catalogue révisé des mol- 
tusques terrestres et fluviaiiles de la Guadeloupe et de 
ses dépendances. Ce calalogue contient, après le nom de 
chaque espèce, l'habitat de chaque coquille, quelques 
observations sur la couleur de l'animal et sur sa manière 
de vivre. C’est un travail intéresant, bien fait, qui fait hon- 
neur à son auteur. 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


Un éléphant « M. Barnum » comme on l'appelle, est ar- | 


rivé de Burmab au jardin zoologique de Londres. Le pro- 
fesseur Flower en donne ainsi la description : « L'éléphant 
placé dans le jardin de la Société zoologique, à Regent’s 
Park, mesure de 7 à 8 pieds de hauteur; ses défenses ont 
une longueur de 18 pouces. Il est de grande taille ;les poils 
durs et raides de sa queue touchent la terre. Il ne res- 
semble pas à l'éléphant ordinaire de l'Inde; il a les oreilles 
découpées, comme festonnées : on ne sait si cette particu- 
larité est naturelle ou produite par les déchirures que 
l'animal aurait pu se faire par accident. Il a une coloration 
toute particulière; dans cet éléphant, l’ensemble est d’un 
brun très foncé, sur le corps on rencontre des taches dis- 
posées symétriquement de couleur rouge clair ou de cou- 
leur chair. Ces taches varient de teintes et de grandeurs, 
et même quelques-unes se réjoignent de manière à en 
former de grandes, entourées d’un cercle de couleur 
foncée. Une large tache part des yeux et va jusqu’au bas 
de la trompe. Cet animal n’est pas une variété de l’élé- 
phant ordinaire, de l'éléphant blanc comme certaines per- 
sonnes l’ont'cru; c’est une espèce bien caractéristique, dif- 
férant par le pigment épidermique, et par les taches 
symétriques dont son corps est couvert. 


par Jentink (loc. oil.) à lespèc2 persicus Erxl. Je n’ai pu me faire 


pinion personnel à cet égard, le volume qui contient la descripti 
de Gray s'étant trouvé absent de la bibliothèque du Muséum _—. 
.e me suis présenté pour le consulter. 


ARRIVAGES 


Un récent envoi de fossiles nous permet d'offrir aux amateurs des 
échantillons très bien conservés du carbonifère de Tournai aux prix 


suivants 


Orthoceras martinianum 
— neglectum 


| Cyrtocéras acus 


Bellerophon decussatus 
— hinleus 
— tengentialis 
— sublavis 
— recticostus 


Plerotomaria Yoanii 


Capulus vetustus 
—  eductus 
Baylea Leveilli 
Dentalium priscum 
Chiton priscus 


Helmintochiton coarctatus _ 
mempiscus _— 


Conocardium alæformis 
Athyris squammifera 
—  Royssii 


y 
plano sulcata 
Orthis michelini 
Productus pustullosus 


Flemingii 
Strophomena analoga 
Spirifer Tornacensis 


Michelinia favosa 

—  antiqua 
Syringopora 
Syringopora nova Sp. 
Rhyzopora tubaria 
Monticulipora tumida 
Portlckia Munsteri 
Cyatoxonya cornu 
Zaphrentis Edwarsiana 

—  Delanouei 


— vermicularis 
Patula 


Cornu copiæ 
— Phillipsi 
Nysti 


er à 4 
Amplexus cornu arietis 
_ Ibicinus 
_ cornuformis 


—  spinosus 
Cladochonus Michelini 


Gustréopodes. 


PONT ne EN RES Et PS MALE: 
FOR NE UE er Le Ne RER 


Se" "#5 2251 4..9,2, + 


novospecies nr ee te he Se 


es... 
PL NN NP PE D 
mode © n 5) 1S 
ss. 


Lämellebranches. 


Brachiopodes. 


de Mie 19% + 6 e 


d_ +. eue. 06 060 © 


Polypiers. 


PLUS LE AS 2 2 mi -p. 


CCC CCC] 
NE 655724. Re 
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Le gérant, Émile DEYROLLE. 


4889. — Paris. Imprimerie À, L. Guizcor, 7, rue des Canettes . 


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6° Année. 


N° 52 


15 Février 1884. 409 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


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Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange et de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 21 JANVIER 1884 


Du chauffage des grandes cultures de bacilles du sang 
de rate. — Note de M. A. Chauveau. 


Voiei la méthode de M. Chauveau pour déterminer le 
degré de chauffage auquel il faut soumettre les liquides 
des grandes cultures pour y compléter l’atténuation. Après 
l'avoir agité, on extrait du flacon une certaine quantité de 
liquide que l'on répartit dans une dizaine de petits réci- 
pients tubulaires ou de petits matras; ces récipients d’une 
contenance de 20 centimètres cubes sont remplis à moitié 
et placés dans un bain d’eau ou dans une étuvc à air. On 
chauffe à + 80, 81 degrés, et on élèvela température jusqu’à 
89, 90 degrés. Chaque recipient étant maintenu une heure 
entière à la température voulue, la culture s’atténue plus 
où moins suivant la température et, pour juger du degré 
d'atténuation, on ensemence de petits matras avec une 
goutte de culture pour chacun. A l’étuve, ces matras font 
voir les liquides auxquels le chauffage a fait perdre toute 


faculté prolifique, et les degrés de température qui y cor- : 


respondent doivent être écartés. Le maximum de sécurité 
pour les inoculations préventives est atteint en employant 
pour le chauffage du premier liquide vaccinal la tempéra- 
ture la plus rapprochée de celle qui fait perdre toute acti- 
vité prolifique, et pour le chauffage du deuxième liquide, 
une température inférieure de 2 degrés à la première. Du 
reste, lorsqu'il s’agit d’inoculer 4000 à 8000 moutons, il 
est prudent et sage d’expérimenter les liquides, sur un lot 
de moutons. En général, on se trouve bien du chauffage 
à + 84 degrés pour la première inoculation, et à 82 de- 
grés pour la seconde, Les tubes où l'on a distribué la ma- 


| tière vaccinale, recoivent chacun 20 grammes, sont bouchés 


ficelés et plongés en plein dans l’eau portée à la tempéra- 
ture alténuante fixée préalablement ; il est facile d’entre- 
tenir l’eau à une température constante à l’aide du régu- 
lateur. On plonge les tubes dans une grande masse d’eau 
dont on élève rapidement la température au degré fixé, 
et graduellement. Cette dernière méthode exige une sur- 
veillance rigoureuse, mais semble plus favorable à la pro- 
duction uniforme de l’atténuation. On doit agiter les tubes, 
de temps en temps, sans les sortir de l’eau et sans troubler 
l'équilibre de température, nécessaire pendant l'opération. 

La durée de conservation des propriétés du liquide at- 
ténué est en raison inverse de l’atténuation, et se vérifie à 
l'aide des cultures non chauffées. On constate les mêmes 
résultats avec les cultures qui ont été chauffées pour com- 
plément d'alténuation, mais avec des caractères plus mar- 
qués. Pour les grandes comme pour les petites cultures, 
il n°y a aucun fond à faire Sur la conservation prolongée 
de la faculté prolifique des spores chauffées au degré voulu 
pour constituer un premier vaccin inoffensif, ainsi que sur 
leur aptitude à communiquer un premier degré d'immunité. 
M. Chauveau, assure d’après de nombreuses expériences, 
que les pertes ontété insignifiantes ou nulles, en employant 
des virus atlénués au degré suffisant et provenant de 
grandes cultures ; leur immunité est irréprochable: il pense 
que les sujets résisteraient aussi bien à la contagion spon- 
tanée, mais la preuve expérimentale est à faire. En résumé, 
la méthode des grandes cultures est appelée à entrer dans 
la pratique. £ 
* + 

M.Daubrée lit un extrait d’une lettre de M. Nordenskiold, 
d’où il résulterait que les curieux phénomènes d'optique 
de lever et de coucher de soleil observés depuis deux mois, 
ne peuvent être attribués exclusivement aux poussières 


410 


LE NATURBA LISTE 


provenant des éruptions volcaniques si terribles du détroit 


de la Sonde. Versilä finde! décembre; onf@trectilli aux 
environs de Stockôlm de li neige souillée de petites quan= 


tités de poussière noire. Doit poussière fut analysée ; elte 
séc h es 


contenait b D 


et brülées, ont laissé un un résidu renfermant du fer oxydé, 


de la silice, du phosphore, du cobalt et du nickel; ces 
deux dernières substances” représentent 0,5 p. 100 du'ré- 
sidu. Des recherches vont être faites pour réunir une 


quantité de poussière suffisante pour faire une! analyse: 


quantitative complète. 


Sur le cipolin de :Paclais (Loire-mfériere. _ - Note 


de M. Stan. Meunier. 


La disposition décrite par M. Lory en 1859, du gisement. 


de cipolin de Paclais, indique des filons plus ou moins 
verticaux de 0w,20 à 0w,80 de pegmatite à grands éléments, 
traversant le calcaire qui constitue la surface du sol. 
M; Meunier, relevant là coupe de ce gisement, le trouve 
composé aujourd’hui d’une assise calcaire de 2», 50 d’épais- 
seur, comprise entre deux nappes de pegmatite dont l'in- 
férieure visible sur 0,50 se perd dans la profondeur, et 
dont la supérieure mésure pres de 3 inètres. Cette dernière 
est surmontée de 2ù,90 d'un terrain meuble argileux 


rempli de boules pierreuses, et provenant de la décompo- 


sition sur place du gneiss qui abonde aux environs. Le 
calcaire exploité à Paclais renferme dans une masse sac- 
charoïde, des paillettes de mica qui se rapprochent plus de 
celui du gneiss que de celui de la pegmatite ; on y remarque 
également un silicate vert mentionné par M. Lory. Le cal- 
caire et la pegmalite sont intimement liés et les deux 
roches ne sont pas nettement séparées. L'étude au labo- 
ratoire peut faire considérer le calcaire de Faclais comme 
un type de roche métamorphique par contact, de. trés 
haute antiquité, ce qui augmente l'intérêt de son étude. 
M. Meunier reviendra sur ce sujet, au point de vue de la 
pegmatite qui offre certaines particularités intéressantes. 
“ 
* # 
© Surla nature des dépôts rt dans l'eau dun puits 
contaminé. — Note de E. Gautrele 


Lorsqu'on abandonne au repos à en vase clos une eau 
contaminée par infiltrations de fosses d’aisances, il se pro- | 
_ duit, au bout de quelques jours, un dépôt dont la majeure | 

partie est formée de flocons bruns. Ces derniers examinés 


au microscope sous un grossissement. de 800 diamètres, 


après.avoir été au préalable écrasés entre la lamelle et le | 


porte objet. et divisés par le frottement l’un contre l'autre 


de ces deux derniers objets, donnent des parties agglomé- | 


rées, soit des parties simples. Ces dernières sont compo- | vées aù sommet du Puy-de- Dôme... Note de M. Alluard 


sées d'une cellule. sphérique unique, sans division anté- 


rieure, à parois m minces et colorées en jaune brun. Cette | 


cellule porte un pli épais, coloré, qui la divise en quatre 
triangles eurvilignes dont les sommets sont occupés par 
uné ouverture ponctuée entourée d ‘un bourrelet circulaire. 


_crozoaires nouveaux et propose de leur donner le nom de M 


- une quantité plus considérable que Veau”puisée au fond. 


-vatoire du paré dé Saint-Maur sur les courbes de Pinserip- 


_cidentées. Le premier mouvement eut lieu le 27 aoûl 1883 


observées par M. Atuard au Botnmel du Puy-de-Dôme, 


er 


Ghagne, cellule au un diamètre de ° : millimètre. La na- Il | 


ture des on est azotée, et il jouissent de la faculté 1 
d'enlever à l’eau contaminée une ? “partie de ses éléments 
azotés. M. Gautrelet pense élre ‘en présence de mi- 


Stercogona letrastoma. La surface du puits en renferme 


L'eau contaminée ne contient pas d'oxygène en dissolution. 
Lés flocons -brunsme seraient que des S{ercogona letras- 
toma morts par suite du manque d'oxyg ène en vase clos, 
el précipites à l'état inerte. M. Gautrelet termine sa nole | 
en’ émettant l'hypothèse que 16 S{ercogona Pr H 
pourrait être le microbe typhique. 


* 
LE MU tra fe 


Sur les oscillulions produiles par l'éruption du Kra- É 
katoa. — Note de M. E. Renou. | 


Un article: du journal la Nature signale des oscillations M 
insoliles dela pression atmosphérique -ubservées à l'6b- 
servatoire de Berlin, à la suite de l’éruption du Krakatoa., 

:es oscillations ont été indiquées très nettement à l'obser- 


teur Redier; elles se sont produites par un beau temps, 
avec un baromètre élevé, et au milieu de courbes peu ac- 


à 1 heure du soir, el se manifesla par une ascension brusque 
de plusieurs dixièmes de millimëtres, suivie d’une baisse à 
de plus de 1 millimètre à 1»,45, èt d'assez fortes ondulations » 
jusqu'à 5 heures du soir. La courbe se calme jusqu ‘au 28514 
une baisse subite:se produil'à 3,45 du matin, atteignant 
2 millimètres à 4h,25, et le calme renait vers 6 heures. En- di 
fin deux autres ondulations; produisent chacune 0”; 0005 
d'élévation, le 29 août, à 2 heures du matin et à 3 heures 
du soir. Le Krakatoa est à 6,54 à l'est. de Paris, la calas; 
trophe a eu lieu à peu près vers minuit de la nuil du 26 au | 
27 à Paris. L’onde atmosphérique a mis 18 heures à franchir | 
les 11500 kilomètres qui séparent le volcan. de Paris; c'est | 
donc une vitesse de 246 mètres par. seconde, bien inférieure | 
à la vitesse du son. La deuxième oscillation est due, à 
Yonde atmosphérique qui nous est parvenue par le chemin 
opposé à celui dela première; sa vitesse serait de 1 009 ki 
lomètres à l'heure, ou 278 mètres. par seconde concordant | 
avec la vitesse calculée à Berlin, à la suite des asileets Fe 


des odes ayant le tour entier, du rmobrie; après pate 
touché des une première fois. 
sito 
+ * 


-Lueurs crépusculaires du 7 décembre 1883, obser ; 


Les lueurs crépusculaires d’un rouge orangé signalées 
depuis plusieurs mois sur tous les points du globe, ont 
Les plaines 


Añharmima fanerlao 
UUVULUUILEU GI D LU 


LE NATURALISTE 


411 


du centre de la France, étaient couvertes d’une couche de 
nuages épaisse de 1000 mètres, d'où émergeaient les 
sommets les plus élevés de la chaine des Dômes, du Mont- 
Dore, du Cantal et du Forez. Le soleil éclairait la couche 
supérieure des nuages, en sorte que, phénomène assez 
fréquent, la température élevée de + 8’ au Puy-de- 


Dôme, s’abaissait à  1°,3 à Clermont; ces deux nombres 
sont des moyennes, diurnes. La moyenne kygrométrique 
* du jour étant 21 au Puy-de-Dôme, l'air était sec malgré la 
faible distance des nuages,.300 mètres environ. 

La purelé Lrès grande du ciel donna un beau coucher du 
soleil; ce dernier disparut à 4,30 dans la couche de 
nuages, et une lueur où le rouge orangé dominait, em- 
brassant de 90 degrés, 45. degrés à droite et 45 degrés à 
gauche du point où le soleil s'était couché, ful visible jus- 
qu'à 6b,15, montant jusqu'à 20 degrés au-dessus de l'hori- 
zon. Un quart d'heure après le coucher du soleil, la trans- 
parence de l’air fut un peu troublée, sur une faible étendue, 
pendant quelques minutes entre Le soleil el l'observa- 
teur; c'était probablement le fait d’une bouffée d'air froid 
passant à une hauteur dépassant le sommet de la monta- 
gne. De suite apparut une illumination jaune orangé, pa- 
raissant formée par réflexion ou réfraction dans ce trouble 
à peine visible et très claire-semé dans l'atmosphère. Ce 


phénomène rappelle celui qu'on observe fréquemment au 


même lieu, c'est-à-dire, le lever ou le coucher du soleil 
par un ciel sans nuages ; on remarque alors à l'horizon et 
dans toutes les directions les couleurs de l'arc-en-ciel, où 
le rouge, le jaune et l'orangé dominent; puis tournant le 
dos au soleil, on a devant une véritable illumination qui 
doit.être due à des réflexions sur @es couches d'air de den- 
sités différentes, ou à des cirrhus très, disséminés et invi- 
sibles. Ces lueurs crépusculaires, vues du Puy-de-Dôme, 


FES 


moment du crépuscule. Ces faits seuls suffisent, suivant 
M. Alluard, pour expliquer les lueurs crépusculaires si- 
gnalées, sans avoir recours aux poussières volcaniques du 
Krakatoa, lancées dans les hautes régions de l'atmosphère, 
ni aux poussières venant.des espaces planétaires sur notre 
globe. Il suffit d’admettre un régime particulier dans des 
couches d’air un peu élevées, régime qui 
vent, et qui n'est ptionnel maintenant que par sa 
et son intensité. 


uree 


se présente sou-. 


SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE 


me 


SÉANCE Du 9 NOVEMBRE 1883 
Présidence de M, Bureau, 


M. le Président a le regret d'annoncer à la Sociéle qu'elle 
a perdu depuis sa dernière réunion quatre de ses mem- 
bres : MM. Pedicino, directeur du jardin botanique de l’uni- 
versité de Rome: Ch. Gaillardot, médecin Ssanilaire de 
France en Egypte, connu par ses travaux sur la flore 
orientale: Duval-Jouve, correspondant de la section de 
botanique à l’Académie des sciences, et le D' Bras, auteur 
d'un Catalogue des plantes vasculaires del Aveyron, cher- 
cheur. infatigable, auquel on doit la découverte de deux 
espèces nouvelles pour la flore française, le Speculartia 
castellana ei le Saponaria bellidifolia. 

M Émile Burnat a découvert le Saxifraga florulenta 
Moretti dans] ‘irons de Saint-Éti aux M 
Maritimes) ; toutes Les localités précédemment connues de 
cette rare espèce étaient siluées sur le Lerritoire italien, 
Ce Saæifraga se distingue de tous ses congénères par de 
singulières variations dans le nombre des styles. M. Burnat 
a constaté que la fleur terminale de la grappe florale, tou- 
jours plus développée que les autres, porte huit ou neuf 
sépales, autant de pétales, quinze étamines el cinq styles; 
les autres fleurs qui Lerminent les pédoncules latéraux ont 
cinq sépales, cinq pétales, dix élamines et trois styles; 
lorsque ces pédoncules sont biflores, la seconde fleur offre 
souvent deux styles, mais beaucoup d’entre elles en por- 
tent trois. ie 

Une uote de M. A. Battandier, professeur à l’école de 
médecine d'Alger, présente un intéressant ser{wm de 
plantes nouvelles, rares ou peu connues de la flore algé- 
rienne. Ce sont des localités nouvelles, pour, quelques- 
unes; Arabis Doumelii Cosson, Alyssum leiocarpum 
Pomel, Reseda arragonensis Loscos, Astragalus narbo- 
nensis Gouan, Tetragonolobus gultatus Pomel, Polygo- 
num littorale Link, Anthistiria glauca 
teur, pour d’autres, décrit des variétés inédites : Arabis 
pubescens Pois. var. brachycarpa, Erodium malcoides 
Willd. var. floribundum, Filago helerantha Guss. var. 
candidissima. Enfin il fait connaitre deux nouveaulés : un 
hybride des Citus monspeliensis el salvifolius Sous lenom 
de C. feredjensis, el sous celui d'Erodium m2deense une 
forme très voisine de l'E. maurilanicun Coss., qui lui- 
même est. à peine distinct de l’£. sozuntinum Todaro. 

Une communication de M. le D' Louis Trabut offre un 
aperçu plein d'intérêt sur la végétation des sommets 
du Djurjura, massif montagneux qui traverse la Kabylie 
par une ligne courbe de Bougie à Palestro. Sur les flancs 
de cette chaîne s'étagent plusieurs zones botaniques ca- 
ractérisées par la présence ou la prédominance, de cer- 
taines espèces. La zone supérieure commence vers. 


nnts{Alpes- 
\ r 


s a FA Er, î 
| 1500 mètres : d'immenses rochers calcaires appartenant à 


L vétage nummulitique, des crèles et des cols gazonnés, de. 


412 


LE NATURALISTE 


petits massifs de Cèdres et de Chènes verts, telles sont les 
stations qui s’offrent au botaniste. Dans les fentes des ro- 
chers et les éboulis, se trouvent de nombreuses espèces 
montagnardes vivaces et même frutescentes, Anlhyllis 
montana, Rhamnus alpina, Lonicera arborea, Potentilla 
caulescexs, Ribes petræum, Cotoneaster Fontanesii, Isa- 
lis Djurjuræ, Festuca atlantica, etc. — Les grandes sur- 
faces gazonnées, fort rares dans les autres massifs mon- 
tagneux de l'Algérie, sont caractéristiques de la région du 
Djurjura et lui donnent une physionomie alpestre. La prai- 
rie est composée de plantes vivaces auxquelles se mêlent 
çà et là des espèces frutescentes et même arborescentes, 
mais étroitement appliquées sur le sol sous la double ac- 
tion des vents et des troupeaux. Le Festuca ovina, repré- 
senté par divers variétés (F. duriuscula, lævis Mack., 
frigida Hack., elc.) joue un rôle très important dans le 
gazonnement des crêtes et des cols. — En résumé, la flore 
des plaines de l’Europe constitue le fond de la végétation 
de cette zone montagneuse supérieure, et, l'altitude com- 
pensant la latitude, les plantés européennes retrouvent 
sur la côte africaine les mêmes conditions climatériques 
que dans d’autres contrées beaucoup plus septentrionales. 
A ces divers titres, le massif du Djurjura peut être consi- 
déré commeun district botanique spécial en Algérie. 

M. Guinier, inspecteur des forêts, à résumé ses recher- 
ches sur une question controversée, dans une note qui a 
pour titre : Sur la facullé asséchante des arbres fores- 
tiers. L'auteur rappelle que, d’après l'opinion accréditée 

armi les savants comme dans le publie, l’état boisé est 
favorable à l’alimentation des sources et à la régularisa- 
tion de l'écoulement de l’eau provenant du sol forestier ; 
cependant il yÿ a des dérogations à cette prétendue loi. 
Notamment, dans certains cas, le débit des écoulements 
superficiels d’un sol forestier autrefois dénudé, ou celui 
des sources qui en proviennent, peut avoir été consi- 
dérablement réduit ou même supprimé par le reboise- 
ment du terrain. C’est qu’il intervient un phénomène im- 
portant, la faculté asséchante des arbres forestiers, qui a 
deux composantes principales, savoir : l’hygroscopicité de 
la couche superficielle du sol forestier et l’exhalation de 
vapeur d’eau à la surtace des feuilles. Cette action d’assé- 
chement, encore mal connue dans ses effets et ses limites, 
peut aboutir, dans des circonstances diverses de sol, d’es- 
sences, etc., à des résultats différents et à certains égards 
inverses. 

M. Leclerc du Sablon expose diverses particularités ana- 
tomiques de la tige de la Glycine (Wistaria sinensis). 

M. Feuilleaubois fait connaître plusieurs localités nou- 
velles du Goodyera repens dans les environs de Fontaine- 


eau. 

Partout cette rare Orchidlée a été trouvée dans les 
bois de Pins et occupe de préférence ceux dont le sol cou- 
vert de Mousses conserve une certaine humidité. 


M. Ch. Royer signale la découverte du Ventennta ave- 


nacea Kæl dans le département de la Côte-d'Or. Cette Gra- 
minée y a été récoltée dans une friche de la commune de 
Normier, canton de’ Semur. De plus, deux plantes qui 


n'avaient pas été revues depuis Lorey ont été retrouvées, 


coup d’autres gallinacés. 


le Cardamine amara L. et l'Orchis coriophora L. (prai- 
ries des environs de Morel). 

M. Buffel à trouvé le L:belia urens au parc de Saint- 
Cloud; *ette espèce silicicole croit sur l’argile des trous ré- 
sullant de l'exploitation des meulières de celte localité, 

M. Poisson présente un Pelargonium en pol venant des 
cultures du Muséum et sur lequel vit une Cuscute exotique, 
C. reflexa, de l'Inde, couverte de fleurs blanches par- 


fumées, à odeur rappelant celle du Muguet. Cette Cuscute 


fleurit à la fin de l’automne et ne fructifie pas dans nos 
serres, faule sans doute d’une somme de chaleur suffi- 
sante. Après la floraison accomplie, les rameaux se flétris- 
sent el il semble que le végétal n’a plus de vie, saufen un 
ou deux points où une faible portion de tige reste adhérente 
aux rameaux de la plante hospitalière et conserve un peu 
de turgescence. C’est de cette fraction de tige, sorte de 
kyste souvent à peine appréciable, que, l’année suivante, 
sortiront des bourgeons qui sont le point départ d’un nou- 
veau cycle de végétation. | 
E. Macxvaup. 


NOTE SUR LA PERDRIX GRISE 


—— 


La perdrix grise est peut-être un des oiseaux les plus 
connus parce qu'il est plus recherché pour sa bonne chair 
et le plaisir de la chasse. Aussi tous ceux qui observent, 
naturalistes, chasseurs et gourmets, ont-ils été frappés des 


différences qui existent dans la taille, le plumage, les 


mœurs et la qualité de nombreux sujets qu'ils ont eu l'oc- 
casion d'étudier et d'apprécier ; ces remarques firent pen- 
ser qu'il exislait soit plusieurs espèces, soit plusieurs 
races confondues et généralement connues sous le nom de 
perdrix grise. En effet le plumage de cet oiseau est sujet 
à de grandes variations totales ou partielles depuis le blanc 
pur jusqu’au brun foncé. Les variétés les plus remarqua- 
bles, qui ont même élé admises comme espèces ou races 
locales, sont : la perdrix de montagne (P. montana, Briss.) 
d'un brun roux plus ou moins accentué ; et la perdrix de 
marais, d'un gris de lin nuance du plus charmant effet, si- 
gnalée par J. Verreaux. Les différences de taille ont fait 
considérer la perdrix de passage, la perdrix voyageuse, 
la petite perdrix grise, la roquette, la perdrix de Damas 


(P. damscona, Lath) tantôt comme espèce, tantôt comme. 


race locale de même que la grosse perdrix bleue, planto- 
reux gibier aux vives couleurs. Mais jusqu'à présent au- 
cune espèce, race locale ou variété, n’a été acceptée sans 
réserve et sans quelque doute sur sa valeur réelle, faute 
d'observations suffisantes de la part des auteurs et sur- 
tout d’un caractère spécifique bien défini. Cependant on 
peut rapporter à deux espèces types établies d'après la 
conformations des pattes de toutes races ou espèces dé- 
crites, quelles que soient les différences de plumage et de 
taille qui ne résultent en somme que de l'influence du sol 


natal et de la facilité avec laquelle les variétés se produi- 
sent el se propagent chez les perdrix comme chez beau- 


» 


LE NATURALISTE 


413 


Ces deux espèces iypes sont : 1° la Starne grise (starna 
cinerea), vulg. la perdrix grise; 2° la starne aux doigts 
courts (starna brachydactyla) vulg. roquette. 


Fig. 1. — Patte de la starne 
grise (starna cinerea). 


Fig. 2, — Patte de la starne 
aux doigts courts (starna 
brachydactyla). 

La starne grise, ainsi que la figure 1 le représente, a les 
doigts longs, les ongles peu recourbés et déprimés, sé- 
dentaire partout elle est répandue plus ou moins abon- 
damment ; recherche les endroits cultivés, plus rusée que 
farouche. 

La sitarne aux doigts courts, dont la figure 2 représente 
la patte, a les doigts courts, les ongles recourbés et com- 
primés, généralement de moins forte taille que l'espèce 
précédente; sédentaire dans certaines localités seulement, 
de passage dans d’autres ; recherche les terrains incultes 
même dans les pays de culture ; d’un caractère farouche 
jusqu’à la stupidité, gibier très estimé des disciples de 
Brillat-Savarin. Ces deux espèces se croisent-elles ? 

Après les tentatives que nous avons faites sur plusieurs 
sujets, tant en volière qu’en liberté, nous serions tenté de 

e croire que lefait ne se produit pas, ou bien rarement 
alors. | 

En Bretagne nous avons rencontré dans les mêmes en- 
droîts des compagnies de ces espèces qui jamais ne se 
réunissaient ; jamais non plus nous n’avons trouvé de cou- 
ples formés par l’union de $. Binerea et de S. Crachydac- 
tyla. Enfin les allures et les mœurs de la starne aux doigts 
courts sont si différentes de celle de la starne grise que 
pas un paysan ne S'y trompe et ne les confond l’une avec 
l’autre Le les localités où nous avons fait des he sur 
ces oiseau 


Les doit pattes Aburéts \phétiisent de deux féielles R 
s. Binerea et S. Crachydactyla qui ont couvé ‘et élevé | - 


leurs petits à moins de cent quatre mètres de distance 


l'une de l’autre, les jeunes provenant de ces deux compa- 
gnies avaient tous les caractères distinctifs de leurs pa- 
rents. 

CRETTÉ DE PALLUEL. 


NOTE 


SUR 


LE CŒLOPELTIS INSIGNITUS 


(GOULEUVRE MAILLÉE) (1) 


. Par MM. MARIUS H. PERACCA et C. DEREGIBUS 


« Le Cœlopeillis insignilus, ophidien assez commun en 
Europe, en Provence, er Ligurie, en Dalmaiie, qui a élé 
jusqu 
de dents cannelées placées à la partie postérieure: de la 
mâchoire supérieure, vient d’être démontré vénimeux à la 
suite de nombreuses expériences que nous avons eu l’oc- 
casion de faire sur plusieurs échantillons vivants de Cœælo- 
peltis, qu’on nous avait envoyés de Nice 

Les détails de ces expériences ont été soigneusement 


| consignés dans une note, qui a élé insérée dans le Gior- 


nale della R° accademia di medicina di Torino, fascicolo 
6, 1883. 

Nous avons tâché de décrire l’appareil vénimeux du rep- 
tile : savoir la dent et la glande à venin. La dent qu’on 
avait cependant déjà observée, présente sur sa convexité 
(qui est ant.) un peu en dehors une gouttière canaliculée 
tellement prononcée, que la dent semble constituée de 
deux pièces. En arrière de la dent on trouve de 5 à 7 ger- 
mes d’autres dents . sont destinées à la remplacer lors- 
qu’elle vient à se casse 

Cette dent est donnée | à duriner un écoulement au ve- 
nin que secrète une glande assez développée dans le Cœæ- 
Hé rque qui est placée en arrière de l'orbite et reprend à à 

*, 6° et 7° écaille suslabiale. 

Nos nous proposons d'en étudier la structure histo- 
logique dès que nous aurons à disposition de nouveaux 
CϾlopeltis. 

es animaux blessés par le Cœlopeltis (savoir les lé- 
zards et les oiseaux qui constituent sa nourriture habi- 
tuelle, et les grenouilles qu’on lui faisait mordre dans nos 
ex périences) mouraient très vite. On: observe très peu de 
temps après la morsure : 1° Suspension de la respiration 


| (13 minutes au maximum après la morsure dans les gre- 


nouilles, 3 ou 4 minutes dansles oiseaux et petits mam- 
se suspension qui peut s'effectuer d'un coup ou peu 
à peu ; 2° abolition des mouvements reflexes dans le mem- 
bre ab: tandis qu'ils persistent pendant quelque temps 
encore dans la règle du corps; 3° paralysie générale qui 


(1) Geofir. S. Hil. Dycript. Egypte Rept., tabl. 7 fig. 6 (1809). 


414 LE NATURALISTE 


ne tarde pas à survenir et qui trop rarement est accompa- 
gnée par des secousses convulsives. 

Dans les grenouilles le cœur bat irès longtemps encore 
après l'établissement de la paralysie générale, on observe 
toutefois une diminution considérable dans la force de con- 
traction. 

Le spectroscope ne dévoile dans le sang aucune altéra- 
tion : le sang après la mort de l'animal est noir, la mort 
survenant par asphyxie. 

Malgré le triple tableau dés effets de la morsure du Cœ- 
lopelis, le Cœlopeltis .n’est-pas à, craindre pour l'homme. 
Le serpent quoique très vif ne mord que très rarement. J'ai 
conservé en vie pour plusieurs mois une dizaine de Cœælo- 
pellis, que je maniais journellement, et je n'ai jamais élé 
mordu. Encore pour que sa blessure soit mortelle, faut-il 
que la morsure dure au moins 3 ou 4 nrinutes, n’ayant ja- 
mais eu, même sur de petits animaux, à constater des sui- 
tes funestes lorsque la morsure ne durait que 1 ou 2? minu- 
tes ; il parait même que la morsure du Cœlopeltis, ne serait 
à craindre que pour les reptiles et les mammifères : de 
jeunes chiens'ont résisté assez bien à l'inoculation du poi- 
son ; toutefois je me propose de continuer les expériences 
avec celles qe je viens de commencer sur le Tarbophis vi- 
vax et d'éslairer ce point très important. 


DIVISION DES CYPRÆIDÆ 


Par le D' Jousseaume. 


Extrait d’une communication faite à la société Lbnléntisus de-France 
le 12 février, 1884. 


1. Genre Bernaya, Jousseaume. 
B. media, Desh. B. obasa, Desh. 
B. angistoma, Desh. B. inflata, Lam. 
2. Genre Gisortia, Jousseaume, 
G. gisortiana Val. G.tuberculosa, Ducl, 
G. mus, Lin. G.léucostoma, Gask, 
3. Genre Mandolina, Bayle m. ss. 
+ M. gibbosa, Borson. 
4. Genre Zoila, Jousseaume. 
Z. scottii, Brod. Z. thersites, Gask, 
Z.. marginata, Gask. 
D. Genre Maurina, Jousseaume. 
M. mauritiana Lin. 
6. Genre Etrona, Jousseaume. 
E. stercoraria, Lin. E. gibba, Gmel. 
E. thatcheri, Cox. 
7. Genre Umbilia, Jousseaume, 
U. umbilicata, Sow. 
8. Genre Vulgusella, Jousseaume. 
V. tigris, Lin. V. pantherina, Sol: 
_V. vitellus, Lin. V. broderipii, Gray: V. nisosa, Brod. 
V. melanotosma, Leathes. V. Lynx, Lin. V. aurora 
Chemn. V. princeps, Gray. V, mappa Lin. 


9.. Genre Arabica, Jousseaume. 
A. arabica, Lin. A. histrio Gmel. A. reticulata, Mart. 
A. arabicula, Lam. A. eglantina, Ducl. A. scurra Chem. 
10. Genre Cypræa, Lin 
C. cervus, Lin. C. cervinetta, Kien. 
C. exanthema, Lin. 
11. Genre Porcellana, Klein. 
P. argus, Lin. P. testudinaria, Lin. P. talpa, Lin 
P. exusta, Gray. P. carneola, Lin, P. chemnitziüi, Dunk. 
P. isabella, Lin. 
12. Genre Luria, Jousseaume. 
L. lurida, Lin L. pulchra, Gray. L. spadicea, Sw. L. 
cinerea, Gmel. L. clara, Gask. L. reevii, Gray. 
13. Genre Luponia, Gray. 
L. algoensis, Gray. L. edentula, Sow. L ‘eomptoni, Gray. 
L. angustata, Gray. L. declivis, Sow. 
L. piperila, Sol. L. pulicaria, Reeve. L. castanea, Iligg. L. 
similis, Gray. ? L, fusco-dentata à Gray. 
14. Genre Cypræovula, Gray. 
C. capensis, Gray. 
15. Genre Zonatia, Jousseaume. 
Z. punetata, Lin. Z. sanguinolenta, Gmel. 
Z. sowerbyi, Kien, Z. nigro-punclata, Gray. 
Z. picta, Gray. Z. zonala, Chemn. Z. nebulosa, Kien. 
Z. petitiana Fisch. Z. pyrum, Gmel. Z. rene, Jouss. 
Z. bicallosa, Gray. Z. physis Brocch. 
16. Genre Adusta, Jousseaume. 
À. nymphæ, Duel. A; onyx, Lin. A. adusta, Chemn. 
A. pallida, Gray. A. subviridis, Reeve. A. pyriformis, 
Gray. A. pulchella Sw. A. bregeriana, Cr. A, amabilis, 
Jouss. A. lutea, Gron. A. ziczac, Lin. A. undata, Lam. A. 
artufeli, Jouss. A. clandestina, Lin. A. contaminata , Gray. 
17. Genre Erronea, Troschel. 
E. errones, Lin. E. ovum, Gmel. E. caurica, Lin. E. 
cruenla, Gmel. E. maeula, Ad. E. Prabriate, Gmel, 
18. Genre Slolida, Jousseaume. 
S stolida, Lin. S. brevidentata, Sow, S. erythræensis, 
Beck.S.coffea, Sow.S. oweni, Gray. S. menkeana Desh. 
S.neglecla, Sow.S. hirundo, Lin, S. interrupta, Gray. 
S. quadrimaculata, Gray. S. teres, Gmel. 
S. Cylindrica, Born. S. subcylindrica, Sow. 
S. tabescens, Sol. S, fusco- more sa 
S. goodallii, Gray. S. asellus, Lin 
19. Genre Criraria, Jousseaume. 
CG. criraria,-Lin, C. peasii, Sow. C. esontropia, Duel. 
C. cribellum Gask. C. gaskoinii, Reeve C. cumingii, 
Gray. C. beekii, Gask. C. punctata, Lin, C. stercus*mu- 
scarum, Lam. C. trisonata, Sow. 


| 20. Genre Naria, Gray. 


N. irrorata, Sol. N. ursellus, Griel. 
N. felina, Eh, N. fabula, Kien. 


: 21. Genre Bastorotia Bayle m. ss. 


B. leporina, Lam. B. subleporina, Or, 
B. sub lyncoïdes, d'Orb. 


22. Genre Ponda, Jousseaume. 


P. achatina, Sol. P. arenosa, (Grey P. sulcidentata, Gray. 


23. Genre Monetaria, Troschel.. 


M. moneta, Lin. M. AR 


Aug 


ra 


LE- NATURALISTE 


415 


HT AO 


M. annulus, Lin. M. obvallata, Lam. 
1. 


24. Genre Erosaria, Trosche 


E, caput-serpentis, Lin. E. helvola, Lin. 
E. poraria, Lin. E. spurca, Lin. 
E. cernica, Sow. E. citrina, Gray. E. erosa, Lin. E. listeri 
_ Gray. E. albuginosa Mawe."E. turdus, Lam. E. tur- 
doides Hupé. E.. ocellata, Lin. E, miliaris, Gmel. E. La: 
marckii, Gray. E. eburnea Barnes. E. Boivini, Kien. 
E. gangrenosa Sol. E. macandrei, Sow, 
29. Genre Slaphylæa, Jousseaume. 
S. limacina, Lam. S: staphylæa, Lin. 
S. spadix, Migh. S. fimbriolata, Beek. 
26. Genre Tesselata, Jousseaume. 
T. tesselata, Swains. 
27. Genre Ipsa, Jousseaume. 
I. childreni, Gray. 
28. Genre Cypr'ædia, Swainson. 
C. cancellata, Sw. C. sophiæ, Barnay. C. elegans Defr. 
C. sulcosa, La. 6, Mr Gray. 
29: Genre Puslularia, Swainso 
P. cicercula, Gmel. P. Abus Lin. P. lienardi, Jouss. 


*P. tricoruisr jouss. P. margarita Sol. P. annulata, Gray. 


30. Genre Nuclearia, Jousseaume. 
N. nucleus, Lin. N. granulata, Stearn. N, madagasca- 
riensis, Gmel. 
81. Genre Jennerta, Jousseaume. 
J, pustulata, Lam. J. duclosiana, Bast. 
32. Genre Pusula, Jousseaume. 
P.radians, Lam. P. solandri, Gray. P, depauperata, Sow. 
- P. californica, Gray. P. costipunetata, Gask. P. ay om 
Lin. P. cimex, Owen. P. labiosa, Gask. 
P. pullata, Owen. P. sanguinea, Gray. 
33.Geare 7riviella, Jousseaume. 
T. oniscus, Lam. T. ovula, Lam. T. vesicularis, Gask, 
T. carnea, Gray. L RE Lam. T. Sora ord Gask, 
34. Genre Trivia, R 
+ europœa, Mobé T ‘mutifrate, Sow. 
T. pulex Sol. T. rubescens, Gray. 
85, _—— pe re 


vea 
36. AA AE: Jousseaume. 
T. scabriuseula, Gray. T. grando, Gask. 
FT. oryza; Lam. T. insecta, Migh. 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


Dans la séance du 27 février 1884, de la société entomo- 
logique de France, il sera procédé à la nomination du lau- 
réat du. prix Dollfus (concours 1883). La commission a 
examiné trois ouvrages adressés par leurs auteurs el 
remplissant tous trois les conditions du concours; ce 
sont: l° Speciès des Formicides d'Europe el des pays 


imp Parme André ; 2 Merveilles de lanature, 
de m 


les arachnides), 


édition française par J. Kunckel d'Herculais; 3° Les Ortho:- 
pières de la France, par A::Finot. Tous les membres 
français ont droit de prendre part à ce vote, qui aura lieu 
au scrutin secret et à la majorité absolue des suffrages, 
soit directement, soit par correspondance ; et, dans ce 
dernier cas, l'enveloppe fermée, contenant le bulletin de 
vote, signé extérieurement par le sociétaire de qui elle 
émane, devra être adressée franco aû président de la So- 
ciété, M. Ed. Lefèvre, au siège des séances à Paris (mairie 
du VI° arrondissement) avant l'ouverture du vcte. 


La note que nous avons publiée dans le dernier numéro 
du Naturaliste sur l'éléphant quisetrouveen ce moment à 
Londres, nous a valu un cerlain nombre de lettres de nos 
abonnés ; nous cilerons seulement celle de M. J. Ch. Puls 
de Gand, qui jette un jour nouveau sur cette prétendue 
espèce qu'a décrite le professeur Flower : :« Comme la 
question de l'éléphant blanc: fait en ce moment le tour de 
l'Europe, je me suis rappelé le livre dans lequel j'avais lu, 
ily aune re sgh ot cette asset que je vous 
donne ci-a 

The Re history of ele by Emerson Ten: 
nent, London, 1861. — Parmi les ‘éléphants singhalais, 
une préférence est cependant accordée aux éléphants 
qui portent des taches couleurs de chair qui bigarrent 
parhasard la peau d’un éléphant, surtout à la tète et aux 
extrémités. Le devant de la trompe, le bout des oreilles, 
le front, et parfois les jambes, sont bigarrés de teintes 
jaunètres se rapprochant du rose. Ces taches ne sont point 
naturelles ni héréditaires, parce qu'on les observe très 
rarement dans les jeunes éléphants en troupes, mais pa- 
raissent être le résultat d’une affection éruptive, qui, par 
suite de l’incommodité produite par l’irritation, a obligé 
l'animal de se frotter contre les arbres rugueux et a ainsi 
détruit l'épiderme extérieur. Ceci est SE A] par de fait 
que la marque des plaies, occasionnées aux-jambes par 
la corde qui retient les animaux capturés, présentent 


|_exactement la même teinte sur les parties guéries. Parmi 


les éléphants singhalais, ceux qui ont la queue qui tou- 
chent la terre sont considérés comme les, plus beaux, 
mais ce fait est rare. 


OFFRES ET DEMANDES 


QE 


Collection de # Reiche : les parties suivantes sont en- 
core disponibles 
Collection. de \Staphyitiides comprenant. 141 genres, 
1 201 espèces et 5 915 individus dans 27 cartons ; elle con- 
tient. nombre dé types, soit de genres, soit d'espèces. 
Nous citerons seulement les genres Dinusa, 2 esp., Myr- 
a,;:Lesp., Arena, l'esp, Kraalzia 1 esp, Di- 
nODSiS, 1lesp., Vulda, 1 esp., Metoponcus, 2 esp., Plaly- 
se re 2 esp., Glyplomerus, 2 esp., Mecognatus, 
lesp., Œdichirus,? esp., Procirrus, l'esp., Pinophilus, 


416 


LE NATURALISTE 


2 esp., Euphanias, 2? esp, Trigonurus, ? esp., etc., 
plus 4 cartons pleins de doubles et d'espèces à intercaler. 
Prix 1 000 francs 

Collection de Géorissides, Hétérocérides, Parnides, 
comprenant 105 espèces, 556 individus dans 3 boites. Prix 
100 francs 


* 
* * 


M. Augustin Dodero de Justin, à Gênes (Italie), offre 
Claviger apenninus Baudi, Bryaæis Pirazzolit Saulcy 
et autre psélaphiens en échange de psélaphiens ou scyd- 
ménides d'Europe. 


A vendre une collection de coquilles du genre Bulimus 
et Voisins comprenant 104 espèces et 150 exemplaires 
environ parmi lesquels nous citerons Sluichburyi, millo- 
cheîlus, épratuas scarabus, planidens, Tonnaki, oblon- 
abrosus, 
PAS balteatus, purpureus, senilis, sinistrosus, 
ovalus, zebrus, elc., ek:, 

Le tout soigneusement éliqueté, rangé en cuvettes, prix 
150 francs. 


ERRATA 


Dans l’article sur les Sarcoptides plumicoles de MM. Mégnin et 
Trouessart, 
Page 395, col. 1, ligne 2 (par le bas), au lieu de: 

louses débats ices , 

Page 395, _—. 2, lignes 4 et 5, au lieu de : épimérile vulvaire, lire: 
nile vulvai 

Page 395, . à un 10, au lieu de : sarcaptlides proriques, lire : 
coplides psorique. 

Page 395, col. 2, re 13, au lieu de : 

 trichia carunculata 

Page 396, col. 1, figné 2, au lieu de : Lane vulvaire, lire : sternite 
vulvaire. 

Page 396, col. 2, lig. 7. au lieu de: me americana de l'Amérique : 
méridionale, lire : mycteria senegalensis d'Afrique. 

Page 396, col. 2, an et col. 2, lig. 27, au lieu de : épiméräe vulvaire 
lire : sernile vulvair 

Page.397, col. 4, (646 5, au lieu de : pénullième ar rlicle, lire : dernier 
article. 

Sr col. 2, ligne 5, au lieu de : épimérile vulvaire, lire : slernile 
vulo 

Page 397, col. 2, ligne 9, au lieu de : sulubées, lire subulés. 

Page 404, col. 4, ligne13, an lieu de: fer à repasser, lire: fer de lailleu 

Page 404, col:1, lig. 4 eines au lieu de: distinctes, lire: poses So 

Page 404, col. 2, ligne 30, au lieu de : Ze considérer, lire: la RE 

Page 404, col. 2, li gne 33, au lieu de : inconnues, lire: connues. 

Page 403, col. 1, ligne 7 (par le bas), au lieu de: es vulvaire, 
lire : sternile vulvaire 

_ Page 405, col. 4, ligne 3, au lieu de : les Flamands, lire: le Flamand. 


ventouss, lire ven- 
sler- 
sar- 


bosthichia carunculala, lire : bos- 


Dans le dernier article de M. Rouy (Waturaliste du 1°* février) sur 
des espèces nouvelles pour la flore de la Péninsule ibérique, page 406. 


Au lieu de San Pedro Cova, 1r° col. lig. ke. lire : San Pedro de Cova. 
Au lieu de : + pubescentes, — pubescentes 

Au lieu de: divergent, . — divergents 

Au lieu de : pétiolés, 37 — SOEUR 

Au lisu de : antérieures, 2 exlé 


cols érieures. 
Au lieu de : Bolelin annual de pe Socieda de L Br Sorti: ligne 5(ren- 


voi) lire : Bolelin annual de la Sociedade Broteriana. 
ARRIVAGES 

Papilio Alexanor RE UPS C4 AE Pen 3 » » D 
Thais rumina Op a none 1 50 >», » 
Doritis apollinus en sipis Fams 2 3 » » » 
Antocharis eupheno —  UIRIPCNOL. ECS ASS 
ZLegris meridionalis Min OU 5 » » » 
Idmais fausta LT IC si 4 >» » » 
Polyomnatus octimus id pe die ve 2 50 » » 
Gordius Re se ne 580 4 o.4 », © 1 50 
Mot Iris re does et 125 0 2 » 
Limenitis populi DIRES ere 4 » °° 0 2 50 
Argynnis Pandora Hicdote. . dar æ 2 50 » » 
EURE Aa ns nfe pre 4 PRO PE 4.» .Q # 50 
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D Galii dE AS + dre 1 25 » » 
tlippophass nn ce PAPIER 2 
Pterogon œnotheræ re eme 1 50 ÿ » 
Thyris fenestrella MS 8 Pope PRE» Vale » 50 » » 
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Nemeophila plantaginis TT CES à » 40 as 
— hospita RL OT ed » 75 » » 
Chelonia Hebe PEER e E ne » 75 » » 
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— Casta D SU a sd ner 2 50 » » 
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= zoraida if ira 25 » » » 
bœtica tuer sf 140 » » » 
États detrita vise de ice 4.» » » 
Bombyx cratœægi SE PE pére 1 » » » 
—  franconica Re LUI Le 4 50 » 2» 
rimi icola ST SEE DK DS Er 4 50 » » 
Lasiocampa pe Bt NL TE Fe » » 
remulifolia RTL ES AE 6 1 50 »  » 
— Sr ne Bu LM 1 » 
— otus date es Miss 3 » ©Q4&.» 
Saturnia Isabellæ (beaux ex.) — ........, 20 » à 25 » 
Megasoma repa RER CE Re 9 » -» » 
ndromis versicolor SEE SSL LT. 15» 1@.4 50 
Thyatira derasa Ne de sn pee 4 » » » 
Plusia conson A A ET UE D ni 4.5 » » 
aurichalcea nee M 4 » » » 
—  Caureum PL « dope ee pe à » 60 » » 
D À oh vod EL LE 3 :2 » » 
Toxocampa limosa MS RS a Tate 1 25 » 
Catocala fraxini Se died à 4 25 » » 
— Lee EN HR de, 2 » » » 
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sa phagoga me 4135 » » 
net papillonaria Un à ne 1 » » » 
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Fidonia famula TEEN Cho ea > 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


4930. — Paris. Imprimerie A, L. Guizuor, 7, rue des Canettes 


6° Année. 


N° 53 


Mars 1884. 417 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCER 
LA RÉDACTION ET res 
Au bureau du. journal 


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PARIS 


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ÉMILE DEYROLLE 


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Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
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ACADÉMIE DES SCIENCES 
SÉANCE DU 28 JANVIER 1884 
Sur l’opercule des Gastéropodes.— Note de M. Houssay. 


M. Houssay conclut de ses recherches sur l’opercule des 


Gastéropodes, que ce dernier est formé par le pied seul, et 


que la surface du pied n'intervient pas tout entière dans 
cette formation; une petite portion nettement limitée y 
concourt. Il convient de distinguer le bord de l’opercule 
situé du côté de la columelle et appelé bord columellaire 
et le bord opposé nommé bord partétai : l'opercule a une 
surface interne et une surface externe dont les modes de 
formation diffèrent. En examinant la partie externe d’une 
Lillorine, d'un Murex ou d’une Pourpre, onaperçoit près 
du bord columellaire une petite fente qui pénétre à 1 milli- 
mètre dans le muscle columellaire et occupe le pied dans 
toute sa longueur ; les parois sont tapissées d’un épithé- 
lium gauffré. Une petite lamelle mince et flexible s'engage 
dans cette fente. Au moyen de coupes, on se rend compte 
que les cellules épithéliales de la fente excrètent une ma- 
tière anhiste qui, par agglomération, constitue la lamelle 
qui sort de la fente et vient s'ajouter à l’opercule ancien. 
Les cellules épithéliales étant faiblement unies entre elles, 
et seulement par la partie basilaire, la matière encrétée, 
plastique, se répand un peu entre les éléments des tissus 
_sou-sjacents ; et par suite des oppositions successives de 
parties nouvelles sorties de la fente, il se forme des stries 
dont on n’aperçoit que les plus saillantes. Si l’on s'occupe 
de la partie interne de l’opercule, on distinguera la surface 
d'insertion du muscle columellaire et la surface libre 
interne. Cette dernière, revètue d’une couche homogène, 
est vernissée et sans stries visibles à l’œil; ce vernis est 


mème assez épais chez les Murexæ pour qu'on ne puisse 
voir au travers les stries de la face externe. Tandis que 
l’opercule s’accroit, la surface d'insertion de l’opercule se 
déplace avec un petit mouvement de rotation, puisque en 
mème temps la coquille s'accroît en spirale. Le muscle 
s’appuie sur les parties nouvellement formées, et aban- 
donne les anciennes du côté du bord pariétal. Celles-ci. 


. sont de suite renforcées par l’enduit vernissé dont nous 


venons de parler. Ces diverses phases du muscle columel- 
laire sont marquées par des stries indépendantes de celles 
de la face supérieure ; et en étudiant ces stries, on s’ex- 
plique comment on rencontre des opercules dont la forme 
reste semblable à elle-même, tandis que l’on en trouve 
d’autres dont la forme varie avec l’âge de l'animal et qui 
sont dits noyaux de formation. Dans ce dernier cas, la 
partie postérieure secrétante du pied passe de la forme 
circulaire à une forme presque droite. L'opercule est donc 
produit par une portion limitée de l’épithélium du pied, 
qui paraît bien différente du byssus des Acéphales, et 
encore plus de la deuxième valve d’une coquille, 
pe 

Sur les oscillations barométriques produites par l'é- 

ruption du Krakatoa.— Note de M. E. Reno 


M. Renou constate que les courbes des inscripteurs 
barométriques, obtenues à Perpignan, à Lyon, à Clermont, 
à Nantes, à Saint-Martin de Hinx et à Douai, indiquent que 
le phénomène s’est manifesté presque au même moment. 
Les vitesses des ondes secondaires, qui se sont manifestées 
après un tour entier de la terre sont de 305 mètres et 
319 mètres par seconde, très rapprochées de la vitesse 
moyenne du son dans l'air. Les observations du Puy-de- 
Dôme ont présenté une particularité intéressante : la 
première ondulation eut lieu en même temps au sommet 


pe 
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CE, 


_— 


418 


LE NATURALISTE 


de la montagne et en plaine ; or la distance étant de 8 kilo- 
mètres, le son ne mettrait pas une demi-minute à s 


propager d’une station à l’autre. La deuxième onde, ayant : 


eu lieu en sens inverse, il y eut un retard sensible pour la 
station de la plaine. La propagation serait donc plus 
rapide dans les grandes hauteurs que dans les plaines. 


SÉANCE DU 4 FÉVRIER 1884 


Sur les organes segmentaires el le podocyste des 
embryons de Limaciens. — Note de M. S. Jourdain. 


Le premier organe segmentaire étudié par M. Jourdain, 
a été apercu d’abord par Gegenbaur qui l'a nommé n0r- 
nière. Cet organe est pair, et consiste en un tube courbé 
en siphon, à convexité supérieure ou dorsale, situé sous 
la couche exodermique et sur les parties latérales infé- 
rieures de la gibbosité prépalléale. Formé d’une membrane 
de soutien tapissée d’une couche de cellules polygonales à 
noyau granuleux (brun verdâtre chez la Lima:x agrestis), 
cet organe possède de fins cils vibratiles sur sa face interne. 
Ce tube, ouvert aux deux extrémités, débouche au dehors 
par un orifice évasé situé au-devant du bord palléal; il 
débouche en avant au milieu d’un lacis mésodermique 
revêlant la cavité générale, en arrière et au-dessous de la 
plaque tentaculaire. Cet organe’ n’a aucune relation avec 
le rein définitif qui se développe d’une manière indépen- 
dante. Plus ou moins modifié, on le retrouve chez la 
plupart des Gastéropodes, et peut-être même chez tous. 
En arrière de la calotte palléale, s'étend la partie posté- 
rieure du corps, formée, chez l'embryon, d’un mésoderme 
recouvert d’un mince exoderme cilié, au milieu duquel est 
creusée la cavité générale. Cette loge postérieure se pro- 
longe en un appendice contractile, variable de formes et de 
dimensions suivant les espèces, et que M. Jourdain nomme 
podocyste. Chez la Limaæx agrestis, il est court et en forme 
de pompon ; chez l'Arion rujus, il est allongé, cylindrique 
et en forme de spirale. Les paroïs sont constituées d’un stra- 
tum de cellules à gros noyau nucléolé, avec un protoplasma 
contractile, étoilé irrégulièrement, et dont les branches se 
réunissent. L’exoderme est cilié extérieurement. La cavité 
générale du podocyste contient un liquide, et présente les 
mouvements de diastole et de systole; le liquide passe 
ainsi de la cavité générale dans sa propre cavité, ét réci- 
proquement. Peu de temps avant l’éclosion, le podocyste se 
résorbe, et la jeune limace sort de l'œuf. Le podocyste 
parail servir aux échanges osmotiques entre le liquide 
sanguin et l'air ambiant, étant promené à la face interne 
de la coque par le mouvement constant de rotation de 
l'embryon, dû aux cils vibratils que possède ce dernier. Au 
point.de, vue fonctionnel seulement, le podocyste repré- 
senlerait l'allantoïde des vertébrés supérieurs. 


SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE 


SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1883 
Présidence de M. Bureau. 

M. Em. Koehne, de Berlin, auteur d’une monographie 
des Lythrariées, en a extrait une étude, principalement 
synonymique, sur les espèces françaises de cette famille, 
qui, d’après lui, seraientau nombre deneuf: Peplis Portula 
L,, Lythrum nummulariifolium Lois., L. hispidulum 
Koehne, L. tribracteatum Salzm., L. thesioides M. Bieb., 
L. Hyssopifolia L., L. thymifolia L., L. flexuosum Lag., 
L. Salicaria L. 

M. Ad. Lemaire, dans une note sur l'origine des ract- 
nes latérales, après avoir rappelé que, d’après les obser- 


vations de M. Van-Tieghem, ces racines tirent leur origine 


de la couche périphérique du cylindre central chez les Mo- 
nocotylédones, cite des exemples du même fait dans les 
Dicotylédones. 

n sait que les Graminées à stigmate unique ne sont 
pas nombreuses. M. Louis Trabut, ayant remarqué que 
le Penniseltum villosum n'a qu’un style portant un stig- 
mate unique, admet que dans cette espèce on est en pré- 
sence de deux styles soudés sur toute leur longueur. Ce 
caractère existe chez d’autres Penniselum, et il serait 
utile de le mentionner dans la diagnosé de ce genre. 

M. Duchartre décrit un cas intéressant de fleur semi- 
double, chez un Nægelia. Le passage des fleurs pourvues 
d'une corolle gamopétale à l’état semi-double ou double 
est dû tantôt à la formation de pétales supplémentaires à 
l'intérieur de la corolle normale, tantôt et plus souvent à 
la multiplication de la corolle qui devient alors double, 
triple ou même multiple, tantôt enfin, et c’est le cas le plus 
rare, à la formation d’une corolle supplémentaire en de- 
hors de la corolle normale. Un fait de ce dernier genre 
a été observé par M. Duchartre sur une fleur de Nægelia 
qui avait deux corolles : une interne gamopétale et nor- 
male, une seconde, pentapétale, alterne avec la première, 
et l’une et l’autre s'étaient soudées sur une grande lon- 
gueur par leur face externe. On n’a donné jusqu'ici aucune 
explication satisfaisante de ce singulier genre de produc- 
tion anormale. 


SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1883 


Présidence de M. Duchartre. 


Les communications se succèdent dans l’ordre suivant : 

Excursions botaniques en Espagne, par M. G. Rouy. 

Note sur le genre Vesquia, Taxinée fossile du terrain 
aachénien de Tournai, par M. Bertrand. 

Structure de l'axe des Œnantheet me 2 sur les 
formations anormales, par M. R. Gérar 

Sur la déhiscence des fruits secs, re M. Leclere du 
Sablon. 

Sur l’anomalie de structure de la tige des Slytidium à 


‘feuilles espacées, par MM. Van Tieghem et Morot. 


LE NATURALISTE 419 


Sur la situation de l’appareil secréteur dans les Compo- 
sées, par M. Van Tieghem. 


SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1883 


Présidence de M. Bureau. 


M. Malinvaud annonce à la Société qu'elle a perdu un 
de ses membres les plus distingués, M. Charles Royer, dé- 
cédé le 18 décembre au château de Quiney (Côte-d'Or) dans 
sa cinquante-troisième année. 

Le principal titrescientifique de M. Royer estune Flore 
de la Côte-d'Or récemment terminée. On y trouve les indi- 


cations les plus exactes concernant la végétation locale, 
une classification judicieuse, des déterminations soigneu- 
sement vérifiées, un sage discernement dans l'appréciation 
des espèces, et, de plus, un ensembic considérable d'ob- 
servations inédites des plus intéressantes sur la physiolo- 
gie et les caractères différentiels des organes souterrains 
des plantes, dont l'étude est généralement négligée par les 
floristes. 

M. Malinvaud dépose sur le bureau le manuscrit d’un 
travailintitulé : Exposilion systématique des Lichens de 
Cauterets,de Lourdes et de leurs environs, par M. Édouard 
Lamy de la Chapelle. Ce mémoire sera imprimé dans le 
volume de cette année, à la suite des comptes rendus des 
séances, M. le Secrétaire fait remarquer que ce nouveau 
catalogue, comme celui du même auteur publié dans le 
Bulletin en 1878, est un document original de grande va- 
leur pour la connaissance des Lichens de la flore française. 

Ilest procédé, conformément aux Statuts, à l'élection 
du Président, pour l’année 1834. 

M. Duchartre, premier vice-président sortant, ayant ob- 
tenu 152 suffrages sur 176, est proclamé président. 

La Société nomme ensuite successivement : 

1% Vice-président : M. Bescherelle. 

… Vice-présidents : MM. Buffet, Malinvaud, Monod. 

Secrétaire : M. Joseph Vallot. 

Vice-secrétaire : M. Louis Mangin. 

Membres du Conseil : MM. Cornu, Poisson, Franchet, 
Bureau et Marès. 

Avant de se séparer, l'assemblée, sur la proposition de 
M. Prillieux, vote ces remerciments à M. Edouard Bureau, 
président sortant. 

E. Maunvaup, 


LE PROCES DES LICHÉNOLOGUES. 


M. Léo Errera, dans un article publié par {@a Revue 
- Scientifique, le 19 janvier dernier (1), ne s’est pas contenté 
“de faire le procès aux adversaires de la théorie algo-liché- 
“nique; il a pris à partie les « lichénologues » etles a « se- 


(1) Reproduit du Bulletin de la Société de Botanique de Belgique, 
1883, p. 207-226. 


coués, comme on secoue, dit-il, les vieux habits de peur 
que les mites ne s’y mettent. » 

Il nous apprend que les lichénologues « n’ont point eu le 
« temps d'approfondir les questions de physiologie et d'a- 
« natomie microscopiques et s’exposent à se fourvoyer 
« s’ils les abordent quand même ». Cependant, + ce sont 
« des gens studieux et zélés, dit-il, qui ont rendu à la 
« science l'immense service de classer avec ordre, de nom- 
« meret de décrire la légion des Lichens ». 

Est-ce que, par hasard, M. Errera serait lui-même un 
lichénologue ? Car enfin, à quel titre viendrait-il nous par- 
ler des Lichens s’il ne les connaissait pas ? Et, s’il les con- 
naît, comment peut-il prétendre que ceux qui les ont nom- 
més et décrits ont pu le faire sans microscope? Or l'usage 
du microscope n’a pas d’autre but que « d'approfondir les 
questions de physiologie et d'anatomie. » Certes, on peut 
déterminer des phanérogames avec une simple loupe. Mais 
des Lichens ! Si M. Errera en a essayé, il en aura conservé, 
sans doute, un mauvais souvenir. Et des Lichens aux li- 
chénologues il n’y a qu'un pas ; voilà pourquoi ces derniers 
sont si maltraités par lui: ce sont des « conservateurs », 
des retardataires attachés « à certaines traditions qu'il 
« propose de placer, par voie de cotisation, à wn hospice 
« d’'invalides ; ou, si elles nous paraissent déjà tout à fait 
« fossilisées, nous les déposerons, ajoute-t-il, dans quelque 
« musée,'entre les haches de silex et les squelettes de mam- 
« mouth. » 

M. Errera est bien bon. Ces « traditions » placées à 
un hospice ou déposées dans un musée, c’est un résultat 
fort réjouissant auquel les {lichénologues n'avaient évi- 
demment pas encore songé. Dans tous les cas, lés voilà 
expropriés. Ce seront dés « conservateurs » auxquels il ne 
restera plus rien. Que vont-ils devenir, maintenant que 
M. Errera a mis la main sur leurs « traditions » ? 

Il est certain que c’est leur faute. Ils sont punis juste- 


ment. N’est-il pas vrai qu’ils ont « puisé leurs notions 
_« scientifiques générales dans quelque ouvrage intitulé : 


« Les trois règnes de la Nature ou bien és Merveilles 
« de la Science, où encore la Botanique de ma fille, livre 
« très médiocrement fait, mais doré sur tranche et qui est, 
« pour eux l’alpha et l’oméga, du savoir humain ? » 

Tous ceux qui se sont occupés de Lichens devront l’a- 
vouer, maintenant que le fait est dévoilé : c'est dans la 
« Botanique de ma fille » qu'ils ont étudié les Lécidéés et 
les Lécanores; et même les auteurs qui ont décrit « la légion 


[des Lichens » ont puisé là leurs inspirations. Ils ne s'atten- 
daient point, les malheureux! à d'aussi écrasantes révéla- 


tions, et ils ne se relèveront point du coup que M. Errera 
vient de leur porter. 

En effet que pourraient-ils dire f La théorie algo-fongi- 
que n'est-elle pas aujourd’hui « une vérité expérimentale 


établie par l'analyse et par la synthèse » ? Est-ce que des 


gens qui ont consacré leur vie à décrire la « légion des Li- 


chens » ont la moindre autorité pour contester une telle vé- 
| rité ? Aussi < comment ne pas s'étonner beaucoup et sou- 


«rire un peu en relisant les récriminations passionnées, les 
« lamentations » avec lesquelles ils se défendent! Mais le 
vainqueur des lichénologues ne se borne pas à sourire. 


420 | LE NATURALISTE 


C’est un juge impitoyable, dontles moments!sont comptés, 
et qui met fin aux débats par cette sentence sans appel : 

« Mais qu'importent, après tout, ces plaidoyers stért- 
les : la cause estentendue. Ne nous attardons pas trop 
aux Lichens ni surtout aux lichénologues, » 

Surtout aux lichénologues! Ah! M. Errera les connaît 
bien. Ce sont des gens qui « sèchent des Lichens » et qui 
ne valent guère mieux que ceux qui « piquent des Coléop- 
tères ou cultivent des Orchidées ». Du reste, il les appelle 
des « conservateurs », ce quiest tout dire. 

Comprend-on d’ailleurs des gens qui « sèchent des Li- 
chens > ? Est-ce là une occupation? Quand on songe surtout 
que les Lichens ne se mettent point en presse, ce qui les 
déformerait et ce qui, notamment, serait assez incommode 
pour les espèces crustacées qu’on ne peut recueillir qu'avec 
le fragment de rocher qui les porte. Voilà pourtant ce que 
font les lichénologues. On voit bien que M. Errera les a 
beaucoup fréquentés. 

Aussi, maintenant, leur cause est entendue. Ils n'auront 
plus la parole. Voilà les autres bien contents. Les autres, 
ceux qui viennent de gagner leur procès, ce sont les 
« gens de laboratoire ». Au moins ceux-là ne sont point 
des « conservateurs ». Ce sont des « novateurs », des 
hommes de progrès. Leurs « traditions », s’ils en ont, ne 
seront point « placées à un hospice ».« Adeptes de la science 
pure », ils sont agréables au juge. Connaissent-ils les Li- 
chens ? À quoi bon ! Est-ceque le progrès consiste à sécher 
les Lichens et même à les décrire ? Non, le progrès consiste 
à planer bien au-dessus des hommes spéciaux, à deviner 
les solutions du premier coup, sans études préalables et 
surtout à se défier des hommes du métier. Est-il besoin, au- 
jourd’hui, d’avoir été apprenti avant de passer maitre ? 
Routine tout cela ! Voyez : les « gens de laboratoire » n’en 
cherchent pas silong. Ils ne connaissent pas les Lichens, 
eux; eh! bien ils n’en ont pas moins découvert une nou- 
veauté étourdissante, une chose comme on n’en avait ja- 
mais vue, un être fantastique, produit incestueux de... la 
carpe et du lapin ? Non: d’un Champignon et d'une Algue! 
C'est à ne pas y croire. Et pourtant rien n’est plus vrai. 
Demandez à M. Errera : il l’a vu! 

Voici le dogme nouveau, devant lequel les lichénologues 
devront maintenant s’incliner, sous peine des châtiments 
les plus sévères. On le leur a dit, et leur cause est entendue. 

Cependant une chose me console.et m’attriste tout à la 
fois dans cette aventure. Ce ne sont pas d’humbles liché- 


nologues qui sont « Secoués » si vertement par M. Errera. 


on; de même que la foudre s’abat de préférence sur les 
sommets, celui qui vient d’être ainsi cloué au pilori « des 
ens de laboratoire » et dont les idées sont menacées d’être 
déposées « entre les haches de silex et les squelettes de 
mammouth », c'est un savant,illustre entre tous, succom- 
bant presque sous le poids d’un labeur incessant, établi 
depuis de longues années parmi nous, et qui, prodiguant, 
à tous, les trésors de ses lumières, devait s’attendre à être 
traité d’une toule autre manière. 
C’est lui qui le premier a embrassé, par de profondes 
études d'anatomie, l’universalité de la classe des Lichens. 
Ses ouvrages presque innombrables ont fait faire un pas 


immense à la science, en apportant l’ordre et la méthode 
dans ce qui n’était avant lui qu’un chaos confus. De ce 
vaste ensemble de travaux est résulté un système de clas- 
sification fadmirable ‘qui est maintenant adopté presque 
partout. Il a étudié les Lichens du monde entier, et il n’y 
a aucune exagéralion à dire qué personne ne les connaît 
aussi bien que lui. Il a répondu à toutes les objections ; il 
a démontré avec une süreté, je dirais presque avec une 
simplicité magistrale, l’inanité des expériences de cabinet 
qui lui ont été opposées par les partisans de la théorie 
algo-lichénique, et par ses adversaires incompétents. Je 
dis éncompétents parce que, fût-on même un savant distin- 
gué dans d’autres branches de la Botanique, on n’a point 
qualité pour parler des Lichens, si on ne les a pas étudiés, 
pendant de longues années, au moyen des recherches ana- 
tomiques les plus minutieuses, et si l’on n’a pas comparé 
entre eux de nombreux types provenant des contrées les 
plus diverses. 

Or, parmi les disciples du Schwendenérisme, de la théorie 
algo-lichénique ou algo-fongiqueoumème bryo-lichénique, 
quels sont ceux qui peuvent avoir une compétence égale 
à celle du D'Nylander? Quels sont ceux qui pourraient pré- 
tendre connaître « la légion des Lichens » aussi bien que 
lui? Et pourtant, ce n’est pas un collectionneur. Je crois 
même qu'il n’a jamais « séché » un seul Lichen. C’est avant 
tout un physiologiste, un anatomiste infatigable. N'est-ce 
pas lui qui a fait connaître, dans ses moindres détails, le 
système de reproduction de ces végétaux, la nature des 
Spermogonies, le mode de germination de la spore ! Aucun 
organe n'a échappé à ses investigations, et tous ses écrits 
répondent aux erreurs propagées, depuis quelque temps, 
sur ces questions qu’il avait pourtant su rendre si compré- 
hensibles pour tout le monde. En effet, ceux qui se sont 
fait de cette étude une spécialité sont, en immense majo- 
rité, convaincus que le dualisme des Lichens est une in- 
vention contraire au bon sens, à la nature et à la plus sim- 
ple expérience. 

Eh quoi! lorsque vous aurez semé des graines de Li- 
chens, c’est-à-dire des spores lichéniques au milieu d’une 
certaine quantité de gonidies et que vous aurez vu des 
germes naître et se développer, vous viendrez nous dire, 
que ces germes se sont nourris de gonidies et qu’ils les ont 
attrapées avec les crochets rèvés par M. Stah1? Qu'en savez- 


vous? Mais moi, si je vous montre des débris de verre en- 


semencés naturellement ; si je les place devant vous, sous 


votre propre microscope, el si je vous mets au défi d'y. 


trouver l'ombre d’une gonidie, non seulement autour des 
premiers filaments de la spore, mais même dans l'intérieur 
de ces filaments, que me répondrez-vous ? 

Les vrais filaments-germes lichéniques vous les obser- 
verez facilement dans l’hypothalle des très jeunes Lichens 
qui ont germé sur les tessons de verre qu’on rencontre, 
parfois, au sommet des vieux murs. C’est là l’ensemence- 
ment naturel préférable à toutes les opérations de labora- 
toire. Si votre bonne fortune vous fait y rencontrer des dé- 
bris de vitres assez minces et assez transparents pour 
pouvoir être placés, sans aucune préparation, sous l’ob- 
jectif de votre microscope, vous arriverez, en quelques se- 


MENT ue te 


LE NATURALISTE 


421 


condes, à la constatation de votre immense erreur. Vous 
chercherez des gonidies dans ces filaments dont on distin- 
gue très nettement la structure intérieure partransparence. 
Ils ne sont pas assez larges pour en contenir. Mais ne dés- 
espérez: pas; vous allez bientôt en découvrir dans les fins 
glomérules thallins qui sont placés au-dessus de l’hypo- 
thalle et vous verrez les cellules dans 55450 elles se 
produisent. 

Et maintenant croirez-vous encore que ces gonidies, 
vrais organes des Lichens, sont des Algues venues du de- 
hors et quelles ont été happées par les filaments du pro- 
thalle pour de là passer dans le thalle ? 

J’ai déjà fait deux fois cet appel à la bonne foi des par- 
tisans de la théorie algo-lichénique, dans mon étude sur 
les Substratums (1), et dans un article sur la théorie bryo- 
lichénique publié, en août dernier, par le journal Ze Natu- 
raliste. C'est pourquoi je crois inutile dè reprendre et de 
développer ici cette discussion. On aura beau inventer des 
trichogynes, des convivium, des symbioses et des sym- 
biotismes,on ne pourra rien contre les faits patents et 
dûment constatés que je viens de signaler ; il faut que 
l'étude des Lichens soit bien délaissée en France pour que 
l’on y ait accueilli de pareilles suppositions que le moin- 
dre contrôle aurait reléguées au rang des chimères. 

Cette fable, même rajeunie par M. Errera, ne peut attein- 
dre le D' Nylander, le réformateur et le maître de la Liché- 
nologie moderne, dont les travaux demeurent inébranla- 
bles comme ces chefs-d’œuvre d'art qui ont bravé et les 

outrages des temps et le vandalisme des hommes. 
- M. Errera fera bien dereprendre l'étude des Lichens ab 
ovo, non dans les laboratoires, mais dans la nature; il 
pourra compulser avec fruit les livres du D' Nylander 
et méditer les enseignements qu'il en retirera. Quand, 
plus tard, il aura disséqué des milliers de thalles et d’apo- 
thécies et qu'il aura acquis une-vue d'ensemble de ce vaste 
groupe de végétaux, alors il rendra, probablement, ses 
> jugements avec plus de tolérance et d'équité, car il aura 
appris quelle distance le sépare encore du grand savant 
auquel il s’est attaqué sans le connaître. 
O, J. Ricxar». 

. La Roche-sur-Yon, février 1884. 


DE LA CROISSANCE DES BOIS CHEZ LES CERVIDÉS 


Ce qui caractérise le groupe des cerfs, c’est la structure 
de leurs bois et la propriété qu'ont ces prolongements 
frontaux de tomber et de se reproduire; ces bois n’existent 
habituellement que chez les mâles. Nous allons nous 
occuper spécialement de la croissance des bois chez le 
cerf, le daim et le chevreuil. 


Les bois du cerf (Cervus elaphus) ne sont primitivement 


que de simples dagues, et des développements successifs 


—— 


(4) Bulletin de la Société linnéenne de Bordeaux, 1883. 


x 


établissent seuls les différences de formes entre ces pro- 
longements qui d’abord se ressemblent tous. Les bosses 
qui poussent au haire forment la base de la tête du cerf; 
ces élévations osseuses se prolongent lorsque le cerf a un 
an accompli, mais ces prolongements sont sanguins et 
presque cartilagineux. Dans la suite, la partie inférieure 
prend de la consistance, et s’ossifie graduellement jusqu’à 
la partie supérieure. La dague ainsi transformée, tel est 
le nom donné au bois de la première année, est envelop- 
pée d’une peau épaisse et quand la croissance est com- 
plètement achevée, cette peau se détache par grands lam- 
beaux, soit naturellement, soit par suite des efforts mul- 
tipliés que fait l'animal pour s’en débarrasser en se frottant 
contre la terre, les arbres ou autres objets qui s'offrent à 
sa vue. Le bois est complètement formé lorsqu’arrive le 
moment de sa chute qui a lieu vers le mois de mai sui- 
vant, lorsque le cerf entre dans sa troisième année. Les 
deux dagues se détachent alors de l’os du pivot et 
tombent ; cette chute des anciens bois est toujours accom- 
pagnée d’une hémorragie plus ou moins abondante, pro- 
duite par la rupture des vaisseaux sanguins par lesquels 
la communication avait lieu avec la circulation générale. 
La nouvelle formation osseuse oblitère bien vite les capil- 
laires et, par suite, le sang se trouve en entier destiné à 
l'alimentation du refait. Le cerf pousse alors sa seconde 
tête, qui est armée de deux, trois ou quatre branches que 
l’on appelle andouillers. 

Cette nouvelle tête se distingue surtout du daguet par 
le bourrelet qui entoure le sommet du pivot et qu’on 
nomme meule : les dagues n'étant qu’un prolongement du 


Fig. 1. — Dâgue et bois avec 2, 3,...6 andouillers. 


_ pivot, leurs meules sont bien moins prononcées. A quatre 


ans la tête peut porter cinq, six, sept et même huit an- 
douillers ; à cinq ans elle peut en avoir neuf, dix, onze ou 
douze ; la maitresse branche se divise quelquefois en deux 
petits andouillers : à cette époque le cerf est dit cerf à sa 
quatrième tête. La figure 1représente, à gauche une dague, 

puis le bois avec deux, trois, six andouillers ; la figure 2 
le bois avec sept, dix andouillers. A six ans l'animal est 
cerf dix cors et peut porter douze, quatorze, seize andouil- 
lers. À sept ans, le cerf fait encore une nouvelle tête, mais 
à huit ans il devient vieux cerf et, à partir de cet âge, la 
tête n’admet ni règle ni nombre, c’est-à-dire qu'il peut 


+ 


422 


LE NATURALISTE 


avoir plus d’andouillers une année que la suivante ; mais 
les bois sont plus gros et plus longs. 


Fig. 2. — Bois avec 7, 8,... 10 andouil!ers. 


Voici les noms{par lesquels on a l'habitude de désigner 
les différentes parties d’un bois de cerf. La tête du cerf est 
composée de meules ou couronnes qui posent sur le 
pivot; de là sort la maîtresse branche que l’on nomme le 
merrain. Après la meule vient le premier andouiller de 
massacre dont la pointe est recourbée en montant ; au- 
dessus vient le sur-andouiller, plus court que le précé- 
dent, le troisième andouiller s’appelle chevillure et le 
quatrième, lorsqu'il existe, érochure. Le merrain est ter- 
miné par l’'empaumure. La maitresse branche porte trois 
andouillers, quelquefois quatre; l’'empaumure peut avoir 
depuis deux jusqu’à douze branches. 

Il est assez difficile de donner, à première vue, l’âge 
d’un cerf à la simple inspection des andouillers de la tête, 
leur nombre n'étant pas déterminé pour chaque âge. Il 
faut regarder attentivement l’abaissement plus ou moins 
grand du contour de la meule, la grosseur du merrain, la 
largeur de l’'empaumure. Plus le cerf devient vieux, et plus 
la meule s'approche du massacre, plus l’empaumure 
s’élargit et devient creuse. Il se rencontre quelquefois des 
cerfs dont la croissance des bois ne suit aucune loi natu- 
relle, qui ont par exemple d’un côté une perche et un an- 
douilleret de l’autre un merrain formé avec ses andouil- 
lers ; c’est une bizarrerie de la nature, tout individuelle. 

Le daim (Cervus dama) commence à former son premier 
bois à huit ou neuf mois, consistant en deux dagues de 
10 à 15 centimètres de longueur. Ce premier bois est une 
dague légèrement arquée, et ceux qui lui succèdent con- 
servent toujours cette courbure à concavité antérieure. De 
même que le cerf, les dagues sont recouvertes d’une peau 
épaisse qui tombe par les frottements que lui fait subir 
l’animal, la nature aidant. L'année suivante le daim perd 
les dagues et pousse sa seconde tête en deux mois et 
demi ou trois mois ; le merraïn prend deux andouillers di- 
rigés en avant, et quelquefois sa sommité s’élargit déjà pour 
former un commencement de palmature. L'empaumure 
commence à paraître définitivement dès la troisième année. 
A mesure que l’animal avance en äge, le bois prend plus 


d’accroissement, les empaumures se dentèlent aux bords 
supérieur et postérieur, quelquefois même les crêtes qui 
bornent les échancrures se convertissent en de vrais an- 


Fig. 8. — Bois de Daim à différents âges, 


douillers recurrents, les meules se rapprochent du têt. Le 
bois est composé, chez les vieux mâles de plus detrois ans, 
d'une perche ronde, munie à sa base de deux andouillers 
antérieurs el terminée par une très longue empaumure, 
désignée sous le nom de palette, dentelée au côté extérieur 
et un peu moins au bord interne ; il est plus aplati, plus 
étendu en largeur et, à proportion, plus garni d’andouil- 
lers que celui du cerf. À partir de là quatrième année, la 
palmature commence à se rapetisser; on prétend même 
que les bois finissent par redevenir de simples dagues 
comme ceux de la première année. Un beau bois de daïm 
pèse de 6 à 7 kilogrammes. Les daims mettent le même 
nombre d'années à devenir daims dix cors que les cerfs ; 
les têtes se jugent et se comptent comme celles des cerfs. 

La première tête des chevreuils (Cervus Capreolus) com- 
mence à paraître sous la forme de deux dagues beaucoup 
plus petites que celles du cerf. La croissance des bois 
chez le chevreuil ne suit pas les mêmes règles que chez 
le cerf; il a très rarement plus de deux andouillers à 
chaque merrain; un cerf des Indes (Cervus Aristotelis) 
offre aussi celte même particularité. À la fin de la seconde 
année chaque dague jette un andouiller en avant, au- 
dessus de la meule: l’année suivante, les perches ont 
chacune un andouiller en arrière, Dans la suité le bois 
continue à grossir, à s’élever et les andouillers à allonger 


* 


jusqu’à ce que le chevreuil soit dix cors. 


Fig. 4. — Bois de Chevreuil-à différents âges, 


Plus l'animal avance en âge et plus la hauteur et le 
nombre des andouillers diminuent, de sorte que s’il peut 


* 


parvenir à un grand âge, il n’a plus que deux grosses 


Pt stetha mine metre 


LE NATURALISTE 


423 


dagues ou deux merrains forts gros et des andouillers 
très petits. En résumé voici la disposition générale des 
bois du chevreuil : bois assez petits, cylindriques, rameux 
et rugueux, ayant un andouiller dirigé en avant, assez 
long, sur le milieu de la perche et un second plus haut di- 
rigé en arrière. Il perd son bois à la fin de l'automne et le 
refait en hiver. 


MATÉRIAUX 


L POUR SERVIR A LA REVISION 
DE LA FLORE PORTUGAISE 


ACCOMPAGNÉS DE NOTES SUR CERTAINES ESPÈCES OÙ VARIÉTÉS CRITIQUES 
DE PLANTES EUROPÉENNES 
(Suite) (1). 


L. saxatilis Chav.!, Benth.,’ (Hoffg. et Lr Kk?); 
LE. glutinosa Hoffg. et Link; L. Perezii J. Gay; 
L. Tournefortii Lge. 

Ce groupe est, sans contredit, le plus critiqué du genre 
et celui sur lequel les auteurs sont le moins d’accord 
relativement à la valeur spécifique et à la place des formes 
qui le composent. 

. Linné, lorsqu'il a établi son Anfirrhinum saæalile, lui 
a donné à tort comme synonymes deux citations de Mo- 
rison et une de Tournefort, mais la plupart des caractères 
et l'habitat qu'il mentionne conviennent bien aux plantes 
d’Espagne ou de Portugal de ce groupe. — Dans le Sys- 
tema, le Species ou le Mantissa, Linné attribue à sa 
plante : « Foliis lanceolata-linearibus sparsis villosis ; 
inferioribus quaternis, caule decumbente pioso, floribus 
spicatis. — Radix perennis. Caules decumbentes, villosi, 
superne ramosi. Folia sublinearia, acuta, sparsa, pubescen- 
tia ; inferiora quaterna. Spicæ terminales. Bractæ et cal. 
villosi. Corollæ flavæ. — Herba tota pubescens. Caules 
adscendentes. Folia sparsa, linearia, acuta, pubescenti- 
viscida, apice patula. Flor. spicati. Cal. lanati. Cor. flavis- 
sima : punctis 2 fulvis in palato et 2 in fauce. » De plus 
Linné rapproche son À. saæatile de VA. hirtum (Linaria 
hirta Ait.), et l'en différencie par « caulibus non erectis, 


foliis angustioribus et confertioribus ; rad. perenni; flor. 
minoribus ; cal, æqualibus. » 
Brotero, dans le Flora Lastlanica (I, p. 191), puis 


ultérieurement dans le Phytographia (\, p. 127, tab. 133) 


indique en Portugal l'A. saæatile que Linné avait seule- 


ment signalé en Espagne. — Link et Hoffmannsegg 
(F1. Portug., 1, p. 238, tab. 40), admettant le genre Lina- 
ria, créent le nom de Z. saæatilis: pour la plante portu- 
‘gaise ; ils lui attribuent toutefois des graines qui ne sont 
point celles des plantes dont nous parlons. — Mais, plus 
tard, Chavannes (Monogr., p. 167) reprend le nom des 
auteurs portugais et donne du L. saæatilis une descrip- 
qui s ’applique bien à l’4 saxalile de Linné; 

M. Bentham (in D C. Prodr., X, p. 284) a admis également 


cu +. No NE dut 1 Siébre 1883. 


cette manière de voir, Elle a prévalu jusqu’au jour où 
M. Lange, d’abord dans l’Zndex sem. hort. Haun. (1859), 
puis dans le Pugillus, puis enfin dans le Prodromus 
Î.. Hispanicæ (I, p. 568), a considéré le nom d’4. saxa- 


| lile L. comme convenant peu ou point aux plantes espa- 


gnoles et retiré, pour elles, de la synonymie le nom 
d'A. Tournefortii Poir., dont il a fait le Z. Tournefortii, 
avec trois variétés, afin d'y faire rentrer les L. saxatilis 
des différents botanisites espagnols et le L. Perezit de 
J, Gay.— M. de Ficalho (Apont., pp. 11 et 13)et M.deJanka 
(Scrophut. analyt., p. 24) ont adopté d’une manière géné- 
rale l'opinion de M. Lange. — Ce botaniste a basé sa 
décision sur ce que : 

1° Linné n’a pas décril la forme des graines de sa plante ; 
il lui a donné une corolle ponctuée, tandis que, selon 
M. Lange, la corolle du Z. Tournefortii n’est nullement 
ponctuée ; enfin les sYnoNYReR de Tournefort et de Mori- 
son qu'il cite sont erronés 

2° Dans le Z, sacatitis Hoffg. et Link, qui, suivant 
M. Lange, ressemble plus au Z. verticillata Boiss., les 
graines sont non marginées, 

Plus récemment, M. Nyman (Conspectus fl. Europeæ, 
p. 541), tout en conservant le L. Tournefortii Lge, ne 
rejette point le nom de Z. saæalilis Hoffg. et Link, qu'il 
réserve pour la plante du nord du Portugal, et garde éga- 
lement le nom de L., Perezii, en admettant les trois 
espèces, 

Quant au Z. glutinosa Hoffg. et Link, que certains 
botanistes persistent, quoi qu’en ait dit M. Boissier (Voy. 
Bot. Esp., p. 458), à confondre avec la var. g/utinosa 
Boiss. du L. filifolia Lag., espèce à graines aptères non 
discoïdes, M. Bentham l’a très justement rapproché du 
L. saxalilis, au point même de le considérer, ce qui est 
aller trop loin, comme un simple synonyme de cette 
dernière espèce. 

Ayant récolté en Espagne le ZL. Tournefortii et le 
L. füifolia ainsi que sa var. glutinosa ; possédant, de 
plus, le ZL. Tournefortii des récoltes de Welwitsch, Bour- 
geau, M. Levier, M. Daveau, le L. Perezii recueilli par 
Durieu et Bourgeau, et enfin la plante de Porto, envoyée 
en abondance par M. Schmitz, j'ai été amené par l'étude 
de ces diverses plantes : 

1° A ne pas rejeter le nom de Z. saæatilis ; 

2 A luiconserver comme synonyme An/irrhinum sa- 
æatile de Linné et de Brotero, les diagnoses de ces auteurs 
se rapportant à l’ensemble des variétés de cette espèce ; 

3° À le comprendre (sensu latissimo) avec quatre va- 
riétés, ainsi qu'il suit : 


L. saxarius Chav. ! Benth, (Hoffg. et Link ?) — Antirrhi- 
num saxalile L., 

Var. TOURNEFORTI. = Lénaria hispanica lenuifolia vit 
losa et viscosa Tournef., Antirrhinum Tournefortit 
Poir., L. Tournefortit Lge var. inquinans Lge. 

var. PSEUDOrILIFOLIA. — L. Tournefortii Lge var. mi- 
nor Lge. 

var. GLUTINOSA. — L. glutinosa Hoffg. et Link! (e Zoco 
classico !) non auct. plur. 


424 


LE NATURALISTE 


di. 


Var. GLABRESCENS. — L. PereztiJ. Gay, L. Tournefortii 
Lge var. glabrescens Lge. 


En effet, si, reprenant le texte des motifs invoqués 
par M. Lange pour rejeter le nom de L. saæatilis, l'on exa- 
mine de très près un grand nombre d'exemplaires de ce 
Linaria, on voit que la corolle n’est pas toujours non ponc- 
tuée, comme l’a vue M. Lange, mais que parfois, surtout 
dans les formes portugaises, elle présente deux taches 
rougeâtres sur la gorge et quelquefois mème, plus rare- 
ment, sur le palais; d’ailleurs ce caractère de la corolle 
plus ou moins lachetée est de très maigre importance 
dans le genre Linaria. En second lieu, Linné ayant com- 
paré son À. saxatile à son À. hirtum, ce rapprochement 
a paru à M. Lange de nature à militer encore en faveur de 
l'exclusion du nom de Z. saxatilis,'car les L. Tournefortii 
et L. htrta sont absolument différents. Contrairement à 
l'opinion exprimée par le savant botaniste danois, je m'ex- 
plique assez facilement ce rapprochement. A l’époque où 
vivait Linné, combien d'espèces, parmi les Antirrhinum 
connus alors et qui sont devenus des Linaria, étaient to- 
talement velus ou visqueux? En dehors de l’A. saxalile, 
il n’y avait à citer que l'A. kiréum (L. hirta Aït.) et l'A 
villosum (Chœnorrhinum villosum Lge). Ce dernier dif- 
fère de tous points du L. saæatilis, tandis que le L. hirla 
lui ressemble bien plus par ses tiges abondamment feuil- 
lées, la couleur des fleurs, un port assez voisin, etc. Cela 
me paraît devoir expliquer suffisamment la comparaison 
tentée par L inné. — Dans le £. saæatilis, les graines sont 
indiquées par les auteurs de lespèce comme non mar- 
ginées : mais celte assertion n'est-elle point le résultat 
d’une confusion? Car, en définitive, ce L. saxatilis ainsi 
compris n’a jamis été revu, pas plus dans le nord du Por- 
tugal que dans le centre, tandis que le L. glutinosa existe 
assez abondamment aux environs de Porto et que le 
L. Tournefortii a été revu, depuis Welwitsch, à la serra 
d’Estrella. Je ne discuterai d’ailleurs pas ce point plus long- 
temps, car il suffit que Chavannes ait repris ce nom de 
L. saxatilis, en appliquant à l’4. saæatile de Linné, 
pour que les botanistes qui seraient portés à rejeter le 
nom de L. saxatilis Hoffg. et Link (en admettant que ja- 
mais on puisse retrouver une plante à laquelle ce nom 
puisse absolument convenir) n’aient aucune raison pour 
ne pas adopter le nom de L. saæatilis Chav.!, ainsi que cela 
a eu lieu pour la plante distribuée en 1863 par Bourgeau. 
Anñihiler le nom spécifique le plus ancien, le nom linnéen, 
semble n'avoir ici aucune raison d’être 

Le L. glutinosa Hoffg.et Link ne saurait être séparé 
spécifiquement du Z. saxatilis, ainsi que j'ai pu le con- 
stater sur les nombreux exemplaires que M. Schmitz m'a 
envoyés de Porto, localité authentique des auteurs de la 
Fiore Porlugaise, exemplaires auxquels s'applique par- 
faitement la diagnose du L. glutinosa. Toutefois consi- 
dérer cette Linaïre comme simple synonyme du L. saxa- 
tilis, à l'instar de M. Bentham, c’est-à-dire n’en faire 
qu’une seule et mème forme, ne serait pas exact :ily a 
lieu de la rattacher en variété au L. saæatilis, car elle est 
assez exactement intermédiaire entre les L. Tourneforti 


et L. Perézii (1). — Voici les caractères qui la distinguent 
des trois autres variétés du L. saæatilis 

Annua, biennis vel perennans, gracilior, glaucescens, 
a basi pubescenti-glutinosa, caule laxifolio, adscendente, 
superne longius nudo, plus minusve patule ramoso, foliis 
lanceolatis, remotis, calycis segmentis brevibus, obtusius- 
culis, calcare recto, capsula minore conspicue calycem 
excedente, seminibus majoribus late marginatis. 

Les variétés pseudofilifolia et glabrescens ne paraissent 
pas avoir, été encore trouvées en Portugal, mais il est à 
supposer que cette dernière, assez répandue par places 
dans le nord-ouest de l'Espagne (Aséwries, Léon, Galice, 
etc.), se rencontrera aussi dans la province de Tras-0s- 
montes, par exemple 

Voici l'habitat des var. Tournefortit et glutinosa : 

Var. Tournefortii — In saxosis et rupestribus de 
Serra da Estrella pr. Sabugueiro — (Welwitsch). — 
Valesim — Aug. 1881 — (J. Daveau). 

Var. glulinosa — Porto, Paranhos : 
ticis — Mart. 1878 — (E. Schmitz). 

(4 suivre.) 


in saxosis grani- 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 

Sous la direction de M. le professeur À. Milne-Edwards, 
président de la commission des dragages sous-marins, le 
Muséum d'histoire naturelle de Paris a organisé une expo- 
sition des collections recueillis par le « Travailleur » et le 
« Talisman ». Le succès qu'obtient celte belle exposition est. 
très grand; chaque jour la foule se presse pour admirer 
toutes les merveilles, dont nous avons donné un aperçu 
dans de précédentsnuméros. Aussi, à raison de l’affluence 
des visiteurs, l’exposition des collections du « Travail- 
leur » et du « Talisman » sera prolongée jusqu’au 15 mars. 
C’est avec grand plaisir que nous annoncons cette bonne 
nouvelle à nos lecteurs, qui les uns, n’ont pas eu leloisir 
de se rendre à cette exposition et qui, les autrés, seront 
heureux de savoir qu’ils peuvent encore y retourner. 


OFFRES ET DEMANDES 


Catalogue des Coléoptères de l’Algérie et contrées voi- 
sines avec description d'espèces nouvelles par M. L. Reiche 
(Caen, 1872), broché, in-4°, 44 pages, prix 2 francs. 

S’adresser au bureau du Journal. 


ERRATA 


Dans le dernier article de M. Cretté de Palluel sur la — grise, 


plusieurs erreurs typographiques regrettables sont à relev: 


age 412, col. 9, ligne 2, au lieu de : parce qu’il est pr Féhedhd » 
erché. 


Ligne . Damscona, lire : 


P. Damascena 
ee 13, col. 4; Henés 24et31, de S. Far et de 
lire : S. cinerea et $. brachydactyla. S. Crachydactyla, 


(1) IL y a là un cas analogue à celui des Z, linogrisea et L.s hi 
rina, deux espèces d’Hoffmannsegg et Linck rs ë, 
que les deux Variétés dan todiie Cote spécifiqu 5 Ua ré pri 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


4959 — Paris. Imp. A. L, durer, 7, rue des Conattae. 


6° Année. 


N° 54 


15 Mars 1884. «> 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 
LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 
Au bureau du journal 
RUE DE LA MONNAIE, 23 
PARIS 


France et Algéri 


Tous les autres pa 


ABONNEMENT ANNUEL : 
Payable d'avance en un mandat-poste à l’ordre du Directeur, 
Pays compris dans ‘rünfen postale. . 


TR RTE er compris) 


ÉMILE DEYROLLE 


DIRECTEUR 


CR 


Secrétaire de la Rédaction 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU ]° JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle: il insère 
gratuitement toute demande d'échange et de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


FACULTÉ DES SCIENCES DE PARIS 


 —— 


. Les cours du second semestre s’ouvriront le lundi 
*17 mars 1884 et comprendront pour les sciences natu- 
relles : 

Zoologie, Anatomie, Physiologie comparée. M. MILNE- 
EDWARDS, professeur, ouvrira ce cours le mardi 18 mars. 
Il traitera des fonctions de nutrition et de génération dans : 
l’ensemble du règne animal. Les travaux pratiques et con- 
férences qui, depuis le mois de novembre, ont lieu dans le 
laboratoire des hautes études, dirigé par le professeur, 
seront. continués pendant la première partie du second | 
semestre 

Ces cours auront lieu, les mardis et samedis, à trois 
heures et demie 

Botanique. \. DUCHARTRE, professeur, ouvrira, ce 
cours le mercredi 19 mars. Il traitera des classifications, 
plus particulièrement de la méthode naturelle et il étudiera 
les principales familles de plantes. Ces cours auront lieu 
les mercredis et vendredis, à midi un quart. 

Géologie. M. HÉBERT, professeur, ouvrira ce cours le 
mercredi 19 mars. Il exposera successivement les carac- 
tères de chacune des périodes géologiques. Ces cours au- 
ront lieu les mercredis et vendredis, à trois heures. 


CONFÉRENCES 


Les étudianis ne sont admis à suivre les conférences 
qu'après s’être inscrits au secrétariat de la Faculté et sur 
la présentation de leur carte d’entrée. 

M. J. CHATIN, maitre de conférences, fera, les lundis et 
jeudis, à dix heures, dans le nouvel amphithéâtre, des con- 
férences sur diverses parties de l’étude anatomique et 


physiologique des animaux, indiquées par M. le profes- 
seur MILNE-EDWARDS. 

M. JOLIET, maitre de conférences; M. JOYEUX-LAF- 
FUIE, suppléant, fera, au laboratoire de zoologie expéri- 
mentale, les mercredis, à cinq heures, etles samedis, à sept 
heures et demie du soir, des conférences sur les sujets 
indiqués par M. lé professeur DE LACAZE-DUTHIERS. 

M. VELAIN, maître de conférences, fera, les lundis et 
| jeudis, à niètif heures, dans le nouvel amphithéâtre, des 
| conférences sur les diverses parties de la géologie, ses 
| élèves seront exercés, au laboratoire de géologie, à la 
détermination des roches et des principaux fossiles carac- 
| téristiques des terrains, les mardis, mercredis, vendredis 
et samedis, de neuf heures à onze heures et demie 

M. VESQUE, maitre de conférences, fera, les lundis et 
jeudis, à midi, des conférences ou surveillera des exercices 
pratiques sous la direction de M. le professeur DUCHARTRE. 
Les élèves seront exercés particulièrement à l'emploi du 
microscope et aux préparations. 

La première session pour la Licence s'ouvrira du Le au 
10 juillet 1844; la deuxième du 25 octobre au 10 novembre. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 4 FÉVRIER 1884 
(Suite) 


Gisement tongrien de Lonjumeau (Seine-et-Oise). — 
Note de M. Stan. Meunier. 


M. Meunier communique une coupe du gisement ton- 


grien de Lonjumeau, relevée par M. Laville. La terre 


= ——— 


LE NATURALISTE 


426 


meme 


végétale forme la couche n° 8 supérieure ; au-dessous, on 
rencontre la couche n°7, formée de0",50 de sable jaune 
sans fossiles ; puis n° 6: 32,50 de marne sableuse micacée 
verdâtre sans fossiles ; n°5 : 0w,50 de sable jaune sans fos- 
siles ; n° 4: 0w,50 de sable, rouge par places, avec rognons 
de fer hydraté et quantité de dents de squales, de mylio- 
bates, ec.; n° 3 : 1»,80 de sable micacé jaune verdàtre, très 
coquillier avec Halitherium à la partie supérieure ; n°2: 
0,70 de sable blanc sans fossiles, avec quelques galets 
recouverts parfois de balanes ; n° 1 enfin : 1 mètre de sable 
blanc très coquillier. Les coquilles les plus abondantes 
sont : Ostrea cyathula, Cytheræa incrassala, Avicula 
Stampinensis, Lucina Hébert, Dentalium Kichæi, 
Cerilhium-plicatum, elc.; avec ces débris on rencontre des 
pinces de crustacés décapodes, des valves de balane et 
des côtes d'Halitherium Guetlardi. Ce qui caractérise 
surtout ce gisement, c’est l'abondance des débris de pois- 
sons ganoïdes et placoïdes, Lepidoius (fragments de 
mâchoires et dents), Myliobates, et surtout des Squalides. 
Parmi ces derniers, signalons, un Carcharodon, nouveau 
pour le bassin parisien, représenté par une dent très bien 
conservée ayant 0",061 de longueur et 0",053 de largeur, 
dont les caractères concordent bien avec la figure du 
C, productus d'Agassiz, recueilli à Alzey. 


* 
++ 


Sur quelques formations d'eau douce tertiaires d'Al- 
gérie. — Note de M. Ph. Thomas. 


M. Thomas considère les différents dépôts d’eau douce 
situés entre la plupart des ridements tertiaires de l'Atlas, 
comme des épiphénomènes de ces soulèvements. 1° Les 
plus anciennes de ces formations sont de l’époque éocène, 
et sont sur l'horizon des marnes à Ostrea mullicostala ; 
tels sont les dépôts de la vallée d’Ei Kantara; au sud de 
Batna, et ceux du massif des monts Fatah, au sud de 
‘Boghar. Ces derniers sont caractérisés par la présence de 
débris de Paludines et. d'une grosse Hélice nouvelle. 
20 Aux environs de Constantine, et au-dessus des marnes 
miocènes à Ostrea crassissima, on rencontre une forma- 
tion lacustre située dans le bassin .de l'oued Smendon, 
qu'on peut dire de formation m40-pliocène ; l'argile infé- 
tieure contient Unio Dubocqui et Anondontes Smendo. 
vensis, des Hélices, el Melanopsis Thomast ; les marnes 
lignitifères supérieures à Flabellaria Lamanonis ei à 
Mastodon, renferment en outre une Antilope, et des 
Limnées, Pianorbes; Paludines, Bithynies,Mél psides, 
Ancyles et Cypris en quantité. Sur les rives du Rummel, 
en amont de Constantine, un autre dépôt lacustre offre 
des lélices dentées, Æ. semperiana, H. desoudiniana, 

HI. subsenilis, Bulimus Jobce, elc., une Férussacie, des 
Hélices non dentées, des débris de Pachydermes et de 
ruminants. 3 Au-dessus de ces formations, se rencon- 
trent 100 mètres de calcaire présentant des fossiles mio- 
cènes et des formes plus récentes : Bulinus Bavouxi, deux 
. Hélices, qui sont impossibles, à différencier d'espèces 
‘vivantes encore au même lieu; Æ. pyramidata el H. Con- 


stantinæ, et un Planorbe très voisin du P. rotundatlus 
actuel; puis, deux Hélices rappelant Z. Vauvinquiæ, 
imio-pliocène, et une variété de Æ. semperiana à bor 

columellaire, simple et arrondi, que l’on peut considérer 
comme un passage de cette forme mio-pliocène à la forme 
actuelle Z. candidissima de Lusitanie. Enfin, les travertins 
pliocènes du plateau d’Aïn-el-Bey ont donné un sanglier 
nouveau, Sus phacochæroïdes, un Hipnopotame, et un 
Hipparion semblable à la forme grèle de A. gracile, du 
mont Liberon. 4 Les dépôts fluviatiles terminant cette 
série de formations d’eau douce, semblant correspondre 
au Saint-Prestien d'Europe, sont abondants dans le Sahara, 
où ils se terminent par des couches à Cardium Edule, sur 
le Littoral où ils offrent un faciès d’éstuaire, et dans le 
Tell, suivant la ligne des chotts, qui va du nord-est de la 
Tunisie au sud-est de l'Atlas oranais. A la base, un limon 
argileux présente fréquemment des concrétions dont le 
centre est occupé par des débris de fossiles des formations 
précédentes : Melanopsis Thomasi, Helix subsenilis, 
Bulimus Bavouxi, etc. Au-dessus, s2 trouve un conglo- 
mérat grèseux passant graduellement à des couches grèso- 


| sableuses, où dominent un Unio et une Néritine voisine 


de N. fluviatilis actuelie ; puis, des ossements des mam- 
mifères : un Singe rappelant un peu le Cynocephalus 
porcarius actuel du Cap; Bubalus antiquus ; deux Anti- 
lopes nouvelles, Palæras Gaudryti et À. Tournouert ; 
une Gazelle nouvelle, G. atiantica ; un Hippopotame inter- 
médiaire entre Æ. major et H. amphibus, mais différent 


de A. hipponensis ; un Hipparion voisin de Æ. gracile ;" 


un Cheval semblant identique à Equus Slenonis du plio- 
cène d'Europe; un Eléphant, qui paraît être E. meridio- 
nas ; enfin un Rhinocéros indéterminé. 


* 
x # 


Influence de l'oxygène. sous pression augmentée sur 
la cuilure du « Bacillus anthracis ». — Note de M. J. 
Wosnessenski. 


Les expériences sur les cultures de Bacillus anthracis 
ont été faites dans des conditions variées de température 
et de pression d’air, dans des matras ordinaires, avec le 
bouillon de poule stérilisé, soit en couches épaisses de 
18 grammes à 20 grammes de liquide, soit en couches 
minces de 5 grammes à 7 grammes. Les matras étaient 
fermés dans un appareil à compression placé dans le 
thermostat, et l’on refoulait suivant le résullat à atteindre, 
soit de l'oxygène pur, soit de l'air. À la température de 
+ 35° environ, les cultures se développent bien avec une 
pression d’air de 3, 5, 6, 10, et même 13 atmosphères ; les 
matras soumis à celle pression pendant 3, 6, 9, 12 jours, 
étaient toujours troubles. Dans ceux qui étaient garnis 
d'une couche mince, une quantité de belles spores libres 
se développent et tombent au fond du vase; tandis que 
pour les matras à couche épaisse, le liquide reste unifor- 
mément trouble, avec quelques spores rares d’abord, et 
qui augmentent en quantité, mais en nombre inférieur, 
même au bout de 12 jours, à celui que présenteraient 


LE NATURALISTE 


497 


les matras à couche mince, dès le quatrième jour. Ces 


liquides sont très virulents et tuent les cobayes en trente- 
six heures; ceux des matras à couche mince donnent 
même ce résultat, trois, cinq, et même huit heures ; avant 
ceux des matras à couche épaisse. L'’oxygène sous pres- 
sion modérée semble donc augmenter la virulence ; mais 
si la pression d’air dépasse 13 ou 15 atmosphères, c’est le 
contraire qui arrive, Dans ce cas, les cultures restent 
claires, et si l’on ensemence avec les bacilles du sang, 
ceux-ci sont tués rapidement ; l’ensemencement ayant eu 
lieu avec des spores, celles-ci ne se développent pas, mais 
ne meurent pas, et l’on peut s’en assurer en replaçant 


sous pression normale, à la température + 35°, les matras : 


restés 2, 3, et même 6 jours sous la pression de 
15 à 25 atmosphères d’air. Une deuxième série: d’expé- 
riences a été faite en augmentant la pression sans dépasser 
celle dé 6 atmosphères d’air, pour conserver l’aptitude 
prolifique, et en opérant à la température dysgénésique 
de + 42°,43°. Le développement s'effectue quoique entravé. 
Le liquide est uniformément trouble dans les matras à 
couche épaisse, et renferme de gros flocons en suspension 
dans les, matras à couche mince. Les cultures restées 12 
jours dans le thermostat à  42°,43°, avec pression de 
4 à 6 atmosphères, tuent les vieux cobayes en 43,48 heu- 
res, si elles proviennent de matras à couche épaisse ; 
celles des matras à couche mince ne peuvent. .même 
pas. tuer les jeunes cobayes dès le quatrième ou sixième 
jour, mais ne sont cependant pas mortes. Une: troi- 
sième série d'expériences a porté sur l'étude de l'in- 
fluence de la pression augmentée sur l’action atténuante 
du chauffage rapide. Les cultures restées vingt heu- 
res à — 42°, 43° perdent leur virulence par trois heures 
de chauffage à + 47°, 48°, sous la pression normale ; sous 
la pression de 20 atmosphères, avec le même chauffage, 
l’atténuation est incomplète et les cobayes inoculés avec 
des liquides ainsi chauffés ont été tués en cinquante-six 
heures. En résumé : 1° L'oxygène à haute tension est un 
poison mortel pour le Bacillus anthracis; 2° l’'augmenta- 
tion graduelle de la tension d'oxygène n’amêne pas gra- 
duellement la perte dela vitalité du microbe ; pendant une 
première période, et avant que la tension de l'oxygène 
atteigne 3 atmosphères (15 atmosphères d’air), le microbe 
résiste mieux qu'avec la tension normale, et beaucoup 
mieux surtout.qu'avec la tension diminuée, à l’action atté- 
nuante de la chaleur; 3° suivant que les cultures. sous 
pression augmentée se. font en couche épaisse ou en 
couche mince, les résultats diffèrent; la culture en couche 
mince accentue toujours l'influence exercée par les autres 
conditions ambiantes. Ainsi, à la température engénésique 
de —+ 35°, 38°, le développement est plus rapide, plus 
complet, et la virulence plus prononcée que dans les cul- 
tures en couches épaisses, comme l’a établi M. Chauveau 
pour les pressions normales. Au contraire, à la tempéra- 
ture dysgénésique de + 42°, 43°, les cultures en couche 
mince sont plus entravées dans leur développement et 
deviennent plus complètement inoffensives. Telles sont 
les conclusions de M. Wosnessenski. 


* 
* + 


Sur le Soleil vieu. — Par M. Faye. 


Dans la séance du 28 janvier 1884, M. Faye signale un 
phénomène curieux qui a été vu le 2 septembre précédent 
dans lé Vénézuela, A son lever, le soleil était d’un très beau 
bleu ; sa lumière était douce, et l’on aurait dit celle de a 
lune. Aucun nuage au, ciel. A midi, de soleil quoique plus 
brillant était toujours de couleur bleuâtre. Au couchant, 
on apercevait autour du disque du soleil, de nombreuses 
raies horizontales d’un bleu foncé sur même teinte claire. 

mesure que l’astre disparaissait, la teinte bleue devye- 
nait grisätre, et après le coucher complet, on vit une 
auréole splendide couleur de feu, qui dura jusque vers 
huit heures. Ce phénomène, décrit dans la Revue de Caru- 
pano, a été également observé à Puerto-Cabello. 


SÉANCE DU 1} rÉvRIER 1884 


Nouvelles oïservations sur l'anguillule de l'Oignon. 
— Note de M. Joannès Chatin. 


A l'état de larve, l’Anguillule de l'oignon est fusi forme, 
tandis que développée, sa forme est cylindrique. La têle, 
peu distincte, est légèrement tronquée en avant, et l’extré- 
mité du corps, effilée, constitue visiblement une queue ; 


celle-ci, sans l’ailette qui caractérise des espèces voisines, 


est plus grèle chez la femelle que thez le mâle. L'énve- 
loppe tégumentaire entamée à la surface, est contractile 
dans la région profonde. La zone extérieure, assimilable à 
la cuticule des autres Nématodes est striée, aussi bien chez 
l'animal à l’état de larve que chez l'animal à Vétat par- 
fait ; cette observation sépare nettement l’anguillule de 
loiguon des espèces voisines qui sont lisses sous les deux 
états ou striées seulement à l’état adulte, Le canal intesti- 
nal est plus long que le corps, avec plusieurs dilatations 
vers la partie antérieure ; en arrière de la cavité buccale, 
se voit un renflement pharyngien, puis un bulbe œsopha- 
gien précédant l'estomac et l'intestin. Au-dessus de l’æso- 
phage, et à la face dorsale du corps, on distingue un canal 
sinueux rappelant l'organe rubanique des Filaires. L’or- 
gane reproducteur du mâle se présente sous la forme d’un 
tu be replié plusieurs fois sur lui-même, sans dilatation ni 
expansion latérale, et se terminant à la région caudale par 
deux pièces. péniennes faisant saillie au dehors. L'appa- 
reilfemelle, d’abordétroit, débute par une extrémité cœæcale, 
et cette partie qui constitue l'ovaire se continue par l’uté. 
rus qui est plus large ; puis viennent le canal vaginal, et 
la vulve bordée d’un repli saillant. La reproduction est ovi- 
pare. L'œuf, de forme  ellipsoïdale, à coque vitreuse et 
épaisse, laisse voir l'embryon enroulé. Ordinairement la 
tète-sort la première. La larve, au sortir de l'œuf, exéeute 
des mouvements de reptalion et se développe progressive- 
ment.L'anguillule de l'oignon pouvant traverser le tube 
digestif des mammifères, sans altération de ses caractères 
extérieurs, vient d’être considérée à tort par un médecin 


| russe comme un parasite de l’homme, et décrite comme 


ouate des 


428 


LE NATURALISTE 


telle. Le nom de Tylenchus putrefasciens donné par 
M. Kühn à l’anguillule de l'oignon pourra probablement 
être conservé. ; 


Sur la fabrication du fumier de ferme.—Note de M. P. 
P. Dehérain. 

M. Dehérain a étudiéle fumier de ferme produit à l’é- 
cole de Grignon et a fait une série d’expériences intéres- 
santes qui peuvent se résumer par les conclusions suivan- 
tes : 1° Les hautes températures observées dans le fumier 
de ferme sont dues à une oxydation de la matière orga- 
nique par l'oxygène libre ; 2° cette oxydation n’est provo- 
quée que partiellement par un ferment figuré ; 3° le déga- 
gement de formène observé dansle fumier privé d'oxygène 
est dû exclusivement à l’action d’un ferment figuré. 

Présence de la pegmatile dans les sables diamantifères 
du Cap; observation à propos d'une récente communica- 
tion de M. Chaper. — Note de M. Stan. Meunier. 


Dans un mémoire présenté à l’Académie, M. Chaper 
(14 janvier 1884) assure que les roches qui ont fourni le 
diamant dans l'Afrique australe ne sauraient être, en au- 
cun cas granitoïdes. M. Meunier a signalé (5 février 1877) 
la présence de la pegmatite dans les sables diamantifères 
de Dutoit’s Pan, et en conserve au Muséum des échantil- 
lons; ce fait a été constaté dans le rapport fait par MM. Des 
Cloizeaux et Daubrée (21 mai 1877) sur le travail de M. Meu- 
nier. D’autre part, un ouvrage sur le Diamant, publié par 
MM. Henr.Jacobs et Nicolas Chatrian, indique à la page 205, 
que dans le Kopje de Doyl’s rush, près de Kimberley, la 
roche la plus abondante dans le conglomérat est un granite 


roulé, et que ces messieurs en ont vu de nombreux et gros 


échantillons dans la remarquable collection de M. Moulle. 
M. Meunier ne croit pas que la présence des roches grani- 
tiques soit une caractéristique réellement différentielle 
séparant les mines du Cap de celles du Brésil et de l'Inde. 


Sur les poussières de la neige. — Note de M. E. Yung. 


M. Yung a déjà signalé la présence du fer, dans la 
neige tombée à Genève et sur le mont Salève. Pendant un 
séjour au sommet du col du Grand Saint-Bernard 
(2490 mètres), M. Yung a observé à la surface de la neige, 
une fine poussière noirâtre, irrégulièrement dispersée, où 
l'examen microscopique a fait reconnaître des particules 
de silice, des fragments irréguliers attirables à l'aiguille 
aimantée, et des globules de fer caractéristiques. En éva- 
porant sur place, 15 litres d’eau de neige, il a reconnu des 


poussières de nature organique mélangées aux particules 


susindiquées ; les cendres ont donné la réaction très forte 
du fer. Le prieur du couvent a expédié à l’auteur de la 
note, de la neige tombée en janvier et ramassée de suite 
après la chute; mais la faible quantité des résidus n’a pas 


permis d'y reconnaître avec une netteté suffisante, la pré- 
sence du nickel et du cobalt. 


MATERIAUX 
POUR SERVIR A LA REVISION 
DE LA FLORE PORTUGAISE 
ACCOMPAGNÉS DE NOTES SUR CERTAINES ESPÈCES OU VARIÉTÉS CRITIQUES 
DE PLANTES EUROPÉENNES 
(Suite) (1). 


L. Welwitschiana Rouy xov. sr. 

Sous le nom de L. filifolia Lag., j'ai recu, des doubles 
de Welwitsch et provenant des sables marilimes de 
l’Extramadure, un pied de Z. filifolia Lag. var. glulinosa 
Boiss., forme que je connais bien pour l'avoir récoltée 
deux années de suite en Castille, et un pied d’une plante 
excessivement rameuse, de plus de 30 centimètres, entiè- 
rement pubescente-visqueuse, à graines non discoïdes, 
que je n’ai pu rattacher à aucune espèce décrite jusqu’ici ; 
en voici la diagnose : 

Tige (dressée ?) . relativement grosse Ce -3 milli- 
mètres de large à la base, 1 
rameuse et dès la base, à rameaux primaires grèles, “fils 
non filiformes, divisés eux mêmesenramusculesnombreux, 
les derniers filiformes, abondamment feuillés. {Feuilles 
caulinaires lancéolées-linéaires, obtuses, presque sembla- 
bles à celles du Z. Tournefortii, mais plus courtes, les ra- 
méales largement linéaires, courtes, plus ou moins élargies 
à la base, toutes pubescentes -visqueuses, glaucescentes, 
les inférieures verticillées, les supérieures éparses. 
Grappes florifères lâches, les fructifères très lâches, l’espace 
compris entre chaque pédicelle fructifère dépassant un 
centimètre et atteignant parfois 2 centimètres. Pédi- 
celles très courts, souvent à peine visibles : bractées 
étroites, dressées, longues de 1 millimètre environ, toujours 
plus longues que les pédicelles et, quelquefois du dou- 
ble. Calice plus long que la bractée et une fois au moins 
plus long que le pédicelle, à divisions oblongues-lan- 
céolées, obluses. Corolle jaune, petite (de la grandeur 
de celle du Z. flifolia), non ponctuée, à palais plus foncé, 
glabre, à lèvre supérieure assez profondément bilobée, 
mais non jusqu’au milieu ; éperon conique, aigu, droit ou 
à peine courbé au sommet, égalant le reste de la corolle ; 
style courbé, plus long que l'ovaire, à stigmate épaissi au 
sommet, à peine émarginé. Capsule subglobuleuse, pubes- 
cente-glanduleuse, dépassant peu le calice ; graines bru- 
nâtres, très petites, presque triquètres, légèrement 
chagrinées! 

La seule espèce dont le L. Welwilschiana puisse être 
rapproché, est le L. filifolia Lag. et principalement sa 
var. glutlinosa Boiss.; mais il s’en distingue immédiate- 
ment par les caractères indiqués dans le tableau suivant : 


), très 


(1) Voy. N° du 1°r mars 1884, 


LE NATURALISTE 


429 


L. Welwitschiana. 
Tige épaisse, longue (25-30 cen- 
rene très rameuse, à rameaux 


néaires, courtes, épaisses, élargies 
à la base. Pédicelle bien plus 
court que la bractée et le calice. 
Grappes fructifères  allongées, 
très lâches; capsules subglobu- 


depuis la base de la tige jusqu'aux 
capsules. 


PAL Lag. var. glutinosa 


“ip courte (8-12 centim.), 
grêle, moins rameuse, à rameaux 
ordinairement simples, filiformes. 
Feuilles linéaires-sétacées, atté- 
nuées à la base. — Pédicelle éga- 
lant ordinairement la bractée et 
souvent le calice. Grappes fructi- 
fères courtes, laxiuscules; cap- 
sules ovales. Plante plus ou moins 
pubescente-glanduleuse, surtout 
dans la partie supérieure 


Une autre plante d’Espagne vient encore prendre place 
côté du Z. Welwitschiana entre le L. fiuifolia et les 


. saæatilis Chav. et L. arenaria DC. : 


c'est le Z, Huteri 


Lge(Diagn.pl. Pen. Iber.nov., fase. ? (1881), p. 7); enfin 
le Z. Ficalhoana doit ètre classé près du L. saæalilis. 
Voici donc, en résumé, la série du L. fiifolia Lag. au 
a DC. : 


L. arenari 


Espèces à sie aptères : 


L. filifolia 


var. sédon on (L. glutinosa auct,. “pur. non Hoftg. 


et Link) 
L. Wéhvwitschiana Rouy 
L. Huteri Lge 


Espèces à graines étroitement ailées : 
L. saxatilis Chav. (avec les variétés que nous avons 


signalées ci-dessus 


s) 
L. Ficalhoana Rouy (L. retieulata bot, lusit. 


non 


a DC. 
var. samatilis Gren. et God: (L, saxatilis DC: non Chav.) 


L. satureioïdes Boiss. 


Hab.— Cabo de San Vicente — Jun.1847 —(Welwitsch) 
Plante non signalée dans les Apontamentos de 


Ficalho, mais me entionnée en Portugal 


par M. Nyman 


(Conspect. id  Europ., p. 541), d’après és exsiccata de 


Welwitsch 


L. amethystea Hoffg. et Link 
Hab. — Cabo de San Vicente — Jun. 1847 — (Wel- 
witsch). — Cazevel, Campo d'Ouriqué, Odemira — Mart, 
1873 — (E. Schmitz). — Serra da Caveira pr. OU à 
G. Rou 


Apr. 1880 — (J. Daveau). 
_ (4 suivre.) 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


A la demande générale des membres du congrès orni- 
thologique de Vienne, le comité du congrès a fixé la réunion 
à la date du 6 au 7 avril, L'exposition ornithologique 


 — 

() Les RER de cette espèce m 
la place ment dans ce dernier 5 Fr sé car, par son 
7 divers “sractres elle deg prendre place e 


là sa KT dénattive. 


’étant D Oinéent connues, je 


art et 


tre les L. pion a 


ayant lieu du 4 au 14 du même mois, les ornithologistes 
présents à Vienne pourront, en attendant l'époque de la 
réunion du congrès, visiter l'exposition. Un grand nombre 
de Francais, Belges, Danois, Allemands, Autrichiens, 
Italiens et Russes, tous hommes de science, se trouveront 
réunis à Vienne à cette occasion. 

M. Maxime Cornu, aide naturaliste au lluséum d’his- 
toire naturelle, vient d’être nommé professeur à cet éla- 
blissement; il occupera la chaire de culture, laissée 
vacante par la mort du regretté professeur Decaisne. 

M. Cornu a déjà publié un grand nombre de travaux 
de botanique appliquée ; l’un des plus considérables qu’il 
a faits comprend l’histoire de la vigne phylloxérée, ouvrage 
qui a été publié par les soins de l’Académie des sciences 
et forme un résumé compile de l’histoire de l’insecte fléau 
de la vigne, ainsi qu’une étude approfondie sur les divers 
procédés et traitements qui ont permis de lutter contre ce 
terrible parasite ; nous ne doutons pas que M. Cornu sera 
le digne successeur du regretté professeur Decaisne et 
que les cours pratiques de culture du Muséum reyerront 
les nombreux auditeurs qui les suivaient autrefois. 

M. le D' Bouchard a fait dernièrement, à la Sociélé des 
sciences physiques et naturelles de Bordeaux, une com- 
munication sur la conformation du larynx chez les mam- 
mifères aquatiques. L'auteur ayant eu l’occasion de dis- 
séquer un de ces animaux, un Dauphin (De/phinus delphis), 
au laboratoire d'histoire naturelle dela Faculté de médecine, 
a recherché de quelle facon l'entrée de l’eau dansles pou- 
mons est empêchée, quand l'animal plonge à une certaine 
profondeur : l’occlusion est produite à la faveur d’un 
tissu élastique qui unit l'épiglotte aux cartilages 
arythénoïdes. 

* 

MM. le D" Ed. Bonnet et Ad. Finot viennent de donner, à 
la Société entomologique de France, communication des 
diagnoses de trois nouvelles espèces d’orthoptères dont 
une, lype d’un genre nouveau, provenant de la régence de 
Tunis. Ils ont nom : Discothera Tunelana, genre nouveau 
que l’on peut placer entre les Parao%ypilus et Amor- 
phoscellides ; Dericorys Millieri ; - Ephippiger oudryanus. 

M. J.-M. F. Bigot a communiqué la description d’un 
nouveau genre et d’une nouvelle espèce de Diptères de 
la famille des Ortalidæ et d’un nouveau genre et d’une 
nouvelle espèce de la famille de Dexidæ ; ce Sont la Miki- 
miyia furcifera et la Cholomyia inæquipes. 

M. L. Fairmaire vient de donner la Cescription d’une 
espèce nouvelle de coléoptère : Lampyris scutellata, 

espèce ressemblant au mawrilanica duquel il diffère sur- 
tout par la taille. 

Ne quittons pas la Société entomologique de France, 
sans donner le résultat du concours du prix Dollfus. Le 
lauréat de ce prix a été M. Ernest André pour son Species 
des Formicides das et des pays limitrophes avec 


430 


LE NATURALISTE 


as 


30 voix. Venaient ensuite MM. Finot avec 13 voix et 
J. Künckel d’Herculais avec 10. 

* 

*_* 

Lé D° Rudow vient de donner la description de nouveaux 
Hyménoptères de la famille des Zchneuwmonides : Ephial- 
Les batanini, ascanteæ ; Glypta brevicornis ; Pimpla flavt- 
pennis, nodosa, eruentala, erythrosoma, ephinpium, 
colorata, rufipes, robusta ; Cryplus pæctlopus, hymolo- 
madum, ælnensis, flavopictus, rufifrons, aculealus, 
ichneumonoides, crassicornis, collaris, elongalus, 
lippensis; Exetastes ruficornis; Banchus robustlus ; 
Campoplez albilarsus ; Pachyloma grandis. 

"à 

il vient de se former à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Infé- 
rieure) une association ayant pour but: l'étude en commun 
des sciences nalurelles et appliquées, la formation de col- 
lections ; la formation d'un musée cantonal, les excursions 
scientifiques et les visites industrielles, les démonstrations 
scientifiques au moyen de lectures, cours et conférences. 

L'association a pour titre : Société populaire d'éludes 
diverses de Sotteville-lès-Rouen. Le nombre des membres 
estillimité. Nous applaudissons de grand cœur à la forma- 
tion de cette nouvelle Société qui ne peut manquer d’être 
féconde en résultats scientifiques et pratiques. 

à 
** 

La seconde Société de Teyler, à Haarlem, a résolu de 
mettre à nouveau la question suivante au concours : « À 
fournir une étude critique sur tout ce qui a été dit contre 
et en faveur de la génération spontanée, surtout depuis 
les vingt-cinq dernières années. » Le prix qui sera décerné 
pour la réponse, qui sera jugée la meilleure et satisfaisante 
consiste en une médaille d’or de quatre cents florins (en- 
viron 800 francs), frappée au coin de la Société. Les 
mémoires peuvent être écrits en langue française, anglaise, 
hollandaise ou allemande, lisiblement, en écriture 
anglaise, d'une main autre que celle de l’auteur. La 
réponse à cette question doit être envoyée au plus tard le 
1 avril 1886, afin qu’elle puisse être jugée avant le 
1 mai 1887. Les mémoires ne peuvent être signés mais 
doivent porter une devise et devront être adressés à la 
maison de la Fondation de feu M. P. Teyler van der Hulst 
à Haarlem. 


* 
+ # 


M. Emile Bertrand a décrit en 1880 un nouveau minéral 
des environs de Nantes;mais n’en possédant,à cette époque 
qu'un petit nombre de cristaux presque microscopiques, 
il ne fut pas. possible d’en faire l'analyse. Ayant pu se 
procurer plus tard quelques cristaux de ce nouveau miné- 
ral, dont quelques-uns avaient 4 millimètres de longueur, 
M. Bertrand put terminer l'étude cristallographique et 
optique et M. Damour.a donné la composition chimique. 
Ce minéral constitue une espèce à part, se rapprochant de 
la phénacite. M. Damour propose de lui donner le nom de 


Bertrandite en Yhonneur de M. Em. Bertrand. qui le 
premier, l’a signalée à l'attention des minéralogistes. 

* 

* * 

Le Dr John Hutton Balfour, professeur de botanique et 
directeur du jardin botanique d’Edimbourg, vient de 
mourrir à l’âge de 76 ans. 

La Société géologique de Londres s’est réunie en assem- 
blée générale annuelle pour procéder à la distribution des 
prix et donations. Le professeur A. Gaudry à recu des 
mains du président une médaille d’or de la donation Wol- 
laston. En la lui remettant le président, au nom de tous 
les membres de la Société zoologique, a exprimé toutes 
ses félicitations et lui a dit que c’est en reconnaissance de 
la valeur de ses recherches paléontologiques et des obser- 
vation scientifiques qu'il a faites que cette médaille lui a 
été accordée. Ses divers travaux, tels : Recherches scienti- 
fiques en Orient entreprises par les ordres du gouverne- 
ment pendant les années 1853-54. Les animaux fossiles el 


| géologie de l'Attique. Les enchaînements du monde ani- 


mal dans les temps géologiques, ete., ont rendu le nom de 
M. le professeur A. Gaudry familier à tous. La Société a 
ensuite donné le complément de fondation Wollaston à 
M. E. Tulley Newton pour ses recherches géologiques dans 
la Grande-Bretagne. La médaille de la donation Murchison 
a été accordée au D: Henry Woodward pour ses essais de 
classification des crustacés fossiles, et particulièrement les 
Merostomata et les Trilobita. Le complément de la fon- 
dation Murchison est donné à M. R. Etheridge. Le profes- 
seur Flowers obtient la médaille de la fondation Lyell 
pour ses trayaux sur les mammifères fossiles de 
Nebraska et sur les sauriens des Etats-Unis d'Amérique. 
Le président décerne le complément du prix Lyell au pro- 
fesseur Lapworth, donne la médaille du prix Barlow-Jame- 
son au professeur Bomiey et le complément de ce dernier 
prix au prcfesseur Lesquereux. 

es 

Au mois de janvier 1853, un membre de la Société géolo- 
gique d'Irlande, M. E. T. Hartman, a été choisi pour aller 
explorer l’ouest de l'Australie, dans le district de Kimber- 
ley. 11 partit au moins d'avril et ne put commencer ses 
observations qu’au mois de septembre; pendant ce temps 
il avait parcouru un espace de 1500 milles. 1 ne put com- 
mencer ses observations qu’au bout de 12800 square- 
milles. Il s’attacha à déterminer la succession des forma- 
tions de certains quartz, schistes, roches métamorphi- 
ques, etc 

* 
* * 

M. Frank E. Beddart, de ‘l’Université d'Oxford, membre 
de la commission d’études du Challenger, a été choisi sur 
trente candidats comme prosecteur de la Société zoologi- 
que de Londres, en remplacement de M. W. A. Forbes. 

M. Beddart, l'élève du professeur Rolleston, a été chargé 


LE NATURALISTE 


de dresser le rapport des recherches scientifiques qui ont 
été faites à bord du Challenger. 

Le professeur W. H. Mackintosh est nommé professeur 
d'anatomie à Trinity-College, à Dublin. | 

Les professeurs D' G. Wiedemann, de Leipzig, 
D: P. Groth, de Munich, D' A, Tomaschek de Graz, sont 
nommés membres correspondants de l’Académie des 
sciences de Saint-Pétersbourg. 

Le professeur J. Sollas, de Brisiol, devient professeur de 
géologie à Trinity-Colege, à Dublin 

Le Dr C. B. Reichert, D ses d'anatomie. depuis 
longtemps directeur du. Musée anatomique de Berlin, 
le professeur D' H. Schlegel, directeur du muséum royal 
d'histoire naturelle de Leyde, viennent de mourir. 
-. Le gouvernement suédois, après avoir constaté les ser- 
vices rendus par les études entomologiques d’un profes- 
seur, spécialement nommé pour assister les cultivateurs et 
leur fournir les renseignements qui peuvent leur être 
nécessaires, vient de décider que l'emploi serait perpétué. 
C’est le D' A. Holmgren qui a été nommé professeur d’en- 
tomologie agricole pour-cette année, 


* 


: Fr 
La ville de Hambourg vient de voter 1200000 francs 
pour la construction d’un Musée d'histoire naturelle; les 
plans ont.été mis au concours. 
j * 
, ur n 
La publication du Club entomologique de New-York, 
Papilio, autrefois dirigé par M. Henri Edwards, passe 
sous la direction de M. Aaron de Philadelphie. Toutes les 
communications el souscriptions doivent être adressées à 
ce dernier. Post office, box 2500, à os. 


* 
x * 


M. Caro, de l’Académie française, MM. Pasteur et d’Abba- 
die, de l’Académie des sciences, ontété délégués aux fêtes 
qui doivent avoir lieu à Edimbourg, à l’occasion du trois- 
ième centenaire de la fondation de cette Université. 


E 
” * 


Le professeur Tarkhanoff a publié un fort intéressant 
ouvrage sur la structure des œufs d'oiseaux, dans les 
Mémoires de la Société des Naturalistes de Saint-Pélers- 


MID RS. 

Le fait le plus important résultant de ses études est cer- 
tainement appelé à éclairer ce point obscur des causes de 
la formation de l’albumen autour du jaune de l'œuf. Ayant 
introduit au fond de l’oviducte d’une poule un morceau 
rie représentant environ un jaune d'œuf, il a constaté 
de ce centre un véritable œuf, avec 
DE et le chalaze, qui semblait être un œuf absolu- 
ment normal avec toutes les particularités de la structure. 


D'après cèt auteur, les œufs des oiseaux essentiellement | 


a anivores comme les pigeons, les serins, ete., auraient une 
constitution différente de celle qu’on constate chez les 
oiseaux qui se nourrissent de chair (rapaces, poules, 
canards). Lorsque les œufs des premiers sont cuits, ils 
restent translucides; dilués dans une grande quantité 
d’eau, ils ne produisent pas un dépôt blanc et donnent 
seulement une teinte opalineau liquide; ils ont une réaction 
basique plus considérable que les œufs de poule ; mais, 
fait remarquable, lorsque ces œufs de granivores ont 
été soumis à l'incubation, l’albumen acquiert les mêmes 
caractères que chez les œufs de poule. Le professeur 
Tarkhanoff pense que la modification est produite par le 
jaune. 


* 
x * 


La magnifique collection d'oiseaux de M. Ott est à 


| vendre par suite de décès de cet amateur distingué. Cette 


collection, composée presque exclusivement d'oiseaux 


| exotiques, est surtout un représentant des genres les plus 


remarquables parmi des espèces les plus caractéristiques. 
Elle comporte environ 500 oiseaux parfaitement montés 
et très soigneusement déterminés ; ; elle os contenue rar 
une magnifique vi 
qui a coûtée seule 1 500 francs. La collection est à vendre 
3000 francs, armoires comprise, avec facilité de payement. 

C’est une excellente occasion pour un amateur ou un petit 
musée, de se procurer à très bas prix un grand nombre de 
types fort intéressants dans le plus parfait état de conser- 
vation. 


== 


BIBLIOGRAPHIE 


a 


Ernest Olivier. — Faune du Doubs, br.in-8°, Besancon, 
1883. (Extrait des Mémoires de la Société d’Emulation du 
Doubs.) 


Il y a peu de temps les lecteurs du Naturaliste ont ap- 
pris la publication d’une faune de l'Allier, intéressant tra- 
vail de M. Ernest Olivier, qui doit embrasser toute la série 
animale, et qui comprend, dès à présent, le catalogue des 
Vertébrés du département et un fascicule relatif aux Co- 
léoptères, qui a été honoré d’une médaille de 1° classe à 
l'Exposition des Insectes de 1883. Ce genre de recherches 
initie les habitants de la région explorée à la connaissance 
des êtres qui les entourent et, en même temps, à un point 
de vue plus général, apporte des matériaux précis à la 
faune complète de la France. 

L'auteur a entrepris une œuvre analogue pour le dépar- 
tement du Doubs. Son catalogue comprend les Vertébrés, 
moins les Oiseaux du Doubs, qui ont fait l’objet d’un tra- 
vail excellent et très complet dans les Mémoires de la So- 


ciété Emulation du Doubs pour 1877, sous le titre de:Ca- | 
 talogue des Oiseaux observés de 1845 à 1874 dans les 
| départements du Doubs et de la Haute-Saône, par M. La- 
| cordaire, revu x publié par le D' L. Marchank- 


tOlivier con- 


La partiela p 


© = 


432. 


LE NATURALISTE 


cerne les Vertébrés inférieurs à température variable, Rep- 
tiles, Batraciens et surtout Poissons, qui n’avaient jusqu'a- 
lors été étudiés pour le Doubs que d'une façon peu précise 
ét incomplète. D'importantes différences se manifestent 
comparativement à la faune de l'Allier, en raison de la 
question du climat et surtout des attitudes, le Doubs pré- 
sentant des régions montagneuses qui ont leurs espèces 
spéciales. Ainsi la Tortue boueuse, Cistudo Europea, des 
étangs marécageux de l'Allier, n’a pas été rencontrée dans 
le Doubs. Par contre, ce département offre des Ophidiens 
étrangers à l'Allier, tels le Zamenis viridiflavus et l’Ela- 
phis Esculapii, aimant à se loger dans les décombres et 
les amas de pierres, vénéré dans l'antiquité et qui ornaïit 
le bâton magique d’Esculape. On doit signaler dans le 
Doubs le Lézard vivipare (Lacerla vivipara) commun 
dans la montagne et qui se trouve aussi dans l'Allier. 

Parmi les Batraciens anoures, le Doubs possède les deux 
espèces françaises du genre Pelodytes et du genre Pelo- 
bates, ce dernier genre non encore rencontré mais soup- 
conné comme d’une existence possible dans l'Allier. Dans 
les Urodèles, on signale dans les bois et prairies. des mon- 
tagnes du Doubs, sous les pierres ou les troncs d'arbre, la 
Salamandre noire, qui ne fait qu'un seul ou deux petits, 
naissant vivants, ayant subi leurs métamorphoses non 
dans l’eau mais dans l’oviducte maternel, où ils se nour- 
rissent, paraît-il, des œufs qui devraient donner d’autres 
sujets de cette curieuse et rare espèce. 

.Les Poissons d’eau douce, dont certaines espèces sont 
d’une détermination difficile, sont traités d’une manière 
remarquable par M. Ernest Olivier. On rencontre parfois 
dans le Doubs des variétés de Carpes, la Carpe saumonée, 
la Carpe à miroir et la Carpe bossue et les sujets à mà- 
choire monstrueuse de la Carpe dauphin. On ne trouve 
plus dans les eaux actuelles du département de sujets du 
Saumon, de la Truite des lacs, de la Truite saumonée et 
du Silure, sujets qu’on capturait encore il y a une ving- 
taine d'années et qui provenaient très probablement des 
tentatives de pisciculture dans le Doubs, près de Besançon, 
de MM. Guerrin et Berthot. 

IL est bien à désirer que des catalogues analogues à ce- 
lui de M. Olivier soient publiés dans nos départements. 

Maurice GiraRp. 


OFFRES ET DEMANDES 


M. E, Deschamps, à Manosque (Basses-Alpes), ss 
se rendre sous peu à Constantinople, désire entrer e 
relations d'échanges avec des amateurs coléoptéristes à 
re es. 

à ++ 


M. Jules Duchaine, 5, rue de Sèvres à Clamart (Seine), 


désire trouver des correspondants dans l'Amérique du 


Nord, le Mexique et l'Amérique du Sud. Il accepte toutes les 
espèces des familles suivantes. Cicindélides, Carabides, 
Lucanides,Scarabétides,Brenthides, Buprestides, Etalért- 
des, Lampyrides, ei Longicornes, en échange desquelles 


il offre plusieurs centaines d'espèces de coléoptères de 
France. 


*k 
* * 


Jolie collection des coléoptèrés du Maroc, récolte de 1885, 
comprenant un grandnombre d'espèces rares parmiCarabus 
eye np Sienoderus, AumMont, Riffensis, AcCt- 
nastes Haro S, SphOÎrus pun- 
te. Favieri, Eriotomus rubens, Rhizoiroqus 
Olcesii, cariosicollis, Calchænesthes oblongomaculatus, 

ops marmorata, Apleranilla Dohrnii, Staphylinus 
medioximus, Hetærius arachnoïdes, Eretmotus lange- 
rianus, Leptura Fontenayi, Apate francisca, Prionus 
forficatus, Chitona connexæa, metallescens, Amorphoce- 
phalus coronatus, Cyrlonus gibbicollis, etc.,etc.; en tout 
157 espèces, 250 exemplaires. Prix, 100 francs. 

S’adresser au bureau du journal. 

Belle collection de Chry slides, contenant un grand 
nombre d’espèces rares, surtout parmi les grosses espèces 
de cette famille, parmi lesquelles nous citerons : Sagrides, 
45 espèces, 70 exemplaires comprenant: Carpophagus 
Banksiæ, Polyoptilus, 3esp.; Diaphanops, 2 esp.; Mecino- 
dera, 3eSp.; Sagra, 36 esp. ; Amalella, 3 esp. ; Orsodacna, 
Tesp.; Rhaebus,? esp.; Donacia, 54 esp.; Hæmonia,5esp. 
type Guérin; Synela, 4 esp. ; Zeugophora, 4esp. Criocerides 
180 esp. type. Clytrides, 183esp.; Cryptocéphalides,254esp.; 
Colaspides et Eumolpides, 280 esp.; parmi Calomorpha, 
Pseudocolaspis, Spilonyra, Dermorrhytis, 2 esp.; Eury- 
demus, Spylopira, Chrysopida. Chrysomélides vraies, 
833 esp. — Alticides et Galérucides, 688-esp. — Hispides, 
120 esp.; parmi: G. Aproida, Leucispa, Euryspa, ? esp.; 
Cryptonychus, 3 esp. ; Alurnus, 9 esp., etc. — Cassides, 
415 esp., etc., etc. 

Cette superbe collection, parfaitement rangée dans 
54 ms fon 3071 espèces, 6150 exemplaires, Prix 
2000 fra 

S’ dédiés au bureau du journal. 


Î, 
É P OLCOUWLUr ’ 


ARRIVAGES 


Nous venons de recevroir quelques espèces de coléoptères que nous 


cédons aux se suivants : 


Procerus gra. 


DT RU ee Vi Te de UN ES 4 2» 
D TR RE 3 » 
bn Wiedemanai de er SR nl onu » 80 
CR MUR da de à de = 0 to Un RE ER LA à 
— HOMUBS dé teue dv a NN an 0 0 16 2 50 
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Cpeius spiniéollis.… à is ue ue peser Te cade 3 » 
DyMscus LS UALQU, e 27, à/6e0 ras tar dénerer pute sd à 1 > 
RO RER PR Eee di de cp » 50 
PORT DOS EE. do ee ec 1 » 
Julodis mins Sue CV ET SUR pe SR Se à UE » 80 
HOUSE DS 070 L SD, HE MESSE 1 

PR mn “ei HE à étre LT MST arr 4:10 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


4983 — Paris. Imp. A. L. GuiLor, 7, rue des Canettes, 


6° Année. 


N° 55 | à 


Avril 1884. 433 


E NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 
LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 
Au bureau du journal 


RUE DE LA MONNAIE, 23 
PA 


ABO 


France et Al 


ENT ANNUEL : 
Payable d'avance en un mandat-poste à l'ordre du Directeur. 


Pays compris ‘dans l'Union postale, . 
Tous les autres pays... 


RIS imahiadel compris) 


ÉMILE DEYROLLE 


DIRECTEUR 


Secrétaire de la Rédaction 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1° JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d’échange et de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés, 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1884 
(Suite) : 


Sur quelques formations d'eau douce Muties de 
l'Aigérie. — Note de M. Ph. Thomas. 


Les dépôts quaternaires anciens recouvrent l’Atlas dans 
ses reliefs comme dans ses dépressions, La formation de 
_ce diluvium a été accompagnée d'émissions hydrotherma- 
‘les, sulfureuses, et mème ignées, On y remarque des alter- 
‘nances de couches argilo-marneuses et de lits de galets par- 
fois agglomérés en poudingues à ciment calcaire. Vers le 
littoral, à la base du diluvium, serencontre un conglomérat 
gypseux surmonté d’alluvions graveleuses où M. Pomel a 
découvert des ossements d’Elephas antiquus. Ces dépôls 
de transport, sur les grandes hauteurs, sont souvent 
accostés de puissantes corniches de travertins, contenant 
déjà, le lierre, la vigne, le figuier et l'Emys pro Sigriz 
très voisine de l’'Emys Sigriz actuelle. Le diluvium, péné- 
‘trant des crevasses ou fissures rocheuses, y a entrainé de 
nombreux débris de vertébrés parmi lesquels on remarque, 
aux environs de Constantine : un grand Bovidé, peut-être 
le Bubalus antliquus ; l'Anlilope Gaudryi, du pliocène ; 
Ovis tragelaphus; Hippopotamus amphibius; un Rhino- 
céros ; un cheval dont les dents sont semblables à celles 
del’Equus Stenonis du pliocène d'Europe. Le quaternaire 
récent, plus régulier que le précédent, contient l'Etephas 
africain ; il est formé de deux étages : l'inférieur, argilo- 
tourbeux, de coloration brune, et souvent avec une odeur 
fétide, repose sur le substratum marin de la contrée, Le 
supérieur, de plus forte puissance, esi formé d’une marne 


calcaire friable avec nombreux lits de galets calcaires, et 
contient de nombreuses traces de l’industrie humaine à 
partir de l'époque de la pierre taillée dite monstérienne. 


SÉANCE DU 18 FrÉvRIER 1884 


Sur le ae DEEE des Comatules. — Note de 
M. Edm. Per 


M. Perrier a étudié le développement des Comatules en 
le divisant en trois parties d’après les trois phases succes- 
sives que présente l’animal avant de parvenir à l’état 
adulte ; ces trois phases correspondent à l’état de Cystidé, 
de Pentacrine et de Comatule libre mais pas encore 
adulte. 1° Le jeune animal à l’état de Cystidé n'a encore 
que des tentacules buccaux et pas de bras ; le tube diges- 
tif formant une demi-spire présente un anus à la partie la- 
térale du corps, et autour de la bouche existe un canal 
annulaire dans lequel s'ouvrent les tentacules. Un tube en 
forme d’U part de ce canal pour s'ouvrir à extérieur par 
un pore ; ce tube, qui a été comparé au canal hydrophore 
des Holothuries et au canal du sable chez les Oursins, sert 
indubitablement à l'introduction de l'eau dans l'appareil 
tentaculaire. Le pédoncule de la jeune Comatule renferme 
six cordons cellulaires, dont l'un central se prolongeant 
dans l'axe de la spire du tube digestif a des parois cellu- 
laires qui s’épaississent jusqu’à former un corps ovoïde 
plein. Les cinq autres cordons se renflent un peu à leur 


entrée dans le corps proprement dit, et ménagent en ce: 


point une cavité qui formera cinq chambres; première 
trace de l'organe cloisonné. Du sommet de ces chambres 


partent des bourgeons cellulaires qui aboutissent au canal 


circumbuccal ; celui-ci donne naissance, à chaque point de 


rencontre, à un bourgeon qui s'incline peu à peu vers 


434 


+ sono, 


it attmetést à con nd RS SRE sn EE sig 
r 


LE NATURALISTE 


l'extérieur en même temps que le bourgeon correspon- 
dant, et ces deux parties en grandissant finissent par con- 
stituer un bras. Les cinq bras n’apparaissent que successi- 
vement. 2° Jusqu'à la formation complète des cirrhes, 
nous sommes dans la phase de Pentacrine. Les bras gran- 
dissant, la surface du corps de l’animal s’est développée, 
et l'anus s'ouvre au sommet d’un tube Spécial. Cette sur- 
face du corps est découpée par les canaux tentaculaires, 
éncing secteurs ayant chacun un orifice hydrophore cor- 
respondant à un tube hydrophore. Le corps ovoïde a l’as- 
pect d’un double canal paraissant s'ouvrir dans le pha- 
rynx.Au niveau de l'organe cloisonné naissent, du cordon 
- pédiculaire central, des bourgeons claviformes alternant 
avec ceux des bras ; dirigés en bas et en dehors, ces bour- 
geons atteignent les téguments qui se renflent, s’allon- 
gent, et l’ensemble de ces diverses parties, developpé, 
conslitue un cirrhe. L'organe axial a conservé à peu près 
la structure de l'organe ovoïde. 3° Lorsque la jeune Co- 
matule est détachée, le tube digestif se trouve avoir formé, 
en s’allongeant, de nouveaux replis autour de l’organe 
axial, et les tubes hydrophores se sont multipliés ; les pa- 
rois de l’organe axial se recourbent extérieurement en la- 
mes enroulées, et l'organe axial se termine inférieurement 
“par un tube conique qui, s’amincissant, pénètre dans l’axe 
de l'organe cloisonné. Le tissu cellulaire qu PET ApDe 
l’organe cloisonné épaissit rapidement, et se prolonge au 
centre. de l'axe calcaire des bras. M. Perrier ps enfin 
que si les tubes hydrophores sont peut-être homologues à 
ceux des Holothuries, ils ne correspondent en aucune facon 
au canal du sable des autres Echinodermes; ce dernier 
paraïitrait, au contraire, être représenté par l'organe axial 
des Comatules, qui est en rapport évident avecla nutrition 
des cirrhes. * 
= 
© Origines et modes de formation des calcaires dévo- 
“nien el carbonifère de la Belgique. — Note de M.E. Du- 
pont. 


Dans les bassins de Dinant et de Namur, le calcaire dé- 
vonien est étendu concentriquement autour des roches 
-quarizeuses et schisteuses du dévonien inférieur. Le dé- 
vonien supérieur est formé de schistes, de psammites, de 
grès et de macigno ; puis vient le calcaire carbonifère au 
centre duquel sont différents bassins houillers. Ces diver- 
ses couches ont été contournées et fracturées par un sou- 
-Jèvement, dès le début de la période seconde. En recher- 
chant la nature des diverses variétés de ces calcaires au 
moyen-de sn micrographiques en lames transpa- 
-rentes, M. Dupont a reconnu que ces calcaires sont formés 
:par des coraux tantôt fer tantôt à l’état de débris 
-iturés, tout. comme les calcaires actuels des iles coral- 
liennes de la. mer du Sud. Les calcaires dévoniens sont 
entourés de ie ER de même qu'à l'époque actuelle, 
-les coraux disparaissent dès que l'élément argileux se 
niontre. Il y a done identité de constitution entre ces ro- 
-ches actuelles de l'hémisphère a ustral et les calcaires dé- 


- txoniens. Le calcaire ph vers vient en donnerla preuve 


-divecte, parce qu'on peut reconstituer la disposition d’une 


ride sous-marine à relief accidenté, dont l’une des protu- 
bérances porte seule une sorte de chapeau calcaire coral- 

lien. Les calcaires dévoniens sont disposés en barrières 
frangeantes contre les anciennes côtes, dont elles sont 
séparées par des schistes contenant les mêmes mollusques 
comme l’a établi M. Gosselet) et entourant ces mêmes 
barrières, extérieurement. 

D'où l’on peut conclure que les récifs coralliens étaient 
primitivement séparés de la plage par des chenaux qui 
furent comblés, par les apports dans la mer, de substances 
argileuses qui envasèrent les récifs coralliens. De même, 
on voit apparaître dans le voisinage des récifs frangeants, 
d'innombrables îlots coralliens, enfouis dans les schistes, 
et plusieurs d’entre eux sont associés sous la forme d’an- 
neau ébréché avec les caractères essentiels des atolls. Les 
mêmes circonstances se retrouvent dans le calcaire carbo- 
nifère, mais son étude stratigraphique repose sur la recher- 
che des origines diverses de ses roches calcaireuses. 
Celles-ci sont divisées tout d’abord en calcaires stratifiés 
et en calcaires massifs. Les premiers, disposés comme les 
dépôts de grès et de psammites dévoniens qui leur servent 
de base, montrent aisément la succession chronologique de 
leurs couches, mais les calcaires massifs ne laissent rien 
voir sous ce rapport. L'étude des plaques minces permet 
de distinguer que l’aspect marbré de ces derniers est dû à 
des agglomérations de stromatoporoïdes analogues à ceux 
qui ont contribué à la formation des îlots dévoniens de 
marbre rouge; ces organismes ont donc construit des 
roches semblables aux calcaires coralliens de l’époque 
dévonienne, avec la mème disposition en barrières et en 


PS 


‘îlots détachés. Les calcaires stratifiés montrent, au travers 


des lames transparentes, leur nature détritique; on peut 
les partager en deux groupes : le premier, composé de 
débris de crinoïdes dont certains amas ont jusqu’à 
200 mètres d'épaisseur et de nature sédimentaire ; le 
second, de même nature, est constitué par des grains 
amorphes de calcaires, des débris variés d'organismes, 
surtout des coquilles, et par d'innombrables foraminifères. 


Ces dernières roches atteignent jusqu'à une puissance de 


400 mètres dans l'Entre-Sambre-et-Meuse. Il résulte donc 
de toutes ces remarques, que les calcaires massifs sont 
des récifs édifiés comme les récifs coralliens, et que les 
calcaires stratifiés sont des dépôts qui ont envasé les pre- 
miers. Aussi les matières de remplissage des chenaux et 
des fonds de mer sont-elles ici, des débris d'organismes ou 
des détritus de calcaires préexistants, et là, des matières 
argileuses et d'apport extérieur. D'autre part, les organis- 
mes constructeurs n'avaient d’action que dans une zone 
voisine de la surface ? dans les points plus profonds que 
des perturbations mécaniques ont amenés ultérieurement 
au jour, les calcaires détritiques seuls se déposaient. La 
formation des roches marines d'origine organique peut 
donc être expliquée aux époques primaires par les causes 
actuelles. 


LE NATURALISTE 


435 


SÉANCE DU 29 FÉVRIER 1884 


Nouvelle communication sur la rage; par M. Pasteur, 
avec la collaboration de MM. Chamberland et Roux. 


Les expériences ont été faites par injection du virus ra- 
bique dans le système sanguin ou par trépanation en l'i- 
noculant à la surface du cerveau. Cette dernière opération 
se fait aujourd’hui très rapidement (ainsi le dernier singe 
opéré a été chloroformé, trépané et remis de son étour- 
dissement dans l’espace de vingt minutes) ct de plus, sû- 
rement ; c’est par quelques unités que se comptent les in- 
succès sur plusieurs centaines d'opérations pratiquées sur 
des chiens, cobayes, lapins, poules, singes, moutons, etc. 
Le virus rabique inoculé dans le système sanguin produit 
le plus souvent des rages paralytiques avec absence de 
fureur et d’aboiement rabique; il a élé reconnu que la 
moelle peut être rabique, tandis que le bulbe ne l’est pas 
encore. On à vu également que dans les cas de rage, le 
virus rabique avait son siège dans l’encéphale et dans la 
moelle. La rage peut être communiquée au moyen de por- 
tions du nerf pneumogastrique, des nerfs sciatiques ; les 
glandes maxillaires, parotides et sublinguales renferment 
également du virus, Le virus rabique se conserve avec sa 
virulence, dans l’encéphale et la moelle, pendant plusieurs 
semaines en empêchant la putciecues par une tempéra- 
ture comprise entre 0° et + ; du virus pur enfermé 
dans des tubes scellés à la pe s'est conservé pendant 
un mois à la température de l'été. Le virus peut exister 
dans le liquide céphalorachidien, et peut donner la rage, à 
la condition que ce liquide ait l'apparence limpide et non 
pas opalescente d’une manière sensible. Jusqu'à présent, 
la culture rabique n’a pas réussi. Toutefois, M. Pasteur 
peut reconnaitre à l'examen RER OPA qu'un cerveau 
est rabique ou sain; le bulbe rabique présente de plus 
nombreuses et de plus fines granulations que le bulbe 
sain; ces granulations seraient-elles le microbe soupçonné, 
qui n’aurait ni la forme de bacille, ni celle d’un microco- 
que étranglé ? On a pu isoler ces granulations en injec- 
tant dans les veines d’un animal rabique, au moment où 
l'asphyxie commence, du virus pur provenant du bulbe 
d’un animal mort de rage; la matière nerveuse est fixée 
en peu d'heures dans les capillaires, ou digérée par le 
sang, et ce dernier fluide renferme alors ces granulations 
que l'on peut rendre colorables. Dans une expérience, il a 
été possible de communiquer la rage à un chien, avec du 
sang provenant d'un lapin mort de ra 

Ordinairement, le virus rabique Ar dans une veine 
ou dans le tissu cellulaire, sous la peau, engendre la rage 
paralytique, sans aboiement ni fureur, tandis que la trépa- 
nation engendre la rage furieuse ; cependant cette dernière 


s'obtient aussi par injection intraveineuse ou hypodermi- 


que, à la condition d’employer de très faibles quantités de 
virus. En diluant ces dernières au delà d’une certaine 
limite, relativement peu élevée, l’inoculation est sans effet ; 

en decà, l'incubation est retardée ; toutefois l’inoculation 
de faibles quantités ne crée pas l’immunité. Dans certaines 
expériences, les premiers symptômes rabiques ayant dis- 


paru chez un chien, reparurent longtemps après; même 
observation sur des lapins. Ce fait a été souvent observé 
sur des poules, mais la mort n’en est pas toujours la con- 
séquence. L'atlénuation du virus rabique parle froid, et 
la passage de la rage de la mère au fœtus ne sont pas con- 
firmés. Dans la plupart des cas, l'absorption du virus se 
fait par le système sanguin, d'une manière évidente, 
M, Pasteur annonce que le passage du virus rabique par 
diverses espèces animales permet de modifier la virulence 
de ce virus, et que pour chaque espèce, lapins, cobayes, 
poules, singes, le virus atteint une sorte de fixité au moyen 
de passages successifs ; la virulence diffère pour chaque 
race, et s'éloigne sensiblement de celle du chien, qui est 
fixée de temps immémorial. Il n’y a pas de rage spontanée, 
IL a été obtenu un virus qui donne la rage au lapin au bout 
d’un temps d’incubation presque fixe, à quelques heures 
près, de sept à huit jours ; de même aussi, un virus don- 
nant la rage aux cobayes en cinq ou six jours. En général, 
l’incubation est plus longue chez les adultes que chez les 
jeunes animaux. M. Pasteur possède dans son laboratoire 
vingt-trois chiens réfractaires à la rage, pour toutes les 
méthodes d’inoculation, et de plus, pourtoutes les natures 
de virus rabique. Il est possible, par une méthode assez 
pratique, de rendre des chiens réfractaires à la rage; ce 
résultat est obienu par un système d’inoculation de virus 
de divers ordres. M. Pasteur termine sa communication en 
ajoutant que pouvoir rendre à volonté les chiens réfrac- 
taires à la rage serait une solution de la question de la 
rage chez l’homme, qui ne contracte jamais cette maladie 
que par suite d'une morsure dont le virus provient directe- 
ment ou indirectement du chien, et que peut-être la méde- 
cine pourra-t-elle profiter de la longue période d'incubation 
de la rage chez l'homme, pour tenter d'établir dans cet 
intervalle et avant l’éclosion des premiers symptômes 
rabiques, l’état réfractaire des sujets qui ont été mordus. 
Les expériences se continuent. 


DE L'ŒUF CHEZ LES OISEAUX 


L'appareil reproducteur des oiseaux femelles consiste 
en un ovaire et un oviducte. Pendant la période embryon- 
naire, l'oiseau possède deux ovaires et deux oviductes ; 
mais dans la suite l'ovaire et l’oviducte droits s’atrophient ; 
la partie gauche de l’appareil se trouve alors seule chargée 
de la reproduction et devient plus volumineuse. L'ovaire 
gauche, de couleur brun rougeätre, se trouve situé dans 
la cavité abdominale sous la colonne vertébrale, à la par- 
tie antérieure ou supérieure du rein. Il a l'aspect d’une 
grappe de raisin plus ou moins grosse, composée 
d’un certain nombre d’ovules en voie de développement: 
les uns, très jeunes, sont de couleur blanchâtre, les autres 
plus âgés et plus gros, sont de couleur jaunâtre plus ou 


moins prononcée. Ceux-ci sont enveloppés d'une mem- 


brane celluleuse très vasculaire, qui à l'époque de la ma- 


turité se fend pour laisser échapper les ovules. L'oviducte 


peut ètre considéré comme a ppareil sécréteur et excréteur : 


om 


436 


LE NATURALISTE 


de 0»,08 à 0,10 de long, il est large, dilatable et n'ayant 
tout son développement qu'à l'époque de la ponte; il s'ou- 
vre dans le cloaque, à gauche du rectum et en dehors de 
l’uretère. L'’oviducte prend naissance près de l'ovaire, par 
une sorte d'entonnoir à parois minces appelé pavillon : 
la partie de l’oviducte qui porte le pavillon consiste en 
un tube étroit, presque droit, que l’on appelle la #rompe; 
la chambre albuminogène vient ensuite, les parois en 
sont épaisses et sont tapissées de nombreuses glandes. 
La chambre coquillière forme la dernière partie de l’ovi- 
ducte, elle se termine par un court canal et s'ouvre dans 
lé cloaque qui recoit déjà l’urine provenant des uretères 
et les résidus de la digestion des intestins. La figure 1 
représénte l'ovaire et l’oviducte de la poule, et leurs 
diverses parties. 


Fig, 1:— L'ovaire et l’oviducte de la poule : & roue contenant des ovuies à diffé- 
rents degrés de développement ; un ovule 


pour laisser voir l'œuf), g l'œuf dans la chambre coquillière, k cloaque 
- ouvert, re rectum, l partie glanduleuse ra la marge de l'anus, mn embouchure 
es 


Lorsque l’ovule est parvenu à maturité, ñ s'échappe 
de l'ovaire et loviduéte le recoit par son pavillon: 
l'ovule est alors composé du jaune ou vi/ellus et de 
son enveloppe; il est de forme sphérique, En sortant du 


pavillon, l’œuf est fécondé; il continue sa marche et s’en- 
toure dans la chambre albuminogène de plusieurs couches 
d’albumine sécrétées par les glandes qui tapissent les pa- 
rois de la chambre. Dans ce lent trajet l'ovule éprouve au 
milieu de la couche albumineuse un mouvement de rota- 
tion sur lui-même, qui détermine à ses deux extrémités un 
ligament albumineux que l’on appelle les chalazes. Ces 
deux ligaments sont destinés à immobiliser à peu près le 


| vitellus au milieu de la masse fluide de l'œuf complet. 


Dans la dernière partie de l’oviducte, la chambre coquil- 
lière, l'œuf se recouvre de deux membranes distinctes dont 
l'interne, appelée chorion, de structure fibreuse est poreuse 
et l’externe s’incruste de matière calcaire pour former le 
test ou coquille. L’œuf tombe ensuite dans le :loaque, après 
quoi ilest rejeté au dehors 

L'œuf présente assez sousaf des anomalies de struc- 
ture : tantôt la coquille est incomplètement formée, tantôt 
même elle manque absolument et l’œuf:se trouve seule- 
ment recouvert par le chorion ; de tels œufs sont appelés 
par le vulgaire œufs hardés. Ce phénomène tient tantôt à 
un manque de matières calcaires dans l'alimentation de 
la femelle ; tantôt par suite d’une trop grande fécondité, 
les œufs se pressant les uns les autres ne séjournent pas 
assez longtemps dans la chambre coquillière. Lorsque 
deux vitellus viennent à tomber ensemble dans l’oviducte, 
il en résulte un œuf à deux jaunes, qui se trouvent 
réunis avec l’albumine sous la même membrane coquil- 
lère; enfin il arrive que l’un des deux œufs, déjà 
révêta de sa coquille, soit enveloppé par l’autre et se 
trouve inclus dans la coquille de ce dernier. Cette parti- 
cularité se réncontre assez souvent chez la poule et chez 
Foie. 

Voyons quelles sont les diverses parlies dont se 
compose l'œuf une fois expulsé. Dans l’ovule RE 
une petite partie du vitellus, appelée cicatricule, dé 
vient l’origine des organes de l'embryon; l'autre ie 
et la masse albumineuse doivent servir à la nutrition 
de cet embryon. Le chorion et la coquille qui recou- 
vrent l’albumine se séparent vers le gros bout de l’œuf 
ou pôle obtus pour former la chambre à air. L'albumen 
ou blanc de l'œuf se divise en trois couches, là pre- 
mière, plus externe, est fluide; là seconde, moyenne, 
épaisse ; et latroisième, interne, liquide. Le vitellus est re- 
couvert d’une membrane dite chalazifère, formée d’albu- 
mine très épaisse, et à laquelle adhèrent les chalazes qui 
se dirigent chacun vers un des pôles de l’œuf, le pôle ob: 
tus ou gros bout, et le pôle aigu ou petit bout. Au centre 
du vitellus, entouré de la membrane dite membrane wt- 
lelline, on aperoitune apparence de cavité, appelée atebra 
qui semble communiquer avec la cicatricule par un petit 
canal mal défini. 

La forme et la grandeur de œuf varient beaucoup ; géné- 
ralement son volume est proportionné à la taille de l'oiseau; 
toutefois, on rencontre des exceptions assez nombreuses. 
La forme la plus commune est la forme ovée que présente 
l'œuf de poule; mais chez beaucoup d’éspèces ce type se 
modifie pour devenir ovalairé. Ainsi l'œuf de la chevèche 


est Sphérique; celui de l’épervier, ovalaire; celui de la per 


LE NATURALISTE 


431 


drix, ové ; celuidu bécasseau, ovoïconique; celui du grèbe, 
elliptique ;. celui du ganga, cylindrique. La matière co- 
lorante, qui nuance la surface des œufs chez certaines es- 
pèces, est déposée sur l'œuf dans la dernière partie de l’ovi- 
ducte, la chambre coquillière. Sous le rapport des couleurs 
on ne peut pas indiquer de règle générale; la plupart du 
temps, les œufs qui sont déposés dans des cavités sont 
blancs, ceux des nids en plein air sont tachetés. 

L'œuf dans chacune de ses principales parties a une 
composition déterminée : la coquille est formée de carbo- 
nate de chaux qui en fait la majeure partie, de phosphate 
de chaux, de carbonate de magnésie, d'oxyde de feret 
d’une matière animale contenant du soufre. Le chorionse 
rapproche par sa composition, d’après M. Scherer, du tissu 
. cornéet de la laine. Cettemembrane passait autrefois, aux 
yeux des naïfs, pour avoir la curieuse propriété de guérir 
la fièvre intermitlente, surtout appliquée sur le bout du 
‘ petit doigt. Le blanc de l'œuf, formé par des cellules làches 
à parois minces et transparentes, est composé d’eau, d’al- 
bumine, de membranes avec corpuscules organiques, de 
traces de glucose, de lactine et de margarine, de carbonate, 
d'oléate, de margarate de soude, de chlorure de sodium 
avec trace de phosphate de chaux. Le jaune est composé 
d’eau, de vitelline, de matières grasses, de matières colo- 
rantes, d'acide phosphorique, de sels minéraux et de 
traces d'acide lactique et de fer. 


NOTE RELATIVE A QUELQUES ABERRATIONS NOUVELLES 
DE LÉPIDOPTÈRES NOCTURNES EUROPÉENS 


Par M. P. THIERRY-MIEG 


Brephos a aberration Passelit Thierry- 
Mieg. — Cette aberration consiste en ce que les ailes 
inférieures sont shéBeent grises dans toute la partie qui 
longè le bord interne, jusqu’à la moîtié du bord externe ; 
seule, une légère bande rouge se voit à la partie supé- 
riéure de ces äilés, tant en dessus qu’en dessous. 

Le dessus des supérieures est plus vague que chez Par- 
mes 
2 #4 Goll. Duo environs de Paris, dédié à 

M. Julés Passe 

pero DEAR A aberration Passetii Thierry- 
Mieg. — Cette remarquable aberration se distingue du 
type en ce que tous les dessins du-dessus des ailes, 
brun rouge chez pulveraria, sont d’un beau gris biblabs, 
sans aucune trace de rouge. La large bande du milieu 
des supérieures est très nettement marquée. 

Dessous des ailes rar picoté de roux comme chez 
le type. 

Gun septentrionale. 2% Coll. Passet. 

Huy a  leucophæäria, aberration hebhaté 
Thierry-Mieg. — Ailes supérieures entièrement noires, 
avec les deux lignes médianes se distinguant à peine. 
Inférieures pe foncées ee chez marm __——. qui 


fait ainsi le passage entre leucophæaria et cette aber- 
ration. 

Europe septentrionale. Plusieurs 
Encore très rare dans les collections. 

Bupalus piniarius, aberration {rtstis Thicrry-Mieg. 
— Ailes entièrement d’un gris noir très foncé, avec 
de légères éclaircies grises aux endroits correspondant 
aux taches jaunes du dt Frange des quatre ailes 
grises, entrecoupée de n 

Dessous des Res: avec les taches jaunes du type 
légèrement indiquées ; dessous des inférieures comme 
chez le type. 

Simplon. 4 Coll. Passet. J'ai vu encore d’autres 4 de 
cette aberration, mais je ne connais pas la femelle. 

Ortholitha limitata, aberration wnticolor Thierry-Mieg. 
— Aïles supérieures presque entièrement d’un brun café 
uni; la bande médiane n'est pas plus foncée que les 
bords interne et externe. Les lignes ordinaires se déta- 
chent en clair sur le fond des ailes 

Inférieures un peu plus claires que chez le type. Dessous 
des quatre ailes comme chez Zémitata. 

On reçoit assez fréquemment cette aberration du midi 
de la France, je ne connais que des 

Aglia Tau, aberration fre nigra Thierry-Mieg, — La 
base, la côte et le bord des quatre ailes de cette aberra- 
tion sont d’un noir de charbon; les parties où la teinte 
fauve a persisté sont fortement saupoudrées de noir, sur- 
tout aux inférieures. La frange est grise, précédée aux 
inférieures d’une légère bande jaune; le thorax est noir, 
ainsi que l'abdomen, qui est jaune à l'extrémité. 

Dessous des supérieurs marqué de noir aux mêmes én- 
droits qu’en dessus, avec la tache de l’apex grise. Infé- 
rieures entièrement d'un noir brun, excepté la tache cen- 
trale, qui reste blanche, et une partie des dessins blancs 
du type, qui ressortent en gris dans celte aberration. 

Habitat : forèt d'Eichsfeld, en Thüringe, où elle parait 
localisée. 

Collections diverses ; la © est encore très rare dans les 
collections. 


& Coll. diverses. 


BIBLIOGRAPHIE 


Evwonp Anpré. Spectes des Hyménoplères d'Europe et 
d'Algérie ; 20° fascicule, 1“ janvier 1884. 


Le 20° fascicule de l'important ouvrage de M. Edmond 
André commence par l'étude des parasites des nids de Guë- 
pés solitaires, à mœurs de Fouisseurs et dont les larves se 
nourrissent d'insectes apportés par la mère et anesthésiés 
au moyen du venin de l’aiguillon. Les nids terreux des 
Euméniens, les nids dans le sable ou dans les tiges sèches 
construits par les Odynères présentent à l'observateur le 
spectacle de nombreuses espèces de Chrysides, d'un riche 
éclat de pierreriés et de métaux polis. Ces Guêpes dorées, 
comme on les appelle quelquefois, voltigent d’une ouver- 


ture à une autre, ep le 2 de __ femelle 


e 


LE NATURALISTE 


pour se glisser bien vite au fond du couloir qu’elle vient 
d'abandonner et y déposent un œuf qui amènera la ruine 
des espérances de l’industrieuse mère. La larve carnassière 
de la Chryside dévorera les œufs de l’'Odynère et les pro- 
visions. On doit encore signaler dans les ennemis plusieurs 

Ichneumoniens et Chaleidiens, quelques Diptères et même 
le singulier coléoptère parasite des Guêpes sociales, le 
Rhipiphorus paradoxus. 

_ Un dernier groupe de Guêpes solitaires est celui des 
Masariens ou Guëpes solitaires mellifères, des genres Ma- 
saris, Ceramius ei Celoniles. Ce sont des insectes rares, 
de l'extrème midi de la France, de l'Espagne et du Portu- 
gal, aussi d'Algérie, de Hongrie et du midi de l'Allemagne, 
entrevus plutôt que complètement étudiés par Boyer de 
Fonscolombe, Giraud et M. Lichtenstein. Souvent le carac- 
tère diploptère s'efface, les ailes supérieures étant à peine 
pliées dans leur miliéu suivant leur grand axe. Les con- 
structions ressemblent à celles des Euméniens, et aussi à 


celles de certaines Anthophores et Odynères ; ce sont des : 


galeries creusées en terre, Scuvent avec une cheminée à 
l’orifice, ou bien des'coques faconnées en mortier (Celont- 
les). Dans les coques terreuses que contiennent les nids 
sont des larves apodes et molles et une pâtée sucrée, 
jaune ou blanche, non sirupeuse comme chez les Apides 
mellifères solitaires, ressemblant à un amas de poussière 
de pollen. 

Les généralités sur les Vespiens sont suivies de la biblio- 
graphie spéciale des Guêpes sociales el solitaires. 

Puis M. Ed. André aborde l'étude des genres de Guèpes 
des deux groupes. Les Guêpes sociales de l'Europe se 
répartissent en deux genres seulement, propres à l’hémi- 
sphère boréal, Vespa Linn. et Polistes Fabr. Sauf quel- 
ques espèces de Vespa à Java, à Sumatra et à la Nouvelle- 
Guinée, on peut dire que ces deux genres manquent à 
l'hémisphère austral. Les Vespa ont l'abdomen tronqué en 
avant, le métathorax n’offrant en arrière aucun prolonge- 
ment foliacé vers l'insertion de l’abdomen, le bord anté- 
rieur de l’épistome droit ou arrondi, sinué ou échancré. 
Les Polistes présentent l'abdomen fusiforme, rétréci en 
avant et en arrière, le métathorax prolongé vers l'insertion 
de l'abdomen par des oreillettes foliacées, le bord anté- 
rieur de l’épistome prolongé anguleusement en avant. 

Le type de Vespa Crabro Linn., qui n’est représenté en 
Europe que par deux espèces : Crabro et Ortentalis 
Fabr., l’une plus septentrionale, l’autre plus méridionale, est 
au contraire Le plus nombreux en espèces pour les Guêpes 
du monde entier. Ces Frelons, dont la plus grande partie 
est méridionale qu tropicale, affectionnent pour établir le 
nid de la communauté les troncs d'arbres creux ou les 
trous de rochers, et ne l’entourent pas d’enveloppes quand 
le climat et la nature de l'emplacement le permettent. 

Un second groupe de Guêpes (type Vespa media) ne fait 
pas de nids souterrains, mais établit ses guëpiers attachés 
aux branches des arbres ou aux rochers, parfois dans les 
greniers inhabités. Les espèces de ce groupe affectionnent 
les climats froids ou tempérés et sont abondamment re- 
_ présentées dans l'Amérique du Nord. Vespa media de 

Geer se trouve dans toute l'Europe centrale et septen- 


trionale, jusqu’au nord de la Norvège, faisant défaut en 
Sicile, en Andalousie et en Portugal. La Guèpe des arbres, 
Vespü silvestris Scopoli, est de toutes les régions sep- 
tentrionales et centrales de l'Europe, ne se rencontrant 
pas dans l'extrême midi. 

Un dernier groupe de Guèpes construit des nids souter- 
rains. L'une est la Guêpe commune, Vespa vulgaris Linné 
ayant la bordure claire du pronotum étroite et régulière 
et la partie jaune du sinus des yeux échancrée. Elle édifie 
surtout son nid souterrain loin des habitations. Une se- 
conde espèce, plus répandue encore, est Vespa germanica 
Fabr., se réunissant en familles considérables, aussi bien 
en Suède et en Norvège qu’en Sicile, en Portugal, en Algé- 
rie, en Syrie et aux Indes ; elle est aussi très fréquente 
dans l'Amérique du Nord. Ses caractères diffèrent extrè- 
mement peu de ceux de la précédente. Elle a la bordure 
claire du pronotum élargie en dehors et la partiejaune du 
sinus des yeux non échancrée, mais au contraire renflée, 
saillant en dehors de ce sinus, allant quelquefois jusqu’à 
se réunir à la tache frontale. On avait pensé à la réunir à 
Vespa vulgaris, mais le mode de construction du nid sou- 
terrain est très différent, de sorte que M. Ed. André s’ac- 
corde avec M. Rouget de Dijon pour séparer les deux espè- 
ces. Une dernière Guëpe, du même groupe, est Vespa rufa 
Linn., appelée guêpe rousse parce que le second segment 
abdominal est plus ou moins jaune rougeâtre, sans tache 
claire isolée. Cette espèce, moins répandue que les deux 
autres, présente deux variétés principales, avec un nombre 
indéfini de passages ; l’une a l’abdomen très largement 
couvert en dessus et en dessous de couleurs claires, l’autre 
présente seulement au contraire à ses divers segments une 
étroite bordure claire. La Guêpe rousse fait son nid en 
terre, mais toujours plus ou mois incomplet et défectueux, 
à une profondeur insuffisante, souvent en partie découvert 
et soumis aux injures du temps. Il y a là comme une 
transition entre les nids tout à fait souterrains et les nids 
franchement aériens. Elle est de toute l’Europe, principa- 
lement des parties septentrionales, toutefois signalée aussi 
en Algérie. 

Le groupe des Polistes, plus élancés que les vraies Guè- 


pes, construit toujours des nids sans enveloppes, portés 


sur un pédicule adhérant à une branche ou à une pierre. 


Les espèces très nombreuses sont répandues dans tou- 


tes les parties du monde. L'Europe n’en renferme qu’une 
seule, Polistes gallicus Linn., avec un grand nombre de 
variétés, offrant tous les passages, de toutes les parties 
méridionales et centrales de l’Europe, du nord de l’Afri- 
que, de la Syrie, du Caucase, du Turkestan, de la Perse, 
de la Chine et du Japon. On la rencontre aussi dans les 
régions plus septentrionales de la Russie et de la Suède : 
mais on ne l’a pas signalée en Angleterre, et elle est rela- 
tivement rare en Hollande, en Belgique et même dans le 
nord de la France. 

La fin du 20° fascicule présente le début de l'étude des 
Guëêpes solitaires, du groupe des Prédatrices, dont les gen- 
res principaux sont Discælius Latr., Eumenes Fabr., 
Rhyghium Spinola et Odynerus Latr. 


Le Discælius zonalis Panzer, dont l'abdomen est d’un 


He 


“Lépidoptères, surtout de Phaléniens. 


LE NATURALISTE 


439 


noir brillant, avec une bordure jaune plus ou moins 
festonnée sur les trois premiers segments, a été signalé 
par Audouin comme approvisionnant son nid des chenilles 
de la Pyrale de la vigne, Œnophthira Püleriana Denis 
etSchiffermuller. Cet Hyménoptère prédateur est dans pres- 
que toute l’Europe. Les Ewmenes ont une vingtaine 
d'espèces dans la faune européenne, construisant, pour 
abriter leur progéniture, des nids en terre gâchée, avec ou 
sans cheminée, dont chaque cellule est isolée ou fait partie 
d'une agglomération, suivant les espèces. Les femelles y 
enferment, pour nourrir leurs larves, des chenilles de 
L'abdomen des 
Eumenes commence par un long pétiole, de structure 
variable, filiforme, campanuliforme, piriforme, etc., tou- 
jours irès étroit, le reste de l'abdomen étant de forme 


_Conique, arrondi en avant, pointu en arrière. 


Le 20° fascicule est accompagné de 4 planches de Myrmi- 
cides et d’une planche de Vespides sociaux, comprenant 
les détails de l'anatomie externe. 

MAURICE GIRARD. 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


| Nous sommes heureux d'apprendre qu’il vient de se fon- 


-der à Paris une société malacologique sous la direction de 


MM. Ancey, Bourguignat, Coutagne, Fagot, B. Hagenmul- 
ler, Letourneux, Locard, Mabille, Poirier, de Saint-Simon, 
Servain et Tremeau de Rochebrune, membres fondateurs. 
Tout en regrettant pour notre pays que cette société n'ait 
pas un demi-siècle d’existence, nous ne pouvons qu'adres- 
ser nos sincères félicitations aux savants qui en ont pris 
l'initiative. 

Dans le premier numéro de ses Bulletins, paru en jan- 
vier et quin’est autre qu'un numéro programme, nous 


trouvons comme membres du bureau M. le D' Georges Ser- 


vain, président; M. Arnould Locard, vice-président ; MM. J. 
Mabille et Tremeau de Rochebrune, secrétaires, et M. Bour- 
guignat, secrétaire général. Parmi les membres associés 
de Paris nous devons principalement citer MM. les profes- 
seurs Alph. Milne-Edwards et Ed. Perrier. 

Les publications de la société seront : 


1° Les Bulletins de la Société malacologique ; 2 la Revue 


biographique et bibliographique, sous la direction des 
douze membres fondateurs; 3° les Annales de malacologie 
pour les mémoires de longue haleine, sous la direction 
spéciale du savant D' G. Servain. Toutes les publications 
de la société seront gratuites. Aucunes idées de lucre, 
comme on peut le voir, ne sont entrées dans la pensée 
des membres fondateurs qui n’ont qu’un but en se réunis- 
sant, celui de tenir haut et ferme le drapeau de la science 
malacologique française. 

C’est peut-être la première fois que l’on verra des savants 
mettre à la disposition de collègues moins fortunés les ca- 
pitaux nécessaires € à la pe a leurs travaux ; il y a 
un amour de la science 
qui rappelle les beautés des temps anciens. 


dans cet 


A l’article3 des statuts, nous trouvons que la Société ma- 
lacologique n'’étendra pas les études des fossiles au delà 
de la période tertiaire; nous regrettons cette limite : car 
pour nous l'étude des mollusques qui a rendu de si grands 
services à la Paléontologie et à la Géologie, est incomplète 
si on néglige les deux grandes périodes où leur présence 
est constatée pour la première fois. Dans bien des cas il ne 
sera pas possible de suivre la succession et l’enchaîne- 
ment de certains groupes existants encore de nos jours 
et dont l'apparition remonte aux premières époques géo- 
logiques. 

dk 

‘Il sera décerné, en 1884, au nom de la ville de Dijon, 
par l’Académie des sciences, des arts et des belles- 
lettres, une médaille d'or de 200 francs et trois médailles 
de vermeil aux meilleurs #avaux sur les sciences géolo- 
rie zoologique ou botanique et leurs appliicatio ons 

le département de la Côle-d'Or. 

ge manuscrits inédits et les travaux imprimés, portant 
la date de 1883 ou de 1884, qui n’auraient pas obtenu déjà 
de récompense, seront seuls admis à concourir. Les tra- 
vaux pourront être écrits en langue française ou latine. 


| Les envois seront adressés franco au secrétariat de l’Aca- 


démie, rue de la Préfecture, 28, et ps lui pen 
avant le 1° décembre 1884, terme de rigueu 

Les mémoires envoyés au concours ne ses pas ren- 
dus. Cependant les auteurs des manuscrits pourront ètre 
autorisés par l’Académie à en serre copie : à leurs 
frais, 


* 
* * 


Par arrèté du ministre de l’Instruction publique, le con- 
grès de MM. les délégués des sociétés savantes commen- 
cera à la Sorbonne le mardi 15 avril 1884, à midi et demi. 
Les journées des mardi15, mercredi 16, jeudi 17 a vril, se- 


ront consacrées aux travaux du congrès, Lu séance géné- 


rale aura lieu dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, 
le samedi 19 avril, à deux heures précises. 
* 

La Société de Géographie vient d'accorder à M. le pro- 
fesseur Alphonse Milne-Edwards, président de la commis- 
sion des dragages sous-marins, sa grande médaille d’or, 
la plus haute récompense dont puisse disposer la société. 


* 
* * 


M. J. Bourgeois vient de décrire une nouvelle espèce de 
Coléoptière du genre Cyphon, à la quelleil a donné le nom de 
Cyphon Abeillei. Cette nouvelle espèce se rapproche du 
Cyphon Padi, dont il présente la convexité et la forme 
ovalaire et du Cyphon hydrocyphonoïdes. Cet insecte pro- 
vient de Palestine. 


* 


| MM. Edouard Lefèvre, Edmond André, Jules Bourgeois, 


Jules Lichtenstein, Emile de Ragonot, sont désignés comme 
délégués de la Société Pom OlOEABAR de France à la réu- 


nion des sociétés savantes. 


te 


dih 


LE NATURALISTE 


M. le ministre de l'Agriculture vient d'établir un ensei- ] 
gnement de l’Entomologie à l’École nationale d'Agriculture 
de Grignon, sous forme de conférences aux élèves de se- 
conde année; elles ont été confiées à notre collaborateur 
M. Maurice Girard. 


* 


. + 


Un fait remarquable de dépression géologique vient, 
dit-on, de se produire aux environs de Bône (Algérie). Un 
monticule isolé, Jebel Naiba, de 800 mètres d'altitude, est 
rapidement descendu, autour de sa base une excavation 
considérable s’est produite ; la masse de la montagne s’est 
évidemment effondrée. Il paraîtrait que les environs de la 
villé de Bône sont sujets à voir ces phénomènes; le lac 
Fezzara, qui mesure environ 12000 hectares, n’exisiait pas 
du temps des Romuins; au centre il a environ 2,60 de pro- 
fondeur, et on a retrouvé dans ce lac les fondations d’une 
ville romaine. Il est probable qu’elle aura été engloutie par 
un phénomène analogue à celui qui vient de produire 
l'effondrement de la montagne. 


* 
* + 


: Le dernier fascicule des Mémoires de l'Académie des 
sciences de, Saint-Pétersbourg, contient un travail de 
M. de professeur Schmidt sur les 7ri/obiles. Adoptant 
les conclusions de l'ouvrage de M. Walcott au sujet 
des recherches sur les pieds et les organes respiratoires 
des Trilobites, publié dons le Bulletin of the Harward 
college Museum, en 1881, il propose de comprendre le 
second groupe de M. Walcott, les Paleadæ, dans la famille 
qu'il a appelé les Hemiaspiaæ et qui comprend les ee 
Hemiaspis Woodw, Bunodes Eich, et Pseudon 

Niesk, qui ressemblent beaucoup aux alone mais 
| en diffèrent par la partie postérieure de leur corps qui 

est séparée et mobile. 


OFFRES ET DEMANDES 


‘ M. de Tarlé, rue Volney, 57, à Angers, offre en échange 
des chenilles vivantes de Bryophila perla et Muralis, de 
Tephrosia sepiaria, de Lilhusia Caniola; ilpeut aussi dis- 
poser de chenilles de Lasiocampa populifolia. I] se recom- 
mande à ses collègues qui pourraient obtenir des pontes de 
papillons, qu’on laisse souvent perdre, et qu'il recevrait 
avec reconnaissance. Il offre lui-même des œufs de 
Versicolora. 


* 
# *# 


M. Ch. Barillot, instituteur à Limalonges, par Sauzé- 
Vaussais (Deux-Sèvres), offre en échange une quantité de 
minéraux, dont un grand nombre jidétérminés. Il peut 
aussi disposer d’un certain nombre de coquilles classées, 
appartenant pour la plupart au genre Helix, 


* 
* * 


M. le comte M. H. Peracca à Turin, rue Saint-Angelme, 6 
(Italie), désire se procurer vivants quelques couples-de 7r'i- 
tonmarmoratus et de Triton viltatus.Il offre en échange 
des Salamandrina perspicilla vivantes ou dans l'alcool. 
Il pourrait aussi donner Geotrilon Fuscus. 


* 
x + 


M. T. Tschitchérine, rue Torgoroja, 8, à Saint-Péters- 
bourg (Russie), échangerait volontiers des Lépidoptères de 
Russie contre des Coléoptères de France et d'Espagne. Il 
pourrait, entre autres, disposer de quelques échantillons 
de Dorilis mnemosyne, Thais polyxena, Mausola Deja- 
nira, Nymphalis Iris, Ilia, etc., elc. 


* 
# + 


M. K. L. Bramsom, professeur au Gymnase à Ekaterinos- 
law (Russie), offre des Coléoptères et Lépidoptères de Rus- 
sie et du Caucase en échange de Lépidoptères exotiques, 
surtout du genre Papilio. Parmi les Coléoptères il offre en- 
tre autres : Procerus tlauricus, caucasicus, Carabus 7 
carinatus, exaraius, Humbotdtii, Jherteus, Komaroff, 
Sibericus, Puschiwini, OSSCliCUS » CONC cilialor, 
Cychrus œneus, Pelobaies aurichalceus, Nebria Mar- 
shali, Feronia rudistriata, Chrysobothristetragramma, 
Sphenoplera Scotvilzii, Dicerca . frelillariæ, Julodis 
väriolaris, Aulacopus serricollis, Toxolus vilatlus, 
dAnoplistes, Halodendri, ephippium, Aromia Ambro- 
siaca, etc. 


* 
. dd “ 


A vendre une collection de fossiles du bassin de Paris 
comprenant 300 espèces et environ 800 exemplaires, soi- 
gneusement rangés en cuvettes et étiquetés. Prix, 350 fr. 


Collection de Coléoptères européens et exotiques de la 
famille de Hétéromères, comprenant les Ténébrionides de 
la collection Sordet, 730 espèces et 910 exemplaires, parmi 
lesquelles nous citerons : Amnodeis gigañteus; Megage- 
nius Frioli; Axumia coriacea; Zopherus, 3 espèces ; 
Cyphogenia aurila ; Cephalostenus elegans; Platyope 
leucographa, unicolor; Lasioslola minuta; Plérocoma 
costata ; Arthrodactytæ atlenuata; Dolichoderus acumi- 
nalus ; Nycteropus anthracinus ; Hegemonaresplendens. 
Cette ie est contenue dans sept cartons verts. 
Prix, 100 franc 

S’adresser ne les collections ci-dessus-au bureau du 
journal. 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


5001 — Paris. Imp. A. L,. Guizcor, 7, rue des Canettes. 


6 Année. 


N° 56 


15 Avril 1884. 44 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


RESSER TOUT 
LA dinstons ET L'ADMINISTRATION 
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Payable d'avance en un mandat-poste à l'ordre du Directeur. 


France et Al 
Pays compris tonte LS mi postale... 
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Macé compris) 


ÉMILE DEYROLLE 


DIRECTEUR 


Secrétaire de la Rédaction 


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Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d’histoire naturelle: il insère 
gratuitement toute demande d'échange et de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


11 OR F4 


LL 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


ne 


SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1884 


(Suite.) 


Considérations générales sur la distribulion des 
plantes en Tunisie el sur leurs principales Une de 
géographie botanique. — Note de M. E. Cos 


Les botanistes explorateurs de la Tunisie, y avaient si- 
gnalé vers la fin du siècle dernier, environ 300 plantes; en 
1850 de nouvelles récoltes avaient élevé ce chiffre à 1 400. 
Enfin en 1883, une mission chargée de l’exploration bota- 
nique du nord de la Régence, portaient ce nombre à 1 780 
espèces, dont 5 nouvelles : Scabiosa farinosa, Cenlau- 
rea kroumirensis, Onopordon Espinæ, Aristida Aristti- 
dis, A. tunetana. Sauf une cinquantaine d’espèces, la flore 
du nord de la Tunisie présente les mêmes plantes que 
l'Algérie; le rapport entre les nombres des Dicotylédonées 
et des Monocotylédonées, et le classement des familles 
d’après le nombre des espèces, y sont les mêmes, Mais la 
distribution géographique des plantes est différente entre 
l'Algérie et la Tunisie; cette dernière n'offre pas les divi- 
sions botaniques algériennes si tranchées des troisrégions, 
méditerranéenne, des Hauts-Plateaux et saharienne, dé- 
terminées par la chaîne des montagnes de l'Atlas, cou- 
rant presque parallèlement à la mer. Les montagnes de 
Tunisie, d'altitude moindre, ne sont distribuées qu'irrégu- 
lièrement et ne forment pas un réseau continu. Dans les 
plaines élevées et sur les pentes de la région des Hamada, 
se rencontrent quelques espèces caractérisant la flore des 
Hauts-Plateaux algériens ; il en est de même dans la ré- 
gion montagneuse, Les limites de la faune saharienne ne 


d'espèces con- 
finées dans cette région en Algérie, remontent en Tunisie 
jusqu'à Kerouan et l'Oued-Marguelil, à 1 degré au nord 
de Sfax; plusieurs même se retrouvent dans les dunes du 
littoral vers Hammanet et Bizette. 89 espèces sahariennes 
remontent aussi au nord, “hors de leur région où 110 es- 
pèces restent confinées. Cette extension tient à l'absence 
d’un relief continu comme en Algérie, et à l’ influence dela 
mer qui donne au climat un caractère plus uniforme et plus 
tempéré. Ce fait est analogue à ce qui se'passe en France, 
où certaines espèces botaniques de la région de l'olivier 
remontent sur les côtes de l'Atlantique et parviennent 
jusque dans le nord. Parmi les espèces méditerranéennes 
de Tunisie qui manquent en Algérie, plusieurs ont leur 
centre principal de végétation en Grèce, dans l’Archipel, 
en Egypte, en Asie Mineure, en Perse, etc. La Tunisie 
posséde aussi quelques espèces italiennes et siciliennes 
qui manquent en Algérie. Les condensations pluviales, 
abonCantes en Tunisie, déterminent la formation des 
sources à diverses allitudes, et y'amènent le rapprochement 
d'espèces palustres que l’on n’y rencontre qu'entre la 
Calle et Bône. 


SÉANCE DU 3 MARS 1884 


Nouvelles recherches sur les conditions de SET OR 
pement des poils radicaux. — Note de M. E. Mer 


M. Mer a communiqué, en 1879, à l’Académie les résul- 
tats d’une série d’expériences d’où il résulte que le ralen- 
tissement dans la croissance des racines favorise le déve- 
loppement des poils radicaux. De nouvelles recherches 
sur le même sujet ont confirmé cette conclusion et ont 
amené la connaissance de quelques faits intéressants dont 
nous allons parler, et qui modifieront peut-être l'opinion 


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LE NATURALISTE 


contraire de M. le D: Frank Schwartz. En faisant germer 
des graines de lentilles sur un mince flotteur deslièges de 
facon que les radicules se développent dans l'eau, on 
constate facilement que la croissance est lente au début; 
les radicules s’allongent en tous sens, en formant des 
boucles et en se couvrant de poils assez longs. Puis la 
direction des jeunes racines se rapproche de la verticale, 
leur calibre est plus mince, et les poils développés sont de 
plus en plus courts. Mème résultat pour les graines de 


pois, d'avoine, de blé, ete.: Les radicules des: plantes. 


aériennes éprouvent dônc un effet nuisible du séjour dans 
l’eau, au début tout au moins. On obtient le mème effet 
en immergeant la pointe des radicelles qui se sont déve- 
loppées dans la terre ou dans l’air hamide. D'autre part, 
en faisant germer sous cloche, sur du, terrain tassé et 


arrosé modérément, les mèmes graines préalablement 


laissées dans l’eau pendant quelque temps, on remarque, 
au contraire, que les radicelles s’allongent d’abord rapi- 
dement grâce à l’eau emmagasinée; puis l'accroissement 
se ralentit, les radicules se contournent et se couvrent de 
poils plus longs. Si l’air est sec, l'accroissement des radi- 
cules et des poils s’arrête; l’air humide développe la crois- 
sance des radicules et les poils restent courts. Si l’on main- 
tient un peu de temps. l’extrémilé d’une radicule en l'air, 
la croissance se ralentit et les poils dont, elle se couvre 
sont plus longs. On constate donc facilement une.corréla- 
tion-manifeste entre la croissance de la radicelle et le dé- 
veloppement des poils. Le ralentissement de croissance 
des racines favorise la: formation, des poils; mais s’il est 
déterminé par un obstacle infranchissable , tel qu’une 
pierre, la radicelle peut, sans arrêter sa croissance, le con- 
tourner, et.les’ poilsn’ont. pas raison d’apparaitre. Si l’obs- 
tacle, au contraire, est pénétrable, bien qu'avec difficulté, 
tel que des feuilles mortes. tassées, la radicelle qui le 
franchit se couvrira, dans la partie qui n’a pas encore pé- 
nétré les feuilles, de poils plus longs. Le phénomène de. 
l'allongement des poils s’observe admirablement en exa- 
minant des radicelles minces, à végétation peu active, 
naissant de radicules placées dans un air moyennement 
humide; ces radicelles arrivant à toucher le sol tassé ne 
pezxvent le pénétrer, rampent à la surface et se couvrent 
de poils à partir du point de contact, ILen est de même 
pour une radicelle. qui contourne. une pierre en s’appli- 
quant sur elle, et pour des radicelles qui, se rencontrant en 
l'air, s'enlacent sur une partie de leur longueur et se 
couvrent de poils. Il faut remarquer qu’en tout ceci il est 
nécessaire que la constitution des radicelles se prête à la 
manifestation du phénomène ; il faut tenir compte de leur 
vigueur végétative : aussi chez plusieurs radicelles expo- 
sées aux mêmes obstacles, la distribution, le nombre et 
la longueur des poils est assez variable, et l’on ne peut 
tirer la conclusion de ces remarques, que par suite de 
nombreuses observations de radicelles placées dans des 
condilions analogues. En somme, le ralentissement de 
croissance d'un organe est généralement accompagné de 
nutation, et l'influence du milieu agit dans les cas signalés 


en modifiant la nutrition, ce qui est vrai dans beaucoup 
d'autres circonstances. 4 


* 
* * 


Eœisience du manganèse à l'état de diffusion compiète 
dans les marbres bleus de Carrare, de Paros el des 
Pyrénées. — Note de M. Dieulafait. : 


M. Dieulafait a montré (12 mars 1883) que les eaux des 
mers modernes contiennent toutes du ‘bicarbonate de 
manganèse qui, d’après les lois de la thermochimie (Ber- 
thelot;, 8 janvier 1883) passe à l’état de bioxyde, au contact 
de l'oxygène. Sur toute l'étendue des mers, il se forme 
donc incessamment des oxydes de manganèse qui s’accu- 
mulent dans les fonds, et ces dépôts seront d'autant plus 
riches que la mer recevra peu: ou point d’apports étran- 

gers. La conséquence de cette observation fut la pensée 
: que les: dépôts crayeux secondaires devaient être riches en 
manganèse. Cette induction fut vérifiée sur cinquante-six 
échantillons de craie du bassin de Paris, puis sur cent vingt 
échantillons tirés d'Angleterre et de divers points de l’Eu- 
| rope. Dans le même ordre d'idées, M. Dieulafait a examiné 
les divers marbres artistiques. Au moyen de l'analyse spee- 
trale, il à été reconnu que le marbre de Carrare à cassure 
bieuâtre, dit marbre ordinaire, et le marbre statuaire à 
cassure blanche sans reflet bleuâtre, disséminé dans le 
premier sous forme de lentilles, sont tous deux magnési- 
féres; le second presque aussi riche que le premier. Les 
marbres blancs de Paros et ceux des Pyrénées ont montré 
de même la présence: du manganèse dont la diffusion est 
notable et uniforme. Cette concentration du manganèse 
dans la craie et dans les marbres blancs de £lations si 
éloignées est remarquable; ces roches ont done bien une 
origine commune qui serait les roches primordialés, mais 
les réactions chimiques éprouvées et les chemins parcourus 
par ces deux composés ont été tout différents, Ce point sera 
élucidé dans une note nouvelle, 


* 


| immense lame formant une ceinture 


# + 


Sur un mouvement subit de la mer à Montevideo, — 
Note de M. Beuf. 


Le LA janvier dernier, vers sept heures et demie du matin, 
sans que rien püt le faire pressentir, une baisse subite de 
1”,50 eut lieu sur le bord de la mer, au point que des.bai- 
gneurs qui nageaient en pleine eau par plus de 3 mètres, 
se lrouvèrent tout à coup avoir pied. En même temps on 
vit arriver du large, direction du sud-sud-ouest, une 
de plusieurs. kilomè- 
tres, qui vint déferler avec une violence inouïe sur la plage ; 
deux autres lames analogues se succédèrent à une minute 
d'intervalle, puis la mer reprit peu à peu son état habituel. 
Le temps était calme, avant, pendant.et après le phéno- 
mène, et la température de 270 à 28° G; une sorte de nu 
a accompagné le mouvement de l’eau et a obseurci le 


soleil pendant quelques instants. Ce phénomène singulier. 
n’a été sensible que sur la partie de la côte habitée de 
Montevideo ; on n'a rien remarqué à Buenos-Ayres, On ne: 
sait à quelle cause attribuer ce 


que les habitants. du pays: 


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CPE CPAS CCTLUT: 


LE NATURALISTE 


443 


appellent un éremblement de mer ; seule, de tous les. bai- 
gneurs-entrainés, une femme a été noyée 


# 
x x 


Rechèrches expérimentales sur la rage : 1° les oiseaux 
contractlent la rage; 2° üs quérissent spontanément. — 
Note de M. P. Gibier. 


Quinze jours après l’inoculation du virus, une poule fut 
atteinte de parésie des membres inférieurs ; les paites 
étaient inertes et la tête retombait lentement jusqu’à ce que 
le bec touchàt le sol; la tête se relevait brusquement, puis 
s’abaissait de nouveau avec lenteur. Ces phénomènes 
durèrent plusieurs jours, et la poule, ne prenant qu'une 
quantité insuffisante d'aliments, semblait sur le point de 
mourir, lorsque tout à coup, un matin, la poule, guérie de 
sa paralysie, se remit à manger, guérit spontanément. 
Elle continua à vivre. M. Gibier partit de l’ensemble de ces 
observations pour faire les expériences suivantes. Un coq 
et un pigeon furent inoculés à travers les parois du crâne, 
au moyen d’une seringue. de Pravaz ; l'injection se compo- 
sait d'une goutte d’eau distillée tenant en suspension de 
la matière cérébrale rabique. Les phénomènes pathologi- 
ques furent peu sensibles, surtout chez le coq, à la suite de 
cette inoculation. Douze jours après, on enleva avec un 
scalpel une petite lame osseuse sur le crâne du pigeon, 
et on excisa une petite portion du lobe cérébral droit, de 
la taille d’une lentille. 

Le micrococcus signalé et décrit par M. Gibier, en juin 

1883, existait dans cette portion de lobe, laquelle fut dé- 
layée et inoculée à trois rats qui moururent, au bout de 
dix et onze jours, de la rage. Ceux-ci servirent à inoculer 
d’autres rats qui moururent de même de la rage. D'un 
autre côté, trois rats et un cochon d'Inde inoculés au bout 
de vingt jours avèc un fragment de cerveau de coq mon- 
trèrent l'existence du microbe disposé en certains points 
par groupes de dix à quinze granulations, et en nombre 
plus grand que chez le coq. Les rats périrentenragés, el 
le cochon d’Inde mourut le treizième jour. Le coq et le pi- 
geon vivent encore, sans que leur santé soit altérée; la 
virulence était éteinte chez le pigeon vingt-huit jours après 
l’inoculaiion. il reste à rechercher si le mème oiseau peut 
contracter plusieurs fois la rage, si cette maladie peut se 
transmettre d'oiseau à oiseau, et si le virus se modifie par 
l’'acclimatement chez les animaux. Ces faits donnent lieu 
d’espérer une solution du ROME de la ragé 


* 
# * 


Sur les différences seœuelles du « Coræbus bifascia- 
tus » et sur les prétendus œufs de cet insecte coléoptère, 
nuisible au chêne vert. — Note de M. À. Laboulbène. 


M. Laboulbène redresse quelques e erreurs commises par 
MM. Régimbeau et de Trégomain, inspecteurs des forêts, 
dans les mémoires qu'ils ont écrits sur les ravages des 
larves de Coræbus bijasciatus dans les forêts de chènes 


verts du midi de la France. Les prétendues tarières des fe- 
melles ne sont que J’armature pénienne des mâles, ainsi 
que l’auteur l’a vérifié; il a même reconnu, par la dissection, 
des tubes spermatiques remplis de spermatozoïdes. La fe- 
melle est pourvue d’un oviducte simple. Les œufs signalés 
dans les mémoires ne doivent ètre que des déjections in- 
testinales ; les œufs vrais seraient blanchâtres ou un peu 
jaunâtres, d’après ce que l’on peut induire de l'aspect 
qu’ils offrent dans les gaines ovigères des femelles. Sur 
les nymphes mortes de Coræbus se voyaient des grains 
jaunes, presque sphériques, de 0"",7 de diamètre, et pris : 
pour des œufs; le microscope a dévoilé qu'on était en pré- 
sence d’acariens reconnaissables au rostre et aux pattes, 
et à l'intérieur des femelles on distinguait même des œufs, 
les plus petits, sphériques, et les plus gros, elliptiques, 
avec 0,75 à Om",10 de plus grand diamètre. Les prétendus 
œufs de Coræbus, n'étaient que l'abdomen globuleux de 
cet acarien relié à la partie antérieure du corps par des 
baguettes chitineuses, et rempli d'œufs. Cet acarien re- 
marquable, voisin des Tyroglyphes, présente done un dé- 
veloppement abdominal spécial, non encore signalé dans 
cette famille d'Arachnides, et quirappelle celui des femelles 
de Termites et de la Chique des tropiques (Puleæ pene- 
trans). 


NOTES 
POUR SERVIR. 


A LA FAUNE DES ENVIRONS DE PARIS 


————— 


fauna thnl 


L desenvirons de Paris ne possède 
aucune es qui lui soit exclusivement particulière et 


que l’on ne retrouve dans les autres parties de la France. 


Cependant, comme station d'observations ornithologiques, 


ces localités présentent un réel intérêt; un grand nombre 


d'espèces, les unes sédentaires, les autres de passage 
annuel et régulier, s’y reproduisent; plusieurs oiseaux du 
nord et du sud de l’Europe y font des apparitions fréquen- 
tes ; enfin quelques espèces propres à l’Asie septentrionale 
et orientale, et au nord de l'Afrique, ont.été capturées près 
de Paris à diverses reprises. ILest probable que Paris, cette. 
masse énorme, étincelant de lumières pendant la nuit, 
doit jouer un rôle important dans les migrations des 
oiseaux, leur servir de phare ct de point de repère quand 
ils s’'égarent ou traversent notre pays. Nous ne décrirons 
pas les environs de Paris, un simple coup d'œil jeté sur les 
cartes qui représentent ces localités et servent de pro- 
gramme aux exeursionnistes, suffira bien pour faire com- 
prendre ce que nous entendons par environs de Paris. 
Les notes que nous publions sur cette faune locale 


résultent de nos observations depuis 1859 et des rensei- 


gnements recueillis auprès de naturalistes d'une autorité 
incontestable: Delalande, Valenciennes, Florent-Prévost, 
. Jules Verreaux, Z. Gerbe et Degland.. 


444 


7. 


LE NATURALISTE 


Nous avons puisé de précieux documents dans l’excel- 
lent travail du marquis de Sinéty, sur les oiseaux du dépar- 
tement de Seine-et-Marne, car nous comprenons dans les 
environs de Paris la forêt de Fontainebleau, cette prome- 
nade toute parisienne. 

Nous avons trouvé aussi Re À reg sur les 
oiseaux que l’on rencontre à Paris e dans un petit 
livre fort intéressant : 7'Orntthologie Dis. que M.R. 
Paquet a publié sous le pseudonyme de Nérée Quépat. Enfin 
M. Oustalet, aide-naturaliste au Muséum de Paris, a eu 
l'extrême obligeance de se mettre à notre disposition pour 
rechercher dans les collections du Muséum tous les oiseaux 
qui proviennent des environs de Paris. 

Nous nous bornerons dans ces simples notes à donner 
le nom des oiseaux observés dans les environs de Paris, 
en indiquant s’ils sont sédentaires, de passage régulier et 
annuel, de passage irrégulier ou accidentel; à mentionner 
les espèces qui se reproduisent häbituellement ou tempo- 
rairement partout ou dans certaines localités seulement : 
enfin nous citerons les variétés les plus remarquables que 
nous avons observées. 

Nous suivrons à peu de chose près l’Ornithologie euro- 
péenne de Degland et Gerbe, l'ouvrage le plus générale- 

. ment admis maintenant pour la nomenclature -et la 
classification des espèces. 


OISEAUX DE PROIE DIURNES 
(Accipitres diurni.) 


Vaurour FAUvE (Gyps fulvus G. R. Gray). Observé le 
16 août 1870 dans la plaine de la Courneuve, près Saint- 
Denis (Seine). 

AIGLE FAUVE (Aguila fulva Savig.). Jadis cet aigle 
nichaït tous les ans dans la forêt de Fontainebleau, dans 
une localité qui a conservé le nom de Rocher de l'aigle. A 
été tué plusieurs fois dans cette forêt. — Degland, Sinéty. 

AIGLE IMPÉRIAL (Aguila imperialis Keys. et Blas.). Un 
sujet adulte a été tué dans la plaine d’Asnières (Seine). 
— Jules Verreaux. 

AIGLE À QUEUE BARRÉE (Aguila fasciata Vieill.). Tué dans la 
forêt de Fontainebleau. — Voir la note lue à la Société liné- 
enne de Paris dans sa séance du 22 août 1822, par Vieillot, 

AIGLE BOTTÉ (Aquila pennata Brehm.). Tué à Meudon en 
mars 1826, Degland; capturé à Courbevoie, collection du 
Muséum. 

PYGARGUE ORDINAIRE (Halielus albicilla Leach.). Se mon- 
tre de temps en temps aux environs de Paris. Nous citerons 
particulièrement une variété isabelle capturée par Jules 
Verreaux, à Bondy, et un sujet tué par Levaillant dans la 
plaine de Genevilliers. 

BaLBuzARD FLuvIATILE (Pandion halietus G. Cuvier). Assez 
rare; se rencontre sariout en automne ; tué à Dugny(Seine), 
a Rambouillet, 

© CGAËTE JEAN LE BLANC (Circaetus gallicus, Vieill.). Rare, 
j ‘ai eu cependant entre les mains Plusieurs individus tués 
dans nos environs. 

Buse vuLGamE (Buteo vulgèrts Bechst.). Commune par- 


tout; arrive en automne, passe l'hiver dans les localités où 
elle se cantonne et repart au printemps. Quelques couples 
nichent en forêt. Nous avons eu l’occasion d'observer de 
nombreuses variétés depuis le brun noir jusqu’au blanc 
pur. — 

Buse parrue (Archibuleo lagopus Bechst.). Rare; j'ai vu 
plusieurs individus qui avaient élé tués dans les chasses 
des environs de Paris en automne. Œ. 

Bonprée APIVORE (Pernis apivorus Bp.). Get utile oiseau 
devient de plus en plus rare ; quelques couples nichaient 
il ya une vingtaine d'années dans nos grands bois ; j'ai 
tué plusieurs bondrées auprès de Paris, surtout en août et 
septembre, plus rarement au printemps. 

Man royar (Milvus regalis Briss.). Jadis le milan était 
très commun, on le chassait habituellement au faucon et, 
pour fournir ce genre de chasse, François [°' avait fait éta- 
blir et garder des milanières dans plusieurs forêts des 
environs de Paris; en 1685 ces réserves furent cassées, 
autrement dit abandonnées. Le milan est devenu rare ; je 
ne puis citer qu’un petit nombre de captures, en autres 
une faite en mai 187 

ELANION BLAC (Elanus cæruleus Bp.). Se montre acciden- 
tellement; un mâle adulte a été tué dans la plaine de 
Genevilliers, près Paris. — Jules Verreaux. 

GERFAUT DE Norvëce (Æierofalco gyrfalco Bp.). Observé 
en décembre 1873 ; trois individus de cette espèce dans la 
plaine de Bonneuil (Seine-et-Oise); un sujet tué dans les 
environs de Meaux. — Jules Verreaux. 

Faucon commun (Falco communis Gmel.). Annuellement 
de passage en automne et au printemps ; s’installe parfois 
au centre même de Paris sur les grands monuments et 
fait le désespoir des amateurs de pigeons. Pendant le siège 
de Paris, 1870-1871, plusieurs pigeons voyageurs ont été 
pris dans la ville par des faucons. 

FAUCON HOBEREAU (Falco subbuteo Linn.). De passage 
annuel en août, à l'automne et au printemps: quelques 
couples nichent dans les forêts et les grands bois. 

Faucon KoBEz (Falco vespertinus Linn.). Se montre acci- 
dentellement en été. Nous en avons observé plusieurs fois 
à Garges et à Bonneuil (Seiné-et-Oise), en août. 


annuel au printemps et à l’automne ; les jeunes sont assez 
communs dans toutes nos plaines en octobre et novembre; 
niche en petit nombre dans les forêts et les grands bois. 

FAUCON GRESSERELLE (Falco tinnunculus Linn.). Vulgaire- 
ment l'émouchet, le plus commun de tous nos rapaces, se 
montre partout et en toutes saisons, s'établit même au 
centre de Paris sur les grands monuments. 

AUTOUR ORDINAIRE (Aslur salumbarius Bechst.). Assez 
rare; ne se trouve qu'en forêt ou dans les grands bois. Ce 
rapace est le plus grand destructeur de gibier après le 
faucon ; dans les chasses gardées il détruit beaucoup de 
faisans: 

EPERVIER ORDINAIRE (Accipiter nisus Pall.). Commun par- 
tout, se montre plus nombreux à l'automne et en hiver; 
on té voit souvent dans la ville de Paris chassant les moi- 
neaux ; il niche en forèt et dans les grands bois, 


BusaD HaRPAYE (Circus æruginosus Savig.). De passage 


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+ À DE dar: 4. ‘di ans EEE s, flip 4 
D DO ES PART PA ANT CVS DEN DESERT ER RER ES, À ETES RERO A RO PR RE CHARTS L TEEN 


FAUCON ÉMÉRILLON (Falco lithofalco Gmel.). De passage 


Prés agi 24 doit) fie 75 dE D ES LE AL AN LS en En 


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net 0607 0e En TS NS dE D de 


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1 hr int ee 
ss à Pa OS ones (RL 4e 2 de 


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LE NATURALISTE 


en automne; on le trouve isolément ou par troupes de 
quatre à cinq individus, surtout dans les plaines. 

Busarn Saint-Marin (Cêrcus cyaneus Boïe.). Arrive au 
printemps, repart à l’automne; habite les plaines où il ni- 
che ; sans être commun, on le rencontre jusqu’auprès de 
Paris; j'ai déniché un nid dans la plaine de Dugny, près le 
Bourget (Seine). 

BUSARD CENDRÉ (Circus cineraceus Naumm.). Arrive aux 
mêmes époques que l'espèce précédente ; habite les plaines 
et ÿ niche; nous avons vu plusieurs individus de ces deux 
espèces dont le plumage était d’un noir de suie. 


OISEAUX DE PROIE NOCTURNES 
(Accipitres nocturni.) 


CHEVÈCHE COMMUNE (Noctua minor Briss.). Commune, sé- 
dentaire, niche partout où elle trouve des creux d’arbres, 
des crevasses ou des infractuosités. 

. Huzorre cHar-nuanr (Syrnium aluco Brchm.). Cette es- 
pèce tend à devenir de plus en plus rare ; quelques couples 
nichent encore auprès de Paris, car nous voyons chaque 
année des jeunes en duvet sur le marché aux oiseaux de 
Paris. 

ErFratE coMmune (Sérixæ flammea Linn.). L'espèce la 
plus commune, se trouve même à Paris. Parmi les nom- 
breux sujets que nous avons étudiés, nous en avons trou- 
vés dont la face était d’un blanc pur, d’autres avec la face 
plus ou moins rousse, comme le dessous du corps qui pré- 
sente ces deux colorations plus ou moins accentuées, avec 
ou sans taches. L’effraie est sédentaire chez nous, cepen- 
dant dans certaines années nous en avons des passages 
très nombreux, dans les plaines notamment, où elles se 
cache dans les luzernes. 

HiBou BRAcuYOTE (Otus brachyotus Boie.). De passage an- 
nuel en automne; il se trouve dans les bois et surtout 
dans les plaines ; parfois il se montre en grand nombre. 

HiBou vuzeaRE (Otus vulgaris Flemm.). Se trouve à l'état 
sédentaire dans les forêts et les grands bois, où il niche; 
en automne il se montre en passage par petites troupes, 
généralement. 11 doit se trouver à Paris, d'après ce que 
nous rapporte S. Henry Berthoud dans son livre charmant, 
l'Esprit des oiseaux. Cet auteur raconte, comme lui seul 
saitile faire, l’histoire d’un hibou apprivoisé qui quitta son 
maître pour aller retrouver un compagnon et nicher dans 
un jardin du faubourg Saint-Germain à Paris. L'oiseau 
apprivoisé revint trouver son maître et lui présenta sa pe- 
tite famille. P. 228, l'Esprit des oiseaux, par S. Henri Ber- 
thoud. 

Granp puc (Bubo maximus Flemm.). Ce grand rapace 
nocturne a été tué plusieurs fois aux environs de Paris, à 
Fontainebleau, Sinéty, Florent-Prévost; — à Chaville, près 
Versailles, deux fois; — dans le parc d’Arnouville, près de 
Gonesse. 


-. Scors D’ALDROVANDE (Scops Aldrovandi Willughbi.). Vul- 


gairement le petit duc, arrive chaque année en avril et 
repart en août et septembre ; se trouve dans tous les en- 
droits boisés et s’y reproduit. Nous l'avons observé plu- 


| sieurs fois aux Champs-Élysées à Paris. 


grand nombre. 


PASSEREAUX ZYGODACTYLES 
(Passeres zygodactyli.) 


Pic épricme (Picus major Linn.). Ce pic n'est pas rare 
dans les forêts, les bois et les avenues. Se reproduit dans 
toutes les localités où il trouve des arbres creux à Sa cOn- 
venance. À l'automne, il se livre à de grandes excursions 
comme les mésanges, visite les jardins et mème les pro- 
menades de la ville; nous en avons vu plusieurs fois à 
Paris sur l’esplanade des Invalides, vaste place plantée 
d'ormes. Parmi un grand nombre de sujets capturés aux 
environs de Paris, nous en signalerons deux à l'attention 
des ornithologistes : L 

1° Une variété albine, mâle adulte, dont tout le plumage 
est d’un blanc pur, à l'exception de la plaque de l’occiput, 
des sous-caudales et du ventre d’un rouge cramoisi ; 

> Un mâle adulte qui présente une particularité singu- 
lière : les deux bandes noires qui descendent de chaque 
côté du cou sont reliées par un mince collier du même 
rouge que le ventre et la plaque de l’occiput. Ce collier est 
formé par une seule rangée de plumes, d’un gris roussâtre, 
dont l'extrémité est rouge cramoisi ; nous l'avons tué à 
Dugrny (Seine), en février 1860. * 

Pic mar (Picus medius Linn.). Cette espèce est rare; 
observé dans la forêt de Fontainebleau. Une femelle, tuée 
aux environs de Paris, fait partie de la collection du Mu- 
séum de Paris. — Florent-Prévost. 

Pic éPmcmerre (Picus minor Linn.). Se trouve partout, 
mais en petit nombre; quelques couples nichent dans nos 
grands bois près de Paris, même au bois de Boulogne. En 
septembre et octobre, on le trouve dans les parcs et les 
jardins isolément ou en compagnie des mésanges ; observé 
et capturé dans la ville mème de Paris. 


| Gécune verr (Gecinus viridis Boie.). Vulgairement pi- 


vert, est commun partout ; niche dans les forêts, les parcs 
et les avenues où il trouve des creux d’arbres, quand il ne 
les pratique pas lui-même. | 

Gécne cenpré (Gecinus canus Broie.). Se rencontre acci- 
dentellement. Un mâle adulte trouvé sur le marché aux 
oiseaux de Paris. — C. Millet. 

TorcoL VULGAIRE (Funæ torquilla Linn.). Commun par- 
tout : niche dans les creux des vieux arbres fruitiers de 
préférence ; arrive en avril et repart en août et septembre. 

Coucou ems (Cuculus canorus Linn.). Commun dans 
tous les bois des environs de Paris, même au bois de Bou- 
logne, où il trouve en abondance les insectes dont il se 
nourrit et un grand nombre de petits oiseaux auquels il 
confie le soin de couver et d'élever sa progéniture ; arrive 
en avril et repart en août, septembre et même octobre. 
On rencontre dans quelques localités le Coucou roux 
(Cucutus hepaticus) des auteurs. Les adultes et les vieux 
partent les premiers, les jeunes dé l’année ne nous quit- 
tent que plus tard; dans les endroits où abondent les 
chenilles et les larves de tenthrèdes, on voit souvent les 
jeunes coucous s’y cantonner pendant quelque temps en 


446 LE NATURALISTE 


PASSEREAUX SYNDACTYLES 
{Passeres syndactyli.) 


RozzEr ORDINAIRE (Coracias garrula Linn.). Observé une 
fois dans le bois de Meudon, par Jules Verreaux. Cet oi- 
seau étant de passage irrégulier dans le nord etle centre 
dela France, il devient fort difficile de le rencontrer, d’au- 
tant plus que, jusqu'à présent, il a toujours été vu isolé- 
ment. 

MaRTIN-PÊÈCHEUR VULGAIRE :(A/cedo ispida Linn.). Se trouve 
Sur tous les cours d’eau et les étangs ; sédentaire ; moins 
abondant (depuis l'hiver de 1879-1880 qui en fit périr 
beaucoup. Nous avons remarqué que pendant le mois 
d'août cet oiseau se livre à des déplacements dont nous 
ne connaissons pas l'étendue; à cette époque nous en 
avons vu Souvent dans les bois ou dans les plaines éloi- 
gnés des cours d’eau. Nous signalerons une variété albine 
plusieurs fois rencontrée dans les environs de Paris : tout 
le plumage blanc avec une légère teinte bleue sur le dessus 
du corps, la poitrine, les flancs et le ventre légèrement 
lavés de roux. Le martin-pêcheur, en suivant la Seine, se 
montre jusqu’au centre de Paris, ainsi que nous l'avons 
constaté bien souvent. 

CRETTÉ DE PALUEL. 
(A suivre.) 


DESCRIPTION DE COLÉOPTÈRES MAROCAINS 
Par M. LÉON FAIRMAIRE 


FREE or ns la 13 millimètres, — Ova- 
tus , Subtus piceo- 
Pass ; capite fere us inter antennas transversim striato, 
prothorace transverso, lateribus leviter antice magis 
rotundato, angulis anticis rotundatis posticis obtusis, 
dorso convexo lævi, lateribus deplanato postice latius et 
laxe punctulaito, basi transversim depressa, subtiliter 
striolata et laxe punctata, stria dorsali basi et apice ab- 
breviata; elytris ovatis, basi truncalis, tenuiter striatis, 
striis subtilit ter punctulatis, ad humeros breviter sai 
acute angulatis, ante apicem emarginatis ; prosterno inter 
coxas impresso ‘, fere tuberoso ®, femoribus posteriori- 
bus sat incrassatis, — Casablanca 

Ressemble un peu au distincts. d'Algérie; mais les cô- 
tés et les angles du corselet sont plus arrondis, les élytres 
sont plus finement striées et la striole præscutellaire est 
plus longue et moins oblique ; le corps est moins convexe 
et le corselet moins ample avec le bord postérieur presque 
droit. 

Agrypnus Olcesii.— Long. 20 millimètres. — Conve 


E 


gr 
elytris dorso planiuseulis, niger, modice nitidus, ME 


griseo pubescens ; eapite sat dense punetato, antice trans- 
versim impresso, prothorace dense punctato, lateribus an- 
tice rotundatim attenuatis, basi subsinuatis, utrinque bica- 
rinatis, carina interna antice abbreviata, basi media tuber- 


culo, antice planato, postice truncato et antea foveola 
longa signata, angulis posticis .magnis, retroversis, SCu- 
tello subquadrato, punctato; elytris lateribus punctato- 
substriatis striis dorso et apice obsoletis, intervallis subti- 


_liter dense punctatis, extus alutaceis, humeros versus 


rugosulis ; pectore dense punctato, abdomine subtiliter 
lateribus gro$sius punctato. — Mogador. 

Cette espèce se rapproche du punctatus par les anten- 
nes courtes, à 3° article plus court que le 4’,le corselet 
sans fossettes, ayant au milieu de la base un tubercule 
aplati en avant et les élytres à stries visibles seulement 
sur les côtés. 

Le faciès de cet insecte rappelle celui de l’Adelocera in- 
flata de Madagascar. 

Liloborus sternatis. — Long. 7»,1/2. — L. Moreletii si- 


 millimus, sed minor, angustior, magis parallelus, antennis 


paulo gracilioribus, prothorace minus lato, lateralis minus 
arcuatis, angulis posticis paulo exsertis et humeros paulo 
superantibus, scutello breviore, elytris similiter costatis, ad 
humeros haud dentatis, margine reflexo latiore, prosterno 
inter coxas fortiter sulcato, pedibus piceis. — Casablanca. 

Akis cordicolis. — Long. 16 à 17 millimètres. — Oblongo- 
ovala, supra planata, fusco-nigra, fere opaca; prothorace 
elytris dimidio angustiore, postice vix angustiore, lateribus 
antice valde arcuatis, basi leviter sinualis, angulis posticis 
elevatis, breviter acutis, dorso postice arcuatim elevato: 
elytris ovatis, dorso planiusculis, utrinque biseriatim gra- 
nulatis, granis ovatis nitidioribus, carina interna crenata 
spatio epipleurali, costa obliqua, crenata ante médium 
incipiente ét, nn nes nac costa linea crenata brevi intus 
comitata. — Casablan 

Voisine de l'A née en diffère par le corselet un 
peu cordiforme, à angles postérieurs non épineux, et par 
les élytres n’ayant que deux rangées de granulations avec 
la côte marginale crénelée. 

Otiorhynchus nitidiventris. — Long. 6 à 7 millimètres. 
— Breviter ovatus, convexus, fuscus, niger, nitidus, subtus 
paulo nitidior ; capite punctato, inter oculos foveola no- 
tato, oculis approximatis parum convexis, rostro brevi, me- 
dio Sauté constricto, utrinque costato, costis inter oculos 
valde approximatis, intervallorugosulo, antennis gracilibus 
sat brevibus, funiculi articulis 2 primis elongatis subæqua- 
libus, cerava crassiuscula, ovata : prothorace transversim 


subglobôso. elytris fere dimidio angustiore, dense granato, 


granis depressiusculis, intervallis fulvo-pubescentibus ; 
elytris brevissime ovatis, basi truncatis, ad humeros et 
apice rotundatis, grosse punctalo-substriatis, intervallis 
convexiusculis asperulis et transversim rugosulis; subtus 
fortiter laxe punctatus, abdominis segmento ultimo dense 
punctato, femoribus anticis valde clavatis, subtus ante 
_apicem fortiter sinuatis, tarsis rufo-piceis. — Casablanca. 
R 


essemble au planithoraæ, mais plus grand, plus court, 


plus globuleux et à corselet couvert de FADOrEUIS un 
peu déprimés. 

Cleonus riffensis. — Long. 7 à 14 millimètres. — C. ga 
dilano Ch. peraffinis, eadem statura, similiter le dt 
sculpturatus, sed magis obscurus, magis tuberculatus et 


magis penicillatus, _tapite inter oculos depresso, sum mo 


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LE NATURALISTE 


caritiato, ad: oculoselevato {et dense piloso, rostro minus | 


récto, medio carina acuta signato, oculis majoribus infra 
magis rotundatis, prothorace angustiore, paulo fongiore, 
antice: leviter attenuato, ante angulos anticos lateribus 
brevius angulatis, antice medio carinato, postiee foveato- 
punctato; elytris magis amplis, magis inœqualibus dorso 
et lateribus tuberculis bréviter penicillatis ornatis, disco 
spatiis denudatis profunde sulcatis, basi profundius im- 
pressis, apice paulo: divaricatis et dense pilosis, subtus 
dense griseo-pubescens, punctis grossis fuscis profunde 
impressis ; funiculi articulo 1° longiore, 3 sequentibus con- 
junetis fere æquali. — Casablarca 

Le front ne présente pas le gros point enfoncé qui se 
voit chez le bœticus (Amorit Mars). 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


Dans sa dernière séance, la commission supérieure du 
phylloxera a constaté qu'aucun des procédés présentés 
pendant le cours de Pannée qui vient de s’écouler, n'offrait 
de garanties certaines de succès. En conséquence, elle a 
décidé qu'il n’y avait pas liew de décerner le prix de 
300 000 francs promis par la loi du 22 juillet 1874 à l’au- 
teur d’un procédé efficace et. pratique pour la guérison des 
vignes malades. La commission recommande: toujours, | 
pour le traitement des vignobles, la submersion, le sul- 
fure de carbone, le sulfo-carbonate de potassium, et cons- 
tate-que 
veloppent chaque année dans des proportions qui donnent 
Le plus grand espoir pour l'avenir. 
€ * 

* * 

M. Gayon, membre de la Société des sciences physiques | 
et naturelles de Bordeaux, a constaté la présence de mi- 
crobes dans le tabac à priser, dans toutes les phases de 
sa fabrication, aussi bien dans la fermentation en masse 
que dans la fermentation en cases. Leur véritable nature 
et leurs fonctions restent encore à déterminer ; mais ce- 
pendant on suppose que leur rôle n’est pas sans impor- | 
tance. # 


: * + 


M. Marion, professeur de zoologie à la Faculté des 
sciences, vient d'entreprendre la publication des Annales 
du musée d'histoire naturelle de Marseille. C'est sur son 
initiative que le maire et le conseil municipal ont décidé 
la publication de cet Hot . ste a “déja donné 
deux mémoires: 1°Æsquisse d / 
du goife de Marseille; 2? Gontidératioihs sur les faunes. 


Anh] J 


profondes de la Méditerranée. M. Kæhler donne la des-‘ 


cription des Echinides de la côte de Provence. 
M. 
Le musée du Trocadéro, à Paris, vient de faire une ac- 
quisition très intéressante au point de vue de l'archéologie 


la défense et: la reconstitution des vignes se dé? | 


des Antilles. M. L. Guesde, de la Guadeloupe, à offert gra- 
cieusement à cet établissément une série de belles aqua- 
relles exécutées par lui et représentant les principaux types 
de sa collection d’antiquités caraïbes. Ce travail a causé 
l'admiration du D' amy. 

M. le baron Bonnaire, après.avoir capturé à Philippeville 
la Chevrolatiwinsignis,a.rencontré de nouveau. cet insecte 
à l'ile de Ré, Gette dernière station.est, jusqu’à présent, la 
plus septentrionale connue de ce très rare Scydménide. 

# 

M. Ed. Lefèvre a communiqué à la Société entomologique 
de France la description d’un nouveau genre de la famille 
des Eumolpides, qui a nom : Plastonothus, Ce nouveau 
genre paraît à l’auteur devoir être placé én tète de la fa- 
mille des Eumolpides, comme établissant.le passage aux 
Lamprosomides, avec lesquels il a.des rapports évidents, 
autant par la forme générale et l’exiguité de l’écusson que 
par la structure des antennes et des pattes. Il ne renferme 
jusqu’à présent que deux espèces décrites par M. E. Blan: 
chard : P. Aureus (Santiago, Chili) et P. Chabybœus (Go- 
quimbo, Chili). 

ag 

M: le-capitaine Dorr, à Long-Xuyen, sur la frontière du 
Cambodge, a- trouvé deux coléoptères nouveaux dont 
M. L. Fairmaire a donné la description, ce sont : 1° Am 
phiops pisiformis qui ressemble: à À. globus, mais plus 
| petit, plus court et plus fortement arrondi en avant et en 
| arrière, et les élytres à peine ponctuées sur les côtés; 
| 2° Trachypholis Dorri,;quise rapproche de T7, Bowringi, 
. de Poulo-Penang, mais distinct par l'absence de gros tuber- 
cules sur le disque du corselet et sur les élytres; diffère de 
T.æœæqualis, de Timor, par ses'écailles fauves ou roussäires, 
. mais non blanchôtres, et les élytres à bandes régulières de 
| soies squamiformes couvrant alternativement les inter- 
| valles des lignes ponctuées. 


+, + 


H vient d'être créé à 1 Faculté eye sciences de Lyon 
une chaire de physiologie. 

Nous ayons annoncé dans. un: de nos: précédents numé- 
ros la mort. du. D' John Le Conte, le grand:entomologiste 
de Philadelphie, décédé Le 15 novembre 1883. La. bibliothè- 
que entomologique de ce naturaliste doit se vendre à 
Philadelphie les mardi 6, mercredi7 et jeudi 8 mai. Les: 
personnes qui désirent le catalogue peuvent s'adresser àc 
MM, Stan. V. Henkels et Cie, auctionneers, 1117, Chestnut 
St., Philadelphie, Penna. États-Unis d'Amérique. 


NÉCROLOGIE 


Un illustre savant vient de mourir : J.-B, Dumas, secré- 
taire perpétuel de l’Académie des sciences, membre de 


l'Académie française, est décédé à Alais (Gard), dans sa 


448 | LE NATURALISTE 


quatre-vingt-quatrième année, le 11 avril dernier. Non 
seulement la France, qui prend dès aujourd'hui le deuil, 
mais l'Europe toute entière regrettera la perte de ce grand 
homme, à qui étaient acquises toutes les sympathies. 

A dix-neuf ans, il fait sa première découverte, en déter- 
minant d’une manière précise la densité d’un grand nom- 
bre de matières simples et composées, eten donnantles lois 
suivant lesquelles doivent se faire les recherches. Vers la 
même époque il étudia les propriétés de l'iode dont 
il fixa les formes médicamenteuses : teinture d’iode, 
iodure de potassium, etc. Il arrêta avec Prévost les pro- 
priétés chimiques du sang. C’est à J.-B. Dumas, aidé de 
Prévost, que l’on doit la découverte des spermatozoïdes ; 
il pressentit même l’existence de l’ovule chez les femelles 
des mammifères et expliqua, par suite, un grand nombre 
de phénomènes jusqu'alors inconnus sur la vie animale et 
sur la formation des organes. Il vint à Paris en 1822 et se 
se lia avec À. Brongniart et Henri Milne-Edwards. Quoi- 
qu'il ft nommé en 1823 répétiteur des cours de chimie 
à l’École polytechnique, il n’en continua pas moins ses 
études physiologiques : il détermina la composition du 
lait, du sang, de la graisse, de la cire, etc. Il fut le fonda- 
teurs des Annales des sciences naturelles. 

Il était membre de l’Académie des sciences depuis 1832, 
et en fut nommé secrétaire perpétuel en 1868. Membre de 
l'Académie de médecine depuis 1843, il fut élu membre de 
l'Académie française en décembre 1875. J.-B. Dumas fut 
ministre de l'Agriculture et du Commerce d'octobre 1850 
à janvier 1851. Il était grand croix de la Légion d'honneur. 


OFFRES ET DEMANDES 


M. L. Lafon, 52, faubourg du Temple, Paris, offre des 
coléoptères du Brésil contre lépidoptères de France. 
F4 
M. Ernest Lelièvre, 22, Entre-Ponts, à Amboise, Indre- 
et-Loire, offre en échange d’autres chenilles, des chenilles 
vivantes de Melitæa Artemis, Bombyæx catax, Everia, 
Pseudoterpna pruinata et Xylocampa lithoryza. 
fe 
A vendre une collection de coquilles du genre Cerithium 
comprenant 100 espèces ou variétés et 250 exemplaires. 
Nous citerons parmi les bonnes espèces : Cerithium lœve, 
nodulosum, Legiwischit, decoliatum, palustre, Pharos, 
lelescopium, Humboldti, muricatum, Adansoni, etc. Prix, 
80 francs. 
x + 
Collection de Cicindélides et Carabides d'Europe, com- 
prenant 512 esp., 1223 exe mpl., parmi lesquelles nous 
pouvons citer : Tetracha euphratica, Procerus modestus, 
scabrosus, lauricus, Carabus Bonvouloiri, Besseri, 
Hemprichü, Bomplandi, 
Cychrus spinicollis, Pheropsophus africanus, hispanicus, 
Acinopus Lepelletieri,giganteus, Scariles striatus, Dino- 


Helluo, Prasinus, Solieri 


des Muaillei, Myas chalybæus, Abax Schuppeli, Pelor 
blapsoides, Cardiomera genet, Trechus sStrigipennis, 
Anophthaimus Bilimeki, Orpheus, Aphænops Lesch- 
nauiti, contenue dans vingt et un cartons, 19 >< 26. Prix, 
210 francs. 

Collection de Dytiscides, Hydrophilides, Staphylinides, 
Psélaphides, Scydménides, Silphides, ete., Histérides, 
Phalacrides, Nitidulides, Cryptophagides, Trogositides, 
Cucujides, Mycétophagides, Dermestides, Byrrhides, 
Parnides, flétérocerides, etc. Nous remarquons le Velleius 
dtlatatus, une jolie suite de Psélaphides, le tout contenu 
dans trente cartons, 19 >< 26, comprenant 1 156 esp. euro- 
péennes, 3 817 indiv. Prix, 235 francs. 

Collection de Lucanides et Scarabéides d'Europe, com 
prenant 282 esp., 735 exempl., parmi: Lucanus Barba- 
rossa, Bolboceras gallicus, Lethrus podolicus, scopa- 
rtus, Trox, 30 espèces (ce groupe contient aussi des 


exotiques), Aplidia transversa, Aplidia fissa, Polyphylla 


Boryi, Melolontha papprosa, Propromacrus bimucro- 
natus, Pachypsus cornutus, etc., etc., contenue dans 
onze cartons. Prix, 120 francs. 

Collection de Buprestides, Throscides, Eucnémides et 
Elatérides, comprenant 190 esp., 481 exempl., contenus 
dans huit cartons, parmi : Julodis Andreæ, sulcata, ono- 
pordi, Buprestis Fabricii, Tharops melasoïides, etc., 
Alaus Perreyssi,  . judaicus, ÆEctlinus The- 
seus, etc., etc. Prix, 70 franc 

Collection de SO ee Clérides, Apatides, Ptini- 
des, etc., d'Europe, comprenant 277 esp., 943 exempl., 
parmi : Cebrio corsicus, Fabricii, Lampyris maurila- 
nica, Lareynii, Phosphænus hemipierus, Zygia oblonga, 
Tillus elongatus, Clerus 4 maculatus, Trichodes cra- 
broniformis, Lymexylon navale, etc., etc. Prix, 60 francs, 

Collection d'Hétéromères d'Europe, comprenant 406 esp. 
963 exempl., contenue dans quatorze cartons, Prix, 110 fr. 

Collection de Curculionides d'Europe, comprenant 
434 esp., 928 exempl., contenue dans dix-sept cartons. 
Prix, 90 francs. 

Collection de Longicornes d’Europe, contenue dans dix 
cartons, comprenant 100 esp., 330 exempl. Prix, 75 francs. 

Collection de Chrysomélides, FRS Som yet 
et Coccinellides d'Europe 
prenant 376 esp., 1 245 | exempl. Prix 75 francs. 

N.B. Cette belle collection de coléoptères européens qui 
comprend 3 793 esp. et 10 665 exempl., peut être acquise 
en totalité pour la somme de 900 francs, c’est-à-dire avec 
une remise de 145 francs sur le total de tousles prix des lots 
ci-dessus annoncés, 


nontnn 


A vendre : Zconographie et description de Chenilles et 
Lépidoplères inédits, par P. Millière, en parfait état de 
‘conservation; deux sc dont un de planches, reliés, 
complets. Prix, 200 francs 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


5021 — Paris. Imp, À, L. Guwvor, 7, rue des Canettes. 


# 
3 
4 


6° Année. 


N° 57 


L Mai 1884 440 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES 


ET DES NOUVELLES 


Paraïssant le 1" et le 15 de chaque mois 
Li 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 
LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 
Au bureau du journal 


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France et Al 


Jobs les autres pays 


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Payable d'avance en un mandat-poste à l’ordre du Directeur. a 
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(Affranchissement compris) 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU l* JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


DEYROLLE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire natu 
gratuitement toute demande d'échange et de renseignements scientifiques émanant de ses 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


ee 


SÉANCE-DU 10.Mars 1884 


Sur les vaisseaux de Malpighi chez les Lépidotères. 
— Note de M. Cholodkowskÿ. : 


- Un petit nombre d’inséctes n’ont que deux vaisseaux mal- 
pighiens ; quelques coccides des genres Coccus, Lecanium, 
Aspidiotus, entre autres. M.Cholodkowsky amontré récem- 
ment que la Teigne ordinaire (Tineola biselliella, Hum- 
mel) est dans le même cas. Ces deux vaisseaux ont la forme 


de deux tubules assez gros, avec quelques replis dans la ca- 


vité abdominale suivant les deux côtés du canal digestif, et 
se terminent chacun par un élargissement séparé à la limite 
de l'estomac et de l'intestin ; les bouts de ces tubules sont 
flottants dans la cavité abdominale. Ce fait est exception- 
nel chez les Lépidoptères, qui ont toujours six vaisseaux 
malpighiens. De nouvelles recherches sur le même sujet 
montrent que la Teigne Blabophanes rusticella H1. n’a 
aussi que deux de ces vaisseaux. Il est remarquable que la 
chenille de la Teigne ordinaire en possède six, comme 
les chenilles de tous les autres Lépidoptères; or, le nom- 
bre de deux étant le plus petit qui soit admissible pour 
les insectes, ne pourrait-on admettre que les aïeux éloi- 
gnés des Hexapodes avaient précisément ce nombre de 
vaisseaux ? (M. Paul Mayer leur en supposait quatre.) La 
Tineola biselliella retournerait ainsi dans ses métamor- 
phoses au type d'aïeux éloignés. Ce phénomène d’ata- 
visme aurait ceci de particulier qu’il serait périodique, la 
chenille ayant toujours six vaisseaux tandis que le Lépi- 
doptère aduite n’en possède que deux. Cel afavisme pé- 
riodique estun fait très intéressant ct, croyons-nous, 


nouveau pour la science. 


Sur une forme aberrante du phytum € Sporozoa ». 
— Note de M. J. Kunstler. 


Ce Sporozoaire est une sorte de grégarine monocys- 
tidée, habitant la cavité générale de la: Periplaneta 
america, el logée à l'extérieur des cellules épithéliales 
de l'intestin moyen, dans la partie située en avant de l’in- 
sertion des tubes de Malpighi.  Grandissant, cet orga- 
nisme. fait hernie à travers la tunique musculaire, coiffé 
comme d'un. -Sag par l'enveloppe péritonéale qu'il re- 
pousse. Ce sa s'a hge à son extrémité adhérente en un 

rtsuspendu à la surface externe du 

uite de son développement intérieur, 
: rompt, etle sac tombe avec son contenu 
dans la cavité au: corps de la Periplaneta, où il conti- 
nue à croître. Primitivement, dans la cellule épithéliale, 
le Sporozoa était un corpuscule Nous à RAR central; 
plus tard on le trou mé de d 
Mais ce couple ne paraît: 
de deux individus d’abord séparés et se réunissant bout 
à bout ; le noyau unique se voit fréquemment étranglé au 
milieu, comme s’il était en voie de division ; ce serait donc 
une division transversale incomplète. Parfois on observe 
des individus à trois lobes. L'’adulte n'offre aucun mouve- 
ment de translation et paraît inerte; sous l’action des 
acides on distingue parfois de faibles mouvements de 
contraction. Cet être s’enkyste; le kyste a deux enve- 
loppes, l’une externe, gélatineuse et épaisse, l’autre in- 
terne, mince et pigmentée. Avant l’enkystement, l’être en- 
tier devient translucide, à mesure que les deux lobes de- 
viennent moins distincts; et ce fait est d'autant plus re 
marquable que toutes les autres formes sont opaques. 


ux corps ues.. 
RÉ 13 de la conjugaison 


ne mt 


450 


LE NATURALISTE 


Manganèse des marbres cipolins de la formation pri- 
mordiale. Conséquences géologiques. — Note de M. Dieu- 
lafait. 


On sait que les marbres cipolins, qui se rencontrent 
jusqu’à la partieinférieure de la formation des gneiss, sont 
souvent disposés en zones concentriques; parfois en 
masses épaisses et exploitables, on les trouve souvent en 
dépôts lenticulaires isolés, se terminant parfois par un 
prolongement mince qui se perd dans la roche encais- 
sante. Il y a contemporanéité entre les marbres cipolins 
etles gneiss.Plus de mille échantillons provenant d'Europe, 
d'Algérie et d'Amérique, onf été examinés et ont mon- 
tré le manganèse en proportion tout à fait exceptionnelle. 
La chimie pure fait voir que du carbonate de chaux pur 
étant mis en contact avec une solution d’un sel de fer et 
d’un sel de manganèse, le fer se précipite presque comple- 
tement, tandis que la plus grande partie du manganèse 
reste en dissolution ; si le tout est soumis à l’action d’un 
lent courant d’eau, le fer restera en arrière, tandis que la 
majeure partie du manganèse sera entrainé avec une por- 
tion du cälcaire. Si l’on prend maintenant un magna se 
rapprochant de la composition chimique des gneiss, formé 
surtout de silice et d’alumine, avec des proportions nota- 
bles de calcaires et des quantités sensibles de fer et de 
manganèse, et que l’on fasse traverser par un courant 
d’éau chargée d’acide carbonique, cette eau dissoudra du 
calcaire et du manganèse et laissera le fer en arrière; le 
carbonate de chaux, presque-pur de fer, se déposera à son 
tour, et sera en blanc ; de plus il aura retenu presque tout 
le manganèse. On s'explique ainsi : 1° la concentration du 
mangâänèse dans les eipolins; 2° comment des calcaires 
d’un blanc pur et de composition presque simple, peuvent 
se trouvér au milieu de masses très colorées et de composi- 
tion très complexes, comme les roches normales de for- 
mation gnéissique ; 3° enfin pourquoi les cipolins affectent 
souvent la forme leniticulaire et se montrént constitués 
par couches concentriques. Comme conclusion de ces 
faits, l'auteur ajoute qu'il suit de là, que les calcaires ci- 
polins et. les gneiss qui les encaissent ont été formées 
dans l’eau, 


SÉANCE DU 17 Mars 1884 


.. Le Trilylodon, nouveau mammifère du trias. — Note 
de M. A. Gaudry. 


M, Gaudry annonce la découverte, par sir Richard Owen, 
d’un nouveau vertébré dans le trias de l'Afrique australe. 
C'est un mammifère remarquable par sa taille et la dispo- 
sition de ses dents molaires à trois prolubérances, d’où 
son nom de Z#itylodon. Il diffère complètement de tous 
les animaux connus, et c’est du S/ereognathus de l’oolithe 
qu'il est le moïns éloigné. Un moulage en a été rapporté 
de Londres pour le Muséum de Paris. 


Ce 
* 


LE ] 


| tion), des inoculations, même à dose massive, 


Les retations entre les pläntes el l’azote de leur nour- 
riture. — Extrait d'un mémoire de M. W. O. Atwater. 


On peut résumer les résulläts des expériences de 
M. Alwater par les conclusions suivantes : 1° le maïs 
s’accomode mieux des agents minéraëx que de l'azote des 


“engrais et paraît avoir à un haut point Ja faculté de s’em- 


parer de l’azole des sources naturelles; 2° dans ses rap- 
ports physiologiques avec les éléments nutritifs, le maïs 
semble avoir plus d’'analogie avec les légumineuses qu’a- 
vec les céréales dont il est botaniquement plus rapproché; 
3 par un temps favorable, les pommes de terre sont sen- 
sibles aux matières fertilisantes, superphosphate, sels de 
potasse et engrais azotés ; elles donne une récolte moyenne 
avec les engrais minéraux, et bonne, grâce à l’azote des 
engrais; 4° les pommes de terre diffèrent done du maïs, 
en ce qu’elles empruntent moins facilement aux sources 
naturelles les éléments nutritifs et surtout l'azote, parais- 
sant exiger une plus ample provision de nourriture assi- 
milable ; 5° l’avoine, plus sensible que la pomme de terre 
au défaut d’azote, a mieux profité de l'azote des engrais. 


* 
x * 


Sur la cullure, à l'abri des germes atmosphériques, 
des eaux el des sédiments rapportés par les expéditions 
du Travailleur e{ äu Talisrhan, 1882-1883. — Note de 
M. A. Certes. 


Le dragage des grands fonds maritimes ne ramenant 
jamais d'animaux ni de plantes en décomposition, M. Certes 
a recherché s’il existait ou non; au fond de la mer, des mi- 


| crobes analogues à ceux que nous connaissons et qui tra- 


vaillent perpétuellement à transformer la matière orga- 
nique en matière inorganique. Les expériences ont 
consisté en cultures, à l’abri des germes, de sédiments 
rapportés par le Travailleur, et d'eaux et de sédiments 
rapportés par le Ta/isman.Quatre ballons seulement, sur 
plus de cent, n’ont donné aucun résultat, dans les cultures 
en contact avec l'oxygène de l'air; dans le vide, toutes les 
cultures ont été stériles. Donc, au fond de la mer, il y à 
absence de microbes anaérobies, mais non de microbes 
aérobies. Les cultures d’eau puisée à 500, 1918 et 
3975 mètres présentent les mêmes microbes, mais tou- 
jours plus petits et plus agités que ceux de la vase: ils 
forment comme un voile à la Surface, dans les ballons de 
culture. Aucun infusoire cilié ou flagellé n'y a été rencon- 
tré. Au contraire, dans l’eau de mer des Sargasses, à côté 
des bâtônnets si connus et des Diatomées caractéristiques 
on trouve dés Amibes nombreuses et quelques Flagollés 
en petit nombre, dont une espèce curieuse et probable- 
ment nouvelle. Ayant obtenu par des cultures successives 
quelques cultures ne renfermant qu’une seule espèce d'or- 
Sanisme (un gros bacille abondant, et en voie de sperula- 
pratiquées 


sur des cobayes n’ont pas troublé la santé de ces animaux, 


et la légère inflammation siégeant au point où l'inoculation 


a eu lièu a rapidement disparu sans laisser de traces. En 
résumé, on peut dire que dans les grandes profondeurs de 
l'océan Atlantique, l’eau et les sédiments renferment des 


Ça porn pans GE À 


LE NATURALISTE 


451 


germes qui, malgré l'énorme pression qu'ils supportent, 
ne perdent pas la faculté de se multiplier, pourvu qu’on 
les place dans des, conditions de milieu et de température 
favorables. Ces germes naîtraient-ils à la surface, pour se 
déposer ensuite lentement au fond des mers? sont-ce des 
espèces physiologiques distinctes de celles qui sont con- 
nues déjà? C’est ce que de nouvelles expériences feront 
probablement connaître. 


LES MIGRATIONS DES PUCERONS 


A la dernière séance de la Société entomologique de 
France, M. J. Lichtenstein, de Montpellier, a entretenu ses 
collègues des mœurs et métamorphoses des aphidiens, 
groupe d'insectes qu'il a étudié avec passion Le le 
premier jour de l’apparition du phylloxera. 

Délégué par la Société d'entomologie pour la représen- 
ter aux réunions des Sociétés savantes à la Sorbonne, 
notre collègue a décliné cel honneur, craignant de ne pas 
trouver dans ces assises des sciences naturelles un audi- 
toire assez attentif et assez bienveiïllant pour écouter l’ex- 
posé des théories nouvelles et un peu subversives d’un 
amateur provincial qui ose être d’une autre opinion que de 
savantes personnalités officielles. 

Mais au sein de la Société entomologique, dont il est 
membre depuis plus de quinze ans, M. Lichtenstein, trou- 
vant un auditoire des plus sympathiques, a développé lon- 
guement ses théories déjà anciennes, auxquelles ses der- 
nières études sur le vulgaire puceron des galles de l’ormeau 
sont venues donner une confirmation complète. Nous 
avons täché de résumer ces nouvelles études pour les ex- 
poser aux lecteurs du Naturaliste. 

‘En hiver, sous les écorces des ormeaux, depuis longues 
années déjà, notre collègue trouvait de petits pucerons 
noirs, morts et desséchés, portant dans leur sein un œuf 
unique, enkysté dans la peau racornie de la mère, qui lui 


© fournissait ainsi une seconde enveloppe. Ramollie dans la 


potasse caustique, celte peau se présentait sous le micros: 
cope comme un petit puceron aptère, privé de rostre, 
ayant tout sonintérieur rempli par cet œuf unique presque 
aussi volumineux que Pinsecte lui-même. 

AU printemps, dès que poussent les premières feuilles 
de l’ormeau (Ulmus campestris), ces œufs éclosent et il 
en sort un tout petit puceron noir muni d'un rostre très 
long. Cet insecte se fixe sous une feuille en voie de forma- 
tion et par sa piqûre occasionne un afflux de sève qui 
forme un bourrelet concave par-dessous, cnnvexe par- 
dessus, qui s’élèvé à la surface de la feuille et devient une 
petite verrue rouge qui grossit assez vite sous les piqüres 


réitérées de l'insecte et devient verte, lisse et de la gros- | 


seur d’un pois chiche. 
Cette première forme, qui sort de l'œuf, a été appelée 


par M. Lichtenstein Pseudogyne fondatrice. C'est la pre- | 
mière larve de l’aphidien qui éprouve quatre mues dont on. 
trouve les dépouilles dans la galle. ms ces mües, la 


Fseudogyne fondatrice pond sans accouplement, puis- 
qu'elle est seule et que ce n'est qu’une larve, des petits 
vivants qui sont la seconde forme larvaire. Ceux-ci ont 
reçu le nom de Pseudogyne émigrante et sont à leur nais- 
sance très semblables à la fondatrice; mais après la 
deuxième mue, ils montrent des moignons d'ailes et, peu 
après acquièrent des ailes complètes. Alors la galle se 
fend et tous ses habitants s’envolent, sauf la fondatrice 
qui, épuisée, reste morte et racornie dans la vieille galle. 

Les ailés émigrent du berceau maternel dans les champs 
et là, sur le collet des racines des graminées, du maïs et 
du chiendent en particulier, ces Pseudogynes émi- 
grantes pondent, comme leur mère, des, pelits pucerons 
aptères qui se fixent sous terre aux racines des graminées 
et y forment des colonies douées d’une faculté de repro- 
duction agame très remarquable, plus ou moins longue 
selon les espèces, et parfois mème indéfinie très proba- 

lement. 

A cette troisième forme larvaire, M. Lichtenstein donne le 
nom de Pseudogyne bourgeonnante pour rappeler juste- 


. mentcette énorme faculté dereproduction agame,continue. 


Sous cette forme, par exemple : un individu de la phase 
bourgeonnante du phylloxera, qui fait environ trente pelits 


se développant et pondant à leur tour, au bout de vingt 


jours, produit en huit généralions vingt-quatre millions 
de petits. 

Chez le puceron de l’ormeau, cette reproduction ne pa- 
rait pas être aussi active et la croissance marche lente- 
ment, car arrivant en juin et juillet sur les racines, ce n’est 
guère que deux mois après que celte troisième est apte à | 
reproduire à son tour. 

Ici tous les naturalistes qui ont  PrÉGÉGA M. Lichtenstein 
avaient fait de ce puceron 
espèce à part qui, sous le nom ded’Apäis radicum de Boyer 


| de Fonscolombe, Amyda fuscicornis de Koch,Pamphigus 
| Boyei de Passerini, Pamphigus seæmaidis de Franz Low, 
| a fait l’objet de nombreuses études. Le D F. Low, qui en a 


fuit une étude spéciale, MM. Passerini et Signoret,ont pensé 


. que cet insecte était le Coccus zeæmaïdis de Léon Dufour. 


Certainement ce petit puceron,laineux en son jeune 
âge, rappelle à s’y méprendre un coccide du groupe des 
Dactybopiens, et une partie de la description, et surtout la 
figure de Léon Dufour, pourraient s'appliquer à un puce- 
ron ; mais la couleur rosée et l’ongle unique dont parle le 
savant docteur de Saint-Sever indiquaient un coccide, sur- 
tout quand il est bien avéré qu'un coccide, très ressem- 


 blant à la description de Dufour, vit aux racines des gra- 


minées..…. 

Ce qu'il y a de plus curieux, c'est que Koch figure par- 
faitement. un coccidien rosé, avec sés appendices caudaux, 
comme jeune individu de son Amyda fuscifrons et prend 
un coccidien pour un aphidten. 

Léon Dufour aurait-il par contre pris un aphidien pour 
un coccidien? Pour l'honneur du savant francais, nous 
voudrions ne pas le croire ; mais en tous cas tous les noms 
d’aphidiens vivant sur des racines devront disparaître à 


mesure que l’on découvrira leurs relations avec les formes 


aériennes correspondantes, et le puceron des racines du 


452 


LE NATURALISTE 


maïs qui nous occupe n’est très certainement que le puce- 
ron des galles de l’ormeau (Tetraneura sg dans ses 
formes bourgeonnante et pupifère. 

En effet ce dernier nom Pseudogyne épi fèrié est appli- 
qué par M. Lichtenstein à la quatriéme forme larvaire pro- 
duite, toujours par bourgeonnements de petits vivants, 
par les pucerons souterrains dont nous avons si longue- 
ment parlé. 

Ces pupifères prennent des ailes et reviennent sur le 
tronc des ormeaux. Ce fait a été mis hors de doute parles 
observations de M. Howath, de Buda-Pesth, et a été contrôlé 


par celles de M. Lichtenstein qui, sur de jeunes ormeaux 


à écorce lisse qu'il avait entourés d’une bande de papier 
pour offrir un abri aux pupifères a recueilli des milliers 
d'insectes ailés venant apporter leurs pupes. 

C'est le nom que donne M. Lichtenstein à de petits 
corps ovoïues, de deux grandeurs différentes, que pond la 
Pseudogyne pupifère dès qu’elle arrive sur des ormeaux. 

Ces petites coques éclosent très vite, en quelques mi- 
nues, et livrent de tout pelils pucerons sans rostre celle 
fois-ci, mais muni des organes sexuels. Après quatre mues 
très rapides se succèdant dans quelques heures, ces mi- 
2roscopiques insectes, parfails comme générateurs, mais 
des plus #mparfaits à tout autre point de vue, s’accou- 
plent 
Cette fonction accomplie, le mâle meurt et la femelle 
cherche une cachette où elle puisse se racornir en paix, en 


‘sérrant dans ses flancs son œuf unique auquel son corps 


desséché formera une double cuirasse 

C'est de cet œuf que sortira au ssl la fondatrice 
qui recommencera le cyele. 

A côté de cette communication, à propos de laquelle 
M. Lefèvre, le président de la Société, fait observer l’ana- 
logie d'évolution que présentent certaines familles de 
éryptogammes, avec celle des PR M. Lichtenstein a 
montré quelques nouveautés 

- 1 Ex, du Myrmecocystus nas la célèbre fourmi 
à miel du Mexique; 

1Ex. d'une énorme ffourmi femelle de genre DicA- 
tadia ; 

1 Ex. d’une énorme fourmi mâle de genre Labidus ; 
en faisant observer les rapports de structure qui sem- 
blent indiquer que les Dichladia sont les femelles du 
genre Labidus, les deux sont mexicaines. 

Notre collègue montre encore deux Odynères nouveaux 
l'Odynerus ebusianus Licht. à dessins rouges provenant 
dre (Ebusus), des chasses de MM. Schmiedeknacht et 


Fries 

bacrus disconotatus (Licht.) de Montpellier, aisé à 
“econnaître au point jaune qu'il porte au centre du 
thorax 

Enfin M. Lichtenstein a offert M. Lucas pour le Muséum 
l’exemplaire de la cantaride qu'il a élevé depuis l'œuf jus- 
qu'à l’'insecte parfait : 


LA 
POUR SERVIR À LA REVISION | 
DE LA FLORE PORTUGAISE 
ACCOMPAGNÉS DE NOTES SUR CERTAINES ESPÈCES OU VARIÉTÉS CRITIQUES 
DE PLANTES EUROPÉENNES 
(Suite) 


GENRE ANARRHINUM Desf. 


A. bellidifolium Desf.; A. hirsutum Hoffg. et Link 
(A. Duriminium Br 

Malgré la manière de voir de quelques auteurs qui ont 
parlé de l'A. hirsutum, il faut en revenir à l’opinion 
émise par Willdenow qui ne considérait l’Anfirrhinum 
Duriminium Brol. que comme une variété velue de l'A. 
bellidifotium L. Cela m'a été très nettement démontré par 
l'étude minutieuse de nombreux pieds de ces deux plantes 
provenant de Portugal et d’Espagne, et notamment des 
exemplaires que M. Schmitz m'a envoyés d’Adorigo : il 
s’y trouve le passage régulier de l’un à l’autre de ces Anar- 
rhinum. 

La question d’hybridité ne saurait ici être soulevée, car, 
tout d’abord, dans les plantes d’Adorigo, les capsules et 
les graines sont parfaitement normales, aussi bien dans 
les formes intermédiaires que dans les extrêmes, et, d'autre 
part, j'ai trouvé, dans les doubles de Welwitsch, sous le 
nom d’À. bellidifolium, des formes présentant le port et 
les caractères ordinaires de cet Anarrhinum, mais la villo- 
silé glanduleuse et presque les feuilles de l'A. hirsutum. 

Willdenow avait done vu juste, mais son opinion n'était 
peut-être pas étayée sur d'assez nombreux exemplaires 
pour qu'il lui ait été permis de signaler la transition com- 
plète entre les deux plantes, lesquelles arrivent à confondre 
leurs caractères. Link a dit avoir cultivé l'A. Airsutum 
pendant plusieurs années sans qu'il lui ait montré aucun 
changement; cette affirmation si nette me semble bien 
hasardée, en présence des faits que démontrent les exem- 
plaires d’herbier récoltés £r Loco natali, et des variations 
que la culture, dans différentes sortes de terrains, impose. 
souvent même aux meilleures espèces. Quoi qu’il en soit, 
el m'en tenant d’ailleurs à l’étude des plantes spontanées, 
je suis amené à comprendre l'A. bellidifolium Desf. ainsi 


qu’il suit : 


: . À. bellidifolium Desf. 


Var. GENUINUM — À. Léenæanum Jord. et Fourr. — " 
Plante glabr tites (3-5 cen- 
tim. de ur, les caulinaires divisées en segments 2 di 
étroitement linéaires, le segment médian un lus 
large, linéaire-lancéolé; capsules RU 22 asie 
ge ris que le calice; fleurs pet 


LANCEOLATUM — À, pe Me et Fourr. — 
Plante glabre ou glabrescente, très rameuse supérieure- 


LE NATURALISTE 


453 


ment, de taille plus élevée que la précédente, feuilles ra- 
dicales plus grandes (4-6 centim.)et plus largement obtuses, 
les caulinaires divisées en segments lancéolés, le médian 
ovale-lancéolé ou largement lancéolé, aigu; capsules pe- 
tites, du double environ plus longues que le calice; fleurs 
plus grandes, blanchätres. 


var. INTERMEDIUM. — Plante + pubescente ou velue, glan- 
duleuse, simple ou peu rameuse supérieurement; feuilles 
radicales petites (3-5centim.), larges, courtement pétiolées, 
les caulinaires courtes (1-1 1/2 centim.), triséquées, à seg- 
ments latéraux ovales-lancéolés, le médian au moins du 
double plus grand, ovale, aigu ou obtusiuseulé-mucroné ; 
capsules sensiblement plus longues que le calice. 


var, Marus. -— Plante entièrement pubescente ou velue, 
glanduleuse, de taille élevée, élancée, ordinairement très 
rameuse supérieurement ; feuilles radicales plus grandes 
que dans les var. précédentes (4-7 centim.). à peu près de 
même forme que dans la var. éntermedium, les cauli- 
naires allongées, triséquées, à segments latéraux ovales- 
lancéolés, le médian (2-4 centim. de long) souvent muni 
de 12 dents, à peine une fois plus long que les laté- 
raux, ovale-aigu; capsules égalant le calice ; fleurs assez 
grandes. 


Var. DURIMINIUM. —= À. hirsulum Hoffg. et Link (1820); À 
Duriminium Brot (1827). — Plante de taille élevée, entiè- 
rement pubescente ou velue, glanduleuse, rameuse supé- 
rieurement; feuilles radicales grandes (9-12 centim.), 
ovales-oblongues, atténuées en pétiole, les caulinaires 
décroissant presque régulièrement de la base de la tige 
jusqu’à la partie florifère, longues, triséquées, à segments 
latéraux lancéolés, le médian allongé (3-5 centim.), aigu, 
denté à la base ou même subpinnatifide, 1-2 fois plus long 
que les latéraux; capsules à peine aussi longues que le 
calice ou plus courtes ; fleurs grandes, blanchälres. 

- Les trois dernières variétés, qui constituent plus parti- 
culièrement l’ensemble @es formes se rattachant à l’4. Aër- 
sutum, pourraient autoriser au besoin la conservation, 
comme sous-espèce, de cet À. hirsutum parles botanistes 
qui ne veulent pas accepter l'espèce dans un sens large ; ces 
variétés sont particulières au nord-ouest de la Péninsule 
ibérique. La var. lanceolatum existe également dans l’est 
de mi (Hellin), et dans les Pyrénées-Orientales 
(Colliour 

. Voici habitat de ces variétés que j'ai recues de Por- 
. 


INUM. Goudarem, PFedorido, pr. Porto 

(E. "Schmitz) — Barrelos pr. Portalegre — (E. Schmitz). 

— In graniticis serra de Cintra — (Welwitsch). — Ado- 

rigo — Jul. 1881 — (E. Schmilz). — Valesim — Aug. 1881 

(J. Daveau). — Evoramonte pr. Estremo — Jul, 1881 — 
(J. Daveau). 


Var. LANCEOLATUM. == Adorig0 — Jul. 1881 — (E. 
Schmitz). 
ar. INTERMEDIUM. — Pr. Porto. et Campanhä. — (Wel- 


wi — Adorigo — Jul. 1881 — (E. Schmitz). 


var. MAIUS. — Pr. Porto : Lomba, Povoa de Pedorido;, 
Covello, etc. — (E. Schmitz). 

var. Dorminun. — in rupestribus umbrosis pr. Porto 
et Campanhä frequens — (Welwitsch). — Adorigo — 
Maio 1880 — (E. Schmitz). 

Les autres espèces du genre Anarrhinumsontsuffisam- 
ment caractérisées pour être conservées : les À. /ruticosum 
Desf.et 4. orientale Bénth., parla corolle non épéronnée ; 
l'A. pedatum Lesf. par les graines muriquées et les co- 
rolles allongées ; l'A. taæiflorum Boiss. par ses tiges sim- 
ples, ses fleurs écartées à éperon allongé, la forme des 
feuilles et des divisions calicinales, les capsules trois fois 
plus longues que le calice. Quant à l'A. pubescens Fresen., 
il y aurait peut-être lieu de le rattacher comme var. pu- 
bescens à l'A. orientale Benth. 

Il existe encore un Anarrhinum fort intéressant : 
c'est l'A. Corsicum Jord. et Fourr. (Breviar. plant. nov., 
fasc., 1, p. 41), qui paraît devoir ètre acceplé comme bonne 
espèce, si l’on en juge d’après les exemplaires distribués 
par M. Reverchon des environs de Bastélica [Plantes de 
Corse (1878), n° 8], grâce à ses grappes très lâches, ses 
feuilles caulinaires la plupart réduites au segment médian 
linéaire-allongé, ses fleurs à éperon presque nul, à peine 
sacciforme, ses pédicelles allongés, ses capsules grosses, 
son port semblable à celui de l'A. axiflorum, mais avec 
tiges souvent rameuses. 


GENRE DIGITALIS L. 


D. purpurea L.; D. tomentosa Hofg. et ans 
D. Nevadensis Kunze. 

Les D. purzurea et D. lomentosa passent de l'un à 
l'autre, en Portugal, et le second ne doit être admis qu’à 
titre de variété du premiér'; mais le D. Nevadensis doit 


| ètre conservé au moins comme sous-espèce du D. purpu- 


rea; il vient prendre place entre les D. purpurea L. et 
D. Thapsi L., à côté du D. Mariana Boïss. 


D. purpurea L. Hab. — Pr. Coëmbra — Jun. 1879 

— (A. Moeller). — Adorigo pr. Regôa — Jun. 1880 — 
(E. Schmitz). 

Forme intermédiaire entre D. purpurea et var. {omen- 
tosa : — Hab. — Adorigo — Jun. 1880— (E. Schmitz). — 
Evoramonte pr. Estremoz — Jul. 1881 — (J. Daveau). 

Var. fomentosa Webb. — D. tomentosa (Hofig. et 
Link). — Hab. — Serra de Cintra — (Welwitsch). — Cer- 
ral de Monte-Junto — Jul. 1877 — (3. Daveau). 


D. Nevadensis Kunze. — Hab. — Serra da Estrella : 
Cantaro magro — Aug. 1881 — (J. Daveau). 

Cette plante a été indiquée comme étant le D. tomen- 
losa, mais elle est bien le 2. Nevadensis, pee nou* 
velle pour la flore portugaise. 


D. Thapsi L. 
 Hab. — Pr. Valle Bom — (Welwitsch). panitieis 
pr. Portalegre : Marvad, Barrelos (alt. 650-700 700 mèt ) — 


(E. Schmitz). — Choupal pr. Coïmbra — Jun. 1879 — 


454 LE NATURALISTE 


(A. Moëllèr). — Adorigo — Jul. 1880 — (E. Schmilz). — 
Pr. Evora — Jul. 1881 — (J. Daveau). 


D. purpurascens Roth 

Les diverses formes de cette Digitale Ha toutes 
rentrer, je l’ai dit ailleurs (1),dans deux divisions, selon que 
la plante est plus voisine du D, purpurea L. ou plus pro- 
che du D. tufea L., qu’elle soit spontanée et non hydride 
(cf. Koch. Synopsis, p. 596), ou bien qu’elle provienne 
de l'hybridation naturelle ou artificielle des D. purpurea 
et D. lutea. Je reproduis ici l'indication des caracteres dif- 
férentiels de ces divisions telles que je les ai établies jadis, 
mais en y ajoutant lasynonymie des noms binaires ou des 
variétés qui s’y rapporte actuellement. 


PURPURASCENS Nob. LUTESCENS Nob. 


| Tiges forte épaisse, très. ré Ti 
es-lancéolées. 


Fewulles ob longue 

bescentes, ‘es Caulinaires élan 
res longuemént atténuées en pé- 
tiole. Corolle . Fe a 


bescente, Port du 2. purpurea. — 


B- L 

ige grêle, peu feuillée. Feuilles 
stat 49 presque glabres, les 
caulinaires inférieures non ou 
brièvement  pétiolées. Corolle 
moyenne, d’un jaune rougeâtre, 
tubuleuse, presque glabre. Port 
du D, lutea. — Syn. : D hybrida 


Syn. : D. fucata Ehrh., D. hybrida Kœlr., D. RAT Lapeyr:, D. 
de Salvert, D. longiflora Lej., D RUE Loisel., D. lutescens, D. 
purpurascens, rigida, variegala  lutea var. fui tdd. D. tubiftora 
Lindi., D. luteavar. fucata Lindl., Lindl., D. fubulosa, D. denticu- 
D. Lindleyana, : fusco-punctala lata Tauéch, 

Tausch. 


(A suivre.) G. Roux. 


NOTES 
POUR SERVIR 


À LA FAUNE DES ENVIRONS DE PARIS 


(Suite.) 


PASSEREAUX DÉODACTYLES 
(Passeres deodactyli.) 


SrTTELLE TORCHE POT (Sil{a cæœsia Mey.et Wolf.). Se ren- 
contre assez fréquemment, mais en petit nombre ; séden- 
taire dans quelques forêts et grands bois ; à l'automne se 
montre isolément ou en compagnie des mésanges dans les 
pares et les jardins. 

GRIMPEREAU  VULGAIRE (Certhia brachydactyla Brehm.). 
a te dans tous les endroits où i y a des arbres; sé- 

en mème dans la ville de Paris. 

TICHODROME ÉCHELETTE (T'ichodroma muraria Ilig.). Les 
environs de Paris peuvent être considérés comme un des 
derniers points des limites de l'aire de dispersion de.ce 
charmant oiseau. Il se montre isolément et irrégulièrement 

chez nous; on l’a observé plusieurs fois dans la forêt de 
Fontainebleau et dans la ville même de Paris, Le marquis 


(1) Bulletin de la Sociéte DNS de ju. t. XXII (1875), 


de Sinéty nous apprend que deux sujets ont été capturés : 
le premier, exténué de faim, dans l’une des serres du chà- 
teau de Fontainebleau, en hiver; lesecond, une autre année, 
non loin delà, dansune maison de Graville. Jules Verreaux 
l’a vu une fois à Montmartre, dans Paris. Plusieurs per- 
sonnes dignes de foi m’ont assuré avoir bien vu cet oiseau 
voltigeant autour des grandes cheminées des usines, dans 
les grands chantiers de bois, etc. Observé par Klorent- 
Prévost, sur le mur de la terrasse du château de Meudon ; 
par Delalande, dans le Jardin des Plantes de Paris. 

Hupre VULGAIRE (Lpupa epops Linn.). Arrive en avril et 
mai, repart en août, septembre et octobre. Il est probable 
qu’à ce double passage nous voyons lesindividus qui pous- 
sent plus avant vers le Nord; niche dans toutes les forêts 
et les bois, ét même dans les parcs. J'en ai dénichées plu- 
sieurs fois bien près de Paris, à Courbevoie et à Asnières. 
En automne on rencontre surtout la huppe dansles plaines, 
les terrains humides, et le long des routes et des chemins. 

CORBEAU ORDINAIRE (Corvus corax Linn.). Cet oiseau, es- 
sentielement sédentaire sur quelques points de la France, 
ne s’est pas montré, que je sache, dans nos environs; l’en- 
droit le plus rapproché de Paris où il niche serait, d’après 
M. Z. Gerbe, la forêt de Crécy. 

CoRBEAU CORNEILLE (Corvus corone Linn.). Commun par- 


_ tout; se rencontre jusqu'à l'entrée de Paris ; se reproduit 
| dans toutes les forêts, les bois et les parcs de nos environs. 
| A l’automne se réunit en nombre plus ou moins considé- 


rable et va parfois de compagnie avec les freux. Bien que 


| sédentaire, cette espèce se livre très probablement à des 


déplacements pendant l'automne ei l’hiver 

CoRBEAU MANTELÉ (Corvus cornix Linn.). Arrive dans nos 
plaines en octobre et ne nous quitte qu'en mars. Cette 
espèce ne niche pas chez nous ; va de compagnie avec les 


_ freux et les corneilles noires 


CoRBEAU FREUx (Corvus frugilegus Linn.). Sédentaire, 
vit et niche en sociétés nombreuses partout où il trouve 
de grands arbres, même au centre de Paris. A l'automne 


| nous voyons des bandes innombrables de ces oiseaux dans 


nos plaines ; il est probable qu'aux indigènes se réunissent 
des individus qui quittent le Nord pendant l'hiver. Nous 
avons capturé plusieurs sujets présentant des déforma- 
tions de bec assez curieuses : les uns avaient l’extré- 
mité de la mandibule supérieure démesurément pro- 
longé, d’autres avaient l’exitrémité des deux mandibules 


très prolongée et recourbée comme chez les becs-croisés.. 


CorBEau cHoucas (Corvus monddula Linn.). Se trouve as- 
sez répandu parlout, mais moins commun que dans 
l'ouest de la France. Niche dans les infractuosités des bà- 
timents élevés, les églises par exemple, dans les trous 
d’arbres et quelquefois sur les arbres. Sédentaire, se réu- 
nit en troupes pendant lhiver et se mêle à celles que 
forment les freux et les corneilles. 


CRAVE ORDINAIRE (L'oracia graculaO.R. Gray). Se monire 
| accidentellement et très rarement chez nous. En août 


868, j'ai eu l'occasion d'en observer deux dans le pare de 
ec (Seine-et-Oise). 


SSE-NOIX VULGAIRE (Nuci/raga Caryocatactes Temm.), 


Se montre rarement, cependant ss captures ont été | 


SCC PEN RES WA 


‘LE NATURALISTE 


faites dans les bois de Verrières. Le marquis de Sinéty 
cite dans ses notes la capture d’un casse-noix à Motteux 
(Seine-et-Marne), en septembre 1847. 

PE ORDINAIRE (Corvus pica Linn.). Sédentaire ; commune 
partout jusque dans les pares et les jardins autour de 
Paris 


GEAI ORDINAIRE (Garrulus glaudarius Nieill.). Assez 
commun dans les forêts et les bois, où on le trouve à l’étal 
sédentaire. A l'automne eten hiver, espèce parait être plus 
répandue : des troupes de geais viennent s’établir dans les 
bois de chênes, dont ils mangent les fruits ainsi que ceux de 
plusieurs autres arbres. 

En septembre nous avons plusieurs fois observé des pas- 
sages considérables de geais. Leur durée était de quel- 
ques jours seulement et nous avons constaté dans les 
grandes plaines situées au nord-est de Paris, complètement 
dénudées d’arbres depuis la guerre de 1870, que toutes 
ces troupes que nous voyons passer à une faible hauteur, 
suivaient invariablement la même direction de l’est à 
l’ouest. 

IE GRIÈCHE GRISE (Lantus excubilor Linn.). Se trouve 
DH dans les bois et en plaine, mais partout en très 
petit nombre, 

Quelques couples nichent chez nous ; mais en octobre 
novembre, décembre et janvier l'espèce parait plus ré- 
pandue : on.en. voit dans les plaines et les endroits décou- 
verts, ce sont sans doute des indigènes des contrées du 
Nord qui viennent passer les mois les plus durs de l’année 
dans nos parages. 

Pre Grèce p'Iraure (Lanius minor Gmel.). Se rencontre 
assez communément dans les endroits plantés de peu- 
pliers, tels que routes et avenues, où elle niche. Arrive en 
avril et mai, repart en août. Nous avons tué plusieurs fois 
des femelles dont le plumage ne différaient en rien de ce- 
lui des mâles : elles avaient comme ces derniers le front 
noir et les flancs d’un beau rose. 

IE GRIÈCHE ROUSSE (Lanius rufus . Briss.). La plus com- 
mune du genre ; fréquente de préférence les vergers et la 
lisière des bois, où elle niche. Arrive en avril, repart en 
août. D’après M. Paquet, un couple de ces oiseaux passe- 


rait la saison d'été dans le cimetière du Père-Lachaise à 


Paris. 


Pie GRIÈCHE ÉCORCHEUR (Lanius collurio Linn.). Plus rare 


que les espèces précédentes auprès de Paris, commun 
dans les environs de Fontainebleau ; préfére la lisière des 
bois plantés de taillis épineux et les haies, où elle se re- 
produit. Arrive en avril et nous quitte en août. 

ETOURNEAU VULGAIRE (Séurnus vulgaris Linm.). L'étour- 
neau ou sansonnet est fort eommun; ilniche dans les ar- 
bres et les erevasses des bâtiments ; se rencontre jusqu'au | 
centre de Paris et s’y reproduit même. En hiver il se réu- 


nit en bandes nombreuses qui se mêlent à celles que: for- | 


ment les freux el les autres corvidés. Peut être considéré 
comme sédentaire; cependant les. troupes nombreuses 
que nous voyons en automne et quelquefois en juillet et 
août proviennent probablement d’autres contrées. Observé 
plusieurs fois des variélés albines 


(A suivre.) CRerré DE. PALUEL. 


 logie végétale). 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


a ——— 


M. W. Cross de Névadit a découvert, dans les pierres 
éruptives de montagnes calcaires du Colorado, des to- 
pazes qui jusqu'alors ne se rencontraient que dans le gra- 
nit, le gneiss ou les autres roches. métamorphiques ou 
cristalines., La gangue de ces topazes, sans couleur et 
transparente, se trouve alliée en géode avec du quartz et 
du sanidine, et appartient vraisemblablement au commen- 
cement de la période tertiaire, 

M. le vicomte de Chaïgnon, membre de la Société des 

sciences naturelles de Saône-et-Loire, signale la présence 
de la célestine (sulfäte de $trontiane) dans les schistes ar- 
gilo-calcaires du lias moyen aux environs de Couliège 
(Jura). L'établissement de la nouvelle ligne de chemin de 
fer de Lons-le-Saulnier à Champagnols a nécessité d’im: 
portants travaux de tranchées et de terrassements qui 
ont entamé sur plusieurs points le jurassique inférieur 
etlelias. Aussi a-t-on rencontré des blocs d'argilo-cal- 
caire de forme sphérique, piriforme ou ovoïde, dont la 
grosseur variait de 10 à 40 centimètres de diamètre. A 
l'intérieur dé ces blocs se trouvait un vide géodique ta- 
pissé de petits cristaux (pointes de scalénoïdre) de chaux 
carbonatée, et le centre traversé par de superbes aiguilles 
de célestine blanche. 


* 
* 


| 


1h 


M. Girod, docteur en médecine et docteur ès sciences 


naturelles, chargé des fonctions de maître de conférences 
d'histoire naturelle à la Faculté des sciences de Clermont, 
est nommé, jusqu'à la fin de l’année scolaire 1883-1884, 
maitre de conférences d'histoire naturelle à ladite Fa- 
culté. 
M. Arloing, docteur ès sciences, est chargé des cours 
de physiologie à la Faculté des sciences de Lyon. 
. Froment est nommé préparateur d'anatomie et de 
physiologie comparée à la Faculté des sciences de Paris. 


* * 


M. Morot, licencié ès sciences naturelles, chargé des fonc- 


| tions de préparateur près le laboratoire de botanique à 
l'école des Hautes Études, est délégué, pour la fin de 
l’année classique, dans les fonctions d'aide-naturaliste au 


Muséum d'histoire naturelle. M. Morot est attaché spécia- 
| lement à la chaïre de botanique (organographie et physio- 


* 
LE. 


Le D' Benjamin Sharp est nommé professeur de zoologie 


| à l’Académie des sciences naturelles de Philadelphie. 


* 
* + 


Townend Glover, l'entomologiste américain bien connu, 


| vient de mourir à Baltimore. Nous avons encore à enregis- 


456 LE NATURALISTE 


trer lamort d’autres célébrités : le D' Georg Engelman, bo- 
taniste, décédé à Saint-Louis; le D' A. Bernstein, l’écrivain 
populaire naturaliste de-Berlin; l'abbé Brugnone, de 
Palerme, paléontologiste renommé; Quintino Sella, prési- 
dent de l’Académie des sciences de Rome, 


* 
* * 


M. B. Renault commencera son cours de paléontologie 
végétale, au Muséum, le 8 mai prochain à une heure et le 
continuera les jeudis suivants à la même heure. M. Re- 
nault fera l’histoire de la famille des Calamodendrées et 
de quelques types de végétaux qui ont contribué à la for- 
mation de la houille ; il sera donc traité de l’origine de ce 
combustible. 


- OFFRES ET DEMANDES 


Vente publique d’une belle et précieuse collection de co- 
quilles (Mollusques céphalés. et acéphalés), livres d'histoire 
naturelle, armoires, ete., provenant de la collection et 
bibliothèque de M. J.-B. J. van Rosandael à Dordrecht 
(Hollande), qui aura lieu au domicile du défunt (Voors- 
traat D, 323), le lundi 26 mai 1884, à dix heures et demie du 
matin, par la librairie A. Eeltjes. Le catalogue détaillé sera 
envoyé gratuitement à toute personne qui en fera la de- 
mande par lettre affranchie (Rotterdam-Oppert 94). 

Avis.— Les personnes qui désireraient acheter la col- 
lection entière sont priées de s’adresser au libraire ven- 
deur, au moins huit jours avant le commencement de la 

te. 


° venie 


*k 
*# x 


M. le D° Motais, chef des travaux anatomiques à l’école 
de médecine d'Angers, faisant des recherches anatomiques 
sur appareil moteur dé l’œil chez l’homme er les animaux, 
désirerait entrer en relalions avec des naturalistes qui 
pourraient lui procurer des objets d’études parmi les 
poissons, oiseaux ou mammifères.” | 

* 


M..Bonnet, place Saint-Gervais, 15, Genève, offre un 
catalogue (Dup.) relié contre deux Papilio Hospiton. 


Collection de Coléoptères de la famille des Staphylini- 
des comprenant 141 genres, 1201 espèces et 5915 indivi- 
dus, comprise dans vingt-sept cartons 19 >< 26. Elle 
contient nombre de types soit de genres, soit d'espèces : 
Dinusa, 2 esp. ; Myrmecopora, 1 esp., Arena, 1 esp. ; 
Eraatzia, 1 esp.; Dinopsis, L esp.; Vulda 1 esp. ; Meto- 
poncus, 1 esp. ; Plalyprosopsus, 2 esp.; Glyplomerus, 
2 esp.; Mecognathus, 1 esp.; Œdichirus, 2 esp. ; Procir- 
rus, 1 eSp.; Pinophilus, 2 esp.; Euphanias, ? esp.; Tri- 
gonurus 2 esp.,elc.; plus quatre cartons pleins de dou- 
bles et d’espècés à intercaler. Prix 1000 francs. Cette 
collection provient de la collection de M. Reiche. 

* É 


A vendre une belle collection de Lépidoptères diurnes 
européens comprenant 185 espèces et 397 exemplaires, en 


excellent état de conservation; cette collection se trouve 
rangée dans 15 cartons vitrés double gorge de 39 X 26, elle 


“est parfaitement nommée. Nous citerons seulement parmi 


les bonnes espèces : Papilio Feisthamelit, Alexanor ; 
Lucdorfin puziloi ; Thais rumina, caucasica; Parnas- 
sius Phæbus SQ, Slubbendorfii; Pieris napi v. Bryontæ ; 
Anthocaris eupheno, Douei ; Colias palæno ; Thecla aca- 
ciæ; Polyomnatus ballus, Thersamon ; Lycœna Escheri, 
Reppertit, melanops, Iolas; Danais chrysippus ; Nympha- 
lis populi F9}; Argynnis pandora ; Vanessa Xanlhome- 
las ; Charaxes Jastus ; Apatura Iris, Ita, Clylie; Arge 
procida ; leucomelas; Erebia Epislygne, neoredas ; Chio- 
nobas Aello etc., etc.; Prix, 250 francs. 


Collection de 60 Cerithium fossiles, et environ 150 exem- 
plaires, du tertiaire, rangée en cuvettes et. étiquettée, (La 
liste des espèces composant ladite collection sera envoyé 
sur demande.) Prix, 55 francs. 


+ 


Collection de Cicindélides et de Carabides d'Europe 
comprenant 72 genres, 381 espèces et 846 exemplaires, 
contenue dans 12 cartons 19 >< 26; parmi: Tetracha eu- 
phratica ; Procerus Olivieri, mœæstus, modéstus ; Pro- 
crusles assimilis; Carabus dalmatinus, B ulotrti, 
Mmacrocephalus, lineatus, Bonplandi, Herbsli ; CyChrus 
spinicollis ; Anthia sex-maculata; Myas chalybæus ; Za- 
dbrus græcus ; Anophthaimus cerberus, delphinensis, etc. ; 
exemplaires en bon état. Prix, 150 fr. 


Nous pouvons disposer d’un exemplaire complet d'Ursus 
Speleus de grande taille, non monté: la tête est entière, iln'y 
manque que quelques fragments des parties internes du 
crâne ; les incisives manquent,les quatres pattes sontcom- 
plètes, les phalangettes et les phalangines qui manquaient 


ont été moulées en plâtre ainsi qu’un péroné ; toutes les 


vertèbres cervicales, dorsales et lombaires sont au complet 
ainsi que le bassin, les vingt-quatre côtes y Sont toutes ; il 
serait facile de restaurer cet animal et d'en faire un sque- 
lette d’une beauté et d’une conservation remarquable, car 
les têtes d’os qui font défaut peuvent être facilement re- 
constituées. Prix, 500 francs, non monté. 

* 


On offre des oiseaux d'Europe rares et bien montés, en 
parfait état, en échange d'oiseaux de France frais et de 
montage irréprochable. 

On peut disposer des suivants : Mouette sénateur adulte 
(Larus eburneus); Canard de Marchant (Anas Perspicel- 
lata) ; Sarcelle à faucille (Querqueduta falcata). 

Merle à cou roux (Turaus ruficollis) ; Elanion martinet: 
Merle à collier, variété semi-albine. R 

S’adresser, pour toutes les collections ci-dessus énon- 
cées, au bureau du journal. 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


5052 — Paris. Imp. A, L. GuiLLoT, 7, rue des Canéttes. 


dunes rh er tit té a Pig à Leu | dd ee 6 


À tee A A 2 


6 Année. 


N° 58 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


:» ADRESSER TOUT CE QUI -CONCERNE - 
LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 
Au bureau du journal 


RUE DE LA MONNAIE, 23 
PARIS 


France et Al 


ABONNEMENT ANNUEL : 
Payable d'avance en un mandat-poste à l'ordre du Directeur. 


Pays compris ‘dans TÜaion postale. ... HIT, » 
Tous les autres pays... 8 
HORS compris 


ÉMILE DEYROLLE 


DIRECTEUR 


Secrétaire de la Rédaëtion 


— 


LES. ABONNEMENTS PARTENT. DU; l° JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange et de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 17 MARS 1884 
(Suite) 


Du Simædosaure, reptile de la faune cernaysienne des 
enbirons de Reims. — Note de M. Victor Lemoine. 


Après douze années de recherches, M. Lemoine est par- 
venu à reconstituer à peu près complètement le squelette 
du Simædosaure, dont les caractères sont tels qu'il devrait 
être considéré comme le type d’une nouvelle famille des 
Simœdosauriens, séparée de celle des Lacertiliens. La 
tète, dans sa partie antérieure, offre un allongement du 
diamètre antéro-postérieur, un rétrécissement spécial du 
diamètre transversal, et a une certaine analogie d'aspect 
avec celle du Gavial. Le prémaxillaire et le susmaxillaire 
présentent une rangée de dents coniques, lisses et unies 
supérieurement, striées à la base, qui est creusée d’une 
encoche pour les-dents de remplacement. La base de la 
dent est soudée dans une dépression alvéolaire cloison- 
née. Le palatin offre une rangée de dents très petites. Le 
ptérygoïde a des dents enrangées multiples et très petites. 
Le quadratum est semi-lunaire, La mâchoire inférieure, 
déprimée postérieurement, est surmontée de très petites 
dents dans la partie postérieure du dentaire, et offre en- 
suite une longue commisure avec des dents tout à coup 
plus volumineuses. Les vertèbres sont amphicæliques, et 
les arcs neuraux sont distincts. L'atlas est formé de trois 
pièces, l’axis de quatre. L'apophyse épineuse, crénelée sur 
les bords, présente en arrière une dépression où devait se 
loger l’apophyse épineuse de la vertèbre suivante. Les 
vertèbres cervicales ont des apophyses épineuses unti- 
formes et un double tubercule d'insertion, qui tend à se 


confondre de plus en plus sur les vertèbres dorsales dont : 
l’apophyse épineuse est droite et saillante. Les deux ver- ! 


tèbres sacrées, ordinairement soudées l’une à l’autre et 
avec les arcs neuraux, ont l’apophyse épineuse épaisse, 


quadrilatère, et de larges cupules latérales devant recevoir 


les deux pièces costoïdales qui vont se fixer d’autre part 
sur l’os iliaque. Les vertèbres caudales, très développées, 
sont creusées de sillons antérieur et latéraux; la saillie de 
leur apophyse épineuse est remarquable ainsi que le déve- 
loppement de leurs o$s en chevron. Les côtes, un peu 
courbes, sont formées de deux moitiés distinctes, avec 
deux tubercules articulaires qui tendent à se confondre 
dans la région dorsale. Le sternum se compose de deux 
moitiés latérales bien séparées. Le scapulum et le cora- 
coïde sont larges et courts, sans prolongement. L'humérus, 
le radius et le cubitus ont la même conformation que chez 
les Lacertiliens, sauf les extrémités articulaires qui sont 
relativement simples et arrondies. L’articulation de l’é- 
paule, étendue longitudinalement, est étroite transversa- 
lement. Les os de la main sont ceux du typelacertilien. Le 
pubis et l’ischion sont courts et simples ; l’iléon est plus 
développé, surtout suivant le diamètre antéro-postérieur 
de son extrémité supérieure. Le fémur, le tibia, le péroné 
et les os du pied, du type lacertilien, ont les extrémités 
articulaires plus arrondies et plus simplifiées, L’articulation 

e la hanche indique une prépondérance des mouvements 
de latéralité en rapport avec les habitudes aquatiques, que 
rappellent également la conformation de l'articulation de 
l'épaule et le développement de la région caudale. La 
forme et la multiplicité des dents montrent qu’elles sont 
destinées à retenir une proie glissante ; on peut donc sup- 
poser que le Simædosaure se nourrissait de poissons, ce 
que semblerait confirmer la présence de débris de poissons 
dans un coprolithe. Ce reptile tertiaire se rattache intime: 


15 Mai 1884 457. 


“3 


LE NATURALISTE 


rs 


ment aux Lacertiliens de la po es Sa lon- 
gueur moyenne paraissait être de 2 5 es 
pièces osseuses semblent pourtant indiquer qe ce reptile 
pouvait atteindre de 4 : à 5imètrese 


Ë 
* * 


Sur: la valeur morphologique des: massifs libéro- 
ligneux corticaux des liges des Calycanthées.— Note de 
M. Oct. Lignier. 


L'étude du parcours des massifs corticaux a montré : 
1 qu'ils forment quatre cordons parallèles avec le cylindre 
central, le long de tous les entre-nœuds; 2° que ces cor- 
dons passent. directement d’un entre-nœud dans le sui- 
vant; 3° qu'au niveau du nœud intermédiaire ils émettent 
sur leurs flancs des lobes libéro-ligneux, constituant des 
commissures transversales: reliant entre eux ceux des 
cordons qui sont situés du même côté du plan de symétrie 

. des appendices, ou bien sortant dans les pétioles pour y 
former les petits faisceaux latéraux ; 4° qu'au niveau de ce 
nœud, chacun d'eux reçoit en montant un lobe libéro- 
ligneux émis en montant par le gros faisceau médian 
du pétiole après sa sortie du cylindre central; 5° qu’il 
existe dans le coussinet un réseau anastomotique émis par 
les cordons corticaux et célui qui est émis par le cylindre 
central;..6° que jamais il n'existe d’anastomose directe 
entre les, cordons corticaux et le cylindre central. Le sys- 
tème des faisceaux corticaux apparaît toujours dans le 
bourgeon terminal en se différenciant toujours postérieu- 
rement à celui du cylindre: central, et la couche cellulaire 
appelée endoderme n'a jamais été reconnue par M.Lignier, 
soit-autour du cylindre central, soit autour des cordons 


. corticaux qui existent toujours dans l'entre-nœud d’inser- 


tion d’une tige quelconque ; cette insertion se fait sur les 


 deux'cordons ‘voisins de la tige support. Dans une graine 


müre.l'embryon ne présente pas trace de système cortical; 
une.fois l'embryon germé, le nœud cotylédonaire possède 
seulement 44 partie du Système cortical qui est fournie 
parles faisceaux que le cylindre central émet dans les 
pétioles : 1 résulte de ceci : 1° que les cordons corticaux du 
premier.entre-nœud dé la tige principale sont formés uni- 
quement -par des lobes issus des faisceaux médians des 
cotylédonis ‘et que dans les nœuds successifs de la tige. 
_ principale;ces cordons reçoivent l’appoint de lobes issus 
, également des faisceaux sortants et de la même manière ; 
2 que ces cordons émettent au niveau de chacun un fais- 
ceau sortant vers le pétiole voisin. Et comme conclusion 
on peut.dire ; que Zes massifs corlicaux des tiges de aly- 
canthées sont des syslèmes composés de faisceaux met- 
tant.en rapport les appendices d'un nœud avec ceux des 
| nœuds supérieurs. 
; LH * 
* # 


Sur les bp jé des embryons d'Helix. 


| Note de M. P. de Meuron. 
E de. Meuron s’est attaché: à l'étude des divers organes 


Perles eme 


rénaux du genre Helix et a fait des recherches à l’aide de 
la méthode des coupes et_des reconstructions. L'examen 
de coupes faites sur des embryons présentant encore le 
bourrelet voilier indique que l’origine des reins primitifs 
se trouve dans des inyaginations du feuillet ectodermal ; 
là partietprincipale de l’organe, tout au moins, dérive de 
l’ectoderme. Ses parois sont formées de grosses cellules à 
noyaux volumineux, et qui rayonnent autour du canal 
central. L'existence d’un orifice externe largement béant 
ne peut faire de doute. L’orifice interne semble exister, et 
paraîtrait muni de quelques cils vibratiles dirigés en ar- 
rière. Le rein primitif n’est pas en relation avec le voile,et il 
résulterait de l’ensemble desrecherches,que chez les Zelix, 
le rein véritable est une combinaison de deux blastèmes dis- 
tincts, mais contemporains.Une ingination ectodermale de 
là paroi de la cavité.paléale se produit en même temps 
qu’une formation mésodermale, et dans son voisinage im- 
médiat. Ces deux parties se joignent de bonne heure, se 
mettent en communication, et ne forment bientôt qu'un 
tout. Le rein croit, se courbe en forme d’un S; son extré- 
mité externe débouche au fond d’une rigole dans la cavité 
paléale, et l’interne s'ouvre dans la cavité du péricarde 


| qui est creusée au milieu des cellules mésodermales de la 


partie postérieure de la larve. M. de Meuron, en opposition 
avec des opinions déjà émises, incline à voir dans la cavité 
du péricarde non un dernier reste du célome primitif, 
mais la cavité d’un somite se creusant dans le mésoderme 
de la partie postérieure de la larve. Les Helix ne possède- 
raient jamais que deux somites ; les reins primitifs repré- 
senteraient l'organe excréteur du premier, et le rein difi- 
nitif celui du second. Cette observation . permettrait .de 
rapprocher étroitement les Mollusques des Annélides, 


LES PLANTES PARASITES 


La culture des plantes parasites est chose assez diff: 
cile, ou au moins très aléatoire. C’est ce qui explique la 
rareté de ces végétaux dans les jardins botaniques. 
Cependant l’École de botanique du Muséum de Paris faît 
exception, et M. Verlot, qui en a la direction, obtient depuis 
quelques années un véritable succès dans ce genre de eul- 
ture. 

La floraison récente d’une des plus jolies parasites de 
notre pays, la Clandestine (Lalhræa  clandestina L.), 
nous fournit l’occasion de parler de ces emprunteuses, 
qu'on ne peut étudier, la plupart du temps, que dans 
leurs stations naturelles, là où elles ‘croissent, suivant le 
hasard, à l’état spontané. Les unes s ‘obtiennent, parfois, 
après maintes et souvent infructueuses tentatives, parce 
qu’elles ont été semées avec persistance dans un milieu’ 


artificiel préparé ad hoc, ou bien ont été prises dans leur: 
habitat avec précaution et transplantées à leur place : 


méthodique dans. l’École de botanique. 


mere cmmnagenten 


ee titine ti 


LE NATURALISTE 


459 


Les insuccès, en pareïls cas,fne dépendent pas toujours 
de la manière de vivre du végétal; car une plante terrestre, 
füt-elle vivace, peut être réfractaire à la transplantation 
dans un ‘Sol qui ne lui convient pas. Un exemple qu'on 
peut citer, entre ‘autres, est celui d’une Ombellifère orien- 
tale, l'Échinopnora spinosa, qui à plusieurs reprises fut 
arrachée soigneusement de la place qu’elle occupait en 
1843, alors que A. Brongniart fit disposer l'École de bota- 
nique du Muséum suivant la classification qui porte son 
nom, et on a bien de la peine à maintenir celte espèce 
en regard de son étiquette depuis cette époque. Mais par 
contre il est impossible de la déloger de son ancienne 
déméure, et elle reparaît invariablement chaque année là 
où elle fut placée il y a bientôt un demi-siècle. 

La Clandestine, aux fleurs d’un beau bleu, est fort répan- 
due dans l’ouést et le sud-ouest de la France. Elle recher- 
che'lés racines peu profondes des Peupliers, des Saules, 
des Aulnes et autres essences des terrains humides. Sa 
floraison est printanière, en général du 15 mars au 15 
avril, et c'est peut-être bien une des causes qui fait qu’elle 
passe souvent inaperçue des rares botanistes qui herbo- 
risent à cette époque de l’année. 

Déjà, depuis longtemps, on considérait la culture de la 
Clandestine comme impossible, au moins par la trans- 
plantation, car les essais faits de graines ne sont pas 
méntionnés, à notre connaissance, comme ayant donné 
dés résultats heureux. Miller (Diction. suppl., Il) écrivait 
à propos du Lalhræa clandestina :..….. « ne peut pas se 
transplantér, ni se conserver dans un jardin. » 

M. Clos, en 1861, communiquait une note à la Société 
botanique sur diverses observations, et l’une d’elles rela- 
tait lé parasitisme de la Clandestine dans des conditions 
tout à fait inattendues. « Tous les ans, dit-il, je fais por- 
ter au jardin botanique (de Toulouse) des touffes de 
Lathræa au moment de sa floraison et la plante ne tarde 
pas à se flétrir sans laisser de traces. Je fus agréablement 
surpris, l'an passé, dé la voir se développer spontanément 
dans une des plates-bandes de l’École sur les racines du 
Crithmum mMmarilimum. » Désireux de voir la plante 
prendré place devant son étiquette, M. Clos sépara avec 
soin son Crithmum, porteur d’une portion de la parasite ; 


_ mais l’ombellifère seule reprit et la Clandestine ne reparui 


plus. A ce propos, le professeur de la Faculté de Toulouse 
cite un exemple antérieur mentionné dans le journal alle- 
mand Lüinæa, de 1857, rappelant que le Lathræa squa- 
maria L., ayant été transporté avec son support dans le 
jardin botanique de Marburg, avait fleuri l’année suivante, 
puis avait disparu pendant dix ans et s'était de nouveau 
montré à la même place après ce long intervalle, 

La communication de M. Clos donna aux savants pré- 
sents à la séance de la Société, où elle fut exposée, l’occa- 
sion de rappeler leurs souvenirs sur ce sujet, et l’un d'eux, 
le regretté Ad. Brongniart, ajouta qu’à quelques années 
de là, on avait reçu au Jardin des Plantes des pieds vi- 
vants de Clandestine, sans support, et qu'ayant placé 
ceux-ci én terre, entourés seulement de quelques bou- 
tures de saule, la plante fleurit au moins deux années 
de suite en cet endroit. Ce serait donc la seconde fois en 


vingt-cinq ans que l’on constaterait la floraison de cette 
plante parasite au Muséum. 

Les autres plantes de cette catégorie, qui figurent de- 
puis quelques années à l'École de botanique du Muséum, 
in‘éressent davantage le botaniste «et-lerpraticien, en ce 
sens que leur culture doit être faite par le semis et que 
le succès dépend de l'habileté et,de la persévérance de 
l'opérateur, Aussi n’est-ce qu'après une série de tàtonne- 
ments que M. Verlot est arrivé à pouvoir produire, presqu'à 
volonté, toute-une série d'Orobanches qu’on ne voit presque 
jamais représentées dans les jardins botaniques. 

Les espèces qui ayant été semées ont fleuri el fructifié 
la même année sont : l’'Orobanche speciosa, cette, superbe 
plante qui, dans le Midi, ruine souvent les champ 
Fèves sur lesquelles semble croître ‘exclusivement l'O. 
speciosa. On s'étonne de voir que les flores qui enregis- 
trent cette espèce l'indiquent comme vivace. Cependant 
le Vicia Faba est une plante annuelle s’il en fut, et quoi- 
que le développement de l'Orobanche soit prodigieusement 
rapide, puisque sa floraison coïncide avec la formation des 
gousses de la Fève, ce que nous avons constaté en Corse, 
l'expérience a prouvé que la parasite accomplissait son 
cycle de végétation, germination, floraison et fructifica- 
tion, en même temps que son support. 

L'Orobanche ramosa a pleinement réussi également, 
en semant celte espèce en mème temps que le Chanvre, le 
Tabac et le Calliopsis linctoria, sur les racines desquels 
elle s'implante facilement. 

Parmi les espèces réputées vivaces, M. Verlot a obtenu 
l’Orobanche Galii surle Galiwm Mollugo: VO. Hederæ Sur 
le Lierre; l'O. Epithymum sur Teucriwm montanum et 
Thymus Serpyllum ; enfin l'O. Rapum sur Sa plante de 
prédilection, le Sarothamnus scopartus. L'heureux expé- 
rimentateur précité a remarqué que ces dernières espèces 
germaient, ou toutefois ne devenaient apparentes: exté- 
rieurement, et finalement ne se développaient complète- 
ment, qu'après trois ans de semis. fy 8 

Ce ne sont pas les seuls parasites cultivées qu'on ren- 
contreraient à l'École de botanique du Muséum. On y verra 
aussi des espèces (dont le parasitisme est encore discuté) 
comme l'Osyris alba, le Thesium humifusum el enfin plu- 
sieurs Rhinanthacées que l’on doit considérer plutôt comme 
« des plantes sociales » ayant besoin du voisinage de cer- 
tains végétaux, sans leur emprunter directement les élé- 
ments de nutrition comme les précédentes. | 

La satisfaction qu’on éprouve en réussissant ces sortes 
de cultures est parfois tempérée par de fâcheuses mésa- 
ventures. La lutte à soutenir ne réside pas toujours dans 
le caprice des plantes qu’on s’efforce d'introduire et de 
conserver dans les jardins publics, pour l'agrément des 
naturalistes. Trop souvent, hélas! un amour immodéré de 
la science s'empare d’un quidam qui fait disparaître fur- 
tivement ce qu’on avait péniblement édifié; ou bien un 
curieux inconscient et fourvoyé confisque sans profit un 
sujet d'étude fort rare, méconnaissant le plus souvent la 
conséquence de son larcin. Ce n’est pas là la moïridre des 
amertumes pour les eonservateurs de semblables collec- 


tions, surtout quand il s’agit d’une École de botanique de 


f'icgi NÉE à 


ii | 


6460 


LE NATURALISTE 


l'importance de celle du Muséum de Paris, qui renferme 
environ dix-mille espèces de plantes, c’est-à-dire plus 
qu'aucune autre en Europe. Porssox. 


LES CHENILLES DU GENRE COSMIA 


Parmi les chenilles vivantes qu'on nous envoie au mois 
dé mai soit à déterminer, soit comme échanges, il se 
‘trouve parfois des noctuelles carnassières (1), ennemies 
de loute société, qui font = vide autour d’elles en dévo- 
rant leurs compagnes de r 
L'intérêt bien entendu de l'expéditout et du destina- 
taire, comme aussi la demande de plusieurs de nos cor- 
respondants, nous déterminent à parler aujourd'hui du 
‘enre Cosmia, qui renferme des espèces de chenilles très 
dévorantes. Il importe qu’elles soient bien connues € 
toujours mises à part, si l'on veut s’épargner de nom- 
breux regrets dans ses éducations. 
S'il rat nous conformer à l'usage établi, nous devrions 
r par donner les caractères génériques des 


‘commen 
psp de Cosmia, car il semblerait qu'avant tout il : 


importerait de dire à quoi l’on reconnait les chenilles du 
genre Cosmia, en quoi elles diffèrent de celles des genres 
voisins. 

Nous ne procéderons pas ainsi. Ce n’est pas que nous 

voulions esquiver la difficulté de ce travail, — donner les 
caractères d’un genre qui renferme plusieurs espèces, — 
nous n’aurions pas de honte à la suite de nos maîtres à 
Tavouer, ou sinous ne voulions pas la reconnaître, les 
termes ne nous manquéraient pas pour la déguiser; nous 
préférons dire franchement et par expérience que nous 
croyons peu à l'utilité des descriptions génériques, du 
moins en ce qui concerne les chenilles. 
* L'auteur de la Faune française des Lépidoptères 
s'exprime ainsi : « Nous renonçons à décrire les caractères 
généraux des familles, quand ces familles sont composées 
de plusieurs genres : nous nous sommes aperçu, un peu 
tard peut-être, que ces caractères généraux ne s’appli- 
quaient pas A tt a à tous les genres de ces 
familles. » (T. V 2.) 

: Nous ho totalement à la sincérité de cet aveu 
et nous le trouvons d'autant plus précieux à recueillir 
qu'il émane d’un auteur qui a donné les descriptions 
générales de quatre-vingt-dix familles environ et de plu- 
sieurs centaines de genres. 


Dans l'intention de son auteur cette remarque s’appli- : 


que aux insectes parfaits, qui pourtant ont été l’objet 
d'une étude si poursuivie, d’un examen si minutieux; 
qu'aurait-il dit au sujet des caractères généraux des che- 
nilles si souvent négligées et partant moins bien con- 
nues, moins bien étudiées ? 

Aussi, quand il s’agit de chenilles, nous n'hésitons pas 
à avancer que les caractères généraux des genres, quand 


(4 ) Nous appelons |chenilles carnsssières celles qui s’attaquent à 
ire chenilles vivantes pour les dév. porers et on doit les D REUeE 
des autres, in Der qui, com e Leuc. Turc Dimi- 
diata et Canteneraria, ‘ainsi que nou: D isces constaté io récem- 
ment, ne répugnent pas à se nourrir ra leurs semblables mortes. 


ces genres sont composés de plusieurs espèces, ne s’ap- 
pliquent pas rigoureusement à toutes les espèces. 

Établir un genre, c'est grouper ensemble plusieurs 
espèces en qui on a trouvé de nombreux points de res- 
semblance, des affinités de formes, d'organes, de 
mœurs, etc.; et cela d’après la règle philosophique : « Réu- 
pir ensemble les espèces dont les caractères communs 
ou semblables l’emportent de beaucoup chez elles sur la 
somme des DRE et qui se ressemblent entre elles 
plus qu’à toute autre. 

Un auteur donc, JE ses descriptions génériques, sou- 
cieux de suivre les lois qui président à toute classifica- 
tion vraiment digne de ce nom, désireux d’être toujours 
d'accord avec lui-même et de se mettre à l'abri de toute 
critique, doit trouver des caractères tels que sexles les 
espèces consliluant un genre en soient pourvues et que 
toutes e PARA ER selon cette autre règle : Conveniant 
loli et so 

Ce sciences nous offrent dans leur classification 
l'application rigoureuse de ces Rent mais quelle base 
assurée peut-on prendre sur le mo et le variable? 
Quel ordre, quel arrangement en peut-on établir 
sur le vague et l’indécis ? Et qu'y a-t-il de plus instable, de 
plus changeant, dé plus capricieux, que les Lépidoptères 
et leurs chenilles 

Inutile donc En sur les difficultés qu’on éprouve 
à rencontrer juste dans les descriptions générales des fa- 
milles ou des genres. Du reste, nous n’avons pas à chercher 
beaucoup pour en avoir une preuve convaincante. Dans la 
famille même dont nous allons examiner un des genres, 
nous la trouverons. 

Voici un des caractères généraux des chenilles de la fa- 
mille des Cosmidæ (1) : 

Chenilles..…. de couleurs vives. 

Voici maintenant un des caractères des chenilles du 
genre Dicycla (2) compris dans les Cosmidæ 

Chenilles..…. de couleurs sombres. 

De deux éhosas l'une, ou le genre Décycla ne doit pas 
être placé dans la famille des Cosmidæ, ou bien les che- 
nilles de Cosmidcæ ne sont point de couleurs vives. 

Veut-on un autre exemple du peu d'utilité que l’on re- 
tire souvent des descriptions génériques quand il s’agit 
de chenilles ? 

Dans la description, ou plutôt, notre auteur parlant latin, 
dans la diagnose du genre Segelia, on lit : Larcæ Cylin- 
dricæ, cinereæ, fusco-lineatæ, plantis humilibus noctu 
vescentes; et GES celle du genre Cerigo : Larva cylin- 
drica, cinerea, . fusco- lineala, graminibus noctu ves- 
cens (3). 

. Etant donné que l’on peut sans inconvénient substituer 
graminibus à plantis humilibus, attendu que Segetia 
Do oprénna Gaunc Noctua ar re vit princi- 
palement, s aminées, nous sommes 


= (1) Jui sa des Lépidoptères, t. NI, put: 


(2) Zd., ibid 
(3) Genera a Pe melhodicus Europ. Lepidopt., 
Il ne faudrait pas juger cet opuseule par cet FL n renferme 


çà et là Drm choses et nous sg citer buse autres unè 
bonne division des chenilles de Notodontes 


LE NATURALISTE 


461 


«en présence -de, deux diagnoses absolument identiques 
données à deux genres bien différents. Que l’on se figure 
un débutantayant d’un côté des chenilles de Cer. Cytheræa 
(nunc Matura), et de l’autre des, Xanthographa, car on 
peut trouver ces deux espèces à lamème époque, comment 
saura-t-il reconnaitre quelle est l’espèce noctu vescens et 
quelles sont les chenilles noctw vescentes ? 

On voudra bien nous accorder que de simples désinences 

-de nombres ne constituent ni un caractère générique ni 
une différence spécifique. 

u'on ne se méprenne pas sur notre intention. Ce n’est 
pas par esprit de critique que nous parlons ainsi, ni pour 

Je. vain plaisir de relever une distraction de deux entomo- 
logistes illustres que nous signalons ces inexactitudes. 

Nul plus que nous n’éprouve autant de reconnaissance 
envers ceux qui par leurs travaux nous facilitent l'étude 
si ardue des premiers états des Lépidoptères, et nous ap- 
précions d'autant plus leurs ouvrages que nous sommes 
plus à même de sentir les obstacles qu’il a fallu surmonter, 
les difficultés qu'il a fallu vaincre dans l’organisation, 
l’arrangement des familles et des genres, selon la méthode 

naturelle. 1 

Mais nous tenons à prouver que si nous cherchonsà tirer 
profit des travaux de nos devanciers, nous ne négligeons 
pas de consulter toujours le grand livre de la Nature, acces- 
sible, à tous et dont on doit dire plus que de tout autre : 


Nocturna versate manu, versate diurna. 


Une qualité que nous aimerions à voir dans les descrip- 
tions de chenilles (1), c'est ce que nous appellerons la note 
comparée. Bien déterminer la forme de la tête et du corps, 
bien noter les points, les lignes, les dessins, etc., n'omettre 
aucun détail intéressant, c’est bien; mais appuyer sur un 
trait particulier, attirer l'attention sur certain caractère, 
quelque secondaire qu’il paraisse, pourvu qu'il serve à 
bien différencier les espèces qui ont entre elles un certain 
air de ressemblance et que l'on pourrait confondre aisé- 
ment, il nous semble que ce serait mieux. 

En se bornant aux espèces qui vivent aux mêmes époques 
et habitent une mème région, quels services ne rendrait-on 
pas ainsi aux entomologistes, dont toute l'ambition est de 
connaître les espèces propres à leur pays, eux qui seront 
toujours les plus nombreux et les plus actifs pourvoyeurs 

es grandes collections. 


serré suivre.) P. CHRÉTIEN. 


NOTES 


POUR SERVIR 


À LA FAUNE DES ENVIRONS DE PARIS 


(Suite.) 


+ MomEAu DoMESTIQUE (Passer domesticus Briss.). Est l’oi- 
seau de Paris par excellence; il y est sédentaire. Cepen- 


x (1) Nous voulons parler des descriptions données par les ouvrages 
généraux, descriptions le plus souvent tirées 
blications spécialès ou faives d’après de simples 


sommairement de pu- 
s dessins. à 


dant quand mürissentles moissons et les fruits, très abon- 
dants dans nos environs, on voit des: troupes parfois in- 
nombrables, composées surtout de jeunes, venir s'établir 
dans les campagnes. Depuis l'hiver rigoureux de 1879- 
1880, les moineaux sont moins nombreux chez nous. Nous 
avons observé plusieurs variétés : des moineaux blancs, 
tapirés de blanc, de couleur isabelle, enfin de plus ou 
moins noirs. Nous avons vu aussi deux sujets chez les- 
quels la gorge, le devant du cou et le haut de la poitrine 

étaient d’un marron pur au lieu d’être normalement d'un 
noir profond. Les moineaux ne sont pas des oiseaux mi- 
grateurs ; cependant dans certaines circonstances on en 
voit de nombreuses troupes se livrer à des déplacements 
assez considérables. (Voir à ce sujet la note que nous 
avons publié en 1878,p. 349 du Bulletin de la Société d’ac- 
climation de Paris). 

Moneau rRiQuer (Passer montanus Briss.), Très commun 
aux alentours des villes et villages ; même mœurs que le 
moineau domestique ; présente assez souvent des variétés 
blanches et isabelles. 

Moneau souLus (Passer petronia Degl.). Cet oiseau est 
rare aux environs de Paris. M. Gerbe avance qu'il a 


capturé quelquefois près. de Paris. Le marquis de Sinéty 


cite cinq captures faites dans la forêt de Fontainebleau. 

BouyrEuIL VULGAIRE (Pyrrhula vulgaris Temm.). Assez 
commun, surtout à l'automne. Se trouve à l'état sédentaire, 
mais en petit nombre et dans quelques 
de passage isolément et en petit nombre au mois d’ août ; 
en octobre et novembre, il passe isolément ou par petites 
troupes : c'est le passage le plus abondant de l’année ; 
en mars et en avril nous le voyons par couples qui re- 
gagne les bois, où il niche. : 

Nous signalerons une variété charmante ; tout, le plu- 
mage blanc lavé très légèrement de ‘rose sur le dessous 
du corps. 

BouvreuIL PoNCEAU (Pyrrhula coccinea de Selys.). Très 
rare aux environs de Paris. Nous ne pouvons mention- 
ner qu’une femelle capturée en 1810, faisant partie des col- 
lections du Muséum. — Delalande. 

Bec-cROISÉ ORDINAIRE (Loæia curvirostra Linn.). De pas- 
sage irrégulier, très abondant parfois. D'après les rensei- 
gnements quenous avons recueillis, il se montra en troupes 
nombreuses chez nous, pendant l’hiver très doux de 1821- 
1822 ; Jules Verreaux m'a souvent raconté que les jardins 
de Paris et des environs étaient littéralement envahis par 
les becs-croisés. Très abondants aussi en 1836. Pendant 
l'hiver de 1868-1869, relativement assez doux, les bec-croisés 
se montrèrent en grand nombre dans tous les environs de 
Paris et dans la ville même. 

Le bec-croisé paraît sédentaire dans la forèt de Fontaine- 
bleau, où il nicherait chaque année, selon le marquis deSi- 

néty. Nous avons vu plusieurs fois des jeunes sur le mar- 
ché aux oiseaux de Paris, ce qui nous fait penser que le 
bec-croisé niche dans quelques localités près, de Paris. 
Enfin, il y a une vingtaine d'années un nid a ététrouvé dans 
le parc de Stains, près Saint: Denis. 
Gros 


UIAU 1274 is VieilL.). Aussi 
nommé pinson royal; est commun n dans ns lee forêts, les bois 


1462 


ILE NATURALISTE 


etles jardins ; se montre même dans Paris. Niche sur les 
arbres élevés et quelquefois sur les arbres fruitiers. Sé- 
dentaire, et de passage en automne et au printemps. 

VERDIER coMMuN (Ligurinus chloris Kock). Impropre- 
ment et généralement appelé bruant, tandis qu’on donne 
au bruant jaune le nom de verdier. Commun partout ; sé- 
dentaire, et de passage en automne et au printemps; en 
automne il forme des troupes nombreuses, au printemps 
il passe par couples. 

Pendant le mois d'août 1867, j'ai vu à Dugny (Seine) 
une bande de verdiers, composée surtout de jeunes, en- 
core à leur premier plumage, probablement des familles 
qui s'étaient réunies ainsi et formaient une société que 
j'estimais à cinq ou six cents individus. Ils restèrent plu- 
sieurs semaines dans cette même localité. 

PiNsON ORDINAIRE (Fringilla cœlebs Linn.). Très commun, 
même au centre de Paris, dans tous les endroits où il y a 
des arbres et s’y reproduit. A l’automne et en hiver, nous 
voyons en plaine et sur la lisière des bois des troupes 
considérables de pinsons. Nous avons remarqué plusieurs 
fois des bandes très nombreuses composées pour ainsi dire 
uniquement de femelles. M. Z. Gerbe constate au con- 
traire que dans le Midi les bandes de pinsons qu’il a ob- 
servées comptent plus de mâles que de femelles. Il existe 
dans les collections du Muséum de Paris une variété fort 
curieuse, c’est un mâle dont tout le dessus de la tête, 
du cou ét les joues, habituellement d’un gris cendré, sont 
d'un roux vineux comme le dessous du Corps. 

PiNsoN D’ARDENNES (Fringilla montifringilla Linn. ). Très 
commun en automne et en hiver dans les bois comme en 
plaine. Arrive aux premiers froids et repart en février et 
mars; se montre d’abord isolément, puis en troupes très 
édasidératits parfois. Nous avons fait la mème remarque 
pour cet oiseau que pour l’espèce précédente, on voit des 
bandes presque uniquement composées de femelles. Parmi 
les mâles que j'ai eu souvent l’occasion d'examiner, j'ai 
constaté que chez quelques-uns l’espace compris entre les 
deux mandibules inférieures était noir comme le dessus 
de la tête, tandis que chez d’autres sujets cette partie était 
d’un roux orangé comme le reste ou le devant du cou. Di- 
sons une fois pour toutes, qu'à ces troupes de pinsons 
d'Ardennes se réunissent celles que forment les pinsons 
ordinaires, les moineaux, . friquets, les bruants, les 
verdiers et les chardonnere 

NIVEROLLE DES NEIGES bn ray nivalis Brehm.). 
Très rare; je n’ai eu qu’un sujet entre les mains; il avait 
été tué en hiver à Asnières. 

D. VULGAIRE (Carduelis elegans Steph.). Très 
commun partout; se montre même à Paris ; observé au 
Jardin des Phaiites par M. Paquet. Nous en avons vu aussi 
dans le jardin des Tuileries. Sédentaire, et de passage en 
automne et au printemps par troupes nombreuses. 

TARIN ORDINAIRE (Chrysomitris spinus Boie.). Commun 
on hiver dans tous les endroits où il trouve des graines 
d’arbres dont il se nourrit, surles aulnes particulièrement ; 
arrive isolément, puis en troupes nombreuses en octobre 


et novembre, repart en février, mars et avril. De passage 


annuel et régulier. 


SERIN MÉRIDIONAL (Serinus :meridionalis Bp.). ‘Assez 
rare aux environs de Paris et de passage en automne. 
M. Paquet, qui a fait une étude particulière de cet oiseau, 
avance que le cini se rencontre toute l’année dans la ville 
même de Paris, qu'ilse serait fixé dans plusieurs ‘jardins 
publics et cimetières, et s’y reproduit probablement. 

LiNorTE vuLGarre (Cannabina linotta G.'R. Gray). Com- 
mune partout, principalement aux passages d'automne et 
du printemps. Quelques couples sont sédentaires et se 
reproduisent chaque année dans nos environs. 

LiNÔTTE À BEC JAUNE (Cannabina flavirostris Brehm.). J'ai 
plusieurs fois trouvé cette espèce sur le marché aux oi- 
seaux de Paris, mais je ne l’ai jamais capturé moi-même. 

SIZERIN CABARET (Linaria rufescens Nieill.). Assez com- 
mun à son double passage de l’automne et du printemps, 

montre chaque année chez nous isolément ou pe 
re troupes. 

SIZERIN BORÉAL (Linaria borealis Vieill.),. gs passage en 
automne et en hiver, mais assez rare. J'ai vu plusieurs 


fois ce sizerin sur le marché aux oiseaux de Paris. 


) Nommé vul- 


Proyer » Europe(Miliariaeu 
gairement barbari ou tartari; est commun dans toutes nos 
plaines. L'espèce paraît sédentaire, cependant les troupes 
nombreuses que nous voyons en automne et en hiver 
pourraient bien venir d’autres pays. Pendant l'hiver 1870- 
1871, les braconniers en prirent beaucoup la nuit au filet 
dans les plaines de Gennevilliers. IL niche régulièrement 
chaque année dans les plaines. Je signalerai une variété 
isabelle. 

-BRUANT JAUNE (Emberiza cilrinella Linn.). L'espèce la 
plus commune et la plus répandue ; se rencontre même à 
Paris dans les quartiers excentriques ; sédentaire ; niche 


dans les.haiïes et sur la lisière des bois. À l'automne et en 


hivér, on en voit des troupes nombreuses. 

Bruant zz1 (Emberiza cirlus Linn.). Assez commun; 
sédentaire dans quelques localites, où il se reproduit : de 
passage en automne et au printemps, il se montre isolé- 
ment, par couples, ou en compagnie des bruants jaunes. 

Bruanr rOu (Emberiza cia Linn.). Rare ; de passage seu- 
lement. En février 1884, nous en avons vü plusieurs qui 
avaient été pris aux environs de Paris. 

BRUANT ORTOLAN (Emberiza hortulana Linn.). Assez 
commun ; de passage régulier et annuel; arrive en avril et 
mai, repart en août et septembre ; se reproduit dans quel- 
ques localités. D’après le marquis de Sinéty, ce bruant se 
reproduirait en grand nombre dans toutes les vignes 
siluées sur les coteaux exposés au midi dans les environs 
de Montereau ; voyage en troupes. 

BRUANT DE ROSEAUX (Cynchramus schæniclus Boie. ). Assez 
commun ; de passage par troupes plus ou moinsnombreu- 
ses qui se cantonnent pendant un certain temps en automne 
et en hiver; arrive en octobre et novembre, pour repartir 
en février, mars et avril; il regagne alors quelques locali- 
tés où il niche, comme l’a observé le marquis de Sinéty 
dans le département de Seine-et-Marne. D'après M. Paquet, 
on en voit en novembre à Paris sur les étangs de la Gla- 


na RUSTIQUE (Cynchramus rusticus Z. Gerbe), Cette 


LE?! NATURATLISTE 


re 194 2 £ ee " 


espèce, propre 
rarement: chez nous ; cependant j'ai tué un mâle adulte, 
le 15 octobre 1861, dans le parc de Garges (Seine-et-Oise). 

BRUANT DE NrIGE (Plectrophanes nivalis Mey et Wolf). 
D’après M. Z. Gerbe, cet oiseau se montre tous les ans de 
passage dans le nord de la, France et parfois même aux 
environs de Paris. Onle trouve mêlé aux troupes.de bruants 
et surtout d'aloueites. En 1871, des chasseurs. d’alouettes 
bre,un bruantde neige dans 
Ja plaine de Gonesse (Seine- -et- -Oise) et me l’apportèrent 
encore vivant. 

BRUANT_.MONTANN, (Plectrophanes lapponicus Selby). Cet 
oiseau, suivant M. Gerbe,nous visite toujours à Rp 


prirent, d 


son passage, pour n'être Das annuel, n’en es pas MONS 
soumis à des causes bien déterminées qui se reprodui- 
sent à des époques plus ou moins éloignées ; aussi pour- 
rais-je citer plusieurs captures de cet oiseau : une entre 
autres qui a été faite en 1844. L’individu pris était un 
jeune mâle en plumage d'hiver, il faisait pertie d'une 
bande d’alouettes. 


(A suivre.) CRETTÉ DE PALLUEL. 


DESCRIPTION D'UN CHELONARIUM NOUVEAU 


Chelonarium liratutum, C. F. Ancey. — Corpus ovale, 


-satis elongatum, nitidum, brunneo-piceum, subtus cum 


capite, pedibus; parteque thoracis reflexa valde confer- 
timque : punctatum, 


basi sinuatus et -crenulatus,. disco laxe gran 

granulis singulatim:setiferis. Scutellum ah Er 
Elytra elongata, humeris callosa, primum subparallela et 
vix attenuata, ad-apicem paulatim rotundata, medio sub- 
planulata, ad marginem minute carinata, poris setigeris 
numerosis, sed non valde approximalis punetulata : uno- 
quoque lineis elevatis 5 longitudinalibus, subflexuosis, 
elevatis luteo dense setulosis lateralibus basiineipientibus, 


abrupte post media elytra desinentibus, subobliquatulis,: 


externisque (spatium videlicet suturale nudatum reliquen- 
tibus), devorato ; inter has lineas serie punctulato. 


Long. : 7 1/2; lat. ; 2/3 mill. Pernambuco (Brésil). 
Cette magnifique espèce se distinguera de toutes les au- 


/ tres par sa forme subparallèle, l’ aplatissement de la région 


suturale commune aux deux élytres, mais. surtout par les 
5 lignes élevées, soyeusés, étroites, longitudinales, sub- 
flexueuses et d’un beau jaune qui disparaissent toutes 


| simultanément avant le tiers postérieur, ayant pris nais- 


| sance à la base, et qui ornent la surface de chaque élytre: 


_ dans sa partie extérieure, laissant la partie suturale com- 


mune dépourvue de cette ornementation. Cette sculpture 


n’a rien de commun avec les lignes longitudinales dont 


sont pourvués certaines espèces du même genre. 


+ orientale; comantre: 


luteo: sat: dense: squammulosum, | 

- castaneum. Tarsi palpique: rufescentes ; antennæ cas- 

taneæ: Prothorax :marginibus valde  carinaiis, és 8 
nulos 


ns 


BIBLIOGRAPHIE 


M. G. Rouy. — Eweursions bolaniques en Espagne 
en 1881 et 1882. 
(Orihuela, Murcia, Velez-Rubio, Hellin, Madrid, Irun) 


M. G. Rouy continue la série de ses publications d’un 
si vif intérêt sir la flore de la Péninsule ibérique. $es 
« Excursions.» .en.1879-80 à Jativa, à Valldigna, à la sierra 
Mariola, ont paru dans le Bulletin de la Société botanique 
de France, celles de 1883 sont en cours d'impression dans 
le même recueil scientifique, et-les lecteurs du Naturaliste 
connaissent les Matériaux pour la revision de la flore 
portugaise que notre savantcollègue y publie depuis de:x 
ans. Nous ‘avons à 'parlér aujourd’hui du Compte rendu: 
des herborisations faités en Espagne en 1881-et 1882; qui 
vient d’être'inséré dans la Revue des Sciences naturelles. 

Cétte fois, M/Rouy a étudié la végétation ‘des environs 
de‘Orihuela, Murcia; Vetez-Rubio'etlasierra deMaimon ;: 
Héllin, Madrid; Irun; il aété accompagné en 1882:par 
M. À. Guillon, d’Angoulémé: Fidèlerawprocédé rationner 
qu’il a adopté depuis cinq ans, äl a choisi; danschaqué ré=" 
gion, un centre d’excursions dans lelrayon duquel il à fait 
les herborisations les ‘plus’ fructueuses;: découvert des” 
espèces ou formés non: décrites encore, ou non signalées! 

jusqu'à présent, Pour donner une idée de: l'importance de£ 
recherches dé M: Rouy, nous nous  bornérons à ‘dire qu'il 
indique, pour 868plantés,.des «localités non-mentionnées - 
dans le Prodromus floræ” Hispanicæ} 72=plantés ! so « 
n'avaient pas encore élé trouvées dans les provinces par 
conrües, et 6 absolument nouvelles pour fa flore de: VEse 
pagne. Ces dernières sont : Eruca stenocarpa Boissret: 
Reut., Biscutella ambigua DC. Var.Lusilanica (B. Lusila- 
nica Far ), Reseda lutea L. var. hispiduia, stricla, pul- 
chelta 3. Müll., Orobanche Spartii Guss 

M. Rouy décrit eomme ‘espèces nouvelles : Platycapnos 
grandiflorus, Malcolmia castellana, Ononis'brachyan- 
tha, Rosa Almeriensts, Filago pséudo-Eva, SOnchus 
zollihofertioides, Thymus Barrélieri, Thymus paradoaus * 
hybride des 7. Funhit Cosset"T. Zygis L.), Beta atri- 
plicifotia. N fait connaître ensuite le résultat de ses obser- 
vations sur un certain nombre d’autres espèces plus ou 
moins litigieuses. Les Yasien rooherehes de M. _Rouy, ses 
découvertes 
les documents récents les plus importants à à consulter sur 
la flore si riche et encore si imparfaitement connue de la 
Péninsule ibérique. 


tn, 


Cu: MAGNIER. 


CHRONIQUE.ET NOUVELLES 


Le 1+ mai dernier a eu lieu au Muséum d'histoire natu-° 
relle la fèté du cinquantenaire de l'entrée de‘M."Jules Des: 


novérs, membre de l'Institut, comme bibliothécaire du 


à 
Muséum d'histoire naturelle de Paris. Tousles professeurs, 


L Domsgemmannesereenee 


| 464 


dans le cours de l'expédition du Talisman. 


LE NATURALISTE 


y. 


se sont réunis et lui ont offert à cette occasion un objet 
d'art en bronze : M. Fremy, directeur du Muséum, dans 
une courte, mais chaleureuse allocution, a rappelé tous les 
nombreux services que M. Jules Desnoyers avait rendus 
et tous les efforts qu'il avait faits pour arriver à aug- 
menter dans une telle proportion les documents de la 
bibliothèque du Muséum. En effet, elle possédait en 1834 
dix mille volumes, et elle s’est accrue depuis cette époque 
dé cent soixante mille volumes y compris les brochures. 


| M! Jules Desnoyers, très ému, a prononcé quelques pa- 


roles de remerciement pour l'attention délicate dont il 
était l’objet. 
M. P. Fischer, aide-naturaliste au Muséum d'histoire 
naturelle, a donné dans le Journal de Conchyliologie les 
diagnoses d'espèces nouvelles de Mollusques recueillis 
Ce sont : 
Fusus Abyssorum, de 35 millimètres de long sur 
20 millimètres de large, habite les côtes occidentales de 
l'Afrique (Sahara, Sénégal), entre 2 287 et 5005 mètres de 
profondeur. Marginella impudica, longueur 38 millimè- 
tres et largeur 17 millimètres, se rencontre sur les côtes 
du Sahara par 800 à 1 140 mètres de profondeur. O0co- 
s sulcata, espèce d’un genre nouveau, longueur 36 mil- 
limètres et largeur 29 millimètres; Sénégal, Açores, de 
1258 à 3655 mètres de profondeur. Ce nouveau genre 
se rapproche des Triton, Dolium, mais a de grandes res- 

! semblances avec le genre Anura. Gibbula Gorgonarum, 
grand diamètre 14 millimètres, petit diamètre 12 milli- 
mètres, hauteur 10 millimètres, habite les îles du Cap- 


a Vert, de 410 à 596 mètres de profondeur, espèce com- 


muüne. 
* 
é * * 

Dans les récompenses décernées par la Société nationale 
d’Acclimatation -de France, M. Louis Magaud d’Aubusson a 
obtenu une médaille de première classe pour la premièr 
partie de son ouvrage intitulé les Oiseaux de France. 
Nous avons donné dans un précédent numéro une analyse 
du premier volume : les Corvidés (1). 


OFFRES ET DEMANDES 


| Vente publique d’une belle et précieuse collection de co- 
| quilles (Mollusques céphalés et acéphalés), livres d'histoire 
naturelle, armoires, etc., provenant de la collection et 
bibliothèque de M. J.-B. J. van Rosandael à Dordrecht 
(Hollande); qui aura lieu au dômicile du défunt (Voors- 
traat D. 323), le lundi 26 mai 1884, à dix heures et demie du 
matin, par la librairie A. Eeltjes. Le catalogue détaillé sera 


| envoyé gratuitement. à toute personne qui en fera la de- 
|: mande par lettre affranchie (Rotterdam-Oppert 94). 
| Avis, — Les personnes qui désireraient acheter la col- 


lection entièré sont priées de s'adresser au libraire ven- 
deur, au moins huit jours avant le commencement de la 
vente. i ÿ 

Collection de Dytiscides, Gyrinides, Hydrophilides, 
Staphylinides, comprenant 371 espèces et 838 exem- 
plaires, renfermée dans 10 cartons 19 x< 26; parmi : Dylis- 
eus lalissimus ©$, lapponicus T?: une belle suite de 
Hydroporus, Pelobius Hermanni, Velleius dilatatus, etc. 
Prix : 90 francs. 


Collection de 300 espèces de fossiles du bassin de Paris, 
comprenant environ 800 exemplaires étiquetés et rangés 
en cuvettes. La liste sera adressée franco sur demande. 
Prix : 250 francs. (Une erreur typographique dans un pré- 
cédent numéro nous avait fait dire 350 francs au lieu 
de 250.) : ; 

Collection de Throscides, Eucnémides et Elatérides d’Eu- 
rope, composée d’une partie de la collection de feu Guérin- 
Méneville, qui a servi à M. le D' Candèze pour sa Monogra- 
phie, dont plusieurs espèces sont des types, et en partie par 
les collections Raffray, Cabarrus, Monchicourt, etc. Cette 
collection, qui est bien déterminée, comprend 174 espèces, 
555 exemplaires contenus dans quatre cartons 19 >< 26. 
Prix : 75 francs. 

Collection de Throscides, Eucnémides et Elatérides exo- 
tiques, choisie parmi les belles espèces de ces familles, 
entièrement revue par M. le D: Candèze, contenant environ 
60 types lui ayant servi pour faire sa Monographie et à 
peu près 75 espèces étiquetées de sa main, plus un certain 
nombre de types de feu Guérin-Méneville. 

Cette superbe collection, remarquablement déterminée 
comprend 195 espèces, 449 exemplaires, parmi lesquels 
nous remarquons les genres suivants : Agrypnus 10 esp., 
Adelocera 6 esp., Lacon 16 esp., Tylotarsus 3 esp., Alt- 
teus 2 esp., Clenicera 2 esp., Iphis 3 esp., Alaus 17 esp., 
Campsosternus 4 esp, Pectocera, Oxynopterus, Tetra- 
lobus cylindriformis, etc. Le tout contenu dans sépt car- 
tons 19 >< 26. Prix, 250 francs. 

à 

Collection de Clérides, européens etexotiques, soigneuse- 
ment déterminée, comprenant 47.espèces, 174 exemplaires 
parmi les genres suivants : Macrotelus, CGymatodera, Na- 
lalis, Scrobiger, Zenithicola, Eleale, Omadius, Hydno- 
cera,Chariessa, Orthopleura, Enoplium, elc. etc. Prix : 
40 francs. 


* 
F + 


On demande en quantité des Courtillières (Gryllotaipa 


vulgaris). S'adresser pour les collections et les demandes ;, 


au bureau du journal. 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


(1j Au bureau du journal, prix : 35 francs. 


smepgnrs mare are es era 


5067 — Paris. Imp. A. L. Guizor, 7, rue des Canettes. 


2 né Hoi PENSER 
ET 2 à à tn te At gi arnont 


6 Année. 


N° 59 


1" Juin 1884. 


LE NATURALISTE 


JOURNAËE DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1* et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CÉ QUI CONCERNE 
LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 


Au bureau du journal France et Al 


ABONNEMENT ANNUEL : 
Payable d'avance en un mandat-poste à l’ordre du Directeur. 


ÉMILE DEYROLLE 


DIRECTEUR 


Pays compris re mpeg à ostale, JT. à 
RUE DE LA MONNAIE, 23 Pons les pris os dd à es 
PARIS rl compris) Secrétaire de la Rédaction 
: =<mger à Pt fn & m LES ABONNEMENT PARTENT DU l°® JANVIER DE re ANNÉE * 


Le Journal LE NATURALISTE est l’intermédiaire officieux de tous les amateurs d’histoire naturelle: il insère 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 17 MARS 1884 
(Suite) 
Sur la spermalogenèse et sur les phénomènes de la 
fécondation chez les Ascaris megalocephala. — Note de 
M. P. Hallez. 


L'organe mâle de l’Ascaris megalocephala adulte con- 
siste en un tube de 1",10 de longueur que l’on peut diviser 


histologiquement en; cinq, régions. Les spermatospores 


issus de la paroi areugle sont constitués par un proto- 
plasme homogène, iransparent, et possèdent -un noyau. Ils 
augmentent en volume et, par division nucléaire, donnent 
naissance à quaire dentospermatoblastes qui s’isolent ; 
ceux-ci donnent naissance à leur tour à une deuxième gé- 
nération de cellules, par division nucléaire également, 
Chez les jeunes, le blastophore servant de réserve nutritive 
existe, tandis que chez les adultes il est très réduit ou 
manque. Les dentospermatoblastes, une fois isolés, sont 
constitués par un protoplasme homogène et possèdent un 
noyau; arrivés au diamètre de 6 4, le protoplasme devient 
finement granuleux. Parvenus au diamètre de 18 u, taille 
qu’ils ne dépassent guère au moment oùils sont éjaculés, 
les dentospermatoblastes se segmentent en deux, et les 
granulations du protoplasme deviennent réfringentes. Un 
peu avant de passer dans la vésicule, les dentospermato- 
blastes, sphériques, se conjugent deux à deux par juxta- 
position; l’adhérence augmente, la surface de contact aussi, 
et l’on ne voit bientôt plus que des corpuscules de forme 
ovoïde, étranglés en leur milieu; les noyaux se rejoignent 
et fusionnent. L'étranglement augmente et les cellules 


gratuitement toute demande d'échange et de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


s'isolent, mais un peu avant ce moment, au point de con- 
tact des deux sphères, chacune d’elles engendre un corps 
transparent pourvu de deux ou trois petites granulations 
réfringentes dites corpuscules de rebut, intimement réu- 
nies, à la surface de contact desquelles on remarque une 
petite éminence et une petite excavation où pénètre l’émi l'émi 


pence du corpuscule correspondant. Les Rentbenn ie 
blastes alors introduits dans les organes femelles sont 


sphériques, de 18 x à 19 u de diamètre; leur protoplasme 
est rempli de granulations réfringentes pourvues d’un 
noyau colorable; celles-ci finissent par disparaitre, et:les 
dentospermaloblastes, se déformant, prennent des formes 
très variées. A cette phase, les demtosparmaahastes vont 


nina py. 


ramidale le plus ordinairement, bien que les contours 
soient très variés, ces cellules vont faire apparaître les 
spermatozoïdes, à leur intérieur, et comme par différen- 
ciation du protoplasme, Le noyau est constamment en 
dehors du spermatozoïde qui, d’abord en forme de cylindre 
arrondi aux deux bouts, se tord en spirale et s’élargit à 
une extrémité tandis que l’autre s’amincit, 

Au moment de la fécondation, l’ovule est entouré par 
une première coque (zone finement Striée). A la surface 
de cette zone s'applique le spermatozoïde ; le vitellus se 
contracte un peu, les corpuscules vitellins se réunissent 
au centre. Le spermatozoïde traverse la zone finement 
striée, sans qu’on apercoive de micropyle, et s’aplatit 
entre la zone striée et le vitellus qui remplit de nouveau 
la coque. Une zone granuleuse se différencie à la péri- 
phérie du vitellus, se séparera plus tard de l'œuf et for- 
mera une sorte de Kyste adhérent à la zone striée. Cette 
zone granuleuse pr ésente une invagination qui contourne 
le spermatozoïde, et les granulations vitellines condensées 


au centre présentent, dans la direction du spermatozoïde 


3 + 


466 


LE NATURALISTE 


un cratère par l'ouverture duquel le noyau apparait sous 
form: d’une magnifique étoile (pronueléus femelle). Une 
partie du spermatozoïde s’avance à l’intérieur du vitellus 
sous forme de fuseau (pronocléus mâle), strié, et pourvu 
de bâtonnets à l'équateur, cette partie de spermatozoïde 
se dirige vers le pronocléus femelle, et il y a conjugaison 
des deux noyaux. La zone striée s'entoure d’une couche 
externe, puis il y à un second retrait du vitellus et forma- 
tion du globule polaire. M. Hallez publiera prochainement 
un mémoire où il tirera les déductions de l’ensemble de 
ces observations intéressantes. 


SÉANCE pu 24 Mars 1884 


| Recherches expérimentales sur l'influence des très 
hautes pressions sur les organismes vivants. — Note de 
M. P. Regnard. 

C'est au moyen d’une presse hydraulique pouvant don- 
ner plus de 1 000 atmosphères, et prètée par MM. Caïlletet 
et Ducretet, que M. Regnard à fait de nombreuses expé- 
riences sur Tinfluence des hautes pressions agissant sur 
les ferments, les plantes, les infusoires, les mollusques, 
les annélides, les crustacés et les poissons. Sauf pour ces 
derniers, l'effet produit est un état du sommeil, de vie la- 
tente, dont pouvaient sortir ces divers organismes, plus où 
moins vite quand la pression avait cesse. Ces phénomènes 
avaient plus d'intensité pour les poissons, et l'on obtenait 
non Seulement le sommeil, mais’la mort. En analysant ces 
phénomènes de la mort et de la rigidité qui s’en suit, 
M. Regnard a été conduit à placer dans l'appareil des mus- 
clés de grenouille ; à la sortie, il fut constaté que des cuis- 
ses de grenouilles, pesant 15 grammes avant l'introduction 
dans l’apparëil, avaientaugmenté, en poids, de 2grammes. 
Ce phénomène est:il d'ordre physique ou chimique ? Des 
expériences en cours d'exécution donneront peut-être la 
clef de ce fait remarquable. 


* 
* + 


‘Del action du froid sur les microbes: — Note deMM.R, 
Pictetet E. Yung. 

Divers organismes ont été soumis à jun froid minimum de 
— 70 pendant cent huit heures, porté à — 130° pendant 
vingt heures. L'effet produit a été très différent suivant les 


natures des Orapismes © UE aux expériences. Le micro - | 


scope a 
mant plus que dés te n At EUbr s aucune altération; 
sa virulence était conservée. Les bactilles du sang char- 


bonneuæ ont disparu, êt l’inoculation de ce Sang, après le 


refroidissement, n’entraîna aucun accident. La bactérie du 
charbon symplomaltique a gardé toute sa virulence ; il en 
est de même pour le Bacillus sublilis et le Bacillus ulna. 
Le Micrococcus luteus etun Microccus blanc non déter- 
miné, sont en partie détruits. La levtre de bière (Torula 
cerevisiæ), non altérée à l'examen microscopique, a perdu 
la se ve faire lever la pâté du pain. Le vaccin ino- 


culé après refroidisssement, reste sans effet sur un enfant 
qui a ‘ie superbe pustule avec + même vaccin non re- 
froidi. ! 


De la transfusion péritonéale. — Note de M. G. Hayem. 
En éxpérimentant sur des animaux la transfusion péri- 
tonéale, M. Hayem a vérifié facilement que le sang défi- 
briné ou non, introduit.dans la grande cavité du péritoine, 
disparaît complètement et rapidement ; l’innocuité de l’o- 
pération est presque absolue, et il y a absence constante 


|-de péritonite ou de phénomènes généraux graves dans 
les cas où on se sert du sang provenant d'un animal de: ; 


même espèce. Le sang injecté dans la séreuse, et même 
emprunté à un animal d'espèce différente, ne subit pas 
d’altérations morphologiques sensibles; il n’est donc 


pas absorbé à l’état de dissolution. L’absorption se fait 


en nature, et le sang du tranfusé s’enrichit, ainsi que 
le prouve l'expérience suivante. Les globules rouges 
du chevreau ont un diamètre moyen de 32,5, tandis 


l'qué ceux du chien en ont un de 7s; d'autre part les 


hématies du chevreau sont détruits, presque de suite, au 
contact du sérum de sang de chien, tandis que ce phéno- 
mène est lent à se produire avec les hématies du chien 


plongées dansle sérum dé sang’ de chevreau'; or en prati- 


quant sur un chevreau des injections intrapéritonéales de 


| sang de chien, l’on put reconnaitre après quelques heures, 


et chaque fois qu’il y eut absence de péritonite, la pré- 
sence de nombreuses hématies du chien dans le sang de 
la circulation générale du chevreau. La lymphe du canal 
thoracique et les ganglions lymphatiques, placés sur le 


trajet des Ilymphatiques partant de la séreuse abdominale, : 


étaient remplis de sang de chien. IL est toutefois impossi- 
ble de dire si les voies lymphatiques sont la seule porte 
d'entrée des hématies dans le système sanguin. La trans- 
fusion péritonéale équivaudrait donc à une transfusion in- 
travasculaire faite avec une extrême lenteur 

M. Richet fait observer, à propos de la note précédente, 
que les chirurgiens ont souvent constaté que chez l’homme 
ces épanchements traumatiques mettent souvent un temps 
très long avant de disparaitre, et qu'ils sont loin d’être 
toujours innocents. D'oùil suit que l'on doit être très ré- 
servé dans l'application à l’homme de la transfusion péri- 
tonéale. 

Du mécanisme médullaire des paralysies d'origine cé- 
rébrale. . -- Note de M, Couty 


M. Couty conclut, à la suite d'expériences pratiquées sur 
des chiens, que la paralysie produité par une lésion céré- 
brale est bien une paralysie médullaire, et croit pouvoir 
affirmer que les lésions du cerveau agissent à distance sur 
le côté opposé de la moelle pour y déterminer un état de 


paralysie fonctionnelle analogue à celui que produirait une 
| lésion directe. 


Le cerveau n’est donc pas directement mo- 
teur, et son influence sur les muscles s’exerce par l'inter- 
médiaire du bulbe et de la moelle. 


LE NATURALISTE 


467 


NOTES 


POUR SERVIR 


À LA FAUNE DES ENVIRONS DE PARIS 


(Suite) 


ALOUETTE DES CHAMPS (A/auda-arvensis Linn.). Très com- 
mune dans toutes nos plaines ; passe par grandes troupes 
en octobre et novembre, l’époque de la Toussaint est 
réputée comme le moment où s'effectuent les plus nom- 
breux passages ; à moins d’hivers irop rigoureux, on voit 
des troupes d’alouettes pendant toute cette saison jusqu’en 
mars, époque de leur départ. 

On trouve un assez grand nombre d'alouettes à l’état 
sédentaire et nichant dans nos plaines 

Nous ayons remarqué que parmi toutes ces bandes 
d’alouettes qui arrivent à l’automne, les unes étaient 
composées d'individus de forte taille, les autres d’indivi- 
dus de, moindre dimension ;. ce qui peut faire supposer 
qu’il existe plusieurs races ou espèces d’alouettes confon- 
dues avec Alauda arvensis.Il est probable aussi que nous 

avons en passage des alouettes provenant de pays diffé- 
rents, les unes du nord et de l’est, les autres de l’ouest de 
l'Europe; ce qui me le ferait croire, c’est la coloration de 
leur plumage. Ainsi nous voyons souvent des aloueltes 
qui présente celte teinte grisâtre propre aux alouettes de 
de l’est de l'Europe, telles que AZauda pispoletla Pall., par 
exemple, tandis que d'autres ont le plumage foncé et plus 
brun, comme celui de nos alouettes sédentaires et celles 
qui habitent l’ouest de la France. Le plumage de cet oiseau 
est sujet d’ailleurs à de grandes variations, depuis le blanc 
pur jusqu’au noir foncé. Nous avons vu aussi un individu 
qui présente une PAS jaune verdâtre assez accentuée 
sur tout le dessous du corps. 

Pendant l'hiver 110181 où fut assez dur, les alouettes 
furent très abondantes aux environs de Paris, dans les 
plaines d’Asnières et de Genevilliers; des chasseurs au 
filet m ’ont dit avoir pris plusieurs fois en une nuit quatre à 
cinq cents alouettes ; une alouette se vendait alors 1 franc 
et même plus à Paris. 

ALOUETTE LULU (Alauda arborea Linn.). De passage à l’au- 
tomne et au printemps par petites troupes qui séjournent 
assez longtemps dans les cantons à leur convenance ; se 
reproduit dans quelques localités, mais en petit nombre. 
Cette espèce préfère les pts les endroits incultes, qui 
sont rares aux environs de Pari 

ALOUETTE CALANDRELLE (Alauda PR Leisler). Se 
montre quelquefois en petites troupes dans les environs 
de Fontainebleau, nous dit le marquis de Sinéty. M. Gerbe 
cite une capture faite en 1845, non loin des murs d’en- 
ceinte de Paris. 

ALOUETTE ALPESTRE (Otocoris alpestris Bp.). A été caplurée 
plusieurs fois aux environs de Paris. M. Gerbe nousrappelle 
qu'une alouette alpestre fut prise en ie par M. Soreau 
dans les plaines de Montrouge, près Pari 

“Cocnevis nupré (Galerida cristata cie, ). L’alouette 
huppée ou cochevis est commune et sédentaire chez nous ; 
elle habite et niche dans les champs dos avoisinent les 


routes ; se rencontre même dans les quartiers excentriques 
de Paris. 

AGRODROME CHAMPÈTRE (A grodroma campestris, Swains). 
Sorte de grand pipi ou bec-figue, car on nomme hec-figue, 
aux environs de Paris, tousles pipis ; c'est le Fiste de pro- 
vence, la Pivote ortolane des chasseurs du midi de La 
France. De passage annuel en août et septembre et parfois 
en avril, passe par petites troupes dans. nos plaines. 
D'après le marquis de Sinély, cet oiseau nicherait en petit 
nombre dans les endroits arides du département de, Seine- 
et-Marne. 

CorypALLE DE Ricarp (Corydalia RichardiVig.).De pas- 
sage comme l'espèce précédente avec laquelle on peut la 
confondre, mais assez rare et ne se montre que certaines 
années. 

Pipr DES ARBRES (Anéhus arboreus Bechst.).Très commun; ; 
niche dans les nouvelles coupes de bois, en plaine etc. 
Arrive en avril et repart en septembre et octobre; à celte 
époque on le trouve surtout en plaine et sur le bord des 
routes plantées d'arbres. 

Pix pes prés (Anthus pralensis Bechst.). Arrive en mars 
par pelites troupes ; séjourne quelques temps, puis dispa- 
rait pour revenir en troupes parfois innombrables. en 
octobre et novembre. Il affectionne les endroits où il y a 
de la verdure et les terrains humides. 

Nous ignorons s’il niche dans nos environs. 

Pirr GoRGE-RoUSSE (Anthus cervinus Keys. et Blas.), 
D’après M. Gerbe, ce pipi passerait presque chaque année 
en automne aux environs, de Paris ; un certain nombre de 
captures faites à cette époque le ferait supposer. 

Pix spionceLe (Anthus spinoletta Bp.). De passage en 
mars et octobre, assez rare cependant. J'ai vu plusieurs 


‘sujets pris au environs de Paris dans diverses localités ; 


j'en ai Lué deux à Bonneuil (Seine-et-Oise), D’aprèsle mar- 
quis de Sinéty, ce pipi nicherait dans la forêt de Fontaine- 
bleau. 

B (Budytes flava Bp.). Commune; 
arrive en avril et repart en août et septembre par petites 
troupes, niche dans toutes nos plaines 

BERGERONNETTE DE Ray (Budytes Rayi Bp.). Assezrare; ne 
se rencontre pas partoul. Je possède un mâle adulte tué au 
printemps à Saclay, près Versailles 

HocnEQuEuE Grise (Mofacilla aiba Linn. )}. Commune par- 
tout, arrive en février et mars, se reproduit chez nous et 
repart en octobre et novembre. 

HocuEeqQuEuE JAUNE (Mofacilla sulphurea Bechst.). Assez 
répandue et sédentaire; niche à la fin du mois de mars ou 
en avril, dans quelques localités. Se montre au centre de 
Paris, le long de la Seine. 


LorioT sauNE (Oriolus galbula it Commun dans tous 
les bois et les forêts, où il niche ; arrive en avril, repart en, 
août. Nous avons pris de vieilles femelles dont le plumage: 


était d'un jaune olivètre comme celui des mâles de, deux et 
trois ans. 


Merze Noir (Zurdus inerula Linn.). Très. commun et 


sédentaire partout, mème à Paris. 
MERLE A PLASTRON (T'urdus lorquatus Linn.). De passage 
annuel, isolément ou par petites troupes, en octobre «et 


++ 


a 


Lis 


_ 
.… —— 
- ER nanas mn étogn + 


468 


LE NATURALISTE 


novembre, et ‘en mars, avril et mai, niche parfois dans 
quelques localités pendant un certain nombre d’années, 
puis disparaît pour ne plus se montrer qu'aux époques 
dés passages ; nous en avons dénichés à Dugny (Seine). 

MERLE LITORNE (Turaus pilarts Linn.). Se montre en ban- 
des plus ou moins nombreuses dans les plaines et sur la 
lisière des bois én novembre et en avril, dé passage annuel 
et régulier. 

MERLE DRAINE (Twrdus viscivorus Linn.). Commun et 
sédentaire; cependant nous voyons en automne des trou- 
pes de draines, mêlées au troupes de litornes, qui doivent 
ètre de passage. Niche jusque dans les jardins et de très 
bonne heure : j'ai trouvé des jeunes én février. 

MerLe MaovIS (Turadus tliacus Linn.). De passage annuel 
et régulier, par bandes souvent nombreuses qui se tan- 
tonnent païfois dans ünèe localité une partie de l'hiver; 
arrive en octobre et novembre, répart en mars. Je signa- 
lerai une variété isabelle. 

MERLE GRVE(Traus musicus Linn.).Très commun à Son 
double passage annuel et régulier en avril et en octobre ; 
plus abondant à l'automne. Quelques couples nichent dbez 
nous, mais pas régulièrement chaque année, ni dans les 
mèmes localités. 

RouGe:GoRGE ORDINAIRE (Rubecula familiaris Blyth.). 
Sédentaire et niche chez nous ; mais en octobre,en août et 
septembre nous veyons souvent des passages très abon- 
dants. | 

M:H. Petit, naturaliste, préparateur à Paris nous a signalé 


une charmante variété albine. On trouve le rouge-gorge 


assez communément à Paris. 
ROSSIGNOL ORDINAIRE (Philo? 

partout; arrivé en avril, repart à la fin du mois d JB 
Signalons une variété albine 


4 Vs jrei CL 


trouvé ce rare oiseau sur le marché aux oiseaux de Paris 
qui avait été pris dans les environs. 


vent vers le 25 mars. Nous le voyons à son retour en sep- 
tembre et octobre. Quelques couples se reproduisent dans 
certaines localités, mais rarement. 
ous avons pris 
Saint-Denis, à Dogs (Seine), à Garges (Seine-et-Oise), à 
Courbevoie,et dans la ville même de Paris, dans plusieurs 
jardins et au bord de la Seine, Au passage du printemps, 
on les trouve le long des cours d’eau, sur la lisière des 
bois ete.; à l'automne, c’est en plaine, dans les champs de 
pommes de terre notamment, qu'il faut les chercher. 
GORGE-BLEUE ORIENTALE (Cyanecula cærulecula Bp.). Cette 
espèce à élé trouvée par Jules Verreaux à Vaüjours, près 
Paris, Dépuis quelques années, j'ai pris une dizaine d’indi- 
vidus dans le pare de Garges (Seine-et-Oise), tant au pas- 
sage du printemps qu'au passage d'automne. Remarque : 
celte belle ‘espèce arrive toujours plus tard que la gorge- 
bleue ordinaire, c’est vers le re où 25 avril que nous 
l'avons toujours observée. 
ROUGE-QUEUE DE MURAILLE (nttetine Phœnicura Bp.). Com- 


mmun ! 


des gorges-bleues dans la plaine | 


mun partout mème dans la ville de Paris où ilse reproduit ; 
arrive en avril, repart en septembre et octobre. 

RouGe-queur riruys (Rulicilla tithys Brehm.). Assezcom- 
mun; de passage annuel et régulier vers le 20 mars, en 
octobre eten novembre; se cantonne parfois plus ou moins 
longtemps dans une localité à son passage d'automne; 
Jules Verreaux me disait qu’il avait vu des rouges-queues 
passer l'hiver au Jardin des Plantes de Paris ; ces oiseaux, 
selon leur habitude, se tenaient sur les toïts, ou bien péné- 
traient dans les serres pendant les temps rigoureux. 
Voyage isolément au printemps, souvent par petites 
troupes en automne 

ROUGE-QUEUE DU Cu (Rulicilla Cœirit Z. Gerbe). Nous 
avons plusieurs fois capturé cet oiseau en mars, el nous 
avons observé qu'il passait presque toujours par couples. 

PÉTROGINCLE BLEU (Petrocinela cyanea Keys. et Blas.). J'ai 


vu deux mâles adultes tués en été dans Paris. On ne peut 


considérer ces éaptures que comme accidentelles, cepen- 
dant on en signale dans les localités plus au nord encore 
que Paris. 

TraQuer morTEux (Sawicola œnanthe Bechst.). Assez com- 


mun au printemps et surtout à l'automne; arrive fin mars,. 


dans le courant d’avrilét de mai, repart en septembre. 


TARIER ORDINAIRE (Pr@tincola rubetra Kock). Trés com- 


Mmun ; niche dans les plaïnes ; arrive en mars et avril, repart 
en septembre et octobre. Observé une variété albine. 
TaRIER RüBICOLE (Pratincolàa rubicola Kock). Assez 
Commun ; parait sédentaire dans quelques localités, dans 
d’autres il arrive en marset repart en octobre et novembre. 
ACCENTEUR MOUCHET (Prunella modularis Vieill.). Très 
commun partout même dans les jardins de Paris, où il 


| niche; sédentaire. J'ai vu chez M. MH. Petit une variété 
| albine capturée près de Paris. 
ROSsIGNOL PROGNÉ (Pniomela major Brehm.). M. Gérbe a | 


FAUVENTE À TÈTE NOIRE (Sylvia atricapilla Scop.). Com- 
mune partout, mème à Paris, où elle niche, arrive en avril, 


| quelquefois à la fia du mois de mars, repart en septembre. 

GORGE BLEUE-ORDINAIRE (Cyanecula suecica Brélm.). Ce 
charmant oiséau passe régulièrement au printémps el à | 
l'automne arrive quelquefois en février; maïs le plus sou- | 


FAUVETTE DES JARDINS (Sylvia hortensis Lath.). Commune 
comme pts: précédente; arrive en avril, repart en 
septembre 

J’ai déniché plusieurs fois des œufs de cette espèce, qui 
au lieu d’avoir leur coloration ordinaire étaient d’un blanc 


116 
BABILLARDE ORDINAIRE (CwrruCa garfula Briss.). Cette 
espèce est rare, qüoique de passage annuel et régulier en 
mai, août et septembre, niche dans quelques localités. Nous 
avons trouvé un couple de cette espèce qui plusieurs 
années de suite nicha dans un jardin à Courbevoie. 
BABILLARDE GRISETTE (Curruca cinerea Briss. ). Très com- 
mune partout, se trouve même à Paris ; arrive en mars et 
repart en septembre. 
Nous avons vu des variétés albines ou tapirées de blanc; 
de passage régulier ét annuel, 
Hyporaïs PoLyGLorre (Æypolais polyglotta Z. Gerbe). 
Commune dans tous les jardins, même à Paris; de passage 
régulier et annuel. Arrive én avril, reparten août et sep- 
tembre. 
ROUSSEROLLE ORDINAIRE (Cw7amoherpe turdoides Boie). 
ASsez cOminune dans les roseaux des cours d’eau et des 


LE NATURALISTE 


469 


étangs, où elle niche; se trouve à Paris sur l'étang de la 
Glacière, d’après M. Paquet. Arrive en ayril, repart en 
août. ii 


Far | 


h arundinacea Boie). 
Très commune, fréquente les mêmes lieux que l espèce 
précédente, s’y reproduit, arrive et repart à peu près aux 
mêmes époques 

ROUSSEROLLE DES ARBRES (Calamoherpe arborea C. P.). 
Nous avons ainsi nommé une espèce très voisine de la pré- 
cédente, qui arrive toujours plus tard en mai, et repart en 
août ; elle habite les endroits boisés, niche dans les buis- 
sons et quelquefois même sur des arbres élevés. Elle se 
trouve dans tous les jardins, même à Paris. 

_LocusreLze racHeTÉE (Locuslella nævia Degl.). Cet oiseau 
se cache si bien dans l'herbe et les buissons qu’on le voit 
très rarement ; il nicherait dans quelques localités, d’après 
Niberbe et plusieurs autres ornithologistes. Arrive en mars 
et avril, repart en septembre. 

» Au passage du printemps, on le trouve le long des cours 
d’eau, dans les buissons; en automne, on le faïtlever quel- 
quefois en plaine, dans les luzernes. 

- PHRAGMITE DES sons (Calamodyta phragmitis B.). Com- 
mu ; fréquente les mêmes localités que l’effarvatte et s'y 
reproduit. . BETVE en mars et avril, repart se septembre. 

). Peu abon- 
dant, même a au moment de ses ‘passages, qui sont annuels 
et 
niche dams quelques localités seulement. 

TROGLODYTE VULGAIRE (Troglodytes parvulus Kock). Vul- 
gairement et improprement pps roitelet ; très commun 
partout, même à Paris et y ni 

PouILLOT FITIS une érôchitus Brehm.). Très 
comiiun dans tous les endroits boisés, où il niche. Arrive 
en mars et avril, repart en août et septembre. 

Nous signalons une variélé tapirée de blanc jaunätre. 

PouuLor vézoce (Phyllopneuste rufa Bp.). Très commun; 
comme l'espèce précédente fréquente les mêmes localités 
et y niche ; arrive et repart aux mêmes époques; quelque- 
fois nous ponse-ors des individus de ces deux espèces hiver- 
ner dans nos en 

POUILLOT  SIFFLEUR À (Phytlopneuste sibiatrixæ Brehm.). 
Moins répandu -que les espèces précédentes; ne se ren- 
contre que dans certaines localités, notamment dans les 
grands bois situés au sud et sud-ouest de Paris où il ni- 
che. Onletrouve au bois de Boulogne. Arrive en mai, r'e- 
part en août. 

Pouzzor Bones (Phyliopneuste Bonelli Bp.). Se rencon- 
treen petit nombre dans certains bois près de Paris, à 
Meudon, Clamart, Rambouillet, Verrières, Petit-Bicètre et 
probablement dans d'autres localités, où ilniche. Arrive fin 
avrileten mai, repart en août. Tous les pouillots ci-des- 
sus nommés sont de passage régulier et annuel chez 


Rorrezer wupré (Regulus cristatus Charlet). Passe régu- 
lièrement ét annuellement en automne en grand nombre, 
temps:par couples ou par pelites troupes ; Se Can- 


au prin 
tonne l'hiver ‘dans quelques localités ‘plantées d'arbres 


verts ; niche en très petit nombre chez nous. J'ai observé 


iers aux mêmes époques que l'espèce précédente; 


plusieurs fois que dans certains endroits où ils s’étaient 
ainsi cantonnés et rassemblés en grand nombre, on ne 
trouvait que des femelles; se montre tous les ans à “Paris 
dans les jardins. 

ROITELET TRIPLE BANDEAU (Regulus tpitonpiiius Licht.). 
Moins commun que le précédent, de passage annuel et 
régulier. {l est à remarquer que le triple bandeau pré- 
cède toujours le roïitelet huppé au passage d'automne et 
qu’au passage du printemps le contraire se produit ; cette 
espèce voyage isolément ou par couples, se cantonne et 
se rassemble en hiver dans les endroits plantés de pins et 
de sapins. J'ai fait les mêmes observations que pour l'es- 
pèce précédente quant ‘au nombre relatif des mâles et des 
femelles dans certaines localités où ils hivernent, 

(A suivre.) CRETTÉ DE ‘PALLUEL. 


MATÉRIAUX 


POUR SERVIR À LA REVISION 
DE LA FLORE PORTUGAISE 


ACCOMPAGNÉS DE NOTES SUR CÉRTAINES ESPÈCES OU VARIÉTÉS amigo” 
DE PLANTES £EUROPÉENNES 
{Suite) (1) 
Il. — Veroniceæ Bartl. 
Genre VERONICA. 
Ÿ. officinalis !. var. Tournefortii Reichb. 


fab. — Serra da Estrella : Canariz — Aug. 181 — 
(J. Daveau). 


V. Anagallis L. 

Hab. — Gotegà ét Santarem — 1848 — (Welwitsch). 
— Pr. Coïmbra — Jun. 1879 — (A. Moœæller). 

var. éransiens Nob. (Capsulé de moitié au moins plus 


| longue que le calice, non émarginée, ovale, acutiuscule ; 


fleurs pélites, à corolle d’un bleu pâle ou blanchâtres envi- 
ron de la longueur du calice; feuilles caulinaires ovales ou 
ovales-lancéolées, dentées, les inférieures pétiolées; partie 
supérieure de la tige et des rameaux, pédicelles, calices et 
capsules abondamment glanduleux.) — Hab. — Serra da 
Estrella : Manteigas — Aug. 1881 —(J.Daveau). — Forme 
intéressante qui établit, avec la var. oxytheca Lee .du 
V. anagalloides Guss., le passage entre les V. Anagallis et 
V. anagalloides. 


V. scutellata L. 
Hab. — Paot de Foja — Jun. 1880 — (A. Moeller). 


_V. serpyllifolia L. var. nuwmmularioides Boreau 
(V. nummularioides Lecoq et Lam. 

Hab. — Serra da Estrella: Manteigas. — Aug. 1881 
— (J. Daveau). 

C'est cette intéressante forme du V. sérpyltifolia qui à 
élé indiquée, bien qu’avec restriction, comme V. Apennina 
Tausch à la serra d’Estrella. — La var. lenella Gr. et 

(4) Voy. N° du 1er mai 1884. 


Rennes 


470 


LE .NATURALISTE 


Godr. (V. tenella All.) pourrait également ètre recherchée 
sur celte haute chaine. 


V. arvensis L. 
Hab. — In Lusit. fere tota : 
Daveau, Moeller, etc. 


leg. Welwitch, Schmitz, 


V. Persica Poir. (1808). — V. Tournefortii Gmel. 
(1805) non Vill. (1779); V. Burbaumi Ten. (1811). 
Hab. — In arvis, hortis pr. Oisipon — (Welwitsch). 


V. agrestis L. 
Hab. — Tapada d’Ajuda — (Welwitsch). 


V. polita Fries (1814) — V. didyma Ten. (1826). 
Hab. — Buarcos — (E. Schmitz). 


Genré SIBTHORPIA. 


S. Europæa L. 

Hab. — Circa Ced ubique in umbrosis humidis — Aug. 
1848 — (Welwitsch). — Serra da Estrella : Valesim — 
Aug. 1881 — (J. Daveau). 


IV. — Rinantheææ Baril. 
Genre BARTSIA Z. 


B. aspera Lange in Willk. et Lee Prodrom. fl. Hisp., 
Il, p. 14(1870) ; Ball Spécileg. fl. Maroc. (1878); Euphra- 
sia aspera Brot. ; E. asperrima Link ex Spreng. Syst. ; 
Lasiopera aspera Hoffg. et Link; Odontites aspera 
Boiss. Voy. Esp.; Bartsia spicata Benth..p. p. non Ram. 
H 


ab. — Serra da Cintra — (Welwistch). — Serra da | 
Arrabida— Aug. 1879 — (J. Daveau). — Torres Vedras : | 
A 


Venda do Pinheiro — Jun. 1881 — (J. Daveau 

Cette excellente espèce est bien un Bartsia, malgré son 
port d’Odontiles, et c’est ainsi que l’ont admise MM. Ben- 
tham, Lange et Ball. Elle est très distincte du Z2. spicala 
Ram., des Pyrénées centrales, duquel M. Bentham (in 
D C. Prodrom., X, p. 545) ne la séparait point. 


Genre TRIXAGO Sfev. 


T. Apula Stev. 
Hab. — Tapada d'Ajuda — Welwistch). — Serra de 
Monsanto — Jun. 1879 —(J. Daveau). 


T. viscosa Stev. (Bartsia viscosa L.). 

Hab. — In pratis salsis pr. Sagres — (Welwitsch). — 
Mayorca pr. Figueira-da-Foz — (E. Schmitz). — Cazal 
de Lurniar — Jun. 1879 — (J. Daveau). — Serra d'Ossa 
pr. Estremoz — Jul, 1881 — (J. Daveau). 


4 latifolia Reichb. (Euragia latifolia Griseb.) 
Hab. — Pr, Amora — (Welwistch). 


Genre ODONTITES ÆZaul. 


O. Hispanica Boiss. et Reut. 

Hab. — In collibus calcareis de Serra da Arrabida — 
(Welwitsch). — Serra de S. Luiz — Sept. 1880 — (J. Da- 
veau). . 

C’est cet Odontites qui est l'O. viscosa des auteurs por- 
tugais. Il n’y a donc là, pour la flore du Portugal, qu'une 
simple mutalipn de noms à opérer. 


O. tenuifolia G. Don — TE ur linifolia Brot. 
non 4 
— In si iccis pr. Conimbricam — | Aug. 1848 — 
(Welwitsch). — Pr. Caldas da Rainha — (Welwitsch). — 
Buarcos — (E. Schmitz). — Pr. Coëmbra — (A. Moëller). 
— Alfeile; Arentella — Jun. 1879-81 — (J. Daveau). — 
Adorigo pr. Regda — Aug. 1880 — (E. Schmitz). 


Genre PEDICULARIS L. 


P. Lusitanica Hofïffg. et Link 

Hab.— Inter Sines et S. André, in pinetis maritimis 
— Apr. 1848 — (Welwistsch). — Buarcos — (E. Schmitz). 
— Porto : sérra do Pilar —(E£. Schmitz). — Serra de Cin- 
tra. — Apr. 1882 — (J. Daveau 

Tous les exemplaires de Pedicularis que j'ai vu de Por- 
tugal se rapportent au P. Lusilanica, qui doit prendre 


place à côté du LP. si/vatica L., et non près du P. palus- 


tris L., ainsi que certains auteurs le classent encore. 
G. Rouy, 


L'EXPÉDITION DU CAP HORN 


Le 17 juillet 1882 s’embarquait à bord de la Romanche 
une commission scientifique chargée d'explorer l'archipel 
fuégien, les îles avoisinant le cap Horn, la Terre-de-Feu, lés 
îles Fakland, etc. La mission avait pour but de faire dans 
ces contrées des observations météorologiques, géogra- 
phiques, et de se livrer à des recherches d'histoire natu- 
relle dans la zoologie, anthropologie, botanique, géolo- 
gie, etc. Les membres de la commission revinrent en 
France le 13 novembre 1883, rapportant nombre de docu- 
ments intéressants pour la science. Dans le discours pro- 
noncé à l’Académie des sciences, M. Émile Blanchard s’ex2 
prime ainsi : « Les études des membres de la mission du 
cap Horn vont prendre une extrème importance par la com- 
paraison àvec les observations suivies dans l'hémisphère 
boréal, ainsi que par la comparaison de la flore et delà 
faune avec celles du continent américain et des contrées 
antractiques. » Quatre mois environ après le retour de 
l'expédition, une exposition a été organisée à Paris, au 
Palais de l'Industrie, qui permet d'admirer les nombreuses 
collections recueillies en histoire naturelle et de constater 


| les résultats acquis au point de vue de la: physique du 


globe. Nous nous occuperons seulement dans le présent 


| article de l’histoire naturelle à l'exposition du cap mc 


L 
re 


1 — 


LE NATURALISTE 


471 


Nous suivrons dans l'énumération des types l’ordre de 
classification naturelle. Les Chiroptères sont représentés 
par la Vespertilio chiloensis, qui semble être la seule 
espèce de chauve-souris du cap Horn. Nous remarquons 
comme carnassiers un renard Canis vulpes, différant peu 
de celui de nos contrées : le pelage est plus foncé, la taille 
plus petite; le chien domestique des Fuégiens, qui res- 
semble beaucoup au chacal de l'Europe méridionale ; une 
loutre, Lutra felina. Les Pinnipèdes, ces curieux mam- 
mifères vivant dans l’eau et munis de pieds pentadactyles 
transformés en nageoires, ont comme représentant l'otarie 
oulion de mer, Olaria jubata et Otaria Falklandica : la 
première a le poil rude et ne fournit pas une peau utilisée 
en pelleterie, la seconde au contraire est très appréciée 
par les fourreurs ; elle est souvent vendue dans lecommerce 
sous le nom de la loutre. Le phoque ou chien de mer fait 
aussi partie des Pinnipèdes recueillis par la commission. 
Quatre espèces de Rongeurs ont élé rapportées et parmi 
le Mus flavescens et le Mus œanthorhinus. Un balénop- 
tère, le Batenoptera Sibbaldii a été trouvé complet. et le 
squelette est en entier à l'Exposition; des fragments du 
Balencptera Patachonica ont été recueillis par la Ro- 
manche. Un grand nombre d'oiseaux figurent dans les vi- 
trines ; la plupart sont en peau, le temps n'ayant pas per- 
mis de les préparer ; quelques-uns sont montés. Le cala- 
logue comprend, dit-on, 477 spécimens et parmi ceux-ci 
plusieurs raretés. Nous citerons seulement comme Ra- 
paces diurnes deux vautours, un du genre Polyborus.et 


un du genre Cathartes ; ce dernier a le bec allongé et dé- 


pourvu de lobe cutané à la base; la collerette manque au 
cou. Comme Rapaces nocturnes nous signalons le Glauci- 
dium nanum etle Bubo magellanicus. Les Palmipèdes 


. sont fort nombreux; trois espèces de bernacles sont à re- 


marquer. La Bernicla antarclica, Bern. magellanica, 
Bern. poliocephala. Parmi les manchots (7mpennes), nous 
voyons le sphénisque de Magellan (Spheniscus magella- 


_ nicus), ayant le. bec. plus court que la têle, comprimé et 


sillonné irrégulièrement en travers, à bords recourbés en 
dedans. Le gorfou (Eudyples pachyrhyncha) diffère beau- 
coup du précédent; le bec est aplati à la base, sillonné 
obliquemment, à pointe crochue; des plumes très allon- 
gées sont placées au bord des yeux et forment de vérita- 
bles houppes. Les cormorans, les moueltes, les puffins, 
abondent. Les Échassiers sont bien représentés par des 
bécasses, bécassines, vanneaux, râles, par un ibis, le The- 
risticus melanopis. Les poissons ne sont pas en aussi 


. grand nombre.que les oiseaux; on a trouvé plusieurs es- 


pèces et genres nouveaux : Lycodes obscurus et un Lepi- 
dochnictys (nov. gen.). Les Mollusques sont très nom- 
breux ; la plupart des espèces ont été conservées dans l'al- 
cool (coquille et animal) et représentent les genres Volufa, 
Chiton, Succinea, Patella, Mytilus, etc. Beaucoup d'É- 


_ chinodermes qui doivent être aux indigènes fuégiens d’une 


grande ressourcé pour l'alimentation. Les Articulés sont 
représentés d’abrod par des crustacés nombreux comme 
exemplaires, mais non comme espèces ; les Coléoptères et 
les Lépidoptères renferment plusieurs types nouveaux. 
M. E. Simon a trouvé vingt et une espèces nouvelles 


parmi les Arachmides qui ont été rapportées; parmi celles- 
ci une était connue du détroit de Magellan (Pachylus pla- 
niceps), une autre est cosmopolite et très probablement 
introduite (Chelifer cancroides), enfin trois appartiennent 
à la faune du Chili (Lycosa australis, Epeira flaviven- 
tris, Stephanopsis ditissima), Du reste, la faune de cap 
Horn paraît offrir une grande analogie avec celle du Chili. 


La mission a recueilli à terre des collections de toutes : 


les essences naissant dans la Terre-de-Feu ; de plus on à 
rapporté un herbier complet de toutes les plantes des iles 
fuégiennes et on a rencontré même quelques espèces 
nouvelles. 

Des sections de roches ont été pratiquées sur des spéci- 
mens recueillis au cap Horn, el le public est autorisé à les 
examiner au microscope polarisant. 

Citons enfin pour terminer un certain nombre de mou- 
lages pris sur les Fuégiens à la baie Orange ; ces mou- 
lages reproduisent les diverses parties du corps chez les 
deux sexes. Nous voyons aussi figurer le squelette d'une 
femme d’une trentaine d'années. Toutes les recherches 
anthropologiques et ethnologiques ont été faites pendant 
l'expédition par M. Hyades. En un mot, l’expédition du cap 
Horn aura sa belle page dans les annales de la science, 


BIBLIOGRAPHIE 


Essai sur la flore du pavé de Paris limité auœ boule- 


vards extérieurs, où Catalogue des plantes qui erois- 
sent spontanément dans les rues etsur les quais, Suivi 
d'une florule des ruines du Conseil d'État, par J. VaLLor. 


Ce petit livre sera la consolation de ceux qui aiment les 
plantes et que leurs occupalions ou leur genre de vie 
condamnent à un internement forcé dans l’intérieur de la 
grande ville. [ls ne doivent pas renoncer à tout espoir de 
se faire eux-mêmes un petit herbier dans lequel ils pour- 
ront réunir jusqu’à 209 espèces spontanées, dont se com- 
pose au total cette florure îx#ra muros. Les quais, qui 
sont la station la plus riche, en offrent 187, et les rues 
elles-mêmes, surtout si l’on s'éloigne des quartiers cen- 
traux, ont aussi leur contingent : On y a récolté jusqu’à 
106 de ces plantes éminemment sociables, qui vivent pour 
ainsi dire dans la familiarité de l’homme, s’attachant 
à ses pas et l’accompagnant presque jusque dans sa 
demeure. SE 

A côté de plantes vulgairgs on trouve plus d’une rareté 


pour la flore parisienne : Diplotaæis bracleata, Alyssum. 
ducanum, Senebiera pinnatifida, Amarantus defleŒus,. 


Urtica pilulifera, ele. 

La florule des ruines ‘du 
doute destinée à disparaître et que M. Vallota étudiée 
avec soin, lui a fourni une occasion d'utiliser ses récentes 


recherches sur les rapports de la végétation avec. la nature . 


du sol. Il y a en effet dans cet espace restreint des spé- 


RES = tin À 


Conseil d’État, qui est sans 


er | 


a 


. - = 


| 


472 


LE NATURALISTE 


cimens de sol différents. Le terrain siliceux de la grande 
cour offre aux espèces calcicoles un substratum propice 
qui leur a permis de se grouper, tandis que les calcicoles 
se sont réunies de leur côté sur les décombres calcaires qui 
remplissent les salles. Cependant, comme pour montrer 
que cette répartition n’est pas liée à une règle absolue, 
l’auteur signale en abondance sur ces plâtres calcaires le 
Pieris aquilina qui préfère habituellement les habitats 
siliceux. 
:_ Enfin l'introduction renferme sur l’ancien Paris des dé- 
tails historiques qui ne sont pas le moindre attrait de 
cette intéressante publication. 
Er. M. 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


L'Académie des sciences a décerné, pour l’année 1883, 
les prix suivants (sciences naturelles) : 

Grand prix des sciences physiques (Géologie) : 
M. Fontannes pour un ensemble de travaux publiés en 
vue de la description géologique d’une région de la France 
ou de l'Algérie; Études stratigraphiques et paléontolo- 
giques (bassin du Rhône), les Mollusques pliocènes de La 
vallée du Rhône el du Roussillon. M. Pérou a obtenu un 
deuxième prix. 

Prix Barbier : M. Joannès Chatin, pour ses recherches 
sur la trichine. 


Prix Desmazières : MM. G. Bonnier, maître de confé- 


rence à l'École normale, et L. Mangin, professeur au lycée 
Louis-le-Grand. Un encouragement est accordé à M. Klein, 
professeur à l’université de Budapest. 

Prix de la Fons Melicocq : M. Ch. Magnier, pour di- 
vers travaux botaniques. 

Prix Bordin (Botanique) : M. Constantin pour son mé- 
moire Sur une question proposée par l’Académie. 

Grand prix des Sciences physiques (A natomie) : M. le 
D° H. Viallanes pour un travail intitulé : Développement 
histologique des Insectes pendant leurs mélamorpnoses. 

Prix Lacaze : M. Balbiani, pour ses recherches sur les 
êtres EN à S. 

Prix Petit d'Ormoy : M. Henri Filhol, pour un ensem- 
ble de travaux sur les mammifères qui habitaient le sol 
de la France durant la période de l’éocène supérieur et du 
miocène inférieur. 


OFFRES ET DEMANDES 


M. Marius Rey (35, rue Cavour, Turin, Italie), offre Abax 
conlinuusChaud., P{erostichus tlalicus, Scaurusstriatus 
et une quantité de Carabus ttalicus en d’autres 
Coléoptères mue 5 Envoyer liste d’oblata 

M. Ch. Barrillot, instituteur à à Limalonges par Sauzé- 
_.. (Deux-Sèvres) offre des “eISopières, Hémiptères 


et Orthoptères de la région qu’il habite, ainsi que des co- 
quilles de la même région, en échange de mammifères, 
oiseaux et reptiles montés, œufs d'oiseaux, etc. 

M. Ernest Lelièvre, 22, Entre-Ponts, à Amboise (Indre- 
et-Loire), offre présentement, en échange d’autres espèces 
de chenilles, les chenilles vivantes qui suivent : Aglaope 
infausta, Zygœna hippocrépidis, Bombyx trifolit, Or- 
thosia Lola, Xanthia citrago, Tephronia sepiaria, Bryo- 
bPhila glandifera, perla, Cucullia scrophulariæ. 

Collection de fossiles du Carbonifère comprenant 50 es- 
pèces et 140 exemplaires, parmi : Bellerophon munsteri, 
recticoslus ; Phanerotinus serpula; Euomphalus latus;: 
Amplemus ibicinus, cornuarielis; Aclinocrinus stella- 
ris, etc. Prix 75 francs. 


* 
* + 


Collection de coquilles de la famille des Rissoidés, 100 es- 
pèces el un millier d'exemplaires environ, comprenant les 
genres: Rissoina, Rissoa, Alvania, Amnicola, C'inguli- 
cossura, Turbonilla, Hydrobiüà, Pachydrobia, Paludi- 
nella, renfermés dans des tubes, rangés en cuvettes et 
étiquetés. Prix 60 francs. 


* 
#:# 


Collection de Coléoptères européens, comprenant les 
Parnides, Elmides, Hétérocérides, Silphides, représentés 


: par 79 espèces et 310 exempläires, provenances exactes 


inscrites sur l'étiquette. Prix 35 francs. 


es _. _Longicornes pdt tee vevs sed 
18 


200 PF 


VU UC 
LASZ TT) 


parmi Macrotoma sculellaris ; | Ergates faber ; po 
ma scabricorne ; Cerambyx velutinus, Mirbecki; Rosa- 
lia alpina; Aromia Suaveolens, ambrosiaca; Astyono- 
mus œdiis; Monohammus sulor ; Morts tristis, 
f'uneslus ; Dorcadion fulvum ; Pespéris Xatarti; Toxo- 
lus cursor, meridianus, etc. Collection en bon'état, les 
localités sont indiquées. Prix 130 francs. 


* 
+ * 


Collection de Carabides comprenant les Féronides euro- 
péennes, 125 espèces, 394 exemplaires, composée des 
genres Argutor, Omaseus, Steropus, Plerostichus, Abax, 
Molops, Myas, Broscus, Zabrus, Amara. Prix 40 fr. 


. 
* 


Lot de Diplères européens comprenant 148 ue bien 
déterminées et 289 éxemplaires. Prix : 55 fran 
S'adresser pour les collections au bureau pe nr 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


5100 — Paris. Imp. A, L, GuiLLor, 7, rue des Canettes, 


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6° Année. N° 60 15 Juin 1884. 13 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1% et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE ABONNEMENT ANNUEL : ÉMILE DEYROLLE 
LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION Payable d'avance en un mandat-poste à l'ordre du Directeur. DIRECTEUR 
Au bureau du journal France et Algérie. .-..:-.-+...4..:: Gfr. » 
DU DE DE MONNAIE.2. 14. monndie ententes Le Bee 
PARIS (Affranchissement compris) 


Secrétaire de la Rédaction 


LES ABONNÉMENTS PARTENT DU 1° JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle: il insère 
gratuitement toute demande d'échange et de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


ACADÉMIE DES SCIENCES Sur l'anatomie de la Peachia hastata. — Note de 
< M.Faurot. 
| FE: Il y a douze replis mésentéroïdes perforés au niveau de 
SÉANCE DU 24 mars 1884 l'æsophage. Deux de ces replis, voisins l'un de l’autre, 
(Suites s’accolent en forme de gouttière à bords rapprochés. Com- 
mençant sur un des côtés du péristome et se montrant 
_Sur un fœtus de Gorille.— Note de M. J. Deniker. exlérieurement sous forme de lèvre papilliforme, cette-gou- 


M. Deniker ayant eu la bonne fortune de se procurer un | tière se termine dans la cavité générale, près d'un orifice 
fétus de gorillé, provénant du Gabon, le disséqua après analogue à celui du Cérianthe, et situé à l'extrémité infé- 
l'avoir mesuré, dessiné, photographié et moulé. C'était un T2 del'animal. Huit cordons musculaires longitudinaux 
fœtus femelle qui devait être à un degré de développement faisant sailie sur la paroi interne sont disposés par paires, 
correspondant à celui du fœtushumain du cinquième mois. | de telle sorte que quatre seulement, Sur les douze cham- 
Son attitude semblait être la mème qu'il devait avoir dans | bres, en sont pourvuss. Ces quatre chambres Sont situees 
l'utérus, et à peu près celle d’un fœtus humain; le cordon asymétriquement ; deux sont situées de chaque côté de 
ombilical ayant été coupé presqué au ras de l'abdomen, les l'organe décrit plus haut, et les deux autres se font vis-à- 
membres avaient dû être écartés. La longueur totale-estde | VIS F0T un axe perpendiculaire à celui qui passerait par 
196 millimètres : le nez a déjà la forme caractéristique pro- l'orifice inférieur et la lèvre papilliforme. 
pre au gorille ; le membre antérieur est de forme humaine, # 
etla main diffère de celle du gorille adulte par la longueur “+ 
plus grande des doigts ; le membre inférieur a plutôt la 


? à 
forme de celui du gorille adulte, et est remarquable par Sur la structure des olocystes de l'Arenicola Grubii 


OA de vrdse EN MNAESE VOIS chiée 18 ftug | (CMD NOTE Re à 

humain. Le membre supérieur est plus long que l'infé- Les olocystes placés dans l'épaisseur des téguments sont 
rieur : les ongles ne sont pas encore libres; les poils du plongés au milieu des faisceaux musculaires et fixés par 
bras et dé l'avant-bras ont la disposition spéciale qui ca- | l'enveloppe conjonctive de ces derniers; celle enveloppe 
ractérise le gorille adulte, tandis que ceux de la tête ont à | se prolonge sur eux el les entoure. Placés du côté de la 
peu près la même direction que chez le félus Humaïn. Le | face dorsale, ils sont simplement réunis aux commissures 
visage, l'abdomen, la plante des pieds et la paume des æsophagiennes par plusieurs nerfs. Les otocystes sont de 
mains ont une teinte plus claire que celle du reste du | forme sphérique; le diamètre de leur cavité est de 0,14 de 
corps. Le fœtus avait séjourné dans l'alcool pendant qua- millimètre, tandis que la capsule externe mesurerait 0,22 
tre mois, et avait la peau de couleur café au lait ; cette | de millimètre ; les parois de la capsule auditive est donc de 
couleur devait ètre différente avant l'immersion dans l'al- 0,08 de millimètre. Ces parois sont constiluées par une 
cool. couche de cellules fusiformes, par un pléxus serré de fibril- 
les et par une coque conjonctive. Les cellules, fusiformes, 


* 


474 


LE NATURALISTE 


sont très minces, renflées vers le milieu, au point où est ; 


placé le noyau, et s'épaississant vers leur extrémité in- 


terne, sont surmontées d’un plateau épais. Ces plateaux, 


soudés entre eux, forment un cuticule. Il n’a été possible 
de distinguer qu’une vague indication d'une couche de 


cils tes Les cellules, effilées : à la base, se courbent 


en divers sens, s’anastomosent par leurs prolongements, et 


formentun réseau defibrilles dont la zone sépare les fibres 


nerveuses des pieds dés cellules. Ce plexus repose sur la 
coque conjonctive formée par une membrane mince; au 
travers des perforations que présente cette membrane, les 
fibres nerveuses communiquent avec le plexus basilaire. 
Les otolithes sont de nombre et de dimensions extrême- 
ment variables. 


* 
x * 


Sur les muscles de l'abdomen de l'Abeïlle. — Note de 
M. G. Carlet. 


L'étude des divers muscles de l'abdomen de l'abeille a 
conduit M. Carlet à cette conclusion, que : à l'exception des 
musc'es aliformes qui servent à la circulation, tous les 
muscles de l'abdomen, plus nombreux qu’on ne croyait, 
servent à la respiration, et par suile à la calorification. Le 
mécanisme de la respiration est donc plus compliqué qu’on 
ne supposait ; il y a, en même temps, raccourcissement ou 
allongement de l'abdomen, et rapprochement ou écarte- 
ment. des faces dorsale et ventrale de cette région ; l’abdo- 
men en un mot se dilale ou se resserre suivant ses trois 
diamètres, ours l'entrée ou la sortie de l'air par les. stig- 
males. i 


* 
* + 
Gisement d'or & Penaflor, en Andalousie. — Note de 
M. A. F. Noguës. 
A la base d’une série de mamelons, premières ramifica- 
tions de la sierra Morena, on remarque une série d’épan- 


chements de roches pyroxéniques et amphiboliques, asso- 


ciées à des roches feldspathiques. Ces roches, intercalées 
dans les roches métamorphiques, presentent ainsi que ces 
dernières des cassures où l’on rencontre des dépôts métal- 
lifères complexes. A Penaflor, on trouve, dans un petit filon, 
de l’or natif associé à des silicates décomposés, à des ar- 
giles vertes et brunes, et à de la terre végétale. La poudre 
d’or provenant du lavage est très tenue, mais cristalline; 
les laurelles ou les cristaux sont allongés, filiformes ; par- 
fois on distingue des cristaux dodécaédriques alignés dans 
une certaine direction. 


_.SÉANCE DU 31 Mars 1884 


Sur un Sirénieñ æespèce nouvelle trouvé dans le 

_ bassin de Paris. — Note de M. A. Gau 

Il Sur le tracé du cherie de fer de Saint-Cloud à M 
| l'étage, des sables de Fontainebleau avec les marnes 


coquillières qui en sont la base a été mis à nu, et M. Chou- 


quet y a trouvé divers débris fossiles. Parmi ces derniers, 
ï faut signaler quatorze côtes de l'Aalitherium Chou- 
queit, espèce nouvelle ; ces côtes ont été trouvées pêle- 
mêle près de Louveciennes, dan$ lexvoisinage d'Ostrea 
cyathula, d'0. tongtrostris, d’une dentde Lamna, d'une 
dent de Myliobates, de vertèbres de poisson osseux, et de 
fragments de l Hatitherium ordinaire du bassin de Paris, 
H. Schinzi où Guetlardi. Les côtes d'A. Chouqueti-sont 
longues de 0",43 sur leur contour interne, et ont 0",20 de 
circonférence au milieu. Leur largeur, égale à leur épais- 
seur, est de 0,059, ce qui sépare l’Halitherium Chou- 
queli de l'H. Schinzi. Près de la pointe sternale, à 0®,007 
au-dessus, l'épaisseur des côtes est de 0",053 chez Z. Chou- 
queti, et de 0,030 chez A. Schinzi. Nous sommes donc 
ici en présence du plus gros mammifère marin du bassin 
parisien. Ces côtes puissantes sont de plus très denses, 
comme celles des autres AÆaliülherium, et. formaient 
comme une sorte de blindage. Cinq de ces côtes nous 
montrent la: partie où elles s’articulaient avec les vertè- 
bres :la facette articulaire de la tête est très réduite, et 
celle dela tubérosité, à peine marquée, ce qui semble 
indiquer que les côtes devaient avoir des mouvements 
bornés. De plus, elles présentent un certain bombement 
incliné, dans-la région “angulaire, qui laisse supposer 
qu’el'es étaient en relation avec des muscles situés en 
arrière ; il y avait donc un fort faisceau de muscles sacro- 
lombaires, car ce bombement était très accentué. La 
petite facette de la pointe vertébrale des côtes indiquerait 
que les cartilages unissant les côtes au sternum étaient 
étroits, Quatre morceaux de côtes, trouvés à Belleville, 
semblent appartenir à la même espèce, qui a cerlainement 
dû traverser la mer qui occupait alors l'emplacement de 
Paris actuel, Un Æalilherium du miocène inférieur de 
Cenon (Gironde), rappelle l’ÆZ. Chouqueti par la forme 
épaisse de ses côtes. 


* 
* x 


Sur un gigantesque Neurorthoplère provenant des 
terrains houillers de Commentry (Allier). —. Note de 
M. Brongniart. 


En décembre 1882, M. Brongniart signalait la décou- 
verte faite à Commentry d'un gigantesque insecte ayant 
0»,25 de la partie antérieure de la tête à l'extrémité de 
l'abdomen. Se rapprochant des Phasmiens, le nom de 
Titanophasma Fayoli lui fut donné. Ce géant, dont la 
parlie supérieure du thorax manquait, semblait dépourvu 
d'ailes et se rapprochaïit par la forme du corps du Dic/yo- 
neura Goldenbergi que des découvertes. récentes  per- 
mettent de reconstituer ainsi : corps trapu, lourd, à pattes 
assez courtes, à abdomen long et terminé, comme celui 
des Phasmiens actuels, par des appendices spéciaux 
dépendant des organes génitaux. La découverte nouvelle- 
ment faite à Commentry d’une empreinte d'aile rappelant 
la nervation de celle du Dictyoneura Goldenbergi, et se 
rapportant par ses dimensions au corps du 7{/anophasma 
Fayoli, permit qu’on attribuât à ce dernier animal l’äile 


AR AS CR RER € PE PORDT 


mt 


LE NATURALISTE 


475 


en question. M. Fayol à decouvert dans le mème gisement 
une aile dont la longueur est de 0,30 à 0",33 ; les emprein- 
tes mises au jour indiquent que l’insecte à qui cette aile 
appartenait, avait quatre ailes, et un corps dont l'ensemble 
rappelle celui ly ra Goldenbergi ; M. Brongniart 
le nomme se Monyi. Les dimensions extraor- 
dinaires de ces insectes sont en rapport aveë la taille des 
végétaux de l'époque carbonifère ; mais on se figure diffi- 
cilement des insectes ayant au minimum cinquante cen- 
limètres de longueur ét soixante-dix centimètres d’'en- 
vergure, lorsque l’on voit la taille modeste de nos insectes 
cluels. 


* 
x * 


Sur l’origine des racines chez les Fougères.— Note 
de M. Lachmann. 


L'auteur de cette note a éludié le système caulinaire 
libéroligneux du rhizome ascendant de la Fougère 
mâle (Aspidium Filix-mas), et constaté que les faisceaux 
radicaux sont toujours au nombre de trois, un médian 
inférieur et deux latéraux symétriquement placés sur la 
moilié inférieure de la maille. Le faisceau radical inférieur 
provient toujours de l’extrémité supérieure d’un faisceau 
vertical de la tige et est presque toujours absolument 
indépendant ; inséré sur le côlé externe de ce faisceau 
vertical, RpPqUe toujours exactement au milieu, il par- 
court un trajet de 0%,005 à 0,007 obliquement dans 
ses s'amincit et sort à la base du pétiole avec la 
racine dont il forme le cylindre central. Les faisceaux radi- 


caux latéraux adhèrent souvent sur une longueur de 3 à 


4 millimètres, avec les faisceaux foliaires latéraux les plus 
inférieurs ; mais la portion de cette base commune, appar- 
tenant au faisceau radical, se distingue facilement par une 
teinte différente de celle de sa voisine, et souvent même 
les deux portions sont séparées par un sillon, ou même 
complètement distincles. Ces racines latérales se compor- 
tent, du reste, comme la racine inférieure. M. Lachmann 
conclut que l’on a affaire à une simple concrescence de 
deux faisceaux distincts à l’origine, ce qui vient confirmer 
l'examen des faisceaux radicaux chez les chnum 
Lomaria, Polyslichum, Phegopteris, Scolopendrium, 
Asplenium, Athyrium, Osmunda, etc. Chez les Polypo- 
diacées, les racines adventives naissent sur le réseau cau- 
linaire et non de la base d’un faisceau foliaire. L'indépen- 
dance de l’origine des faisceaux radicaux des Fougères est 
aussi confirmée par l'étude du développement que pour- 
suit en ce moment M. Lachmann. 


… 


LES CHENILLES DU GENRE COSMIA 
(Suite) 


Parlant de Lépidoptères de France, nous suivons natu- 
rellement la classification de la Faune française qui n’est 
autre, à peu de chose près, que celle du Species général. 

.Le genre Cosmia est représenté en France par quatre | 


espèces, dont trois sé trouvent à peu près partout; la 
quatrième pourtant, sans être rare, me parait pas aussi 
répandue, car plusieurs catalogues de province ne la 
mentionnent pas. 

Voici l'ordre dans lequel nous examinerons ces espèces 
en allant de la plus rare à la plus commune : €. Pyra- 
lina, S. Di,finis, C. Affinis, C. Trapezina. 


COSMIA PYRALINA 


Dans celte chenille, rase comme toutes ses congénères, 
ce qui frappe surtout le regard, ce qui attire principale- 
ment l’attention, ce sont les trapézoïdaux. Leur pureté, 
leur vivacité, sont remarquables ; leur grändeur est peu 
: ce ne sont plus des points, ce sont presque 


Sur un fond vert jaunàtre et parmi de nombreuses 
mouchetures blanchâtres se délachent avec une grande 
nelteté rh lignes allant du 1°" segment jusqu’à l'extré- 
mité du corps. 

La tait est la plus large, elle est d’un blanc très 
pur ; les sous-dorsales sont d’un blanc moins pur, fines et 
interrompues cà et là. Les sligmatales, fines également, 
plus larges cependant que les sous-dorsalés, sont blanches 
et surmontées d’un liseret noir, seulement aux deux ou 


| trois premiers segments. Chez de nombreux sujets, les 


lignes re et stigmatales sont plutôt jaunes que 
blanch 

Les nantes sont blancs, arrondis, les antérieurs 
sensiblement plus grands que les postérieurs, et leur 
point noir pilifère est à peine perceptible 

Le point supra-siligmatal est entouré de blanc et forme 
une tache analogue aux trapézoïdaux. 

Les stigmates, placés au-dessus de la stigmatale, et le 
point voisin sont aussi entourés de blane 

Tête lisse, d’un vert päle, après avoir été noirâtre durant 
les trois premiers àges. Les pattes écailleuses sont noires 
pendant les quatre premiers âges et d’un vert pâle au cin- 
quième. Les membraneuses sont vertes, le dessous est 
d'un vert bleuâtre. 

Cette chenille éclôt fin avril ; elle est dans ses premiers 
âges d'un vert très sombre, mème noirâtre sur les côtés, 
ce qui fait ressortir avec plus d'éclat et ses lignes blan- 
ches et ses points blancs. En vieillissant elle devient un 
peu obèse. Nous croyons qu'elle vit exclusivement sur 
l’orme. Elle ne nous paraît pas être carnassière, car tout 
exprès nous en avons élevé plusieurs, dès leur premier 
âge, en société avec quelques micros ou quelques arpen- 
teuses, et nous n'avons constaté chez Pyralina aucune 
propension à se nourrir d’autres chenilles. 

C’est dans son jeune âge seulement qu'elle vit entre 
deux feuilles ou à l'abri d’une légere toile. 

Enfin, si quelques Ep. Fulvago ou de jeunes OréA. 
Incerta peuvent être facilement prises pour des C. Pyra- 
lina, la grandeur de ses trapézoïdaux blancs et le fin 
liseret noir atteignant à peine le troisième segment au- 
dessus de la stigmatale seront des caractères suffisants 
pour faire reconnailre Ç. Pyratina entre toutes. 


476 LE NATURALISTE 


COSMIA DIFFINIS 


Si, en battant au parapluie les branches d’un orme, on 
voit tomber une chenille d'un jaune verdätre sale, puis 
s’accrocher fortement par ses pattes membraneuses, la 
partie antérieure du corps recourbée de côté à la manière 
des chenilles de Cymatophores (1), la tête noire ou d’un 
brun noirâtre, luisante, et qui rejette le plus souvent en 
tombant une liqueur noirätre : c’est Cosmia Diffinis. 

Cette chenille est molle, flasque, sans nerfs ; elle est 
« grêle et s’amincit encore vers son extrémité posté- 
rieure », dit Duponchel. En effet, l'aspect de Diffinis se 
distingue de celui de ses congénères surtout en cela 
qu'elle n’a pas le 11° segment sensiblement renflé. Sa 
forme rappelle assez celle de la Clenc. Fiminatis. Ses 
cinq lignes blanches sont de force presque égale. La 
dorsale cependant est plus large sur les segments du 
milieu, plus fine aux extrémités. Les trapézoïdaux et 
autres points ordinaires sont finement entourés de blanc. 

La couleur de la tête varie : tantôt d’un brun noirâtre 
uniforme, tantôt brune au sommet et à la bouche, noire 
sur les côtés, tantôt entièrement noire, mais toujours 
luisante. 

Cymatophora Diluta, autre chenille vert jaunûâtre, 

Ï nes blanches, a aussi la tête 


leuses sont noires, les membraneuses et le dessous vert 
jaunûtre. 

C. Diffinis vit en mai, sur l'orme, cachée entre Fra 
feuilles. La couleur de sa tête empêchera toujours qu’elle 
soit confondue avec d’autres espèces vivant à la même 
époque qu'elle. 

La Cleoceris Viminatis, qui est noire aussi dans son 
jeune âge, n’a plus la tête noire après la quatrième mue, 
et vit du reste sur les saules, le marsault surtout, arbre 
sur lequel on ne trouvera jamais €. Difinis. 


COSMIA AFFINIS 


Celle chenille au repos a un aspect tout particulier 
dont il est difficile de donner l’idée dans une simple 
deseription 

Sa tèle pelite, mais redressée, san Corps très aminci 
antérieurement et en même lemps très aplati, surtout aux 
premiers segments, portant ses côlés fortement carénés ; 
vers le milieu, le corps un peu renflé s'abaissant au 
10° anneau, se relevant au 11° qui fait saillie, puis se 
déprime brusquement ; enfin les paltes anales étalées, 


(4) Ce maintien ou plutôt cette façon de Fi remettre d'une chute st 
un indice caractéristique du mode de vivre de . chenilles, 

fois n’a-t-on pas eu a de _ e cette remarque, telle 

Ï een hélice et reste im- 

ournée et retournée, 

mise sur le do revient rte sur ses pates et ais la pa arti é 


et retrouver avec facilité leur 
utres de A er de se tenir attachées 
rs pattes w’elles mènent 
une vie tout aérienne. Vivant sur les arbres, elles les quittent à 
regret ét semblent comprendre qu'il leur Rerait “difhcite dé retrouver 
leur branche, si par une cause quelconque elles venaient à en être 
détachées. 


écarlées au loin, cherchant une par étendue, un appui 
solide, C. Affinis se repose et digèr 

Singulière attitude! Ne dirait-on ES plutôt qu’elle se 
rapetisse, se contracte, ramasse tous ses muscles et se 
tient prête à bondir sur la proie qu'elle guette au pas- 

sage? . 

Sans se jeter sur d’autres chenilles comme sur une proie 
attendue et nécessaire, C. Affinis est une chenille des 
plus dévorantes. L'auteur du Species dit n ’avoir pas re- 

marqué que les chenilles du 2 groupe de ses Cosmia, 
perl lesquelles figure l’Affinis, fussent des chenilles 

ostiles » aux autres. Cependant il est certain que celte 
espèce est carnassière à l’égal de la 7rapezina, sinon 
plus. 

A ffinis est d’un vertbleuâtre ; de ses cinq lignes blanches, 
la dorsale est la plus large: ses trapézoïdaux sont bombés 
et surmontés d’un poil gris; ses stigmates sont placés 
au-dessus de la stigmatale et entourés de blanc ; trois 
points formant triangle accompagnent chaque stigmate. 
Presque toujours le point du sommet est relié aux deux 
autres par une ligne ou bande noire, ce qui constitue un 
chevron surmontant le stigmate. Les paties écailleuses 
sont le plus souvent noirâtres ; la tête, les pattes membra- 
neuses et le dessous sont d’un vert pâle. 

Telle est sa vestiture habituelle; mais elle est très 
variable, sur ce seul point cependant : le plus ou moins 
grand nombre de points noirs apparents. 

La variété la plus prononcée et la plus curieuse, dont 
nous possédons un exemplaire dans notre collection, est 
ns par le nombre et la grandeur des points et 

laches noires dont son corps est parsemé. Les 2° et 3° seg- 
ments ont chacun 8 points noirs en ligne ; les trapézoïdaux 
sont grands et noirs ; du 14° au 11° segment, les stigmates 


Sont surmontés d’un large chevron noir et tous les points 
| infrasligmataux sont noyés dans une grande tache noire. 


Cetle variété est rare. 
Qu'elle soit ornée de points noirs ou en soit dépourvue, 
ses lignes blanches, son attitude au repos, iui sont telle- 


ment particulières que nous ne voyons aucune chenille 


pouvant se confondre avec 4 /finis. Ajoutons qu’elle viten 
mai sur l’orme el souvent aussi sur le charme. 


COSMIA TRAPEZINA 


Cette Cosmta n’est que trop connue, car c’est la plus 


| commune du genre et elle est également réputée la plus 


malfaisante. Vivant sur presque tous les arbres forestiers, 
elle s'offre sans peine au chasseur. 
Toutes les Cosmia, quoique noires ou de couleursombre 
dans leur jeunesse, et plus ou moins vertes à l’âge adulte, 
ont la peau jaune (1). En effet la plupart des chenilles 


si inattendus dans la couleur des ch 


lacus où 
t verts; : dat es Mélitées dax ie 


a” 


dans leur jeunesse, v 


LE NATURALISTE 


477 


vertes le sont seulement par transparence. Aux incisions 
des segments où la peau forme des replis, la transparence 
n'existant plus, la couleur de la peau seule y apparait. 
Voilà pourquoi on lit si souvent dans les descriptions : 
« Chenille verte avec incisions jaunes. » Cette couleur verte 
n’est pas seulement le produit de ces liquides verdâtres 
extraits des sues et tissus végétaux dont se nourrit la che- 
nille, c’est plutôt le résultat d’une sorte de pigment plus ou 
moins épais et opaque, de couleur verdätre ou bleuâtre, 
répandu entre la peau et les organes internes. 
À suivre.) P, CHRÉTIEN. 


SUR LA RAGE 


Les anciens, Pline entre autres, nommaient Lytta un 
prétendu ver que les chiens, disaient-ils, possédaient sous 
la langue et qui était alors la cause de la rage. C’est là l'ori- 
gineet la prétendue lésion spécifique de la rage imaginée 
par Marochetti qui a transformé le ver des anciens en une 
prétendue pustule nommée par lui /ysse. Sile D‘ Auzias- 
Turenne a adopté l’opinion de Marochetti, c'est que, assi- 
milant toutes les maladies contagieuses à la variole, il a 
voulu à tout prix que la pustule existât, comme dans la 
variole et dans la gale. Il crut même un jour avoir ren- 
contré l'élément virulent de la rage sous forme d’un acarus 
trouvé, au nombre de cinqindividus, sur une langue pro- 
venant d’un chien enragé. C’est M. Mégnin qui lui démontra 
que çes prétendus AgaTus de la age n'étaient autres que 

es g t dans les salles de dissections 
et les Charniers. Du reste le D' Auzias-Turenne n’a jamais 
pu montrer une lysse bien authentique à eme LU d'un 
chien enragé. M. Pasteur a lu récemment à l’A de 
sciences, une communication très importante sur ses 
études sur la rage, résultat de quatre années d’un travail 
acharné, de minutieuses recherches et d'expériences sans 
nombre. Bien qu’on ne connaisse pas encore le microbe, 
agent de contagion de la terrible maladie, les résullats 


mn 


Fa 


_. rage ee de ee RUE noires: ie petites espèces elle- 

offre pese exemple 

Fo la ge Pie n beau rose rt devient grisâtre et 

dé couleur tout à fait insigfante c’est la M. Euphorbiata no: blanche 

ee au nos c'est surtout 

e au sortir de l’œuf et devient 

e taches MARS etc. 

ertes à l’âge adulte, mais noires 
re 


i est entiè rement n 


D 

ral les suis vertes sont jaunes ou d’un blanc jaunâtre à 

leur élosion (Cia. Dotata, Le Cid. Fulvata, j sg re etc., etc.). 
Parmi ee celles que nous avons examinées sortir de Pœuf, 
ons encore rencontré qu’une seule pe ui “Soit d’un beau 

vert. Cest Penihen Strigata, et chose bizarre, cette chenille ne reste 

, elle devient d’un brun roux et s’assom- 


chenilles vertes qui rés ho les graminées et plantes basses, 
ére a, les satyres sh les variétés de 

Tr. pronuba, de Phi. PR ot he restent ver 

. Truncata, vivant sur les arbres et se k es plantes basses 

nt, reste verte aussi pendant l’hiver, du moins en capti- 


| avant d'atteindre son maximum 


sont tellement importants qu'il n’est pas douteux que la 
guérison est actuellement assurée et que l'humanité est 
redevable à M. Pasteur d’une des plus utiles découvertes 
du xx° siècle. Avant. de rendre compte de la communica- 
tion faite à l'Académie des sciences, nous donnerons un 
léger aperçu de l’histoire de la rage. La rage fait mainte- 
nant partie du groupe des maladies nerveuses ; M. Pasteur 
avait du reste précédemment démontré que le siège prin- 
cipal de cette affection était le système nerveux et particu- 
lièrement le cerveau, dans lequel pullule un microbe 


spécial. I1 résulte des observations faites, que la rage ne 


doit jamais son origine à une cause spontanée, ni à l’in- 

uence du elimat, ni à des aliments corrompus, ni au 
manque d’eau; la rage est due à la contagion et ne peut 
pas se | développer spontanément. On distingue deux 

variétés de ra age, dont la nature est identique et qui 
diffèrent l’une de l’autre que par les symptômes; l& 
rage furieuse, qui est la plus commune, et la rage mue ou 
muette. Cette dernière variété est principalement caracté- 
risée par la paralysie, dès le début, des muscles de la 
mâchoire qui, chez le. chien, reste écartée en laissant 
pendre la langue reflétant une teinte bleuâtre. 

Revenons à la communication faite à l’Académie des 
sciences sous ce litre: « Sur la rage, » par M. Pasteur avéc 
la collaboration de MM. Chamberland et Roux. 

Le grand fait de la virulence variable de certains virus 
el la préservation d’une virulence par une autre de moindre 
intensité, est aujourd'hui, non seulement acquis à la 
science mais encore entré dans le domaine de la pratique. 
Dans une À direction d'études, on comprend tout l'intérêt 
qu offre de méthodes d'atténuation appropriées 
à de nouveaux virus. En passant du chien au singe el 
après de singe à singe, la virulence du virus rabique s’af- 


 faiblit à chaque passage. ms la virulence est diminuée 


par ces passages, si le virus est ainsi reporté il reste 


| alténué. L'inoculation 2 D. peut même ne 
. produire aucun résultat, en créant pour l’animal un état 


réfractaire à la rage 

Le virus rabique prend plus de force quand on passe de 
lapin à lapin et de cobaye à cobaye. Lorsque la virulence 
est au maximum chez le lapin, elle passe exaltée chez le 
chien et elle lui donne une rage mortelle. 

Quoique la virulence rabique s’exalte dans son pas- 
sage de lapin à lapin, de cobaye à cobaye, il faut plu- 
sieurs passages parle corps de ces animaux pour qu'elle 
récupère son état de virulence maximum quand elle a été 
diminuée d’abord chez le singe. De même la virulence du 
chien à rage des rues exige, quand elle est portée sur le 
lapin, plusieurs passages par des individus de cette espèce 
. On peut ainsi rendre des 
chiens, par exemple, réfractaires à la ra ge et voici comment. 
Le virus rabique d’un lapin mort par trép estinoculé, 
toujours par trépanation, à un second lapin ; le virus de 
celui-ci à un troisième. À chaque fois ces virus, qui rep 
nent de plus en plus forts, sont inoculés à un chien : 
dernier se trouve être, après ces trois inoculations rate 
ble de supporter un virus mortel, il devient réfraelaire à la 


rage. C’est de lavaccine, de la vaccine préventive: tout autre 


478 


LE NATURALISTE 


pe 


animal non soumis à ce traitement succombe, au contraire, 
après l’espace de temps réglementaire. M. Pasteur termine 
son rapport en disant qu’il vient d'écrire au ministre de 
l'instruction publique, en le priant de vouloir bien nommer 
une commission à laquelle il soumettra ses chiens réfrac- 
taires à la rage. L’expérience qui serait tentée tout d’abord 
consisterait à placer en comparaison vingt chiens réfractai- 
res et vingt chiens non inoculés. On ferait mordre par des 
chiens enragés successivement ces quarante chiens: les 
vingt chiens annoncés réfractaires ne seront pas malades 


et les vingt autres prendront la rage. Une deuxième expé- 


rience aurait pour objet quarante chiens dont vingt vac- 
cinés devant la commission et vingt non vaccinés. Ces 
quarante chiens seront ensuite trépanés par le virus du 
chien à rage des rues; les chiens vaccinés résisteront, les 
vingt autres mourront tous de la rage 

À propos dela virulence variable de certains virus, fait 
acquis maintenant par la science, grâce aux découvertes 
de M. Pasteur, nous citerons le passage suivant d’une bro- 
chure, parue en 1866 et dont l’auteur était M. Faugère 
Dubourg, et qui avait pour titre : Le Préjugé de la rage ou 
de l'inocuilé du virus rabique sur l'espèce humaine. 
L'auteur disait que le germe du virus n’était pas Hat A 
que, se déplacant, les virus s’affaiblissaient et même deve 
naient inertes; qu’il fallait les expliquer par tiéoduétton 
de parasites vivants dans notre organisme. Cet auteur 
pressentait la loi des atténuations par des cultures succes- 
sives affirmée par M. Pasteur. 


NOTES 


POUR SERVIR 


À LA FAUNE DES ENVIRONS DE PARIS 


(Suite) 


MÉSANGE CHARBONNIÈRE (Parus major Linn.). Très com- 
mune partout et sédentaire ; en automne se réunit en peti- 
tes troupes qui, en compagnie de celles que forment les 
autres mésanges, se livrent à des déplacements plus ou 
moins considérables. 

MÉSANGE PETITE CHARBONNIÈRE (Parus ater Linn.). De pas- 
sage régulier et annuel. Arrive en octobre et novembre ; 
hiverne dans nos bois, surtout dans ceux de pins et de sa- 
pins, et repart aux approches du printemps ; niche parfois 
dans quelques localités, dans la forêt de Fontainebleau, 
par exemple, 

MésanGE BLEUE (Parus cæruleus Linn.). La plus com- 
mune de toutes nos mésanges; se montre parlout, même à 
Paris; possède une variété albine charmante : on dirait une 
petite boule de neige. 

MésANGE HUPPÉE (Parus crislatus Linn.). Se voit rare- 
ment dans no$ environs ; on la trouve quelquefois mêlée 
aux bandes de mésanges bleues; d’après le marquis de 
Ginéty, elle se reproduirait dans la forêt de Fontainebleau. 

MoNNETTE VULGAIRE (Pæcile communis Z. Gerbe). Est le 
cicoce dos oiseleurs de Paris ; très commune _—. sé- 


dentaire dans plusieurs localités où elle se reproduit, 
voyage comme les espèces précédentes et aux mêmes épo- 
ques; visite les mêmes endroits. 

MÉSANGE À LONGUE QUEUE (Oriles caudatus G. R. Gray). 
Commune partout; se reproduit dans plusieurs localités, 
voyage en troupes en automne, par couples au printemps ; 
se mêle plus rarement à ses congénères que les gi 
précédentes. 

MÉSANGE À MOUSTACHES (Panurus biarmicus Rock.). Très 
rare; de passage irrégulier. On m'a cité plusieurs captures 
faites dans nos environs. 

JASEUR DE BOHÈME (Ampelis garrulus Linn.). De passage 
irrégulier en hiver. Les passages les plus remarquables 
qui ont élé signalés en France et aux environs de Paris 
ont eu lieu en 1829, 1834 et 1863. On en a vu alors me disait 
Jules Verreaux, en‘grand nombre, même à Paris, dans tous 
les jardins publics. 

Cet oiseau se montre plus souvent chez nous qu’on ne le 
croit généralement, en petit nombre il est vrai, et parfois 
en compagnie des merles mauvis 

Gogs-Moucae nor (Muscicapa nigra Briss.). Le vrai bec- 
figue des gourmets et des chasseurs du Midi; commun 
partout au passage d’automne en août et septembre. Ar- 


| rive en avril et mai, quelques couples se reproduisent dans 


un petit nombre de localités. 

GoBe-MoucnE 4 COLLIER (Muscicapa coliaris Bechst ). De 
passage comme l'espèce précédente, mais rare ; observé 
une fois au Jardin des Plantes de Paris. 

Go8e-Moucse cris (Bulalis grisola Boie.). Commun par- 
tout, même à Paris,et y niche. Arrive en mai, repart en août 
et septembre ; comme les espèces précédentes, de passage 
régulier et annue ; 

HIRONDELLE DE CHEMINÉE (ZZérundo rustica Linn.). Très 

commune ; se reproduit partout, même à Paris. Arrive en 
avril, repart en septembre et octobre. Comme toutes les 
espèces quisuivent, de passage régulier et annuel ; en au- 
tomne se réunit en grandes troupes, 

HiRONDELLE DE FENÊTRE (Chelidon urbica Boie.). Aussi 
commune que l'espèce précédente à la campagne et dans 
la ville, où elle niche chaque année aux mêmes endroits ; 
arrive après l’hirondelle de cheminée et repart avant elle; 
se rassemble en automne en grandes bandes. 

HiRONDELLE DE RIVAGE (Cotyle riparia Boie. }. Cette espèce 
est la moins commune du genre et ne se trouve que dans 
certaines localités où elle niche et dont elle s ‘éloigne peu, 
telles que les carrières d’où l’on tire le sable, et les bords 
de la Seine. Arrive après les autres hirondelles et repart 
avant elles, 


PASSEREAUX ANOMODACTYLES 
(Passeres Anomodactyli.) 

MARTINET NOIR (Cypsetus apus IIL.). Très commun dans 
la ville de Paris, où il niche. Arrive en avril et mai, repart 
eu juillet et août. J'ai vu toute une colonie de martinets 
qui nichaient dans les arbres creux de la forêt de Fontai- 
nebleau. 

ENGOULEVENT VULGAIRE Cateirhes europæus Linn.). se 
trouve dans presque tous les bois et les forêts des environs 


LE NATURALISTE 


479 


et y niche, mais en petit nombre. Arrive en mai et repart 
en septembre. 


(À suivre.) CRETTÉ DE PALLUEL. 
BIBLIOGRAPHIE 
: HiSTOiRE NATURELLE DE LA FRANCE. ‘— 12° partie. — Faune 


des Lépidoptères, par Berce (1). 

La faune des Lépidoptères de France qui vient de paraître 
conslitue la 12° partie d’une collection d'ouvrages qui for- 
mera une bibliothèque élémentaire pour l’histoire naturelle 
de là France. De celte série d'ouvrages, la faune des 
Coléoptères est parue depuis déjà longtemps et la faune 
des Hémiptéres verra.le jour sous peu. Ce nouvel ouvrage 
sur les papillons comprend 225 pages et 27 planches en 
couleur représentant plus de quatre cents types et parmi 
34 espèces de chenilles des principales familles. Nous insis- 
térons tout particulièrement sur les planches qui permet- 
tent de déterminer, à simple vue et sans fatigue, un grand 
nombre de papillons qu'il serait souvent difficile de nom- 
mer à l’aide des descriptions. L’exécution si minutieuse 
de ces planches a retardé l'apparition de l'ouvrage, mais 
aussi est-on arrivé à un excellentrésultat que l’on ne pouvait 
même pas prévoir. Dans le premier chapitre, sous le nom 
d’Zntroduction, l'auteur aide le lecteur à se familiariser 
avec les divers termes employés pour désigner les différen- 
tes parties du corps des Lépidoptères; vient ensuite l’his- 
toire du papillon depuis l’œuf jusqu’à l'insecte parfait. 
Après quelques détails sur la classification des Lépidop- 
tères on passe dans les chapitres suivants à leur deserip- 
tion: Dans cet ouvrage tout est clair; les descriptions sont 
facilitées par les planches et toutesles personnes, qui même 
ne seraient pasinitiées à l'étude de l’histoirenaturelle, pour- 
raient arriver à déterminer facilement tous les papillons de 
France et à former des collections fort intéressantes. C’est 
un grand Me de plus fait vers la vulgarisation des sciences 
, dont l'étude est sisouvent 
négligée et bien à tort, n ‘ont pas été oubliées dans les 
descriptions et dans les planches. Signalons encore un 
chapitre Spécial consacré aux papillons produisant la soie 
et dont les espèces ont été acclimatées en France. Dans les 
cours du volume, toutes les espèces sont désignées par le 
nom scientifique et le nom vulgaire et deux tables alpha- 
bétiques, l’une des noms latins, l’autre des noms français, 
reporte le lecteur à la page où se trouve la description. On 
comprend donc dans quel esprit a été dicté ce livre et, 
comme le seront du reste tous ceux de cette collection 
d'ouvrages : développer le goût des sciences naturelles, en 
simplifiant les recherches, en un mot en en facilitant 

tude 


naturelles 


(4) 1 done oh 225 pages, 27 planthes en couleur. 
Paris. Prix : SA, franco 5 fr. 45. 


— Deyrolle, | 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


La Société entomologique francaise doit faire celle 
année, vers la fin de juin et le commencement de juillet, 
une excursion scientifique dans les Alpes-Maritimes. Les 
membres de la Société entomologique de France qui vou- 
draient faire partie de cette réunion sont priés de faire 
parvenir leur demande à M. Fauvel. 


* 
* * 


M. Ch. Brisout de Barneville a donné la description d’un 
nouveau Coléoptère algérien: Carphoborus Bonnairei : 
long. 1 1/2 millimètre; très voisin du Carphoborus mini- 
mus, il s'en distingue par sa forme moins étroite, ses 
antennes obscures, sa tête plus fortement ponctuée et par 
son prothorax beaucoup plus large et plus court, à ponc- 
tuation un peu forte. Cette nouvelle espèce provient de 
Batna. —M. L. Bedel vient de déecrir 

cavernicole: Bathyscia Willardi, long. 3, 5-3, 8 mm. Il se 
distingue du 8. Tarissani, duquel il est très voisin, par 
sa forme élargie, son aspect luisant, ses élytres à ponctua- 
tion moins fine, encore plus rapeuse, très serrée en avant, 
plus forte et très clairsemée vers le sommet, il provient de 
la grotte de Buguey (Ain). 


* 


M. M. Signoret signale deux espèces nouvelles d'Hémip- 
tères, provenant du Soudan oriental, ce sont: Piezoscelis 
pilosus, long. 7 mm. et Oxypleura truncaliceps, long. 
22 mill., ressemblant à l'O. Ayaloptera. 

Du 8 au 15 août 1884 auront lieu à Turin, à l’occasion de 
l'exposition nationale, un congrès et une exposition phyi- 
loxérique internationale sous les auspices du ministère de 
l'agriculture et de la commission supérieure du phyl- 
loxéra. Le congrès traitera : 1° de l’état de l'infection 
phylloxérique dans les divers pays, et mesures adoptées; 
2° des traitements insecticides ; 3° des vignes américaines, 
résistance, etc.; 4° mesures d'ordre intérieur et conven- 
tions internationales pour empêcher la propagation du 
phylloxéra par la voie commerciale, Le programme de 
l'Exposition comprend des collections de vignes saines et 
infectées, de préparations relatifs au phylloxéra et para- 
sites du phylloxéra, des insecticides, machines, etc. 


* 
LE 04 


Le professeur Issel a trouvé dans la vallée de Bisagno en 
Ligurie du cuivre natif; il est répandu sur la terre végé- 
tale et se rencontre dans des schistes argileux assez 
considérables. Comme fait curieux, on peut signaler la 
présence dans ce cuivre d’une dent de squale et de résidus 
de végétaux convertis en limonite. 


L 


M. Giuseppe Fae, de l’Université de Padote, a fait des 
recherches intéressantes sur les propriétés physiques du 


480 


LE NATURALISTE 


corail rouge. Il a constaté d’abord que le corail rouge de- 
vient phophorescent sous l’action de la chaleur, de la lu- 
mière ‘solaire, de l'électricité ; puis, qu’à la température 
ordinaire, il est assez bon conducteur de l'électricité ; 
cette propriété augmente avec l'élévation de la tempéra- 
et atteint un maximum ; si on le soumet à l'action du feu, 
la conductibilité diminué et finit par devenir inap- 
préciable. 
_ 

Voici un moyen qu’on nous indique pour dessécher les 
plantes et les fleurs afin de conserver leur forme et leur 
coloration : 

: Prendre du grès pulvérisé et passé au tamis ; après 
l'avoir fait fortement chauffer dans une bassine, en le re- 
muant toujours, y ajouter 100 grammes d’acide stéarique 
ét 100 grammes de blanc de baleine pour 15 à 20 grammes 
de sable. Brasser vivement ce mélange, le retirer du feu 
et, une fois refroidi, le froisser entre les mains de manière 
que tous les grains de sable soient uniformément graissés. 
Mettre une couche de sable dans une caisse dont le fond, 
surmonté d’un grillage en toile métallique à larges maïlles, 
soit à coulisse. Sur cette couche étendre les fleurs et les 
recouvrir de sable, La caisse est ensuite portée dans un 
four ou une étuve chauffée à la température de 40° à 50° 
centigrades. Vingt-quatre heures suffisent pour que la 
dessication soit complète. Faire alors glisser le fond de la 
caisse dans sa coulisse : le sable tombe à travers le gril- 
lage, sur lequel restent les fleurs dans la position où elles 
avaient été placées. Il ne reste plus alors qu’à les secouer, 
où à les épousseter légèrement, pour faire tomber le sable 
qui pourrait y être resté attaché. 


OFFRES ET DEMANDES 


M. Fairmaire prie la personne a qui il a prèté la « Pinaco- 
graphia de Wollenhoven » de vouloir bien rapportercelivre 
à son domicile. : 

“M. le D" marquis Antonio de Gregorio à Molo, via Palermo 
(Sicile), échangerait volontiers des coquilles marines ét des 
fossiles du tertiaire contre les polÿpiers jurassiques et lia- 
siques. 

M. C. Lombard, à Aubenas, offre en échange Cicindela 
chioris, campestris variété hybrida, trisignata, flucluosa, 
FRS = ses Carabus monticola, Rosalia alpina. 


* 
#* * 


Vient de RARE Lépidoptères de Madagascar, es- 
pèces nouvelles ou peu connues; pour la plupart de la col- 
lection de la Société d'histoire naturelle de Penckenberg, à 


Francfort-sur-Mein, y compris. toute la faune lépidopte- 


rologique de Madagascar, publiés sous les auspices de la 
Société Penckenberg par M. Paalmüller. 


Première partie. Rhopalocera, Heterocera, Sphinges et 
Bombyces, avec sept planches chromolithographiques. 

La première partie comprenant 246 pages in-4°, brochée, 
avec 100 figures de Lépidoptères et 21 dessins détaillés, 
est sortie de l'atelier lithographique, bien connu de 
MM. Werner et Winter à Francfort-sur-Mein. L'ouvrage 
est écrit en langue allemande avec des diagnoses latines. 

On peut se procurer cette publication importante en en- 
voyant (y compris l'affranchissement) 50 francs pour un 
exemplaire sur papier ordinaire et 56 francs 25 centimes 
pour un exemplaire sur papier vélin, aü conservateur du 
Musée d'histoire naturelle à Francfort-sur-Mein, M. Adam 
Roch. 


* 
# * 


Belle collection de Coccinellides européennes et exotiques 
comprenant 145 espèces et 580 exemplaires, renfermés 
dans 3 cartons 19><26. Cett ,esten 
parfait état; nous citerons parmi les bonnes espèces : 
Nœmia vittigera, Coccinella trifasciata, Chilomentis vit- 
tata, Synonycha grandis, Charia mirabilis, Neda san- 
guinea, ferruginea, Chüocorusplalycephalus,cæruleus, 
Brumus 8-signatus, Novius cruentatus, Epilachna pavo- 
nia, prix : 45 francs. 


* 
# * 


Collection de Dytiscides européens comprenant 121 es- 
pèces et 424 exemplaires, prix : 40 francs. 


* 
Le à 


Collection de Gyrinides et d’Hydrophylides européens 
comprenant 87 espèces représentés par 296 individus, prix: 
30 francs. 

Nous venons de recevoir des Philippines de beaux exem- 
plaires dZupleclelaaspergillum, ceséponges à charpente 


treillissée, élégante, unie à une touffe de poils siliceux, 


garnie de nombreux crochets én hamecon, qui servent àen- 
lacer les corps étrangers ; de nombreuses étoiles siliceuses, 


de configurations variées, sont situés dans les mailles du 


réseau. Nous pouvons céder ces éponges siliceuses aux 
prix de 5 à 10 francs. 


+, 
* * 


A, vendre une belle collection de coquilles du genre 


Cyprœæa, renfermant 50 espèces représentées par 145exem-. 


CYDTæeC0 0/1? 


plaires. Nous yp? ; carniola, 
argus, carmelopardalis, mus, vilellus, ete., rangées en 


_cuvettes et.étiquetées, prix : 35 francs. 


. 
+ + 


Nous pouvons offrir aux amateurs de très beaux échan-. 
tions d'empreinte de poisson (genre Smerdis) du calcaire: 
d'Aix, aux prix de 1 fr. 50 à 5 francs, suivant la taille, 


S’ adresser au bureau du Journal. 


a gérant, Émile DEYROLLE. 


5131 — Paris, Imp. A. L. Guizror, 7, rue dés: Canéttes, 


6° Année, >-æ 


N° 61 


1" Juillet 1884. 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1* et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 
LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 
Au bureau du journal 


RUE DE LA MONNAIE, 23 


France et Algérie 
Pays co 
Tous les autres pays 


ABONNEMENT ANNUEL : 
Payablé d'avance en un mandat-poste à l’ordre du Directeur. 


mpris: dans l'Union postale... 


{Affranchissement compris) 


ÉMILE DEYROLLE 


DIRECTEUR 


Secrétaire de La Rédaction 


LES, ARONNEMENTE PARTENT pu 1° Age DE CHAQUE! ANNÉE 


Le, Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire. officieux de tous les amateurs 


d'histoire naturelle; il insère 


coutement toute demande d'échange et de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


or PA D DES SCIENCES 


a ee 


SÉANCE DU 81 mars 1884 
(Suite) 


Des causes qui peuvent modifier les effets de l'action 
dtrectrice de la lumière sur les feuilles. — Note d 
M. E. Mer. - 


M. Mer a déjà fait voir en avril 1883 que le géotropisme 
dissimule parfois action directrice de la lumière sur les 
feuilles. D'autrés causés peuvent agir aussi, comme le 
témoignent les faits suivants. Un Aÿies pectinala isolé, 
ayant les feuilles des rameaux du bas écartées entre elles 
et disposées à plat sur la face supérieure, à par contre, 
dans les rameaux plus élevés, les feuilles dressées. et de 
profil pour la face supérieure, tandis que les feuilles des 
rangées latérales sont d’autant plus inclinées sur Pho- 
rizon qu’elles se rapprochent plus de la. face inférieure, 
Un: Avies nordmanniana a les feuilles de la face supé- 
rieure des rameaux voisins de la cime, placées ee 
verticalement. On peut ainsi expliquer ces faits : 
feuilles, plus nombreuses sur les rameaux eines à 
cause de l'activité de la végétation, se placent de profil 
pour être mieux éclairées, car disposées à plat et très 
rapprochées , elles se recouvriraient et se porteraient 
ombrage. D'autre part, la position des feuilles dans le 
sommeil diurne est tantôt la mème comme chez Omalis 
acetosella, et tantôt opposée, chez Robinia et Phaseolus. 
Diverses expériences de M. Mer le conduisent en résumé à 
conclure que : 1° l'orientation des feuilles n’est pas fou- 
jours un indice de leurs besoins sous le rapport de 


l'éclairage, parce que cette orientation résulte parfois 


d’influences multiples qui modifient plus ou moins l'ac- 
tion directrice de la lumière ; 2° le sommeil diurne des 
feuilles, ne. doit pas être {owjouwr's considéré comme. un 
résultat de cette action directrice: acquis en vue de les 
soustraire.à une.trop. vive radiation, puisque si, dans cer- 
tains cas, on modifie soit leur position, soit la direction 
des rayons lumineux, elles ne s’orientent plus de manière 
à être éclairées sous l'incidence la plus oblique ; % il en 
résulte que les termes. de diahéliotropisme et de- parhé- 
liotropisme, employés dans. leur plus large acceplion, 


doivent seulement. servir à indiquer les positions des 


feuilles par rapport à la direction des rayons lumineux, 


sans rien. faire préjuger des causes qui les ont produites ; 
4° enfin, dans ce cas comme dans bien d’autres, Fexplica- 
tion d’un fait ne saurait être, puisée. dans les nécessités ” 


imposées par de prétendues causes finales. 


* 
** 


Origine de. certains phosphales de chaux, en amas 
dans les caicaires de la série secondaire, et de certains 
minerais de fer appartenant à la division des minerais 
en grain. — Note de M. Dieulafait. 

On sait que les boues des marais 5 saiants contiennent 
beaucoup plus d'acide ph 
et des fleuves, et sont riches en manganèse ; les calcaires 
bitumeux comme ceux de l’oxfordien, et les calcaires 
magnésiens des séries sédimentaires, sont relativement 
riches en phosphate de chaux et en manganèse ; enfin les 
marbres cipolins donnent tous de l'acide phosphorique en 
quantité notable (souvent 1 p. 100). L'ensemble de ces faits 
trouve une application directe dans la question des phos- 
phates de chaux naturels. Dans cet ordre d'idées, les prin- 
cipaux faits acquis sont les suivants : 1° les phosphorites 


se. 


TRES RÉ RE 


E aoRmcE 


482 


LE ie RS 


n'existent que dans les régions conslituées par des cal | 
caires durs et privées d'eau; æ ces 
jours des calcaiges bitumireuxéou de 
lièrement riches"en.  phoSphatéS ; 3° le 
les phosphates Sont, ordibairémentien fe 
avec des dépôts tertiaires ; 4° les dépôts de phosphorite 
sont-toujours situés sur des ploteaux-ealcaÿres, d'atti: 

rentrant dans cette règle, qui eñisle 


tudes diverses, mais 
auiour d'eux des dépressions ou des fractures consli- 
tuant un système d'appel péri manént pour les‘eau% des' 
plateaux ; 5 les cavités à phosphorites contiennent tou- 
jours nee d'argiles rouges, mêlées de minerai de fer 
en grain; 6° les phosphorites existent daris les pañties 
les plus horizontales et surtout dans les parties latérales 
des excavations, et on les rencontre toujours incrustlées 


dans le sol des galeries ou des poches,et-jamais au pla-.| 


fond ; T°'enfin, les phosphorites les moins colorées, même 
celles qui sont d'un blanc de neige, sont toujours. riches! 
en manganèse. Comparant et analysant ces deux séries 
de remarques,:on..pourra dire -que:les agents. qui, ont 
rongé les-caleaires-et déposé ;dans-les:cavités ainsi. for- 
mées des _argiles, des minerais de fer en grain et des 
phosphorites, doivent èlre identiques aux eaux et boues 

des lagunes modernes. Les boues s'oxydent, les’ eaux 
creusent les roches calcaires, d'autant plus: vite’ que ces 
dernières sont magnésiennes, et éofténant' RGES des 


ceux qui existent dans la montagne creusée parles eaux: 
On aurait ‘ainsi d’un côté du calcaire, deS'phôsphates et 
du fer à l'état de dissolution, ét de l’autre, dés argiles très 
ferrugineuses en susperision: Si le courant d'eau se ra: 
lentit, le phosphate abandonneraït, äa contact de la paroi 
calcaire, l'élément ‘acide ‘et se déposerait, mais dans ‘les 
parties basses des 'galéries ét dés poches, $0us Pargile, 
et ne pourrait se précipiter que dans dés cavités à parois 
calcaires: Voilà pour les phosphorites } maintenant pas- 
sons aux Minerais de fer en grain. On précipite du phos- 
phate de fer, si l’on met en contaët du calcaire 'et dé l'eau 
acide tenant en dissolution des phosphates et'du fer. Ceci 
explique comment le minerai de fer en grain est toujours 
phosphoreux, toujours en contact avec des calcaires, et | 
pourquoi les phosphales sont toujours associés à ces ! 
genres de. minérais: On a vü, dans des communications | 
précédentes, que lès gypses, les sels, elc:, dé la période 
tertiaire, sont des dépôts de lagunes laissés par l’évapo- 
ration des eaux marineS'de Celle époque, ét l’on sait a 
ces dépôts sont plus développés-dans la série tertiaire 
aucune autre époque. Les changements fréquenis à te 


hé la différence de la christianile dans les laves 
nn 1e Mi Li la , dé — Note de 


| iauitesa À hu conti 6 | 1es vacuoles de la 
dolérité de là chaux dé Bergonn d'Issoire, avec la 
Jetons et la mésole. Elle _. âé S observée aussi sur 
une mésoiype altérée du puy de Narmar. On la trouva 
aussi associée dans des scories laviques au puy de la 
‘Velle, puis dans-le basalte compact du cap de Prudelles, 
| puis au plateau des Côtes, près Clermont, et enfin près du 
village d'Aubière et dans un ravin à l’est du plateau de 
Gergovier La:christianite se montre dans tous.ces. gise- 
.ments, sous forme de petits :eristaux très nets, visibles à 
l'œil nu, d'apparence simple, soit limpides, et transparents, 
soit opaques et d’un blanc de lait. Au cap de Prudelles, 
elle empâte souvent, dans les cavités du basalte, une 
substance compacte et verdâtre qui se rapprocherait de la 
laumanite. Même association dans des basaltes traversant 
et recouvrant le granit, dans les montagnes du Forez à la 
limite des départements du Puy-de-Dôme et'dé la Loire. 
En résumé, si la mésotype est la plus bellé des zéolithes 
des basaltes du plateau central, la christianite n’offre pas 
au minéralogiste un moindre intérêt, et il était intéressant 
| de signaler sa diff sion, pêu remarquée usqu’ici, dans ce 
même plateau central. 


SÉANCE DU 7 AVRIL 1884 


Réclamation de priorilé, à propos de communications 
récentes, sur la -vitalité du virus et de la levure de 
bière. —— - Lettre de M. Melsens. 


= Fabrolo les expériences. qu'il a publiées dans les 
Comptes rendus en 1870, tomes LXX. et LXXI, et pour les- 
quelles ‘il réclame. la priorité ‘dans ‘cet ordre de recher- 
ches, M: Melsens fait observer qu'il a poussé la pression 
jusqu’à 8000 atmosphères, soit 80000 mètres de pression 
d'eau. La méthode d'opération était. différente de celle 
employée par les: derniers expérimentateurs, R,  Pictet, 
Yung et. Regnard; quoi qu'il:en soit, la conclusion tirée 
par M. Regnard, de ses expériences de pression, confirme 
les résultats obtenus par M. Melsens, Pour ce qui regarde 
l'action du froid sur la levüre de bière, M, Melsens main- 
| tient ce,.qu'il. a. dit en. 1870, c'est-à- dire, que l'énergie du 
| ferment est.diminuée, mais la vie n’est pas détruite parles 
froids le plus intenses. que l’on puisse produire (environ 


époque, dans. la répartition des,mers et, des continents, 
expliquent alors pourquoi la séparation et l'isolement. .des | 
phosphates, des argiles ferrugineuses et deicertains mine- 
rais de, fer. en..grain, ont, dû s'effectuer principalement 
pendant. la. période, tertiaire, alors que. les. conditions 


nécessaires el suffisantes ‘pour amener ce résultat avaient || ee Dress 


atteint. leur ma sous.Je,rapport de:la nie corame 
_sous.le rapport F = alé alone : 


FH st} nos alt hM Ait 2 ji : 
*»* 


100 degrés au-dessous de: zéro), dans les conditions tou- 
tefois. où. il a-Opéré. Pe mème, il soutient. que. dans les 
circonstances où. il. était placé, le virus-vacein n’est pas 
alétrit 6 et ne. Ro i pas sa sairRleneR, 


Si 


LE NARRARIPTE 


483 


NOTES 
POUR SERVIR : 


À ha FAUNE DES ENVIRONS DE PARIS | 


(S uite) - 


PIGEONS 
(Columbeæ.) 


re RAMIER (Columba palumbus Linn.). Très com- 
mun partout, se montre en grandes troupes en automne, 


en hiver et au printemps ; niche dans tous les bois et les | 
forèts de nos environs ; se trouve à l'état sédentaire dans | 


les jardins de Paris. 

Les ramiers qui vivent aux Tuileries et aus d’autres 

promenades, loin de se montrer farouches comme ceux 
qui habitent les campagnes, sont plus familiers que des 
pigeons domestiques,; ils viennent se petcher sur les bras 
et les épaules de certains promeneurs, qui sont, arrivés à 
les apprivoiser au. point de les amener à prendre dans la 
main etmême dans la bouche des miettes de pain. En 1871 
cès charmants. oiseaux avaient presque tous disparu des 
Tuileries ; pendant | la Commune (mars, avril et mai 1871) 
beaucoup furent chassés et tués à coups de fusil, les sur- 
vivants s’enfuirent PRrAYÉE par. les incendies etle bruit. des 
armes à à feu. 
COLOMBE GOLOMBIN Conde œnas Linn. ). eee au prin- 
temps, repart en automne, voyage par grandes troupes, va 
parfois de compagnie avec les ramiers, se reproduit dans 
nos, forêts, notamment à Compiègne et à Fontainebleau. 
En mars 1884, j'ai vu un couple de. colombin habiter lej jar- 
din des Tuileries à Paris, et nicher sur un arbre voisin du 
fameux marronnier connu sous le nom du vingt mars. Est- 
ce un fait isolé ou chaque année cette espèce se reproduit- 
elle à, Paris? je n’en avais pas encore fait la remarque. 


i ser 


| GALLINAGÉS | 
(Gallinæ.) 


SYRRHAPTE PARADOXAL (Syrrhaptus paradoæus Licht.). Ce 
curieux habitant des steppes de l’Asie s'est montré plu- 
sieurs fois en Europe, notamment en 1863, aux ‘environs 
de Chalon-sur-Saône et plusieurs sujets ont été trouvés 
sur nos marchés de Paris. — Ce passage s’est étendu dans 
presque toute la France, jusqu’en Bretagne. 

Perprix ROUGE (Perdriæ rubra Briss.). Jadis commune 
partout, elle est devenue très rare, je ne sais pas même si 
l'espèce existe encore aujourd’hui aux environs de Paris. 
Jusqu’en 1830 on tuait des pérdrix rouges, à Dugnÿ, au 
Bourget, dans la plaine Saint-Denis, etc., mais l'espèce n’a 
pas résisté aux destructions de gibier rrhre aux environs 
de Paris en 1793, 1830 et 1848. 

© STARNE GRISE (S/47 na Cinerea Bp.). Vulgaiténent a per 
drix | grise, est encore assézrépandue, grâce aux Soins que 
prennent € de leurs chasses un certain noïbre dé proprié- 
taires ; mais elle tend à disparaitre, ec on peut dre qu ‘elle 
n'existe plus qu'à à l'état artificiel, 


cé (HTAIEL 


STARNE AUX DOIGTS Courts (Séarna brachydactyla C. P.). 
| Cette espèce est connu de nos chasseurs sous le nom de 
| Perdrix de passage, parce qu'en effet elle ne se  ontre 
 dans'nos plaines en automne qu’en passage, parfois en 
 en’troupés nombreuses, mais il est presque impossible de 
| les approcher à portée de fusil (Voy. le ENahirese, n°5? 
Jau 15 février 1884, p. 412). 

Caire (Commune (Coturniæ communtis Bonn.). Autrefois 
| très abondante! chez nous; depuis les destructions opérées 
| chaque année dans! le midi dé l'Europe et le nord de l'A: 
frique l'espèce diminue d'une facon à croire que d'ici peu 
elle deviendra rarè. Arrive en avril, repart en septembre 
étoctobre 

À FAISAN VULGARE cPhhstants colchieus Linn.). Depuis très 
longtemps naturalisé én' France, se trouve abondamment 
dans toute les chasses gardées où l'on n’épargne aucun 
Soin pourle propager et le multiplier. Outre cette éspèce 
on trouve maintenant à l'état sauvage plusieurs autres 
faisans dans nos forêts et nos bois, introduits depuis quel: 
Lo he années Ars es ge Ébbe Det aid vénérés, elc. 


Su ÉCHASSIERS 
(Graliæ.) 


OuraRnE BARBUE (Olis larda Linn.). Se montre irrégu- 
lièrement de passage au printemps et en hiver. Jules Ver- 
reaux m'a raconté bien souvent qu'il avait tué un couple 
d'outardes, mâle et femelle, au mois d'avril dans la plaine 
Saint-Denis à peu de distance ‘des fortifications. 
Pendant le rigoureux hiver de 1879/1880 plusieurs ou+ 
tardes ont été tuées dans nos plaines ; je puis citer, entre 
autres captures, celle d’uné femelle adulte tuée à Dugny. 

OuraRDE CANEPETIÈRE (O/ëS tetram Linn.). De passage au 
printemps et en automne dans lé mois de septembre, as: 
sez commune dans toutes les plaines du nord-est de Paris. 

OEprcNÈME entArb (Œdicnemus crepitans Temm.). Ne se 
rencontre que dans certaines localités où il niche, l'espèce 
tend à disparaître. D'après le marquis de Sinéty il serait 
encore assez commun dans les plaines des environs sa 
Fontainebleau. 

Pivvier Doré (Pluvialis apricarius Bp.). De passage en 
mars et avril, et novembre et en octobre, depuis une ving- 

taïne d'années cet oiseau devient de plus en plus rare à son 
doublé passage et ne se montre plus comme autrefois 
par petites troupes. 

GuiGNaRD DÉ SIBÉRE (Morinellus sibtricus Sp.). Encore 
une espèce qui tend à disparaître non seulement dans nos 
environs, mais même dans'toute la France; autrefois de 
passage en mai ét août, on né voit Dr que très rarement 
cet oiseau inconnu de nos chasseurs 

Pruvier À CoLctér (CHaradrius minor Boie.). De passage 
en avril, août et septembre; se rencontre sur les bords de 

la Seine et de plusieurs autres rivières. J'en ai tué un Sur 
la route de Flandré à la sortié de Paris, et deux aütres su- 
| jéts en septémbre 1869 le long de la rivière de More à 
Bonneuil (Seine lét-Oise). 


espèce se rt plus rarement que la précédente, cepen- 


157 ou 


GRAVELOT De Kent (Charadrius cantianus Lath). Cette 


eu ——s À 


! 
| 


| 


TEE ne 0 eme pee tt 


ti 


—— 


484 


LE NATURALISTE 


dant je pourrais citer un certain nombre de captures faites 
sur les bords de la Seine. 

VANNEAU HUPPÉ (Vanellus Cristatus Meyer et Wolf). De 
passage régulier au printemps et à l'automne, voyage en 
troupes parfois très nombreuses; niche dans quelques lo- 
calités. 

Couruis cENDRÉ (Numenius areuatus Lath.). Cet oiseau, 
quifréquente surtout les plages, ne se montre qu'acciden- 
tellement chez nous, en automne et au printemps, dans les 
plaines et sur le bord des cours d’eau. 

BARGE EGOCÉPHALE (Lémosa ægocephala Leach.). De pas- 
sage régulier en avril, septembre et octobre, voyage par 
pelites troupes; ne se rencontre que dans certains endroits 
marécageux et sur les bords de la Seine. 

BarGs Rousse (Limosa rufa Briss.). Plus rare que l’es- 
pèce précédente, passe aux mêmes époques, se rencontre 
parfois isolément ; ainsi nous avons tué une femelle adulte 
en octobre dans la plaine de Dugny. 

BÉCASSE ORDINAIRE (Scolopax rusticola Linn.). Arrive en 
automne et repart au printemps; quelques couples nichent 
dans nos bois, surtout quand les hivers sont peu rigou- 
r 


ux. 
(A suivre.) CRETTÉ DE PALLUEL. 


LES CHENILLES DU GENRE COSMIA 
(Suite) 

Chez Trapezina la peau est d’une transparence telle 
qu'elle donne à cette chenille un aspect vitreux, surtout 
dans l’âge moyen. Elle est donc de couleur verte très 
variable, mais les incisions sont très jaunes. 

On la rencontre quelquefois marbrée de violet sombre 
par place, quand il lui est arrivé de dévorer quelque che- 
nille brune. 

Ce qui la distingue des autres Cosmia, c'eslla stigmatale 
très large et plutôt jaunâtre que blanche; la dorsale est 
blanche, fine ; les sous-dorsales sont très fines, interrom- 
pues; les trapézoïdaux, très saillanis, sont entourés de 
blanc. 


Les stigmates sont situés en plein dans la stigmatale et 
entourés de blanc. 

On trouve quelques sujets dont la stigmatale est sur- 
montée d’une bande noire plus ou moins intense et dont 
tous les points ordinaires sont bien marqués en noir. 

Le premier caractère fait ressembler ces C. Trapezina 
à certaines 7œæn. Gothica ; mais la large sligmatale est d’un 
blanc pur dans celle-ci, elle est plutôt jaune dans celle-là. 

L'aititude de 7rapezina rappelle un peu celle de C. Aff- 
ñis. Elle s’aplatit en effet la partie antérieure du corps, ses 
côlés sont carénés et le 11° segment est saillant. 

Est-ce un signe particulier de férocité ? 

La variété verte de Tæn. Cruda a beaucoup de rapports 
avec Trapezina, Voici leurs principales différences : Cruda 


a la tête plus forte que Tragezina; la stigmalale aussi 


large est ornée chez Cruda de taches ferrugineuses, ces 
taches n’existent pas chez Trapezina; Cruda n’a pas les 
points trapézoïdaux saillants comme le sont ceux de Tra- 
pesina; enfin chez Cruda le 11° segment porte un trait 


crucial de même couleur que les autres lignes; ce trait 
n'existe pas chez Trapezina. 

Du reste Cruda est aussi malfaisante que Trapezina. 

Ona dit de ces chenilles queleur voracité avait un effet 
funeste. Celles d’entre elles qui se seraient abandonnées à 
leurs instincts carnassiers contracteraient des maladies 
et finalement ne parviendraient pas à donner l'insecte par- 
fait. Sans doute l'abus en toutes choses est pernicieux, 
sans doute un méfait quelconque appelle toujours son chà- 
timent, mais une chenille mangée par-ci par-là, et de temps 
en temps, est-ce indigeste? Une chenille même dévorée 
vivante, est-ce un si grand mel? Du reste, ces sortes de 


| compensations n’ont aucun seris aux yeux de la nature; 
| elle a d’autres vues que les nôtres et pour prouver qu'il est 


mal de détruire un être, elle n’en supprime pas un autre. 
Nous ne croÿons donc pas nous tromper en affirmant que 
plus d’une €. Affinis, plus d’une C. Trapezina, qui à l'état 
d’insecte parfait prennent leur essor et leurs ébats aux 
douces clartés du crépuscule en juillet, portent allègrement 
la peine due aux meurtres que, lors de leur état d'insecte 
vil ét rampant, elles ont commis en mai sur d’innocentes 
arpenteuses. FR 

Quelles sont donc, ‘en somme, les espèces de chenilles 
qui sont les victimes ordinaires de ces ravagèusés ? Sans 
tenir compte bien entendu et des chenilles qu'on leur as- 
socie dans les boîtes de chasse, ou du hasard qui amène 
sur leur chemin telle ou telle espèce intéressante, on peut 
dire que le gros de leurs victimes est fourni par les chenilles 
les plus communes. Ce sera peut-être ces Zortri si nom- 
breuses en mai sur l’orme et le chène, leur vivacité, leur 
agilité, cependant, est une bonne sauvegarde; ce sera plus 
souvent des Phyg. Pilosaria et ces Hybernia si nom- 
breuses : Defoliaria, Marginaria; ce sera à coup sûr 
cette Ch. Brumata, silente dans ses mouvements'et qui 
s'empêtre encore dans les feuilles emmélées pär ses fils. 

Loïn d'être nuisibles, ces chenilles seraient donc utiles, 
si elles se contentaient de dévorer les autres, partant il 
serait injuste de récompenser leurs services par la des- 
truction. Seulement elles resteront toujours sous le coup 
des malédictions des entomologistes qui, par mégarde, les 
mélangeraient avec. d’autres chenilles, car la malechance 
voudra qu'elles s’attaquent de préférence aux bêtes rares 
et précieuses. 


Sans entrer dans des détails trop multipliés, nous avons 
indiqué des caractères suffisants selon nous pour faire 
reconnaître les chenilles de Cosmia à première vue. 

Si maintenant, jetant un regard d'ensemble sur ces qua- 
tre espèces, nous cherchons à établir entre elles des rap- 
prochements plus étroïts ou des distinctions plus précises, 
nous trouverons plus d’un sujet de comparaison, 

Si l'on tient compte des mœurs, Affinis et Trapezina 
iront ensemble sous le rapport des instincts carnassiers, 
Diffinis et Pyralina étant d'humeur pacifique sympathi- 
seront entre elles. 

Si l'on s'attache à la prédominance des lignes: Pyra- 
lina, Diffinis ét Affinis ont leur dorsale plus large que 


leurs autres lignes, 7ragezina sa stigmatale, 


LE NATURALISTE 


485 


Quant ‘aux trapézoïdaux, très saillants sur 7rapezina, 
presque hémisphériques sur Pyralina et Affinis, ils se 
voient difficilement sur Dijfinis. 


Pyralina, Diffinis et Affinis ont leurs stigmates placés . 


au-dessus de la stigmatale, tandis qu'ils sont situés dans 
la ligne ou plutôt la bande stigmatale chez Trapezina. 

_ Latèête est verdâtre chez Pyratina, Affinis el Trapezina ; 
elle est noire ou de couleur sombre chez Diffinis. 

Enfin Pyralina et Diffinis paraissent vivre exclusive- 
ment sur l’orme, Affinis sur l'orme et le charme, Trape- 
zina sur presque tous les arbres forestiers. 

Ces rapports et ces différences réciproques nous permet- 
tent d'établir avec facilité la clef dichotomique suivante. 


Tête de cOUIBUT SOMPTON, re. eo eos à + + 
Ligne dorsale plus large que les autres lignes. . . 
2 


<' Tête:de couleur verdâtre.… . . ........:... 2 
€. Diffinis. 
3 


À Ligne stigmatale formant bande et plus large que 
les autres lignes. .....4,4.::...%..1: 
rps très aminci antérieurement, stigmates sur- 
montés d’un chevron noir ou blanc, trapézoïdaux 
dé grosseur égale : : .: 34. .6 fottrmtu °C, Affinis. 

orps à peine atténué ‘antérieurement, stigmates 


C. Trapezina. 


C. Pyralina. : 


Le mois de mai est leur époque. L'orme est leur arbre 
nourricier. En général Trapezina est la plus précoce, vien- 
nent-ensuite.A/finis, Diffinis et Pyralina. 

Il n’est pas rare de rencontrer toutes les quatre Cosmia 
à la fois/sur le même arbre, c’est ce qui nous arrive tous 


les ans au bois de Boulogne. 
P. CHRÉTIEN. 


DESCRIPTION DE DEUX ESPÈCES NOUVELLES D'HÉLIX 
DU THIBET 
_ Helix (Plectotropis) Hilbert, n. sp. 

+ “festa depressa, discoïdea, aperte umbilicata (umbilico 
pervio, haud obtecto); sinistrorsa, utrinique convexa, setis 
tionnullis haud erectis hirsuta, cornea, Carina ad finem 
præsertim dilutiore cincta ; striis oblique incrementi grus- 
siusculis aperturæ parallelis sculpta; tenuiuscula, sub- 
nitens. 
 Spira latissime conoïdea, apice valido, obtuso; anfrac- 
tibus 5 sutura profunda separatis (ad penultimum anfrac- 
tum obtuse carinifera et dilutiore) ; regulariter crescen- 
tibus, convexis; ultimo supra carinam convexo, subtus 
bene rotundato, circa umbilicum convexo ; carina haud 
valde acuta, ad finem præsertim albescente, et prope aper- 
turam linea parallela impressa proxime concomitante, su- 
perne ornata. Apertura descendente, obliqua (fere 45° cum 
axi), emarginala, exius subangulata, transverse late 
ovalis; marginibus obvis; peristomio simplice, acuto, 
parte supra excepta expansiusculo ; marginibus basali et 
columellari intus magis incrassalis. 

Diam. maÿ. :84/,; min. : 7; alt. 4 1/, ; long. apert. fere 
8 mill. HAE 1: 


Cette espèce qui m'a été communiquée, ainsi que la sui- 
vante, par M. l’abbé Lemoine, provient comme elle de 
Tâtsiènloû, et appartient au groupe de l'A, Christina, 
H. Ad. Sa plus proche parente est l'A. subsimilis Desh. 
dont elle est comme une miniature. 


Helix (Acusta) physela, n. sp. 


Testa globosa, inflata, umbilicata, tenuiuscula, luteo- 
virens ; striis incrementi obsoletis, obliquis vix perspicuis ; 
subnitens, Spira late conoïdea; aprice obtuso lævigato ; 
anfractibus 5 1/, rapide crescentibus, convexis, sutura im- 
pressa subregulari separatis; ultimo valde turgido et ro- 
tundato, maximo ad aperturam paulatim subdescendente. 
Apertura ampla, circularis-emarginata, subobliqua, intus 
sublactescens, subsinuata; peristomio simplice, acuto, ad 
columellam late reflexo, triangulum latum efficiente, um- 
bilicum supra tantum late tegente. 

Diam. max: 16; min. 13; alt. : 15 1/,; alt. aperturæ 
10 1/, mill. 

Tâtsiènlou, dans les pays thibétains faisant politique- 
ment partie de la province de Se-tchouen (1 exemplaire). 

Cette espèce, dont je dois la communication à l'obli- 
geante amitié de M. l'abbé Lemoine, se distinguera de la 
Burtini Desh., surtout par sa perforation ombilicale ; de 
la ravida Bens., parla large expansion du bord columel- 
laire, etc. 

C. F. ANCEY. 


SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE: FRANCE 


M. Henri Gadeau de Kerville vient de faire deux commu- 
nications intéressantes : 

1° Il donne la description de la larve d'une rare curcu- 
lionide, le Bagous binodulus Herbst, découvert en Nor- 
mandie, au mois d'août 1879, par l’habile entomologiste 
d’Elbeuf, M. Lancelevée, dans les fossés du marais d’Heur- 
teauville, localité remarquable au double point de vue en- 
tomologique et botanique. Ce coléoptère vit à l’état de 
larve et d’insecte parfait sur le Sératioles aloïdes L., 
plante importée il y a un certain nombre d'années dans 
les fossés de ce marais, qu’elle a envahis en peu de temps, 
et sur les feuilles de laquelle ila été fréquemment repris 
depuis l'époque de sa découverte. Bien qu’il n'ait pu en- 
core obtenir la transformation de la larve en insecte par- 
fait, M. Gadeau de Kerville croit cependant pouvoir affir- 
mer que cette larve est bien celle du Bagous binodulus. 
Néanmoins, afin de changer en certitude absolue ce qui 
aujourd’hui n’est qu'extrèmement probable, il suit avec 
soin l’évolution de la larve etil espère pouvoir, dans quel- 
que temps, décrire complètement les différents états de 
cet insecte ainsi que ses mœurs fort intéressantes, au su- 
jet desquelles il donne quelques curieux détails. 

2° Pendant les laborieuses recherches. qu'il fait depuis 
plusieurs mois dans la Seine, afin d'étudier aussi eom- 
plètement que possible les animaux qui vivent dans ce 


| fleuve et de fixer les limites des faunes d’eau doute, d'eau 


486 


LE NATURALISTE 


saumäâtre et d’eau salée, la drague lui a ramené, aux envi- 
rons de La Bouille et de Duclair, sur une étendue de plus 
de dix lieues, des quantités innombrables d’un hémiptère 
hétéroptère considéré comme rare en France, et qui n’a- 
vait pas encore été signalé en Normandie, l’Aphelochira 
æstivalis Fab. L'intérêt tout particulier que présente cet 
insecte, jusqu'alors peu connu, et la facilité de s’en procu- 
rer en quelques heures plusieurs milliers d'exemplaires, 
à tous les états de développement, a engagé notre collègue 
à l’étudier complètement aux points de vue anatomique, 
physiologique et biologique. Dans le mémoire qu’il se pro- 
pose de publier plus tard sur ce sujet, il indiquera les li- 
mites extrêmes de l'habitat de cet insecte dans la Seine, 
insecte connu et redouté de tous les pècheurs de la Seine 
maritime auxquels il cause souvent des piqûres doulou- 
reuses lorsque ceux-ci ramènent leurs filets sur les barques, 
et dont les entomologistes, seuls, ignoraient la présence 
en quantités prodigieuses dans ce fleuve. M. Gadeau de 
Kerville ajoute qu'il a pu déjà observer que l'Aphelochira 
æstivalis ne s’ayance pas vers l'embouchure de la Seine 
au delà d’Aizier, localité située à trente-deux kilomètres 
d’'Honfleur et où l’eau est légèrement saumâtre seulement 
au moment de la marée. C’est également en cet endroit, 
dit en terminant notre collègue, que l’on cesse de rencon- 
trer un mollusque fluviatile extrêmement commun et cé- 
lèbre par la rapidité avec laquelle il s’est propagé dans les 
différentes rivières de l’Europe, le Dressensia fluvialinis 
Bour”” 


EXCURSION GÉOLOGIQUE 
LAGNY, THORIGNY, ETC. 
ALBATRE GYPSEUSE, MEULIÈRE, GYPSE 


Le train de Paris de 10",25 nous dépose à Lagny à 11",22, 
Sous la direction de M. Stanislas Meunier nous gravissons 
le chemin qui de la gare conduit à Annet. Laissant à notre 
gauche Carnetin, une route de traverse nous mène à droite 
à la carrière dite des Ecornats, où nous pouvons nous ren- 
dre exactement compte de la formation des {ravertins 
moyens ou meulière de Brie; celle-ci, vu le peu de 
volume de ses fragments, ne peut guère être employée que 
pour le ferrage des routes, toutefois fait-elle en ce genre 
l’objet d'une assez vaste exploitation. Au-dessus de ce 
banc de meulièré se rencontrent les marnes à huîtres, nom 
fort en rapport avec la profusion d'écailles qui y sont 
répandues. Celles-ci n’appartiennent pas toutes à la même 
espèce; deux types caractéristiques doivent y être distin- 
gués : l’Ostrea cyathula Lam. et l'Ostrea longirostris 
Lam. 

Un chemin extrèmement rapide et raboteux nous permet 
de descendre la pente de la colline, sous laquelle nous pé- 
nétrons ensuite par un vaste souterrain, Cette circonstance, 
due à la gracieuseté du propriétaire de la carrière, nous 
permet d'étudier en place un gypsetout à fait particulier : 
l'aibâtre, ANS SES 


Dans certains points, la translucidité et, la cassure i- 
reuse de cet albâtre lui donnent un cachet tout à fait agrea- 
ble, aussi en fait-on des potiches, statuettes el autres 
objets de luxe, Cet albâtre a encore d’autres propriétés 
industrielles, il entre dans la fabrication du papier. 

La couche d’albâtre de Thorigny est sensiblement ho- 
rizontale, son épaisseur est de 1 mètre environ; dessus et 
dessous se présentent des argiles calcarifères qui séparent 
les couches d’albâtre des couches.du gypse saccharoïde. 

De là, gagnant ses bords, nous côtoyons la Marne, jus- 
qu'à ce que la vue se dégageant des massifs nous per- 
mette de distinguer, sur notre ‘gauche, la grande exploi- 
tation de pierre à plâtre d’Annet.. La roche y est générale- 


porphyroïde, où- dans une masse très finement grenue se 
détachent des cristaux lenticulaires relativement volumi- 
neux et parfaitement nets. ; 

Dans le pse et dans les marnes supra-gypseuses 
d’Annet ont rencontre quelques fossiles; toutefois, peu 


ver un seul. 
L’inspection faite de cette dernière carrière, nous rega- 
gnâmes Lagny, où une petite collation nous permit d’at- 
tendre sans trop souffrir l'heure du départ qe nous devan- 
cions d’une heure environ. {1 
'HdaiSs cf 6 


BIBLIOGRAPHIE, 


— ——— 


FLORE D'ALGER ET CATALOGUE DES PLANTES D'ALGÉRIE OU éNU- 
mération systématique de toutes les plantés signalées 
jusqu’à ce jour comme spontanées en Algérie avec des- 
cription des espèces qui se trouvent dans la région 
d'Alger. — Monocotylédones; par MM, Battandier et 
Trabut, professeurs à l’école de médecine et pharmacie 
d'Alger 


Ce titre fait substantiellement connaître le plan et l’ob: 
jet de l'ouvrage. Les auteurs comprennent dans la région 
d’Alger le petit Atlas et l’espace qui s’étend éntre la mer 
et cette chaine de montagnes; c’est environ la superficie 
d'un grand département français. [ls donnent la descrip- 
tion de toutes les espèces rencontrées jusqu’à ce jour 
dans ces limites et indiquent avec soin si elles sont;spon- 
tanées, cultivées, naturalisées où adventives. Habitant 
Alger et explorant assidment cette région depuis? plu- 
sieurs années, ils ont récolté eux-mêmes toutes ces plantes, 
sauf de rares exceptions à l’occasion desquelles ils ne 
manquent jamais de fournir les références nécessaires, 

Après avoir mentionné les stations ét habitats de chaqué 
espèce dans leur circonscription, ils donnent. un aperçu 


1 de son aire de distribution géographique. C'est, à motre 


a. 


LE NATURALISTE 


487 


avis, une innovation des plus heureuses d’avoir introduit 
ainsi dans un livre élémentaire ces notions si intéressantes 
de géographie botanique qui sont trop souvent confinées 
dans des traités spéciaux et peu répandus. 

- Les auteurs énumèrent dans chaque groupe sous la res- 
ponsabilité des botanistes cités, à la suite des espèces de 
leur région seules décrites, celles qu’on a observées. ail- 
leurs en‘Algérie. Cette publication offrira done, en mème 
temps qu’une flore descriptive des environs d'Alger, c'est- 
à-dire de la partie de l’ancienne régence qui a le plus d’in- 
térêt pour les Européens et particulièrement pour nous, 
un catalogue systématique exactement dressé de toutes 
les richesses végétales de l'Algérie. 

MM. Battändier et Trabut éludient leurs espèces dou- 
euses avec'une persévérance et un soin scrupuleux aux- 
quels tous leurs correspondants rendront hommage, 
Aucune recherche, aucune démarche ne les arrête, dans 
les cas litigieux, pour arriver à la certitude scientifique; 
on peut avoir une entière confiance Er la sûreté de 
leurs déterminations. 

1ls expliquent dans leur préface comment ils ont à peu 
près renoncé à l'emploi des clefs dichotomiques qu’ils 
avaient d’abord généralisé. « Cette méthode, disent-ils, a 
< pour nous lé grave inconvénient de faire de la botanique 
« systématique une espèce de jeu mécanique qui masque 
« complètement au débutant les affinités naturelles de la 
«plante qu’il étudie, et mème l'ensemble de ses carac- 
< tères, de sorte qu'il arrive à en savoir le nom sans la 
« connaître réellement. » Ils ont préféré avec raison mul- 
tiplier les tableaux synoptiques, qui ont l'avantage, tout 
en facilitant la détermination des espèces, de mettre en 
évidence l’ensemble de leurs affinités réciproques, en même 
temps que la série des différenciations spécifiques sueces- 
sives. | 

Leur conception de l’espèce est des plus correctes. Ils 
sont en principe sagement linnéens, admettant cependant 
dans,une juste mesure les espèces nouvelles, qu’ils rat- 
tachent. souvent aux anciennes à titre de variétés. 

En résumé, les auteurs ont visé à faire, ainsi qu'ils le 
disent dans leur préface « une flore usuelle », dont les 
proportions modestes, et nous pouvons ajouter le prix 
très réduit, sont tout. à fait en harmonie avec ce but. On 
ne peut. que souhaiter l’heureux et prompt achèvement 


 d'uneœuvre de vulgarisation si bien commencée ; elle était 


Coichicum Bivonæ Guss. (C. autumnaie Munby non L.), 


nn 


particulièrement désirée, et elle sera d’autant mieux ac- 
cueillie avec un sentiment de gratitude dans notre pays, 
par ceux de nos collègues, nombreux aujourd'hui, qui 
regardent une certaine connaissance des plantes de PAI- 
gérie comme un complément nécessaire à l’étude de la 
flore francaise. 

Parmi les nouveautés pour l’Algérie signalées dans ce 
volume qui comprend les Monocotylédones, on remarque 
Potamogeton plantagineus  Duücros 


vus Sm. (Teniet-el-haad), Poa alpina L. var. Bivonæ et 


Le 454.2. 


var. Djurjuræ. Hackel (Djurjura), Ægilops triarislala | 


var. érispiculata Hackel (Djebel-Mouzaïa, Beni-Salah), 


(Maison- étée) 
. Naias muricata Delile (Oued-Reghaïa), Alopecurus ful- 


Colchicum arenarium Lois. varielas (vel species nova ?), 

Romulea Buibocodium Seb. et Maur, var, dioica Battand., 

Orchis tephrosanthos Villars, 0. Markusii Tineo, etc. 
Erx, MaAzINvAUD. 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


M. H. Lucas a donné à la Société entomologique de 
France la description d’une nouvelle espèce de Scolopendre, 
qu'il croit ‘provenir du Brésil, Elle diffère des Scolop. 
gigas, gigantea el insignis par Son corps lisse, moins 
arge, moins aplati, par les organes de la locomotion 
annelés de jaune au lieu d’être unicolore, ou fasciés d'olive 
foncé, et par le premier article ou fémur de pattes anales 
dont le côté interne ne présente que deux petits épines. 
Elle mesure 30 centimètres de long sur 23 millimètres de 
large ; elle a nom Scolopendra annulipes. 


* 
* * 


M. Reilter vient de décrire un nouveau carabique à qui il 
a donné le nom de Acupalpus quarnerensis provenant de 
Grèce. Il est voisin du consputus dont il diffère par sa 
taille plus petite, sa couleur plus pâle, ses yeux noirs 


| saillants, son corselet moins dilaté en avant et sa deuxième 


strie portant 2 points sétigères. Le dessous du corps est à 
peine ponctué au lieu d’avoir une ponctuation bien visible. 
M. E. Abeille de Perrin nous signale la prise de cette 
nouvelle espèce en France ; c’est une acquisition intéres- 
sante pour notre faune. 


Un viticulteur d’Aubenas (Ardèche) indique un nouveau 
moyen de combattre le phylloxera. Dans 100 litres d’eau, 
il fit fermenter pendant plusieurs jours (3 à 8 selon la 
température) 6 kilog. de genèêts, puis il versa 4 ou 5litres 
de ce liquide autour des souches malades. Cette opération 
fut recommencée trois fois dans le courant de l’année. Il 
lui fut permis de constater l’année suivante une grande 
reprise de végétation, les sarments mesurèrent une lon- 
gueur de 3 mètres. Cette année on peut voir que les ceps 
ainsi traités ne sont plus malades. 

Un prix, consistant en un objet d’art sera décerné, durant 
sa prochaine session, par la Société des agriculteurs de 
France, à l’auteur du meilleur travail d'observations sur 
les maladies du mürier et sur les remèdes propres à les 
combattre. Ces mémoires devront être adressé au siège de 
la Société, à Paris, avant le 1°‘ décembre 1884. 


* 
++ 


Notre nouveau catalogue des fossiles, prix à la pièce, et 
le catalogue des minéraux viennent de paraitre; nous les 
adresserons franco à toutes les PersQRee qui nous en 
feront la demande. 


* 
* + 


488 


LE NATURALISTE 


Une commission chargée d'apprécier les différents pro- 
védés présentés par les inventeurs pour la destruction de 
l’Altise de la vigne et de récompenser le meïleur, s’est 
réunie au jardin d’'Essaid’Alger, où des expériences minu- 
tieuses vont être poursuivies. La valeur du prix à attri- 
buer est de 3 000 francs; 1 500 francs pourront de plus 
être votés par les conseils généraux, 

* 
* * 


Les Ministres de l’Instruction publique et de l'Agriculture 
viennent de mettre à la disposition de la Société, entomo- 
logique de France comme encouragement à ses travaux 
pour l’année 1884, le premier une somme de 500 francs et 
le second une somme de 600 francs. 

M. Lefèvre vient de décrire un nouveau genre el une 
nouvelle espèce de la famille des Eumolpides : CZeoporus 
cruciatus, long de 5 à 6 millimètres et large de 2 1/2 à 
3 millimètres, provenant des Philippines. Ce genre appar- 
tient aux groupes des Typophorites. Il se rapproche des 
Ma@nius par le sillon large et profond qui entoure les yeux 
en arrière ; mais les cuisses sont inermes, le prosternum 
est subquadrangulaire et les tibias postérieurs sont à 
peine visiblement échancrés. 

M. Jamin vient d’être nommé secrétaire perpétuel de 
l’Académie des sciences. 


M. Capellini a présenté ala Société géologique deFrance 
un mémoire dans lequel il nous apprend qu'il y a 32 ans 
on découvrit, dans le crétacé des environs de Vérone, les 
restes d’un grand animal fossile. Le bruit se répandit que 
c'était un homme, aussi le propriétaire en demandait-ù un 
demi-million. Il y a deux ans, ayant entendu dire que c'é- 
tait un saurien, le même propriétaire consentit à le céder 
à M. Capellini à un prix raisonnable. L’ayant dégagé de la 
pierre, on put constater que ce n’était pas un saurien, mais 
une grande tortue du groupe des Sphargis. Il est intéres- 
sant de voir dans un terrain Secondaire une tortue si peu 
avancée dans ses évolutions que le sont les Sphargis. 
Cette nouvelles espèce à nom re veronensis. 


#, % 
M. Gourdon signale la découverte qu'il a faite d’un neu- 
vel horizon de silurien supérieur, à Bourg, vallée d'Oueil 
(Haute-Garonne). Il a récolté à Bourg des fossiles dans les- 
quels M. Barrois a reconnu des fossiles identiques à ceux 
récoltés à San Domingos (Portugal). M. Gourdon cite les 
fossiles suivants : Nereiles Sedgwickit, pres simple, 
Pleurolomaria? Encrines. 


OFFRES ET DEMANDES 


M. Héron-Royer, 22, rue de Cléry, à Paris, désire rece- 
voir, soit à titre d'offre gracieuse, soit en échange d’autres 
batraciens, quelques échantillons de Rainette verte (Æyla 


J 


Afrique, iles 


Ar 2 1: + pr 


arborea) du bassin dela 
principales) vivants ou en alcool, mais de provenance di- 
recte, 

A vendre une belle collection de Coquilles du genre 
Conus, comprenant 74 espèces et 140 exemplaires. Nous ci- 
terons parmi les bonnes espèces : Conus Vautieri, dis- 
tans, géographus, belulinus, vilulinus, augur, impe- 
rialis, ete, etc. Prix, 90 francs 

= res 

Collection de Coléoptères comprenant les Cassides euro- 
péennes et exotiques, représentés par 108 espèces et 276 
exemplaires, renfermés dans 3 cartons 19 >< 26. Prix, 45 fr. 

Le " 
* * 

Collection de fossiles du bassin de Paris comprenant 300 
espèces et environ 800 exemplaires, rangés en cuvettes et 
étiquetés. Prix, 250 francs. 

Collection de Malacodermes, Clérides, Apatides, Plini- 
des d'Europe, comprenant 277 espèces et 943 exemplaires. 
Nous citerons parmi les bonnes espèces: Cebrio corsicus, 
Fabriciti, Lampyris maurilanica, Lercynii, Phosphænus 
hemipterus, Zigia oblonga, Tillus elongatus, Clerus 
4 maculatus, Trichodes c“abroniformis, Lymeæyion na- 
vale, etc., compris dans 8 cartons. Prix, 60 rancs. 

Collection de Buprestides européens comprenant 81 es- 
pèces et 234exemplaires, en excellentétat de conservation: 
Prix, 32 francs. 

Excellente collection de Paussides, Scydménides et Psé: 
laphides, européens et exotiques, représentés par 97 espè- 
ces et . exemplaires, e Us Parfaitement déterminé. 
Cette colle , nous en cite- 
rons seulement quelques- -unes : Arthropterus Meibourni 
(Victoria), Pentaplatarthrus paussoides (Cafrerie), Paus- 
sus Cucullatus (Cafrerie), Scydmænus exilis (Alsace), 
Scydmænus heljeri (Corse), Bryaxis heterocera (Algé- 
rie), Bryatts nigriventris (Syrie), Articeros fortumni 
(Australie), elc, etc. Prix, 55 francs. 


* 
* + 


À vendre un lot de Diptères européens, comprenant 148 
espèces et 289 exemplaires bien déterminés. Prix, 59 fr. 


S’adresser pour les collections annoncées au bureau du 
Journal. 


Le gérant, Émile DEY ROLLE: 
Te TERRE IST TA MENNS RES E 
5450 — Paris. Imprimerie A. EL. Guuror, 7, rne des Cane 


sititrititit 


6 Année, 


N° 62 


15 Juillet 1884. 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1" et le 15 de chaque mois 


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Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
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ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 7 AVRIL 1884 
(Suite) 


Recherches sur l'incubation des œufs de poule dans 
l'air confiné et sur le rôle de la ventilation dans l’évolu- 
lion embryonnaire. — Note de M. C. Dareste. 


Ce sont les couveuscs d’Arsouval qui ont servi aux expé- 


riences de M. Dareste; d’une capacité de douze litres envi- : 


ron, on y placait soit huit œufs, soit quatorze, et on prenait 
la précaution de bouch: r les ouvertures et de mastiquer le 
couvercle. En ouvrant les couveuses au bout des vingt et 
un jours d’incubation, on constatait des effets différents, 
suivant que les œufs ne recevaient d’ autre humidité que 
celle provenant de leur propre évaporalion, ou bien que 


l'air était saturé d'humidité à l’aide d’un vase rempli d’eau | 
et renfermé dans la couveuse. Dans l’air non saturé d'hu- 
midité, plusieurs poulets-étaient éclos; certains bien con- | 


formés étaient morts avant la pénétration du jaune dans 
la cavité abdominale; enfin, le plus grand nombre des 


“embryons avaient péri. En examinant ces derniers, M. Da- 


reste a constaté la présence d'organismes microscopiques 
dans l’albumine, vibrions et bactéries. Le plus fréquemment 
rencontré de ces organismes est un végétal comparable, 
sous le rapport de l’organisation, à celui de la levûre de 
bière: formé de cellules arrondies, simples ou multipliées 
par bourgeonnement, et dont le protoplasme est creusé 
de vacuoles, ce végétal ne parait pas avoir été décrit ; il 
fait périr les embryons en modifiant leur nutrition el leur 
respiration. Dans les conditions de ces expériences, l'allé- 
ration de l’air n’agit donc qu'en favorisant le développe- 
ment d'organismes parasites qui finissent par tuer l’em- 


bryon; pour les œufs où ces organismes ne se sont pas 
développés, l'embryon arrive au terme de son développe- 
ment. Ceci est un fait nouveau pour la science. Dans l’air 
saturé, l’albumine de l’œuf se liquéfie, suinte hors de la 
coquille, qu’il recouvre de couches solidifiées, et engendre 
alors un obstacle à l’éclosiôn; certains poulets, qui avaient 
commencé à bècher les coquilles, avaient le bec collé aux 
parois de l'ouverture par le suintement de l'albumine. 
Certains embryons parvenaiént à l’éclosion, d’aulres mou- 
raient, tués: par les végétations cryptoganiiques; mais ici 
on se trouvait en présence d’une espèce d’Aspergilus qui, 
se développant dans l’albumine, venait donner une sorte 
de fructification verte dans 11 chambre à air, puis sur les 
parois de la coquille. Cette moisissure doit être attribuée à 
l'humidité de l'air. De l’ensemble de ces résultats qui dé- 
termineront de nouvelles séries d'expériences, il résulte 
que dans les appareils à incubalion artificielle il est bon 
de renouveler l'air en ayant soin que ce dernier ne soit 
pas saturé d'humidité. Nous répétons que les expériences 
dont nous venons de parler ont été faites avec des cou- 
veuses d’une capacité de douze litres environ, et que l'on 
y plaçait huit ou quatorze œufs; si ces appareils eussent 
été de moindre dimension, les embryons eussent:ils été 
atteints de même facon par l’altération de l’air? C'est ce que: 
diront de nouvelles expériences. 
’ 
* * 

UE météorilé sibérienne. — Note de M. Slanislas 

Meunie 


M. Edmond-Coteau avait rapporté de Sibérie une pierre 
qui lui avait été donnée à Irkoulsk par M. Savithki, comme 
un fragment d’aérolithe de la Transbaïkalie. M. Meunier 
obtint d'en séparer un pelit morceau dont une surface fut 
polie ainsi qu’une lamelle pour les recherches microsco- 


490 


LE NATURALISTE 


piques. Il fut reconnu à première vue que cette roche n'é- 
tait aucunementmmétéoriques.Ba densitévest de 2, Ggxdès 
le rouge, dans un tube fermé, on constate un notable dé- 
gagement de vapeur d’eau. C’est une belle variété de ser- 
pentine verte; sur la face polie, on reconnaît quelques 
granules de fer oxydulé, et dans la masse, par demi-trans- 
parence, on distingue des lamelles diallagiques. La lame 
mince, à la lumière naturelle, présente une matière à 
peine jaunâtre, sensiblement homogène, où l’on remarque 
quelques rares grains opaques.et noirs, de formes variées, 
parmi lesquelles des carrés et des triangles ; ce sont des 
grains de magnétite, parfois cristallisés. Avec un grosisse- 
ment de 300 diamètres, on remarque que la matière jau- 
nàtre constitue, en quelque sorte, des ramifications dans 
une substance incolore, et manifeste une structure fluidale 
évidente. Dans la lumière polarisée, la masse se montre 


active, et les microlithes orientés par la fluidalité s’étei-. 


gnent à zéro ; la majeure partie de ces microlithes est con- 
stituée par des péridos; il existe aussi quelques grains 
pyroxéniques. Cette structure de la serpentine d’Irkoutsk 
démontre d’une façon évidente son origine par voie d’hy- 
dratation du péridot. 


SÉANCE DU 21 AVRIL 1884 


Note sur l’identilé oplique des cristaux de la Herdé- 
rile d'Ehrenfriedersdorf et de l'État du Maine; par 
M. Des Cloizeaux. 


La rareté des cristaux de Herdérite d’Ehrenfriedersdorf 
(Saxe) n'ayant pas permis de les analyser, M. Des Cloi- 
zeaux en à fait l'étude des caractères optiques, pour les 
comparer à ceux donnés par les cristaux de Stoncham 
(Maine) que l’on pensait être analogues au point de vue de 
la composition chimique. Le résultat de ces recherches a 
montré l'identité des caractères optiques fournis par ces 
deux espèces minérales que l’on doit dès lors réunir en une 
seule. Les essais du minéral saxon par Turner et Plattners 
avaient indiqué un fluophosphate de chaux et d’alumine : 
analyse du minéral de l’État du Maine donnait un fluo- 
phosphate de chaux et de glucine. 

Sur l'existence d'un Gorîlle à la ménagerie du M u- 
séum d'histoire naturelle ; par M. Alph. Milne-Edwards. 


Un Gorille vivant est arrivé au Muséum, provenant 
du Gabon. C’est la première fois que l’on a pu étudier à 
Paris le naturel de ce singe, dont le caractère sauvage et 
brutal est si éloigné de celui de l'Orang-Outang et du 
Chimpenzé. Il était àgé de trois ans etneremuait guère que 
pour s'occuper de sa nourriture, Son nez aplati et ses na- 
rines largement ouvertes, ses yeux très mobiles et ses 
arcades sourcilières très avancées, forment un ensemble 
particulier. Son intelligence paraît peu développée, et est 


sûrement moindre que celle des autres singes anthropo- | 


x 


morphes. Malheureusement ce jeune gorille est mort 
dernièrement: bi Bee eu 


‘te 


neige. — Extrait d’une lettre de M. Nordenskio!d. 


Une‘lettre de M. Nordenskiold parle d’une course orga- 
nisée en Laponie sur sa demande, pour constater süûre- 
ment lalvitesse que l’homme exercé peut atteindre à l’aide 
des patins à neige. Aller et retour, la distance à parcourir 
était de 227 kilomètres. Le vainqueur a franchi ces 55 lieues 
en 21 heures 22 minutes et demie ; le cinquième concur- 
rent, par ordre d'arrivée, a mis 21 heures 56 minutes. 
Sur ce temps indiqué, on comprenait les temps de repos; 
il est bon de faire remarquer que la plupart de ceux qui 
prirent part à la course avaient fait la veille de 70 à 100 ki- 
lomètres pour venir au point du départ, et qu'après avoir 
franchi leurs 227 kilomètres, ils ne paraissaient nullement 
épuisés. La vitesse moyenne des quatre premiers con- 
currents donne plus de 10 kilomètres à l’heure. 


* 
# * 


De l'écorce du Boïs piquant et de sa composilion chi- 
Mmique. — Note de MM. Heckel et Fr. Schlagdenhauffen. 


L’écorce du Bois piquant de Cayenne (Clavalier jaune ou 
épineux des Antilles) contient un alcaloïde fébrifuge dont 
l'emploi est ordinaire aux Antilles et à la Guyane; on 
| commence à s’en servir à Marseille et dans quelques autres 
points du midi de la France. Ce sont les Zant/hoxmyum 
caribœum L.K.et Z. Perrottelit D.-C., qui fournissent 
cette écorce. Cinq milligrammes de solution aqueuse de 
cet alcaloïde injectés sous la peau d’une grenouille de 
taille moyenne, avec la seringue Pravaz, déterminent une 
paralysie générale ; les fonctions respiratoire et circulatoire 
cessent, et la mort arrive en une demi-heure. Il en est de 
même pour les cobayes et les lapins. Il est intéressant de 
connaître l'existence d’un succédané de la quinine qui 
souvent produit meilleur effet que cette dernière. 


* 
+ + 


Sur les Spicules siliceux d’'Eponges vivantes. — Note 
de M. J. Thoulet. 


Les Spicules étudiés par M. Thoulet proviennent des 
derniers dragages faits dans la campagne du Talisman ; 
ils sont traversés par un fin canal régulier et formés d’en- 
veloppes successives, emboilées l’une dans l’autre. Par la 
calonation, ces Spicules se comportent de telle sorte, que 
M. Thoulet les considère comme ayant la composition d’une 
opale avec une teneur en eau dépassant la moyenne ; On 
peut supposer que le tube interne contient des traces d’eau 
de mer, à cause du résidu d’hydrofluosilicate de soude ; 
mais leur composition chimique, obtenue par certain pro- 


cédé, est nettement la silice pure. 


_ Vitesse gwatleignentiles Lapons avec leurs palins à 


LE NATURALISTE 


491 


LES CHIROPTÈRES DE FRANCE 


Par le Dr TROUESSART 


Nous extrayons de la Faune des Mammifères de 
France, par le D' Trouessart, volume qui doit former la 
2e partie de l'Histoire naturelle de la France, la monogra- 
phie des chauves-souris. Nous sommes heureux de pouvoir 
fournir à nos lecteurs la primeur de cet ouvrage, écrit par 
un naturaliste distingué, par un homme consciencieux. 


Caractères de l'ordredes chiroptères. — Membres anté- 
rieurs modifiés pour le vol out formés en ailes,aumoyen 
d’une membrane qui s'étend entre lesflanes et les membres 
thoracique et pelvien. La membrane alaire est constituée 
par celte membrane qui se prolonge entre les phalanges 
des doigts de la main (non compris le pouce), phalanges 
qui sont considérablement allongées. Une membrane 
accessoire, la membrane interfémorale, relie le membre 
pelvien à la queue, et est généralement tendue par un pro- 
longement particulier du pied, dirigé en arrière en guise 
d'éperon, et qu’on appelle le calcaneum. 

Les mamelles s ont thoraciques et situées latéralement 
au-dessous de l’aisselle. Il y a trois sortes de dents. 

M. G. E. Dobson a divisé les Chiroptères en deux sous- 
ordres : les Mégachiropières et: les Microchiroptères. 
Toutes les chauves-souris de France appartiennent à ce 
dérnier sous-ordre. 

Les Microchiroptères ou chauves-souris inseclivores 
sont caractérisés par leurs molaires, dont la couronne hé- 
rissée de tubercules aigus indique clairement lerégime, qui 
est exclusivement composé d'insectes. Le nombre des dents 
varie de trente-deux à trente-huit ; ilexiste généralement 
un intervalle, sur la ligne médiane, entre les incisives su- 
périeures de chaque côté, par suite du défaut de soudure 
des deux os prémaxillaires entre eux. | 

Les chauves-souris sont des animaux essentiellement 
nocturnes ou crépusculaires, et qui ne se montrent au de- 
hors que pendant la belle saison. Tant que dure le jour, 
elles restent cachées dans les trous d’arbres ou de rochers, 
dans les fentes des murailles et des clochers, dans les par- 
ties sombres des greniers ou de tout autre abri analogue, 
fuyant le plus possible la lumière du soleil. Dès que la nuit 
arrive on les voit voler en tout sens, et les nombreux cro- 
chets qu'elles effectuent avec beaucoup d’aisanceindiquent 
qu’elles poursuivent des insectes que l'obscurité nous 
empèche de distinguer, mais qui n’échappent pas à la vue 
d'un animal nocturne. | 

A l'automne, quand viennent les premières gelées, la 
plupart des espèces se retirent dans des caves ou des ca- 
vernes souterraines dont la température, invariable en 
toute saison, leur offre un abri confortable pour passer 
l'hiver. Les Rhinolophes sont à peu près les seules espè- 
ces qui habitent les cavernes en été comme en hiver. Les 
Vespériens (Vesperugo), au contraire, s’y trouvent rare- 
ment, même à l'époque des grands froids. Quant aux Ves- 
perlilions (Vespertilio), que l'abondance des insectes au 


1 


bord des eaux, pendant l'été, attire le long des rivières, 
ils quittent les trous d'arbres qui leur ont servi de retraite 
pendant la belle saison, et prennent leurs cantonnements 
d'hiver dans les souterrains et les cavernes où on les 
trouve, plus où moins engourdis, depuis octobre jusqu’en 
avril 


De cette observation, il me semble résulter que les Rhi- 
nolophes sont les plus frileux de tous nos chiroptères. 
Après eux viennent les Vespertilions (et les Oreillards qui 
ont les mêmes mœurs), car toutes les espèces habitent des 
cavernes à température tiède pendant l'hiver. Quant aux 
Vespériens (Sérotine, Noctule, Pipistrelle, etc.), ils sem- 


| blent beaucoup plus rustiques sous ce rapport el mieux 


conformés pour résister au froid, car, pour mon compte 
personnel, je n'en ai jamais rencontré dans les cavernes 
où je prenais, pendant l'hiver, loutes les espèces de Ves- 
pertilions et de Rhinolophes de notre faune. fl est probable 
que les Vespériens restent en toute saison dans les clo- 
chers, les greniers et les trous de murailles, assez mal abri- 
tés du froid, où on les trouve d'ordinaire. 

Ces habitudes, du reste, semblent d'accord avec la dis- 
tribution géographique de ces animaux telle que nous la 
connaissons : le genre Rhinolophe est surtout nombreux 
en espèces sous la zone torride ; les Vespertilions sont les 
chauves-souris les plus communes sous la zone tempérée 
que nous habitons ; et quant aux Vespériens ce sont des 
habitants du nord, et l’une de leurs espèces (le Vespe- 
rugo borealis) est même le seul chiroptère qui s’étende en 
Suède jusqu’au delà de la limite du cercle arctique. 

ILest probable que les chiroptères, de mème que les 
oiseaux, accomplissent des migrations plus ou moins loin- 
taines à la recherche des insectes dont ils se nourrissent 
et dont le nombre est si variable suivant les oscillations 
de la température. Mais de bonnes observations sont en- 
core à faire sous ce rapport, et les mœurs nocturnes de ces 
animaux les rendent fort difficiles. Cependant, aès 1857, 
Blasius et Kolenati ont constaté que le Vesperugo boréalis, 
cette espèce du nord de l'Europe, s'avançait en été jusque 
dans les montagnes de la Suisse, élait de passage pério- 
dique dans le nord de l'Allemagne, et effectuait de petits 
voyages de la montagne à la plaine et vice versa, à la 
manière de certains oiseaux. De même le Vesperwugo 
abramus, qui remplace notre pipistrelle dans l’est de l'Asie 
et au Japon, étend ses voyages pendant l'été non seule- 
ment jusque dans les Alpes et le Jura, mais encore, comme 
je l'ai montré récemment (1), jusqu'aux environs de Bor- 
deaux, tandis qu’on ne l’a jamais vu en Europe pendant 
l'hiver. Enfin le curieux molossien Nyclinomus Cestonii, le 
seul de sa famille que l’on trouve en Europe, et qui est rare 
même en Italie remonte vers le nord jusque dans le Jura. 
ainsi que nous le montrerons plus loin. — Sans doute ces 
espèces n’appartiennent à notre faune qu'à titre tout à fait 
accidentel, mais elles n’en ont que plus d'intérêt et nous 
devions les signaler ici. | 

Les chauves-souris passent toute la durée du jour à 
dormir dans leur retraite, suspendues la têle en bas et 


(1) Le Naluraliste, 1879, n° 16, p. 125. 


492 


LE NATURALISTE 


accrochées par leurs palles de derrière. C'est la mème 
position qu’elies prennent pendant l'hiver, alors qu'elles 
s’engourdissent pour plusieurs mois. Ce sommeil hiver- 
nal esi moins profond que celui de beaucoup d’autres 
mammifères ; cependant la respiration et. la circulation 


mif 
se ralentissent et l'animal s'accommode à la température 


ambiante, comme on le constate facilement quand on les 
saisit pendant ce sommeil : on croirait toucher un animal 
à sang froid. Il semble que l'animal ait fait à l'avance 
une grande provision d'aliments, car la défécation se 
continue très longtemps, bien qu'il ne mange plus, 
ainsi que je l'ai constaté bien des fois; il est probable 
que la chauve-souris se réveille pour satisfaire à ce be- 
soin, car sans cela, suspendue par les pieds comme elles 
sont toutes, elle salirait sa robe, ce qui arrive très rare- 
ment, car ces animaux sont trés soigneux de leur toilette. 
Pour se retourner dans là position convenable, elle dé- 
tache un deses pieds, se balance quelque temps jusqu’à 
ce qu’eile ait pu accrocher le pouce de l'aile, puis, le be- 
soin satisfait, reprend immédiatement sa première posi- 
tion et son sommeil. — Lorsque le temps est au dégel, 
pendant l'hiver, il est plusieurs espèces, comme la pi- 
pistrelle, qui sortent de leur sommeil et se mettent en 
quand le ciel est couvert, on en voit souvent 
voler, même en plein jour, pendant les mois de décembre 
et de janvier. 

Dans les cavernes où elles passent l'hiver, les chauves- 
souris ne sont pas toujours accrochées par les pieds aux 
parois, comme on le dit généralement. Dans les caves 
creusées pour l’exploitation de la pierre tufeau dans le 
terrain turonien du bassin de la Loire, on ne les trouve 
pas toujours aussi facilement qu’on pourrait le croire. 
Si le froid est vif et qu’il pénètre plus ou moins dans les 
cavernes, les chauves-souris recherchent les trous et les 
moindres crevasses de celte roche argilo-calcaire, et s’y 
blotissent par petits groupes de deux ou trois, de sorte 

‘une personne peu habituée à cette chasse pourrait 
parcourir plusieurs fois ces cavernes à la lueur des bougies 
Sans voir un seul chiroptère. Les chauves-souris s’en- 
foncent en effet dans les fissures jusqu’à une profondeur 
d'un mètre et plus : on doit donc s’armer d’une canne 
légère terminée par un crochet mousse, dont on se sert 
pour sonder avec soin toutes les anfractuosités de la 
pierre : les cris de l’animal surpris dans son sommeil 
vous avertissent de sa présence, et le crochet dont votre 
canne est munie vous permet de l’attirer jusqu'à vous. 
Les chauves-souris que l’on se procure dans ces condi- 
tions ont souvent le poil tout blanc de rosée par suite 
de l'humidité due aux infiltrations si fréquentes dans ces 
cavernes. 

La reproduction a lieu au printemps, et dans notre 
pays dès le mois de mars. Les femelles en gestation font 
généralement bande à part. Cette gestation est de cinq à 
six semaines. Les petits naissent nus, les oreilles et les 
yeux fermés; il est.rare que chaque femelle en ait plus 
d’un. Il s’accroche à la mère avec ses ongles, et se met 
immédiatement à téter. Les femelles volent avec leurs 
petits sans paraître s'occuper d'eux, et lorsque le jeune 


| est déjà grand, le groupe que forment le nourrisson et Ia 
mère à l'aspect le plus singulier. Au bout de cinq à six 
semaines les jeunes sont aussi grands que leurs parents, 
et ils ne sont guère sevrés avant cette éroque. 

En captivité on peut nourrir les chauves-souris en leur 
donnant des mouches, des vers de farine, ou de la viande 
hachée. J'ai gardé plusieurs fois des pipistrelles en cage 
pendant tout l’été, les nourrissant de mouches et d’autres 
insectes. En leur fourrant d’abord de force la nourriture 
entre les dents, à l'aide d’une petite pince, on les dresse 
assez vite à venir la prendre à travers les barreaux de 
leur cage. Lorsque j'introduisais dans cette cage un pa- 
pillon de nuit d’une certaine taille, mes pipistrelles ne 
tardaient pas à se jeter dessus et l’une d'elles le saisis- 
sait avecles dents : puis se renversant sur le dos, elle 
enveloppait sa proie de ses ailes et de sa queue, renver- 
sait sa lète sur sa poitrine, et après avoir arraché les 
ailes de l’insecte, elle se mettait en devoir de le dévorer. 
De gros papillons (Macroglossa stellatarum, par exemple) 
étaient mangés en quelques instants, et toujours en sui- 
vant, en spirales, les anneaux du volumineux abdomen 
de l'insecte. Une seule pipistrelle mange aisément de 
soixante à quatre-vingts mouches par jour. 

‘La marche quadrupède est plus rapide qu’on ne le sup- 
pose généralement; cette marche ressemble beaucoup à 
celle d'un homme à très courtes jambes qui courrait 
avec des béquilles trop grandes pour lui. Plusieurs de 
mes pipistrelles étaient des mères que l’on avait prises 
avec leurs petits déjà presque aussi gros qu’elles, bien 
que tétant encore : elles couraient dans la cage en en- 
trainant derrière elles leur nourrisson qui avait la tête 
passée sous leur aile pour ne pas lâcher le mamelon, si 
bien qu'au premier abord il était assez difficile de se 
rendre compte de la nature du couple que l’on avait sous 
les yeux : on aurait dit que l’on voyait une personne 
donnant le bras à un malade et le forcant de marcher 
vite malgré lui. 

Le cri des chauves-souris est. assez aigu et plus ou 
moins fort suivant la taille de l'espèce : on l’a comparé 
à celui des petits rongeurs comme la souris; il rappelle 
aussi celui des pelits singes tels que les ouistilis. Le 
Murin(Vesperlilio murinus), qui est la plus grande espèce 
de France, pousse, quand il est effrayé ou en colère, une 
sorte de grésillement qui ressemble au bruit d’une scie 
mal graissée, et qui, d'abord très fort, va en s’affaiblissant 
graduellement à mesure que l'animal se calme. 

Les sens sont très développés, car si la vue est gènée 
par la lumière trop vive du soleil, elle permet à l’animal 
de saisir les plus petits insectes à la faible lueur du cré- 
puscule. Mais c'est sous le rapport de l'ouïe et du tou- 
cher que les chiroptères sont le mieux doués, comme le 
montre l'énorme développement des membranes du nez 
et des oreilles : les chauves-souris entendent probable- 
rene ons 
ue part possèdent à l'intérieur de la 
conque auditive est à la fois un ‘opereule et un organe 


vibralile d'une grande utilité, car si on le coupe, l'ani- 
mal semble comme étourdi et se heurte au plus léger 


ne. 


LE NATURALISTE 


493 


obstacle. La privation de la vue, au contraire, les gène 
beaucoup moins : si l’on applique sur les yeux d'une 
chauve-souris une bande de taffetas d'Angleterre, on la 
voit voler avec aisance au milieu d'obstacles multiples et 
sans jamais les toucher. 

(4 suivre.) 


NOTES 


POUR SERVIR 


À LA FAUNE DES ENVIRONS DE PARIS 


(Suite) 


ÉCHASSIERS 
(Grallæ.) 

BÉCAssiNE DOUBLE (Gallinago major Leach.). Rare à son 
double passage au printemps et à l’autonme; voyage iso- 
lément ou par petites compagnies de deux ou trois indi- 
vidus; fréquente les marécages et les bois comme la 
bécasse ordinaire. 

BÉCASSINE ORDINAIRE (Gallinago scolopacinus Bp.). De 
passage régulier et annuel au printemps et à l'automne, 
voyage isolément, par couples ou par troupes plus ou 
moins nombreuses; se montre dans les prairies humides, 
les marais et les bois marécageux; quelques couples 
restent à nicher dans certaines localité 

BÉCASSINE SOURDE (Gallinago galiiauta Bp.). De passage 

comme l'espèce précédente et fréquente les mêmes. en- 
droits, mais plus rare, et ne se montre pas certaines 
années ou du moins en si petit nombre qu'elle passe ina- 
percue. 
-_ SAUDERLING DES SABLES (Callidris arenaria Lech.). Cette 
espèce, propre aux plages sabloneuses, se montre quel- 
quefois sur les bords de la Seine, en compagnie d’autres 
petits échassiers. 

MAuBÈCHE Grise (Tringa cas.utus Linn. ). Se montre en 
petit nombre au printemps et à l’automne, fréquente le 
bord des eaux et mème la plaine; j'en ai vu plusieurs fois 
en octobre et novembre dans la plaine Saint-Denis. 

Bécasseau cocoru (Pelidna subarquata Brehm.), De pas- 
sage au printemps et probablement à une autre époque; 
mais, jusqu’à présent, nous n'avons rencontré que de rares 
sujets sur les bords de la Seine en septembre 1849. 

BÉCASSEAU BRUNETTE (Pelidna cinclus : Bp.). De passage 
en mars et avril et en septembre surles bords de la Seine ; 
voyage par petites troupes. 

BÉCAsSEAU MINULE (Pelidna minuta Boie.). Cette espèce 
assez rare se rencontre parfois sur les bords sablonneux de 
la Seine, se montre aux mêmes époques que l'espèce pré- 
cédente. 

Bécasseau rem (Pelidna Temminchii Boïe.). Ce joli pe- 
tit échassier a été capturé plusieurs fois sur les bords de 


la Seine, on le trouve ainsi que l'espèce précédente en | 


compagnie des bécasseaux brunelles. 
: COMBATTANT ORDINAIRE (Macheles pugnax C. Cuvier). De 


passage au printemps en mars et à l'automne; nous ne 
voyons jamais ce bel oiseau dans sa livrée de noce 

CHEvaLIER Gris (Zo{anus griseus Bechst.). Plus connu 
sous le nom de chevalier aboyeur, de passage au juin- 
temps et à l'automne, celle espèce se montre assez rare- 
ment chez nous. 

CHEVALIER BRUN (Tofanus fuscus Bechst.). De passage 
au printemps et en automne, voyage isolément ou par pe- 
tites troupes de trois ou quatre individus, se montre 
chaque année, mais en petit nombre. 

CHEVALIER GAMBETTE (7o{anus calidris Bechst.). De pas- 
sage au printemps et à l'automne, voyage par peliles 
troupes, se montre de temps en temps sur les bords de la 
Seine et des étangs. 

CHEVALIER CUL-BLANC (Totanus ochropus Temm. ). De pas- 
sage au printemps et à l’automne, voyage isolément ou 
par pelites troupes; quelques couples nichent chez nous. 
L'espèce quoique répandue partout ne se montre jamais 
nombreuse. 

GUIGNETTE VULGAIRE (Actilis hypoleucos Boie). Are e au 
printemps, repart à la fin de l'été, voyage par 
troupes plus ou moins nombreuses; très commune;: se 
montre jusque dans Paris en, suivant la Seine. 

AVOCETTE A NUQUE NOIRE (Recurvirostra avocetta Linn.). 
Ce curieux échassier se montre presque tous les ans au 
printemps sur l'étang de Sacley, près Versailles, il a été 
capturé aussi, plusieurs fois sur les bords de la Seine. Je 
citerais entre autres captures, celle qui a élé faile à 
Asnières ; »NOYAS® par couples ou par petites compagnies. 

RALE U (Rallus agualicus Linn.). De passage au 


| printemps et à l'automne; sédentaire dans quelques loca- 
| lités, habite les étangs couverts de roseaux et les bois ma- 


récageux, le bord des rivières et des ruisseaux, com- 
mun partout. 

RaLE DE Gent (Crex pralensis Bechsl.). De passage 
régulier et annuel, voyage aux mêmes époques que la 
caille, commun partout, plus ou moins abondant suivant 
les années; niche en plaine dans les blés et dans les 
prairies. 

MAROUETTE VULGAIRE (Porzana maruetla G. R. Gray). 
Arrive en mars et repart en septembre et octobre, commune 
partout, plus ou moins abondante suivant les années, 
niche dans quelques localités seulement, habiteles FApes 
couverts de roseaux. 

PORZANE DE BAILLON (Porzana Baïllonii). De passage au 
printemps et à l'automne, se rencontre plus fréquemment 
à l'automne. Cette jolie petite espèce n’est pas commune 
et niche dans quelques localités; je lJ’ai trouvé nichant 
dans l'étang du pare de Garges (Seine-et-Oise 

POULE D'EAU ORDINAIRE (Gallinula chloropus Lath. ). Com- 
mune partout, se renconire même à Paris ; sédentaire et 
niche dans les étangs couverts de roseaux. 

Fouique Norme (Fulica, atra Linn.). Sédentaire, dans 


| quelques localités où ‘elle se reproduit, de passage seu- 


lement dans d’autres, moins généralement, Feu que 
l'espèce précédente. 
 GRUE, CENDRÉE (GruS cinerea Bechst.). De Dassage au 


 printemps.et à l'automne, voyage partroupes assez nom- 


494 


breuses, presque toujours la nuit et à une grande hauteur, 
s'arrête rarement chez nous. 

Héron cevpré (Ardea cinerea Linn.). Était jadis très 
commun aux environs de Paris parce qu'il servait aux plai- 
sirs de la cour dans la chasse au faucon; aussi entretenait- 
on dans tous les grands bois des héronnières. Les deux 
héronnières que fit établir François [* à Fontainebleau 
étaient les plus remarquables et comptées parmi les choses 
notables de France. Il y en avait une aussi assez impor- 
tante à Noisy. Ces héronnières furent cassées en 1685. 
(Voir Histoire de la chasse en France, \. IT, p. 219, par le 
baron Dunoyer dé Noirmont.) IL n'existe plus qu'une hé- 
ronnière à Champignol (Marne), c’est de là que proviennent 
probablement la plupart des hérons que l’on voit aux en- 
virons de Paris. Dans quelques forêts on a cependant dé- 
couvert de petites héronnières, ainsi à Villeceaux, près de 
Bray (Seine-et-Marne), on observe quelques nids de hé- 
rons (marquis de Sinéty). A partir du mois d’août jusqu'en 
mars on voit des hérons isolément ou par petites troupes 
aux environs de Paris, sur la Seine le long des cours d’eau 
ét même en plaine. 

Héron pourpré (Ardea purpurea Linn.). Plusieurs indi- 
vidus de cette belle espèce ont été tués sur l'étang de Sar- 
clay, près de Versailles. 

Craërer CHEvELU (Buphus comatus Boie.). Ce bel oiseau 
a été tué plusieurs fois au printemps sur les bords de la 
Seine, je puis citer entre autres captures celle faite à As- 
nières. 

BLonGios oRDINAIRE (Ardeola minuta Bp.). ASSez commun 
dans tous les étangs couverts de roseaux où il niche; ar- 
rive au printemps repart à l’automne. 

Buror vüLcaRE (Botaurus Slellaris Steph.). Rare, ne 
fréquente guère que les grands étangs où il se cache dans 
les roseaux. 

Binorgau D'Eurore (Nycticorax europæœus Steph.). De 
passage au printemps et à l'automne ; rare partout, niche 
probablement dans quelques localités ; j’ai eu entre les 
mains plusieurs individus, adultes et jeunes tirés sur les 
bords de la Seine, entre autres lieux à Asnières. 

Cicoexe BLANCHE (Ciconia alba Willgh.). Vers le mois 
d'octobre les cigognes quittent l’est de l’Europe et se diri- 
gent vers le Midi pour y passer l'hiver. 

On en voit des troupes plus ou moins considérables 
passer à Paris et aux environs; ainsi le 17 octobre 1877 le 
journal Ze Figaro annonçait à ses lecteurs : « Hier, de grand 
matin, à l'heure où la plupart des Parisiens dormaient en- 
core, les’ passants se groupaient rue de Rivoli, en face de 
la tour Saint-Jacques. Rassurez-vous, ces gens matineux 
ne conspiraient point, ils regardaient curieusement cinq 
pèlerins perchés sur le sommet de la tour : c'étaient cinq 
cigognes blanches qui dormaient côte à côle, et dont le 
plumage avait attiré l'attention des gens qui ont l'habitude 
de marcher le nez en l'air. La conversation animée du 
groupes ne tarda point à troubler le léger sommeil des 
voyageuses, sans doute bien fatiguées. Elles retirèrent 
tour à tour leur long cou de dessous leurs ailes et le ten- 
dirent en avant. Puis leurs préparatifs de voyage ne furent 
pas longs à faire : elles jetèrent ensemble quelques petits 


LE NATURALISTE 


cris de femmes effrayées et, battant de l'aile le brouillard 
du matin, elles reprirent leur course interrompue vers des 
contrées plus chaudes. » Au retour, qui s'effectue surtout 
au commencement d'avril, il n’est pas rare de voir des pe- 
tites troupes de trois ou quatre individus s’arrêter dans la 
campagne près de Paris. En avril 1872 nous avons vu trois 
cigognés qui restèrent plusieurs jours dans les terrains 
marécageux voisins de Dugny (Seine). En avril 1869 une 
cigogne resta une quinzaine de jours dans la plaine de 
Bonneuil (Seine-et-Oise) ; elle passait sa journée en com- 
gnie d’une troupe de freux. 

Cicocne Norme (Ciconia nigra Gesn.). Cette cigogne se 
montre de Lemps en temps ici; un sujet tué aux environs 
de Paris en 1843 a été éludié par M. Valenciennes (Voir 
Nouvelles suites à Buffon, les Helminthes, par Dujardin 
p. 57), une femelle a été tuée au printemps à Bois-Bourdan 
un jeune capturé près de Valvins en automne. 

SPATULE BLANCHE ( Platalea leucorodia Linn.). La sptatule 
émigre comme la cigogne en automne et au printemps; en 
avril 1869, j'ai fait lever à quelques pas, dans la plaine de 
Bonneuil (Seine-et-Oise), une sptatulè mâle au plumage de 
noce ; cet oiseau s’était laissé surprendre dans un champ 
de seigle où il reposait probablement. 

(A suivre.) CRETTÉ DE PALLUEL. 


LE TRICHODECTES LIPEUROIDES 0. sp. 


(du Cervus mexicanus) 
L2 


Les Ruminants à cornes pleines de la famille des Cervidés, 
ont, comme épizoïques, un Hématopinus l’A. crassicornis 
et différents Trichodectes qui ont été is 7. longicornis 
Nitzsch (sur le Cervus elaphus), T. liabalis Piaget (sur le 
Cervuscapreolus), el T.,orficula Piaget (surle Cervuspor- 
cinus). Tous ces Trichodectes ont des caractères communs 
qui les font distinguer facilement des autres espèces du 
même genre, à savoir : un corps très allongé et des antennes 
volumineuses chez le mâle, ce qui leur donne un peu de 
physionomie des Lipeurus, mais aucun n’a ces caractères 
aussi accusés qu’une nouvelle espèce qui vit sur un cerf 
du Mexique et que nous devons à l’obligeance de M. Dugès, 
professeur au collège de Guanajuato. Nous l’avons recu 
de ce distingué naturaliste avec un grand nombre d'autres 
parasites remarquables du groupe des Ixodes, des Argas et 
des Trambidions, que nous étudions en ce moment pour 
le décrire plus tard. 

Voici les caractères du Trichodecte en question que nous 
figurons ci-contre : 

La têle est aussi longue que large, fortement échancrée 
en avant et bordée de petits poils clairsemés; les sinus 
antennaux du mâle très larges (B); les antennes du mâle 
beaucoup plus longues et plus volumineuses que celles de 
la femelle, le premier article très gros, plus long que les 


autres, le second plus long que le troisième qui porte à 


son extrémité et en dedans un groupe de trois petits 
crochets courts. Dans les deux sexes, les antennes sontun 
peu poilues et colorées en roux comme la tête. L'œil est 


rl à 


LE NATURA LISTE 


495 


extrèmement petit. La tempe arrondie, nue, l'occiput est 
peu convexe, les bandes occipitales presque parallèles. Les 
mandibules très fortes et comme ridées transversalement, 
celle de gauche avec une dent médiane comme dans le 
Tibialis, celle de droite avec trois petites dents. 


A. Femelle — B. Tête du mâle — GC. Extrémité postérieure du même. 


Le prothorax a exactement appliqué contre lemétathorax 
étranglé en avant, ce dernier appliqué sur le premier 
anneau de l'abdomen qu'il semble continuer. Les pailes 
sont grèles, peu colorées et couvertes de rare poils; les 
tarses et leurs onglets terminaux sont aussi longs et grêle. 
La troisième paire de pattes est plus forte que la deuxième 
et celle-ci que la première qui est très courte. 

L’abdomen est trés allongé, ovalaire dans les deux sexes. 
Les angles des segments sont un peu arrondis, ils ont le 
dessus et les côtés assez fortement colorés et présentent 
près du bord postérieur une rangée de fins petits poils 
plus un petit poil à chaque angle ; les 7 et 8 anneaux por- 
tent à leurs angles deux poils assez longs. 

Chez la femelle (A) ovigère, l'abdomen est un peu plus 
large et plus long que chez le mâle, les taches médianes 


des segments mieux délimités et rectangulaires. La couleur | 


de la tête du thorax est d’un roux jaunâtre assez foncé 
ainsi que les plaques supérieures et latérales des segments 
de l'abdomen. 

Les dimensions de ce nouveau Trichodecte sont les sui- 
vantes : 


+0 4 
mi m'a Ed 
Longueur totale. . . . .. 2,35 2,2 : mm mm 
= Ut IEC 0,55 0,60 largeur 0,55 0,60 
— du thorax... . . 0,30 0,30 —  0,30—0,45 0,30—0,45 
—— de l'abdomen 4,50 1,35 — 0,75 0 
— :: de l'antenne 0,35. 0,60 — 0,10 0,20 
— du 3° fémur 0,20 0,20 
— duætibia... 0,25. 0,25 


C’est le plus grand des Trichodectes du groupe, attendu 
que le Trichodectes forficula a une longueur de 1,50 pour la 
femelle et 1,70 pour le mâle et que le 7richodectes longt- 
rostris et le T. libialis ont une ligne, ou environ ? milli- 
mètres de long chez les deux sexes. Chez notre nouveau 
Trichodecte le mâle est plus petit que la femelle, tandis que 
c'est le contraire chez le 7. Forficula. 

. MÉGNIX. 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


M. P. Fischer vient de donner la description d'un nou- 
veau genre et d’une nouvelle espèce de Mollusque fossile 
Raïincourtia incilis. Coquille petite, auriforme, ovale dé- 
primée ; spire très petite enfoncée; dernier tour très ample; 
ouverture ample ; labre aigu, columelle sinueuse, concave 
canaliculée, excavée et ombiliquée, à sa partie postérieure. 
Cette nouvelle espèce se rapproche des Smaragdi- 
nella dont le bord columellaire est muni en arrière d’un 
apprendice calyciforme saillant, spiral. 

* 
* * À 

M. A. A. Korotneff a fait dernièrement de sérieuses re- 
cherches sur le système nerveux des animaux siphono- 
phores. Le système nerveux des siphonophores se trouve 
principalement dans la tige de la colonne ; il peut être de- 
visé en système central et périphérique : le premier est 
composé de grande cellules, disposées le long de la tige 
immédiatement sous la tige ectodermique. Le système 
périphérique est constitué de cellules beaucoup moins 
grandes, aussi ectodermiques, mais distribuées de ma- 
nière que chaque feuillet musculaire, placé radicalement, 
possède sa propre cellule nerveuse ou plutôt neuro-muscu- 
laire, Les phénomènes décrits sont communs à un siphono- 
phore typique, mais ce qui regarde les formes aberrantes - 
(Velella), le système nerveux, sans être divisé en central 
et périphérique, présente un réseau sous-ectodermique 


| contenant des cellules étoilées. 
< À die 


A propos de la note publiée dans le dernier numéro sur 
l'Acupalpus Quarnerensis, Reïlter, M. Bellier de la Chavi- 
gnerie nous fait la communication suivante : « Ce gracieux 
petit carabique, trouvé en Grèce et publié récemment, fait 
bien partie aussi en effet de la faune francaise. Je l'ai pris 
pour la première fois dans le midi de la France, aux envi- 
rons d'Hyères, pendant mes chasses d'hiver, 1880-1881, et 
je l'ai retrouvé ensuite toutes les années suivantes. Il n’est 
pas très rare sois les détritus au bord des marais et des 
prairies qui s'étendent de la ville d'Hyères à la mer. Là on 
le rencontre par pelits groupes, assez souvent en compa- 
gnie de ses congénères : conspulus, dorsalis brunnipes, 
eæiguus. On peut le prendre pendant tout l'hiver de no- 
vembre à mai, en tamisant les détritus. En appelant sur 
cet insecte l'attention de ceux de nos collègues qui explo- 
rent les parties marécageuses de la France méridionale, il 


est probable qu’il sera signalé bientôt dans d’autres loca- 


lités. — Évreux, juillet 1884. » 


LE NATURALISTE 


Nous pouvons annoncer la publication de deux SAS 
de l'ouvrage de M. E. Simon intitulé : Les Arachnides de 
France, la 2" et la 3"° partie du tome cinquième. Ces deux 
volumes contiennent.la fin de la famille de Theridionidæ, la 
plus nombreuse de notre faune et celle dont l'étude offre le 
plus de difficultés à cause de la petite taille de toutes ses 
espèces. Ces volumes sont accompagnés de planches 
gravées et de nombreuses figures dans le texte. 


* 


Parmi les communications présentées à la réunion an- 
nuelle de la Société royale du Canada, à Ottawa, nous re- 
marquons celle de M. E.-J. Chapman sur le mimétisme. On 
sait que l’on a désigné sous ce nom les analogies de colo- 
ration de certains animaux avec le milieu ambiant, avec le 
feuillage des plantes, avec le sol terrestre ou marin. Les 
uns att tribuent ces analogies à la Providence, qui protège 
ainsi certaines espèces contre les agressions de certaines 
autres ; les darwinistes les attribuent à une faculté dont 
ils gratifient les animaux, la plupart d'espèce inférieure, 
et qui leur permettrait de modifier eux-mêmes leur colo- 
ration pour l'adapter à celle du milieu. L'imitation est d’a- 
bord grossière, mais l'hérédité, en fixant la couleur, la 
perfectionne progressivement jusqu'à une identification 
plus ou moins complète. Pour M. Chapman, aucune de ces 
deux hypothèses n’est satisfaisante. Il pense que le phéno- 
mène dont il s'agit est dû à quelque loi ocrulte de « loca- 
lisme », d’après laquelle certaines formes sont impression- 
nées par le milieu de manière à créer des ressemblances 
mutuelles. Il appuie ses vues sur certains cas curieux dans 
lesquels il voit des substances minérales, dissemblables 
d'aspect, acquérir le mimétisme dans de certaines condi- 
tions : tel sont le quar!z et le zircon, le pyroxène et l’apa- 
‘ tite, etc., dans les dépôts phosphatés du district d'Ottawa. 


OFFRES ET DEMANDES 


M. le D' marquis Antonio de Gregoriv, à Palerme (Sicile), 
offre des coquilles marines et des fossiles du tertiaire en 
échange de polypiers jurassiques et liasiques. 


Collection de Coléoptères européens comprenant les Par- 
nides, Elmides, Hétérocérides, Silphides, D son os par 
79 espèces et 310 exemplaires. — Prix 35fr 


* 
+ 


EicoRe occasion. Collection de Carabes vrais compre- 
nant 132 es exemplaires, et parmi plusieurs 
rarelés ; nous site seulement : Carabus cœlalus, Kol- 
larë, Prey;sleri, Estreicherti, Famintii, maurus,microce- 
Phalus, Dufourtii, Sachert, euchrimus, Graelsii, hel- 
luo, canthabricus, cellibericus, Victor Gerardii, fusus, 


nodulosus, farinesi, Dejeanit, glabralus, trojanus, 
Hampei, Lefebvrei, huri, sculptilis, etc., etc. Contenus 
dans 5 cartons 19 >< 26. — Prix 50 francs. 

Magnifique lotde Coléoptères du Maroc, chasse de 1883; 
exemplaires en parfait état, parmi : Carabus cychroce- 
phalus, slenoderus, Aumonti, riffensis, Acinastes Ha- 
roldi, Pseudotrechus mutilatus, Sphodrus Favieri, 
Khizotrogus olcesii, cariosicollis, Caichænestes oblon- 
gomaculatus, Apteranilla Dorhntii, Slaphylinus medioxi- 


.mus, Hetœrius arachnoides, Eretmotes tangerianus, 


Leptura Fontenayi, Prionus forficatus, Chitona connexa, 
metallescens, Amorphocephalus coronatus, Cyrlomus 
gibbicollis, etc., etc., contenant en tout 131 espèces el 
200 exemplaires. — Prix 80 francs. 


* 


* 

Collection de Curculionides européens comprenant 
358 espèces et 723 exemplaires, renfermés dans 15 cartons 
19 >< 26. — Prix exceptionnel 55 francs. 

Collection de Coléoptères européens du groupe des Télé- 
phorides comprenant les genres Dic{yopterus, Omalisus, 
Lampyris, Telephorus, en tout 40 espèces et 159 exem- 
plaires contenus dans 1 carton. — Prix 16 francs. 


* 
* * 


Collection d’E’aterides, Cebrionides, Cyphonides euro- 
péens, PRE OU 119 espèces et 495 exemplaires. — 
Prix 4 


ARRIVAGES 


Nous pouvons disposer des espèces de Col crée suivants; en 
exemplaires de premier ed et parfaitement intacts. 


Coptolabrus Lafosseis Chine an aies auare vefacé tan da 0 6 » 
PE ET SR ER ET RL 15 » 
— lysii, PSS a re 12 » 
CAPRDOS AUOT ECO ESS RS A ST de DA OF ET Tes 
rodiguus, Chine (antennes complètes). . . . . . .. 20 » 
— Thienfoungi, Chers sure sua /ritone feriel ail 6 » 
= Fiduciarius nes Pons a ele an done El 6 » 
NOMROS TL TA TCES 7 Sn Pete 1 50 
— DIRES EP YTÉHORS. ie te dem Mn de 1 50 
—  Festivus var. SR ARS NES 1 50 
Le Cisthyratugs A een. Sn ee usuel anhroke, 1 50 
_ pesage LE val a Le 
PARTNER TN RM 1 25 
ns er ait DR de Cu 2 
Leontochæta Alopex, Cap Bonne-Espérance. . . . .. pére Me, #0 
Chrysina Macropa, Mexique. ...........,.4:û4 8 à 10 
Dynastes Hercules & &, Guadeloupe. . :..,..,,,,,1, 30 » 
Neptuniades Polychroa & Q, Zanzibar. .....,....... 10 » 
Stephanorrhina Guttata « ©, Sierra Leone. . ....,...,. ; 7. 48:2 
Catoxantha Purpurea, Luçon. , .. .,......... 8:» 
Chrysodema Helopioides, Ile Antätoth te rade 4 » 
Zopherus Nervosus, Mexique... 4 22... .... 1. 3 » 
Eutrachelus Temminckii  O,.Java. . . .,,..,,.,.. ‘0 » 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


3171 — Paris. Imprimerie A. L. GuiLuor, 7, rne des Canettes. 


dt pores pps 


Année, 


N°63 


1" Aoùt 1884. 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1” et le 15 de chaque mois 


…  ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 
LA RÉDACTION. ET L'ADMINISTRATION 
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France et Algéri 


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Secrétaire de la Rédaction , 


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Le Journal LE NATURALISTE est. l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande SEPRARGS et de renseignements cunRagRee émanant de ses Abonnés. 


MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE : 


Plusieurs naissances, quelques dons et des acquisilions 


importantes sont venus augmenter d’une façon notable . 


les collections: d'animaux vivants de la Ménagérie du 
Muséum d'histoire naturelle. 

-:Nous citerons parmi les naissances : 

1 Dauw (Equus Bürchelli), de l'Afrique australe. 

3 Moufflons à manchèttes (Ovis tragelaphus), de l'Atlas. 

2 Muntjacs, hybrides de nai: lacrymans mâle el 
dé €! Reevesi femelle, de Chine. 

‘2 Cerfs cochons (Cervus porcinus), de Cochinchine. 

1 Biche Sika (Cervus Sika), du Japon. 

1 Biche Maral (Cervus Maral), de Perse. 

1 Renné (Cervus tarandus), &e la Laponie. 

1 Antilope de l'Inde (Antilope cérvicapra). 

1 Guib (Tragelaphus scriptus), du Sénégal. 

> Makis à front noir (Lemur nigrifrons), de pe 
#4 © noir (Lemur niger), 

Ce dernier est particulièrement intéressant en ce qu’il 
confirmé une fois de plus, ét d’une manière incontestable, 
la différence qui existe dans _ deux sexes de cette 
espèce. 

: En effet, pohèntit longtemps, ces différences sexuelles 
avaient été considérées comme étant spécifiques ; le mäle 
étant absolüment noir, avait reçu le nom de Zemur niger, 
au contraire la femelle, ayant une robe rougeätre et les 
poils des joues et des oreilles étant blancs, avait reçu 
celui de Maki à moustaches blanches, L. leucomystax. 


Depuis plusieurs années déjà, MM. Pollen et Vaudam | 


avaient rectifié cette erreur, mais la naissance à la Ména- 
_gerie d’un jeune mâle, qui est tout noir, vient encore 


appuyer les observations faites par les voyageurs et ne | 


laisse plus aucun doute à cet égard. 


L'importance de l'étude des pad) est incontestable et 
elle a un très grand intérêt scientifique, puisqu'elle permet 
dans beaucoup de cas de fixer d’une manière certaine la 
valeur spécifique d'animaux souvent très différents l’un 
de l’autre à l’état adulte, quoique cependant étant de 
même espèce. 

Parmi les oiseaux citons encore pour terminer ce qui 
est relatif aux naissances : 

13 Casarcas ordinaires (Tadarna rutila), d'Europe. 

2 Oies de Magellan (Bernicla magellanica). 

3 — des Sandwich (Bernicla sandvicensis). 

7 Euplocomes du Népaul (Euplocomus leucomelanus). 

7 Hybrides d'Euplocomus nyciiemerus mâle, et d’E. leu- 
comelanus femelle, 

La Ménagerie a reçu en cadeau : 

1 Gibbon < d’une espèce nouvelle, que M. le professeur 
Milne-Edwärds a fait connaître sous le nom de Hylobates 
nasutus. Ce Gibbon, nouveau pour la science, a été rap- 
porté par M, Harmand, commissaire civil de la République 
au Tonkin. 

De la même localité et du même donateur, nous voyons 
encore : 

1 Paradoxure du Gray (Paradoxurus Grayi). 

1 Genette de l'Inde (Genetta malaccensis). 

1 Civette tengalcungue (Viverra. tengalcunga). 

2 Paradoxures soyeux (Paradoxurus setosus). 

D’autres personnes ont aussi contribué pour leur part à 
enrichir nos collections vivantes ; nous citerons parmi les 
dons qui ont été faits 

2 Macaques (caeus erythrœus) de Malacca; offerts 
par MM. Erington de Ja Croix et L. Herpin. 

1 Ouisliti (Hapale jacchus) ; don de M. Dehors 

1 Pecari à collier (Dicotyles Lorqualus) ; ; envoi du Brésil 
par M. Binot. 


498 


LE NATURALISTE aigu 


1 Unau ss (ChϾlopsus didactylus); envoi du 
Brésil par M. Bino 


1 Cténodactyle à Masson Giodaerrite Massoni), de 


Gabès (Algérie) ; offert par M. Latast 


1 Mône Chess mona), d Afrique; don de 


M. Thorin. 

1 Mangouste loempo (Herpesthes loempo), du Gabon ; 
don de M. le général Virgil. 

Enfin des Corbeavx, des Cresserelles, des Hiboux, etc., 
etc., offerts par MM. Francisque, Hubert et Adam, MM. et 
Mmes Demonneret et Benoist. 

Quelques se ane importantes ont élé faites, tels 


de Douroucouli félin (Nyctipithecus felinus), Amérique 
Sud. | 
1 Raton.crabier (Procyon cancrivorus), Amérique Nord. 


1 Mangouste loempo (Herpestes loempo), Afrique occi-! 


dentale. 
1 Crossarque obscur (Crossarcus obscurus), Afrique 
occidentale. 
2 Mandrilles (Cynocephalus mormon), Afrique occi- 
dentale. 
2 Chacmas (Cynocephalus porcarius), Afrique australe. 
2 Theropithèques (Theropithecus Gelada), Abyssinie, . 
1 Gnou (Connochætes Gnu), Afrique australe. 
2 Cerfs axis (Cervus axis), de l'Inde. 
30 Chevaliers divers 
A Martins-chasseurs (Alcedo gigantea), d'Australie. 
Fès D Swinhæ (Euplocomus Swinhoii), de For- 


ru RCE Vieillot (Euplocomus Vieilloti), de Ma- 
lacca. 

2 Casoars émeux (Casuarius Novæ-Hollandiæ). 

1 Nandou (Rhea americana). , 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 2 AVRIL 
(Suite) 


Sur l'« Orbulina universa » æOrb. — Note de M: €: 
Sclumberger. 

M. Schlumberger poursuivant ses études sur l’embryo- 
génie des Foraminifères a rencontré, en examinant des 
sables provenant d’un dragage à 4 255 mètres fait aux 
iles Canaries par le Talisman, des Orbulines de toutes 
dimensions ; or, parmi les plus petites, comme parmi les 
moyennes, les unes sont vides et les autres renferment 
une série de loges globuleuses disposées en spire trochi- 
forme, comme celles de certaines Globigérines. De leur 
éiamen attentif il résulte que les loges des grandes Orbu- 


lines ont leur plasmostracum très mince percé de perfo- | 


rations espacées ; celles des deux premiers tours de spire 
sont lisses, et les suivantes armées de fines épines clair- 
semées ; en outre la spire ne comprend que seize loges au 


plus. Tandis que les Globigérines ont un plasmostracum 


épais, des perforations rapprochées et des épines rappro- 
chéés et par suite nombreuses. Les loges des Orbulines 
et celles des Globigérines n’ont done qu’une ressemblance 
de formes. En résumé, les Orbulines à résentent donc un 
cas de dimorphisme, comime beaucoup'd’äutres genres de 
Foraminifères ; on ne peut admettre la résorption de la 
grande loge embryonnaire, et l’on doit conclure qu’il ÿ 
avait deux formes originaires. 


* + 


Recherches sur le foiedes Velelles.— Note de M. Bedot, 


D’après ses recherches, M. Bedot se refuse à considérer 
comme un organe hépatique la partie renflée du plancher 
des. Velelles; tout au plus pourrait-on appeler ainsi la 


partie supérieure, de l'organe, à cause, des gorpuseules 


noirs qu'on y rencontre. 
* 
* *# 


Dépôts de mer et d’eau douce au point de vue agrono- 
Mique, suivant qu'ils sont ou ne sont pas sulfurés: allu- 


vions de la Durance. — Relation avec les phosphates. — . 


Note de M. Dieulafait,. 

Il a été constaté que les aalluvions de la Durance sont 
stériles pendant un temps plus ou moins long, et que 
même elles rendent infécondes des terres qu’elles ont re- 


couvertes, et bien que ces terres fussent de bonne qualité 


avant l’inondation. L’analyse a montré que ces terres ren- 
fermaient les substances minérales et organiques néces- 
saires à la végétation, et des phosphates à une dose suffi- 
sante; au bout d’un certain temps ces terres redeviennent 
fécondes. M. Dieulafait a découvert la raison de ces faits 
singuliers en reconnaissant au moyen de l'analyse que 
ces dépôts sont sulfurés ; le sulfure de fer très disséminé 
se rencontre dans les assises des montagnes calcaires du 
bassin de la Durance, Par l’action de l'air ces sulfures 
s’oxydent, donnent naissance à de l’acide sulfurique qui 
rend les dépôts momentanément acides, favorise la sépa- 
ration des phosphates et produit finalement du gypse. Les 
dépôts en question restent donc stériles tant que les 


| sulfures ne sont pas oxydés; ce résultat final est hâté par 
les travaux de labour et de retournement. Ainsi donc des Î 


dépôts qui dévraient être fertiles sont stérilisés par la pré- 
sence des sulfures; ce cas s’est présenté fréquemment et 
sur une large échelle dans les temps géologiques. Ces faits 
expliquent commentil ne suffit pas de dessaler des marais 
salants pour obtenir des terrains cultivables ; il faudra 
aussi les désulfurer complètement, et tenir compte de ce 
que les phosphates deviennent solubles par suite des, 
réactions de l’air sur les dépôts sulfurés qui contiennent. 
de ces phosphates. | 

+ 


Ouveau mémoire sur le gisement au PIÉÇRS à Gréo 


Nou 
Mogoi, province de Minas Geraës (Brésil). — Note de 


M. Gorceix. 
De ses études sur place du ri de ES Mogol, 


marmite 


LE NATURALISTE 


499 


M. Gorceix conclut qu’au Brésil le diamant est un minéral 
de filon, parce qu’on le trouve avec la pyrite, l'or, la tour- 
maline, l’amphibole, les oxydes de titane, etc., qui sont 
d’origine filonienne, tandis qu’on ne le rencontre jamais 
dans les graviers des ruisséaux prenant leur source ou 
courant sur les gneiss granitiques oules granites, base de 
tous'les terrains dé la dé iprps de Minas Geraës. 


E 
* * 


Sur les os de la têle el sur les diverses espèces du 
« Simædosaure », replile de la faune cernaystenne des 
environs de Reims. — Note de M. V. Lemoine. 


À la suite d’une étude détaillée sur les os de la tête du 
Simædosaure,et d'un examen comparatif sur les diverses 
éspèces, M. V. Lemoine sépare les espèces suivantes: 
Le Simædosaurus Lemoinei caractérisé par ses vertèbres 
à centre bombé, par l’apophyse odontoïde arrondie, et la 
trapue et épaisse desos des membres; l’humérus a l’extré- 
mité supérieure ,ovalaire : et asymétrique. Le. Simædo- 
SOUTUS T aurait les vertèbres à centre allongé et 
cylindrique, les os des membres plus, allongés et moins 
épais, et l'extrémité supérieure de l’humérus symétrique. 
Le Smædosaurus Peroni se distinguerait par une tête 
Er ASE singulièrement surbaissée et de forme spéciale. 
Enfin une quatrième espèce, le Simædosaurus suesso- 
niensis serait représenté par les fragments de maxillaires, 
attribués avec doute par P. Gervais au Zepidosteus sues- 
soniensis. s 

Le P. Heude, missionnaire en Chine, annonce par lettre 
qu'il a recu de Corée diverses pièces dénotant l'existence, 
dans cette région, d’un petit ruminant qu'il appelle 
Hydropotes argyropus, différant de l'A. inermis (Swin- 
hœæ), par les caractères. du crâne et la _._—. plus claire 
du pelage. 


——— 


SÉANCE DU 28 AVRIL 


Observations extraites du rapport de M. Verbeek, sur 
l'éruption du Krahatoa, les 26, 27 et:28 août 1883, par 
M. Daubrée. 


M. Verbeek, ingénieur à Batayia, a envoyé un rapport 
sur les divers phénomènes produits par l’éruption du 
Krakatoa ; nous signalons les passages les plus intéres- 
sants. Le bruit des éruptions du mois d’août 1883 a été 
perçu jusqu'aux limites d’un cercle ayant le Krakatoa pour 
centre, et un rayon de 3 333 kilomètres. On n’a pas con- 
staté sûrement de tremblement de terre, mais les vibrations 
aériennes causées par les détonations ont été telles qu’à 
Batavia, distant de 150 kilomètres du Krakatoa, des portes 
furent secouées bruyamment, des horloges furent arrêtées, 
et des statuettes furent renversées. L'onde aérienne déter- 
minée par l'explosion de dix heures cinq, la plus violente 
de celles du 27 août, a parcouru annulairement la surface 


du globe en franchissant trois fois et pe la circonférence 
entière. L'ile s'est effondrée en partie, et est réduite de 
33 kilomètres carrés à 10 kilomètres carrés. Les matériaux 
grossiers rejetés par l'éruption sont tombés à l'intérieur 
d'un cercle de 15 kilomètres de rayon ; des fragments gros 
comme le poing ont été lancés jusqu’à 40 kilomètres. En 
certains points de l'ile, l'épaisseur des couches de débris 
atteint 40 mètres et au pied du pie on peut mesurer une 
hauteur de 80 mètres de cendres, Les cendres fines sont 
tombées jusqu'à 1 200 kilomètres de Krakatoa, dans la di- 
rection sud-ouest, et se sont répandues sur une surface de 
750 000 kilomètres carrés. Les parties les plustenues ont dû 
être projetées à une hauteur de 15 à 20 kilomètres. Le 
volume des matières solides rejetées est évalué à 18 kilo- 
mètres cubes; l’éruption du Tambora en 1815 en aurait 
donné 150 kilomètres cubes c’est-à-dire, huit à dix fois 
plus. L'éruption du Krakatoa qui a bouleversé le détroit de 
la Sonde, engloutissant des iles, en créant d’autres, et 
comblant des passes, a coûté la vie à plus de 35 000 per- 
sonnes; 1 kilomètre cube de l'ile s’effondrant, il s’en 
suivit d'énormes vagues qui,en certains points, sont venues 
déferler et atteintre à une hauteur 15 à 35 mètres. L'’onde 
liquide engendrée a acquis sur certains points une vitesse 
de propagation de 566 kilomètres à à l'heure, par une mer 
profonde. 


LES CHIROPTÈRES DE FRANCE 


Par le Dr TROUESSART 
(Suite) 


L'utilité des chiroptères nous est prouvée par la grande 
quantité d'insectes qu'ils détruisent pour leur nourriture. 
Quant aux mœurs de vampire que l’on a prêtées aux Rhi- 
nolophes, il est certain, en tout cas, que ces animaux ne 
peuvent être dangereux ni pour l’homme, ni pour les ani- 
maux domestiques. La morsure même de la grande espèce 
n’est pas plus douloureuse que celle d’une souris, et n’a 
pas d’autres suites. En captivité, cependant, il est certain 
que ces animaux se dévorent entre eux quand on a l'im- 
prudence d'en laisser plusieurs ensemble sans leur donner 
de nourriture : mais rien ne prouve que ces mœurs san- 
guinaires leur soient habituelles dans l’état de natureet de 

erté. 

Les chiroptères de France appartiennent aux trois fa- 
milles des Rhinolophidés, Vespertilionidés et Emballo- 
nuridés,et comprennentcinq genreset vingt-cinq espèces. 


Tableau des genres de Chiroptères de France, 


A. sr surmonté d’un repli membraneux ên 
rme de feuille; pas d’oreillon à l'inté- 


rs de l'oreille. . +. ee es + Genre RuiNoLoPue (Rhinolophus). 
B. Nez mi ab de repli en forme de feuille, 
un oreillon di _. 


a, Queue Ségse 6 mince, RE" 
.. très peu la D nee Laden 

dont le bord libre forme avec elle un. 
. angle aigu : 5 genres. 


5 ni 


FAMILLE DES RHINOLOPHIDÉS 


Genre Rhinolophe. 
(Rhinolophus, E. Geoffroy.) 


Caractères. — Nez sürmonté d’un repli cutané en forme 


de feuille ; ouverture des narines située au milieu de la 
base de cerepli; oreilles bien séparées, dépourvues d’oreil- 
lon (éragus). — Deux incisives supérieures seulement, pe- 
tites, rudimentaires, accolées de chaque côté à la canine ; 
quatre incisives inférieures. 


Formule dentaire : : Inc. Xl Can. L j; Prémol. Mol 


500 LE NATURALISTE 
aa. Sommet de la tête plat ou peu 3-3 HT pee | 
élévé au-dessus du museau : inci- Fe — 32 dents. La feuille nasale est constituée de trois 
upérieures accolées, | deux è QT 24 | 
ag à la canine de chaque parties distinctes : 1° Le er à cheval , qui couvre la lèvre 
côté. , WE: supérieure et les côtés du museau; 2° la selle ou sella, 
+ rs Grant À Av # qui forme une saillie verticale au-dessus du nez, au centre 
fond: d’une rainure profonde ; }, de la feuille ; 3° la feuille proprement dite, qui. présente 
PR DOS Gbnasrten soit) piusieurs cellules de chaque côté, et dont la pointe ou Zan- 
ase; ® gen é 
aa. Oreilles très graufgs 5.10 zen Genre) One nn celle se dresse entre les yeux en couvrant une partie de 
REF (Plecotus). front. — La base du bord antérieur de l’oreille forme un 
RE png aéaon € ee rT Er ire Dana ‘À lobe distinct bien développé, ou antitragus, “4 remplace 
b. re ines.,| s’ouvrant comme, ! fonctionnellement l’oreillon absent. — Les ailes sont très 
d'ordinaire à l'extrémité du. larges, et la membrane interfémorale, Robée plus ou 
re ob : me 7. moins carrément, laisse le pied libre. Au repos, la queue 
cc. Bord. externe de l'oreille, est généralement He sur le dos, et l’animal s enveluppé 
rie si. "à Mr de ses ailes pendant son sommeil. 
vante … (} 
bee pré la-commis: ) Les Rhinolophes habitent en toute saison les cavernés 
sure des lèvres : oreilles où on les trouve quelquefois réunis ên bandes considé- 
AL x q 
DALIEN cute en tieba rables ;'ils sortent plus tard que le$ autres chauves-souris, 
u dr ar= et poursuivent d’un vol bas et lourd les insectes dont ils 
itElte L PeRRI gr si font leur nourriture. = Quand ils sont surpris dans les 
; alles 10n ues e s ‘ # n 
écroi PARTNER 4 : Genre: NEesPéRiEN (Vesper 190) cavernes pendant leur sommeil hivernal, ils agitent leurs 
dés Bord externe de l'oreille, oreilles d’ün mouvement vibratile + rappelle celui des 
rés PATES LS antennes de certains : Hyménoptères. = D'un naturel 
lon, au-dessus. de l'angle cruel, ils mordent et déchirent ie espèces pÿTis faibles que 
de : bouche ; EE l'on tient en captivité avec eux, leur brisent lés membres 
sue guet Fée E == et les dévorent.’ Dans les mêmés circonstances, ils se 
__ courbé en dehors. ou droit, battent souvent éntre eux, ge à ce ‘que lé plus nee 
IOVAR qe à mt succombe. 
poin museau lon PAT PA ST se ie al SRE 
arm ailes courtes e Nous avons en France quatre espèces de Rhinolophes. 
IR Cru Genre Res (Vesper _. : SERBE 
bb. S et Ke je tête très 
Phare re u-dessus ‘du mu- Tableau des espèces da genre Rhinolophe (1) 
Dr ssupé 2 A. Taille grande : ava 8, = :0%,057 
Fe ra pee M prémolaire Supér. accolée à la canine, la 
qu … re elles e fo re étant très petite et _ en dehors de 
ET muse FE sévi la ligne dentair à molaire intér. 
F. rotel HE pa 3: très petite, à peine visible 4 la loupe) et 
s ml étroit es LA Mince située en dehors dé la ligne dentairé dans 
ar aie D. Re Vangle extérieur formé par les deux autres 
(iniopterus). prémolaires ; — p 22 stérieure de la 
A se eg horrne de se sella terminée en pointe obtuse ; interfémo- 
ris sg, ais de me og ment re me se rale légèrement Fer aire , l'extrême 
Ts nt eee sg _ rh pointe de la queue étant seule libre; oreilles 
“Rs A RO! ae Eyes courtes que la tête, à pointe très : 
quand elle est tendue; oreilles large. SR QE Re) ER À GUEVALUR. ferrum equinum). 
& ment soudées par léur bord inte : e Morosse ERCOUEE 
se Nyci diiosnaée) Fr Taille moyenne ou petite ; 2 prémolaire 


supér. séparée de la canine par un espace 
-dans A rien duquel se placela 4e pré: HER 
molaire; — 2° prémolaire infér. petite, 
mais bien visible, dans l’angle extérieur 
formé par les deux autres prémolaires 

a. Antitragus ou lobe antérieur de l'oreille 

séparé de celle-ci en arrière par une 

terminée en 


. Ruivoz FER A vs Rh, hipposideros). 
b. ira séparé de l'oreille pee un GENE 
échancrure does sella term 
pointe uiguë ; nterfémorale carré, +8 
passée par la Pete dont la poin | 


qu ne de > 

(1 Né. aohtiofé les dimensions, pour les petites espéces, € n mile 

mètres ; ainsi : ser À eut dire 57 millimètres. — Pour les Chirop- 
tères, nous donno nce la lon 4 


de Lirré fére comme 
étant celle d’un os s inflexible (le radius), et par conséquent invariable, 
5 soit le mode de préparation de l'animal, et Que soit mort 


LE NATURALISTE : 501 


libre ; taille aient : avant-bras 
1046: — Deux èces méridiona À. 
-a..Membrane ,de l'aile s’insérant a 
talon ; sella à pointe subaiguë . - Rminolobte DE BLASIUS 
(Rh: Blas sti)e 
: titMembrane de l'aile s’insérant au 
tibia. au-dessus du talon ; sella à 
pointe aiguë. : Ru INOLOPHE EURYALE (Rh. eur uryale). 


Le Rhinolophe grand fer à cheval. 


(Rhinolophus ferrum:equinum Sehreber.) 


Synonymie. — Rhinolophus unihastatus E. Geoff. 


Fig. 1. — Fer à cheval Fig. 2. — Fer à Level 
e pro 


Caractères. — Fer à cheval pet: ne cachant pas les 
côtés du museau ; côtés de la se/la concaves, son sommet 
formant un plathau arrondi, Sa pointe postérieuré obtu- 
sément conique; interfémorale légèrement triangulaire, 
l'extrême pointe de la queue étant seule libre; oreilles 
un peu plus courtes que la tète, à pointe très aiguë. Les 
ailes s’insérent au talon; le calcaneum est bien développé. 
Dents, comme dans le tableau. — Pelage d’un brun rou- 
geâtre teinté de gris en dessus; gris pâle dessous où 
presque blanc. La femelle pe rousse “e mâle ; les 
jeunes ont moins de roux 

Longueur de l'avant-bräs Hs où ,057 ; envergure LE 
0,350 à 0°, 450; corps avec la tèle — 0,060; queuê — 
0,042. 

Habite toute la France plus commune dans le sud- 
ouest. Cette espèce, la plus grande du genre, fréquente 
par pelites troupes dé 10 à 12/individus les combles des 
vieux édifices, les grottes et les troncs d'arbres creux. En 
hiver on la trouve par couples ou isolée, dans les caves 
et les cavernes. Au printemps, elle est une des premières 
à se montrer, mais «elle ne sort que fort lard la: nuit. Son 
vol est rapide, quoique bas et lourd: elle poursuit les 
papillons nocturnes le long des allés d’arbres, des mu- 
railles et des rochers: Son cri est un sifflement aigu. 

Kolenali lui attribue l'habitude de s'attaquer aux ani- 
maux endormis pour sucer leur sang à la manière du vam- 
pire : elle commettrait ainsi des dégâts dans les pigeon- 
niers en s’altaquant aux jeunes pigeons encore au nid ; 
mais ces faits demandent confirmation. 


Le Rhinolophe petit fer à cheval. 
(Rhinolophus hipposideros Bechstein.) 


8 ynonymie. — Rhinolophus bihastatus Æ. Ceoff. — 
hippocrepis Hermann. — minutus Montagu. 

Caractères. — De moitié plus petit que le précédent : 
fer à cheval relativement grand; côtés de la sel/a conver- 
_—. vers le haut, ce qui donne à cet organe vu de face 


l'apparence d'un cornet; sa pointe postérieure obluse 
arrondie. Échanérure de l'oreille ‘en angle aigu; aile s'in- 
sérant au talon; interfémorablé ‘anguleuse, l'extrême 
pointe de la queué étant seul libre. — Pelage d'un brun 
clair en dessus, d’un gris roux très pâle en dessous. 


Fig..3.— Tête vue de Fig.4. — Fer:à cheval 
profil. Y ace. 


ru de face 


Longueur de l'avant-bras — (",040; envergure — 
0,280 ; tête et corps — 0",042; queue — 0" 

Commun dans toute la France, mais plus rare dans la 
région du nord-est. Cette espèce, la plus petite du genre, 
est celle que l'on rencontre en sociétés dé plusieurs cen- 
taines ou même de plusieurs milliers d'individus, dans 
des grottes ou cavernes qu’elle semble préférer à tout autre 
séjour, car on l'y trouve aussi bien pendant l'été que pen- 
dant l'hiver. Ses habitudes sont celles de la précédente; 
mais, en raison de sa taille beaucoup moindre, elle ne fait 
guère la chasse qu'aux Diptères et aux plus petits insectes. 
Dans les montagnes elle s'élève à une plus grande hauteur 
que le grand fer à cheval. Pendant son sommeil hivernal 
elle $’enveloppe si complètément de ses ailes que lorsqu'on 
là trouve ainsi suspendue, la tête en bas, dans les caver- 
nes, onla prendrait facilement pour la chrysalidé de 
quelque grosse espèce de papillon. 

(A Suivre.) 


NOTES 


POUR SERVIR 


À LA FAUNE DES ENVIRONS DE PARIS 


(Suite et fin) 


PALMIPÈDES 
(Palmipedes.) 


PÉTREL Du’ ra (Procellaria capensis on, S'est mon- 
tré plusieurs fois en France et parmi les captures signa- 
lées nous pouvons citer celle de deux individusqui, d’après 
Jules Verreaux, ont été trés sur la Seine à Bercy, en 1825. 

THALASSIDROME : TEMPÈTE … ( Thalassidroma  pelagica 
Selby). A l’équinoxe d'automne on voit parfois cet oiseau 
emporté jusqu'ici, probablement par des coups de vents 
violents. J'en ai vu un dans la plaine de Dugny, qui me 
passa presque entre les jambes, le vent était si violent et 
le vol de l'oiseau si rapide que je ne parvins pas à me 
servir de mon fusil pour tirer en. temps utile. Un autre 


individu séjourna plusieurs jours sur Je canal de l'Ourcq à 


502 


LE NATURALISTE 


Saint-Denis; ne trouvant pas à se nourrir, il ne tarda pas 
à venir expirer sur les bords du canal.et me fut offert. 

GOELAND ARGENTÉ (Larus argentatus Brünn.). Se montre 
isolément ou par petites troupes, sur la Seine et même 
dans les plaines de temps en, temps, probablement quand 
de fortes tempêtes les repoussent jusqu'à l’intérieur des 
terres ; cependant j’ai remarqué que chaque année, aussi- 
tôt la moisson terminée dans nos plaines, on y voit quel- 
ques goëlands, bien qu’alors aucune tempête ait pu motiver 
leur présence dans les terres. Il est présumable que ces 
oiseaux passant. à une grande hauteur, la nuit, ont été 
trompés par l’aspect des plaines qui après la moisson el 
vues de loin ressemblent à de vastes grèves. 

GOËLAND TRIDACTYLE (Larus tridactylus Linn.). Se montre 
presque tous les ans au printemps en été et à l’automne. 

GoELAND RIEUR (Larus ridibundus Linn.). Se rencontre 
sur la Seine au printemps et à l’automne sans être com- 
mun cependant. 

GOELAND pyGMÉE (Larus minutus Pall.). Nous visite de 
temps en temps au printemps et à l’automne ; je puis citer 
entre autres captures celle d’un mâle adulte tué à Saint- 
Denis, le 11 mai 1862. 

STERNE CAUGEK (Sterna cantiaca Guel.). Se montre enpetit 
nombre sur la Seine au printemps et dans le courant du 
mois d'août. 

STERNE HIRONDELLE (S{erna hirundo Linn.). De passage 
chaque année en mai, août et septembre, assez commune 
sur la Seine et les grands étangs. 

STERNE NAINE (Sterna minuta Linn.). Cette espèce est 
assez rare, on la voit cependant sur la Seine en mai et 
août presque chaque année. 

GUHETTE FISSIPÈDE (Hydrochetidon Aesines C. R. Gray). 
Vulgairement hirondelle. de mer épouvanñtail, 2st une 
espèce assez commune sur la Seine et les grands étangs 


en mai, août et septembre, on m'a même assuré qu’elle 


nichait dans quelques localités, à Sacley notamment. 

CYGNE SAUVAGE (Cygnus ferus, Ray). Se montre isolé- 
ment ou par petites troupes pendant les hivers rigoureux, 
Cet oiseau quoique farouche s’avance sur la Seine jusqu’à 
Paris ; ainsi trois cygnes ont été tués à Bercy. 

CYoxE DE BEwicx (Cignus minor Reys et Blas,)./Se ren- 
contre plus rarement que l'espèce précédente, se montre 
pendantles hivers rigoureux et parfois au printemps: 

O1 cENDRÉE (Anser cinereus Meyer). Au commencement 
et à la fin de l’hiver nous voyons passer des bandes d’oies 
chaque année, et parfois on les surprend la nuit sur les 
étangs et dans les marécages où elles descendent. 

| Om sauvAGE (Anser segelum Meyer et Wolf). De pas- 
sage chaque année, se montre par bandes nombreuses en 
automne et en hiver. Quelquefois vers la fin d'août ou le 
commencement de septembre on trouve des individus 
isolés dans nos plaines. 

O1 D'EGyrTE (Anser pypéadeis Briss.). Se montre 
rarement en France, généralement en hiver; quelques 
ornithologistes ont avancé que la présence de cet oiseau 
était accidentelle, ou qué les rares sujets capturés étaient 
des échappés de captivité ; c’est une erreur, l'oie d'Egypte 
est rare ici, mais elle doit passer régulièrement, ou du 


moins souvent dans nos environs, ainsi que nous pourrions 
le prouver par des documents remontant à plusieurs 
siècles et prouvant les captures d’un bon nombre d’indivi- 
dus tués près de Paris 

CANARD SOUCHET (Ssatuta clypeata, Boie.). De passage au 
printemps et à l'automne. Je suppose qu'il niche parfois 
dans nos étangs, car j'ai tué plusieurs individus de cette 
espèce en été.. 

CanarD SAUVAGE (Anas boschas Linn.). De passage en 
automne, en hiver et au printemps, voyage souvent en 
bandes nombreuses ; quoique farouche, s avance la nuit 
sur la Seine jusque dans Paris. Niche dans plusieurs 
étangs de nos environs. 

CanarD cHiprau (Anas strepera Linn.). Se montre par- 
fois à son double passage, mais surtout au printemps. 

CaxarD Pier (Anas acuta Linn.). De passage en mars 
et probablement en automne. Chaque année au printemps 
on en a tué sur la Seine. 

SARCELLE D'ÉTÉ (Querquedula circia Steph.). De passage 
en mars et avril et en septembre 

SARCELLE D'HIVER (Querquedula crecca Steph.). De pas- 
sage aux mêmes époques que l'espèce précédente. 

CANARD MORILLON (Fuligula cristata Steph.). De double 
passage, se rencontre plutôt au printemps. Assez rare. 

CaNaRD MILOUIN (Fuligula ferina Sieph.). De double 
passage au printemps et à l’automne, Assez rare. 

Canarb NyYRoCA (Fuligula nyroca Steph.). De passage 
aux mêmes époques que les ‘espèces précédentes. Très 
rare... 

CANARD. GARROT (Clangula glaucion Brehm). De passage 
comme les espèces précédentes, se montre plutôt au prin- 
temps, mais en petit nombre 

MACREUSE ORDINAIRE (Oidemia nigra Flemn.), Se montre 
accidentellement sur les étangs et les cours d’eau, Cap- 
turée à Sacley ; observée à Garges. 

GRAND n4RLE (Mergus merganser . Linn.). De double 
passage ; se montre surtout les années aux hivers rigou- 
reux, 

HARLE HUPPÉ (Mergus serrator. Linn. ). De passage 
irrégulier, Très rare 

HARLE PIETTE (ohne aibellus Linn.). De double pas- 
sage, a été tué plusieurs fois à Bercy, sur la Seine, en 

iver. | 

GRÈBE cASTAGNEUX (Podiceps fluviatitis Gerbe). Séden- 
taire sur certains étangs où il se reproduit ; de passage en 
automne et:en hiver sur tous nos cours d’eau ; se montre 
et séjourne même sur la Seine à Paris, M, E. Olivier nous 
écrit : « Au mois de ; juin 1879, j'étais à Paris au moment 
des grands froids et à l’époque où la Seine gèle. Un jour, 
passant sur le Pont-Neuf, je vis, entre deux bateaux 
amarrés dans un petit espace libre de glaçons, trois grèbes 
castagneux que le courant rapide tendait à entrainer sous 
les glaçons. Ils faisaient les plus grands efforts por. 
résister et se maintenir, plongeant et nageant entre deux 


eaux, parfois s'écartant à droite ou à gauche sous la : 


glace, mais revenant toujours à l'espace libre qu'ils 


savaient très bien retrouver. » 


GUILLEMOT TROÏLE (Uria  trotle Lath.). Jules: Verreaux 


iii 
- 


LE -NATURALISTE 


503 


me raconta qu’une bande de guillemots avait été observée | 
en mars 1863, à Paris, sur la Seine, près du Pont-Royal. 

“PGouiN rorbA (A7ca lorda Linn.). Vers les derniers 
jours de mars 1863, je vis passer à une vingtaine de 
mètres une bande de pingouins, rue Demours, aux Ternes, 
à Paris ; ces oiseaux avaient été emportés par un coup de 
vent violent comme cela est sans doute arrivé pour les 
guillemots ci-dessus cités; et autant que je puis m'en 
souvenir, c’est le même jour que les guillemots et les 
pingouins se sont montrés à Paris. 

Ayant l'intention de publier bientôt un catalogue des- 
criptif des oiseaux des environs de Paris, nous prions les 
personnes qui voudraient bien nous communiquer leurs 
observations de nous les adresser, 41,rue Cambon, Paris. 

CRETTÉ DE PALLUEL. 


NÉCROLOGIE 


Le jour du LA juillet, pendant que la population de Paris 
célébrait joyeusement la fête nationale, un douloureux 
événement frappait les amis des sciences naturelles, et 
tout particulièrement les naturalistes. Entre huit et neuf 
heures du matin de ce jour, a cessé de vivre le comte 
Constantin Branicki, un des plus illustres mécènes proté- 
geant ces sciences et aidant leurs propagateurs. Membre 
d’une famille distinguée de Pologne, voyant sa patrie 
en oppression, il l’avait changée pour la France et il vint 
à Paris. Amateur passionné des voyages, il explora non 
seulement tous les pays de l’Europe, mais il étendit ses 
expéditions jusqu'en Algérie, en Tunisie, en Egypte, en. 
Syrie, en Palestine, au Caucase, etc. Il a visité quatre fois 
l'Algérie, trois fois la Palestine. Le voyage en mer le ren- 
dait fort malade et c’est ce qui l’'empècha d’entreprendre 
un voyage en Amérique, partie du monde qu'il désirait 
ardemment connaître. Dans toutes les expéditions qu'il fit, 
il chercha toujours à avoir dans sa société un naturaliste. 
Ses voyages, apportaient toujours un appoint considérable 
à sa science favorite, l’histoire naturelle et surtout l’orni- 
thologie. Les pièces qu'il recueillait eprichissaient conti- 
nuellement le musée de Varsovie que le comte Branicki 
avait pris sous sa généreuse protection et dont il avait. 
contribué à augmenter rapidement la valeur scientifique 
à légal de celle des musées zoologiques de Vienne et 
de Berlin, ayant beaucoup plus d'existence et jouissant 
d'une grande renommée. Le comte Branicki enrichissait non 
seulement ce musée de pièces intéressantes, mais il entre- 
tenait, à grands frais, un agent en Amérique, qui envoyait 
à Varsovie les plus rares produits de cette partie du 
monde. Par un heureux concours de circonstances, la 
direction du musée était tombée au célèbre ornitholo- 
giste Taczanowski, qui savait apprécier à leur juste prix 
ces nombreuses acquisitions, aussi, il lui a été permis de 
faire un travail monumental : une Monographie des 
oiseaux du Pérou. Le comte Branicki qui, en revanche, 


savait apprécier la valeur de pareils travaux, s’est em- | 


pressé de prendre à sa charge la publication en langue 


française de l'ouvrage de M. Taczanowski, et il en a vu 
avec joie le premier volume imprimé à Rennes. Dès 
sa jeunesse, passionné pour la chasse, le comte Branicki 
avait organisé en Ukraine la vénerie, telle qu’elle florissait 
en France aux xv° et xvi° siècles. Ceux qui visiteront le mu- 
sée zoologique de Varsovie auront l’occasion d'y admirer 
de gros animaux, tels que crocodiles, mouflons, etc., que 
son coup de fusil a tués. Mais l’exercice de la chasse, ordi- 
nairement si favorable à la santé, peut, quand on en abuse, 
éveiller les prédispositions naturelles aux maladies de 
langueur. Chasseur enthousiaste, le comte se préoc- 
cupait peu de sa santé. Son voyage en Tunisie, en Egypte, 
en Syrie, en Asie Mineure, exécuté l’année dernière en 
compagnie du célèbre naturaliste l'abbé David, l'avait trop 
fatigué, car il était déjà souffrant. Le comte Branicki périt 
victime de la science qui perd beaucoup en lui. Le musée 
zoologique de Varsovie put non seulement acquérir sous 
sa protection grand nombre de types intéressants, mais 
ce fut encore un établissement qui put fournir bon nombre 
de nouveautés aux autres musées européens, mème à celui 
Au Jardin des plantes de Paris. Le comte Branicki avait un 
goût particulier pour les grandes publications, surtout 
en ornithologie, telles par exemple celles d’Elliot, et il 
les encourageait libéralement. IL avait formé un: riche 
bibliothèque avec laquelle il était facile de classer systé- 
matiquement les collections d'histoire naturelle. Puis- 
sent ceux auxquels la fortune a prodigué ses faveurs, 
imiter un si noble éxemple! 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


Sur la demande de M. Pasteur, M. Fallières, Ministre de 
l'instruction publique, a nommé une commission composée 
de MM. Béclard, doyen de la faculté de médecine, Paul 
Bert, de l’Institut, Bouley, de l’Institut, Villemin, Vulpian, 
de l’Institut, et Tisserant. Cette commission s’est consti- 
tuée et a nommé M. Bouley président. Pour arriver à des 
résultats prompts la commission a proposé à M. Pasteur 
de modifier un peu son programme : sachant que l’inocu- 
lation cérébrale est infaillible et produit des effets dans 
un temps très court (quinze à dix-huit jours) il a été décidé 


| que pour avoir les preuves plus rapidement, on emploie- 


rait les inoculations par trépanation concurremment avec 
les inoculations par morsure. M. Pasteur à pris seize 
chiens vaccinés par luiet seize non vaccinés ; cinq d’un côté 
et cinq de l’autre ont été inoculés par trépanation; cinq 
de chaque côté inoculés par les veines, etenfin les six qui 
restaientont été mordus par des chiens enragés. Il résulte 
de ces expériences que tous les chiens vaccinés ont ré- 
sisté ; parmi les autres, treize sont morts aujourd'hui et 
les trois autres en train de mourir. Il y a trois semaines 
que les expériences ont été commencées. AS 


Tv 


Nous avons à enregistrer la mort de naturalistes distin- 
gués: Le Dr J. H. R. Gœæppert, connu par ses travaux sur - 


004 


LE NATURALISTE 


es 


le monde des plantes fossiles, décédé à Breslau; le D' J. 
C. Geerts, professeur d'histoire naturelle à l’école de méde- 
cine de Nangasaki ; le D" Pætsch, lichénologue de 
Randeg£g. j 

M. Depéret poursuit ses études sur les ruminants fos- 
siles d'Auvergne. 

Les Bovidés font leur première apparition en Europe, à 
l'époque du pliocène de Perrier, et c’est en Auvergne, 
dans les alluvions volcaniques de la montagne de Perrier 
et de quelques localités des environs d’Issoire, que l’on 
rencontre la première espèce parue, le Bos elatus Croizet, 
identique au 225$ elruscus Falconer, du val d’Arno etse 
rapprochant des bisons par son front légèrement bombé. 
Les Antilopidés sont représentés dans le même terrain, 
par Gazella borbonica Depéret et Antilope arbea Depéret. 
Les nombreuses espèces ou formes de Cervidés semblent 
devoir être rangées et classées dans les dix formes sui- 
. vantes: dans le sous-genre Polycladus : Cervus ardeus 
Croizet; C. ramosus Croizet ; dans le Sous-genre Axis : 
Cervus borbonicus Depéret ; C. pardinensis Croizet, et 
C. elruriarum Croïzet; dans le sous-génre ÆElaphus : 
C. issiodorensis Croizet, et le C. Perrieri Croizet ; enfin 
dans le sous-genre Capreolus : 
C. Nescherensis Croïzet el _ C. Buladensis Depéret. 


Notre nouveau catalogue de Tu: vient. de paraitre. 
Nous l’adresserons /ranco à toutes les personnes qui nous 
en feront la demande. 


OFFRES ET DEMANDES 
M. Ch. Barillot, instituteur à Limalonges, par Sauzé- 
Vaussais (Deux-Sèvres), offre en échange contre des 
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dés plantes, un grand nombre de plantes de Ja région qu il 
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+ # 


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rapaces. — Prix : 20fr. 

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péens, comprenant 203 espèces et 720 exemplaires en bon 
état, renfermés dans 5 cartons. — Prix : 70 fr. 


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ques comprenant 145 espèces et 386 exemplaires, en 
parfait état ; parmi: Næmia viltigera, Coccinella trifas- 
ciala, Chitoments, viliata, Synonycha grandis, Charia 


mirabilis, Neda sanguinea, ferruginea, Chilocorus pla-; | 


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Chelonta be D Re er I M LE, 9 re » ? 60 
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La prun ÉOECER Tr TR M En LT 2.50 
RE ESA LA SR SE RAM AE 1: Œ 3e» O4 » 
Megasoma enr He PR. ne à DS me NE » 
Endromis versicolor.! 7, :51 101 L'yD 209 di » 80° Q1 2 
Dicronüra ermines. 4! 91: eizozte 7 ah shegex dl ta 41 7ù 
Agrotis ns uiobiiontosmnisndaba enimenre 4 50 
D ne 
NON JP IRE Re A 7 en A) OR ER , ee 
Phlogophôra empyrea.s is ;, O9 86h gl op 1» 
Janthina Pridwalskyie 0 2. 2:11. GuQuusod Jigeve. x 42 ©» 
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gigantesque de Madagascar; on a retrouvé dans la vase 
des œufs de cet oiseau bien conservés, dont le volume 
égale celui de 150 œufs de poule. — Prix du moulage : 
10 fr. 

Collection de 110 préparations microscopiques d’ana- 
tomie végétale, comprises dans 4 boîtes à rainures, — 
Prix : :50 francs. 

Collection de Coléoptères européens comprenant les 
Silphides, Histérides, Scydménides, Phalacrides, Nitidu- 
lides, Cryptophagides, etc.; comprenant 188 espèces el 


| 364 exemplaires renfermés “das onze cartons 19 >< 25. — 
H Prix : 99 fr 


ARRIVAGES 


Lépidoptères d'Europe. 


Le gérant, Émile DEYROLLE. 


5189 — Paris, Imp. A: L. Guillot, 7, rue des Canettes rase 


0° Année. 


64 15 Août 1884 505 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1" et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 
LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 
Au bureau du jourost 
RUE DE LA MONNAIE, 23 
” PARIS 


France et Algéri 


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ABONNEMENT ANNUEL : 
Payable d'avance en un mandat-poste à l'ordre du Directeur. 


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Pays compris Ans hd 4 postale. . 


{A SE compris) 


ÉMILE DEYROLLE 
DIRECTEUR 


PAUL GROULT 
Secrétaire de la Rédaction 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1° JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle: il insère 
| tement toute demande d'échange et de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE 


COURS DU PREMIER SEMESTRE 


TTL dnin LA JÆ À 


— M.FREMY, 
professeur. Études des principaux métaux: Cours le mer- 
credi à deux heures et demie. Conférences deux fois par 
semaine. Manipulations tous les jours: 

Physique végélale: — M: Georges VILLE, professeur. 
1'° partie : Conditions physiques et chimiques qui détermi- 
nent la production des végétaux. 2° partie : Fabrication 
des engrais chimiques et de leur application raisonnée à 
la culture de nos régions et à celle des colonies, SE et 
vendredis. 

-Botanique, organographie et physiologie végétale. — 
M.P. VAN TIEGHEM, professeur. Morphologie et physio- 
logie des cryptogames. Cours mardis, jeudis et samedis, à 
huit heures et demie. 

Anatomie Aer Le G. POUCHET, professeur. Ana- 
tomnie comparée des animaux inférieurs : pro- 
tozoaires, cœlentérés, échinodermes, vers F4 mn 
Leçons mardis et jeudis, àneuf 
conférence pratique. 

Zooiogie, reptiles, vatraciens, poissons. — M. Léon 
VAILLANT, professeur, Organisation et physiologie des 
batraciens de l’époque actuelle et fossiles, applications à 
l’économie domestique, l'industrie, etc. Leçons mardis, 
jeudis et samedis, à une heure, Conférences pratiques: 


, variétésfixes, al 


immédiats constituant les plantes et les 


_mond PERRIER, professeur. Organisation, développement 


et classification des annélides, mollusques et zoophytes. 
Cours mardis, jeudis et samedis, à deux heures et demie. 

Culture. — M. Maxime CORNU, professeur. Modification 
des stp par da culture: variations indéfinies sous 
l'influence des semis, des croisements, de l'hybridation; 
amélioration des plantes par la sélection ; production eg 


Cours, mercredis et vendredis, : à neuf heures, 


COURS DU DEUXIÈME SEMESTRE 


Les cours du second semestre comprendront : 

Chimié appliquée aux corps organiques. — M. CHE- 
VREUL, professeur. 1" païñtie : Histoire des principes 
animaux. 
2° partie : Organes considérés au poini de vue immédiat, 
solides et liquides. 3° partie : Applications des connais- 
sances précédentes à la physiologie des plantes et des ani- 
maux. Cours mardis, jeudis et samedis, à neuf heures 


‘ trois quarts. 


-Zoologie, animaux articulés. —M.Émile BLANCHARD, 


professeur. Caractère de l'organisme et particularités de la 
vie des. insectes, des arachnides, des crustacés. Métamor- 
phoses des crustacés et des insectes. Cours lundis, mer- 
credis et vendredis, à une heure. 

Zooiogie, annélides, moltusques, zoophytes. — M. Ed- 


Physique appliquée à l'hisloire naturelle. — M. BEC- 
QUEREL, professeur. Météorologie et climatologie dans 
ses rapports avec les phénomènes physiques, chimiques et 
physiologiques. Cours lundis, mercredis, vendredis, à une 
heure. 

Géologie. — M. DAUBRÉE, professeur. Faits fondamen- 
taux de la géologie et particulièrement des phénomènes 
mécaniques qui ont agi sur l'écorce terrestre, formation 
des dépôts métallifères..Histoireé géologique des combus- 
tibles minéraux. Cours les mardis et samedis, à quatre 
heures et quart. 

Minéralogie.-- M. DES CLOIZEAUX, professeur. Pro- 
priétés générales des minéraux et principes qui servent 
de base à leur classification. Histoires des espèces com- 


506 LE 


NATURALISTE il 


prises dans la classe des métaux. Cours mércredis et ven- 
dredis, à quatre heures trois quarts. Conférences le jeudi. 

Physiologie végétale appliquée à la grande culture. — 
M. DEHERAIN, professeur. Étude des plantes de grande 
culture de la région septentrionale : betteraves, pommes 
de terre, maïs, fourrages, colza, céréales, légumineuses et 
graminées des prairies. Cours mardis et samedis, à deux 
heures. 

Botanique, classifications et familles naturelles. — 
M. Ed. BUREAU, professeur. Histoires des familles des 
plantes appartenant à l'embranchement des monoco- 
tylédones. Considérations générales sur la géographie 
botanique. Cours mardis et samedis, à midi et demi. 
Des herborisations font partie du cours et seront annon- 
cées par des affiches particulières. 

Zoologie, mammifères et oiseaux. — M. A. MILNE- 
EDWARDS, professeur. ob, re et classification des 
mammifères. Cours , vendredis, à deux 
heures. Conférences dans le laboratoire ou la ménagerie ; 
elles seront annoncées par des affiches spéciales. 

Physiologie générale. — M. ROUGET, professeur. Mou- 
vements chez les êtres vivants. Cours mardis, jeudis et 
samedis. 


Paléontologie. — M. Albert GAUDRY, professeur. 


Résumé de l’histoire des êtres de tous les temps géologi- | 


. ques en commencant par l’époque la plus ancienne et en 
passant d'âge en àge jusqu’à l’époque actuelle, mercredis 
et vendredis. 

Anthropologie. — M. DE QUATREFAGES, professeur. 
Histoire détaillée des races humaines. Cours mardis. 
jeudis et samedis, à trois heures. 

Pathologie comparée. — M. BOULEY, professeur. 
Maladies contagieuses dans les différentes espèces, et de 
l'influence des travaux de laboratoire sur les progrès de la 


médecine d'observation. Cours mardis et samedis, à dix 


heures. 

Cours de dessin appliqué à l'histoire naturelle. -- 
Pour les animaux : M. FREMIET, professeur. Lundis, 
mercredis et vendredis, à trois heures. Pour les plantes : 
M. LE SOURD-BEAUREGARD. Mardis, jeudis et samedis, 
a une heure et demie. 


Un 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 19 mar 1884 


De l'atténualion des cultures virutentes par ph 
comprimé. — Note de M. A. Chau uveau. 


On sait que la chaleur possède une faculté atténuante 
sous le rapport de la virulence ; M. Chauveau s’est occupé 
des effets de: l'oxygène comprimé, dans le mème ordre 
d'idées, et a obtenu des résultats importants en prenant le 
mouton comme réactif physiologique. Une légère augmen- 
tation de tension-avive la virulence des cultures ; une 
augmentation plus forte accroît la virulence pour le cobaye, 
mais la diminue un peu pour le mouton ; une LM 


enfin, rapprochée de celle qui arrête tout développement “| 


dans les cultures, permet d'obtenir des spores qui tuen 


les cobayes presque aussi vite que le virus charbonneux | 
ordinaire, mais qui peuvent être inoculées impunément M 
aux moutons, après leur avoir toutefois causé un certain 


malaise. L’immunité communiquée par une seule inocula- 
tion est aussi parfaite que. possible. Ces cultures conser- 
vent leur faculté atténuante pendant plusieurs mois ; elles 


agissent d’une facon plus innocente et tout aussi efficace 


sur le bœuf. 
* 
* x 


Analyse de l'eau fier de Brucourt (Calvados). 1 


Note de M. Ch. Clo 


La source d’eau minérale de Brucourt, près de Dives. 4h 


(Calvados), est connue depuis plus de deux siècles; des 


travaux récents de captage permettent, en augmentant | 


son reñdemement, de l'utiliser et de rendre de grands 
services, grâce à sa composition chimique. L'analyse de 
M. Ch. Cloëz indique près de 1 gramme par litre de sels de 


_magnesie ; l’eau de Brucourt est donc légèrement laxative. 


Elle est aussi tonique et reconstituante, grâce à la présence 
de plus de Ogr. 04 par litre de sels ferreux solubles. 
C’est la seule source française connue qui présente cette 
association du fer à la magnésie. L'analyse y a fait décou- 
vrir aussi des iodures dont les propriétés fondantes et 
résulutives sont connues pour le traitement des maladies 
de la peau. 


En résumé, sels ferreux, sels magnésiens et iodures, ||. 
sont les composés qui donnent à l’eau de Brucourt ses Ë 
principales propriétés et permettent de la classer parmi Fe 


les sources les plus intéressantes de France qui rendent le 
plus de service à la thérapeutique. 

Sur la présence du Najad’Egypte en Tunisie. — N ote. 
de M. Valery Mayet. 


Le Naja d'Egypte a été pris par M. Valery Mayet aux 
puits d'El-Aïa, non loin de l’oued Leben. C'est la première 
fois qu’on signale ce reptile en Tunisie. L'animal avait 
1 m. 55 de long. Le colonel Laroque, commandant le 
cercle de Gabès, annonce aussi la présence de ce Naja dans 
la région des grands Chotts. 


* 
+ 


Influence prétendue de la tumière sur la structure 
anatomique des feuilles de l'A ours « Allium urst- 
num » L. — Note de M. Ch. Musset. 


C'ort HE añmatlont Aimants démont 


3 ana lnre. 


UVUILIRIIC 


qu’une feuille bifaciale se tord de façon à présenter sa face 
dorsale à la lumière, la disposition ordinaire des deux 
couches inférieure et supérieure est renversée.. L’Ail des 
ours, commune près de Grenoble, cité comme offrant cette 
particularité, a servi d'étude à M; Charles Musset. Une 
observation attentive lui a permis de constater qu'il n'ÿ 
avait pas inversion de structure anatomique due à l'in- 


se 


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ar 


LE NATURALISTE 


507 


fluence de la lumière ; la page primitivement éclairée reste ] 


telle qu’elle est née, et par suite le phénomène rentre dans 
les cas si nombreux de retournement des feuilles que 
Bonnet a fait connaître depuis longtemps et vérifiés par 
Mirbel, même pour le prothalle du Marchantia poty- 
morpha. 


* 
x # 


Recherches Sur la respiration des feuilles à l'obscu- 
rité, — Note de MM. G. Bonnier et L. Mangin. 


Contrairement aux idées admises généralement, des 
recherches récentes ont amené MM. G. Bonriier et L. Man- 
gin à énoncer que, pour les feuilles à l'obscurité, dans la 
respiration, le rapport du volume de l'acide carbonique 
émis au volume d'oxygène absorbé est constant, quelle 
que soit la température. Ce rapport, voisin de l'unité pour 
le Lilas, le Marronnier, le Fusain, etc., est de 0,85 pour 
l’If, et de 0,67 pour le Pin maritime. 


* LÀ 
s ++ 


Addition aux associations zéolithiques des dolérites 
de la Chaux-de-Bergonne (Puy-de-Dôme). — Note de 
M. F. Gonnard. 


Dans un premier travail, M. Gonnard avait signalé des 
cristaux de phacolite et de christianite, et des globules de 
mésole dans la roche de la Chaux-de-Bergonne. De nou- 
velles recherches permettent d'ajouter à cette liste, la gis- 
mondine sous forme de petits octaèdres blancs, nom- 
breux, à surface rugueuse ; puis la phillipsite sous forme 
de macles à double croix. 


SÉANCE DU 26 Mat 1884 


Sur les terrains de transport et les terrains lacustres . 
du bassin du chott Meirir (Sahara oriental). — Note de 
M. G. Rolland. : 


M. G. Rolland a étudié les atterissements du Sahara et 
en particulier du bassin du chott Melrir ; ses conclusions 
sont opposées à la théorie d’une mer saharienne à l'épo- 
que quaternaire. 11 considère ces terrains comme une for- 
matinn continentale déposée par des eaux diluviennes ; la 
puissance des dépôts dans certaines régions dépasse 
300 mètres. Le Sahara oriental forme une grande cuvette où 
se sont déposés les atterissements du Melrir. Les premiers 
dépôts sont formés de sables quarizeux arrondis, avec 
cailloux ; à Sidi-Khelilun sondage en a constaté 70 mètres. 
Puis vient un dépôt argileux abandonné par des eaux rela- 
tivement tranquilles, et ensuite une nouvelle couche de 
sables et grès quartzeux ; ce dernier puissant de 120 mètres 
à Ouargla repose sur une couche d'argile de quelques 
mètres. Vient alors un sédiment lacustre supérieur avec 
argiles et marnes, recouvert de gypse et de calcaires d'eau 
_ douce. Ce dépôt lacustre, moulé sur le terrain, à une puis- 
| sance dé 150 mètres à El-Fayd, au nord du Melrir. Cette 


formation s'étend au nord de l'oued Rir, jusqu'au pied de 
l’Aurès. La faune comprend quelques coquilles fluviatiles 
et terrestres, et le cardium edule. En général, ces terrains 
sont restés dans la position voisine de celle où ils ont été 
déposés ; parfois, quelques plissements, causés par des 
glissements et des affai ts, et d ts d’en- 
semble avec le terrain crétacé sous-jacent, accentuent des 
cassures préexistantes. Un petit soulèvement a créé le 
relief du Kef-el-Dohor. 

Plus tard ces dépôts furent fortement dénudés, ce qui 
donna naissance aux vallées de l'Atlas et du Sahara et aux 
cuvettes des chotts; ici encore il y eut dépôt de graviers, 
sables, limons et dépôts lacustres avec cardium edule et 
coquilles d'eaux douces et saumâtres. Ces derniers dépôts 
sont regardés comme quaternaires; mais quel âge ont 
les autres? Le terrain lacustre . de Biskra, équivalent de 
ceux du Sahara, est, dans l’Aurès, en stratification discor. 


_dante sur les molasses marines à Ostrea crassissima ; or 


le principal soulèvement de l’Atlas, postérieur au dépot de 
ces molasses, est contemporain de celui des Alpes; il en 
résulterait que ces dépôts de transport et lacustres du 
nord de l'Afrique seraient de l’époque pliocène, et celle- 
ci se serait prolongée jusqu’à la fin du creusement des 
vallées. Cependant, comme on n'y a encore pu rencontrer 
d'ossements fossiles qui indiqueraient nettement leur âge, 
peut-être devrait-on donner à ces anciens atterrissements 
le nom spécial de errain saharien, qui réserverait préci- 
sément cette question d'âge. 


“ 
ss 


Sur un Péridinien parasile.— Note de M. G. Pouchet. 


Il existe sur les Appendiculaires, si abondants à Con- 
carneau, un parasite unicellulaire. Les petits, longs de 
30 y, adhèrent à leur hôte par leur extrémité pointue, 
l’autre étant arrondie. Une fois grandis, ils atteignent 170 
à 180 z, et ont la forme de poires. En se détachant, ils 
abandonnent leur queue ou pédicule, tout en conservant 
une mince cuticule. On trouve ces corps, flottant en 
masse, ainsi que d’autres corps moins bruns, ovoïdes, à 
cuticule, subissant la même évolution ultérieure et qui 
sont sans doute les mèmes êtres détachés prématurément 
par les iolents.de l'Appendiculaire. Ces corps 
se segmentent, donnent naissance à 2, puis 4, puis 8, etc., 
sphères libres uninucléées, de plus en plus petites. Lorsque 
ces sphères ne mesurent plus que 10 à 13 », elles s’ani- 
ment, prennent un long flagellum, et une couronne ci- 
ciaire. Ce sont des Péridiniens et ils n’ont alors en vo- 
lume que le 1/200 du corps d'où ils dérivent. Cette 
segmentalion libre dure en tout vingt-quatre heures, 
M. Pouchet n’a pu découvrir ce que deviennent ces Gym- 
nodintum, mais ce n'est certainement pas sous cette 
forme qu'ils se fixent sur la queue des Appendiculaires. 


+ 
+ « 


508 


LE NATURALISTE 


Sur une méthode nouvelle de trans{usion du sang 
(sang soumis préalablement à l'aclion de la PAPIER). — 
Note de M. Afanassiew. 


Dans la transfusion du sang, la grande difficulté con- 
siste à empêcher sa coagulation qui pourrait engendrer 
de graves accidents, ambolie, ete. M. Afanassiew a obtenu 
ce-résultat par l’action de la peptone qui n’est pas toxique 
même à la dose de O:r,2 à Oer,6 par kilogramme d'animal. 
On fait couler directement, et à l'abri de l’air, le sang dans 
la solution de peptone; le sang ainsi préparé, examiné au 
microscope, n'a perdu aucune propriété, si ce n’est celle 
de coagulation. Les expériences, qui ont parfaitement 
réussi, ont élé faites sur des chiens privés des 2/3-et 
même de 3/4 de leur sang; après avoir éprouvé quelques 
accidents variables, ces animaux se sont vite rétablis. Pour 
arriver à ,préconiser l'usage du sang peptonisé et à en 
proposer l'application à Ta thérapeutique, il reste à dé- 
montrer qu'une partie du sang injecté est assimilée par 
l'organisme. 


SUR LES DIVISIONS PROPOSÉES DANS LE GENRE STREPTAXIS 
(Moltusques) | 


Pfeiffer et Blessin (Nomenci. Hel. Viv., p. 14et seq.) clas- 

sent les S/reptaxis connus en diverses sections : 

1° Artemon Pfr. (type : S. candidus); 

2 Scolodonta Doering (t: : S. Sempert); 

8° Ammonoceras Pfr. (t.: À. Ammoniformis); 

# Eustreptawis Pfr. divisés éux-mêmes en deux 
groupes : l’un comprenant les espèces édentules ; l’autre, 
celles qui sont pourvues d’une dent PRE Cette section 
est la plus nombreuse ; 

5° Odontartemon Pfr. (t.: S. Dejectus) ; 

6 Discartemon Pfr. (t. : S. discus). 

Il me semble assez difficile de faire ces Ammonoceras, 
coquilles hyaliniformes et fort différents d'aspect, une 
simple coupe subgénérique des Séreplaxis. Quant aux 
Scolodonta, rangées par le créateur du groupe parmi les 
 Hélia, j jen ’aià leur sujet aucune Frs attendu de les! 


TON 
en à 


du domeñcintor croient pouvoir intercaler ce genre ici. 

Les deux sections établies par ces auteurs dans les £w- | 

‘streplaxis ou Straplamis vrais me semblent bien artifi- 

cielles ; elles séparent ainsi des espèces ayant entre elles 
les plus grandes analogies. 

On pourrait, allant plus loin, parler de mème au sujet 
des Odontarlemon ; toutes les espèces dentées sont indis- | 
tinctement et sans ordre rangées dans celle section. Elle : 
me semble néanmoins devoir être conservée, mais seule- | 
ment à titre dé subdivision des Eustréptatis, le caractère | 
principal sur lequel elle est fondée n'étant pas de ceux qui | 
sont suffisants, à mon sens, pour la création d’une coupe | 

puisque parmi les espèces dentées on en trouve qui on | 


‘est déprimée et présente les mêmes caractères que é. | 


_yeau, 


| dans le Naturatiste sous le titre de : 


trois. denticulations et.d’autres qui en ont davantage. On 
dcit prendre comme. types du groupe les S. dejectus, De 
pianckei, Waisont et les espèces voisines, et en exclure 
un certain nombre entres autres le. S. 7robertiPetit, dela 
Guinée;etle S. bwlbulus, qui peuvent constituer, je crois, 
de bonnes sections dans le genre 

Le Streptaxis Troberti, en faveur duquel, à cause des 
caractères qui vont suivre, j'établis une coupe nouvelle, à 
laquelle j’attribue le nomde ZLamelliger, Se distingue en 
effet des Odontarlemon par les particularités que voici 

L'ouverture, à sa paroi pariétale, possède en son milieu, 
non pas une dent tuberculiforme comme la plupart des … 
Odontartemon, mais une forte lamelle rentrante, qui sés - 
prolonge fort loin dans son intérieur. Les dents de la paroi 
libre sont dans cette espèce au nombre de deux, petites et. 
dont l'une est presque obsolète. Elles sont situées à Ia |R 
base près de l’axe colunsellaire. La forme de la coquille 


meteo EE UND EL ES < dt d'or SES # il , 
————— a — = 2 EMA 


des espèces typiques d’Odontartemon. 
Les Ennea bulbuieus Mor., et Michaui Cr. et Fischer Ol 
Pfeiffer classe avec doute parmi les ${reptaæis, constituent @ 
un passage naturel aux Ænnea,. Ces espèces, sur la place} 
générique desquelles on restera probablement longtemps 
encore en discussion, mais qui me semblent être plutôt. | 
des Ennea écourtées, globuleuses ovoïdes et un peu strep- | 
taxiformes, à cause de l’inclinaison de l’axe de la coquille 
qui est plus régulière cependant que celle de beaucoup. 
Streptaxis, doivent, .et cela à cause même de l’incertitud! 
où l’on est de leur place véritable, former un groupe nous 
spécial jusqu'ici à l'ile de, Poulo-Condor. Outre la 
forme particulière. de la coquille, ce groupe qui a le test 
même nature que celles des vraies ÆEnnea et finime 
striolé, une spire à trous assez nombreux, pas très rapide- lp 
ment croissant, présentent un faciès tout particulier et les 
deux espèces, dont l’une est édentule et l’autre possède des | 
dents irrégulièrement disposées sur le péristome, ont. 
entre elles un air de parenté qu'on ne saurait méconnaitre. | J 
Je donnerai à cette coupe, en raison de la forme de là 3 
spire, le nom d'Oophana. : 2 


it 


C. F. ANCEY. 


Je profite de l’occasion pour déclarer que l'article publié 
« Classification des , 
formes hélicoïdes la Nouvelle:Calédonie », est de moi, le 

nom de l’auteur ayant élé omis. es | 
CF, ANGEy MEME 


CS UDESCRIPFION ne | 
D'UN ONEAU NOUVEAU DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE | 
Par M. E. OUSTALET 


M. Pelit, naturaliste. voyageur, a fait don au. Musé 
d' ‘histoire naturelle de Paris de trois oiseaux qu'il a obt 
durant Son,séjour au Congo. Deux de ces oiseaux. se. 


eee — 


LE NATURALISTE 


509 


portent. à une espèce bien connue, au: Dendrocygna 
viduala qui est très répandu dans l'Amérique tropicale et 
qui se trouve aussi sur la çôle occidentale d'Afrique, 
tandis que le troisième spécimen. appartient, je crois, non 
seulement à une espèce inédite, mais encore à un genre 
nouveau de la famille des Rallidés. Par la forme elles pro- 
portions de son bec, cet oiseau se rapproche du Gallicrex 
cristatus de l'Inde, et par ses doigts relalivements courls 
il ressemble aux Ocydromes de la Nouvelle-Zélande ; il 
porte même une livrée qui rappelle un peu celle de ces 
derniers oiseaux, mais il n’a pas, comme les Ocydromes, 
_les aïlesen partie atrophiées et complètement impropres au 
vol. Ses pennes primaires sont au contraire normalement 
constituées et presque aussi développées que chez le Gal- 

.dicrex ; elles vont en augmentant de longueur de la pre- 
mière à la cinquième, qui dépasse très légèrement la plus 
grande des pennes secondaires. Celles-ci offrent également 
un tout autre aspect que chez les Ocydromes : au lieu 
d’être molles et effilées, elles possèdent une certaine résis- 
tance et s’élargissent beaucoup plus que chez le Gallicreæ 
et chez les. Aramides. La queue est relativement aussi 
longue que chez les Ocydromes, mais elle est formée de 
pennes plus rigides. Les pattes, à part la briéveté des 
doigts que je signalais tout à-l’heure, sont conformées 
sur le même type que celles des Ràles européens, améri- 
cains et asiatiques ; leur portion tarso-metatarsienne, 
beaucoup plus développée que. chez les Ocydromes, est 
garnie en avant de larges scutelles imbriquéés, el, en 
arrière de scutelles plus petites qui, vers le bas, tendent 
à se transformer en réticulations ; les doigis sont couverts 
en dessus de scutelles courtes et en dessous d’une peau 
granuleuse, et ils se terminent par des ongles crochus. 
Ces ongles toutefois sont sensiblement moins allongés 
que ceux du Gailicrex et mème que ceux des Ocydromes. 
Le bec est plus épais que chez les Räles dont je viens de 
parler et la mandibule supérieure est plus régulièrement 
busquée à partir de la base ; mais les narines ne présen- 
tent rien de particulier et affectent la disposition ordinaire 
chez les Rällidés : elles s'ouvrent par deux fentes ovales 
dont la partie antérieure d’une membrane qui remplit une 
dépression triangulaire de la mandibule. Enfin l’espace 
compris entre le bec et l'œil ou le {orum n'offre que quel- 
ques petites plumes clairsemées au lieu des plumes 
courtes et serrées qui garnissent la même région chez les 
Ocydromes et chez les Râles ordinaires. 

En résumé, l'oiseau rapporté par M. Petit, tout en ap- 
partenant certainement à la famille des Rallidés, ne peut 
être attribué à aucun des genres connus de ce groupe 
zoologique et mérite de devenir le type d'un gsnre particu- 
Jier pour lequel je proposerai le nom, de Psammocrex. Ce 
nom qui signifie Rdle des sables, me parait convenir à un 
oiseau dont les pattes ne sont certainement pas confor- 
més pour marcher sur des terrains marécageux, mails 
semblent plutôt faites pour courir sur sol sablonneux. 

D'autre part l'espèce élani nouvelle, je la dédierai au na- 
turaliste voyageur qui nous l'a fait connaitre, 

En quelques mots le genre et l'espèce peuvent ètre ca- 
‘ractérisés de la manière suivante : | 


Psammocrex, nov. gen. Rallidarum, capite crasso, 
rostro robusto, loris fere nudis, collo brevi, corpore 
crassO plumis densis lalisque veslilo, alis rolundis,\pe- 
dibus elalis digitibusque salis brevibus. 

Psammocrex Pelili, nov. spec., fronte et supeniliis 
cinereis, mento albo, gulû el colli lateribus flavescen- 
libus, dorsi plumis rubido, nigroelcinereo colore, pec- 
toris fulvo el cinereo tinctis, oculis rubescentibus, ros- 
{ro cœrutlescente, pedibus carneis. ' 

Long. tot., 0",430; alæ, 0°,221; caudæ, 0,104 ; rostri, 
0®,087; larsi, 0",078; digil. medii, sine ungue, 0,047; 
unguts, 0,011. 

Sommet de la tète d'un brun légèrement nuanré; front, 
sourcils et un trait en arrière de l'œil d'un gris cendré ; 
une ligne brunâtre partant du sillon nasal, passant au- 
dessous du sourcil et se recourbanten arrière de l'orbite: 
plumes auriculaires grisätres, avec une tache brune en 
arrière; côtés du cou et gorge fauves; menton blanc ; 
dos varié de noir, de brun rouge et de gris : les plumes de 
cette région étant noires au milieu, rougeâtres près du bord 
etgrises sur le bord même; poitrine brune et grise, 
chaque plume étant brune au centre et largement bordée 
de gris cendré ; flancs tirant au brun foncé; grandes pennes 
alaires brunes, lisérées de grisâtre en dehors; pennes se- 
condaires et rectrices brunes, lisérées de rougeûtre ; cou- 
vertures alaires colorées omme les plumes du. dos; bec 
brun de corne passant au jaunàtre vers le: point. de-la 
mandibule supérieure sur le spécimen desséché, mais 
entièrement de couleur bleue dans l'oiseau vivant (d'après 
les indications de M. Petit); pattes actuellement d’un 
jaune rougeûtre, mais d’un rose chair dans l'oiseau vi- 
vant ; paupières blèues ; iris brun rouge. 

Le type de l'espèce et. du genre est une femelle tuée à 
Landana (Congo), par M. Petit. 


SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE 


La Société botanique de France tiendra cette année sa 
session extraordinaire à Charleville. Nous recevons com- 
munication de la circulaire suivante, adressée à ce sujet 
par le secrétariat aux sociétaires : 

La Société botanique de France a, dans sa séance du 
9 mai dernier, décidé que sa session départementale de 
1884 serait principalement consacrée à l'exploration du 
massif ardennais, et que cette session serait ouverte à 
Charleville, le lundi 18 août. 

Nous ne nous dissimulons pas que les excursions à fair 
dans cette région seront loin d'offrir les mèmes attraits 
que celles qui sont possibles dans le Midi ou dans nos 
hautes montagnes. Mais la Société doit équilibrer ses 
sessions, de manière à faire visiter successivement à ses 
membres les régions les plus intéressantes de la France. 
On a dû ajourner l’excursion du Queyras à l'année pro- 
chaine, et comme une session à Charleville était deman- 
dée par un grand nombre de nos collègues, il a paru que 


à pe AM 


do | LE NATURALISTE 


rien ne s’opposait à ce qu’il fût tenu compte de leurs 
désirs. 


Dans les Ardennes, on pourra rechercher les lois de Ja 
distribution des espèces et comparer les flores locales à 
ce qui existe ailleurs dans des conditions similaires: Un 
jour serait donné à l'exploration des collines jurassiques, 
soit dans la direction du Chesne, soit dans celle de Mont- 
médy : un autre jour, aux calcaires des environs immé- 
diats de Givet, à Fromelennes, Landrichamps et Chooz ; le 
reste de la session serait consacré aux collines schisteuses 
de Monthermé, Revin, Fumay et à la vaste tourbière des 
Hauts-Butteaux, où les cryptogamistes et particulière- 
ment les amateurs de Mousses et de Lichens pourront 
faire d'amples et belles récoltes. 

IL n’est pas inutile d'ajouter que les Ardennes sont 
riches en paysages variés d’un effet saisissant: on y ren- 
contre de grandes rivières et des torrents profondément 
encaissés et à cours sinueux, des rochers escarpés et 
tourmentés, mais d’un accès facile, et des terrains cou- 
verts de forêts, de bruyères et de marais tourbeux. Nous 
sommes assurés du concours de nos savants confrères, 
MM. Callay, Boulay, Cardot, Petit et Bescherellé qui con- 
naissent parfaitement la région et se feront un plaisir de 
nous guider dans nos recherches. D’un autre côté, le che- 
min de fer dessert toutes les stations botaniques que 
nous aurons à visiter et il sera facile chaque jour de ren- 
trer à Charleville à sept heures du soir. 


…. Nôle sur une nouvelle station du 
PANOPLEA ALDROVANDI (Ménard) 
(Mollusques) 


Dans une note relative à la distribution géographique 
du Pañnopea Aldrovandi et publiée en 1881 dans le Jour- 
nal de Conchyliologie (1), M. Paul Fischer laisse à supposer 
que la grande et belle Panopée de la Méditerranée n’est pas 
uniquement localisée sur les côtes de la Sicile, et que son 
extinction n’est pas encore définitive dans le golfe du 
Lion. À la même époque, M. Albert Granger, s’occupant 
des coquilles rares du genre Panopea (2) est beaucoup 
plus affirmatif en assurant que le P. Aldrovandi dispa- 
rait aujourd’hui de la Méditerranée, et qu’on peut le con- 
sidérer comme en voie d'extinction. 

Ma surprise a été grande en lisant dans le Journal 
de Malacologie, publié à Francfort par le D: W. Ko- 
belt (3), et dans le récit du voyage entrepris en 1881 par 
ce savant naturaliste dans le sud de l'Espagne et le nord 
de l'Afrique, que le Panopea Aldrovandi vivait dans la 
baie d’Algésiras, etqu'ilen avait vu un magnifique exem- 
plaire dans la collection de M. Gustave Dautez, amateur 
zélé d'histoire naturelle à Gibraltar. 

Me trouvant en relations suivies, depuis plusieurs an- 

(1) Journal de Conchyliologie, XXIe v6., 3° livraison. — 1881. 

(2) Le Naturaliste, n°63 — embre 1881. 

(3) Jahrbucher der Deutzen Malakozoologishen gesselschafs. — Nu- 
méro d'avril 1882, redigé par le Dr W. Kôbelt, 


nées avec M. Dautez, j'ai prié aussitôt ce naturaliste de 
vouloir bien fairé de nouvelles recherches au sujet du 
Panopea Aldrovan4i, et de s'assurer par de nombreux 
dragages, sila baie d’Algésiras ne serait pas une station 
parfaitement localisée, et des plus favorables au dévelop- 
pement de la grande Panopée. Le succès a couronné les 
recherches de M. Dautez. Au cours de l’année 1883, et avec 
l’aide d’un pêcheur dressé à cetie effet, M. Dautez a cap- 
turé trois grandes valves appartenant à trois individus 
différents de la Panopée d’Aldrovande. Pendant les mois 
de février et de mars 1884,et après de violents coups de 
mer qui ont déplacé en plusieurs endroits les fonds va- 
seux de la belle rade d’Algésiras, la drague a amené 
trois magnifiques spécimens de la précieuse coquille, et 
dont l’un, ayant près de 30 centimètres de longueur, fait 
partie de ma collection. M. Dautez m’annonce que son pè- 
cheur de Panopées, qui trouve une large rémunération de 
ses peines par la vente de cette belle coquille aux nom- 
breux naturalistes de passage à Gibraltar, a pu recueillir 
par la drague, pendant les mois d'avril et mai de cette 
année, six autres exemplaires complets et adultes. 

Le Panopea Aldrovandi n’est donc pas en voie d'ex- 
tinction totale, comme le suppose M. À. Granger, et grâce 
à l’activité et au zèle de M. Dautez, nous connaissons au- 
jourd’hui une station riche et authentique d’une des plus 
rares coquilles de la Méditerranée. Tout nous porte à 
penser que dans l'immense baie d’Algésiras là Panopée 
d’Aldrovande ne s’éteindra jamais. 

O. DEBEAUX. 
Oran, 20 juillet 1884. 


BIBLIOGRAPHIE 


—_—— 


_ GuIDE PRATIQUE DE BOTANIQUE RURALE, à l'usage des bola- 
nistes, des étudiants en pharmacie el en médecine, des 
élèves des facultés des sciences el des gens du monde ; 
par Gustave Camus. 1 vol. in-8, accompagné de 52 plan- 
ches (env. 600 fig.). 

Get ouvrage est divisé en trois parties : 1° un calendrier 
de la flore, indiquant pour les espèces de la région pari- 
sienne l’époque et la durée approximative de la floraison ; 
2° un guide d’herborisations aux environs de Paris, très 
détaillé ; 3’ une étude systématique des grandes familles : 
genre Ranunculus, Ombellifères, Crucifères, Composées, 
genre Carex, Graminées. ; 

Il peu à priori sembler téméraire, lorsqu'une flore régio- 
nale a éte l’objet d'ouvrages justement renommés tels que 
ceux de MM. Cosson et Germain, de chercher à Idi consa- 
crer utilement une nouvelle publication. M. Camus a 
triomphé habilement de cette difficulté. Son Gide pra- 
tique, sans faire double emploi avec lés traités classiques 
que nous venons de rappeler, en ést, à notre avis. le 
complément nécessaire. On trouve dans les deux pre- 
mières parties, sur l’époque de la floraison des plantes et 
les principales localités parisiennes, un ensemiblé de ren- 
seignements précieux qui n’ont jamais été, à nôtre côn- 


LE NATURALISTE 


511 


naissance, réunis en si grand nombre ni donnés avec plus 
de soin. La troisième partie est un travail essentiellement 
original. L’auteur y expose la plupart des groupes liti- 
gieux à l’aide de tableau analytiques illustrés de dessins 
très exacts, qui conduisent les plus novices, par uné voie 
sûre et facile, àla détermination des genres et des espèces. 
Le Guide pratique à l'usage des botanistes herboriseurs 
atteindra parfaitement le but que l’auteur s’est proposé. 
D'un grand secours aux débutants, memento toujours 
utile, il rendra à la science, dans sa spécialité, le genre de 
services qu’on peut attendre des œuvres de vulgarisation 
les plus recommandables. Ernest MaziNvaur. 


NÉCROLOGIE 


Nous venons encore enregistrer une perte cruelle pour 
la science, George Brettingham.Sowerby est. mort-subite- 
ment à Londres, le vendredi soir 25 juillet, sans être 
atteint d’une maladie qui aurait fait prévoir une fin pro- 
chaine. Il était né en 1812, et fils d’un savant naturaliste, 
connu, comme lui, comme artiste et conchyliologiste, mort 
en 1854. Il venait de faire paraître une livraison contenant 
la-41e et 42° partie de son Thesaurus conchyliorum, ou- 
vrage commencé en 1842 et comprenant un grand nombre 
de monographies. Il termina les grands ouvrages de son 
père, et celui de Reeve restés inachevés. À cause des 
mêmes prénoms, on a presque toujours confondu les ou- 
vrages du père et du fils. C'était un excellent homme, très 
honnète et d’un caractère très doux, n'ayant jamais entre- 
pris de disputes contre les amères critiques dont ses 
ouvrages ont été quelquefois le sujet. Il laisse un fils 
des mêmes noms que lui, qui, comme son père, s’oecupe 
tout spécialement des Coquilles. À. SALIÉ. 

F ” 5 - 
FF - 

On annonce la mort de sir Sydney-Smith Saunders, 
membre de la Société entomologique de France depuis 
1835. ILa publié de nombreux mémoires dans les transac- 
tions de la Société entomologique de Londres sur les 
Strepsipières, Stylopides, Hyménoptères, Diptères, etc. 


Un célèbre minéralogiste et. géologiste viennois , 
M. Hochstetter; vient de mourir. Les travaux les plus 
importants qu’il ait publiés se rapportaient à la Nouvelle- 
Zélande. Attaché à la mission entreprise en 1857 par la 
frégate autrichienne Novara, il fit. paraitre successive- 
ment plusieurs ouvrages considérables sur les études en- 
treprises ‘alors, entre autres un AÛlaS topographique et 
géologique de la Nouvelle-Zélande, puis un autre ouvrage 
ayant pour titre : Géologie de la Nouvelle-Zélande, enfin 
une étude sur la Patéontologie de la Nouvelle-Zélande. 
On lui doit aussi des travaux sur la géologie de Pest de la 
Turquie. Hochstetter était né dans le Wurtemberg, en 
1829 ; il fat professeur de minéralogie et de géologie à 
l'Institut polytechnique de Vienneet président de la Société 


de géographie d'Autriche. 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


La Faculté des sciences de Montpellier vient d'être auto- 
risée à accepter un legs de 10 000 francs qui est fait par 
M. Tempsié, et dont les arrérages sont destinés à fonder 
un prix annuel à décerner au candidat à la licence ès 
sciences naturelles qui aura passé les meilleurs examens 
dans l’année, 

,# 

M. Pearson signale, dans l'American Naturalist,la pré- 
sence de la larve d’un Diptère du genre Siratyomits dans 
un groupe d'herbes et d'algues marines, à une grande dis- 
tance de la terre ferme. C'est la première fois, au dire de 
l’auteur, que pareille chose a été observée. 11 serait inté- 
ressant de voir si autrefois la larve de Sératiomysse ren- 
contrait dans les sources d’eau chaude du Colorado ou 
dans certains lacs de la Californie. 24 


La cinquante-quatrième réunion des membres de Bri- 
lish Association for the advancement of science aura 
lieu le 27 août prochain à Montréal (Canada). 


On est en train de faire en ce moment des tranchées pour 
l'établissement du chemin de fer qui va réunir la station 
de Saint-Cloud à celle de l’Etang-la-Ville. Sur tout le par- 
cours de cette nouvelle ligne, l'étage des sables de Fon- 
tainebleau et les marnes coquillières qui en forment la 
base ont été mises à nu. Parmi les fossiles recueillis, 
M. Gaudry cite quatorze côtes d’un Zalitherium vraiment 
étranges par leurs proportions. 11 lui a donné le nom de 
Halitherium Chouqueti. 


* 
** 


M. H. Gadeau de Kerville nous écrit : « Je viens d'ob- 
tenir la transformation de la larve décrite par moi comme 
devant être celle du Bagous binodulus Herbst, en une 
nymphe qui est évidemment celle de ce coléoptère; c’est 
donc un fait nouveau définitivement acquis à la science. 


L'Association française pour l'avancement des sciences 
doit Lenir son prochain congrès, du 4 au 11 septembre, à 
Blois. 


OFFRES ET DEMANDES 
M. de Tarlé (d'Angers), à Gisors (Eure), offre, en échange, 
des chenilles vivantes de Lasia populifolia, Cucullia ly- 
chnitis et de Chera juniperüla. 


“+ 


M. Caulle, percepteur à Sedan, offre de jeunes chenilles 


de Lastocampa prunt et poputifolia. 


LE] 


518 


LE NATURALISTE 


M. Brou, rue des Petits-Bois à Maisons-Laffitte, offre en 
échange des coquilles marines des mers de l'Inde, de 
Chine, de Madagascar, ainsi que des coquilles terrestres et 
fluviatiles. 


M. Van den Berghe Loontjens, à Roulers (Flandre occ.) 
offré à échanger contre des Lépidoptères exotiques, une 
collection de Cicindélides et Carabides d'Europe contenue 
dans 15 carlons Deyrolle 19 >< 26, et comprenant 2500 
exemplaires bien déterminés. La liste sera envoyée sur 
demar ni k 

M. Laxérahe, curé à Re AA par Montsalvy EE 
offre en échange des plantes du Cantal, du Puy-de-D 
de l'Hérault, de la Corse, des Aires et des Pare: at 
ce déterminées. 


Lg 


Belle collection de Staphylinides, RO 141 genres 
1 201 espèces et5915 individus, comprise dans 27.cartons 
19 >< 26. Cette collection comprend nombre de raretés et 
de types, soit de genrés, soit d'espèces : Dinusa, ? esp. 
, 1 esp.; Aren@, l'esp: Æraûtzia, 4esp.; 
Dinopsis, 1 esp.; Vulda, 1 esp.; Metoponcus, 1 esp. ; 
Platyprosopus, 2 esp. ; Glyptomerus, 2 esp. ; Mecogna- 
thus, 1 esp.; Ædichirus, 2? es Procirrus, 1 Le ; Pi- 
rte 2 esp. Euphanias, 2 esp. ; Trigonurus, ? esp. ; 
ete…..., plus quatre cartons sis de doubles et HE 

à intercaler. Prix : 1000 rs 


ss. 


Collection de 50 Rae microscopiques, compre- 
nant une série de 50 Diatomées, parfaitement déterminées; 
une seule espèce dans chaque cellule ; le tout compris dans 
deux boites à rainures. Prix : 80 francs. 


* 


Collection de 75 espèces de Tortntnitéiue préparés pour 
"examen microscopique, bien déterminés, contenus dans 
3 boîtes à rainures. Prix : 1]5 francs. 


LA 
À * 


Collection d'eaux comprenant les Passereaux de 
France, représentés par 42 espèces et 46 exemplaire, en 
parfait ‘état et bien nommés. = 145 francs. 


| Collection d'insectes qi se trouvent dans les laines 

et qui peuvent, par leur présence, servir à en véri- 

fiér la provenance. Cette collection donne les insectes qui 

se trouvent dans les laines provenant d'Espagne, de 

Russie, de Cachemire, de l Afrique australe, du Pérou, de 

Montevideo, d'Australie, de la Nouvelle-Zélande (65 es- 
dèces et 80 exemplaires). Prix : 30 francs. 


DZ 


Nous venons de recevoir un envoi considérable de végétaux fossiles 
du calcaire de Sézanne, découverts récemment par suite d’un ébou- 
lement de carrière qui s’est produit aux environs de cette ville. Tous 


nas 


les exemplaires ont été soigneusement déterminés d'après: l'ouvrage 
de.M.de Saporta, qui à figuré, toutes ces FRE 


Sp EE | 
ARÇDATUR RS ASE PAP: re Der Tu 4,» à 1 50 
POMOHL TU M es Do de ad +0 ven » » r A 
snbrabuiis 

Myrica phlatyphylla  :  Sap... .:......1: 20e 2 50 
Dryo si subcretaceum rer Ctrl mi bmorrrett 506 ha 
palæocastanea, 2 + ++. 17 D USED 

vis betulacea PT D Re #5 2» 
antiquissima UT EE MU » » LÉ 
pRtisus FE eh SUGAUS JU9Q YbeOD T8 
gMsieogus. : 2. paldelnpr ». d n 

AMterpoides conocephaloïdez = CN RS à a Ut ee 50 
Populus primigenia  _ —.....:...:.: » 15 4 50 
Salix stupenda Re ee as NS 47 5 +1 50 
— _primæva dete  rds  d : Rs ri 
Laurus assimilis de NN Cv >» 1,50 
—  subprimigeniä M A ee se mot PSS". 
— vetusta TR RIM RESTES re > » 4 50 
— Br LOUE. EL, 28 »,1» 2 50 
etrantheroïdea A? oev: mn pÈ Mr 3-20 2 
Daphnogene sezannensis qe ue RE nee » Se" 
elegans MAD eee nee VA A 
Echitonium? ee ne CRD EE GET PTE Ce DS » » 2 50 
Viburnum gigan Sapeiht An L OU, JU Ain, 
Aralia Sr mraU csoseh péte » 15 4 50 
—: Sezannensis Tire ka GRR Fee de 2 CE 6 
— Seb ee Mons à >» » à 
GISRNS DH. PR Te. see. De ue à: 
Hatharielités SR Cp ue fo 9: #50 
a ee variabili FOLREOIC SA A1 mr1# &0 20 
rospermites soil. sn ui") : stable s 14,» 4 50, 
Ziphus sp? nor oe te rh ob . VPANES 7 
Raïincourti. . , Dre : ARTE 1» 150 
Fugtandties mar RS RS Le et pt sn) is 
pérampluss ii sa SENS , , 5 50-12, > 

— ae ape 2 751: 4 50 


Nous avons, de plus, posé “différentes mnt renfermant, 
en beaux exemplaires, les types les plus importants de ces végétaux. 
10 esp PRE .. 12 francs. 


DNS 17e UN e ENT ae ere à 


DDR Ten RAM, in. Hi AT 
pa vs EXOTIQUES 
Dædalus, Phiipetee” 


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—  Archidamas, Chili 


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Eury pilus, Moluques. ENTREE 
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* Le gérant, Émile DEY ROLLE, 
5215 — Paris, Imp. A, L. Guilot,. 7, rüe des Canettes 


6 Année. 


N° 65 


1" Septembre 1884. n3 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1° et le 15 de chaque mois 


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Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
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ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 26 MAI 1884 
(Suite) 


Contribution à l'étude de l'agent virulent de la septicé- 
mie puerpérale.— Note de M. L.Arloing. 
"M. Arloing a réussi à cultiver le virus puerpéral dans le 
bouillon de bœuf salé, à l'air libre, dans l'oxygène sous 
pression normale, dans l'acide carbonique et dans le vide, 
et à obtenir son atténuation. Les conclusions de cette 
note sont que : l°les différentes formes de la septicémie 
puerpérale reconnaissent, comme l’admettait M. Chauveau, 
un seul agent qui, suivant son activité, produit l’une ou 
l'autre des deux formes de la septicémie puerpérale; 2 s’il 
est démontré que ce micro-organisme (Micrococcus sep- 
licus puerperalis) est unique, il n'est pas prouvé qu'il 
: soit spécial à l’état puerpéral; seulement, la puerpéralité 
réalise des conditions favorables à son introduction et à 
son évolution dans l'organisme humain. 


SÉANCE DU 2 JUIN 1884 


Sur le système nerveux du « Parmophorus australis » 
(Scutus). — Note de M. Boutan. 

Les recherches de M. Boutan ont été faites sur quelques 
échantillons recueillis dans la baie de Port-Jackson (Aus- 
tralie). Le Parmophorus australis Se reñfcontre à une 
profondeur de 0",50 à 1 mètre sous les pierres. L'étude du 
système nerveux de ce Gastéropode permet de constater 
que dans ses grands traits il est semblable au système 
nerveux de l'Æartolis, et que, de plus, Ja rangée des 
papilles située entre le pied et le premier repli du man- 


tours est l’'homologue du bord festonné de la collerette de 
l'Haliotis. Cette rangée de papilles fait partie du manteau 
et ne peut être rapportée au pied. HT 


* 


Contributions à l'histoire naturelle des Haliotides, — 
Note de M. H. Wegmann. | 


Voici les conclusions du travail de M. Wegmann sur les 
Haliotides. L'organisation de ces animaux offre beaucoup 
de rapports avec celle des Acéphales. 1° Il existe un 
cœcum entre l'estomac et l'intestin ; 2° le tube digestif est 
cilié dans sa plus grande partie ; 8 les rapports du foie 
avec les tubes digestifs sont les mêmes que chez les Lamel- 
libranches ; 4° une série d'organes sont pairs au lieu d’être 
impairs ; tels sont : le rein, l'oreillette, la branchie ; 5° les 
deux branchies rudimentaires complètent, avec les deux 
développées, les quatre des Acéphales ; 6° legentricule 
cardiaque est traversé par le rectum ; 7° deux Æoies arté- 
rielles naissent du cœur par ses deux ext tés ; 8° la 
circulation veineuse est, dans les traits fofiflamentaux, 
celle des Acéphales. D'une très grande valeur surtout est 
la position du rein droit entre les branchies et l’économie ; 


| 9e la structure et les rapports des reins sont essentielle- 


ment les mêmes dans les deux cas ; 10° simplicité très 
remarquable de l’appareil génital ; absence complète de 
glandes accessoires et d'organes copulateurs ; rapport sin- 
gulier avec le rein droit comme dans beaucoup d'Acé- 
phales. 

Sur une Algue Phéosporée d’eau douce. — Note de 
M. Ch. Flahaut. 


On a constaté l'existence d'Algues mélanophycées dans 
les eaux franchement douces. M. Flahaut a découvert une 


nn — 


514 


LE NATURALISTE 


nouvelle espèce de Lithoderma, la L. fontanum, dans les 
sources du Lez, près de Montpellier. Le genre ZLithoderma 
est très voisin du genre Rafia, qui est purement marin ; 
leurs caractères sont communs, à part celui-ci, que les 
zoosporanges, nus et superficiels dans le Lähoderma, 
sont plongés dans un tissu particulier, dans le Ralfia. Le 
thalle du Z. fontanum. est inhérent au substratum, sur 
lequel il s'étale en lames minces, orbiculaires, à contours 
lobés. Les cellules sont en séries rayonnantes ; à quelque 
distance de la marge, les cellules primaires se divisent 
horizontalement, produisant des fils superposés de 5 à 
20 cellules filles ; et les cellules terminales, superficielles, 
se changent en sporanges qui forment des groupes irré- 
guliers, sont obovales et contiennent 12 à 16 zoospores. 
Celles-ci, ovoïdes inéquilatères, munies d’un point rouge, 
portent deux cils inégaux : l’un, le plus long, dirigé en 
avant, et l’autre en arrière. Elles se meuvent pendant trois 
heures, s'arrêtent et germent. Un prolongement cylindri- 
que se forme, atteint en cinq à six jours, trois ou quatre 
fois le diamètre de la spore, et s’arrête dans son dévelop- 
pement. Les cellules terminales s’élargissent, se divisent 
par des cloisons verticales, et produisent un épatement, 
début de la formation du thalle. Le pigment du L. on- 
tanum a tous les caraetères de celui des Phéosporées, et 
est disposé de même; les cellules ne contiennent pas 
d’amidon, caractère particulier des Phéosporées. 

Sur un nouveau genre de fossiles végétaux. — Note de 
MM. B. Renault et R. Zeiller. 


I a été découvert dans les houillères de Commentry des 
empreintes végétales qui constituent un type nouveau. Ce 
sont des corps de forme o voïde lancéolée, de 0,08 à 0,12 
de longueur, et de 0,015 à 0",020 de largeur vers le 
milieu. Effilés en pointe à une extrémité, ils portent à 
l’autre extrémité un fragment qui semble le reste d’un 
pédoncule. Ces corps sont formés de deux valves oppo- 
sées soudées par leurs bords et tournant en hélice autour 
d'un axe idéal ; les sutures des deux valves forment deux 
carènes hélicoïdales un peu saillantes faisant, de la base au 
sommet, de six à sept tours de spire. Ces valves, qui ont 
dû être très minces, paraissent sur certains échantillons, 
par suite de l’aplatissement, moulées l’une par-dessus 
l’autre, de sorte que les demi-tours de spire antérieurs 
paraissent en saillie, les postérieurs en creux et en des- 
sous ; il en résulte que les empreintes des carènes for- 
- ment en s’entrecroisant une série de compartiments simu- 
lant des écailles. Au-dessus des carènes, et parallèlement, 
on remarque, sauf à la base et au sommet, une série de 
cicatrices rondes, n’occupant ordinairement que cinq tours 
de spire, et sur lesquelles devraient être fixées des épines 
dont on voit quelques traces. Les cicatrices ont 0,001 de 
diamètre et sont distantes de 0»,002; les épines auraient 
0*,01 de longueur. En outre il existe une collerette héli- 
coïdale, large de 0,005, à bords frangés, devenant libre 
au sommet, où elle se détache de la carène sur laquelte 
elle est fixée, et se termine en pointe parallèle à l'axe. 


Cette collerette est striée finement et parallèlement à son 
contour, on y distingue des cellules épidermiques allon- 
gées. MM. Renault et Zeiller désignent ces corps sous le nom 
générique de ÆFayolia; l'espèce décrite est la Fayolia 
dentata. Une autre espèce, la F: grandis, sedistingue par 
ses dimensions plus grandes," ses cicatrices plutôt ellip- 
tiques et sa collerette à bords entiers. Ge genre nouveau a 
beaucoup d'affinités avec le genre Palæonyris de Bron- 
gniart. Serait-on en présence de feuilles involucrales ou 
carpellaires abritant quelques graines ? Jusqu'ici on n’a pu 
trouver de traces de ces dernières. 


* 
* * 


Sur quelques nouveaux types de roches provenant du 
Mont-Dore. — Note de M. A. Michel Lévy. 


M. Michel Lévy donne des détails sur la composition des 
roches qui forment le massif du Mont-Dore, dont M. Fou- 
qué a déjà donné la série suivante, énumérée de haut en 
bas : 7° basalle des plateaux (partie supérieure du plio- 
cène); 6° phonolithe ; 5° andésite à hornblende ; 4° trachyte 
et andésite à sanidine ; 3° cinérite (pliocène inférieur ou 
miocène supérieur) ; 2 basalte porphyroïde ; et 1° domite 
inférieure. 


LES CHIROPTÈRES DE FRANCE 
Par le Dr TROUESSART à 
(Suite) 


Le Rhinolophe de Blasius 
(Rhinolophus Blasii Peters). 


Synonymie. — Rhinolophus clivosus Blasius (mais non 
Crelzchmar). 


Fig. 5. — Feuille nasale Fig. 6. — Feuille nasale 
vue de face. vue de profil. 
Caractères. — Plus grand que l'espèce précédente à 
laquelle il ressemble par la forme de sa feuille vue de face, 
mais la partie postérieure de la sea forme une pointe 
beaucoup plus aiguë; l’aile s’insère ay talon; l'échancrure 
de l'oreille est en angle obtus; la membrane interfémo- 


rale est carrée et dépassée par la queue dont la pointe est 


libre. Les oreilles, plus courtes que la tête, sont moins 
pointues que celles de l'espèce précédente. — D'un brun 
roux en dessus, gris brun clair en dessous. 

Longueur de l'avant-bras — 0",046; envergure = 
0,270; tête et corps = 0",050 ; queue = 0,025. 
Cetie espèce, qui habite le littoral méditerranéen de 
l'Europe au sud des Alpes, est rare, même en Italie, et 
elle n’a pas encore été observée dans les limites géographi- 
ques de la France. Mais comme on l’a prise aux environs 
de Turin et de Milan, il est bien probable qu'elle doit se 
rencontrer accidentellement dans queques localités des 
Alpes-Maritimes ou du Var. On devra la rechercher éga- 


mt” 


LE NATURALISTE 515 


lement en Corse : elle se trouve en Sardaigne et en 
Algérie. — On a dû la confondre souvent avec l'espèce pré- 
cédente, dont.elle a les mœurs. 


Le Rhinolophe Euryale 
(Rhinolophus Euryale Blasius). 


Caractères. — De la taille du précédent, mais avec le 
faciës du Rhinolophe grand fer à cheval ; aile s’insérant ax 
{ibia, au-dessus du talon; échancrure de l'oreille en angle 
obtus ; interfémorale carrée, dépassée par la pointe de la 
queue; feuille vue de face semblable à celle du RA. fer- 


Fig. 1. — Feuille nasale vue de face. 


rum equinum, mais les côtés de la sella sont droits et 
parallèles, et l'extrémité postérieure forme une pointe 
relevée beaucoup plus aiguë et élancée. — D'un roux 
brun foncé en dessus, d’un roux clair {irant sur le lilas en 
dessous. 

Longueur de l'avant-bras — 0", 046; envergure — 
0", 270 ; tête et corps — 0", 050 ; queue — 0", 025. 

Habite le sud de la France; signalé dans le Roussillon 
(Pyrénées-Orientales) par M. Déperet; mais nous avons 
montré que cette intéressante espèce remonte beaucoup 
plus vers le nord qu’on ne le supposait jusqu'ici. En 1879, 
une colonie de plus de 200 individus fut trouvée dans une 
grotte à Sainte-Paterne (Indre-et-Loire), localité située ax 
nord de la Loire, et M. Lataste ayant bien voulu nous en 
communiquer une douzaine d'exemplaires, il nous fut 
facile de reconnaître la présente espèce. On devra donc la 
rechercher dans toute la région du sud-ouest, où elle 
existe vraisemblablement par petites colonies plus ou 
moins isolées. 


FAMILLE DES VESPERTILIONIDÉS 
Groupe des Plécotés. 

Ce petit groupe, qui comprend les deux genres Oreillard 
(Plecotus) et Barbastelle (Synotus), se distingue des genres 
suivants par les replis du museau qui figurent une feuille 
nasale rudimenlaire. 


Genre Oreillard 

(Plecotus E. Geoffroy). 
Caractères. — Oreilles très grandes , presqu’aussi 
longues que le corps, soudées ensemble à leur base ; bord 


de la bouches oreillon en forme de couteau; museau 
conique; narines s’ouvrant au fond d’une rainure pro- 
fonde. es " ta 22 33 
Formule dentaire: I. —; C. Tr Pm. 3 M. 35 
= 36 dents. à 
Une seule espèce. 


externe;de l'oreille s’insérant latéralement près de 1 ‘angle | 


Fig. 8. — Grâne d'Oreillard (Plecotus auritus). 


L'Oreillard vulgaire 
(Plecotus auritus L.). 
Caractères. — Ceux du genre. — Le pelage est d’un 
brun clair en dessus, cendré ou blanchâtre en dessous ; 
mais ces teintes varient beaucoup. Les jeunes et les 


Fig. 9. — Oreillard, Plecotus auritus. 


femelles ont le pelage plus foncé que les màles, et ceux-ci 
ont souvent une teinte rousse plus ou moins marquée sur 
le dos. | 

Longueur de l'avant-bras — 0,038; envergure — 
0,230 ; Vues et corps — 0",047; oreille —0®,037; queue 
= 0,047. 

Cette espèce est répandue par toute la France. Elle vit 
généralement par couples ou isolée, de sorte qu’elle n’est 
commune nulle part. En été elle habite les arbres creux, 
les trous des vieux bâtiments, des hangars, des écuries et 
des étables, et se rapproche volontiers des lieux habités 
par l’homme. Le soir elle chasse dans les allées couvertes, 
les vergers, les clairières des forèts et même dans les rues 
des villes. Son vol est irrégulier comme celui des papil- 
lons, peu rapide et peu élevé, dépassant rarement dix 
mètres au-dessus du sol. Elle craint le vent et la pluie, et 
sort pas quand le temps menace. 

En hiver, elle se retire dans-les caves et les cavernes 
pour y passer la saison froide. Pendant son sommeil, ses 


Fig. 10. — Oreillard, Plecotus auritus, les oreilles à demi relevées 
u sortir du sommeil hivernal (grand. nat.). 

longues oreilles sont rabattues le long du corps entre 

celui-ci et l'avant-bras et presqu’entièrement cachées par 


| l'aile: l'oreillon seul reste dressé. Lorsque l’animal est 


a 


916 


LE NATURALISTE 


surpris dans 2elte position, il redresse à demi ses oreilles 
et les contracte en forme de cornes de bélier, attitude qui 
indique la frayeur et la colère : c’est ainsi que nous l'avons 
figuré. Pendant le vol les oreilles sont généralement 
rabatlues en arrière sur le dos, de manière à présenter 
moins de prise au vent. 


LES PRODUITS VÉGÉTAUX DU MARCHÉ DE SFAX 


Parmi les marchés du sud de la Tunisie, celui de Sfax 
parait être l’un des plus pittoresques et des mieux acha- 
landés ; à la vérité les besoins de l’Arabe, surtout de celui 
qui vil sous la tente, sont peu nombreux et, le plus ordi- 
nairement,les produits de la région qu'il habiteluisuffisent; 
néanmoins il ne dédaigne pas les objets de première néces- 
silé impcrtés par les Roumi, quand ces objets lui offrent 
quelque avantage comme durée, commodité ou bon mar- 
ché. On comprend donc queles marchés des villes du sud 
de la Régence n'’offrent. pas la même variété que ceux de 
nos villes européennes ni même que celui de Tunis ; mais 
on peut espérer que l'occupation française, en créant de 
nouveaux débouchés, et la réforme financière, en établis- 
sant une meilleure assietie de l'impôt, engageront les 
Arabes de Sfax à augmenter et à perfectionner les cullures 
depuis longtemps en usage dans la région et à tenter des 
essais qui pourront, à un moment donné, devenir rému- 
néraleurs. 

Ayant plusieurs fois parcouru le marché de Sfax, je 
prendrai la liberté d'y conduire le lecteur et de lui énu- 
mérer des produits d’origine végétale qu’on y expose aux 
regards des acheteurs ; pour justifier cet inventaire je rap- 
pellerai que Linné a fait du marché aux légumes d'Upsal 
le sujet de l'une deses Disserlations académiques (Macel- 
lum oltlorium ; Amœn. acad., éd. Schreber, VI, p.116), et 
si l'excuse n’est point suffisante, j'ajouterai que ma petite 
nole n’a aucune prétention académique. 

En raison même de leur nature et de leur état, les pro- 
duits végétanx du marché de Sfax sont divisés en deux 
groupes : Ie les légumes, les fruits et les condiments verts 
ou frais qui sont apportés chaque matin, mais en plus 
grande abondance le jour de la Djemäa (vendredi), et 
élalés sur le sol dans quelques rues et sur l’une des places 
de la ville ; ? les légumes et les fruits secs ou conservés, 
les condiments, épices, matières tincloriales et autres 
substances de nature sèche qui se trouvent dans les bou- 
tiques du Souk (marché couvert), plus spécialement occu- 
pées par la corporation des épiciers indigènes. 

Dans le premier groupe figurent : les raves, une carotte 
(z'r6dia) allongée, verte au collet, jaunâtre dans le reste 
de son étendue, des pommes de terre d'assez mauvaise 
qualité venant de Malte, la betterave, les oignons (b'çol), 
les aulx ({äme), les poireaux et les échalottes, le céleri 
(krafeuçe), la poirée, les cardons, le chou (krounbitne), 
la laitue (chelädha) ; ces deux derniers légumes ne pom- 
ment pas comme en France, ils montent de très bonne 
heure et prennent une assez mauvaise tournure : la laitue, 
Du est toujours coriace et ses feuilles se couvrent 
faci'ement, sur les nervures, de cils raides: des fèves 


(fout), des pois (djitbana), des concombres (khiar), une 
citrouille (ger4) de taille médiocre, allongée et d’un jaune 
pâle; des pasièques (deläa), des tomates cerises et 
pommes d'amour, des gombos, des artichauts sauvages 
(knorchef). Comme condiments, on trouve : les feuilles, 
tiges et sommités fructifères de coriandre, de persil (mad- 
nouss), de fenouil, de carvi, les piments (felfel) rouges et 
verts, la menthe (xénà) poivrée. Enfin les fruits sont 
représentés par des citrons et des limons (lemoun), des 
oranges (’chinate) douces et amères, des abricots (mech- 
meche), des amandes ({ouzze) à coque dure, des prunes 
(aïne) de deux variétés : l’une analogue à notre myrobolan, 
l’autre rappelant comme forme et comme coloration la 
prune reine-Claude, mais bien inférieure à cette dernière 
comme saveur et comme parfum; des figues (karmous) 
dont la majeure partie vient de Djerba; une pomme 
(tejéh), produit de la même île et ressemblant à la pomme 
dite de Saint-Jean; une poire (Zéenndjaçe), petite, blan- 
châtre, sans saveur, qui devient blette très rapidement. La 
saison d'automne permet d'ajouter à cette liste : des coings 
(c’feurdjet), des grenades (rommane), des dattes (”’meur) 
nouvelles, des raisins (éuneb), des figues de Barbarie. 

Sfax ne possède pas d’oasis ; les palmiers disséminés 
dans les grands jardins qui s’étendent derrière la ville ne 
fournissent que des fruits de qualité inférieure et les bon- 
nes dattes qui se vendent à Sfax proviennent du Djerid. 

A certaines époques on irouve encore sur le marché du 
lagmi, improprement appelé par les Européens vin de 
palme ; cette boisson, lorsqu'elle est fraîche, a la saveur 
du sirop d’orgeat, elle fermente très rapidement, prend 
alors le goût du cidre et devient enivrante; si on laisse la 
fermentation aller jusqu’à l’acétification, le mème liquide 
fournit un excellent vinaigre employé par les musulmans 
scrupuleux de préférence aux vinaigres européens extraits 
du vin. Du reste, la plus grande partie des produits du 
dattier vendus ou employés à Sfax sont importés des îles 
Kerkenna situées à 36 kilomètres de la côte. Ges îles, 
dont le sol est très bas et très plat, sont presque entière- 
ment couvertes de dattiers ; cet arbre, le seulqu’on y trouve, 
fournit aux habitants : des fruits, une boisson agréable, 
de la nourriture pour leurs chameaux, des fibres textiles, 
des clôtures, des bois de construction, etc. Les dattes qui 
ne sont pas consommées sur place sont portées à Sfax; là, 
on les fait sécher, on les comprime dans des couffins en 
les mélangeant de gros sel et on les expédie à Malte, où 
elles servent à l’engraissement du bétail, principalement 
des moutons. 

Si du marché en plein soleil nous passons maintenant 
dans le Souk où les épiciers étalent les produits apparte- 
nant au deuxième groupe, nous verrons figurer parmi les 
légumes et les fruits secs ou conservés; les fèves, les len- 
tilles (ddess), les pois, les haricots (/owbia) blancs et 
rouges, le dolic mongette, l’arachide, le fenugrec (1) 
(helba), dont la graine sert à l’engraissement des jeunes 


ra. C’est sans doute cette plante que Pélissier (Descrip. dela Rég: || 
e Tunis, p. 34) signale sous le nom de « tebel, sorte d’Achillea, dont 


la graine forme une pâtée très nourrissante…., ete, » Pélissier n’était 
| pas botaniste. 


(1) ( 
-dHalfa : le Macrochloa tenacissima Kn 


LE NATURALISTE 517 


filles à marier; le riz (rouzz), les olives (ziloun) vertes 
et noires, des noix (ajouz) et des noisettes (berndoy) de 
mauvaise qualité venant de Malte; des graines de ci- 
trouilles ét de pastèques, des” amandes, des earoubes 
(karoba), des dattes et des raisins secs (2’bibe), des chà- 
taignes sèches d'exportation italienne. Les condiments et 
les aromates sont représenté l’inévitable piment rouge 
sous toutes les formes : confit, séché, enfilé en chapelet, 
réduit en poudre (/eifel hameur), etc.; le poivre noir 
(feirel k'hal), la cannelle (gorfa), les clous de girofle 
(grénfel), les noix muscades (djouz tethibe); les graines 
de fenouil, de Nigella sativa L., les fruits du Faux-Poivrier 
(Schinus molle L.), les sommités fleuries et les feuilles 
(zatter) du Thymus capitatus Hoffmn. ? 

Parmi les divers produits végétaux non utilisés pour 
la nourriture de l’homme, il faut noter : la luzerne (Medi- 
cago sativa L.), les régimes mâles de dattier (doukkar), 
employés pour la fécondation artificielle et, qui, en raison 
de leur odeur spermatique, passent pour aphrodisiaques; 
des blocs de benjoin (djäoui),la garance,le henné (kenna), 
les noix de galle (dfsa), le cureuma, les fleurs stériles de 
grenadier, le péricarpe des grenades et une écorce (zac- 
coun) que je rapporte au Rhus oxyacanthoides Dur. 
Cours., toutes subtances employées dans la teinlurerie, 

Le marché aux céréales se tient sur une petite place à 
gauche des Souk; ce sont les blés durs (gomäh) et l'orge 
(châir) qui y dominent. 

Les produits manufacturés de l’Aat/a (1) et du dattier, 
tels que : cordes, couffins, bâts, muselières et chebka (filets) 


pour les chameaux, engins de pêche, éventails, eic., ont 
aussi leur place sur le marché de Sfax; la compagnie 
franco-anglaise possède en outre, sur le port; de grands 


dépôt d’halfa; malheureusement ces magasins on! été édi- 
fiés surl’emplacement du Tetradiclis Eversmanni Bge., et 
l’unique localité tunisienne de celle rare rutacée est au- 
jourd’hui détruite. : 

Il n’existe pas de forêts dans la région; les bois em- 
ployés par les ouvriers indigènes sont l'olivier, l’abricotier 
et quelquefois le cédra (Zizyphus Lotus L.,),le zaccoun 
(Rhus oxyacanthoides Dum. Cours.)etle damouck (Nitaria 
tridentala L.), qui n’ont qu’un emploi très limité en raison 
de leurs petites dimensions; un grand nombre d’objets 
usuels, tels que les chaussures nommées Aob-kab sont 
fabriqués avec des hèêtres venant de Malte. Depuis quel- 
ques années le sapin de Norvège a remplacé avantageuse- 
ment dans la construction le bois de palmier encore uni- 
quement employé aux Kerkenna pour faire des poutres, 


des solives, des étais, etc. 


La majeure partie des vins consommés par la colonie 
européenne proviennent d'Italie. 

Enfin les tissus d’origine européenne, dont les Arabes 
font le plus grand usage, comme les cotonnades, arrivent 


-dans tous les ports de la Régence par la voie de Malte, 


c’est-à-dire qu'ils sortent des fabriques anglaises. 


Deux graminées sont exploitées par les Arabes sous le nom 
i thet le Lygeum Spartum L. La 


première seule est le véritable Halfa, la seconde est plus connue chez 


nous sous le nom de Sparte. 


En réalité, la pacification de la Tunisie par les armes 
francaises a profité principalement au commerce anglais 
qui a trouvé, dans la Régence, de nouveaux débouchés 
pour les produits de ses manufactures et des approvision- 
nements d’halfa pour ses fabriques de papier. 

D: Boxer. 


SUR LA LIGNE LATÉRALE DES POISSONS OSSEUX 


Par M. de SÉDE de LIÉOUX, docteur ès seiences naturelles 


Les naturalistes anciens, qui dans l'établissement de 
leurs classifications, et se préoccupant peu de l'anatomie 
interne, tenaient le plus grand compte des caractères 
extérieurs, avaient depuis longtemps remarqué la ligne 
latérale qui s'étend, de chaque côté, de la tête à la queue 
de presque tous les Poissons. Le Suédois Sténon, dont le 


‘nom est resté célèbre dans l’anatomie, frappé de la pré- 


sence de corpuscules graisseux dans cet organe, lui as- 
signa les fonctions d’un cana muqueux, destiné à sécréter 
la matière liquide qui lubréfie extérieurement la peau plus 
ou moins écaîlleuse des Poissons; c'est récemment qu’on 
a reconnu que cette mucosité résulte d’une fonte épithé- 
liale de toute la partie épidermique du tégument, et non 
spécialement de la ligne latérale, 

Une fois bien établi que la ligne latérale n’est pas un 
appareil à sécrétion de mucosité, de nombreuses opinions 
furent émises au sujet de cet organe, animé par un nerf 
spécial, le nerf latéral. Ainsi Jacobson, en 1813, y voyait 
l'organe d’un sixième sens, ce qui est simplement un aveu 
d’ignorance, car nous ne pouvons raisonner que sur les 
cinq sens que nous possédons. Knox y localisait des 
impressions intermédiaires entre celles du toucher et 
celles de l’ouïe. Plus tard, ayant reconnu dans cette ligne 
latérale des bâtonnets plus ou moins analogues à ceux 
d’une rétine, Leydig compara cette ligne à une série d'yeux 
répartis sur les flancs du corps, comme sur les segments 
de certaines Annélides, ainsi que dans le genre Polyophtal- 
mus. Schultze estimait que les cellules de la ligne latérale 
ne devaient ètre ébranlées que par les vibrations sonores. 
Leuckart, puis Ussow regardèrent les taches pigmentaires 
latérales du Stomias et des Scopélides en général, comme 
des yeux supplémentaires, avec cornée, rétine et bâton- 
nets, tandis que pour Leydig ces taches étaient des plaques 
électriques ou pseudo-électriques. E. Jourdan considère 
les corps cyathiformes qu’on trouve dans la ligne latérale 
des Poissons comme des boutons gustatifs. 

On voit par cette diversité d'opinions, où tous les sens 
sont passés en revue à ce sujet, quelle incertitude régnait 
sur les fonctions de la ligne latérale des Poissons, objet 
d'étude que M. de Sède a entrepris d’élucider, Nous ne le 
suivrons pas dans ses travaux anatomiques sur céetle 
ligne, qui ne sont que la continuation des travaux des 
auteurs qui le précèdent. Une série d'expériences nou- 
velles, et qui lui sont propres, consiste à chercher à établir 
par la physiologie le rôle de la ligne latérale. Nous expo- 
serons avec quelque développement la suite continue de 
ces expériences qui offrent un grand intérêt, ; 


518 LE NATURALISTE 


Pour couper le nerf latéral, qui anime la ligne latérale, il 
fallaitopérer sous l’eau, quiest le milieu de vitalité normale 
des Poissons, et sur des sujets rendus immobiles par l’anes- 
thésie. Pour l'emploi du chloroforme, l'animal est placé 
dans un grand cristallisoir aux trois quarts rempli d’eau 
et fermé par une plaque de verre dépoli légèrement grais- 
sée avec du suif. Au centre du cristallisoir, un petit flacon 
plein de chloroforme a été préalablement fixé avec du 
mastic, afin qu’il ne soit pas renversé par le Poisson pen- 
dant la période d’excitation. Le goulot du flacon émerge 
de 1 centimètre environ au-dessus du niveau de l’eau, ce 
qui permet aux vapeurs de chloroforme de se dégager 
facilement dans l’air clos supérieur. La période d’excita- 
tion se manifeste d’abord par des mouvements de fuite 
brusques et violents, puis l'animal nage sur le flanc, fait 
quelques tours sur son axe, et, au bout de quatre minutes 
environ, tombe au fond du vase complètement anesthésié. 
Si on le laisse dans cette situation pendant trois à quatre 
minutes sans soulever la plaque de verre, il meurt et 
vient flotter le ventre en l’air à la surface. Les phénomènes 
sont sensiblement les mêmes dans l’eau chargée d’acide 
carbonique par dissolution. Dans l’un et l’autre cas, le 
sujet peut être réveillé par un léger courant d’eau; le 
réveil est plus rapide quand on dirige sur le Poisson un 
jet d’eau assez fort, à l’aide d’un tube en caoutchouc. 

Il faut opérer la résection du nerf latéral aussitôt que le 
Poisson est tombé sans mouvement au fond du vase et 
agir délicatement et avec célérité; ainsi anesthésiés les 
sujets peuvent résister aisément à la résection du nerf 
latéral sur une longueur de 1 ou 2 centimètres, suivant 
leur taille. Réveillés, les opérés sont placés dans un grand 
bocal, où on les laisse reposer. Ils y éprouvent d’abord 
l'ivresse caractéristique qui suit l’absorption du chloro- 
forme et qui se manifeste par des mouvements incohé- 
rents dont l'observation est très curieuse. Lorsqu'ils sont 
calmés, ils restent assez tranquilles et ne manifestent rien 
de particulier, résultat négatif déjà observé par M. Jobert 
sur des Loches (Cobitis barbatula) dont il avait réséqué le 
nerf latéral. Quelques jours après la résection qu'ils ont 
subie, les opérés, parfaitement remis, furent placés dans 
un grand aquarium orné à l'intérieur d’un fragment de 
polypier pierreux et de longs tubes de Serpules soudés 
entre eux. Le nouveau domicile offrait donc un dédale de 
méandres exigeant de la part des Poissons, pour y circuler 
sans embarras, l'application de tous leurs moyens tacliles 
et directeurs. Les opérés, bien que parfaitement rétablis, 
ne circulaient qu'avec la plus grande prudence et arti- 
vaient presque toujours les derniers à la distribution de 
la nourriture, alors que leurs voisins, à nerfs des lignes 
latérales ïintacts, se précipitaient avec la plus grande 
vitesse sur les petits vers qu’on leur jetait. 

On avait donc acquis cette notion que les Poissons à 
nerfs des lignes latérales réséqués éprouvaient une cer- 
taine difficulté à se guider; mais l'expérience n’était pas 
| assez nette pour établir exactement la fonction de la ligne 
latérale, car il restait aux Poissons des yeux très mobiles 
leur permettant de se diriger avec une sûreté suffisante. 
M. de Sède eut alors l'idée d'aveugler deux /Perches par 


l’ablation totale des globes oculaires, avec la précaution 
d’une anesthésie préalable. Cette. grave opération amena 
pendant plusieurs jours une grande accélération dans les 
mouvements des opereules et les Perches aveugléés furent 
soignées pendant près d’un mois dans un grand bocal 
séparé, dont l’eau était renouvelée tous les jours, jusqu à 
leur rétablissement complet. Dans ces conditions, les sujets 
mis en expérience n'avaient plus pour se guider que les 
impressions de la sensibilité générale des tégumenis et de 
la sensibilité spéciale de la ligne latérale ; ils acquirent, 
pendant leur convalescence, la connaissance parfaite de 
leur bocal, contre les parois duquel ils se heurtaient ine- 
vitablement pendant les premiers jours. Alors même qu'on 
les excitait vivement avec un petit bâton et qu'on provo- 
quait de leur part des mouvements de fuite, ils percevaient 


‘très bien le voisinage de la paroi de l'aquarium. L’éduca- 


tion de leur ligne latérale commençait progressivement 
Puis les Perches aveugles affrontèrent les parages diffi- 
ciles de l'aquarium où se trouvaient les méandres du 
polypier; les hésitations bientôt surmontées, elles en sui- 
virent tous les contours sans heurter aucune paroi solide. 

Cette expérience offrait une incontestable analogie avec 
l'expérience célèbre de Spallanzani sur ces Chauves-Souris 
aveuglées qui se guidaient avec tant de facilité entre les 


| mille objets suspendus dans son cabinet de physique, 


aussi facilement que les Chauves-Souris normales à tra- 
vers les stalactites du plafond des grottes pleines de 
ténèbres. Or, M. Milne-Edwards à très bien expliqué, sans 
recourir à un sens nouveau et inconnu, quela résistance de 
l’air n’est pas la même quand l'aile, en le refoulant, dis- 
perse ce gaz au loin ou l'envoie frapper contre un obstacle 
situé à courte distance et qui détermine un remous. Les 
poils tactiles de la membrane alaire sont poussés dans des 
directions différentes quand le courant aérien déterminé 
par les mouvements de l'aile suit sa première direction ou 
se réfléchit en arrière. Comme les petits organes tactiles 
situés à la base de ces poils sont doués d’une sensibilité 
exquise, les impressions produites de la sorte peuvent 
être distinguées entre elles par l'animal. Qu’on change l’air 
en eau, On aura là meilleure explication qu’on puisse 
donner des fonctions des organes tactiles de la ligne 
latérale. 

I fallut encore modifier l’expérience de. manière à éta- 
blir la part qui revient à la sensibilité générale et quelle 
est celle de la ligne latérale dans ces résultats, Un mois 
après l’ablation des yeux, une des Perches aveugles fut 
soumise à la résection du nerf latéral, après anesthésie ; 
mais elle mourut le lendemain. Après plusieurs tentatives 
infructueuses, M. de Sède de Liéoux finit par réussir la 
double opéralion sur un Barbeau, auquel, par surcroit 
de précautions, il fit subir l’amputation des barbillons afin 
que leur influence ne vint pas compliquer les résultats. 
Autant ce Barbeau, même privé de ses yeux et de ses bar- 
billons, se dirigeait facilement à travers les sinuosités du 
polypier et des tubes à serpules_de l'aquarium, autant il 
s’obstina à garder l'immobilité après la résection des nerfs 
Ses de ne grand local, il se heurtait aux 

» Puis, de temps à autre, se livrait 


RS fe AE 
RES 


LE NATURALISTE 


519 


à des mouvementsdésordonnés dans le sens vertical, tan- 
tôt montant brusquement à la surface de l’eau, tantôt se 
se laissant couler à fond et faisant avec ses nageoires pec- 
torales de brusques mouvements de recul. Une Perche 
aveugle et à nerf de la ligne latérale réséqué d’un seul 
côté fut mise dans le bocal où était le polypier ; elle s’ar- 
rangeait de manière à raser les obstacles du côté où elle 
n'avait pas été mutilée, confirmant bien, par là, l’exacti- 
tude des explications précédentes. Les expériences de 
M. de Sède établissent donc bien le rôle tactile de la ligne 
latérale des Poissons; on peut seulement demander 
qu’elles soient répétées sur un nombre de sujets plus con- 
sidérables que ceux qui ont été employés dans les expé- 
riences citées dans la brillante thèse de doctorat qu’il a 
passée le 33 juillet 1884 devant la faculté des sciences de 
Paris. La conclusion caractéristique de ce travail est qu'il 
faut revenir à des idées plus simples sur le rôle de la ligne 
latérale : elle n’est qu'un.organe..de.tact,. donnant au 
Poisson des renseignements sur l’état du milieu dans 
lequel il vit. Elle apprécie par excellence les courants, les 
remous, les mouvements faibles de l’eau ; par elle le Pois- 
son connaît sa propre vitesse et peut la régler ; il perçoit 
les moindres. déplacements du fluide sans cesse agité dans 
lequelil vit mobile lui-même; il devine aux plus petits mou- 
vements del’eaul’approche des êtres animés qui l'entourent 
de tous côtés. La ligne latérale résulte donc d’une adap- 
tation organique à la vie aquatique, cessant avec ce mode 
d'existence, comme on le voit chez les Amphibiens quand 
ils deviennent adultes et terrestres. Les corpuscules tac- 
tiles de la sensibilité générale se sont groupés en un appa- 
reil plus délicat, affectant des dispositions anatomiques 
spéciales, variant d’un type à l’autre, mais se résumant 
toujours en un appareil récepteur plus ou moins protégé 
par les téguments et communiquant avec le sensorium 
par l’intermédiaire du nerf latéral. 

L'expérience a fait voir que la ligne latérale n'offre rien 
de spécial autre qu’un toucher actif et n’est pas influencée 
particulièrement par des impressions autres que celles du 
tact. Ainsi l'élévation de la température amène une fonte 
abondanté de la couche épidermique et de son épithélium 
qui se résout en mucosité. Cet effet se produit sur les Pois- 
sons à nerfs latéraux réséqués comme sur les sujets à 
lignes latérales intactes ; si On amène avec un tube de 
caoutchouc de l’eau très chaude près d'un Poisson.ren- 
fermé dans un aquarium, qu'il possède ou non sa ligne 
latérale à l’état normal, il s'enfuit également vers les par- 
lies où l'eau chaude n’a pas encore pénétré. La ligne laté- 
rale paraît influencée par la pression de l’eau obtenue avec 
une haute colonne d’eau supérieure. Sur des Leuciscus el 
des Épinoches les sujets à nerf latéral intact sont avertis 
un peu plus tôt de l'augmentation ou de la diminution de 


pression que les sujets à nerf latéral réséqué, maïs bien- 


tôt ces derniers prennent les mêmes mouvements que les 
autres. | é 
La ligne latérale n’est pas impressionnée par la lumière, 
comme M. de Sède l’a reconnu avec un mince faisceau de 
lumière de diverses couleurs projelé brusquement au 
moyen d’une lanterne à réflecteur sur des Poissons rendus 


aveugles et placés dans un aquarium ; ils n’ont paru aucu- 
nement troublés, même le Sfomias, cette espèce des mers 
arcliques où MM. Leuckart et Ussow avaient cru que les 
plaques de la ligne latérale étaient des yeux particuliers. 
IL faut reconnaître que des rayons de lumière projetés 
dans les mêmes conditions sur des Poissons pourvus de 
leurs yeux ne produisent pas sur eux un grand effet ; cepen- 
dant, si ce rayon vient à éclairer une Mouche ou un petit 
Ver, les Cyprins dorés des aquariums domestiques savent 
bien se déranger pour l’aller happer, tandis que les aveu- 
gles restent cois, malgré la présence de leur ligne laté- 
rale. La lumière phosphorescente est également impuis- 
sante à impressionner la ligne latérale, comme on s’en est 
assuré en aquarium sur des Poissons aveuglés, soit au 
moyen des plaques phosphorescentes que vend le com- 
merce, soit en y mettant des animaux marins inférieurs, 
tels que des Acyonum en pleine phosphorescence. On sait 
maintenant le rôle important des appareils phosphores- 
cents que possèdent certains Poissons des grandes pro: 
fondeurs que la lumière solaire n’impressionne jamais. La 
ligne latérale n’est pas plus un organe acoustique qu’un 
organe optique ; une clochette agitée sous l’eau met en 
fuite tous les Poissons à ligne latérale intacte comme à 
nerf réséqué. 

Dans la nature il y a des Poissons de vie sédentaire, 
habitant sur des fonds, au milieu d'un dédale de roches, 
de polypiers, de mollusques et de végétaux. Tandis que 
les Poissons voyageurs par excellence, comme les Harengs, 
n’ont qu'une ligne latérale fort peu développée, elle est 
très accentuée chez les Épinoches, les Soles, les Blennies, 
les Anguilles, qui ne sont pas habitués aux migrations loin- 
taines, presque tous restant peu mobiles sur le fond de la 
mer. Les Morues, à organe latéral richement innervé, ne 
font pas exception. Comme M. de Sède s’en est assuré 
lors de sa mission en Islande, où l’on pèche ces Poissons 
pendant toute l’année lorsque la mer est libre, les Morues 
ne sont pas des Poissons migrateurs : leur voyages pré- 
tendus se bornant à s’élever ou à s’enfoncer dans des 
parages peu étendus ; elles s’approchent d'autant plus de 
la surface que la température de l’air et de l’eaû est plus 
élevée. Maurice Grrar». 


RECTIFICATIONS 


C'est par erreur qu’une session extraordinaire de la Société bota- 


adressée aux sociétaires, lorsqu’au dernier moment l'exécution de ce 

rojet a dû être ajournée d’après les renseignements fournis par les 
botanistes habitant les localités à visiter: les fortes chaleurs de cette 
année, en desséchant les tourbières qui étaient le principal objectif 
de l’excursion, laissaient peu d'espoir d’herborisations fructueuses. La 
session extraordinaire consacrée à l’exploratien de la région des 
Ardennes a donc été renvoyée à une époque plus favorable, proba- 
blement le mois de juin 1885. 


au lieu de herboriseurs, lire herborisants 
—————— 


Dans le dernier numéro du Waturaliste, page 511, 1r° colonne; ligne 7, 


LE NATURALISTE 


OFFRES ET DEMANDES 


M G. Joseph, docieur en médecine et en philosophie, 
Neue Antonienstrasse, 4, à Breslau (Allemagne), offre des 
Hyménoptères : Pelopeus spirifeæ, Scolia 4 punctala, 
Trypoæylon albilarsis, Tiphia femorala (Grèce), Sphex 
ichneumoniformis (Géorgie), Typhlopone orantensis 
(Oran), en échange d’Œstrides (Diplères) ; d’Hirudinées, 
Sanguisuga inter rupia D Tand., H@mopis vorax 
adulte, Hæmentar ou. coslalata 
Mull. (Russie mérid. ). 


M. K: L. Bramson, professeur au Gymmase à Ékateri- 
nosliw (Russie) offre des Lépidoptères et Coléoptères du 
Caucase : Thesior callimachus, Thecla Ledererti, Saty- 

rus anthe, Erebia afra, melusina, Melanargia Larrissa 
v. astanda, Zygæna Dorycnii, Callimorpha dominuia 
v.rossica, Procerus caucasicus, Carabus victor, biseria- 
lus, exaratus, Homaloplia limbatla, Leplura Sleveni, 
Grammoptera bivitlis, etc.; en échange de Lépidoptères 
exotiques ou de Coléoptères (Cérambycides). 


* 
* x 


M. L. Davy, ingénieur à Châteaubriant offre des fos- 
siles du silurien (grès armoricain et horizon du Calymene 
Tristani, et du dévonien inférieur, en échange de fossiles 
bien déterminés du dévonien supérieur. 


* 
* + 


A PARTS un bel herbier de 170 espèces d'algues marines 
des côtes de Bretagne (récolte de mai 84). Chaque espèce, 


bien déterminée et dans un excellent état de conservation, 


forme une planche de 27 ><24. Chacune de ces planches 
ne contient qu'une seule espèce représentée quelquefois 
par plusieurs DA EE ne Le tout contenu dans 1 carton: 
90 francs. 


* 
+ 


Collection de 25 roches préparées pour l'examen micros- 
copique (Gneiss, Leptynite, Cipolin, Micaschiste, Granite, 
Graaulite, Pegmatite, Protogine,Microgranulite, Porphyre, 
Syénite, Péridotite, Dacite, Labradorite, etc., etc.), prix : 

francs. É es 


* * 

Dans le dernier numéro du Naturaliste, M. O. Debeaux, 
d'Oran, annonçait la découverte d’une nouvelle station de 
la Panopea Aldrovandi (Ménard); nous avons pu nous 
procurer, à grands frais il est vrai, trois exemplaires de 
cette très rare coquille, que nous pourrons céder au prix 
de 60 francs ce 


* 
# + 


Collection de Pythides, À Mélandryides, Pyrochroïdes, La 
griides, européens et exotiques, nommés en grande partie. 
Nous citerons les genres suivants : Pytno, Saipingus, 
Lissodema, Rhinosimus, Xylila, Hallomenus, Ser ropal- 
pus, Dircœa, Abdera, Hyputus, Melandrya, Penthe 


sphya, Pyrochroa, 5 OSp.; Lagria, ‘45 esp. environ ; 
Eutrapela, Statina, etc. En tout environ 96 esp., 
320exempl. contenus dans? a prix, 50francs. 


Collection d’Anthicides européens etexotiques, nommés 
en partie, contenant beaucoup d'espèces rapportées par 
M. Raffray de ses voyages en Afrique, comprenant130 esp., 
410 exempl. dans 2 cartons 19 x 26, prix : 45 francs. 


* 


Collection de Mordellides et Rhipiphorides, européens 
et exotiques, parmi : Tomoxia, Mordella, Mordellistena, 
Pentaria, Evaniocera, Emmenadia, Rhipidophorus, 
Pelecotomoïides, etc., comprenant 70 esp., 226 exempl. 
dans 1 carton 19 x 26, prix : 35 francs. 


* 
# + 


A vendre jolie collection dés Ténébrionides exotiques 
dans laquelle nous remarquons en partie la collection Mon- 
chicourt et les Ténébrionides africains rapportés par M. A. 
Raffray. Cette collection, qui est en bon état, parfaitement 
nommée, comprend environ622espèces, 1846exemplaires. 
Parmi les genres nous citerons les suivants: Sienocara, 
Metriopus, ÆEpiphysa, Zopherus, Cryplochile, Eury- 
chora, Pogonobasis, Akis chinensis, Nyctoporis, 3 esp., 
Eulabis, 3esp., Cerenopus, Promus.Belle série d’Eleodes, 
Embaphium, Pelecyphorus, Leucolæphus, Pelerolasia, 

sammodes, Byrsax, Plerelaeus, ÆElaeus, Saragus, 
Dolichoderus, Nycteropus,6esp.,Chiroscelis, ten. 
Pycenocerus, Tetraphyllus, Cratidus, Amphidor 
zus, 3.esp., Isopus, eté., ete. Le tout contenu rte 18 car- 
tons 19 >< 26, prix : 400 fines: 


* 
+ * 


Collections de Gistélides d'Europe et exotiques, compre- 
nant une grande partie des chasses de M. A. Raffray, en 
Abyssinie et Zanzibar, Parmi nous remarquons les genres 
suivants : Aéractus, Allecula, Labopæda, Cistela, Myce- 
tophila, Podonta, Cteniopus, Omophlus, etc. 115 espèces, 
379 exempl. rangés dans 2 cartons 19 >< 26, prix : 55 francs. 


* 
# * 


Superbe collection d'OŒEdemérides parmi les genres, 
Calopus, Sparedrus,. Dilylus, Agasma,. Selenopalpus, 
Xanthochroa, Ananca,Nacerdes, Stenaxis, Chrysantkix, 
Probosca, Slenositoma, Mycterus. Celte remarquable col- 
lection,. parfaitement déterminée comprend 56 espèces 
européennes el exutiques, 167 exemp. contenus dans 
1 carton 19 >< 26, prix : 40 francs. 


*: 
** 


La belle collection de Staphylinides du prix de 1 000 francs 


annoncée dans le précédent numéro est celle de M. Reiche, 


collection bien connue par les raretés quelle contient et par 
sa valeurscientifique qu’elle doit à la richesse de ses types. 


- Le gérant, Émile DEYROLLE. 


:5232 — Paris. hup. L ra Guillot, 4, rue des € anettes. 


RARE TS 


6° Année. 


N° 66 


15 Septembre 1884. 52 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le dx et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 
LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 
Au bureau du journal 5 
RUE DE LA MONNAIE, 23 
PARIS... 


France et Al] 


Cars Ai : 


ABONNEMENT ANNUEL : 
Payable d'avance en un mandat-poste à l’ordre du Directeur. 


Pays compris al Erin postale, . 
Tous les autres pays... 
(Affranchissement compris) 


ÉMILE DEYROLLE 


DIRECTEUR 
d'en CHR Le te à fr. n - 
A En LA ri PAUL GROULT 


Secrétaire de »« Rédaction 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1% JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturélle; 


il insère 


‘gratuitement toute demande d'échange et de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


ACADÉMIE DES SCIENCES 


SÉANCE DU 9 JUIN 1881 


Sur l'existence du manganèse dans les animaux et 
les plantes, el sur son rôle dans la vie animale. — Mé- 
moire de M. E. Maumené. 

“Beaucoup de plantes renferment du manganèse dans 
certaines de leurs parties; plus ou- moins suivant les es- 
pèces. Le blé,la carotte, la betterave, l’oseille, le persil, 


.… la chicorée sauvage, la pomme de reinette,le raisin (pulpe), 


les noyaux d’abricot, etc., en renferment beaucoup; le 
cacao, le thé, le tabac, encore plus, surtout le thé. Il en 
existe également dans la luzerne, le sainfoin, l’avoine, les 
feuilles du rosier, dela vigne vierge, du caoutchouc, du 
yucca ; pareillement dans les quinquinas, la graine de 
moutarde blanche, le lichen, la fraise (graine), le varech 
(Fucus serratus). Nous absorbons donc du manganèse 
continuellement ; que devient-il? est-il éliminé ou assimilé? 


+ M. Maumenéen a trouvé un peu dans le lait, l'urine, les os 


et les cheveux, et présume que la sueur doit en contenir. 
La matière fécale renfermant presque toutle manganèse, ce 
dernier est donc presque totalement éliminé et doit cesser 
d’être considéré comme un succédané du fer. Le thé, le 
café et le tabac renfermant beaucoup de manganèse, il est 
probable que l’insuccès de leur culture dans certains ler- 
rains doit tenir à l'absence ou à l'insuffisance du métal 
dans la composition chimique du sol. 
* 


Sur les minéraux qui accompagnent le diamant dans 
le nouveau gisement de Salobro, province de Bahia (Bré- 
säl). — Note de M. H. Gorceix. 

Le nouveau gisement de Salobro se trouve dans une 


contrée basse, plane, marécageuse et couverte dé forêts, 
dont l’exploitation a amené la découverte de diamants, au 
milieu d’une argile blanche avec lits de feuilles décompo- 
sées. 

Ce dépôt semble de formation moderne. Moins abon- 
dants que dans les autres gisements de diamaris au Bré- 
sil, les minéraux suivants se rencontrent dans les résidus 
du lavage de l'argile : 1° quartz; 2 silex; 3° monazile ; 
4° zircon ; 5° disthène ; 6° staurotide ; 7° grenat almandine ; 
8 corindon; 9% fer oxydulé ; 10° fer titané ; 11° enfin, pyrite 
martiale. Les deux substances nouvelles que l’on rencontre 
à Salobro sont le corindon et la staurotide. Dans l'Inde le 


-corindon accompagne constamment le diamant. Le gise- 


ment de Salobro se distingue encore des autres placers du 
Brésil par l’absence de : 1° oxydes de titane (rutile, ana- 
tase) ; 2° alumine ou acide titanique hydratés avec acide 
phosphorique, oxyde de cérium, etc. ; 3° tourmaline. 
. 
Analomie des Échinodermes ; sur l'organisedéon des 
Comatules adultes. — Note de M. Edm. Perrier. 


M. Perrier a constaté par l'étude de plus de deux cents 
coupes au quarantième de millimètre, que chez Antedon 
rosaceus et À. phalangium, organe axial est nettement 
une cavilé tubulaire anfractueuse, à parois glandulaires. 
Les diverticules de cette cavité se terminent en culs-de-sac 
ou se prolongent manifestement en canaux, la plupart de 
ceux-ci remontent vers le tégument _. F forment au- 
tour de l’œ bl n lacis vaseu- 
laire, qui est l'organe sponpieux d' erbert Carpenter. Les 
canaux, très sinueux, 
bosselées, viennent onu: à l’ ‘extérieur par les erlonnoirs 
ciliés ; cependant certains entonnoirs ciliés sont spéciale- 
ment en rapport avec les tubes hydrophores de l'organe 


022 


LE NATURALISTE 


ambulacraire. Il eu résulte que le plus grand nombre des 
entonnotrs ciliés, l'organe spongieux, l'organe .axiul. el 
les chambres de l'organe cloisonné, ne forment qu'un 
seul système, analogue et homologue de celui formé chez 
les Oursins, les : Astéries et les Ophiures, par la plaque 
madréporique, le canal hydrophore ou canal du sable et 
la glande ovoïde, son annexe. Chez les larves de Coma- 
tules, il n’y a dans le jeune âge, qu’un canal hydrophore, 
disposé comme celui des autres échinodermes. En consé- 
quence de ces remarques, on peut reconnaître que l'eau 
de la mer joue un grand rôle dans la nutrition des Coma- 
tules. Le système nerveux et les canaux ambulacraires de 
_ la Comatule, ont entre eux les mêmes rapports que ceux 
offerts par l’Oursin, 


SÉANCE DU 16 suiN 1884 


Méléorite tombée récemment en Perse, à Véramine, 
dans le district de Zérind, d'après une communication 
de M. Tholozan, par M. Daubrée. 


M. le D' Tholozan, médecin du Schah de Perse, a envoyé 
un fragment de 87 grammes d’une météorite tombée à 
Véramine, dont la forme générale est ovoïde et la surface 
rugueuse. Le fragment principal, de 54 kilogrammes, est 
conservé à Téhéran, La chute eut lieu en février 1879 ou le 
15 février 1880, suivant une autre version. Le fragment, 
examiné par M. Daubrée, est de couleur verte, simulant 
celle du péridot, avec des clivages nets et brillants. Parmi 
les cristaux brisés on distingue un pointement rhombique. 
D'après M. des Cloiseaux, le minéral serait, non (lu pyro- 
nène, mais de la bronzite. On remarque des grains d’un 
silicate vert foncé, qui offrent le caractère de la péchamite, 
et, en outre, une petite quantité de péridot. Outre ces sili- 

cales, la météorile de Véramine contient du fer nickelé. La 
croûte est d'un noir mat et offre des rides ondulées. Ce 
type remarquable de météorite appartient. à la famille 


des syssidères, identique à celle de’Barca (Espagne), | 


tombée en 1842, à celles du désert de la Sierra de Chaco 
(Bolivie), à celle de Haïnholz (Westphalie), en 1856, et à 
celle de Newton-County (Arkansas), en 1860, 


Sur le Système nerveux Wes Euniciens. 
M, G. Pruvot. 


Le travail de recherches sur le système nerveux des 
Euniciens a élé fait d'après l'examen approfondi chez 
l'Hyalinæcia tubicola et le Lumbriconereis impatiens 
(Clap.). M. Pruvot conclut que, dans la famille des Euni- 
ciens : 1° la masse cérébroïde est composée de deux parties 
distinctes, une cérébrale, et une stomato-gastrique ; 2 les 
antennes et les organes des sens sont exclusivement 
innervés par le centre cérébral ou postérieur : l'antenne 
postérieure impaire représente des appendices pairs 
soudés sur la ligne médiane; 3° le centre slomato-gas- 
trique fournit seulement les ncrs des palpes et des con- 
neclifs stomato-gastriques ; 4 le système stomato- -gas- 
trique offre, fondamentalement, un centre susæsophagien, 
un collier œsophagien et une chaîne ventrale ” deux gan- 


— Note de 


glions au moins, le plus inférieur paraissant étranglé et 
formé par la soudure de deux masses ganglionnaires 
primitives. 


SÉANCE DU 23 sun 1884 


Sur un insecte qui attaque le jeune raisin. — Note de 
M. G. Patrigeon. 


Dans beaucoup de clos del 
le jeune raisin est attaqué par un Calocoris, insecte de 
l'ordre des Hémiptères. Cette punaise, noirâtre, longue de 
7 millimètres, large de 2 millimètres, porte une petite tache 
longitudinale jaunâtre sur le thorax; les élytres sont 
bordées extérieurement d'un liseré de même couleur, et 
ornées à leur extrémité inférieure, en dehors, de deux 
points jaune orangé. Chez le mâle, les quatre ailes sont 
de dimension égale, tandis que chez la femelle les infé- 
rieures'sont plus courtes que les supérieures. On ne sait où 
la femelle dépose ses __ qu l on: a pu examiner en écra- 
santavecsoinl’abdom voïde, allongée, 
recourbée aux nue et ont? millimètres de longueur 


14 (LL éGnte (Indre), 


mama 


UD LUN: 


| sur un quart de millimètre de largeur. Cet Hémiptère tra- 


verse avec son sucoir la paroi du grain constituant l'ovaire 
et les enveloppes florales ; les grains piqués jaunissent, 
et s’ils sont nombreux sur le mème raisin, celui-ci cesse 
de s’allonger, les grains attaqués se détachent au moindre 
contact ; le raisin se ratatine, se fane et tombe. En certains 
points, les ravages de cet insecte sont tels, que l’on peut 
évaluer la perte aux deux tiers ou aux tb quarts de la 
récolte. Déjà connu depuis quelques années, cet animal 
s’est tellement multiplié qu’il est devenu un véritable 
fléau qu’il s’agit maintenant de combattre et de détruire. 


LES CHIROPTÈRES DE FRANCE 
Par le Dr TROUESSART 
(Suite) 


Genre Barbastelle 
(Sunotus Keyserling et Blasius). 

Caractères. — Oreilles moyennes, beaucoup. plus 
courtes que le corps; leur bord externe s’insérant en 
avant, entre les yeux et la bouche ; museau fortement 
renflé de chaque côté du nez, les narines s’ouvrant au 
fond d’une rainure profonde; oreilles largement soudées 
à leur base interne, dentelées sur leur bord externe ; 
oreillon triangulaire, également dentelé sur son bord 
exlerne. 

2-2 1-1 

Formule dentaire : I. we CT; Pm. 
34 dents. 

Une seule espèce. 


22 2-3. 
225 M 33 


La Barbastelle commune 
(Synotus barbastellus E. Geoffroy). 


Caractères : ceux du genre. — Pelage d’un brun très 


_ foncé et comme enfumé, ou presque noir, dessus et des- 


sous. Quelques poils blancs à la base de la membrane in- 


| terfémorale en dessous. 


me ne de dé 


LE NATURALISTE 523 


Longueur de l'avant-bras— 0",025 : envergure— 0",250 ; 
tète et corps — es 050 ; queue — 0,050. 


Fig. M. — Barbastelle commune, tête vue de face. 


La Barbastelle est assez généralement répandue en 
France, mais elle est rare partout et beaucoup moins com- 
mune que l’Oreillard. Par son faciès, son museau gros et 
obtus, ses ailes plus longues, son volrapide et élevé, enfin 
par le /obe que porte son éperon sur son bord libre, elle 
se rapproche des Vespériens, tandis que l'Oreillard à 


_ museau conique, à ailes courtes, à vol bas et incertain, et 


qui n'a pas de lobe à l’éperon, rappelle (même par ses 


grandes oreilles) les représentants du genre Vespertilion. 


La Barbastelle se montre de bonne heure dans la soirée : 
son vol est vif et se compose d’une succession de crochets 
et d’évolutions rapides qu’elle exécute à une hauteur assez 
élevée, au-dessus des toits ou de la cime des arbres. Elle 


est peu frileuse, car elle se montre de bonne heure au 


printemps et tard à l’automne. On la trouve souvent dans 
les caves ou les celliers, mais toujours isolée, même pen- 
dant l'hiver. Dans les Alpes elle est plus commune dans 
les montagnes que dans la plaine, d’après M. Fatio. 


Groupe des Vespertilionés. 


Ce groupe, le plus nombreux en espèces, comprend les 
Vespertilions ordinaires dont le nez est normal: il ren- 
ferme deux genres. 


Genre Vespérien 
(Vesperugo Keys. et Blas.). 


Caractères.—Museau épais et obtus, couvert de proémi- 
nences glandulaires entre les narines et les yeux; narines 
vuvertes en croissant à l'extrémité du museau qui est plus 
ou moins nu; oreilles bien séparées, généralement plus 
courtes que la têle, larges et triangulaires, leur bord 


externe s’insérant en avant très loin de la base de l’oreil- 


lon ; oreillon court et obtus, plus ou moins convexe sur son 
bord externe, droitou concave sur son bord interne. Queue 
moins longue que la têle et le corps ; le calcanéumn (ou 
éperon) porte sur son bord libre un petit Zoe cutané plus 
ou moins développé (lobe post-calcanéen); pieds courts et 


épais ; membranes minces. Ailes généralement longues et 


étroites. 
Formule dentaire. Variable suivant les sous-genres. 
Ce genre renferme les chauves-souris les plus com- 
munes, surtout dans les contrées tempérées et froides du 
nord de l'Europe. Ce sont des Chiroptères robustes, vifs 
et frileux; leur sommeil hivernal dure peu, et il est 


| souvent interrompu par des périodes d'activité lorsque le 


temps est au dégel. Ils sont les premiers à se montrer au 
printemps, et ils sortent aussi de bonne heure dans la 
soirée, Leur vol est prompt, varié, accidenté : leurs ailes 
longues et leurs jambes courtes indiquent assez que ce 
sont de bons voiliers, et c'est parmi eux que l'on a noté 
les exemples de migrations les mieux constatés jusqu’à 
ce jour. Ils se réunissent en sociétés nombreuses dans les 
arbres creux, les clochers, les greniers, et ne recherchent 
pas les caves et les souterrains avec autant de soin que 
les Vespertilions. On aurait tort, sans doute, de généra- 
liser le fait, mais je puis affirmer que dans aucun souter- 
rain de la valléo de la Loire je n’ai jamais trouvé pendant 
l'hiver un seul Vespérien, alors que j'y prenais en abon- 
dance toutes les espèces de Rhinolophes et de Vespertilions 
et même quelquefois l'Oreillard et la Barbastelle. — 
D'après M. “ chaque femelle aurait deux petits à 
chaque porté 

Le nombre D des prémolaires supérieures a fait 
subdiviser ce genre en deux sous-genres : Vesperus et 
Vesperugo proprement dit, ; 


Tableau des espèces du genre Vespérien (Vesperugo). 


A. Deux prémolaires te seulement ; 
ost-ca 


lobe p canéen étroit ; 3 bd s’insérant 
à la 4 des orteils: $, Ge rus, 
a. Oreillon de longue AC HRE , ayant 
a plus grande rain Rte DER 
au-dessus de se bas n bord in- 
terne; lobe pos caleanéen indist stinct ; 
les 2 dernières re qu se li- 
QE taille grande : svantbra 


 sénonvz ( de ar serotinus). 
b. Dci of court, à bord à Les dro 
un lobe ,post-calcanéen distinct : taille 
moyenne : deux 
a. Oreillon ayant sa plus grande lar- 
geur vers le milieu de son bord in- 
s les :2 


t-bra 1088: 154 “- Vs sx LFRR BORÉAL (V. borealis). 
b. Greillon dilaté par en haut, ayant 
sa plus grande largeur au-dessus du 
ili son bor 


. milieu 
oreilles plus courtes que #4 tête ; à 
de e vertèbre caudale _ e 
libre ma ps ne jaunâtre; 

avan  VESPÉRIEN D'SCOLORE (Y. Sa Al 
B. Quatre De Rs oreilles 
courtes, moins 


oreillon court et large, 
lobe post- tea bien éveloppé : S.-G. 
Vesperugo proprement dit. 

insérée au Pr ou au-dessus ; 


cave; lobe Liebe gi bien déve- 
deux espèc 


loppé : 
c. Taïlle grande : pelage unicolore en 


droit dans la mâchoire ; avant-bras 
= 02,050 à Om,070. .. .... « VE 
-d. Taille moyenne : pelage bicolore 
en dessus, mA ao ures 
égal 


ESP. NOCTULE (V. noctula). 


placées dans la étions parallèle 
à là mâchoire ; ayant- bras — 0®,03 
à On,042....: 2'VESPÉRIEN De Letscer (V. Leisleri). 


924 


LE NATURALISTE 


d. Aie insérée à la base des orteils, oreil- 
non dilaté p haut, taille 


calcanéen petit; 
avant-bras — 07,033 à 0,036. ....., VESPÉRIEN MAURE 
(V, maurus). 
fa Rs ayant sa plus grande 
ur un peu au-dessus de sa 
Lo lobe post-calcanéen bien dé- 
veloppé : trois espèces. 
ff. Bord externe de Poreille soir 
+: or - 


proue bilobée 
30. VESP. PIPISTRELLE (V. pipistrellus). 
gg. Bord dira de l'oreille 
: semblable du reste à 
Apr imn vant- 
ARE Er VESPÉRIEN ABRAME abramus). 
hh. Bord oi ss l'oreille à 


à la as interfémorale ; 
avant-bras = 0,033. VESPÉRIEN DE Kuuz (V. Kuhlii). 


Sous-genre hé (Vesperus Keys. et Blas.). 


MR 


Pm. 153 


Formule déntaird: I. LA G 5 
32 dents. 

Les Vespériens de. ce sous-genre ont, ner ailes moins 
étroites, les oreilles plus effilées que les Vespériens pro- 
prements dits ; ils ont du reste les mêmes mœurs. — 
Blasius en forme deux pelits groupes : celui des chauves- 
souris lardives quine comprend que la Sérotine ; et celui 
des chauves-souris monlagnardes qui comprend les deux 
autres espèces du sous- -cenre, 


ni 


Le vs bébiER Séleital 
(Vesperugo. serotinus Schreber). 

Synonymie. — Vesperlilio noclula E. Geoff. (rec 
Schreb.); — V. murinus Pallas (2ec L.) ; — Vespertilio 
incisivus el V. palustris Crespon (les jeunes). 

Caractères. — De grande taille ; oreilles à peine plus 
plus courtes que la tête, leur bord externe s insérant au 
niveau de l'angle de la bouche, directement au-dessous 
de l'angle postérieur del œil. Oreillon deux fois plus long 
que large, diminuant vers son sommet, qui forme une 


Hg. 42. — Oreille gauche du F. serotinus (gr. nat. 


pointe arrondie; droit ou à ° peine concave sur son bord 
interne. — Aile s'insérant au mélalarse, près de la base 
des doigts. Lobe post-calcanéen étroit. Les deux dernières 
vertèbres caudales libres, cette ji de la queue égalant 


la longueur du pouce. — Le pelage du dos, modéremment 
long, s'étend à peine sur la membrane alaire sauf dans le 
voisinage des flancs et à la racine de la queue ; en dessous 
les poils s'étendent davantage ; la face est presque nue. 
D'un brun enfumé en dessus, plus clair à la pointe des 
poils ; d’un brun jaunâtre en dessous; oreilles et mem- 
branes d’un brun foncé. 

Longueur de l'avant-bras — 0,050 ; envergure 
0,330 ; tête et corps — 0",072 ; queue — 0",052. 

Habite toute la France, mais n’est commune rite part. 

Elle vit généralement isolée dans les troncs d'arbres 
creux, les tours, les clochers ou les combles des vieux 
édifices. A Paris, on la trouve quelquefois dans les chan- 
tiers de bois, où elle se niche au sommet des plus hautes 
piles de buches ou de fagots. Son sommeil hivernal est 
long et profond, elle paraît tard au printemps, et ne sort 
que lorsque la nuit est complètement venue. Elle vole 
lentement et à une hauteur moyenne le long des allées 
d'arbres des forêts, des parcs et des jardins, ou bien au- 
dessus des prairies au bord des cours d’eau, et dans le 
voisinage des habitations. Elle est frileuse et craint le 
“mauvais grisé La raies met bas un seul petit vers la 
fin de m 

Cette cspécé, en raison de sa grätids taille, ne peut être 
confondue qu'avec la Noctule ; nous rptre les diffé- 
rences en parlant de cette dérnière. 


— 
— 


Le Vespérien boréal 
(Vesperugo borealis Nilsson). 
Syn onymie. — Vesperugo Niüsonii Keys a Blas. — 
Ÿ. Leucippe Bonap. (d’après Forsyth Major). 


Fig. 13, — Oreille gauche du V. borealis (gr. nat.). 


Caractères. — Taille moyenne : assez semblable à l’es- 
pèce suivante par les proportions, l'oreillon ayant sa plus 
grande largeur vers son milieu ; les deux dernières ver- 
tébres caudales libres ; en ae. une frange de pouls fins 
et raides entoure la lèvre supérieure au-dessous des 
narines, — tous caractères qui la distinguent de l'espèce 
suivante. — Pelage très foncé: d’un brun noir en dessus 
et en dessous avec l’exirémilé des poils plus claire, ce qui 
produit quelquefois des tiquetures. 

ongueur. de l'avant-bras = 0",038 ; envergure 
0,250 ; tète et corps : 0%,050 ; ; queue — = om ,045. 

Cette espèce sé Meur et même boréale en Europe, 

n'a pas encore élé signalée en France, mais comme 

elle effectue des migrations assez élendues vers le sud 
pendant l'été, il n’y aurait rien d'étonnant qu’elle se mon- 
trât de temps en temps dans le nord-est de notre. pays, 
notamment dans les Vosges et le Jura, car c’est une 
espèce montagnarde, — En 1857, Bldgius lui assignait 


——— 
— 


LE NATURALISTE | 525 


pour limite méridionale les monts du Harz en Allemagne ; 
depuis cette époque, M. Catio l’a rencontrée dans la haute 
Engadine, en Suisse, et M. Forsyth Major a établi qu’elle 
se montrait en Italie et même en Sicile en identifiant avec 
l'espèce du nord les exemplaires désignés par Bonaparte 
sous le nom de Vespertilio Leucippe. 

(A suivre.) 


DÉCOUVERTE DE DEUX MARAIS SALÉS 


DANS LE DÉPARTEMENT DE L'ALLIER 


Cette découverte, amenée par la récolte des plantes qui 
fréquentent les eaux saumâtres, a une importance géolo- 


-gique et botanique assez grande pour que je ne tarde pas 


davantage à la faire connaitre. La récolte du Glyceria 
distans Wahl. dans le petit marais de Fourilles conduisit 
M. Claudius Bourgougnon à s'occuper de la composition 
de l’eau de ce parage, et M. Migout, professeur de sciences 
au lycée de Moulins, reconnut qu'elle était chargée d’une 
forte proportion de sel, auquel est due sa saveur salée très 
appréciable. Depuis cette première découverte j'ai songé 
à voir si l’on ne trouverait pas ailleurs d’autres localités 
identiques. M. l'abbé Berthoumieu, mon frère et moi, nous 
‘avons reconnu que les eaux du marais de Vauvernier, près 
Jeuzat, étaient encore plus saumâtres que celles du marais 
des bords du Boublon. Au mois d'avril dernier, mon frère 
y rencontrait comme preuve une mousse des marais 
salants, et un mois plus tard nous y récoltions ensemble 
d’autres plantes des terrains salés. 

M. l'abbé Pestre, mon ancien professeur de sciences, 
reconnut dans les quelques grammes d’eau que nous lui 


avons communiqués une très forte proportion de chlo-. 


rure de sodium, et M. Migout, qui emporta un litre d'eau 
des fossés du marais, m'écrivit dernièrement qu'il y avait 
trouvé 5 gr. 5 de chlorure de sodium, proportion énorme 
pour un litre, due certainement à l’évaporation notable 
qu’avait subie l’eau des fossés de cette prairie. 


Je vais donc indiquer en quelques mots les particula- | 


rités concernant ces deux localités, me réservant pour 
l'avenir d'en fairé le sujet d’un travail plus étendu. 


Es MARAIS DE FOURILLES 


Ce petit marais, aujourd'hui réduit à Sa plus simple 
expression par les progrès de l’agriculture, est situé aux 
environs immédiäts du village de Fourilles, sur les bords 
du Boublon, petit ruisseau actuellement désséché par les 
nombreuses et chaudes journées de soleil qui nous brü- 
lent depuis deux mois. Le terrain des coteaux qui le tou- 
chent presque est un terrain calcaire à rognons et à phry- 
ganes, et les champs sont de cette terre noire, fertile et 
calcaire, analogue aux champs de la Limagne, tels qu'aux 
environs de Saulzet Een Gannat (terrain tertiaire supé- 
po tre marais quatreo oucinq fois plus grand existe plus 
loin, au nord du village, à flanc de coteau et voisin du bois 
dit de la rivière, mais ce n’esi pas de celui-là que nous 


voulons parler. Celui qui nous occupe en ce moment con- 


tient en masse énorme les plantes suivantes: Glyceria 
distans Wahl.; Hordeum secalinum Schreb.; Juncus 
Gerardi Lois., compressus Jacq.; Triglochin palustreL. ; 
Carex divisa Huds.; Scirpus marilimus var. compactus 
Koch.; Zacustris var. Tabernemoulant Gmel. ; Chara 

fœlida var. densa Coss. et Germ. 

Toutes ces plantes ont été récoltées par mon excellent 
voisin et collègue en botanique M. Claudius Bourgou- 
gnon de Chassignet. Celte année-ci, en juin, j'ai pu les 
récolter moi-même et mon frère y a récolté en même 
temps sur le talus argileux qui borde le Boublon: PAas- 
cum bryoïdes Dicks, assez bonne espèce de mousse. Der- 
nièrement encore, le 15 août dernier, j'ai visité ce. marais 
en compagnie de M. Pérard, savant botaniste de Mont- 
lucon. La sécheresse exceptionnelle que nous avons 
éprouvée depuis près de deux mois l'avait presque des- 
séché, sauf à l'endroit où M. CI. Bourgougnon a fait creuser 
un petit puits de 60 centimètres de diamètre. A ce point, le 
terrain est encore très mouvant et mobile comme cela se 
remarque dans les grandes tourbières. Nous n'avons 
trouvé, M. Pérard et moi, que quelques traces de Triglo- 
chin palustre L., Scirnus Tabernemoutani Gmel et Scir- 
pus compactus Koch. Tout avait été fauché .et brouté par 
les bêtes. La seule plante en beaux échantillons que j'aie 
pu rapporter est une forme de Chara fœtida var. densa 
Coss. et Germ. qui a poussé dans le petit puits et a atteint 
une dimension superbe comme taille et comme bractées. 
! Ilest certain que ce petit marais aujourd’hui si restreint 
n’était pas le seul autrefois dans les environs, car de nos 
jours encore, à 3 kilomètres de là, sur la route de Chan: 
telle-le-Château à Saint-Pourçain, se trouve un pont qui 
porte le nom de pont des eaux salées, ce qui indiquerait 
bien qu'il y avait près delà des eaux salées sur les bords de 
la Bouble, petite rivière qu’on traverse à cet endroit. De 
plus, j'ai entendu dire que cette source salée existait 
encore au-dessous derla ville de Chantelle et j'ai linten- 
tion de m'en assurer à la prochaine occasion. 


2° MARAIS DE VAUVERNIER, PRÈS JEUZAT 


Les collines de la gorge deJeuzat, au milieu desquelles 
coulent les eaux de la Sioule, appartiennent au terrain de 
cristallisation et sont formées par des roches de mica- 
schistes. C'est dans cette gorge élroile que se trouve le 
marais salé de Vauvernier, à 1 kil, 500 du village de Jeuzat 
vis-à-vis le moulin Parrot indiqué sur la carte d'état-major. 
IL est contigu avec celui où se trouve la maisonnette de 
l’eau minérale connue dans le pays sous le nom d'Eau de 
Jeuzat (1) ; une haie vive sépare seulement ces deux prai- 
nes si différentes comme végétation et arrosées cependant 
par des eaux ayant une grande analogie. 

C’est à M. l'abbé Berthoumieu, mon premier maitre en 
botanique, que je dois la connaissance de cette vallée 
superbe: nous étions passés bien des fois ensemble dans 


.(1).Cette eau, dont arr se = été faite ei sort par trois puits 
rail, qui t le. propriétaire ; elle 


e-à 
jai per +. F3 but de faire faire une seconde analyse. 


526 


LE NATURALISTE 


ces prés, nous y avions récolté bien des plantes, mais 
jamais nous n’étions tombé sur celles que j'ai cueillies 
cette année. Je ne suis pas encore revenu de mon étonne- 
ment à ce sujet, car l'étendue de terrain qu’elles couvrent 
me donne la certitude qu’elles y existe depuis longtemps. 
Le 24 avril dernier, mon frère, qui s'occupe activement 
de bryologie, y avait récollé une mousse des marais 
salants: Pottia Heymiti Bry. Eur. Un mois plus tard, à la 
même date (24 mai), nous y sommes retournés ensemble 
pour y récolter cette mousse dans un meilleur état de 
fructification. Entrant par l’ouverture de la haie qui donne 
sur le chemin, nous avons été frappés par le splendide 
tapis vert et rose que formait une charmante petite plante 
que je n'avais jamais vue et qui n’était autre que Glaux 
maritima L. J'ai récolté cette espèce en abondance et je 
Vai adressée de suite à M. Ernest Olivier de Moulins pour 
lui en faire vérifier le nom -et le prier de communiquer 
cette découverte à la Société d'Emulation de l'Allier, qui 
devait tenir une séance le 6 juin. A la même époque, le 
24 mai, je récoltais en fleur un trèfle (7rifolium mariti- 
mum Huds.) qui m'avait paru extraordinaire et que j'ai 
négligé d'analyser de suite à cause de mes nombreuses 
occupations entomologiques, auxquelles je donne la pré- 
férence. Les jones que j'ai récueillis en mème temps 
n'étaient pas assez développés pour qu'il fût possible de 
les analyser sûrement. 


M. Ern. Olivier, savant monographe bien connu dans le . 


monde entomologique, a done fait ma communication à la 
Société ; M. Migout, auteur de la Flore du département de 
V'Allier, assistant à la séance, prit jour avec M. Olivier pour 


visiter cette localité privilégiée. Eneffet, ils me donnèrent | 


rendez-vous au marais, afin de juger par eux-mêmes de 
l'exactitude de cette station, et M. CI. Bourgougnon voulut 
bien aussi se joindre à notre expédition. 

Nous nous trouvions alors dans la dernière moitié de 
juin, à l’époque où toutes les plantes du maraïs avaient at. 
teint un luxuriant développement. Nous reprenons alors le 
Glaux marilima encore en pleine floraison ; le 7rirolium 
marilimum Huds., en beaux fruits, enfin une foule d’autres 
plantes inléressante, que j'avais déjà rapportées de cet 
endroit : Glyceria distans Walh; Hordeum secalinum 
Schreb.; Juncus Gerardi Lois.; compressus Jacq.; Triglo- 
chin palustre L.,bien moins abondant qu’à Fourilles ; 
Carex divisa Huds., quelques brins seulement.; Scirpus 
marilimus var. compactus Koch; lacustrisL. et Taberne- 
moutani Gmel; Chara fætida var. densa Coss et Germ. ; 
Plantago coronopus L. et Samolus Valerandi L. Ces deux 
dernières espèces y élant très abondantes, tandis qu’elles 
manquent complètement au marais du Boublon à Fou- 
rilles. 

Quelque temps après ma trouvaille, j'avais adressé dans 
une lettre un.échantillon de Gzawx à M. Pérard, professeur 
de sciences aulycée de Montluçon et auteur d’un excellent 
catalogue des plantes de l'arrondissement de cette ville. 
Cette communication fit naître en lui le désir de voir par 
lui-même l'habitat de cette Primulacée nouvelle pour la 
flore de notre département. Mais ses occupations de profes- 
seur ne lui permirent de se mettre en roule qu'après l’ou- 


verture des vacances, êt le 14 août dernier nous nous trou 
vions ensemble à six heures du matin à Jeuzat, regrettant 
beaucoup que M. Bourgougnon n’eüt pu se rendre à 
notre invitation. 

Le Glaux marilima L. avait passé fleur et nous ne 
pûmes trouver qu'un seul fruit dans la masse considéra- 
ble des pieds qui étaient devant nous et qui avaient dou- 
blé de hauteur depuis l’anthèse. Il est probable que les 
fruits sont caducs et qu'alors ils étaient tombés depuis 
longtemps ; il est encore possible que la sécheresse ex- 
cessive que nous avons éprouvée ait produit un avorte- 
ment. Enfin, le pré avait été fauché ; le Trifolium marti- 
limum Huds. n'était plus retrouvable que par quelques 
feuilles que j'ai cru reconnaître ; Gyceria distans Wahl. 
et Triglochin palustre ï. ne présentaient plus que quel- 
ques tiges florales desséchées ; Plantago coronopus L., 
qui avait pris au printemps une forme extraordinairement 
dressée en poussant au sein de l'herbe avait repris sa 
forme ordinaire; Samolus Valerandi L. était tout le long 
des fossés dans un état superbe de fructification. 

Lotus tenuis Kit, que je n’avais pas remarqué dans mes 
courses précédentes, avait poussé depuis la fauchaison en 
telle abondance que je ne l'aurais pas récolté sans M. Pé- 
rard qui m'en a donné le nom et m'a fait remarquer que 
c'était une espèce se plaisant dans le voisinage des sour- 
ces minérales. Cette plante, signalée dans les prairies hu- 
mides et principalement dans celles des bords de la mer, 
est regardée par plusieurs auteurs comme une forme du 
L. corniculatus L., spéciale au voisinage des fontaines 
d'eaux minérales. ie 

Malgré le nombre des botanistes qui sont venus visiter 
ce marais, je trouve qu’il mérite encore d’être exploré et 
je suis persuadé qu’on y rencontrera: d’autres plantes très 
intéressantes. Au point de vue entomologique, la vallée de 
Jeuzat est une localité encore beaucoup plus riche ; je me 
propose bien d’en parler longuement un jour que j'aurai 
le temps de relever toutes les indications que j'ai prises, 
Me reportant à l'époque de ces excursions botaniques 
dont je viens de parler, je peux signaler les captures sui- 
vantes, dont une surtout offre le plus grand intérêt : 
Hydrovalus clypealis Charp., Haliplus mucronatus 
Steph., dans les fossés qui recoivent l’eau minérale de la 
maisonnette; Agabus brunneus, au milieu des Chara des 
fossés du pré salé; Paylonomus Kunzet Ahr, nec Gyllh. : 
seu Aelosciadium nodiflorum Koch. Cette dernière es- 
pèce, fort rare, serait nouvelle pour la faune française, 
selon le dire de M. Desbrochus des Loges auquel cet in- 
secte a été communiqué. — J'aurais bien des choses à dire 
surles Coléoptères que j’ai recueillis dans la gorge de 
Jeuzat, je remets cela à plus tard, ne voulant m'occcuper 
aujourd'hui que de ce qui regarde spécialement ces deux 
marais salés objets de ma cemmunication. 


Château du Vernet. 
Août 1884. tr 
Henri du Buysson. . 


LE NATURALISTE 527 


EXTENSION GÉOGRAPHIQUE DE QUELQUES MOLLUSQUES 

Le n 64 du journal Ze Naturaliste contient une note 

de M. O. Debeaux, tendant à prouver que la Panopæa 
Aldrovandi n’est pas en voie d'extinction, comme quel- 
ques auteurs le supposaient. 
. Une visite aux plages portugaises situées au sud du 
Tage et du Sado confirme pleinement l'assertion de M. De- 
beaux, car on y trouve par centaines des valves de cette 
belle coquille. Les restes de ligaments font voir qu’elle 
est bien vivante dans les profondeurs de la meret qu’elle 
est jetée sur la plage lors des tempêtes. 

Ces stations viennent relier celles de l’Algarve à celle 
du département de la Gironde indiquées par M. Fischer. 

Je profite de l’occasion pour faire remarquer que Cym- 
bium Papillatum Schumacker (Cymba Olla Auect,) et 
Argonauta, Argo Lin. remontent plus au nord qu'il n'est 
généralement admis. 

La première de ces espèces est fréquente sur les mêmes 
plages que Panopæa Aldrovandi ; j'ai vu en outre des 
exemplaires provenant de Peniche (45 kilom. N.-N.-0. 
Lisbonne. 

Argonauta Argo est fréquemment jeté sur la plage 
près de cette mème localité, 

Paul CHorrar. 


CONSIDÉRATIONS SUR LE GENRE MÉSANGE 


M. de Selys-Longchamp nous adresse un opuscule 
intitulé Considérations sur le genre Mésange. Ce travail 


_ est extrait du Bulletin de la Société zoologique de France ; 


l'auteur y passe en revue toules les espèces de mésanges, 
donne la description de trente-huit types qu'il considère 
comme de véritables espèces, bien que. le D° Gadon, 
dans son travail sur le même groupe.d’oiseaux, arrive au 
chiffre de quarante-neuf espèces ; mais M. de Selys-Long- 
champ en réunit plusieurs qu’il regarde comme des races 
locales, parce qu’elles ne diffèrent que par de légères modi- 
fications de couleurs. En cela nous sommes absolument de 
son avis : pour qui à vu et examiné un grand nombre 
d'exemplaires, il est hors de doute que le climat, la tempé- 
rature, l'habitat, en un mot, amènent des modifications qui 


= ; 
_ peuvent faire croire à des espèces distinctes lorsqu on 


compare seulement quelques sujets isolés. Si au contraire 
on peut réunir un grand nombre d'exemplaires, on esl 
tout surpris de voir s'établir tous les passages qui ne per- 
mettent plus de dire où commence et finit l'espéce que l'on 
considérait auparavant comme bien caractérisée. 

Ce qui est aussi remarquable, c'est que les variétés ne 
sont. pas aussi strictement cantonnées dans leur habital 
qu’on pourrait le supposer; et que de temps en temps telle 
race de l'extrème Nord vient se monirer dans les contrées 
centrales de l'Europe. L'histoire de la Parus Pleshet, Fe 
contrée en Belgique, en est une preuve, el le récit qu’en fai 
le savant ornithologiste mérite d’être rapporté: 

« Ilrésulte des renseignements fournis par M. sans 
que le premier exemplaire connu fut acheté par M. Peske 


au marché de Saint-Pétersbourg, au: printemps de 1876. 
Le professeur Schalow, de Omsk, visitant le Musée de 
l’Académie des Sciences de cette capitale, fit observer à 
M. Peske qu'il y manquait une Mésange de la contrée de 
Omsk, et la reconnut en voyant l'exemplaire signalé plus 
haut. Plus tard un second exemplaire, trouvé au même 
marché, fut donné au Musée de Berlin. D’autres ont été 
pris dans le gouvernement d’Ufin vers le confluent de la 
rivière Kama. Le D" Cabanis en tire la conclusion qu'il 
s’agit d’une espèce nouvelle (et non d’une aberration 
albine), habitant le Nord-Est de la Russie, vers l’Oural, 
et le Nord-Ouest dela Sibérie,où elleremplace le cæruleus. 

«M. Menzbier, dans un ouvrageen russe; dont le titre en 
français serait: « Géographie ornithologique de la Russie 
d'Europe » (Moscou 1882), a figuré dans la planche [, sous 
le nom de Parus Pleskei, variété, une forme qui semble 
différer des exemplaires typiques par le manque de noir à 
la gorge (Extrait de l’Zbis, 1883, page 105). 

« Je suis persuadé, comme M. Cabanis, que c’est en effet 
une forme constante; mais en l’examinant de près, en con- 
sidérant la similitude absolue de la stature et des dessins 
avec, ceux du cœruleus et de ses races persicus et Tene- 
riflæ, je suis d'avis que ce n’est aussi qu’une race clima- 
tique remplaçant le cœruleus, précisément dans les con- 
trées où habite le P. cyanus, avec lequel elle aura toujours 
été confondue à cause des nuances générales de plumage. 

« On apprendra avec surprise que le P. Pleskei s’égare 
parfois jusqu’en Belgique. M. Oscar Lamarche,. Président 
de la Société Royale d’Horticulture de Liège, a bien voulu 
enrichir ma collection ornithologique d’un exemplaire que 
son fils avait pris au trébuchet dans son jardin à Liège, en 
décembre 1878, et qui était mort le lendemain dans sa 
volière. Il avait cru avoir affaire à une Mésange azurée; 
mais en l’examinant je vis que sa stature et les marques 
du plumage étaient celles de la Mésange bleue, et le regar- 
dai alors comme un albinisme partiel de cette dernière, 
où je jaune serait remplacé par du blanc et l'olivâtre par 
du gris bleuètre. 

«Mais en 1880, visitantle Musée de Berlinavec le D' Caba- 
nis, je fus très surpris en reconnaissant dans son type du 
P. Pleskei l'oiseau pris à Liège en 1878. La seule diffé- 
rence, et elle est à peine perceptible, c’est l’absence chez 
mon exemplaire de la très légère nuance jaune pâle sur 
les côtés supérieurs de la poitrine. Depuis cette époque 
plusieurs exemplaires ont été obtenus. Elle existe au Bri- 
tish Museum, chez M. Seebohm, et j'ai recu un exemplaire 
indiqué de Moscou. 

« Enfin, dans une lettre adressée à la Société Zoologique 
de France et publiée dans le volume de 1877, page 320, 
M. Severtzoff signale comme un hybride de cœruleus et 
de cyanusan oiseau qu’il a acquis à Saint-Pétersbourg et 
qui venait de mourir en cage : or, la diagnose très claire 
qu’il en donne désigne sans le moindre doute le P. Plesket. 

Cette étude si consciencieuse de ce groupe d'oiseaux, 
où les espèces de notre pays tiennent une large place, 
est certainement fort intéressante et fait honneur au 
savant maître à qui nous la devons. 


————— 


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]l nues dans une boîte à rainures. Prix : 21 francs. 


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LE NATURALISTE 


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Contrairement àg 4 se ns im e 
France, le mildiou s time 
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trouve pr ou. moins att Ga Fat aux afliès abon- 
dantes qui sênt: Ste e mofs] de hai[et dé: 
juin, et qui sont inconnues à han RES en Espagne. 

19) FA 1 HARAS op. Gi 


Ant 


Ê 


80 espècésbien préparées etbien 


SE 
Igtes qu douce baron pour l’examen 
| ès 2 boitesftrainütes. .Prix:42francs. 
* 


En 


À ; léetianf-de Cite, mrpgositides, Lathridicides, | 


Dermeslides, elc., européens, “comprenànt 108 espèces 
gt 464exemplaires, Brix: 40 tx ie 


+ + 


Une espèce oléopte 
du Finistère sa un, fait. en ntomolpgi que "aerjni 
pour que nous le signalions. M. Hervé a découvert 
bois de Lesquiffiou, parmi la Sqe un exemp lai 
nouvelle espèce de menus, 
Keseo, commune bien cou Cette espèce parait très rare; 
elle a été décrite par M. Brisout de ‘Barneville sous lé nom 


GO :HAATYYZAL 


ans le 
Pl (F 
Por une 


ui gnalé 1 cures sn 
vel horizon à ane ei EAU Bot VAN AOÛ 
(Haute-Garonne). II a récolté à Bourg des fossiles dans | 


lesquels, M. Barrois. à reconnu. des espèces. identiqu | 
Seagwpickit, Hyoi 
pra # des RS no Jstog1og uh s2sd si f 


* M. le D' Philipeaux nous envoie le moyen d'empêcher 


mnÂAdime 


IICIUE LU 


hälerirs de se D 


som pourabsorher1es Rens Xf 824 
| de | sharbon.de bois, onçassé J' sas a Gr Dil 
deux ADS; | à fo 8, FD 
| Hasbiens morts, D pas d' as EE tu 
raient mèmepas les mouches pendant] 
de l'été, quoique.la puréfaction oui de se faire ue 


à 9f 
un des chiens à 6 trouvé, ré t. Del 
| bout de deux anse quit.à l'état de squelette au | 


Dr Fil PRHEslqojo1q el leupub wok 


ni juslest of. ensb la918 Kb "1 des [up eibosl ,zusluas: 


En ‘éxéculiôn de!" ne ‘ministériel ! du 58 avril! . 
Pé 


niagla avchit H sal ar 


= 


ulil a retrouvé depuis à |.:,: 


M notamment. Mer 48834 | 


59 nul tnonnoiv sobns!à | 


BALE | 


comprenant 148 espèces et 
compris dans 2 car- 


pr Pa Diptires européens, 
| 380 exemplaires bien déterminés, 
tons 19 < 26. Prix : 55 francs. 


* 


. LE. fées (de Hanoi à la Ferté-sur-Amance, 
: (Haute-Marne) offre en échange des chenilles vivantes de 
Cueullia Absinthii. 
io Sie! ‘ ee CUIR AAUTAM :11 je LA 
lbs | chrétien: je SE dhe ou ‘249 à SSSR Selles 
offre la chenille de Se en-échange d'œufs ou. 
de chenilles vivantes d'Ere 
A)? FA à 10 CHI URTIP MP 


Collection de Throseidos, Euenémides. et Elatérides exo- 
ass choisie pe . Me espèces de ces familles, 
entièrement revue p Dr Candèze, contenant envi 
ton 0 types Tan àvat NA DOUr fan sa" Monographie ét 

peu près 75 étiquetés de’Sa'tndin/ plus un certain 
noibie de ky pes de feu Éarin:Ménoyihe: Cétté superbe 


(5 y: 


sh E£ 

led ériress Sat 149 pnS 1 10 lespi: HrAdelovera; 
6 EP} Zdeon 16 Sp Tytotars 

| Ctenicéra,2espl, .°IBPS Séupé SAauS, 8 esp. grélecyretel 
Rd dans 7: éartons19 > 26/!Prix 2200 francs. 

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9pi98 2100! Ho) Jes et 


| Du sf déve eoli 3 ARRIVAGES sb Mont 40 Re 
Et part +19 ob 940: RE QI 
Ga Br do el sasletlok sb ant. sf 43 jm 
Ra LL NOTE “el ere Pet th mine 1817809 

,:-Macrocep s. Lee Me 8 En LE AE tn ICE D : » 


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OFFRES ‘ET MANDES: ub sise 
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| coléetion, remarquablement déterminée, comprend 195 és ie 


979 Îf 


| 6 Année. 


+ 


. toujours acide: 2° il est formé. par le mélan 


_ n’agit que parla présence de ces deux 


67 i Cclobre 1884. 520 


LE NATURALISTE 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1" et le fas de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 
LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 
Au bureau du journal 
RUE DE LA MONNAIE, 23 | Tous les dutres paye 
à. PARIS RSR -à 


ABONNEMEN' ANNUEL : 
Payable d'avance en uh mandat-poste à l'ordre du Directeur. 


France DU AIROMO SES lu 2... do » 


(Affranchissement compris) 


ÉMILE DEYROËLE 


DIRECTEUR 
4 GT 
YUnion stale. . 7itr. 
SES ES PR RE: PAUL GROULT 


Secrétaire de la Rédaction 


LES ABONNEMENTS PARTENT. DU 1° JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire 


naturelle; il insère 


gratuitement toute demande d'échange et de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


= ACADÉMIE DES SCIENCES 
SÉANCE DU 23 JUIN 1884 
EU (Géitey 0 


- Sur le venin. des Hyménopières et ses organes. sécré- 
teurs. — Note de M. G, Carlet. 
M. Carlet affirme que l'appareil vénénifique, des Hymé- 


_ noptères est toujours constitué par deux systèmes glan- 


dulaires distinets ; l’un à sécrétion fortement acide, l’autre 
à sécrétion fortement alcaline. Le premier-système, connu 
depuis longtemps, sécrète de. l'acide formique; le second 
est constitué par un gros tube glandulaire terminé en cul- 
de-sac ; tous deux débouchent à la base de l’aiguillon, ce 
qui fait que le venin produit par le mélange des deux sé- 
crétions est toujours acide. 

. Les expériences de M: Carlet ont été faites avec le venin 
de Xylocopes, de Chalicodomes, d’Abeilles, de Bourdons, 
de Guëêpes, de Frelons, de Polistes; l’action de ce venin 
est peu sensible surles Lapins, les Grenouilles, les Han- 


|| netons, les Cétoines, mais très énergique sur la Mouche 


- domestique et la Mouche à viande. La mouche piquée par 


un Hyménoptère venimeux tombe foudroyée. Une inocu- 
lation de l’un quelconque des produits des deux glandes 
de l’appareil venimeux d'un Hyménoptère n'amene pas 
la mort de la mouche, ou tout au moins ne la produit que 
lardivement, tandis que l'inoculation successive, Sur la 
mème mouche, du produit de la glande acide et de celui 
de la-glande aicaline (cette appellation s'explique natu- 
rellement) amène la mort peu de temps après la deuxième 
inoculation. En résumé, 1° le venin des Hyménoptéres est 
ge de deux 


liquides, l’un fortement acide, l'autre faiblement alealin. et 


liquides ; 3° ceux-ci 


sont produits par deux glandes spéciales qu'on peut ap- 
peler la glande acide et la glande alcaline; 4 ces deax 
glandes viennent, l’une et l’autre, déverser leurs produits 
à la base du gorgeret ou base de l'aiguillon, : 


Sur un nouveau type de lissu élastique observé chez 
la larve de PEristalis. — Note de M. H. Viallanes. 

On sait que le tube respirdteur des larves d’Eréstalis 
peut s’allonger extrèmement pour aller chercher de l'air 
à la surface de l’eau, et se raccourcir. Ce raccourcissement 
est produit par des muscles spéciaux et des bandes élas- 
tiques. Chacune de ses dernières est une cellule unique, 
fusiforme ; l’une des extrémités est altachée aux téguments 
voisins, et l’autre, prolongée, va se fixer à la face interne 
du tube respirateur. La cellule et son prolongement sont 
revêtus d’une membrane épaisse, élastique. Le centre du 
corps cellulaire est occupé par un gros noyau sphérique 
autour duquel le protoplasma qui l’entoure est opaque et 
granuleux, tandis qu'il est transparent dans le restant de 
la cellule. Dans cette cellule, autour du noyau, el pelo- 
tonnée sur elle même un grand nombre de fois, Se trouve 


| une longue fibre élastique, s'étendant en droite ligne dans 


le prolongement de la cellule, à l'extrémité de laquelle 


elle se termine. A l’autre bout, cetle fibre se fusionne et 
s'attache au protoplasma de la cellule par une sorte d'é- 
| patement rameux. Si on opère une traction sur le prolon- 


gement de la cellule, la fibre se déroule dans la partie 
pelotonnée, et vient se repelotonner dès que la traction 
cesse. On voit ainsi que si la fibre élastique, partie agis- 
sante du tissu élastique, peut être développée dans la 
substance intercellulaire comme chez les Vertébrés, chez 
VÉristalis, cette même fibre se développe dans le proto- 
plasma même des cellules. e 4 


fs 
|| est fine gurabde 48H86 nb as 
Ai ovrlueles gréfEr! ji puy GES 


Îl. catnbarag sé ibu 


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tinue par déx'étcebi alt 


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un séul nerf de chaque côté. Les yeux, au : | 
deux, sonL . B'OSs 4 ApQUr ré So Ët en forme de 


LA NATURALISTE | 4 


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Sier ur type ne 8e té casse es FRYrATAñeESe0 || 
Nole de MM. PoitféplebÆ. ir AtéiRoéhèrinse?1)ni 2611 jnoe 

Hérodote avait signalé-des-animaux vivant dans la 
bouche de RAGE d le mot grec employé par l'historien 
pour lesidèMf6} aG RAR: LORIE 2BA SEblaines 
personnes ont ne sagissait de Diptères du 
genre Culex. L'un des auteurs de la note à fait des recher- 
ches à ce sujet en SénégamiPié/”et ces messieurs classent 
définitivement parmi les Htradtinées les animaux en Et 
tion, qui Pages es un LT Er vie voisin du gen 
Brancheliion., 4e 4P d'prEs are V8 bague côté du 
sa de houppes Bratiéhietes, Ch WeS Uifférent par les 


2 n - 7 : 


pere =. nr ee 
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ärétamines|plus «courtes: (forme dolichostyée 3 ,% une. 
fopme,a #yle: count-etàétaminesplus langues (forme.bras. 
ein. neformentslandre, parsuile de l'axor, 


[ec] 


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tiandreæatiashe dir Hidées aux Iridées, 
mais SES TÉtamITES introsses pe plus (directement les. 


le Radar eye; lot enolomsm 29b 2 


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QFd), il dirige ; 

. Fa 


à l' intérieur. so x cpdcho' idési' Peberaus sr ibpieg cal “nt! 


mêmes Groitres que celui des : sangsues à trompe : trom pe 
exserlile, puis œsophage à parois épaisses augmentant 
de diamètre jusqu'au prem eau pourvu de branchies ; 
en ce point, il se jette large intestin à parois 
minces, présentant sept p lobes qui se ramifient 
dans les houppes branchiales digitées. L’inteslin se con- 
En Alréthité 4e animal 


; AE lesquels OL ENE un ep êle rectum qui porte la- 
$ ar 


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| bouther daté fa Rd \itéfntérn: LSBHA DST ro en 
 cofipose dé ns HAÂRE Len 


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femelle est dans le HeuViem 


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168 Fi Sites AL ER On 


coupe. Cet aninial (Fine ARR: de LHoprobdella (nov. 
gen.) Quatrefagest. La, blace des ZLophobdellidæ semble. 
DT yre ni HS SN stOp SUsssts «OA 


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DEAR Nue ue) 22] : US . 
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 les,mines d 
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qu'offre le contour des mamelons foliaires. L'axe des 


porte une série de bractées, insérées obliquement, longues 


de 15 INANÉPÈLA AD HARMRrE IR DES AR) 


ac£plés par Jeursbases.:Ja pertienchasilaire,-en.coin aigu, 
RATE Axa ph HRngiba 


nine aiguë, Dee édians 
El PSC Le ; PRET : 
A PAMrdlatre à srtac lisse masquée. Je, Os ERER, 


Lu 


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Re LÉSGarS D lle, 


8mil- 


cônes à de 5 milligpètres, à. millimètres de diamètre, et . 


mnt dérapage Nain à angrocée, | 
‘esiement 


Amaryllidées aux;Hémodoracées, par d'intermédiaire. de Le 
CALE FRE an ELA 8. ne eh | 
0q 291tft 26p0 
ia6novorq oldeldmise onû jy ‘D otnur: fil y .3unobäg"l 
DS Ge FAC RCUON RE “Noté | 

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mieux au S. polynloca Boulay, à dub ds ondula tons! “ 
ce Aix pers || 

tions offrant l’aspect de deux triangleSi/bèèles Mrévaipé 


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2106 | 


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trés sai Hans. Cèt 0 


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POS D he DRE Le . 


LENATURALTS TE! 


531 


base de chaqué bractée, of ai supposer qu'elles! ral 


renfermées danse pli:de la portion 


producta. Le sousffaxhläiré"omre" ‘donc des variations 


vertes par untissiflqui, üné fois détéuit, Om eme 


ainsi que-éela se Hasse aBSoürd’ht HEz PeN 074 06/es 1 cs! | 


cônes, bien que plug grands de bétièoup FessémplenE el 
ceux que Goldenbérg a attribués” aux Sigilaires. D'autrésr 


cônes, recueillis à Anzin, longs dé plus’ dé 02% pau 
. étre rapbortés aù S° eléngata soitlau Si07088l Entité? || 


des fines ponctuations des mamelons foliairés Robot! 
pédoncule. Un fragment d'un 27: re provenant 
d’Anzin, contient taille que. celle 
des cônes de l Escarpelle, mais nettement ; YeRruquausess, 
Des cônes de Sigillaires provenant des mines d Grand- 
Buisson, près Mons, idendiques : à ceux fi figiré sS EN al 
berg, et que l’on peut voir à l'Ecole peut a : 
ont des pédoncules nus de 0,15! 4 0,20 Hi SOU 
ment au sommet, sous la ie du cône, de te ni 
laires, courtes, attachées gère UE 


tant 


insectes hrayeins-£ires es d'organisation 


{sont très intéressantes à suivre et, à La étudier, 


| sl encb JInsviv xusras-eeh—àtoruie ji 
PÔLES [ 18q vol e TÈRES ES. Di FR 
2onis ES FRANCE 


ub iqiQ 9b pat ho 100 POLE 
11/91 29b diet 8 sjon sl/9bergelue 29b ou J male) € 
Jaoeeslo eruoiezonr 2b9 1PMnsaènde n (1: 
-9HP NS XUSBSOINS 291 298 291 ins 
91192 wub nieiov ,usovuon 9gYt nu nono: AU UNE 
ub 5t09 super LL VERE périen discolorc, 
291 164 nor: onit Verre disehr, HAT | 


| sh“ œû v cour tes: UV la lète ; 


esoh milieu, arrondi au 
sorhmiet enr Aes inséréés à da base 

des doigts quireprésententiles trois quarts de la longueur 
totale tu piadi( Caicanéaia tua d'un lobes assez étroit. La 
denniène lie de-l'avant- 


JOture 


117 #, 


ur d 
saillants te fragment ‘de DORE rar 
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Sur. lesous-maxilaine.cheniles nSecies: DRayemrsi-r 
Note de MedsGhatilelongint xuob 9b isoqes'l iasrño enoil 
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SC TRES at à vs she 5 boot il. (619 F 6919 de Loups 19 201 986187 — Tdi 9fSLSS 8148 
\ 5 Le _ rite Luis du: Hz, noglgler en nat S “ 
Ho ù Le vespér en de Leisler 
| Caractères. _ Musenu court y DOS Lei se) | (spé Lbsteri Kuhl). 
s facialess rines {séparées | 
sur sur la ligne médiane par ü un n_enfoncenent: “assez: large! Car actères. — Très: Sembläble à la Noctule, mais de 
Oreilles aussèt te rd externe S'in- taille considérablement moindre. S’en distingue en outre 


séran Lex od de l'angle ide: Ja) bouche: voréillon cowré, en, 
de hache; arrondi, son bord interne-ineliné en! | 

din % concave. — Pieds épais, doigts courtssn: layant 

que moilié de la longueur,du pied. Aile insérée au {alon ; 


lobe post-calcanéen Ro à sémi-circulaire. La dernière: 


RÉ N  RNRE  eULO à 


nt nr ceux d 
la Sérotine qui, en:raison ide ille, a souvent été con-| 
fondue avec la présente pan Ee l’on pe considérer 


comme le 1ype qu genre. 
ess 


291. 4. 1 éiL 


| :Sür lé roux; Îles poils” étant U fais tiqut base = En. 
d 5 jusq 


“dessous la ia 
une ligne’ allant du C0 ue au ‘getious ane larg bande de 
ni Us COR FE | n? 1, pi la 

|. UT dé défant-dras =2 05050 à! “onurol f “er. 


|] igureoi 01,520 à10")460 ; tête -et:corpsl— 0" QU 
1 “quene= 07 050. sf 18 RE qu esp, Oil is ts 


LP T IT Ur: Mi? cel 


“géo an Bérc to et mous! Ps différentes. Hô 2HOVR 


|| 2 iba Noëtate soit/délsün' troui dès quelle Soléil est prèsude |- 


1Mhoriioh et vole d'abdid à une grande havtèur! avéc! 


autant d’aisance que les hirondelles et les inarlinets: Elle | 


“Hi |-rapidés à T@ poursuit dès insebtes) dont: elle:fait sà nout- 
| OriturépA mesure que ld nuit s’avance, elle Se rapproche de 

-térre et: cliasse ‘autour’ dela ‘cime des ‘arbres!les! plus 
“élévés-22 Elle niche rarémient dans les tous de: murailles 


Æ 


_ ou de fochers;-maif presque toujours dans les‘troriès 


| na aout eux! dés éhénes) où oh la 
Etromve Squelquefois par petites s’bandés! "plus: iou) moins! | 
“nombreuses. SG ette Ihauve sors. ‘el: d'ürre fgratide. 


ét Me 


£ 


| s'qu'éllel détrait isdaprès : arr dE do vins | 
ee r tree harinelons en un. do os 


| Ë mar tre 
| ‘qu ‘elle Half salle sdévéré aussi) beaueouprde Horibyx 
: iünnec)s) ME se | 


| squént cestoüne l'espéceràiprütégets par1tÔUs lés: 


Lines | 
ÉAe) 291 ‘LU ; XU9Y 291 S'TIO ,SUPEUL sta si 


FHIOUE à eu0erah ie ),2H880b as LANONIOG aiieq est sus up. 
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duolistegysh ( ai SL 18q 
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la tête jusque entre les yeux : sur les flancs 5e Vient 
Ê Ï sun aile, dessus RP mem- 


GI TICOLGEL: 


plus épais à la racine dl ÿpue. — Aile insérée à la base 
des orteils ; lobe post-calca éen Prat — D'un brun foncé 
presque noir des ssus et ESSOUS, l’extrème poi inte des poils 


_etle bas ‘du ‘dos tirant! 4ù ENS? à" 40rte “nb de pale 


à 
A ô re an 1. 


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24 L de É& . _ £ À # 
JB INATURAVUISTE 33 
SLBIS EwbitiÆ 19 noë La capsule da JiZéæiinopris pt maavue Supérieure- 


ment, dans loule-sadargeur; d'un vaste plateau d'épais- 
bé SUpLo apparut réñ AS oi ke ÉSSU 
tout spécial et dont l'épaisseur, eh lea ESS Lace qui 
bien plus grande que a de la Paroi capsutaire laté- 
rale el inférieure. 

Ce plateau est d'abor 
qui manque à tout le r 
chromule verte passe 
des Characées, le reste 


en 


en vert par la clorophylle, 


ement est très luisant et d’as- 

pect cicatriciel. IL rend la capsule /rès MARRON dé- 

hiscente; parce que sünépaisse ‘ect oppose à la 

séparalion des vaives, que ne peuvent à se pes qu'à 
e 4 M Tea) onenne, 


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ler: + Le Be à L 


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iculrités suivantesnoias 0 au } 1q OfT8 Ur anail sl pa 

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FONSIÉ RATES SRER FAUNE VOSFIENNE 


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Rés RSI 120 


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oBotramb fpantai 


luatbgtion nil lessonit fait parcoutiraux pointe ee 


flore et de la géologie. ‘189 


| Lot flareo de l4 bonraine-a#té pBhliéepancuneavant 


professeur, -M:qGodrpn. Déjà: avantolw des DS -Mowgeet 
avait publié, dans un recueil sur le départemento des 


loVosgesrletalalogue desivégétamode)netteshégion.sNous | 


avons eu, éenlonnt RE éaka- 
slogèe, tot sdans 
ds parie des nxphogamess exbéaemant ne 
ollépoquaif184hol je zollobaotid el sup sonseis'b tasiue: 
Lo QuanbètadiersdeM2Goden- neue saurios-ancdire 
“hop de biensl19 ais ci Lonxrage-étaitihomu ik mSPR étaitypes 


loigan 


SIÈCLE 


LdB; fauilessyrane sopondesditiom axaël it éemiss eneir- 
Lellation house d ide 
Botanique-de la faculté de Nanoÿ, M: Lemannien. prise 0 
61 Maiscçeeqgu'on æftil por florpsopnAexd'er-pas-enedre 
elenié Sr Die pt 451658 sagh@ og phème ovecueil ||] 
décaréeimat) | ds bosses2parhannge, All 


des ANIMOILT 


ER fi aa Ho Loan 


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ï isalelsigussybespin detre MSA Aug 184: complétépa 
maniement 


lepuèbre 23 


couplet; || 
Lsenlelh uionpgraphie da ago al : 
-vependant hier cançne,et aufi ais quelles-qu'aie 
agiantéq ete pratique if Me abchee mr | 


d VE ine Brochont, 
Dour dE “pour là tion à et, pour la. ee. nature, 
| Hal .de-Magnier, 3 fanoipule,is ccm lee SL 


partie entomologique, il suffit de regarder son gi " Îl 


cigiques éphaentés den ang ail séihe E 


VAUOAVSTIDNTE 


NE mener = | Es 1 “4 
534 LE NATURALISTE | 


pÜüriétreléonyäinen de 14 réforme à faite +14 élassifieatrôrt debarrrade mal ens or 
de Déja uit" Sans ‘doute: fort estimublés hais 0 PrésqUe! sieurs espagne eee eu depléngebnss Eh {red te 
si plé t 


éupid use les céléoptères! sont: Hal csärtie latameineie ? æ sv példe dé Er AA int À tu ASE FHAHE Nb c D 
éätisedes rénséignerhénts fournis sura Fareté 1des esp lébsatls lé Pc LesRE re énent ans pme 
éds'étPéridioit le plis favorable” pouritéss ‘tOWVErz 00 * earth heal biods'b owp eibasi JHoTq Sup sf 

2o(péatit trux Aépidoptères classés: d'après: là méthéde aér af véhadtt as hote gurhats AEUAIpÉS: btaa Tara bé 
PAPONEHEE, non souloihont'e on°d Mein dv atelier dé voiliteie Trafale roi ont LES le attré ne 
fou mas ALI ÿ ro || irftivia. 1" a ER VU A ex chti dé pabto rte tué 
n’a pas Pair) id'avoim zu issané ÿ a 'Barat-Dié a ei hcénen la HA C'est ÉnEUrE das 
M. Sautener sur les hop € d'Alsace et de Lorraine, ||16k Hhotgh ee aesl nl a 
ouvrage dd ous coloriées fort || dttéttak] coque pruférelet een OÙ "Hal H EG 
exactes qui 1 LA ERE ENT pf Di us ements les || mesutedépoiséitientIeprébrééonaget teéidefit 41 faré ais 
plus coipiétlte 151 à “a tés par les pévartre céslesphees. sup aoid 159 ,8S8[: ne .oméluogrA" 
lépidoptères: enfin M. Behrer semble avoir complétement || 2Lérsièee déni enpeteriarenanst6s foret eaëfis 
ignoré la classification de Boisduval ; quel entomologiste, |} nier ours brun en 1709 près de Remirembnti Le rôntagnés" 
sijéuhe.soitsil, ira rangien de Pis rade Par 8 Sat - abritént éridore dar eetf duAb one ie bn dort de trénté à 
rs te (eollineison anornq ossi 2oetenn) 2o161q || dédräniétonslesans'danis la sétie chassé dé M. Chétahdier 

re 3 j'ait mn prètoué CirOÿ ;1168 Chasse éhtiendurietene Peut moitisl 
seignements utiles ; j'ignorais s l’existen chi, ehfia on rehcontr (4 PéHrant ART 

à PAU dans \és' Vosges: bien que j' EE te | stéoBNE ONE Red AL AlNE ebrlainewRrsieuon | 

ne letlaitét de Suite pour quelques Autre espere SAT] 2qleagmontremonns parfois 1 Moselle : Jusque prés 

(ABS nec" dépañtémnent à ant bo Tate || dép etaumostesté doté ‘lofréi Ariane arrete def 


es" coû 
ph force je n'ätrais BA’ 48 fha Hs robe Thhtorit£ "Entre? || traitesappétées em quetes pelnetis préténtéié are tel 
prénure à 1 EAST A6 Ta Faute % VOsSiun MAS Las à sat te préfier Ace] Oh-æbiphalé masi new aeie! 
st Rothplet 48 14 fit 6, oise et F8" || fois l'esturgéoi cm RD aoltoq 26h of18q . 10918 fw6z 
Insee a Réal ve ET e un L on H091T Quant à la faun Fr ue, sols ÿ AE 
PER he ss ue par SALUNE |! comme la #6re iPAege 
sine 1e départément des Vosges hitappetel!| va al'est ou id ER ne tas “al fre 


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nu un Er aussi Hihé fie sä “ABr IP BRENT TARA et nt LH A fun Ipes- 
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dt “Srtué he” vallée !° étre SÉnr pi se fe l quel 16 pris é un exem ie : Pat A qudn 
dériries" tv Vésuds, férniéb/ art “ TO Late à cn nu 
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pr Sel Re URLS 4.M||s8irañE Aro PANOE ES RIRES 9 bive" DS TE 
Les tes dés'#erire &)"oié) anard)\hawle sb] | A Ment ff 9 
Lrou Ent bah er rep éb eue ER s4 sBhiatel ‘à a 
'étisté en” etébAanAes VOSgeslgtantitésaepétitsléangsp LA APR “essene dd Fans av 06e para" 
de mares, alimentés par des sources, et gelant moins fa-_ Bi RE Rs D RANRON OT 
cilement que RP RAR NA LAS Le SA QT Ne pneveans || 
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LE NATURALISTE 


terrains calcaires de Neufchäteau, plus facilement chauffés;, 
sontan contraire favorables à une-éçlosion précoces ie 
Autrefois és industrie dela valég ds) ) la. Vologne, était, 
laspñchedes muleites allongées, où se rençontraient. assez 
sanyent-desiperles.:de chapitre de, Remiremont.en retail] 
quelque profit, tandis que d’abord les. dues. deL Lorraine.se, 
lagésenvaient za duchesse femme de. Léopols dire pas- 


Charlot! pepe. de Remiremonts l'impérar: 
trice;, Joséphine en, reçut, étant, à, Plomhières:;:el. 8e. it 
“is pxer-des-sequilles pour peunler les pièges, d'eau de Jai 

ion sais, le nombre dlesperles devongil, plus: rare 
puisque en -put,; réunir un bracelet .pourda-duchesse. 
d’Angoulème, en 1828, car bien que. toutes.les) familles, 
aisées en.possédassent mo asser,grandnombre, aucune ne 
vou 6h despaisiaroni ro fl 0h e51q COFI ns nurd eo oin 
s Maintenant LUxio-elongaia davienixaredans la Volognes 


- Le causededa, pêche par -tropsactiveoqu/onhui, 


x Sinousieneroyens;de savani-auteur del Wistoire, 
dayLpnraine, DomiCalmet, abbé) de, Senonesii le fond;du: 
Neuni,;affluent;dea Xelpgnesen-élaits de; son iempsolité- 
ralsment;payé ; ilajoue qu'onitrouvaitoensoreodes perles 
à Voiyre entre Saint-Dié-etEtival, dans:la Meurthe, et.dans, || C 
permet près de Nancy; étang desséché, lors dei 

la formation chemin: deifer. Dom-6almet,n'est pas:lee 
seul auteur qui parle des perles dadarKplognewi20" eiot 


1seivib 92 iuoq sils .owpigolomoitnoe aauyst_sl 6 tn6w0 

no'ls Ve pie surioul iVTA y Rang ef el Voge.r ALTO 
dofto ture LE LCR TES aie { 6 vo Jeo'fs 57 
-29q{6 PRAAR ES LU fes per res eh: Of XUOmS Jour | 


HA 


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faut enco 


de £on À. “ So 9x9 ou lee 


vaio. beau 1COub,-Sui ivank 


dire: que la.faune -des moll 1p8u 
la partie du: département où l'on. opère ses. recherehesz 5h 
*intenan on'saito0e Lqui a:purmel-pousser-à.-prblier 
cet He me non-seulement lasnécessilé évidente une 
1 travail opéré, mais aussh de aénir, de faire,part 
de See t de; divulguer ;la 
Papi a faune. vosgiènnes d'engager les maluralistes 
à,y pousser leurs rechercheset à diriger leur excursions 
de-ceebté dela Frances loù:üls trouveront à;satisfaire, leurs 
rer pré goûts : hors sn 
OUEBTIO] 9 use .M 
lot 295i10109 29 OBIVHO 
291 ejñon F [1 28 X9 
e9{ 16 20 | ea] “AIBLIOORAPAIE € Ad pan 109 2uit 4 
laomoltôlqmuos siovs sidmaz ous .M afao ;eo15tqobiqsl 
.Jeisolomoine fig :16Vubei04 6b aoifs fiat Bi S"orra1 
- Histoire naturelle, dela Krance: er 2 partie. Hémi- 
ptères (Punaises, cigales, pucerons, eee) par »be 


se ENS E NY LTOTÉ 6": pat fi ôrove't 


?'Ainsi que is à ns précédent n nu ! MÉTOn. 
5 Faune d miptères «de. France .nienl, de, paraires 
jonume.les el Volumes de .ceble, série d'ouvrages, 
cale urie sptribner de nouxes SA AV 
Era se ul EEE en ên rendant l'étude sifa 
elle : c'est du reste À Apr qu pr ie que. ss 
RASE les Léa re l'introduction des, vol Et 
l'auteur, done, les détails anatomiques Run les, à 
nue SAAB Classe mneph des, Hémiplères. Ces.insecles Fo9E 


a. 


t 
4 9962 1720 h' 294769 “Ton >| * (II OoftS 


9A181G 281 15Q sldsbeaérorn 


|Presquetous, maux nuisibles, puisquils renferme l 
les, punaises, des, maisons. et.des,colombiers, Celles des 
PUS pucerons, rles phylloxères et, Ras deatla 
PARAIT doulourense.;llLestyraidq) s-uns font 


ne 
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ASH inement, dé d'or 


pt 
a ghasse à, d'autres. insecles, que, d'auLres nn 


prumt 
« 


Fu lalaque ; mais, les. dégâts, que causentles 

iptère res sol. doin.dètre gompensés. par les ayantages 

“ ’onpeut-endirer, Au point-de.vue de l'histoire naturelle 
ce,sonl,des insectes de formesitrès, xariées el dont l'étude, 

ne set Ro Les Hémiplères se parlagent, ans 

divisions; 1 11es Hétéroptères, —ROSHe naissant, 

u |lde Ja taie et, Afro dr pE le, plus, SPAYAUE formées, de, 

deux partiess l'une, COrace Rasiaires à ARR te 
nêellse an e 


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|dinpisteriasue. Bay olarlé, sdes dserintions R ne 
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du Naturtis(e ont Qu SOUVERT l ogeasion, \'appyésira 
De taurde:la.f es Goléoptères.de.France (2h: 


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ormantla;i$s partie de agkte;série À PAYER 2ERe LA PEU fi. 


drole ist af °: 
L 2-9 


oo[ 10e oui 94 Iup À 


dire qu'aucun ouvrage élémentaire sur ces parties de l’his- 
toire naturelle n’a été écrit d'une façon plus claire et plus 
précise. Le volume sur les Hémiptères renferme en outre 
9 planches gravées représentant tous les types principaux 
et intéressants de cet ordre. Il n’y a aucun doute que ce 
nouveau volume n’obtienne le grand et légitime succès des 
autres parties de l'Xistoire naturelle de la France. Deux 
nouveaux volumes. doivent. prochainement paraitre ; ce 
sont : les Mammifères par le D: Trouessart,et les Mollus - 
ques (Céphalopodes, Gastéropodes) par M. Granger. Nous 
Les en rendrons compte à cette place même dès leur app ari- 
Le: tion. 

4 RG 


LS 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


—— 


M. E. Gounelle, membre de la Société entomologique 

de France, est chargé d’une mission au Brésil à l’effet d'y 

entreprendre des recherches d'histoire naturelle et de réu- 

_ nir des collections destinées à l’État. M. Chaper, ingénieur 

civil des mines, président de la Société zoologique de 

France, est chargé d'une mission scientifique au Véné- 

zuéla, à l'effet d'y faire des recherches d'histoire natu- 
_relle et d’y recueillir des collections pour l'État. ; 


* 
* # 


MF. runs docteur en médecine et docteur ès 
évionces naturelles, est nommé aide-naturaliste près la 
chaire de zoologie (reptiles et poissons) du Muséum 
d'histoire naturelle, en remplacement de M. Sauvage, 

_ démissionnaire. : 
_ 


L'Oncidium Limmingheïi, décrit en 1856 par le profes- 
seur Morren, quand il fut importé de Caracas au Jardin 
botanique de Liège, vient d’être retrouvé au Brésil par 
M. Pedro Binot. Ce collecteur a introduit une certaine 
|| quantité de cette rare et jolie espèce au Jardin botanique 

| de Bruxelles. 


__ Sont nommés agrégés dans l’ordre des sciences natu- 
< : MM. Lecomte (Paul-Henri), Defrance (Paul-Lucien), | 
“. Wallerault (Frédéric), Welsch SM à PRO 
bre 


GEAR ET DEMANDES: 


M. A. Giraldo, directeur du musée de Coimbra Fe 
‘ nn désirerait se procurer uné traduction française ou an- 
2 _ du Systema naluræ de Linné. 


LE NATURALISTE s 


des moulages d'œufs detrois oiseaux rares. Ce sont 


M. Malherbe (aux Bouillons de Tigué par ati gte 
Briand, Maine-et-Loire) offre en échange de ROMPENS 
Coléoptères. 


j; 


Bel herbier de plantes médicinales renfermant 1 000 es- 
èces de tous pays, fort bien conservées et soigneuse= 
mentétiquetées, contenues dans 5 sc Prix 180 francs. 
Nous pouvons offrir de beaux exemplaires So 
lum vaginiferum de Java de 7 à 10 franes, et d’ Ampullaria, 
Neritoides de l’Uruguay de 2 2 à 3 francs. 
‘Nous possédons e en ce moitié énélqnes exem plairos 
CŒufs d’Apteryx Oweni (Nouvelle-Zélande). . 2 francs. 
— d’Æpyornis maxinus (Madagascar). 10 1 
d’Alca impennis (Groënland), gi is 


* # 


Collection de 50 roches préparées pour l'examen micros- 


copique contenues dans 2? boites à rainures. Prix 110 francs. 


6 

Collections d’ailes de Lépidoptères européens et exoti- 
ques, préparées pour l'examen microscopique et permet- 
tant de distinguer nettement les formes si différentes des 
écailles dans les principaux groupes des Lépidoptères. Les 
espèces sont très exactement délerminées et sont choisies 
parmi les plus intéressantes de notre faune et de la faune 
des pays étrangers. Nous avons préparé diverses collec- 
tions, différant par le nombre des préparations et par la 
rareté des sujets. 


Collection de 10 préparations 16 Re 
15 — 24 
— 25 —— 40: ::» 1 
_ 35 — 8 » | 
— . 00 — 90: ::.: f 
—— 100 — 170 » 


à ini collection est contenue dans une ou plusieurs | 
€ | de 200 à rainures. Nous pourrions préparer des collections. Îl 
e 200, 300 sa différentes, ét même davantage. ; 


* 
# + 


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Paraissant le .1* et la 45. de Chaqué' mois 


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Au bureau du journal es: 


RUE DE LA MONNAIE, 23. 


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Tous les autres 


: © ABENNENT ANNUËL 


Payable d'avance en un mamdal-posto à l'ordre du Directeur. 


Pays compris ans l'Unipn postale... Li NA J0 1 
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(Afanchisent compris) 


PAUL EHOULT_ 
Secrétaire de la Rédaction 
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SÉANCE DU 7 AUILLET 1884 


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(Suite) 
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tant:parfois deserêtes saillantes;dertégument:peu épais 
se continue au-dessus par un Fe. ai ris «dela 
maturilé de la graine, en ! u q atre nch s r'eCOu- 
vertes de fôils fins, aies alu AL, el TT faciliter 
le transpofl dd Ta graine pär le vent. On a déjà rencontré, 
à Rive-de-Gier!/ des grainës siliciffées analogies. Les au- 
leurs de là noté réunissent ces rses graines dans un 
venre nouvead/nommé Gäelopsl#; une espèce, G. ellip- 
lica, vientde R mme Get#igona ar 
gonaproviengent de.:Commmentry;.00h68 6060/9844 à 
… Sfehogi sa ii À appel issé eur 
Les man, ahorà eRanR or 59 AFP DSUE PUR UNE 
branches de 5 à 6 millimètr e 
Chez G. trigona, à section, transtersele marquée exlé- 
rieurement de trois crêtes saillantes, l'appareil De 
tébir! d'apléra iéfte HOISNHE UE “D, 8 gibur, 
| Haisisé vise an PE 5, 
| couvertes de poils fins. Chez G. Lee Aa iy- nr 
_ saillantes el l’a areil diss éminateur, formé d'abord d'une 
sorte ri HE en ee branches 


“à moins é de en éEn 
se divisééléirffémié, à 19) SE atiiharesther1AbanE En 


rare serre 


on . 
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… ETS] 
TRI AIT 1.7 


‘y j2a 
l'auires. Ces branches sont, couvertes. a ne "+ et! étalés. 
! Ce genre Guelopsis se rapproche particulièrement qu genre 
 Guetum par la présence de corpuscules dans le sac em- 
bryonnaire et d’une chambre pollinique, par l'existence | 
see système Écsere en dedans du tégument, et par 


56 les Suis paprésentont 


197 


nire, Ai 


ne du ose Pr le chalaze jusqu'à la se 
poliRique (em 2610 }° : ae gfu 60100$ 6h. 9 
«926vuse .M 5h imosslqfuor no ofloruien oi mer, 


Recherches sur la a transiraion à des épi sous les 
tropiques. — Note de M. V. Mar 

M. Marcano a fait pendant six mois des études suivies à Hi 
‘eeSujetpà Caracas (Ve Ê 
retherches-sont un Chow, un. Lawrus nensea, u sia 

esculeni®, un; Agave et; une-touffe: de Maïs tes lerésur 

médes-résullats obtenus : le Lesplantes sous.les tropiques 
éyaporent pendantla nuit (de 6 heures, du Jois. à. Si hSRIESS y 
matin) une quantité d’eau téga 
évaporent le jour; 2 L’éva} pendani le pes A 
kmatin- principalement (entre 6 heures et midi). Elle pré- 
sente un maximum remarquable par sa constance et sa 
it 1e HOME élénie 0 Vent és Wbis quarts 

12 quatité Vap ns péñdant18s doUZ6 Heurés/du’jour. 
GE Maximum #1! Hé dément après 10 4. 15 et pres- 
que toujours avant ja A partir du moment de 14 éulini- 
nation du soleil jusqu’#6-heures-du soir, l’évaporation est 
très faible; impossible de découvrir un maximum pense 


ere qon ag re tonne | 


da nocturne des feuilleS"s0oûüs les tropiques est un fait 


ralsencomradiclion avec les. idées admises. géné ‘4 ie 


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elle (11 
14 


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mer 


2e 


* 


LE NATURALISTE 


SÉANCE DU 15 JUILLET 1884 


Sur un dépôt de salpétre dans le voisinage de Cocha- 
bamba (Bolivie). — Lettre de M. Sacc. 


A l'est de Cochabamba et près d’Arane on rencontre un 
immense dépôt salin formé de 60,70 p.100 de nitrate po- 
lassique ; 40,70 p. 100 de borax et traces de sel et eau; 
enfin de 8,60 p. 100 de matières organiques. Dissous dans 
l'eau bouillante, ce mélange donne par refroidissement 
du salpêtre pur. Ce dépôt repose sur une couche brune, 
inodore quand elle est sèche, mais qui, mouillée, dégage 
du carbonate et du sulfhydrate d'ammoniaque ; ce sol est 
composé de 74,20 p. 100 de résidu incombustible, de 15,50 
p. 100 de borax et sels, etenfin de 10,30 p. 100 de matières 
organiques, eau et sels ammoniacaux. Le résidu incom- 
bustible, formé de sable fin, contienten forte quantité des 

_phosphates de chaux, magnésie et fer. Cette salpêtrière a 
pris naissance par l'oxydation des sels ammoniacaux du 
sol, en présence de la potasse et de la soude provenant 
de la décomposition lente des schistes ardoisiers sur 
lesquels elle repose. Le nitrate potassique a monté par 
capillarité à la surface du sol, et le nitrate de soude déli- 
quescent a été entraîné par les pluies vers la région sèche 
et chaude de la côte. Le gisement exploité au Chili a la 
même origine ; le nitrate sodique sur la côte provient du 
lavage des salpêtrières de la montagne. Ces terrains ren- 
fermant beaucoup d’ossements fossiles, on peut admettre 


| k que le dépôt de Cochabamba provient de la décomposi- 


tion d’un gigantesque dépôt d'animaux antédiluviens ; il 
peut fournir le nitrate de potasse au monde entier. 


% 
# + 


De l'action du café sur la composition du sang et les 
échanges nutritifs. — — Note de MM. Couty, Guimaraes 
et Niobey. 


Des notes parues précédemment ont signalé ce fait que 


le café augmente les processus d’assimilation d’origine 
_azolée, tandis qu’il laisse intacts ou diminue les échanges 


hydrocarbonés. Les expériences ont continué à être faites 
sur des chiens, et les analyses ont porté sur la recherche 
spéciale des gaz, de l’urée et du sucre. Le café a été intro- 


| duit directement dans le sang ou indirectement dans l’es- 


tomac à dose massive, unique, ou à dose faible, répétée. 
Dans tous les cas, on a constaté que l’urée et le sucre ont 
augmenté, tandis que les gaz ont diminué dans le sang 
(artériel ou veineux), au point de tomber de 62 à 44, et 


| surtout dans le cas d'injection directe dans le sang. Le 
Sucre augmente sensiblement après des injections répé- 


tées et peut s'élever, par leur usage prolongé, à le,4 et 


et même 15,8. L’urée augmente constamment et peut 


s'élever, dans les pays chauds, au triple et au quadruple 


_ de la quantilé primitive. L'action du café est donc com- 
 plexe, et son emploi peut étre considéré comme formant 


une condition d'épargne ou d'activité moindre pour les 


]F combustions les plus simples, aboutissant à l'acide carbo- 
nique; c'est, au contraire, une condition de dépense et 
d'activité plus grande, pour les processus plus complexes 


& 


Tr Le 


et plus utiles de nature azotée. A doses modérées, le café 


augmente la formation d’urée et l’assimilation des ali- 


ments. tels que la viande, et par suite active les fonctions 
tout en maintenant leur équilibre. C’est donc un fournis-. 


séur indirect de travail, utile à ceux qui ont besoin de 
beaucoup de forces disponibles. 


SUITES A LA « FLORE DE FRANCE » 
DE GRENIER ET GODRON 
> Par G. ROUY 


(Descriptions des plantes signalées en France et en Corse depuis 1835) 


FASCICULE I 


AVANT-PROPOS 


Depuis la publication de la Flore de France, de Grenier 
et Godron, ouvrage classique qui, malgré certaines la- 
cunes ou inexactitudes, doit être entre les mains de tout 
botaniste, un grand nombre d’espèces ne s’y trouvant 
pas mentionnées ont été constatées sur le sol français 
auquel sont venus s’annexer en 1860 la Savoie et le comté 
de Nice. De plus, les recherches incessantes dont notre 
territoire a été et est encore l'objet, au point de vue 

otanique, ont permis d'augmenter considérablement les 
données que l’on avait sur certaines plantes ; de là aussi 
la création, par quelques auteurs, d'espèces nouvelles nom- 


|breuses dont certaines méritent l'attention, soit qu’on 


veuille les conserver comme espèces, soit qu’il y ait lieu 
de les rattacher comme sous-espèces ou variétés intéres- 


| santes à des types spécifiques non controversés. 


Maïs toutes ces diagnoses, tous ces renseignements sont 
disséminés dans divers recueils, dans dés livres épuisés 
ou dans des Flores locales plus ou moins répandues, et dont 
l'ensemble ne se trouve que rarement entre les mains 
d’une même personne. Nous croyons donc rendre service 
aux botanistes français en réunissant dans une seule publi- 
cation, divisée en autant de fascicules qu'il sera néces- 
saire, les descriptions de toutes les plantes signalées en 


France depuis l'achèvement de l'ouvrage de Grenier et 
Godron (1855). 


Plus de quinze ans d’excursions botaniques dans la plu- 


part de nos départements, quelques voyages à l'étran- 
ger, des relations avec d’éminents botanistes dont les avis 


et les conseils nous ont été et nous seront toujours pré- | 
plantes phanéroganes d'une 


cieux, notre collection de 
2... Importance (1), enfin les documents considérables 
10e” 0n peut consulter dans un centre scientifique tel que 


S, Nous permettent d'espérer que ces descriptions, || 


P 
Re d'après des exemplaires certains, seront favora“ 
be ment accueillies et trouvées de 
étude de la flore actuelle de notre riche pays. 

(4 Suivre.) &. Roux. 


(1) Environ 1800 espèces représentées par plus de 85009 parts. 


quelque utilité pour 


ps 


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: fe AS TETE san 


_ frange blanchâtre beaucoup plus ne qui ca 


LE NATURALISTE 


LES CHIROPTÈRES DE FRANCE 
Par le Dr TROUESSART 
(Suite) 


Le Vespérien pipistrelle 
(Vesperugo pipistrellus Schreber). 


Synonymie.— Vespertilio brachyotus Baïllon :; V. ni- 
grans Crespon ; nigricans Gené (les j eunes). 
Caractères. — Taille petite: oreilles largement triangu- 
laires arrondies à leur sommet, échancrées au tiers supé- 
rieur de leur bord externe. Oreillon à sommet arrondi, son 


> 
Fig. 18. — Oreille gauche du V. pipistrellus (gr. nat.). 


bord externe convexe, l’interne parallèle à l’externe, con- 
cave ou presque droit. — Pieds petits ; aile s’insérant à la 
base des doigts ; lobe post-calcanéen bien développé, 
arrondi ; la dernière vertèbre caudale libre 

Tête et face poilues jusqu’au museau ; aile couverte de 
poils, en dessus, jusqu’à une ligne allant du milieu de 
l’humérus au genou; l’interfémorale, jusqu’à une ligne 
joignant les talons ; en dessous, l’aile est poilue jusqu’à 
une ligne allant du coude au genou; l’interfémorale seu- 
lement le long de la racine de la queue et du bord interne 
des cuisses ; mais des poils beaucoup plus courts la cou- 
vrent jusqu’à moitié, principalement le long de la queue. 

Pelage long, noir à la base et sur la moitié inférieure du 
poil, l'extrémité étant d’un brun clair en dessus, cendrée 
en dessous, quelquefois plus ou moins jaunâtre. — Ces 
teintes varient suivant les localités, ou même, individuel- 
lement. — Les membranes sont noires. Les jeunes sont 
plus foncés que les adultes, souvent presque noirs. (V. né- 
grans Crespon; V. nigricans Gené.) 


Ho ! 
[HAL 
A 


Fig. 19. — Patte et membrane interfémorale du V. pipistrellus 
montrant le lobe post-calcanéen (gr, nat.). 


Un très étroit liseré blanchâtre ou translucide, visible 
surtout chez les mâles, borde la membrane D 
dre ce liseré avec la 0a 
line faudrait pas confon AE 
le V. Kuhlii, E 
Incisives supérieures subégales ; la première longue et 


bifide, la seconde au moins int à à la poin 


te externe de la | 


_ première, 


Longueur de l'avant-bras — 0,030 ; envergure —= 
0",180 ; tête et corps — 0=,040 ; queue = 0",035 

Habite toute la France : plus rare dans le sud- “est, mais 
partout ailleurs, c’est l'espèce la plus commune du genre. 

On la rencontre partout, mème au voisinage des habita- 
tions, et dans les villes : elle s’installe dans les greniers, 
entre les poutres des remises et des écuries, derrière les 
contrevents que l’on n'a pas coutume de fermer le soir, au 
sommet des cheminées où l’on ne fait pas de feu. Elle est 
très précoce au printemps: on la voit voler dès le commen- 
cement de mars, et quelquefois, pendant l'hiver, mème en 
plein jour, lorsque le temps est couvert et au dégel. Son 
vol est rapide, léger et très irrégulier : elle chasse dans 
les allées du jardin, le long des rues, en rasant la toiture 
des maisons, et passant et repassant souvent sous les 
portes-cochères, les hangars, etc. ; elle entre volontiers 
dans les chambres dont on a laissé la fenêtre ouverte, atti- 
rée surtout par la lumière. 

Dans les campagnes elle habite aussi les trous d'arbres, 
et chasse le long des rivières en rasant l’eau pour y captu- 
rer les RES Dans les montagnes, elle s'élève -jusqu’à 
2 000 mètres. 

On en très bien l’élever en captivité : j'ai déjà parlé 
précédemment (dans les généralités sur les Chiroptères), 


des mœurs de ces animaux en cage, et de la manière dont 


on les dresse à venir prendre les mouches qu’on leur pré- 
sente au moyen d’une petite pince. 

Cette espèce est peu frileuse et hiverne le plus souvent 
dans les mêmes trous où elle passe la belle saison : je ne 


l'ai jamais rencontrée dans les cavernes ; on l’y trouve ce- 


pendant quelquefois, mais toujours en petit nombre rela- 
tivement aux espèces du genre Vespertilion. 


Le Vespérien Abram 
(Vesperugo abramus Temminck). 


Synonymie. — Vesp. NathusiiKeys. et Blas. 3 —pipis- 
trelloides Kuhl. 

Caractères. — Semblable à la Pipistrelle, mais un peu 
plusgrand; oreilles moins échancrées sur leur bord externe, 


| qui est presque droit ; oreillon plus court, à bord interne 


plus nettement concave. — Le museau et les côlés de la 
face en avant des oreilles sont nus, les poils ne dépassent 


| pas les yeux. L’aile n’est poilue en dessus que jusqu’au 


Fig. 20. — Oreille gauche du V. abramus (gr. nat.). 


premier tiers de l’humérus et à la moitié du fémur; li É 


terfémorale en dessus est couverte de poils jusqu'à l'extré- 


mité de la troisième vertèbre caudale ; en dessous, à part 


la racine de la queue, cette nibenié ne présente que de 4 


très petits poils clairsemés. 
L'incisive supérieure interne est longue et bifide, sa 


pointe externe étant placée un peu postérieurement ; Pin- 


qu 
t 


540 


LE NATURALISTE 


cisive externe dépasse à peine la pointe externe de la 
première. 
Tous ces caractères servent à distinguer cette espèce de 
la précédente. 
Pelage d'un brun foncé, chaque poil étant terminé de 
roux : cette couleur est plus claire en dessous, ainsi que 
sur la tête, la face et le dos. 
Longueur de l’avant-bras — 0,034; envergure — 
à 0w,230 ; tète et corps Ow, 048 ; queue — 0,035. 
“ Cette espèce remplace la Pipistrelle dans l'Orient et 
- jusqu’au Japon, mais, pendant l'été, elle émigre en 
Europe, s'étendant vers le nord jusqu’en Suède, et vers 
l’ouest, non seulement jusqu’au Rhin, jusqu'aux Alpes et 
au littoral de la Méditerranée, comme on le croyait autre- 
fois, mais encore jusqu’à l'océan Atlantique, comme je l'ai 
fait voir d’après un individu capturé par M. Lataste à Ca- 
dillac (Gironde), en septembre 1879, et qu'il a bien voulu 
me communiquer. Cet exemplaire fut pris accroché dans 
l'angle du plafond de la grande salle de la mairie de cette 
ville 


Ilest donc probable que cette espèce se montre, plus 
ou moins accidentellement, dans tout le midi de la France. 


hauteur, au Saint-Gothard par exemple. D’après lui, elle 

aurait le sommeil moins léger que la Pipistrelle. Elle vole 
_ le soir au-dessus des brousailles à la lisière des bois, et a 
du reste les mêmes mœurs que la précédente, 


en Le Vespérien de Kulh 

(Vesperugo Kuhlii Natterer). 

 Synonymie. — Vesp. vispistrellus Bonap. ; — V.mar- 
ginatus Rüppel; — V, atbo-limbatus Kuster; V. Alcythoe 


Re Caractères. — Oreilles plus larges que celles des précé- 
dents, triangulaires, à peine concaves ou légèrement 


Fig. 21. — Oreille gauche du V. Kuhlii (gr. nat.). 


 échancrées sur le bord externe ; oreillon plus large que 
celui du V.abramus, ayant sa plus grande largeur un 
__ peu au-dessus du milieu de son bord interne.— Calnécaum 
très long ; bord postérieur de la membrane interfémorale 
et de l’aile généralement bordé plus ou moins de blanc, 
_mais cette bordure ne figure pas un liseré bien défini ; 
membranes et oreilles foncées. — La disposition des poils 
Il sur l’aile est la même que chez la Pipistrelle, sauf qu'un 
| tiers seulement de l’interfémorale est couvert en dessus. 
_— Le pelage est noir, mais avec l'extrémité des poils brun 
clair en dessus, cendré en dessous, et devenant presqne 
blanc sur le ventre. -— La bordure blanche de l'aile est 
d’une étendue très variable. Pr ES 

. L'incisive supérieure externe est beaucoup plus rourte 
que l'interne; celle-ci est longue, pointue et non bifide. 


_— M. Fatio l'a trouvée dans les Alpes, jusqu’à une grande : 


Longueur del'avant-bras —0",033 ; envergure=—0®,210; 1h 
tête et corps = 0",044; queue = 0" 035. | 

Cette espèce méridionale habite tout le sud de la France 
où elle est aussi commune que la Pipistrelle dans le nord 
de notre pays ; elle ne remplace pas la Pipistrelle d’une 
facon absolue, car celle-ci, bien que plus rare, se trouve 
même en Italieet aux environs de Marseille, malgré les 
affirmations contraires de plusieurs naturalistes. Le Ves- 
périen de Kuhl remonte à l’est jusqu'aux Alpes, à l’ouest 
jusqu'aux environs de Bordeaux; ce sont là, jusqu’à pré- 
sent, les limites septentrionales de son habitat. a 

Il ne s'élève pas à une grande hauteur dans les monta- 
gnes : il vole, comme la Pipistrelle, dont il a les mœurs, 
au voisinage des habitations,-dans les rues des villes et. 
des villages, et se montre dès les premières heures du 
crépuscule. 


Genre Vespertilion 
(Vespertilio Keys. et Blas. ex Linné). 


Caractères. — Museau long, conique, à proéminences 
glandulaires petites et n’augmentant pas la largeur de la 
face; narines en croissant, s’ouvrant sublatéralement à 
l'extrémité du museau; oreilles bien séparées, ovales, || 
plus longues que larges, égalant ou même dépassant la || 


_Jongueur de la tête; le bord externe de l'oreille s’insérant 


devant la base de l’oreillon ou un peu en avant de cette 
base ; oreillon long, généralement effilé et pointu à son || 
extrémité. — Queue ordinairement moins longue que la 
tête et Le corps ; lobe post-calcanéen très petit ou nul; face 
poilue. — Pieds minces et longs, membranes épaisses et 
presques nues; ailes courtes et larges. :46 
8-3 


KE +0 188 Le 
Mon 


Formule dentaire :.I. 5 — PES 
pe Pgne d 


C M 


2-2 
ES 

dents. Eee 

Les Vespertilions sont d’une organisation beaucoup ja 
plus délicate que les Vespériens ; plus frileux que ces 4 
derniers, ils s'étendent beaucoup moins vers le nord, et || 
dès l’approche de l'hiver, cherchent un abri dans des || 


souterrains où la température reste sensiblement con || 


stante en toute saison : ils s’y engourdissent pour n68 


avancée du printemps. — Dans les caves creusées pour 
‘exploitation du tufeau dans la vallée de la Loire, caves 
qui forment dans certaines localités de véritables cata- 
combes, notamment entre Angers et Tours, et qui sont || 
surtout nombreuses près de Saumur, j'ai trouvé pendant . 


ns 


Li + , Fo | 18 
l'hiver, et jusqu’au mois de mars, toutes les espèces du || 


genre (excepté V. dasycneme espèce, septentrionale, et 
" apaccinii, espèce méridionale). Pendant l'été, les 
Vespertilions quittent les cavernes pour aller s'établir 
dans les trous d'arbres au bord des rivières, sous le toit 
des Moulins à eau, dans les clochers, où autres abris 
analogues. ls sortent tard dans la Soirée et chassent || 
Fi les sHEGs des bois et des jardins, ou bien au-dessus {| 
boites re la certaines espèces y tournoient par 
re em insectes, et sans jamais s’écar- || 
Saucoup du moulin qui leur sert de retraite pendant 


manière des martinets, en rasant la ||. 


LE NATURALISTE 


‘le jour. — Leur volest lent, assez régulier et d’une élé- 
vation variable, suivant les espèces, — Pendant le som- 
meil, les oreilles peuvent se fermer à demi, 


… || décrite chez l'Oreillard, — I] n'y a qu'un seul pelit à 
… || chaque portée, très rarement deux. 
Ce genre a été subdivisé en deux sous-genres : Leuconne 


- || et Vespertlilio proprement dit, suivant les proportions du 
… || pied et la longueur du calé éum, D'après M. Dobson, 
|| ces particularités d'organisation coïncideraient avec des 


mœurs un peu différentes, les espèces qui habitent les 
cavernes de preférence, comme celles du s. -&. Leuconoe, 
_ || ayantle pied plus grand et mieux dégagé de la membrane 
|| alaire, tandis que celles qui habitent les bois (les espèces 
du s.-g. Vespertilio), ont le pied petit et engagé jus- 
qu'aux doigts dans cette membrane. Je dois dire que 
_ || ces différences de mœurs ne m'ont pas paru bien tran- 


Fuocasion d'observer. 


rl Tableau des espéces du genre Vonnertilion (Vespertilio). 


À. Pieds très gra FUTE calcanéum très long, 
s'étendant jusqu'aux 3/4 de la distance entre 
le talon “à bg di membrane interfémo- 
rale form angle aigu, ls deux der- 
re Verres dE libre 
. L’aile ta 


..... CC 


… + S.-G. LEUCONOE. 


c n 
terne légèrement concave : avant- 
bras — 0m,046... VESPERTIL cs DES MARAIS (V. dasycneme). 
G Eee très aigu à sa partie su- 


© 


éri 
dehors, son 
convexe, avant-bras — 0%,040 . dé tars DE CAPACCINI 
V. Capaccinii). 
b. L’aile s’insère aux CENT: oreil- 
Jon as médiocreme SA ant- 
bras — 0m,037 . . . VESPERTILION DE FREE (V: Daubentoni 
B. Pieds mov Fee ; calca néu de es ai 


formant u 
_ plètement enveloppée par la membrane, 
. qu elle dépasse seulement de son pp ; 
e à la base des orteils, 
> r ... S.-G. VESPERTILIO proprement dit. 
= ©. Oreillon effilé par en “haut, à pointe 
aiguë, recourbée en | 
environ de la longueur de la tête : érois 
espè 
_e. Oreille presque aussi longue que 
la tête, échancrée Le see) 
f clair en Es 
N a . 0,010 010 . .. VES PERTIL is (y. ya 
d, Oreille lus 1ongue que la tête, 
; échancrée 


TA bord libre de la membrane 
interfémorale frangé de poils 
raides; queue aussi Las ne ue 

avan 
re 4 . FVStE ESPERTIL sh DE der (. api se 
Lee. ni libre de la mem 
interfémorale sans Pa j queue 
pan re ee im ,040. Vase ON DE BECHSTEIN 
sApeber (V. Bechsteinii). 


chées, au moins chez les espèces de France que j'ai eu. 


e. Taille très grande; oreille beau- 


f. Taille très petite oreille de la 

, fortement échan- 
crée sur Le pee externe ; 
bras — 0,032. Venu À baie (V. mystacinus). 


ce 

=] 

_ 
. 


Le Vespertilion des marais 
(Vespertilio dasycneme Boié). 
Synonyme. — denrdiou limnophilus Temminek. 
Caractères. — Oreilles un peu plus courtes que la 
tête; oreillon à extrémité arrondie en forme de couteau 


Fig. 22. — Oreille gauche 


— Pied et membrane 
ss y. ne (gr. 
at.). 


ig. 23. 
ie du V. dasycneme (gr. 
at.). 


dé table, concave en dedans, convexe en dehors. Ongle 
du pouce très grand. Aile s'insérant au bas du tibia, le 
_pied étant nettement dégagé et libre. Le calcanéum s'étend 
au delà du milieu de la membrane interfémorale. — Pe- 


mité; dessous blanc. 

Longueur del'avant-bras—0",046; envergure — 0", 280; 
tête et corps = 0",060 ; queue — 0",050. 

Habite le nord de la France, où il est rare. 

Cette espèce, par son faciès et la forme obtuse de son 
oreillon, se rapproche plus que les suivantes du genre 
Vesperugo. Elle à été d’abord observée en Hollande, mais 
on la trouve depuis l'Angleterre j jusqu’en Italie. Elle vole 
tard, et ne s’écarte guère des marais et des cours d'eau, 
qu'elle rase en poursuivant les insectes jusqu’au milieu 
des roseaux. Jusqu'ici elle n’a guère été observée en 
France; elle paraît préférer les pays plats et souvent 
inondés par les eaux. 


Le Vespertilion de fsipacetni 
(Vespertilio Capaccinii Bonaparte). 
Synonymie. — 


— # ‘peliucens Crespon. 
dehors, en forme de yatagan, large à la base, très effilé 


Ja membrane interfémorale. — L’aile est poilue en dessus 


* .d Oreillon droit, à point subaiguë ou 
: deux espèces 


coup plus longue que la tête, à 

peine échancrée sur son bord ex- 

terne; Dbianchätre en des:ou 

vant- = 0m, VESPE KTILION MURIN (VW, murinus). 
lot 


lage en dessus foncé à la base, d’un brun clair à l'extré- + 


podius et mncrodactylus 


. mega 
Temm.; — V. Blasii Kolenati et Major; V. Majori Ninni Re 


cières. — Oreilles presqu’aussi longues que la | 
iélé:  oriliée long à pointe très aiguë et recourbée en … 


à l'extrémité. Aile s’insérant au tibia un peu au-dessus || 
du talon; calcanéum s'étendant jusqu'aux trois quarts de | 


jusqu’à une ligne allant du coude à l'extrémité des doigts, de 
lorsque la patte est étendue ; l'interfémorale, jusqu’à . une. || 
| ligne qui joint les deux talons; en dessous, l'aile est cou- || 


LE NATURALISTE 


verte de poils jusqu'à une ligne joignant le coude au 
genou, et l’interfémorale jusqu’entre les talons; le poil 
passe aussi par-dessus le tibia et occupe l'angle de la 
membrane de l'aile compris entre le bord postérieur de 
cette membrane et le tibia. — Le pelage, noir à la base, 
est d’un brun clair en dessus, blanc en dessous. 

Longueur de l'avant-bras = 0",40 ; envergure — 0®,240; 
tête et corps = 0",050; queue = 0”,038, 

Habite le sud de la France, et plus particulièrement la 
région méditerranéenne ; signalée en Provence (Marseille) 
et dans le Roussillon (Perpignan). 

Cette espèce, qui parait remplacer la précédente dans le 
sud de l’Europe, lui ressemble par la forme de son pied, 
mais en diffère beaucoup par celle de son oreillon. Elle 
parait avoir les mêmes mœurs, c’est-à-dire qu’elle chasse 
au bord des eaux, et se retire souvent dans les cavernes 
pour dormir ou passer l'hiver. 


Lé Vespertilion de Daubenton 
(Vespertilio Daubentonii Lesler).. 


Synonymie. — V. lanatus Crespon. — V. Capaccinti 
Siépi. — V. megapodius Ninni. 

Caractéres. — Oreilles moins longues que la tête ; 
oreillon ayant environ la moitié de la longueur de l'oreille, 
droit à son extrémité qui est médiocrement pointue, son 
bord interne droit, le bord externe convexe et plus large 
_ vers son milieu. Aile s’insérant aux métatarsiens ; le cal- 


||  fémorale. Face couverte de poils épars en avant des yeux : 
I! de longs poils raides cachent les glandes labiales qui sont 
petites. La membrane interfémorale est couverte de poils 
en dessus jusqu’à une ligne joignant le milieu des tibias : 


‘ig. 25. — Oreille gauche 


FE 
de V. Daubentonii (gr. nat.\, 


;. Æig. 24. — Patte postérieure de 
__ V. Daubentonii (gr. nat.). 


… le reste de cette membrane et la partie inférieure des 
- jambes sont nues. — Le pelage, noir à la base, est d’un 


_ roux brun en dessus, blanc en dessous. 
|| Longueur del’avant-bras—0",037; envergure —(",280 : 
_ tête et corps — 0",048 ; queue — 0",044. 

Habite toute la France où elle n’est pas rare. 

Cette espèce, la plus commune du sous-genre, est aussi 
la plus répandue dans notre pays, et celle dont les mœurs 
ont été le mieux étudiées. Elle est délicate est frileuse et ne 
_ s'élève guère dans les montagnes au-dessus de 1 300 mè- 
_ tres. Elle ne se montre que quand l'obscurité est assez 
| profonde, et jamais s’il fait du vent ou de la pluie. Son vol 
| est bas, léger et accidenté ; elle chasse les insectes aqua- 

| tiques, notamment les phryganes, en rasant la surface des 


_Belhombra, etc., en rappelant toutes les merveilles de la 


canéum s'étend jusqu'aux 3/4 de la membrane inter- | 


cherche surtout pour les sensations matérielles qu’elles | 


| pour la modique somme de ] caroube (4 centimes). 


_ fragment de 


la base ; au sommet de chac 


cours d’eau à la manière de l’hirondelle, et quelquefois 
par petites troupes de dix à douze individus. Pendant le 
jour elle dort dans des trous d'arbres ou des creux de 
rochers. A l'automne, elle se retire de bonne heure dans 
des cavernes souterraines où on la trouve souvent par 
bandes plus ou moins nombreuses : c’est dans ces condi- 
tions que j'ai capturé l'espèce, pendant l'hiver, dans les 
carrières à tuffeau du bassin de la Loire ; elle y est sou- 
vent mêlée ou V. mystacinus qui a, du reste, les mêmes 
mœurs. (4 suivre.) 


LES PLANTES ET LES FLEURS D'AGRÉMENT 


DANS LA RÉGENCE DE TUNIS 


——— 


La floriculture est un art à peu près inconnu des indi- 
gènes de la Tunisie; il existe bien à Tunis, à la Marsa et 
dans quelques autres villes de la Régence, un petit nom- 
bre de jardins où la plupart des plantes d'ornement culti- 
vées en Europe croissent vigoureusement à l'ombre des 
Palmiers, des Acacias, des Casses, des Eucalyptus, des 


végétation intertropicale ; mais ces jardins sont la pro- 
priété de quelques grands seigneurs tunisiens, des con- |} 
suls étrangers ou des chefs de corps de l’armée d’occupa- . 
ion. 

Cependant l’Arabe aime les fleurs, mais il les aime à un 

point de vue différent de celui auquel nous nous plaçons: 

illes apprécie peu au point de vue esthétique et il les re- | 


ete 


lui procurent par l'intermédiaire de l’odorat. 

Il existe certainement peu de pays où le bouquet à bon | 
marché ait autant de succès qu’en Tunisie ; au printemps 
et au commencement de l'été, une bonne moitié des indi- 
gènes de la Régence porte dans le turban, au niveau de | 
l'oreille, un de ces petits bouquets de roses, d'oranger, de | 
jasmin, d’œillets, que de jeunes garcons promènent dans | 
les rues, piqués sur une raquette de Cactus, et débitent |! 


La forme de ces bouquets varie peu : les fleurs d’oran- | 
ger ou de jasmin sont montées, chacune séparément, sur (|| 
un brin d'Halfa ou de Sparte ; 20 à 30 de ces fleurs sont 
ensuite réunies et liées ensemble de manière à former une 
sorte de corymbe ; au centre on place quelquefois une rose 
du Bengale, quelques fleurs de Pelargonium capitatum 
Ait., un capitule de Lantana Camara L., ou bien encore | 
On met seulement autour du bouquet quelques feuilles de Es 
Geranium Rosat. | | 

À Djerba, centre de culture de jasmin, les fleurs de cet ; 
arbuste sont disposées d'une facon un peu différente :un | 
Pas pétiole de dattier est divisé, dans une parti 
ongueur, en une multitude de brins adhérents pa 


un de ces brins on plante une 


fleur et on donne au tot 
Out la forme d’un éventail. Les ro 
doubles, les œi UE n éventail. Le 


es, les Pélargonium sont ordi- 


L 


& 


LE NATURALISTE 


nairement réunis en petits fascicules et ficelés au bout 
d’un petit bâtonnet. 

A Tunis, les fleurs de l’Acacia farnesiana W. so 
disposées sur plusieurs LE espacés et me - 
de petits morceaux de clinqua 

À Sousse, à Mestir, c’est lé Rosa moschata Mill. qui 
domine dans la confection des bouquets ; les fleurs de ce 
rosier Sont entremêlées de feuilles et montées à la facon 
des bouquets de cerises que les fruitiers de Paris vendent 
aux enfants. On sait que le Rosa moschata Mill. est ori- 
ginaire de l'Inde; le type à fleurs simples est cultivé de 
temps immémorial dans la Régence où il pousse mainte- 
nant Sans auCcurr soin, il n’est même pas très rare de le 
rencontrer dans les haies autour des jardins et là il se 
présente avec toutes les apparences d’une plante spon- 
tanée. Pendant longtemps cette rose a été employée pour 
la fabrication de l'essence de rose si renommée, dite de 
Tunis ; aujourd’hui la production des essences a suivi le 
déclin de toutes les industries tunisiennes et l’on trouve 
aussi souvent dans les bazars l'essence de Geranium 
Rosat que la véritable essence de rose 

Les parfums sont presque un besoin pour les indigènes 
de la Régence; ils en portent volontiers sur eux et s'en 
servent dans les grandes circonstances de leur vie. Les 
parfums d’origine végétale les plus en usage sont les 
essences de fleurs d'oranger, de jasmin, de géranium et de 


_rose; cette dernière, pure ou falsifiée, n’est pas seulement 


un parfum de toilette, elle sert encore à aromatiser des 
confitures, des pâtisseries, 


utilisées pour la production des essences soient aussi 
celles qui fournissent là plus grande partie des bouquets à 
bas prix consommés dans les villes de la Tunisie; mais, à 
défaut de ces fleurs, l’Arabe se contente d’une fleur odo- 
rante quelconque ; j'ai vu plusieurs fois les spahis de notre 
escorte cueillir des sommités de Ridolfia segetum Mor. 


. pour en orner leur turban, et, dans les souk des grandes 


villes, il n’est pas rare de rencontrer des Maures qui 
lièennent à la main, ou qui portent à leur coiffure, une 
branche de Geranium Rosat, de Ne d'Agnus-casius 


ou de Pulicaria odora Rehb. 


La plante en pot, qui a tant de succès en France, dans 
toutes les classes de la société, est à peine connue des 
indigènes de la-Régence; grâce à mon titre de thoubibe 
(médecin), j'ai pu pénétrer dans un certain nombre d'inté- 
rieurs tunisiens et ce n’est que très exceptionnellement 
que j'y ai vu cultiver l’œillet grenadin ou le basilic; cette 
dernière plante est même la seule quise vende quelquefois 
en mottes sur quelques marchés. Dans les quartiers juifs 
et maltais de Sfax, l'œillet, les Mesembryanthemum 
edule L. et acinaciforme L. sont fréquemment cultivés 


dans de vieilles boîtes à consèrves ou dans des marmites 


à couscous hors d'usage et ornent de leurs Lire 
terrasses et le sommet des murs; mais, dès qu’on pen 


dans les quartiers arabes, on ne trouve plus irace de ces 


Jardins aériens. 
Tunis est la seule ville de la Régence où j'aie Fe 
l'extrémité du faubourg des Maltais, un souk (marc 


des boissons rafraichis- 
santes, etc. Il n’est donc pas étonnant que les plantes 


couvert) de peu d’étendue réservé pour la vente des fleurs ; 
j'y ai noté, à la fin de juin, les plantes suivantes, coupées, 
pour la plupart, dans les massifs de quelques jardins euro- 
péens des environs : Pelargonium inquinans Ait et capi- 
latum Ait, Jasmin, Acacia farnesiana W. un Dahlia 
rouge qui, par la petitesse de ses fleurs, rappelle le Dahlia 
Lilliput, Pieds d'alouette bleus et blancs à fleurs simples, 
Rose du Bengale, Fucca gloriosa L., Oήillet rose et rouge, 
Solidago gilabra Desf., Hibiscus syriacus L., Viteæ 
agnus-castus L., Laurier rose à fleurs simples, une Casse 
à grandes fleurs jaunes, Cassia floribunda Cav. (?), Poin- 
Ciana pulcherrima L., Lantana camara L., Ocymum 
Minimum L. 

Le même souk abrite une petite boutique où l’on vend 
du Takrouri en bouquets; ce sont des sommités de 
chanvre indien séchées à l’air et ficelées au bout d’une 
petite baguette. On sait que l'usage de cette substance, 
connue dans l'Orient sous le nom de Hachich, agit d’une 
façon désastreuse sur le système nerveux, Dans un but de 
moralisation, le gouvernement beylical s'en est réservé le 
monopole en la frappant d’un impôt assez élevé; ce sont 
habituellement les bureaux de tabac de la Régence qui 
débitent, aux amateurs, cette drogue sous forme de poudre 
plus ou moins fine 

D: Bonner. 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


— 


M. Reitter vient de publier une notice intitulée : « Moyen 
facile de rendre leur fraîcheur première aux insectes à 
longs poils, Coléoptères principalement, détériorés par un 
séjour prolongé dans l’alcool ». M. Leprieur a adressé à la 
Société entomologique de Hire la traduction de la par- 
tie essentiene de cette note 

«P ils,etmême, pourrait: 
on dire, à tous les states plus où moins défraichis, leur 
premier aspect, M. Reitter conseille de les plonger dans de 
l'alcool rectifié, à 85 degrés, qu’on change jusqu’à ce qu'il 
ne se colore plus et reste absolument limpide. Si les in- 
sectes ont été conservés dans de l'alcool impur ou trop 
faible de degré, il faudra, en outre, ajouter à l'alcool une 
petite quantité de benzine pour faire disparaître la ten- 
dance qu'ils ont à passer au gras. M. Reitter fait remarquer, 
à ce sujet, que trop de benzine a l'inconvénient de durcir 
les insectes et d'augmenter leur fragilité ; mais je crois 
qu’en cela il se trompe, et, dans tous les cas, on peut y 
remédier facilement en replaçant les insectes dans de 
nouvel alcool, après leur avoir enlevé, par l'exposition à 
l'air, toute trace de benzine. Les insectes, au sortir de l’al- 
cool, sont déposés immédiatement, tout mouillés encore et 
de her, dans une boîte plus ou moins 
grande, : sur une | couche épaisse de sciure de bois et recou- 


| verts ensuite d’une nouvelle couche de sciure qu'on tasse à 


l'aide de légères secousses pour combler exactement les 


N'ATUI 


FOI FE 1 nf 


LEN 


RALISTE 


LT ENPRRL FT 07 — — 


;très propre, sèche,pri- 


véarlo 


£. 


td poussière. La dessication 
en DOS een 


servir. PA Près 12 à E 
pinceau raide ou mêm: itos une brosse à dents he p 
Jérdrahad inliivjdus] Ies)poñis desinsdths ŒUE ci : 
relèvent dans leur position normale et reprenne 
beauté primitive. Ces insectes passés Auçgtas, qui rase 
un un aspect mal, redeviennent brillants et recouvrent l'éclat 


velouté qui eur était proprè. 
. AIO YAC HTIME ce 


AAT : 


: AAUVMA TY 


D4#1 0 : ' éoieod 


PE A Or 


M! A. Düutréux, -châtéau! de la: die  Lé coassement 
vous entendez-est produit par une espèce deerapa 
elé le Sonneur igné (Bombinator igneus). Ce,pelit, bar | 


ss 


18 re 


s FJOUAAI 


app 
tracien habite de préférence les eaux dun ou crou- | 


3 

nous citerons parmi les espèces : Triceralium consimiles 

americanum ; Aulacodiscus CTUT, Arachnoidiscus OTna- 
s jellasbiserialg, elc., le tout contenu dans une 

Prix 40 francs. 


Let MAN Mie PU NOT ANT 8 TE Ne AN ER 


Pour répondre. aux demandes d'un grand nombre de 


| nds(a :Borinés laù Sujet Ides collections d'ailes de Lépido- 


pour l' examen microscopique, annoncées 


Fptères preparees 
| dans le dernier 1 méro, nous pourrons fournir des pré- 
parations microscopiques d'ailes des espèces de papillons 
fixées par les amateurs, à raison de 1 fr. 50 pièce. d 
HMASAOUHA j: | 


sit nu ao sousve hr sfdi 


LA Yendre premier volume complet du Nafuraliste (années 
1879-80-81), en parfait état, s RPEPAR au bureau du 


O4 


e AR 
* + 


AATAZAG 


[0 A‘Yéndre "une bells coliecliônt l'Aninônitéss" du Léas, 


Mar Ak.ér 


tes, et. xologliers dans, le.vossinage d o 
de l'homcié, sr) aje a i 


et des insectes. Le . que l’on entend consiste Tant 
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notes: COnsECUuLives:E 
les syllabes bo OM IOUDOTQU +. vib que 2  ouries 
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| ‘‘dégréle fond'Hlinehätre désen Phnspäsent, ‘quel Pün léon-| 


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Vaitftüde ue ta Male ge iraiteréi pris, En ere, ot TEn 
‘ayant des étés très «hatdsy"Bäta “sé rapproche; par:son 
climat, pendant les mois d'hivériét de’ printeips] de (sta- 
tions européennes siluées beauçoup plus au nord. Je se- 
 rais néamuoins désireux de savoir si Sr Une -uns de mes 


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roma ee . «es e er Cale gi AB 2 La 
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Trachyderes Ana Brésiks-« A . 


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microscopique ; une “seule espèce daus chaque cellule; 


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mt re pacs ane x me teur ar ts su 


6 Année. 


| N° 69 


EL Novembre 1884. 545 


JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES 


Paraissant le 1" et le 15 de chaque mois 


ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE 
RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION 
Au bureau du journal 


.| RUE DE LA MONNAIE, 23 
PARIS 


- | u 


ABONNEMENT ANNUEL : 
Payable d'avance en un mandat-poste à l’ordre du Directeur. 


France et Algérie... ... 
Pays compris dans l’Union postale, . .. 
Tous les autres pays... 

(Affranchissement compris) 


ÉMILE DEYROLLE 
DIRECTEUR 


PAUL GROULT 
Secrétaire de la Rédaction 


LES ABONNEMENTS PARTENT DU l* JANVIER DE CHAQUE ANNÉE 


Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d'histoire naturelle; il insère 
gratuitement toute demande d'échange et de renseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 


FACULTÉ DES SCIENCES 


+ " É PICER 
LS 


COURS 


_ || - Les cours du premier semestre ouvriront le jeudi 
|| ‘6novembre 1884 à la Sorbonne et comprendront pour les 
sciences naturelles : 
| Zoologie, Anatomie, Physiologie comparée, les mar- 
_ || dis et samedis, à 3 heures et demie, M. DE LACAZE- 
_ || DUTHIERS, professeur, ouvrira ce cours le samedi 8 no- 
vembre. Il traitera de l’histoire des Articulés, des Vers, et 
dirigera pendant toute la durée de son cours les manipu- 
lations qui se font tous les jours dans son laboratoire. 
Physiologie, les lundis et jeudis, à 3 heures et demie, 
M. PAUL BERT, professeur, M. DASTRE, suppléant, ou- 
vrira ce cours le jeudi 6 novembre. Il traitera de la physio- 
… logie des organes, des sens, au point de vue expérimental; 
ils'occupera ensuite de la génération et du développe- 
ment. 


el 


COURS ANNEXE 


Chimiebiologique, les mardis et jeudis à? heures et a 
M. DUCLAUX, maître de conférences, OUvrirà ce cons e 
jeudi 6 novembre. Il traitera de l'étude des propriétés bio- 
logique des microbes. 


CONFÉRENCES 


Les étudiants ne sont admis aux conférences 
s'être inscrits au secrétariat de la Faculte. 


qu'après 


M. J. CHATIN, maître de conférences, fera, les lundis 
et jeudis, à 10 heures, dans le nouvel amphithéätre, des 
conférences sur diverses parties de l’étude anatomique et 
physiologique des animaux, indiquées par M. le profes- 
seur MILNE-EDWARDS. 

M. JOLIET, maître deconférences, M. JOYEUX-LAFFUIE, 
suppléant, fera au laboratoire de zoologie expérimentale, 
les jeudis à 11 heures et les samedis à 7 heures et demie 
du soir, des conférences sur les sujets indiqués par M. le 
professeur DE LACAZE-DUTHIERS. 


-. M. VELAIN, maître de conférences, fera, les lundis et 


jeudis à 9 heures, dans le nouvel amphithéâtre, des con- 
férences sur les diverses parties de la géologie. Les élèves 
seront exercés à la détermination des roches et des prin- 
cipaux fossiles caractéristiques des terrains, les mardis, 
vendredis et samedis, de 9 heures à 11 heures et demie. 

M. VESQUE, maître de conférences, fera, les lundis et 
jeudis, à midi, des conférences ou surveillera des exercices 
pratiques, sous la direction de M. DUCHARTRE. Les 
élèves seront exercés particulièrement à l'emploi du mi- 
croscope et aux préparations. 


Le registre des inscriptions prescrites pour la licence 
sera ouvert, au secrétariat de la Faculté, les quinze pre- 
miers jours des mois de novembre, janvier, avril. 

La session pour la licence aura lieu en juillet 1884. Les 
candidats sont tenus de s'inscrire au secrétariat de la Fa- 
culté. L'inscription est close huit jours avant l'ouverture 
de la session. 


ACADÉMIE DES SN" 
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SÉANCE DU 21 sun s.] 
Sur le développement des Cerotoma"Sth}edert"er"ste 
noria apicalis. — Note dé'M R-Béu NégaTA NUQIT NA 


1008 faiobf eueit tr) 
M. Beauregard a entrepris: l'édneatien. artificielle, de-læ 
Cantharide en nourissant ses larves avee.du. mieli-de 
l'Osmia tridentata; sas es tonjonrsteser ie -œufs de 
Locustes ou d’Acridi éussil;;eils 
mit M. Beauregard à sas bien étudier Ja. forme: et. les 
caractères des pseudo-chrysalides;qu'ilse mit alors à re- 
chercher en Provence dans les galeries d'Hyménoplères 
souterrains. Une seule pseudo-chrysalide à.pew près sem- 
blable aux précédentes fut rencontrée, mais en:reyanche 
beaucoup de pseudo-chrysalides inconnuesswccupaient les 
cellules d’un nid de Colletes signatarenconkréà.Aramon, 
près d'Avignon. Cette + preière panda smaller longue 
de 9", 5, et large demi de.forme, naviçu- 
laire, de couleur jaune paille, et un. RE 
extrémités : les anneaux du:thorax, et,de,l'adomem sonk 
bien marqués, et trois paires. de courtes, pattes font saillie 
‘en arrière de la tête. La dépouille.de, la. forme, Jaryaire pué 
cédente est fixée près de l’extrémitéposiérieure et sur la 
face ventrale. Prise en octobre, cetie psendo;chyrysalidene, 


“subit aueune modification pendant, Lhiver,;.enmai, elle se, 


fendit sur le dos,etilen sortitune grosse larxeblanc 

nie de trois paires de courtes pattes.et, de ill 
mètres; au bout de trois semainesglese ADSEA, SP DY 
blanc jaunätre, etun mois après il en’sortait, un, Cerocoma 
Schrebert à l'état parfait. Gommg.les, Me/oe, arr 
Zonilis, les Cerocoma sont done, à L'état de lazy 

rasites d'un Hyménoptère. M. Beauregand-ne a. les 
fois affirmer que cet Hyménoptère soiusiremen le 

leles signata, car de nombreuses, çellules.d” as 
mélangées à celles du Colleles, ei dans des galeries. 
Les autres pseudo-chrysalides FREE A ss 
du Colletes,régulièrement ovoïdes,, “dun jaune, 

enveloppées d’une fine pellicule, Qupo on ma, a. 
‘dépouille de la précédente form MA ” EU Sn à 
11 millimètres de longueur, ie à, 2, ill ei 
largeur et se voient par-iranspapence, au travers . la 
mince paroi de la cellule de GoWeles. qn Be ghacune,, j'elles, 
remplit presque entièrement. a x ne De rot it 
pseudo-chrysalides furent r écol LS : modifie r, 
elles passèrent l'hiver, et au mi fe “y ne A ca 
regard vit à travers l'envelo oppe 3 ns r'al del e É 
puis la nymphe et enfin l'insec a 


_ M. Lichtenstein, mais de larves recueillies’ Su su Gé 
| du Colletes fodiens.Ces mc ne Sofl'd0ne” LT 


. dan ns lo choix de leur habi it 


| pupeens CE de la n 

| rich MAisIà 

Erislalis, rer es. 40 
en 


230 HO * + 


ot  j9 1! O0 
ooemen ts di cœur Chée les Insectes pendant 


nu NE + MON cie de M: J. Finekel 


(hoo% 


*: 7 N pri recherché si les mouvements du cœur per- 


sistent chez les nymphes, c’est-à-dire s ‘il y a arrêt ou per- 
sistance; de circulation pendant la mélamorphc se des in- 
sectes, r1H6s. Sets de, ses expériences onl. été des nymphes 
ut æneus, dont l’évolution postembryonnaire se 
ait en. 14; Jours; E ordinairement, par une température 
1. nne de 15°, et de Volucella zonaria qui a un dévelop- 
pement pluisilént se faisant en 52, 46 où 42 jours à la tem- 
pérature moyenne. de 12,1, ou bien en 29 0 u 24 jours à 
la température de 20°, 1. Une fois ces larves ee ïlisées 
et lavées, on percoitles battements réguliers du cœur pen- 
dant 4 jours ; puis le tégument s’épaissit et constitue la 
mphe ; on ne distingue plus 
où le cad |’Rorugellaet Je: 4*1chez 
atifères qui ser- 

Yent de point d'appui pour re! ‘rer ER de leurs 
pupes. On peut alors, aû tvers délleur enveloppe mince 
eom per. les -pulsations du, Yaisseau, dorsal 

dans l'abdomen. Cet état, .duxe jusqu’ au 11° jour chez 
Volucella et jusqu’ ü a “a Eristalis ; ily a alors un 


tem )0$ quel les, ballements d 
ESS FU ARR cessé. D DAT ns SN Va. 


et le 10° chez Æristalis, nes recommencent à se 
manifester irrégulièrement d'abord, puisplus nombreuses. 
et régulières jusqu’à l’éclosion. Cette Le, période d’ar- 
rêt du cœur, pendant laquelle proue RES et com- 
mence l’histogenèse, correspond, au,moment qù a £œur, 
eslen 


subit des modifications histologiques.qni,se manitesien 


par la constitution d’une région aorlique correspondant à à la 


formation du thorax, 161 esta } 


buroi re lienildoe1sM — 
#4 ox sieste #isolinnpeé 
2104 Rsoÿaro 
Sur l'origine el la Mbérivation de phosphore. dans: las 
houille et le cannel-coal:i= Nole;de. M... Ad, Carnot; sur 


Etmrs * À 
L'analyse de nombreux échantillons deho uille en même 


| temps que leur examen mCrOSCOpIqUe a permis à M. Car- 


’on Res is de id 


not de constater que là Ga 
ouille 


et de pollen des végétaux 


des débri is de feuilles ou de bal 4 à 


î m4 (4 4 dpt 4 

calis, qui sortit en rongeant l'extré ant ,ceP a que e houilles. DRE d PET : 
Pr € yse des plantes a LS'HEMES EE 
l'espèce de coque quil enveloppait, Le pr dé Fé- || milles que les végétaux houillers offre ju are “à 

| tournement de la troisième larve, signa Buarts || particularité sa 
- humeralis, n’a pas lieu pour le’ Vendre a, D RER CU till de “ se) eine _. 

| ; ons de cannel-coal d’àâges r'ÔVE ra 
| nier insecle avait été déjà obtenu MR Fate” 4” | donné 0,02 p. 100 de ue: pa Eh 


étet”| set ternes ou brillantes, Drévertrti Ep neha 


ion de feuilles ou de big BEUREES Et rates do hratent" 


| Seulement -0,008 et 0 ,003 de phosphore. 


ee mem nr » 


SYWON 25 


dès plantes sans chloro ophylle (Monotro 
Bélées, des rhizomes, dés racines APRES 
rophylle, ont donné à MM. “Bonnier ét MAfd 
tats concordants qui peuvent sé | FéVbinés 
lümière Solaire, directe où diffusée’ 4 
toutes 


| de ia respiration ; 26” “Pour les mê nes 1 R 


Er: 


Influence de la lumière sur la respiration des tissus 
ophylle. — Note de 
sans chiorophy 0 M;.G. : Bonnier et L. Mangin. 
F'Lés recherches faites sur des graines;-eñtgermitatio 
des plantes 
ati co 


Ho so 
ARE pra ou mois || M 
les autres" conditions égales” à’ a nt 
18 rapport! 


iQ 4 seu 6f eb sÉNSN ONE 


LE NATURAL 


LE NATURA 


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Lippia nodifiora Rich. 

Armeria Cantabrica Boiss.:et Reut. 
Globulnrin Linnæei Rouy.: | [ioû 
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Ro tostarel "22 % geil vexus, 


subtriangularis. F70HS ce al carinis la- 
teralibusleyiterineurvatis. Clypeus trapezoïdalis,Lestacens, 
sulco recto. Anéenxæ productæ, filiformes, 20-articulate,. 
leviter. fusco-annulatæ. ; Pronolum, reticulato Ney 
transyersim, $ eo AA RS mo 

2:tuberculata. paulumque, eleyala,: parte..post Ia at. 


«marginem poslieum, | 
triangulatim, producla. Æutrael alæ perfecte. 
apicem, abdlominis superantes. Æ/yéra in itriente: stacea,. 


cæterum subhyalina, maculis destituta ; venis, una ribus.:; 
antica biramosa;, ; postica ,sçanali. set jaxillari; reclis. À A1æ 
totæ hyalinæ, area apali maxima,, -Venis incras ais. pallide , 
cœrulantibus. , Proslermum in modum B. tub rculalæ 
Fabr,. constructum.. Pedes .pilosi.. Tibiæ. anlicæ subcy-, 
lindraceze, in, utroque-margine 4-spinulosæ ; Éüiæ. nedit 
subtus-cristatiæ, Femora postica, parte.exlerna leslaceg,. 9 
parte interna fusca, carina superiore paulum sinuosa. 

Tibiæ posticæ luteæ, pilosæ, margine interno 11-spinuloso, 
margine externo 8-9 spin-uloso (Cp 4 apicalibus 
spinis), à mere fusco. Abdomen ie parte 
is fulvo 


hucdum jgnota - — - Long. Corp: 27 ®,, pronot. 6-7, ne 
28, fem. post. 15. 

Hab, — Rarain. sabulosis planitiei MÉre ee sec bled: | 
Segui, inter Fhaphruram et Capsam ; Maio: © FETES 


. QFINOTIA gen. nov. 
DIEM OMOALS LOI PA À 


‘a picrssumn. Pad rt + , Ft] 


HAINE 


, 
EP 4 A RS ET EE © FA 
De 


PF 


&\ RUN | 


À *) ir » ot EN Len | 


globosi, prominentes. Antenñæ basi depressæ, 16-articu- 
lat&: Costa frontalis compressa,1sulcata; inter amtennas 
producta; .juxta ‘ocellüm:-leviten; sinuato:emarginata; ! 
VETSUS peu ERA tail: sions ste pyanesengs.: Pronotum: 
latum, jpost n ; Carina 
obtusa: paulum projecta; in 1 mu di ubtiliter 
a énirés duiobus { {exvepto suléo 
rupta; parte lantica: bifida; fossulam pin ciretimis. 
scribente{:carinis dateralibuis obtusis,/ tütberculato-rugosis) 
ir angulume:prominenten: :sübspinosumque,postice. .desis: 
nenlibus ;1margipe( ântico! tüberculato; juxta. vérticeni 
producto et truncato; margine-postico :subrotundato-svel: 
Subangulato; subereeto, Spas lateibus: deflexis Carina: 


SALE 


3 VALLE 


+: \:4 FAIRE, 


erectos in: :spinam! | xalidiorem: desinentéi; langulo : postico 
Rec nomma alæque nulle iMesanonue ohistpue, 


langutis anterioribus spinosis. | Peclus ‘latum ; lobis MESOn; 
sternalibus brevibus, ,margine, interno.obliquo; lobis meta- 
|sternalibus” poné fovedlas parum rotundato- productis. 
Pedes omnes aroliis parvis instructi. Femora antica têre- 
|tiars postiéa fOrÜGræ Su abdomiñéparuni!Iôh: 
| giora,) [atere? zextémorégulariter “inbriertin : réarifatol® 
|caar superione Subrecta serrulaté:spiiosa, st Spiharl 


ra Cos tres rx 
LMIVIIVIS 


acuta, 2-spinosa, raro inermi, Tibiæ posticæ femoribus 
subæquales, parum curvatæ, Spina apicaliexterna instructæ 


mn de Tu 


tertio sublongior, secundus brevissimus. Abdomen ol 
lindricum vel subcompressum, a, medio typice recurvatum, 


prominulis et spinoso- roductis ; 
primum parte d cpu ; 

carina singula MUr ne Validiorem prod De. 
pau tympanol Capote insiruetun] Lamina 

* . apice anguléto ) 


abdominis segmentu 


nd 


obtusa:. é ci DE Le | 

lralts s'erecta, cucullata ,apice sulcata, subbifida, 2:spindsal{ 
Valvulæ oviposilônis qu ) Inferiordin ‘datére 
externo; is! 


eximium ab:0mhibus-ge netits Pan mi praneh 
diversum, clarissimo amicissimoque ldeno Finot, 
orthopterologo eminenti, dicatum volui 

F. spinicollis. — 9 staiurd paie: AStatura minore. Cor- 
us crassum, colore fusco tes lac Ï 


producta, juxta ocellum “ à na SU Sun cari-: 
nis versus clypeum diver rgentibus, P | 


Sum, et rupulis rug0$ BAS 


nec etant — shoes phqua’ 


{|Isegmentis singulis dorsalibus 3-carinatis, carina media 
parum prominula et angulato-producta, carinis MST 


LE? NATDUIRA LISTE! 


nl 


| | tes; crista alter obliqua, tuberculatorugata posticé prie: | 
diti; margine infero spinuloso ; vel: tubereulato;  Pectus | 


| latum, phone pallide subflävum, - Femora postica 
. crassiuseula, parte" sup 


éeiénte, parte itifera palid 1 2 er PT PP ds 


T z | 


rale, en dessus, jusqu’à une ligne joigr'anties deux tibins|.2 
sur les jambes jusqu'awtälon ethéèmé similes doiéts;cquis 
présentent quelques poils épars sen! étessohs, seulement: 
sur la racine de la queue. La farel/estedouverte» depoilso 


ice } I 
à rubescentibus. TE in utrotque RES "1 


L ni 
A3: pe 


courts et serrés, et le bord de la lèvtestipériotreréstfrangét 


p Syapice e nigris £ 


de moustaches ren, — Le pelage, brun féncéraflaibaié 


pi “ pue apud | #y18ubeûme" 


nik sé im E 13 


{est en dessus d’un brun clair, rout äl'éxtférhti@ ten des- 


LA 


LA 
pri, ap apüdoæ, rates 41: 1 Fe als 


sous d’un roux plus clair ; : hs réilles ere Ant rmts 
sont d'un brun rougéätve \J euwvatidse motïszomsaiïo"f 
Longueur de l'avant- Mu O",0407 envbs 219%:990 21 


#0" 
tété’et cor orps = 0" 045 ; queue — 0" ,04! sinolanli roue) 


Assez généralement répandu pans totité Jar -Prarrbts-nrais 


plus rare partout que l’espécessirtreneg ve Arcpel 


le confond facilement, mais dont ie çe catgee : TAPTENTE 
par gs de poils raides au bord de la membrane 


FUUCF 


“ce Véspértilion habite le bord des rivières et des marais, 


| aidoi :; fug jebe Res, LR / aies auditeiroias eiluans 
fé doi :our OnTaigt 90 Leon, 21divett a prete 
cor ee, ronoti gap 
ei a gs. corp. D AB 281 [éovo? 6 A0 


À ae 
BI DSNND DOME .Houregi eivi#qeions auto :.08 x 


zalnnitan 


re RAA NE OC LAURE Min qe 


hiver, Les cayerngs gt a ephAmnis-rrrigliahpris, pour 


|la première fois, en Maine-et-Loire, au printemps de 


HAburr pra; io obenbislis at sn huloni 1Bk801 Paphtr ax 
ebyGapsam etiamque: circa; Teleptem; sul b:s0le; ve citer 


ph re cran pee et ons 


«ateroibile: «y 


frrot © ot 20ù SÉR tient o15t Baoniqe-< SN: (RTE 
Du sa r9ix ilñ9ÏQE Ed, F Téva otIPIÉQ eolsupaædue 


|| “iLES caiRoprèkes DE FRANCE 


Hodire SONO Pardéebr/PROUESSARTZ 10200112 oif10: 
TAN ETREN 991qv) otbsni (Suite Loue cu tbrrtl 


née 1882 dans les caves à-tuffeau (terrain turonien) de 
Matheffon, près Seich 

-29)-OVInt ,91901bant 2 09 — .suslizqs) smeboyid 
eols1oisl , Le Yesper un {se € Natter: SANS .m19981 
aride perafii ilion OR 201-0021 
si 2inir69 Ar jt élio Nate) KubDa ehélugnsiidue 
“Caphtièrés!:20veiléé anssi longues que Te tètel ovales; 
très \bpèrement Cthäfètées st lets PU SÈSE ler fé29 RL ? 
lofi très 16ng étroit, pô ét Palcifontié fichié ri” dé 


Dém sniips eisnitss- s ise10b eilranie ÉRhGME EE 
Dour eini 19 SlanbotEOTRIuaur À 5 slnaimotg diti6q 
À Houborq-o2oniqe 19 2ilwainroiq 
Gb 9184 uiTq 


Q .Hpa 
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..Bbñiddue: Rih tre Gbl4 : Éslluous 519919" 230 


‘Caractères: #1 Oreilles: presquelaussh\lengues te 


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nhrdchanané a ang droit; roreillon: longs! étroitret s 

HUE AC HIS oaneertslo myatovih 
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biuisie ?—. HO E 


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Labrqobd ue sci uditrégrevib deu AUBTOY el 


Berg 9 reille gayghe au À ange Je ef ere oré 


hôfs, atei téignatilflés *#fi ldhiattéur rorérme:) 
States (88e ÂTEE beSt dus ARMES bal reg: ° 
r'éktrénité dé Tr quêue est RÉ MON aNS ter ehbie 
rate frnbéc ue cotérts botis Fotdés : Re UtEpasirt 
brad foncé M bass dun Brun roux” ca eh Aesétiss 
blnit ét dessous : sb eifuivar srils vidue ré) 659 
gra drad 22 000 sureté a 24 
Lab des rs 22 "0%, 040% quete Om040:18 siege at 
“Cette éspèce, Hhoïfig hoe 6h Frañte) que Ja - sébsautiten 
n'estips ‘tepéridant éomiiurie 4808 est''a$$é7 Gériératés 1 
mentrépäntdèe dañs/tbtites 168 parties dé hôtré pays. Elle: 
est° fatale à disliigér de: nr ri hux aa rates 
At OfIre ls (TS [TOITS “ EIITTE otTec 
bedluniqe-FE otrrefor stra15 mt délit Ne sit dobibis SteYt 
auf RE oeoHr- es 0-8 OX" ONÉSTE NT 
Oif 09 (einiqge 
Jes} tl8e10b 


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[sde He fa fr 


D. 


pi 2 DD DEUEZ 14 21Z9#071q 
12 NT CN) re sus A7iisnidisidue 
ESTOAUIE 477 Ve 200 Sn! = slonei invbord 


Fat feoq .m9t 88 


Dour. LUE ae VAT ile D'orfiélgancHésté 


ur 
die S buqs moisbhsioidue Q bugs 69H20€ | iso 
äntu _attaionant nrasaue 


L’aile,s$’ insère on | 


grandeur natunelle); m62q69 Jo eos de Va ttdfbrghenathose. 


QUE, fIE TOALI 
4 bars r sa membrane ‘iles rfémorae; par contre, 


22.82 natt. lai. IZ À Hi, L AT ah 114 FN EI 


549 


allant du coude au genou; sué lermenibretes interfémozT 


. 


550 _ Ut. SRE à: jo NATURALISTE 


LA CEST £ 


PSP 


g;surtout-comparativement à talon: 1 | verres murin 


gueur. de l’orei lle. Jr Lino 20Qtro't! (Vésperditiér mi néuslSclireber)iT sys eslt ensb 
Le Véspertilion | de Natlerer sort tard dans, la soirée: AL | sure 
vole lenlement, à une hauteur moÿenne,Je, long, des allées, Synonymie. — y. myotis Bechstein. re: F. PE ep à 
d'arb es, qu tournoie Sur la lisière des. bois. et, dans Jes, || nus, Brehm: age ins “a ve jéthe, d’après 
| jardins. En été, il habite les, drones d'axbress, Jes qosiere M. Siépi). (oies jet, OS 
| cs églises où on l’a trouvé, dans quelques localités, e Cara s.— Taille très Has ; oreilles ia RE ET 
|| troupes de plusieurs centaines. Il passe l'hiver dans . aussi longues que où tête; .oreillon 19 A pointu 
cavernes et des soûtemains"c'ést 14 Que je l'ai capturé, non recourbé en € pe 1S, AR S’ins ér! in ux métALArS tarsien 
toujours en petit nombre êk plus, qu pins isolé, ou bien près de la > la base à do vue se de 
en société d’autres ‘espèces. Son caraçtère semble assez Ra sa ie « Pas âge . 19 Hoi RsIa 1 ED 
doux, car en captivité il es moins har Fab que la plu- || rou brun enfumé eSSUS ; ’un 
parbilæses congénères 15) 61 sb Joutmoe — 28x80 409 ste tt 
9916498 8: “ab “0981 #8] sé eueesb-156. 9volà Snomoid 
90012 O111Tle pertilion LA che HR 
solde idrox " ra Port ps FRE ea mrote 
“1818 2099 mimsO OT SE 29b iu199 
à latètes 


oreillon re point} falciformé, recourbé en ni dehorsodans | 
sa moitié supérieure. — Aile s’insérant à la base des 


ë .Q54 


| MATE] 


[1] | ré 1 ) GMée Lich du V, DATE) der CRUE 


on ip sé 18q omis) 95 mubnssfss of :elaiob 
| a de l'aya an iç or 0060; envergure 

MCE APbesi Rene ME: s1ebupo 
Le En hr ne a 


SI SEE 
Lo. se, ï “ Ts A reuses. Plus ah ondant dans le, 
sh À = / A teR TD ord ot ustlior vb ia6lfe Dee Hi 6°t ri 
ca _ eee "4 aoguol s1bôr a D iasièeni e L lespe pertili Lo type.du genr et. la 
ol baiq : nodaf4ssé# sdoi 9b 26q a] grande eSpê & de ob Le és A 
Ass, “ sit sich SEE SMIND à Hs ryorranol 95 elioi les. doive 8, Je pe fees, do lil sort à.une heure, 
Fra D ss SHESNNE S pi 2 po SA SOS no Most x MINS 1e che du S$ ne e la. n ui, pc po ur. S HE . Chasse d'un. vol raz. 


un 


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— 
Le, 

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= 
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à 
— 


Fi de PE (gr. nat). aire . Rte Le S\ jf SR squier q au 1 pre os Baht 
"5 JT. "Seine Re te dar haies, à 
| hauteur de | 5 
PR 5 Dente ie caudale rudimentair se à UE OLA ee — 29, Dons Ne 
elibre.s| |f6is mème avant nt le, er du soleil,.is 5 ou petites; 
—selage brun, fapaé de RATE SAÎEA dessus, blanc ban fra qe es le £ euts, aulo r. des : 
"oE essous., $ 29/9 anoirègesV eeb eéiost af s Iup de . Li . ST a, façon, es 0 ; aux de, 
CHAMHU de. ‘ avant-bras = 7.0",040; 1 Fe abus te ï À nl Bofhi ee. s AA A je 
4292; lête et corps; —=.0",0 050; qu eue, = 8 la Fe à nel ou ù pas HS orèls k fe, ? f 
bites espece. esi dispersée -par. FH la France ;à l'ouest ; Ps nent Phi iver, Î à De Ra J an$ Me , ? F4 eq 
| ra hors COPA AULES Fe sl rare dans toutes. les’ 11 é e x es SES es, 1 Les Fi gx ss x Se à où. 
| mn où sen ns ee pris trois Re Le He s qu k mb j os de Ds mes a sue 
Ant aires, p £ayes, à tuffeau du | (’ DIQ 61 19 
terrain turonien, près de Villevèque (ane et Loire). ; ts e us È Aigues “Mori, ang 
| lé Vespertilion de Bechstein FF après l’Oreillard, l’es- ru “ Hd dote ed SE LANRUS 
||. pète dé France qui a les plis longües oreilles. If ressemble eu e4 ur. tot Densôqgee 29b ann 
| beaticoup-ät Vespertilion murin, mais he Ad plus * | 158 dis nl A TenqRe che e + au quér leu ass, 
1 avec" Ués oreilles: rétatiVeétili pi afongées, un! | faibl EURE ue Î pée plus. etes. et plus, 
oMÉlEKO Déateou (his! FécEUr BE Fe ‘80 Ta SE ) DU Ee ,dpaividus de sa propre ef ;1 
brane de l'aile s'étendant beaucoup plus sur les doigts. 168 8h 851978 à 


I1 habite les arbres creux = sur 
: l'intérieur des forêts : 8/1 
. clochers ni dans les “HR 


, dant l'hiver, ile, relire, come, les auires espèces, dans 


| 
| les maisons habitées. Pen- $ 
| les souterrains et les cavernes, et c'est là qu'il est le plus 


dc Se 1430 ou n RTE e$, À 
a lisière des bois, et dans | souve: nt d'un sa pe 5 es j armé ; SES UHR AP HO AAEN Le 
à jamais trouvé dans les alé est Fr et lent el re È 1e da: êlfbo 


:£XCrém ur 
HT à 


||: facile de se 1 roçurer. 
| RUUDet e9itR {12 PSE af —= .9ni0txe biod co 


voilier H$-2H04HHt L_ 9h eu € uhjuellé acoil ai ir 


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DANSE ARTE NRA ER a GE k £ 
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5 AT (Vespertilio mystacinus un 
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“4 à Le M 
| po )f log, : brpte 29 
| Synony nie. — y espertitio ‘huimera lis Ba ill 
} 9. JIOQ'TI noi < sde eSU'UTO Y2arre 
| 7 Le ginalus de Plusieurs Fe gieurs ju de 
Fa | JP OT XI MORTOZIII 2 29/1À .201 x9 Ad1y099 f 
an facières. — Taille très pelile.: un la long ae 
| L'RORROET EC MAR ETTANE OP pig 29D ,9280 BI : 1q 
1h ète ir son bor é 6 an ré vers 
Re do nr ER 
|! HD ‘’eUe29D fe )intu. L à d np #où HR OT 
RES. 


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NM Fi 32, — Tôte du V. mysta Pig. Oreille du V, mys- 


cinus de, profil (gr: SET nat N up st (gr. Rators 


ae 
à Et 
à 


doigts ; le ea HD se rs 
en ia iéihbrän at 
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nt du milieu dé l'humèf our 

| Enr Lau lite 
mé a ue fa Et t 
Made a sn 02 PU d'in bn 
| A ue or À Gùs dt o! Do ET ss Fa 
| bete ne emôtt Ï, 
ee. êtu" vatté DéuEdUD lon purs das in a 
| ét don! 4 ou pie is nu. “ne 

“n és M 


pour Ré on füt the d'aller les ÿ chercher àvec une pelite 
pincé: 2 Gérvais l'a trouvé en société considérable dans, la. 
eue dé Ja Mädéleïne, près de Montpellier. | e 
29D 6D ‘svt EX. | tu9r2n1q ob 29410 
an fé f Groupe des Minioptéres. 


Utd [TO .91021 : 


ÿ Genre Minioptère 
L f (Miniopterus Bonapär te). 


| HIS) 119 ‘18: of 
Cole. — Sommet de la tête bombé et considéra- 

blement élevé au-dessus de la face : oreilles séparées, 
courtes et larges, iangulaires,:leur. burd vexterne s'insé- 
rant près de l'angle, de la bouche. Oreillon semblable 

celuides Vesperugo ; museau large à proéminences re 
dulaires bien-développées : 44 première! phalange du $e- 
| COndEOW plus long doiglde l'aile très. Marre ayant ombins 


49h oesd si 6 Jasrioenie oliA — 1H -Sir0f 
du tiers d \ drminale. Aile 
sn à Déous du talon ; 


, étroit, tous les or- 


| lteils de longueur ere. queue aussi longue que la tête et 


le COrpS, entièrement con ue dans la membrane inter. 


n 


a 


(80 a) a) {ftortc 
Formule dentaire : 1. — A _ 5 me 
lnoadédigtis he ntib gi SISbTES andere œréirroh gl 2iob 


?C8lSeñté st FéptéSénté ën Félhée Dar de sb 
qui a le faciès des Vespériens, mais avec les ailés oBEÈrE" 
plus étroitès, plus longues et” sineuseés lé Vo à distingue 
par sa quéue très long 8, l'absence dé lobe nfhésé et 
1d'Hrièveté dé Ta première Phalanige aw Kécond doigt ‘de 


BUS of 6), 1 
ie ie ue là 1e el 
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l'äfle<"énfin pr 16 Hombre et et x “dispéSition ‘de ses dents” 
STEP HO EK 
HD VESAUTES Minioptère de Sechreiber 
(0110.1-ig5 nipièrus Sehréibersis Natiekir} À oi agi ui ay ë 
gs brel 1 g10'T 28196 9" 129 

Caractères. Ceux. du genre: ; en) ne LA Dies. 
sont beaucoup plus courtes.que,la tête. er--triangle pres- 
que équilatéral; l'oreillon.est;arrondi à son extrémité, in-. 
cliné. ou dedans, CORCAVE SU SON, BETA AReTRE SRATERE] sur, 


1h 29! tr> pffiIQ J HA j ci gd 
Fi ARLAREE RE 
f10 clrot 29D rare tar 


nsb ig'etéils 319 


3:00 


ie y Le 3 fr 


SO 


Le ob à 


S'aetaE ds 


AE son bord externe. — Le Goil s'étend sur les 


allant du premier tiers de l’humérus au milieu 


une ligne 


Ze À — 


552 


LE NATUÜRALISTÉ 


du fémur, mais sur la membrane interfémorale ne dépasse 
pas la première vertèbre caudale: en dessous, l’aile est 
poilue jusqu’à une ligne allant du milieu del humérus aup 
genou ; l’interfémorale a quelques longs poils près déda | É 
racine de la queue, maïs la moitié de la membrane est @ôu- À 
verte d’une fine pubescence : une bande de poils fins et courts 
passe sous l’avant-bras jusqu’au corps. — Pela ge d’un’ | 
gris clair, plus ou moins rougeûtre dessus et ions plus 
foncé à la base des poils. La couleur est assez variable. , 

Longueur del'avant-bras —0",043 : envergure — 0",280; 
tète et corps — 0,050; queue = 0",056 ; second doigt = 
0,090 ; 1°° phalange — 0», 012. 

Habite le sud de la France et plus particulièrement rs 
région méditerranéenne, remonte à l’est jusque dans les 
Alpes et le Jura; à l’ouest ne s'éloigne guère du versant 
nord des Pyrénées, où il a été trouvé par M. Dépéret dans 
les environs de Perpignan, et par M. de Follin dans les 
Basses-Pyrénées. 

Le Minioptère habite les localités sauvages et boisées, 
où on le rencontre, le plus souvent en compagnies plus ou 
moins nombreuses, dans les grottes profondes où se trou- 
vent les Coléoptères aveugles si recherchés des entomolo- 
gistes. Il en sort de bonne heure dans la soirée et se met 
en chasse d’un vol élevé, prompt et léger, qui correspond 
bien à la forme allongée de ses ailes. C’est une espèce 
montagnarde, puisqu'on la trouve non seulement dans les 
Pyrénées et dans les Alpes, mais jusque dans le Jurä, 
d’après M. Fatio. Il est propable qu'elle se trouve aussi 
en Corse. — Ses mœurs sont encore mal connues. 

(A sr) 


OFFRES ET DEMANDES 


———— 


allan- 
Stachis Durdget, ; 


Ce en échange de plantes francaises, Geran 
licum, Bivonea lutea, Gagea fibrosa, 
rare celsiana, Anemone palmala, etc. 


x 
x * 


M. Bousquet, rue du Lion, 1, à Constantine (Algérie), | 


* 
* % 


RL 1 ge ds ser em cè bu de quelques 
PA ES C der à rares souffléès d'espèces fran- 
“eaises, Thdis Le au prix de Efr. 50, et Sphynx 
convolvuli, au prix de 2 fr. 50. 


Lu ci * 


Belle collection de Champignons représentés en chromo- |! 
lithographie comprenant 33 espèces _ parfaitement déter- | 
minées et, portant la mention : comestible ou vénéneux. | 
l Chaque espèce se trouve sur une feuille HS Le tout | 
contenu dans un carton. Prix 12 francs. | 


* , 
x * 

Collection du Pliocène et post-Pliocène de la Sicile com- |! 
prenant 25 espèces bien déterminées et 100 exempiaires, j 
contenus dans: des cuvettes et soigneusement étiquetés. 
Prix 23 francs: RE 

La même sans cuvettes 20 francs. 


* 
+: + 


Nous avons fait recueillir cette année un grand nombre | 
d'Algues marines et d’eau douce; aussi nous avons pu | 
composer différents herbiers que nous pouvons céder aux 
amateurs. Les algues sont appliquées sur papier, bien 1] 
Liber et ayant conservé leurs brillantes couleurs. | 

10 rte ane un TéMoh 2,05 18 


20: + f 

(its 28 or ié _— 9 
l eirÉOaniqees — — 518 
Paso ile 
100 0 — — [ RÈ 

GO CNET “es re 80; 
dc ane on, à 110 


PRE 
Belle oeca asion. — Collection d'Hyménoptères français, 


| ahienus des chasses de cette er de toute fraicheur 
nan nt 3 


ue T. Tschitehérine, rue Torgevaja, 8, à jp 
: des coléoptéristes | 
: Me de Fanéque du Sud et, du Mexique. Il accepterail t toutes 


a Gp de, Lucanides, ue FOR Li : 
en.échange de SA'EARARRE de Russie 
spgoteslteneb to 6 es i : 
10404 £ D SLA ML L.ineye euiq 2912 s 


5 À de p #8 FRE 42 Tru du’ EN, Paris; ‘offre 


‘e tintacts, conte spèces et 600 exem- 
{plaires, bien nommés. Le sexe sx! ous les. insectes est in- 
:diqué par l’un des signes #19 placé à FREE, épingle. Cette | 
collection est contenue dans.3 cartons. Prix 120 fr. | 


* 
VA + 


Dean r de ‘Nitfdulidès 


Dermestides européens | ‘comprenant 108: us et 


nées: His rnmiuris ee 3. | 


‘'tertidires Mit dr échatie dé Fusus! buräiatensis,-Àe 
T° Prob Catedratis, Lucindcohimpélia, Cardit Touametti, À, 
Scutella subrotundd, Céritlitum pichint, EU LOSSilES du: À: 


plaines, nr OLAEnS 3 cartons. Prix 40 francs. 


2ûT 558: à 
7 ebuig 136 PIE hp 5f fr DPF mr ns CA of tn Be a 


EUR 5889 F6 Es 1 


M Jg} 


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Cért GE 9h sezisab SELOHDTr TT 


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ne : 06.11 ob xing-ns rires ni ais ce M p 615 ou 
| ner DES ÉCHANGES PE DES" NOUVELLES | 
MOI no 2è)r0: co 200 AS SEAT Robot le, 45 de chaque mois HA RE pee EE 4 


-19/9 Jon 16 — 9429 £E ô 


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_ MÉDACTION ET L'ADIIN ISTRATION ot Payeble, HR ù magdil-pôdlo à Pondre AE BRereRe | LE ak IR ÉCEUR as 5: 2 
Au bureau du journal France et Algérie... uk EF TAREATER 49 ESA © 0 : PEU : Lanntihhe k: FPS 
5% hs ris dans l ét postale). 2191117 Pris ns 
RUE DE LE MONNAIE, 23 dons lé pris dan 1 ne Etes | C4 pos SROGTT! l a 
523 RIS _ (4 Affranchisement compris c ic Secrétaire de la nédacuon a 
-mos slioie el Fe on69 oil Jeogste avion fn EAN pu 1* JANVIER DE CHAQUE ANNÉE # HR, are "4 
otislqmoxs O0L 9 299riorxais). aid PRUÉAS 20.5$ JS] 299810 ed | 5e 
+ DRE SES on g sn Eur 
| 26 Soin À té NATUR Tr. officieux, de 4008 Hs. SMS if ‘Histoire naturelle; ü amère | Dre 
| gratuiiemens toute demande d'échangé et Lo er SReRAAQUR émagant, de ses REPERER HE à Le 
2 YLc os ST ————  —— AIT ri PTT | SE 
Te | # 
RER ir repose ‘sur un tissu extremement. dense. D'un | 
ñ % à Le D à 
ACADÉMIE DES SCIENCES “blanc jaunätre, à surface mamelonnée. rappelant | vague- o 
on bnere au sùnnes 94/95 TR 191997 jiét 2(OVS PWOY ment les. circonyolutions cé rébrales, celle m queue est SA 
Hqenovs euon je Mr néoibléSæoniten eogulA'b recouverte d’ un éiindernique Rompusé d'u une € > couche rs 
te 9bô9 2n0vH0oû 210f SUP Enebé sjnonèn -profonde ay ant les câraciéres dè a cou che muqueuse, de}! RE 
siaDeulg.dérée de LEA Cine il 4 fige féharbonnetse | l'épiderme, et d’une couche supérficiellé à, à cellules lamel- AE 
Pchadsineierrchfié 8 NF Bt109 ne 192 eo ètq leuses,, aplalies, polygonales. Dans cet épithétlium plon- 
Donghi + e1882 gent ‘les crèles du tissu lamineux sous jacent, qui se com- |! HR 
note : 
M. Feltz ahnonçaït qu "ÎL avait conservé Re accinde | portent à la facon de’ papilles allongées. L'épaisseur de | ê 
Sept mois après, il leur-mocula æne culture dé charbon | cette muqueuse esl occupée entièrement par des cavités 
? Il 
Les : closes, sorles d’ ir Fr 2h à sa papene plus 
|. très violeñte, en mème temps qu'à S six x dapins frais. | 
be rboh : ou moi entre elles. 
Fe six lapins Vaccinés 1 ne prése : cp A CEE 49e MEL 4 nr ft méduer HD, tl 
ét restèréht bien ortants: tandis que les six témoins périt | Ces aréofés sont Lapissées, co = un épithé- 
né bout-de trois-eu quaire jours.[M. Feliz ; lium dermique,mais säns papilles ; celui-ci repose sur une ; 
rent sat ae au me cor 18 SEP remièts lapins | | surface Jamineuse unie. Sur le vivant, ces aréoles parais- 
 renouvelda méme exp | ééntlétresiiemplies d'u liquide;let:la muqueuse n6 ren 5 


ét six nétlveaux témoins, avec du Sang charbonneux, f 


_ neuf mois de distance, soit à dix-sept mois de la arms 
| tion. Au bout Les trois ou quatre jours, les témoins elal 
tous morts ch neux, et deux lapins yaccinés survécu 


nt Sens À pra dé” “signes "4e ‘Gba on. La 


‘férmetdans sôn épaisseur aucun follieute elos,: Saris se ! 
sprononeer sur l'homologie de ces cavités, des auteurs de ! 
cette note fontremarquer: lque:ces cavités sont, d’une | 
façon générale et au dire d’Alderson, rejetées à droile, du | as 
côté opposé à la narine communiquant aveelévent;2"que f re 
ji a pre NE y niuS utres cétodontes (dauphin), le voisinage de l'ori-| 2 
Ace) manne te FA Maur de la sn ste TS Aer 'péfforée | 
CARE LS &\ qe néûvélle pins suisses | ‘de cryptes nombreuses, environnés de follicuies clos ;au-| 
= rés VF iEnt tua 168 dons ao ets er 00 de motisollo D: “dessus, la fos$e nasale présenté uné surfate qui $e éonti-| 
Six ar Sen ete éEn se 1° As à PEue avec celle des sacs de l'évént. Ne faudrait-il donc pas : 
… | | | voir dans les racines de la voile l'atfalogué "dé la région Er 
‘ postérieure de la fosse nasale droite, et dans les réservoirs: | | 


s me si uepet & tués plus en avant, l'analogue de sa portion lisse, sé-} 

9b bo , ns G de 9€ Sr S1 P ’ i 

purs on en98q01n9 9 ONHEQNE 19 sms iparée: des AAA de l'évent,; ou, ne. :$? hé oUVEANE que p° par un!! 
Bi ro 


| on A de, ge grande réset- 15: eurs À: “élueider. sur celle, question ; serail:On, € en présence 

M. CE ge a a nt ea cette régio ‘4 \d'unessecrélion non,glandulaire, d’un..ord sa parisien 

| _VOirs qe ab : commepar exemple la cire des, abeill les? Lu IVANEAOE ch 
sahtone! es 29b sit sy joli stat à ë à ur “arts 1066 


strié hs PE Ale A MEME 7 DS am PERRET ms . AE PTE ÉTAT 
OCT  nhadihrpréiéimntinlient mettent - - e pm Enr ga ST A ai tdi oo 0 


BE? NA TUR 4 LI SITE 


A $ 


[IFOYT e] 
WE le A PRÉRET M ‘pe re role: — 
Note de M. L. Lartet.. 
f 


M. Mussy avait nb ik et Saint-Girons, dans 
l'Ariège, un terrain Li” di appéèlé prudemment Schis- 
les tenant la place du/ler rain OU‘ ler, parce que sa posi- 
tion était inférieure au) | ias, et sul érieure aux calcaires 
phylladifères dévonie 
vert aucun fossile. MA | Rougé, instituteur à Larbout, Vi 
lage situéau milieu dleteite zoue,-rencontra de nombreuses 
empreintes de fossiles en-défoncant son jardin; c'étaient 
des spécimens déformés el, écrasés de moules intérieurs 
d’Encrines, de Polypiers ef de Brachyopodes. M. Lartet y 
découvrit à à son tour des Trilobites, des Posidonomyes, des 


PRIS à 
Va ‘h 


nombreux Productus. La faune a ées schistes appartient 
donc au carbonifère inférieur. S 
I] Safitse € rapporté au Productus EN he TE 
is  Prôtiictus BA sas Ja Séction des Striali, et 
tout ! au gro pe d mL ya anteus, . care ractéristique du 
ct in ae En net es (Ph hi line ps 2) des 
s Brackxonod 

x 'ÉHioides à ci rot das le, 


S= 


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arhOU, qU FOpIÉ- 
Der sn “a as oh ne ne 


93 Fe 
ont i ils DoE Sépar 


sent sur les calcaires à à le di 
| otagé 


de la édione pri- 
a ar aires \ dévoniens parait 

iergiques sur les couches 
" S auraient préludé 


s. Ils E areont HS 

reposer en: SN name à Larboüt, Comme ra 

- Bastide. de-Séran et à Castelnau- -Durban, Sur des ealcair 

à Atrypa reliculnris, des schistés ét! prauwackes! Sp: 
_rifer; enfin des/schistés et calcaires à Cronetes s ab 0 
_ lata,-qui paraisent représenter, dans ette région, le“ dé- 
| Rien inférieur. La série est orales FO A où comme 
(oÏaèt sl olidsf 


[el Fo 
pes 


[usu 


WU sselet. 
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Mess LE ENITON 


ete fn ‘ CAC \ « g” Frrorrirans ts 
OI DIOHS 9160 CONT AO OL FAST ET 


5 M. 
“'obtle gyptote VW 1 


fes etenr SE: 
” 


OIIO EE 


dans les. LIgr TRE SUcaires. raNote de ) M. -Pirpafait. 


a 


fixe; M cs cat de.34,7; pour .Lepidem 
drone: de 35,3 pour Calamodendron: 35,5 pOur Megar 
sé Di POÉ POUS À AcNaplenÉS à 3. DiPOUr; PSarantus, 
122 pour, Condaïtes. Le résidu fixe (complément pour | 
mbres. précédents), range. les végétaux, précé. | 
D ; l'ordre suivant, . en commençant: par. le, plus 
fort : E Lepidendron: (65,3); Calamodendnon: (64,7) ; Mega || 
Ryton. (64,5); Piylopteris (606); Psaronius. (60;5).el Core fe 
dailes (57,8) Je, coke: donné, p par les trois; premiers ei | 
bien aggloméré ; celui. A8; eu uiral. esLoun peu || 
Dar ouf et) celui de..Cordailes, ASS EArc -boursouflé, Je 
ue, de. la hpuille et, les, circonstances, diverses.quiont | 
. à.sa, formation n'ont. pas; seuls influé, Sur SES PrO1 
priétés ; lorsque toutes ces circonstances ont é identi; 4 
RE fe SIOSRANER, PSRRERS Ha ue a ais 4 


5 = 
+. 
= à 
ne 
+ TA 


Hoaq AN soit. Rpne ee: la MÈRE: PAUE 
100, le chêne a : 0,15 de carbone en moins, que:le pins 
0,18 d'hydrogène en plus ; 0,28 d'oxygène et d’azote en À 


plus ; 0,05 d’azote en plus; même quantité 0,37 de cen- | 
“+ HOMAAT 20 2XAÂTAOMIHO em | 
duen 


T-74:51 164 


OÀ 
* * 
} 


HE 


Origine des os et-d2s vies ferrugineuses | 


En analysant des-roches’desirégionscà phosphorites, || - 
M. Dieulafait a obtenu des résultats intéressants que nous . 
allons mentionner. Siçes roches.sopidraxersées par des 
eaux aérées, il se formera. de l'acide. sulfurique qui atta- 
Pate la roche ; L AHATES ARE! Dee a gulieu pendant 


temps limité e éei riode RARE Les | 
Le Ré dé InohHséhe à eu res à phos- 

on été Rem btres Sa Pépoqué où Du sont. époses 
are Hé sa : BH au à Hassin de 


Fi, QC ProveñeS 6€ de tot 1 réBton mériaionilés | 

On' Sant que Fatid carbo oi Ha noce attaquer | 
18 F6 A ‘caléätres| MP ur à CUIRUIÉ et < constaté que! | 
M sans do a et aie | 
re a dns 


duo eau acide sera 


en Puoe 0 


ROM Oo 2 
-Surila 


ré à La #alure des ° 
de'M: Ad. ob 19e10qib enon anoivyoQ où aU0/ — 
ne utest “3 EE Seth it ere ot up ,999q89 
nas é re de dix-huit, ‘échantillons, “bien 
Me ir 


‘ERA et de et ed si Une Comp 
tion ser one; hydrogène oxye 
clos.a-donné ; d'assez | m 


plie Tab PR pr Noté" | 


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_ shodendro op 1dron; Psanontus, Ply-t| 
chopteris el, | Mepaphut lyton Be ‘donnâs Gédmaion fais | 


aP0on 3 e ÿ de, ma 
pue sé se ED DRE 
ai AB RE EL E TA RE ns! 
combinaisons vélahiine Sue 
ganèse, nickel, c 
mineuses sole 


acides, agissant E ar 


x 
ee k ARE A ENTER kES, 
RÉ D D EE à 2 6 0 Ne PR TRE 


p Let [Fe nan 
elodie gymatières bitu- 
arbone. Des eaux 
SAONE \ A 
ayant < cêlte DO PORESS 4 


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lances. volatiles, et le; résidu À 


BTE PTE 


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AD INA POI A LA STE | _ 


… DIèS filtraïit Atravers° CR ordi: 
näirémént à la ‘parti Süpérieurel Danse és du po 
phate de Chats dissdus dans Me BiR 4608, 1e phosphaté 
sé Héposeral let au Tontael du Calcaie qui satrera V'abidé 
libre se déposéra "Su SANS parois es cavernes! 
au contact du là Foch El en black! Lé fer PAIE! Ve HAL 
banbse! le ob me te cuivre for Bb Ve: l'acide 
Puce ‘au calcaire) des composés de 


HE tR RE _éftätios posplioriles, et les phésphio® 


f5a: 0} A: rbgetto lo 


AUS dorés de ces diVers métaux, Cértathés p phogz 
phorites n'ont pas dünné dé tracés d'iode 21 'préséncé- de 
2 ét done pas inthifement née a présenté” _. 
hosphoré Ye 100 2091881 Aypetol ; 25191 
ra divels ea ha acte br 
pOssib bei l'hypothèse que és bg 0, des” " latéau 
EARANFES du sudouest le la PARUS Ont étE pour la Plus 
EL AED paitie, Siôn pour H°Etatité, SELS des FochES 
éHbMissa AE sous Vaélion' Séulé des Féxtrions Hu 
dé ta vo 16 Hamid!" 19 one SR. 


ph jo an5eyxo"b ge. 0:51 n9 : ct} bte 
‘6.0 àjifsup-omôn : 2019 d9 st0x5"b C0 
LES CHIROPTÈRES DE FRANCE 
Par le Dr TROUESSART 
À (Suite et fin) 

292 sr 2SNTQ TD 2 RON ONULONY 29H SHÉQITO) 

ST 2H 
FAMILLE DÉS EMBALLONURIDES 

“FRS SOUS-FAMLE> MES MOLOSSIENS Jrs2 {sas ni 

élon sup alnseeooini 216 He eob unoidos tisisiuoiŒ M 


0] 


-f199- 90 


Caractères. — Oreilles, soudées par leur bord interne 
entre elles et au front jusqu’à une courte distance du nez, 
me À, \Vrr Véx L 7 ECS SA (/ À at { ({ Ve 1h ÉCTRAe + CES 4 - 


” 
efIS ,8(U10"T 


No fromtarsbr 


sb 29 TITI l'201 idot#feshb rot ACT 1 
286 vr res de: DDC laccrüché; aix ! nt, œuue caverne 
(1/3 de gr. nat.) 


rabättues comme une visière au- dessus des. Yeux ; le bord 


| externe de l'oreille } présente un anütragus lriangulaire et 


AAA 


0 || bien distinct. Les males ont une pelile glande dont. l'ou-, 
JO ei 


[D (FL 
vérture, placée $ sous lé £ou, au- “dessus du, Sterne ENS en 
“ cacliée par, Les poils. , 
‘aile S ‘insère au liers in 


NOT 


À nférieur qui bia. Pelage di un, 

brun leinté deroux orange, à avec la pointe. des, poils. 
grise, plus glaire en dessous. 7 Hi un gi ji noirätre dans, la. 
variété prise, Sp le Aura do nait Gal ati al 


IS fIO 


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-$is {5p 9up nee Eco ep iOt 98 Îi (290108 XUBO veeuM .WM imoh 1049E SES REY VS 
inebrrs oi LoDHOpE Si JOT ion ERA 2100 1 SI BSAWD dl .zotiorré | b- et: tentbe 
SI épai Bit je eo do Sjiquit aqmuo) AU  -soabianos 1 spèano: 

Ne delire, : es PS AREA Ù 2tvoilis'b Does TE MO8S Smimos 28191010! 

interfém RUE ide, É ENS AS Us 335 10 OF GE Fit.31 ne. Mot 4 L@ : né 1 (gi mat:)7 
cpltg ne Ang n nn. Jeu 7e sg CASE eo HS 291 { NS: 2 \ $ lo apro2-ahiohitzr ul 
Ru Le pres fn oreilles, larsement.spudées par; Lonpueuss: de. TRÈS Es 0,058, têteret.corps = 
d interne, oxeillon. çou rh RER re SES) | |0%,078; queue, + 0°,046;,parlie -libre des las queue. 


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be; ueo no ÊTES Supér jeure ires exlens 
sible, et, plissée, NSrH eur BAR SNOIGID Do 14 Mes ST SI 


0’ 10275 übia, + Hd ds 
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Habite FRS région sdit t 
et l'Italie, maisn ‘est commun nulle part. M. Gustave Schnei- 


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4) ar RES jar afro isrtiduro! 


fl Von ei néprogriseus Sama. vo + al 


der l’a pris récemment (1870), près de Bâle, au nord-est du 
Jura. 1 est donc DES is il se montre plus ou moins 


idi-dela France.et.particulière- 
| Iment-dans, les Alpes il doit aussise repeontrer en Corse. 
-- Nous ne pouvions nous dispenser de signaler iei cette) 
espèce, qui ne figure ni dans la Faune de Blasius (Sauge- 
ihiere Dévisentañas| 1831), mi dans celle a0-M. Fatio 
(Faune dé Suisse, 1860), lel qi potittant à été rencontrée, 


depüis la p UV VUS LL LEARN LE ques dd dans les tes. 
Lors cet DititOd à a ri toc D RSA ON 
ee ut fe ss Prat hace os à faille” 


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reconndit at premier coup d'œil à: ut 


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ne tn menthe me — 2 » —— 


FAO Hroftofdo eslgrofh 2sffiuol — " pnuniist2zn :1EV 
par une-sorte de visière quicache.le front, à.ses lèvres 
plissées, à sa queue épaisse et, qui dépasse:la, merbrène 
7 Fuel onre da moitié-de sa lon 

scnt remarquables par: leurs: ailes. très 
dtroïtèe: ee que le doigt du milieu soit très long,,.et,la 
faculté qu’ils Sara de Jes re sut Favant-bras plus 
“complétement que autr 


PAPER omaont se 
ŒECALIUCIAR 


serrer 1 long de la. queue 


PEULEE 


< * Fig. 38. — Tête du Motosse de SE de profil (er ie 


à la facon. d’un parapluie, et l'animal la dirige en avant et 
en;arrière, ou bien en augmente eten diminue l'étendue à à 
_ volonté : de cette disposition et de l'insertion de Vaile au 
. Hbia, il résulte que les quatre membres sont bien dégagés 
et que: V'animal es plus, agile dans la marche quadrupède 
que la, plupart des autres chauves- -souris. 
| Mais Ja grande étendue et l’étroitesse des ailes indique 
aussi un vol rapide, et es mouvements accessoires que 
les Molosses peuvent leur i imprimer, ainsi qu’ à la mem 
.brane interfémorale, servent. à faire varier sans cesse et 
avec beaucoup d’aisance là direction du vol. Les insectes 
Dies plus rapides doivent les éviter difficilement et leurs 
lèvres extensibles leur donnent loute facilité pour les 


. denis. fortes et pointues leur permettent dé percer àisé- 
ment même la carapace des grands coléoptères. 

rande puissance de l'aile du Molosse de Cestoni est 
rehablanant la cause de sa vaste dispersion dans le 
bassin de la Méditerranée et jusque dans l’Europe ceni- 
… tale, bien qu'il soit rare dans toutes les, localités où on : 
l'a observé. L'espèce a été rencontrée depuis Madère jus- 
qu’en Chine, et depuis la Nubie jusque dans le nord de la 
Suisse : il existe même au Musée britannique, à Londres, 
«un individu que l'on a présenté comme ayant été pris à 


ré File: de Jersey, dans la Manche. Celte capture accidentelle 
à une grande distance de,sa. véritable patrie n’a pas lieu 


:… de surprendre chez une espète que ses ailes puissantes 
-mettent dans.les mème conditions que beaucoup d’io- 
seäux.que nous, Voyons ainsi transportés par des, coups de 
vent à des centaines.et, mêmes à des milliers de lieues. 

Le /œhn, ce vent chaud du sud-est qui souffle à travers. 
‘les vallés des Alpes a très bien. pu entrainer, ce FAyrpière 
idésque dans le nord.de la Suisse. 


littoral méditerranéen de la France, aurait beaucoup 


: moins aneu der nous Re Il est singulier Fa on ne 


| 


‘une chambre du deuxième étage d'une maison de 


= D Liber du Molosse de Cestonien 1 Provence et sur le 


{| fossiles trouvés à Saint-Gérandile- -Puy (Allier), et dé- 


avec les. 0S correspondants et si caractérisques du Nycéi- | | 


_jours le sud de TU ll 


temps € en captivité l'individu pris à Bâle, en 1870: 101 | | 


'partoüt, mème dans’ les ae méridionales. L ; 
de Bâle était un mâle: : ::: nue 


‘farouche’ qu’on ne pouvait le: toucher. sans qu'il mordit 
. saisir et les empêcher de $ échapper. D'un autre côté leurs 


Mis dans üne cage àtreillis de fil de fer assez serré; il | 


“cida à à le faire manger de force, ce. qu'il.fit en lui fourrant | 
des mouches dans la bouche et. enlui maintenant le mu- |! 


M: Schnéiderput le:laisser libre d° aller et. de venir dans 


‘heures, ilétait éveillé: elenmouvement ; fans l'intervalle, ! LÉ 


criait Rén que ersqué il voulait manger ou quand ‘sa cage 


y ail. pas 6 
: dr 
améneront Sans fire sx Hem CRE comme l’est a 
le cas pour ‘d'autres é8pèces quel nous. ‘avons “Eee 
re (FR92 
8} Aude KA 6 qui: a Fappôre 4 b'nistôtre de’ cette 
ait f, M: 


A DELTNE je rappellerai qu'à lépo dque tértiaire! ia 
existé, en, France des Chiroptères probablement très 
proches parents ‘au Molosse de Cestoni. Plusiéurs des os 


crits. par M. Filhol, notamment l'humérus et le radius 
qu'il rapporte au Paenÿeteris robustus Pomel, concor- |||| 
dent parfaitement, par léurs formes et leurs: dimensions, 


PYÉT: 


À le 


ie rie Les “de encore de bear 


Les mœurs de mA eapba ne nôus sont connues ae J 
par ce qu'e en dit M. Schneider, qui à pu garder quelque 


C’est le 27 octobre 1870 que cet’ animal fut capturé dans h 
cette ||] 

ville, dont la fenêtre était restée ouverte pendant la nuit : 
il dut y entrer pour chercher un abri contre le froid qui 
était assez vif: HL était en, bon état et bien pourri comme 
un animal vivant” à l’état Sauvage. Sa couleur remar- 
quablement foncée frappatout d’abord M. Schneider : elle. 
indique un :animal, habitant, des montagnes et lui fait | 
supposer que l'espèce doitse trouver assez habituellemsnt il 
dans les Alpes ; les exempläires des environs de Florence If] 
n'ont pas ces teintes foncées, et ceux du sud de l'Italie l 
sont encore beaucoup plus clairs. Maïs l'espècé est'rare | 
L'individu !|h 


er 


# 


SE PRE UE M ——— 


DR de AU dE 


Au moment où on le: prit Pan) était si sauvage el si ||” 
avec rage, et ilchercha tous:les moyens pour s'échapper. | 


réussit. à passer au travers, bien que chaque maille parût | 
à peine assez large pour un: animal.deux ou trois fois plus 1h 
petit. Pendant six jours il refusa obstinément toute espèce ||. 
de nourriture. Au bout de ce temps, M. Schneider se dé- | | 


seat fermé, Après! ‘quelques: essais, il se décida à mâcher | 
et S’habitua très bien non seulement aux mouches, mais Be ; 
aux vérs de farine, à la viande crue hachée, et il but aussi L 
du” lait! A partir de ce: moment. sa férocité tomba, et | 


Son cabinet, la porte de Ja cage restant ouverte. Il se lais- | 
Saït prendre et Catesser etrestait yolontierssur Les genoux. 
Le malin: jusqu'à: dix heures, l'après-midi après trois. 


il dürinait Süspendu par les pieds: 

"Ba voix de:ce Molosse est un son clair, inéoliques sem + 
blable au grincement d’une grille, mais. plus. fort. Il la } |} 
faisait entendre chaque: fois qu'il. ‘lait. en colère et. qu'il! 
voulaif mordre; plus tard, quand il fut apprivoisé, il ne 


a "2 à 
DATES 
LE Ds AE 


né 


‘Feuilles alérnes, ‘plus ou moins rapprochées, molles, 


+ Filago pigrhiate Cavan:t Ze. I p.28, lab..36, non L. 


ue 


‘quéés, ‘inégales, 


LE.NATUR US. ALISTE 


FPRL 0e Rs 20 0 De 7 ADR S ES es | 
PES ë ff 
» x 


ee 


557 


ane 


était fermée ; Si iLétait, satisfait, il se taisait. — L'ouie 
semble. très.sensible, car l'aninäl co mmenÇait à crier dès 


qu'il entendait les pas: de M. She ayant q que celui-ci 


æeût-ouvert, «Por quand. À 1 il entrait eat dans Son 
cabinet de trav es 
:1Pour.boire, n FE tout, le nuseau dant sie Ko 


-et gs qu'il PTAqN ap il RUE Ayss quelquéfoi 


: GLGI ane de 
21 old£s 
Fe red ne facilement, ‘el. 1règ ile, même sur les sur-| 
ces lisses, et en: tenant, toujours fa tête dressée el la! 
-queue-recourbée, sur: le dos. Pour grimper, la queue sert 
d'appui, l'animal. Ja tournant. en dessous : dans le repos, 
dacpaxlie libre dépasse, plus ou moins, suivant q quel la mem- 


FAO LC FOIr 


“brame interfémorale, l'enveloppe tantôt jusqu ’au tiers, | 
-tantôt jusqu'à. la: moitié. Dans. le rEpOS, les. oreilles sont, 


complètement rabattues en avan, mais dans. la course ou! 
le vol.elles.se redressent, et alors on voit bien les yeux. _ 
Le voln'a pas. semblé à M. Schneider aussi rapide 1 ni aussi 
fort qu’on pourrait: le. croire d’ après l'étendue des ailes, 


-amaisil:est, assez, difficile d'en juger, d'après un. Rat 
2wolant: dans: l'étroite: Col d'une, cha mbre de net 


xpAres de; as 


{cl 


Fr 


| DIKGNOSIS D'EXPÈGES NOUVELLE 
if 1 LeOUR LA, FLORE DELA. 
CPANINOEE IRÉRIQUE | 
ire Se dd ROUY rod à RAS sud 


610 209 


ns a Mo Te hr | 
big ebigua, D 'QProdr.;N;p: 458 os pro rot Fi 
Madrit.. p. 402; Willk. et Lange Prodr. fl. Hisp.,H,p.64 ? 


Plante mr pic. ch gi rameuse dès la base, à ligé | 


, 
À namoanyv Lt fé nanan 
X asveir 


anis”, Où bouché ‘dt et ‘ascendants : au. sommet; 


21 


plus rarement ‘un peu: fermes, tomenteuses-blanchâtres 
où grisätres, spatulées ou lancéolées, : parfois pliées, 
aiguës où pnucronées ; les: florales presque semblables 
aux vcaulinaires ; mais plus alongées; aiguës. imbri- 
à peine de moitié plus longues que 
le glomérute florifère. Calathides plongées jusqu’au del 
de leur milieu dans un tomentunr très fourni, rapprochées 


‘en glomérules terminaux. Péricléne &-écailles ovales; con- ; 


caves, largémént scarieuses sur les bords, à nervure. dor- 


“sale d’un vert foncé ou brune; toutes contractées euh 
—'hcimen à peine plus court qu ’eltes, généralement arqué À 


*'apiculées,/sagitiées à la base; 
à corolle tubuleuse-filiforme; 


ï pubéscents oéNeneléss ou b 119 | 
? ceutè espèce comprend tros variétés à tue isaiet À 


(81 14 ÿ A VAT. 
ag ReVtitéeNateraliein des as ù _ ve - 


en dehors ou réfléchi; rarement presque droil. Fleurs ceri- 
trales hermaphrodites, à‘corolle quadripartite, à-anthères { 


lu ten 
VVOUEUD Ss 


aa don da 


OST ER IN 


{er Roue 1885 et 3 févr rier ASS. 


fleurs extérieures. femelles. 
sen ordinairement..exsert, - 
é primés 7 À 4 


Var. Castellana. — Feuilles florales oblongues, obtu- 
Siuscules-mucronées ou aiguës, molles ; calathides à écail- 
1es Yelues extérieurement, à acumen blanc jaunâtre. 

Hab, “2 Esriexe : Casa de Campo, Altos de San Bernar- 
ou Snaeerat Fos Lumens nice nes Lazaro, 

| gift HD fero IfF+ 

Var, photons: —'(#, Grebolahi hèngé: Pugillus, 
4 p: 119; Descript. sé 2. ‘pe 13, tab. XXII, fig.1.— 
"Elasiocarpa Lange eæsice.) Feuilles florales lan- 
céolées, aiguës, molles ; ner à écailles glabres exté- 
rieurement, si ce n’est au sommet légèrement pubescent, à 
acumen jaune. Plante plus asie, à port tirant souvent 
sur celui de l’£. asterisciflora. - 

Hab. — Esraëxe :* El Eécorial, Buerté de Guadarrama 
(Lange, Torrepando;/ Levier, in herb. Rouy) ; Alar cel 
Rey (Levier, in herb. Rouy, sub nom. E. pygmææ Pers.) 
Aranjuez (herb. Boulélou sec. Willk. (1). — PorruGaL : 
Barretos pr. Portalegre ré Schmitz, m herb. Rouy, sub. 
nom. E. asteriscifloræ®* 

Var. Gallica. — Féiles ‘florales Pancéolés aiguës, un 


peu.fermes ; calathides à écailles glabres extérieurement,si : 


e n’est au sommet légèrement pubescent, à acumen 


. | argenté on blanchâtre. 


Hab,— FRANCE : Département dé la Charente-inférieure ; 


chaumes de Sèche-Bec entre Bords et Saint-Savinien | 


_(Foucaud, ; herp. Rou 
Os, I. — 


tingue du premier, surloul par ses feuilles oblongues ou 


1 : 
p 


| É Cavanillest dit prendre place entre les | 
E. pygmæa ET et E, astériscifiora Pers. — II se dis- : 


lancéolées, aiguës, moins ‘tomenteuses, les ornés moins. (i, 


florales bien moins 15 ailéh ges: non HUEUEH st téhétios 


| que les glomérules florifères, ceux-ci presque une fois | 


plus petits, et les achaines poilus sur toute leur surface. 
Oss. IT.— À. P. de Candolle a réuni, dans le Prodromus 

| (V, p. 458), sous la dénomination nouvellé de Evax exi-. 
qua, deux plantes tout à fait distinctes et de régions dif- | 
férentes, en en donnant une très brève diagnose. L'uneest | 


11 


le Filago pygmæa Cav.non L., c’est-à-dire l'£vax Cava- | it 


nillesii dont nous vénons de Lnneblée caractères ; l’autre : | 
est le Filago exiqua Sibth., Micropus exiguus D'Urv., 


espèce orientale à laquelle on doit rapporter en synonyme 
lle. nom de Filago congesta Gauss. (in D C. Prodr.), de 
Sicile, que Gussone a lui-même rattaché plus tard, dans 


son Synopsis floræ Siculæ, à l'Evax extqua. Or,cet Eva rt 


exigua, d'Orient et de Sicile, appäarlient nettement, ‘ainsi | 
que l'a classé M. Boissier dans la Flora oriéntalis, aux 
“espèces à feuilles florales égalant les £lomérules où plus. 


courtes, comprenant notamment les E. discotôr, Hetdret-| ne 


| chit, erioSphærd«, perpusillà, micropodioides, elc., tanidis | 
que l'E. Cavanillesii fait partie du groupe des espèces à! 
feuilles sensiblement plus longues que les CE le 
| écailles longuement acuminéés. fs 

Corume A. P. de Candolle a adopté le nom: hpétique du 
LE exiguas se et du 0 Set É Ur: ve pour, 


Hisstlanar "6. RE 1SIHBT 94H “ -{ero Hit 


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dre : NATURAUE Lo 


classer avec raison sa plante dans le enre Evax et en faire 


PE ecigua DiC.°66 derfiés nr doit restér’ à 14 plante 
orientale et sicilienne, et la plante ‘dé Portubar. de 
ét dé Franeé dévail AËs 1688 Fé8o6n dh/alfre! Ho 
“Os AN, LS Ur éKarfièn attentif dé nombreux f HU qd” A 
Cürpelina "Lange 4 démontré qu'ifn'était pas possit ne 
dé-séparer spécifiquement del Evax ny) me 
Cav., ce qe M°Laänpe sbupéünniäit déja dest864. (0 de Ÿ ps 
roi on ANSE OR VS pete Po 

Oss. IV. — M. Foucaudm écrivait y 4] peu dé tapes en 
ere dé Séctie- Bec à étudier, de à Ho 


YEV 329! RÉ {1 on 


dUAUIES pfATh ds PNEU CLIS AU NAT UE 
je‘crôïs donc devoir signaler Ce flil aux botanisiés du 
dé la France. ‘Peüt/être ontiilg dansé pare où 
trouvéront-is autour dé’ chez eux cal une < dés is 
variétés de cette intéressante esp si si fac 3 L reco - 
naître à a ù es achat PEN 
où hispides : p bn 


29h) arD! yvibai 
ap HO HiNrohc 


esupioup sois 9vuort $ flO {efHis 


qu D 


LES PARASITES EXTÉRIEURS DE L HONNE 


23113VUOU T3 3 UOIMoARS 


29195 915 320% flo f 91 


 ? are A ne ar UE M s'aflaqu 


Re . ns recuçillt. chez: cerlains auleurs. 
bôn onibré 146 trènscignements, que n 
rons pas de PET onnér en leur lieu e 

C'est parmi les Articulés qüe nous Re tous 


ces, parasites. L'o rdre :. des, Diplères en fournit quelques- 


us qui, £ SOUS “ $ 


meurs qui ils extraient du COrPS .de l'homme. Les. insecles 


OLLEII9È 


ER A V1 gf 


Re y 
ent: ) 


in D IBO LE SE" PSE 


iYers étais, ont. besoin RO: vivre, dhu:: 


RNA les  Némogcères,. . Us son! Lsaragtérisés par des;an- 
Le tennes fi de or mes ‘de. qualorze arbcless. aussi longues que 

A SR t Ie lhorax. réunis, el, hérisséss de longs-poils. Leur 
trom Fa, AyARES , renferme. un. suçoir AGérÉ, COMPOSÉ: de 

d'écales Hot fo aan leurs Douises 
S9119 to el : T9 PIB NI ÿ RS: 
Le. Cousin. commun (gutez pipiens. Lion, )elang: de. a 

6 ne Lars >É0TPS: grisâlre, : antennes;;brunes;palpes: 
bruns, thorax gris jaunâtre, avec. deux lignes :brunësil 

ajles diaphanes, pattes RAURSS ap pare) la ping curieuse 
der 1Co 


exté:! 


8 


PT XF: 
} 142 ! » 


pit J'aUDe T 


rieurement, tte ouRe à siphon, terminé: 


unx 
{} par un CUT 
n'esl que l'enveloppe du suçoir. Celui- ci ; bien que très; dédié; 


cena 


us (IRD 1 5 ant Ka 2 Sp{ 
ar paires dontles deux du; mi Qi ttont-a.1 " 


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+ UE ke, J x HU Le ND 
44 es dentelures diri gées ler! sarriära Qi juandi le:Cousin: 


7} 9 2fB80 Of 
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RUE aun 8 de ER 3 ayant: touj 


133 mi 


jours Eu Su PSISTE a À 


{ AE: Te j A, iles qui ont: 'eçU 15 
nue LU ont autre, cb 
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ie ihenlne. Lour “bongbe est, formée d'un. 
:. Ïr Aer ee sh res of RobrS der, 


d ailes, r réduites à à.) 


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d me 4 AU PTIT FOUT 


for de trompe 
Anne ae 


ca insec gt ént à 
familles de € cet 0 


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Jasviye of 


1! 


se piquer, i il, appuie. ! le. bout du fourreau, dont: nous: 
venons, de, parler sur la, parlie, de. 124-peau quil : juger} 


plus facile à percer ;:jet, À mesure ue; Son: aiguiHon::yz 


| (pénètre, on voit. e fourreau s'en..séparer -n;se-eourbant, © 
ne que la, partie sn qui pose sur.-la pear chti 
ce, et.finir par.,se plier, en; deux lorsque l'aiguillonp 
st10 Paiement enfoncé: d dans “aie La piqèu duv cousin - 
a légère, né jure ns.elle e ’eHe 
est cuisant 
ne à ell 
malal 
ensuile.la plaie avec.de d'eau fraiche; Siles.piqüres sont: 
ROUDrEUES et { rapproçhées, comme, il;en-résulle lors: 
une grande inflammation, il fau recourir, AOREREENRIS 


Le re FRE she piqiteso ) 
est.isolée, est. de pressen.ou.de sucer la partie 


+J 


Voir. employé l ammoniaque. *obrisTa on 99 
29 usin. 7. 


DRE surtopt, à, Ja.surface des 
PUY Mivent.sa larve, el sa; nymphe. Les, 
nu Fpopeut ft la, surface, de. ces |eaux,- 
setmême, croupies, el.à mesure que.les œufs sortent |: 
de le eurS Corps; £lles les placent les uns; à.,côté desautres.» 
le. , manië re. à,en. former _. masse, Les. larves, ont. 1 
a tête arrondie eton distingue leurs antennes ; Jeur, thorax > 
supporte latéralement des.sortes d'aigrebies, leur abdomen 
si conique ef, beaucoup.plus, étroit.que.la parie anké « 
iure...de J'insecte.. Ces, insectes. produisent, plusieurs. 
sénéralions par -année, car. ils .accomplissent-leurs méta-. 
norphoses dans l'espace de trois à quatre SOMAÏNeS,ére j9 
Nous,; Gilerons; encore parmi les Cuex deux espèces :- 
ADAUR Seule: fera de du, Brésil, et:Cuem08 1 
; Rob. Ad eu) de Cuba; ces,;insectes sont très! 
surlout pendant la saison des pluies. 04 241 
Rens parmiles Tabaniens.deux:espèces nnisi-: : 


k Ne homme: Hæmnalopolapluviatis et: Chrysops cœcuoi 
jf ete Les, sn patois sa aa sagbion des: o7 fl 


Up 


eure à celle da 


£r RO ES AGE un, peu, de sangietdedavers | 


r.de celles des: Némoz;21 || 
| ces, Les een corps vigou-: 
À rer anale: “Es ontidiane Hafliengupéri 7]f 


ee ui 1 font + PR SP des, 


L.2 


ire de soies, mais,elles sont aplaties,et acérées. Les ailes: 


qideit leu trompe és She n ’ont;pas. Pompe atoi à 


re anne — 


trentaine ttamgtneiatiereqen mtamnqnten 
"as: 


LENS 


: sontinuës par des musclés p 
L pieds sont rébusles, Le ea 


| 
l'a 

épanscée aurai: Aroiipe Hé où ai 
buctaté, outres Fudrmétalfe! Les anteñnés Sont ‘60 “rt 

[Let grèles:ayatie téût dérntét "article a 


|| rarémient dés itiseltés à 


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559 


RE —— 


se a vue ‘à ii 
 bränd'nombre de Mere D ARS dt FE un ne. 


… plus due is 14 plupart des Auftés ect je a “ 
tent desattachér la SHfhcë es e Yps” La éonformation 
_ des yeux est à remarquer: on a observé qu'ils PAU chez 
lésmäles/'Tés fatétles Supérrenres PIS Brides te” les 
Ehires Détc ls 6H ‘éénérilétient 16fnés” de jte 
brillantés quiré talivréé dbSeure dau t s. Leur 
voliest rapide ét°aééomipagne dur sr On Les 
larves sont jaunàtfes; mp .dL'ésrihidiques, Métréties 
auxiextiémilés; ‘elles ont ta tètaldornée (étbite! lafohgée 
- etimunie do deux ira 'enehets MOIS HECQURDES és en ||# 
 despus”il sis noid 19-1199. HogHA D Jaaoiar es {oup jes'n 
Dialiss FAbi —° 
Ce gs a Ou”: pe EN TOR À 
niénsopar! l'absence d'océllés 2188 amtéinef 4yäht But’ jrs 4 
mierartiele éjaist ét vélu, lt le ferriiét'tubulé? à? Qualité 
| dbistoris let es éiles lefb LbÉ IS ave ‘Hé pri 
| saus-targinals appéndiculée! Le petit Tan! Hal a° de! 
9 ä 10 {millimètres dé Tonigiéur, 1e é0rps Euro a attéhé | | 
lesailés gris néfrätré, Tél a pété plus! FONEAES 
-quella tète! le prémier #rliélé ép is el vélu là première ER 
sion fauve) Trés Lortmbe ben A ea DCR 


SE 


sains. yro al 


l'hünimie surtout par Jes tmp orage ur me . 
cuhiérenient les nn 1 ste Agen 120 


Lépétil Tidrr D (ChrUS 
_ dé 9 inillimèues; 41 # Id" éd 
ayant déux 
ferielle sk bisé audi prénier liée dés ane hs 
ciég édtté  dertitere Les añés!sônt noires 


scie [fa 
ce pa : 


P 


9 ARS hey fa” 
‘tathls” nôifes “énéz le male ét /1RÔ aiuve’ | | Linie arts. est LE 


"are 


bl ane Sale : Hong, 4 16 millimétres. Cote espèce cest on: 
à | HAE a NouyellerGrenades, si Jo ofmoilioi 
aug cite éncore deux.,espèces äe Dia bios iv 

mèmes mœurs que; celle.décrile, plus: haut, l'une, ve- 
200 2 trie Riga d'autre de, Cayenne. cha. larve; est 
on ég n,. forme, de, poire, plus épaisse: antérieurement, 
que poslér ieurement, ayant, seulement quelques. rangées 
transversales d’épines, sligmates range en forme,de 
trois paires de fentes alongées ss busonot .M —’.VI .2 
be: On reconnai ât Chez l'homme la DrÉSeNsA de Jarves-d'ŒÆs- 
unie les par ,de e. petites, élevures. de, Ja:peaue simulant, des. 
aroncies, ayant leur, centre percé d'un-pelil trou, comme, 
fl à à l'en emporlg- pièce. Pour faire, sortir Ja larve, de Hu 
meur au formée, ik suffit d'appuyer,avecles deux pouees, 

NS fait jaillir, He ver cBRb et araR AN set 
del 8, PRE 59 
| rencontré chez Theme. pen dite. 
énites 4 Osirides, mais il n’a pas été possible, de; les; dés, 
Rare ainsi on a trouvé chez quelques individus des 
larves ae l’on suppose être celles d'Æypoderma ou de 


far eAT AUNAITAT CAPRAA PAL 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


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(ge BAR 5 4e décrire re une, 
Ciabier? pt oYeñant d'Algér je, Ce Hi BÈrRe qui, 


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er sé rapproc ‘09 he, 


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l'én trouve en Dr e. IT 


ï Rae cu Jos tHObUS ‘et Per 3 a conformation, des an 
Le el M tel iclié est remarquable A Son adobe pubes çe _ e pes 
Cé Diptère est très: boniiün endänt été pie es retätivéhent dur arte, serrée et prolongée e jusqu’ Qi RG 
surtott das ho uides “#réQ Si part Do Dr ee RASR ob 25q 
pus ee M | exo dRbrgr no HH9T HO “ e: Soir # eal RES 29 “D. 
vertes! ‘dans 16 "vbisinag e 


|| baigne en pletid rivière. Sa dote seit d'autant mieux 


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Lseatitqué lé Lot RE) OPUS 
La famine dés” ostrides nn espéce” qui sx 


Ph is! dommages! Son ‘Corps, est gr 
à l'hôte ‘de gréfds . “he An fa ea 


gfobuiehs, 
igbädnien ovaläite. ôn me 
ans 1e état pa den x ne hi 3 
quèdes 1ibux! habit 

ns x . a ES | sn 
| parasite ss miôte espace" de nets "ét Mere 
|pomoplacenses dufs la partie Aù Corps qui P ï 

| Venir à° ses” sa ras tds éiveil AT 


| stylé dorsal rénfié à Sb#8e : 


u'ellés ‘doivent p 


thon cérldrée"10pécthes) aBdoifieñ “epiét Priliet© 


us 


À derahtre: plus-foncé vers l'aigle apiçai el Ta base. “nférigue 


MC “HG fn une ei cürieuse “abertglion. ‘dé la. la. 
anbssa”C. C''atbum. Les ailes Sont denlées, | fortent ent. 
un fauve vif cotnme dans le type, ayée une | 


otre Ahfémarbtidie d ou 


ün ‘brap rCUx gris. cendre, sure. 

nontée dans es’ périeurés dé quatre ! taches : maires se, pro- . 
ongéant trin! ulairémeht éntré les nervures : : Supérieures | 
er dés taches nôïres, tèlle du bout de la tie PTE et. 


PSE ORNE 


LES 


et) ALES 


eétnbtlaite; 1es deux points ne rs inférnérvuraux n\ xis: 
a! f19 CHA 171 
entpas. "HS ta 


L'A 


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s' dés äiles tiférieures sont reliées entre. 
ès dl aeon à forimér une bañde toire du. disque à à UE 


staie'eètte tache se pfolonge, sur ‘1es 1 nervures F 


{trrt 


ee 


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Vas 


rvuré costale 5 rire ache se 
ria MAR en moitié du . 
[ stésalément Rene ‘jéhe brun foncé, 


16 gérement,. 


P se pidlonde)en cédile sut h féivare, et Arès. br lan, 


9 hine” espèce | + T1 volog &ôl 8197 No el p 2919)qi4 291 
leur dévélopperrient: Les THPVEs! % ra es op a ne act me ne or all 
era genre; Dr ato EE _… rt do | odosfg anoigst #6 | sur Jo ro li 

ivént'èn fan dPfüimbYe so das Cut Lebreee duré" | mob EP ALT de, nous Li aisée lar 
de cetinsecte : De NS 3ad8© D APR 1h n suivante : Sl 1 142 nonti pie a 
poils des jonès branle? ŒNNTE éFai AROTARRQ ES" Iles Pro eyden Museum, 


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dé 1& dans” l'éfroit révonible gif resayatitat bout détaéettite tn C‘dont la partie intérieures, 
Jasser & 


Et he 
elifioar, 4 f Aire 
‘à à te +. 
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Jai oulto5ô0 ° 


LE NATURALISTE 


HT 1V, p. 81 (avril 1884), un 
tères de la famiit qi 3 
(typeDarala Sc 
été donné par Ikexfé 
Bombycides (Z | 


ge É s lé 
x D 
À è 2! 


si La: pa | 


Je propose donc de changer le nom de Darala Rits. 


ÉRRIAVUON c4Q T4 


enre nouveau d'Hyménop- 
om/de D®@ 


+ | 4 A 


(non 


CA 


M. le Ministre de l'I 
_ gramme du Congrès des Soëiétés 


savantes A Ci Sorbonne | 


RS prenante 118 espèces bien déterminées et par- l. 
fai éparées, Le tou un carton vitré || 


eh onéderehemilles 1 LE des principaux 
groupes ps Lépidoptères one et nocturnes compre- 


AR ren Le AM ATO À 


di Le même collection, avec le papillon à côté de la ||} 
“elièille rañbée dns deux ns vitrés. Prix 55 francs. ||} 


en 1885. Dans la section des sciences natu 


 (Annam), nous communique la note suiva 


| sure Jde Y480> da M 209 Fr à. ChruS ne d'A Aéc Bsbomes A AEE hi) hispanicus, … 
se ere RQ a Î pan RDA Acinopus Lepelletieri, giganteus, Scaritesstriatus, Dino- 
mplète s claie dy var nf Une 5 uehe rt & son ph y5 | des br  Myas CRAYERUS, Adbax Schupeilé, Pelor | 
ER à Ares crie gr Au, re à ne HP ae pts tient, Orpheus, Aphænops Leschnaull, ele. 1h. 
-eanatdsla caisse conien re ReR HIEUSE 7 | 
| à ons id contente där cartons 1H >»<26:Prix2l.fr. 
he op onreetRg BAIE US metre | ymolodiref A M 9b 530 
_euboA nn A ER D an | A 
se À Se al - Nat allant roue 5 oinsbro de DEA ss] SENS sd : 
mite passe la nuit dans le trou ee ever la empéra ure || °1Colléétiénsde Mal gs n Cléride Piini 
_ de la couveuse; ce trou sert'également à déplacer les œufs, | |°46s,°8t&4 od'Eurôpe, comprenant 2775 eRp.,5043 exempls 
: mere Dit er 
” 3188 $ SF S ci à ss 5 SUR US de nn vd z an re 
à LUS 9 } (CUT US] nûcul PTE) PAST JE 


30 degrés à l'ombre, a 


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ce ns ie &. se 
14À ue EUR coû 
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Rte tefativés à VEhtomologie sont mises AM'étudef MH II AOL | 
Ré D question de l’acclimatation.en France: du Ver: Collection, de,,25: Fe ee. | 
| à soie de PAïtante-(4#facus Cynthia vera Guérin).et des tomie Jée étale, m n mont ant la re intern ne. des éputi [l 
» Le » le) {5 42 
| | antréb AE SridiBhdeE > Exarmiñgr. et diseiie ins "de -pe re Frs | de penies, HO dns 0 
_ fluente-aqn'éxercént surlaeonservation des Insectes les | aïnures. Prix 38 francs. _—. : 
| températures hibernales et, leur. durée, plus ou, moins RS - % 
longue. à SORT Rd ere dr . 
éuiéent li ele otioteifl"h eivoiems eel euot eb xro ba Coection de. Gien nasliges et Gide Usa e 
muod À £ fi i 4 prenant 5lé es : co i és Opo ; 
M. Em. LES “tab eee É e _| pouvons É Re PA D ns pe QUEUE nm: 


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scabrosus, s, lauricus, Carabus 


Hemp As is landi, Helluo, Prasinus, | Soliert, Cy- 


F ééhtinUe jiSqu'aul Hétit son 
ses an Llotpéa I - 
ème dns 168 éndroits richés ne 
F4 nbteuses bandes Monter) 
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F4 oJ5f ob 9102 oftt 18q aluoijus si entsb 5110 108. 
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Prix 00 franés221n0UE Je bio) xo't inob #sbiotniuon | 
biaisé .Issias'f sb 210d eqmif orrplogp. srviy jo soumet 
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| JOURNAL DES ÉCHANGES ET DES NOUVELLES | 
. | 8 5h tn: 6 rolliae: SAN POUPEE" ! L- 
| Bo Paraissant le. 1* et, 1e 45° de tThaqué! mois 1 Haiti at M Ë " 
SA : «491191 G£19 1 
F ADRESSE TOUT CE QUI CONCERNE AB ENT ANNUEL: ÉMILE DEYROLLE ( 
$ 1 LA RÉDACTION ET L'ADMINISTRATION | | payable d'afhncb en Un mandat-pôsle à !l'érdre au! Directeur: DIRECTEUR, | Re 
 . x Au bureau du journal ue Ce France et Algérie... | 29 ASE GUN fr. es - 
A UE DE LA MONNIER RS LOU MP 0 StNiG PAUL. GROULT, 
: PARIS e (Afrranchissement compris) Secrétaire de la, Rédaction 
à LÉS ABONNEMENTS PARTENT pu 1 JANVIER DE! CHAQUE ANNÉE (EL RS IG TS QUES 
_ || Le Journal LE NATURALISTE est l'intermédiaire officieux de tous les amateurs d’histoire naturelle; il insère 
PR. gratuitement toute demande d'échange et de rénseignements scientifiques émanant de ses Abonnés. 
# SES STE SARA st récipilés, à la moindré agitation de l'eau où du vase. 
4 «ACADEMIE DES SCIENCES. A animaux, la Kltrolléise réduit à une absorption 
3 ASS NUE ASSSLREN WS\ d'acide carbonique dissous que la chlorophylle décompose 
: | | \ | en produisant de l'oxygène que la Convoluta Schulisti 
L. since Do 28 uner 1884 utilise entotalité ou en partie: de sorte que l'oxygène 
:: | üs RO SARA IE ‘x | exhalé, si toutefois il y en a, ne peut être qu'en très 
|| Sur la physiologie d'une Pianaire. verte (Convoluia | faible quantité et à l'état non gazeux dans les ‘conditions 
‘ Schulizii). — Note de M. A. Barthélemy. RE] normales. J ÿ a donc analogie ‘entre éémode-de || 
3 La Convoluta Schultzii, abondante à Roscoff, rappelle respiration et celui des plantés aquatiques submergées. FL 
| Jeonstitution des Opalina (Infusoires). N'aÿantnibouche, |.:,: tes ae MR 
- || ni œsophage, ni anus, cet étrange animal possède une |: 19e or nn: 
+ cuticule ciliée, une couche. musculaire et un | | Hoibne hote ‘voûr serbir à Dtistoire de s SR? || 
ë central qui tient lieu de aube digestif. Des set S à. notion dé ta Houille} galets de houbliei==Note:ide || 
É chlorophyllé jaune verdâtre el a noyau sont Jibres: à la M ROHAN | | ot NC 
_ || -surface du parenchyme central. Des bätonnets fusifôrmes! |:9 7:11 Ë 6h06 0h | | 
sont enchassés dans la cuticule par une sorle de tèle de M: Renault s’est occupé. de rechercher läge auquels | 
clou, et se montrent souvent réunis par quatre à la partie | devraient se rapporter les galets de houille qui différent k 
postérieure de j'animal; leur présence n'est pas constante. physiquement des fragments houillifiés sur place, étant || “ 
En loutre, on remarque : encore des. paquets, de fins moins compacts et, plus poreux que ceux-ci, 4 cassure À … 
_Nématoïdes dont l'extrémité est atténuée et qui peuvent | moins.brillante et plus male et se laissant FR peua HR. ë 
remuer et vivre quelque temps hors de l’animal. Saisie prÉachement par, le rasoir. En ses je, Ars de ces || 
entre les doigts, la Convolula Schultzii répand une | cailloux encore engagés dans leur EDR re Spa tie 
| ‘odeur  phosphorée; sa constitution .en |, fait un, être | recueillis à Commentrÿ par M. Fayol, = enau = pu | 2 
| “intermédiaire entre un: Ver, acoelale el. une Algué reconnaitre en ; CORpARS sp nas (IH 
unicellulaire, et pouvant vivre dans des mares où l’eau ! parentes, orgämisätion LIdes PES ie AO ns HE 
est désaérée. La vie ne S'y entretient qu'au moyei Cordaïtes, de CORRE pe +. ri pa 4 . 
qill \sd'échanges _endosmotiques, de... substances, ; nulritives lacopterts, que lon réncontre & Ja oreps di é 1 HI e 
(|| liquides et. de, dissolutions gazeuses, au, travers. de: là -d'empreinies ou de charbon. dans Su US FRS 
Il couche cuticulaire extérieure, Ces, vers. ont,une tendance | \Commentrÿ: En résumé,, M: RER dl SE Po Fa "AS 
1" à se porter vers le-pointdo-plus, éclairé. du flacon, oùils |At pendant laure de 1LIrPRRR Leu til At Félles |! || 
sont enfermés, quoique dépourvus d'organes visuels! | de Commentry des érosions a Le 4 EN La JE 
1} Au moyen des cils yibratiles, ils s'élèvent jentement à | dans les couches de grés, areue É es SE 
I Là surface de Veau où ïs se fixent par la partie pos; | anciennement formées ; 2 ces Cour ie Learn et 
h térieure, etise laisse tomber au. fond.ayec.des mouvementé |-n’appartiennent pas A un Rerrain houler. peau MPrP ; 


HE INATURAUISTE 


: âgé, comme on aurait pu le supposer; 3° la houille trouvée 
LE sous a orme de galets est. moins avañçée, pour, ainsi. dire, 


NT ps. in ar à Ja. fransformation.. de 
la matière jus à Yégétale en, “houillé, quoique . très 


ns long, ne parail pas cependant être d'une durée excessive, 
Re puis qu'un mème bassin houiller, d'une étendue relati- 
Fe vement restreinte, possédait déja de la houille alors 
LIRE qu continuäit toujours à s’accroitre. 

1 lis Pine 


2 Sur, le micro-organisme de la Ébeéenoser 300» 
4 gicrique. + Note de MM: L:: Malasséz et: W. :Vignal. 


“Ces Hessieurs ont constaté que toute les 200glœées ne 
sont} pas égalèment colorables : par les divers LOGOS de 
coloration ; Hi cértaines restent même incolores. Vues, sur 
des préparations très minces, elles semblent formées par 
un ämas de petits grains alongés qui mesurent de Ge, à 
l: ‘de 10ng, sur Ou, 3 de large environ, disposés en séries 
linéaires S, Êt récoutibant en anses, et: entrecroisés sous 
des angles divers. Ces z00glæées CoIFables doivent être 
considérées comme un péloton de chapelets microcoques 
allongés ; celles qui ‘sont peu colorées présentent une 
| granulation assez régulièrement disséminée, mais sans 

ordre son celles qui ne sont pas colorées offrent 

Semblables comme disposition. forme et 

me n mais incolores. En examinant avec soin le tissu 
de granulations formant la périphérie des tubereules 
200glæiques en voie d ‘envahissement, on remarque une 
autre. série de formes: micro-organiques qui sont : J° de 
très pelites 200glœées ne différant des précédentes que 
par. leur moindre volum?, leur chapelets_ composants 
formant. en général. une masse moins dense et à contours 
moins réguliers ; xl de. Jongs chapelets ondulés recourbés 

‘souvent en anses ou en boucles ; 3° de très courts cha- 

pelets rectilignes, isolés ou réunis en pelits amas ; 4° des 

diplocoques et des microcoques, isolés ou par groupes. 

e 


os £ 


de microcoques allongés, semblables à ceux qui com- 
posent lès grosses z00glæéés let À Re coriposent 
_ les éléments isolés. Cette similitude de structure et 
l'existence dé * formes * intérmédt 5 in nn de 
supposer que l’on est ;em présence du même micro- 
_ organisme, sous des formes plus jeunes; ce .Serail, en 


quelque s orte, le Semis, la graine 200glœique. Les longs 
 chapelels rectilignes seraient considérés comme des 
ai ents fixes, représentant-les premières phases du 
développement sur place; les grosses z00glæées seraient 
in: le Lperue de’ la “eotorabitité Ja dissociation des 
Lcapele a 
re. sphériques, es que: le “parasite 
ést mort ou passé à une pér riode de vie Jateute, . puisque 
“E SOCAEAn de parties, easéifiées ne, contenant que. des 
| 2008 œées incolores , peut- gaRnes Kea.à à une nouvelle 
{he née éralion. de. {luberculos oser R aniog sisio eq od2201b -o2edel 


2? 


s zooglœées, chapelets et diplocoques sont formés : 


Pr PR rrecodnrelguir oyrot 99 61 tre 
*J)8159 ,9115 LLEL }1 SAONE ES TE 2 1 G ND 03 Em - JE 


Sur une nouvelle Fa de v nqutuon. des Mellifères et 
sur le mécanisme: de Dex pulsion du venin. an: Note, de 
M. G. Carlet. mb irrt 9508" 


M. Carlet, qui s’est occupé-de l'étude du mécanisme de 
l'expulsion du venin chez les A LE a reconnu, à 
l'encontre, des, idées généraleme ; que: le, la 

vésicule: du venin chez les. is ae sd Boss 
Xylocopes, etc.) ne présente, ana le revêtement mus- 
culaire le selle n’est 
pas contractile et .ne peut agir, Sur, son contenu ; Re? les 
siyletsrde l’aiguillon des Mellifères présentent à, ln base, 
du côté dorsal, un-organe appendienaire qui, fait: défaut 
chez les Diploptères..Get organe qu'on peut. appeler pis- 
lon,:oecupe. toute.la profondeur,de la. partie renflée du 
gorgeret, et se meut dans toute la longueur de cette base 
de l’aiguillon. C'est:un piston .dont.le , stylet est. la tige et 
le gorgeret le corps de pompe. Ce piston a la forme d’une 
épaulette dont les.filets chitineux sont;réunis en, une mem- 
brane qui.se. développe sous la pression du liquide, quand 
le piston descend, et serabat ensuite quandilremonte, pour 
laisser passer le ie gs situé-au-dessus de He 3 les deux 
stylets de l’ai t,tan- 


e.qu ’elle.o re toujours € 


{ tantôt 


tôL alternativements mais dans ‘Jo8 deux cas, chaque coup |: 


de piston lance une goutte de venin dansla plaie, en même 
temps qu'il produit à la base du gorgeret un nouvel afflux 
de liquide; 4° enfin, l'appareil d’inoculation du venin chez 
les Mellifères est à la fois un aspirateur et un injecteur ; 
sa’forme est celle d’une seringue! à canule pérforante qui, 
munie de deux pistons àparachuüte, lance par: la canule’ de 
sims M elle ras par la ps pe sax ras 
; * + 

Sur la aéogt des. environs: du Ke > ÉoiE — 

ee de M.P. Marès 


de 500 mètres du Keff, les collines avoisinantes sont 
formées de bancs calcaires, | Inarneux, blanchâtres, de 
07,30 à 0",40,séparés, par de minces lits d'argile marneuse. 
Ces bancs renferment de nombreux Inoceramus Cuvieri 
Sow. el une espèce plus petite voisine de Z. Goldfusianus. 
Un peu plus loin on rencontre l'Ofaster Héberti Mun.-Ch. 
voisine de Holaster integer Cott., et dans d'autres cou- 
ches, de. nombreux Heteroceras polyplocum, _Raem, 
spec. Ces couches, relevées à 50 degrés avec pendage 
variable à l’est ou à l’ouest, sont masquées près de là 


_ville par des éboulés et la végétation. Au-dessus du Keff, 


la montée est rapide et rocheuse. A la base se trouve une 
assise marnéusé où lon trouve Cytherea Tissoti Mun. 
Ch., du sénonien supérieur dés schotts de Tunisie, unè 
Cylerea nouvelle et deux Échinides nouveaux, voisins 
sen  Faujasia. AU-dessus,, gp calcaire gris, PORRANE pen 


grand- -axe-nord-sud pariune. ligne . synelinale d’ de Le 
ment s’abaissant vers.la ville. Les bords du plateau, tail 
lés, à pics forment des: erètes, de. 8à 10 mètres. de hauteur. 


HPNAT RAT SrE 


; ; Sur ce plateau, se trouve un. lambeau de miocène, carac- 

JM térisé par Osfrea crassissima trouvée sur le Me dont 

» bnrné voit Pas’ Tès ‘touclies Les Enÿirons KM" oiffént 

dône 14 superposition régultète qu Ses ra éieur, ‘dé 
9 


po et du miocène. f89°, BU M 


|| ob onrerasoômt vb 5b0tè" ébrSqu090 Jeo'e up. dolis) M 

D uanoso1 5 .eotôtifloM e5[ vois _Ginev wub noiélyqxzs"l 
| M Hében insisté FHitévét qu'ottre hote précédente ! 
|. pesfossilés Au Keff apparliéahentl Pailienhiny étais fétroe 
_ sénôni AE MR à PécéHE moyen (ébnaes à Nothiriaires 


DO our tale 


té)- € &GLCL hiértt 

oO) à’ éBtèn In féBut La "faite Gt créa 

| var d'à Eh Er nouveau! lappatiel ta ldarien; 
> HR IE dre “éxplora tro AMEN LES Core ES irfétrotL 
… réa Ofasiér (n° Sp!)rétuiiié édalement) is 1e én02 
… fief Supérieur dès Pyfénées 60 16élles lcohtéh ant 7éer0) 

é ceras polyplocum, Caractéristique du Sénomen sÜpPÉEUR 
| Tertis prés d'Ax et Hitiemiwestpniane). Pr 
| Aussi Aimoniles Fos ts EUX Hélbér ions, Coiesponl 
dénvexaétément (Nr! "HéBért) a nie A IBétemiriteri 
 Miéronata de Meudon, dé allée SOHTPAE Suite synchro 

des!" met I basup olinente 154198 do bnossesb noteiqel 

: . Xuob 89! °C sul 5b axrerob-#8-èsiié binpil sf 15288q vo4è18 
D of ane nature Jin) Aroywoneenoliveis' tp étolyte 
: duos supaio ,269 SÉANŒHU EL RO 88fromoviisaros Jo! 
8 


a Ée ÿa Rare Che 


lavpr 
gb heu “D SARA Le ki fig °h : bon fé 


De. 


RTE ARR PR PE RE TV ON ECOLE ES D'UN RC MP EE DS LAN DOME 8 SN ee MR TE TE 2 


un 


| : un du pans ner  rapprochaient 


Rongeurs dont le placenta gst discoïde et Y'allantoïde petit. 
_Le placenta de l'Aye-Ayeest diffus comme celui des Lémn- 


épais, pain de tt des 7 


aires sanguins s'y Gb eh a D . San 
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a [rt et DE Ya: lus, 1. alpig ere | est vertical chez 


L ŒUrU ER rt tomates 4 9 29 r'ascens “ Le 
Yérnes no PE Gigo ofania Sa ir 
à: (2 [UD.,29HDI0 JO 
ridi Ste es aléa 


|| nettement des Lémuriens, et l'éloignaient des Singes et des S, L 


Hoypon ss) 
We À ; Vérlots Catiul D. Déhibley pI2I Set  Etcttéa 


duâtis 8 UUC eee Ve si 4 SE 


sus ct ont | ribinusfibréusos. Fige 4825 h 50 contfneteR Ne ae Fa 


Flabase, dressée, plus ou moins A6K4Buse, # Déhéhilé 


sale ane etit pa quiser > RÉMECT en 
HAE A He Ana Ph a A foi dé 
A et * PSS, “br : a lé dr Lérieuret Hu 


116 US" ntr 
maxifiai > parait été Ja Ron ee ; ht si ire 
chez T'olpotomna ar 

fondénient échéherée $ers 14° rt au é Ni He 
latérales s incurventifi rtément, Chez’ Forficuta oo UD 
laria, la face externe est courbe et rs Chez Oedipoda 
Cinerascens, le maxillaire, en forme de crosse, est excave 
à la base, convexe en dehors, plan en haut, et se développe 
surtouttransvérSalément. Chéz Pis Ja pèlus) "on 
diamètre: ns el’ Son: diamètre ‘vertical 
SR ont ee CAT 45 CurAlus, le mArIaIEe se cp 
Rene de deux. pa arties inégales ; l'une fnférieure, 
LR nes nr ne ji pi: (y GA lus do meslic $, 
lé pr lle j Composé de En GE cote 1e s né rales, IDAÏS linfé- 
jure “est là p 1 sn don jar. Le fe sta PER $- 
k po RUE: fe Ale eu # 110 


nCurvé à Sa base ler avec 
je sou dns, à se lérminé | par. ê que çon VeXE::u 


O9" 


2H08 PRET 1941 2OTTRON 
En QÉUELR sans en PR mieu A9. 
2AURON D AU a st nd Ext PAST Rr | Les sa 
che fi ee a DpL Fine 


entre le maxilläire el mêm éque e Four 
entre ne les fais Ke galéa € et ne 


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makillairé, ; évelop é'en largeur che: 2, Déclicus verructe ps 


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:SUKDES Avlarx FLORE: DE-FRANCE»: | 
SG STI H put tilioie Ex 
9h RE té «D GREN LER Æ ÊT GOPRON, 2: data xoL: 1 
=ODÉOL OEIL up 59 Pa GI it ño'l Oup. 1920q412 


24 esp 5970 

(ah des plantes &i lignaldes ên en ee e en Core miel 1) 
of 29,4-.9Hp1: I 20€ Où 9ftiIeTo Bi .EHII92-9 108 OHD sa 

A atf09 2o1Bbier 09 Suite. 14 es0uihi 9'L. : 2)9 98 119 
yh:.29a8dq --2810i914 emo. 297 -elnomalèt 


itoisioe 29000 /200$ 2922019 .89L.: 99614 ‘158 noiroqq lil 
29b:noiigiso2eih h RENONCULAGÉES Jussi10Q A | .592048"{ 
chat Été 0 Hide DJ RH DEA tfhosés; ploasse 4: 


systèma, 4 p)T2. oiv 9b 9boïrôq Sn 6 5228q HO 110 M 
coRonehe hé bitint pas dd MAS" MERS ae 


LE, NAT RALISTE 


aux <'entre-nœuds, striée, re vert jaunätre, légèrement | sis 
pubescenite, à pubescénce’ plus: fournie sur les rameaux. 
Fevilles à pourtour largement évaléitriangulaire, ‘ternées, 
à pis he Suborbieulaires, plus rarement rhémBot. 


suales, + p P 3-0 Pere 
-ges, il Dir oBtusiuse ensémént pubes-| 
nleéghantensés sur ne devis pe : pus ou nos 
:cordées; à l'éxéépti ti fatténu es! 


da: bases: >ipétiotés” ASS sd lal glandüuteux, striés" ou||” 
‘éanmelés, anguleux.-Pantieule étalbe-asceñdante, à ‘pédon- | | 
Cules grèles,. filiformes ou ‘capilläirés! 'ationgés (25-50 mil-| 
imêtres)} lé plus-Souvetit'recourbés. Fleurs pendantes ; | 
-étâmines pendantes, à'anthères! apiculées ; carpelles ts 
Lau obates| trés comprimés, plis rénifés à l'extérieur, | | 

à 8-10! côtes pds saillantes ; Stigrate Obale-oblong, à à 
ailes’ latérales presqué étiueres et: ü RU TOUEES Lise CA 
__ floñais : ) 


br" Ci e8E IOST: 


nat Libé ALES . ms. 727 (lordan), pra. | 
_r4es du Lauset(herb.'R. (D; Neyra). 


- … Ons .—. Selon nous, le TA, olidum. doit. êlre DS du 
ment ( une une intéressanté SOUS- -espèce. du Th. .œtidum 
4 don il à I se distingue facilement par sa panicule. moins 
élaïée, à à pédoncules allongés (2550etnon 10-% millimètres), 


_sê$ ca arpelles. non ovales- orbiculaires, sa tige plus nelte- 


| si L Srice,, Sa] puhescence moins: rude, « etc. Les:caractères 
rés de la : ci randeur, ou LA la forme des, folioles étant:très 


3 £ Th #39) = 
e ables dans le 7. œlidum ne sauraient servir de base 
Le sépara ration . ux des SO eTa SES TE 


pie int à ap. Us nou on sur. a. | 
Orientales, fase. L (1878),,p., 14 ; 


ables de Calatu una (1880), p.16: Thrli® 
Stpelhin et coturmnare. Costa. Super. || 
An x de 

M DE — Sou Û airer ent.m e 


ts. » Digi pedeaie Fos dure, di/fici... % 


reément un peu glan duleuse s urtoui inférieure- 
il ment, ordinairement très rameuse au- “dessus du milieu, à 


= 


d’ désperes par: ejenne et: ae em et M. Jordan) et 


sti ae à blog: Lcarpeles. -6-9, )9P0È4es; renfiés très 

nil 1 (d'un tiers enfviron |plus Helitée que 'eeux des hi | 
formes du 7. flavum L.),'assez longuement mucronés, à 
10-12 côtes saillantes aiguës | 
gracile. Nob..— Panicule .appauyrie;: sulspici- | ne 


Var. 
SANIO'NS 94 


forme; tige grôle, 1 rameuse supérieurement; folioles plus !!| 


{De { re ux):. Bords de l'Auder. en Capsi (herb.y R..Tim- 4 

bal): - 

A Osor, As Co Isacabra (iersnds, da. -Cit., 
R).. 3 


“peliles, mais relativement, plus larges, .assez senbiane 
à celles du 7h. glaucum Desfs. 
4 Hab. - 


YRÉNÉES - -ORIENTALES . Env. de Pen taR 


— - Se retrouve en Catalogne, à, Plana -de\ Vick, 


DR ; 
CAO 
erb. 


SA rs — 4. Th ot doit di dé étiteb les Th. 
farm. js: (comprenant des : ‘formes ‘élevées Au” #96. 


tige: peu compressible, por canñélées ses feuilles à féliolés 
plus-larges.et «glaueescentes; ànervures très! säillantes | 
en dessous, à divisions dupétiole dépourvues de Stipelles, 
les «étamines:: à canthères : apiculées}-1les carpelles” plus 
pelilse H diffère-du. Th: ghaucum Desf., dont il a le port, £ 
par, sa :glaucescence: :moins pronotidéé; ses feuilles” à 
folioles: moins: larges; plus: molles, : plus:: proto détidnt 
divisées, à à divisions bien moins 0btuses, sa panicüle plus 
allongée, moins: contractée, et ses: es enr + 
| moitié, plus petits à côtes aiguës. | 


 Lapéyi/Aôn Let c'est bien probablement au, RCE Coshe. 
| | que doit se rapportér l'indication donnée par. EM 
du an! Dlaucum per aux environs de Mont- Louis. ce 


& 52 Oriéñt.o 1} pl16/N; pe HE Tige peu compres : 
F_ nn ee EN ile, D ou fs ul euse, série, glabre,giaur | striéé; Bb coriaëé) à nervures ‘trés dr | | 


JR. géant: | pérétaifies! Cataiogus plis me 
à dames BAT Cet lof: ‘reg. parts; 64.2; p: 1%; de Candolle re 


ui inigie res glatques et. souvent un Lan rougeatres en dessous, gi un 


OTR, flavum par sa 


FLE LA 


OR — Notre var, gracile correspond au Th. simples 


cr 
af 


DPI 184, ss mener 1/p. 15; : Débéauxt. Rech. A Pyr. 


LEA PFMRTIE ATEN PASSA GA 5 arme nn 
TES PONTS 


AY 


ECHOINC: A 


1 ue ie à pou 
1) si ire, 1 inférie pose “us 
It où folio “ F Sora je : Jancéolés, CAR 
ne Sp Us ete R Rire s 
P us s pa LE j 25. d RIT 


l CS a ja 


GUN AC U EU 


4 mu nn tronq ms) 

2 GPICIT isions ur 
ot ou er es pn fee 
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de S fl pe où, 
mn HA ent, plus; À, 


my 4. 
a : 
ES PTS ts TI) Ex 


se 


ns 


Sydo 


herl ET ie STE fai pri co ne 
ne QUE pour Fate 
nos collections, tu e à Rat si ie Lena puit es 


Snod {ob onse vb ITsviv ee oisoëni {192 of 4299 


| pourtour largement bre VA suborvicute 
| plipaitcordées à la base! trélobébs : à lobes re 
Res ériéures ares éssées, | de moins n ! 


vert plus pi ge érieu ; les diférien ai 
et lés® ‘moyennes: iripin sé éss cu 


Hô di: Vr D Grn-ad( 


5. 


a 


Yers le > ét :Détiotes durs, “peu ae striés, à PU à 
eux . divisio ÉPRRSTE } Li pos 
pu 


ux des U IC d : 
 dupétiétik siprésque nuls où réduits À | la fee Panicule . 


oins 
iviséés es é plus en plus. ET 


contradtie, compacte; nets à He dre s$e 188, à an: H 


ch dañesss nte. 10 


! Debédus 456. Rue D. nous lon 5h 2 9b Po Bed 


e * 
ques-unes ele Dre Pr AbDE CEttoute, À! “Guillon, orisl 


0 cas Qises. Plante a CCE ‘dé cms, Datiqi ie | 
no + 44 6 


Hab. ee rer ie Drusni. éude 


hiqué. EPortuba 1h ÉTAT fee | 


3P Aire gi 
on st Ua y se 9b taseiuborq 39 eTsI8qS Espagr Bb” id 


Siere).; begeg ax usq olibts os ete 2109 


ot euon se .M 64 eislgugt ob disbest do be. | 


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CRM PEN EN EL RL /Us .- PAL: EEE CAN HEAR 2 Lui 
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POUR AE NRA RUN, Pad ARE SU ne dt PET RS FA ALAES Tee” ee 
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19H01 IH9M9 : aite):.! Le 


er. LA ET Det UE GA 
à D SSI AS V4 GA 170 


nées par un article en pelotie, avec un style” dorsal ; les! 


-rieures. Nous signalerons dans cette famille, trois espèces | 
nuisibles à l'homme. À Pétat parf fait, les Mouches sont | 
très abondantes pendant tout lété ét surtout pendant les : 


modes dans,nos: soùiilgâtent tout on y déposant | 
leurs excréments, oies mous:iet dureissent en res | 
de petitertachesaux endroits où ilsont: passé; £ 
. Le Slomoxe piquant Se pes CACHERENEN Geof. \ — 
prinçipal <: caractère, de dela dis 
des nervures de l'aile; dessa: trompe solide, menué, aHon+ 
gée,. de ses lèvres terminales petites; et ‘de ses palpes ne 
dépassant pas l’épistoméu Très :comtun en-automne, il 
pique.} Jpor-en sucer létsañig ; c'est un des agents 
les. plus actifs de:Finoculation obarspnnensel Sa tianre 
est irès incommode, ils’alt jambes, 
perce la peau avec facilité” et Ja: plaie: ‘qu’il fait est telle 
que Je, sang -eontinue -à- couler ! pendant quelque temps. 
C'est particulièrement aux approches ‘des rat que le 
Diptère nous harcèle et nous. tourmente, 

vs aulre Mouche, le Glossina. morsüians; connue sous: 
le nom de Tsé- Tsé est un véritable. fléau dans le centre de. 
PEAU australe. Elle se rencontre. entre 18° et.25lat. sud. 
et 22 à 28° longitud tude : elle remonte périodiquement vers 
le nord en certaines. saisons. La Tsé-Tsé, est,brune avec 
quelques raies jaunes. et. transversales surJ'abdomen;iles: 
ailes sont plus. longues, que son, corps. Quand elle a le bec 
souillé du. (Ar AgEpex où FRA tue “mais: 


cês stpropre, se S P 


d 7 


virus 


3 “A PARASITES EXTÉRIEURS dk L HOME 
É al Con1me, on l'appelle en Amérique, choisit, la plupart: du 

La famillé dés Müscides ! ëst caractérisée par une trompe | 
wi ës apparente; toujours: ménbranéuse et bilobée, pouvant! 
-serétirer-daris la-cavité bicéale. Les: antennes sont termi-| 


“ailes onf une seule cellule: Sous marginale et trois posté- | 


mois de juillet et d’août. Ce sont des insectes très incom- | 


: | dépose sans qu’on s’en a ercoive ses œufs dansles lombes, 
P 


el bi sé 
| À f 
Et : 


nr grrr 


“toute Pts. de dk Lucilia mbaeNaTis ek. Sas ee 
désordres qu elle peut occasionner, .Lei-Screwb-voorrRs, 


lemps, le moment du sommeil pour.déposer!ses œufs à la 
base du nez de l’homme, Le lendemain.le-patient com- 
-mence à ressenlir des .titillations désagréables et de nom- 
_breux éternuements. suivent, puis plus. tard'nne-douleur 
| des plus intolérables.. IL faut.dans,ce.cas songer &l'extrac- 
tion de ces larves.;.des: injections .d'une :solution::de 
20 0/0 de chlornforme dans. du.lail font rapidement-sorlir | 
un grand nombre de.ces parasiles..Qn a! pu:relirer 
| ainsi du nez. d'un malade. jusqu'à; 300,darves, de, ce Dip- | 
ère. Au Brésil, dans: la. .province.-de. Minas. Geraës;-on | 
donne le nom de Berne à une Mouche qui attaque l'homme 

depuis le mois de novembre jusqu’au mois de février. Elle 


ne 


Le | les bras, les jambes ; sa présence détermine | bientôt une 
| rougeur, puis une démangeaison et un gonflement, avec 
apparition de p 

Pour se DPéDEvE des attaques des. Mouches il ÿ a plu: 
sieurs moyens mécaniques et moyens pharmaceutiques, + 
Nous citerons pour lès premiers, les émouchoirs , les mous- | 
tiquaires, lés filets, les oreillères. Comme moyens pharma: 

ceutiques, il y à les produits dont l'odeur répugne. les. 
roues: Je suc dés feuilles de noyer, Îles huiles de. cade, 
l'huile concrète des baies de lauriér, l'huile de, poisson, 
| avéé! Jaquellé on lüubréfie toutes les parties du corps sus- 
ceptibles d’être attaquées par les Diptères ; pour luer les 
larves de Mouches développées dans les.plaies,- on, em- 
pie la poudre de céradille. e. 

: Pour‘éloigner et pour détruire les Mouchés. qui “hour, 


dem + mme 
se 


cn 


RE 
LE 


ladihent sans cesse dans les appartements, on nous, COM à 
imimique 1é moyen suivant. Placer au miieu. de F apparte.. 
tement la mixture suivante : un demi-lilr e d’ eau bouillante - 
| jetée sur quinze ÿ grammes de copeaux de quassia et édul-. 
coréë avec du sucre où de la mélasse. C'est un moyen. 
sûr, parail- il, de se ‘débarrasser des mouches, sans S GAREER à 


A Mouche ( ete (Mr usca domestica Le _ Longue. 
de4 à5 millimètres, Corps. grisâtre, avec la face noire,ayant 
les côtés sjaunâtres, les. lignes noiressurlethorax, les pattes 
noires et l'abdomen. tacheté, de: noir., Très. commune, elle 


nn om mangent hi ont 


PRE peu CRE ORNE OS 


| 

Î 

| 
1 
| 
| 
| 
fi 
} 


61 \ 


tourmente. Jl'homt me en; allant sucer.ses; plaies, en unmot; 
‘est un in sec ji irès incommode. -Les: chatouillements 
désagréables | et Agac ns x elle cause sont dus:surtout 
à ses. grifles, micros ques. 005 mouches ne, Sont. pate 
dangereuses, elles ne. sont que désagréables. d 


Le 
vo 
mn 
ee 
een 
as 
2 jus 6? 
CE 


YA 


n'y à guère que celles de la Sarcophila. Wonifarti, -de: 
Re la Cattivhora 


nt et 


RES SES] 


es ratés té ner etant tte rer eee" 


La pre ère éspèce nommée a élé DR a 
“ i igni IG QE soudainement. € nvahie par des 
S pa ne er evient;bientôl, ee 
ras ce de larves de cette Sarcopni Ra des lg 2 8 
a été. veni e) ( arves yl L A 
da RUE pe Le. Pod de Dates dou- 


||leurs. the un article pa sé dans lé Naéwra- 
ee et traduit de l'anglais par M. Sallé, nous voyons 


En fait delarves de Diptères, pa parasites vraiment connus; :} 


a anthropophagade l'Amérique mériz | | 
la Lucilia Macellaria de l'Amérique: centrale, : | 


por l'homme et les animaux, tonienibto rat 
Les Hémiptères sont'des insectes Suceurs : ; ils 8 se Tape. 
prochent des Coléoptères par la texture de leurs ailes etla., 
structure de leur squelette. Les Hémiptères sont divisés en. 
deux sections : l°les Hétéroptères, qui comprennent toutes 
les espèces dont fes ailes sont à demi Coriaces nf qui FRb:« dE 
euxmèémies partagés en deux. grandes famille : Les. 
| Géocorises et les Rneth 2 1es Homo res, FA ï 


on 


tétésans A tent Hate à mier. ol 
RATEN t,les déttrièmes a à grêles, et ou Ka se 
noms elleena 


2: 


de simples Fadinents; cest un as rares Hémiptères qui 
dé ces: organes, ‘fiéantoins 0 on'a Yéricontré à ri 

| dufiadé PART iles développées. MS de 
C’est le seul insecte hémiptère vivant du sang del homme. 


meneur CRT 
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fou, 85 sait Fa dés di iekg Ag'LdHtaté, dans18$ HSSu 
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léur Que DA ER RO pour RÉ préserver 
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be 4 er PSE, Po Hihgéhteuse, fünté paf 1e 

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| LP DM QUES postérieures? LS Punraises 
SON SuWibut répandues et abénttfites dati" Ca ‘Centre “ 

… 'ÉtOpe rt ue érf en ave 
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La piqüre que fait la punaiQ£ Et déconipagnés de su 
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| ‘rerue Un ii” ni Fe dés Aphanpteree” ta 
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1 CIVES. eprs d iQ! Fotb min ls: nine ie 34 | 
& . ne tés cr de “et SE 

èg in 

te AR a LE a Las sl 
leur action, les ue en scie ou la ne ï 


sont : Bed tsttes “courtes, de dix artictés "14 tête d'un 


seul article cl , Semblant quelquefois 


|: mr RD ALES» 


e D: pattes. Nous cilerons cette famille 
“ Def k° PAR IS JS de LA a 
“ Pu e Lu Lu Li n.),es qu roue 
ss brun ; la tête es courte AA fée Sur le 85 es 


d'un som lügubxe,-et des flancs da d'épaisset noir, nuage, 


ë NE 


auténies/$0rit! LESHES, es TALSES pet anongées "EE it 
fée Pommefet Houjoues là sés 'dépEñs. L'automne ‘est 
r épéqué de Panñée Pendant liquélte bn ressent davantage 
éuis laltetèss sans dote parce qu'eftès éprouvent 1e 5e 
ns re ps Les Puces ont plisiguis) 
cts Chaque ponte) ENés'iés prirent ans les Gidures, 
Ks sq dé Parquets, 16 Hirigé £dle” aux endroits peu ”acs 
ccgsiiés. Xh Pout' de duelques jours; ces fs, qui SOnE 
ovOrdés ét DaltE SFOS comme tneltfés petite tète d'épinglé, 
Sidéent ét fes dés Tartes apodèss dont Fès sebiinents 
ont'üe petttés toüffes de pois ULÉS PHels déposent 'ausst 
EJUeRtIduR aus dAAS'és Coutürés dés pâahtaléns, ins 
térieuréthént, Ii 6oben ensdite et té na ves tibuvent 
nt Hotiittitel sûiné étlaBondantel aff! 14 Taine) aveë 
létiretlé ANT tek Wéténiénts. L'éfnémplatharhé ae Ti 
Pulèm'4rilins est OiEe THEME, AKuiciidé lé Chéterer 
Éaheroides: Pour Se“aéparaser de 14 Plice; Ce pardsité" si 
rte ass nous, hé Faut” pas’ se cnténtèr dé 188 
détr uire sûr pia éticid “ot! aritre es oyens, 
iHAUE sta ha) ! ET ge a phédg ongle “lus 
nids où £rouffint'dès déBnttésde/tafves 916181 aoû 


£: 


uno e M 


SL 6h. anfeiov, 201 2SKSNE D 60672 2919} 

uivre. Par 'AROGLR | 
LE te febnts il 2119008 al © 9n9h5991% 
Insys :edlsios eloloriwod. $ ébifr 29h 59vs soi 10109 8b 
‘LA'LÉGENDE DE LA PIERRE°DE CROIX | 
30}. ne des 999q69+ 98J9) ,292291b: Ja eotifeznor elioq 


--Basstaurôtide ; ou rite deqoroix, estune jespèce de; 
l’ordre des silicates alumineux, cristallisant dans Je sys 
tème-rhombique,! et, remarquable,.pax, la stendanee gue ||: 
ncroix |} 


maniféstentiesierisiaux à:se grouper deux à.deux, 61 

où rare Piponé tre en annee -RIsa : 
ietnir del 

nOUS-TEtrORVONS d SE univie. il or brelon- une: ne 


AQU red re 
très originale: de.cetle pierre. lisser oupsds 29{lonis50f AP 
204 Saint Golemban, éxèque.de Fannes,el de Loeminé vers on 
leuvsiècle declère-chrétie ssé par les Bers 
Gaulois et. sur derpointide: tomber entre leurs mains, a ; 
tables; 1futs miraculeusement -sauvé, paxl'intervention || 
divihesigvo oniot -9b obilse Last! o-obru92q 3h 995q29 80 : | 
Je de saint évêque-atteignaitàa-peine-une forêt. voisine de 

Band {Morbihan);-riche enjehènes séculaires recouveris der 
guisagréoquand soudeindetonnerreéclates Hair retenuk 


Séchappent en mugissanbune;pluie torrentielle, une, gréle || 
efeoyable lle pierres noires formantiune croix. bass eulq 
Trodorage fondisans pitié sur les impies.en-tue un: grand, AS 
ge || némbve-elqmeb le-resie: en:déroulgssrqer 20 11 cogomtt | 
wxylhiadande: désolée deJBand-eonserveencore, quelques ||| 
traces da cel a Haysan breton || 

te | 


de: xéciter line [co 
PÉTET V In 


LOT F7 


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mrièfta on. ana 4 4 PEUR M'A SEE te isLre, 
De 2] 


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Fe S'USHp 9h zusidsl ablissiaites- xie st ho s91i6tix6 0 

SIÔÏTIS 119, 9x9YHON do 9itsiqe Je6-918} 81 .eñifis-aolofl 
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À a a ta RE ie 


+ Lits 
, Ne Ve ë 


|| 
|| 
: 


_ jardin, détruisant cent cinquante à 


| maxillaires sont de six articles, 


« dernier article. une | cs 1 infléchie aiguë; ñ autre: 


EBNATERALISTE 


6 À 


00G } no: 


des Guèpes solitaires, L'espèce d'Eumenes la, plus répane 
due en, France, dansstoute l’Europe,et jen, Algérie, est 


|| L'Zumenes nomiformis Rossi, dont. on trouve assez. sou- 


ventes nids attachés.aux murs des fortifications. de, Paris. 
Ces nids:sont, des cellul les. sphéroïdes:, isolées; en mortier 
de, diverses, couleurs, selon la nature du terrain avoisinant, 


. assez lisses-en. ‘dehors, fixées, soit à. des, 10€ es, à. des 


murailles, soil à. des, -brindilles: La: femelle les approvi- 
sionne, de quatre à. cinq. “chenilles. vertes.de. Phaléniens, 
On. rencontre ces nids remplis, en. juillet. et.en août. ll en 


: sort divers parasiles:t Chrysis. ignita, ÆEncyrius varicor- | 


nis et un, Diptère. Sous,.ce rapport, il règnera toujours 
une certaine incertitude, Il esten.effet.possible et. probable 
que. certains ; parasites. sortis .des nids. d'Eumenes pro- 
viennent non, dela, larve de. la, Güépe, solitaire, mais Sonk | 
des.ennemis des. chenilles et. portant déjà 
dans leur corps, quand l'Eumenes les capture, les germes 
derces bestioles. C'est..là, une remarque. déjà ancienne de: 


Macquart, à propos, des, Dipières, tachinaires sortant des | 


nids des. Hyménoptères fouisseurs.et dont, le; développe- | 
ment larvaire est. plus rapide. que celui. des Hyménop- 
tères. Une seconde espèce d' Eumenes, très voisine de la 
précédente, est £. coarctalus. Linn., aussi fort variable | 
de coloration, avec des nids à bourrelets cotelés, ayant | 
lesecond segment-abdominal, plus Qumoins :couveri, de 
poils roussätres el dressés. Celte espèce est de toute 
Prop d’ Rs JS d'Egypte du dons ‘du Daghés- | 
tan, e À 

Le Us RhyggEUM pinot est dé l'Europe méridio- 
nale, avec des aïlés roussés à la’ base ‘et enfurréés aû 
bout. M. Lichtenstein a étudié à Montpellier‘ les nids! du 
R.-oculatum Spinola, qui sont: placés dans les roseaux; 
en cellules créusées et approvisionnées de chenilles de 
Noctuelles, chaque femelle, véfitablée “échenilleuse! d'un 
deux cents chenilles 
dans les quinze à vingt'loges qu'elle établit. I y-a une 
formé intermédiaire entre a larve et la nytphe La larve 
blanclie ét à toute sa taille change de péau el présente | 
une espèce de pseudo-chrysalide de forme ovale, jau- | 
nâtre, se terminant en pointe aux deux bouts. Elle passe | 
Phivér en cet état; en avril elle’ se transforme en ‘une 
nymphe ordinaire, blanche d'abord; 
cessivement comine celle de tous les Hyménoptères 

‘Le genre Odynerus  patreillé est celui qui contient le 
plus grand nombre d'espèces 
parmi les Guèpes solitaires, environ cent cinquante pour | 
l'Europe. Il est représenté dans toutes lés parties du 
monde! Les différences de couleur et de taille sont peu 
spécifiques. Les “and 
le bord servant au tr 
devant la bouche come dés 1à 


Jes labiaux de quatre ar- 
ticles ciliés. La tête est aplatie et convexe en arrière. . 
yeux sont réniformes œb 1 hi é grpigjopelles. A vertex 


irès courts. Les 

offre Re + des poils feuirés 
aissies: ross d'extrémité at les 
. sapins em ns dans: le! mâle, comme 
s fois, les !| 


puis se colorant suc- 
dé dla tribu des Euméniens 


ibules” allongées sont dentées sur 
avail et se croisent ordinairement |. 
mes de ciseaux. Les palpes | 


trois Qu quatre derniers, articles des, antennes. du mâle | 
s'applatissent, plus ou mMoins.e et s’enroulent sur eux-mêmes Fr es 
en forme de, spirale. Le, thorax, es globuleux,. avec les || 43 
plérygodes quelquefois, spiniformes.. Les ailes dépassent 
légér ment l’ extrémilé del abdomen,. Ce dernier. esl sub- 
LUE ou sessile, pointu à. son extrémité, surtout. chez les 
feme lles. Les anneaux sont très mobiles, les uns sur les 
autres, et peuYent allonger ou raccourcir l'abdomen d'une 
| façon. considérable, selon leur. position. rentrée ou. dis: 
| tendue. 2 
Les Odynêres nichent soil dans des. trous creusés en 
terre et munis à l'entrée de cheminées spéciales, soil dans 
les tiges sèches d:ronces, ou, d'autres, arbustes à moelle 
tendre, soit dans des, cavités toutes préparées, comme les 
tiges de roseaux par exemple. Les nids sont approvisionr 
nés. de larves engourdies de diverses, espèces, surtout de 
| celles des Lepidoptères on de divers SEORDER de Coléop- # 
| tères, surtout des Charançons, 4 
M. Edmond André a groupé les espèces  d'Olynerus a. 
autour. de certains types, fondamentaux. Le, groupe de 
l'O. murartus, Lion. a pour type, une espèce de Suède, Re 
| faisant son nid en terre.et y.adaptant une cheminée. L’es- de 
| pèce 0. crassicornis. Panzer, de l'Europe centrale et du 
Turkestan, nidifie de, la mème, manière, Cest lOdynère 
dont les mœurs ont été décrites ayec tant de soin el des 
détails si exacts par, Réaumur, (Mém. pour. s2rvir à | 
l'hist. des Inst. Vi). Sa victime esl la larve. d'un FAylo- || Late 
nomus (Lichtenstein), peut-être le variabilis. L'O.. pa- A 
| rietum Linn., dont les antennes des. mâles se terminent LS 
par un crochet infléchi. L'espèce type, de ce groupe est 23 
de. toute l'Europe, du Caucase et de, l'Algérie, creusant ses 
nids en terre el y adaptant une cheminée. Cetle espèce a 
des Chrysidiens pour parasiles ; Chrysis micans, ignila, 
Lulgida, cyanea, el Hedychrum lucidulum. Ë F 
Viennent ensuite.les groupes, de l'O. simplex Fabricius, 
de toute l'Europe, 0. Dandici Rossi,.de toute l'Europe, 
| ayant.pour parasite. Chrysis basalis, O. parvulus Lepele- |! . 
| tier de Saint-Fargeau, espèce lrès variable dans sa cofora- 
| tion et dont beaucoup de variétés ont servi à établir de 
| fausses espèces, de toutes les régions circeummédilerra- 
néennes, de Ilongrie, du Caucase, + midi, de la Russie, 

| d'Autriche, du Tyrol, d'Egypte, d' Abyssinie, de Perse, elc., 
| O0. minilus Fabricius, dé toute l’Europe Rp 
| 0. etilis Herr. Schœffer, de la France méridionale,. de 
l'Allemagne, du Tyrol, de la Russie méridionale, 0. flori- 
| cola Saussure, de toute l'Europe méridionale et d'Algérie, 
| | groupe dans lequel les antennes des mâles soût terminées 
crochet ihfléchi, comprenant les 0. hospes el in- 
| qustrius de Léon Dufour, qui . nichent. ‘dans, les tiges 
 sèches.de laronce, ; se EE 
(A suibre) Roux Giryn. ve d ù 


CHRONIQUE ET NOUVELLES 


“Le programme du Congrès des Sociétés ! isayantes qu 
laura lieu à la Sorbonne en 1885, Dar of pour les 


| sciences naturelles les questions | suivantes: 


LE a 


1° Étude du mode de distribution topograrhique de 
rrtie des 


points où chacuneté 
par des signes de over si a ; 
assez commune ou rare. 

29 Élude détdilléé delld France fluviale dns dés régions ! 
bieñ déterminées. Marquer sur une carte les localités fré- 
. quentées par chaque espèce de. poisson, de-crustagé, et de 
! mollusqué ; indiquer si elle est sédentaire ou voyageuse ; 
H et, dans ce derniercas, les époques d'arrivée et de départ. 

Noter aussi l’époque dela pontes :. IA! 

8° Étudier les phénomènes périodiques de Ja végétation, 
*| aux époques d'arrivée et de départ des oiseaux de passage, 
Îl | à la date de l'apparition, des principales espèces d'insectes 
qui nuisent à l’agriculture, et à d'autres faits du même 


|| 


y # 
1 # 


1 


rdre 
| 4 Étudier les relations qui peuvent exister entré les 
|| variétés des diverses espèces zoologiques ou botaniques 
et les ons tiditees es dansé les représentants" de” ces ‘ 
espèces te., etc.). 
5° Étudier au point de vue de Yésthsoptage les diffé- 
té _ rentes population s qui, depuis les temps les plus reculés, 
ont <Eage en totalité ou en parier une région déterminée 


| de la F 
6° Bud les changes kid ù hs Enfi nu | ei 
_ riques, ont 


été effectués dans Ta con be sol d’un 

. localité par l’action de la mer, par la formation d’ miquis 

. par l’action des vents ou par toute autre cause naturelle. 
7° Étudier l'influence de la chaine des Cévennes. 


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Les 


_. limites apportées à la propagation vers. le Nord es pd os 


Si de ce point on marche vers ses c'est-à-dire’ dans Ja 
direc chäte “des Sale 


À daté imanbir d es! seignéurs 


‘Anéñtré & épais gchisteuse: » 


! des fossiles du’ pliccène ‘et du miocène en échange de 


ee st 


de Rohan, on 


“dis Mu fon est ro au . 
air si que es +oches maclifères pi ma au pie de 
lle Rohañ, {} @ L 

« Au contraire, en s’avançant vers Fe ‘on voit les | 
macles devenir! de/plusen plns fâres et pelites, tandis que 
les restes organiques sont de mieux en mieux conservés. 
En même temps la roche prend un aps Re " sé 


HyLA 


AOITANT CINE TA 


RE -QEMÈR ES 


M. F. Sacco, assistant au musée zoologique de Turin, offre 


AOUTIAAAT OH {fl 


sise ni Re pie _— pes et du trias. 
G 9] : 


SU 189, à L'ANT [A pi ss far Ayot 
ca? : 
ac, Lôndi (CI PE démande à se 


D LA 


+ 


nor a TA ANDTE 
ete : FASCUCET, 


procurer ka partie entomologique du Voyage au pôle: sud 


. de Troosteinbergh, place Saint-Jacques, 21, à Lou- | 


nis qu'il s’est remis 
PS istétons tte HA e spécialement de l’ento- 


mologie. Il espère pouvoir renouer des relations dont il a 
gardé le meilleur souvenir. 


Lomba , à Aubenas, offre en échange des chrysal 
ivante ‘de Pap. Alexanor et l'insecte parfait, et 
des Lépidoptères. 


Aa Le 


8 Particularités anatomiques et pos TEuEe qui 
nant …n er. des différentes régions tie en 


mao asie hvern + 


Menara » 
2e te 


Fons SYIT 
_ 10° Étude microscopique « ds roches sédimentairés et a 

sédimentaires au point de vue 4gronomique. ds anillidrts 

ui Étude des phénomènes périodiques de ke EME n : 

dates du À at arme de 1 la° floraison ” ets ‘de des 
maturité. 


API 
AE 


ff |: 


Ju 


ads te trouvons dans le miles: de 7“ Scott a da eta es 
nication suivante dé M! le comte de: Limur : : 

Fe oran a signalé, il bA aisngtemps st de 
4 Rülian, l'existence de schistes maëlifè 
ln trilobites. Les échantillons de: Buillon-Boblaÿe PE, 
| pdstèté conservés dans un musée public, on à pu! quelque: 
ï _ fois mettre en doute | l'exactitude: de ce renseignement, si’ 
: D pe. au point dé vue de stoire du métatiorphisme, 
«C’est pourquoi, ayantretrouvéle ; gisement en: 
crois utile d'en’ ‘préciser la situation, pour ceux, 
ologu ui voudraient le /visiter 
calité de Sainto-Brigitie, dans dans 
_siluésitont près d’une ferme, me, pe 
Sainte- -Brigitté à Cléguerce, é 


. 


ans 
DIU 


des affleurements rocheux 
eSque au bord ‘dé Ta' rotite® 
it orientés ouest:15°. nord. 


on | 
des 
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RES recherches physiologiques sur les torpilles, H. Stas- KES 
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leio arpum. ARE 2 -nann His 719 L'ert rotundi Olia. Gidtissor 278 Diédes o longülugi| no ea RE 
nurn. 473 | — orontium. 1R-181-189 | 2 mL sé nérélsor 346 Digitalis luteaiis uen 2046 
marantus dei 4 Rx ramosissimumn. é: 18 Capparideæ, . . pe +4 rer vadensisio0 2919904881 
EE EUR - à y sr À ê 213 Ji ! 1 ee aseensi iii 2e 
co PE 44 psella proc umbens. | san 488 À |. Fès Fe es 
F (3 ‘ sufé | 4904-08-08) EUROS AIOE TE. 


| rte suetoc 
|| Les organes s se 
lothuries, Jour 


Les ia de M. de Mérejkowsky, 


res 


 Stadées, Roule (L.). 305, 
Structure lnélgtene du tube digestif. de V'Holothuria tsbulots,. fi : 


vsky dE 


Maupas (C. 


h 
a (Sur le), rhizopode d’eau douce multinuciéé, Mau- 


> L'ovogenése chez les pécitiens, Sabatier (Ac 
S poissons Ch.), 
les ou psorospermies des arbiculés, "Bali, 


marins, Olivier et Richet 

r ee }e 

dillule de DIEROS Chatin (J). 
fCpdes 

Psur Ja gé RARES alternante 


s des follicules et “de l’ovule chez les ascillies 
animaux. Fol (H. 


ar Orbulin iles a, 
icules siliceux d'éponges + vivantes ou let (J.). 

Structure de Lo ovaire et formation des œufs chez les plis 
S 


eau crinoïde fixé, Perrier (Ejét 


: Botanique 


LISTE: DES ESPÊGEs 


es organes de Cuvier dans les Ho- 


46 
9 


Antirrhinum tortuosum. 
i se, 


siculum:, 


or 
Anthistiria 


Par logé vulgaris. cri à 
Arabis ur qi 
alp 


a rabyrs 
Arenaria Re i 
Aria nivæa. 
Aristida- Aristidis. 
unetana, 
Armeria berlengen nsis. 
A taisin her erba-alba. 
+ selengensis. 
stolonifera 
typica., 


umbrosa. 

Verlotorum. 

— vulgaris. ( f) 

rater Rene: 
pungen 


— ulmosu | 

Artbroenemum ‘glaucum. ÿt 
Ascle 363 
épertile cynachica | -16 
a Pt or A8} 
Asph clus endinus, ve) 364 
roc ten FACE ei 364 
Aspidium Hi LE lubn4781 
Asteriscus pygn:œus, ral 


Astragalus armatus]; 
“  glyc jp hyllos. 
— Gom 


FE ca Fr eh] 4l 
Atriplex Halimus. :,:.,,1 1363] 
Atropa bella Lrpirral 312 | 

ubrietia osbylass :6101:2271 
Astractylis serratuloides.. ,; ::859 : 
Auricularia phosphoreas kel 
Avena bromoides [gra se 
ei filiculoides,:,.::::,;, 314 
LB acillus. zirlo284] 

: amyl 11238 1 


=. 
5} 


 Cardamine a 
Boc 


- 


RP uncelios Griocephallus, : 
Carex alba 


|: ÈS Énpuiles x SA 
æ davalliana tue 
æ divisa. 6: torlaos 
 Moniezi. és: 
+ montana. 14 
+ multifora. 10:28-29-36 
semperviren serv 
Canlina acaulissis, iso 8 
Care m orties dé CHR: 
Corot ht ex. srh0 308 
Celtis australis. Al 
ecidentalis ser 


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Grau A) 7 es Fépiderme: FPE organs she" tetes 299 
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de préservation contre la maladie. charbonneuse 


nr les affinités des. ñores éocènes. de la ne et. de F. 
VAngleterre,” FEU. 58 PL 


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J Ne arciese, des îles Glénans. 
de de *arophe. Ce propaga- 


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(l “Hétteng. (a Échinides de l'étage sénonien de FAgérie: Hinos nt | 
ES “Echin u térrain ne:de Snintebalainr 9 de dE 
He. mar siles de Vile rr Cu oisiderrs "1 | 
- l&= Echinides jurassiques d rite à Hisototz sil A soc: 44 
| Côuty: Action convulsivante du éurare ont 
.—" Action : net rep de potasse contre les. Mebntte 
+ du venin des bothro 
des paralysies d'origine cérébrale. 466 
éretté de Palluel. Age pour servir à Le es environs.de 
10e aris.:., Ie ji 4614 ATS-ASS-493- 501 
= "Noté sara give (ñ ure res): 
x ié (L.). Cas n0 ux de cence dans, les vé, étaux , À 
ti 8 TL Baliène M Res du ns € equisetun dans le kimméri gien; de 


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ii ss Sur elles Opera SE Fe. A Ac: ja + ms en DE la éd vosgienne. 533 
Cha iv Sri clés Pres de quelques mollusques.) Le 2 LA He tr dus Sur fes run ruminants fossiles d'Auvergne. 18 
ru npane 0 APR QUIeQPes, MIFUIERTES. par” TORYE 5 Dieu gras Jxislence du 2 zinc à l'état de diffusion complète dans 
“hr FAN TRS € à DEA es cultures dt Ad à — Done ches iéolagico-chimiques sur les terrains salifères à 
Re HRaR ffage des ‘grandes cultures des bacilles du sang de . - So rpenti nes et te rrains ophiolitiques de é la Corse; leur age. ps 
dE — Face | prolifique, des, agents virulents atténués ” par 289 | é. ; ns les marbres bleus de Carrare; de Paros et des Fr 
css “Prépa ration ME ue de tasses ss es cultures anus Fe ee Ts Sn REC dés iarbres. éipohns de la formation pri- FE 
sl le de Moy ne dar da ie o ea 33 “200 & — Dépôts de mef : “et” d'eau. douce au point de vüe agro- 
FT Rôle ni. ne gèn rh m chalegr ni SA He 337 ES Origine à . phosphorites et des Sbités ferrugineuses dans " 
Mo UT ler FE Den no He 1 
Apres, A 34 9. ED. (6. . Un vrai sangle ui a recouvré :39. 
(Chrétien (P Lis Éoniles äu, FRAIS COS nos ie Dupont. Origines et modés de formation des” éalcairés dévonien:. 
au Or y rt ses premiers êt | ‘et carbo nie d 


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Culeron: Se pr du sulfocarbonate de potassium contre 
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Recherches sur la pr ction-des monstruosités par les 
secousses imprimées abs rtbufs de poule. 83 
— fe er chés sur l'incubation des œufs de poule dans l'air U 
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Daubr ie Le Des Cloiseaux. “ob géologiques déstinées aux 
m s de l'expédition du cap Horn. 147 

à “Travaux x pr ebaba atoir res des chemin de fer sus-marin 
a France pre ASS 

_ Météorie charbonne Les le 30 juin 1880 dans la répu- 
blique Argentine. 355 
— Eruption du Krakat 499 
er tombée anint en Pers 599 


Débeaux (0.). Note sur uné nouvelle: lation ‘du Panopæa Aldro- 
vandi. 510 
Dénéra in (P.). Fabrication du fumier de fer 


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ae pr trois  cutéoptères (Gyrtonus) ddr 19 
Fe 205 2 


Diagnoses coléoptères abyssi 
‘2 Synopsis des hémiptères | Hétéroptères de Frante! (br le 6] 
D" Puton), bibliogra p US 
— ‘Diagnose d'un nouveau ‘genre de e ténébrionide. PET: 
— Dia enoses de coléoptères de la Nouvelle-Bretagne 938 : 
‘= Diagnoses de coléoptères noûveaux de Madagascar. 364 
— Note sur LÉXPOR \alus armatus (figuré). 397 
escription de coléoptères Re Fe ct as 446 
Far ot. Anatomie de la Rec hastata SIG NE 473 
Faye. Sur le soleil 427 
Ecltz. R e des vers de terre ee ais propagation du charbon et 
re SU ténuation du viru 
— de Pi mmunité vaccinale anticharbonneuse chez le 
291-377 


M. L mproie, mari ne. 
Foi ( Déconver té de qu SRE ETES enres dé é mammi- 
es fossiles dans les dépôts ‘de phéspl ate de chaux de 


— Séologiques ct'zd010priues ‘de Pile dé Campbell 
vec les terres australes avoisinante 
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Ja dentition possè 
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121 


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_ Mollusques S$ SOLÉnOR Ones es’ grandes profondeurs de la. 
Hpices de mollusques  aretiques Sa rue dans les profon- | 
e l'océan Atlantique intertropi 
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chez d’autres animaux. 
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Fil eaux de Lill 110 tbôgzo ar “gi || 0Ë Introduction à l'étude dus 
Ë HET 1h Bo: fs cam agnols de! Francs! n 23-242 347 
pe 3 us AN ET dei + Plan AR 194: |. — Méminiiféres nouveaux: d'Algérie. 142 ee 
Gibier (P.). Apt 0 none aux animaux.à sang. froid, à — Question de tomenelethré, le nod'is 
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ê 19T 19 inommesdt sàdmot six dt individus qui ont süccomhé à.la fièvre jaune... ds 


; Faune du Doubs (Æ : Olivier); bibliogr: % : : Laffitte{P:.dex::Emplo des -bitume:.de 4 FA ba e 
_(& Sur la ligne latérale des poissons osseux de de Li ri ge + s 908 bass de la vig udée. pour, 60 utre les 
ét compte rendu. om 8h noir sh UX ia nil — ï: puis lourdes des hole 1m; le: 
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d'Eury. Sondage de Ri ie sq A ne 361 || Kefebvre (L.). RE re ou! gen €. ER: sa cie 
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: d) (A3. Goq rares: 1: . Val 21e p102401 : 
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—. Mo v Rates) ographie): supoocu 39 | Lemoine. -Deux plagiaulaz tertiaires recueillis aux eRViroS Es 
@éæ Notice sur M. Ga _. : 964 1o8 éims. 54 
— -Vente d'unetbiblioth gants SH 5b dr 15 En céphale, de. Y'arctoeyon. Dueiii fé du, Dédragpidotnenian 
Paul). Paranités pe ra ou bIMÉ =565 | 00e Aumonieri. | 
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Hébraed (A.). Excursions ÉPRE Der .Ofi1s v a ét Vigrial.' Su’ Te microsorganis de: a tuberculose 01) 
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Fa Re photo nd ñ des tœnias. 393 |-,;— Maladie des haricots de primeur des environs Acer: 
fi .-n  Reproducti 309 | —.; Maladie à bete 
.— Garrapata du Mexique. 8 "stê erveux ue “Hunictens. 
ee _— Sur quelques points obseurs de l'organisation: et du déve à, Qarreoge . De). + eo M decu mans une. 
<a opens Ft ee . des gare 494 pére mnt de Do dure comme antidote du 
> … — Trichodectes lipeuroides 5 558 à serpen 
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h — Gisement tongr j 189 da - 
ne | .— Pseudo“météorite si bériétine ee h e os. vleltes Bedot. 
Ÿ MR dits anne ee de cieanique _… e ‘ay. secherhes sara A de ; 
RES) .— Le cipolin aclais (Loire-In 2 Le 2 ts 
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la pegmatite à dans les sablés diaman res d arte géologique de Eur — - Cu ii 2 
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ur Éploraton, à 001ogque dans PAtlantique, à bord: du T ass Ses Fe Z onsidérations su sur le genre rép ane: 
- mission ragages 
15. = nstrtion oologiques déstinées rs membres œ a is 146 — Commission ue du Dhs okera sa. 
18-0re ) | Excursion géologique 
D — Disposition des AMD oe fœtales de Paye-aye. 563 RE 
aéré his — Expédition du 
se Ensenee Ja et à orille à la ménagerie du muséum d’his EU Ke Expé dition du Tai lisman 
FI £ : ; pe (0 n a 
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— * ds ra 2 a 
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ct Montes AU ve. re sr er ie jai ST _ Le chien (histoire, lives, ee HORDE 
chi + de ns venin dés s (À) 1254988 4: — L’éléphant-du jordin e-konar ia 
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., Munier, Chalmas et Schtumb sale | © — MM es. pucerons. | Fe 
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Î gr aNla ander | W-}'CI H te) : os 387TLÉ: — Nécrologie Aie ü ci ï. i 
Mots Observations LA: 195 "3987 — Noticesur.le Branicki ue HOT 
2 Mu ‘ Oustalet (E.). Description al Gibbéa rovu de At) rocci- | Notice, AE Pierre Carbonn z 
entale. Z Noti r Carl Hartwig P Peters La Neue 
à Olivier "(L) et Richet (Ch.). Microbes de la lymphe de poissons ne Role ns UN mes lorix de Valdan, a es 
ue issons ma 4 Notice sur J B. Du Re _. nn 
Pose. PUtlisation des terrains sablonneux des Landes et de la Notice sur J. de Barr 
Gironde pour la sages igne 355 Nouvelle société des s ciences Quprenes à Grenobie. 
Pasteur. Communication re 435 Nouvelle exploration du ravai : : 
— Rouget ou mal rouge ; Gex 927 Oi a x de la France (L. pre à Aubusson), bibliogra- 
— pe ca ns au sujet de la I naNIon son eontre le F. à . se ane (D: Hotinet). à ibliographie 
% e e se amas ne ( ; 
Pairigeon. Un insecte qui attaque le jeune rai 522 m ifères. : 
Parize. Organismes destructeurs des matéria . nd construction. 35 Préparation de œufs _ 
Pechenard-Frerot. Note sur un nouvel insecticide du phylloxera. 239 Recherches des petits squelett 
.. Perrier. Frans Aa pm profondeurs de l’Atlantique pourvu Recherches sur la force absolue des muscles des inverté- 
L. Perrier et | Hoirier. / RP re vie des étoiles de mer. 90 Société impériale d’horticulture de Russie. 1 
à bg re atom _… ee je Lors té zoologique de France. 4 
ot Di slopoés nt des nt né u rage. 
Frs + de l’Atlantiqu 291 Tableaux synoptiques de zoologie (Ch. Brongntarts, biblio- ed 
— Note sur les ga. 170 
_ — Un nouveau crinoïde fixé. 282 iellle espèce, nouveau gen 28 
Pictet (R.) et Yung _ ). rte 28 froid sur les microbes. 466 —. Voyage de M. Marche aux Phili ines. 
Pierson Pr Société zoologique 266 Un bon mme caudifère ae 
iété zoo! cique. 284 | Reiset a Observations sur le ji bleu. 
Philipeau se. Le Fœ ains __. et d’ages différents. 302 Dhervatous _- e lait 
= Mons € double Ms incl ” 59 | Rodet. Le mécani l'absorption du virus varie-t-il avec la. 
— ts d’empécher sa cadavres de se répandre. 598 na L 
. Mo F4 2 ee Cr | le ee er crapaud et de la salamandre. 79 nr mé (P.) R este expérimentales sur 2 des très 
oisson S parasi | autes SE sur les organismes viv 
ouchet. cr des péridiniens et particularités d’organisa= 1,4! Renauit (B.). Ésisen tence du genre Todea dans les trains juras- 
ee tion qui les rapprochent des noctilaques. PT siques. 


EE "4 


.3ees — Matériaux SOU 
Fr 30-36-43 - 52-60 -91- 18-194 131-147-156-180-187-244- «y SA YTE 349- 
< Fee -458- La 


| Le SErUN R 


RE Gnétacées du us Lars de Rive-de-Gie 290 
our servir à l’histoire de la formation 4 a houille. 371 

— Pétiole nee Alethopteris 63 
— Le servir à l’histoire de la formation de la houille. 561 
les Date ophyllites 51 

À Dénénte et R.Zeiller. Nouvedi genre de graines ( du terrain houiller : 
na re 537 
enre de fossiles végétaux He 

44 


Kenou Le ‘3 Oscilatio ons produites par l'éruption du Kräkatoa. 


ns barométriques produites par léruption du 


chan ) Culture des palmiers dans les térrains imprégnés #30 
187 


Le de : “des Den ie 419 
— +. re de la m 57 
bryo- Tichén 318 

Richet =. Pan | LE Rondeau (P. i PRES de la mort par lé froid 
mammifères. 1£ 
Rivière te. Gisement ie de Billancourt. 494 
La Grotte Lympia. is 

LRisl sler (E.). V en du.b 

350 


eRocapENte (AT Rues au type de la famille dés hirudinées. 
et (A.). Rails “* la propagation de la bactéridie charbon- 


r à la revision de la flore port 


e de la flore de France de Grenier et Godro ty 5 
ollu usques vivants, rejetés par 


: des 
— Terrain sport et Lrratns lacustres du bassin: du 
chott ir. 
=! Roule (EL. fa Branchies et pins cireulatoire dé’ l° Cibnia infes- 
tin 


1 ee — Vreanes sexuels ‘de la ciona intestinalis. 
Uri RE cture de l'ovaire et formation des us chez les Phal- 
Rouzeaud (H.). DÉTSp ARE de l'appareil SR rs des mol- 
usques 
| Sabatier 7 L’ovogenèse chez les ascidiens. 
Se matogenèse ( chez les plagiostomes | et chez les amnphi- 


| Sace. Culture. des quinquinas en Bolivie et sur quélques a 
| Dé _ 6 contrée. 
t de salpêtre dans Je voisinage dé Coch habamba. 
or re Fabitudes me de la lueilia “macellria 
it du Ps " dh L 
S KE — Notice sur Ge HART Sower bye L 
Sanson (A. oin gay #9, 
- Saport oi Sa et. Mar 
AT” claques re e vi pete aux observés à Pétat SN 
Let Et s types de végétaux récemment observés à Véut 


PE Savage o "E site sur ds ln ane lo poissons de la Martinique. 
AN 28 LES de Ta Fran nee. 
a ü | 


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neuse de la mère au 


F He té pie Li 7 A 
ber : sm Chamberland' mr ru ie la bâctéridie char. 
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ABOU 2% ter en 
0 15420, —+ Paris, Ii 


es d’e espèces nouvelles dé là’ flore iértque. et 
944. 


61 


il Vesque (J. a re ge on direct: 
5 Earmns ss 


Limite entre le lias ét loolithe inférieur, 
Lou np FRA “aus les 


. ex spérimentaes mures à Paction qué peut 
r le 8 ROM sse sur les venins, les 


ex 
dites s, re due Abe 
| Virl t. Observations sur fs Sr A Ts des rite 
363 : vire d’Aoust. Action de ee que sur les ee a la 
538 : ga (A.). Notes entomol Les pis tisioy 
es Lémiptère en ouai 
300 Ÿ: — Instinct des hym énoptéres crabonienle DAVIS 
5e — Utilité des fourmis. | 
. 0 “Wecker ee “a. Ophtalmie puruléente Re produite par Le al à + 
1 1 it L {2 
106 0Ft — “Ophtalmie te provoquée par te des 8 grines 
e la 
97 04 ‘Wegmann (H.). Histoire naturelle des Haljotide 5 
299 _W center va ailes leon des belles à o; sous SPA Aug + 
1307 sur la € re des ba us. ARELrAG à 
498 : Yung (E). Poussères de 
392 :4: des aliments su. la RTE 
18: Zaïller | Le Hors fosse . charbons du ae DE KIREr see) 
ification de erllatres. à set À ot 
33244 étash 
; 9b0dyi b è 1. 40) 1910 Li 


p. A. L. Guillot, 7yrmedes Canettes,;t, :: : ir 


sur les grands déserts TE es - 202 
Tone (Ph.). Formations ve douce quaternai en Algérie 433 
Q formations d’eau douce tertiaires “d'Algérie 426 
Thoulet. À ar siliceux d’éponges vivantes. 490 
He Mieg (P.). Observations de quelques ApIdEpReEer noc- — 
Torcapel (A). a sous- -basaltiques des Caron 
ent de mammifères tertiaires ‘ Aubienas ( (Are. 
Prouessart. Chiroptèr es nd France. -499-5 14 
Cons ions turrifor. s ur 5 terre. en er ne ET 
U — Note . ujet de l’Arvicola terres 
‘Trécul (A.). Ordre d’a pe? n des CRIER vaisseaux dans. les 
feuilles Fe crucifé 227. 
rs tion de l'isatis tinctoria; formation : de ses inflo- de 
1 (W.) \. Structure du système nerveux des mollusques. 177 
Vaillant (L.). Le macroscineus Goctei, 81 
ur un poisson des gonces ps re de l'Atlantique, 
’Eurypharinx elec) ose 241 
TS tr Remarques sur s robustus, 379 
Vallan mit H.). Note "ur So Vs Felsthomelet 544 
odes | 39 
Yan Fe) “Mensbrugghe. “L'huile agit-elle sur la houle où sur le a 
san L2 
Vare ane re de). Développement de l'œuf de xodocoryne carnèa. 90 
e de spermatozoïdes chez les hydraires 9 
UV arigny is “dé nfluénce exercée par les principes CORNE 
ss s l’eau de mer sur le dév elOpRPRERE A d'anpatte x. d’ea ‘he 
Vassel. Dépôts bathyz0iq ques 962.270-277 


1. SU 
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